Valeurs Actuelles
Cinq nouveaux spots à voir avant le Festival de Cannes
L’hôtel Belle Plage pour dormir et faire la fête sur le toit terrasse
Un tout nouvel établissement qui vient d’ouvrir ses portes dans le quartier du Suquet à Cannes. On doit son architecture et son design bleu-blanc-sable à Raphael Navot. Belle Plage, c’est une parenthèse de douceur au cœur de la vieille ville à l’ombre des palmiers du square Mistral, face à la mer et avec vue sur les montagnes de l’Esterel.
Derrière sa façade futuriste ondoyante, ce colosse immaculé a été entièrement conçu dans un style avant-garde et onirique, par Raphael Navot épaulé par le studio Faar Architects. Figure de proue du design contemporain, il y livre son interprétation tout en finesse de la French Riviera. Faisant la part belle aux matériaux naturels : bois, pierre, terrazzo, mais aussi le plâtre. Entre terre, mer et ciel, le toit tout en briques rouges évoque les teintes flamboyantes de l’Esterel.
Les 50 chambres et 10 résidences privées, dont 1 penthouse, s’habillent de bleu profond, comme la mer, et de teintes claires organiques sable. On découvre également un beau jardin méditerranéen dans ce cocon balnéaire baigné de lumière.
Aux fourneaux, c’est le chef de renommée mondiale Eyal Shani qui s’y colle. Le natif de Tel-Aviv ouvre sur le toit terrasse de l’hôtel le Bella, son 31e restaurant.
Le nouveau spa du Martinez pour se relaxer
Tout nouveau, tout beau et prêt à nous “cocooner”. C’est la nouveauté du palace chéri du Festival de Cannes, qui voit passer chaque année les plus grandes stars internationales. Valeurs actuelles en a eu la primeur, car il ouvrira ses portes le 10 mai. Le spa a été construit à l’arrière de l’hôtel au cœur d’une oasis de verdure de plus de 2 800 mètres carrés.
Il est doté d’une piscine, d’un joli couloir de nage de 20 mètres de long et d’une plage exotique sous les palmiers. Le spa de 600 mètres carrés est doté de 7 cabines de soin débouchant sur un espace fitness extérieur de 200 mètres carrés. Un magnifique bar au bord de la piscine et une promenade végétalisée complètent ce cocon de détente et de beauté, le premier au Martinez.
Il y a fort à parier que les plus grandes stars internationales venues pour le Festival vont se précipiter dans ce nouveau lieu idyllique. Le nouvel espace détente bien-être “Oasis” accueillera la maison de beauté Carita, une valeur sûre.
Autour d’un livre pour le côté culture
Si les people, la furie des groupies, le monde tout simplement risque de survolter la ville, il sera bon pour les intellectuels de se précipiter chez Autour d’ un livre pour recharger le stock de littérature générale, de romans de l’année ou de rapports politiques, car on trouve tout dans ce café salon de thé littéraire au charme pas du tout suranné. Au-delà d’une librairie, d’un salon de thé où l’on peut déguster des mets à toute heure, Autour d’un livre est un lieu de partage littéraire et amical.
Mi-caverne d’Ali Baba, mi-boudoir aux multiples passages, on y passerait volontiers la journée à déambuler. De nombreux écrivains y signent leurs ouvrages, de Catherine Nay à Alexandre Jardin en passant par Julie Félix ou Jean-Christophe Rufin.
Le Majestic Barrière pour déguster
La Méditerranée s’invite aux terrasses des chambres de l’hôtel nouvellement embelli. Parmi les offres thématiques concoctées par le palace cannois, un package dédié aux fins palais : Escapade gourmet à partir de 1 413 euros pour deux personnes – une nuit en chambre Prestige Mer, un accueil gourmand sucré ou salé selon les goûts et champagne. Sont aussi prévus les petits déjeuners buffets au champagne au Fouquet’s Cannes, la visite du marché avec le chef des cuisines de l’hôtel, un cours de cuisine autour d’un produit choisi en amont et décliné en trois plats puis la dégustation au déjeuner. Un livre dédicacé de Pierre Gagnaire sera offert. L’apéritif au champagne avec une assiette d’antipasti Pierre Gagnaire et, au choix, un dîner au Fouquet’s Cannes (menu Pierre Gagnaire, avec accord mets et vins) ou au Paradiso Nicole & Pierre (trois plats, avec accord mets et vins).
Écomusée sous-marin…pour plonger dans le monde du silence
Il y a des navettes toutes les heures au départ de Cannes pour aller voir les six sculptures monumentales (10 tonnes de matériau marin écologique chacune) réalisées par le célèbre artiste britannique Jason de Caires Taylor, à quelques dizaines de mètres du rivage de l’île Sainte-Marguerite. Le choix de l’emplacement des sculptures, entre 3 et 5 mètres de profondeur, s’est porté vers un site fortement anthropisé et dégradé, facilement accessible, ne nécessitant pas de matériel de plongée puisqu’un simple masque et un tuba sont suffisants. L’accès est gratuit et sanctuarisé par une interdiction de mouillage des navires. Un secret : elles ont le nez tourné vers le sud.
Opex 360
Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].
« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.
Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.
Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».
Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.
Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et
l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».
Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].
« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.
Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.
Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».
Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.
Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et
l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].
« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.
Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.
Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».
Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.
Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et
l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].
« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.
Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.
Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».
Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.
Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et
l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».
France24 - World
'Reclaim the Earth': Artists invite us to reconsider our links to the land
Issued on: 28/04/2022 - 16:52
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
A new group exhibition hopes to serve as a rallying cry and a wake-up call by asking humans to embrace a more gentle relationship with the planet we live on. "Reclaim the Earth" sees an international group of artists engaging with environmental concerns through a collection of work at the Palais de Tokyo in Paris.
We also check in with Ukrainian artist Pavlo Makov at the Venice Biennale, as the contemporary art event puts women's work front and centre.
Plus, the treasures of Machu Picchu conjure up an idea of daily life at the world heritage site in Peru thanks to an exhibition here in Paris, and ancient artefacts from the dynasties of the Nile Delta take us back to the 8th century BC at the Louvre.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
BBC
Do you want to find out how much your colleagues earn?
By Suzanne BearneBusiness reporter
While we might discuss love and loss at work, there's one thing we generally don't share with the people we work with - how much we earn.
But at Alan, an online health insurance provider, everyone knows all their workmates' salaries.
Staff can even give an opinion on whether they think someone deserves a pay rise.
While many companies prefer keeping salaries shrouded in mystery, the founders of Paris-based, Alan, decided to create a transparent pay structure from the moment the business launched in 2016.
"We wanted everyone to be on the same page, as it's super convenient to have full transparency - it removes the mental load of having to know who should know what," says Charles Gorintin, co-founder and chief technology officer at Alan, which employs 470 people.
It means that new recruits joining the firm cannot haggle over pay when they join. Nor can an existing member of staff use salary as a negotiating tool if they say that they have been offered a new job somewhere else.
Mr Gorintin adds: "We don't give new joiners the salary they have had in the past, whatever their negotiation skills are."
All employees at Alan get an automatic 3% annual pay rise, but for someone to receive an additional increase it is first reviewed by their colleagues. "It's partly to be held accountable to each other, and it also helps each other grow and improve," says Mr Gorintin.
But is everyone receptive to this level of openness? "The advantage is we have a straightforward culture," responds Mr Gorintin. "People will only apply, or join, if they truly want to experience it. It might not sit well with some people."
When it comes to salaries, greater transparency appears to be a growing trend, on both sides of the Atlantic. The aim of this shift is to try to finally tackle the so-called gender pay gap, in particular.
The Organisation for Economic Co-operation and Development said last year that this gap - the difference between the pay of men and women - still stands at an average 13% across its 38 member states.
Last month, the UK government launched a pay transparency trial primarily aimed at reducing it in this country. Participating businesses will have to list a salary range on every job advert, and not ask applicants to disclose their salary history.
The Government Equalities Office said that these two things aimed to provide "a firm footing for women to negotiate pay on a fairer basis".
"Women, people of colour and disabled people are much more likely to be paid less than men. So, when you ask about salary history, past pay discrimination and bias follows through from one job to the next, perpetuating gender, disability and ethnicity pay gaps," says Jemima Olchawski, Fawcett Society CEO.
Polling from the Fawcett society of 2200 people found 61% of women and 53% of men said being asked about their salary had damaged their confidence to ask for better pay.
Across in New York City, pay transparency legislation is currently due to become law on 15 May. Firms who employ more than four employees will be required to post salary ranges, in a bid to tackle both gender and race pay gaps.
Back again in the UK, this summer the Department of Business, Energy and Industrial Strategy is set to publish guidance to employers on voluntary ethnicity pay gap reporting.
UK travel firm, Flash Pack, is another business that has now adopted a transparent pay policy. The firm, which started up again this year after having to close down during the pandemic, now puts the exact salary offered on its job adverts.
This is instead of its previous practice of only saying that the pay was "competitive", and then negotiating with a new recruit from there.
Radha Vyas, chief executive and co-founder, says that the new policy saves a lot of time, as they no longer get applications from people who expect to be paid a lot more than the company could offer.
"What we found previously was... we'd get really great candidates, but they'd be really far apart on salary expectations."
Ms Vyas adds that the pandemic gave the company time to reflect on this problem.
"We also realised that, through salaries, we were perpetuating the gender pay gap. We felt we were a generous employer, but suddenly we could see a disparity amongst colleagues.
"What it meant in my previous experience of hiring was that some people are better at negotiating their salary."
London-based, FlashPack, has worked with a human resources company called Justly to help set salary benchmarks within the company.
"Now everyone knows each other's band but they don't know each other's exact salary," says Ms Vyas. "We wanted to pay everyone fairly... now we can't just hand out pay rises.
"Doing this is very hard work, there's no flexibility to overpay and underpay people. We're now at 14 staff so we're doing it now before we grow bigger."
Melanie Folkes-Mayers, founder and chief executive at HR consultancy Eden Mayers, says there are benefits to including exact salaries, or salary brackets, on job adverts.
"It cuts out so much waste," she says. "For example, instead of having 200 applicants apply for a job, a firm might end up with 50.
"But it can be very grey area, as some companies bring in people hand-picked by a recruiter and ask them what their salary expectation is," she says.
"I think it will get to the stage where companies will be more transparent, but more likely to see a grading system with a salary of between this and that."
Ms Folkes-Mayers does however question if people will want to have their salaries divulged. "In the UK, we're so private about salaries. I'm not sure how comfortable everyone will be knowing what everyone else earns.
"But it is a positive move, and helps the gender pay gap. The challenges are for smaller companies, especially when they might have headhunted a particular person.
"Sometimes some organisations say to me 'can we stop people from talking about salaries?', but people will inevitably talk, they become friends. I say if you're concerned they're going to talk, and you know there is disparity, that can be overcome through either freezing some salaries while making a conscious decision to increase certain others every six months."
Although in the UK there's no general legal requirement on employers to be transparent about pay, whether in job advertisements or otherwise, Philip Landau, employment lawyer at Landau Law, points out that there are two statutory provisions which touch on aspects of pay transparency.
The first relates to "pay secrecy clauses" in a contract of employment, he says. "These clauses are unenforceable to the extent that they seek to prevent an employee from discussing or disclosing pay when trying to identify potential pay discrimination.
"The second statutory provision only relates to employers with a workforce of 250 people or more. Such companies are required to report on their gender pay gap."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
These businesses have to upload data such as gender pay gap in basic hourly pay, gender pay gap in bonuses, and the proportion of men and women who get bonus payments, to a government website.
"It also needs to be published on the employer's own website in an accessible place, together with supporting narrative on the accuracy of the calculations," adds Mr Landau.
Ms Vyas says she has already seen the benefits of pay transparency, and urges other companies to step up and do the same. "If you really care about diversity you have to do it. You can't do it without doing this work."
Do you want to know how much your colleagues earn? What are your experiences? Please email haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
Related Topics
Opex 360
L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…
En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.
Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.
Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.
Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].
« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.
L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…
En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.
Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.
Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.
Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].
« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…
En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.
Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.
Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.
Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].
« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerD’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…
En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.
Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.
Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.
Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].
« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.
L'Humanité
Mobilisations. De Séoul à Athènes, un 1er Mai post-Covid
ActuAlors que se profile la fin de la pandémie, deux mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques et sociales en cascade, la Fête des travailleurs a pris une autre coloration.
Christophe DeroubaixL’inflation record et les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement provoquées par la reprise économique post-Covid et la guerre décidée par Vladimir Poutine portent un peu partout atteinte au pouvoir d’achat et créent, dans certains pays, des situations de quasi-pénurie. Les cortèges ont donc porté ces revendications.
Athènes- Grèce © AFP
À Athènes, alors que le gouvernement de droite vient d’augmenter le salaire minimum de 50 euros pour le porter à 713 euros (soit à un niveau toujours inférieur à celui de 2011), des milliers de personnes ont fait savoir que ce coup de pouce était « très éloigné des besoins du moment et du niveau d’inflation », qui a atteint 9,4 % en avril.
Madrid - Espagne © AFP
De Bruxelles à Madrid, la thématique de la vie chère est revenue. À Beyrouth, la Fédération nationale des syndicats des ouvriers du Liban et l’association Égalité-Wardah Boutros, pour les droits de la femme, ont organisé un sit-in au cours duquel les slogans ont dénoncé les corrupteurs et les responsables d’une crise économique, financière et sociale qui sévit structurellement dans le pays, aggravée par la conjoncture mondiale.
La Havane - Cuba © AFP
Ce 1er Mai s’était levé, comme le soleil, à l’est, avec de fortes mobilisations en Corée du Sud, au Sri Lanka ou encore aux Philippines. Et c’est quasiment à l’aube que des dizaines de milliers de personnes ont défilé à La Havane, après deux éditions « gâchées » par le Covid. Il promettait d’être mobilisateur au Brésil, face aux politiques antisociales de Bolsonaro et à quelques mois d’un scrutin présidentiel déterminant. En revanche, aucune manifestation prévue dans le pays qui a vu naître ce 1er Mai, les États-Unis ne reconnaissant pas cette Journée internationale des travailleurs.
1er maimobilisations Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
Opex 360
Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.
Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.
En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.
Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.
En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.
Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.
Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.
Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.
« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.
Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…
Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.
Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.
Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.
En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.
Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.
En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.
Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.
Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.
Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.
« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.
Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…
Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.
Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.
En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.
Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.
En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.
Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.
Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.
Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.
« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.
Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…
Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.
une nouvelle attaque informationnellePour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.
En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.
Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.
En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.
Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.
Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.
Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.
« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.
Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…
Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.
BBC
We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood – Chloe Caldwell
In early 2020, just three months into a new job, Jessie, a 28-year-old editor in New York City, fainted at work. They knew their period was probably going to start that day, and that they’d likely endure some pain, but they needed to be at the office to film a video – especially because their team was short-staffed.
They decided not to call in sick. “I just don’t think [a period] counts as a sickness,” they say.
So, when Jessie began feeling pain – intense cramping in their abdomen and lower back – they took ibuprofen and tried to get back to work. But within 15 minutes, their body seemed heavy and tense, and they felt weak. “I was blacking out,” says Jessie. “Everything was blurry, and I couldn’t really respond.” They were helped to a couch, where they lay in the foetal position, until a health-and-safety officer passed by and sent them to hospital in an ambulance.
Jessie did not want – or need – an ambulance; they simply wanted to go home and lie down. If Jessie had had an employer-sponsored entitlement, they say, they would feel more comfortable taking time off or working from home when they’re in pain.
This benefit does exist for employees at some companies – it’s called ‘menstrual leave’. It allows workers who experience painful menstrual or menopause symptoms options for remote work and a set number of paid-leave days every year, on top of federally mandated paid vacation or sick leave.
Menstrual leave has existed in various forms around the world for at least a century: the Soviet Union introduced a national policy in 1922, Japan in 1947 and Indonesia in 1948. But it’s still rare in many large global economies, including the US, where Jessie lives. Now, however, a movement endorsing it is growing, as more and more companies around the world are starting to introduce the benefit.
If widely introduced, women, transgender and non-binary workers who menstruate stand to gain: they would have direct pathways to rest when they need it most, be happier and more productive at work as a result and find it easier to remain in the labour market. Yet, since menstrual leave has entered the global zeitgeist, some of its critics have argued that the benefit is unfair, or that it could further stigmatise people with periods. Does menstrual leave help or hinder workers who struggle without the leave they feel they need?
‘We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work’
Menstrual-related symptoms vary from person to person. While some women cruise through their monthly cycle, others – particularly those with conditions like endometriosis or premenstrual dysphoric disorder (PMDD) – experience a range of taxing side-effects. These often include cramps, back aches and migraines, which researchers cite as some of the most common causes of pain for women of reproductive age.
Most women try to push through and go to work, anyway. This is often because they feel reluctant to disclose menstrual-related symptoms to their superiors, for fear of being perceived as weak or incapable of doing their jobs, says Gabrielle Golding, a senior lecturer at South Australia’s Adelaide Law School.
Results from a 2021 survey from the Victorian Women’s Trust and Circle In, an HR software provider based in Melbourne, Australia, showed 70% of the 700 participants didn’t feel comfortable talking to their managers about how they could accommodate their menopausal symptoms (which often include heavy periods); 83% said their work was negatively affected as a result. And this tends to be “exacerbated in the absence of a menstrual leave scheme”, adds Golding – with dire knock-on effects, often prompting women to ignore their physical and mental health.
Working through the pain also spells bad news for employers, because this presenteeism accounts for an average of nine days of lost productivity per person each year, according to a 2019 Radboud University survey of 32,748 women living in The Netherlands. The authors suggest this makes menstruation a workplace issue.
Chloe Caldwell, author of menstrual memoir The Red Zone: A Love Story, says she often “white knuckled” her way through jobs as a barista and waitress in her 20s, which led to her own normalisation of the rage, anxiety and excruciating cramps she experienced monthly. It was only after “fainting a few times” in 2017 that she was finally diagnosed with PMDD – a particularly severe form of premenstrual syndrome – and able to access proper medical treatment.
New York-based Caldwell, now 36, believes that in the US particularly, the idea workers should suppress their needs is an effect of American hustle culture. “We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood,” she says.
A menstrual-leave policy, says Golding, gives employees like Caldwell, who might otherwise deny or internalise their suffering, a direct, employer-endorsed pathway to rest.
Feeling ‘deeply respected’
The idea of introducing these policies is spreading in some countries that haven’t traditionally offered support for menstruating employees.
Australia is among the places prioritising this benefit. This is in part by necessity; as the Australian labour market has contracted due to the pandemic, businesses across the board are looking for ways to retain their talent, and period leave is a desired perk that may help keep workers loyal and engaged.
Some leaders report when workers experiencing periods or menopause are supported, they're happier and more productive (Credit: Getty Images)
But increasing interest in menstrual leave is also tied up in broader cultural shifts around reproductive health, which have been in motion since before the pandemic, says Mary Crooks, executive director of the Victorian Women’s Trust, in Melbourne. For instance, menstrual products have been exempt from the country’s Goods and Services Tax (GST) since January 2019; additionally, some public schools are supplying free pads and tampons to reduce female student absenteeism. And the federal government just announced a AUD$58m (£33m; $42.4m) national action plan to expand endometriosis treatment.
Crooks introduced 12 days of menstrual and menopause leave at her gender-equality agency in 2016, after running a survey of roughly 3,500 people with periods the year before, which showed the number one concern for respondents (58%) was finding time to rest. The organisation has since published a menstrual leave template, alongside other resources, to help others across all sectors do the same (recent examples include the not-for-profit Australian Diver Accreditation Scheme and superannuation fund Future Super). And Crooks says the number of inbound inquiries the Trust receives from businesses hoping to deploy period leave has skyrocketed.
Lucy, a 28-year-old communications manager from Melbourne, experienced the benefits of these policies first-hand after joining an organisation with menstrual leave in May 2021. Even though she doesn’t require time off every month, Lucy has used the policy a few times on her first day of menstruation, when she experiences “very bad cramping”, which, coupled with waves of fatigue and bouts of depression, can make “concentration difficult”.
Her employer’s plan, which offers flexible working arrangements and 12 extra days of paid period leave each year, has built a culture of “trust and good faith”, she says. It’s this notion – “that you are the expert on your own body, your own needs, your own life” – that drives her to take time and recover when she needs it.
Access to menstrual leave has also motivated Lucy to work harder when she’s on the clock – and made her more likely to recommend her workplace to others. Where in past jobs she’s felt the pressure to soldier on at work, now Lucy feels “deeply respected”, she says, “not just as a pair of arms and legs there to work, but as a whole person”.
Employers themselves report seeing benefits from introducing menstrual leave. Kristy Chong, the CEO of Modibodi, a period-underwear company based in Balmain, Australia, has no regrets since introducing 10 days of paid period leave for her staff in May last year. She says trust among managers and workers has increased, employees seem more productive than before and the benefit has helped position Modibodi as an attractive place to work.
“By supporting women with these policies,” she says, “you empower them to actually want to be at work and to put their best forward.”
By supporting women with these policies, you empower them to actually want to be at work and to put their best forward – Kristy Chong
Menstrual leave policies are widely perceived as expensive, however – particularly by critics of these schemes, who often cite employer costs, incurred when paying people who are on leave, as reason to disregard them. Yet Marian Baird, a professor of gender and employment relations at the University of Sydney’s Business School, says companies will likely be paid back in spades for introducing a policy. “If you do provide the right [services], women's productivity increases, their commitment and loyalty increases, and there are benefits to the firm.”
Any financial burdens have been well worth it for the Victorian Women’s Trust, says Crooks. In the five-plus years she’s been offering menstrual leave, uptake has averaged six days per staff member annually. It’s the Trust’s mission to empower women, but there's also a reward for doing so: the employers who create better accommodations for women at work will distinguish themselves from those who don’t, she believes.
The complications
Even amid the increasing momentum behind menstrual leave, however, these policies are still complicated, and draw their sceptics. Particularly, some critics fear modern iterations of period leave meant to reduce menstrual taboos and enhance employee experience could hinder gender equality in the workplace, since employees who menstruate would be treated differently than those who don’t.
The essentialisation of women’s bodies “could fuel harmful stereotypes that [they] are less worthy or reliable employees”, says Golding, or incapable of working while menstruating – when that is far from universal. Melissa Dobman, an organisational psychologist and the author of Yes, You Can Talk About Mental Health at Work, also fears women could be branded as too “emotional” if they discuss their menstrual symptoms in the office, even though that kind of “vulnerability is actually a good thing for a leader” to demonstrate.
Moreover, even if menstrual-leave policies are implemented, workers have to feel like they’re in a culturally permissive-enough environment to take advantage of them, says Golding, citing historical cases around the world where uptake is low, like in Japan. Even those who are covered may avoid taking leave due to the associated “shame and stigma”, she says, or the idea that it could stymie their careers – that is, unless they feel their employers truly support them. This involves company leaders, especially those in male-dominated industries, “signalling through word and action” that the policies are there to be used, says Baird, and employees like Lucy, who have taken days off, speaking openly about their experiences.
Even if period leave is implemented, some workers – particularly those in the service sector – may be left behind (Credit: Getty Images)
The expansion of remote work may also play a role in how willing or unwilling a worker may be to take up this policy – even in an environment where they feel supported. Women may “choose to ‘push through’ and continue working from home”, adds Golding, “rather than taking a day's leave” and risk having to disclose their situation to the higher ups.
And although these policies might benefit the workers who decide to use them, corporate perks – like paid menstrual leave or the ability to work from home – are not afforded universally. Service workers with intense periods, who spend full days on their feet, are forced to choose between a day off and a pay cheque. Golding believes this inequality must be fixed systemically: “A right to paid menstrual leave, which is mandated in a broadly applicable statute, would mean that women from a vast array of socio-economic backgrounds would be afforded the opportunity to take leave.”
‘It would have been a different kind of life’
Despite the issues complicating menstrual leave, Baird believes if employers don’t accommodate people with periods, workers with particularly debilitating symptoms could drop out of the labour market altogether.
For instance, employees experiencing menopause are at significant risk of leaving their jobs, according a 2021 study published by the UK’s Standard Chartered Bank. The report showed 25% of the 2,400 participants said their symptoms, along with a lack of awareness and support from employers and colleagues, made them more likely to quit. Another 22% said the same factors made them more likely to retire altogether.
And although Golding believes concerns around gender equity are legitimate, she also feels the trend, which she says is “gathering momentum” in Australia and around the world, will carry more positive outcomes – even if policies fail to manifest at the federal level. “Putting it colloquially,” she says, “the good will outweigh the bad.”
The uptick in companies offering voluntary menstrual leave policies is a good sign, agrees Crooks. And Baird thinks moves like the ones in Australia can have positive ripple effects on a global scale, too. This is especially the case as millennial and Gen Z workers with periods are increasingly more outspoken than their forebears, she says, and businesses facing labour shortages are looking “to offer policies that can attract and retain smart, young female workers”.
Back in New York, Caldwell, like Jessie, can’t help imagining a scenario where she had access to paid menstrual leave at her workplaces. “I think I would've learned much earlier to take care of myself and that I didn't have to deny my bodily function,” she says. “It really could have transformed the way I thought about myself. It would've been a different kind of life.”
Jessie’s and Lucy’s surnames have been withheld for privacy
New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
Advertisement
Le Monde
Les premiers projets des jeunes créateurs de Mondes nouveaux dévoilés
D’un Ehpad de Chambéry au site archéologique de Glanum, les premières œuvres portées par le programme national de soutien à la création sont révélées.
On attend un opéra inspiré par le chant des grenouilles, une exposition imaginée à partir d’ex-voto contemporains découverts sous des sculptures coptes au Louvre, un travail de stand-up en prison, la mise en oratorio par un jeune musicien d’un texte inédit d’Etel Adnan sur la vie amoureuse de Marie de Médicis… Mais à Lyon, un Kraken est d’ores et déjà sorti des tréfonds de la Saône. Cette pieuvre architecturale de 15 mètres de haut et 25 de longueur, signée par le collectif d’architectes syrien UV Lab, qui s’activera sur l’esplanade des « Subs », est l’une des toutes premières réalisations de Mondes nouveaux, programme de soutien de l’Etat à la jeune création après deux années de crise sanitaire pour lequel 30 millions d’euros de crédits européens ont été débloqués.
Plus de 260 projets artistiques retenus pour la commande publique Mondes nouveauxLe spectaculaire écrin scénique des « Subs » accueillera tout l’été une centaine de rendez-vous artistiques. « Nous avions l’envie de métamorphoser cet espace en un terrain de jeu organique », déclare le directeur du lieu, Stéphane Malphettes. C’est l’Atelier des artistes en exil, structure parisienne partenaire, qui a pensé à l’architecte et designer syrien Khaled Alwarea. Or l’idée était en germe au moment de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) de Mondes nouveaux, lancé fin juin 2021. Le designer avait déposé un dossier avec une esquisse du projet. Retenu parmi quelque 3 200 propositions reçues par le ministère de la culture au cours de l’été, il a fait partie des 264 projets retenus en novembre.
Khaled Alwarea, architecte et designer : « UV Lab a été notre réaction artistique face au chaos, à l’absurdité et à l’urgence »
« Ce projet reflète bien le programme : il parle d’avenir et d’hospitalité et c’est un symbole, car ce collectif fondé en 2014 entre Damas et Beyrouth, sur le chemin de l’exil, entraîne aujourd’hui tout un territoire et un nombre tentaculaire de partenaires dans une aventure commune », relève Chloé Siganos, membre du comité artistique de Mondes nouveaux. L’approche du collectif, qui crée des scénographies de festivals aussi bien que des écoles dans des camps de réfugiés, est toujours contextuelle et ouverte aux expériences collaboratives. « UV Lab a été notre réaction artistique face au chaos, à l’absurdité et à l’urgence », explique Khaled Alwarea.
Tout est allé très vite pour le Kraken, dont l’objectif était une ouverture en mai. Tous les travaux sont loin d’être au même point d’avancement. Au-delà de l’allocation de recherche pour développer les projets, chaque budget et temps de production sont progressivement définis sur mesure : « Il n’est pas le même entre un auteur seul et une compagnie de danse de vingt personnes », souligne Chloé Siganos. Avec 150 000 euros, le Kraken mobilise pour l’instant le budget le plus haut − le plus bas étant de 10 000 euros pour de l’écriture.
Il vous reste 51.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Valeurs Actuelles
Pour Emmanuel Macron, le Premier ministre sera attaché au “social” et à “l’environnement”
Qui pour remplacer Jean Castex ? Lors d’un déplacement à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, Emmanuel Macron a indiqué que le prochain Premier ministre serait « quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », indique Le Point. Interrogé par un journaliste sur l’éventualité d’une personnalité de gauche, le président de la République a répondu croire « au dépassement », estimant que « la couleur politique ne dit pas tout ».
À propos de l’actuel Premier ministre, le chef de l’État a eu des mots élogieux : « Jean Castex venait de la droite ; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies parce que c’est aussi un homme de cœur et qu’il a la fibre sociale ».
Une femme à Matignon ?
Reste que les spéculations continuent sur l’identité du prochain chef du gouvernement. Un sondage IFOP commandé par le Journal du dimanche, mercredi 27 avril, faisait état de la volonté des Français (74 %) de voir une femme accéder à la fonction. Un pilier de la macronie miserait d’ailleurs sur Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, selon un témoignage rapporté par Le Point. « Les deux réformes impossibles menées durant ce quinquennat, celles de la SNCF et de l’assurance-chômage, c’est elle », rappelle-t-il. Même son de cloche chez un ex-LR interrogé par l’hebdomadaire : « Elle est femme, polytechnicienne, elle vient de la gauche, communique peu, elle sera Première ministre si Macron l’emporte ».
Opex 360
Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].
Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.
Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.
Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.
Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.
Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».
Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.
Photo : Vue de la base de Faslane
Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].
Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.
Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.
Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.
Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.
Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».
Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.
Photo : Vue de la base de Faslane
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].
Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.
Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.
Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.
Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.
Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».
Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.
Photo : Vue de la base de Faslane
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEntre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].
Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.
Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.
Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.
The Daily RecordAinsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.
Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».
Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.
Photo : Vue de la base de Faslane
Opex 360
Selon l’armée de l’Air, les « risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent »
par Laurent Lagneau · 28 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].
Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.
En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.
Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».
Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».
Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.
Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.
« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans
l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».
Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.
Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.
Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».
Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».
Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.
« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression
des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.
Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.
Selon l’armée de l’Air, les « risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent »
par Laurent Lagneau · 28 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].
Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.
En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.
Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».
Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».
Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.
Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.
« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans
l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».
Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.
Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.
Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».
Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».
Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.
« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression
des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.
Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].
Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.
En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.
Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».
Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».
Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.
Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.
« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans
l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».
Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.
Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.
Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».
Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».
Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.
« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression
des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.
Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAprès l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
[.pdf]pdfLe général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].
Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.
En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.
Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».
Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».
Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.
Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.
« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans
l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».
Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.
Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.
Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».
Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».
Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.
« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression
des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.
Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.
L'Humanité
Au Mexique, un havre de paix dans l’antre de la « Bestia »
ReportageÀ Guadalajara, dans l’ouest du Mexique, un centre d’hébergement accueille les migrants et les réfugiés désireux de faire une halte dans leur traversée du pays, en direction du nord, notamment des États-Unis. La structure FM4 leur offre un peu de réconfort et surtout beaucoup d’humanité dans un parcours semé d’embûches, parfois mortelles. Reportage
Luis ReygadaUn morceau de mousse sale et déchiré – enroulé par une simple ficelle – en guise de matelas improvisé, des sacs et des vêtements négligemment éparpillés sur le ballast pour tous biens… Un petit groupe de migrants se repose aux abords des voies ferrées. Certains sont insoucieusement assis à même les rails qui traversent la ville d’est en ouest, telle une cicatrice qui se rouvre à chaque passage de la « Bestia », « le train de la mort », ce monstre de fer capable de transporter en quelques semaines jusqu’à 1 500 aventureux fuyant violences et pauvreté, en quête du rêve américain.
Un collectif fondé par des étudiants
C’est à quelques pas de là que se trouve FM4 Paso Libre (« libre circulation »), un centre d’accueil et d’hébergement pour migrants et réfugiés. Nous sommes en plein cœur de la zone métropolitaine de Guadalajara, capitale de l’État de Jalisco et troisième plus grande aire urbaine du Mexique. Pôle économique et culturel de la région centre-ouest, la « perle de l’Ouest » est un point de passage obligé pour celles et ceux qui empruntent la route du Pacifique, l’un des trois itinéraires permettant aux migrants d’atteindre la frontière nord du pays. À mi-chemin entre Tapachula – porte d’entrée située à l’extrême sud du Chiapas – et les villes basse-californiennes de Mexicali ou Tijuana encore distantes de plus de 2 000 km, c’est pour beaucoup d’eux l’occasion de faire une halte bien méritée.
NOTRE OBJECTIF EST DE RENDRE DIGNES LES CONDITIONS DE VIE DES MIGRANTS DURANT LEUR TRANSIT OU LEUR SÉJOUR PARMI NOUS. » ENRIQUE GONZALEZ, DIRECTEUR DU CENTRE FM4
« Il est difficile de calculer exactement le nombre de migrants qui traversent Guadalajara chaque année, explique Enrique Gonzalez, mais on parle de plusieurs milliers de personnes, voire de dizaines de milliers. Rien qu’ici, nous en avons aidé 4 700 l’année dernière. » Derrière les battants de l’imposant portail noir, le directeur du centre nous accueille, les bras grands ouverts, à la mexicaine. Enrique Gonzalez fait partie du projet depuis 2009, date à laquelle le petit collectif – créé deux ans auparavant par de jeunes étudiants soucieux de venir en aide aux migrants toujours plus nombreux – devient officiellement une association légalement constituée dont il commence à assurer le service juridique.
Douze ans plus tard, ce qui n’était au départ qu’une modeste cantine ouverte du lundi au samedi de 16 heures à 19 heures est aujourd’hui un partenaire institutionnel de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (Acnur), un « centre d’attention humanitaire intégral » capable de fournir une assistance basique (nourriture, vêtements, espaces pour se laver, se reposer ou passer la nuit…) ainsi que soins médicaux, soutien psychologique, accompagnement juridique et administratif à ses visiteurs. « Notre objectif est de rendre dignes les conditions de vie des migrants durant leur transit ou leur séjour parmi nous », précise Enrique, très fier de nous faire visiter les locaux, un énorme hangar de 80 mètres de long parfaitement aménagé. « Nous sommes même presque autosuffisants énergétiquement », enchérit le directeur de l’organisation qui est déjà venue en aide à près de 40 000 personnes depuis sa fondation.
Violences et traite d’êtres humains
Une aventure humaine qui n’est pas exempte de dangers dans un pays ravagé par la violence et où la traite d’êtres humains est devenue un marché très lucratif pour les cartels de la drogue. Un juteux business estimé à plus de 14 milliards de dollars par an par le gouvernement mexicain. Alors que sept migrants sur dix auraient recours à des passeurs, ces trafiquants feraient en effet payer autour de 6 000 dollars aux migrants centre-américains désireux de rejoindre les États-Unis en traversant le Mexique, et jusqu’à 15 000 dollars dollars à ceux provenant de pays plus éloignés comme l’Équateur. « Avant de nous installer ici, en 2015, nous avons été obligés de fermer notre local pendant un certain temps à cause des menaces du cartel de Jalisco, se rappelle Enrique. Ils considéraient la ville comme leur territoire et voulaient faire payer aux migrants un droit de passage. Il faut se rendre compte que le niveau de vulnérabilité de ces derniers est extrême car ils ne sont pas comptabilisés lorsqu’ils pénètrent sur le territoire mexicain, ajoute-t-il. Ils sont comme des fantômes : des proies faciles pour la délinquance organisée. »
Un répit dans une communauté bienveillante
En dix ans, plus de 70 000 migrants auraient ainsi été victimes de traite ou, pire, séquestrés, selon un rapport publié en novembre par la Commission mexicaine des droits de l’homme. Le nombre de migrants « disparus » signalés par leurs familles s’élèverait quant à lui à 2 000, dans un pays qui compte près de 100 000 personnes évanouies dans la nature, pour la plupart des victimes collatérales de la stratégie gouvernementale de « guerre contre le trafic de drogue » (2006-2019).
Passé les petits bureaux de l’administration, nous suivons Enrique dans le hall qui fait office de réfectoire. Une petite communauté bienveillante – des familles avec bébés ou enfants, des jeunes et moins jeunes – s’adonne à ses activités dans un va-et-vient détendu, tandis que la vie de la collectivité s’organise autour d’un tableau où sont réparties les tâches ménagères. Cuisine : Cindy et Jeremias ; toilettes : Filadelfo et Pilar ; Patio : Nahomi et Jorge ; salle de télévision : Nicole et Erika… « Balayer, passer la serpillière, sortir les poubelles, arroser les plantes, faire la vaisselle… Tout le monde met la main à la pâte », plaisante Enrique, en caressant la petite tête brune d’une fillette qui l’écoute sagement, une peluche à la main.
Doté d’une capacité d’accueil de 85 personnes, le centre est en ce moment rempli aux trois quarts et offre notamment le gîte et le couvert à vingt-six mineurs. La plupart des pensionnaires ont le statut de réfugiés et viennent d’Amérique centrale – Guatemala, Honduras ou Salvador – mais aussi d’Haïti. Surtout depuis mai 2021, époque à laquelle l’administration du président états-unien, Joe Biden, a accordé un « statut de protection temporaire » aux immigrants de l’île antillaise.
« Deux groupes de familles haïtiennes ont repris la route ce matin même en direction de Ciudad Juarez. Ils étaient dix-neuf en tout, précise Enrique. Ils ont commencé leur expédition il y a plus de six mois, certains au Brésil, les autres au Chili. Là-bas leur situation s’est précarisée du fait de l’exacerbation du sentiment anti-migrants lié à la pandémie de Covid-19. Ils sont restés deux jours chez nous ; ici, ils ont pu se reposer, se laver, retirer de l’argent. On leur a aussi fourni des vêtements. »
Si la grande majorité des migrants ont pour objectif d’arriver aux États-Unis, d’autres ne sont pas contre l’idée de s’établir au Mexique. C’est le cas de Celeste (1), une Hondurienne de 41 ans originaire de Ciudad Planeta, un district perché sur les hauteurs de San Pedro Sula, une des villes les plus dangereuses du continent. « J’ai quitté mon pays il y a quatre mois. J’étais vendeuse ambulante, je me faisais racketter par les “maras” (gangs – NDLR) depuis plusieurs années, raconte celle qui voyage avec son fils de 17 ans. Quand je n’ai plus été en mesure de les payer, ils m’ont menacée de s’en prendre à mon garçon, de le recruter de force. C’est pourquoi j’ai décidé de fuir avec lui. »
Du personnel bénévole pour moitié
Elle retrace son périple, la voix fatiguée : traversée du Guatemala en bus, passage de la frontière mexicaine au Chiapas, arrestation par la police migratoire, qui l’a dépouillée du peu d’argent qu’elle possédait… Après trois mois passés dans un refuge, à Tapachula, les autorités lui accordent enfin le statut de réfugiée dans le cadre d’un programme coordonné avec l’Acnur. « Maintenant, j’attends mon titre de séjour afin de pouvoir travailler, économiser un peu et continuer d’avancer. Je ne veux pas aller aux États-Unis, ce que je recherche, c’est juste de la stabilité, un travail, un endroit où je puisse offrir un meilleur avenir à mon fils. J’ai une nièce qui vit à Tijuana depuis deux ans. Mon but est de la rejoindre, je voudrais qu’on s’installe là-bas avec elle. »
EN DIX ANS, PLUS DE 70 000 MIGRANTS AURAIENT ÉTÉ VICTIMES DE TRAITE OU DE SÉQUESTRATION ET 2 000 ONT ÉTÉ SIGNALÉS « DISPARUS » PAR LEURS FAMILLES.
Une camionnette vient d’arriver. Quelques volontaires se mettent rapidement à décharger une dizaine de grands sacs poubelle qu’ils acheminent dans la bonne humeur vers le dépôt de vêtements. Parée d’un tee-shirt estampillé « Nous sommes tous des migrants », Sonia, en formation pour devenir travailleuse sociale, reçoit les colis et commence tout de go à classer et ranger les affaires sur des étagères déjà bien pleines. Comme sa collègue Daniela, une étudiante en relations internationales qui s’affaire en cuisine, elle fait partie de la moitié du personnel du centre qui y réalise bénévolement son stage de fin d’études. « Manteaux, couvertures, pantalons, chaussures… On reçoit tous les types de vêtements, de la robe de mariée à la combinaison de plongée ! dit-elle amusée. Nous redonnons tout ce qui ne nous sert pas à d’autres organisations caritatives. » Il faut tout trier, par taille et par sexe. « Les stocks sont pleins après Noël, grâce à un élan de solidarité, après ça diminue un peu… »
Maintenir les familles informées
Edgar (1) lui tient compagnie, sans trop pouvoir l’aider : il se tient sur des béquilles à la suite d’un accident à bord de la « Bestia », qui lui a coûté l’amputation d’un pied et la perte des phalanges de l’autre. Il arrive couramment que des migrants se blessent en tentant de monter ou de descendre d’un wagon en marche. D’autres tombent du toit, en plein sommeil, et trouvent ainsi la mort tandis que le train qui devait les emmener vers le rêve américain trace sa route, abandonnant leur corps, parfois au milieu de nulle part, dans ce qui est devenu un cauchemar mexicain.
L’infirmerie se trouve en face, la docteure Alexia Rosas nous y reçoit avec un sourire que l’on devine derrière son masque FFP2. C’est elle qui prodigue les premiers soins aux migrants, qui profitent de cette escale au FM4 pour y réaliser un petit bilan de santé : contrôle du diabète, hypertension, grippe, blessures légères… « Nous venons de détecter deux cas d’enfants avec la varicelle, on va devoir les isoler. » Elle s’occupe aussi des cas plus graves, comme pour Edgar, mais c’est le plus souvent dans la tête de ses patients que se trouvent les traumas. La médecin se change ainsi en psychologue et son cabinet se transforme en espace de réconfort dans un parcours empli de dangers, surtout pour les femmes. Dans une récente publication du Centre d’études de genre de l’université de Guadalajara sur les « femmes migrantes en transit au Mexique », le chercheur Eduardo Torre relevait – en s’appuyant notamment sur un rapport de Médecins sans frontières – que, bien qu’il soit impossible de connaître l’ampleur exacte du problème des agressions sexuelles, « les données disponibles suggèrent qu’il s’agit d’une situation très grave ». En effet, d’après une enquête menée en 2017 par l’organisation humanitaire basée à Genève, plus de 30 % des femmes avaient déclaré avoir subi une forme d’abus sexuel lors de leur passage sur le territoire mexicain.
« Moi, franchement, je ne peux pas me plaindre : la vérité, c’est que j’ai toujours pu trouver du travail sur le chemin et subvenir aux besoins de ma famille. » Cela fait neuf mois qu’Antonio, ouvrier soudeur de 23 ans, a quitté le Honduras avec sa femme. Leur bébé, une fille âgée d’à peine 8 semaines, est né au Mexique. « Mais à Guadalajara, c’était plus compliqué de trouver une chambre pour nous trois. C’est l’Acnur qui nous a amenés ici ; nous sommes des réfugiés. » Voilà une semaine qu’ils sont logés au FM4, où beaucoup profitent des installations pour préparer au mieux la suite de leur périple ou maintenir leurs familles informées. Plusieurs cabines dotées d’ordinateurs reliés à Internet et de téléphones permettant d’appeler à l’étranger sont ainsi mises à leur disposition, notamment grâce à un partenariat avec l’ONG Télécoms sans frontières. Plus de quatre mille appels sont ainsi passés chaque année.
« De façon générale, les migrants savent très bien qu’il y a des refuges et où ceux-ci se trouvent tout le long du trajet vers le nord, affirme le directeur du centre. Ils se passent le mot entre parents, amis ou même simples compagnons de route ; ça fait partie de leur capital social. » De Tapachula à Tijuana, la route du Pacifique compte quarante-trois de ces lieux où les migrants peuvent trouver un toit ou un simple plat de nourriture. Antonio et sa famille y auront sûrement encore recours dans les semaines à venir : leur ambition est de rejoindre la Californie : « J’ai des amis là-bas, dit confiant l’ouvrier. Ils pourront m’aider à trouver du travail… »
LES HOMMES DE MAIN DES CARTELS N’HÉSITENT PAS À EXÉCUTER ET JETER DU TRAIN EN MARCHE LES MIGRANTS INCAPABLES DE PAYER L’IMPÔT MAFIEUX.
Atteindre « l’autre côté », les États-Unis, c’était aussi le souhait de José et d’Hector, deux jeunes de 15 ans originaires du Guatemala, mais, après plus trois mois sur les routes, eux n’iront pas plus loin que Guadalajara. (1) « La police migratoire nous a attrapés, ils vont nous déporter… On va rentrer à la maison », expliquent-ils, penauds, en interrompant une partie de poker engagée depuis le début de l’après-midi dans la ludothèque. Ils font partie des onze mineurs non accompagnés actuellement hébergés ici. Parmi les 307 569 étrangers en situation irrégulière détenus en 2021 par l’Institut national de migration mexicain, un tiers a été reconduit hors du pays. « Pour moi, le voyage a été très difficile, raconte Hector, je suis resté bloqué pendant longtemps à Puebla », une importante métropole située dans le haut plateau central du Mexique. Il est toutefois très reconnaissant, « grâce à Dieu », d’avoir pu éviter les griffes de la délinquance organisée, dont les hommes de main n’hésitent pas à exécuter et jeter du train en marche les migrants incapables de payer l’impôt mafieux.
Une marchandise pour les passeurs
De son côté, José voyageait avec un groupe de dix personnes dans des conditions qu’il qualifie aussi de « très dures », mais n’a déboursé que la moitié des 69 000 quetzals (7 500 euros) exigés par ses passeurs. « Ils nous trimballaient d’entrepôt en entrepôt, parfois sans qu’on puisse dormir pendant plusieurs jours ; on n’avait droit qu’à un seul repas. Ça nous est même arrivé de rester cachés dans des semi-remorques… » dit-il en souriant ironiquement. Une anecdote qui renvoie au drame survenu en décembre dernier dans le Chiapas, où le chauffeur d’un camion remorque transportant 150 migrants – originaires d’Équateur, du Guatemala, du Honduras, de République dominicaine ainsi que des Mexicains – a perdu le contrôle de son véhicule et provoqué un accident causant la mort de 55 d’entre eux.
Malgré tous les dangers qui s’érigent en travers de la route des migrants, José reste convaincu qu’il retentera un jour la traversée. Son père est d’ailleurs déjà installé aux États-Unis, il l’attend là-bas. Alors, qui sait, peut-être repassera-t-il par Guadalajara et son centre d’accueil FM4, salutaire havre de paix à quelques mètres des redoutables voies ferrées.
mexiquemigrants BBC
No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map
Sometimes geographical features are named aptly, and New Zealand's Forgotten World Highway is definitely one of those.
Driving from the town of Taumarunui to Whangamōmona in Taranaki in the western part of New Zealand's North Island, makes you feel like you're winding through a part of the world that time forgot. It's a place where moas (now-extinct 8ft flightless birds) crashed clumsily through the forest and thick green vines and ferns twisted their way around ancient kauri and totara trees, the lush darkness punctuated only by magical shafts of green light stabbing through the forest canopy. The 87km road is twisted and unforgiving, but the pristine bush and scenic saddles make it worth it, as you drive towards the Republic of Whangamōmona, or "the Republic", as locals sometimes like to call it.
This tiny, remote town is well known in New Zealand as the place that refused to be swallowed up by new zoning regulations in the late '80s and consequently declared itself independent. It even has its own "passport". In fact, if you happen to turn up on Republic Day, held biennially in January, you can't actually enter the town without a one. It's obviously all a bit tongue and cheek, but it does stem back to a time when it was somewhat less of a joke – to 1989, when alterations were proposed to regional borders that would move Whangamōmona from Taranaki Province to Manawatu/Wanganui.
Gaylene Coplestone remembers it well. "David Walter was the mayor of Stratford District Council [the nearest big town] at the time. He was a good friend of ours and obviously very involved in local politics. He wasn't too pleased when they announced the borders were going to move."
The Forgotten World Highway is one of the most scenic drives in New Zealand (Credit: Westend61/Alamy)
The story goes that Walter was at the pub with some locals who were discussing how they shouldn't just take these changes lying down, and he said, "well you're all pretty revolting, why don't you revolt?" It was a light-hearted suggestion, but it sowed the seed for a novel way to protest. "No one had any clue back then how much it would put Wanga on the map," said Coplestone.
The idea quickly gained momentum, and on 2 November 1989, The Taranaki Daily News reported, "It [Whangamōmona] declared itself independent in protest at being taken from Taranaki to form part of the new Manawatu/Wanganui region." There was a gathering of more than 400 people (a large crowd for a small, remote village) all – peacefully – showing their dissatisfaction with the government's decision to change boundaries and leaving residents dealing with a regional council they feared would not support their tiny rural town.
And so, it began. From that gathering of 400 people, Republic Day continues to be commemorated until now, bringing in up to 5,000 people at its biggest turnout. Visitors travel from all over New Zealand to attend the quirky celebrations. Vicki Pratt knows all about it, being one of the owners of the Whangamōmona Hotel, which is the centre of all township activity.
"On any normal day there's only 120 people in the whole region; in fact, only 10 who live in the town – and most of those are my family," she laughed. "But on Republic Day we regularly have up to 2,500 people."
The event is small-town New Zealand fun at its best: sheep racing down the main street; market stalls selling arts and crafts; dog trial demos; wood chopping; gumboot throwing and eel catching. The small fee – around NZ$5 – that you pay for your passport goes directly to the upkeep of the local community.
Republic Day, held biennially in January, includes events like sheep racing down the street (Credit: Alexia Santamaria)
To add to the festivities, a "president" is elected every Republic Day. Currently occupying the seat of power is John Herlihy, who says that he "was kind of bulldozed into it by neighbours and grandkids in 2017". He added: "It all seemed like a bit of a laugh but when it came to the day, I was nervous driving down the road in front of thousands of people."
Herlihy remains the only living current or ex-president (unless you count Pratt, who stepped in as an interim when a president died in office). Ian Kjestrup (the first elected president) and Murt Kennard (who presided from 2005-2015) have both passed away, not to mention Billy the Gumboot goat (there were rumours of poisoning) and Tai the poodle who died of old age (despite speculation of an assassination attempt by another dog). No, you don't have to be human to be president of Whangamōmona; Sherman the cockatoo, Eunice the sheep and other animals have also run for election.
It's obvious people in these parts don't take themselves too seriously. "It's all been a bit of fun," said Herlihy, "but realistically the tourism it brings does help our remote community. We make NZ$15,000 from passport sales on Republic Day and another NZ$15,000 through the year with visitors wanting to get their passports stamped." This supports the town and the wider farming community significantly, with school needs, the upkeep of the hall and the church, and sending kids off on excursions like Spirit of Adventure (a well-known New Zealand youth development course that takes place at sea).
Like most residents, Herlihy loves living in "Wanga" even though it's so far from many modern conveniences. "It's old-fashioned New Zealand at its best," he said. "A neighbour broke his arm recently, and the next thing you know there are 10 people ringing up to see what he needed a hand with, docking or shearing or whatever."
A "passport" costs NZ$5, and visitors need one to enter the town on Republic Day (Credit: Alexia Santamaria)
Pratt agreed. "When you live somewhere like this you have to help each other. It's not out of the ordinary to drive half an hour to take petrol to someone who has run out on the Forgotten World Highway. It's so remote, and because of that you need to care for others – as well as be resourceful and resilient. There's no doctor, dentist, rubbish collections; we're an hour from the nearest town. We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent."
This is a sentiment echoed by the current mayor of Stratford. "The declaration of independence was initially a protest and a bit of a middle finger to authorities," said Neil Volzke. "But it has grown way beyond that now. It really shows the true Kiwi spirit of innovation and independent thinking still exists, and that small places like Whangamōmona have a really strong sense of community. I think mocking the authorities comes as a bonus – you've got to love it!"
We are strong Taranaki people and it's not really surprising we became a republic; we were already kind of independent
This spirit can't be denied. New Zealanders have a history of paving their own way, even when it goes against the general flow – like the alternative style of boat building that finally lead them to victory in the 1995 America's Cup or the anti-nuclear stance of the 1980s that saw international nuclear-armed ships banned from their shores. This little town lost in some of the North Island's most primeval landscapes is the living embodiment of "sticking it to the man" when it's necessary.
And while it wasn't the original intent, it hasn't harmed that a bit of fame and some tourist dollars have come as part of the independence package.
Whangamōmona declared itself independent in 1989 in response to new zoning regulations (Credit: Alexia Santamaria)
Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
Le Monde
Quatre femmes en Ukraine racontent leur quotidien hors du Donbass : « On ne sait pas de quoi demain sera fait alors nous économisons »
Sandra FavierPublié aujourd’hui à 12h19, mis à jour à 13h45
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
RécitLa bataille fait rage dans l’est de l’Ukraine mais la vie continue à Kiev, Lviv, Kamianets-Podilsky ou encore à Skala-Podilska. « Le Monde » a contacté quatre Ukrainiennes qui témoignent d’un quotidien calme en apparence mais bousculé par la guerre et ses conséquences.
Plus de deux mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Daryna Sakal, 27 ans, vit toujours dans son appartement de Lviv. Située dans l’Ouest, la ville a jusqu’à présent été relativement épargnée par la puissance de feu russe. Les immeubles sont, pour la plupart, encore debout et l’asphalte des rues n’a été arraché par les bombes qu’à de rares endroits.
Daryna a conservé son travail, et jouit d’une connexion Internet, d’eau courante et d’un chauffage suffisant en ces jours de printemps. Pourtant, malgré ces apparences, son quotidien a été chamboulé. Et sa vie, éparpillée en une multitude de très brefs moments de normalité, vite rattrapés par d’autres instants, au goût plus amer et permanent, de guerre.
Ce mardi après-midi de la fin d’avril, Daryna a les traits tirés derrière l’écran de son ordinateur, avec lequel elle témoigne au Monde en appel vidéo. Ses longs cheveux blonds tombent de chaque côté de son visage et le pull jaune qu’elle porte souligne son teint cristallin, que le manque de sommeil a rendu blafard. Son mari, Nazarii, est parti vers l’est quelques heures auparavant, au moment où seule la lune éclairait les routes.
Guide de haute montagne, il a passé les deux derniers mois à s’entraîner afin d’aller aider à la défense du Donbass, objectif militaire désormais prioritaire pour les forces russes. Daryna sait qu’elle n’aura sûrement que peu de nouvelles de lui, qu’il ne pourra lui téléphoner que ponctuellement et seulement pour lui « dire s’il est vivant ». Mais, à près d’un millier de kilomètres de ce front, sa vie quotidienne à elle continue. Elle se lève chaque matin, prend son petit-déjeuner et se met au travail. Daryna est coach sportif et donne des cours particuliers en ligne.
View this post on Instagram A post shared by Online Personal Trainer. (@daryna_sakal)
A Lviv, un quotidien au rythme des sirènes
Comme avant, comme depuis deux ans, décrit-elle. Sauf que, désormais, elle peut être coupée à tout instant par une sirène d’alarme, avertissant d’un risque de bombardement sur la ville. Ses clients « sont au courant et comprennent », elle interrompt alors tout et part se réfugier, pour quelques minutes suspendues, dans les couloirs de son immeuble. Quelquefois, « juste trop fatiguée de la situation et incapable de bouger », elle ne rejoint pas ses voisins sur le palier. La plus récente bombe à avoir touché Lviv, la semaine dernière, est tombée à trois kilomètres de son immeuble.
Pendant les deux premières semaines de la guerre, Hanna Rzhevska, 47 ans, passait, elle, ses journées à attendre les bombardements. Elle habitait alors un modeste appartement à Mykolaïv, qu’elle partageait avec ses deux fils, Aleksey, 24 ans, et Anton, 17 ans. Des livres calés contre les vitres de ses fenêtres – « ça ne devait pas être très efficace mais j’avais l’impression d’être un peu plus protégée ainsi », explique Hanna –, la famille vivait dans son couloir. Il n’y avait alors déjà plus d’eau courante, et le bruit constant des sirènes et des bombardements plongeait Hanna dans un état second.
Il vous reste 72.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
They Survived the Holocaust. Now, They Are Fleeing to Germany.
A complex operation is underway to evacuate Holocaust survivors from Ukraine. For rescuers and evacuees alike, it means confronting the past.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Erika Solomon
HANOVER, Germany — Their earliest memories are of fleeing bombs or hearing whispers about massacres of other Jews, including their relatives. Sheltered by the Soviet Union, they survived.
Now elderly and fragile, Ukraine’s Holocaust survivors are escaping war once more, on a remarkable journey that turns the world they knew on its head: They are seeking safety in Germany.
For Galina Ploschenko, 88, it was not a decision made without trepidation.
“They told me Germany was my best option. I told them, ‘I hope you’re right,’” she said.
Ms. Ploschenko is the beneficiary of a rescue mission organized by Jewish groups, trying to get Holocaust survivors out of the war wrought by Russia’s invasion of Ukraine.
Bringing these nonagenarians out of a war zone by ambulance is dangerous work, infused with a historical irony: Not only are the Holocaust survivors being brought to Germany, the attack is now coming from Russia — a country they saw as their liberators from the Nazis.
A week ago, Ms. Ploschenko was trapped in her bed at a retirement center in Dnipro, her hometown in central Ukraine, as artillery strikes thundered and air raid sirens blared. The nurses and retirees who could walk had fled to the basement. She was forced to lie in her third-floor room, alone with a deaf woman and a mute man, bedridden like her.
“That first time, I was a child, with my mother as my protector. Now, I’ve felt so alone. It is a terrible experience, a painful one,” she said, comfortably ensconced after a three-day journey at a senior care center in Hanover, in northwestern Germany.
To date, 78 of Ukraine’s frailest Holocaust survivors, of whom there are some 10,000, have been evacuated. A single evacuation takes up to 50 people, coordinating across three continents and five countries.
For the two groups coordinating the rescues — the Jewish Claims Conference and the American Joint Distribution Committee — just convincing survivors like Ms. Ploschenko to leave is not an easy sell.
Most of the frailest and oldest survivors contacted have refused to leave home. Those willing to go had myriad questions: What about their medications? Were there Russian or Ukrainian speakers there? Could they bring their cat? (Yes, as it turned out.)
Then there was the most awkward question of all: Why Germany?
“One of them told us: I won’t be evacuated to Germany. I do want to be evacuated — but not to Germany,” said Rüdiger Mahlo, of the Claims Conference, who works with German officials in Berlin to organize the rescues.
Founded to negotiate Holocaust restitutions with the German government, the Claims Conference maintains a detailed list of survivors that, under normal circumstances, is used to distribute pensions and health care but that now serves a way to identify people for evacuation.
For many reasons, Mr. Mahlo would tell them, Germany made sense. It was easily reachable by ambulance via Poland. It has a well-funded medical system and a large population of Russian speakers, including Jewish emigrants from the former Soviet Union. And his organization has an intimate relationship with government officials there after decades of restitution talks. Israel is also an option, for those well enough to fly there.
Ms. Ploschenko now has “nothing but love” for Germany, though she still remembers “everything” about the last war she survived — from the scarf her mother wrapped around her body, at one point her only piece of clothing, to the radio bulletin that delivered her the news that thousands of Jews, among them an aunt and two cousins, had been killed in mobile gas wagons the locals called “dushegubka,” or soul killer.
Her father, who left to fight with the Soviet army, disappeared without a trace.
“I wasn’t afraid of Germany,” she said. “I just could not stop thinking: Papa died in that war. My cousins died in that war.”
Ms. Ploschenko believes that she, her mother and five of her aunts survived by singing — whether working the cotton fields in Kazakhstan, where they found temporary refuge, or huddling beneath umbrellas in a roofless apartment after the war.
“We would sing along with the radio,” she recalls with a smile. “It’s what saved us. We sang everything, whatever there was on — opera, folk songs. I really want to sing, but I don’t know that I can anymore. I don’t have the voice for it. So instead, I just remember all the times I sang before.”
Perched amid pillows in a sunlit room at the AWO senior center, Ms. Ploschenko directs the music in her mind with a trembling hand. As caretakers bustle in and out, she practices the German phrases she has carefully recorded on a notepad: “Danke Schön,” many thanks. “Alles Liebe,” much love.
“In the scheme of all this horror, some 70 people doesn’t sound like a lot,” said Gideon Taylor, president of the Claims Conference. “But what it takes to bring these people, one by one, ambulance by ambulance, to safety in Germany is incredibly significant.”
Such evacuations are inevitably plagued by logistical snags with nail-biting moments. Ambulances have been sent back from checkpoints as fighting flared. Others have been confiscated by soldiers, to use for their own wounded. Confronted with destroyed roads, drivers have navigated their ambulances through forests instead.
Most logistical problems are handled from 2,000 miles away, where Pini Miretski, the medical evacuation team leader, sits at a Joint Distribution Committee situation room in Jerusalem. The J.D.C., a humanitarian organization, has a long history of evacuations, including smuggling Jews out of Europe in World War II. For the past 30 years, its volunteers have worked to revive Jewish life in former Soviet countries, including Ukraine.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Pelosi’s visit. In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, meeting with President Volodymyr Zelensky and vowing to back Ukraine “until victory is won.”
Mariupol evacuation. The long-awaited rescue of civilians from a sprawling steel plant in Mariupol is underway, according to Ukrainian officials and the United Nations. Mr. Zelensky said that about 100 civilians were being evacuated and are heading to a “controlled area.”
Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.
Mr. Miretski and others coordinate with rescuers inside Ukraine, once helping them reach a survivor shivering in an apartment with a temperature of 14 degrees, her windows shattered by explosions. In another case, they helped rescuers who spent a week evacuating a survivor in a village surrounded by fierce battles.
“There are over 70 of these stories now, each of them like this,” he said.
For Mr. Miretski, this operation feels personal: A Ukrainian Jewish emigrant to Israel, his great-grandparents were killed at Babyn Yar, also known as Babi Yar, the ravine in Kyiv where tens of thousands were pushed to their deaths after being stripped and shot with machine guns from the years 1941 to 1943. The memorial to those massacres in Kyiv was struck by Russian missiles in the early days of its invasion.
“I understand the pain of these people, I know who they are,” Mr. Miretski said. “These scenes, these stories now — in a way, it’s like life is going full circle. Because many of those stories became real.”
At least two Holocaust survivors have died since the war began in Ukraine. Last week, Vanda Obiedkova, 91, died in a cellar in besieged Mariupol. In 1941, she had survived by hiding in a cellar from Nazis who rounded up and executed 10,000 Jews in that same town.
For Vladimir Peskov, 87, evacuated from Zaporizhzhia last week and now living down the hall from Ms. Ploschenko at the home in Hanover, the circular feeling this second war has given his life is demoralizing.
“I feel a kind of hopelessness, because it does feel like history repeats itself,” he said, hunched in a wheelchair, stroking a mug that belonged to his mother — one of the few keepsakes he brought to Germany.
Yet he also has found a measure of closure, too.
“Today’s war has ended any negative emotions I felt toward Germany,” he said.
Just outside his room, a group of survivors recently arrived from the eastern city of Kramatorsk sat around a table in the home’s sunny kitchen. They loudly lamented the idea of fleeing war again. But they declined to share their thoughts with a Western newspaper reporter.
“You will not tell the truth,” one man said, looking away.
Their hesitancy reflects one of the most painful parts of this second exile, particularly for those from Ukraine’s Russian-speaking eastern regions: Reconsidering one’s view of Germany is one thing, acknowledging Russia as an aggressor is another.
“My childhood dreams were to buy a bike and a piano, and to travel to Moscow to see Stalin,” Ms. Ploschenko said. “Moscow was the capital of my homeland. I used to love the song, ‘My Moscow, My Country.’ It is hard for me to believe that country is now my enemy.”
Flipping through a photo book, she pointed to pictures of her younger self, posing in a bathing suit on the beach in Sochi, the waves crashing around her.
“Sometimes I wake up and forget I’m in Germany,” she said. “I wake up, and I’m back on a business trip in Moldova, or Uzbekistan. I’m back in the Soviet Union.”
But Germany will be her home for the rest of her days. It is an idea she has now made her peace with, she said. “I have nowhere else to go.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Le calvaire oublié des Arméniens du Haut-Karabagh
Au service de maternité de l’hôpital de Chouchi, une jeune mère serre dans ses bras son nourrisson pour le réchauffer dans une salle qui n’atteint pas les 14 °C. Comme tous les habitants de la république indépendantiste, elle affronte un autre vieil ennemi, le froid. Pendant plusieurs semaines, alors que les températures extérieures sont négatives, la population va vivre sans gaz, la principale source de chauffage dans la région. En cause, le sabotage du seul gazoduc qui alimente le Haut-Karabagh. L’armée azérie continue par tous les moyens sa pression pour reprendre le contrôle d’une province qui, selon le droit international, appartient à l’Azerbaïdjan. Malgré les différentes médiations, il aura fallu attendre le 19 mars pour que le gazoduc puisse enfin être réparé. Mais les Azéris ont installé une vanne qui leur permet désormais de couper à leur guise l’arrivée de gaz. De quoi rendre la vie des habitants insupportable.
Plus d’un an après le cessez-le-feu censé mettre fin aux hostilités entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pour le contrôle de la région du Haut-Karabagh, les forces de Bakou profitent du conflit en Ukraine pour multiplier les incidents et la confrontation se poursuit loin des regards.
Cet épisode n’est qu’un exemple parmi d’autres du calvaire que subissent les Arméniens depuis la fin d’une guerre qui a fait en tout plus de 6 500 morts. Sans chauffage, les écoles ont fermé, et les services de santé sont démunis. « On est au bord d’une crise humanitaire, l’Azerbaïdjan maintient une politique de pression intense », nous explique Hovhannès Guévorkian, le représentant de l’Artsakh en France, ambassadeur de facto de la république arménienne autoproclamée. Entre les intimidations quotidiennes, les menaces, les déplacements forcés, l’Azerbaïdjan pousse les Arméniens à bout.
De fausses attaques et des menaces de mort
Au-delà d’une lutte pour le contrôle du territoire, Bakou fait tout ce qui est possible pour le vider de ses habitants arméniens. « Ils détruisent systématiquement les cimetières, les églises, pour effacer toute présence arménienne dans la région, note encore Hovhannès Guévorkian, ils menacent la population en permanence pour la pousser à partir. » Alors que le président azerbaïdjanais Aliev, en novembre 2020, disait vouloir « chasser les Arméniens comme des chiens », les militaires annoncent toujours dans des haut-parleurs à la population arménienne de fausses attaques et lancent des menaces de mort.
« Il s’agit d’un conflit territorial, mais aussi d’un projet très clair d’épuration ethnique par l’Azerbaïdjan, qui ne veut pas seulement occuper cette enclave, mais aussi en faire disparaître tout lien avec le peuple arménien », explique François-Xavier Bellamy. L’euro député, très investi dans la défense de la cause arménienne, a travaillé à la rédaction d’une résolution d’urgence pour la protection du patrimoine en Arménie. Au Haut-Karabagh, les Azéris entreprennent une action de destruction délibérée du patrimoine culturel et religieux.
Pour Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro magazine, qui a largement couvert le conflit et s’est rendu sur place, l’attitude des autorités azerbaïdjanaises manifeste une volonté de déshumanisation de la population. « Sous le prétexte d’appropriation culturelle par les Arméniens d’une province officiellement azerbaïdjanaise, les Azéris visent en réalité à éradiquer toute trace d’arménité dans la région. Ce sont les prémices d’une véritable épuration ethnique, par la technique de la “terreur douce” », prévient-il.
“Un peuple a le droit de disposer de lui-même”
Alors que les forces azerbaïdjanaises, soutenues en sous-main par la Turquie, continuent d’avancer dans les territoires situés au-delà de la limite fixée par le cessez-le-feu, la région est loin d’être revenue au calme. En mars, la Russie, initiatrice de l’accord entre les belligérants, a dénoncé la violation par l’Azerbaïdjan du cessez-le-feu. Des tirs sporadiques sont lancés dans certaines parties du territoire.
C’est la technique de “l’empiétement rampant”. Par petites avancées, à des moments stratégiques, l’Azerbaïdjan avance en Artsakh, contraignant les habitants des petits villages à quitter leurs terres. Il y a quelques semaines, les forces azéries ont occupé deux villages au-delà de la limite fixée par l’accord de cessez-le-feu. Si la Russie est intervenue pour en reprendre le contrôle, les Azéris restent néanmoins présents dans la région, empêchant les 400 habitants évacués de regagner leurs maisons.
la communauté internationale qui n’aura pas pris une seule sanction contre le régime de Bakou, et encore moins contre la Turquie qui l’arme et le conseille.
Alors que tous les regards se portent sur la guerre en Ukraine, la communauté internationale a une raison de plus pour se détourner du conflit au Haut-Karabagh. Hovhannès Guévorkian s’insurge de cette inaction. Aujourd’hui, la seule protection dont disposent les Arméniens du Haut-Karabagh repose essentiellement sur la Russie. Et le conflit russo-ukrainien a un double effet sur la situation en Artsakh. Tout d’abord, la guerre en Ukraine a contraint Moscou à réduire ses effectifs de moitié. Jusqu’alors, 4 000 hommes avaient été déployés pour protéger le Haut-Karabagh. Les Arméniens craignent le départ des soldats russes qui sont les seuls à s’interposer sur le terrain. Ensuite, l’Azerbaïdjan resserre l’étau, alors que l’Arménie se trouve isolée, sinon complètement abandonnée, par la communauté internationale qui n’aura pas pris une seule sanction contre le régime de Bakou, et encore moins contre la Turquie qui l’arme et le conseille.
« C’est impensable que dans la communauté internationale, on mette sur le même plan l’Azerbaïdjan, pays totalitaire reconnu comme tel par plusieurs ONG, et un pays qui respecte la démocratie », proteste Hovhannès Guévorkian. Il insiste sur les violations du droit international par l’Azerbaïdjan dans ce conflit, à commencer par l’accord de cessez-le-feu. Le diplomate appelle toujours à la reconnaissance par la communauté internationale de la république autonome d’Artsakh. « Il est reconnu qu’un peuple a le droit de disposer de lui-même et de réclamer son autodétermination et c’est le cas pour le Haut-Karabagh », rappelle-t-il. Pour Jean-Christophe Buisson, le calvaire des Arméniens épuise une population qui s’interroge sur son futur : « Aujourd’hui, aucune mère ne souhaite que son fils aille mourir pour le Haut-Karabagh, explique-t-il , la population a tant souffert de la guerre, il y a eu une véritable saignée chez les jeunes partis au combat. » Lassés par le harcèlement quotidien dont ils font l’objet, de nombreux Arméniens du Haut-Karabagh commencent à perdre espoir et envisagent de quitter la région. « Qui voudrait que ses enfants vivent dans de telles conditions ? », interroge aussi Hovhannès Guévorkian.
En Europe, de rares initiatives sont prises pour porter la voix des Arméniens du Haut-Karabagh. L’eurodéputé François-Xavier Bellamy estime qu’un premier pas a été franchi en « brisant le silence sur la situation en Arménie ». « Le courage et la détermination du peuple arménien sont un exemple pour nous, nous ne pouvons détourner le regard », affirme l’élu. Avec plusieurs députés européens, dont Nathalie Loiseau (Renew Europe) et Emmanuel Maurel (Groupe de la Gauche au Parlement européen), le chef de file des LR au Parlement européen a demandé l’envoi d’une mission de l’Unesco au Haut-Karabagh pour la protection du patrimoine culturel arménien. En France, la cause arménienne est également défendue par de nombreux élus. Dès 2020, les parlementaires au Sénat et à l’Assemblée nationale ont adopté une résolution demandant à l’exécutif de reconnaître la république du Haut- Karabagh, contre l’avis du gouvernement.
Le chemin de croix des Arméniens se poursuit
Sensible à cette prise de conscience, Hovhannès Guévorkian estime qu’il s’agit d’un symbole fort. Mais pour lui, il faut aller plus loin. Le représentant du Haut-Karabagh en France s’insurge du deux poids deux mesures entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie en Occident. « C’est désolant de constater que la communauté internationale ne bouge pas, voire que certains États considèrent l’Azerbaïdjan comme un partenaire économique ordinaire », explique-t-il. Autre sujet de préoccupation majeur, de nombreux prisonniers de guerre sont détenus par l’Azerbaïdjan, dont des civils. Malgré les réclamations faites par l’Arménie, Bakou refuse toujours de les libérer.
Mais qu’en est-il de l’avenir de cette région ? Pour Hovhannès Guévorkian, le seul espoir de l’Artsakh est un réveil de la communauté internationale, sans lequel l’Azerbaïdjan poursuivra sa politique de dépopulation des communautés arméniennes de la région. « Nous sommes très inquiets, il ne reste que cette solution, nous ne nous pourrons pas tenir indéfiniment, s’alarme-t-il, si les choses continuent telles qu’elles, il n’y aura pas d’avenir pour les Arméniens du Haut-Karabagh, l’Azerbaïdjan poursuivra sa politique de terreur pour pousser les Arméniens au départ. » « Pour l’instant, aucun signe positif ne nous permet d’espérer un renversement de la situation », conclut-il, alors que la petite république a déjà perdu plus de 100 000 habitants depuis la défaite de 2020.
Le 7 avril, le Conseil européen a annoncé que des préparatifs pour des pourparlers de paix allaient être mis en place entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Une nouvelle « très positive » pour Moscou. Et pourtant, l’avenir reste incertain au Haut-Karabagh. « L’avenir de l’Artsakh n’a pas été discuté à Bruxelles, ce n’est pas leur préoccupation », affirme Hovhannès Guévorkian.
La faiblesse, pour ne pas dire la fragilité, de la république d’Arménie depuis la défaite de 2020 remet en question sa capacité de garantir la sécurité des Arméniens d’Artsakh
Pour ceux qui revendiquent l’autodétermination de la région sécessionniste, cette nouvelle étape ne va pas dans le bon sens. « La faiblesse, pour ne pas dire la fragilité, de la république d’Arménie depuis la défaite de 2020 remet en question sa capacité de garantir la sécurité des Arméniens d’Artsakh, explique le diplomate. Dans ces conditions, la menace d’un nettoyage ethnique à l’encontre de la population d’Artsakh, ligne politique adoptée sans complexe par Aliev, est plus que jamais réelle. » « La guerre a profondément changé la donne, de nombreux jeunes hommes arméniens ont été sacrifiés pendant la guerre des quarante-quatre jours en 2020, ajoute Jean-Christophe Buisson. Cette population souffre, il faut comprendre qu’aujourd’hui, il n’existe plus de perspective d’épanouissement pour les Arméniens du Haut-Karabagh. »
Comme si le génocide de 1915 n’avait pas eu lieu, le long chemin de croix du peuple arménien se poursuit. La perspective de négociations directes entre Erevan et Bakou qui pourrait être une bonne nouvelle n’est aujourd’hui qu’un nuage de plus au-dessus du destin arménien. En Artsakh, on s’inquiète qu’un accord économique avec Bakou et Ankara, soutenu par Bruxelles qui fait pression sur Erevan, n’aboutisse qu’au lâchage de la petite république. Un renoncement du gouvernement de Nikol Pachinian qui n’annonce rien de bon pour le futur de l’Arménie elle-même…
BBC
But if oyster sauce's origins are humble, the passion it inspires in some chefs is anything but
Of all the intriguing condiments in Chinese cooking, there is one whose moniker probably raises more questions than it answers: that is, oyster sauce. How, you might wonder idly, can such a pale, briny food item as the oyster, rarely cooked, produce something so deeply brown and velvety?
Even if you've never used it yourself, you've almost certainly had oyster sauce many times, in a wide variety of familiar Chinese dishes. The comforting savouriness of beef with broccoli owes much to this glossy brown sauce, and chow mein, likewise. Oyster sauce is salty and sweet, with a kiss of ginger and a strong umami punch. It has a long history, one that runs in parallel with that of other delicious brown gooey sauces from around the world. Oyster sauce gets its colour from a source known to everyone who's browned bacon or onions: the Maillard reaction, in which heat causes proteins and sugars to react together, deepening in hue as they become even more delicious. The sauce is made from the liquid oysters have been poached in, boiled until it's caramelised and dark and then enriched with soy sauce and spices. It is not, like a fish sauce or Worcestershire sauce, usually a product of fermentation. In one charming video, a couple in Shenzhen, China, demonstrate the traditional method with many hours of simmering in a wok (a bottle of beer appears part way through – the perfect accompaniment to some fishy hijinks).
You might also like:
Interestingly, while it has likely been made for ages, oyster sauce as a marketable concept is not terribly old. It was in 1888 that the founder of the most prominent oyster sauce brand, Lee Kum Kee, began to package and sell what company legend describes as an overboiled oyster soup turned to briny, savoury goo. Since its founding in Zhuhai, China, the company has become a global condiment behemoth. It's not the only sauce on the market, but it is everywhere, and chances are, if you've had oyster sauce, you've had Lee Kum Kee.
Oyster sauce is a classic ingredient in many Chinese dishes, imparting a rich, savoury flavour (Credit: Lingqi Xie/Getty Images)
When it comes to foggy but colourful origin stories, by the way, Lee Kum Kee is in good company with another umami staple: Worcestershire sauce, as conceived by Lea & Perrins. The original Lea and Perrins were chemists who released a fermented sauce of malt vinegar, tamarind extract, anchovies, sugar, and other goodies in 1837.
But the legend circulated about the roots of Worcestershire sauce – that a local nobleman returning from India, where he had been Governor of Bengal, commissioned the sauce from them to imitate one he'd had abroad – has some significant plot holes, the largest of which is that said nobleman is not known have ever been to India, let alone been a governor.
But if oyster sauce's origins are humble, the passion it inspires in some chefs is anything but. Brandon Jew, the owner and executive chef of Mister Jiu's and Mamahuhu in San Francisco, for a time made his own oyster sauce. In an episode of the radio show The Splendid Table, he describes oyster sauce to what you'd get if barbecue sauce and fish sauce had a child. "A pungent child who had trouble making friends on the playground," suggests host Francis Lam, "but really sweet once you get to know them."
To make his version, Jew made a stock using the oysters' liquor, their shells, seaweed, and ginger. He then poached oysters in the stock, and dehydrated them, amping up their umami flavour, before frying them with garlic, ginger, tamarind, onion, and anchovies. All that got mixed with brown rice syrup and molasses for sweetness, plus fermented bean paste and soy sauce for yet more umami. Puree, and swoon.
Oysters are indeed involved, but the creating the sauce is a multi-stage process (Credit: AndreySt/Getty Images)
Jew says on the show that his quest to make oyster sauce from scratch, rather than reaching for a bottle of ready-made, reflected a desire to move past the great sameness afflicting American Chinese cuisine. If many chefs are making their own pickles and bread, in Asian American cuisine he saw a tendency to rely on condiments and flavourings bought rather than made in-house.
But scaling up that baroque version is not a simple process. When I wrote to Jew recently asking about the oyster sauce, he wrote back that at the moment, the sauce isn't in production.
"I still have dreams to be able to produce the amount that I would need for the restaurant," he said. For those curious to taste the results, that's something to look forward to.
--
Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.
Le Monde
Charlotte Gainsbourg : « J’ai la culture du snob parce que je viens de là mais je n’en fais pas un critère. Je juge et j’oublie »
podcast La comédienne, au casting de la saison 2 d’« En thérapie » et du film « Les Passagers de la nuit », est l’invitée du podcast « Le Goût de M », en accès libre dès le vendredi.
Paris, 7e arrondissement. Un très bel hôtel, à deux pas de la rue de Verneuil. Charlotte Gainsbourg nous reçoit, à l’occasion de la diffusion de la saison 2 d’En thérapie sur Arte et de la sortie à venir du film Les Passagers de la nuit, signé Mikhaël Hers, dans un espace qui ne lui ressemble pas mais dans lequel elle adore se rendre.
La comédienne et chanteuse âgée de 50 ans évoque son enfance à Paris auprès de sa grande sœur Kate avec qui elle partageait sa chambre, les nombreux films vus sur le projecteur de salon avec Serge Gainsbourg, le goût très anglais de Jane Birkin, son caractère très solitaire nourri d’un riche dialogue intérieur, son attirance pour un monde plus populaire que le sien, les souvenirs enchantés de ses premiers tournages, son amour des hôtels et de la photographie, sa recherche dans son travail des petits accidents, sa participation à la série En thérapie et sa collaboration avec Lars Von Trier, qui lui a appris à lâcher prise : « Sur le tournage d’Antichrist, je suis passé d’un moment de ma vie où j’étais obnubilé par ma santé après un accident au cerveau à me demander si ça allait recommencer, si j’allais claquer à j’oublie complètement tout ce qui s’est passé, je suis à poil et je hurle dans les bois. C’était d’une telle excitation. »
Charlotte Gainsbourg : « Quand j’étais enfant, des photographes venaient nous prendre en photo au petit déjeuner »Depuis trois saisons et désormais toutes les semaines, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Mélissa PhulpinRéalisation : Guillaume GiraultMusique : Gotan Project
Retrouvez ici tous les podcasts « Le Goût de M »
M le magazine du Monde
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
Opex 360
Pour Moscou, la livraison par les États-Unis d’hélicoptères Mil Mi-17 de fabrication russe à l’Ukraine est « illégale »
par Laurent Lagneau · 28 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.
D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.
Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.
Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].
À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.
Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.
Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».
Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.
« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.
Pour Moscou, la livraison par les États-Unis d’hélicoptères Mil Mi-17 de fabrication russe à l’Ukraine est « illégale »
par Laurent Lagneau · 28 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.
D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.
Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.
Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].
À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.
Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.
Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».
Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.
« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.
D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.
Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.
Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].
À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.
Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.
Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».
Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.
« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDepuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.
D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.
Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.
Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].
furent officiellement cédésÀ la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.
avait renoncéliste des équipementsQuoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.
Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».
communiquéEt, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.
« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.
Le Figaro
En visite «surprise» à Aix-en-Provence, Éric Zemmour s'offre un bain de foule malgré des manifestations d'hostilité
Arthur BerdahLe nationaliste s'est invité dimanche à un «déjeuner militant» organisé par le sénateur ex-RN Stéphane Ravier et le président de «Génération Z» Stanislas Rigault.
Il renoue avec le terrain. Relativement discret depuis son élimination au premier tour de l'élection présidentielle (7,07%), Éric Zemmour s'est rendu à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ce dimanche. Invité «surprise» du «déjeuner militant» organisé par le sénateur ex-RN Stéphane Ravier et le président du mouvement jeune «Génération Z» Stanislas Rigault, le nationaliste s'est offert un bain de foule à son arrivée. «Quel accueil ! Merci !», a-t-il publié sur Twitter, accompagnant son message d'un cœur, et d'une vidéo où il apparaît au milieu de sympathisants scandant son nom.
» EN DIRECT - Suivez les dernières informations sur l'actualité politique
Toutefois, selon La Provence , une manifestation d'hostilité s'est rapidement organisée aux abords du Parc de Cuques, dans le quartier des facultés de la ville. Le quotidien régional indique qu’une trentaine de personnes se sont rassemblées pour protester contre la venue du leader de «Reconquête!», reprenant les traditionnels slogans antiracistes tels que «Pas de quartier pour les fachos ; pas de fachos dans nos quartiers», ou encore «Tout le monde déteste Éric Zemmour». Le tout sous le regard des forces de l'ordre, présentes pour sécuriser l'accès au site.
Quelque 400 personnes seraient en effet attendues pour écouter le discours de leur champion, qui n'a toujours pas indiqué s'il comptait ou non se présenter aux législatives. Et, le cas échéant, où est-ce qu'il serait candidat. Arrivé en tête dans aucune circonscription, l'ex-essayiste a fini quatrième (10,77%) dans les Bouches-du-Rhône, où il se trouve ce dimanche. Durant la campagne, ses deux visites dans le département s'étaient d'ailleurs mal passées : la première s'était soldée par un doigt d'honneur, et la seconde par une exfiltration d'un terrain de football appartenant à la famille Zidane.
À VOIR AUSSI - Législatives: le RN cherche des «prétextes» afin de ne pas s'allier avec Éric Zemmour, selon Marion Maréchal
Législatives 2022: ces candidats investis par LR qui jettent finalement l’éponge
Déçus par l’échec de Valérie Pécresse à la présidentielle, anxieux de ne pas se voir rembourser leurs frais de campagne, de nombreux candidats LR ont choisi de se désister avant le scrutin.
L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes
Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.
Législatives 2022 : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan
Eric Zemmour poursuit son appel à «l'union» afin d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale aux côtés du RN, de DLR et des «LR patriotes».
BBC
Tottenham Hotspur 3-1 Leicester City: Son Heung-min & Harry Kane clinch victory
Last updated on 59 minutes ago59 minutes ago.From the section Premier Leaguecomments376
Tottenham manager Antonio Conte says "nobody could have imagined" his team would still be in the race for Champions League qualification when he arrived in November.
Son Heung-min scored twice and Harry Kane rediscovered his touch in front of goal as Spurs beat Leicester to boost their hopes of a top-four Premier League finish.
Tottenham moved briefly into fourth place with the win, but neighbours Arsenal regained the spot by beating West Ham later on Sunday.
"It was vital to get three points. There was a lot of pressure but I told my players to enjoy this moment because we deserved it after really great work that we did in these six months," said Conte, who joined Spurs after they sacked Nuno Espirito Santo.
"No-one could have imagined when I arrived in November we could be in this race still, but these players are deserving to fight for such an important place. It is not easy to qualify for the Champions League in England."
England captain Kane, goalless in his previous five Spurs games, headed in the opener from Son's corner.
Son stroked in the second after being picked out by Dejan Kulusevski, then curled in a sensational third for his 19th league goal of the season.
Leicester's Kelechi Iheanacho scored a consolation with a crisp strike.
"It was a great, great afternoon, a great match and a great performance from the team. We totally deserved it," said Son, who trails Liverpool's Mohamed Salah by three goals in the race to finish as the Premier League's top scorer this season.
"Winning the Golden Boot is not important for me. Scoring goals is really good but you can't score alone. You need the team.
"If I get the chances, then I will try to score. We want to finish in the Champions League and I want to play in the Champions League."
Leicester manager Brendan Rodgers made eight changes to his starting XI, with the game coming in the middle of their two-legged Europa Conference League semi-final against Roma.
The Foxes remain 11th in the Premier League table, meaning winning Europe's third club competition seems their only realistic route into continental action next season.
With upcoming matches against title-chasing Liverpool and top-four rivals Arsenal, Tottenham knew the importance of returning to winning ways against a Leicester side with more pressing priorities this week.
Spurs had not won either their two previous matches, punished for a sluggish display in a home defeat by Brighton and unable to break down a stubborn Brentford last weekend.
What was most startling about those performances, considering the amount of attacking talent at their disposal, was Spurs' inability to record a shot on target in either game.
But Conte's side led at half-time at Tottenham Hotspur Stadium with their only effort on target, then rediscovered their attacking verve after the break.
Their trusted combination up front delivered for the first when Son clipped a corner towards the near post, where Kane had escaped his marker Daniel Amartey to power in.
"We scored early in the first half and that changed the game - we knew we'd have more space in the second half," said Son.
The start of the second half was also tight before Son - helped by the running and guile of Kulusevski, introduced as a substitute after surprisingly being left on the bench - ensured there was no way back for Leicester.
Tottenham's reinvigoration in front of goal particularly pleased Conte, who took over from former Wolves boss Nuno with Spurs eighth in the table.
"I think we were more clinical in this game. There was space for us and we exploited it very well. That was the key," said the ex-Chelsea, Juventus and Italy manager.
While Leicester's main focus is on reaching a first European final, Foxes manager Rodgers insisted his much-changed side would not be distracted from their task at Tottenham.
The visitors' rejigged line-up made a confident start. Forward Ayoze Perez forced Spurs keeper Hugo Lloris into a smart stop shortly before Patson Daka thumped the post, then a dangerous cross from Marc Albrighton needed a swift intervention from Cristian Romero with Perez waiting.
But it was the old failing of defending corners which came back to damage Leicester.
"Defending corners has been a problem for us all season - we lack aggression and cuteness. It was so disappointing," said Rodgers.
"It is something we will have to look at in the summer through personnel. The mentality to head the ball is missing; it's something we would need to address."
Rodgers was also left cursing Caglar Soyuncu's inability to win a loose ball against Romero, which allowed Kulusevski to set up Son for Spurs' pivotal second.
"We got the game back again and started the second half with confidence. We missed a challenge we cannot miss and they end up getting the goal from that. The challenge is in our favour, we have to win it," said the Leicester manager.
"The players kept fighting and the spirit was there. We kept fighting until the end. It is frustrating because of the nature of the game and there were lots of pleasing things.
"But you can't give away cheap goals."
Line-ups
Formation 3-4-3
Formation 3-5-2
Match Stats
Live Text
Match ends, Tottenham Hotspur 3, Leicester City 1.
Second Half ends, Tottenham Hotspur 3, Leicester City 1.
Corner, Tottenham Hotspur. Conceded by Daniel Amartey.
Kelechi Iheanacho (Leicester City) wins a free kick on the right wing.
Foul by Ben Davies (Tottenham Hotspur).
Attempt missed. Harry Kane (Tottenham Hotspur) right footed shot from outside the box is just a bit too high.
Goal! Tottenham Hotspur 3, Leicester City 1. Kelechi Iheanacho (Leicester City) left footed shot from outside the box to the bottom right corner. Assisted by Youri Tielemans.
Kelechi Iheanacho (Leicester City) wins a free kick in the attacking half.
Foul by Cristian Romero (Tottenham Hotspur).
Attempt missed. Jamie Vardy (Leicester City) header from the centre of the box misses to the left. Assisted by Timothy Castagne with a cross.
Nampalys Mendy (Leicester City) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Steven Bergwijn (Tottenham Hotspur).
Substitution, Tottenham Hotspur. Steven Bergwijn replaces Son Heung-Min.
Substitution, Tottenham Hotspur. Harry Winks replaces Rodrigo Bentancur.
Goal! Tottenham Hotspur 3, Leicester City 0. Son Heung-Min (Tottenham Hotspur) left footed shot from outside the box to the top left corner. Assisted by Dejan Kulusevski.
Substitution, Leicester City. Youri Tielemans replaces Ayoze Pérez.
Attempt saved. Eric Dier (Tottenham Hotspur) header from the centre of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Son Heung-Min with a cross.
Corner, Tottenham Hotspur. Conceded by Timothy Castagne.
Corner, Leicester City. Conceded by Cristian Romero.
Substitution, Leicester City. Lewis Brunt replaces Boubakary Soumaré.
Player of the match
Son Heung-MinSon Heung-Min
Tottenham Hotspur
Avg
8.05
8.01
7.35
6.99
6.75
6.74
6.65
6.60
6.57
6.39
6.28
5.95
5.62
5.41
Leicester City
Avg
5.33
5.32
5.17
5.11
5.00
4.99
4.98
4.88
4.82
4.73
4.73
4.51
4.43
4.19
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Evacuation of Civilians From Mariupol Steel Plant Underway
Kyiv May 1, 9:41 p.m.
Moscow May 1, 9:41 p.m.
Washington May 1, 2:41 p.m.
The long-awaited rescue came as U.S. Speaker Nancy Pelosi visited Ukraine and pledged U.S. support ‘until victory is won.’
Marc Santora and Ivan Nechepurenko
In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, announcing on Sunday that she had met with President Volodymyr Zelensky and had pledged “to help the Ukrainian people as they defend democracy for their nation and for the world.”
The visit on Saturday by Ms. Pelosi and a few fellow Democratic lawmakers was kept secret until they returned to Poland, where they held a news conference on Sunday morning and vowed to back Ukraine “until victory is won.”
Meanwhile, some 300 miles from Kyiv, Ukraine’s capital, artillery fire thundered up and down the country’s eastern front, as the devastation from Russia’s two-week-old offensive in Ukraine’s industrial heartland continued.
Ukrainian officials in the Luhansk and Donetsk regions reported fierce battles as Russian tank columns tried to push into areas that Moscow’s forces have pounded with artillery fire. The Russian Defense Ministry said on Sunday that it had struck 800 targets across Ukraine over the past day, including a hangar in the port city of Odesa that it said was storing weapons and ammunition delivered to Ukraine by the United States and Europe.
In territory controlled by Russia, the occupying forces were trying to solidify control and taking steps to erase Ukrainian identity. On Sunday, Russian forces in the southern region of Kherson started to enforce a transition to the Russian ruble from Ukrainian currency. At the same time, nearly all internet and cellular service in the region went down over the weekend.
Here are some other developments:
Russian attacks on fuel depots and other infrastructure in Ukraine have led to shortages of gasoline, with drivers lining up outside gas stations.
An evacuation of civilians from Mariupol was underway as women and children confined to bunkers beneath a sprawling steel plant started to make their way to safety, according to Ukrainian officials and the United Nations.
Russia’s foreign minister claimed that nearly a million people had been moved to Russia from Ukraine in voluntary “evacuations” — one of the Kremlin’s most public attempts yet to counter accounts from witnesses, Ukrainian officials and Western observers who say that many Ukrainians have been forcibly deported.
The movie star Angelina Jolie made an unannounced visit on Saturday to Lviv, in western Ukraine, where she met with refugees and people who had been injured in a Russian attack on a train station.
Jane Arraf
LVIV, Ukraine — Long lines at gas stations across Ukraine are just the tip of a fuel crisis triggered partly by a Russian blockade of seaports and attacks on Ukrainian refineries and fuel storage depots.
At one of the largest gas station chains in Lviv, in western Ukraine, about 50 cars were in line at one station on Sunday morning waiting to buy limited amounts of gasoline.
Roman Yarema, a retired civil servant who was two vehicles away from his turn at the pumps, said he had waited in line for an hour to buy what he expected to be a limit of 10 liters — less than three gallons — for his small car.
“It’s OK, though,” he said. “There are farmers who need to plant fields, and there is war in this country.”
The United Nations’ Food and Agriculture Organization in a report in March cited fuel shortages as a major factor in whether Ukrainian farmers would be able to harvest existing crops or plant new ones this year.
That was before Russia attacked Ukraine’s biggest refinery along with crucial fuel storage facilities last week.
Before war broke out in late February, almost three-quarters of Ukraine’s imports of gasoline and diesel came from the Russian Federation and its ally Belarus. Ukraine is negotiating with European fuel suppliers, but it faces formidable logistical obstacles in getting supplies from ports in Poland and Romania.
The U.N. report said only a fifth of almost 1,300 large agribusinesses surveyed by the government in mid-March had enough fuel to operate farm equipment to be able to plant corn, barley and other crops this spring.
The lack of fuel also imperils wheat and other harvests this summer.
“As food access, production and overall food availability deteriorate in many parts of Ukraine as a result of the war, efforts to bolster agricultural production and the functioning of food supply chains will be critical to averting a food crisis in 2022 and into 2023,” the Food and Agriculture Organization report said.
Mr. Yarema, the retiree, said people in the city were driving less these days and more were using public transportation.
At the gas station, the price of gasoline was listed at about 90 cents a liter — about $3.40 a gallon. Only two types of gas, rather than the usual three or four, were available. Motorists said the price was slightly higher than last week but not exorbitantly so. The Ukrainian government has eliminated taxes on gasoline to ease price shocks for drivers.
Other customers were less patient after waiting in line for an hour, with one visibly irritated man brusquely laying down his credit card to pay at a cash register crowded with cases of glazed doughnuts and roasting hot dogs.
“You can see the atmosphere is not very positive because people cannot fill the amount of gasoline they need,” said a gas station worker named Nadia, who did not want to give her last name because she was not authorized to speak publicly.
She said the gas station stocks were limited by reserves being held back for the military and civil defense forces. The chain’s customers with frequent-buyer cards were also able to buy more.
Other gas stations were closed, while those that were dependent on fuel from Ukrainian refineries, rather than refined imported fuel, were selling gasoline only to people with special permits.
“People understand what the situation is, so people are quietly waiting,” said Viktor Bonchak, a patron at the gas station who works in tourism, one of Lviv’s hardest-hit economic sectors. Mr. Bonchak had arranged to have someone else drive his car and wait in line an hour for him before he arrived.
Advertisement
Emma Bubola
He shot down numerous Russian planes, survived enemy attacks and became a symbol of Ukraine’s surprisingly effective air defenses, earning a bold wartime moniker: The Ghost of Kyiv.
He is also, it turns out, a myth.
“The ghost of Kyiv is a superhero-legend, whose character was created by Ukrainians!” Ukraine’s Air Force Command wrote on Facebook on Saturday, dispelling a monthslong rumor — fueled by Ukrainian authorities themselves — that had invigorated the resistance to Russia’s invasion.
The Ukrainian statement came after some news outlets, including the Times of London, identified the Ghost of Kyiv as Major Stepan Tarabalka, an actual 29-year-old who died in an air battle in March. The claim echoed across social media and tabloid publications in Ukraine and the West, seeming to confirm that the story of the heroic fighter was real.
Instead, it has turned out to be one of the more successful pieces of propaganda in an information war that, at times, Ukraine has fought as fiercely as it has on the battlefield.
It was only a day after the beginning of Russia’s invasion that the Ukrainian media started reporting that an unknown pilot of a MIG-29 fighter jet had downed six enemy planes in 30 hours. Memes and illustrations started circulating online with the hashtag #ghostofkyiv, collecting hundreds of millions of views.
Even a former president of Ukraine, Petro O. Poroshenko, tweeted a picture of a pilot who he said was the Ghost of Kyiv and who had “six victories over Russian pilots!”
“With such powerful defenders, Ukraine will definitely win!” Mr. Poroshenko wrote. (The photo, it turned out, was from a 2019 Twitter post by the Ukrainian Defense Ministry.)
The Ukrainian government also joined in. On Feb. 27 it relayed on Twitter the story and the photo, calling the unknown pilot “a nightmare for invading Russian aircrafts.” It posted a video praising the pilot that included a clip from a combat flight simulator.
People call him the Ghost of Kyiv. And rightly so — this UAF ace dominates the skies over our capital and country, and has already become a nightmare for invading Russian aircrafts. pic.twitter.com/lngfaMN01I
Around the same time, when the Ukrainian Defense Ministry announced on Facebook that dozens of discharged military pilots were returning to the Air Force, it referred to the fascination with the anonymous pilot: “Who knows, maybe one of them is the air avenger on the MIG-29.”
The stories proliferated and overlapped. After reports in early March that the Ghost of Kyiv had been shot down, Ihor Mosiychuk, a former Ukrainian lawmaker, reported that the pilot survived, went back to his base, took off in another jet and downed another enemy plane.
“The ghost is alive!” he wrote on Facebook. The Kyiv Post reported that he had destroyed as many as 49 planes.
Skepticism spread in some quarters. But the legend only grew. Artists produced NFTs, or nonfungible tokens, with the pilot’s image. Blue and gold “Ghost of Kyiv” fliers and illustrations circulated online.
On Friday, several publications identified the pilot as Mr. Tarabalka, an airman who died in battle on Mar. 13 and was posthumously awarded the military honor “Hero of Ukraine.” The Times of London also quoted Ukrainian sources as saying the pilot’s helmet and goggles were expected to go on sale at an auction in London.
The next day, the Air Force Command of Ukraine’s Armed Forces debunked the claims. “Hero of Ukraine Stepan Tarabalka is NOT ‘Ghost of Kyiv’ and he did NOT shoot down 40 planes,” it wrote on Facebook. But they still worked to keep the myth going.
“The #GhostOfKyiv is alive,” the Air Force wrote on Twitter. “It embodies the collective spirit of the highly qualified pilots of the Tactical Aviation Brigade who are successfully defending #Kyiv and the region.”
For many Ukrainians, that was all that mattered.
“He IS a legend,” Lesia Vasylenko, a Ukrainian lawmaker, wrote on Twitter, “He can’t be killed — he is a ghost.”
Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
KHARKIV, Ukraine — Fighting has intensified around Kharkiv in recent days as Ukrainian forces worked to push Russian forces away from what was once Ukraine’s second-largest city.
Though the gains have been small, they are emblematic of both the Ukrainian and Russian forces’ strategy as the war drags into its third month: a slow moving grind that focuses on a village at a time and leverages concentrated artillery fire.
The frontline around Kharkiv has been mostly static since the war’s early days, with Russian forces entrenched around the city’s northern and eastern reaches. From those areas, roughly a dozen or so miles away, Russian artillery has pounded much of the city.
A statement from the armed forces of Ukraine said on Saturday that offensive operations carried out by Ukrainian forces were able to retake four villages around Kharkiv: Verkhnya Rohanka, Ruska Lozova, Slobidske and Prilesne. Those claims could not be independently verified.
One of the Ukrainian military’s primary objectives, Ukrainian military officers and officials stationed in Kharkiv said, was eliminating or forcing Russian artillery units to pull back, putting some civilian areas on the edge of the city out of range of their barrages.
Kharkiv’s mayor, Ihor Terekhov, said on a Ukrainian news channel earlier this week that roughly 20 percent of all homes in Kharkiv have been destroyed since the beginning of the war. Any type of reprieve from the constant artillery attacks is a welcome one for residents who have refused to flee.
Before the war, the city’s population was 1.4 million, but in early March Human Rights Watch estimated that just 500,000 people remained. In the villages recently retaken by Ukrainian forces, Russian units have launched days of constant shelling, forcing many civilians to flee toward Kharkiv.
One woman, Irina, fled the village of Ruska Lozova, which was reclaimed by Ukraine and then came under attack by Russian forces.
“The village was on fire completely. Everything was blowing up,” she said, declining to provide her last name for fear of reprisals.
Advertisement
Eduardo Medina
Ambassador Oksana Markarova of Ukraine told ABC’s “This Week With George Stephanopoulos” that Speaker Nancy Pelosi’s visit to Kyiv was “yet another sign of the very, very strong support” from the United States for Ukraine's fight.
Marc Santora
An evacuation of civilians from Mariupol was underway on Sunday as women and children confined to bunkers beneath a sprawling steel plant started to make their way to safety, according to Ukrainian officials and the United Nations.
President Volodymyr Zelensky said that about 100 civilians were being evacuated from the Azovstal factory and are heading to a “controlled area.”
“Tomorrow we’ll meet them in Zaporizhzhia,” he wrote on Twitter. He said that they were working with the United Nations and other international groups to evacuate more people.
The International Committee of the Red Cross confirmed that it was assisting in a “safe passage operation” in coordination with the United Nations as well as Ukrainian and Russian authorities.
While a handful of people were evacuated on Saturday — with estimates by the Ukrainians and Russians ranging from 20 to 46 — the I.C.R.C. said that “no details can be shared until the situation allows, as it could seriously jeopardize the safety of the civilians and the convoy.”
A United Nations official confirmed that the operation was underway but said details would be available only when it was clear that people had made it to safety.
The Mariupol City Council said Sunday in a message on Telegram that the evacuation of civilians in other parts of the city would be delayed until Monday, for security reasons. Before the war, some 450,000 people lived in the port city. There are now estimated to be around 100,000 people living in the ruins of the destroyed metropolis.
Ukrainian officials have said more than 20,000 civilians have been killed and have accused the Russians of digging mass graves to hide the extent of the slaughter.
The I.C.R.C. said that a convoy of vehicles began making its way to Mariupol on April 29 and traveled 150 miles before arriving on Saturday morning.
Marc Santora
The Russian forces in control of the southern Ukrainian city of Kherson and its surrounding province started to enforce a transition to the Russian ruble from Ukrainian currency on Sunday, a move that Ukrainian officials have described as part of an attempt to scrub a part of the country clean of its national identity and embed it in Moscow’s sphere of influence.
At the same time, the Ukrainians reported on Sunday that nearly all cellular and internet service in the area was down. The Ukrainian Ministry of the Interior accused Russian forces of cutting service, saying it was an attempt to keep Ukrainians from accessing truthful information about the war.
Local officials estimate that nearly half of the population in the region has fled, and accounts from witnesses who have left paint an image of an increasingly repressive environment. The letter Z — the symbol of the invasion force — can be seen in photographs and videos scrawled on buildings and the Russian flag flies over government buildings. Outside one, according to local news outlets, a statue of Lenin was recently put back up.
Russian television programs dominate the airwaves, although a recent explosion at a television tower briefly stopped the broadcasts.
The British military’s intelligence agency said on Sunday that the introduction of the ruble and statements from a recently installed pro-Russia administration declaring that a return to Ukrainian control would be “impossible” demonstrated “Russian intent to exert strong political and economic influence in Kherson over the long term.”
Kherson’s Ukrainian mayor, Ihor Kolykhaiev, who has been pushed out by the Russian authorities, could not be reached by phone or email on Sunday. He told the BBC on Saturday that he did not believe the introduction of Russian currency would work because the only banking system in the region was Ukrainian, not Russian.
The Russian occupation has met resistance — like angry street protests and more clandestine military efforts only hinted at in the daily updates from Ukrainian commanders — but it is increasingly hard to verify information coming from the region.
On April 19, the Main Intelligence Directorate of Ukraine’s Defense Ministry accused the Russians of preparing sham referendums to “legalize” the occupation administrations in the temporarily occupied areas, including Kherson.
But Ukrainian officials believe those plans have been scrapped after widespread protests as the Russians plan to find a way to “absorb” the region into Crimea, which it illegally annexed in 2014.
Kherson was the first major city to fall to Russia, and it was largely spared the kind of destruction unleashed by Russian forces in many towns and villages.
The province of Kherson, on the mouth of the Dnieper River on the border with Crimea, is a linchpin for the Russian offensive in the south. Russians have been trying to fortify their position in the region even as Ukrainian forces have made repeated counterattacks.
The Ukrainian military high command warned on Sunday that Russian forces were “fighting to reach the administrative borders” of Kherson in order to “create favorable conditions” to attack the cities of Mykolayiv, to its northwest, and Kryvyi Rih, to its northeast.
Advertisement
Elif Ince
The discovery of communal graves and “the continuation of attacks from Russia” were obstacles to peace talks in Ukraine, said a spokesman for President Recep Tayyip Erdogan of Turkey. Ibrahim Kalin, who met President Volodymyr Zelensky in Kyiv on Saturday, told the state broadcaster TRT that “we urgently need a ceasefire in Mariupol, the creation of a humanitarian corridor and the evacuation of civilians and wounded soldiers.”
Marc Santora
After a secret visit to Kyiv and a three-hour meeting with President Volodymyr Zelensky, Speaker Nancy Pelosi on Sunday pledged broad economic, military and humanitarian support for Ukraine’s government, saying the United States would stand with its ally until Russia was defeated.
Drawing parallels with the American Revolution, the comments by Ms. Pelosi — who led a small delegation of Democratic lawmakers to Kyiv, Ukraine’s capital, on Saturday — reflected the remarkable evolution of American policy toward Ukraine’s struggle against Russian aggression, as the war shows signs of turning into a prolonged conflict.
“America stands with Ukraine until victory is won,” Ms. Pelosi said Sunday at a news conference in Rzeszow, Poland, using a phrase that the other lawmakers in the delegation echoed.
The House speaker insisted that the United States would not be deterred by threats from the Kremlin — “Do not be bullied by bullies,” Ms. Pelosi said — as the Biden administration increasingly casts aside fears expressed by some early in the war that too much American assistance to Ukraine risked a direct conflict with President Vladimir V. Putin of Russia.
Her visit came just one week after Secretary of State Antony J. Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III visited Kyiv, after which Mr. Austin said that the United States wanted to see the Russian military not only defeated in Ukraine, but weakened to such a way that it no longer posed a threat to its neighbors.
On Thursday, President Biden called on Congress to provide $33 billion in additional military and economic assistance to Ukraine, a significant escalation in support from the United States.
Ms. Pelosi and the congressional leaders who traveled with her signaled their support for the White House proposal and more.
Representative Gregory W. Meeks of New York, the chairman of the Foreign Affairs Committee, said that the United States would work with allies to refine and expand sanctions to put more pressure on Moscow.
“Nothing is going to decrease,” he said, “everything is going to increase.”
Representative Adam B. Schiff of California, the chairman of the Intelligence Committee, said that he was “in awe of what the Ukrainians have been able to achieve” in beating back Russia’s attempts to seize Kyiv and denying Moscow’s better equipped forces an easy victory.
Representative Jim McGovern of Massachusetts said that Russia was waging war not just against the people of Ukraine, but against the world’s most vulnerable. Ukraine is considered Europe’s breadbasket, and the war, he said, was “exacerbating hunger all around the world.”
“I don’t think Putin cares if he starves Ukraine or the world,” he said. “Putin’s war is evil.”
Ms. Pelosi appeared moved by her encounter with Ukraine’s wartime president, saying Mr. Zelensky was “dazzling.” She described their three-hour meeting as “a remarkable master class of leadership.”
She said that she began her meeting with Mr. Zelensky by quoting Thomas Paine, the American revolutionary. “The times have found us,” he wrote in 1776. “We believe that the time is now for Ukraine,” she said. This fight, she added, will help preserve democracy around the world.
Marc Santora
Representative Gregory W. Meeks, Democrat of New York and the chairman of the Foreign Affairs Committee, said that the U.S. would work with allies around the world to refine and expand sanctions as needed to put more pressure on Moscow. “Nothing is going to decrease, everything is going to increase,” he said. And if Moscow dares to use chemical or nuclear weapons, he said, “all bets are are off.”
Marc Santora
Speaker Nancy Pelosi said that she would not be deterred by threats from the Kremlin from supplying Ukraine with the weapons it needs to win. “Do not be bullied by bullies,” she said.
Marc Santora
Representative Jason Crow of Colorado, a former Army Ranger, said he went to Ukraine with three areas of focus. “Weapons, weapons and weapons,” he said. “We have to make sure the Ukrainians have what is necessary to win.” Mr. Crow said the visit was meant to send a clear message that the United States was not interested in stalemates or going back to the status quo.
Marc Santora
Representative Adam B. Schiff of California, the chairman of the Intelligence Committee, was part of the congressional delegation that visited Kyiv. “We are in awe of what the Ukrainians have been able to achieve,” he said on Sunday. “We are proud to stand shoulder to shoulder with Ukraine, and we will until victory is won.”
Marc Santora
Representative Jim McGovern of Massachusetts said that Russia’s war was not just a war being waged against the people of Ukraine, but against the world’s most vulnerable. The war, he said, was affecting the supply of critical products like grain (Ukraine is considered Europe’s breadbasket) and was “exacerbating hunger all around the world.” Mr. McGovern said that he didn't “think Putin cares if he starves Ukraine or the world,” adding that “Putin’s war is evil.”
Marc Santora
Speaker Nancy Pelosi is holding a news conference in Poland after her unannounced visit to Kyiv. She said that after a three-hour meeting with President Volodymyr Zelensky, she was both inspired and determined to help Ukraine prevail in its war against Russia.
Ivan Nechepurenko
Russia said on Sunday that it had used high-precision missiles to destroy a hangar in Odesa, Ukraine, that was storing weapons and ammunition delivered to Ukraine from the U.S. and Europe. In a briefing, Russia’s Defense Ministry said its missile and artillery forces had struck more than 800 targets in Ukraine.
Marc Santora
Nearly all cellular and internet service is reportedly down in the Russian-occupied territory in the southern region of Kherson, according to a statement on Sunday from the Ukrainian Ministry of Internal Affairs, which accused Russian forces of disrupting the services.
Shashank Bengali
Speaker Nancy Pelosi tweeted that the congressional delegation met with President Volodymyr Zelensky in Kyiv “to salute his leadership and courage, to commend the Ukrainian people for their outstanding defense of democracy and to say that we are with you until victory is won.”
Our Congressional Delegation was honored to meet with @ZelenskyyUa in Kyiv to salute his leadership and courage, to commend the Ukrainian people for their outstanding defense of Democracy and to say that we are with you until victory is won. pic.twitter.com/zkc588Qcrv
Maria Varenikova
For now, allies are arming Ukraine largely by hastily shipping weapons from the Soviet period into the war zone in Ukraine. The Ukrainian military has received some NATO caliber artillery, but it hasn’t yet made it to the front.
Maria Varenikova
The Ukrainian military plans to switch to more modern weapons in line with NATO standards, the commander of the armed forces, General Valeriy Zaluzhny, said in a telephone call Sunday with the U.S. Chairman of the Joint Chiefs of Staff, General Mark. A Milley.
Austin Ramzy
The congressional delegation that met President Volodymyr Zelensky of Ukraine spent three hours on the ground in Kyiv, said Speaker Nancy Pelosi’s spokesman, Drew Hammill. Mr. Zelensky gave Ms. Pelosi a Ukrainian flag that he and female members of the Ukrainian Parliament had signed.
Austin Ramzy
President Volodymyr Zelensky of Ukraine posted a video on Sunday of him meeting with Speaker Nancy Pelosi in Kyiv. There was no immediate comment from Ms. Pelosi on the trip, which follows a visit one week ago by Secretary of State Antony Blinken and Defense Secretary Lloyd J. Austin III.
Зустріч зі спікером Палати представників Конгресу США @SpeakerPelosi в Києві. Сполучені Штати є лідером потужної підтримки України в боротьбі з агресією РФ. Дякуємо, що допомагаєте захищати суверенітет і територіальну цілісність нашої держави! pic.twitter.com/QXSBPFoGQh
Jane Arraf
Reporting from Lviv, Ukraine
The deaths of three foreigners killed this week while fighting with Ukrainian forces has drawn renewed attention to thousands of largely unregulated volunteers who have gone to fight Russia’s invasion, some of them accepted into an international legion.
Among the dead was Willy Joseph Cancel Jr., 22, a correctional officer and a Marine Corps veteran who left Kentucky to fight with the Ukrainian army, his uncle said.
Mr. Cancel’s father was told that the former Marine had been killed when his Ukrainian unit was overrun by Russian troops this week, the uncle, Christopher Cancel, said. His body had not yet been recovered.
A Ukrainian Defense Ministry official confirmed on Friday that an American, a Briton and a Dane had been killed fighting with the Ukrainian Army’s International Legion. The official asked not to be identified because he was not authorized to speak publicly about the deaths.
“The armed forces pay tribute to the sacrifice of the foreign heroes who have come to protect the Ukrainian people from this barbarous invasion but also to defend freedom and democracy everywhere,” the legion said in a statement.
Malcolm Nance, a Navy intelligence veteran and former TV commentator who is now the public face of the legion, called the volunteers who died “protecting angels, along with all those people who lost their lives in this senseless Russian invasion.”
In an interview before the foreign fighters were killed, Mr. Nance said many would-be volunteers arriving in the country underestimated the danger from Russian forces. He said the war was unlike what American veterans may have experienced in the U.S. invasion and occupation of Iraq.
“You’re the hunted now,” he said. “And it is a full combined arms army with an enormous artillery machine that is there to chew you up.”
Ukraine and Russia have each had steep military losses, though their governments have not given specific figures. In mid-April, U.S. intelligence agencies estimated that 5,500 to 11,000 Ukrainian troops had been killed, and more than 18,000 wounded. Western intelligence agencies estimate that Russian military losses range from 7,000 to 10,000 killed and 20,000 to 30,000 wounded.
The United Nations says at least 2,300 civilians have also been killed, acknowledging the actual number is likely much higher.
After signing up a rush of volunteers at the start of the war, the International Legion recently has become much more selective in recruiting members, taking only those with combat experience who pass rigorous vetting, according to the legion’s spokesman, Damien Magrou, a Norwegian lawyer.
Mr. Magrou said the legion rejects a majority of applicants, but some of those who are turned down make their way to the front lines anyway, hoping to find another group to fight with.
“We tell them there is a shuttle bus back to Poland, the best thing you can do is get a seat on it,” he said.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine announced the formation of the legion on Feb. 27, three days after the invasion began, and invited foreign volunteers to come and fight. Ten days later the Ukrainian government said it had received 20,000 applications.
The government has declined to say how many foreign volunteers there are in the country, but there are believed to be several thousand, most of them fighting with groups other than the International Legion.
It was not clear when Mr. Cancel joined the legion. According to the Marine Corps, he left the U.S. military last November after receiving a bad conduct discharge and serving time in a military jail for an undisclosed criminal offense.
Fighters accepted by the International League sign a contract to fight with the Ukrainian army and are paid the same rate as Ukrainian soldiers.
In Lviv, in western Ukraine, train and bus stations have become hubs not only for Ukrainians, but also for Americans and other foreigners arriving to join the fight or help with aid efforts.
Dominick Henry, a businessman from New York City who was recently in Ukraine helping with logistics for volunteers, said he tried to channel most of the new arrivals into humanitarian operations.
“Usually when Americans go fight they’ve got air support, they’ve got everything,” he said. “This time it’s the opposite.”
He said many of those who came to Ukraine to fight the Russians were disappointed when they were rejected by combat forces.
“They come for glory and honor,” said Mr. Henry. “They think it will give them a leg up in life. It’s a heavy price to pay.”
Advertisement
Austin Ramzy
Speaker Nancy Pelosi made an unannounced visit to Ukraine’s capital on Saturday, becoming the highest-ranking U.S. official to meet with President Volodymyr Zelensky since the start of the war more than two months ago.
Mr. Zelensky on Sunday posted a video on Twitter of him meeting with Ms. Pelosi in the capital, Kyiv, and calling the United States a leader in supporting his country’s fight against Russia. Ms. Pelosi’s office confirmed the trip in a statement after Mr. Zelensky tweeted the video.
“We are visiting you to say thank you for your fight for freedom, that we’re on a frontier for freedom and that your fight is a fight for everyone,” Ms. Pelosi said to Mr. Zelensky in the video. “And so our commitment is to be there for you until the fight is done.”
The United States and its allies ramped up support for Ukraine last week, with 40 nations pledging to arm Ukraine for the long term and Defense Secretary Lloyd J. Austin III arguing that Russia must not be allowed to rebuild the military capacity it has lost in the war. The visit by Ms. Pelosi, who is second in line to succeed the president, marks an even more senior commitment by the American leadership.
Her trip follows a visit one week ago by Secretary of State Antony J. Blinken and Mr. Austin.
Ms. Pelosi was joined in the meeting with Mr. Zelensky by at least four other members of the House: Gregory W. Meeks of New York, the chairman of the Foreign Affairs Committee; Jim McGovern of Massachusetts; Jason Crow of Colorado; and Adam B. Schiff of California, the chairman of the Intelligence Committee.
Two others, Barbara Lee of California and Bill Keating of Massachusetts, did not go to Kyiv but were listed as part of a delegation that would travel to southeast Poland and Warsaw to meet with President Andrzej Duda and senior officials. Poland has been a key entry point for weapons to support Ukrainian forces and has also taken in the largest number of refugees fleeing the war.
“We look forward to thanking our Polish allies for their dedication and humanitarian efforts,” Ms. Pelosi said in the statement.
The congressional delegation is scheduled to hold a news conference on Sunday morning in Rzeszow, a city in southeastern Poland.
Esha Ray
The actress Angelina Jolie made a surprise visit to Lviv, in western Ukraine, on Saturday to meet with refugees and victims of the deadly train station strike in Kramatorsk, according to news reports and Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky. Ms. Jolie, a special envoy to the United Nations High Commissioner for Refugees, also visited students at a boarding school and met with medical volunteers, Mr. Kozytsky wrote on Telegram.
Esha Ray
The bodies of three men were found in a pit near Bucha, a few miles west of Kyiv, Ukraine’s capital, with signs that the civilians had been “tortured to death” by Russian troops, the regional police chief said on Saturday.
The police chief, Andriy Nebytov, said in a YouTube video that the victims’ bodies were discovered on Friday in a forest in the village of Myrotske and that their bodies showed signs of mutilation.
“We can tell just by looking that the people were tortured. They were simply shot,” Mr. Nebytov said in the video, which appeared to show the men’s graves and their bodies blurred out. The Times could not independently verify the details.
Since the Russian invasion began in late February, Bucha has become the site of some of the war’s worst atrocities, with civilians bearing the brunt of the assault there. New York Times reporters and photographers documented the bodies of dozens of people killed in their homes and in the woods, and even set on fire in a vacant parking lot.
The evidence suggests that Russian troops killed recklessly and sometimes sadistically. Hundreds of civilian bodies were discovered after the troops finally retreated in late March.
This week, Ukrainian officials published the identities of 10 Russian soldiers who they said had committed war crimes in the city. Russian officials have denied that their troops committed any war crimes in Bucha, calling the images and witness accounts fake.
Earlier this month, President Vladimir V. Putin bestowed honors on the unit that was in Bucha, the 64th Separate Motor Rifle Brigade, praising its “skillful and resolute actions.”
According to Mr. Nebytov, over 1,200 bodies of civilians have been found and examined by investigators in the Kyiv region since the war started.
David Kurkovskiy contributed research.
Advertisement
Esha Ray
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he had phone calls with President Emmanuel Macron of France and Prime Minister Boris Johnson of Britain on Saturday. The leaders discussed sending more military aid to Kyiv, and Zelensky said he provided updates on the battlefields in the east and on Mariupol.
Victoria Kim
The first flurry of diplomats decamped from Kyiv in mid-February, well before shells began slamming into and around the historic city. The next wave of embassies packed up and left Ukraine’s capital a few weeks later, when the war began in earnest, moving their operations west and away from the fighting.
Through it all, the Vatican’s diplomatic mission stayed put.
In recent weeks, with Russian troops in broad retreat from the region, dozens of embassies have reopened in the city or announced plans to return. The United States said this week it would reopens its embassy.
Archbishop Visvaldas Kulbokas, the Holy See’s ambassador to Ukraine, said that as long as there was a city standing, he would stay. Without the consular workload of a typical embassy or the political or economic interests of a secular state, the considerations were different for the nunciature, as the Vatican’s diplomatic mission is known.
“Bishops and priests, they stay with the people. I stay with the people because it’s part of my identity,” he said in a phone interview.
For weeks, Archbishop Kulbokas and his staff of five — down from the embassy’s normal staffing of 11 — worked, ate, prayed and slept in a couple of rooms on the ground floor of the nunciature, a yellow-walled five-story building in the tree-lined Shevchenkivskyi district of Kyiv. His days have been filled fielding calls to coordinate humanitarian assistance, requests for help from within the country and offers of aid from Catholic organizations abroad, he said.
On Thursday night, he and his staff heard the now familiar whoosh of incoming missiles, and the ensuing blasts about a kilometer away. It was at least the third time explosions had come within earshot of the embassy.
Faced with the overwhelming need for help, the archbishop said he hasn’t had time to give too much thought to the risks of staying. He spent the first weeks of the war trying to help evacuate children and staff members from orphanages near the front lines in the east. In the latter half of March he sought, unsuccessfully, to get relief to the besieged city of Mariupol.
Russian soldiers denied the church access to the city, turning down his requests to provide humanitarian aid jointly with an Orthodox bishop, he said. Almost half the population in Ukraine is Eastern Orthodox; Roman Catholics make up a small fraction of believers in the country.
Archbishop Kulbokas, a Lithuanian, was dispatched to Kyiv only last fall after working on Ukraine-Russia relations at the Vatican’s Secretariat of State. He also served in the Holy See’s embassy to Russia, where he translated in meetings between Pope Francis and President Vladimir V. Putin of Russia.
In mid-April, he left Kyiv to accompany Cardinal Konrad Krajewski on visits to nearby suburban towns including Bucha and Borodianka, where mass graves were being excavated in the wake of the withdrawal of Russian troops. Now, seeing the written names of the towns brings tears to his eyes, the archbishop said.
“In every religion, human life is the priority,” he said. “If we really believe in God, our priority would be that of helping each other.”
Lynsey Addario
Ita Miroshnichenko, 22, looking through donated clothes at an aid center in Zaporizhzhia in southeastern Ukraine on Saturday. Ms. Miroshnichenko had fled the frontline village of Veselianka with her children, Veronica, 8 months old, and Nazar, 5. Zaporizhzhia has been receiving refugees from the eastern front since Russia escalated its offensive there earlier this month.
Michael Schwirtz
About 20 women and children have been evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, according to a Ukrainian commander in the factory and Russian state media.
The news came amid United Nations-backed efforts to broker a cease-fire to allow hundreds of trapped civilians and Ukrainian fighters to escape the factory, the last bastion of resistance in the besieged city of Mariupol.
In a video posted to Telegram, Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov regiment at the plant, said that after hours of waiting, an evacuation convoy had arrived at an agreed location on Saturday to bring civilians from the ruins of the plant to a safe place.
He added that he hoped they would be brought to Zaporizhzhia, a city to the northwest that remains in Ukrainian control. He told The New York Times that evacuation efforts would continue on Sunday if the Russians “don’t start shooting again.”The steel plant, a sprawling complex with a mazelike system of bunkers beneath it, has served as a shelter for unknown numbers of people for weeks, as Russian forces shelled and closed in on Mariupol.
Captain Palamar said that cave-ins from Russian bombardment had made it difficult to evacuate civilians, and that special equipment was needed to help more people. He did not provide further details.
Russia’s TASS news agency said one of its correspondents on the scene reported that 25 people — including six children — had emerged from the plant. RIA Novosti, a Russian state news agency, reported the same.
The sprawling Azovstal plant has become the last refuge for thousands of trapped Ukrainian fighters and civilians. Russian soldiers control the rest of the city, and fighting has continued around the plant. Ukrainian officials have been pleading for a cease-fire to allow evacuations, saying there is little food or water left inside and time is running out.
Efforts to establish safe evacuation corridors have been repeatedly foiled by Russia’s continued shelling.
Over the past several days, Ukrainian forces at the steel complex have posted videos on social media calling attention to the dire situation there for civilians taking refuge, particularly women and children.
Advertisement
Michael Schwirtz
About 20 women and children have been evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, according to Capt. Svyatoslav Palamar, the deputy commander of the Azov regiment based at the factory. Further details were not immediately available, and it remained unclear how many civilians were sheltering at the plant.
Jeffrey Gettleman and Oleksandr Chubko
KYIV, Ukraine — The heist started when a mysterious man in a white lab coat showed up at the museum.
A squad of Russian soldiers stood behind him, with guns, watching eagerly.
Using long tweezers and special gloves, the man in the white coat carefully extracted scores of special gold artifacts more than 2,300 years old from cardboard boxes in the cellar of a museum in Melitopol, a southern town in Russian-occupied territory, Ukrainian officials said. The gold items were from the Scythian empire and dated back to the fourth century B.C.
Then the mysterious expert, the Russian soldiers and the gold disappeared.
“The orcs have taken hold of our Scythian gold,” declared Melitopol’s mayor, Ivan Fyodorov, using a derogatory term many Ukrainians reserve for Russian soldiers. “This is one of the largest and most expensive collections in Ukraine, and today we don’t know where they took it.”
This was hardly the first attack on Ukrainian culture since the war began.
In Mariupol, the town that has been hammered for weeks by Russian forces, officials said that Russian agents broke into an art museum and stole masterpiece paintings, a famous sculpture and several highly valued Christian icons.
Across Ukraine, officials said, dozens of Orthodox churches, national monuments and cultural heritage sites have been destroyed. In one town near Kyiv, Borodianka, Russian soldiers shot the bust of a famous Ukrainian poet in the head.
On Saturday, Ukrainian officials said that more than 250 cultural institutions had been damaged or destroyed.
But perhaps no cultural heist has been as brazen as what unfolded in Melitopol just a few days ago.
According to Leila Ibrahimova, the director of the Melitopol Museum of Local History, the trouble started in late February, when Russian forces shelled the airport and took over the city. Soldiers went on a rampage, smashing into supermarkets, stores and homes.
Most of the city’s residents hid inside their houses. But a few museum workers, including Ms. Ibrahimova, made their way back to the museum.
It is an elegant, three-story, stone building in the old part of town, home to 50,000 exhibits, from Soviet-era medals to old battle axes. But its prized collection was a set of rare gold ornaments from the Scythians, a nomadic people that founded a rich, powerful empire, centered in the Crimean Peninsula, that endured from around the eighth century B.C. to the second century A.D.
It was the Scythian gold that Ms. Ibrahimova was most worried about.
She and other staff members secretly hid it and some other historic artifacts in cardboard boxes, stashing the boxes in a dank cellar where they didn’t think anyone would find it.
“We knew that any second someone could come into the museum with a weapon,” she said. So they worked fast, she said, because “the collection is priceless.”
In mid-March, Ms. Ibrahimova said Russian troops burst into her house with assault rifles, threw a black hood over her head and kidnapped her. After several hours of intense questioning, they let her go. Two weeks later she left Melitopol for an area not under Russian control.
But on Wednesday, she received a call from a caretaker at the museum. The caretaker said Russian soldiers, along with intelligence officers and a Russian-speaking man in a white lab coat, had come to her house in the morning and ordered her, at gunpoint, to go with them to the museum.
They commanded her to take them to the Scythian gold.
The caretaker refused, Ms. Ibrahimova said. But the man in the white coat found the boxes anyway with the help of a Ukrainian, Evgeny Gorlachev, who was appointed by the Russian military as the museum’s new director, she said. A Russian crew filmed part of the robbery.
“We hid everything but somehow they found it,” she said.
What was stolen: at least 198 gold items, including ornaments in the form of flowers; gold plates; rare old weapons; 300-year-old silver coins; and special medals. She said many of the gold artifacts had been given to the Scythians by the Greeks.
In an interview on Russian television, Mr. Gorlachev said the gold artifacts “are of great cultural value for the entire former Soviet Union” and that the previous administrators of the museum “spent a lot of effort and energy” to hide them.
“For what purpose, no one knows,” he said. “But thanks to these people and the operational work carried out, residents of the city of Melitopol — and not only Melitopol — will be able to observe again a large collection of Scythian gold.” He did not say when or where the artifacts would be displayed.
Ms. Ibrahimova, who spoke by phone, sounded despondent as she spoke about the Russian invaders.
“Maybe culture is the enemy for them,” she said. “They said that Ukraine has no state, no history. They just want to destroy our country. I hope they will not succeed.”
Scythian gold has enormous symbolic value in Ukraine. Other collections of the artifacts had been stored in vaults in the capital, Kyiv, before the war broke out. But Ms. Ibrahimova said events unfolded too fast for her museum to spirit out their collection.
For years now, Ukraine has been locked in a complicated dispute with Russia over collections of Scythian gold that several museums in Crimea had lent to a museum in Amsterdam. After Russia seized Crimea in 2014, Ukraine pleaded with the Amsterdam museum not to return the gold. Russia demanded the museum do just that. A court has ruled in Ukraine’s favor and the gold remains in Amsterdam.
But historians said the looting of the artifacts in Melitopol is an even more egregious attempt to appropriate, and perhaps destroy, Ukraine’s cultural heritage.
“The Russians are making a war without rules,” said Oleksandr Symonenko, a fellow of Ukraine’s Archaeology Institute and a Scythian specialist. “This is not a war. It is destroying our life, our nature, our culture, our industry, everything. This is a crime.”
The caretaker who refused to help the Russians was released on Wednesday after the gold was stolen. But on Friday she was taken away from her house at gunpoint again, Ms. Ibrahimova said, shortly after the mayor, who is also in exile, announced the theft.
She has not been heard from since.
Marc Santora
Russian forces have not shifted from their goal of trying to encircle Ukrainian forces defending the east and are preparing for more "an even greater intensification of hostilities,” according to Oleksandr Motuzianyk, the Ukrainian Defense Ministry spokesman.
Marc Santora
A missile strike has damaged the runway at Odesa's airport and rendered it unusable, a spokeswoman for the Ukrainian military’s southern command said on Telegram. Further details were not immediately available.
Cassandra Vinograd
Ukraine’s Red Cross said one of its offices in the eastern Donetsk region had been bombed. It said in a Twitter post that the office, which was in a residential building, was the eighth to be damaged or destroyed since Russia invaded in February.
Lynsey Addario
Stanislav Chernyshev, 58, welded flak jacket plates at the Zaporizhzhia Volunteer Association on Saturday. Supplies made at the association also include heaters, armored plates and camouflage netting. The factory, located in the Zaporizhzhia region, produces 40 to 45 flak jackets a day, made from plates bought from Sweden, and from recycled transportation steel.
Marc Santora
Olena Zelenska, the wife of President Volodymyr Zelensky of Ukraine, told the Polish newspaper Rzeczpospolita that Russia’s actions in Ukraine made its goal clear. “To destroy us.” “What the Russian troops are doing in Ukraine leads directly to the conclusion that the Russians are trying to annihilate the Ukrainians, which is their true purpose,” she said.
Amy Qin
Foreign Minister Sergey Lavrov of Russia said in an interview that 975,000 people had been evacuated from Ukraine to Russia, the Chinese state-run news agency Xinhua reported Saturday. He also claimed that Russia had received requests to evacuate about 2.7 million people in total, Xinhua said. Ukrainian officials and lawmakers have accused Moscow of forcibly deporting Ukrainians to Russia.
Victoria Kim
The United States has told Indonesia that it opposes President Vladimir V. Putin of Russia’s participation in a Group of 20 meeting that the Southeast Asian country is hosting in November, said Jen Psaki, the White House press secretary. She added that the U.S. welcomed Indonesia’s decision to invite President Volodymyr Zelensky of Ukraine to the gathering.
Lauren McCarthy
Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, accused the United States and the European Union of using the war in Ukraine to battle Russia, regardless of the cost in civilian lives, according to RIA Novosti, a Russian state news agency. The flow of weapons to Ukraine from its Western allies, Lavrov asserted, has nothing to do with supporting that country’s sovereignty, but rather enables the U.S. and E.U. to fight Russia “to the last Ukrainian.”
Victoria Kim
Russian troops occupying Mariupol in southern Ukraine have plundered more than 2,000 items from its museums and taken them to the city of Donetsk, the capital of an eastern region controlled by Moscow-backed separatists, the Mariupol City Council said in a Telegram post. The missing articles include icons, more than 200 medals and works by the Russian painters Arkhip Kuindzhi and Ivan Aivazovsky, according to the city council.
Lauren McCarthy
President Volodymyr Zelensky of Ukraine also acknowledged in his nightly address that a prominent Ukrainian radio journalist had been killed in a Russian missile strike on her apartment building in Kyiv, the Ukrainian capital. Mr. Zelensky sent condolences to the family of the journalist, Vira Hyrych of Radio Liberty, who was in her mid-50s. He also noted the toll the war has taken on members of the news media.
Lauren McCarthy
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that Melinda Simmons, Britain’s ambassador to Ukraine, returned to Kyiv today — and that such gestures indicate to Russia a need to end the war. During a visit to Kyiv this week, Secretary of State Antony Blinken said the U.S. would reopen its embassy in Kyiv soon. President Biden has nominated Bridget Brink, a veteran diplomat, as the next ambassador to Ukraine.
John Ismay
A family member confirmed that an American killed while volunteering for the Ukrainian military was Willy Joseph Cancel Jr., 22. A former Marine infantryman, he is believed to be the first U.S. citizen killed in action in Ukraine. Cancel lived in Kentucky and worked as a correctional officer before his death. According to service records provided to The Times, he was discharged from the Marine Corps as a private in November.
Daniel Berehulak
A few miles south of the city, a street in the village of Shestovytsia, where a column of Russian vehicles was destroyed, lies in ruins. Residents waited to receive food supplies distributed by volunteers in the Ukrainian village of Novoselivka, on the outskirts of Chernihiv, after Russian forces were pushed out.
Jane Arraf
Three foreigners -- an American, a Briton and a Dane -- fighting with the Ukrainian army’s International Legion, have been killed in battle, according to an official in the Ukrainian Ministry of Defense. The official asked not to be identified because he was not authorized to speak publicly on the issue.
Stephen Castle
A British national has been killed in Ukraine, the Foreign Office confirmed. The Foreign Office did not provide further details, saying only that it was supporting the family of the deceased. The BBC and Guardian newspaper reported he was believed to be a former British soldier who had been fighting as a volunteer with Ukrainian forces.
Richard Pérez-Peña
NATO says its member countries have scrambled fighter jets “multiple times over the past four days” to track Russian warplanes near NATO airspace over the Baltic and Black seas. Such incidents, risking aerial conflict, are not unusual, but the war in Ukraine raises the stakes sharply.
Cassandra Vinograd
Britain is sending war crimes experts to Ukraine to help gather evidence into Russian atrocities, the Foreign Office said in a statement. It said the specialist team would be assisting Ukraine’s government and would include experts in conflict-related sexual violence.
Finbarr O'Reilly
Ihor Kuznetsov, 21, and his girlfriend Nastia Petriaeva 19, watched television on a phone at a shelter for displaced people in Lviv. Ihor fled the eastern city of Kramatorsk on a packed train with his grandmother on April 4 — four days before a Russian strike killed more than 50 people at the railway station there. “My parents are still there, and there is so much shelling it’s too dangerous for them to leave,” he said. “I worry about them, but I trust in God they will be alright.”
Sui-Lee Wee
Indonesia’s President Joko Widodo confirmed that he has invited President Volodymyr Zelensky of Ukraine to November's Group of 20 summit in Bali, Indonesia. He also said that President Vladimir V. Putin of Russia has confirmed he will attend the summit.
Patricia Cohen
Patricia Cohen, who covers the global economy, reported this article from London.
Rising prices, fallout from the war in Ukraine and continuing supply chain chokeholds slowed growth around the world in the first months of the year and hobbled efforts by major economies to recover from the pandemic.
The latest evidence came on Friday, when the European Union said the 19 countries that use the euro grew only 0.2 percent overall during January, February and March compared with the previous three months.
One day earlier, the United States announced that its economy had shrunk 0.4 percent over the same period. China, the world’s second-largest economy behind the United States, reported signs of significant weakness this month as another wave of Covid-19 prompted widespread lockdowns.
“The overarching message is that the global growth outlook is souring, and it is deteriorating at a faster rate and in a more serious way than most analysts have anticipated,” said Neil Shearing, chief group economist at Capital Economics.
There is significant variation in the causes, as well as the forecasts, among the three major economic blocs.
Although total output in the United States contracted, analysts tended to be more sanguine about the American economy’s prospects, noting that consumer spending was strong despite high inflation and that the labor market remained tight. The downturn during the first quarter was most likely the result of one-time measuring quirks.
By contrast, China’s report of 4.8 growth percent in the first quarter masks just how much that economy is suffering from a slump in the real estate industry, overinvestment and pandemic-related shutdowns.
As for Europe, it is much more affected by the war in Ukraine.
The common problem they all face, though, is inflation.
“Growth around the world is evolving at different speeds,” said Gregory Daco, chief economist of EY-Parthenon, but “inflation is present almost everywhere in most sectors.”
Those divergent economic backdrops may cause governments and central banks to choose different, or even conflicting, policies as countries try to slow inflation without tipping into recession.
In the United States, the Federal Reserve is set on raising interest rates to bring down inflation, Mr. Daco said, while governments in Europe may end up funneling more money to their citizens to blunt the impact of rising energy prices. And China, he said, is caught in a bind: “They do not want to let go of their Covid-zero policy, but they realize the drag on economic activity from that policy is massive.”
Even though the current slate of risk factors — like the coronavirus and tensions between Russia and Ukraine — were all present when the year began, the economic outlook then was much brighter. Restrictions related to the Omicron variant of the coronavirus were beginning to ease in Europe and elsewhere, and there were hopes that the movement of goods and supplies around the world was about to pick up.
But Russia’s invasion of Ukraine injected a jarring level of uncertainty and undermined economic confidence. The war and resulting sanctions imposed by the United States, Europe and their allies have aggravated shortages of food, energy and crucially important minerals, disrupting trade and driving inflation to wince-inducing levels.
China’s economy expanded in the first quarter but at a pace that was barely faster than the final three months of last year, underlining more trouble ahead. The government has responded to renewed outbreaks of Covid with severe lockdowns and mass quarantines, which have kept millions of workers and consumers in several cities at home. Shanghai, the country’s biggest city, has been closed for more than a month, while further shutdowns of businesses and residential complexes were announced in Beijing on Friday.
Patrick P. Gelsinger, the chief executive of Intel, the Silicon Valley giant, cited the Shanghai lockdown and the war in Ukraine in warning on Friday that the shortage of computer chips that has bedeviled technology, automotive and electronics companies worldwide for more than a year will continue “until at least 2024.” He made his remarks on a call with industry analysts.
Risks, especially those related to a possible energy embargo and other disruptions caused by Russia’s invasion of Ukraine, have intensified. This week, Russia cut off gas supplies to Poland and Bulgaria. At the same time, the European Union has been inching closer to an agreement to stop the flow of Russian oil.
The impact of an abrupt halt in gas and oil supplies has generated sharp debate. In Germany, which has the largest economy in Europe, the central bank recently warned that a gas embargo would cause the country’s economic output to decline as much as 5 percent this year.
Some economists have offered more optimistic estimates, but Melanie Debono, senior Europe economist for Pantheon Macroeconomics, said a gas embargo would almost certainly throw Germany into recession and probably “drag the rest of Europe down with it.”
During the first three months of this year, Germany’s gross domestic product — the broadest measure of economic output — grew 0.2 percent.
“The economic consequences of the war in Ukraine have had a growing impact on the short-term economic development since late February,” the Federal Statistics Office in Germany said on Friday.
Across the eurozone, growth varied. The economy in Spain performed slightly better than other European countries’, growing 0.3 percent over the same period. Still, the improvement was much smaller than the 2.2 percent recorded in the last quarter of 2021.
In France, where Covid restrictions remained in place for much of the first quarter, growth came to a dead stop. In Italy, G.D.P. fell 0.2 percent from the previous three months.
“Clearly the picture for the first quarter is one of pretty weak growth,” said Ángel Talavera, head of European economics at Oxford Economics. “Consumer confidence has tanked everywhere pretty sharply,” he noted, adding that household spending weakened as wages failed to keep pace with inflation.
Average growth among the 27 countries that make up the European Union was 0.4 percent in the first three months of 2022, stated Eurostat, the European Union’s statistical office, twice the figure reported for the eurozone.
Inflation has been a persistent thorn, rising to an annual rate of 7.5 percent across the eurozone in April from 7.4 percent in March, Eurostat said.
Food and other prices rose sharply. Although energy prices fell 3.7 percent this month, they are still more than a third higher than last year. “There is a squeeze in real incomes for households,” Ms. Debono of Pantheon said.
Rising inflation could test the American economy’s resilience as well. During the first quarter of this year, consumer prices rose at a 7 percent annual rate, the fastest in four decades. Taking inflation into account, after-tax incomes dropped for the fourth quarter in a row.
Even before this latest round of measurements, intense uncertainty had dimmed forecasts. Last week, the International Monetary Fund revised its estimate of global growth to 3.6 percent from the 4.4 percent it predicted in January. Its estimate for the eurozone declined 1.1 points to 2.9 percent for the year.
Russia’s invasion of Ukraine “will have severe economic consequences for Europe, having struck when the recovery from the pandemic was still incomplete,” the I.M.F. said in its most recent regional outlook. “The war has led to large increases in commodity prices and compounded supply-side disruptions, which will further fuel inflation and cut into households’ incomes and firms’ profits.”
The outlook for the rest of the year may darken further.
“Overall, 2022 is going to be a year where growth is going to be significantly weaker than most analysts expect,” said Mr. Shearing of Capital Economics.
L'Humanité
Histoire. 29 avril 1992, et Los Angeles s’embrasa...
RécitÉtats-Unis. L’acquittement le 29 avril 1992 des policiers ayant battu l’automobiliste Rodney King un an plus tôt déclenche une vague de violences protestataires, des « émeutes » comme la Cité des anges n’en avait pas connu depuis 1965.
Christophe Deroubaix« Acquittés ! » Autant craquer une allumette au-dessus d’une poudrière. Le verdict est annoncé le 29 avril 1992, à 15 h 15. Il stupéfie le pays : trois des policiers sont déclarés innocents, tandis que le jury n’arrive pas à se mettre d’accord sur le sort du quatrième. Qu’a-t-il donc refusé de voir parmi ces images on ne peut plus éloquentes ? Une vidéo de neuf minutes et vingt secondes prise sur le vif par un certain George Holliday.
Après un délit de fuite, Rodney King est finalement arrêté par la police. Nous sommes le 3 mars 1991, à Los Angeles. Pendant une minute et vingt secondes, l’automobiliste noir est passé à tabac : 56 coups de bâton, dont un à la tête, et 6 coups de pied ; mâchoire fracturée, cheville droite cassée, 20 points de suture dont 5 à l’intérieur de la bouche. Pour le jury composé de 10 Blancs, un Asiatique et une Latina – la défense ayant récusé de potentiels jurés africains-américains –, il n’y a là pas de preuves d’un « usage excessif de la force » pour lequel les membres du Los Angeles Police Department (LAPD), Koon, Powell, Wind et Briseno, étaient jugés dans ce tribunal de Simi Valley, une banlieue blanche de Los Angeles où le procès avait été « dépaysé ».
Des milices tirent à vue
« Acquittés ! » L’allumette est craquée… À 16 h 15, le premier pillage a lieu : celui d’un dépôt de boissons sur Florence Avenue, à South Central, un quartier historique africain-américain de LA gangrené par la pauvreté et le chômage. À 16 h 58, le maire de la ville, le démocrate Tom Bradley, partage sa colère face au verdict – « le verdict du jury ne nous aveuglera pas sur ce que nous avons vu dans cette vidéo. Les hommes qui ont battu Rodney King ne méritent pas de porter l’uniforme du LAPD » – et appelle au calme. Mais on n’arrête pas un incendie naissant avec des mots, même justes. À 18 h 30, les rapports de pillages (dont celui d’une armurerie où 1 150 armes sont dérobées) affluent au siège de la police, qui décide de ne pas bouger et de n’envoyer aucun renfort. À 18 h 43, Larry Tarvin, chauffeur blanc d’un camion, s’arrête à un feu rouge. Un groupe d’hommes l’arrachent de son siège et le frappent avec un extincteur. À 18 h 46, un autre « trucker » blanc, Reginald Denny, s’arrête au même feu rouge : il est violemment battu, un homme lui jette une brique sur le crâne.
Les images, prises depuis un hélicoptère, sidèrent les spectateurs et l’Amérique. Et ce n’est pas fini. Un déferlement inouï de violence s’abat sur ce quartier. La police ne bouge toujours pas. La nuit tombe et les émeutes s’étendent jusqu’au Civic Center, près du downtown (centre-ville) : policiers attaqués, véhicules renversés, routes bloquées, incendies déclenchés, pompiers visés par des coups de feu. La situation est hors de contrôle. À minuit, le maire décrète un couvre-feu. Mais on n’arrête pas un incendie galopant avec une telle mesure.
La police finit par intervenir. Mais elle déserte Koreatown et bloque les routes menant aux quartiers blancs plus riches (Beverly Hills, West Hollywood). La foule émeutière est comme canalisée vers ce quartier alors que les autorités connaissent les frictions entre commerçants coréens et habitants noirs, brossées notamment, en 1989, dans le film de Spike Lee, Do the Right Thing. Abandonnés par la police, les commerçants de Koreatown, souvent d’anciens militaires, se constituent en milices et tirent à vue sur les pilleurs.
La Cité des anges ressemble à une ville assiégée. Depuis la Maison-Blanche, George Bush assure que « l’anarchie » ne passera pas et déploie militaires, membres de la garde nationale et même les marines, la première occupation militaire de Los Angeles depuis la grève Pullman de 1894. Le dispositif est définitivement en place alors que le pic des violences et émeutes est dépassé.
Racisme systémique
L’homme battu et auquel on n’a pas rendu justice, Rodney King, est même invité à apporter son écot au rétablissement de la « paix », si ce n’est de l’ordre. Lors d’une conférence de presse, il lance : « Vous tous, je veux juste dire, vous savez, est-ce qu’on pourrait juste tous bien s’entendre ? » On n’éteint pas plus un incendie avec des bons sentiments. Il s’éteindra quasiment de lui-même, après six jours. Bilan : de 53 à 55 morts, plus de 2 300 blessés, des milliers d’arrestations et des dommages matériels s’élevant entre 800 millions et 1 milliard de dollars.
Les émeutes de 1992, les plus importantes depuis celles de Watts, en 1965, marquent un tournant dans l’histoire de la ville et de ses « relations raciales ». Un rapport rédigé par une commission d’enquête dirigée par le diplomate démocrate Warren Christopher conclut à l’existence de pratiques racistes au sein du LAPD. Ses recommandations seront pourtant largement ignorées. Au sein de la communauté coréenne-américaine, deux approches divergentes vont s’affirmer : les progressistes vont nouer des liens avec d’autres militants d’autres groupes raciaux afin de combattre le racisme systémique, tandis que les conservateurs s’investiront encore un peu plus au sein du Parti républicain.
En 1993, se déroule un second procès pour violation des droits civils au terme duquel deux des quatre policiers sont condamnés à trente mois de prison. Une justice à dose homéopathique qui ne soignera guère Rodney King, happé par l’alcool et la drogue, dont on retrouvera le corps en juin 2012. Il avait 47 ans.
États-Unislos angelesémeutes Le Monde
Un apéro avec Anthony Delon : « J’ai arrêté d’avoir peur de mon père à 17 ans »
Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Pour le fils d’Alain et Nathalie Delon, ce sera une verveine, aux vertus aussi apaisantes que le livre de souvenirs qu’il vient de publier sur son enfance tout sauf glamour, entre son « ogre » de père et sa mère absente.
Il s’est installé dos à la salle, à la manière de ceux qui se cachent des curieux et aspirent à un peu de tranquillité. Anthony Delon, 57 ans, est le clone de son père : même regard intense et déterminé, même sourire blanc et aveuglant, même timbre de voix, c’en est troublant. Et, comme tout le monde connaît son père, tout le monde le connaît, lui aussi. Il se lève, nous propose la banquette et avise le serveur pour prendre notre commande, politesse à l’ancienne. Il est à la verveine, on s’aligne avec un thé vert. Anthony Delon n’est pas là pour plaisanter. Il tient à ce qu’on le prenne au sérieux, cherche le mot juste, l’expression exacte, souligne à plusieurs reprises qu’il a écrit son livre seul, ça semble très important pour lui.
Après avoir lu Entre chien et loup, son récit autobiographique (Le Cherche-Midi, 182 pages, 18,50 euros), on n’a soi-même plus du tout envie de rigoler. On y rencontre bien quelques figures attachantes, comme ce « Parrain », l’ancien agent Georges Beaume, un homme cultivé et attentionné qui, tous les dimanches, l’emmenait prendre son petit déjeuner aux Deux Magots, le célèbre café de Saint-Germain-des-Prés où il nous a donné rendez-vous. Il y a eu « Loulou », aussi, l’inépuisable nounou avec laquelle il reconnaît avoir passé davantage de temps qu’avec ses propres parents. Mireille Darc enfin, dite « Mimi », pour qui son père, Alain, a quitté sa mère, Nathalie, quand il avait 4 ans et qui l’a protégé des foudres paternelles. Ils sont tous morts aujourd’hui et il se devait de leur rendre hommage. Ne sont-ils pas à l’origine de ses rares souvenirs heureux ? Car, pour le reste, autant le dire tout de suite, Anthony Delon a dérouillé sévère.
Scènes glaçantes
A tous ceux qui seraient tentés d’envier la vie rêvée des « filles de » ou « fils de », on conseillera d’aller jeter un coup d’œil aux souvenirs d’enfance du rejeton d’un des couples les plus glamour du cinéma français. De quoi calmer aussi sec les jaloux et les rageux. En quelques scènes glaçantes, Anthony Delon campe un père violent et colérique qui hurle, frappe, insulte et humilie pour un oui ou pour un non. Un père qui envoie son gosse terrifié faire le tour d’un lac en pleine nuit, qui balance son assiette contre le mur parce qu’il ne se tient pas comme il faut, qui le lacère avec le fouet en cuir de Zorro pour le punir d’avoir fait un trou dans la crème d’un gâteau en y fourrant un index gourmand.
Davantage que la brûlure des coups, c’est la cruauté des mots qui les accompagnent qu’Anthony Delon ne parvient pas à oublier : « Il me disait : “Même mes chiens, je ne les frappe pas avec ce fouet.” » « J’ai arrêté d’avoir peur de lui à 17 ans, se souvient-il. Il était enfermé dans son bureau parisien et ne voulait pas me voir. Un jour, je suis monté pour l’affronter. Comme dans une horde, j’étais prêt à me mesurer au dominant. Il l’a compris et il est resté enfermé. »
Il vous reste 64.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
New York Times - World
Inside China’s Zero-Covid Fortress, Xi Admits No Doubts
Advertisement
Supported by
As the lockdown of Shanghai and outbreaks in Beijing and elsewhere batter the economy, China’s leader keeps a distance from the politically charged issue.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Chris Buckley
China’s leader, Xi Jinping, waved at crowds of giddily cheering students. He held meetings with Olympic Games officials, economic policymakers and European leaders. He toured a tropical island.
But there was a revealing gap in Mr. Xi’s busy itinerary last month, exposing the predicament that Covid is creating in a politically crucial year when he hopes to extend his hold on power. He stayed behind the scenes when it came to China’s biggest, most contentious lockdown since the pandemic began.
Throughout April, Mr. Xi gave no public speeches focused on outbreaks in China as its biggest city, Shanghai, shut down to try to stifle infections, and then Beijing went on alert after a burst of cases. Nor did Mr. Xi directly address the 25 million residents of Shanghai who have been ordered to stay at home for weeks, despite their complaints of scarce food, overwhelmed hospitals and confusing zigzags in mass quarantine rules.
“He wants to deliberately keep a certain distance in from Shanghai,” said Deng Yuwen, a former editor of a Communist Party newspaper who now lives in the United States. “No doubt, he’s doing a lot about fighting the pandemic behind the scenes, but of course he does not want to be directly drawn into the mess in Shanghai.”
Mr. Xi’s orders have instead been passed through subordinates or meeting summaries. They have cited his demand to stick to a “dynamic zero Covid” goal: essentially ensuring no cases in a population of 1.4 billion by strict mass testing and isolation of infections or close contacts. On Friday, the Communist Party Politburo — a council of 25 leaders, including Mr. Xi — renewed its commitment to that goal, noting the rising economic risks from Covid and the war in Ukraine.
The outbreaks in Shanghai, Beijing and other cities are testing Mr. Xi’s acumen and authority before an important Communist Party congress late this year. While he is nearly certain to win a groundbreaking third term as party general secretary, Mr. Xi also wants to ensure the leadership is dominated by officials who will defend him and enforce his agenda.
To secure that outcome, Mr. Xi wants to demonstrate serene political mastery, and until lately, the zero-Covid strategy has been a signature achievement: an effective, if expensive, and generally popular vow that China would avoid mass sickness and deaths.
After Communist Party officials initially downplayed the virus in early 2020, Mr. Xi built China into an epidemiological fortress, stifling infections and protecting the economy while the United States suffered nearly one million Covid deaths.
Now there is no easy way out of that fortress. Mr. Xi’s leadership has been so invested in showing that China could handle its own pandemic needs that the government held off from introducing mRNA vaccines developed abroad, which are generally more effective than China’s homegrown vaccines. China’s vaccination of the aged has also lagged.
Without the necessary defenses, the country could face surging cases that, even with Omicron’s lower virulence, officials warn could overwhelm hospitals. But China’s goal of eliminating virtually all cases risks turning into a costly, contentious task with no end in sight, if outbreaks of Omicron keep prompting measures that freeze up whole cities.
“This policy was a demonstration that the government puts the health and the welfare of the Chinese people first,” said Patricia Thornton, a professor at the University of Oxford who studies Chinese politics and society. “That’s becoming a much more difficult story for Xi Jinping to tell.”
The closings and demands for constant checks and vigilance, especially in Shanghai, have ignited public frustration, exhausted local officials and medical workers, and sapped economic momentum.
While residents under China’s past lockdowns have complained about draconian restrictions, this time there are more critics and bolder ones, including economists and business executives, arguing that zero Covid has become untenable in the face of the new variant.
“Covid is not the only illness threatening the lives of the public,” Liang Jianzhang, the co-founder of Trip.com Group, a big Chinese travel corporation, wrote in a recent article in the Chinese Enterprise News. “Sacrificing everything in the pursuit of extreme ‘shock’ measures is not the comprehensive victory that we truly need.”
The unexpected turbulence of 2022, including China’s tortuous positioning over Russia’s invasion of Ukraine, is still extremely unlikely to deny Mr. Xi a third term. He is China’s most powerful leader in decades, and the ire in Shanghai shows no signs of escalating into any challenge to his rule. In other cities and towns there continues to be acceptance, if not enthusiasm, for strict controls.
“We were doing nucleic acid tests every day to begin with, so I don’t feel life has changed with the outbreak in Beijing in recent days,” said Zhou Yunhong, a pork butcher in a Beijing fresh food market, who said the daily tests had been taking place since January.
“I’m not worried about the Beijing outbreak,” said Li Kun, an egg vendor in the same market. “This is the capital. How could they leave ordinary folks here hungry?”
But extended economic damage and social tensions from long shutdowns could soften Mr. Xi’s power to corral elite support behind his picks for the next leadership lineup, said Minxin Pei, a professor at Claremont McKenna College in California who studies Chinese politics. Mr. Xi is likely to stay dominant no matter what, but dominance can rise or fall by increments, and the officials around him matter.
“The difference right now with respect to the zero-Covid approach is that the costs are now visible,” Professor Pei said. “You cannot gloss over them.”
Even before the Shanghai crisis, Mr. Xi sounded embattled. Officials have lately suggested that criticizing the Covid policy amounts to disloyalty to Mr. Xi, or called stamping out cases “a political duty that takes precedence over everything.”
“Countless facts tell us that we can win respect and initiative only if we show the spirit of brave fighters defeating our foes face to face on a narrow path, daring to struggle, mastering struggle,” Mr. Xi told the officials at the Party School in early March.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
Last week, Mr. Xi promised to prop up China’s growth with an influx of infrastructure spending, and on Friday the Politburo said the government would stabilize the economy while extinguishing Covid cases.
“Persist with dynamic zero, protecting people’s lives and health to the maximum extent, while reducing the impact of the pandemic on economic and social development to a minimum,” read the Xinhua news agency’s summary of the Politburo meeting.
But an increasingly vocal group of Chinese economists and business leaders argue that damage from shutdowns will be harder to cure. The chronic uncertainty over when it is possible to travel, spend, buy property or invest in business has damaged consumer and company confidence.
The solution, they argue, is to accelerate the rollout of more vaccines and treatments, and to make sure that older people and other vulnerable groups are vaccinated — allowing more flexibility when infections break out.
“The dynamic zero policy that we’re enforcing is increasingly costly, and increasingly ineffective,” Lu Ting, the chief China economist at Nomura Holdings, said in a speech last month that was widely shared on Chinese social media.
“After more and more people understand that the economic costs are too high and unsustainable, change will come more easily,” Mr. Lu said in a telephone interview.
Easing from zero Covid may be politically harder than some critics assume.
Mr. Xi has made China’s relatively few deaths from Covid — nearly 5,000, mostly in the early months of the pandemic — a core of his argument that the Communist Party is more effective at government than any liberal democracy.
But barely more than half of Chinese people 80 and older have had two vaccine shots, and fewer than 20 percent of people in that age group have received a booster, Zeng Yixin, a vice minister of the National Health Commission, said last month.
Depending on the death rate used for calculations, fatalities in China from an unfettered spread of Omicron could be between 100,000 and 840,000, said Yanzhong Huang, a senior fellow for global health at the Council on Foreign Relations. Even deaths on a smaller scale could ignite public anger.
“They don’t want to live with the virus, but they have to live with the policies they have,” Mr. Huang said in a telephone interview. “It’s a real dilemma.”
Mr. Xi appears to be wagering that he can beat down the infections in Shanghai and hold China to zero Covid until after the party congress, when some easing may be possible. For now, officials are swaddling Mr. Xi in effusive propaganda.
During a recent visit to Renmin University in Beijing, Chinese state television lingered on the hundreds of cheering students. Before the Guangxi region in southern China announced that Mr. Xi would be one of its delegates to the party congress, it issued reports that villagers there were being given small red books of Mr. Xi’s thoughts — an echo of Mao Zedong’s “little red book.”
“With Xi Jinping at the helm, he will gather together even more of the majestic power of this era,” read the Xinhua state news agency’s report from Guangxi on Mr. Xi’s selection. It did not mention Covid.
Keith Bradshercontributed reporting, and Claire Fu and Liu Yi contributed research.
Advertisement
Le Monde
Elena Kostioutchenko, une plume dans les plaies de l’Ukraine
Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)Publié aujourd’hui à 07h00
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
PortraitEn exil en Europe le temps d’écrire un livre, la journaliste russe a prévu de rentrer dans son pays, où elle risque la prison pour les reportages sur « l’opération militaire spéciale » en Ukraine qu’elle a réalisés pour « Novaïa Gazeta », malgré la censure.
Chez certains, la phrase pourrait sonner comme une posture : « Entre la prison et l’émigration, je choisis la prison. » Pas chez Elena Kostioutchenko, journaliste à l’intégrité exemplaire, qui s’accorde seulement une pause, quelque part en Europe, le temps d’écrire un livre. Puis elle rentrera en Russie affronter le destin qu’elle s’est choisi. La jeune femme de 34 ans ajoute : « Je n’ai pas honte de mon travail. Au contraire, je suis fière de ce qu’on a fait. »
Ce qu’elle a fait, Elena Kostioutchenko, c’est être la dernière journaliste d’un média russe indépendant à travailler en Ukraine, affrontant aussi bien les difficultés du terrain que, à l’arrière, les rigueurs de la censure militaire.
« Je suis arrivée sans rien, et tout au long de ma mission, des Ukrainiens m’ont aidée. Malgré ce qu’on dit sur la coupure entre les deux peuples, cela reste important pour les Ukrainiens de faire entendre leur voix directement en Russie. » Elena Kostioutchenko
Au premier jour de « l’opération militaire spéciale » décidée par Vladimir Poutine, le 24 février, le journal Novaïa Gazeta dépêche deux envoyés spéciaux en Ukraine : l’un est arrêté par le FSB, le service fédéral de sécurité, avant de passer la frontière ; l’autre, Elena Kostioutchenko, rentre par la Pologne. « Je suis arrivée sans rien, et tout au long de ma mission, des Ukrainiens m’ont aidée, explique la journaliste. Malgré ce qu’on dit sur la coupure entre les deux peuples, cela reste important pour les Ukrainiens de faire entendre leur voix directement en Russie. »
D’autres journalistes indépendants russes travaillent en Ukraine, mais pour des médias ayant dû se résoudre à l’exil. La Novaïa Gazeta, journal légendaire du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, est le dernier à résister, survivant tant bien que mal en Russie.
Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix « au nom des journalistes russes victimes de répression »Elena Kostioutchenko a séjourné dans le pays durant plus d’un mois, signant des reportages d’Odessa, de Mykolaïv ou de Kherson. On y retrouve le style qui a fait d’elle l’une des grandes plumes de Novaïa : de longs monologues des personnes interrogées, une sensibilité extrême, le souci du détail et de la précision.
Autant de qualités qu’elle a l’habitude de déployer sur des sujets divers – le conflit dans le Donbass de 2014-2015, les internats psychiatriques pour adultes, la pollution à Norilsk, cité minière du grand nord sibérien, ou les prostituées des autoroutes russes, des sujets souvent délaissés par les médias russes et qu’elle a traités avec un brio unanimement reconnu.
Les mots interdits
Il vous reste 62.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le Monde
Evacuations à Marioupol, manifestations du 1er-Mai, mort de Régine… Les 5 infos à retenir du week-end
Si vous n’avez pas suivi l’actualité ce week-end, voici ce qu’il faut retenir de ces dernières quarante-huit heures.
Vous avez un peu décroché de l’actualité ces derniers jours ? Nous vous résumons les principaux titres à retenir de ces deux derniers jours.
Des centaines de civils évacués à Marioupol
L’évacuation de l’usine Azovstal, à Marioupol, port assiégé par l’armée russe dans le sud-est de l’Ukraine, « a commencé », a annoncé dimanche 1er mai le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Un premier groupe d’environ 100 personnes se dirige vers le territoire contrôlé [par l’Ukraine]. Demain, on va les accueillir à Zaporijia », à l’ouest de Marioupol.
Une opération d’évacuation confirmée par le porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, ainsi que Moscou.
« Quatre-vingts civils, dont des femmes et des enfants (…) ont été secourus », a annoncé le ministère russe de la défense dans un communiqué, ajoutant que « ceux qui souhaitaient partir vers les zones contrôlées par le régime de Kiev ont été remis à des représentants de l’ONU ».
Les agences publiques russes TASS et RIA Novosti avaient annoncé plus tôt que 40 civils ont été évacués dimanche du secteur occupé par le complexe sidérurgique de l’usine Azovstal, assiégée par l’armée russe, à Marioupol, et emmenés vers des territoires sous contrôle de Moscou à l’est. Selon le correspondant de RIA Novosti, tous les évacués ont été installés dans un camp de tentes dans le village de Bezimennoïé, à mi-chemin entre Marioupol et la frontière russe.
La veille, près de 50 civils étaient sortis du secteur de l’usine Azovstal, selon le ministère de la défense russe.
Guerre en Ukraine, en direct : une centaine de civils ont été évacués de l’aciérie d’Azovstal, à Marioupol, annonce le président Volodymyr Zelensky1er-Mai : 116 500 manifestants selon l’intérieur, des heurts à Paris
Un total de 116 500 personnes ont manifesté dimanche en France pour le 1er-Mai, dont 24 000 à Paris où le cortège a été émaillé de violences, a annoncé le ministère de l’intérieur, la CGT dénombrant elle plus de 210 000 manifestants sur l’ensemble du territoire.
A Paris, de nombreux accrochages ont opposé les forces de police à des groupes très mobiles de jeunes vêtus de noir. Selon un journaliste de l’Agence France-Presse, une vingtaine d’enseignes, en majorité des McDonald’s, des assureurs, agences immobilières ou banques, ont été endommagées par des « casseurs », d’après la terminologie employée par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui a dénoncé « des violences inacceptables ». Ils ont aussi lancé des projectiles sur les policiers, qui ont tenté de les disperser à l’aide de lacrymogènes.
Des défilés ont eu lieu à travers le monde pour cette Journée internationale des travailleurs. A Istanbul, les services du gouverneur ont fait état de l’interpellation de 164 personnes qui voulaient rejoindre la célèbre place Taksim, épicentre des grandes protestations antigouvernementales de 2013, fermée au trafic et aux défilés.
Un 1er-Mai très politique, à quelques semaines des élections législativesLa gauche toujours dans l’attente d’un accord en vue des législatives
Les partis de gauche ont poursuivi, dimanche, leur quête d’un accord pour aller ensemble à la bataille des législatives sous la direction de Jean-Luc Mélenchon. Ces efforts d’union, qui devaient théoriquement s’achever dimanche soir, enflamment en retour une minorité du Parti socialiste (PS) clairement hostile à une alliance avec La France insoumise (LFI).
« Ça avance, soyez certains que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance », a assuré Jean-Luc Mélenchon, acclamé par les manifestants du 1er-Mai à son arrivée place de la République, à Paris. « Il faut réussir. On voit bien qu’on n’est plus si loin que ça d’un accord. On continuera de parler ce soir », a de son côté réagi Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.
Fort des 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril, LFI a lancé rapidement des discussions bilatérales avec les autres partis de gauche afin de trouver un accord pour les législatives. Les tractations avec les écologistes d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF), le PS et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), tous en dessous de 5 % lors du scrutin du 10 avril, avancent depuis cahin-caha.
Législatives 2022 : le PS « continue à discuter de tout » avec LFI ; « on s’approche du but » pour un accord à gauche, assure Jean-Luc MélenchonRégine, la « reine de la nuit », est morte
La chanteuse et comédienne Régine, ambassadrice de la nuit parisienne dans le monde qui a popularisé la discothèque en France, est décédée dimanche à l’âge 92 ans, a annoncé à l’AFP sa petite-fille, Daphné Rotcajg.
Icône des années 60, elle a été propriétaire de jusqu’à vingt-deux discothèques qui portaient son prénom dans le monde entier, à commencer par le mythique Chez Régine, près des Champs-Elysées, devenu rapidement le rendez-vous du Tout-Paris et de la jet-set. C’est elle qui fait remplacer les jukebox (distributeur automatique de chansons enregistrées sur des disques) par des tourne-disques et des disc-jockeys. Elle-même a été DJ en 1955 au Whisky à gogo, à Saint-Germain-des-Prés.
Régine, chanteuse et « reine de la nuit », est morte« La nuit est orpheline, elle a perdu sa reine », a tweeté la chanteuse Line Renaud, tandis que le chanteur et DJ anglais Boy George, membre du groupe Culture Club, a rendu hommage à « la légendaire diva française ». Le chanteur Renaud, qui lui a écrit plusieurs titres, considérait qu’elle était la dernière représentante historique de la chanson française, connue notamment pour La Grande Zoa, Azzurro, Les P’tits Papiers ou encore Patchouli Chinchilla.
Elle a aussi fait du cinéma, figurant au générique d’une dizaine de films, comme Jeu de massacres, d’Alain Jessua, Robert et Robert, de Claude Lelouch, ou Les Ripoux, de Claude Zidi. Infatigable, elle avait entamé en 2015, à l’âge de 85 ans, une tournée, sa première depuis 1969.
Le Real sacré champion d’Espagne
Le Real Madrid a été sacré champion d’Espagne et remporte le 35e titre national de son histoire à la suite de sa victoire contre l’Espanyol Barcelone (4-0), samedi. Cette victoire fait de Carlo Ancelotti le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats.
Chez les femmes, l’Olympique lyonnais s’est qualifié pour la finale de la Ligue des champions, qui aura lieu le 21 mai à Turin.
Le triomphe a également été entier pour Francesco Bagnaia, qui a remporté le Grand Prix d’Espagne, dimanche à Jerez, devant le Français Fabio Quartararo, qui prend seul la tête au classement du championnat du monde MotoGP. L’Espagnol Aleix Espargaro complète le podium.
En revanche, c’est la déconvenue pour le XV de France féminin. En lice pour décrocher le grand chelem, samedi contre l’Angleterre (12-24), les Bleues n’ont pas su rivaliser face à une meilleure équipe, qui a fait parler sa puissance pour remporter le Tournoi des six nations pour la quatrième fois d’affilée.
Et aussi
- Intempéries. Deux hommes sont morts sur l’île de la Guadeloupe à cause des précipitations exceptionnelles de la nuit de vendredi 29 à samedi 30 avril.
- Politique. La députée LRM Coralie Dubost, épinglée pour ses avances de frais, a annoncé, dimanche, arrêter la politique. L’élue de la troisième circonscription de l’Hérault conteste les faits qui lui sont reprochés.
- Coronavirus. La Chine a décidé de renforcer les mesures de lutte anti-Covid à Pékin. Ses habitants devront présenter un test Covid négatif pour accéder aux lieux publics à partir du 5 mai, ont annoncé samedi les autorités de la capitale chinoise.
- Disparition. Mino Raiola, l’agent de stars du football, est mort à 54 ans, samedi. Il était devenu en une trentaine d’années un acteur incontournable du marché des transferts entre grands clubs.
Le Monde
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
L'Humanité
Au vitriol. Michel Onfray ne veut plus l’appeler « extrême droite »
ActuL’ancien penseur de la gauche intellectuelle dit de Marine Le Pen qu’elle n’est pas comme son père, ajoutant une nouvelle pierre à l’édifice de la banalisation des idées fascisantes.
Marie-Noëlle BertrandTout le monde peut changer. Lui compris. Durant l’entre-deux-tours, Michel Onfray a tombé le masque qu’il se défendait de porter. Interviewé le 19 avril sur RMC par Apolline de Malherbe, le fondateur de la revue « Front populaire » l’a assuré : Marine Le Pen n’est pas d’extrême droite, comme on pouvait le dire de son père. Suivant la même logique, le RN n’est pas le FN.
Le philosophe qui, en 2004, avait créé l’université populaire de Caen en réaction à l’arrivée du Front national au second tour de la présidentielle de 2002, voit aujourd’hui dans son Rassemblement national de rejeton une tout autre histoire. La fille n’est pas le père, martèle-t-il. « Vous voyez de l’antisémitisme chez cette femme, qui nous dit que la Shoah est la pire catastrophe du XXᵉ siècle ? » interpelle Michel Onfray. « Ce n’est pas la même chose que quelqu’un qui vient nous dire que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire », poursuit-il, assurant que ne pas voir cela relève d’une « confusion mentale dommageable ».
Faisons de l’histoire, somme-t-il pour conclure l’échange avec la journaliste, après avoir donné sa propre définition de l’extrême droite. Il la réduit à un seul critère, pioché parmi « les dix » qu’il dit avoir sous le coude. Non, Michel Onfray n’a pas retenu la préférence nationale, ni la remise en cause du droit des femmes à pouvoir avorter, la stigmatisation de celles portant le voile, le rejet de la solidarité internationale, le repli identitaire ou encore l’isolationnisme national. L’extrême droite, résume-t-il, « c’est la violence des rues, le refus de la démocratie. Les fascistes ou les gens d’extrême droite ne vont pas au bureau de vote en disant : “Si vous votez pour moi, j’arrive.” Le Pen, elle, l’a fait». CQFD : elle est donc fréquentable, en déduit l’ancien penseur de la gauche intellectuelle. On le voyait, depuis un moment, tisser les filets de l’intransigeance en défendant une laïcité tout aussi orthodoxe qu’excluante. Le voilà aujourd’hui brodant la nasse d’un fanatisme nourri au sein de la banalisation.
michel onfrayExtrême droiteMarine Le PenCharivari L'Humanité
Menace
BilletMaurice UlrichLes joutes électorales étant en suspens, au moins en apparence, nos intellectuels prestigieux ou proclamés tels reviennent rompre des lances sur d’autres terrains. Ainsi, il fallait bien un journaliste, romancier, critique, de l’envergure de Pierre Assouline, dans l’Express, pour s’attaquer à celle qui est, selon lui, la « terreur de l’inconscience climatique », laquelle a l’outrecuidance, à ce qu’il semble, de « nous menacer d’un livre ». Greta Thunberg, qui a rassemblé sous le titre The Climate Book, des contributions aussi anecdotiques que celles de l’économiste Thomas Piketty ou de l’historienne de l’art Laurence Bertrand-Dorléac, présidente de Sciences-Po. Qu’on imagine, on y trouverait, par exemple, une « dénonciation du greenwashing », soit la pratique qu’auraient certaines entreprises de se repeindre en vert pour mieux poursuivre comme avant. N’importe quoi. Et donc, s’interroge Pierre Assouline, comment peut-on se retrouver aux côtés d’une adolescente n’existant que par un tam-tam médiatique tout à fait artificiel ? On attend donc, face à la menace, sa contribution de grand intellectuel et mâle blanc de plus de 50 ans sur la question du climat.
le billet de Maurice UlrichGreta Thunbergpierre assouline L'Humanité
« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine
ReportageRéfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.
Mourad GuichardPour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.
Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…
« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »
Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.
« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »
Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.
Toute l'Humanité en accès libre ! Voir l'offre-ci-dessous.
Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »
« Par instinct de survie »
Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »
Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.
Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.
Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.
« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »
Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »
À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.
Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.
Profitez-en : toute l'Humanité vous est ouverte !
- Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
- C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
- L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
- Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.
Pour en savoir plus.
Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !
Réfugiés ukrainiensinégalitésracismeUniversités L'Humanité
Législatives. À gauche, des négociations à rebondissements
ActuStratégie, programme, candidatures… alors que les échanges entre la France insoumise et les autres formations de gauche - PCF, EELV, PS - se multiplient pour trouver un terrain d’entente en vue du scrutin de juin, les retournements de situation se succèdent. Derniers épisodes en date : EELV évoque désormais un possible « aboutissent dans les heures qui viennent » tandis que le PS a suspendu les négociations à la mi-journée. Une rencontre entre communistes et insoumis est prévue vendredi soir.
Julia HamlaouiJeudi soir, les négociations à gauche en vue d’un accord pour les législatives semblaient patiner. Après une semaine d’échanges entre la France insoumise, qui forte de ses 22 % à la présidentielle a, contrairement à 2017, tendu la main aux autres formations, le pôle écologiste est, alors, même en voie d’éclatement. Génération.s, l’une de ses composantes, annonce un accord unilatéral avec les insoumis, comprenant notamment 4 circonscriptions. Côté EELV, le pessimisme est de rigueur.
Vidéo. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
Quelques heures plus tôt, le PCF a, pour sa part, tenu une conférence de mettre pour marteler la nécessité de « passer d’une logique de ralliement à une logique de rassemblement ». « Il faut que ça avance plus vite. (…) Il n’y a qu’un plan, c’est le plan A », insiste le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui propose « un contrat de législature » autour de 10 « mesures communes répondant aux besoins populaires ». Le député du Nord plaide pour que tout le monde se retrouve autour d’une même table, pour que le nombre de circonscriptions en discussion soit élargi, pour que la coalition ait son propre nom (les insoumis proposent de reprendre leur bannière de l’« union populaire ») et que sa formation en compte davantage de gagnables que ses seuls sortants. Quant aux échanges entre FI et EELV, ils étaient au point mort depuis mardi soir.
Au réveil, vendredi matin, la tonalité n’est plus la même. « J’ai bon espoir que ces négociations aboutissent dans les heures qui viennent et pourquoi pas un 1er Mai commun en soutien aux syndicats, contre cette réforme (des retraites) à 65 ans. Pourquoi pas une bannière commune ‘’l’Union populaire écologiste ’’ », lance le secrétaire national d’EELV sur France 2. « Il peut subsister des désaccords », mais « l’important c’est d’être clairs et francs devant les électeurs », estime Julien Bayou, rappelant que sur l’Europe, l’un des points d’achoppement programmatique, sa formation reste « extrêmement vigilante sur toutes les implications pour l’adhésion de la France ». Une prise de position encourageante qui est aussi une façon aussi de faire savoir que les écologistes y ont mis du leur, en cas d’échec des discussions.
Avec le PS tout paraît aussi aller bon train en début de matinée. « Nous sommes convaincus qu’un rassemblement peut se bâtir sur un programme partagé pour construire une alternative sociale et écologique globale à la politique néolibérale d’Emmanuel Macron », annonce un communiqué socialiste qui donne son assentiment aux « douze marqueurs » mis sur la table par FI. Dans la foulée, les cadres du PS temporisent et soulignent sur tous les tons la fin du communiqué qui stipule que « le texte n’est en aucun cas un accord » : « il valorise des convergences, sans cacher nos différences, notamment sur la question européenne ». Reste que les convergences en question portent sur rien de moins que la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros ou la suppression de la loi El Khomri. Mais, au sein du parti, la tension grimpe, alimentée par ceux qui s’opposent aux négociations avec les insoumis. Alors que François Hollande a estimé jeudi si le PS acceptait un accord « c’est qu’(il) aura décidé de disparaître », la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, à la tête d’un courant minoritaire, dénonce « une reddition » à la FI. « La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fût-ce pour des motifs d’opportunité transitoire », tacle aussi Carole Delga, la présidente de la région Occitanie.
À midi, patatras : les négociations sont interrompues entre insoumis et socialistes. Et ce à l’initiative du PS, une façon de calmer le jeu parmi dans les rangs ? « Nous souhaitons parvenir à un accord de toute la gauche et des écologistes (…), mais pour y parvenir cela suppose une vraie logique partagée. Il faut rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité. À ce stade nous n’en avons pas la garantie », explique le premier secrétaire, Olivier Faure, dans un message interne.
En revanche, les négociations reprennent dans l’après-midi entre FI et EELV. Après un « moment de tension il y a quelques jours » qui avait donné lieu à une conférence de « transparence totale » des verts, « à cette heure (un accord rapide) est toujours possible », assure une responsable écologiste à la mi-journée. Une importante rencontre est également à l’ordre du jour ce vendredi à partir de 19 heures entre la FI et le PCF, qui doit réunir ses instances de direction samedi en fin d’après-midi. Le week-end s’annonce décisif.
Législatives 2022gauchefrance insoumisepcf L'Humanité
Pour la 1ère fois depuis 1945, la mortalité infantile en hausse en France
ActuUne étude publiée en mars montre que, depuis 2012, et pour la première fois en France depuis la Libération, le nombre d’enfants décédés avant 1 an augmente. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.
Camille BauerLe renversement de tendance n’a pas été beaucoup commenté. Il est pourtant un indicateur incontestable de la dégradation de la santé publique en France. Entre 2012 et 2019, pour la première fois depuis 1945, la mortalité infantile a cessé de baisser, révèle une étude publiée en mars dans la revue scientifique The Lancet.
Durant cette période, le nombre de décès d’enfants âgés de moins de 1 an est ainsi passé de 3,32 à 3,56 pour 1 000 naissances, soit une hausse de 7 %, selon les données mises à jour à partir de l’analyse de l’État civil et de l’Insee.
Des décès inégalement répartis
En étudiant les chiffres, les chercheurs ont pu établir que le taux de mortalité infantile (TMI) avait continué à baisser significativement entre 2001 à 2005, puis encore jusqu’à 2012, « mais à un rythme bien plus lent ». Ces décès sont inégalement répartis. Sur l’ensemble de la période, le TMI est de 4 pour 1 000 chez les garçons et de 3,25 pour les filles ; 47,8 % de ces décès ont lieu durant la première semaine.
« C’est un problème français et, malheureusement, la mortalité infantile n’est pas une priorité de santé publique », a estimé, pour le site spécialisé Medscape, le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste qui a coordonné la recherche pour l’Inserm. Signe de ce déclin, entre 1989 et 2017, l’Hexagone est passé de la 9e à la 27e place au classement de l’OCDE en TMI.
Cette remontée de la mortalité infantile n’est pas unique mais d’autres pays, comme la Finlande, la Slovénie ou le Japon, ont eux continué la baisse amorcée après la Seconde Guerre mondiale, atteignant 2 décès pour 1 000 naissances. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.
Parmi les facteurs : la santé de la mère
Faute de données, les raisons de cette hausse de la mortalité ne peuvent pas être établies avec certitude. Il n’y a pas d’ « informations concernant les risques majeurs de mortalité infantile tels que l’âge gestationnel, le poids à la naissance, ou la présence de malformations congénitales sévères » sur les certificats de décès.
Il n’y a rien non plus sur les facteurs sociodémographiques comme l’âge de la mère, sa situation sociale, son niveau d’éducation, alors que des études menées dans d’autres pays ont démontré le lien entre pauvreté et mortalité infantile.
Toute l'Humanité en accès libre ! Voir l'offre-ci-dessous.
En attendant que ces informations soient collectées, comme le demandent les auteurs, l’étude met en avant des facteurs pouvant servir d’explication. Certains concernent la santé de la mère. Les femmes enceintes en France sont ainsi de plus en plus nombreuses à avoir plus de 35 ans (21,3 % en 2016, contre 12,5 en 1995), à être obèses (11,8 % en 2016, contre 7,5 % en 2003) et à fumer.
Des chiffres deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique
La pauvreté est l’autre facteur majeur de la mortalité infantile. « Partout dans le monde, et la France n’y échappe pas, les taux de mortalité infantile sont plus élevés chez les femmes socialement défavorisées, notamment parce qu’elles sont plus nombreuses à accoucher prématurément. (…) La santé des femmes les plus défavorisées, a fortiori des femmes migrantes ou réfugiées, est moins bonne, en partie parce qu’elles connaissent moins bien le système de soins et ont des difficultés à y accéder », a ainsi expliqué à France Assos Santé Jennifer Zeitlin, épidémiologiste à l’Inserm.
Signe de l’importance de ce facteur, les chiffres de l’Insee montrent que le TMI est deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique que dans le reste du pays. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de l’Hexagone, il est 2 points au-dessus de la moyenne nationale.
Profitez-en : toute l'Humanité vous est ouverte !
- Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
- C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
- L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
- Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.
Pour en savoir plus.
Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !
mortalité infantileinsermPauvretéinégalités territoriales L'Humanité
Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
VidéoFace à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme
VidéoUn rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.
Franck CarteletLe sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ».
A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»
Cordistes en colère
Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».
2.000 inspecteurs du travail
Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.
Conscients des risques liés à la sécurité au travail
Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».
L'Humanité
VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron
VidéoPlusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.
Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).
Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".
Envie de se battre
"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.
Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".
Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.
L'Humanité
Profitez-en : l'Humanité est en accès libre pendant 10 jours !
C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité a mis dès ce samedi tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre, indépendant des puissances d’argent.
- Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
- C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
- Pendant 10 jours (é)changez-vous les idées sur humanite.fr !
- L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
- Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.
Tous les articles que vous découvrirez sont le fruit de l'engagement de nos journalistes. D'une rédaction qui a à cœur de faire primer l’intérêt général, d'être proche de vous, de vos préoccupations, de vos espoirs, de vos combats.
A la une de nos titres, nous mettons les visages de celles et ceux qui travaillent ou aspirent à le faire, qui étudient ou qui luttent. Ce sont les journaux des salariés de Deliveroo et d'Amazon, des soignants dans les Ehpad et des ouvriers de la Sam, des parents d’élèves comme des enseignants, des retraités comme des jeunes en quête d’avenir.
Ce sont les journaux qui portent les grandes mobilisations mondiales pour le climat, pour les réfugiés, pour l’égalité entre les hommes et les femmes ou encore pour le désarmement et la paix.
Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !
l'humanité L'Humanité
VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)
VidéoEn 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.
Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.
À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.
Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original
Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, dans leurs temporalités et spécificités respectives, chacun de ces titres s’efforce ainsi de nourrir la réflexion publique d’un éclairage original puisé, non seulement dans la tradition communiste et internationaliste, mais également dans le réel des combats qui se multiplient pour la hausse de la rémunération du travail et contre les délocalisations, pour le climat et contre le saccage de la nature, pour les droits des femmes et contre toutes les formes de racisme, pour le droit à la culture et l’émancipation de chacun et de chacune.
Lisez, faites découvrir et abonnez-vous à l'Humanité !
L'Humanité
Réparer la fracture
ÉditorialCédric ClérinLe couperet se rapproche. Jamais une candidate d’extrême droite n’a été aussi près d’accéder à l’Élysée. Un scénario inimaginable il y a encore quelques années. Depuis le 21 avril 2002 et la première accession du Front national au second tour, tout a changé. Les symptômes d’un système politique et économique malade se sont aggravés. Un million d’emplois industriels ont disparu, entraînant des territoires entiers dans le chômage et la précarité. Une déstructuration sociale et territoriale que l’on retrouve dans les urnes de cette présidentielle. Une forte colère sociale s’y est exprimée par divers canaux, dont celui du vote RN. La gauche doit regarder cette réalité en face.
La Ve République et la recherche permanente de l’homme ou de la femme providentiels sont à bout de souffle. Pour beaucoup d’électeurs, ce second tour a été douloureux. Mais leur mobilisation a permis d’éviter le pire. Entre la faible participation et le vote barrage, 4 Français sur 5 ne se reconnaissent pas dans le président élu. Le pays est divisé comme jamais.
Si le chef de l’État n’entend pas ce message, la fracture risque de s’aggraver encore jusqu’à l’irrémédiable. Les résultats du 24 avril nous le rappellent avec force : une candidate d’extrême droite est désormais capable de quasiment doubler son score entre les deux tours. Nous n’aurons peut-être plus d’autre chance d’écarter le RN du pouvoir au dernier moment. Pour éviter l’abîme, il faut entendre le ras-le-bol démocratique et la colère sociale, s’attaquer aux causes du malaise. Les millions d’hommes et de femmes qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ne voient rien dans l’issue de cette élection qui puisse changer leur vie. Pour trop de Français, le quotidien est terne et la démocratie ressentie comme incapable de l’améliorer. Cette impasse devient insupportable.
Les législatives seront l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Les préoccupations sociales dominent et au 1er tour, 32% des Français ont choisi un projet de gauche, dont la grande majorité s’est portée sur des candidats en rupture avec le capitalisme.
Pour commencer à y répondre, le président doit renoncer à sa réforme des retraites injuste, arrêter sa fuite en avant néolibérale et engager le changement des institutions. Les mobilisations sociales seront un des leviers pour se faire entendre et le 1 er Mai, un premier rendez-vous pour contester la régression sociale.
Les prochaines élections législatives constitueront également l’occasion d’imposer une bifurcation démocratique. Dans cette bataille, la gauche a des arguments de poids dans un moment où la question sociale est au cœur des préoccupations. Au premier tour de la présidentielle, 32 % des Français ont choisi un projet de gauche. Parmi eux, autour de 25 % se sont portés sur des candidats proposant une rupture avec le capitalisme. Chez les écologistes, la pérennité du système est aussi de plus en plus clairement posée. Et la « génération climat » a bien compris la profondeur des transformations à opérer. La progression de l’idée que l’épanouissement humain et la préservation de la planète sont incompatibles avec ce système prédateur est une première victoire idéologique. Les aspirations au changement et les évolutions des rapports de forces rendent crédible une percée de la gauche aux élections législatives. Il faudra, pour cela, faire un pas les uns vers les autres. L’enjeu est de taille : qu’une grande partie des citoyens, et en premier lieu les classes populaires, trouve enfin une issue, un espoir, et éloigne le danger de l’extrême droite.
EditorialPrésidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
Législatives. Le Pen battue, la gauche veut s’imposer face à Macron
ActuAbsente du second tour de la présidentielle mais comptant pour un tiers du paysage politique redessiné par le scrutin, la gauche cherche à s’unir pour viser une majorité de députés en juin. Analyse
Naïm SakhiTransformer les élections législatives en 3e tour de la présidentielle, voilà l’objectif de la gauche. Écartées dès le 10 avril de la course à l’Élysée, ses formations, sous l’impulsion de la France insoumise, ont engagé des négociations dans l’entre-deux-tours pour parvenir à un rassemblement, afin d’envoyer une majorité à l’Assemblée nationale. Un objectif « plus facile avec un président élu par défaut qu’avec une vague brune découlant de l’élection d’une présidente issue d’un vote de conviction », notait Fabien Roussel, trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle. C’est dorénavant chose faite.
Dimanche soir, le secrétaire national du PCF soulignait que « le pire a été évité à la France », Marine Le Pen ne pouvant pas « depuis l’Élysée perpétrer le coup de force institutionnel qu’elle envisageait pour disloquer la République ». Et d’ajouter : « Le président sortant est réélu uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite. Il ne doit pas considérer que ce résultat exprime un soutien à sa politique. » De son côté, Jean-Luc Mélenchon avance qu’« Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut, et sous la contrainte d’un choix biaisé ». Candidat déclaré à Matignon, l’insoumis a décidé de jouer une autre carte qu’en 2017. « Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature à l’élection présidentielle est dans ce pays, dorénavant, le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit », insiste-t-il, regardant tant à gauche que du côté des 12,8 millions d’abstentionnistes du premier tour.
Un label commun
Depuis le 18 avril, la France insoumise, forte des 21,95 % de son candidat, tient des rencontres bilatérales avec le PCF et EELV. Le rassemblement proposé par la formation de Jean-Luc Mélenchon repose sur trois piliers. D’abord, la construction d’un « programme partagé de gouvernement », reprenant les marqueurs de « l’Avenir en commun ». Ensuite, un label commun à tous les candidats. Enfin, une répartition des circonscriptions à la proportionnelle des scores du 10 avril, tout en assurant au PCF et à EELV de disposer d’un groupe parlementaire. Les communistes, eux, plaident pour « un accord global », comprenant la reconduction des députés de gauche sortants, en « respectant bien sûr le rapport de forces issu de la présidentielle, mais aussi en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche », assure Fabien Roussel. Les premières discussions, ont plutôt rapproché les points de vue.
Côtés socialistes, après la débâcle de leur candidate, Anne Hidalgo, l’heure est aux divisions en interne. Mais Olivier Faure a obtenu mandat de son conseil national afin de négocier un accord avec les insoumis. « La gauche a toujours été pluraliste. Elle doit maintenant se rassembler sans exclusive et dans le respect de chacun », a-t-il déclaré au soir du second tour. Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas montré hostile à des discussions avec le PS. Clé de voûte de ce rassemblement, les insoumis espèrent un accord rapide. Une convention de désignation des candidats FI est prévue autour du 7 mai.
Législatives 2022Présidentielle 2022union de la gauchepcf L'Humanité
Législatives. La gauche en mesure de viser la majorité
ActuSur la base des rapports de forces de la présidentielle, le « bloc de gauche » apparaît en capacité de briguer les sièges de députés dans près de 300 circonscriptions.
Sébastien CrépelC’est l’un des grands enseignements de l’élection présidentielle : le « bloc » des voix de gauche a pesé presque autant au premier tour (31,95 %) que les deux autres « blocs » de droite (35,76 %) et d’extrême droite (32,29 %). Nous avons rapporté les scores obtenus par chacun de ces grands ensembles aux 577 circonscriptions du pays, de façon à dessiner la carte des rapports de forces politiques et idéologiques à la veille des législatives, en additionnant les résultats obtenus par les douze candidats à l’élection présidentielle : le « bloc de gauche », constitué du total des voix des six candidats de gauche (Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Poutou, Arthaud) ; le « bloc de droite » (Macron, Pécresse, Lassalle) ; et le « bloc d’extrême droite » (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan).
Une carte à jouer dans des triangulaires
Bien sûr, cette construction n’est pas le reflet d’une réalité électorale : chaque candidat est parti à la présidentielle sous sa bannière et non sous celle d’une union ou d’un « bloc ». Le résultat livre néanmoins un éclairage sur les chances de la gauche à ces prochains scrutins. Dans une majorité de circonscriptions (291 sur 577), le « bloc de gauche » serait, sur le papier, à même de se qualifier au second tour. Dans les autres (286), la gauche, arrivée troisième, pourrait jouer sa carte dans des triangulaires, à condition d’atteindre les 12,5 % d’inscrits. Ce classement doit cependant être nuancé par le résultat réel des « blocs », parfois très proches entre eux. Ainsi, une union de la gauche et la dynamique qu’elle entraînerait la placeraient en situation de favorite dans un plus grand nombre de circonscriptions si ses adversaires sont divisés, comme cela pourrait être le cas à droite, voire à l’extrême droite.
VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
Les élections présidentielle et législatives étant très différentes, cette carte ne doit pas être prise pour une « projection » du futur résultat des législatives. Outre les différences de mode de scrutin (une seule élection à deux tours dans un cas, 577 scrutins locaux dans l’autre), la configuration des alliances et le choix des électeurs peuvent varier beaucoup d’une élection à l’autre. Mais cette carte permet d’étayer un espoir raisonnable sur la base d’une union des forces de gauche, si elles y parviennent.
Législatives 2022gauchePrésidentielle 2022 L'Humanité
Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?
ActuL’élection présidentielle 2022 restera dans les annales pour plusieurs raisons : campagne apathique, répétition d’un vote de barrage face à une extrême droite qui progresse, et tripartition politique du pays. La gauche, pour sa part, change de point de gravité idéologique et retrouve quelques ambitions.
Aurélien SoucheyreQuelque chose se disloque. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche dernier, comme par défaut. Il n’y a eu aucune liesse, aucune sensation de vivre un rendez-vous politique majeur. Le propre discours du chef de l’État était sans souffle, sans âme. Après une campagne atone, la soirée électorale semblait presque irréelle, comme flottante.
Découvrez les résultats du second tour de l'élection présidentielle 2022 dans votre ville, votre département et votre région avec notre carte interactive.
L’enjeu était pourtant de taille : il s’agissait de battre l’extrême droite, de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Les Français ont su répondre présent. Mais pour encore combien de temps ? Emmanuel Macron est passé de 66,17 % des suffrages en 2017 à 58,54 % en 2022. Il perd 3 millions de voix en cinq ans. Marine Le Pen, elle, progresse de 33,90 % à 41,46 % des suffrages, et gagne près de 3 millions de voix. Elle arrive même en tête dans 23 départements métropolitains et la plupart des territoires ultramarins, où une immense colère s’est exprimée. Surtout, la candidate du RN a plus que doublé le score obtenu par son père en 2002… « Les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire », s’est autofélicitée Marine Le Pen.
Mobilisation Anti-Le pen malgré tout
S’il est toujours pratiqué, le front républicain perd peu à peu de son caractère automatique. Il semble loin le temps où Jacques Chirac rassemblait plus de 82 % des voix face à l’extrême droite. La faute à un Emmanuel Macron qui fracture le pays et brouille les repères. Son premier quinquennat aura été marqué par une casse sociale acharnée et une brutalité policière inouïe face aux gilets jaunes. La détestation du personnage est telle que l’appel de Marine Le Pen à dresser un « front anti-Macron » a marqué des points, à défaut de fonctionner pleinement. L’étude de l’Ifop montre ainsi que le vote « contre » le président de la République a augmenté en 2022 (42 %, contre 36 % en 2017), quand le vote « contre » Le Pen baissait… Le soulagement, à l’annonce des résultats, n’a pas duré longtemps, et semble bien mince au regard de la consternation et de la panique qu’aurait provoquées une victoire de l’extrême droite, qui préparait le pire des deux projets présentés, et de loin.
Comment expliquer une telle apathie ? C’est que les Français ont su dire non à l’extrême droite, mais sans se faire aucune illusion concernant Emmanuel Macron, président des riches honni pour beaucoup. L’abstention a d’ailleurs augmenté, preuve que le choix à faire était pour certains cornélien, passant de 25,44 % en 2017 à 28 % en 2022. Selon l’Ifop, les électeurs de gauche qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et détenaient la clé du second, ont choisi dimanche dernier de s’abstenir pour 45 % d’entre eux, de faire barrage au RN en votant Macron pour 42 %, et de voter Le Pen pour 13 %. L’épouvantail d’une victoire de l’extrême droite s’est révélé moins effrayant puisqu’il s’agissait de faire gagner Macron. Mais le barrage a tenu…
À la faveur de cette campagne pleine de paradoxes, le président sortant est devenu le premier à être réélu, hors situation de cohabitation, de la Ve République. Giscard et Sarkozy avaient été battus, quand Hollande avait, lui, renoncé. Mitterrand et Chirac avaient été réélus, mais battus aux législatives précédentes. Certes, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un nouveau duel au second tour face au RN ont bien aidé Emmanuel Macron cette année. Mais le président a également su tirer pleinement parti de la recomposition politique entamée en 2017 en siphonnant l’électorat de la droite traditionnelle, tout en conservant les électeurs de François Hollande décrochés en 2017. Il apparaît ainsi, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, que la France se sépare entre trois blocs idéologiques qui ont rassemblé chacun autour de 30 % des suffrages. Celui de la droite libérale incarné par Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour, quand la candidature LR portée par Valérie Pécresse s’effondre à 4,78 %). Celui de l’extrême droite où Marine Le Pen (23,15 %) a remporté son duel avec Éric Zemmour (7,07 %). Et celui de la gauche, où Jean-Luc Mélenchon arrive de loin en tête (21,95 % pour l’insoumis, contre 4,63 % pour l’écologiste Yannick Jadot, 2,28 % pour le communiste Fabien Roussel et 1,75 % pour la socialiste Anne Hidalgo).
La France se sépare désormais en trois blocs rassemblant chacun autour de 30% des suffrages.
Des législatives en guise de troisième tour
Trois blocs, donc, dont les champions ont tous été portés par des formations politiques taillées sur mesure, qui s’avèrent très performantes lors d’un scrutin présidentiel, mais se sont montrées jusque-là incapables de s’implanter localement lors des régionales, départementales et municipales, où les partis (LR, PS, PCF) font mieux que résister. Depuis cinq ans, la photographie est ainsi des plus curieuses d’un vote à l’autre, les modalités de scrutin et les enjeux liés aux différentes élections ayant des incidences considérables sur les résultats. La recomposition à l’œuvre est cependant loin d’être terminée et pourrait s’accélérer à l’occasion des législatives, qui ressemblent d’année en année davantage à un troisième tour de la présidentielle qu’à un scrutin parlementaire.
Les institutions, un frein à la démocratie
La gauche, bien trop divisée le 10 avril dernier, pourrait créer la surprise si elle trouve le chemin de l’union. Il est d’ailleurs à noter qu’elle a progressé en nombre de voix cette année. Avec l’extrême gauche, elle passe ainsi de 27 % des suffrages et 9,9 millions de voix en 2017, à 32 % des suffrages et 11,2 millions de voix en 2022.
Dans le détail, sa composante « social-démocrate » régresse, puisque Benoît Hamon avait rassemblé 2,29 millions de voix en 2017, en étant soutenu par le PS et par EELV, quand les candidats de ces deux partis, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, obtiennent cette année 2,24 millions de voix. La composante dite « radicale » de la gauche est, elle, en progression, puisqu’elle passe de 7 millions de voix recueillies en 2017 par Jean-Luc Mélenchon (à l’époque soutenu par la FI et le PCF), à 8,5 millions de voix récoltées cette année par l’insoumis et le candidat PCF Fabien Roussel (dont 7,7 millions de voix pour Mélenchon et 800 000 pour le communiste).
À GAUCHE, L’AILE SOCIAL-DÉMOCRATE (PS ET EELV) RECULE, QUAND LA COMPOSANTE DITE « RADICALE » (FI et PCF) est en nette progression
Reste à savoir qui a voté pour qui ? En substance, Emmanuel Macron a obtenu le vote des plus âgés et des plus aisés. Il est ici très surprenant de voir à quel point les personnes déjà à la retraite sont capables de se mobiliser pour un candidat qui propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Les jeunes, eux, ont davantage voté pour Jean-Luc Mélenchon, confirmant l’observation du politologue Vincent Tiberj, selon lequel « plus une cohorte électorale est récente, plus elle vote à gauche ». Le candidat de l’Union populaire arrive également en tête chez les chômeurs et chez les personnes gagnant moins de 950 euros par mois. Preuve qu’il a su convaincre une partie de l’électorat populaire, âprement disputé. De ce point de vue il est intéressant de noter que Fabien Roussel réalise ses meilleurs scores dans des départements ruraux (Corrèze, Allier, Nièvre…). Mais la gauche reste derrière Marine Le Pen chez les personnes gagnant moins de 1 250 euros par mois.
En tête dans les métropoles et les villes de plus de 50 000 habitants, l’insoumis est battu par la candidate RN dans les petites et moyennes communes. Les données de l’Insee et les enquêtes indiquent également que les ouvriers s’abstiennent plus que la moyenne et votent de plus en plus à l’extrême droite. « La progression sensible du vote Mélenchon n’a pas bouleversé le rapport des forces sociologiques qui pénalise la gauche depuis les années 1980. (…) La reconquête des catégories populaires par la gauche reste un objectif qui reste devant nous », mesure ainsi l’historien Roger Martelli.
Quant aux institutions de la Ve République, elles constituent plus que jamais un véritable frein à la démocratie. « Le système institutionnel français n’est pas fait pour une tripartition de l’espace politique, mais pour une bipolarisation, avec une gauche et une droite. Réduire l’offre à deux candidats au second tour fait qu’il y a forcément l’un des groupes qui n’est pas représenté, ce qui amène à une élection par défaut pour les deux tiers des électeurs », analyse le politologue Jean-Yves Dormagen. Quant à l’effet cathartique d’une telle campagne, il s’est avéré totalement absent. La colère et les revendications pourraient donc très vite gagner les rues.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronMarine Le PenJean-Luc Mélenchon L'Humanité
Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »
EntretienLe candidat FI, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. Entretien
Diego ChauvetJulia HamlaouiDans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.
Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?
La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.
Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?
C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.
Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu. Jean-Luc Mélenchon
Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…
J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.
À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?
La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.
Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?
La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».
Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?
La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.
Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?
Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.
il s'agit d'élever l'enjeu des législatives au niveau de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon
Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.
En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?
Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.
Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?
En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.
les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes. Jean-Luc Mélenchon
En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.
Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…
Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.
Serez-vous candidat aux élections législatives ?
Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.
Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022france insoumiseunion populaire L'Humanité
Éducation. « On ne veut plus de Blanquer »
ActuAvec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.
Olivier ChartrainGrande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…
« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »
Des revalorisations sous conditions
Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».
Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.
Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.
« Un retour en arrière immense »
Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.
Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.
Éducation nationalejean-michel blanquergabriel attalsnuipp-fsu L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
Solidarité UkraineTribunes pour la paix en UkraineGuerre en UkraineSecours Populaire Français L'Humanité
Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers
ActuEELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.
Emilio MesletIl y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.
Un candidat qui aurait « singé Macron »
Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».
Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.
« une défaite qui vient de loin »
Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »
Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».
C’est pour cela que l’ex-candidat d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.
eelvYannick JadotPrésidentielle 2022législatives 2012 L'Humanité
Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche
ActuMalgré la colère vis-à-vis de son bilan, les électeurs des forces de progrès ont joué un rôle décisif dans la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche. Saura-t-il en prendre acte pour son second mandat ?
Diego ChauvetTrès loin d’un vote d’adhésion. Parmi les électeurs qui ont choisi Emmanuel Macron, dimanche, 42 % l’ont fait pour « faire barrage » à Marine Le Pen, selon une enquête Ipsos. Un vote à contrecœur, donc. À gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour, a rassemblé, de loin, le plus de suffrages sur son nom avec 21,95 % des voix et 7,7 millions d’électeurs. Le comportement de ces derniers était donc scruté avec attention pour le second tour. D’autant plus que, si le candidat de l’Union populaire avait clairement donné la consigne de ne pas voter pour Marine Le Pen, il n’a jamais pour autant appelé ses militants et électeurs à glisser un bulletin Emmanuel Macron. Une consultation de ses 310 000 soutiens sur Internet, réalisée après le premier tour, avait montré que seuls 33,4 % d’entre eux entendaient « faire barrage » avec un bulletin Macron. 37,6 % voulaient glisser un bulletin blanc ou nul, et 29 % s’abstenir.
Selon l’enquête Ipsos, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se seront comportés un peu différemment : 42 % ont voté Macron au second tour, 17 % Le Pen, et 41 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus. Les électeurs de Yannick Jadot, deuxième représentant de la gauche au soir du premier tour, mais avec moins de 5 % des voix, ont suivi pour la grande majorité d’entre eux l’appel au barrage lancé par leur candidat. 65 % ont mis un bulletin au nom du président sortant, 6 % à celui de Le Pen, lorsque 29 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, toujours selon Ipsos.
Au soir du second tour, tous les dirigeants des partis de gauche ont ainsi souligné la contribution de leurs électeurs à la réélection d’Emmanuel Macron. Tous ont dénié un quelconque vote d’adhésion qui aurait apporté une majorité au président sortant. « 70 % des Français qui refusent la retraite à 65 ans. Et on voudrait nous faire croire que c’est la victoire d’un projet ? » a réagi, dimanche soir, le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Dès le soir du premier tour, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo avaient clairement appelé à utiliser le bulletin Macron pour battre Le Pen. Emmanuel Macron a lui-même été obligé de le reconnaître, ce dimanche, en déclarant : « On ne pourra pas faire comme avant. » En tiendra-t-il compte pour autant dans la politique qu’il souhaite conduire ? En 2017, Emmanuel Macron avait déjà adressé une pensée à ceux qui avaient voté pour lui « sans avoir (ses) idées » : « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je sais nos désaccords, je les respecterai. » On sait ce qu’il est advenu de cette intention lors de son premier quinquennat. En sera-t-il différent pour le second, alors même qu’il ne pourra pas se représenter à l’issue de ce mandat ? « Je suis dépositaire de leur sens du devoir », a-t-il redit ce dimanche. Une promesse qui aura fait long feu. Dès lundi matin, Bruno Le Maire a déclaré qu’il n’excluait pas un recours au 49-3 pour augmenter l’âge de départ en retraite à 65 ans… Pour que la gauche s’impose dans le rapport de forces face à la Macronie, elle doit gagner les élections législatives. Au mieux, imposer une cohabitation, comme l’appelle de ses vœux Jean-Luc Mélenchon, ou tout au moins s’imposer comme la principale opposition au Parlement. Selon Ipsos, 93 % de ses sympathisants souhaitent un rassemblement des forces de gauche en juin pour réussir ce pari.
Présidentielle 2022gaucheEmmanuel MacronJean-Luc Mélenchon L'Humanité
Le mouvement climat ne compte pas laisser le champ libre à Macron
ActuDans la foulée d’une présidentielle où la planète est restée en marge des débats, les ONG veulent créer un nouveau souffle propice à l’engagement. Pour cela, une réorganisation paraît nécessaire.
Emilio Meslet« Une défaite pour le climat ». Au sein du mouvement climat, on peine à trouver d’autres mots pour décrire la séquence présidentielle qui s’est achevée, dimanche, par le moins terrible des deux scénarios. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen n’accède pas à l’Élysée. « Nous avons évité le pire, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le meilleur », résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Et Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, de compléter : « Maintenant, on se remet au travail, cinq ans de lutte nous attendent. » À peine le temps de souffler qu’il faut déjà penser un après qui ne sera pas une sinécure pour l’environnement. Surtout que, dans l’entre-deux-tours, le greenwashing du président-candidat n’a pas pris sur les ONG. « Rien ne prouve qu’Emmanuel Macron numéro 2 va être meilleur que Macron numéro 1. Son bilan plaide contre lui, donc je le jugerai sur les actes », prévient Jean-François Julliard.
Une fois ce constat posé, il ne reste alors qu’une seule option : la riposte. Et elle commence tout de suite, disent les associations. Ce mardi, avec une série de manifestations et d’actions coups de poing dans le pays, Résistances locales, un agrégat de 120 collectifs, ouvre le bal pour mettre la pression. « Il n’y a que peu d’espoir à avoir dans la voie institutionnelle. Nous devons accentuer le rapport de forces. Et la meilleure stratégie, selon moi, est de se mobiliser localement, là où il y a le plus de brèches, donc de chances d’obtenir des victoires », appelle Léna Lazare, membre de Terres de luttes, qui veut mettre à profit une « culture de résistance » construite depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sans pour autant « oublier l’échelon national et international », précise la jeune militante.
« Vers un projet de société commun »
À court terme, les ONG ont coché deux dates sur leur calendrier : le 1er Mai, puis la mi-juin, avec les élections législatives. Des discussions sont en cours afin de définir le rôle que peuvent tenir les associations dans cette séquence électorale pour « envoyer un maximum de députés proches de (leurs) causes ». Ensuite, viendra le temps de la restructuration d’un mouvement climat assez hétérogène qui n’a eu que peu de succès face au mur Macron. « En 2019, on a gagné la bataille culturelle sur le changement climatique. Maintenant, on doit dépasser ce constat, préconise Élodie Nace. Pour cela, nous avons besoin de connecter la question climatique à la vie des gens en montrant que nous portons, avec d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes…), un projet de société commun. »
Dans cette optique, même si « elles n’ont pas eu jusqu’ici l’impact escompté », selon Jean-François Julliard, les marches pour le climat continueront de façon à être une « porte d’entrée » vers la lutte. « Il nous faut continuer les recours juridiques comme la désobéissance civile pour rehausser notre influence », ajoute le patron de Greenpeace. Et Élodie Nace de conclure : « Il y a certainement encore plein de formes à inventer à partir du travail déjà effectué. »
ClimatPrésidentielle 2022greenpeacealternatiba L'Humanité
L’humoriste et la liberté d’expression
ChroniqueSavine BernardEn 2017, la maison de production de l’émission les Z’amours, sur France 2, licenciait son animateur, Tex, pour faute grave pour avoir, sur C8, fait en qualité d’humoriste, de « l’humour » : « Vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? On ne lui dit plus rien, on lui a déjà expliqué deux fois. » La lettre de licenciement ne visait pas ce seul trait décoché en dehors de son contrat de travail mais également le comportement de l’animateur qui, dans les jours qui suivaient, sur le tournage de sa propre émission , se montrait satisfait de la polémique générée et tenait des propos misogynes (et injurieux) à l’égard de candidates : « Elle est peu grosse mais je suis sûr que ça doit être une chiennasse », « Je l’ai vue de profil, tu ne vois que ça, elle est surlochée », « Chérie, je vais te faire redécouvrir la viande »… Et ne sont citées que les phrases les plus élégantes.
Pour contester son licenciement, l’animateur invoquait sa casquette, humoriste et, défenseur des libertés, se prévalait de la liberté d’expression. Si la cour d’appel (1) énonçait que cette fonction doit disposer d’une liberté de parole plus grande que celle des journalistes ou des critiques, elle précisait qu’il ne bénéficie néanmoins pas d’une impunité de principe et, « même si l’excès, l’outrance sont la loi du genre, la frontière séparant le comique et la dérision de la polémique grave ne peut pas être franchie ». La qualité d’humoriste ne donne donc pas le totem d’immunité.
La Cour de cassation vient de statuer dans le même sens (2). Si le motif du licenciement constitue bien une ingérence de l’employeur dans l’exercice du droit à la liberté d’expression, le juge doit vérifier si elle était nécessaire et, pour ce faire, apprécier la nécessité de la mesure au regard du but poursuivi, son adéquation et son caractère proportionné à cet objectif. En l’espèce, le licenciement « poursuivait le but légitime de lutte contre les discriminations à raison du sexe et les violences domestiques et celui de la protection de la réputation et des droits de l’employeur ». Elle jugeait la rupture non disproportionnée « compte tenu de l’impact potentiel des propos réitérés du salarié, reflétant une banalisation des violences à l’égard des femmes, sur les intérêts commerciaux de l’employeur ».
Si on comprend que la lutte contre les discriminations doit l’emporter sur la liberté d’expression, il est plus surprenant que rentre dans la pesée, face à une liberté, l’intérêt commercial de l’employeur. Pendant des années, celui-ci semblait se trouver dans les propos sexistes tenus par son animateur.
sexismeTélévisionChronique juridique L'Humanité
« Tu roules bien, pour une fille »
ChroniqueMejdaline Mhirirédactrice en cheffe des Sportives
La ville n’a rien d’un espace neutre. Construite par et pour les hommes, elle reproduit les rapports de pouvoir entre les genres. Selon que l’on soit femme ou homme, nous n’envisageons pas l’espace public, la fréquentation des transports, l’heure à laquelle sortir, la tenue vestimentaire de la même façon. Un état de fait lourd de conséquences sur la pratique sportive. En passant devant un city-stade, un skatepark, on ne s’étonne plus de n’y croiser quasiment que des jeunes hommes. Lorsque les femmes investissent ces lieux, elles évoluent généralement en groupe, via une association, sur un créneau bien identifié.
Le cyclisme est une de ces disciplines profondément marquées par les stéréotypes de genre et le sexisme. Mais, participant ainsi au combat féministe de ces dernières années, des groupes ont vu le jour sur Facebook afin de s’appuyer sur la force du collectif pour dépasser les craintes et éviter la violence. À Paris, les Girls on Wheels se réunissent les mercredis soir « entre femmes et minorités de genre » pour un tour à vélo. Elles ont inspiré les Girls on Wheelsh, qui ont ajouté « du cheddar, du jambon et de la bière » pour promouvoir cet état d’esprit à la sauce lilloise. À Nantes, les Women Ride clôturent leurs sorties par le même breuvage au houblon. Bicyclette sauvage (Bordeaux), les Bikettes (Annecy), Grav’Elles (Montpellier), Bike Paradise Women’s Community (Tours) partagent une ambiance similaire.
La récurrence des mauvaises expériences en selle explique la non-mixité. Dans leur charte, les Parisiennes des Girls on Wheels dénoncent : « Sur la route, en magasin, en atelier, en peloton sur les anneaux cyclistes ou même sur les réseaux sociaux, nous avons tou· te·s déjà été confronté·e·s à des regards allant de la surprise au paternalisme en passant par l’agressivité, et à des remarques telles que : “Tu roules bien pour une fille”, “attends, je vais te montrer comment on répare” (…). Ces expériences s’additionnent à toutes les autr es démonstrations de sexisme auxquelles nous faisons face quotidiennement. »
En créant les Bornées en 2018, Maude Baudier s’est également attaquée au problème. L’entreprise promeut une communauté mixte et inclusive via des événements cyclistes adaptés à tous les niveaux. « En sortie, l’idée est de s’attendre, de s’entraider, expose Maude Baudier. Plutôt que de condamner la personne qui a un coup de mou, on l’abrite du vent et on la relance. » Les Bornées existent dans 24 villes de l’Hexagone et se sont ouvertes aux autres disciplines du triathlon (course à pied et natation).
Pour prolonger la réflexion, lisez À vos cycles ! Le guide du vélo au féminin, de Louise Roussel, chez Tana Éditions. L’autrice y a regroupé des conseils pratiques, des portraits de cyclistes inspirantes, tout en partageant son parcours. Un petit bijou de sororité sportive. Parce que la rue, la route appartiennent à toutes et tous.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiricyclisme L'Humanité
Sortir du champ de ruine
ChroniquePatrick Le HyaricLa stratégie mise en place par le président de la République a été, pour lui, électoralement gagnante. Pas pour l’intérêt général. Ni pour la démocratie. Il voudra très vite faire oublier - au nom de la légitimité - qu’il doit son élection aux électrices et électeurs de gauche. Conscient de leur responsabilité et de l’intérêt de la République, ces derniers ont fait une nouvelle fois barrage à l’extrême droite, tout en étant en désaccord complet avec les projets de nouvelles régressions sociales du chef de l’État. En utilisant le bulletin de vote à son nom pour éviter le pire, ils ne lui ont pas donné mandat d’être le fondé de pouvoir du capital.
Au-delà, les deux tours de cette élection présidentielle auront amplifié deux phénomènes politiques engagés depuis de longues années : la décomposition politique qui atteint les quatre grands partis qui ont façonné la vie politique durant plus d’un demi-siècle. Les deux partis, dits de gouvernement, héritier du gaullisme et de la social-démocratie, ont alterné au pouvoir depuis les années 1980 jusqu’à leur quasi-disparition dans les urnes aujourd’hui. Le second phénomène est l’accumulation des symptômes de l’accroissement des fractures, des meurtrissures et des déchirures qui agressent douloureusement la société. Conscient de leur violence et de leur profondeur, M. Macron, conseillé par les élites du capital, a refusé tout débat sur son bilan et ses projets durant la campagne électorale, pour avoir les mains libres cinq années encore. Il n’a accepté qu’un débat, celui du 2nd tour, face à la candidate de l’extrême droite, qu’il a contribué à promouvoir pour garantir sa propre réélection.
Avec cette tactique nauséabonde, il a fait porter par plusieurs de ses ministres de l’eau sale au moulin du racisme et de la xénophobie en activant les thèmes de l’extrême droite sur « l’immigration », en poussant des cris d’orfraie sur de prétendues « listes communautaires aux municipales », en montrant d’un index inquiet des mères voilées accompagnant les sorties scolaires, en rallumant les inquiétudes sur la sécurité, en agitant des « certificats de virginité »… Sa ministre des universités clamant à qui voulait l’entendre que « l’islamo-gauchisme gangrène la société », où encore sa ministre de la citoyenneté appelant à « sortir de la tenaille entre identitaire d’extrême droite et indigénistes d’Europe - Écologie les verts ». On a même vu le ministre de l’Intérieur, reprocher à la candidate d’extrême droite d’être « trop molle ».
Tout ceci aura été déployé dans un cadre commun aux deux finalistes du second tour de la présidentielle : Une nouvelle tentative d’effacement du clivage gauche/droite, le reniement de la lutte des classes, c’est-à-dire l’antagonisme entre les intérêts des exploiteurs et ceux des exploités. Il aura absorbé l’électorat de la droite républicaine en reprenant ses propositions en organisant, les péripéties aux régionales dans la région Sud et avec le soutien implicite de M. Sarkozy tout en s’assurant qu’aucun candidat issu de la gauche n’accède au second tour. Ainsi, le véritable affrontement entre deux choix politiques, deux projets radicalement opposés, n’a pu être soumis aux choix des citoyens.
Tout le contraire de la démocratie. Cet exercice libre, qui veut que tout choix, toute décision résultent de l’exposé de projets, de possibles argumentés et compris par toutes et tous. La démocratie en sort une fois de plus affaiblie, fragilisée.
Mesurons l’amplitude du désastre. Un président réélu, avec plus de 70 % des votes défavorables au premier tour, et près de 2 millions de suffrages au second tour en moins qu’à l’élection précédente.
Pire encore. Au pays de Rousseau, de Voltaire et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, l’extrême droite, raciste, xénophobe, antisémite, homophobe, est passée de 19 % à 42 % en 40 ans.
La candidate de l’extrême droite réunit 13, 3 millions de voix soit 2,7 millions de plus qu’en 2017. Elle mobilise une grande partie de la population active. C’est dire la profondeur du mal-être des travailleuses et travailleurs. Qualifiés par le président un jour de « rien », un autre « d’irresponsables ».
Le monde du travail et de la création est taraudé par la peur de l’avenir. Le sentiment d’exclusion, les difficultés à vivre dignement, côtoient les enjeux d’utilité, de qualité et de garantie du travail, dans le cadre d’une mondialisation du capitalisme financiarisé durement ressentie.
Le combat contre l’extrême droite ne doit pas s’arrêter dimanche soir dernier. Sa permanence est un impératif absolu, sinon l’évolution de sa progression montre qu’elle peut arriver à ses fins dans la conquête du pouvoir.
Celles et ceux qui ont choisi l’abstention, le vote blanc ou nul ont été 16,7 millions de citoyens et sont de plus en plus nombreux. C’est dire, l’ampleur de la défiance envers les pouvoirs et les institutions, de la crise de la représentation, et de la crise démocratique qui porte en elle la crise politique.
À court terme, il convient de sortir du piège présidentiel et travailler de manière unitaire pour que les élections législatives refusent la logique légitimiste de la Ve République en créant les conditions d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. Cela implique que les forces de gauche et écologistes montrent ensemble que, dès le mois de juillet elles répondront aux demandes les plus urgentes des « premiers de corvée », des jeunes, de toutes celles et ceux qui n’en peuvent plus de vivre dans l’angoisse des fins de mois.
Le pari est difficile mais à portée de vote comme le montrent les résultats du 10 avril dernier. Mobiliser les 11 millions d’électrices et d’électeurs qui se sont exprimés en faveur des candidats de gauche et de l’écologie, tout en redonnant goût à un vote-action à une partie des abstentionnistes, peut permettre un sursaut. Pour cela la gauche et les écologistes pourraient décider pour le mois de juillet l’augmentation des salaires, le blocage des prix des produits de première nécessité, commencer à revenir sur les lois antisociales de ces dernières années comme celles détruisant le code du travail, et au contraire légiférant pour des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises, la restauration de la fonction publique tout en préparant un budget de justice, de progrès social et de transition écologique. Celui-ci peut être possible grâce à un contrat commun de législature des forces de gauche portant une franche rupture avec « le cercle de la raison » capitaliste et les politiques mises en œuvre au cours de ces derniers quinquennats. Une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale devrait porter l’enjeu de la démocratisation des institutions avec l’adoption de la proportionnelle, la modification du calendrier électoral, le droit de votes des étrangers aux élections locales ; des pouvoirs nouveaux des salariés dans les entreprises pour tendre à l’avènement d’une véritable république sociale et démocratique, qui redonneraient ses lettres de noblesse à la démocratie, c’est-à-dire le pouvoir du peuple. Pour sortir de ce champ en ruine, il est temps de contredire la thèse de Mme Thatcher selon laquelle « il n’y a pas d’alternative » au système. Il s’agit, tous ensemble, de faire mentir la profession de foi de M. Peyrefitte, ministre de Giscard D’Estaing, qui professait que « les élections sont faites pour changer de gouvernement et nullement pour changer de société ». Faisons en sorte que les élections législatives contredisent ces injonctions fatalistes, tout en soutenant et impulsant les mouvements sociaux et citoyens.
Présidentielle 2022patrick le hyaric L'Humanité
Joe Biden change de cap
ActuUkraine Les États-Unis ont écarté tout danger de frappe nucléaire. Ils débloquent pourtant des milliards de dollars et livrent de l’armement lourd à Kiev, au détriment de la recherche de négociations de paix.
Pierre BarbanceyC’était à la mi-avril. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait le monde « à se préparer » à une possible attaque nucléaire russe. Après tout, les déclarations de Moscou pouvaient et peuvent s’interpréter dans ce sens. Encore mercredi, au lendemain d’une réunion convoquée par Washington à Ramstein, en Allemagne, pour organiser le soutien d’une quarantaine de pays à l’Ukraine, Vladimir Poutine promettait une réponse « rapide et foudroyante » en cas d’intervention extérieure dans le conflit. Or, en mobilisant 40 pays et en prévoyant un budget de 33 milliards pour l’Ukraine (dont 20 milliards pour la fourniture d’armement, soit près de sept fois plus que les quantités déjà impressionnantes d’armes et de munitions déjà fournies à l’Ukraine depuis l’invasion russe), Joe Biden a choisi d’ignorer les menaces de Vladimir Poutine. L’administration américaine livre désormais de l’armement lourd à Kiev, comme de l’artillerie, des hélicoptères et des drones.
Les inquiétudes de la Maison-Blanche ont disparu aussi rapidement qu’elles étaient apparues, ce qui n’est pas étonnant à l’heure où le personnel politique états-unien fait le déplacement dans la capitale ukrainienne, à commencer par le secrétaire d’État Antony Blinken, ainsi que, dimanche, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, venue afficher une solidarité « sans équivoque ». L’occasion pour le président ukrainien de remercier les États-Unis « de contribuer à protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale » de son pays.
« La Russie sera forcée d’admettre son échec »
Vendredi, un haut responsable du Pentagone a affirmé que Washington « ne pense pas qu’il y ait un risque d’usage d’arme nucléaire ou que le territoire de l’Otan soit menacé ». En revanche, le ministre de la Défense, Lloyd Austin, au retour de Kiev, s’est donné pour objectif de « voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine ». L’AFP cite Gideon Rose, du Council on Foreign Relations à New York : « Moscou n’utilisera pas d’arme nucléaire pendant le conflit », affirme-t-il dans la revue Foreign Affairs.
Pour mieux comprendre la stratégie américaine en cours, le site progressiste CounterPunch émet l’hypothèse suivante : « Au maximum, les États-Unis espèrent que la Russie sera incapable d’assurer le contrôle de la région du Donbass et de la côte d’Azov et sera à ce point punie qu’elle sera forcée d’admettre son échec et de retirer ses forces, mettant très probablement en péril l’emprise de Vladimir Poutine sur le pouvoir. Au minimum, le régime Biden veut que l’Ukraine fasse assez bien sur le terrain pour contraind re les Russes à un match nul et les forcer à négocier à des conditions très favorables à Kiev. » L’auteur de l’article, Richard Rubenstein, évoque la possibilité de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, idée jusque-là totalement exclue. Il insiste : « Biden et son équipe veulent maintenant que la guerre se poursuive pendant plusieurs mois au moins. » On se trouverait donc à un tournant d’une guerre déclenchée il y a plus de deux mois par la Russie. L’envoi d’armes ne peut que la relancer sans même ouvrir une porte de sortie dans le cadre de négociations qui stagnent. « Les victimes actuelles de la guerre sont les Ukrainiens et les Russes ; ses victimes potentielles, si cette escalade continue de s’aggraver, sont les peuples d’Europe et du monde, dit Rubenstein. Il est certainement temps que toutes les parties concernées prennent du recul par rapport au précipice, s’assoient avec le secrétaire général (de l’ONU – NDLR) Guterres et discutent raisonnablement de leurs besoins et intérêts légitimes. »
Guerre en UkraineÉtats-Unis L'Humanité
Ludmila Oulitskaïa : « Cette guerre avec nos frères est épouvantable »
EntretienDe passage à Paris, la romancière russe évoque son recueil de nouvelles, le Corps de l’âme. Elle a dû quitter Moscou pour Berlin dès l’annonce de l’invasion de l’Ukraine, mais espère, sans trop d’illusions, pouvoir rentrer chez elle.
