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Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”

« Le cinéma constitue un prolongement naturel pour le parc, assure Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Depuis 45 ans, nous racontons des histoires inspirées de la Grande Histoire. A partir de 2023, nous allons décliner ce savoir-faire également sur les écrans, avec un premier grand film, Vaincre ou mourir, inspiré de la vie de François Charrette. » Puy du Fou Films, la société de production nouvellement créée, envisage à ce titre de réaliser plusieurs types de formats, en conservant l’ADN qui a fait le succès du parc (2,3 millions de visites annuelles). Les spectacles, de qualité, s’adressent aux familles de tous âges et de toutes conditions sociales. Côté cinéma, le Puy du Fou s’est associé avec le groupe Canal + pour la réalisation de « Vaincre ou mourir ». Sa filiale Studio Canal sera chargée de la diffusion de ce premier film qui sortira dans les salles au printemps 2023. Puy du Fou Films compte parallèlement tourner plusieurs séries historiques à destination cette fois des plateformes de streaming, de Netflix à Amazon prime en passant par Salto. Le groupe veut à la fois surfer sur la double appétence des Français pour l’Histoire et le format des séries.

Épopée vendéenne

Avec Hugo Becker (Baron noir, Au service de la France) dans le rôle principal de François Charette de la Contrie, Vaincre ou mourir retracera l’épopée de cet officier de marine de petite noblesse vendéenne, à son retour des Amériques en 1793, alors qu’il participait à la guerre d’indépendance des futurs États-Unis face à la couronne britannique. La révolution française de 1789 sonne la dissolution de la marine royale et Charrette se retrouve en disponibilité comme bon nombre de ses pairs. L’officier n’a que 30 ans lors qu’en 1793, une poignée de paysans vendéens vient le chercher dans son manoir de Fontclose où il se tient volontairement à l’écart des événements révolutionnaires. Ces hommes le supplient de les mener à la guerre contre le nouveau pouvoir qui leur refuse toute pratique religieuse en dehors des prêtres jureurs. Encouragé à sortir de sa neutralité par sa sœur Marie-Anne, Charrette, qui refuse dans un premier temps et se cache sous son lit, accepte finalement de s’engager.

De ses paysans qui ne connaissent rien au métier des armes, il fera de redoutables et insaisissables combattants. Hobereau de sa province qu’il connaît comme sa poche, François Charrette est à ce titre jugé comme l’inventeur de la guérilla moderne. Sa stratégie, simple mais efficace, consistait à attirer l’ennemi dans les chemins creux du bocage vendéen pour mieux fondre sur lui. Les assaillants « s’égaillaient » ensuite aussi vite qu’ils étaient arrivés. Les nombreux revers subis par les forces révolutionnaires lui valent ainsi le titre, décerné par les habitants, de roi de la Vendée. Pourtant, François Charrette révèle aussi des talents de diplomate réaliste. Convaincu par le député d’Indre et Loire Albert Ruelle, joué dans le film par l’acteur Jean-Luc Anglade (37,2° le matin), il accepte de signer le traité de paix de la Jaunaye en février 1795. Les Républicains s’engagent en échange à épargner le Dauphin Louis XVII, enfermé à la prison parisienne du Temple. Dès lors que Charrette apprend la mort de l’enfant en juin, il reprend les armes avec quelques milliers de fidèles. Il est capturé neuf mois plus tard, en mars 1796, dans le bois de la Chabotterie près de Montaigu, par le général Jean-Pierre Travot. Ce dernier ne cache pas son admiration pour son prisonnier. Avant que Charrette soit fusillé, Travot aurait regretté : « Tant d’héroïsme perdu », ce à quoi le prisonnier aurait répondu : « Non monsieur, rien ne se perd jamais. » De quoi forger la légende du plus célèbre chef de la Vendée militaire, mort à 33 ans le 29 mars 1796.

Autres diversifications

Nicolas de Villiers, qui se défend de toute hagiographie engagée en faveur de Charette, compte néanmoins sur ce véritable personnage de roman, archétype du héros antique, pour assurer le succès du film auprès du grand public en salles. S’il ne précise pas le nombre de spectateurs espéré, le dirigeant pourra s’appuyer sur la clientèle captive du Puy du Fou, deuxième parc français en termes de fréquentation après Disneyland à Marne la Vallée. Il espère même la dépasser largement. En termes de diversification, la famille de Villiers a pour l’instant eu plutôt du nez. Son implantation à Tolède en Espagne en 2021 serait une réussite, selon la plupart des observateurs du secteur de l’événementiel. Le Puy du Fou ouvrira par ailleurs en octobre prochain un nouveau spectacle en Chine consacré au Shanghai des années 30. Le parc lancera enfin à l’été 2023 le Grand Tour, un voyage d’une semaine et sur 4000 km à bord d’un train de la belle époque reconstitué. Au programme, la visite de douze étapes remarquables de l’Hexagone et des spectacles itinérants en cours de montage par quelques-uns des 2500 collaborateurs en France du Puy du Fou.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

French presidential election: Macron campaigns on the theme of the environment

Issued on: 01/04/2022 - 15:25Modified: 01/04/2022 - 15:33

Seeking re-election, French President Emmanuel Macron arrived in Fouras, Charente-Maritime on Thursday, ten days before the first round of the presidential election. FRANCE 24's Marie Schuster reports.

Opex 360

Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés

par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.

Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.

Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.

Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.

« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.

Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.

Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.

Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.

« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.

Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.

Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».

Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.

Opex 360

Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.

Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».

Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.

« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.

Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.

D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].

« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.

Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.

« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.

Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.

L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…

Valeurs Actuelles

Un exil sans fin

Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour aller voir les filles du pays. Sichem, fils de Hamor le Hivvite, chef du pays, la vit, l’enleva, coucha avec elle et la viola. Dans le récit biblique, c’est après sa réconciliation avec Ésaü, son frère, que Jacob retrouve au bout de vingt ans d’exil le pays de Canaan qui l’a vu naître. À son retour, alors que Dina, son unique fille parmi une fratrie de douze frères, quitte le foyer pour partir à la rencontre des jeunes filles de son âge, Sichem l’enlève et la viole.

En représailles à l’outrage infligé à leur sœur, Siméon et Lévi mettent la ville à feu et à sang. L’épisode, d’une atrocité sans nom, demeure l’un des plus sombres de l’Ancien Testament. Ici, les violences se répondent et se reflètent ; celle de l’homme envers la femme, contre laquelle riposte celle de deux hommes contre une ville, scandaleuse et épouvantable. Pour justifier la folie que désavoue leur propre père, Jacob, ceux-ci s’indignent : « Devions-nous laisser traiter notre sœur comme une prostituée ? » Dans le roman d’Eszter T. Molnár, Dina se nomme Teréz, et c’est elle qui subit ce viol fondamental qui est à la source du malheur d’où jaillit l’écriture. « Les personnes qui devaient me protéger m’ont trahie, outragée, humiliée, réduite en lambeaux de chair et de blessures » : comme dans la Genèse, l’agression devient le point de départ et la chute d’une interminable errance. « Notre vie ici était pour moi un exil sans fin », constate-t-elle.

Autour de ce drame primitif qui devient l’élément central de sa vie, la pierre d’achoppement, sur lequel se construire, Eszter T. Molnár compose une variation dramatique à mi-chemin entre le souvenir et la fiction, entre le passé et le futur, fût-il hypothétique. À la source du récit biblique comme du roman, l’exil : l’impossible retour pour Jacob et sa fille et le départ vital pour Teréz et la sienne, qui porte le même nom que l’enfant de Léa. « Moi ce que j’avais, c’était un passé que je voulais laisser derrière moi », observe-t- elle, amère.

Une hybridation des formes et des langages

Eszter T. Molnár façonne un montage inédit et étonnant dans une hybridation des formes et des langages, ceux qui ont divisé sa vie : le hongrois, l’anglais et l’allemand. Le lexique trilingue a quant à lui l’avantage de ne pas soustraire la langue à la langue dans une traduction qui ôte toujours au sens. Le texte, lui, se fragmente en trois possibilités, trois inventions qui sont autant d’avenirs probables mais toujours sombres dans lesquels, après le drame, la joie n’a plus sa place. Pour se réinventer, Teréz quitte sa Hongrie natale et se réécrit à l’étranger, sans jamais parvenir à vaincre la nostalgie que le déracinement impose entre les murs gris des HLM et des banlieues misérables où l’on croise « des filles en foulard et des hommes renfrognés » . « La première année, nous étions des touristes qui trouvaient l’énergie, après l’école et le travail, d’aller visiter ce qui devait l’être. La deuxième année, nous étions devenues des exilées, nous restions à la maison pour pleurer. La troisième année, nous avions oublié, après tant de lutte, jusqu’à l’endroit d’où nous venions. La quatrième année, nous nous sommes aperçues un beau matin que nous étions enfin chez nous ici aussi. »