Muriel SteinmetzLa romancière russe Ludmila Oulitskaïa est venue à Paris à l’occasion de la publication, en France, de son recueil de nouvelles le Corps de l’âme (1). Les femmes y sont au premier plan. On découvre, par exemple, deux homosexuelles, l’une d’origine azérie, l’autre arménienne, mariées ensemble à l’étranger. L’une va mourir… Une femme, mi-balte, mi-polonaise, dont la mère s’est suicidée comme Anna Karénine, découvre l’amour sur le tard avec un neurologue juif. Quand il meurt, la tentation du suicide s’impose à elle… Ces nouvelles, jusque dans la noirceur, sont empreintes d’humour et parfois nimbées d’une aura métaphysique.
Ludmila Oulitskaïa, grande voix de la littérature russe contemporaine, très lue dans son pays natal, partout traduite, est titulaire de nombreuses récompenses en Russie et ailleurs (en France, en 1996, son roman Sonietchka obtenait le Médicis étranger et, en 2011, lui était attribué le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes). Tout récemment lui a été décerné le prestigieux prix espagnol Formentor de la littérature.
Elle est née en 1943, dans l’Oural, où s’étaient réfugiés ses parents moscovites. En 2012, dans Détritus sacrés, elle se décrivait « comme la dernière juive d’une famille assimilée ». Elle a été biologiste généticienne, licenciée pour faits de dissidence, sa machine à écrire professionnelle ayant servi à composer des « samizdats » (ouvrages clandestins). Dès lors, elle a écrit, pour la radio, le théâtre, des nouvelles, des romans. Son engagement contre l’homophobie lui a valu, en 2016, d’être attaquée par de jeunes militants pro-Poutine. Le 25 février, dans une tribune publiée dans l’Obs, elle affirmait d’emblée éprouver « de la douleur, de la peur, de la honte » à cause de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. « Il faut absolument, disait-elle, stopper cette guerre qui se déchaîne de plus en plus à chaque minute qui passe et résister à la propagande mensongère dont tous les médias inondent notre population. » De cela aussi, elle nous parle.
La suite de récits présents dans le Corps de l’âme s’attache à de multiples portraits de femmes, confrontées à différentes formes d’adversité sociale dans la société russe. Peut-on dire qu’il s’agit là d’un manifeste féministe implicite ?
Il ne s’agit pas d’un manifeste féministe. Le féminisme en Russie et le féminisme en Occident sont deux choses complètement différentes. En Occident, les femmes se sont battues pour avoir l’égalité des droits avec les hommes, tandis qu’en Russie, c’est purement et simplement une question de survie. La Russie est un pays où les femmes ont beaucoup d’importance, ne serait-ce que d’un point de vue démographique. Sur le plan géographique aussi, il y a toujours eu plus de femmes que d’hommes…
La plupart de vos personnages de femmes sont issus de minorités ethniques, c’est-à-dire non russes d’origine. Que signifie, à vos yeux, une telle diversité ?
Lorsque j’étudiais à l’université, j’avais des relations avec des personnes des différentes Républiques de l’Union soviétique. Il y avait là quantité d’ethnies. Je côtoyais des Asiatiques, des Caucasiens, des gens de l’Oural. Il y avait aussi des étudiants d’Amérique du Sud ; un garçon de Cuba, une fille du Venezuela. Chacun s’intéressait aux autres. Il n’y avait pas une ombre de nationalisme ou de racisme. Juste un intérêt réciproque pour des cultures différentes.
La complexité des rapports dans la société russe, que vous abordez sous l’angle féminin, s’avère en rupture avec l’image qu’on se fait de votre pays, qu’on imagine volontiers essentiellement axé sur la force virile…
D’abord, j’écris sur ce que je connais le mieux. L’importance de la virilité, à laquelle vous faites allusion, est fausse en réalité. Il se trouve seulement que les hommes sont beaucoup plus visibles que les femmes. Lorsqu’on considère les représentants du pouvoir, on ne voit que des cravates et des costumes. Il n’y a même pas, dans les structures dirigeantes, un pourcentage décent de femmes.
Si votre écriture apparaît délibérément réaliste dans la description, il y a, par à-coups, des phases oniriques inattendues. Peut-on parler d’un réalisme poétique ?
Je ne suis pas contre ! Je prends, avec plaisir, cela pour un compliment.
Cela passe-t-il en effet par « l’âme », notion devenue rare dans la littérature occidentale ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?
Cela me plaît qu’un autre monde se reflète parfois dans ce que j’écris. Chaque art possède son domaine de possibilités. Certaines choses peuvent être dites avec des mots. D’autres ne le sont que par la musique ou la peinture. Ce sont là différentes façons de percevoir le monde. Le mot « âme », je le comprends dans le sens d’essence d’une personne. Nul ne peut dessiner un atlas de l’âme, il ne nous est donné que d’entrevoir parfois une zone frontalière. Cette frontière entre le corps et l’âme me fascine. S’en approcher est risqué et dangereux.
Dans l’une des nouvelles, on sent passer l’ombre de la guerre, celle d’Irak, qui atteint le mari, kurde, d’une de vos héroïnes. Cela nous amène à aujourd’hui, dans celle d’Ukraine. Qu’en pensez-vous ?
C’est épouvantable. Cette guerre est difficilement admissible parce qu’elle a lieu avec nos frères. Qui plus est, avec nos frères aînés, pas nos cadets. Ce que l’on appelle aujourd’hui la culture russe est née de la Russie kievienne. C’est une folie.
Vous vivez à Berlin et vous connaissez profondément l’état mental de la société russe. Que dire de la catastrophe en cours ?
Cela fait plus de deux semaines que j’habite à Berlin. Mon fils aîné m’a acheté un billet et m’a mise dans l’avion avec mon mari. Je n’ai même pas eu à prendre la décision. Il m’a dit : « Fais ta valise. » En quelques heures, c’était plié, je suis partie et je n’ai rien emporté.
En Russie, les gens ont différentes façons de voir les choses. Plus les semaines passent, moins nombreux sontceux qui peuvent accepter cette guerre. Le pouvoir officiel disait préparer une opération éclair, avec une victoire rapide. D’ailleurs, il n’utilisait même pas le mot « guerre ». Il parlait d’« opération spéciale ». Il n’avait pas du tout prévu la résistance de l’Ukraine. J’ai l’impression que ce conflit va se terminer bientôt. J’espère que ceux qui sont à la tête du pays vont retrouver leurs esprits et comprendre que continuer ne donnera rien de bon.
D’où venez-vous ? Quelles sont vos racines profondes ?
Je viens du milieu de l’intelligentsia juive moscovite. Dans ma famille, je suis de la quatrième génération de gens instruits. Ma grand-mère a terminé le lycée et parlait français et allemand. Toute ma famille a reçu une éducation secondaire. La plupart du temps, les hommes de ma branche ont eu une culture technique, scientifique. Les femmes aussi. Ma mère était biologiste, et je suis biologiste moi aussi.
À quand remonte votre séparation intime d’avec la société soviétique, puis russe ?
Depuis toujours ! À 10 ans, je savais que je ne faisais pas partie de cette société. Il y avait eux et puis nous. J’ai toujours eu de la répulsion pour toute forme de pouvoir. Mes deux grands-pères ont souffert dans les camps sous Staline.
Vous êtes considérée comme une grande écrivaine en Russie ? Avez-vous déjà subi la censure ?
J’ai de très grands tirages, en effet. Je n’ai jamais eu affaire à la censure, sauf une fois. On m’a fait changer un très gros mot contre un mot moins obscène. La censure est extrêmement dure et verrouillée pour les mass media, les radios, les télévisions, les journaux. En revanche, personne ne fait attention à la littérature. Jusqu’à très récemment, le pouvoir ne prêtait pas attention aux livres.
La littérature russe a-t-elle la même importance que jadis ?
La littérature ne compte pour rien dans un monde où la télévision est très importante, les gens utilisent davantage leurs yeux et leurs oreilles pour s’informer. Cela ne me réjouit pas. Je préfère les écrits.
Sentez-vous la désinformation à l’œuvre ?
On vit à l’époque d’Internet. Toute personne qui veut savoir peut regarder sur le Net tant qu’ils ne le fermeront pas, ce qui reste une éventualité qui me fait peur. Les gens, dans leur immense majorité, regardent la télévision. Je ne sais pas ce qui se passe en province, mais ceux avec qui j’ai des rapports là-bas font appel à l’information sur le Net.
Les gens s’insurgent-ils, se terrent-ils à Moscou ?
Il y a de grandes différences d’une personne à l’autre. Le peuple est assez docile. Il semble en osmose avec le pouvoir. Il se sent lié à lui. On le dirait prêt à approuver ses agissements. C’est là une réaction qu’on voit partout et qui est assez générale, mais elle est superficielle. Quand on commence à discuter avec les gens de façon plus personnelle, on s’aperçoit que chacun a son propre point de vue.
Il faut savoir qu’en Russie, nous n’avons pas l’habitude d’exprimer personnellement ce que nous pensons. Durant toute l’époque soviétique, il y avait une sorte de sélection naturelle, je dirais quasi génétique, de l’homme moyen. Celui qui se distinguait, qui se faisait remarquer, était très mal vu. Il n’était pas du tout profitable de sortir de la masse. L’expression de Staline disant avoir créé « l’homme soviétique » est assez juste, mais sans doute pas au sens où il l’entendait. Il s’en enorgueillissait. Cela a donné un type d’homme extrêmement prudent, éduqué dans la peur, qui a l’habitude de dire « oui » et de donner son accord à ce qu’on lui ordonne. C’était un trait typique de l’homme soviétique. Le pouvoir, quel qu’il soit, dresse les gens.
Vous avez tout quitté en partant ?
De toute ma vie, je n’avais jamais débuté une de mes journées en écoutant ou en regardant les nouvelles. Aujourd’hui, je suis suspendue aux informations. La situation est totalement imprévisible. Quand les troupes russes sont entrées en Ukraine, il était évident que Poutine voulait aller vite, mais cela n’a pas marché. Actuellement, on n’a aucune idée de la manière dont les choses vont se terminer. Il est sûr que la Russie et l’Ukraine vont sortir profondément changées de cet affrontement terrible. Cela ne fait aucun doute. Le postulat que Russes et Ukrainiens sont des peuples frères va être détruit, peut-être même pour toujours.
Il y a quand même un point positif : les événements de ces dernières années ont permis à l’Ukraine de se former en tant que nation, de consolider son État. Mais le problème des relations entre les deux pays est inépuisable. Il y a énormément de liens familiaux entre Russes et Ukrainiens, surtout en Ukraine orientale. Je ne pense pas qu’il y aura une union forte à la fin, comme ce fut le cas au temps de l’Union soviétique. L’Ukraine va être scindée. La partie occidentale de ce pays a toujours été attirée par l’Ouest. Il y a une forte influence de la Pologne et des pays Baltes, lesquels sont considérés comme de grands voisins car ils ont été de grands empires. Impossible de savoir comment cela va s’agencer dans les décennies à venir.
Cette problématique sera très intéressante à analyser pour les sociologues, politologues et démographes. On peut espérer qu’il y aura enfin une résolution autre que guerrière. Il existe certains traits archaïques dans la mentalité russe. N’oubliez pas que c’est un immense territoire. Il est difficile de le tenir sans un pouvoir fort. C’est à la fois une particularité de la Russie et sa tragédie. Ce pays est si vaste qu’il est très délicat d’en faire un tout uni.
Quand l’effondrement de l’URSS a eu lieu sous nos yeux, il n’y a pas eu de grande guerre. Des conflits, certes, mais pas de guerre mondiale. Je souhaite, de toutes mes forces, que la prochaine chute de cet empire ait lieu de manière moins sanglante. Aujourd’hui, au XXIe siècle, on devrait tous pouvoir dire que la guerre est un phénomène archaïque.
Votre maison à Moscou est-elle vide actuellement ?
Non, elle est remplie de toutes mes affaires ! Tout est resté là-bas, même les petites cuillères en argent qui me viennent de ma grand-mère. Mon souhait le plus grand est de pouvoir rentrer chez moi. Mes amis sont là-bas. Là-bas, il y a toute ma vie.
LittératureRussielittérature russeGuerre en Ukraine L'Humanité
États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards
ActuLockheed Martin, leader mondial de l’armement, engrange de nombreuses commandes depuis le début de la guerre en Ukraine. Washington s’occupe de rendre profitable le chasseur bombardier le plus cher de l’histoire, dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée.
Christophe DeroubaixL’issue de la guerre déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine est toujours incertaine, mais on connaît déjà le nom du premier grand vainqueur : Lockheed Martin, et plus précisément sa tête de gondole, l’avion de combat F-35.
Depuis, les commandes pleuvent. Berlin a ouvert le bal, matérialisation de son virage atlantiste, alors qu’il était engagé avec Paris et Madrid dans le développement d’un avion de combat 100 % européen, le Scaf (système de combat aérien du futur), dont l’entrée en service prévue d’ici à 2040 pourrait bien être repoussée aux calendes grecques.
Ottawa est entré en piste dans la foulée : 88 avions pour un montant de 14 milliards d’euros. Fin 2021, Helsinki, avec 64 appareils pour 10 milliards d’euros, avait écrit son nom sur le carnet de commandes. Le tout au grand contentement du conseil d’administration et des actionnaires de Lockheed Martin, dont la crainte est pourtant absente de leur « business plan ».
Et pour cause : la réussite commerciale du produit phare – largement financé par des fonds publics – de la plus importante entreprise d’armement au monde (65 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 7 milliards de profits) est assurée par l’armée américaine – donc l’État fédéral –, qui planifie l’achat de 2 456 avions pour un montant de 400 milliards.
C’est d’ailleurs le gouvernement américain qui, dès 1993-1994, se trouve à l’initiative du projet de recherche – joint strike fighter – afin de mettre au point un avion de combat « multirôle », c’est-à-dire capable d’effectuer plusieurs missions (reconnaissance furtive, interception et attaque au sol, attaque sur une base aérienne terrestre ou sur un porte-avions).
GUERRE EN UKRAINE Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages sur les conséquences de ce conflit.
Car ce chasseur bombardier est amené à remplacer progressivement la « flotte » des différents avions en service aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays membres de l’Otan. Après une série d’essais, le prototype de Lockheed Martin X-35 est préféré au X-32 de Boeing. La multinationale s’associe alors à Northrop Grumman et BAE Systems, respectivement 4e et 7e vendeurs d’armes dans le monde.
En trente ans, les signaux sont passés au rouge les uns après les autres. Le programme accuse d’abord un retard (de sept ans en 2014). Puis des surcoûts absolument faramineux au point que, aux États-Unis, on parle de « trillion program » (1 000 milliards).
Acheter cet appareil, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington
Pour le budget états-unien, le coût global (développement, construction, exploitation, modernisation et maintenance) sur une période de cinquante ans se monte à 1 550 milliards de dollars… Si seulement le F-35 s’avérait l’avion miracle. Au contraire, il multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement, vulnérabilité à la foudre, etc.
Ce ne sont pas les concurrents qui font courir des fake news mais le Government Accountability Office, l’équivalent de la Cour des comptes, qui en dresse publiquement la liste, au fur et à mesure de la découverte de défauts, d’autant plus nombreux que chacune des trois versions possède les siens propres. L’addition s’alourdit, encore et encore, mais les ventes ne s’en ressentent pas : acheter des F-35, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington.
Loin d'être l'avion miracle, le F-35 multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement,...
Pour Peter Goon, directeur du think tank Air Power Australia, « ce programme a toutes les caractéristiques du système de Ponzi. Quand le produit ne fonctionne pas, recrutez autant de clients que vous pouvez, assurez la promotion de ce dernier du mieux que vous le pourrez, amassez autant d’argent que possible tant que le marché ignore ses défaillances ».
Avec la guerre en Ukraine, la file d’attente des clients s’allonge. Un seul revient sur ses prétentions d’achat : le gouvernement américain lui-même, qui a récemment annoncé qu’il allait réduire le nombre de F-35 acquis d’ici à 2035. Victime de son succès, Lockheed Martin n’arrivant pas à faire face à une demande croissante, les délais de fabrication s’allongent et la version Block 4, que le Pentagone considère comme la seule opérationnelle, ne sera ainsi pas disponible avant 2029.
L’armée américaine passe donc son tour jusqu’à cette date, laissant les pays alliés être livrés d’une version moins fiable. En 2018, « 70 % des revenus de Lockheed Martin venaient du seul gouvernement américain », selon le magazine marxiste Jacobin. Désormais, Washington invite gentiment les contribuables des pays alliés à mettre la main à la poche (110 à 130 millions l’unité) pour rentabiliser l’avion le plus cher de l’histoire.
États-UnisarmementGuerre en Ukraine L'Humanité
Sacha Filipenko contre le coma des peuples
Un jour avecUn fils perdu, écrit en 2014, sort enfin en France. Son auteur biélorusse, un ancien journaliste forcé à l’exil, revient sur la léthargie de la société sous la férule d’Alexandre Loukachenko.
Vadim KamenkaBarbe légère, cheveux qui blanchissent, Sacha Filipenko garde le sourire. Cet auteur biélorusse ne sait pas encore où il habitera dans une quinzaine de jours avec sa famille. « C’est mon parcours depuis 2020. J’espère néanmoins avoir bientôt un statut de réfugié quelque part. Après, mes amis se trouvent en prison, d’autres subissent la guerre, ma situation reste finalement plutôt confortable. Je peux écrire et exprimer mon opinion », nous répond-il, café à la main. Dans quelques jours, cet ancien journaliste, forcé désormais de vivre en exil pour éviter la prison en Biélorussie ou en Russie, rejoindra sa femme et son fils à Londres. Après l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, ils attendent un visa pour pouvoir s’installer un temps dans la capitale britannique jusqu’en septembre. Ensuite ? « Aucune idée ».
Le mouvement de contestation de 2020 a tout changé
Ce matin, nous le rencontrons au cœur de Paris. Cela aurait pu être à Moscou, où il a étudié la littérature et travaillé pour la chaîne de télévision Dojd, aujourd’hui interdite. Cela aurait pu être à Minsk, deux ans auparavant, dans sa ville natale, qu’il avait été contraint de quitter une première fois en 2004 quand le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait fermé l’université européenne de sciences humaines. Le mouvement de contestation qui s’est emparé du pays à l’occasion de l’élection présidentielle en 2020 a tout changé. « En 2010, avec mes amis, nous avions déjà participé aux manifestations contre Alexandre Loukachenko. Je n’ai donc pas hésité à revenir dix ans plus tard, quand toutes les générations sont descendues dans la rue pour dénoncer sa victoire. Après la publication d’un article avec une photo de moi tenant une pancarte souhaitant à Loukachenko un “bon détrônement” et alors que les arrestations se multip liaient, j’ai dû rentrer en Russie. Quand Moscou a commencé à extrader des Biélorusses, quelques mois plus tard, nous sommes partis en exil. »
Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie
Sacha Filipenko est né en Biélorussie il y a trente-sept ans. Son premier roman, Un fils perdu, écrit en 2014, qui a été lauréat, en Russie, du prix Débuts, vient de paraître en France. Dans ce livre, l’auteur retrace le quotidien d’un jeune garçon de 16 ans, Francysk, dont la vie bascule lors d’une immense bousculade dans le métro qui fait de nombreuses victimes. Il tombe dans le coma et se retrouve tout à tour abandonné par sa mère, ses amis, sa copine. Seule sa grand-mère reste persuadée de son réveil, s’installe dans sa chambre d’hôpital et va se battre pour sa rémission. Au final, quand il sort du coma, le pays autour de lui n’a pas bougé. Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie. « Ce roman reste d’actualité. Il retrace la vie politique et économique de mon pays, sa société figée. Mais les choses peuvent bouger et basculer. En 2020, elle s’est réveillée », détaille Sacha Filipenko. Mais l’auteur poursuit lucidement : « Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. Loukachenko veut nous replonger dans le coma pour longtemps. En Russie, Poutine veut faire de même en s’appuyant sur le national-populisme et la censure. Le roman fonctionne donc pour la société russe. Car je ne cite jamais de lieu. »
Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours.
Dans le conflit qui dure depuis plus de deux mois, la Biélorussie, qui dispose de frontières communes avec l’Ukraine, sert de base arrière à la Russie. Depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février, Moscou utilise son alliance avec Minsk et la subordination de Loukachenko à Vladimir Poutine pour mener des offensives et des bombardements sur le pays voisin. D’origine ukrainienne et biélorusse, marié à une Russe, Sacha Filipenko ne comprend pas cette guerre, sans fin, qui tue des « proches ». « En Biélorussie, la contestation a pris une nouvelle forme récemment avec la guerre en s’opposant aussi à l’invasion russe. Personne n’en parle mais une forme de désobéissance s’est structurée autour notamment de la bataille du rail avec des actes de sabotage contre les ravitaillements en armes ou pour ralentir le transfert de troupes russes. Les gens luttent aussi car ils craignent d’assister à une forme d’occupation de fait de la Biélorussie », nous raconte l’auteur.
« La Bannière », titre de son prochain livre
Malgré l’exil, il reste en contact permanent avec sa famille ou ses amis sur place. Même s’il explique se sentir parfois perdu, comme l’illustre le titre en langue originale de son ouvrage, « l’Ex-Fils », qui qualifie son ressenti vis-à-vis de son pays. Dans son prochain livre, déjà publié dans la revue russe Znamia (« la Bannière »), il revient de manière romanesque sur la vie de Petr Nesterenko, qui a été le directeur du crématorium de Moscou de 1926 à 1941. « Son histoire est passionnante. De son exil à Paris, où il était chauffeur de taxi, à son retour à Moscou. Je retrace son quotidien. Le matin, il brûlait des personnalités culturelles, Maïakovski, Gorki, et le soir les corps que lui apportait le KGB. Finalement, il sera aussi arrêté. Cela illustre un système et une forme d’apathie de nos sociétés. La différence étant que des contre-pouvoirs et un socle démocratique demeurent en Occident. En Russie et en Biélorussie, ils ont été balayés. »
Guerre en UkraineLittératurelivresbiélorussie L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : La Russie en crise mais la banque centrale russe abaisse son taux directeur. L'actualité du 29 avril
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.
8 heures 51 min L'Humanité
Ukraine. Mozart contre Wagner : ce que l'on sait de la formation de combattants ukrainiens par des vétérans américains
ActuAndrew Milburn, ancien officier des marines, épaulé par des vétérans de l’armée américaine et britannique, forme des combattants ukrainiens, et plus précisément des tireurs d’élite. En face, des paramilitaires russes sont aussi déployés dans le Donbass.
Pierre BarbanceyAndrew Milburn est un artiste dans son genre. Cet ancien colonel des marines – retraité depuis 2019, il a passé trente et un ans dans l’armée américaine, notamment en Irak, en Afghanistan et en Somalie – met désormais ses compétences au service de l’Ukraine, selon le site Forces.net. Avec d’anciens vétérans états-uniens et britanniques, il se consacre à la formation de combattants ukrainiens et plus précisément des tireurs d’élite et des forces spéciales.
Repérer les engins explosifs improvisés
Il s’est aperçu que de nombreux volontaires « avaient menti sur leurs antécédents militaires et qu’ils paient maintenant le prix de leur manque d’expérience ». Il enseigne également aux Ukrainiens la façon de repérer les engins explosifs improvisés (EEI) et les sensibilise aux tactiques supplémentaires pour améliorer leurs combats en première ligne.
Dans une interview accordée au média américain Wusf, le 13 avril, Milburn explique comment il a été amené à créer son groupe. « Mes anciens collègues qui travaillent dans la communauté des opérations spéciales aux États-Unis m’ont demandé de voir où en étaient nos homologues des forces d’opérations spéciales ukrainiennes. Je suis venu ici quelques fois pour aider à les former dans le passé. Une fois que je suis entré en contact avec eux, j’ai réalisé que ce sont les gars qui sont vraiment les plus compétents. Et pourtant ils manquaient à peu près de tout, des drones aux gilets pare-balles décents, en passant par les radios sécurisées et les kits médicaux. » Et dans le magazine Newsweek, il précise : « Notre interaction s’est faite avec les Forces spéciales ukrainiennes et le ministère de la Défense, et non avec le président Volodymyr Zelensky lui-même. »
Plus de 20 000 volontaires étrangers
Comme un pied de nez aux Russes et à la force paramilitaire Wagner, tristement célèbre ces derniers temps, qui opère au Donbass, Milburn a baptisé son groupe « Mozart ». Comme disait Nietzsche, « sans la musique, la vie serait une erreur ».
La partition de l’Ukraine, au sens musical du terme, est évidemment complexe. Plus de 20 000 volontaires étrangers se seraient dirigés vers la zone de guerre pour rejoindre une légion étrangère ukrainienne combattant contre les Russes.
Il est très difficile d’obtenir des informations fiables sur ces volontaires, leur provenance, leur affectation et encore plus leur nombre réel. Selon le site Southfront.org, plusieurs centaines d’entre eux, présentés comme travaillant pour l’Otan, se trouveraient dans l’usine d’Azovstal, à Marioupol.
L’encadrement de ces volontaires est-il ukrainien ? Selon nos informations, des officiers des renseignements militaires occidentaux se trouveraient sur place, dirigeant ceux qui s’apparentent à des mercenaires, bien que la question financière ne soit jamais évoquée. Ceux-là arrivent en Ukraine pour se battre directement.
« Nous ne sommes pas des mercenaires »
Milburn, qui est né à HongKong, a grandi au Royaume-Uni et a dirigé une force d’opérations spéciales pendant la guerre contre l’organisation de l’« État islamique », semble maintenant regretter cette appellation de « Mozart ». Il le dit sans détour dans Newsweek : « Je me demande maintenant si ce n’était pas une erreur, parce que nous ne sommes pas des mercenaires comme le groupe Wagner de Russie. »
Il affirme que ni lui ni les vétérans ne se trouvent sur la ligne de front. « J’ai compris que nous pouvions vraiment aider, sans fournir des mercenaires, des gars pour aller sur la ligne de front, vous savez, des tireurs de gâchette. La façon de les soutenir était de renforcer leurs capacités, de mettre l’équipement entre les mains de ceux qui en avaient besoin », a-t-il souligné sur les ondes de Wusf.
En direct Retrouvez, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre en Ukraine et sur ses conséquences.
Si Milburn dément tout financement officiel des États-Unis ou d’autres pays, il révèle néanmoins que le groupe Mozart reçoit des dons. « Je dis à mon équipe : “Je vais prendre soin de vous du mieux que je peux, personne ne va partir plus pauvre, mais je promets que personne ne va partir plus riche”, parce que nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. Et les gens ont été généreux, vous savez, jusqu’à présent. J’ai réalisé que ma plus grande préoccupation en avançant était que nous n’élevions pas les attentes parce que nous ne serions pas en mesure d’y donner suite. »
Mozart contre Wagner. Cordes contre cuivres ? Amours faciles contre affrontements mythologiques ? La guerre se poursuit. Les civils meurent. Apocalypse Now n’est pas loin. Les hélicoptères et la Walkyrie déchirent le ciel. Une méchante petite musique de nuit, en quelque sorte.
UkraineGuerre en UkraineÉtats-UnisRussie L'Humanité
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiensregard de cartographe L'Humanité
Le désastreux « effet Poutine » sur l’Europe
ChroniqueFrancis WurtzOn mesure chaque jour un peu mieux l’ampleur des dommages causés par la guerre insensée lancée par Poutine contre l’Ukraine. En plus de faire des Ukrainiens un peuple martyr, de détruire une partie de leur pays et de l’amputer d’une autre – un crime impardonnable qui pèsera lourd sur l’image, l’autorité et le rayonnement de la Russie et coûtera malheureusement très cher au peuple russe dans son ensemble –, cette invasion entraîne d’incommensurables « dégâts collatéraux ». En Europe, l’Otan en sort renforcée et – pire ! – indûment relégitimée. Quant à l’Union européenne, elle est en train de donner un contenu plus que préoccupant à son ambition « géopolitique » sous l’effet du retour de la guerre à nos portes.
L’Otan, tout d’abord. Certes, la grande majorité des dirigeants de l’UE ont, de tout temps, considéré que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était au cœur de la défense du territoire européen. Même les partisans d’une « défense européenne » ont toujours pris soin de souligner la « complémentarité » de celle-ci avec l’organisation militaire transatlantique. Cependant, un timide débat s’était ouvert sur la pertinence d’une alliance tellement éloignée de sa mission initiale qu’elle apparaissait, aux yeux de certains, « en état de mort cérébrale »… Désormais, l’auteur de cette formule audacieuse est totalement rentré dans le rang, estimant que la guerre russe contre l’Ukraine « redonne une clarification stratégique en la ramenant aux conflictualités de ses origines »(1). C’est une première régression dans la foulée de l’aventure criminelle de Vladimir Poutine.
S’y ajoute la mue stratégique de l’Union européenne depuis « l’électrochoc » du 24 février. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les positions défendues par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant et après ce traumatisme totalement inattendu. Le 5 février 2021, le « haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité commune », alors connu pour sa volonté de dialogue, s’était rendu à Moscou – en plein contexte de « l’affaire Navalny » – contre l’avis des « durs » du Conseil européen. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait ce geste depuis 2017. Or, le même homme développe aujourd’hui, par conviction personnelle ou parce que telle est devenue l’orientation quasi unanime du Conseil européen qu’il représente, une vision de la stratégie européenne diamétralement opposée à celle qui lui avait valu l’ire des ultras un an auparavant.
« L’Union européenne a brisé plusieurs tabous », se félicitait-il ainsi récemment : « Elle a décidé des sanctions sans précédent et, pour la première fois, elle a livré des équipements militaires à un pays attaqué », ajoutant qu’elle avait « besoin de hard power » (capacité d’imposer sa volonté par des moyens militaires ou économiques, par opposition au soft power, capacité de convaincre par la manière douce). Prônant « un changement radical en matière de sécurité et de défense » consistant pour tous à « dépenser plus », à veiller à une « plus grande coordination au sein de l’UE et de l’Otan », il a appelé à « penser et à agir en termes de puissance » dans cette « nouvelle phase de l’histoire européenne »… (2) Quel gâchis !
(1) Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle (17 mars 2022)
(2) Josep Borrell, « le Grand Continent »
Guerre en Ukraine L'Humanité
Inquiétant coup de semonce
ÉditorialStéphane SahucC’est une de ces phrases qui font froid dans le dos. Surtout lorsqu’on sait par qui elle est prononcée. Que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare à la télévision publique qu’il y a un « danger réel » d’une « troisième guerre mondiale » montre bien que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Certes, cette déclaration s’adresse aux États-Unis, elle est une réponse à une petite phrase de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, qui, après sa visite à Kiev, donnait les objectifs de son pays : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’action qu’elle a lancée sur l’Ukraine. » Si on traduit les propos de Lavrov en langage courant, ils signifient : « Américains, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Attention ! »
Mais cette déclaration de Lavrov constitue aussi un coup de semonce et un tournant inquiétants dans la guerre. Les Russes tracent une ligne rouge qui coïncide avec l’accélération des livraisons d’armes américaines et occidentales à l’Ukraine. Chars Guepard allemands, missiles antichars Milan et canons Caesar français, et obusiers, drones tueurs et hélicoptères américains… autant de matériels qui vont un peu plus compliquer la tâche de l’armée russe. Une situation qui, comme l’explique Lavrov, signifie que « l’Otan est, en substance, engagée dans une guerre avec la Russie ». Le ministre précise que ces armes sont donc « des cibles légitimes ». De là à frapper des zones de stockage hors Ukraine, donc de fait des territoires de l’Otan ? La menace est implicite mais réelle.
Pour engager la désescalade, l’Otan ne doit pas se laisser entraîner dans le scénario d’une défaite militaire de la Russie, qui semble avoir désormais la faveur de certains de ses membres. Sans en rabattre sur le soutien à l’Ukraine agressée, la France doit rester sur sa ligne, peser de tout son poids pour ne pas laisser se fermer les portes du dialogue, et refuser toutes chimères d’un règlement militaire du conflit.
Guerre en UkraineOtanRussie L'Humanité
Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale
ÉvénementEn l’espace de 24 heures, le scénario d’un conflit qui dépasserait l’Ukraine a été avancé à deux reprises par Moscou. Simple invective ou véritable ultimatum vis-à-vis de l’Otan et des livraisons d’armes à Kiev ?
Vadim KamenkaPlus de deux mois après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les bombardements se sont poursuivis, mardi, dans l’est et le sud du pays : Kharkiv, Popasna, Zaporijjia, Sloviansk et Kramatorsk… La question de l’instauration de couloirs humanitaires a été discutée à Moscou à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU. « J’ai proposé la création d’un groupe de contact réunissant la Russie, l’Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d’ouverture de couloirs humanitaires », a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères.
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences
La tonalité de l’échange surprend. Quelques heures auparavant, le même ministre avait mis en garde l’Otan et les États-Unis contre le danger « grave » et « réel » d’une troisième guerre mondiale. Car, expliquait-il, l’Alliance est « engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire ». Juste après cette sortie médiatique, Sergueï Lavrov a exprimé sa confiance en la « signature d’un accord » dont les modalités dépendraient des « combats sur le terrain » et de la bonne volonté de Kiev.
Pourquoi une telle déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov ? La Russie indique clairement à l’Otan et aux États-Unis qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie étant donné l’effort de guerre avec les multiples livraisons d’armes. Un échange qui a continué mardi. Le ministre britannique de la Défense, James Heappey, a affirmé que l’Ukraine avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie et ses lignes d’approvisionnement. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a fait mine de s’interroger : « Moscou pourrait donc autoriser des frappes contre les États membres de l’Otan qui fournissent des armes au régime de Kiev ? »
Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine. Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis
Ces violents échanges n’ont pas fait bouger l’Otan et ses alliés. « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a réaffirmé, mardi, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin. Des propos forts en ouverture d’un sommet organisé en Allemagne, sur la base aérienne américaine de Ramstein, à l’invitation de Washington, et qui a réuni une quarantaine de pays. L’objectif étant d’accélérer les livraisons d’équipements militaires vers l’Ukraine. « Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre, les États-Unis ayant déjà contribué pour 3,4 milliards de dollars. La priorité semble mise sur des pièces d’artillerie, la défense antiaérienne et les drones. Dernièrement, 18 des 90 obusiers promis par Washington ont été expédiés avec 200 000 cartouches et remis à l’armée ukrainienne, selon un responsable du Pentagone.
Les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage
Au sein de l’Alliance, Berlin autorise la livraison de chars de type Guepard (lire ci-dessous) provenant des stocks de l’industrie allemande de la défense. Ce soutien militaire à Kiev marque une rupture majeure de sa traditionnelle politique étrangère pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres et qu’elle formait quarante artilleurs ukrainiens. Le Royaume-Uni a, lui, donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés. De son côté, le Canada achemine des pièces d’artillerie et des obus téléguidés Excalibur.
Une évolution stratégique semble actée. Avec les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage. Washington a répété vouloir faire subir le maximum de pertes à l’armée russe. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », avait déclaré, lundi, Lloyd Austin. Le risque d’une escalade militaire est bien posé. Pour un certain nombre d’experts, l’issue de la nouvelle phase de ce conflit centrée sur le Donbass dépendra de l’artillerie et des tirs à longue portée. Seulement, même en cas de victoire de Kiev dans cette « guerre d’usure », note Mike Jacobson, un ancien colonel américain spécialiste de l’artillerie, cela « finira par forcer (la Russie) à soit intensifier le conflit, soit négocier de manière réaliste. Elle sera contrariée mais pas vaincue ».
Sur le terrain, cette guerre d’attrition souhaitée par les États-Unis et l’Otan peut-elle dégénérer ? Le face-à-face entre la Russie et les membres de l’Alliance se tend. Le président ukrainien et son homologue russe apparaissent désormais déterminés à remporter la guerre avant toute négociation. Si Vladimir Poutine parie toujours sur une victoire russe dans le Donbass et dans le Sud, le long de la mer Noire et de la mer d’Azov, la nouveauté vient de Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Ce dernier et son gouvernement considèrent désormais que les pourparlers de paix sont d’une importance secondaire. Le soutien de Washington et des Européens pousse Kiev à obtenir plus, persuadé de pouvoir l’emporter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba , a jugé que « les déclarations russes sur un risque de troisième guerre mondiale résonnent comme un aveu de défaite de la Russie ».
Des risques réels d’extension géographique du conflit
Pour Richard N. Haass, président du think-tank Council on Foreign Relations, « les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan doivent se consulter et consulter l’Ukraine sur les objectifs de la guerre » qui évoluent sans cesse, dictés par le terrain. Dans la revue américaine Foreign Affairs, ce proche de Colin Powell estime que « même si l’Ukraine réussissait à évincer les troupes russes, le pays serait toujours vulnérable aux attaques de missiles et d’artillerie émanant de la Russie, sans parler des cyberattaques et des ingérences politiques. Plus important encore, il est presque impossible d’imaginer Poutine accepter un tel résultat, qui menacerait sûrement sa survie politique (…). Ce potentiel d’escalade soulève la qu estion de savoir s’il serait sage, à ce stade, que l’Ukraine tente de reprendre tout le Donbass et la Crimée. Il vaudrait mieux laisser ces objectifs à une période post-conflit, voire post-Poutine, au cours de laquelle l’Occident pourrait conditionner l’allégement des sanctions à la signature par la Russie d’un accord de paix formel ».
En ce 63e jour de guerre, les risques d’extension géographique du conflit sont réels. Une série de frappes militaires a touché la Transnistrie, une enclave russophone en Moldavie, lundi et mardi, sans faire de victimes. Ces bombardements s’avèrent inquiétants dans cette région frontalière de l’Ukraine, soutenue économiquement et militairement par Moscou. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la République autoproclamée a confirmé que deux antennes relayant les fréquences radio russes ont été mises hors service. À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale, avait été la cible, la veille, d’une attaque au lance-grenades.
Ces attaques interviennent au moment où la Moldavie redoute d’être submergée par l’attaque militaire de la Russie en Ukraine et a appelé au calme. Depuis vendredi, l’inquiétude a grandi à la suite des propos tenus par le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du centre de la Russie, affirmant que Moscou voulait obtenir un accès direct à la Transnistrie.
Allemagne La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a informé, mardi, de la livraison de « chars antiaériens Guepard à l’Ukraine ». Ces derniers seront puisés dans les stocks de l’industrie allemande de défense et non dans ceux de l’armée allemande, la Bundeswehr.
Alors que Berlin rechignait à accélérer les livraisons d’armes, cette annonce fait figure de tournant. La ministre annonce que désormais l’Ukraine pourrait passer commande auprès des industriels allemands et que la facture serait acquittée par Berlin. Des fonds de 2 milliards d’euros sont mobilisés à cet effet. Les groupes parlementaires social-démocrate, vert et libéral, qui soutiennent le gouvernement, vont demander cette semaine d’« accélérer la livraison de l’équipement nécessaire à l’Ukraine ».
Guerre en UkraineRussieUkrainesergueï lavrov L'Humanité
Les trois blocs survivront-ils à juin ?
ActuLégislatives Le premier tour de la présidentielle a fait émerger trois forces politiques dominantes. Mais cette recomposition est loin d’être stable, et il n’est pas dit qu’on la retrouve lors des prochains scrutins.
Cyprien CaddeoA priori, on y voit plus clair. Au soir du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, se sont dégagés nettement trois candidats qui incarnent autant de blocs appelés à composer la « tripartisation » du paysage politique. Emmanuel Macron (LaREM), champion du bloc de centre droit néolibéral. Marine Le Pen (RN), tête de pont du bloc national-populiste d’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon (FI), héraut du bloc de la gauche radicale et écologiste.
Après le big bang Macron et les cinq années d’instabilité et de décomposition politique qui ont suivi (pas moins de 24 nouveaux partis créés depuis février 2016), la France aurait enfin retrouvé des lignes structurantes pour succéder au bipartisme PS-RPR/UMP, hégémonique de 1981 à 2017. « Le premier tour a confirmé l’institutionnalisation d’une radicalisation à droite et à gauche et assis le macronisme comme force de centre droit, relève Luc Rouban, politologue au Cevipof . Il confirme aussi l’effondrement, au niveau national, des grands partis traditionnels. »
Un agrégat électoral pas forcément homogène
La logique voudrait donc que cette recomposition se traduise à nouveau dans les urnes les 12 et 19 juin prochain, à l’occasion des législatives. En théorie, cela donnerait une majorité présidentielle reconduite (car un président élu n’a jamais été démenti aux législatives depuis l’instauration du quinquennat), une large opposition de gauche et un gros bloc de députés d’extrême droite. Mais, dans les faits, ce n’est pas si simple.
D’abord, parce que le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, réparti sur 577 circonscriptions, n’y est pas forcément propice, à l’inverse d’une proportionnelle. Il favorise les partis en capacité de faire des alliances et de rassembler largement, et dépend donc à la fois du rapport de forces national et des particularités locales, circonscription par circonscription. Le RN, a fortiori s’il met à distance le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, est lui historiquement défavorisé. Si des candidats frontistes se hissent au second tour, ils risquent de voir fleurir des barrages locaux en travers de leur route.
Il faut ensuite intégrer l’aléa de participation entre l’élection reine et son « troisième tour ». En 2017, l’abstention au premier tour était passée de 22 % à la présidentielle à 51 % aux législatives. Un gouffre, qui pénalise surtout les blocs d’opposition. Le bloc libéral de LaREM bénéficie d’un socle plutôt homogène, et donc plus stable et facile à reconduire au prochain scrutin. « L’électorat de Macron pourra se reposer sur les plus de 65 ans, les plus diplômés… C’est un électorat qui vote tout le temps, souligne Vincent Martigny, professeur de science politique à l’université Côte d’Azur et à l’École polytechnique. L’enjeu, pour le RN et la FI, c’est de remobiliser. Le RN, chez les ouvriers et les employés, et ce ne sera pas simple. La sociologie du vote Mélenchon est plus large : vous avez une partie des classes populaires, surtout dans les banlieues, la petite bourgeoisie intellectuelle, une partie de la fonction publique, les chômeurs, les étudiants… » Un agrégat électoral pas forcément homogène, avec des ensembles néanmoins très sensibles aux aléas de participation, et donc difficiles à remobiliser dans la perspective d’élections comme les législatives. À cette aune, la stratégie de la France insoumise de transformer le scrutin en présidentielle bis pour « élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre » est une tentative pour éviter la grande démobilisation redoutée.
Surtout, la théorie des trois blocs suppose quelques nuances. D’abord, la puissance de frappe à la présidentielle de ces trois machines de guerre électorales tranche avec leur statut de nain au niveau local. Les échecs électoraux aux municipales, départementales et régionales des marcheurs, des insoumis, et du Rassemblement national (malgré quelques territoires d’implantation) en témoignent. Or le scrutin législatif, basé sur les circonscriptions, est particulier : il dépend à la fois du rapport de forces national, avec cette prime devenue quasi mécanique envers le président élu, mais aussi des équilibres locaux.
« Tout le monde, y compris la France insoumise, a intérêt à ce que l’union se fasse »
« Le problème, c’est que les partis supposés incarner ces trois blocs ne sont pas des partis forts, encore moins au niveau local, en conclut Luc Rouban. LaREM est un mouvement organisé autour de la seule figure d’Emmanuel Macron, incapable de se structurer et d’offrir des cursus du local au national pour faire émerger des cadres. La FI est très structurée autour de Jean-Luc Mélenchon mais reste instable pour des raisons similaires. Le RN est celui qui ressemble le plus à un vrai parti, c’est le moins fragile des trois, mais son ancrage territoria l et son réservoir de cadres en capacité de diriger est très relatif. » Or, pour que les voix de ces blocs ne s’éparpillent pas dans la nature, il faut des blocs pérennes et enracinés. Ce qui plaide, notamment à gauche, pour l’union, selon Vincent Martigny : « Tout le monde, y compris la FI, a intérêt à ce que l’union se fasse. Le PS et le PCF pourraient apporter à un potentiel bloc de gauche l’ancrage territorial qui manque aux insoumis. Et la FI offre sa puissance de frappe nationale. »
Pour que les rapports de forces à l’Assemblée nationale se recomposent à leur tour, il faudra donc veiller à ce que la participation ne s’effondre pas, que les rapports de forces locaux s’accordent avec les équilibres nationaux, et que les partis s’entendent. Ça fait certes beaucoup de si… Mais, en cas d’échec, le risque est d’avoir une majorité à l’Assemblée qui serait une fois de plus aux ordres et disproportionnée au regard de la réalité politique du pays. Une aberration démocratique. L’enjeu est d’autant plus fort qu’après les législatives s’ouvre un désert sans élection jusqu’aux européennes du printemps 2024. L’absence de débouché électoral pour régler les tensions que le quinquennat ne manquera pas de susciter ne sera pas sans conséquence, prédit Luc Rouban : « Le calendrier particulier jusqu’en 2024 favorisera encore plus la multiplication des conflits sociaux, et peut-être un retour en force des syndicats, a fortiori si les partis sont trop fragiles pour structurer ces mouvements. » Si le « bloc » de gauche veut exister au-delà du 10 avril, il ne doit pas se louper aux législatives.
Législatives 2022Présidentielle 2022Jean-Luc Mélenchonfrance insoumise L'Humanité
Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »
EntretienSelon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.
Florent LE DULudivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie
Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.
Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?
C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.
Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?
D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.
Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?
Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.
Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?
Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.
Extrême droiteMarine Le PenRassemblement nationalludivine bantigny L'Humanité
Au RN, la guerre de succession attendra
ActuForte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.
Benjamin KönigUn record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.
« la prochaine sera la bonne »
Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.
avec ou sans Zemmour ?
« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.
Extrême droiteMarine Le PenRassemblement nationalPrésidentielle 2022 L'Humanité
« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »
ActuLes militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.
Benjamin KönigC’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.
À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».
Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.
« On a raté le coche »
Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »
Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.
Vers les législatives
En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.
La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.
Présidentielle 2022Élections 2022Marine Le PenRassemblement national L'Humanité
Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux
ActuEn ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.
Émilien Urbach« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.
Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.
Proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet
L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.
L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »
De graves pathologies psychiatriques
En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.
Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, « La prudence s’impose. »
C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre. Pour en savoir plus.
niceRassemblement national L'Humanité
Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée
ActuCertains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.
Benjamin KönigJean-Paul Garraud. Monsieur Justice (aux ordres)
Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.
Hervé Juvin. L’Écolo identi-terre
Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »
Thierry Mariani. Le VRP de Poutine et Bachar
Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.
André Rougé. L’ultra-Marine nostalgique
C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.
Caroline Parmentier. La tradi maurrassienne
Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.
Philippe Olivier. L’éminence grise et brune
Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.
Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite L'Humanité
Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire
Premier planPRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.
Benjamin König«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.
Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.
Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.
avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»
« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».
Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».
Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.
À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.
Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.
« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »
D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État », alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».
« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.
ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG
Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.
Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.
De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.
Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !
Extrême droiteMarine Le PenEmmanuel MacronPrésidentielle 2022 L'Humanité
« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge
ActuColonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.
Cyprien BogandaTous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.
1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »
Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.
Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »
Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.
2. Opération intox sur le logement social
Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…
3. Le coût fantasmé de l’immigration
Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent (allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.
Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite L'Humanité
Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen
ActuUne victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.
Florent LE DUAvec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.
Trois projets d’attentats déjoués en 2021
Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.
[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]
Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».
Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »
Connexions avec des réseaux fascisants
Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.
Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.
Le risque de voir les forces armées aux ordres
Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.
La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.
Des violences ignorées du pouvoir
Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)
Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.
"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"
Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.
Bruno Cautrès
Chercheur CNRS au CEVIPOF
L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?
Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.
Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?
Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.
Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…
Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.
Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?
C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.
Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.
Ailleurs dans le monde
Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.
À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.
La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.
À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.
Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.
Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet L'Humanité
Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?
AgorasProposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.
Pierre-Henri LabLa suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.
Qu’est-ce que le droit du sol ?
Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.
Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.
Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.
En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?
Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.
Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.
Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.
Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?
Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.
Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.
La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?
Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.
Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.
Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.
Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite L'Humanité
Il faut toujours vraiment se méfier des dinosaures
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Avec « T-Rex, les joies de l’open space » Alexandre Oppecini dénonce la tyrannie des groupes bancaires subie par les salariés.
Gérald RossiIl est de bon ton de croire et d’affirmer que Tyrannosaurus, généralement nommé tyrannosaure ou encore T-Rex, a vécu sur terre il y a 66 à 68 millions d’années, juste avant une grosse catastrophe qui a précipité la fin de ces bestioles pouvant mesurer 12 mètres de long, quatre de haut et peser entre 4 et 8 tonnes. Certes, en 1993, dans Jurassic Park, Steven Spielberg lui a bien prêté à nouveau un semblant de vie. Mais c’était du cinéma. En vérité, Alexandre, modeste employé d’un groupe bancaire international, qui a dans sa jeunesse déjà croisé le monstre, le retrouve la nuit, certes dans ses rêves…
« J’ai travaillé dix ans dans les back-offices des banques dont les immeubles s’érigent prétentieusement dans le quartier de La Défense » explique l’auteur, Alexandre Oppecini, qui y a patiemment collecté la substance de ce « T-Rex », sous-titré « Les joies de l’open space ». Au résultat, voilà comme il le dit lui-même, « une comédie sombre et satirique », dans laquelle « les travailleurs sont broyés par la mâchoire surpuissante du capitalisme ».
Quant au T-Rex, il avait, dit-on un appétit redoutable. Mais au-delà de la blague, comme le souligne la metteure en scène Marie Guibourt, c’est « l’histoire d’une chute, le récit d’un burn-out » qui est contée. Avec beaucoup d’humour, Alexandre, qui déjà n’est pas à l’aise dans ses baskets, lui qui n’a encore jamais dit à son père que Camille, qui partage sa vie depuis trois ans, est un homme, se voit propulsé à un poste de « Manager », après le suicide de celui qui occupait le fauteuil convoité. Très vite, Alexandre se voit confier de plus en plus de missions, plus ingrates les unes que les autres. Il ne dort presque plus. Bosse la semaine et les week-ends. Son couple implose. Il se retrouve à l’hôpital.
Antoine Gouy, qui avec ce rôle renoue avec le théâtre, habitué qu’il est des plateaux de tournage depuis des années, est ce « banquier » malmené par une entreprise dévorante. À lui tout seul il est les différents protagonistes de cette descente aux enfers. Les effets sonores sont à la mesure du monstre, et le « système sauvage qui brise des humanités » est accusé comme il se doit. Histoire de rappeler qu’au XXI siècle, certains monstres sont toujours vigoureux.
Théâtre L'Humanité
VOD de la semaine - « Première désillusion » de Carol Reed
Nos recommandations culturellesUn film méconnu de Carol Reed qui mêle avec aisance dans un style baroque, enfance, vérités, mensonges et suspense, tout en faisant un usage optimal du décor naturel de la capitale britannique.
Le cinéma classique anglais ressemble souvent à son équivalent hollywoodien en plus incongru. Exemple : « Première désillusion », œuvre du célèbre cinéaste britannique Carol Reed, dont un seul film est vraiment passé à la postérité, « le Troisième homme » — d’aucuns affirment que c’est essentiellement grâce à son air de cithare (devenu un tube mondial) et de la présence au générique d’Orson Welles ; on prétend même parfois que Welles fut le véritable réalisateur de ce film d’espionnage, à cause de son style néo-expressioniste, de ses cadrages biscornus. Pure médisance, qui montre une méconnaissance du génie discret de Reed : il affleure en permanence dans « Première désillusion » (1948), écrit, comme « le Troisième homme », par Graham Greene. Malgré ou grâce à son ambiance un peu surannée, il présente une touche gothique que n’eût pas reniée Alfred Hitchcock lui-même. La première bizarrerie du film est la présence de Michèle Morgan dans un rôle secondaire. En effet, malgré sa notoriété à cette époque et son charme indéniable, la star française est reléguée dans un second rôle, celui de la petite amie du quadragénaire d’allure quelconque qu’incarne Ralph Richardson. Son personnage est néanmoins intéressant : il joue le majordome d’un ambassadeur (de France, probablement) à Londres, victime de son épouse-dragon. La fureur permanente de celle-ci est-elle la raison de sa passion clandestine pour la belle Française ? Toujours est-il qu’on ne comprend pas bien pourquoi elle est tombée dans les bras de cet homme certes sympathique, mais peu attirant. Mais l’intérêt du film est ailleurs — et rappelle également Orson Welles : il provient de l’inextricable écheveau de vérités et de mensonges dans lequel sont pris les personnages (pour cacher la liaison du majordome). En particulier le héros, Philippe, un petit garçon, fils de l’ambassadeur. Le regard enfantin posé sur cette situation lui fournit sa candeur et sa drôlerie, mais aussi son angoisse et son incertitude ; le gamin est fantasque et n’a qu’une vague notion de ce qui se trame. Si le suspense est réel, d’autant plus qu’il se fonde sur des faux-semblants, il est certain que le film, quoique ponctué d’une scène tragique, aurait pu être un peu plus tendu. Cela reste un superbe exercice de style, où Reed utilise avec une certaine virtuosité le décor naturel de la ville de Londres, et offre ainsi une sorte d’avant-goût de ce qu’il accomplira à Vienne avec son film suivant, l’extraordinaire « Troisième homme ».
« Première désillusion » de Carol Reed. Royaume-Uni, 1948, 1 h 35
A voir sur mubi.com
cinémavodÉcrans L'Humanité
Les plaisirs et les jours d’un expérimentateur
Nos recommandations culturellesLe Petit Palais à Paris expose Giovanni Boldini, peintre de la vie mondaine à la Belle Époque et avant-gardiste sans en avoir l’air, à l’écart des révolutions artistiques de son temps.
Maurice Ulrich«Il nous attire, il nous retient dans une atmosphère de serre chaude, parmi des orchidées savantes qui ne nourrissent pas en terre leur étrange et maladive beauté. » C’est Anatole France qui parle du jeune Marcel Proust. Nous sommes en 1896, il vient de publier « les Plaisirs et les jours », un recueil de nouvelles, son premier vrai livre. À Paris, le Petit Palais a repris ce titre pour l’exposition qu’il consacre à l’artiste Giovanni Boldini (1842-1931), peintre mondain s’il en fut.
L’allusion à Proust n’est pas vaine. Comme lui, Boldini mène une existence de dilettante aisé, familier des salons, de l’Opéra, appréciant la vie mondaine, les serres chaudes et la beauté des femmes. Il peint pour gagner de l’argent et s’il a été proche de Degas et connaît parfaitement ce qui se passe autour de lui, il n’a que faire des avant-gardes. À cette époque, il n’est pas le seul. Plusieurs peintres de très grand talent réalisent leurs œuvres à l’écart des révolutions artistiques en cours. John Singer Sargent, Jacques-Émile Blanche excellent dans le portrait, avec une touche rapide et fluide, apte à rendre les satins, le mouvement des robes du soir… C’est évidemment le cas de Boldini. C’est un magicien du genre et ses portraits des grandes mondaines de son temps, parfois des amies très proches, sont des fêtes du mouvement, de l’envol des formes, de l’explosion des couleurs. Il joue des roses, des noirs, des carmins, des verts chauds ou glacés.
Faire fi des détails
C’est chaque fois une fête pour les yeux. Mais il faut y regarder de plus près. Ses grands coups de pinceau s’entrecroisent, partent comme des fusées, font fi des détails, à tel point qu’on oublie le sujet et que l’on est dans des abstractions lyriques, quand les traits, les touches de couleur se répondent ou se défient.. On comprend alors que Boldini, en plus de son succès mondain, est un expérimentateur exceptionnel. Ses toiles « Marine à Venise » (vers 1909), « En soirée » (1911), « Nymphes au clair de lune » (1909) sont des folies qui n’ont plus qu’un rapport très lointain avec la figuration. On se dit qu’à sa manière, Boldini fut un avant-gardiste sans avant-garde, un novateur sans le dire, victime, peut-être, de son succès.
ExpositionsParis Le Figaro
À Paris, les bruyantes terrasses agacent
Angélique NégroniDÉCRYPTAGE - Une association de riverains va déposer cette semaine un recours contre la ville pour «carences fautives».
Les habitants du 11e arrondissement de Paris en viennent à regretter les voitures dans certaines rues. Combattu avec ardeur par la maire, Anne Hidalgo, le trafic automobile n’est pas, selon eux, la pire nuisance. Leur bête noire, ce sont les bars et les terrasses, qui envahissent l’arrondissement. Un raz-de-marée face auquel le passage des voitures faisait justement barrage, en empêchant que tables et chaises envahissent toujours plus l’espace public.
«Nombre d’habitants ne veulent plus de rues piétonnes dans ce quartier et signent des pétitions pour s’y opposer», relate même Me Aurélie Gillet-Marta, qui défend le collectif des riverains du 11e. Une association qui se bat contre un vacarme nocturne devenu incessant dans ses rues. Vendue comme un gage de tranquillité, la piétonnisation signe au contraire, selon elle, la fin des nuits tranquilles en multipliant les rues de la soif, les terrasses et les débordements sous les fenêtres des habitants, avec des grappes de gens qui restent avec un verre à la main jusque tard dans la nuit. La situation est telle que ce collectif va déposer cette semaine un recours en responsabilité contre la municipalité pour «carences fautives». La ville, qui en a pourtant le pouvoir, ne met pas bon ordre dans ses quartiers, selon l’association.
À lire aussiLes meilleurs restaurants du 11e arrondissement de Paris à moins de 50 euros
Cela fait des années que les familles, nombreuses dans ce secteur de l’est parisien, tirent la sonnette d’alarme sans obtenir ni réponse ni réaction. Ce manque de réactivité de la municipalité peut même se mesurer grâce à un outil que la ville a elle-même mis en place: l’application «dans ma rue». Destiné aux Parisiens pour faire remonter toute anomalie dans l’espace public, il est finalement devenu le baromètre de l’inaction de la ville: 260 signalements en 2019, 585 en 2020, puis 1902 en 2021, quasiment tous restés lettre morte.
Dorénavant, on ne peut plus mettre des tables sur des places de livraison alors que c’était le cas l’an passé. Certains établissements sont lésés quand d’autres peuvent étendre leurs activités dehors
«Il y avait bien eu un peu plus de contrôles après un premier recours que l’on avait intenté en 2020», concède-t-on au sein du collectif. Un effort qui, selon ses membres, est vite retombé, comme un soufflé. L’arrivée de la toute nouvelle police municipale aggrave même la situation, en provoquant l’inertie des services: d’un côté, la police nationale ne se déplace plus pour vacarme nocturne, estimant que c’est maintenant de la compétence de ses collègues municipaux. De l’autre, ces derniers privilégient plutôt la pédagogie et verbalisent à peine. Dans l’attente de nouveaux recrutements, ils sont par ailleurs très peu nombreux dans Paris. Or, à lui tout seul, le 11e arrondissement donne bien du grain à moudre. «Avec 3,67 km2 pour 145.208 habitants c’est l’arrondissement le plus densément peuplé de Paris. Avec 1313 débits de boissons, c’est également, loin devant les autres arrondissements, le territoire parisien le plus doté en bars et restaurants», écrit Aurélie Gillet-Marta dans un courrier adressé à Anne Hidalgo dans le cadre de ce recours bientôt lancé contre la ville.
À lire aussiLes terrasses «estivales» à Paris n’en finissent plus d’étendre leur emprise
Bilan, au grand dam des habitants et faute de sanction, le vacarme a le dernier mot. Pourtant, le bruit, qui est reconnu depuis 2019 comme une «pollution sonore», doit être combattu, selon les textes, par l’État et par les collectivités locales. «Il appartient au maire de réprimer les atteintes à la tranquillité publique», rappelle l’avocate. Or depuis le Covid, en acceptant profusion de terrasses éphémères, la ville a même aggravé la situation.
«Pouvoir trouver un terrain d’entente»
Le 11e arrondissement n’est pas le seul à se plaindre de nuisances sonores. Le quartier des Halles-Beaubourg-Montorgueil est lui aussi affecté par le bruit provenant des terrasses et des bars. Une problématique en partie liée à la nouvelle population qui habite le quartier, comme l’explique Pierre, un habitant. «Avec des touristes de plus en plus présents dans le quartier via Airbnb, les pratiques festives sont en forte augmentation dans ce secteur», dit-il. Ces touristes souhaitent davantage y trouver un bar qu’une boucherie… si bien que le commerce s’adapte à la demande. Une boulangerie qui ferme est vite remplacée par un débit de boissons, et des rues entières abritent désormais des établissements où l’on boit, assis comme debout. À ce cercle vicieux s’ajoute un autre phénomène: la création de nouvelles terrasses. «Des librairies, mais aussi des loueurs de vélos installent devant leur devanture des tables et des chaises pour y prendre une bière», relève Pierre. Avec ce nouveau concept, l’animation se répand sur les trottoirs. Et les nuisances sonores avec.
À lire aussiTrop de bruit peut nuire à la santé cardiovasculaire
Pour combattre cette pollution sonore grandissante, associations et collectifs se sont créés dans la capitale. Réseau Vivre Paris! ou Droit au sommeil, notamment, alternent recours et propositions pour tenter de réduire le bruit. Leur action n’a d’ailleurs pas été vaine: sous leur pression, l’hôtel de ville a adopté des règles plus contraignantes qui aboutissent à réduire le nombre de terrasses dites estivales, ces aménagements mis en place pour la seule période des beaux jours, entre avril et octobre.
Système déclaratif qui prévalait l’an passé pour ces terrasses éphémères, la ville a adopté un dispositif plus strict d’autorisation sous condition. Bilan: au lieu des 12.000 structures qui avaient fleuri de manière totalement désordonnée l’an passé, le chiffre ne devrait pas, pour cette saison, dépasser 4000. Une baisse qui fait bondir les bars et les restaurants et qui aboutit à «des situations iniques», déplore l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). «Dorénavant, on ne peut plus mettre des tables sur des places de livraison alors que c’était le cas l’an passé. En conséquence, certains établissements sont lésés quand d’autres peuvent étendre leurs activités dehors», déplore David Zenouda, le président de l’Umih Paris - Île-de-France. Ce tour de vis est, reconnaît-il, «lié à l’anarchie de l’an passé». Mais l’ensemble de la profession ne veut pas être pénalisé. Comme les habitants, elle réclame des contrôles et des sanctions contre les abus et les fauteurs de troubles. Propriétaires de terrasses et habitants doivent, selon le responsable du syndicat, «pouvoir trouver un terrain d’entente».
Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement
Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.
Abigail Shrier: «Ados transgenres, un aller sans retour possible»
EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.
À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel
REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.
L'Humanité
« Ma famille afghane », un regard subtil sur les flammes du foyer
Nos recommandations culturellesCe bijou de l’animation tchèque signé Michaela Pavlatova confronte une jeune Européenne à la violence des traditions familiales dans l’Afghanistan de 2001.
Michaël MélinardL’Orient et l’Occident ne font pas toujours bon ménage au cinéma. La rencontre se solde trop souvent par un regard condescendant, porté par un personnage originaire d’Europe ou d’Amérique du Nord, témoin et représentant d’une civilisation dite avancée, sur des pratiques obscurantistes ou barbares. En apparence, « Ma famille afghane » fonctionne sur cette trame éculée. Pourtant, l’expérimentée et multiprimée cinéaste tchèque Michaela Pavlatova évite cet écueil avec finesse. Elle procède par la grâce d’Herra, son héroïne.
Ce beau film d’animation, récompensé entre autres au festival d’Annecy, transfère cette étudiante praguoise sans perspectives affectives, familiales ou professionnelles de son pays d’origine à l’Afghanistan de 2001. Tombée amoureuse de Nazir au premier regard, elle le raccompagne dans sa patrie, tout juste libérée des talibans, et l’épouse. Dans cet environnement insolite, parfois hostile, elle cohabite avec sa belle-sœur, son beau-frère et leurs enfants, ainsi que le grand-père et la mère de son époux. Elle découvre, en même temps qu’une nouvelle famille, son infertilité. Entre pourtant dans sa vie Maad, un attachant garçon handicapé et abandonné. Elle l’adopte. La sensibilité artistique et la spontanéité de son jeune fils décontractent l’ambiance pesante du foyer, en proie au sexisme et à la violence ordinaires.
précarité de la condition féminine
La prolifique animation tchèque avait jusque-là beaucoup séduit les enfants avec les délicieux « Pat et Mat » ou « la Petite Taupe ». Comme le montre ce film rompant avec les archétypes, elle a encore de beaux jours devant elle, en s’adressant aux adultes. Des couleurs vives, une animation sans fioriture, mais un sens aigu de la narration marquent cette adaptation de « Frista », un roman inédit en France de l’autrice, journaliste et humanitaire tchèque Petra Prochazkova. « Ma famille afghane » scrute l’imaginaire féministe. Non seulement le récit suit l’évolution d’Herra, entre révolte et soumission, mais il met aussi en balance plusieurs approches opposées : un front du refus, incarné par une militante d’ONG états-unienne, et une politique pragmatique des petits pas d’une efficacité très discutable. Néanmoins, la cinéaste ne juge pas ses personnages féminins. Elle documente en revanche la précarité de leur condition et l’omniprésence de l’oppression masculine. Viols conjugaux, féminicides, manipulations familiales, obstacles à l’éducation des filles, la liste ressemble à un puits sans fond.
L’œuvre déconstruit aussi l’idée de la maternité autour d’une femme pleinement mère alors que son corps l’empêche d’enfanter. Elle échappe ainsi à toute assignation. Maad, gamin formidable au corps cabossé, apparaît comme le moteur de l’intrigue et un joli pied de nez au virilisme et au masculinisme ambiants.
Au-delà de ces questions familiales, le long métrage explore la grande histoire, avec les limites et les dangers d’une occupation. Ici, la présence des soldats de l’Otan, censés éviter le retour des talibans, génère davantage de frustrations que d’attentes, plus d’incompréhension qu’un véritable espoir de paix dans un double jeu de poker menteur quasi permanent.
cinéma d'animationAfghanistan Le Figaro
50 personnes en garde à vue selon le parquet de Paris
EN COURS : Mis à jour le 1 mai 2022 à 20:26
Selon un premier bilan du parquet de Paris à 19h00, «50 personnes sont actuellement placées en garde à vue». Parmi les personnes interpellées figure une femme suspectée d'avoir assené deux coups avec sa main sur le casque d'un pompier alors que celui-ci éteignait un incendie, a précisé le ministre. Le soldat du feu n'a pas été blessé.
116.500 manifestants en France, dont 24.000 à Paris, selon l’Intérieur
Un total de 116.500 personnes ont manifesté dimanche en France pour le 1er-Mai, dont 24.000 à Paris où le cortège a été émaillé de violences, a indiqué le ministère de l'Intérieur, la CGT dénombrant elle plus de 210.000 manifestants sur l'ensemble du territoire.
Le ministère a dénombré 278 manifestations dans le pays et 8 policiers et gendarmes blessés. Le parquet de Paris a indiqué, selon un premier bilan, que 50 personnes avaient été placées en garde à vue, à la suite des violences dans la capitale.
Violences à Paris lors du défilé du 1er Mai: Darmanin et Mélenchon s'écharpent
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, se sont écharpés dimanche par déclarations interposées après les violences qui ont émaillé le cortège parisien du 1er Mai, lors duquel un pompier qui tentait d'éteindre un incendie a été agressé.
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé dans un message publié sur Twitter «les violences parasites», mais en estimant que «le préfet (de police de Paris Didier Lallement) savait», et qu'il a été «incapable de garantir le droit de manifester en paix».
«L'absence de propos de soutien» aux forces de l'ordre et aux pompiers «est particulièrement insultante», lui a répondu Gérald Darmanin lors d'un point presse depuis la préfecture de police, en faisant notamment référence à l'agression d'un sapeur-pompier agressé par une femme alors qu'il tentait d'éteindre un incendie de palettes allumé en marge de la manifestation. «J'appelle chacun et chacune, et notamment Jean-Luc Mélenchon ad hominem, à condamner ces violences et à lever toute ambiguïté qu'il peut y avoir avec l'ultra gauche», a encore taclé le ministre de l'Intérieur, en comparant le leader de LFI à un «pompier-pyromane» pour avoir selon lui «consciencieusement, pendant cinq ans, refusé à la préfecture de police les moyens de pouvoir mieux prévenir ces manifestations violentes».
L'un des plus proches lieutenants de Jean-Luc Mélenchon, le député Alexis Corbière, avait exprimé sur Twitter «toute (sa) solidarité avec ce sapeur-pompier et ses courageux collègues», en estimant que «celui qui l'agresse ainsi est un lâche et un sale type qui fait le jeu de tous ceux qui veulent flétrir ce beau 1er mai plein de joie et d'espoir».
L'agression a également suscité les réactions politiques de Christian Estrosi, proche d'Emmanuel Macron, selon qui «ces casseurs doivent être sévèrement punis», ou du député LR Eric Ciotti, qui a dénoncé une «nouvelle agression surréaliste de l'extrême gauche» en appelant à la «tolérance zéro pour celui qui touche à un uniforme de la République».
La CGT revendique «plus de 210.000 manifestants» en France
Les quelque 250 manifestations du 1er Mai organisées dans toute la France ont rassemblé au total «plus de 210.000» personnes dimanche, selon le décompte communiqué en début de soirée par la CGT.
Sur ce total, la centrale syndicale a revendiqué 50.000 manifestants à Paris, tandis qu'ils étaient 21.000 selon une comptabilisation du cabinet Occurrence pour un collectif de médias dont l'AFP.
En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur avait quant à lui dénombré 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale.
«Nous n’avons jamais vu une telle violence, totalement gratuite»
Interrogé par Le Figaro, un responsable d’une agence immobilière dit s’émouvoir d’une «violence totalement gratuite». Alors qu’il se trouvait à son domicile, «espérant se reposer», la devanture de son agence a pris feu et des ordinateurs ont été volés, nous a-t-il indiqué.
8 membres des forces de l’ordre et pompiers blessés
Interrogé par BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé déplorer «8 blessés parmi les forces de l’ordre et pompiers» touchés par «des casseurs parfois Français, parfois étrangers» venus «s’en prendre aux institutions de la République». 45 d’entre eux ont été interpellés, dont, notamment, la femme qui avait été filmée en train d’agresser un pompier qui tentait d’éteindre un incendie.
Le ministre a par ailleurs dénoncé des faits réalisés par «une partie de l’ultragauche» qui répond à «certains appels à la violence».
21.000 manifestants et 29 interpellations à Paris
D’après le cabinet de comptage Occurrence, 21.000 personnes étaient présentes à Paris pour les manifestations du 1er Mai. Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 29 interpellations auraient été réalisées à Paris par les forces de l’ordre.
Indignation après l'agression d'un sapeur-pompier en marge de la manifestation
Un sapeur-pompier qui tentait d'éteindre un incendie de palettes allumé en marge de la manifestation du 1er-Mai à Paris a été agressé par une femme, suscitant l'indignation des autorités.
Selon des images de télévision, largement relayées sur les réseaux sociaux, le soldat du feu tenait sa lance à eau en direction du feu quand une manifestante est venue le bousculer pour l'empêcher d'éteindre l'incendie avant de lui asséner deux coups avec la main sur son casque.
Les forces de l’ordre mobilisées Place de la Nation
Tandis que le cortège de manifestants arrive place de la Nation, les forces de l’ordre se concentrent essentiellement dans cette zone.
Les renforts des forces de l’ordre affluent Place de la Nation. Elles chargent des groupes qui se détachent du cortège et commencent à interpeller certaines personnes.
Gérald Darmanin dénonce des «violences inacceptables» de «casseurs»
Gérald Darmanin a dénoncé dimanche les «violences inacceptables» commises par des «casseurs» habillés de noir et venus «perturber les manifestations du 1er mai, notamment à Paris», avec des dizaines d'enseignes vandalisées sur le parcours, bloquant la progression du cortège syndical.
«Des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables. Je suis cela avec attention», a tweeté le ministre de l'Intérieur, assurant son «plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés».
À VOIR AUSSI - «Médic !»: des violences éclatent à Paris lors de la manifestation du 1er mai
Images d’une boutique immobilière vandalisée
Boulevard Voltaire, des casseurs ont vandalisé une boutique immobilière et mis le feu à sa devanture, nous rapporte un journaliste du Figaro présent sur place.
«Flics, violeurs, assassins» : les tensions s’exacerbent dans le cortège parisien
«Les forces de l’ordre tentent de maintenir le cortège qui arrive à l’intersection entre la rue Alexandre Dumas et le boulevard Voltaire», rapporte notre journaliste sur place, tandis que la foule scande : «Et tout le monde déteste la police».
« 'Flics, violeurs, assassins' peut-on aussi entendre dans le cortège», poursuit Emma Confrère.
Projectiles, feu au milieu de boulevard Voltaire : les violences se poursuivent en tête du cortège
Les violences se poursuivent au fur et à mesure que le cortège avance sur le boulevard Voltaire. Un magasin Naturalia a notamment été vandalisé, ses étendages sont renversés et des manifestants se servent dans les rayons.
Toujours boulevard Voltaire, brins de muguet à la main, une manifestante brandit une affiche devant un feu au plein milieu de la route : «Frigo vide !!! 5 ans de plus !!!".
Ailleurs, alors que les pompiers tentaient d’éteindre un autre feu, ils ont été gênés par des casseurs. Ces derniers ont fui face à une charge de CRS. Les forces de police procèdent à des charges successives pour faire partir les casseurs qui ont jonché le sol de barrières métalliques, trottinettes électriques et panneaux en bois auxquels ils ont mis le feu.
«C’est honteux» : un manifestant déplore les casses en marge du cortège
Alors que plusieurs vitrines et intérieurs de commerces ont été détruits par des casseurs, des manifestants s’opposent à ces scènes de violence. «C’est honteux, réagit Lorenzo au micro du Figaro. Les gens qui travaillent là dedans n’y sont pour rien».
Le jeune homme, qui se rendait à la marche du 1er Mai pour faire «vivre la démocratie», ne comprend pas le comportement de ces casseurs : «Pour quoi faire ? (…) Je peux comprendre leur révolte mais casser des vitrines, retourner des agences ça sert à rien». «On perd l’identité du 1er Mai», conclut-il.
Poignée de main entre Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon
En plein cœur du cortège parisien, le premier secrétaire du Parti socialiste et le leader de la France insoumise se sont serrés la main, encerclés par une foule de manifestants.
C’est un geste extrêmement symbolique : depuis plusieurs jours, les négociations semblaient patiner entre les deux camps, en vue d’une alliance à gauche.
Tensions avec la police et commerces pris pour cible à Paris
Moins d’une heure après le début du cortège à Paris, certains manifestants commencent à taguer les murs et à casser les vitrines du boulevard Voltaire, rapport notre journaliste sur place Emma Confrère. Les tensions s’exacerbent entre les manifestants : «On est tous ensemble, vous faites n’importe quoi», lancent certains.
Progressivement, les tensions s’intensifient : vitrines cassées, affiches brûlées et panneaux détruits. Des feux d’artifice sont aussi lancés sur les forces de l’ordre, raconte Emma Confrère. À 15h50, une «nouvelle charge» était en cours et les manifestants se dirigeaient en courant «vers l’avant du cortège».
Boulevard Voltaire, les premiers blessés sont aperçus après quelques altercations.
À VOIR AUSSI - «Médic !»: des violences éclatent à Paris lors de la manifestation du 1er mai
«On veut tous l’accord», des militants écologistes venus soutenir l’union de gauche ce 1er Mai
«On veut tous l’accord, on aurait voulu être en tête mais ce n’est pas comme si Jean-Luc Mélenchon n’était pas écologiste», explique au Figaro un groupe de militants du parti EELV présent dans le cortège parisien. «Ce sont aussi nos idées, et notre électorat qui ont fait 22%», poursuivent-ils.
«Même si Macron ne veut pas nous on est là», plusieurs slogans scandés par les manifestants
Alors que le cortège parisien se dirige vers la place de la Nation, plusieurs slogans et chansons sont scandés par les manifestants.
Un accord dans les prochaines heures ? «Je l’espère», répète Olivier Faure
Alors que le Parti socialiste s’est lancé dans le défilé du 1er mai place de la République, son premier secrétaire Olivier Faure était questionné par notre journaliste Sophie de Ravinel sur la possibilité de fixer un accord à gauche dans les heures qui viennent.
«Peut-être, je n’en sais rien, ça dépend de chacun d’entre nous, mais je l’espère», a t-il répondu, estimant qu’il fallait que chacun y mette «tout son enthousiasme, tout son cœur».
Jean-Luc Mélenchon plaisante avec le Figaro
Au milieu du cortège qui se dirige vers la place de la Nation, le leader de la France insoumise a aperçu notre journaliste politique Sophie De Ravinel et lui a expliqué, sourire aux lèvres, avoir «retrouvé Le Figaro» de 1981.
Une référence à la Une du journal en date du 11 mai 1981 dans laquelle figurait un éditorial titré «Le troisième tour», appelant à une mobilisation de la droite pour battre François Mitterrand aux législatives. Une archive qui a sûrement plu à Jean-Luc Mélenchon, candidat défait au premier tour qui martèle sa volonté d’être «élu premier ministre» lors du «troisième tour».
Finir «ce que l’on avait commencé il y a trois ans» : un gilet jaune explique sa mobilisation au Figaro
«On a pas fini ce qu’on avait commencé il y a trois ans». Tony, Gilet jaune, déplore l’absence de «fraternité, liberté et égalité» sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Il revendique en particulier ce 1er mai de «reprendre la main sur la démocratie avec le RIC». Au sujet de la retraite, il se dit «plutôt favorable à l’extrême gauche avec Mélenchon et la retraite à 60 ans». «C’est tout à fait possible malgré ce que disent les médias», considère-t-il.
À VOIR AUSSI - Manifestations du 1er mai: «On n'a pas fini ce qu'on a commencé il y a trois ans», assure un gilet jaune
À Paris, le cortège s’est élancé en direction de la place de la Nation
Le cortège parisien du 1er Mai se dirige désormais vers la place de la Nation.
Sur place, nos journalistes Daphnée Caravaca et Emma Confrère partagent des images depuis le cortège.
«Toutes les conditions posées par EELV ont été acceptées», assure Jean-Luc Mélenchon
À l’occasion de son discours pour la fête du Travail, le leader Insoumis a assuré que les négociations avec le parti écologiste avançaient bien : «Toutes les conditions posées par EELV ont été acceptées», a t-il affirmé.
«Nous sommes à quelques millimètres de nous entendre tous», a clamé Jean-Luc Mélenchon, rappelant par ailleurs que la France Insoumise garantissait à ses éventuels alliés «qu'ils auraient un groupe à l'Assemblée nationale».
Jean-Luc Mélenchon a également précisé que si les négociations «ne se finissent pas cette nuit, ça veut dire que ça ne finira jamais». «Nous ne nous prêterons pas à une interminable comédie», a-t-il conclu.
À VOIR AUSSI - «Tout est réglé»: Éric Coquerel ne «comprend pas pourquoi ça traine» avec EELV pour les législatives
«Tout sacrifier» : place de la République, Jean-Luc Mélenchon fait l’éloge de l’union populaire
«Tout sacrifier aux objectifs du combat» et «passer au dessus des rancunes». En marge du défilé du 1er Mai place de la République, le député Insoumis a expliqué devant une foule que les négociations des partis de gauche permettaient de passer «par dessus des décisions qui avaient une raison profonde et que nous avons pu surmonter».
Après avoir laissé les électeurs scander «Union populaire» pendant plusieurs secondes, Jean-Luc Mélenchon a invité au rassemblement la «masse immense de ceux qui peuvent, en regroupant, faire une majorité et emporter la victoire».
Jean-Luc Mélenchon ne «comprend pas» pourquoi les communistes ont quitté les négociations à gauche
Lors de son discours du 1er Mai place de la République à Paris, le leader de la France insoumise a affirmé ne pas comprendre pourquoi le parti communiste se retirait des négociations pour réunir la gauche en vue des législatives.
«Personne ne nous en a informé», a t-il déploré avant de les appeler au rassemblement et à rejoindre les négociations : «Les communistes sont nos amis, nos alliés, partout sur le terrain».
Union des droites : «Je trouve ce spectacle absolument misérable», déplore Aurélien Pradié
«C’est trop simple pour être intelligent». Invité du «Grand rendez-vous» sur CNEWS, le député Les Républicains est revenu sur la volonté d’Éric Zemmour de rassembler les partis de droite quelques semaines avant les élections législatives. «Je trouve ce spectacle absolument misérable», a t-il déploré avant de poursuivre : «Quand on a essuyé une défaite électorale comme c'est le cas pour nous, on reste dans sa boutique, on ne va pas essayer de se vendre».
Les manifestations du 1er Mai dans les grandes villes
Les manifestations ont rassemblé 1900 personnes à Bordeaux selon la police (4.500 selon les organisateurs), 3600 à Marseille et 3500 à Toulouse selon la police, ou encore de 1500 à 2500 à Strasbourg selon les sources. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.
À Lyon, 4000 à 6000 personnes ont défilé, selon les sources: une mobilisation plus forte que l'an dernier «malgré les vacances scolaires», a noté le secrétaire départemental de l'UD CGT du Rhône, Joao Pereira-Alfonso, «mais le contexte cette année fait que les salariés se mobilisent contre les attaques du gouvernement».
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait appelé la veille à une mobilisation «la plus massive possible», pour porter des exigences «sociales et environnementales» en ce 1er mai très politique.
Réforme des retraites : François Bayrou favorable à un référendum
Le président du MoDem, François Bayrou, a affirmé dimanche être «favorable» à ce que la réforme des retraites fasse l'objet d'un référendum, ce qu'Emmanuel Macron avait dit considérer, sans le promettre formellement, lors de la campagne présidentielle. Interrogé lors de l'émission Dimanche en politique sur France 3, François Bayrou a rappelé qu'il l'avait «proposé à l'élection présidentielle de 2007», lorsqu'il était lui-même candidat.
«Qu'est-ce qui fait que cette réforme des retraites est totalement explosive?», a interrogé ce proche du chef de l’État. «Je crois que Michel Rocard avait dit: ''c'est une réforme qui fera sauter plusieurs gouvernements''. Pourquoi? Parce qu'il y a une espèce de blocage du pays chaque fois qu'on aborde cette question», a t-il poursuivi.
À VOIR AUSSI - Réforme des retraites: Bayrou «favorable» à un référendum
Un accord rapide à gauche ? «Je n’en sais rien, mais je le souhaite», avance Olivier Faure
Le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) «continuent à discuter de tout» dans la quête d'un accord à gauche aux législatives, a rapporté dimanche le patron du PS Olivier Faure sur France Inter.
Un accord interviendra-t-il ? «Je n'en sais rien, mais je le souhaite», a-t-il commenté en jugeant qu'aucune divergence ne lui semblait «indépassable». «On continue à discuter de tout, du fond de la stratégie, des circonscriptions», a expliqué Olivier Faure : «Si nous avons la prétention de gouverner demain, il faut être d'accord sur le fond et ne pas être dans une tambouille électorale.»
À VOIR AUSSI - Accord à gauche aux législatives: «Je n’en sais rien, mais je le souhaite», déclare Olivier Faure
Alors que François Hollande alertait il y a quelques jours sur le risque d’une «disparition» du Parti socialiste en cas d’alliance, Olivier Faure a souhaité préciser au micro de France Inter : «Si François Hollande veut venir discuter avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il vienne et il verra qu’il ne s’agit pas du tout d’une disparition».
2,5 millions de dons récoltés par LR, annonce Christian Jacob
Le président des Républicains, invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, annonce que 2,5 millions d’euros ont été récoltés par LR pour rembourser la campagne de Valérie Pécresse. L’ex candidate, battue au premier tour avec moins de 5% des voix - seuil nécessaire pour obtenir le remboursement des frais de campagne -, avait annoncé s’être endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros.
1er Mai : Des milliers de manifestants à Athènes pour la défense du pouvoir d'achat
Des milliers de personnes, dont des salariés grévistes, ont manifesté dimanche à Athènes lors de la Fête du travail, réclamant davantage de mesures de défense du pouvoir d'achat face à l'impact de l'inflation sur les ménages.
Selon la police, environ 9000 manifestants ont battu le pavé dans la capitale. Des manifestations ont aussi eu lieu dans les autres grandes villes, les mouvements de grève qui l'accompagnent entraînant des perturbations des trafics aérien et maritime ainsi que dans les transports publics.
Ce 1er Mai en Grèce marque l'entrée en vigueur d'une augmentation de 50 euros par mois du salaire minimum, à 713 euros. «Nous honorons les travailleurs non pas avec des slogans mais avec des actes», a écrit sur Twitter le premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Manifestations du 1er Mai à Marseille
À Marseille, sous un grand soleil, plusieurs milliers de manifestants se sont élancés dans la matinée du Vieux-Port, croisant des supporters de l'OM en balade avant le match du soir (OM-OL).
Parmi les banderoles et pancartes, beaucoup désignent Emmanuel Macron. D’autres, appellent à l’Union populaire et la retraite à 60 ans.
«Il n'y a eu aucun échange entre Éric Ciotti et Éric Zemmour», affirme Christian Jacob
«Éric Ciotti est sur notre ligne», a martelé le président des Républicains, invité de l’émission LCI RTL Le Figaro «Le Grand Jury» ce dimanche.
Interrogé sur la possibilité pour le député des Alpes Maritimes de s’allier à «l’union nationale» souhaitée par Éric Zemmour en vue des élections législatives, Christian Jacob a affirmé qu’il n’y avait eu «aucun échange entre Éric Ciotti et Éric Zemmour».
» Suivez l’émission en direct sur notre site.
À VOIR AUSSI - Législatives: «Il n'y a eu aucun échange entre Éric Ciotti et Éric Zemmour», affirme Christian Jacob
«Nous aurons des LR et des gens proches de Reconquête»: Bardella envisage plusieurs ralliements aux législatives
Invité de BFMTV ce dimanche, le président par intérim du Rassemblement national a déclaré que son parti rassemblera «des LR et des gens proches de Reconquête» dans le cadre des investitures pour les élections législatives.
«Des gens» qui «ont tiré la conclusion» que leur parti, Les Républicains et Reconquête, «était une impasse», a t-il poursuivi.
À VOIR AUSSI - Législatives: au RN, il y aura des anciens des Républicains et de Reconquête, affirme Bardella
Jordan Bardella a déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d’Arc
Jordan Bardella a déposé en fin de matinée une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d’Arc, une tradition du parti le 1er mai. L’évènement s’est déroulé en l’absence de Marine Le Pen, qui s’est exprimée pour la première fois depuis sa défaite au second tour dans une vidéo sur son compte Twitter, invitant les électeurs à voter RN aux législatives.
Cet après-midi, le président par intérim du Rassemblement national animera une visioconférence avec les candidats aux législatives ainsi que les responsables départementaux.
La manifestation du 1er mai à Paris
La manifestation parisienne partira à 14h30 de la place de la République, en direction de la place de la Nation.
De nombreuses figures politiques de gauche sont attendues, au premier rang desquelles Jean-Luc Mélenchon. Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou devrait également défiler dans la capitale, de même, sans doute, que son homologue du PS Olivier Faure. Le candidat PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, d'abord annoncé à Lille, a finalement décidé de défiler à Valenciennes.
Dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord de toute la gauche en vue des législatives, Julien Bayou a évoqué vendredi la possibilité pour la gauche de défiler sous une «bannière commune». Mais Jean-Luc Mélenchon a un peu douché ces ardeurs dans le JDD samedi: «La photo de famille du 1er Mai, ce n'est pas le sujet! Le sujet, c'est le contenu du programme social qu'on appliquera».
Cambadélis appelle des figures du PS à «s'opposer» à un accord avec LFI et «refonder» le parti
De François Hollande et Anne Hidalgo à «tous les socialistes», l'ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis appelle dimanche à «s'opposer» à un accord entre le PS et LFI en vue des législatives et à «refonder» le parti.
«Il serait temps de se coordonner pour résister et se refondre. Parlons-nous, les Amis!», lance-t-il dans une «lettre ouverte à François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Anne Hidalgo, Hélène Geoffroy, Stéphane Le Foll, Martine Aubry, Patrick Kanner, Rachid Temal, Valérie Rabault, Patrick Mennucci, Philippe Doucet et à tous les Socialistes».
«C'est une question stratégique qui est en cause. Il y a rarement eu dans l'histoire du Parti socialiste de congrès stratégique. Là si une identité propre renouvelée ou une intégration dans un bloc mélenchonisé», souligne-t-il, en dénonçant «le chemin choisi par l'actuelle direction du Parti socialiste» qui fait que «le premier des battus (Jean-Luc Mélenchon, NDLR) devrait être le premier de cordée».
Le Pen appelle les électeurs à choisir le RN aux législatives
Marine Le Pen est sortie dimanche du silence médiatique qu'elle observait depuis sa défaite à la présidentielle le 24 avril, à travers un bref message vidéo appelant les électeurs à choisir les candidats RN aux élections législatives des 12 et 19 juin.
Lors de ce scrutin, «vous aurez le choix entre des députés soumis à Emmanuel Macron qui feront passer aveuglément toutes ses décisions, sans contre-pouvoir, et les députés qui soutiennent mon projet et mes valeurs pour la France», déclare l'ex-candidate du Rassemblement national dans une séquence publiée sur les réseaux sociaux.
À VOIR AUSSI - Législatives: Marine Le Pen appelle à voter pour le RN
Guillaume Peltier regrette que Les Républicains et le Rassemblement national «ne soient pas dans cette démarche d’unité»
Invité ce dimanche de l’émission «Le grand rendez-vous» sur Europe 1, le Vice-président exécutif du parti Reconquête! a déploré l’absence de «démarche d’unité» à droite.
«Emmanuel Macron est dans une démarche d’unité, Jean-Luc Mélenchon est dans une démarche d’unité, nous regrettons avec Éric Zemmour que Les Républicains et le Rassemblement national ne soient pas dans cette démarche d’unité», a t-il expliqué, admettant devoir «tirer les leçons de cette défaite» et «regarder ce que d’autres ont fait ou su faire».
«Le PS veut brader son histoire pour 20 députés», déplore Stéphane Le Foll
Dans un entretien accordé au journal Le Point, le maire du Mans a dénoncé les négociations entre le PS et la France Insoumise en vue des élections législatives. «Le Parti socialiste est entré dans une logique de soumission», explique Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture sous François Hollande.
«La seule question que se pose la direction du PS aujourd'hui est en effet celle-là : combien va-t-il rester de députés socialistes en juin ?», analyse t-il, avant de viser directement le premier secrétaire du parti : «L'urgence pour Olivier Faure est de se sauver lui-même. Il est prêt à brader toute l'histoire socialiste pour un accord sur 20 circonscriptions, c'est inacceptable.»
À VOIR AUSSI - Législatives: les socialistes ne sont «plus les mêmes», déclare Mélenchon
«Ça avance» : à gauche, les négociateurs entre espoir et impatience
Ce weekend, les négociateurs de chaque parti ont successivement partagé leur impression concernant ces derniers moments de négociations en vue des législatives.
«Nous entamons la dernière ligne droite, il est essentiel que (tous les partis) fassent de légers efforts pour les derniers ajustements», a tweeté Alain Coulombel, porte parole EELV, pour qui «ce serait un signal fort et un message d'espoir pour tous nos concitoyens».
«Ça avance», a pour sa part sobrement commenté Manuel Bompard, négociateur en chef pour LFI. Un accord «est en vue», a espéré le chef des Verts Julien Bayou vendredi matin, estimant même qu'un défilé en commun ce dimanche serait le symbole idéal d'une éventuelle alliance.
Entre présidentielle et législatives, un 1er mai très politique
Plusieurs dizaines de milliers de personnes défileront dimanche pour la traditionnelle Journée internationale du travail, à l'appel de nombreux syndicats et associations, qui espèrent faire entendre une semaine après le second tour de la présidentielle leur souhait d'une politique plus sociale et plus écologique.
«Il faut que la mobilisation du 1er-Mai soit la plus massive possible... Les citoyens, au-delà des syndicats, doivent aller dans la rue pour que les exigences sociales et environnementales soient portées haut et fort», a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dans Le Parisien samedi.
Sur France Inter, M. Martinez a noté qu'il s'agissait d'un «rendez-vous assez exceptionnel, une semaine après l'élection du président de la République». «Il faut qu'il y ait du monde», a-t-il insisté.
Législatives : le PCF juge les propositions de LFI insuffisantes, les négociations patinent
Le PCF constate que «les propositions de La France insoumise n'ont pas permis à cette heure» de trouver un accord pour les législatives de juin, et propose des candidats en plus de leurs députés sortants, samedi dans une déclaration transmise à l'AFP.
«Après plusieurs jours d'échange avec nos partenaires, nous constatons que les propositions de La France insoumise qui a la responsabilité première de permettre ce rassemblement n'ont pas permis à cette heure» un accord, écrit le comité exécutif national du parti.
La formation de Fabien Roussel (2,3% à la présidentielle) demande «la tenue dans les meilleurs délais d'une réunion commune de nos quatre formations politiques qui n'a pas encore eu lieu à cette heure plutôt que dans des réunions bilatérales distinctes».
» ANALYSE - L’avenir de la gauche suspendu au potentiel accord
Jean-Luc Mélenchon député ? Le leader de la France insoumise «n’a pas encore tranché»
L’ancien candidat à l’élection présidentielle était l’invité samedi de l’émission «On est en direct», sur France 2. Interrogé sur son éventuelle candidature aux élections législatives, Jean-Luc Mélenchon a expliqué qu’il «n’a pas encore tranché, parce qu’il faut voir où (je suis) le plus utile».
Depuis sa défaite aux portes du second tour de l’élection présidentielle, le député des Bouches-du-Rhône martèle sa volonté d’être «élu» premier ministre à l’issue des législatives. «Je suis candidat à être Premier ministre, c'est aussi une manière de dire les choses... Là oui, je suis candidat, je vais le faire, je suis utile», a t-il réaffirmé sur la plateau de France 2.
Jordan Bardella déposera une gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc
Cette année, c’est Jordan Bardella qui se rendra place Saint-Augustin pour déposer une gerbe au pied de la statue de la Pucelle d’Orléans, vers 11 heures. Cet évènement se fera en l’absence de Marine Le Pen qui se repose dans un lieu tenu secret depuis sa défaite au second tour de l’élection présidentielle.
C’est aussi le président par intérim du Rassemblement national qui animera une visioconférence en fin d’après-midi avec les candidats aux législatives ainsi que les responsables départementaux.
» LA VÉRIFICATION - Législatives: en s'unissant, le RN et Reconquête! pourraient-ils être favoris en nombre de voix?
À gauche, le jour de la dernière chance pour les négociations
Ce dimanche soir est la date butoir pour qu’un accord soit finalement trouvé à l’issue des négociations entre la France insoumise, les Verts, le Parti socialiste, le Parti communiste français et le nouveau parti anticapitaliste.
Il ne reste plus que quelques heures aux partis pour trouver un terrain d’entente sur la répartition des circonscriptions, la retraite à 60 ans, l’Union européenne ou encore le nucléaire.
» DÉCRYPTAGE - La gauche se recompose dans la douleur en vue des législatives
Défilés du 1er mai : à quoi s’attendre ?
Aujourd’hui, entre 100 et 150 points de rassemblement sont prévus dans le pays pour la Fête du travail, selon la secrétaire confédérale CGT Céline Verzeletti, citée par l’AFP. Les syndicats ne s’attendent toutefois pas à une mobilisation massive. À Paris, la manifestation devrait commencer à 14h30 depuis la place de la République, en direction de la place de la Nation.
Un dispositif similaire à celui de l’année précédente sera déployé : à Paris, 5000 membres des forces de l’ordre doivent être mobilisés. Deux villes sont particulièrement surveillées : Rennes et Nantes, où des débordements avaient eu lieu au soir du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril dernier.
Bienvenue dans ce nouveau live
Bonjour et bienvenue dans ce live consacré à la journée du dimanche 1er mai. Manifestations, hommage à Jeanne d’Arc pour le Rassemblement national et négociations à gauche : suivez l’actualité politique en direct.
50 personnes en garde à vue selon le parquet de Paris
Selon un premier bilan du parquet de Paris à 19h00, «50 personnes sont actuellement placées en garde à vue». Parmi les personnes interpellées figure une femme suspectée d'avoir assené deux coups avec sa main sur le casque d'un pompier alors que celui-ci éteignait un incendie, a précisé le ministre. Le soldat du feu n'a pas été blessé.
116.500 manifestants en France, dont 24.000 à Paris, selon l’Intérieur
Un total de 116.500 personnes ont manifesté dimanche en France pour le 1er-Mai, dont 24.000 à Paris où le cortège a été émaillé de violences, a indiqué le ministère de l'Intérieur, la CGT dénombrant elle plus de 210.000 manifestants sur l'ensemble du territoire.
Le ministère a dénombré 278 manifestations dans le pays et 8 policiers et gendarmes blessés. Le parquet de Paris a indiqué, selon un premier bilan, que 50 personnes avaient été placées en garde à vue, à la suite des violences dans la capitale.
Violences à Paris lors du défilé du 1er Mai: Darmanin et Mélenchon s'écharpent
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, se sont écharpés dimanche par déclarations interposées après les violences qui ont émaillé le cortège parisien du 1er Mai, lors duquel un pompier qui tentait d'éteindre un incendie a été agressé.
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé dans un message publié sur Twitter «les violences parasites», mais en estimant que «le préfet (de police de Paris Didier Lallement) savait», et qu'il a été «incapable de garantir le droit de manifester en paix».
«L'absence de propos de soutien» aux forces de l'ordre et aux pompiers «est particulièrement insultante», lui a répondu Gérald Darmanin lors d'un point presse depuis la préfecture de police, en faisant notamment référence à l'agression d'un sapeur-pompier agressé par une femme alors qu'il tentait d'éteindre un incendie de palettes allumé en marge de la manifestation. «J'appelle chacun et chacune, et notamment Jean-Luc Mélenchon ad hominem, à condamner ces violences et à lever toute ambiguïté qu'il peut y avoir avec l'ultra gauche», a encore taclé le ministre de l'Intérieur, en comparant le leader de LFI à un «pompier-pyromane» pour avoir selon lui «consciencieusement, pendant cinq ans, refusé à la préfecture de police les moyens de pouvoir mieux prévenir ces manifestations violentes».
L'un des plus proches lieutenants de Jean-Luc Mélenchon, le député Alexis Corbière, avait exprimé sur Twitter «toute (sa) solidarité avec ce sapeur-pompier et ses courageux collègues», en estimant que «celui qui l'agresse ainsi est un lâche et un sale type qui fait le jeu de tous ceux qui veulent flétrir ce beau 1er mai plein de joie et d'espoir».
L'agression a également suscité les réactions politiques de Christian Estrosi, proche d'Emmanuel Macron, selon qui «ces casseurs doivent être sévèrement punis», ou du député LR Eric Ciotti, qui a dénoncé une «nouvelle agression surréaliste de l'extrême gauche» en appelant à la «tolérance zéro pour celui qui touche à un uniforme de la République».
La CGT revendique «plus de 210.000 manifestants» en France
Les quelque 250 manifestations du 1er Mai organisées dans toute la France ont rassemblé au total «plus de 210.000» personnes dimanche, selon le décompte communiqué en début de soirée par la CGT.
Sur ce total, la centrale syndicale a revendiqué 50.000 manifestants à Paris, tandis qu'ils étaient 21.000 selon une comptabilisation du cabinet Occurrence pour un collectif de médias dont l'AFP.
En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur avait quant à lui dénombré 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale.
«Nous n’avons jamais vu une telle violence, totalement gratuite»
Interrogé par Le Figaro, un responsable d’une agence immobilière dit s’émouvoir d’une «violence totalement gratuite». Alors qu’il se trouvait à son domicile, «espérant se reposer», la devanture de son agence a pris feu et des ordinateurs ont été volés, nous a-t-il indiqué.
8 membres des forces de l’ordre et pompiers blessés
Interrogé par BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé déplorer «8 blessés parmi les forces de l’ordre et pompiers» touchés par «des casseurs parfois Français, parfois étrangers» venus «s’en prendre aux institutions de la République». 45 d’entre eux ont été interpellés, dont, notamment, la femme qui avait été filmée en train d’agresser un pompier qui tentait d’éteindre un incendie.
Le ministre a par ailleurs dénoncé des faits réalisés par «une partie de l’ultragauche» qui répond à «certains appels à la violence».
21.000 manifestants et 29 interpellations à Paris
D’après le cabinet de comptage Occurrence, 21.000 personnes étaient présentes à Paris pour les manifestations du 1er Mai. Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 29 interpellations auraient été réalisées à Paris par les forces de l’ordre.
Indignation après l'agression d'un sapeur-pompier en marge de la manifestation
Un sapeur-pompier qui tentait d'éteindre un incendie de palettes allumé en marge de la manifestation du 1er-Mai à Paris a été agressé par une femme, suscitant l'indignation des autorités.
Selon des images de télévision, largement relayées sur les réseaux sociaux, le soldat du feu tenait sa lance à eau en direction du feu quand une manifestante est venue le bousculer pour l'empêcher d'éteindre l'incendie avant de lui asséner deux coups avec la main sur son casque.
Les forces de l’ordre mobilisées Place de la Nation
Tandis que le cortège de manifestants arrive place de la Nation, les forces de l’ordre se concentrent essentiellement dans cette zone.
Les renforts des forces de l’ordre affluent Place de la Nation. Elles chargent des groupes qui se détachent du cortège et commencent à interpeller certaines personnes.
Gérald Darmanin dénonce des «violences inacceptables» de «casseurs»
Gérald Darmanin a dénoncé dimanche les «violences inacceptables» commises par des «casseurs» habillés de noir et venus «perturber les manifestations du 1er mai, notamment à Paris», avec des dizaines d'enseignes vandalisées sur le parcours, bloquant la progression du cortège syndical.
«Des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables. Je suis cela avec attention», a tweeté le ministre de l'Intérieur, assurant son «plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés».
À VOIR AUSSI - «Médic !»: des violences éclatent à Paris lors de la manifestation du 1er mai
Images d’une boutique immobilière vandalisée
Boulevard Voltaire, des casseurs ont vandalisé une boutique immobilière et mis le feu à sa devanture, nous rapporte un journaliste du Figaro présent sur place.
«Flics, violeurs, assassins» : les tensions s’exacerbent dans le cortège parisien
«Les forces de l’ordre tentent de maintenir le cortège qui arrive à l’intersection entre la rue Alexandre Dumas et le boulevard Voltaire», rapporte notre journaliste sur place, tandis que la foule scande : «Et tout le monde déteste la police».
« 'Flics, violeurs, assassins' peut-on aussi entendre dans le cortège», poursuit Emma Confrère.
Projectiles, feu au milieu de boulevard Voltaire : les violences se poursuivent en tête du cortège
Les violences se poursuivent au fur et à mesure que le cortège avance sur le boulevard Voltaire. Un magasin Naturalia a notamment été vandalisé, ses étendages sont renversés et des manifestants se servent dans les rayons.
Toujours boulevard Voltaire, brins de muguet à la main, une manifestante brandit une affiche devant un feu au plein milieu de la route : «Frigo vide !!! 5 ans de plus !!!".
Ailleurs, alors que les pompiers tentaient d’éteindre un autre feu, ils ont été gênés par des casseurs. Ces derniers ont fui face à une charge de CRS. Les forces de police procèdent à des charges successives pour faire partir les casseurs qui ont jonché le sol de barrières métalliques, trottinettes électriques et panneaux en bois auxquels ils ont mis le feu.
«C’est honteux» : un manifestant déplore les casses en marge du cortège
Alors que plusieurs vitrines et intérieurs de commerces ont été détruits par des casseurs, des manifestants s’opposent à ces scènes de violence. «C’est honteux, réagit Lorenzo au micro du Figaro. Les gens qui travaillent là dedans n’y sont pour rien».
Le jeune homme, qui se rendait à la marche du 1er Mai pour faire «vivre la démocratie», ne comprend pas le comportement de ces casseurs : «Pour quoi faire ? (…) Je peux comprendre leur révolte mais casser des vitrines, retourner des agences ça sert à rien». «On perd l’identité du 1er Mai», conclut-il.
Poignée de main entre Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon
En plein cœur du cortège parisien, le premier secrétaire du Parti socialiste et le leader de la France insoumise se sont serrés la main, encerclés par une foule de manifestants.
C’est un geste extrêmement symbolique : depuis plusieurs jours, les négociations semblaient patiner entre les deux camps, en vue d’une alliance à gauche.
Tensions avec la police et commerces pris pour cible à Paris
Moins d’une heure après le début du cortège à Paris, certains manifestants commencent à taguer les murs et à casser les vitrines du boulevard Voltaire, rapport notre journaliste sur place Emma Confrère. Les tensions s’exacerbent entre les manifestants : «On est tous ensemble, vous faites n’importe quoi», lancent certains.
Progressivement, les tensions s’intensifient : vitrines cassées, affiches brûlées et panneaux détruits. Des feux d’artifice sont aussi lancés sur les forces de l’ordre, raconte Emma Confrère. À 15h50, une «nouvelle charge» était en cours et les manifestants se dirigeaient en courant «vers l’avant du cortège».
Boulevard Voltaire, les premiers blessés sont aperçus après quelques altercations.
À VOIR AUSSI - «Médic !»: des violences éclatent à Paris lors de la manifestation du 1er mai
«On veut tous l’accord», des militants écologistes venus soutenir l’union de gauche ce 1er Mai
«On veut tous l’accord, on aurait voulu être en tête mais ce n’est pas comme si Jean-Luc Mélenchon n’était pas écologiste», explique au Figaro un groupe de militants du parti EELV présent dans le cortège parisien. «Ce sont aussi nos idées, et notre électorat qui ont fait 22%», poursuivent-ils.
«Même si Macron ne veut pas nous on est là», plusieurs slogans scandés par les manifestants
Alors que le cortège parisien se dirige vers la place de la Nation, plusieurs slogans et chansons sont scandés par les manifestants.
Un accord dans les prochaines heures ? «Je l’espère», répète Olivier Faure
Alors que le Parti socialiste s’est lancé dans le défilé du 1er mai place de la République, son premier secrétaire Olivier Faure était questionné par notre journaliste Sophie de Ravinel sur la possibilité de fixer un accord à gauche dans les heures qui viennent.
«Peut-être, je n’en sais rien, ça dépend de chacun d’entre nous, mais je l’espère», a t-il répondu, estimant qu’il fallait que chacun y mette «tout son enthousiasme, tout son cœur».
Jean-Luc Mélenchon plaisante avec le Figaro
Au milieu du cortège qui se dirige vers la place de la Nation, le leader de la France insoumise a aperçu notre journaliste politique Sophie De Ravinel et lui a expliqué, sourire aux lèvres, avoir «retrouvé Le Figaro» de 1981.
Une référence à la Une du journal en date du 11 mai 1981 dans laquelle figurait un éditorial titré «Le troisième tour», appelant à une mobilisation de la droite pour battre François Mitterrand aux législatives. Une archive qui a sûrement plu à Jean-Luc Mélenchon, candidat défait au premier tour qui martèle sa volonté d’être «élu premier ministre» lors du «troisième tour».
Finir «ce que l’on avait commencé il y a trois ans» : un gilet jaune explique sa mobilisation au Figaro
«On a pas fini ce qu’on avait commencé il y a trois ans». Tony, Gilet jaune, déplore l’absence de «fraternité, liberté et égalité» sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Il revendique en particulier ce 1er mai de «reprendre la main sur la démocratie avec le RIC». Au sujet de la retraite, il se dit «plutôt favorable à l’extrême gauche avec Mélenchon et la retraite à 60 ans». «C’est tout à fait possible malgré ce que disent les médias», considère-t-il.
À VOIR AUSSI - Manifestations du 1er mai: «On n'a pas fini ce qu'on a commencé il y a trois ans», assure un gilet jaune
À Paris, le cortège s’est élancé en direction de la place de la Nation
Le cortège parisien du 1er Mai se dirige désormais vers la place de la Nation.
Sur place, nos journalistes Daphnée Caravaca et Emma Confrère partagent des images depuis le cortège.
«Toutes les conditions posées par EELV ont été acceptées», assure Jean-Luc Mélenchon
À l’occasion de son discours pour la fête du Travail, le leader Insoumis a assuré que les négociations avec le parti écologiste avançaient bien : «Toutes les conditions posées par EELV ont été acceptées», a t-il affirmé.
«Nous sommes à quelques millimètres de nous entendre tous», a clamé Jean-Luc Mélenchon, rappelant par ailleurs que la France Insoumise garantissait à ses éventuels alliés «qu'ils auraient un groupe à l'Assemblée nationale».
Jean-Luc Mélenchon a également précisé que si les négociations «ne se finissent pas cette nuit, ça veut dire que ça ne finira jamais». «Nous ne nous prêterons pas à une interminable comédie», a-t-il conclu.
À VOIR AUSSI - «Tout est réglé»: Éric Coquerel ne «comprend pas pourquoi ça traine» avec EELV pour les législatives
«Tout sacrifier» : place de la République, Jean-Luc Mélenchon fait l’éloge de l’union populaire
«Tout sacrifier aux objectifs du combat» et «passer au dessus des rancunes». En marge du défilé du 1er Mai place de la République, le député Insoumis a expliqué devant une foule que les négociations des partis de gauche permettaient de passer «par dessus des décisions qui avaient une raison profonde et que nous avons pu surmonter».
Après avoir laissé les électeurs scander «Union populaire» pendant plusieurs secondes, Jean-Luc Mélenchon a invité au rassemblement la «masse immense de ceux qui peuvent, en regroupant, faire une majorité et emporter la victoire».
Jean-Luc Mélenchon ne «comprend pas» pourquoi les communistes ont quitté les négociations à gauche
Lors de son discours du 1er Mai place de la République à Paris, le leader de la France insoumise a affirmé ne pas comprendre pourquoi le parti communiste se retirait des négociations pour réunir la gauche en vue des législatives.
«Personne ne nous en a informé», a t-il déploré avant de les appeler au rassemblement et à rejoindre les négociations : «Les communistes sont nos amis, nos alliés, partout sur le terrain».
Union des droites : «Je trouve ce spectacle absolument misérable», déplore Aurélien Pradié
«C’est trop simple pour être intelligent». Invité du «Grand rendez-vous» sur CNEWS, le député Les Républicains est revenu sur la volonté d’Éric Zemmour de rassembler les partis de droite quelques semaines avant les élections législatives. «Je trouve ce spectacle absolument misérable», a t-il déploré avant de poursuivre : «Quand on a essuyé une défaite électorale comme c'est le cas pour nous, on reste dans sa boutique, on ne va pas essayer de se vendre».
Les manifestations du 1er Mai dans les grandes villes
Les manifestations ont rassemblé 1900 personnes à Bordeaux selon la police (4.500 selon les organisateurs), 3600 à Marseille et 3500 à Toulouse selon la police, ou encore de 1500 à 2500 à Strasbourg selon les sources. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.
À Lyon, 4000 à 6000 personnes ont défilé, selon les sources: une mobilisation plus forte que l'an dernier «malgré les vacances scolaires», a noté le secrétaire départemental de l'UD CGT du Rhône, Joao Pereira-Alfonso, «mais le contexte cette année fait que les salariés se mobilisent contre les attaques du gouvernement».
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait appelé la veille à une mobilisation «la plus massive possible», pour porter des exigences «sociales et environnementales» en ce 1er mai très politique.
Réforme des retraites : François Bayrou favorable à un référendum
Le président du MoDem, François Bayrou, a affirmé dimanche être «favorable» à ce que la réforme des retraites fasse l'objet d'un référendum, ce qu'Emmanuel Macron avait dit considérer, sans le promettre formellement, lors de la campagne présidentielle. Interrogé lors de l'émission Dimanche en politique sur France 3, François Bayrou a rappelé qu'il l'avait «proposé à l'élection présidentielle de 2007», lorsqu'il était lui-même candidat.
«Qu'est-ce qui fait que cette réforme des retraites est totalement explosive?», a interrogé ce proche du chef de l’État. «Je crois que Michel Rocard avait dit: ''c'est une réforme qui fera sauter plusieurs gouvernements''. Pourquoi? Parce qu'il y a une espèce de blocage du pays chaque fois qu'on aborde cette question», a t-il poursuivi.
À VOIR AUSSI - Réforme des retraites: Bayrou «favorable» à un référendum
Un accord rapide à gauche ? «Je n’en sais rien, mais je le souhaite», avance Olivier Faure
Le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) «continuent à discuter de tout» dans la quête d'un accord à gauche aux législatives, a rapporté dimanche le patron du PS Olivier Faure sur France Inter.
Un accord interviendra-t-il ? «Je n'en sais rien, mais je le souhaite», a-t-il commenté en jugeant qu'aucune divergence ne lui semblait «indépassable». «On continue à discuter de tout, du fond de la stratégie, des circonscriptions», a expliqué Olivier Faure : «Si nous avons la prétention de gouverner demain, il faut être d'accord sur le fond et ne pas être dans une tambouille électorale.»
À VOIR AUSSI - Accord à gauche aux législatives: «Je n’en sais rien, mais je le souhaite», déclare Olivier Faure
Alors que François Hollande alertait il y a quelques jours sur le risque d’une «disparition» du Parti socialiste en cas d’alliance, Olivier Faure a souhaité préciser au micro de France Inter : «Si François Hollande veut venir discuter avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il vienne et il verra qu’il ne s’agit pas du tout d’une disparition».
2,5 millions de dons récoltés par LR, annonce Christian Jacob
Le président des Républicains, invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, annonce que 2,5 millions d’euros ont été récoltés par LR pour rembourser la campagne de Valérie Pécresse. L’ex candidate, battue au premier tour avec moins de 5% des voix - seuil nécessaire pour obtenir le remboursement des frais de campagne -, avait annoncé s’être endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros.
1er Mai : Des milliers de manifestants à Athènes pour la défense du pouvoir d'achat
Des milliers de personnes, dont des salariés grévistes, ont manifesté dimanche à Athènes lors de la Fête du travail, réclamant davantage de mesures de défense du pouvoir d'achat face à l'impact de l'inflation sur les ménages.
Selon la police, environ 9000 manifestants ont battu le pavé dans la capitale. Des manifestations ont aussi eu lieu dans les autres grandes villes, les mouvements de grève qui l'accompagnent entraînant des perturbations des trafics aérien et maritime ainsi que dans les transports publics.
Ce 1er Mai en Grèce marque l'entrée en vigueur d'une augmentation de 50 euros par mois du salaire minimum, à 713 euros. «Nous honorons les travailleurs non pas avec des slogans mais avec des actes», a écrit sur Twitter le premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Manifestations du 1er Mai à Marseille
À Marseille, sous un grand soleil, plusieurs milliers de manifestants se sont élancés dans la matinée du Vieux-Port, croisant des supporters de l'OM en balade avant le match du soir (OM-OL).
Parmi les banderoles et pancartes, beaucoup désignent Emmanuel Macron. D’autres, appellent à l’Union populaire et la retraite à 60 ans.
«Il n'y a eu aucun échange entre Éric Ciotti et Éric Zemmour», affirme Christian Jacob
«Éric Ciotti est sur notre ligne», a martelé le président des Républicains, invité de l’émission LCI RTL Le Figaro «Le Grand Jury» ce dimanche.
Interrogé sur la possibilité pour le député des Alpes Maritimes de s’allier à «l’union nationale» souhaitée par Éric Zemmour en vue des élections législatives, Christian Jacob a affirmé qu’il n’y avait eu «aucun échange entre Éric Ciotti et Éric Zemmour».
» Suivez l’émission en direct sur notre site.
À VOIR AUSSI - Législatives: «Il n'y a eu aucun échange entre Éric Ciotti et Éric Zemmour», affirme Christian Jacob
«Nous aurons des LR et des gens proches de Reconquête»: Bardella envisage plusieurs ralliements aux législatives
Invité de BFMTV ce dimanche, le président par intérim du Rassemblement national a déclaré que son parti rassemblera «des LR et des gens proches de Reconquête» dans le cadre des investitures pour les élections législatives.
«Des gens» qui «ont tiré la conclusion» que leur parti, Les Républicains et Reconquête, «était une impasse», a t-il poursuivi.
À VOIR AUSSI - Législatives: au RN, il y aura des anciens des Républicains et de Reconquête, affirme Bardella
Jordan Bardella a déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d’Arc
Jordan Bardella a déposé en fin de matinée une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d’Arc, une tradition du parti le 1er mai. L’évènement s’est déroulé en l’absence de Marine Le Pen, qui s’est exprimée pour la première fois depuis sa défaite au second tour dans une vidéo sur son compte Twitter, invitant les électeurs à voter RN aux législatives.
Cet après-midi, le président par intérim du Rassemblement national animera une visioconférence avec les candidats aux législatives ainsi que les responsables départementaux.
La manifestation du 1er mai à Paris
La manifestation parisienne partira à 14h30 de la place de la République, en direction de la place de la Nation.
De nombreuses figures politiques de gauche sont attendues, au premier rang desquelles Jean-Luc Mélenchon. Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou devrait également défiler dans la capitale, de même, sans doute, que son homologue du PS Olivier Faure. Le candidat PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, d'abord annoncé à Lille, a finalement décidé de défiler à Valenciennes.
Dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord de toute la gauche en vue des législatives, Julien Bayou a évoqué vendredi la possibilité pour la gauche de défiler sous une «bannière commune». Mais Jean-Luc Mélenchon a un peu douché ces ardeurs dans le JDD samedi: «La photo de famille du 1er Mai, ce n'est pas le sujet! Le sujet, c'est le contenu du programme social qu'on appliquera».
Cambadélis appelle des figures du PS à «s'opposer» à un accord avec LFI et «refonder» le parti
De François Hollande et Anne Hidalgo à «tous les socialistes», l'ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis appelle dimanche à «s'opposer» à un accord entre le PS et LFI en vue des législatives et à «refonder» le parti.
«Il serait temps de se coordonner pour résister et se refondre. Parlons-nous, les Amis!», lance-t-il dans une «lettre ouverte à François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Anne Hidalgo, Hélène Geoffroy, Stéphane Le Foll, Martine Aubry, Patrick Kanner, Rachid Temal, Valérie Rabault, Patrick Mennucci, Philippe Doucet et à tous les Socialistes».
«C'est une question stratégique qui est en cause. Il y a rarement eu dans l'histoire du Parti socialiste de congrès stratégique. Là si une identité propre renouvelée ou une intégration dans un bloc mélenchonisé», souligne-t-il, en dénonçant «le chemin choisi par l'actuelle direction du Parti socialiste» qui fait que «le premier des battus (Jean-Luc Mélenchon, NDLR) devrait être le premier de cordée».
Le Pen appelle les électeurs à choisir le RN aux législatives
Marine Le Pen est sortie dimanche du silence médiatique qu'elle observait depuis sa défaite à la présidentielle le 24 avril, à travers un bref message vidéo appelant les électeurs à choisir les candidats RN aux élections législatives des 12 et 19 juin.
Lors de ce scrutin, «vous aurez le choix entre des députés soumis à Emmanuel Macron qui feront passer aveuglément toutes ses décisions, sans contre-pouvoir, et les députés qui soutiennent mon projet et mes valeurs pour la France», déclare l'ex-candidate du Rassemblement national dans une séquence publiée sur les réseaux sociaux.
À VOIR AUSSI - Législatives: Marine Le Pen appelle à voter pour le RN
Guillaume Peltier regrette que Les Républicains et le Rassemblement national «ne soient pas dans cette démarche d’unité»
Invité ce dimanche de l’émission «Le grand rendez-vous» sur Europe 1, le Vice-président exécutif du parti Reconquête! a déploré l’absence de «démarche d’unité» à droite.
«Emmanuel Macron est dans une démarche d’unité, Jean-Luc Mélenchon est dans une démarche d’unité, nous regrettons avec Éric Zemmour que Les Républicains et le Rassemblement national ne soient pas dans cette démarche d’unité», a t-il expliqué, admettant devoir «tirer les leçons de cette défaite» et «regarder ce que d’autres ont fait ou su faire».
«Le PS veut brader son histoire pour 20 députés», déplore Stéphane Le Foll
Dans un entretien accordé au journal Le Point, le maire du Mans a dénoncé les négociations entre le PS et la France Insoumise en vue des élections législatives. «Le Parti socialiste est entré dans une logique de soumission», explique Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture sous François Hollande.
«La seule question que se pose la direction du PS aujourd'hui est en effet celle-là : combien va-t-il rester de députés socialistes en juin ?», analyse t-il, avant de viser directement le premier secrétaire du parti : «L'urgence pour Olivier Faure est de se sauver lui-même. Il est prêt à brader toute l'histoire socialiste pour un accord sur 20 circonscriptions, c'est inacceptable.»
À VOIR AUSSI - Législatives: les socialistes ne sont «plus les mêmes», déclare Mélenchon
«Ça avance» : à gauche, les négociateurs entre espoir et impatience
Ce weekend, les négociateurs de chaque parti ont successivement partagé leur impression concernant ces derniers moments de négociations en vue des législatives.
«Nous entamons la dernière ligne droite, il est essentiel que (tous les partis) fassent de légers efforts pour les derniers ajustements», a tweeté Alain Coulombel, porte parole EELV, pour qui «ce serait un signal fort et un message d'espoir pour tous nos concitoyens».
«Ça avance», a pour sa part sobrement commenté Manuel Bompard, négociateur en chef pour LFI. Un accord «est en vue», a espéré le chef des Verts Julien Bayou vendredi matin, estimant même qu'un défilé en commun ce dimanche serait le symbole idéal d'une éventuelle alliance.
Entre présidentielle et législatives, un 1er mai très politique
Plusieurs dizaines de milliers de personnes défileront dimanche pour la traditionnelle Journée internationale du travail, à l'appel de nombreux syndicats et associations, qui espèrent faire entendre une semaine après le second tour de la présidentielle leur souhait d'une politique plus sociale et plus écologique.
«Il faut que la mobilisation du 1er-Mai soit la plus massive possible... Les citoyens, au-delà des syndicats, doivent aller dans la rue pour que les exigences sociales et environnementales soient portées haut et fort», a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dans Le Parisien samedi.
Sur France Inter, M. Martinez a noté qu'il s'agissait d'un «rendez-vous assez exceptionnel, une semaine après l'élection du président de la République». «Il faut qu'il y ait du monde», a-t-il insisté.
Législatives : le PCF juge les propositions de LFI insuffisantes, les négociations patinent
Le PCF constate que «les propositions de La France insoumise n'ont pas permis à cette heure» de trouver un accord pour les législatives de juin, et propose des candidats en plus de leurs députés sortants, samedi dans une déclaration transmise à l'AFP.
«Après plusieurs jours d'échange avec nos partenaires, nous constatons que les propositions de La France insoumise qui a la responsabilité première de permettre ce rassemblement n'ont pas permis à cette heure» un accord, écrit le comité exécutif national du parti.
La formation de Fabien Roussel (2,3% à la présidentielle) demande «la tenue dans les meilleurs délais d'une réunion commune de nos quatre formations politiques qui n'a pas encore eu lieu à cette heure plutôt que dans des réunions bilatérales distinctes».
» ANALYSE - L’avenir de la gauche suspendu au potentiel accord
Jean-Luc Mélenchon député ? Le leader de la France insoumise «n’a pas encore tranché»
L’ancien candidat à l’élection présidentielle était l’invité samedi de l’émission «On est en direct», sur France 2. Interrogé sur son éventuelle candidature aux élections législatives, Jean-Luc Mélenchon a expliqué qu’il «n’a pas encore tranché, parce qu’il faut voir où (je suis) le plus utile».
Depuis sa défaite aux portes du second tour de l’élection présidentielle, le député des Bouches-du-Rhône martèle sa volonté d’être «élu» premier ministre à l’issue des législatives. «Je suis candidat à être Premier ministre, c'est aussi une manière de dire les choses... Là oui, je suis candidat, je vais le faire, je suis utile», a t-il réaffirmé sur la plateau de France 2.
Jordan Bardella déposera une gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc
Cette année, c’est Jordan Bardella qui se rendra place Saint-Augustin pour déposer une gerbe au pied de la statue de la Pucelle d’Orléans, vers 11 heures. Cet évènement se fera en l’absence de Marine Le Pen qui se repose dans un lieu tenu secret depuis sa défaite au second tour de l’élection présidentielle.
C’est aussi le président par intérim du Rassemblement national qui animera une visioconférence en fin d’après-midi avec les candidats aux législatives ainsi que les responsables départementaux.
» LA VÉRIFICATION - Législatives: en s'unissant, le RN et Reconquête! pourraient-ils être favoris en nombre de voix?
À gauche, le jour de la dernière chance pour les négociations
Ce dimanche soir est la date butoir pour qu’un accord soit finalement trouvé à l’issue des négociations entre la France insoumise, les Verts, le Parti socialiste, le Parti communiste français et le nouveau parti anticapitaliste.
Il ne reste plus que quelques heures aux partis pour trouver un terrain d’entente sur la répartition des circonscriptions, la retraite à 60 ans, l’Union européenne ou encore le nucléaire.
» DÉCRYPTAGE - La gauche se recompose dans la douleur en vue des législatives
Défilés du 1er mai : à quoi s’attendre ?
Aujourd’hui, entre 100 et 150 points de rassemblement sont prévus dans le pays pour la Fête du travail, selon la secrétaire confédérale CGT Céline Verzeletti, citée par l’AFP. Les syndicats ne s’attendent toutefois pas à une mobilisation massive. À Paris, la manifestation devrait commencer à 14h30 depuis la place de la République, en direction de la place de la Nation.
Un dispositif similaire à celui de l’année précédente sera déployé : à Paris, 5000 membres des forces de l’ordre doivent être mobilisés. Deux villes sont particulièrement surveillées : Rennes et Nantes, où des débordements avaient eu lieu au soir du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril dernier.
Bienvenue dans ce nouveau live
Bonjour et bienvenue dans ce live consacré à la journée du dimanche 1er mai. Manifestations, hommage à Jeanne d’Arc pour le Rassemblement national et négociations à gauche : suivez l’actualité politique en direct.
Législatives 2022: ces candidats investis par LR qui jettent finalement l’éponge
Déçus par l’échec de Valérie Pécresse à la présidentielle, anxieux de ne pas se voir rembourser leurs frais de campagne, de nombreux candidats LR ont choisi de se désister avant le scrutin.
L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes
Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.
Législatives 2022 : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan
Eric Zemmour poursuit son appel à «l'union» afin d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale aux côtés du RN, de DLR et des «LR patriotes».
L'Humanité
Des poulets cuisinés à la sauce Agatha Christie
Nos recommandations culturellesTélévision Pour sa troisième période, la série inspirée des romans de l’autrice britannique est transposée dans la France sexiste des années 1970.
Caroline ConstantElle n’est pas commode, Mme Maude (Valérie Dashwood). Patronne d’une maison close déguisée en bar, elle reçoit les hommes politiques, des invités de l’État français et des gros bourgeois. Aussi, quand elle est retrouvée étranglée dans son bureau, c’est l’émoi en très haut lieu. Et le bordel devient bientôt l’endroit d’un chassé-croisé de services plus ou moins secrets et d’agents de police. Avec, au premier rang d’entre eux, bien sûr, la commissaire Annie Gréco (Émilie Gavois-Kahn), son lieutenant Max Beretta (Arthur Dupont) et la psychologue Rose Bellecour (Chloé Chaudoye). Car tout le monde peut avoir une raison d’en vouloir à la victime. À commencer par les puissants, ce qui ne facilite pas l’enquête. Gréco envoie Beretta incognito sur place pour y espionner Cassandre (Olivia Côte), la méchante des services secrets. Et elle demande à Rose un peu affolée de jouer les prostituées.
Quand les souris dansent est le nouvel opus de la troisième période des petits meurtres inspirés des romans d’Agatha Christie. Elle se situe dans les années 1970, dans des décors et des costumes assez psychédéliques, quand les deux premières époques se situaient dans les années 1920, avec Marius Colucci et Antoine Duléry, puis dans les années 1950, avec Samuel Labarthe, Élodie Frenck et Blandine Bellavoir. Le prisme est de montrer le sexisme des années 1970, et c’est parfois un peu artificiel. Pour autant, cet épisode est le premier où les héros montrent leur fragilité : le statut de Rose, qui repose sur la bonne volonté de ses parents bourgeois et méprisants, le divorce de Max et le passé de Gréco, douloureux. Ces personnages ne représentent plus simplement des postures, la féministe affranchie, le crétin qui se croit tout permis et la petite fille de riches. Ils ont une consistance, enfin. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer dans cette troisième période. Il était temps.
Séries téléviséesfrance 2Télévision L'Humanité
Corneille, sensible sourcier de la tendresse
Nos recommandations culturellesMUSIQUE Avec son album Encre rose, le chanteur francophone exhorte à « haïr la haine », sur l’allègre aiguillon d’un disco-funk qui appelle à la danse.
Fara C.Dans son neuvième album, l’interprète, auteur et compositeur établi au Canada chante ses aspirations les plus profondes, sur le brasier d’une musique qui brûle le groove par les deux bouts. Mais il lui aura fallu franchir un passage difficile, dépasser des turbulences intimes qui l’ont assailli sans crier gare. Pourtant, malgré l’innommable cruauté des bras armés de la haine qui, le 15 avril 1994, au Rwanda, avaient assassiné sa famille et fait basculer son destin, Corneille était parvenu, au fil des ans, à se reconstruire et, grâce à sa vaillance et à de belles rencontres, à recouvrer la sérénité. Puis, en 2020, survint le meurtre de George Floyd. « Fortement ébranlé, j’ai ressenti le besoin impérieux d’appartenir à quelque chose, au point que j’ai failli tomber dans un certain communautarisme, nous confie l’artiste. Moi qui ai toujours défendu le vivre-ensemble, je me suis laissé piéger par la colère et la douleur. »
Attentif à ne pas s’endormir sur ses certitudes, il a repris ses esprits assez vite. Et, alors qu’il traversait une période où il ne souhaitait pas faire de disque, il a renoué avec le désir d’écrire et de composer. Ainsi est né l’album Encre rose. « Grâce au soutien de mes proches, en particulier de mon épouse qui a cosigné les textes avec moi, j’ai retrouvé l’envie de créer en reprenant de la distanciation par rapport aux événements, en revenant à un vrai dialogue et à une paix intérieure. J’ai baptisé mon disque ainsi, pour traduire ma volonté d’écrire contre l’encre qui fait mal, celle qui divise, ostracise. » Dans Rendez-vous à minuit, son chant clair exhorte à « haïr la haine », et conclut en répétant à l’envi : « Il faudra beaucoup d’amour pour gagner la guerre. » Il sait de quoi il parle.
Le titre éponyme est une déclaration à sa mère
Deux plages d’ Encre rose sont dédiées à ses parents. L’entraînant titre éponyme est une déclaration à sa mère. « Et, à travers elle, à mon épouse, ma fille et toutes les femmes, précise Corneille. Ma mère, qui a été élevée dans un environnement assez patriarcal, m’a donné un exemple d’autonomie et de liberté. Je suis frappé par la puissance de beaucoup de femmes, où qu’elles soient dans le monde, malgré un système patriarcal partout dominant. C’est ce même patriarcat qui impose aux hommes une masculinité du muscle, du machisme, et qui leur interdit la douceur. J’ai eu la chance d’avoir eu u n père qui m’a communiqué son amour. Dans les Hommes de ma vie, je balaie ma pudeur et je dis mon affection aux hommes qui éclairent ou ont éclairé mon existence. » Avant l’irruption d’une guitare au lamento blues, il psalmodie, à l’adresse de son regretté père : « Chacun de tes doux gestes/A apaisé la haine dans mes détresses… »
La tendresse, que le sensible sourcier sonde dans les tréfonds de l’espoir sauvé, s’épanche sur la musique qu’il écoutait adolescent, et qui lui reste chère. Tout du long, la soul, le R’n’B et l’allègre aiguillon du disco-funk nous appellent irrésistiblement à la danse.
Encre rosewww.corneilleofficiel.comMusiquecorneille Le Figaro
Comment sortir de la «violence éducative ordinaire»?
PSYCHOLOGIE - Pensant bien faire, de nombreux parents emploieraient des méthodes d’éducation nocives pour leurs enfants, assurent certains médecins.
Scène banale dans un magasin: un jeune enfant court partout, veut un produit en rayon, se roule par terre. Regards désapprobateurs des autres clients venus faire leurs courses. Quelques phrases fusent à l’attention des parents: «S’il fait déjà la loi à cet âge, qu’est-ce que ce sera plus tard!», «Quand j’étais petit, j’avais intérêt à bien me tenir», etc. Et le fait est que, il n’y a pas si longtemps (deux générations), l’éducation des enfants était plutôt expéditive et punitive, avec des paroles parfois blessantes («Tu n’arriveras jamais à rien»), des moqueries, des humiliations (mise au coin), des corrections physiques (fessées, gifles). L’enfant était vu comme un diablotin qu’il fallait remettre dans le droit chemin.
À lire aussi«Ce n’est pas juste une fessée»: comment les violences éducatives ordinaires affectent la santé des enfants
«Cris, moqueries, mots blessants, menaces, chantage, culpabilisation, secousses, tirage de cheveux, etc.: toutes ces méthodes ont été utilisées par les adultes durant des générations pour faire obéir les enfants», rappelle le Dr Gilles Lazimi, membre du Haut Conseil à l’égalité, qui milite contre les violences faites aux femmes et aux enfants (stopveo.org). «Mais, au vu des dernières données des neurosciences, on sait que les méthodes éducatives qui font mal, peur et/ou contraignent, font partie des violences éducatives ordinaires, avec des conséquences qui sont loin d’être anodines sur le cerveau de l’enfant. C’est d’autant plus dommage que, très souvent, les parents pensent bien faire. Ils ne pensent pas être maltraitants, c’est même tout le contraire. C’est pourquoi il est important qu’ils connaissent l’impact réel de ces méthodes éducatives d’une autre époque.»
Sur le moment, ces violences éducatives ordinaires font cesser le comportement indésirable de l’enfant. Mais à quel prix? C’est le problème. Les neurosciences ont montré, preuves d’imagerie à l’appui, que le résultat obtenu à moyen et à long terme était à l’opposé de celui escompté. «Ces outils coercitifs entraînent du stress et donc la sécrétion de cortisol. Si cela se reproduit souvent, la sécrétion d’une protéine - le BDNF, qui favorise la croissance des neurones - chute, en particulier dans des structures clés du cerveau: le cortex préfrontal impliqué dans le raisonnement, la planification et l’exécution des tâches, mais aussi le cortex orbito-frontal, entre autres responsable de la régulation des émotions ainsi que l’hippocampe, qui est le centre de la mémoire. De fait, les performances scolaires en pâtissent et les relations aux autres également», explique le Dr Catherine Gueguen, pédiatre et auteur de Vivre heureux avec son enfant (Robert Laffont). Un avis partagé par le Dr Lazimi: «Les apprentissages, le comportement, l’estime de soi, les capacités à faire preuve d’empathie sont altérés alors que le niveau d’agressivité et les troubles de la conduite augmentent. Ce n’est pas irréversible, mais encore faut-il en prendre conscience et changer rapidement.»
Expliquer quand ça ne convient pas, encourager quand c’est bien contribuent à augmenter les connexions entre neurones. Mais brimer et punir ont l’effet inverse
Lorsque les violences éducatives ordinaires disparaissent, lorsque l’attitude des adultes à l’égard de l’enfant redevient bienveillante et empathique, les circuits cérébraux de l’enfant se redéveloppent à nouveau normalement. Cela veut-il dire pour autant qu’il faut se montrer laxiste et tout laisser faire? «Certainement pas, répond le Dr Lazimi, car les parents doivent donner un cadre, il en va aussi de la sécurité de l’enfant. Expliquer quand ça ne convient pas, encourager quand c’est bien contribuent à augmenter les connexions entre neurones. Mais brimer et punir ont l’effet inverse. La force d’un adulte est de ne pas l’utiliser. C’est pourquoi la bonne attitude est d’anticiper la situation de crise pour éviter qu’elle se produise et d’expliquer encore et encore.» Par exemple, «faire les courses dans un supermarché est un lieu surstimulant pour un jeune enfant alors que, du fait de son immaturité, il ne peut gérer le stress et les émotions ainsi générées», détaille le Dr Gueguen. Le risque qu’il s’énerve et pique une crise est grand. Aller en course quand il a bu et mangé, occuper son attention avec des petits jeux de son âge (chercher ce qui est bleu dans les rayons, par exemple), lui faire un câlin pour favoriser la libération d’ocytocine (une hormone qui va l’apaiser). Si, malgré tout, crise il y a, mieux vaut rester calme et tenter de faire diversion ou, si c’est impossible, sortir du magasin.
À lire aussiQui sont ces parents qui voient de la maltraitance partout?
Autre situation: «Un jeune enfant qui tape pour exprimer son désaccord ne doit pas être tapé à son tour. Par contre, il faut lui rappeler la règle: on ne tape pas, sous aucun prétexte (communication non violente). D’ailleurs, si on le punit en le tapant, on lui montre juste que ce sont bien les rapports de force qui règlent les conflits», rappelle le Dr Lazimi. «En cas de bêtise, vous pouvez le faire nettoyer avec vous et lui conseiller de faire un peu plus attention la prochaine fois…»
Pour mémoire, avant 5-6 ans, un enfant ne peut pas gérer ses émotions : il est en proie à des tempêtes émotionnelles, mais il ne le fait pas exprès, il les subit et en souffre lui aussi
«À chaque fois, la règle est de se mettre à sa portée, car on ne peut pas demander au tout-petit ce qu’il est incapable de comprendre ou de faire à son âge», insiste également le Dr Gueguen. Cela demande de savoir quelles sont ses capacités. Où se renseigner? Le médecin traitant, le pédiatre, le psychologue peuvent rappeler les grandes étapes du neuro-développement de l’enfant, mais c’est aussi possible dans la Maison des parents par exemple, un espace d’accompagnement bienveillant pour tous les parents (et grands-parents) présent dans de nombreuses villes en France. «Pour mémoire, avant 5-6 ans, un enfant ne peut pas gérer ses émotions: il est en proie à des tempêtes émotionnelles, mais il ne le fait pas exprès, il les subit et en souffre lui aussi, raison pour laquelle l’urgence est de l’apaiser lorsque cela se produit (c’est très stressant pour lui). Ne pas le faire risque d’en faire un adulte qui, plus tard, ne saura pas gérer ses émotions», insiste le Dr Gueguen. Quant à son cortex préfrontal, indispensable pour raisonner, se contrôler et devenir un adulte pleinement responsable, il se développe lentement, progressivement, pour atteindre sa maturité autour de 20-25 ans. Ainsi, l’éducation est une affaire de longue haleine: elle ne s’arrête pas à l’enfance.
Covid-19 : 167 morts en 24 heures, 97.498 nouveaux cas
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
La capsule de Perseverance retrouvée sur le sol martien
La coque arrière et le parachute du rover Perseverance de la Nasa ont été pris en photo grâce à un petit drone capable de voler dans l’atmosphère raréfiée de Mars.
Covid-19 : 147 morts en 24 heures, 24.430 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
L'Humanité
Santé. La maternité des Lilas ne se résigne pas à la fermeture
ActuCet établissement de Seine-Saint-Denis pourrait voir son autorisation d’exercer non renouvelée. Un projet de fusion est à l’étude, mais ne convainc ni le personnel ni les patientes.
Alexandra ChaignonSymbole de la lutte pour les droits des femmes, la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis) – 1 200 accouchements et 900 IVG par an – est à nouveau menacée de disparition. Le 2 juin, l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France risque de ne pas renouveler son autorisation d’exercer. En cause : un déficit qui s’élève à plusieurs millions d’euros et des locaux vétustes, qui ne correspondent plus aux normes. Un projet de fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan est à l’étude, mais il ne convainc ni les personnels, ni les syndicats, ni les patientes, qui y voient une perte des valeurs de ce lieu unique.
Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu'établissement à but non lucratif. Lettre au ministre de la santé
Des crises, la maternité ouverte en 1964 en a connu et ce, dès la fin des années 1970. Mais c’est le mouvement de concentration des maternités, amorcé dans les années 1990 et visant notamment la fermeture des maternités les moins médicalisées (dites de niveau 1, comme aux Lilas, la dernière en Seine-Saint-Denis), et sa logique de rentabilité qui accentuent les difficultés de l’établissement. En 2015, après moult épisodes, un compromis se dessine : adosser la structure historique à la clinique Floréal de Bagnolet, et reconstruire à neuf la maternité, la municipalité des Lilas immobilisant même un terrain à dessein. Le projet est validé par l’ARS d’Île-de-France… qui le retoque finalement deux ans plus tard. L’autorisation d’exercer courant jusqu’en 2022, l’activité se poursuit avec, toujours, l’espoir de reconstruire la maternité. Sauf que, en 2020, le groupe Almaviva rachète la clinique Floréal et annonce qu’il renonce à la reprise de la maternité des Lilas. Alors que les autorisations d’exercer arrivent à expiration le 2 juin, une seule solution semble se profiler : une reprise par le groupe Avec, propriétaire de la clinique Vauban, à Livry-Gargan.
« Je crois à ce projet, c’est le seul viable, estime Myriam Budan, la directrice de la maternité des Lilas. Les obstétriciens de la clinique Vauban sont salariés et ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires. Les équipes sont d’accord pour travailler sur l’accouchement physiologique, on garderait le centre d’orthogénie, et même notre nom », énumère-t-elle, espérant convaincre des équipes réticentes. Et de poursuivre : « L’épée de Damoclès, c’est l’autorisation d’exercer, qui était liée au projet Floréal. Nous avons désormais ce projet. La question, c’est de savoir si l’ARS voudra prolonger cette autorisation et nous financer, le temps de mener à bien notre projet de reconstruction en lien avec le groupe Avec. Sachant que le budget (13 millions d’euros) prévu pour la reconstruction de la maternité est toujours disponible. »
Un département déjà "maltraité" d'un point de vue médical
Les usagers et les personnels, eux, ne le voient pas du même œil. Jeanne Barral, à l’initiative d’une pétition qui a déjà collecté plus de 32 000 signatures, ne voit pas comment les valeurs de la maternité des Lilas – respect du projet de naissance, accompagnement physiologique, suivi gynécologique et des grossesses des personnes transgenres, pratique des IVG… – peuvent être compatibles avec la « logique libérale de regroupement ». Ce que la jeune femme, qui a accouché en 2020 aux Lilas, illustre par quelques chiffres : « Les taux de césariennes sont deux fois plus importants à la clinique Vauban, et ceux des épisiotomies quinze fois plus élevés. » Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Olivier Véran, les personnels, les usagers, ainsi que les élus (Lionel Benharous, maire des Lilas, Daniel Guiraud, l’ancien maire, et la députée FI Sabine Rubin) rappellent que « cet établissement défend une vision et des valeurs humanistes, féministes et progressistes de la naissance ». Et qu’il est engagé dans « un projet social fort » dans le département de Seine-Saint-Denis, « particulièrement maltraité d’un point de vue médical », précise Corina Pallais, psychologue et déléguée syndicale SUD de la maternité.
Pour signer la pétition c'est par ici !
Tous dénoncent « une pression de rentabilité décorrélée de l’activité, instaurant une pression insoutenable sur les équipes ». « Avec le sous-financement des actes, aucune maternité n’est bénéficiaire, insiste Corina Pallais. Le personnel est épuisé. Cela fait dix ans qu’on nous dit qu’on va fermer, dix ans que le personnel vit et travaille dans l’insécurité. » Dans la lettre adressée à Olivier Véran, les défenseurs de la maternité résument ainsi leur volonté : « Nous voulons contribuer au maintien de la maternité en tant qu’établissement à but non lucratif, conserver l’ensemble des postes de salariés et ce, aux Lilas, son bassin d’implantation depuis soixante ans. » Ils exhortent les plus hautes instances à « se saisir du dossier ». Un rassemblement est prévu ce vendredi, à 17 heures, devant le ministère de la Santé.
maternité des lilasHôpital publicagence régionale de santéile de france L'Humanité
Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures
Premier planPlans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.
Alexandra ChaignonJamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.
Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.
Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).
Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.
Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.
Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.
Hôpital publicsystème de santéEmmanuel MacronSoignants Le Figaro
Législatives 2022 : «Nous sommes à quelques millimètres de nous entendre» à gauche, assure Jean-Luc Mélenchon
Arthur BerdahLe leader de la France Insoumise s'est exprimé en marge du cortège parisien du 1er Mai, alors qu'un accord de toutes les gauches pourrait être noué dans les prochaines heures.
Pour aujourd'hui, c'est raté. Au terme d'une semaine d'intenses tractations, et alors que certains espéraient que le 1er Mai s'accompagne d'une photo de famille, l'ensemble des gauches ne sont pas encore parvenues à trouver un accord. «Nous sommes à quelques millimètres de nous entendre tous. (...) Ça avance ! Soyez certains que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance ! (...) Si nous décidons de faire l'union, nous faisons l'union», a ainsi lancé Jean-Luc Mélenchon, lors d'une déclaration prononcée en marge du cortège parisien dimanche.
Candidat pour devenir premier ministre à l'issue des législatives de juin, si toutefois il parvient à obtenir la majorité absolue et imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, le leader de la France Insoumise s'est défendu de toute volonté hégémonique vis-à-vis de ses potentiels futurs partenaires. «Nous sommes loyaux dans nos échanges avec les autres. Nous n'avons jamais cru que nous prendrions je ne sais quel avantage pour nous-mêmes», a-t-il assuré, en dépit de la très large avance qui a été la sienne au premier tour de l'élection présidentielle (21,95%).
Le 3 mai, anniversaire «symbolique» de l'arrivée au pouvoir du Front populaire
Réaffirmant que «toutes les conditions posées par Europe Écologie-Les Verts ont été acceptées », Jean-Luc Mélenchon a relevé «les progrès qui ont été faits dans l'écriture» du texte devant sceller l'alliance finale. «Ces discussions, normalement, devraient finir cette nuit. Parce que si ça ne finit pas cette nuit, c'est que ça veut dire que ça ne finira jamais. Alors, nous ne nous prêterons pas à une interminable comédie qui nous ridiculiserait devant les yeux de milliers de gens qui disent “mais qu'est-ce que vous faites au juste”», a-t-il prévenu, appelant à «entrer en campagne».
Selon la patronne de la délégation Insoumise au Parlement européen Manon Aubry, un nouvel horizon «symbolique» pourrait être fixé au mardi 3 mai. «Peut-être que le hasard fera bien les choses», a-t-elle glissé, en référence à la date anniversaire de l'arrivée au pouvoir de la coalition du Front populaire qui, emmenée par Léon Blum, a gouverné le pays sous la IIIème République (1936-1938). «C'est un immense espoir qui naît, et c'est formidable», a abondé en parallèle le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, avant d'aller serrer la main de Jean-Luc Mélenchon.
À VOIR AUSSI - «Tout est réglé»: Éric Coquerel ne «comprend pas pourquoi ça traine» avec EELV pour les législatives
Législatives 2022: ces candidats investis par LR qui jettent finalement l’éponge
Déçus par l’échec de Valérie Pécresse à la présidentielle, anxieux de ne pas se voir rembourser leurs frais de campagne, de nombreux candidats LR ont choisi de se désister avant le scrutin.
L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes
Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.
Législatives 2022 : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan
Eric Zemmour poursuit son appel à «l'union» afin d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale aux côtés du RN, de DLR et des «LR patriotes».
L'Humanité
« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital
EntretienAprès un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.
Cécile RousseauFrédéric Pierru Sociologue au CNRS
Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.
Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?
Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.
Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?
Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.
Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…
Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.
Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?
J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.
SantéHôpital publicsystème de santéEmmanuel Macron Le Figaro
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Alain BarluetREPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Donbass
C’était un objectif majeur de l’«opération militaire spéciale» lancée le 24 février dernier: créer une continuité terrestre pour relier les zones séparatistes de l’est de l’Ukraine et la péninsule de Crimée, annexée en 2014. Aujourd’hui, l’armée russe a réussi à créer ce corridor symbolique et hautement stratégique. Afin d’afficher ce succès, les forces prorusses ont convié un groupe de journalistes, dont l’envoyé spécial du Figaro, à parcourir cette route d’environ six cents kilomètres de Rostov, dans le sud de la Russie, à Simféropol, en Crimée. Un voyage guidé - et très encadré - en «Novorossia» («nouvelle Russie»), ce projet expansionniste de Vladimir Poutine auquel la guerre en Ukraine a redonné corps.
À lire aussiKateryna Soukhomlynova, ambassadrice de Marioupol en Europe
Après Novy Asovsk, le point de passage le plus méridional entre la Fédération de Russie et la «République populaire de Donetsk» (DNR), l’une des deux entités prorusse du Donbass, il faut moins d’une heure de route avant d’apercevoir la mer d’Azov. Le soleil rasant du petit matin éclaire les champs et quelques villages tranquilles. C’est presque sans s’en rendre compte que l’on se retrouve bientôt en enfer.
Marioupol, quartier Olympiisky, vendredi 29 avril, 8 heures du matin. Le spectacle hideux des immeubles bombardés apparaît: une succession de façades noircies. Des avenues presque vides, jonchées de débris. Mise en lambeaux par les combats, la grande ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, qui comptait 450.000 habitants il y a deux mois, est méconnaissable. Il n’y resterait plus que 100.000 personnes. Plus de 140.000 auraient trouvé refuge en Russie ; les autres en Ukraine. Les morts, dont on ignore encore le nombre, se chiffreraient à plusieurs dizaines de milliers.
Aujourd’hui, pourtant, un timide printemps et les tulipes dont le rouge et le jaune éclatent dans les jardins offrent les signes minuscules d’un début de retour à la vie. Depuis deux semaines, les combats ont cessé. On ne voit plus de cadavres dans les rues, même s’il en reste beaucoup sous les décombres et dans les appartements carbonisés. Les monceaux d’ordures qui submergeaient les abords des habitations ont commencé à être ramassés. Seul le grondement régulier de l’artillerie lourde pilonnant l’usine Azovstal rappelle que les affrontements se poursuivent et que ce bastion des «nationalistes» résiste encore: ils seraient de 1500 à 2000, dont des combattants étrangers et des civils, affirment les autorités prorusses. Mais les habitants du quartier Olympiisky, à trois kilomètres de l’usine, ne semblent plus guère y prêter attention, d’abord préoccupés par leur survie.
Le chef de la DNR, Denis Pouchiline, est venu de Donetsk. «Marioupol nous appartient désormais», dit-il au Figaro, pistolet à la ceinture, entouré des habitants du quartier. «J’ai accepté la proposition des habitants de la ville de nommer un chef de l’administration qui supervise le travail pour faire fonctionner les services sociaux.» Le nouvel édile en question, Konstantin Ivaschenko, est à ses côtés, répondant aux habitants qui le pressent de questions: «Quand pourrons-nous circuler librement d’un quartier à l’autre?» «Pourquoi n’avons-nous plus de légumes?» Le manque d’eau, d’électricité et de médicaments est criant. «Je ne peux pas vous dire quand l’électricité reviendra, temporise Ivaschenko. Si je vous dis vingt jours et qu’alors le courant n’est pas revenu, vous me le reprocherez.»
Un vieux se cachait avec nous dans la cave, il a eu une attaque cérébrale et il est mort. On l’a porté à l’hôpital mais on nous a dit de l’enterrer nous-mêmes
Des camions débarquent de l’aide humanitaire dans des cartons siglés du «Z», symbole de l’opération prorusse. La monnaie ukrainienne, la hrivna, sera encore acceptée pendant deux mois, puis sera remplacée par le rouble. Ainsi en sera-t-il progressivement dans toutes les zones contrôlées par les Russes. Interrogé sur une intégration à la Fédération de Russie et sur l’éventualité d’un référendum, Denis Pouchiline, le chef de la DNR, répète son credo: reprendre aux Ukrainiens l’ensemble du territoire du Donbass et «se tenir aussi près que possible de la Russie…»
Sous un arbre, un homme et une femme convoquent encore et encore les fantômes qui les hantent. Lui: «Un vieux se cachait avec nous dans la cave, il a eu une attaque cérébrale et il est mort. On l’a porté à l’hôpital mais on nous a dit de l’enterrer nous-mêmes. Nous avons creusé une tombe… Vous pouvez la voir là-bas.» Elle: «Hier, nous avons encore trouvé une femme âgée morte dans son appartement. Enterrer tous ces morts, c’est une priorité.»
Démêler les fils de la sincérité dans les discours que tiennent les habitants n’est pas chose évidente. Mais au vu des témoignages recueillis, les efforts «humanitaires» déployés par les autorités prorusses ont donné à ces dernières les faveurs de la population. «L’armée ukrainienne, lorsqu’elle était là, ne nous apportait aucune aide, assure la femme sous l’arbre. Seule la DNR et la Russie nous ont aidés. Même les simples soldats, en donnant leurs rations, du chocolat ou du pain…»
À lire aussiDans Marioupol en ruines, l’avancée inexorable des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Port de Marioupol, vendredi 29 avril, 14 heures. La rue en pente qui descend vers ce qui furent les installations portuaires les plus modernes de la mer d’Azov témoigne d’un déluge de feu: quasiment toutes les maisons sont détruites. Les façades sont intensément criblées, des immeubles administratifs effondrés sur eux-mêmes, des éclats de métal partout. Et le silence, glaçant. Les immenses silos à blé - la fameuse manne céréalière issue des vastes plaines du pays - ont été dévastés par l’artillerie. L’un d’eux est percé comme une vulgaire canette de bière. Un bateau calciné, le Donbass, gît sur son flanc. À plusieurs kilomètres, sur la rive, on distingue la silhouette de l’usine Azovstal, fumante sous les obus. Le bûcher des calamités de Marioupol, assurent les assiégeants.
La Russie a annoncé avoir repris le port de la ville le 21 avril. Aujourd’hui, hormis les quelques militaires qui patrouillent sur les quais, il n’y a plus âme qui vive. Les immenses grues sont comme de gros insectes figés dans leur toile. On nous mène au bout de la jetée pour constater l’étendue du désastre. «Le bataillon Azov a tout miné, le bassin et le port», raconte le colonel Sergueï Neka. C’est lui qui supervise les opérations de déminage en cours depuis trois jours. Plus d’une centaine d’engins ont déjà été neutralisés. On distingue les mines flottantes, grosses boules noires dardées de pointes, récupérés et entreposées sur le quai. Des plongeurs parcourent le bassin en Zodiac. Pour interdire l’accès au port, les «nationalistes» avaient coulé plusieurs bateaux dont les carcasses sont visibles au loin. Des équipages ont été pris en otages. Ce fut le cas des hommes de l’Azov Concord, retenus plusieurs semaines. Comme abandonné, le bateau battant pavillon libérien est toujours à quai et ne repartira pas de sitôt. Le colonel Neka se refuse à évaluer le temps nécessaire pour remettre en état les installations. Il a assez de travail comme ça avec les mines. Il y en aurait dix mille dans toute la ville, assure-t-il.
Pourquoi n’avons-nous pas connu le sort de Marioupol ? Parce que ici, il n’y avait pas de bataillon Azov
Berdiansk, samedi 30 avril, 12 heures. La station balnéaire de 100.000 habitants n’a pas résisté à l’avancée des forces prorusses, ce qui lui permet d’être encore debout. Dès le 28 février, soit quatre jours après le début de l’«opération militaire spéciale», la ville était aux mains de ses nouveaux maîtres. «Pourquoi n’avons-nous pas connu le sort de Marioupol? Parce que ici, il n’y avait pas de bataillon Azov», estime une habitante. «Le 25 février, il n’y avait plus que deux voitures de police dans toute la ville», sourit-elle. Le 21 mars, un ingénieur des Mines, Olexandr Saulenko, fut nommé à la tête de la nouvelle «administration civilo-militaire» de la ville. «Devant le boycott et le sabotage de l’ancien maire, j’ai pris mes responsabilités», explique-t-il sobrement au groupe de journalistes invités à le rencontrer. Quelque 10.000 réfugiés, surtout de Marioupol, ont rejoint la ville.
La presse est là pour un événement majeur: la célébration des premiers mariages depuis l’installation des nouvelles autorités. La salle des unions civiles a été rouverte pour l’occasion. Six couples font leur entrée au son d’un air solennel… Valentina et Nikolaï, Tatiana et Dimitri, Sergueï et Ekaterina… «Ce jour n’est pas seulement important pour vous, c’est pour toute votre ville un signe de stabilité et de paix», déclare l’édile avant que retentisse l’hymne russe. La mère de Sergueï, 26 ans, vit à Kiev et n’a pas pu venir. Beaucoup d’amis ne sont pas présents à la noce… À l’extérieur du palais des mariages, tandis que les couples sortent sous les cotillons, un homme âgé se tient à l’écart pour observer la fête. Entre la Russie et l’Ukraine, où son cœur balance-t-il? Il répond d’une phrase entendue des dizaines de fois: «Mon père était ukrainien et ma mère était russe, alors vous savez…»
Centrale nucléaire de Zaporijjia, dimanche 1er mai, 8 heures du matin. La centrale est la plus importante d’Europe et la sixième au monde. Si les Russes nous y conduisent, après en avoir pris le contrôle il y a un mois et demi, c’est pour la montrer comme un trophée. Un bâtiment éborgné porte les traces des rares combats qui ont eu lieu ici: les forces ukrainiennes ont prestement cédé la place. Seuls deux des six réacteurs fonctionnent, avec leur personnel ukrainien: environ 3000 personnes. «Tout marche normalement, selon les règles de sécurité, avec le soutien des spécialistes de Rosatom (l’agence fédérale russe de l’énergie nucléaire, NDLR). Nous collaborons avec les organisations internationales selon les protocoles établis auparavant», souligne Andreï Chevkin, le nouveau maire de la ville-champignon qui a poussé durant les années 1970 pour héberger les ouvriers de la centrale.
Le maire de la ville assure que la centrale fournit de l’électricité aux «zones libérées» mais reste flou sur l’approvisionnement des territoires sous contrôle de Kiev. C’est toujours le cas, nous explique-t-on, en prétendant que les Ukrainiens ne paient plus pour l’énergie qu’ils reçoivent. Ils bloqueraient aussi la fourniture de certains produits - alimentation, médicaments… -, entraînant de fortes hausses de prix dans les régions passées aux mains des Russes. Les approvisionnements en provenance du sud de la Russie et la coopération économique sont destinés à s’accroître. De même avec la Crimée, où s’achève notre périple.
Le continuum territorial entre le Donbass et la péninsule est établi. Le sera-t-il également un jour vers l’ouest, avec la Transnistrie, territoire séparatiste russophone de la Moldavie? Pour l’un de nos accompagnateurs, proche du ministère russe de la Défense, cela ne fait guère de doute.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre
La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.
L'Humanité
A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »
ActuEn raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.
Clara Bolzinger«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.
La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».
Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze minutes la nuit dernière, sur dix heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.
« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »
Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».
Hôpital publicSanté Le Figaro
Marioupol: Moscou confirme l'évacuation de civils d'Azovstal ensuite «remis» à l'ONU
EN COURS : Mis à jour le 1 mai 2022 à 18:42
Quelque 80 civils ont été évacués du complexe métallurgique d'Azovstal à Marioupol, port assiégé dans le sud-est de l'Ukraine, et ceux qui le voulaient «ont été remis» à l'ONU, a annoncé dimanche le ministère russe de la Défense.
«Quatre-vingts civils, dont des femmes et des enfants (...) ont été secourus», a annoncé le ministère russe dans un communiqué, ajoutant que «ceux qui souhaitaient partir vers les zones contrôlées par le régime de Kiev ont été remis à des représentants de l'ONU».
Ukraine: l'UE finalise un embargo progressif sur le pétrole russe
L'Union européenne finalise un arrêt progressif de ses achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie pour sanctionner la guerre en Ukraine et va annoncer cette semaine un calendrier et de nouvelles mesures, ont confié dimanche plusieurs sources européennes. «Il y a une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie et nous aurons la semaine prochaine des mesures et une décision sur un retrait progressif», a affirmé un responsable européen impliqué dans les discussions.
» LIRE AUSSI - Les négociants de pétrole russe s’inquiètent pour leur activité
La Commission européenne doit mettre sur la table une proposition d'embargo «avec une période de transition jusqu'à la fin de l'année», a également indiqué un diplomate européen. La décision n'est «pas facile à mettre en œuvre» en raison de deux difficultés, a cependant précisé le responsable européen. Deux pays européens enclavés, la Hongrie et la Slovaquie, dépendent des oléoducs russes. Il n'ont pas de ports et ne sont reliés à aucun oléoduc européen. Il faut construire des infrastructures ou trouver des alternatives.
En outre, les décisions européennes ne doivent pas entrainer une flambée mondiale des prix du pétrole qui serait contreproductive. «Nous devons être prudents avec une interdiction européenne complète des importations de pétrole», a mis en garde en avril la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
Un plafonnement des prix préconisé par les Etats-Unis est une «mesure intelligente» car elle évite les spéculations et le pétrole reste rémunérateur, mais «il faut qu'il s'applique au-delà des Européens et des Américains», a expliqué le responsable européen. La volonté européenne de diversifier ses approvisionnements et un calendrier de six à huit mois pour cesser les achats de pétrole et de produits pétroliers sont autant d'annonces destinées à éviter un emballement des marchés.
À VOIR AUSSI - Ukraine: le Parlement européen réclame un embargo «immédiat» sur le gaz, le pétrole et le charbon russes
Wimbledon: Nadal estime l'exclusion des Russes «très injuste»
Rafael Nadal a estimé que l'exclusion du tournoi de Wimbledon des joueurs et joueuses russes et bélarusses en réaction à l'invasion de l'Ukraine était une décision «très injuste», dimanche avant le tournoi de Madrid. «C'est très injuste», a considéré Nadal, devenu seul le joueur le plus sacré en Grand Chelem avec un 21e trophée gagné en Australie en début d'année. «Ils ne peuvent pas faire grand-chose, si ? En quoi c'est de leur faute ce qui se passe en ce moment, la guerre ?, a demandé l'Espagnol de 35 ans. Je suis vraiment désolé pour eux.» «C'est très injuste pour eux, mais malheureusement, je dirais qu'actuellement, si c'est très compliqué pour ces joueurs, ce qui se passe est tellement malheureux que finalement ce qui arrive dans notre sport n'a pratiquement aucune importance quand il y a tellement de gens qui meurent et qui souffrent», a souligné l'ex-N.1 mondial.
» LIRE AUSSI - Wimbledon: l’exclusion des Russes et Biélorusses perturbe la planète tennis
Wimbledon a annoncé il y a une dizaine de jours sa décision d'exclure Russes et Bélarusses de son édition 2022 (27 juin-10 juillet) en raison de l'invasion de l'Ukraine. Parmi les joueurs et joueuses concernés figurent notamment le N.2 mondial Daniil Medvedev, Andrey Rublev (N.8) - qui l'a qualifiée de «totalement discriminatoire» -, Aryna Sabalenka (N.4) ou encore Victoria Azarenka (ex-N.1 aujourd'hui 17e). Cette décision est une première dans le tennis mondial et a immédiatement été vivement critiquée par l'ATP et la WTA. Sur les deux circuits professionnels, Russes et Bélarusses sont autorisés à jouer sous bannière neutre. Leurs équipes nationales ont en revanche été exclues de la Coupe Davis et de la Billie Jean King Cup.
«Quand un gouvernement prend des mesures, il faut les suivre. Dans ce cas, le gouvernement (britannique) donnait une recommandation et Wimbledon a pris sa décision, la plus drastique possible, sans obligation de la prendre», a constaté Nadal. Djokovic, qui avait qualifié la décision de «folle», a déclaré «maintenir (sa) position» dimanche. «Je pense que c'est injuste», a réaffirmé le N.1 mondial, en évoquant l'éventualité d'agir sur la variable des points distribués à Wimbledon, par exemple en conservant ceux des Russes et des Bélarusses empêchés de participer.
Russie: incendie d'une structure de l'armée près de la frontière ukrainienne
Un incendie s'est déclaré dans des locaux appartenant au ministère de la Défense dans la région de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, selon son gouverneur, faisant un blessé. «À la frontière de trois municipalités - les régions de Borissov et Belgorod et le district urbain de Iakovlevski - un incendie s'est déclaré sur le territoire de l'un des objets du ministère de la Défense», a déclaré sur Telegram le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. Un peu plus tard, il a annoncé qu'une personne avait été blessée légèrement, assurant que les services de secours étaient à l'oeuvre sur place.
Plus tôt dans la journée, le gouverneur d'une autre région frontalière, celle de Koursk, a pour sa part indiqué sur Telegram qu'en fin de matinée une partie d'une voie ferrée utilisée pour le fret s'était effondrée au niveau d'un pont, sans faire de victimes. «C'était un sabotage, une affaire pénale a été ouverte. Les autorités chargées de l'enquête, les experts des forces de l'ordre vont régler le problème», a promis le gouverneur Roman Starovoït, sans nommer les forces ukrainiennes et en promettant des détails supplémentaires ultérieurement.
La Russie a plusieurs fois accusé les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur le sol russe, dans les régions proches de la frontière avec l'Ukraine.
Une centaine de civils évacués du site Azovstal à Marioupol vers l'Ukraine
L'évacuation de l'usine Azovstal à Marioupol, port assiégé dans le sud-est de l'Ukraine, «a commencé» et une centaine de civils se dirigent vers «le territoire contrôlé par l'Ukraine», a annoncé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«L'évacuation de civils depuis Azovstal a commencé. Un premier groupe d'environ 100 personnes se dirige vers le territoire contrôlé (par l'Ukraine). Demain on va les accueillir à Zaporijjia», a écrit sur Twitter le président ukrainien.
L'opération d'évacuation de civils d'Azovstal «se poursuit» ce dimanche
L'opération d'évacuation de civils du complexe sidérurgique Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, «se poursuit» ce dimanche en coordination avec le CICR, a annoncé un porte-parole de l'ONU à Genève.
«L'ONU confirme qu'une opération d'évacuation est en cours au complexe sidérurgique d'Azovstal, en coordination avec le CICR et les parties au conflit», a indiqué dimanche Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, dans un courriel. Il a souligné ne pouvoir donner d'autre détail pour des raisons de sécurité.
Le président du Parlement ukrainien salue la visite de Nancy Pelosi
Sur Twitter, Ruslan Stefanchuk, le président de Parlement, a remercié la présidente de la Chambre des représentants américaine pour sa venue à Kiev samedi et son soutien. «Chère Madame la Présidente ! Merci pour votre visite. Merci pour votre ferme soutien à l'Ukraine. C'était une rencontre incroyable avec vous et votre équipe hier. J'espère vous voir au Parlement de l'Ukraine dès que possible», a écrit le responsable ukrainien.
«Notre délégation s'est rendue à Kiev pour envoyer un message sans équivoque et retentissant au monde entier: les États-Unis sont aux côtés de l'Ukraine», indique le communiqué de la délégation américaine.
Otan: pas de décision «à la légère» pour Stockholm
La Suède non-alignée, où le débat sur une éventuelle candidature à l'Otan s'intensifie à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ne doit pas prendre de décision concernant l'Alliance atlantique «à la légère», a affirmé dimanche sa première ministre Magdalena Andersson.
» LIRE AUSSI - L'Otan a-t-elle promis à la Russie de ne pas s'étendre à l'Est ?
Les livraisons de gaz russe vers l'Europe ont baissé de 27% en janvier-avril sur un an
Les livraisons de gaz russe vers les pays de l'UE et la Turquie ont fortement baissé entre janvier et avril par rapport à cette même période en 2021, tandis que celles vers la Chine ont explosé, a annoncé dimanche Gazprom.
«Les exportations vers les pays hors CEI (l'UE et la Turquie, ndlr) se sont élevées à 50,1 milliards de mètres cubes, soit 26,9% de moins qu'à la même période de 2021», a indiqué dans un communiqué le groupe contrôlé par l'Etat russe, sans fournir d'explication.
» LIRE AUSSI - Énergie : l'Europe pourrait-elle vraiment se passer du gaz russe ?
Gazprom précise continuer de fournir du gaz «en pleine conformité avec les obligations contractuelles». Sur cette même période, le géant gazier a indiqué que sa production était en baisse de 2,5% sur un an, à 175,4 milliards de mètres cubes. Les livraisons vers le marché intérieur ont elles aussi diminué, de 3,7 %, «notamment en raison du temps chaud de février».
L'Allemagne réduit fortement sa dépendance énergétique à la Russie
L'Allemagne, un des pays européens les plus dépendants de la Russie pour son énergie avant la guerre en Ukraine, a annoncé dimanche avoir déjà réussi à fortement réduire cette tendance, notamment pour le charbon et le pétrole.
» LIRE AUSSI - Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
La dépendance de la première économie européenne envers les importations de pétrole russe est descendue ces dernières semaines à 12%, contre 35% auparavant, et celle liée au charbon à 8% contre 50% jusqu'ici, a annoncé le ministère de l’Économie dans un rapport.
En revanche, la dépendance à l'égard du gaz russe reste importante, même si elle a aussi baissé, à 35% contre 55% avant le déclenchement de l'invasion russe le 24 février, a souligné le ministère.
«Au cours des dernières semaines, nous avons réalisé de gros efforts, avec tous les acteurs concernés, pour réduire nos importations d'énergies fossiles en provenance de la Russie et pour diversifier nos approvisionnements», s'est félicité le ministre de l’Économie et du Climat, Robert Habeck.
Le Danemark convoque l'ambassadeur russe après la violation de son espace aérien
Copenhague a dénoncé la violation de l'espace aérien danois par un avion de reconnaissance russe et convoqué l'ambassadeur de Russie au sujet de cet incident, a indiqué dimanche le chef de la diplomatie danoise.
«L'ambassadeur russe est convoqué au ministère des Affaires étrangères demain. Une nouvelle violation russe de l'espace aérien danois. C'est totalement inacceptable et particulièrement inquiétant dans la situation actuelle», a écrit Jeppe Kofod sur Twitter.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: en Finlande et en Suède, la neutralité n’est cette fois-ci plus de mise
L'incident s'est produit vendredi soir lorsqu'un avion de reconnaissance russe s'est introduit dans l'espace aérien danois à l'est de Bornholm (île danoise de la Baltique) avant de pénétrer dans l'espace aérien suédois, cette dernière partie de l'épisode ayant été rendue public par la défense suédoise samedi.
«Il s'agit d'un avion de reconnaissance qui s'est trouvé dans notre espace aérien un moment très court. Deux F-16 danois sont immédiatement intervenus», a indiqué à l'AFP un attaché de presse de la Défense danoise, Henrik Mortensen.
L'avion russe a ensuite quitté l'espace aérien danois. Ce type d'incident «arrive rarement», a ajouté Henrik Mortensen. Contrairement à la Suède où un débat sur la question est en cours, le Danemark est membre de l'Otan.
«Silence radio sur l’évacuation» de Marioupol, affirme le conseiller du maire
«Silence radio sur l'évacuation, dans l'attente d'informations officielles. Nous demandons à chacun de s'abstenir de donner des informations depuis Marioupol aujourd'hui. Merci pour votre compréhension», a écrit pour sa part Petro Andriouchtchenko, conseiller du maire de Marioupol, sur Telegram.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol
Le pape demande des couloirs humanitaires pour Marioupol, «détruite de manière barbare»
Le pape François a renouvelé dimanche son appel à l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils de la ville ukrainienne de Marioupol, «bombardée et détruite de manière barbare».
«Mes pensées vont à la ville ukrainienne de Marioupol, ville de Marie, bombardée et détruite de manière barbare. Je renouvelle ma demande d'ouverture de couloirs humanitaires sécurisés», a déclaré le pape lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre au Vatican.
» LIRE AUSSI - Le pape François hésite à s'envoler pour l'Ukraine
Dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, presque entièrement détruite après des semaines de siège, un premier groupe de civils a été extrait dans la nuit de samedi à dimanche de l'aciérie Azovstal, dernière poche de la résistance ukrainienne dans cette cité. Une vingtaine de civils ont été évacués, selon le bataillon ukrainien Azov, une première, toutes les précédentes tentatives d'évacuation ayant échoué.
De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé que deux groupes de civils, de 25 et 21 personnes, avaient pu sortir d'Azovstal, où sont terrés selon Kiev des centaines de militaires et de civils ukrainiens dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique.
Toujours à propos de la guerre en Ukraine, le souverain pontife a dénoncé «une régression macabre de l'humanité». «N'abdiquons pas face à la logique de la violence, à la spirale perverse des armes». S'adressant à des milliers de personnes sur la place Saint-Pierre pour sa bénédiction de midi, François a de nouveau implicitement critiqué la Russie, affirmant que Marioupol avait été «barbarement bombardé et détruit».
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le Pape dénonce «des massacres et des atrocités»
Moscou annonce l'évacuation de près de 50 civils à Marioupol
Le ministère de la Défense russe a déclaré dimanche que près de cinquante civils avaient été évacués samedi du territoire de l'usine Azovstal à Marioupol, port du sud-est de l'Ukraine assiégé par les Russes.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol
«Le 30 avril, après l'instauration d'un cessez-le-feu et l'ouverture d'un couloir humanitaire, deux groupes de civils ont quitté les bâtiments d'habitation adjacents au territoire de l'usine métallurgique d'Azovstal», a déclaré sur Telegram le ministère.
«Dans l'après-midi, 25 riverains sont sortis. En début de soirée, un deuxième groupe de 21 personnes est parti, qui a été emmené à Bezimennoïé», une ville située à l'est de Marioupol, à mi-chemin entre cette ville portuaire et la frontière russe.
«Tous les civils ont reçu un logement, de la nourriture et l'assistance médicale nécessaire», ont assuré les autorités russes, qui ne précisent pas où a été emmené le premier groupe. Dans une vidéo diffusée par le ministère de la Défense russe, l'on aperçoit un convoi de voitures et de bus rouler dans le noir, ornés de la lettre «Z», devenue le symbole des forces armées russes dans ce conflit.
Samedi, des militaires ukrainiens gardant le site d'Azovstal avaient indiqué que vingt civils, dont des enfants, avaient été évacués, espérant que ce serait vers Zaporijjia, un territoire contrôlé par les forces ukrainiennes. Dimanche, le ministère de la Défense russe a par ailleurs confirmé que «près d'Odessa, des missiles de haute précision Onyx ont détruit un hangar sur un aérodrome militaire avec des armes et des munitions reçues des États-Unis et de pays européens, et ont également détruit la piste».
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: plus de «600 soldats blessés» et des «centaines de civils» bloqués à Azovstal
La Russie utilise une «usine de trolls» pour relayer sa propagande, alerte Londres
Des trolls pro-russes mènent une guerre de l'information depuis une ancienne usine de Saint-Pétersbourg, d'où ils ciblent des dirigeants occidentaux et relaient la propagande du Kremlin concernant l'Ukraine, a rapporté dimanche le gouvernement britannique qui a commandé une étude sur le sujet.
Le rapport, dont les auteurs n'ont pas été identifiés pour des raisons de sécurité, «montre comment le Kremlin utilise une usine de trolls pour relayer des mensonges sur les réseaux sociaux et dans les commentaires de sites à large audience», a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères dans une communiqué.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: les Occidentaux face au risque de cobelligérance
Selon le communiqué, cette campagne russe de désinformation «est pensée pour manipuler l'opinion publique internationale concernant la guerre russe en Ukraine».
Selon les recherches, des agents pro-russes recrutent des trolls sur Telegram qui sont payés pour cibler sur les réseaux sociaux les comptes de médias et de dirigeants occidentaux et relayer la propagande pro-Kremlin.
«Nous ne pouvons pas permettre au Kremlin et à ses usines de trolls d'envahir nos espaces en ligne avec leurs mensonges», a réagi la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. «Le gouvernement britannique a alerté ses partenaires étrangers et va continuer à travailler avec ses alliés et les plateformes en ligne pour combattre les opérations russes.»
À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: Londres en appelle au «courage» pour fournir des armes lourdes à l'Ukraine
La Russie affirme avoir détruit des armes américaines près d'Odessa
Le ministère russe de la Défense a déclaré dimanche que ses missiles avaient détruit une piste et un hangar contenant des armes étrangères sur un aérodrome militaire près de la ville ukrainienne d'Odessa.
» LIRE AUSSI - À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Le ministère a également déclaré que ses systèmes de défense aérienne avaient abattu deux bombardiers ukrainiens Su-24m au-dessus de la région de Kharkiv.
La Russie affirme que 46 civils ont quitté la zone près de l'usine d'Azovstal samedi
Deux groupes de civils ont quitté samedi la zone résidentielle autour de l'aciérie d'Azovstal dans la ville de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, ont rapporté dimanche les agences de presse russes citant le ministère de la Défense.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol
Le ministère a déclaré qu'un total de 46 civils avaient quitté la région et avaient reçu de la nourriture et un abri, ont rapporté RIA et TASS.
Les autorités russes évoquent la saisie d'avoirs de pays jugés hostiles
Les autorités russes ont laissé entendre dimanche que les avoirs russes de certains pays jugés hostiles pourraient être saisis, en réponse à la proposition de l'administration américaine de liquider les avoirs saisis auprès d'oligarques russes et d'en transférer le produit à l'Ukraine.
«Il est juste, en ce qui concerne une entreprise située sur le territoire russe, dont les propriétaires sont originaires de pays hostiles où de telles décisions sont prises (de saisir des avoirs russes, ndlr), de répondre par des mesures miroir: confisquer ces avoirs», a tonné le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, sur sa chaîne Telegram.
» LIRE AUSSI - Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises
«Et le produit de la vente sera utilisé pour le développement de notre pays», ajoute-t-il. Il accuse «un certain nombre de pays hostiles: la Lituanie, la Lettonie, la Pologne et même les États-Unis» de ne pas respecter le droit international et de «se livrer simplement au vol».
Viatcheslav Volodine assure qu'«aujourd'hui, les entrepreneurs russes achètent des entreprises étrangères opérant en Russie, rachetant les parts de partenaires qui veulent quitter notre marché» et exhorte les pays «hostiles»: «Agissez de manière civilisée. En respectant le droit international».
Le président de la Douma cite l'adoption cette semaine par le Congrès américain d'un texte, non contraignant, appelant le président Joe Biden à vendre les actifs russes saisis et à transférer le produit à l'Ukraine.
«Un précédent dangereux a été créé, qui devrait faire boomerang sur les États-Unis eux-mêmes. Cette décision n'affectera pas l'économie de notre pays. Les yachts, villas et autres biens saisis de riches citoyens (russes) ne contribuent de toute façon pas au développement» de la Russie, indique Viatcheslav Volodine.
Scholz défend la prudence de l'Allemagne sur l'envoi d'armes lourdes à l'Ukraine
Le chancelier Olaf Scholz a rejeté dimanche les critiques selon lesquelles l'Allemagne ne faisait pas preuve de leadership dans les efforts occidentaux pour fournir à l'Ukraine des armes lourdes pour repousser l'invasion russe, affirmant qu'il préférait être prudent plutôt que de prendre des décisions hâtives.
» LIRE AUSSI - Olaf Scholz, ce «chancelier fantôme» empêtré dans la guerre en Ukraine
Scholz subit des pressions dans son pays et à l'étranger pour fournir à l'Ukraine des armes lourdes telles que des chars et des obusiers et soutenir un embargo immédiat de l'UE sur les importations énergétiques russes pour dépouiller le président Vladimir Poutine des devises fortes qui l'aident à financer la guerre.
«Je prends mes décisions rapidement et en concertation avec nos partenaires», a déclaré Scholz au journal Bild am Sonntag dans une interview. «Je trouve les actions hâtives et les efforts allemands anticonformistes discutables.»
À VOIR AUSSI - La guerre serait plus courte si l’Ukraine recevait plus d’armes, affirme Zelensky
«L'Amérique est fermement aux côtés de l'Ukraine» déclare Nancy Pelosi
La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a rencontré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours d'une visite surprise à Kiev. Cette visite est la première délégation officielle du Congrès à se rendre en Ukraine après l'invasion russe.
«Un soutien américain supplémentaire est en route», soulignent les parlementaires américains qui assurent qu'ils vont «transformer la forte demande de financement du président Biden en un paquet législatif».
» LIRE AUSSI - Les États-Unis mobilisent pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine
Cette visite intervient une semaine après le déplacement à Kiev du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et du ministre américain de la Défense Lloyd Austin. Au cours de leur déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d'une présence diplomatique américaine en Ukraine et une aide supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars.
Dans un communiqué, Nancy Pelosi ajoute : «Notre délégation va maintenant poursuivre son voyage en Pologne, où nous rencontrerons le président Andrzej Duda et de hauts responsables. Nous sommes impatients de remercier nos alliés polonais pour leur dévouement et leurs efforts humanitaires. Nous transmettrons fièrement la gratitude de l'Amérique pour le travail des militaires et diplomates américains et d'autres dirigeants civils en Pologne»
Et précise : «Lorsque nous retournerons aux États-Unis, nous serons mieux informés, profondément inspirés et prêts à faire ce qui est nécessaire pour aider le peuple ukrainien alors qu'il défend la démocratie pour sa nation et pour le monde»
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Nancy Pelosi en visite surprise à Kiev, rencontre Zelensky
Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats
Les obusiers arrivent sur le front. Les dix-huit premiers «howitzer» promis par les États-Unis le 14 avril dernier ont bien été «acheminés», a assuré lundi le Pentagone. À la veille de la réunion des soutiens de l’Ukraine convoquée à Ramstein, en Allemagne, les États-Unis tenaient à démontrer qu’ils gardent le rythme. Soixante-douze autres de ces canons d’artillerie devraient suivre dans les prochaines semaines. Sept d’entre eux sont d’ailleurs sur le point d’être envoyés tandis que «dans un pays limitrophe» les soldats ukrainiens sont formés au maniement de ces équipements. Face à la Russie qui amasse ses troupes dans le Donbass, l’Ukraine se prépare avec de nouvelles armes à une nouvelle phase de la guerre.
>> Lire notre décryptage
Le président ukrainien a rencontré Nancy Pelosi à Kiev
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche qu'il avait rencontré la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, à Kiev et a partagé une vidéo de sa visite.
«Merci aux États-Unis de contribuer à protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale de notre État», a twitté le président ukrainien pour accompagner une vidéo où on le voit, flanqué de gardes armés, accueillir Nancy Pelosi et une délégation du Congrès devant la présidence à Kiev et ensuite en réunion avec la délégation américaine.
«Il s'agit de récentes avancées importantes concernant le soutien militaire et financier à l'Ukraine, ainsi que la décision concernant le Lend-Lease - nous en sommes reconnaissants», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un communiqué de la présidence ukrainienne.
» LIRE AUSSI - Washington mobilise des milliards pour l’Ukraine
«Nous vous rendons visite pour vous dire merci pour votre combat pour la liberté... Votre combat est un combat pour tous. Notre engagement est d'être là pour vous jusqu'à ce que le combat soit terminé», a déclaré Nancy Pelosi.
Le porte-parole de la présidence turque a rencontré Zelensky à Kiev
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a rencontré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, ont annoncé ses services.
Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev. La teneur des discussions n'a pas été révélée. Ibrahim Kalin était accompagné du vice-ministre des Affaires étrangères, Sedat Onal.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: la Turquie ferme le détroit du Bosphore aux navires de guerre russes
La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul.Le président turc Recep Tayyip Erdogan cherche désormais à organiser un sommet à Istanbul entre le président russe Vladimir Poutine et Zelensky.
Lors d'un entretien téléphonique jeudi avec son homologue russe, Erdogan «a exprimé sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul», selon la présidence turque.
Macron a annoncé davantage de soutien à l’Ukraine
La France va «renforcer» l'envoi de matériel militaire à l'Ukraine ainsi que son aide humanitaire à ce pays, a annoncé samedi l’Élysée après un entretien entre le président réélu Emmanuel Macron et son homologue Volodymyr Zelensky.
» LIRE AUSSI - La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron
Alors que le président ukrainien le remerciait pour des «envois de matériel militaire d'envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne», le chef d’État français «a indiqué que cet appui continuera de se renforcer, de même que l'assistance humanitaire apportée par la France», selon un communiqué.
«La mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera», a-t-il ajouté.
La Russie affirme que des civils ont été tués dans des bombardements ukrainiens près de Kherson
Le ministère russe de la Défense a affirmé que des bombardements effectués par les forces ukrainiennes sur des villages de la région de Kherson avaient tué et blessé des civils, a rapporté dimanche l'agence de presse russe RIA.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?
Le ministère a déclaré que les forces ukrainiennes avaient bombardé une école, un jardin d'enfants et un cimetière dans les villages de Kyselivka et Shyroka Balka. Il n'a donné aucune information sur le nombre de personnes tuées ou blessées, ni sur la date du bombardement.
Un premier groupe de civils extrait de l'aciérie Azovstal à Marioupol
Un premier groupe de civils a été extrait dans la nuit de samedi à dimanche de l'aciérie Azovstal, dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol, dans l’Est. La sortie d'une vingtaine de civils des sous-terrains de cet immense complexe industriel représente une grande première, toutes les précédentes tentatives d'évacuation ayant échoué, dans cette ville portuaire du sud-est presque entièrement détruite après des semaines de siège.
Le régiment Azov, qui défend cette zone industrielle, a parlé de «vingt civils, des femmes et des enfants». «Ils ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine», a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment dans une vidéo sur Telegram.
Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass avait annoncé qu'un groupe de 25 civils, dont six enfants, avait pu sortir d'Azovstal. «Le régiment Azov continue de déblayer les décombres pour en sortir des civils. Nous espérons que ce processus va se poursuivre et que nous réussirons à évacuer tous les civils», a aussi avancé Sviatoslav Palamar.
Le président Volodymyr Zelensky l'a évoqué dans son adresse vidéo de samedi soir en disant: «Nous faisons tout pour que la mission d'évacuation de Marioupol soit menée à bien».
>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes
Zelensky prévient que les Russes veulent «augmenter la pression dans le Donbass»
Le président ukrainien a alerté samedi sur le fait que les Russes «ont constitué des renforts dans la région de Kharkiv, essayant d'augmenter la pression dans le Donbass».
Parallèlement, un haut responsable militaire ukrainien a dit samedi soir avoir informé le chef d'état-major de l'armée américaine Mark A. Milley de «la situation difficile dans l'est de notre pays, notamment dans les régions d'Izioum et de Sieverodonetsk, où l'ennemi a concentré l'essentiel de ses efforts et ses troupes les plus préparées au combat», deux villes situées à peu près dans l'axe Kharkiv-Lougansk.
«Malgré la complexité de la situation, nous assurons la défense, maintenons les lignes de front et les positions occupées», a toutefois affirmé le général Valery Zaloujny sur la page Facebook de l'état-major militaire ukrainien.
>> Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Bienvenue dans ce direct
Nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce dimanche 1er mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.
Marioupol: Moscou confirme l'évacuation de civils d'Azovstal ensuite «remis» à l'ONU
Quelque 80 civils ont été évacués du complexe métallurgique d'Azovstal à Marioupol, port assiégé dans le sud-est de l'Ukraine, et ceux qui le voulaient «ont été remis» à l'ONU, a annoncé dimanche le ministère russe de la Défense.
«Quatre-vingts civils, dont des femmes et des enfants (...) ont été secourus», a annoncé le ministère russe dans un communiqué, ajoutant que «ceux qui souhaitaient partir vers les zones contrôlées par le régime de Kiev ont été remis à des représentants de l'ONU».
Ukraine: l'UE finalise un embargo progressif sur le pétrole russe
L'Union européenne finalise un arrêt progressif de ses achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie pour sanctionner la guerre en Ukraine et va annoncer cette semaine un calendrier et de nouvelles mesures, ont confié dimanche plusieurs sources européennes. «Il y a une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie et nous aurons la semaine prochaine des mesures et une décision sur un retrait progressif», a affirmé un responsable européen impliqué dans les discussions.
» LIRE AUSSI - Les négociants de pétrole russe s’inquiètent pour leur activité
La Commission européenne doit mettre sur la table une proposition d'embargo «avec une période de transition jusqu'à la fin de l'année», a également indiqué un diplomate européen. La décision n'est «pas facile à mettre en œuvre» en raison de deux difficultés, a cependant précisé le responsable européen. Deux pays européens enclavés, la Hongrie et la Slovaquie, dépendent des oléoducs russes. Il n'ont pas de ports et ne sont reliés à aucun oléoduc européen. Il faut construire des infrastructures ou trouver des alternatives.
En outre, les décisions européennes ne doivent pas entrainer une flambée mondiale des prix du pétrole qui serait contreproductive. «Nous devons être prudents avec une interdiction européenne complète des importations de pétrole», a mis en garde en avril la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
Un plafonnement des prix préconisé par les Etats-Unis est une «mesure intelligente» car elle évite les spéculations et le pétrole reste rémunérateur, mais «il faut qu'il s'applique au-delà des Européens et des Américains», a expliqué le responsable européen. La volonté européenne de diversifier ses approvisionnements et un calendrier de six à huit mois pour cesser les achats de pétrole et de produits pétroliers sont autant d'annonces destinées à éviter un emballement des marchés.
À VOIR AUSSI - Ukraine: le Parlement européen réclame un embargo «immédiat» sur le gaz, le pétrole et le charbon russes
Wimbledon: Nadal estime l'exclusion des Russes «très injuste»
Rafael Nadal a estimé que l'exclusion du tournoi de Wimbledon des joueurs et joueuses russes et bélarusses en réaction à l'invasion de l'Ukraine était une décision «très injuste», dimanche avant le tournoi de Madrid. «C'est très injuste», a considéré Nadal, devenu seul le joueur le plus sacré en Grand Chelem avec un 21e trophée gagné en Australie en début d'année. «Ils ne peuvent pas faire grand-chose, si ? En quoi c'est de leur faute ce qui se passe en ce moment, la guerre ?, a demandé l'Espagnol de 35 ans. Je suis vraiment désolé pour eux.» «C'est très injuste pour eux, mais malheureusement, je dirais qu'actuellement, si c'est très compliqué pour ces joueurs, ce qui se passe est tellement malheureux que finalement ce qui arrive dans notre sport n'a pratiquement aucune importance quand il y a tellement de gens qui meurent et qui souffrent», a souligné l'ex-N.1 mondial.
» LIRE AUSSI - Wimbledon: l’exclusion des Russes et Biélorusses perturbe la planète tennis
Wimbledon a annoncé il y a une dizaine de jours sa décision d'exclure Russes et Bélarusses de son édition 2022 (27 juin-10 juillet) en raison de l'invasion de l'Ukraine. Parmi les joueurs et joueuses concernés figurent notamment le N.2 mondial Daniil Medvedev, Andrey Rublev (N.8) - qui l'a qualifiée de «totalement discriminatoire» -, Aryna Sabalenka (N.4) ou encore Victoria Azarenka (ex-N.1 aujourd'hui 17e). Cette décision est une première dans le tennis mondial et a immédiatement été vivement critiquée par l'ATP et la WTA. Sur les deux circuits professionnels, Russes et Bélarusses sont autorisés à jouer sous bannière neutre. Leurs équipes nationales ont en revanche été exclues de la Coupe Davis et de la Billie Jean King Cup.
«Quand un gouvernement prend des mesures, il faut les suivre. Dans ce cas, le gouvernement (britannique) donnait une recommandation et Wimbledon a pris sa décision, la plus drastique possible, sans obligation de la prendre», a constaté Nadal. Djokovic, qui avait qualifié la décision de «folle», a déclaré «maintenir (sa) position» dimanche. «Je pense que c'est injuste», a réaffirmé le N.1 mondial, en évoquant l'éventualité d'agir sur la variable des points distribués à Wimbledon, par exemple en conservant ceux des Russes et des Bélarusses empêchés de participer.
Russie: incendie d'une structure de l'armée près de la frontière ukrainienne
Un incendie s'est déclaré dans des locaux appartenant au ministère de la Défense dans la région de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, selon son gouverneur, faisant un blessé. «À la frontière de trois municipalités - les régions de Borissov et Belgorod et le district urbain de Iakovlevski - un incendie s'est déclaré sur le territoire de l'un des objets du ministère de la Défense», a déclaré sur Telegram le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. Un peu plus tard, il a annoncé qu'une personne avait été blessée légèrement, assurant que les services de secours étaient à l'oeuvre sur place.
Plus tôt dans la journée, le gouverneur d'une autre région frontalière, celle de Koursk, a pour sa part indiqué sur Telegram qu'en fin de matinée une partie d'une voie ferrée utilisée pour le fret s'était effondrée au niveau d'un pont, sans faire de victimes. «C'était un sabotage, une affaire pénale a été ouverte. Les autorités chargées de l'enquête, les experts des forces de l'ordre vont régler le problème», a promis le gouverneur Roman Starovoït, sans nommer les forces ukrainiennes et en promettant des détails supplémentaires ultérieurement.
La Russie a plusieurs fois accusé les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur le sol russe, dans les régions proches de la frontière avec l'Ukraine.
Une centaine de civils évacués du site Azovstal à Marioupol vers l'Ukraine
L'évacuation de l'usine Azovstal à Marioupol, port assiégé dans le sud-est de l'Ukraine, «a commencé» et une centaine de civils se dirigent vers «le territoire contrôlé par l'Ukraine», a annoncé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«L'évacuation de civils depuis Azovstal a commencé. Un premier groupe d'environ 100 personnes se dirige vers le territoire contrôlé (par l'Ukraine). Demain on va les accueillir à Zaporijjia», a écrit sur Twitter le président ukrainien.
L'opération d'évacuation de civils d'Azovstal «se poursuit» ce dimanche
L'opération d'évacuation de civils du complexe sidérurgique Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, «se poursuit» ce dimanche en coordination avec le CICR, a annoncé un porte-parole de l'ONU à Genève.
«L'ONU confirme qu'une opération d'évacuation est en cours au complexe sidérurgique d'Azovstal, en coordination avec le CICR et les parties au conflit», a indiqué dimanche Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, dans un courriel. Il a souligné ne pouvoir donner d'autre détail pour des raisons de sécurité.
Le président du Parlement ukrainien salue la visite de Nancy Pelosi
Sur Twitter, Ruslan Stefanchuk, le président de Parlement, a remercié la présidente de la Chambre des représentants américaine pour sa venue à Kiev samedi et son soutien. «Chère Madame la Présidente ! Merci pour votre visite. Merci pour votre ferme soutien à l'Ukraine. C'était une rencontre incroyable avec vous et votre équipe hier. J'espère vous voir au Parlement de l'Ukraine dès que possible», a écrit le responsable ukrainien.
«Notre délégation s'est rendue à Kiev pour envoyer un message sans équivoque et retentissant au monde entier: les États-Unis sont aux côtés de l'Ukraine», indique le communiqué de la délégation américaine.
Otan: pas de décision «à la légère» pour Stockholm
La Suède non-alignée, où le débat sur une éventuelle candidature à l'Otan s'intensifie à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ne doit pas prendre de décision concernant l'Alliance atlantique «à la légère», a affirmé dimanche sa première ministre Magdalena Andersson.
» LIRE AUSSI - L'Otan a-t-elle promis à la Russie de ne pas s'étendre à l'Est ?
Les livraisons de gaz russe vers l'Europe ont baissé de 27% en janvier-avril sur un an
Les livraisons de gaz russe vers les pays de l'UE et la Turquie ont fortement baissé entre janvier et avril par rapport à cette même période en 2021, tandis que celles vers la Chine ont explosé, a annoncé dimanche Gazprom.
«Les exportations vers les pays hors CEI (l'UE et la Turquie, ndlr) se sont élevées à 50,1 milliards de mètres cubes, soit 26,9% de moins qu'à la même période de 2021», a indiqué dans un communiqué le groupe contrôlé par l'Etat russe, sans fournir d'explication.
» LIRE AUSSI - Énergie : l'Europe pourrait-elle vraiment se passer du gaz russe ?
Gazprom précise continuer de fournir du gaz «en pleine conformité avec les obligations contractuelles». Sur cette même période, le géant gazier a indiqué que sa production était en baisse de 2,5% sur un an, à 175,4 milliards de mètres cubes. Les livraisons vers le marché intérieur ont elles aussi diminué, de 3,7 %, «notamment en raison du temps chaud de février».
L'Allemagne réduit fortement sa dépendance énergétique à la Russie
L'Allemagne, un des pays européens les plus dépendants de la Russie pour son énergie avant la guerre en Ukraine, a annoncé dimanche avoir déjà réussi à fortement réduire cette tendance, notamment pour le charbon et le pétrole.
» LIRE AUSSI - Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
La dépendance de la première économie européenne envers les importations de pétrole russe est descendue ces dernières semaines à 12%, contre 35% auparavant, et celle liée au charbon à 8% contre 50% jusqu'ici, a annoncé le ministère de l’Économie dans un rapport.
En revanche, la dépendance à l'égard du gaz russe reste importante, même si elle a aussi baissé, à 35% contre 55% avant le déclenchement de l'invasion russe le 24 février, a souligné le ministère.
«Au cours des dernières semaines, nous avons réalisé de gros efforts, avec tous les acteurs concernés, pour réduire nos importations d'énergies fossiles en provenance de la Russie et pour diversifier nos approvisionnements», s'est félicité le ministre de l’Économie et du Climat, Robert Habeck.
Le Danemark convoque l'ambassadeur russe après la violation de son espace aérien
Copenhague a dénoncé la violation de l'espace aérien danois par un avion de reconnaissance russe et convoqué l'ambassadeur de Russie au sujet de cet incident, a indiqué dimanche le chef de la diplomatie danoise.
«L'ambassadeur russe est convoqué au ministère des Affaires étrangères demain. Une nouvelle violation russe de l'espace aérien danois. C'est totalement inacceptable et particulièrement inquiétant dans la situation actuelle», a écrit Jeppe Kofod sur Twitter.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: en Finlande et en Suède, la neutralité n’est cette fois-ci plus de mise
L'incident s'est produit vendredi soir lorsqu'un avion de reconnaissance russe s'est introduit dans l'espace aérien danois à l'est de Bornholm (île danoise de la Baltique) avant de pénétrer dans l'espace aérien suédois, cette dernière partie de l'épisode ayant été rendue public par la défense suédoise samedi.
«Il s'agit d'un avion de reconnaissance qui s'est trouvé dans notre espace aérien un moment très court. Deux F-16 danois sont immédiatement intervenus», a indiqué à l'AFP un attaché de presse de la Défense danoise, Henrik Mortensen.
L'avion russe a ensuite quitté l'espace aérien danois. Ce type d'incident «arrive rarement», a ajouté Henrik Mortensen. Contrairement à la Suède où un débat sur la question est en cours, le Danemark est membre de l'Otan.
«Silence radio sur l’évacuation» de Marioupol, affirme le conseiller du maire
«Silence radio sur l'évacuation, dans l'attente d'informations officielles. Nous demandons à chacun de s'abstenir de donner des informations depuis Marioupol aujourd'hui. Merci pour votre compréhension», a écrit pour sa part Petro Andriouchtchenko, conseiller du maire de Marioupol, sur Telegram.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol
Le pape demande des couloirs humanitaires pour Marioupol, «détruite de manière barbare»
Le pape François a renouvelé dimanche son appel à l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils de la ville ukrainienne de Marioupol, «bombardée et détruite de manière barbare».
«Mes pensées vont à la ville ukrainienne de Marioupol, ville de Marie, bombardée et détruite de manière barbare. Je renouvelle ma demande d'ouverture de couloirs humanitaires sécurisés», a déclaré le pape lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre au Vatican.
» LIRE AUSSI - Le pape François hésite à s'envoler pour l'Ukraine
Dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, presque entièrement détruite après des semaines de siège, un premier groupe de civils a été extrait dans la nuit de samedi à dimanche de l'aciérie Azovstal, dernière poche de la résistance ukrainienne dans cette cité. Une vingtaine de civils ont été évacués, selon le bataillon ukrainien Azov, une première, toutes les précédentes tentatives d'évacuation ayant échoué.
De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé que deux groupes de civils, de 25 et 21 personnes, avaient pu sortir d'Azovstal, où sont terrés selon Kiev des centaines de militaires et de civils ukrainiens dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique.
Toujours à propos de la guerre en Ukraine, le souverain pontife a dénoncé «une régression macabre de l'humanité». «N'abdiquons pas face à la logique de la violence, à la spirale perverse des armes». S'adressant à des milliers de personnes sur la place Saint-Pierre pour sa bénédiction de midi, François a de nouveau implicitement critiqué la Russie, affirmant que Marioupol avait été «barbarement bombardé et détruit».
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le Pape dénonce «des massacres et des atrocités»
Moscou annonce l'évacuation de près de 50 civils à Marioupol
Le ministère de la Défense russe a déclaré dimanche que près de cinquante civils avaient été évacués samedi du territoire de l'usine Azovstal à Marioupol, port du sud-est de l'Ukraine assiégé par les Russes.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol
«Le 30 avril, après l'instauration d'un cessez-le-feu et l'ouverture d'un couloir humanitaire, deux groupes de civils ont quitté les bâtiments d'habitation adjacents au territoire de l'usine métallurgique d'Azovstal», a déclaré sur Telegram le ministère.
«Dans l'après-midi, 25 riverains sont sortis. En début de soirée, un deuxième groupe de 21 personnes est parti, qui a été emmené à Bezimennoïé», une ville située à l'est de Marioupol, à mi-chemin entre cette ville portuaire et la frontière russe.
«Tous les civils ont reçu un logement, de la nourriture et l'assistance médicale nécessaire», ont assuré les autorités russes, qui ne précisent pas où a été emmené le premier groupe. Dans une vidéo diffusée par le ministère de la Défense russe, l'on aperçoit un convoi de voitures et de bus rouler dans le noir, ornés de la lettre «Z», devenue le symbole des forces armées russes dans ce conflit.
Samedi, des militaires ukrainiens gardant le site d'Azovstal avaient indiqué que vingt civils, dont des enfants, avaient été évacués, espérant que ce serait vers Zaporijjia, un territoire contrôlé par les forces ukrainiennes. Dimanche, le ministère de la Défense russe a par ailleurs confirmé que «près d'Odessa, des missiles de haute précision Onyx ont détruit un hangar sur un aérodrome militaire avec des armes et des munitions reçues des États-Unis et de pays européens, et ont également détruit la piste».
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: plus de «600 soldats blessés» et des «centaines de civils» bloqués à Azovstal
La Russie utilise une «usine de trolls» pour relayer sa propagande, alerte Londres
Des trolls pro-russes mènent une guerre de l'information depuis une ancienne usine de Saint-Pétersbourg, d'où ils ciblent des dirigeants occidentaux et relaient la propagande du Kremlin concernant l'Ukraine, a rapporté dimanche le gouvernement britannique qui a commandé une étude sur le sujet.
Le rapport, dont les auteurs n'ont pas été identifiés pour des raisons de sécurité, «montre comment le Kremlin utilise une usine de trolls pour relayer des mensonges sur les réseaux sociaux et dans les commentaires de sites à large audience», a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères dans une communiqué.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: les Occidentaux face au risque de cobelligérance
Selon le communiqué, cette campagne russe de désinformation «est pensée pour manipuler l'opinion publique internationale concernant la guerre russe en Ukraine».
Selon les recherches, des agents pro-russes recrutent des trolls sur Telegram qui sont payés pour cibler sur les réseaux sociaux les comptes de médias et de dirigeants occidentaux et relayer la propagande pro-Kremlin.
«Nous ne pouvons pas permettre au Kremlin et à ses usines de trolls d'envahir nos espaces en ligne avec leurs mensonges», a réagi la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. «Le gouvernement britannique a alerté ses partenaires étrangers et va continuer à travailler avec ses alliés et les plateformes en ligne pour combattre les opérations russes.»
À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: Londres en appelle au «courage» pour fournir des armes lourdes à l'Ukraine
La Russie affirme avoir détruit des armes américaines près d'Odessa
Le ministère russe de la Défense a déclaré dimanche que ses missiles avaient détruit une piste et un hangar contenant des armes étrangères sur un aérodrome militaire près de la ville ukrainienne d'Odessa.
» LIRE AUSSI - À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Le ministère a également déclaré que ses systèmes de défense aérienne avaient abattu deux bombardiers ukrainiens Su-24m au-dessus de la région de Kharkiv.
La Russie affirme que 46 civils ont quitté la zone près de l'usine d'Azovstal samedi
Deux groupes de civils ont quitté samedi la zone résidentielle autour de l'aciérie d'Azovstal dans la ville de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, ont rapporté dimanche les agences de presse russes citant le ministère de la Défense.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol
Le ministère a déclaré qu'un total de 46 civils avaient quitté la région et avaient reçu de la nourriture et un abri, ont rapporté RIA et TASS.
Les autorités russes évoquent la saisie d'avoirs de pays jugés hostiles
Les autorités russes ont laissé entendre dimanche que les avoirs russes de certains pays jugés hostiles pourraient être saisis, en réponse à la proposition de l'administration américaine de liquider les avoirs saisis auprès d'oligarques russes et d'en transférer le produit à l'Ukraine.
«Il est juste, en ce qui concerne une entreprise située sur le territoire russe, dont les propriétaires sont originaires de pays hostiles où de telles décisions sont prises (de saisir des avoirs russes, ndlr), de répondre par des mesures miroir: confisquer ces avoirs», a tonné le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, sur sa chaîne Telegram.
» LIRE AUSSI - Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises
«Et le produit de la vente sera utilisé pour le développement de notre pays», ajoute-t-il. Il accuse «un certain nombre de pays hostiles: la Lituanie, la Lettonie, la Pologne et même les États-Unis» de ne pas respecter le droit international et de «se livrer simplement au vol».
Viatcheslav Volodine assure qu'«aujourd'hui, les entrepreneurs russes achètent des entreprises étrangères opérant en Russie, rachetant les parts de partenaires qui veulent quitter notre marché» et exhorte les pays «hostiles»: «Agissez de manière civilisée. En respectant le droit international».
Le président de la Douma cite l'adoption cette semaine par le Congrès américain d'un texte, non contraignant, appelant le président Joe Biden à vendre les actifs russes saisis et à transférer le produit à l'Ukraine.
«Un précédent dangereux a été créé, qui devrait faire boomerang sur les États-Unis eux-mêmes. Cette décision n'affectera pas l'économie de notre pays. Les yachts, villas et autres biens saisis de riches citoyens (russes) ne contribuent de toute façon pas au développement» de la Russie, indique Viatcheslav Volodine.
Scholz défend la prudence de l'Allemagne sur l'envoi d'armes lourdes à l'Ukraine
Le chancelier Olaf Scholz a rejeté dimanche les critiques selon lesquelles l'Allemagne ne faisait pas preuve de leadership dans les efforts occidentaux pour fournir à l'Ukraine des armes lourdes pour repousser l'invasion russe, affirmant qu'il préférait être prudent plutôt que de prendre des décisions hâtives.
» LIRE AUSSI - Olaf Scholz, ce «chancelier fantôme» empêtré dans la guerre en Ukraine
Scholz subit des pressions dans son pays et à l'étranger pour fournir à l'Ukraine des armes lourdes telles que des chars et des obusiers et soutenir un embargo immédiat de l'UE sur les importations énergétiques russes pour dépouiller le président Vladimir Poutine des devises fortes qui l'aident à financer la guerre.
«Je prends mes décisions rapidement et en concertation avec nos partenaires», a déclaré Scholz au journal Bild am Sonntag dans une interview. «Je trouve les actions hâtives et les efforts allemands anticonformistes discutables.»
À VOIR AUSSI - La guerre serait plus courte si l’Ukraine recevait plus d’armes, affirme Zelensky
«L'Amérique est fermement aux côtés de l'Ukraine» déclare Nancy Pelosi
La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a rencontré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours d'une visite surprise à Kiev. Cette visite est la première délégation officielle du Congrès à se rendre en Ukraine après l'invasion russe.
«Un soutien américain supplémentaire est en route», soulignent les parlementaires américains qui assurent qu'ils vont «transformer la forte demande de financement du président Biden en un paquet législatif».
» LIRE AUSSI - Les États-Unis mobilisent pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine
Cette visite intervient une semaine après le déplacement à Kiev du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et du ministre américain de la Défense Lloyd Austin. Au cours de leur déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d'une présence diplomatique américaine en Ukraine et une aide supplémentaire, directe et indirecte, de plus de 700 millions de dollars.
Dans un communiqué, Nancy Pelosi ajoute : «Notre délégation va maintenant poursuivre son voyage en Pologne, où nous rencontrerons le président Andrzej Duda et de hauts responsables. Nous sommes impatients de remercier nos alliés polonais pour leur dévouement et leurs efforts humanitaires. Nous transmettrons fièrement la gratitude de l'Amérique pour le travail des militaires et diplomates américains et d'autres dirigeants civils en Pologne»
Et précise : «Lorsque nous retournerons aux États-Unis, nous serons mieux informés, profondément inspirés et prêts à faire ce qui est nécessaire pour aider le peuple ukrainien alors qu'il défend la démocratie pour sa nation et pour le monde»
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Nancy Pelosi en visite surprise à Kiev, rencontre Zelensky
Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats
Les obusiers arrivent sur le front. Les dix-huit premiers «howitzer» promis par les États-Unis le 14 avril dernier ont bien été «acheminés», a assuré lundi le Pentagone. À la veille de la réunion des soutiens de l’Ukraine convoquée à Ramstein, en Allemagne, les États-Unis tenaient à démontrer qu’ils gardent le rythme. Soixante-douze autres de ces canons d’artillerie devraient suivre dans les prochaines semaines. Sept d’entre eux sont d’ailleurs sur le point d’être envoyés tandis que «dans un pays limitrophe» les soldats ukrainiens sont formés au maniement de ces équipements. Face à la Russie qui amasse ses troupes dans le Donbass, l’Ukraine se prépare avec de nouvelles armes à une nouvelle phase de la guerre.
>> Lire notre décryptage
Le président ukrainien a rencontré Nancy Pelosi à Kiev
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche qu'il avait rencontré la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, à Kiev et a partagé une vidéo de sa visite.
«Merci aux États-Unis de contribuer à protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale de notre État», a twitté le président ukrainien pour accompagner une vidéo où on le voit, flanqué de gardes armés, accueillir Nancy Pelosi et une délégation du Congrès devant la présidence à Kiev et ensuite en réunion avec la délégation américaine.
«Il s'agit de récentes avancées importantes concernant le soutien militaire et financier à l'Ukraine, ainsi que la décision concernant le Lend-Lease - nous en sommes reconnaissants», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un communiqué de la présidence ukrainienne.
» LIRE AUSSI - Washington mobilise des milliards pour l’Ukraine
«Nous vous rendons visite pour vous dire merci pour votre combat pour la liberté... Votre combat est un combat pour tous. Notre engagement est d'être là pour vous jusqu'à ce que le combat soit terminé», a déclaré Nancy Pelosi.
Le porte-parole de la présidence turque a rencontré Zelensky à Kiev
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a rencontré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, ont annoncé ses services.
Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev. La teneur des discussions n'a pas été révélée. Ibrahim Kalin était accompagné du vice-ministre des Affaires étrangères, Sedat Onal.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: la Turquie ferme le détroit du Bosphore aux navires de guerre russes
La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul.Le président turc Recep Tayyip Erdogan cherche désormais à organiser un sommet à Istanbul entre le président russe Vladimir Poutine et Zelensky.
Lors d'un entretien téléphonique jeudi avec son homologue russe, Erdogan «a exprimé sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul», selon la présidence turque.
Macron a annoncé davantage de soutien à l’Ukraine
La France va «renforcer» l'envoi de matériel militaire à l'Ukraine ainsi que son aide humanitaire à ce pays, a annoncé samedi l’Élysée après un entretien entre le président réélu Emmanuel Macron et son homologue Volodymyr Zelensky.
» LIRE AUSSI - La guerre en Ukraine redéfinit les priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron
Alors que le président ukrainien le remerciait pour des «envois de matériel militaire d'envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne», le chef d’État français «a indiqué que cet appui continuera de se renforcer, de même que l'assistance humanitaire apportée par la France», selon un communiqué.
«La mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera», a-t-il ajouté.
La Russie affirme que des civils ont été tués dans des bombardements ukrainiens près de Kherson
Le ministère russe de la Défense a affirmé que des bombardements effectués par les forces ukrainiennes sur des villages de la région de Kherson avaient tué et blessé des civils, a rapporté dimanche l'agence de presse russe RIA.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?
Le ministère a déclaré que les forces ukrainiennes avaient bombardé une école, un jardin d'enfants et un cimetière dans les villages de Kyselivka et Shyroka Balka. Il n'a donné aucune information sur le nombre de personnes tuées ou blessées, ni sur la date du bombardement.
Un premier groupe de civils extrait de l'aciérie Azovstal à Marioupol
Un premier groupe de civils a été extrait dans la nuit de samedi à dimanche de l'aciérie Azovstal, dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol, dans l’Est. La sortie d'une vingtaine de civils des sous-terrains de cet immense complexe industriel représente une grande première, toutes les précédentes tentatives d'évacuation ayant échoué, dans cette ville portuaire du sud-est presque entièrement détruite après des semaines de siège.
Le régiment Azov, qui défend cette zone industrielle, a parlé de «vingt civils, des femmes et des enfants». «Ils ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine», a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment dans une vidéo sur Telegram.
Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass avait annoncé qu'un groupe de 25 civils, dont six enfants, avait pu sortir d'Azovstal. «Le régiment Azov continue de déblayer les décombres pour en sortir des civils. Nous espérons que ce processus va se poursuivre et que nous réussirons à évacuer tous les civils», a aussi avancé Sviatoslav Palamar.
Le président Volodymyr Zelensky l'a évoqué dans son adresse vidéo de samedi soir en disant: «Nous faisons tout pour que la mission d'évacuation de Marioupol soit menée à bien».
>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes
Zelensky prévient que les Russes veulent «augmenter la pression dans le Donbass»
Le président ukrainien a alerté samedi sur le fait que les Russes «ont constitué des renforts dans la région de Kharkiv, essayant d'augmenter la pression dans le Donbass».
Parallèlement, un haut responsable militaire ukrainien a dit samedi soir avoir informé le chef d'état-major de l'armée américaine Mark A. Milley de «la situation difficile dans l'est de notre pays, notamment dans les régions d'Izioum et de Sieverodonetsk, où l'ennemi a concentré l'essentiel de ses efforts et ses troupes les plus préparées au combat», deux villes situées à peu près dans l'axe Kharkiv-Lougansk.
«Malgré la complexité de la situation, nous assurons la défense, maintenons les lignes de front et les positions occupées», a toutefois affirmé le général Valery Zaloujny sur la page Facebook de l'état-major militaire ukrainien.
>> Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Bienvenue dans ce direct
Nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce dimanche 1er mai. Pour retrouver les informations de la veille, rendez-vous sur notre précédent direct.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre
La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.
L'Humanité
Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée
ChroniqueChristophe PrudhommeLa réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…
Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.
Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.
Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Vers un effondrement de l’hôpital public
ChroniqueChristophe PrudhommeLes personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.
Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.
Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.
Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.
Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé L'Humanité
Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels
ActuUne commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.
Naïm SakhiMalgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.
L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).
Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.
Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.
Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.
sénatSantéHôpital publicségur de la santé L'Humanité
Saint-Claude, une ville en colère
ReportageLa campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.
Cécile RousseauSaint-Claude (Jura), envoyée spéciale.
Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT. Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe. Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.
Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe. En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il. Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »
les urgences souffrent d’une pénurie de soignants
Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode. La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.
les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital
Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense. La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »
Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes
Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet. Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il. Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »
Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »
fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation L'Humanité
Camille, aux bons soins des mots
Un jour avecOrthophoniste, professionnelle de la rééducation la jeune femme s’estime, comme nombre de ses consœurs, mal considérée. Elle exige que son métier devienne plus attrayant pour ne pas disparaître.
Cécile RousseauUne voix claire sort de la pénombre. Camille, orthophoniste, maîtrise tous les rouages de la parole, y compris quand il s’agit de défendre sa profession. Depuis 2019, la blouse blanche écume régulièrement les manifestations. Au quotidien, dans son hôpital francilien, elle oscille entre les patients de gériatrie et les consultations pour personnes atteintes de pathologies neuromusculaires comme la myopathie. Des demi-journées entrecroisées par une pause-déjeuner expresse : « Vers 13 heures, j’assiste au repas des personnes âgées dans leur chambre. Je fais un bilan de déglutition et je vois s’il faut adapter les textures. Quand le corps vieillit, les réflexes peuvent se réduire. Après une chirurgie, la fatigue peut entraîner une petite décompensation », synthétise celle qui apprécie « de suivre des personnes de tout âge ».
« C’est un métier féminin à 97 % »
De la néonatalité aux soins palliatifs, les techniques de rééducation s’apparentent à une mécanique de précision. Qu’elle évoque les pathologies liées aux fonctions de la bouche ou l’invisibilisation de son métier, les propos de Camille sont toujours ciselés. Poser des mots sur le mal est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de la jeune femme de 28 ans. « Certains patients restent isolés avec leurs problèmes, explique-t-elle. On les aide à comprendre ce qui se passe. Ils sortent alors de leur phase de deuil et prennent un rôle actif dans le processus. » Enthousiaste dans sa pratique, elle ne perd pas de vue le manque de considération chronique. Selon l’orthophoniste, il ne doit rien au hasard et beaucoup au patriarcat. « C’est un métier féminin à 97 %, pointe Camille. Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »
Si elle a pu bénéficier des 183 euros d’augmentation du Ségur de la santé et d’une refonte des grilles salariales, la spécialiste en début de carrière plafonne à 1 800 euros mensuels. « C’est une évolution, mais j’ai toujours des collègues avec des années d’expérience qui gagnent à peine plus que moi », déplore-t-elle, en ciblant d’autres injustices : « Pour les orthophonistes libéraux, l’acte n’a pas été revalorisé. Pareil pour le salaire de ceux travaillant dans le médico-social. Ils n’ont rien reçu du Ségur de la santé. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait des postes vacants et du turnover dans le secteur. »
« Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »
Après la première vague de Covid, des nuées de malades passés en réanimation – intubés, trachéotomisés, mis sous curare et en décubitus ventral – ont atterri en rééducation. La Bretonne d’origine reste marquée par l’état des patients : « Tous avaient des séquelles, plus de voix et des problèmes de déglutition, souvient-elle. Je n’avais jamais travaillé avec des personnes sortant de réa. Je me suis formée sur le tas. En parallèle, nous avons dû arrêter certaines prises en charge pour éviter les contaminations. Il y a eu un gros retard de soins pour les malades chroniques. Nous nous sommes recentrés sur les cas qui ne peuvent pas attendre, comme les AVC. » La pénurie croissante d’orthophonistes pèse lourd dans la balance. Avec 38 paramédicaux pour 100 000 habitants, obtenir un suivi tient du parcours du combattant. Les vocations sont pourtant au zénith. Mais, entre un concours très sélectif et peu de places disponibles, les étudiantes sortent de formation au compte-gouttes.
« J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation »
Après des débuts à mi-temps en libéral et dans une association s’occupant d’enfants malentendants, c’est à l’hôpital qu’elle a véritablement embrassé le métier. La jeune femme fait partie des 1 800 orthophonistes de la fonction publique hospitalière sur les 27 642 que compte le pays. « En tant qu’indépendante, je me sentais isolée et je n’appréciais pas le rapport d’argent avec les patients, précise-t-elle. Le service public m’a fait aimer l’orthophonie. J’adore travailler en équipe. J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation et dans un service avec cinq autres collègues. Dans les petits centres hospitaliers, les orthophonistes sont souvent seules… » Une fois par semaine ou quand le timing le permet, une réunion de « staff », réunissant les différents corps de métiers, se tient pour faire le point sur la situation des patients. Pour Camille, cette pluridisciplinarité est essentielle. Mais elle ne doit surtout pas effacer une profession déjà sur le fil. « On entend parler de “tronc commun” avec les kinésithérapeutes, alors qu’il n’y a que quelques similitudes avec notre pratique. Cela serait en train d’être expérimenté dans certaines universités. Or, l’orthophonie a toute son utilité. Nous ne sommes pas des personnels interchangeables. »
Un jour avecorthophonieségur de la santéHôpital public L'Humanité
Famille. Le coucher des petits, un rituel pour chasser les cauchemars
ActuAngoisse, peur du noir... la tombée de la nuit, moment de séparation avec les parents, peut être une véritable épreuve pour l’enfant. Pour favoriser son bon endormissement, il convient de trouver un juste équilibre entre le respect de ses besoins et celui des règles du coucher.
Théo Gobbi«Dodo, l’enfant do », « Frère Jacques »… L’air inoubliable de ces berceuses trotte encore souvent dans l’esprit des jeunes parents. Et pour cause, elles étaient l’une des techniques efficaces pour qu’ils s’endorment paisiblement. Problème, cela ne se vérifie pas chez leur enfant, pour qui le coucher et la nuit sont synonymes d’angoisses. Pleurs, hurlements, sanglots, quand arrive l’heure d’aller au lit, c’est une véritable épreuve. « Dans une famille dite “fonctionnelle”, il s’inscrit dans une routine bienveillante et contenante, à un horaire régulier. C’est en partie ce qui peut aider l’enfant à surmonter ses difficultés », explique Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne (lire ci-dessous).
APRÈS LE DÎNER, UN TEMPS DE JEU CALME LUI PERMET DE DÉVELOPPER SA CRÉATIVITÉ ET L’AIDE À SE CONCENTRER EN FAVORISANT L’ENDORMISSEMENT.
C’est lorsque le coucher est vécu par l’enfant comme une séparation avec les parents que tout se complique. « La notion de permanence, à savoir qu’un objet – en l’occurrence le parent – continue d’exister même lorsqu’il n’est pas présent, est très importante et doit être assimilée », souligne Anne-France Bouchy. Par ailleurs, la présence de l’objet transitionnel, le fameux doudou, est censée faire le lien entre les mondes externe et interne de l’enfant. « Le doudou sert à lui rappeler sa mère, son père ou un substitut, lorsqu’il se retrouve seul », précise-t-elle. Mais quand cela ne suffit pas, la nuit rime, comme c’est aussi le cas chez les adultes, avec angoisses. Une fois dans la pénombre, l’enfant ne parvient plus à contrôler son environnement, il ne le reconnaît plus, croit voir apparaître les monstres et images horrifiques issus de son imagination. Un manteau accroché peut se transformer en une ombre menaçante. L’utilisation d’une petite veilleuse peut être la solution pour rassurer l’enfant et lui montrer que son environnement est toujours le même.
S’adapter sans céder
Parfois, les angoisses sont telles qu’il développe un comportement pouvant devenir plus contrariant que de « simples » pleurs et cris. « Il est fondamental de considérer l’individu de manière singulière. Certains vont dire, à tort, selon moi, qu’il faut laisser l’enfant pleurer. Mais c’est l’habituer à l’intolérance et à la frustration et ce n’est pas une bonne chose », indique Anne-France Bouchy. Les parents doivent redoubler de créativité, en ayant recours à des astuces telles que la veilleuse ou la tétine, mais cette habitude ne doit pas durer trop tardivement. C’est à eux de s’adapter à l’enfant et non l’inverse : « C’est un petit être en devenir, qui doit encore tout découvrir. Si les parents remarquent qu’il est plus facile de le coucher vers 20 h 30, il faut aller dans ce sens sans exagérer. Quand on en a plusieurs, on s’aperçoit vite que ce qui est valable pour l’un ne l’est pas pour l’autre. » Il est donc bénéfique de respecter des horaires réguliers, qui vont participer à diminuer les angoisses.
Avant le coucher, il est important d’instaurer un rituel. Éviter absolument la télévision et les tablettes, qui favorisent l’excitation psychique de l’enfant et « entravent son bon développement neuropsychologique ». Après le dîner, selon la disponibilité des parents, on peut organiser un temps de jeu calme d’environ une demi-heure, qui va permettre à l’enfant de développer sa créativité, mais aussi l’aider à se concentrer en favorisant l’endormissement. Enfin, la petite histoire avant la nuit, sans monstres de préférence, fait toujours son effet, pour que l’enfant puisse tomber, petit à petit, dans les bras de Morphée.
Trois questions à….Anne-France Bouchy, psychologue clinicienne et psychothérapeute
« Un peu de souplesse horaire est possible »
Les troubles caractéristiques au coucher et à la nuit s’appliquent-ils aussi au moment de la sieste ?
Ils sont forcément plus ancrés la nuit, car elle est un vecteur favorisant l’angoisse. L’heure de la sieste comprend également la notion de séparation, mais elle est moins anxiogène pour l’enfant. À la différence de la nuit, où il n’y a plus de bruit ni d’activité, il continue d’entendre des choses autour de lui et cela le rassure. Il sait probablement aussi que le temps de séparation sera plus bref que le soir. Mais certains voudront quand même rester « collés » à la nourrice, l’assistante maternelle ou les parents.
Le pipi au lit est-il à mettre sur le compte des mêmes problématiques ?
C’est un souci multifactoriel. On note souvent que, en cherchant dans l’arbre généalogique, l’un des parents était également sujet à ce type de trouble. Ce n’est pas génétique mais cela s’inscrit dans une sensibilité. Il y a des enfants qui accèdent à la propreté diurne rapidement, mais c’est plus tardif concernant la nuit. Lorsque l’on écarte les soucis physiologiques, on peut dire que cela est lié, entre autres, aux troubles anxieux et aux angoisses, aux cauchemars et rêves agités, ou à ce qu’il s’est passé dans la journée. Le pipi au lit est un acte régressif. En l’accomplissant, l’enfant peut vouloir rester le bébé de ses parents, car on va lui remettre une couche, par exemple. Cela se vérifie notamment lors de l’arrivée d’un nouveau-né, quand l’aîné se rend compte qu’on ne le traite plus comme avant.
Laisser de la marge dans les horaires ne risque-t-il pas de provoquer un sentiment de supériorité chez l’enfant vis-à-vis de l’adulte ?