“Teréz, ou la mémoire du corps”, d’Eszter T. Molnár, Actes Sud, 256 pages, 22,50 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

Publié le : 31/03/2022 - 15:49

Nicolas BAMBA

On connaît 29 des 32 équipes qui disputeront la phase finale de la prochaine Coupe du monde au Qatar. L'Italie, championne d'Europe en titre et quadruple championne du monde, sera encore la grande absente. France 24 fait le bilan des éliminatoires et livre le mode d'emploi du tirage au sort des groupes, qui aura lieu vendredi, à Doha.

Sacrée championne du monde en 2018 en Russie, l'équipe de France remet sa couronne en jeu cette année. Pas cet été, comme le veut la tradition, mais au crépuscule de 2022. Ainsi en a-t-il été décidé pour ce mondial au Qatar, prévu du 21 novembre au 18 décembre. Le tirage au sort des groupes se tient à Doha, au Qatar, vendredi 1er avril, à partir de 18 h 15 (heure de Paris) et sera diffusé en direct sur France 24 et France24.com.

Cette Coupe du monde sera la deuxième à se dérouler en Asie, après l'édition 2002 organisée par la Corée du Sud et le Japon. Un seul ancien champion du monde manquera à l'appel : l'Italie. Si les sept autres anciens vainqueurs (Angleterre, Allemagne, Argentine, Brésil, Espagne, France et Uruguay) n'ont connu aucune difficulté majeure, le ciel est tombé sur la Squadra Azzurra, quadruple championne du monde.

L'Italie reste encore une fois à la maison

La sortie de route de l'Italie est l'un des principaux enseignements des éliminatoires. Alors qu'elle avait son destin en main, la Nazionale a cédé la première place du groupe C à la Suisse lors de l'ultime journée.

Barragistes, les Italiens espéraient disputer une finale tendue face au Portugal. Mais ils n'ont même pas eu l'occasion de défier la bande à Cristiano Ronaldo, car en demi-finale des barrages, la Macédoine du Nord est venue scalper les champions d'Europe chez eux, à Palerme.

L'Italie ne disputera donc pas la Coupe du monde 2022. Un vrai séisme sur la planète foot – et c'est la deuxième fois d'affilée que cela arrive. En 2018, déjà, la Squadra Azzurra avait chuté en barrages, face à la Suède.

La Russie bannie à cause de la guerre

Pays organisateur et quart-de-finaliste en 2018, la Russie sera elle aussi absente. Elle devait affronter la Pologne en demi-finale des barrages, et éventuellement la Suède en finale. Mais l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, le 24 février, a provoqué la disqualification de la Russie, ainsi qu'un chamboulement du calendrier des barrages.

En raison du conflit en cours, la demi-finale des barrages entre l'Écosse et l'Ukraine a été reportée au mois de juin. Le vainqueur affrontera dans la foulée, en finale, le pays de Galles. Il reste donc un 13e et dernier qualifié à déterminer dans la zone Europe : l'Écosse, l'Ukraine ou le pays de Galles.

L'Océanie de retour ?

En juin, en plus du verdict pour l'Europe, on connaîtra aussi le dénouement des deux autres derniers barrages. L'un d'eux opposera le Pérou au vainqueur du match entre l'Australie et les Émirats arabes unis. À noter cette particularité concernant les Australiens : en 2006, ils ont quitté la Confédération du football d'Océanie pour rejoindre la Confédération asiatique de football, dans le but de disposer de meilleures chances de disputer la Coupe du monde.

Ainsi, la Nouvelle-Zélande est l'unique représentant de la confédération océanique encore en lice. En barrages, les "All Whites" vont affronter le Costa Rica, avec l'espoir de se qualifier pour la troisième phase finale de Coupe du monde de leur histoire, après 1982 et 2010.

>> Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

Les qualifiés pour l'Europe (UEFA) :

  • Allemagne
  • Angleterre
  • Belgique
  • Croatie
  • Danemark
  • Espagne
  • France (championne du monde 2018)
  • Pays-Bas
  • Portugal
  • Pologne
  • Serbie
  • Suisse

Les qualifiés pour l'Afrique (CAF) :

  • Cameroun
  • Ghana
  • Maroc
  • Sénégal (champion d'Afrique 2022)
  • Tunisie

Les qualifiés pour l'Asie (AFC) :

  • Arabie saoudite
  • Corée du Sud
  • Iran
  • Japon
  • Qatar (pays organisateur, champion d'Asie 2019)

Les qualifiés pour l'Amérique du Sud (Conmebol) :

  • Argentine (championne d'Amérique du Sud 2021)
  • Brésil
  • Équateur
  • Uruguay

Les qualifiés pour l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et les Caraïbes (Concacaf) :

  • Canada
  • États-Unis (champions d'Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes 2021)
  • Mexique

Ultimes barrages en juin 2022 :

  • Pays de Galles - Écosse ou Ukraine
  • Costa Rica - Nouvelle-Zélande
  • Pérou - Australie ou Émirats arabes unis

Mode d'emploi du tirage au sort

La cérémonie se tient à Doha, au Qatar, vendredi 1er avril, à partir de 18 h (heure de Paris). Les équipes qualifiées sont réparties au départ dans quatre chapeaux. Elles sont tirées au sort les unes après les autres, du chapeau 1 au chapeau 4. Elles se retrouvent dans huit groupes (de A à H) composés chacun de quatre équipes. Chaque groupe sera composé d'une équipe de chaque chapeau.

Les 32 équipes sont réparties dans les quatre chapeaux selon leur rang au classement mondial de la Fifa, sauf le Qatar, placé d'office dans le chapeau 1 (celui des nations les mieux classées) grâce à son statut de pays organisateur. Les derniers barragistes, eux, iront dans le chapeau 4, qu'importe leur classement.

Lors du tirage au sort, deux équipes de la zone UEFA peuvent se retrouver dans le même groupe. En revanche, deux équipes d'une même autre zone (CAF, AFC, Conmebol, Concacaf) ne peuvent s'affronter au premier tour.

Chapeau 1

  • Qatar
  • Brésil
  • Belgique
  • France
  • Argentine
  • Angleterre
  • Espagne
  • Portugal

Chapeau 2

  • Mexique
  • Pays-Bas
  • Danemark
  • Allemagne
  • Uruguay
  • Suisse
  • États-Unis
  • Croatie

Chapeau 3

  • Sénégal
  • Iran
  • Japon
  • Maroc
  • Serbie
  • Pologne
  • Corée du Sud
  • Tunisie

Chapeau 4

  • Cameroun
  • Canada
  • Équateur
  • Arabie saoudite
  • Ghana
  • Pays de Galles ou Ukraine ou Écosse
  • Pérou ou Australie ou Émirats arabes unis
  • Costa Rica ou Nouvelle-Zélande

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Mondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar

Zone Concacaf

Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

REVUE DE PRESSE

Mondial-2022 : l'Algérie "effondrée" après son élimination face au Cameroun

Le Monde

La résistance biélorusse se mobilise pour l’Ukraine

Sabotage ferroviaire, collecte de fonds, bataillons militaires… Les opposants au régime d’Alexandre Loukachenko organisent le soutien aux Ukrainiens face à l’offensive russe.

Un mouvement souterrain en Biélorussie organise des opérations de sabotage contre les chemins de fer dont dépend la logistique militaire russe pour acheminer son matériel vers l’Ukraine. Cette « bataille du rail » a commencé quelques jours après le début de l’invasion russe déclenchée par le président Vladimir Poutine, le 24 février. La première attaque a d’abord été informatique et a visé le réseau interne de la compagnie nationale ferroviaire. L’acte est le fait des « cyberpartisans », un groupe constitué d’anciens employés du secteur des hautes technologies qui s’était fait connaître à partir de 2020 pour avoir piraté des sites du régime biélorusse et publié des listes de données comprenant les informations personnelles de membres haut placés du régime.