Il ne s’agit pas de se plier à ses envies. Il faut simplement arriver à comprendre que si un horaire est mieux qu’un autre pour le coucher, il vaut mieux en tirer profit. Ne pas l’obliger, donc, à se mettre au lit à 19 h 30 s’il a tendance à s’endormir plus facilement à 20 h 30. Bien sûr, s’il a envie de faire la java à 23 heures, c’est non. C’est aussi là que les routines contenantes sont utiles. Lorsque l’on a l’habitude de raconter une histoire avant de se quitter, l’enfant intériorise qu’à l’issue de celle-ci il faut dormir.
Familleenfantssommeil Le Figaro
Le parcours du combattant pour refaire ses papiers d’identité
Thomas EngrandAlors que les délais explosent pour un renouvellement, les effectifs alloués à la tâche vont être augmentés.
Les grands voyageurs le savent: à l’approche des vacances il est toujours prudent de jeter un œil sur la date de validité de sa pièce d’identité, au risque d’une grosse désillusion une fois arrivé à l’aéroport. Mais, cette année, même les plus prévoyants vont avoir une mauvaise surprise: les délais pour obtenir un rendez-vous ont explosé. Il faut compter en moyenne deux mois pour déposer une demande de renouvellement, contre quinze jours à trois semaines habituellement. Avec toutefois d’importantes disparités sur le territoire. Une situation provoquée par l’afflux sans précédent de demandes.
À lire aussi«Mon voyage approche! Existe-t-il un moyen d’obtenir mon passeport plus rapidement?»
Noémie, étudiante de 20 ans en école de commerce, a vécu cette mésaventure. La semaine dernière, elle se met à chercher des rendez-vous pour refaire son passeport afin de pouvoir se rendre au Canada en août. «Je n’ai trouvé aucun créneau à Lille avant fin juillet», explique-t-elle. Elle décide alors de regarder en Anjou, là où vivent ses parents. «Vu que c’est moins peuplé, je pensais trouver plus facilement.» Peine perdue! «C’était encore plus long», se remémore-t-elle. Par hasard, elle jette un œil aux disponibilités à Paris. Coup de chance, deux créneaux sont ouverts le lendemain. «Sûrement des désistements, car c’était les seuls», pointe-t-elle. Si elle s’estime chanceuse d’avoir trouvé cette opportunité, il lui a fallu payer 40 euros, le prix de l’aller-retour Lille-Paris en TGV, pour s’y rendre. Un trajet à renouveler une fois le document prêt, Afin de le récupérer.
Des pièces d’identité périmées ou expirées depuis moins de cinq ans sont tout à fait acceptables
Dans le souci de réduire les délais, l’ANTS (Agence nationale des titres sécurisés) a déployé des efforts inédits. Les effectifs dans les préfectures vont ainsi être drastiquement augmentés. Une hausse de 30 % a été annoncée par la directrice générale, Anne-Gaëlle Baudouin. En sus, 400 dispositifs de recueil, des équipements permettant d’enregistrer sa demande de carte d’identité ou de passeport, vont être déployés dans les mairies. L’objectif: «une situation normale à l’été», pour que «personne ne soit empêché de partir en vacances», a-t-elle expliqué vendredi sur Franceinfo.
Cette situation exceptionnelle est la conjonction de plusieurs phénomènes indépendants. En premier lieu, le confinement. Durant les deux années d’épidémie, beaucoup de cartes d’identité et de passeports ont été périmés, sans que les propriétaires cherchent à les renouveler. Selon Anne-Gaëlle Baudouin, ce serait ainsi 1,3 million de titres qui n’auraient pas été demandés. Un effet de rattrapage qui arrive d’un coup avec les vacances, les envies de départ et… les examens de fin d’année, comme le brevet ou le bac. Une pièce d’identité est en effet demandée pour pouvoir participer. Dans ce cas, un document valide n’est pas forcément nécessaire. «Des pièces d’identité périmées ou expirées depuis moins de cinq ans sont tout à fait acceptables», rassure Anne-Gaëlle Baudouin.
Le Brexit, circonstance aggravante
Autre circonstance aggravante: le Brexit. Jusqu’à la sortie du Royaume-Uni de l’Europe, une simple carte d’identité suffisait pour rejoindre le pays. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un changement qui pousse à la hausse la demande de passeports. Enfin, Anne-Gaëlle Baudouin met en avant un effet d’attractivité de la nouvelle carte d’identité, déployée l’année dernière.
Pour tenter de gagner du temps, l’ANTS conseille de privilégier les prédemandes en ligne, sur son site internet. Le but: arriver avec un dossier déjà préparé, ce qui devrait permettre de «diviser par deux le temps de rendez-vous», explique la directrice générale. Bonne nouvelle, une fois la demande déposée, les délais d’instruction et de production sont aujourd’hui proches d’une situation normale.
Gestion de crises: les ex-chefs du GIGN et du Raid livrent leurs secrets
EXCLUSIF - Terrorisme, «gilets jaunes», pandémie, Ukraine… Face à l’accélération des soubresauts qui secouent la société en profondeur, Denis Favier et Jean-Louis Fiamenghi livrent leur expérience hors du commun dans un entretien croisé.
À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel
REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.
«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité
TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.
L'Humanité
Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ?
ActuL’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable (bois, granulés, biomasse...) pour remplacer un appareil fonctionnant au gaz ou au fioul a été revue à la hausse. Comment l’activer, à combien s’élève-t-elle et qui peut vraiment y prétendre ? Réponse
Marie-Noëlle BertrandÉconomisons le gaz et le fioul : là où l’urgence climatique peinait à susciter le message, la hausse des prix des matières premières, renforcée par la guerre en Ukraine, active l’injonction. En 2019, plus de 14 % des foyers en France se chauffaient encore au fioul, et 44 % au gaz. Outre leur fort taux d’émission de CO2, ces énergies autrefois bon marché sont devenues très chères et pèsent sur le budget des foyers. La nécessité de s’affranchir des hydrocarbures russes renforce l’urgence de changer de modèle. Le gouvernement vient ainsi d’annoncer une hausse de 1 000 euros de MaPrimRénov’ pour le remplacement d’une chaudière à énergie fossile par une chaudière à énergie renouvelable ou une pompe à chaleur. À qui s’adresse cette mesure, est-elle suffisante et comment l’activer ? La réponse en trois points.
D’abord, réfléchir à son projet
Se chauffer pour moins cher passe avant tout par chauffer moins, rappelle Ann-Gaël Béard, administratrice bénévole de l’association CLCV (Consommation logement cadre de vie) et conseillère France Rénov’ dans le département des Hauts-de-France. Le premier levier sur lequel agir sera l’isolation de sa maison. « Moins on a de déperdition de chaleur, plus les besoins de se chauffer diminuent et la facture avec », explique la conseillère. Le choix du mode de chauffage dépendra de l’efficacité visée. « On peut ainsi finir par opter pour un poêle à bois, complété par des radiateurs électriques d’appoint. »
L’ENSEMBLE DES AIDES PUBLIQUES DÉPENDENT DU GAIN ÉNERGÉTIQUE OBTENU APRÈS INSTALLATION OU TRAVAUX ET DES REVENUS DU FOYER.
Cela dit, les foyers habitués au chauffage central généré par les chaudières au fioul ou au gaz préféreront un modèle similaire. Ils pourront opter pour une pompe à chaleur – un dispositif électrique, mais au rendement bien meilleur qu’un système classique. « Pour un kilowatt d’électricité consommé, une pompe à chaleur restitue entre 2 et 4 kilowatts de chaleur, selon la température extérieure », détaille Ann-Gaël Béard. Reste, enfin, les chaudières dites à énergie renouvelable – toutes celles alimentées au bois, aux granulés ou à la biomasse.
MaPrimeRénov’ pour qui, comment ?
Sur le papier, tout le monde peut y prétendre. Dans les faits, c’est autre chose. Les soutiens publics dépendent des travaux entrepris et du revenu des foyers. Il existe quatre barèmes de revenus : le rose, le violet, le jaune et enfin le bleu. Le premier correspond aux revenus les plus élevés, le dernier à ceux les plus modestes. Mais, attention, les seuils sont bas. Un couple sans enfant gagnant 42 800 euros par an (3 500 euros à deux par mois) sera ainsi classé rose : il ne pourra bénéficier de MaPrimRénov’ que pour réaliser des travaux d’isolation. Tout autre achat sera entièrement à sa charge.
Sachant qu’une chaudière à granulés ou à bois coûte entre 15 000 et 20 000 euros (même ordre de prix pour une pompe à chaleur), la facture reste lourde. Autre option : engager un « bouquet de travaux » permettant de justifier d’un gain d’énergie d’au moins 55 %. « Ce type de travaux nécessite en moyenne un budget de 20 000 à 30 000 euros », estime Ann-Gaël Béard. MaPrimRénov’ travaux reste, quant à elle, plafonnée à 3 500 euros par an (20 000 euros au maximum sur cinq ans).
Un couple sans enfant déclarant 22 320 euros (1 860 euros à deux) ou moins sera classé bleu. Il pourra être soutenu à une hauteur plus importante : pour lui, l’aide à l’achat d’une chaudière à énergie renouvelable ou d’une pompe à chaleur était jusqu’à présent de 10 000 euros. Elle vient d’être portée à 11 000 euros. N’en reste pas moins une différence de 4 000 à 9 000 euros, somme généralement impossible à sortir pour les foyers à revenus aussi faibles.
Ne rien signer précipitamment
Ultime conseil et pas des moindres : solliciter de l’aide. D’autres dispositifs existent pour aider les ménages (tels les certificats d’économie d’énergie), mais s’y retrouver relève du casse-tête. Nombreux sont ceux qui renoncent à ces droits, faute d’en avoir connaissance. En outre, les démarchages commerciaux sont nombreux et peuvent conduire à de mauvais choix, voire à fournir des informations erronées – « l’Humanité Magazine » s’est ainsi vu répondre que les aides ne concernaient pas les personnes âgées de plus de 75 ans, « ce qui est complètement faux », assure Ann-Gaël Béard. « Il ne faut rien signer, pas même un devis, qui vaut pour contrat, sans être sûr de son choix », insiste-t-elle. « La liste des artisans qualifiés RGE est disponible sur le site FranceRénov’ », rappelle-t-elle encore. « Et des conseillers FranceRénov’sont présents dans tous les départements, avec pour mission d’informer et d’accompagner les ménages, comme un service public. »
Trois questions à Marie-Françoise Thull, membre du bureau et secrétaire départementale du SPF en Moselle
« Beaucoup de foyers ne se chauffent plus »
C’est un phénomène inédit, lié à l’explosion de la précarité en France, qu’observe le Secours populaire : la flambée des demandes d’aide au paiement des factures d’énergie.
Alors que les prix de l’énergie explosent, constatez-vous une augmentation du nombre de personnes en situation de précarité énergétique ?
Oui, et c’est une augmentation très nette. C’est la première fois, cette année, que nous enregistrons autant de demandes d’aide pour le paiement des factures d’énergie. Beaucoup de personnes ne se chauffent plus, en particulier celles qui ont des enfants. Ces familles nous disent allumer un peu le chauffage le matin, avant le départ pour l’école, puis le rallumer un peu le soir, lorsque les enfants rentrent. C’est vraiment la facture qui passe à l’as. De plus en plus de gens n’ont plus de quoi faire face et, dans de telles proportions, c’est un phénomène nouveau. En Moselle, par exemple, le Secours populaire aide environ 30 000 personnes, dont plus de la moitié, désormais, sont en difficulté pour se chauffer.
Quel est le visage de cette nouvelle précarité ?
Ce sont en majorité des personnes qui vivent en habitat collectif, dans des appartements équipés de radiateurs électriques, qu’elles ont la possibilité d’éteindre. Il s’agit le plus souvent de femmes seules avec enfants. Bien entendu, nous aidons aussi les étudiants et les jeunes, mais il existe chez eux une forme de solidarité, d’entraide naturelle qui veut qu’on ne laisse pas un copain dans l’embarras. Ce n’est pas le cas des femmes isolées, qui, d’autant plus lorsqu’elles ont subi des violences, n’osent pas faire état de leurs difficultés et demander de l’aide. Enfin, il y a les personnes âgées, là aussi souvent des femmes qui ont de toutes petites pensions. Je suis frappée de constater que, désormais, l’aide se concentre sur les besoins matériels. Pas la nourriture, car, finalement, on y pourvoit, mais les gens ne se soignent plus, le chauffage est le premier poste de dépenses qu’ils suppriment, et même en ce qui concerne l’hygiène, nous fournissons de plus en plus de savons, de dentifrice, de brosses à dents. Certaines personnes ne peuvent plus rien acheter. Alors, bien entendu, le pouvoir d’achat est un sujet important, mais l’accroissement de la pauvreté est un dossier urgent.
Le gouvernement a mis en place un chèque énergie à destination des plus fragiles. Cette mesure va-t-elle dans le bon sens ? Y en a-t-il d’autres à prendre immédiatement ?
Je le répète, il y a un problème de fond : celui de la pauvreté, et il faut que les politiques prennent ça à bras-le-corps. Évidemment, on peut faire des chèques énergie, verser des aides de-ci de-là, c’est toujours bien. En revanche, ça ne règle pas le problème. Les gens n’arrivent plus à assurer leur subsistance et, pour certains, leur survie. Près de 15 % de la population sont en difficulté, parfois en situation de grande pauvreté. Dans un pays comme la France, c’est énorme. Et je ne parle pas des personnes qui arrivent, des migrants qui pour beaucoup n’ont strictement rien. Je parle de gens qui ont travaillé toute leur vie. C’est inacceptable. Cet état de fait pourrit la société, la tire vers le bas. Il faut se réveiller.
ÉnergieConsommation L'Humanité
Les recettes d'une cuisine zen et sans gluten
Avec un brin d’information, un placard astucieusement rempli et une pincée d’imagination, l’alimentation sans gluten s’ouvre à de nouveaux horizons gourmands. Voici quelques conseils pour se régaler en oubliant le blé, mais pas la joie de mitonner.
Marie MersierMaux de ventre ou de tête, fatigue, ballonnements… l’hypersensibilité, voire l’intolérance au gluten (ou maladie cœliaque) ont nettement affecté la relation gourmande que l’on entretenait avec lui. Un désamour qui a parfois été qualifié d’effet de mode, mais qui est pourtant une réalité, confirmée par des études sur le sujet.
Plusieurs facteurs expliquent cela : la transformation génétique des céréales modernes, qui a eu comme conséquence de rendre le gluten contenu dans ces dernières bien moins tolérable d’un point de vue digestif. Ajoutez à cela un système immunitaire – donc digestif – fragilisé par nos modes de vie modernes, du gluten qui se cache un peu partout car il apporte liant et moelleux. Un sacré mix qui ne fait pas bon ménage.
Autres farines, autres saveurs
En cas de maladie cœliaque ou d’allergie au blé, le gluten doit être strictement proscrit. Si on est hypersensible, le supprimer permettra de retrouver un mieux-être général. Mais, concrètement, comment faire ? On laisse de côté le seigle, l’avoine, le blé et l’orge, et on regarde avec attention la liste des ingrédients de nos courses pour s’assurer que celles-ci ne contiennent pas de gluten (exemple : dans la levure, les fromages à tartiner, les sauces…).
Puis, on remplace certains incontournables (farines, pâtes…) par des alternatives avec lesquelles se familiariser. En ce qui concerne les farines, il existe désormais de nombreuses marques (notamment Markal ou Ma Vie Sans Gluten, en vente sur greenweez.com) qui proposent des farines de riz, pois chiche, châtaigne, ou des préparations pour réaliser un pain maison ou des pâtes à pizza…
Afin de préparer des gâteaux, crêpes, pancakes avec des goûts et textures satisfaisants, il est conseillé de mélanger ces farines et d’y associer parfois de la fécule, de la poudre d’amande ou de la poudre à lever. Et pour le fameux plat de pâtes, l’offre commerciale s’est nettement améliorée ces dernières années, déclinant des pâtes colorées aux légumineuses ou au maïs, des fusillis au sarrasin, des tagliatelles ou spaghettis de riz. Mais, soyons honnêtes, cela aura un léger impact sur le montant du panier de courses.
La bonne idée : plus de légumes et plus de légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches, pois cassés). Alors on fait le plein de céréales sans gluten comme le riz (qu’il soit blanc, noir ou rouge), le millet ou le sarrasin avec lesquels préparer des salades composées ou des poêlées de légumes. S’ils sont en flocons, ils permettront de concocter de délicieux porridges pour le petit déjeuner, bien plus intéressants d’un point de vue nutritionnel qu’une tartine beurrée.
Et puis, imaginez : légumes farcis ou rôtis, salades de lentilles aux herbes fraîches, risotto aux fèves, galettes aux flocons de riz, taboulé de millet, polenta crémeuse, blinis au sarrasin. De même, afin de nourrir votre inspiration, quelques livres pourront rejoindre votre bibliothèque et seront de précieux alliés au quotidien. Par exemple : « Super-recettes sans gluten », aux éditions Mango, ou, plus récemment, « le Livre de la cuisine sans gluten », aux éditions Phaidon (plus onéreux, mais précieux tour du monde de recettes naturellement sans gluten et ne faisant pas intervenir d’ingrédients de substitution). Une vie gourmande et sans gluten est possible !
Carrot cake sans gluten
Ingrédients pour 8 personnes :
Pour le gâteau : 250 g de carottes râpées 60 g de sucre complet 10 g de levure chimique sans gluten 1 pincée de sel 1 c. à café de cannelle en poudre 1 c. à café de gingembre en poudre ½ c. à café de noix de muscade râpée 2 œufs 80 g de farine de riz complet 20 g de fécule de pomme de terre 20 g d’amandes 2 c. à soupe d’huile d’olive 50 g de noix de pécan 30 g de noisettes
Pour le glaçage : 50 g de beurre mou 200 g de sucre glace 100 g de fromage crémeux 1 citron non traitéPréparation : 1 heureDifficulté : facile
- Préchauffer le four à 180 °C (thermostat 6).
- Dans un saladier, verser les œufs, le sucre complet ainsi que le sel. Mélanger la préparation jusqu’à ce que les œufs blanchissent. Puis éplucher et râper finement les carottes. Pendant ce temps, faire griller les amandes dans une poêle chaude pendant 3 à 4 minutes avant de les mixer. Ajouter les carottes et les amandes en poudre dans le saladier.
- Ajouter ensuite les 80 g de farine de riz complet, les 20 g de fécule de pomme de terre, la levure sans gluten et l’huile d’olive. Mélanger la préparation. Ensuite, à l’aide d’un couteau, hacher grossièrement les noix de pécan et les noisettes avant de les ajouter au reste. Une fois la préparation homogène, ajouter les épices.
- Verser la préparation dans un moule et enfourner pour environ 30 minutes. Puis laisser refroidir le carrot cake, qui doit encore être fondant à l’intérieur, et préparer le glaçage. Travailler le beurre mou avec le sucre glace. Ajouter le fromage frais et fouetter l’ensemble, mais pas trop longtemps afin que le mélange ne soit pas trop liquide. Étaler le glaçage sur le gâteau refroidi et laisser durcir 12 heures au frigo. Avant de servir, râper un peu de zestes de citron au-dessus du cake.
À l’apéro. Une belgeLes douces soirées de printemps célèbrent le retour des bières en terrasse. Mais cette pause rafraîchissante est souvent synonyme de gluten. En revanche, à la maison, grâce à quelques marques novatrices, pas question de se priver. Fondée en 1891, la Brasserie de Brunehaut propose une gamme de bières bio et sans gluten, dont une blonde légèrement dorée, produite avec de l’orge cultivé dans son propre domaine. Avec sa saveur ronde et épicée, elle comblera les amateurs de cette boisson mousseuse et conviviale dont on se lasse rarement. Bière blonde sans gluten, Brasserie de Brunehaut, 2,08 euros
Tartine. Craquant sarrasinAu petit déjeuner ou en guise de mise en bouche, la tartine est un classique. Fabriquées en France à partir de farine de riz et de sarrasin, ces tartines croustillantes sans gluten seront une parfaite alternative à la tranche de pain grillé. Accompagnés de fromage frais aux herbes, d’une tranche de saumon ou nappés de purée d’amande à l’heure du goûter, ces en-cas exempts d’huile de palme et de sucres ajoutés se dégustent l’esprit léger, sans alourdir la digestion. Tartines craquantes au sarrasin, environ 2,20 euros
PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE !Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien
Bon et sain Le Figaro
Jacques Julliard: «La campagne électorale a pris la forme d’un insupportable huis clos»
CHRONIQUE - Nous atteignons aujourd’hui aux limites des potentialités du suffrage universel, juge l’historien et essayiste*, qui plaide pour la tenue, après les élections, d’états généraux afin d’impliquer les Français dans l’élaboration des réformes indispensables.
Tous vainqueurs… sauf Macron!
Vous l’avez certainement remarqué: si l’on ne considère que les principaux protagonistes, cette élection présidentielle n’a fait que des heureux. Mélenchon, bien sûr, légitimement fier de cette «remontada» du premier tour, et contemplant avec commisération le résultat du second. Le bien battu exécute sans phrases le «mal élu» . L’exercice lui a tellement plu qu’il veut recommencer incontinent et, au mépris de la Constitution, «se faire élire» premier ministre. Cette trouvaille rhétorique met en joie toute la presse. Un bon mot vaut mieux en France qu’un bon scrutin. Quant à Marine Le Pen, à cause de son résultat historique du second tour, elle exulte. Une atmosphère de «non-défaite» (Le Figaro) régnait au soir des résultats sur ses partisans réunis.
À lire aussiJacques Julliard: «La fin de la dynamique démocratique»
Seul Macron, au dire des observateurs, n’en menait pas large au soir du scrutin. Une atmosphère de non-victoire, en somme, pesait sur le Champ-de-Mars, devant un public clairsemé. Pensez donc! le malheureux n’avait devancé sa rivale que de 17 points! 17 points, une misère, 17 points, presque une forfaiture… Ségolène Royal, cette profonde psychosociologue, avait compris que, à l’instar de la Légion étrangère, qui fête chaque année l’héroïsme désespéré de Camerone, les Français n’aiment que les glorieuses défaites: «Je vous emmènerai vers d’autres victoires!», s’était-elle écriée au soir de son échec face à Nicolas Sarkozy.
Et pourtant… Dans l’après-midi, quand furent connus les résultants des Antilles et de la Guyane, qui plaçaient Marine Le Pen à plus de 60 % des suffrages, on faisait moins les farauds. Un vent de panique se mit à souffler sur les portables des gens informés, et chacun eût donné sa chemise pour que Macron l’emportât, fût-ce d’un demi-point. Oui, mais… Quelques heures plus tard, son avance de 17 points était jugée misérable, presque indigne ; une victoire «par effraction». Dans sa lettre du très branché Philosophie magazine, Michel Eltchaninoff commente: «Vers dix heures du soir, je me suis levé et ai allumé la radio. “Tiens, il est réélu”, et je suis allé me recoucher.» Très chic, de se recoucher «avec les poules», comme on dit chez moi, le soir où la France terrasse le fantôme du fascisme.
Ainsi va la France, ou plutôt ainsi ne va-t-elle pas.
Les devins de la République
«Les Français sont des veaux» (Charles de Gaulle), c’est une chose entendue. Heureusement que, pour interpréter le langage électoral, d’une navrante simplicité (un nom propre, un oui et un non glissés dans une enveloppe), nos experts, eux, sont des aigles. Je ne plaisante pas. Jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il revenait aux élus de décrypter et de donner un sens aux oracles monosyllabique tombés de la bouche de la sibylle. Et les politiques de s’entre-déchirer. «Le pays a voulu ceci», disait l’un. «Et moi je vous dis qu’il a voulu cela», répliquait l’autre. L’introduction des sondages avant et après le vote, qui permet de tout savoir des divers segments de l’électorat (sexe, âge, niveau d’études, profession, religion, motivations) a tout changé. Au soir de l’élection, le terrain n’appartient déjà plus à l’électeur et pas encore à l’élu. C’est l’heure du commentariat, comme disent joliment ici même Mathieu Bock-Côté et Vincent Trémolet.
Et le commentariat est un véritable truchement. Voici les Jérôme Jaffré et les Jérôme Fourquet, les Dominique Reynié et les Brice Teinturier, coiffés d’une casquette à carreaux et armés d’une énorme loupe, ou mieux encore munis du chapeau et de la pipe du commissaire Maigret, qui nous expliquent à nous ce que nous avons voulu dire et à eux ce qu’ils devront faire! Ils constituent un véritable corps de l’État. Ils sont les devins de la République, qui en a grand besoin.
Les rats des villes et les rats des champs
À ce jeu, le géographe Christophe Guilluy, auteur notamment de La France périphérique, vient de marquer un point décisif. Sa thèse, on la connaît. Deux France que tout oppose se partagent le paysage social. La France des grandes métropoles, celle de la mondialisation heureuse, qui regroupe ceux du haut et du milieu de l’échelle sociale, mais aussi les immigrés, qui ont progressivement chassé les classes populaires traditionnelles des banlieues, et d’autre part, la France périphérique des petites villes et de la «ruralité», comme on dit maintenant. Les premiers sont les bénéficiaires de cette mondialisation, les seconds les victimes de la précarité et de la stagnation des revenus. Les premiers sont l’électorat naturel de Macron, les seconds celui de Marine Le Pen. Bingo! Au soir du 24 avril, il faut arriver à la 58e ville par ordre de classement de la population, en l’occurrence Calais, 72.000 habitants, pour voir Marine Le Pen l’emporter sur Emmanuel Macron.
Paris a voté Macron à plus de 85 %, et la Seine-Saint-Denis a fait presque aussi bien. La France de Marine Le Pen, au contraire, c’est la France des petites villes, des bourgades et des villages. Hier, c’était la France de Giraudoux, de la rêverie et d’une certaine douceur de vivre ; c’est aujourd’hui celle du chômage et du ressentiment. Il y a désormais un mal-être des gens ordinaires qui transcende les clivages politiques (gauche, centre, droite) et même sociaux (salariés contre professions indépendantes). C’est toute une France qui est mal dans sa peau: cela ne suffit pas à susciter un courant révolutionnaire, mais laisse prévoir des révoltes à répétition, comme celle des «gilets jaunes». Cette France s’est ralliée à Marine Le Pen comme elle a endossé les gilets: en attendant mieux.
Le non-dit de l’élection
Et l’Ukraine dans tout ça? Vous aurez beau chercher, vous ne la trouverez pas. Pas plus qu’en 1936, lors des élections, il n’a été fait mention de Hitler et de la guerre qui venait, grosse comme la Wehrmacht. Le Front populaire ne fut en somme qu’un déjeuner de soleil, une parenthèse enchantée dans le tragique de l’événement.
Il n’empêche. Si d’aventure Marine Le Pen l’avait emporté dimanche dernier, il n’eût été question que de cela en Europe et dans le reste du monde: la France eût ouvert une brèche dans le front uni de la résistance aux nouveaux totalitarismes. Si en effet Poutine n’est pas Hitler ni Staline, il y mène tout droit.
À lire aussiPrésidentielle 2022: âge, catégorie socioprofessionnelle, urbains ou ruraux… qui sont les électeurs de Macron et de Le Pen au second tour?
Un État policier, une vision impérialiste du monde, le recours à la violence pour régler les problèmes internationaux, l’assassinat des opposants, l’abolition de l’idée même de vérité au profit d’une gamme continue de mensonges, l’éradication du principe de non-contradiction (une chose est vraie, mais son contraire peut l’être aussi ), tout cela met fin à la grande illusion des années 1990: celle d’un continuum démocratique entre les nations occidentales et leurs voisins, à commencer par la Russie. Avec l’invasion de l’Ukraine, un nouveau rideau de fer mental s’est abattu à l’est de l’Europe: comme au temps de la guerre froide, qui avait opéré une fracture tragique entre l’idée de justice sociale (représentée alors par le Parti communiste) et celle de progrès démocratique, qui s’était réfugiée chez les partisans de l’anticommunisme - n’est-ce pas cela qui est en germe dans le mouvement des «gilets jaunes», et de la nouvelle figure du Rassemblement national, qui intègre une partie de la population originaire de la gauche?
La fête des fous
C’est ainsi que l’élection présidentielle, qui est le moment cardinal de notre vie politique, est gagnée, non seulement par la désaffection, mais aussi par le ridicule. Quoi! Le monde entier, y compris la Chine, tremble de ce qui se passe en Europe de l’Est, et, plus encore, de ce qui se passe dans la tête de Poutine ; l’idée d’une montée aux extrêmes, c’est-à-dire un conflit nucléaire, est devenue une hypothèse sans doute peu probable, mais néanmoins plausible ; un nouveau partage du monde est en cours, dans lequel la planète entière, de l’Asie à l’Afrique, est en train de tourner le dos à la démocratie au profit de la dictature, et de quoi a-t-il été question durant la campagne-croupion que nous venons de vivre en attendant celle que nous sommes condamnés à subir? Des retraites! De nos saintes retraites, de nos sacrées retraites! Faut-il en fixer l’âge à 62 ou 64 ans? Ou même à 60, au dire de Mélenchon, dont le cynisme n’a même pas l’excuse de l’incompétence! Jusqu’à la jeunesse, dont le propre est d’entrer dans la vie le défi et l’insulte à la bouche, qui s’y prépare aujourd’hui les yeux et l’esprit fixés sur un seul objectif: l’heure et le moment d’en sortir! Un pays qui entre ainsi dans la vie à reculons laisse mal augurer de son avenir.
J’ai consacré trop d’années de ma vie au mouvement ouvrier, nommément à ma chère CFDT, pour sous-estimer l’importance de la revendication matérielle et de l’amélioration du sort des plus défavorisés. Mais, dans le monde d’aujourd’hui, le mouvement revendicatif ne saurait être isolé de la politique générale ; à l’intérieur de l’Europe, il n’y a plus de politique extérieure, mais seulement des aspects proches ou lointains du politique et de l’économique.
C’est pourquoi la campagne électorale qui s’achève, en attendant celle qui s’annonce, a pris la forme d’un insupportable huis clos, détaché de toutes les réalités. Un univers déréistique, comme disent les psychiatres, où l’imaginaire est roi, et où le possible et le souhaitable coïncident. Aucun des catalogues de mesures catégorielles que présentaient la quasi-totalité des candidats n’était réalisable, sauf à entraîner la faillite de l’État et le chaos. À l’exception de celui de Valérie Pécresse, ce qui lui a valu le sort que l’on sait. Et, en dépit de ses concessions de dernière minute, celui d’Emmanuel Macron. C’est donc justice qu’il ait finalement triomphé. En qualité de non rééligible, il n’aura plus d’excuses pour ne pas engager les réformes les plus hardies, les plus nécessaires, au mépris des risques d’impopularité.
Des états généraux post-électoraux
Nous atteignons aujourd’hui, par paliers successifs, aux limites des potentialités du suffrage universel, notamment lors de l’élection du président de la République. Le pari du système représentatif était en effet d’opérer la synthèse entre la désignation des représentants du peuple et l’élaboration d’un programme de gouvernement. Mais, de plus en plus, les «moyens de gouvernement», comme dit Guizot, sont compromis d’avance par la recherche des «moyens de l’élection». C’est ce que l’on nomme le poujadisme, qui est commun au populisme de droite et au populisme de gauche.
On a vu, lors de la présidentielle, les programmes de ces deux extrêmes, à l’exception de la question de l’immigration, se rejoindre et coïncider. L’avantage du système présidentiel était de pallier, en partie, la contradiction entre la procédure de l’élection et l’exercice du gouvernement, en substituant aux aléas des coalitions politiciennes la synthèse organique que constitue la rencontre d’une personnalité avec un peuple. Mais aujourd’hui, en régime présidentiel comme en régime parlementaire, l’addition des clientèles tend à tenir lieu de projet organique ; à l’ère des réseaux sociaux, la démocratie se jette ainsi dans le populisme comme les fleuves dans la mer. C’est pourquoi il est devenu nécessaire de dissocier au moins partiellement la désignation des représentants et l’élaboration d’un programme, et d’interroger séparément le peuple sur l’orientation générale de ceux qu’il choisit pour le représenter, et le contenu des réformes à opérer dans l’immédiat et dans le court terme. Certains voudraient voir apparaître, aux côtés de l’Assemblée nationale, une sorte de chambre des projets. D’autres pensent à un recours plus fréquent, régulier, à la procédure du référendum.
Pour ma part, j’ai déjà indiqué ma préférence pour des états généraux postélectoraux, où les élus et le gouvernement seraient confrontés à des délégués de la société civile, porteurs de cahiers de doléances. Peut-être serait-ce là le moyen de dépasser la contradiction que Jean-Jacques Rousseau a inscrite pour notre malheur, au cœur du Contrat social, l’impossibilité théorique pour le peuple de déléguer sa souveraineté et la nécessité pratique de la confier à des représentants.
* Éditorialiste de l’hebdomadaire Marianne.
«Médiocre, le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ne changera pas l'issue de l'élection présidentielle»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Emmanuel Macron et Marine Le Pen, finalistes de l'élection présidentielle, ont débattu pendant plus de deux heures mercredi soir. Pour Maxime Tandonnet, ce débat, d'un faible niveau sur le fond, ne marquera pas l'histoire politique française.
Pierre Manent: «Classe dirigeante et peuple ‘‘populiste’’ doivent sortir de leur mépris réciproque»
ENTRETIEN - Disciple de Raymond Aron, directeur d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales, Pierre Manent analyse les causes de la perplexité et de l’inquiétude de nombreux Français au terme de la campagne et de l’élection présidentielles.
«Mélenchon sans barrage»
L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
L'Humanité
L’emploi à temps partagé, des statuts plus ou moins protecteurs
ActuTravailler à temps partagé offre une variété d’expériences qui répond aux aspirations de nombreux actifs. Attention, ce nouveau mode regroupe différentes situations. Reste donc à trouver le statut qui convient.
Mélanie MermozVous souhaitez changer de vie, mais vous ne trouvez pas d’emploi qui corresponde à vos compétences dans les ressources humaines, l’informatique… Pour de nombreuses PME, ces compétences sont nécessaires mais leur taille ne permet pas d’employer un salarié à temps plein. Le travail à temps partagé est une solution qui répond aux aspirations de mouvement et d’autonomie croissantes chez les travailleurs et aux besoins des entreprises. « La pandémie a eu un impact énorme sur la manière de travailler. Nous assistons à une augmentation du nombre de personnes qui se lancent dans le temps partagé. Si certaines personnes y ont été forcées par un licenciement, cela répond aussi à la volonté de partager son travail en différentes activités », explique David Bibard, fondateur du portail du temps partagé (www.le-portail-du-temps-partage.fr).
Les groupements d’employeurs
Des solutions variées existent avec des statuts plus ou moins protecteurs. Il est tout d’abord possible de lancer son activité en indépendant, via une microentreprise ou une entreprise individuelle. Cette nouvelle forme d’entreprise a été créée par la loi du 14 février 2022, elle remplace l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (Eirl) et offre davantage de protection du patrimoine personnel. Attention toutefois à s’assurer que l’activité indépendante vous convient. Il faut, en effet, trouver ses clients soi-même et ne pas être phobique des démarches administratives. Une fois la vitesse de croisière atteinte, il est possible d’obtenir malgré l’indépendance une certaine sécurité. « J’ai cinq ou six clients réguliers, certains depuis le lancement de mon activité de contrôleur de gestion il y a dix ans. Si je perds un contrat, il me reste les autres », apprécie David Bibard.
Il est aussi possible d’exercer cette activité à temps partagé comme salarié. La solution la plus simple est alors d’être multi-employeurs. Encore faut-il pouvoir faire coïncider ses différents contrats. Autre possibilité, travailler pour un employeur unique qui vous met à disposition de plusieurs sociétés. C’est ce que permettent les groupements d’employeurs. Ceux-ci sont nés dans le monde agricole pour répondre aux besoins de saisonniers, ils ont été officialisés en 1985. Près de quarante ans après l’adoption de la loi les encadrant, ils ne sont pas limités à la seule agriculture, mais existent aussi dans la culture, l’animation… Selon la Fédération nationale des groupements d’employeurs (FNGE), il existe actuellement 711 groupements d’employeurs en France, ils emploient 16 600 salariés, dont 70 % en CDI.
Autre solution moins connue et plus récente, l’entreprise de travail à temps partagé (ETTP). Contrairement aux groupements d’employeurs, qui sont des associations loi 1901, il s’agit de sociétés qui mettent des personnels qualifiés à la disposition d’entreprises qui n’ont pas la taille ni les capacités de les employer seules. Les entreprises de travail temporaire peuvent aussi exercer l’activité d’ETTP. Si les missions sont ponctuelles, les salariés mis à disposition sont, eux, en CDI.
droit du travailtemps de travail L'Humanité
Respiration : à chaque type de yoga ses bienfaits
ActuStress, quotidien effréné, sentiment de vivre en apnée... Et si on réapprenait à respirer ? Voici quelques techniques simples et efficaces pour retrouver conscience de son souffle et son équilibre physique et émotionnel.
Marie MersierSouffle court et disharmo- nieux, rythme cardiaque qui s’emballe… il est parfois nécessaire de réapprendre à respirer, ce que l’on peut faire notamment grâce à l’un des aspects clés du yoga, le « pranayama » ou science de la respiration. Apprivoiser en conscience le mouvement de l’air qui entre et sort de notre corps a d’innombrables bienfaits sur la santé et le bien-être : diminution du stress, vitalité augmentée, sommeil apaisé, concentration boostée.
Le bébé respire avec le ventre, mais, en grandissant, l’être humain prend l’habitude de respirer avec le haut du corps. Alors, pour commencer, la respiration abdominale sera une précieuse alliée, car elle stimulera notre sens de l’observation sur nos mécanismes respiratoires. Plus ample que la respiration thoracique, la respiration ventrale stimule le diaphragme, donc les poumons, pour offrir une meilleure oxygénation et un massage des organes abdominaux. On peut la pratiquer assis ou allongé, une main sur le ventre, l’autre sur la poitrine. On inspire par le nez durant cinq secondes en gonflant le ventre au maximum, et l’on expire – également cinq secondes – en le rentrant le plus possible. À l’inspiration, on visualise des images positives, ce que l’on souhaite accueillir dans sa vie, à l’expiration on imagine ce dont on ne veut plus. Cinq à dix minutes par jour suffisent pour se reconnecter en douceur et confiance.
Recommandée pour les débutants et efficace sur le stress, la respiration carrée, ou « samavritti », consiste à inspirer, suspendre son souffle à poumons pleins, expirer et suspendre son souffle à poumons vides sur des temps égaux (par exemple sur 2, 4 ou 6 temps). Elle se répète de 5 à 10 fois.
souffle et cortisol
En stimulant les deux hémi-sphères du cerveau, la respiration alternée, ou « nadi shodhana », calme le mental et favorise la concentration. Sauf contre-indications médicales, tout le monde peut la pratiquer, à tout moment de la journée. De nombreuses vidéos se trouve en ligne afin de se familiariser. Voici la marche à suivre. Assis en tailleur, le pouce droit appuie sur la narine droite afin de la bloquer et l’annulaire droit fait la même chose sur la narine gauche. On commence par expirer à gauche en bouchant uniquement la narine droite, on inspire tout de suite à gauche et sur 4 temps, puis on ferme la narine gauche, on ouvre à droite, on expire et on inspire sur 4 temps. Ensuite, on ferme la narine droite, on expire de nouveau à gauche, on inspire, et ainsi de suite pendant plusieurs cycles. En version avancée, il est possible de faire des rétentions d’air entre l’inspiration et l’expiration, d’augmenter les ratios de temps ou la durée des cycles.
Enfin, alliée des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, la respiration en « cohérence cardiaque » a des effets bénéfiques à court et long terme. Le principe : des inspirations et expirations de cinq secondes, durant cinq minutes et trois fois par jour. De préférence dès le matin, au moment où la sécrétion de cortisol est la plus importante (1). Autant d’outils à intégrer dans sa routine, avant même d’en ressentir le besoin et de finir en apnée. Mieux respirer, c’est mieux vivre.
Reconnaître la chlamydia, infection silencieuse qu’il vaut mieux prévenir que guérir
Maladie de plus en plus courante chez les moins de 30 ans, la chlamydia n’est pas sans danger. D’ailleurs, si l’infection n’est pas soignée, elle risque d’entraîner des problèmes de fertilité, des complications lors de la grossesse ou être transmise au nouveau-né. D’où l’importance d’un dépistage précoce.
Elles courent, elles courent, les maladies d’amour. Depuis quelques années, la France connaît une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), particulièrement chez les jeunes entre 15 et 24 ans. Parmi les plus courantes, on relève le VIH/sida, l’herpès, les hépatites B et C ou encore la gonococcie. Mais une autre se démarque par sa fulgurante progression : l’infection à Chlamydia. Selon le bulletin de santé publique publié en décembre 2020 par Santé publique France, le nombre de diagnostics positifs en secteur privé a augmenté de 29 % entre 2017 et 2019. Dans un nouveau bilan publié en décembre dernier, les chiffres étaient en légère diminution de 6 % sur 2,3 millions de dépistages en 2020. Dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), les résultats sont plus encourageants, avec une baisse de 30 %, sur 258 000 tests.
La transmission de la bactérie Chlamydia trachomatis peut s’opérer lors d’un rapport non protégé, qu’il soit vaginal, anal, oral ou par simple contact. Parfois silencieuse, la chlamydia peut faire apparaître certains symptômes, très incommodants, qui sont les mêmes pour l’homme et la femme, tels que des brûlures, des douleurs urinaires ou des picotements. Si la maladie n’est pas dangereuse au premier abord, il est quand même nécessaire qu’elle soit prise en charge le plus rapidement possible pour éviter les complications. Alors qu’il est encore rare – mais pas exclu – que la chlamydia puisse porter atteinte à la stérilité de l’homme, la femme, souvent asymptomatique, est plus exposée à ce risque. La bactérie, qui se niche dans le col de l’utérus, vient ensuite causer une réaction inflammatoire sur les trompes de Fallope, pouvant possiblement les boucher et entraîner la stérilité.
Traitement par antibiotiques
Là ou le bât blesse, c’est qu’une femme infectée et enceinte (risque accru de grossesse extra-utérine et de fausse couche) peut transmettre la chlamydia au nouveau-né lors de l’accouchement. Cette transmission risque de lui causer une conjonctivite ou, plus grave, une pneumonie néonatale. Si la mère connaît son infection, la surveillance et la prise en charge seront évidemment meilleures. C’est pourquoi il est fondamental de se faire tester, non seulement après des rapports non protégés avec des partenaires « inhabituels », mais aussi durant la grossesse.
Si le dépistage est positif, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou d’une femme enceinte, plusieurs traitements par antibiotiques sont possibles. Le médecin pourra prescrire une dose de 1 gramme d’azithromycine, de 100 milligrammes de doxycycline à prendre sur une semaine ou encore de l’érythromycine 500 milligrammes pendant deux semaines en cas de grossesse. Enfin, le plus important est d’informer les personnes potentiellement concernées, pour mettre fin à la transmission de la bactérie.
Bien-être L'Humanité
Un tour de passe-passe, le joint ?
ActuDes infiltrations entre les murs et la baignoire, le lavabo ou encore l’évier ? N’attendez pas le plombier pour agir. Refaire des joints protecteurs n’est pas si sorcier.
Marcel GuedjSoumis aux projections d’eau, les joints d’étanchéité au silicone qui protègent les murs et les meubles en périphérie des lavabos, baignoires ou éviers, finissent par moisir et/ou se décoller. Dégradés, ils perdent de leur efficacité, sans parler de leur aspect désastreux ! Avant de les remplacer, il faut enlever les joints défectueux et bien nettoyer l’emplacement, car on ne peut pas se contenter de supprimer uniquement les parties endommagées ou de remplacer les parties manquantes.
Après avoir fait place nette, passez à la pose du nouveau joint en silicone, une pâte en cartouche, dont l’application se fait avec un pistolet spécial, dit pistolet extrudeur, au maniement assez simple. La cartouche est équipée d’une canule qui, entaillée en biseau (au cutter) pour donner au joint l’épaisseur voulue, permet de déposer un cordon continu de produit en appuyant sur la gâchette du pistolet. Le plus difficile consiste à déplacer le pistolet régulièrement sans trembler ni donner d’à-coups pour obtenir un joint régulier sur toute la longueur. Mais le coup de main s’acquiert vite. Et puis, les petites irrégularités d’épaisseur ne sont pas bien graves, d’autant que l’on égalise le joint en le lissant en finition, ce qui contribue à bien l’appliquer dans l’angle.
Article sans titre
1 Supprimer le joint défectueux de préférence avec un grattoir en plastique pour ne pas rayer l’émail.
2 Enlever les résidus de joint et nettoyer l’emplacement avec un chiffon humide.
3 Dégraisser avec un peu d’acétone déposée sur un chiffon.
4 Monter la cartouche de joint sur le pistolet et découper son embout au cutter.
5 Visser la canule fournie sur l’embout de la cartouche et découper son extrémité en biseau selon la largeur du joint souhaitée.
6 Déposer le joint en déplaçant le pistolet sur toute la longueur.
7 Sans attendre, lisser le joint avec le doigt que vous aurez trempé dans de l’eau ou dans du produit vaisselle.
8 Laisser sécher le temps indiqué sur la cartouche de joint en silicone (en général 24 heures).
Attention aux vapeurs toxiques
L’acétone est un solvant efficace mais toxique, irritant pour la peau, l’appareil respiratoire et les yeux, et de surcroît inflammable. À manipuler avec précaution, avec un masque et des gants, dans une pièce aérée.
Bricolage Le Figaro
Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai
Baptiste RENAUTPour faire face à l'inflation mais aussi pour sortir du régime d'exception instauré pendant l'épidémie de Covid, l'entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.
Le passage au mois de mai s'accompagne de changements, notamment concernant les salaires, et d'une hausse de certaines allocations. Celles-ci interviennent en réponse à l'augmentation de l'inflation, évaluée à 4,5% en mars par l'Insee. Le Figaro fait un tour d'horizon des différentes augmentations, mais aussi des évolutions qui interviendront le 1er mai.
Augmentation automatique du Smic
Le Smic va bénéficier d'une augmentation automatique de 2,65% en début de mois. Une disposition prévue par le Code du travail dès lors que l'indice des prix à la consommation connaît une hausse de plus de 2% par rapport à son niveau au moment de l'établissement du dernier montant du Smic. Or, l'Insee, qui publie cet indice, a relevé une augmentation des prix à la consommation de 2,65% en mars par rapport à la période à laquelle le dernier montant du Smic a été établi.
Cette hausse correspond à une augmentation de 33 euros nets par mois. Le Smic atteindra ainsi 1645,58 euros bruts mensuels (1302,64 euros nets) pour 35 heures de travail hebdomadaires. Le Smic horaire brut passera de 10,57 à 10,85 euros. À Mayotte, où le salaire minimal est différent en raison du statut institutionnel de l'île, le Smic horaire brut est porté de 7,98 à 8,19 euros, soit un montant mensuel brut de 1242,15 euros.
De manière similaire, l'indice minimum de traitement des agents publics va être relevé au niveau du Smic afin d'éviter que la rémunération de certains fonctionnaires ne passe sous le niveau du salaire minimum. À partir du 1er mai prochain, le minimum de traitement dans la fonction publique passera donc de 1607,31 à 1 649,48 euros bruts mensuels pour un temps plein. Suivant l'augmentation du Smic, la rémunération minimale des personnes en contrat professionnel et des alternants augmentera aussi de 2,65% le 1er mai prochain.
Hausse des prestations sociales
Les prestations versées par les Caisses des allocations familiales (Caf) seront aussi revalorisées de 1,8% le 1er mai. Cette hausse concernera donc le revenu de solidarité active (RSA), les allocations familiales, l'allocation de base pour jeunes enfants, la prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE), l'allocation de rentrée scolaire, le complément de mode de garde, la prime d'activité. En outre, le relèvement de l'Allocation adulte handicapée (AAH) de 903,60 à 919,86 euros, décidé en avril, sera effectif à partir du versement de début mai.
Variations du prix du tabac
Les Douanes françaises ont également mis à jour pour le mois de mai les prix de vente au détail du tabac. À compter du 1er mai, les prix de certains paquets vont fluctuer. De nombreux paquets connaîtront une baisse de leur prix de 10 centimes, comme par exemple ceux des marques Rothmans et Vogue. D'autres paquets verront leur prix augmenter, comme ceux de la marque Winston, qui seront 10 centimes plus chers. La liste exhaustive des évolutions des prix peut être consultée sur la nomenclature des Douanes françaises.
Fin de certains dispositifs d'exception pour la lutte contre le Covid-19 en entreprise
Le début du mois de mai marquera également la fin de certains dispositifs dérogatoires mis en place en entreprise pour faciliter la lutte contre l'épidémie de Covid-19. La loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, adoptée en janvier dernier, offrait la possibilité de reporter certaines visites médicales auprès des services de santé au travail afin de permettre à ces services de se mobiliser dans la campagne de vaccination contre le virus. Ainsi, il était possible dans les entreprises de repousser à une date ultérieure la visite d'information et de prévention (VIP) périodique ainsi que l'examen médical d'aptitude périodique. À partir de ce 1er mai, ce régime d'exception prendra fin et les services de santé au travail ne pourront plus repousser les visites obligatoires.
De même, afin de faciliter la distanciation sociale entre les salariés pendant l'épidémie, le ministère du Travail avait autorisé les entreprises à ouvrir des emplacements de restauration supplémentaires, et ce même si ces emplacements ne disposaient pas de tous les équipements et dispositifs réglementaires. Ce régime d'exception en entreprise prendra également fin le 1er mai.
À VOIR AUSSI - Face à la flambée des prix des engrais, des chercheurs utilisent de l'urine humaine dans cette exploitation d'Île-de-France
PODCAST - L'impôt est-il juste ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite
Exposition à la pornographie sur Omegle : le gouvernement va saisir la justice
Le site Kool Mag, un magazine en ligne de parentalité destiné aux pères, a publié une enquête dénonçant la présence d'exhibitionnistes d'âge mûr sur cette plateforme très fréquentée par des jeunes.
Smic : la CGT souhaite une augmentation à 2000 euros brut
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez revendique aussi dans Le Parisien que les minima de branche soient automatiquement rehaussés au niveau du Smic lorsque celui-ci est réévalué.
Le Figaro
Régine, la chanteuse et reine de la nuit, s'est éteinte à 92 ans
Léna LutaudDISPARITION - Enfant ballottée de pension en pension, la « Petite Boule » se lance dans une vie de noctambule dans les années 1950. En réunissant le Tout-Paris du showbiz et des affaires, elle s'était reconstituée une famille.
«Je rêve de vivre jusqu'à 102 ans, toutes ces années à danser sur des talons, c'est bon pour la santé », lançait-elle de sa voix gouailleuse. Finalement, la grande Zoa est partie paisiblement ce dimanche en région parisienne à l'âge de 92 ans.
Cette battante, qui a souhaité qu'on grave « À tout de suite » sur sa tombe, n'a pas été mangée tout cru par son boa comme dans sa chanson. Son fils Lionel étant décédé en 2006, elle laisse derrière elle sa petite-fille Daphné et deux arrière-petit-fils. Sans oublier ses nièces Camille et Julia, filles de son frère Maurice Bidermann, roi du textile foudroyé par le coronavirus en mars 2020.
Régine, c'était un personnage. Chanteuse, actrice, femme d'affaires avec jusqu'à vingt-trois boîtes de nuit pour la jet-set sur trois continents, elle a toujours eu une facilité étonnante à passer d'un métier à l'autre. Aux États-Unis, c'est très courant mais pas en France. Elle a connu tout le monde de Mick Jagger aux Rothschild. On lui doit beaucoup de choses. Trois modes capillaires dont sa célèbre coiffure à la lionne. L'invention de la piste de danse avec sol ciré et lumières clignotantes grâce à des interrupteurs en alu et en porcelaine. La folie du twist et du cha-cha-cha. Le métier de DJ aussi. « Avant les gens mettaient tout le temps la même chanson dans les juke-box, expliquait-elle volontiers. Cela me cassait les pieds. J'ai défait le système mécanique et je passais les titres à la main. »
Toujours aller de l'avant sans jamais se plaindre, c'était sa force. Elle lui venait de son enfance, où elle a connu l'abandon, le froid et la faim. Elle est née un 26 décembre 1929 à Anderlecht en Belgique. Mais elle a été conçue à l'autre bout du monde. En Argentine, où ses parents émigrés juifs polonais, Joseph Zylberberg et Tauba Rodstein, ont vécu plusieurs années. À sa naissance, elle est polonaise, puis, très vite, apatride. Régine prendra la nationalité française seulement en 1969, à 40 ans. Quand son petit frère Maurice naît en 1932, leur père, Joseph Zylberberg, toujours en Belgique, perd sa boulangerie au poker. La famille s'exile à Paris où des proches travaillent dans le textile.
À VOIR AUSSI - «Je n'ai pas eu de famille»: la chanteuse Régine est décédée à 92 ans, elle revenait avec émotion sur sa vie pour Le Figaro
Ballottée de pension en pension
Régine a 4 ans et Maurice ne marche pas encore quand leur mère leur dit au revoir sur un quai, gare du Nord. Elle file en Argentine et ne réapparaîtra que trente ans plus tard. « Uniquement motivée par l'appât du gain », dixit Régine. Elle ne lui pardonnera jamais. Toute petite, elle est ballottée de pension en pension avec son frère. Quand éclate la guerre en 1939, ils sont séparés et changent de nom et de religion pour mieux fuir les nazis. Régine est cachée dans un couvent à Aix-en-Provence, puis dans un asile à Lyon. En juin 1944, à 15 ans, elle assiste en direct à une rafle de la Gestapo où son premier vrai amoureux, Claude Heymann, est embarqué sous ses yeux. Il ne reviendra jamais des camps. À la fin de la guerre, elle rentre à Paris pour débuter « dans la limonade ». Elle va s'occuper du café de son père, La Lumière de Belleville. Au total, elle aura fréquenté l'école pendant six ans. Elle a du caractère et la gifle facile. De son propre aveu, généreuse et brusque, elle est « une emmerdeuse de première ».
« Mon seul but : ressembler un jour aux vedettes, parler comme elles, bouger comme elles, sourire comme elles »
Dès qu'elle peut, elle file au cinéma et au music-hall applaudir Yves Montand, Édith Piaf ou Charles Trenet. La nuit, elle s'étourdit dans les dancings. Elle adore le jazz et le be-bop. Elle survit à deux avortements clandestins, puis épouse Paul Rotcage. Elle a 19 ans quand naît Lionel, en 1948. Dès que Paul est en voyage, elle file danser au Mimi Pinson et au Club des Champs-Élysées. Elle divorce au bout de deux ans. « Mon seul but : ressembler un jour aux vedettes, parler comme elles, bouger comme elles, sourire comme elles. À 20 ans, je m'y raccroche comme à une bouée de sauvetage », écrit-elle dans ses Mémoires, Appelle-moi par mon prénom (Robert Laffont). Au même moment, son frère entre comme manutentionnaire dans le textile chez les Bidermann.
Les années 1950 seront le début de leur ascension respective. La « Petite Boule rousse », qui a de l'humour et sait danser comme personne, se lance dans une vie de noctambule. Pilier du Whisky à Gogo, une cave du Palais-Royal, elle reprend l'affaire. Barmaid, disc-jockey, dame pipi et videur, elle fait tous les métiers. Très vite, Sacha Distel, Zsa Zsa Gabor, Louis Malle, François Périer, Robert Hirsch, Françoise Sagan y ont leurs habitudes. Un soir, le milliardaire play-boy Porfirio Rubirosa débarque. Il entraîne le Tout-Paris chez Régine, mais, surtout, il sera son conseiller avisé.
Chez elle, la fête doit toujours être belle. Elle a le goût du déguisement et des extravagances. Toujours coiffée, maquillée, elle dit trois mots à chacun, embrasse, fait rire et rit en n'oubliant jamais personne. Toujours à l'affût de nouveaux sons, de nouvelles danses. Elle a le don de mélanger artistes, hommes d'affaires, fêtards invétérés, marginaux et ratés de génie. C'est un métier.
En 1961, elle lance le twist. Vit une passion avec le torero El Cordobés, qui la demande en mariage en slip kangourou. En 1965, quand Porfirio Rubirosa décède, Régine a 36 ans. Malgré la concurrence de Castel, elle a lancé avec succès Chez Régine à Saint-Germain-des-Prés, puis le Jimmy's et le New Jimmy's. Elle danse le tango avec Charlie Chaplin, se dispute avec Ava Gardner. Parmi ses clients, elle compte le Tout-Hollywood, le Gotha, le Bottin mondain et le Who's Who. Elle s'est reconstituée une famille hétéroclite. Quand débarque le duc de Windsor avec sa chère Wallis, c'est la consécration. Régine avait 7 ans quand Édouard VII, à peine monté sur le trône d'Angleterre, a abdiqué pour épouser Mrs Simpson. Négociations avec les marques de whisky, tenue des comptes… Jamais fatiguée, sans jamais boire une goutte d'alcool, elle gère tout avec « une oreille attentive et un œil perçant ». Elle est la « patronne » et tous les oiseaux de nuit le savent. Elle ne vit que pour son travail.
Secondée par sa fidèle majordome Suzon, elle organise des dîners mondains où l'on croise Marlene Dietrich, Tino Rossi, Yves Saint Laurent, Charles Aznavour, Rudolf Noureev, Arnaud de Rosnay et Marie-Laure de Noailles. Certains deviennent ses amis, envers lesquels elle sera toujours délicate et généreuse. Côté finances, elle a toujours affirmé avoir réussi seule. « Derrière moi, il y a… moi et mes dix heures de travail quotidien, écrit-elle dans ses Mémoires. Je ne vois rien, ni héritage ni manne financière, ni coup de foudre d'un milliardaire. Il faut faire une croix sur les raisons “occultes” de ma réussite. »
Son frère, Maurice, lui, a fait fortune en exportant aux États-Unis les licences de prêt-à-porter, dont celle d'Yves Saint Laurent. « Dans les grandes décisions, nous sommes solidaires », explique Régine sans plus de précisions. En 1969, elle épouse un Français du Maroc, Roger Choukroun. Il aime les contrats et les chiffres. Et s'engage avec elle dans les affaires de club. Après le Regine's, rue de Ponthieu, en 1973, ils créent des Regine's partout où va la jet-set : Rio, São Paulo, New York, Genève, Miami, Monte-Carlo…
En 2004, à 74 ans, c'est le tremblement de terre. Après soixante-trois ans de folles nuits, on la dit ruinée. Elle cède son empire, divorce, confie ses intérêts à la redoutable Michèle Marchand, dite « Mimi », et réapparaît dans « La Ferme Célébrités ».
Ce qui restera éternel, c'est sa carrière de chanteuse entamée dans les années 1960 avec un incroyable répertoire de chansons réalistes et populaires. Outre ses tubes, comme La Grande Zoa, Les P'tits Papiers, elle interprétait à merveille Azzurro, Patchouli Chinchilla, Ouvre la bouche, ferme les yeux, Plume, strass, boys et Les femmes, ça fait pédé. Elle a le chic pour chanter des paroles drôles sur un fond de tristesse.
Elle laisse près de 300 titres signés par les plus grands auteurs, de Serge Gainsbourg à Jean-Loup Dabadie, Charles Aznavour, Frédéric Botton, Barbara, Patrick Modiano et Françoise Sagan. Si son métier de reine de la nuit ne lui a jamais permis de partir en tournée plusieurs semaines d'affilée, elle a chanté à l'Olympia et s'est offert Carnegie Hall, à New York, en 1969.
La dernière fois qu'on était allé l'applaudir, c'était aux Folies Bergère en 2016. À 85 ans, dans une mise en scène baroque signée Pierre Palmade avec d'immenses rideaux roses parsemés de strass, une nuée de candélabres à longues branches, elle était habillée d'un trench-coat en skaï noir luisant. Perchée sur des stilettos, elle a chanté l'histoire de sa vie. Elle n'avait rien perdu de sa gouaille et se fichait pas mal d'oublier les noms de ses musiciens.
Souffrant de «spasmes», Céline Dion reporte une nouvelle fois sa tournée européenne
Prévus pour 2021, les concerts avaient déjà été décalés à septembre 2022 en raison de la pandémie. Elle n'est plus attendue à Paris avant septembre 2023.
Louis Bertignac regarde dans le rétroviseur pour livrer sa Jolie petite histoire
Le chanteur et guitariste de Téléphone publie un livre au Cherche-Midi dans lequel il retrace sa vie et celle du plus célèbre des groupes de rock français. Confidences.
Le Figaro
Jean-Pierre Robin: «Emmanuel Macron a raison de vouloir endiguer l’inflation quitte à alourdir les déficits»
Jean-Pierre RobinCHRONIQUE - Les «boucliers tarifaires» et les aides publiques sont un moindre mal.
Prompt à brocarder «les Gaulois réfractaires aux réformes» (été 2018), Emmanuel Macron n’en a pas moins repris sans vergogne l’un de leurs objets cultes, le bouclier. Et on ne peut que se réjouir de cet hommage à Vercingétorix: les «boucliers tarifaires», principalement sur le gaz et l’électricité, qui consistent à bloquer temporairement les tarifs, permettent d’endiguer au moins en partie l’inflation des prix à la consommation.
Certes, le bond de 4,8% de l’inflation enregistrée entre avril 2021 et avril 2022 que vient d’annoncer l’Insee nous ramène presque quarante ans en arrière, à novembre 1985 exactement. Mais tout est relatif. Même en retenant l’indice des prix à la consommation harmonisé d’Eurostat - sa composition est strictement la même dans tous les pays -, légèrement plus élevé (5,4%), la France apparaît, avec Malte, comme l’économie la moins inflationniste de toute la zone euro. L’Allemagne affiche, par exemple, un taux annuel de 7,4% et l’Espagne, de 8,4%.
À lire aussiJean-Pierre Robin: «Le taux d’inflation des Français varie de 2,3 % à 9,8 % selon leur mode de vie»
Le coq gaulois doit-il entonner un cocorico? Sa performance s’explique avant tout par les différentes formes de bouclier tarifaire mis en place il y a déjà plus de six mois. Rappelons que l’opération «protection vis-à-vis des chocs externes» s’est faite en deux temps, et la perspective de l’élection présidentielle n’y était pas totalement étrangère. Dès octobre 2021, bien avant que n’éclate la guerre en Ukraine, le gouvernement Castex décide de geler immédiatement les prix du gaz, sans quoi le kilowattheure de gaz aurait augmenté aujourd’hui de 78% TTC, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE). De plus, a-t-il fait savoir au même moment, la hausse des tarifs de l’électricité programmée au 1er février serait plafonnée à 4%, alors qu’elle aurait dû être huit fois plus élevée compte tenu des prix de marché.
Seconde étape, et nouvelle mesure protectrice, cette fois pour contrecarrer la flambée des cours des produits pétroliers suite à l’invasion russe en Ukraine: la ristourne de 18 centimes par litre de carburant. Effective à compter du 1er avril, elle a permis d’atténuer l’envolée des prix de l’énergie dont on observe même une certaine décrue: la hausse globale de l’énergie (toutes formes confondues) est passée pour les consommateurs de 29,2% (sur un an) en mars à 26,6% en avril, selon l’Insee. Ces boucliers tarifaires s’assimilent en réalité à des contrôles de prix dont la charge financière revient à l’État et non pas aux entreprises d’énergie (à l’exception d’EDF, mis directement à contribution). En outre, ils ne constituent qu’une partie des moyens déployés par les pouvoir publics face aux chocs externes, lesquels ne se limitent pas à l’énergie. Ainsi, l’accélération des prix à la consommation observée par l’Insee en avril est-elle due principalement à l’alimentation, dont la hausse annuelle est passée de 2,9% en mars à 3,8% en avril.
À lire aussiLe pouvoir d’achat, priorité absolue du second mandat d’Emmanuel Macron
Le second volet pour rendre un peu moins douloureuse la flambée protéiforme des prix consiste à jouer sur les revenus. D’un côté, les chèques énergie en faveur des 5,8 millions de foyers les plus modestes sont récurrents (deux à trois fois l’an), alors que l’indemnité inflation de 100 euros destinée à 38 millions de Français adultes gagnant moins de 2000 euros mensuels était exceptionnelle. Le prochain gouvernement cherchera, semble-t-il, à mieux cibler ses aides, qu’il s’agisse du barème kilométrique pour l’usage professionnel des véhicules à moteur ou du chèque alimentation à l’étude pour les plus démunis.
Un enjeu triple
Quelles qu’en soient les modalités pratiques, passées ou à venir, la stratégie macronienne est cohérente: elle vise à ériger un «barrage contre le Pacifique», à endiguer la marée inflationniste montante des prix dont bien malin qui pourrait prévoir la date de son reflux. Il est d’autant plus vital de se protéger que «l’inflation, comme le dentifrice, une fois sortie du tube, est impossible à faire rentrer» : la formule choc de Karl Otto Pöhl, l’emblématique président de la Bundesbank de 1980 à 1991, revient au goût du jour. Surtout en France, où les échecs cuisants face aux chocs pétroliers de la décennie 1970 sont restés dans la mémoire collective de Bercy. Il convient donc, coûte que coûte, que les hausses de prix venues d’ailleurs ne se transforment pas en un mécanisme auto-entretenu sur le territoire français et pouvant déboucher sur une inflation à deux chiffres (10%).
À lire aussiJean-Pierre Robin: «L’inflation, cet impôt caché qui va permettre à l’État de se renflouer»
L’enjeu est triple. Tout d’abord social: chacun sait que l’indexation automatique des salaires qui prévalait jusqu’en 1983 appartient au passé ; le degré d’indexation est désormais de l’ordre de 0,3, selon les calculs des économistes de Natixis (ce qui inclut l’indexation du smic). En compensant le choc, l’État pallie les situations les plus critiques socialement et espère éviter le réveil d’une spirale prix-salaires généralisée. Et c’est là le second enjeu: ne pas abîmer la compétitivité des entreprises, d’autant plus essentielle que l’euro interdit par construction tout recours à la dévaluation de la monnaie au sein du marché européen.
Troisième dimension, le coût financier de cette stratégie: dans quelle limite l’État peut-il prendre à sa charge la facture? Elle se chiffre d’ores et déjà à une trentaine de milliards d’euros sur les neuf derniers mois (boucliers tarifaires et chèques divers). Question subsidiaire: jusqu’où nos partenaires accepteront-ils le creusement de nos déficits publics parmi les plus élevés de la zone euro et que les blocages de prix ne font qu’aggraver? À cet égard, notre stratégie anti-inflation pourrait leur paraître quelque peu agressive… Déjà, il y a plus de deux mille ans, nos ancêtres les Gaulois étaient réputés pour leur usage offensif du bouclier: contrairement aux Romains, ils s’en servaient non seulement pour se défendre, mais aussi pour enfoncer les lignes adverses!
L'économie russe est-elle en train de se «stabiliser», comme le dit Vladimir Poutine ?
LA VÉRIFICATION - Le président russe affirme que le rouble est à nouveau solide et que l'inflation retrouve un niveau plus normal. À raison ?
Le groupe ADP recrute 4000 personnes dans ses aéroports
Augustin de Romanet, PDG d'Aéroports de Paris, a précisé sur BFM Business qu'il recherchait des agents de sûreté, des agents de maintenance et des ingénieurs.
Énergie : payer le gaz russe en roubles «contrevient aux sanctions» européennes, avertit von der Leyen
La présidente de la Commission européenne a mis en garde ce mercredi les entreprises tentées de suivre les exigences du Kremlin.
Le Figaro
Nordahl Lelandais surpris en train d'avoir un rapport sexuel au parloir de sa prison
Le FigaroCondamné en février dernier à la perpétuité, le meurtrier a été arrêté par les geôliers en pleins ébats avec une jeune femme.
Cela faisait un certain temps qu'ils correspondaient. Condamné en février dernier à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys, Nordahl Lelandais a été aperçu jeudi 28 avril par les gardiens de prison en pleine relation sexuelle avec une visiteuse, rapporte Le Dauphiné libéré . Les agents pénitentiaires sont immédiatement intervenus et ont interrompu l'acte sexuel.
À lire aussiProcès Maëlys : condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, Nordahl Lelandais ne fera pas appel
Le détenu, incarcéré dans la prison de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, aurait entretenu une «correspondance soutenue» avec la jeune femme, a assuré au Dauphiné libéré la direction pénitentiaire de l'établissement, précisant que le permis de visite lui avait été octroyé «par la direction de l'établissement au vu de l'avis favorable issu de l'enquête préfectorale». Ce permis lui a aujourd'hui été provisoirement retiré.
Si la jeune femme fera, selon le quotidien régional, l'objet d'une procédure contradictoire, Nordahl Lelandais, lui, risque 14 jours au quartier disciplinaire pour «exhibition», le parloir étant considéré comme un lieu public où les relations sexuelles sont interdites.
À VOIR AUSSI - Le jour où Nordahl Lelandais a avoué avoir tué Maëlys
Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers
Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.
Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen
Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.
Regarder la vidéo Le Figaro
Crédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement
Guillaume ErrardDÉCRYPTAGE - De nouveaux critères sont de plus en plus pris en compte par les banques pour accorder ou refuser un prêt immobilier.
Depuis 2019, la donne a changé pour obtenir un crédit immobilier. Vous ne pouvez plus emprunter sur une durée supérieure à 25 ans (27 ans si vous achetez un logement neuf) et votre taux d'endettement ne doit pas dépasser 35%. Bien que facultatives, ces mesures étaient vivement recommandées par les autorités financières jusqu'au 31 décembre 2021. Depuis le 1er janvier 2022, elles sont obligatoires. Les banques peuvent toutefois déroger à ces règles mais pour seulement 20% de la «production trimestrielle de nouveaux crédits» souligne le Haut conseil de stabilité financière présidé par le ministre de l'Économie. À condition que les emprunteurs soient des primo-accédants ou achètent une résidence principale. Autant dire que la marge est réduite pour ceux qui espèrent accéder à la propriété.
À lire aussiImmobilier: comment se protéger contre une remontée des taux
Mais à force d'entendre parler d'endettement, les particuliers ont sans doute cru qu'il suffisait de ne pas dépasser le taux maximum de 35% pour obtenir un crédit immobilier. Que nenni ! Certes, la demande est souvent refusée automatiquement (hors dossiers dérogatoires) si ce seuil est dépassé. Mais ce n'est pas pour autant que vous décrocherez systématiquement le fameux sésame si votre taux d'endettement est inférieur à 35%. Vous devez également soigner d'autres critères que les banques scrutent avec attention. En tête le fameux reste-à-vivre (le minimum légal nécessaire pour payer les dépenses du quotidien comme l'alimentaire, l'habillement, les transports ou encore les loisirs, NDLR) qui doit permettre aux emprunteurs de faire face à l'inflation galopante. Dès lors, en plus d'un apport d'au moins 10% du montant du logement, une épargne de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'euros, qui ne sera pas utilisée pour financer l'achat du bien, est plus que recommandée. Elle vous permettra d'éviter de souscrire un crédit à la consommation en cas de dépenses imprévues.
À lire aussiLa flambée des prix de l'essence va-t-elle plomber l'envie de maisons des Français ?
Et ce n'est pas tout : de nouveaux critères sont entrés dans la danse. La crise sanitaire a donné envie à plusieurs ménages de s'installer dans des villes périphériques autour des grandes villes ou à la campagne. Quitte à s'éloigner un peu de leur lieu de travail. Une nouvelle donne qui est désormais prise en considération par les banques. «Nous avons enregistré des refus de prêt en raison de la charge financière trop importante que cet éloignement allait représenter en termes de carburant voire d'achat d'une deuxième voiture», affirme Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer qui a récemment interrogé les 200 agences du courtier sur les critères d'octroi de crédit immobilier. Ce qui pousse certaines banques à limiter, dans ces cas précis, l'endettement maximum à 30%, au lieu de 35%.
À VOIR AUSSI - Immobilier: est-ce que ça va encore grimper?
La nouvelle donne écologique, Emmanuel Macron veut en faire l'une des priorités de son second mandat présidentiel. Les passoires thermiques, autrefois négligées, sont désormais dans l'œil du cyclone. À tel point que dès le 1er janvier 2023, la location est interdite pour 90.000 d'entre elles. Mais même si vous avez prévu d'occuper votre futur logement, classé F ou G, sachez que vous devrez être vigilant aux coûts que pourrait représenter l'achat de ce bien certes décoté mais nécessitant des travaux de rénovation (classique et/ou énergétique).
À lire aussiLe casse-tête des propriétaires de passoires thermiques
Plus d'un courtier Vousfinancer sur deux affirme que les banques sont plus regardantes sur la performance énergétique du bien qui peut impacter votre budget. «Les banques sont attentives à ce que la part des travaux à financer ne soit pas démesurée par rapport à la valeur du bien immobilier, ce qui pourrait entraîner un risque de moins-value en cas de revente et conduire à un non-remboursement du prêt», analyse Sandrine Allonier. Une raison supplémentaire, pour ceux qui en ont les moyens, de se constituer une épargne solide afin notamment de prévoir une hausse du coût des matériaux.
Bref, l'endettement n'est pas le seul critère pris en compte par les banques. Pire, des ménages, qui affichaient un taux d'endettement pourtant inférieur au maximum autorisé, n'ont pas réussi à obtenir un crédit immobilier. La raison ? La distance domicile-travail jugée «trop élevée» et les charges, notamment d'essence, qu'elle entraîne. Face à la flambée des prix de l'immobilier en centre-ville, de plus en plus de ménages doivent s'excentrer à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de travail pour acheter un logement moins cher et plus grand. «À partir de 30 kilomètres, cela pose problème aux banques, confie Sandrine Allonier. Et même si vous vous déplacez en train, certaines s'inquiètent des risques de grève». Le dossier de ces particuliers a été refusé alors que le taux d'endettement est parfois (très) faible.
À lire aussiAcheter un logement moins cher avec travaux, la fausse bonne idée ?
C'est le cas d'un couple de primo accédants, gagnant 3000 euros par mois à deux, qui envisageait d'acheter une maison avec jardin à 35 kilomètres de Lorient. Leur demande de crédit a été refusée malgré un taux d'endettement de 32% parce que leurs charges fictives liées aux 70 kilomètres (aller-retour) quotidiens entre leur domicile et leur bureau, ont été estimées à 560 euros par mois à deux et jugées trop élevées. Idem pour un autre couple - elle est assistante de vie et lui employé - gagnant 3000 euros par mois : leur projet d'achat d'une maison avec jardin est tombé à l'eau pour la même raison, malgré un taux d'endettement de 27% et un apport de 10%.
Même les ménages aisés ne sont pas épargnés. C'est le cas d'un fonctionnaire dans la police nationale et une salariée qui, en dépit de leurs 5000 euros de revenus mensuels, n'ont pas pu trouver un logement dans les Alpes-Maritimes où ils travaillent. Le couple a dû se rabattre sur le Var, à environ 100 kilomètres. Refus de la banque malgré un taux d'endettement de 33%. Même punition pour une célibataire, infirmière à domicile, voulant acheter une maison près de Rouen (76). Son profil a été jugé «trop risqué» alors que son taux d'endettement est de 21% (!) et son reste-à-vivre s'élève à 2500 euros par mois !
Pour finir, une bonne nouvelle : une vendeuse et un employé, gagnant 2650 euros à deux par mois, ont eux réussi à obtenir un crédit immobilier. Et pourtant, avant d'obtenir une réponse positive, ces locataires ont dû essuyer 3 refus ! Et ce, malgré un apport de 60.000 euros et un taux d'endettement de 26%. La raison ? Le couple a jeté son dévolu sur un logement situé à 40 kilomètres de Montpellier. Trop loin pour la banque. Leur opiniâtreté a payé et ils pourront accéder à la propriété.
PODCAST - L'impôt est-il juste ?
Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite
Donations et legs: quelles sont les nouvelles limites entre époux?
NOS CONSEILS - La Cour de cassation a récemment apporté une réponse audacieuse et inédite aux questions sur les donations et legs dans un couple.
L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Le Figaro
Nord : un jeune homme meurt percuté par une voiture lors d'un rassemblement automobile
Un rassemblement non déclaré se tenait sur un parking de supermarché à Somain. La victime a été projetée à plusieurs mètres par le choc et est décédée sur place.
Un jeune homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche percuté par un véhicule lors d'un rassemblement non déclaré d'amateurs de voitures sur un parking de supermarché à Somain, dans le Nord, ont indiqué les pompiers.
À lire aussiDrogue, rodéos, violences: notre reportage choc à Trappes-Élancourt, dans la peau d'un flic de la BAC
La victime, âgée d'entre 20 et 30 ans selon les premières observations, a été projetée à plusieurs mètres par le choc, et est décédée sur place, ont précisé les pompiers. Le conducteur de la voiture qui l'a percuté a été interpellé, ont-ils précisé.
Les faits se sont produits alors que de «nombreuses personnes» étaient réunies sur le parking, pour un «rassemblement non officiel d'amateurs de courses de voitures».
Le maire de la commune, Julien Quennesson a fait part de «colère» dans un communiqué posté sur Facebook, indiquant avoir «depuis des années interpellé les services et autorités compétentes pour faire cesser ces rassemblements qui impactent la tranquillité des Somainois».
À lire aussiRodéos urbains : le nombre de condamnations en hausse de 40% entre 2020 et 2021
«Pas plus tard que vendredi, j'ai une nouvelle fois interpellé les services de l'Etat sur la situation», a-t-il précisé, appelant «chacun à mesurer les conséquences et prendre les décisions qui s'imposent». Une enquête «doit permettre de déterminer les circonstances exactes dans lesquelles ce tragique décès a eu lieu», a-t-il ajouté.
Paris : souhaitant «nettoyer le quartier», il incendie les tentes de SDF
Au moins sept feux auraient été provoqués en moins d'un mois par un quinquagénaire mécontent du 11e arrondissement de la capitale.
Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers
Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.
Les «narcoplongeurs», ces trafiquants de drogue qui inquiètent les services secrets français
EXCLUSIF - Ces criminels sous-marins font transiter des dizaines de kilos de cocaïne sans être repérés.
Le Figaro
Cryptomonnaies : ce que les nouvelles règles européennes vont changer
Elsa TrujilloDÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.
Elles ont suscité l'engouement d'investisseurs particuliers, attirés par leurs perspectives financières alléchantes et les records battus par le cours du Bitcoin. Les cryptomonnaies, longtemps demeurées une préoccupation d'initiés, se sont hissées sur le devant de la scène: 8% des Français en détiendraient aujourd'hui, d'après une estimation de l'Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Le secteur opérait jusqu'à présent sans régulation harmonisée, laissant libre cours aux dérives et arnaques. Mais deux textes actuellement à l'étude au niveau européen pourraient siffler la fin de la partie.
La directive TFR (pour «Transfert of Funds Regulation») et le règlement MiCA («Market in Crypto Assets») - promettent de faire drastiquement bouger les lignes de cet écosystème. La première, qui entend s'attaquer frontalement à l'utilisation des cryptomonnaies dans le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a fait l'objet d'un examen en trilogue ce 28 avril, entre le Parlement, le Conseil et la Commission. Le second promet d'harmoniser la régulation des cryptomonnaies au niveau européen, en reprenant des principes déjà expérimentés en France. Tous deux ont suscité une levée de boucliers dans la sphère crypto. Ils auront des répercussions concrètes les acteurs et l'offre de l'écosystème européen.
Moins de vie privée
Alors même que les transactions en cryptomonnaies seraient pour une infime part d'entre elles illicites (0,15% selon Chainanalysis, entreprise spécialisée dans les investigations financières sur la blockchain), ces actifs ne se départissent pas de leur mauvaise réputation. Dans le viseur du régulateur européen, elles devraient être davantage encadrées, avec pour objectif de mieux lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Le conflit russo-ukrainien, et les transferts de fonds illicites qui l'ont accompagné, n'ont fait que rendre cette nécessité plus impérieuse, en accélérant les négociations.
À lire aussiL’Europe avance sur la régulation des cryptoactifs
Ainsi, la directive TFR élargit aux cryptoactifs les exigences liées aux transferts de fonds. «Trois points principaux ressortent de cette directive», résume Owen Simonin, dit «Hasheur», entrepreneur du secteur et fondateur de la société Just Mining. «Lever le pseudonymat sur les échanges pair à pair, par principe de précaution; connaître la composition des 'unhosted wallets', ces portefeuilles privés jusqu'alors à l'abri des regards, et y associer systématiquement une identité ; pour les plateformes, déclarer aux autorités compétentes toute transaction de plus de 1000 euros, qu'elle soit suspecte ou non ». En l'occurrence, Tracfin en France. Seules les transactions opérées entre portefeuilles privés échapperaient à cette surveillance.
Les transactions passées au peigne fin
L'ajout d'une carte d'identité était déjà obligatoire sur les plateformes d'échange de cryptomonnaies grand public, dont Coinbase, Binance ou encore FTX. En revanche, les unhosted wallets, qui permettent de conserver ses cryptomonnaies en lieu sûr et d'en conserver les codes d'accès, sont par nature seulement associés à une adresse publique, dont les transactions sont archivées et visibles aux yeux de tous via un registre en ligne. Aucun lien direct n'existe avec l'identité dans le monde réel.
À lire aussiL’Europe avance sur la régulation des cryptoactifs
Cette dernière ne peut être déduite que par le biais d'un recoupement d'informations, en s'appuyant sur l'adresse IP (l'équivalent de la carte d'identité des appareils numériques) ou encore les transactions. Les détenteurs de portefeuilles privés pourraient désormais être dans l'obligation de s'identifier nommément. Une obligation « dommageable, pénible et décourageante », d'après Faustine Fleuret, présidente et directrice générale de l'association pour le développement des actifs numériques (ADAN), qui y voit un encouragement pour les utilisateurs européens à se tourner vers des solutions étrangères et probablement moins vertueuses.
De manière générale, les plateformes seront dans l'obligation d'échanger des informations jusqu'alors privées sur les transactions opérées entre utilisateurs européens. Le secteur déplore l'inexistence de solutions techniques à même de supporter un tel volume d'informations.
Haro sur les «stablecoins»
Voté le 14 mars, le projet de règlement MiCA a vocation à entrer en vigueur sous présidence française de l'Union européenne, qui prendra fin en juin. Le règlement entreprend d'harmoniser la réglementation européenne en matière de cryptomonnaies et cherche à mieux protéger les consommateurs, notamment à l'encontre des manipulations de marché. Le texte comprend un volet de mesures de transparence sur les tarifs fournis par les plateformes, la sécurisation des actifs et des fonds des clients, la vérification de l'honorabilité et de la compétence des acteurs crypto.
Des dispositions dont certaines s'inspirent de la réglementation déjà adoptée en France. La loi PACTE prévoit depuis 2019 un encadrement des entreprises réalisant des transactions, conservant des actifs pour leurs clients ainsi que celles réalisant des levées de fonds par le biais d'ICO. «La réglementation française constitue un outil auquel les utilisateurs peuvent d'ores et déjà se référer pour être plus sereins dans leur souscription de service», rappelle Faustine Fleuret. «Les prestataires de confiance sont référencés par l'AMF dans une liste blanche que tout un chacun peut consulter.» La réglementation MiCA élargira ce statut à des acteurs européens.
Le texte s'attelle par ailleurs à la lourde tâche de réguler les NFT. Le Parlement européen propose que ces certificats de propriété d'objets numériques inscrits dans une blockchain soient qualifiés d'actifs numériques et régulés comme tels. Or, ces actifs, qui constituent l'équivalent d'un titre de propriété et d'une preuve d'unicité d'un bien numérique «peuvent aussi bien revêtir la forme d'un tweet que d'un objet d'art numérique ou d'une carte de football virtuelle», rappelle Faustine Fleuret. «Les régulateurs entreprennent de concevoir une régulation harmonisée pour un produit qui ne l'est pas du tout», souligne Owen Simonin. Avec le risque que ces normes découragent les acteurs européens de délivrer leurs propres NFT. «Cette régulation n'empêchera personne d'acquérir NFT. Cela entravera simplement l'acquisition de NFT européens. Au profit d'acteurs américains ou chinois.»
Également en ligne de mire de MiCA : les stablecoins, ces cryptomonnaies au cours moins volatil car adossées à une devise de références, qui constituent souvent un produit d'appel pour tout nouvel entrant dans les cryptomonnaies. Le projet de règlement prévoit des obligations strictes pour tout émetteur de stablecoin. « À l’heure actuelle, les stablecoins adossés au dollar représentent plus de 97% des émissions sur le marché», souligne Owen Simonin. Ceux indexés sur l'euro sont ainsi très minoritaires. Et pourraient le rester. «En demandant aux émetteurs de stablecoins d'appliquer les règles qui s'appliquent à la monnaie électronique, on risque de recréer l'hégémonie du dollar dans la finance numérique», avertit Faustine Fleuret. «L'enjeu de ces négociations, au fond, c'est qu'il y ait encore des prestataires européens pour les citoyens européens de demain.»
Elon Musk a vendu plusieurs millions d'actions Tesla mardi et mercredi, lui rapportant 4 milliards de dollars
Pour financer le rachat de Twitter, Elon Musk s'est engagé à contribuer à hauteur de 21 milliards de dollars d'apport personnel, le reste étant financé par emprunt. De nombreux investisseurs s'interrogent sur la réalisation effective de cette opération.
Guerre en Ukraine : la Russie utilise une «usine de trolls» à Saint-Pétersbourg pour relayer sa propagande, alerte Londres
Ces «trolls» pro-russes relayent les mensonges du Kremlin sur les réseaux sociaux et visent des dirigeants occidentaux, pointe un rapport commandé par le gouvernement britannique.
L'accès à internet a été perturbé dans plusieurs grandes villes françaises après des actes de vandalisme
Des réseaux de fibre optique de SFR ont été «sectionnés». Les connexions sont revenues progressivement à la normale en fin de matinée.
Le Figaro
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Arnaud De La GrangeREPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
Envoyé spécial à Odessa
On ne danse pas sous les bombes, même si ce serait la plus belle réponse à la violence absurde qui se déchaîne en Ukraine. À l’Opéra d’Odessa, la scène est close et le rideau lourd. Les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes. Samedi dernier, l’un de ces engins de mort a encore frappé la vieille cité portuaire, tuant six personnes dont un bébé de 3 mois, sa jeune mère et sa grand-mère. Après avoir inspiré tant d’auteurs et de compositeurs, la folie des hommes se joue cette fois-ci dans la vie réelle.
Danseur étoile du Ballet d’Odessa, Sergeï Dotsenko a le sourire triste des hommes que la vie désarçonne. Il ne comprend pas, cette guerre menée par un ancien pays frère, le pays du Bolchoï et du Mariinsky. Quelques jours avant le déclenchement des hostilités, le 24 février, il dansait en Italie, à Trieste. «À ce moment-là, nous ne pouvions croire à une telle folie, dit-il. Le 25, nous devions commencer un nouveau spectacle à Odessa. La veille, on nous a appelés pour nous dire de rester chez nous…»
À lire aussiÀ Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Dès le lendemain, comme des milliers de volontaires odessites, Sergeï essaie de se rendre utile à la défense de la ville. Sur les plages, il remplit des sacs de sable qui serviront à protéger les bâtiments, monter des barricades et des emplacements de combat. À ce moment-là, les Russes projettent de s’emparer de ce port stratégique, avec une double manœuvre, une attaque terrestre et un débarquement de troupes. Mais les Russes, après s’être emparés de Kherson, sont stoppés à Mikolaïv. «La ville où est né mon père», dit-il, tandis que sa famille maternelle vient de Vladivostok, en Sibérie.
Ayant grandi à Odessa, Sergeï Dotsenko est passé par son école de ballet avant de gagner l’Académie des arts de Kiev. Diplômé de chorégraphie moderne, il rejoint l’Opéra d’Odessa en 1997. Trois ans plus tard, il occupe déjà les premiers rôles. Depuis, il y est resté, même s’il se produit un peu partout dans le monde, des États-Unis au Japon en passant par les grandes capitales d’Europe. Et la Russie, bien sûr. «J’ai beaucoup d’amis là-bas, dit-il, enfin j’avais… Depuis que la guerre a éclaté, j’ai reçu des messages du monde entier, de gens m’apportant leur soutien ou me proposant de me réfugier chez eux. Et de mes amis russes, rien. Pas un appel, pas un message. Nous avons dansé ensemble en Russie, ils sont venus à Odessa, nous avons fait des tournées en Europe ensemble. Et rien, le silence total.» Sergueï n’en revient pas de cette attitude de la part d’artistes. «Est-ce l’effet de la propagande? Ou bien la peur?»
Désormais inaccessible, l’Opéra, ce vaste bâtiment de style baroque, construit par les célèbres architectes viennois Ferdinand Fellner et Hermann Helmer - après que le premier édifice construit en 1810 a brûlé en 1873 - reste bien seul face à la mer. Les accès du quartier sont bloqués par des barricades et des soldats en armes. La directrice espère entrouvrir les portes, pour les entraînements. «La moitié des gens de l’Opéra sont partis, les femmes surtout et les enfants, puisque les hommes ne peuvent quitter le pays», commente Sergeï. Ces derniers aident, comme ils le peuvent. Sergueï œuvre dans une association qui fournit des médicaments à ceux qui ne peuvent s’en procurer. On se souvient aussi d’un émouvant concert, mi-mars, donné par des musiciens et des chanteurs de l’Opéra à l’extérieur du bâtiment. Ils avaient interprété le Chœur des esclaves hébreux de Verdi, l’hymne national ou encore la Prière pour l’Ukraine, un chant patriotique du XIXe siècle. Une poignée d’entre eux viennent de se rendre en Italie, afin de donner des concerts permettant de lever des fonds.
Dans l’univers du ballet, nous étions si liés à la Russie, pour l’inspiration comme pour l’école, que ce ne sera plus comme avant
Skrynnik Stanislav est lui aussi l’une des étoiles du Ballet d’Odessa. Il y est né, mais s’est ensuite formé à Moscou, à l’académie du Bolchoï. Quand la guerre a éclaté, il a d’abord livré de l’aide à des maternités et des orphelinats. Puis, avec des amis qui confectionnaient auparavant des jouets pour enfants et des décors de théâtre, il s’est mis à fabriquer des gilets pare-balles pour les soldats ukrainiens. Son obsession, ce sont les enfants. «C’est terrifiant pour moi qu’en 2022, en Europe, des enfants meurent sous des bombes», dit celui qui a envoyé sa fille en Allemagne, même si sa femme et son fils de 3 ans sont restés avec lui à Odessa.
Plusieurs danseurs ont rejoint la Défense territoriale, cette deuxième armée formée en grande partie de réservistes, qui joue un rôle important en soutien des forces régulières. Oleksiy Potiomkin, lui, s’est engagé dans le bataillon médical des «hospitaliers», fondé lors de la guerre de 2014 par Yana Zinkevych, une jeune femme alors âgée de 18 ans et qui ne désarme pas malgré un accident qui l’a clouée sur une chaise roulante. Cette unité assure notamment l’évacuation des soldats blessés sur la ligne de front et assure les premiers soins en attendant la prise en charge d’une antenne chirurgicale. Lors de la guerre du Donbass, le bataillon a sauvé la vie d’au moins 200 soldats. «La devise du bataillon est “Pour le bien de chaque vie”, dit celui qui est l’un des danseurs étoile de l’Opéra national d’Ukraine, à Kiev. Nous essayons de secourir tous ceux qui en ont besoin, les civils aussi.» «Je suis heureux qu’ils m’aient accepté alors que je n’avais pas d’expérience. Et même s’ils m’ont formé, c’est peu de chose par rapport à ce que font les garçons et les filles du bataillon. Sans exagération, ce sont de véritables héros. Je suis fier d’être à leurs côtés», dit encore Oleksiy Potiomkin.
Après avoir œuvré dans la région de Kiev au début des combats, l’unité a été déployée sur d’autres fronts, celui de l’Est notamment. La scène manque terriblement à Oleksiy et il espère participer bientôt à des spectacles pour des levées de fonds. «Je suis danseur, pas soldat, et je n’aspire qu’à développer paisiblement de nouveau mon art, confie-t-il, mais il faut comprendre que les soldats ukrainiens protègent notre pays, mais aussi l’Europe de cet Hitler moderne. Il faut nous donner plus d’armes, car si nous perdons, vous serez les prochains exposés.» Il ne peut s’empêcher d’en vouloir au peuple russe, «esclave de Poutine et qui le soutient en grande partie».
À lire aussiTchekhov et Tchaïkovski ne sont-ils plus joués en Europe, comme l’affirme une publicité à Moscou?
«Quelle absurdité, dit Sergei, les Russes disent qu’ils viennent nous libérer et ils détruisent tout, même ici où nous sommes russophones!» Il sait que l’après-guerre, quand elle viendra, n’aura plus les tonalités de jadis. «Dans l’univers du ballet, nous étions si liés à la Russie, pour l’inspiration comme pour l’école, dit-il, quoi qu’il arrive, ce ne sera plus comme avant.» Dans un entretien mené avant la guerre, Sergeï affirmait que «dans un ballet, même le diable doit être beau». Mais le diable maintenant bivouaque à Moscou, et personne ici n’a envie de lui tailler de beaux habits.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoCette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine
ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Le Figaro
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Adrien JaulmesREPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
Envoyé spécial à Mykolaïv
Un concertina de barbelé brille comme une guirlande argentée déroulée sur l’herbe verte. Des soldats ukrainiens sont en faction dans une tranchée fraîchement creusée en zigzag dans la prairie. Une excavatrice orange déblaie dans la terre grasse un emplacement pour un blindé. De temps en temps, des canons invisibles tirent avec un gros fracas qui fait s’envoler les oiseaux. Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
«Le front s’est stabilisé entre Mykolaïv et Kherson», explique Ilya Shpolianski, qui dirige les opérations de ravitaillement de la défense territoriale ukrainienne dans le secteur. «Militairement, l’activité des Russes n’a aucun sens. Ils lancent de petites attaques presque tous les jours, mais nous les repoussons. Ce sont plus des tentatives pour tester notre dispositif que de véritables offensives. Ils tirent beaucoup à l’artillerie, et avec les Smerch, leurs lance-roquettes multiples. Ils ont dix fois plus de canons que nous, mais leur précision laisse à désirer», dit-il en montrant sur une carte les positions des deux armées. Sous son doigt, le Boug s’enroule vers l’intérieur des terres. «À l’embouchure, nous tenons la base d’Ochakiv sur la rive droite. Les Russes sont sur la rive gauche, à Pokrovka. Ils ont une petite flottille de débarquement prête là-bas, mais on les attend de pied ferme. Pour l’instant, ils n’ont pas bougé.»
À lire aussiÀ Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Dans la base navale de Mykolaïv, la petite marine ukrainienne a sabordé au début de la guerre ses deux seules frégates, pour éviter qu’elles ne soient prises ou coulées par les Russes. Mais la destruction du croiseur russe Moskva, dont les habitants de la ville rappellent volontiers qu’il avait été construit dans les chantiers de Mykolaïv à l’époque de l’URSS, a rétabli l’équilibre.
L’offensive russe le long de la mer Noire s’est arrêtée sur le Boug. Les deux ponts de Mykolaïv étaient un objectif stratégique pour les Russes. Leur prise leur aurait ouvert la route d’Odessa et aurait signifié pour l’Ukraine la perte de son dernier accès à la mer. Mais leur attaque s’est brisée sur les défenses de la ville.
«Ils sont arrivés dans les faubourgs et à l’aéroport, dit Shpolianski, mais ils ne sont jamais allés plus loin.» L’armée régulière et les volontaires ukrainiens ont tenu bon. La défense victorieuse de la ville a rendu célèbre le général Dmitry Marchenko, le commandant de ce port stratégique. Les avenues et les parcs de Mykolaïv ressemblent encore à un camp retranché, avec de profonds postes de tirs aménagés et soigneusement camouflés aux carrefours et sous les arbres, prenant en enfilade les avenues. «Mykolaïv a aussi bénéficié de la défense de Kherson, qui avait ralenti et épuisé les Russes», raconte Oleksandr Ukhmanovsky, un volontaire qui n’a pas quitté la ville depuis le début de la guerre. «Les gens qui avaient peur étaient partis. La population qui était restée était composée par les fatalistes. Tout le monde était galvanisé.»
Militairement, l’activité des Russes n’a aucun sens. Ils lancent de petites attaques presque tous les jours, mais nous les repoussons
«Je n’ai aucune illusion sur ce qui se serait passé en ville si les Russes avaient pris la ville, dit Ilya Shpolianski. On sait comment ils se comportent dans les régions qu’ils contrôlent.» Cet homme d’affaires et activiste a rejoint la défense territoriale le 4 mars, juste à temps pour la bataille. Depuis, il a fondé une association des réservistes, les vétérans de l’opération anti-terroriste (nom donné aux opérations contre les séparatistes pro-russes menées par l’Ukraine dans le Donbass depuis 2014). Il distribue du matériel aux soldats et des vivres aux civils restés dans la zone des combats. Des cartons de médicaments, des sacs de pommes de terre et des drones commerciaux dernier modèle s’empilent dans les locaux de l’association. «On va tout distribuer aux soldats et aux habitants restés dans les villages de la ligne de front.»
La bourgade de Lymane, au bord du Boug, à une vingtaine de kilomètres au sud de Mykolaïv n’a jamais été prise par les Russes. Mais certains de leurs soldats isolés s’y sont égarés. «On en a tué un et fait prisonniers cinq autres», annonce fièrement la staroste Natalya Panachiy, comme si elle les avait capturés elle-même. Cette femme énergique aux cheveux courts est maire d’une commune de six villages. Même si les trois quarts de ses administrés ont pris la fuite, «il y avait un embouteillage comme on n’en a jamais vu», se souvient-elle. La staroste est restée à son poste. «Il y a tant de choses à faire, dit-elle, comme par exemple d’inscrire le village sur la liste des localités victimes de la guerre pour obtenir des indemnités.» Natalya Panachiv espère que la destruction de son propre bureau par l’artillerie russe constituera un argument suffisant auprès de l’administration régionale. «On venait juste de refaire le papier peint», dit-elle en montrant la façade éventrée et les étages effondrés du siège de la municipalité, des papiers encore accrochés à un panneau. «Dire qu’il y a encore quelques mois notre village était si paisible. Nous avions même organisé comme chaque année la fête du bortsch, la traditionnelle soupe ukrainienne.» Elle ne sursaute même plus aux tirs de roquettes qui partent dans un sifflement assourdissant à proximité du village. «Celles-là, ce sont les nôtres, dit-elle d’un ton expert. Les Russes ne reviendront pas, nos garçons les en empêchent.»
Avec la guerre s’est installée une forme de fatalisme et de détermination dans la population ukrainienne. Les nouvelles en provenance de Kherson, prise par les Russes début mars, font état des intentions de l’occupant d’organiser un référendum sur le modèle de celui qui avait servi à justifier l’annexion de la Crimée en 2014, et de détacher cette région de l’Ukraine.
À lire aussiÀ Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de notre envoyé spécial du Figaro
«Le sort de Kherson nous indique ce qui se passerait dans le reste de l’Ukraine si les Russes avaient remporté la victoire», confie Anastasia Korzhenko, qui dirige les services juridiques de la mairie de Mykolaïv, et est à présent mobilisée dans un état-major humanitaire régional, chargé de coordonner l’aide à la population. «On n’aurait jamais cru ça possible, en Europe, au XXIe siècle, mais depuis le 24 février dernier, nous savons que ça l’est. La guerre n’est pas terminée, et la situation militaire peut encore se retourner, tout le monde reste mobilisé», dit cette jeune femme. Privée d’eau depuis trois semaines comme le reste de la ville depuis que les Russes ont détruit les tuyaux de pompage dans le Boug, Anastasia Korzhenko prend ces contraintes avec philosophie. «Ça nous rappelle combien les aspects les plus banals de la vie quotidienne en temps de paix, comme avoir de l’eau au robinet, dépendent en fait du travail et des compétences de beaucoup de gens. Et ça vaut le coup de se battre pour rétablir cet ordre-là.»
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre
La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.
L'Humanité
Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences L'Humanité
Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
neurosciencessciencescharcot Le Figaro
Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine
Isabelle LasserreANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.
Vue d’Europe ou de Washington, l’impression domine que le monde entier s’est levé contre Poutine et sa guerre en Ukraine. Cette impression est nourrie par la condamnation unanime de l’Occident et par ses efforts politiques, économiques et militaires pour aider l’Ukraine à résister. Mais il s’agit d’une perception occidentale, qui agit comme un miroir déformant de la réalité.
Depuis le début de la guerre, une partie du monde soutient ouvertement le régime de Vladimir Poutine, tandis qu’une autre s’abstient de le condamner, se réfugiant dans l’indifférence ou l’embarras. Et deux mois après le début de l’offensive, les crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine n’ont pas modifié le positionnement de ces pays.
Les lignes de fracture
Le 2 mars, la résolution de l’ONU condamnant l’agression de l’Ukraine a été adoptée par 141 États. Mais elle a été rejetée par cinq pays, la Russie bien sûr, la Biélorussie, la Corée du Nord, la Syrie et l’Érythrée. Trente-cinq pays se sont abstenus. Parmi eux, la plupart des alliés habituels de la Russie: Chine, Algérie, Inde, Vietnam, Cuba, Iran… Les deux résolutions suivantes des Nations unies, sur les conséquences humanitaires de la guerre et la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme, ont révélé les mêmes lignes de fractures.
À VOIR AUSSI - Depuis Taïwan, les États-Unis exigent que la Chine paye «le prix» de son soutien à la Russie
À lire aussiEn Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine
Les raisons du soutien, tacite ou explicite, au régime de Poutine sont diverses. Contrairement à l’Europe, plus affectée par la crise en raison de sa proximité géographique et culturelle avec la Russie, de nombreux pays plus éloignés du front se sentent moins touchés par ses enjeux économiques et géopolitiques. Certains soutiennent ouvertement le Kremlin, car ils dépendent de Moscou. La Biélorussie, redevenue un satellite de la Russie. La Syrie de Bachar el-Assad, qui doit sa survie politique à l’intervention militaire de la Russie.
Le Venezuela, dont le président Maduro est soutenu économiquement et politiquement par Moscou. Ailleurs, sur les autres continents, sauf en Europe - à l’exception de la Serbie et, dans une certaine mesure, de la Hongrie - et en Amérique, un silence consentant accompagne la guerre de Poutine en Ukraine. C’est le cas dans la plupart des pays du Caucase et d’Asie centrale, encore très liés à Moscou dans les domaines économiques, militaires et diplomatiques.
À lire aussiEn Ukraine, l’escalade de l’horreur: le témoignage de la photographe du Figaro Magazine
C’est aussi le cas de la grande majorité des pays asiatiques, sauf les trois alliés traditionnels de l’Occident - Japon, Taïwan, Corée du Sud. Même la démocratie indienne, dont Moscou est le principal fournisseur d’équipements militaires, met en avant son statut de «non aligné». Quant à la Chine, elle considère la Russie comme un allié indispensable dans son affrontement avec les États-Unis. Non seulement elle a refusé de condamner l’agression russe, mais elle a assuré le Kremlin d’une amitié «sans limite». Elle s’est aussi opposée aux sanctions occidentales et reprend la propagande russe qui fait des États-Unis et de l’Otan les responsables de la guerre.
Rapport de forces
Même tableau sur le continent africain, où un gros tiers des pays, dont l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, le Mali, la République centrafricaine et l’Afrique du Sud, refusent de s’opposer à Moscou. Certaines capitales, comme Bamako ou Bangui, sont prisonnières de leurs liens avec la société de mercenaires Wagner proche du Kremlin. D’autres ne veulent pas mettre en danger leurs liens économiques et militaires avec la Russie. Quant au Moyen-Orient, il préfère dénoncer le deux poids deux mesures de l’Europe, qui accueille à bras ouverts les Ukrainiens alors qu’elle résistait à ouvrir ses portes aux réfugiés afghans et syriens.
À lire aussiGuerre en Ukraine: les bourreaux des civils massacrés à Boutcha identifiés
Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont voté les résolutions de l’ONU condamnant la guerre, mais refusent d’appliquer les sanctions occidentales. C’est aussi le cas d’Israël, qui ne veut pas mettre en danger son accord local avec l’armée russe, très présente dans la région, qui permet à son aviation de frapper des cibles iraniennes ou le Hezbollah en Syrie. Quant à l’Iran, il partage avec la Russie les mêmes ennemis: les États-Unis et l’Otan et ce point commun suffit pour détourner les yeux de l’Ukraine. Partout, les intérêts nationaux priment sur les principes et les valeurs. C’est aussi vrai en Amérique latine, où Poutine peut compter sur le soutien de Cuba et le silence de Jair Bolsonaro au Brésil.
Bien que nombreux, les affidés de la Russie n’ont pas fait basculer le rapport de forces. Les résolutions de l’ONU ont été adoptées. De même que celles de l’Unesco où, grâce à l’action de la France, de l’Allemagne, de la Pologne et de l’UE ainsi qu’à la bataille acharnée livrée par les ambassadeurs, la Russie et ses alliés ont perdu trois fois: quand l’Unesco a condamné la guerre ; quand elle a reporté la 45e session du patrimoine mondial, prévue en juin à Kazan, à l’ouest de la Russie ; et une troisième fois en attribuant le prix de la liberté de la presse à l’association biélorusse des journalistes. «Tout est fait pour montrer qu’il ne suffit pas de bombarder l’Ukraine pour dominer le monde», explique Véronique Roger-Lacan, l’ambassadrice de France à l’Unesco.
À lire aussiLa guerre en Ukraine relance les spéculations sur l’état de santé de Poutine
Pourtant, l’engagement nouveau et massif des États-Unis aux côtés de l’Ukraine, qui se fait aussi au nom de «valeurs», ajouté à l’anti-occidentalisme qui souvent sert de ciment aux pays refusant de condamner Poutine, dessine de plus en plus un nouveau monde. Il s’organise en deux camps: celui des Occidentaux et des démocraties libérales et celui des dirigeants autocrates, qui poussent un contre-modèle. Il est loin le temps où les néoconservateurs américains pensaient pouvoir imposer la démocratie de force en Irak en 2003, en espérant un effet domino et vertueux dans les autres pays du Moyen-Orient.
Aujourd’hui, le camp de la démocratie et des droits de l’homme se rétracte, quand celui des autoritaires et des anti-démocrates se renforce. La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre les deux camps, fait à nouveau souffler un vent de guerre froide sur le monde. S’installera-t-elle à nouveau sur le long terme? Beaucoup dépendra de l’intensité et de la nature du soutien chinois au régime russe.
À VOIR AUSSI - «Poutine est pire qu’Hitler»: des ukrainiens réagissent après les bombardements à Kiev
Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire
DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéo Le Figaro
Plus de deux mois après le début de l'invasion russe, où en est la guerre en Ukraine ?
Alexis FeertchakVIDÉO - Alors que les forces russes avancent - quoique lentement - dans le Donbass, Le Figaro fait le point sur la situation militaire et géopolitique, en vidéo et cartes à l'appui.
Au 70ème jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les combats s'intensifient dans le Donbass, nouvelle priorité de Moscou, qui veut l'emporter dans l'ensemble des deux oblasts de Donetsk et de Lougansk, pour partie contrôlés par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est l'Acte II de la guerre en Ukraine, commencé dès le début du mois d'avril. L'Acte I, lui, avait tourné à la défaveur de la Russie dont les troupes se sont progressivement enlisées dans la région de Kiev au nord du pays, avant de devoir s'en retirer. Désormais, c'est le front de l'Est qui est le plus stratégique, devant le front du Sud où la tension demeure intense, attaques russes et contre-attaques ukrainiennes se succédant, sans avancée territoriale majeure dans un sens comme dans l'autre.
À lire aussiGuerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Les Russes marquent-ils des points dans le Donbass ? Quel est le rapport de force entre les deux adversaires ? Quels sont les objectifs à court et moyen terme de Moscou ? L'Ukraine peut-elle lancer une contre-offensive et les armes occidentales peuvent-elles changer la donne ? Avec les explosions en Transnistrie, cette région séparatiste prorusse de Moldavie, le conflit pourrait-il s'étendre ? Est-on entré dans une longue guerre ? Dans ce nouveau point de situation, retrouvez nos réponses en vidéo, cartes à l'appui. Quarante minutes pour comprendre la situation militaire et le contexte géopolitique de la guerre en Ukraine.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoCette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine
ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Le Figaro
Législatives 2022 : approché par la Macronie pour une candidature, Michel Denisot décline
Tristan Quinault-MaupoilINFO LE FIGARO - Le dirigeant sportif avait engagé des discussions avec des responsables de la majorité, dans l'éventualité de briguer un siège de député en juin.
L'ancien patron du PSG et ex-dirigeant de Canal+, Michel Denisot, ne briguera pas un siège de député. Approché par la Macronie pour candidater aux législatives de juin prochain, il a décliné la proposition dimanche. «Je suis candidat à la montée de La Berrichonne en Ligue 2 la saison prochaine. Et c'est tout. Merci de votre soutien!», a écrit sur Twitter l'actuel président du club de football de La Berrichonne de Châteauroux (Indre).
La veille, Le Figaro avait eu écho de discussions engagées entre le dirigeant sportif et la majorité présidentielle en vue d'une prochaine candidature. «Je n'ai pas de commentaire à faire à ce propos», avait alors répondu Michel Denisot par SMS. Relancé pour savoir s'il démentait être en phase de négociation, il n'avait pas souhaité s'exprimer davantage dans un premier temps.
Situation politique locale compliquée
Selon un responsable de la majorité en charge de la préparation des législatives, c'était bien dans son département natal de l'Indre que Michel Denisot pouvait être investi. Même si les négociations étaient difficiles. Michel Denisot avait en tête de se lancer dans la 1ère circonscription, actuellement occupée par le député LREM François Jolivet, par ailleurs adhérent du parti d'Édouard Philippe (Horizons). Elle comprend la ville de Châteauroux, où sa mère Anne Denisot a longtemps été conseillère municipale puis adjointe au maire. Le député sortant n'a pas encore indiqué publiquement s'il briguera un nouveau mandat en juin. La candidature de Michel Denisot «dépend de François Jolivet, s'il se représente ou non», confirmait alors une source au sein de l'exécutif. Contacté par Le Figaro, François Jolivet a alors prévenu que «si (sa) formation politique investissait quelqu'un d'autre, alors la circonscription serait automatiquement perdue». «J'ai servi les intérêts du président et du gouvernement», a-t-il souligné, sans faire clairement acte de candidature.
La piste d'une investiture de Michel Denisot dans la 2ème circonscription de l'Indre a donc aussi été évoquée avec un proche du président de la République. La circonscription est actuellement détenue par le député LR Nicolas Forissier, également chef de file de la droite au Conseil régional du Centre-Val de Loire. Or, ce proche de Nicolas Sarkozy est en train d'adopter une attitude plus bienveillante à l'endroit de la majorité présidentielle. Dès lors, faut-il présenter un candidat macroniste contre lui ? C'est un point qui reste à trancher.
En attendant d'y voir plus clair dans l'équation politique locale, l'officialisation d'une candidature de Michel Denisot se faisait attendre. À moins de trouver un autre département d'élection pour le dirigeant sportif de 77 ans, ce qui n'était pas à l'ordre du jour.
Très actif dans l'Indre comme à Paris, Michel Denisot avait tenté, en vain, de remporter la présidence de la Ligue de football professionnelle en septembre 2020. S'il a déjà été conseiller municipal à Saint-Genou (Indre), Michel Denisot n'a jamais voulu s'engager davantage. «Je ne me suis jamais engagé totalement en politique car j'aime mon métier de journaliste et ça n'est pas compatible. Je veux rester libre et indépendant, même si j'ai beaucoup de respect pour la vie politique. J'ai déjà été contacté, à droite, à gauche, à Châteauroux et à Paris. Mais c'est non», avait-il expliqué en 2015 à La Nouvelle République . Il dirigeait alors l'édition française du magazine américain Vanity Fair . Libre de cet engagement depuis tout juste deux ans, l'engagement politique se faisait plus tentant.
À VOIR AUSSI - Premier ministre, législatives, ... Les secrets de «Macron 2»
Législatives 2022: ces candidats investis par LR qui jettent finalement l’éponge
Déçus par l’échec de Valérie Pécresse à la présidentielle, anxieux de ne pas se voir rembourser leurs frais de campagne, de nombreux candidats LR ont choisi de se désister avant le scrutin.
L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes
Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.
Législatives 2022 : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan
Eric Zemmour poursuit son appel à «l'union» afin d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale aux côtés du RN, de DLR et des «LR patriotes».
Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Ce mercredi, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine
Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
À lire aussiGuerre en Ukraine : pourquoi l'offensive russe ne se passe pas comme prévu
Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
À lire aussiGuerre en Ukraine : comment soldats et civils exploitent le terrain pour ralentir l'offensive russe
Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et ce mercredi 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est même la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.
En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
À lire aussiUkraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine
Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
À VOIR AUSSI - Des bâtiments détruits dans l'est de l'Ukraine après des bombardements russes
Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
À lire aussiComment l'armée russe déploie sa stratégie sur le sol ukrainien
Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
À lire aussiUkraine: l’artillerie et les bombes thermobariques au cœur de l’offensive russe
Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
À lire aussiLes missiles Javelin, Stinger et NLAW, cauchemar des forces russes
La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
À lire aussiUkraine : sous-estime-t-on la puissance de l'armée russe à cause de la guerre de l'information ?
Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
À lire aussiLa Biélorussie pourrait-elle engager son armée dans la guerre en Ukraine?
Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
À VOIR AUSSI - L'armée russe reconnaît pour la première fois des «morts» en Ukraine
Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire
DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.
Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre
La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéo Le Figaro
«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité
Coline RenaultTÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.
Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.
À lire aussiLa guerre en Ukraine déplace des GPA en France
Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»
À lire aussiÀ Nancy, des interprètes au service des réfugiés ukrainiens
Si les réfugiés ukrainiens sont bel et bien éligibles à l’allocation pour les demandeurs d’asile (ADA), leurs hébergeurs français ne perçoivent aucun défraiement particulier en échange de leur aide. «Quand je cherche des particuliers pour accueillir les Ukrainiens, la question des charges se pose presque systématiquement. Être seul ou être quatre, cinq, voire plus, ce n’est pas la même chose en termes de dépenses», affirme Maxime Dheilly, bénévole à la Croix Rouge à Amiens. Il héberge depuis quelque temps une mère de famille ukrainienne et ses deux filles dans son petit F2, pendant qu’il dort sur le canapé d’un ami. «Je me suis donné deux mois pour leur laisser le temps de se retourner», espère-t-il.
Par la suite, le jeune homme a trouvé quelqu’un prêt à offrir son appartement, à condition qu’on l’aide pour les charges. «Je me vois mal demander ça aux réfugiés, dans la situation où ils sont», ajoute-t-il. À Bordeaux, Jean-Michel Allix, qui héberge cinq Ukrainiens depuis la mi-mars dans son appartement de 95m², a vu passer le montant de ses courses de 300 à 1600 euros par mois. «Sur le long terme, ça commence à peser. J’espérais qu’ils deviennent rapidement autonomes, mais sans parler français, c’est quasiment impossible qu’ils trouvent un emploi», déplore-t-il.
À VOIR AUSSI – À Marseille, un ferry transformé en hôtel flottant pour les réfugiés ukrainiens
Une organisation complexe
Nombre de volontaires français n’avaient pas anticipé la portée de leur engagement si la guerre, comme c’est finalement le cas, était vouée à perdurer. À Nice, Corinne Pélissier a offert la chambre de son fils aîné parti à Paris à une Ukrainienne accompagnée de ses trois enfants en bas âge, poussée par une envie d’être utile, mais sans penser réellement à ce que son engagement impliquerait dans son quotidien. «Je pensais que ce serait temporaire : soit que la guerre s’arrêterait rapidement, soit que les institutions nous proposeraient une solution pérenne», reconnaît-elle. Résultat, il faut apprendre à vivre à six dans un petit F3, plier et replier le canapé du salon, où dorment les deux enfants. Chacun essaie ensuite de trouver sa place dans ce nouveau quotidien. «Il n’y a plus d’intimité, plus de vie de famille. Mon fils aîné ne peut plus revenir à la maison pendant les vacances, regrette-t-elle. Évidemment, nos petits problèmes sont dérisoires. Mais ce n'est pas confortable, même pour les réfugiés. Il va falloir trouver une solution au long cours.»
À lire aussiGuerre en Ukraine: les Occidentaux face au risque de cobelligérance
Parfois, l’accueil des réfugiés implique une organisation qui vient perturber tout le fonctionnement de la vie familiale. À Tours, l’enfant ukrainien que Sophie Agier héberge n’a pas pu être scolarisé dans la même école que celle de ses enfants. Il faut alors s’arranger pour aller les chercher en même temps dans un endroit différent. «Il faut une énergie folle pour trouver des solutions. On y arrive, mais au prix d’une organisation et d’un investissement de temps monumentaux», affirme-t-elle. Jean-Michel Allix a, lui, renoncé à «toute vie sociale et familiale». Il se dit, après un mois, totalement «à bout» : «Il faut les accompagner pour se déplacer, faire les courses, accomplir les démarches administratives. Je suis débordé et je dors très peu». Sans parler de la cohabitation, compliquée. Il y a eu cette première famille qu’il a hébergée, avec ces deux jeunes ukrainiennes qui «ne levaient pas le petit doigt», se couchant et se levant très tard. «De vraies princesses, c’était compliqué à gérer», souffle-t-il. Et puis le bébé, qui écrit sur les murs et oblige à sans cesse tout nettoyer.
Tous soulignent toutefois «l’aventure humaine», et affirment ne pas regretter leur engagement. «Humainement, c’est très riche. C’est une expérience fabuleuse», estime Sophie Agier. Et Corinne Pélissier de conclure : «Il ne faut pas oublier que ces personnes ont tout perdu. Nos soucis sont dérisoires».
À VOIR AUSSI - Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine
Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris
À 70 ans, ce prélat de tendance progressiste devra rasséréner le plus important diocèse de France.
Regarder la vidéoScandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement
Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.
À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel
REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.
Le Figaro
Cinq types de narcissiques qui nous entourent
Tiphaine HonnetSi le narcissique est obsédé par son propre nombril, il ne le manifeste pas toujours à grand renfort de «moi je» ou d'étalage de succès. Décryptage des différentes nuances d'un trait de personnalité plus complexe qu'il n'y paraît.
Dans le Larousse, le narcissisme se définit comme l'amour excessif porté à l'image de soi. Pour le commun des mortels, cela se caractérise surtout par une personne vaniteuse, égocentrique et désireuse d'être sous les projecteurs. Mais le narcissisme est plus complexe à cerner et, derrière ce terme aujourd'hui galvaudé, se cachent plusieurs nuances. La psychanalyste Hélène Vecchiali, auteure d'Un zèbre sur le divan (1) et de Moi moi et moi (2), les définit et nous explique comment les repérer chez ceux qui nous entourent.
À lire aussiPourquoi certaines personnes ne parlent que d'elles ?
Le narcissique modéré
Contrairement aux idées reçues, il existe un narcissisme dit «modéré» et propre à chaque être humain. «Si on a grandi avec un entourage bienveillant et honnête, notre narcissisme se révèle positif, commente la psychanalyste Hélène Vecchiali. En pratique, cela donne un individu qui a suffisamment confiance en lui pour se mettre en avant, promouvoir ses qualités intellectuelles ou physiques, mais qui sait choisir ses moments pour s'effacer et se réjouir des réussites de ses amis.»
Ce trait de personnalité commun est un héritage de l'enfance. La phase dite de «narcissisme primaire» en langage psychanalytique, touche l'enfant en bas âge et lui confère un sentiment de toute-puissance, détaille la psychanalyste. «Ce qui explique notamment pourquoi l'enfant a une haute estime de lui-même, se considère comme un super-héros et s'imagine un incroyable destin», poursuit-elle.
En grandissant, ce narcissisme «mute» et s'équilibre la plupart du temps au contact des autres. «Lorsque son amour-propre devient trop fort, l'individu constate généralement de lui-même qu'il est plus difficile de donner de l'attention aux autres et se modère donc dans son étalage», informe la psychanalyste.
En vidéo, dix règles pour vivre plus heureux
L'hypernarcissique et sa success story
Seulement, chez certains, ce précieux équilibre vacille parfois. Ils franchissent la limite et tombent dans l'excès de vantardise. Ce comportement est caractéristique de l'hypernarcissisme, d'après Hélène Vecchiali. «C'est la facette négative du narcissisme qu'on côtoie le plus souvent, rapporte la psychanalyste. Elle se reconnaît très vite par la capacité de la personne à monopoliser la parole et par sa façon constante de se comparer, toujours en s'attribuant une valeur supérieure. Cela va du simple “j'ai le meilleur boulanger du coin”, à “j'ai sélectionné la crème de la crème des écoles pour mon enfant”, en passant par “j'ai la plus belle femme du monde”.»
L'hypernarcissique est la facette négative du narcissisme qu'on côtoie le plus souvent
Mais attention à ne pas se méprendre. S'il bombe le torse, l'hypernarcissique cache en réalité un sentiment d'illégitimité. «Quand on nous a rabâché constamment dans l'enfance à quel point on était tellement génial ou tellement extraordinaire, on a peur un jour ou l'autre de ne plus être à la hauteur et d'être démasqué. C'est pour cela que l'on va compenser», résume Hélène Vecchiali. L'hypernarcissique a donc, en réalité, une pauvre estime de lui-même. «Quand il fait son grand déballage, il tente en fait de convaincre les autres mais aussi de se convaincre lui-même de sa valeur», ajoute la psychanalyste.
L'hyponarcissique, cet autre Calimero
Les individus narcissiques peuvent aussi occuper le terrain en insistant sur tout ce qui défaille chez eux. C'est ce qu'on appelle l'hyponarcissisme. Ce caractère moins connu mais plus fréquent qu'on imagine selon Hélène Vecchiali, s'illustre par une tendance à s'attribuer tous les malheurs du monde. «L'hypornarcissique se plaint constamment. À l'écouter, ce mouton noir attire toujours les déconvenues, les petites comme les grandes maladies, est entouré de mauvaises personnes, n'a jamais de chance au loto ni en amour..., énumère la psychanalyste. Et forcément, il dit vivre tout ceci de façon plus intense que les autres.»
Ce trait de caractère trouve aussi son origine dans l'enfance, maintient la psychanalyste. «En mettant en valeur de façon excessive les points forts et les points faibles de chacun, le discours parental peut entraîner chez l'enfant une tendance à se surévaluer ou le contraire, abonde la spécialiste. Dans leur enfance, on retrouve aussi une négligence des parents, consciente ou non, dans l'écoute et dans l'accompagnement des désirs de l'enfant.»
À lire aussiComment donner confiance aux enfants sans les rendre narcissiques
Les pathologies narcissiques à fuir
Si ces personnalités ont de quoi agacer sérieusement, elles ne sont pas toxiques pour l'entourage et peuvent être recadrées avec bienveillance, rassure Hélène Vecchiali. En revanche, la psychanalyste invite à se méfier lorsque le narcissisme bascule dans le trouble, comme avec le «narcissique pathologique». Ce dernier s'illustre par son besoin de grandiloquence et son manque d'empathie. «Ces individus vont se servir d'autrui pour parvenir à leurs fins et à une certaine idée qu'ils se font de la gloire, analyse la spécialiste. Ils peuvent par exemple s'approprier toutes les bonnes idées d'un collègue pour booster leur carrière.»
Si l'individu souffrant de cette pathologie abuse de la bonté des autres, son objectif n'est pas de leur nuire volontairement. «Quand une personne a servi son intérêt, le narcissique pathologique le laisse tomber simplement, sans culpabiliser derrière», mentionne Hélène Vecchiali. D'après la psychanalyste, il reproduirait ici le schéma d'une relation parentale envahissante et toxique.
À lire aussiLes cinq traits communs à tous les pervers narcissiques
Il en est un qui tire au contraire un plaisir malsain à manipuler les autres : le pervers narcissique. «Ce dernier, généralement un homme, vit avec une détresse infantile qui lui fait croire que la manipulation de l'autre vers la déchéance est une manière de s'élever soi-même, détaille la psychanalyste. Il estime avoir les pleins pouvoirs, comme un dieu, et considère les autres comme ses objets».
Toute négociation avec ces profils pathologiques est perdue d'avance, il faut fuir pour se protéger
Selon la spécialiste, on estime que 10 à 20% de la population seraient touchés par ces deux pathologies. Si jamais il vous arrive d'en croiser sur votre chemin, Hélène Vecchiali insiste : «Toute négociation avec ces profils est perdue d'avance, il faut fuir pour se protéger».
(1) Un zèbre sur le divan, par Hélène Vecchiali, paru aux éditions Albin Michel, 304 pages, 21,90€.
(2)Moi moi et moi, Narcissisme : le bon, le mauvais, le pathologique, par Hélène Vecchiali, paru aux éditions Marabout, 192 pages, 7,50€.
Fantasmes, désir, orgasme... Quel est l'impact de la «première fois» sur notre vie sexuelle ?
ENTRETIEN - La première expérience sexuelle signe l'entrée symbolique dans la vie d'adulte. Est-elle insignifiante ou déterminante pour notre épanouissement sexuel, des années plus tard ?
«J'arrive dans 5 minutes» : ce que ce petit mensonge dit de nous
Géraldine Mosna-Savoye, titulaire d'un master en philosophie politique, nous explique de manière claire et précise la différence entre la durée et le temps.
Le Figaro
Législatives 2022: «Quelle opposition?»
Yves ThréardL’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Il faut avoir l’imagination de Jean-Luc Mélenchon pour prétendre savoir à quoi ressemblera l’Assemblée nationale le 19 juin. Le chef de La France insoumise est bien le seul à pouvoir rêver à voix haute de son entrée à Matignon! Habité par un moral de vainqueur, le troisième homme de la présidentielle ne se refuse rien: pas même de détourner le traditionnel 1er Mai syndical en un meeting politique. Ce qu’il fit l’espace d’un discours ce dimanche, place de la République, à Paris.
Dans cinq semaines, à l’issue des élections législatives, la réalité risque d’être bien différente des plans sur la comète dressés par le zélateur d’Hugo Chavez. Les abstentionnistes, qui pourraient être aussi nombreux qu’en 2017 (plus de 50 % des inscrits aux deux tours), devraient former le premier parti de France. Et, compte tenu des règles du scrutin, la faible participation ne favorisera pas le jeu des oppositions à Emmanuel Macron. À l’exception du bloc central, constitué autour du chef de l’État, les autres camps présentent, comme jamais, d’évidentes faiblesses ou divisions.
Tiraillés de tous les côtés, Les Républicains sauveront peut-être les meubles, mais retrouveront difficilement la centaine de sièges qui faisaient d’eux le premier groupe d’opposition au Palais Bourbon. À leur droite, le Rassemblement national, au faible ancrage local et mal disposé à l’endroit de l’équipe Zemmour, ne peut pas espérer grand-chose. Quant à Jean-Luc Mélenchon, quand bien même il parviendrait à réaliser l’union de la gauche derrière lui, sa radicalité et son intransigeance pourraient lui jouer des tours. S’il arrive à créer la surprise, celle-ci ne devrait pas prendre la forme d’un raz-de-marée.
Des sondages indiquent que beaucoup de Français souhaiteraient une cohabitation. La Ve République en a déjà connu trois. Toutes n’ont pas laissé que des bons souvenirs. Dans un paysage politique dévasté, l’hypothèse reste, en tout état de cause, des plus improbables. En fait, la principale question qui se pose est de savoir qui, face à Emmanuel Macron, portera la voix d’une opposition qui ne soit pas excessive ou déraisonnable.
«Mélenchon sans barrage»
L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Ivan Rioufol: «Présidentielle, la déchirure française»
CHRONIQUE - Une France plus déchirée encore ressort de ce rendez-vous électoral déséquilibré.
Charles Jaigu: «Houellebecq, la droite et la France»
CHRONIQUE - La droite est en miettes. C’est le moment de lire Houellebecq, comme nous le propose Laurent Wauquiez, dans un article tonique.
Le Figaro
Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: le virus s'obstine
Camille LestienneCovid long, Chine paralysée... à travers le monde, la maladie persiste malgré la baisse des contaminations en France.
Bonjour,
On aurait en France tendance à l'oublier ce Covid, tout occupés que nous sommes par les élections, les tractations politiques et la guerre à nos portes. Mais pour les trois quarts des personnes ayant été hospitalisées, la maladie s'attarde. Les symptômes persistent et on parle de Covid long. En Chine où la population est peu vaccinée et l'hôpital vacillant, les autorités s'accrochent à la stratégie zéro Covid. Tant pis pour la population, éprouvée par les confinements, et l'économie mondiale, menacée par la paralysie de son fournisseur. Aux États-Unis, on fait le bilan, meurtrier, de la maladie. Le Covid y était la troisième cause de décès l'an dernier.
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro
1. Persistance des symptômes
Une nouvelle étude britannique permet d'en savoir plus sur ce qu'on appelle communément le «Covid long», à savoir la persistance ou l'apparition de symptômes dans les trois mois après l'infection par le Sars-Cov-2, pour une durée d'au moins deux mois. Selon les chercheurs, seul un malade hospitalisé pour Covid sur quatre se sent complètement rétabli un an après avoir contracté le virus. Les facteurs de risque après hospitalisation? Être une femme, être obèse et avoir été placé sous assistance respiratoire. Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue sévère, des douleurs musculaires, un essoufflement et des troubles du sommeil. Mais le Covid long ne touche pas que les malades ayant dû être hospitalisés. Certaines personnes souffrent de séquelles persistantes après une forme peu sévère de la maladie avec une «une maladie qui “se chronicise”», selon l'infectiologue Dominique Salmon Céron.
À lire aussiLa solidarité familiale a bien fonctionné pendant la crise du Covid
Où en est l'épidémie en France? Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en France (et non seulement pour Covid) continue de reculer légèrement, selon les chiffres publiés mercredi par Santé publique France. Les contaminations sont en net recul. La moyenne des infections sur les sept derniers jours s'établit à 73.016 contre 94.565 il y a une semaine.
Les chiffres à retenir
- 1658 malades en soins critiques (-9 depuis la veille)
- 24.431 patients hospitalisés (-272 depuis la veille)
- 67.711 nouveaux cas détectés
- 147 décès en 24 heures à l'hôpital (145.579 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
- 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
- 41 millions de doses de rappel administrées
Source : Santé publique France au 27 avril
2. L'économie mondiale à l'épreuve du confinement chinois
De nombreuses usines de tissage et de teinture se situent dans la région de Shanghaï. Les retards de production dans cette zone vont se répercuter sur toute la chaîne, partout dans le monde.
Face à la vague Omicron, la Chine s'accroche à sa stratégie zéro Covid au détriment de la population et de l'économie du pays. Alors que le bilan des morts s'alourdit à Shanghai, les habitants confinés depuis le début du mois s'exaspèrent de la censure d'une vidéo dénonçant les conditions d'approvisionnement et le chaos des centres de quarantaine. Pékin à son tour tremble après une hausse des cas positifs. La paralysie de plusieurs grandes villes fait craindre de graves répercussions sur l'économie mondiale. «Un ralentissement prolongé en Chine aurait des retombées mondiales substantielles», a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Si certains patrons espèrent une réouverture du pays, d'autres n'y croient pas. «Tout le monde est terrorisé par le Covid et le gouvernement sait que les hôpitaux ne pourront pas gérer l'afflux de cas graves, assure l'un d'entre eux. Sa priorité est la paix sociale.» En attendant, après avoir longtemps composé avec les restrictions de plus en plus flagrantes des libertés, les expatriés font leur valise. La rigidité de l'État communiste face au Covid aura fini de désillusionner les cadres et jeunes diplômés sur l'eldorado chinois. Cap sur Dubaï.
À lire aussiFrançois Godement: «La Chine est devenue une destination moins sûre»
À VOIR AUSSI - Covid-19: Pékin entame son troisième jour de tests de masse, le nombre de cas augmente
3. Le Covid, troisième cause de décès aux États-Unis
En février, près de 60% de la population américaine avait contracté le Covid depuis le début de la pandémie, selon une étude des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) publiée mardi. Même la vice-présidente Kamala Harris a été rattrapée par le virus. Une autre étude des CDC révélée quelques jours plus tôt fait état d'un Covid plus meurtrier encore en 2021 qu'en 2020. Plus de 415.000 Américains ont succombé après une infection au Sars-CoV-2 entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, contre 350.000 l'année précédente. Le virus est la troisième cause de mortalité aux États-Unis pour la deuxième année consécutive, après les maladies cardiaques et les cancers.
4. Et aussi
Danemark. Les autorités sanitaires du pays ont annoncé mardi mettre fin temporairement à la vaste campagne de vaccination anti-Covid. Une décision justifiée par la forte couverture vaccinale et des indicateurs encourageants. En attendant une probable reprise des injections à l'automne, les vaccins restent disponibles pour les non-vaccinés qui le souhaitent.
Afrique du Sud. Le pays qui connaissait ces derniers mois une accalmie, est entré dans une nouvelle vague de pandémie, a averti mardi le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies (CERI). «La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous», a averti sur Twitter le centre de recherche génomique. Début mars, l'Afrique du Sud avait connu une période de 48 heures sans aucun décès lié au Covid, une première depuis 2020.
Nouvelle-Zélande. La Cour suprême néo-zélandaise a jugé illégales les restrictions aux frontières mises en place par le pays jusqu'en décembre dernier, estimant que le système avait privé certains citoyens du droit de rentrer chez eux durant la pandémie. L'affaire avait été amenée devant la Haute Cour de Wellington en février par un groupe militant citant en exemple le cas d'une femme empêchée de rentrer pour enterrer son fils ou d'une autre n'ayant pu assister son fils soigné pour un cancer.
Royaume-Uni. Selon une étude consacrée à l'évolution du virus chez les patients immunodéprimés, un patient britannique a été testé positif au Covid-19 pendant 505 jours (16 mois) jusqu'à sa mort. C'est le plus long cas d'infection connu. «Les patients immunodéprimés avec une infection persistante ont peu de chances de survie, et de nouvelles stratégies de traitements sont nécessaires de manière urgente pour mettre fin à leur infection», s'est alarmée Gaia Nebbia, co-autrice de l'étude.
5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:
Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.
À lire aussiCovid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
À lire aussiCovid-19 : que faut-il faire lorsqu'on est «cas contact» ?
En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
À lire aussiVous venez d'apprendre que vous êtes positif au Covid-19, que faire ?
À la semaine prochaine.
Sur Mars, le robot Perseverance approche de la «zone de vérité»
RÉCIT - Piloté en partie depuis Toulouse, le rover de la Nasa arrive au bord d’un ancien delta qui aurait été favorable à l’apparition de la vie.
La capsule de Perseverance retrouvée sur le sol martien
La coque arrière et le parachute du rover Perseverance de la Nasa ont été pris en photo grâce à un petit drone capable de voler dans l’atmosphère raréfiée de Mars.
Covid-19 : 147 morts en 24 heures, 24.430 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Le Figaro
Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.
Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.
Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
Le Figaro
Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes
La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.
Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement
Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.
Les podcasts du Figaro : le moment Philo
Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.
Les podcasts du Figaro : Au goulot !
Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.
Podcast Scandales
PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.
Lire le dossier Le Figaro
Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitLes conclusions du second tour de l'élection reine ont été tirées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»
Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.
À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».
Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?
Deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron, l'heure est au bilan. Que faut-il retenir de cette campagne ? Entre recomposition et déstructuration de la vie politique, cette nouvelle élection présidentielle vient confirmer un nouveau clivage au niveau national, entre un bloc centriste, un bloc insoumis et un bloc «nationaliste».
Quelle politique devra mener le président réélu ?
Aux manettes du pays jusqu'en 2027, Emmanuel Macron doit tenir compte des rapports de force qui se sont dégagés des deux tours de l'élection présidentielle, et notamment du premier, où Jean-Luc Mélenchon est parvenu à s'imposer comme le troisième homme avec 21,95% des suffrages. Avec une gauche à ce niveau-là, le président réélu pourra-t-il garder son programme présenté avant même le 10 avril dernier ?
Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?
C'est la prochaine échéance qu'attend Emmanuel Macron : celle des législatives. Dans un peu moins de deux mois, les Français seront appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse. Si les tractations vont bon train dans chaque camp pour obtenir le plus de députés et influencer les débats du futur quinquennat, Emmanuel Macron peut au moins se rassurer avec une donne : tous les présidents ont pu compter sur une majorité absolue quelques semaines après leurs élections à la tête du pays.
» Voir l'émission du mardi 26 avril :
Le député insoumis François Ruffin désigne Emmanuel Macron comme le «bâtard» de François Hollande
L'élu s'est emporté au micro de France Inter, ce jeudi matin.
Regarder la vidéoSalaire, logement, retraite : quels sont les avantages du président de la République ?
Combien gagne le chef de l'État français ? De quels avantages dispose-t-il ? Quelle est la retraite d'un président de la République ? Nos réponses.
Emmanuel Macron se rend à Cergy pour son premier déplacement depuis sa réélection
Le président tout juste reconduit doit rencontrer des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs.
L'Humanité
Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Nos recommandations culturellesPaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
sciences L'Humanité
Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
sciencesplanète mars Le Figaro
Présidentielle 2022 : comment a voté la France périurbaine ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Emblématique de la révolte des gilets jaunes, l'espace périurbain a particulièrement exprimé son rejet vis-à-vis d'Emmanuel Macron lors du dernier scrutin présidentiel.
Ni rurale, ni urbaine. La France périurbaine est un territoire nébuleux. Cela se ressent jusque dans la définition qu'en donne l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) : «Communes ou unités urbaines dont au moins 40 % des actifs résidents travaillent dans le pôle [urbain] ou dans les communes attirées par celui-ci».
Plus que dans un urbanisme qui leur serait propre, c'est à travers un flux de main-d’œuvre que se définissent les couronnes périurbaines. Sans en faire pleinement partie, elles enserrent les grands pôles d'activité urbains et les irriguent en force de travail.
Présidentielle 2022 : quelle part représente la France périurbaine ?
La France périurbaine possède quelques caractéristiques propres. En particulier, celle d'être un espace de transit et de flux. On pense notamment aux trajets quotidiens effectués par les actifs vers le pôle urbain. Des trajets souvent effectués en voiture individuelle. L'espace périurbain, mal desservi, se situe à l'extrémité des réseaux de transport collectif, là où ceux-ci deviennent à la fois moins denses et moins fréquents. On comprend mieux, dès lors, la crispation qu'engendre la hausse des prix à la pompe dans cette France, entièrement structurée autour de la voiture et des axes routiers.
À lire aussiCarburants : les prix à la pompe sont repartis à la hausse
Ce flux de travailleurs s'explique par le refoulement progressif des foyers d'actifs modestes (professions intermédiaires, employés) en dehors des communes urbaines. Ces dernières sont désormais préemptées par les catégories socioprofessionnelles plus favorisées. Ainsi se délimite leur nouveau territoire : à la lisière d'un espace urbain qui les repousse mais dont ils ne peuvent se détacher pour cause de nécessité économique.
Présidentielle 2022 : un exil périphérique temporaire
Cet exil périphérique n'est souvent que temporaire. La démographie de l'espace périurbain est essentiellement tournée vers les familles (19,3% d'enfants de moins de 15 ans). On y trouve à la fois un faible taux de jeunes adultes (14,5%, significativement moins que dans l'espace urbain) et de séniors. Ces deux catégories d'âge se reportent pour les uns dans les centres urbains, pour les autres dans l'espace rural.
Politiquement, l'espace périurbain s'affranchit du pôle urbain
Mal structuré, mal équipé et souvent délaissé par les politiques publiques, ce territoire, ainsi que la France rurale, va pourtant progressivement réussir à faire parler de lui.
Grâce à la fronde des gilets jaunes en premier lieu. Puis par l'opposition au passe sanitaire. Ces différents mouvements vont se cristalliser en un rejet farouche du pouvoir actuel, incarné par Emmanuel Macron.
Dans ces territoires, le président peine à devancer Marine Le Pen, avec respectivement 37% et 34% des inscrits sur les listes électorales.
Pour comparaison, en 2017 la différence était de 13 points entre les deux mêmes finalistes. Un recul sensible qui témoigne d'une marge de manœuvre plus que réduite pour l'exécutif. Pire, si l'on essaye de corriger la distorsion causée par les écarts démographiques et socio-économiques, le constat s'aggrave encore.
Pour ce faire, nous avons créé un modèle statistique propre à chaque territoire (urbain, périurbain, rural). À partir des communes du territoire concerné, il infère progressivement la relation entre les indicateurs socio-économiques et le vote au second tour. Il est ensuite possible de simuler un vote de chacun des territoires sur une commune parfaitement équilibrée en termes de catégories socioprofessionnelles et d'âge.
Présidentielle 2022 : le vote périurbain moins favorable à Emmanuel Macron
Purement théorique, ce résultat illustre pourtant le détachement consommé du bloc périurbain vis-à-vis de son centre : les suffrages pour Emmanuel Macron y sont plus faibles encore que dans le bloc rural.
Un glissement généralisé et une fracture consommée dans l'autre France périphérique
Il convient de ne pas occulter d'autres réalités. Si le rejet vis-à-vis du président réélu est particulièrement marqué dans la France périurbaine et rurale (dans la France rurale, Marine Le Pen devance même Macron d'une courte tête), on assiste là à un phénomène global, y compris dans les pôles urbains. Comparé à 2017, Marine Le Pen y progresse de 4 points. Preuve que la grogne partie de la France périphérique a déjà largement essaimé dans les pôles urbains, en particulier chez les classes populaires et les plus jeunes.
Autre point notable, la situation dans l'autre France périphérique : les DROMs (Départements et régions d'outre-mer) et la Corse. Ces territoires - qui combinent à la fois difficultés économiques et un éloignement géographique et culturel - ont déjà largement exprimé leur rejet clair du pouvoir exécutif. Un positionnement qui pourrait préfigurer celui à venir dans la France périurbaine et rurale de métropole.
Méthodologie
- Notre modèle statistique pour corriger les distorsions socio-économiques et démographiques est un modèle de régression linéaire multi-classes et multi-outputs. Il se base sur les données communales par territoire, pour toutes les communes comptabilisant au moins 100 inscrits sur les listes électorales en 2022.
- Les données étudiées dans l'article ne tiennent pas compte des résultats dans les DROMs.
À VOIR AUSSI - Réélection d'Emmanuel Macron: les leçons du scrutin
Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»
GRAND RÉCIT - Le chef de l’État prépare son second mandat et s’apprête déjà à repartir en campagne.
Le député insoumis François Ruffin désigne Emmanuel Macron comme le «bâtard» de François Hollande
L'élu s'est emporté au micro de France Inter, ce jeudi matin.
Regarder la vidéoEmmanuel Macron fait le bulletin de notes des ministres avant le remaniement
RÉCIT - Le président réélu a profité de ses 24 heures «de recul» à La Lanterne pour faire le bilan de la campagne de ses troupes.
Le Figaro
«Il est le seul responsable de son comportement» : Rose Leslie revient sur les problèmes d'alcool de Kit Harington
Femme de l'acteur et mère de son enfant, celle qui incarne Ygrid dans Game of Thrones, est revenue sur les addictions de son époux, sobre depuis près de trois ans.
Son personnage dans Game of Thrones avait renoncé au trône de fer. Depuis la fin de la série en 2019, Kit Harington, alias Jon Snow, avait dû faire face à des «épisodes traumatisants», le faisant peu à peu sombrer dans l'alcoolisme et la dépression. Marié à l'actrice Rose Leslie, qu'il a rencontrée sur le tournage de la première saison, et avec qui il a eu son premier enfant en février 2021, l'acteur est sobre depuis près de deux ans. En août dernier, il s'était confié sur sa descente aux enfers à travers une interview poignante livrée au Sunday Times. «On en arrive à un point où l'on a l'impression d'être une mauvaise personne, avait-il expliqué. Où l'on se sent honteux. Où l'on a l'impression qu'il n'y a pas d'issue. Devenir sobre, c'est se dire : 'Non, je peux changer'».
À lire aussiAlcoolisme, dépression, pensées suicidaires : après "Game Of Thrones", Kit Harington revient sur sa descente aux enfers
Sa femme était restée plutôt discrète sur les combats de son époux. Cependant, ce jeudi 28 avril, elle a accepté de se confier pour la première fois dans les colonnes du Harper's Bazaar . Abordant son rapport à la maternité, Rose Leslie est revenu sur son couple avec Kit Harington, sur la naissance de leur enfant alors même qu'il luttait encore contre ses démons. «Pour Kit, c'était très important de se reconnaître comme un toxicomane», a-t-elle expliqué. Et de poursuivre : « La communauté AA (Alcooliques Anonymes) lui a fourni un espace d'amour pour qu'il se sente écouté, pour qu'il sache qu'il n'est pas seul. Mais sans cure de désintoxication, il serait dans un état d'esprit très différent en ce moment».
En vidéo, Kit Harington fond en larmes à la lecture de la fin de Game of Thrones
Très présente pour Kit Harrington, Rose Leslie a continué : «J'ai beaucoup appris sur la dépendance et c'est quelque chose dont Kit est conscient, mais c'est à lui de décider s'il choisit de boire à nouveau. Aucune nounou ne pourra l'empêcher de faire ce qu'il a décidé de faire… J'ai choisi de ne pas me mettre cette pression. C'est lui qui est responsable de son comportement. Ce n'est pas à moi de l'en protéger », a-t-elle confié. Elle a ajouté que Kit Harrington allait bien maintenant. Ce dernier est remonté sur les planches et joue actuellement dans la pièce Henry V, au Donmar Warehouse à Londres.
«Noyons-la avant de la brûler» : les messages d'une extrême violence écrits par Johnny Depp à propos d'Amber Heard
Jeudi 21 avril, lors du procès qui oppose les deux ex-conjoints, les avocats de la plaignante ont exhumé une série de messages injurieux.
À 14 ans, Valentina Pinault pose pour la première fois avec sa mère Salma Hayek, en couverture de Vogue Mexico
Tapis rouge, bénévolat et carrière d'actrice : qui est Valentina, la fille de Salma Hayek et François-Henri Pinault ? Une chose est sûre: l'adolescente sait déjà capter l'objectif des photographes.
Le Figaro
«Je suis sollicité deux ou trois fois par semaine» : recruteur, un profil plus que jamais convoité
Thomas EngrandENQUÊTE - Hausse des salaires, débauchages chez les concurrents... Les entreprises se livrent une véritable bataille pour attirer ce type de profil.
« Le job des RH c'est de prendre soin des autres, mais qui prend soin des RH ? », fait mine de s'interroger Louis Coulon, cofondateur de CleverConnect, une plateforme qui accompagne les entreprises dans leurs recrutements. Focalisés sur la guerre des talents pour attirer et embaucher certains profils à haute valeur ajoutée, les dirigeants oublient parfois que cela ne serait pas possible sans les recruteurs eux-mêmes. Sourcing, entretiens préliminaires, préparation des échanges... un travail d'archiviste est parfois nécessaire pour mettre la main sur le profil qui saura répondre aux besoins de la structure.
À lire aussiLe grand charabia des intitulés de poste en entreprise
Avec un taux de chômage en baisse et des tensions persistantes dans de nombreux secteurs, le recrutement est devenu un travail compliqué et qui nécessite une réelle expertise. Cet intermédiaire est la première et peut-être l'unique image que se fera le candidat de la structure avant de signer un contrat. Une mauvaise expérience et la personne risque de ne pas donner suite. De même, les appels à candidature doivent être affinés. Niveau de rémunération, diplômes, expérience... des critères précis sont déterminants pour maximiser les probabilités d'attirer la curiosité des profils recherchés. Un champ de connaissances loin d'être inné et qui peut avoir pour conséquence de surpayer des profils mal adaptés ou au contraire de ne pas trouver de candidats.
«Les ressources humaines en général ont longtemps été vues comme une simple fonction support», explique Louis Coulon. Une période partiellement terminée selon lui, «de plus en plus les RH sont vues comme une fonction business nécessaire pour réussir ses objectifs». Tous les acteurs du milieu ne partagent pas cet enthousiasme : «certains n'ont toujours pas compris que le marché du travail a changé depuis cinq ou dix ans. Aujourd'hui beaucoup de candidats ne se plient plus en quatre pour entrer dans l'entreprise», met toutefois en garde un chasseur de têtes.
Hausse des salaires et débauchages
Une prise de conscience qui a poussé les entreprises dans une concurrence exacerbée pour embaucher des recruteurs. Selon le guide des salaires Robert Half 2022, le salaire brut moyen d'un chargé de recrutement devrait augmenter dans l'année de 8% pour un débutant et de 14% pour un profil plus expérimenté. Une rémunération attractive n'étant pas toujours suffisante, certains n'hésitent pas à avoir une politique plus agressive. «On a une prime lorsque l'on arrive à ramener un nouveau collaborateur et une prime plus importante s'il vient d'un autre cabinet», explique le salarié d'un cabinet de chasseur de têtes mondialement reconnu. Un phénomène confirmé par plusieurs professionnels du milieu. «Il ne se passe pas une semaine sans qu'on ne me sollicite deux ou trois fois via LinkedIn», explique l'un d'eux. Les approches ont lieu «parfois quotidiennement», abonde un autre.
À lire aussiComment les contrats courts se sont imposés sur le marché du Travail
La reprise économique post-Covid a encore amplifié le besoin en recruteurs. «Les entreprises ont gelé les recrutements pendant les deux années de crises. Avec le redémarrage elles ont brutalement besoin de rattraper le retard et ont souvent beaucoup d'argent disponible», ajoute-t-il. Et le mouvement concerne la France entière. Dans sa dernière enquête annuelle «besoins en main-d'œuvre » publiée mardi 5 avril, Pôle emploi anticipe ainsi 3,046 millions de projets d'embauches en 2022, soit 323.000 de plus que l'année précédente.
En Litige avec Qatar Airways, Airbus marque un point
La compagnie aérienne qatarie et le constructeur européen s'affrontent sur des problèmes liés à l'annulation de commandes.
Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires
ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.
Schneider Electric prévoit de céder ses activités en Russie
Le groupe a signé une lettre d'intention de vente mais un accord reste toutefois encore soumis à l'approbation des autorités du pays.
Le Figaro
États-Unis : Joe Biden entre ironie et sérieux au dîner des correspondants de la Maison Blanche
Son prédécesseur Donald Trump avait boudé chacune de ces soirées de gala avec les journalistes. Joe Biden a notamment rendu hommage aux journalistes couvrant la guerre en Ukraine et alerté sur «le poison qui se diffuse dans notre démocratie».
Le président et les blagues sont revenus, et les masques sont partis, pour le retour du dîner de gala des correspondants de la Maison-Blanche samedi soir à Washington, où Joe Biden a fait de l'humour tout en pointant la Russie.
À lire aussiUkraine : pourquoi Joe Biden est-il plus offensif sur le choix des mots qu'Emmanuel Macron ?
«Je suis très heureux d'être ici ce soir avec le seul groupe d'Américains dont la cote de popularité est inférieure à la mienne», a d'abord lancé le démocrate en ouverture de son discours. Et pour railler son prédécesseur républicain Donald Trump, qui ne s'est jamais présenté à cette soirée, il a observé que les dernières années avaient été difficiles: «Nous avons eu une horrible peste suivie de deux années de Covid».
Joe Biden a ensuite adopté un ton plus sérieux, en rendant hommage aux journalistes couvrant la guerre en Ukraine et en alertant sur «le poison qui se diffuse dans notre démocratie (...) avec la désinformation qui augmente fortement». «Vous, la presse libre, êtes plus importants que vous ne l'avez jamais été pendant le dernier siècle», a-t-il souligné.
Et pour passer la parole au maître de cérémonie, l'humoriste Trevor Noah, il a lancé: «Trevor, la très bonne nouvelle, c'est que maintenant vous allez pouvoir charrier le président des États-Unis». «Et contrairement à ce qui se passe à Moscou, vous n'irez pas en prison», a-t-il ajouté.
L'humoriste a commencé en se disant honoré d'être le maître de cérémonie de «l'événement supercontagieux le plus distingué de la nation». Une référence au fait que le gala se faisait sans masque, même si la vaccination y était requise.
Bonne figure
Joe Biden, 79 ans, n'en portait pas, mais il n'a pas assisté au repas, par précaution. Sa vice-présidente Kamala Harris avait été testée positive au coronavirus la semaine passée.
Les journalistes «ont été si durs avec vous, ce que je ne comprends pas», a lancé Trevor Noah à l'attention du chef de l'État. «Depuis que vous êtes au pouvoir, les choses vont vers le haut - vous savez, le gaz est en hausse, le loyer est en hausse, la nourriture est en hausse. Tout».
À lire aussiRussie : les sanctions ont-elles mis le rouble «en ruines», comme l'affirme Joe Biden ?
Joe Biden a ri, faisant bonne figure et tâchant de se distinguer au maximum de Donald Trump, unique président depuis 1980 à avoir séché la traditionnelle soirée qui remonte à 1924, organisée par l'association des journalistes accrédités à la Maison-Blanche (WHCA).
L'élite politico-médiatique de Washington a bien en tête le souvenir des années Obama, notamment en 2011, quand il avait ciblé Donald Trump pour son goût des théories complotistes.
Une fois arrivé au pouvoir, le président républicain avait boudé chacune de ces soirées de gala, lui qui attaquait régulièrement les journalistes, «les ennemis du peuple». Lors de la dernière édition, en 2019, ni président ni humoriste n'était présent.
À lire aussiLes États-Unis mobilisent pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine
Ce dîner télévisé était de retour samedi soir dans la capitale américaine après la pandémie et les années Trump, quand l'autodérision du président et le soutien à la presse n'étaient pas vraiment à la mode. Environ 2600 personnes en tenue de soirée, des journalistes et leurs invités, y ont assisté au Washington Hilton.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les États-Unis «n'attaquent pas» la Russie, souligne Biden
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Émeutes en Suède : l'intégration des immigrés est un échec, selon la première ministre
La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l'État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.
Le Figaro
Twitter, l’histoire mouvementée du plus influent des réseaux sociaux
Chloé WoitierRÉCIT - Incontournable dans la sphère politico-médiatique, il paie ses erreurs en se faisant racheter par le milliardaire Elon Musk.
Twitter est à un tournant de son histoire. Le célèbre réseau social à l’oiseau bleu sera d’ici quelques mois la propriété de l’imprévisible milliardaire Elon Musk contre 44 milliards de dollars. Mais pour en faire quoi? «Nous ne savons pas dans quelle direction cette entreprise ira», a reconnu devant ses salariés Parag Agrawal, directeur de l’ingénierie, devenu en novembre 2021 le successeur du fondateur, Jack Dorsey, à la tête du groupe.
À lire aussi«Big Business» N°88: la bataille de Twitter
Bien malin qui pourrait prédire quel sera le destin de Twitter avec Elon Musk aux commandes. Repreneur de Tesla, fondateur de SpaceX, deux réussites indéniables, permettra-t-il au réseau social d’enfin déployer tout son potentiel? Ou sa volonté d’alléger la modération au nom de la liberté d’expression provoquera-t-elle une fuite des talents et le courroux des régulateurs du monde entier?
Une seule certitude du côté de la direction de Twitter: c’est à cause des erreurs du passé que l’oiseau bleu se retrouve dans la main de l’homme le plus riche du monde. «Je pense que ce rachat aurait pu être évité si nous avions fait de meilleurs choix de développement produit, si nous l’avions mieux monétisé, si notre modération avait inspiré un peu plus confiance. Oui, nous aurions pu faire mieux», a concédé Parag Agrawal devant ses équipes.
Une faible monétisation
Twitter est un paradoxe. Ce réseau est devenu incontournable pour le microcosme des journalistes, des politiques, des faiseurs d’opinions et des militants de tout bord. Mais il ne compte que 229 millions d’utilisateurs quotidiens, soit dix fois moins qu’un Facebook, né deux ans plus tôt. Peu sont vraiment actifs: d’après une étude Pew Research, 25 % des utilisateurs américains de Twitter sont à l’origine de 97 % des tweets, les autres se contentant de regarder.
Le réseau, aussi connu soit-il, est loin d’être le reflet que l’on pense de la société. Sa monétisation est faible: 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021, c’est-à-dire 5 % de ce que réalise le tout-puissant Meta. Depuis l’introduction en Bourse en 2013, l’action Twitter n’a jamais décollé. Il est vrai que, hormis en 2018 et 2019, l’entreprise a toujours perdu de l’argent. Illustration de ces difficultés stratégiques, cinq patrons se sont succédé en quinze ans.
Le milliardaire Elon Musk rachète le réseau social Twitter pour 44 milliards de dollars - Regarder sur Figaro Live
D’abord nommé Stat.us, puis Twttr, Twitter a été créé en 2006 au sein de la start-up Odeo par Jack Dorsey, Biz Stone, Evan Williams et Noah Glass. Son credo? Partager des messages publics d’au maximum 140 signes. Dès 2008, Facebook tente de racheter l’oisillon californien pour 500 millions de dollars. Le réseau n’est alors utilisé que par des initiés. C’est au cours des années suivantes qu’il se fait remarquer.
Le réseau du temps réel
Le 15 janvier 2009, un internaute y publie avant tous les médias la photo d’un Airbus A320 ayant amerri en urgence sur le fleuve Hudson. En 2010, les Français y suivent en direct de New York les audiences judiciaires de l’affaire DSK. Quelques mois plus tard, les printemps arabes s’organisent sur Twitter, esquivant les censures d’État. Le reste du monde suit en temps réel ces révoltes grâce aux tweets des militants sur place. Du jamais-vu.
J’ai honte quand je vois à quel point nous sommes nuls pour gérer les abus et les harcèlements
Le réseau social devient la plateforme du «breaking news», où n’importe quel internaute peut être à l’origine d’un scoop. Les médias s’y précipitent. Twitter épouse alors l’idéal romantique d’un web libérateur qui, en permettant aux opinions et aux informations de circuler librement, pourrait faire tomber les dictatures et changer les mentalités.
«Cette libre circulation peut avoir un effet bénéfique pour le monde», écrivait en 2011 le cofondateur Biz Stone dans une tribune. Il y justifiait la modération du réseau social, à l’époque très permissive. «Nous ne sommes pas toujours d’accord avec ce que les gens publient, mais nous laissons en ligne, qu’importe ce que nous en pensons», expliquait-il. Twitter apprendra bien vite les effets pervers de son naïf laisser-faire. «J’ai honte quand je vois à quel point nous sommes nuls pour gérer les abus et les harcèlements», confessera quatre ans plus tard le PDG d’alors, Dick Costolo.
Une croissance à petits pas
Le successeur de Jack Dorsey (2006-2008) et d’Evan Williams (2008-2010) fait changer Twitter de dimension. En cinq ans, la petite start-up devient un groupe international de 4000 salariés valorisé 23 milliards de dollars. Dick Costolo développe la publicité, fait des acquisitions dans la vidéo (Vine, Periscope) et conduit Twitter en Bourse en 2013. Mais, après l’euphorie, les performances du réseau social déçoivent: la croissance du nombre d’utilisateur se tasse et l’entreprise reste désespérément dans le rouge… Le conseil d’administration pousse Dick Costello dehors et redonne les clés du réseau social à Jack Dorsey, en espérant un miracle digne du retour de Steve Jobs chez Apple en 1997. Il n’aura pas lieu.
À lire aussi Twitter limite la portée des comptes gouvernementaux russes
Jack Dorsey est un homme indécis. Il lui faudra deux ans pour valider le doublement de la longueur maximale des tweets. Il poussera en 2016 un développement dans la vidéo en direct, en acquérant des droits sportifs et en finançant des émissions exclusives à Twitter de CBS, Bloomberg ou Buzzfeed. Cette stratégie retombera rapidement dans les limbes. Beaucoup lui reprochent de ralentir les processus de décisions. Jack Dorsey, lui, dit préférer faire confiance à ses subalternes. Il faut dire qu’il dirige, en plus de Twitter, la société de paiement Square… et il ne cesse de partager sa fascination pour le bitcoin, ainsi que son goût pour les bains glacés, les jeûnes et les retraites silencieuses. Pendant ce temps, la croissance de Twitter se fait à petits pas.
De nouveaux services
Fin 2019, Jack Dorsey annonce vouloir partir vivre de trois à six mois en Afrique pour y étudier le développement des cryptomonnaies. C’en est trop pour le fonds activiste Elliott, qui entre au capital pour réclamer la tête de ce dirigeant jugé nonchalant et éparpillé. Il obtiendra satisfaction en novembre 2021. Le PDG est alors remplacé par l’ingénieur Aprag Agrawal.
Twitter gaspille de la ressource dans ces conneries alors qu’il y a des arnaques aux cryptomonnaies partout sur le site ?
Ces dix-huit mois de tensions seront rythmés par des lancements effrénés de nouveaux services: des salons audios (Spaces), des tweets éphémères (Fleets, un échec cuisant), des groupes fermés (Communities), des newsletters, un abonnement payant (Twitter Blue)… La direction semble tout valider sans réelle cohérence. En janvier 2022, un certain Elon Musk s’agace de la création d’avatars spéciaux pour les possesseurs de NFT: «Twitter gaspille de la ressource dans ces conneries alors qu’il y a des arnaques aux cryptomonnaies partout sur le site?»
Mais c’est sur la promesse de restaurer la liberté d’expression que le multimilliardaire va mener son raid sur Twitter. Les années Dorsey ont été marquées par la question de la modération des contenus. Le «laisser-faire» a décuplé les insultes et les menaces de la part de comptes sous pseudonymes. «Nous voyons chaque jour des voix qui préfèrent se taire» plutôt que de s’exposer à du harcèlement, reconnaît le PDG en 2017. L’élection en 2016 de Donald Trump, qui fera de Twitter son principal instrument de communication, donnera un coup de projecteur inédit sur le réseau social. Mais la crispation des opinions et la «guerre culturelle» entre républicains et démocrates vont transformer Twitter en ring de boxe où l’indignation et les invectives sont reines.
Cible des Républicains
Oubliée, la libre circulation des tweets: Twitter renforce sa politique de modération et, à l’approche de l’élection présentielle américaine de 2020, labellise les fake news, interdit la publicité politique et les deep fakes… Le réseau social devient alors l’ennemi des ultraconservateurs qui l’accusent de réduire au silence les voix de droite. Les mesures prises en octobre 2020 pour réduire la viralité d’une enquête du New York Post sur des e-mails du fils de Joe Biden font rugir le camp Trump (la commission électorale donnera raison à Twitter), tout comme, au lendemain des émeutes du Capitole, le bannissement à vie de l’ex-président. Sans surprise, les trumpistes applaudissent aujourd’hui la prise de pouvoir d’Elon Musk.
De l’autre côté de l’Atlantique, les efforts de modération de Twitter font rire jaune. De l’avis des autorités de police et de justice, l’oiseau bleu en fait trop peu pour lutter contre la haine en ligne et permettre d’en identifier les auteurs. Dans un rapport remis à l’Arcep (ex-CSA), Twitter concède n’avoir que 1 867 modérateurs pour le monde entier… Dès l’annonce du rachat d’Elon Musk, Bruxelles a haussé la voix: en Europe, le milliardaire devra se plier aux obligations de modération décrétées par le Digital Services Act.
À lire aussiElon Musk, un dynamiteur visionnaire de génie
Les semaines à venir s’annoncent tendues au sein de Twitter. À peine la partie gagnée, Elon Musk s’est moqué publiquement de Vijaya Gadde, la directrice de la modération. Jetée en pâture à ses 83 millions d’abonnés, la juriste a été agonie d’injures. «Le harcèlement n’est pas une manière de diriger», a tweeté Dick Costolo. Elon Musk a fait semblant de ne pas comprendre la remarque. Tout au long de son raid, il n’a jamais caché n’avoir «aucune confiance» dans le management actuel du réseau social.
Twitter en 8 dates clés
2006: création de Twitter par Jack Dorsey, Evan Williams, Biz Stone et Noah Glass.
2010:Dick Costolo nommé directeur général.
2013: entrée en Bourse.
2015:retour de Jack Dorsey après l’éviction de Dick Costolo.
2020: entrée du fonds activiste Elliot.
Janvier 2021:bannissement à vie de Donald Trump.
Novembre 2021:annonce du départ de Jack Dorsey, remplacé par Parag Agrawal.
Avril 2022: Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars au terme d’un raid de vingt jours.
Elon Musk a vendu plusieurs millions d'actions Tesla mardi et mercredi, lui rapportant 4 milliards de dollars
Pour financer le rachat de Twitter, Elon Musk s'est engagé à contribuer à hauteur de 21 milliards de dollars d'apport personnel, le reste étant financé par emprunt. De nombreux investisseurs s'interrogent sur la réalisation effective de cette opération.
Guerre en Ukraine : la Russie utilise une «usine de trolls» à Saint-Pétersbourg pour relayer sa propagande, alerte Londres
Ces «trolls» pro-russes relayent les mensonges du Kremlin sur les réseaux sociaux et visent des dirigeants occidentaux, pointe un rapport commandé par le gouvernement britannique.
L'accès à internet a été perturbé dans plusieurs grandes villes françaises après des actes de vandalisme
Des réseaux de fibre optique de SFR ont été «sectionnés». Les connexions sont revenues progressivement à la normale en fin de matinée.
Le Figaro
La météo du lundi 2 mai : un ciel variable, entre nuages et éclaircies
Le FigaroLe ciel hésitera souvent entre nuages et éclaircies, avec des températures de saison. Le risque d'averses se limitera aux montagnes.
Après un temps plutôt nuageux ce dimanche, la situation va peu évoluer ce lundi 2 mai, avec la poursuite d'un temps globalement calme, malgré un risque d'averse qui se renforce en montagne l'après-midi, note La Chaîne Météo * dans son bulletin quotidien.
À lire aussiParlez-vous météo?
Plus précisément, «un marais barométrique va s'imposer sur le pays avec une pression moyenne de 1013 h», explique La Chaîne météo. En altitude, une petite goutte froide vient se positionner au-dessus de la France. Dans ce contexte, un temps passagèrement nuageux s'installe sur tout le pays, avec un risque d'averses l'après-midi en montagne.
La météo dans votre région
Sur les régions voisines de la Manche, après un début de matinée assez gris et humide en Bretagne, quelques éclaircies pourront être observées dans l'après-midi, essentiellement en bord de mer. Les températures atteindront 6 à 9 °C le matin et monteront jusqu'à 16 à 19 °C l'après-midi.
Près de la Méditerranée, le ciel est assez nuageux dans l'ensemble. Il fait moins doux que ce dimanche avec 20 à 23 °C de maximum.
Partout ailleurs, après une matinée sous un ciel variable et hésitant, les cumulus prennent de l'ampleur l'après-midi. Ils prennent un aspect bourgeonnant et menaçant et on constatera quelques averses en montagne avec des coups de tonnerre sur les Pyrénées, le sud des Alpes et le Massif central. Sur les Vosges et le Jura, le risque d'averse est quasi inexistant. Le matin, les températures atteindront 5 et 12 °C de la Bourgogne au Pays basque. Il fera relativement doux l'après-midi avec 18 à 20 °C en général.
*La Chaîne météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du jeudi 28 avril : nouvelle journée ensoleillée
Le soleil s'installe sur une large majorité du pays ce jeudi, et les températures continuent d'augmenter. Un temps particulièrement clément qui inquiète les agriculteurs en manque de pluie.
Regarder la vidéoLa météo du dimanche 1er mai : retour des nuages par l'Ouest
Les nuages seront plus nombreux que samedi, sans apporter de pluie. Le ressenti pourra sembler bien frais pour un début de mois de mai.
Regarder la vidéo Le Figaro
Tours : un étudiant en médecine accusé de viol autorisé par l'université à faire un stage en gynécologie
Le FigaroMis en examen pour «viol» et «agressions sexuelles» en septembre 2020, le jeune homme avait malgré tout pu continuer ses études en médecine à l'université de Limoges.
«Aujourd'hui ton violeur, demain ton docteur». Sur les murs de la faculté de médecine de Tours, des militantes d'«Action féministe Tours» ont dénoncé à coups d’affiches et de slogans une «protection» dont un étudiant accusé de «viol» et d'«agressions sexuelles» ferait selon elles l'objet, ce qui lui aurait permis de poursuivre ses études à l'université de Limoges et de réaliser un stage en gynécologie, a révélé Le Parisien . Selon le quotidien, l'une des jeunes filles victimes avait 15 ans au moment des faits.
À lire aussiÀ Paris, trois autres médecins de l'hôpital Tenon mis en cause par des patientes
Des agressions qui ont eu lieu entre 2013 et 2020, d'après les informations communiquées au Figaro par l'université de Tours. Une enquête pour «viol» et «agressions sexuelles» avait par ailleurs été ouverte en septembre 2020, confirme de son côté le procureur de la République de Tours Grégoire Dulin, précisant que cette dernière «a été traitée avec une particulière diligence après le premier dépôt de plainte».
Un stage en gynécologie attribué par un algorithme
Un mois après l'ouverture de cette enquête, une information judiciaire avait été ouverte, en octobre 2020. L'étudiant en question avait été mis en examen, incarcéré, puis placé sous contrôle judiciaire. Depuis, les investigations sont couvertes par le secret de l'instruction.
Contactée par Le Figaro, la faculté de médecine de Tours a souligné que, «consciente de l'incompréhension et de la colère suscitées par la révélation des accusations de viol et agressions sexuelles à l'encontre d'un étudiant de la faculté de médecine», l'établissement avait, le 22 avril, sollicité auprès du rectorat une enquête externe, diligentée par la suite par le ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
À lire aussiUn professeur de l’université Rennes 2 mis en examen pour viol
Concernant le stage en gynécologie effectué par l'étudiant dans le cadre de ses études à Limoges, l'université en question a répondu au Parisien que le dossier du mis en cause ne mentionnait aucune sanction disciplinaire et que sa spécialité de stage - ici, en gynécologie - lui avait été attribuée par un algorithme.
«Dans l'attente du rapport de l'Inspection Générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche, l'Université ne fera aucun commentaire», a ajouté auprès du Figaro l'université de Tours, renouvelant son soutien aux victimes. «Soucieuse de leur protection, engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l'Université de Tours a mis en place, depuis plusieurs années, des dispositifs de prévention et d'accompagnement qu'elle continuera à renforcer», a insisté l'établissement.
Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers
Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.
Paris : souhaitant «nettoyer le quartier», il incendie les tentes de SDF
Au moins sept feux auraient été provoqués en moins d'un mois par un quinquagénaire mécontent du 11e arrondissement de la capitale.
Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen
Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.
Regarder la vidéo L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
sciencesastronomieplanète marsNasa Le Figaro
Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires
ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.
Des semaines de 75 heures. Angela a bien connu ces années d'intense labeur. Cette jeune banquière d'affaires diplômée de la prestigieuse école de commerce ESSEC en 2020, qui a évolué plusieurs mois en stage dans le service fusion-acquisition de la banque Lazard il y a deux ans, n'a aucun regret. Dans un secteur où les évolutions et les salaires restent très attractifs, la jeune femme de 25 ans a pris sa décision en connaissance de cause. « Je savais qu'il fallait travailler très dur. Quand je partais à minuit, c'était relativement tôt. Je ne changerais pas ma carrière pour autant. J'ai beaucoup appris. Quand tu closes un deal, c'est très satisfaisant », explique-t-elle. Dans l'univers secret des «M&A« (comprendre «Mergers and Acquisitions», pour fusions et acquisitions) où les anglicismes règnent en maîtres, «closer un deal» signifie conclure une opération de fusions ou de rachat entre deux entreprises.
À lire aussiSalaires à six chiffres, démissions en cascade... Féroce guerre des talents dans les cabinets de conseil
Ces horaires paraissent fous et les salaires restent à la hauteur de cette démesure. À la sortie de l'école, après un stage de six mois chez Lazard, on propose à Angela un salaire de 70.000 euros («70K» dans le jargon) avec en prime un bonus de 80 à 100% de sa rémunération. Elle décide toutefois de rejoindre le département d'analyse financière d'une banque basée à Londres. « Le service M&A reste coupé des autres départements, très confidentiel. Le département dans lequel j'évolue actuellement est totalement différent. Il y a moins de hiérarchie, on travaille plus en équipe. Les horaires sont aussi plus souples. Je commence très tôt, autour de 6h30, pour finir entre 17h30 et 19h, en fonction des projets et des deadlines », raconte la jeune banquière d'affaires, qui gagne un salaire annuel de 75.000 euros hors bonus (ce dernier restant confidentiel).
Autour de 100.000 euros brut
Selon le dernier classement annuel du Financial Times publié en juin 2021, un jeune banquier d'affaire détenteur d'un master en finance de l'Essec, une grande école de commerce, peut espérer décrocher un salaire de 120.000 dollars (l'équivalent de 107.000 euros brut annuel). À la sortie de l'Edhec, qui fait également partie du Top 5 du palmarès, « un banquier d'affaires touche entre 60.000 et 120.000 euros, bonus intégré », glisse Laurent Deville, professeur de finance de l'Edhec et directeur académique des masters en finance.
Les rémunérations varient en fonction des services et des établissements. « Un analyste - qui aide les entreprises et sociétés à prendre des décisions en matière d'investissements- gagne dans une banque française autour de 65.000 euros, sans compter le bonus qui peut s'élever entre 35 à 50.000 euros et qui reste conditionné à l'activité de la banque. Les meilleurs payeurs en France sont Lazard et Rothschild & Co, suivis par BNP Paribas et la Société générale », souffle un chasseur de tête. Ce salaire passe à 120.000 euros hors variable lors de leur deuxième année. Les VP (vice-président), le grade encore au-dessus, gagnent 150.000 euros avec 75% de bonus dans une banque française. Des packages qui peuvent aller bien au-delà si l'on travaille dans un établissement étranger. Un analyste M&A chez Goldman Sachs ne gagne en effet pas la même chose qu'un analyste M&A dans un établissement français. « Les banques américaines proposent en France des fixes plus élevés, environ 20% de plus. Ce qui fait la différence, ce sont les bonus, qui sont au-delà de 100.000 euros », constate Christophe Laville, principal chez Vauban Executive Search, un cabinet de recrutement de managers et de dirigeants. « Un de nos étudiants diplômés il y a trois ans, évoluant dans une banque américaine à Dubai, gagne aujourd'hui 400.000 dollars par an. C'est énorme », rapporte Laurent Deville.
Une forte activité dans les fusions-acquisitions
Pourquoi les salaires sont-ils si élevés ? L'activité M&A, qui a explosé au niveau mondial, explique en partie les salaires mirobolants dès les premiers postes. Les banques ont besoin de «staffer» pour accompagner les opportunités et conseiller les entreprises. « L'activité de la banque d'affaires a été démente ces deux dernières années. Il y a beaucoup d'acquisitions et de deals », rapporte François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec depuis 25 ans. Plus ces derniers sont volumineux et nombreux, plus la part de variable est importante pour les équipes. Le salaire variable est à prendre en compte car il représente généralement 20% à 100% du salaire fixe. « Ce qui horripile les patrons des banques et les rend anxieux, c'est de louper des deals par manque de personnel. Le besoin en main d'œuvre est important dans le segment du luxe, du retail, des télécoms médias. Une spécialisation, ça se paye », confie Christophe Laville. Les banquiers juniors sont des experts en modélisation financière, en tableaux Excel, Powerpoint, un format utilisé pour présenter les idées et réflexions des banques à leurs clients. « Un analyste en M&A produit de nombreuses projections financières dans des délais assez courts, ce qui explique les horaires à rallonge. Le deal n'attend pas », ajoute le chasseur de tête.
Des acteurs de plus en plus nombreux
Le marché est par ailleurs dominé par une forte concurrence. Paris devient un hub de la banque d'affaires en Europe. Les effectifs des banques d'affaires ont plus que doublé à Paris ces dernières années. Les établissements étrangers notamment anglo-saxons (Morgan Stanley, JP Morgan) tirent les salaires vers le haut. Il est donc indispensable pour les banques d'affaires françaises de garder en tête le benchmark de la concurrence pour rester dans le haut du panier. La création de boutiques en small (transactions inférieures à 50 millions d'euros) et mid caps (comprises entre 50 millions et 500 millions d'euros) comme Eurallia Finance et Cambon Partners, des sociétés de conseil en fusions-acquisitions indépendantes et de plus petite taille, attirent également les talents. Les avantages principaux de ces boutiques ? L'indépendance et la flexibilité. « Les grosses banques françaises font des méga deals avec entreprises du CAC 40, délaissant les plus petites entreprises. Des acteurs de l'expertise-comptable et les cabinets du Big 4 (Deloitte, EY….) se sont imposés sur le segment M&A des small et mid cap, ce qui tend à tirer le marché. Il y a de la demande partout », analyse Christophe Laville.
À lire aussiSalaires à six chiffres et rythme infernal: plongée dans le monde si secret des banquières d'affaires
Il faut aussi prendre en compte la concurrence du private equity (les investissements dans des sociétés non cotées) où les salaires s'envolent, autour de 100.000 euros. À la différence de la banque d'affaires, les équipes évoluant dans les fonds d'investissement suivent l'évolution d'une entreprise dans la durée. Ils se déplacent sur site. Leur travail quotidien est bien plus incarné et cela donne beaucoup plus de sens à leur métier. « Être investisseur semble beaucoup plus glamour que de travailler en costard cravate dans une banque », constate Christophe Laville.
À VOIR AUSSI - Demain, l'entreprise sans salariés ? Revivez le débat du 1er jour du Big Bang des Entreprises
Un difficile équilibre vie pro-vie perso
À tout cela s'ajoute une pénurie de candidats. « Les banques sont capables d'augmenter les rémunérations pour capter les talents, sans compter les bonus assez importants, en hausse en 2021 », avance Hélène Frasca, Directrice Associée du cabinet de recrutement Walters People. Pour contrer cette pénurie de talents, les banques approchent directement les grandes écoles. « Il y a une tentative de captation des meilleurs profils très tôt dans le cycle, explique Laurent Deville. La plupart des étudiants de Master diplômés en juin connaissent déjà le poste qu'ils vont occuper en décembre ». François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec, reçoit aussi des offres à la pelle. « Il y a de plus en plus de propositions, provenant notamment des départements fusions acquisitions des banques d'investissements », note le professeur.
À lire aussiCongé sabbatique, télétravail au bout du monde... Ces entreprises qui font tout pour retenir leurs salariés
La tension sur les marchés s'explique aussi par un changement de paradigme et de nouvelles attentes des candidats. « De plus en plus d'étudiants recherchent de salaires élevés et une quête de sens. Ils décident de quitter les banques pour rejoindre des start-up et des fintech », observe Laurent Deville. Ces dernières proposent des equity package qui peuvent devenir plus alléchants, bien plus intéressants qu'une banque, si la société se développe. La question de l'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle s'est posée pour Nicolas*, diplômé d'une grande école de commerce en 2021. Il est sur le point de rejoindre le département Coverage d'une banque française -le service commercial qui joue les chefs d'orchestre de la relation client- et de délaisser les services M&A où la disponibilité permanente est souvent évoquée comme le pire aspect du métier. « J'ai réalisé des stages dans des départements commerciaux plus préservés. Ça m'est arrivé de travailler le week-end, d'avoir des amplitudes horaires plus larges en terminant à 21h voire 22h pendant la crise sanitaire, mais ça n'a rien à voir avec les équipes M&A qui dînent régulièrement au bureau à 20h et terminent leur journée la nuit tombée », raconte Nicolas, qui va toucher une rémunération de 50K, hors bonus.
Les salaires élevés ne justifient donc pas tout. Les jeunes ne veulent plus renoncer à leur vie privée. « Les candidats n'acceptent plus non plus de faire de longs trajets depuis la crise sanitaire. Un de nos clients basé dans les Yvelines a dû revoir sa rémunération à la hausse pour contenter les candidats », rapporte Hélène Frasca. Pour accompagner cette quête qu'est la work-life balance, plus essentielle que jamais chez les nouvelles générations et fidéliser les talents, les banques vont être contraintes de redoubler d'efforts et de ne plus se contenter de proposer des rémunérations mirobolantes.
*Les prénoms ont été modifiés.
PODCAST - L'impôt est-il juste ?
Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite
Schneider Electric prévoit de céder ses activités en Russie
Le groupe a signé une lettre d'intention de vente mais un accord reste toutefois encore soumis à l'approbation des autorités du pays.
Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois
Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.
Incident sur un vol Air France à l'atterrissage : l'enquête pointe vers une responsabilité des pilotes
Le 4 avril dernier, l'équipage d'un vol New York-Paris avait effectué une remise de gaz alors qu'il s'apprêtait à se poser à l'aéroport de Roissy.
Regarder la vidéo L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis Le Figaro
Guerre en Ukraine : quelle serait la capacité de destruction d'une arme nucléaire tactique ?
Hugues MaillotDÉCRYPTAGE - En difficulté dans le Donbass et irritée par le soutien matériel des Occidentaux aux Ukrainiens, la Russie pourrait avoir recours à cette arme, moins destructrice qu'une arme nucléaire stratégique, mais redoutable sur un champ de bataille.
Le refrain revient inlassablement depuis le début de la guerre. Dès le 27 février, en réponse aux premières sanctions occidentales, Vladimir Poutine avait «ordonné de mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat». Une manière à peine voilée de promettre des représailles nucléaires à ceux qui interféreraient dans le conflit avec l'Ukraine. Depuis, le chef du Kremlin n'hésite pas à brandir cette menace suprême, sans jamais la nommer. Mercredi, devant les députés rassemblés à Saint-Pétersbourg, il a de nouveau évoqué «une frappe de réponse rapide» si un pays venait à «s'ingérer dans les événements». «Nous avons pour cela des instruments que personne n'a aujourd'hui, et nous utiliserons ces outils si c'est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache», a insisté le dirigeant.
À lire aussiPourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?
Si l'usage du nucléaire contre un pays membre de l'OTAN semble hautement improbable au vu de la spirale infernale que cela engendrerait, la Russie pourrait être tentée de recourir à l'arme nucléaire tactique en Ukraine. En difficulté sur le terrain, irrité par les livraisons d'armes occidentales, Vladimir Poutine a le choix de cette option radicale pour emporter la décision sans déclencher une Troisième Guerre mondiale.
Des armes utilisables sur le champ de bataille
Car il existe deux types d'armes nucléaires dans l'arsenal russe. L'arme stratégique d'abord, qui sert à entretenir la dissuasion, «capable de détruire complètement l'ennemi», explique Olivier Lepick, chercheur associé à la FRS et expert en armement. «Si on s'en sert, tout le monde a perdu », souligne-t-il. La référence russe en la matière, le missile balistique intercontinental RS-24 Yars, pourrait emporter quatre ogives nucléaires pour un total de 400 kilotonnes, précise Héloïse Fayet, chercheuse à l'Ifri et coordinatrice du programme Dissuasion et prolifération. À titre d'exemple, si une telle arme était projetée en plein cœur de Paris, elle raserait la capitale jusqu'à sa périphérie, causerait des dégâts sur plus de 230 km² et tuerait plus de 700.000 personnes, pour 1,2 million de blessés, selon le simulateur NukeMap.
Mais depuis plusieurs années, la Russie et les États-Unis développent également des armes nucléaires tactiques, ou non stratégiques. «Ce sont des armes d'emploi, potentiellement utilisées sur le champ de bataille», définit Olivier Lepick. «Elles sont utilisées dans un but tactique, pour gagner une bataille, pour détruire une colonne de chars ou pour percer des défenses par exemple», abonde Héloïse Fayet. La distinction entre ces deux catégories d'armes nucléaires existe depuis leur création mais s'est cristallisée avec «le premier traité de réduction des armes stratégiques Start en 1991», précise la chercheuse. «Dès qu'on a eu besoin de limiter le nombre d'armes possédées par tel ou tel pays dans le contexte post-guerre froide, il fallait imposer un seuil de puissance et de portée pour les classifier», ajoute-t-elle.
À VOIR AUSSI - La Russie met en garde contre un danger «réel» d'une guerre nucléaire
À lire aussiAvec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire
De fait, les armes nucléaires tactiques emportent une capacité de destruction moins élevée. Le dernier modèle russe, le SSC-8 Screwdriver, n'est par exemple capable d'embarquer qu'une unique tête, de 10 à 100 kilotonnes. Lancé sur Paris, il détruirait néanmoins complètement les cinq premiers arrondissements, causerait des dégâts sur 59 km² et tuerait plus de 200.000 personnes, pour près de 500.000 blessés, selon les projections de Nukemap. À titre de comparaison, la puissance des bombes utilisées à Hiroshima et Nagasaki s'élevait respectivement à 15 et 20 kilotonnes, pour les résultats que l'on connaît.
Outre la puissance, les conditions d'emport varient selon l'usage. Les charges nucléaires à visée stratégique sont aujourd'hui quasi exclusivement transportées par missile balistique intercontinental depuis un silo terrestre ou sous-marin. En France, elles sont également emportées par des missiles de croisière depuis des avions. L'arme nucléaire tactique peut, elle, varier les supports et être larguée par des bombes ou propulsée par des missiles balistiques ou de croisière, de courte ou moyenne portée, qui transportent habituellement des munitions conventionnelles. Des systèmes de missiles comme l'Iskander russe peuvent ainsi être à double usage. «Ils sont aujourd'hui employés en Ukraine avec des charges conventionnelles mais pourraient accueillir une tête nucléaire, souligne Héloïse Fayet. La charge est adaptée en fonction de l'objectif».
Plusieurs scénarios envisageables
Parmi les 6000 ogives nucléaires que posséderait aujourd'hui la Russie – d'après la Fédération des scientifiques américains (FAS), spécialisée en sécurité stratégique – 2000 sont soupçonnées d'être dévolues au nucléaire tactique, rapporte Olivier Lepick. Pour emporter la décision sur le champ de bataille, Vladimir Poutine pourrait être tenté de les utiliser, afin de causer suffisamment de dégâts sans engager son pays dans un conflit plus large, qu'il ne pourrait gagner. Plusieurs événements sont susceptibles de déclencher un tel scénario. Un missile nucléaire tactique pourrait être utilisé pour «suppléer l'armée russe si elle est trop en difficulté», estime Héloïse Fayet. «Imaginons que l'Ukraine lance une contre-offensive dans le Donbass : la Russie pourrait répliquer avec une frappe nucléaire», se projette-t-elle. Le Kremlin pourrait également ordonner une telle attaque «contre une cible civile ukrainienne, pour casser la motivation».
Le Kremlin pourrait décider de frapper un convoi d'armement sur le sol ukrainien ou une cible otanienne en Pologne.
Même réaction si l'Ukraine venait à «frapper des sites névralgiques en Russie». Au début de la guerre, Vladimir Poutine avait indiqué qu'il n'hésiterait pas à utiliser le nucléaire si «les intérêts vitaux» de son pays étaient menacés. Jeudi, l'Ukraine a estimé avoir «le droit» de frapper des cibles militaires russes, par la voix d'un conseiller de la présidence. «La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes», a justifié sur Twitter Mykhaïlo Podoliak. Le Kremlin considèrerait-il alors ses «intérêts vitaux» comme étant suffisamment menacés pour ordonner une frappe nucléaire en représailles ? Tout dépend de la limite fixée par Vladimir Poutine.
À lire aussiGuerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?
Les livraisons d'armes occidentales, de plus en plus massives et qualitatives, pourraient également servir de motif à la Russie. «Il peut y avoir une ligne rouge de fournitures d'armements à ne pas franchir», juge Héloïse Fayet. Le Kremlin déciderait alors de frapper «un convoi d'armement sur le sol ukrainien», imagine la chercheuse. Pire, il pourrait viser «une cible otanienne en Pologne, sur un site que Poutine considérerait comme hostile ou menaçant». Mais cette dernière option, la plus «escalatoire», obligerait l'Otan à entrer en guerre, conformément à l'article 5 du Traité de l'Atlantique nord.
Coup de bluff ou réelle menace ?
Tous ces scénarios tiennent évidemment de la prospective. «C'est extrêmement peu probable que Vladimir Poutine utilise une arme nucléaire tactique», tempère Héloïse Fayet. «Aujourd'hui, rien n'indique que ce type d'événements va se produire», abonde Olivier Lepick, qui rappelle que «Poutine est coutumier des discours belliqueux». «Il bombe le torse à destination de l'opinion publique russe et aime valoriser de manière virile la technologie et l'arsenal nucléaire de son pays», juge-t-il, Que lui apporterait, en outre, une telle manœuvre ? «L'effroi, une condamnation unanime de la communauté internationale, la perte de ses derniers alliés…» énumère le chercheur à la FRS. D'un point de vue purement pratique, «une frappe nucléaire dans le Donbass rendrait également inoccupable une zone convoitée par les Russes», ajoute-t-il. D'autant que les retombées radioactives, qui dépendent de la puissance de la charge, peuvent rester en suspension à la surface pendant plusieurs semaines et rendraient les lieux hostiles pour une longue durée. Pour Olivier Lepick, les menaces de la Russie tiennent donc plus d'un «marqueur de désarroi stratégique que d'une réelle volonté d’utiliser ce type d'arme».
À lire aussiGuerre en Ukraine : pourquoi le 9 mai est une date butoir pour Vladimir Poutine
Si l'hypothèse paraît improbable, les États-Unis restent méfiants. Le directeur de la CIA, William Burns, a récemment alerté sur la possibilité de l'emploi de telles armes par les Russes : «Étant donné le désespoir probable du président Poutine et des dirigeants russes, personne ne peut prendre à la légère la menace posée par un potentiel recours à une arme nucléaire tactique».
Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire
DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.
Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine
ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéo L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Le Figaro
«Je n’ai aucune raison de mentir: je ne savais pas»: Gilles Bouleau réagit à l’affaire Patrick Poivre d’Arvor
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 01/05/2022 à 12:59
- Publié
le 01/05/2022 à 10:49
Le présentateur de TF1 répondait ce samedi soir, dans «On est en direct», aux questions de Laurent Ruquier. L’une des femmes qui accusent PPDA a, sur Twitter, dans la foulée de l’émission, reproché à l’animateur son «flegmatisme».
«Complément d’enquête» créait l’événement jeudi soir en proposant une enquête consacrée à PPDA. 1,73 million de téléspectateurs l’ont suivie, ce qui constitue un record. Le magazine réalisé par Romain Verney revenait sur les nombreuses accusations d’agressions sexuelles qui pèsent sur le présentateur. Et s’employait à montrer comment il était devenu un «intouchable» à TF1, pour reprendre le terme de Michèle Cotta.
» LIRE AUSSI - Affaire PPDA: une nouvelle plainte pour viol déposée par une femme qui témoigne dans «Complément d’enquête»
Dans «On est en direct» ce samedi soir, Laurent Ruquier a interrogé le présentateur Gilles Bouleau, entré à TF1 en 1986. Grand reporter pour la chaîne en 1994, matinalier entre 1996 et 1999, il devient correspondant à Londres puis à Washington, avant de revenir à Paris en 2011 et de prendre bientôt la tête du 20 heures. «Cette affaire embarrasse-t-elle TF1?», demande ainsi Ruquier.
Contrairement au réalisateur du «Complément d’enquête», qui estime que la chaîne n’a pas encore fait son «média culpa», l’animateur du débat d’entre-deux-tours considère: «Je ne crois pas, c’était il y a très longtemps, les protagonistes de l’époque ne sont plus là.» Gilles Bouleau fait sans doute référence à Étienne Mougeotte, ancien numéro deux décédé en octobre dernier, à Patrick Le Lay, ex-PDG disparu en mars 2020, ou à Robert Namias, ancien directeur de l’information parti de la chaîne en 2008.
Une nouvelle plainte pour viol
«Beaucoup de gens qui étaient dans la rédaction comme moi ne savaient pas, poursuit le journaliste de 59 ans. Je n’ai aucune raison de mentir, je n’ai ni animosité particulière, ni protection à lui accorder.» Dans «Complément d’enquête», une secrétaire affirme de la même façon qu’en «vingt-sept ans», elle n’a jamais rien vu «d’anormal». Certains nourrissaient pourtant des inquiétudes, comme cette directrice de l’Institut pratique de journalisme qui, dès les années 1980, préférait ne pas envoyer de stagiaires auprès de PPDA.
"Plein de gens de la rédaction ne savaient pas. J'y étais et je ne savais pas." L'affaire #PPDA embarrasse-t-elle TF1 ? @GillesBouleau nous répond dans #OEED ️ pic.twitter.com/cCHCMSev9G
April 30, 2022Dans la foulée de l’émission, Cécile Delarue, l’une des femmes qui accusent l’ex-star de TF1, a reproché sur Twitter à Gilles Bouleau son «flegme» : «Moi non plus je ne savais pas. Je savais qu’il harcelait, tout le monde le savait et considérait que c’était normal, mais je ne savais pas qu’il violait. (....) Non, ce n’est pas du passé, et oui, il faut une enquête interne. Les “je ne savais pas”, “c’est du passé”, ont un goût de déjà vu assez dégueulasse.»
Mercredi 27 avril, une nouvelle plainte pour viol a été déposée par une femme de 24 ans au moment des faits. «À ce jour, récapitule l’association #MeTooMédias, 26 femmes se sont adressées aux autorités et 16 plaintes ont été déposées contre Patrick Poivre d’Arvor, dont sept pour ‘viol’.» PPDA a, lui, porté plainte pour la deuxième fois pour «dénonciation calomnieuse» contre les femmes qui avaient porté plainte contre lui dans le cadre d’une première enquête de 2021.
À VOIR AUSSI - «PPDA a une défense judiciaire extrêmement violente»: Tristan Waleckx raconte les secrets du nouveau numéro de «Complément d’enquête»
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Vaulx-en-Velin: une mère de famille poignardée, son époux en garde à vue
L'homme a pris la fuite avant de rapidement se constituer prisonnier au commissariat. Trois des cinq enfants du couple étaient présents au domicile.
Une mère de famille a été retrouvée morte poignardée dans la nuit de samedi à dimanche à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, avant que son époux soit placé en garde à vue, a appris l'AFP de sources concordantes.
À lire aussiLes magistrats et greffiers ploient sous le poids des violences conjugales
Vers 1H, les secours ont été appelés par un des cinq enfants de la victime, âgé de 12 ans, a précisé une source policière. La femme âgée de 36 ans a été découverte gisant dans une mare de sang, blessée de plusieurs coups de couteau. Malgré un massage cardiaque, elle a été déclarée décédée vers 1H30, a ajouté la même source.
Trois des cinq enfants du couple âgés de 4, 10 et 12 ans, présents au domicile au moment des faits, ont été transportés à l'hôpital pour une prise en charge psychologique, selon le parquet de Lyon. Les deux aînés, de 18 et 21 ans, étaient quant à eux absents.
L'époux de la victime, 39 ans, a pris la fuite dans un premier temps avant de rapidement se constituer prisonnier au commissariat. Il se trouvait toujours en garde à vue dimanche matin.
À lire aussi«Contre les violences conjugales, une juridiction de plus?»
L'homme n'était pas connu pour violences conjugales sur son épouse, a indiqué le parquet, tandis qu'une source proche du dossier précisait qu'il avait été mis en cause pour des violences sur une précédente compagne. La Sûreté départementale a été saisie de l'enquête.
D'après un bilan du ministère de l'Intérieur, 146 femmes ont été victimes de féminicides en 2019 et 102 en 2020. Au total, en France, plus de 200.000 femmes sont victimes de violences chaque année, selon le ministère.
Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen
Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.
Regarder la vidéoParis : souhaitant «nettoyer le quartier», il incendie les tentes de SDF
Au moins sept feux auraient été provoqués en moins d'un mois par un quinquagénaire mécontent du 11e arrondissement de la capitale.
Affaire Jubillar : les avocats du mari saisissent le procureur pour violation du secret de l'instruction
La défense de Cédric Jubillar s'indigne de voir que, depuis le début de l'affaire, de nombreuses informations paraissent dans la presse sans qu'elles leur soient communiquées. Elle souhaite que des investigations soient menées à ce sujet.
Le Figaro
Un œil sur la guerre en Ukraine, les Taïwanais suivent des ateliers de défense civile
Alice HeraitDÉCRYPTAGE - L’inquiétude monte à mesure que les experts doutent de l’implication des États-Unis en cas de conflit avec la Chine.
«Je pense que les Taïwanais doivent se préparer à toute éventualité. Que ce soit des désastres naturels ou une guerre, nous devons savoir nous protéger et protéger les autres.» Assis au sol, Hong Kuo-Jun s’exprime tout en s’exerçant à poser un garrot sur son collègue. «Stand With Ukraine» («Tenez-vous aux côtés de l’Ukraine»), lit-on sur son masque chirurgical bleu et jaune, aux couleurs du drapeau de ce pays d’Europe de l’Est en proie à une guerre menée par la Russie. Journaliste pour un média indépendant, M. Hong n’a pas vocation à couvrir des conflits à l’étranger… Mais souhaite être prêt en cas de «crise» à Taïwan. Comme la plupart des Taïwanais, ce trentenaire n’évoque pas ouvertement la potentialité d’une guerre ouverte, comme pour se prémunir du mauvais sort… Mais parle plus volontiers, en termes vagues, de «dangers» qui pourraient menacer l’île. En ce dimanche 10 avril, le jeune homme fait partie des participants à une formation de premiers secours dispensée par Forward Alliance, une association formée en 2020 par une étoile montante de la scène politique taïwanaise, Enoch Wu.
Les quarante participants, séparés en six petits groupes, s’exercent à la réanimation cardiaque et à stopper les hémorragies. La salle est comble, l’air est lourd et un brouhaha accompagne les conversations: Forward Alliance semble vouloir reproduire l’ambiance chaotique et stressante d’une scène de guerre. «Au cas où un désastre de grande ampleur surviendrait, nous initions les volontaires aux politiques de défense, à la gestion de crise ou encore aux premiers secours», explique Enoch Wu. «En ce dimanche ensoleillé, vous auriez pu décider de faire autre chose, remercie M. Wu, 41 ans et déjà candidat aux élections législatives de 2024. Taïwan fait face à de nombreuses épreuves, nous espérons que le gouvernement mettra des choses en place.»
Le soutien des États-Unis
Deux jours plus tard, le ministère de la Défense taïwanais publierait, à l’attention de la population, un document intitulé «Manuel de défense générale». Une façon de répondre à une inquiétude grandissante des Taïwanais, qui s’observe également par le nombre grimpant d’associations de «défense civile» comme celle d’Enoch Wu.
À lire aussiL’ombre de la guerre en Ukraine plane sur le détroit de Taïwan
Ce ne sont pas les menaces répétées du dirigeant chinois Xi Jinping qui sonnent l’alarme dans la tête des Taïwanais, habitués aux tensions avec la Chine voisine depuis plus de soixante-dix ans. L’inquiétude monte en revanche à mesure que les experts doutent de l’implication des États-Unis en cas de conflit avec ce géant voisin. «La guerre en Ukraine résonne ici car nous combattons, nous aussi, un régime autocratique, et il y a quelqu’un en Chine qui pense que nous sommes une partie inaliénable de son territoire» soutient Enoch Wu en référence au président chinois.
Dès sa sortie, le livret du ministère de la Défense a été jugé «insuffisant» par les médias et associations favorables à l’indépendance de Taïwan, et auxquels est rattachée de près ou de loin la majorité des associations de «défense civile». «On passe plus d’une heure à expliquer comment sauver des vies, et ils bâclent ça en cinquante caractères», s’insurge Tao Han, qui estime que le manuel manque de réalisme face aux situations de guerre et que certaines informations trop complexes ou peu utiles pourraient retarder les personnes dans l’urgence. Avec son mètre quatre-vingt-dix et ses cheveux noirs attachés en chignon, cet ancien sportif vient de créer une association baptisée Protection civile du pangolin. «Les pangolins n’attaquent pas, mais en groupe ils se protègent, et n’ont donc pas de prédateurs», explique l’homme de 28 ans qui établit ainsi un parallèle, selon lui, avec la situation taïwanaise.
Le 9 avril, à la veille de la journée de formation dispensée par la Forward Alliance d’Enoch Wu, la Protection civile du pangolin organisait sa première séance d’initiation aux premiers secours dans les locaux de l’historique Union formosane pour l’indépendance (Wufi), une organisation politique pro-indépendance. D’une durée de trois heures, l’entraînement forme à la réanimation pulmonaire, à l’utilisation d’un défibrillateur, à l’arrêt d’une hémorragie et à la façon de porter un blessé… Le tout dans des situations d’urgence et de chaos général. Tao Han explique qu’il prévoit d’organiser une seconde formation en communication d’urgence, puis en préparation physique. «Pour être capable de porter une personne blessée sur son dos, il faut entraîner certains muscles», souligne le sportif.
À lire aussiFace à la reprise en main de Pékin, les Hongkongais s’exilent à Taïwan
En dehors des entraînements, l’association prévoit de plaider auprès du gouvernement pour que celui-ci améliore sa politique en ce qui concerne cette thématique, et d’alerter le Parlement sur l’importance de multiplier les initiatives de «défense civile».
«Si l’on est bien entraîné, qu’on appréhende une situation correctement, lorsque les secours arrivent, on peut sauver des vies», soutient Joanne Wang, une urgentiste venue dispenser la formation. Pour ces associations, il n’est pas question d’encourager les civils à aller au front, mais plutôt à s’organiser pour que l’armée, en cas de guerre, puisse se concentrer exclusivement sur le combat. «Tout le monde aurait son rôle à jouer et saurait ce qu’il doit faire», souhaite l’infirmière.
Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?
DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoCette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine
ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.
Le Figaro
«Maintenant que je suis à la fin de ma vie...»: l’émouvante dernière interview du chanteur Arno
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 01/05/2022 à 17:52
- Publié
le 01/05/2022 à 13:27
VIDÉO - La chaîne RTBF diffuse un récent entretien dans lequel l’artiste belge, disparu le 23 avril à l’âge de 72 ans, évoquait son «addiction» à la scène ainsi que son goût pour la mer du Nord, près de laquelle il était né et où il souhaitait que ses cendres soient dispersées.
Il a presque chanté jusqu’au bout. En février dernier, il avait pris le micro avec Stromae pour reprendre l’un de ses premiers tubes, Putain, putain. Arno, son rock rocailleux et sa mélancolie ont disparu le 23 avril. Âgé de 72 ans au moment de sa mort, l’artiste souffrait d’un cancer du pancréas. La chaîne RTBF a récemment diffusé sa dernière interview, extraite d’un documentaire, Dans les yeux d’Arno, visible sur leur site.
» LIRE AUSSI - «Bouleversée», Mireille Mathieu enregistrait un duo avec Arno au moment de sa mort
La journaliste l’interroge. De quoi voudrait-il que l’on se souvienne, chez lui? Le natif d’Ostende sourit, comme si la question était absurde. Ah, si, sa musique, peut-être... «C’est bizarre mais faire de la musique n’a jamais été un travail. J’ai besoin de faire des tournées, j’y suis accro. C’est toute ma vie, depuis cinquante ans.» Malade, Arno est allé jusqu’à se produire avec une pompe à perfusion sur scène. Durant ces cinquante ans, il a navigué entre le rock, le blues, la variété française. Et entre l’anglais, le français et le flamand.
«Je suis infusé par l’être humain, par l’état dans lequel je me trouve et le lieu où je me trouve.» Arno évoque celui qui l’émeut le plus: «Je suis accro à la mer du Nord, les couleurs comme chez Léon Spilliaert (peintre et dessinateur né à Ostende, ndlr). Quand le soleil tombe dans la mer... Ça m’inspire, ça me donne un trip, je n’ai pas besoin de drogue. Ma drogue, c’est le soleil qui tombe dans la mer.» Le chanteur a d’ailleurs fait part de son souhait que ses cendres soient dispersées au-dessus de cette mer du Nord, non loin d’Ostende. «Maintenant que je suis à la fin de ma vie, poursuit-il. Je vois plein d’images du passé, qui reviennent. J’ai eu une belle vie.»
À VOIR AUSSI - Le chanteur belge Arno est mort
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
Le Figaro
Wimbledon : Nadal déplore lui aussi l'exclusion des Russes qu'il juge «très injuste»
L'Espagnol, qui retrouve la compétition au tournoi de Madrid cette semaine, a regretté l'expulsion des joueurs de nationalité russe au prochain tournoi de Wimbledon.
Rafael Nadal a estimé que l'exclusion du tournoi de Wimbledon des joueurs et joueuses russes et bélarusses en réaction à l'invasion de l'Ukraine était une décision «très injuste», dimanche avant le tournoi de Madrid.
«C'est très injuste», a considéré Nadal, devenu seul le joueur le plus sacré en Grand Chelem avec un 21e trophée gagné en Australie en début d'année.
«Ils ne peuvent pas faire grand-chose, si ? En quoi c'est de leur faute ce qui se passe en ce moment, la guerre ?, a demandé l'Espagnol de 35 ans. Je suis vraiment désolé pour eux.»
«C'est très injuste pour eux, mais malheureusement, je dirais qu'actuellement, si c'est très compliqué pour ces joueurs, ce qui se passe est tellement malheureux que finalement ce qui arrive dans notre sport n'a pratiquement aucune importance quand il y a tellement de gens qui meurent et qui souffrent», a souligné l'ex-N.1 mondial.
Wimbledon a annoncé il y a une dizaine de jours sa décision d'exclure Russes et Bélarusses de son édition 2022 (27 juin-10 juillet) en raison de l'invasion de l'Ukraine. Parmi les joueurs et joueuses concernés figurent notamment le N.2 mondial Daniil Medvedev, Andrey Rublev (N.8) - qui l'a qualifiée de «totalement discriminatoire» -, Aryna Sabalenka (N.4) ou encore Victoria Azarenka (ex-N.1 aujourd'hui 17e).
Cette décision est une première dans le tennis mondial et a immédiatement été vivement critiquée par l'ATP et la WTA. Sur les deux circuits professionnels, Russes et Bélarusses sont autorisés à jouer sous bannière neutre. Leurs équipes nationales ont en revanche été exclues de la Coupe Davis et de la Billie Jean King Cup.
«Quand un gouvernement prend des mesures, il faut les suivre. Dans ce cas, le gouvernement (britannique) donnait une recommandation et Wimbledon a pris sa décision, la plus drastique possible, sans obligation de la prendre», a constaté Nadal.
Pour Djokovic, une décision «folle»
Novak Djokovic, qui avait qualifié la décision de «folle», a déclaré «maintenir (sa) position» dimanche. «Je pense que c'est injuste», a réaffirmé le N.1 mondial, en évoquant l'éventualité d'agir sur la variable des points distribués à Wimbledon, par exemple en conservant ceux des Russes et des Bélarusses empêchés de participer.
Tennis : après la cuillère chère à Kyrgios, Mayo invente le service « amortie »
Nick Kyrgios ou Alexander Bublik s'amusent avec les services à la cuillère, une façon de jouer avec les…
Un building entier d'1 million de m2 à Portland va porter le nom de Serena Williams
Nike, l'équipementier de la championne américaine, dont le siège est à Beaverton, dans l'état de l'Oregon…
Roland-Garros ne devrait pas imiter Wimbledon avec les joueurs russes et Biélorusses
Alors que Wimbledon persiste et signe, Roland-Garros maintiendrait sa décision.
Le Figaro
«J'arrive dans 5 minutes» : ce que ce petit mensonge dit de nous
Géraldine Mosna-Savoye, titulaire d'un master en philosophie politique, nous explique de manière claire et précise la différence entre la durée et le temps.
«Je suis là dans cinq minutes.» Combien de fois avez-vous pu recevoir ce message ? Et combien de fois avez-vous pu l'écrire vous-même ? Sachant qu'on dit cinq minutes comme on pourrait dire deux ou dix minutes, l'idée n'étant pas d'être précis, mais d'avertir la personne qui nous attend… qu'elle va devoir encore nous attendre. Celle-ci ne s'y trompe d'ailleurs pas : elle sait très bien que ces cinq minutes ne dureront jamais cinq minutes, que cinq minutes vont rapidement se transformer en dix, si ce n'est plus. Dans cette histoire, personne n'est dupe : chacun le sait, ces cinq minutes ne sont qu'une formule de politesse. Pourquoi, cependant, s'entêter à l'utiliser ?
À lire aussiPourquoi fait-on les choses à moitié?
En vidéo, dix règles pour vivre plus heureux
Est-ce une manière de s'autoconvaincre et de rassurer l'autre ? Est-ce une manière de dédramatiser le retard que plus personne ne semble supporter mais que tout le monde pratique ? Ou est-ce une manière, non pas de présenter ses excuses, mais de s'excuser soi-même ? La question semble dérisoire, mais elle n'en est pas moins fondamentale : pourquoi persister à envoyer une information qui n'en est pas une ? Car ce qui est paradoxal, c'est de continuer à croire qu'un tel message est efficace alors que personne, et c'est le drame, n'y croit. Pas même moi. J'aurais pu dire «J'arrive», «Je suis bientôt là», mais non, j'ai maintenu mon «Je suis là dans cinq minutes», comme si c'était vrai, comme si j'allais arriver cinq minutes plus tard précises. «Comme si.»
Incitations à…
Lire :Voir :J'ai fait comme si… comme si le temps n'était pas quantifiable mais modulable, comme si chacune des unités qui le composaient était étirable à souhait, comme s'il n'y avait pas d'avant et d'après, ni ponctualité ni retard. Pure illusion, me direz-vous… et pourtant, Henri Bergson ne disait-il pas : «La durée toute pure est la forme que prennent nos états de conscience quand notre moi se laisse vivre.» La durée, et pas le temps : la distinction est importante. Car les deux ont certes affaire au flux de nos existences qui s'écoule, inexorablement, inéluctablement. Mais la première s'abstient de trancher en minutes ce que le second s'obstine à découper en horaires, en rendez-vous et en agenda.
Inspiration
Et quand le temps me ramène à la dure réalité, cinq minutes n'étant ni plus ni moins que trois cents secondes, soit le déplacement d'une aiguille sur une horloge, la durée, elle, me laisse vivre et me laisse croire que cinq minutes sont plus que ça… Libres, extensibles, joyeuses. Persister donc à dire «Je suis là dans cinq minutes», n'est-ce pas le signe fait à son ami qu'avec lui, notre conscience se laisse vivre ?
Philosophe et productrice radio, Géraldine Mosna-Savoye présente Carnet de philo, à 8h50, dans Les Matins, sur France Culture. Dernier ouvrage paru : Carnet de philo, pour triompher du quotidien, Éditions Michel Lafon.
Fantasmes, désir, orgasme... Quel est l'impact de la «première fois» sur notre vie sexuelle ?
ENTRETIEN - La première expérience sexuelle signe l'entrée symbolique dans la vie d'adulte. Est-elle insignifiante ou déterminante pour notre épanouissement sexuel, des années plus tard ?
Le Monde
Législatives 2022 : le PS « continue à discuter de tout » avec LFI ; « on s’approche du but » pour un accord à gauche, assure Jean-Luc Mélenchon
Les négociations entre le PS et La France insoumise au sujet d’un éventuel accord en vue des législatives ont été suspendues vendredi. Le premier secrétaire du Parti socialiste s’est à nouveau dit favorable à un accord, dimanche, tout en temporisant.
Le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) « continuent à discuter de tout » dans la quête d’un accord à gauche aux législatives, a rapporté dimanche 1er mai le patron du PS, Olivier Faure, sur France Inter.
Un accord interviendra-t-il ? « Je n’en sais rien, mais je le souhaite », a déclaré M. Faure, jugeant qu’aucune divergence ne lui semblait « indépassable ». Il ne s’agit cependant pas de se mettre d’accord uniquement sur un partage des circonscriptions :
« L’idée n’est pas d’improviser quelque chose sur un coin de table. L’idée est de provoquer une cohabitation. (…) Si nous avons la prétention de gouverner demain, il faut être d’accord sur le fond. »
« Il n’y a pas de “deadline” “ce soir ou jamais” »
Fort des 21,95 % des voix de son candidat, Jean-Luc Mélenchon, au premier tour de l’élection présidentielle, LFI a lancé des discussions bilatérales avec les autres partis de gauche afin de trouver un accord pour les législatives des 12 et 19 juin prochains, dont le PS, mais aussi Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et le Parti communiste (PC).
Après la réélection d’Emmanuel Macron, le camp présidentiel redoute le « troisième tour » promis par Jean-Luc MélenchonA Paris, où il manifestait à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, Jean-Luc Mélenchon s’est également montré optimiste. « On s’approche du but », a-t-il souligné, précisant, à l’intention de ces partis, que « tous ceux qui participent auront un groupe » parlementaire, que « tout le monde aura sa propre association de financement », et enfin que « le programme sera un programme partagé, un programme de gouvernement ».
« On voit bien qu’on n’est plus si loin que ça d’un accord. On continuera de parler ce soir », a abondé Olivier Faure, lui aussi présent à la manifestation parisienne. MM. Faure et Mélenchon se sont ensuite serré la main, avant d’engager une brève conversation.
Mais alors que le chef de file de La France insoumise a dit vouloir que les discussions se terminent « cette nuit », le patron des socialistes a temporisé. « Il n’y a pas de deadline “ce soir ou jamais” », a-t-il expliqué au Monde : « On verra ce soir si un accord est possible. S’il est possible, évidemment on ira. On a encore quelques jours, on peut encore attendre, y compris l’anniversaire symbolique du Front populaire », en référence au 3 mai 1936, quand cette coalition avait remporté les élections législatives.
Divisions au PS
Les discussions entre PS et LFI avaient été « suspendues » par les socialistes vendredi, qui critiquaient les attitudes « hégémoniques » de LFI.
Un courant minoritaire du PS n’accepte pas les exigences idéologiques des « insoumis ». Dimanche, le prédécesseur d’Olivier Faure à la tête du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a fustigé dans une lettre ouverte les velléités de LFI de « sortir des traités européens », « fonder la VIe République », ramener la retraite à 60 ans et lancer des « dépenses vertigineuses impraticables ». Il a appelé des personnalités socialistes – dont François Hollande, Bernard Cazeneuve, Anne Hidalgo, Stéphane Le Foll ou Martine Aubry – à « se coordonner pour résister et se refondre ». M. Le Foll a lâché ses coups dimanche dans une interview au Point, accusant Olivier Faure d’être « prêt à brader toute l’histoire socialiste pour un accord sur vingt circonscriptions ».
Les élections législatives, poison de la division au Parti socialisteCertains maires qui composent avec des majorités plurielles sont au contraire montés au créneau pour défendre un modèle d’alliance, tels l’écologiste Grégory Doucet, à Lyon, ou à Nantes la socialiste Johanna Rolland – pourtant ex-directrice de campagne de la candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, qui reste, elle, silencieuse.
Dimanche 1er mai au soir était la date butoir pour un accord, mentionnée par tous les protagonistes, qui évoquaient les impératifs de campagne électorale en vue des élections législatives. Mais cette date butoir peut être repoussée. La France insoumise ne donnera ainsi les noms de ses candidats que le 7 mai, jour de la convention d’investiture de L’Union populaire.
Union des gauches : les maires de Lyon et de Villeurbanne défendent leurs modèles locaux Le Monde
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth Le Figaro
La Grèce tourne la douloureuse page du FMI
RÉCIT - Athènes a remboursé sa dernière échéance au fonds monétaire et clôt plus d’une décennie de crise.
Athènes
Cette date restera dans les annales de la Grèce. La veille du 1er Mai, Athènes a soldé ses dettes auprès du Fonds monétaire international (FMI) avec deux ans d’avance, en remboursant «1,85 milliard d’euros, qui permet d’économiser quelque 230 millions d’euros d’intérêts», s’est félicité Christos Staïkouras, le ministre des Finances. Un grand soulagement pour le pays: «La Grèce clôt un sombre chapitre ouvert en 2010. Une période que nous ne devons plus revivre et que nous ne revivrons pas», a tweeté le premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis.
À lire aussiDette grecque: comment Athènes a accumulé un tel fardeau
Depuis son arrivée en pouvoir, en 2019, il se démène pour que le pays et ses habitants tournent la page de la crise économique la plus douloureuse de leur histoire. Dans une allocution télévisuelle, le 20 avril, le chef du gouvernement a annoncé la hausse de 9,7 % du salaire mensuel minimum, soit 713 euros. C’est la deuxième fois qu’il donne un tel coup de pouce. En 2019, sous la pression des syndicats, il l’avait augmenté de 2 %, à 663 euros. Une hausse encore limitée face à l’inflation, qui n’épargne pas la Grèce: elle s’élève à 8,9 %, selon les chiffres officiels. Il n’empêche, le pays, contrairement aux autres membres de l’Union européenne, revient de loin.
Nouveaux impôts
Entre 2008 et 2018, la Grèce a ployé sous une dette abyssale, frôlant les 180 % du PIB. Elle a payé le prix fort de trente-cinq ans de gabegie et de comptes maquillés, perdant en moins de huit ans un quart de sa richesse nationale. Après avoir laissé sombrer le pays de longs mois, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou (2009-2011) a dû se résoudre, au printemps 2010, à faire appel à l’Union européenne, à la Banque centrale européenne et au Fonds monétaire international. «Une première en Europe, qui fera tache d’huile, parce que l’Allemagne se dédouanait ainsi de sa responsabilité européenne, commente Babis Papadimitriou, analyste politique à l’époque et aujourd’hui député. Faire entrer le FMI dans les finances européennes a été très mal vécu. Non seulement par les Grecs mais aussi par les Européens, franchement pas décidés à aider la Grèce, qui ne représente que 2 % de l’économie européenne.»
En dix ans, la Grèce sollicitera trois plans d’aide pour un montant total de quelque 300 milliards d’euros, auprès des trois institutions. Ces prêts contractés pour recapitaliser les banques et que la Grèce continue de rembourser, hormis ceux du FMI, n’ont pas été octroyés sans contreparties. Les créanciers ont imposé des sacrifices aux Grecs. «C’était et c’est encore une période particulièrement violente, notamment pour les fonctionnaires, raconte Makis Sergaris, professeur d’économie dans un lycée de la capitale. Du jour au lendemain, notre salaire à été amputé de 30 % et s’en sont suivis plusieurs taxes et nouveaux impôts. Ce qui nous a pratiquement amenés à payer plus d’impôts que notre propre revenu.» Adepte des chiffres, il avait du mal à expliquer l’équation de la rigueur à ses élèves. «Il suffit de regarder l’évolution du PIB grec, qui est passé de 242 milliards d’euros en 2008 à 165 milliards d’euros en 2020. Une chute vertigineuse, d’autant que toute la société a été touchée et elle l’est encore aujourd’hui. Le patrimoine national, par exemple, a été hypothéqué pour les cent prochaines années. C’est sans fin.»
Les hommes en noir
À l’acmé de la crise budgétaire, en 2012, le salaire minimum avait baissé de 22 %, plafonnant à 586 euros. Comme la grande majorité des Grecs, Makis a alors puisé dans ses économies et sollicité l’aide de ses proches «même si (sa) mère à vu sa retraite amputée de 40 %». Les pensions ont été révisées à la baisse à trente-deux reprises, poussant de nombreux retraités en dessous du seuil de pauvreté. Dans beaucoup de familles frappées par le chômage - le plus élevé de l’UE, et qui touchait un jeune sur deux -, il s’agissait de l’unique revenu qui faisait vivre jusqu’à trois générations. Les Grecs sont de maintes fois descendus dans la rue exprimer leur ras-le-bol. Des images des cortèges rassemblant des centaines de milliers de personnes, émaillés parfois de violences, ont fait le tour du monde.
Les gouvernements se succédaient, pieds et poings liés à ce qu’Alexis Tsipras, alors jeune insoumis d’extrême gauche, nommera «le diktat de Bruxelles et de l’Allemagne de l’austérité». Les «hommes en noir de la troïka» - ces fonctionnaires représentant les créanciers qui débarquaient tous les mois - sont devenus, à Athènes, les hommes à abattre. Et Angela Merkel, qui a érigé l’austérité en dogme, l’ennemie.
Les créanciers étaient tellement en colère contre le coup de force de Tsipras qu’ils ne nous ont pas épargnés. Cette dernière cure de rigueur a été la plus violente
Pour séduire l’opinion publique, Alexis Tsipras a modéré son discours, pris des positions plus centristes, affichant sa volonté de rester dans la zone euro, tout en promettant la fin de l’austérité. Il remporte les élections en 2015, à coups de slogans «Go back madame Merkel» ou encore «Je vais déchirer les mémorandums».
Mais, une fois qu’il a été élu, les relations avec les créanciers se sont envenimées. Les sommets européens et les réunions des ministres des Finances virent au psychodrame, avec la présence du trublion Yanis Varoufakis, ministre des Finances et homme de confiance de Tsipras. Les deux hommes devront pourtant se séparer au bout de six mois après avoir fait perdre quelque 200 milliards d’euros au pays. L’Union européenne riposte en menaçant la Grèce d’exclusion de la zone euro. «Pour ou contre la rigueur?»: le 5 juillet 2015, Alexis Tsipras demande aux Grecs de se prononcer par voie de référendum, sur fond de contrôle des capitaux et alors que les banques sont prises d’assaut par des Grecs paniqués. Les Européens traduisent la question par: «Pour ou contre l’euro?»
Le pays se prononce contre de nouvelles cures d’austérité et Alexis Tsipras sera contraint d’effectuer sa célèbre kolotoumba, sa cabriole. Après seize longues heures d’intenses négociations à Bruxelles, il se laisse convaincre par le président français, François Hollande: il accepte la rigueur pour maintenir le pays dans la zone euro. «Sans doute le choix le plus sage, même s’il était très douloureux. Les créanciers étaient tellement en colère contre le coup de force de Tsipras qu’ils ne nous ont pas épargnés. Cette dernière cure de rigueur a été la plus violente», souligne Babis Papadimitriou.
En dix ans, 10 % de la population grecque a fui le pays. Sur 10 millions d’habitants c’est énorme
La tutelle budgétaire prend fin officiellement en août 2018. Mais, aujourd’hui encore, les comptes grecs sont regardés à la loupe chaque trimestre. Début 2019, pour calmer la grogne sociale, Alexis Tsipras augmente le salaire minimum de 10 %, à 650 euros. «Ce marasme économique et politique est aussi la source de troubles psychologiques profonds chez les Grecs, et surtout chez les jeunes, note la psychologue Xanthi Mantela. Les conséquences de cette paupérisation brutale n’apparaissent réellement que maintenant. Au moment de la crise, les Grecs étaient dans le combat, la survie ou la résilience. Aujourd’hui, la plaie se ravive.»
La Grèce est devenue une terre de convoitise pour nombre de chasseurs de têtes. «La fuite des cerveaux a été inédite, explique Nikos Rompapas, directeur du centre de recherche Kefim. En dix ans, 10 % de la population grecque a fui le pays. Sur 10 millions d’habitants c’est énorme. Mais, à emploi égal, en France, en Angleterre ou en Allemagne, la rémunération est sans commune mesure avec celle proposée en Grèce.» Aujourd’hui, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis fait tout, malgré la conjoncture, pour effacer les stigmates de cette période douloureuse. Dès son arrivée, il a lancé une campagne de brain gain pour faire revenir ceux qui avaient émigré, en s’engageant à ajuster leur rémunération pendant un an.
Élections législatives
La tâche n’est pas facile, avec une dette publique qui est la plus élevée de la zone euro: 189,6 % du PIB contre 197,1 % en 2021, un niveau bien plus élevé qu’en 2010. «Comme si cette austérité destructrice n’avait servi à rien. La paupérisation de la société, les manifestations, les morts, la résilience de certains tombaient à l’eau, résume Nikos Dimou, sociologue. Comme si la Grèce n’avait été qu’un laboratoire de crises européennes. En analysant cette période, on s’interroge sur les fautes passées des gouvernements grecs mais aussi sur le traitement imposé par l’UE. Espérons que le pays ne sombre pas à nouveau dans la crise.»
Il n’empêche, la gestion des finances semble redonner confiance aux marchés. Les agences de notation, dont Fitch et S&P, viennent de relever les perspectives de la Grèce: elles tablent en moyenne sur une hausse du PIB de 3,4 % en 2022, très ralentie par rapport aux 8,3 % de 2021, en raison du conflit ukrainien. Sur l’année 2022, le pays prévoit d’émettre 12 milliards d’euros contre 14 milliards l’an dernier. Et si les liquidités suffisent, le gouvernement pourrait bien, à nouveau, revoir à la hausse le salaire minimum car les élections législatives approchent à grands pas.
Le groupe ADP recrute 4000 personnes dans ses aéroports
Augustin de Romanet, PDG d'Aéroports de Paris, a précisé sur BFM Business qu'il recherchait des agents de sûreté, des agents de maintenance et des ingénieurs.
Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».
L'Indonésie met le marché des huiles végétales sous tension
La décision du premier producteur mondial risque de déstabiliser un marché de l'huile végétale déjà au plus haut, suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Regarder la vidéo Le Monde
Jordan Bardella promet d’ouvrir les législatives « aux gens de l’extérieur »
Le président du Rassemblement national, qui ne sera pas candidat aux élections législatives des 12 et 19 juin, a rendu hommage à Jeanne d’Arc, dimanche 1er mai.
Jordan Bardella est allé déposer, dimanche 1er mai, la traditionnelle gerbe de fleurs aux pieds de l’une des statues de Jeanne d’Arc, cette fois place Saint-Augustin, dans le 8e arrondissement de Paris – fait rare, en l’absence de Marine Le Pen, qui s’est contentée de publier une vidéo ensoleillée où elle a appelé les Français à aller voter lors des législatives et leur a souhaité un bon dimanche. La cérémonie a toujours quelque chose d’un peu suranné : le président du Rassemblement national (RN), accompagné par Edwige Diaz, la cheffe de file du RN en Nouvelle-Aquitaine, dépose les fleurs, « à Jeanne d’Arc, libératrice de la France », et observe vingt secondes de silence, devant une quinzaine de cadres du parti pétrifiés, avant de lever le camp.
« J’ai voulu rendre hommage à la femme la plus connue de l’histoire de France qui a su, en 1429 devant Paris, connaître la défaite, remonter à cheval et puis connaître la victoire et l’épopée nationale quelques années plus tard. C’est un beau symbole », a dit le député européen, avant de filer dans les locaux de BFMTV. Sur le plateau, le président du RN est revenu longuement sur la stratégie du parti pour les législatives. Le mouvement va présenter des candidats dans les 577 circonscriptions – les ultimes nominations seront entérinées lundi par la commission nationale d’investiture, en présence de Marine Le Pen, et rendues publiques les jours suivants.
Législatives 2022 : Jordan Bardella lance la campagne du RN en dénonçant un Emmanuel Macron « autoritaire »Le message est clair : « C’est la dernière échéance, les Français doivent le savoir, qui va permettre de limiter les pouvoirs d’Emmanuel Macron, a répété Jordan Bardella. Si Emmanuel Macron, à l’issue de ces élections législatives, obtient les pleins pouvoirs, alors il aura les mains libres pour cinq ans. » Il a mis en cause le mode de scrutin, qui explique qu’avec 11 millions de voix au second tour de l’élection présidentielle de 2017, le RN n’ait aujourd’hui que six députés.
« Nous serons présents partout [aux législatives] parce que c’est une marque de confiance qu’on doit aux électeurs français », a-t-il affirmé sur BFMTV. Il a distingué trois types de candidats : ceux du RN bien sûr, comme Marine Le Pen, qui se représentera dans son fief d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais – Jordan Bardella, de son côté, passe son tour, pour gérer le parti. Arrivent ensuite « des gens qui viennent de l’extérieur », « des gens qui ont été aux Républicains, qui ont eu un parcours à droite » et « des gens qui ont pu s’approcher de Reconquête ! et qui s’en sont éloignés », parce que la stratégie d’Eric Zemmour menait « à une impasse politique ».
Il vous reste 46.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le Figaro
Tops/Flops Bordeaux-Nice : la délivrance Delort, l'erreur de Lacoux
Le but salvateur de Delort, la grosse erreur de Lacoux, : retrouvez les Tops et les Flops de la rédaction à l'issue de ce match entre Bordeaux et l'OGC Nice (0-1)
TOPS
Andy Delort, un but qui vaut de l'or
L’attaquant niçois a été omniprésent tout au long de la rencontre, inscrivant finalement le but vainqueur à un quart d'heure du coup de sifflet de l'arbitre (victoire 1-0). Dès le début du match, on le voyait donner de la voix et décrocher sur son côté gauche pour obtenir le plus de ballons possibles. Sa reprise à la 21e minute aurait pu mettre les Niçois en sécurité assez vite mais il faudra finalement attendre le dernier quart d’heure du match pour voir l’ancien du MHSC tromper Costil, profitant de l’erreur de Tom Lacoux. Auteur de 13 buts en 32 matches de championnat, Andy Delort sera très attendu par le public du Gym la semaine prochaine au Stade de France, pour faire face à Nantes en finale de Coupe de France.
À lire aussiLigue 1 : Delort et les Aiglons enfoncent un peu plus Bordeaux
Gideon Mensah, sauveur en première période
Prêté par le Red Bull Salzburg, Gideon Mensah a réalisé un vrai bon match. Dès la 9e minute, le Ghanéen a sauvé Bordeaux sur sa ligne de but. Après une grosse erreur de Costil, Dolberg frappait face au but vide mais il parvenait à sortir au dernier moment. En seconde période, il n'a pas hésité à tacler dans sa surface pour empêcher le Gym de progresser. On aurait aimé le voir un peu plus dans les phases offensives mais comment lui en vouloir ?
FLOPS
Tom Lacoux symbole des difficultés Bordelaises
Match très compliqué pour le natif de Bordeaux. Avec seulement 30% de duels gagnés, il a eu beaucoup de mal, tant offensivement que défensivement. Son erreur sur le but de Delort illustre parfaitement les erreurs individuelles qui vont (très) mal aux Girondins cette saison. Alors que Melvin Bard progressait côté gauche, le numéro 27 tentait de le stopper mais il déviait le ballon vers Andy Delort qui n'avait plus qu'à le pousser dans le but.
Yacine Adli déjà parti ?
Irréprochable une bonne partie de la saison, Yacine Adli a une nouvelle fois traversé la rencontre comme un fantôme. Depuis son très bon match face à Clermont, le milieu de terrain semble avoir baissé les bras et ne plus vraiment croire au maintien de son équipe en fin de saison. Formé au Paris-SG, le joueur de 21 ans rejoindra l’AC Milan la saison prochaine, ce sera un tout autre contexte.
Les erreurs techniques de Bordeaux
Ce qui a été frappant au Matmut Atlantique, c’est le nombre d’erreurs techniques grossières des Girondins. En moins de 10 minutes, Benoît Costil donnait quelques sueurs froides aux supporters avec un contrôle complètement manqué qui aurait pu coûter très cher sans l’intervention décisive de Mensah (voir par ailleurs). Quelques minutes plus tard, c'est Ahmedhodzic qui ratait complètement sa relance et offrait une nouvelle occasion à Nice. Enfin, le but de Delort venait également d’une grosse erreur de Tom Lacoux. Toutes ces imprécisions illustrent bien à quel point la panique s’installe vite dans l’esprit des Bordelais...
Tops/Flops Strasbourg - Paris SG : Caci offre quasiment la victoire face à un Donnarumma transparent
Le match solide de Perrin, un Donnarumma au fond du trou, retrouvez les Tops et les Flops de la rédaction à l'issue de ce match entre Strasbourg et Paris SG.
Pochettino se voit rester au PSG, et Mbappé avec lui : «100% (de chances) dans les deux cas»
Le technicien argentin s'est exprimé sur son avenir et celui du crack de Bondy ce jeudi, face à la presse.
Ligue 1 : le PSG aura bien une étoile sur son maillot pour son 10e titre de champion… jusqu'en fin de saison
Les joueurs de Mauricio Pochettino porteront leur maillot collector dès ce vendredi (21h), à Strasbourg.
Valeurs Actuelles
Jack Kerouac, la mer est sa seule patrie
Le Figaro
Tennis: à la recherche du service parfait
Romain SchneiderENQUÊTE - Un laboratoire rennais analyse le geste des joueurs pour en améliorer le rendement et prévenir les blessures.
Dans le gigantesque campus de Ker Lann, à Bruz, océan de verdure situé à 10 kilomètres de Rennes, se niche, au sein de l’Université Rennes 2, un laboratoire en sciences du sport unique en France. Le M2S (Mouvement, Sport, Santé) a trouvé refuge dans les locaux de l’École nationale supérieure (ENS). À la recherche du geste - en l’occurrence le service - idéal. Son objectif est simple: déterminer une réponse scientifique afin de permettre aux joueurs et joueuses de s’améliorer sans risquer la blessure.
À lire aussiTennis: pas de tournoi de Barcelone pour Nadal
Dans le tennis moderne, le service est plus que jamais une arme fatale. Et ce coup si important peut être traumatisant. Si des joueurs de club de deuxième série ont déjà testé l’appareil, ce labo rennais est avant tout destiné aux professionnels ou aux juniors de haut niveau aspirant à le devenir. Et, si certains entraîneurs restent encore sceptiques ou préfèrent toujours fonctionner avec l’œil du maquignon, beaucoup de coachs et de joueurs de la nouvelle génération, très branchés datas, ont manifesté leur intérêt.
Au total, plus de 150 joueurs ou joueuses sont ainsi passés par Rennes. Parmi eux, des Français du top 100 (Ugo Humbert, Hugo Gaston, Arthur Rinderknech, Kristina Mladenovic, Fiona Ferro…), mais aussi des cadors, comme la Tunisienne Ons Jabeur ou le Canadien Félix Auger-Aliassime, désireux d’effectuer un contrôle technique complet. L’espoir tricolore Harold Mayot (20 ans, 430e mondial) y est venu pratiquement chaque année entre ses 12 et ses 19 ans. Le plus célèbre des visiteurs demeure l’actuel dauphin de Novak Djokovic, Daniil Medvedev. Le Moscovite, formé en France, a fait du service une arme redoutable. Au point de remporter l’US Open en 2021 et de monter provisoirement sur le trône fin février. L’élève du Français Gilles Cervara a perfectionné ce coup au laboratoire breton en octobre 2017 alors qu’il pointait au 60e rang mondial.
Un gymnase-laboratoire
Quand on pénètre dans le gymnase-laboratoire accolé à l’ENS, où se déroulent les séances sur fond noir, on découvre des installations dignes d’un film de science-fiction. Comme ses collègues de l’élite, le géant russe (1,98 m) a été scruté par la vingtaine de caméras infrarouges positionnées autour du court. Ces objectifs, qui captent 300 images par seconde, permettent de récolter des informations biomécaniques avec une précision de l’ordre du millimètre. Et de retranscrire ensuite en 3D sur ordinateur la silhouette du joueur ou de la joueuse afin de décomposer ses mouvements. Sur le même principe que la motion capture au cinéma.
J’enregistre la force du pied, le timing entre le mouvement de chaque partie du corps, le transfert d’énergie d’un membre à l’autre, les angles du poignet et du coude au moment de frapper la balle…
Les cobayes ont, eux, un drôle de look avec une cinquantaine de marqueurs réfléchissants, ces petites boules disposées sur la raquette et à même la peau, sur les parties du corps les plus sollicitées par le geste du service: le dos, les épaules, les mains, les coudes, sans oublier les chevilles… Sous les pieds du joueur, une plateforme est par ailleurs placée dans le but d’apprécier les forces de réaction quand le joueur pousse contre le sol pour amorcer sa frappe.
«J’enregistre la force du pied, le timing entre le mouvement de chaque partie du corps, le transfert d’énergie d’un membre à l’autre, les angles du poignet et du coude au moment de frapper la balle…», nous souffle Caroline Martin, chercheuse et biomécanicienne au laboratoire M2S en compagnie de Pierre Touzard. Durant l’expérience, les cobayes doivent réaliser des services à plat au T, puis des «kicks», et enfin des slices extérieurs. Il faut au maximum deux heures pour effectuer le test et attendre environ vingt-quatre heures pour obtenir les rapports. «Ces données traitées par logiciel me permettent de reconstituer le geste en trois dimensions, poursuit la chercheuse. Je peux ensuite regarder la modélisation sous l’angle que je souhaite et la comparer à celle obtenue avec un autre joueur. Les sportifs repartent du test avec un montage vidéo de leur frappe sous différentes prises de vues.»
Détecter les failles des joueurs
Ancienne numéro 7 juniors au milieu des années 2000, Caroline Martin s’est arrêtée aux portes du professionnalisme, victime de douleurs récurrentes à l’épaule. Inscrite en Staps, puis reçue à l’ENS, elle avait choisi comme sujet de thèse l’optimisation biomécanique du service. «Jusque-là, les entraîneurs utilisaient la vidéo. Mais, même au ralenti, ce n’était pas assez précis. En tant que joueuse, c’est un coup qui me posait problème et qui m’en pose toujours, confie-t-elle au Figaro.Il y a une double problématique avec l’optimisation de la performance et la prévention des blessures. Le service, c’est plus complexe qu’un revers et plus traumatisant. Il y a des joueurs qui ont des blessures qui traînent et ils viennent pour essayer de comprendre comment ils pourraient modifier leur geste pour soulager soit leurs épaules, soit leurs abdos. Il est plus facile d’améliorer le jeu des jeunes joueurs qui peuvent encore corriger leurs erreurs de position.»
Quand ma première passe, elle est très efficace. Mais je n’ai pas un bon pourcentage de réussite (55 %). Il faudrait que j’arrive au moins à 60 %. Il fallait déceler le problème
Astrid Lew Yan Foon (16 ans, - 15), qui se rapproche des 60 meilleures joueuses françaises, est venue en Bretagne en presque voisine. La native de Quimper assure avoir beaucoup appris. «Quand ma première passe, elle est très efficace. Mais je n’ai pas un bon pourcentage de réussite (55 %). Il faudrait que j’arrive au moins à 60 %. Il fallait déceler le problème. On a fait les tests. On a vu que le coude était trop bas et mon lancer pas assez devant.» Espoir belge de 16 ans, Kylian Collignon a, lui, effectué en voiture les 750 kilomètres qui séparent Liège, sa ville natale, de Rennes, pour tenter l’expérience, accompagné de son papa, Frédéric.
«J’ai une grosse lacune de puissance sur mes services pour un joueur de mon âge. Je ne gagne pas assez de points gratuits. Le manque de puissance, cela vient parfois d’une lacune technique. J’ai vu qu’il valait mieux cordonner mon haut et mon bas du corps, pousser un peu plus sur la jambe arrière, et avoir un lancer de balle plus à droite. J’ai gagné 8 km/h en puissance rien que sur les premiers ajustements. Ça aide mentalement.» Le papa renchérit: «On se doutait qu’il y avait un problème de rythme. Ça confirme et ça rassure.»
Le laboratoire M2S lancé dans l’optique des JO 2024
Originaire de Grenoble, Guillermo Louis, étudiant en kiné de 22 ans classé 1/6, souhaite se lancer sur le circuit professionnel. Il a fait le déplacement après avoir vu que Medvedev était passé par Rennes. Attiré par le «regard biomécanique», il développe: «Cela m’a conforté sur le fait que j’avais un relais d’appuis pas assez dans l’axe. Mon lancer de balle était un peu gauche et sollicitait beaucoup mon dos. Alors que mon plan de frappe doit se faire plus sur la droite…»
Caroline Martin avait fait, elle, ses premiers tests lors du tournoi de Metz, en 2010. Sa «petite entreprise» a bien grandi depuis. «On a ensuite noué un partenariat avec Roland-Garros, complète Pierre Touzard. Puis, en collaboration notamment avec la FFT, on a décidé de déposer le projet “best tennis.”» Le laboratoire M2S porte ce projet scientifique, lancé dans l’optique des JO de Paris 2024 et faisant partie des six retenus par le programme prioritaire de recherche (PPR) «sport de très haute performance». Ce PPR est piloté par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports afin de mobiliser la communauté scientifique autour des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024.
À lire aussiTennis: La FFT lance l’initiative «le Tennis Français pour l’Ukraine et la Paix»
Loïc Fourel, docteur en sciences de la terre, a rejoint l’équipe. Il développe. «Le laboratoire bénéficie sur trois ans d’une aide de 1,3 million d’euros, sur un montant global de 4,5.» Avec la collaboration de laboratoires situés ailleurs en France, notamment à Bordeaux et à Lyon, plus axés sur le retour de service. «Avant le PPR, on mettait 15 jours à sortir les données d’une analyse, aujourd’hui, deux suffisent», souligne Caroline Martin. Et la science progresse aussi vite qu’un ace de Medvedev. Dans quelques mois, quelques années, les chercheurs n’auront même plus besoin de poser des marqueurs sur les joueurs, car de nouvelles techniques d’intelligence artificielle, déjà sur le marché, enregistreront directement les données. Pour un service toujours plus gagnant.
Un building entier d'1 million de m2 à Portland va porter le nom de Serena Williams
Nike, l'équipementier de la championne américaine, dont le siège est à Beaverton, dans l'état de l'Oregon…
Roland-Garros ne devrait pas imiter Wimbledon avec les joueurs russes et Biélorusses
Alors que Wimbledon persiste et signe, Roland-Garros maintiendrait sa décision.
Tennis : Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison
L'ancienne star de tennis a notamment été déclarée coupable notamment d'avoir caché 2,5 millions de livres sterling.
Valeurs Actuelles
Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace
Le Figaro
Luxe, calme et maternité : en Asie, ces femmes qui se confinent pendant un mois après leur accouchement
REPORTAGE - Selon la médecine chinoise, durant un mois après l'accouchement, les femmes doivent s'isoler et se consacrer à leur rétablissement. Cette tradition séculaire se transforme en marché juteux, avec services dédiés et centres de soins ultra-luxueux. Le prix de la sérénité ?
Après avoir donné naissance à un petit garçon en juillet dernier, Vera Yap, trentenaire singapourienne d'origine chinoise, a fait l'expérience de son premier confinement post-partum : «Devenant maman pour la première fois, j'étais un peu perdue. Pendant la grossesse, j'ai lu beaucoup de choses sur les pratiques post-partum, mais il y en a tellement. Pour les mères d'aujourd'hui, c'est vraiment difficile de toutes les suivre.»
À lire aussiPost-partum : aux Pays-Bas, ces «aides mamans» qui facilitent la vie des femmes après la naissance
Isolée avec son conjoint et son bébé dans son appartement de Singapour, il lui a fallu faire elle-même le tri entre les informations collectées en ligne, les instructions de sa famille, les conseils plus souples de la maternité et son propre jugement. «On nous déconseille de toucher l'eau, de nous laver les mains, et même de prendre une douche. Personnellement, je ne pouvais pas le faire pour une question d'hygiène et parce qu'il fait très chaud à Singapour. Mais à la place du savon et du shampooing, j'ai utilisé des plantes. Et j'ai laissé la plupart des tâches de nettoyage à mon mari.»
En vidéo, Post-partum, la bande-annonce du documentaire
Dans ses formes les plus strictes, la pratique du confinement post-partum va jusqu'à interdire de quitter son lit, de se doucher ou même de se brosser les dents. Des injonctions anciennes qui, d'après Georgine Leung, nutritionniste et doctorante à l'Institute for Global Health de l'University College London, où elle étudie les pratiques alimentaires des jeunes mères chinoises, s'expliquaient par l'intensité du travail rural et l'absence d'eau chaude et d'électricité, qui augmentaient le risque d'attraper froid. Si ces formes extrêmes sont de moins en moins suivies aujourd'hui, les croyances continuent à se transmettre de génération en génération. «J'étais tiraillée, se souvient la jeune mère. Aurais-je des regrets à l'avenir si je ne les suivais pas toutes ? Ma mère insistait pour que je les respecte, car si on ne garde pas notre corps suffisamment au chaud, on risque de souffrir plus tard de douleurs dans les articulations, les jambes et le dos.»
Une pratique ancestrale
Conceptualisée sous la dynastie Qin, la pratique du zuo yue zi, terme chinois désignant le confinement post-partum, remonte à plus de deux millénaires. Selon la tradition, après avoir donné naissance, les jeunes mères s'isolent chez elles pendant une période de trente à quarante jours afin de se remettre pleinement de l'accouchement, épaulées par une figure féminine qui les aide à prendre soin de leur bébé et les décharge des tâches domestiques. D'après la médecine chinoise traditionnelle, la naissance induit une perte considérable de chaleur et un déséquilibre énergétique. L'objectif du confinement est de retrouver cet équilibre tout en protégeant son corps des éléments extérieurs comme le froid, le vent et d'éventuelles maladies. Au programme donc : ni sortie, ni visite, ni activité physique, et hors de question de passer l'aspirateur ou de se mettre aux fourneaux. La présentation de l'enfant à l'entourage attendra également.
Pendant cette période, les jeunes mères suivent aussi une alimentation spécifique adaptée aux différentes phases de leur rétablissement : élimination des «déchets» corporels, allaitement, renforcement de la tonicité et, enfin, contrôle du poids. Au menu, des aliments, des plantes et des techniques de cuisson qui visent à recharger et rééquilibrer le corps. «La shiliao ou thérapie alimentaire chinoise, qui guide le rétablissement post-partum, est basée sur les propriétés des aliments, de “chaud” à “neutre” à “rafraîchissant”, selon la façon dont ils ont été cultivés, transformés, ainsi que leur goût», explique Georgine Leung.
Les boissons froides sont bannies, remplacées par une grande variété de soupes, bouillons et plats mijotés, comme le ragoût de jarret de porc au gingembre et au vinaigre, riche en protéines, collagène et épices, préparé au moins deux mois à l'avance. «Les recettes sont différentes selon les régions de Chine et d'Asie, précise la chercheuse. Chaque pays a sa propre façon de faire. Les ingrédients sont liés à la terre, à l'environnement et aux saisons. Il y a aussi un aspect philosophique, comme le lien entre les propriétés d'un aliment et son apparence.» Elle prend pour exemple la soupe de papaye, consommée depuis des générations afin de faciliter la lactation, et qui s'explique aujourd'hui par la richesse en bêtacarotène du fruit : «Comment se fait-il que ces plats traditionnels soient encore présents de nos jours ? Si vous demandez à des personnes de l'ancienne génération, elles vous diront que c'est parce que la papaye ressemble au sein maternel. »
Le rituel du confinement post-partum est suivi dans beaucoup d'autres pays d'Asie comme à Taïwan, en Corée du Sud ou encore en Malaisie. «La pratique semble exister dans de nombreuses cultures à travers le monde, mais nous l'avons sans doute perdue en modernisant nos vies», pointe Georgine Leung. La chercheuse, qui a accueilli son premier enfant en Angleterre et le deuxième à Hongkong, souligne la différence entre les deux cultures : en Europe, «il y a beaucoup d'indications concernant la grossesse. On nous dit : ne mange pas ci, ne mange pas ça. Mais quand il s'agit de la phase post-partum, c'est le saut dans le vide ».
Les futurs bébés de l'année 2022
En Chine, la question du confinement post-partum ne se pose même pas. «Toutes les femmes le font, cela fait partie de la naissance. La question est de savoir comment vous le faites», explique Georgine Leung. Traditionnellement, c'est la mère ou la belle-mère de la jeune maman qui s'occupe du nouveau-né, de la préparation des plats et des tâches ménagères. Mais l'évolution de la société, qui s'est illustrée ces dernières décennies par une urbanisation massive, un enrichissement de la classe moyenne et un resserrement de la famille autour du noyau nucléaire, bouleverse la pratique. Les jeunes mères, davantage indépendantes, optent pour d'autres solutions, comme faire appel à une aide post-partum à domicile. Celle-ci aménage le temps du confinement pour s'occuper de la famille à plein temps. «Le recours à une aide est de plus en plus populaire, remarque la doctorante. Il s'agit souvent d'une personne plus âgée qui, d'une certaine façon, se substitue à la figure maternelle. Elle transmet son savoir-faire. Certaines jeunes femmes font appel à elle pour éviter les conflits avec leur propre mère ou leur belle-mère.» Il suffit d'aller sur Facebook pour trouver tout un tas de groupes dédiés à l'emploi d'aides post-partum, avec des avis sur les «bonnes», les «mauvaises» aides et les «stars» que toutes s'arrachent.
La saga des mères indignes
Le respect de la tradition
L'émancipation des ménages et le désir croissant chez les jeunes femmes de prendre soin d'elles lors de cette période de bouleversement ont entraîné un nouveau phénomène : le bourgeonnement de centres de confinement post-partum. Intégrés à un hôpital, un hôtel ou des structures indépendantes, ces établissements sont entièrement conçus autour du bien-être des jeunes mères. «De nos jours, de nombreuses femmes considèrent la période post-partum comme une opportunité de se consacrer à leur santé, afin de repartir sur de bonnes bases. C'est un investissement pour le futur», explique Georgine Leung. Nurses, médecins, nutritionnistes, physiothérapeutes, psychologues..., elles sont entourées par toute une équipe de professionnels dédiés à leur remise en forme et au soin de leur bébé. Les menus sont conçus sur mesure, tout comme les exercices physiques. «Nous disposons même d'outils médicaux comme des instruments de radiofréquence, de réparation du plancher pelvien ou encore de soins mammaires», explique Haoxing Tang, directrice de quatre centres post-partum dans la ville de Chengdu, en Chine.
Au-delà des soins physiques, une attention grandissante est portée au bien-être émotionnel. «Nous proposons des ateliers consacrés au rôle parental et au développement personnel afin d'aider les nouvelles mères à mieux s'adapter à leur nouvelle identité. Les cours de pâtisserie et d'art floral sont également très populaires», remarque la responsable. Employée dans une compagnie de tabac, Alice Kuang a choisi de passer les vingt-huit jours de son confinement post-partum dans l'un de ces centres après la naissance de sa fille, en 2016. «Les femmes éprouvent souvent des difficultés émotionnelles après la naissance. Dans les centres post-partum, il y a des professionnels qui peuvent nous aider à apaiser nos émotions, à trouver un équilibre entre nos vies familiale et professionnelle, et à nous préparer aux défis qui nous attendent. Ce n'est pas un luxe, c'est vraiment nécessaire», témoigne la mère de 32 ans.
Elle souligne également l'importance de ne pas être isolée lors de cette période de profonds changements : «Il y a aussi d'autres mères avec lesquelles on peut partager notre expérience. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles les femmes choisissent ces centres.» D'après Haoxing Tang, les dépressions post-partum sont très fréquentes : «60 % des femmes y sont sujettes. C'est un phénomène physiologique tout à fait normal. Les formes modérées peuvent être soulagées par le biais de la musique, d'une activité physique légère, avec le soutien de la famille et en dormant suffisamment.» Selon la responsable, l'allaitement et l'acceptation du corps post- accouchement sont deux des difficultés les plus fréquentes.
Si ces centres offrent aux jeunes femmes davantage de temps pour elles, le lien mère enfant est jugé tout aussi important. «On apprend aux mères les rudiments, comme changer une couche, mais aussi le contact tactile avec leur bébé, ainsi qu'observer leurs changements d'humeur ou encore à leur préparer des suppléments alimentaires.» Des enseignements qui sont également prodigués aux autres membres de la famille, car sortir de ce cocon à l'issue du confinement peut se révéler éprouvant, comme en témoigne Alice : «La première semaine a été très difficile. Mais j'avais la possibilité de consulter les professionnels du centre dès que j'avais un problème.»
À écouter : le podcast de la rédaction
Cette attention portée aux jeunes mères serait le signe d'une évolution de la place des femmes dans la société : «Adhérer au confinement post-partum n'est pas seulement le respect de la tradition, c'est aussi l'expression du progrès social, affirme Haoxing Tang. Le statut des femmes et des enfants est de plus en plus élevé.» Un progrès qui a toutefois un coût : 5 700 euros pour un séjour d'un mois dans l'un des centres qu'elle dirige. «Le prix moyen de notre centre est élevé pour les familles ordinaires, mais étant donné que les couples n'ont qu'un ou deux enfants, ceux dont les conditions économiques sont suffisamment importantes sont prêts à payer», justifie-t-elle.
Un business du post-partum
Originaires de Taïwan, les centres de confinement post-partum n'ont cessé de se multiplier à travers l'Asie ces trente dernières années. «À Taïwan, on est passé de 3 centres en 1996 à 103 en 2010, tandis que le nombre annuel de naissances a chuté de 15 à 7 pour 1 000 habitants», note Ho-Don Yan, professeur d'économie à l'université Feng Chia de Taichung, à Taïwan, et auteur d'une étude sur le bourgeonnement des centres post-partum en Chine. Même constat en Chine : «Le nombre de clientes double pratiquement chaque année, note Haoxing Tang. La proportion de femmes qui choisissent les centres de confinement va augmenter de 5 % en 2020 à 10 % en 2022. La part est encore plus élevée, autour de 25 %, dans les grandes villes comme Pékin et Shanghai.» D'après le Bangkok Post, le marché post-partum devrait dépasser en Chine les 2 milliards de dollars en 2023. Cette pratique, qui était jusqu'alors un rituel familial, est devenue un business lucratif. «Sa rentabilité est similaire à celle des hôtels : plus le taux d'occupation est élevé, plus c'est rentable, explique Haoxing Tang. De nombreuses industries vont en bénéficier, comme l'immobilier, le secteur de la décoration, du matériel alimentaire, mais aussi celui de la formation, car il faut davantage de personnel infirmier.»
En Chine, les autorités, qui encouragent désormais les couples à avoir deux ou trois enfants, soutiennent le développement de ces centres post-partum. «En raison de ses effets durables sur la santé physique et psychologique de la femme et sur le développement de l'enfant, le soin des jeunes mères est devenu une préoccupation nationale majeure», souligne Ho-Don Yan. «Étant donné que le taux de fécondité a continué à baisser ces dernières années, le gouvernement a fait passer une série de mesures favorisant notamment le développement des centres post-partum à travers des aides fiscales», confirme Haoxing Tang.
Ces centres ne sont toutefois pas à la portée de toutes les familles. Il faut débourser environ 3 000 euros le mois pour un établissement d'entrée de gamme, entre 4 500 et 9 000 euros pour un centre de moyenne gamme, et jusqu'à 15. 000 euros pour les plus luxueux. Parmi les établissements les plus huppés, à l'image des grands hôtels de luxe, la course au confort est lancée. Au risque de frôler le démentiel. Ouvert en 2020, Kai Suites est le centre post-partum le plus chic de Singapour. Draps en coton égyptien, vidéosurveillance des nouveau-nés reliée à une application pour smartphones, service de conciergerie, spa, salon de beauté, clinique de chirurgie esthétique et repas élaborés en collaboration avec des chefs étoilés. Le tout pour la modique somme de 12.500 euros pour deux semaines.
Pour Georgine Leung, «le côté commercial est plus éloquent que l'aspect santé. Celles qui optent pour l'un de ces centres recherchent davantage une expérience». Au-delà des centres, c'est l'ensemble du secteur qui se révèle propice aux affaires, comme l'illustre la floraison de services et de produits labélisés post-partum. Des agences d'aide à domicile aux livraisons de repas, en passant par les boissons à base de gingembre et les plantes pour le bain, «c'est une industrie massive», résume la chercheuse.
En Allemagne, une ville autorise désormais les femmes à se baigner seins nus dans les piscines municipales
À partir du 1er mai, les femmes pourront nager en topless dans les piscines municipales de Göttingen, en Allemagne. Une mesure destinée à promouvoir l'égalité entre les sexes.
Florence Porcel, l'auteure qui accuse Patrick Poivre d'Arvor de viols et d'abus de pouvoir
L'auteure de 38 ans avait déposé une deuxième plainte contre l'ex-présentateur du JT de TF1 pour viols et emprise psychologique, en novembre 2021. Retour sur le parcours de la chroniqueuse dont les accusations ont plus d'une fois agité les médias.
Le Figaro
La Carte postale d'Anne Berest décroche le Goncourt version américaine
Le récit familial sur la transmission de la mémoire de la Shoah de la romancière française, au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a été sacré ce samedi à New York.
Le récit sur l'Holocauste et sur les racines juives de l'écrivaine française Anne Berest, La Carte postale, au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a décroché samedi à New York le premier prix Goncourt version américaine.
À lire aussiLa carte postale, d’Anne Berest: sous les pavés, un passé
Le plus prestigieux des prix littéraires français s'est internationalisé avec des «sélections prix Goncourt» dans 25 pays que doivent départager des étudiants d'universités en littérature française et francophone. Pour la première fois aux États-Unis, l'Académie Goncourt a dévoilé samedi le «Choix Goncourt United States» lors d'une cérémonie à Manhattan, aux services culturels de l'ambassade de France, présidée par l'écrivaine Siri Hustvedt entourée d'un jury d'étudiants des universités Yale, Princeton, Harvard, New York et Duke. Ces jeunes parfaitement bilingues - américains, français et d'autres nationalités - ont étudié en français les neuf livres de la sélection finale du Goncourt 2021, remporté en novembre par le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr pour La plus secrète mémoire des hommes (Editions Philippe Rey).
À lire aussiLe Prix Goncourt couronne le flamboyant Mohamed Mbougar Sarr
En attribuant le Goncourt, dans sa déclinaison américaine, à Anne Berest pour La Carte postale (Grasset), Siri Hustvedt - romancière, poète, essayiste - a souligné «l'importance énorme qu'a eue la littérature française pour (se) développer en tant qu'être humain et écrivaine».
« La Carte postale intéressant pour un public américain qui ne connaîtrait pas en détail l'histoire de la Collaboration en France »
«L'avenir réside dans les jeunes générations du monde entier qui lisent, sont curieuses et dynamiques, et la littérature est un outil vital pour forger le pluralisme, la tolérance et la démocratie à une époque où ces principes sont gravement menacés», a fait valoir l'intellectuelle new-yorkaise. Le choix des étudiants des universités américaines s'est porté par «consensus» sur La Carte postale, a expliqué à l'AFP l'une des jurés, Léa Jouannais, doctorante à Yale.
Ce récit familial sur la transmission de la mémoire de la Shoah est «intéressant pour un public américain qui ne connaîtrait pas en détail l'histoire de la Collaboration en France, la manière dont ont été traités les Juifs en France pendant la Seconde guerre mondiale», a estimé l'étudiante pour qui le livre, qui sera traduit en anglais, éclaire «la question d'actualité de l'antisémitisme en France.»
À l'automne 2021, La Carte postale et Les Enfants de Cadillac de François Noudelmann, deux livres traitant de l'histoire d'une famille juive, ont été au cœur d'une controverse dans le milieu littéraire parisien: Camille Laurens, jurée du Goncourt, avait fait une critique très sévère dans Le Monde du récit d'Anne Berest, alors qu'elle est la compagne de François Noudelmann. En conséquence, l'Académie Goncourt avait déclaré inéligibles «les ouvrages des conjoints, compagnons ou proches parents des membres du jury». Le prix Femina avait aussi écarté les deux livres.
À lire aussiLe Goncourt dévoile sa deuxième liste et modifie son règlement
Une exposition Céline à ne pas manquer à la galerie Gallimard
La galerie Gallimard consacre une exposition aux «Manuscrits retrouvés» de Louis-Ferdinand Céline, à l’occasion de la parution de Guerre.
Guerre de Louis-Ferdinand Céline: les promesses d’un chef-d’œuvre
CRITIQUE - L’un des inédits de Céline récemment retrouvés paraît en librairie. Écrit après Voyage au bout de la nuit et avant Mort à crédit, c’est une œuvre autobiographique riche d’enseignements.
Henri Godard: «En 1933, Céline est loin d’avoir trouvé son style»
ENTRETIEN - L’universitaire et critique littéraire est, avec Pascal Fouché, l’un des deux maîtres d’œuvre de l’édition des textes retrouvés de l’écrivain qui paraîtront en 2022 et 2023.
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 30 avril 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : le futur chemin de croix de Macron ; une ferme révolutionnaire ; le Brésil autrement ; Céline inédit.
Chers abonnés,
Contrairement au président de la République, je me suis octroyé non pas un jour mais une bonne semaine de repos (d'où l'absence de lettre la semaine dernière) pour me préparer moi aussi aux échéances des prochaines semaines. Bon, elles sont certes d'une teneur bien moindre que celles auxquelles sera confronté Emmanuel Macron. L'Histoire le dit et Charles Jaigu le rappelle : tout hôte de l'Elysée réélu vit un second mandat douloureux. Pour lui ou pour les Français - parfois pour les deux. Charles de Gaulle réélu en 1965 ? Trois ans plus tard, le voilà empêtré dans la chienlit de mai 68 et bientôt poussé à la sortie après un référendum perdu.
François Mitterrand réélu en 1988 ? De plus en plus malade, confronté à des révélations embarrassantes sur son passé, nommant des premiers ministres qui ne conviennent pas (Cresson, Rocard), il fait perdre son camp en 1993 (le PS ne s'en est jamais vraiment remis) et en 1995. Jacques Chirac réélu en 2002 ? Pétrifié par le front anti-Le Pen, il fait régner l'immobilisme durant sept ans... dont cinq de cohabitation. Comme l'a écrit un jour Franz-Olivier Giesbert (qui a de bonnes chances d'être élu à l'Académie française dans quelques jours) : «il s'est dit qu'élu par tout le monde, il devait faire la politique de tout le monde».
Emmanuel Macron sait tout cela, souligne Carl Meeus qui décrit le choix s'offrant à lui comme un dilemme : relancer sa politique de réformes structurelles au risque de heurter une société déjà très fracturée ou apaiser cette même société au risque de renier les principes ayant présidé à sa conquête du pouvoir. Un premier élément de réponse sur la couleur de ses ambitions pour 2022-2027 sera donné la semaine prochaine avec le choix de son Premier ministre. Consensuel ou disruptif ? Célèbre ou inconnu ? Plutôt de gauche ou plutôt de droite ? Homme ou femme ? François Bayrou ou un autre ? Elisabeth Borne ou une autre ? Transfuge ou fidèle ? Marcheur ou démarché ? Il paraît qu'outre-Manche, les bookmakers s'en donnent à cœur joie.
Quel que soit l'heureux nommé (oui, M. Mélenchon, le premier ministre n'est pas élu, mais nommé, quoi que vous en disiez...), il aura dans sa feuille de route cette mission : faire que ça tourne rond. Un peu comme à Futura Gaïa. Dans cette ferme révolutionnaire de Tarascon, c'est en effet en rond (et en hauteur) qu'on fait pousser basilic, salades, fraises et tomates. Cécile Bontron et le photographe Christophe Lepetit ont passé plusieurs jours dans cette fascinante exploitation expérimentale dont l'intérieur a les allures d'une base lunaire sortie d'un film de science-fiction. Née d'un mariage entre ingénieurs agronomes et férus de haute technologie, elle est capable d'offrir ses produits à n'importe quelle période de l'année et en quantité. D'abord parce que c'est une ferme verticale qui optimise la surface au sol - par définition limitée et réduite - en s'échelonnant sur plusieurs hauteurs. Ensuite en utilisant un système complexe de rotations qui permet aux plants d'être arrosés et nourris régulièrement et «automatiquement» dans des conditions correspondant à leurs besoins naturels. Avantages : réduire les importations de certains produits hors des saisons de leur pousse et permettre aux agriculteurs de produire plus sans avoir besoin d'agrandir la taille de leur exploitation. Silence, on tourne !
Puisqu'on est dans les paysages agricoles, restons-y. En traversant l'Atlantique, néanmoins. Direction un des pays qui restent les plus verts au monde : le Brésil. Plus précisément le Minas Gerais, au nord de Rio. Plus précisément encore, le pays Ibiti où l'agriculture (biologique) est vaille que vaille préservée afin d'éviter un tragique exode rural. Ainsi l'a voulu le riche industriel Renato Machado qui, en développant un projet hôtelier local, l'a inscrit dans une perspective sociale et écologique harmonieuse. L'homme a aussi œuvré pour la plantation d'arbres et la réintroduction d'espèces animales comme les singes Muriqui dont les spécialistes assurent qu'ils se servent de leurs queues comme d'un cinquième membre (chacun son truc). Le señor Machado n'est pas le seul, d'ailleurs, à faire feu de tout bois : tout à sa passion du forestier Brésil, le Français Alexandre Allard a lui aussi aménagé son «territoire», près de Sao Paulo, en faisant replanter des milliers d'arbres autour de son hôtel en bordure de l'oasis verte de Cidade Matarazzo. Autres points communs entre les deux hommes, que Bérénice Debras et le photographe Eric Martin ont rencontrés lors de leurs pittoresques pérégrinations au pays de Pelé : leur passion pour l'art contemporain. La sculptrice Karen Cusolito et les dizaines d'artistes locaux régulièrement exposés ou mis à l'honneur par les deux hommes ne s'en plaignent pas. Ni eux, ni personne, d'ailleurs.
ET AUSSI
L'image. Pour prolonger l'esprit de la métaphore philosophique du moineau et de la bouse de vache que connaissent bien ceux qui ont vu le western Mon Nom est Personne, avec Henry Fonda et Clint Eastwood, il est parfois préférable d'être dans une cage qu'en liberté. C'est ce que s'est sûrement dit le photographe Rodney Bursiel quand il a immortalisé le festin de ce grand requin blanc caribéen de plus d'une tonne. Sans les barreaux protecteurs de sa fausse prison aquatique, nul doute qu'il aurait fini dans le vaste estomac du squale glouton.
L'hommage. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de rencontrer Jacques Perrin. Non sans émotion. Comme tout admirateur inconditionnel de l'œuvre cinématographique de Pierre Schoendoerffer, je ne pouvais pas le regarder sans que défilent dans ma tête, quel que fût le sujet que nous abordions, les images du Crabe-Tambour, de La 317e Section ou de L'Honneur d'un capitaine. Cela vous laisse imaginer dans quel état je me trouvais lorsque le cinéaste m'a proposé de venir assister au tournage de Là-Haut, en présence de Jacques Perrin et de Gérard Oury, et même d'apparaître (certes furtivement) dans une scène du film (avec mon ami photographe Thomas Goisque). Je me souviens aussi que «Schoen» m'avait confié combien il trouvait au fond très amusant que Jacques Simonnet (son vrai nom), fort peu porté sur la chose militaire, soit devenu pour plusieurs générations d'engagés ou de Français intéressés par l'armée le symbole incarné, vivant, éternel, de celle-ci. Mais n'est-ce pas là la preuve du talent du cinéaste oscarisé ? Diriger un acteur en lui demandant de jouer à contre-emploi au point de faire totalement illusion ? Là où le comédien ne faisant pas semblant, en revanche, c'était dans son rôle de défenseur de la planète et de sa faune sauvage. Les documentaires animaliers bouleversants qu'il a réalisés et/ou produits sont des modèles du genre. Comme ses films (même ceux, gentillets, de Jacques Demy), on continuera à les regarder même après le second mandat du successeur d'Emmanuel Macron.
Les clés pour comprendre. Les pays scandinaves ne sont plus ce qu'ils étaient. Apôtres de la tolérance et de la bienveillance, leurs dirigeants pour beaucoup issues de la social-démocratie se sont lancés durant trente ans dans une politique d'immigration massive. Pour des raisons philosophiques, mais aussi économiques : ils avaient besoin de main-d’œuvre. Accueillant les réfugiés déclarant fuir les conflits (ex-Yougoslavie, Afrique de l'Est, Proche-Orient, etc.), un pays comme la Suède a vu le nombre d'étrangers croître de 80 % en 20 ans. Le choc démographique, religieux, civilisationnel se révèle aujourd'hui rude, analyse Jean-Louis Tremblais. En bouleversant une société structurée mutatis mutandis autour de sa foi luthérienne, les immigrés pour beaucoup musulmans ont provoqué une réaction épidermique chez certains habitants. L'extrême-droite, jusque-là réduite à sa plus simple expression, s'est implantée dans plusieurs villes, des mouvements islamophobes sont nés, provoquant en réaction de violentes manifestations pro-Islam. Il y a quelques jours, elles se sont transformées en émeutes qui ont fait des dizaines de blessés chez les policiers. Le traumatisme est immense dans le royaume scandinave. La preuve : la Première ministre suédoise en personne a reconnu que «l'immigration est un échec depuis vingt ans et a créé des sociétés parallèles et alimenté le crime». L'aveu est tardif, mais on connaît des dirigeants politiques d'autres pays qui ont encore du mal à le formuler.
L'événement. «Quoi ?... Qu'est-ce qu'on apprend ?... Un Céline inédit qui paraît en librairie... sitôt qu'ils peuvent c'est bien simple les éditeurs n'en ratent pas une... ils farfouillent vos tiroirs en votre absence... piochent dedans comme s'ils étaient affamés et que les feuillets qu'ils allaient trouver étaient des carottes... ils envoient ça à l'imprimerie pour en faire des livres... et bla ! et bla ! et reblabla !... te servent une bonne soupe pour expliquer que c'est du génie comme Ferdinand n'en a jamais produit... facile !... Ferdinand il est plus là pour dire ce qu'il en pense !...».
Le 4 mai, donc, les éditions Gallimard publient Guerre, un texte inédit de Louis-Ferdinand Céline. Grand connaisseur de son œuvre qu'il a dévorée par tous les bouts, Nicolas Ungemuth est justement un peu resté sur sa faim. Quelques pages sublimes, mais aussi et surtout de longs passages grossiers dont il se demande vraiment si l'auteur du Voyage aurait aimé qu'ils soient rendus publics. Pour en avoir le cœur net, il a interrogé deux spécialistes : François Gibault et David Alliot. Le premier, avocat célèbre, biographe émérite et exécuteur testamentaire de Céline, admet que ledit texte «n'est pas abouti», mais que ce mince roman situé en 1914 est essentiel pour comprendre combien la guerre, dès ses premiers mois, a marqué durablement l'écrivain. Maître d’œuvre du monumental D'un Céline l'autre et biographe de «Madame Céline», David Alliot veut croire lui aussi que Guerre, écrit en 1934, était destiné à rejoindre les rayons des librairies et que c'est sans doute le désir de se lancer dans les pamphlets puis la guerre, au cours de laquelle il a perdu son manuscrit (sans doute volé), qui l'ont empêché de le peaufiner pour publication. Vous savez quoi ? J’ai rarement vu Nicolas Ungemuth arborer un air plus dubitatif. Suite du feuilleton dans quelques mois avec Londres et des versions complétées de Casse Pipe, La Volonté du roi Krogold et Mort à crédit.
L'anniversaire. Il y a 16 ans, le 30 avril 2006, disparaissait à 82 ans une des plus grandes intelligences françaises : Jean-François Revel. Digne héritier de Raymond Aron, ce journaliste, écrivain et philosophe haut en couleur a laissé des textes - articles ou livres - où son style, son humour, son bon sens, son courage et sa férocité éclatent à chaque page.
«Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges. Le français achèvera de se décomposer dans l'illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots».
«C'est un des principaux arts humains que d'inventer des mobiles moraux à des actes malhonnêtes».
«Pourquoi l'homme se sent-il déshonoré s'il ne parle pas devant un tableau ?»
«Les intellectuels : plus ils sont intelligents, plus ils élaborent subtilement leur erreur».
«C'est un phénomène classique que la déchéance des études s'accompagne d'une inflation des diplômes et des titres».
Je vous souhaite à tous, diplômés et titrés ou non, un excellent week-end.
L'Humanité
Responsabilité commune
ÉditorialSébastien CrépelTous les militants de gauche le savent : pour changer le cours de l’histoire, il faut des luttes et des élections. Si les premières font défaut, ou si l’on rate les secondes, la victoire a peu de chance d’être au bout du chemin. Côté luttes, le 1er Mai était un tour de chauffe contre les projets antisociaux de Macron, retraite à 65 ans en tête. Les législatives, en revanche, sont le dernier rendez-vous des urnes pour dévier le cap du quinquennat qui débute.
C’est maintenant que la gauche doit s’unir. Plus tard, ce sera trop tard. Les ingrédients sont réunis pour saisir cette occasion unique : la conscience partagée de l’enjeu de ces législatives, la demande d’union et la volonté des partis d’y répondre, le rejet que suscite la politique d’un Emmanuel Macron réélu par défaut, la détermination à ne pas se laisser voler une deuxième fois le match après la présidentielle. Enfin, l’espoir d’une victoire que beaucoup pensent à portée de main, avec une gauche rassemblée en tête des sondages. Chacun est prévenu : il n’y aura pas de pardon en cas d’échec.
Les négociations s’éternisent sous l’œil inquiet du peuple de gauche. Bien sûr, mieux vaut prendre le temps de construire un bon accord plutôt que de signer n’importe quoi ou, pire que tout, de claquer la porte avant la fin. La responsabilité commune est immense. Personne ne peut s’exonérer du chemin qui reste à parcourir en se retirant sur son Aventin. Même la formation majoritaire. « Nous garantissons un groupe parlementaire à tout le monde. Qu’est-ce que je peux dire de plus ? » s’est agacé, dans les colonnes du Journal du dimanche, Jean-Luc Mélenchon . Or, contrairement à ce qu’affirme le candidat à Matignon, à l’heure où ces lignes étaient écrites, l’existence d’un groupe autonome – soit 15 députés sur 577 – n’était pas assurée à chaque parti. Sans s’accorder sur cette exigence minimale, la gauche va au crash. Il est temps de jouer franc jeu, en négociant tous ensemble et non séparément, pour éviter de miser les uns contre les autres.
gaucheLégislatives 2022france insoumisepcf Le Figaro
Offrez-vous la vie de château
- Accueil
- Culture
- Patrimoine
INFOGRAPHIE - Le château de Courson et ses jardins, datant du XVe siècle, sont à vendre. Qui n'a jamais un jour rêvé de devenir châtelain ? Seulement voilà : la vie de château a un prix.
Nicole TriouleyreService InfographieDevenir châtelain en France n'est pas un rêve totalement inaccessible. D'ailleurs, les châteaux, manoirs et maisons bourgeoises sont de nouveaux très courtisés, surtout après la pandémie de Covid-19 qui a entraîné un regain d'intérêt pour la campagne. Depuis le premier confinement et ceux qui ont suivi, les Français veulent de l'espace. «Ceux qui tirent le marché actuellement ce sont les acquéreurs citadins qui ont redécouvert les bienfaits d'une résidence pas si 'secondaire' que cela, située à proximité de Paris (de 50 à 150 km), facile d'accès, idéalement connectée par le train. Les propriétés vont être habitées au-delà d'un seul week-end. L'idée est de jouir d'un cadre privilégié où je peux également télétravailler», explique David Mercier, responsable du département «Châteaux et belles demeures» pour le groupe Féau, réseau d'immobilier de luxe affilié à Christie's International Real Estate. Une bonne nouvelle pour l'Hexagone qui compte quelque 40 000 châteaux, soit plus d'un par commune, et dont environ 800 sont à vendre.
Un marché porté par des Français très fortunés
Actuellement le marché est porté par les Français très fortunés. Ces derniers ont pris le relais de la clientèle étrangère qui avec l'épidémie mondiale du coronavirus a stoppé net ses projets d'acquisition de biens de prestige. Mais depuis quelques semaines, les professionnels enregistrent le retour des riches étrangers. «Nous constatons une très forte demande des Européens du Nord, mais aussi des Américains, même si ces derniers ont des difficultés à se faire financer en France, voire à transférer leurs fonds. Les Chinois et les Russes sont toujours absents de ce marché, mais les pays y reviennent très fortement», constate Patrice Besse, spécialisé dans la vente de bâtiments de caractère (châteaux, manoirs, demeures, etc. ...).
Le château de Courson à vendre pour 12,5 millions d'euros
Phénomène engagé depuis une dizaine d'années, la vente de châteaux de famille se poursuit. Dernier en date, le château de Courson, comme Le Figaro l'a annoncé en février dernier.
«C'est un changement générationnel. Les enfants héritent maintenant à 60 ans ou plus, âge auquel les héritiers n'ont pas forcément envie d'investir financièrement dans un château. Il faut donc sauter une génération qui, elle, le plus souvent, préfère se payer un billet d'avion en fin de semaine plutôt que de tondre la pelouse du parc du domaine. Et puis, les charges d'une telle propriété sont lourdes», analyse Patrice Besse.
Un rêve qui a un prix
De 350 000 euros dans une campagne isolée à plusieurs millions d'euros en région parisienne, avec un prix moyen compris entre 800 000 euros et 1,5 million pour une propriété entre 500 et 1000 m2 de surface habitable et un parc d'au moins 5 hectares, l'achat d'un château peut sembler attractif par rapport à un appartement situé dans les beaux quartiers. Sauf que les frais d'entretien - en fonction du niveau d'exigence - sont élevés (15 000 à 70 000 euros par an). «Les acquéreurs regardent en priorité l’état du château, si des travaux importants sont à envisager, les coûts de fonctionnement annuels, les travaux récents sous garantie décennale...», précise David Mercier.
L'art de vivre à la française a remis le château et ses nouveaux châtelains à la mode. «L'Ile-de-France est une place de choix pour les châteaux. Les prix y sont élevés car des investisseurs, notamment hôteliers, s'y intéressent. Une réponse à la crise des gilets jaunes et à la pandémie qui ont beaucoup plus impacté leur activité dans les villes qu'à la campagne», explique Patrice Besse. «Les acquéreurs institutionnels, de type groupes hôteliers, multiplient les recherches et achats, majoritairement sur des biens faciles d'accès (autoroute ou train), au calme absolu, avec un potentiel d'hébergement (30 chambres minimum) et une réserve foncière plus ou moins vaste (massif forestier, plaines agricoles, potager, jardin d'agrément …), ajoute David Mercier.
Comment faire la différence entre un château, un manoir et une maison bourgeoise
Le Monde
Le transport de fret par le train se réveille doucement
Source de nombreuses contraintes pour les entreprises, le transport ferroviaire a l’avantage d’être bien moins polluant que le camion. L’urgence climatique et la réorganisation de sa gouvernance redonnent de l’espoir à un secteur mal en point.
Port de Calais, 18 h 30, fin avril. En ce début de soirée ensoleillée, le Botnia Seaways, navire cargo qui vient d’arriver de Sheerness (Royaume-Uni), à l’embouchure de la Tamise, est en train de se vider de ses cent douze remorques de camion, qui vont être garées parmi des dizaines d’autres sur les parkings environnants. Soudain, précédée par un coup de sifflet puissant, l’imposante silhouette d’une locomotive apparaît, machine incongrue dans cet univers routier. Elle tire un convoi d’une trentaine de remorques, soit 2 000 tonnes en mouvement, ravalant les poids lourds au rang de camionnettes.
La scène se passe au terminal multimodal rail-route de Calais, gérée par Viia, une filiale de la SNCF, qui entend en faire le symbole d’un renouveau du fret ferroviaire, en ce début des années 2020. Comme le rejaillissement d’un mode de transport écrasé depuis des années par la masse, sans cesse grandissante, des poids lourds.
Signe majeur de ce frémissement, Fret SNCF, l’activité historique de transport de marchandises de la compagnie nationale, a été financièrement à l’équilibre en 2021. La branche malade du ferroviaire, structurellement en perte de vitesse depuis des années, est aujourd’hui dans le vert. C’est une première depuis que l’on compte à part cette activité dans le groupe SNCF. Et, paradoxalement, c’est la crise du Covid qui a remis le fret sur les rails. Dans la panique du premier confinement, alors que le transport routier n’était pas toujours au rendez-vous, le rail a fait le boulot.
Le transport routier s’inspire du rail pour moins consommer« La période a constitué le début du rebond pour le fret ferroviaire, confirme Frédéric Delorme, président de Rail Logistics Europe, l’entité de transport ferroviaire de marchandises de la SNCF, qui inclut Fret SNCF. Cent pour cent des commandes ont été honorées au printemps 2020 et nos clients ont été reconnaissants du travail qui a été accompli. » Alors, tout le secteur se prend à rêver de bousculer enfin les parts de marché du camion. Le fret peut renverser l’histoire en atteignant l’objectif que Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a résumé dans son programme « Le fer contre le carbone », à savoir faire passer le fret ferroviaire de 9 % du transport de marchandises aujourd’hui à 18 % dans une petite dizaine d’années.
Une longue descente aux enfers
Le défi est immense. Car l’histoire du fret ferroviaire, c’est d’abord la chronique d’un grand déclassement. Il y a moins de quarante ans, un tiers des marchandises transitaient par train et les effectifs du fret atteignaient 50 000 cheminots. Aujourd’hui, 4 800 personnes sont rattachées à Fret SNCF. L’introduction de la concurrence, en 2005, n’a en rien inversé la tendance, et a plutôt accéléré la déconfiture de l’ancien monopole. La litanie des grandes grèves cheminotes (1995, 2001, 2007, 2014, 2018, 2019) a fait renoncer au train chaque année davantage de chargeurs, ces entreprises qui expédient la marchandise.
Il vous reste 74.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le Figaro
Record, soutien, chambrage… le foot féminin en fête au Parc des Princes
Lucas MichelParisiennes et Lyonnaises se sont affrontées devant la plus haute affluence de l'histoire pour deux clubs féminins samedi soir, le tout dans une ambiance festive
Le contraste est saisissant. Samedi soir, le Parc des Princes a retrouvé son sens de la fête en une semaine de temps. Après les tristes célébrations du pourtant historique 10e titre parisien, l'enceinte de la Porte de Saint-Cloud a renfilé son habit de lumière pour la demi-finale retour de Ligue des champions féminine entre le PSG et l'OL. Comme ils l'avaient annoncé, les ultras ont donné de la voix pour pousser vers la qualification de leurs protégées. «Emmenez ces couleurs à Turin», exhortait le Collectif Ultras Paris (CUP) au moment de déployer un imposant tifo rappelant le maillot traditionnel et sa bande dite «Hechter».
«Fier de (ses) couleurs et fiers de (ses) joueuses», le Virage Auteuil a pleinement rempli son rôle de soutien. Du début à la fin. Sans être altérés par le scénario contraire (2-1 pour les visiteuses). «Ça nous a énormément poussées, soufflait après la rencontre Grace Geyoro. Ça nous a fait chaud au cœur, on voulait montrer un très beau visage pour toutes ces personnes présentes.» 43 254 exactement. Un nouveau record français pour un match de football féminin entre deux clubs. Encore loin des 91.648 présentes à Barcelone la semaine passée (record mondial) mais bien plus proche du record des Bleues, déjà établi Porte de Saint-Cloud (45 595 spectateurs pour le quart de finale du Mondial 2019 contre les Etats-Unis).
À VOIR AUSSI – Les plus beaux buts de Marie-Antoinette Katoto avec le PSG
À lire aussiTops/Flops PSG-Lyon (F) : Renard en patronne, le cauchemar continue pour Votikova
Certes, le nouveau record d'affluence en France n'était plus un secret pour grand monde. Restait encore à témoigner de l'harmonie dans les tribunes. Là encore, le CUP a fait sa part du travail. Du coup d'envoi, où des premiers fumigènes ont été allumés sous le tifo, jusqu'aux ultimes secondes du temps additionnel, heure où les décibels étaient toujours aussi élevés.
D'ordinaire pas toujours réceptif, le public du Parc s'est pris au jeu, une grande majorité répondant à l'appel du traditionnel «qui ne saute pas n'est pas Parisien», quand certains chants lancés du côté du virage Auteuil étaient repris à l'envi. Il suffisait de voir l'enthousiasme suscité par le retour sur le terrain de Sakina Karchaoui, un temps blessée et raccompagnée sur le terrain par une standing ovation. Une joyeuse ambiance de fête. Une réussite favorisée par l'attractivité de prix qui ont su attirer un public plus familial qu'à l'accoutumée. «J'espère que les supporters vont repartir avec de bons souvenirs», espère Geyoro.
À lire aussiBompastor (OL) invite à son équipe à «garder ce temps d'avance pour continuer à gagner des titres»
Provocations
À l’évidence, chacun des 43 254 supporters rapportera un souvenir de cette rencontre, parfaite publicité pour le football féminin. Car il y avait tous les ingrédients de la grande soirée de football. Même l'hostilité non déguisée à l'égard des Lyonnaises. Un ressentiment attisé d'entrée par Ada Hegerberg, qui a profité de l'ouverture du score (13e) pour ouvrir en grand ses oreilles en direction du virage Auteuil. La Ballon d'Or, cette fois hors-jeu, récidivera quelques minutes après le retour des vestiaires (55e). Deux provocations, une même réaction. Des noms guère fleuris descendaient d'Auteuil en direction de la communauté lyonnaise.
«Les supporters étaient vraiment tops même s’ils étaient parfois limites dans leurs chants. Mais j'aime bien, en tant que joueuse, ça me renforce», relevait Selma Bacha en conférence de presse. Venue se rapprocher du virage après la rencontre, la latérale gauche, passeuse décisive sur chacun des buts lyonnais ce samedi, a été rappelée à l'ordre par son entraîneuse Sonia Bompastor. «Je n'ai pas chambré, j'étais juste contente, assure pourtant la pépite lyonnaise avec son franc-parler (21 ans). Ce n'était pas du répondant. J'aime mon club, c'est toujours une rivalité.»
À lire aussiLigue des champions F : «C'est une année de reconquête», prévient la Lyonnaise Bacha
Une rivalité exacerbée le temps d'une soirée. Et à l'heure où l'OL a acté sa revanche sur les Parisiennes, les yeux sont déjà tournés vers une fin de saison excitante, avec un dénouement au Juventus Stadium de Turin le 21 mai prochain (19h). Un choc face au Barça mais surtout un court déplacement en vue pour tous les suiveurs des «Fenottes», déjà bien encouragées par un parcage fourni au Parc ce samedi. «Lyon-Barcelone, ça ressemble à un beau match et ça donne envie, j'espère qu'il y aura beaucoup de monde», s'enthousiasme Bacha. L'occasion est trop belle.
«Just crazy», «une soirée frapadingue», «un thriller» : la planète football s'enflamme après ce mémorable Manchester City-Real Madrid
REVUE DE PRESSE - Les journaux européens commentent largement le match fou qui a vu Manchester City s'imposer face au Real Madrid en demi-finale aller de la Ligue des champions (4-3).
Tops/Flops City-Madrid : Benzema (encore) sauveur des siens, les regrets XXL de Manchester
Benzema tutoie les étoiles, De Bruyne continue son récital, Laporte coûte deux buts... Retrouvez les Tops et Flops de la victoire de Manchester City face au Real Madrid (4-3) en demi-finale aller de Ligue des Champions.
Bluff, attitude, génie... La panenka délicieuse de Benzema racontée en 5 clichés
DIAPORAMA - L'attaquant du Real Madrid a brillé mardi soir malgré la défaite contre Manchester City (4-3) en demi-finale aller de la Ligue des champions. Avec notamment un geste de génie.
Visualiser le diaporama Le Figaro
En Suède, la sombre histoire de l’Institut de biologie raciale
ENQUÊTE - C’est dans la ville universitaire d’Uppsala, en 1922, qu’est né le Rasbiologiska Institutet, l’Institut de biologie raciale, le premier au monde financé par un État. Des scientifiques, admirés par nombre de leurs collègues ailleurs en Europe, y développaient des théories eugénistes.
À Uppsala
Avec sa façade ocre et ses colonnades, la bibliothèque universitaire Carolina Rediviva, la plus ancienne de Suède, inspire le respect. Elle abrite des trésors, comme le Codex argenteus, un évangéliaire du Ve siècle tout en or et en argent, mais aussi quelques-unes des pages les plus sombres de l’histoire du pays. Au sous-sol, Asa Henningsson déverrouille une série de portes pour arriver dans une salle de lecture, où quelques gros classeurs reliés sont ouverts: «Ce sont les photos de l’Institut de biologie raciale, explique la conservatrice des archives. Il y en a en tout 12.000, dans 105 albums.» Les clichés, pris surtout dans les années 1920 ou 1930, montrent des individus ou des familles, immortalisés de face et de profil, et classés par «races». Il y a des séries consacrées aux Suédois de «pure souche», aux populations mixtes, aux Roms, et à d’autres minorités, comme les Wallons et les Finlandais. Mais les plus nombreuses s’intéressent aux Samis, le dernier peuple autochtone d’Europe, que l’on appelait alors «les Lapons». «Le rôle de l’Institut n’était pas de se concentrer sur les Samis, mais Herman Lundborg, son premier directeur, était obsédé par ses voyages dans le nord de la Suède. Leurs photos constituent un tiers de ce fonds», explique Asa Henningsson.
À lire aussiLa Suède, nouvel Eldorado de la batterie électrique
Ces archives sont méconnues. Comme l’est aussi l’histoire des squelettes samis déterrés par centaines pour enrichir les collections d’anatomie. Tous ces éléments, pourtant, sont essentiels pour comprendre le développement de la biologie raciale aux XIXe et XXe siècles. Mêlant théories racistes (selon lesquelles la hiérarchie entre les races est immuable) et eugénisme, cette «science» utilisait les nouvelles techniques de l’anthropométrie, à l’image de l’anatomiste Anders Retzius, qui dès les années 1840 théorisa la différence entre les «crânes longs» (dont est affublée, selon lui, la race nordique) et les «crânes courts» (ceux des Samis, toujours selon Anders Retzius). De nombreux instituts de biologie raciale naissent alors aux États-Unis et en Europe, mais celui d’Uppsala, ville universitaire située à 70 kilomètres au nord de Stockholm, fut le premier au monde à être financé par un État.
Flirt appuyé avec le nazisme
Alors que les scientifiques de l’époque s’évertuaient à mesurer les crânes et les os, les biologistes raciaux suédois étaient admirés et enviés par tous leurs collègues: «Pour les Allemands, surtout, cela donnait l’impression que la Suède prenait vraiment ce problème au sérieux», explique Claes Thäng Wrangel, du Centre de recherche multidisciplinaire sur le racisme (Cemfor) d’Uppsala. Pour Gustaf Forsell, un autre chercheur du Cemfor, l’institut aurait même particulièrement influencé le sinistre Hans Günther, qui étudia un an à Uppsala avant de devenir l’un des architectes de la politique d’extermination du IIIe Reich: «Lundborg parlait couramment allemand, les Suédois se rendaient en Allemagne, et les Allemands en Suède… Car, selon la doctrine nazie, la race aryenne venait des pays nordiques.»
À lire aussiLa révolte suédoise contre les carburants trop chers
Malgré cette histoire, abondamment documentée, le centenaire de la création de l’Institut de biologie raciale, en 2022, a été à peine mentionné dans les médias, tout comme la journée du souvenir organisée par le Cemfor en mémoire des victimes suédoises. Devant la Maison du doyen, l’un des bâtiments les plus emblématiques d’Uppsala et ancien siège de l’institut, le panneau expliquant l’histoire du lieu ne mentionnait d’ailleurs pas les travaux d’Herman Lundborg. Comme si la Suède d’aujourd’hui, chantre de l’inclusion, qui a grand ouvert ses portes lors de la crise migratoire de 2015, n’arrivait pas à assumer ce flirt appuyé avec le nazisme: «Il a fallu demander aux autorités de changer ce panneau pour avoir une mention de l’institut, et de ce qu’il a représenté, déplore Claes Thäng Wrangel… Cela a été fait il y a seulement quelques semaines.»
Biologistes raciaux
Il y a pourtant beaucoup à dire, et à apprendre. Pour éclairer les Suédois, le Cemfor a mis sur pied une visite guidée consacrée à l’histoire du racisme à Uppsala. Un parcours qui commence étonnamment au Linneanum, un pseudo-temple grec construit pour honorer l’enfant du pays Carl von Linné, inventeur au XVIIIe siècle de la classification des espèces. «Même s’il n’a pas utilisé le mot race, il a défini pour les êtres humains des variétés auxquelles il attribuait des caractéristiques morales, rappelle Claes Thäng Wrangel. La variété rouge était joviale et libre ; la noire lente et négligée ; la jaune, cupide et fière ; et les Blancs créatifs, entrepreneurs… Il y avait aussi une cinquième catégorie, qu’il appelait les monstres.» Devant la bibliothèque Carolina Rediviva, le chercheur prend le temps de décrire à son auditoire ces fameuses photos samies, où «les Blancs de race pure sont dans une posture qui met en valeur leur force et leur santé, alors que les Samis et les Roms sont sales, mal rasés, pauvres». Juste à côté s’élève le Gustavianum, qui abrite un amphithéâtre de médecine où se pratiquaient les dissections, mais s’inscrivant aussi dans cette histoire: «Lundborg a organisé ici une importante exposition pour illustrer le risque de dégénérescence en mêlant des photos de prostituées, de vagabonds, de Samis, de Roms… Cela a été un grand succès, elle a circulé dans toute la Suède.»
À lire aussiLe village suédois qui a dit oui aux déchets nucléaires
L’enjeu, pour Lundborg comme pour tous les autres biologistes raciaux, n’est pas seulement de créer des catégories. Les «races supérieures» sont associées aux caractéristiques physiques, intellectuelles et morales les plus hautes. Elles se reproduisent peu, et sont menacées par le développement incontrôlé de «races inférieures» où se transmettent la tuberculose, l’alcoolisme et autres vices: «Selon ces biologistes raciaux, mélanger ce qu’ils appelaient les mauvais gènes pouvait engendrer des maladies, des comportements violents, alors qu’avec un bon équilibre on pouvait préserver la civilisation et toutes ces vertus associées à ce qu’ils appelaient la race pure», précise Claes Thäng Wrangel.
À la fin des années 1930, cependant, la vision de l’institut d’Uppsala va changer. La violence du régime nazi s’affiche sans complexe en Allemagne, et de plus en plus de Suédois réalisent quelles peuvent être les conséquences de ces idées. Lundborg part à la retraite, et le directeur qui le remplace en 1935, soutenu par les sociaux-démocrates, oriente les recherches vers la médecine génétique. L’histoire, cependant, ne s’arrête pas là. Le concept d’«hygiène raciale», pour éliminer les supposées tares et les vices de la société, se perpétue en Suède, notamment à travers des stérilisations imposées à des femmes sortant de prison, des malades mentaux, des individus considérés comme «socialement inadaptés»… Des pratiques qui vont durer jusqu’en 1973. Un siècle plus tard, les Samis continuent de réclamer des comptes sur cet institut et sur les activités illégales menées par les chercheurs suédois.
Procédure de restitution
L’un des contentieux les plus sensibles est celui du retour des ossements samis à leur communauté d’origine. Selon les autorités suédoises, des restes humains appartenant à des Samis sont encore conservés dans onze institutions du pays. Et l’une des plus importantes est l’université d’Uppsala. Le directeur du Gustavium, Mikael Ahlund, refuse de dire exactement où ils sont entreposés, «pour des raisons de sécurité», mais il tient à s’expliquer sur ces procédures de restitution qui peuvent prendre des mois, voire des années: «Lorsque nous recevons une requête officielle, il faut vérifier que nous avons bien ces ossements et que le demandeur est légitime, détaille-t-il. C’est le cas par exemple du Parlement sami, qui vient de nous demander le retour des ossements du vieux cimetière paroissial de Rounala, qui ont été déterrés en 1915. Il faut faire vite, mais prendre aussi le temps d’entreprendre des recherches approfondies, pour que la restitution soit complète. Le dossier est ensuite transmis au vice-chancelier de l’université, puis au gouvernement, qui tranche.»
À lire aussiLa Suède, pionnière des déchets radioactifs
Autre source de polémique: les milliers de photos aujourd’hui conservées à la bibliothèque Carolina Rediviva. Selon la conservatrice, elles n’ont aucun intérêt scientifique, mais le fait qu’elles puissent être consultées par tous alors que les descendants directs sont encore vivants pose problème. Pour Eva Forsgren, représentante de la communauté samie d’Uppsala, c’est même inacceptable: «J’étais en train de consulter ces archives, et soudain j’ai vu mon grand-père et ma grand-mère! Je les ai reconnus, je savais à quoi ils ressemblaient. Dans leur cas ils semblaient contents car on les prenait en photo, ça devait être un événement… Quelqu’un est sûrement venu pour leur dire quoi faire, une personne d’autorité comme un pasteur ou un professeur. Et j’ai reconnu beaucoup de membres de ma famille, les sœurs de ma grand-mère, ses frères…»
Eva Forsgren, qui demande que l’accès à ces archives soit soumis à l’autorisation des communautés, n’est pas la seule à avoir fait cette démarche. Comme elle, de nombreux Samis se rendent à la bibliothèque Carolina Rediviva dans l’espoir de retrouver, à travers ces photos, quelques membres d’une famille depuis longtemps disparue, mais jamais oubliée.
À VOIR AUSSI - «Juneteenth»: Joe Biden promulgue une loi établissant un jour férié pour marquer la fin de l’esclavage
Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?
DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéoCette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine
ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : La victoire et l’illusion
Non, mon cousin, je n’étais pas au Champ-de-Mars dimanche pour assister au triomphe de M. de Marville. Des affaires urgentes me retenaient ailleurs mais, croyez-moi, je n’ai rien raté. La chose était sans aucun souffle, me dit-on, et même l’Hymne à la joie de M. Beethoven résonnait tristement. Je n’ai rien manqué cependant du moment que nous traversons. Il faut dire que pour un homme, une telle apothéose n’a pas d’équivalent. Arrêtons-nous un instant sur la destinée de M. de Marville.
Ce visage fin, ce regard pénétrant, ce nez aquilin dessinent le plus parfait profil de l’ambitieux Français. S’y ajoute, dès qu’il parle, une langue fluide, parfois torrentielle, où se mêlent dans un étrange tourbillon l’économie et la philosophie, les mystères des finances et ceux de la littérature. Cet homme est celui d’un seul amour, d’une chambre sans berceau comme si toute son énergie, son intelligence, sa vitalité étaient entièrement données au pouvoir. Un éminent écrivain me confiait un jour au sujet du chef de l’État, « une seule certitude le hante, celle d’une mystérieuse étoile qui depuis le premier jour doit le guider au sommet » . Il s’y trouve depuis cinq ans et va y demeurer pour les cinq ans qui viennent. Pourtant, un mauvais frisson traverse cette atmosphère victorieuse.
C’est une combinaison redoutable que nous avons sous les yeux, celle d’un prince-président auquel il ne manquera aucun pouvoir et qui surplombe un pays où bouillonne une terrible colère. De là vient que les uns, devant le spectacle de la victoire, s’exclament “cela est éternel” quand les autres disent “cela ne peut durer”. Les deux ont raison. Continuons de tâter le pouls de la situation. Quelques jours sont passés et déjà l’enthousiasme est retombé. La popularité est encore là mais il suffit d’un coup de vent pour qu’elle disparaisse. Les esprits sombres assurent déjà qu’il y aura une émeute avant deux mois, une crise de régime avant deux ans. Méfions-nous de ces prophètes ; à chaque nouveau président, ils livrent les mêmes prédictions démenties à chaque fois par l’Histoire.
Les semaines qui viennent vont d’abord nous offrir un festin de complots, de combinazione, de trahisons et de ralliements. Ils seront nombreux à vouloir s’attabler au banquet et plus encore à accepter de se rouler à terre, avec les chiens, pour recueillir quelques miettes. En face, la liste des prétendants au titre prestigieux de premier opposant s’étend à chaque heure qui passe. Enfin, puisque ce règne s’achèvera dans cinq ans, la cour ménage déjà le cercle étroit des successeurs. Nous reviendrons bientôt sur l’ambition méthodique d’Édouard du Plessis, la détermination de M. de Longueville, l’ombre une fois encore décisive de Martial Kropoly.
Pour finir, laissez-moi vous confier les sentiments mêlés qui, depuis dimanche soir, me hantent. La dislocation qui partout désole nos villages et nos provinces n’est pas visible depuis Paris. Ici, les théâtres s’illuminent, les auberges sont pleines, la Bourse se tient haute, et toutes les vagues, même les plus violentes, viennent s’écraser contre la berge de la puissance. Ce n’est plus une ville, croyez-moi, mais une citadelle. Le chef de l’État le sait mais une note de cabinet ne remplacera jamais l’existence éprouvée.
Avec les meilleures intentions du monde et une certaine quantité très visible d’intelligence et d’aptitude, on peut craindre que M. de Marville déçoive plus qu’aucun autre. Pour lui, la France, le siècle, l’esprit nouveau, les instincts propres au sol et à l’époque sont autant de livres clos. Il regarde parfois sans les comprendre les esprits qui s’agitent. C’est l’immense tentation des princes, mon cousin, vivre au-dessous de rien mais en dehors de tout.
Édouard du Plessis : maire du Havre ; Godefroid de Longueville : ministre de l’Économie ; Martial Kropoly : ancien chef de l’État.
L'Humanité
La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner
Premier planLÉGISLATIVES Le 1er Mai, jour symbolique de luttes et de conquêtes sociales, a vu les dirigeants de gauche se saluer au milieu des manifestants, alors que les négociations en vue d’une union pour les élections sont toujours en cours. L’objectif : imposer une cohabitation au chef de l’État.
Aurélien SoucheyreTous les responsables de gauche auraient pu défiler main dans la main à l’occasion du 1er Mai, unis au moment de célébrer la Journée internationale des travailleurs. Avec ce message : nous partons ensemble aux législatives pour battre Macron et l’extrême droite et pour faire triompher un programme ambitieux. Sauf que les négociations patinent… Mais rien n’est perdu puisque le dialogue devait reprendre dimanche après-midi et lundi matin. Tous s’entendent pour dire qu’un Parlement soumis à Macron serait une catastrophe. Tous dénoncent le projet du président de la République de repousser l’âge légal de la retraite à 65 ans. Tous pointent le péril climatique imminent. Tous proposent d’augmenter les salaires, ce qui avait une forte résonance le 1er mai. Et tous considèrent que la gauche a devant elle une fenêtre historique, une occasion immanquable : celle d’aller chercher une majorité parlementaire les 12 et 19 juin pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Tous, communistes, écologistes, insoumis et socialistes sont aussi tombés d’accord sur l’identité du premier ministre : Jean-Luc Mélenchon, qui, avec ses 21,95 % de voix obtenus au premier tour de l’élection présidentielle, détient les clés du rassemblement.
Mais les échanges s’avèrent jusqu’ici ardus. « Il est compliqué de faire en quinze jours ce qui n’a pas été fait en cinq ans. Nous essayons de faire en sorte que nos différences n’empêchent pas une coalition possible et souhaitable », explique ainsi Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV. Des millions de Français n’attendent pourtant que cela.
des convergences programmatiques
La gauche est en capacité de l’emporter dans 300 circonscriptions au vu des résultats du 10 avril, et il en faut 289 pour gouverner. 33 % des citoyens de notre pays souhaitent d’ailleurs voter pour un rassemblement de la gauche aux législatives, ce qui mettrait ce bloc largement en tête de tous les autres, selon un sondage Harris Interactive. Cette étude place le bloc de droite à 33 % et le bloc d’extrême droite à 31 % des intentions de vote. Deux blocs qui pourraient se fracturer en plusieurs composantes, puisque la Macronie et LR sont divisés, tout comme les troupes de Marine Le Pen et celles d’Éric Zemmour. Un luxe que la gauche ne peut plus se permettre, au risque d’être laminée.
Au fur et à mesure des discussions, les difficultés ont concerné des soucis programmatiques. « Ils sont en passe d’être levés chez tout le monde. Il y a peu de désaccords de base entre la FI et le PCF, sauf sur le nucléaire, mais rien d’insurmontable. Davantage avec EELV et le PS, notamment au sujet de l’attitude à adopter vis-à-vis de l’Union européenne, mais c’est en train de se tasser : il faut trier ce qui relève de la posture et ce qui relève du véritable désaccord, et pour l’instant , cela avance plutôt bien », mesure un négociateur. La gauche pourrait au final s’entendre sur un programme partagé fait de réformes structurelles pour faire face à l’urgence sociale et l’urgence climatique. Sa base serait celle de « l’Avenir en commun », porté par la FI, avec des enrichissements apportés par les différents partis de gauche. Mais des désaccords subsistent encore sur l’appellation que pourrait prendre une telle alliance. La FI souhaite conserver celle de « l’Union populaire », qui a rassemblé près de 8 millions de voix à la présidentielle. Les communistes proposent « un label commun qui reflète l’expression de notre diversité, par exemple “l’Union populaire de la gauche et des écologistes rassemblés” ». EELV plaide également pour un nouveau nom, type « Union populaire écologiste » ou « Front populaire écologiste et social ».
la difficile répartition des circonscriptions
Mais les difficultés les plus fortes concernent les répartitions des circonscriptions où des candidatures communes sont envisagées dans tout le pays. Écologistes, socialistes et communistes ont à plusieurs reprises dénoncé les velléités hégémoniques de la France insoumise sur le sujet. « On s’approche du but », a répondu dimanche Jean-Luc Mélenchon, qui précise que « tous ceux qui participent auront un groupe » parlementaire, que « tout le monde aura sa propre association de financement », et enfin que « le programme sera un programme partagé, un programme de gouvernement ». « À cette heure, ce que nous propose la FI ne nous assure pas d’avoir un groupe parlementaire », prévient cependant le communiste Igor Zamichiei. Le coordinateur de l’exécutif national du PCF précise qu’un simple soutien aux députés sortants des différentes formations n’est pas suffisant. Dans une lettre rendue publique, les communistes proposent ainsi que le rassemblement de la gauche investisse les onze députés PCF sortants ainsi que quatorze autres candidats PCF dans des circonscriptions gagnables. « Il ne s’agit pas de nous faire plaisir, il s’agit de participer à la victoire de la gauche : nous savons que dans ces circonscriptions nos candidats, de par leur ancrage et leur investissement local, sont les mieux placés pour battre LaREM et le RN. Il s’agit de faire triompher la gauche », indique Igor Zamichiei, qui précise que « tout le monde à gauche veut un accord, car tout le monde mesure bien les enjeux. Il n’y a pas de blocage fondamental, mais il s’agit désormais d’aboutir ».
« Nous sommes en train de négocier… Il se pourrait que l’on tombe d’accord très vite », déclarait au moment de boucler ces lignes un membre d’EELV. « La FI veut signer avec EELV avant de signer avec les autres », mesurait pour sa part un socialiste. « Il y a eu pas mal de rebondissements, de mots durs, d’interpellations médiatiques, des coups de poker, mais tant qu’on ne perd pas de vue l’intérêt général et celui des gens tout va bien », ajoutait-il. « Je souhaite que les partis de gauche restent groupés, sinon c’est comme un crash dans l’espace avec des boulons qui se baladent partout et qui cassent tout », a déclaré Jean-Luc Mélenchon au JDD. « Notre objectif est d’additionner les 8 millions de voix de la FI aux 3 millions obtenues par Hidalgo, Jadot et nous », a également déclaré le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, lors d’un point presse. Reste à savoir si la gauche saura faire cette proposition, attendue, à son peuple.
gaucheLégislatives 2022Jean-Luc MélenchonFabien Roussel Valeurs Actuelles
[La lettre de M. de Rastignac] Sur les ruines
Chaque semaine, M. de Rastignac livre aux lecteurs de Valeurs actuelles sont regard sur l’actualité, depuis sa fenêtre sur le XIXe siècle.
Le Figaro
Les clefs pour apprendre de son intestin et en finir avec les maux de ventre
Tiphaine HonnetSUR ÉCOUTE - Tous les 15 jours, la rédaction vous propose cinq podcasts pour enrichir votre quotidien. Cette semaine, focus sur notre système digestif. Experts et patients racontent son charme discret, ses mésaventures et surtout, ce qu’il faut faire pour en prendre soin.
J'ai le ventre gonflé et des flatulences, que faire?
Lorsqu'il touche à l'intime, le petit bobo du quotidien atteint ses limites dans le cabinet du médecin. Seulement, cette honte, en lien bien souvent avec un tabou sociétal, peut parfois vous mettre en danger. Alors pour briser la glace et vous éviter des soucis, le podcast Questions Gênantes se charge d'interroger les spécialistes pour vous. Et quoi de plus embarrassant qu'un ventre gonflé et des flatulences ? Dans un récent épisode, le Dr Tura Milo, médecin généraliste, revient sur ce qui favorise l'inconfort et aborde précisément «l'alimentation fermenticide» (haricots blancs, chou, oignon, pain et même pommes de terre), responsable bien souvent des gaz. Elle donne aussi quelques bons gestes pour se soulager : prise de charbon, d'antispamodiques, ou encore de probiotiques afin de rééquilibrer cette flore intestinale bien peuplée (100.000 milliards de micro-organismes environ). Mais surtout, la spécialiste insiste sur la nécessité d'étudier le problème dans sa globalité. Ces désagréments se produisent-ils lors d'un stress intense, après un voyage à l'étranger ou encore après un traitement antibiotique ? À vous de mener l'enquête !
Épisode «J'ai le ventre gonflé et des flatulences, que faire?», Questions Gênantes, produit par Slate et Livi. Disponible notamment sur Slate.fr.
Les dessous d'une maladie tabou
La journaliste Dora Moutot ne connaît que trop bien l'errance diagnostique. Au micro du podcast «sans filtre» Nude, la jeune femme de 33 ans raconte son combat pour lever le tabou qui entoure les maladies intestinales. Il y a dix ans, après une longue prise d'antibiotiques pour des cystites et une tourista, elle développe la maladie du microbiote, plus connue sous l'acronyme SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth), soit une pollution bactérienne de l'intestin grêle. Il lui faudra des années de douleurs, de désagréments incontrôlables et d'examens médicaux du tube digestif pour mettre enfin un nom sur ce mal qui nuit à sa vie sociale et surtout amoureuse. «J'enviais les autres malades qu'on plaignait, j'avais envie qu'on me croit», se souvient-elle. Sa meilleure réponse se trouvera en ligne où elle échange sur des forums avec toute une communauté de patients. Depuis, elle s'efforce de redonner espoir et de faire avancer les recherches grâce à son livre-enquête À fleur de pet, «le 1er livre sur la maladie des hyper ballonnés qui ont le microbiote à l'envers».
Épisode «Survivre en pets, les dessous d'une maladie tabou», Nude, animé et produit par Julie Marcelline Pujol. Disponible notamment sur play.acast.com.
Chroniques de l'intérieur
Une réunion qui tarde, un dîner interminable ou une soirée entre amis… Ces situations peuvent se transformer en un véritable cauchemar pour celles qui souffrent de troubles du transit. Selon une récente étude Ipsos/Hépar, 90% des femmes ayant des problèmes de constipation ressentent un impact négatif sur leur vie quotidien. C'est pourquoi, la fameuse marque de bouteilles d'eau enrichie en magnésium a lancé une série de podcasts bien nommée «Chroniques de l'intérieur», dans laquelle elle aborde ce tabou sans complexe. Chaque épisode commence par un extrait fictif des aventures de Lou, une trentenaire handicapée par sa constipation puis se termine par une intervention d'un expert (gastro-entérologue, psychiatre, sage-femme ou encore sexologue), venu pour apporter une solution. On y parle de transit et de maternité, des difficultés d'un ventre gonflé lors d'une relation sexuelle ou encore des contraintes liées aux toilettes au travail. Au fur et à mesure de l'écoute, on rit des situations cocasses jouées par des humoristes comme Laura Felpin ou Marion Seclin, on se reconnaît parfois et on déculpabilise beaucoup. De quoi en ressortir un peu plus légère.
«Chroniques de l'intérieur»", série de 6 épisodes, écrite par Éléonore Costes, produite par Hépar et Binge Audio. Disponible notamment sur play.acast.com.
En vidéo, les clés pour prendre soin de son intestin
Anxiété et microbiote
On le considère comme notre deuxième cerveau mais tout porte à croire que l'intestin représente bien plus, à savoir un outil puissant qui agit sur nos émotions. Anne-Sophie Pasquet, naturopathe et blogueuse, l'observe au quotidien auprès de sa patientèle et de ses abonné(e)s. Dans un récent épisode de son podcast éponyme, cette passionnée de nutrition s'intéresse à l'impact du syndrome de l'intestin irritable sur notre état émotionnel, ainsi qu'au travail de Gabriel Perlemuter, chef du service hépato-gastro-entérologie et nutrition à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart et auteur du livre Stress, hypersensibilité, dépression... Et si la solution venait de nos bactéries ?. Car tous les micro-organismes qui peuplent notre fabuleux microbiote sont capables d'influencer notre humeur et ainsi notre anxiété, nous rappelle-t-elle. La faute en particulier à notre alimentation, des produits riches en sucre par exemple, qui provoquent un déséquilibre et perturbent la fabrication par les bactéries de neurotransmetteurs essentiels comme la sérotonine, la dopamine ou l'adrénaline. Une invitation à repenser le contenu de son assiette au quotidien.
Épisode «Anxiété et microbiote, qui influence qui ?», Anne-Sophie Pasquet, écrit et produit par Anne-Sophie Pasquet. Disponible notamment sur podcast.ausha.co.
Pourquoi le yaourt nous fait du bien
Justement, que faut-il mettre dans cette assiette pour un intestin serein et joyeux ? Du vivant, assure Christophe Lavelle, biophysicien et épigénéticien, chercheur au CNRS et au Muséum National d'Histoire Naturelle dans le podcast de vulgarisation scientifique La preuve par trois. Pour en trouver, rendez-vous non pas en pharmacie mais dans le réfrigérateur. Préparé avec du lait fermenté, le yaourt contient des millions de probiotiques. Ces micro-organismes absorbent le lactose, souvent mal digéré, nourrissent les milliers de bactéries de notre microbiote et favorisent ainsi une meilleure immunité. Le scientifique nous apprend également à faire le tri parmi les aliments fermentés, qui ne sont pas toujours des alliés de la digestion, à l'instar du pain ou du chocolat dont la cuisson tue les micro-organismes de départ. Éclairant !
«Pourquoi le yaourt nous fait du bien», La preuve par trois, produit par The Conversation France. Disponible notamment surplay.acast.com.
L'Humanité
La dissolution d’ONG propalestiniennes suspendue
Pierre-Henri LabLe Conseil d’État a pris une décision salvatrice pour les libertés publiques. Il a suspendu les décrets de dissolution du Comité Action Palestine et de Palestine vaincra. Le juge a estimé que, si les prises de position des deux mouvements sont « tranchées et virulentes », elles ne constituent pas « un appel à la discrimination, à la haine ou à la violence, ou des agissements en vue de provoquer des actes terroristes », contrairement à ce que soutenait l’exécutif. Dénoncée également par l’Association France Palestine Solidarité, la dissolution des deux associations, intervenue le 9 mars, reposait en effet sur leurs appels au boycott des produits israéliens ou encore sur leur dénonciation du colonialisme de l’État d’Israël et du régime d’apartheid dont sont victimes les Palestiniens. Le revers pour le gouvernement est cinglant. Le Conseil d’État a qualifié la mesure de dissolution d’« atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’association et à la liberté d’expression ».
palestinejusticeconseil d'étatgérald darmanin Le Figaro
Preuves à l’appui, «Capital» (M6) démontre qu’il est possible de fabriquer et consommer français
- Par
Isabelle Mermin
- Mis à jour
le 01/05/2022 à 16:02
- Publié
le 01/05/2022 à 07:00
ON A VU POUR VOUS - Le magazine économique présenté par Julien Courbet sur M6, relève le défi d’une consommation Made in France dans le respect du budget moyen de nos concitoyens, dimanche 1er mai à 21h10. L’enquête porte aussi sur quelques fleurons de nos produits à l’export et sur les enjeux des relocalisations.
En 2014, Benjamin Carle avait tenté de vivre une année 100% Français pour Canal Plus. Sur M6, «Capital» y ajoute une exigence, celle du prix accessible pour une majorité de nos concitoyens. La possibilité d’afficher le logo français est un avantage indéniable à l’export tout comme sur notre territoire. Deux Français sur trois ont privilégié les produits nationaux en 2020, et trois sur quatre seraient mêmes prêts à les payer 10% plus chers. Le salon du Made in France qui a vu le jour en 2012, s’est déroulé cette année à Bordeaux, ville où débute l’enquête de «Capital» sur le thème «Acheter et fabriquer français: le grand pari du Made in France», dimanche 1er mai à 21h10 sur M6. Mais aujourd’hui impossible de trouver un réfrigérateur ou une machine à laver français en dehors du marché de l’occasion surtout si l’on veut respecter le budget moyen des Français, défi auquel se tient le réalisateur Cyril Chapuis pour M6.
» LIRE AUSSI - «Qui veut être mon associé?», «Capital», «Patron incognito»... Comment M6 mise sur le monde de l’entreprise
«Capital» déniche finalement à Toulouse le prototype français d’une machine à laver entièrement réparable, qui devrait être vendue 1 000 euros par Kippit, une entreprise maline qui vend de l’électroménager durable, évolutif et multifonctionnel. À Niort dans les Deux-Sèvres, la Camif en négociation avec la marque Mousse du Nord accepte un tissu Made in China sur son canapé français afin de redescendre son produit au prix psychologique et concurrentiel de 800 euros. Côté habillement, les beaux vêtements français ne manquent pas mais leurs prix ne sont pas à la portée de toutes les bourses. La marque de vente en ligne Cocorico, seule, entre dans le budget moyen des Français.
Beneteau, Anis de Flavigny...quand les marques françaises s’imposent à l’international
«Capital» a choisi quelques produits français cartonnant à l’étranger comme les planchas de luxe ENO, les luminaires Mathieu Lustrerie, les petites boîtes de bonbons Anis de Flavigny ou les bateaux de plaisance Beneteau. L’entreprise vendéenne de chaloupes qui a démarré à la fin du 19e siècle à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), s’est taillé une belle réputation dans la fabrication de catamarans français. Aujourd’hui leader mondial de la plaisance, Beneteau produit 9 000 bateaux par an. Son fameux petit bateau à moteur Antares 8 fait un malheur aux États-Unis mais les plus fortunés n’hésitent pas à s’offrir un catamaran à 2 millions d’euros. Cette année, Beneteau recherche 300 personnes pour ses ateliers. À Flavigny-sur-Ozerain, petit village de Bourgogne, 1,5 tonne de bonbons Anis de Flavigny part pour le Sud de la Californie, et à Shanghai, les petites boîtes se vendent par six comme une collection d’images et d’histoires.
» LIRE AUSSI - Les vins et spiritueux français s’exportent toujours bien
Il suffit parfois d’un petit détail pour que nos produits s’arrachent. Le petit béret basque coiffant les French Butter Cookies de Pierre Biscuiterie a permis à la marque de se différencier. À une autre échelle, Régis Mathieu, président de Mathieu Lustrerie à Gargas dans le Vaucluse, a conquis une clientèle prestigieuse et signé de fabuleux contrats grâce aux talents de son artisanat et à une petite ampoule restituant à la perfection le halo d’une vraie flamme, adaptée aux normes de tous les pays. Le château de Versailles, l’opéra de Philadelphie, le château de Sceaux, l’opéra Garnier, des résidences de l’Émir du Qatar et du sultan de Brunei, brillent de ses lustres. La société réalisant 70% de son chiffre d’affaires à l’étranger doit cependant composer avec les sanctions économiques touchant les biens des oligarques russes... Hors Union européenne, la Russie est le 7e marché pour les exportations françaises, précise le magazine «Capital» de M6.
Le premier Paracétamol français depuis 2008
La période du covid a révélé une réalité cruelle: 80% des principes actifs de nos médicaments proviennent de Chine ou d’Inde, ce qui peut entraîner des pénuries jusqu’alors impensables. Le premier Paracétamol français depuis 2008 va bientôt voir le jour. Leonard Jacquemet, directeur de projet au laboratoire Seqens explique l’enjeu: «Pour être compétitif, il nous faut fabriquer un produit au même prix, tout aussi bon, et avec une empreinte carbone environnementale.»Un pari en passe de réussir grâce à une nouvelle formule de paracétamol issue des réactions ultra-performantes de la chimie de flux. Ce nouveau principe actif coûterait 20% plus cher que celui produit en Chine, selon le ministère de l’Industrie, un surcoût compensé pour le consommateur par le gel des prix des relocalisations dans les domaines stratégiques.
Le défi relevé d’un jean français à 97%
À Rupt-sur-Moselle dans les Vosges, Thomas Huriez, PDG fondateur de la marque de jean 1083, organise le rapatriement complet de la production du jean. Il doit assurer la formation complète des couturières, investir 500 000 euros dans des machines à coudre dernier cri et racheter l’atelier de filature et tissage. Le tissu jusqu’alors importé de Tanzanie va être remplacé par du fil de coton recyclé provenant de vieux jeans. On ne peut qu’admirer l’investissement, l’ingéniosité et la détermination d’un tel parcours. La relocalisation permet également d’éviter les vols de brevets et de technologie. Après en avoir fait l’amère expérience, Frédéric Granotier, PDG fondateur de Lucibel, a décidé de relocaliser sa production en France et d’innover. Il fabrique désormais des panneaux LED trois fois plus rapidement qu’à Shenzhen et lance des masques antirides révolutionnaires, diffusant une lumière intense activant le collagène de la peau.
Sauver la planète grâce aux larves du petit scarabée Molitor?
«Capital» se rend également à Courcouronnes dans l’Essonne, où Thomas Lefebvre, docteur en biologie moléculaire, et responsable recherche et développement chez Ÿnsect, veille sur ses petits scarabées Molitor. Les larves de l’insecte, transformées en farine très nutritives, pourraient notamment remplacer le 1,5 million de tonnes de soja destiné à nourrir les élevages et même bouleverser le système alimentaire mondial. D’ici à quelques mois, la plus grande usine de production de protéines à grande échelle sans émission de CO2 ouvrira près d’Amiens dans le Nord de la France (il est question de 200 000 tonnes à l’année). Les perspectives en terme alimentaire et environnementale sont telles que cinq autres usines du même type sont prévues en France.
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
L'Humanité
Tous pareils, tous différents, « une revendication permanente »
Nos recommandations culturellesTélévision Portée par le nageur paralympique Théo Curin et l’animatrice Alessandra Sublet, TF1 programme en prime time une sympathique et nécessaire leçon de vie.
Grégory MarinQuand on parle de diversité sur les écrans, on pense à la représentation des origines, ethniques ou sociales. Le handicap, lui, est rarement représenté. Ou alors de manière condescendante. Pouvait-on craindre que le téléfilm en deux parties de Stéphanie Pillonca, sur TF1, s’inscrive dans cette veine ? Ce serait méconnaître le travail de la réalisatrice, qui a déjà signé plusieurs œuvres sur le sujet (les documentaires Je marcherai jusqu’à la mer et Laissez-moi aimer, le téléfilm Apprendre à t’aimer) et qui porte un regard particulier sur la « capacité de dépassement de ces personnes différentes ».
« C’est la première fois qu’un film traite de ce sujet en première partie de soirée sur TF1. C’est historique », s’enthousiasme Théo Curin, qui incarne Sam, le héros de Handi-Gang. Le téléfilm affiche un ton « très dynamique et bienveillant », mais sans (trop) verser dans l’optimisme forcené : « Évidemment qu’il y a des choses à améliorer », souligne Théo, pour qui « la revendication est permanente dans ce film ». Sam, amputé des quatre membres, est en terminale. Son petit groupe d’amis – Tom (Mathieu Hannedouche), Lila (Angèle Rohé) et Manon (Esther Valding) – est rejoint en cours d’année par le turbulent Vincent (Arthur Legrand), qui va les confronter à leur exclusion. Quant à Nina (Alessandra Sublet), la mère de Sam, elle va devoir laisser grandir son fils et reprendre sa vie de femme.
Plus qu’un film sur le handicap, c’est avant tout un film sur la jeunesse, avance sa réalisatrice. « Celle qui se soulève, qui est concernée, (qui) nous secoue, nous galvanise. Dans ce scénario, elle se met en colère pour qu’on l’écoute, pour qu’on la voie. » « C’est une période où on est confrontés à nos choix pour l’avenir », mais où la pression est énorme, assure Théo. Lui estime s’en être « bien sorti ». Toutefois, il ne veut pas être érigé en modèle : « Je n’ai pas cette prétention. Dans un premier temps, je fais les choses pour mon plaisir personnel, que ce soit dans le sport ou dans le cinéma. Si, dans un second temps, ça peut aider les autres, c’est le plus beau des cadeaux. »
On notera plusieurs révélations au casting de Handi-Gang : Théo Curin, d’abord, qui tient bien la longueur. Dans Vestiaires (une série de formats courts diffusée sur France 2 ), il incarnait son propre rôle de sportif handicapé. « Pour Handi-Gang, on me demandait de jouer quelque chose de différent, de me positionner comme acteur. Il fallait que (Sam) soit crédible. » Et puis il y a Arthur Legrand, qu’on aime détester au début, et Mathieu Hannedouche, venu de TikTok , réseau social sur lequel il anime des émissions en langue des signes. Quant à l’ex-animatrice Alessandra Sublet, qui « ne voulait pas du rôle », explique Stéphanie Pillonca, elle se dévoile aussi en actrice. La réalisatrice a eu raison d’insister : « Alessandra ne voulait pas du tout faire de fiction et, aujourd’hui, elle arrête sa carrière pour s’y consacrer ! »
Télévisiontéléfilmhandicaptf1 L'Humanité
« Handi gang » fait évoluer la vision du handicap à travers une jeunesse qui se met en colère
Nos recommandations culturellesEntretien La réalisatrice Stéphanie Pillonca fait tourner pour la première fois dans un long métrage le nageur paralympique Théo Curin. Dans « Handi gang », il est Sam, jeune quadri-amputé qui rêve d’être pilote de F1 et doit combattre les idées reçues sur son handicap.
Grégory Marin
Stéphanie, ce n’est pas votre premier film qui traite du handicap (1). Qu’est-ce qui vous touche dans ces histoires ?
Stéphanie Pillonca La capacité de dépassement de ces personnes différentes. Elles nous recadrent en nous amenant à penser que, malgré les entraves, les accidents de la vie, on peut vivre en plénitude, aller au-delà de ce qui nous est imposé. On a trop tendance à baisser les bras facilement.
Lire notre article sur un documentaire de Stéphanie Pillonca traitant du handicap
Théo, comment avez-vous abordé ce rôle ?
Théo Curin Ce n’est pas la première fois que je joue, mais, dans « Vestiaires » (une série de formats courts diffusée sur France 2 – NDLR), j’incarne mon propre rôle. Pour « Handi Gang », on me demandait de jouer quelque chose de différent, de me positionner comme acteur. Sam, c’est le premier rôle du film, le héros, il fallait qu’il soit crédible. C’était beaucoup de stress dans un premier temps et puis beaucoup de fierté quand j’ai vu le résultat.
Stéphanie Pillonca Si Théo avait été un mauvais acteur, je ne l’aurais pas pris. Quand on trouve des personnes qui jouent bien et qui sont porteuses de particularité, c’est mieux pour le rôle, ça apporte de la vérité. Ce sont des sujets tellement sensibles qu’il faut s’emparer du réel, du vécu.
Le fait d’avoir une image publique grâce au paralympisme vous a-t-il préparé à endosser ce rôle de porte-parole ?
Théo Curin Oui et non. C’est très différent. J’ai laissé l’image de Théo Curin dans le vestiaire, et j’ai brandi les valeurs de Sam. Même si ce sont des valeurs que je partage dans la vie.
Si la société n’est pas capable de faire attention aux plus petits, aux plus fragiles, ceux-ci ont le devoir de taper du poing sur la table. Stéphanie Pillonca
Dans le téléfilm, on voit Sam admirer Frédéric Sausset, ce pilote de course quadri-amputé comme lui. Faut-il des modèles comme celui-ci pour se surpasser ?
Théo Curin Pour Sam, c’est Frédéric Sausset ; pour moi, c’était Philippe Croizon (quadri-amputé à la suite d’un accident en 1994, il a traversé la Manche à la nage en 2008 – NDLR). Ce film aussi peut servir de modèle pour des personnes qui connaissent ces immenses difficultés. C’est la première fois qu’un film traite de ce sujet en première partie de soirée sur TF1. C’est historique.
Stéphanie Pillonca Au-delà du parcours exemplaire, ce sont des inspirations à aimer la vie plus fort et à grandir. Ça vaut pour tous : je pense que c’est dans le plus vulnérable, le plus fragilisé, celui qui diffère de nous, que l’on trouve des trésors.
Et vous, avez-vous la sensation d’être un modèle ?
Théo Curin Je n’ai absolument pas cette prétention. Dans un premier temps, je fais les choses pour mon plaisir personnel, que ce soit dans le sport ou dans le cinéma. Si, dans un second temps, ça peut aider les autres, c’est le plus beau des cadeaux. Mais je ne me mets pas la pression. J’aide les autres en me faisant du bien, en me faisant plaisir. C’est génial !
Les auteurs du livre original (2), comme vous pour l’adaptation télévisée, ont choisi de placer l’action principalement au lycée, à un âge où tout est possible, mais où on doit faire des choix.
Stéphanie Pillonca J’aime la jeunesse, celle qui se soulève, qui est concernée. Elle nous secoue, nous galvanise. Dans ce scénario, elle se met en colère pour qu’on l’écoute, pour qu’on la voie. Si la société n’est pas capable de faire attention aux plus petits, aux plus fragiles, ceux-ci ont le devoir de taper du poing sur la table.
Théo Curin Ce que je trouve chouette, c’est que ce n’est pas un film sur le handicap, mais plus largement sur la jeunesse, cette période où on est confrontés à nos choix pour l’avenir. Mais où on ne sait pas trop quoi faire : les parents mettent la pression, le proviseur aussi… Et si mes choix n’étaient pas les bons ? Quand je suis sorti du lycée, je me suis dit : « OK, tu veux être nageur, mais qu’est-ce que tu vas faire si ça ne marche pas ? » Mon choix a été de prendre le risque d’arrêter les études et d’accepter les sollicitations qui me rendent heureux aujourd’hui. Pour le moment, je m’en sors bien, mais peut-être que dans dix ans, je me rendrai compte que ça ne me plaira plus trop. Et reprendrai des études. On vit dans une société qui permet ce genre de parcours, il faut en profiter.
L’avantage de faire jouer un comédien en situation de handicap, c’est qu’il apporte de la valeur ajoutée, de la subtilité. Théo Curin
Mais cette société, justement, permet-elle l’intégration des personnes différentes ?
Théo Curin Je ne suis pas quelqu’un en permanence dans la revendication. On peut se dire qu’on est en retard sur tel ou tel pays, mais il faut reconnaître qu’on a fait de gros progrès sur l’intégration des différences au sens large. Sur la représentation, par exemple : aujourd’hui, on entend beaucoup plus parler de handicap, d’orientation sexuelle, de diversité culturelle… Évidemment qu’il y a des choses à améliorer, mais c’est bien de dire que les choses avancent et qu’il faut qu’on continue dans cette voie.
Vaut-il mieux montrer que revendiquer ?
Théo Curin La revendication, elle est permanente dans ce film, c’est ce qui fait qu’il est drôle et prenant.
C’est aussi le sens de cette scène où Sam dit vouloir se battre pour les droits des handicapés en devenant avocat...
Stéphanie Pillonca C’est sa mue, il devient adulte. Il veut se mobiliser pour ses semblables. On ne peut pas être seulement dans la colère, il faut être dans l’action.
Le rôle des aidants est aussi très présent...
Théo Curin Quand Alessandra (Sublet - NDLR) m’aide à mettre mes prothèses, à me lever, le transfert entre le lit et le fauteuil, c’est le quotidien des aidants, et on n’en entend pas parler suffisamment à mon goût. Ce film est plein de détails véridiques. L’avantage de faire jouer un comédien en situation de handicap, c’est qu’il apporte de la valeur ajoutée, de la subtilité. Les aidants sont des anges gardiens, ceux sans qui on n’a souvent pas la possibilité de vivre normalement.
Stéphanie Pillonca On voit cette maman qui a mis sa vie de femme entre parenthèses, qui essaie de calquer sa vie professionnelle sur les besoins de son fils, qui galère avec les taxis, avec le lycée… et qui galère aussi avec Sam, parce qu’accompagner un jeune adulte, c’est toujours compliqué. Oui, il faut entendre et soutenir ces aidants.
Vivre comme les autres
On aurait pu craindre que le téléfilm en deux parties de Stéphanie Pillonca, sur TF1, en première partie de soirée, ne sombre dans le pathos. Il n’en est rien, l’œuvre affichant un ton « très dynamique et bienveillant », tendance feel good movie – un peu trop parfois. Sam (Théo Curin), amputé des quatre membres, est en terminale. Son petit groupe d’amis, Tom (Mathieu Hannedouche), Lila (Angèle Rohé) et Manon (Esther Valding), est rejoint en cours d’année par le turbulent Vincent (Arthur Legrand), qui va les confronter à leur exclusion. Quant à Nina (Alessandra Sublet), elle va devoir laisser grandir son Sam et reprendre sa vie de femme. Plusieurs révélations au casting de « Handi Gang » : Théo Curin, d’abord, qui tient bien la longueur (il a déjà joué dans de courtes pastilles et « Vestiaires », pour France 2), Alessandra Sublet qui « ne voulait pas du rôle », explique la réalisatrice qui a eu raison d’insister. « Elle ne voulait pas du tout faire de fiction, et aujourd’hui elle arrête sa carrière pour s’y consacrer ! » Et puis Mathieu Hannedouche, venu de TikTok, Arthur Legrand… Les retrouvera-t-on dans une suite ? Théo Curin est partant. « Il y a encore trop de choses à dire, à faire, et une belle histoire à continuer. »
téléfilmhandicaptf1Théo Curin Le Monde
Deux semaines de guerre sur le front du Donbass
Laurence Geai (photos) Emmanuel GrynszpanPublié le 29 avril 2022 à 14h00, mis à jour hier à 05h21
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
ReportageLa photographe Laurence Geai, envoyée spéciale du « Monde » en Ukraine avec le reporter Emmanuel Grynszpan, raconte le quotidien de la guerre dans les régions de Donetsk et Louhansk, où les forces russes concentrent l’essentiel de leurs attaques.
La vague de dévastation recouvre l’est de l’Ukraine. Quotidiennement, des femmes, des enfants et des vieillards sont mutilés, perforés et déchiquetés par les éclats d’obus tirés par l’armée russe. Le président Vladimir Poutine veut tout à la fois « libérer » l’Ukraine, la « dénazifier » et la « démilitariser ». Mettre un terme au « génocide des russophones » à Donetsk et à Louhansk, dans cette partie du Donbass passée sous contrôle des prorusses, aidés par Moscou, depuis 2014. En déchaînant un orage d’acier sur le Donbass, une région ukrainienne jusqu’ici très largement tournée vers la Russie, tant sur les plans économique, culturel que linguistique.
« De quoi Poutine veut-il me libérer ? De ma maison, de mes proches, de mon travail, de ma vie ? », interrogent souvent nos interlocuteurs jetés sur les routes par les bombardements massifs. Des nazis ? Le Donbass a massivement voté pour un président d’origine juive, Volodymyr Zelensky, alors que les Russes n’ont pas eu droit à un seul scrutin libre depuis vingt ans. L’extrême droite ne dépasse pas 1 % aux élections nationales ukrainiennes. On parle le russe dans les rues, les magasins, les mines et dans les tranchées du Donbass. Et tout le monde est bilingue.
Les habitants de Lyman, au milieu des combats du Donbass : « Nous n’avons pas l’intention de partir, même si les bombardements continuent »« Nous vivions bien, il y avait du travail, nous étions libres et vlan ! Tout est anéanti », raconte Tatiana, qui reçoit avec sa fille et son mari des soins à l’hôpital de Sloviansk. Un obus s’est écrasé le 23 avril sur leur pavillon à Lyman, dans le nord de la région de Donetsk. « C’est un véritable enfer que nous vivons. Et nous ne savons pas ce qui nous attend. » Tatiana explique que la famille ne peut pas évacuer vers une autre région parce que sa mère de 82 ans est restée à Lyman.
Les personnes âgées paient un très lourd tribut dans cette guerre. Elles refusent très souvent d’être évacuées par peur de perdre le seul bien qu’elles possèdent : leur foyer. Ou s’y résolvent au tout dernier moment, quand les bombardements frappent leurs maisons, comme Svitlana, Kateryna et Valentina dans les environs de Lyssytchansk. Tatiana, dont la maison a été détruite par une attaque russe, a trouvé refuge dans le monastère orthodoxe de Sviatohirsk.
Sur le front du Donbass, près de Donetsk, l’armée ukrainienne attend toujours la « grande bataille » promise par MoscouBeaucoup restent abandonnées dans les villes situées sur le front, privées d’électricité, d’eau, de gaz et de télécommunications. A Sievierodonetsk, un prêtre enterre seul des personnes âgées retrouvées mortes à leur domicile. Leurs proches n’ont pu assister aux obsèques à cause de la guerre.
En première ligne, les soldats ukrainiens affichent leur détermination à résister à l’envahisseur, malgré les lourdes pertes infligées par les barrages d’artillerie russe. En menant des embuscades audacieuses et risquées, les unités de reconnaissance ukrainiennes parviennent à bloquer l’énorme machine de guerre russe.
Guerre en Ukraine : la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass, malgré un déluge de feu Laurence Geai photos
Emmanuel Grynszpan
L'Humanité
Liberté de la presse
ActuLa Fédération internationale des journalistes pointe la possible accélération des dérives sur la liberté d’expression que fait peser le rachat potentiel du premier réseau social mondial par le patron de Tesla.
Grégory MarinL’annonce du rachat potentiel de Twitter par Elon Musk ne fait pas frémir que Wall Street. Le patron de Tesla se fait le champion de la liberté d’expression : « c’est le pilier d’une démocratie qui fonctionne », a-t-il fanfaronné sur le réseau. Mais la Fédération internationale des journalistes (FIJ) s’alarme des changements induits.
Anthony Bellanger, le secrétaire général de la FIJ, s’est dit « inquiet des plans d’Elon Musk (qui) vont dans la mauvaise direction », en exacerbant les « possibilités d’attaques contre les journalistes » et « menaçant l’anonymat des usagers ». La plus grande organisation mondiale de journalistes (600 000 adhérents répartis dans 146 pays) pointe en effet une « nouvelle concentration » d’un pouvoir médiatique entre les mains d’« une seule personne au lieu de multiples actionnaires ». Ce qui aurait, selon la FIJ, « des conséquences sérieuses sur l’utilisation sociale et politique de la plateforme ». Musk a annoncé vouloir contrôler davantage l’authentification des utilisateurs, mesure présentée au nom de la transparence, mais les journalistes craignent qu’elle ne nuise à la protection des sources, l’anonymat se révélant indispensable pour les lanceurs d’alerte notamment.
En outre, cette mainmise pourrait accélérer l’extrême droitisation : la FIJ, qui souligne que « des journalistes, femmes surtout, et des minorités sont ciblés sur les réseaux sociaux, Twitter compris », estime que « permettre des discours non régulés augmentera la désinformation et menacera la qualité de l’information ».
liberté d'expressionliberté de la pressetwitterelon musk L'Humanité
Les femmes syriennes, en première ligne de la révolution
Nos recommandations culturellesTélévision Un documentaire de Kamal Redouani retrace la guerre civile en s’appuyant sur les témoignages de Loubna, Marwa, Khaïti et Mouna, qui font preuve d’un courage exemplaire.
Laurent EtreLe réalisateur et grand reporter Kamal Redouani revient sur dix ans de conflit syrien, à travers le regard de quatre femmes. « Les révolutionnaires syriennes sont les grandes oubliées de l’Histoire », est-il rappelé en préambule. À partir d’archives rares, ce documentaire souligne que les femmes ont souvent été en première ligne, à la fois contre Bachar Al Assad et contre l’organisation terroriste « État islamique » (EI), laquelle a profité du chaos de la guerre civile.
Loubna, 30 ans à l’époque des printemps arabes, exerçait la profession de graphiste de mode. Marwa, elle, n’avait que 14 ans lorsque la rue syrienne s’est soulevée. « Je suis devenue révolutionnaire petit à petit », explique-t-elle. Khaïti, pour sa part, était étudiante en médecine et n’a rien perdu de sa colère contre les injustices criantes qui l’ont conduite à s’engager. Mouna, enfin, a fui Raqqa après s’être dressée contre les djihadistes de l’EI, qui ont occupé la ville de 2014 à 2017.
Les témoignages, tous saisissants, s’enchaînent face caméra, et parfois sur fond de pupilles en gros plan, dans lesquelles on voit se refléter les images les plus dures, notamment celles de l’attaque chimique perpétrée le 21 août 2013 à la Ghouta, dans la grande banlieue de Damas. Il est question de la répression féroce orchestrée par le régime en place, des actes de torture, des arrestations arbitraires. À ce jour, on estime à 100 000 le nombre d’opposants disparus dans les geôles de Bachar Al Assad. Le conflit a fait quelque 500 000 morts et poussé 12 millions de personnes à l’exil.
« Mes mots ne sont pas à la hauteur de ce que j’ai vécu », lâche Marwa, après l’évocation des bombardements dévastateurs devenus son quotidien. « Je pourrais parler du siège pendant des heures. C’est une situation humiliante, douloureuse, qui vous fait perdre toute humanité. Tu luttes intérieurement pour rester humain, ne pas devenir sauvage », raconte Loubna. Ce film nous parle de résilience, d’une soif de liberté inextinguible. C’est particulièrement sensible dans les propos de Mouna : « Quand je me suis mise devant les djihadistes et que j’ai crié, je ne me suis pas posé de questions. Il fallait que je le fasse, il fallait qu’on soit à la hauteur de notre révolution. » Kamal Redouani pointe les reculs des États-Unis et de la France, qui avaient promis d’intervenir en cas de recours aux armes chimiques, mais n’en ont rien fait. La complexité de la situation syrienne, avec ses multiples acteurs, n’est pas pour autant minimisée. Un documentaire à la fois instructif et poignant.
conflit syrienBachar al-Assadétat islamique EI L'Humanité
Lyon s’offre une dixième finale dans un Parc bouillant
ActuFootball Victorieuses à l’aller, les joueuses de l’OL se sont imposées, samedi, face au PSG en demi-finale retour de Ligue des champions (1-2) malgré les encouragements de plus de 43 000 supporters parisiens, nouveau record national.
Nicolas GuillerminL’histoire retiendra que, malgré le soutien de 43 254 spectateurs, record d’affluence national pour un match de football d’équipes féminines, le Paris Saint-Germain a été éliminé. Décidément, le club de la capitale, que ce soit avec les garçons ou ses joueuses, n’y arrive pas en Ligue des champions. Face aux Lyonnaises, ce samedi 30 avril, le PSG s’est incliné (1-2) en demi-finale retour de la C1. L’OL, septuple vainqueur de la compétition, jouera une dixième finale en douze ans.
Battues 3-2 à Lyon le 24 avril, les Parisiennes n’ont pas réussi à inverser la tendance. Après avoir plié à l’aller sur les bourdes de leur gardienne Barbora Votikova, finalement sortie sur blessure au retour, elles ont cédé cette fois devant le jeu de tête d’Ada Hegerberg et de Wendie Renard, efficaces devant le but sur deux passes décisives de Selma Bacha (14e et 83e). Buteuse en terre lyonnaise, Marie-Antoinette Katoto a également trouvé le chemin des filets (62e) en égalisant, mais cela n’a pas suffi.
huées et chants insultants envers l’OL
Alors qu’ils rechignent à encourager la section masculine, ces dernières semaines, pour protester contre la direction sportive, malgré le titre obtenu en Ligue 1, plusieurs milliers de supporters parisiens du Collectif Ultras Paris (CUP) étaient présents et ont encouragé le PSG, même après le coup de sifflet final. Le virage Auteuil a accompagné l’arrivée des joueuses par un tifo rouge et bleu et des fumigènes, exhortant les joueuses à « emmène(r) ces couleurs à Turin », hôte de la finale le 21 mai.
« Cela nous a énormément poussées, ils ont été là du début à la fin. Ils ont toujours été derrière nous, a souligné la capitaine parisienne Grace Geyoro. On voulait montrer un très beau visage pour tous les supporters qui nous poussent depuis le début de saison. Voir le public qui n’a pas arrêté de chanter, ça nous a fait chaud au cœur, même dans les moments difficiles. On a donné le maximum et j’espère qu’ils repartiront quand même avec de bons souvenirs. » Dommage que la soirée, qui avait si bien commencé, ait été ternie par des huées et des chants insultants envers les Lyonnaises.
Une hostilité qui n’a pas dérangé Ada Hegerberg, autrice du premier but, son cinquième cette saison en C1. Gravement blessée pendant vingt mois (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, suivie d’une fracture de fatigue au tibia gauche), la Norvégienne, meilleure buteuse de l’histoire de la Ligue des champions (58 buts), réalise un retour en force.
À l’OL depuis 2014, la première ballon d’or féminin de l’histoire symbolise la toute-puissance lyonnaise en Europe, avec cinq titres consécutifs entre 2016 et 2020. Coincée à l’infirmerie toute la saison dernière, l’attaquante de 26 ans a vu ses partenaires s’incliner dès les quarts de finale, face au PSG, et a pu observer combien le FC Barcelone, futur adversaire des Fenottes et champion d’Europe en titre, était devenu redoutable. Après avoir écrasé les Allemandes de Wolfsburg 5-1, les Barcelonaises ont en effet géré le match retour en s’inclinant 2-0. Emmenées par la ballon d’or en titre Alexia Putellas, elles comptent bien conserver leur trophée. N. G.
>
football fémininfootballpsglyon Le Figaro
Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire
Jean-Louis TremblaisDÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.
1. Un habitant sur cinq est né à l’étranger
La Suède fut longtemps un pays d’émigration, notamment vers les États-Unis. D’où une population restée homogène jusqu’à la fin du XXe siècle. Au nom de la tolérance et de la bienveillance, ses dirigeants issus de la social-démocratie (dont le royaume scandinave est le modèle suprême) ont décidé d’inverser les flux et d’ouvrir ses frontières aux réfugiés. Une générosité non dénuée d’arrière-pensées, l’économie ayant besoin de main-d’œuvre. Cette politique d’asile a commencé par la guerre en ex-Yougoslavie, mais elle s’est emballée avec le conflit syrien. Pour la seule année 2014, Stockholm a distribué 160.000 titres de séjour. Au total, le nombre de personnes nées à l’étranger a augmenté de 80 % en vingt ans. Un habitant sur cinq vient d’une autre contrée, soit 2 millions de ressortissants sur un effectif total de 10 millions. Un quart des nouveau-nés ont au moins un parent allogène. Malgré toute sa bonne volonté, l’État-providence a fini par donner des signes de fatigue, au niveau des régimes sociaux et du système scolaire. À tel point que le gouvernement a finalement coupé les vannes en 2020, limitant les entrées annuelles à 25.000 individus. Mais trop tard.
À lire aussiImmigration: l’Europe se pense mieux préparée qu’en 2015
2. Le choc des valeurs et des croyances
L’enfer est pavé de bonnes intentions, les luthériens (religion majoritaire en Suède) auraient dû le savoir. Las! Après l’angélisme euphorique des années 2015, les Suédois se retrouvent aujourd’hui dans un pays qu’ils ne reconnaissent plus, y compris dans les villes de province. Un contexte explosif comme l’ont prouvé les émeutes du week-end pascal. À l’origine des incidents, la tournée (autorisée au nom de la liberté d’expression) de Rasmus Paludan, leader dano-suédois du parti Stram Kurs (Ligne dure), dont la spécialité est de brûler les Corans en public. Certes, le geste n’est pas fin, mais le délit de blasphème ayant été aboli en 1970, il demeure légal. Stockholm, Örebro, Malmö, Linköping, Norrköping: partout où il était annoncé et même quand il ne s’y est pas rendu, des violences ont éclaté aux cris d’«Allah akbar». Jets de pierres, incendies, pillages: des hommes, des femmes, mais aussi des enfants s’en sont pris aux forces de l’ordre et aux symboles de l’État pendant plusieurs jours. Certains policiers ont dû faire usage de leur arme pour éviter le lynchage. Du jamais-vu dans le royaume. Bilan: 40 blessés (dont 26 fonctionnaires de police) et un million d’euros de dégâts.
3. Des clans mafieux à base ethnique
En fait, les Suédois découvrent avec retard et effroi ce que provoque une immigration massive en provenance de pays n’ayant ni la même culture ni les mêmes valeurs: ce qu’on appelle en France (qui n’a pas de leçon à donner en la matière!) les zones de non-droit. L’an dernier, la Suède a recensé 342 fusillades ayant fait 46 morts. Par rapport au nombre d’habitants, c’est un record d’Europe. Un peu comme si Marseille avait été déplacée telle quelle vers le Grand Nord! Les auteurs, comme les victimes, sont des trafiquants d’armes ou de drogue, dont 85 % sont soit nés hors des frontières soit d’origine étrangère. Selon le site universitaire Perspective Monde, «32 des chefs de réseaux criminels les plus recherchés du pays sont issus de l’immigration». Ils dirigent des gangs organisés sur des bases ethniques (Albanais, Afghans, Turcs, etc.). La police suédoise dénombre une quarantaine de ces structures, qui règlent leurs comptes à la grenade ou à la kalachnikov. Conséquence logique: le mouvement anti-immigration des Démocrates de Suède est passé de 1,5 % des voix en 2002 à 17,5 % en 2018. En attendant de faire mieux aux prochaines élections de septembre.
À VOIR AUSSI - Émeutes violentes, manifestations contre un mouvement anti-islam... Que se passe-t-il en Suède?
Cette moitié du monde qui reste dans le camp de Vladimir Poutine
ANALYSE - La crise ukrainienne, en cristallisant une opposition idéologique entre deux camps, fait souffler un vent de guerre froide sur le monde.
Guerre en Ukraine : scène surréaliste à la télévision russe, où l'on se prend à imaginer la guerre nucléaire
L'émission de débats la plus regardée de Russie a présenté, infographie à l'appui, le temps théorique de vol d'un missile Sarmat entre l'enclave de Kaliningrad et les principales capitales européennes.
Regarder la vidéo Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Walid Kachour et Hortense Leblanc
Bienvenue dans le direct consacré au choc des olympiques entre Marseille et Lyon, duel comptant pour la 35e journée de Ligue 1.
Quoi ? Un classique du foot français, entre l’Olympique de Marseille et l’Olympique lyonnais.
Quand ? Dimanche 1er mai, à 20 h 45.
Où ? A l’Orange Vélodrome de Marseille (France).
Sur quelle chaîne ? Amazon Prime Video.
Qui anime ce live ? Walid Kachour et Hortense Leblanc, depuis le Chaudron d’Austerlitz.
La composition des équipes :
Pau Lopez - Pol Lirola, William Saliba, Duje Caleta-Car, Sead Kolasinac - Gerson, Boubacar Kamara, Pape Gueye - Cengiz Ünder, Arkadiusz Milik, Dimitri Payet.
Entraîneur : Jorge Sampaoli
Anthony Lopes - Malo Gusto, Jérôme Boateng, Castello Lukeba, Emerson - Lucas Paqueta, Thiago Mendes, Houssem Aouar - Bradley Barcola, Moussa Dembélé, Karl Toko-Ekambi.
Entraîneur : Peter Bosz
Qui arbitre ? Monsieur Anthony Gautier.
Ce dont on ne parlera probablement pas ?
De L’inquiétante « liberté d’expression » défendue par Elon Musk, nouveau propriétaire de Twitter
A lire en attendant :
OM : bousculé et battu par le Feyenoord, Marseille conserve, malgré tout, ses espoirs de finale
Mino Raiola, l’agent de stars du football, est mort
Ligue des champions : les Lyonnaises, des reines déchues en reconquête
Football : Nancy, une relégation en National qui sanctionne un fiasco sportif
Les clubs de football français, eldorado des fonds d’investissement
Le Monde
SANS TITRE
Il y a quelques années, le sinologue François Jullien publiait un Traité de l’efficacité (Grasset, 1996), qui opposait la rigidité occidentale à la faculté d’adaptation, fondée sur la saisie opportune du « bon moment », de la pensée chinoise. Le régime de Pékin a beaucoup vécu de ce type d’illusions, qui servaient aussi à attirer les investisseurs étrangers. Pourtant, dès l’époque maoïste, et à nouveau sous Xi Jinping, c’est un traité de l’inefficacité, une inefficacité dangereuse, qu’il faudrait écrire pour rendre compte des impasses dans lesquelles la République populaire de Chine (RPC) s’est enfoncée.
La dernière de ces impasses est celle du traitement de la pandémie de Covid-19. Loin du pragmatisme, le seul facteur qui a présidé aux prises de décision est celui de l’image et du pouvoir du Parti communiste et de son dirigeant Xi Jinping, qui ne pouvait en rien être contesté ; même au prix d’un coût considérable dont on ne mesure sans doute pas encore l’étendue.
La Chine en effet – si l’on s’en tient aux 4 665 morts officiels depuis le début de la pandémie – a fait bien mieux que le reste du monde. L’économie chinoise a connu en 2021 une croissance de 8 % qui impressionne. Les Jeux olympiques ont pu se tenir, en dépit de la pandémie, de Hongkong et de la répression des Ouïghours dans le Xinjiang.
Tout cela s’effondre devant la flambée du variant Omicron et de ses dérivés, beaucoup plus contagieux que les précédents. La Chine n’est pas la seule à subir cette vague, et elle la subit semble-t-il moins fortement que d’autres, mais il a suffi d’une augmentation inédite du nombre de cas et de morts – ou peut-être de leur plus grande visibilité – pour que l’inanité du fonctionnement du pouvoir chinois soit soudainement exposée aux yeux du monde.
Covid-19 : un an après la mort de Li Wenliang, les Chinois se souviennent du médecin lanceur d’alerteLa Chine avait réussi à échapper à une condamnation universelle, après l’irruption à Wuhan de la pandémie de Covid-19, dans des conditions qui ne sont toujours pas éclaircies. On ne parlait plus de ces médecins, lanceurs d’alerte muselés, dont un, le docteur Li Wenliang, sera l’une des premières victimes de la pandémie. Chacun alors s’émerveillait devant la construction en un temps record d’hôpitaux de campagne, véritables vitrines de la supériorité du régime pendant que le reste du monde hésitait.
A l’extérieur, le pyromane se faisait pompier en distribuant des masques le long des nouvelles « routes de la soie de la santé ». Enfin, la Chine pouvait annoncer, la première après la Russie, la production d’un vaccin qui lui aussi serait largement imposé aux pays proches, sommés – comme le Cambodge – de l’accepter.
Il vous reste 59.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L'Humanité
Si loin, si proches...
ActuRugby Battues par les Anglaises (24-12) à Bayonne, samedi, les Françaises ont laissé le Grand Chelem à leurs adversaires dans le tournoi des Six-Nations. Une défaite qui a révélé des faiblesses, mais de nombreux points positifs sont aussi apparus durant l’ensemble de la compétition.
Nicolas GuillerminLa déception a été proportionnelle aux attentes. Battues à Bayonne par les Anglaises (24-12), leur bête noire, les Bleues affichaient la tête des mauvais jours, samedi 30 avril, après la rencontre sur la pelouse du stade Jean-Dauger. Au terme d’un Crunch qu’elles n’ont pas su maîtriser, voir leurs adversaires soulever le trophée à leur place pour la 4e fois consécutive et réaliser leur 11e Grand Chelem avait de quoi les rendre amères… Sur les 11 dernières confrontations entre les deux nations, l’Angleterre, numéro 1 mondial, l’a en effet emporté dix fois. À égalité de points avec les Red Roses avant ce dernier match, le XV de France termine le tournoi des Six-Nations à la deuxième place avec 20 points, devant les Galloises, troisièmes avec 11 points.
À chaque fois, le même schéma
Trois essais de l’Angleterre inscrits en première période ont fait la différence. Pourtant, les Bleues avaient bien entamé le match, avec un premier essai à la suite d’une mêlée, leur gros point fort, par la troisième ligne Romane Ménager (4e). Mais l’accumulation de fautes tricolores a fait basculer la rencontre en l’espace d’un quart d’heure. En concédant, à l’origine de chaque essai encaissé (11e, 17e et 27e), une pénalité dans leur camp, les Bleues ont permis au pack d’avants anglais de s’en donner à cœur joie en usant et abusant du maul. Avec, à chaque fois, le même schéma : pénalité concédée par les Françaises, touche anglaise, ballon porté et essai. Les Françaises étaient pourtant au courant : avant de les rencontrer, les Red Roses avaient marqué huit essais de cette manière.
« On fait 7 fautes en première période (11 sur tout le match – NDLR) et on prend trois essais, déplore la sélectionneuse Annick Hayraud. On avait passé un palier sur la tournée de novembre là-dessus, mais il y a eu trop de fautes aujourd’hui. C’est à nous de grandir sur ce sujet. » Des ballons perdus en touche (4 face aux Anglaises), des fautes de main, un manque de précision dans la finition ont aussi empêché les Bleues de revenir dans le match, un peu à l’image de ce qu’elles ont accompli durant ce tournoi avec des secondes mi-temps inabouties.
Mais tout n’est pas à jeter, loin de là. À moins de six mois de la Coupe du monde, la bande de Gaëlle Hermet a montré de belles choses sur l’ensemble de la compétition. Sur le plan offensif, les Bleues ont réalisé un parcours parfait avec quatre larges victoires bonifiées avant de rencontrer l’Angleterre, et une moyenne de 5 essais inscrits par match. Si cette moyenne a baissé avec le Crunch, samedi, c’est la première fois tout de même que les Anglaises ont encaissé 2 essais dans le même match. Meilleure marqueuse du tournoi (6 essais), la demie de mêlée Laure Sansus, en dessous de son niveau habituel contre l’Angleterre, a aussi confirmé que, en l’absence de Pauline Bourdon, il fallait compter sur elle.
Au niveau de la défense, les Tricolores ont également affiché un beau visage avec seulement 6 essais encaissés. Autre point positif, les Bleues ont effectué une moyenne de 170 plaquages réussis par match, contre 112 pour les Anglaises avant le Crunch. Un chiffre qui s’est vérifié à Bayonne, avec 134 plaquages réussis contre 114 pour les joueuses d’outre-Manche. Les deuxièmes lignes, Madoussou Fall, impeccable durant toute la compétition (meilleure plaqueuse des Bleues avec 64 plaquages), et Audrey Forlani ont donné satisfaction, tout comme la troisième ligne Romane Ménager, l’arrière Émilie Boulard et la pilier Annaëlle Deshayes. « Je suis très fière du groupe et de l’état d’esprit. Dans l’intensité et dans la défense de notre ligne, on a montré notre visage, » glisse la capitaine Gaëlle Hermet . Enfin, la mêlée a donné satisfaction avec le meilleur taux de mêlées gagnées dans le tournoi (97 %) avant la dernière journée.
Cette défaite doit servir de leçon pour le Mondial (8 octobre-12 novembre). Versées dans la même poule, Anglaises et Françaises se retrouveront à Whangarei, en Nouvelle-Zélande, le 15 octobre. Les Bleues devront alors commettre moins de fautes et trouver des solutions pour espérer rivaliser. « Cette défaite n’est pas un coup d’arrêt, souligne Annick Hayraud. On va se retrouver pendant presque deux mois de préparation et on va basculer sur quelque chose de complètement différent. » On ne demande qu’à la croire.
rugby féminintournoi des 6 nationsrugby France24 - Monde
En direct : l'ONU confirme un accord pour l'évacuation des civils de l'usine Azovstal à Marioupol
Publié le : 01/05/2022 - 06:42Modifié le : 01/05/2022 - 20:40
FRANCE 24
Suivre
L'ONU a confirmé dimanche qu'un accord avec la Russie et la Croix-Rouge avait été conclu pour évacuer des civils de l'usine Azovstal de Marioupol. Plusieurs dizaines de civils, au moins, ont enfin pu en sortir samedi. L'opération se poursuivait dimanche. Suivez notre direct.
-
20 h 37 : quatre civils tués dans des bombardements à Lyman, dans l'est de l'Ukraine
"Bombardements russes dans la région de Donetsk: quatre civils tués, tous de Lyman", a indiqué le gouverneur régional, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram, ajoutant que sept civils avaient également été blessés dans cette ville d'où l'armée ukrainienne a récemment dû se replier face à l'avancée des troupes russes, pour se repositionner en périphérie.
-
18 h 02 : le chancelier allemand Olaf Scholz défend sa politique envers l'Ukraine
"Je prends mes décisions rapidement et en coordination avec nos alliés", a-t-il déclaré au journal Bild dimanche. "Je me méfie des actions précipitées et de l'Allemagne qui ferait cavalier seul".
Olaf Scholz a été récemment critiqué pour ne pas avoir agi assez vite ou fait assez pour fournir des armements dont l'Ukraine a tant besoin.
Le Parlement allemand a adopté jeudi une motion appelant le gouvernement à accélérer les livraisons d'armes lourdes à Kiev.
-
17 h 54 : la Suède et le Danemark convoquent les ambassadeurs de Russie après la violation de leurs espaces aériens
"L'ambassadeur russe est convoqué au ministère des Affaires étrangères demain. Une nouvelle violation russe de l'espace aérien danois. C'est totalement inacceptable et particulièrement inquiétant dans la situation actuelle", a écrit le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod, sur Twitter.
L'incident s'est produit vendredi soir, lorsqu'un avion de reconnaissance russe s'est introduit dans l'espace aérien danois à l'est de Bornholm, une île danoise de la mer Baltique, avant de pénétrer dans l'espace aérien suédois, cette deuxième partie de l'épisode ayant été rendue publique samedi par l'état-major suédois.
-
17 h 39 : reportage de France 24 à Mykolaïv, où la solidarité s'organise
Un reportage des envoyés spéciaux de France 24, Tarek Kaï et Luke Shrago.
-
17 h 27 : l'Union européenne finalise un arrêt progressif des achats de pétrole russe
"Il y a une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie et nous aurons la semaine prochaine des mesures et une décision sur un retrait progressif", a affirmé un responsable européen impliqué dans les discussions.
La Commission européenne doit mettre sur la table une proposition d'embargo "avec une période de transition jusqu'à la fin de l'année", a également indiqué un diplomate européen.
La décision n'est "pas facile à mettre en œuvre" en raison de deux difficultés, a cependant précisé le responsable européen.
Deux pays européens enclavés, la Hongrie et la Slovaquie, dépendent des oléoducs russes. Il n'ont pas de ports et ne sont reliés à aucun oléoduc européen. Il faut construire des infrastructures ou trouver des alternatives.
En outre, les décisions européennes ne doivent pas entrainer une flambée mondiale des prix du pétrole qui serait contreproductive.
"Nous devons être prudents avec une interdiction européenne complète des importations de pétrole", avait mis en garde en avril la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
-
16 h 59 : des locaux du ministère russe de la Défense incendiés près de la frontière ukrainienne
"À la frontière de trois municipalités – les régions de Borissov et Belgorod et le district urbain de Iakovlevski – un incendie s'est déclaré sur le territoire de l'un des objets du ministère de la Défense", a déclaré sur Telegram le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.
Un peu plus tard, il a annoncé qu'une personne avait été blessée légèrement, assurant que les services de secours étaient à l'œuvre sur place.
-
15 h 37 : l'ONU confirme un accord pour l'évacuation des civils de l'usine Azovstal à Marioupol
L'opération d'évacuation de civils du complexe sidérurgique Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, "se poursuit" en coordination avec le CICR, a annoncé un porte-parole de l'ONU à Genève.
"L'ONU confirme qu'une opération d'évacuation est en cours au complexe sidérurgique d'Azovstal, en coordination avec le CICR et les parties au conflit", a indiqué dimanche Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, dans un courriel. Il a souligné ne pouvoir donner d'autre détail pour des raisons de sécurité.
Jens Laerke a précisé que "le convoi pour évacuer les civils a démarré le 29 avril, a franchi quelque 230 kilomètres et atteint le complexe à Marioupol samedi matin, heure locale".
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a écrit sur Twitter : "L'évacuation de civils depuis Azovstal a commencé. Un premier groupe d'environ 100 personnes se dirige vers le territoire contrôlé (par l'Ukraine). Demain, on va les accueillir à Zaporijjia". "Merci à notre équipe! Ils travaillent avec des représentants de l'ONU pour évacuer les civils qui restent sur le territoire de l'usine", a-t-il poursuivi.
Evacuation of civilians from Azovstal began. The 1st group of about 100 people is already heading to the controlled area. Tomorrow we’ll meet them in Zaporizhzhia. Grateful to our team! Now they, together with #UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant.
May 1, 2022Selon le correspondant de Ria Novosti, tous les évacués ont été installés dans un camp de tentes dans le village de Bezimenné, à mi-chemin entre Marioupol et la frontière russe. Selon cette même source, du personnel de la Croix-Rouge et de l'ONU ont assisté à l'évacuation.
La Russie a confirmé que l'évacuation des civils d'Azovstal était en cours, et qu'ils seraient ensuite "remis à l'ONU". "Quatre-vingts civils, dont des femmes et des enfants (...) ont été secourus", a annoncé le ministère russe dans un communiqué, ajoutant que "ceux qui souhaitaient partir vers les zones contrôlées par le régime de Kiev ont été remis à des représentants de l'ONU", a annoncé dimanche le ministère russe de la Défense.
-
14 h 10 : les livraisons de gaz russe vers l'Europe ont baissé de 27 % en janvier-avril sur un an
"Les exportations vers les pays hors CEI [l'UE et la Turquie, NDLR] se sont élevées à 50,1 milliards de mètres cubes, soit 26,9 % de moins qu'à la même période de 2021", a indiqué Gazprom dans un communiqué, sans fournir d'explication.
Gazprom précise continuer de fournir du gaz "en pleine conformité avec les obligations contractuelles". Les exportations vers la Chine ont en revanche explosé, grimpant de 60 % sur un an via le gazoduc Power of Siberia.
-
13 h 39 : l'Allemagne annonce avoir réussi à réduire sa dépendance énergétique à la Russie
La dépendance de la première économie européenne envers les importations de pétrole russe est descendue ces dernières semaines à 12 %, contre 35 % auparavant, et celle liée au charbon à 8 % contre 50 % jusqu'ici, a annoncé le ministère de l'Économie allemand dans un rapport.
En revanche, la dépendance à l'égard du gaz russe reste importante, même si elle a aussi baissé, à 35 % contre 55 % avant le déclenchement de l'invasion russe le 24 février, a souligné le ministère.
-
12 h 48 : le pape demande des couloirs humanitaires pour Marioupol
Le pape François a renouvelé dimanche son appel à l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils de la ville ukrainienne de Marioupol, "bombardée et détruite de manière barbare".
"Mes pensées vont à la ville ukrainienne de Marioupol, ville de Marie, bombardée et détruite de manière barbare. Je renouvelle ma demande d'ouverture de couloirs humanitaires sécurisés", a déclaré le pape lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre au Vatican.
-
12 h 45 : une évacuation de Marioupol serait possible d'après les autorités locales
Une évacuation des civils de la ville portuaire de Marioupol, située au sud-est de l'Ukraine et contrôlée par la Russie, pourrait être possible dimanche, selon les autorités locales.
Le conseil municipal de Marioupol et le gouverneur local ont demandé aux habitants qui souhaitaient partir pour la ville ukrainienne de Zaporijjia de se rassembler à un point d'évacuation à Marioupol à 16 h, heure locale (13 h GMT).
-
11 h 03 : 46 civils évacués de la zone de l'usine Azovstal, selon la Russie
Deux groupes de civils ont quitté samedi la zone résidentielle autour de l'aciérie Azovstal, située à Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, a déclaré dimanche le ministère russe de la Défense.
Selon le ministère, 46 civils au total ont quitté la zone et ont reçu de la nourriture et un abri. Les autorités ukrainiennes ont, de leur côté, évoqué "vingt civils" évacués, plus tôt dimanche.
-
9 h 16 : Nancy Pelosi en visite surprise à Kiev
La présidente de la Chambre des représentants américaine a rencontré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, au cours d'une visite surprise à Kiev.
Nancy Pelosi a affiché le soutien "sans équivoque" des États-Unis à l'Ukraine contre l'agression russe. "Notre délégation a eu l'occasion solennelle et le grand honneur de rencontrer hier (samedi) le président de l'Ukraine" Volodymyr Zelensky, a déclaré dimanche Nancy Pelosi au cours d'une conférence de presse à Rzeszow, dans le sud-est de la Pologne.
Pour Nancy Pelosi, la visite à Kiev a permis de mieux comprendre ce qui "doit être fait" pour aider l'Ukraine. "Nous sommes déjà en train de faire passer dans la législation les initiatives que le président Biden a présentées", a-t-elle souligné en Pologne.
"Merci aux États-Unis de contribuer à protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale de notre État", a de son côté twitté le président ukrainien pour accompagner une vidéo où on le voit, flanqué de gardes armés, accueillir Nancy Pelosi et une délégation du Congrès devant la présidence à Kiev et ensuite en réunion avec la délégation américaine.
Зустріч зі спікером Палати представників Конгресу США @SpeakerPelosi в Києві. Сполучені Штати є лідером потужної підтримки України в боротьбі з агресією РФ. Дякуємо, що допомагаєте захищати суверенітет і територіальну цілісність нашої держави! pic.twitter.com/QXSBPFoGQh
May 1, 2022"Notre délégation s'est rendue à Kiev pour envoyer un message sans équivoque et retentissant au monde entier : les États-Unis sont aux côtés de l'Ukraine", selon un communiqué de la délégation, qui se rend ensuite dans le sud-est de la Pologne et à Varsovie. "Un soutien américain supplémentaire est en route", soulignent les parlementaires américains, qui assurent qu'ils vont "transformer la forte demande de financement du président Biden en un paquet législatif".
Cette visite intervient une semaine après le déplacement à Kiev du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin.
-
8 h 05 : Gulliver Cragg, le correspondant de France 24 à Kiev, fait le point sur la situation
-
4 h : une première évacuation réussie de civils de l'usine Azovstal à Marioupol
Un premier groupe de civils a été extrait dans la nuit de samedi à dimanche de l'aciérie Azovstal, dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, région où l'armée russe concentre l'essentiel de ses forces.
La sortie d'une vingtaine de civils des souterrains de cet immense complexe industriel représente une grande première, toutes les précédentes tentatives d'évacuation ayant échoué, dans cette ville portuaire du sud-est presque entièrement détruite après des semaines de siège.
Le régiment Azov, qui défend cette zone industrielle, a parlé de "vingt civils, des femmes et des enfants". "Ils ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine", a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment dans une vidéo sur Telegram.
Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass avait annoncé qu'un groupe de 25 civils, dont six enfants, avait pu sortir d'Azovstal, où sont terrés selon Kiev des centaines de militaires et de civils ukrainiens dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique.
-
23 h 14 : le porte-parole de la présidence turque a rencontré Zelensky
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a rencontré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev. Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev.
La teneur des discussions n'a pas été révélée. La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LE FIL DU 29 AVRIL
L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone
exportations d'hydrocarburesGaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
Revue de presse
Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens
France24 - Monde
1er-Mai en France : cortèges fournis et incidents violents pour un défilé très politique
Publié le : 01/05/2022 - 08:35Modifié le : 01/05/2022 - 20:12
FRANCE 24
Suivre
FRANCE 3
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche partout en France à l'occasion du 1er-Mai, dans un contexte très politique après la présidentielle, et plusieurs cortèges ont été émaillés d'incidents et de dégradations, en particulier à Paris, conduisant le ministre de l'Intérieur à dénoncer des violences "inacceptables".
Une semaine jour pour jour après la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le traditionnel défilé du 1er-Mai, fête du travail, s'est déroulé un peu partout en France, dans un contexte social éruptif, alors que les questions de pouvoir d'achat, portées par des augmentations records de prix, suscitent de vives inquiétudes au sein de l'exécutif.
La mobilisation a été supérieure à celle de l'an dernier dans l'ensemble de la France, où la CGT a revendiqué 210 000 manifestants, contre 170 000 l'an dernier. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 116 500 manifestants contre 106 650 en 2021.
Dans la capitale, la manifestation, entamée vers 14h30 place de la République, s'est dispersée place de la Nation peu après 18h00. La CGT a revendiqué 50 000 manifestants à Paris, tandis qu'ils étaient 21 000 selon une comptabilisation du cabinet Occurrence pour un collectif de médias dont l'AFP et 24 000 selon le ministère de l'Intérieur.
Si le gros des troupes, à l'appel de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires a pu défiler dans le calme, des tensions sont très vite apparues entre des manifestants très mobiles vêtus de noir, détachés du cortège principal, et les forces de l'ordre.
Vitrines brisées, murs tagués: des dizaines d'agences bancaires ou immobilières, de sociétés d'assurance, mais aussi un magasin bio et un restaurant McDonald's ont été vandalisés, et des affrontements ont émaillé le parcours avec des grenades lacrymogènes répondant à des jets de projectiles.
>> À lire aussi : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?
Parmi les slogans : "zéro police, plus de justice et de personnel soignant", ou "non non à la répression, dans tous les quartiers, dans toutes les régions". "On veut la moula, pas la poulaga", pouvait-on lire sur une banderole.
Un pompier, qui tentait d'éteindre un incendie de palettes allumé en marge de la manifestation, a été agressé par une femme, suscitant l'indignation des autorités. Le soldat du feu tenait sa lance à eau en direction du feu, rue Alexandre-Dumas, quand une manifestante est venue le bousculer pour l'empêcher d'éteindre l'incendie avant de lui asséner deux coups avec la main sur son casque.
"Cela suffit ! Honte à la sauvagerie, incompréhensible cette nouvelle agression vis-à-vis des sapeurs-pompiers de Paris dans l'exercice de leurs fonctions, protéger les personnes, les biens de la Cité et le bon déroulement de la manifestation", ont tweeté les sapeurs-pompiers de Paris.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé des "violences inacceptables" de "casseurs" habillés de noir et venus "perturber les manifestations du 1er-Mai, notamment à Paris". Il a fait état de huit blessés parmi les pompiers. Selon un premier bilan du parquet à 19h00, 50 personnes étaient alors en garde à vue à Paris.
Des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables. Je suis cela avec attention.Plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés, garants de la liberté de manifester et de l’ordre public.
May 1, 2022Les violences "parasites" du 1er-Mai "invisibilisent les syndicats et servent de propagande à nos pires adversaires", a de son côté tweeté le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui s'en est pris au préfet de police Didier Lallement, "incapable de garantir le droit de manifester en paix" selon lui.
Les violences parasites du #1ermai invisibilisent la marche des syndicats et servent la propagande à nos pires adversaires. Ras le bol. Le préfet de police savait. Incapable de garantir le droit de manifester en paix.
May 1, 2022Ailleurs en France, des manifestations ont rassemblé 1 900 personnes à Bordeaux selon la police (4 500 selon les organisateurs), 3 600 à Marseille et 3 500 à Toulouse selon la police, ou encore de 1 500 à 2 500 à Strasbourg selon les sources. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.
À Rennes, la manifestation organisée dans la matinée (1 650 personnes selon la préfecture, 2 000 selon la police) s'est déroulée dans le calme, mais des militants d'ultra-gauche se sont ensuite réunis devant la mairie et les forces de l'ordre ont fait usage de lacrymogènes, a constaté l'AFP.
À Nantes, les militants d'ultra-gauche ont tenté de prendre la tête du cortège. "Ils ont commis un certain nombre de dégradations et il y a eu l'intervention des forces de l'ordre pour les disperser", a indiqué la préfecture. Des vitrines d'agences immobilières ont été brisées, a constaté un photographe de l'AFP. Répondant à des tirs de fusées tirées par les manifestants, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes qui ont notamment pénétré dans un marché couvert, surprenant des clients et commerçants.
À Lyon, 4 000 à 6 000 personnes ont défilé, selon les sources : une mobilisation plus forte que l'an dernier "malgré les vacances scolaires", a noté le secrétaire départemental de l'UD CGT du Rhône, Joao Pereira-Alfonso.
"Si on ne lutte pas maintenant, on va pleurer des larmes de sang"
À Lille 2 000 manifestants ont défilé selon la police, parmi lesquels beaucoup suivaient le camion de l'Union populaire, recouvert d'autocollants appelant à élire "Jean-Luc Mélenchon Premier ministre". "Désormais que l'extrême droite n'a pas pris le pouvoir, notre ambition c'est que Macron lui, ne le garde plus !", a lancé depuis le camion le député LFI Adrien Quatennens.
Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales étaient également de la partie, à l'appel du collectif Plus jamais ça. Et des délégations étrangères (Kurdes, Algériens...) étaient aussi présentes à Paris.
La CFDT, premier syndicat de France, a sans surprise fait bande à part, en organisant un "1er-Mai engagé pour le climat".
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Covid-19 en France : un 1er-Mai historique, sans défilé
En France, un 1er-Mai encore sous Covid-19, les syndicats dans la rue
Le Monde
MotoGP : Francesco Bagnaia s’impose en Espagne devant Fabio Quartararo
L’Espagnol Aleix Espargaro complète le podium. Fabio Quartararo, champion du monde en titre, se trouve désormais en tête du classement du championnat du monde de MotoGP.
L’Italien Francesco Bagnaia (Ducati) a remporté le Grand Prix d’Espagne, dimanche 1er mai, à Jerez, devant le Français Fabio Quartararo (Yamaha). L’Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia) complète le podium.
L’Espagnol Alex Rins (Suzuki), coleader du championnat du monde avant la course, a fini hors des points.
Quartararo en tête du classement général
Bagnaia a réalisé le week-end parfait sur le circuit Angel Nieto, sans rival en qualifications avec le record du tour, et intouchable en course. Il n’a laissé que des miettes à ses adversaires dans un Grand Prix dont le podium est identique à la première ligne sur la grille de départ.
Quartararo, régulier et sérieux pendant les vingt-cinq tours, est resté dans la roue de son rival du jour sans jamais être en mesure de l’attaquer, mais la deuxième place reste une bonne affaire pour le champion du monde en titre, vainqueur le week-end précédent au Portugal : à deux semaines de « son » Grand Prix, au Mans, Quartararo est désormais seul en tête au classement général avec 89 points, devant Espargaro (82 points).
L’Espagnol a longtemps observé la lutte entre l’Australien Jack Miller (Ducati, 5e) et l’Espagnol Marc Marquez (Honda, 4e), avant d’en profiter pour ne plus lâcher le podium.
Fabio Quartararo, premier Français champion du monde de MotoGP Le Monde avec AFP
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
Valeurs Actuelles
Razzia de Marine Le Pen en outre-mer : « C’est un début de sécession entre l’outre-mer et l’Hexagone »
France24 - Monde
États-Unis : le président Joe Biden oscille entre humour et sérieux au gala des correspondants
Publié le : 01/05/2022 - 08:01Modifié le : 01/05/2022 - 08:38
FRANCE 24
Suivre
Sonia DRIDI
Le président et les blagues sont revenus et les masques sont partis, pour le retour du dîner de gala des correspondants de la Maison Blanche, samedi soir à Washington, où Joe Biden a fait de l'humour tout en pointant la Russie.
Le dîner des correspondants de la Maison Blanche, prestigieux gala de Washington, a fait son retour, samedi 30 avril, dans la capitale américaine après la pandémie et les années Trump, quand l'autodérision du président et le soutien à la presse n'étaient pas vraiment à la mode. Environ 2 600 personnes en tenue de soirée, des journalistes et leurs invités, y ont assisté au Washington Hilton.
"Je suis très heureux d'être ici ce soir avec le seul groupe d'Américains dont la cote de popularité est inférieure à la mienne", a d'abord lancé avec humour le président démocrate Joe Biden en ouverture de son discours.
Biden ouvre son discours au dîner des correspondants de la Maison Blanche en lançant “Je suis très heureux d’être avec vous ce soir, le seul groupe d’Américains avec une popularité plus basse que la mienne.” pic.twitter.com/5QW6dR4AzJ
May 1, 2022Et pour railler son prédécesseur républicain Donald Trump, qui ne s'est jamais présenté à cette soirée, il a observé que les dernières années avaient été difficiles : "Nous avons eu une horrible peste suivie de deux années de Covid".
Un hommage à la presse libre
Joe Biden a ensuite adopté un ton plus sérieux, en rendant hommage aux journalistes couvrant la guerre en Ukraine et en alertant sur "le poison qui se diffuse dans notre démocratie (...) avec la désinformation qui augmente fortement". "Vous, la presse libre, êtes plus importants que vous ne l'avez jamais été pendant le dernier siècle", a-t-il souligné.
Et pour passer la parole au maître de cérémonie, l'humoriste Trevor Noah, il a lancé : "Trevor, la très bonne nouvelle, c'est que maintenant vous allez pouvoir charrier le président des États-Unis". "Et contrairement à ce qui se passe à Moscou, vous n'irez pas en prison", a-t-il ajouté.
L'humoriste a commencé en se disant honoré d'être le maître de cérémonie de "l'événement super-contagieux le plus distingué de la nation". Une référence au fait que le gala se faisait sans masque, même si la vaccination y était requise.
Joe Biden, 79 ans, n'en portait pas, mais il n'a pas assisté au repas, par précaution. Sa vice-présidente Kamala Harris avait été testée positive au Covid-19 la semaine passée.
Les journalistes "ont été si durs avec vous, ce que je ne comprends pas", a lancé Trevor Noah à l'attention du chef de l'État. "Depuis que vous êtes au pouvoir, les choses vont vers le haut – vous savez, le gaz est en hausse, le loyer est en hausse, la nourriture est en hausse. Tout".
Joe Biden a ri, faisant bonne figure et tâchant de se distinguer au maximum de Donald Trump, unique président depuis 1980 à avoir séché la traditionnelle soirée qui remonte à 1924, organisée par l'Association des journalistes accrédités à la Maison Blanche (WHCA).
L'élite politico-médiatique de Washington a bien en tête le souvenir des années Obama, notamment en 2011, quand il avait ciblé Donald Trump pour son goût des théories complotistes.
Une fois arrivé au pouvoir, le président républicain avait boudé chacune de ces soirées de gala, lui qui attaquait régulièrement les journalistes, "les ennemis du peuple". Lors de la dernière édition, en 2019, ni président ni humoriste n'était présent.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
CONFLIT OUBLIÉLa guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens
ANALYSE
Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long
LE FIL DU 24 AVRILUkraine : Volodymyr Zelensky rencontre le chef de la diplomatie américaine à Kiev
Valeurs Actuelles
Les coups de food de VA
Le Figaro
En Provence, des rosés sans complexes et sans tabous
Stéphane ReynaudDÉCRYPTAGE - Tranquille ou pétillant, dans une bouteille en verre ou en plastique, à table ou au bord de la piscine, avec ou sans glaçons, le rosé casse tous les codes. Ce qui fait son succès.
Bousculer les habitudes, innover, séduire les jeunes consommateurs, mettre en avant la marque ou le terroir, selon les cas, faire des crus fruités, dans l’air du temps, mais aussi des jus destinés à la table… Les producteurs de vin rosé ne s’endorment pas sur les lauriers de leur récente réussite. Arrivé en Provence il y a trois ans, le groupe Moët Hennessy intègre les recettes qui ont fait la fortune des grandes marques sudistes tout en multipliant les démarches rupturistes. Ainsi, le château du Galoupet et le château d’Esclans, ses deux domaines, obéissent à des logiques différentes. Le premier est encore un laboratoire, tandis que le deuxième s’impose depuis longtemps comme une formidable machine commerciale. De son côté,le Chant des Cigales de Chandon propose une vision sudiste et frémissante du rosé.
«Ici on commence vraiment de zéro, avec un bon terroir qui a besoin d’amour», explique Jessica Julmy, directrice du château de Galoupet, à Lalonde-les-Maures, dans le Var, en charge de la restructuration du domaine. La propriété - 69 hectares de vignoble et 77 hectares de bois, le tout face aux îles d’Hyères - a rejoint le portefeuille du groupe LVMH il y a trois ans. «Le château du Galoupet n’est plus rentable depuis vingt ans, mentionne-t-elle. L’ancien propriétaire (la famille anglo-indienne Shivdasani, NDLR) avait surtout misé sur l’organisation de mariages. Le vignoble était en mauvais état, avec des pieds manquants ou des problèmes de santé.»
À lire aussiLe rosé de Provence, star de l’été
De ce problème, l’équipe veut faire une opportunité pour tout reprendre en main et reconstruire. «Galoupet n’est pas attaché à une histoire particulière, ni à un mythe fondateur. Nous sommes pour l’instant un laboratoire où nous testons une politique de décarbonisation la plus complète possible. Pour cela, nous allons chercher toutes les expertises en agroforesterie, en physiologie des sols, nous travaillons le couvert végétal des vignes et la renaturation des bois classés qui ont brûlé en 2017, nous nous occupons de la pollinisation, des abeilles… Bien entendu, nous allons replanter en prenant en compte le changement climatique. Nous disposons d’une parcelle expérimentale de cépages venus de Sicile et de Grèce. Sachant bien qu’avant dix ou douze ans nous ne serons pas en mesure d’identifier la variété vers laquelle il faut s’orienter pour lutter contre la sécheresse. Ensuite, il faudra encore dix ans pour bien l’exploiter.»
Galoupet n’est pas attaché à une histoire particulière. Nous sommes pour l’instant un laboratoire où nous testons une politique de décarbonisation la plus complète possible
La question de l’eau semble aussi cruciale: Nous sommes alimentés par le canal de Provence. Aujourd’hui, l’eau est abondante. Demain, il est possible que nous en manquions, explique Mathieu Meyer, le directeur de culture. Nous faisons appel à un groupe d’hydrauliciens pour mieux utiliser l’eau dans le sol. Nous voulons aussi mieux raisonner l’irrigation avec un système de goutte à goutte remis en état. Par ailleurs, nous travaillons sur la rénovation du cuvier. L’idée est de revoir l’installation existante en diminuant au maximum la consommation d’électricité, sans oublier un volet paysager pour remettre la nature dans le site de production. En règle générale, nous partons du principe que la protection de l’environnement va servir les crus. Nous voulons produire un vin de terroir qui se nourrit de la nature et qui sera meilleur si la nature est protégée. Le millésime 2023 devrait être certifié bio.
Bouteille plate pour Nomade
Pour l’instant, la remise en état est loin d’être terminée, mais quelques parcelles qui se portent bien permettent au château de sortir deux rosés cette saison. «Nous avons aussi pris conscience que le packaging représente 40 % à 60 % de l’empreinte carbone d’un domaine. Nous avons planché sur le sujet et nous avons des solutions», reprend Jessica Julmy.
D’où la nouveauté: une bouteille plate de forme carrée en matière plastique récupérée sur la côte et recyclée. Ce contenant fermé par un bouchon à vis va contenir Nomade, le second vin du domaine. Le jus, très fruité, très frais, susceptible de séduire un public jeune, va être vendu 25 euros en ligne sur le site clos19.com. À terme, Nomade pourrait être un vin de négoce bio produit par les vignerons de la région. La première livraison test ne va concerner que 3000 bouteilles. La prudence reste de mise, mais le repérage des vignerons susceptibles de fournir les approvisionnements nécessaires à une montée des volumes est en cours.
Le Château du Galoupet cru classé, quant à lui, va être présenté dans une bouteille en verre fumé recyclé. Ce vin très texturé, marqué par les agrumes du rolle et le fruité de la syrah, est vendu 55 euros. Il est destiné à la garde. Le 2021, le premier millésime, sera distribué à 8000 exemplaires cette année. Un galop d’essai.
«Galoupet est une belle façon de mettre un pied en Provence», souligne Jessica Julmy. D’autant plus que cette position a été confortée par l’arrivée dans le groupe du château d’Esclans, le leader du secteur. En novembre 2019, Le groupe annonçait l’acquisition de la moitié de la propriété de Sacha Lichine.
Le château d’Esclans obéit à une logique bien différente de celle de Galoupet. Les vignes du château, près de La Motte, en Provence, ne suffisent plus depuis longtemps à satisfaire la demande de rosé. La propriété, tournée à plus de 95 % vers l’export, en crise de croissance depuis plusieurs années, expédie environ 11 millions de bouteilles, principalement aux États-Unis. C’est sans doute à Esclans que la Provence doit une bonne partie de son succès outre-Atlantique. Le travail d’évangélisation du consommateur américain par le propriétaire Sacha Lichine fut considérable.
Le domaine affiche sans le vouloir ses succès. Devant les bâtiments techniques du château, par manque de place, d’immenses cuves cylindriques en inox ont été installées en extérieur. L’intérieur offre aussi son lot de surprises avec des centaines de barriques en chêne reliées au plafond par une sorte de cordon ombilical métallique, un système qui permet de réguler l’évolution de la température des cuvées haut de gamme de Château d’Esclans et Garrus, qui maturent jusqu’à 11 mois.
Le «hit» de la maison s’appelle Whispering Angel, en référence à ces deux anges chuchotant que l’on retrouve dans la chapelle du château, sans bien savoir s’ils sont d’origine. Ces dernières années, Whispering Angel a pris l’allure d’une immense vague rose qui a d’abord touché les Hamptons, lieu de résidence estivale des New-Yorkais avant de toucher Miami, puis le reste des USA, les Caraïbes, en passant par les festivals de musique, comme Coachella, en Californie.
À lire aussiLes rosés de Provence continuent à conquérir les États-Unis
Whispering Angel, à l’origine composé de tout ce qui ne rentrait pas dans les assemblages des autres jus du domaine, reste un vin bien fait, mais c’est surtout un style de vie mis en avant par le patron Sacha Lichine, Paul Chevalier, son vice-président pour l’Amérique du Nord, et les équipes de la maison. Voici un jus décomplexé au possible, festif, destiné à être sifflé au bord de la piscine, sans être commenté par des experts assommants.
Les grandes marques provençales auraient tout intérêt à s’unir et à continuer à tirer le marché vers le haut
La chanteuse Adele, Jay Z, Beyoncé revendiquent sa consommation. Sans qu’on leur demande quoi que ce soit, les très influentes Gigi Hadid et Kendall Jenner se selfisent avec un verre de Whispering à la main et postent leur réclame sur Instagram. Au fil du temps la gamme du château d’Esclans s’est étoffée, avec Rock Angel, un vin un peu plus sophistiqué, et puis Les Clans. Aujourd’hui, la marge de progression aux USA avec des rosés premium est énorme, explique Paul Chevalier. Mais la concurrence peut très vite s’organiser. Les grandes marques provençales auraient tout intérêt à s’unir et à continuer à tirer le marché vers le haut.»
Le marché du «sparkling wine»
Pendant ce temps, la maison Chandon, une autre branche du groupe LVMH, spécialisée dans les vins mousseux, lance le Chant des Cigales, un rosé sudiste pétillant, ou plutôt un «rosé bio frémissant», comme le présente la marque, à peine un an après la sortie de son Chandon Garden Spritz. Une façon de renforcer ses positions sur le terrain du «sparkling wine», un marché toujours en expansion. Pour la première fois, Chandon, implanté en Argentine, au Brésil, en Californie, en Chine, en Inde et en Australie, recourt à des raisins français achetés entre Saint-Tropez et Perpignan, et vinifiés au Centre de méthode champenoise de Flassans-sur-Issole. Le Chant des Cigales, un vin pensé par Richard Geoffroy, ancien chef de cave de Dom Pérignon, est aujourd’hui produit sous la tutelle de la très scientifique Audrey Bourgeois.
À la dégustation, ce brut nature (moins de 3 g de sucre par litre) est dominé par les fleurs et les fruits comme la fraise et la framboise. Une légère touche saline n’atténue pas la grande douceur générale. L’ajout d’un glaçon va étirer les arômes et réduire l’effet «barquette de LU». Le Chant des Cigales est lancé cette année, au prix de 25 euros, en France, au Japon, en Allemagne, au Danemark, en Suède. Point commun avec les autres crus méridionaux de la maison: aucun complexe et une belle force d’attraction. Jusqu’à présent, c’est la bonne recette.
L’aventure viticole de Patricia Ortelli
Patricia Ortelli a au moins deux passions. Celle pour le vin remonte à ses 9 ans, quand son père lui confie les clés de la cave familiale mais aussi le choix et le service du vin. Au début des années 1990, elle achète, presque sur un coup de tête, lors d’une vente à la bougie, le domaine de La Calisse, en appellation Coteaux Varois. Aujourd’hui, ses vins comptent parmi les plus appréciés et les mieux notés de Provence.
La littérature est l’autre passion de cette femme inspirée qui publie L’Appel de la vigne, un récit très personnel où il est question d’elle, de ses choix de vie, de ses vins, de Saint Louis et de rêve.
L’Appel de la vigne,de Patricia Ortelli, Éditions Albin Michel.
Le déjeuner du dimanche de…. Alain Cojean
Cet altruiste s’en va bruncher au Soya, rue de la Pierre-Levée, à Paris, pour profiter entre amis de son restaurant végan préféré.
«C'est tout bon» N°5 : déjeuner dans une épicerie, ça vous dit ?
LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Prendre son repas dans l'épicerie où remplit son cabas ou l'inverse, pourquoi pas… Adresses de qualité, produits choisis, sites fiables pour se faire livrer : quelques bons plans à noter sur la liste des courses.
Le Monde
Judaïsme : Emile et Myriam Ackermann, rabbins en tandem pour une orthodoxie moderne
Couple de jeunes Français, formés aux Etats-Unis, Emile et Myriam Ackermann seront bientôt les premiers rabbins du courant dit orthodoxe moderne en France. Ernergiques et charismatiques, ils entendent démocratiser l’étude juive, notamment en direction des femmes.
Un soir de shabbat en 2017, Myriam Sommer, 21 ans, future professeure d’anglais, croise Emile Ackermann, le même âge, futur avocat, à la synagogue de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Cinq ans plus tard, Emile et Myriam se sont mariés, leur fille Elise est née, et les deux seront rabbins ensemble. Ce ministère de couple est unique dans le judaïsme français orthodoxe, c’est-à-dire pratiquant et conservateur ; et ni l’un ni l’autre ne s’étaient projetés dans cette profession avant de se rencontrer ce fameux soir.
« Entre nous deux, ça fuse. Le tandem, c’est notre marque de fabrique, nous aimons transmettre la culture du débat », reconnaît Emile Ackermann, 26 ans, en regardant avec admiration son épouse assise en face de lui dans leur petit salon parisien. Le couple souhaite incarner un judaïsme à la fois conservateur et moderne, où, selon eux, « la liberté de penser est expérimentée ».
Ensemble, sur leur chaîne YouTube, ils abordent des questions comme « Le consentement est-il une valeur juive ? », « Peut-on être juif et vegan ? » ou « D’où vient l’interdit de se marier avec une personne non juive ? » Tous les jours, Myriam produit et anime le podcast Daf Yummy, où elle commente pendant un quart d’heure le passage du jour du Talmud, tout en valorisant des références érudites à la littérature contemporaine et profane. « Cette tradition intellectuelle à laquelle nous nous rattachons, remarque-t-elle, est propre à l’orthodoxie dite moderne, là où l’orthodoxie dite traditionnelle valorise moins les références extérieures et pense que la Torah se suffit à elle-même. »
« Sorbonnards » ou « rabbins du futur » ?
Les Ackermann prient trois fois par jour et célèbrent le shabbat. Myriam cache ses cheveux et alterne entre le port de la perruque et du béret afin de se conformer aux exigences de la Loi juive concernant les femmes mariées. Elégant et pétillant, le couple s’affiche volontiers, lui avec un large chapeau noir, elle avec des robes chastes aux cols serrés. « En France, précise Emile, le courant de l’orthodoxie moderne répond à un besoin d’une partie de la communauté juive, notamment en ouverture sur la société, tout en valorisant une observance assez stricte de la Loi juive. »
Sur les réseaux sociaux, où Emile se montre très actif, leurs détracteurs au sein de la communauté juive raillent leur jeunesse, leur hâte à fonder une communauté en France ou bien leur profil de « sorbonnards » désireux d’enseigner à des jeunes croyants surdiplômés. Sont-ils les « rabbins du futur » pour la génération des 25-35 ans, ou bien l’expression d’une judéité jeune et conservatrice dans une communauté française inquiète de la hausse des crimes antisémites, et marquée par les départs pour Israël ?
Il vous reste 74.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L'Humanité
Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison ferme
ActuL’ancien champion allemand de tennis, sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, a été notamment déclaré coupable par la justice britannique, ce vendredi, de dissimulation d’avoirs et de prêts pour un montant de 2,5 millions de livres sterling.
Nicolas GuillerminFin de partie pour l’ex-numéro un mondial du tennis, Boris Becker. L’ancien champion, âgé de 54 ans, a été condamné, ce vendredi 29 avril, à deux ans et demi de prison par la justice britannique pour des infractions financières liées à sa banqueroute. L’Allemand, qui vit au Royaume-Uni depuis 2012, a été déclaré coupable notamment d’avoir dissimulé 2,5 millions de livres sterling (3 millions d’euros) d’avoirs et de prêts pour éviter de payer ses dettes. L’ex-joueur au style flamboyant et à chevelure rousse, alias « Boum Boum », devra purger la moitié de sa peine derrière les barreaux avant de pouvoir bénéficier d’une libération conditionnelle.
Déclaré en faillite personnelle en 2017 par un tribunal de Londres à la suite de mauvaises affaires dans divers secteurs (prêt à porter, vente de voitures, etc.), le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem avait été reconnu coupable le 8 avril par la Southwark Crown Court de Londres d’avoir caché des actifs ou transféré des fonds pour échapper à ses dettes. Il lui est notamment reproché d’avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d’un compte professionnel sur d’autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d’avoir caché un emprunt de 825 000 euros ainsi que des parts dans une société.
« La condamnation de Boris Becker montre clairement que la dissimulation d’actifs dans le cadre d’une faillite est une infraction grave pour laquelle nous poursuivrons les contrevenants et les traduirons en justice », a souligné le directeur général de l’Insolvency service, agence gouvernementale britannique chargée d’administrer les banqueroutes. Il y a 20 ans, Boris Becker avait déjà été condamné en Allemagne à deux ans de prison avec sursis ainsi qu’à 500 000 euros d’amende pour quelque 1,7 million d’euros d’arriérés d’impôts. Un avertissement dont la juge britannique Deborah Taylor lui a reproché de ne pas avoir tenu compte. « Vous n’avez montré aucun remords ni acceptation de votre culpabilité et avez cherché à vous distancier de vos infractions et de votre banqueroute », lui a-t-elle lancé, estimant que Boris Becker n’a fait preuve d’ « aucune humilité ».
Vainqueur de 3 Wimbledon, 2 Open d’Australie et 1 US Open entre 1985 et 1996, le plus jeune vainqueur du Grand Chelem londonien à 17 ans, qui conteste l’intégralité des charges, a été acquitté de vingt autres chefs d’accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. A l’audience, celui dont le service était sa meilleure arme et ses plongeons au filet régalaient le public a indiqué qu’il ignorait où ses récompenses se trouvaient. Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l’Open d’Australie et sa médaille d’or du double aux JO de 1992, remportée avec Michael Stich.
Acculé par les créanciers, Boris Becker avait déjà vendu aux enchères une partie de ses trophées pour 700 000 livres (840 000 euros) afin d’éponger une partie de ses dettes. En 2017, lorsqu’il avait été déclaré en faillite personnelle, ses dettes avaient été estimées jusqu’à 50 millions de livres sterling (59 millions d’euros). Selon l’ancien champion, qui travaillait pour la BBC et des télévisions australiennes et japonaises, sa banqueroute et son traitement dans les médias ont mis à mal la « marque Becker », si bien qu’il a ensuite eu des difficultés à rembourser ses dettes.
Cette affaire n’est pas la première pour celui qui a été le premier joueur allemand à remporter un titre du Grand Chelem. Après avoir raccroché sa raquette, l’enfant de Leimen, dans le Bade-Wurtemberg, qui a habité à Monaco et en Suisse, a connu une retraite sportive agitée entre relations conjugales douloureuses, divorce coûteux, démêlés avec le fisc et investissements ratés, avant de finalement s’installer en Angleterre. En 2009, il avait connu des problèmes avec la justice suisse pour ne pas avoir payé le pasteur qui l’avait marié. Cinq ans plus, c’est la justice espagnole qui obligeait l’Allemand à mettre en vente sa villa de Majorque pour rembourser ses dettes contractées suite aux travaux… Selon son avocat Jonathan Laidlaw, la réputation de son client « est en lambeaux. Il ne pourra pas retrouver de travail et devra compter sur la charité des autres pour survivre ».
tennisjusticefaillite L'Humanité
Un troisième tour revendicatif contre Macron
ActuMobilisations Partout, les manifestants ont exigé plus de justice sociale lors de ce 1er Mai marqué par une opposition frontale au président réélu et émaillé d’incidents.
Cécile RousseauClotilde MathieuLudovic Finez« E mmanuel Macron, suppôt des patrons ! » En ce 1er Mai post-réélection, les slogans scandés depuis cinq ans sont toujours d’actualité. Quelque 50 000 personnes ont défilé à l’appel de la CGT, de l’Unsa, de la FSU et de Solidaires, mais aussi des organisations de jeunesse, dans les rues de Paris. À Lyon, ce sont entre 4 000 et 6 000 manifestants qui ont battu le pavé, plus que l’an dernier selon la CGT, qui comptabilisait 255 rassemblements en France. Dans la capitale, des incidents ont émaillé les début et fin de parcours de cette journée où se mêlaient revendications sociales et politiques. De son côté, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a adressé un message clair au locataire de l’Élysée : « Nos exigences sont toujours là sur l’augmentation du Smic et le refus de la retraite à 65 ans ! » Sur ce projet de réforme, il estime qu’une journée d’action « est possible avant la rentrée ».
Paris : le pouvoir d’achat dans toutes les têtes
En tête de cortège, un gilet jaune tentait de résumer le sentiment général sur une peluche géante : « Emmanuel Macron, je te déteste de tout mon cœur. » Sous les blouses blanches, la colère gronde aussi depuis un bon moment. Christine Huet, infirmière de bloc à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) et élue CGT, ne supporte plus ce système en bout de course : « Nous n’avons pas les budgets pour notre projet d’ouvrir 120 lits d’Ehpad et un centre de soins de suite et de réadaptation. Il reste difficile de recruter. Avec la renégociation des grilles salariales, certains collègues n’ont touché que 4,60 euros en plus par mois ! » Des services publics aux usines, le pouvoir d’achat est dans toutes les têtes. « Il y a un problème avec les salaires dans ce pays ! tacle Marc Darcy, élu CGT chez Stellantis à Poissy (Yvelines). Il faut reprendre le chemin des luttes pour obtenir des résultats ! Nous avions demandé 400 euros d’augmentation annuelle il y a deux ans, sans tenir compte de l’inflation. Au final, nous avons dû nous contenter de 40 euros brut. » Choqué par le salaire astronomique du PDG Carlos Tavares (19 millions d’euros), il dénonce les milliards versés aux actionnaires « grâce aux cadences soutenues que nous avons fournies et au chômage partiel financé par l’État. Les élections ne sont pas finies mais nous devons aller chercher l’argent là où il est tout de suite ! » Du côté des métiers du soin, la solidarité intergénérationnelle joue à plein. Aide médico-psychologique retraitée, Anise le répète plusieurs fois : elle est venue en soutien à ses ex-collègues. « Je refuse de rester sur mon canapé tant que nos métiers ne sont pas reconnus et revalorisés ! » lance-t-elle. Sylvie, aide à domicile de 58 ans, chasuble FO sur le dos, réalise au quotidien des toilettes, pourtant non incluses dans son contrat, en plus de ses tâches de ménage et de courses. « Je ne suis pas payée pour ça. Je cours partout dans Paris, je monte les escaliers et je soulève des gens. Je ne me vois pas faire ça jusqu’à 65 ans. Si nous ne sommes plus là, qui va s’occuper des personnes âgées et des personnes en situation de handicap ? » Derrière la bannière de l’union syndicale Solidaires, des dizaines de sans-papiers employés par Chronopost à Alforville (Val-de-Marne) exigent toujours leur régularisation. Au bout de six mois de lutte, l’attente devient insoutenable pour Djibrirou : « Macron n’a jamais rien fait pour nous ! Il est temps de nous donner des papiers et de nous rendre notre dignité. »
Lille : à la recherche d’un relais politique pour les luttes
« Nous demandons l’annulation de la réforme de l’assurance-chômage et le retour à la retraite à 60 ans. » Parmi les 2 000 manifestants à Lille, Nathalie Renard, danseuse et comédienne, est venue avec des camarades du SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes). Elle évoque les réalités du spectacle vivant : « Nos cachets sont bloqués. Dans la plupart des compagnies, on gagne la même chose qu’il y a quinze ans. » « Cela en décevra beaucoup si l’union ne se fait pas à gauche », conclut-elle, évoquant les législatives. « On espère une nouvelle majorité », confirme Corinne Veegaete, drapeau SUS santé sociaux à la main. Agent dans un établissement pour personnes handicapées, elle pointe la chute du pouvoir d’achat. Pour ses collègues, dont les salaires sont au ras des pâquerettes, mais aussi pour les usagers, dont l’allocation aux adultes handicapés (AAH) « n’est pas revalorisée ».
Même « espoir d’une majorité à gauche » chez Marie Bernyn et Sandrine Desmettre, chasubles de la CGT sur le dos, qui travaillent respectivement à la Carsat (Caisse d’assurance-retraite et de santé au travail) et dans le groupe de protection sociale Malakoff Humanis. « Il faut augmenter les salaires, les minima sociaux, les pensions et préserver les cotisations sociales, qui permettent de financer l’assurance-chômage, les retraites, la Sécurité sociale… Les services publics sont également au cœur des débats : hôpitaux, pompiers, écoles… » résument-elles. Au démarrage du cortège, c’est d’ailleurs aux « camarades députés ou futurs députés » que s’est notamment adressé Stéphane Vonthron, de l’union locale CGT de Lille, face à un groupe fourni aux couleurs de l’Union populaire. « Nous avons besoin que nos revendications soient portées par la lutte mais aussi dans l’Hémicycle. Sans luttes syndicales, il n’y aurait pas eu les congés payés, la Sécurité sociale… » rappelle-t-il, insistant particulièrement sur la précarité des livreurs à vélo. « Le blocage des prix, l’augmentation du Smic, la baisse du temps de travail, oui, c’est toujours possible ! » embraye le député lillois FI Adrien Quatennens, quand le micro lui est passé, appelant à une « revanche dans les urnes en juin ».
« Aucune élection n’ira dans le sens du peuple. On veut une vraie révolution, obtenir par la rue le RIC (référendum d’initiative citoyenne), la justice fiscale, sociale et écologique ! » tranche de son côté Sylvain « Robespierre », à la tête d’un petit groupe de gilets jaunes. Il le reconnaît : les règlements de comptes internes sont sévères depuis l’élection de Macron face à Le Pen.
Saint-Nazaire : de nombreux combats dans les usines
L’horizon était toujours nuageux, ce dimanche, place de l’Amérique-latine à Saint-Nazaire, où 700 personnes se sont rassemblées face aux imposants blocs de béton de la base sous-marine. L’appel à la mobilisation lancé par les syndicats n’a guère fait mouche auprès des salariés. Seuls les plus militants étaient présents, déçus du niveau de mobilisation. « Les salariés sont désabusés », « dépités », « repliés sur eux-mêmes », même « s’il y a une prise de conscience des dangers que comporte la réélection d’Emmanuel Macron », en pointant notamment le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, estiment Fabien Pouessel et Christophe Grigard, CGT territoriaux. En 2010, pointe un autre syndicaliste, « la place était noire de monde ». La séquence électorale n’a pas aidé, estiment-ils. Dans les terres périphériques, où les usines s’étendent, comme à Donges, Montoir-de-Bretagne, le Rassemblement national est arrivé en tête aux premier et deuxième tours de l’élection présidentielle. Ceux qui votent « Marine » en parlent désormais « ouvertement », sans d’ailleurs penser « extrême droite », raconte Benoît. Face à sa montée, les responsables de l’union locale CGT souhaitent aller dans les entreprises, dans la perspective des élections législatives, faire campagne « sur les dangers du programme de Marine Le Pen », même si la tâche est « très compliquée ».
Cette place clairsemée où les interrogations sont nombreuses fait toutefois contraste avec ce que vit Karl, ouvrier chez Airbus. Dans son usine, les mouvements sur les salaires, mais aussi et surtout sur les conditions de travail se sont multipliés. Depuis le début de l’année, ce sont treize débrayages sur le site, avec à chaque fois 260 à 300 ouvriers « qui sortent », sur les 840 à statut, poursuit le délégué syndical. Tout comme à la raffinerie Total de Donges, où les « cols bleus » ont tenu trois semaines en grève pour exiger l’embauche des intérimaires en production. Les luttes ruissellent. Dans de toutes petites entreprises sous-traitantes, « des salariés nous appellent pour savoir comment s’y prendre pour faire grève sur les salaires », affirme Sabine Bernard, cosecrétaire générale de la CGT locale. Autant de forces qui manquent ce dimanche. Sabine, Karl et tant d’autres restent optimistes et motivés. Les militants savent que pour « faire bouger », il faudra « énormément de travail de terrain ».
manifestations1er maisyndicatsréforme des retraites Le Monde
Une autogestion de guerre
L’invasion russe de l’Ukraine a stimulé l’intérêt pour la passionnante histoire de ce pays et de son peuple. Très rares sont pourtant ceux à évoquer la Makhnovtchina, ce soulèvement anarchiste qui tire son nom de son guide charismatique, Nestor Makhno, et qui, au sortir de la première guerre mondiale, lutta « contre les Rouges et les Blancs », et ce jusqu’à l’absorption de l’Ukraine dans la nouvelle Union soviétique. La radicalité d’une telle insurrection a entraîné sa marginalisation par l’historiographie nationaliste, tandis que la vulgate léniniste s’employait à la calomnier, tout en effaçant ses traces. Il n’en est que plus éclairant de revenir sur cette expérience collective, qui prônait « l’indépendance sociale et laborieuse des ouvriers et des paysans » face au nationalisme de l’éphémère république d’Ukraine.
La paix conclue par les bolcheviks avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, en mars 1918, livre de fait l’Ukraine à leurs armées, qui occupent le pays et y soutiennent les représailles contre-révolutionnaires. La résistance s’organise au nom de la Volnitza, cette « vie libre » à laquelle les Ukrainiens associent leur indépendance. Makhno, un anarchiste ukrainien, condamné à Moscou à la réclusion à perpétuité, et libéré par la révolution de février 1917, fait de sa bourgade natale de Houliaïpole, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Marioupol, le centre régional d’une guérilla libertaire. Dès l’été 1918, il proclame que « vaincre ou mourir » est « le dilemme qui se dresse devant les paysans et les ouvriers de l’Ukraine au présent moment historique ». « Mais mourir tous, nous ne pouvons pas, nous sommes trop. Nous sommes l’humanité. Donc nous vaincrons », explique-t-il. Il est surnommé Batko (« Père »), du fait de ses indéniables qualités de commandement militaire. Un de ses camarades de lutte le décrit « dévoué jusqu’au fanatisme à la classe à laquelle il appartient, à celle des paysans pauvres dénués de tout droit, subjugués, écrasés ».
De novembre 1918 à juin 1919, la Makhnovtchina contrôle le sud-est de l’Ukraine, y compris le port stratégique de Marioupol et une portion du Donbass. L’influence de ses partisans s’étend jusqu’aux portes de Kharkiv, au nord, et d’Odessa, à l’ouest. Des « communes libres » voient le jour à l’initiative des paysans les plus déshérités, en liaison avec des « conseils libres des travailleurs », véritables antithèses des conseils/soviets alors établis par le pouvoir bolchevik. L’école se veut émancipée de l’Eglise comme de l’Etat, selon les thèses libertaires du pédagogue Francisco Ferrer, fusillé à Barcelone en 1909. Ces quelques mois d’utopie concrète demeurent forcément inaboutis, dans un contexte où la guerre impose à nouveau ses priorités. Deux congrès régionaux des « paysans, ouvriers et partisans » se tiennent en janvier et février 1919, consacrant la « mobilisation volontaire » face aux troupes contre-révolutionnaires du général russe blanc Denikine, qui lance l’offensive à partir du Donbass, épaulée par sa cavalerie tchétchène.
Il vous reste 42.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L'Humanité
Métavers. Notre voyage dans le nouvel avatar du capitalisme
Histoire de la semaineIl a suffi que Facebook annonce devenir une entreprise du « métavers » pour que des dizaines de clones fleurissent en quelques semaines. Mais, au fond, que fait-on dans cette galaxie virtuelle que certains qualifient déjà de « Web du futur » ? Pour tenter d’y répondre, nous sommes allés y promener notre alter ego numérique, l’Humavatar. Suivez le guide.
Pierric MarissalLes promesses de l’Internet du futur, ce n’est plus de naviguer en cliquant sur des liens, mais d’y être immergé, dans des environnements 3D et interconnectés, les métavers, au travers d’un avatar, soit un alter ego numérique. Pour cette première visite, l’Humavatar sera notre guide, un doux punk en tongs, privé de son chien, puisqu’on déboulera dans ces univers virtuels sans un sou : impossible de faire passer de la cryptomonnaie en notes de frais.
Après avoir personnalisé son avatar, un bref temps de chargement nous amène sur une place centrale très colorée, où des personnages en 3D vêtus à la dernière mode en côtoient d’autres en étrange armure futuriste. Nous voici dans Decentraland, le proto-métavers disponible qui est aujourd’hui le plus abouti. C’est aussi le plus accessible : on peut s’y connecter avec un simple navigateur Internet, mais aussi en profiter avec un casque de réalité virtuelle.
Les défilés virtuels de la Fashion Week
En journée, on ne peut pas dire qu’il y ait foule. C’est bien mieux lors des événements réguliers organisés dans le métavers. Fin mars, s’y sont tenus, par exemple, de nombreux défilés virtuels de la Fashion Week, avec leurs boutiques temporaires. Certaines marques se sont pliées au jeu et ont modélisé leurs vêtements malgré les limites du moteur 3D – avec possibilité d’achat pour en vêtir les avatars, bien entendu. D’autres ont préféré diffuser leurs défilés physiques en vidéo.
L’utilisateur se retrouve finalement à regarder son avatar visionnant lui-même une vidéo. Les soirées DJ set, des sortes de boîtes de nuit virtuelles, ont aussi beaucoup de succès, même si, là encore, passer plusieurs minutes assis chez soi à fixer sur son écran son alter ego se déhancher peut générer un certain sentiment de malaise. Mais, surtout, dans Decentraland, on joue au poker, les casinos sont bondés. Les croupiers – au visage de Pepe la grenouille – ont avisé l’Humavatar que la mise minimale était de 400 dollars. Ils l’auraient fermement ramené vers la sortie si ces PNJ (personnages non incarnés par des joueurs) avaient été programmés pour.
Pouvoir s’offrir un canapé en cuir… virtuel
La carte de Decentraland, accessible d’une touche, fait office d’interface de navigation. Elle indique un parc d’attractions ? En deux clics, l’avatar s’y téléporte après un bref temps de chargement. Quelques manèges sont accessibles, dont une grande roue et des montagnes russes, des valeurs sûres pour profiter des possibilités de la réalité virtuelle. Retour à la carte pour visiter des galeries d’art où quasiment chaque œuvre est achetable. Un certificat NFT vient assurer l’acquéreur qu’il est bien le propriétaire de l’image numérique d’origine.
Toujours depuis la carte, on peut accéder à un cinéma, un club de jazz, des boutiques de mode, un quartier Samsung, des banques ou des bars lounges luxueux… En asseyant l’Humavatar sur un canapé en cuir d’une villa en 3D, une phrase du directeur technique de la réalité virtuelle chez Facebook prend soudain tout son sens : « Tout le monde ne peut pas avoir un manoir. Tout le monde ne peut pas avoir un home cinéma. Mais ce sont des choses que nous pouvons simuler en réalité virtuelle », expliquait-il.
Des Transactions en cryptomonnaies
Vers le centre-ville, on trouve aussi des agences immobilières pour acheter ou louer dans Decentraland : comptez bien 250 euros par mois pour louer un terrain pas trop excentré. À l’achat, on peut négocier des espaces (les parcelles font 256 m² virtuels) en marge du centre pour un peu plus de 10 000 euros, quand un bâtiment virtuel bien placé s’est vendu plus de 2 millions d’euros, fin 2021. Toutes les transactions se font en « mana », une cryptomonnaie qui se change autour de 2,50 euros en moyenne.
Mais ce n’est pas sur Decentraland que Carrefour, Havas, Adidas, Gucci ou encore Axa ont décidé récemment d’acheter des « terrains » virtuels, mais sur The Sandbox. Pour l’heure, ce proto-métavers encore en version alpha (loin d’être la version finale) ne connecte encore pas sa carte – où l’on peut acheter du foncier virtuel – et ses mondes en 3D. À terme, chaque propriétaire pourra sur sa parcelle (chacune fait 9 216 m²) ériger ce qu’il veut, grâce au moteur 3D fourni.
En attendant, il faut lancer un programme et passer par une place centrale, un peu comme dans « Minecraft », et le contenu disponible est bien maigre : quelques galeries d’art numérique et des petits jeux pas folichons. Le gros des utilisateurs – 200 millions revendiqués par l’éditeur – passe son temps à spéculer et à enchaîner des missions rébarbatives pour gagner un peu de monnaie du jeu (1 sand vaut 0,27 euro environ), augurant un nouveau concept : « play to earn », jouer pour gagner de l’argent.
Le terrain construit par le quotidien hong-kongais « South China Morning Post » a fini de doucher nos espoirs. Loin de proposer une manière inédite de traiter l’actualité, c’est un hommage sous forme de reconstitution 3D au Star Ferry, service de transport en service depuis 1888…
Une version débridée du capitalisme mercantile
À terme, les boutiques seront légion, en témoigne le partenariat récent de The Sandbox avec Arianee, plateforme qui « aide les marques à développer leurs solutions Web3 » ; on y trouvera de la grande distribution comme Printemps ou Groupe Casino, ou du luxe comme Moncler ou Breitling. Est-ce que, vraiment, dans quelques années, les consommateurs iront faire leurs courses en incarnant leurs avatars dans des environnements 3D ?
Un chef d’entreprise français qui tient à son anonymat glissait à ce sujet : « Je ne sais vraiment pas ce que ça va donner, ni ce qu’on va y faire, mais comme tout le monde y va, on a aussi acheté sur The Sandbox. » Résultat, certaines parcelles vides sont en vente à 100 ethereums, soit plus de 3 millions d’euros.
Passé les premiers moments où l’on s’amuse à naviguer sur cet Internet limité en 3D, il faut se rendre à l’évidence, les prémices du métavers ressemblent à une version débridée du capitalisme mercantile. Même dans un jeu à destination des enfants et relativement protégé comme « Minecraft », le premier bâtiment que l’on voit lorsqu’on arrive sur la place centrale multijoueur est une boutique Lacoste.
Publicité et jeux d’argent omniprésents
Et c’est encore pire sur « Roblox », jeu qui revendique chaque mois plus de 10 millions de joueurs, enfants et adolescents. Ailleurs, la publicité et les jeux d’argent sont aussi omniprésents, les potentielles arnaques nombreuses. Tout s’achète et se vend, avec ce vertige du double achat : on peut se payer un tee-shirt à porter dans « la vraie vie » et le même pour son avatar, dans le métavers. Ce que le jeu « Fortnite » a été le premier à avoir largement exploité, en nouant des partenariats avec des marques de luxe comme Moncler ou Balenciaga : le joueur peut se vêtir d’un pull réel à 900 euros, et habiller son alter ego numérique du même pull pour une grosse dizaine d’euros.
Pour les marques, c’est tout bénéfice : un objet numérique se reproduit d’un simple copier-coller, on n’a besoin de le « fabriquer » qu’une fois pour le vendre en quantité virtuellement illimitée. Aux côtés des marques, on trouve des plateformes de change de cryptomonnaies, quelques banques – HSBC vient de lancer un fonds d’investissement implanté sur The Sandbox –, ainsi qu’une ambassade de la Barbade, le pionnier des paradis fiscaux implantés dans le métavers.
Selon un sondage d’une banque d’investissement portant sur 7 100 adolescents américains, seuls 9 % d’entre eux ont envie d’aller sur le métavers. Alors, c’est lui qui vient à eux. Même l’ex-candidat-président Macron s’y est mis. Après avoir annoncé, lors de sa conférence de presse de candidature, sa volonté de promouvoir un métavers souverain européen, ses militants en ont lancé un, temporaire, sur « Minecraft ».
Lorsqu’on se connecte au serveur, cela donne une idée de sa vision démocratique : tout canal de discussion est coupé, et les avatars sont non personnalisables – impossible de s’affubler d’un gilet jaune, par exemple. Dedans, une mairie aux faux airs d’Élysée, un QG de campagne tout vide… Des personnages non joueurs, statiques et en costume, vantent grossièrement le bilan du quinquennat. On peut même croiser Nemo, le chien présidentiel, qui assure que le prix des croquettes a baissé grâce à Castex… Surtout, on voit des photos de Macron à foison. Au cinéma, on ne peut regarder que le clip de campagne. Quant au Palais des congrès, il a servi à retransmettre le meeting du candidat à la Défense. À part s’y balader et subir les pavés de textes de propagande, il n’y a rien à faire.
Animoca nage dans le cash
En plus d’être globalement bien laids, ces mondes virtuels complètement privatisés sont bien partis pour fonctionner en cercle fermé. On ne pourra pas balader son avatar de Facebook à Decentraland. D’ailleurs, à côté de la multinationale de Zuckerberg – qui a ignoré les demandes répétées de l’Humavatar de tests de ses premières applications en réalité virtuelle –, un autre géant est en train de se constituer : Animoca. Cette société hong-kongaise a racheté The Sandbox à ses créateurs français, tout comme Decentraland et sept autres programmes à visée de métavers.
Elle possède aussi OpenSea, la principale plateforme de vente de terrains virtuels et une vingtaine de jeux reposant sur la blockchain, mais aussi des gestionnaires de portefeuilles de cryptomonnaies, des infrastructures… Depuis l’annonce du métavers de Facebook, Animoca, qui n’était, il y a quelques mois, qu’un petit éditeur de jeux vidéo pour mobiles, nage dans le cash, vient de lever 350 millions de dollars supplémentaires. Il pèse désormais plus de 5 milliards et a réalisé, en 2021, 530 millions de bénéfices, avec plus de 160 milliards de dollars d’encours en cryptomonnaie sur ses jeux.
Son patron, Yat Siu, se réjouit de ces résultats et estime que ceux-ci « renforcent notre point de vue selon lequel la construction du métavers ouvert – qui englobe une multitude de métavers en son sein – est extrêmement similaire à la construction d’une société entièrement nouvelle, semblable à un État basé sur la communauté ». Selon lui, le plus important est le droit de propriété, dans le virtuel comme au quotidien. « Les États comme les métavers servent leurs citoyens en leur apportant de la valeur. Nous pensons que la véritable propriété numérique est le bloc fondamental qui sous-tend l’ensemble du métavers ouvert : la propriété des actifs numériques conduit à la liberté économique et aux opportunités », résume-t-il sur LinkedIn.
Les chiffres fusent, certains évoquent un gâteau de 800 milliards de dollars dès 2024. Les premiers opportunistes sont sur l’affaire : un Metaverse College est même né à Paris, il y a quelques semaines, proposant pour un peu plus de 10 000 euros l’année un master en « management de la cryptomonnaie, des NFT et du métapatrimoine » ou un « Metaverse product design ».
Le contre-exemple sud-coréen
À contre-courant, la Corée du Sud veut garder la main sur cet Internet de demain. Elle veut même en faire un atout dans son plan « Vivre avec la pandémie ». Le pays a banni les jeux d’argent en ligne, la spéculation sur les NFT et les émissions non contrôlées de cryptomonnaie. L’État entend utiliser ces technologies de réalité virtuelle pour réhumaniser un peu l’outil numérique. Le pays réfléchit aux salles de classe virtuelles en cas de prochain reconfinement avec, au programme, le remplacement de plus de 255 000 ordinateurs, l’équipement de 1 200 écoles en tablettes, la couverture en Wi-Fi de 380 000 salles de classe et la mise en place d’une plateforme d’apprentissage en ligne. Séoul crée aussi son métavers public. Il sera à destination des touristes, qui pourront visiter la ville en réalité virtuelle, mais aussi des usagers locaux, qui pourront effectuer leurs démarches de service public en ligne avec leur avatar, mais accompagné par l’alter ego d’un agent ou une intelligence artificielle. En être réduit à créer un métavers public pour lutter contre la déshumanisation de la dématérialisation des services publics, il y a de quoi devenir fou.
Voir aussi notre dossier consacré au CAPITALISME AUGMENTÉ :
♦ Facebook nous précipite dans la matrice♦ Métavers. La machine à fantasmes, ultime échappatoire à notre monde♦ Facebook. L’ogre « too big to crash » ?♦ Entretien. Métavers, « l’extension du domaine du capitalisme de surveillance »♦ Corée du Sud. Le gouvernement promeut un métavers souverain
métaversinternetfacebook France24 - Monde
Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?
Publié le : 30/04/2022 - 17:00
Grégoire SAUVAGE
Suivre
Entre des prix de l'énergie et des produits de base qui s'envolent et une croissance atone, les derniers indicateurs économiques publiés vendredi par l'Insee font craindre un début de "stagflation". Explications.
C'est du jamais-vu depuis le milieu des années 1980. L'inflation a continué à accélérer en avril en France pour atteindre 4,8 % sur un an, selon une première estimation publiée vendredi 29 avril par l'Insee. Dans la zone euro, le chiffre atteint même 7,5 % pour le même mois, au plus haut depuis l'instauration de la monnaie unique.
"Cette inflation est essentiellement due à l'augmentation des prix de l'énergie", a rappelé samedi le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, lors d'une interview à la radio France Inter.
D'abord portée par la reprise économique post-Covid-19, la hausse des prix des matières premières et agricoles a connu un nouveau coup d'accélérateur avec la guerre en Ukraine. Les ruptures des chaînes d'approvisionnement en Chine liée à la stratégie "zéro Covid" de Pékin jouent également un rôle dans cette flambée.
>> À lire : Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
"En France et dans l'ensemble des pays européens, les dépenses en matière de transports et d'énergie pèsent énormément sur le budget des ménages", note l'économiste Stéphanie Villers. "Le premier effet est un ralentissement de la consommation sur le premier trimestre. Les ménages préfèrent se montrer prudents car ils ont intégré que cette hausse des prix allait durablement pénaliser leur pouvoir d'achat. Or, la consommation des ménages, c'est le principal moteur de la croissance" tricolore, ajoute l'économiste.
Selon les données de l'Insee, la consommation des ménages a ainsi baissé d'1,3 % en France. Résultat : le produit intérieur brut (PIB) est au point mort au premier trimestre. En zone euro, il n'a progressé que de 0,2 %, et a même légèrement baissé aux États-Unis. Après l'euphorie de la reprise postpandémie observée en 2021, la croissance mondiale semble marquer le pas.
"Les prémices" d'une stagflation
Dans cette configuration économique conjuguant hausse des prix et croissance faible, ressurgit en France le spectre de la "stagflation", mélange d'inflation et de stagnation de l'activité économique. "Si ce mouvement sur les prix est durable, il y a un risque. On en est peut-être aux prémices", avance Stéphanie Villers.
Pour pouvoir parler de stagflation, il faudrait que cette situation perdure "sur au moins plusieurs trimestres", confirme Pierre Jaillet, chercheur à l'Institut européen Jacques-Delors, interrogé par l'AFP.
Il est donc encore trop tôt pour affirmer que le pays se dirige vers une stagflation telle qu'elle l'a connue dans les années 1970, au moment des deux chocs pétroliers.
"L'une des questions qui se pose maintenant, c'est de savoir dans quelle mesure le futur gouvernement va peser sur la perte du pouvoir d'achat", après les énormes moyens déployés par les pouvoirs publics pour aider les ménages et entreprises depuis la pandémie, explique Pierre Jaillet.
>> À voir, L'Info éco : les priorités économiques du président réélu
Plusieurs indicateurs économiques plaident pour un optimisme prudent : malgré un ralentissement, l'investissement des entreprises a progressé au premier trimestre en France. Quant au taux de chômage, il poursuit sa décrue avec -5,3 % de demandeurs d'emploi de catégorie A.
"On a probablement atteint le niveau plancher", prédit toutefois Stéphanie Villers. "Les entreprises sont confrontées à des coûts de production qui augmentent avec le prix des matières premières. Elles voient les signaux négatifs s'accumuler. Il ne faut donc pas s'attendre à une nouvelle baisse du chômage dans les trimestres à venir".
Des prix hauts jusqu'en 2024
D'autant que la flambée des prix n'est pas près de s'éteindre, si l'on en croit un rapport publié mardi par la Banque mondiale. Ses experts prédisent que "les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu'à la fin de 2024". Les auteurs du rapport notent que "la guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde".
"Il est difficile de savoir combien de temps va durer cette pression sur les prix qui se diffusent sur l'ensemble des biens et des services. Cela dépendra beaucoup de la durée du conflit ukrainien", assure Stéphanie Villers.
>> À lire : La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
Comment éviter alors de s'engouffrer dans le cercle vicieux d'une stagflation ? L'équation est loin d'être simple à résoudre pour les banques centrales. Pour limiter l'inflation, elles disposent de deux leviers : réduire leurs achats d'actifs sur les marchés ou remonter leurs taux d'intérêt.
"Le risque de cette stratégie est qu'il devienne plus difficile d'obtenir un prêt et cela pourrait faire baisser la consommation et donc la croissance qui n'est déjà pas au beau fixe", analyse la chroniqueuse économie de France 24, Joanna Sitruk.
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a ouvert mercredi la possibilité d'une première hausse des taux directeurs cet été si l'inflation poursuit sa hausse. "La mission de la BCE est la stabilité des prix", a rappelé l'ancienne ministre de l'Économie.
La BCE avait déjà arrêté en mars le programme d'urgence destiné à soutenir l'économie pendant la crise provoquée par le Covid-19 et déclaré arrêter les achats nets d'actifs à partir du mois de juillet. Une manière de garder sous contrôle la hausse des prix, en attendant des jours meilleurs.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
La semaine de l'éco
Inflation et croissance mondiale : le cri d'alarme du FMI
L'entretien de l'intelligence économique
Guerre en Ukraine : vers une crise alimentaire mondiale ?
Le Débat de France 24
Flambée des prix, jusqu'où ? Le pouvoir d'achat s'invite dans la campagne présidentielle
Le Monde
Age, nationalité, comportements : qui sont les utilisateurs de Twitter ?
Elon Musk, patron de Tesla et de SpaceX, vient de racheter le réseau social pour 44 milliards de dollars. Mais qui utilise vraiment cette plate-forme ?
Le milliardaire Elon Musk a créé la surprise en annonçant, lundi 25 avril, le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, afin, affirme-t-il, d’en faire « une arène ouverte pour la liberté d’expression », en allégeant notamment les règles de modération.
Le réseau social a été lancé en 2006, sous la forme d’une plate-forme de microblogging permettant aux utilisateurs de partager de courts messages de 140, puis de 280 caractères – les fameux tweets ou « gazouillis ». S’il suscite un grand intérêt médiatique, Twitter est loin d’être le réseau le plus populaire ou le plus rentable.
Avec le rachat de Twitter, Elon Musk se pose en défenseur de la liberté d’expression- Combien Twitter compte-t-il d’utilisateurs ?
Selon son dernier rapport trimestriel, publié le 28 avril, le réseau à l’oiseau bleu compte, à l’échelle mondiale, 229 millions d’utilisateurs quotidiens considérés comme « monétisables », c’est-à-dire suffisamment actifs sur la plate-forme pour être susceptibles d’être exposés chaque jour à de la publicité, sa principale source de financement. Ce nombre augmente peu depuis 2019 et a même été surestimé à certaines périodes, selon les précisions de ce rapport financier.
En se basant sur un autre indicateur, celui des utilisateurs mensuels, Twitter arrive aux alentours de 436 millions, selon un classement de janvier 2022. Ce qui le place à la quinzième place des réseaux sociaux les plus populaires dans le monde. A titre de comparaison, Facebook, le leader sur le marché, cumule plus de deux milliards d’utilisateurs actifs par mois, suivi par d’autres poids lourds comme YouTube, WhatsApp, Instagram et TikTok. Twitter reste également loin derrière des réseaux chinois très populaires, comme WeChat ou Weibo.
Popularité des réseaux sociaux : Twitter loin derrière Facebook ou Whatsapp
Statista- Quel est le profil type du « twittos » ?
Sans surprise, la majeure partie des utilisateurs de Twitter, surnommés les « twittos », sont américains (76,9 millions). Les nationalités les plus représentées sont ensuite le Japon puis l’Inde ; la France se positionne à la dixième place avec 10 millions d’utilisateurs actifs.
Les utilisateurs de 25 à 34 ans sont les plus présents sur la plate-forme : cette classe d’âge représente près de 40 % du total des usagers à travers le monde.
Les 25-34 ans plus nombreux sur Twitter
StatistaIls sont, en général, plus instruits et ont des revenus plus élevés que la moyenne de la population, selon une étude du think tank américain Pew Research Center.
Le réseau social compte 43 % de femmes contre 56 % d’hommes. Twitter est un outil à double tranchant pour les femmes. S’il permet à chacune de faire entendre sa voix, il n’est pas rare de s’y faire insulter, menacer et harceler. Une étude d’Amnesty International avait d’ailleurs montré que 62 % des utilisatrices interrogées avaient été victimes de tweets sexistes et dégradants.
Elon Musk et Twitter, une OPA aussi politique qu’économique- Quelques « super-utilisateurs » et beaucoup d’« observateurs »
L’usage du réseau varie grandement selon les personnes. Selon une récente analyse réalisée auprès d’adultes américains, une petite minorité d’utilisateurs produit la grande majorité des tweets : les 25 % d’utilisateurs les plus actifs ont produit 97 % de tous les contenus.
A l’autre bout du spectre, la moitié des utilisateurs, qualifiés de « lurkers » (qu’on pourrait traduire par « voyeurs » ou « observateurs ») par le Pew Research Center, publient très peu de contenus, voire aucun.
Davantage de jeunes parmi les utilisateurs actifs
Pew Research Center« Le degré d’engagement de Twitter, limité par son aspect écrit et concis, est plus faible que sur d’autres plates-formes visuelles comme Instagram et Tik-Tok, qui font davantage appel à l’émotion et à l’humain », explique au Monde Vincent Raynauld, professeur adjoint en communication politique à l’Emerson College, à Boston (Massachusetts).
Elon Musk fait de nouveau scandale en critiquant publiquement des cadres de TwitterQuelles sont les habitudes des usagers ?
Près de 70 % des personnes présentes sur Twitter utilisent la plate-forme pour s’informer, selon la même étude. La plupart considèrent qu’ils y ont accès à une information fiable. Les journalistes et les gouvernements sont toujours très présents sur la plate-forme, rappelle Vincent Raynault, et de nombreux médias l’utilisent pour citer des déclarations politiques ou officielles : « Twitter devient de plus en plus spécifique à une utilisation formelle des élus et dirigeants, car cela a un impact sur la couverture journalistique qu’ils reçoivent. »
Le réseau est même qualifié d’outil diplomatique, puisqu’il sert de canal direct de communication et de dialogue entre les diplomates et les citoyens. Certains dirigeants l’ont utilisé abondamment, comme Donald Trump – avant d’en être banni en 2021 pour avoir propagé de fausses informations. Plus récemment, la propagande du Kremlin a été relayée par de nombreux comptes Twitter lors de la guerre en Ukraine.
Elon Musk rachète Twitter : ce que cela pourrait changer pour le réseau social et ses utilisateursUne partie des messages et des images diffusés sur Twitter ne sont pas créés par des humains, mais par des « bots ». Il s’agit de petits logiciels qui peuvent interagir, retweeter, aimer, suivre et même envoyer des messages privés de manière autonome. Certains sont très utiles, comme le @BotSentinel, développé pour identifier les bots se faisant passer pour de véritables utilisateurs, notamment dans le domaine politique, ainsi que les comptes de trolls. Mais il existe aussi des bots escrocs, programmés pour demander de l’argent en cryptomonnaie ou propager de fausses informations.
Il est difficile d’estimer le nombre et l’audience de ces faux comptes. Près de la moitié des comptes Twitter ayant diffusé du contenu lié au Covid-19 aux Etats-Unis seraient des robots, selon une étude de l’université Carnegie-Mellon, à Pittsburgh (Pennsylvanie), publiée en mai 2020. L’entreprise Devumi, véritable usine à faux abonnés, avait été épinglée pour la vente de plus de 200 millions de faux comptes automatisés permettant aux acheteurs d’augmenter leur influence.
- Quels comptes sont les plus suivis ?
Avec 131,8 millions d’abonnés, l’ancien président américain Barack Obama est la personne la plus suivie sur Twitter – un titre conquis en 2019. Le nouveau propriétaire du réseau social, Elon Musk, pointe désormais à la septième place du classement. Après avoir gagné près de 20 millions d’abonnés depuis le début de l’année, alors que la perspective du rachat de Twitter se précisait, il dépasse désormais la barre des 88 millions d’abonnés, atteinte par Donald Trump avant sa suspension.
Le compte de Barack Obama est le plus suivi dans le monde
Statista Twitter (Mai 2022)Ces chiffres sont toutefois à nuancer en raison de la présence d’un grand nombre de faux comptes. Le site d’analyse d’audience SparkToro estime que près de 48 % des abonnés d’Elon Musk sont des spams, des bots ou des comptes inactifs. La médiane s’établit à 41 % de faux comptes pour un profil ayant un nombre d’abonnés similaire.
Rachat de Twitter par Elon Musk : pourquoi la « liberté d’expression » défendue par le milliardaire inquiète Pascaline David
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
Le Figaro
Le classement des villes où le travail ne manque pas
Marti BlanchoWilliam PlummerPALMARÈS EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les données de 100 communes françaises pour comprendre où le marché du travail est le plus dynamique et le moins marqué par la précarité.
Traverser la rue est-il suffisant pour trouver du travail? L'expression colle encore à Emmanuel Macron comme le sparadrap du capitaine Haddock. Les mots prononcés étaient caricaturaux. Cependant, c'est une réalité statistique : aujourd'hui certaines villes ne sont plus très loin de pouvoir garantir le plein-emploi. Elles sont en quelque sorte les championnes de la reprise économique post-Covid. Le Figaro a cherché à comprendre quelles étaient les communes au marché de travail le plus florissant.
Pour 100 villes de France, nous avons comparé le nombre de postes proposé en rapport au nombre de demandeurs. Et surtout, nous avons analysé quelles sont celles où l'on peut trouver la plus grande part de CDI. Numérique notamment cybersécurité, bâtiment, tourisme, santé… Dans ces villes où le travail ne manque pas, la demande est forte dans de nombreux secteurs. Alors que certains recrutent sans problème, d'autres ont beaucoup de mal à trouver des candidats.
Quelque chose ne tourne pas rond. Un million d'offres sont disponibles sur Pôle emploi alors que 3,19 millions de Français cherchent un travail. Un phénomène qui s'explique par une inadéquation entre l'offre et les profils des demandeurs. Certes, en agrégeant tous les secteurs, notre palmarès ne fait pas ressortir les spécificités locales en matière de secteurs en tension. Il met cependant très bien en évidence les communes où offre et demande ont du mal à se rencontrer. «En 2022, 57,9% des projets d'embauche sont jugés difficiles par les employeurs», selon Pôle emploi.
La palme revient à Rennes, avec 84% des demandeurs couverts par une offre en ligne sur Pôle emploi, tous secteurs confondus. Ainsi, la capitale de la Bretagne pourrait presque atteindre le plein-emploi. Face à «la crise actuelle, [...] propice à susciter des bifurcations professionnelles» d'après une étude de France compétences publiée en février, la richesse de l'offre tous secteurs confondus peut s'avérer être une aubaine pour les actifs aux envies de reconversion.
Rennes semble bénéficier d'une belle embellie qui concerne l'ensemble de la région. En effet, la chambre de commerce et d'industrie Bretagne a comptabilisé près de 11.000 offres d'emploi tout au long du premier trimestre 2022, « la plus forte demande jamais observée » depuis la création de l'outil de veille de la CCI en 2017.
Le numérique breton très demandeur
«Après deux années de crise sanitaire, le redémarrage de l'activité amène les entreprises à recruter à tour de bras», se félicite l'organisme. La CCI constate que 46% des projets de recrutement comptabilisés concernent le secteur des services, suivi par l'industrie avec 28% des offres.
D'ailleurs, le numérique semble avoir la cote à Rennes et sa métropole. De quoi séduire 14% des actifs souhaitant se reconvertir dans l'informatique, d'après une étude de l'entreprise HelloWork publiée en mars. Ainsi, la Direction générale de l'armement promet ainsi de recruter 400 personnes «dans les quatre ans qui viennent» pour sa section «maîtrise de l'information». Toujours dans l'informatique, Sopra Steria a annoncé 200 recrutements et Orange cyberdéfense en prévoit 100.
Le retour des touristes profite à Annecy
À l'autre bout de la France, Annecy est tout aussi bien lotie que Rennes : les offres de Pôle emploi représentent 83% des demandeurs. Une seconde place que la commune doit surtout au secteur touristique. Grâce au «rebond touristique», hôtellerie, restauration, commerces et professionnels de la montagne figurent parmi les plus gros recruteurs d'après Laurence Gattini, responsable emploi compétence du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.
Ce qui implique des contrats courts rythmés par les périodes de vacances. «On frôle 70% d'emploi saisonnier dans l'hébergement et la restauration, c'est un vrai sujet», fait remarquer Laurence Gattini. Néanmoins, la Venise des Alpes n'est pourtant pas en mal d'emplois stables, contrairement à d'autres communes tout aussi touristiques, comme Agde, Antibes ou Cannes. En effet, près de deux tiers des postes proposés à Annecy sont des CDI.
Plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers en 2022
Si les données de Pôle emploi pour établir ce classement ne permettent pas de définir les secteurs qui cherchent à employer localement, une étude nationale de l’opérateur public publiée mi-mars permet tout de même d’avoir une idée des grandes tendances. Ainsi, les majeurs projets de recrutements non-saisonniers en 2022 se cantonnent principalement dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration - serveurs, aides de cuisine, cuisiniers et employés polyvalents - du soin et de l’accompagnement de la personne - avec les aides à domicile, les aides soignants, ou encore les infirmiers - mais aussi dans le transport et la logistique, les métiers du bâtiment ou encore les ingénieurs et cadres d’étude.
De manière générale, les employeurs anticipent cette année plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers. Soit une hausse des intentions de 16,1% par rapport à 2021. Les projets de recrutement saisonnier ont quant à eux augmenté de 2,9%, portés notamment par le secteur agricole. Reste que 70,4% des projets d’embauche ne sont pas saisonniers.
Lyon, championne du CDI
En revanche, le palmarès change drastiquement si l'on classe les mêmes villes selon la part de CDI parmi les offres de Pôle emploi. L'Île-de-France apparaît alors majoritaire dans le haut du tableau. Malgré cela, Paris se voit dépassée par Lyon, où trois contrats sur quatre sont à durée indéterminée.
Laurence Gattini l'explique par la forte présence des «secteurs d'excellence, comme la tech , l'industrie et la recherche», avec des entreprises en pleine croissance et habituées à ouvrir des postes en CDI. La responsable emploi du Medef Auvergne-Rhône-Alpes tient cependant à rappeler que la cité des gones revient de loin après la crise du Covid-19 : «les entreprises ont beaucoup plus de visibilité qu'il y a un ou deux ans, lorsqu'on a observé une dégringolade de la part de CDI, qui basculaient le plus souvent en des CDD de deux ou trois mois.»
Le CDI majoritaire dans l'offre d'emploi
Et cette analyse se confirme également au niveau national. D’après l’enquête «Besoin en main-d’œuvre» de Pôle emploi, 54,3% des projets de recrutement en 2022 se feront en CDI soit une proportion supérieure de 11,5 points par rapport à l’année 2021. Cette tendance est notamment portée par l’augmentation de ces contrats dans l’industrie, les services aux particuliers ou aux entreprises et dans l’agriculture.
Presque deux tiers des recrutements des CDI répondent à un besoin de remplacement d’un salarié ou à des besoins liés à une nouvelle activité. À l’inverse, les contrats courts sont mobilisés en grande partie pour répondre à un surcroît d’activité où à un remplacement ponctuel.
Une chose est sûre : avec plus d’un million d’offres disponibles, de nombreuses opportunités se présenteront aux chômeurs en 2022. Charge au prochain gouvernement et aux territoires de faciliter les embauches et d’encourager les passerelles et les reconversions professionnelles dans les secteurs les plus en tension. Sans quoi l’objectif de plein-emploi à horizon 2027, espéré par Emmanuel Macron, ne restera qu’une simple utopie.
Méthodologie
Pour élaborer ces deux palmarès nous avons utilisé les données de Pôle emploi. D'une part, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A dans chaque commune à février 2022. Parmi celles-ci, nous n'avons gardé que les 100 premières avec le plus grand nombre absolu de demandeurs. D'autre part, le nombre total d'offres en ligne, dont le nombre de CDI, sur le site de Pôle emploi au 21 avril 2022 et pour chacune des 100 communes retenues.
Nous avons ensuite classé les villes une première fois en rapportant le nombre d'offres au nombre d'offres, tous secteurs confondus, au nombre de demandeurs. Le second classement s'obtient en rapportant le nombre de CDI au nombre total d'offres.
À VOIR AUSSI - «Nous devons travailler plus»: Emmanuel Macron souhaite atteindre «le plein emploi» et continuer la réforme des retraites
France24 - Monde
La chanteuse Régine, la "reine de la nuit", est décédée
Publié le : 01/05/2022 - 13:25
FRANCE 24
Suivre
FRANCE 2
Longtemps reine des nuits parisiennes, femme d'affaires, Régine, décédée dimanche à l'âge de 92 ans, était connue du public pour des chansons comme "La grande Zoa", "Azzurro", "Les p'tits papiers" ou "Patchouli Chinchilla".
Laa chanteuse Régine est décédée à l'âge de 92 ans, a annoncé, dimanche 1er mai, la petite-fille de l'artiste. Née en Belgique, Régine était surnommée la "Reine de la nuit" en raison des nombreuses discothèques qu'elle a animées à Paris et dans le reste du monde.
Charles Aznavour, Barbara, Henri Salvador ou Françoise Sagan ont signé des tubes pour cette battante à la voix envoûtante et légèrement éraillée, à la personnalité pragmatique, mélancolique et pleine d'humour.
Elle a aussi fait du cinéma, figurant au générique d'une dizaine de films, comme "Jeu de massacres" d'Alain Jessua, "Robert et Robert" de Claude Lelouch ou "Les ripoux" de Claude Zidi.
Une enfant juive cachée
Régina Zylberberg est née le 26 décembre 1929 à Anderlecht, de parents juifs polonais. À Aix-en-Provence, en 1941, elle échappe à la déportation grâce à des Français non juifs, à qui elle vouera une reconnaissance éternelle.
À la Libération, la famille se retrouve à Paris, où le père ouvre un bar à Belleville. Sa fille prend goût aux sorties dans les boîtes de la capitale.
Un ami lui confie l'animation d'une discothèque dans le centre de Paris, rue de Beaujolais, le Whisky à gogo, où elle rencontre un débutant nommé Serge Gainsbourg. La jeune fille sait y mettre de l'ambiance, s'amuse parfois à danser avec un verre plein sur la tête, mais se targue de ne jamais boire d'alcool.
"La Grande Zoa"
En 1956, elle inaugure sa première discothèque, Chez Régine, dans le quartier latin. Suivra l'ouverture à Montparnasse du New Jimmy's, la boîte où l'on danse des twists endiablés. "Le temps passé à dormir est du temps perdu", assurait cette infatigable fêtarde.
Surnommée "la Grande Zoa", elle ouvre des établissements de nuit à New York et Monaco, puis au Brésil et en Malaisie. Régine, alors coiffée d'un mulet aussi rouge que son boa, gérera au total une vingtaine de discothèques. Andy Warhol, Liza Minelli, les Rothschild ou les Kennedy fréquentent ses clubs.
Elle découvre le music-hall dans les années 1960. Après être passée par l'Olympia, elle chante au Carnegie Hall de New York en 1969, devenant – avec notamment Édith Piaf – une des rares françaises à avoir conquis l'Amérique. À Paris, elle montera ensuite sur la scène de Bobino ou de La Cigale.
Parallèlement, avec son second mari, l'homme d'affaires Roger Choukroun, épousé en 1969, elle continue le business. Elle a notamment l'idée de créer une carte de membre pour que ses clients puissent aisément aller de club en club autour du monde. Jusqu'à 20 000 personnes auront cette carte, payée fort cher, dans les années 1980.
Le couple investit dans l'hôtellerie, la restauration, lance des lignes de vêtements, de parfums, parraine des croisières luxueuses. Régine sait mobiliser les "célébrités", pour des causes importantes à ses yeux comme la lutte contre la drogue, lançant l'association SOS Drogue international. En 2008, son "ami", le président Nicolas Sarkozy, qu'elle accompagne en déplacement en Israël, l'élève au rang d'officier de la Légion d'honneur.
Ironie du sort, une perquisition cause en 1996 la fermeture du "Palace", club mythique qu'elle possédait depuis quatre ans, après la découverte de produits stupéfiants. En 2004, elle se sépare de la plupart de ses clubs, et divorce de son mari. Deux ans plus tard, elle perd son fils unique, le journaliste Lionel Rotcajg, né d'un premier mariage.
"Je suis exhibitionniste. Mais j'ai toujours été malheureuse avec dignité", lâche-t-elle, soucieuse de ne pas étaler sa peine sur la place publique.
En 2009, elle doit vendre sa discothèque Chez Régine de la rue de Ponthieu, longtemps rendez-vous incontournable de la jeunesse dorée parisienne près des Champs-Élysées. Celle qui disait dépenser une fortune chaque jour affirme alors être "ruinée".
Ce qui ne l'empêche pas de multiplier talk-shows et concerts. Enveloppée de son légendaire boa, à 86 ans, elle chantait encore en 2016 aux Folies Bergère avec son entrain coutumier, "Je survivrai", reprise du tube de Gloria Gaynor.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Disparition : le chanteur belge Arno s'est éteint à l'âge de 72 ans
MUSIQUEAprès trois ans d'absence, le festival de Coachella reprend en Californie
Orelsan et Clara Luciani grands gagnants des Victoires de la musique 2022
Le Monde
Le sculpteur de Maurizio Cattelan se rebiffe contre l’artiste-star
Pascale NivellePublié aujourd’hui à 06h00
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
EnquêteLongtemps, le talentueux Daniel Druet réalisa les statues de cire des créations de Maurizio Cattelan. Aujourd’hui, le Français de 80 ans se revendique auteur exclusif des neuf effigies qu’il a fabriquées pour l’Italien. L’affaire sera portée devant les tribunaux, le 13 mai, autour d’une question aussi ancienne que l’art lui-même : qui fait l’œuvre ?
Dans un atelier de la Seine-Saint-Denis, à Saint-Ouen, une sculpture représente Maurizio Cattelan en coucou. La tête de l’artiste contemporain italien est affligée d’un long bec, et son corps est enfermé dans une coquille d’œuf, posée sur un nid de branches et de pinceaux entrelacés. « Des outils dont il ne sait pas se servir », grince Daniel Druet, maître des lieux et auteur de l’œuvre.
Conçue dans un élan de rage, cette sculpture en résine qui prend la poussière dans son sous-sol résume son combat depuis quatre ans. Seul contre « tous les artistes qui se servent du travail des autres pour se faire valoir », dit-il, contre Maurizio Cattelan en particulier.
À partir de la fin des années 1990, l’artiste italien a demandé à Daniel Druet, longtemps sculpteur du Musée Grévin, de produire une dizaine de personnages hyperréalistes en cire. « Il envoyait un fax de dix lignes ou bien ses collaborateurs italiens, qui parlaient à peine français, me donnaient quelques instructions, raconte Daniel Druet. Tout ça était assez vague, et c’était à moi de me débrouiller. »
En moins de dix ans, il a modelé plusieurs fois Cattelan lui-même. Dans une sculpture, l’artiste italien connu pour ses œuvres provocatrices est pendu par le col à un portemanteau ; dans une autre, il jaillit du sol, telle une taupe dressant la tête hors de terre.
Une collaboration imprécise
C’est à Saint-Ouen que sont nées toutes ces créations, de même que Stephanie (2003), également connue sous le titre Trophy Wife, qui représente le buste, seins nus, de la mannequin Stephanie Seymour, ou Maintenant (Now, 2004), qui montre John F. Kennedy dans son cercueil, alors qu’aucune photographie de la dépouille du président n’avait été autorisée.
C’est là aussi qu’ont été réalisés deux personnages devenus majeurs dans l’œuvre de Maurizio Cattelan : le pape frappé par une météorite (La Nona Ora, 1999) et le fameux Hitler en enfant pénitent (Him, 2001), qui ont fait s’envoler la cote de Cattelan et assis sa célébrité mondiale. Des œuvres au parfum de scandale dont l’aboutissement sera la vente, pour 120 000 dollars, de Comedian, une (vraie) banane scotchée au mur d’un stand de la foire Art Basel Miami en 2019.
Pendant la décennie 2000, le sort du sculpteur de Saint-Ouen, deux fois grand prix de Rome (en 1967 et en 1968) mais inconnu dans le monde de l’art contemporain, ne s’est pas amélioré. Dans sa blouse de sculpteur en lin élimée, identique à celle que portait Rodin il y a plus de cent ans, il raconte une collaboration imprécise, avance des commandes passées par courriel ou par téléphone.
Il vous reste 88.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
France24 - Monde
"Les Bad guys" restent premiers de la classe au box office nord américain
Publié le : 01/05/2022 - 19:58
Los Angeles (AFP) – Le film d'animation "Les Bad guys" est resté à la tête du box-office nord-américain pour sa seconde semaine en salles, selon des chiffres provisoires publiés dimanche par le cabinet spécialisé Exhibitor Relations.