Sur la chaîne qu’ils possèdent dans l’application de messagerie cryptée Telegram, les « cyberpartisans », dont le nom est une référence aux héros biélorusses ayant combattu l’occupant nazi pendant la seconde guerre mondiale, ont déclaré que l’objectif était de « ralentir le transfert » des troupes russes. D’autres Biélorusses désireux de stopper le déploiement d’armes russes ont ensuite pris le relais. Les actes de ces hommes consistent à détruire les armoires de commandes installées sur les bords des voies et servant à leur automatisation. Ces opérations, une douzaine, dans plusieurs régions du pays, sont répertoriées sur une chaîne Telegram intitulée « Communauté des cheminots de Biélorussie ». Là aussi, elles visent à « ralentir le mouvement des échelons militaires et des munitions et idéalement l’arrêter complètement », explique au Monde un homme de ce réseau contacté par téléphone, un ancien fonctionnaire du système ferroviaire biélorusse exilé en Pologne pour des raisons politiques.

Arrestations de fonctionnaires

L’organisation de ces missions nocturnes de sabotage passe en partie par Bypol, un groupe d’anciens policiers biélorusses exilés à Varsovie. « Nous refusons de mener des actions plus graves qui peuvent mettre en danger la vie des cheminots et des personnes accompagnant les cargaisons militaires », assure un représentant anonyme de ce réseau, qui explique que « ses actions ont pour objectif d’empêcher les crimes de guerre du régime d’[Alexandre] Loukachenko. Lui et Poutine ne peuvent être identifiés comme des personnalités distinctes. Ils dépendent l’un de l’autre et forment en fait un tout, avec des buts et des objectifs communs ».

Bypol, le réseau dissident créé dans les rangs de la police biélorusse

S’il est difficile de confirmer l’efficacité de telles actions, la répression mise en place par les autorités biélorusses donne une idée de l’importance qu’elle revêt à leurs yeux. Ces derniers jours, plus d’une trentaine de fonctionnaires du système ferroviaire ont été arrêtés par les autorités. Les vidéos de leurs aveux – une pratique devenue classique dans le pays – ont été diffusées sur les chaînes de communication favorable au régime.

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Valeurs Actuelles

Les nouvelles chaussures de l’élégance

Double Bexley

La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.

149 €. www.bexley.fr

Revisité Tod’s

Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com

Made in England Edward Green

Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.

1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com

Légèreté John Lobb

John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.

Prix sur demande. www.johnlobb.com

Élancé Emling

La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.

450 €. www.emling.fr

Collaboration Weston-Uniforme

J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.

1 150 €. eu.jmweston.com

Monochrome Crockett & Jones

Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.

575 €. eu.crockettandjones.com

Gentleman Berluti

Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles

Publié le : 31/03/2022 - 18:47

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Vladimir Poutine a annoncé, jeudi, que les consommateurs de gaz russe de pays "inamicaux" devront avoir des comptes en roubles en Russie pour régler leurs factures. Cette mesure doit concerner plusieurs États, principalement ceux de l'Union européenne.

De l'eau dans le gaz russe entre Moscou et l'Union européenne. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a annoncé jeudi 31 mars que les pays consommateurs de gaz russe devront avoir des comptes en roubles pour régler leurs factures, et ce dès le vendredi 1er avril.

Le prix du gaz reste, cependant, libellé dans la devise des contrats en cours, soit le plus souvent en euros ou en dollars.

L'UE est le principal client de la Russie et elle cherche depuis l'offensive en Ukraine à se sevrer de sa dépendance aux hydrocarbures russes.   

Les Européens, comme d'autres pays, "doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain (vendredi)", a déclaré Vladimir Poutine à la télévision après avoir signé un décret en ce sens. Ce décret confie les opérations à Gazprombank, filiale du géant gazier Gazprom.

Vladimir Poutine a ajouté qu'en cas de refus, "les contrats en cours seront arrêtés".

Pas de changement

Le président russe a rappelé que cette mesure était une réponse au gel de quelque 300 milliards de dollars de réserves en devises dont la Russie disposait à l'étranger, une sanction décidée par les Occidentaux en représailles à l'offensive russe en Ukraine.