Les animaux hors-la-loi cherchant tant bien que mal à devenir gentils, mis en scène par Dreamworks Animations, ont enregistré 16,1 millions de dollars pour leur second week-end d'exploitation au Canada et aux Etats-Unis.
La deuxième place du podium est revenue à "Sonic 2", avec 11,4 millions de dollars récoltés.
Dans cette suite des aventures du hérisson bleu, Jim Carrey reprend son rôle du méchant et moustachu docteur Robotnik, qui veut -- tout simplement -- détruire l'humanité, à moins que Sonic ne l'en empêche...
Le dernier opus de la série des Animaux fantastiques, "Les secrets de Dumbledore", arrive en troisième position pour la deuxième semaine consécutive.
Ce nouvel épisode de la saga dérivée du monde d'Harry Potter, centré sur la lutte d'Albus Dumbledore (Jude Law) contre le maléfique Gellert Grindelwald, joué par Mads Mikkelsen en remplacement de Johnny Depp, a engrangé 8 millions de dollars.
A la quatrième place, le film d'aventures "The Northman", réalisé par Robert Eggers, a récolté 6 millions de dollars pour son second week-end de sortie. Ce long-métrage, dans lequel jouent Alexander Skarsgard et Nicole Kidman, relate la quête d'un prince nordique pour venger la mort de son père.
Pour compléter le top 5, "Everything everywhere all at once", un long-métrage entre science-fiction et absurde réalisé par le duo des Daniels, grimpe à nouveau dans le haut du classement pour sa 6e semaine avec 5,5 millions de revenus.
Voici le reste du top 10:
6. "Un talent en or massif" (3,9 millions de dollars)
7. "Le Secret de la cité perdue" (3,9 millions)
8. "Memory box" (3,1 millions)
9. "Father Stu" (2,2 millions)
10. "Morbius" (1,5 million)
© 2022 AFP
Le Monde
A Marseille, La Famille jette un pont avec le Maroc
Litza GeorgopoulosPublié hier à 19h45
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
ReportageDe retour de Marrakech, Stéphanie Giribone a ouvert une table d’hôte à la décoration brute et au mobilier rustique. Les visiteurs peuvent y déguster sa cuisine d’inspiration méditerranéenne, mais aussi choisir parmi une sélection d’objets chinés.
La devanture a été repeinte en marron. Une couleur symbole des années 1970, indice de ce qui se trame derrière les vitres fumées. Dans ce quartier des antiquaires du 6e arrondissement de Marseille, la plaque en laiton martelé où est écrit « La Famille », apposée sur la façade, prolonge le suspense. Lorsqu’elle a visité l’ancien magasin d’art asiatique, Stéphanie Giribone a tout de suite su que c’était ici…
Après des années passées au Maroc, la Marseillaise est revenue sur les terres de sa famille, une lignée de talents créatifs. Sa mère, Annick Lestrohan, est la fondatrice d’Honoré, une griffe de mode et d’accessoires pour enfants née en 1985, puis déclinée pour femmes, devenue enseigne de décoration tout récemment reprise par Ingrid, la cadette de la fratrie. Elsa, l’autre sœur, a lancé Egg, une collection de vêtements vintage retravaillés.
Dans les premiers temps d’Honoré, alors que les trois filles secondaient leur mère, Stéphanie avait déjà eu le bon goût d’installer une cantine dans la boutique parisienne. Un endroit chaleureux, avec des grille-pain à disposition sur les tables, afin que chacun puisse étirer au couteau les tartinables maison sur du pain croustillant. Plus tard, l’aînée des filles Giribone lance Stéphanie Jewels, une ligne de bijoux en fil d’or fabriqués à Marrakech.
C’est là, dans la ville rouge, qu’elle ouvre en 2015 une oasis de verdure au cœur de la médina, La Famille, abritant un restaurant et une boutique aux tonalités beldi, le style traditionnel marocain. L’agencement « poético-roots » est signé Zef, le père de ses deux enfants, et la cuisine végétarienne pilotée par Hind, son ancienne nounou.
L’endroit n’a pas désempli, mais, après cinq années et la sortie d’un recueil de recettes, Stéphanie Giribone est rentrée en France avec les siens au printemps 2021. La crise sanitaire, le confinement prolongé, la fermeture des frontières et du restaurant pour un temps, et la désertion de la clientèle touristique ont mis à mal son enthousiasme. Elle a confié l’affaire marrakchie à son associé puis a mûri son second projet de table d’hôte en organisant des dîners privés dans son appartement du quartier des Réformés, en haut de la Canebière.
Courette intérieure
C’est ainsi que La Famille, a ouvert le 16 mars, au 36, rue Edmond-Rostand, à Marseille. Derrière la porte d’entrée aux vitres teintées, l’espace, sous poutres apparentes, se déploie sur plusieurs pièces ouvertes et s’articule en salle à manger, salon, cuisine, à la manière d’un appartement, renforçant le sentiment d’intimité. « J’avais envie que les gens se sentent comme à la maison », confirme la maîtresse des lieux.
Il vous reste 66.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
France24 - Monde
L1: Bordeaux continue de couler, Nice sur sa lancée
Publié le : 01/05/2022 - 19:56Modifié le : 01/05/2022 - 19:54
Bordeaux (AFP) – Bordeaux se rapproche un peu plus de la relégation dimanche, après sa défaite (1-0) contre Nice, solide cinquième de Ligue 1, qui a retrouvé du mordant à six jours de la finale de la Coupe de France.
Les Girondins espéraient que cette 35e journée soit un tournant. Elle a finalement été un épisode de plus de leur long chemin de croix vers la Ligue 2.
Ils n'ont pas saisi l'occasion de recoller au barragiste Saint-Etienne, qui a perdu à Rennes (2-0) samedi.
L'échéance funeste semble inéluctable... Avec quatre points de retard sur les Verts, Bordeaux, dix-neuvième, pourrait être relégué dès la prochaine journée s'il perd à Angers, que Saint-Etienne gagne à Nice et que Clermont ne perd pas contre Montpellier.
Pour Nice, ces trois points lui permettent de rester dans la course au podium, le troisième Rennes étant à deux longueurs.
Surtout, les hommes de Christophe Galtier, dominateurs, ont fait le plein de confiance avant d'affronter Nantes samedi au Stade de France, pour remporter le premier trophée du club en 25 ans.
Bordeaux n'a pas été de taille pour rivaliser avec les Niçois, qui auraient pu alourdir la facture sans une grande maladresse devant le but.
Dominés tout du long, dans l'impact, au milieu face à un Khéphren Thuram rayonnant, en difficulté pour conserver des ballons devant, pour ressortir, les Girondins ont tenu jusqu'au dernier quart d'heure avant d'être punis.
Nice dominateur
Pas sur une action d'éclat, il n'y en a pas eu beaucoup dans cette partie malgré la mainmise visiteuse, mais sur une remise involontaire et malheureuse de Tom Lacoux directement sur Andy Delort qui n'a plus eu qu'à pousser le ballon (74e).
Alors certes, les Bordelais ont tenté leur va-tout derrière, pour sauver la face et leur honneur, mais cela était bien trop timide et pas assez franc pour inquiéter la meilleure défense de L1 et un Walter Benitez quasiment au chômage en ce jour de Fête du Travail.
Cet épilogue était inévitable tant les Niçois ont contrôlé cette partie rythmée lors du premier acte avec des erreurs techniques incroyables à ce niveau des joueurs au scapulaire, fébriles à l'image de Benoit Costil (10e), Anel Ahmedhodzic (21e) ou Yacine Adli (42e).
Sur le premier, Dolbert, trouvé par Justin Kluivert, a tiré vers le but mais Gideon Mensah a sauvé son camp. Sur le deuxième, Delort a repris de volée un centre de Boudaoui mais a été contré par Josuha Guilavogui et sur le troisième, il n'a pas trouvé le cadre.
A la reprise, Nice a accentué sa domination et Costil a rappelé qu'il pouvait être décisif sur une tête à bout portant et trop sur lui de Thuram, qu'il a spectaculairement sortie (58)e.
Après le but malheureux concédé, et malgré les entrées surement trop tardives du dynamique Thibault Klidje et de Sekou Mara, le public a cru à un sursaut. En vain, car dans les faits, Nice a surtout manqué par trois fois de doubler la mise par Amine Gouiri (80e), Delort encore (82e), et enfin un incroyable raté de Bilal Brahimi (90e+3).
© 2022 AFP
Le Figaro
Au lycée Michelet de Nice, les petits surdoués passent le baccalauréat
REPORTAGE - Créé en 1954, cet établissement d’excellence adapte sa pédagogie aux élèves précoces depuis 1988.
«Je commencepar le latin le 28 avril, après on a les maths expertes et puis toutes les spécialités, et ça ne va plus s’arrêter jusqu’au grand oral, le 28 juin», rapporte Luna, 15 ans, en terminale au lycée Michelet à Nice, la tête dans le bac. Le fait d’être précoce et d’avoir été sélectionnée, comme tous les élèves, sur la base d’un test de QI, ne signifie pas pour autant que le diplôme lui est acquis.
Certes, le pourcentage de mentions très bien, plus d’un tiers lors de la dernière session, situe Michelet parmi les établissements d’excellence. Le parcours flatteur des anciens élèves, dont beaucoup sont admis dans de prestigieuses classes préparatoires, l’atteste aussi. «Mais nous n’avons pas forcément 100 % de réussite, car l’on accueille ici les enfants sans critère de résultats scolaires», remarque Xave Schorter, qui dirige l’école avec son mari depuis 2014.
À lire aussiLa réussite exceptionnelle du lycée international de Valbonne, prisé des expatriés de la Côte d’Azur
Parmi les surdoués de Michelet, qui scolarise 120 enfants du CE1 à la terminale, un certain nombre présente des troubles, autisme ou autres. Thomas, 17 ans, élève en première, s’apprête à passer ses premières épreuves du bac. «Avant, c’était impossible pour moi, j’avais des notes catastrophiques car j’ai un TDA (un trouble du déficit de l’attention, NDLR) et je suis hyperactif. Mais les profs m’ont encouragé, ils ne m’ont pas laissé tomber, c’est grâce à eux que j’ai réussi», reconnaît-il.
Exigeance et adaptation
Créé en 1954, le lycée Michelet s’est orienté en 1988 sur les enfants précoces, à l’instigation de Jean-Charles Terrassier, un psychologue spécialiste des enfants surdoués. Le maître-mot de la pédagogie, c’est l’adaptation à leur particularité. «C’est être exigeant, donner du sens à ce qu’on enseigne. On ne va pas leur demander d’apprendre bêtement par cœur une propriété, on va démontrer, expliquer à quoi ça sert», détaille Xave Schorter. Les professeurs, ici, doivent être préparés à répondre à des questions qui vont souvent bien au-delà du programme. Quand les enfants entrent à Michelet, la directrice leur explique ses deux objectifs essentiels. «Je veux que vous soyez heureux, ça, c’est le numéro un, et que vous travailliez», leur dit-elle. Au collège, les enfants effectuent la cinquième et la quatrième en une seule année pour «les mettre au travail». En première, le planning compte une quarantaine d’heures de cours pour des classes d’une vingtaine d’élèves.
Aujourd’hui, mon fils est heureux et épanoui alors qu’avant c’était trop facile pour lui à l’école, il s’ennuyait
Pour les parents, inscrire son enfant à Michelet ne va pas sans appréhension.«On se pose toujours des questions quand on sort son enfant du système scolaire classique», estime la maman d’un garçon scolarisé en seconde. Mais pour certains jeunes, il s’agit d’une question vitale. «Quand mon fils m’a dit, en fin d’année dernière à l’école publique, qu’il ne voulait plus jamais apprendre pour pouvoir ressembler aux autres, j’ai choisi de l’inscrire ici, explique Caroline, maman d’un élève de sixième. Il a un gros QI mais ça le handicape complètement pour le reste. Il était proche de s’effondrer.» «Aujourd’hui, mon fils est heureux et épanoui alors qu’avant c’était trop facile pour lui à l’école, il s’ennuyait», raconte François-Xavier, papa d’un garçon de sixième. Reste à financer cette scolarité hors norme. Elle coûte entre 9000 et 10.000 euros l’année, la direction accordant toutefois des bourses.
Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement
Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.
Abigail Shrier: «Ados transgenres, un aller sans retour possible»
EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.
À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel
REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.
France24 - Monde
Euro de judo: Dicko encore sacrée, huit médailles pour les Bleus
Publié le : 01/05/2022 - 19:08Modifié le : 01/05/2022 - 19:06
Sofia (AFP) – A seulement 22 ans, Romane Dicko a remporté avec la manière sa troisième couronne aux Championnats d'Europe de judo, dimanche à Sofia, d'où la France repart avec huit médailles.
En battant en finale des plus de 78 kg l'Israélienne Raz Hershko, Dicko, N.1 mondiale de sa catégorie, a permis à la France de décrocher son troisième titre dans cet Euro, après ceux de Shirine Boukli vendredi (-48 kg) et Marie-Eve Gahié samedi (-70 kg).
Très attendue en vue des JO-2024 à Paris, Romane Dicko, qui poursuit en parallèle de sa carrière des études de mathématiques à la Sorbonne, avait déjà été sacrée championne d'Europe en 2018 et 2020.
En trois participations, celle qui compte également une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo n'a jamais perdu un seul combat dans la compétition continentale.
Dimanche, après une petite frayeur dans son premier combat, elle a fait plier toutes ses adversaires par ippon, se montrant particulièrement expéditive en quart de finale face à la Polonaise Kinga Wolszczak, battue en 44 secondes.
"J'étais un peu stressée aujourd'hui. C'est vrai que c'est un stress malheureusement quand on est leader de catégorie", a-t-elle confié. "Et une fois arrivée en finale, je me suis dit +Romane, c'est bon, tu as ta médaille européenne. Lâche les chevaux et éclate-toi! Prends du plaisir sur le tapis et fais tomber.+"
En finale face à la N.3 mondiale, Dicko a été impressionnante de maîtrise et a pris rapidement les devants sur un waza-ari après 30 secondes. A 1 min 30 du gong, elle a finalement renversé Hershko sur un nouveau ippon.
Son prochain grand rendez-vous sur la route des JO de Paris se présente en octobre prochain à Tachkent en Ouzbékistan lors des Mondiaux, championnat auquel elle n'a jamais participé.
"Frustration" pour Malonga
Un peu plus tôt dans l'après-midi, Madeleine Malonga, vice-championne olympique à Tokyo l'été dernier, avait dû se contenter de la médaille de bronze chez les moins de 78 kg.
La championne du monde 2019 a obtenu sa médaille sans avoir besoin de combattre dans la finale de repêchage puisque son adversaire, la Portugaise Patricia Sampaio, a dû déclarer forfait en raison d'une blessure.
Après une victoire au Golden Score pour son entrée en lice, Malonga, 28 ans et N.2 mondiale de sa catégorie, s'était inclinée en quart de finale face à l'Italienne Alice Bellandi, 29e mondiale, avant de se ressaisir en repêchage contre la Britannique Natalie Powell.
"Il y a de la frustration forcément, parce que je suis une combattante", a reconnu Malonga. "Je vais repartir au travail et continuer à avancer, tout simplement."
Malgré sa déception, la Française décroche tout de même sa quatrième médaille européenne, après deux titres en 2018 et 2020 et le bronze en 2019.
En l'absence de ses stars Teddy Riner, toujours en phase de préparation, et Clarisse Agbégnénou, qui attend une petite fille, la France termine sa compétition en tant que meilleure nation avec huit médailles: trois en or, deux en argent et trois en bronze.
Parmi ces huit médailles, une seule est à mettre à l'actif du contingent masculin. Sur neuf représentants, seul Cédric Revol, troisième chez les moins de 60 kg vendredi, a réussi à se hisser sur le podium.
Lors de la précédente édition à Lisbonne, les Bleus avaient récolté autant de médailles, mais seule Amandine Buchard s'était parée d'or.
© 2022 AFP
Le Monde
Oubliée par Moscou, fidèle à Poutine : Fère-Champenoise, le fatalisme à la russe
Elizaveta Chugunova et Andrey KazantsevPublié hier à 02h32, mis à jour à 15h09
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
ReportageAux confins de l’Oural, cette ville est frappée par la désindustrialisation et le chômage. Ici, les habitants s’accommodent de leur sort et continuent de penser que Vladimir Poutine a redonné sa grandeur au pays.
La vie d’Elizaveta Chugunova, 31 ans, et Andrey Kazantsev, 33 ans, a basculé le 24 février 2022, premier jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les deux journalistes, originaires de Iekaterinbourg, dans l’Oural, ont compris que cette intervention militaire signifiait la fin des derniers espaces de liberté pour ceux qui, comme eux, osaient encore défier le régime, qui plus est loin de Moscou, là où personne ne se soucierait de leur sort.
En 2019, ils ont fondé Lampa (« la lampe »), un média diffusé sur les réseaux sociaux. Son but était d’éclairer les habitants de leur ville sur les dérives locales. Lampa s’attaque aux responsables régionaux, en particulier au maire, Alexandre Vysokinsky, homme d’influence (désormais sous le coup de sanctions européennes). Les journalistes de Lampa dénoncent la corruption, couvrent les manifestations sur place en faveur de l’opposant Alexeï Navalny, décrivent au jour le jour la vie difficile des habitants…
Lampa devient l’un des médias les plus populaires de la quatrième ville du pays. Mais leur travail est de moins en moins toléré par les autorités. Un article dénonçant la stérilisation forcée des femmes dans une pension pour handicapés mentaux est repris par les médias nationaux et occidentaux. C’en est trop pour les autorités qui menacent Andrey Kazantsev de procédure pénale : il doit abandonner la direction de Lampa, aujourd’hui devenu un organe de propagande du Kremlin et du pouvoir local.
Comme tant d’autres intellectuels, les deux journalistes se demandent alors s’ils ont encore un avenir dans leur pays. Ils projettent tout de même de faire un reportage dans deux communes homonymes, Fère-Champenoise, dans l’Oural, et Fère-Champenoise, dans la Marne. L’idée est de comparer, à travers ces deux bourgs d’égale importance, les sociétés russe et française. L’invasion de l’Ukraine survient alors qu’ils sont en France. Elle scelle leur sort : plus question de retourner en Russie. Ils ont emporté avec eux leur travail, réalisé quelques jours seulement avant le début de la guerre. M Le magazine du Monde a décidé de publier cette partie de leur reportage.
Relique d’un passé glorieux
Fère-Champenoise, bourg ordinaire et en même temps cœur battant de la Russie. Le miroir d’un pays et de ses contradictions aussi. La municipalité de 4 300 habitants est située aux confins de l’Oural, à 1 700 kilomètres de Moscou, près de la frontière avec le Kazakhstan. Ne pas se fier aux distances russes et conclure que c’est un lieu reculé, un recoin perdu ou, pire, oublié, au fin fond de la lointaine Sibérie. La localité fait partie de la région administrative (oblast) très active de Tcheliabinsk, ville qui compte plus d’un million d’habitants.
Il vous reste 87.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le Figaro
Décès de la chanteuse de country Naomi Judd
DISPARITION - Connue pour le duo The Judds formé avec sa fille Wynonna, la chanteuse s'est éteinte ce samedi à l'âge de 76 ans.
La chanteuse américaine de musique country Naomi Judd, connue pour le duo The Judds formé avec sa fille Wynonna, est morte à l'âge de 76 ans, a annoncé samedi sa famille. Wynonna et sa sœur Ashley, comédienne, ont fait part de leur «profond chagrin» sur leurs comptes Instagram. «Nous avons perdu notre merveilleuse maman emportée par la maladie mentale», ont-elles indiqué, sans plus de détails.
Naomi et Wynonna Judd ont formé leur duo à la fin des années 1970, remportant de nombreux prix dont cinq Grammys. Certaines des chansons les plus populaires du couple mère-fille incluent Love Can Build A Bridge, Mama He's Crazy et Girls 'Night Out.
Le duo, maintes fois réuni pour des tournées et des performances spéciales malgré leur rupture en 1983, s'est officiellement dissous en 1991 quand Naomi s'est fait diagnostiquer une hépatite C.
Mère et fille devaient repartir en tournée cet automne pour la première fois en plus d'une décennie et vendredi, le Country Music Hall of Fame avait annoncé que The Judds rejoindrait ses rangs le 1er mai pour avoir aidé à «ramener le country à ses racines dans les années 1980 avec des chansons légères et mélodieuses influencées par la musique folk traditionnelle, le blues acoustique, et pour son harmonie familiale.»
Souffrant de «spasmes», Céline Dion reporte une nouvelle fois sa tournée européenne
Prévus pour 2021, les concerts avaient déjà été décalés à septembre 2022 en raison de la pandémie. Elle n'est plus attendue à Paris avant septembre 2023.
Régine, la chanteuse et reine de la nuit, s'est éteinte à 92 ans
DISPARITION - Enfant ballottée de pension en pension, la « Petite Boule » se lance dans une vie de noctambule dans les années 1950. En réunissant le Tout-Paris du showbiz et des affaires, elle s'était reconstituée une famille.
Mort de Klaus Schulze, pionnier de la musique électro allemande
DISPARITION - Considéré comme l'un des pères fondateurs de la musique électronique allemande, le chanteur est décédé à l'âge de 74 ans, de façon «soudaine et inattendue».
France24 - Monde
Angleterre: victoire vitale d'Everton, Tottenham dépasse Arsenal
Publié le : 01/05/2022 - 18:48Modifié le : 01/05/2022 - 18:46
Londres (AFP) – Une nouvelle bourde défensive de Chelsea a offert à Everton un succès capital pour le maintien (1-0), dimanche, lors de la 35e journée de Premier League, alors que Tottenham a provisoirement dépassé Arsenal dans la course à la Ligue des champions en battant Leicester (3-1).
. Everton peut y croire
Frank Lampard a joué un bien vilain tour à son ancien club avec ce succès serré (1-0) et inattendu mais tellement précieux.
Avec 66 points, Chelsea voit sa place sur le podium fragilisée, puisque Tottenham n'est qu'à 5 points et Arsenal, qui joue à West Ham plus tard ce dimanche, pourrait revenir à 3 longueurs en cas de succès.
Ces trois points relancent complètement les Toffees, même s'ils restent 18e et premiers relégables avec 32 points.
Alors que le sort de Norwich (20e) est réglé depuis samedi et que celui de Watford (19e) semble sans espoir, l'autre club de Liverpool revient à 2 longueurs de Leeds (17e) et Burnley (16e), avec un match en moins.
Au-delà du résultat, la prestation très combattive et disciplinée de ses hommes est encourageante, dans la lancée du derby finalement perdu (2-0), la semaine dernière.
La victoire est venue d'une erreur individuelle, une de plus, dans l'arrière-garde des Blues dont la fin de saison devient soudainement presque aussi inconfortable sur le terrain qu'en dehors, avec un processus de vente toujours pas finalisé.
Juste au retour des vestiaires, un bon pressing de Richarlison et Demarai Gray a permis au Brésilien de contrer une passe de Cesar Azpilicueta, bien trop lent à réagir à l'entrée de la surface, et de battre Edouard Mendy (1-0, 46e).
Everton peut aussi remercier son gardien Jordan Pickford, auteur d'un double arrêt incroyable juste avant l'heure de jeu.
Après une volée de Mount qui a trouvé le poteau, il s'est relevé d'un bond et a traversé son but pour sauver juste devant sa ligne une reprise d'Azpilicueta, avant de prendre en plein visage une frappe à bout portant d'Antonio Rüdiger, sur le corner qui avait suivi.
. Tottenham met la pression sur Arsenal
Les Spurs d'Antonio Conte n'ont pas manqué l'occasion de mettre la pression sur Arsenal en battant facilement Leicester (3-1) pour s'emparer provisoirement de la 4e place qualificative pour la C1.
Ils n'ont qu'un point d'avance, mais leur meilleure différence de buts leur garantirait de garder ce rang si les Gunners ne l'emportent pas au London Stadium de West Ham en fin d'après-midi.
Face à des Foxes émoussés par la demi-finale aller d'Europa Ligue Conférence contre la Roma (1-1), jeudi, les Londoniens ont pu compter sur leur incontournable duo Harry Kane/Son Heung-min.
Le premier but a été inscrit par le capitaine des Three Lions de la tête, sur un service du Coréen du sud (1-0, 22e).
Il s'agissait de son 19e but contre cet adversaire en 18 rencontres, dont 17 en championnat, alors que le record absolu de buts contre un même adversaire en Premier League appartient à Alan Shearer avec 20 réalisations contre Leeds.
En seconde période, c'est Son qui a bénéficié d'une offrande de Dejan Kulusevski -arrivé cet hiver et qui confirme être le complément idéal du duo- pour le 2-0 (61e), avant d'enrouler une frappe hors de portée de Kasper Schmeichel (3-0, 79e). Le milieu de terrain nigérian Kelechi Iheanacho a réduit le score pour Leicester dans le temps additionnel (90+1).
© 2022 AFP
L'Humanité
Plateforme coopérative
ChroniqueArthur HayEn novembre 2019, je prenais un avion pour New York où j’allais rejoindre des centaines de personnes portant une ambition commune : développer le coopérativisme de plateforme (CdP) pour venir à bout des big techs capitalistes. Les plateformes comme Uber utilisent leurs technologies numériques pour centraliser le vol de la valeur ajoutée des travailleurs, le tout en omettant de payer cotisations sociales et impôts. Le but des plateformes coopérativistes est d’utiliser le même type de technologie pour créer un outil de travail appartenant à ceux qui l’utilisent pour travailler, non pour exploiter. Un outil numérique qui sera dès lors utilisé mais aussi façonné par la communauté d’utilisateurs, et dans le cas qui me concerne, par les livreurs.
Il y a une multiplicité d’options pour appliquer la démocratie dans un projet en commun. Comme je n’ai pas beaucoup d’espace, je vais m’en tenir au fonctionnement de Coopcycle, fédération de coopératives que j’ai évoquée il y a quelques semaines. Coopcycle est encore aujourd’hui une association, mais dans le milieu coopérativiste on la considère comme une actrice du CdP. L’outil de travail qui est mis en commun ici est le logiciel qui permet la prise de commande des clients pour une livraison, puis l’optimisation logistique par la coopérative de livraison. Pour les curieux·ses, le logiciel Coopcycle est protégé par une licence dite « à discrimination », qui conditionne l’octroi des libertés classiques du logiciel libre (usage, étude, modification et redistribution) au respect de certains critères. Pour nous, cela signifie, grosso modo, être une coopérative de livreurs salariés à vélo qui prennent les décisions de manière démocratique. À partir du moment où une coopérative correspond aux conditions d’accès à la fédération, celle-ci est partie prenante des discussions et recherche des consensus au sein de la fédération. C’est le deuxième niveau démocratique. Elle participera aussi au commun, en cotisant à hauteur de 2,5 % de sa valeur ajoutée, quel que soit son niveau d’utilisation de la plateforme, mais selon le principe : « chacun, selon ses moyens, à chacun, selon ses besoins ». Les débats pour façonner la fédération se déroulent ensuite dans plusieurs secteurs, divisés en thématiques, où chaque coopérative y a une voix.
Cette construction est bien plus facile pour les coopératives qui se montent, car elle leur évite un investissement qui serait très lourd pour des livreurs souvent issus de l’ubérisation. Elle permet aussi d’avoir une voix commune partagée, au-delà des frontières. Le combat de la fédération Coopcycle est de transformer l’alternative en un combat politique international pour en finir avec l’économie de plateforme. C’est pour cela que nous nous sommes rencontrés à New York autour de projets similaires aux nôtres mais aussi concernant d’autres secteurs de l’économie. Pour ma part, j’y suis allé avec les casquettes de syndicaliste de la CGT et celle de coopérateur.
La fédération n’a jamais caché son envie de mettre fin à l’ubérisation grâce au combat politique. Cette fédération de travailleurs, organisant leurs propres entreprises, poursuit son combat d’alternative mené sur leurs vélos en y ajoutant un plaidoyer constant pour renverser l’économie. Développer une alternative ne nous place pas en parallèle de la lutte anticapitaliste. Syndicalisme et coopérativisme doivent être de bons copains.
la chronique d'arthur hay Le Monde
Au p’tit bonheur : « Ça fait des années que je suis triste. La solitude dans le couple, je connais »
Stefania RoussellePublié hier à 10h00
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
TémoignagesPour cette série, la journaliste et réalisatrice Stefania Rousselle part sur les routes de France, avec une question simple : « Comment allez-vous ? » Cette semaine, Eric Dutreuil, 52 ans, mécanicien à Crégols, dans le Lot.
« J’ai grandi en cité, près de Bordeaux. Ma mère, elle était femme de ménage. Mon père, il était italien. C’est tout ce que je sais. Un homme de passage. Pareil pour mes quatre demi-frères et sœurs. On sait pas d’où ils viennent. Ma mère nous aimait, mais mal. Et puis, une secte s’est mise là-dedans. Les Témoins de Jéhovah. Elle ne nous parlait plus comme une mère, mais comme une bible. On allait à la messe deux fois par semaine. Et, le dimanche matin, on partait prêcher. On faisait du porte-à-porte. Je devais avoir 6 ans, et je me souviens de ma mère qui se faisait engueuler par tout le monde. J’ai fait ça jusqu’à ce que je lui dise que je ne voulais plus en faire partie. J’avais 13 ans, et j’avais pas le droit de voir mes copains, ceux du “monde”, ceux qui n’appartenaient pas à la secte, et ça m’énervait profondément. Sa réponse, ça a été de me dire que je n’étais plus son fils. Mais je ne pouvais pas partir, j’étais trop petit. Mes grandes sœurs, elles, avaient réussi à s’échapper. En se mariant. Une, elle avait 17 ans et demi. Ma mère a dû lui signer une autorisation.
La vie dans la cité n’était pas cool. Alors, je faisais des conneries. Je volais. Je faisais les caves et les balcons. Pas l’intérieur des maisons, j’avais des valeurs. Et puis, on volait pas dans ma cité, non, non. On allait dans un quartier bien friqué de Bordeaux, à Caudéran. On chopait toutes les fringues qui séchaient sur les balcons. On grimpait jusqu’au troisième étage, et on jetait les étendoirs par-dessus les balcons. J’en gardais pour moi, des fringues, parce que j’avais pas les moyens de m’en payer. Et celles de marque, Lacoste et tout, on les donnait à la mère d’un pote qui les recelait – une instit.
« Cette émotion qui m’a submergé, je m’en souviens encore. C’était mon premier cadeau. Un vieux vélo qui avait peut-être trente ans. Moi, j’en avais 11. Et ce vélo, il représentait la liberté »
J’ai pas fait d’études. Je le regrette. J’étais peut-être un branleur mais, à 6 ans, j’ai eu un accident. J’étais au parc et j’ai grimpé sur une cage à poules, ces espèces de jeux d’escalade hauts de deux mètres avec des barreaux. Sauf qu’elle n’était pas fixée, et qu’il y avait déjà une dizaine de gamins plus grands dessus. La cage a basculé et a sectionné mon tibia et mon péroné. Jusqu’à mes 20 ans, la douleur m’a réveillé la nuit. J’étais crevé tout le temps. J’avais pas envie de me lever. Alors, à l’école, j’étais en total décalage. J’en suis parti, j’avais 16 ans. De toute façon, c’était pas un truc de famille, de faire des études. Moi, je suis devenu ouvrier en bâtiment et mécano.
Il vous reste 65.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
France24 - Monde
Défilé du 1er-Mai à Paris : "Si on n'est pas écoutés, ça va chauffer"
Publié le : 01/05/2022 - 18:42Modifié le : 01/05/2022 - 19:14
Grégoire SAUVAGE
Suivre
Karim YAHIAOUI
Suivre
Première journée de mobilisation sociale, une semaine jour pour jour après la réélection d’Emmanuel Macron, le traditionnel défilé du 1er-Mai a réuni dimanche à Paris plusieurs dizaines de milliers de personnes bien décidées à faire reculer le nouveau gouvernement sur son projet de réforme des retraites.
Syndicalistes, militants associatifs, membres des partis de gauche : c'est un cortège hétéroclite qui s'est élancé de la place de la République, à Paris, un peu après 14 h 30 dimanche 1er mai, pour rejoindre la place de la Nation, sous les slogans hostiles au chef de l'État et en faveur d'une hausse du pouvoir d'achat.
"Toujours plus de misère et rien pour les salaires, de cette société là, on n'en veut pas", hurle la sono installée sur le toit du camion de la CGT, alors que des hordes de drapeaux multicolores envahissent les rues de la capitale baignées des rayons du soleil.
Le cortège vient de quitter la place de la République pour rejoindre la place de la Nation @FRANCE24 #1ermai2022 pic.twitter.com/4oMIwENZzB
May 1, 2022Parmi les slogans : "Face à Macron, construisons la contre-offensive", "zéro police, plus de justice et de personnel soignant", ou encore "pouvoir remplir son frigo dignement".
Devant les cortèges de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, plusieurs groupes de Gilets jaunes très remontés lancent leurs cris de ralliement : "même si Macron ne veut pas, nous on est là", sous le regard attentif du service d'ordre de la CGT.
Plusieurs dizaines de Gilets Jaune ont pris position devant le défilé des syndicats pour faire entendre leurs voix #1ermai2022 @FRANCE24 pic.twitter.com/KFjjBEBX4N
May 1, 2022"On attend que ça bouge et que l'État réponde à nos revendications sur les salaires et les pensions de retraite", explique Cheikhou Ba. "Il faut que le gouvernement négocie véritablement avec les partenaires sociaux", plaide ce représentant local de la CGT en Seine-Saint Denis.
« On attend que le futur gouvernement réponde à nos revendications sur les salaires et les retraites », explique Cheikhou Ba de la CGT @FRANCE24 #1ermai2022 pic.twitter.com/NBVNoxorzx
May 1, 2022"Personnellement, je n'attends rien de ce gouvernement", lance Nathan, militant de Lutte ouvrière. "Il va falloir continuer à se mobiliser, à sortir dans la rue et à faire grève car ce qui se passe, c'est inacceptable."
Au cœur des revendications, la réforme des retraites. Dans l'entre-deux-tours de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait plaidé pour un recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans en 2028, voire 65 ans, contre 62 actuellement.
"Faire travailler plus longtemps les gens, cela va créer encore plus de chômage", assure Gérard Gourguechon, 82 ans, retraité de la fonction publique, qui n'a pas manqué un seul défilé du 1er-Mai depuis près d'un demi-siècle. "Si les vieux continuent à travailler, leurs enfants ne trouveront pas de travail. On nous dit que c'est parce que l'on vit plus vieux, mais c'est n'importe quoi car aujourd'hui, les travailleurs sont beaucoup plus productifs qu'il y a 30 ans".
« Faire travailler plus longtemps les gens va créer encore plus de chômage », assure Gérard Gourguechon, retraité de la Fonction publique @FRANCE24 #1ermai pic.twitter.com/vpWhwZg5Hn
May 1, 2022Température sociale à la hausse
Pour les syndicats, ce 1er-Mai constituait un test crucial pour prendre la température sociale une semaine après la réélection d'Emmanuel Macron. "Si on parle de température, aujourd'hui il fait très beau, et il commence à faire chaud. Et si on est pas écoutés dans les cinq ans à venir, oui, ça va chauffer", prévient Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière. "Il faut que les syndicats soient entendus. L'élection présidentielle ne vaut pas référendum ou plébiscite sur le recul de l'âge de départ à la retraite."
Même son de coche du côté de Philippe Martinez, le patron de la CGT, selon qui la mobilisation doit s'amplifier. "Je crois que la seule manière pour faire changer de cap un futur gouvernement et déboucher les oreilles du président de la République, ce sont des grèves dans les entreprises et les services", assure le leader syndical.
Au-delà des retraites, la question du pouvoir d'achat se retrouve sur toutes les lèvres en cette journée des travailleurs, alors que l'inflation grimpe inexorablement en France, à +4,8 % au mois d'avril selon l'Insee.
>> À lire : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?
"Que cela soit à l'hôpital, dans les écoles, dans toute la fonction publique, et même dans le privé avec les restaurateurs, on n'arrive plus à recruter parce que les salaires sont trop bas", affirme Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU.
« On arrive plus à recruter car les salaires sont trop bas », explique Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU @France24_fr #1ermai2022 pic.twitter.com/IcvMExV6Yz
May 1, 2022En France, le pouvoir d'achat des travailleurs au smic est protégé par un dispositif de revalorisation automatique. Sous l'effet de l'inflation, le salaire minimum a été revalorisé pour atteindre 1 300 euros net par mois, mais les syndicats réclament une augmentation beaucoup plus conséquente.
Troisième tour social
Ce 1er-Mai avait aussi une signification particulière pour la gauche, présente en ordre dispersé dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège parisien s'ébranlait, ou encore Olivier Faure (PS) étaient au rendez-vous.
"Ça avance, soyez certains que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance", a assuré Jean-Luc Mélenchon, acclamé par les manifestants à son arrivée place de la République à Paris. "Le sujet, c'est de savoir si, oui ou non, nous nous donnons comme objectif la victoire."
Dans le défilé, certains manifestants appellent à battre Emmanuel Macron dans les urnes en juin prochain. "Il ne faut pas que LREM ait une nouvelle fois la majorité", lance Martine, qui arbore une pancarte sur laquelle est écrit "c'est notre tour", en référence aux prochaines élections législatives, un scrutin qualifié de "troisième tour" par une partie de la gauche.
Fort des 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle le 10 avril, LFI a lancé des discussions bilatérales avec les communistes, les socialistes et les écologistes afin de trouver un accord. Des efforts pour une union à gauche qui devraient se poursuivre en début de semaine.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
1er-Mai en France : cortèges fournis et incidents violents pour un défilé très politique
Élysée 2022Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
La semaine de l'éco
Retraite à 65 ans : une nécessité économique ou politique ?
Le Figaro
Les «narcoplongeurs», ces trafiquants de drogue qui inquiètent les services secrets français
Etienne JacobEXCLUSIF - Ces criminels sous-marins font transiter des dizaines de kilos de cocaïne sans être repérés.
Au large de la Galice espagnole, porte d'entrée principale de la drogue sur le continent européen, un «narco sous-marin» de 20 mètres de long a été saisi par la Guardia Civil, fin 2019. À l'intérieur : trois tonnes de cocaïne, pour une valeur de plus de 100 millions d'euros. Quelques mois plus tôt, le semi-submersible avait été soigneusement assemblé en Amérique du Sud, dans le but de traverser l'océan Atlantique, rempli à ras bord. Une opération criminelle inédite. Il aura fallu près de 240 enquêteurs des services de renseignement venus d'Espagne, du Portugal ou des États-Unis pour y mettre fin. Rocambolesque, l'affaire a même récemment inspiré une série sur Amazon Prime, Opération marée noire. Cette méthode d'acheminement, rentable mais ultra-risquée, n'a depuis jamais été repérée sur le continent européen. Mais un autre phénomène «de la même famille, en plus astucieux, plus discret et plus difficile à détecter par les forces de l'ordre», note une source bien informée, se développe en Europe: celui des «narcoplongeurs».
À lire aussiCocaïne: comment les mules venues de Guyane inondent la France métropolitaine en poudre blanche
Le procédé est le suivant : les trafiquants en néoprène, fixent ou accrochent la marchandise au-dessous de navires de grande taille. La coque de ces bâtiments permet la dissimulation de plusieurs dizaines de kilos de drogue, protégés dans des caisses ou ballots imperméables. Un moyen pour eux de transiter plus facilement de plage à port ou de côte à côte. D'après nos informations, les services de renseignement français s'inquiètent d'une «banalisation» de cette méthode, tout droit importée par les cartels colombiens et mexicains en Europe. La pratique est estimée en nette augmentation depuis trois ans et serait sous-évaluée, selon les services secrets français. Elle pourrait, s'alarment-ils, contribuer à son échelle à renforcer le «tsunami blanc» qui touche l'Hexagone, submergé par le trafic de cocaïne.
Les cargos, prisés par les narcos
En 2021, l'État français, grâce au travail de l'Office antistupéfiants (Ofast) et des douanes, a saisi pas moins de 23 tonnes de cocaïne, dont 84% par voie maritime. Passer par la mer pour acheminer la marchandise est donc tout sauf nouveau. Mais habituellement, la drogue est cachée hors de l'eau, à l'arrière de conteneurs, au milieu de tonnes de produits en tous genres. «Le vecteur maritime est utilisé de manière prégnante par les organisations criminelles pour introduire la drogue sur le territoire européen via l'ensemble des composantes du vecteur maritime : navigation de plaisance (voiliers, bateaux à moteur), transport de passagers (ferries), vraquiers, etc», précisait l'Ofast dans son dernier rapport. Comme pour les trafiquants qui chargent la drogue à bord de ces bâtiments, les narcoplongeurs utilisent la méthode du «rip-off»: ils accrochent les kilos de drogue peu de temps avant le départ du navire, et déchargent la cargaison juste après le débarquement. Le tout, à l'insu des équipages, transformés en complices involontaires.
À VOIR AUSSI - Lutte contre le trafic de drogue: «En 2021, les saisies de cocaïne ont doublé», annonce Gabriel Attal
À lire aussiTrafic de cocaïne: ce «tsunami blanc» qui frappe la France
Les narcoplongeurs choisissent les bateaux en fonction de leur destination. «On observe que 50% d'entre eux sévissent en Espagne. Ils sont aussi nombreux aux Pays-Bas. Ce sont deux pays de transit pour les stupéfiants», détaille une source. La taille du navire compte également. Plus il est gros, moins il y a de chance qu'un colis rempli, accroché au-dessous de la coque, ne soit détecté. Les cargos, ro-ro (qui transportent les véhicules, NDLR) ainsi que les porte-conteneurs sont les plus prisés. Les contrôleurs, situés sur les ports, ne peuvent s'improviser plongeurs. Ils ne sont d'ailleurs pas toujours formés pour détecter ce genre de phénomènes, qui passe sans difficulté sous les radars. Il est de toute façon délicat pour eux d'accéder aux paquets, parfois enfermés dans des contenants (baptisés «parasites») très solides et peints de la même couleur que la coque. Quasi-invisibles, donc. Seul point positif pour les autorités: les quantités chargées - 200 kilos en moyenne - sont généralement inférieures à celles transportées sur les navires.
Plus que du cannabis, les narcoplongeurs font la plupart du temps transiter de la cocaïne en Europe. Celle-ci est difficile à produire mais est, par exemple, revendue 60 euros le gramme en France et jusqu'à 35.000 euros le kilo en région parisienne. C'était le type de drogue choisi par le premier gang de trafiquants sous-marins démantelé en France en 2013. Les malfrats avaient été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à récupérer 100 kilos de poudre blanche cachés dans une «torpille», un fût d'acier long de trois mètres qui avait été arrimé sous la ligne de flottaison d'un chimiquier néerlandais. Pour mener à bien leur opération, ils s'étaient équipés d'un matériel de plongée professionnel, et de deux parachutes de levage. Ces narcos étaient des criminels chevronnés: plusieurs d'entre eux avaient participé au braquage de la fonderie suisse Métalor, en 2004. À la tête du réseau, on trouvait Marc Armando, également cerveau du «casse du siècle» commis à la Banque de France de Toulon en 1992 (163 millions de francs dérobés). L'homme a connu un destin tragique puisqu'il a été retrouvé pendu dans sa cellule de la prison des Baumettes, peu après sa mise en examen dans cette affaire de «torpille».
Fin 2021, la douane dunkerquoise a effectué une énorme saisie de cocaïne - plus d'une tonne - à bord du Trudy, un vraquier battant pavillon au Liberia. Or, quelques semaines plus tard, 500 kilos de plus ont été récupérés aux Pays-Bas sur le même navire. Deux caches «inhabituelles» ont été retrouvées au niveau du safran du bateau, endroit accessible uniquement en plongée. Selon les services de lutte antidrogue américains, la DEA, trois tonnes aurait en réalité été chargées par le Trudy depuis le Brésil sur ce même voyage. Une partie, qui n'a donc jamais été récupérée, aurait été déchargée aux Canaries, avant le déroutage du bateau par les autorités françaises, écrivait Le Parisien . «Cette menace est déjà dans nos ports», souligne notre source.
GPS et bouteilles de plongée
Les narcoplongeurs les plus sophistiqués disposent de leurs propres embarcations. Un réseau de ce type a été démantelé fin 2021 entre le Maroc et l'Espagne. Transportée dans des camions jusqu'aux rives de la mer Méditerranée, la marchandise était ensuite confiée à des plongeurs marocains surentraînés. Leur mission: convoyer ces énormes ballots vers des hors-bords. Les bateaux, arrivés près des côtes espagnoles, laissaient ensuite la drogue au fond de l'eau. Avant que des complices de nationalité espagnole, équipés de bouteilles de plongée, ne viennent récupérer le lot, repéré grâce à un dispositif GPS haut de gamme. Dans les ballots cette fois, pas de cocaïne mais du haschich. Un trafic «à grande échelle», selon les autorités marocaines, qui a permis l'arrestation d'une trentaine de criminels. L'un d'eux, membre du service public de Sauvetage en mer, est même soupçonné d'avoir averti les trafiquants de «l'éventuelle présence de véhicules et d'embarcations de la Garde civile au cours des opérations illégales d'introduction du haschich» en Espagne.
À lire aussi«On a affaire à de vraies entreprises capitalistes» : comment le trafic de drogue a adopté les pratiques du commerce
Malgré un manque de données dû à la nouveauté de cette technique d'acheminement - et donc du manque de saisies permettant les statistiques -, les services de renseignement français constatent qu'elle est l'apanage de nageurs chevronnés. Ils sont souvent jeunes (moins de 40 ans), et certains sont militaires ou anciens militaires. Les profils «petits trafiquants de droit commun» sont rares, ou s'ils sont présents, ne sont jamais à la tête de ces réseaux qui nécessitent une organisation particulière. Et un budget non négligeable: le matériel de plongée est coûteux, fabriquer les contenants imperméables pour la drogue aussi. Même chose pour les dispositifs GPS, voire de traction (jet skis sous-marins).
Les services secrets craignent que les narcoplongeurs se développent comme en Amérique du Sud. Au Pérou, la Marine nationale a par exemple démantelé, fin 2019, un groupe de trafiquants qui soudaient jusqu'à 600 kilos de drogue par navire dans les conduits de ventilation de la coque, cette fois au-dessus de la ligne de flottaison. En juin de la même année, la police équatorienne avait mis la main sur un homme qui nageait dans les eaux boueuses du fleuve Guayas, à Guayaquil. L'homme tentait d'arrimer à un navire en direction de l'Espagne pas moins de 138 kilos de chlorhydrate de cocaïne. Une source de police judiciaire française le reconnaît: «Les narcotrafiquants ont bien souvent une longueur d'avance. Plus les réseaux usent de techniques sophistiquées, plus ils sont structurés. Hélas, ils sont comme l'Hydre de Lerne. Quand nous saurons comment les contrer, ils adopteront de nouvelles techniques».
Printemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers
Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.
Nordahl Lelandais surpris en train d'avoir un rapport sexuel au parloir de sa prison
Condamné en février dernier à la perpétuité, le meurtrier a été arrêté par les geôliers en pleins ébats avec une jeune femme.
Deux hommes tués sur le Pont-Neuf : le policier mis en examen
Dimanche, au cours d'un contrôle, il a tiré sur une voiture qui fonçait sur un agent, faisant deux morts.
Regarder la vidéo Le Monde
L’ombre d’un oligarque russe sur le Centre Pompidou
L’institution parisienne a reçu 1,3 million d’euros de la fondation de Vladimir Potanine, deuxième fortune de Russie. Un financement qui suscite l’embarras dans le contexte de guerre en Ukraine
De passage à Paris, il y a quelques années, Vladimir Medinski visite incognito le Centre Pompidou. Le ministre de la culture russe, en poste de 2012 à 2020, fait la moue. A l’occasion de leur récente acquisition par le Musée national d’art moderne, plusieurs centaines d’œuvres de ses compatriotes y sont exposées. Parmi elles, une photographie du duo moscovite Blue Noses, datant de 2005, montre deux soldats s’embrassant à pleine bouche, dans une forêt de bouleaux. Non loin figure une reproduction du mausolée de Lénine, réalisée en 2008 par Yuri Avvakumov, avec des dominos. Pas vraiment au goût du propagandiste en chef : « Heureusement que nous sommes débarrassés de toute cette merde ! », maugrée Medinski – il chapeaute aujourd’hui la délégation russe chargée de négocier la paix avec les Ukrainiens.
Amorcée en 2015, cette collaboration a permis au Centre Pompidou d’acquérir près de 550 œuvres, conçues par des artistes russes ou soviétiques
Depuis le début de la guerre, le 24 février, cette collection suscite aussi l’embarras des équipes du centre d’art contemporain français. Car elle a été constituée avec l’aide de la Fondation Potanine, dirigée par le deuxième homme le plus riche de Russie selon le magazine Forbes, l’oligarque Vladimir Potanine. Amorcée en 2015, cette collaboration a permis au Centre Pompidou d’acquérir près de 550 œuvres, conçues par des artistes russes ou soviétiques, entre les années 1950 et 2000. Certaines ont été offertes par la Fondation Potanine, les autres par une quarantaine de donateurs – collectionneurs privés, artistes, héritiers… La plupart ont été exposées au quatrième étage du bâtiment parisien, dans le cadre d’un parcours intitulé « Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie 1950-2000 », de septembre 2016 à avril 2017.
La fondation russe a notamment financé l’édition du catalogue et le transport de toutes les œuvres, y compris celles d’autres donateurs. « En 2016, la Fondation nous a versé 604 000 euros pour le montage de l’exposition, indique le Centre Pompidou. Une autre partie du budget, dont nous ignorons le montant, a été prise en charge directement par elle. » A partir de début 2017, les deux institutions « approfondissent » leurs liens : cycles de conférences, publications diverses, programmes d’échange pour des jeunes curateurs…
Stratagème
Pompidou a perçu au total plus de 1,3 million d’euros de son partenaire russe, auxquels auraient dû s’ajouter 586 000 euros à l’automne. « Le versement de cette somme a été suspendu, de même que l’ensemble du programme, explique-t-on à Beaubourg, compte tenu de la situation en Ukraine. » Des chiffres conséquents à l’aune de la maigre enveloppe (1,8 million d’euros) dont dispose le centre parisien pour l’ensemble de ses acquisitions annuelles. Si on les rapporte au portefeuille de Vladimir Potanine, en revanche, ils ne pèsent pas lourd : Bloomberg classe l’homme d’affaires parmi les cinquante plus grandes fortunes mondiales.
Il vous reste 69.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
France24 - Monde
Législatives 2022 : la droite éparpillée façon puzzle
Publié le : 30/04/2022 - 09:37
Aude MAZOUE
Suivre
Après leur déroute historique à l’élection présidentielle de 2022, Les Républicains prônent officiellement l’indépendance de leur parti en vue des législatives des 12 et 19 juin. Officieusement, ils tentent surtout de colmater les fuites d’un navire qui prend l’eau de toute part, pris en étau entre LREM et Horizons, le parti d’Édouard Philippe.
Spéculations, stratégies et savants calculs alimentent les états-majors en vue du " troisième tour" de l'élection présidentielle. De conseils stratégiques en déjeuners informels, on phosphore dans les QG de campagne pour définir la meilleure stratégie afin d'obtenir un maximum de sièges à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Ou l'on tente modestement d'éviter un nouveau naufrage, à l'instar des Républicains (LR) fragilisés par leur cuisante défaite à la présidentielle (4,78 %).
>> Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite
Officiellement chez LR, le message est très clair. Après une réunion de groupe lundi 25 avril et un conseil stratégique le jour suivant, le président du parti, Christian Jacob, a fermé la porte aux éventuelles alliances. "Il n'y a pas de double appartenance. On ne peut pas être Les Républicains et la majorité présidentielle, on ne peut pas être Les Républicains et Reconquête, Les Républicains et Horizons. On est Les Républicains, un groupe indépendant", a-t-il martelé le 26 avril au micro de BFMTV. Et pour ceux qui seraient tentés de quitter le navire, le parti a même fait signer à ses membres un engagement écrit. Le texte les enjoint à siéger dans un groupe indépendant, "qui n'est en aucun cas dans la majorité présidentielle, et encore moins avec les extrêmes", a insisté Christian Jacob.
Aujourd’hui, le Bureau politique @lesRepublicains a adopté une motion commune. Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen.La droite républicaine restera indépendante. Elle continuera à porter sa voix. Elle n’est ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme. pic.twitter.com/bN3uTB5Sd4
April 11, 2022"Aucun sens !"
En coulisses, les choses semblent moins limpides. Signes des nombreuses fissures au sein du parti, le candidat à la primaire de la droite Philippe Juvin et le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, Damien Abad, n'ont pas signé le texte d'allégeance aux Républicains. Pire, en interne, on fustige et remet en cause l'organe qui en est l'auteur. "Le conseil stratégique n'a aucune existence statutaire (…). Faire voter un organe inexistant n'a aucun sens !" a tempêté le député du Nord, Sébastien Huyghe, soupçonné, comme une vingtaine de collègues, de vouloir jouer les déserteurs.
La réunion stratégique du 20 avril avait déjà révélé de profondes dissensions chez Les Républicains, qui semblent désormais divisés en deux camps. D'un côté, les réfractaires à toute idée de fusion avec la Macronie, comme Olivier Marleix, Laurent Wauquiez, Aurélien Pradié ou Bruno Retailleau. De l'autre, les partisans d'un ralliement au président réélu, dessein soutenu par Nicolas Sarkozy, parmi lesquels on compte Jean-François Copé, Daniel Fasquelle, Damien Abad, Philippe Juvin, Nicolas Forissier, Robin Reda, Sébastien Huyghe ou Guillaume Larrivé. Des têtes d'affiche auxquelles s'ajoutent des présidents de région, comme Jean Rottner ou Christelle Morençais, ainsi que des maires, comme ceux du Touquet et de Saint-Étienne, Daniel Fasquelle et Gaël Perdriau.
Les Républicains pris en étau entre les tentations Macron et Horizons
Depuis, en coulisses ou sous les projecteurs des réseaux sociaux, les esprits s'échauffent sur la stratégie à tenir. Le trésorier de LR, Daniel Fasquelle, avait plaidé, après la victoire d'Emmanuel Macron, pour un soutien "exigeant et attentif" au président réélu, au regard "des mesures qu'il faudra prendre pour que la France se redresse", afin de "rassembler le pays dans un projet ambitieux". Ce soutien "n'est pas un ralliement mais marque une volonté d'agir dans le dialogue avec le président de la République", a corrigé Daniel Fasquelle. Rectification inutile, les premières flèches partant de son propre camp. "S'il reste un peu d'énergie à Daniel Fasquelle, il pourra devenir trésorier du comité de la lèche à Emmanuel Macron", décoche le premier sur Twitter Aurélien Pradié, le numéro trois de LR. "S'il reste un peu de courage à Aurélien Pradier, qu'il m'appelle plutôt que de m'insulter sur les réseaux sociaux", riposte le maire du Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais). Réponse du secrétaire général de LR : "Non. Pas envie. Désolé." Ambiance.
S’il reste un peu d’énergie à @DFasquelle, ilpourra devenir trésorier du comité de la lèche à Emmanuel Macron. Pour ce qui nous concerne, nous trouverons des femmes et des hommes solides pour rebâtir une droite indépendante. Pour servir les Français et la France populaire. https://t.co/XPYAduCpea
April 22, 2022"Nous n'avons jamais été pour le blocage du Parlement, comme l'est l'extrême gauche ou le Front national […] Si des réformes nous sont proposées et qu'elles vont dans le bon sens, notre groupe parlementaire saura prendre ses responsabilités et les voter ", a concédé Christian Jacob, soucieux de calmer les velléités sécessionnistes au sortir du conseil stratégique. Et de conclure en habile équilibriste, "sinon nous serons dans l'opposition à ces réformes", à l'adresse cette fois des plus fervents supporters LR.
Majorité absolue à l'Assemblée
Ménager les uns, rassurer les autres. Éviter à tout prix qu'Emmanuel Macron – en quête de nouveaux noms pour former son nouveau gouvernement, qui doit être dévoilé dans les prochains jours – ne vienne une fois de plus se servir dans les rangs des Républicains. De nombreux noms du parti de droite circulent dans les couloirs des formations politiques pour prendre la tête de Matignon, dont ceux de Christelle Morançais, présidente Les Républicains de la région Centre-Val-de-Loire, et de l'ancienne ministre LR Catherine Vautrin. D'autres patronymes sont régulièrement cités pour entrer au gouvernement, comme celui de Damien Abad, l'actuel patron des députés LR à l'Assemblée. Une prise de guerre qui pourrait coûter très cher aux Républicains. En quittant le navire, ce ténor du parti pourrait entraîner dans son sillage une dizaine d'autres députés désireux de passer de l'opposition à la majorité.
Il faut dire que les sondages très favorables à la majorité présidentielle n'invitent pas à la fidélité. Toutes les enquêtes donnent une majorité absolue à La République en marche, qui bénéficie mécaniquement d'un effet de souffle généré par la victoire à la présidentielle. Et chez les Républicains tout le monde le sait, avec un score de moins de 5 % à la présidentielle, il sera difficile de faire le plein à l'Assemblée nationale. Dans ce contexte incertain, une poignée de députés ont d'ores et déjà prévenu qu'ils renonçaient à briguer une investiture, comme le directeur de campagne de Valérie Pécresse, Patrick Stefanini, qui a refusé de se présenter dans une circonscription dans les Yvelines qui lui était pourtant réservée. Dix-huit députés auraient également décidé de faire défection.
Des "Horizons" bouchés ?
"La stratégie de subversion d'Emmanuel Macron visant à braconner sur les terres des Républicains pendant tout le quinquennat a porté ses fruits, estime Olivier Rouquan. Tout l'enjeu est maintenant de savoir si le parti Horizons d'Édouard Philippe va lui aussi ravir de nouvelles prises au sein de l'UDI, Agir mais surtout au sein des LR."
Félicitations au Président de la République pour sa réélection ! Plus de 58% des voix en France. Plus de 63% au Havre. pic.twitter.com/o53HYhQex9
April 24, 2022Même s'il ne rase pas sa barbe devenue blanche, Édouard Philippe pense certainement, certains matins, à l'élection présidentielle de 2027. L'ancien Premier ministre, qui a donc besoin d'exister politiquement pendant cinq ans, compte bien lui aussi disposer d'un groupe à l'Assemblée nationale. Juste avant le second tour, Édouard Philippe avait d'ailleurs assuré dans la presse que son parti prendrait toute sa place dans la majorité. Mais il semble que les accords avec la majorité présidentielle se fassent attendre. Sans aucun contact avec La République en marche, le chef du nouveau parti s'est dit "surpris" de ne pas avoir davantage de "discussion".
En arrière-plan, demeurent les tensions récurrentes entre Édouard Philippe et Emmanuel Macron. Selon Europe 1, ce dernier aurait affirmé à l'un de ses proches : "Aucune circonscription pour Horizons, ce sont des cons ! Il me doit tout et il pense qu'on est égaux ? Il a fumé les vapeurs du port du Havre ?". Édouard Philippe, qui semble au contraire avoir gardé la tête froide, n'exclut pas de placer ses députés dans des circonscriptions où LREM est déjà présente. "Je ne suis jamais tenu par un deal que je n'ai pas passé", a fait savoir, vengeur, le maire du Havre, lors d'un bureau politique. Une chose est sûre, selon Olivier Rouquan : "Les incapacités à trouver des accords ne sont utiles à personne. Les désaccords envoient juste un mauvais signal à l'électorat qui aura tendance à moins se mobiliser".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
APRÉS LA PRÉSIDENTIELLE 1/3Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite
DécryptageLégislatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste
Le Figaro
Où partir en juillet ? Les meilleures destinations de voyage
Où partir en juillet 2022 ? Le soleil est au zénith sur l'Europe. Mais les grandes vacances d'été sont aussi l'occasion de s'envoler en moyen-courrier, ou même, d'embarquer pour un voyage au long cours. Des confins de l'Europe à l'autre bout du monde, découvrez notre sélection des meilleures destinations.
L'été reste la plus belle saison pour parcourir l'Europe, sous un soleil au zénith, même si les prix aussi sont au sommet en pleine saison touristique. Que l'on randonne ou que l'on opte pour un séjour 100 % balnéaire, on trouvera toujours des chemins de traverse pour échapper à l'affluence estivale. Même pendant la saison des moussons, on peut trouver de petits bouts d'Asie tout à fait hospitaliers, comme la Mongolie, l'Indonésie, certaines régions de Chine ou du Sri Lanka. Ce peut aussi être le moment de partir à l'aventure en famille en quête de nature sauvage et de dépaysement total, en Islande ou en Amérique du Nord, en Bolivie ou en Tanzanie. Il est même possible de skier en juillet, car dans l'hémisphère sud, c'est l'hiver austral.
À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français
Quelles sont les meilleures destinations où partir au mois de juillet ?
- La Bretagne, pour ses plages de carte postale aux eaux émeraude miroitant sous le soleil, les fest-noz et festivals d'été
- L'Islande, pour une leçon de géologie grandeur nature, et l'observation des animaux marins
- Les Açores, pour leur végétation luxuriante dans la fraîcheur océanique
- La Mongolie, pour ses étendues sauvages et ses steppes à l'infini, par une météo changeante mais souvent tempérée
- L'Argentine, pour skier dans la cordillère des Andes
Où partir à la plage en juillet ?
En France, voici venue l'heure des ruées vers les littoraux et leurs plages : la Côte d'Azur, le littoral languedocien (de la Camargue à la côte Vermeille), et le littoral atlantique (côte basque, côte d'Argent…).
La réputation des côtes bretonnes n'est plus à faire. Les côtes de Granit rose et d'Émeraude, la côte d'Iroise, la côte des Légendes et des Abers sont ourlées de magnifiques routes touristiques. En juillet, c'est la saison des festivals musicaux en plein air, des fest-noz et autres célébrations folkloriques. Des formules idéales pour apprendre les danses bretonnes et s'immerger dans la culture celte.
Pour les assoiffés de soleil, le beau temps règne sur tout le pourtour méditerranéen, ourlé de plages inondées de soleil : Espagne, Portugal, Croatie, Grèce, Italie.
À lire aussiNotre sélection des plus belles plages des îles Canaries
Pour ceux qui recherchent de la fraîcheur en été, on la trouvera en Angleterre, au pays de Galles et en Écosse. Avec des maximales entre 20 et 28 °C, une pluviométrie raisonnable et de longues journées, le Royaume-Uni est une belle destination estivale. Les caprices des cieux britanniques font tout leur charme, et le soleil n'est jamais bien loin, toujours espéré.
Les vents frais de l'été poussent jusqu'aux confins de l'Europe. Par des températures maximales avoisinant là encore les 25 °C, les Açores bénéficient d'une fraîcheur océanique. L'anticyclone des Açores berce une végétation luxuriante, des lagunes, des geysers et des bains géothermiques.
Retrouvons la chaleur dans l'hémisphère sud. C'est la saison sèche sur les plages de l'île de La Réunion, et sur les routes des volcans, qui promettent de belles leçons de géologie. L'île est sillonnée de sentiers de randonnée faciles pour les familles. La culture créole se découvre dans les exploitations de vanille et de canne à sucre. Entre juin et octobre, pendant l'hiver austral, les baleines à bosse parcourent plusieurs milliers de kilomètres depuis l'Antarctique pour rejoindre les eaux chaudes de La Réunion, s'y accoupler et donner naissance à leurs petits.
À lire aussiVolcans, cascades et pitons : La Réunion en dix paradis nature
À l'île Maurice, l'hiver austral a des airs de printemps, avec 20 à 25 °C en journée. Le centre est plus tempéré, tandis qu'il fait plus chaud sur la côte ouest.
À Madagascar en revanche, les températures sont douces (aux alentours de 20 °C), et même vraiment fraîches dans les Hautes Terres du centre. La côte ouest est moins arrosée que la côte est.
Aux antipodes enfin, la Polynésie française est en plein hiver austral et en saison sèche. C'est le paradis tropical qui s'offre au visiteur, avec des pluies assez rares, un soleil largement dominant, et des températures inférieures à 30 °C, soit un peu moins chaudes qu'en été. De belles conditions sont réunies pour paresser sur les plages et explorer les lagons coralliens. Le rêve polynésien se prolonge jusqu'à Bora-Bora et dans les atolls du Pacifique Sud.
À lire aussiÎle Maurice : les 10 plages les plus paradisiaques de la perle de l'océan Indien
Quelles sont les meilleures destinations où randonner en juillet ?
En juillet c'est la belle saison dans toute l'Europe : Europe de l'Ouest (Allemagne, Suisse, Autriche…), et Europe de l'Est (Pologne, Hongrie, République tchèque, pays baltes…). On ne négligera pas les charmes secrets des Balkans : Albanie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, jusqu'à la Grèce et la Turquie. Les randonnées dans les massifs montagneux sont jalonnées de haltes dans les petits villages et les monastères, avant une pause bien méritée sur les plages de la mer Noire ou de la mer Adriatique.
Aux Açores, les camélias, hortensias et azalées en fleurs dans des prairies verdoyantes. Les côtes déchiquetées sont ponctuées de plages de sable noir. La température de l'eau tourne toujours autour de 20°, à peine plus fraîche que celle de l'air. À l'intérieur des terres, on randonne dans la végétation luxuriante et au milieu de paysages volcaniques, dans les caldeiras et autour des lacs de cratère, ou encore aux abords des seules plantations de thé d'Europe. São Miguel, « l'île verte », est l'un de ces confettis de terre à l'écart du tourisme de masse.
À lire aussiCap sur São Miguel, l'île verte des Açores
Où partir en Asie en juillet ?
Les amoureux de l'Asie sur le départ en juillet choisiront leur destination avec soin, pour éviter la mousson ou saison des pluies, qui arrose une large partie du continent.
Les voyants sont au vers pour l'Indonésie, rayonnante sous le soleil, à l'instar de Bali et Sumatra. Le Nord et la côte est du Sri Lanka (Trincomalee) concilient aventure dans des jungles mystiques et plages aux décors de paradis terrestre, le tout accessible dans de bonnes conditions climatiques. Il fait un peu plus chaud en Malaisie, où le mercure dépasse légèrement les 30 °C, et où l'on aura une petite préférence pour la côte ouest. Quant aux fanas de plage à haute dose, ils étendront leur natte dans les anses cristallines des Seychelles, ombragées par les cocotiers.
À lire aussiIndonésie : itinéraire, budget, sécurité... Tous nos conseils pour préparer son voyage
À l'intérieur du continent asiatique, juillet août est la saison idéale pour une expédition dans les étendues sauvages et les steppes à l'infini de la Mongolie sauvage, par des températures autour d'une vingtaine de degrés. L'altitude de la chaîne de l'Altaï et de la vallée de l'Orkhon, et la latitude très au Nord du lac Khövsgöl adoucissent les températures estivales. Mais dans le désert de Gobi, elles frôlent tout de même les 40 °C en été. Certaines agences proposent des expéditions éco-touristiques entre steppes, déserts et montagnes. Un circuit en immersion chez les nomades de Mongolie, avec balades à dos de cheval ou de chameau et nuits en yourtes, laissera des souvenirs impérissables.
En Chine, on évitera Pékin, où le ciel est voilé par une brume de chaleur et par la pollution atmosphérique, pour plutôt voyager dans le Nord (en Mongolie-Intérieure) et dans l'Ouest (Xinjiang, Tibet…).
À lire aussiChine: la province de Guangxi, le pays des collines debout
Où partir à l'aventure en famille en juillet ?
L'Islande offrira une leçon de géographie et de géologie in situ, à vivre en famille, au fil d'un road-trip en van aménagé. On filera de volcans en geysers et glaciers, avant un moment de détente dans les sources chaudes. L'été se prête aussi à l'observation des animaux : renard arctique, macareux, fous de Bassan, et en pleine mer, dauphins, baleines à bosse et colonies de phoques. Le tout sous un soleil de minuit qui ne s'éteint pas, et par des températures d'une quinzaine de degrés.
On embarque pour une croisière du Nord au sud de la Norvège sur l'Hurtigruten, l'Express côtier de Norvège. Elle part de Bergen, au Sud, pour remonter jusqu'à Kirkenes, dans le Grand Nord, en faisant escale de port en port. Les paysages de fjords et de montagnes défilent comme un film devant le bastingage.
En Amérique du Nord, on prend un immense bol d'air et de nature grandiose sur les routes d'Alaska, dans le ruissellement des rivières libérées des glaces et le silence des montagnes.
L'été se prête aussi au voyage dans les prairies et les montagnes du Canada, de l'Est (Québec et provinces maritimes), à l'Ouest (Alberta, Rocheuses, Vancouver et la Colombie-Britannique). Au Québec, s'il fait bon en forêt, le mercure peut flirter avec les 30 °C en ville. Le temps est à la randonnée et aux activités nautiques sur les lacs et rivières. La côte pacifique de la Colombie-Britannique bénéficie d'un microclimat doux et humide, un peu moins humide et plus chaud dans l'intérieur des terres. Dans les Rocheuses, le climat est alpin, et en dehors d'orages localisés, l'été est relativement ensoleillé.
À lire aussiCanada: chasse aux trésors dans l’Alberta sur les traces des dinosaures
Pour un voyage estival dans les Parcs nationaux de l'Ouest américain, on privilégiera les parcs les plus septentrionaux, comme Yosemite et Yellowstone. Le littoral de Californie reste clément en toute saison.
C'est l'hiver austral en Amérique du Sud. Au Brésil, la saison se caractérise par des températures plutôt douces d'une vingtaine de degrés. En Équateur, c'est la saison sèche dans la Sierra (cordillère des Andes) : le climat est tempéré, largement ensoleillé, parfois venteux. Sur la côte Pacifique, cette saison sèche est la période la moins chaude, mais la garúa s'accroche au ciel. En Bolivie, c'est aussi la saison sèche. Dans les montagnes andines, les journées sont chaudes et ensoleillées, les nuits nettement plus fraîches. On ira plutôt dans l'Oriente (Amazonie et plaines de l'Est) et les vallées tempérées. Dans l'Altiplano, même si le soleil domine, le mercure peut chuter à - 20 °C.
En Afrique, dans la chaleur sans excès de l'hiver austral, la Tanzanie des savanes et des plaines est une destination de choix, tout comme la région des lacs, le Kilimandjaro et les hautes jungles tropicales. C'est la grande migration des gnous et des zèbres vers les plaines du Serengeti. Entre les corridors ouest et nord-est, on peut voir les troupeaux traverser la rivière Mara truffée de crocodiles pour rejoindre le Kenya. Au sud de la Tanzanie, le Parc national de Ruaha est moins fréquenté. Il est peuplé de buffles, de crocodiles et d'éléphants, d'antilopes des sables et de koudous.
À lire aussiCap sur une Tanzanie confidentielle, sur les traces de la faune sauvage
Le Kenya et l'Ouganda voisins sont également agréables en ce début de saison sèche. Les journées sont longues, les pistes sont praticables, et les animaux sont bien visibles, regroupés autour des points d'eau. Au Kenya, dans le Masai Mara, les troupeaux de gnous et de zèbres sont de retour. Dans le parc national d'Amboseli, en saison sèche, les populations de grands herbivores comme les éléphants abondent dans les marais alimentés par les sources du Kilimandjaro. Après la saison des pluies, les plaines du parc de Tsavo ouest sont piquetées de fleurs et d'acacias, et l'on observe des espèces rares comme le koudou ou l'oryx. Dans une douce chaleur, on se posera à l'ombre des cocotiers sur les plages de Mombasa ou de Zanzibar.
À lire aussiSafari au Kenya : les six parcs et réserves incontournables
À VOIR AUSSI : En Alaska, il peut faire jour et nuit en même temps.
Où skier en juillet dans l'hémisphère Sud ?
Pour ceux qui aiment être à contre-courant, pendant l'hiver austral, de nombreuses stations de sports d'hiver sont ouvertes en Amérique du Sud, dans les montagnes andines. La saison skiable s'y étend de juin à octobre. Certes, les domaines skiables sud-américains ne rivalisent pas en étendue avec ceux des Alpes, mais la majesté des décors vaut bien la descente.
En Argentine, on skie en juillet-août en Patagonie andine et en Terre de Feu. En Patagonie, Bariloche est la station de ski chic de l'Argentine. Dans les environs de Bariloche, Cerro Catedral est l'une des stations les plus réputées d'Amérique latine, qui dispose de pistes pour tous les niveaux ; Cerro Bayo, plus petite, se situe à plus faible altitude. Dans les environs de San Martín de los Andes, enclavée dans la cordillère des Andes, la station de ski de Chapelco figure parmi les plus huppées des Andes ; on y fait du ski et du snowboard.
On profite aussi de beaux domaines skiables dans la cordillère des Andes côté chilien. El Colorado est la plus proche de Santiago, la capitale chilienne. Valle Nevado forme, avec La Parva, le plus vaste domaine skiable d'Amérique du Sud. L'altitude et l'orientation de Valle Nevado garantissent la qualité de la neige. Portillo est la plus ancienne station du continent sud-américain, le berceau du ski chilien. Dans la région de Pucón, on skie aussi autour du volcan Villarrica, dans un paradis naturel idéal pour le snowboard. Il est possible de skier jusqu'au sud du Chili.
Covid-19 : «Testé positif avant de prendre l'avion, pourrai-je être remboursé ?»
LE FIGARO VOUS RÉPOND - Alors que les chiffres de contamination au Covid explosent partout dans le monde et qu'entre en application le passe vaccinal en France, notre lecteur se demande comment faire pour prendre l'avion après un test positif.
«Je suis testé positif à l'étranger, comment enregistrer mon certificat dans TousAntiCovid ?»
LE FIGARO VOUS RÉPOND - Certains de nos lecteurs veulent prolonger la validité de leur passe vaccinal avec leur test positif effectué à l'étranger. Mais bien souvent, cela s'avère impossible.
France24 - Monde
Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite
Publié le : 28/04/2022 - 07:40
Romain BRUNET
Suivre
Arrivée pour la deuxième fois au second tour de l'élection présidentielle malgré la présence d'Éric Zemmour durant la campagne, Marine Le Pen aborde les élections législatives avec l'envie d'écraser son concurrent et les anciens cadres de son parti qui ont choisi de le rejoindre.
Éric Zemmour ne cesse de faire des appels du pied, mais la porte du Rassemblement national reste close. Pas plus tard que dans l'après-midi mercredi 27 avril, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a annoncé sur Twitter que son parti, Reconquête!, ne présenterait pas de candidat aux élections législatives face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. "L'union nationale en actes", a-t-il ajouté en guise de commentaire.
Depuis la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, dimanche soir, l'ancien éditorialiste multiplie les tweets en faveur d'une coalition de l'extrême droite en vue des scrutins des 12 et 19 juin. Lundi, il affirmait que l'"union nationale" qu'il appelle de ses vœux arriverait en tête dans 246 circonscriptions, contre seulement 105 circonscriptions pour les mêmes partis sans union. Il soulignait également que 70 % des électeurs du RN, selon un sondage Ipsos, souhaitent l'union. Il publiait enfin un communiqué de presse des vice-présidents de son parti – les anciens RN Marion Maréchal et Nicolas Bay, et l'ancien LR Guillaume Peltier – proposant une rencontre avec le RN "afin de constituer une coalition électorale pour les législatives".
Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022
April 27, 2022Problème : seul Éric Zemmour souhaite l'union de l'extrême droite en vue des législatives, quand Marine Le Pen veut au contraire asseoir la suprématie de son parti. Engager une discussion avec les "traitres" du RN, comme ils sont surnommés en interne, semble impossible. Leur départ du mouvement, "c'est un aller sans retour" et zéro accord aux législatives, avait cinglé Marine Le Pen.
"Jean-Marie Le Pen disait : il n'y a pas de numéro 2 au Front National. Il y a un leader et ce leader va tout faire pour écraser les autres. Bruno Mégret en a fait les frais en 1998-1999. Éric Zemmour a voulu jouer le nouveau leader de la nouvelle extrême droite. Il va à son tour en faire les frais dans les semaines qui viennent", juge Erwan Lecœur, politologue spécialiste de l'extrême droite, sur France 24.
>> À lire : Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
Celui qui a obtenu 7,07 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle a en effet le tort de s'être vu un peu trop beau et d'avoir passé une bonne partie de la campagne à dénigrer Marine Le Pen. Y compris au soir du second tour, en faisant le choix d'entamer son allocution en insistant lourdement sur la défaite de la candidate du RN. "C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a ainsi asséné Éric Zemmour, avant d'appeler à l'union. "Une demande de mariage tout en finesse", ironisait dès le lendemain le président par intérim du RN, Jordan Bardella.
Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B
April 24, 2022La vocation du RN n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile"
"Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Éric Zemmour, qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Éric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement", a déclaré mercredi sur France Culture l'un des porte-paroles du RN, Laurent Jacobelli, en faisant valoir que la vocation du parti n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile".
Malgré une situation financière plutôt bonne et 122 000 adhérents pour son parti, la campagne des législatives s'annonce donc délicate pour Éric Zemmour, qui n'a toujours pas tranché la question de sa propre candidature, tout comme Marion Maréchal qui hésite à se présenter à Carpentras, dans le Vaucluse.
>> À lire : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée
Forte de sa progression à la présidentielle de près de huit points par rapport à 2017, Marine Le Pen (41,45 % au second tour) devrait tout faire pour réduire Reconquête à néant. L'autre porte-parole du RN, Sébastien Chenu, a notamment fait savoir qu'un candidat RN serait présenté face à Éric Zemmour au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux législatives.
"Moi, je suis d'accord pour qu'on travaille avec des députés de Reconquête si Éric Zemmour parvient à en faire élire, mais ils ont une différence d'approche. Nous, on n'est pas pour l'union des droites, on veut l'union des patriotes. Et ça dépasse la droite et la gauche parce qu'on ne croit plus en cela", a précisé Sébastien Chenu sur LCI lundi soir.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
"Je ne vois aucunement l'intérêt de Marine Le Pen de laisser survivre Éric Zemmour et Marion Maréchal, analyse Erwan Lecœur sur France 24. Reconquête ne pourra obtenir qu'une poignée de députés dans le sud-est de la France quand Marine Le Pen peut espérer une cinquantaine d'élus et, pour la première fois sans proportionnelle, avoir un groupe conséquent à l'Assemblée nationale."
Le parti a notamment calculé que Marine Le Pen était arrivée en tête dans 159 circonscriptions à la présidentielle. Elle est aussi première dans 23 départements métropolitains, au lieu de deux en 2017. Or, le RN étant massivement endetté, obtenir le plus grand nombre possible de voix aux élections législatives et de députés est une nécessité financière. Car ce scrutin déterminera le financement des partis politiques pour les cinq années à venir. Pour les partis obtenant 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions, chaque vote rapportera ainsi 1,42 euro par an, et chaque député 37 280 euros par an.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
DécryptageLégislatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
ÉLYSÉE 2022Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives
ANALYSE
Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
Le Monde
Mécanique infernale
Les autocraties se targuent d’être des régimes « efficaces », qualité qui leur serait propre. Evoquant la complexité des problèmes de l’époque, Vladimir Poutine range la démocratie libérale au rayon des modes de gouvernement « obsolètes ». Xi Jinping, lui, juge que le couple Parti communiste-« socialisme aux caractéristiques chinoises » serait supérieur à toutes les autres formes de gouvernance. Il n’empêche : on doit à l’un et à l’autre de ces dirigeants les plus grands désastres du moment.
Vladimir Poutine, le culte de la guerreMême s’ils sont de proportion et de gravité différentes, la guerre en Ukraine et les confinements de masse décidés en Chine sont des produits de l’autocratie. Non pas que les démocraties n’aient pas provoqué leur part de catastrophes historiques : elles ont leur casier judiciaire. Mais la guerre d’agression en Ukraine et la politique chinoise du zéro Covid sont intimement liées à la nature des régimes en place à Moscou et à Pékin. Ou, plus précisément, ces drames sont le reflet des fantasmes de Poutine et de l’hubris de Xi Jinping – l’un et l’autre pratiquant un nationalisme agressif et étouffant toute vérité factuelle déplaisante.
A Moscou et à Pékin, les faits doivent se plier à la doctrine du chef. Si tel n’est pas le cas, on ne l’en informe pas, de peur de lui déplaire. C’est le théorème du despote aveuglé par lui-même. La censure règne. L’information ne circule pas ou mal. Enfin, entre la vérité et le mensonge, la frontière est effacée.
Cela pour dire que, dans cette « guerre des modèles » qui oppose autocraties et démocraties, ces dernières auraient quelques mérites à faire valoir si seulement l’autoflagellation n’était pas leur sport favori. Souvent donnée pour lente ou hésitante, la laborieuse et pagailleuse machinerie de la démocratie libérale n’a pas dit son dernier mot – même si elle ne forme pas, hélas, l’horizon indépassable des régimes politiques comme on le pensait à la fin du siècle dernier.
La guerre en Ukraine entre dans son troisième mois. Dans l’esprit de Poutine, que son entourage n’a pas osé contredire, cette campagne ne devait pas dépasser deux à trois semaines. Aux mains de « nazis » dégénérés, l’Etat, à Kiev, allait vite s’effondrer, cependant que la foule accueillerait avec des roses, de la vodka et des grains de riz les convois de blindés descendus de la sainte mère Russie. Une « opération Crimée » (annexée par Moscou en 2014) en plus grand.
« Au moment où Poutine s’enfonce dans son propre piège en Ukraine, Xi Jinping s’enlise dans une guerre anti-Covid »Il y a des dizaines de milliers de morts et des destructions comme l’Europe n’en a pas connues depuis la seconde guerre mondiale. Face à la sauvagerie de l’agression russe, il y a la résistance d’un peuple et d’une armée soutenus par un « bloc occidental » revivifié quand on le disait moribond. Tout était faux dans la représentation qu’avait Poutine de l’Ukraine de Volodymyr Zelensky et dans l’idée qu’il se faisait de l’Occident. Mais aucun contre-pouvoir institutionnel n’existait à Moscou pour le dire au « chef » et encore moins de presse indépendante pour en avertir les Russes. La guerre n’a fait qu’exacerber cette mécanique infernale : le régime poutinien est plus dictatorial aujourd’hui qu’il ne l’était hier – ce qui annonce d’autres catastrophes.
Il vous reste 45.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L'Humanité
Un poète aux folies dans la tête
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniIl y a quarante ans, ou presque, Robert Laffont éditait, de l’écrivain autrichien Gert Hofmann (1931-1993), un recueil de quatre nouvelles sous le titre de l’une d’elles, le Cheval de Balzac. La traduction était due à Martine Keyser. L’un des récits, le Retour à Riga du fils prodigue J. M. R. Lenz, refait surface par les soins des valeureuses éditions Pontcerq, dans une autre traduction, d’Henri-Alexis Baatsch, qui signe une postface éclairante (1). Jakob Michael Reinhold Lenz (1751-1792), poète, romancier, auteur de théâtre, fut une belle figure excessive et blessée du mouvement préromantique allemand connu sous l’appellation de « Sturm und Drang » (Tempête et tumulte). Ami de Goethe, puis chassé de son entourage pour mauvaise conduite auprès des dames, il connut une vie d’errance et de misère. On le dirait aujourd’hui, platement, un « intellectuel précaire ». Il eut un génie à l’échelle de son malheur, qui était d’avoir des folies dans la tête, comme a pu l’écrire Büchner de son antihéros tragique Wozzeck. Henri-Alexis Baatsch rappelle que c’est Büchner qui – dans un récit magnifique commençant par ces mots : « Le 20 janvier, Lenz partit dans la montagne… » – a forgé, en somme, à son cœur défendant, le mythe de Lenz en poète maudit.
On revint à Lenz sur le tard. Brecht appréciait ce fervent de Shakespeare né en Livonie, actuelle Lettonie. De Lenz, Chéreau jeune a monté les Soldats et, pour Bernard Sobel, ce fut le Précepteur, dont le personnage, amoureux bafoué, méprisé, finit par se châtrer. Gert Hofmann imagine que Lenz, éperdu, en proie alternativement au dynamisme déchaîné et à l’abattement, revient dans la ville de son enfance où vit le père, pasteur sévère, pour mendier de l’amour au terme de ses pérégrinations par monts et par vaux. Un court chef-d’œuvre, à la respiration haletante.
On passe du froid au chaud, avec le Guide de Marseille, de Serge Valletti (2). Non content d’avoir écrit Toutaristophane et une palanquée de pièces à lui, il révèle cette fois, « à l’usage de certaines personnes », quelques hauts lieux de sa ville natale dans le style piqué d’ail dont il a le secret. Ça ne concurrence pas le Michelin, mais c’est d’une drôlerie impayable, genre humour des Goudes, des Accoules ou de Menpenti. Le ton, familier, est adorablement vachard. Je recommande l’éloge de la pizza moitié-moitié, anchois-fromage, unique au monde.
Lenz, en proie au dynamisme déchaîné et à l’abattement, revient dans la ville de son enfance pour mendier de l’amour.
www.pontcerq.frLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtremarseille Le Monde
Casse-tête
Les pieds dans le sable et l’ordinateur sur les genoux, ou sur la table du bar face à la plage. Le travail, cette torture infligée à Adam et Eve par un Dieu courroucé, peut-il s’accommoder de liberté et de loisir ? Brian Chesky en est persuadé. Le patron d’Airbnb a envoyé à ses 6 000 employés, jeudi 28 avril au soir, un mail qui pourrait bien changer leur vie.
Persuadé que la crise sanitaire ouvre une nouvelle ère en matière d’organisation du travail, il propose que tous les employés de l’entreprise puissent travailler d’où ils veulent. Désormais, chacun pourra choisir de travailler chez lui ou au bureau, s’installer dans n’importe quel endroit de son pays sans que son salaire change, ou n’importe où dans le monde. Pour compenser cette liberté absolue, des réunions d’une semaine seront organisées chaque trimestre.
Du présentiel au distanciel, la révolution silencieuse du travailAirbnb n’est pas la seule société, notamment dans le numérique, à s’organiser ainsi. Elle n’a, à vrai dire, pas beaucoup le choix. L’informaticien est une denrée rare, et s’il a décidé de tenir ses réunions Zoom depuis son bungalow de Phuket, en Thaïlande, ou sur les Ramblas de Barcelone, il sera difficile de l’en dissuader. Toutes les entreprises du secteur se sont adaptées à cette nouvelle donne. La firme californienne y est d’autant plus sensible que plus de 20 % des locations qu’elle organise sont désormais de plus d’un mois et destinées à des télétravailleurs. C’est ce qui lui a permis de traverser la crise sanitaire dans de bien meilleures dispositions que les hôtels traditionnels.
Peu de compagnies de cette taille sont allées aussi loin dans la liberté accordée à leurs salariés. « Il y a vingt ans, les entreprises de la Silicon Valley ont popularisé les bureaux ouverts et accueillants, qui ont été ensuite adoptés par toutes les entreprises, assure Brian Chesky. Aujourd’hui, les start-up se convertissent au travail à distance et à la flexibilité. Ce sera le mode de travail prédominant dans les dix ans qui viennent. »
Mais peut-on marier aussi facilement la flexibilité du travail à distance et le maintien d’un collectif dans l’entreprise, l’efficacité froide des réunions Zoom et la convivialité du café du matin entre collègues ? Choisir son lieu d’habitation ou de séjour sans contrainte peut résoudre bien des casse-tête pour trouver du travail, faire des économies et concilier vie privée et professionnelle.
Covid-19 : le retour total au bureau s’éloigne encoreCette évolution porte en germe une redéfinition profonde du travail, de la vie en société, et la destruction des structures collectives, souvent liées à l’entreprise. Les loisirs sont déjà largement à domicile, avec la télévision, la musique ou le sport ; les services publics se dématérialisent, même le médecin. Et maintenant le bureau. Par quoi seront-ils remplacés pour recréer du vivre-ensemble ? La liberté n’est jamais loin de la solitude. Et la solitude, du mal-être.
France24 - Monde
Législatives 2022 : le PS suspend les négociations avec les Insoumis, attendant des gages de LFI
Publié le : 29/04/2022 - 08:40Modifié le : 29/04/2022 - 15:12
Grégoire SAUVAGE
Suivre
Le Parti socialiste a décidé, vendredi, à la mi-journée, de suspendre sa participation aux négociations avec la France insoumise en vue de constituer une "union de la gauche" pour les élections législatives des 12 et 19 juin, alors que la direction du Parti avait annoncé plus tôt souscrire aux propositions de LFI sur plusieurs points clé du programme de Jean-Luc Mélenchon.
Le Parti socialiste (PS) a finalement décidé, vendredi 29 avril, à la mi-journée, de suspendre sa participation aux négociations avec la France insoumise (LFI) en vue de constituer une "union de la gauche" pour les élections législatives des 12 et 19 juin, qui semblaient pourtant en bonne voie.
Dans un message interne adressé au secrétariat national du PS, dont Reuters a pu consulter un extrait, le Premier secrétaire du parti, Olivier Faure, regrette la "logique hégémonique" qui prévaut, selon lui, au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième du premier tour de l'élection présidentielle sous la bannière de l'Union populaire.
"Nous souhaitons parvenir à un accord de toute la gauche et des écologistes. Mais pour y parvenir cela suppose une vraie logique partagée", écrit Olivier Faure dans ce message consulté par Reuters.
"Il faut rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité. À ce stade nous n'en avons pas la garantie", ajoute le dirigeant socialiste.
>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Cette mise au point contraste avec l'optimisme affiché par le dirigeant écologiste Julien Bayou sur un accord électoral avec LFI, et avec la bonne volonté dont le PS semblait faire preuve plus tôt dans la journée.
Dans un document interne rendu public vendredi matin, le parti de l'ancien président François Hollande disait avoir souscrit à certaines mesures du programme de l'Union populaire, tout en formulant ses propres propositions pour parvenir à une union de la gauche.
Ce texte de quatre pages, dans lequel le PS écrit avoir répondu aux "douze marqueurs" soumis par l'Union populaire, était qualifié dans les rangs socialistes d'"étape supplémentaire" sur la voie d'un rapprochement entre les deux partis qui ont souvent été à couteaux tirés par le passé.
"Le texte (...) valorise des convergences, sans cacher nos différences, notamment sur la question européenne", précisait le PS dans un communiqué.
Présentant son texte comme une "contribution aux discussions en vue de rassembler la gauche et les écologistes autour d'un socle de propositions", il insistait toutefois sur le fait que "la discussion ne fait que réellement commencer".
Chaque parti aura un groupe distinct à l'Assemblée
Dans le texte transmis aux autres partis de gauche, le PS se montre désireux d'ajouter "de nombreuses propositions" au programme de l'Union populaire, "dans la fidélité à (ses) fondamentaux et à (ses) priorités".
Alors que le parti de Jean-Luc Mélenchon n'exclut pas la "désobéissance" aux règles de l'Union européenne (UE), les socialistes affirment pour leur part qu'ils "refuseron(t) de mettre en danger la construction européenne ou de laisser s'installer une fracture entre la France et l'UE".
Jeudi, sur Franceinfo, François Hollande a mis en garde contre le risque d'"une disparition" du PS en cas d'accord avec LFI synonyme d'effacement de sa famille politique, qu'il a appelée à "se rassembler derrière un label commun que nous pourrions construire ensemble".
Le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts, Julien Bayou, a, quant à lui, laissé entendre qu'un accord était proche avec l'Union populaire.
"Aujourd'hui, j'estime que l'accord est en vue. Nous pouvons être d'accord sur l'essentiel, et même bien au-delà", a-t-il déclaré, vendredi, sur France 2.
Si un accord entre les forces de gauche venait finalement à être conclu, le député LFI Alexis Corbière a précisé sur Europe 1 que "chaque force" aurait, in fine "un groupe parlementaire" à l'Assemblée nationale, qui peut se créer à partir de 15 élus.
"Nous voulons par ailleurs créer une architecture un peu nouvelle avec un intergroupe, si nous sommes majoritaires, dans lequel ces groupes puissent discuter", a-t-il expliqué.
Les militants de l'Union populaire ont commencé à placarder des affiches appelant les Français à "élire Jean-Luc Mélenchon Premier ministre", le dirigeant insoumis ne cachant pas son espoir d'imposer une cohabitation au président Emmanuel Macron au terme d'un scrutin parlementaire qu'il présente comme le "troisième tour" de l'élection présidentielle.
Avec Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste
DécryptageLégislatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le Débat de France 24
Législatives : manœuvres et stratégie ? Les partis politiques entre alliances et désaccords
L'Humanité
La virilité mise à nu et questionnée en direct
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Dans la Tendresse, Julie Berès met en scène huit jeunes hommes de sensibilité et d’horizons divers, confrontés à leur imaginaire et au monde qu’ils construisent.
Gérald RossiLa question n’a pas encore de réponse, ou pas encore celle que l’on voudrait entendre dans l’instant. Mais elle a le mérite d’être posée sur un plateau de théâtre, crûment. Avec la Tendresse, Julie Berès interroge la virilité, la masculinité, bref ce qu’est un homme, un mec d’aujourd’hui, quand #MeToo est passé par là. Avec Kevin Keiss, Lisa Guez et Alice Zeniter, elle a enquêté auprès d’une cinquantaine de jeunes hommes et ingurgité « pendant des mois des essais philosophiques, sociologiques et politiques sur la masculinité ». Sans pour autant produire du théâtre froidement documentaire, mais un spectacle vif, tourbillonnant, encourageant et auquel le public dit son adhésion fébrile, en saluant debout et souvent longuement les huit comédiens qui ne ménagent pas leurs effets, ni leurs efforts.
entre fiction et réalité
La Tendresse fait suite à Désobéir, qui, en 2017, « questionnait le parcours de quatre jeunes femmes issues de l’immigration ». Avec un certain effet de miroir, puisque les jeunes hommes dont il est question ici sont convoqués pour dévoiler leur quotidien, sentimental, affectif, sexuel. Entre fiction et réalité, B-boy Junior (Junior Bosila), Natan Bouzy, Alexandre Liberati, Tigran Mekhitarian, Djamil Mohamed, Romain Scheiner, Mohamed Seddiki et Naso Fariborzi interprètent ces personnages, et un peu de leur propre vécu. Ils sont comédiens pour partie, danseurs pour les autres, venus du classique ou encore du hip-hop. Et l’effet est visuellement saisissant. Envoûtant, même, tant le ballet de ces jeunes corps parvient à assurer, dans sa diversité, une unité d’action.
un spectacle aux allures sauvages
Dans un curieux décor sombre, sorte de passerelle encadrant deux portes géantes ouvrant sur la salle des douches après le sport ou vers l’inconnu, ils surgissent et s’élancent parfois vers le public, enjambent les premiers rangs, salle éclairée, comme pour chercher une communion avec les présents, comme aussi face à un miroir, au-delà des mots, comme pour une fusion plus charnelle. Et en rythme. Histoire aussi, forcément, de souligner combien les questions posées sont à partager.
Comment draguer une fille en la respectant, comment se comprendre, se faire comprendre, comment ne pas forcer, comment ne pas rater une occasion… Comment devenir « bon » petit ami, puis mari, comment admettre et faire admettre dans le groupe ce que l’on est, quel que soit son genre, son inclination, que l’on soit hétéro endurci ou tendre, puceau, bi, homosexuel… Dans cette quête de « tendresse », le groupe évolue. Au fil des confidences, des certitudes vacillent, d’autres mutent, et le regard des uns sur les autres se fait plus chaud, plus lumineux. « Je ne voulais pas faire un spectacle militant », affirme Julie Berès. Elle a mitonné un spectacle aux allures sauvages, certes par moments un brin racoleur, mais qui ne laisse en tout cas pas indifférent, qui pose ses yeux où ça fait mal, et c’est plutôt bien vu. G. R.
Théâtre Le Figaro
À Tallinn, un navire du XIIIe siècle étonnamment bien conservé surgit de terre
Alexandre PlumetSituée sur une ancienne zone portuaire marchande, l'épave longue de 24,5 mètres appartenait à la Ligue hanséatique, une puissante alliance marchande d'Europe du Nord.
Alors que des ouvriers œuvraient à la construction de bureaux à Tallinn, la capitale de l'Estonie, ils ont fait une découverte étonnante. Une épave d'un navire marchand du Moyen-Âge a été retrouvée dans un état remarquablement bien conservé, au même titre que plusieurs objets médiévaux enfouis à 1,5 mètre de profondeur en dessous de la surface du sol. Selon les archéologues et experts mobilisés, il s'agit de «l'une des épaves les mieux conservées jamais trouvées».
À lire aussiLe trésor d'un roi danois découvert dans une épave engloutie dans la Baltique depuis 500 ans
Au moment de commencer les travaux, les ouvriers ont gardé à l'esprit la possibilité d'une découverte archéologique sur la zone de chantier et ont ainsi travaillé de concert avec des archéologues. La raison? Une épave a été découverte en 2008 à Tallinn, à moins de 50 mètres de l'espace où est actuellement extrait du sol le navire fraîchement trouvé. Cet emplacement, situé aujourd'hui à 200 mètres de la mer Baltique, était à l'époque une zone sous-marine qui marquait l'embouchure de la rivière Härjapea, le courant d'Estonie le plus exploité du Moyen-Âge. «Il y a 800 ans, nous avions près de deux mètres d'eau ici», relate Mihkel Tammet, l'archéologue préventif chargé de la supervision du site, qui rapporte également l'existence d'un ancien port au Moyen-Âge, ce qui expliquerait la présence de ces navires marchands.
À lire aussiUne épave intacte de l'époque de Christophe Colomb découverte au large de Stockholm
Au tournant des années 1940, l'ancien site maritime (sous l'eau jusqu'au XVIIIe siècle) était rempli d'ordures ménagères et de cendres. C'est sous ces sédiments que le navire a été retrouvé, probablement d'après l'expert sur une des crêtes de sable sous-marines qui existaient à l'époque. Celles-ci demeurent aujourd'hui difficiles à cartographier puisqu'elles «changeaient de forme et d'emplacement en raison des dérives de glace et des tempêtes», a-t-il poursuivi. D'après lui, il existe deux possibilités qui expliqueraient pourquoi le navire s'est retrouvé sous l'eau au niveau de l'embouchure de la rivière. Soit le navire s'est enlisé dans la vase en raison de la tenue instable des sols à cet endroit précis, soit il a été délibérément mis sous l'eau une fois devenu obsolète explique le média spécialisé Arkeonews.
À lire aussiLa découverte de l’épave d’un navire viking met la Norvège en émoi
Quoi qu'il en soit, le navire a pu être daté par les archéologues grâce à son état remarquablement bien conservé, a contrario de l'embarcation retrouvée en 2008. Et l'un des éléments qui a pu orienter les experts n'est autre que les rondins de chêne massif utilisés pour la construction de la coque, par ailleurs scellés par des poils d'animaux et du goudron. En effet, l'analyse des anneaux de croissance des troncs, étalés sur 24,5 mètres, a permis d'établir sa construction en 1298, soit il y a plus de 700 ans. Et les découvertes ne se sont pas arrêtées là puisque les archéologues ont découvert plusieurs objets cachés au sein de l'embarcation, comme plusieurs fragments de chaussures médiévales en cuir utilisées par les marins, ainsi que des outils et matériaux en laine. Ils ont également mis la main sur un maillet authentique fabriqué à partir de peau de cochon, utilisé par l'équipage pour assurer l'étanchéité du navire.
À lire aussiAu large de Brest, découverte d'un mystérieux navire de plus de cinq siècles
La ligue hanséatique
Ces différentes trouvailles ont permis aux experts de rapprocher ce navire du XIIIe siècle à la Ligue hanséatique, «une puissante alliance marchande couvrant plusieurs nations européennes», rapporte le journal britannique Metro . Cette association marchande, qui reliait différentes villes comme Hambourg, Lübeck et Tallinn jouissait d'un «quasi-monopole sur le commerce maritime dans les mers du Nord et de la Baltique», précise le média. La construction spéciale du bateau, qui se matérialise par de grands espaces de stockage et un fond plat pour accéder aux eaux non profondes, était favorable aux grands marchands du Moyen-Âge. Ceux-ci y transportaient vers l'ouest des fourrures, de la cire, des céréales, du chanvre et les produits du bois tels que la poix et le goudron. Et vers l'est, ils exportaient des tissus, des produits métalliques, des épices et des armes.
À lire aussiDécouverte de vestiges d'une cité antique immergée en Égypte
La découverte de navires utilisés par les membres de la ligue hanséatique est plutôt rare. La dernière en date concerne le Bremen Cog (Le rouage de Brême), un navire retrouvé en 1962 dans la ville allemande de Brême, qui serait daté de 1380, soit plus récent que la découverte de Tallinn. Le Bremen Cog, dont la construction était inachevée, est aujourd'hui exposé dans l'enceinte du musée maritime allemand de Bremerhaven, les archéologues ayant mis plus de quarante ans avant de le reconstituer et l'assembler entièrement. Avant de mettre la main sur cette épave allemande, les représentations des flottes hanséatiques s'illustraient exclusivement par le biais de dessins médiévaux, une connaissance qui évolue donc doucement au fil des découvertes.
À lire aussiUne villa maritime et des thermes romains mis au jour sur les plages de Trafalgar
«L'épave sera retirée de sa position actuelle pour permettre aux travaux de construction de se poursuivre», a déclaré Ragnar Nurk, un archéologue du gouvernement de la ville de Tallinn. «Il y a actuellement deux options principales. Il ira soit au musée maritime - Le Priit Lätti - ou bien à la zone de préservation des épaves dans la baie de Tallinn, près de l'île de Naissaar», a-t-il indiqué d'après le média britannique Daily Mail , précisant que l'épave devra être retirée en plusieurs fois au regard de sa taille. Les travaux de construction des bureaux sont dès lors repoussés de deux mois.
«Une découverte unique» : les vestiges d'une voie romaine exhumés dans le centre de Louvain
ARCHÉOLOGIE - Une fouille préventive a mis au jour quelques souvenirs du passé antique assez méconnu de l'agglomération belge.
L'Égypte restaure la plus ancienne synagogue du Moyen-Orient
Particulièrement célèbre pour les quelque 200 000 manuscrits religieux retrouvés dans sa Gueniza, Ben Ezra du Caire est entrée en restauration le 18 avril, sous l'égide du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités.
Le Monde
« La Bulgarie ne cédera pas » : le premier ministre Kiril Petkov défend son refus de payer le gaz russe en roubles
Dans un entretien au « Monde », le dirigeant centriste, fermement proeuropéen, appelle l’UE à l’aide dans le conflit économique qui l’oppose au Kremlin.
Kiril Petkov, 42 ans, dirige le gouvernement bulgare depuis décembre 2021. Centriste fermement proeuropéen, il doit composer avec un partenaire de coalition et un président ouvertement pro-Moscou, alors que la Russie a annoncé, mardi 26 avril, qu’elle suspendait toutes ses livraisons de gaz en représailles au refus bulgare de payer Gazprom en roubles.
La Russie a-t-elle effectivement coupé l’approvisionnement en gaz de la Bulgarie ?
Oui, le gaz a été coupé depuis 9 heures, mercredi 27 avril. Nous en avons été notifiés la veille.
Et combien de temps pouvez-vous tenir ?
Nous avons des réserves directes pour tenir plus d’un mois, à circonstances inchangées. Mais nous espérons finir la construction du nouvel interconnecteur avec la Grèce d’ici à fin juin. Et nous comptons aussi sur la stratégie d’achat commune de gaz liquéfié par la Commission européenne.
Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les EuropéensNous avons en effet besoin d’agir ensemble et d’agir rapidement. Car nous ne céderons pas. Personne n’a le droit de changer unilatéralement les termes du contrat. Si on cédait, ce serait la première fissure au sein de la famille européenne, et la Bulgarie ne sera pas à l’origine de cette fissure.
Quel type d’aide attendez-vous de l’Union européenne ?
Très concrètement, nous espérons de l’aide pour obtenir du gaz azerbaïdjanais aussi vite que possible. Nous espérons aussi des achats communs de gaz naturel liquéfié (GNL). Nous attendons une réponse solidaire de tous les pays européens. Nous sommes forts dans l’unité, pas dans les divisions.
L’Europe va soutenir l’essor du gaz naturel liquéfiéL’Allemagne est contre une politique d’achat de gaz en commun, demandez-vous à Berlin de changer de position ?
Nous demandons à Berlin d’être fortement derrière nous, de dire que c’est inacceptable de payer en roubles et de dire que personne n’a le droit de changer un contrat unilatéralement.
L’Allemagne mal préparée à la vie sans gaz et pétrole russesA votre avis, pourquoi la Bulgarie (avec la Pologne) a été spécifiquement visée par Gazprom ?
Je pense que c’est en raison du planning de paiement. Nous étions les premiers à devoir payer et nous avons refusé de le faire en roubles. Je pense que d’autres pays européens vont suivre. Cela dit, nous avons aussi une ambassadrice russe incroyablement agressive à Sofia. Elle n’est pas du tout digne d’être diplomate, et ses rapports internes agressifs ont peut-être aussi contribué.
Pensez-vous que la Russie cherche à déstabiliser votre gouvernement ?
Je suis sûr que le pouvoir russe n’aime pas du tout notre gouvernement et qu’ils aimeraient entendre des positions plus prorusses à Sofia. Ils ont dit eux-mêmes qu’ils seraient contents si d’autres que nous occupaient nos postes.
Il vous reste 59.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
France24 - Monde
Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
Suivre
Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Élysée 2022Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste
LE JOUR D'APRÈS
Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives
Le Figaro
Abigail Shrier: «Ados transgenres, un aller sans retour possible»
Nicolas UngemuthEXTRAITS EXCLUSIFS - Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.
La dysphorie de genre, anciennement appelée «trouble de l’identité de genre», se caractérise par un malaise profond et persistant vis-à-vis de son sexe anatomique. […]. Historiquement, elle n’a concerné qu’une infime partie de la population (environ 0,01 %) et presque exclusivement des garçons. Au cours de la dernière décennie, la donne a changé de façon spectaculaire. L’Occident a vu une augmentation subite du nombre d’adolescents affirmant souffrir de dysphorie de genre et s’identifiant comme «transgenres».
Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, des adolescentes de sexe féminin à la naissance ne sont pas seulement présentes parmi ceux qui s’identifient ainsi, mais constituent la majorité du groupe. Pourquoi? Que s’est-il passé? Comment un groupe d’âge (les adolescents) qui avait toujours été minoritaire parmi les personnes concernées en est-il venu à constituer la majorité?
La solitude des ados à l’ère numérique
Aux États-Unis, l’adolescence est pratiquement synonyme chez les filles d’angoisse de ne pas être physiquement à la hauteur. […] Les personnages des réseaux sociaux - c’est-à-dire les «amis» les plus intéressants pour les ados d’aujourd’hui et avec lesquels ils passent le plus de temps - ne présentent pas de telles imperfections. Soigneusement choisies et «facetunées», leurs photos définissent un standard de beauté qu’aucune fille réelle ne peut atteindre. Et elles sont constamment dans la poche des adolescentes, nourrissent leurs craintes de ne pas être à la hauteur, alimentent leur obsession pour leurs propres défauts ou ce qu’elles perçoivent comme tels, tout en les exagérant considérablement. Beaucoup d’adolescentes de la génération Z qui tombent dans les filets du phénomène transgenre appartiennent à la classe moyenne supérieure.
À lire aussiAux États-Unis, la nageuse transgenre qui fait des vagues
Maternées par des parents pour qui «élever» est un verbe actif, voire l’œuvre d’une vie, elles sont souvent des élèves brillantes. Jusqu’à ce que la folie transgenre les frappe, ces adolescentes se distinguent par leur gentillesse, leur serviabilité et leur absence totale de rébellion. […] Internet ne leur laisse jamais un jour, ni même une heure, de répit. Elles veulent ressentir les émotions fortes de l’amour adolescent, mais la plus grande partie de leur vie se passe sur un iPhone. Elles essaient l’automutilation. Elles tâtent de l’anorexie. Les parents les envoient chez des psychiatres qui leur prescrivent des médicaments en guise de ouate pour amortir leurs humeurs, ce qui aide - à moins que ressentir quelque chose n’ait été le but.
Gayatri, un cas problématique parmi d’autres
Gayatri a toujours été «très fille», m’a dit son père, immigrant indien et médecin. Enfant, elle adorait Dora l’exploratrice et les princesses de Disney. Au collège, une de ses amies de l’école primaire a «transitionné»: elle a commencé à se bander la poitrine, a annoncé qu’elle avait un nouveau nom, et a demandé aux autres d’utiliser les pronoms masculins pour s’adresser à elle. Les parents de Gayatri se présentaient comme progressistes. À l’époque, ni l’un ni l’autre n’a fait grand cas de ce changement, qui n’a pas semblé impressionner leur fille. Mais l’année suivante, en troisième, les parents de Gayatri lui ont acheté un ordinateur portable et - après maintes discussions - un smartphone. Elle s’est mise à passer beaucoup de temps sur Tumblr et DeviantArt, le site de partage artistique qui séduit une grande audience transgenre.
Les « likes » et les émojis qui pleuvaient sur son profil Instagram parlaient d’eux-mêmes: cette nouvelle identité était une version upgradée d’elle-même
Elle a commencé à parler d’identité de genre à sa mère. Ses parents ne se doutaient pas de la corrélation entre ses propos et le temps passé sur internet. L’été est arrivé et les longues journées se sont profilées devant elle comme une main tendue. Tous ses moments libres, Gayatri les passait sur internet. Un jour, Gayatri a lancé l’idée de commencer un traitement à la testostérone et de subir une «chirurgie du haut». Ses parents se sont alarmés. Elle agissait à leur insu. Ex-balourde de la classe, Gayatri s’était réinventé une personnalité d’ado transgenre branchée. Les «likes» et les émojis qui pleuvaient sur son profil Instagram parlaient d’eux-mêmes: cette nouvelle identité était une version upgradée d’elle-même. En tant que «garçon trans», Gayatri avait des amis - beaucoup d’amis.
Chiffres et tendances
En 2016, Lisa Littman, gynécologue-obstétricienne devenue chercheuse en santé publique et mère de deux enfants, parcourait les réseaux sociaux lorsqu’elle a remarqué une singularité statistique: plusieurs adolescents, pour la plupart des filles, de sa petite ville du Rhode Island se déclaraient transgenres - tous au sein du même groupe d’amis […]. Le Dr Littman ne connaissait pratiquement rien à la dysphorie de genre. […] Mais elle en savait suffisamment pour constater que les chiffres étaient beaucoup plus élevés que la prévalence attendue. […] La hausse, effectivement, s’est révélée sans précédent. Aux États-Unis et dans le monde occidental, on constatait un pic soudain d’adolescentes déclarant une dysphorie de genre - la pathologie associée à la désignation sociale «transgenre».
Aux États-Unis, 2 % des lycéens s’identifient aujourd’hui comme transgenres, selon une enquête menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies
Entre 2016 et 2017 aux États-Unis, le nombre d’interventions en chirurgie transgenre pour les jeunes femmes a quadruplé, cette population représentant soudain - comme on l’a vu - 70 % de toutes les interventions en chirurgie transgenre. En 2018, le Royaume-Uni a signalé une augmentation de 4400 % par rapport à la décennie précédente du nombre d’adolescentes cherchant à obtenir des traitements de genre. [...] Au cours de la dernière décennie, comme le Dr Littman l’a découvert, les chiffres de la dysphorie de genre chez les adolescents ont bondi dans l’ensemble du monde occidental. Aux États-Unis, la prévalence a augmenté de plus de 1000 %. 2 % des lycéens s’identifient aujourd’hui comme «transgenres», selon une enquête menée en 2017 auprès des adolescents par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. En 2016, les personnes assignées femme à la naissance représentaient 46 % de toutes les chirurgies de réattribution sexuelle aux États-Unis. Un an plus tard, ce pourcentage était de 70 %.
YouTube et testostérone: le rôle des influenceurs du net
Alex Bertie, un youtubeur anglais FtM («Female to Male», NDLR), sans doute le plus populaire (300.000 abonnés), a tenu un vlog (blog vidéo) sur sa première année de testostérone. «C’est le jour que je n’aurais jamais osé espérer, s’enthousiasme-t-il, adorable garçon à la mâchoire ombrée. Ça fait officiellement un an que je suis sous testostérone. Avant les hormones, je souffrais de la haine de soi, de la jalousie et de l’envie, je voulais constamment m’isoler du reste du monde… Aujourd’hui, un an après avoir commencé les hormones, je ne pourrais pas être plus heureux! Les changements apportés par la testostérone ont vraiment amélioré ma qualité de vie et redessiné mes projets d’avenir.» Sa voix est plus grave. Ses épaules sont plus larges, ses bras plus imposants, sa mâchoire carrée. Sa graisse est redistribuée (moins dans les cuisses et les hanches). Et le plus réjouissant pour lui: ses règles ont disparu. «Heureusement, après deux mois de T, elles se sont complètement arrêtées, Dieu merci. Cette année, j’ai aussi fait la chirurgie du haut. C’est un truc à part. Je pourrais consacrer un million de vidéos à la chirurgie du haut. Associé aux hormones, cela a carrément fait disparaître ma dysphorie de genre. Donc, en gros, la testostérone… c’est génial.» […]
Les gourous de YouTube et d’Instagram sont là pour le fun, et les risques accrus de divers cancers et d’hystérectomie prophylactique ne sont pas vraiment fun
Tous les vlogueurs trans ne partagent pas la modération de Chase. Le gourou Instagram MtF (Male to Female, NDLR) Kaylee Korol, femme frêle aux cheveux bleus comme ses yeux et qui ressemble à une adolescente ordinaire, offre ce «conseil trans»: «Vous n’avez pas besoin d’être sûrs à cent pour cent d’être trans pour essayer les hormones, vraiment, assure Kaylee à ses followers. Vous pouvez essayer les hormones pendant trois mois. Après cette période, il commence à y avoir des effets permanents, mais avant, vous pouvez simplement tester et voir comment vous vous sentez. C’est génial, c’est aussi simple que ça. Les hormones ne doivent pas vous effrayer.» Inutile, donc, d’avoir la certitude d’être trans pour prendre des hormones. En fait, Kaylee ajoute que le traitement hormonal est «probablement le meilleur moyen de savoir si vous êtes trans ou non». Il est prouvé que la testostérone a des effets secondaires néfastes, mais vous en entendrez rarement parler. Les gourous de YouTube et d’Instagram sont là «pour le fun», et les risques accrus de divers cancers et d’hystérectomie prophylactique ne sont pas vraiment fun.
Des traitements loin d’être anodins
La testostérone épaissit le sang. Les filles transidentitaires reçoivent une dose de testostérone 10 à 40 fois supérieure à ce que leur corps pourrait normalement supporter pour produire les changements qu’elles recherchent. Selon certaines indications, les femmes biologiques recevant ces doses de testostérone auraient un risque de crise cardiaque près de cinq fois supérieur à celui des femmes, et deux fois et demie supérieur à celui des hommes. Le dosage étant déterminé par l’apparence physique désirée - plutôt que par le traitement d’une maladie -, il obéit à des critères esthétiques et non pas médicaux. On justifie généralement la testostérone comme un traitement de la «dysphorie de genre», mais les endocrinologues qui la prescrivent semblent rarement évaluer ses effets sur la dysphorie du patient. Ils examinent plutôt son taux sanguin pour s’assurer que la testostérone reste dans la fourchette normale pour un homme. […] Peu de temps après la prise d’hormones mâles, des changements permanents se produisent.
Les effets à long terme comportent une augmentation des taux de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, de caillots sanguins, de cancers […] Globalement, le risque de mortalité augmente
Si une fille biologique regrette sa décision et arrête la testostérone, sa pilosité corporelle et faciale restera probablement en place, tout comme son excroissance clitoridienne, sa voix grave et peut-être même la masculinisation de ses traits faciaux. Même si des doses massives de testostérone doivent être maintenues pour que les effets de la transition se poursuivent, l’élimination de la T ne ramène pas l’adolescente à son point de départ. La testostérone s’accompagne également de douleurs et de désagréments. Il y a le problème de l’atrophie vaginale, mais aussi des douleurs musculaires, des crampes sévères dues à l’endométriose, une hausse de la sudation, des sautes d’humeur et de l’agressivité. Les effets à long terme comportent une augmentation des taux de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, de caillots sanguins, de cancers et, comme nous l’avons vu, de maladies cardiaques. Globalement, le risque de mortalité augmente. Il existe un dernier risque, inévitable, dû au fait qu’aucune patiente sur la Terre ne prend son traitement exactement à la même heure: à un moment donné, une jeune fille sous T se fera une injection un jour ou deux après la prise prévue. […] Après tous ces risques et ces sacrifices insensés, au moins la dysphorie a disparu, non? En fait, il n’existe aucune étude à long terme indiquant que la dysphorie de genre ou les idées suicidaires diminuent après une transition médicale. Souvent, la dysphorie d’une jeune femme augmente avec la testostérone, car elle se rend compte que même avec une voix d’homme, des poils, une mâchoire carrée, un nez rond et une barbe fournie, elle ne ressemble pas tout à fait à un homme.
Les «détransitionneuses»: celles qui tentent de faire machine arrière
Presque toutes les détransitionneuses à qui j’ai parlé sont percluses de regrets. Si elles ont pris de la testostérone quelques mois seulement, elles ont une voix étonnamment masculine qui restera grave. Si elles ont été sous T pendant plus longtemps, elles souffrent de la gêne d’avoir une géographie intime inhabituelle: un clitoris élargi qui ressemble à un petit pénis. Elles détestent leur barbe naissante et leur pilosité corporelle. Elles vivent avec une poitrine lacérée et des tétons masculins (oblongs et plus petits) ou des rabats de peau qui ne ressemblent pas à des tétons. Chez celles qui ont conservé leurs ovaires, une fois privé de testostérone, le tissu mammaire se gonfle au retour des règles d’un liquide qui, souvent, n’est pas correctement drainé. […] Les désisteuses et détransitionneuses à qui j’ai parlé m’ont toutes dit qu’elles étaient sûres à 100 % d’être trans à vie - jusqu’à ce que, soudainement, elles ne le soient plus. Presque toutes reprochent à leur entourage adulte, en particulier les professionnels de la santé, d’avoir encouragé et facilité leur transition.
» Suivez toutes les infos du Figaro culture sur Facebook et Twitter . » Retrouvez notre rubrique littérature sur Le Figaro Store .
À VOIR AUSSI - Floride: le gouverneur interdit aux étudiantes transgenres de pratiquer le sport féminin
Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement
Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.
À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel
REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Agnès Gautheron
- Les forces russes maintiennent leur pression sur les régions de l’est et du sud de l’Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv, au nord-est. De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi dans la deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l’artillerie russe.
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que, même si la situation dans cette région du nord-est était « difficile », « [les] militaires [ukrainiens] obtiennent des succès tactiques ». C’est notamment le cas à Rouska Lozova, un village repris par les Ukrainiens au nord de Kharkiv, d’où les forces russes pilonnaient selon eux la ville. Le village a été libéré après d’intenses combats, et plus de 600 habitants évacués, selon le ministère de la défense ukrainien.
- A Marioupol, la grande ville portuaire du sud-est tombée pour l’essentiel aux mains des Russes, où était envisagée vendredi l’évacuation de civils piégés avec des militaires ukrainiens dans l’aciérie Azovstal, une équipe de l’Agence France-Presse a entendu des bombardements nourris sur le complexe sidérurgique, qui ne semblaient pas permettre une telle opération.
- La Russie a confirmé, vendredi, avoir bombardé Kiev la veille, affirmant avoir visé des objectifs militaires et stratégiques, en pleine visite du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Une frappe qui a causé la mort d’une journaliste ukrainienne de radio Liberty, un média emblématique financé par les Etats-Unis.
- Alors que Vladimir Poutine a été invité, comme Volodymyr Zelensky, au sommet du G20 prévu en novembre en Indonésie, les Etats-Unis ont dit refuser de traiter avec le président russe « comme si de rien n’était ».
- La Norvège va emboîter le pas à l’Union européenne, dont elle n’est pas membre, en fermant à son tour ses ports aux bateaux russes, à l’exception des chalutiers.
- Un ancien marine américain âgé de 22 ans a été tué en Ukraine où il était parti à la mi-mars combattre les forces russes, ont dit des membres de sa famille. Le Pentagone a demandé aux Américains de « ne pas se rendre » dans le pays.
- Plus de 5,4 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l’invasion russe, dont 57 000 durant les dernières vingt-quatre heures, ont noté les Nations unies.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Reportage. Oubliée par Moscou, fidèle à Poutine : Fère-Champenoise, le fatalisme à la russe
Témoignages. Exilés ukrainiens et russes en France : « J’ai l’impression que l’avenir est brouillon et injuste »
Portfolio. Deux semaines de guerre sur le front du Donbass
Vidéo. Bombardements à Kiev : « C’est un doigt d’honneur de Poutine »
Récit. Barrière de langue, difficultés liées au logement, surdiplômés… Les réfugiés ukrainiens à la peine dans la recherche d’emploi en France
Reportage. A Kharkiv, « personne n’allait accueillir les Russes avec des fleurs »
Editorial. La guerre en Ukraine change de nature
Récit. Les « camps de filtration », une pratique déjà utilisée en Tchétchénie
Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct
L'Humanité
24 AVRIL
ChroniqueAudrey VernonIl y a vingt ans, je traversais Paris à vélo pour répéter et jouer « Hamlet » dans un minuscule théâtre du 11 e arrondissement, il faisait beau, j’étais tellement heureuse. Il m’avait fallu un temps fou pour traverser la place de la République bondée, les banderoles… Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait, au second tour de l’élection présidentielle, je m’en foutais tellement. Obsédée à l’idée d’arriver à l’heure au théâtre pour jouer Ophélie, me plonger dans l’univers de Shakespeare, profiter des monologues d’« Hamlet ». Je n’arrivais pas à choisir entre les traductions de Markowicz et d’Yves Bonnefoy, je faisais ma sauce choisissant chaque réplique dans l’une ou l’autre version, au désespoir du metteur en scène. Ma réplique préférée était dans la traduction d’André Markowicz, je crois : « J’espère que tout ira bien, il faut être patient (…) mais je ne puis m’empêcher de pleurer quand je songe qu’ils l’ont mis dans la terre si froide. Mon frère va le savoir ! » Je me souviens de chaque intonation que j’avais choisie et j’aimais entrer en scène les mains pleines de terre trouvée dans une jardinière de la cour.
Toujours au désespoir du metteur en scène, je découvrais les pleins pouvoirs d’une comédienne, une fois la salle éteinte. C’était le deuxième tour de l’élection présidentielle, la destruction du monde, pourtant bien avancée, ne me touchait absolument pas, j’étais heureuse, je jouais, même dans une petite salle, tout me comblait.
Vingt ans après les choses ont bien changé. Je me suis inscrite sur les listes électorales quand Manon Aubry s’était présentée. Je la connaissais personnellement, car elle m’offrait les chiffres d’Oxfam quand ils sortaient pour alimenter mon précédent spectacle, « Comment épouser un milliardaire ». Je trouvais absurde de ne pas voter pour quelqu’un en qui j’avais confiance. Dans cette lancée, puisque j’étais inscrite, j’ai voté aux municipales, puis au premier tour de l’élection. Comme quand je joue au Loto, je suis absolument sûre de gagner, je n’avais aucun doute sur le fait que je bénéficierai de la chance du débutant. Première présidentielle, je gagne, c’est sûr, je suis un « lucky charm ». Déception est un mot un peu faible pour exprimer ce que j’ai ressenti. Je n’aurai jamais dû jouer. Aujourd’hui, c’est la première fois que je vais voter pour le second tour d’une élection présidentielle. Aucune chance de victoire. Imaginer que je vais voter pour offrir les pleins pouvoirs à un sociopathe, lui donner droit de vie ou de mort sur nos concitoyens, sur l’humanité même. Ses décisions unilatérales vont impacter mes enfants et les enfants de mes enfants. On en est là. Encore.
Je n’ai plus aucun espoir pour l’humanité. Peut-être est-ce quand on a perdu tout espoir que les choses jolies peuvent arriver, je ne sais pas. Pour finir me vient la phrase préférée du père Karamazov dans une traduction de Markowicz, encore : « Bon, après tout, peu importe on s’en fiche. »
« Billion Dollar Baby », le 5 mai au Haillan (Gironde) et en livre aux éditions Libre.
Carte blanche à Audrey Vernon France24 - Monde
L'écrivaine Anne Berest remporte le Goncourt version américaine pour "La Carte postale"
Publié le : 01/05/2022 - 12:48
FRANCE 24
Suivre
Le récit sur la Shoah et sur les racines juives de l'écrivaine française Anne Berest, "La Carte postale", au cœur d'une polémique dans le milieu littéraire parisien, a décroché samedi à New York le premier prix Goncourt version américaine.
L'écrivaine française Anne Berest a remporté, samedi 30 avril, le premier prix Goncourt version américaine pour son livre "La Carte postale" consacré à l'histoire de sa famille au cours de la Shoah.
Le plus prestigieux des prix littéraires français s'est internationalisé avec des "sélections prix Goncourt" dans 25 pays, que doivent départager des étudiants d'université en littérature française et francophone.
Pour la première fois aux États-Unis, l'Académie Goncourt a dévoilé samedi le "Choix Goncourt United States" lors d'une cérémonie à Manhattan, aux services culturels de l'ambassade de France, présidée par l'écrivaine Siri Hustvedt entourée d'un jury d'étudiants des universités Yale, Princeton, Harvard, New York et Duke.
Un récit familial
Ces jeunes parfaitement bilingues – américains, français et d'autres nationalités – ont étudié en français les neuf livres de la sélection finale du Goncourt 2021, remporté en novembre par le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr pour "La plus secrète mémoire des hommes" (éd. Philippe Rey).
En attribuant le Goncourt, dans sa déclinaison américaine, à Anne Berest pour "La Carte postale" (éd. Grasset), Siri Hustvedt, romancière, poète et essayiste, a souligné "l'importance énorme qu'a eue la littérature française pour (se) développer en tant qu'être humain et écrivaine".
"L'avenir réside dans les jeunes générations du monde entier qui lisent, sont curieuses et dynamiques, et la littérature est un outil vital pour forger le pluralisme, la tolérance et la démocratie à une époque où ces principes sont gravement menacés", a fait valoir l'intellectuelle new-yorkaise. Le choix des étudiants des universités américaines s'est porté par "consensus" sur "La Carte postale", a expliqué à l'AFP l'une des jurés, Léa Jouannais, doctorante à Yale.
Ce récit familial sur la transmission de la mémoire de la Shoah est "intéressant pour un public américain qui ne connaîtrait pas en détail l'histoire de la collaboration en France, la manière dont ont été traités les juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale", a estimé l'étudiante pour qui le livre, qui sera traduit en anglais, éclaire "la question d'actualité de l'antisémitisme en France".
À l'automne 2021, "La Carte postale" et "Les Enfants de Cadillac" de François Noudelmann, deux livres traitant de l'histoire d'une famille juive, ont été au cœur d'une controverse dans le milieu littéraire parisien : Camille Laurens, jurée du Goncourt, avait fait une critique très sévère dans Le Monde du récit d'Anne Berest, alors qu'elle est la compagne de François Noudelmann.
En conséquence, l'Académie Goncourt avait déclaré inéligibles "les ouvrages des conjoints, compagnons ou proches parents des membres du jury". Le prix Femina avait aussi écarté les deux livres.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Christine Angot remporte le prix Médicis avec un récit poignant sur l'inceste
Le Goncourt des lycéens décerné à Djaïli Amadou Amal pour "Les impatientes"
Le prix Goncourt attribué à Mohamed Mbougar Sarr pour "La Plus Secrète Mémoire des hommes"
Le Figaro
Pénurie d'huile de tournesol : quelles alternatives pour les consommateurs ?
Emma ConfrereNOS CONSEILS - Olive ou colza ? Les avis divergent entre nutritionnistes et économistes.
L'huile de tournesol est devenue le nouvel or jaune ces dernières semaines. En cause, des pénuries d'approvisionnement liées à la guerre en Ukraine, premier exportateur d'huile de tournesol dans le monde.
À lire aussiHuile de tournesol : des dizaines de produits déjà concernés par le changement de recette, selon la DGCCRF
Les rayons d'huiles des supermarchés sont actuellement vides, notamment à Carrefour et Casino. D'après les données de l'analyste Nielsen, les taux de disponibilité de bouteilles d'un litre d'huile de tournesol de marque distributeur se situaient entre 86 et 100% en janvier dernier. Aujourd'hui, ils s'élèvent à 2% dans les magasins des groupes Carrefour et Casino, contre 49% chez Leclerc et 92% chez Intermarché. Malgré ce taux général, certains rayons des enseignes Intermarché sont en rupture stock, comme à Nice où une pancarte indique aux clients qu'en raison «de conflits à l'est de l'Europe, l'approvisionnement en huile de tournesol reste compliqué». Les consommateurs sont ainsi limités à l'achat d'une bouteille d'huile (colza ou tournesol) par famille et par jour, exception faite sur l'huile d'olive.
L'huile d'olive pour le nutritionnel...
La nutritionniste Charlotte Debeugny recommande d'ailleurs l'huile d'olive plutôt que l'huile de tournesol. Contrairement à une idée répandue, «elle est parfaite pour la cuisson à la poêle, il faut la choisir extra-vierge et assez douce pour éviter d'avoir le goût dans les plats», indique-t-elle. Les huiles de pépins de raisin et de cacahuète peuvent aussi servir à la friture. «L'huile de colza est plutôt à utiliser pour les gâteaux», complète Charlotte Debeugny.
À lire aussiLa production d’huile d’olive, une passion française et familiale
Parmi les autres possibilités, figurent le beurre ou les huiles de palme et de coco. «Mais attention aux graisses saturées qui augmentent le cholestérol. L'apport quotidien maximal recommandé est de 30 grammes pour les hommes, contre 20 grammes pour les femmes», rappelle la nutritionniste. Elle ajoute que «pour la salade, c'est mieux d'utiliser l'huile de noix ou de noisette», à condition de ne pas la faire cuire, au risque de voir apparaître certains composés indésirables. C'est le cas aussi de l'huile de lin, «à ne pas faire chauffer», selon les indications inscrites sur la bouteille.
... et l'huile de colza pour le porte-monnaie
Au niveau des prix, toutes les huiles s'envolent depuis le mois de janvier. D'après les chiffres de Nielsen, la bouteille Isio 4 d'un litre est ainsi passée de 2,93 euros en janvier à 3,17 euros fin mars (+7,5%). L'huile Fruit d'or a augmenté de 5,6%, passant de 3 euros à 3,19 euros. L'huile d'olive Puget a aussi connu une hausse importante, de 7,39 euros à 7,89 euros entre le 1er janvier et le 27 mars (+6%). «En plus de l'inflation, les oliviers sont victimes du réchauffement climatique depuis une dizaine d'années, ce qui renchérit mécaniquement les prix de l'huile d'olive», précise Bruno Parmentier, économiste spécialisé dans les questions agricoles et alimentaires.
Il conseille ainsi l'huile de colza comme première alternative à l'huile de tournesol, vantant également la «production française». D'après lui, la pénurie mondiale d'huile de tournesol devrait durer jusqu'à début 2023. La Banque mondiale prévoit des «prix élevés jusqu'en 2024». «En France, il est probable que les agriculteurs produisent davantage d'huile de tournesol, dont la récolte est prévue pour le mois d'octobre, ce qui pourrait réguler la demande dans l'Hexagone», estime Bruno Parmentier.
Huile de tournesol : des dizaines de produits déjà concernés par le changement de recette, selon la DGCCRF
Dans la grande majorité des plus de 70 produits recensés sur le site de la DGCCRF vendredi après-midi, le tournesol est remplacé par du colza.
Inflation : ces consommateurs qui n'achètent plus de bio en grande surface
Avec la hausse des prix, certains Français délaissent le bio vendu dans les supermarchés. Mais la filière continue de survivre grâce aux producteurs locaux.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Sandra Cazenave et Clémence Apetogbor
- Dans le sud de l’Ukraine, l’aéroport d’Odessa a été frappé, samedi 30 avril, par un missile russe qui a détruit la piste, sans faire de victimes, a annoncé le gouverneur de l’oblast, Maksym Martchenko. La ville se trouve dans la bande côtière que la Russie pourrait envisager de conquérir pour faire la jonction, à l’ouest, avec l’enclave séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, où elle dispose de troupes.
- Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
- Les forces russes maintiennent leur pression sur les régions de l’est et du sud du pays, particulièrement autour de Kharkiv, la deuxième ville du pays, située dans l’Est. Elle a été frappée à de multiples reprises dans la nuit de vendredi à samedi.
- Un premier groupe d’une vingtaine de civils a été extrait dans la nuit de samedi à dimanche de l’usine métallurgique Azovstal, dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, région où l’armée russe concentre l’essentiel de ses forces.
- La police ukrainienne a annoncé samedi la découverte d’une fosse commune avec les corps de trois hommes torturés à Myrotske, un village près de Boutcha, petite ville située au nord-ouest de Kiev (Nord) devenue le symbole des atrocités imputées aux forces russes.
- La France va « renforcer » l’envoi de matériel militaire à l’Ukraine ainsi que son aide humanitaire à ce pays, a annoncé samedi l’Elysée après un entretien entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky.
- Plus de 5,4 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l’invasion russe, dont 57 000 durant les dernières vingt-quatre heures, ont noté les Nations unies.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Reportage. Oubliée par Moscou, fidèle à Poutine : Fère-Champenoise, le fatalisme à la russe
Analyse. Les « camps de filtration », une pratique déjà utilisée en Tchétchénie
Enquête. Le mythe russe de la Grande Guerre patriotique et ses manipulations
Editorial. La guerre en Ukraine change de nature
Portfolio. Deux semaines de guerre sur le front du Donbass
Reportage. A Kharkiv, « personne n’allait accueillir les Russes avec des fleurs »
Vidéo. Bombardements à Kiev : « C’est un doigt d’honneur de Poutine »
Témoignages. Exilés ukrainiens et russes en France : « J’ai l’impression que l’avenir est brouillon et injuste »
Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct
Le Figaro
L'Égypte restaure la plus ancienne synagogue du Moyen-Orient
Alexandre PlumetParticulièrement célèbre pour les quelque 200 000 manuscrits religieux retrouvés dans sa Gueniza, Ben Ezra du Caire est entrée en restauration le 18 avril, sous l'égide du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités.
Le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités a annoncé le 18 avril le début des travaux de la synagogue Ben Ezra, «la plus ancienne d'Égypte et du Moyen-Orient», a déclaré Mustafa Waziri, le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités qui chapeaute la restauration. Situé derrière la célèbre église suspendue, sur les ruines de la forteresse de Babylone dans l'enceinte du Vieux Caire, l'édifice religieux a été restauré pour la dernière fois en 1991. Trois décennies durant lesquelles l'état du lieu saint s'est dégradé.
À lire aussiL'Égypte mise tout sur son patrimoine
La première partie qui bénéficie de cette restauration n'est autre que le sanctuaire du temple juif où est exposé un boîtier de la Torah en bois incrusté de perles et d'ivoire. Une première étape de travaux avant un nettoyage préliminaire des autres murs de la bâtisse moyenâgeuse recouverte d'une couche épaisse de poussière, rapporte le média Egypt Independant . Les professionnels de la conservation se pencheront ensuite sur les nombreuses décorations qui ornent la synagogue et qui reflètent par ailleurs l'influence des œuvres antiques, byzantines et islamiques.
À lire aussiL'Égypte inaugure fastueusement la restauration de l'allée des Sphinx de Louxor
Et cette restauration prévoit également de plus lourds travaux, comme l'isolation des toits de la synagogue, victimes de l'humidité. Les couches de couleurs des murs seront également traitées par les experts, comme les fissures éventuelles qui menacent la pérennité de l'édifice. Des travaux qui seront effectués avec les méthodes et équipements les plus récents, assure Mustafa Abdel-Fattah, Le secrétaire général adjoint pour la restauration des antiquités.
À lire aussiLa citadelle égyptienne de Siwa restaurée au bénéfice du tourisme durable
Unique de par ses ornements juifs, son architecture chrétienne et ses arabesques islamiques, la synagogue Ben Ezra a été édifiée d'après le style basilical, soit composée de trois parties distinctes. La zone principale, située au centre de l'édifice religieux, se compose d'un plafond de style arabesque daté de 1115, ainsi qu'un dôme octogonal. La synagogue possède également en son centre un mikvé, un bain d'époque dédié aux rites de pureté familiale, vieux de 900 ans, ainsi que la chaire en marbre depuis laquelle la Torah est lue. Quant au sanctuaire de l'édifice, il se situe sur la partie est, où se trouve l'Arche d'Alliance qui présente les rouleaux de parchemin du texte divin. Comme bon nombre de temples juifs, deux étages composent la synagogue, le premier étant réservé aux hommes et le second aux femmes, desservant tous deux les zones de prière. Enfin, autour de l'édifice, plusieurs pavillons construits par la communauté israélite sont dédiés aux familles juives dans le besoin.
À lire aussiÉgypte: le sanctuaire des livres sacrés
Mais ce qui fait avant tout la renommée de la synagogue Ben Ezra est l'importance des nombreux documents anciens retrouvés dans sa Gueniza, une pièce religieuse où repose une multitude de manuscrits médiévaux écrits en hébreu, en araméen ou en judéo-arabe. Située sur sa façade nord, la Gueniza de Ben Ezra a longtemps été gardée secrète puisque son entrée, dont l'accès se fait uniquement par le toit, a été scellée jusqu'en 1893, date à laquelle la Gueniza et ses milliers de documents ont été trouvés pour la première fois lors de travaux de restauration. Une aubaine pour de nombreux chercheurs universitaires, à l'image de Solomon Schechter qui, avec l'autorisation spéciale de la congrégation israélite, a pu emporter avec lui à l'université de Cambridge les quelque 193.000 manuscrits trouvés.
À lire aussiFaute de touristes, l'Égypte n'arrive plus à préserver son patrimoine
Une multitude de documents qui ont permis aux chercheurs d'en apprendre un peu plus sur le passé de la synagogue. «À l'origine, la bâtisse religieuse était une église nommée Al-Shammaain, que l'Église copte orthodoxe a vendue en 882 de notre ère à la communauté juive», rapporte le média Hebdo Ahram d'après les propos d'Osama Talaat, le chef du secteur des antiquités islamiques, coptes et juives au ministère des Antiquités. Et une certaine légende entoure le lieu depuis de nombreuses décennies, celle qui affirme qu'une des filles d'un Pharaon aurait retrouvé Moïse dans un panier, alors enfant, à l'intérieur de la synagogue. C'est en ces lieux qu'il aurait ainsi grandi, d'après la légende, là où il aurait également prié pour la levée de la peste qui frappait alors les Égyptiens.
À lire aussiDes premières dynasties au Nouvel Empire, découvertes de plus de cent sépultures multimillénaires
La dernière grande synagogue en date à avoir été rénovée par le ministère égyptien de la Culture est celle d'Eliyahu Hanavi d'Alexandrie, le seul édifice juif actif de la ville qui a été contraint de fermer suite à l'effondrement de son plafond. Grâce aux 70 millions de livres égyptiennes allouées par le gouvernement, ce qui représente 4,1 millions d'euros, la bâtisse a été rouverte au public le 10 janvier 2020, après plus de deux années de travaux.
À Tallinn, un navire du XIIIe siècle étonnamment bien conservé surgit de terre
Située sur une ancienne zone portuaire marchande, l'épave longue de 24,5 mètres appartenait à la Ligue hanséatique, une puissante alliance marchande d'Europe du Nord.
Au large de Cannes, une épave antique victime d'un pillage «important, récent et encore en cours»
Le ministère de la Culture a lancé mercredi une opération de sauvetage d'urgence pour protéger l'épave Fort Royal 1, datée du IIe siècle av J.-C. et située au nord de l'île Sainte-Marguerite. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie maritime de Marseille.
France24 - Monde
Afghanistan : un second attentat à Kaboul en deux jours, à la veille de l'Aïd el-Fitr
Publié le : 01/05/2022 - 07:25
FRANCE 24
Suivre
Le groupe État islamique (EI) a revendiqué dimanche un attentat à la bombe dans la capitale afghane, contre un bus transportant des passagers, dans lequel une femme a été tuée. Il s'agit du deuxième attentat à Kaboul en un court laps de temps, après une attaque contre une mosquée vendredi.
Une bombe a explosé, samedi 30 avril, dans un minibus à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, faisant un mort et trois blessés, ont annoncé les autorités, qui redoutent un regain de violence à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, dimanche, la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan.
Le groupe État islamique (EI) a revendiqué l'attentat dans un message publié samedi sur un compte Telegram servant à diffuser sa propagande.
"Une femme a été tuée (samedi) et trois autres personnes ont été blessées", a déclaré à Reuters Khalid Zadran, porte-parole du commandant de Kaboul.
Il s'agit du deuxième attentat à la bombe en deux jours dans la capitale afghane, après celui qui a tué une cinquantaine de personnes vendredi dans une mosquée.
Un témoin de l'explosion, Ali Maisam, 19 ans, qui se tenait devant une boulangerie proche, a dit avoir vu plusieurs corps. "J'ai vu des gens sortir du minibus le visage brûlé et ensanglanté. (...) J'ai vu qu'on enlevait quatre corps, j'ai vu une femme parmi les victimes", a-t-il dit.
"Nous assurerons la sécurité lors de l'Aïd el-Fitr"
Les autorités talibanes ont annoncé samedi que l'Aïd el-Fitr serait célébrée le lendemain. Elles ont également tenté d'apaiser les craintes de la population concernant la sécurité avant la fête. "Nous assurons à nos compatriotes que nous assurerons la sécurité lors de l'Aïd el-Fitr", a déclaré le porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères, Abdoul Nafi Takor.
L'EI a revendiqué plusieurs attentats à la bombe ces dernières semaines, en particulier ceux visant les communautés minoritaires chiites et soufies de l'Afghanistan, qui compte une majorité sunnite.
Les responsables des Taliban insistent sur le fait que leurs forces ont vaincu l'EI, mais les analystes affirment que ce groupe jihadiste reste un problème de sécurité majeur au sein du pays.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
En Afghanistan, une nouvelle attaque dans une mosquée fait plusieurs dizaines de morts
Afghanistan : le groupe EI revendique deux attentats meurtriers à Mazar-i-Sharif
REPORTAGE
En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban
Le Monde
Régine, chanteuse et « reine de la nuit », est morte
En noctambule inépuisable, la femme d’affaires a régné sur plus de vingt boîtes de nuit dans le monde entier. A ses moments perdus, elle a chanté du Gainsbourg ou du Barbara et s’est produite sur les plus grandes scènes. Elle est morte dimanche 1er mai, à l’âge de 92 ans.
Régine, femme d’affaires, chanteuse et comédienne, celle que Françoise Sagan avait baptisée « la reine noire de nos nuits blanches » est morte, dimanche 1er mai, à l’âge de 92 ans, a annoncé sa petite-fille, Daphné Rotcajg, à l’Agence France-Presse. « Régine nous a quittés paisiblement ce 1er mai à 11 heures » en région parisienne, a précisé Mme Rotcajg.
De son vrai nom Régina Zylberberg, Régine est née le 26 décembre 1929, à Anderlecht, en Belgique, de parents juifs polonais. Elle a 3 ans lorsque son père, joueur invétéré, perd au poker la boulangerie familiale. Toute la famille quitte alors la Belgique pour s’installer à Paris. Après la guerre, son père ouvre un café, La Lumière de Belleville. Elle y fait ses premières armes en servant les clients au comptoir. En 1952, elle tient le bar d’un établissement à la mode, Le Whisky à Gogo, où elle bricole le jukebox pour passer de la musique dansante. Françoise Sagan y installe son quartier général et décide d’y donner ses interviews. En 1956, Régine se met à son compte et inaugure sa propre boîte de nuit, Chez Régine, rue du Four, au cœur de Saint-Germain-des-Prés. Le succès est immédiat.
Au début des années 1960, elle ouvre Le New Jimmy’s dans le quartier de Montparnasse, et fait se déhancher le Tout-Paris en diffusant des tubes importés des Etats-Unis. Elle contribue ainsi au succès des nouvelles danses comme le twist ou le cha-cha-cha. Régine y accueille ceux que l’on n’appelle pas encore des people mais des vedettes, des gens de lettres, des comédiens et autres noctambules fortunés.
Ainsi naît la « reine de la nuit ». Son empire s’étendra sur vingt-trois boîtes dans le monde entier. En 1987, Régine livre au Monde son amour pour ce moment particulier de la nuit où « les gens sont plus fragiles, plus ouverts à l’émotion, à l’amitié. Le masque des affaires n’est plus sur leur figure. Ils n’ont plus à batailler pour défendre ce qu’ils vendent. (…) La fidélité aux endroits, c’est important. Mes discothèques à moi, c’est un peu comme la maison où l’on retourne après s’être fait pincer les fesses dans un endroit un peu louche, c’est le retour au foyer ».
« Pas une chanteuse de salle de bains »
En 1992, elle reprend l’un des temples de la nuit parisienne, le Palace. Mais, à la suite de plusieurs démêlés judiciaires liés à la consommation de drogues, le club mythique ferme ses portes en 1996. Et c’est en 2003 que Régine dit adieu au monde de la nuit en revendant tous ses établissements, restant toutefois propriétaire de sa marque.
Il vous reste 45.7% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Valeurs Actuelles
Législatives : Stéphane Le Foll déplore que le PS veuille “brader son histoire” pour 20 députés
Alors que les négociations pour les législatives battent leur plein, Stéphane Le Foll s’est exprimé sans détour sur le sujet. Comme le fait savoir Le Point ce 1er mai, le maire du Mans a dénoncé les discussions entre le Parti socialiste et La France insoumise. Selon lui, le PS est entré dans « une logique de soumission » : « Au lieu d’écrire nous-mêmes une nouvelle page, on laisse les autres l’écrire pour nous », a-t-il expliqué en évoquant à demi-mot les négociations entamées avec La France insoumise. Taclant le président du PS Olivier Faure, Stéphane Le Foll a regretté qu’il soit prêt à « brader toute l’histoire socialiste pour un accord sur 20 circonscriptions ».
Stratégie d’effacement
Stéphane Le Foll et Olivier Faure se connaissent depuis plusieurs années, puisqu’ils avaient travaillé ensemble au cabinet de François Hollande. Ex-ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a souvent critiqué la stratégie de son collègue consistant à s’effacer derrières d’autres personnalités politiques lors des scrutins. « L’urgence pour Olivier Faure est de se sauver lui-même », a-t-il estimé. « Les socialistes doivent représenter à l’Assemblée une opposition responsable », a poursuivi le maire du Mans, en contrastant avec La France insoumise « bien souvent dans l’excès et la radicalité ».
Le Figaro
Le doute plane sur les «piqûres sauvages»
Angélique NégroniDÉCRYPTAGE - Les plaintes de fêtards agressés à la seringue se multiplient, mais les enquêtes restent au point mort.
Peur sur la piste de danse… Depuis février, de mystérieuses attaques à la seringue ont lieu dans les discothèques, mais aussi dans les salles de concert et les festivals, comme celui de Bourges la semaine dernière. Des jeunes femmes, et quelques jeunes hommes, sont piqués et sont aussitôt pris de vertiges, de nausées, ou subissent des trous noirs, ces pertes de mémoire soudaines.
Certains n’ont même pas ressenti la piqûre mais éprouvent de terribles malaises et relèvent, quelques jours plus tard sur leur corps, la marque que portent toutes ces victimes: un point rouge cerclé d’un hématome. À chaque fois qu’il a été sollicité, le personnel hospitalier a confirmé qu’il s’agissait bien d’une trace liée à une piqûre.
Aucun mobile apparent
Grenoble, Béziers, Besançon, Bourges, Nantes, Amiens, Périgueux, Toulouse mais aussi Paris… Les tribunaux concernés par ces étranges agressions ne se comptent plus. Et tous sont aujourd’hui taraudés par la même question. Que contenaient donc ces seringues? S’agit-il du GHB, cette «drogue du violeur» que certains mettent dans les verres de leur victime pour abuser d’elle une fois que le sédatif fait de l’effet?
À lire aussiL’inquiétante prolifération de la «drogue du violeur»
À ce jour, les premiers résultats d’analyses communiqués aux procureurs saisis de ces affaires n’ont rien donné. C’est le cas d’Éric Vaillant, procureur de Grenoble, saisi de treize plaintes et qui a eu trois retours d’examens toxicologiques complets. Toutefois, prudent, le magistrat précise: «Dans deux de ces trois analyses, les prélèvements étaient intervenus plus de 17 heures après les faits, ce qui ne permet pas d’exclure formellement une administration toxique de GHB». Car cette substance disparaît dans le sang au bout de 8 heures et dans les urines au bout de 12. Par ailleurs, les recherches portant sur la présence d’autres produits toxiques sont restées infructueuses.
Tout aussi troublant, ces agressions semblent ne reposer sur aucun mobile apparent. «Ce qui plonge les enquêteurs dans des abîmes de perplexité», note un proche de ces affaires. Car, à ce jour, aucune victime de ces attaques n’aurait été abusée. Aucune agression sexuelle, aucun viol n’ont été relevés. À Roanne par exemple, dans la même boîte de nuit, une jeune fille de 19 ans puis un garçon de 23 ans ont tour à tour été piqués, sans autre conséquence que des craintes réelles pour leur santé. Comme la centaine d’autres victimes recensées à travers le pays, ils ont pris le chemin de l’hôpital pour réaliser des examens toxicologiques et se voir administrer un traitement préventif anti-VIH et anti-hépatite.
Aucune interpellation
Les deux victimes de Roanne ont tour à tour raconté ce qu’ils ont vécu et éprouvé. Fréquentant une discothèque dans la nuit du 22 au 23 avril dernier, la jeune fille, qui était accompagnée d’une amie, a ressenti une douleur à la fesse. Croyant à un geste déplacé et voulant s’en expliquer avec un jeune homme qu’elle tenait pour responsable de ce comportement, elle en a été dissuadée par sa camarade et a poursuivi la soirée. Mais le lendemain, elle a repéré la marque d’une piqûre.
À lire aussiTrafic de drogue: comment la France s’est couverte de points de deal
Alertée par tous les témoignages qui circulaient déjà sur les réseaux sociaux, elle a compris ce qui lui était arrivé et a déposé plainte. Quant au garçon, présent dans le même établissement la nuit suivante, il n’a pas ressenti la piqûre. Mais il ne se souviendra pas de sa nuit. «Lors de la soirée, il n’était pas dans son état normal», ont rapporté ses amis aux enquêteurs. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’il verra apparaître la fameuse marque en haut du dos: un point rouge cerclé d’un hématome. Cette fois, le mystérieux agresseur avait frappé à l’épaule. Ailleurs en France, d’autres victimes seront touchées au cou, au bras, à la main, à la jambe…
«Nous prenons l’affaire au sérieux mais nous sommes tous perplexes», indique Abdelkrim Grini, le procureur de cette ville du département de la Loire. Ce dernier a aussitôt ouvert une enquête pour «violence et administration de substance nuisible avec préméditation». Des délits passibles de trois ans de prison. Or les investigations menées pour ces deux affaires n’ont donné lieu à aucune interpellation. «Il y a eu exploitation des images des caméras de l’établissement, auditions des portiers, des amis présents. Mais pour l’heure, je n’ai identifié personne», indique le magistrat.
«Des attaques par mimétisme»
Même bilan ailleurs en France. «Les enquêteurs sont dans le bleu total et les images provenant des caméras de l’intérieur des boîtes de nuit sont peu exploitables. On ne voit pas grand-chose», raconte ainsi un proche de l’enquête dans l’Hérault, où quatorze cas ont été dénombrés. Dans ce département comme dans les autres, toutes les hypothèses sont alors envisagées, comme celle d’un «pari imbécile» lancé entre jeunes. Mais pour l’heure, les enquêteurs qui passent en revue les réseaux sociaux ne voient pas de trace d’une possible compétition.
À lire aussi«Le mystère reste entier»: retour sur l’obscur phénomène des piqûres sauvages en boîtes de nuit
Président de la branche nuit de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), Thierry Fontaine avance, lui, une autre hypothèse. «On a affaire à des attaques par mimétisme et il n’est pas sûr qu’il y ait d’ailleurs injection de produit», dit-il. Commencées mi-février à Nantes, ces attaques largement relayées par les réseaux sociaux, auraient ainsi inspiré d’autres régions. Après la série des chevaux mutilés il y a deux ans, il y aurait donc désormais la nouvelle série des agressions à la piqûre. Comme sur Netflix, la France feuilletonnerait ses faits divers…
Or cette fois, il s’agirait d’une pure adaptation. Car avant de frapper l’Hexagone, l’Angleterre mais aussi l’Écosse ont été les premières à connaître ce phénomène, nimbé des mêmes mystères. Mais pour Thierry Fontaine, il faut rapidement mettre fin à ce mauvais scénario qui crée, dit-il, «une véritable psychose». Dans l’un de ses établissements où l’on a recensé plusieurs victimes, le taux de fréquentation a chuté de 50 %.
À Marseille, l’école Lacordaire scolarise en internat dans un cadre exceptionnel
REPORTAGE - C’est un havre de paix dans les quartiers nord de Marseille. L’école Lacordaire a été fondée par les Dominicains il y a plus de 100 ans.
Scandale Orpea: ouverture d'une enquête après le signalement du gouvernement
Le gestionnaire d'Ehpad privés est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.
Abigail Shrier: «Ados transgenres, un aller sans retour possible»
EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.
France24 - Monde
France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI
Publié le : 27/04/2022 - 21:17Modifié le : 29/04/2022 - 13:57
FRANCE 24
Suivre
Claire BONNICHON
Suivre
La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI dans le pays. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". La France a appelé le Mali à "reconsidérer" sa décision.
La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI au Mali.
"France Médias Monde (FMM) – France 24, RFI et MCD – conteste avec force une telle mesure. Elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles", souligne FMM dans un communiqué.
Communiqué FMM Mali 27-04-22 by France-24
"Nous continuerons à couvrir l'actualité au Mali qui intéresse l'Afrique toute entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde. FMM rappelle son attachement à l'indépendance et à la liberté d'informer."
L'ONU "profondément consternée"
L'ONU s'est dite, vendredi 29 avril, "profondément consternée" par la suspension définitive de RFI et France 24, au Mali et s'inquiète plus largement des atteintes à la liberté de la presse et d'expression de la part de l'autorité de transition.
"Nous demandons à l'autorité militaire de transition du Mali d'annuler cette interdiction et de permettre aux médias indépendants de travailler librement dans le pays", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l'homme lors d'un briefing de l'ONU à Genève.
"Ces suspensions ne sont que le dernier acte d'une série d'actions qui limitent la liberté de la presse et la liberté d'expression au Mali et cela se produit à un moment où il faut plus de supervision et non pas moins", a souligné Ravina Shamdasani.
La junte malienne avait ordonné dans la nuit du 16 au 17 mars la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Mali en raison, selon elle, de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée et rapportées par les deux médias français.
>> À lire aussi : Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Le gouvernement malien évoquait notamment un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI avait donné la parole à des victimes présumées d'exactions qui auraient été commises par l'armée malienne et le groupe privé russe Wagner.
Dans le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, le gouvernement malien rejetait "catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa" (Forces armées maliennes) et disait engager "une procédure […] pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI […] et France 24".
FMM avait alors protesté "vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes" et promis d'étudier toutes les voies de recours.
Une telle suspension de deux grands médias d'information étrangers n'a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24 qui couvrent de près l'actualité africaine, y sont très suivies.
La France fait part de sa "vive préoccupation"
La France a appelé, jeudi 28 avril, le Mali à "reconsidérer" la suspension définitive de RFI et France 24.
"Il s'agit d'une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression, dans un contexte de tentatives répétées de manipulation de l'information au Mali. Ces chaînes diffusent leurs programmes dans le plein respect des principes d'intégrité, d'impartialité et d'indépendance. La France appelle les autorités de transition à reconsidérer leur décision", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI
La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"
Mode d'emploiMali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile Le Monde
Nos articles pour approfondir :
Live animé par Julien Lemaignen
- Une semaine après la réélection d’Emmanuel Macron, plusieurs syndicats occupent la rue pour lui adresser des messages centrés sur le pouvoir d’achat et les retraites. Cet appel à la mobilisation à l’occasion du 1er-Mai, Journée internationale des travailleurs, émane de quatre organisations de salariés : la CGT, la FSU, Solidaires et – fait très inhabituel – l’UNSA.
- Dans la coalition syndicale s’intègrent des mouvements étudiants et lycéens (UNEF, FIDL, etc.). Plus de cent initiatives sont annoncées à travers le territoire. A Paris, les manifestants s’élanceront de la place de la République pour aller vers celle de la Nation.
- Il n’est pas dit que les partis de gauche, engagés depuis plusieurs jours dans de difficiles tractations pour présenter un front uni aux législatives, défilent ensemble.
- Le Monde suit les mobilisations dans ce direct, avec ses journalistes présents sur le terrain dans la capitale, à Lyon, à Toulouse, à Bordeaux et à Strasbourg.
Le Figaro
Jalousie : à quel moment devient-elle «pathologique» ?
Cécile ThibertPSYCHOLOGIE - Dans le couple, en amitié, ce sentiment extrêmement répandu peut vite devenir envahissant. Quand faut-il s'en inquiéter ?
Votre partenaire se rapproche un peu trop à votre goût d'un ou une collègue de bureau ? Il ou elle fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme en revoyant une ancienne connaissance ? Ne cherchez pas plus loin : vous êtes frappé de plein fouet par la jalousie. Un sentiment aussi tenace qu'envahissant. Nicolas Favez, professeur de psychologie clinique du couple et de la famille à l'université de Genève, a répondu aux questions du Figaro sur cette émotion universelle.
LE FIGARO. - Sur quoi portent vos recherches ?
Nicolas Favez. - Je travaille sur les relations de couple et de famille, en particulier sur la transition vers la parentalité, c'est-à-dire les conséquences positives et négatives que l'arrivée d'un nouveau-né peut produire sur le couple. Je donne aussi des cours sur la trajectoire de vie d'un couple : comment on se rencontre, on se séduit, on se met ensemble, on se sépare… La jalousie est une émotion qui est quasi systématiquement présente dans cette trajectoire. Beaucoup d'individus ressentent de la jalousie dans leur relation, à un moment ou un autre. C'est une émotion qui a très mauvaise presse. Mais il y a une façon plus nuancée de voir ce qu'elle peut apporter à la relation.
Lire le dossierNos conseils psychologie au quotidien
Que voulez-vous dire par là ?
Je dirais que la jalousie standard, modérée – à distinguer de la jalousie pathologique – peut être considérée comme protectrice pour la relation. Je m'explique. Dans une relation qui dure, au bout d'un certain temps, on sait que les comportements de séduction ont tendance à disparaître. L'un ou l'autre des partenaires finit par devenir paresseux dans sa relation. La jalousie intervient à partir du moment où l'on a peur de perdre quelqu'un – parfois à raison – avec qui l'on a envie de rester. On sent qu'il nous échappe alors on cherche à le reconquérir, à lui remontrer davantage d'attention et d'amour. C'est souvent la jalousie qui est à l'origine de cela. Ce n'est pas pour rien que les sexologues affirment que la jalousie peut-être un profond aphrodisiaque : la jalousie fait renaître le désir.
Si ce sentiment est aussi répandu, on peut imaginer que c'est parce qu'il a une fonction précise ?
Il y a effectivement des théories qui vont dans ce sens, notamment en psychologie évolutionniste (discipline qui cherche à identifier les traits psychologiques humains qui résulteraient de l'évolution, NDLR). La jalousie serait une émotion adaptative qui garantirait la sécurité et la stabilité du couple en vue d'assurer la reproduction. Mais c'est une explication très biologique, basée sur le modèle hétérosexuel, qui a ses limites. Elle échoue à expliquer autre chose que la version normative du couple alors qu'il y a de la jalousie dans toutes les formes d'organisations amoureuses. Qu'en est-il des couples homosexuels ? Des couples en polyamour (avec plus qu'un partenaire, NDLR) ? Il y a peut-être une origine évolutionniste, mais cela n'explique pas tout. D'ailleurs, il y a aussi de la jalousie en amitié. En fait, je dirais que la fonction de la jalousie standard est sans doute d'enclencher des comportements de renforcement et de sécurisation d'une relation, quelle que soit sa nature.
Est-ce un sentiment universel ?
Oui, très probablement. Nous savons d'ailleurs que ce sentiment apparaît spontanément très tôt dans la vie. Il y a des études qui ont consisté à demander à des mamans de jouer avec leur bébé de six mois. Au bout d'un moment, les mamans avaient pour consigne de détourner leur attention au profit soit d'un autre bébé (en vérité d'une poupée très réaliste), soit d'un livre. La réaction du bébé était toujours beaucoup plus forte quand sa mère s'intéressait à l'autre bébé. Cette réaction à la perte d'attention au profit d'un autre individu survient donc très précocement.
Vous faites la distinction entre jalousie « standard » et jalousie « pathologique ». Où se situe la frontière entre les deux ?
Chez les jaloux pathologiques, il y a une forme d'insécurité interne qui fait ressentir ce sentiment sans raison objective. C'est très lié à l'anxiété. Cela peut amener à des comportements de contrôle de l'autre, de méfiance constante, de harcèlement. Alors que la jalousie « normale » se déclenche après un événement externe. La personne dispose de faits qui lui permettent de voir que son partenaire s'intéresse à quelqu'un d'autre.
Y a-t-il des événements dans l'histoire individuelle qui peuvent rendre une personne plus facilement jalouse ?
La jalousie pathologique est liée à de nombreux facteurs, il y a un tas d'hypothèses. Mais étonnamment, c'est assez mal documenté. Ce sentiment a très peu été étudié. Sans doute parce que c'est assez tabou. Donc aujourd'hui, nous n'avons pas de données qui permettent d'affirmer : « cette personne est jalouse maladive parce qu'elle a vécu ceci ou cela ».
À quel moment faut-il considérer que la jalousie devient problématique ?
À partir du moment où ça devient chronique et que ça ne se calme pas. Dans la jalousie standard, il va y avoir une remise en route du comportement de séduction. Cela va marcher ou pas, c'est-à-dire que le couple peut être soit amené à se séparer, soit à se consolider. Tandis que dans la jalousie pathologique, c'est sans fin. C'est souvent des situations dans lesquelles la personne jalouse en arrive à auto valider sa prédiction. La personne a peur de perdre son ou sa partenaire, elle adopte donc un comportement de contrôle et de méfiance qui fait que l'autre prend peu à peu ses distances, ce qui valide sa croyance que l'autre va partir, ce qui augmente son anxiété et ainsi de suite. C'est un cercle vicieux.
Est-ce que cela vaut le coup de se faire aider dans ce cas ?
Ça dépend un peu du niveau de jalousie, mais mon conseil est de ne pas hésiter à aller consulter un psychologue. Toutes les psychothérapies peuvent être utilisées, en fonction de ce qui a amené la personne à être dans cette insécurité relationnelle permanente. Le fait d'y aller en couple peut être une porte d'entrée pour parler de ses vulnérabilités. En tout cas, si vous avez impression que votre partenaire est jaloux en permanence, quoi que vous fassiez, il y a peu de chances que cela s'arrange tout seul. En ce qui concerne la jalousie « modérée », il y a une bonne façon de l'éviter : communiquer dans le couple, entretenir sa relation. Il faut éviter cet appauvrissement relationnel qui n'est, certes, pas fatal, mais qui est observé dans beaucoup de relations.
À VOIR AUSSI - Amour: comment être heureux en couple?
Sur Mars, le robot Perseverance approche de la «zone de vérité»
RÉCIT - Piloté en partie depuis Toulouse, le rover de la Nasa arrive au bord d’un ancien delta qui aurait été favorable à l’apparition de la vie.
La capsule de Perseverance retrouvée sur le sol martien
La coque arrière et le parachute du rover Perseverance de la Nasa ont été pris en photo grâce à un petit drone capable de voler dans l’atmosphère raréfiée de Mars.
Covid-19 : 52.919 nouveaux cas, 149 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
France24 - Monde
Reportage en Ukraine: à Dnipro, la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne
Publié le : 30/04/2022 - 19:06Modifié le : 30/04/2022 - 19:10
FRANCE 24
Suivre
Mohamed FARHAT
Karim YAHIAOUI
Suivre
Dans la ville de Dnipro, en Ukraine, la société civile s'organise pour soutenir l'effort de guerre. Un appartement a été transformé en centre de stockage par des volontaires. Un reportage de Karim Yahiaoui et de Mohamed Farhat.
Dans la ville de Dnipro, pour soutenir l'effort de guerre, un appartement a été transformé en centre de stockage. "Notre objectif, c'est d'aider ceux qui se trouvent dans les points chauds", explique Lina Triegoub, une volontaire. Dans les dédales de ce local, on trouve de tout : nourriture, médicaments, produits d'hygiène, vêtements, que les chauffeurs font ensuite parvenir dans les villes assiégées à l'est de l'Ukraine.
"Les volontaires jouent un rôle essentiel"
Depuis le 24 février, tout un peuple est mobilisé en Ukraine, dans les villes et les campagnes, pour aider les civils et soutenir l'effort de guerre. Deux militaires, stationnés aux abords de l'aéroport de Dnipro détruit par les frappes russes, saluent le travail effectué. "Les volontaires jouent un rôle essentiel, affirme Ivan, un soldat. Les militaires ressentent le soutien moral et psychologique de la population."
La multitude de réseaux d'approvisionnement en matériel a également grandement contribué à soutenir les forces armées ukrainiennes. Dans le centre de stockage de Dnipro, on trouve des gilets pare-balles, des civières et même des lunettes de visée pour les fusils. "Tous mes proches ont rejoint l'armée, explique Ksenia Petrovic, une des volontaires. C'est pour cela que je suis là. Si je n'étais pas utile ici, je rejoindrais l'armée moi aussi."
L'engagement de ces volontaires explique en partie la capacité du pays à résister depuis le début du conflit.
>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
ANALYSE
Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long
LE FIL DU 29 AVRIL
L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone
Une semaine dans le monde
Guerre en Ukraine, élections législatives françaises, Elon Musk rachète Twitter, Covid-19 en Chine
Le Monde
Confessions publiques
C’est le feuilleton people du moment. En conflit depuis de longs mois, l’acteur Johnny Depp et la comédienne Amber Heard comparaissent actuellement devant le tribunal de Fairfax en Virginie. Depp poursuit son ex-épouse en diffamation pour avoir sous-entendu dans un article de presse qu’elle avait été victime de violences de sa part. Devant le tribunal, Depp et Heard s’adonnent à un grand déballage mêlant drogues, adultère, show-business, alcool et dépression. L’Amérique est captivée.
Mis en trois pièces
Pour défendre sa cause, Johnny Depp a choisi une tenue à la hauteur de l’occasion. Son ensemble trois pièces signé Tom Ford et taillé dans une laine gris perle présentait les caractéristiques d’un costume d’apparat. Ainsi, ces généreux revers aigus, ou revers pointe, sont considérés comme très formels et élégants. Etrangement, ce complet ferait un très bel habit de mariage.
La mémoire dans la peau
Johnny Depp est un homme de tatouages autant que de ruptures. Quand il était en couple avec Amber Heard, l’acteur s’était fait tatouer « Slim », en référence au nom du personnage que joue Lauren Bacall, l’idole d’Heard, dans Le Port de l’angoisse. Après leur séparation tumultueuse et un détour chez le tatoueur, les contours des lettres ont été modifiés pour qu’on puisse lire « scum » (« ordure »). Notons, pour la petite histoire, que Depp avait déjà transformé son tatouage « Winona forever », réalisé en référence à son ex-épouse Winona Ryder, en « Wino forever » (« ivrogne pour l’éternité »).
Ordre officiel
A la droite de l’acteur se tient un homme dont l’uniforme trahit la fonction de shérif adjoint, corps pour lequel la couleur marron est réservée dans la police américaine. Ceux-ci arborent dans presque tous les Etats du pays des pantalons marron clair et des chemises marron foncé, les deux taillés dans des tissus 100 % polyester. Ce qui est, d’ailleurs, plutôt dangereux. Ces dernières années, plusieurs shérifs adjoints ont vu leur uniforme en polyester partir en fumée lors d’interventions sur des incendies.
Lunettes noires
Enfin, difficile de passer à côté de l’allure de l’homme positionné à gauche de Johnny Depp. Cette combinaison entre ce costume de ville et cette paire de lunettes de soleil apparaît, à première vue, quelque peu surprenante. A défaut d’avoir du style, elle a pourtant du sens. Les lunettes aux verres incurvés offrent une grande vision périphérique et sont donc particulièrement recommandées pour la pratique des sports à haute intensité. Or, s’il n’a rien de sportif, ce procès est tout de même très intense.
Marc Beaugé(Magazine)
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi France24 - Monde
Des images d’une fausse victime palestinienne ? Attention, Intox
Publié le : 29/04/2022 - 17:42
Aude Dejaifve
Suivre
Le 24 avril, la vidéo d’un garçon jouant un enfant blessé devant des caméras est partagée. Des utilisateurs affirment qu’il s’agit d’une mise en scène orchestrée par des Palestiniens pour faire croire à une victime palestinienne. La vidéo montre en réalité le tournage d’”Empty Place”, un court-métrage palestinien basé sur des faits réels.
Au cours des deux dernières semaines, de violents heurts ont fait plus de 250 blessés palestiniens dans et autour de l'esplanade des Mosquées. Depuis mi-avril, la tension ne cesse de monter entre Palestiniens et Israéliens. Des Israéliens ont été visés par plusieurs attaques meurtrières attribuées à des Palestiniens, alors que l'armée israélienne a mené des opérations musclées en Cisjordanie occupée.
Dans ce contexte de tensions, des comptes pro-Israéliens ont diffusé une vidéo dont ils affirment qu’elle prouve que les Palestiniens fabriquent des fausses images de blessés.
La vérification en bref
- Des utilisateurs affirment que des Palestiniens ont mis en scène une fausse image d’un enfant palestinien blessé.
- La vidéo est a été filmée pendant le tournage d’un court métrage palestinien "Empty Place", qui raconte l’histoire vraie d’Ahmed Manasra, un adolescent palestinien accusé d’agression au couteau sur un Israélien, condamné en 2016 à 9 ans de prison, et actuellement en prison.
La vérification en détails
Le 24 avril, une vidéo a été diffusée par plusieurs comptes Twitter accusant les Palestiniens de mettre en scène des fausses images de blessés pour s’attirer la sympathie. Cette vidéo montre une équipe de tournage filmant un jeune garçon portant un t-shirt et un jean, que l'on peut voir allongé sur le dos, la jambe tordue derrière lui, alors que du sang semble lui couler de la tête.
Elle a par exemple été diffusée ici, où elle cumule plus de 79 000 vues, ou encore dans ce tweet, où elle a été visionnée plus de 53 000 fois. La vidéo a aussi circulé en espagnol, par exemple ici.
“Pallywood” est un terme utilisé pour désigner ce qui est considéré comme la mise en scène orchestrée par les Palestiniens pour décrédibiliser la politique israélienne. Le terme a été inventé en 2005 par Richard Landes, un historien américain qui enseigne en Israël.
Une vidéo issue d’un tournage de film
La vidéo sur Twitter fait référence à un compte Tik Tok. Il est barré d’un trait bleu, mais on peut deviner le nom “Mohamad” et le nombre “938”. Ces indices permettent de retrouver le compte Tik Tok qui a diffusé cette vidéo.
Lorsqu’on accède au compte sur Tik Tok, on retrouve la même vidéo avec la légende suivante en arabe : “Dans les coulisses du tournage de la scène de l'agression des colons contre Ahmed Manasra”.
La scène du tournage avec le jeune garçon est également filmée d’un autre angle et publiée par ce compte TikTok.
En recherchant avec les mots clés “film” et “Ahmed Manasra”, on peut trouver la bande annonce du film “Empty Place”. Réalisé par Awni Eshtaiwe, il raconte les événements qui ont conduit à l'emprisonnement du jeune palestinien Ahmed Manasra. L’image à 1’15 dans le court métrage correspond aux images circulant sur les réseaux sociaux et montrant l’enfant blessé au sol.
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Awni Eshtaiwe, le réalisateur, a confirmé que les images qui sont diffusées pour faire croire à une mise en scène palestinienne, ont en fait été prises pendant le tournage de son court métrage, en avril.
Le film “Empty Place” raconte l’histoire vraie d’Ahmed Manasra, un jeune palestinien condamné à 9 ans de prison après avoir été reconnu coupable de l’agression deux juifs au couteau, le 12 octobre 2015.
Âgé de 13 ans au moment des faits, il avait été arrêté après avoir été renversé par une voiture alors qu’il tentait de fuir la police, dans le quartier de Pisgat Zeev, une zone sous contrôle israélien à Jérusalem-Est. Âgé de 15 ans, son cousin Hassan Manasra, qui l’accompagnait, avait lui été abattu par la police.
Une vidéo montrant alors le jeune garçon gisant au sol avait à l’époque été diffusée sur les réseaux sociaux.
La scène du court métrage “Empty Place” était donc une reconstitution de cette même vidéo, qui avait été relayée par plusieurs médias à l’époque, comme ici sur CBS News, le 21 octobre 2015.
La famille d’Ahmed Manasra ne cesse depuis de clamer son innocence, et affirme que les aveux du jeune garçon ont été obtenus sous la contrainte.
Télécharger l'application
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Le Figaro
New York et le cinéma, quand une ville crève l'écran
- Accueil
- Voyage
En dehors de Paris, aucune métropole n'a inspiré tant de chefs-d'œuvre du septième art. Pourquoi ? Il suffit de s'y rendre pour comprendre. Sortez le pop-corn pour les nouvelles adresses du Figaro.
Nicolas UngemuthL'architecture tellement fascinante de la métropole «debout», comme la décrivait Céline, avait une seule option : envahir le cinéma. Seule Los Angeles la surclasse à l'écran d'un point de vue numérique. Il faut dire que la ville californienne est plus étendue, qu'Hollywood s'y trouve, et donc les studios, et qu'il doit être plus facile d'y tourner. Mais New York, pour la magie visuelle, c'est autre chose. Les décors y sont variés, des gratte-ciel de Manhattan aux maisons de Brooklyn en passant par les antiques immeubles d’Harlem ou ses ponts, de Little Italy (qui a disparu) à Chinatown (qui l'a avalée).
Alors qu'à L.A., tout se ressemble peu ou prou (Polanski a sérieusement ramé pour y trouver des lieux préservés des années 1940 lorsqu'il s'est lancé dans le projet Chinatown). Dans la ville mythique de la côte Est, c'est plus simple : les fameux brownstones n'ont pas bougé, Central Park ou Washington Square ne risquent pas de disparaître… Longtemps, les films ont été tournés en studio : l'immeuble de Fenêtre sur cour n'a jamais existé, l'Empire State Building de King Kong est évidemment une maquette. Les rues des films des années 1940 sont en carton. Il faut attendre la décennie suivante pour que les caméras prennent l'air et montrent la ville telle qu'en elle-même.
D'Elia Kazan à Woody Allen
On ne compte plus les chefs-d'œuvre qui y ont été tournés. Sur les quais, d'Elia Kazan, montre les docks avec un Brando au charisme hallucinant dès 1954. C'était le film favori de Johnny Hallyday qui, dit-on, en connaissait les dialogues par cœur.
En 1961, West Side Story crève l'écran mais a été en grande partie tourné à Los Angeles. Filmé à New York, entre Manhattan et Brooklyn, le remake très attendu de Steven Spielberg (sortie en novembre 2021) répare l'offense. Toujours en 1961, la délicieuse Audrey Hepburn flâne devant Tiffany dans Diamants sur canapé. L'auteur du roman, Truman Capote, s'est senti trahi. Les spectateurs ont adoré – Blake Edwards n'est pas un manchot – et Moon River reste sans doute la plus belle chanson du monde…
Puis le cinéma s'est révolutionné : avec Macadam Cowboy (1969), John Schlesinger filme deux losers, l'un forcé de se convertir en gigolo, l'autre toussant et claudiquant. Jon Voight, le père d'Angelina Jolie, et Dustin Hoffman font des merveilles, le thème du film, signé John Barry, est une splendeur. Ces deux outsiders sont perdus dans la ville, qui n'est désormais plus filmée comme un paradis. Elle est hostile et les rejette comme deux corps étrangers.
Le cinéma prend une tournure sociale, la blaxploitation en témoigne avec Shaft, et le morceau grandiose d'Isaac Hayes. Le septième art n'est plus exclusivement blanc. Des années plus tard, Spike Lee se révélera être l'un des plus grands réalisateurs américains avec Nola Darling n'en fait qu'à sa tête, Do the Right Thing ou Jungle Fever, généralement tournés à Harlem, un quartier qu'on voit peu au cinéma. Lee a voulu le montrer avec réalisme et sensibilité, il y est parvenu haut la main.
Dans le quartier russe de New York...
Flash-back : en 1971, c'est la drogue qui est traitée dans Panique à Needle Park, de Jerry Schatzberg. Le jeune Al Pacino explose dans l'un de ses premiers rôles. Il remettra ça avec le très culte Un après-midi de chien, tourné par Sidney Lumet à Brooklyn : l'histoire d'un braquage de banque organisé par deux toquards. Lumet, immense cinéaste injustement oublié aujourd'hui, est obsédé par New York : il y a tourné des merveilles, dont Le Dossier Anderson, Serpico (encore avec Pacino), Le Verdict (Paul Newman, royal), ou Le Prince de New York.
Après Lumet, il reste quelques maniaques de la métropole… Martin Scorsese qui a filmé la ville sale et dangereuse – telle qu'elle n'existe plus – dans les mythiques Mean Streets et Taxi Driver avec son acteur fétiche Robert De Niro, brillant dans ces deux classiques. Il l'embauchera à nouveau pour Raging Bull et New York, New York, puis sortira plus tard un petit bijou à redécouvrir d'urgence, After Hours (prix de la mise en scène à Cannes en 1986), une nuit folle dans la ville qui ne dort jamais. Enfin, avec son nouvel acteur favori, Leonardo DiCaprio, il concevra Le Loup de Wall Street… Après lui viendra James Gray, dont le premier et meilleur film (Little Odessa, 1994) a été tourné dans le quartier russe de New York. D'autres, dont The Yards ou Two Lovers suivront, dans la même ville, ailleurs.
Enfin, il y a le cas Woody Allen. C'est un véritable défilé de merveilles, dans lesquelles il aime montrer le quartier huppé de l'Upper East Side : Une autre femme, Broadway Danny Rose, Maris et Femmes, Meurtre mystérieux à Manhattan, Hannah et ses sœurs… Et puis, il y a ses deux chefs-d'œuvre : Annie Hall et Manhattan, avec sa complice et ex-compagne Diane Keaton. L'affiche en noir et blanc montre le couple de dos sur un banc devant le pont de Queensboro. La scène d'ouverture, légendaire, commence par un monologue explicite : «Il adorait New York. Il l'idolâtrait au-delà de toute mesure.» Évidemment.
Retrouvez « Amérique le grand retour » : le numéro spécial du Figaro Voyage
New Yorkboutique.lefigaro.frCarnet d'adresse
Silence, on mange !
Un brin trop beau et trop lisse... L'Empire Diner, ouvert en 1976 dans le West Chelsea, a subi un relooking intérieur en 2017, qui le propulse dans l'air du temps avec ses briques, ses chromes, ses banquettes en cuir et bois blond et ses lampes néo-rétro. Sa carte s'est affinée. Il a, de fait, perdu un peu de son âme. Mais sa façade n'a pas changé et ce diner, mythique, fait désormais partie des grands classiques. On l'a vu dans plusieurs films, à commencer par Manhattan de Woody Allen. Quant aux célébrités, elles n'ont pas cessé d'y défiler : Andy Warhol, Kate Winslet, Julia Roberts, Ethan Hawke… À partir de 12 € la salade.
Empire Diner, 210 10th Avenue, Chelsea.
Travelling avant
Prendre de la hauteur, ralentir et redescendre dans le silence… Ce téléphérique, appelé étrangement Roosevelt Island Tramway, offre un moment suspendu dans le temps loin de la frénésie de la ville. Lentement, il survole l'East River tout en offrant un sacré coup d'œil sur Manhattan. On sentirait presque le métal, la rouille et l'eau avant d'atterrir sur Roosevelt Island. En cas de pépin, on pourra toujours compter sur l'aide providentielle de Spider-Man – comme dans la scène de son film (2002) où il sauve de justesse les passagers de la cabine. Aller simple : 2,50 €.
Roosevelt Island Tramway, départ (ou arrivée) East 59th Street & 2nd Avenue.
Toile d'auteur
Le Metrograph aime brouiller l'image, ce qui, pour un cinéma, est assez culotté. À peine entré, se croit-on dans le lobby d'un hôtel, le guichet de caisse se prenant pour un comptoir de réception. Ouvert en 2016, le lieu semble avoir été toujours là grâce à la belle mise en scène de son fondateur, Alexander Olch. Ce touche-à-tout à l'air foutraque, aussi à l'aise dans la mode que dans l'écriture de films, prolonge l'expérience hors de l'écran. Le restaurant rappelle la cantine d'un vieux studio de cinéma. C'est réussi. Comme la programmation de films et la librairie dédiée au septième art. Applaudissements. Place de cinéma : 15 €.
Metrograph, 7 Ludlow Street.
Après le tournage
Au Ray's, Justin Theroux (acteur, producteur et ex-mari de Jennifer Aniston) joue parfois au barman. C'est l'un des trois propriétaires de ce récent bar tout droit sorti d'un western moderne. Lumières rouges tamisées, tabourets le long du bar et grand cow-boy sur le mur… Son lasso y attrape les jeunes créatifs new-yorkais en vue (photographes, acteurs, réalisateurs… ) venant siroter un cocktail spaghett (bière, jus de citron et Aperol). On y a déjà remarqué Lily-Rose Depp et Timothée Chalamet. Mais chut. Au sous-sol, une improbable moquette flirte avec de faux rideaux de scène. David Lynch, es-tu là ? Cocktail : 10 €.
Ray's, 177 Chrystie Street.
Sous les étoiles
Il y a d'abord la vue époustouflante sur la skyline de Manhattan. Il y a des embruns, portés par l'East River. Et puis il y a cet écran géant surgissant au milieu de cette aire aux allures de no man's land. Le Skyline Drive-In est une expérience en soi. Alignées et tous feux éteints, les voitures voisinent avec les fauteuils pliables fournis aux piétons. L'ambiance est bon enfant, presque irréelle. Les haut-parleurs diffusent un son qui se perd dans la nuit. La magie est là. Il n'en faut pas plus pour s'imaginer être sur un plateau de cinéma. On y est presque : de nombreux tournages ont déjà eu lieu ici. Entrée piéton : 16 €.
Skyline Drive-In NYC, 1 Oak Street, Brooklyn.
Last diner
Les gens de Long Island ont un attachement particulier à cette adresse authentique. Le Court Square est le seul diner de New York à être resté ouvert 24 h/24 tous les jours depuis 1946 – et sans interruption, dit-on. On y croise un policier s'offrant un corned-beef, des ouvriers dévorant des œufs Bénédicte ou encore un avocat pressé se brûlant la langue avec son café… Autant de scènes qui résonnent dans la mémoire collective des aficionados de films américains. Les habitués sont nombreux et les touristes bien plus rares qu'au célèbre Empire Diner. Situé au pied du métro, Court Square n'est pas loin du MoMA PS1.
Court Square Diner, 45-30 23rd Street, Long Island City.
Repérage
Avec sa silhouette, The Williamsburg Hotel pourrait apparaître dans n'importe quel film new-yorkais. Le célèbre studio de design et d'architecture Michaelis Boyd a signé en 2017 un décor de cinéma idéal. Se fondant dans le paysage, le bâtiment est coiffé d'une réplique de réservoir d'eau en clin d'œil à l'usine du quartier qui fabriquait, autrefois, des citernes. À l'intérieur de la tour, de l'eau, mais aussi des alcools variés. Le bar, niché là, s'anime lors des soirées DJ le week-end devant une vue incroyable sur la ville – et la piscine du rooftop. Ambiance (parfois très) festive et chambres confortables. À partir de 230 €.
The Williamsburg Hotel, 96 Wythe Avenue, Brooklyn.
Dans les draps de Robert de Niro
Les clés du Greenwich Hotel, ouvert en 2008 à Tribeca, appartiennent à quatre propriétaires dont Robert de Niro et son fils, Raphael. Ils rendent hommage aux artisans du monde dans les 88 chambres, toutes différentes. Le luxe se veut discret, dans des matières naturelles et authentiques. Certaines des 13 suites sont dotées de saunas, d'autres de cheminées. Le point d'orgue reste le penthouse de 260 m² dont la décoration de style japonais wabi-sabi, épurée et brute, tranche avec le reste des lieux. Elle a été imaginée par l'antiquaire, et architecte d'intérieur Axel Vervoordt et Tatsuro Miki. À partir de 570 € la nuit.
The Greenwich Hotel, 377 Greenwich Street.
Valeurs Actuelles
Législatives : selon Guillaume Peltier, Jean-Luc Mélenchon rassemble “les islamistes, les wokistes, l’ultra gauche”
Après sa défaite à l’élection présidentielle le 10 avril dernier, Eric Zemmour ne compte pas se laisser abattre. Avec Reconquête !, il compte bien faire en sorte que plusieurs membres du parti soient candidats et élus aux prochaines élections législatives de juin. Comme l’indique Le Point ce 1er mai, le vice-président de Reconquête !, Guillaume Peltier, insiste sur leur ambition de « refonder la droite française ». L’objectif : combattre leurs adversaires et notamment à gauche. « Jean-Luc Mélenchon est en train de rassembler les islamistes, les musulmans radicaux, les wokistes, l’ultra-gauche », a-t-il déploré. Guillaume Peltier a aussi estimé qu’Emmanuel Macron souhaitait lui aussi gouverner « à gauche et avec l’ultra-gauche ».
Ego et intérêts
Eric Zemmour et son équipe ont aussi fait part de leur regret quant au refus du Rassemblement national et des Républicains de se rassembler pour les élections législatives. « On ne perd jamais à tendre la main et à vouloir mettre de côté les querelles d’ego pour sauver la France », a-t-il lancé, avant d’ajouter que « ceux qui refusent (leur) main tendue porteront une grande responsabilité dans la défaite ». Selon Le Point, Reconquête ! devrait présenter 550 candidats pour briguer un mandat de député, et les membres du parti ont décidé dans le cadre de l’ « union nationale » de ne pas faire de concurrence à des candidats RN, LR et Debout la France.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation L'Humanité
Un quartier populaire au bord de l’overdose
ActuEXCLUSION Depuis sept mois, les habitants de la Porte de la Villette, à Paris, où ont été déplacés les consommateurs de crack, vivent un enfer. Ils réclament des mesures pour soigner les victimes d’addictions et protéger le voisinage.
Eugénie BarbezatPorte de la Villette, sous le boulevard périphérique, à la croisée de Paris, Pantin et Aubervilliers, l’ambiance est électrique. Aux abords du square de la place Auguste-Baron, des hommes au visage marqué par l’errance semblent à l’affût. L’un d’eux, débardeur clair et crâne rasé, a la main très enflée, on devine une large plaie sanguinolente sous son bandage en lambeaux. D’autres, surexcités, marchent en faisant des bonds, se cognent… Ils semblent se donner l’accolade avant que, en un instant, une bagarre éclate. Les rares passants pressent le pas.
Dans l’enceinte de ce qui fut un jardin public, des baraquements s’alignent tendus de bâches bleues. Du sol mouillé, jonché de broyat végétal, émane une odeur mêlant urine et détergent. Le matin même, des agents de la mairie de Paris mandatés par la préfecture sont venus « nettoyer » le campement. Un homme barbu assez âgé cherche ses affaires, accusant tantôt la police, tantôt ses compagnons d’infortune de les lui avoir volées. Il est violemment repoussé par le groupe auquel il s’adresse, titube jusqu’à une palissade le long de laquelle il s’affaisse en vociférant. Il est pieds nus et très peu vêtu malgré la pluie froide qui tombe, ce jour de fin avril. La seule personne « accessible » dans le square est un homme d’une trentaine d’années, grand, au visage affable encadré de fines tresses africaines. « C’est le modou (vendeur en wolof – NDLR) », nous indique un jeune garçon assis par terre, la tête protégée par un morceau de sac en plastique rouleauté aux extrémités. Aucune femme en vue. Pas vraiment le temps d’en chercher… Depuis que les consommateurs de crack ont été déplacés dans ce lieu, ceux et celles qui ne sont là ni pour vendre ni pour consommer ne sont vraiment pas les bienvenus.
Dominique Gamard se souvient très précisément du jour où les usagers du crack se sont installés à quelques centaines de mètres de chez elle. « C’était un vendredi, le 24 septembre 2021. Plusieurs bus réquisitionnés par la préfecture de police de Paris ont débarqué près d’une centaine de personnes dans le square. Elles ont été “ramassées”, dealers compris, dans Paris, notamment au jardin d’Éole (18e ), et déplacées dans ce petit jardin coincé entre le périphérique et une voie de chemin de fer. Ni les élus locaux ni les riverains n’avaient été avertis. Cela a été un traumatisme pour nous. »
Ce qui les choque aussi, ce sont les deux murs de parpaings montés à la hâte dans la nuit du 24 au 25 septembre, toujours sur ordre du préfet Lallement, pour boucher chaque extrémité d’un tunnel passant sous le périphérique qui sépare Paris de Pantin. Privés de la seule voie de circulation douce aux abords de la Porte de la Villette, les riverains les ont rebaptisés « murs de la honte ».
près de 200 consommateurs gravitent ici
Très rapidement, les habitants des quartiers avoisinants et les élus locaux se mobilisent. Des le 25 septembre, des manifestations et des réunions publiques sont organisées et le collectif « 93 anticrack » se crée. « L’objectif, précise Rafael Perez, ancien élu municipal PCF de Pantin et militant associatif, c’était d’ouvrir un espace pour que les habitants puissent faire entendre leurs voix face au mépris dont ils ont fait l’objet. Pour nous, c’est comme si on avait déplacé la misère dans ce quartier des Quatre-Chemins, qui cumule déjà des problèmes, en se disant qu’ici, contrairement à Paris, cela ne se verrait pas. » L’enjeu est aussi de contenir les individus haineux qui, dès l’arrivée de ceux qu’ils appellent les « crackeux », ont lancé des appels sur les réseaux sociaux à s’armer pour les chasser. « On a vu des messages invitant à acheter des Taser et à s’en servir contre les nouveaux arrivants, explique Rafael Perez. On ne voulait pas, comme au jardin d’Éole, assister à des tirs de mortier… Donc on a très vite trouvé notre mot d’ordre : “Soignez-les, protégez-nous”, qui résume bien l’état d’esprit dans lequel se situe notre collectif citoyen pluraliste. » C’est avec ce slogan qu’ils organisent régulièrement des rassemblements pour tenter d’alerter sur une situation, qui, depuis sept mois, n’a fait que se dégrader.
On dénombre en effet aujourd’hui près de 200 personnes dont le square de la Porte de la Villette est devenu le lieu de vie ou le centre de gravité. Les baraquements construits avec des matériaux récupérés aux alentours abritent trafics et prostitution. « Nous savons que des femmes y sont enfermées sans avoir le droit d’en sortir, déplore Mathilde Laval, de Médecins du monde, qui intervient sur place. Hélas, nous ne pouvons rien faire. »
La drogue s’ajoute à d’autres formes de précarité
Plusieurs personnes, dont une jeune femme de 25 ans, sont mortes sur place à la suite d’overdoses. « Il faut savoir que le crack fabriqué à base de cocaïne, qui a des effets excitants et euphorisants, est souvent associé à d’autres drogues ou médicaments comme les opioïdes. Des cocktails très dangereux », explique Marie Debrus, référente à Médecins du monde pour la réduction des risques liés aux usages de drogues.
Considérées comme la drogue du pauvre, car vendues entre 15 et 20 euros l’unité, les galettes de crack se produisent à l’aide d’un simple réchaud. Les « cuisines » sont majoritairement situées en Seine-Saint-Denis ou dans le Nord-Est parisien, rapporte une étude publiée par l’Inserm, en 2021. En déplaçant les consommateurs à la Porte de la Villette, on les a donc rapprochés des lieux de fabrication des produits, qui leur sont plus facilement accessibles. « C’est absurde, on a créé un véritable “écosystème du crack”, s’insurge François Dagnaud, le maire (PS) du 19e arrondissement parisien. Ce quartier concentre déjà bien des formes de précarité, on y trouve le plus grand Resto du cœur de France, un marché à la sauvette s’y est installé… S’y ajoutent maintenant les consommateurs de drogue, qui ont besoin de récupérer de l’argent pour financer leur addiction ; cela produit de la délinquance, qui pourrit la vie des riverains. Toutes les personnes qui avaient déménagé de Paris, espéran t trouver un cadre de vie meilleur en proche banlieue, n’ont maintenant qu’une idée en tête : partir. Résultat, tous les efforts pour aboutir à plus de mixité sociale sont mis par terre ! »
Le problème se pose aussi pour les acteurs économiques et culturels du secteur. Aux abords de la Cité des sciences, des touristes se font régulièrement détrousser. Les commerçants voient leur clientèle menacée, leurs étals chapardés. Et les incidents se multiplient sur la ligne 7 de la RATP, où les agents, qui se sentent en danger, font régulièrement valoir leur droit de retrait.
Un cruel manque de moyens pour aider et soigner
Chez les riverains, on est au bord du découragement. « Quand on alerte sur les scènes très violentes qui se déroulent à nos portes, sur la peur des gens qui n’osent plus retirer de l’argent au distributeur craignant d’être agressés, personne ne nous écoute. Les pouvoirs publics font comme si nous n’existions pas », témoigne Rafael Perez. Ce sentiment d’impuissance est partagé par les équipes médico-sociales qui œuvrent sur place, dans le cadre d’un dispositif interassociatif initié par l’agence régionale de santé, dans une optique de réduction des risques. Elles interviennent dans un ancien bus de la RATP, non médicalisé, présent à l’intérieur du square cinq après-midi par semaine. « On fait des pansements, on les aide à ouvrir leurs droits pour une couverture maladie, détaille Mathilde Laval. Mais on ne peut pas vraiment faire plus, car on manque de moyens. Nos effectifs n’ont pas été renforcés et nous devons faire face à des situations très compliquées. Les délais de prise en charge en psychiatrie ou d’entrée dans des dispositifs de désintoxication sont tellement longs que nous “perdons” les personnes avant qu’elles ne puissent y accéder. » En conséquence, Médecins du monde s’interroge sur la pertinence de maintenir in situ un tel dispositif. « Depuis que nous sommes sur place, ces personnes très précarisées ne sortent plus de la scène de consommation pour avoir accès aux soins ou à leurs droits, et rester sur place les pousse à des consommations compulsives, parfois sans interruption », regrette la coordinatrice du programme auprès des personnes usagères de drogues dans l’espace public du Nord-Est parisien.
Face à cette situation, il semble évident que, même si des places d’hébergement ont été débloquées, notamment au moment de la crise sanitaire, les mesures prises sont insuffisantes. « Cela fait des années que nous réclamons des salles de repos à Paris et des petites unités pour que les personnes qui inhalent du crack puissent le faire en sécurité. Aujourd’hui, la seule salle de consommation qui existe est réservée exclusivement aux personnes qui pratiquent l’injection. Il faut aussi des hébergements adaptés et pérennes pour ces personnes qui ont été conduites à l’addiction à cause de la très grande précarité dans laquelle elles se trouvent », tempête Marie Debrus. Elle pointe aussi le manque de moyens, notamment pour embaucher et former des équipes de soignants et de travailleurs sociaux.
Pourtant, dans d’autres pays européens, comme les Pays-Bas, la Suisse ou le Portugal, les mesures mises en place ont produit de bons résultats. « Tant qu’on n’aura pas la volonté politique de démultiplier les moyens et les dispositifs, les mesures isolées, même si elles vont dans le bon sens, ne produiront pas d’effet et cela renforcera le sentiment d’échec », résume Marie Debrus. De leur côté, les riverains et des élus locaux interpellent également l’État pour qu’il lutte réellement contre les trafics, notamment en suivant les flux financiers. Tous insistent sur un préalable : mettre un terme à l’antagonisme délétère qui existe entre la politique de réduction des risques appuyée par le ministère de la Santé et celle, répressive, appliquée par celui de l’Intérieur.
crackParisla villettepantin France24 - Monde
La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens
Publié le : 27/04/2022 - 17:17Modifié le : 27/04/2022 - 17:50
David RICH
Suivre
La guerre en Ukraine trouve une résonance particulière en Éthiopie, où perdure, à l'écart des radars médiatiques, un conflit sanglant entre le gouvernement et les rebelles du Tigré. Alors que le pouvoir apporte un discret soutien à Moscou, les Tigréens poussent la comparaison avec Kiev, espérant fédérer le soutien de la communauté internationale.
L'Éthiopie en proie à une guerre sans fin. Dix-sept mois après le début du conflit opposant le gouvernement central aux rebelles du Tigré, la crise s'est graduellement étendue à travers les régions du nord, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes et provoquant un risque accru de famine. La trêve humanitaire, décrétée par le gouvernement fin mars, n'a pour le moment pas permis d'avancée significative sur le terrain.
Dans ce contexte d'enlisement, l'avènement, il y a maintenant deux mois, d'une guerre sur le sol européen avec l'offensive russe en Ukraine, suscite une attention particulière dans le pays. Alors que certains observateurs pointent du doigt l'écart d'intérêt médiatique porté aux deux conflits, le gouvernement et les rebelles tentent de se positionner pour faire avancer leur cause.
Les "amis éthiopiens" de la Russie
Lundi 18 avril au matin, une centaine d'Éthiopiens faisaient la queue devant l'ambassade de Russie d'Addis-Abeba : des volontaires venus postuler pour combattre en Ukraine. Alors que depuis plusieurs jours la rumeur d'un enrôlement moyennant finance circulait sur les réseaux sociaux, l'ambassade russe réfute tout appel officiel.
"Nous tenons à vous informer que l'ambassade n'accepte aucune demande de recrutement dans les forces armées de la Fédération de Russie", affirment les autorités dans un communiqué daté du 19 avril, tout en remerciant les Éthiopiens pour leur soutien "depuis le début de l'opération militaire spéciale" en Ukraine.
The queues formed early each morning outside the Russian embassy in Ethiopia's capital Addis Ababa. Drawn by rumours on social media, young men and old, many with their military records in hand, arrived with hopes of fighting for Russia in Ukraine. https://t.co/yfUB4wtpft pic.twitter.com/oQ2FEO0vqA
April 21, 2022"Nous avons reçu des courriels et des visites en personne de citoyens éthiopiens exprimant leur solidarité et leur soutien à la Fédération de Russie (…) Nous remercions tous les amis éthiopiens pour les mots aimables qu'ils ont adressés à notre pays."
"Il est évident au vu de la situation économique du pays que les volontaires présents à l'ambassade étaient avant tout motivés par l'appât du gain", estime Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique qui a vécu de nombreuses années en Éthiopie.
"Contrairement à certains pays d'Afrique francophone, il n'y a pas véritablement de sentiment prorusse parmi la population en Éthiopie, poursuit le chercheur. Par contre, il existe un ressentiment envers les États-Unis, qui ont soutenu le gouvernement tigréen dans les années 1990. Durant cette période, un petit groupe de dirigeants ont privilégié leurs intérêts sur ceux du peuple et la question de l'ingérence américaine est depuis très mal perçue dans le pays."
Depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, les États-Unis ont accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en imposant des sanctions pour tenter de mettre fin au conflit. En réaction, les soutiens du gouvernement sont descendus dans la rue dénonçant l'interventionnisme occidental, brandissant parfois des pancartes à l'effigie des présidents chinois et russe. De son côté, la Russie a renforcé ses relations avec le pays en signant en juillet dernier un nouvel accord de partenariat militaire.
Unis contre "l'ingérence" de l'Occident
Le lien entre la Russie et l'Éthiopie se traduit également par un soutien réciproque au sein à l'ONU. Le 3 mars, une semaine après le début de l'invasion russe, le Premier ministre éthiopien publie un communiqué sur la situation en Ukraine, appelant "toutes les parties à faire preuve de retenue".
La veille, l'Éthiopie avait quitté la salle lors du vote d'une résolution des Nations unies, adoptée à une très large majorité, exigeant de la Russie l'arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine. L'Érythrée, l'allié du gouvernement éthiopien dans la guerre contre le Tigré, fait, quant à elle, partie des six pays à avoir voté contre.
"L'Érythrée est un pays complètement isolé sur la scène internationale, qui soutient la Russie car elle cherche avant tout un partenaire susceptible de lui fournir des armes sans lui demander des comptes sur la question des droits de l'Homme", explique Gérard Prunier. "L'Éthiopie, au contraire, tente de maintenir de bonnes relations avec l'Occident, et ne peut donc se permettre un soutien trop explicite envers Moscou. Elle est tout de même considérée comme un allié par la Russie, notamment du fait de sa proximité avec l'Érythrée."
En mars 2021, la Russie s'était, pour sa part, opposée à une déclaration de l'ONU appelant à la fin des violences dans la région du Tigré.
"Au Conseil de sécurité, la Russie n'a pas peur d'utiliser le veto pour contrer les positions occidentales. Elle donne ainsi un sentiment de protection diplomatique très important aux États qui, comme l'Éthiopie, sont critiqués par la communauté internationale", souligne Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po et auteur d'une étude sur les liens entre la Russie et la Corne de l'Afrique. "L'Éthiopie et la Russie considèrent toutes deux que les pays occidentaux sont hostiles et font de l'ingérence. Pour autant, le soutien d'Abiy Ahmed envers Moscou est avant tout un calcul politique et non un réel soutien à l'offensive russe en Ukraine."
Tigré, Ukraine, même combat ?
Alors qu'Abiy Ahmed tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre les Occidentaux et la Russie, les Tigréens, eux, sont bien décidés à faire pencher la balance en leur faveur. Au cours du mois de mars, Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ancien ministre de la Communication, a publié plusieurs chroniques dressant un parallèle entre les guerres en Ukraine et en Éthiopie. "L'unité sans précédent du monde démocratique libéral contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie est admirable", soulignait-il le 23 mars, déplorant que la "position morale forte" des États-Unis face à Moscou ne soit pas "universelle".
Une vision partagée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même Tigréen, qui a dit regretter, le 13 avril, que d'autres conflits comme celui du Tigré ne bénéficient pas, ne serait-ce que "d'une fraction" de l'attention accordée à l'Ukraine. Prompt à dénoncer les ravages de la guerre dans son pays, le patron de l'OMS, ancien ministre et cadre du TPLF, est considéré comme un ennemi par Abiy Ahmed. Le Premier ministre, qui l'accuse d'ingérence dans les affaires éthiopiennes, à même tenté de faire barrage à sa réélection à la tête de l'organisation onusienne en janvier dernier, sans succès.
In #Tigray, Ethiopia, over 5 million people face starvation. With #famine comes widespread disease and death. We call for urgent, unimpeded entry of humanitarian aid, including food, medical supplies, equipment, fuel and cash. https://t.co/EfoD5SWZeM
September 30, 2021"Les Tigréens ont bien raison de communiquer sur la situation humanitaire et ont des arguments à faire valoir car l'ampleur des destructions et le nombre de victimes sont considérables", souligne Roland Marchal. "La différence de traitement vis-à-vis des guerres en Ukraine et en Éthiopie mérite elle aussi d'être soulevée. Mais la comparaison entre les deux conflits a ses limites, car contrairement à Vladimir Poutine, Abiy Ahmed n'a pas une politique expansionniste et respecte la souveraineté nationale de ses voisins."
Alors que les Tigréens dénoncent les horreurs du conflit, le Premier ministre éthiopien tente, à l'inverse, d'invisibiliser la guerre dans son pays, selon Gérard Prunier. "Il veut faire croire que les affaires courantes continuent alors qu'il a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Personne n'est dupe, ni les Éthiopiens, ni la communauté internationale, mais la situation arrange les Occidentaux. L'Ukraine est pour eux un enjeu stratégique prioritaire, alors que ce n'est pas du tout le cas de l'Éthiopie. Les Occidentaux n'ont aucune envie de s'impliquer dans ce conflit."
Malgré les réticences occidentales, le TPLF continue son combat. Le 20 avril, le gouvernement du Tigré a publié une lettre ouverte à l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans laquelle il a de nouveau appuyé sur la comparaison avec l'Ukraine et appelé l'ONU à une plus grande "détermination pour soutenir les principes fondamentaux du droit international et de l'humanité".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré
ANALYSE
Éthiopie : le barrage sur le Nil est "une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays"
En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré
Le Monde
Ukraine : pourquoi l’armée russe a-t-elle tant de mal à progresser en Ukraine ?
vidéo Les troupes russes sont plus nombreuses et mieux équipées que celles de l’Ukraine. Pourtant elles peinent à s’emparer du pays. Voici pourquoi.
Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine. Sur le papier, l’armée russe compte quatre fois plus de soldats, trois fois plus de chars et dix fois plus de budget que celle de son voisin. Tout semble donc permettre à Vladimir Poutine de s’imposer en quelques jours. Pourtant, dès les premières semaines, les troupes russes peinent à avancer dans le nord et dans l’est du pays. Après cinq semaines de conflit, elles se retirent finalement de toute la région de Kiev, pour se concentrer sur le Donbass.
Pour comprendre les raisons de cet échec, il faut s’intéresser aux spécificités du territoire ukrainien, aux faiblesses tactiques et logistiques de l’armée russe et comprendre ce qui a motivé la résistance ukrainienne.
Guerre en Ukraine : les réponses du « Monde » à vos questions les plus fréquentesSources :
Marceau Bretonnier, Adrien Vande Casteele et Nicolas Benoît
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
New York Times - World
Some Muslims Are Using Digital Rings to Track Their Praises to God
Advertisement
Supported by
Much like the fitness tools that count steps, these electronic devices help keep a record of the day’s religious recitations.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Raja Abdulrahim
JERUSALEM — Walking through the courtyard of Al Aqsa Mosque in Jerusalem on a recent afternoon, Nisreen Biqwaidar wore a pink Apple Watch on her wrist to count her steps and a green ring on her finger to count her religious recitations.
“Every day I say, ‘God is great’ 1,000 times and ‘glory be to God’ 1,000 times,” Nisreen, 13, said recently as she left afternoon prayers. The ring is superior to prayer beads, she said, because it “is faster and it stays on your hand.”
Throughout the day, each time she recites, she says, she presses a silver button on the ring and her tally on the digital monitor ticks up. At the end of the day, she presses a smaller reset button, clearing the ring for the next day’s remembrances. She has been using a digital counter since she was 10.
Many Muslims around the world have long used prayer beads for religious recitations and praises. The practice, which is in addition to the five daily prayers most perform, is a way to infuse religious remembrance into their day. Increasingly, Palestinians like Nisreen have turned to digital prayer counters to track their recitations, like a Fitbit for their Allahu akbars, Arabic for “God is great.”
Shopkeepers in Jerusalem’s Old City say the counters first began appearing there some five or seven years ago, though their exact arrival time is unclear. Interest in them began after Palestinians returning from pilgrimages to Saudi Arabia brought them back. They became an instant hit.
Now, at shops throughout the Old City, long strands of multicolored prayer beads sit next to an array of prayer counters. The digital counters there tend to range from a little more than $1 to about $10 and are especially popular during the holy month of Ramadan, which is expected to end Sunday for most of the region.
The rings and other prayer counters can be found throughout much of the Muslim world. Those who use them in Jerusalem vary in age, and some said they used both rings and beads but preferred the digital option when they were not home.
While many Christians use rosary beads in a similar way, shopkeepers in the Old City’s Christian quarter said the digital counters had yet to catch on, primarily because Christians are likely to say dozens of Hail Marys or Our Fathers in a day, rather than hundreds or more.
On that recent afternoon, Nisreen had forgotten to put on her prayer ring before she left her home in Beersheba, in southern Israel. But as she made her way through the Old City’s streets, a woman was handing out dates and prayer rings. Nisreen took one.
“If I don’t have the ring, I use the prayer beads,” said Nisreen, who often keeps prayer beads in her backpack as a backup. “And if I don’t have the prayer beads, I just use my fingers.”
As children, many Muslims are taught to recite religious praises on their hands, using the creases on their fingers. Some still prefer that, to emulate the Prophet Muhammad, who is said to have used his fingers.
Many Muslims still favor prayer beads — which are often about 100 beads long but can be even longer — and the older faithful often keep their beads constantly in hand.
But it can be hard to remember the total. Enter the prayer counters.
“If you wanted to say 1,000 praises, it is hard to keep track,” said Ahmad Natsha, 35, who was working at his friend’s store on the edge of the Aqsa Mosque compound on a recent day. “Some would buy 10 prayer beads and use each one to keep track,” he said, but “it’s much easier with the counter.”
Ibtihal Ahmad, 60, agrees. “There is peace of mind,” she said. “I know at the end of the day how many praises I have said.”
Sitting with her back to the Dome of the Rock, she gazed at the blue plastic counter on her ring finger, which was next to two gold rings nearly as large. The screen showed that she had already reached 755.
But she said she had many more prayers left that day.
“When people see a high number, they feel a sense of accomplishment,” said Sham Ibrahim, 16, who was sitting next to her.
Ms. Ahmad says she gives her young grandchildren prayer rings when they become rowdy and instructs them to recite a prayer 500 times — giving them a bit of time to reflect and her some quiet time.
Much like how Fitbits and other wearable health trackers inspired competition or bragging for the basic act of walking, prayer counters have encouraged a sense of religious competition.
In a religious WhatsApp group she is in, Nadia Mohammad, 60, and Sham’s grandmother, said the members regularly shared their daily prayer count. One of the oldest members usually posts counts in the thousands.
“It encourages the rest of us,” she said this past week, as she held traditional prayer beads soon after afternoon prayers.
Others publish their daily tallies on Facebook.
To add to the excitement, a new model and design comes out every year or so, shopkeepers in the Old City said.
The latest one looks like a fish and is meant to be cradled in the palm of one’s hand. A ridged wheel can be turned with a thumb — replicating the feel of moving a finger through beads.
Though Mr. Natsha was working at a shop selling the beads and the counters, he was critical of what he considered new methods of worship. He does not use either.
“In our religion, we shouldn’t be using this or that,” he said, motioning toward the display of prayer beads hanging above boxes of prayer rings. “In our religion, we should be using only our hands. This is just capitalism.”
For Akram, 66, who did not want to give his last name because like others interviewed he felt that discussing his daily remembrance came off as religious bragging, the counters are more than just a daily record of his prayers.
Three years ago, Akram, from the northern city of Acre, said he began maxing out the rings. The screen on some of the rings, including his, can reach 99,999 before automatically resetting to zero. Now, each time he hits 99,999, he places tape over the reset button so that his record remains intact. Then he puts the ring in a box for safe keeping. So far he has collected 30.
He has instructed his family to string all of the rings around his neck when he dies — a final, digital testament to how much he praised God in life.
“With the regular prayer beads, you can do it 100 times, but what proof is there that you did it 100 times? There is none,” he said. He motioned toward a box of prayer rings much like the ones he has stored. “This is forever.”
Advertisement
Le Monde
Le business des promeneurs de chiens trouble la tranquillité des forêts franciliennes
Carla ButtingPublié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 13h47
Réservé à nos abonnés
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
RécitDe plus en plus de promeneurs de chiens professionnels fréquentent quotidiennement les forêts franciliennes. L’activité – peu réglementée – agace les mairies et l’Office national des forêts, qui peinent à trouver une solution pour mieux cohabiter.
« J’arrive, je vais chercher Django ! » Indiana Jayet claque la porte de sa camionnette, qu’elle vient d’arrêter en double file dans une rue huppée de Versailles (Yvelines) et s’engouffre derrière une porte en verre et en fer forgé. Quelques instants plus tard, la jeune femme réapparaît, un cavalier king-charles au bout d’une laisse. C’est l’un des neuf chiens que cette « promeneuse professionnelle » s’apprête à conduire en ce vendredi matin d’avril en forêt de Fausses-Reposes, à quelques kilomètres à l’ouest de Paris, pour une promenade d’une heure et demie à deux heures.
Sous son T-shirt rose fuchsia, la trentenaire a enfilé un baudrier qui lui permet d’attacher la dizaine de laisses qu’elle emporte toujours avec elle. Ancienne assistante vétérinaire, Indiana est persuadée que son métier est « fondamental pour le bien-être des chiens ». Pour elle, les canidés ont « besoin de renifler, de socialiser, d’explorer ».
Le chien, le meilleur ami de la santé de l’hommeIndiana travaille uniquement avec des chiens versaillais. « Je ne veux pas qu’ils fassent plus de voiture que de balade, et je limite le nombre de chiens », explique-t-elle. A son compte depuis 2015, elle vit dans une maison normande, à 70 kilomètres de là, où elle a aussi ouvert une pension canine. Le matin en semaine, elle vient chercher ses « clients » les uns après les autres en camion, climatisation à fond « pour qu’ils soient bien », avant de prendre la direction du bois de Fausses-Reposes.
Chaque jour, des dizaines – peut-être même des centaines — de dog-sitters comme elle sillonnent l’Ile-de-France avec leurs camionnettes pour récupérer des chiens chez leurs propriétaires avant de les débarquer sur les parkings forestiers de la région. Difficiles à recenser, certains travaillent sans être déclarés, d’autres opèrent sous le statut d’autoentrepreneur ou sont salariés.
Entre 20 et 40 euros la promenade
Les propriétaires qui font appel à leurs services déboursent entre 20 et 40 euros par promenade pour leur chien. Un business lucratif, qui finit par troubler la tranquillité de la forêt. « On peut pas dire que tout le monde soit irréprochable, reconnaît Indiana, j’ai déjà vu des promeneurs incapables de gérer leur groupe. »
Du 15 avril au 30 juin, période de nidification et de mise bas des mammifères, le Code de l’environnement interdit pourtant aux promeneurs – particuliers ou professionnels – de laisser leurs animaux divaguer en dehors des sentiers et au bord des points d’eau. Une fois dans la forêt, la dog-sitter lâche sa meute, qui a « besoin de se défouler », mais la garde en théorie « à bonne distance », une centaine de mètres maximum.
Il vous reste 68.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
France24 - Monde
Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?
Publié le : 22/03/2022 - 19:28
FRANCE 24
Suivre
La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspendre définitivement la diffusion de France 24 et de RFI. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.
► Comment continuer à regarder France 24 ?
Sur Internet
-Un site miroir, mis en place avec Reporters sans frontières dans le cadre de l'initiative "Collateral Freedom", vous permet d'accéder au site de France 24 dans toutes les langues :
https://f24.global.ssl.fastly.net/
Sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=u9foWyMSATM
Sur Facebook :
- En français : https://www.facebook.com/FRANCE24
- En anglais : https://www.facebook.com/FRANCE24.English
- En arabe : https://www.facebook.com/FRANCE24.Arabic
- En espagnol : https://www.facebook.com/FRANCE24.Espanol
- En français : https://www.france24.com/fr/ et l'application France 24 (iOS/Android)
- En anglais : https://www.france24.com/en/ et l'application France 24 (iOS/Android)
- En arabe : https://www.france24.com/ar/ et l'application France 24 (iOS/Android)
- Application France 24 (iOS/Android)
Par satellite :
En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :
Eutelsat 16° (en français)
SES 5° (en français et anglais)
Arabsat/Badr (en français, anglais, arabe)
► Comment continuer à écouter RFI ?
Sur Internet :
https://rfi.global.ssl.fastly.net/
Sur YouTube :
https://www.youtube.com/c/RFIfr
Sur Facebook :
- Facebook RFI en français : https://www.facebook.com/RFI/
- Facebook RFI en mandenkan : https://www.facebook.com/RFImandenkan/
- Facebook RFI en fulfulde : https://www.facebook.com/RFIff
Sur Twitter :
-Twitter RFI en français : https://twitter.com/RFI et https://twitter.com/RFIAfrique
En utilisant un VPN pour accéder aux sites de RFI :
- En français : sur rfi.fr et nos applications RFI et Pure Radio
- En mandenkan : sur https://www.rfi.fr/ma/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)
- En fulfulde : sur https://www.rfi.fr/ff/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)
- En anglais : sur https://www.rfi.fr/en/ et les applications RFI et RFI Pure Radio (iOS/Android)
Par satellite :
En clair sur les satellites avec un récepteur grand public :
Eutelsat 16 A et SES 4 (RFI en français)
SES 5 (RFI en français et en langues africaines)
Sur les ondes courtes :
En français, mandenkan et fulfulde.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI
L'Humanité
Marie-Arlette Matisse, cascadeuse de la vie
Un jour avecLes accidents de l’existence ont conduit cette septuagénaire noiséenne à se tourner vers le Secours populaire français. Elle y a trouvé aide et épanouissement et a même rejoint l’équipe de bénévoles de l’association.
Eugénie BarbezatTiens, voilà le soleil ! Rayonnante, Marie-Arlette Matisse vient de passer la porte d’entrée de son immeuble de briques rouges à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). « J’habite depuis vingt ans dans cette cité construite après la guerre pour loger les familles de cheminots. Il n’y a pas d’ascenseur, c’est une vraie passoire thermique, mais avec beaucoup de chaleur humaine », décrit l’élégante dame de 76 ans. Figure du quartier, elle est bénévole au Secours populaire français (SPF), chante dans plusieurs chorales municipales, s’occupe des chats errants et, surtout, s’assure quotidiennement que les personnes isolées aillent bien. « J’ai aussi accompagné durant quatre ans un voisin malade du sida qui était devenu comme un frère pour moi », raconte la volubile septuagénaire dans un langage aussi châtié que son maquillage est soigné.
Nom de peintre, prénom de résistante
Née à Paris dans une famille bourgeoise d’un père publiciste passionné de musique et d’une mère chanteuse, Marie-Arlette tient son nom, Matisse, du célèbre peintre, un cousin éloigné. Son deuxième prénom, lui, vient de sa tante communiste, résistante durant la Seconde Guerre mondiale, qui fut déportée à la forteresse de Graudenz, en Pologne occupée, avant de passer par les camps de Mauthausen, Ravensbrück puis Bergen-Belsen, où elle mourut du typhus à 30 ans, en août 1945, le jour de la libération du camp par les Britanniques. De cette femme héroïque, Marie-Arlette ne connaît que les poèmes qu’elle a écrits durant sa captivité et les témoignages de gens qu’elle a sauvés. « Pour ma grand-mère, Arlette était une sainte. Elle a reporté sur moi toutes les ambitions qu’elle avait pour elle. »
Dure mission pour la petite fille, surprotégée par des parents qui l’ont eue tard, en secondes noces. Se rêvant tantôt cheffe d’orchestre, tantôt aventurière, la jeune femme finira par faire des études de publicité et travaillera dans l’agence de son père avant de reprendre l’affaire à son propre compte en 1976. Entre-temps, elle épouse Gilbert, un Belge, rencontré au Club Méditerranée. Très vite le mariage tourne au vinaigre. « Je suis partie pour échapper à la violence », confie pudiquement Marie-Arlette. Elle se plonge alors dans le travail et voyage beaucoup, notamment en croisières, multiplie les aventures. « Je n’étais pas faite pour la vie de couple, la famille, les enfants », explique-t-elle en évoquant ces années fastes durant lesquelles elle pouvait « s’offrir de belles choses ».
De la dégringolade aux vaches maigres
Cette vie aisée s’arrête brutalement quand un gros client lui fait faux bond. « En quinze jours, mon entreprise s’est retrouvée en cessation de paiements. J’ai tout perdu. » S’ensuit une dégringolade financière, jusqu’à ce qu’elle soit expulsée de son appartement. Sans la sollicitude d’une amie qui lui prête une chambre de 9 m 2, elle aurait fini à la rue. Impossible de retrouver du travail dans son domaine, à 45 ans passés… Elle commence à faire des remplacements comme secrétaire médicale, puis est embauchée dans un cabinet pédiatrique dans un quartier huppé, près du Trocadéro. « J’y ai vu défiler pas mal d’enfants de célébrités. Ceux de Bernard Arnault m’ont même fait pipi dessus », rit-elle. Hélas, quelques années plus tard, le médecin décède et Marie-Arlette se retrouve au chômage. Elle a 63 ans, mais pas encore le droit à une retraite à taux plein.
J’y ai vu défiler pas mal d’enfants de célébrités. Ceux de Bernard Arnault m’ont même fait pipi dessus »
Le temps de l'engagement
S’ouvre alors une nouvelle période de vaches maigres. En rasant les murs, elle commence à fréquenter les distributions alimentaires de Noisy. « Au Secours populaire, c’était très convivial, je n’ai senti aucun jugement et je suis devenue amie avec la responsable. »
Aujourd’hui, Marie-Arlette n’a plus besoin d’être aidée pour se nourrir mais elle participe volontiers à toutes les sorties culturelles proposées par le SPF : visite du musée du Chocolat, du Louvre, croisière en Bateaux Mouches, journée dans une guinguette des bords de Marne… Une expérience l’a particulièrement marquée. Le 8 mars 2019, elle a fait partie des femmes accompagnées par le SPF qui ont participé à l’opération « Une journée pour soi », en partenariat avec LVMH. « On a été chouchoutées, maquillées, photographiées par des professionnels et nos portraits ont été publiés », raconte Marie-Arlette en nous tendant le livre où elle apparaît, resplendissante. « On a même été invitées à un cocktail somptueux, poursuit-elle. Le temps d’une journée, j’ai retrouvé le faste de ma vie passée. »
Mais sa vie d’aujourd’hui lui plaît aussi : elle se démène pour organiser la prochaine brocante du Secours populaire et vend des billets pour la grande tombola au profit de l’association. Lors des permanences de l’antenne du SPF de Noisy, elle met ses compétences administratives au service de ceux qui en ont besoin. « Je suis la reine pour monter des dossiers de surendettement, assure-t-elle. Et pour cause, je suis passée par là. »
Secours Populaire Françaissolidaritéseine-saint-denisnoisy-le-sec Le Monde
L’abattage prévu d’une vingtaine d’arbres, dont des centenaires, au pied de la tour Eiffel suscite la polémique
Face à la polémique provoquée par le projet de réaménagement du quartier de la tour Eiffel, la mairie de Paris a promis de sauver les arbres centenaires et d’en planter 227 nouveaux.
L’annonce de l’abattage d’une vingtaine d’arbres, dont certains très vieux, au pied de la tour Eiffel a suscité l’ire d’associations et de personnalités. Une fronde qui a obligé la Mairie de Paris à clarifier le projet.
« Aucun arbre centenaire ne sera abattu », a assuré Emmanuel Grégoire (Parti socialiste, PS), premier adjoint de la maire Anne Hidalgo (PS), samedi 30 avril. Il a cherché à éteindre l’incendie allumé depuis le milieu de semaine par les opposants au projet de réaménagement du quartier de la tour Eiffel.
Le réaménagement du site de la tour Eiffel obtient le feu vertSelon les déclarations de l’entourage de M. Grégoire à l’Agence France-Presse (AFP), cette promesse vaut pour « deux arbres centenaires » pour lesquels la mairie « va trouver une solution ». Pour les autres, « le but est de réduire le nombre d’arbres abattus au maximum », précise la même source, soulignant que la mairie avait déjà « réussi à baisser le chiffre » de 42 à 22.
La création de bagageries pour les visiteurs
Anne Hidalgo a fait du verdissement de la capitale un objectif majeur de son second mandat, avec les promesses de planter 170 000 arbres supplémentaires ou de créer cinq « forêts urbaines » et quatre nouveaux parcs.
A la place de ces arbres, le projet « OnE », qui vise à végétaliser et piétonniser la perspective mondialement célèbre allant du Trocadéro à la « dame de fer », prévoit des bagageries pour les visiteurs et des locaux pour les employés, des bâtiments semi-enterrés.
Mais aussi 227 nouveaux arbres plantés, fait valoir l’entourage de M. Grégoire, adjoint à l’urbanisme. Le projet dans son ensemble doit permettre la création de 1,6 hectare d’espaces verts, insiste encore la Mairie.
Une pétition pour dénoncer cet abattage
Pas de quoi calmer les opposants : une pétition lancée sur le site change.org, et relayée par l’animateur Nagui, le journaliste Hugo Clément ou encore l’ancienne patronne du Medef Laurence Parisot avait dépassé en fin d’après-midi les 30 000 signataires.
« Ils créent de la végétation, mais ils en détruisent beaucoup », déplore Philippe Khayat, membre de l’association SOS Paris pour qui, en plus des arbres abattus, deux platanes « plus que centenaires » vont être « fragilisés » et à terme « condamnés » par la construction d’un bâtiment « à 1,5 mètre » d’eux.
Ce projet met aussi dans l’embarras les écologistes, qui avaient permis son adoption en février en échange d’un moratoire sur la réfection du Champ-de-Mars. L’élue d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Aminata Niakate, qui avait porté cet « équilibre difficile » pour son groupe, estime toujours « qu’aucun argument ne tient la route » pour justifier les bagageries, que pourrait accueillir un site voisin.
Quelques jours plus tôt, l’association France nature environnement Paris, suivie par le Groupe national de surveillance des arbres, avait dénoncé l’abattage de 77 arbres dans l’est parisien, porte de Montreuil, objet d’un autre grand projet de réaménagement de la mairie.
Le Monde avec AFP
S’abonnerSe connecterContribuer
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : une vingtaine de civils sortent de l'usine Azovstal à Marioupol
Publié le : 30/04/2022 - 07:08Modifié le : 30/04/2022 - 22:59
FRANCE 24
Suivre
Une vingtaine de civils ont pu sortir de l'aciérie Azovstal, dans la ville assiégée de Marioupol, alors que les forces russes ont détruit une piste de l'aéroport d'Odessa et maintiennent leur pression, samedi, sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle. Retrouvez l'actualité du vendredi 30 avril.
Ce live est maintenant terminé. Retrouvez tous les articles de France 24 sur le conflit en Ukraine en cliquant ici.
-
21 h 35 : Tarek Kaï, envoyé spécial de France 24, fait le point sur la situation à Odessa
Selon le gouverneur d'Odessa, les missiles provenaient de Crimée. Ils n'ont pas fait de blessés, mais s'inscrivent dans la stratégie russe de cibler des infrastructures clés en Ukraine.