Dès lors, imposer l'achat de roubles à ses clients "renforce la souveraineté économique et financière" de la Russie, selon le président russe.

Moscou a publié début mars une liste de pays "inamicaux" qui comprend notamment les États-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie.

>> À voir, notre Focus : L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique

Vladimir Poutine a insisté sur le fait que le paiement en roubles n'aurait aucun effet sur les volumes ou les prix, alors que ceux-ci sont formulés dans la plupart des contrats en devises étrangères. 

De facto, comme l'avait expliqué le Kremlin jeudi matin, les acheteurs devront effectuer une opération de change en Russie. "Pour celui qui reçoit le gaz russe, qui paie les livraisons, il n'y a dans les faits aucun changement. Ils acquièrent juste des roubles pour le montant en devise qui est prévu dans le contrat", a souligné Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. 

Il a précisé que Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz, ainsi que leurs conseillers, avaient discuté en détail du nouveau système mercredi. Le chancelier allemand a néanmoins assuré jeudi que les paiements continueront de se faire en euros.

"Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars", a expliqué Olaf Scholz lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. "J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi" et "les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront", a-t-il ajouté.

Réduire la dépendance

Le gaz russe est crucial pour l'UE, qui cherche depuis le début de l'offensive de Moscou en Ukraine à se défaire de cette dépendance. Les Vingt-Sept veulent désormais des achats en commun de gaz et les États-Unis vont augmenter leurs livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Europe.

Par ailleurs, la Commission européenne a mené des inspections surprises en Allemagne dans des locaux de Gazprom qu'elle suspecte d'avoir fait monter les prix du gaz en Europe en abusant de sa position dominante.

La décision de passer à une facturation en roubles doit permettre à la Russie de soutenir sa monnaie nationale, chahutée par les sanctions, mais la privera d'une source de devises. D'ores et déjà, la Russie oblige ses exportateurs, y compris Gazprom, à convertir 80 % de leur chiffre d'affaires en roubles. 

Ces mesures et un taux d'intérêt directeur à 20 % ont permis à la monnaie russe de se reprendre. Après avoir considérablement dévissé dans la foulée du début de l'offensive russe, le 24 février, elle revient à des niveaux proches de ceux d'avant l'assaut.

Selon les chiffres de la Banque centrale russe, ses réserves – qui incluent encore les 300 milliards bloqués – sont passées entre le 18 février et le 25 mars de 643,2 à 604,4 milliards de dollars, donnant une idée des interventions pour soutenir l'économie russe depuis un mois. 

Avec AFP

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Pour l’Ukraine, la Russie utilise la liaison gazière comme une "arme géopolitique"

MULTINATIONALES

Guerre en Ukraine : le dilemme des champions français de l'énergie présents en Russie

La chronique de l’éco

Le plan européen pour remplacer le gaz russe

Opex 360

Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Que savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].

« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.

« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.

Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».

Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.

Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.

« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.

Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.

Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.

Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.

Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».

Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.

Opex 360

Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne

par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.

Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.

Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.

Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.

Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.

À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.

Le Monde

SANS TITRE

Chronique. Retour à un univers bipolaire ? La guerre entre la Russie et l’Ukraine conforterait une division du monde en deux camps. Le « collectif occidental », comme on dit à Moscou, s’oppose au duo Vladimir Poutine - Xi Jinping, chefs de file de la famille des autocrates. Avec, au milieu, le club des puissances émergentes qui se refusent à choisir mais, en l’espèce, pencheraient plutôt du côté de Moscou et Pékin.

Il n’est pas sûr que cette géographie des rapports de force sur la planète survive en l’état à la fin de la guerre russo-ukrainienne. Mais, pour le moment, telle est bien la carte géopolitique de ce qu’on appelle « la nouvelle guerre froide » : d’un côté, les alliés atlantiques, Américains et Européens, et, de l’autre, la Russie de Poutine politiquement appuyée par la Chine de Xi. L’agression contre l’Ukraine soude le camp occidental, celui des démocraties libérales, et elle n’ébranle en rien l’amitié sino-russe, socle du groupe des autocraties.