-
20 h 57 : Londres se dit plus déterminé que jamais à aider l'Ukraine
Le Royaume-Uni est plus que jamais déterminé à fournir à l'Ukraine l'aide militaire dont elle a besoin pour se défendre contre l'armée russe, a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson au président ukrainien Volodymyr Zelensky durant un entretien téléphonique.
"Il a confirmé que le Royaume-Uni continuerait à fournir davantage d'aide militaire afin de donner aux Ukrainiens l'équipement dont ils ont besoin pour se défendre", a rapporté un porte-parole de Downing Street.
Volodymyr Zelensky avait pour sa part annoncé l'entretien sur Twitter.
I keep in touch with @BorisJohnson. Spoke about the situation on the battlefield and in the blocked Mariupol. Discussed defensive support for Ukraine and the necessary diplomatic efforts to achieve peace.
April 30, 2022 -
20 h 26 : vingt civils sont sortis du site Azovstal à Marioupol pour être évacués, selon le régiment Azov
"Vingt civils, des femmes et des enfants (...) ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine", a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram. Quelques heures plus tôt, l'agence officielle russe Tass a annoncé qu'un groupe de 25 civils, dont six enfants, avait pu sortir d'Azovstal, immense aciérie où sont bloqués des centaines de militaires et de civils ukrainiens.
Aucune tentative d'évacuer Azovstal n'a réussi jusqu'à présent.
"Toute la nuit, l'artillerie de l'ennemi a bombardé le site. Le cessez-le-feu qui devait commencer à 6 h (3 h GMT) n'a commencé qu'à 11 h. Depuis, les deux parties le respectent. Le convoi d'évacuation que nous attendions à 6 h n'est arrivé qu'à 18 h 25", selon Sviatoslav Palamar.
"Le régiment Azov continue de déblayer les décombres pour en sortir des civils. Nous espérons que ce processus va se poursuivre et que nous réussirons à évacuer tous les civils", a-t-il ajouté.
-
20 h 25 : un avion de reconnaissance russe a violé l'espace aérien suédois, selon la Défense suédoise
"Un avion à hélices russe AN-30 a violé l'espace aérien suédois vendredi soir", a écrit la Défense suédoise dans un communiqué, précisant que ses équipes avaient suivi l'intégralité de l'incident et l'avaient photographié. "L'avion était à l'est de Bornholm [une île danoise dans la Baltique, NDLR] et s'est ensuite dirigé vers le territoire suédois", a indiqué le bref communiqué.
Le ministre suédois de la Défense a dénoncé cette incursion. "Il est totalement inacceptable de violer l'espace aérien suédois (...) Cette action n'est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, elle est très inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée", a écrit Peter Hultqvist à la télévision publique SVT.
-
20 h 24 : Angelina Jolie à Lviv pour rencontrer des déplacés
"Pour nous tous, cette visite a été une surprise", a écrit le gouverneur de la région de Lviv Maxim Kozytski sur Telegram, postant des photos et vidéos de l'actrice, qui est également émissaire du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, jouant avec des enfants et posant avec des volontaires.
Dans un hôpital, elle a rendu visite aux enfants blessés dans le bombardement du 8 avril devant la gare de Kramatorsk, dans l'est du pays, attribué à la Russie, qui avait tué plus de 50 civils, selon le gouverneur.
-
19 h 33 : Jean-Paul Palomeros, ancien commandant de l'Otan, répond aux questions de France 24 sur la lenteur de la progression russe
"À mon sens, les forces russes n'ont pas eu le temps de se reconstituer pleinement. Les combats sont âpres et il y a beaucoup de pertes dans les deux camps et en particulier du côté russe. Les unités sont décimées." Jean-Paul Palomeros, ancien commandant de l'Otan, analyse la nouvelle stratégie de l'armée russe.
-
18 h 16 : des réfugiés ukrainiens arrivent à Kharkiv après la libération de leur village
Regardez le récit d'Edwige Wamanisa pour France 24.
-
18 h 01 : la piste de l'aéroport d'Odessa rendue impraticable par une frappe russe, déclare le gouverneur
"Aujourd'hui, l'ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l'aéroport d'Odessa a été détruite. Dieu merci, il n'y a pas eu de victimes", a déclaré le gouverneur dans une vidéo sur son compte Telegram.
-
17 h 37 : 14 Ukrainiens, dont une femme militaire enceinte, libérés dans un nouvel échange avec la Russie, annonce Kiev
"Aujourd'hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Elle n'a pas révélé le nombre de Russes remis à Moscou.
-
16 h 29 : des dockers néerlandais refusent de décharger un pétrolier russe à Amsterdam
Le Sunny Liger, un pétrolier de 42 000 tonnes, est actuellement au mouillage au large d'Amsterdam. Hier, les dockers du port de Rotterdam ont également refusé de traiter sa cargaison.
"Tard hier soir, nous avons demandé à toutes les parties du port d'Amsterdam de ne pas laisser le navire accoster", a déclaré Asmae Hajjari, présidente de la section des travailleurs portuaires du syndicat FNV. "Le navire n'entrera pas dans le port d'Amsterdam", a-t-elle ajouté dans un tweet. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, a déclaré hier que le Sunny Liger ne pouvait légalement se voir refuser l'entrée dans un port néerlandais, mais qu'il soutenait les actions des dockers.
-
14 h 18 : la Russie pilonne le Donbass, sans pouvoir s'emparer de ses objectifs, affirme Kiev
Les forces russes ont pilonné aujourd'hui la région de Donbass, dans l'est de l'Ukraine, sans parvenir à s'emparer des trois objectifs visés, a indiqué l'armée ukrainienne. Les Russes ont tenté de s'emparer des zones de Lyman à Donetsk et Sievierodonetsk et Popasna à Louhansk, a indiqué l'état-major des forces ukrainiennes lors de son briefing quotidien. "Sans succès – les combats se poursuivent", a-t-il précisé.
L'armée russe avance très lentement dans la région, rapporte l'envoyé spécial de France 24 à Odessa, Tarek Kaï.
-
14 h 01 : les corps de trois hommes les mains liées retrouvés enterrés près de Boutcha
"Les victimes ont été torturées pendant longtemps (...) Finalement, chacun d'eux a reçu une balle dans la tempe", a indiqué dans un communiqué le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov. "Les victimes avaient les mains liées, des vêtements autour du visage pour qu'ils ne voient rien et certains avaient des baillons dans la bouche", a-t-il ajouté.
Les corps de ces trois hommes ont été retrouvés à Myrotske, un village proche de Boutcha, ville à proximité de Kiev devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine et dans laquelle de nombreux cadavres de civils ont été découverts. "D'après les données préliminaires, les occupants ont essayé de cacher les traces de leurs violences, donc ils ont jeté les corps dans une fosse et les ont recouverts de terre", a précisé Andriï Nebytov.
-
13 h 50 : Emmanuel Macron promet plus d'aide militaire et humanitaire à Volodymyr Zelensky
Le président français a promis de renforcer l'appui de la France à l'Ukraine en armement et en aide humanitaire à l'occasion d'un entretien téléphonique d'une heure avec son homologue ukrainien.
Alors que Volodymyr Zelensky le remerciait pour des "envois de matériel militaire d'envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne", Emmanuel Macron "a indiqué que cet appui continuera de se renforcer, de même que l'assistance humanitaire apportée par la France", ajoutant selon un communiqué que "la mission d'experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l'impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l'agression russe, se prolongera".
Le président français a aussi réaffirmé auprès de Volodymyr Zelensky "sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés", a fait savoir l'Élysée.
-
11 h 12 : plus d'un million de personnes évacuées d'Ukraine vers la Russie depuis le début du conflit
Environ 1,02 million de personnes ont été évacuées d'Ukraine vers la Russie depuis le 24 février, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Ce chiffre comprend 120 000 étrangers et des personnes évacuées depuis les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk.
-
9 h 43 : reportage de France 24 à Dnipro, où la société civile organise son soutien à l'armée ukrainienne
Dans la ville de Dnipro, un appartement transformé en centre de stockage. "Notre objectif, c'est d'aider ceux qui se trouvent dans les points chauds", explique Lina Triegoub, une volontaire. Dans les dédales de ce local, on trouve de tout : nourriture, médicaments, produits d'hygiène, vêtements... que les chauffeurs font ensuite parvenir dans les villes assiégées à l'est de l'Ukraine.
Au-delà du soutien moral, la mise en place d'une multitude de réseaux d'approvisionnement en matériel a grandement participé à soutenir les forces armées ukrainiennes. L'engagement des volontaires explique en partie la capacité du pays à résister aux forces russes depuis le début du conflit.
Un reportage de Karim Yahiaoui et Mohamed Farhat.
-
6 h 28 : le chef de la diplomatie russe exhorte l'Otan à cesser d'armer l'Ukraine
"Un flux continu d'armes en tout genre est entré en Ukraine à travers la Pologne et d'autres pays de l'Otan", a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview publiée par l'agence officielle Chine nouvelle. "Si les États-Unis et l'Otan veulent vraiment résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev", a-t-il poursuivi.
>> À lire : Crise en Ukraine : Sergueï Lavrov, le héraut diplomatique de Vladimir Poutine
Une quarantaine de pays s'étaient retrouvés mardi en Allemagne, autour des États-Unis, pour coordonner une accélération des fournitures d'équipements militaires que Kiev réclame.
Par ailleurs, alors que les États-Unis et l'Ukraine font état d'un retard de l'offensive russe dans le Donbass, dont la conquête totale est devenue la priorité de Moscou, Sergueï Lavrov a assuré que l'offensive se déroulait comme prévu. "L'opération militaire spéciale qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l'opération militaire spéciale seront atteints malgré l'obstruction de nos adversaires", a-t-il assuré.
-
5 h 05 : les forces russes accentuent la pression sur Kharkiv
Les forces russes maintiennent leur pression sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle, en dépit, selon Kiev, de revers sur le terrain.
De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe. Vendredi, ces bombardements ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon l'administration militaire régionale de Kharkiv.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a reconnu que la situation dans cette région du nord-est, où les forces russes ont recentré leur offensive, était "difficile". "Mais nos militaires obtiennent des succès tactiques", a-t-il aussi affirmé.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LE FIL DU 29 AVRIL
L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone
exportations d'hydrocarburesGaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
Revue de presse
Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens
France24 - Monde
Covid-19 : Pékin renforce ses mesures sanitaires face au variant Omicron
Publié le : 30/04/2022 - 08:52
FRANCE 24
Suivre
La ville de Pékin va renforcer les mesures destinées à lutter contre le Covid-19 en rendant obligatoire de nouveaux tests, ont annoncé samedi les autorités de la capitale chinoise.
Pékin met tout en œuvre pour ne pas subir le même sort que Shanghai – confinée depuis un mois – alors que l'épidémie de Covid-19 flambe en Chine en raison du variant Omicron. Dernière mesure sanitaire en date : les autorités de la capitale chinoise ont annoncé, samedi 30 avril, qu'elles allaient rendre obligatoire de nouveaux tests.
Cette décision intervient au premier jour d'un week-end prolongé à l'occasion de la Fête du travail. Les Chinois en profitent généralement pour voyager à travers le pays mais cette année, la pire flambée de cas depuis début 2020 en contraint beaucoup à rester chez eux.
Face au variant Omicron, hautement contagieux, les autorités chinoises ont renforcé leur politique zéro Covid, en procédant à des dépistages massifs et des confinements dès l'apparition des premiers cas. Ces mesures strictes ont entraîné un ralentissement de l'économie du pays et une frustration croissante de la population.
>> À lire : Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
Pékin a annoncé samedi qu'à l'issue de ces cinq jours fériés, l'accès aux espaces publics sera davantage limité.
À partir du 5 mai, un test Covid négatif effectué au cours de la semaine écoulée sera obligatoire pour entrer dans "de nombreux lieux publics et pour prendre les transports en commun", selon une annonce faite sur le compte WeChat de la capitale.
Pour les activités telles que les événements sportifs et les voyages en groupe, les participants devront également présenter un test Covid négatif effectué dans les 48 dernières heures, ainsi que la preuve qu'ils ont été entièrement vaccinés.
La Chine a enregistré plus de 10 700 nouveaux cas positifs à travers le pays, la quasi-totalité à Shanghai, la capitale économique. La métropole de l'est du pays, confinée depuis près d'un mois, a fait état samedi de plus de 10 100 cas au cours des 24 dernières heures, soit près de la moitié des cas quotidiens qui étaient enregistrés début avril.
À Pékin, le nombre de cas est passé à 54, selon la Commission nationale de la santé. Les tests Covid seront gratuits pour les résidents à partir de mardi, ont précisé les médias d'État.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif
PANDÉMIE"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
L'Humanité
De la passion du jeu à l’engagement féministe
ActuTandis que la crise sanitaire a particulièrement impacté les femmes, Coralie Franiate et Isa terrier, créatrices d’outils ludiques de sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociétaux ont mis à profit le confinement pour créer « le jeu des 1000 pas », destiné à lutter contre les obstacles qui freinent les carrières féminines.
Eugénie Barbezat« J’ai été évincée d’un processus de recrutement où j’étais finaliste au moment où j’ai annoncé à mon futur employeur que j’étais enceinte.» Une femme sur dix cache sa grossesse le plus longtemps possible par crainte de réaction négative de son employeur », énonce Thomas. Il lit la carte rouge que Ben vient de déposer sur son jeu afin de ralentir sa progression vers un cumul de 1000 pas qui lui permettraient de remporter la partie. Pour pouvoir avancer de nouveau, Thomas devra dégotter une carte verte, qui propose une piste de solution au problème soulevé. Mais en attendant, à la table des 4 amis venus ce jeudi soir au Social Bar, à Paris où étaient organisées des sessions du « jeu des 1000 pas », la discussion est amorcée. « J’ai une amie à qui c’est arrivé aussi, raconte Antoine, elle devait signer son contrat et finalement, elle n’a été embauchée qu’un an plus tard, après son congé de maternité. C’est vraiment anormal que les patrons se comportent de la sorte. Ça pousse les femmes à mentir et ça fausse la confiance… » « Oui, il faudrait que les pères soient obligés de prendre autant de congés maternité que les femmes, comme ça les employeurs auraient le même « risque » en employant un homme », suggère Jeanne, étudiante en master de ressources humaines. « Dans mon futur métier, je souhaiterais mettre en place des dispositifs pour que les discriminations sexistes cessent dans les entreprises et que les femmes puissent avoir la même évolution de carrière que les hommes », assure la jeune femme de 27 ans au regard pétillant, qui vient de remporter la première partie face à trois garçons. L’un d’eux, Arthur, trentenaire à la silhouette longiligne et à la fine moustache de dandy se dit particulièrement concerné par la carte qu’il vient de recevoir. « Il est question d’une femme qui, travaillant dans un secteur très masculin, s’astreint à subir sans trop broncher des remarques sexistes pour se faire « accepter ». Ça me touche particulièrement car, étant dans le domaine de l’informatique, j’observe cela très souvent. Et même si je ne suis pas d’accord avec les blagues déplacées de mes camarades visant notre unique collègue féminine, c’est très difficile de me démarquer sans passer pour le rabat-joie. Je ne sais pas trop comment faire et ça me met mal à l’aise… »
Une histoire d’amitié et d’engagements communs
Ce jeu des «1000 pas», calqué sur celui, indémodable, des «1000 bornes» est justement un outil pour sensibiliser aux injustices que vivent les femmes au travail et proposer des solutions. Il est l’œuvre d’Isa Terrier et Coralie Franiate, deux trentenaires qui « imaginent des jeux ensemble depuis qu’elles sont toutes petites ». De fait, les deux amies se connaissent depuis leurs 3 ans. Elles ont grandi dans le petit village de Rozérieulles près de Metz, où elles habitaient la même rue. Après s’être quelque peu éloignées pendant leurs études, une école de commerce à Angers pour Coralie et un master de direction de projets culturels à Paris pour Isa, elles entament toutes deux leur vie professionnelle : Coralie travaille dans une agence de communication spécialisée dans le développement durable et Isa est chargée des évènements culturels au château Nothomb (la famille d’Amélie), en Belgique, avant de quitter ce milieu un peu élitiste pour ouvrir un bar à dans le 18e arrondissement parisien. « On ne s’est jamais perdues de vue, on se retrouvait périodiquement pour des évènements ou des fêtes », précise Isa. C’est en 2015, lors de l’anniversaire de Coralie que les deux amies d’enfance décident de se lancer dans un projet commun alliant la sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociétaux et le jeu « Ce qui me plaisait dans l’animation d’un café, c’était le lien social, le fait de faire se rencontrer les gens… mais le rythme était difficile à tenir, donc j’étais sur le point de passer la main », explique Isa. Pour sa part Coralie souhaitait rester dans le domaine de la formation et de l’éducation populaire, mais avait aussi envie de créer de nouveaux outils pour cela. « Et pourquoi pas devenir créatrices de jeux à visée pédagogiques ? » « Chiche ! », se sont dit les deux dynamiques jeunes femmes qui, moins d’un an après créaient leur société, BeJoue. Durant les premières années, elles répondent à des commandes en inventant des jeux sur mesure et en organisant des évènements pour des entreprises qui souhaitent sensibiliser leurs salariés, des établissements scolaires ou des associations. Cela va d’un quiz sur les écogestes au bureau, un jeu de piste sur l’histoire d’Emaüs pour les 70 de l’association, en passant par Skill-E, un jeu visant à inciter les filles à s’engager dans les métiers du numérique… De plus en plus la question de l’égalité femmes hommes s’impose à Coralie et Isa. Elles ne se contentent pas de promouvoir leurs créations, mais décident aussi de créer une ludothèque féministe, «Fémiludique», qui recense tous les jeux visant à sensibiliser aux discriminations et aux violences de genre, à l’éducation et la santé sexuelle. Il s’agit d’un outil pour les entreprises, les collèges et les lycées qui peuvent y trouver des ressources pédagogiques de qualité. Souvent, les créatrices se font animatrices et viennent les présenter in situ. Elles écument les salons et les établissements scolaires.
Un projet collectif et participatif
Mais alors, comment est née l’idée des « 1000 pas », leur premier jeu commercialisé pour le grand public ? « Grâce au Covid ! », s’exclame Isa. Effectivement, en 2020 les deux associées étaient invitées au « Printemps des fameuses », un festival organisé chaque année à Nantes par un réseau de 250 femmes d’influence, expertes, scientifiques, artistes ou sportives dont l’objectif est d’agir pour la mixité et la parité. « On devait y présenter nos créations et parler de la manière de déconstruire les représentations de genre qui freinent les carrières professionnelles féminines », se rappelle Coralie. « Pour cela on avait prévu de coconstruire un jeu avec des femmes qui passeraient sur notre stand, en recueillant leurs témoignages et en tentant d’inventer des solutions ensemble », poursuit Isa. Hélas, le confinement a coupé court à ce beau projet, l’édition 2020 a dû être annulée. Les deux jeunes femmes ne se sont pas découragées pour autant. Elles ont décidé de lancer un questionnaire en ligne pour recueillir des témoignages de femmes sur les freins ou les accélérateurs qu’elles ont pu rencontrer dans leur vie professionnelle et aussi les solutions qu’elles pourraient proposer si elles en avaient le pouvoir. « On s’attendait à avoir une petite centaine de réponses, émanant de nos réseaux, mais ça a été un véritable raz de marée. Certaines histoires, poignantes, nous ont tiré des larmes… Outre les discriminations et le sexisme, les femmes pointaient souvent leur manque de confiance en elles comme premier frein », raconte Coralie. « Et les récits de femmes qui ne se connaissaient pas étaient souvent concordants, prouvant que le phénomène n’est pas isolé », ajoute Isa. L’idée émerge alors de construire un jeu sur le modèle des milles bornes, autour de cette thématique des discriminations en entreprise. Mais cette fois il ne s’agit pas d’une commande, alors pour le financer les deux jeunes femmes lancent une campagne de financement participatif. Commence alors un gros travail pour classer les 700 témoignages retenus selon différents thèmes : argent, équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, estime de soi, stéréotypes, pouvoir, sexisme, recrutement/évolution de carrière, maternité/garde d’enfants. Sur chaque carte « stop », symbolisant un frein à la carrière des femmes, figure un court témoignage ainsi que des éléments statistiques permettant de contextualiser et de mesurer la portée du phénomène décrit. En collaboration avec les femmes qui ont témoigné, l’équipe de beJoue a également travaillé à aux propositions, figurant sur les cartes vertes (permettant de débloquer le jeu). Rappel de la loi, mesures éducatives ou de dispositifs à mettre en place dans les entreprises pour sensibiliser au sexisme ordinaire ou contrer les discriminations sont ainsi proposées, à l’instar de la « flexibilisation des horaires de travail sans diminution de salaire pour éviter les temps partiel », sachant que 28,4 % des femmes actives ne travaillent pas à plein temps contre seulement 8,3 % des hommes.
Sensibiliser dans la convivialité
« On a aussi imaginé des cartes rigolotes pour dédramatiser un peu… Ainsi le «super feu vert cryogénie» indique : « vous vous réveillez en 2221, le monde est enfin éduqué et prêt à vous respecter ! Vous franchissez tous les feux rouges de la catégorie «Stéréotypes», précise Coralie, ça permet que le jeu avance ! » Ce qui peut aussi permettre à une joueuse de contrer un « feu rouge », c’est la possibilité donnée aux autres de l’aider en lui donnant le « feu vert » dont elle a besoin s’ils l’ont dans leur jeu. « C’est une innovation par rapport aux Milles bornes, on a voulu faire jouer la sororité car c’est souvent grâce à l’entraide que les femmes arrivent à s’en sortir dans la vraie vie ! », pointe Isa.
Pour la réalisation matérielle du jeu, Marianne Nicolas s’est associée au projet pour y adjoindre ses talents de graphiste engagée. « Ce projet m’a tout de suite enchantée car il a touché ma fibre féministe », précise la jeune femme, récemment installée à Nantes après avoir vécu plusieurs années à Berlin. Le résultat tient dans un coffret au design élégant et coloré. Les premiers jeux ont été envoyés aux souscripteurs en décembre 2021, un joli cadeau de Noël que tout le monde peut offrir, avec ou sans arrière-pensée pour 30 euros. Il sert aussi de support à des interventions dans les établissements scolaires ou à l’invitation de comités d’entreprise. Et des sessions de jeu sont régulièrement organisées dans manifestations ou des lieux publics.
Un jeu qui ouvre au partage d’expériences et de confidences
D’ailleurs à la table d’Arthur, Thomas, Ben et Jeanne, les parties s’enchaînent émaillées par les confidences des joueurs. Ben, 41 ans, chef d’entreprise de conseil en responsabilité sociale et environnementale il raconte avoir dû « éduquer » certains de ses clients « qui assuraient qu’il n’y avait aucun problème de parité chez eux mais dont l’organigramme ne montrait que des hommes blancs aux cheveux grisonnants dans les postes de direction ». Le jeune dirigeant qui, il y a quelques années était contre les quotas estimant que « les compétences devaient être le seul critère de recrutement », a changé d’avis. « Chez nous, dans le monde du conseil aux entreprises, on ne recrute que des clones, sortis des mêmes écoles et si on n’impose pas des profils différents, on va avoir tendance à rester dans l’entre-soi », reconnaît-il, tandis que le débat arrive maintenant sur le terrain familial. « Quand je vais manger en famille chez ma grand-mère, à l’issue du repas, il n’est pas question que l’un de ses petits-fils fasse la vaisselle. Par contre moi, elle m’y invite volontiers, c’est dingue ! », s’agace Jeanne. « Moi, j’ai des discussions houleuses avec ma mère qui a parfois des propos sexistes dont elle n’a même pas conscience. Elle n’est pourtant pas vielle, elle a juste 50 ans, mais elle trouve normal que mon père soit sur le canapé en train de se faire servir et qu’elle fasse tout. Après tout, c’est son choix, mais le problème c’est que ma petite sœur de 27 ans adhère à ce modèle… », s’inquiète Arthur. Tous s’accordent sur ce point : même si une prise de conscience existe chez les jeunes générations, pour atteindre l’égalité, il y a encore du boulot !
sexismeÉgalité hommes femmeségalité professionnelle Le Monde
La France buissonnière : Jeanine, une voisine qui ne vous veut pas du bien
A la rencontre de la France ordinaire. A Alençon, Célia et Yvan Hacherez vivent un enfer depuis qu’ils ont emménagé, il y a sept ans, à côté de chez une nonagénaire qui empoisonne leur vie, entre tapage et insultes. Un conflit de voisinage que ne tranche pas vraiment la justice.
Tatie Danielle existe. Elle se prénomme en fait Jeanine, et vit à Alençon où, depuis sa maison de la rue Laperrière, elle s’ingénie nuitamment à harceler ses voisins à travers le mur mitoyen. Coups de marteau, tintements de sonnette, piano fortissimo, insultes, propos calomnieux… La dame a 94 ans et toute sa tête, comme l’a conclu une expertise psychiatrique n’ayant décelé aucune altération du discernement chez elle. Le 17 mars, le tribunal correctionnel d’Alençon l’a condamnée à sept mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction de « paraître dans sa rue » pendant cinq ans.
Les victimes, Yvan et Célia Hacherez, croyaient en avoir fini de leur calvaire. Nenni. Le juge d’application des peines vient de modifier les applications du jugement : l’accusée peut finalement rester dans sa maison et emprunter la partie de la rue qui… ne passe pas devant ses voisins. Raymond Devos, au secours !
Vaines tentatives d’apaisement
Exemple paroxystique des conflits de voisinage, l’affaire a débuté il y a sept ans. Aide-soignant dans un centre médical, Yvan Hacherez venait de s’installer dans cette maison ayant appartenu à ses grands-parents ; Jeanine vivait dans la maisonnette adjacente depuis quelques années. « Elle a fait envoyer la police le jour de mon emménagement, sous prétexte que nous faisions du remue-ménage, raconte-t-il. C’était tellement con qu’il y avait moyen d’en rire. Le problème, c’est que ça ne s’est jamais arrêté depuis. » Cela a même empiré.
Aux nuisances sonores susmentionnées sont venus s’ajouter, au fil des ans, une gamme de désagréments rendus possibles par la contiguïté des habitations : pulvérisation de désherbant sur les fraisiers limitrophes, jet de mobilier par-dessus le grillage, mise en action intempestive de la chaudière émettrice de fumées, crachats en pleine crise covidienne… Si empoisonner la vie d’autrui est un art, « Tatie » Jeanine a tout de l’esthète.
Les Hacherez ont fini par installer des couchages de fortune chez un autre voisin, il y a cinq mois
Qu’a-t-elle à reprocher à ces parents d’un enfant de 14 mois ? Aux policiers qui l’ont interrogée, l’ancienne clerc de notaire a notamment évoqué l’« assassinat » de son lapin. « Assassinat, carrément !, s’étrangle Yvan Hacherez en s’appropriant à son tour la terminologie criminelle. A ceci près qu’il n’y a pas de mobile et qu’on n’a pas retrouvé le corps. Si j’avais voulu faire disparaître quelqu’un dans la rue, cela n’aurait certainement pas été un lapin. » L’homme veut croire que son impayable riveraine lorgnait sa maison à lui, et qu’elle n’aurait pas accepté de ne pouvoir l’acquérir. Yvan Hacherez explique également avoir « tout essayé » pour faire stopper le ramdam nocturne : la conciliation, l’indifférence, les menaces et même la riposte graduée à coups de marteaux – « cela n’a fait que la stimuler ». A une époque, il s’est même surpris à ressentir « une forme de syndrome de Stockholm » en s’apitoyant sur cette vieille dame sans enfant.
Il vous reste 30.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Valeurs Actuelles
“Il faut que tout le monde s’y retrouve”: les négociations entre le PCF et LFI pour les législatives piétinent
Alors que Jean-Luc Mélenchon a appelé les Français à l’élire Premier ministre en juin prochain, les négociations se poursuivent à la gauche de la sphère politique. Mais à quelques jours de la limite de dépôt des candidatures, les négociations entre La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) semblent plus compliquées que prévues, comme l’a indiqué Le Parisien le 30 avril. Du côté du PCF, Fabien Roussel a expliqué que « les propositions de la France insoumise n’ont pas permis à cette heure » de trouver un accord. Le communiste a demandé « la tenue dans les meilleurs délais d’une réunion commune » entre le PCF, Europe Ecologie Les Verts (EELV), le Parti socialiste (PS) et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). « Pour créer une dynamique, il faut que tout le monde s’y retrouve », avait-il martelé.
Rapports de force
Mais La France insoumise ne veut pas se faire léser et a estimé être en position de force avec ses 22 % des voix récoltés lors du premier tour de l’élection présidentielle, contre 2,3 % pour Fabien Roussel. « Ça avance », a néanmoins affirmé Manuel Bompard, le négociateur en chef désigné chez LFI. Jean-Luc Mélenchon s’est quant à lui agacé dans un entretien accordé au JDD le 29 avril, et a critiqué « la culture permanente de la défaite » des partis de gauche, avec qui il souhaite s’allier tout en restant en position de force.
L'Humanité
L’alerte de la Défenseure des droits sur la nuit sans fin des enfants retenus en Syrie
ActuQue ce soit l’Onu, la Défenseure des droits, les familles, les voix se multiplient pour demander à la France le rapatriement de prés de 200 enfants de Djihadistes, retenus prisonniers dans des camps dangereux et insalubres en Syrie
Camille BauerCombien de temps encore ces enfants vont-ils payer pour leurs parents ? Alors que plus de 200 mineurs français, dont les parents avaient rejoint l’État islamique, croupissent toujours dans des camps insalubres tenus par les forces kurdes au nord de la Syrie, la Défenseure des droits, Claire Hédon exhorte la France à les rapatrier « dans les plus brefs délais ». « Dans l’intérêt supérieur des enfants, seule l’organisation du retour de l’ensemble des enfants avec leurs mères sur le sol français et leur prise en charge par les services compétents, est à même d’assurer leur protection et de mettre un terme à la violation actuelle de leurs droits fondamentaux », a-t-elle argué dans un communiqué. À l’appui de son plaidoyer, Claire Hedon souligne que le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a, dans une décision rendue le 23 février, « constaté la violation par la France du droit à la vie de ces enfants, de leur droit à ne pas subir de traitements cruels, inhumains ou dégradants, et de leur intérêt supérieur ». « Le maintien en détention de jeunes enfants qui ne sont pas partis au conflit et qui devraient être traités avant tout comme des victimes est illégal, disproportionné et équivaut à une détention arbitraire », avait en effet estimé le Comité. Dans ses conclusions, il jugeait « que l’État avait l’obligation et la possibilité effective d’empêcher cette détention prolongée par le rapatriement ».
La défenseure des droits a également demandé que « cesse l’examen au compte-goutte des situations » . Jusqu’à présent, la France a, essentiellement pour des raisons de politique intérieure, tenu sur la question une ligne dure. Depuis 2016, 126 enfants seulement, en très grande majorité des orphelins en bas âge, ont été autorisés à rentrer sur le sol national. Cette position est « isolée », constate Claire Hedon, « alors que la Belgique, la Finlande, le Danemark, les Pays Bas, l’Allemagne et la Suède ont procédé au rapatriement de la plupart de leurs ressortissants mineurs et ce, même lorsqu’ils n’étaient pas isolés ou orphelins, de leur mère ».
La veille de cette interpellation, les familles de ces enfants, réunies au sein du Collectif des familles unies, avaient eux aussi écris au président de la République. « Il est grand temps de changer de direction, et de donner à ces enfants -qui sont aussi des victimes de Daech- leur chance », ont-elles souligné dans un communiqué. Elles indiquent que leurs proches sont « privés d’enfance dans des prisons à ciel ouvert » dans lesquelles ils vivent « sans protection, sans soins appropriés, sans accès à l’éducation, sans espoir ». Le 14 décembre dernier, une Française de 28 ans, diabétique, est morte au nord de la Syrie, laissant orpheline une fillette de 6 ans. Il en faut apparemment plus pour amener le gouvernement français à revoir sa position.
enfants de djihadistessyrie France24 - Monde
Arrestation de deux suspects après une attaque meurtrière en Cisjordanie
Publié le : 30/04/2022 - 11:29Modifié le : 30/04/2022 - 21:44
FRANCE 24
Suivre
Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté samedi les auteurs présumés d'une attaque meurtrière la veille dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont indiqué les autorités. Le ministère palestinien de la Santé a de son côté annoncé le décès d'un Palestinien d'une vingtaine d'années. Les violences dans les Territoires palestiniens et en Israël durent depuis plus d'un mois.
Deux hommes, soupçonnés d'être les assaillants qui ont tué un garde israélien vendredi soir, ont été arrêtés samedi 30 avril par les forces de sécurité israéliennes. Vyacheslav Golev, 23 ans, était stationné à l'entrée de la colonie d'Ariel, dans le nord de la Cisjordanie occupée, lorsqu'il a été tué par balles vendredi soir par deux assaillants qui ont pris la fuite en voiture, ont indiqué l'armée et les services de secours israéliens.
"Au terme d'une activité de renseignements et opérationnelle intense du Shin Bet [le service de sécurité intérieure, NDLR], des forces spéciales de police et de l'armée, deux suspects ont été arrêtés ce [samedi] soir", a annoncé la police dans un communiqué.
Ils ont été arrêtés avec leurs armes dans le village palestinien de Qarawat Bani Hassan, au nord-ouest d'Ariel, a précisé l'armée.
Après avoir tiré sur le garde, les assaillants avaient pris la fuite en voiture et les forces israéliennes avaient aussitôt lancé une chasse à l'homme pour les retrouver.
"Il n'y a pas de terroriste qui nous échappera et avec qui nous ne réglerons pas nos comptes (...) Ensemble nous vaincrons", a déclaré dans un communiqué le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, après l'annonce de la capture des deux suspects.
L'attaque a été revendiquée samedi par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, branche armée du parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas
De son côté, le ministère palestinien de la Santé a annoncé le décès d'un Palestinien âgé d'une vingtaine d'années, cible d'un tir "à balle réelle" lors d'une opération de l'armée israélienne dans la localité d'Azzoun, située à une vingtaine de kilomètres d'Ariel, sans toutefois préciser si ces affrontements étaient liés à la chasse à l'homme en cours.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a salué l'attaque d'Ariel qu'il a qualifié d'"opération héroïque", disant qu'elle faisait "partie de la réponse de notre peuple aux attaques contre al-Aqsa", faisant référence aux violences récentes sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.
Nouveaux heurts sur l'esplanade des Mosquées
La journée de vendredi a vu de nouveaux heurts sur ce site considéré comme le troisième lieu saint de l'islam et le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 42 Palestiniens ont été blessés "lors d'affrontements avec les forces d'occupation", dont 22 ont été hospitalisés, les policiers ayant tiré des balles en caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène selon des témoins.
Les forces israéliennes ont pénétré sur l'esplanade et utilisé des "moyens pour disperser la foule", après que des "émeutiers" eurent "lancé des pierres et tiré des feux d'artifice", certains essayant de jeter des pierres sur le Mur des Lamentations, autre lieu saint juif situé en contrebas, a indiqué la police en faisant état d'arrestations.
Située dans la vieille ville de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, l'esplanade est administrée par la Jordanie mais son accès est contrôlé par Israël.
Au cours des deux dernières semaines, des affrontements ont fait près de 300 blessés palestiniens dans et autour de l'esplanade des Mosquées.
Escalade mortelle en un peu plus d'un mois
Les violences interviennent dans un contexte d'escalade après une série d'attaques anti-israéliennes ayant fait 15 morts, dont un policier arabe israélien et deux Ukrainiens, depuis le 22 mars dernier. Deux des attentats ont été perpétrés dans la région de Tel-Aviv par des Palestiniens originaires de Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Dans la foulée de ces attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs opérations en Cisjordanie émaillées de heurts meurtriers. Au total, 27 Palestiniens et trois Arabes israéliens ont été tués, dont des assaillants.
Les nouveaux accrochages à Jérusalem sont intervenus par ailleurs le jour de la célébration de la "Journée d'Al-Qods" (Jérusalem en arabe), initiée par l'Iran dans la foulée de la révolution islamique de 1979.
Des manifestations ont eu lieu en Iran, pays ennemi d'Israël, ainsi qu'en Irak, en Syrie et dans d'autres pays de la région, en solidarité avec les Palestiniens.
"L'Iran soutient la résistance palestinienne et dénonce la normalisation (avec Israël). Ce que certains pays arabes ont fait est une trahison", a déclaré à cette occasion le guide suprême iranien Ali Khamenei en référence à plusieurs pays arabes ayant normalisé ces deux dernières années leurs relations avec l'État hébreu.
"Jérusalem restera au centre du conflit avec l'ennemi", selon le Hamas
Jeudi, des ténors des organisations armées palestiniennes du Hamas et du Jihad islamique, proches de l'Iran, ont tenu un rassemblement dans le stade de Gaza pour appeler à "défendre" Jérusalem et l'esplanade des Mosquées.
"Jérusalem restera au centre du conflit avec l'ennemi (israélien)", a déclaré vendredi le Hamas, affirmant que les "projets de l'ennemi de judaïsation, de profanation et de division" étaient voués à l'échec.
Le déploiement de forces policières israéliennes et la présence sur l'esplanade pendant le ramadan de nombreux juifs, autorisés à visiter le lieu à des heures précises mais sans y prier d'après le statu quo en vigueur, ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation".
Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées, a assuré dimanche son chef de la diplomatie Yaïr Lapid, en soulignant que les interventions policières sur l'esplanade étaient "justifiées".
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Jérusalem : une quarantaine de blessés après des accrochages sur l'esplanade des Mosquées
Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem
Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes
L'Humanité
Science. Avec le réchauffement, les virus passeront du phoque à l’âne
ActuSelon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.
Marie-Noëlle BertrandCombien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.
La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux
Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces. Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques. Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.
Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.
De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque
Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.
« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.
Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
New York Times - World
‘We Want Change’: In the Philippines, Young People Aim to Upend an Election
Advertisement
Supported by
As the election in the Philippines nears, tens of thousands of young people who fear another Marcos presidency are rallying around Leni Robredo, the country’s vice president.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Sui-Lee Wee
VALENZUELA CITY, Philippines — John Benvir Serag knocked on doors in the working-class neighborhood, wearing his pink “Youth Vote for Leni” T-shirt and holding a stack of fliers. He has spent nearly every day in the past month trying to explain to strangers why Leni Robredo is the best person to lead the Philippines.
“What are you looking for in a president?” Mr. Serag asked an older woman, ahead of the country’s presidential election in May.
“Of course, someone who does not steal,” she responded.
“Right! Leni has no trace of corruption,” Mr. Serag said. “Also, she is not a thief.”
Anyone who made eye contact with the 26-year-old Mr. Serag in this neighborhood was an opening. Questions about her proposal for clean government? Needed more information about her plans for farmers and businesses?
In the past six years, many young people in the Philippines have grown increasingly disenchanted with President Rodrigo Duterte’s leadership: both his brutal war on drugs and his approach to the pandemic. They have watched men and boys being gunned down in the streets and experienced the mental toll from a prolonged shutdown of schools, two years and running.
In this election, many have come out in full force for Ms. Robredo, the country’s vice president, who is an outspoken critic of Mr. Duterte and a frequent target of his insults. They are facing long odds, with Ms. Robredo polling a far second behind the front-runner, Ferdinand Marcos Jr., the only son and namesake of the late dictator.
They are also fighting a wave of disinformation that has recast the Marcos dictatorship as what supporters of the younger Marcos call a “golden age.” Some of their peers are swayed by YouTube videos that portray Mr. Marcos as a cool parent, while some among an older generation are nostalgic for strongman rule.
Presidential elections in the Philippines have long been a contest for the hearts of young Filipinos. This time, at least half of the record 65 million registered voters are between the ages of 18 and 30.
But they have rarely been marked by this level of passion and intensity. As of Feb. 25, two million volunteers had signed up for Ms. Robredo’s campaign, according to Barry Gutierrez, her spokesman. Many of them are first-time voters or too young to vote. Her rallies have drawn tens of thousands of people.
“It’s like my mom’s a rock star every time she goes around, and this is something very surprising to us,” said Tricia Robredo, one of Ms. Robredo’s daughters. “Especially because we’ve been going off our experience the past six years where my mom has been very vilified online.”
Dozens of groups have sprouted up, combining their shared interests in K-pop and Taylor Swift with getting the vote out for Ms. Robredo. The “Swifties4Leni” wear T-shirts with the hashtag #OnlyTheYoung, referencing Ms. Swift’s track about youth empowerment against the “big bad man and his big bad clan.”
Many of Ms. Robredo’s young supporters are united in their desire to prevent another Marcos from becoming president. Aside from the human rights abuses committed during his father’s 20-year rule, Mr. Marcos — who is known by his nickname, Bongbong — has been convicted of tax fraud, refused to pay his family’s estate taxes, and misrepresented his education at Oxford University.
Ms. Robredo, a lawyer and an economist, beat Mr. Marcos narrowly in 2016 to win the vice presidency, which is separately elected from the presidency. She has vowed to stop the extrajudicial killings in the drug war. During the pandemic, she sent medical equipment to patients and dispatched supplies to frontliners. She has helped marginalized communities and is usually one of the first top officials to visit disaster-stricken sites.
Perhaps the biggest challenge facing Ms. Robredo’s young volunteers has been the wave of disinformation that has lionized the Marcos era and vilified Ms. Robredo as a communist. Spliced videos have also portrayed her as stuttering and unintelligent.
Tsek.ph, an independent fact-checking project in the Philippines, found that Mr. Marcos has benefited the most from disinformation this year, while Ms. Robredo has been its biggest victim so far. The group said that of more than 200 election-related posts it analyzed, 94 percent targeted Ms. Robredo; only 10 percent went after Mr. Marcos.
“It’s a little late for us to fight that disinformation,” said Mr. Serag, a junior high school teacher who goes by V.J. “But we’re still doing it, even if it’s a little too late. That’s what pushed me to be active.”
On a recent Thursday, Mr. Serag led a team of 20 other volunteers in the neighborhood of Gen T. de Leon, where posters of Mr. Marcos and his running mate, Sara Duterte, the president’s daughter, were plastered outside many homes.
Just a week before, several of Mr. Marcos’s supporters in the next neighborhood had dumped a bucket of water on them.
“What are you looking for in a president?” Mr. Serag asked a middle-aged woman who runs a stall.
“Someone who can help us find jobs,” the woman replied.
“Leni has set aside a budget of 100 million for small and medium enterprises and when it comes to employment —” Mr. Serag began, before he was cut off.
“Isn’t Leni a ‘yellow?’” the woman asked, referring to the “yellow” Liberal Party. The party of the Aquino family, which has produced two former presidents, has been seen by some as an elitist group that has failed to improve the lives of ordinary Filipinos.
“No, she’s independent,” Mr. Serag responded. He pressed on: “Even if we do away with the political colors, yellow or whatever, let’s think about what she really has done. She really has helped a lot of communities.”
The youth vote remains divided between Ms. Robredo and Mr. Marcos. Many young people remain big fans of Mr. Marcos — a survey has shown that seven out of 10 Filipinos aged 18 to 24 want him to be president. The country’s textbooks dwell little on the atrocities of the Marcos era. Mr. Marcos’s young supporters say they enjoy watching his YouTube videos, which often feature his family in game-show segments.
One volunteer on Mr. Serag’s team, Jay Alquizar, 22, had a speaker blasting a rap and pop jingle touting Ms. Robredo’s achievements, which he carted through the streets. A group of teenage boys cycled past him. Some shouted Mr. Marcos’s initials: “BBM, BBM!”
Mr. Alquizar spoke into his microphone. “We are not here for a fight, we just want to inspire you,” he said. “That is what we see as the young. You need to see that, too. Because the future is not only for you. It’s for the next generation.”
Mr. Alquizar said he was inspired, in part, by his grandfather, a former police officer, who was tortured during the Marcos regime after speaking out against human rights violations. “The word ‘sorry’ from the Marcos family,” he said in an interview. “We just want to hear that from them.”
In past elections, the youths in the Philippines were mostly concerned about bread-and-butter issues such as jobs. They were often frustrated by the political dynasties that dominated the establishment, but felt there was little they could do to change it. Youth turnout in the 2016 election was about 30 percent, compared with 82 percent for the general population.
Maria Tinao, 16, a high school student in the city of Caloocan, said she was always disillusioned about politics, believing officials had joined government just to enrich themselves. A self-professed “pageant fanatic,” she had been more focused on winning beauty contests and listening to K-pop than thinking about her country’s leaders.
Then in 2017, Kian Loyd delos Santos was shot twice in the head.
His death shook Ms. Tinao. He was 17. The police officers who shot him were found guilty of his murder.
In January, Ms. Tinao saw an interview with Ms. Robredo and was impressed. She started researching the vice president’s stance on the drug war. Although she was too young to vote, she wanted to work on swaying people who could.
“We want a change, a real change for this country,” Ms. Tinao said.
For the next few months, Ms. Tinao was relentless in talking about Ms. Robredo’s policies to her mother.
“I was annoyed at first,” said Monica Tinao, 43, a volunteer church worker, who was considering voting for Isko Moreno, the mayor of Manila.
But she remained curious about the appeal of Ms. Robredo. In March, she decided to attend a rally for the candidate. She saw the young volunteers distribute free food and water. Her daughter was in front of the stage.
That night, the elder Ms. Tinao, who lives in a neighborhood of Marcos supporters, found her daughter’s banner promoting Ms. Robredo and strung it up on her front gate.
Jason Gutierrez and Camille Elemia contributed reporting.
Advertisement
France24 - Monde
Quel espoir pour les Salvadoriennes en prison ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:48
Camille FEVRIER
Virginie HERZ
Suivre
Suite à une fausse couche, Karen a été emmenée à l'hôpital puis directement en prison. Dans son pays, le Salvador, les urgences obstétricales sont considérées comme des homicides et l’avortement strictement interdit – même en cas de viol ou de danger pour la mère. Libérée après sept ans, elle milite dorénavant pour faire sortir les dizaines de femmes dans son cas. La Cour interaméricaine des droits de l'Homme, qui vient de condamner son pays pour violation des droits à la santé des femmes, lui redonne espoir.
Au sommaire également :
- Peut-on être féministe et porter un hijab? La question divise en Occident. Le point avec Ingrid Therwath, de Courrier international.
- Exposition sur les artistes pionnières dans le Paris des années Folles.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR New York Times - World
‘I Lost Everything’: Pakistani Airstrikes Escalate Conflict on Afghan Border
The airstrikes killed at least 45 people, stoking fears of a violent resurgence of the conflict in eastern Afghanistan, which has become a base for Pakistani militants.
The ruins of Qudratullah’s home in Mandatah Village, where members of his family were killed in an airstrike this month. Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Christina Goldbaum and Safiullah Padshah
Photographs by The New York Times
MANDATAH VILLAGE, Afghanistan — It was nearly 3 a.m. in the mountainous borderlands of eastern Afghanistan when a deafening thud jolted Qudratullah awake. Confused, he staggered to the doorway of his mud brick home, looked outside and froze.
Thick plumes of black smoke and dust filled the air. The front of the modest house where his relatives lived was a pile of rubble. His 3-year-old nephew stood in the yard, sobbing. Behind him, four more children were sprawled across the pale earth, their lifeless frames soaked in blood.
Qudratullah ran toward them, he said. Then another blast struck.
His village, Mandatah, was one of four in eastern Afghanistan hit this month by Pakistani airstrikes, Afghan officials said, killing at least 45 people, including 20 children.
Among them were 27 of Qudratullah’s relatives — an almost incomprehensible loss. Qudratullah, 18, who like many in Afghanistan goes by only one name, lost his 16-year-old wife, who was crushed beneath a pile of rubble in the second airstrike. His older brother, who survived, lost all four of his daughters, all under 11.
“I’m devastated,” Qudratullah said. “I lost my wife, my relatives, our home, our vehicles, our animals, everything.”
The pre-dawn airstrikes in Khost and Kunar Provinces two weeks ago marked a serious escalation of the cross-border conflict in this remote, wild and rocky stretch of Afghanistan, and exacerbated tensions between the two countries that have navigated a delicate relationship since the Taliban seized power last year.
Pakistani officials have not confirmed or commented on the airstrikes.
The airstrikes, which Afghan officials said were carried out by Pakistani military aircraft, came several days after militants said to be operating from the area killed seven soldiers across the border in Pakistan.
In eastern Afghanistan, many feared that the carnage of the recent airstrikes was the beginning of a violent new chapter of the long-running conflict in the tribal lands that spill across the porous border. Reinforcing those concerns, Afghanistan’s acting minister of defense, Mullah Muhammad Yaqoob, warned in a speech on Sunday that the Taliban government would not tolerate any more “invasions” from neighboring countries on Afghan soil.
“Pakistan sending in manned aircraft and killing so many people in different places, the Taliban’s defense minister threatening war if there are more attacks — this is a turning point,” said Asfandyar Mir, a senior expert at the United States Institute of Peace.
Reporting From Afghanistan
For over a decade, Pakistani authorities have sought to stamp out the militants hostile to the Pakistani state in Afghanistan’s borderlands, sporadically hitting the area with artillery that have killed a handful of civilians each year.
After the Taliban toppled the Western-backed government in Afghanistan, many in Pakistan hoped that the insurgents turned rulers — who benefited from Pakistan’s support over the past 20 years of war — would rein in the violence by the militants, known as Tehrik-i-Taliban Pakistan or the Pakistani Taliban.
But in recent months, attacks by the group in Pakistan have surged: Since the Western-backed Afghan government collapsed in August, the Pakistani Taliban have carried out 82 attacks in Pakistan, more than double the number over the same period of the previous year, according to the Islamabad-based Pak Institute of Peace Studies. The attacks killed 133 people.
Those numbers are still relatively low compared with the height of the Pakistani Taliban’s insurgency around 2009, but the recent sharp increase in violence has fueled fears that the group is gaining strength after having declined over the past decade, and has reinforced concerns that Afghanistan under the new Taliban government could become a haven for militants.
The Islamic State has carried out several attacks across the country, mainly against Afghanistan’s Shiite minorities, while the Pakistani Taliban have resurged in the east, analysts say.
Taliban officials have denied providing safe haven for militants, including the Pakistani Taliban, but the issue has become a flash point between Afghan and Pakistani authorities, who claim that the militant group — which is responsible for some of the worst terrorist attacks in Pakistan’s history — has become emboldened under the new Taliban government and allowed to operate freely on Afghan soil.
The Pakistani Taliban, which analysts estimate to have several thousand fighters in eastern Afghanistan, have maintained ties with the Taliban for over a decade and pledged allegiance to the Taliban leader. Hundreds of jailed Pakistani Taliban militants were released from prison last year as the Afghan Taliban seized control of major cities and liberated their prisons.
“It would be fair to describe the T.T.P. as the ideological twin of the Afghan Taliban,” said Madiha Afzal, a fellow at the Brookings Institution, using the abbreviation for Tehrik-i-Taliban Pakistan. “When the Taliban took over Afghanistan last year, the T.T.P. hailed the Taliban’s ‘victory’ and renewed its oath of allegiance.”
The villages hit in the recent airstrikes are nestled between mountains blanketed in pine forests. With soil too stubborn for large-scale farming, most residents scrape out a living harvesting pine nuts each fall or collecting lumber from the forest to sell in the local market.
The glint of a barbed-wire fence dividing Pakistan and Afghanistan is visible just over the horizon. The border, known as the Durand Line, cuts directly through traditional Pashtun lands and for decades was little more to families divided on either side than a line drawn across the maps of British colonial officers.
The fence itself has been a source of tension between the two countries since Pakistani authorities began its construction in 2019 along the disputed border.
When the Pakistani military launched a sweeping military offensive against militants in 2014, hundreds of thousands of people fled the fighter-bombers pounding Pakistan’s tribal areas and crossed into Afghanistan, seeking shelter with relatives.
Among them were many militants with the Pakistani Taliban, who found refuge among the Taliban. For years, they quietly regrouped amid the threat of American airstrikes and offensives by Western-backed Afghan security forces. But since the Taliban seized power last year, many militants, now able to move freely, have returned to their relatives’ homes along the border, residents say.
Signs of their presence and support abound: Children wear small buttons with pictures of Hakimullah Mehsud, the second emir of the Pakistani Taliban, who was killed in an American drone strike in 2013. The militant group’s flag is hoisted above homes and shops.
And unlike in many other parts of the country, where the Taliban’s security forces have conducted house-to-house sweeps to collect weapons from civilians, these villages are flush with armed men.
But as the signs of Pakistani Taliban militants have grown in recent months, so too has the shelling from Pakistan, residents say. Still, the devastation from the airstrikes on April 16 was unlike anything they had ever experienced.
Around 3 that morning in Kanai village, Rangin, 30, felt his wife nudging him to wake up for suhoor, the pre-dawn meal Muslims eat before the daylong fasts during the holy month of Ramadan. A migrant from North Waziristan in Pakistan, he fled during the military offensive and eventually built a small home on the Afghan hillside where he lived with his wife and four children.
Rangin had told his wife to let him sleep, then the walls and ceiling crashed down on top of them in a deafening boom, he said. Trapped beneath the rubble, his right arm was pressed against his wife’s torso, which swelled and sank as she fought to breathe. Minutes later, two more blasts destroyed a neighbor’s empty home and a shop down the road, killing its 16-year-old shopkeeper.
After a half-hour, Rangin could no longer feel his wife’s chest move. He was eventually rescued, but she was dead, along with his three daughters, ages 1, 3 and 10.
“Why are they bombing us?” he asked, standing in the wreckage of his home. “We are just refugees. This is a cruelty.”
Bits of torn bank notes from the 150,000 Pakistani rupees, roughly $800, in savings he kept in his home fluttered on the ground around him. Like others interviewed here, he said he had no connection to the Pakistani Taliban.
Around the same time that morning in the nearby village of Mandatah, a blast tore through the front of Qudratullah’s family home. His relative and neighbor Sadamullah, 21, ran to the house with his aunt, uncle and cousin, choking on smoke. He could make out the bodies of children laying on the lawn and red flames engulfing the family’s tractor and pickup truck.
But before Sadamullah could make sense of the scene, another blast hit the back of the house, throwing him on the ground. When he came to, he saw his cousin laying face down on the earth, legs covered in blood. His aunt and uncle were buried beneath the rubble.
“For almost 20 minutes my hands, feet and brain were not working, I lost control,” Sadamullah said.
Six days later, Qudratullah, his brother Zargit, and dozens of their surviving relatives gathered inside a large canvas tent to pray for the family members they had lost. All that was left of their home was a pile of rubble. The grill of their pickup hung from a tree branch, and the skull of a sheep from their herd sat in a puddle. On a hilltop nearby, white flags and 27 piles of stones sat atop a fresh mass grave.
“I lost my home, I lost my family, I lost everything,” said Zargit, 30. “Now I am alone.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
Le Monde
Le Var, un jardin sur la Méditerranée
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.
- Partage
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Envoyer par e-mail
- Partage désactivé Partage désactivé
- Partage désactivé Partage désactivé
Prendre un bain de nature dans le Var
Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !
Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !
L’arrière-pays, la Provence préservée
Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.
Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne
Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…
On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !
www.visitvar.fr
Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
L'Humanité
«Le H5N1 qui circule en ce moment en France n’est pas transmissible à l’homme»
EntretienAlors qu’un cas humain de grippe aviaire a été rapporté en Chine, Gilles Salvat, microbiologiste et directeur général délégué de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour la recherche, explique ce qui distingue les virus de grippes humaines et de grippes aviaires et pourquoi certains nous contaminent et d’autres pas.
Marie-Noëlle BertrandLa souche H3N8 qui a infecté un enfant en Chine est-elle une variante nouvelle du virus de la grippe aviaire ?
Gilles Salvat Cette souche particulière H3N8 n’est pas complètement inconnue chez les volailles mais elle a acquis des gènes de virulence pour l’homme. Tous les virus influenza aviaires comme humain se composent d’une protéine nommée hémagglutinine - c’est ce que désigne le H de H5N1, H3N8… Son rôle est extrêmement important : c’est elle qui ouvre la porte d’entrée au virus. Encore faut-il être doté des récepteurs qui le permettent. Les bronches des volailles le sont. Pas celles des humains. En revanche, chez l’homme, ces récepteurs existent plus profondément dans l’organisme, tout au fond des alvéoles pulmonaires. C’est ce qui explique que des personnes fortement exposées à des oiseaux infectés où à leurs poussières - particules de plumes ou d’excréments en suspension dans l’air - courent tout de même le risque d’être contaminées. Cela peut être potentiellement grave, selon le type d’influenza aviaire auquel on a affaire. Parfois, cela débouche sur des pneumonies. Mais les risques d’être infecté restent nettement moindre chez les humains que chez les oiseaux. Les risques de se contaminer entre humains avec ces virus influenza aviaires sont encore plus faibles. En outre, d’autres facteurs limitent ce risque de transmission interespèces. La température corporelle des volailles est de 42°C, et les virus qui les infectent se multiplient à une température de 40°C, celle de l’arbre respiratoire des oiseaux. La température de l’air qui circule dans nos bronches à nous avoisine quant à elle les 35°C : les virus aviaires ne s’y sentent pas très à l’aise.
Et pourtant des contaminations arrivent…
Gilles Salvat Nous surveillons étroitement les virus aviaires, entre autre du fait des risques de mutation qui existent et qui leur permettent de s’adapter à ces changement de température de multiplication. Des risques existent aussi de réassortiment des virus. Schématiquement, chaque virus est composé de 8 segments - à la manière d’une suite de cartes de la même couleur. Certains ont une suite à cœur, d’autres à pique… Imaginons qu’un individu soit infecté par une grippe aviaire juste après avoir contracté la grippe humaine : les gènes des deux virus peuvent alors se mélanger, tout comme des cartes se mélangent dans un jeu. On se trouve dès lors face à un nouveau virus, auquel l’humain n’a jamais été confronté. C’est là que se cache le danger de pandémie. Ces cas sont très rares lorsque l’hôte des virus est un humain. Ils sont en revanche plus probable lorsque l’hôte des virus est un cochon. Celui-ci a la particularité d’être doté non seulement des récepteurs propres au porc, mais également de ceux propres à l’humain et à la volaille. La pandémie de H1N1 survenue en 2009 avait démarré ainsi. On l’avait baptisée grippe porcine, mais elle était en fait un réassortiment de gènes de virus porcins, humains et aviaires.
Au bout de combien de temps peut-on être sûr qu’un virus ne présente pas de danger pour l’humanité ?
Gilles Salvat Longtemps cela n’a pu être mesuré qu’après coup, au vu du nombre de contaminations. Aujourd’hui, on est capable d’évaluer rapidement cette probabilité à partir de la séquence du virus. On peut rechercher dans le génome de ce dernier les marqueurs génétiques qui indiquent une augmentation du risque de transmission à l’homme. C’est rapide : cela ne nécessite que trois 3 à 7 jours. La Chine est parfaitement équipée pour cela. Toutes ces séquence sont mises sur la base GISAID, une base internationale de données sur les virus qui permet d’avoir accès en temps réel aux nouvelles séquences de grippes. Cette base est très utile à la communauté scientifique pour les coronavirus, comme pour les virus grippaux.
L’ANSES va-t-elle être appelée à travailler sur le H3N8 ?
Gilles Salvat Pour le moment, pas directement car ce virus ne circule pas chez les oiseaux en Europe. La cas de contamination relevé en Chine ne paraît pas alarmant : le jeune garçon infecté vit dans une famille d’éleveurs de volailles et est en contact étroit avec les oiseaux dans sa vie quotidienne. Par ailleurs la souche n’a pas été à l’origine d’une transmission interhumaine à ce jour. Santé publique France, le Centre national de référence des grippes humaines et l’Anses ont été saisis par la direction générale de la santé pour produire une évaluation des risques liés à ce virus dans les semaines qui viennent. Nous l’avions été de la même manière l’an dernier, au sujet d’un autre virus aviaire, le virus H10N3, devenu pathogène chez l’homme. La précédente crise aviaire en Europe, celle du H5N8 (en 2021, NDLR), avait elle aussi provoqué des cas d’infections : trois cas humains avaient été détectés dans un énorme élevage de 800 000 volailles, en Russie. Les personnes concernées avaient été fortement exposées, mais leurs symptômes étaient restés légers. Cela nous a permis, en revanche, de rappeler les conditions de protection des salariés qui travaillent à proximité des volailles, singulièrement lorsque ces volailles sont porteuses de virus influenza.
Ceux qui travaillent dans les élevages touchés en France courent-ils un danger ?
Gilles Salvat Le H5N1 qui circule en ce moment en France n’est a priori pas zoonotique, c’est à dire pas transmissible à l’homme. Il n’empêche que porter un masque chirurgical, voire un masque FFP2 est indispensable pour tous ceux qui exercent en ce moment dans les élevages ou gèrent les abattages de volailles.
C’est pourtant bien un H5N1 qui avait été responsable d’une pandémie en 2003…
Gilles Salvat Derrière le même nom de virus peuvent se cacher plusieurs identités. A l’intérieur de chacune d’elle existent 6 autres gènes qui varient sans arrêt. Le H5N1 de 2003 a ainsi provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes en Asie - il était mortel à 50% - alors que celui qui sévit cette année en France n’est pas dangereux pour l’homme pour le moment. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait le même virus qui circule dans le sud-ouest - une souche H5N1 dite de sérotype 1 - que dans les Pays de la Loire - un H5N1 dit de sérotype 2. Ce dernier parait s’être particulièrement bien adapté à la volaille domestique, ce qui pourrait expliquer sa virulence. Mais les deux sont a priori inoffensifs pour l’homme. Une très forte exposition pourrait à la rigueur déclencher une réaction immunitaire voire une infection bénigne.
grippe aviaireChine France24 - Monde
Général Dominique Trinquand : "Vladimir Poutine ne peut plus conquérir l'ensemble de l'Ukraine"
Publié le : 29/04/2022 - 13:59Modifié le : 29/04/2022 - 16:07
Pauline GODART
Le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies était invité de France 24 ce vendredi. L'occasion de faire un point sur la guerre en Ukraine. Pourquoi l'armée russe a-t-elle bombardé Kiev en pleine visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres ? Où en est l'invasion russe ? Vladimir Poutine s'arrêtera-t-il au Donbass ?
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LE FIL DU 28 AVRIL
Antonio Guterres "choqué" mais "en sécurité", après des frappes sur Kiev
LE FIL DU 29 AVRIL
L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone
LE FIL DU 25 AVRIL
La Russie met en garde contre le danger "réel" d'une troisième guerre mondiale
New York Times - World
Russia-Ukraine War
A Body Bag and a Sister in Denial
The war in Ukraine is so big that it has shaken the world. But for a sister looking for her missing older brother, it was reduced to a visit to a morgue.
Oksana Pokhodenko after identifying the remains of her older brother Oleksandr Pokhodenko at a morgue this month in Zmiiv, Ukraine.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
ZMIIV, Ukraine — The wind carried the smell of death across the street. The body of the dead man, burned, mutilated and barely recognizable, was taken from the refrigerator and laid on a metal gurney. The coroner smoked a cigarette and unzipped the black bag.
It was a beautiful spring day. There had been no shelling that morning. And Oksana Pokhodenko, 34, gasped, blinking, at the charred corpse. That was not her brother, she told herself, that was not Oleksandr. That was barely a human.
Her brother lived once. The family patriarch for 20 years since their father died, he called his sister every day after the war started as he fled with his family to a village, Husarivka, wedged between rolling wheat fields. He kept calling — “Hello, Little One. We’re good. How are you?” — but never mentioned that the Russians had overrun the village where he was hiding.
Ms. Pokhodenko, in black jeans, a black jacket and barely laced sneakers, struggled to keep looking at the body. Her brother had taught her how to ride a bike and had loved to watch cartoons for hours with his son. To his sister, he was a “stone wall.” This was a charred husk. Half of the man’s skull was gone, and his chest cavity was splayed open.
“How is it possible to recognize anything here?” she cried. “There is nothing left at all. Oh, my god. It’s horrible. There is nothing left.”
This was Ms. Pokhodenko’s task on Tuesday morning, to identify the unidentifiable, to reconcile the unreconcilable, to put a name on a blackened corpse, to fill out the paperwork and to move on. A war so big that it has shaken the world was suddenly just a body bag holding the remnants of a man.
“We’ll go in a minute,” the coroner said. “Let me smoke.”
The coroner was tired. He was 51, had been on the job for 25 years and, for security reasons, would give only his first name, Vitaliy. Since the war began in February, more than 50 bodies had come through the door, civilians along with Ukrainian soldiers, mangled by rocket blasts and tank shells and gunshots, arriving from different fronts in eastern Ukraine, whether near the city of Izium or the near city of Chuhuiv.
He was accustomed to the horror, to how the war shredded a body beyond recognition. Others were not.
“Take a sip of water,” Vitaliy told Ms. Pokhodenko before she entered the room with the body. “Did you take masks with you? Here, have some, wear a double layer. Just in case.”
The masks were not for Covid.
Ms. Pokhodenko had traveled that morning from her home in the well-tended suburbs of Kharkiv, the country’s second largest city, now a regular target of Russian bombardments. The coroner had arranged for her to pick him up, and after stopping to buy cigarettes, he guided her to the morgue.
“All of the scariest things are before me,” Ms. Pokhodenko said, standing in front of the morgue’s swinging wooden doors before walking inside. The building, a single-story brick relic built sometime before World War II, was surrounded by weeds and stray dogs. Rain from days earlier had left puddles in its yard where earthworms had risen and floundered.
She had reason to be fearful. Her brother had not called since March 14. She had last seen him on Feb. 23, the day before the Russians invaded.
They had sat in his secondhand sedan in a parking lot outside where she worked, quickly catching up and handing over bills they needed to pay for their aging mother. He asked to grab coffee, but she declined. She had to get back to her job.
“If I knew that was the last time I was going to see him,” Ms. Pokhodenko said, her hair pulled back in a pony tail and eyes swollen from crying, “I would have never let him go.”
Oleksandr Pokhodenko, 43, drove delivery trucks for a supermarket chain and lived in the Saltivka neighborhood of Kharkiv. Russian forces began shelling the neighborhood from the opening hours of the war, and Mr. Pokhodenko, his wife and their 3-year-old son fled to a small town to the east. When the Russians occupied that town, the family fled again, this time to Husarivka, a village of about 1,060 people.
In early March, the Russians occupied Husarivka and the Ukrainians counterattacked, shelling the enclave incessantly. A village that nearly no one had ever heard of, that had once seemed sleepily apart from the world, was now a theater of war.
On March 15, Mr. Pokhodenko and Mykola Pysariv, 57, a distant relative in Husarivka who had taken the family in, set out at around 3 p.m. to retrieve some potatoes for the eight people now living in Mr. Pysariv’s basement. Russian soldiers had given assurances that they could carry out the errand unmolested.
Mr. Pysariv was a construction worker who had served in the Soviet military in the 1980s. His wife went to the morgue on Tuesday, too. She said that she had last seen him as he was walking out the door to collect the potatoes, and remembered that Mr. Pokhodenko had stopped him just as he was about to leave. “Uncle Kolya,” he had said, “let me come with you.”
The two men set out into the winter cold and never returned.
When Ukrainian soldiers retook Husarivka at the end of March, residents emerged from their basements with horror stories. Five men had disappeared after going to feed cows at a farm that the Russians were using as a headquarters. Then, on April 22, Ukrainian soldiers found two bodies that they believed were those of Mr. Pokhodenko and Mr. Pysariv, whose throat had been slit. Soon after, the corpses were delivered to the morgue in Zmiiv.
Inside the morgue, Vitaliy, the coroner, invited Ms. Pokhodenko and her partner, who had also driven over with her, into his cramped office piled with books and scrap paper, a painting of an old ship hanging behind his desk. He pulled out a passport and explained why the two bodies most likely were once her brother and Mr. Pysariv.
“The smaller man died of a gunshot wound to the left side of his chest,” Vitaliy said, referring to Mr. Pokhodenko. “Here is the passport; it has been shot through.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
Pelosi’s visit. In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, meeting with President Volodymyr Zelensky and vowing to back Ukraine “until victory is won.”
Mariupol evacuation. The long-awaited rescue of civilians from a sprawling steel plant in Mariupol is underway, according to Ukrainian officials and the United Nations. Mr. Zelensky said that about 100 civilians were being evacuated and are heading to a “controlled area.”
Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.
On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.
An American casualty. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a U.S. citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.
The coroner showed it to Ms. Pokhodenko.
The passport’s edges were burned, but it was still legible. At the top of the book, through Oleksandr Pokhodenko’s portrait, his hair tightly cropped and face stern, was a bullet hole. After Mr. Pokhodenko was shot, the coroner said, his corpse was doused in fuel, covered with tires and set aflame.
Ms. Pokhodenko composed herself and walked out into the yard, into the warm sun, sobbing after looking at her brother’s body.
It was not him, she said. There was no way. The same height, maybe, “but there wasn’t even a skull.”
Ms. Pokhodenko’s partner asked to examine the corpse’s mouth. The teeth looked like Mr. Pokhodenko’s, he insisted, so, after much debate, the coroner placed his hands in the remains and pulled out the part of the skull with the top row of teeth attached.
Vitaliy did not need to use a saw because the body’s joints were no longer tight — the bone came out easily. He set it on a metal gurney outside the morgue, away from the rotting corpse.
Hours passed. Ms. Pokhodenko gave her statement to the police. But it would take another night for her to accept that her brother was no longer missing, but dead, lying in a middle-of-nowhere morgue, the casualty of a brutal war that had just begun.
Her acceptance that it was Oleksandr came down to height, foot size and how the corpse’s front teeth slanted at a particular and familiar angle. She would await the results of a DNA test, but, for now, it was enough.
Her thoughts turned to burying him, to the funeral to come, and to moving him away from the horrors of the morgue.
“I don’t want my brother to lie there for a month,” she said before he was buried Thursday. “It’s so cold in that room.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Affaire Coralie Dubost : rattrapée par ses dépenses, la députée « se met en retrait »
La politique, c’est fini pour Coralie Dubost. Dans un communiqué diffusé sur son compte Twitter, la députée LREM fait savoir qu’elle se met en retrait de la vie politique et qu’elle ne se représentera pas en juin prochain, quelques jours après avoir été compromise par des révélations de Mediapart. « Cinq années au service des Français (…) viennent de s’écouler. Cinq années au cours desquelles je n’ai compté ni les heures, ni les sacrifices personnels », écrit Coralie Dupost, qui se dit « visée par des attaques injustes qui desservent mon groupe politique, les échéances électorales et, plus globalement, la démocratie »…
« Je refuse d’être l’instrument d’une cabale antiparlementaire, de la même façon que je refuse de me prêter à un ping-pong de justifications », poursuit la députée, évoquant « un lynchage fantasmagorique sur les réseaux sociaux » et du « voyeurisme ». Remerciant ensuite Emmanuel Macron, Richard Ferrand, ses collaborateurs parlementaires et ses militants, elle cite également son suppléant, « un homme de grande valeur » en qui elle dit retrouver un peu de son défunt père. Ce n’est d’ailleurs pas la seule mention à sa famille que fait Coralie Dubost au moment de tirer sa révérence, puisqu’elle affirme également se retirer « pour protéger l’enfant [qu’elle] porte des vicissitudes de la vie politique ».
Vêtements, restaurants…
Le 29 avril dernier, rappelle France Inter, Mediapart publiait un article accusant Coralie Dubost d’avoir abusivement utilisé son enveloppe parlementaire au cours de son mandat, se basant notamment sur un rapport parlementaire daté de 2021. Il lui était notamment reproché des « dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1.500 à 2.000 euros » ou« des frais de restaurants très importants ».
Pour rappel, en plus de son salaire et d’une enveloppe destinée à rémunérer ses collaborateurs, chaque député dispose d’une avance de 5.373 euros, destinée aux frais de mandat : logement local ou parisien en fonction du lieu de résidence principal de l’élu, transports de l’Assemblée à la circonscription, rendez-vous, équipements, etc. Au moment de la parution de l’enquête de Mediapart, Coralie Dubost s’était justifié en évoquant les mauvais conseils de l’un de ses collaborateurs, et disait avoir commencé à rembourser les dépenses non liées à son mandat.
pic.twitter.com/yUdu9rnhFd
— Coralie Dubost (@CoDubost) May 1, 2022
L'Humanité
Grippe aviaire : que craindre du premier cas humain en Chine ?
ActuLes autorités sanitaires chinoises disent avoir détecté chez un enfant de 4 ans une contamination à la souche H3N8. Cette cousine du virus H5N1 sévit dans les élevages de volailles français.
Marie-Noëlle BertrandL’épidémie de grippe aviaire n’a pas fini de flamber dans les élevages de volailles français que la Chine livre une nouvelle peu réjouissante. Selon les autorités sanitaires du pays, un premier cas humain de contamination à la souche H3N8 de la maladie a été détecté chez l’homme. Connue pour être transmissible aux chevaux, aux chiens et aux phoques, celle-ci n’était pas réputée l’être à l’humain. L’affaire est angoissante, compte tenu de la récente pandémie que l’on sait. Elle n’est cependant pas la première du genre.
Si aucun humain n’a, jusqu’à présent, été contaminé par la souche H3N8, il n’en va pas de même de la grippe aviaire dans son ensemble. Certains sous-types de celle qu’on appelle aussi grippe A, et qui affecte initialement les oiseaux sauvages ou domestiques, parviennent parfois à franchir la barrière des espèces. C’est le cas des sous-types H7N9 et H9N2, rappelle l’OMS. C’est également « le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme », souligne l’Institut Pasteur.
Toute l'Humanité en accès libre ! Voir l'offre-ci-dessous.
Repéré pour la première fois en 1997, à Hong Kong, il est le plus réputé d’entre tous. L’épidémie avait alors causé la mort de six personnes. « Il est réapparu fin 2003, provoquant d’abord des épizooties – maladies touchant uniquement des espèces animales – chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie, suivies des premiers cas humains », rappelle encore l’Institut Pasteur. C’est lui, enfin, qui frappe les élevages français depuis plusieurs mois.
Contacts directs avec des oiseaux
L’immense majorité des personnes recensées comme ayant été infectées par des sous-types de la grippe A l’ont été à la suite de contacts directs avec des oiseaux, insistent les organismes sanitaires. A priori, c’est également le cas ici : selon le ministère chinois de la Santé, la famille de la victime – un garçon de 4 ans, hospitalisé début avril – élève des poulets dans une zone peuplée de canards sauvages du Henan, dans le centre du pays. Les autorités assurent que le garçonnet a été infecté directement par les oiseaux et précisent que les tests effectués sur les personnes proches du malade n’ont révélé « aucune anomalie ».
Est-ce à dire qu’une transmission du virus H5N1 d’humain à humain est impossible ? Pas tout à fait. De très rares cas ont déjà été constatés de façon épisodique. « Ils n’entraînent pas de transmission interhumaine efficace » du virus, insiste l’OMS. Les instances sanitaires restent cependant sur leurs gardes, estimant la menace réelle. « La propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine », note ainsi l’Institut Pasteur. Tous les virus de la grippe A montrent, en outre, une certaine capacité à muter, et même à « échanger des gènes avec des virus grippaux » infectant d’autres espèces.
De nombreux épidémiologistes alertent, enfin, sur les foyers potentiels d’infection que représente l’élevage intensif. En France, l’épidémie de virus H5N1 qui sévit depuis novembre s’est développée au gré de ces systèmes concentrés. On comptait, le 22 avril, 1 348 foyers de grippe dans tout le pays, contre 281, le 24 janvier.
Profitez-en : toute l'Humanité vous est ouverte !
- Regardez, fouillez... Vous voyez un article qui vous intéresse ? Un décryptage de l'actualité, une vidéo, un reportage ? Bonne nouvelle : vous pouvez le consulter librement !
- C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit.
- L'occasion de découvrir un média indépendant des puissances de l’argent.
- Ou de le faire découvrir : n'hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux pour faire connaître à vos proches cette possibilité qui leur est offerte d'accéder à l'intégralité des articles d'un media utile à celles et ceux qui ne se résignent pas au monde tel qu’il ne va pas, qui veulent résistent aux sirènes de l’obscurantisme et sont disponibles pour bâtir un monde meilleur. Car il est temps.
Pour en savoir plus.
Pour faire vivre la voix d'un media libre, utile pour comprendre et agir, rejoignez la communauté de l'Humanité, abonnez-vous !
grippe aviaireChineélevagevolaille France24 - Monde
Présidentielle : en Outre-mer, un vote à contre-courant de l'Hexagone
Publié le : 29/04/2022 - 16:58
Marie RADOVIC
FRANCE 24
Suivre
Dimanche 24 avril, les Français ont réélu Emmanuel Macron comme président. Mais dans les Outre-mer, les électeurs lui ont largement préféré la candidate d'extrême-droite, Marine Le Pen. Une première dans ces territoires : comment expliquer ce choix ?
En Martinique, les prix ne cessent de grimper : le coût de la vie a augmenté de 2,6 % en un an. Cette hausse est largement ressentie par les consommateurs.
Chacun peut désormais faire déterminer le taux de chlordécone dans son sang en Guadeloupe, un test est remboursé par la sécurité sociale. Ce pesticide, qui a pollué les sols des Antilles, a contaminé 95 % des Guadeloupéens, selon Santé publique France.
En Guadeloupe, toujours, plus d'une centaine de soignants n'exercent plus depuis six mois après avoir été suspendus pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19. Où en sont aujourd'hui ces professionnels de santé ?
Bernard Pons, ancien ministre des Dom-Tom, est décédé cette semaine à l'âge de 95 ans. Ce proche de Jacques Chirac fut à l'origine de la première loi de défiscalisation Outre-mer. Mais son nom reste aussi associé en Nouvelle-Calédonie au drame d'Ouvéa, qui fit 21 morts, dont une majorité d'indépendantistes, en 1988.
Cap sur l'océan Indien, où une idée a été expérimentée à La Réunion : des filets antipollution y sont installés sur des sorties d'eaux pluviales pour capturer les déchets avant qu'ils n'atteignent la mer.
Enfin, direction l'Antarctique pour les îles Crozet, des terres françaises classées au patrimoine mondial de l'Unesco. L'archipel ne compte aucun habitant permanent, mais scientifiques et militaires y sont régulièrement missionnés.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'Humanité
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total
Un jour avecLa militante et représentante de l’association Afiego se bat contre les projets du pétrolier qui, dénonce-t-elle, menacent le droit des peuples et de l’environnement dans son pays.
Marie-Noëlle BertrandSon blouson, qui lui remonte jusqu’au nez, lui mange tout le bas du visage ; son bonnet, qui lui descend au-dessous du sourcil, lui avale le front. Il fait encore frisquet, le jour où Diana Nabiruma nous dégotte un moment entre deux rendez-vous. On est à la mi-mars, les gelées sont de rigueur. L’heure du déjeuner a beau être passée, Diana a plus froid que faim et opte pour un thé. À deux pas de l’Assemblée nationale, la militante ougandaise s’offre une simili pause au milieu d’une semaine chargée. Émergeant par-dessus le col de son plastron, son sourire résiste à la fatigue, mais sous son couvre-chef, l’œil trahit le coup de barre. Qu’importe, elle est là pour parler. Il y a lourd à gagner.
Aux abords du lac Albert...
« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement », explique la représentante de l’Afiego, une association ougandaise de défense des droits humains et de l’environnement. Elle parle avec patience, au rythme de notre mauvais anglais, énumérant des faits essorés de tout pathos. « Nous attendons seulement que la cour de justice française prenne les bonnes décisions. »
Quelques minutes plus tôt, aux côtés d’autres représentants d’associations ougandaises, elle tenait un discours similaire face à une délégation de parlementaires. L’objectif de sa visite en France est clair : convaincre le plus de forces possible de la nécessité de stopper les ambitions pétrolières de TotalEnergies, qui, dit-elle, promettent de miner l’ouest de son pays.
L’affaire est éventée depuis 2019 : deux vastes projets pétroliers, soutenus par des filiales et sous-traitants de la multinationale française, sont dénoncés par six organisations françaises et ougandaises comme menaçant le Parc national Murchison Falls, une aire protégée depuis 1926, et les droits des populations qui vivent alentour.
« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement.» Diana Nabiruma
Celui dit Tilenga vise l’extraction de près de 200 000 barils de pétrole par jour, moyennant 400 forages aux abords du lac Albert. Le second, dit Eacop, prévoit la réalisation d’un oléoduc long de 1 445 kilomètres, voué à relier le port de Tanga, en Tanzanie, et à devenir le plus long pipeline de pétrole brut chauffé au monde.
« Des routes seront construites à l’intérieur du parc », relevaient, dans un rapport paru en 2020, les associations françaises Les Amis de la Terre et Survie. Aux temps forts, on prévoit jusqu’à « 2 000 trajets de véhicules par jour », soit « 61 000 par mois ». L’entreprise impliquera aussi de prélever plusieurs millions de mètres cubes d’eau dans le lac Albert.
Une colère qui ne date pas d’hier
Mais l’environnement n’est pas le seul à souffrir, martèlent les organisations. Violation des droits de propriété, privation de moyens de subsistance et pressions exercées sur les populations et les opposants au projet : les associations dénoncent, témoignages à l’appui, nombre d’atteintes aux droits humains commises localement. Fortes de ces faits, et s’appuyant sur la loi de 2017 sur le devoir de vigilance, laquelle oblige les multinationales établies en France à rendre des comptes quant aux agissements de leurs filiales et sous-traitants dans le monde, elles ont saisi, en 2019, la justice française. La procédure, depuis, suit son cours. La bataille militante aussi, non sans mal.
« Les autorités ougandaises ont tenté de faire interdire l’Afiego », reprend Diana Nabiruma. Des militants de plusieurs associations ont été interpellés, placés en garde à vue sans motif, voire menacés. « Toutes ces choses me révoltent », poursuit la trentenaire, elle dont les premières colères environnementales ont éclaté à l’aube de l’âge adulte.
Le bras de fer continue
« Plus jeune, je vivais loin de la ville. L’air que je respirais était pur, l’eau que je buvais était saine », raconte-t-elle. Tout a changé à son arrivée à l’université de Kampala, la capitale. Aussi violentes que soudaines, les crises d’asthme l’ont mise à terre. Mais pas à bas. Le lien qui finira par être établi entre sa maladie et un environnement vicié la poussera au combat, et le combat, à la lutte contre le projet pétrolier.
Déjà, celle-ci a marqué des points. Onze banques, dont trois françaises, ont décidé de ne pas financer le projet de Total. Le pétrolier, qui dément les accusations, ne renonce pas pour autant et a signé, en février, sa « décision finale d’investissement ». Le bras de fer continue. La visite de la délégation ougandaise, en outre, n’est pas restée sans écho : peu après son passage, 18 députés de 7 groupes politiques ont publié une tribune dans le Monde exigeant que TotalEnergies renonce à ses projets.
totalEnergiesougandaDroits humains BBC
SANS TITRE
The first accounts of life in the labyrinth of tunnels beneath the Avozstal steelworks are starting to emerge.
We reported earlier how Reuters news agency had spotted civilians stepping off the bus from Mariupol in the village of Bezimenne, in Russia-held parts of east Ukraine.
One of them was 37-year-old Natalia Usmanova, who told the news agency what it was like when powerful bombs hit while she hid underground
"I feared that the bunker would not withstand it - I had terrible fear," she said. "When the bunker started to shake, I was hysterical, my husband can vouch for that: I was so worried the bunker would cave in."
"We didn't see the sun for so long," she added.
"You just can't imagine what we have been through - the terror."
"I
lived there, worked there all my life, but what we saw there was just
terrible."
Laurence Peter
BBC News
Ukraine's fighter pilots are vastly outnumbered by the Russians, and have become legendary - thanks in part to the story of an alleged flying ace called "Ghost of Kyiv".
This hero is said to have downed as many as 40 enemy planes - an incredible feat in an arena where Russia controls the skies.
But now the Ukraine Air Force Command has warned on Facebook that the "Ghost of Kyiv is a superhero-legend whose character was created by Ukrainians!"
"We ask the Ukrainian community not to neglect the basic rules of information hygiene," the message said, urging people to "check the sources of information, before spreading it".
Earlier reports had named the ace as Major Stepan Tarabalka, 29. The authorities confirmed that he was killed in combat on 13 March and honoured with a Hero of Ukraine medal posthumously.
Now, the air force stresses that "Tarabalka is not 'Ghost of Kiev', and he did not hit 40 planes".
Read more here
Ukraine’s state electricity operator Ukrenergo says it has
restored reliable power to the Chernobyl exclusion zone, the site of the 1986 nuclear accident.
Ukrenergo says the
last 330 kV power line has been reconnected there.
Earlier, it says,
another 330kV line came back on stream, north of Kyiv, which “made it possible
to improve the reliability of power supply to the capital”.
In a Facebook post, Ukrenergo CEO Volodymyr Kudrytskyi
said the Russian military occupation of Chernobyl – which has now ended – had caused much
disruption at Chernobyl.
“After the departure of the Russians, our
repairmen immediately after the sappers investigated dozens of kilometres of
lines, restored the resistance and other equipment,” he said.
An exclusion zone covering about 2,600 sq km (1,000 sq miles) was imposed around the Chernobyl nuclear power plant after the catastrophic explosion there in 1986.
Hugo Bachega
Reporting from Dnipro
The evacuation of civilians from Mariupol’s Azovstal steel
plant is a major, long-awaited development. About 1,000 of them have been
sheltering in the vast network of underground tunnels and shelters, and
concerns were growing about their conditions amid dwindling food and water
supplies.
A convoy departed to Mariupol on Friday but only now has official confirmation come in, first from the UN and the Red Cross, then from
President Zelensky, a sign of how complex and delicate this operation is.
Meanwhile, relatives of the hundreds of Ukrainian soldiers
who are also trapped in the steel plant, surrounded by Russian troops, are
anxiously waiting for any operation that allows them to be able to flee in safety too.
Here in Dnipro, I met the wife of an officer who is at the
plant. She said she and other women were willing to go to Mariupol to secure a
safe way out for their husbands.
Sophie Williams
Reporting from Lviv
After a surprise visit to a Lviv coffee shop on Saturday, more
details have been revealed about Angelina Jolie’s trip here.
The actress met with a number of displaced Ukrainians
including children who were injured in the attack on Kramatorsk railway station. At least 52 people were killed and dozens injured after rockets hit the station as people waited to board evacuation trains.
Lviv's regional governor Maxim Kozytski confirmed Jolie's visit on Telegram, adding that "she was very moved by the children's stories".
Jolie also met people at the city’s train station, including volunteers who were helping evacuees.
Lviv, in the west of Ukraine, has become a hub for hundreds of thousands of people fleeing other parts of the country.
As well as the fighters and civilians trapped in the Azovstal steelworks in the southern city of Mariupol, there are also an estimated 100,000 residents in other parts of the city.
They have been trying to survive without mains water, electricity or gas for weeks.
Earlier we reported that Mariupol City Council had invited these residents to gather at a mall at 1600 local time (1300 GMT) as an evacuation could be possible on Sunday.
But now the council has said in a post on Telegram that this evacuation has been postponed for security reasons until 0800 local time (0500 GMT) tomorrow.
Evacuees from Mariupol who wanted to go to Ukrainian-controlled regions have been handed over to representatives of the United Nations and the International Committee of the Red Cross (ICRC), the Reuters news agency reports citing Russia's defence ministry.
The ministry says 80 civilians had been moved from the vast Azovstal
plant after weeks under siege.
The massive industrial area is the last hold-out of Ukrainian troops in the strategically significant city.
Earlier Ukrainian President Volodymyr Zelensky said around 100 civilians have been evacuated from the besieged steel plant in southern Ukraine.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky tweeted that the group is on its way to Zaporizhzhia, which Ukraine maintains control of.
Sophie Williams
Reporting from Lviv
The head of the military administration in Kharkiv has
confirmed to the BBC that four settlements have been re-captured from the Russians.
Oleg Sinegubov said Ukrainian soldiers have regained full
control over Kutuzovka, Verkhyna Rohanka, Slobidske and Prelensne.
“In Kutuzovka, about one hundred people, most of them
elderly and children, lived in cold basements for two months without light, gas
and food supplies,” Sinegubov said. “Today our defenders were greeted with tears”.
But while the situation has somewhat improved for people in
those regions, the shelling has continued, he said.
Kharkiv, in Ukraine's north-east, was one of the places to come under early Russian assault.
The Ukrainian president has tweeted that the evacuation of civilians from Azovstal steelworks in the southern city of Mariupol has begun, with a group of about 100 people the first to leave.
He said they're expected to arrive in the town of Zaporizhzhia tomorrow.
Azovstal steelworks is the last pocket of refuge for Ukrainian soldiers and about 1,000 civilians in Mariupol, who are trapped in a vast network of underground shelters and tunnels with dwindling food, water and medical supplies.
The sprawling industrial complex has seen heavy Russian artillery and aerial bombardment in recent days, according to the Institute for War Studies.
These satellite photos taken on Friday give a sense of the size of the area and the scale of the damage.
Hugo Bachega
Reporting from Dnipro
An operation is under way to move civilians from the Azovstal steelworks - the last part of the city of Mariupol controlled by Ukrainian forces.
But street after street, building after building, most of
the city now lies in ruins. Mariupol has seen some of fiercest fighting in
this war. Thousands have died although exactly how many is still unclear.
Bodies are said to remain in the streets. Others have been buried in mass
graves, unceremoniously and unidentified.
Russian forces moved in during the early days of the invasion,
imposing what has been described as a medieval-like siege. Roads, electricity,
communications and gas were cut off. Residents were forced underground amid
constant bombardment and shelling.
From the city’s pre-war population of 450,000, an estimated
100,000 remain there. The mayor, Vadym Boychenko, told the BBC that the
situation was “very difficult” and that there were almost no food and water
supplies left.
Boychenko, who is no longer in the city, said about 20,000
people had been killed since the start of the invasion. With the phone network
inoperative in most of the city, it is hard to independently verify
information.
“The citizens who left the city say that hell exists and
it’s in Mariupol,” the mayor said.
Mariupol is strategically significant for Russia. Capturing
it would help Moscow create a land corridor between the pro-Russia separatist
regions of Donetsk and Luhansk, in eastern Ukraine, and Crimea, which Russia
invaded and annexed in 2014.
A United Nations spokesperson has also confirmed that an operation to evacuate civilians from the southern port city of Mariupol is taking place.
Earlier Russia said groups of 25 and 21 people had been evacuated from the area near the Azovstal steelworks, the last remaining part of the city under the control of Ukrainian troops.
Ukrainian soldiers have said 20 people left the steelworks yesterday.
Ukrainian officials say there about 1,000 civilians and more than 500 wounded soldiers trapped at the industrial complex.
However, there are also an estimated 100,000 residents living without water, gas or communications in the wider city, which has been heavily bombed in weeks of Russian attacks.
On Thursday, UN Secretary General Antonio Guterres said "intense discussions" were taking place to agree an evacuation operation, after meetings with President Zelensky in Kyiv and President Putin in Moscow.
The International Committee of the Red Cross has confirmed that a process to evacuate civilians from Mariupol is under way.
"The ICRC confirms that a safe passage operation is ongoing, in coordination with the UN and the parties to the conflict," a spokesman said.
"The convoy to evacuate civilians started on 29 April, travelled some 230 kilometres and reached the plant in Mariupol on Saturday morning, local time.
"The ICRC insists on the fact that no details can be shared until the situation allows, as it could seriously jeopardize the safety of the civilians and the convoy. Relevant local authorities are communicating with the civilians about practical details."
It's reported a group of 14 more
people have arrived at a temporary accommodation centre
after leaving the area around the Azovstal steel plant in Mariupol, according to a Reuters photographer.
As we've already reported, the news agency said earlier that a group of around 40 civilians, who it said have come from the area near Azovstal, were pictured arriving today at the facility in the village of Bezimenne in
the Donetsk Region.
Ukrainian soldiers only said that 20 people have left the steelworks so far.
The BBC has not been able to confirm the figures independently.
We've been reporting that the Russian defence ministry says 46 civilians were evacuated yesterday from the residential areas around the Azovstal steelworks, the last part of the city of Mariupol controlled by Ukrainian forces.
It said they had been taken to the village of Bezimenne, east of Mariupol in the Donetsk region.
Ukrainian soldiers have so far only said that 20 people have left the steelworks.
Now Reuters is reporting that a group of about 40 people, who have come from the area near Azovstal, have arrived at a temporary accommodation centre in Bezimenne.
Images from the news agency show a group including men, woman and a child arriving by bus.
Caroline Davies
BBC News, Odesa
The Russian rouble will be used in Kherson from Sunday, according to Russia-backed forces that have taken control of the southern Ukrainian city.
However, Kherson's Ukrainian mayor, Ihor Kolykhaiev, who has now been overthrown by Russian authorities, has said that he doesn't believe this will be possible while the only working banking system in the region is Ukrainian, not Russian.
Despite being under occupation for 60 days, many residents are trying to find small ways to defy the Russian forces - like exchanging any roubles they receive back into Ukraine's currency, the hryvnia.
But there are very few ways to safely snub the Russian army when it occupies your streets.
Read more here.
Laura Bicker
Reporting from Zaporizhzhia
Mariupol City Council has announced that it will be possible to evacuate civilians from the besieged city today.
This may signal a breakthrough in the
operation to free more than 1,000 people
from the besieged Azovstal steelworks, the final part of
the southern city still in the hands of Ukrainian troops.
But it’s unclear how people will get
to the gathering point. And negotiations between the Ukrainians and the Russians
have been described to me as delicate and complicated.
The concern on the faces
of officials waiting here at the refugee centre in Zaporizhzhia speaks volumes.
No-one wants to endanger a deal for a humanitarian corridor at such a critical
moment.
Earlier an adviser to the Mariupol mayor said no
more information on evacuations would be released. They are calling for radio
silence. The mayor of the city has told the BBC
that people there are on "the borderline between life and death".
The Russian ministry of defence says 46 civilians have already been evacuated and published video apparently showing people being transported at night in buses, with vehicles from both the Red Cross and United Nations present.
The UN has not confirmed these details, but Ukrainian officials said at least 20 civilians left the plant – a ‘glimmer of hope’ they called it.
Videos released in recent
weeks apparently filmed in the maze of tunnels underneath the steel plant show
children asking to be allowed out to play in the sunshine, toddlers using
nappies made of plastic bags and a frail elderly woman clutching bandages to
her head. They have endured more than 60 days of Russian bombardments while
sheltering in the vast underground chambers.
Here in Zaporizhzhia,
aid workers and hospitals stand ready to help.
Everything is in place. And
so, amid the official silence, people here continue to wait and hope.
An evacuation of civilians from Ukraine's
mostly Russian-controlled southeastern port city of Mariupol
could be possible on Sunday, local officials said on Telegram.
Mariupol's city council and the local governor told
residents who wished to leave for the Ukrainian city of
Zaporizhzhia to gather at 1600 local time (1300 GMT) at the Port City Mall.
They added: "We pray that everything works."
Russia's defence ministry says its air defence systems shot down two Ukrainian Su-24m bombers over the Kharkiv region overnight, according to the Reuters news agency.
It also said it had struck at weapons supplied to Ukraine by the US and European countries and claimed to have destroyed a runway at a
military airfield near the Ukrainian city of Odesa.
The ministry said it used high-precision Onyx missiles to
strike the airfield, after Ukraine accused Russia of knocking
out a newly-constructed runway at the main airport of Odesa.
More now on the evacuation of a small group of civilians from the Azovstal industrial complex in Mariupol - an adviser to the Ukrainian minister of defence has told the BBC it is a "glimmer of hope".
Yuri Sak said: "These are of course just small numbers because there are more than 1,000 civilians who are still trapped in Azovstal steelworks and additionally there are also over 500 wounded soldiers who also need to be evacuated to receive the necessary medical assistance."
"The situation, while there is a glimmer of hope, continues to be extremely difficult," he added.
Ukrainian soldiers say 20 people left the steelworks - the final part of the southern city still in the hands of Ukrainian troops - yesterday, but it's not clear where they have been evacuated to.
Russia's defence ministry says two groups, of 25 and then 21 people, left residential buildings near the steelworks, but this has not been confirmed independently.
The defence ministry released a video showing a convoy including several buses driving in the dark - at least one of them transporting people. It shows a Red Cross vehicle and two UN vehicles.
Neither the UN or Red Cross has given any confirmation.
BBC
Mariupol civilian evacuation begins to Ukraine and Russia-held territories
Dozens of civilians have been evacuated from Mariupol to both Russia-controlled and Ukraine-controlled territory after weeks under siege.
Some have left the Azovstal steelworks, the last hold-out of Ukrainian troops in the strategically significant city.
Russia said dozens of civilians have arrived in a village it controls.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said a large group is also on its way to Zaporizhzhia, which Ukraine maintains control of.
"The first group of about 100 people is already heading to the controlled area," he tweeted. "Tomorrow we'll meet them in Zaporizhzhia. Grateful to our team! Now they, together with UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant."
The United Nations confirmed it was involved with the operation, alongside the Red Cross and the "parties to the conflict".
The evacuation convoy arrived on Saturday morning, the UN said - but did not give details on where people were being taken or how many had left, saying that sharing details could jeopardise the safety of the operation.
The first civilians managed to leave the Azovstal plant on Saturday, but their fate was unclear for most of the following day.
Now, the Russian defence ministry says some 80 civilians have left the besieged steelworks and were taken to Bezimenne, a village in Russian-held territory in Ukraine. They are being provided with medical care and supplies, it said.
In a statement carried by Russian media, the ministry also said that civilians who wanted to leave for Ukraine-controlled areas "have been handed over to representatives of the UN and the International Committee of the Red Cross".
Reuters news agency reported that one of its photographers stationed in the village had seen more than 50 arrive in a convoy, and reported that UN staff were in the area.
Mariupol has come under intense bombardment from Russian artillery for weeks.
The Azovstal steelworks - where Ukraine's last defenders are holed up with some remaining civilians - is a vast industrial area with a network of underground tunnels, making its capture difficult for Russian forces.
Last month, after declaring that the southern Ukrainian city had been captured, Russian President Vladimir Putin ordered his troops to seal off the steelworks "so that a fly cannot not pass through."
The devastation across Mariupol has been some of the most severe in the conflict, with much of the city reduced to rubble and a widespread humanitarian crisis. Fleeing residents have spoken about a lack of food and water, and bodies of the dead being left in the streets.
Speaking to the BBC on Saturday, Mariupol mayor Vadym Boychenko said: "The citizens who left the city say that hell exists and it's in Mariupol."
With most of the city now under Russian control, the focus remains on the conflict-hit steelworks.
Shortly after news of Sunday's wider evacuation project emerged, Mariupol officials said that evacuation from areas of the city other than the Avozstal industrial plant had been put on hold until Monday morning.
War in Ukraine: More coverage
More on this story
How Ukraine's 'Ghost of Kyiv' legend was born
Kherson defiant as Russia plans to use roubles
Related Topics
France24 - Monde
Serbie : une mine de lithium qui sème la discorde
Publié le : 25/02/2022 - 15:05
Laurent ROUY
La jadarite, un minerai du nom de la région de Jadar, serait-elle miraculeuse ? La réponse est "oui" pour le gouvernement serbe et le géant minier Rio Tinto, qui voient dans ce dérivé du lithium la matière première idéale pour une filière européenne de batteries électriques. Mais les écologistes et les riverains ne l’entendent pas ainsi. Face aux menaces de destruction de l’écosystème, une mobilisation massive a abouti à la suspension, en décembre 2021, de l’exploitation de la mine. Le reportage de Laurent Rouy.
La société Rio Tinto a découvert des gisements dans cette région en 2006. La société projette d'investir 2,4 milliards de dollars dans le projet, selon Vesna Prodanovic, directeur de Rio Sava, la société sœur de Rio Tinto en Serbie.
Le président serbe Aleksandar Vucic a été très critiqué pour ce projet, son administration étant accusée d'ouvrir la voie à des appropriations de terrains illégales et de mettre de côté les préoccupations environnementales mises en avant par les activistes. Et si les opposants au projet savourent sa suspension, ils se méfient d’une manœuvre politique à quelques mois d’élections cruciales pour le président Aleksandar Vucic.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
En Serbie, des milliers de manifestants bloquent des routes contre un projet minier
L'UE s'efforce de rassurer les pays des Balkans sans avancée concrète sur leur intégration
Législatives en Serbie : un scrutin à l'ombre de l'homme fort de Belgrade
New York Times - World
Beijing Escalates Restrictions, but Still Stops Short of Lockdown
Advertisement
Supported by
Officials in China’s capital are striving to contain a coronavirus outbreak while avoiding public anger of the kind that has erupted in Shanghai.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Vivian Wang
With new cases of the coronavirus continuing to accumulate in Beijing, officials over the weekend introduced sweeping new restrictions while stopping short of a full lockdown, a sign of the political and economic challenges that controlling an outbreak in China’s capital poses.
As the five-day May Day holiday began on Saturday, local officials announced a ban on dining in restaurants until Wednesday. They also said that as of Thursday, proof of a negative test within the last week would be required to enter public spaces, including public transportation. And they ordered the closure of Universal Beijing Resort, one of the city’s major tourist attractions.
Those new restrictions followed three rounds of mandatory testing for nearly all of the city’s 22 million residents, and a decision on Thursday to close Beijing’s schools, without specifying when they would reopen. Beijing has recorded more than 300 cases since April 22, including 59 on Saturday, the most so far in one day.
But unlike other Chinese cities, including the southern economic hub of Shenzhen, that have locked down after detecting just a few cases, Beijing has continued to seal off only certain buildings or neighborhoods. Many residents are still free to move around the city.
The more measured approach reflects the competing pressures that officials in the city must balance. China’s leader, Xi Jinping, has doubled down on the country’s policy of stamping out local transmission — making it the last major country trying to do so — and has tied success in that effort to the Chinese Communist Party’s political legitimacy. Beijing, as the seat of the government, has enormous symbolic importance, and for the past two years it has largely avoided major Covid flare-ups.
But a full-scale lockdown would require enormous manpower and planning to execute smoothly. Otherwise, the authorities would risk stoking public discontent of the kind that has erupted in Shanghai over the past month, where a lockdown has led to food and medicine shortages. And like Shanghai, Beijing is home to many well-educated, affluent residents who would likely not hesitate to air their complaints.
“They are facing a dilemma here,” Yanzhong Huang, director of the Center for Global Health Studies at Seton Hall University, said of Beijing officials. “Any decision you make has more profound political implications compared with other cities.”
For now, Dr. Huang said, officials are opting for a restrained approach. But “when push comes to shove, they have to make a decision. So we cannot rule out that possibility” of a lockdown, he said.
When cases first began rising in Beijing, many residents, spooked by the chaos in Shanghai, rushed to grocery stores to stockpile food, leading to empty shelves and simmering anxiety. In the days since, officials have sought to reassure residents that the outbreak has not spiraled out of control, and that food supplies will be ample even if harsher measures are introduced.
At a news conference on Sunday, health officials said they had successfully sequenced dozens of cases and established clear chains of transmission.
Beijing officials were clearly hoping that by acting more quickly than their counterparts in Shanghai had — conducting earlier mass testing, for example, and building makeshift hospitals in preparation for a surge of cases — they could stave off the need for a lockdown, Dr. Huang said.
But life in the city remained far from normal, as residents kicked off what would usually have been a five-day period of extensive travel and gatherings.
In the Chaoyang District, one of the city’s most affluent and also where many cases have been detected, residents lined up for another round of compulsory testing, which would be followed by another mandated for Tuesday. Chaoyang Park, one of Beijing’s largest parks, announced a ban on picnicking and other group gatherings.
At the historic Forbidden City, where entry tickets would normally have sold out well in advance of the holiday, the palace’s grounds were quiet and mostly empty.
In announcing the ban on dining at restaurants, officials said there had been many infections found among dining staff. “Dining together has become the main risk of infection,” Ding Jianhua, a city commerce official, said at a news conference.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
The closure of the Universal theme park also pointed to how quickly policies were shifting. Just days earlier, the park had reassured customers that it would stay open throughout the holiday, though they would have to provide proof of a negative test taken within the past 24 hours. The park did not say when it would reopen.
Jin Dongyan, a virologist at the University of Hong Kong, said that judging from the official data so far, the outbreak in Beijing seemed controllable. The authorities have not announced high numbers of untraceable infections, and caseloads are still relatively low, he said. In that sense, the restrictions might even be an overreaction, he said.
“It’s not like Shanghai in late March or early April — it’s not comparable,” Dr. Jin said of the Beijing case counts. But he acknowledged that the situation could change. “In Shanghai, at some point the cases were very, very low,” he said.
Cases in Shanghai are now trending downward. On Sunday, officials there reported about 7,800 new infections and 38 deaths, bringing the total number of deaths to 422.
The risk of community transmission has been “effectively curbed,” officials said at a news conference on Sunday. Mass screening will continue, and if fewer than one out of every 100,000 residents in a district test positive for three consecutive days, that area will be declared to have “basically cleared” the virus, they added.
So far, six of the city’s administrative districts have met that standard, and nine have not, they said.
Claire Fu contributed research.
Advertisement
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique Valeurs Actuelles
Législatives : pour son retour, Marine Le Pen appelle à la mobilisation générale
Marine Le Pen est de retour. Dans la foulée de sa défaite, dimanche 24 avril dernier, lors du second tour de l’élection présidentielle, la candidate du Rassemblement national (RN) s’est offert une semaine d’abstinence médiatique, laissant ses principaux lieutenants régler les comptes de la présidentielle et poser les jalons de la suite. Une semaine plus tard, la voici de retour. À l’occasion du 1er mai, Marine Le Pen a publié une vidéo afin de saluer les travailleurs… et de se jeter à son tour dans la bataille des législatives.
« Avec un maximum de députés qui me soutiendront au Parlement, je serai en mesure de protéger votre pouvoir d’achat et de porter des mesures qui reconnaissent enfin le travail à sa juste valeur », déclare Marine Le Pen, présentant Emmanuel Macron comme le candidat des « privilèges ».
Rentrée en solitaire
« Mon projet vise à mettre la valeur travail au centre de nos grands choix de société », avance encore Marine Le Pen, louant « la France que nous aimons [qui] permettra à tous de vivre de son travail ou de sa retraite, d’entreprendre sans être accablé de normes ou de taxes injustes ». Comme le relate Le Parisien, l’ancienne présidente du RN a fait ce retour sur les planches de son côté, tandis qu’une large partie de son état-major rendait un traditionnel hommage à Sainte Jeanne d’Arc, place des Pyramides à Paris.
📹 Mon projet vise à mettre la valeur travail au centre de nos grands choix de société. La France que nous aimons permettra à tous de vivre de son travail ou de sa retraite, d’entreprendre sans être accablé de normes ou de taxes injustes.
Je vous souhaite un beau #1erMai ! ⤵️ pic.twitter.com/oGFyXxbNuu
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 1, 2022
New York Times - World
In Northern Ireland, Divided Unionists Leave an Opening for Nationalists
Advertisement
Supported by
But Sinn Fein, which is leading in polls ahead of next week’s elections, hasn’t focused its campaign on unification with Ireland.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Mark Landler
CARRICKFERGUS, Northern Ireland — The sun was setting over the tidy, red brick homes in a Protestant neighborhood outside Belfast when two candidates for Northern Ireland’s legislature came to knock on doors on a recent evening. It might as well have been setting on the pro-unionist dreams of the residents.
“It’s changed times now,” said Brian Gow, 69, as he contemplated the growing odds that the Irish nationalist party, Sinn Fein, would win the most seats in parliamentary elections on Thursday.
That would represent an extraordinary coming-of-age for a political party that many outside Ireland still associate with years of paramilitary violence. It would also be a momentous shift in Northern Ireland, one that could upend the power-sharing arrangements that have kept a fragile peace for two decades.
Yet for all of the freighted symbolism, Mr. Gow and his wife, Alison, greeted the prospect of a Sinn Fein victory with relative equanimity.
“There’s no way I would vote Sinn Fein,” said Mrs. Gow, 66, who, like her husband, is a die-hard supporter of the Democratic Unionist Party, which favors Northern Ireland’s current status as part of the United Kingdom. “But if they’re committed to serving everyone equally, people will have to live with it.”
That would be music to the ears of Sinn Fein’s leaders. In polls this past week, they held a lead of two to six percentage points over the D.U.P., running a campaign that emphasizes kitchen-table concerns like the high cost of living and the need for better health care — and that plays down the party’s ideological commitment to Irish unification, a legacy of its ties to the Irish Republican Army.
Irish unification, party leaders say, is an over-the-horizon issue, over which Sinn Fein has limited control. It is up to the British government to call a referendum on whether Northern Ireland should stay part of the United Kingdom or join the Republic of Ireland.
The only immediate effect of a Sinn Fein victory would be the right to name the first minister in the next government. The unionists, who have splintered into three parties, could still end up with the largest bloc of votes, according to political analysts.
“I hope that political unionism, when they meet this democratic test next week, will accept the vote from the people, no matter what that is,” said John Finucane, a Sinn Fein member of the British Parliament who is running the party’s campaign. “To paint this in an us-versus-them context, post election, is potentially dangerous.”
A lawyer and rugby player, Mr. Finucane, 42, knows the horrors of Northern Ireland’s past firsthand. When he was 8, he watched from under a table while masked gunmen killed his father, Pat Finucane, a prominent Catholic lawyer. The murder, in which loyalist paramilitaries colluded with British security forces, was one of the most notorious of the 30 years of violence known as the Troubles.
Pat Finucane’s photograph still hangs over his son’s desk — a poignant reminder of why a Sinn Fein victory would mean more than just better health care. In the United States, where many in the Irish diaspora embrace the nationalist cause, the party’s supporters frame the stakes more dramatically.
Before St. Patrick’s Day, they took out ads in The New York Times and other newspapers that promised “Irish unity in our time” and called on the Irish government to “plan, prepare and advocate for Irish unity, as provided for in the Good Friday Agreement,” the 1998 peace accord that ended sectarian violence in the North.
“If Sinn Fein are the largest party, the focus will immediately turn to their calls for a border poll” to determine whether a majority of people favor Irish unity, said Gordon Lyons, a Democratic Unionist who represents Carrickfergus. “What people want to avoid is the division, the arguments, and the rancor that would come from that.”
But it is the Democratic Unionists who are laying the groundwork for the rancor. They have warned they will refuse to take part in a government with a Sinn Fein first minister. The party pulled its own first minister from the government in February in a dispute over the North’s trade status since Brexit, which is governed by a legal construct known as the Northern Ireland Protocol.
Unionists complain that the protocol, which requires border checks on goods passing from mainland Britain to Northern Ireland, has driven a wedge between the North and the rest of the United Kingdom. They are pressuring Prime Minister Boris Johnson to overhaul the arrangement, which he negotiated with the European Union.
Mr. Johnson seems poised to do so. His government is readying legislation, which could be introduced days after the election, that would throw out parts of the protocol. Critics warn it could prompt a clash with Brussels and jeopardize the hard-won peace of the Good Friday Agreement.
But public opinion polls suggest the protocol is not a high priority for most voters in Northern Ireland, even many unionists. Some economists contend that the North’s hybrid trade status is an advantage, giving it dual access to markets in mainland Britain and the European Union.
The issue did not come up much on a recent evening of canvassing by two candidates for the Alliance Party, which presents itself as a centrist alternative to Sinn Fein and the D.U.P. “People see it as the parties fighting over flags and the border, not the bread-and-butter issues that affect people’s everyday lives,” said one of them, Danny Donnelly.
The D.U.P., opponents say, is exploiting the protocol — despite its numbingly complicated details — particularly in loyalist strongholds, where posters warn that residents will “NEVER accept a border in the Irish Sea!”
“There’s no way you can tell me that a kid with a petrol bomb in his hand is aggrieved at the finer points of an international trade agreement between the E.U. and the British government,” Mr. Finucane said, referring to fiery clashes last year between young protesters and the police in Belfast.
Still, even if the protocol has little tangible effect on daily lives, it does carry symbolic weight for those who have felt cast adrift from Britain since Brexit. Though Protestants remain a bare plurality of the population in the North, the Catholic population is growing faster and is poised to overtake them.
While the connection between religion and national identification is not automatic — some Northern Ireland Catholics view themselves as British, not Irish — it has added to the belief among unionists that the North and South will inevitably move closer together, and that their links to London will inevitably fray.
“We’re still part of the U.K.,” Mr. Gow said, “but we’re not being treated that way.”
For that, he blames the D.U.P. rather than Sinn Fein. The party signed off on the deal that Mr. Johnson struck with Brussels and now wants to unravel. Then it pulled out of the government, which he viewed as a political stunt that betrayed its 50-year history as a responsible voice for unionists in Belfast and London.
The divisions within the party, which also faces a challenge from a right-wing party, the Traditionalist Unionist Voice, are so deep that some say the entire unionist movement may need a reset.
“There is a stream of thought in unionism that maybe everything needs to crash and burn before we can get a proper new unionist movement that unites everybody,” said David Campbell, the chairman of the Loyalist Communities Council, which represents a group of pro-union paramilitary groups.
Mr. Lyons pointed out that the D.U.P. had managed to get the British government to commit to overhauling the protocol. He predicted that unionist voters — even those demoralized by Brexit — would return to the fold rather than risk letting Sinn Fein seize the mantle of the largest party.
Whatever the result, history has moved on around Belfast. Kevin Mallon, 40, a shopkeeper on the bustling Falls Road, a Catholic stronghold, said nationalists were more interested in economic prosperity than in uniting with the South, even if that idea still holds atavistic appeal.
Thomas Knox, 52, a house painter and decorator who is Catholic, nursed a pint in the Royal British Legion, a bar in the nearby town of Larne once frequented by British police and soldiers. A decade ago, he said, he would not have felt comfortable walking into the place.
“Those days are long gone,” Mr. Knox said.
Advertisement
BBC
How Ukraine's 'Ghost of Kyiv' legendary pilot was born
By Laurence PeterBBC News
Ukraine's fighter pilots are vastly outnumbered by the Russians, and have become legendary - thanks in part to the story of an alleged flying ace called the "Ghost of Kyiv".
This hero is said to have downed as many as 40 enemy planes - an incredible feat in an arena where Russia controls the skies.
But now the Ukraine Air Force Command has warned on Facebook that the "Ghost of Kyiv is a superhero-legend whose character was created by Ukrainians!".
"We ask the Ukrainian community not to neglect the basic rules of information hygiene," the message said, urging people to "check the sources of information, before spreading it".
Earlier reports had named the ace as Major Stepan Tarabalka, 29. The authorities confirmed that he was killed in combat on 13 March and honoured with a Hero of Ukraine medal posthumously.
Now, the air force stresses that "Tarabalka is not 'Ghost of Kiev', and he did not hit 40 planes".
It describes the "Ghost of Kyiv" as "a collective image of pilots of the Air Force's 40th tactical aviation brigade, who defend the sky over the capital", rather than a single man's combat record.
For weeks, Ukrainians did not have a name to go with the "Ghost of Kyiv" - but that did not stop the story going viral on social media.
It was used as a marketing brand by a Ukrainian model aircraft manufacturer, while Ukrainian Iryna Kostyrenko showed off a military badge inspired by the legend.
And the defence ministry tweeted a video celebrating Tarabalka's heroism.
🕯13 березня 2022 року під час повітряного бою з переважаючими силами 🇷🇺 загарбників «пішов у небо» майор Степан Тарабалка.⁰🎖За захист повітряного простору, доблесть і відвагу майору Степану Тарабалці присвоєно звання «Герой України» (посмертно). pic.twitter.com/otjqT32ZP4
Military experts told the BBC they doubted that one pilot could have downed as many as 40 Russian planes.
Ukrainian military historian Mikhail Zhirohov described the Ghost of Kyiv story as "propaganda for raising morale". Speaking to the BBC from Chernihiv, he said that early on in the war the Russians dominated Ukrainian airspace, so a Ukrainian pilot "could only shoot down two or three".
"It's essential to have this propaganda, because our armed forces are smaller, and many think we can't be equal to them [the Russians]. We need this in wartime," he said.
The fact that Ukrainian pilots are still denying Russia total mastery of the skies, flying inferior, older Russian-designed MiG-29s, inspired this modern legend.
With all its military might, Russia has had more than two months to knock out Ukraine's air defences - and failed.
The Ukrainian authorities fuelled the Ghost of Kyiv legend just days into the war.
The Ukraine Security Service (SBU) showed a fighter pilot on the Telegram messaging service, with a caption calling the "Ghost of Kyiv" an "angel" for downing 10 Russian planes. But it did not name the "angel", and media reports later said the photo used was an old one.
A Ukrainian military expert who requested anonymity told the BBC the Ghost of Kyiv story "has helped to raise morale at a time when people need simple stories".
Ukraine's morale has also been boosted by the Moskva story.
First, Ukrainian border guards defied the Russian missile cruiser with a rude gesture, commemorated with a popular postage stamp. Then Ukraine allegedly sank it - the pride of Russia's Black Sea Fleet - with two Neptune missiles. Russia admitted there was a fire on board, and that the ship sank, but made no mention of a missile attack.
Heroic fighter pilots have entered the national mythology of other countries too. The UK celebrates the brave Royal Air Force pilots who outwitted the mighty Nazi Luftwaffe in the 1940 Battle of Britain.
And Russia itself glorifies the sacrifices of its World War Two pilots, who were outgunned by the Germans. Some deliberately crashed into enemy planes after running out of bullets.
Legends like the Ghost of Kyiv are not surprising when there are such contrasting figures given for Russian and Ukrainian losses: there is plenty of room for embellishment.
On 30 April, the Ukrainian Armed Forces General Staff said that in the war so far Russia had lost 190 planes and 155 helicopters.
But independent military analysts Oryx reckon the Russian losses to be 26 planes and 39 helicopters, as well as 48 drones (UAVs).
Both Russia and Ukraine are very secretive about their own losses. Counting is difficult, because aircraft often crash in Russian-held territory, and some manage to land in Russia.
Experts agree that in most cases Russian aircraft were downed with surface-to-air missiles, especially man-portable air defence systems (Manpads).
Justin Crump of the security consultancy Sybilline says the Ghost of Kyiv legend is important because in our social media age "people need myths, heroes and legends, to provide cohesion and meaning".
War in Ukraine: More coverage
More on this story
Kherson defiant as Russia plans to use roubles
What is Nato and how is it helping Ukraine?
Ukraine - the narrative the West doesn't hear
A terrifying journey to a Russian prison and back
Related Topics
France24 - Monde
Indonésie : de la guerre en Ukraine... à une interdiction de l'exportation d'huile de palme
Publié le : 29/04/2022 - 19:17
Sébastian SEIBT
Suivre
L’Indonésie a mis en place, jeudi, son interdiction temporaire de toute exportation d’huile de palme. Cette décision, prise en réaction à la guerre en Ukraine, risque d’avoir des répercussions dans le monde entier, soulignant l’importance de cet oléagineux, souvent décrié pour son coût environnemental.
L’Indonésie a versé de l’huile sur le feu. En pleine flambée des prix alimentaires, le gouvernement a interdit l’exportation d’huile de palme - dont il est le premier producteur et exportateur mondial - à partir de jeudi 28 avril. “J’espère que tout le monde comprendra la nécessité de prendre cette mesure en urgence pour protéger toute la population indonésienne”, a précisé Muhammad Lutfi, le ministre indonésien du Commerce.
Urgence à cause de la guerre en Ukraine. Cet arrêt temporaire des exportations est, en effet, une illustration parfaite de l’effet papillon d'une guerre impliquant deux pays situés à des milliers de kilomètres. “C’est le début d’un effet domino qui pourrait avoir des répercussions économiques et politiques“ bien au-delà des frontières indonésiennes, estime le site The Diplomat, spécialisé dans l’actualité asiatique.
De l’huile de tournesol ukrainienne à l’huile de palme indonésienne
L’huile de palme est en effet présente dans plus de 50 % des produits empaquetés présents dans les grandes surfaces, rappelle la chaîne CNN. Et une pénurie pourrait à terme priver le consommateur de toute une gamme d’articles, depuis sa pâte à tartiner favorite jusqu’à la plupart des shampoings.
Le président indonésien, Joko Widodo, n’a pas pris cette décision par crainte d'une pénurie sur le marché intérieur. “Les raisons ne sont pas agronomiques, puisque localement la production est bien supérieure à la consommation : 49 millions de tonnes produites annuellement, contre 15 millions de tonnes consommées par les Indonésiens”, explique Alain Rival, chercheur à Jakarta pour le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Pour comprendre ce choix, il faut plutôt se tourner vers… l’huile de tournesol. La Russie et l’Ukraine en sont les principaux exportateurs et comblaient, à eux deux, près de 80 % de la demande mondiale. Mais la guerre est passée par là et “la baisse des exportations a eu un effet de substitution en faveur de l’huile de palme, ce qui a eu pour conséquence une forte hausse de la demande et des prix sur le marché international”, détaille Alain Rival. L’huile de palme coûte ainsi 75 % de plus qu’il y a un an à la même période, constate Gro Intelligence, un cabinet d’intelligence économique américain dans une note sur cet arrêt des exportations indonésiennes.
Cette augmentation intervient aussi dans un contexte plus général de hausse des prix des huiles végétales qui ont connu un début d'année difficile. “Il y a eu des problèmes d’effectifs en Malaisie [deuxième producteur d’huile de palme, NDLR], des sécheresses en Argentine [premier exportateur d’huile de soja, NDLR] et au Canada [principal exportateur d’huile de Colza, NDLR]”, indique le Guardian.
Une pression tarifaire de plus en plus inacceptable pour Joko Widodo. L'huile de palme n’est pas seulement l’ingrédient de base pour la cuisson au sein de foyers les plus modestes. “Elle est aussi de plus en plus utilisée dans le mix énergétique indonésien, notamment en tant que biocarburant et une part importante de la croissance de la consommation interne d’huile de palme vient de là”, explique Victor Baron, chercheur indépendant en agronomie.
Agir avant l’Aïd el-Fitr
Depuis janvier, Jakarta a multiplié les tentatives pour freiner la hausse des prix. L’Indonésie avait mis en place des limitations d’exportation d’huile de palme dès janvier, puis avait instauré des aides pour les foyers les plus modestes pour protéger leur pouvoir d’achat.
Et maintenant, l’interdiction totale des exportations. Si le gouvernement s’y est résolu, c'est aussi parce que la fête de l’Aïd el-Fitr - qui marque la rupture du jeûne du mois du ramadan - intervient les 2 et 3 mai en Indonésie et que “les autorités voulaient s’assurer qu’il y aurait suffisamment d’huile de palme à un prix abordable dans le pays qui compte le plus de musulmans au monde”, affirme CNN.
Tandis que Joko Widodo espère s’acheter la paix sociale avec cette mesure, le monde se prépare à en subir les conséquences. Il n’y a, en effet, pas de réelle alternative à l’Indonésie, qui à elle seule engrange 56 % de l’ensemble des exportations d’huile de palme. La Malaisie - avec un peu plus de 33 % des exportations totales - se trouve loin derrière.
Et Kuala Lumpur peut difficilement augmenter sa production. D’abord à cause du Covid-19, qui a poussé le pays a renvoyé un nombre important de travailleurs des palmeraies. Mais outre le manque de main d’œuvre “il n’y a plus non plus de terres supplémentaires disponibles en Asie du Sud-Est”, souligne Alain Rival, du Cirad. Ce qui, par ailleurs, est une bonne nouvelle environnementale puisqu’il “ne faut donc pas s’attendre à une reprise de la déforestation”, ajoute cet expert.
“L’Afrique est un perdant net de la décision indonésienne”
“Tous les pays vont souffrir”, avertit Rasheed JanMohd, directeur de la Pakistan Edible Oil Refiners Association (Association des raffineurs d’huile alimentaire du Pakistan), interrogé par le Guardian. La décision indonésienne va “renforcer davantage l’inflation en commençant par les prix alimentaires”, explique Trinh Nguyen, analyste pour la banque Natixis.
Tous les produits qui contiennent de l’huile de palme vont devenir plus rares, donc plus chers, tandis que la demande pour les produits de substitution (que ce soit les autres huiles végétales ou les produits ne comportant pas d’huile de palme) risque d’exploser, ce qui devrait aussi faire grimper les prix.
L’effet devrait d’abord se faire ressentir en Inde, en Chine et au Pakistan, les trois plus gros importateurs d’huile de palme, rappelle Trinh Nguyen.
Mais l’impact risque d’être particulièrement douloureux sur le continent africain, souligne l’agence Reuters. Il est, en effet, particulièrement dépendant de cette huile traditionnellement peu cher. “L’Afrique est un perdant ‘net’ de la décision indonésienne car le continent importe environ 16 fois plus d’huile de palme qu’il n’en exporte. Comme il y a plus de consommateurs que de producteurs, la balance est franchement négative à très court terme”, précise Tancrède Voituriez, chercheur au Cirad installé au Nigeria.
En outre, “le continent est globalement moins autonome que d’autres régions pour trouver des alternatives à l’huile de palme”, souligne Victor Baron. Il n’y a pas de substitution locale possible et tout doit être importé, contrairement à l’Amérique du Sud, par exemple, qui peut toujours compter en partie sur sa production d’huile de soja.
L’Afrique n’est cependant pas un continent monolithique. “La Côte d’Ivoire, par exemple, produit 543 000 tonnes par an d’huile de palme et en exporte seulement 240 000 tonnes. Elle devrait ainsi être moins touchée que d’autres pays africains”, nuancent Fabienne Morcillo et Sylvain Rafflegeau, correspondants du Cirad de la filière huile de palme.
Pour les pays qui ont le plus à perdre, le seul espoir est que l’Indonésie lève rapidement cette interdiction. C’est tout à fait possible car l’Indonésie reste économiquement très dépendante de ses exportations d’huile de palme. “Elles ont rapporté 20 milliards de dollars en 2020, et se priver trop longtemps de ces revenus risquent d’avoir un effet important sur les finances du pays”, affirme Trinh Nguyen.
Et puis, Jakarta “risque rapidement de manquer de place pour entreposer toute l’huile de palme qui ne sera pas consommée localement”, indique la note des experts de Gro Intelligence. “Le pays exporte généralement 2,3 millions de tonnes d’huile de palme par mois et ne peut en stocker que 2 million”, précise ce cabinet d’intelligence économique. Il estime que le gouvernement devrait lever l’interdiction des exportations au plus tard dans un mois.
Malgré tout, même en un mois, cette conséquence indirecte de la guerre en Ukraine risque de faire pas mal de dégâts, surtout parmi les populations les plus pauvres pour qui l’huile de palme restait le moyen le moins onéreux de cuisiner.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
CONFLIT OUBLIÉLa guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens
exportations d'hydrocarburesGaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
Plus d'astrophysique Nous avons sélectionné pour vous
sciencesastronomieastrophysique Valeurs Actuelles
Législatives : Jordan Bardella promet des ralliements de “LR et des gens proches de Reconquête !”
Les législatives approchent et le Rassemblement national compte bien remporter autant de places que possible à l’Assemblée nationale. Invité sur BFM TV ce 1er mai, Jordan Bardella a abordé l’échéance électorale et a assuré que des ralliements étaient en cours au sein du parti dont il est président. « Nous aurons des LR et des gens proches de Reconquête ! », a-t-il affirmé sur le plateau télévisé. Selon le député européen, ces personnes ont « tiré la conclusion que c’était une impasse » de rester dans le parti d’Eric Zemmour et ses 7 % au premier tour de l’élection présidentielle.
Appel au vote
En revanche, Jordan Bardella a assuré que les anciens membres RN ayant rejoint Reconquête ! durant la campagne ne seraient pas de retour auprès de Marine Le Pen et son équipe. Le président du Rassemblement national, qui a comparé les élections législatives de juin prochain à un troisième tour, a aussi appelé les Français à « aller voter » pour contrer « le projet de saccage de la société porté par Emmanuel Macron ». Marine Le Pen, quant à elle, a posté une vidéo en ligne à l’occasion du 1er mai. Dans celle-ci, elle appelle aussi les citoyens de ses vœux à se mobiliser en faveur du RN pour obtenir « un maximum de députés » et lutter contre les « choix injustes » faits par le chef de l’Etat récemment réélu.
Valeurs Actuelles
Législatives : pour Christian Jacob, « l’union des droites est un échec »
Pas facile de mener une guerre lorsqu’on est soit même très affaibli – Les Républicains sortent exsangues de l’élection présidentielle – et qu’il faut se défendre de tous côtés. Sur LCI, dimanche 1er mai, c’est d’abord sur sa droite que Christian Jacob a porté l’estocade. Le président des Républicains a réaffirmé ne pas être en phase avec l’union des droites, largement débattue depuis quelques mois. « L’union des droites est un échec », a-t-il déclaré, soulignant « ne pas se reconnaître dans la droite de Marine Le Pen ».
Faut-il comprendre que la droite d’Éric Zemmour poserait moins problème ? Loin de là. Pour concrétiser l’union des droites que propose l’ancien journaliste, Reconquête ! a pourtant déjà annoncé qu’aucun candidat portant ses couleurs ne sera présenté en face de Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan… ou Éric Ciotti. Une main tendue que Christian Jacob n’est pas décidé à accepter. Sur LCI, il a dénoncé « une manipulation d’Éric Zemmour » et a assuré qu’Éric Ciotti « a toujours été parfaitement dans la ligne notre parti politique ».
Aveu d’échec
Et voici la droite rhabillée pour l’hiver. Christian Jacob n’en a pas pour autant oublié de mener l’offensive sur sa gauche. En fidèle de Jacques Chirac, il a farouchement défendu l’indépendance de sa famille politique, refusant tout rapprochement avec LREM. « La double appartenance n’existe pas aux Républicains. On ne peut pas être Les Républicains et LREM », a rappelé Christian Jacob, avertissant que quiconque tenterait de jouer sur ces deux tableaux « ne sera plus chez les Républicains ».
Cette ligne unitaire arrêtée, reste à digérer le bilan de l’élection présidentielle. « Nous avons échoué », a reconnu le président des Républicains, regrettant « un échec pour [sa] famille politique » et assumant « toute [sa] part des erreurs de cette campagne ». Désormais concentré sur les législatives, Christian Jacob veut croire une victoire possible : « Si nous avons avec nos alliés centristes une majorité, nous serons en capacité de gouverner ».
Réfutant les rumeurs qui feraient des Républicains un parti ruiné, l’ancien agriculteur a par ailleurs glissé que chaque candidat investi par LR se verra remettre une enveloppe de 5 000 euros, afin de financer sa campagne. Valérie Pécresse, quant à elle, a toujours besoin de 2,5 millions d’euros pour rembourser sa propre aventure électorale – passée sous la barre des 5 %, elle ne pourra pas bénéficier d’un remboursement public. Selon Christian Jacob, la moitié des cinq millions d’euros nécessaires ont déjà été levés grâce aux dons.
L'Humanité
L’épopée africaine des rois de Napata
Nos recommandations culturellesExposition À partir de ce mardi, le musée du Louvre met à l’honneur le royaume de Nubie et la dynastie des pharaons koushites, qui y ont régné durant plus de cinquante ans.
Anna MussoAu VIIIe siècle avant J.-C., l’Égypte est instable et divisée. La brillante dynastie des Ramsès n’est plus. En Nubie, un royaume s’organise alors autour de sa capitale Napata (l’actuel nord du Soudan). Son souverain Piankhi entreprend de conquérir l’Égypte et inaugure la dynastie des pharaons koushites, qui, durant plus de cinquante ans, régneront sur un vaste territoire s’étendant du delta du Nil jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le plus connu d’entre eux est Taharqa.
Dans sa nouvelle exposition temporaire « Pharaon des Deux Terres », le musée du Louvre, à Paris, raconte l’épopée africaine des rois de Napata. Elle met en lumière le rôle de premier plan de ce grand royaume qui, dans l’Antiquité, était la porte de l’Afrique. Une exposition en lien direct avec la mission archéologique du musée du Louvre au Soudan, qui a concentré ses recherches sur le site de Mouweis durant dix ans et les poursuit aujourd’hui à El-Hassa, 30 km plus au nord et non loin des pyramides de Méroé. Au travers des hiéroglyphes et d’objets spectaculaires provenant de récentes fouilles, de stèles et statues monumentales, de statuettes en bronze et or ou encore d’amulettes, l’événement retrace l’aventure que fut cette conquête des pharaons noirs dans toute la vallée jusqu’à la défaite du dernier de la XXVe dynastie, Tanouétamani, devant les Assyriens. À découvrir jusqu’au 25 juillet 2022. A. M.
Expositionsmusée du louvreÉgyptologieafrique France24 - Monde
Guerre en Ukraine : les Occidentaux veulent inscrire leur soutien militaire dans le temps long
Publié le : 29/04/2022 - 17:50
David RICH
Suivre
Deux mois après le début de la guerre, les sanctions occidentales n’ont pas suffi à faire reculer la Russie. Alors que Moscou poursuit son offensive dans l’est et le sud de l’Ukraine, les alliés de Kiev optent désormais pour un soutien militaire à long terme, en misant sur la livraison d’armes lourdes.
La guerre des nerfs viendra-t-elle à bout de la détermination de Vladimir Poutine ? La stratégie occidentale de pression maximale envers la Russie a passé un nouveau cap, cette semaine, avec une série d’annonces visant à renforcer l’armée ukrainienne.
Les alliés de Kiev, qui se cantonnaient jusqu’ici aux sanctions économiques et à la fourniture d’armes dites défensives, misent désormais sur l’envoi d’obusiers, de chars, d’hélicoptères et de drones pour permettre à Kiev de repousser l’envahisseur. Alors que la Russie dénonce des manœuvres hostiles et agite le risque d’une “troisième guerre mondiale”, les États-Unis et l’Europe comptent désormais renforcer durablement la défense ukrainienne.
Une guerre "qui va durer"
Alors que les États-Unis avaient déjà annoncé deux plans d’aide militaire à l’Ukraine pour un montant total de 1,6 milliard de dollars (1,52 milliard d'euros), Joe Biden a demandé au Congrès américain, jeudi 28 avril, de débloquer une rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars (31,32 milliards d'euros) à destination de Kiev.
Cet investissement massif compte une vingtaine de milliards de dollars d’aide militaire, trois milliards d’aide humanitaire ainsi que 8 milliards d’aide économique au gouvernement ukrainien pour maintenir le fonctionnement des institutions et le paiement des salaires.
“Selon l’administration Biden, ce plan est nécessaire pour permettre à l’Ukraine de faire face durant les cinq prochains mois, car Washington considère que cette guerre va durer”, explique Sonia Dridi, correspondante de France 24 à Washington.
Pour le général Dominique Trinquant, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies, la demande de Joe Biden marque un tournant dans l’engagement américain auprès de l’Ukraine. “On voit bien que le président s’inscrit dans la durée avec des fonds énormes, 33 milliards de dollars, et une demande au Congrès puisqu’il ne peut plus avoir les fonds exceptionnels dont il a déjà bénéficié. Il demande l’unité américaine autour de ce sujet, ce qui est très important.”
Moderniser et former l'armée ukrainienne
Après avoir échoué à encercler la capitale ukrainienne fin mars, les forces russes ont recentré leurs efforts sur la région russophone du Donbass, à l’est. Mais ces dernières semaines, des responsables militaires russes ont laissé entendre que cette région n’était qu’une étape vers une conquête plus large du sud du pays. Face à cette menace, les Occidentaux, qui hésitaient jusqu’ici à envoyer des armes lourdes à l’Ukraine, ont décidé de sauter le pas.
Lors d’une réunion en début de semaine, rassemblant une quarantaine de pays sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, les Pays-Bas se sont engagés à fournir plusieurs obusiers blindés, présentés par le gouvernement comme l'artillerie "la plus lourde de l'armée" néerlandaise. L’Allemagne, jusqu’ici en retrait sur cette question, a quant à elle promis l’envoi de chars Guépard, issus de son ancien arsenal militaire, tandis que la France a annoncé la livraison de canons Caesar, d'une portée de 40 km.
"Les alliés de l'Otan se préparent à fournir un soutien à l'Ukraine pendant une longue période et à l'aider à passer de l'ancien matériel de l'ère soviétique à des armes et des systèmes d'armement plus modernes aux normes de l'Otan, qui nécessiteront aussi plus de formation", a précisé, jeudi, le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.
Outre ses moyens militaires propres, l’Ukraine bénéficie de trois types d'armement supplémentaires, explique le général Trinquant. “Il y a d’abord l’armement abandonné par l’armée russe, soit 200 à 250 chars, ce qui, à titre de comparaison, représente la totalité des chars de l’armée française. Vient ensuite l’armement fourni depuis une quinzaine de jours par les pays d’Europe de l’Est, qui ont de l’armement similaire à celui de l’Ukraine. Là aussi, ce matériel peut être tout de suite utilisé. Enfin, il y a l’armement livré par les Américains, les Français, les Britanniques, etc. Les Ukrainiens ne connaissent pas ces équipements, il faut donc les former, acheminer le matériel, et cela prend du temps.”
Ne pas nourrir la propagande de l’agresseur
Sans surprise, ce projet visant à accompagner militairement l’Ukraine est très mal perçu par Moscou. Alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évoqué le risque d’une "troisième guerre mondiale", Vladimir Poutine a, quant à lui, mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit, promettant une riposte "rapide et foudroyante".
"Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine", déclarait il y a quelques jours le chef du Pentagone, Lloyd Austin. Une sortie adoucie par Joe Biden lors de son discours devant le Congrès américain. Le président des États-Unis a précisé qu’il ne s’agissait pas d’attaquer la Russie mais d’aider l’Ukraine à se défendre.
Les propos de Lloyd Austin sont “extrêmement dangereux” car ils nourrissent la propagande russe d’une attaque contre la Russie, estime le général Dominique Trinquant. “Il faut éliminer ce sujet-là et bien soutenir la position de droit dans laquelle nous sommes. C’est l’article 51 de la Charte des Nations unies : lorsqu’un pays est attaqué, il a le droit de se défendre et nous avons le droit de l’aider. C’est dans ce cadre-là qu’on doit se placer : la défense d’un pays agressé et non pas la défaite du pays agresseur."
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
exportations d'hydrocarburesGaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Mykolaïv, les habitants doivent vivre sans eau
LE FIL DU 24 AVRILUkraine : Volodymyr Zelensky rencontre le chef de la diplomatie américaine à Kiev
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
Ukrainian Official Outlines Intentional Ambiguity on Strikes Inside Russia
The strikes have been one of the most intriguing, and opaque, new elements of the recent fighting. But when it comes to confirming their origins, “we don’t say yes and we don’t say no,’’ said the official.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Andrew E. Kramer
KYIV, Ukraine — A fuel depot in Russia burst into flames, moments after surveillance video captured the bright streaks of rockets fired from low-flying helicopters. A fire broke out at a military research institute near Moscow. Additional fuel tanks have exploded.
These and other similar attacks in Russia have been some of the most intriguing, and opaque, military developments in the last month of the war. If carried out by Ukraine, they represent acts of once nearly unimaginable audacity; one of them prompted the first air raid siren on Russian soil since World War II.
Russia has accused Ukraine of carrying out the helicopter strike and military analysts have suggested that Ukrainian sabotage is very likely responsible for the other fires. Ukraine, for its part, has made no official admissions but instead has winked at the possibility of its involvement, with one official suggesting the fires were just Russia’s bad “karma.”
Now, a senior Ukrainian official has described in the clearest terms yet his government’s policy on strikes inside Russia, calling it one of strategic ambiguity.
“We don’t confirm, and we don’t deny,” said the official, Oleksei Arestovych, an adviser to President Volodymyr Zelensky’s chief of staff.
Mr. Arestovych, in an interview, compared the approach to Israel’s longstanding policy of ambiguity on nuclear arms, another issue of extraordinary geopolitical sensitivity.
“After what has been happening, officially we don’t say yes and we don’t say no, just like Israel,” he said.
Any escalation of attacks on Russia by Ukraine could have far-reaching implications, perhaps influencing public opinion about the war in Russia, or inflaming the Kremlin to the point of escalating its own strikes.
If Western weaponry were deployed in striking Russia, it would fuel Russian propaganda that blames the West for the war and enhance the possibility that the conflict could spill past Russia and Ukraine’s borders.
The fires at Russian military sites, beginning with the April 1 helicopter assault on the fuel depot in Belgorod, about 15 miles from the Ukrainian border, have injected a new element into the military equation of the war. They raise the possibility that Russia, after weeks of inflicting devastating damage in Ukraine, might start to suffer losses on its own land.
The strikes come in two forms: the clear military attack with low-flying helicopters near the border, and sabotage deeper inside Russia.
Russian and Ukrainian media reports have attributed a dozen or so blazes to strikes or sabotage. In addition to the helicopter strike there have been at least three other fires at military sites that seem suspicious, and which military analysts have said were very likely set intentionally.
And while some fires point clearly to an assault or an act of sabotage — such as the two fires that broke out in quick succession at fuel tanks in Bryansk on April 25 — others have remained inscrutable, with neither Russia nor Ukraine suggesting a relation to the war.
The incidents have stirred debate over whether a wider set of targets in Russia may drive home to the Russian people that the war, seen for now only on television and filtered through state propaganda, has a cost at home.
Alternatively, the fires and explosions might cause Russians to rally around the flag in ways damaging to Ukraine, such as in building support for a general mobilization in Russia. That would enable the Kremlin to dispatch more soldiers to the battlefields, despite heavy losses so far.
Ukrainian officials, for their part, have hinted at their involvement with dark humor.
A deputy interior minister, Anton Gerashchenko, posted on Twitter a “no smoking” sign beside a picture of the fuel depots in Bryansk engulfed in flame.
Kyiv has also signaled that any counterattacks in Russia are simply part of a war Russia started, and asked, perhaps fatalistically, what more could Russia do to Ukraine? After all, the Russian army is already engaged in a full-scale assault.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Pelosi’s visit. In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, meeting with President Volodymyr Zelensky and vowing to back Ukraine “until victory is won.”
Mariupol evacuation. The long-awaited rescue of civilians from a sprawling steel plant in Mariupol is underway, according to Ukrainian officials and the United Nations. Mr. Zelensky said that about 100 civilians were being evacuated and are heading to a “controlled area.”
Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.
“If you decided to attack another country, commit mass murder, crush peaceful people with tanks, and to support murder using warehouses in your region, then sooner or later the time will come to repay that debt,” said Mykhailo Podolyak, a negotiator for President Volodymyr Zelesnky. “So, the disarmament of the killers’ warehouses in Belgorod and Voronezh regions is just a completely wholesome, natural process. Karma is a harsh thing.”
Mr. Arestovych’s comment on Ukrainian policy was the most forthright so far laying out the Ukrainian government’s position of ambiguity, even as officials in Kyiv have been openly suggesting Russians should expect a continuing spat of mysterious fires.
So far, Ukraine has received public support from Britain for directly attacking Russia, with James Heappey, an official in the Foreign Secretary’s Office, saying the strikes were “completely legitimate” given the role of fuel and ammunition depots in Russia’s invasion of Ukraine. Mr. Heappey also endorsed the use of British-supplied weaponry, saying its use to strike inside Russia was “not necessarily a problem.”
The Russian military, which has been firing missiles and artillery at Ukrainian cities and military targets including fuel depots, continuously for two months now, warned on April 13 against Ukraine striking back.
The ministry spokesman, Igor Konashenkov, told Russian news agencies that Russia would respond by targeting the Ukrainian leadership. “We see efforts at diversions and strikes by the Ukrainian military at objects in the Russian Federation,” he said. “If these instances continue, the Russian army will target decision making centers, including in Kyiv.”
Three major fires inside Russia followed that warning, including near Moscow, at a military research institute in the city of Tver.
In the Ukrainian military, the arson fires and helicopter assault into Russian territory have also served the purpose of lifting morale. Having seen the effectiveness of their small unit tactics against the Russian army in the battle for Kyiv in March, midlevel Ukrainian commanders have suggested continuing this strategy inside Russia.
“It will not end until we bring the war to Russia,” said the commander of a Ukrainian brigade, who asked that he be identified only by his nickname, Akula, because he was not authorized to speak publicly.
“It’s not a secret that the Russian people support the war, that it is not just Putin and the rest of the Russians are peaceful,” he said.
“We need to make Russian society fear” attacks on their own country to shift perceptions, he said. “They need to send people like me to Russia.”
Advertisement
France24 - Monde
Corée du Nord : Kim Jong-un menace d'un recours "préventif" à l'arme nucléaire
Publié le : 30/04/2022 - 08:13
FRANCE 24
Suivre
Kim Jong-un a répété que la Corée du Nord pourrait avoir un recours "préventif" à l'arme nucléaire pour contrer des forces hostiles, ont rapporté samedi les médias officiels. C'est la "bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays", selon lui.
Pour "maintenir la supériorité absolue" des forces armées nord-coréennes, le pays doit être capable de "contenir et de contrecarrer à titre préventif toutes les tentatives dangereuses et les menaces... si nécessaire", a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à des officiers supérieurs, selon des propos rapportés samedi 30 avril par l'agence de presse officielle KCNA.
Pyongyang doit continuer à développer son arsenal afin de disposer d'une "force militaire écrasante qu'aucune puissance au monde ne peut provoquer", a affirmé Kim Jong-un. C'est la "bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays", selon lui.
Lors d'un imposant défilé militaire le 25 avril, il avait affirmé qu'il pourrait avoir recours à l'arsenal nucléaire si les "intérêts fondamentaux" de la Corée du Nord étaient menacés.
Kim Jong-un a réitéré ces propos à l'occasion d'une rencontre avec des hauts gradés dont il tenait à saluer le travail effectué lors de la parade militaire du 25 avril, organisée dans le cadre du 90e anniversaire de l'Armée populaire révolutionnaire de Corée.
À cette occasion, les plus puissants missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ont été présentés. En dépit de sévères sanctions internationales, la Corée du Nord poursuit la modernisation de son armée.
Négociations au point mort
Depuis le début de l'année, Pyongyang a procédé à plus d'une dizaine de tirs d'essai et a notamment lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) à longue portée, pour la première fois depuis 2017.
Le pays continue d'ignorer les propositions de reprise des négociations faites par Washington.
Les propos du dirigeant nord-coréen pourraient, selon des analystes, s'adresser au nouveau président élu de Corée du Sud, le conservateur Yoon Suk-yeol, qui prendra ses fonctions le 10 mai et qui a promis d'adopter une ligne plus dure face aux provocations du Nord.
Les analystes estiment que les mises en garde de Kim Jong-un montrent qu'il n'est pas ouvert au dialogue avec le nouveau gouvernement de Séoul.
"Les remarques de M. Kim témoignent qu'il ne souhaite pas dialoguer avec la nouvelle administration de M. Yoon ou relancer les pourparlers de dénucléarisation avec les États-Unis", a déclaré Leif-Eric Easley, professeur d'études internationales à l'université Ewha de Séoul.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques
La Corée du Nord exhibe un missile balistique et promet de renforcer son arsenal nucléaire
Les deux Corées entretiennent leur politique de rapprochement
BBC
West Ham United 1-2 Arsenal: Gunners reclaim Champions League place
Last updated on 54 minutes ago54 minutes ago.From the section Premier Leaguecomments427
Arsenal reclaimed fourth spot in the Premier League with an important victory at West Ham and dented the Hammers' own chances of securing European football next season.
The Gunners knew only a win would lift them back into the Champions League places after Tottenham beat Leicester earlier in the afternoon, but Mikel Arteta's side responded by grinding out a vital three points at London Stadium.
It was Arteta's centre-backs who came up with the goods, with Gabriel Magalhaes nodding the winner early in the second half after Rob Holding had opened the scoring from Bukayo Saka's 38th-minute corner.
Jarrod Bowen did pull the Hammers level just before the break, controlling Vladimir Coufal's cross and squeezing a strike into the bottom corner in what was a reward for a strong first-half performance.
But David Moyes' outfit failed to reach those levels after going behind for a second time - and defeat leaves them seventh, three points behind sixth-placed Manchester United with three games remaining.
The Gunners are desperate to return to Europe's elite competition next season and Arteta's side have enjoyed the advantage of having no continental football this term, meaning all their resources can be focused on achieving a top-four finish for the first time since 2015-16.
West Ham's only realistic chance of qualifying for the Champions League now is to win the Europa League - and Moyes' team would be forgiven for having one eye on overturning their 2-1 deficit in the semi-final second leg against Eintracht Frankfurt in Germany on Thursday.
Arsenal struggled to get a foothold, though, before Eddie Nketiah's clever run and low shot forced a corner, from which Holding climbed highest to head in Saka's delivery for his first Premier League goal.
Bowen's smart finish pulled the Hammers level on the brink of half-time. But, after the hosts failed to properly clear a corner, Gabriel was left unmarked at the back post to head in Gabriel Martinelli's 54th-minute cross, beating former Arsenal stopper Lukasz Fabianski at his near post.
Nketiah could have sealed the success on the break, only to curl wide, but the 22-year-old continued to prove a threat after again being trusted to lead the line for Arsenal.
The visitors were not at their fluent best, but as the battle with north London rivals Spurs hots up - and with the Gunners heading to Tottenham a week on Thursday - restoring their two-point advantage was the most important outcome for Arsenal.
Injuries and suspensions have hit the Hammers and they found themselves without three senior centre-backs in Craig Dawson, Issa Diop and Angelo Ogbonna on Sunday, with left-back Aaron Cresswell chosen to partner Kurt Zouma.
That may have been partly to blame for the hosts coming unstuck twice from set-pieces, but this was also West Ham's 52nd match of the season - 11 more than Arsenal have played - and they struggled to unpick the Gunners as the game wore on.
The hosts found themselves behind despite having the better of the opening half an hour. They responded to Holding's opener within seven minutes when Bowen grabbed his 10th top-flight goal of the campaign, becoming the first Englishman to reach double figures for the club since Kevin Nolan in 2012-13.
Moyes turned to Michail Antonio, rested before Thursday's Europa League semi-final second leg, with 19 minutes remaining to try to find a leveller for the second time, but the forward only managed one touch in the opposition box.
The Hammers have now dropped points in each of their past four Premier League matches following a Europa League fixture, while this loss brought their six-game unbeaten home run in the league to an end.
More worryingly for Moyes, his side are winless in their past four Premier League outings - and the Scot will not want what has been a productive season to fizzle out now.
Player of the match
HoldingRob Holding
West Ham United
Avg
6.36
6.12
5.72
5.70
5.62
5.51
5.50
5.44
5.37
5.27
4.80
4.72
4.64
4.49
Arsenal
Avg
7.11
7.04
6.96
6.75
6.71
6.70
6.64
6.64
6.62
6.57
6.54
6.49
6.16
5.94
Line-ups
Formation 4-2-3-1
Formation 4-3-3
Match Stats
Live Text
Match ends, West Ham United 1, Arsenal 2.
Second Half ends, West Ham United 1, Arsenal 2.
Foul by Michail Antonio (West Ham United).
Eddie Nketiah (Arsenal) wins a free kick in the defensive half.
Attempt missed. Albert Sambi Lokonga (Arsenal) right footed shot from the right side of the box is high and wide to the right. Assisted by Eddie Nketiah.
Substitution, Arsenal. Albert Sambi Lokonga replaces Martin Ødegaard.
Aaron Cresswell (West Ham United) is shown the yellow card.
Eddie Nketiah (Arsenal) is shown the yellow card.
Pablo Fornals (West Ham United) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Mohamed Elneny (Arsenal).
Jarrod Bowen (West Ham United) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Cédric Soares (Arsenal).
Substitution, Arsenal. Emile Smith Rowe replaces Bukayo Saka because of an injury.
Hand ball by Bukayo Saka (Arsenal).
Offside, West Ham United. Vladimir Coufal tries a through ball, but Andriy Yarmolenko is caught offside.
Substitution, West Ham United. Andriy Yarmolenko replaces Saïd Benrahma.
Corner, Arsenal. Conceded by Lukasz Fabianski.
Attempt saved. Eddie Nketiah (Arsenal) right footed shot from outside the box is saved in the bottom right corner.
Substitution, Arsenal. Cédric Soares replaces Takehiro Tomiyasu because of an injury.
Substitution, West Ham United. Tomas Soucek replaces Mark Noble.
L'Humanité
Elon Musk débarque avec son oseille et ses casseroles
Actutwitter Chez Tesla et SpaceX, le bilan social de l’homme le plus riche du monde est terrible. Les salariés du réseau social qu’il est en passe de racheter ont toutes les raisons de s’alarmer.
Pierric MarissalIl n’est pas encore à la tête de Twitter – même si son offre de 44 milliards de dollars a été acceptée par les actionnaires – qu’Elon Musk sème déjà la terreur. Il a publié, la semaine dernière, un photomontage avec le visage de Vijaya Gadde, la juriste américano- indienne du réseau social qui supervise la politique de modération, pour se moquer de son travail. Vue par ses 90 millions d’abonnés – leur nombre augmente de jour en jour –, l’image a déchaîné une violente vague de cyberharcèlement contre la jeune femme. Elle se fait appeler « Curry », « racaille étrangère »… entre autres injures racistes entrecoupées de « White power », dans des dizaines de messages appelant à sa démission. La pression est telle qu’elle s’est effondrée lors d’une réunion rassemblant tous les salariés, vendredi, portant justement sur le changement de propriétaire. Depuis, les nombreux messages de harcèlement se sont enrichis du quolibet « Pleurnicheuse ». Voilà qui donne une bonne idée de ce qu’est la liberté d’expression selon Elon Musk.
Derrière la communication, la défiance
Il n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai puisque, il y a quelques mois, le milliardaire avait posté un photomontage mêlant le visage de Parag Agrawal, qui venait d’être tout juste promu directeur général de Twitter, et celui de Staline, pour critiquer le renforcement de la modération contre les fausses informations sur le réseau social. Agraval, se sentant à juste titre sur la sellette, a inclus dans l’accord de vente un confortable parachute doré de 42 millions de dollars pour sa petite personne, s’il devait perdre son poste de directeur général ces douze prochains mois. Mais ses salariés sont, eux, sans filet. Musk a en effet promis aux banques qui lui ont prêté ces milliards de réduire considérablement les salaires des administrateurs et des cadres dans un premier temps, puis d’envisager une vague de suppressions d’emplois lorsqu’il sera à la tête de Twitter. Interpellé sur la question, vendredi, par ses employés inquiets pour leur poste, Parag Agrawal a botté en touche. « Son discours n’a convaincu personne, a témoigné un salarié à l’agence Reuters à propos de ses explications. Il nous a dit de ne pas démissionner, de continuer à faire un travail dont on serait fiers, mais on n’a obtenu aucune garantie. » Derrière la communication, la défiance règne, les salariés n’ont désormais plus le droit de toucher au code de Twitter sans l’accord d’un vice-président, par crainte de sabotage.
sexisme et blagues potaches
Les salariés du réseau social ont d’autant plus de raisons de s’en faire que le bilan social d’Elon Musk dans ses autres entreprises est assez édifiant. Depuis six mois, les plaintes pour harcèlement et agression sexuelle s’y multiplient. L’une des victimes, Ashley Kosak, témoigne dans un billet de blog s’être fait « attraper les fesses » à la machine à café dès ses premiers jours chez SpaceX, avant de se faire tripoter la poitrine. Elle explique avoir reçu de nombreux messages à caractère sexuel d’autres collègues, dont l’un aurait même tenté de s’introduire chez elle. Elle dit avoir prévenu, en vain, les ressources humaines. Selon elle, la responsabilité vient d’en haut : Musk n’hésite pas à se moquer du physique des femmes qui lancent des alertes et entretient le sexisme ambiant de ses blagues de potache. Il a par exemple décidé de mettre en vente dans la boutique Tesla un mini-short en satin avec écrit « sexy » sur les fesses (69 dollars), ou proposé d’enlever le « w » de Twitter pour envoyer désormais des « titts » (tétons en anglais) et non plus des twitts… Plus généralement, Ashley Kosak accuse son ancien patron « d’utiliser ses ingénieurs comme une ressource à exploiter plutôt que comme une équipe composée d’êtres humains ». Le bilan n’est pas plus brillant en matière de racisme. Après avoir été condamnée à verser 137 millions de dollars de dommages et intérêts à un ancien employé noir pour avoir fermé les yeux sur le racisme qu’il subissait, Tesla est poursuivie par l’État de Californie pour « discrimination raciale systématique et harcèlement ».
Elon Musk balaye ces polémiques d’un revers de main. « À tous ceux que j’ai pu offenser, je veux juste dire : “J’ai réinventé la voiture électrique et j’envoie des humains sur la planète Mars à bord d’une fusée. Vous pensez vraiment que je suis un gars calme et normal ?” » a-t-il lancé à la télé. L’homme le plus riche du monde, qui prétend régulièrement sauver l’humanité, n’a en tout cas pas commencé par régler le problème de la faim. Il avait pourtant promis que, si quelqu’un arrivait avec un plan pour régler le problème, à 6 milliards de dollars, il allongerait la monnaie. Le Programme alimentaire mondial l’a pris au mot et lui a envoyé un projet détaillé pour mettre un terme à la faim dans le monde, dans le budget imparti. L’organisation attend toujours son chèque.
twitterelon muskharcèlementsexisme Valeurs Actuelles
[Vidéos] Pompiers agressés, incendies, vandalisme : explosion de violences à la manifestation du 1er mai à Paris
Une semaine, jour pour jour, après l’élection d’Emmanuel Macron, l’extrême gauche française s’est donné rendez-vous dans la rue, dimanche 1er mai à Paris. Un large défilé auquel ont participé de nombreuses figures de la gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, mais qui a surtout été marqué par de très nombreux actes de violence de la part de militants d’extrême gauche.
Dès le début de l’après-midi, différentes barricades ont été dressées par les manifestants et des membres de black-blocks. Un cortège de tête, particulièrement agressif, s’en est régulièrement pris aux forces de l’ordre. Certaines des barricades ont été incendiées au cour de la journée, comme le relate BFMTV ou le reporter Clément Lanot.
PARIS – Enorme incendie de barricades, les flammes font plusieurs mètres de haut. #1erMai pic.twitter.com/IrbZBpHNzX
— Clément Lanot (@ClementLanot) May 1, 2022
Tout au long du cortège, de nombreux magasins ont aussi été attaqués par les militants d’extrême gauche.
🇫🇷 FLASH – De nombreuses enseignes ont été dégradées par des individus sur le parcours de la manifestation du #1erMai à Paris. (@ybouziar pour Mediavenir) #fetedutravail #FeteDesTravailleurs pic.twitter.com/isQvjCDBYp
— Mediavenir (@Mediavenir) May 1, 2022
PARIS – Les barrières servent de bélier pour dégrader une banque.
Nombreuses dégradations, aucune intervention des policiers qui semblent laisser faire. #1erMai pic.twitter.com/3Ac6VvEmdO
— Clément Lanot (@ClementLanot) May 1, 2022
Un pompier a aussi été violemment agressé au cours de l’après-midi. Situé en tête d’une colonne qui tentait d’éteindre l’un des incendies, sa lance à la main, il a été pris à partie par une manifestante masquée qui a d’abord tenté de lui arracher sa lance à incendie des mains, avant de le frapper au visage. La manifestante a ensuite été contrôlée, semble-t-il par d’autres manifestants, avant de disparaître dans la foule. D’autres pompiers ont également été attaqués par les manifestants.
🟥 Cela suffit ! Honte à la sauvagerie, incompréhensible cette nouvelle agression vis à vis des sapeurs-pompiers de Paris dans l’exercice de leurs fonctions, protéger les personnes, les biens de la Cité et le bon déroulement de la manifestation. #1erMai pic.twitter.com/Scwd6UqwCV
— @PompiersParis (@PompiersParis) May 1, 2022
Gérald Darmanin condamne les violences
Peu avant 18h, BFMTV a fait savoir que Gérald Darmanin se rendait à la préfecture de police, afin de suivre de près l’explosion de violence. Plus tôt dans l’après-midi, le ministre de l’Intérieur avait tweeté, expliquant que « des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables » et assurant « suivre cela avec attention ».
Des casseurs viennent perturber les manifestations du 1er mai notamment à Paris, en commettant des violences inacceptables. Je suis cela avec attention.
Plein soutien aux policiers et gendarmes mobilisés, garants de la liberté de manifester et de l’ordre public.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 1, 2022
La préfecture de police a également condamné les violences, évoquant notamment l’attaque du pompier : « Le préfet de Police condamne fermement la scandaleuse attaque dont ont été victimes les Pompiers de Paris (…) qui intervenaient sur un feu à l’angle de la rue Alexandre Dumas et du boulevard Voltaire. »
Le préfet de Police condamne fermement la scandaleuse attaque dont ont été victimes les @PompiersParis de la @prefpolice qui intervenaient sur un feu à l’angle de la rue Alexandre Dumas et du boulevard Voltaire. pic.twitter.com/d64zzeZSCt
— Préfecture de Police (@prefpolice) May 1, 2022
Jean-Luc Mélenchon a également tweeté pour condamner les violences, regrettant que ces dernières puissent servir de « propagande » à ses « pires adversaires ».
Les violences parasites du #1ermai invisibilisent la marche des syndicats et servent la propagande à nos pires adversaires. Ras le bol. Le préfet de police savait. Incapable de garantir le droit de manifester en paix.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 1, 2022
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf Valeurs Actuelles
À Marseille, Emmanuel Macron fustige l’extrême droite et courtise l’extrême gauche
« Et un, et deux, et cinq ans de plus ! » entonnent en chœur les militants macronistes, ce samedi 16 avril. Nous sommes au Palais du Pharo à Marseille, sous un soleil de plomb, avec une vue imprenable sur le Vieux Port et le centre-ville. Quelques milliers de personnes venues de toute la France ont fait le déplacement. C’est le premier grand meeting de campagne du président sortant après un premier tour qui l’a placé en tête avec 27,8 % des voix, devant Marine Le Pen à 23,1 %. Si cette dernière avait jusque-là été relativement épargnée par la diabolisation et la moraline politico-médiatique grâce à un Éric Zemmour plus radical faisant office de paratonnerre, force est de constater que la trêve est finie.
« Vous êtes racistes ! »
Dès les premiers mots, Emmanuel Macron dénonce le « danger que représente l’extrême droite pour notre pays », des « risques qu’elle fait peser sur nos libertés », sur « l’égalité entre les hommes et les femmes », « entre les riches et les pauvres », tout en voulant « stigmatiser des millions de Français et interdire le port du voile » et « organiser un référendum pour rétablir la peine de mort ». Sur le plan géopolitique, il accuse son adversaire de « préparer un divorce avec l’Allemagne » et de vouloir nouer une « alliance militaire avec la Russie ». Dernier pied de nez au camp national, le président en exercice raille « le rapport quelque peu distant que Madame Le Pen et Monsieur Zemmour entretiennent avec la science, eux qui auraient voulu vous administrer de la chloroquine et du vaccin russe ! » Le professeur Raoult, que le locataire de l’Élysée qualifiait de « grand scientifique », appréciera.
En première partie, Mourad Boudjellal, homme d’affaires et ancien président du RC Toulon, donne le ton : « A tous les élus du FN qui nous ostracisent, à tous ceux qui pensent qu’un délinquant est avant tout le résultat d’une génétique, je vous le dis en face : vous êtes racistes, que vous le vouliez ou non ! » Stratégiquement, la majorité allie diabolisation du Rassemblement national et appel du pied à l’électorat de gauche. Car l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième en obtenant 22% des suffrages, représente le principal réservoir de voix pour le second tour.
L’écologiste de la dernière heure
Pour faire la cour à ces électeurs souvent jeunes et inquiets quant à l’avenir de la planète, Emmanuel Macron a consacré la majorité de son discours à vanter son bilan environnemental, découvrant à une semaine du second tour que l’écologie a toujours été sa priorité. « Nous avons décidé la fin de l’exploitation hydrocarbure en 2040, accompagné 1 million de Français pour la rénovation énergétique de leur logement, rouvert des lignes de chemin de fer de nuit qui permettent d’éviter le transport en avion, créé dans notre droit un délit d’écocide pour les graves atteintes à l’environnement, égrène-t-il. Nous avons été 2 fois plus vite que les quinquennats précédents pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui ont diminué de 12% en 5 ans.»
Pour redoubler d’efforts à l’avenir, il promet de nommer un Premier ministre « chargé de la planification écologique ». Il serait appuyé d’un « ministre de la planification écologique territoriale » opérant une « décentralisation massive », et d’un « ministre de la planification énergétique », avec « pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon ». Après tous ces gages donnés à la gauche écologiste, le président marque néanmoins sa différence avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot : contrairement à eux, il soutient — mieux vaut tard que jamais — le nucléaire en parallèle des énergies renouvelables, et rejette la décroissance, misant sur l’innovation pour produire plus proprement.
Un équilibre précaire
Séduire la gauche tout en siphonnant ce qu’il reste des LR est une opération délicate pour Emmanuel Macron. Le maire socialiste de Marseille Benoît Payan et sa première adjointe Samia Ghali ne se sont pas déplacés, malgré les contacts amicaux noués depuis l’annonce du plan « Marseille en grand ». Samia Ghali affirme au journal Le Monde n’avoir pas voulu cautionner par sa présence les « politiques qu’elle a combattues pendant vingt-cinq ans ». En revanche, tous se sont empressés d’appeler à voter Macron au second tour contre Marine Le Pen. « No pasarán » tweete même l’ancienne maire écologiste Michèle Rubirola, reprenant un slogan antifasciste espagnol prisé par l’extrême gauche.
Du côté de la droite, plusieurs élus locaux ralliés au président étaient présents, notamment le maire de Nice Christian Estrosi, le président de la région Sud Renaud Muselier, et le maire des 9 et 10e arrondissements de Marseille Lionel Royer-Perreaut. Dans la foule, on aperçoit quelques militants croisés précédemment à la fédération LR des Bouches-du-Rhône, arborant désormais un tee-shirt à l’effigie d’Emmanuel Macron. « Je dis à mes amis Républicains : ne restez pas dans le déni. Un grand nombre d’entre eux n’ose pas nous rejoindre car ils ne veulent pas voir que le monde a changé. Il se restructure autour d’un pôle de droite nationale, face à un pôle plus central. Sincèrement, ce que propose Emmanuel Macron, ça me fait penser à l’UDF auquel j’ai adhéré il y a 32 ans », nous explique Lionel Royer-Perreaut. De son côté, Christian Estrosi prône le rassemblement contre « la radicalisation, les excès, l’extrême-droitisation qui risquent de fracturer encore plus notre pays ».
Étrange spectacle : un public bon teint où de nombreux spectateurs sont issus de la droite, pour écouter un discours aux accents de gauche. Sur la forme, Emmanuel Macron a livré une prestation correcte, sans pour autant électriser la foule. Sera-t-elle suffisante pour creuser l’écart avec Marine Le Pen, qui d’après tous les sondages s’est considérablement réduit par rapport à 2017 ? D’autant qu’il reste un rendez-vous important : le débat de l’entre-deux tours, prévu pour le mercredi 20 avril.
France24 - Monde
Législatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah
Publié le : 29/04/2022 - 19:30
Zeina ANTONIOS
Au Liban, les élections législatives du 15 mai pourraient être l’occasion de renouveler une classe politique de plus en plus contestée. Saisissant leur chance, de nombreux indépendants ont décidé de se lancer dans la bataille électorale. Parmi eux, Lina Hamdan, candidate issue de la communauté chiite et opposante au Hezbollah. Portrait.
Casquette vissée sur la tête et veste légère en jeans, Lina Hamdan, candidate chiite indépendante aux législatives à Beyrouth, prend part à un rassemblement, en ce mardi 26 avril, contre une loi à l’étude au Parlement pour le contrôle des capitaux. "Il faut continuer à défendre les droits des citoyens. Le pays est en faillite et il n’y a pas de distribution équitable des pertes", explique-t-elle, avant de se fondre dans la foule.
Bien qu’elle soit en pleine campagne électorale – les législatives étant prévues pour le 15 mai –, Lina Hamdan prend le temps de participer aux protestations anti-pouvoir, elle qui a été particulièrement active lors du soulèvement populaire d’octobre 2019. Malgré son appartenance à la communauté chiite, Lina Hamdan a toujours été opposée au Hezbollah. Elle a même collaboré, en tant que chargée de communication, aux gouvernements mis en place par le Premier ministre sunnite Rafic Hariri, assassiné en 2005, puis par son fils, Saad Hariri, proche de Riyad.
>> À lire aussi :"Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger"
Elle brigue aujourd’hui un des deux sièges chiites de la capitale, occupés depuis 2018 par des membres du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal. Depuis qu’elle a officialisé sa candidature, les rendez-vous s’enchaînent pour cette femme débordante d’énergie qui essaie de se faire une place face au rouleau compresseur électoral du tandem Hezbollah/Amal.
La manifestation terminée, Lina Hamdan nous reçoit dans son appartement beyrouthin, où elle espère trouver un peu de répit. Mais très vite, son téléphone sonne : un notable d’un des quartiers chiites populaires de la capitale lui demande un rendez-vous pour discuter de son programme. "Plusieurs familles qui votaient traditionnellement pour le tandem chiite sont lasses de la situation et cherchent à soutenir de nouveaux candidats. Les gens n’ont plus d’argent, ni de travail. Beaucoup de partisans du duopole chiite sont aujourd’hui réduits à la pauvreté. Mais ils ont peur de voter pour le changement. Il faut donc aller à leur rencontre pour les convaincre", explique Lina Hamdan. Après les électeurs de la capitale, la prochaine étape de sa campagne sera destinée à la diaspora. "Nous avons prévu plusieurs réunions en ligne avec les Libanais qui résident à l’étranger. Nous comptons beaucoup sur eux pour faire bouger les choses", indique-t-elle.
"Se démarquer du Hezbollah"
Lina Hamdan sait bien qu'il sera difficile d'entrer au Parlement, la représentation chiite étant monopolisée depuis des décennies par Amal et le Hezbollah, mais elle veut croire au changement. Car depuis trois ans, les crises se succèdent au Liban et la grogne populaire gagne du terrain. Des manifestations d'octobre 2019 contre la classe politique aux explosions du port de Beyrouth l'été suivant, en passant par la pire crise économique de l'histoire du pays, le Hezbollah – tout comme l'ensemble des partis au pouvoir – est sous le feu des critiques.
Issue d’une famille d’intellectuels chiites, Lina Hamdan veut montrer que la communauté chiite libanaise "peut se démarquer de l’image véhiculée par le Hezbollah". "Ma bataille, c’est de récupérer la représentation chiite. Réduire cette communauté au Hezbollah, c’est porter atteinte aux chiites qui ne sont pas proches de ce parti. Je parle surtout de l'appartenance à l’Iran, qui est tout à fait étrangère à nos traditions", lance la candidate. "Les chiites appartiennent au tissu libanais, ils ressemblent à toutes les autres composantes du pays. La communauté chiite n’est pas un ghetto", souligne-t-elle.
Lina Hamdan s’était déjà présentée aux élections en 2018, sans succès. "À l’époque, quand on parlait de rétablir la souveraineté du pays, on voyait bien que les gens n’étaient pas prêts à entendre ce genre de discours. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il y a beaucoup d’opposants au sein de la communauté chiite", assure-t-elle.
Si la candidate a quelques espoirs à Beyrouth, affronter le Hezbollah ailleurs que dans la capitale s’avère presque mission impossible. De nombreux opposants chiites au parti pro-iranien ont dernièrement retiré leurs candidatures dans la région de la Békaa, tandis que les candidats indépendants dans le sud du pays, fief incontesté du Hezbollah, s’attirent les foudres du "Parti de Dieu". "Dans le sud, la contestation essaie de se frayer un chemin sans s’opposer au Hezbollah de manière frontale", précise Lina Hamdan.
Le climat beyrouthin semble donc le plus favorable à une percée électorale des opposants chiites, permettant à la candidate de dénoncer "les atteintes à la souveraineté du pays". "Les Libanais sont isolés à cause des armes du Hezbollah et de l’importation d’une civilisation qui ne nous ressemble pas", lance-t-elle, en référence à la proximité du Hezbollah avec l’Iran. "Tout cela est en train de nous mettre en conflit avec la communauté internationale ainsi qu’avec les pays arabes alors que nous sommes un membre fondateur de la Ligue arabe", rappelle-t-elle.
Malgré les défis, Lina Hamdan estime que le changement, aussi minime soit-il, est possible à mettre en œuvre par le biais des élections. "Certes, ce sera un petit changement, mais il en vaudra la peine. Ce n’est que lorsque nous aurons de nouveaux représentants au sein des institutions que nous récupérerons la confiance de la communauté internationale. Plus personne ne veut travailler avec le gouvernement actuel", assure-t-elle.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
REPORTAGEFace à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger
ANALYSELe retrait de Saad Hariri, un séisme politique qui rebat toutes les cartes au Liban
La chronique de l’éco
Liban : les négociations reprennent avec le FMI alors que la crise s'aggrave
France24 - Monde
Migrants refoulés à la frontière Biélorussie-Pologne : "On voit des familles et des personnes souffrant de handicap"
Publié le : 29/04/2022 - 13:46
Maëva Poulet
Suivre
Depuis le mois de mars, plusieurs organisations humanitaires s’inquiètent de nouveaux cas de refoulement de migrants et de violences à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. En 2021, des milliers de personnes originaires d'Afghanistan, du Moyen-Orient, mais aussi d’Afrique centrale ont tenté de rejoindre l’Union européenne en entrant illégalement en Pologne. Varsovie avait alors accusé le régime de Minsk d’avoir orchestré cet afflux de migrants.
Le 19 avril, un homme originaire du Kurdistan irakien envoie à des activistes une vidéo d’appel à l’aide : "Il est quatre heures du matin. Comme vous le voyez, ils nous ont refoulés en Biélorussie, nous sommes mouillés". Il fait nuit noire et le groupe se trouve en pleine forêt. "Nous avons un bébé avec nous", précise l’homme qui filme. Il montre ses compagnons de route qui tentent de s’éclairer avec une lampe torche et d’allumer un feu pour se réchauffer.
Des messages d'alerte, le collectif d'associations Grupa Granica en a reçus près de 150 en seulement une semaine entre le 18 et le 24 avril. Selon les gardes-frontières polonais, 977 tentatives de passage de la frontière ont été enregistrées en avril, et près de 4 280 depuis le début de l'année 2022.
C’est bien moins qu’en novembre dernier, lorsque entre 3 000 et 4 000 migrants s’étaient amassés en seulement quelques jours le long du tracé frontalier. Mais la politique de la Pologne, qui a lancé en janvier la construction d’un mur à la frontière, n’a pas changé : ces personnes, même demandeuses d’asile, doivent être reconduites en Biélorussie.
>> VOIR AUSSI SUR LES OBSERVATEURS : Pologne - Biélorussie : positions GPS et vidéos, les appels à l'aide des migrants bloqués dans la forêt
"Nous voyons beaucoup de familles avec des enfants, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées"
Monika Matus, activiste au sein de Grupa Granica, s’inquiète de l’état de santé des migrants qui traversent la frontière ces dernières semaines :
Depuis l'automne, certains vols directs vers la Biélorussie ont été suspendus. Nous voyons maintenant arriver des personnes venant de pays africains, qui se trouvaient en Russie et qui traversent la Biélorussie vers la frontière polonaise par la voie terrestre, en espérant entrer dans l'Union européenne.
De nombreuses personnes ont aussi passé l'hiver à Minsk ou Grodno, en Biélorussie, et ont attendu qu’ils fassent de nouveau un peu plus chaud. Je pense aussi que beaucoup de gens essaient de traverser ces jours-ci parce que du côté polonais, un mur est en construction à la frontière et il devrait être terminé cet été.
📣 Trwa budowa bariery na granicy polsko-białoruskiej 🇵🇱 🇧🇾Prace prowadzone są na kilku odcinkach granicy, https://t.co/0z0iwvjWyT.: na terenie podległym Placówkom Straży Granicznej w Kuźnicy, Narewce, Michałowie i Białowieży 👍 pic.twitter.com/6lSE0uuPZH
April 22, 2022"Nous avons récemment eu le cas d'un jeune homme tétraplégique"
Bien sûr, le mur n'est pas un si grand obstacle : c'est simplement une clôture en métal. Mais une fois qu'il sera équipé, comme à de nombreuses frontières européennes, avec tout le matériel technique et des solutions de surveillance, je pense qu'il sera plus difficile à franchir.
Quelques centaines de personnes sont également restées pendant l'hiver dans un ancien entrepôt transformé en abri par la Biélorussie en novembre dernier. Cet abri a fermé en mars. Les personnes qui s’y trouvaient encore étaient les plus fragiles.
Nous voyons beaucoup de familles avec des enfants, des personnes en situation de handicap, certaines avec des handicaps mentaux, ainsi que des personnes âgées. Quel que soit leur état, ces personnes sont refoulées, parfois même à plusieurs reprises, par les gardes-frontières polonais. Elles sont ensuite forcées de retraverser la frontière par les soldats ou les gardes biélorusses. Nous avons récemment eu le cas d'un jeune homme tétraplégique, entièrement paralysé, qui se trouvait dans la forêt avec sa famille. Il devait être porté pour se déplacer.
Selon un rapport d’Amnesty International, le 20 mars, les autorités biélorusses auraient en effet fait sortir "près de 700 personnes, notamment des familles avec de jeunes enfants et des personnes souffrant de graves maladies et handicaps" de l'entrepôt de Bruzgi, près de la frontière polonaise. Ces personnes se sont alors retrouvées "bloquées dans la forêt", et ont été incitées à traverser la frontière par les gardes-frontières biélorusses, explique l’organisation.
Parmi les autres migrants qui se trouvaient dans ce centre en novembre et décembre 2021, beaucoup ont été renvoyés : en janvier, le ministère irakien des Affaires étrangères a ainsi annoncé le rapatriement de près de 4 000 Irakiens depuis la Biélorussie.
>> LIRE AUSSI SUR LES OBSERVATEURS : L’expulsion ou la traversée dans la neige : l’ultimatum de la Biélorussie aux migrants
"L'aide humanitaire repose principalement sur les épaules des habitants de la zone frontalière"
De son côté, la Pologne a maintenu son dispositif d’état d’urgence et une zone d’exclusion de 3 kilomètres tout du long de la frontière, et tient toujours à l’écart les organisations humanitaires. Selon Monika Matus, il reste donc extrêmement compliqué pour les associations de fournir de l’aide humanitaire :
L’aide humanitaire repose principalement sur les épaules des habitants de la zone frontalière. Nous sommes moins de bénévoles : personne ne peut faire cela pendant des mois. Surtout quand les militants sont harcelés par la police et par les gardes-frontières.
Si les activistes tentent d’alerter sur la situation de ces migrants sur les réseaux sociaux pour leur éviter un refoulement, ils savent que le sort des quelques personnes qui arrivent finalement à entrer en Pologne pour demander l’asile est extrêmement incertain.
Amnesty international affirme que les demandeurs d'asile sont placés de façon systématique en détention, pour une durée "prolongée et indéfinie", dans des centres fermés où ils subissent des mauvais traitements et des humiliations.
‼️(1/2) W Strzeżonym Ośrodku dla Uchodźców w Lesznowoli rozpoczął się strajk głodowy. 5 Syryjczyków protestuje przeciw przetrzymywaniu ich w zamknięciu, mimo udokumentowanego złego stanu zdrowia oraz nielegalności trzymania w zamknięciu osób z doświadczeniem przemocy wojennej. pic.twitter.com/LazMJqMmZT
April 20, 2022"Certaines personnes sont enfermées depuis huit mois"
Sanna Figlarowicz est bénévole pour l'organisation Hope&Humanity Poland. Elle est en contact avec plusieurs personnes se trouvant dans ces centres fermés :
Les conditions sont différentes en fonction des centres. Mais les personnes se retrouvent comme en prison : elles ne peuvent pas avoir de téléphone portable avec un appareil photo, elles n'ont pas le droit d'avoir de lacets à leurs chaussures. Certaines sont enfermées depuis huit mois. Les gens avec qui je suis en contact ont énormément de mal à avoir accès à des avocats et certains d'entre eux ont déjà reçu un refus de leur demande d'asile. Il y a des personnes qui sont déprimées. D’autres nous demandent de leur apporter des vêtements car elles n’en ont pas assez, ou de la nourriture. Il y a également dans ces centres des personnes qui ne devraient pas être là car elles souffrent par exemple de problèmes mentaux.
Selon les gardes-frontières polonais, 39 700 tentatives d'entrées illégales depuis la Biélorussie ont été comptabilisées sur l'année 2021, dont près de 17 000 sur le seul mois d’octobre.
Depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février, la Pologne a été confrontée à une autre crise humanitaire à ses frontières. Selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, plus de deux millions de réfugiés ukrainiens ont été accueillis dans le pays.
"Nous sommes extrêmement heureux que les réfugiés d'Ukraine aient reçu un accueil aussi chaleureux", ajoute Monika Matus du Grupa Granica. Mais elle regrette une différence de traitement avec les demandeurs d’asile venus de Biélorussie qui illustre, selon elle, une tendance qui s'observe dans toute l'Europe, de n’accepter "qu'un certain type de réfugiés".
Télécharger l'application
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Valeurs Actuelles
Quand la Légion étrangère cultive le sacré de la mission
Samedi 30 avril, Thierry Burkhard, chef d’Etat major des armées, est revenu au camp Vienot (Aubagne) dans sa maison mère : la Légion étrangère. Elle fête, comme tous les 30 avril, le combat de Camerone. Cet endroit au Mexique où en 1863, dans une ferme, 60 légionnaires et 3 officiers ont résisté jusqu’à la mort à 2 000 mexicains, 800 cavaliers et 1 200 fantassins. « C’est, dit le général qui a commandé comme capitaine les commandos de recherche d’action en profondeur du 2ème Régiment Etranger de Parachutistes, ce supplément d’âme dont tout homme a besoin pour défendre sa patrie ».
Le regard fixe, en tenue de simple légionnaire, un jeune homme au garde à vous l’écoute. Il a 24 ans. Il est Ukrainien. Et au nom de la loi, par le sang versé, il réclame la nationalité française. Ce que le chef d’Etat-Major des armées, entouré de celui de l’armée de terre le général Schill et le général commandant la Légion étrangère Alain Lardet vont lui accorder volontiers. Il y a là, autour d’eux, non seulement des centaines d’officiers et une promotion de Saint-Cyr, mais aussi plusieurs délégations toutes en tenue d’apparat ; ceux de la Bandera, cousins germains espagnols de la Légion; ceux de l’armée mexicaine; ceux de la garde d’honneur du roi du Danemark; cinq officiers et sous-officiers du corps des Marines avec leur général en chef. Une diversité de soldats tous situés au premier rang des combattants de leur armée. Leur visage émacié, leur tenue chamarrée, la détermination que l’on lit dans leurs corps et dans leurs yeux nous permettent de comprendre plus facilement la valeur qu’ils accordent à leurs frères d’armes français.
Alain Lardet, général de division, commande la Légion étrangère depuis plus de deux ans. Il vient d’être prolongé d’une année supplémentaire par le Général Schill, son supérieur hiérarchique qui, par sa taille, aurait pu trouver sa place dans la NBA, le championnat de basket américain. Convivial à souhait, œcuménique par vocation, le Général Lardet n’a rien d’un curé en chaire même s’il en a la facilité d’expression. Il fait passer la confiance qu’il a en ses hommes. Il a devant lui ceux que l’on appelle les « porteurs de la main » : cette prothèse de la main du capitaine Danjou qui a commandé ses légionnaires du corps expéditionnaire français au Mexique. Ils ont sacrifié leurs vies pour qu’une colonne de ravitaillement de logistique et la solde du régiment puissent parvenir à l’objectif fixé : ravitailler l’armée française.
Fidélité à la parole donnée
Qui sont ces porteurs de la main, « cette relique laïque mais non moins sacrée » ? Un capitaine du nom d’Estoup. Il ne veut plus porter ses médailles depuis que son régiment le 1er REP a été dissout. Il était le fer de lance du putsch d’avril 1962 en Algérie. En ce 159e Camerone, il a accepté de les réaccrocher sur sa poitrine et de porter la main sacrée. Il a, auprès de lui, un adjudant-chef allemand qui a commencé dans la Wehrmacht pour combattre les Russes. En 1945, il a prolongé et porté les armes de la Légion étrangère en Indochine, à Diên Biên-Phù, puis en Algérie jusqu’à la bataille d’Alger. Sa mémoire est limpide, à 97 ans. Sur son flanc droit, un sergent d’origine espagnole, lui aussi couvert de médailles, et de blessures. Derrière eux, en deuxième ligne, un adjudant-chef et un caporal-chef, tous deux originaires d’Afrique du Nord. Ce kaléidoscope de nationalités n’en a en réalité qu’une : la Légion. C’est tout l’esprit de Camerone renouvelé chaque année, et un exemple d’intégration.
L’extraordinaire, cette après-midi là, est d’observer la foule ; sa variété conjugue tous les élus locaux de la région, quelle que soit leur étiquette politique, toute l’aristocratie militaire qui côtoie un verre de bière à la main la base légionnaire, composée d’une majorité des pays venus de l’Est, d’Amérique du Sud, d’Asie mineure, du Pacifique, des côtes atlantiques, d’Afrique du Nord. A l’image de ce qu’est fondamentalement la Légion étrangère qui, contrairement ce que n’a pas réussi la société politique et civile, intègre toutes les races et les religions. Leur solidarité n’est pas factice, elle ne tient ni à la solde, ni même à la fraternité des armes. Elle est légionnaire. Cela veut tout dire : fidélité à la parole donnée, et surtout à l’accomplissement de la mission qui reste sacrée. Il y a cette phrase qui termine l’ordre du jour du Général Burckhard, le patron de tous les militaires : « derrière le protocole de la journée, si bien organisée soit-elle, Camerone contribue à forger les forces morales, ces forces qui sont déterminantes au conflit, comme l’illustre aujourd’hui la guerre en Ukraine ». En sommes-nous encore capables ? Telle était la question que se posait la plupart des participants civils à cette journée de fête.
L'Humanité
S’unir pour réussir et gagner !
TribuneNous publions ci-après un « appel des maires pour un pacte législatif et de gouvernement populaire, social et écologiste ».
CollectifEn empêchant une nouvelle fois l’extrême droite d’accéder au pouvoir, nous avons échappé au pire, mais nous n’avons pas hérité du meilleur, tant s’en faut.
Nous, maires des communes de France avec des majorités qui rassemblent sans les nier toutes les composantes de la gauche, nous savons que si le parti du président Macron obtient une majorité à l’Assemblée, il disposera des pleins pouvoirs pour réduire les services publics qui sont la richesse de ceux qui n’en ont pas, mettre à mal les fragiles équilibres écologiques, déstructurer les territoires, les villes et nos villages, accroître les inégalités qui fracturent notre pays, etc.
Avec le soutien de nos concitoyen·ne·s épris de changement et de progrès, nous pouvons empêcher ce scenario et réparer l’élection présidentielle en portant une nouvelle majorité populaire, sociale et écologiste à l’Assemblée nationale à l’occasion des élections législatives de juin.
Majoritaires, nous pourrons imposer une équipe gouvernementale et un Premier ministre issus des rangs d’une majorité progressiste et humaniste. C’est un acte d’une grande portée qui ne peut se réduire à remplacer Jean Castex par un autre nom. L’objectif ne peut pas être de gérer en bon père de famille les intérêts que représente Emmanuel Macron. Il s’agit d’empêcher sa politique de prendre corps et, dans ce même mouvement, de faire reculer l’extrême droite qui risque d’avoir des dizaines de député·e·s à l’Assemblée. Nous pensons que ce but peut être atteint. Pour y parvenir, il nous faut prendre appui sur la diversité des forces populaires, sociales et écologistes.
Rassemblés, nous pouvons associer à ce nouvel élan progressiste et humaniste les 11 millions de concitoyen·ne·s qui ont voté à gauche. Nous pouvons redonner espoir aux 13 millions d’abstentionnistes. Nous pouvons transformer les votes de colère en votes pour le progrès.
Nous devons être ambitieux, avoir pour objectif de multiplier par deux le score cumulé de la gauche lors de la présidentielle. C’est possible. Cela passe par la coalition des meilleures propositions de chacune des composantes de la gauche. Cela passe par le respect des sensibilités profondes de toutes les électrices et de tous les électeurs.
Un pacte de législature et de gouvernement scellant une telle volonté et soutenu par les citoyen·ne·s peut concrétiser cette belle ambition mise au service du peuple et de la nation.
Élu·e·s des villes et des campagnes, nous disons : il faut dire la vérité aux citoyen·ne·s, c’est la base de la confiance. Expliquer les enjeux véritables de cette élection législative qu’on peut assimiler à un troisième tour si, rassemblée, la gauche populaire, sociale et écologiste est capable d’afficher une volonté commune de changer profondément une situation qui compromet l’avenir individuel et collectif de nos compatriotes.
Rassemblons-nous pour ces élections législatives, partout dans le pays, pour avoir à l’Assemblée nationale une majorité de gauche forte de député·e·s ancrés dans les territoires et dans la vie quotidienne.
Rassemblons-nous, voyons la France en grand. Portons un pacte législatif et de gouvernement progressiste au sein duquel le meilleur de chaque composante de la gauche populaire, écologiste et sociale trouvera son expression dans l’intérêt de la nation. S’unir pour gagner, c’est nécessaire, c’est possible, c’est urgent !
Signataires :
ABATE Patrick, maire de Talange (57)
AGERT Marcel, maire d’Aucazein (09)
ALBIN Noël, maire de Touët-de-l’Escarene (06)
ANDRÉ Sylvain, maire de Cendras (30)
ASENSI François, maire de Tremblay-en-France (93)
AUBREE Pascal, maire de Bussy-les-Poix (80)
BARRIER Jean-François, maire de Velzic (15)
BARROS Pierre, maire de Fosses (95)
BELL-LLOCH Pierre, maire de Vitry-sur-Seine (94)
BERT Richard, maire de Blanzat (63)
BESSAC Patrice, maire de Montreuil (93)
BEURIOT Valéry, maire de Brionne (27)
BLANCHET Michel, maire de Lanquais (24)
BLANDIOT-FARIDE Charlotte, maire de Mitry-Mory (77)
BONNARGENT Alexis, maire de Vidouze (65)
BONNEFOY Cyrille, maire de La Ricamarie (42)
BONNERY Alain, maire de Nebias (11)
BOSINO Jean-Pierre, maire de Montataire (60)
BOUCHER Alain, maire de Monchy-Saint-Éloi (60)
BOUYSSOU Philippe, maire d’Ivry-sur-Seine (94)
BROSSAT Ian, président de l’ANECR
BRUNEAU Alban, maire de Gonfreville-l’Orcher (76)
BUREAU Jean, maire de Saint-Hilaire-le-Vouhis (85)
CARVOUNAS Luc, maire d’Alfortville (94)
CERCEL Agnès, maire de Tourville-la-Rivière (76)
CERPEDES Claude, maire de Saint-Martin de Valgalgues (30)
CHAMBON Denis, maire de Saint-Alban-du-Rhône (38)
CHARBONNIER Jacky, maire d’Orbigny (37)
CHARROUX Gaby, maire de Martigues (13)
CHERMETTE Richard, maire de Chevinay (69)
CLAPIER Alain, maire de Vachères (04)
CLÉMENT Bernard, maire de Domessargues (30)
COLBIAC Francis, maire de Trélissac (24)
de CORMAMOND Hélène, maire de Cachan (94)
CORZANI Olivier, maire de Fleury-Mérogis (91)
DAUMIN Stéphanie, maire de Chevilly-Larue (94)
DAVIAU Patrice, maire de Marcé (49)
DENOYELLE Stéphane, maire de Saint-Pierre d’Aurillac (33)
DEYMIÉ Christine, maire de Valence-d’Albigeois (81)
DOUGNAC Jean-Claude, maire de Mazères-sur-Salat (31)
DUPUIS Denis, maire de Breuil-le-Sec (60)
ESTIENNE Claude, maire de Le Chaffaut-Saint-Jurson (04)
FATORELLI Viviane, maire d’Audun-le-Tiche (57)
FAVERJON Christophe, maire d’Unieux (42)
FORESTIER Denis, maire de Surgy (58)
GARZON Pierre, maire de Villejuif (94)
GAUTHIER Jean-Marc, maire de Vaulnaveys-Le-Bas (38)
GINIÈS Michel, maire de Damparis (39)
HAUTIN Maryvonne, maire de Saran (45)
ICHMOUKAMETOFF Gérard, maire de Chouain (14)
JACOB Claude, maire d’Erondelle (80)
JURCZAK Serge, maire de Sérémange-Erzange (57)
JUSSIÈRE Éric, maire de Chatin (58)
LARAN Jean-Paul, maire de Capvern-les-Bains (65)
LASSALLE Yvon, maire de Paihes (09)
LENEVEU Gérard, maire de Giberville (14)
LÉON Jean-Marc, maire de Joudreville (54)
LEPRETRE Michel, président du territoire Grand-Orly Seine Bièvre (94/91)
LESPADE Jean-Marc, maire de Tarnos (40)
LUCAS Maryline, maire de Guesnain (59)
MACUDZINSKI Serge, maire de Saint-Maximin (60)
MALAVIELLE Patrick, maire de La Grand-Combe (30)
MARION Joël, maire de Compans (77)
MERCIER Michel, maire de Le Martinet (30)
MICHALAK Denis, maire de Lewarde (59)
MORETTO Richard, maire de Sautel (09)
MOURARET Pierre, maire de Dives-sur-Mer (14)
MOUVEROUX Olivier, maire de Fursac (23)
MUZETTE Thierry, maire de Sainte-Anne-Saint-Priest (87)
NEDJAR Djamel, maire de Limay (78)
OZTORUN Denis, maire de Bonneuil-sur-Marne (94)
PALLAS Jacques, maire de Saint-Georges-sur-Arnon (44)
PARNIÈRE Jean-Claude, maire de Soumans (23)
PASSEBOC Brigitte, maire de Saint-Étienne-au-Mont (62)
PAUL Gérard, maire de Les Mées (04)
PETIT Arnaud, maire de Woincourt (80)
PIÉTU Delphine, maire de Thénioux (18)
PRAT Claude, maire de Gilenat (15)
QUEIROS David, maire de Saint-Martin-d’Hères (38)
QUENESSON Julien, maire de Somain (59)
RAHON François, maire de Goudelancourt-les-Berrieux (02)
RANNOU Jacques, maire-délégué de Kernével, Commune nouvelle de Resporden (29)
RÉNAUX Jean-Claude, maire de Carnon (80)
RENOIR Gilles, maire de Fays-La-Chapelle (10)
RIEU Bernard, maire de Vallabrix (30)
RIO Philippe, maire de Grigny (91)
RODRIGUEZ Jean-Claude, maire de Brissac (34)
RODRIGUEZ Raymond, maire de Gauriac (33)
SADI Abdel, maire de Bobigny (93)
SARRABEYROUSE Olivier, maire de Noisy-le-Sec (93)
SICOT Olivier, maire de Varennes-Vauzelles (58)
TALLET Maud, maire de Champs-sur-Marne (77)
THEROND Flore, maire de Florac-Trois-Rivières (48)
THEVENOUX Didier, maire de Saint-Plaisir (03)
THIRIOT Christian, maire de Beauvoisin (26)
TORDJMAN Patricia, maire de Gentilly (94)
TUJAGUE Francis, maire de Contes (06)
VIRGOLEUX Alain, maire de Pouzy-Mésangy (03)
Législatives 2022 France24 - Monde
Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie
Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49
Laura MOUSSET
Suivre
La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.
Valeurs Actuelles
Restriction de la messe tridentine : les mères des prêtres reçues par le pape François
Elles sillonnent les grands sanctuaires catholiques en espérant que la sincérité et le courage de leur démarche payent. Ces femmes marchent 20 kilomètres par jour depuis le début du mois de mars pour achever une mission particulière : montrer au souverain pontife que les communautés traditionnelles portent du fruit.
Aujourd’hui ces pèlerines arrivent enfin dans ce berceau de la chrétienté qu’est la capitale romaine. Après un déjeuner au parc Villa Borghese, elles sont attendues vers 15h30 à la place Saint-Pierre au Vatican. Dimanche vers 17 heures, ces marcheuses diront un chapelet accompagnées de fidèles catholiques. Mais c’est surtout la rencontre avec le pape François mercredi, à l’issue de l’audience publique de 9h, qui est fortement attendue.
La défense de la messe en latin
Tout a commencé en juillet dernier lorsque le pape François a promulgué un muto proprio supprimant le Summorum Pontificum du pape Benoit XVI. Une nouvelle qui a provoqué la sidération auprès des catholiques. Désormais, les prêtres issus des communautés tridentines doivent célébrer dans le rite ordinaire (messe Vatican II). Un retour à la case départ pour ces adeptes de la messe en latin. Il y a dix ans, Benoit XVI avait apaisé les tensions entre les fidèles traditionnalistes et ceux de la messe conciliaire avec sa lettre apostolique Summorum Pontificum.
« 2500 lettres rédigées par des fidèles catholiques ont été transportées pendant ce pèlerinage »
Dans la crainte d’un avenir incertain pour leurs fils, ces mères se rendent dans les grands sanctuaires religieux comme ceux d’Ars, la Sainte Baume, Cotignac puis Rome. Un pèlerinage de plusieurs mois accompagné de prêtres et de laïcs sensibles à leur démarche. Interrogée en mars par l’une de nos journalistes, une marcheuse nous parlait de l’importance de conserver ce rite tridentin: «cela fait vivre la diversité au sein de l’Église, c’est une vraie richesse ».
Ces mères – et leurs 1037 kilomètres au compteur – portent avec elles les requêtes de milliers de catholiques. « 2500 lettres rédigées par des fidèles catholiques ont été transportées pendant ce pèlerinage » nous précise Benoit Sévilla, membre de la Voie romaine.
Le rétropédalage du pape François
A l’issue de plusieurs discussions, le pape François a accordé une dérogation à la communauté traditionnelle de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), à laquelle les restrictions ne s’appliquent plus. Cependant, le motu proprio est toujours d’actualité pour les autres communautés et pour les diocèses. Désormais, ce sont les évêques qui tranchent sur le sort des prêtres de la FSSP. Malgré la main tendue du pape François, les diocèses peinent à autoriser la tenue de messes tridentines : « Le problème étant que des évêques n’ont pas reçu ce décret. Certains ne veulent pas que les prêtres de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre conservent leur paroisse » déplore Benoît Sévilla.
Ces mères seront placées à proximité du trône du pape et pourront échanger quelques mots avec lui à la fin de l’audience.
Brieuc Clerc, membre de la Voie romaine, reste positif. Pour lui, ce décret concernant la FSSP « a indéniablement rendu de l’espérance ». Une nouvelle qui a boosté ces mères qui souhaitent que l’indulgence accordée à cette fraternité s’étende à toutes les communautés ex-Ecclesia Dei.
Un échange qui sera médiatisé
Les pèlerines pourront échanger avec le pape François qui leur a accordé un « bacciamano » qui est le dernier stade avant l’audience privée. Une main tendue bien significative puisque ces mères seront placées à proximité du trône du pape et pourront échanger quelques mots avec lui à la fin de l’audience. Une entrevue qui leur permettra de confier au souverain pontife les milliers de lettres de fidèles attachés à la messe tridentine mais aussi de médiatiser leur démarche: « ces moments sont abondamment photographiés par la salle de presse du Vatican. Cela signifie que le pape accepte de rendre publique cette rencontre » salue Brieuc Clerc.
France24 - Monde
Ukraine : des enfants à Kharkiv, témoins de la guerre
Publié le : 26/04/2022 - 18:22
Samia METHENI
Suivre
Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking sous-terrain à Kharkiv, dans l'est du pays.
BBC
Regine: Singer, actress and self-proclaimed discotheque inventor dies
French singer, actress and self-proclaimed inventor of the discotheque Regine has died aged 92.
The star died peacefully at 1100 local time (0900 GMT) on Sunday, her granddaughter Daphne Rotcajg told AFP.
"The queen of the night has left," Regine's friend, the comic Pierre Palmade, said in a statement on behalf of Regine's family.
Regine's claim she invented the disco originates from the first nightclub she opened in Paris in the 1950s.
The venue in the city's Latin Quarter, which featured turntables and DJs, differed from dance venues with a jukebox, which were commonplace at the time.
This style of nightclub caught on, and later became a multimillion dollar empire for the singer. It comprised 22 venues at its height, with clubs in New York, Rio de Janeiro and Kuala Lumpur.
Regine, whose full name was Regine Zylberberg, "had the stars of the whole world dancing in her nightclubs", Mr Palmade said.
He also recalled how Regine's name "became synonymous with the crazy nights that lasted until the small hours" and how the singer herself "hit the dance floor until closing time".
Regine also starred in several films including Robert and Robert, directed by Claude Lelouch, and My New Partner by Claude Zidi.
The singer was born to Polish Jews in Brussels in 1929. During her childhood, she was forced to hide from the Nazis in occupied France.
Her father Joseph ran what Regine described as a "working-class Jewish café".
This, she said, spurred her on to have her own venue, where she would choose the customers.
"I wanted counts and dukes - people with titles," she told the BBC in 2005.
The star told how she went on to teach the former King Edward VIII to dance and later danced with Prince Charles at an embassy ball.
Related Topics
Valeurs Actuelles
Ariège : avis défavorable au projet éolien “donquichottesque” de Cintegabelle
Un projet éolien « donquichottesque ». Voilà comment a été qualifié un projet éolien qui est censé s’installer dans une commune près du département de l’Ariège, Cintegabelle, rapporte La Dépêche. Jeudi 28 avril, le commissaire-enquêteur sur ce projet a donc rendu un avis défavorable. Pour lui, « le principe de précaution doit l’emporter sur un projet de parc éolien que je qualifierais de donquichottesque et qui est de nature à porter une atteinte durable et irréversible sur un écosystème humain et environnemental de qualité remarquable ».
Les communes limitrophes majoritairement hostiles
Consultées, les communes limitrophes de Cintegabelle ont rendu des avis majoritairement hostiles à ce projet : sur les 11 communes limitrophes, 4 s’étaient déclarées favorables au projet et 5, défavorables. Le président de l’association Hers-Ariège environnement, Julien Haraud, est donc décidé à transmettre le message aux représentants de l’État : « Madame la Préfète de l’Ariège, Monsieur le Préfet de la Région Occitanie, c’est toute une population qui vous supplie à présent de suivre l’avis défavorable du commissaire-enquêteur mandaté par vos services et d’interdire ce projet éolien monstrueux aux portes de l’Ariège », déclare-t-il. L’associatif tacle un projet éolien « cynique et ridicule ». Avant de conclure : « Alors aidez-nous à protéger cette magnifique plaine ariégeoise pour encore quelques décennies avant que la folie des industriels ne finisse de tout gâcher et ne laisse un avenir bien sombre à nos enfants d’Ariège. »
Ariège : les dernières actualités
BBC
Kylie Minogue and Jason Donovan return to Neighbours
By Maria ZaccaroBBC News
Kylie Minogue and Jason Donovan will return to long-running Australian TV soap opera Neighbours for its finale after more than 30 years away.
They will resume their roles as much-loved characters Scott Robinson and Charlene Mitchell in the fictional Melbourne suburb of Erinsborough.
Their return to Ramsay Street comes after it was announced that the show will end this summer after 37 years.
The pair were a favourite with viewers before their departure in the 1980s.
Sharing a message on the show's official Twitter account, executive producer Jason Herbison said they would play "a very special part" in the show's finale.
"Scott and Charlene are the ultimate Neighbours couple and it would not feel right to end the show without them," he added.
"Scott and Charlene are the ultimate Neighbours couple and it would not feel right to end the show without themWe are thrilled that Jason and Kylie have come home to play a very special part in our series finale... pic.twitter.com/79yUwMkpFb
Minogue and Donovan, both 53, also posted a photo of what appeared to be a glimpse of a Neighbours script on their Instagram accounts.
Neighbours was first aired in 1985 and the pair played Scott and Charlene until their departures in 1989 and 1988 respectively.
Their wedding episode was watched by more than two million Australian viewers when it first aired in 1987 and it later attracted almost 20 million people when it was shown in the UK the following year.
Both Minogue and Donovan shot to fame after appearing in the soap opera.
Minogue - who has then had a successful pop career with hits including I Should be so Lucky, Confide in Me and Spinning Around - said she would be "forever grateful" for her time on the show as mechanic Charlene.
Donovan also moved to a career in music with hits including Ten Good Reasons, Happy Together and Especially for You - his duet with Minogue. He has also appeared in musicals, including taking the lead role in Joseph and the Amazing Technicolour Dreamcoat in the 1990s.
Neighbours has aired on Channel 5 for more than a decade, having previously been broadcast on the BBC.
Earlier this year Channel 5 announced it was dropping the show from its schedules.
That decision left producers with a funding gap, as the British network was a key broadcast partner in the series.
Producers later said they were "so sorry" but had "no option but to rest the show".
When the news came that Neighbours was ceasing production, Donovan said it was "sad" but that it was "time to celebrate" the soap.
His father Terence used to star on the show, as Doug Willis, and his daughter Jemma is part of the current cast, playing Harlow Robinson.
The programme has also launched careers of Hollywood stars Margot Robbie, Liam Hemsworth and Guy Pearce, as well as singers Natalie Imbruglia and Delta Goodrem.
More on this story
Neighbours will end this summer, producers confirm
Neighbours under threat after Channel 5 drops show
Kylie confirms she is moving back to Australia
Related Topics
France24 - Monde
Réélection d'Emmanuel Macron : réactions en Guadeloupe, qui a voté massivement pour Marine Le Pen
Publié le : 25/04/2022 - 19:15Modifié le : 25/04/2022 - 19:19
Laura MOUSSET
Suivre
"On va vivre cinq années de calvaire": comme Laura, de nombreux électeurs de Guadeloupe sont déçus de la réélection d’Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen est arrivée en tête des suffrages avec 69,90 % dans l’archipel.
Valeurs Actuelles
Syrie : la Défenseure des droits appelle au rapatriement des enfants français de djihadistes
Dans un communiqué publié ce vendredi 29 avril, la Défenseure des droits demande le rapatriement « dans les plus brefs délais » de « tous les enfants français retenus dans les camps au nord-est de la Syrie », rapporte Le Parisien. Claire Hédon estime que chaque jour passé dans ces camps « met en danger la vie de ces enfants exposés à des traitements inhumains et dégradants ». Selon elle, « seule l’organisation du retour de l’ensemble des enfants avec leurs mères sur le sol français (…) est à même d’assurer leur protection ».
La Défenseure des droits indique avoir déjà formulé plusieurs recommandations depuis 2019 afin que « soit mis un terme à cette situation » qui « porte atteinte aux droits les plus élémentaires d’enfants particulièrement vulnérables ». Une prise de position allant dans le sens d’une décision du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, enjoignant la France à prendre des mesures « pour réparer les violations subies par ces enfants » en proie à des « traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
« Cesser l’examen au compte-goutte des situations »
Dans son communiqué, Claire Hédon rappelle que la France « est tenue de respecter ses engagements » et de « fournir dans un délai de 180 jours des renseignements sur les mesures adoptées ». Le président Emmanuel Macron a été interrogé sur cette situation, précise la Défenseure des droits, qui demande de « cesser l’examen au compte-goutte des situations ». « Il n’est pas d’enfant dont il serait admissible que la protection ne soit que relative ou dégradée face à un risque pour leur vie », indique-t-elle.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
On the Trail of Russian War Crimes
Lyudmyla Denisova, Ukraine’s top human rights official, is determined to right historical wrongs and make sure Russians are held to account.
Lyudmyla Denisova, Ukraine’s human rights commissioner, has been working in overdrive since Russian troops invaded Ukraine in February.Credit...Daniel Berehulak for The New York Times
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Carlotta Gall
KYIV, Ukraine — When Lyudmyla Denisova became Ukraine’s human rights commissioner four years ago, a job that she thought would round out a career in public service, it rekindled a youthful ambition. “I really wanted to become a prosecutor,” she said.
With no idea of the horrors to come, she could hardly have imagined how well life had prepared her to meet this moment, with a lawyer’s mind, a prosecutor’s zeal, a politician’s skill at communicating and organizing, and personal insight into the workings of Russia.
She has been working in overdrive since Russian troops invaded in February, identifying, documenting and bearing witness to human rights violations. In parallel to the police and prosecutors, she interviews prisoners and traces missing persons, while also mobilizing teams countrywide to coordinate assistance to victims of the war.
“I myself was in Bucha and saw everything with my own eyes,” she said of the suburb of Kyiv where she said 360 unlawful killings had already been recorded. “I saw all these graves myself. It’s scary when you find a Size 33 sneaker there” — a child’s size in Ukraine.
On a conference table she spread the papers of her daily report and read out some of the cases that had come to her office in the last 24 hours. They included separate cases of a 45-year-old man and an 11-year-old girl, both suicidal after being sexually assaulted on the street by Russian soldiers and blaming themselves for what happened, she said.
“Even if a person died in the bombing, this is also a war crime,” she said in one of two recent interviews. “The very fact that the Russian Federation invaded and began bombing is already a war crime of aggression.”
She is also tracing reports of sexual violence and gang rape by Russian soldiers, as well as the fate of 400 Ukrainians, including children, who she says were taken against their will to a camp in Penza in central Russia. And she is pushing to bring charges of genocide against Russia’s leaders.
A lawyer by training, she served as a member of Parliament and a cabinet minister, before taking her current post. But it is not just professional experience that has prepared her for her wartime role; her personal history gives her a visceral understanding of repression, exile and annexation at the whim of the Kremlin.
Russian by origin, Ms. Denisova, 61, was born in the Far North of Russia, in the city of Arkhangelsk, close to the Arctic Circle. She said her great-grandparents were shot and her grandparents dispossessed of their homes and land under Stalin in 1929.
She trained originally as a nursery schoolteacher, but then had the chance to study law at Leningrad State University, now St. Petersburg University. She noted that Vladimir V. Putin had studied ahead of her in the same prestigious law faculty, but she spoke dismissively about both his academic achievements and his recruitment by the Soviet spy agency, the K.G.B.
Ms. Denisova speculated, as others have, that Mr. Putin had been admitted to the prestigious law school thanks to connections, which suggests he already had ties to the K.G.B., where he would be known by the code name “Moth.”
“A person about whom there is nothing to say except as a moth,” she said. “Such a featureless creature.”
She takes it as a point of pride that she was never a member of the Communist Party. “We didn’t have a single communist in the family,” she said.
After graduating, she went to work at the Arkhangelsk regional court, taking on the cases of families who had suffered under Soviet repression and, in the 1980s, were allowed to apply for rehabilitation that would allow them to return from internal exile and regain positions of employment.
In 1989 she was appointed prosecutor but declined the post to move to Crimea in Ukraine after her husband, Oleksandr Denisov, then an investigator for Soviet military prosecutors, was posted there.
When Ukraine gained independence with the breakup of the Soviet Union in 1991, they stayed on and became Ukrainian citizens. The couple have since parted ways but remain good friends, she said, close to their two daughters and four grandchildren.
She then entered public life, heading the regional departments of economy and finance in Crimea at the turn of the millennium, while also working briefly in the private sector.
In 2006 she won election to the Ukrainian Parliament and later served as minister of labor and social policy. In 2014 she became a founding member with Arseniy Yatsenyuk, then the prime minister, of a conservative nationalist political party, People’s Front. She describes herself as a “Ukrainian nationalist of Russian origin.”
In 2018, Ukraine’s Parliament named her to head the Commission for Human Rights, established nearly 25 years ago, where she took over a team of human rights lawyers and constitutional specialists. At the onset of war, her office was already working with the European Parliament and the United Nations, and now it sends a daily report to officials of the International Criminal Court, she said.
The collaboration with the court represents the first serious attempt to prepare a war crimes case against Mr. Putin. “There are two ways,” to do this, she said. “One is through a criminal process to prove the guilt of these military men and condemn them according to our legislation, and the second is to do it according to international law.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
Pelosi’s visit. In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, meeting with President Volodymyr Zelensky and vowing to back Ukraine “until victory is won.”
Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.
On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.
An evacuation. About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, the Ukrainian military’s last foothold in the city. It remained unclear how many civilians remained inside the plant, which has been under heavy bombardment.
An American casualty. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a U.S. citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.
Ms. Denisova has set up a hotline for citizens to report human rights violations but also to field requests for help. Telephone operators, some in the basement of her office in Kyiv, others working remotely around the country, take calls in shifts, working 24/7.
The requests are unceasing. During a brief, recent visit to the basement office in Kyiv, the operators were answering calls back to back. The vast majority, more than 15,000 in the first six weeks of war, were for missing people, but requests also come in for humanitarian aid and safe corridors out of besieged cities.
Thousands of other calls have been appeals for psychological help. Those callers are transferred to a team of professional psychologists, led by Ms. Denisova’s daughter, Oleksandra Kvitko, a trained psychologist who volunteered to set up the service.
The information from callers is fed into a database that Ms. Denisova shares with government officials and prosecutors. As such, it has become an invaluable first warning system for the gross human rights abuses occurring in the cities under assault, and in the towns and villages occupied by Russian troops.
The psychologists taking calls were already approaching burnout, she said, adding that she was looking for funding to expand the team. “We all dealt with a military man who wanted to commit suicide after he saw what happened in Bucha and felt guilty,” she recounted. “And how many are there who did not call and did not ask for help?”
Ms. Denisova has become one of the leading voices of Ukraine’s suffering and outrage, appearing frequently in news coverage and producing a copious stream of social media posts.
She said she was in no doubt there was sufficient grounds to bring charges against Russian leaders not only of crimes against humanity, but also of genocide.
Two things have convinced her of that: the extent and the circumstances of sexual violence, which she says has been used as a weapon against Ukrainian women, and has even been described that way by the perpetrators themselves; and the forcible removal of children from Ukrainian territory to Russia.
“We are now arguing for this to be recognized as a crime of genocide,” she said. “This is when the people of one nation are slaughtered, destroyed. Or used with this intention, including sexual violence.”
She detailed cases of gang rapes and repeated assaults on imprisoned women that had left them both wounded and pregnant. One woman who tried to stop Russian soldiers from assaulting her younger sister said they told her, “Look, it will be like this with every Nazi whore.” Russia has claimed that it is waging its military offensive in Ukraine to cleanse it of Nazis.
“They rape them until they can’t give birth, or give birth to their children,” Ms. Denisova said. “This suggests that they want to destroy the Ukrainian nation. And when they kill children, it also means that they do not want our nation to be in this world.”
Oleksandr Chubko contributed reporting from Kyiv.
Advertisement
BBC
Paul Rusesabagina: Hotel Rwanda hero's family files $400m US lawsuit
The family of Paul Rusesabagina, the subject of Oscar-nominated film Hotel Rwanda, have filed a $400m (£307m) lawsuit in the United States over his alleged abduction and torture.
He was sentenced to 25 years for terrorism by a Rwandan court last year in what supporters called a sham trial.
His family say the Rwandan government lured him from Texas, where he was living in exile, back to Rwanda.
He is credited with saving some 1,200 people during the 1994 genocide.
In a statement, Rusesabagina's family accused the Rwandan government and high-ranking officials of conspiring to "facilitate and execute an elaborate plot to lure" Rusesabagina from his home in San Antonio to Rwanda "where he would be tortured and illegally detained for the remainder of his life".
The statement added that the $400m sought in compensation will "grow every day that Paul Rusesabagina is held in captivity".
The complaint was filed in Washington DC, the statement said, and has been served on the government of Rwanda, which has not yet commented publicly, nor responded to the BBC's request for comment.
The Rwandan genocide lasted 100 days from April 1994, when 800,000 people, mostly from the Tutsi ethnic group, were slaughtered by extremists from the Hutu community.
Rusesabagina - a hotel manager at the time - protected some 1,200 people from the violence, after they sought shelter in the building. The Hollywood film, Hotel Rwanda, was made in 2004, and featured Don Cheadle as Rusesabagina.
The following year he was awarded the Presidential Medal of Freedom by then-US President George W Bush for his efforts.
But Rusesabagina's journey from celebrated humanitarian to Rwandan state enemy happened as his criticism of the post-genocide government and President Paul Kagame gained a wider audience.
In a 2018 video message, Rusesabagina called for a regime change, saying that "the time has come for us to use any means possible to bring about change in Rwanda".
He was arrested in 2020, when, according to his supporters, a private jet he believed would take him to Burundi, instead landed in the Rwandan capital Kigali. In September last year he was found guilty of backing a rebel group behind deadly attacks in 2018 and 2019 in Rwanda.
At the time, the US, where Rusesabagina is a resident, said it was concerned by the conviction.
Find out more about the Rwandan genocide:
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Related Topics
France24 - Monde
Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain
Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19
Laura MOUSSET
Suivre
L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.
New York Times - World
Boris Becker Sentenced to Two and a Half Years for Hiding Assets in Bankruptcy
Advertisement
Supported by
The former tennis champion was found guilty by a London court on charges related to his 2017 insolvency.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Aina J. Khan
LONDON — Boris Becker, the six-time Grand Slam tennis champion, was sentenced to two and a half years in prison on Friday in his bankruptcy case, after he was found guilty by a London court of hiding millions of dollars’ worth of assets and loans to avoid paying his debts.
The sentence punctuated a startling fall from grace for Mr. Becker, 54, who parlayed his tennis skill, ebullient personality and business ambitions into a personal fortune before he was found guilty this month at Southwark Crown Court of four charges related to his June 2017 bankruptcy.
In announcing the sentence, the judge told Mr. Becker, who was previously convicted of tax evasion two decades ago, that “while I accept your humiliation as part of the proceedings, there has been no humility,” news agencies reported.
Mr. Becker failed to disclose a property he owned in his home country of Germany, concealed a loan of €825,000 (around $872,000) and assets valued at €426,930.90, and did not disclose shares owned in a gambling tech firm, according to Britain’s Insolvency Service.
His defense team did not immediately respond to a request for comment, but Jonathan Laidlaw, his lawyer, told the court that the trial had “destroyed his career entirely and ruined any further prospect of earning an income,” according to the BBC.
The bankruptcy case meant Mr. Becker was legally obliged to disclose all of his assets so that they could be used to pay his creditors, but the court found several instances in which he failed to meet his obligations for disclosure.
“Boris Becker’s sentence clearly demonstrates that concealing assets in bankruptcy is a serious offense for which we will prosecute and bring offenders to justice,” Dean Beale, the chief executive of the insolvency service, said in a statement after the sentencing.
Mr. Becker, who now lives in Britain, made tennis history in 1985 when at age 17, he became the youngest champion in the history of men’s singles at Wimbledon. He went on to win there two more times, in 1986 and 1989, and took three other Grand Slam singles titles: the U.S. Open in 1989 and the Australian Open in 1991 and 1996. He retired from professional tennis in 1999.
The tennis star was the subject of enormous attention not just for his success on the court. The tabloids also kept a close watch on his tumultuous love life, including a divorce and a fleeting affair with a Russian woman with whom he fathered a child.
The precarious financial situation of Mr. Becker has been under scrutiny for several years.
In 2017, a private bank in London, Arbuthnot Latham, made an application for bankruptcy proceedings against Mr. Becker, claiming that payment of a large debt owed by him was nearly two years overdue. He was soon declared officially bankrupt by a London court, which found that he could not repay his debts.
That same year, a Swiss court rejected a claim by a former Swiss business partner, who claimed Mr. Becker owed him more than $40 million.
As he fended off his creditors, in 2018, Mr. Becker sought to claim diplomatic immunity, because the Central African Republic had named him as its attaché to the European Union for sports, culture and humanitarian affairs.
If that claim had been granted, any action against Mr. Becker would have required the approval of the foreign secretary, who at the time was Boris Johnson, the current prime minister. But Mr. Becker eventually dropped the claim.
In 2002, Mr. Becker was convicted in Germany of income tax evasion, given two years’ probation and fined nearly $300,000. The verdict came six years after German tax investigators raided Mr. Becker’s home in Munich.
On Friday, the judge, Deborah Taylor, referred to that case, saying that Mr. Becker “did not heed the warning you were given and the chance you were given” — a reference to the fact that he had been spared jail time — and that this was “a significant aggravating factor” in the current proceedings.
Mr. Becker won millions of dollars in prize money and sponsorship deals. He has had several business ventures over the years, including a line of branded tennis gear. He has often appeared as a television commentator for the BBC at Wimbledon, and he coached Novak Djokovic, the world’s top-ranked men’s singles player, for a few years.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Ramadan : les détenus filment leur quotidien et leurs recettes de cuisine en prison
« Je fais le ramadan, mais ça reste plus difficile que dehors », raconte à France 24, Adam, un prisonnier de 24 ans. Sur les réseaux sociaux, des vidéos ont fleuri montrant des détenus de confession musulmane, préparer – avec les moyens du bord – des recettes traditionnelles pour la rupture du jeûne. Adam est l’un d’entre eux, et partage du contenu sur la plateforme TikTok grâce à un téléphone « acheté en prison ».
« Ici, 90 % des gens font le ramadan, décrit-il. [il n’existe aucune statistique officielle sur le nombre de musulmans en prison ndlr] Pendant la période du ramadan, c’est le même fonctionnement que pour le reste de l’année : on ne mange pas ensemble, car on est enfermés 22 heures par jour. On mange donc dans nos cellules, et on rompt le jeûne tous à la même heure ».
Des règles adaptées au jeûne
Pendant le mois de ramadan, certaines prisons françaises adaptent leur repas au jeûne, servant des repas plus copieux pour le dîner, indique France 24. Mais de nombreux détenus préfèrent préparer eux-mêmes leurs repas, en achetant des ingrédients dans un catalogue du fournisseur de la prison. Ces derniers proposent parfois des produits supplémentaires pendant la fête religieuse. Chez l’entreprise Sodexo, on propose par exemple des dattes, des brochettes halal, des olives et de la harissa.
L'Humanité
Quel rapport les jeunes ont-ils avec la politique ? (1/2)
Le débatLes 18-24 ans sont ceux qui votent le moins : 41 % d’entre eux se sont abstenus au second tour de la présidentielle (58 % au premier). Est-ce le signe d’une indifférence ou d’une exigence envers les politiques ?
Latifa MadaniLa défiance des jeunes est alimentée par l’expérience du déclassement et des inégalités, et parce que l’offre ne leur correspond pas.
Patricia Loncle-Moriceau, professeure des universités en sociologie, Rennes
En cette période électorale, alors que l’abstention et le vote Rassemblement national atteignent des niveaux record, les attitudes des jeunes vis-à-vis des urnes mobilisent les analyses. On les dit tour à tour indifférent·e·s, peu attaché·e·s à la démocratie, tenté·e·s massivement par l’extrême droite. Pour essayer de comprendre ces mouvements, distinguons deux éléments.
Tout d’abord, chez une partie des jeunes, une défiance croissante envers les dirigeant·e·s, nourrie par une distance toujours plus grande entre une classe politique très homogène et une population infiniment plus diversifiée. Cette défiance est alimentée par l’expérience du déclassement (le fait de ne pas pouvoir prétendre à un emploi en adéquation avec son niveau de diplôme) que subissent nombre·de ces jeunes, y compris de classe moyenne, et par le sentiment de ne pas pouvoir faire leur place dans la société en prenant des responsabilités associatives, dans l’entreprise ou encore en politique.
« On est loin d’une génération que l’on pourrait considérer comme apathique. »
Cette distance se trouve renforcée par le système d’aide sociale qui est à la fois très familialisé (c’est-à-dire que les aides sont majoritairement accordées aux familles et non aux jeunes de moins de 25 ans, qui sont considéré·e·s comme des enfants et non comme des adultes), extrêmement complexe et marqué par de nombreuses inégalités territoriales.
Ensuite, les jeunes Français·e·s nourrissent, pour une large partie d’entre eux et elles, un rapport critique à la politique. Les études récentes sur cette question (Galland et Lazar, 2022 ; Lardeux et Tiberj, 2021) montrent qu’iels s’intéressent à la politique au moins autant que leurs aîné·e·s mais qu’iels sont plus exigeant·e·s sur la transparence des fonctionnements, sur le respect de l’égalité hommes-femmes, sur la délégation de la parole… Bien sûr, une partie d’entre elles et eux peuvent être qualifié·e·s de désengagé·e·s (22 % selon Galland et Lazar), mais on est loin d’une génération que l’on pourrait considérer comme apathique. D’ailleurs, quand iels s’abstiennent, iels le font aussi pour des raisons politiques.
Ainsi, Anne Muxel a pu montrer que beaucoup de jeunes qui se sont abstenu·e·s pour l’élection présidentielle de 2017 l’ont fait non pas par indifférence mais parce qu’iels estimaient que l’offre politique ne leur correspondait pas ou bien parce qu’iels n’avaient pas confiance en la capacité des candidat·e·s à résoudre les enjeux sociaux (Muxel, 2 018). Car les jeunes sont par ailleurs très engagé·e·s, de manière multiforme, dans les mouvements sociaux et les associations ; iels interviennent activement sur des questions cruciales comme la lutte contre le dérèglement climatique, le racisme, les violences faites aux femmes, le soutien aux personnes exilées, en grande difficulté sociale, LGBTQ… (Chevalier et Loncle, 2021) et viennent dans une certaine mesure, sur ces sujets, pallier le sous-dimensionnement des politiques publiques.
Malgré une nette désaffiliation, les jeunes restent concernés par les débats de société et choisissent plutôt l’expression protestataire.
Olivier Galland, sociologue, directeur de recherche au CNRS, codirecteur de la Revue française de sociologie
On retient souvent l’image, dans les médias, d’une jeunesse politisée, mobilisée, parfois radicalisée. Cette jeunesse existe, mais elle n’est pas toute la jeunesse. Tout d’abord, un fort courant de désaffiliation politique parcourt une large partie de la jeunesse. Pour en donner la mesure, il suffit de considérer ce résultat : dans une enquête auprès de 8 000 jeunes de 18 à 24 ans (voir l’ouvrage 20 ans, le Bel Âge ?) 55 % des jeunes interrogés ne se reconnaissent dans aucun parti politique, soit par sentiment d’incompétence, soit par rejet du système ; 68 % des jeunes pensent que les dirigeants politiques français sont corrompus (plutôt ou tout à fait). Mais ce discrédit ne suffit pas à lui seul à expliquer la distance prise par les jeunes.
« Les idées politiques et les préférences partisanes se forment essentiellement pendant la jeunesse, et le contexte actuel n’est donc pas favorable à la socialisation politique des jeunes.»