Les deux camps sont tout proches de l’affrontement sur le théâtre européen – plus qu’ils ne l’ont jamais été durant la première guerre froide, ces années de confrontation entre l’URSS et les Etats-Unis. Une bavure, une erreur de tir ou une provocation dans les jours qui viennent, et le conflit entraîne l’OTAN – dont l’Ukraine n’est pas membre – directement dans les combats. Entre Moscou et Washington, la rupture des relations diplomatiques n’est pas loin. En février encore, la hiérarchie militaire russe gardait le contact avec le Pentagone : cela permet d’éviter le pire. Signe inquiétant : depuis quelques jours, le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, et le chef d’état-major, Valéri Guerassimov, ne prendraient plus leurs homologues américains au téléphone.

« Le recours de la Russie à l’arme chimique aurait des conséquences massives », selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN

Peu importe que le propos soit fondé ou non, mais en qualifiant Poutine de « boucher » et de « criminel de guerre », avant de l’exhorter à quitter le pouvoir, Joe Biden a encore accentué la rupture américano-russe. La « nouvelle guerre froide » est aussi dans les mots – même si la fin des combats en Ukraine devra, d’une façon ou d’une autre, passer par un accord entre le Kremlin et la Maison Blanche. Biden conforte tous ceux qui défendent la thèse d’une irréductible hostilité américaine à l’adresse de la Russie. Il a divisé le camp occidental, jusqu’alors uni comme rarement, en amenant l’Allemagne et la France à prendre leurs distances avec un propos qui fleure bon l’époque ou l’Amérique appelait, ici et là, à des « changements de régime ».

Guerre en Ukraine : comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de Biden

Cependant, l’amitié « sans limites » liant les présidents russe et chinois ne se dément pas. La Chine de Xi s’abstient de condamner la guerre de Poutine. Sans un seul couac, la machine de propagande pékinoise reprend l’ensemble de la désinformation concoctée au Kremlin pour justifier l’agression contre l’Ukraine. Xi n’a jamais parlé à Volodymyr Zelensky. La Chine a choisi son camp.

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Valeurs Actuelles

Au Mans, une mère de famille originaire de Djibouti jugée pour l’excision de ses trois filles

Elle doit répondre de ses actes. Mercredi 30 mars, une femme de 39 ans originaire de Djibouti a été jugée devant la cour d’assises de la Sarthe. Comme l’a indiqué Ouest France, la trentenaire a dû répondre de faits de complicité de violences volontaires ayant entraîné une mutilation permanente. La mère de famille est accusée d’avoir, sous prétexte d’une « coutume », fait exciser ses trois filles. C’est un examen médical pratiqué sur les fillettes qui a permis de révéler une ablation de l’extrémité de leur clitoris, une pratique interdite en France. Le père de famille, lui aussi suspecté dans le dossier, est décédé en 2017.

« Tradition familiale »

Le début de l’affaire remonte au mois de septembre 2013. Les propos-chocs de l’une des fillettes, scolarisée à l’IME (Institut médicoéducatif) du Mans, a poussé l’établissement à alerter la justice. « Coupé le zizi. Coupé le chouchou », aurait-elle confié. Les excisions auraient eu lieu lors de séjours à Djibouti entre 2007 et 2013. La mère de famille, musulmane pratiquante et vêtue d’un voile islamique, a admis le recours à une sage-femme qui est intervenue pour cet acte au prix de 5 000 francs djiboutiens, soit 20 euros. Elle-même excisée, l’accusée a indiqué que sa vie sexuelle était épanouie. Arrivée de Djibouti il y a de nombreuses années pour « fuir une vie difficile », elle a obtenu la nationalité française en 2005, mais a assumé vouloir conserver la coutume de l’excision par « tradition familiale ». Le verdict est attendu ce jeudi 31 mars 2022. L’accusée encourt quinze ans de réclusion criminelle.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Orléans : un important arsenal de guerre découvert lors d’une perquisition

Une découverte stupéfiante. Alors qu’ils menaient une perquisition à Orléans le 28 mars, les enquêteurs de la police judiciaire ont mis la main sur un important arsenal de guerre. Au total, cinq pistolets, trois fusils, une kalachnikov, 350 munitions, une grenade et des gilets pare-balles ont été découverts. Comme l’a rapporté France 3 le 31 mars, Trois personnes suspectées d’avoir participé à une fusillade en juin 2021, et vivant à ce domicile, ont été interpellées. Au lendemain de leur arrestation, le trio a été présenté à un magistrat, mais les individus ont « fait usage de leur droit au silence en garde à vue et devant le juge d’instruction ». Ils ont ensuite été mis en examen pour tentative d’assassinat, et deux d’entre eux ont également été mis en examen pour détention d’armes.