En effet, cette image très négative du système politique est partagée par les générations plus anciennes, qui pourtant sont moins en retrait : si 55 % des jeunes ne se reconnaissent dans aucun parti, ce n’est le cas que de 36 % de la génération de leurs parents et de 31 % de celle des baby-boomers, selon notre enquête. L’explication tient peut-être au fait que les jeunes commencent leur « carrière » politique dans ce climat délétère où la politique est discréditée : difficile alors de s’enthousiasmer pour un parti. Les idées politiques et les préférences partisanes se forment essentiellement pendant la jeunesse, et le contexte actuel n’est donc pas favorable à la socialisation politique des jeunes.
Pour autant, les jeunes n’ont pas renoncé à toute implication dans les débats de société, bien au contraire. L’enquête montre ainsi qu’ils jugent « très importantes » les questions (dans l’ordre) des « violences que subissent les femmes » (77 %), la question du « racisme » (67 %), la question du « terrorisme » (66 %), celle de « la faim dans le monde » (65 %) et celle des inégalités (62 %). Les jeunes ne se sont donc pas retirés sur la sphère privée en se désintéressant de l’avenir de la société. Ils se sentent concernés par ces questions sociétales, mais ils ne donnent pas ou peu de traduction politique partisane à cet engagement.
Leur implication prend plus souvent la tournure de moyens d’action protestataires via la manifestation ou l’expression de leurs opinions via les réseaux sociaux. Le groupe le plus important de jeunes qui a été identifié dans l’enquête a été dénommé « démocrate protestataire » (39 % de l’échantillon). Il s’agit de jeunes, et surtout de jeunes femmes avec un bon niveau de diplôme, qui utilisent préférentiellement ces modes d’expression protestataires tout en conservant un fort attachement à la démocratie représentative et en répudiant l’usage de la violence politique.
Mais, à l’inverse, d’autres sont complètement « désengagés (26 %), d’autres encore plus profondément révoltés (20 %), et une petite minorité (13 %) adhère à une culture transgressive en tolérant des formes de violence politique ou de déviance. La jeunesse est donc très clivée et le niveau d’études des jeunes comme le capital culturel des parents sont les principaux facteurs qui sont associés à ces divisions.
À lire Olivier Galland, 20 ans, le bel âge ? Radiographie de la jeunesse française d’aujourd’hui, Nathan 2022, et Sociologie de la jeunesse, Armand Colin 2017. Patricia Loncle et Tom Chevalier, Une jeunesse sacrifiée ? PUF 2 021
Et aussi. « Une jeunesse, des jeunesses » : Comment les jeunes réinventent-ils l’engagement politique ?
JeunessePrésidentielle 2022génération.s France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Valeurs Actuelles
Paris : tirs de mortiers, poubelles incendiées… Le ras-le-bol des habitants de la Goutte d’Or
« Je n’avais jamais vu une telle intensité », observe une riveraine. Lundi et mardi 26 avril, le quartier de la Goutte d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, a été le théâtre de nombreux feux d’artifice tirés le soir par plusieurs dizaines d’adolescents, selon Le Parisien. Trois jeunes ont été interpellés et placés en garde à vue. Des faits fréquents, dans ce quartier du nord de Paris, qui inquiètent les riverains.
Ces scènes ont été filmées vers minuit, ce mercredi 27 avril, par Marja, une quadragénaire interrogée par le quotidien francilien. « La veille, dans la nuit de lundi à mardi, c’était la même chose. Ils avaient aussi rassemblé les poubelles pour les faire brûler. Et ils ont tiré des dizaines de fusées », explique cette habitante du quartier. Inquiète, Marja décide alors d’appeler la police, quand, de nouveau, un attroupement d’adolescents se forme devant son immeuble dans la nuit du mardi 26 avril.
Aucun blessé
C’est la BAC 75 [brigade anticriminalité ndlr] qui est intervenue ce soir-là. À l’angle des rues Café, Saint-Luc et Léon, une vingtaine de jeunes avaient érigé des poubelles en barricade, et ont tiré des mortiers. « Ils en ont tiré en l’air mais aussi en direction des voitures stationnées dans la rue », précise une source policière au Parisien. Les policiers ont aussi été la cible de tirs, et des poubelles ont été incendiées.
Une situation forçant les pompiers à intervenir « sous la sécurisation des effectifs de police », précise un policier au Parisien. Aucun blessé n’est à déplorer. « Un petit miracle », commente ce même policier. Sur la fenêtre de Marja, des traces noires sont encore visibles, raconte le quotidien. « Vous imaginez si elle [la fenêtre ndlr] avait été ouverte et qu’une fusée était rentrée chez moi ? Tout aurait brûlé… », s’inquiète la quadragénaire.
Une altercation entre jeunes et policiers
Du côté de la mairie du XVIIIe arrondissement, on joue la carte de l’apaisement. « Nous avons mobilisé l’ensemble des éducateurs de rue et des médiateurs de la ville, indique au Parisien Kévin Havet, adjoint PS à la mairie en charge de la sécurité. Depuis plusieurs années, nous menons un travail de prévention sur les feux d’artifice qui sont en forte réduction ».
Selon lui, les tensions de ce début de semaine ne seraient pas sans objet. En cause, une altercation qui aurait eu lieu dimanche soir entre des policiers et des jeunes lors d’une patrouille. Mais « la situation est désormais apaisée », assure l’élu.
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
-
Nicola Beer, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
-
Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
-
Marisa Matias, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
BBC
Everton 1-0 Chelsea: Richarlison winner boosts strugglers' survival hopes
Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Premier Leaguecomments1736
Everton moved to within two points of the Premier League safety zone with a priceless win over Chelsea that was inspired by a thunderous atmosphere at Goodison Park.
Starting the day in the relegation places, five points behind Leeds and Burnley, the hosts were lifted by their fans in their attempt to extend a 68-year stay in the top flight.
Everton's aggressive pressing was eventually rewarded a minute after the break when Richarlison dispossessed Cesar Azpilicueta on the edge of the area and scored his ninth goal of the season.
The Brazilian celebrated by picking up a smoke bomb that had landed on to the pitch and throwing it back towards the stands.
Vitalii Mykolenko could have doubled the lead soon afterwards but skewed wide, and Everton were indebted to two stunning saves from Jordan Pickford to keep themselves in front.
First, the Everton keeper denied Azpilicueta after Mason Mount's shot hit both posts and spun out. From the resulting corner, Pickford then took Antonio Rudiger's shot fully in his face, needing medical treatment.
It was an incredible effort from the England stopper, who also saved from Ruben Loftus-Cheek, but typified Everton's approach as they dug in to thwart Thomas Tuchel's side, even if that raw approach drew complaints from the German.
Demarai Gray and Anthony Gordon could have made the game safe late on, but Frank Lampard saw his side hold out against his former employers, to earn only his fourth win in 13 Premier League games in charge.
The victory was vital, reducing the gap behind Leeds and Burnley, with the Toffees having a game in hand on their relegation rivals.
Chelsea, meanwhile, will rue the fact they could not turn their possession into goals, with their preparations hampered by fireworks being set off during the night outside their hotel.
Tuchel said they had not affected his team, but was left to reflect on a defeat that could hamper their chances of finishing third after Arsenal climbed to within three points of Chelsea by beating West Ham.
If Everton and their fans were attempting to rattle their opponents, it worked, for what could prove to be a crucial step towards safety.
With so much at stake, once again the supporters helped boost a struggling but spirited team to earn a third win in four home matches, which will be key to their chances of survival.
Chelsea's build-up had been disrupted, with midfielder Jorginho admitting he was woken by the fireworks outside the Chelsea hotel on Saturday night.
Before kick-off, thousands of Everton fans lined the streets outside Goodison Park, attempting to lift the mood that had been dampened by relegation rivals Burnley's 2-1 victory at Watford on Saturday.
And in a full-blooded match, that noise helped set the tone as the hosts tore into their opponents with an aggression which was met with approval from their fans.
At times, it spilled over. Fabian Delph was fortunate not to go in the book for a foul on Jorginho, and then did shortly before half-time with a late challenge on Mount.
Seamus Coleman and Yerry Mina, back in the side, unsettled Azpilicueta, who was also booked after taking issue with Everton's Colombian defender. Tuchel was furious with some of the treatment handed out to his players on his first visit to Goodison Park.
The football on show was limited in the first half, but it did not deter from a raucous occasion.
Mount curled an effort over after eight minutes. Loftus-Cheek, who replaced N'Golo Kante in midfield, made some dangerous runs from deep, and Gordon was a lively presence, shooting wide of the near post with a left-footed effort.
But no sooner had fans taken their seats for the second half, Everton went ahead and it was a goal made as a result of their tactics.
Azpilicueta dawdled on the edge of the penalty box, allowing Richarlison to pinch the ball from him, receive it back from Gray and slot in at the Gwladys Street End to send the stadium into ecstasy.
Three minutes later, Mykolenko hit the side netting from close range.
But around the hour mark, the home fans were rewarded with more good defensive play from their team, which was cheered as strongly as if Everton had scored.
Mount's initial effort somehow stayed out after he hit both posts, before Pickford produced the first of two miraculous saves, firstly to deny Azpilicueta who had the goal at his mercy.
From the resulting corner, Pickford blocked Rudiger's point-blank effort to keep his goal intact.
Following that commotion, and with Chelsea desperately searching for an equaliser, the game opened up, leading to further chances for Gordon and Richarlison.
Pickford was called into further action to deny Loftus-Cheek. But after seven minutes of stoppage time, the relief and delight inside Goodison was almost tangible as Lampard and his players celebrated a famous win.
Player of the match
RicharlisonRicharlison
Everton
Avg
6.59
6.49
6.41
6.40
6.26
6.14
6.06
6.05
5.99
5.95
5.93
5.93
5.85
5.81
Chelsea
Avg
5.46
5.11
5.07
5.06
5.03
4.85
4.84
4.77
4.65
4.51
4.32
4.29
3.88
3.84
Line-ups
Formation 5-4-1
Formation 3-4-1-2
Match Stats
Live Text
Match ends, Everton 1, Chelsea 0.
Second Half ends, Everton 1, Chelsea 0.
Mason Holgate (Everton) is shown the yellow card.
Offside, Chelsea. Hakim Ziyech tries a through ball, but Thiago Silva is caught offside.
Reece James (Chelsea) wins a free kick in the attacking half.
Foul by Dele Alli (Everton).
Attempt blocked. Reece James (Chelsea) right footed shot from outside the box is blocked. Assisted by Mateo Kovacic.
Substitution, Everton. Dele Alli replaces Demarai Gray.
Attempt saved. Mateo Kovacic (Chelsea) right footed shot from the centre of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Marcos Alonso.
Corner, Everton. Conceded by Édouard Mendy.
Attempt saved. Anthony Gordon (Everton) left footed shot from the left side of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Abdoulaye Doucouré.
Attempt blocked. Mateo Kovacic (Chelsea) left footed shot from the left side of the box is blocked. Assisted by Marcos Alonso.
Corner, Chelsea. Conceded by Séamus Coleman.
Attempt missed. Demarai Gray (Everton) right footed shot from the centre of the box is just a bit too high. Assisted by Abdoulaye Doucouré.
Kai Havertz (Chelsea) is shown the yellow card.
Foul by Kai Havertz (Chelsea).
Jordan Pickford (Everton) wins a free kick in the defensive half.
Substitution, Everton. Salomón Rondón replaces Richarlison because of an injury.
Corner, Chelsea. Conceded by Jordan Pickford.
Attempt saved. Ruben Loftus-Cheek (Chelsea) left footed shot from outside the box is saved in the top centre of the goal. Assisted by Reece James.
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
BBC
Rafael Nadal calls Wimbledon ban of Russian and Belarusian players 'unfair'
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Tennis
Rafael Nadal has criticised the decision to ban Russian and Belarusian players from Wimbledon as a response to the Russian invasion of Ukraine.
Players from Russia and Belarus have also been barred from any of the UK grass-court tournaments by the All England Lawn Tennis Club (AELTC).
"I think it's very unfair [on] my Russian tennis mates, my colleagues," said Spaniard Nadal.
"It's not their fault what's happening in this moment with the war."
Serbia's Novak Djokovic has called the ban "crazy", while Russian world number eight Andrey Rublev said the ban was "complete discrimination" and "illogical".
However, some players, including Ukraine's Elina Svitolina, have welcomed Wimbledon's action, although the former semi-finalist said Russian and Belarusian players who speak out against the invasion should be allowed to compete.
The governing bodies of men's (ATP) and women's professional tennis (WTA) are against the ban and are deciding how to react. One possibility is that they could remove ranking points from the Grand Slam tournament which runs from 27 June to 10 July.
"The 2,000 points, whenever we go to the Grand Slams, they are really important and we have to go to those tournaments," added Nadal, who is a member of the ATP player council. "So we will have to see the measures that we take.
"What happens in our game doesn't have any importance when we can see so many people dying and suffering and seeing the bad situation they are having in Ukraine."
Nadal is set to return to action at the Madrid Open this week, having been sidelined since 22 March with a rib injury.
"Talking about the injury, I'm recovered, I feel good," said Nadal, who won the Australian Open earlier this year.
"Talking about my tennis game and preparations, well, it's a completely different story.
"Anyone who has broken a rib knows how limiting it is, very painful, especially the first weeks. I wasn't able to do anything without a lot of difficulties, even to fall asleep because of the pain.
"I have improved compared to when I came here but I still have ups and downs because it's been a long time without being in these kind of situations and it's going to be a difficult week, for sure."
Valeurs Actuelles
Laurent Wauquiez attaque le maire écologiste de Lyon sur les violences commises le soir du second tour
Un règlement de comptes, en bonne et due forme. Après les violences commises par les antifas à Lyon au soir du second tour de l’élection présidentielle, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a durement attaqué vendredi 29 avril le maire écologiste de la capitale des Gaules, Grégory Doucet, rapporte LyonMag. Dimanche dernier, peu après 20 heures, des militants antifascistes s’en étaient pris à des policiers qui sécurisaient la mairie du 4e arrondissement de Lyon. Le maire EELV de la Ville, Grégory Doucet, avait alors mis en cause la lenteur de la police nationale à intervenir sur les lieux.
La charge de Laurent Wauquiez
« Pendant combien de temps le maire va-t-il continuer à se défausser de ses responsabilités et quand va-t-il enfin assumer d’installer des caméras, comme nous le proposons, pour protéger les habitants et la police ? », s’est ainsi insurgé Laurent Wauquiez. Le président LR de la région AURA est ainsi venu en renfort du préfet, qui avait lui aussi réagi aux déclarations de Grégory Doucet. De même, les syndicats de police ont publié un communiqué, reprenant la position du préfet et de Laurent Wauquiez : « Contrairement à ce qu’affirme le maire de Lyon, non les forces de police nationale ne sont pas arrivées 20 minutes après les violences commises par les anarchistes/antifas. Oui, il faut des caméras à Lyon 4, nous étions en danger et le manque de caméra est une des causes », dénonce l’intersyndicale de la police municipale lyonnaise, donnant raison au président de la région. LyonMag confirme par ailleurs que la police nationale est bel et bien arrivée rapidement dès le début des violences d’extrême-gauche, détruisant ainsi la version de Grégory Doucet.
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
Violence erupts in Paris as thousands of May Day protesters raise pressure on Macron
Issued on: 01/05/2022 - 16:39
NEWS WIRES
Clovis CASALI
Follow
Police fired tear gas to push back black-clad anarchists who ransacked business premises in the French capital Paris on Sunday during May Day protests against the policies of newly re-elected President Emmanuel Macron.
Thousands of people joined May Day marches across France inwhich they called for salary increases and for Macron to drop his plan to raise the retirement age.
Most were peaceful but violence broke out in Paris, where police had made 29 arrests so far, Interior Minister Gerald Darmanin said on Twitter.
Clashes with police broke out at the start of the march near La Republique Square and when it reached La Nation Square in eastern Paris.
"Black Bloc" anarchists ransacked a McDonald's restaurant on the Place Leon Blum and trashed several real estate agencies, breaking their windows and setting garbage bins on fire.
Police said activists had even attacked firemen, trying to put out fires. Police responded by firing tear gas.
About 250 rallies were organised in Paris and other cities including Lille, Nantes, Toulouse and Marseille. In the capital, trade unionists were joined by political figures - mostly from the left - and climate activists.
The cost of living was the main theme in the presidential election campaign and looks set to be equally prominent ahead of June legislative elections that Macron's party and its allies must win if he is to be able to implement his pro-business policies, including increasing retirement age to 65 for 62 Joshua Antunes, a 19-year-old student said: "It is important to show Macron and the whole political world that we are prepared to defend our social rights,". He also criticised the president's "inactivity" on environment issues.
Marchers carried banners reading "Retirement Before Arthritis", "Retirement at 60, Freeze Prices" and "Macron, Get Out"
"The government has got to deal with the purchasing power problem by raising wages," Philippe Martinez, the head of the hardline CGT union, told Reuters before the rallies.
Macron won a new five-year presidential term after beating far-right challenger Marine Le Pen in last Sunday's runoff vote.
Far-left leader Jean-Luc Melenchon, who came third in the first round of the presidential vote, was attended the Paris march.
He wants to rally a union of the left, including the Greens, to dominate parliament and force Macron into an awkward "cohabitation" but so far this has not materialised.
"We will not make a single concession on pensions," Melenchon said before the march started.
He said he still hoped an agreement to build a new union of the left could be reached by this evening.
Unlike in previous years, Marine Le Pen did not lay a wreath in Paris at the statue of Joan or Arc, whom her party uses as a nationalist symbol. She was replaced by the Rassemblement National Interim President Jordan Bardella, who said Le Pen was preparing for the legislative elections.
Le Pen urged voters in a video message to elect as many deputies from her party as possible in June so that she could "protect your purchasing power," and prevent Macron from carrying a "harmful project for France and the French people" The parliamentary elections will be held on June 12 and 19.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Explainer
May 1, International Workers’ Day: A brief history of resistance
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCEToday's French strikes ‘lack vital ingredients’ of ’68 and ’95
Valeurs Actuelles
Le maire de Grenoble autorise le port du burkini dans les piscines, l’opposition demande un référendum
Un référendum. Samedi 30 avril, le conseiller municipal d’opposition Alain Carignon a exigé la tenue d’un référendum à Grenoble, rapporte Le Dauphiné libéré. Ce référendum porterait sur l’autorisation ou l’interdiction du port du burkini dans les piscines grenobloises, que le maire écologiste de la ville, Éric Piolle, souhaiterait autoriser. Pour le président du groupe d’opposition, « une décision d’une telle gravité remettrait en cause l’égalité femmes-hommes et validerait les revendications des islamistes politiques ».
Un référendum local
Aussi Alain Carignon, qui fut lui-même un temps maire de Grenoble, exige-t-il la tenue d’un référendum local sur ce projet, qui doit être proposé lors du prochain Conseil municipal lundi 2 mai à la métropole de Grenoble. Pour justifier cette demande, Alain Carignon explique que « ce passage en force accepté seulement par quelques membres de la majorité municipale, elle-même très divisée sur le sujet, n’est pas acceptable, s’agissant des fondements de notre vivre-ensemble ». Il appelle à un rassemblement lors du prochain Conseil municipal « afin d’exiger d’être consultés par référendum sur la remise en cause des valeurs de la République pour lesquelles Grenoble, ville compagnon de la Libération, a combattu et payé un si lourd tribut ».
Grenoble : les dernières actualités
BBC
In the UK, remote-job postings have increased 329%, while the number of searches has skyrocketed 790%
Workers want remote jobs. As a widescale return-to-office sweeps the globe, many employees are fighting to stay out of the office as much as possible – and some have plans to leave employers who won’t accommodate a flexible future.
Data from a May 2021 Morning Consult survey of 1,000 US adults showed nearly 40% would consider jumping ship if their employers didn’t offer remote-work flexibility. That number shot up to 49% for millennials and Gen Z. Increasingly, many workers have anecdotally reported doing so, too.
Although this is throwing some employers into a frenzy, not all are jumping to respond to workers’ demands by opening a remote- or hybrid-work option, or at least keeping jobs quite as location flexible. This is because a supply-and-demand problem may underpin these figures: despite an overabundance of open positions in many countries including the US and UK, and a job market that continues to favour employees, some data shows there simply may not be enough location-flexible jobs for everyone who wants one.
These trends differ by countries and industries, but figures are increasingly indicating a far-reaching worker interest that may not align with job-market reality. It might be a tough pill to swallow for workers who feel their options abound – and the result is that some jobseekers may have to bend to an in-office future they’re resisting.
A supply-and-demand conundrum
Recent global figures from job sites Indeed and LinkedIn, shared with BBC Worklife, show worker interest in jobs with a remote component is outpacing the number of such available roles in many cases.
Even as remote-job postings have shot up during the pandemic, “the share of job searches that contain keywords related to remote work has risen even more in most large economies”, points out Pawel Adrjan, head of Europe, Middle East and Africa (EMEA) research at Indeed. “If we look at the US overall, searches for remote work have gone up four-and-a half times as a share of all searches since 2019, and the share of remote job postings has gone up by only 3.2 times.”
In the US, postings that explicitly mention remote work between January 2020 and March 2022 are up 319%, yet searches are up 458%. In the UK, remote-job postings have increased a similar 329%, while the number of searches has skyrocketed 790%. This mismatched pattern also holds in countries such as Italy, Germany and France, where remote-job postings have declined (or are generally less available) since their pandemic peak.
Across the world, demand has been outstripping supply in many cases – and, according to Adrjan, people are still very actively searching for at least partially remote roles, even as the pandemic wanes in some economies. He says the supply of these jobs is getting even tighter in countries with weaker broadband infrastructures, like Italy, and in those where cultural acceptance of remote working isn’t as high, like France and Japan. In these economies, the share of remote postings is dropping, as employers begin transitioning newly open roles back to the office.
Similarly, LinkedIn’s data on remote jobs – positions explicitly labelled as remote, or ones that contain related keywords, such as ‘work from home’, including hybrid roles – showed a dramatic increase in the number of applications. In March 2020 at the beginning of the pandemic, paid remote jobs attracted 1.8 times the share of applications than paid non-remote jobs; in March 2022, this figure was higher at 2.6 times. Even as the number of remote roles increased, they couldn’t keep pace with the number of applicants for these jobs.
“The key takeaway here is that the supply of, and employees’ demand for, remote jobs have both grown rapidly over the past two years, but demand has grown faster,” says Mary Kate Fields, data communications manager at LinkedIn.
In many cases, workers are applying to remote roles faster than companies are posting them (Credit: Getty Images)
‘There’s going to have to be some give’
While remote-work options do still exist, of course, the specific industry of a particular job has a lot to do with how flexible employers are willing to be about where workers are getting jobs done. This is particularly the case where face time is increasingly essential as restrictions ease, like travel, retail and construction, according to LinkedIn’s data as well as Karin Kimbrough, LinkedIn’s chief economist.
Oliver Price, UK solutions director for technology at recruiting consultancy Robert Half, agrees that sector influences how many workers can have location-flexible arrangements. Technology is a good example, he says; because the labour market is still so competitive for occupations like developers, workers can afford to press for the remote work they want.
“If [an employer has] had a job requisition open and it’s been incredibly challenging to hire the right person, and the right person comes along but has a slightly different personal situation… you have to at least consider that,” he says. In other words, some workers may be in a position to leverage their talent to secure a more preferable remote-work arrangement.
I think, ultimately, you’re going to see jobseekers having to compromise a little bit more – Karin Kimbrough
Still, as the Great Reshuffle continues, driven largely by workers looking for more flexible accommodations, the reality is some jobseekers may be disappointed by their options. And, says Kimbrough, it’s important to remember that only a third of employers are offering remote work at all – which means at two-thirds of companies, the option isn’t even on the table.
There is one caveat, however – somewhat “hidden” remote roles. Adrjan explains that there may be some companies who are willing to negotiate location flexibility and make personal accommodations, even if they may not explicitly be advertised in job listings. After all, adds Price, employers do need to recruit and retain talent, and understand they may have to give a little on their end to do so.
Ultimately, however, Kimbrough says “there’s going to have to be some give by jobseekers”, especially as employers across the globe dig their heels in about a return-to-office as the global economy slows and the labour market rebalances. Price agrees “candidates are having to be a bit more flexible than they even likely want to be at this current period in time”.
“[Workers] have been in the driver’s seat for at least a year, if not longer, but that won't last forever,” says Kimbrough. As we get through this jobseeker-friendly period in the job market, she adds, workers may have to cede their position of power. “I think, ultimately, you’re going to see jobseekers having to compromise a little bit more.”
France24 - World
Live: UN confirms deal with Russia, Red Cross on evacuating civilians from Mariupol plant
Issued on: 01/05/2022 - 06:52
FRANCE 24
Follow
The United Nations confirmed on Sunday that a deal on a "safe passage operation" had been agreed with Russian and Ukrainian officials as well as with the Red Cross on evacuating civilians trapped at the Azovstal steel plant in the Ukrainian city of Mariupol. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2].
8:40pm: Four civilians killed in east Ukraine town of Lyman, governor says
Four civilians were killed in Russian shelling in the town of Lyman on Sunday as Moscow's forces push deeper into the eastern Donetsk region, the regional governor said.
"On May 1, four civilians were killed in Russian shelling in the Donetsk region, all in Lyman. Eleven other people were injured," governor Pavlo Kyrylenko said on Telegram.
7:44pm: Denmark, Sweden summoning Russian envoys over airspace breaches
Denmark and Sweden are summoning Russia's ambassadors after a Russian spyplane violated the air space of both countries, their governments said Sunday.
Officials said the plane entered Danish airspace on Friday evening east of the Danish Baltic island of Bornholm before flying into Swedish airspace.
"The Russian ambassador is summoned to the foreign ministry tomorrow," Danish Foreign Minister Jeppe Kofod tweeted on Sunday, referring to a "new Russian violation of Danish airspace".
The Swedish foreign ministry also said the Russian ambassador would be summoned in Stockholm.
7:42pm: Ukraine says it's stalling Russian offensive
The Ukrainian army says that a Russian offensive along a broad front in the country’s east has been stalling amid human and material losses inflicted by Kyiv’s forces.
The General Staff of the Armed Forces of Ukraine said Sunday in a Facebook post that Russian troops were trying to advance in the Sloboda, Donetsk and Tauride regions, but were being held back by Ukrainian forces that continue to fight village by village.
5:38pm: Ukraine postpones evacuations from other parts of Mariupol to Monday
A plan to evacuate civilians from areas of the devastated Ukrainian city of Mariupol outside of the Azovstal steel works has been postponed to 0500 GMT on Monday, Mariupol's city council said.
4:30pm: Zelensky says first group of 'about 100 people' has left Azovstal plant
Ukraine's President Volodymyr Zelensky said in a tweet on Sunday that a first group of "about 100 people" had been evacuated from the Azovstal steel plant in Mariupol and thanked those involved.
Zelensky said a team would be heading to meet the evacuees in the southeastern city of Zaporizhzhia on Monday.
He added that the UN and others were working on evacuating the rest of those trapped at the plant.
Evacuation of civilians from Azovstal began. The 1st group of about 100 people is already heading to the controlled area. Tomorrow we’ll meet them in Zaporizhzhia. Grateful to our team! Now they, together with #UN, are working on the evacuation of other civilians from the plant.
May 1, 2022Russia's defence ministry also confirmed that civilians were evacuating from Azovstal, estimating the number at 80 people, according to Russian news agencies.
3:24pm: UN confirms deal on evacuating civilians from Ukraine's Mariupol
The UN and the International Committee of the Red Cross (ICRC) are conducting a "safe passage operation" for civilians from the Azovstal steelworks in the Ukrainian city of Mariupol, a spokesperson for the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs said on Sunday.
The operation began on April 29 as part of a deal between the UN, the ICRC, Russia and Ukraine, spokesman Saviano Abreu told AP.
He said the operation arrived at the steel works on Saturday morning, adding that no further details could be released so as not to jeopardise the safety of evacuees.
As many as 100,000 people are believed to be trapped in Mariupol, including up to 1,000 civilians and 2,000 Ukrainian fighters beneath the Azovstal steel plant.
3:04pm: Germany reports progress in reducing energy reliance on Russia
Germany said Sunday that it has made rapid progress in reducing its reliance on Russian energy, a strategic shift Europe's biggest economy has made since Russia's invasion of Ukraine.
Russian supplies now make up 12 percent of Germany's oil imports compared to 35 percent previously, the economy ministry said in a statement.
Coal from Russia has also been slashed to eight percent, compared to 45 percent of Germany's purchases previously. Dependence on gas remains substantial, but Europe's biggest economy had also reduced its Russian sources to 35 percent of the total compared to 55 percent before Russia's aggression in Ukraine.
Germany is expected to be able to largely wean itself off Russian gas by mid-2024.
2:29pm: Civilians continue to evacuate from Azovstal steel plant
More than 50 civilians were evacuated on Sunday from Mariupol's Azovstal steelworks, with many transferred in a convoy of vehicles bearing United Nations symbols, indicating that a deal had been struck to transfer civilians trapped in the besieged port city.
Reuters photographs showed around 40 civilians arriving in the village of Bezimenne in the Donetsk region, around 30km east of Mariupol. A Reuters photographer reported seeing a group of 14 more people arriving at a temporary accommodation centre after leaving the steel factory.
Russian state media earlier cited Russia's defense ministry as saying 46 people had been evacuated from areas near the Azovstal steel plant.
2:21pm: NATO exercises begin along eastern flank
Poland’s armed forces said Sunday that military exercises involving thousands of NATO soldiers have begun. They are regular exercises aimed at improving the security of the alliance’s eastern flank but are happening this year with Russia’s war against Ukraine raging nearby.
Due to those circumstances, Poland’s military appealed to the public on Sunday not to publish information or photos of the columns of military vehicles expected to move through the country in the coming weeks. It warned that “ill-considered activity” could harm the alliance’s security. “Let’s be aware of the dangers!” the statement said.
2:20pm: Japanese, Vietnamese leaders reject use of force in Ukraine
Japan's Prime Minister Fumio Kishida discussed the war in Ukraine with Vietnamese leaders on Sunday and said they agreed on the respect for international law and rejection of the use of force.
Japan has condemned Russia's invasion and joined Western nations in imposing sanctions against Moscow. Vietnam, like most other southeast Asian nations, has avoided directly criticising Russia and has called for restraint, the respect of the UN charter and dialogue to seek a peaceful solution to the conflict.
Vietnam abstained from a vote at the UN General Assembly in March that deplored Russia's invasion of Ukraine. Vietnam is one of Moscow's historic allies and Vietnam's military has been equipped mostly with Russian weapons.
12:51pm: Pope says Ukraine's Mariupol has been 'barbarously bombarded'
Pope Francis on Sunday described the war in Ukraine a "macabre regression of humanity" that makes him "suffer and cry", calling for humanitarian corridors to evacuate people trapped in the Mariupol steelworks.
In Roman Catholicism, the month of May is dedicated to Mary, the Mother of God. Francis asked for month-long prayers for peace in Ukraine."My thoughts go immediately to the Ukrainian city of Mariupol, the city of Mary, barbarously bombarded and destroyed," he said of the mostly Russian-controlled southeastern port city, which is named after Mary.
"I suffer and cry thinking of the suffering of the Ukrainian population, in particular the weakest, the elderly, the children," he said.
11:25am: Russia claims high-precision missiles used to destroy runway at Odesa airport
Russia’s defence ministry said on Sunday it used high-precision Onyx missiles to destroy a runway at a military airfield near Odesa.
Odesa Regional Governor Maksym Marchenko said Russia had used a Bastion missile launched from Crimea.
FRANCE 24 could not immediately confirm the reports.
Ukrainian officials said on Saturday that a Russian strike destroyed a runway at the main airport in the southwestern city of Odesa. Ukraine’s Operational Command South said in a Telegram post that a runway was rendered inoperative as a result of the rocket attack.
Local authorities urged residents of the city – Ukraine’s third-largest and a key Black Sea port – to shelter in place as Ukrainian news agency UNIAN, citing army sources, reported that “several” explosions were heard.
11:39am: Angelina Jolie visits Lviv
Hollywood star Angelina Jolie made a surprise appearance in the western Ukrainian city of Lviv, where she met displaced people and was spotted in a cafe.
Jolie also visited injured children at a hospital and spoke to volunteers. The actress is a UNHCR special envoy but it was not known if she was visiting the country in that capacity.
11:00am: Ukrainian army regains control over four villages in Kharkiv region
The Ukrainian army say that they have liberated a strategic area northeast of Kharkiv, on the way to the Russian border. Civilians evacuated from these villages talk about having lived through a "nightmare". FRANCE 24's correspondent in Kyiv, Gulliver Cragg, provides more details below.
10:33am: Russia says 46 civilians left area near Azovstal plant on Saturday
Two groups of civilians left the residential area around the Azovstal steel works in the southern Ukrainian city of Mariupol on Saturday, the Russian defence ministry said on Sunday.
"On April 30, following the implementation of a ceasefire and the opening of a humanitarian corridor, two groups of civilians have left the residential buildings adjacent to the site of the Azovstal steel plant," the ministry said on Telegram.
"Twenty-five residents left in the afternoon. In the early evening, a second group of 21 people left and were taken to Bezimenne," a village situated halfway between Mariupol and the Russian border.
"All of the civilians were given accommodation, food and necessary medical help," the Russian authorities said, without specifying where the first group had been taken.
A defence ministry video showed a convoy of cars and buses travelling in the dark, marked with a "Z", the letter used by the Russian forces in the conflict.
On Saturday, the Ukrainian forces guarding the Azovstal site had said that 20 civilians, including children, had been evacuated to the city of Zaporizhzhia.
8:24am: Ukraine's Zelensky meets with Nancy Pelosi in Kyiv
Ukrainian President Volodymyr Zelensky held a meeting on Sunday with US House of Representatives Speaker Nancy Pelosi in Kyiv and shared a video of her visit.
"We believe that we are visiting you to say thank you for your fight for freedom ... Your fight is a fight for everyone. Our commitment is to be there for you until the fight is done," Pelosi said in a video shared by Zelensky on Twitter.
Зустріч зі спікером Палати представників Конгресу США @SpeakerPelosi в Києві. Сполучені Штати є лідером потужної підтримки України в боротьбі з агресією РФ. Дякуємо, що допомагаєте захищати суверенітет і територіальну цілісність нашої держави! pic.twitter.com/QXSBPFoGQh
May 1, 2022
8:20am: Britain says Russia eyes long-term control of Ukraine's Kherson
Russia probably aims to exert strong political and economic influence on Ukraine's southern region of Kherson in the long term, after ruling out its return to Ukrainian control and initiating a currency switch to the rouble, Britain said.
"Since seizing ... Kherson in early March, Russia has sought to legitimise its control of the city and surrounding areas through installing a pro-Russian administration," the defence ministry said in a Twitter post on Sunday.
Russia's enduring control of the region and transport links will benefit its ability to sustain advances to the north and west and improve its security control of nearby Crimea, the post added.
6:30am: Twenty civilians evacuated from besieged Mariupol plant
At least 20 civilians including several children were able to leave a badly battered steel plant in the Ukrainian port city of Mariupol on Saturday in what could be the start of a long-awaited, larger evacuation of the last Ukrainian holdout in the city.
Earlier efforts at evacuations from the Azovstal steel plant -- where local fighters say they and hundreds of civilians are still sheltering under dire conditions -- had been futile.
Ukrainian fighters of the Azov regiment, which has been defending the site, said 20 civilians had left, possibly for the Ukrainian city of Zaporizhzhia, about 225 kilometres (140 miles) to the northwest.
Russia's Tass and RIA news agencies carried a similar report, though putting the number of evacuees at 46.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
As it happened
At least 20 civilians evacuated from Mariupol's Azovstal steel plant
Dnipro residents mobilise to support their fellow citizens and the war effort
Talking Europe
Latest Kyiv attack 'clear sign of disrespect for the UN': Germany's Franziska Brantner
BBC
SANS TITRE
"Where, oh where, is pretty little Suzie? Where, oh where, is pretty little Suzie? Where, oh where, is pretty little Suzie?" asks the traditional folk song. "Way down yonder in the pawpaw patch."Suzie knows more about pawpaws than most, it seems. North America's largest native edible fruit grows wild in 26 US states, including Texas, Ohio, West Virginia, New York and Michigan and all the way up to Ontario, Canada. Yet most people have never heard of it.
That's because pawpaws have never been sold on a large scale. Commercial farmers have long shunned them because they need a special growing environment of low, wet areas and because they spoil only a few days after harvest – so you won't see the yellow-green fruit next to the grapes at the grocery store. Nevertheless, a community of avid pawpaw fans across the US – from festival organisers and chefs to scientists and independent farmers – is expanding the love for this forgotten fruit, and they want you to love it too.
"They are so delicious," said Michael Judd, author of For the Love of Paw Paws: A Mini Manual for Growing and Caring for Paw Paws – From Seed to Table. During the harvest season (typically a few weeks in late summer or early autumn), his diet consists mainly of pawpaws taken right off the branch. "It's a nutrient-rich superfood," he added, listing off the pawpaw's many attributes: antioxidants, all the amino acids, magnesium, copper, zinc, iron, potassium, phosphorus, vitamin C.
To help get the word out, Judd will be hosting his seventh annual pawpaw festival this September, on his farm in Frederick, Maryland, which includes tastings, jam making, pawpaw ice cream, music, lectures and more.
Michael Judd is the author of For the Love of Paw Paws: A Mini Manual for Growing and Caring for Paw Paws – From Seed to Table. (Credit: Christine Ashburn/Michael Judd)
An even larger festival in Ohio has been drawing fans since 1999. "Last year we had close to 10,000 visitors," said Chris Chmiel, co-owner of Integration Acres in Albany, Ohio, where he grows pawpaws, ships pawpaw products and helps organise the village's annual festival. "People attend every year, and it has become a family tradition to many. We also host a pawpaw cook-off, best pawpaw competition and a pawpaw eating competition. The pawpaw beer has been a huge success for the festival!"
Chmiel stumbled on the pawpaw as a college student, and it influenced the course of his studies and his career in sustainable agriculture. He even has a tattoo of the fruit on his arm. "It's a tropical fruit growing right here in Appalachia… it's sort of the king of the native plants around here," he said in a 2018 TEDx Talk.
The pawpaw is in the same family as the custard apple, cherimoya, sweetsop, soursop and ylang-ylang. It's a subtropical fruit that migrated north from Central America, and it is atypical; the only member of the family not confined to the tropics.
The earliest fossil evidence of pawpaws originated in the Miocene Epoch, about 23 to 5.3 million years ago in what is now Colorado. Over time, the climate has had warming periods, expanding the range of tropical areas north and, by extension, the pawpaw. Additionally, scientists have hypothesised that pawpaws were dispersed northward by megafauna, like mastodons, mammoths and sloths, sabre-toothed cats and giant beavers.
There is evidence that humans played a role in pawpaw dispersal as well. "Natives in the eastern half of the country have always used pawpaws," said Dr Devon Mihesuah, a citizen of the Choctaw Nation who holds the Cora Lee Beers Price professorship in International Cultural Understanding at the University of Kansas. "Iroquois reportedly mashed pawpaws and made the flesh into cakes and then dried them in the sun. They were used as a travel food or mixed with water into cornbread."
In 1541, Spanish explorer Hernando de Soto took note of Native Americans cultivating it east of the Mississippi River. George Washington wrote in his diary in 1785: "Planted all my cedars, all my pawpaw, and two honey locust trees." (Though there's no historical documentation, it is said chilled pawpaw was Washington's favourite dessert.) In 1786, when Thomas Jefferson was minister to France, he had pawpaw seeds and plants shipped from Virginia to friends in Europe. A journal entry from the explorers Lewis and Clark dated 18 September 1806 recorded that the men were "entirely out of provisions" but "appear perfectly contented", living "very well on the pappaws."
The fruit's texture has been compared to custard, and the flavour is "a blend of banana and mango, with undertones of vanilla, caramel, pineapple, coconut and melon, depending on the cultivar", said Sheri Crabtree, a horticulture and research extension associate at Kentucky State University's pawpaw research programme.
The pawpaw is in the same family as the custard apple, cherimoya, sweetsop, soursop and ylang-ylang. (Credit: db_beyer/Getty Images)
Many an aficionado will tell you that the mango-shaped orbs – yellow-green on the outside with gold-orange flesh, and 7 to 13cm long with a weight of up to half a kilogram – are best enjoyed hand-picked off the tree. But for now, it's nearly impossible to find them at a local grocery store; instead, farmers sell the fresh fruit or its frozen pulp online direct to consumers or at local farmer's markets. Pawpaw trees are also sold by nurseries.
Scientists are at work, though, learning more about the pawpaw and finding ways to make it more economically viable. Iowa State University is developing a pawpaw variety with a longer shelf life and a larger fruit with fewer seeds.
Kentucky State University has a pawpaw programme too. "We're interested in pawpaw from an ecological standpoint as a native plant that is losing habitat, and from a horticultural standpoint as a unique high-value fruit crop that can be grown sustainably since it's well suited for the climate," said Crabtree. She noted that over the past 20 years she's seen awareness of the fruit grow, driven by the shift toward sustainable and local food production and the Slow Food movement. Some of that attention is also driven by efforts to honour indigenous foods. As Mihesuah pointed out, "Tribes are attempting to protect and revitalise their traditional food sources, and pawpaws are an important part."
Chefs and brewers in the food and beverage world are also raising awareness. Taylor Knapp is the chef behind PAWPAW, a pop-up restaurant dedicated to showcasing ingredients farmed, fished and foraged on the North Fork of Long Island in New York. His frequently changing menu has included dishes like local duck breast with pawpaw sauce, a pawpaw sundae with black walnut caramel and burnt orange meringue, and pawpaw and white chocolate bon bons. Clearly Knapp, like many others, is a devotee.
"Pawpaws are an incredible native fruit that rivals the most sought-after exotic specimens we ship in from around the world," he said.
At PAWPAW on New York's Long Island, chef Taylor Knapp uses the fruit in dishes like a pawpaw sundae with black walnut caramel and burnt orange meringue. (Credit: Taylor Knapp)
Indeed, it seems that pawpaws are becoming more and more fashionable. Tim Luscher of Sig Luscher Brewery in Frankfort, Kentucky, crafts pawpaw beer. Alicia Burton of Jeptha Creed Distillery in Shelbyville, Kentucky, makes pawpaw brandy. Chef and culinary educator Sara Bir recently wrote The Pocket Pawpaw Cookbook. "At their best, pawpaws are custardy. Therefore, I love them in baked custards and chilled, dairy-based desserts," she said. "They also do well in tropically inspired savoury foods – a pawpaw beurre blanc spiked with habanero pepper to serve with shrimp, say." And Minnesota-based chef Alan Bergo, a noted forager and hunter of obscure wild foods, has taken a shine to the fruit, sharing recipes for pawpaw panna cotta and pawpaw cheesecake on his website.
It's an enthusiastic collection of hard-working individuals eager to put the pawpaw on a bigger stage. George Washington would be pleased.
BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life through cooking and cultivation.
---
Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
Un faux professeur et vrai agresseur sexuel arrêté et condamné à Douai
Un faux professeur. Vendredi 29 avril, un homme de 44 ans a été condamné pour s’être fait passer pour un professeur dans une école de Douai, dans le Nord, rapporte La Voix du Nord. « Il était 8 h 20, j’étais de service de grille, un monsieur se présente et donne son identité. Je lui demande s’il est le remplaçant. Au départ, il me répond par la négative et se ravise en disant qu’il vient de l’école Painlevé prendre en charge les élèves », raconte une enseignante à la barre du tribunal. Ce 23 mars, le remplaçant va donc enseigner durant une journée à une classe de CM1-CM2 de l’école Jean-Jaurès. Jusque-là, l’histoire prêterait plutôt à sourire. Sauf que le prévenu a été condamné par le passé pour atteinte sexuelle sur mineurs, et qu’il a l’interdiction d’entrer en contact avec ce public.
« Il était avec le mauvais public »
Le prévenu est un enseignant raté, n’ayant jamais obtenu le concours de professeur des écoles. Son avocat tente de le défendre : « À aucun moment, il n’y a eu de connotation sexuelle dans son comportement. Il était avec le mauvais public, c’est sûr, il aurait mieux fait de faire ça à la fac », explique l’avoué. Le prévenu affirme qu’il n’a eu aucun comportement déplacé avec les élèves durant cette journée de « cours ». Peu importe, pour les magistrats, il faut « protéger la société ». Malgré un réquisitoire sévère, le prévenu écope seulement de six mois de prison avec sursis et de 500 euros d’amende, avec une obligation de soins à respecter drastiquement.
Douai : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
In Echo of Soviet Era, Russia’s Movie Theaters Turn to Pirate Screenings
In a Cold War throwback, some venues are showing bootleg versions after Hollywood studios pulled films from the country. Still, viewer numbers have tanked.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Valeriya Safronova
Since the invasion of Ukraine, Hollywood’s biggest studios have stopped releasing movies in Russia, and Netflix has ceased service there. But recently, some of the companies’ films have started appearing in Russian movie theaters — illegally.
The screenings are reminiscent of the Soviet era, when the only way to see most Western films was to get access to a pirated version. Whereas those movies made their way to Russians in the form of smuggled VHS tapes, today, cinemas in the country have a simpler, faster method: the internet. Numerous websites offer bootleg copies of movies that take minutes to download.
Some theaters in Russia are now openly screening pirated movies; others are being more careful, allowing private individuals to rent out spaces to show films, free or for a fee. One group, for example, rented out several screening rooms at a movie theater in Yekaterinburg, then used social media to invite people to buy tickets to watch “The Batman.”
Theatergoers can also see “The Batman” in Ivanovo, a city about a five-hour drive from Moscow, in at least one venue. In Makhachkala, capital of the Dagestan region, in the Caucasus, a movie theater is screening “Don’t Look Up”; and in Chita, a city near the border with Mongolia, parents can take their children to watch “Turning Red,” the animated film from Disney and Pixar.
These surreptitious screenings are the latest attempt by movie theaters in Russia to survive after American studios like Disney, Warner Brothers and Paramount left the country in protest. Before the war in Ukraine, movies produced in the United States made up about 70 percent of the Russian film market, according to state media.
But despite the attempts to draw viewers, last month, Russians barely went to the movies. Theaters saw ticket sales fall by about half in March, compared with the same period last year, according to the country’s Association of Theater Owners.
Artem Komolyatov, 31, a video game producer in Moscow, noticed the shift when he and his wife went on a Friday date to the movies a few weeks ago. With everything that has been going on politically, the two of them wanted to spend a couple of hours in a relaxed environment with other people, Komolyatov said, “watching something together, maybe laughing and crying.”
They chose “Everything Everywhere All At Once,” a film from the independent American studio A24, which stopped releasing films in Russia in mid-April.
The scene they found when they arrived at the movie theater was bizarre, Komolyatov said. “Besides us, there were three other people,” he said. “We went at 8 p.m. on a weekend. Usually the theater is completely full.”
Given the dearth of viewers and of content, the Association of Theater Owners predicted that at least half the movie theaters in Russia would go out of business in the next two months.
Even if that prognosis is true, history has shown that films will reach audiences with or without legal channels. Decades ago, Soviet citizens gathered in empty office spaces, living rooms and cultural centers to view pirated copies of Western classics like “Rocky,” “The Terminator,” and “9 ½ Weeks” that had made their way behind the Iron Curtain.
During the tumultuous years that followed the crumbling of the Soviet Union, piracy continued to be the main access point for Hollywood films in Russia. Movies recorded on VHS tapes that were sold at local markets were often clearly shot on a hand-held camcorder in a movie theater. Continuing a Soviet tradition, the movies were dubbed into Russian with a time delay by voice actors, often just one for all the male characters, and another for the women.
Once the first Western-style movie theater opened in 1996 in Moscow, illegal distribution paths began to peter out, according to a study by the Social Science Research Council, a New York-based nonprofit. In the early 2000s, Russians flocked to theaters to see legally distributed global hits like “Avatar” and “Pirates of the Caribbean: At World’s End.” Russia became the ninth-largest foreign box office market, according to the Motion Picture Association.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Pelosi’s visit. In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, meeting with President Volodymyr Zelensky and vowing to back Ukraine “until victory is won.”
Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.
On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.
An evacuation. About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, the Ukrainian military’s last foothold in the city. It remained unclear how many civilians remained inside the plant, which has been under heavy bombardment.
An American casualty. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a U.S. citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.
Now the future for Hollywood films in Russia is murky.
Last week, around 250 people went to watch a “premiere” of “The Batman” in Moscow, according to Habbilen Halychev, 25, a theater director and artist who organized the screening, which he described as a work of performance art.
In a nod to the illicit Soviet screenings, Mr. Halychev said that he “tried to play up the underground atmosphere,” placing a projector in the middle of the room among rows of mismatched chairs.
But there are crucial differences to Soviet days. For one, current Western blockbusters are no longer legally available in Russia because of Hollywood studios’ decisions, not because of Kremlin-imposed censorship. And the unlawful screenings pose no danger to viewers, and little risk to organizers — so far.
“Two months ago this would have been impossible,” Mr. Halychev said. “Now you can download a movie using torrent, sell tickets, and what will happen? There are no consequences.”
Advertisement
France24 - Monde
L'offensive russe dans le Donbass a pris du retard, selon le Pentagone
Publié le : 29/04/2022 - 06:54Modifié le : 29/04/2022 - 22:25
FRANCE 24
Suivre
Elena VOLOCHINE
Moscou a confirmé, vendredi, avoir bombardé Kiev la veille, durant la visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, tandis qu'une opération d'évacuation des civils terrés dans l'usine Azovstal de Marioupol était envisagée. Par ailleurs, selon le Pentagone, la Russie bute contre la résistance opposée par l'armée ukrainienne dans le Donbass. Retrouvez l'actualité du vendredi 29 avril.
-
22 h 22 : le Pentagone accuse Poutine de "dépravation" et de "cruauté"
Le Pentagone a accusé Vladimir Poutine de "dépravation" et de "cruauté" pour la façon dont les forces russes se comportent en Ukraine, où elles sont accusées d'assassinats de civils, y compris d'enfants.
Interrogé au cours d'un point de presse sur l'état psychologique du président russe à ce stade du conflit, le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, est apparu au bord des larmes en évoquant les atrocités attribuées aux forces russes.
"Il est difficile de regarder certaines images et d'imaginer qu'un dirigeant sérieux puisse faire ça", a déclaré John Kirby, habituellement connu pour sa maîtrise face aux caméras et son flegme.
-
21 h 21 : Zelensky redoute un échec des discussions avec Moscou
Les pourparlers ouverts avec Moscou risquent de capoter, a prévenu le président ukrainien, qui impute cette perspective à la colère de son opinion publique face aux massacres commis selon lui par les troupes russes, rapporte l'agence Interfax Ukraine.
"Les Ukrainiens veulent les tuer. Quand cette attitude existe, c'est difficile de discuter", a dit Volodymyr Zelensky cité par Interfax Ukraine.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part accusé Kiev d'être responsable de l'impasse dans laquelle se retrouvent les discussions, reprochant notamment au gouvernement de Volodymyr Zelensky de changer constamment de position.
-
20 h 22 : Paris et Berlin "déterminés" à soutenir la Moldavie face aux "risques de déstabilisation"
Les chefs de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, et allemande, Annalena Baerbock se sont dits déterminés à soutenir la Moldavie, ex-république soviétique voisine de l'Ukraine, face aux "risques de déstabilisation" auxquels elle est confrontée.
-
18 h 39 : l'offensive russe dans le Donbass a pris du retard
L'offensive russe dans le Donbass, qui progresse "lentement et de façon inégale" en raison de la résistance opposée par l'armée ukrainienne, a pris du retard sur le calendrier prévu, a déclaré un haut responsable du Pentagone.
"Nous pensons qu'ils ont pris du retard sur ce qu'ils espéraient avoir accompli dans le Donbass", a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat. "Ils ont pris au moins plusieurs jours de retard", a-t-il précisé. "Ils sont loin d'avoir fait la jonction" des troupes entrées par la région de Kharkhiv (est), au nord du Donbass, et celles venues du sud du pays, un des objectifs de l'armée russe pour prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées sur la ligne de front autour des zones séparatistes de Donetsk et Louhansk.
Ukraine's hospitals have been bombed. Their citizens have been executed. Their children have been traumatized. And yet, despite all that, they have done a magnificent job defending their sovereignty. Ukraine’s valor and skill will go down in military history.
April 29, 2022 -
18 h : Moscou dit avoir effectué des remboursements sur sa dette en dollars
La Russie a indiqué avoir effectué des versements en dollars sur des dettes en dollars, alors que le pays fait l'objet de sanctions occidentales du fait de son offensive en Ukraine, laissant craindre un défaut de paiement.
Au début du mois d'avril, Moscou avait tenté de régler en roubles une dette en dollars, le département américain au Trésor ne l'autorisant plus désormais à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.
-
16 h 29 : Londres envoie une équipe enquêter sur les crimes de guerre en Ukraine
Le Royaume-Uni enverra bientôt une équipe d'experts aider les enquêteurs ukrainiens et internationaux dans leurs investigations sur les atrocités commises depuis l'invasion russe, a annoncé la ministres des Affaires étrangères en visite aux Pays-Bas.
-
14 h 17 : selon la Russie, "les États-Unis inondent l'Ukraine d'armes"
Les États-Unis ont débloqué, jeudi, un fond exceptionnel de 33 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, qui viennent s'ajouter aux 700 millions accordés la semaine dernière. Ce soutien est vu d'un très mauvais œil par le Kremlin, qui accuse le président américain "d'inonder l'Ukraine d'armes". Vladimir Poutine contre-attaque en brandissant la menace nucléaire, comme l'explique Elena Volochine, journaliste de France 24 spécialiste de la Russie.
-
13 h 12 : deux volontaires humanitaires britanniques "capturés" en Ukraine
Deux volontaires britanniques ont été "capturés" par des soldats russes en Ukraine, a affirmé une organisation à but non lucratif ayant son siège au Royaume-Uni, Presidium Network.
"Deux citoyens britanniques, travaillant en tant que volontaires non liés à nous mais connus de nous, Paul Urey (né en 1977) et Dylan Healy (né en 2000)", ont été "capturés par l'armée russe à un point de contrôle en Ukraine lundi", a dit Dominik Byrne, l'un des fondateurs de cette ONG dans un communiqué. Selon Presidium, ils ont disparu alors qu'ils étaient au volant pour aider à l'évacuation d'une femme et deux enfants, vers Dniproroudne dans la région de Zaporojia, dans le Sud. Le dernier contact remonte à 4H00 du matin.
-
11 h 11 : le président indonésien invite Zelensky et Poutine au sommet du G20
Le président indonésien, Joko Widodo, a annoncé avoir invité son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et confirmé avoir invité le président russe Vladimir Poutine au sommet du G20 prévu en novembre en Indonésie.
Le président russe a confirmé qu'il participerait au sommet prévu à Bali en novembre, a précisé le leader indonésien dans une allocution vidéo. L'Indonésie, qui préside le G20 cette année, a subi de fortes pressions des Occidentaux, les États-Unis en tête, pour exclure la Russie du groupe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
Mais Jakarta a résisté, arguant que sa position l'obligeait à rester "impartiale" et le président américain Joe Biden, notamment, avait suggéré une participation de l'Ukraine pour trouver un équilibre.
-
9 h 52 : la Russie confirme une frappe contre Kiev avec des armes de "haute précision" pendant la visite de Guterres
La Russie a confirmé avoir effectué, hier, une frappe avec des armes de "haute précision" contre Kiev, la capitale ukrainienne, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev", a indiqué le ministère russe de la Défense, lors d'un briefing.
Selon le maire de la ville, Vitaly Klitschko, au moins une personne a été tuée par cette frappe. Les secouristes "ont retrouvé un corps" en déblayant les débris sur le site touché, près du centre-ville, a-t-il expliqué sur Telegram. Quatre blessés ont été hospitalisés, a-t-il indiqué dans un message séparé précisant qu'au total, plus de 100 habitants de Kiev avaient été tués depuis le début de l'invasion russe il y a deux mois.
À la suite de la découverte de ce corps, Radio Liberty, un média financé par les États-Unis, a indiqué que la victime est une de ses productrices ukrainiennes. "Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d'un missile russe sur l'immeuble où elle habitait", a dit la radio sur son site internet.
8th Journalist to be killed in Ukraine since 24th of February.Vera Gyrych, journalist for Radio Liberty.She was killed yesterday due to the missile attack in Kyiv. It’s a necessity to support journalists safety.Yet when it’s your home.. Stop this war!!! Support Ukraine! pic.twitter.com/4e757KVwHV
April 29, 2022 -
8 h 43 : une "opération" d'évacuation des civils du site Azovstal, à Marioupol, envisagée pour vendredi
Une "opération" d'évacuation les civils terrés dans l'usine d'Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est "envisagée" pour vendredi, a annoncé la présidence ukrainienne dans un communiqué. Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont bloqués, selon Kiev, dans cette immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville.
-
8 h 06 : frappe russe sur Kiev, un symbole de l'impuissance de l'ONU ?
Jeudi, Kiev a été frappée pour la première fois depuis le 14 avril par les forces russes et jamais aussi prêt du centre-ville depuis le début de l'invasion. Gulliver Cragg, l'envoyé spécial de France 24 dans la capitale, s'interroge sur la valeur symbolique de cette frappe russe au moment où Antonio Guterres avouait l'impuissance de l'ONU dans ce conflit.
-
6 h 53 : un hôpital militaire bombardé à Marioupol
À Marioupol, le bataillon Azov a indiqué sur Telegram qu'un hôpital militaire situé dans le vaste complexe métallurgique Azovstal - où sont retranchés des combattants ukrainiens - avait été bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi. La salle d'opération s'est effondrée et des soldats qui y étaient soignés sont morts et d'autres ont été blessés, a précisé Azov.
"J'appelle les organisations internationales de défense des droits humains à réagir au fait que la Russie continue d'essayer d'éliminer même les défenseurs de Marioupol qui ne peuvent plus tenir une arme", a réagi sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains au Parlement ukrainien.
-
4 h 55 : l'Est et le Sud de l'Ukraine sous les bombes russes
Les régions méridionales et orientales de l'Ukraine - où se concentrent les assauts russes - sont sous un feu nourri de bombes.
"L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.
Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, cinq personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements sur la ville et sa région. Les troupes russes, qui tentaient d'avancer depuis Izioum vers "Brazhkivka, Dovhenky et Velyka Komyshuvakha", ont subi "de lourdes pertes et ont été contraintes de battre en retraite", a-t-il assuré sur Telegram.
Dans le Donbass, à Lyman, "la situation est très difficile, toute la commune est encerclée", a indiqué à l'AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk. Selon lui, près de la moitié du territoire communal est occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
exportations d'hydrocarburesGaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
Revue de presse
Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens
Info ou intox
Volodimir Zelensky cocaïnomane ? Quand d'anciennes infox refont surface
BBC
SANS TITRE
In a quiet corner of rural Northern Ireland, not far from the Mourne Mountains, the Golemboski-Byrne family lives off-grid in an energy efficient cottage. Husband and wife Steve and Claire renovated Lackan Cottage Farm themselves 10 years ago, adding solar panels, a small wind turbine, double glazing and heaps of insulation.
"Part of our thinking was, 'I don't want to wake up one morning and find out our electricity bill has doubled'. I didn't really think it would happen," says Steve.
But electricity prices have shot up in recent months. In Northern Ireland, for instance, suppliers have hiked bills by up to 30% in the first half of 2022, hot on the heels of rises last year. Yet higher prices are expected in the autumn.
It's all part of the energy crisis facing Europe and other parts of the world, partly down to a lack of natural gas, which is burned in power stations to generate electricity. Russia's invasion of Ukraine has further exacerbated the situation, since Russia is a major gas supplier. Fears of a worsening shortage have pushed market rates upwards. (Read more about alternatives to Russia's natural gas.)
The skyrocketing cost of living is causing serious problems for homeowners, some of whom are having to choose between buying food and heating their houses. People who live in highly energy efficient, or energy self-sufficient, properties are protected from some of these cost rises – but not all, says Steve. His family still has a diesel car, for instance.
"It's going to hit food, it's going to hit the cost of transport. We're not immune from it," he says.
At least the price of electricity or fuel for home heating is not a worry. The Golemboski-Byrnes generate their own energy on-site and harvest wood from their farm to burn in the coldest months of the year.
Getting to this point wasn't easy, however. Steve notes that he and Claire had an extremely low income for several years and, prior to moving to the cottage, lived in a converted horse lorry. But they found clever ways of upgrading their new home, such as installing solar panels they got from a church in Belfast that was discarding them in favour of new ones. After some cleaning, the second-hand panels functioned perfectly well.
Key to the project was improving the house's insulation. The couple installed new, double-glazed windows, refreshed the walls with plaster made from lime and hemp fibres, and packed the roof with a layer of sheep's wool 50cm (1.6ft) deep.
Lackan Cottage Farm in Northern Ireland has been retrofitted with solar panels, a small wind turbine and double glazing. (Credit: Lackan Cottage Farm)
Steve, who now sells solar panels, says interest in the devices has risen noticeably in the last few months. Claire adds that the pair have had more enquiries than usual in recent weeks about their way of life. "I think they can see the point of it now," she says, referring to the fact that so many people are facing soaring energy bills.
"It may have been brought to a head by [the Russian invasion of] Ukraine and Covid, and to an extent maybe Brexit, but sooner or later we were likely to end up where we are just because of all the issues around climate change and oil being used less," says Steve.
This whole approach of retrofitting – turning leaky, energy inefficient properties into cheap-to-run 21st Century homes – has been around for decades. But it is gaining ever more traction as prices rise and properties continue to age becoming even less energy efficient over time. This is forcing people to consider their household's energy security.
Jo Patterson leads the Low Carbon Built Environment team at Cardiff University's Welsh School of Architecture. She has assessed dozens of energy retrofits and says the benefits are manifold. Her research suggests that homes become warmer, less humid and cheaper to live in. She mentions one recent project to retrofit six bungalows in Swansea, southwest Wales. "They were in really poor condition, probably they would have been demolished," she says.
But with solar panels, a battery for storage, and improved insulation their occupants soon found themselves paying just £5 ($6.50) for their energy every month during the summer, at last year's prices. While winter bills are bigger, for the whole year the homeowners were paying a maximum of £500 ($650) versus £1,500 to £2,000 ($1,950 to $2,600) prior to the retrofit.
The hurdle is the cost of doing the renovations in the first place, says Patterson. Having watched as the funds required to renovate a small, two- or three-bedroom property fell to around £30,000 ($39,000) in recent years, the price has since bounced back up again to around £60,000 ($78,000). This is partly due to greater efforts in more recent projects to reduce heat loss, which costs more initially, and also a roughly 30% rise in building materials costs in the last two years alone.
The situation is "heart-breaking" she says, adding, "it's almost like a vicious circle." Rising energy prices push the cost of lots of other things – including building materials – higher too, making it prohibitive to retrofit homes and reduce energy consumption, she explains.
By installing solar panels and improving insulation, households can drastically lower their energy bills. (Credit: Getty Images)
In one 2017 paper, Patterson and colleagues assessed five retrofitted houses in terms of energy savings. The savings for their occupants were found to be between £400 and £620 ($520 and $806) per year at the time, though the cost of carrying out the renovations ranged from £23,800 ($30,945) to £30,500 ($39,656) – meaning it would take around half a century to recoup that expense. The additional benefit of this work, however, is reduced CO2 emissions. Emissions associated with the houses in the study fell by between 50% and 75%.
Globally, buildings and construction projects are responsible for a hefty volume of emissions. In terms of worldwide energy-related emissions, 10% comes from the construction industry, for example. Some building materials, notably concrete, are known to be particularly troublesome in environmental terms. Concrete is behind about 8% of total CO2 emissions, for example. Some advocate the use of alternatives, from wood to compressed waste paper, instead.
There are things people can do on a budget, Patterson stresses. Patching small holes around pipes in exterior walls, replacing broken or poorly sealed windows, avoiding leaving TVs and other appliances on standby and drawing curtains or blinds when it gets dark outside can all help keep homes warmer for longer. A combination of small measures like this alone could reduce household energy bills by about 10%, she estimates.
Claire Golemboski-Byrne points out that simply becoming more proactive about monitoring your energy use is a key first step towards reducing it. This could mean literally keeping track of the electricity or gas meters in your home and changing your behaviour to slow the steady upward spin of those numbers.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
There's no telling what you might save as a result of such scrutiny. Jeff Wilson, US TV host and author of The Greened-House Effect, about his own energy retrofit project, realised that his gas company was charging him a monthly fee of $30 (£23) just to remain connected to their system.
"I was paying more for the fee than the fuel that was serving a furnace and a water heater," he says.
Wilson had already made big strides in retrofitting his 1940s home to become highly energy efficient and so, by switching to an electricity-powered water meter, he was able to go "all-electric" and ask his gas company to cut his supply.
In Wilson's case, his house in Athens, Ohio is powered by solar panels and mains electricity supplied by a local firm that has increased its reliance on renewable energy in recent years. He did a lot of the retrofitting work himself, which helped reduce costs significantly. So much so that the work paid for itself – in terms of energy bill savings – in just seven years.
He says that among the rewards that come with making your home more energy efficient is the improvement in energy self-sufficiency. "It's good for our energy security," he says.
You might also like:
Retrofitting can be done on a big scale, if the funds to pay for it are there. But there are motivating factors besides carbon emissions and living costs. Both the UK and European Union will raise the minimum energy efficiency rating for rented accommodation between now and 2030, meaning that many landlords now have no option but to improve the energy performance of their properties.
For owners of apartment blocks the costs could be hefty but German company Ecoworks has developed a prefabricated façade designed to bolt on to existing buildings, adding not just a layer of insulation but also ventilation ducts, pipework and better windows.
Globally 10% of energy emissions come from the construction industry. (Credit: Getty Images)
"You have a new skin around the old building," says founder Emanuel Heisenberg. It is very quick to install, he says, adding that a single apartment could be upgraded in less than a day.
This energy-saving skin is also designed to bring heat from a heat pump system located in the basement to flats on the storeys above. Solar panels on the roof help to reduce demand on the mains supply.
Ecoworks plans to retrofit multiple buildings in Germany this year, covering up to 150 individual dwellings.
Heisenberg notes that the current cost of this approach is more than a conventional energy retrofit – but government subsidies available in Germany reduce that outlay can make it, overall, slightly cheaper than conventional alternatives, depending on configuration. Plus, landlords may choose to add another storey to their property or an extension at the time of installation, which would allow them to increase their number of tenants and boost income at the same time.
Heisenberg, Wilson and Patterson all agree that government intervention is required to accelerate energy retrofitting projects across Europe. Funding programmes and grants would help reduce the otherwise significant costs to homeowners.
Companies also require encouragement to train staff in new technologies and renovation techniques, says Patterson, who notes that it is sometimes difficult to find a broad range of solar panel suppliers for retrofitting works in the UK. For an upcoming project, she has only received proposals from two firms offering to install the panels and batteries.
Demand for solar panels has increased in recent months due to rising gas prices. (Credit: Getty Images)
"The market is so small that the prices are going to go up because there's no competition," she says, noting how government investment has not always been consistent. "It is partially because of the stop-start investment in different programmes of grants so the market couldn't grow consistently."
Steve Golemboski-Byrne also says more government support is needed to enable others to follow in their footsteps. It would be unreasonable, he says, to ask everyone to make the same sacrifices that they did.
"We shouldn't be expecting the whole nation to sort this stuff out individually," he says. "If we want national energy security, the government is going to have to become involved on a much bigger level."
--
Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
Arme à feu, violence : à Roubaix, des professeurs dénoncent l’insécurité dans leur lycée
Ce lundi 29 novembre, les professeurs du lycée Jean Moulin à Roubaix dans le Nord, ont décidé de se mettre en grève. En cause : ils reprochent à l’Etat de ne pas leur donner les moyens suffisants pour gérer les incidents qui se déroulent dans leur établissement, indique La Voix du Nord. En octobre dernier, l’un des enseignants avait été bousculé par un élève. Un autre jour, un élève a pénétré dans le lycée muni d’une arme à feu. Et puis, du gaz lacrymogène a aussi été dispersé dans les affaires d’un professeur. Un enchaînement de problèmes de plus en plus fréquents et de plus en plus graves qu’ont donc souhaité dénoncer ceux qui y sont confrontés au quotidien, craignant pour la sécurité générale.
La proposition du rectorat jugée « largement insuffisante »
« On ne se sent pas bien et les élèves non plus », a témoigné une enseignante en grève depuis 8h ce lundi 29 novembre. « On avait déjà exercé notre droit de retrait (…) Mais après avoir rencontré le rectorat, les vacances sont passées, et on n’a rien vu venir », a-t-elle ajouté. Comme le souligne La Voix du Nord, le rectorat a annoncé dans la foulée la création de deux postes d’assistants d’éducation, une mesure jugée « largement insuffisante » pour l’équipe pédagogique qui a exprimé son point de vue pour tenter de retrouver un environnement de travail serein et sécurisé. En plus de leur volonté de création d’« un poste de conseiller principale d’éducation, la pérennisation du contrat des deux assistants d’éducation et d’une assistante sociale à plein-temps », les professeurs ont estimé que les classes avaient besoin « de faire des voyages, des projets ». « On a des élèves en détresse scolaire et sociale, mais on ne peut pas s’occuper d’eux comme il le faudrait, car on est trop pris par les autres incidents », a regretté une enseignante.
Nord : les dernières actualités
New York Times - World
La presidenta de Honduras prometió empoderar a las mujeres. ¿Tendrá éxito?
Advertisement
Supported by
Xiomara Castro, la primera mujer al frente del país, se esfuerza por impulsar su programa feminista 14 años después de que un golpe acabó con la presidencia de su marido, que perseguía causas similares.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Anatoly Kurmanaev y Joan Suazo
Llegó al poder con la promesa de flexibilizar una de las restricciones más estrictas del mundo sobre los derechos reproductivos de las mujeres. Sin embargo, tras varios meses de mandato, la primera mujer presidenta de Honduras, Xiomara Castro, tiene dificultades para cumplir sus promesas, ya que los intentos de empoderar a las mujeres reavivan las amargas divisiones ideológicas del país.
En noviembre, Castro, de 62 años, se convirtió en la primera candidata de izquierda del país en ganar las elecciones, con la promesa de igualdad social luego de más de un siglo de gobierno conservador y militar casi ininterrumpido. Construyó una amplia coalición de intelectuales urbanos, pequeños empresarios, campesinos sin tierra, grupos indígenas y negros, personas LGBTQ y mujeres que la impulsaron a una victoria aplastante contra el adversario del partido en el poder.
En su plan de gobierno, Castro dijo que promovería la educación sexual, combatiría la violencia de género, incorporaría más mujeres a la economía, legalizaría el aborto en circunstancias limitadas y anularía la prohibición de las píldoras anticonceptivas de emergencia.
“La agenda política de mujeres y feministas será mi prioridad”, dijo en agosto, durante su campaña.
Estos lemas tienen un inmenso simbolismo en una sociedad dominada por los hombres que tiene el mayor índice de asesinatos de mujeres y niñas de América Latina, y donde una de cada cuatro mujeres queda embarazada antes de cumplir los 19 años, según Naciones Unidas.
Ahora, un escándalo de abusos sexuales pone a prueba las promesas de Castro de llevar a cabo un cambio social duradero para las mujeres.
En marzo, las estudiantes de la prestigiosa Universidad de Zamorano, cerca de Tegucigalpa, la capital, protestaron por las acusaciones de que un estudiante universitario violó a dos compañeras. La policía detuvo brevemente al hombre, pero lo dejó en libertad y cerró el caso después de que las dos mujeres se negaron a declarar.
Si bien el caso legal y las protestas se desvanecieron rápidamente, desencadenaron un debate más amplio en Honduras sobre el acceso a la anticoncepción de emergencia, así como del papel de la religión en la política, lo que expuso las grietas en la frágil coalición de gobierno de Castro.
Las organizaciones feministas y sus partidarios políticos han pedido a Castro que cumpla su promesa de legalizar la anticoncepción de emergencia. Muchas activistas hondureñas que apoyaron la candidatura de Castro se han unido desde entonces a su gobierno, aumentando la presión interna para que actúe.
“Es momento de que aprueben la PAE”, escribió el 21 de marzo en Twitter Jorge Cálix, un destacado legislador del partido de Castro, tras la protesta de las alumnas de la Zamorano, utilizando la abreviatura comúnmente utilizada en Honduras para la píldora anticonceptiva de emergencia.
Honduras es actualmente el único país del mundo que tiene una prohibición legal generalizada de las píldoras anticonceptivas de emergencia, según el Consorcio Internacional de Anticoncepción de Emergencia, un grupo de investigación de políticas. También se encuentra entre los cinco países latinoamericanos que prohíben el aborto bajo cualquier circunstancia.
Aunque están prohibidas, las píldoras anticonceptivas de emergencia se venden abiertamente en algunas farmacias de Tegucigalpa por unos diez dólares la dosis. Pero según los defensores de los derechos de la mujer, quienes viven en las zonas pobres y rurales carecen de acceso a estas.
Los activistas de derechos humanos dicen que la flexibilización de la prohibición de la anticoncepción de emergencia ha sido retrasada por el partido socialmente conservador de la coalición de Castro, lo que pone de manifiesto el reto de la presidenta para mantener la unión de las diversas alianzas que la llevaron al poder.
Hasta ahora, Castro ha delegado en gran medida la cuestión de la anticoncepción de emergencia en José Manuel Matheu, secretario de Salud y miembro de Salvador de Honduras, un partido aliado de centro-derecha. Matheu, que es médico, ha dicho que la legalización de la píldora no es su prioridad, y el mes pasado añadió que consultaría a la Iglesia católica sobre el tema.
Las principales congregaciones cristianas de Honduras se oponen al uso de la anticoncepción de emergencia, con el argumento de que la píldora puede interrumpir un embarazo establecido.
Para apoyar su caso, citan la etiqueta de Plan B One-Step, el anticonceptivo de emergencia más conocido en Estados Unidos, que dice que existe la posibilidad de que impida que un óvulo fecundado se implante en el útero.
Sin embargo, las pruebas científicas no respaldan la idea de que las píldoras anticonceptivas de emergencia puedan impedir la implantación de un óvulo fecundado. En su lugar, como indica el prospecto de Plan B One-Step, las píldoras actúan principalmente impidiendo la ovulación, es decir, la liberación de un óvulo antes de que pueda ser fecundado por el esperma.
La oficina de Castro, Matheu y el portavoz de la Iglesia católica hondureña, el reverendo Juan Ángel López, no respondieron o declinaron hacer comentarios para este artículo.
Los grupos pro derechos han cuestionado la decisión de Matheu de consultar a la Iglesia, y señalaron que, según la Constitución, Honduras es un estado laico.
Sin embargo, ignorar las preocupaciones religiosas sobre la anticoncepción no haría más que avivar las tensiones sociales en un momento en que Castro se enfrenta a los intereses conservadores en otras áreas de la economía y la sociedad, dijo Natalie Roque, secretaria de Derechos Humanos de Honduras, que ayudó a redactar la agenda progresista del gobierno.
Nueve de cada diez hondureños se consideran católicos o cristianos evangélicos.
El gobierno “no está en las condiciones de abrir otro frente con un enemigo tan poderoso como la Iglesia”, dijo Roque, y añadió que legalizar la píldora ahora sería “meramente echarle más leña a la hoguera”.
Esta actitud de cautela refleja en parte el impacto duradero del golpe militar que hace 14 años depuso al presidente Manuel Zelaya, esposo de Castro, y truncó el anterior intento de redistribuir el poder en Honduras.
Como presidente, Zelaya frustró un intento anterior del Congreso del país, dominado por los conservadores, de prohibir la anticoncepción de emergencia, al vetar la propuesta. Un mes después, en junio de 2008, el ejército lo detuvo en su residencia e instaló un gobierno provisional conservador que procedió a poner en marcha la prohibición.
Castro se esfuerza ahora por equilibrar la presión a favor de mayores derechos reproductivos por parte de la sociedad civil y de las organizaciones feministas frente al “gran poder adquirido por la iglesia después del golpe”, señaló Joaquín Mejía, abogado hondureño especializado en derechos humanos.
“No creo que ella puede seguir ignorando estas presiones por mucho tiempo más”, agregó.
La controversia sobre la anticoncepción de emergencia se produce en un momento en que Argentina, Colombia y México ampliaron el acceso al aborto en los últimos meses, lo que estimuló a los activistas del aborto en toda América Latina y endureció la oposición en los países que siguen prohibiéndolo.
Los grupos antiaborto de Honduras afirman que la legalización de la anticoncepción de emergencia abriría un camino hacia la legalización del aborto clínico en el futuro.
“No todo lo que se legaliza en países desarrollados es digno de ser imitado”, dijo Michelle Zacapa, presidenta del Pro Vida, el mayor grupo antiaborto de Honduras. “El hondureño ama la vida y se opone a todas estas ideologías que están imponiendo a nosotros”.
Su organización no proporcionó ninguna encuesta de opinión que respalde sus posiciones, pero dijo que el abuso sexual debe combatirse con castigos más duros para los perpetradores, no con anticoncepción de emergencia.
Las encuestas de opinión encargadas periódicamente por el Centro de Derechos de la Mujer, que apoya la anticoncepción de emergencia y el aborto, muestran que una ligera mayoría de los hondureños en zonas urbanas apoya la anticoncepción de emergencia, así como el aborto en los casos en que un embarazo pone en peligro la salud de la mujer.
Activistas feministas y asesoras de Castro dijeron que la presidenta sigue comprometida con los derechos de las mujeres, pero reconocen que tiene que andar con cuidado para no provocar a las fuerzas conservadoras que derrocaron a su esposo.
El avance del gobierno en materia de derechos de la mujer será gradual, dijo Roque, la secretaria de Derechos Humanos. El primer paso que estudia el gobierno será la legalización de la anticoncepción de emergencia para las víctimas de abusos sexuales y la ampliación de la educación sexual, antes de hacerla más accesible en una fecha posterior no especificada, dijo.
Desde que asumió el poder, Castro ha enfrentado dificultades en otros ámbitos. Ha tenido problemas para reactivar una economía que fue devastada por la pandemia y los recientes huracanes y que ahora se ve perjudicada por el aumento del precio de los alimentos y el combustible. En enero, Castro a duras penas detuvo una rebelión dentro de su partido, y en las últimas semanas su gobierno procedió a la extradición a Estados Unidos de su predecesor, Juan Orlando Hernández, para que enfrente cargos relacionados con el narcotráfico, una medida que amenaza con crear tensiones entre ella y segmentos de las fuerzas de seguridad del país.
A pesar de los contratiempos, algunos de las partidarias feministas de Castro siguen confiando en ella. Tres personas que se reunieron con la presidenta el 8 de marzo dijeron que parecía comprometida con el avance de su política de género, pero que la reticencia de los sectores más conservadores de su coalición y de la burocracia la frenaba.
“Ella es muy consciente de toda la violencia sexual que sufren las mujeres”, dijo Jinna Rosales, una investigadora de salud sexual. “Dijo que en un país con la primera mujer presidenta de su historia, los derechos sexuales y reproductivos no pueden seguir siendo pisoteados”.
Anatoly Kurmanaev reportó desde Ciudad de México y Joan Suazo desde Tegucigalpa, Honduras.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
Advertisement
BBC
SANS TITRE
(Credit: CineEuropa)
1. Happening
Audrey Diwan's compelling drama is set in France in 1963, but the subject matter is as topical as it ever was. Based on a memoir by Annie Ernaux, Happening (or L'événement, to use its French title) revolves around Anne (Anamaria Vartolomei), a promising working-class student. After she becomes pregnant following a one-night stand, she is determined to have an abortion, despite the procedure then being outlawed in France. But she soon realises no one will help her, and quite a few people will stand in her way. The winner of the top prize at last year's Venice Film Festival, Happening "captures the wrenching loneliness that can come with terminating an unwanted pregnancy", says Shirley Li at The Atlantic, "and how judgement of such a choice can be even more crushing than the possibility of breaking an unjust law."
Released on 6 May in the US and Canada, and on 26 May in Denmark
(Credit: Disney)
2. Chip 'n Dale: Rescue Rangers
Chip 'n Dale: Rescue Rangers was a late-80s and early-90s Disney Channel series about two chipmunks who ran their own detective agency. Their speciality: cases "too small" for the police to solve. Considering how lucrative the nostalgia market is, it's no surprise that the crime-busting chipmunks now have their own feature film on Disney+, 30 years after the series ended. It's no surprise, either, that the animated characters have been placed in a live-action setting, just as Tom and Jerry were in their 2021 film. What is surprising is that Chip and Dale (voiced by John Mulaney and Andy Samberg) are no longer detectives, but washed-up actors who starred in the TV series decades ago. Directed by Akiva Schaffer (Pop Star: Never Stop Never Stopping), the film is a postmodern, self-referential adventure with a cameo appearance from Roger Rabbit, and jokes about reboots and different animation styles. A smug travesty... or the new Who Framed Roger Rabbit?
Released on Disney+ on 20 May
(Credit: Signature Entertainment)
3. Elizabeth: A Portrait in Parts
Released to coincide with the Queen's Platinum Jubilee celebrations, Elizabeth: A Portrait in Parts is a documentary about the 96-year-old monarch's 70-year reign. That would be an intimidating subject for most film-makers, but Roger Michell, who died last year, had just directed Nothing Like a Dame, featuring Judi Dench, Maggie Smith, Joan Plowright and Eileen Atkins, so he had experience with titled British national treasures of a certain age. "Couched in fondness and gentle irreverence, his impressionistic archive footage documentary offers whimsical reflections on a lifetime of duty and service," says Allan Hunter at Screen International. "It presents a wistful remembrance of seven decades of prime ministers and parades, parties and premieres, portraits painted, garden parties attended, plaques unveiled and trees planted."
Released on 27 May in UK cinemas, and 1 June on Prime Video
(Credit: Bad Seed Ltd)
4. This Much I Know to Be True
Andrew Dominik, the director of The Assassination of Jesse James by The Coward Robert Ford, has already made a documentary about Nick Cave: One More Time with Feeling, which was released in 2016. Six years on, the sequel is a performance film in which Cave and his multi-instrumentalist right-hand man, Warren Ellis, run through some yearning ballads from their last two albums, Ghosteen and Carnage. The performances are spellbinding, but the documentary is just as entertaining in the interludes between songs, in which Cave talks with affectionate exasperation about Ellis's mad-professor musical arrangements and shows off a set of ceramic figurines he has sculpted of the Devil. "It's his [Dominik’s] obvious respect for them as artists that makes both of his Cave music docs so satisfying," writes David Rooney in The Hollywood Reporter, "beguiling in their sound, of course, but no less so in their breathtaking visuals and their rivetingly intimate personal access."
Released internationally on 11 May
(Credit: 20th Century Studios)
5. The Bob's Burgers Movie
After 12 seasons and more than 200 episodes, the much-loved animated sitcom finally makes it to the big screen. (Actually, that's not a ridiculously long wait – The Simpsons had been going for 18 years before it got its own spin-off film). In The Bob's Burgers Movie, a huge sinkhole opens in the street in front of the Belcher family's fast-food restaurant, so the intrepid children (voiced by Dan Mintz, Eugene Mirman and Kristen Schaal) investigate. Loren Bouchard, the series' creator, promises a "musical comedy mystery adventure" that retains the programme’s warmth and quickfire humour. "We talked about [streaming] as it pertains to the movie," he told Entertainment Weekly, "[but] Bob's is already on TV... we're excited about Bob's the movie being seen in the theatre, in the dark with other people, because that's something we’ve never been able to do before. That's the main course that we're delivering to people, in this case."
Released internationally on 27 May
(Credit: Vertigo Releasing)
6. Benediction
In the opening scenes of Benediction, Siegfried Sassoon goes to France to fight in World War One. It is a war "he will survive, but never escape," writes David Ehrlich of Indiewire. Terence Davies' sensitive biopic covers Sassoon's fame as a writer, his brief meeting with the World War One's other leading poet, Wilfred Owen (Matthew Tennyson), and his relationship with Ivor Novello (Jeremy Irvine), among other men, at a time when homosexuality was illegal. Jack Lowden stars as the young Sassoon, and Peter Capaldi plays his older self, in a drama that has been hailed as one of the veteran writer-director's finest accomplishments. "Davies has once again made a film that feels like the work of someone flaying their soul onscreen," says Ehrlich. "This is a film that trembles with a need for redemption that never comes, and the urgency of that search is palpable enough that you can feel it first-hand."
Released on 13 May in Ireland, 20 May in the UK, and 3 June in the US
(Credit: Marvel Studios)
7. Doctor Strange in the Multiverse of Madness
Marvel's latest blockbuster has the Sorcerer Supreme (Benedict Cumberbatch) venturing beyond our own universe and into countless other realities, where he and Scarlet Witch/ Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) meet various versions of themselves. The film's director, Sam Raimi, is best known for The Evil Dead, and the Spider-Man trilogy starring Tobey Maguire, so who better to put horror and superheroes into one film? DSITMOM is "spooky at some times and scary at others," Raimi told Fandango. "It's unknown what you'll find in the multiverse. It's within that unknown that suspense and darkness exists... Plus, Doctor Strange in the comics has always dealt in universes and dimensions that were quite spooky, so we tried to bring some of that into this film."
Released internationally on 6 May
(Credit: Paramount Pictures)
8. Top Gun: Maverick
It's been delayed and delayed and delayed again, but Top Gun: Maverick is flying into cinemas at last, exactly four years after shooting began in May 2018. In the first Top Gun film, which came out back in 1986, Tom Cruise starred as Pete "Maverick" Mitchell, a fighter pilot in the US Navy. All these years later, Mitchell is given the job of training a new batch of pilots, including "Rooster" Bradshaw (Miles Teller), the bitter son of his old buddy "Goose", who was killed in Top Gun. Val Kilmer is back as "Iceman" Kazansky, now a four-star general, and Jon Hamm joins the cast as an admiral called "Cyclone", so maybe the film will explain why Navy pilots all have superhero nicknames. Probably not, though. What we can expect are lots of vertigo-inducing supersonic flight sequences, and magazine-worthy shots of Cruise on the runway in his Aviator shades. Altogether now: "I feel the need, the need for speed."
Released internationally on 27 May
(Credit: Signature Entertainment/ Mer Film)
9. The Innocents
In this spine-tingling Norwegian chiller from Eskil Vogt (co-writer of the Oscar-nominated The Worst Person in the World), nine-year-old Ida (Rakel Lenora Fløttum) moves with her autistic big sister Anna (Alva Brynsmo Ramstad) to a high-rise estate beside a forest. She is pleased to meet two resident children, Ben (Sam Ashraf) and Aisha (Mina Yasmin Bremseth Asheim). But the four new friends start to develop telepathic and telekinetic powers. Michael Gingold at Rue Morgue says that The Innocents is "the most chilling, deeply unsettling horror film so far this year, evoking psychological disturbances that will crawl around in your mind for a while after you see it. Yet it is also, in certain ways, one of the most subtle ... [in that] it eschews big effects blowouts and showy filmmaking tricks in favour of getting to the emotional core of the subject."
Released on 5 May in Singapore, 13 May in the US, and 20 May in the UK and Ireland
(Credit: Universal Pictures)
10. Firestarter
One of two horror films about psychic-powered children to be released this month, Firestarter is adapted from Stephen King's 1980 novel, and produced by Blumhouse (Paranormal Activity, Get Out). It's the story of Charlene "Charlie" McGee (Ryan Kiera Armstrong), a girl with "pyrokinesis": whenever she gets upset, things burst into flames. The previous adaptation came out in 1984, with Drew Barrymore in the title role. But the new film's director, Keith Thomas, believes that there was room for improvement. "The book's super rich," he told ComicBook.com. "There's a lot of stuff that's in the book that isn't in the original film... I feel like there's a visceral quality to the story that I didn't see in the 80s version, a rawness that I think is there in the book."
Released internationally on 13 May
(Credit: A24)
11. Men
Alex Garland, the writer-director of Annihilation and Ex Machina, and the screenwriter of Sunshine and 28 Days Later, moves away from science fiction and into folk horror. "It's the horror of rural England," Garland tells Empire. "It's certain kinds of churches, certain kinds of forest – the shadows within dark green." Jessie Buckley stars as a young widow who goes on holiday to a village in the countryside after the death of her husband. The twist is that there don't seem to be any other women in the area – and all the local men are played by Rory Kinnear in a variety of different wigs. From Kind Hearts and Coronets to The Nutty Professor, it's the kind of gimmick that tends to be used in comedies rather than horror films. Can Garland's comment on toxic masculinity succeed in being more scary than silly?
Released on 20 May in the US and Canada, and on 1 June in the UK and Ireland
Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.
If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.
And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
Un retraité toulousain séquestré par trois hommes pour le voler
La vigilance d’un voisin a peut-être évité le pire. Mardi 26 avril, trois individus se sont introduits chez un retraité vivant au nord de Toulouse pour le voler, rapporte La Dépêche. Vers une heure du matin, les trois hommes ont toqué à la porte de la personne âgée, prétextant devoir appeler les urgences. Un peu abasourdi, car tiré de son sommeil, le septuagénaire leur a ouvert. C’est alors que les trois individus lui ont sauté dessus, l’ont monté à l’étage, avant de le ligoter et de le menacer à l’aide d’un couteau pour qu’il donne ses économies. Mais le malheureux a refusé. Cependant, entendant du bruit, un voisin insomniaque est venu voir et a mis en fuite les trois voleurs, qui ne sont repartis qu’avec une cinquantaine d’euros et deux tronçonneuses.
Le fils d’un ancien voisin
Après un dépôt de plainte à la gendarmerie, celle-ci a été chargée de l’enquête. Très vite, ses soupçons se sont portés sur un trio d’hommes âgés de 22, 25, et 31 ans, dont le fils d’un ancien voisin de la victime. Interpellés, les trois hommes ont été placés en garde à vue et deux d’entre eux ont reconnu leur culpabilité, le troisième niant fermement. Ils ont été déférés au parquet de Toulouse et seront jugés en comparution immédiate lundi 2 mai.
Toulouse : les dernières actualités
France24 - Monde
Racisme, violences policières, inégalités... Il y a 30 ans, les émeutes de Los Angeles
Publié le : 29/04/2022 - 21:15
Pauline ROUQUETTE
Suivre
Le 29 avril 1992, les policiers à l'origine de l'arrestation violente de Rodney King, automobiliste Afro-Américain, sont acquittés et Los Angeles s'embrase. Pendant six jours, des émeutiers s'emparent de la ville, les protestataires réclament "justice", criant au racisme. Mais derrière ce combat contre les violences policières, se joue aussi une guerre entre communautés, dans une ville en proie à de très fortes inégalités.
Il y a trente ans, Los Angeles brûlait. Le 29 avril 1992, dans cette ville de Californie où vivent d'importantes communautés noire, hispanique et coréenne, une décision de justice met le feu aux poudres : quatre policiers blancs, accusés d'agression et d'utilisation excessive de la force à l'égard d'un jeune automobiliste noir - Rodney King - sont acquittés par un jury composé de dix Blancs, un Asiatique et une Hispanique.
La scène avait pourtant été filmée. Dans une vidéo de près de dix minutes, la victime, alors âgée de 26 ans, reçoit deux décharges de pistolet électrique, une cinquantaine de coups de bâton sur le crâne, les bras, les genoux, et des coups de pied après avoir été arrêtée pour un excès de vitesse. Rodney King a la mâchoire fracturée, des plaies au visage, des bleus sur le corps, et sa cheville est cassée.
La vidéo fait le tour du monde, bouleverse, indigne, et fait de l'affaire Rodney King l'une des plus médiatiques en matière d'abus et violences de la part des forces de l'ordre aux États-Unis. Les policiers, eux, plaident la peur et le risque de rébellion de l'automobiliste. À l'issue du procès, où aucun Afro-Américain ne figure parmi le jury, le sergent Koon, et les officiers Briseno, Wind et Powell repartent libres.
Depuis, il y a eu les affaires Trayvon Martin - qui a déclenché le mouvement Black Lives Matter -, mais aussi Eric Garner, Michael Brown, Walter Scott, Freddie Gray, Breonna Taylor, pour ne citer qu'eux... En 2020, l'affaire George Floyd à Minneapolis met de nouveau en lumière les violences racistes des forces de l'ordre aux États-Unis. Des manifestations et émeutes de grande ampleur ont lieu à travers le pays (puis le monde), rappelant ces six jours d'émeutes qui, à Los Angeles en 1992, n'ont laissé d'autre choix au président George H. W. Bush que de faire intervenir l'armée.
{{ scope.legend }}
"Pas de paix sans justice"
À l'annonce du verdict, vers 15 h, le 29 avril 1992, la réaction ne se fait pas attendre. À peine deux heures plus tard, quelque 100 000 personnes descendent dans la rue pour protester contre le jugement, mais les manifestations dégénèrent rapidement en émeutes, pillages, incendies de maisons et de commerces.
Dans la Cité des anges, les quartiers noirs s'embrasent. Le slogan des manifestants ? "Pas de paix sans justice" : ce même cri de ralliement adopté, en France, par le collectif "Vérité et Justice pour Adama" (Traoré) depuis 2016.
À Los Angeles, le contrôle de la situation échappe aux policiers qui reçoivent parfois l'ordre de ne pas intervenir. Certains de leurs hélicoptères sont touchés, et les pompiers eux-mêmes ne peuvent éteindre des incendies parce qu'ils sont attaqués.
Dès le deuxième jour de violences, le maire de la ville, Tom Bradley, décrète l'état d'urgence et un couvre-feu dans plusieurs quartiers pour contenir les zones de violences et de pillages. En vain. Des fusillades éclatent entre commerçants et pilleurs. Ce n'est qu'au cours du quatrième jour que l'armée est appelée en renfort, et que la situation commence à revenir à la normale. Bilan : 53 morts, plus de 2 300 blessés, 4 000 incendies et des dégâts estimés à un milliard de dollars.
Finalement, un an après les émeutes, les policiers acquittés dans l’affaire Rodney King sont accusés au niveau fédéral pour violation des droits de l'Homme. Deux d'entre eux (Koon et Powell) sont reconnus coupables en avril 1993.
>> George Floyd : une affaire de racisme, "mais aussi de violence et de politique"
Au-delà du rejet de la discrimination raciale et des violences policières dont sont victimes les minorités aux États-Unis, l'histoire des émeutes de Los Angeles s'enracine également dans les tensions entre communautés, notamment entre Noirs et Coréens.
Guerre des communautés
"Est-ce qu'on pourrait juste tous bien s'entendre ?" ("Can we all get along ?"), demande, larmes aux yeux, Rodney King lors d'une conférence de presse, le 1er mai, dans les bureaux de son avocat. Une phrase empreinte des tensions entre communautés de Los Angeles qui peinent à vivre en paix les unes avec les autres.
La compétition économique au sein de la classe ouvrière est à l'origine d'une certaine animosité raciale. Dans les années 1980, les entreprises remplacent la plupart des employés noirs responsables de l'entretien des bâtiments par des immigrants hispaniques, payés moitié moins que leurs prédécesseurs syndiqués. En même temps, dans le sud de la ville, historiquement noir, les Coréens achètent des épiceries où ils pratiquent des prix élevés s'appuyant sur leur quasi-monopole. La fracture entre les boutiques coréennes et les habitants noirs est donc également très prononcée, en outre la communauté noire se plaint de mauvais traitements et de la hausse des prix.
À l'origine des émeutes de 1992, il y eut certes l'affaire Rodney King, mais aussi l'affaire Latasha Harlins. Cette jeune Afro-Américaine de 15 ans a été abattue d'une balle dans la tête par la gérante coréenne d'une épicerie de South Central, au motif qu'elle aurait tenté de voler une bouteille de jus d'orange. L'enquête de police a par la suite montré que l'adolescente prévoyait de payer (deux dollars ont été retrouvés dans sa main) et qu'elle en avait informé la gérante quand cette dernière l'accusait d'avoir volé.
Dans cette affaire, la juge a estimé que la réaction de la gérante de l'épicerie était justifiée. Elle ne fut condamnée qu'à cinq ans de prison avec sursis et 500 dollars d'amende (alors que le jury demandait 16 ans d'emprisonnement pour homicide involontaire). Ce jugement a été confirmé en appel le 21 avril 1992. Huit jours avant le verdict de l'affaire King et le déclenchement des émeutes.
Environ 45 % de toutes les propriétés endommagées lors des violences d'avril-mai 1992 appartenaient à des Coréens, selon la Korean American Grassroots Conference. Aussi, des dizaines de commerçants coréens américains ont été assassinés, volés et battus dans les années précédant et suivant ces émeutes, dont 25 qui ont été tués par balle entre janvier 1990 et mai 1992, selon le Koreatown Emergency Relief Committee.
Trois décennies après les émeutes de 1992, une récente enquête menée par le Center for the Study of Los Angeles (StudyLA), rattaché à la Loyola Marymount University, révèle que la majorité des habitants de la ville juge "probable" que des émeutes similaires se reproduisent dans les années à venir.
Basée à Los Angeles, l'université privée mène des enquêtes tous les cinq ans depuis 1997 pour évaluer les sentiments des habitants de la ville concernant les relations entre les différentes communautés. Auprès du magazine américain Newsweek, la directrice générale de StudyLA, Brianne Gilbert, a précisé que cette dernière enquête suivait un phénomène observé plus largement à l'échelle nationale. "Nous ne pensons pas que ce soit quelque chose que vous ne verrez qu'à Los Angeles, mais dans tout le pays".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Meurtre de George Floyd : trois policiers restés passifs déclarés coupables
LUTTE CONTRE LE RACISMEÉtats-Unis : le lynchage devient un crime fédéral après plus d'un siècle de tentatives
Colère dans le Michigan après la mort d'un homme noir, tué par un policier blanc
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Advertisement
Supported by
Videos grabados en una siderúrgica de Mariúpol muestran la desesperación de los ucranianos
Los combatientes que están adentro de la fábrica han empezado a publicar videos para mostrarle al mundo sus dificultades. Y no hay medios independientes que puedan cubrir el asedio que viven
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Valerie Hopkins, Sarah Kerr y Ainara Tiefenthäler
Las imágenes muestran a un niño que usaba un pañal improvisado hecho con cinta adhesiva y bolsas de plástico, mientras dormía en una habitación húmeda y mohosa. También se ve a una anciana con la cabeza vendada, y vestida con una chaqueta del uniforme que usaban los trabajadores de la planta siderúrgica, que temblaba de manera descontrolada. Y los niños pequeños se quejaban con desconsuelo. “Queremos irnos a casa”, dice una niña. “Queremos ver el sol”.
Estas escenas son de videos compartidos en línea en los últimos días por el regimiento Azov, una unidad del ejército ucraniano, que dice que fueron tomadas en los búnkeres laberínticos ubicados debajo de la planta siderúrgica Azovstal en Mariúpol, Ucrania. Los soldados rusos controlan el resto de la ciudad y la lucha continúa alrededor de la planta. Las instalaciones se han convertido en el último refugio para miles de combatientes y civiles ucranianos atrapados. No hay escape, y existen pocas posibilidades de rescate.
Los periodistas independientes que contaron los incidentes del sitio de Mariúpol para los medios occidentales se fueron hace un mes y medio porque los riesgos de seguridad eran demasiado grandes. Los bandos en conflicto intervinieron para llenar el vacío de la cobertura de primera mano, compartiendo contenido desde el terreno y, en el caso de Azov, suplicando ayuda a sus cientos de miles de seguidores en las redes sociales.
Casi sin servicio de telefonía celular, electricidad o acceso a internet, los videos de Azov brindan lo que podrían ser algunos de los únicos atisbos de la vida en la planta de acero.
El jueves temprano, los combatientes de Azov dijeron que las fuerzas rusas bombardearon un hospital de campaña localizado dentro de la planta, lo que ocasionó el fallecimiento de los soldados heridos e hizo que mucha gente quedara tapiada entre los escombros. Los reportes del ataque generaron nuevos llamados por parte de los funcionarios ucranianos y del secretario general de las Naciones Unidas, António Guterres, para que se estableciera un corredor humanitario con el fin de evacuar a los civiles.
Se dice que los suministros dentro de la planta se están agotando. “No es cuestión de días, es cuestión de horas”, dijo el alcalde de Mariúpol, Vadym Boychenko, en una conferencia de prensa celebrada el viernes.
“Si Mariúpol es un infierno, Azovstal es peor”.
Rusia considera que capturar la ciudad portuaria es crucial para su objetivo de asegurar un puente terrestre a lo largo del sur de Ucrania que conecta con Crimea, y sus fuerzas han estado bombardeando la planta sin descanso. La devastación de esa zona (los funcionarios de la ciudad han dicho que decenas de miles de residentes han muerto) es considerada como una de las mayores crisis humanitarias de la guerra.
“Estamos filmando estos videos para llamar la atención sobre el hecho de que están en la planta, para que el enemigo no diga que no hay civiles aquí. Queremos que sean evacuados”, dijo el capitán Svyatoslav Palamar, subcomandante del regimiento Azov que se encuentra en la fábrica, en un mensaje de texto enviado a The New York Times.
El Times no pudo verificar de forma independiente la ubicación exacta de los videos, pero los interiores parecen coincidir con el diseño de la planta, y un exempleado que está familiarizado con las instalaciones confirmó que las imágenes pudieron haber sido grabadas allí.
Desde el 18 de abril, Azov ha publicado varios videos que se enfocan en civiles, en su mayoría mujeres y niños, que dicen que están atrapados en la planta. “Quiero que todos los que vean este video nos ayuden a crear un corredor, para que nos ayuden a salir de aquí”, dijo una madre que sostenía a su hijo pequeño en un video publicado el 24 de abril, cuando Ucrania celebraba la Pascua ortodoxa. “Sin peligro. Vivos. Tanto los civiles como los soldados”.
Aunque Azov forma parte del conflicto, el Times verificó previamente imágenes publicadas por el grupo. En los videos compartidos recientemente, los soldados de Azov reparten golosinas a los niños y conversan con los adultos. La relación entre los soldados y las personas que aparecen en cámara, así como las circunstancias en las que se produjeron estas imágenes, no están claras.
Imágenes gráficas compartidas el 26 de abril en cuentas de redes sociales relacionadas con el regimiento mostraban a personas heridas tendidas en camillas sobre un piso de concreto, en lo que supuestamente era un hospital de campaña dentro de la planta siderúrgica.
Dos días después, Azov subió un video a sus canales de redes sociales de lo que calificaron como las secuelas de los ataques rusos en un hospital de campaña ubicado dentro de Azovstal. Las imágenes mostraban a unas dos decenas de personas, algunas de ellas con yesos y vendajes, sentadas dentro de una habitación oscura y nebulosa. Se ve a un hombre con una linterna que excavaba entre los escombros. Otro sostenía una botella de plástico entre sus manos temblorosas y sollozaba.
“El ataque se realizó en el área que alberga a los heridos graves”, dijo Mikhail Vershinin, jefe de la Policía de Patrulla Regional de Donetsk, en una nota de voz desde el interior de la planta. “La gente está enterrada bajo los escombros, algunos han muerto. Hay personas heridas, que han sufrido otras lesiones además de las heridas que ya tenían”.
El regimiento Azov se creó en mayo de 2014 como el Batallón Azov, llamado así por el cuerpo de agua donde se encuentran Mariúpol y su puerto ahora destruido, para defender la ciudad cuando fue atacada por las fuerzas pro-Moscú. En ese momento, era conocido por sus miembros nacionalistas de extrema derecha, lo que ha sido utilizado por el Kremlin para justificar su campaña militar con fines “antifascistas”.
La controversial reputación del grupo persiste, y aunque todavía tiene algunos miembros nacionalistas, los analistas dicen que la unidad, ahora llamada regimiento Azov, ha evolucionado desde que se incorporó a las fuerzas regulares de combate del ejército ucraniano.
Algunas tropas han estado dentro de la planta desde el 1 de marzo, dijo el capitán Palamar a The New York Times.
Maria Zolkina, analista política ucraniana que trabaja en la Fundación de Iniciativas Democráticas, dijo que los líderes del regimiento tomaron la decisión de hacer públicas sus súplicas de evacuación y extracción porque sintieron que se quedaron sin alternativas.
“Comenzaron a hacer más llamados públicos cuando su división en Mariúpol quedó completamente rodeada”, dijo, y afirmó que probablemente sintieron que ya no lograrían que las fuerzas rusas retrocedieran, o que perdieron las esperanzas de que las negociaciones entre ambas partes fuesen exitosas.
“La ciudad prácticamente ha sido borrada del planeta”, dijo un combatiente, identificado como Sergei Volyna, en un video subido el miércoles, supuestamente desde el interior de la planta. En una intervención que duró tres minutos, dijo que más de 600 soldados heridos, junto con “cientos de civiles y decenas de niños” morirían si no se organiza un corredor humanitario.
“Por favor, salven a la ciudad de Mariúpol”, imploró. “Por favor organicen un procedimiento de extracción”.
“La gente simplemente morirá aquí”, dijo.
Michael Schwirtz colaboró con este reportaje desde Zaporizhzhia, Ucrania. Brent McDonald colaboró con reportes desde Washington. Aleksandra Koroleva colaboró desde Nueva York.
Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Antes cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times.@VALERIEinNYT
Sarah Kerr es una videoperiodista que cubre la política estadounidense y las noticias de última hora. @sskerrr
Ainara Tiefenthäler es videoperiodista. Cubre noticias de última hora y temas como los asuntos europeos, el extremismo político, la comunidad LGBT y temas de mujeres. Se unió al Times en 2015. @tiefenthaeler
Advertisement
France24 - Monde
Alexanda Kotey, bourreau du groupe État islamique, condamné à la perpétuité
Publié le : 29/04/2022 - 21:30
FRANCE 24
Suivre
Alexanda Kotey, ancien membre du groupe État islamique, geôlier et bourreau de plusieurs otages occidentaux, a été condamné, vendredi, aux États-Unis à la prison à vie. Les procureurs se sont engagés à faciliter son transfert au Royaume-Uni d'ici 15 ans.
L'un des cruels "Beatles" de l'État islamique (EI), des jihadistes spécialisés dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux, a été condamné, vendredi 29 avril, à la prison à perpétuité par un tribunal fédéral aux États-Unis.
Alexanda Kotey, ancien ressortissant britannique âgé de 38 ans, avait plaidé coupable en septembre, admettant sa responsabilité dans la mort de quatre otages américains en Syrie et, plus largement, dans les sévices endurés par leurs prisonniers.
Un autre membre de la cellule des "Beatles", surnommée ainsi par les otages en raison d'un accent britannique, El Shafee el-Sheikh, arrêté avec lui par les forces kurdes syriennes en 2018, a été déclaré coupable en avril par un jury populaire, à l'issue d'un procès éprouvant qui avait exposé leur sadisme au grand jour. Sa peine sera prononcée le 12 août.
Les deux hommes, pour qui la peine de mort était exclue en raison d'un accord avec Londres, étaient présents vendredi dans le tribunal d'Alexandria, près de Washington, où les proches de leurs victimes ont pu s'adresser directement à eux.
"Vous avez enlevé, torturé et participé aux meurtres de personnes bonnes et innocentes, et vous devrez désormais vivre avec ça toute votre vie", leur a notamment lancé la Britannique Bethany Haines.
"Vous avez perdu tous les deux !", a ajouté la jeune femme, dont le père David Haines, un travailleur humanitaire, a été décapité par le troisième membre des "Beatles", Mohammed Emwazi, tué par une attaque de drone en 2015.
"Film d'horreur"
Les trois jihadistes ont grandi et se sont radicalisés à Londres. Actifs en Syrie de 2012 à 2015, ils ont supervisé la détention d'au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.
Une dizaine ont été exécutés et leur mort avait été mise en scène dans des vidéos de propagande du groupe EI qui ont choqué le monde entier.
Parmi leurs victimes figurait notamment le journaliste américain Steven Sotloff. Vendredi, sa mère Shirley a exhorté à plusieurs reprises les deux jihadistes à "la regarder dans (les) yeux", alors qu'elle décrivait "l'impact inimaginable" de leurs actes sur sa famille.
"La mort de Steven était comme un film d'horreur diffusé en direct dans le monde entier (...) Pour notre famille, il ne se déroule pas sur un écran mais dans nos têtes, chaque jour", leur a-t-elle expliqué, en espérant qu'ils y "pensent chaque jour du reste de leur vie".
Transfert au Royaume-Uni ?
Marsha Mueller, dont la fille Kayla est morte dans des circonstances confuses après avoir été l'esclave sexuelle du chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi, a souhaité qu'ils l'aident à comprendre ce qui est arrivé à sa fille.
"On a appris certaines choses, des histoires de viols, de coups, de terreur et d'horreur. Mais je veux connaître toute la vérité, même si c'est dur à entendre (...) J'ai besoin de vivre ces horreurs avec elle".
Alexanda Kotey n'a pas pris la parole et n'a pas manifesté d'émotion au moment où le juge TS Ellis a prononcé sa sentence. Ses avocats ont toutefois assuré qu'il avait des remords et acceptait de rencontrer les familles de ses victimes.
Le juge a autorisé qu'il reste en détention à Alexandria jusqu'en juillet, afin de laisser le temps aux autorités et à ses avocats de négocier la prison où il purgera sa peine. Il a rappelé que, dans le cadre de l'accord de plaider-coupable, les procureurs s'étaient engagés à faciliter son transfert au Royaume-Uni d'ici 15 ans.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
États-Unis : "Jihadi George", l'un des "Beatles" de l'État islamique, devant la justice
Procès d'un des "Beatles" de l'EI : l'ex-otage français Nicolas Hénin raconte son calvaire
États-Unis : un "Beatles" de l'EI reconnu coupable de la mort d'otages américains en Syrie
France24 - Monde
L'ex-tennisman Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison pour fraude
Publié le : 29/04/2022 - 18:15
FRANCE 24
Suivre
L'ex-tennisman allemand Boris Becker a été condamné, vendredi, à deux ans et demi de prison par la justice britannique pour avoir dissimulé au fisc des centaines de milliers de livres sterling alors qu'il avait été déclaré en faillite personnelle.
Il était l'un des meilleurs joueurs de sa génération, avant que des déboires financiers et diverses malversations ne le conduisent devant les tribunaux une fois sa carrière terminée. L'ex-N.1 mondial de tennis Boris Becker a été condamné, vendredi 29 avril, à deux ans et demi de prison par la justice britannique pour des infractions financières liées à sa faillite personnelle.
Âgé de 54 ans, Boris Becker va être incarcéré après avoir été déclaré coupable notamment d'avoir caché 2,5 millions de livres sterling (3 millions d'euros au taux actuel) d'avoirs et de prêts pour éviter de payer ses dettes.
Déclaré en faillite personnelle en 2017, Boris Becker est condamné pour quatre chefs d'accusation : un chef de retrait de biens, deux de non-divulgation de biens et un de dissimulation de dette.
Le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, qui vit au Royaume-Uni depuis 2012, avait été reconnu coupable, le 8 avril, par la Southwark Crown Court de Londres, d'avoir dissimulé ou transféré illicitement des centaines de milliers d'euros et de livres sterling pour ne pas régler ses dettes après avoir été déclaré en faillite.
Il lui est notamment reproché d'avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d'un compte professionnel sur d'autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d'avoir caché un emprunt de 825 000 euros et des parts dans une société.
Boris Becker était arrivé vendredi matin en taxi londonien au tribunal, marchant main dans la main avec sa compagne Lilian de Carvalho Monteiro, avant de rentrer dans l'édifice. Visage grave, il portait une cravate violette et verte, les couleurs de Wimbledon, tandis que son fils aîné, Noah, 28 ans, est entré avec un sac de sport.
Contestation des charges
Il y a 20 ans, il avait été condamné en Allemagne à une peine de prison avec sursis après des démêlés avec le fisc. Lors du procès à Londres, la procureure Rebecca Chalkley l'avait accusé d'avoir utilisé un compte professionnel comme une "tirelire" pour des dépenses du quotidien ou les frais de scolarité de ses enfants.
Boris Becker, qui conteste l'intégralité des charges, a été acquitté de vingt autres chefs d'accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. Il avait assuré à l'audience qu'il ignorait où ceux-ci se trouvaient. Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l'Open d'Australie et sa médaille d'or du double aux JO de 1992.
L'ex-star du tennis a indiqué, lors du procès qui s'est tenu du 21 mars au 8 avril, avoir encore en sa possession "beaucoup" de récompenses et de souvenirs amassés en 15 ans sur le circuit, mais certains ont disparu.
Il avait déjà vendu aux enchères une partie de ses récompenses pour 700 000 livres (840 000 euros) afin d'éponger une partie de ses dettes. À l'époque de sa banqueroute, ses dettes étaient estimées jusqu'à 50 millions de livres sterling (59 millions d'euros).
La "marque Becker" mise à mal
L'annonce de sa faillite était intervenue quelques jours avant le tournoi de Wimbledon, sur lequel le premier joueur allemand à avoir remporté un titre du Grand Chelem travaillait pour la BBC et des télévisions australiennes et japonaises.
À l'audience, il avait raconté à quel point il avait été "choqué par la situation". "C'était partout aux informations, j'ai passé les portes de Wimbledon et tout le monde savait. J'étais embarrassé parce que j'étais en faillite", avait-il déclaré. Selon lui, sa banqueroute et son traitement dans les médias ont mis à mal la "marque Becker", si bien qu'il a ensuite eu des difficultés à rembourser ses dettes.
Cette affaire n'est pas la première pour Boris Becker, à la retraite sportive agitée, qui avait habité à Monaco et en Suisse avant de s'installer en Angleterre. Il a déjà eu des déboires judiciaires pour des dettes impayées avec la justice espagnole, concernant des travaux dans sa villa de Majorque, et avec la justice suisse, pour ne pas avoir payé le pasteur qui l'avait marié en 2009.
En 2002, la justice allemande l'avait condamné à deux ans de prison avec sursis ainsi qu'à 500 000 euros d'amende pour quelque 1,7 million d'euros d'arriérés d'impôts.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L'INFO ÉCO
Lutte contre l'évasion fiscale : un combat de longue haleine
France24 - Monde
France : le Conseil d'État suspend la dissolution de deux associations pro-palestiniennes
Publié le : 29/04/2022 - 20:31
FRANCE 24
Suivre
Le Conseil d'État a suspendu, vendredi, la mesure de dissolution de deux associations pro-palestiniennes prise par décret par le Conseil des ministres en mars dernier. Les magistrats ont estimé que "les prises de positions énoncées par les publications de l'association (...) ne peuvent (...) être regardées comme provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes".
Une suspension et une amende. Le Conseil d'État a suspendu, vendredi 29 avril, l'exécution des décrets de dissolution du "Comité Action Palestine" et du "Collectif Palestine Vaincra" publiés en mars par le ministère de l'Intérieur qui accusait ces associations d'"appel à la haine, à la discrimination, à la violence" et de "provocation à des actes terroristes". L'État devra également verser 3 000 euros à chacune des deux associations.
A la demande du Président de la République, je vais demander la dissolution du collectif "Palestine Vaincra", et du "Comité Action Palestine", pour appel à la haine, à la violence et à la discrimination et provocation à des actes terroristes.https://t.co/lfrscsGkwQ
February 24, 2022S'agissant du "Comité Action Palestine", la mesure de dissolution "porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'association et à la liberté d'expression", écrit dans sa décision le Conseil d'État, saisi en référé par l'association.
Celle-ci s'était notamment vu reprocher par les autorités de "relayer les communiqués" et de "rendre compte de l'activité d'organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine et le Hezbollah".
"Victoire précieuse pour l'État de droit"
"Les prises de positions énoncées par les publications de l'association (...) ne peuvent (...) être regardées comme provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes", selon la plus haute juridiction administrative. Elles ne peuvent pas non plus être "qualifiées d'agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme", à ce stade de l'instruction, selon les magistrats.
"Il s'agit d'une victoire précieuse pour l'État de droit, qui sanctionne l'instrumentalisation politique du conflit israélo-palestinien du ministère de l'Intérieur", a réagi auprès de l'AFP Me Vincent Brengarth, l'avocat du "Comité Action Palestine".
Concernant le "Collectif Palestine Vaincra", le ministère de l'Intérieur l'accusait de "cultiver le sentiment d'oppression des 'peuples musulmans' (...) dans l'objectif de diffuser l'idée d'une islamophobie à l'échelle internationale", "sous couvert de défendre la cause palestinienne".
Trois mille euros de dédommagement
Le ministère lui reprochait également d'appeler "à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens", notamment à travers des campagnes de boycott.
L'appel au boycott "traduit l'expression d'une opinion contestataire et ne saurait par lui-même (..) être regardé comme une provocation ou une contribution à la discrimination, à la haine ou à la violence envers un groupe de personne", souligne la décision du Conseil d'État.
"C'est une première victoire (...) en attendant le jugement du recours en annulation" s'est réjoui sur son site le "Collectif Palestine Vaincra". "Cette décision est un véritable camouflet contre le pouvoir et bat en brèche la propagande de l'extrême droite sioniste et ses amalgames entre antisionisme et antisémitisme", ajoute-t-il.
L'État devra verser 3 000 euros à chacune des deux associations. Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaiter faire de commentaires.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France : le Conseil d'État interdit l'usage de drones pour surveiller les manifestations
Covid-19 en France : le Conseil d'État approuve la fermeture des lieux culturels
Le Conseil d'État rejette la demande de report du référendum en Nouvelle-Calédonie
France24 - World
US Speaker Pelosi meets Ukraine's Zelensky on unannounced visit to Kyiv
Issued on: 01/05/2022 - 10:55
NEWS WIRES
FRANCE 24
Follow
US House of Representatives Speaker Nancy Pelosi said on Sunday said she had met Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv to send the message that the United States stands firmly with Ukraine as it battles "Putin's diabolic invasion."
Zelensky, flanked by an armed escort, greeted Pelosi outside his presidential office, dressed in the khaki military garb he has worn for public appearances since the start of Russia's invasion on February 24.
"Our delegation traveled to Kyiv to send an unmistakable and resounding message to the entire world: America stands firmly with Ukraine," Pelosi said in a statement.
She was accompanied by several lawmakers on a congressional trip that followed a visit last weekend to Ukraine by Secretary of State Antony Blinken and Secretary of Defense Lloyd Austin.
Pelosi said Zelensky had made clear Ukraine needed more security, economic and humanitarian aid "to address the devastating human toll taken on the Ukrainian people by (President Vladimir) Putin's diabolic invasion".
"Our delegation proudly delivered the message that additional American support is on the way," she said.
On Friday, Pelosi said she hoped to pass a $33 billion aid package for Ukraine requested by President Joe Biden as soon as possible - a dramatic escalation of US funding for Ukraine more than two months after Russia launched what it calls a "special military operation."
"The United States is the leader in strong support for Ukraine in the fight against Russian aggression. Thank you for helping to protect the sovereignty and territorial integrity of our state," Zelensky said on Twitter, sharing a video of the meeting with Pelosi.
Biden's funding request includes over $20 billion for weapons, ammunition and other military assistance, as well as $8.5 billion in direct economic assistance to the Ukrainian government and $3 billion in humanitarian aid.
Pelosi's delegation, which included Foreign Affairs Committee Chairman Gregory Meeks, travelled onward from Ukraine to Poland for meetings with President Andrzej Duda and other senior officials, according to its statement.
As House speaker, Pelosi is the second in line to succeed Biden, after Vice President Kamala Harris.
Moscow says its actions aim to disarm Ukraine and rid it of anti-Russian nationalism fomented by the West. Ukraine and the West say Russia launched an unprovoked war of aggression.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
As it happened
Blinken urges Russia to reject the 'path of war' at UN Security Council
AS IT HAPPENED
Zelensky meets US’s Blinken and Austin in Kyiv, Ukrainian official says
AS IT HAPPENED
‘Russian forces have committed war crimes in Ukraine,’ Blinken says
El País (ESP)
Secretos de la provincia de Teruel al descubierto
LONELY PLANETCarreteras sinuosas que enhebran hermosas villas de la España interior y un territorio con joyas medievales, torres mudéjares, pueblos de película, amantes de leyenda y hasta dinosaurios
Más información en la nueva guía Lonely Planet 'Lo mejor de Aragón' y en www.lonelyplanet.es.
Paradigma de la España despoblada, la provincia de Teruel (Aragón) es un territorio propicio a los descubrimientos. Por su posición fronteriza entre Castilla-La Mancha, Cataluña y la Comunidad Valenciana, fue lugar de paso de diversos pueblos y culturas que dejaron su huella en maravillas del románico y del arte mudéjar y pueblos como Albarracín, Rubielos de Mora, Cantavieja, Mora de Rubielos… Villas que conviven con excelentes ejemplos de edificios modernistas. Eso sin contar con las bellezas medioambientales que conserva casi intactas y las huellas de un pasado muy, muy remoto.
Dinosaurios y arte rupestre
Hace entre 200 y 70 millones de años, el territorio de la actual provincia de Teruel estaba poblado por dinosaurios, cuyos rastros (huellas y fósiles) se encuentran en diversos yacimientos que hoy se pueden visitar. En la capital turolense, a poca distancia del centro, se encuentra Dinópolis, el parque dedicado a los dinosaurios y la paleontología de Teruel, que ocupa más de 12.000 metros cuadrados. Allí hay un extenso museo paleontológico, un recorrido temático, una zona de atracciones, un cine donde se proyectan vídeos en 3D, un simulador virtual y un parque donde se recrean a tamaño natural los dinosaurios hallados en la provincia. Dinópolis cuenta con otras siete sedes repartidas por la provincia. En Rubielos de Mora, por ejemplo, está Región Ambarina, que muestra los numerosos fósiles de dinosaurios que vivían en lo que en tiempos remotos fue un amplio lago. También veremos bloques de ámbar en cuyo interior quedaron atrapados insectos.
Más de 60 millones de años después de extinguirse los dinosaurios llegaron los humanos, que habitaron las cuevas y abrigos de los agrestes relieves de la cordillera Ibérica. Testimonio gráfico de su cultura es el arte rupestre levantino, una manifestación pictórica extraordinaria que no se encuentra en ningún otro lugar de Europa excepto en España, que se desarrolló en el arco mediterráneo durante el Epipaleolítico, un periodo de transición entre el Paleolítico y el Neolítico (alrededor de 10.000 años antes de Cristo). En Aragón se han hallado más de 170 dibujos, localizados en varias cuevas y abrigos de roca a lo largo de los ríos Vero y Martín, en el Maestrazgo y también en Albarracín.
ampliar foto
Trufas y jamón
Los sibaritas ya lo saben: el jamón de Teruel, protegido por una denominación de origen, es uno de los más ricos de España. Su sabor, suave al paladar, con estrechas vetas de grasa y un color rojo apagado, es inconfundible. Gracias a su clima seco, esta provincia se ha convertido en el mejor lugar de Aragón (y uno de los mejores del país) para la producción y curado de este manjar.
La razón que hace que este jamón sea tan reconocido y buscado por los amantes del buen comer es múltiple: por un lado, el proceso de cría de los animales, alimentados solo con cereales producidos en la provincia; por otro, el proceso de curación, que no puede ser inferior a los 14 meses en secaderos locales situados a más de 800 metros de altura. El clima frío y seco hace el resto. Para probarlo, además de pedirlo en los restaurantes y bares de la provincia, lo mejor es apuntarse a una cata en los secaderos de la zona o asistir a la feria del Jamón de Teruel, que este año se celebrará del 15 al 19 de septiembre.
Otra de las iniciativas que demuestran la existencia de Teruel es el trufiturismo. La sierra de turolense de Javalambre es uno de los lugares donde se recolecta mayor cantidad de trufa negra (Tuber melanosporum) del mundo. En la localidad de Sarrión donde se celebra a primeros de diciembre Fitruf, una feria internacional dedicada a este preciado hongo ascomiceto, está la asociación de recolectores, que entre otras actividades organiza interesantes rutas guiadas y jornadas de búsqueda de trufas con degustación final; también está prevista la inauguración este año de un centro de interpretación de la trufa.
Otra parada imprescindible para los amantes de la trufa negra es Mora de Rubielos. Allí se puede probar por ejemplo en Melanosporum, el moderno y refinado restaurante del hotel La Trufa Negra y uno de los referentes de la hostelería local. Aquí sirven este manjar en todas las modalidades imaginables, de un hojaldre relleno de vieiras con trufas a un risotto de langostino con peras y trufas.
ampliar foto
El pueblo más bonito
Entre los muchos pueblos que compiten por el título del más bonito de Teruel, casi todos se deciden por Albarracín. Es uno de esos conjuntos casi perfecto que, gracias al olvido de décadas, ha logrado salvar su patrimonio y una atmósfera medieval de película. Aferrado a un risco rocoso excavado por el río Guadalaviar y rodeado por una naturaleza agreste, ha recuperado un patrimonio presidido por sus casas cubiertas por una cal colorada por el óxido de hierro, los balcones colgantes de madera, las verjas de forja en las ventanas y sus estrechas y empinadas callejuelas empedradas. Albarracín es todo un descubrimiento, anunciado desde lejos por la alta y majestuosa muralla almenada que lo rodea desde hace más de mil años.
Durante casi un siglo, desde 1013 hasta 1104, fue una taifa independiente tras la desintegración del califato de Córdoba, e incluso después de la reconquista de la región por los cristianos mantuvo su autonomía hasta 1170, por lo que necesitó de un eficaz sistema defensivo.
En Albarracín lo que hay que hacer es pasearse y disfrutar de un ambiente único. Una de las paradas obligadas puede estar en la catedral del Salvador, en el centro del pueblo, con su campanario sobresaliente entre los techos rojizos. Fue el primer edificio cristiano construido después de la reconquista, pero de sus primitivas líneas románicas no queda ya nada y las diferentes reformas lo convirtieron en el templo renacentista que hoy podemos disfrutar con añadidos barrocos. En el cercano Museo Diocesano, en el antiguo palacio episcopal, se conservan auténticas joyas de arte sacro. Y hay dos museos más en los que detenerse: el Museo de Albarracín, en el antiguo hospital del siglo XVIII, donde se muestra la historia de la villa, y el original y colorido Museo del Juguete, una colección privada que abarca desde finales del siglo XIX hasta los años sesenta del siglo pasado.
Pero lo más llamativo sin duda son sus murallas, majestuosas y milenarias, que rodean por completo el casco histórico. Son de origen árabe, pero se han ido modificando con el tiempo. De sus puertas solo queda una, el Portal del Agua. Desde el punto más alto de la fortificación, la torre del Andador (del siglo X), se tiene una vista panorámica impresionante. Del castillo que dominaba la fortificación prácticamente solo quedan las paredes exteriores, que enmarcan 11 torreones cilíndricos y uno de planta cuadrada. Desde hace algunas décadas está siendo objeto de una exhaustiva excavación arqueológica que ha sacado a la luz numerosas piezas expuestas en el Museo de Albarracín.
Sierra de Albarracín: paraíso senderista
La joya de Albarracín tal vez esté fuera de sus murallas, en la sierra que la rodea, un macizo rocoso de 60 kilómetros de longitud que se extiende entre Aragón, la Comunidad Valenciana y Castilla-La Mancha. Desde el mismo pueblo es posible recorrer numerosas sendas que se adentran por los alrededores, siguiendo, por ejemplo, el cauce del Guadalaviar.
Para caminatas más ambiciosas hay que dirigirse al paisaje protegido de los Pinares de Rodeno, donde densos bosques de pinos cubren singulares formaciones geológicas moldeadas por la erosión de la roca arenisca, de color rojo, que caracteriza la zona, marcada por profundos cañones. Para conocer mejor la región, donde se han hallado numerosas pinturas rupestres, es buena idea dirigirse al Centro de Interpretación de Dornaque, a 14 kilómetros de Albarracín, dedicado a la flora, fauna y geología local, y donde se puede conocer más sobre los dinosaurios que antiguamente poblaban estos lares.
Para saber cómo eran estos parajes hace 150 millones de años, cuando estaban enteramente cubiertos por un océano prehistórico, hay que visitar Mar Nummus, otra de las sedes de Dinópolis.
ampliar foto
El gran acueducto romano
En la comarca de la sierra de Albarracín y sus alrededores aguardan más sorpresas para los viajeros curiosos. Entre ellas, hay dos a menos de 30 minutos en coche de Albarracín. La primera es el acueducto romano de Gea de Albarracín, majestuosa obra de ingeniería del siglo I que se extiende 25 kilómetros, en los cuales se alternan tramos al aire libre y otros excavados en la roca. Gran parte del acueducto, que abastecía la ciudad de Cella, se puede visitar libremente, aunque es aconsejable acercarse al centro de interpretación que también organiza visitas guiadas.
Un poco más al norte está Peracense, un pueblo coronado por un increíble castillo. Considerado uno de los más bellos de Aragón, fue levantado en la cima de un escarpado peñasco en el siglo XII, aprovechando la presencia de enormes bloques rocosos, utilizados como parte de la construcción, realizada enteramente en la roca sedimentaria roja típica de la zona.
Esquí y astroturismo
En los últimos años se ha puesto de moda la sierra de Javalambre, al sur de la provincia de Teruel. Su creciente fama como destino turístico se la debe, sobre todo, a las actividades al aire libre que ofrece durante todo el año. En esta sierra hay incluso una estación de esquí, con 14 kilómetros de pistas y nueve remontes, en el término municipal de Camarena de la Sierra, que en verano se convierte en un rincón fantástico para hacer caminatas por senderos panorámicos.
Para quienes prefieran mirar al cielo (que aquí está a salvo de la contaminación lumínica) está Galáctica, un moderno observatorio astronómico en las afueras de Arcos de las Salinas que se dedica a cartografiar el espacio y está considerado como uno de los mejores puntos de España para la observación de las estrellas. Inaugurado en 2020, el centro organiza durante todo el año visitas guiadas y estimulantes actividades, como cursos y charlas.
ampliar foto
Gemelas y capicúas
La capital de la comarca de Gúdar-Javalambre es Mora de Rubielos, una impresionante villa medieval salpicada de palacios, iglesias y con un castillo que parece sacado de un cuento, unidos por calles empedradas flanqueadas por balcones de madera y a las cuales se accede por antiguas puertas fortificadas, testigos de la importancia que Mora tuvo en la Edad Media, cuando fue un lugar estratégico tanto en la guerra contra los musulmanes como en los enfrentamientos entre las coronas aragonesa y castellana.
Lo que más sorprende al llegar es el impresionante castillo de los Fernández de Heredia, encaramado encima de un peñasco rocoso que domina el pueblo y la campiña circundante. Aunque su construcción se remonta al siglo X, las líneas actuales, de estilo gótico, son fruto de sucesivas remodelaciones que han transformado la fábrica original de este inexpugnable castillo, que durante su larga vida ha sido también convento franciscano y cárcel. Organizada alrededor de la plaza de armas y con dos puertas de acceso protegidas por macizos torreones, la fortaleza cuenta con enormes salones, una capilla, alcobas señoriales y otras dependencias, además de amplias bodegas. Un conjunto perfectamente rehabilitado y que en los meses de verano se convierte en escenario del festival de teatro Puerta al Mediterráneo.
El otro gran edificio de Mora es la excolegiata de Santa María, asomada a la plaza de la Iglesia, rodeada por bellos palacios medievales, todo un manifiesto del gótico levantino que se remonta a mediados del siglo XIV. Además, todo el casco antiguo de Mora de Rubielos presume de sus portales, de diferentes épocas. Y en lo alto, una serie de rampas peatonales nos llevarán hasta lo que queda de la antigua muralla medieval, levantada sobre una loma y a la que merece la pena subir por las inolvidables vistas del pueblo y el castillo.
Hermana casi gemela de Mora de Rubielos es la cercana Rubielos de Mora —a unos 12 kilómetros—. Esta es una elegante villa fundada en el siglo XII al amparo de las onduladas colinas de la sierra de Gúdar. Cuando, poco más de 200 años después, el rey Pedro el Ceremonioso decidió premiar a Rubielos por su fidelidad en la guerra contra Castilla con una exención fiscal aquí se mudaron numerosos nobles navarros, vascos y catalanes, que transformaron el lugar en una refinada villa, llena de palacios, iglesias y monasterios.
Para acceder al casco antiguo hay que cruzar uno de los dos portales (el de San Antonio y del Carmen) que antaño se abrían en la muralla de la ciudad. En una plazoleta triangular a pocos metros de la puerta de San Antonio encontramos uno de los palacios más interesantes de la villa, hoy convertido en Ayuntamiento y oficina de turismo: de sobrias líneas renacentistas fue durante décadas sede del mercado local.
El arte más contemporáneo también se abre paso entre el conjunto medieval de Rubielos: el Museo Salvador Victoria reúne la obra de un famoso pintor impresionista originario de la villa en el antiguo hospital de peregrinos, de 1757. Y en el antiguo convento barroco de los Carmelitas Calzados se sitúa el museo dedicado a otro artista local, el escultor José Gonzalvo. Aunque no se esté interesado en la exposición, vale la pena visitar el excelente claustro porticado del convento.
Por el Camino del Cid
Una manera original de descubrir los alrededores de Mora de Rubielos y Rubielos de Mora es el Camino del Cid, una ruta senderista que atraviesa la Península siguiendo las huellas de Rodrigo Díaz de Vivar.
Dividido en diferentes tramos (la longitud total es de más de 1.400 kilómetros), el camino entra en Aragón por Torrehermosa, cerca de Calatayud, y sale hacia la Comunidad Valenciana en Olba, pocos kilómetros al sureste de Rubielos. En la web del proyecto es posible obtener información sobre las diferentes rutas (se puede seguir el itinerario también en bicicleta y en coche), los puntos de sellado del “salvoconducto” y los albergues donde pernoctar.
ampliar foto
Descubriendo el Maestrazgo
El encantador Puertomingalvo, silencioso y recogido, con sus casas de piedra sobre una roca coronada por un austero castillo, es un buen ejemplo del encanto del Maestrazgo, una comarca importante en tiempos medievales, cuando los maestres de las órdenes militares medievales controlaban esta región, de ahí su nombre.
ampliar foto
Es un pueblo que conserva algunos edificios medievales interesantes, como el palacio del Ayuntamiento, considerado una obra maestra del gótico civil aragonés. Hay por supuesto iglesias, como la barroca de San Blas, que compite con el castillo como monumento más importante de la localidad. La fortaleza, en lo alto del pueblo, ofrece unas buenas panorámicas de la campiña.
Y muy parecidos son otros muchos pueblos del Maestrazgo, que mezclan el aire medieval con el renacentista y las iglesias barrocas. Es el caso también de La Iglesuela del Cid, ya en el límite con la Comunidad Valenciana, de aire renacentista, con castillo y recinto amurallado, aunque dice la leyenda que fue mandado levantar por El Cid. No faltan los palacios nobiliarios y, como ejemplo, la Casa Aliaga, un enorme edificio renacentista que se alza en pleno casco histórico, considerado el máximo ejemplo de arquitectura palaciega del Maestrazgo. Perteneció a la poderosa familia de los Aliaga y conserva la disposición originaria de sus estancias, con muebles y objetos de varias épocas.
La capital de la comarca del Maestrazgo es Cantavieja, que presume también de ser uno de los pueblos más bonitos de Aragón. Fundada por el general cartaginés Amílcar Barca en lo alto de un peñasco a 1.300 metros de altitud, durante toda la Edad Media prosperó gracias a las órdenes militares caballerescas que se sucedieron en su dominio. Tras siglos de aletargamiento, se volvió a convertir en centro militar neurálgico durante las Guerras Carlistas, cuando el comandante carlista Ramón Cabrera instaló allí su cuartel general. Por supuesto, hay un museo de la Guerra Carlistas, además de palacetes de diversas épocas, grandes iglesias y un antiguo castillo de peculiar planta triangular para aprovechar un espolón rocoso que domina la llanura circundante y del que apenas queda nada en pie.
ampliar foto
Cantavieja es también el punto de partida de una densa red de senderos, aptos para todos, como el popular camino que llega al mirador de la Tarayuela, el de la fuente de la Faldrija o el que flanquea el río Cantavieja. Pero si se busca algo realmente fácil podemos simplemente seguir el paseo bajo las murallas, accesible por unas escaleras desde el casco antiguo.
En la bella Mirambel
Uno de los pueblos más conocidos del Maestrazgo es Mirambel. Y es que ha sido escenario de muchos rodajes de películas y anuncios. El decorado merece la pena: está rodeado por una muralla del siglo XIV, con un aire bucólico y sosegado y calles silenciosas cerradas al tráfico. Mirambel comparte historia con otras localidades de la comarca: reconquistada en 1180 por Alfonso II, cedida a los templarios primero y a los sanjuanistas después, vivió su época de esplendor a partir del siglo XVI, cuando se construyeron los palacios y casas de estilo renacentista que le han valido el título de conjunto histórico artístico.
ampliar foto
La más famosa de las cuatro puertas que se abren en la muralla es el Portal de las Monjas, que sirve de acceso al casco histórico y luce tres galerías cubiertas por elegantes celosías de yeso y barro, únicas en su género, con intricados dibujos geométricos. Una vez dentro, el pueblo invita a pasear entre conventos, como el de las Agustinas que desde el siglo XVI marca la vida de Mirambel, o iglesias como las de Santa Catalina y de Santa Margarita. Una vez más, veremos palacetes renacentistas con galerías porticadas y, por supuesto, las ruinas de un castillo templario, del que hoy solo quedan unos muros pero que aún así sigue siendo uno de los rincones más sugerentes de la villa.
La ruta del silencio
Mucho menos conocido resulta Eljuve, adonde se llega desde Cantavieja siguiendo la llamada Silent Route, la ruta del silencio. Tras este nombre tan sugerente está la A-1702, una serpiente de asfalto que cruza casi por completo las comarcas del Maestrazgo y de Andorra-Sierra de Arcos, en el corazón de la provincia turolense. A lo largo de sus 63 kilómetros, entre Cantavieja y la localidad de Gargallo, se alternan impresionantes parajes naturales, como los Órganos de Montoro o los Estrechos de Valloré, y pueblos de gran belleza como Ejulve, Montoro de Mezquita, Pitarque o Gargallo, con un excelente museo etnográfico.
ampliar foto
Ejulve se recorre rápidamente, entre casas solariegas renacentistas que se asoman a calles tranquilas, como la que alberga el Ayuntamiento o el antiguo hospital hoy convertido en el Centro de Interpretación del Parque Cultural del Maestrazgo. O la iglesia de Santa María la Mayor, soberbio edificio gótico con un alto campanario que en su día funcionó también como baluarte defensivo. Una visita curiosa es la del centro de interpretación de Las Masías de Ejulve, que muestra la historia y tradiciones de las grandes masías que antes abundaban en las inmediaciones de este lugar. Desde el centro arrancan varios senderos, bien señalizados, que unen las masías aún existentes. A los amantes de la naturaleza les espera una sorpresa en el monumento natural de los Órganos de Montoro, entre Ejulve y Villarluengo: unas formaciones geológicas de roca caliza que parecen grandes agujas, de hasta 200 metros de altura, o los tubos de un órgano. Las mejores vistas se obtienen desde el collado de Casa Mazuelos. También es posible explorar la zona a pie siguiendo alguna de las rutas senderismo que la recorren.
ampliar foto
Dos amantes y un torico
Humilde y al margen de las grandes rutas, Teruel es una de las capitales de provincia más pequeñas de la Península. Pese a tener un riquísimo patrimonio mudéjar, es más conocida por la trágica historia de dos famosos amantes: a mediados del siglo XIII, cuando Juan vuelve de hacer fortuna para casarse con su amada Isabel, ella acaba de contraer matrimonio con otro y le niega un último beso. Él cae muerto, y en su funeral la joven va a darle ese beso póstumo y muere sobre el cadáver. Ambos están enterrados en la iglesia mudéjar de San Pedro, del siglo XIV, en un sepulcro de alabastro esculpido en 1955 por Juan de Ávalos. El mausoleo de los Amantes es constantemente visitado por parejas que se prometen allí amor eterno. Tras ver la famosa tumba, es buena idea subir al ándito que rodea el perímetro exterior del templo, que funcionaba como camino de ronda, y a la torre, que además de ser la más antigua de la ciudad ofrece desde sus 25 metros de altura bellas vistas del paisaje urbano. También destaca su claustro de ladrillo, en el que pervive un templete de madera que durante siglos sirvió para exponer los cuerpos momificados de los amantes. La última etapa del recorrido es la del jardín que rodea el conjunto y desde el cual se goza de una visión privilegiada del ábside.
Pese a su pequeño casco antiguo, Teruel es toda una sorpresa. Aquí se desarrolló y floreció el mudéjar aragonés, un estilo arquitectónico fruto del mestizaje de las culturas cristiana e islámica. El otro estilo que marca la ciudad es el modernista, y como ejemplo la majestuosa escalinata que conduce de la parte baja de la ciudad al centro. Fue la obra maestra de la arquitectura modernista turolense de los años veinte y mezcla elementos típicos de la tradición mudéjar, como el uso del ladrillo de barro y la decoración cerámica, con otros de clásica impronta modernista, como la forja de las farolas. A mitad de la escalinata destaca el altorrelieve con la escena del beso de los Amantes labrada por el escultor Aniceto Marinas.
Otra joya de la ciudad es la torre mudéjar de El Salvador (del siglo XIV), con sus 40 metros de altura y una decoración exterior formada por rombos de ladrillos embellecidos por cerámica de colores blanco y verde. Es uno de los monumentos más visitados y espectaculares de la ciudad, un majestuoso ejemplo de la arquitectura medieval mudéjar. Desde la parte superior, donde se hallan las campanas, se contemplan unas amplias vistas de la ciudad.
La plaza del Torico es su centro neurálgico. Construida a mediados del siglo XIX, está rodeada de cafés y algunos excelentes edificios modernistas del arquitecto catalán Pau Monguió Segura. La explanada toma su nombre de la fuente con cuatro cabezas de toro de las cuales brota el agua, y rematada por una alta columna coronada por la estatuilla del torico, un diminuto toro de bronce que recuerda la leyenda sobre la fundación de la ciudad.
Y, por supuesto, hay que ver su maravillosa catedral que, a pesar de su aspecto inconfundiblemente mudéjar, con el campanario de ladrillos, azulejos y cerámicas vidriadas verdes, es de origen románico. De la primitiva construcción poco queda en pie, y todos sus elementos más llamativos son fruto de una larga serie de reformas que se llevaron a cabo a partir del siglo XIII. A unos metros de la plaza de la catedral se alza la torre de San Martín, otro monumento mudéjar del que se sienten muy orgullosos los turolenses. Construida siguiendo el modelo de las torres almohades en 1316, fue restaurada varias veces en los siglos posteriores. Su hipnótica decoración está formada por intricadas figuras geométricas de ladrillo resaltado y con apliques de cerámica vidriada verde y blanca.
ampliar foto
La sorpresa del Matarraña
Abrazado por su majestuoso castillo medieval y por el río Matarraña, Valderrobres es uno de esos lugares donde el tiempo parece detenerse. En la capital de la región esperan un recinto amurallado con calles adoquinadas, magníficas casas de piedra y un imponente castillo del siglo XII, mandado construir por el rey Alfonso II de Aragón. La mayoría de los visitantes entra en el casco antiguo por el puente medieval de piedra que cruza el Matarraña y que es también la estampa más conocida de la localidad, con las casas con balcones de madera colgantes sobre el río y la torre del castillo como telón de fondo. Una vez pasado el puente se entra en la villa por el portal de San Roque, una de las siete puertas almenadas que se abrían en el recinto amurallado. Justo después del portal se abre la plaza de España, una pequeña explanada cercada por palacios medievales y renacentistas y bares con terrazas.
Una serie de rampas, escaleras y empinadas calles empedradas que serpentean entre bonitas casas de sillería sube hasta la parte alta de la villa, donde se levanta, junto al castillo, una impresionante iglesia gótica considerada uno de los mejores ejemplos aragoneses de este estilo arquitectónico. Y por fin, el castillo, un palacio fortificado que fue, a partir del siglo XIII, residencia del obispo de Zaragoza, señor de la villa y de sus tierras. Una fortaleza de grandes dimensiones y de espléndidos volúmenes que fusiona el estilo gótico y el renacentista en un conjunto tan armónico como funcional. Además de recorrer su laberíntico interior, no hay que perderse las vistas desde la plaza de armas o las ventanas de los pisos superiores, que enmarcan la campiña de los alrededores.
ampliar foto
No lejos de Valderrobres queda Beceite, un pequeño pueblo entre montañas que en los últimos años atrae a los amantes de las actividades al aire libre al llamado Parrizal de Beceite, una senda de pasarelas de seis kilómetros de longitud que en paralelo al río Matarraña, entre elevadísimas paredes de roca. El acceso a la senda está regulado y hay que adquirir entrada para realizarla.
Alcañiz y los calatravos
Alcañiz se aparece como acurrucada en un meandro del río Guadalope, que la abraza y protege. Es la capital del Bajo Aragón y segunda ciudad más importante de la provincia, y se nota su importancia con solo entrar en el casco antiguo, salpicado de palacios nobiliarios, iglesias y museos. Aquí todo se organiza alrededor del impresionante castillo calatravo que domina la villa. Hoy esta fortaleza levantada en el siglo XII por los caballeros de Calatrava funciona como parador, pero parece perfecto como escenario de un cuento. En realidad, es una mezcla de estilos arquitectónicos, desde el románico hasta el renacentista, con el aspecto inexpugnable que le dan sus torreones, la torre del homenaje que preside el conjunto y los altos bastiones.
ampliar foto
En la plaza de España convergen las principales calles y se asoman dos de los mejores ejemplos de la arquitectura civil gótica y renacentista de Aragón. El primero es la Casa Consistorial, construida en 1547 con una elegante fachada presidida por el escudo de Alcañiz y coronada por una galería de arcos de medio punto. El segundo es la Lonja, un edificio gótico tardío aragonés (data del siglo XV) adosado al Ayuntamiento, abierto por tres grandes arcos apuntados donde se celebraba el mercado en la Edad Media. Y a pocos metros de la Lonja, la iglesia de Santa María, con una increíble fachada barroca. Especialmente curiosos son los pasadizos subterráneos que conectaban entre sí (y salían fuera de las murallas) los palacios más emblemáticos de la villa. Esta intrincada red medieval excavada directamente en la roca se puede conocer desde el acceso que hay en la misma oficina de turismo.
Y de regreso al siglo XXI, Alcañiz es famoso también por ser la sede de Motorland, un circuito de carreras inaugurado en 2009 donde se celebran numerosas competiciones de motociclismo. Durante todo el año invita a los aficionados del motor a exhibiciones, concentraciones de vehículos, cursos de conducción o talleres para pilotar motos y karts.
Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.
Valeurs Actuelles
Une mère de famille tuée à coups de couteau à Vaulx-en-Velin
Un drame à Vaulx-en-Velin. Dans la nuit du samedi 30 avril au dimanche 1er mai, une mère de famille est morte tuée à coups de couteau à Vaulx-en-Velin, dans le Rhône, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. C’est un des cinq enfants de la victime, elle-même âgée de 36 ans, qui a appelé les secours. Ceux-ci ont trouvé la trentenaire gisant dans une mare de sang, blessée de plusieurs coups de couteau. Malgré des massages cardiaques, la mère de famille est morte de ses blessures vers une heure et demie du matin. Trois des cinq enfants du couple âgés de 4, 10 et 12 ans, étaient présents au domicile au moment des faits. Ils ont été transportés à l’hôpital pour une prise en charge psychologique, selon le parquet de Lyon. Les deux aînés, de 18 et 21 ans, étaient quant à eux absents.
Le père s’est constitué prisonnier
Quant au principal suspect, il s’agirait du père de famille, âgé de 39 ans. D’abord en fuite dans un premier temps, il a fini par se constituer prisonnier auprès de la police assez rapidement. Il se trouvait toujours en garde à vue ce dimanche matin. Il ne serait pas connu des services de police pour des faits de violences sur son épouse, en revanche, une source proche du dossier précisait qu’il avait été mis en cause pour des violences sur une précédente compagne. La Sûreté départementale a été saisie de l’enquête pour comprendre les origines de ce drame.
Rhône : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Un policier agressé devant sa famille à Bordeaux
Une agression d’une extrême violence. Samedi 30 avril, un policier en civil a été violemment agressé à Bordeaux par un individu sous les yeux de sa famille, rapporte France Bleu Gironde. Ce jour-là, le fonctionnaire de police âgé d’une cinquantaine d’années se promenait avec ses proches dans la capitale girondine. C’est alors qu’il a été violemment pris à partie par un individu. Ce dernier aurait cru que le policier se moquait de lui et ne l’aurait pas supporté, au point d’attaquer le fonctionnaire sous les yeux de sa famille.
Une vidéo prise par un témoin
Sur une vidéo prise par un témoin, on voit l’assaillant attaquer et rouer de coups le policier. Celui-ci aurait reçu un coup de bouteille sur la tête et souffrirait d’une importante plaie au cuir chevelu, ainsi que de multiples contusions. À l’arrivée des forces de l’ordre, l’agresseur avait déjà pris la fuite, mais il a finalement été retrouvé et interpellé deux heures après les faits à Lormont, en périphérie de Bordeaux. Il a été placé en garde à vue pour « violences avec arme ».
Bordeaux : Un policier roué de coups, son agresseur placé en garde à vue pic.twitter.com/VDMtoro5Fi
— OSS117 (@MikeDelta120) April 30, 2022
Bordeaux : les dernières actualités
France24 - World
May 1, International Workers’ Day: A brief history of resistance
Issued on: 01/05/2022 - 10:25
FRANCE 24
Follow
Clovis CASALI
Follow
France is expected to see massive May Day protests on Sunday as demonstrators on both sides of the political spectrum – but especially on the left – are expected to vent their anger over President Emmanuel Macron’s re-election. FRANCE 24 takes a look back at the history of May 1 as International Workers’ Day, a day of protests, parades and an annual challenge to the status quo.
Fresh off a presidential election and now headed into a legislative contest set for June, French politics finds itself in a paradoxical state. There is a certain public admiration for Emmanuel Macron, the centrist upstart who became France's youngest-ever president in 2017 and then shifted to the right along with the centre ground of the French electorate. Macron easily secured re-election by winning the first round of the vote, when the French had a wide variety of candidates to choose from (12 in this election), before comfortably beating nationalist Marine Le Pen in a late-April run-off.
Yet large swaths of the French population see Macron as embodying the stereotype of the haughty, callous technocrat. France’s diminished left concentrated its vote around far-left firebrand Jean-Luc Mélenchon – helping him perform far better than expected in the first round – while Le Pen also surged, backed in part by working-class voters angry over a cost-of-living crisis.
Against this backdrop, France is expecting the largest and most raucous May Day rallies it has seen in decades. FRANCE 24 takes a closer look at this iconic public holiday, from its origins as a pagan festival to the Labour Day – or Fête du travail – of the present.
Violence in Chicago
May Day’s origins as a festival marking the beginning of summer go back to pagan antiquity. In Ancient Rome, May 1 marked the midpoint of the Floralia, a week-long holiday honouring Flora, the Roman goddess of flowers. Centuries after Christianity became hegemonic across Europe, May Day remained rooted in its pagan origins – a fact recognised by the Puritans who took over England after the end of the Civil War in 1649 and banned May Day festivities such as Morris dancing, garlanding a Maypole with ribbons and crowning a May queen.
May Day took on its current significance as a day for industrial action and union-backed protest starting in Paris in 1889, when a loose federation of socialist groups and trade unions from an array of countries founded the Second (or Socialist) International. The federation, which advocated for parliamentary democracy while affirming its belief in the Marxist idea of the inevitability of class struggle, decided to designate May 1 as International Workers’ Day.
The Second International chose the date, in part, to mark the start of the 1886 Haymarket Riot in Chicago. On May 1 of that year, workers, unionists, socialists and anarchists gathered, making Chicago the epicentre of a movement calling for an eight-hour workday. An estimated 35,000 participants left work to attend meetings and parade through the streets.
On May 3, police fired on demonstrators, killing at least one. Another rally was called for May 4 that went on mostly peacefully until the end, when police attempted to disperse the demonstration. An unknown individual threw a bomb at police, who responded with random gunfire; seven police and at least four civilians were killed in the ensuing violence.
The US labour movement’s campaign for an eight-hour day burgeoned despite the violent end to the Haymarket movement. As labour historian William J. Adelman wrote: “No single event has influenced the history of labour in Illinois, the United States, and even the world, more than the Chicago Haymarket Affair.”
Wartime boost
In the years that followed, rallies continued to be held on May 1 in many countries, adding to the pressure on governments to institute an eight-hour workday.
But it took the boost to workers’ bargaining power from World War I to prompt governments to introduce eight-hour days. In 1916, the US Adamson Act instituted an eight-hour day for railroad workers, the first US federal law limiting the number of hours private companies can make employees work. French labour unions won a comprehensive victory when then-prime minister Georges Clemenceau put in place a 40-hour week in 1919.
For French unions, May Day remained central to their struggles. But it was not until 1947, shortly after World War II, that May 1 became a public holiday in France.
While the annual protests were temporarily banned starting in 1954 due to the Algerian War, the demonstrations came to play a major role in the large-scale civil unrest of May 1968.
Cost-of-living crisis
Today, May Day rallies are still very much a part of the French political landscape – with violence sometimes directed at police, often by black-masked and -hooded anarchist or far-left disrupters known as the “black blocs”.
The protests are expected to be bigger and angrier than usual on Sunday as a cost-of-living crisis sweeps through France and beyond. Inflation has reached 4.8 percent, according to estimations released April 29 by the national statistics office – and analysts warn that Macron will have to appease economic discontent soon if he wants to avoid a repeat of the Yellow Vest crisis that shook his presidency in 2018, sparked by a rise in the fuel tax.
Philippe Martinez, the head of the hardline leftist CGT union, has been a regular feature of May Day rallies in the French capital for several years – and 2022 will be no exception.
"The May Day mobilisation must be as massive as possible," he told Le Parisien in an interview published Saturday. "Citizens, beyond the unions, must take to the streets so that social and environmental demands are made loud and clear."
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
In May Day address, Macron warns that life won't return to 'normal' after lockdown ends
FRANCEToday's French strikes ‘lack vital ingredients’ of ’68 and ’95
Scuffles in Paris, different demands on display at May Day rallies across France
El País (ESP)
Restaurante Código de Barra en Cádiz, alta cocina pobre en su expresión más auténtica
COMERAbierto durante la pandemia, en este local esperan magníficos platos con los hábitos culinarios de la ciudad andaluza como fuente de inspiración
Léon Griffioen, holandés de nacimiento y gaditano de adopción, es un tapado de la alta cocina andaluza. Junto con su mujer, Paqui Márquez, inauguró el restaurante Código de Barra en Cádiz durante la pandemia. Atrás dejaban años de trabajo en un espacio exiguo en la plaza Candelaria, abierto en 2010, donde se gestó el embrión de esta casa. En el nuevo local en la calle San Francisco, con sus aspiraciones gastronómicas intactas, recurren a los hábitos culinarios de la ciudad como fuente de inspiración de sus platos. Ideas que fluyen del entorno, incluidas las tapas más populares, las recetas familiares y hasta remotas alusiones históricas.
Dos únicos menús, Gadir y Kotinusa, desvelan la sensibilidad y envergadura técnica de Griffioen. Los aperitivos anticipan el relato. De las tortillitas de camarones, que interpreta a su manera, a un bocado de cañaíllas en cuenco dorado en referencia a las altas cotizaciones que estas alcanzaban en Roma como ingrediente básico de la púrpura. A su lado, un trago de candié (derivado del inglés candy y egg), ponche reconstituyente habitual en el marco de Jerez en los pasados años setenta. Usos y costumbres convertidos en recetas modernas.
ampliar foto
El pase del pan, que denominan “oro de Cádiz” en alusión al valor del trigo autóctono, se degusta con una magnífica mantequilla casera y zurrapa de lomo. En los platos que siguen palpitan mordiscos de historia. El albedo de los cítricos, que en tiempos de escasez se degustaban fritos en tropezones, lo convierte en un puré que acompaña a lomos de sardinas ahumadas. Algo similar a la paniza, masa de harina de garbanzos, antiguo recurso de subsistencia que prepara con cangrejos y rocía con una salsa americana de ejecución académica. Alta cocina pobre en su expresión más auténtica.
ampliar foto
Idea en la que abunda con los lomos de doradas de estero que cubre con una refinada salsa en sobrehúsa familiar concebida para aprovechar las sobras de pescado frito. Y en la que vuelve a incidir con las babetas, fideos gruesos y retales de pasta sobrantes, cuyo origen se remonta al siglo XVIII cuando en la ciudad operaban más 15 obradores fundados por la colonia genovesa que la habitaba. Babetas que emula con finas tiras de chocos y adereza con una salsa de sus interiores, plato suculento. Al final aguarda el mormo de atún con salsa de alec, polvo resultante de triturar las espinas y sedimentos en una hipotética recreación del garum romano. Preludio de un gran lomo de ciervo en homenaje a la Peña de Cazadores y a la sierra de Cádiz.
El primero de sus postres, Moretum (que prepara con queso de cabra payoya y granizado del suero de la leche y rememora la pasta de queso romana), es antológico, mientras que su versión del arroz con leche, citado en los recetarios árabes del siglo XIII, reinterpreta la receta original, igual que toda su magnífica cocina.
- Dirección: calle San Francisco, 7. Cádiz.
- Teléfono: 635 53 33 03.
- Web: restaurantecodigodebarracadiz.com.
- Cierra: domingos.
- Precio: entre 60 y 80 euros por persona. Menús: Gadir (12 pases, 60 euros) y Kotinusa (9 pases, 50 euros).
Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.
BBC
At night her grandmother would regale the young Guo with descriptions of exquisite garments, sowing seeds in her fertile imagination
It's almost a cliché to refer to certain fashion designs as works of art but when it comes to the Chinese couturier Guo Pei, the comparison is richly deserved. Her extraordinary creations, which can be seen in the Guo Pei: Couture Fantasy exhibition at the Legion of Honor museum in San Francisco, are inspired by everything from Chinese Imperial history to European court dress and cathedral architecture. Her fantastical gowns and accessories blur the boundaries between fashion, art and sculpture. From futuristic ensembles to porcelain-inspired robes with gravity defying pleats, her creations are a world apart from other designers.
More like this:
- The ancient enigma that resonates now
- Inside the ethical beauty boom
- How to make your clothes last longer
"She's not constrained by an immediate sensibility of what is in or out," says Thomas P Campbell, director and CEO of the Fine Arts Museums of San Francisco. "She comes from a totally different direction, and has forged her own path that comes out of her own lived experiences and fecund imagination that seems to bring disparate components together and find connections that are exceptional. I can't think of anyone like her, quite frankly, in the way she synthesises so broadly."
Guo dressed Rihanna for the Met Ball in 2015 in a spectacular yellow cape with long train (Credit: Getty Images)
Campbell first came across Guo at the China: Through the Looking Glass exhibition at the Metropolitan Museum of Art in New York in 2015, which included her spectacular Da Jing gown. The entire surface of its bodice and monumental bell-shaped skirt is lavishly embroidered in gold and silver thread, a process that took two years to complete and cost a staggering $1m. That same year, Guo came to international attention when she dressed Rihanna for the Met Ball in a richly embellished lemon-yellow cape, trailing 14ft (4.3m) long and weighing an astonishing 55lbs (25kg). The West may have suddenly woken up to her phenomenal talent, but Guo had been honing her unique aesthetic for decades prior to that.
Guo's extraordinarily creative mind developed in less-than-auspicious surroundings. Born in 1967 at the start of Mao's Cultural Revolution, she had an austere childhood in the household of her platoon-leader father. Solace came in the form of her maternal grandmother who was raised in an elite family during the twilight days of the last Imperial era, the Qing Dynasty. Although she had been forced to destroy all her possessions including clothing, jewellery and photographs, at night she would regale the young Guo with descriptions of exquisite garments, sowing seeds in her fertile imagination. "I thought the clothes looked better because I couldn't see them, so a wish was planted in my heart. It made me believe I could create even more beautiful clothes," Guo tells BBC Culture.
When Deng Xiaoping came to power in 1978, two years after Mao's death, his sweeping reforms enabled Guo to attend one of the newly established government-operated fashion programmes. However, neither the students nor teachers had much knowledge of global fashion trends, leaving Guo to find inspiration in films such as Gone with the Wind and historical Western novels. At a loss as to how to help her create the garments of her dreams, her tutors sent her to the theatre for guidance. One of the few art forms that was allowed to continue during the Cultural Revolution, thanks largely to the fact that Mao's wife was an actress, the theatre was an environment where clothing designers could still express their artistry when everything outside was dour and grey. The sense of spectacle would have a profound effect on Guo, both on her clothing designs and the theatrical nature of her catwalk presentations.
Guo's work is the subject of a new exhibition at the Legion of Honor, San Francisco (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)
"When I was working on my graduation design, I specifically wanted to make a very large skirt, like in western movies, but I had no idea how the inside of the skirt would need to be made," Guo tells BBC Culture. "I went to the theatre and asked the costumers if they could help me. I was very surprised when they took me backstage and showed me a pannier made of bamboo and layers of petticoats that were hidden inside a skirt. It helped me create what was probably the largest dress in the Chinese fashion designer industry. The theatre experience was the beginning of me making big dresses."
Graduating with the highest grade in her class, Guo went on to a successful career in the nascent Chinese fashion industry. However, despite her achievements, she felt creatively thwarted as she was unable to create the magnificent dresses she wanted. It wasn't until she established her own design house, Rose Studio, in 1997, that she could truly begin to unleash her creative desires. With no Chinese precedents to turn to as an example, Guo created a fashion house in her own image, which just like her graduation collection, paid little heed to the conventional ways of doing things.
"It was outside of the Parisian system," says Jill D'Alessandro, curator of the exhibition. "She didn't even know how a couture house was formulated. The approach was closer, I feel, to an art-making approach of problem-solving. She said: 'I have people who studied fashion design making jewellery and I have people who studied furniture design making shoes'. In Paris you might go to a specific atelier who only does feather work or embroidery."
Awe inspiring
Guo's aesthetic inspiration expanded when travel to the West became easier for Chinese nationals in the early years of the 21st Century, and she was able to view historic examples of fashion, textiles and embroideries in European museums. The Napoleonic uniforms she saw in the Musée de l’Armée in Paris, which to her symbolised the cycle of human life, came to influence her breakthrough 2006 Samsara presentation, which she considers to be her first true haute couture collection. Da Jing was the awe-inspiring finale to the show.
The awe-inspiring Da Jing gown was the finale of Guo's first haute couture show (Credit: Getty Images)
"Da Jing is like the sun to me, it means the beginning of haute couture in my heart, and it meant a breakthrough for me, a moment when I found my direction in my 20-year career as a designer. Da Jing represents the start of my artistic creation," says Guo. Her designs since then frequently defy categorisation. The full, wide skirts that she so adores come adorned with trailing golden botanicals or layers of tulle that part like curtains to reveal a theatrical scene within. Shoes are made of toweringly impractical clear resin with floral embroidery climbing their enormous soles or pleated silk across the foot.
"She doesn't have any constraints but the reason she's able to do that is that she's got two bodies of work – bespoke pieces for her clientele which are made to measure in the true couture sense, but then the pieces we're showing in the museum and the pieces she shows on the runway are pieces that hover between fashion and sculpture and theatre, and that's where she lets her imagination run wild. They occupy a space outside fashion in the traditional sense of the word," explains D'Alessandro.
For me, the purpose of creating works is to share them, with the hope that people from different cultural backgrounds will come together in the exchange and spread of culture – Guo Pei
Her designs are particularly renowned for their lavish embroidery, although when she started out it was virtually impossible to find the artisans she required. The teaching of embroidery had been abandoned in the 1930s, and hardly anyone embroidered during the Cultural Revolution, when all clothing was plain and austere. Guo had to travel to rural areas around Beijing in order to find villagers with the necessary skills, and even then their work was quite basic. Gradually she was able to hone their skills via historic examples she brought back from her travels.
Intricate embroidery incorporates motifs drawn from both Chinese Imperial Court and European Baroque traditions (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)
"I shared with them the embroidery from museums and other places around the world, and I also bought many embroidery books to communicate with them and imagine how the embroideries were completed. The style of embroidery we have developed today is not entirely traditional Chinese, but inspired by various countries and ethnicities and incorporating their characteristics," says Guo.
This magpie approach plays beautifully into her unique aesthetic. As Campbell puts it: "While one dress might incorporate motifs that are drawn from a Chinese Imperial Court tradition, they might be embodied in a dress whose shape is inspired by a kind of European Baroque gown. She transcends the East/ West dialogue."
Following on from the attention she garnered at the Met in 2015, Guo was invited to be a guest member of the prestigious Chambre Syndicale de la Couture in Paris, making her only the second Chinese-born-and-educated designer to be invited in its 147-year history. Between 2016 and 2020, she showcased 10 collections at Paris Haute Couture week, revealing the full theatricality of her designs and catwalk presentations to a truly global audience.
"The interplay between theatre and fashion is deep-rooted in Chinese sartorial practices," explains D'Alessandro. "When she's doing her runway presentations, she's presenting them like theatre; she has a narrative, there are characters, and she collaborates with theatre directors to develop her shows."
Towering, futuristic shoes of clear resin by Guo feature floral embroidery (Credit: Guo Pei/ Legion of Honor/ Fine Arts Museum, San Francisco)
The pandemic may have put a stop to her Paris presentations, but Guo is keen to return. "Paris, for me, is a bigger stage, where people from all over the world can see my works. For me the purpose of creating works is to share them, with the hope that people from different cultural backgrounds will come together in the exchange and spread of culture," says Guo.
Until then, fans of her work will have the opportunity to see her creations in what is perhaps their natural setting, a museum, where the phenomenal craftsmanship and detail can be viewed up close.
Guo Pei: Couture Fantasy is at the Legion of Honor Museum, San Francisco, until 5 September 2022.
If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.
And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
[Info VA] Vitry-sur-Seine : un père de famille interpellé pour incendie criminel, trois corps retrouvés dans son pavillon
Un drame s’est joué samedi 30 avril à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Selon nos informations, un père de famille a été interpellé pour incendie criminel après que son pavillon eut pris feu samedi dans la soirée impasse Pauline Lacroix. Les effectifs de la BAC sont intervenus sur place à 21h30 pour un feu de poubelle, mais ont découvert à leur arrivée l’habitation en feu, ainsi que la présence de nombreux sapeurs-pompiers et de 25 engins dépêchés sur place pour lutter contre les flammes. Le père de famille se trouvait devant le bâtiment, et a indiqué aux policiers que sa femme et ses deux enfants âgés d’une vingtaine d’années se trouvaient à l’intérieur.
L'individu interpellé s'appelle Fernando B., 57 ans, né au Portugal. Ses 2 enfants auraient la vingtaine. L'incendie est éteint. Les sapeurs pompiers fouillent toujours les décombres ce dimanche matin. Labo sur place. Quatre familles ont été relogées. PJ saisie. #vitrysurseine pic.twitter.com/umtD2D3aAx
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 1, 2022
Recherches en cours
L’individu interpellé s’appelle Fernando B., il est âgé de 57 ans et est né au Portugal. Selon les voisins, l’homme souffrirait du syndrome de Diogène, un trouble psychique qui pousse à accumuler un nombre incalculable d’objets, ce qui aurait pu favoriser la propagation de l’incendie. Au cours des recherches menées par les sapeurs-pompiers dans les décombres, trois corps ont été retrouvés, dimanche 1er mai. Souffrant d’une légère brûlure au pied, le père de famille a quant à lui été conduit sous escorte à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Quatre familles ont été relogées après que l’incendie eut provoqué des dégâts sur les habitations voisines. La police judiciaire locale a été saisie de l’enquête et devra déterminer les circonstances de ce drame.
Val-de-Marne : les dernières actualités
France24 - World
Biden, Trevor Noah headline as White House Correspondents’ Dinner returns
Issued on: 01/05/2022 - 08:59
NEWS WIRES
FRANCE 24
Follow
The president and the jokes were back, as the gloves -- and Covid masks -- came off for the return of the White House correspondents' dinner in Washington on Saturday.
President Joe Biden poked fun at his slumping poll ratings, took several sly digs at his predecessor Donald Trump and accepted a roasting from Daily Show host Trevor Noah at the glitzy party mixing Washington politics, media and Hollywood.
And there were serious references as well - to the ongoing conflict in Ukraine, and challenges to democracy and media freedoms at home and abroad.
"I'm really excited to be here tonight with the only group of Americans with a lower approval rating than I have," Biden said in his opening comments.
The White House press corps association, the WHCA, has hosted presidents for an annual black tie dinner starting with Calvin Coolidge in 1924.
But the televised Washington social juggernaut -- beloved by some, maligned as cringe-worthy by others -- shuddered to a halt under the twin impacts of Trump's media-bashing presidency, then Covid-19.
So to gather 2,600 invitees at the Washington Hilton offered a restorative return to the familiar.
Biden acknowledged the past years had been hard. "We had a horrible plague followed by two years of Covid," he quipped.
His remarks then took a more serious turn, acknowledging journalists covering the war in Ukraine and warning of "a poison running through our democracy... with disinformation massively on the rise."
"You, the free press, matter more than you ever did in the last century," Biden said.
The dinner also paid tribute to sacrifices made by journalists in war zones.
Covid, Ukraine cast shadows
Covid-19 vaccination was mandatory for the gala, but many questioned the wisdom of 79-year-old Biden joining. His vice president, Kamala Harris, tested positive for the virus last week and the country's senior infectious diseases specialist Anthony Fauci did not attend.
Biden skipped the meal itself as a precaution, though he did not don a mask.
"Trevor, the really good news is, now you get to roast the president of the United States," Biden said while introducing the comedian. "And unlike in Moscow, you won't go to jail."
Noah opened his speech saying he was honored to host "the nation's most distinguished superspreader event."
Journalists "have been so hard on you, which I don't get," he joked to Biden.
"Ever since you've come into office, things are really looking up -- you know, gas is up, rent is up, food is up. Everything."
Biden, who laughed throughout Noah's set, appears to want to draw a line under Trump, who not only never attended the dinner, but branded journalists "the enemy of the people."
The last WHCA gala before Covid-19 broke out was in 2019. It featured neither the president nor even a comedian -- fallout from the previous year's event when featured comedian Michelle Wolf's jokes upset Trump press secretary Sarah Huckabee Sanders.
WHCA president Steven Portnoy, from CBS radio, said earlier it was time to return to tradition, with an evening honoring pioneering reporters of the past, prize winners from today and paying respect to journalists who died covering the war in Ukraine.
Noah echoed the sentiment, when his speech took a serious turn as he called the right to a free press a "blessing."
"Ask yourself this question: if Russian journalists who are losing... their freedom for daring to report on what their own government is doing," Noah said, "if they had what you have, would they be using it in the same way that you do?"
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Russian journalists quit over Putin 'propaganda'
Russian TV journalist fined for on-air Ukraine war protest
A record 488 journalists imprisoned in 2021, Reporters Without Borders says
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Advertisement
Supported by
Sobrevivieron al Holocausto. Ahora huyen a Alemania
Está en marcha una compleja operación para evacuar de Ucrania a los sobrevivientes del Holocausto. Tanto para los rescatistas como para los evacuados, significa enfrentarse al pasado.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Erika Solomon
HANNOVER, Alemania — Sus primeros recuerdos son las huidas por los bombardeos o escuchar los susurros sobre las masacres de otros judíos, incluyendo a sus familiares. Gracias a la protección de la Unión Soviética, sobrevivieron.
Ahora, ancianos y frágiles, los sobrevivientes ucranianos del Holocausto escapan una vez más de la guerra, en un viaje extraordinario que ha puesto al revés el mundo que conocían: ahora buscan seguridad en Alemania.
Para Galina Ploschenko, de 88 años, no fue una decisión que tomó sin temor.
“Me dijeron que Alemania era mi mejor opción. Yo les dije: ‘Espero que tengan razón’”, relató.
Ploschenko es la beneficiaria de una misión de rescate organizada por agrupaciones judías, que intentan sacar a los sobrevivientes del Holocausto de la guerra provocada por la invasión rusa de Ucrania.
Sacar a estos nonagenarios de una zona de guerra en ambulancia es una labor peligrosa, impregnada de una ironía histórica: los sobrevivientes del Holocausto no solo son trasladados a Alemania, sino que el ataque ahora viene de Rusia, un país que ellos consideraban como su liberador de los nazis.
Hace una semana, mientras sonaban la artillería y las sirenas de ataque aéreo, Ploschenko estaba atrapada en su cama en un centro de jubilados de Dnipró, su ciudad natal en el centro de Ucrania. Las enfermeras y los jubilados que podían caminar habían huido al sótano. Ploschenko se vio obligada a quedarse en su habitación del tercer piso, sola con una mujer sorda y un hombre mudo, postrados en la cama como ella.
“Esa primera vez era una niña, y mi madre me protegía. Ahora, me he sentido muy sola. Es una experiencia terrible, dolorosa”, afirmó, cómodamente instalada en un centro de atención para la tercera edad en Hannover, al noroeste de Alemania, luego de un viaje de tres días.
Hasta ahora, han sido evacuados 78 de casi 10.000 de los más frágiles sobrevivientes ucranianos del Holocausto. Son necesarias hasta 50 personas, en tres continentes y cinco países, para coordinar una sola evacuación.
Para los dos grupos que coordinan los rescates —la Conferencia de Reclamaciones Materiales Judías contra Alemania y el Comité de Distribución Conjunta de Estados Unidos— no es fácil convencer a sobrevivientes como Ploschenko de que abandonen Ucrania.
La mayoría de los sobrevivientes más frágiles y ancianos con los que se ha comunicado se negaron a abandonar sus hogares. Los que estaban dispuestos a irse tenían un sinfín de preguntas: ¿Qué pasa con sus medicamentos? ¿Había personas de habla rusa o ucraniana? ¿Podrían llevar a su gato? (Resultó que sí).
Luego estaba la pregunta más incómoda de todas: ¿Por qué Alemania?
“Uno de ellos nos dijo: ‘No quiero ser evacuado a Alemania. Quiero que me evacuen, pero no a Alemania’”, comentó Rüdiger Mahlo, de la Conferencia de Reclamaciones, que trabaja con funcionarios alemanes en Berlín para organizar los rescates.
Fundada con el fin de negociar las restituciones del Holocausto con el gobierno alemán, la Conferencia de Reclamaciones mantiene una lista detallada de sobrevivientes que, en circunstancias normales, se utiliza para distribuir pensiones y asistencia a la salud, pero que ahora sirve como una manera de identificar personas para la evacuación.
Por muchas razones, les decía Mahlo, Alemania era lógica. Era fácilmente accesible en ambulancia a través de Polonia. Tiene un sistema médico bien financiado y una gran población de rusoparlantes, incluidos los emigrantes judíos de la antigua Unión Soviética. Y su organización tiene una relación íntima con los funcionarios del gobierno de allí tras décadas de conversaciones de restitución. Israel también es una opción, para aquellos que estén lo suficientemente bien como para volar hasta allá.
Ploschenko ahora no tiene “nada más que amor” por Alemania, aunque todavía recuerda “todo” sobre la última guerra a la que sobrevivió, desde el pañuelo que su madre envolvió alrededor de su cuerpo, en un momento dado su única prenda de vestir, hasta el boletín de radio que le dio la noticia de que miles de judíos, entre ellos una tía y dos primas, habían sido asesinadas en vagones de gas móviles que la gente del lugar llamaba “dushegubka”, o asesino de almas.
Su padre, que se fue a luchar con el ejército soviético, desapareció sin dejar rastro.
“No tenía miedo de Alemania”, dijo. “Solo no puedo dejar de pensar que mi papá murió en esa guerra. Mis primas murieron en esa guerra”.
Ploschenko cree que ella, su madre y cinco de sus tías sobrevivieron por cantar, ya fuera trabajando en los campos de algodón de Kazajistán, donde encontraron refugio temporal, o acurrucadas bajo paraguas en un departamento sin techo después de la guerra.
“Cantábamos con la radio”, recordó con una sonrisa. “Es lo que nos salvó. Cantábamos de todo, lo que había: ópera, canciones tradicionales. Tengo muchas ganas de cantar, pero ya no sé si puedo. No tengo voz para ello. Así que, en lugar de eso, solo recuerdo todas las veces que canté antes”.
Sentada entre almohadas en una habitación del centro de mayores AWO iluminada por el sol, Ploschenko dirige la música en su mente con una mano temblorosa. Mientras los cuidadores entran y salen, ella practica las frases en alemán que ha anotado cuidadosamente en un cuaderno: “Danke Schön”, muchas gracias. “Alles Liebe”, mucho amor.
“Comparado con todo este horror, unas 70 personas no parecen muchas”, dice Gideon Taylor, presidente de la Conferencia de Reclamaciones. “Pero lo que toma llevar a estas personas, una a una, ambulancia a ambulancia, hasta un lugar seguro en Alemania es increíblemente significativo”.
Este tipo de evacuaciones están inevitablemente plagadas de inconvenientes logísticos con momentos muy estresantes. Las ambulancias han sido devueltas desde los puestos de control al estallar los combates. Otras han sido confiscadas por los soldados, para usarlas para sus propios heridos. Enfrentados a carreteras destruidas, los conductores han conducido sus ambulancias a través de los bosques.
La mayoría de los problemas logísticos se resuelven a más de 3000 kilómetros de distancia, donde Pini Miretski, el jefe del equipo de evacuación médica, se sienta en una sala de crisis del Comité de Distribución Conjunta en Jerusalén. El comité, una organización humanitaria, tiene una larga historia de evacuaciones, incluyendo el contrabando de judíos fuera de Europa en la Segunda Guerra Mundial. Durante los últimos 30 años, sus voluntarios han trabajado para revivir la vida judía en los antiguos países soviéticos, incluida Ucrania.
Miretski y otros coordinan con los rescatistas dentro de Ucrania, y en una ocasión les ayudaron a llegar hasta una sobreviviente que temblaba en un apartamento con una temperatura de menos diez grados Celsius, porque sus ventanas fueron destrozadas por las explosiones. En otro caso, ayudaron a los rescatistas que pasaron una semana evacuando a un sobreviviente en un pueblo rodeado de feroces batallas.
“Hay más de 70 de estas historias, cada una de ellas como esta”, dijo.
Para Miretski, esta operación es personal: emigrante judío ucraniano en Israel, sus bisabuelos fueron asesinados en Babyn Yar, también conocido como Babi Yar, el barranco de Kiev donde decenas de miles de personas fueron empujadas a la muerte tras ser despojadas y fusiladas con ametralladoras entre los años 1941 y 1943. El monumento a esas masacres en Kiev fue impactado por misiles rusos en los primeros días de su invasión.
“Entiendo el dolor de estas personas, sé quiénes son”, dijo Miretski. “Estas escenas, estas historias… en cierto modo, es como si la vida cerrara el círculo. Porque muchas de esas historias se volvieron reales”.
Al menos dos sobrevivientes del Holocausto han muerto desde que comenzó la guerra en Ucrania. La semana pasada, Vanda Obiedkova, de 91 años, murió en un sótano de la sitiada Mariúpol. En 1941, había sobrevivido escondiéndose en un sótano de los nazis que acorralaron y ejecutaron a 10.000 judíos en esa misma ciudad.
Para Vladimir Peskov, de 87 años, evacuado de Zaporiyia la semana pasada y que vive al final del pasillo de la habitación de Ploschenko en Hannover, la sensación circular que le ha dado esta guerra a su vida es desmoralizante.
“Siento una especie de desesperanza, porque parece que la historia se repite”, dijo, encorvado en una silla de ruedas, acariciando una taza que perteneció a su madre, uno de los pocos recuerdos que trajo a Alemania.
Sin embargo, la situación le ha ayudado a pasar la página.
“La guerra de hoy ha acabado con cualquier emoción negativa que sentía hacia Alemania”, dijo.
Justo afuera de su habitación, un grupo de sobrevivientes recién llegados de la ciudad oriental de Kramatorsk se sentaba alrededor de una mesa en la cocina soleada de la casa. Se lamentaban por tener que volver a huir de la guerra. Pero se negaron a hablar al respecto con un reportero de un periódico occidental.
“No dirás la verdad”, dijo un hombre, mirando hacia otro lado.
Sus dudas reflejan una de las partes más dolorosas de este segundo exilio, sobre todo para los procedentes de las regiones orientales de habla rusa de Ucrania: reconsiderar la opinión que tienen de Alemania es una cosa, pero reconocer a Rusia como un agresor es otra.
“Mis sueños de infancia eran comprar una bicicleta y un piano, y viajar a Moscú para ver a Stalin”, relató Ploschenko. “Moscú era la capital de mi patria. Me encantaba la canción ‘Mi Moscú, mi país’. Me cuesta creer que ese país ahora sea mi enemigo”.
Hojeando un libro de fotos, Ploschenko señaló imágenes en las que aparece más joven, posando en traje de baño en la playa de Sochi, con las olas rompiendo a su alrededor.
“A veces me despierto y olvido que estoy en Alemania”, afirmó. “Me despierto y siento como si estuviera de nuevo en un viaje de trabajo hacia Moldavia, o en Uzbekistán. Vuelvo a la Unión Soviética”.
Pero Alemania será su hogar durante el resto de sus días. Es una idea con la que ya hizo las paces, aseguró. “No tengo otro lugar adónde ir”.
Advertisement
France24 - World
Wasps boss 'gutted' by London Irish draw 'defeat'
Issued on: 01/05/2022 - 20:12Modified: 01/05/2022 - 20:10
London (AFP) – Wasps coach Lee Blackett said it felt like his side had lost after they squandered a large lead late on during a stunning 42-42 draw with London Irish in the English Premiership on Sunday.
The visitors were 39-14 ahead with 68 minutes played only for London Irish to hit back with four tries in the closing 12 minutes.
It was the Exiles' fifth draw of the season, a league record, and the highest scoring draw in Premiership history, surpassing the 41-41 result between Leicester and Gloucester in 2011.
The result, sealed with a penalty try for London Irish, did little for either side's hopes of finishing in the top four and qualifying for the title-deciding play-offs.
Wasps, with two games of the regular season remaining, are now eight points behind fourth-placed Northampton, with London Irish seven points adrift of a play-off spot.
Former Springbok scrum-half Francois Hougaard scored two tries for Wasps, with Jack Willis, Zach Kibirige and Charlie Atkinson also going over.
Jimmy Gopperth kicked four conversions and two penalties, with Jacob Umaga adding a penalty.
The Exiles hit back with tries from Kyle Rowe, Tom Parton, Henry Arundell, Ollie Hassell-Collins and Tom Pearson, with Ireland fly-half Paddy Jackson converting all five scores.
Then came the seven-point penalty try that saw London Irish level the match with the last play of the game after Wasps collapsed a line-out drive.
"It feels like walking away with a heavy loss and not collecting three valuable points in a tough fixture away from home," said Blackett.
"I'm gutted because I thought I would be describing some terrific efforts from some of our players as they put in a massive effort for the first 65 minutes."
Blackett replaced several first-choice players when Midlands club Wasps were in command but said he had no qualms about his decision-making.
"I don't regret taking certain players off as we believed that we had sufficient strength to see out the game," he explained.
Exiles chief Declan Kidney praised his side's resilience by saying: "You can't coach it but the boys have a massive desire to fight to the end and I thought we had a squad that would finish well.
The former Ireland coach added: "In the middle third of the game, we lost our way and with five minutes to go, I would have bitten your hand off if you had offered me a draw."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
« C’est quelqu’un de réfléchi » : un ami du policier qui a tiré au Pont-Neuf témoigne
Dimanche soir dernier, 24 avril, un policier a ouvert le feu sur une voiture qui fonçait dans sa direction, traînant au sol une de ses collègues. Deux des trois occupants de la voiture sont décédés dans la foulée, sur le Pont-Neuf à Paris. Mis en examen pour homicide volontaire, le policier a été placé en détention. Une décision que ne digèrent pas les syndicats de police, qui estiment que leur collègue a fait son devoir. Une version que semble valider le témoignage de l’un de ses collègue et ami, recueilli par RTL.
« C’est une personne que j’aime beaucoup, c’est l’une des personnes sur lesquelles je peux le plus compter au travail, avec lui je me sens en sécurité », a expliqué ce policier à la radio, assurant que son collègue est une personne « réfléchie » : « Quand on était menacé par des mecs avec des couteaux, il n’a jamais sorti son arme ».
« C’est vraiment malheureux »
« Cette personne, il y a deux mois, a plongé dans la Seine à deux heures du matin pour sauver une femme qui se noyait », a encore raconté le policier, qui martèle que son ami a agi par « légitime défense ». « Il n’avait pas d’autres solutions », assure-t-il : « Il a juste fait son travail, certes il a tué des personnes et c’est vraiment malheureux, je pense qu’il s’en veut énormément ».
BBC
Scooter recall hits India's 'Tesla of two-wheelers'
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Robots glide quietly across the vast factory floor of electric scooter firm, Ola Electric Mobility, in the southern India state of Tamil Nadu.
With a parent backed by Japanese investor, Softbank, this start-up is ambitious. Once running at full capacity, the company hopes this factory will churn out more electric scooters than any other plant in the world.
Much of the assembly line work is done by robots, which speedily transport scooter parts around and weld them together.
Perhaps the most striking thing about this factory though is not its sheer size - spread over 500 acres - but the workforce.
Women make up most of the staff which currently number between 1,700 and 1,800. Working as shift managers, test riders, technicians and trainers, it is a first job for many.
However, product roll out has not been going smoothly.
Ola Electric launched its first models, the S1 and S1 Pro, which are powered with rechargeable batteries, in August 2021 - receiving 100,000 orders in just 24 hours.
But since the first deliveries were made in December some customers have complained on social media of technical problems and earlier this week the firm was forced to recall 1,441 of its scooters from a particular batch.
The recall followed a well-publicised incident on March 26 in Pune, when one customer's new vehicle spontaneously caught fire just after it was parked.
A company statement on Sunday said its preliminary assessment showed the "thermal incident was likely an isolated one." But it will carry out diagnostics and health check all the scooters recalled in that specific batch.
"These scooters will be inspected by our service engineers and will go through a thorough diagnostics across all battery systems, thermal systems, as well as the safety systems," chief executive and co-founder of Ola Electric Mobility, Bhavish Aggarwa said in the statement.
BBC News approached the company for more information on this but it declined to comment further.
Not limited to Ola there have also reportedly been three other fires involving different brands of electric scooters, including Indian start-ups Okinawa and PURE EV.
India's shift to electric vehicles
The arrival of affordable electric scooters in India last year was an exciting moment - both for road users and the government.
Like many countries, India is trying to work out how to wean its 1.4 billion population off petrol and diesel towards electric vehicles.
And aside from challenging net zero emissions targets, like many of its neighbours, India is also fending off rising inflation.
Ola Electric Mobility had successfully positioned itself as "the Tesla of electric two-wheelers" according to motoring journalist, Parth Charan who has road tested its vehicles.
And accordingly in March as part of the country's strategy to transition to lower its oil import costs the government announced the firm will get state support to manufacture EV batteries that can store a total of 20 gigawatt-hours of power.
More technology of business:
However, market participants are concerned that some of the problems India's EV manufacturers are now encountering relate directly to a general lack of research in to the domestic market and light regulation.
"We have long relied on technologies made in, and for, other countries and never questioned its applicability to the Indian ecosystem. India has its own dynamics, both from an environmental, as well as operational perspective," says Akshay Singhal founder of Log9 Materials, which makes a rapid charging battery for two-wheelers.
Extreme weather conditions including heatwaves and flooding plus poorly maintained roads in some parts of India make it a really challenging market for auto makers, he underlines.
Mr Singhal feels a lack of rigorous regulation has further allowed manufacturers to rush products on to the market without sufficient quality control and testing.
India's Federation of Automobile Dealers Associations (FADA), is also calling for tougher regulation of the burgeoning EV two-wheeler market.
But "to conclude that we are not stringent would be completely wrong," says Sudhendu Sinha, an advisor at government agency, NITI Aayog. He points out that almost 37,000 electric scooters have already been sold in India and only a handful of those have experienced technical problems.
"We cannot blame the entire industry, or the batteries of the electric vehicles. There may be multiple reasons. So, until the investigations are over... it would not be right to comment. Our prime concern is safety," he adds.
Ola Electric Mobility reiterated that its scooters have been robustly tested at 15 accredited labs with each aspect of the vehicle tested "over a million kilometres across different terrains."
Nevertheless, it will be an uphill battle to win back the confidence of consumers like Krishna Jaiswal, who was shaken by his scooter fire. "Within 15 minutes the scooter turned in to ashes," he tells the BBC in a phone interview.
"We have lost faith in Ola. My friends wanted to buy, but now have decided not to," he says.
Related Topics
France24 - Monde
La Pologne doit mieux protéger les réfugiés ukrainiens face aux risques d'abus
Publié le : 29/04/2022 - 17:27
FRANCE 24
Suivre
L'ONG Human Rights Watch a alerté, vendredi, sur l'urgente nécessité de mieux protéger les réfugiés ukrainiens qui arrivent en Pologne, notamment les femmes, plus souvent victimes d'abus.
HWR tire la sonnette d'alarme. La Pologne doit renforcer "de façon urgente" ses mesures de prévention et de surveillance pour protéger les réfugiés ukrainiens sur son sol, en particulier les femmes, victimes de trafics, de violences et de viols, a mis en garde, vendredi 29 avril, l'ONG Human Rights Watch (HWR).
"Des mesures insuffisantes et incohérentes pour contrôler les véhicules et logements de particuliers proposés aux réfugiés augmentent les risques de trafic, d'exploitation et de violence sexiste", estime HRW dans une enquête basée sur des entretiens avec vingt réfugiés, des volontaires et représentants d'ONG.
>> "Guerre en Ukraine : au cœur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne"
Parmi les témoignages cités, celui d'une réfugiée de 29 ans qui a affirmé que les gérants d'un club où elle avait accepté un emploi de danseuse avaient tenté de la forcer à se prostituer. Quatre autres femmes interrogées ont également déclaré que leurs employeurs avaient voulu les faire travailler sans rémunération. Le rapport rappelle aussi l'arrestation d'un Polonais accusé d'avoir violé une Ukrainienne de 19 ans qu'il hébergeait.
"Aucune mesure systématique n'a été mise en œuvre pour contrôler les transports ou logements privés (...). Il n'existe aucun système clair pour signaler les problèmes", déplore HRW, observant que les difficultés pour trouver et payer un logement placent certains réfugiés en grand danger.
Services sociaux débordés
"Abandonner cette responsabilité aux bénévoles et aux militants fait peser la charge de la sécurité des réfugiés sur des personnes bien intentionnées mais pour la plupart sans formation, sans les infrastructures ou le soutien nécessaires", souligne Hillary Margolis, chercheuse de l'ONG.
"Notre possibilité de contrôler les conducteurs (qui les prennent en charge) est limitée. Nous ne sommes pas la police", déplore un bénévole, jugeant trop lentes les procédures de vérification des bases de données répertoriant les véhicules.
Concernant l'hébergement, "les efforts des bénévoles et du gouvernement ont réduit les risques, mais la vérification reste incohérente", observe HRW. Ainsi les services sociaux de Varsovie, qui vérifient en personne les logements, sont débordés face aux milliers d'appartements à visiter.
>> À lire : "L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire"
Par ailleurs, aucun des cinq centres d'accueil visités par HRW n'avait prévu de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes".
Si les lois polonaises restreignent strictement l'avortement, la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique, a assuré à HRW ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles.
L'organisation "Avortement sans frontières" a, de son côté, affirmé avoir aidé 267 femmes déplacées en Pologne à accéder à des avortements entre début mars et mi-avril, souvent en leur fournissant des pilules abortives.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
DécryptageL'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire
Guerre en Ukraine
Reportage en Pologne : des bénévoles étrangers affluent pour aider les migrants ukrainiens
Focus
Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne
BBC
The low-maintenance edible garden for lazy gardeners
Whether you’ve got a large outdoor space, small patio or an awkward corner of garden, Steve Williams, star of BBC Two’s Your Garden Made Perfect, has advice on how to achieve a natural space where everything you grow you can eat!
Steve took BBC Food to an edible forest garden to explain how to grow your own without (too much) effort, and how forest gardening differs from your usual veg patches.
Fruit and veg patch vs edible gardens
The end goal is the same: a ready supply of fresh fruit, herbs and vegetables in the kitchen. However, an allotment or veg patch often involves cultivating the land to suit the plants, and growing annuals that must be replaced each year. The space is kept clear of other plants (weeds) and plants tend to be ordered in tidy rows. Edible forest gardens are less hands-on. You establish what your space is suited for (see below for how to do this) and plant perennials, which will keep growing year after year. Then just let nature take its course.
“I think what’s so accessible about this style, is that with a traditional fruit and veg garden, you have a crop rotation and you keep it all very clean... it makes you feel you need to know a lot. There’s a lot of digging and a lot of effort. With this, you plant it and you steward it - you're an editor more than a gardener.”
Depending on the size of your garden, you don’t have to necessarily choose between the two styles. As we walk around the edible forest garden Steve points out a traditional raised bed full of vegetables: “You could have a raised bed to experiment with, but why not have the rest of it as an edible garden?”
While edible gardens are likely to include well-known herbs, fruits and veg they also include ‘edimentals’. “Stephen Barstow, came up with this word and it’s essentially plants that are edible but also look good. By that definition, that can be anything,” Steve says, pointing out, "That's an artichoke and it's going to get massive with a really lovely flower on it."
As we move on to herbs, Steve spots chives. "They have purple, or white flowers, so while they are amazing for salads, you can also just be growing them as an ornamental plant." Alliums are good-lookers and will often self-seed (like chives) or even resprout underground year after year. Steve picks out babington's leek: a garlicky-flavoured onion, ready to harvest in winter or spring, that grows back from its bulb after harvesting. Reaching up to 2 meters in height, its weird and beautiful purple flowers add visual interest as well as food for bees.
“If you have a perennial allium, you can just keep harvesting the leaves of that flower constantly.” If it's a sunny spot, then go for something like elephant garlic which Steve describes as having "big tubers" which are ripe for picking.
“We can choose plants that work in a system which creates a very self-sustaining, low maintenance space – whether it’s a balcony or a big garden.”
Edible gardens are based on ‘forest gardening’
To get the most out of your edible forest garden, if space allows, Steve recommends the seven-tier system laid out by the forest gardening model. This was created in the 1980s by Robert Hart. The system involves:
Canopy layer – over-arching fruit trees
Low-tree layer – smaller nut and fruit trees that sit under the canopy
Shrub layer – often berries and currants
Herbaceous layer – leafy vegetables and herbs
Underground layer – plants which have edible roots and tubers
Ground cover layer – horizontally spreading low plants that fill in the gaps
Vertical layer – vines and climbers
“Nature is always trying to get back to a forest… So, let's look at nature for inspiration,” says Steve. If space doesn’t allow for all seven layers, just go for three that will fit. A low-tree layer may be one crab apple or morello cherry tree, both of which are tough, can be kept small and don't mind a little shade.
“Not only are things edible in a food forest but you're embracing seasonal change. So, with the low-tree layer, in spring you get blossom. Cherry trees, apple trees, plum trees… You could describe those as edimentals. This is sea buckthorn – it's great for vitamin c, and great in cocktails – it’s a great low-tree layer!”
To make it a success, you’re probably going to need to have a good, few years for everything to become established. This doesn’t mean you won’t have produce to consume during that period, but it will take time to grow into full production.
How to start
The first thing you need to do is to ask yourself:
The answers to these key points will help you choose the plants which will be self-sustaining.
“If you’ve got quite shady gardens, it doesn't mean you can't grow anything. Think about forests, you have lots growing under the shade of trees, and perennials – especially herbs – are great for that." Hardy herbs like the celery-esque lovage is a good option as is lemony sorrel. A good ground cover for a shady area are Nepalese raspberries, says Steve, adding "they ramble all over the place!"
“If you have free-draining, quite poor soil, that’s great for Mediterranean herbs like fennel and things that just grow wild in very harsh environments. You could have a herbaceous layer of things like melissa (lemon balm) and different mints.”
“If you’ve got a boggy garden and you think 'I can't grow anything', well actually that’s an opportunity! If you have a constraint, it means you'll be creative with your design, so things like common valerian will grow well in that.” Steve also points to wild angelica as another example which grows well in damp conditions. "It's considered a British weed but the stem and leaf stalks can be candied and used to make cake decorations. The aromatic seeds are used in flavouring and the young leaves can also be used as a vegetable [if boiled]."
There are of course plants which are good for pretty much all conditions. Rosemary can be quick to establish and is very hardy. If you're looking for a fruit that requires just a tiny bit of pruning once a year, and possibly a bit of water if it's a dry summer, then gooseberries are a good bet. Redcurrants and raspberries also will tolerate a bit of shade and require very little input, especially in heavier soils.
There are excellent forest garden books and blogs where gardeners will share their experiences of lesser-known perennials, and how to match them to your particular space.
Choosing the right plants
The key is to not fight the natural conditions. “If you're having to go to the lengths of fertilising and replenishing the soil, it means you're working against the environment. The aim is that in future, it will be low maintenance, so keep that in mind when you’re deciding what to grow.”
Another way to make it low maintenance is to put in plants that will supress weed invasion. “Thyme makes for a great ground cover. By using native plants like these, you’ll naturally limit other weeds that you don't want – and that's how it becomes self-sustaining.”
Steve also points to wild strawberries as a good option with there being different breeds to suit different conditions, for example woodland strawberries enjoy shady and moist conditions. “They'll take up a lot of the soil space where weeds would get in, but they also fruit.
“For your beneath ground layer that's where you'd have all your root vegetables. Which you probably will harvest. This is your opportunity to merge both traditional fruit and veg gardens with forest gardens – think carrots, skirret and parsnips.”
How to create an edible garden with a very small space
If you have an outside space but it’s small, Steve suggests making the most of walls and fences. “Think vertically. You could have a small apple tree or vines, which if pruned and clipped, could be trained along a wall while giving you loads of produce.”
If you’ve got a balcony then Steve suggests going for pots or installing a ‘green wall’ but with both, you’ll need to make sure you water them regularly as that’s what frequently causes them to fail.
“They are great to experiment with though – things like strawberries or leafy greens could work really well. Alternatively, if you’re on a sunny balcony or you have a window box go for a Mediterranean herb garden. They require less watering.”
How to save money
In the long-term, a forest garden should be cheaper – as you’re not having to regularly re-plant seeds/plants. And if you choose carefully you’re not having to pay out on regularly watering (with the exception of green walls, in which case Steve suggests you save water you’d otherwise be throwing down the sink).
However, there is an outlay cost, Steve suggests buying plants which are small rather than large, though this does mean it will take longer to establish. But Steve points out you should look at the bigger picture – that a bit of work now means far less effort in the future.
Steve also suggests, looking around to buy your plants, whether that's going to the supermarket to get seeds or plants, checking online retailers or having a thorough look around at garden centres. “It might be a case of looking at the wild flowers section and looking up what’s edible rather than going to the traditional edible section in the garden centre – the wild flowers could be cheaper and actually hardier.”
Originally published April 2022
New York Times - World
Nayib Bukele reprime las libertades civiles en El Salvador y conserva su popularidad
Una gran parte de los salvadoreños está dispuesta a tolerar a un líder de tendencias autoritarias a cambio de la solución a su preocupación más acuciante: la violencia de las pandillas.
Soldados salvadoreños registrando a hombres en busca de tatuajes de pandillas este mes en Tonacatepeque.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Natalie Kitroeff
Photographs by Daniele Volpe
Natalie Kitroeff, reportera del Times en la corresponsalía de México, y el fotógrafo Daniele Volpe viajaron a El Salvador para cubrir las medidas emprendidas por el gobierno contra las pandillas.
TONACATEPEQUE, El Salvador — Han pasado cuatro semanas desde que el zapatero desapareció de su ciudad natal, arrastrado y esposado por la policía salvadoreña.
La familia del hombre, Heber Peña, de 29 años, ha reunido recibos del negocio y firmas de los clientes para demostrar que gana su dinero honestamente. Temen que ahora esté atrapado en una prisión superpoblada, acusado de pertenecer a una pandilla.
Aun así, la familia del zapatero percibe de todos modos los beneficios de la campaña policial que condujo a su detención, y admira al líder que está detrás de ella.
“Aparte de esto”, dijo Caleb Peña, hermano de Heber, “todo lo que ha hecho el presidente es magnífico”.
Heber Peña es uno de los más de 18.000 salvadoreños encarcelados en las últimas semanas, después de que un repunte de los asesinatos en marzo llevó al gobierno a declarar un régimen de excepción, suspendiendo derechos civiles clave garantizados por la Constitución y permitiendo que niños de hasta 12 años sean juzgados como adultos por pertenecer a una pandilla.
Los grupos de derechos humanos han denunciado estas acciones como violaciones a las libertades fundamentales. El secretario de Estado de EE. UU., Antony Blinken, instó al gobierno salvadoreño a “mantener el debido proceso y proteger las libertades civiles”.
Pero la mayoría de los salvadoreños no se quejan. El país se ha cansado de una violencia interminable, de las pandillas que los aterrorizan, de la ausencia de Estado de derecho que ha inspirado a tantos a viajar más de 1600 kilómetros hasta la frontera de Estados Unidos.
Gran parte de los salvadoreños simplemente están aliviados de que su líder aplique mano dura, incluso si también socava la frágil democracia que su país ha luchado por construir en las últimas tres décadas.
El final de una brutal guerra civil en 1992 dio paso a una nueva fuerza anárquica en El Salvador, el país más pequeño de Centroamérica: las pandillas que se instalaron después de que Estados Unidos deportó a miles de salvadoreños al país, muchos de los cuales habían formado redes criminales en Los Ángeles.
Las pandillas impulsaron un ciclo de derramamiento de sangre que profundizó la frustración de la gente con un sistema político incapaz de garantizar una paz duradera. Ahora, gran parte de la población ha depositado su confianza en un joven líder de tendencia autoritaria que, al menos temporalmente, ha dado a la gente la estabilidad que tanto deseaba.
Nayib Bukele, el presidente salvadoreño de 40 años, se ha convertido en uno de los líderes más populares del mundo. Sus partidarios dicen que eso se debe en gran medida al rápido descenso de la violencia de las pandillas desde que asumió el cargo en 2019, así como a su gestión de la pandemia, durante la cual mantuvo a muchos a flote con la entrega de alimentos.
Analistas y funcionarios de Estados Unidos creen que la violencia solo ha disminuido debido a una tregua secreta entre las pandillas y el gobierno, algo que Bukele niega.
Y los críticos se han ido alarmando ante los esfuerzos sistemáticos del presidente para trastocar las frágiles instituciones del país y consolidar cada vez más el poder que está en sus manos.
Su partido destituyó sumariamente a cinco jueces de la Corte Suprema de Justicia y a un fiscal general que estaba investigando al gobierno, mientras atacaba implacablemente a los medios de comunicación y a los grupos de defensa.
Sin embargo, la mayoría de los salvadoreños no parecen percibir que están siendo reprimidos, o simplemente no les importa. La satisfacción con la democracia en El Salvador está en su nivel más alto en más de una década, según una encuesta realizada en agosto por la Universidad de Vanderbilt. Y una encuesta de CID-Gallup publicada la semana pasada mostró que el 91 por ciento de los encuestados aprobaba las medidas de seguridad del gobierno.
“Para mucha gente en El Salvador, la democracia es básicamente la capacidad del sistema político para atender su situación”, dijo José Miguel Cruz, experto en El Salvador de la Universidad Internacional de Florida. “Según ese criterio, ven esto como la mejor opción que tienen”.
El miedo a las detenciones arbitrarias se ha extendido por todo el país, según las entrevistas realizadas a decenas de residentes y agentes de policía en ciudades que ahora controlan las fuerzas de seguridad. Pero muchos siguen convencidos de que es perfectamente legítimo que el gobierno tome medidas extremas para aplastar a las pandillas que los atormentan.
De hecho, mucho antes de que Bukele declarara el estado de emergencia, las libertades básicas ya estaban fuertemente limitadas en gran parte del país. La única diferencia es que antes no era el gobierno el que mandaba. Eran las pandillas.
En muchos de los pueblos más pobres de El Salvador, las pandillas son la máxima autoridad. Solo ellas deciden quién puede entrar y a qué hora, qué emprendedores pueden abrir un negocio y cuánto deben pagar, quién vive y por cuánto tiempo.
“En estas comunidades, la gente ya ha estado bajo un régimen de excepción”, dijo Edwin Segura, jefe de una unidad de investigación de La Prensa Gráfica, un destacado periódico salvadoreño. “La gente dice: ‘bueno, si voy a cambiar, voy a pasar de las manos autoritarias y homicidas de la pandilla a las manos autoritarias del Estado, pues lo tomo’”.
Peña creció y vivió en una urbanización al norte de San Salvador, la capital, llamada Distrito Italia, que obtuvo su nombre luego de que Italia donó los fondos para construir la comunidad para las personas desplazadas tras un gran terremoto en 1986. Se ha convertido en un bastión de la Mara Salvatrucha, o MS-13, que, hasta que se declaró el régimen de excepción, dominaba todos los aspectos de la vida cotidiana en el distrito.
Residentes y agentes de policía, en activo y retirados, afirman que la pandilla cobraba impuestos a muchos negocios locales y a cualquiera que viniera de fuera a entregar productos. Los postes, o vigías de la pandilla, informaban de quién entraba en la urbanización y avisaban a los altos mandos cuando se acercaban extraños o la policía.
Las pandillas incluso intervenían para resolver las disputas entre cónyuges o vecinos, imponiendo su propio estilo de ley y orden.
“Si te peleas con tu vecino, acudes a la gente que se encarga de estos lugares, no a la policía”, dijo un hombre llamado Rogelio, cuyo nombre no se revela para protegerlo de posibles represalias.
Una vez, dijo, un grupo de pandilleros le dio una paliza hasta dejarlo ensangrentado porque pronunció una palabra que no les gustó. Hace unos años, mientras Rogelio observaba, mataron a tiros a su mejor amigo, porque el hombre les parecía “demasiado tranquilo”.
“Si yo fuera el gobierno, si tuviera el poder, los haría desaparecer”, dijo Rogelio, refiriéndose a los pandilleros. “No merecen vivir”.
El Departamento del Tesoro estadounidense impuso sanciones a funcionarios de alto rango del gobierno de Bukele el año pasado por dar a los líderes de las pandillas “incentivos financieros” y privilegios penitenciarios a cambio de menos asesinatos.
Pero cualquier acuerdo pareció haberse venido abajo a finales de marzo, cuando un fin de semana repleto de asesinatos resquebrajó la fachada de tranquilidad y ahora Bukele parece estar enfrentándose a las pandillas de forma directa.
Desde que la Asamblea Legislativa de El Salvador aprobó por primera vez el decreto de régimen de excepción, los soldados se han apostado en la entrada del Distrito Italia, inspeccionando cada vehículo que pasa y revisando los cuerpos de los visitantes en busca de tatuajes que puedan indicar vínculos con las pandillas.
Muchos residentes dicen sentirse más seguros ahora, incluido Rogelio, quien dijo que los que critican el trato de Bukele a los miembros de las pandillas no tienen idea de lo que es ser subyugado por ellas todos los días.
“Solo hablan”, dijo de los detractores del presidente, “nosotros estamos aquí viviendo esto”.
Bukele se ha empeñado en difundir su mano dura en las redes sociales, jactándose de negar a los presos la luz del sol y de racionar su comida. En Twitter, ha publicado videos de guardias de prisión que empujan a hombres tatuados al suelo y de reclusos a los que se les sirven porciones diminutas de comida.
Estas muestras públicas de crueldad parecen diseñadas para ganar puntos políticos. Una encuesta de 2017 reveló que más de un tercio de los salvadoreños aprobaba el uso de la tortura y las ejecuciones extrajudiciales en la lucha contra las pandillas.
“Tiene que ser una imagen catártica”, dijo Segura, “ver a los pandilleros tirados en el suelo después de haberlos visto envalentonados, humillando y aterrorizando a otros”.
El propio Bukele admite que el gobierno ha metido en prisión a transeúntes, pero sostiene que representan un porcentaje ínfimo de las detenciones. Marvin Reyes, quien lidera un sindicato policial, dice que los agentes han recibido instrucciones de sus superiores para cumplir “una cuota diaria de detenciones”. Un portavoz del gabinete de Seguridad del presidente no quiso responder a la afirmación.
Muchos pandilleros han pasado a la clandestinidad —han huido a las montañas o se han escondido en casas de seguridad—, por lo que la policía ha cumplido con la demanda de detenciones masivas llevándose a cualquiera que parezca sospechoso, según Reyes.
“Recibieron una orden y no quieren problemas con su jefe”, dijo Reyes.
Como casi todo el mundo en el Distrito Italia, la familia de Peña, el zapatero, sueña con una vida más tranquila.
Pero ellos y muchos otros vecinos insisten en que el joven no tiene nada que ver con las pandillas. Cuando la policía derribó su puerta de lámina en marzo, Heber Peña estaba atareado en la confección de un par de zapatos negros.
“Estaba trabajando justo aquí”, dijo su padre, Víctor Manuel Peña, mientras señalaba un montón de sandalias sin terminar fuera de la casa de dos habitaciones que comparte con Heber. “¿Qué pandillero vive en una casa con paredes hechas de lámina?”.
Cuando su esposa murió de cáncer hace unos años, Víctor Manuel, de 70 años, asumió la responsabilidad de cocinar para la familia. Ahora tiene pesadillas en las que ve a su hijo hambriento en prisión.
Votó por Bukele, como el resto de la familia. “Vimos que era un hombre que sí se interesaba por la mejora de la nación”, dijo. “Pero nunca imaginamos que iba a tener errores así”.
Advertisement
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
Advertisement
Supported by
El impulso por la vacunación universal contra la covid pierde fuerza
Los números se están estancando en la mayoría de las naciones de bajos ingresos, muy lejos del objetivo de la OMS de inmunizar al 70 por ciento de la población de cada país. Algunos expertos en salud pública opinan que la iniciativa se ha perdido para siempre.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Rebecca Robbins y Stephanie Nolen
A mediados del año pasado, la Organización Mundial de la Salud (OMS) comenzó a impulsar una meta muy ambiciosa que, según la institución, era indispensable para acabar con la pandemia: vacunar al 70 por ciento de la población de todos los países contra la COVID-19 para junio de 2022.
Ahora es evidente que el mundo se quedará muy corto de esa meta para esa fecha. Además, entre los expertos en salud pública crece la sensación de resignación ante la posibilidad de que tal vez nunca se alcance una alta cobertura de vacunación contra la covid en los países de menores ingresos, a medida que se agota el financiamiento tan necesario de Estados Unidos, y que tanto los gobiernos como los donantes favorecen otras prioridades.
“La realidad es que se ha perdido el ímpetu”, señaló Isaac Adewole, exministro de Salud de Nigeria, quien ahora trabaja como consultor de los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades de África.
Solo unos cuantos de los 82 países más pobres del mundo —entre ellos Bangladés, Bután, Camboya y Nepal— han alcanzado el umbral del 70 por ciento de vacunación. De acuerdo con los datos recabados de fuentes gubernamentales por el proyecto Our World in Data de la Universidad de Oxford, muchos están por debajo del 20 por ciento.
En comparación, cerca de dos terceras partes de los países más ricos del mundo han llegado al 70 por ciento. (Estados Unidos está en el 66 por ciento).
Renunciar a alcanzar una alta cobertura de vacunación a nivel mundial podría tener graves consecuencias. Los expertos en salud pública afirman que, si se abandona ese esfuerzo global, es posible que aparezcan nuevas y peligrosas variantes que amenazarían los precarios intentos del mundo por vivir con el virus.
“La pandemia aún no ha terminado —está muy lejos de desaparecer— y es indispensable que los países usen las dosis que tienen a su disposición para proteger a la mayor parte posible de su población”, comentó Seth Berkley, director general de GAVI, la organización sin fines de lucro que gestiona COVAX, el centro de coordinación de vacunas a nivel mundial.
En los últimos meses, países de distintas partes del mundo, incluyendo algunos de Europa oriental y Medio Oriente, han visto que sus tasas de vacunación se han estancado en una tercera parte o menos de su población. Pero la tasa de vacunación de África sigue siendo la más desalentadora.
Menos del 17 por ciento de los africanos han recibido una inmunización básica contra la covid. Hasta ahora, casi la mitad de las dosis de vacunas que se entregaron al continente se han quedado sin usar. El mes pasado, el número de dosis inyectadas en el continente disminuyó un 35 por ciento en comparación con el mes de febrero. Las autoridades de la OMS atribuyeron esta caída a que en varios países remplazaron el programa de vacunación masiva por campañas a menor escala.
Algunos expertos en salud global indican que el año pasado el mundo perdió una gran oportunidad de vacunar a los países de menores ingresos, en ese entonces la gente tenía más temor a la covid y estaba más motivada a vacunarse.
“Hubo un momento en que la gente estaba muy desesperada por vacunarse, pero no había vacunas. Y luego se dieron cuenta de que no se murieron sin la vacuna”, dijo Adewole, quien busca que los países sigan tras la meta del 70 por ciento.
El impulso que queda en la campaña global de vacunación ha sido obstaculizado por un déficit de financiación para el equipamiento, transportación y personal necesario para inyectar las dosis en las personas.
En Estados Unidos, un país clave para la financiación del esfuerzo de vacunación, los legisladores retiraron 5000 millones de dólares que estaban destinados a la ayuda global a la pandemia del paquete de respuesta al coronavirus que se esperaba fuera sometido a votación en las próximas semanas. Funcionarios del gobierno de Joe Biden han comentado que, sin los fondos, no podrán brindar apoyo a la entrega de vacunas en más de 20 países que tienen bajas tasas de inmunización.
Algunos expertos en salud pública destacan que hay motivos para creer que la campaña de vacunación global todavía tiene vigor. Pese a la caída respecto del punto máximo de febrero, el número de vacunas contra la covid que se administran en África todos los días sigue estando cerca de un punto máximo en la pandemia. Además, este mismo mes, GAVI organizó una nueva e importante ronda de compromisos de financiamiento, con lo que obtuvo acuerdos por 4800 millones de dólares, aunque no llegó a la meta de 5200 millones de dólares.
También se tiene la esperanza de que la cumbre mundial sobre COVID-19 que la Casa Blanca piensa organizar el mes que viene podría ser una oportunidad para generar impulso y financiamientos.
Sin embargo, la caída en la demanda de la población ha hecho que algunos funcionarios y expertos en salud cuestionen de manera discreta, y en algunos casos abierta, si la meta del 70 por ciento es factible o incluso razonable.
En el África subsahariana, los fallecimientos reportados por causa de la COVID-19 siguen siendo comparativamente bajos, aunque se discute en qué medida esto es el reflejo de una mala gestión de la información. No obstante, la percepción en muchos países de la región es que esta enfermedad no plantea una amenaza importante, sin duda no tanta como otros problemas de salud generalizados que requieren atención y para los que hay pocos recursos de asistencia sanitaria.
Fifa Rahman, una representante de la sociedad civil en un grupo impulsado por la OMS que coordina la respuesta a la covid a nivel global, explicó que muchos gobiernos de bajos ingresos están volcando su atención a sus economías y a otros problemas de salud como el VIH. “Tenemos la sensación de que existen muchas prioridades concurrentes, pero ese es un síntoma de que el ímpetu se ha perdido. Porque cuando lo teníamos, todos decían: ‘¿Dónde están nuestras vacunas?’”.
En las zonas rurales de la República Democrática del Congo, por ejemplo, donde la tasa de mortalidad por covid es muy baja, hay un aumento en casos de sarampión que amenaza a 20 millones de niños. Sin embargo, el gobierno dice que no puede apartar este año los recursos para brindar vacunas complementarias contra el sarampión, dijo Christopher Mambula, gerente médico de Médicos sin Fronteras en África Oriental. En este tipo de contexto, tiene poco sentido seguir desviando recursos para ampliar la vacunación contra la covid, dijo.
A medida que los gobiernos africanos han recibido más vacunas donadas por países ricos y han tenido dificultades para distribuir incluso esos suministros, su interés en pedir más dosis ha disminuido.
La Unión Africana sigue teniendo la meta de vacunar al 70 por ciento de su población para fines de 2022. Pero, debido a la lentitud de los países para emplear las vacunas donadas, el organismo no ha ejercido sus opciones para solicitar más dosis de Johnson & Johnson y Moderna.
La farmacéutica sudafricana Aspen Pharmacare completó este año un acuerdo para embotellar y comercializar la vacuna de Johnson & Johnson en África, un contrato que se presentó como un paso temprano en el desarrollo de una industria sólida de producción de vacunas en África. Aspen se preparó para la producción, pero ningún comprador ha hecho pedidos, incluidos la Unión Africana y Covax, dijo Stephen Saad, el director ejecutivo de Aspen.
El Instituto Serum de India, el mayor fabricante de vacunas en el mundo, detuvo su producción de dosis para la covid en diciembre del año pasado, cuando su suministro llegó a los 200 millones de dosis; Bharat Biotech, otra empresa india que es un gran productor, también dejó de fabricar las suyas debido a la escasa demanda. Las empresas dicen que no tienen pedidos pendientes desde que su contrato con el gobierno indio concluyó en marzo.
Después de que la OMS comenzó a promover la meta del 70 por ciento de vacunación, muchos gobiernos de bajos ingresos establecieron esa meta para sus propias poblaciones. El gobierno de Biden también la avaló en septiembre y dio como plazo el mes de septiembre de 2022.
En ese momento, se pensaba que dos dosis de las vacunas de Pfizer y Moderna ofrecían una fuerte protección incluso contra los casos leves de la enfermedad y seguía habiendo esperanzas de que con altos niveles de cobertura de vacunación se controlaría el virus. Pero la aparición de nuevas variantes y la propagación del virus en África cambiaron esas estimaciones.
Los esquemas de vacunación que se habían planeado para los países en desarrollo no ofrecían mucha protección contra la infección por la variante ómicron. Y debido a que los países del África subsahariana fueron excluidos de la distribución de vacunas durante gran parte del año pasado, cada vez más africanos obtuvieron la protección contra el virus a partir de una infección natural, algo que según algunos estudios evita el contagio tanto como dos dosis de ARNm. Algunos datos nuevos de la OMS indican que al menos dos terceras partes de los africanos ya habían contraído el virus antes de la ola de ómicron.
Debido a estos factores, algunos expertos en salud pública de África afirman que ya no tiene ninguna lógica la meta del 70 por ciento. “No se le ve mucho sentido. De hecho, va a ser mucho más útil llegar a más del 90 por ciento de la población mayor de 50 años”, señaló Shabir Madhi, profesor de Vacunología y decano de la Facultad de Ciencias de la Salud de la Universidad del Witwatersrand, en Johannesburgo. En la actualidad, más o menos dos terceras partes de los sudafricanos mayores de 50 años tienen el esquema completo de vacunación.
Madhi comentó que era mejor que Sudáfrica cerrara los centros de vacunación masiva y redoblara sus esfuerzos para identificar a las personas más vulnerables en los servicios religiosos y en las oficinas gubernamentales que pagan pensiones mensuales.
Katherine O’Brien, quien encabeza los trabajos relacionados con las vacunas y las inmunizaciones en la OMS, explicó que esta agencia promueve que los países se enfoquen en sus ciudadanos más vulnerables y no tanto en vacunar a “un 70 por ciento de su población de manera indiscriminada”. Según ella, siempre se ha pretendido que sea el “100 por ciento de los trabajadores sanitarios, el 100 por ciento de los adultos mayores, el 100 por ciento de las mujeres embarazadas y el 100 por ciento de las personas que estén dentro de los grupos de mayor riesgo”.
O’Brien comentó que, desde luego, los países pueden elegir los objetivos de salud a los que quieran darles prioridad, pero los recursos limitados no deben ser un obstáculo para vacunar contra la covid. “Si los países desean hacerlo, el mundo cuenta con recursos suficientes para ello”, aseveró. “Y en realidad esa debería ser la pauta”.
Algunos expertos en salud pública indicaron que si bien el umbral de 70 por ciento de vacunación claramente no será alcanzable en la fecha prevista, sería poco ético e inteligente renunciar a alcanzar la meta en un horizonte de más largo plazo. Expresaron frustración por el mar que crece entre los países ricos que ya vacunan a los niños pequeños y ofrecen cuartas dosis a los adultos saludables y las regiones donde la mayoría de las personas aún no tienen ni una sola dosis.
“¿Por qué estamos haciendo un objetivo para los países de altos ingresos y otro para los de bajos ingresos?” dijo Ayoade Alakija, una de las presidentas del programa de vacunación de la Unión Africana.
Indicó que aunque muchas personas en el África subsahariana ya se han contagiado, sigue habiendo la necesidad de protección adicional procedente de una amplia cobertura de vacunación.
La cobertura modesta, dijo, “no se considera un nivel suficiente de protección en Inglaterra, no es un nivel suficiente de protección en Estados Unidos. ¿Cómo puede estar bien que no estemos apuntando a conseguir el máximo-máximo posible? Apuntas al cielo y llegas a la copa del árbol”.
Rebecca Robbins se integró al Times en 2020 como reportera de negocios con énfasis en las vacunas para la covid. Desde 2015 investiga temas de salud y medicina. @RebeccaDRobbins
Stephanie Nolen cubre la salud global. Ha informado sobre temas de salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolen • Facebook
Advertisement
France24 - Monde
Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
Publié le : 01/05/2022 - 07:09
FRANCE 24
Suivre
Le chef de la junte militaire à Conakry a annoncé samedi avoir opté pour une durée de transition "de 39 mois" avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux de la Guinée, qui demandent un délai bien plus court.
Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, a annoncé, samedi 30 avril, avoir opté pour une durée de transition "de 39 mois" avant de rendre le pouvoir aux civils.
"De toutes les consultations engagées à tous les niveaux (...), il ressort une proposition médiane d'une durée consensuelle de la transition de 39 mois", a déclaré le colonel Mamady Doumbouya dans une adresse télévisée à la Nation.
L'officier, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre et s'est fait proclamer chef de l'État depuis lors, a tenu ces propos après la clôture, vendredi, de deux consultations politiques contestées, une conférence dite de réconciliation et "un cadre de concertation inclusif", toutes deux boudées par un grand nombre de partis politiques.
"Le CNRD [Comité national du rassemblement et du développement, l'organe dirigeant de la junte, NDLR] et le gouvernement à leur tour soumettront au CNT [Conseil national de transition, NDLR], qui tient lieu de Parlement, cette proposition qui est consécutive à de larges et patientes consultations", a déclaré le colonel-président.
Contre l'ultimatum de la Cédéao
Fin mars, s'impatientant devant leur refus manifeste d'annoncer une date pour des élections destinées à rendre le pouvoir aux civils, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait sommé les autorités de Conakry de lui présenter "au plus tard le 25 avril" un calendrier de transition "acceptable", sous peine d'une extension des sanctions économiques décidées contre le pays après le coup d'État.
Mais la junte a laissé passer le délai et demandé à "avoir davantage de temps par rapport à l'échéance du 25 avril", afin de "permettre la poursuite des consultations", selon un communiqué de la Cédéao publié mercredi.
En septembre, après le putsch à Conakry, les chefs d'État de la Cédéao avaient "insisté pour que la transition soit très courte" et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas "six mois".
En clôturant le "cadre de concertation inclusif", le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, avait déclaré vendredi que l'"ensemble des acteurs" ayant accepté d'y participé avaient "proposé des durées allant de 18 à 52 mois" pour la transition, sans préciser à partir de quelle date.
Comme au Mali ou au Burkina Faso, deux autres pays de la région où les militaires ont pris le pouvoir, la junte guinéenne semble faire peu de cas des exigences de la Cédéao.
Mardi, au lendemain de l'expiration de l'ultimatum de l'organisation régionale, le porte-parole du gouvernement mis en place par la junte, Ousmane Gaoual Diallo, s'était livré à une violente attaque contre la Cédéao.
"On n'a pas transmis un document [sur le calendrier de la transition à la Cédéao] et nous étions clairs là-dessus depuis le début que le gouvernement guinéen n'agit pas sous des contraintes ou sous le diktat de qui que ce soit", avait-il dit, n'excluant pas que la Guinée se retire de la Cédéao.
La Cédéao "doit faire sa propre autocritique", avait-il ajouté, accusant l'organisation ouest-africaine d'avoir été "distante par rapport aux cris des populations guinéennes" lors de la répression meurtrière de la contestation ayant marqué les dernières années de pouvoir d'Alpha Condé.
Dans un communiqué publié samedi avant l'annonce du colonel Doumbouya sur la durée de la transition, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a déploré "que les faits et agissements du CNRD ressemblent chaque jour davantage à ceux du régime déchu d'Alpha Condé" et plaidé pour un "retour rapide à l'ordre constitutionnel normal".
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Guinée : retour en héros pour quatre opposants au président déchu Alpha Condé
Consultations en Guinée : la junte a rencontré les chefs politiques et religieux
Guinée : le colonel Mamady Doumbouya prête serment comme président de transition
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
Advertisement
Supported by
Cairo Dispatch
Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
Advertisement
France24 - Monde
L'Afrique particulièrement touchée par l'explosion des cas de rougeole
Publié le : 30/04/2022 - 00:07
Claire BONNICHON
Suivre
Selon l'OMS, les cas de rougeole ont augmenté de 400% sur les 3 premiers mois de l'année par rapport a la même période l'année dernière. Cette forte hausse est due au retard de la vaccination des enfants du fait de la pandémie de Covid 19.
Le Nigéria a entamé une politique de retour volontaire pour ses ressortissants réfugiés dans le nord-est du Niger. les organismes humanitaires craignent un retour prématuré qui conduirait à davantage de victimes et de déplacés.
Enfin la folie des NFT (Non fungible Token) touche l'héritage sud africain. Un collectionneur a acheté fin mars aux enchères les droits NFT du mandat d'arrêt de Nelson Mandela de 1961 pour plus de 113000 euros.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR France24 - Monde
Viols pendant la guerre d'Algérie, un scandale occulté
Publié le : 29/04/2022 - 12:33
Florence GAILLARD
Florence GAILLARD
Il y a soixante ans, l'Algérie prenait son indépendance. Si beaucoup d'ouvrages et de documentaires ont été réalisés sur la guerre d'Algérie, très peu ont abordé la question du viol. Honte des anciens soldats de l'armée française, censure ou auto-censure des femmes en Algérie, Florence Gaillard a mené l'enquête sur ce sujet tabou.
Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie
Reporters
Guerre d'Algérie : 60 ans après, retour sur les accords d'Évian
DEMAIN A LA UNE
60 ans des accords d'Evian : commémorer pour apaiser les mémoires ?
France24 - World
Inter overcome Udinese to stay on heels of leaders Milan
Issued on: 01/05/2022 - 20:08Modified: 01/05/2022 - 20:06
Milan (AFP) – Inter Milan still have a say in this season's Serie A title race after winning 2-1 at Udinese to stay two points behind league leaders AC Milan.
Ivan Perisic and Lautaro Martinez made sure that the champions bounced back from Wednesday's traumatic defeat at Bologna and stayed on the heels of their local rivals who earlier were fired to a 1-0 win over Fiorentina by Rafael Leao.
Milan need seven points from their final three games to snatch the Scudetto from their local rivals as they have the better of the two league derbies with Inter, meaning the seven-time European champions would stay ahead of Inter should they end up locked on the same points.
However Sunday's match was the toughest left in Inter's run-in, while Milan have to play Verona and Atalanta in their bid to secure the crown.
And Simone Inzaghi's side dealt well with a tricky team who had rattled in 17 goals in their six games in April, taking the lead in the 12th minute through Perisic's header and doubling their advantage seven minutes before half-time.
After Martinez was denied Edin Dzeko made the most of contact from Pablo Mari's lunging tackle and earned his team a penalty, which thwacked against the post by Martinez before the Argentine nodded in on the rebound.
Ignacio Pussetto pulled one back for the hosts after Gerard Deulofeu had crashed a free-kick off the woodwork, but Inter held on to claim the points.
Leao keeps Milan top
Portugal forward Leao struck with eight minutes remaining against Fiorentina to ensure Milan are still favourites for a first Scudetto since 2011 and unleash a wave of relief at a packed San Siro.
"It's the best moment of my career as a player," Leao told DAZN after his 10th league goal of the season.
Until Leao scored it had looked to be a frustrating day for the hosts, Olivier Giroud missing the first of a series of good chances with 15 minutes on the clock when he somehow fluffed his dinked finish wide after being slipped perfectly through by Franck Kessie.
Nerves started to get to the home fans after a series of misplaced passes in good positions curtailed promising attacks, and the huge crowd had their heads in their hands two minutes after the break when Leao smashed over from close range after being fed by Giroud.
Zlatan Ibrahimovic was introduced in the 65th minute in an attempt to force the winner, and after Mike Maignan saved Arthur Cabral's 76th-minute header Leao made it party time.
He collected Viola goalkeeper Pietro Terracciano's awful kick, charged towards goal and slotted home a finish which could be crucial to an enthralling title race.
Juve eye Champions League
Leonardo Bonucci put Juve on the brink of Champions League football with a double in their 2-1 win over Venezia which also dealt a huge blow to the survival hopes of Serie A's bottom team.
Italy defender Bonucci struck in each half at the Allianz Stadium to put Juve 10 points clear of fifth-placed Lazio, who occupy the Europa League spot, while Roma are a further point back in sixth ahead of their home match with Bologna later on Sunday.
Anything but a win for Jose Mourinho's Roma will confirm Juve's place in Europe's top club competition.
"We needed the win to make sure that the last three games aren't too difficult," said Bonucci to Sky Sport Italia.
Venezia are six points behind Cagliari, who sit just outside the relegation zone, and have a game in hand on Thursday at in-form Salernitana.
© 2022 AFP
France24 - World
Olympic sprint champion Jacobs to run in Nairobi
Issued on: 01/05/2022 - 20:00Modified: 01/05/2022 - 19:58
Paris (AFP) – Marcell Jacobs will run his first 100m since winning the Olympic title at this week's Kip Keino Classic, a World Athletics Continental Gold Tour event in Nairobi, he announced on Sunday.
"May 7. 100m. Nairobi Kenya. Let's goo!!," he wrote on Twitter.
Jacobs will be up against the American Fred Kerley, his runner-up in Tokyo, and the Kenyan Ferdinand Omanyala.
He was originally scheduled to start his 100m season on May 28 as part of the American round of the Diamond League in Eugene, on the track where the World Championships will take place in July.
Jacobs' coach Paolo Camossi explained in the Italian press that they had been thinking about running a 100m in Tokyo on Sunday but "the trip would have been long and there was a seven-hour time difference", which they considered too demanding in a difficult season.
They chose Nairobi as a more feasible logistical option.
"All the indications are that Marcell is already in very good shape," said Camossi.
"I have no reservations about making him run a lot. And having two runs in his legs before the big meeting in Eugene can only be good for him."
After Nairobi, Jacobs will test himself, as originally planned, in the 200m at a meeting on May 18 in Savona in Italy.
The 27-year-old Italian sprinter caused a sensation in Tokyo last year by surprisingly winning two titles (100m and 4x100m relay), before ending his season prematurely.
In 2022, he has only competed in the 60 metres indoors, winning the world championship title in March by beating defending champion Christian Coleman in Belgrade.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : des dizaines de civils évacués du site Azovstal à Marioupol
Les ventes de gaz russes vers l’Europe en nette baisse
Nancy Pelosi à Kiev
Ce 1er mai à Kiev, Volodymyr Zelensky a accueilli Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis. La visite de cette dirigeante haut placée s’est voulue être un symbole majeur de soutien continu à la lutte du pays contre la Russie. « Nous vous rendons visite pour vous remercier de votre combat pour la liberté », a expliqué Nancy Pelosi au président ukrainien, avant d’ajouter : « Notre engagement est d’être là pour vous jusqu’à ce que le combat soit terminé. »
Evacuation de civils
Vingt civils ont été extraits de l’usine Azovstal à Marioupol dans la nuit du samedi 30 avril au dimanche 1er mai. Selon le commandant adjoint du régiment Azov, « des femmes et des enfants (…) ont été transférés vers un endroit convenu », en vue d’être évacués vers Zaporijjia, un territoire encore aux mains de l’Ukraine. Le Monde rapporte que 25 civils auraient également pu sortir de l’usine quelques heures plus tôt, mais que des centaines de militaires et de civils étaient encore bloqués. L’endroit représente la dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol.
France24 - World
Thousands rally in Armenia against Karabakh concessions
Issued on: 01/05/2022 - 19:54
Yerevan (AFP) – Thousands of opposition supporters rallied Sunday in the Armenian capital Yerevan to warn the government against concessions to arch-foe Azerbaijan over the long-disputed Nagorno-Karabakh region.
Opposition parties have accused Prime Minister Nikol Pashinyan of plans to give away all of Karabakh to Azerbaijan after he told lawmakers last month that the "international community calls on Armenia to scale down demands on Karabakh."
On Sunday, several thousand opposition supporters gathered in the capital's central Square of France, blocking traffic throughout central Yerevan.
Protesters shouted demands for Pashinyan to resign, with many holding placards that read "Karabakh".
Parliament Vice Speaker and opposition leader Ishkhan Sagatelyan said: "Any political status of Karabakh within Azerbaijan is unacceptable to us."
"Pashinyan had betrayed people's trust and must go," he told journalists at the rally, adding that the protest movement "will lead to the overthrow of the government in the nearest future".
Addressing the crowd, he announced "a large scale campaign of civil disobedience to begin on Monday".
"I call on everyone to begin strikes. I call on students not to attend classes. Traffic will be fully blocked in central Yerevan."
'Threat of unrest'
On Saturday, Armenia's National Security Service warned of "a real threat of mass unrest in the country."
Yerevan and Baku had been locked in a territorial dispute since the 1990s over the mountainous region of Azerbaijan predominantly populated by ethnic Armenians.
Karabakh was at the centre of a six-week war in 2020 that claimed more than 6,500 lives before it ended with a Russian-brokered ceasefire agreement.
Under the deal, Armenia ceded swathes of territories it had controlled for decades and Russia deployed some 2,000 peacekeepers to oversee the truce.
In April, Pashinyan and Azerbaijani President Ilham Aliyev met for rare EU-mediated talks in Brussels after which they tasked their foreign ministers to "begin preparatory work for peace talks."
The meeting came after a flare-up in Karabakh on March 25 that saw Azerbaijan capture a strategic village in the area under the Russian peacekeepers' responsibility, killing three separatist troops.
Baku tabled in mid-March its set of framework proposals for the peace agreement that includes both sides' mutual recognition of territorial integrity, meaning Yerevan should agree on Karabakh being part of Azerbaijan.
Armenian Foreign Minister Ararat Mirzoyan sparked controversy at home when he said -- commenting on the Azerbaijani proposal -- that for Yerevan "the Nagorno-Karabakh conflict is not a territorial issue, but a matter of rights" of the local ethnic-Armenian population.
Ethnic Armenian separatists in Nagorno-Karabakh broke away from Azerbaijan when the Soviet Union collapsed in 1991. The ensuing conflicts claimed around 30,000 lives.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la France a déjà livré 615 tonnes d’équipements à Kiev
La piste de l’aéroport d’Odessa détruite
Un bombardement russe a détruit la piste de l’aéroport d’Odessa, samedi en début de soirée. « Aujourd’hui, l’ennemi a frappé depuis la Crimée par un système de missile de défense côtière Bastion. La piste de l’aéroport d’Odessa a été détruite. Dieu merci, il n’y a pas eu de victimes », a déclaré le gouverneur dans une vidéo sur son compte Telegram, cité par Sud-Ouest. Le bombardement n’a pas fait de victime.
14 prisonniers ukrainiens libérés dans un nouvel échange
Selon la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, quatorze ukrainiens ont été libérés par les Russes, dans le cadre d’un nouvel échange de prisonniers. « Aujourd’hui, on a procédé à un nouvel échange de prisonniers. Quatorze des nôtres reviennent chez eux, sept militaires et sept civils. Une des femmes militaires est enceinte de cinq mois », a détaillé la ministre, selon Le Figaro.
Emmanuel Macron fait le point sur le soutien français
Le président de la République s’est entretenu avec son homologue ukrainien, samedi 30 avril. à l’issue de cet entretien, l’Elysée a fait le point sur le soutien apporté par la France à l’Ukraine. Pour l’heure, relate Le Figaro, Selon l’Elysée samedi, l’aide humanitaire française représente « plus de 615 tonnes d’équipements acheminés dont du matériel médical, des groupes électrogènes pour les hôpitaux, de l’aide alimentaire, de l’aide pour l’hébergement, et des véhicules d’urgence ».
Au cours de son entretien téléphonique avec Volodomyr Zelensky, Emmanuel Macron a rappelé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ». Il a également souligné « la disponibilité de la France à contribuer à un accord prévoyant des garanties de sécurité à l’Ukraine. »
De nouvelles preuves de crimes de guerre à Boutcha
Trois corps ont été découverts dans une fosse commune située à proximité de Boutcha, a annoncé la police de Kiev ce samedi 30 avril. Les dépouilles portent des traces visibles de torture, rapporte notamment Le Progrès. Les trois hommes, mains liées et yeux bandés, semblent avoir été tués par balle.
« Les victimes ont été torturées pendant longtemps (…) Finalement, chacun d’eux a reçu une balle dans la tempe », a détaillé le chef de la police de Kiev, Andriï Nebytov. Depuis le départ des armées russes, de nombreuses preuves de crimes de guerre ont été découvertes à Boutcha et dans la région de Kiev. Pour la première fois, cette semaine, dix soldats russes ont d’ailleurs officiellement mis en examen et sont désormais recherchés pour « traitement cruel de civils et d’autres violations de la loi et des coutumes de la guerre ».
La colère du Pentagone
De son côté, le porte-parole du ministère de la Défense américaine a évoqué le sort de l’Ukraine en ayant du mal à « imaginer qu’un dirigeant sérieux puisse faire ça ». John Kirby a en effet parlé de « foutaises » du président russe qui voudrait « dénazifier » l’Ukraine, et regretté que des milliers d’innocents aient été « tués d’une balle dans la nuque, les mains liées dans le dos ». Le Pentagone a ainsi accusé Vladimir Poutine de « dépravation » et de « cruauté », et confié qu’il ne s’attendait pas à autant de violences à l’égard des civils.
Le cas du Donbass
Inquiet pour le Donbass, ce territoire stratégique situé à l’est de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a estimé, lors d’une déclaration vendredi 29 avril, que la Russie « veut vider ce territoire de tous ses habitants ». Il a notamment évoqué « les bombardements brutaux constants » et considéré « la défense de (son) peuple » comme « un combat pour la vie ». Le président ukrainien ukrainien a souligné que le Donbass pourrait être transformé « en pierres » comme Marioupol, devenu un « camp de concentration russe parmi les ruines ».
Poutine au G20
En novembre prochain doit se tenir le sommet du G20 en Indonésie. Comme l’explique Le Monde, Vladimir Poutine devrait être présent à l’événement, ainsi que Volodymyr Zelensky. Joe Biden a souhaité exprimer sa totale opposition à la venue du président russe et de l’accueillir « comme si de rien n’était ». De son côté, l’Indonésie a précisé que l’invitation du Kremlin au sommet datait d’avant le début de la guerre. Washington n’a pour l’heure pas précisé si les Etats-UnisÉtats-Unis seraient finalement présents ou non au G20.
France24 - World
'Bad Guys' stay on top of N.America box office
Issued on: 01/05/2022 - 19:20Modified: 01/05/2022 - 19:18
Los Angeles (AFP) – Universal's animated action-comedy "The Bad Guys" again topped the North American box office this weekend, with an estimated take of $16.1 million, industry watcher Exhibitor Relations reported Sunday.
"Bad Guys," a sort of animal-centric version of "Oceans 11," benefited from a relatively quiet moviegoing weekend, with the next big superhero film -- Disney's "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" -- opening next Friday.
A DreamWorks Animation production, "Bad Guys" has a voice cast including Sam Rockwell, Awkwafina, Anthony Ramos and Lilly Singh.
Paramount's family-friendly "Sonic the Hedgehog 2" once again placed second for the Friday-through-Sunday period, taking in $11.4 million.
Its four-week domestic total of $160.9 million has surpassed the $148 million of the original "Sonic" -- a rare feat for a pandemic-era film.
Warner Bros.' "Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore" maintained its third place, taking in $8.3 million. To date it is the lowest grossing of the "Harry Potter" linked films.
Fourth spot again went to "The Northman" from Focus Features, at $6.3 million. The blood-soaked Viking tale stars Alexander Skarsgard.
And in fifth, up one spot from last week, was "Everything Everywhere All at Once," at $5.5 million. Michelle Yeoh stars in the genre-bending film as a beleaguered laundromat owner who is called on to save the world -- or worlds.
"April was another good month at the domestic box office," said David A. Gross of Franchise Entertainment Research, adding that the past two months showed "enormous improvement" over last summer's miserable pandemic-scarred numbers.
Rounding out this weekend's top 10 were:
"The Unbearable Weight of Massive Talent ($3.9 million)
"The Lost City" ($3.9 million)
"Memory" ($3.1 million)
"Father Stu" ($2.2 million)
"Morbius" ($1.5 million)
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Bruxelles submergée par le trafic de drogue et la violence
Le plat pays s’agite de plus en plus. Selon La Libre, les tensions les tensions ne cessent de croître à Bruxelles, où le trafic de drogue submerge littéralement les forces de l’ordre et occasionne une forte montée des violences. En témoigne ce premier chiffre : depuis septembre 2021, une dizaine de règlements de compte par arme à feu ont été signalés dans la capitale belge. Une illustration de la violence toujours plus importante du narco-banditisme bruxellois, qui délaisse de plus en plus le cannabis pour se tourner vers les marchés de la cocaïne, de l’héroïne et du crack, nettement plus lucratifs – et générateurs de violence.
Cette situation de crise, qui ne cesse d’inquiéter les bourgmestres (maires d’arrondissement), dépasse désormais largement les seules frontières du tristement célèbre quartier de Molenbeek. « Les 19 communes sont impactées, les 19 bourgmestres sont préoccupés, et nous partageons tous le même constat : Bruxelles est polluée par les stupéfiants », explique Catherine Moureaux (PS), bourgmestre de Molenbeek.
La police simplement débordée
Pour faire face à des criminels de plus en plus violents et de mieux en mieux armés, la police bruxelloise semble largement dépassée. « Notre police manque tellement de moyens que nous n’avons pas toujours les capacités de répondre aux demandes de base de la population », lâche Catherine Moureaux, « comment pouvons-nous donc faire face à ce fléau qui prend de l’ampleur ? ». D’autant que, selon l’élue locale, « le pouvoir fédéral ne fait pas grand chose ». Aujourd’hui, ajoute La Libre, Catherine Moureaux demande notamment un renfort de 200 policiers pour la zone Bruxelles-Ouest.
Du côté de la mairie de Bruxelles, la priorité semble pourtant toute autre : « Nous devons évoluer avec la société, et cela doit passer par un débat sur la dépénalisation des drogues douces », estime Philippe Close, maire de la capitale belge. Selon l’édile, une telle mesure permettrait « de laisser les policiers traquer des cas plus graves encore » – comprendre les drogues dures comme la cocaïne ou l’héroïne. En attendant, rien qui ne permette d’endiguer la violence et les trafics. « Personne ne veut voir la situation empirer et assister à des scènes qui existent déjà à Anvers où des grenades sont lancées pour intimider les bandes ennemies », termine Philippe Close.
France24 - World
O'Sullivan edges ahead in world snooker final amid referee row
Issued on: 01/05/2022 - 18:44Modified: 01/05/2022 - 18:43
London (AFP) – Snooker great Ronnie O'Sullivan took a 5-3 over lead over Judd Trump in the World Championship final on Sunday after becoming involved in an angry exchange with referee Olivier Marteel.
O'Sullivan, bidding to equal Stephen Hendry's modern-day record of seven world titles, appeared to be accused by the match official of making an obscene gesture after failing to get out of a snooker in the eighth frame at Sheffield's Crucible Theatre.
That led O'Sullivan, 46, to challenge Marteel by asking the Belgian referee and insist that he "saw nothing".
O'Sullivan was adamant he had not been abusive towards Marteel, telling Eurosport in an interview after the end of the first session: "I just think he (Marteel) seems to be looking for trouble. I just get that vibe from the guy.
"They've got hundreds of cameras out there and they can go and check them all. I'm not going to have any of it because I think he's just trying to create something. He needs to deal with it, not me."
O'Sullivan is already facing an investigation by snooker authorities for allegedly making a lewd gesture after missing a black in the 13th frame of his 10-5 first-round win over Dave Gilbert.
O'Sullivan had earlier complained to Marteel, , who is officiating in his first world final, about a security guard who was moving in his line of sight during the third frame.
The next frame saw the pair involved in a lengthy argument over the placing of the cue ball following a miss.
At the end of the first session in this best of 35-frame contest, O'Sullivan shared a fist bump with Trump but did not offer a similar courtesy to Marteel as is customary.
Trump, the 2019 world champion, made an impressive start in an all-English final by taking the first frame with a break of 72.
O'Sullivan, however, pounced on several Trump errors to win five frames in a row, a run that included two century breaks.
Rows between players and officials in snooker are rare events but tension mounted in the fourth frame when O'Sullivan insisted the white had been wrongly replaced by Marteel following a miss.
He twice involved Trump in the discussion and at one point jokingly said Marteel should play the shot himself before the referee insisted play must continue.
O'Sullivan eventually won that frame by potting a re-spotted black.
Trump was in danger of being overwhelmed and conceding a lead that might prove decisive, even in a long-form match.
But he regained his composure with a break of 97 before, having himself been annoyed by Marteel's intervention, to win the next as well and reduce his deficit to two frames.
Trump asked Marteel why his comments to O'Sullivan could not have waited until the end of the session, with the referee replying: "I had to say something."
The match resumes at 1800 GMT Sunday and will be played to a finish on Monday.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Erdogan se félicite de la défaite de Marine Le Pen
« Avec des amis pareils, on n’a pas besoin d’ennemis », disait en son temps Charles Pasqua, à propos du rapprochement entre le RPR et l’UDF. Une phrase que Marine Le Pen pourrait bien reprendre à son compte, à propos des liens entre Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron. En effet, le président turc, relate BFMTV, a salué samedi 30 avril la victoire de son homologue français sur Marine Le Pen.
Selon Erdogan, la réélection d’Emmanuel Macron consacre « la défaite des vues extrémistes lors de l’élection française ». Une bonne nouvelle pour le président turc, qui estime que « tout ce dont nous souffrons est causé par l’extrémisme ».
Une campagne de haine contre les musulmans
Pour autant, Recep Tayyip Erdogan n’a pas manqué de rappeler que ses relations avec Emmanuel Macron n’ont pas toujours été apaisées : « J’espère qu’avec le résultat de cette élection, nos relations (avec la France) seront dans une bien meilleure position. » Par le passé et notamment après l’assassinat de Samuel Paty, rappelle BFMTV, Erdogan avait accusé Emmanuel Macron « de diriger une campagne de haine contre les musulmans ».
Le retour à de meilleures relations entre la France et la Turquie pourrait cependant être facilité par la guerre en Ukraine, au cours de laquelle Ankara a multiplié les initiatives diplomatiques et s’est imposée comme l’un des acteurs majeurs du conflit.
France24 - World
French far-right rivals Le Pen, Zemmour settle scores after bitter presidential race
Issued on: 29/04/2022 - 18:37
Romain BRUNET
Follow
Despite competing with another candidate dividing the far-right vote, Marine Le Pen once again made it to the final round of France’s presidential election. But Le Pen is now looking to vanquish newcomer pundit-turned-candidate Éric Zemmour – as well as even the score with allies who left her camp to join him – in June’s legislative elections.
After garnering a lot of attention ahead of the first round of presidential elections on April 10, far-right newcomer Éric Zemmour spent much of his campaign denigrating France’s longtime far-right populist Marine Le Pen of the Rassemblement National (National Rally or RN) party.
But that might have been a strategic mistake: Zemmour won only slightly more than 7 percent of the vote while Le Pen scored more than 23 percent and managed to make it to the second round against President Emmanuel Macron. "It's the eighth time that defeat has been associated with the Le Pen name," Zemmour said shortly after Macron’s victory.
But all eyes are now on the legislative elections taking place on June 12 and 19, and Zemmour, a former journalist, is now calling for "union nationale". But he might be the only one wanting the far right to unite ahead of France’s next electoral deadline.
The former presidential candidate announced on Wednesday via Twitter that his party, Reconquest, would not field candidates for legislative elections against fellow far-right politicians Le Pen and Nicolas Dupont-Aignan as well as right-winger Éric Ciotti: "This is union nationale in action," he stated.
On Monday he claimed that the "union nationale" he called for would come out on top in 246 constituencies, over double the expected 105 constituencies if the parties remain separated.
Zemmour also stressed that 70 percent of RN voters are in favour of such a proposed "union", according to an Ipsos poll. Finally, he published a press release from the vice presidents of his party – former RN members Marion Maréchal (Le Pen's niece) and Nicolas Bay, as well as conservative Les Républicains former member Guillaume Peltier – proposing a meeting with Le Pen's party "to form an electoral coalition for the legislative elections".
Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022
April 27, 2022Le Pen seems to prefer consolidating the supremacy of her party, and insiders do not see starting discussions with those who "betrayed" France’s oldest active far-right party to join Zemmour’s team as an option. Their departure was "a one-way ticket", Le Pen has said.
According to Erwan Lecœur, a political scientist and specialist on the far right, party founder (and Marine's father) Jean-Marie Le Pen used to say, "There is no No. 2 in the National Front," as the party used to be known. "There is a leader and this leader will do everything to crush the others." Lecœur noted that others who have tried to change the party from within have also ended up being expelled from it.
"Éric Zemmour wanted to play the new leader of the new far right: He will pay the price in the coming weeks," Lecœur predicted.
>>> ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B
April 24, 2022Not here to ‘help a movement hostile to us’
"Many voters were misled by Zemmour, who made them believe there was a wave of hidden voting in his favour. The goal of Zemmour was clear: to end the National Rally and replace Le Pen. But the French decided otherwise," Laurent Jacobelli, a spokesman for the RN, told France Culture radio on Wednesday. He added that his party’s purpose is "not to help a movement that is hostile to us".
Despite a solid financial situation and 122,000 party members, the legislative campaign is likely to be delicate for Zemmour, who has not yet officially announced if he will be a candidate.
>>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
As Le Pen improved her finish in the second round of the presidential election by nearly eight points when compared to 2017, she is also poised to prove victorious over Reconquest. RN spokesperson Sébastien Chenu said the party would put up a candidate even if opposing Zemmour, should he opt to run.
"I agree that we should work with Reconquest MPs if Zemmour manages to get them elected, but they have a different approach. We are not for the unity of the right wing: We want a union of patriots, and that goes beyond the right and the left because we no longer believe in those divisions," Chenu told French news channel LCI on Monday.
"I don't see any point in Le Pen openly letting Zemmour and Maréchal pursue their objectives," Lecœur said. "Reconquest will only be able to get a handful of MPs in the southeast of France while Le Pen can expect having around 50 elected representatives and, for the first time without proportional representation, have a substantial group of MPs in the National Assembly."
Her party estimated that Le Pen finished first in 159 constituencies in the presidential election. She also finished first in 23 metropolitan departéments (administrative units), up from two in 2017.
However, as the party is deep in debt, obtaining as many votes as possible in legislative elections and securing parliamentary seats is also a financial necessity. This election will determine how and which political parties are financed for the next five years. Parties obtaining 1 percent of the vote in at least 50 constituencies receive state subsidies to the tune of €1.42 per vote. Parties receive €37,280 per MP each year of their five-year mandates.
This story has been adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONHow France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : au moins un mort à Kiev lors des frappes russes pendant la visite d’António Guterres
« 600 militaires blessés au sous-sol » de l’usine Azovstal, à Marioupol
Interrogé par BFMTV, la conseillère municipale de Marioupol Kateryna Soukhomlynova a indiqué que « plus de 600 militaires blessés » sont réfugiés dans le sous-sol de l’usine Azovstal à Marioupol. « Il n’y a plus d’aide médicale, même pas d’eau ni de nourriture », a-t-elle ajouté.
Antonio Guterres et Vladimir Poutine ont eu des échanges jugés « francs et honnêtes »
Invité sur BFMTV, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a qualifié d’ « assez francs et honnêtes » les échanges entre Antonio Guterres et Vladimir Poutine. Selon Stéphane Dujarric, cette réunion a duré « deux heures », en compagnie du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov. Une réunion durant laquelle le secrétaire général a répété que « cette invasion est une violation de la charte des Nations unies », a indiqué Stéphane Dujarric.
Paris et Berlin « déterminés » à soutenir la Moldavie face à des « risques de déstabilisation »
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et son homologue allemande Annalena Baerbock se sont dits déterminés vendredi à soutenir la Moldavie face aux « risques de déstabilisation » provoqués par le conflit ukrainien, indique BFMTV.
La Moldavie est « une cible potentielle de Vladimir Poutine » pour l’ancien vice Premier ministre moldave
« Aussi longtemps que Vladimir Poutine aura l’ambition de rétablir l’Union soviétique, tous ces pays (dont la Moldavie) seront des cibles potentielles de Vladimir Poutine », a déclaré sur BFMTV Alexandru Flenchea, ex-vice Premier ministre moldave entre 2019 et 2020.
La télévision russe évoque « une Troisième Guerre mondiale » et juge probable le recours a « une attaque nucléaire »
Mercredi 27 avril, sur le plateau de la chaîne d’information russe Russia 1, des analystes ont évoqué « une Troisième Guerre mondiale », et jugé probable le recours à « une attaque nucléaire », indique BFMTV. « Soit nous perdons en Ukraine, soit la Troisième Guerre mondiale commence. Je pense que la possibilité d’une Troisième Guerre mondiale est plus réaliste », a déclaré Margarita Simonian, à la tête de la chaîne d’information Russia Today. Sur cette même chaîne, dans l’émission 60 minutes, jeudi, un analyste a déclaré : « Un missile Sarmat et c’est réglé, il n’y a plus d’îles britanniques ».
Un ressortissant américain tué en combattant aux côtés des forces ukrainiennes
Willy Joseph Cancel est le premier Américain tué en Ukraine depuis le début du conflit, indique Le Monde. Cet ancien marine de 22 ans combattait aux côtés des forces ukrainiennes, et travaillait pour une compagnie militaire privée. Il aurait été tué lundi, a déclaré sa mère Rebecca Cabrera à CNN. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby a exhorté « les Américains à ne pas se rendre en Ukraine », sur la chaîne américaine.
Berlin condamne à son tour les attaques contre Kiev
Le porte-parole du gouvernement allemand, Wolfgang Büchner, a tenu une conférence de presse ce vendredi 29 avril, relate BFM TV. L’Allemagne y a condamné les frappes russes « inhumaines » perpétrées contre Kiev, ayant tué une journaliste de Radio Liberty. « Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n’ont aucun respect pour le droit international », a déploré Wolfgang Büchner.
Deux bénévoles britanniques « capturés »
Deux bénévoles britanniques ont été « capturés » par l’armée russe en Ukraine. Comme le relaie BFM TV, c’est ce qu’a annoncé l’un des présidents de l’ONG Presidium Network, basé au Royaume-Uni. « Deux citoyens britanniques, travaillant en tant que volontaires non liés à nous, mais connus de nous, Paul Urey (né en 1977) et Dylan Healy (né en 2000) », ont été « capturés par l’armée russe à un point de contrôle en Ukraine lundi », 25 avril. Les deux hommes se seraient rendus en Ukraine « de leur propre chef ».
Paris condamne les frappes sur Kiev
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a condamné les frappes russes contre Kiev qui ont fait au moins un mort – une journaliste ukrainienne de Radio Liberty. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, était également à Kiev lorsque l’attaque a eu lieu. Il est en sécurité. Jean-Yves le Drian a donc écrit sur Twitter : « Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec António Guterres et Kiril Petkov (Premier ministre de la Bulgarie) qui se trouvaient à proximité hier. »
Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec @antonioguterres et @KirilPetkov qui se trouvaient à proximité hier.
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) April 29, 2022
Poutine et Zelensky invités au G20
Le sommet du G20 doit se tenir en Indonésie en novembre prochain. Ce vendredi 29 avril, le président indonésien, Joko Widodo, a annoncé avoir invité à la fois le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le dirigeant russe, Vladimir Poutine, relate BFM TV.
Moscou confirme la frappe contre Kiev durant la visite d’António Guterres
Lors d’un briefing, le ministère russe de la Défense a confirmé les frappes russes commises à l’encontre de Kiev, jeudi soir. Et ce, lors de la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Le ministère russe a indiqué, comme le relaie BFM TV : « Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l’entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev. »
Au moins un mort lors des frappes russes sur Kiev
Au moins une personne est décédée après des bombardements à Kiev jeudi soir, pendant la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, relaie BFM TV. La victime était une journaliste productrice pour Radio Free Europe/Radio Liberty basée au bureau de Kiev. Radio Liberty a confirmé la nouvelle dans un communiqué. L’un de ses collègues a également rapporté sur Twitter : « Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d’un missile russe sur l’immeuble où elle habitait. » Son corps aurait été trouvé dans les décombres ce vendredi 29 avril.
Zelensky demande « une réponse forte » après les frappes à Kiev
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réagi aux bombardements russes qui ont frappé Kiev dans la soirée du jeudi 28 avril. Et ce, alors que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se trouvait sur place. Pour le chef de l’Etat ukrainien, ces frappes tentaient d’« humilier l’ONU ». Il a ainsi réclamé une « réponse forte », relate BFM TV. « Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l’ONU et tout ce que l’organisation représente. »
Gaz russe : Washington met en garde Moscou qui tente d’« intimider » l’Europe
Lors d’une prise de parole, le président américain Joe Biden a prévenu que les Etats-Unis ne laisseront pas la Russie « intimider » l’Europe avec son « chantage au gaz », relaie BFM TV. « Nous ne les laisserons pas utiliser leurs réserves de pétrole ou de gaz pour éviter les conséquences de leur agression », a mis en garde Joe Biden. Avant de préciser : « Nous travaillons avec d’autres pays, comme la Corée, le Japon ou le Qatar, pour aider nos alliés européens menacés par ce chantage russe au gaz. »
Le secrétaire général de l’ONU sous les bombes
António Guterres, secrétaire général de l’ONU, est en déplacement en Ukraine depuis hier, jeudi 28 avril. Dans la soirée, il était à Kiev qui, au même moment, a été visée par des bombardements de la part de l’armée russe. Un porte-parole de l’ONU a indiqué à la presse, à travers des messages WhatsApp, qu’António Guterres était « en sécurité » mais « choqué » après ces frappes russes, relaie Libération. « C’est une zone de guerre, mais c’est choquant que cela soit arrivé à proximité de là où nous nous trouvions », a-t-il expliqué.
Des mercenaires formés par les Occidentaux ?
D’après les informations de l’Humanité, des officiers des renseignements militaires occidentaux seraient en Ukraine pour diriger des mercenaires arrivés dans le pays pour se battre. Andrew Milburn – ancien colonel des marines américains qui forme désormais des tireurs d’élite pour la guerre – a expliqué à l’Humanité qu’il n’y avait aucun financement officiel de la part des Etats-Unis. Le groupe recevrait en revanche des dons : « Nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. »
New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
Advertisement
Supported by
Hong Kong Dispatch
Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
Advertisement
France24 - World
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Issued on: 27/04/2022 - 17:05
France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.
After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.
But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.
This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.
“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.
Winner takes all
As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.
Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.
Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.
The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.
“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”
“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”
A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.
France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.
Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.
Alliances on left and right?
As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.
The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.
This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.
Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.
“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.
In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.
On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.
But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”
This article was translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
New York Times - World
A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto
Advertisement
Supported by
Toronto Dispatch
Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Catherine Porter
Photographs by Ian Willms
TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.
The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.
And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.
“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”
As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.
The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.
“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.
“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”
Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.
For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.
There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.
Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.
But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.
“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”
The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.
“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.
In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.
Two of those were along Queen Street West.
Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.
“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”
Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.
In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.
But the crowded competition has pushed some shops out of business.
By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.
“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”
In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.
Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.
Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.
“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.
Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.
Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.
“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.
She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.
“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”
Advertisement
France24 - Monde
Web, attention ça coupe !
Publié le : 29/04/2022 - 16:49
Guillaume GRALLET
Suivre
Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.
Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.
Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR France24 - Monde
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Publié le : 26/04/2022 - 18:30
Sébastian SEIBT
Suivre
Sonia DRIDI
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.
Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.
Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.
"Absolutiste de la liberté d'expression"
Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.
Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).
Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".
Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.
Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news".
Le retour de Donald Trump ?
Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.
Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.
"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.
À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".
Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller.
Libertarien à géométrie variable
En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État.
De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas.
Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.
Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton.
Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian.
Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.
En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich.
C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
La chronique de l’éco
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
France24 - Monde
"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
Publié le : 25/04/2022 - 17:30
Sébastian SEIBT
Suivre
La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.
Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.
Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.
"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"
Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".
Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.
"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".
Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.
>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict
Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.
Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes
"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.
D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.
Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.
Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).
Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.
Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.
Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".
Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan
Covid-19
Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron
Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict
France24 - Monde
Ligue des champions féminine : Lyon se qualifie pour la finale en éliminant Paris
Publié le : 01/05/2022 - 06:56
FRANCE 24
Suivre
Lyon, septuple lauréat, a confirmé samedi son retour au premier plan en dominant sans contestation son rival national, le Paris SG (2-1), pour s'offrir une 10e finale de Ligue des champions féminine face à Barcelone.
Les joueuses de l'Olympique lyonnais se sont qualifiées pour la finale de la Ligue des champions, aux dépens du Paris SG, grâce à leur succès, samedi 30 avril, lors de la demi-finale retour (2-1), au Parc des princes où un record national d'affluence a été battu.
Après une saison blanche, sans le moindre titre, les Lyonnaises ont fait parler l'expérience six jours après un match aller maîtrisé (3-2), dans le sillage d'Ada Hegerberg et Wendie Renard, buteuses dans un Parc des princes incandescent.
𝖳𝗎𝗋𝗂𝗇, 𝗇𝗈𝗎𝗌 (𝗋𝖾)𝗏𝗈𝗂𝗅𝖺̀ 😃💪🔴🔵#PSGOL #UWCLFinal pic.twitter.com/540AtEkXs2
April 30, 2022Moins de deux ans après leur dernier sacre, les "Fenottes" vont donc déjà regoûter à l'adrénaline d'une finale continentale, le 21 mai à Turin. Et celle-ci a de l'allure, entre l'écurie majeure de la dernière décennie, l'OL, et celle qui rêve de marcher sur l'Europe pendant les dix prochaines années, le Barça tenant du titre, battu samedi à Wolfsburg 2-0 mais qualifié après son festival du match aller (5-1). Une belle revanche, aussi, trois ans après la finale 2019 survolée par l'OL (4-1).
Lyon voyagera en Italie avec détermination, confiance, et au moins deux certitudes : il n'a jamais perdu face au Barça et il est redevenu le fer de lance du football féminin français, devant le PSG, ambitieux mais trop fébrile sur l'ensemble des deux matches.
Hegerberg et Renard décisives
Paris aura plié, à l'aller, sur les bourdes de sa gardienne Barbora Votikova, finalement sortie sur blessure au retour. Il a cédé, samedi, face au jeu de tête d'Hegerberg et Renard, cliniques devant le but sur deux passes décisives de Selma Bacha (14e, 83e), malgré l'égalisation de Marie-Antoinette Katoto (62e).
La Norvégienne, meilleure buteuse de l'histoire de la C1 (58 buts), a même cru doubler la mise (56e), mais Melvine Malard, passeuse sur l'action, était hors-jeu d'un souffle.
Lâché au classement de D1, cinq points derrière l'OL, le PSG se dirige tout droit vers une saison frustrante, même si la finale de Coupe de France face à Yzeure (D2) lui est promise. Les remous postérieurs à l'affaire Kheira Hamraoui, absente de cette double confrontation après une altercation à l'entraînement samedi dernier, auront pollué trois des quatre confrontations de la saison face au rival lyonnais, pour trois défaites.
L'OL, lui, a toujours gardé le cap depuis le mois d'août, sauf en huitième de finale de Coupe de France (défaite 3-0 contre Paris). Il prend au passage sa revanche sur le quart de finale de C1 de l'an passé, remporté par le PSG au jeu des buts à l'extérieur.
Un record d'affluence
Les partenaires d'Amandine Henry ont certes souffert, s'inclinant face à Katoto à l'heure de jeu, mais elles ont surtout résisté, grâce notamment à leur gardienne Christiane Endler, qui s'est envolée devant Sara Däbritz (54e) et s'est interposée devant Sakina Karchaoui (76e). La portière chilienne, partie de Paris pour Lyon l'été dernier, a bien répondu aux chants insultants des supporters ultras du virage Auteuil, venus en masse pour l'occasion.
𝓜𝓮𝓻𝓬𝓲 ! pic.twitter.com/I7YQgV4g7o
April 30, 2022Ces derniers ont assuré une chaude ambiance malgré la défaite, redonnant au Parc des princes une énergie oubliée ces dernières semaines avec la section masculine, très critiquée par les groupes de supporters malgré le titre en Ligue 1.
L'affluence affichait 43 254 spectateurs : jamais un stade n'avait réuni autant de monde en France pour un match féminin de clubs. Mais 40 000 personnes ne pouvaient pas suffire, samedi, pour faire barrage à l'OL, redevenu un grand d'Europe.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Football : les Bleues se qualifient pour le Mondial-2023
Ligue des champions féminine : l'OL renverse la Juve et rejoint le PSG en demi-finale
INTERVIEWFootball féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"
France24 - World
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
Issued on: 27/04/2022 - 07:47
Tom WHEELDON
Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.
Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).
The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.
At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.
So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.
Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.
As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.
-
Parliamentary election in June
The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.
However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.
Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.
However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.
Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.
Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.
“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.
“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.
But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”
Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.
Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.
“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.
Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.
Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”
-
National health system under pressure
French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.
As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.
But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.
Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.
Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.
His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
The Debate
What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world
France24 - World
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Issued on: 26/04/2022 - 15:26
Tom WHEELDON
The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.
The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise.
Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.
Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.
Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.
In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.
‘Follow-on elections’
But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).
France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.
Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.
“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.
Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.
‘Close to nil’
Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.
However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.
“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.
“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”
Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.
The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.
Macron deal with conservatives?
Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.
LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.
The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.
Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.
“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”
Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.
But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more
The Debate
What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : « Au moins un mort dans les bombardements de Kiev », selon les responsables des services de secours
« Au moins un mort dans les bombardements de Kiev », selon les responsables des services de secours
Après les bombardements russes sur Kiev, au moins une personne aurait été tuée et plusieurs blessées, selon les responsables des services de secours. Certaines personnes seraient encore coincées sous les décombres.
Le Conseil de l’Europe appelle à créer un « tribunal pénal international » pour juger le « crime d’agression contre l’Ukraine »
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a appelé ce jeudi 28 avril à créer un « tribunal pénal international ad hoc » afin de juger « les auteurs du crime d’agression contre l’Ukraine », indique BFMTV.
Des bombardements entendus à Kiev lors de la visite du secrétaire général de l’ONU
Plusieurs journalistes présents à Kiev rapportent que la capitale ukrainienne, qui accueille actuellement le secrétaire général de l’ONU ainsi que le premier ministre bulgare, subit des bombardements, indique Le Monde.
Sur Telegram le maire de Kiev, Vitaliy Klitschko, a précisé que « deux attaques [ont touché] le raïon [quartier administratif] de Chevtchenkivsky. Tous les services [de secours] sont sur place. Le bilan humain est en cours de clarification ».
La justice ukrainienne indique avoir identifié plus de 8 000 cas de crimes de guerre présumés
Les enquêteurs ukrainiens ont identifié « 8 600 cas (…) uniquement [de] crimes de guerre et de plus de 4 000 cas qui sont liés aux crimes de guerre » depuis le début de l’invasion russe, a déclaré la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova, indique Le Monde.
Ces crimes présumés comprennent « le meurtre de civils, le bombardement d’infrastructures civiles, les tortures » et les « crimes sexuels » signalés dans le « territoire occupé de l’Ukraine », selon la magistrate. De plus, une enquête porte également sur « l’utilisation d’armes interdites » a-t-elle ajouté.
Pour Joe Biden, les Etats-Unis ne peuvent pas « rester à l’écart » du conflit ukrainien
Les États-Unis ne peuvent pas « rester à l’écart » du conflit en Ukraine a assuré jeudi le président américain Joe Biden, en demandant une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès, dont 20 seront alloués à l’aide militaire. Les Etats-Unis « n’attaquent pas » la Russie, mais « aident l’Ukraine à se défendre contre l’agression russe », a-t-il affirmé lors d’une allocution à la Maison Blanche, selon Le Monde.
Un Britannique tué en Ukraine, un autre est porté disparu
Un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et un autre est porté disparu, a indiqué ce jeudi un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, indique BFMTV. « Nous pouvons confirmer qu’un ressortissant britannique a été tué en Ukraine et nous apportons notre soutien à sa famille », a-t-il précisé.
Dix soldats russes mis en examen pour des crimes présumés à Boutcha
Dix soldats russes ont été mis en examen ce jeudi pour des crimes présumés perpétrés à Boutcha, a annoncé le procureur général d’Ukraine sur Telegram, indique BFMTV. « Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d’autres violations de la loi et des coutumes de la guerre », a précisé le procureur.
L’AIEA s’inquiète de la situation « préoccupante » sur le site nucléaire de Zaporijia
Sur BFMTV, ce jeudi 28 avril, Rafael Grossi, chef de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a confié son inquiétude sur la situation du site nucléaire de Zaporijia en Ukraine. « Zaporijia est au top de ma liste des préoccupations concernant les installations nucléaires en Ukraine », a-t-il indiqué.
Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 20 milliards de dollars en aide militaire
Le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre au conflit en Ukraine. 20 milliards seront alloués à l’aide militaire, a indiqué ce jeudi un haut responsable américain, relate BFMTV.
Erdogan veut « servir de médiateur sur la voie de la paix »
Lors d’une conversation téléphonique, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré à son homologue russe, Vladimir Poutine, qu’il était prêt à aider pour retrouver la paix entre l’Ukraine et la Russie. Ankara a informé que le président turc souhaitait « prendre l’initiative de mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine et de servir de médiateur sur la voie de la paix », relaie BFM TV. Vladimir Poutine l’aurait d’ailleurs remercié pour l’échange de prisonniers entre Moscou et Washington. Une opération qui s’est faite en Turquie « sous la coordination et la supervision » des services de renseignement turcs.
Kiev a « le droit » de viser des sites militaires russes
Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, a jugé que l’Ukraine avait « droit » de répliquer face à l’offensive russe, rapporte BFM TV. Sur Twitter, il a écrit : « La Russie attaque l’Ukraine et tue les civils. L’Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit. »
Moldavie : Moscou inquiet des « actes terroristes » en Transnistrie
À la suite d’une série d’explosions dans la région pro-russe de Moldavie, la Transnistrie, Moscou a pointé des « actes terroristes », relaie BFM TV. La porte-parole de la diplomatie russe a indiqué que la Russie était « alarmée par l’escalade des tensions » en Transnistrie, considérant ainsi « ces événements comme des actes terroristes visant à déstabiliser la situation ».
Le Kremlin juge que les livraisons d’armes à l’Ukraine « menacent la sécurité » européenne
Après l’appel de la ministre britannique des Affaires étrangères de fournir davantage d’armes lourdes à l’Ukraine, le Kremlin a réagi. La Russie a estimé que les livraisons d’armes à l’Ukraine « menacent la sécurité » européenne, relate BFM TV. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé à la presse : « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité. »
La représentante de l’ONU en Ukraine tente de « préparer » une évacuation à Marioupol
Osnat Lubrani, coordinatrice de l’ONU en Ukraine, a indiqué, sur Twitter ce jeudi 28 avril, préparer une évacuation à Marioupol. « Je vais à Zaporijjia pour préparer l’évacuation espérée de Marioupol », a-t-elle déclaré dans un message relayé par BFM TV.
Le rouble bientôt introduit à Kherson
La monnaie russe devrait faire son apparition à Kherson, ville assiégée par les troupes russes. L’adjoint au président de l’administration locale russe a indiqué que le rouble devrait remplacer la devise ukrainienne, la hryvnia, « à partir du 1er mai », relaie BFM TV.
Le secrétaire général de l’ONU en déplacement en Ukraine
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu pour la première fois en Ukraine ce jeudi 28 avril. Il était notamment à Borodianka, une localité près de Kiev. À son arrivée, il a jugé qu’une guerre était « une absurdité au XXIe siècle », relate BFM TV : « J’imagine ma famille dans une de ces maisons (…), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au XXIe siècle, aucune guerre n’est acceptable au XXIe siècle. » Antonio Guterres doit également se rendre à Boutcha et rencontrer dans l’après-midi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Kiev s’attend à des « semaines extrêmement difficiles »
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a prévenu de « semaines extrêmement difficiles à venir » en Ukraine, dans un communiqué que relate Le Figaro. « Nous allons perdre encore des soldats avant de gagner », a-t-il déploré, prévoyant également « plus de destructions et de blessés ». Le ministre a ainsi appelé le peuple ukrainien à « la résilience et à l’unité ».
Plus de 200 attaques informatiques commises par la Russie
D’après un rapport de Microsoft, publié mercredi 27 avril, plus de 200 attaques informatiques contre l’Ukraine et ses infrastructures ont été enregistrées depuis le début de l’offensive russe. Ces attaques seraient menées par des groupes russes proches du Kremlin, relate BFM TV. Selon le vice-président de Microsoft, Tom Burt, ces attaques informatiques auraient réussi à « détériorer les systèmes des institutions en Ukraine », « visé la perturbation de l’accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils », mais également « tenté d’ébranler la confiance envers les dirigeants du pays ».
Le Parlement canadien condamne des « actes de génocide »
Mercredi 27 avril, les députés canadiens ont adopté une motion afin de condamner les « actes de génocide contre le peuple ukrainien » mené par les Russes, relaie TF1 Info. Le Canada dit avoir des « preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité systématiques et massifs ».
Londres appelle à fournir des armes lourdes
Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, a appelé à livrer davantage d’armes lourdes et d’avions à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. « Armes lourdes, chars, avions – creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça », a notamment déclaré la ministre des Affaires étrangères, comme le relaie TF1 Info. Malgré cet appel, le Royaume-Uni ne compte pour l’instant pas livrer plus d’armes et d’avions à l’Ukraine.
France24 - World
Islamic State group claims responsibility for Kabul bus bombing
Issued on: 01/05/2022 - 07:13
NEWS WIRES
The Islamic State on Sunday claimed responsibility for a bomb attack on a passenger bus that killed one woman in Afghanistan's capital.
Dozens of people have been killed and scores wounded in deadly attacks that have punctuated the last two weeks of the fasting month of Ramadan, which ends Sunday.
A woman was killed and three others were wounded in the bus attack, Kabul police said.
The bombing was the second in the capital in as many days after 10 people were killed on Friday when a bomb ripped through a mosque as worshippers were performing rituals.
No group claimed Friday's mosque bombing but IS took responsibility for the attack on the bus.
IS has claimed several bombings in recent weeks, particularly attacks targeting Sunni-majority Afghanistan's minority Shiite and Sufi communities.
Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group remains a key security challenge.
Kabul police meanwhile vowed to "ensure security" during the Eid al-Fitr holiday that marks the end of Ramadan.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan
Mosque blast during Friday prayers kills dozens in northern Afghanistan
Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening
Valeurs Actuelles
Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace
Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).
De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.
L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle
En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?
En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.
Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.
Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.
Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux
Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.
On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.
L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.
Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).
La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales
Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.
Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.
Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.
France24 - World
Dnipro residents mobilise to support their fellow citizens and the war effort
Issued on: 30/04/2022 - 20:32
FRANCE 24
Follow
Mohamed FARHAT
Follow
Volunteers in the town of Dnipro, Ukraine, have transformed an apartment into a storage centre to house supplies that are sent to support their fellow citizens and the war effort. A report by Karim Yahiaoui and Mohamed Farhat.
In the city of Dnipro, Ukraine, volunteers have transformed an apartment into a storage centre to house supplies that are sent to support their fellow citizens and the war effort. “Our objective is to help those who are in danger zones,” says Lina Triegoub, a volunteer.
All sorts of supplies are collected, including food, medicine, hygiene products and clothes, which drivers then bring to besieged cities in the eastern part of Ukraine.
Two soldiers stationed near Dnipro airport, which was destroyed by the Russian strikes, salute the work being done. "Volunteers are necessary because our forces didn’t have all the necessary equipment, there was much that we needed, thank you to the volunteers who supplied us".
The country has been able to withstand much since the beginning of this conflict, partly thanks to the commitment of these volunteers.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF
Perspective
War in Ukraine: Vulnerable nations face food insecurity and political instability
The Debate
Ukraine: A proxy war?
Valeurs Actuelles
[Ferrand] La Cariatide
Dimanche, peu après 18 heures, mon téléphone vibre frénétiquement. De plusieurs sources me parviennent des indicateurs de sortie des urnes, suivis peu à peu, alors qu’approche l’heure fatidique, d’estimations plus fines et, paradoxalement, plus marquées. Tous les chiffres vont dans le même sens : forte abstention et nette réélection du président sortant – quoique dans une proportion moindre qu’en 2017.
J’allume la télévision et découvre là certains de mes amis qui jonglent avec les mots pour éviter de révéler le résultat, encore sous embargo ; certains paraissent à la peine, et ce que, d’une chaîne à l’autre, je sens planer sur les plateaux – toutes opinions confondues -, c’est une sorte de lassitude sourde, de vague désemparement devant un score annoncé, téléphoné depuis de trop longs mois.
20 heures : le portrait d’Emmanuel Macron s’affiche sur les écrans. La joie des militants, un peu forcée, est sans comparaison avec ce qu’on a pu connaître jadis et naguère. À mesure qu’avance la soirée électorale et que s’enclenche, tellement vite, un “troisième tour” législatif, une évidence s’impose à mon esprit : la France qui savoure sa victoire est, en cette étrange soirée, celle des personnes installées plus ou moins, en général favorisées par l’économie mondiale ou pensant l’être. Les autres, les pauvres gens à la peine, ceux qui subissent l’asthénie rurale, la submersion migratoire, la désagrégation des pouvoirs publics et la normatite européenne, ces Français modestes du “petit peuple” ont perdu. Encore.
Un visage me vient à l’esprit – allongé, docte, barré de lunettes d’écaille sous un front immense : effigie toute noble d’un grand homme de radio et de télévision, d’un conférencier d’histoire sans pareil, exilé en Suisse au milieu de la guerre parce qu’on le croyait gaulliste et finalement établi dans la Confédération pour fuir la censure gaullienne… Fils tiraillé d’un père matérialiste et d’une mère pieuse, il avait trouvé une synthèse à sa mesure dans le Sillon de Marc Sangnier et le catholicisme social.
Henri Guillemin fut, dans les années 1960 et 1970, le grand conteur historique de la Télévision suisse romande. Sobrement assis à un bureau, face caméra, le ton mordant et le geste impérieux, il sut tenir en haleine une génération de spectateurs, captive de ses confidences et de ses envolées. Aucune facilité chez lui, pas la moindre complaisance.
Ses portraits chatoyants d’auteurs romantiques, sa chronique vivante de la Commune, son acerbe contre-épopée napoléonienne, duraient des heures. Les plus férus d’histoire se rappelleront peut-être ses prises de bec avec Régine Pernoud sur Jeanne d’Arc ou son pavé dans la mare de l’affaire Dreyfus : l’Énigme Esterhazy (Gallimard, 1962).
Mais le grand sujet de Guillemin, le leitmotiv de la plupart de ses interventions, c’est la lutte sans merci des “possédants” – « les gens de bien, c’est-à-dire les gens qui ont du bien » – et des petits, des sans-grade, des démunis qu’il incarne dans une allégorie : la Cariatide, cet élément d’architecture et de décor qui soutient l’édifice et semble ployer sous sa charge.
Aux dires de Guillemin, la Cariatide est l’éternel, le sempiternel dindon de la farce historique. La partie du peuple qui s’expose toujours et qui, toujours, est sacrifiée. Toutes les guerres, toutes les révolutions et, forcément, toutes les élections sont conçues grâce à la Cariatide, contre la Cariatide. Avec, au-dessus, pour tirer les marrons du feu, des nantis qui défendent leurs intérêts en croyant souvent – suprême ironie – œuvrer au bien commun.
Qu’aurait pensé Henri Guillemin du résultat de ce second tour ? Impossible de l’affirmer… Son ancrage viscéral à gauche aurait peut-être voulu y voir un moindre mal ; mais le fond de sa réflexion – j’en suis persuadé – n’aurait sans doute pas manqué d’y déceler une illustration supplémentaire de son désolant constat.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - World
Lyon and holders Barcelona on course for Women's Champions League final clash
Issued on: 01/05/2022 - 08:06
NEWS WIRES
Record seven-time winners Lyon saw off French rivals Paris Saint-Germain on Saturday to join holders Barcelona in the final of this season's Women's Champions League.
The showpiece in the Italian city of Turin on May 21 will bring together the leading side in European women's football over the last decade and the team who ended their hegemony last year and are now seeking to retain their title.
Ada Hegerberg and captain Wendie Renard scored Lyon's goals either side of a Marie-Antoinette Katoto strike as they beat PSG 2-1 to win their semi-final tie 5-3 on aggregate.
The match at the Parc des Princes was watched by a new record crowd for a women's club game in France of 43,254, a week after a world record 91,648 saw Barcelona win the first leg of their tie at home to Wolfsburg.
Earlier Barcelona's run of 45 consecutive wins was ended as they went down 2-0 to Wolfsburg in Germany, but the Spanish champions advanced 5-3 on aggregate to their third final in four seasons.
Barcelona won their first title last year when they crushed Chelsea 4-0 in the final in Gothenburg.
That ended Lyon's run of five consecutive Champions League crowns and the French club also saw their grip on their domestic title ended last season by PSG.
Yet they are on the brink of reclaiming that crown and they are determined to wrestle back the Champions League too after following up their 3-2 first-leg win to see off a battling PSG side.
"We started this season with the aim of reclaiming the trophy," said Lyon's Selma Bacha, who was full of praise for Barcelona.
"They are helping European football evolve. They play in a similar way to the men's team and are an example to the rest of women's football."
Lyon silenced the home crowd in Paris by taking a 14th-minute lead thanks to 2018 Ballon d'Or winner Hegerberg, the Norwegian rising above Ashley Lawrence to head in Bacha's cross from the left wing.
PSG saw Czech goalkeeper Barbora Votikova go off with a knee injury at half-time but they were given hope of rescuing the tie in the second half.
First Hegerberg had the ball in the net again only for a VAR review to spot an offside and disallow the goal, then PSG drew level on the night in the 62nd minute when prolific France striker Katoto turned in the loose ball after Sandy Baltimore's effort had been saved.
Another PSG goal would have taken the tie to extra time, but instead Lyon went back in front on the night, and made sure of their place in the final, when towering centre-back Renard headed in a Bacha free-kick with seven minutes left.
Wolfsburg victory in vain
Lyon are through to their 10th Champions League final in 13 seasons and are also set to reclaim the French title from PSG, sitting five points clear of their rivals with three games of the season left.
Barcelona have already secured the Spanish title and already had one place in the final after thumping Wolfsburg 5-1 at home in the first leg.
That meant the pressure was largely off them in Germany and they fell behind two minutes into the second half when Tabea Wassmuth scored with a deflected strike from outside the box.
It was Wassmuth's 10th goal in 10 games in this season's Champions League, moving her level with Barcelona captain Alexia Putellas, the reigning Ballon d'Or.
Jill Roord made it 2-0 with a terrific strike before the hour mark, but two-time champions Wolfsburg had left themselves with too much to do to save the tie.
"We knew this would be hard, coming into the second leg. It's not easy to keep on winning and winning," said Barcelona coach Jonatan Giraldez.
"Perhaps defeat comes at a good moment because it's not stopped us reaching the final."
The final will give Barcelona the chance to avenge their 4-1 defeat at the hands of Lyon in the 2019 showpiece in Budapest.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Judge rules against US women's football team in equal pay case
Quinn becomes first trans, non-binary Olympic medallist as Canada clinches gold in women's football
In the papers
Cult British women's football film 'Bend it Like Beckham' turns 20
Valeurs Actuelles
Présidentielle : 55% des catholiques ont soutenu Emmanuel Macron au second tour
Lundi 25 avril, un sondage IFOP pour La Croix et Pèlerin Magazine relayait que 85% des musulmans de France auraient porté leur vote en faveur d’Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Aleteia fait savoir que ce même sondage a donné des indications sur les votes des catholiques. Selon l’étude, ils seraient 55% à avoir donné leur voix au président sortant, soit plus de la moitié d’entre eux, mais beaucoup moins que les musulmans.
Moins abstentionnistes
Au niveau national, leur vote aurait représenté trois points de moins que le score de l’ensemble des Français, puisqu’Emmanuel Macron a fini sa course avec un peu plus de 58% des suffrages. Le sondage souligne aussi que le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour serait parvenu à faire une petite percée chez les catholiques lors du premier tour du scrutin. De manière générale, cette catégorie religieuse aurait voté plus massivement que l’ensemble des Français, avec un taux de participation de 79% contre 71,9%, prônant un fort sens civique à travers l’acte de vote.
BBC
Neil Parish tractor search: Can see how it led to porn says MP's friend
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Devon county councillor and friend of Neil Parish, Colin Slade, has said he can see how searching for tractors on the internet could lead to a porn site.
It comes after the disgraced MP made claims about how he came to be watching adult content in the House of Commons.
Mr Parish, who had represented Tiverton and Honiton in Devon since 2010, announced his resignation on Saturday saying he had had a "moment of madness".
Read more: I quit as MP after porn moment of madness - Parish
France24 - World
France: Low growth and inflation increase risk of stagflation
Issued on: 01/05/2022 - 17:39
Income growth has stagnated as prices for essential goods and energy are on the rise. New figures from France’s National Institute of Statistics and Economic Studies (Insee) indicate that France could be entering a period of stagflation.
Rising prices and weak economic growth could create the ideal circumstances in France for stagflation, some analysts warn. The combination of inflation and stagnation is an economic contradiction that risks undermining quality of life for many in France. While slow growth normally means an increase in unemployment that decreases spending power, rising prices mean the money consumers do have begins to lose value.
A comparable economic situation has not been seen since in France since the 1980s: inflation rose once again in April to reach 4.8%, according to initial estimates published April 29 by Insee. Inflation reached 7.5% in the same month across the eurozone, the highest-ever rate since the common European currency was introduced.
"The inflation is essentially due to increases in energy prices," said Thierry Breton, the European commissioner for the internal market, in an interview with France Inter radio on Saturday.
Price increases for essential and agricultural goods kicked into gear as the global economy resumed after the initial phases of the Covid-19 pandemic and then accelerated due to the war in Ukraine. Supply-chain disruptions in China, exacerbated by Beijing’s zero-Covid strategy, are also pushing prices higher.
"In France and all European countries, spending on transport and energy has become an enormous burden on household budgets,” economist Stéphanie Villers told FRANCE 24. “The initial effect of this is reduced consumption in the first trimester. Households are being cautious, as they understand that price hikes are going to affect their spending power – but household spending is the main motor for economic growth.”
>> Thousands of May Day protesters raise the pressure on Macron
Data from Insee shows household spending in France fell by 1.3% in March, correlating with a first trimester that saw gross domestic product came to a standstill. In the eurozone, GDP rose by only 0.2% in the first quarter while in the US it fell slightly. After a euphoric post-pandemic rebound in 2021, global economic growth has tapered off.
‘The first signs’ of stagflation
“If the trend for increasing prices lasts, [stagflation] is a risk. We could now be seeing the first signs,” Villers said.
To be officially classed as stagflation, the combination of inflation and stagnation must last “at least” for multiple trimesters, Pierre Jaillet, a researcher at the Jaques Delors Institute think tank, told AFP. France calculates its annual financial cycle in trimesters rather than the four quarters used in Britain and the United States.
As such, it is too soon to say whether France is on track for stagflation similar to that experienced in the 1970s following two global oil crises.
"One question being asked now is how much the future government will factor in this loss of spending power,” Jaillet said.
Moreover, these new economic risks come on the heels of the generous financial aid packages offered to many in France during the economic uncertainties of the pandemic.
Some economic indicators suggest there is reason for cautious optimism. Despite slowing down overall, business investments in France still grew in the first trimester. Unemployment rates also fell to 5.3% among active job seekers.
However, France’s falling unemployment rate has now “probably reached the limit", Villers says. "Businesses are faced with rising production costs and expenses for essential materials. They are seeing an accumulation of negative financial signs. So we cannot expect further reductions in the unemployment rate in the coming trimesters.”
'Historically high' prices until 2024
Prices are likely to keep rising for the foreseeable future, according to a report published by the World Bank on Tuesday. “The war in Ukraine has dealt a major shock to commodity markets, altering global patterns of trade, production and consumption in ways that will keep prices at historically high levels through the end of 2024,” it said.
"It is hard to know how long this pressure on prices that is impacting all goods and services will continue,” Villers said. “It really depends on how long the conflict in Ukraine goes on.”
So how can France and other countries avoid falling into a vicious circle of stagflation? There is no simple answer for central banks, which have two main levers for reducing inflation: reducing the assets they purchase, which limits the amount of liquidity in the market to avoid spurring inflation (known as quantitative tightening), or by raising their interest rates.
"The risk of this strategy is that it will become more difficult to obtain loans. This could reduce consumption and therefore growth, which is already not in the best state,” explained FRANCE 24 economics reporter Joanna Sitruk.
The president of the European Central Bank (ECB), Christine Lagarde, raised the possibility on Wednesday of increasing interest rates this summer if inflation continues at its current rate. “The ECB’s objective is to create price stability,” said Lagarde, France’s former finance minister.
The ECB in March ended its emergency programme aimed at supporting the economy during the Covid-19 crisis and declared it would reassess its purchase of net assets from July. The result, it hopes, will be to keep prices under control while waiting for better days.
This article has been adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Talking Europe
EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe
Business Daily
US inflation hits 40-year high of 8.5%
The Debate
First lockdown, now inflation: Could surging prices wipe out spending power?
Valeurs Actuelles
Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement
L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.
50 % de la charge du personnel payée par le diocèse
En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »
Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir
A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.
« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
Poland Dispatch
On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Pelosi’s visit. In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, meeting with President Volodymyr Zelensky and vowing to back Ukraine “until victory is won.”
Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.
On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.
An evacuation. About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, the Ukrainian military’s last foothold in the city. It remained unclear how many civilians remained inside the plant, which has been under heavy bombardment.
An American casualty. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a U.S. citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
Advertisement
France24 - Monde
Football : le Real Madrid remporte son 35e titre de champion d'Espagne
Publié le : 30/04/2022 - 18:16
FRANCE 24
Suivre
Le Real Madrid a remporté pour la 35e fois la couronne d’Espagne samedi, face à l’Espanyol Barcelone (4-0). Carlo Ancelotti devient ainsi le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats européens.
Leader du début à la fin, le Real Madrid a raflé la 35e couronne nationale de son histoire contre l'Espanyol Barcelone (4-0) samedi 30 avril, quatre journées avant la fin du championnat, faisant de Carlo Ancelotti le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats.
Sans la plupart des cadres, laissés au repos avant la demi-finale retour de Ligue des champions contre Manchester City mercredi, le Real a signé un festival pour porter l'estocade : deux buts du jeune Rodrygo (33e, 44e), un troisième de Marco Asensio (55e), et un dernier de l'inévitable Karim Benzema (81e), meilleur buteur et meilleur passeur de Liga.
Les Madrilènes sont champions avec 17 points d'avance sur leur dauphin provisoire, le Séville FC, accroché 1-1 par Cadix vendredi.
Entré à l'heure de jeu, Benzema, porteur du brassard durant toute la saison, a laissé Marcelo, capitaine officiel et titulaire samedi, soulever le trophée devant les près de 80 000 spectateurs du Santiago-Bernabéu. Et ce sont 250 000 supporters qui sont attendus en soirée à la fontaine Cibeles, traditionnel lieu de célébration des sacres du Real à Madrid.
"Campeones, campeones !"
Pour le latéral brésilien, ce titre a une saveur particulière : remplaçant de Ferland Mendy toute la saison, Marcelo, 34 ans le 12 mai, a dépassé samedi la légende Paco Gento et ses 23 sacres, devenant ainsi le joueur ayant glané le plus de trophées au sein du Real Madrid, avec 24 titres.
Après deux échecs de Mariano Diaz de la tête (13e, 22e), le vétéran madrilène a servi son jeune compatriote brésilien Rodrygo, qui a ouvert le score (33e) et la voie du titre au Real Madrid, avant de doubler la mise juste avant la pause (44e), encore du droit. De quoi déclencher les premiers "Campeones, campeones !" ("Champions, champions", en espagnol) dans les tribunes.
Et au retour des vestiaires, Marco Asensio a accru l'écart à la conclusion d'un contre (55e). Le but d'Isco (72e) a été annulé pour une position de hors-jeu, mais Karim Benzema a eu le temps de marquer le quatrième, sur une remise de Vinicius (81e), pour s'approcher à deux buts de la légende Raul et ses 323 buts.
Avec ce nouveau trophée, Carlo Ancelotti est devenu samedi le premier entraîneur de l'histoire à remporter les cinq grands championnats de la planète football : il a vaincu en Italie avec l'AC Milan (2004), en Angleterre avec Chelsea (2010), en France avec Paris (2013) et en Allemagne avec le Bayern (2017), avant de régner sur l'Espagne.
Bientôt face à Manchester
Le sorcier italien, qui aura 63 ans le 10 juin, a brillamment repris le lourd flambeau laissé par Zinédine Zidane. Vainqueur de la dernière Liga remportée par le Real Madrid au début de la pandémie de Covid-19 en 2020, "Zizou" était parti l'été dernier, lassé par les critiques et le manque de soutien des dirigeants.
Avec son savoir-faire, Ancelotti a réussi à construire un cadre sain. Il a gardé une colonne vertébrale d'expérience avec Thibaut Courtois, Casemiro, Toni Kroos, Luka Modric, et Karim Benzema, et a élaboré un cocktail gagnant, avec l'éclosion de Vinicius et Eduardo Camavinga, la confirmation d'Eder Militao et de Ferland Mendy, et l'intégration réussie de David Alaba.
Sous ses ordres, le Real s'est emparé de la première place dès la 3e journée de championnat le 28 août, et ne l'a plus quittée pour finir par en faire son trône.
Désormais "roi" d'Espagne, le Real rêve plus grand. Les autoproclamés rois d'Europe ambitionnent de renverser Manchester City mercredi au Bernabéu, après l'haletant 4-3 de l'aller pour accéder à la finale et s'octroyer une chance d'ajouter une quatorzième couronne continentale à leur collection.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
TOUR DES STADESFootball européen : le PSG et le Bayern titrés, le Real à un point de la couronne
COMPTE-RENDULigue des champions : Manchester City prend un maigre avantage sur le Real après un match intense
AVANT-MATCHPour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or
New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
Advertisement
Opex 360
La force aérienne turque ne participera pas à l’exercice « Nato Tiger Meet 2022 », organisé en Grèce
par Laurent Lagneau · 1 mai 2022
Étant donné leur différend concernant le tracé de leurs frontières en mer Égée, la Grèce et la Turquie, pourtant tous les deux membres de l’Otan, s’accusent régulièrement de violations de leurs espaces aériens respectifs. Et cela peut parfois donner lieu à des face-à-face tendus entre leurs forces aériennes…
Cela étant, le 27 avril, et après une nouvelle série de violations de l’espace aérien qu’elle revendique, la Grèce a de nouveau élevé le ton en adressant une note de protestation diplomatique à la Turquie. Le même jour, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait savoir qu’il avait évoqué cette question avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan pour « l’informer des derniers comportements provocateurs des forces armées turques, qui […] survolent dangereusement des îles grecques ».
La veille, Athènes avait étant de 126 violations de son espace aérien n une seule journée [un record], des drones et des F-16 turcs ayant survolé une trentaine d’îles grecques.
« J’ai clairement indiqué que ce type de comportement de la part d’un allié de l’Otan est inacceptable et porte atteinte à la sécurité européenne, en particulier à un moment où il est essentiel que nous soyons unis contre l’agression de la Russie contre l’Ukraine », a fait valoir M. Mitsotakis, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Sanna Marin, son homologue finlandaise.
Qui plus est, le Premier ministre grec a également reproché à la Turquie de ne pas s’être alignée sur les sanctions prises par l’Union européenne contre Moscou. « Ce n’est pas le comportement d’un pays qui aspire à rejoindre la famille européenne », a-t-il justifié. Et cela d’autant plus qu’Ankara n’a pas renoncé à se procurer un second lot de systèmes russes de défense aériennes S-400, d’après des propos tenus par Ismail Demir, le président des industries de défense turques [SSB].
En outre, avant les déclarations de M. Mitsotakis, le porte-parole du gouvernement grec, Yannis Ikonomu, avait annoncé qu’Athènes allait geler les mesures de confiance avec la Turquie. « Les actions turques sont inacceptables, elles constituent une violation de la souveraineté du pays et c’est une provocation qui ne restera pas sans réponse », avait-il fait valoir.
Ankara n’a pas répliqué par la voie officielle. En effet, c’est par l’intermédiaire de l’agence de presse Anadolu que des sources sécuritaires turques ont dénoncé trente violations de l’espace aérien de la Turquie par des avions de combat grecs en trois jours. « La Grèce, qui considère chaque succès de la Turquie comme son échec, tente de mettre en œuvre une provocation imaginaire », a affirmé l’une d’elles.
C’est dans ce contexte que la force aérienne turque a fait savoir, le 30 avril, qu’elle ne participerait finalement pas à l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, laquelle se tiendra sur la base aérienne grecque d’Araxos, entre le 9 et le 20 mai. Et cela alors que la présence de son 192e escadron [192. Filo « Kaplan »], doté de F-16, était juqu’à présent annoncée.
Pour rappel, le NATO Tiger Meet est un exercice annuel réunissant les unités aériennes de l’Otan ayant un tigre pour emblème [à l’exception de la Flottille 11F de la Marine nationale, qui en fait toutefois partie pour avoir été à bord du porte-avions Clemenceau, surnommé le « Tigre, ndlr]. Outre l’aspect « traditions », il vise à encourager le partage d’expérience, à améliorer l’interopérabilité et à renforcer la solidarité.
Quoi qu’il en soit, rapporte l’AFP, des sources sécuritaires turques ont précisé que l’état-major grec avait été notifié de la décision d’Ankara le 22 avril dernier. Et d’expiquer que celle-ci avait été prise en raison d’un désaccord sur le contenu de l’exercice. Des ajouts « intentionnels » ont poussé la force aérienne turque à demander des « modifications » à son homologue grecque, qui les a refusées. « La Grèce manipule pour ses intérêts politiques », ont-elles accusé.
Cela étant, quand la Turquie avait accueilli, pour la première fois, le Nato Tiger Meet, en 2015, le 335e escadron « Mira » de la force aérienne grecque, équipé de F-16, s’était aussi fait porter pâle.
Photo : Alan Wilson – cc-by-sa-2.0
France24 - Monde
Rugby : l'Angleterre bat la France et remporte le tournoi des Six Nations féminin
Publié le : 30/04/2022 - 17:58
FRANCE 24
Suivre
L'Angleterre a remporté pour la quatrième année de suite le tournoi des Six Nations féminin en battant la France, pourtant devant son public de Bayonne, 24 à 12 lors de la 5e et dernière journée, samedi.
Face à l'Angleterre, première nation mondiale, l'équipe de France féminine de rugby, trop juste, a perdu, samedi 30 avril, la "finale" du tournoi des Six Nations (24-12), au stade Jean-Dauger de Bayonne, échouant dans sa quête d'un premier Grand Chelem depuis 2018.
Les Anglaises ont été supérieures dans les mauls, ce qui leur a permis d'inscrire trois essais. Du côté des Bleues, l'essai de Marine Ménager, en tout début de rencontre, et celui d'Annaëlle Deshayes, à un quart d'heure du terme, n'auront pas suffi à masquer leur manque de discipline.
13e Tournoi remporté en vingt ans pour les Anglaises
Les "Red Roses" ont remporté leur 13e titre depuis le passage du Tournoi à six équipes en 2002, et leur 11e Grand Chelem.
Les Françaises, à égalité de points avec les Anglaises avant cette journée, terminent à la 2e place avec 20 points, devant les Galloises qui conservent la 3e place (11 points), malgré leur défaite à domicile face à l'Italie (10-8).
Les deux équipes, qui disputaient leur 50e "crunch", ont à présent rendez-vous en phases de poules du Mondial en Nouvelle-Zélande, qui se tiendront du 8 octobre au 12 novembre 2022.
Versées dans la même poule, Anglaises et Françaises se retrouveront en effet au Northland Events Centre à Whangarei le 15 octobre prochain.
Il faudra alors aux filles d'Annick Hayraud trouver des solutions plus rapidement pour espérer rivaliser avec les Anglaises.
Pilonnage en règle
Les Bleues ont bien entamé le match, mettant d'entrée sous pression leurs adversaires grâce à leur jeu au pied, et marquant le premier essai du match à la suite d'une mêlée, leur gros point fort depuis le début du Tournoi.
Mais le pack d'avants anglais a montré qu'il était lui aussi de tout première ordre, leur arme favorite étant le maul.
C'est donc logiquement à la suite d'un ballon porté que les "Red Roses" ont répliqué, et par trois fois en quinze minutes.
Avec à chaque fois le même schéma : pénalité concédée par les Françaises, touche anglaise, maul et essai. Un pilonnage en règle pour un bilan total de onze essais marqués de la sorte.
Le premier est inscrit par la pilier Sarah Bern (11e), le deuxième par la deuxième ligne Abbie Ward (17e) et enfin le troisième à nouveau par Bern (27e).
Trois essais transformés sans problème par la centre Emily Scarratt, désignée capitaine des Anglaises en l'absence de Sara Hunter, blessée.
Les Françaises, touchées au moral mais pas coulées, ont enchaîné par un gros temps fort jusqu'à la mi-temps, qui les a vues squatter le camp anglais, alternant les phases de jeu et dépensant beaucoup d'énergie pour tenter de marquer avant la pause.
Par trois fois, les Anglaises sont pénalisées à leur tour par l'arbitre écossaise Hollie Davidson. Mais en vain, les Françaises n'arrivent pas à en profiter de ces touches, par manque de précision dans la finition, la dernière passe (21-7 à la mi-temps).
Avec le soleil de retour, la deuxième période a vu les Bleues, en infériorité numérique après le carton jaune de Maëlle Filopon, concrétiser leur domination territoriale, avec un essai signé Annaëlle Deshayes (67e). Mais trop tard pour inverser le cours du jeu.
Frustrant certes, mais les Anglaises étaient meilleures : rendez-vous pris à l'automne en Nouvelle-Zélande.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
JEUX OLYMPIQUESTokyo 2021 : Séraphine Okemba, l'atout vitesse de la France en rugby à VII
Rugby à VII : la Française Anne-Cécile Ciofani élue meilleure joueuse du monde
Tournoi des Six Nations féminin : les Bleues écrasent le pays de Galles
Opex 360
Un avion de renseignement russe a violé l’espace aérien suédois
par Laurent Lagneau · 1 mai 2022
Le 29 avril, et alors que son adhésion à l’Otan se précise [en même temps que celle de la Finlande], la Suède a annoncé son intention d’investir 1,6 milliard de couronnes suédoises [environ 150 millions d’euros] pour renforcer ses infrastructures militaires sur l’île stratégique de Götland, surnommée le « porte-avions de la Baltique ». Et cela, après avoir décidé d’y réaffecter des troupes en 2015, en réponse à une intensification des activités aériennes et navales russes dans la région.
Signe de l’intérêt que porte Moscou à Götland, mais aussi probablement en réponse au soutien apporté par Stockholm à Kiev, deux bombardiers tactiques russes Su-24 « Fencer », escortés par deux Su-27 « Flanker », violèrent brièvement l’espace aérien de l’île, le 2 mars dernier. Ce qui avait contraint la force aérienne suédoise à faire décoller en alerte une patrouille de JAS-39 Gripen pour les intercepter.
Cette « violation […] de l’espace aérien suédois est, bien sûr, totalement inacceptable. […] Elle fera l’objet d’une notification diplomatique adressée à la Russie. La souveraineté et le territoire suédois doivent toujours être respectés », avait alors réagi Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.
Cette protestation diplomatique aura été sans effet étant donné qu’un avion de renseignement russe de type AN-30, autrefois utilisé pour les missions d’observations effectuées dans le cadre du traité « Ciel ouvert », que la Russie a dénoncé à la suite des États-Unis, a violé l’espace aérien suédois « pendant une courte période », dans la soirée du 29 avril.
Selon les explications données par le général Carl-Johan Edström, le chef de la force aérienne suédoise, l’AN-30 russe a d’abord été repéré alors qu’il volait à l’est de l’île danois de Bornholm. Puis il a mis le cap vers le sud de la Suède, plus précisément vers le comté de Blekinge. Puis ayant longé l’espace aérien suédois pendant un « certain temps », il y a fait une incursion. Son équipage a ensuite été contacté sur une fréquence d’urgence. Puis, il a viré vers le sud et quitté la région en prenant la direction de l’est. L’incident aura duté moins d’une minute.
Si la violation du 2 mars avait été jugée « intentionnelle », les autorités militaires suédoises se veulent plus prudente pour celle commise par cet AN-30. « Nous ne pouvons rien dire à ce sujet pour le moment. Une analyse est en cours pour déterminer quelles peuvent en être les raisons », a déclaré Therese Fagerstedt, la porte-parole de l’état-major suédois. Cependant, le général Edström a estimé que, au vu des tensions actuelles, il est « tout à fait irresponsable et peu professionnel de voler si près de nos frontières ».
De son côté, Peter Hultqvist n’a pu que reprendre les mêmes mots qu’il avait utilisés lors de la violation de l’espace aérien de l’île de Götland. « Il est totalement inacceptable de violer l’espace aérien suédois. Nous protesterons, bien sûr, par la voie diplomatique. Une telle action n’est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, extrêmement inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée », a-t-il réagi.
Pour rappel, dérivé de l’Antonov AN-24, l’AN-30 est un biturbopropulseur conçu au début des années 1970. Pour les missions réalisées au titre du traité « Ciel Ouvert » [ou « Open Skies »], il est doté de caméras d’une résolution de 30 cm, de capteurs infrarouge et d’un radar imageur.
Photo : Forces armées suédoises
France24 - Monde
En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité
Publié le : 30/04/2022 - 10:24
FRANCE 24
Suivre
Des coupures d'électricité en Inde et au Pakistan ont aggravé, vendredi, les conditions de vie de millions d'habitants, déjà accablés depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur record que les experts lient au changement climatique.
Une vague de canicule qui sévit depuis plusieurs semaines en Inde et au Pakistan a conduit, vendredi 29 avril, à des coupures d'électricité dans les deux pays, aggravant les conditions de vie de millions d'habitants.
Les mois de mars et d'avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la demande énergétique en Inde et plus particulièrement au Pakistan, si bien que les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.
Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée.
"Il y a une crise de l'électricité et des délestages dans tout le pays", a déclaré le ministre de l'Énergie, Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des "défaillances techniques".
>> À voir, notre Focus : Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?
Or, les températures devraient dépasser de 8 °C la normale saisonnière dans certaines parties du Pakistan, pour culminer à 48 °C dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise.
Possibles coupures d'électricité dans les hôpitaux de Delhi
Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.
Dans la mégalopole indienne de New Delhi, où la température a atteint 43,5 °C vendredi, les autorités estiment qu'il reste "moins d'un jour de charbon" en stock dans de nombreuses centrales électriques.
"La situation dans toute l'Inde est désastreuse", selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mise en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale. L'Inde a même annulé certains trains de voyageurs pour accélérer l'acheminement du charbon vers les centrales électriques, selon Bloomberg News.
Les réserves de charbon des centrales indiennes ont en effet diminué de près de 17 % depuis début avril, tombant à à peine un tiers des niveaux requis, selon la même source.
Feux de forêt autour de la ville où réside le dalaï-lama
À Calcutta, dans l'est de l'Inde, après des malaises en série dans les transports en commun, de l'eau sucrée a été distribuée aux passagers.
"Sans pluie depuis plus de 57 jours, Calcutta est en proie à la plus longue période de sécheresse de ce millénaire", affirme Sanjit Bandyopadhyay du Centre météorologique régional.
À cette époque de l'année, dans les régions d'altitude de l'État de l'Himachal Pradesh, de la pluie, de la grêle et même de la neige tombent normalement mais depuis deux mois, pas une goutte d'eau et les températures battent des records.
Conséquence, des centaines d'incendies ont réduit des forêts de pins en cendres, notamment autour de Dharamsala, la ville où réside le dalaï-lama.
"La plupart de ces incendies sont des feux de terre qui se propagent dans les forêts de pins, les plus vulnérables aux incendies", explique à l'AFP le chef des forêts de l'État, Ajay Srivastava. "Des équipes de pompiers travaillent d'arrache-pied pour éteindre ces feux et aussi pour sauver les animaux sauvages", a-t-il ajouté, en précisant que les secours ont dû demander l'aide des riverains.
Un élixir rose pour étancher la soif
Pour les musulmans observant le ramadan, la chaleur a rendu le jeûne pénible.
Au coucher du soleil, les vendeurs ont fait un commerce florissant du Rooh Afza, un élixir rose et sucré en vogue depuis des générations dans le sous-continent pour étancher la soif.
La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.
À Patna, capitale de l'État du Bihar, les insolations ont augmenté ces dix derniers jours, tout comme le nombre d'enfants souffrant de fièvre, de vomissements et de diarrhée.
Les autorités ont ordonné l'arrêt des cours à 10 h 45 et recommandé de ne pas sortir l'après-midi.
Une plaie pour l'économie car si "les gens restent chez eux dans la journée, nous peinons à gagner notre vie", résume un chauffeur de rickshaw, Rameshwar Paswan.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Climat
Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe
La Grèce frappée par "la pire canicule" depuis plus de 30 ans, prévient le Premier ministre
Focus
Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?
Opex 360
M. Macron veut « œuvrer activement au rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine »
par Laurent Lagneau · 30 avril 2022
Une semaine après que le président Macron en a fait l’annonce, on ne connaît toujours pas les modalités de la livraison à l’Ukraine de douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], et en particulier s’ils seront prélevés ou non sur les 76 exemplaires dont dispose l’armée de Terre. Une réduction de 15% des capacités de l’artillerie française mériterait quelques éclaircissements…
En tout cas, interrogé sur ce point lors de la dernière conférence de presse du ministère des Armées, le porte-parole de l’État-major des Armées [EMA], le colonel Pascal Ianni a répondu qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur ce sujet ».
Quoi qu’il en soit, lors d’un échange téléphonique, ce 30 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remercié son homologue français pour de ces « envois de matériel militaire d’envergure qui contribuent à la résistance ukrainienne ». Car, outre les CAESAr, la France a également fourni à l’Ukraine des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin ainsi que des équipements optroniques et des moyens de protection.
Mais cette liste ne devrait pas s’arrêter là. En effet, lors de son entretien téléphonique avec M. Zelensky, Emmanuel Macron a indiqué, selon l’Élysée, que cet « appui continuera de se renforcer, de même que l’assistance humanitaire apportée par la France ». Et d’ajouter que la « mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes de guerre ».
Le renforcement de ce soutien militaire pourrait passer par la livraison de pièces supplémentaires d’artillerie [AUF1, TRF1, 105LG1], de véhicules de l’avant blindé [VAB], en cours de remplacement par les Griffon, voire, pourquoi pas, d’AMX-10RCR, qui doivent s’effacer devant les Jaguar.
Mais plus encore, M. Macron a aussi réaffirmé « sa volonté d’œuvrer activement lors de son second mandat à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en maintenant toujours une étroite coordination avec ses partenaires européens et alliés ».
Reste à voir ce qu’il faut entendre par « rétablissement de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine… S’agit-il de revenir aux frontières qui étaient les siennes avant l’annexion de la Crimée par la Russie et la sécession des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk?
Par ailleurs, ce 30 avril, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait une nouvelle mise en garde en s’adressant à l’Otan.
« Si les États-Unis et l’OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne, alors avant tout, ils doivent se réveiller et arrêter de livrer des armes et des munitions au régime de Kiev », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’opération militaire spéciale [sic!] qui a commencé le 24 février se déroule en stricte conformité avec le plan. Tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints malgré l’obstruction de nos adversaires ».
France24 - Monde
Éloi Laurent (OFCE) : "Le Covid-19 vient directement de systèmes économiques dysfonctionnels"
Publié le : 29/04/2022 - 17:09
Farah BOUCHERAK
Ali LAIDI
Ali Laïdi reçoit Éloi Laurent, économiste, enseignant à Sciences-Po Paris et à l'université de Stanford. Il est aussi l'auteur de "La raison économique et ses monstres" (éditions Les liens qui libèrent), un livre dans lequel il explique comment les systèmes économiques sont devenus autodestructeurs : "Le Covid-19 n'est pas tombé du ciel, il est venu de la terre", explique-t-il sur France 24. "Nous sommes en train de détruire les écosystèmes (...) qui sous-tendent nos économies".
Opex 360
La force aérienne ukrainienne réclame des avions de combat F-16, F-15 ou F/A-18 aux États-Unis
par Laurent Lagneau · 30 avril 2022
Sur un plan quantitatif, l’aviation de combat urkrainienne ne peut pas rivaliser avec son homologue russe, laquelle dispose probablement de dix fois plus d’avions de combat. Qui plus est, son format a été considérablement réduit après l’annexion de la Crimée, en 2014, la Russie ayant mis la main sur 45 MiG-29 « Fulcrum » qui y était basés. Certes, elle a pu en récupérer une partie… mais les exemplaires rendus n’étaient plus en état de voler.
Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, la situation s’est dégradée, la force aérienne ukrainienne ayant perdu une vingtaine d’avions au combat, dont 11 MiG-29, 3 Su-27 « Flanker » [sur 32], 3 Su-24 « Fencer » [sur 12] et 6 Su-25 « Frogfoot » [sur 17].
En outre, on ignore le nombre d’appareils susceptibles d’avoir été détruits lors des frappes russes contre les bases aériennes ukrainiennes. Et c’est sans compter les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, ce qui complique évidemment la maintenance des avions restants.
Depuis deux mois, certains pays de l’Otan sont sollicités pour remettre à l’Ukraine les avions de combat hérités de leur période soviétique, notamment les MiG-29. La Pologne et la Slovaquie sont disposées à faire un tel geste… mais à condition de pouvoir remplacer les appareils donnés. Une telle solution permettrait cependant de renforcer rapidement la force aérienne ukrainienne étant donné qu’elle exploite déjà de tels appareils.
Mais, apparemment, celle-ci voudrait disposer d’autres types d’avions de combat… de facture américaine si possible. C’est en effet ce qu’elle a fait savoir, via une vidéo diffusée le 26 avril sur les réseaux sociaux.
« Nous avons besoin de plus d’avions de combat pour combattre nos ennemis dans les airs. Les avions américains F-16 « Falcon », F-15 voire F-18 permettraient de faire pencher la balance de notre côté. Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a affirmé la force aérienne ukrainienne, reprenant ainsi à son compte une demande formulée la semaine passée par le général Serhii Drozdov, son ancien chef d’état-major [de 2015 à 2021, ndlr].
🇺🇦 pilots keep defending the sky from the 🇷🇺 invaders But they critically need and they are ready to master the modern jets.(1/2)#StopRussia pic.twitter.com/n8S2Zb25tM
— Ukrainian Air Force (@KpsZSU) April 26, 2022
« Pour protéger efficacement son territoire, l’Ukraine a besoin d’au moins un escadron d’avions de combat modernes, tels que des F-16 ou des F-15 », avait-il fait valoir dans une tribune publiée sur le site de la chaîne américaine NBC. Et d’ajouter : « Selon nos estimations, nos pilotes peuvent apprendre à piloter de tels appareils à un rythme accéléré, en deux ou trois semaines ».
Cela étant, de tels propos paraissent très optimistes étant donné que, même s’ils sont expérimentés, les pilotes ukrainiens n’ont pas l’habitude des avions de combat de conception occidentale. Il ne suffit pas de savoir les faire décoller et atterrir… mais il s’agit de pouvoir tirer le meilleur parti de leurs capacités. Ce qui ne s’apprend pas en un claquement de doigts. Et cela vaut aussi pour les mécaniciens qui auront en assurer la maintenance.
D’ailleurs, en mai 2020, lors de la publication de son plan stratégique dans lequel elle avait exprimé sa volonté de moderniser son aviation de combat selon des standards occidentaux, la force aérienne ukrainienne avait estimé qu’il lui faudrait mener, pendant au moins deux ans, des « tests et des évaluations opérationnelles » afin « d’étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel » avant d’aquérir de nouveaux avions de chasse.
En outre, et bien avant le début de la guerre, la force aérienne ukrainienne manquait de pilotes de chasse, alors qu’il en fallait au moins 400. C’est en effet ce qu’avait relevé Forbes, en 2021. « À l’été 2021, [elle] a fait face à une pénurie massive de main-d’oeuvre. Pas moins de 70 de ses pilotes l’avaient quittée en 2019 et au moins autant en 2020. Beaucoup d’entre eux ont invoqué des salaires trop bas, des formalités administratives lourdes et une formation inadéquate pour les préparer à une guerre avec les Russes », avait expliqué le magazine américain.
S’il a évoqué la possibilité de fournir des F-16 à l’Ukraine, le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, a cependant estimé que cela ne pourrait pas se faire à court terme. « Collectivement, nous devons comprendre quelles sont les exigences des Ukrainiens et trouver un moyen de le leur faire parvenir rapidement », a-t-il dit à Air Force Magazine. Mais, a-t-il aussi dit, « il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance ».
La cession d’avions de combat modernes ne peut donc qu’être envisagé à plus long terme. En clair, si la guerre s’éternise… La question est donc de savoir si la force aérienne ukrainienne tiendra le coup…
France24 - World
Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list
Issued on: 23/04/2022 - 15:49
Sébastian SEIBT
French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the US sanctions list over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by Washington.
On a long list of mainly affluent people targeted by US sanctions, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on March 24 over the war in Ukraine, only one is not Russian: Frenchman Joël Lautier, a former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.
Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on April 20.
Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.
Why Lautier?
Lautier even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.
However, unlike the oligarchs targeted by the US and European authorities, Lautier is not being targeted for making a fortune from his Putin ties.
Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.
One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on February 24.
A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.
For Les Echos, it is "bizarre" that Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on February 25, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.
Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war, and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this discrepancy.
From chess champion to businessman
When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.
His listing means that any assets he holds in the United States or at a US bank can be seized, and he cannot do business with Americans.
Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions – on a chessboard.
Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.
Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.
His love of the game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.
When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business," he told French business daily Les Echos in 2016. He also used the interview to denounce, two years after the annexation of Crimea, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.
In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.
Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.
Any one of these may have been a role too many for the US Treasury; for the US authorities, it looks like the former chess champion may have positioned too many of his pawns inside Russia.
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
#The 51%
Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine
ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
AS IT HAPPENED
Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa
Opex 360
La Corée du Nord n’exclut pas d’effectuer une frappe nucléaire préventive
par Laurent Lagneau · 30 avril 2022
À la fin de l’année 2017, et alors que la Corée du Nord venait de procéder à son sixième essai nucléaire et de tester un missile balistique potentiellement intercontinental, nombreux furent les analystes à redouter une guerre dans la péninsule coréenne, avec l’implication des États-Unis, d’autant plus que le président Trump ne ménageait pas Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen, qu’il qualifiait alors de « rocket-man ».
« Il y a une atmosphère extrêmement dangereuse dans toute cette incertitude, sur la façon dont tout ceci va se terminer, et notamment […] avec la Corée du Nord. […] Nous n’avons, à mon avis, jamais été aussi proches d’une guerre nucléaire avec la Corée du Nord et dans la région. […] Et je ne vois pas comment on pourrait résoudre tout ceci par la voie diplomatique à ce stade », avait ainsi estimé l’amiral Mike Mullen, ancien chef d’état-major interarmées américain [entre 2007 et 2011, ndlr], après avoir fustigé la politique de M. Trump en la jugeant « incroyablement déstabilisante et certainement imprévisible ».
En outre, le Council on Foreign Relations plaça le risque d’une guerre avec la Corée du Nord au premier rang des menaces à surveiller pour 2018 tandis que l’Institut international d’études stratégiques de Londres estimait la probabilité d’un conflit à 50%.
La suite leur aura [heureusement] donné tort. En effet, Pyongyang annonça un moratoire ses activités nucléaires et balistiques ainsi que le démantèlement du site d’essais de Punggye-ri [ce qui n’a pas pu être vérifié de manière indépendante, ndlr]. En outre, un rapprochement fut amorcé avec Séoul à l’approche des Jeux Olympiques d’hiver… Et des discussions avec les États-Unis furent lancées, ce qui donna lieu à trois rencontres entre Kim Jong-un et le président Trump.
Cela étant, et d’après l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA], le groupe d’experts des Nations unies pour la Corée du Nord et le renseignement américain, le « moratoire » annoncé par Pyongyang n’en était pas un… puisque les activités nord-coréens dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques se poursuivirent, malgré les sanctions de la communauté internationale.
En outre, les négociations avec les États-Unis ayant été infructueuses, la Corée du Nord mit officiellement fin au moratoire sur ses activités nucléaires en janvier 2020. Et le rapprochement avec le sud, qualifié « d’historique » deux ans plus tôt [comme quoi, il faut se méfier des grands mots…] a été dynamité avec la destruction d’un bureau de liaison entre les deux pays qui avait mis en place à Kaesong.
Depuis, la Corée du Nord multiplie les tests de nouveaux armements [dont une arme hypersonique, un missile de croisière d’une portée de 1500 km, un « système de missiles de combat ferroviaire, selon ses affirmations, ndlr]. Pour l’instant, elle n’a toujours pas réaliser son septième essai nucléaire, alors que ses activités dans ce domaine ont, a priori, toujours continué. Mais cela ne saurait sans doute tarder…
En effet, selon l’imagerie satellitaire analysée par l’institut américain 38 North, des travaux sont en cours sur le site de Puggye-ri, ce qui suggère des préparatifs pour un nouvel essai nucléaire. Ce qui ne serait guère surprenant après les propos tenus par Kim Jong-un, à l’occasion de l’anniversaire de l’Armée populaire révolutionnaire de Corée, le 26 avril.
« Nous continuerons à prendre des mesures pour renforcer et développer les capacités nucléaires de notre nation à un rythme accéléré », a en effet déclaré le dirigeant nord-coréen. Et si les armes nucléaires ont surtout un rôle « dissuasif », a-t-il continué, elles « ne peuvent être liées à une seule mission ». Et d’ajouter : « Si une force quelconque tente d’usurper les intérêts fondamentaux de notre pays, notre force nucléaire n’aura d’autre choix que de remplir sa deuxième mission de manière inattendue ».
Début avril, sa soeur, Kim Yo Jong, membre de la très influente « Commission des affaires d’État », avait prévenu la Corée du Sud de ne pas chercher à lancer une attaque préventive contre le Nord, comme venait de le suggérer Suh Wook, le ministre sud-coréen de la Défense.
La « mission première des armes nucléaires [nord-coréennes] est la dissuasion mais si un conflit armé devait éclater, elles seront utilisées pour éliminer les forces armées de l’ennemi lors d’une frappe », avait-elle dit. Et de promettre aux forces sud-coréennes un « destin misérable qui ne sera rien d’autre que la destruction totale et la ruine ».
Ce 30 avril, Kim Jong-un a sans doute précisé ce qu’il entendait par la « second mission » que sa force nucléaire aurait à mener de « manière inattendue ». Ainsi, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle KCNA, il a déclaré que la Corée du Nord doit être capable de « contenir et de contrecarrer à titre préventif toutes les tentatives dangereuses et les menaces… si nécessaire ». Et il a de nouveau réaffirmé que Pyongyang doit développer son arsenal afin d’avoir une « force militaire écrasante qu’aucune puissance au monde ne peut provoquer ». C’est la « bouée de sauvetage garantissant la sécurité de notre pays », a-t-il justifié.
Quoi qu’il en soit, de tels propos ne vont évidemment pas dans le sens de l’appel lancé par Séoul deux jours plus tôt… D’après l’agence Yonhap, un responsable gouvernemental sud-coréen a appelé Pyongyang à « cesser tout acte susceptible d’aggraver les tensions, y compris le renforcement de ses capacités nucléaires, et revenir à la table des négociations ».
France24 - World
In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’
Issued on: 22/04/2022 - 14:50
Tahar HANI
Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence.
Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.
Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.
Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.
Shell-shocked residents
Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.
“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”
Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.
“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”
Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.
Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.
‘I saw them rape women and young girls’
On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.
“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”
Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.
“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”
‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’
By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.
“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”
>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'
Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled.
Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.
They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off.
“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”
“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”
She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”
Ukraine’s martyred towns
In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.
“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”
Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.
It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.
Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.
This article was adapted from the original in Arabic.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
ON THE GROUND
'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb
AS IT HAPPENED
Mariupol holds out while EU calls for the opening of humanitarian corridors
The Debate
Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?
Valeurs Actuelles
“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”
Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.
Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »
Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.
Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.
« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »
Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ?
Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.
Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.
Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ?
Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.
Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ?
La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.
Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.
Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.
Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir …
Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.
Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ?
Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.
Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.
Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.
Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ?
Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.
Parlez-nous de votre projet de train…
Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…
Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ?
Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.
Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.
Où en est votre projet de spectacle en Chine ?
Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.
Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.
Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.
Opex 360
La Gendarmerie maritime a reçu ses deux premières vedettes de surveillance côtière de nouvelle génération
par Laurent Lagneau · 29 avril 2022
Malgré les difficultés posées par la pandémie de covid-19, le chantier naval Socarenam, établi à Boulogne-sur-Mer, aura mis seulement deux ans pour honorer une commande passée par la Direction générale de l’armement [DGA] afin de renforcer les moyens de la Gendarmerie maritime, laquelle est placée pour emploi auprès du chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM].
En effet, en janvier 2020, Socarenam avait obtenu un contrat d’une valeur de 19,5 millions d’euros pour construire trois Vedettes côtières de surveillance maritime de nouvelle génération [VCSM NG]. Ces bateaux, avait expliqué la DGA à l’époque, devaient alors compléter les 24 VCSM mises en service au début des années 2000.
Les deux premières VCSM NG, appelées Maroni et Oyapock, viennent donc d’être remises à la Gendarmerie maritime après leur qualification par la DGA. Elles sont désormais basées à Cherbourg et à Dunkerque. La troisième unité, l’Aber Ildut, devrait suivre sans tarder. Il est prévu de l’affecter à Boulogne-sur-Mer.
L’appel d’offres lancé en 2019 pour ces vedettes côtières de nouvelle génération évoquait l’achat éventuel d’une quatrième unité. Selon un responsable de Socarenam, la DGA avait deux ans pour en décider la construction. Pour le moment, on ignore si une telle décision a été prise.
À noter que, étant donné que ces VSCM NG seront utilisées pour des missions relevant de l’action de l’État en mer, et notamment pour la police des pêches, leur achat a été en partie financé par des fonds de l’Union européenne. Mais le ministère des Armées n’en a pas précisé le montant.
Pour rappel, longue de 22 mètres, une VSCM NG est mise en oeuvre par huit militaires de la Gendarmerie maritime. Elle est doté d’un système optronique stabilisé de très longue portée et d’une embarcation légère pouvant naviguer à la vitesse de 35 noeuds. Sa superstructure étant partiellement blindée, elle est armée de deux mitrailleuses de calibre 7,62 mm [le calibre 12,7 mm avait été annoncé en 2020, ndlr]. Son autonomie est de cinq jours.
France24 - World
War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
Issued on: 20/04/2022 - 19:35
Joanna YORK
Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.
Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.
“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.
If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be.
In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance.
The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations.
“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”
But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance. Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden – all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.
All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.
“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”
‘A fifth ocean on top of the world’
Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change.
In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040.
Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.
Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.
But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.”
In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”
Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.
Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.”
‘Ukraine was a game changer’
In 2014 – the same year that Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine – the Northern Fleet became the main component in a strengthened military presence in the north, called Northern Fleet Joint Strategic Command. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.
“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.”
This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.
The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO – as both are seriously considering doing – all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.
“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”
Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.
“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”
‘The leading actor in the Arctic’
However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too.
A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.
Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”
In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.
These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.
This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.
So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other.
“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.
“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.”
Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.”
In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions
Perspective
Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'
Perspective
A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic
Valeurs Actuelles
Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
France24 - World
Record-breaking heat wave scorches India’s wheat crop and hinders export plans
Issued on: 30/04/2022 - 09:31
NEWS WIRES
An unusually early, record-shattering heat wave in India has reduced wheat yields, raising questions about how the country will balance its domestic needs with ambitions to increase exports and make up for shortfalls due to Russia's war in Ukraine.
Gigantic landfills in India's capital New Delhi have caught fire in recent weeks. Schools in eastern Indian state Odisha have been shut for a week and in neighboring West Bengal, schools are stocking up on oral rehydration salts for kids. On Tuesday, Rajgarh, a city of over 1.5 million people in central India, was the country's hottest, with daytime temperatures peaking at 46.5 degrees Celsius (114.08 Fahrenheit). Temperatures breached the 45 C (113 F) mark in nine other cities.
But it was the heat in March — the hottest in India since records first started being kept in 1901 — that stunted crops. Wheat is very sensitive to heat, especially during the final stage when its kernels mature and ripen. Indian farmers time their planting so that this stage coincides with India's usually cooler spring.
Climate change has made India’s heat wave hotter, said Friederike Otto, a climate scientist at the Imperial College of London. She said that before human activities increased global temperatures, heat waves like this year's would have struck India once in about half a century.
“But now it is a much more common event — we can expect such high temperatures about once in every four years," she said.
India's vulnerability to extreme heat increased 15% from 1990 to 2019, according to a 2021 report by the medical journal The Lancet. It is among the top five countries where vulnerable people, like the old and the poor, have the highest exposure to heat. It and Brazil have the the highest heat-related mortality in the world, the report said.
Farm workers like Baldev Singh are among the most vulnerable. Singh, a farmer in Sangrur in northern India’s Punjab state, watched his crop shrivel before his eyes as an usually cool spring quickly shifted to unrelenting heat. He lost about a fifth of his yield. Others lost more.
“I am afraid the worst is yet to come,” Singh said.
Punjab is India's “grain bowl" and the government has encouraged cultivation of wheat and rice here since the 1960s. It is typically the biggest contributor to India's national reserves and the government had hoped to buy about a third of this year's stock from the region. But government assessments predict lower yields this year, and Devinder Sharma, an agriculture policy expert in northern Chandigarh city. said he expected to get 25% less.
The story is the same in other major wheat-producing states like Uttar Pradesh and Madhya Pradesh.
Overall, India purchased over 43 million metric tons (47.3 million U.S. tons) of wheat in 2021. Sharma estimates it will instead get 20% to nearly 50% less.
Even though it is the world's second-largest producer of wheat, India exports only a small fraction of its harvest. It had been looking to capitalize on the global disruption to wheat supplies from Russia's war in Ukraine and find new markets for its wheat in Europe, Africa, and Asia.
That looks uncertain given the tricky balance the government must maintain between demand and supply. It needs about 25 million tons (27.5 million U.S. tons) of wheat for the vast food welfare program that usually feeds more than 80 million people.
Before the pandemic, India had vast stocks that far exceeded its domestic needs — a buffer against the risk of famine.
Those reserves have been strained, Sharma said, by distribution of free grain during the pandemic to about 800 million people — vulnerable groups like migrant workers. The program was extended until September but it's unclear if it will continue beyond then.
“We are no longer with that kind of a surplus... with exports now picking up, there would be a lot of pressure on the domestic availability of wheat,” Sharma said.
India's federal agriculture and commerce ministries didn't respond to questions sent to them via email.
Beyond India, other countries are also grappling with poor harvests that hinder their ability to help offset the potential shortfall of supplies from Russia and Ukraine, normally the world's largest and fifth-largest exporters of wheat.
China's agriculture minister, Tang Renjian, said last month that the winter wheat harvest was likely to be poor, hindered by flooding and by delays in planting.
(AP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising
Extreme heatwave scorches India’s wheat harvest, snags export plans
Access Asia
India feels the heat: Country reels from unusually early heatwave
Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - World
FRANCE 24 and RFI contest ‘definitive’ broadcasting suspension in Mali
Issued on: 27/04/2022 - 22:08
FRANCE 24
Follow
Mali’s media regulator on Wednesday ordered the definitive suspension of FRANCE 24 television and RFI radio in the country, a month after the country’s ruling military junta accused the news organisations of reporting “false allegations” of abuse by the Malian army. The broadcasters’ parent company France Médias Monde said it “strongly contested” the decision.
FRANCE 24 and its sister radio RFI have been suspended in the West African country since March 17. The country’s media regulator, the Haute Autorité de la communication, announced on Wednesday that their suspension was “definitive”.
The French broadcasters are subsidiaries of France Médias Monde (FMM), a state-owned holding company. They are followed by a third of Mali’s population.
Responding to the regulator’s order, FMM said it “strongly contested” the decision and would “study all avenues of appeal”. The group also reiterated its “unwavering commitment to the independence and freedom of the media”.
In a statement, France Médias Monde said it would continue to cover the news in Mali. It pledged to provide technical solutions to ensure Malians can continue to have access to the two broadcasters.
🔴 France Médias Monde conteste avec force la décision définitive de suspension de @RFI et @FRANCE24 au #Mali et utilisera toutes les voies de recours possibles pic.twitter.com/QWQLIcj8TI
April 27, 2022UN 'deeply dismayed' at Mali media bans
The United Nations on Friday decried Mali's decision to definitively suspend the French broadcasters, warning it was only the latest move to rein in press freedom in the Sahel nation.
"We are deeply dismayed by the Malian media regulator's decision," UN rights office spokeswoman Ravina Shamdasani told reporters in Geneva.
"We call on Mali's transitional military authorities to reverse this ban and allow independent media to work freely in the country."
Shamdasani stressed that the suspensions were just "the latest in a string of actions curtailing press freedom and the freedom of expression in Mali".
"The current climate is one with a pervasive chilling effect on journalists and bloggers," she warned.
Mali’s junta first announced the suspension in a statement on March 17, in which it accused FRANCE 24 and RFI of “a premeditated strategy aimed at destabilising the political transition, demoralising the Malian people and discrediting the Malian army”.
The Malian junta has staged two coups since August 2020. It has been accused of violations by several human rights groups, including in a March 15 report by Human Rights Watch, which accused Malian soldiers of responsibility for the killing of at least 17 civilians since early December.
The allegations of abuse in Mali were also made by the UN High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet and subsequently reported by RFI and FRANCE 24.
The French government had called Mali's initial suspension of the French broadcasters a grave attack on the liberty of the press. Speaking at a press conference on March 17, French President Emmanuel Macron condemned the decision to suspend FRANCE 24 and RFI.
“I condemn with the greatest firmness this decision, which seems to me totally at odds with the values espoused by the people of Mali since its independence,” Macron said.
Earlier this year, France announced the withdrawal of its troops from Mali after a breakdown in relations with the ruling junta. French troops were in Mali on a military mission, fighting against al Qaeda and Islamic State (IS) group-linked jihadist groups in the Sahel area.
(FRANCE 24 with AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Mali accuses France of spying over video of mass grave
Exclusive videos
France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali
Russia blocks FRANCE 24 sister radio station RFI website
El País (ESP)
TARTAR DE TERNERA CON ALBAHACA Y TOMATE SECO
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Dicen que “hasta el cuarenta de mayo, no te quites el sayo”. No es que en El Comidista estemos deseando tostarnos cual pollo asado, pero tampoco estaría mal que el sol se quedase definitivamente, dejando atrás esos días de lluvia en que ni frío ni calor porque uno ya no sabe si ponerse anorak o salir a la calle en bañador. De lo que sí sabemos en El Comidista es de recomendaros qué comer, así que os traemos un nuevo menú semanal lleno de recetas molonas y con productos muy primaverales como las fresas o las tan ansiadas cerezas.
Lunes 2 de abril
Mandamos el steak tartar de viaje a Italia aliñándolo con aceitunas, tomate deshidratado, albahaca, limón y aceite. Un poco de pan y un cuchillo afilado es todo lo que necesitas para disfrutar de esta receta.
¿El pollo frito ha sido vuestro plato favorito de la infancia? Normal: cuando está rico es adictivo, y la versión coreana lo tiene todo para que no puedas parar de comerla.
El flan es un postre totalmente versátil, en el que podemos sustituir la leche por otros ingredientes como el yogur. Lo acompañamos con un par de frutas de temporada: fresas y frambuesas.
Martes 3 de abril
Para que el plato luzca, usaremos espárrago de origen español, un jamón decente (no hace falta que sea el ibérico más caro) y huevos de gallina de corral.
Si tú también has soñado con compartir una comida de Acción de Gracias con los personajes de la serie Friends, estás de suerte: hoy te enseñamos a preparar los macarrones con queso de Monica.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Miércoles 4 de abril
Confitamos unas alcachofas en aceite aromatizado con ajo, menta y limón -hirviéndolas un poco previamente para facilitar el trabajo- y las servimos sobre una tostada, al estilo de los 'antipasti' italianos.
Elegimos una legumbre de buen tamaño y la tostamos ligeramente en una sartén con ajo, especias y mantequilla. La acompañamos de arroz aromático con cebolla cítrica para refrescar.
Los crepes no tienen por qué ser un homenaje al gochismo: también puedes utilizar fruta para el relleno. Aquí combinamos el sabor de la mermelada de albaricoque casera con la acidez del kéfir.
Jueves 5 de abril
La idea es usar los germinados a modo de estructura para conseguir que el untable de aguacate tenga más cuerpo, ofrezca una cierta resistencia al mordisco e incluso sea crujiente. Puedes untarlo en una tostada o dippear con totopos o crudités.
Un clásico asturiano, la merluza a la sidra tiene tantas versiones como restaurantes a pesar de no ser una receta antigua. Dicen las lenguas de doble filo que data de la década de los sesenta.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Viernes 6 de abril
Un plato clásico que pone en valor las patatas gracias a un rebozado y posterior estofado en una salsa gordita y sabrosa de ajo, cebolla y azafrán. Además, te proponemos un menú para el día completo.
Una versión de la salsa 'meuniere' que va bien con muchos tipos de pescado e incorpora alcaparras, trocitos de limón y picatostes, además de una mantequilla ligeramente tostada.
Estos dulces son uno de los bocados más recordados de la niñez de muchas personas. No son fáciles de hacer, pero la forma final da un poco igual: lo importante es disfrutar con ellos.
Sábado 7 de abril
Buscamos la historia detrás de uno de los bocadillos más famosos del mundo y preparamos una versión primaveral, perfecta para llevar de excursión y comer al aire libre.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Domingo 8 de mayo
Tiene tanta enjundia como un arroz seco, pero es mucho más fácil de preparar: el único secreto para que esta fideuá salga bien es que el sofrito esté bien seco y el caldo de pescado, muy sabroso.
Los 'hot cross buns' son típicos del Viernes Santo en el Reino Unido, pero se puedan disfrutar igual el resto del año. En nuestra versión, las pasas desaparecen para dejar paso a las muy primaverales fresas.
La bebida del finde
Una buena manera de beber fruta de temporada que puedes tunear con galletas, frutos secos, especias, otras frutas rojas o lo que más te apetezca. Y sólo necesitas una batidora (y algo para infusionar la leche).
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
A Guide to the 2022 World Cup
The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
Opex 360
La Pologne serait en train de livrer 200 chars T-72 aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 29 avril 2022
La semaine passée, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, fit savoir que la British Army pourrait envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de permettre à celle-ci de livrer une partie de ses chars T-72, hérités de la période soviétique, à l’Ukraine afin de contrer l’invasion russe. Pour Londres, l’idée était de combler un éventuel déficit capacitaire avant la livraison des 250 M1A2 SEPv3 Abrams, commandés auprès des États-Unis par Varsovie pour au moins cinq milliards d’euros.
En matière d’arme blindée cavalerie, la British Army n’est pas très bien pourvue, comme, du reste, son homologue française. Actuellement, elle ne dispose que de 225 Challenger 2… Et selon les plans annoncés en 2021, elle devrait se séparer de 77 exemplaires, les autres devant être portés au standard « Challenger 3 ». En revanche, l’armée polonaise aligne plus de 600 chars, dont 247 Leopard 2 d’origine allemande, 232 PT-91 Twardy et 127 T-72, en plus des 257 mis en réserve.
En marge de la réunion organisée le 26 avril par les États-Unis à Ramstein [Allemagne], où plus de quarante pays ont été invités à faire le point sur les livraisons d’équipements militaires à Kiev, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a confirmé que la Pologne avait fourni des T-72 aux forces ukrainiennes, sans en préciser le nombre. « Le moment venu, nous fournirons ces informations », a-t-il assuré, lors d’un entretien accordé à Polsat News.
« Aujourd’hui, nos armes sont utilisées pour défendre notre indépendance, mais à 500 kilomètres de la frontière polonaise », a par ailleurs fait valoir M. Morawiecki.
Si l’on en croit les informations données par Polskie Radia, la radio publique polonaise, ce 29 avril, l’aide de Varsovie est conséquente puisqu’il est question de 200 chars T-72 cédés aux forces ukrainiennes, ainsi que plusieurs dizaines de véhicules blindés BMP-1, des lance-roquettes multiples BM-21 GRAD, des missiles sol-air portatifs Piorun, des munitions rôdeuses Warmate, des obusiers automoteurs 2S1 Gvozdika et des missiles air-air pour les MiG-29.
Cela étant, l’une des questions qui va finir par se poser est celle de la capacité à l’armée ukrainienne à intégrer l’ensemble des équipements et armements qui lui ont été promis [et qu’elle a déjà reçus]. Ainsi, 200 chars T-72 [mis en oeuvre par un équipage de trois hommes] correspondent à quatre régiments blindés de l’armée de Terre française…
Quoi qu’il en soit, et pour le moment, le gouvernement britannique n’a rien dit sur l’envoi éventuel de Challenger 2 en Pologne pour remplacer les T-72 envoyés en Ukraine. Si ce n’est que la British Army en déploiera un total de 72 sur le flanc oriental de l’Otan [ainsi que 12 canons automoteurs AS90 et 120 véhicules blindés Warrior] au cours des prochaines semaines.
Cependant, pour l’exercice « Defender » qui aura lieu en mai prochain en Pologne, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé la participation de 1000 soldats du King’s Royal Hussars et C Squadron du Light Dragoons. Ces manoeuvres impliqueront l’envoi de Challenger 2, déployés depuis le lieu de stockage de Sennelager, en Allemagne.
El País (ESP)
Más vermú y menos empacho
“El amor es lo único que somos capaces de percibir que trasciende las dimensiones del tiempo y el espacio”, dice Anne Hathaway en Interstellar, durante su conmovedora reflexión sobre las funciones esotéricas del corazón, las que superan la razón cardiovascular. La frase -que leída así, fuera de la película, provoca una grima cósmica-, necesita sin embargo cambiar el sustantivo principal para convertirse en un genuino epigrama de marcapáginas: “Una boda española es lo único que trasciende el tiempo y el espacio”.
Nada tan excesivo en horas, metros cuadrados, en viandas y licores, en energía y sudor, en tocados y en corbatas horteras, genera un agujero de gusano semejante por cuyo pliegue, cual mantel abisal de materia, miles de euros se desplazan de las cuentas corrientes de los novios, padrinos e invitados, a las de empresas y trabajadores especializados. Sucede en un instante. Se planifica durante años luz. Cuando acaba, no sabes a ciencia cierta qué ha pasado.
"El amor no es algo que hayamos inventado, es observable, poderoso…., tiene que significar algo", añade la bella Anne con la nuca erizada de sentimiento. ¿Qué significan estas celebraciones desmesuradas que los españoles inventamos hace eones? ¿Quién abre la garganta negra del dinero: el cliente, con sus descabelladas peticiones, o el empresario con sus mareantes columnas de precios? Viajemos firmes, como la inmutable gravedad, cruzando las dimensiones de pinchadiscos impertinentes y barras de libertinaje en busca de respuestas sólidas. Apliquemos el minucioso escandallo al mito de “hasta que la muerte nos separe”.
El negocio
“El amor tiene un significado, una utilidad, una función social”, replica Matthew McConaughey en Interstellar. Para los españoles, la boda es la única ocasión de sus efímeras vidas -y a veces, aún más efímeros matrimonios- en la que congregan a todos los círculos de su familia y amigos, incluidos los círculos del infierno, incluido ese tío segundo hipócrita y desfachatado. Reunimos a los íntimos y a los protocolarios porque la boda significa nuestra fiesta mayúscula: consagrada ante Cristo silente, ante el juez indiferente o ante el concejal al que le haya caído el marrón ese sábado, y celebrada cual saturnales, bajo la advocación de Pantagruel y Baco (más la esperanza de un encuentro sicalíptico en el baño).
La boda española es feliz y dantesca a la vez. De media, cuesta 20.500 euros, según el portal bodas.net. Su estudio calcula 130 participantes, a 100 pavos por cubierto, con lo cual el banquete se traga unos 13.000 euros; es decir, el 65% del presupuesto. Añade la cena, el brunch, la barra libre o demás opciones disponibles y aterrizas en 200. Estos números, por supuesto, son tan relativos como el peine de Einstein o la genialidad de Christopher Nolan.
Todo este universo coincide en un dato que sobrevuela la calculadora: se trata de un buen negocio. Los chefs reputados suelen lanzarse al bodorrio en cuanto adquieren fama. Sin embargo, existe un notable trecho entre un menú degustación tutiplén y un menú de boda estándar, aunque su precio sea similar. Ver Interstellar, o La loca historia de las galaxias. La reciente tendencia hostelera a centralizar cocinas, sobre todo en cocineros que poseen varios establecimientos y también ofrecen eventos, mejora lógicamente el beneficio último de todos los prorrateos. Algunos han construido ya una Estación Mir del escandallo.
“Las bodas son también un negocio en sentido inverso, y cuanto más caras, más todavía. En las bodas de alto copete, las de 500 euros el cubierto, los invitados no dan 200 de regalo: dan mil o 1.500, porque va gente de ese nivel”, señala Francisco Sanz, que acumuló 1.100 banquetes conyugales a sus espaldas en el Grupo El Cachirulo. Ese tarjetón que los novios te entregan entre gritos, como quien celebra el final de una cuenta atrás astronáutica, esconde una convocatoria falsa. Porque los invitados, mayormente, pagan.
Los precios
La boda, en general, es una mentira que nos queremos creer, como sucede a menudo con la fe en el sacramento que precede a la bacanal. Quizá el vástago más famoso en la historia de la carpintería pervirtió nuestras esperanzas nupciales hace 2.000 años, cuando transformó seis tinajas de agua en vino, prometiendo además panes y peces por millares para saciar a multitudes a precio de saldo. Por eso pensamos que existen suficientes lubinas en el mar, suficientes bueyes con un único y exquisito solomillo, y suficientes bogavantes de vivacidad espasmódica como para que un ejército de cocineros, pinches, camareros, limpiadores y friegaplatos multipliquen platos excelsos hasta dejarlos a menos de cien euros el cubierto. Nos avergüenza servir caballa o chuletas de cerdo cocinadas con ingenio. Queremos ocho o diez horas ininterrumpidas a todo trapo.
La boda es una mentira en la que queremos creer, como el pronóstico de que este año habrá un boom en el sector, que ya fue predicho en 2021 y que, en último término, depende de algo tan azaroso como un virus terriblemente redivivo que nos mantiene sumergidos en una realidad de ciencia ficción. Podrá besar a la novia cuando no lleve mascarilla. “Estamos todavía recuperando las pérdidas de la Covid”, subraya Marcos Morán, de Casa Gerardo, restaurador con estrellas, soles y amplia experiencia en banquetes. Fernando Huidobro, secretario de la Asociación de Profesionales de Bodas de España (APBE), cuenta que esta organización se creó tras la pandemia precisamente para “adquirir una identidad” y capear el temporal.
“La mayor parte de la responsabilidad de los precios altos es del cliente. Exige tanto, que no falte de nada todo el tiempo y que se pueda repetir, que acaba siendo un absurdo”, indica el mencionado Francisco Sanz y respalda Huidobro. “Quienes suben mucho los costes son los padres de los novios, los taladran”, añade Marcos. “Se tira un montón de comida”, repiten a coro todos los interrogados para este texto.
Francisco, que ahora trabaja en Nola Gras, matiza en primer lugar la diferencia entre un restaurante y un catering, formato que dirigió durante un cuarto de siglo y que se ha implantado: “El restaurante tiene un personal fijo, cuyos gastos distribuye en función del número máximo de bodas que puede dar. Pero es la misma cocina y el mismo personal para todas. En el catering, por contra, se suma el alquiler de la finca o el inmueble. Hay mucho personal extra, que el cliente paga exclusivamente para él. Sale más caro. Si un camarero de bodas cobra, por ejemplo, 70 euros, por desplazarse cobra cien, más la gasolina”. Como él, el resto de empleados Gagarin que pones en órbita.
Las trampas
De acuerdo, somos unos caprichosos en un país que adorna las apariencias y que esconde al vecino la realidad de sus sueldos. Pero el sector arrastra leyendas negras que contrastan con los inmaculados dossieres que, cual álbumes de felicidad, despliegan los wedding planners. Ni la Nasa opera con tan detallados desgloses. Entonces, ¿por qué se come tan mal en las bodas?, se preguntaba Mikel López Iturriaga hace ocho años; hace cuatro, Lucía Taboada seguía buscando un Almax.
Tres cocineros y camareros veteranos y respetables nos han relatado mentirijillas culinarias de sus jefes; a cambio de su anonimato, porque obviamente quieren seguir contratados. La lista bastarda empieza por cambiar los ingredientes del menú de prueba por el menú que finalmente se sirve (merluza chilena, por lubina; fuagrás congelado, por micuit). Rebajar el gramaje de las croquetas prometidas. Aplicar suplementos abusivos por un showcooking que no supone más esfuerzo que emplatar sobre una barra. Gyozas, pinchitos y otros aperitivos de quinta gama.
Palés de vino comprados dos años antes al por mayor, a tres euros la botella, que luego se cobran a catorce. Platos de jamón que, en el fragor del cóctel, salen de cocina camuflados, con un jamón más barato que el exquisito Joselito que extrae con su cuchillo el cortador “en directo”. Brigadas de camareros sin seguros sociales, carnes de vacuno marcadas a las nueve de la mañana y recalentadas a las dos de la tarde. Macarrones con escalope para el nene de seis años por 40 eurazos. El invitado no sabe lo que contrataron los novios, y los novios están tan superados por los nervios y la emoción, que ni se dan cuenta de cuándo están masticando. ¿Ese que está orinando en el ficus es mi cuñado? ¿Se ha dormido el abuelo o está muerto? ¿De verdad hubo aperitivos para 150 personas, o se acabaron tan rápido porque solo habían preparado para 80?
Los riesgos
“Quizá en otro tiempo fue así, hubo quien se aprovechó, pero en este negocio, el que es caro sin merecerlo no ha subsistido”, dice Marcos. “El margen comercial de un restaurante gastronómico es muy pequeño, en torno al 8-9%. En las bodas es mayor, pero conforme mejor lo pretendemos hacer, disminuye. A eso se añade el prestigio que puedo perder si sale mal. A veces me sorprendo por los precios, pero por algunos que veo muy bajos. Los buenos menús son platos exclusivos, personalizados”.
¿Eso se puede lograr? El chef catalán Sergi de Meià cuenta una anécdota: “Hacia 2003 yo trabajaba en el restaurante Reno del Grupo Paradis. Muy meticulosos con el producto, el menú, las brigadas. El señor Torres, propietario de Durex España, quiso que hiciéramos los mismos platos del restaurante en el Teatre Nacional de Catalunya para 450 personas. Y quedé alucinado, fue como si hubiéramos llevado el restaurante al teatro”. Aunque igual estáis pensando todavía en los preservativos y no habéis acabado el párrafo.
En las bodas se producen confusiones parecidas. “Lo realmente caro es casarse, no el menú en sí mismo”, sentencia Marcos señalando el pastizal que desembolsamos por otros ítems maritales. Carlos Zamora, propietario del Grupo Deluz, ahonda en los costes: “El cliente quiere materia prima excepcional, un servicio profesional, y eso supone hornos que cuestan 50.000 euros, camiones, neveras… una infraestructura enorme. El equipo, además, tiene que estar bien pagado para que sea estable y funcione compenetrado”.
Según dónde
Carlos ha sido friegaplatos, camarero, cocinero y organizador. En Suiza, Francia o Estados Unidos. En bodas cristianas, musulmanas, judías. En Madrid, muchos años. Ahora en Cantabria y en Euskadi. Cree en el esmero, porque cualquier invitado puede convertirse en futuro cliente. “Nuestra merluza es de la lonja de Santander. El cordero, de pequeños productores. El vino es ecológico, del que no deja acidez. En el norte hay una exigencia de calidad muy alta, y eso sucede también en los restaurantes. Lo cual deja márgenes más cortos. En Madrid las recetas son más sencillas y con otros productos”.
Bodas.net sitúa a Vitoria como la ciudad más cara (25.000 euros) y a Málaga como la más barata (13.740 euros). En Asturias sigue de moda el combo bogavante-lubina-solomillo, en Galicia continúan enajenados con el marisco, en Castilla no puede faltar el asado. En el sur salen más baratas porque “la costumbre es invitar a menos gente” y elegir ingredientes menos despampanantes, según distingue Fernando Huidobro, miembro también de la Academia Andaluza de Gastronomía. En el interior del país, en general, se empieza a prescindir del pescado en beneficio de un aperitivo largo. Sergio Labrador (26 de sus 48 años alimentando novios), nos ofrece los precios del Grupo La Bastilla, con 280 bodas planificadas este año en Aragón y Soria: 104 euros por el menú básico (10/12 aperitivos, bebidas, entrante, plato principal, postre), importe que con el alquiler del espacio y los extras que habitualmente se solicitan alcanza los 150.
Dichos precios apenas se han incrementado en una década, según inciden todos los consultados. Pero los gastos, ay: malos tiempos sobre el firmamento teniendo en cuenta la actual subida de la luz, el transporte y las materias primas. O que los precios se cierran con uno o dos años de antelación. O que un 10% de media son comensales con alergias, vegetarianos o celíacos, lo que implica otros costes.
La boda española clásica es una mentira en la que queremos creer, como en la ingesta de perdices para toda la vida, o como convencerte de que dos mil euros por un vestido que solo vas a poner un día constituye una necesidad, y por lo tanto, un importe razonable. Familiares y amigos trasladan a los novios que lo han pasado “genial, tío, una pasada, sois la caña”, aunque a la mayoría les daba una pereza infinita asistir, y luego se han aburrido, agotado y/o empachado. O no recuerdan nada después de salir a bailar a Shakira, hasta que el paroxismo etílico les hizo perder su anclaje natural al planeta y se precipitaron sobre la mesa de brochetas de fruta de la recena. Y a todos, siempre, siempre, siempre, les encantó el menú, aunque devolvieran sin tocar la mitad de los platos: nadie tiene nunca nada que decir cuando el sacerdote pregunta en alto.
La boda es una mentira en la que necesitamos creer. Como la religión, como el mismo amor o como la existencia de otra vida, más inteligente, en Marte.
La boda tradicional también es una mentira que la realidad va desmontando año tras año. Porque nos casamos menos y porque, cuando nos enlazamos, lo festejamos bajo otros formatos, menos catedralicios. Como nuestra afición a los vermús largos, “los aperitivos se extienden ya más de dos horas”, apunta Zamora. Como mucho, un plato y el postre sentados. “Muchas se están convirtiendo directamente en bodas cóctel, de pie, con alrededor veinte bocados, que requieren mucha elaboración”, cuenta Labrador. “En un mes tengo una boda para 30 personas. Quieren el menú degustación del restaurante, con maridaje de vinos, más un aperitivo corto antes en la terraza. 160 euros por comensal”, dice De Meià señalando otra modalidad. Cada cual va buscando su fiesta, sin atender a dogmas del pasado.
France24 - World
Beijing increases Covid restrictions as Labour Day holiday begins
Issued on: 30/04/2022 - 07:56
NEWS WIRES
Restaurants across Beijing will temporarily ban dining-in and residents will need clear Covid tests to visit public spaces, officials said Saturday, in a major ramp up of virus controls at the start of the Labour Day holiday.
The five-day break is typically one of China's busiest travel periods, but the country's worst Covid resurgence since early in the pandemic is expected to keep people home.
Faced with the highly transmissible Omicron variant, Chinese officials have doubled down on their zero-Covid policy, quashing virus clusters through mass testing and lockdowns.
Despite mounting economic costs and public frustration, the capital city announced it would further restrict access to public spaces during and after the holiday period.
From May 1 to 4, the city's eateries will halt dining-in, and only allow deliveries, local commerce official Ding Jianhua told a press briefing Saturday.
Authorities also said they have so far prepared 4,000 makeshift hospital beds -- typically used for patients with light or no Covid symptoms -- and are speeding up set-up of larger quarantine sites.
A negative Covid test taken within the past week will also be needed starting May 5 to enter "all kinds of public areas and to take public transport", according to a notice on the city's official WeChat page.
For activities such as sporting events and group travel, participants will also need to show a negative Covid test taken within 48 hours, along with proof of "full vaccination," according to the new rules.
Frustration in Shanghai
China reported more than 10,700 domestic Covid cases on Saturday, with most in economic engine Shanghai.
The eastern metropolis has been sealed off for around a month after becoming the epicentre of the latest outbreak.
Cases are trending downwards, yet frustration and anger is boiling in the city of 25 million where many have been ordered to stay at home for several weeks.
Shanghai officials said Saturday that its new cases were all found among quarantined or restricted groups -- signalling that community infections could be slowing.
They added that hundreds of companies on a "whitelist" have resumed work, with around 1,000 firms allowed to restart operations too, state media said.
In Beijing, cases nudged up to 54, according to the National Health Commission.
As the long holiday started, consumers in the capital were asked to show proof of negative Covid tests -- from within 48 hours -- to enter public areas such as malls, shops and scenic spots.
The city will make Covid testing free for residents starting Tuesday, authorities said.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high
Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing
Beijing begins mass Covid testing of nearly all 21 million residents
Valeurs Actuelles
Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
Opex 360
Des sous-marins nucléaires d’attaque de l’Otan, dont un français, se réunissent en Écosse
par Laurent Lagneau · 29 avril 2022
Il y a un peu plus de six mois, les relations de Paris avec Washington et Londres connurent un sérieux « coup de tabac » en raison de la création de l’alliance stratégique [AUKUS], nouée par les États-Unis et le Royaume-Uni avec l’Australie. Et pour cause : négocié dans le plus grand secret, ce pacte eut pour conséquence l’annulation par Canberra de l’acquisition de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès du constructeur français Naval Group.
Visiblement, la brouille est désormais oubliée et l’invasion de l’Ukraine par la Russie a permis de raffermir les liens… Au point que, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux le 26 avril, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français, de type Rubis, a été repéré dans les eaux de la base navale de Faslane [ou HMNB Clyde, en Écosse], laquelle abrite les SNA de type Astute et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Vanguard de la Royal Navy.
French Navy Rubis-class nuclear attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 26, 2022
* photo posted by @DougieCoullPics pic.twitter.com/TKBZDE65AX
— WarshipCam (@WarshipCam) April 26, 2022
Vingt-quatre heures plus tard, un autre SNA, américain cette fois, de type Virginia [et identifié comme étant l’USS Indiana], a également été aperçu à Faslane.
Si l’US Navy communique régulièrement sur les escales de ses SNA, de meme que son homologue britannique, qui a d’ailleurs récemment fait état d’une escale du HMS Ambush en Norvège, la Marine nationale est en général beaucoup plus discrète sur les mouvements de ses sous-marins.
USS Indiana (SSN 789) Virginia-class Block III attack submarine coming into Faslane, Scotland – April 27, 2022 #ussindiana #ssn789
* photo courtesy of @SheilaLWeir pic.twitter.com/3RASJuBocI
— WarshipCam (@WarshipCam) April 27, 2022
Pour rappel, parmi les membres de l’Otan, seuls le Royaume-Uni, les États-Unis et la France possèdent des SNA et des SNLE.
Aussi, et même si aucune explication n’a été pour le moment avancée au sujet de la présence de ces sous-marins français et américain en Écosse, cette « réunion » est, a priori, inédite. Et elle peut être vue comme un message adressé à Moscou, d’autant plus que Faslane occupe une position stratégique par rapport au passage dit GIUK [Groenland, Islande, Royaume-Uni], lequel est fréquenté par les sous-marins russes alors qu’il est crucial pour les lignes d’approvisionnement entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Par ailleurs, cette « réunion » de sous-marins nucléaires d’attaque en Écosse se tient quelques semaines après les importantes manoeuvres « Cold Response 22 », organisées en Norvège. Probablement que le SNA français y a pris part [le porte-hélicoptères amphibie Dixmude y avait été engagé, ndlr].
Photo : SNA Casabianca – archive [pour rappel, seuls quatre SNA de type Rubis sont actuellement opérationnels après l’incendie de la Perle, à savoir le Casabianca, le Rubis, l’Émeraude et l’Améthyste
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
Advertisement
France24 - World
Palestinian militant group claims responsibility for killing Israeli guard
Issued on: 30/04/2022 - 11:53Modified: 30/04/2022 - 11:56
NEWS WIRES
Israeli security forces reinforced their presence in the occupied West Bank on Saturday and made arrests after the killing of a guard at a Jewish settlement.
The Al-Aqsa Martyrs' Brigade, one of the main militant groups present in the West Bank, claimed responsibility for the murder which -- along with the killing of a Palestinian, brought a deadly conclusion to a Friday marked by clashes at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque.
The army said the guard was on duty at the entrance to Ariel settlement on Friday night when attackers opened fire. Emergency services confirmed that the man, in his 20s, had died from his wounds.
Soldiers on Saturday stepped up their presence particularly at the entrance to the neighbouring Palestinian community of Salfi, an army statement said.
It added that security forces had made arrests and seized weapons at Bruqin, also nearby, and at the Balata refugee camp.
The group which on Saturday said it carried out the attack is the armed wing of Palestinian president Mahmud Abbas's Fatah faction.
"We claim responsibility for the heroic operation in the colony of Ariel in which a Zionist officer was killed, in response to violations committed by the occupation government in Jerusalem," the group said.
Late Friday the Palestinian health ministry said a Palestinian in his 20s had been shot and killed during an Israeli army operation in the northern West Bank town of Azzun.
Forty-two people had earlier been hurt in clashes between Palestinians and Israeli police, according to the Palestinian Red Crescent, at the Al-Aqsa site venerated by Muslims and Jews in Jerusalem's old city.
The unrest occurred on the last Friday in the Muslim holy fasting month of Ramadan, and brought to nearly 300 the number of Palestinians hurt over a two-week period in clashes there.
Al-Aqsa mosque compound is in east Jerusalem, which Israel captured in the 1967 Six-Day War, along with the West Bank, and later annexed, in a move not recognised by most of the international community.
Israel has since built settlements in the West Bank that are considered illegal under international law but are home to around 475,000 Israelis.
The Al-Aqsa tensions came against a backdrop of wider violence since March 22 in Israel and the West Bank.
Thirteen Israelis, including an Arab-Israeli police officer, and two Ukrainians were killed in separate attacks inside Israel. Two of the deadly attacks were carried out in the Tel Aviv area by Palestinians.
A total of 27 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Clashes erupt at Jerusalem’s Al-Aqsa mosque on final Friday of Ramadan
Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence
Truth or Fake
This is not a "staged" Palestinian set-up against Israel, but a movie clip
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Opex 360
Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD coûtera plusieurs centaines de millions de dollars
par Laurent Lagneau · 29 avril 2022
Quand, en 2011, il fut mis un terme à la production de l’avion de combat de supériorité aérienne F-22A Raptor, le coût total du programme dont il était issu avait été estimé à 67,3 milliards de dollars, dont 32,4 milliards pour la recherche, le développement et les essais. Ce qui en fait actuellement l’appareil le plus cher de l’histoire de l’aéronautique, le prix unitaire des 195 appareils construits [dont 8 pour les tests] ayant dépassé les 345 millions de dollars. Et encore faudrait-il prendre en compte les sommes dépensées pour assurer son maintien en condition opérationnelle et financer ses mises à jour.
Si le programme Joint Strike Fighter [JSF] est régulièrement sous le feu des critiques [notamment de la part des organes de contrôle financier américains, comme le GAO] pour ses coûts jugés astronomiques [1700 milliards de dollars sur l’ensemble de sa durée, notamment en raison des coûts de maintenance et des retards dans la mise au point des capacités du Block 4, ndlr], le prix d’un F-35 reste encore « raisonnable », un exemplaire coûtant environ, et en moyenne, 80 millions de dollars à l’achat.
Cela étant, le futur avion de combat de l’US Air Force, issu du programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes » à l’image du Tempest britannique et du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené dans le cadre d’une coopération emmenée par la France, devrait battre un record en termes de coûts… De quoi sans doute donner raison à la loi dite d’Augustine [du nom de Norman Augustine, ancien directeur de Lockheed Martin et secrétaire de l’US Army dans les années 1970, ndlr].
Pour rappel, constatant que le coût unitaire des aéronefs militaires est en moyenne multiplié par quatre tous les dix ans, celle-ci affirme que, si cette tendance se poursuit à un tel rythme, le budget de la défense entier ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique en 2054.
Cependant, on n’en est pas encore là… Mais si l’on en croit le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall, le prix d’achat d’un NGAD serait de l’ordre de « plusieurs » centaines de millions de dollars. « C’est un chiffre qui va attirer votre attention. Ça va être un avion cher », a-t-il dit lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants, cette semaine.
Pour ce prix, le NGAD sera « incroyablement efficace », a assuré M. Kendall. Toutefois, son coût de possession devrait être maîtrisé. En effet, a-t-il expliqué, cet appareil sera conçu de telle sorte que les « mises à niveau et la maintenace » seront effectuées de « manière très efficace », grâce notamment à la « conception modulaire » et des « interfaces communes ».
Ce NGAD serait propulsé par au moins un réacteur de nouvelle génération à cycle adaptatif, développé dans le cadre du projet AETP [Adaptive Engine Transition Program], qui vise à produire des moteurs plus économiques, offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » ainsi qu’une poussée accrue de 10%.
Puisqu’il sera au centre d’un « système de systèmes », le NGAD opérera avec des drones de type « Loyal Wingman » [« ailier fidèle »], dont le côut s’ajoutera à la facture totale du programme. Ces appareils ne seront pas « consommables » mais devront être suffisamment bon marché pour être utilisés sans craindre de les perdre. Leur coût, a précisé M. Kendall, ne devra pas excéder la moitié du prix d’un appareil avec équipage. Soit une quarantaine de millions de dollars, ce qui n’est pas rien…
Pour le moment, et hormis les explications données par le secrétaire à l’Air Force, on ne sait que très peu de choses sur le NGAD, si ce n’est qu’un démonstrateur a volé pour la première fois en 2020, que l’US Air Force veut hâter sa mise en service [aux dépens du F-22 Raptor] et qu’il devra être en mesure d’emporter plus de munitions et de carburant pour opérer sur « les longues distances du théâtre indo-pacifique ».
Photo : Vue conceptuelle du NGAD, diffusée par l’US Air Force
Valeurs Actuelles
La présidente LR de la région Pays de la Loire plaide pour le “rassemblement” avec Emmanuel Macron
A l’issue de l’élection présidentielle, le président des Républicains, Christian Jacob, a martelé que le parti n’était pas « soluble dans le macronisme », écartant toute alliance. Une consigne dont s’écartent certains élus LR, à l’instar de Christelle Morançais, président de la région Pays de la Loire, relève Ouest France. Après avoir été porte-parole de Valérie Pécresse durant la campagne présidentielle, elle a appelé, lundi 25 avril, à « tendre la main » à LREM.
Eviter « l’aveuglement idéologique »
« Je suis une femme de droite, je suis attachée à mes convictions, mais je considère que, dans le contexte extrêmement tendu dans lequel nous vivons, il faut savoir tendre la main, se rassembler et s’ouvrir », a déclaré Christelle Morançais, mettant en garde contre la tentation de « l’aveuglement idéologique, le déni des réalités ou le goût de la revanche ». Une vision qui s’oppose à celle de son prédécesseur à la tête de la région, Bruno Retailleau, note Ouest France. Le même jour, celui-ci évoquait le « combat » des législatives à venir. « La démocratie, ce n’est pas la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul », a-t-il également tweeté.
Christelle Morançais illustre la compatibilité d’une partie des Républicains avec Emmanuel Macron. Elle est notamment proche de l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui, avec son parti Horizon, incarne une droite de soutien au président de la République. « Emmanuel Macron a désormais la responsabilité d’unir le pays. À nous de l’aider à bâtir l’unité dont la France a tellement besoin », a-t-elle déclaré. Sa position en fait pour certains observateurs une candidate à un poste de ministre.
Pays-de-la-Loire : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Pelosi’s visit. In a sign of the United States’ deepening commitment to Ukraine, Speaker Nancy Pelosi became the most senior American official to visit Kyiv, meeting with President Volodymyr Zelensky and vowing to back Ukraine “until victory is won.”
Russian oil embargo. European Union countries are likely to approve a phased embargo on Russian oil, sealing a long-postponed measure that has divided the bloc’s members and highlighted their dependence on Russian energy sources. E.U. ambassadors expect to give their final approval by the end of the week, officials said.
On the ground. The Ukrainian military said that Russia was deploying forces normally based in the far east of its territory to the main battle front in Ukraine, a potential sign of the strain on Russian troops as they sustain heavy losses and face a well-armed resistance.
An evacuation. About 20 women and children were evacuated from Mariupol’s embattled Azovstal steel plant, the Ukrainian military’s last foothold in the city. It remained unclear how many civilians remained inside the plant, which has been under heavy bombardment.
An American casualty. Family members of Willy Joseph Cancel Jr., a U.S. citizen, confirmed that he had died fighting alongside Ukrainians. He is believed to be the first American killed in action. A Dane and a Briton have also died fighting for Ukraine since the start of the war, according to the Ukrainian Defense Ministry.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
Advertisement
France24 - Monde
Gaz russe : le dilemme
Publié le : 29/04/2022 - 11:41
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
Suivre
C'est la grande inconnue. L'Europe et la France peuvent-elles vraiment se passer du gaz russe ? L'urgence est là et les pistes adoptées à court terme ne sont pas forcément écologiques.
Une entreprise dans le rouge
Chez Yara, numéro un mondial des engrais azotés, l'explosion du prix du gaz, multiplié par cinq suite au conflit en Ukraine, est un problème immédiat. Pour fabriquer ses engrais à destination de l'agriculture, le groupe norvégien a besoin de gaz, qui détermine à 80 % le prix de l'ammoniac. "Aujourd'hui, on est économiquement non équilibrés. Ça a obligé le groupe à fermer des usines, notamment celle du Havre et une autre en Italie", explique Daniel Ménard, le patron de l'usine de Montoir de Bretagne, qui produit habituellement 2 000 tonnes d'engrais par jour.
Le groupe cherche depuis longtemps des alternatives au gaz pour produire l'ammoniac, mais cette fois, le temps presse : "De façon assez claire, si vous revenez dans un mois, je ne peux pas vous garantir que l'usine sera en fonctionnement et continuera à produire des engrais", conclut Daniel Ménard.
Stocker mais pas davantage
En France, une règle oblige les professionnels du gaz à stocker 85 % de la consommation de gaz naturel du pays, entre le printemps et le 1er novembre. Ces stockages sont d'immenses réservoirs sous terre, des poches géologiques, dans lesquelles on injecte du gaz arrivé par oléoducs ou par bateau. À Lussagnet, dans les Landes, à une profondeur de 500 mètres, 25 % des réserves françaises se trouvent sous les pieds de Michel Boche, directeur des projets d'infrastructures chez Teréga. Cette technique de stockage est "un outil qui est absolument stratégique. Cela répond à la sécurité d'approvisionnement évidemment, cela permet de répondre à la saisonnalité de la demande, d'amortir les effets prix l'hiver où les prix sont plus chers".
La crise ukrainienne ne change rien à ce fonctionnement, la campagne d'injection a commencé, peut-être avec une pression supplémentaire pour ces groupes chargés de faire des réserves. Michel Boche tempère : "Aujourd'hui, nous n'avons pas d'urgence particulière dans la campagne d'injection de gaz. On ne peut pas travailler à la va-vite, remplir d'une manière excessivement rapide nos stockage", poursuit-il. D'ailleurs, la France est un des pays européens qui stocke le plus, la règle des 85 % inspire d'ailleurs Bruxelles pour imposer la même aux autres pays. Une façon de sécuriser encore davantage les réserves de gaz du continent.
Le GNL, solution immédiate mais mauvaise pour le climat ?
Stocker au maximum oui, mais aussi diversifier. Pour se passer du gaz russe, la piste la plus évidente est sans doute le gaz naturel liquéfié (GNL), du méthane à 90 %, transformé à l'état liquide en le refroidissant à -161° C. Sous cette forme, il est 600 fois moins volumineux qu'à l'état gazeux et donc transportable par bateau depuis les pays producteurs, comme les États-Unis, le Qatar, l'Australie, l'Algérie ou le Nigeria. Moins volumineux mais aussi cinq fois plus cher que le gaz russe. Et pourtant, l'Europe n'a guère le choix et veut donc en importer 50 milliards de mètres cubes par an. "Il n'y a pas suffisamment de GNL aujourd'hui dans le monde pour pouvoir remplacer le gaz russe que l'Union européenne achète", objecte Maxence Cordiez, ingénieur, auteur de "Énergies - Fake or not ?", les pays asiatiques étant pour l'instant les principaux acheteurs.
Par ailleurs, l'empreinte carbone du GNL est élevée : un gaz transformé, puis transporté par navires, potentiellement sur de longues distances. "Le GNL émet plus de gaz à effet de serre que des gazoducs, essentiellement du CO2 et du méthane", explique Maxence Cordiez. Enfin, cette forme de gaz nécessite de gros investissements dans les ports d'arrivée. Pour l'instant, l'Europe a un nombre limité de terminaux méthanier : l'Allemagne va en construire en urgence, la France n'en a que quatre. Des investissements colossaux et de long terme dans cette énergie fossile, une dépendance dont le monde est pourtant censé se défaire pour lutter contre le réchauffement climatique.
Le biogaz est-il la solution ?
Et si se débarrasser du gaz russe voulait dire adopter un autre gaz, plus vert ? Du biogaz, créé à partir de déchets agricoles.
Sur le site de méthanisation d'Evergaz, près d'Angers, d'immenses cuves bleu marine absorbent des déchets solides, liquides et pâteux : du lisier, du fumier, mais aussi les sous-produits de l'agriculture, comme des pelures d'oignon ou des pulpes de carottes, digérés pendant soixante jours par des bactéries. C'est ce processus qui crée le biogaz.
La Commission européenne prévoit de doubler la production de biométhane en un an. Mais cela ne se fera pas en un jour. En France, c'est un tout petit pour-cent de la consommation de gaz dans le pays.
"Par rapport au gaz russe, aujourd'hui on représente une alternative. À l'horizon 2030, on sera capables de remplacer les 17 % dans les approvisionnements français représentés par le gaz russe. Et dès aujourd'hui, on arrive à produire en autosuffisance pour 1,7 millions de ménages pour leurs besoins de cuisine et de chauffage", s'enthousiasme Frédéric Flipo, directeur général et fondateur d'Evergaz. Le talon d'Achille du biogaz était jusqu'à maintenant son prix, 4 à 5 fois supérieur au gaz russe. La crise a rééquilibré les choses.
Reste à développer les capacités de production de biogaz. "Malheureusement, même si nous militons pour le biogaz et le biométhane depuis 2008, on voit que la crise est un accélérateur de prise de conscience. Cette solution énergétique permet de répartir sur les territoires une source d'énergie disponible de manière perpétuelle", vante le PDG, tout en reconnaissant que le biogaz "n'est pas une solution immédiate à l'échelle de la France. En revanche, à l'échelle locale, à proximité de nos sites de méthanisation, c'est une solution dès maintenant".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Valeurs Actuelles
Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
Opex 360
Le français Nexter va livrer huit canons 105 LG à l’armée sénégalaise
par Laurent Lagneau · 28 avril 2022
Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.
Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.
A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.
Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.
En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».
Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.
France24 - World
At least 20 civilians evacuated from Mariupol's Azovstal steel plant
Issued on: 30/04/2022 - 07:22
FRANCE 24
Follow
At least 20 civilians have been evacuated from the Azovstal steelworks, where the last Ukrainian troops are holed up in the Black Sea port of Mariupol. Earlier, a Russian missile strike had hit Odesa airport, rendering its runway unusable. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2].
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
09:50pm: UK PM told Zelensky he is more committed than ever to reinforcing Ukraine
British Prime Minister Boris Johnson told his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky on Saturday that he was more committed than ever to reinforcing Ukraine, a spokesperson for Johnson's office said following a call between the pair.
"He confirmed that the UK will continue to provide additional military aid to give the Ukrainians the equipment they needed to defend themselves," the spokesperson said, adding that Johnson also offered Britain's continued economic and humanitarian support.
I keep in touch with @BorisJohnson. Spoke about the situation on the battlefield and in the blocked Mariupol. Discussed defensive support for Ukraine and the necessary diplomatic efforts to achieve peace.
April 30, 202208:50pm: 20 civilians have been evacuated from Mariupol's Azovstal site
20 civilians have been evacuated from the Azovstal steelworks, where the last Ukrainian troops are holed up in the Black Sea port of Mariupol, the soldiers there said Saturday.
"Twenty civilians, women and children ... have been transferred to a suitable place and we hope that they will be evacuated to Zaporizhzhia, on territory controlled by Ukraine," said Sviatoslav Palamar, deputy commander of the Azov regiment.
06:57pm: Ukraine says Russian air forces continuing to launch airstrikes on Mariupol
Ukraine's military said on Saturday that Russian planes are continuing to strike the besieged city of Mariupol, focusing on the Azovstal steelworks where troops and civilians are sheltering.
The general staff of the armed forces posted on Facebook that the Ukrainian military had regained control over four settlements in the Kharkiv region.
06:20pm: Russian missile strike hits Odesa airport
A Russian missile strike on Odesa airport has damaged the runway, rendering it unusable, the Ukrainian military said on Saturday.
FRANCE 24's Luke Shrago reports from Odesa.
05:41pm: Ukraine carries out prisoner exchange with Russia
Ukraine carried out a prisoner exchange with Russia on Saturday, with seven soldiers and seven civilians coming home, Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk posted online. She did not say how many Russians had been transferred.
The two nations have swapped prisoners several times during the conflict. Ukraine said Russia had handed over 33 soldiers on Thursday.
03:49pm: Russia has so far failed to capture eastern Donbas region, Ukraine says
Russia pounded Ukraine’s eastern Donbas region on Saturday but failed to seize three target areas, the Ukrainian military said. Russian forces tried to capture the areas of Lyman in Donetsk and Sievierodonetsk and Popasna in Luhansk, but were unsuccessful, according to the Ukrainian headquarters' daily briefing.
Meanwhile, Moscow said that Western sanctions on Russia and arms shipments to Ukraine were impeding peace negotiations.
FRANCE 24's Luke Shrago reports from Odesa.
02:27pm: France says it will ‘intensify’ military and humanitarian aid to Ukraine
French President Emmanuel Macron said that France will “intensify” its military and humanitarian support to Ukraine following a phone call with his Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky on Saturday.
The French presidency said that aid to Ukraine amounted to "more than 615 tonnes of equipment, including medical equipment, generators for hospitals, food aid, shelter aid and emergency vehicles".
Zelensky thanked France for sending "large-scale military shipments that contribute to the Ukrainian resistance".
Newly re-elected Macron reiterated his "strong concern" over Russia's bombing of Ukrainian cities and the "unbearable situation" in the southeastern Ukrainian port city of Mariupol.
Macron said he wanted to "work actively during his second term to restore Ukraine's sovereignty and territorial integrity, always maintaining close coordination with its European partners and allies".
02:10pm: Mariupol mayor makes emotional plea calling on international community to help evacuate city
Russian shelling continues in the beseiged Ukrainian port city of Mariupol, where local officials warned of a dire situation unfolding in the Azovstal steel plant. The city's mayor held an emotional press conference Saturday calling on the international community to help evacuate Mariupol, saying that there were 600 wounded Ukrainian fighters and civilians holed up in the plant. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv.
11:27am: Ukraine says Russia has stolen 'several hundred thousand tonnes' of grain
Russian forces have stolen "several hundred thousand tonnes" of grain in the areas of Ukraine they occupy, Ukraine's deputy agriculture minister said on Saturday.
Speaking to Ukrainian national TV, Taras Vysotskiy expressed concern that most of what he said was 1.5 million tonnes of grain stored in occupied territory could also be stolen by Russian forces as well.
Ukraine's foreign ministry accused Russia on Thursday of stealing grain in territory it has occupied, an act it said increased the threat to global food security.
11:24am: Russia's defence ministry says its armed forces hit 389 military facilities in Ukraine overnight
Russia said on Saturday that its artillery units had struck 389 Ukrainian targets overnight, including 35 control points, 15 arms and ammunition depots, and several areas where Ukrainian troops and equipment were concentrated.
Russia's defence ministry said that its missiles had hit four ammunition and fuel depots.
11:00am: Ukrainian villagers in Ruska Lozova freed from Russian occupation
After two months of "terrible fear", several hundred people evacuated the village of Ruska Lozova, north of Ukraine's second-largest city Kharkiv, after it was freed by the Ukrainian army.
The Ukrainian army regards Ruska Lozova as a place of "strategic importance" and says the Russians were targeting civilian infrastructure and homes in Kharkiv.
6:53am: Kharkiv shelled as Russia maintains its offensive
Ukraine's second city Kharkiv was hit by multiple Russian shellings Saturday, though President Volodymyr Zelensky says Ukrainian forces are making "tactical successes" in the region.
One person was killed and five were injured "as a result of enemy artillery and mortar strikes", the Kharkiv's regional military administration said on Telegram.
6:40am: UN works to broker civilian evacuation from Mariupol
The United Nations doggedly sought to broker an evacuation of civilians from the increasingly hellish ruins of Mariupol on Friday, while Ukraine accused Russia of showing its contempt for the world organization by bombing Kyiv when the U.N. leader was visiting the capital.
The mayor of Mariupol said the situation inside the steel plant that has become the southern port city’s last stronghold is dire, and citizens are “begging to get saved."
6:30am: Russia makes last-minute bond payment to avoid default
Russia staved off a default on its debt Friday by making a last-minute payment using its precious dollar reserves sitting outside the country, US Treasury officials said. The amount of the payment was not disclosed, but earlier this month Russia’s finance ministry said it tried to make a $649 million payment due April 6 toward two bonds to an unnamed US bank — previously reported as JPMorgan Chase.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
© Studio graphique France Médias Monde
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
As it happened
Zelensky says Russia talks close to collapse as fighting rages in east Ukraine
Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF
The World This Week
Russia shells Kyiv during UN chief's visit and Tesla's Elon Musk bids for Twitter
Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
France24 - World
North Korea's Kim Jong Un warns of 'preemptive' use of nuclear force
Issued on: 30/04/2022 - 08:15
NEWS WIRES
North Korean leader Kim Jong Un has repeated his warning that Pyongyang could "preemptively" use its nuclear weaponry to counter hostile forces, state media reported Saturday.
Kim told top military officers that to "maintain the absolute superiority" of North Korea's armed forces, the country should be able to "preemptively and thoroughly contain and frustrate all dangerous attempts and threatening moves... if necessary," the official KCNA news agency reported.
Pyongyang should continue to build up its arsenal so that it can have the "overwhelming military muscle that no force in the world can provoke," Kim said, calling it the "lifeline guaranteeing the security of our country".
The leader's comments followed similar remarks at a military parade on Monday, when he said he could use his atomic arsenal if North Korea's "fundamental interests" were threatened.
Kim made his latest comments at a meeting with top brass to praise their work on Monday's parade, which commemorated the 90th anniversary of the country's armed forces and showcased its most powerful intercontinental ballistic missiles.
Despite biting sanctions, North Korea has doubled down on Kim's military modernisation drive, test-firing a slew of banned weapons this year while ignoring US offers of talks.
Last month Pyongyang test-fired an ICBM at full range for the first time since 2017, and satellite imagery has shown signs of activity at a nuclear testing site.
The string of weapons tests comes as South Korea prepares for an incoming president, Yoon Suk-yeol, who takes a more hawkish approach to Pyongyang and has not ruled out a preemptive strike if necessary.
Analysts say Kim's warning shows he is not open to dialogue with Seoul's new government.
"Kim's remarks demonstrate no interest in engaging with the incoming Yoon administration in South Korea or restarting denuclearisation talks with the United States," said Leif-Eric Easley, a professor of international studies at Ewha University in Seoul.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'
US imposes fresh sanctions on N. Korea in response to missile launches
North Korea’s Kim vows to ‘strengthen’ nuclear arsenal at military parade
BBC
Asylum in Denmark: Is the country guilty of double standards?
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Denmark has been welcoming Ukrainian refugees since the start of the Russian invasion and the Danish government has just passed a law that will allow them to stay for up to two years.
But at the same time, the government has also been working on plans to reduce the number of non-European asylum seekers.
Now many Syrian refugees, already living in the country, are feeling unwelcome and worried about their future.
BBC Arabic’s Hanan Razek went to Copenhagen to find out whether there really is a double standard.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
Advertisement
Supported by
The Saturday profile
At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
Advertisement
Opex 360
L’Otan prête à aider l’Ukraine en lui livrant des équipements militaires modernes pendant des années
par Laurent Lagneau · 28 avril 2022
Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.
Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…
Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.
De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.
« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].
« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».
« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.
Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.
Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.
France24 - World
Latest Kyiv attack 'clear sign of disrespect for the UN': Germany's Franziska Brantner
Issued on: 29/04/2022 - 18:19
Catherine NICHOLSON
Follow
Germany has been in focus this week after lawmakers in the Bundestag on Thursday overwhelmingly backed a decision to send heavy weapons to Ukraine. Meanwhile, as Russia cut off gas supplies to EU member states Poland and Bulgaria over their refusal to pay for the fuel in roubles, Germany remains heavily reliant on Russian gas imports – more so than the EU average. We speak to Parliamentary State Secretary at the Ministry for Economy and Climate, Franziska Brantner, a German MP with the Green Party.
As Kyiv reels from a Russian missile attack which struck during a visit by United Nations Secretary-General Antonio Guterres, Brantner tells FRANCE 24 this is a "clear sign of disrespect for the United Nations" by the Kremlin, and that it "shows that Vladimir Putin is… inclined to go ahead with brutal force".
She also tells us that the decision to send more heavy weapons and financial support to Ukraine was made because "Ukraine defends the democracy and freedom of Europe".
Brantner underlined that Germany is not willing to consider paying for Russian gas in roubles, as demanded by the Kremlin, and has not set up a rouble bank account.
She also explained why the German government will not consider continuing nuclear power production at its three remaining nuclear plants, which are scheduled to be shut by the end of this year.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
As it happened
Zelensky says Russia talks close to collapse as fighting rages in east Ukraine
As it Happened
UN team ‘shocked’ but ‘safe’ after strikes hit Kyiv during Guterres visit
Energy securityReliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies
France24 - World
When feminism meets indie-rock
Issued on: 29/04/2022 - 14:51
Annette Young
Follow
In this edition, Annette Young meets Haitian-Canadian singer, songwriter and guitarist, Mélissa Laveaux, whose latest album celebrates strong women. Also we head to El Salvador which bans abortion in all cases, and where terminating a pregnancy can send a woman to jail for up to eight years. Plus why the Japanese sushi chef has traditionally been a man and the women who are working hard to change that.
France24 - World
Serbia: The lithium mine sowing deep discord
Issued on: 25/02/2022 - 13:40
Discovered in Serbia's Jadar region, jadarite might be considered miraculous – at least by the Serbian government and the Rio Tinto mining group. They view this lithium derivative as an ideal raw material source for electric car batteries. But activists say it destroys ecosystems and causes severe illnesses. After months of protests, the government cancelled the project, but as elections loom, many suspect it is purely a political manoeuvre. FRANCE 24’s Laurent Rouy reports.
Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - World
US court sentences member of IS group 'Beatles' cell to life in prison
Issued on: 29/04/2022 - 21:17
NEWS WIRES
Alexanda Kotey, part of the Islamic State kidnap-and-murder cell known as the "Beatles", was sentenced to life in jail by a United States court on Friday.
Kotey, a 38-year-old former British national, pleaded guilty in September, admitting his responsibility for the deaths of four American hostages in Syria as well as the kidnapping and torture of some 20 other journalists and relief workers.
He was captured along with another former "Beatle," El Shafee Elsheikh, by a Kurdish militia in Syria in January 2018 and handed over to US forces in Iraq before being flown to the United States in 2020 to face trial.
Both men on Friday appeared in the court in Alexandria, near Washington, where the relatives of their victims were given an opportunity to speak.
"You abducted, tortured, and even participated in the murder of good and innocent people and now you have to live with that for the rest of your lives," Bethany Haines, daughter of one of the victims, told the defendants.
"You both have lost," added the young British woman, whose father David Haines, a relief worker, was beheaded by the third "Beatle," Mohammed Emwazi, who was killed in a 2015 drone strike.
The nickname was given to the hostage-takers, who grew up and were radicalized in London, by their captives because of their British accents.
Active in Syria from 2012 to 2015, the "Beatles" are accused of abducting at least 27 other journalists and relief workers from the United States, Britain, Europe, New Zealand, Russia and Japan.
Some were executed, their deaths filmed for IS propaganda videos that shocked the world, while others were released for ransoms.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
US jury convicts IS group 'Beatle' in deaths of journalists, aid workers
USAIS group 'Beatles' member goes on trial over deaths of James Foley, Steven Sotloff
MIDDLE EAST MATTERS
Islamic State group on trial: Mother of murdered reporter James Foley speaks out
Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
BBC
Amazon reports loss as online sales falter
Amazon has reported its first quarterly loss since 2015 due to lower online sales and a fall in the value of its shares in electric vehicle firm Rivian.
Online sales at the e-commerce giant slipped 3% in the first three months of the year, as the boom to its business from the pandemic starts to fade.
Meanwhile, Apple warned its sales could be hit by up to $8bn (£6.4bn) following disruptions from lockdowns in China.
Both firms face supply chain issues and the impact of the war in Ukraine.
Growth in other parts of Amazon's business, including cloud computing and advertising, remained strong.
The company reported a loss of $3.8bn, mainly due to a loss of $7.6bn on the value of its stake in Rivian.
Amazon invested in Rivian in 2019 with plans for an electric delivery fleet and owns a near-20% stake in the company. But the electric vehicle maker's share price has more than halved since the beginning of the year as the company has struggled to ramp up production.
Overall, Amazon forecast sales growth of as little as 3% in the coming months - a marked slowdown from the double digit growth it has enjoyed in recent years, even before the pandemic.
"The pandemic and subsequent war in Ukraine have brought unusual growth and challenges," Amazon chief executive Andy Jassy said.
He added that the company was also facing increased costs, with "ongoing inflationary and supply chain pressures".
Shares in Amazon fell 12% as trading got under way in the US on Friday.
The firm's overall sales continued to rise, up 7% year-on-year to $116.4bn, powered by Amazon Web Services (AWS) - the company's cloud-computing division and reliable profit driver.
AWS revenues were up 37% year-on-year, while advertising revenue was also strong, rising 23%.
But elsewhere growth showed marked slowdown - especially in its international business, where sales sank 6%.
Expenses are also rising rapidly, with inflation adding $2bn in costs during the quarter.
The company has increased wages to attract staff in the face of labour shortages and is also facing a widening drive to introduce unions in the US.
Meanwhile, higher fuel prices have made delivery costs more expensive.
Amazon has already said it is raising the price of its Prime service, which gives subscribers access to benefits like faster shipping, for US customers, citing increased wage and shipping costs.
Shares in Apple also slipped as investors worried about possible supply chain disruption in the months ahead.
The iPhone maker had reported a 9% rise in second-quarter sales to $97.3bn, while profits climbed more than 10% to $25bn.
But executives struck a less optimistic tone in a call with analysts, describing a "challenging macroeconomic environment".
The company warned of a $4bn-$8bn hit to its sales in the three months to the end of June because of disruptions to global supply chains.
"We are not immune to these challenges but we have great confidence in our teams, in our products and service and in our strategy," chief executive Tim Cook said.
Covid-related shutdowns in China and chip shortages are limiting the firm's ability to meet demand for its products, Mr Cook said. He added that he was more concerned about those supply issues than that buyers will cut spending.
Chinese authorities are trying to contain a coronavirus outbreak in Beijing after locking down the financial and manufacturing hub of Shanghai.
Mr Cook said Apple's problems in China were "primarily centred" in Shanghai, but noted that infections in the city have now fallen.
"Almost all of [our] affected final assembly factories have now restarted," he added.
Companies making Apple products have been affected by rising Covid cases in China, with several temporarily suspending production in recent weeks due to lockdown restrictions.
Technology company Pegatron, which is a major producer of the iPhone, temporarily suspended production at two of its Chinese factories earlier this month.
Apple and Amazon are by no means the only tech giants to be facing tougher times.
Earlier this week, Facebook owner Meta reported its slowest revenue growth in a decade, as businesses pull back on advertising amid rising costs and economic uncertainty.
Last week, Netflix also warned its revenue growth had slowed considerably after it lost subscribers due to stiff competition from rivals and the rising cost of living.
More on this story
Amazon raises US price for Prime as profits jump
Amazon workers win battle to form first US union
'My negative online review was blocked'
Apple staff make bid for first union at a US store
Surge in iPhone sales sees Apple's profits double
Related Topics
France24 - World
UK court jails former tennis star Boris Becker on charges related to bankruptcy
Issued on: 29/04/2022 - 17:58
NEWS WIRES
Former tennis star Boris Becker was on Friday jailed for two and a half years after being found guilty by a British court of charges relating to his 2017 bankruptcy.
The six-time Grand Slam champion, 54, will serve half of the term having been convicted at Southwark Crown Court in London over his transfer of huge amounts of money from his business account.
He also failed to declare a property in Germany and concealed 825,000 euros ($866,500) of debt and shares in a tech firm.
He was acquitted earlier this month of a further 20 charges, including nine counts of failing to hand over trophies and medals he won during his glittering tennis career.
Becker told jurors he did not know the whereabouts of the memorabilia, including two of his three Wimbledon men's singles trophies.
Judge Deborah Taylor had released Becker - who won Wimbledon as an unseeded teenager - on conditional bail ahead of her sentencing decision on Friday.
He arrived early for the hearing, wearing a striped purple and green tie in the Wimbledon colours, a white shirt and a charcoal grey suit.
He held hands with his partner Lilian de Carvalho Monteiro as he walked into court past a bank of waiting reporters and cameras.
The former world number one told the jury how his $50 million (£40 million) career earnings were swallowed up by a costly divorce from his first wife Barbara Becker, child maintenance payments and "expensive lifestyle commitments".
Becker said he was "shocked" and "embarrassed" when he was declared bankrupt in June 2017 over an unpaid loan of more than £3 million on his estate in Mallorca, Spain.
The German, who has lived in Britain since 2012, said he had cooperated with trustees trying to secure his assets, even offering his wedding ring, and relied on the advisers who managed his life away from tennis.
But the former player, who was supported in court by his partner and eldest son Noah, was found guilty of four charges under the Insolvency Act.
'Vast amount'
Giving evidence, Becker said he earned a "vast amount" of money during his career, paying cash for several properties.
But the German, who went on to coach current world number one tennis player Novak Djokovic, work as a TV sports commentator and act as a brand ambassador for firms including Puma, said his income "reduced dramatically" following his retirement in 1999.
Becker, who was resident in Monte Carlo and Switzerland before moving to the UK, said his financial commitments included his £22,000-a-month rented house in Wimbledon, south-west London.
He also owed the Swiss authorities five million francs (about $5.1 million) and separately just under one million euros in liabilities over a conviction for tax evasion and attempted tax evasion in Germany in 2002.
He said bad publicity had damaged "brand Becker", meaning he struggled to make enough money to pay off his debts.
His lawyer Jonathan Laidlaw said at the time of his bankruptcy that Becker was too "trusting and reliant" on his advisers.
Becker, with a shock of strawberry-blond hair, shook up the tennis world in 1985 when he became Wimbledon's youngest men's singles champion at 17 and repeated the feat the following year.
Nicknamed "Boom Boom" Becker for his ferocious serve, he won Wimbledon for a third time in 1989.
He also won the Australian Open twice and the US Open during his glittering career, becoming the top-ranked player in the world in 1991.
Becker turned to commentary after his retirement, landing a high-profile role on the BBC, but he returned to the court in 2013 to guide Djokovic, helping the Serb win six more Grand Slam trophies before the pair parted ways in 2016.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Chinese tennis star Peng Shuai repeats sexual assault denial in interview
Men’s tennis title up for grabs as Australian Open gets going without Djokovic
Reigning tennis world champion Barty announces shock retirement at age 25
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
BBC
Climate change: How can I deal with my eco-anxiety?
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Rachel Hurst is a student at the University of East Anglia helping other students to address their climate anxieties through on-campus climate cafes.
It’s part of a new programme created by the university and mental health charity Norfolk and Waveney Mind, who saw young people worried about climate change using their services.
A recent global survey has found 39% of UK students see climate change as one of the top issues for their generation.
Read the full article here.
Video by Aisha Doherty.
France24 - World
EU border agency chief offers resignation amid migrant 'pushback' reports
Issued on: 29/04/2022 - 13:23
NEWS WIRES
The head of the European Union's Frontex border agency, Fabrice Leggeri, has offered his resignation, French and German sources told AFP, with the body's board set to "examine" the move Friday.
French official Leggeri had resigned "following an investigation into his management of the agency by Olaf," the European Anti-Fraud Office, the French source added, confirming press reports he was stepping down.
The agency's board has yet to accept his resignation.
"I can confirm that he has offered his resignation" which "opens the possibility of a new start" for Frontex, a German government spokesman said at a regular press conference.
Olaf's report into Leggeri, who has led Frontex since 2015, found he "did not follow procedures, was dishonest with the EU and managed staff badly," French magazine Le Point reported.
Frontex has repeatedly been accused by aid groups of practising illegal "pushbacks" of migrants after they make it across EU borders -- or of turning a blind eye when national authorities have done the same.
Greece's land and sea borders with Turkey have been a major focus of such allegations.
On Wednesday, an investigation by French daily Le Monde and Lighthouse Reports found that Frontex recorded pushbacks in Greek waters between March 2020 and September 2021 as "operations to prevent departures (towards Europe), carried out in Turkish waters".
Marked by repeated political scares over migrant arrivals in Europe, Leggeri's seven years as Frontex chief have coincided with a major increase in resources for the agency.
It is set to be reinforced to 10,000 staff watching the EU's external borders by 2027.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Dozens dead or presumed dead after boat capsizes off Libya, UN says
EYE ON AFRICA
Migration routes: UN organisations call for collective effort to save lives
Talking Europe
EU Commissioner for migration & asylum urges 'clarity' from UK over Channel crossings
BBC
Elon Musk sells $8.5bn worth of Tesla shares
Tesla chief executive Elon Musk has sold roughly $8.5bn (£6.8bn) worth of shares in the electric car maker, just days after he agreed to buy Twitter.
The sale has led to speculation that it will help to finance his planned $44bn buyout of the social media platform.
Twitter's board agreed on Monday to accept a takeover offer from Mr Musk.
Shares in Tesla fell sharply earlier this week, amid speculation that Mr Musk would sell part of his stake in the carmaker to fund the deal.
He tweeted on Thursday evening that he had no plans to sell any more of his shares in the electric carmaker.
Filings to the US Securities and Exchange Commission showed that Mr Musk sold a total of 9.6 million Tesla shares this week. The multi-billionaire still owns more than 15% of the company.
No further TSLA sales planned after today
The move marked his first sale of Tesla shares since he offloaded $16.4bn worth of stock in November and December last year.
That came after he asked his nearly 89 million Twitter followers whether he should sell 10% of his stake in the electric car maker.
Tesla's shares have fallen by around 20% since Mr Musk revealed earlier this month that he had bought a 9.2% stake in Twitter.
On Tuesday alone, more than $125bn was wiped off the car maker's stock market value after the social media firm's board accepted his takeover offer.
Mr Musk said he would commit $21bn of his assets to help finance the $44bn deal.
Investors expected he would sell Tesla shares to help fund the takeover.
Mr Musk is the world's richest person, with an estimated net worth of almost $250bn, mostly due to his Tesla stake.
He also has a more than 40% stake in the rocket company SpaceX, which is estimated to be worth $100bn.
You may also be interested in:
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
More on this story
Twitter adds users as it gears up for Musk takeover
Who is Elon Musk?
Musk loses bid to end Tesla tweets oversight deal
How Elon Musk might change Twitter
Tesla shares slide could put Twitter deal at risk
Related Topics
Valeurs Actuelles
Les naufragés : recueil de quatorze histoires d’amour et de séparation
L’amour passe, il ne résiste pas à la vie en couple, à la familiarité, aux efforts qu’il faut consentir l’un pour l’autre, à l’ennui, à l’envie de nouveauté. Le constat est amer, alarmiste, désarmant ; lucide, aussi, à une époque où tout est soumis à péremption et où le mariage semble n’être plus qu’emprisonnement consenti et volontaire. Sur fond de jalousie, d’amertume, de fausses confidences ou de grandes trahisons, Franck Courtès imagine quatorze histoires d’amour malheureuses et affreusement banales. Une journaliste médiocre qui retrouve un ancien collègue qui a sombré en même temps que sa famille ; une jeune épouse usée par la monotonie des jours qui se ressemblent ; un couple qui revient visiter son ancien appartement et les reliques de ses souvenirs vieux de quinze ans… Tous se rejoignent dans l’effrayante tranquillité qui n’est pas celle des jours heureux mais d’un quotidien morne et douillet où « les mots convenus de l’amour » s’échangent plus par coutume que par affection.
Là, les scènes de ménage terriblement ordinaires finissent souvent mal, dans les braises douloureuses d’une passion qui n’a pas su se muer en amour. « On peut s’aimer, s’en faire une fête, s’en vanter, l’afficher, croire qu’on a découvert le secret du bonheur, un jour les rouages se grippent. » Les histoires, elles, ont en commun l’allure photographique de leur ébauche, entre le cliché et la scène de genre, une scène de genre contemporaine, du moins, qui n’est plus ni celle du Siècle d’or espagnol ni celle de la peinture flamande, mais qui a de semblable avec elles qu’elle met en scène l’habitude, sans apparat ni éclat.
C’est sûrement à sa carrière de photographe que l’auteur doit son style ; on perçoit comme hors champ, hors de la page et de la pellicule, la détresse et la solitude des sujets mis en scène. Si Franck Courtès a, depuis, rangé son Hasselblad et son Leica, ses vieux compagnons de route ressurgissent dans ses pages. « Un drame se joue là » : celui de tous ceux qui se sont aimés trop vite, trop tôt, trop fort pour que la passion se sublime ou se transforme. « Deux naufragés ne peuvent pas s’aider. En s’appuyant l’un sur l’autre, ils précipitent leur noyade », même quand ils tentent désespérément de recoller les morceaux.
Dans les Liens sacrés du mariage, Franck Courtès ausculte la lente désagrégation, puis l’agonie de ces couples qui se ressemblent et qui ne croient en rien. On reproche tout de même au récit son écriture parfois molle qui n’épouse qu’un seul point de vue ; sans rêver de mièvres prairies ou de romances pastorales, peut-être justement qu’aimer n’est pas cela, précisément car le mariage n’a rien de la « cage » , ni de la « routine » qu’il met en scène en reprenant les grands poncifs de la pensée contemporaine sans – et c’est ce que l’on attend de l’art – les métamorphoser. Là, les passions s’allument aussi vite qu’elles s’éteignent et le lien qui unit deux personnes n’est que le miroir dans lequel on se plaît à s’admirer soi-même. La famille, elle, est fatiguée par les repas où l’on n’a rien à se dire, surgelés dans l’assiette, alors que l’heure qui sonne la fin de l’idylle emporte avec elle ceux qui ne s’aiment que lorsque le ciel est bleu et qui sont comme ces châteaux de sable qui s’effondrent lorsque la marée monte.
“Les Liens sacrés du mariage”, de Franck Courtès, Gallimard, 192 pages, 18 €.
France24 - World
Powerful blast at Kabul mosque kills at least 10 people
Issued on: 29/04/2022 - 17:18
NEWS WIRES
A powerful explosion ripped through a mosque in the Afghan capital of Kabul on Friday, killing at least 10 people and wounding more than 20, a Taliban spokesman said.
Hundreds of worshippers had gathered for prayers on the last Friday of the Muslim holy month of Ramadan and the Khalifa Aga Gul Jan Mosque was packed, said local residents, fearing the casualty toll could rise further.
The Taliban-appointed interior ministry spokesman, Mohammad Nafi Takor, could not provide more details and Taliban security men cordoned off the area. The source of the explosion was not immediately known and no one has claimed responsibility for the blast.
The explosion was so loud that the neighborhood of the mosque shook from the blast, the residents said, speaking on condition of anonymity, fearing for their own safety.
Ambulances raced to the site, driving up to the end of a narrow street in an eastern neighborhood of Kabul to reach the mosque, which belongs to Afghanistan’s majority Sunni Muslims.
Wahid, an Afghan in his 30s, said he was home when he heard about the blast and rushed to the mosque right away, knowing his brother was there. He recalled the scene of mayhem, the screams and shouts for help. He helped carry the wounded to ambulances.
“Everyone was crying and covered in blood,” Wahid said. “I was told my brother had been hurt."
The Associated Press spoke to Wahid outside the Italian-run EMERGENCY hospital, where he had gone to give blood, but Taliban guards cordoned off the hospital, denying access to everyone but the wounded. He finally found his brother, wounded in the arm and leg.
The hospital, which treats only the war-wounded, tweeted that its staff reported the facility has admitted at least “20 wounded people” following the explosion.
Javid, who appeared to be in his late 20s, said he was on his way to the mosque to join his brother and cousin who were already there, when he heard the explosion. He rushed to the scene.
“I was so afraid and ran there,” he said, adding that he had found both his brother and their cousin, slightly injured and released after treatment. The explosion was so powerful, Javid said the roof of the mosque collapsed.
Wahid and Javid would only give their first names to the AP, fearing for their own safety.
The explosion was the latest in a series of such blasts amid relentless attacks across the country. Similar attacks on mosques have recently targeted the country's minority Shiite Muslims and were claimed by the Islamic State group's regional affiliate, known as Islamic State in Khorasan Province or IS-K.
IS has stepped up its attacks across Afghanistan to become the primary enemy of the Taliban since their takeover of the country last August.
Last week, 33 Shiite worshippers died in the northern city of Mazar-e-Sharif, when a bomb struck their mosque and an adjacent religious school. IS has claimed responsibility for that attack.
(AP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening
IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan
Mosque blast during Friday prayers kills dozens in northern Afghanistan
BBC
Venus and Jupiter Conjunction: Planets to almost touch in night sky
By Georgina RannardBBC News Climate & Science
Look up in the sky at the right moment this weekend and you could see two of the solar system's brightest planets almost touching.
Venus and Jupiter will be millions of miles apart, but from Earth they will appear close to colliding.
This planetary conjunction happens annually but this year they will appear much closer than usual.
The same spectacle won't occur again like this until 2039.
Just the naked eye or binoculars should be enough to see it in a clear sky.
After Saturday, the two planets will go their separate ways as they drift apart in the coming days.
"It's very exciting for astronomers and it's a really great opportunity for people to get out and have a look," explains space scientist and chief stargazer at the Society for Popular Astronomy Prof Lucie Green.
What is a planetary conjunction?
A conjunction is when two planets appear close together or even touching in the Earth's night sky.
In the days running up to Saturday, Venus and Jupiter have been gradually coming together in the sky.
The actual orbit of the planets are about 430 million miles apart but their apparent alignment seen from Earth gives the illusion that they are touching.
How can I see it?
The peak time to see it was Saturday at around 05:00 BST. But it will still be visible on Sunday and in the coming days as the planets slowly move apart.
Pre-dawn is best, looking east before the Sun rises.
The planets will be low down in the sky, close to the horizon, and hills and buildings will block the view. If you can, find a high spot and look for two dazzlingly bright spots very close together.
"The planets will differ in their brightness. Venus is brighter than Jupiter so it will look dazzlingly bright when you see it. Jupiter will be slightly fainter, about one-sixth of the brightness of Venus," explains Prof Green.
She suggests using an app to help navigate your way around the skies.
And if you have telescope, you might be able to make out some structure in the atmosphere of Jupiter or some of its largest moons.
The conjunction can be seen from both of Earth's hemispheres at different times of day and night.
Those observing with a telescope may also be treated to a view of Mars and Saturn forming a line of four planets.
Prof Green says she plans to be up and out of bed to watch it from the UK.
"But if I do miss it on Saturday morning, I'm not going to be too worried," she explains.
"In the coming days the two planets start to get further and further apart - So I will still be able to see them."
Did you capture images of the planets? If you are happy to share them you can send them here
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
Related Topics
Valeurs Actuelles
Une cinéaste ukrainienne invitée d’honneur aux Fêtes de Jeanne d’Arc d’Orléans
C’est une tradition vieille de plusieurs siècles. Cette année, pour les 593e fêtes johanniques d’Orléans, la cinéaste ukrainienne Masha Kondakova présidera les célébrations en l’honneur de Jeanne d’Arc. C’est le maire de la ville, Serge Grouard, qui en a fait l’annonce vendredi 29 avril, rapporte France Bleu Orléans. « C’est une femme et, à l’image de Jeanne, elle est courageuse », a expliqué Serge Grouard pour justifier son choix. Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, Orléans a déjà accueilli une centaine de réfugiés ukrainiens.
« C’est un honneur »
Masha Kondakova a réagi à cette invitation, déclarant sobrement, sur son compte Instagram : « C’est un honneur. Merci. » La réalisatrice ukrainienne, qui vit entre Paris et Kiev, est attendue à Orléans le 8 mai, jour de la libération de la ville par Jeanne d’Arc en 1429. Masha Kondakova s’est fait connaître pour avoir tourné un reportage en 2020 sur les femmes soldats de l’armée ukrainienne combattant dans le Dombass. Elle avait donné la parole à trois femmes soldats engagées pour la défense de leurs pays. ‘ »Inner Wars », c’est le titre, est actuellement disponible sur la plateforme d’Arte. Elle doit prononcer un discours en hommage à Jeanne d’Arc et participer au cortège qui traversera la ville.
Orléans : les dernières actualités
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
Advertisement
BBC
Tributes paid after death of country music star Naomi Judd, 76
Tributes have been paid to US country music star Naomi Judd, who has died at the age of 76.
The Kentucky-born singer was part of the Grammy award-winning duo The Judds, performing with her daughter Wynonna.
The pair had a string of hits, including Love Can Build a Bridge, and were due to be inducted to the Country Music Hall of Fame on Sunday.
But Judd's death was announced a day earlier by Wynonna and her other daughter Ashley, an actor.
In a statement, the sisters said they had lost their "beautiful mother to the disease of mental illness" and were "navigating profound grief."
No further details have been released about the cause of her death.
A host of industry voices, including singer-songwriter Carrie Underwood, have paid their respects to Judd on social media.
"Country music has lost a true legend," Mrs Underwood tweeted.
The Academy of Country Music has also said it is "deeply saddened" by the "heartbreaking news".
Actress Kristen Johnston tweeted that she remembered Judd as "lovely, warm and fun".
"The thing I remember best was how proud she was of her daughters," added Ms Johnston. "My heart breaks for her family."
Former Arkansas Governor Mike Huckabee said in a tweet that he was also "devastated" by her death.
"I loved her candour and humour," said Mr Huckabee, a former presidential nominee. "She is irreplaceable."
The Judds released six studio albums during a career spanning three decades, winning them many prestigious accolades - including five Grammys and nine Country Music Association Awards.
After Naomi was diagnosed with Hepatitis C, Wynonna began a solo career but they have occasionally reunited for performances. Earlier this year they announced a new arena tour, due to start in the autumn - their first in over a decade.
Related Topics
France24 - World
'Our windows have melted': Vast landfill fire still burning as India swelters
Issued on: 29/04/2022 - 18:46
Sam BALL
A huge fire that broke out at a vast landfill site in New Delhi, India on Tuesday is still burning three days later, sending plumes of thick, acrid smoke into the air and causing some locals to complain of breathing difficulties. Officials have blamed the fire on a severe heatwave sweeping across South Asia.
Valeurs Actuelles
La guerre d’Espagne revisitée
Le 20 novembre 1975, la nouvelle tomba, lapidaire : Franco est mort. Une page se tournait et une nouvelle ère s’ouvrait. Comme souvent, elle commença par une tentative pour dépasser un passé douloureux qui déboucha finalement sur une remise en cause sans nuance du seul régime franquiste. C’est dans ce cadre que parut, en 2003, los Mitos de la guerra civil de l’historien Pío Moa, désormais disponible en français, dans une version mise à jour. À plusieurs titres, un véritable événement.
Sur le fond, l’ouvrage dépasse le simple récit d’une guerre fratricide, mêlant aux enjeux nationaux des intérêts idéologiques d’étendue mondiale. Il constitue une véritable somme sur le sujet, même s’il se concentre sur la réévaluation historique d’événements élevés au rang de véritable mythe, avec toute la portée symbolique et la consistance religieuse que ce terme peut avoir. L’ensemble des chapitres, qui vise chacun à serrer au plus près la vérité historique, forme ainsi un véritable monument d’érudition et d’analyse, de remise en cause et de volonté de compréhension, devenue rare à notre époque, surtout sur un tel sujet.
De ce fait, le livre est un pavé dans la mare de l’historiquement correct, contestant des pans entiers de la doxa officielle sur la guerre d’Espagne. Il revient ainsi sur plusieurs personnages ou événements de ce conflit, élevés au rang de légende, comme le siège de l’Alcazar, la bataille de Madrid, le rôle des Brigades internationales, la prétendue incompétence de Franco ou, en regard, le supposé génie de ses adversaires. À propos du chef du camp national, Pío Moa va jusqu’à remarquer que « Francisco Franco doit être le seul militaire de l’histoire qui, tout en ayant gagné une guerre et presque toutes ses batailles, est souvent qualifié d’incompétent ou, en tout cas, quelconque, ou encore de “bon tacticien” tout en étant considéré comme un stratège très mauvais ». Cherchez l’erreur !
La responsabilité de la gauche dans l’effondrement de l’État républicain
Mais cette publication se signale aussi par son auteur. On pourrait l’imaginer sinon franquiste, du moins proche de la droite. Or, sa trajectoire est tout autre. Cet ancien membre fondateur des Grapo (Groupes de résistance antifasciste du premier octobre), bras armé du Parti communiste reconstitué, a vécu pendant plusieurs années dans la clandestinité, dans la perspective marxiste-léniniste de prise de pouvoir révolutionnaire. Finalement, Moa a renoncé à cette voie avant de se lancer dans des recherches historiques. Documents à l’appui, il a alors constaté la lourde responsabilité originelle de la gauche dans l’effondrement de l’État républicain, dont les soubassements démocratiques furent dynamités en permanence par une activité révolutionnaire d’une violence inouïe. Effondrement, faut-il le préciser, qui fut bien antérieur au soulèvement militaire. L’assassinat le 13 juillet 1936 du député monarchiste Calvo Sotelo en constitua l’apogée et poussa dès lors un certain général Franco, jusque-là prudent et réservé, à rejoindre la rébellion.
On se tromperait en voyant dans ce livre une apologie de Franco et de son régime. L’auteur reste profondément démocrate, mais son souci de comprendre l’enchaînement des faits et les motivations des protagonistes l’a conduit à briser de fausses évidences trop bien installées.
“Les Mythes de la guerre d’Espagne, 1936-1939”, de Pío Moa, L’Artilleur, 720 pages, 25 €.
BBC
Ukraine war: Volunteers deliver emergency contraception pills
By Annabel RackhamBBC News
Charities are working to deliver emergency contraception into Ukrainian hospitals as reports of rape rise.
Nearly 3,000 packets of morning-after pills have been sent to areas of the country most affected by the Russian invasion.
The International Planned Parenthood Federation (IPPF) has provided the pills, which volunteers are delivering.
Caroline Hickson, from the group, says timing is really important for when they are distributed.
"You have a window of five days in which [the morning-after pill] is effective in preventing pregnancy," she told the BBC.
"So if you have been a victim of gender-based violence it's important you can take it as soon as possible, because being pregnant as a result of rape is incredibly traumatic."
The organisation has also been sending medical abortion pills, which can be used up to 24 weeks of pregnancy.
Ms Hickson said the pills are there to help women in many different situations, including those who are having consensual sex but feel it is the wrong time to have a baby.
"Before the war it was possible to obtain emergency contraception in Ukraine, but supply chains have been disrupted and for women generally it's really important they can access this," she said.
Many people are displaced across Ukraine, so it's hard for aid workers to know how many supplies are needed in which areas.
Last week, Ukrainian troops made a plea for food and medicine for the city of Mariupol, which has been blocked off from humanitarian aid by Russian soldiers.
The IPPF has been working with the United Nations Population Fund and International Medical Corps to bring supplies of the tablets into Ukraine.
Ms Hickson said: "The UN agencies, civil society organisations and the Ministry of Health have come together to identify the needs and they're transmitted to all of us working in support.
"We're then told which areas or hospitals need post-rape kits."
The UN includes emergency contraception in kits sent to women and girls involved in conflicts across the world.
They've done the same in Ukraine, along with sending supplies for family planning and delivering babies.
The BBC has uncovered evidence of Ukrainian women being raped by invading soldiers during the war in villages a few miles from Kyiv.
Other media outlets have reported similar stories from the city of Bucha, north-west of Kyiv.
More on this story
'Russian soldiers raped me and killed my husband'
Ukrainian deportees accuse Russia of torture
Mariupol refugees on trauma of Russian detention camps
Related Topics
France24 - World
Central African Republic adopts bitcoin as an official currency, a first in Africa
Issued on: 28/04/2022 - 19:02Modified: 28/04/2022 - 19:06
Sam BALL
The Central African Republic, one of the world's poorest nations, has become only the second country in the world to adopt bitcoin as an official currency. But some have questioned the need for the cryptocurrency in a country where few even have access to the internet.
Valeurs Actuelles
Voiture: Bestial Maserati Grecale
PHILOSOPHIE
Maserati persiste et signe sur le segment des SUV ( sport utility vehicles, véhicules sportifs polyvalents). On connaissait le Maserati Levante et ses 5 mètres de long. Voici le petit frère Grecale, du nom d’un vent méditerranéen aux accents fougueux. Rappelons que la marque italienne synonyme de sport et d’élégance est entrée dans le giron de Stellantis, ce groupe tentaculaire qui coiffe, entre autres, les marques Peugeot, Citroën, Opel, mais aussi Alfa Romeo, Lancia, Chrysler, Dodge et Jeep. Aussi bien entourée, Maserati ne craint pas d’annoncer la sortie, sous son propre label, de cinq modèles électrifiés d’ici 2025. Son Grecale est taillé pour les marchés américains et chinois. Mais il trouvera grâce également aux yeux des amateurs de belles voitures sur le vieux continent, avec son style impétueux et ses prestations de haut niveau. Sa plate-forme est dérivée de celle de l’Alfa Stelvio qui nous avait conquis lors d’un précédent essai.
AMBIANCE
Cuir surpiqué, finitions soignées bois ou carbone, volant à commandes multiples, horloge centrale numérique digne d’une pièce d’horlogerie de luxe, le cockpit impressionne. On aime ce double écran tactile très lisible, dont l’un spécifique aux fonctions usuelles de climatisation et autres touches à action directe, comme celles de l’éclairage, du contrôle de descente, de l’ESP ou du Start & Stop. Bien vu également : le système de commande vocale “intelligente” Alexa (celui développé par Amazon) ou encore l’affichage tête haute des données de conduite. Maserati n’était jamais allé aussi loin dans l’intégration des dernières technologies. Les places arrière seront parfaites pour deux. Le coffre, spacieux, bénéficie d’un plancher plat qui facilite le chargement. La sono à 21 haut-parleurs flattera l’oreille des mélomanes.
TECHNIQUE
Le Grecale est, pour l’heure, proposé en trois versions : GT (300 chevaux) autour de 75 000 euros, Modena (330 chevaux) à 86 000 euros et Trofeo (530 chevaux) à plus de 115 000 euros. Dès 2023, un Grecale Folgore 100 % électrique complétera l’offre. Au moins cette version à zéro émission échappera-t-elle au malus écologique, qui démarre à 16 000 euros sur le GT, et auquel s’ajoute un malus “au poids” de 700 euros ! Le bloc essence à hybridation légère du GT offre déjà de sacrées performances. Quant au V6 biturbo du Trofeo, il permet à la bête d’abattre le “0 à 100” en seulement 3,8 secondes. Un joli chrono pour un engin de 2 tonnes. Vitesse de pointe annoncée : 285 kilomètres par heure, sur circuit bien sûr.
France24 - World
'A lot of very desperate women': Texans forced to wait weeks for out-of-state abortions
Issued on: 26/04/2022 - 18:38
Sam BALL
In a small Louisiana clinic, Shayla is waiting to undergo a procedure to terminate her pregnancy, bringing to an end a long and anxious wait. Now in her 13th week of pregnancy, it has taken her over a month to get an appointment at the clinic, a five-hour car journey from her home in Houston. She is just one of many women from the Texas forced to look elsewhere for an abortion after the state introduced one of the toughest anti-abortion in the US.
Valeurs Actuelles
Les coups de food de VA
Chez Fred, bistrot depuis 1945
Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.
DokiDoki, comptoir nippon
C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.
L’EnvoléE, café caché
Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.
Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux
Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.
Valeurs Actuelles
Le miracle finlandais de l’hiver 1939
L’état-major de l’Armée rouge l’avait promis à Staline : ce serait une offensive éclair. En deux ou trois semaines, la petite Finlande serait amenée à résipiscence. Mais à la guerre, rien ne se passe comme prévu. Lorsque les troupes soviétiques s’élancent, le 6 décembre 1939, dix jours après le début de la guerre, contre les positions de l’armée finlandaise à Taipale, dans l’est de la Carélie, elles sont aussitôt repoussées.
Sur l’immense front de 1 000 kilomètres qui va de l’isthme de Carélie à la péninsule de Rybachii, à travers la forêt boréale, les soldats russes, harcelés par les embuscades des fantassins à ski, invisibles dans leurs tenues de camouflage blanches, échouent partout à faire une percée. Mi-décembre, deux divisions soviétiques sont encerclées au nord du lac Ladoga. Plus au nord, à hauteur de la ville de Suomus-salmi, deux autres divisions sont détruites par l’armée finlandaise, pourtant inférieure en nombre. À la fin janvier, l’assaillant a été repoussé à la frontière.
Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin.
Cet épisode est demeuré dans l’histoire de ce petit pays, alors peuplé de 3,5 millions d’habitants à peine (l’URSS en compte 170 millions à l’époque), comme “le miracle de la guerre d’Hiver”. L’Armée rouge a commencé à bombarder le poste-frontière de Mainila, en Carélie soviétique, l’après-midi du 26 novembre 1939. Moscou incrimine aussitôt la Finlande et en profite pour dénoncer le pacte de non-agression conclu sept ans plus tôt avec Helsinki. Au matin du 30 novembre, à 6 h 50, après un barrage d’artillerie, l’Armée rouge attaque sur un large front, depuis le golfe de Finlande au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Le maréchal Gustaf Mannerheim, 72 ans, est nommé commandant en chef des armées finlandaises.
La supériorité militaire russe est écrasante : 23 divisions, soit 450 000 soldats appuyés par 2 000 chars, autant de pièces d’artillerie et un millier d’avions, se lancent à l’assaut. En face, l’armée finlandaise ne peut aligner que 300 000 hommes, peu de blindés, une centaine d’avions. Dès le premier jour, la capitale, Helsinki, est bombardée et la Diète – l’assemblée législative – est évacuée. Le 1er, Radio Moscou annonce la formation dans un des villages occupés d’un “gouvernement de la République populaire finlandaise” composé de communistes finlandais prêts à collaborer. Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin. Le pouvoir soviétique n’a pas oublié que la Finlande, grand-duché autonome au sein de l’empire russe, n’est indépendante que depuis 1917.
Un esprit de cohésion nationale inédit
Tout au long du mois d’octobre 1939, les diplomates soviétiques réclament avec insistance le contrôle des îles du golfe de Finlande et des cessions de territoires en Carélie afin d’élargir une zone de sécurité située autour de Leningrad jusqu’à Mourmansk. Staline peut hausser le ton : dans le pacte de non-agression que l’URSS vient de signer avec l’Allemagne hitlérienne, la Finlande et les républiques baltes ont été reconnues par Berlin comme parties de la zone d’influence soviétique. Pourtant, le gouvernement finlandais tient bon. Ses services de renseignements l’ont convaincu que Moscou bluffait.
En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne
L’invasion a donc pris les autorités finlandaises par surprise. Mais un esprit de cohésion nationale inédit prévaut. “Blancs” (conservateurs) et “rouges” (socialistes), qui s’étaient affrontés au lendemain de l’indépendance dans une guerre civile meurtrière de cent jours, s’unissent face à l’envahisseur. Et l’armée, quoique sous-équipée, tient ses lignes avec un courage qui force l’admiration. Face aux Soviétiques, les Finlandais mènent une guerre d’embuscades meurtrières. Lorsqu’ils doivent reculer, ils minent leurs arrières. Dans la ville frontalière de Terijoki, on se bat dans les rues. La propagande exalte l’héroïsme des tireurs d’élite. L’un d’entre eux, Simo Häyhä, un petit caporal de 34 ans, surnommé “la mort blanche”, sera crédité d’avoir abattu 505 soldats de l’Armée rouge avec son fusil M28 Pystykorva. Blessé à la mâchoire en mars 1940 et défiguré, il mourra dans son lit en 2002.
Cet esprit de résistance vaut aux Finlandais l’appui de l’opinion occidentale, d’autant plus passionnée par ce conflit que, sur le front ouest, c’est la “drôle de guerre”. En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne, alliée de l’Union soviétique, qui n’a pas encore lancé d’offensive. « Tandis que les délégations préparent la condamnation de l’agresseur, le délégué de l’URSS [à la Société des nations, l’ancêtre de l’Onu] discute, commente et ironise » , s’indigne ainsi Paris-Soir , le 10 décembre.
“Staline vient donc de recevoir une terrible leçon”
Son envoyé spécial dans l’extrême nord raconte, le 23, comment les troupes soviétiques « dans cette région où la nuit dure vingt-deux heures par jour reculent devant le froid, harcelées par les contingents finlandais » . Quatre jours plus tard, le journaliste interroge un prisonnier de l’Armée rouge qui lui sert la propagande de Moscou : « Staline a assez d’avions pour couvrir le soleil. » La veille de Noël, le Figaro relate une « grave défaite » de l’Armée rouge : au nord du lac Ladoga, « les soldats russes qui n’ont pas été tués se sont rendus. Les pertes seraient considérables : 20 000 hommes et un matériel important, dont de nombreux tanks et des canons. » Et le journal de conclure : « Staline, qui croyait que la guerre contre son petit voisin serait une promenade militaire, vient donc de recevoir une terrible leçon. »
Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale.
Malgré la sympathie que leur courage inspire, les Finlandais restent seuls. Certes, quelques Suédois se sont portés volontaires au secours du voisin agressé. Londres et Paris ont envisagé l’envoi d’un corps expéditionnaire, mais la Suède neutre refuse tout passage par son sol. Or, à Moscou, après la stupeur initiale, Staline s’est ressaisi. Il confie à son général préféré, Semion Timochenko, le commandement des opérations. Les effectifs des troupes sur le front sont doublés. Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale. Face à la supériorité numérique de l’ennemi, l’armée finlandaise doit se replier en bon ordre sur sa deuxième ligne de défense. Le 23, Moscou fait part de ses conditions de paix : la Finlande devra céder la Carélie, la région située autour du lac Ladoga et lui louer la presqu’île de Hanko pour trente ans. Consulté par son gouvernement, le maréchal Mannerheim fait un compte rendu désespéré de la situation : il n’y aura pas de second “miracle”. Le 6 mars, alors que les combats se poursuivent, une délégation conduite par le Premier ministre, Risto Ryti, part négocier à Moscou. Le 12 mars, à 1 heure du matin, un traité de paix est signé. Les Russes ont obtenu ce qu’ils voulaient.
La guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite.
Le bilan est lourd. L’armée finlandaise déplore la mort de 24 000 hommes et compte 44 000 blessés dont le quart seront des invalides à vie. Un millier de civils sont morts. Les pertes soviétiques sont elles aussi considérables, à la hauteur de la résistance : entre 140 000 et 170 000 soldats tués et un millier de blindés détruits. La Finlande cède des territoires, mais conserve son indépendance et a acquis un prestige nouveau à l’étranger. « Le peuple finlandais a démontré qu’une nation soudée, même modeste par la taille, peut faire preuve d’une capacité à se battre sans précédent, et par là même, résister aux épreuves les plus formidables que le destin lui réserve » , écrira Mannerheim dans ses Mémoires publiés en 1952. Quinze ans plus tard, lui aussi dans ses Mémoires, Nikita Krouchtchev écrira ce que cette guerre aura coûté : « Une victoire à un tel prix est en réalité une défaite morale. Nous tous, à commencer par Staline, avons senti dans cette victoire une défaite. »
L’opération Barbarossa, l’invasion surprise par Hitler de l’URSS, déclenchée le 22 juin 1941, va offrir aux Finlandais l’occasion d’une revanche contre les Soviétiques dès le 25 juin. Malgré des débuts prometteurs, la guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite. Les Soviétiques obtiennent une nouvelle rectification de la frontière et d’énormes réparations financières, mais, échaudés par la résistance finlandaise, ils renoncent à imposer une “démocratie populaire” à Helsinki.
Le souvenir de la guerre d’Hiver aura préservé la souveraineté du pays. Un « accord d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle » entre les deux pays sera signé le 6 avril 1948. La Finlande ne rejoindra pas l’Otan, fondée l’année suivante. On appellera son statut la “finlandisation”.
France24 - World
'Fear and terror': Inside Gaza militants' tunnel network
Issued on: 25/04/2022 - 16:58
Sam BALL
Tucked into the foot of a hill, the entrance is barely visible. But beneath the sandy soils of southern Gaza, lies a complex system of tunnels complete with electric lights, a ventilation system and telecoms cables. With tensions once again escalating in the region, Palestinian militants say they are preparing to use these hidden underground passages in any upcoming conflict with Israel.
BBC
Angelina Jolie visits cafe in Lviv, Ukraine
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Angelina Jolie surprised people in a Ukrainian coffee shop on Saturday.
The Hollywood movie star drew attention when she showed up in a café in Lviv, western Ukraine. Footage posted on social media shows her waving at onlookers and signing autographs for fans.
Ms Jolie was in the country to meet the children affected by the war and visited hospitals and local organisations helping the injured and displaced.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Maros Sevcovic
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN BBC
James Webb Space Telescope in final stretch
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
James Webb, astronomy's new super space telescope, has taken another major step to full operational capability.
The $10bn successor to the Hubble Space Telescope is now fully focused and aligned. Light bounces perfectly off its mirrors to form pin-sharp imagery in all four of its instruments.
It just remains to check that the instruments are properly calibrated - that they are delivering their data in a way that's expected and understood.
This should take a couple more months.
Once this is done, James Webb will be ready to wow us with vistas that will be every bit as compelling as those produced by Hubble these past three decades.
"We've now reached the end of the telescope alignment phase - we've delivered perfectly focussed images to all of the science instruments," explained Prof Mark McCaughrean, senior science advisor for the European Space Agency.
"Now we're ready to check the many complicated ways each of them can catch the telescope's light and do the amazing science we dreamed of more than 20 years ago," he told BBC News.
The US space agency Nasa, which leads the Webb project, released a set of engineering pictures on Thursday.
They're not intended to be exciting; they're merely a demonstration that all the hardware is working as it should.
The images show slightly different views of the Large Magellanic Cloud, a small satellite galaxy of our Milky Way.
In view are the points of light made by hundreds of thousands of stars.
The sizes and positions of the images depict the relative arrangement of each of Webb's instruments as they pick up the light coming from the telescope's golden mirrors, including from its 6.5m-wide primary reflector.
Nasa had previously released a sample of this type of imagery for the NIRCam instrument. NIRCam, which is Webb's main camera system, was used to do the initial focusing of the observatory's optics. When that job was complete, engineers had to work through each of the other three instruments (NIRSpec, MIRI and FGS/NIRISS) to confirm that NIRCam's alignment worked just as well for them.
The last instrument to go through this process was MIRI, the Mid-Infrared Instrument whose development was led in part from the UK.
There will be elation today across a host of contributing British institutions to see MIRI's first published image.
If the picture looks slightly fluffy compared with those from the other instruments, it's because MIRI works at longer infrared wavelengths. The puffiness that surrounds the stars is the glow from carbon-rich (organic) molecules in the Large Magellanic Cloud. MIRI's particular sensitivity allows it to tease out different features in the field of view from its instrument counterparts.
Scientists intend to use Webb and its remarkable 6.5m-wide mirror to capture events that occurred just a couple of hundred million years after the Big Bang. They want to see the very first stars to light up the Universe.
They'll also train the telescope's big "eye" on the atmospheres of distant planets to see if those worlds might be habitable.
A joint endeavour of Nasa, Esa and the Canadian Space Agency, Webb is the biggest telescope ever sent into space.
It's so big it had to be folded to fit inside the rocket that took it to orbit. The past four months have been spent unpacking and setting up the hardware. Before launch, many people were worried that Webb's complexity would lead quickly to technical problems. But far from it; engineers have worked through their to-do list like it was a simulation.
"This is the payback for having done things carefully and properly on the ground. And it's just fantastic," said Prof Gillian Wright, the co-principal investigator for MIRI.
"The whole team is buzzing at seeing it all come together. At launch we didn't have an observatory, we've got an observatory now," the director of the UK Astronomy Technology Centre in Edinburgh told BBC News.
Valeurs Actuelles
Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux
La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.
Démêler les époques
Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.
La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.
Périgueux : les dernières actualités
BBC
White House press dinner returns after two years
US President Joe Biden has resumed the tradition of speaking at the annual White House Correspondents' Dinner after a six-year presidential hiatus.
He is the first leader to speak at the event, where the president faces friendly mocking in front of an audience of journalists, since 2016.
It was cancelled for two years due to the pandemic and was boycotted by Donald Trump when he was in office.
Comedian and The Daily Show host Trevor Noah headlined the event.
Celebrities joined renowned journalists and high-ranking US officials for the gala - an American press tradition dating back to 1921.
Kim Kardashian, Pete Davidson, Drew Barrymore and Chris Tucker were among the celebrity guests.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Mr Biden addressed the fact that he is the first president to attend the event since 2016 with a barb aimed at Donald Trump.
"This is the first time a president has attended this dinner in six years. It's understandable, we had a horrible plague followed by two years of Covid," he said.
When he took to the stage later, Noah added: "It's actually nice to, once again, have a president who is not afraid to come to the White House Correspondents' Dinner and hear jokes about himself."
The president also faced his share of roasts.
Noah told Mr Biden: "Ever since you've come into office, things are really looking up. Gas is up, rent is up, food is up. Everything."
"President Biden's lack of a filter does get him into hot water sometimes," he added. Last month he caused a huge international incident saying that Vladimir Putin should be removed from power.
"It was very, very upsetting to Russia. Until someone explained to them that none of the stuff Biden wants actually gets done."
Covid-19 cases in Washington have risen in recent weeks, according to data from Johns Hopkins University. Organisers have required that guests be tested for the virus, and some top officials, including infectious disease expert Dr Antony Fauci, 81, dropped out.
The president skipped the dinner portion of the evening and attended only the speakers program.
In recent weeks, Mr Biden has mostly not worn a mask at crowded White House events. However, those occasions had lower attendance than Saturday's dinner, which was expected to seat about 2,600 people.
He poked fun at Fox News hosts in attendance - many of whom have shared scepticism of vaccines on air - by pointing out they had to prove their vaccination status in order to attend.
He could also not resist a jab at Russian President Vladimir Putin in his closing remarks, before handing over to host Trevor Noah.
"Trevor, the really good news is, now you get to roast the president of the United States. And unlike in Moscow, you won't go to jail."
Related Topics
Opex 360
Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.
Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.
Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.
Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.
D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.
Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.
La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].
Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.
Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.
Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.
Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.
D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.
Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.
La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.
Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.
Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.
Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.
D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.
Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.
La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.
Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.
Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.
Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.
D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.
Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.
La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].
France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
Follow
It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
-
Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
-
Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
Valeurs Actuelles
Pierre Rolinet, l’un des derniers déportés-résistants du Struthof, est mort en Alsace
L’un des derniers. Dimanche 24 avril, Pierre Rolinet est mort. Âgé de presque 100 ans, il était l’un des derniers survivants du camp de concentration nazi du Struthof, rapporte France Bleu Alsace. « Nous avons le regret et la tristesse de vous informer du décès d’un des derniers déportés français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace », a annoncé Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du Résistant déporté dans un communiqué. Il y avait été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale pour faits de résistance.
Témoin jusqu’au bout
Pierre Rolinet, natif de Montbéliard (Doubs), s’était engagé dans la Résistance à l’occupation allemande. Avant d’être arrêté par l’occupant et condamné à mort en 1943. Peine capitale commuée en déportation « Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard, c’est-à-dire en déportation dans un camp de concentration sur le sol allemand. En l’occurrence, il a été envoyé au camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace, alors territoire allemand. Il y restera jusqu’à la fermeture du camp en 1944, où il sera transféré à Dachau, avant d’être libéré par les Américains en mai 1945. Depuis lors, Pierre Rolinet n’a cessé de témoigner de son épreuve, notamment dans les écoles ou à l’intérieur du camp alsacien. Le camp du Struthof était le seul camp de concentration sur le sol français, connu pour sa grande mortalité.
Grand Est : les dernières actualités
Opex 360
Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.
« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.
Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.
Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.
En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.
Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].
En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.
« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.
Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.
« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.
Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.
Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.
En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.
Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].
En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.
« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.
« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.
Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.
Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.
En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.
Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].
En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.
« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.
« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.
Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.
de La TribunePour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.
En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.
une photographieQuoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].
trois sont affectésEn outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.
« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France24 - World
Family of 'Hotel Rwanda' hero files $400 million US lawsuit against Kigali
Issued on: 01/05/2022 - 14:30
NEWS WIRES
The family of "Hotel Rwanda" hero Paul Rusesabagina announced Saturday that it has filed a $400 million lawsuit in the United States over his alleged abduction and torture.
Rusesabagina is currently serving a 25-year prison term on terrorism charges after a trial his supporters say was a sham and riddled with irregularities.
"The complaint alleges that the Government of Rwanda and high-ranking Rwandan officials conspired to facilitate and execute an elaborate plot to lure Paul Rusesabagina from his home in Texas to Rwanda, where he would be tortured and illegally detained for the remainder of his life," the family and his lawyers said in a statement.
A copy of the lawsuit seen by AFP indicates that it was filed in a Washington DC court on February 22. It was served on the Rwandan government on March 8.
Rusesabagina's family and lawyers will hold a press conference in Washington on Wednesday to announce further details of the suit, which is seeking at least $400 million (380 million euros) in compensation as well as punitive damages.
The lawsuit names the government of Rwanda, President Paul Kagame and other figures including the former justice minister and intelligence chief.
Rusesabagina, then a Kigali hotel manager, is credited with saving hundreds of lives during the 1994 genocide and his actions inspired the Hollywood film "Hotel Rwanda".
He used his fame to denounce Kagame as a dictator and has been behind bars since his arrest in August 2020 when a plane he believed was bound for Burundi landed instead in Kigali.
The family statement said Rusesabagina, who has a US green card as well as Belgian citizenship, was tricked into travelling from his US home with the promise of work in Burundi.
"Instead, he was drugged and taken to Rwanda where President Paul Kagame's security agents forcibly abducted him, tortured him, and forced him into illegal imprisonment."
The government did not immediately respond to a request for comment.
Rusesabagina was convicted in September of involvement in a rebel group blamed for deadly gun, grenade and arson attacks in Rwanda in 2018 and 2019.
His 25-year jail term was upheld by Rwanda's Court of Appeal earlier this month, a ruling his family says is effectively a death sentence for the ailing 67-year-old.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Prosecutors appeal terrorism judgement against 'Hotel Rwanda' hero
The France 24 Interview
Rwanda's Kagame hails French report on 1994 genocide as a 'big step forward'
New book shows a very different side to Rwanda’s Paul Kagame
Opex 360
La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».
Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».
Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.
Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…
Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…
Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».
Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à
« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.
Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…
De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.
Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».
📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022
Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….
Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.
En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…
Photo : archive
La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».
Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».
Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.
Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…
Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…
Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».
Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à
« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.
Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…
De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.
Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».
📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022
Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….
Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.
En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…
Photo : archive
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».
Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».
Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.
Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…
Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…
Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».
Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à
« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.
Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…
De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.
Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».
📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022
Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….
Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.
En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…
Photo : archive
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».
Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».
Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.
Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…
Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…
Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».
à Air Force MagCela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à
« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.
Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…
De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.
Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».
📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022
📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq
#Transnistria#Moldava#UkraineRussiaWarpic.twitter.com/LiJ8zoBQGq— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022
April 26, 2022
Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….
Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.
En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…
Photo : archive
Opex 360
L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.
Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.
Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.
Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.
Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.
D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».
En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.
Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.
L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.
Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.
Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.
Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.
Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.
D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».
En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.
Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.
Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.
Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.
Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.
Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.
D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».
En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.
Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCe 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.
Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.
Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.
Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.
Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.
D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».
En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.
Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.
France24 - World
Guinea junta leader Doumbouya announces 39-month transition to civilian rule
Issued on: 01/05/2022 - 07:46
NEWS WIRES
FRANCE 24
Follow
Colonel Mamady Doumbouya, the head of Guinea's military junta, said Saturday he had opted for a 39-month transitional period before a return to civilian rule.
He made the announcement in a speech broadcast on television, saying the National Transition Council (CNT) would put the proposal to parliament.
The announcement came after the creation of what the regime has described as an "inclusive consultation framework" in April.
That culminated in a conference boycotted by several prominent political groups.
On Friday, the army-dominated government said that the forum considering the issue had considered a transition period of between 18 and 52 months.
Doumbouya, in Saturday's speech, described the period he had opted for as the "median proposal".
Regional bloc ECOWAS had set last Monday as a deadline for putting forward an "acceptable" transition timetable or risk economic and financial sanctions.
Guinea's ruling military junta let the deadline pass, however, asking the Economic Community of West African States (ECOWAS) for more time for consultations to continue.
ECOWAS has called for an "acceptable" timeline for a return to civilian rule, failing which it has threatened to extend sanctions applied to Guinea following the military coup there.
Growing discontent
In September 2021, army officers led by Colonel Mamady Doumbouya ousted elected president Alpha Conde in the impoverished former French colony.
Conde, 84, had drawn fierce opposition after he pushed through a new constitution in 2020 that allowed him to run for a third presidential term.
Following the coup, ECOWAS called for a return to civilian rule within six months.
Although many Guineans initially welcomed the coup, there is growing discontent against the junta in the nation of 13 million people.
Guinea's coup last September came on the heels of a military takeover in Mali.
ECOWAS has applied sanctions on members of the Mali junta, shut its borders with the country, frozen its assets at the Central Bank of West African States and imposed a trade embargo.
For Guinea, leading junta members have been sanctioned and are subject to a travel ban within the bloc.
A third ECOWAS member, Burkina Faso, experienced a coup in January.
It has so far escaped the sanctions handed out to Guinea and Mali but was also given until last Monday to spell out an "acceptable transition timetable".
The Burkinabe junta has said it stands by a three-year schedule for holding elections, arguing that it first has to deal with a bloody jihadist insurgency.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
US excludes Ethiopia, Mali and Guinea from US-Africa trade pact over rights violations
Guinea-Bissau launches probe into botched coup that killed 11
EYE ON AFRICA
Several killed in failed coup attempt in Guinea-Bissau
France24 - World
Rape as a weapon of war: France's shameful legacy in Algeria
Issued on: 29/04/2022 - 14:33Modified: 29/04/2022 - 14:35
Camille NEDELEC
Sixty years ago, Algeria won its independence after a brutal war with France. There is plenty of documentation on the 1954-1962 Algerian War, but one topic remains extremely taboo: the systemic rape of Algerian women by French soldiers during the conflict. Survivors have yet to see justice, and time is running out. FRANCE 24's Florence Gaillard reports.
#The 51%
Women of the resistance: The heroines of Algeria's fight for independence
ENCORE!
Algerian War: Sixty years on, artists help heal the wounds
FRANCE IN FOCUS
A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria
BBC
Kebab seller image wins international food photo contest
A photo of a street food vendor working at a smoke-covered oven has won a major food photography award.
Debdatta Chakraborty was named as the overall winner of Pink Lady Food Photographer of the Year 2022 for an image titled Kebabiyana, which was taken in Srinagar, in Indian-administered Kashmir.
The Indian photographer took the picture on a busy street at night, as vendors fired up charcoal ovens to prepare wazwan kebabs and other street food.
"In today's world, more than ever, we feel the need for comfort, for love," says awards founder and director Caroline Kenyon.
"There is so much to reassure us here - the beautifully captured billowing embrace of the smoke, the golden light, the subject's expression as he prepares the food for sharing.
"Sparks fly from the skewers, whose roasting we can almost smell. We imagine the warm, delicious aroma.
"This image, gentle but powerful, nourishes our soul."
Thousands of entries were submitted from more than 60 countries across the world, and the winners were announced online via a livestreamed event.
Here are some of the competition category winners, with descriptions by the photographers.
Champagne Taittinger Food for Celebration: Traditional Skill, by Chen Ying, China
Food at the Table: Putting On The Ritz, by John Carey, UK
Fujifilm Award for Innovation: Central Park, by Yuliy Vasilev, Bulgaria
The Claire Aho Award for Women Photographers: At The Table, by Marguerite Oelofse, South Africa
On the Phone: Drying Stockfish, by Kasia Ciesielska-Faber, UK
Politics of Food: Where Dreams Fly Away, by K M Asad, Bangladesh
Food Stylist Award: Summer Veg Tart, by Carolin Strothe, Germany
Young (10 and under): Processing Fish, by Rupkotha Roy Barai, Bangladesh
Errazuriz Wine Photographer of the Year - Overall Winner: Gathering Prunings on Corton Hill, by Jon Wyand, UK
One Vision Imaging Cream of the Crop: Carrot Field Forever, by Paolo Grinza and Silvia Vaulà, Italy
Pink Lady Food Photographer of the Year (South East Asia): Anchovy Catching, by Thien Nguyen Ngoc, Vietnam
All photographs courtesy Pink Lady Food Photographer of the Year 2022. An exhibition of the finalists will be be held at The Royal Photographic Society, in Bristol, from 20 November - 12 December 2022.
Related Topics
BBC
Rio carnival: Tribute to Afro-Brazilian god wins title
A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.
The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.
Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.
Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.
"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.
The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.
But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.
Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.
Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.
More on this story
Bolsonaro lampooned as Covid crocodile at Carnival
Rio carnival 2021 postponed due to Covid
Coronavirus casts doubt on Brazil's carnival plans
Rio carnival in pictures
Related Topics
France24 - World
Can Europe afford to wean itself off Russian gas?
Issued on: 29/04/2022 - 16:41
Valérie DEKIMPE
Europe is at a crossroads. Amid the war in Ukraine, can the continent wean itself off Russian gas? An energy transition is underway, but the alternatives could lock countries into dirty fossil fuels for years to come. We take a closer look in this edition of Down to Earth.
The world economy has been rocked by the current energy crisis, but one industry in particular has been hit the hardest. Yara is a Norwegian fertiliser company and industry leader, with production sites around the world. Since the start of the war in Ukraine, which has seen gas prices skyrocket, the firm's production costs have also gone through the roof.
Ammonia is the main ingredient required to make fertilisers for the farming industry. To make ammonia, the company heavily relies on gas. At Yara, 80 percent of the manufacturing costs are determined by the price of natural gas.
"We are not in a position of economic equilibrium. We have had no other choice but to shut down some of our factories, in the city of Le Havre but also in Italy,” says Daniel Ménard, the director of a Yara production site in the French region of Brittany.
Yara has been on the hunt for alternatives that could replace gas for a long time now, long before the conflict began. But time is running out.
"Clearly, if you come back in a month, I can’t guarantee that this plant will be operating and will continue to produce fertilisers," Ménard concludes.
Stocking up ahead of winter
Gas companies are required by law in France to store 85 percent of the country's total consumption, starting in the spring until the reservoirs are full in November ahead of the winter season.
The massive reservoirs lie 500 metres below the surface, usually inside a natural geological structure, where the gas gets injected through pipelines.
A quarter of French gas supplies are stored in a rural area of southwestern France.
"It's a strategic tool," explains Michel Boche, an engineer at Teréga, a leader in the field. "It allows us to secure gas supplies; it also allows us to meet seasonal demand and to cushion the effects of winter price hikes."
Despite the crisis in Ukraine, the company’s storage campaign will go ahead as normal. For Boche, the continent is not yet facing an emergency.
"We can't hurry the process and fill up our storage facilities too quickly," he says, adding that France’s minimum storage requirement means that, compared to its neighbours, it is well prepared in the event that Russian suppliers decide to turn the taps off. The EU is even considering imposing similar restrictions on all member states.
Liquefied natural gas: Bad news for climate change
Stocking up will only avert a crisis. To wean itself off Russian gas, Europe will also need to diversify supply, starting out with liquefied natural gas, also known as LNG. It consists of 90 percent methane, cooled to a liquid state at -161 degrees Celsius. The fuel takes up about 600 times less volume, allowing it to be shipped from the US, Qatar, Australia, Algeria or Nigeria, but at a steep price. In its liquid form, the gas is four to five times more expensive.
But with a gas shortage looming, Europe plans to import 50 billion cubic metres of LNG every year – a solution that could backfire, according Maxence Cordiez, an energy analyst.
"There’s not enough liquefied natural gas in the world to replace the Russian gas that the European Union buys," he says, since Asia and China in particular are draining the LNG market.
In the long term, it also means massive investments in yet more fossil fuels.
"LNG emits more greenhouse gases than gas pipelines, mainly CO2 and methane," Cordiez explains.
Biogas, a greener alternative?
What if plans to ditch Russian gas were in fact an opportunity to embrace a greener alternative? Biogas, a byproduct of agricultural waste, tops the list.
Not far from the French city of Angers, thousands of tonnes of waste macerate inside massive blue tanks. The company Evergaz owns several such biomethane production plants.
Evergaz collects all kinds of waste: manure, as well as agricultural waste like onion peels or discarded food. They mix it all together, heat it and let it ferment for 60 days along with bacteria, which break down the organic matter. The result is biogas.
The European Commission plans to double the production of biomethane before the end of the year. But things won't change overnight. This green gas accounts for just 1 percent of gas consumption in France.
Frédéric Flipo, CEO and founder of Evergaz, is optimistic nonetheless: "We represent an alternative to Russian gas. By 2030 we will be able to replace 17 percent of French gas supplies imported from Russia."
Until now, the price of biogas was a major obstacle: it's four to times times higher than natural gas. The crisis has come to shake things up, even though Flipo acknowledges that scaling up production will require massive investments.
"It's not a short-term solution on a national scale. But on a local level, near our production sites, it's an immediate solution."
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Business Daily
Some European energy firms consider paying for gas in roubles
The Debate
Putin shuts the tap: How will Europe respond to Russian gas cut?
AS IT HAPPENED
EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’
France24 - World
In a circular economy, 'fashion and sustainability are not an oxymoron'
Issued on: 28/04/2022 - 17:09Modified: 29/04/2022 - 21:57
The EU recently announced proposals to crack down on "fast fashion" by making fashion products and clothing more sustainable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, also aims to ensure their production takes place in full respect of social rights. FRANCE 24 is joined by environmental and social justice campaigner Livia Firth to offer insight and a deeper perspective on the urgency of embracing a circular economy and implementing environmental and social standards in the fashion industry. She is Co-founder and Creative Director of Eco-Age and Founder of the Green Carpet Challenge (GCC). "We created Eco-Age fourteen years ago," recounts Ms. Firth. "We started talking about sustainability when very few people or businesses were even considering it." Fast forward to 2022, sustainability has become so fashionable that it's become a veritable catchphrase and "there is more greenwashing than you can handle," she explains. Ms. Firth describes fashion as "an all-encompassing industry," beginning with agriculture. "When you talk about deforestation, for example, you have fashion. When you talk about planetary boundaries, you have fashion. When you talk about slave labour, you get fashion. When you talk about pollution and carbon emissions, it's all about fashion." And so, as individuals and consumers, we have "the power to effect change," she asserts.