Une affaire de plusieurs mois

L’affaire remonte au 1er juin 2021 lorsque vers 1h du matin, la police est intervenue au quartier Saint-Marc après l’appel d’un témoin ayant entendu des coups de feu. Un homme « violenté » ayant visiblement reçu « de nombreux coups au visage » a dans le même temps été transporté aux urgences. Cette nuit-là, les enquêteurs ont découvert « de nombreuses traces de sang », « trois véhicules impactés par des tirs » et « une vingtaine de douilles de calibres divers ». Les suspects avaient pris la fuite, mais les enquêteurs ont fini par remonter à eux neuf mois après les faits. Il s’agit de trois individus issus de la communauté tchétchène, dont deux d’entre eux sont déjà connus des services de police. Pour l’heure, ils sont incarcérés et seront présentés au juge des libertés et de la détention ce 1er avril.

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Opex 360

Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales

par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.

Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.

Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.

« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.

Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».

Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».

Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.

« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.

France24 - Monde

Gaz, couloirs humanitaires : faut-il écouter Poutine ?

Publié le : 01/04/2022 - 12:39

Raphaël KAHANE Suivre

Le président russe accepte des corridors humanitaires à Marioupol mais sans offrir de garanties de sécurité. Il exige le paiement en roubles du gaz russe après avoir autorisé l'euro. Que vaut encore la parole de Vladimir Poutine ? "On va plus loin" avec François Durpaire et Gauthier Rybinski.

  • François DURPAIRE, Historien à l'université de Cergy-Paris, spécialiste des États-Unis, auteur de "Histoire des Etats-Unis" (éditions PUF, novembre 2020)
La chronique de l’éco

Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles

LE FIL DU 30 MARS

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LE FIL DU 31 MARS

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Le Monde

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Ivanne Trippenbach Franck Johannès

Publié le 31 mars 2022 à 11h30, mis à jour hier à 09h38

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Analyse« Le Monde » a passé au crible le projet de la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle. Les modifications de la Constitution qu’elle prévoit visent à la mise en place d’un Etat autoritaire.

Une présidente suscitant le rejet, un scandale qui couve et un candidat d’extrême droite en passe de gagner l’Elysée : dans le film Le Monde d’hier, du réalisateur Diastème, sorti en salle ce mercredi 30 mars, le secrétaire général de l’Elysée alerte la cheffe de l’Etat quatre jours avant le premier tour de l’élection : le chef de file de d’extrême droite « ne fait peur à personne pour le moment, mais tu sais comme moi qu’il est très dangereux. Il commencera en douceur, et puis… » Et puis l’« horreur », achève-t-il.

A dix jours du scrutin présidentiel de 2022, l’« horreur » n’est plus associée dans l’opinion à Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) a plus que jamais adouci son image quand son programme demeure, lui, toujours contraire aux valeurs démocratiques et républicaines. Celle qui a évité de surfer sur le pouvoir de la rue pour tout miser sur la présidentialité et le respect du processus électoral s’affirme légaliste.

De fait, elle promet de « respecter » la loi et la Constitution, mais elle entend, en réalité, changer l’une et l’autre de fond en comble. La politique prime le droit, assume-t-elle, avec l’ambition de mettre en œuvre un projet qui écorche droits fondamentaux et libertés individuelles, sans lesquels la démocratie n’est que le pouvoir du plus grand nombre et non le respect de tous.

Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle

Marine Le Pen a prévenu : la première mesure qu’elle prendra si elle accède à l’Elysée sera de soumettre par référendum un projet de loi, déjà rédigé, sur l’immigration et l’identité, et dont découle sa politique. Elle videra de son contenu une partie du préambule de la Constitution de 1946 et modifiera au moins six articles de la Constitution de 1958… « sans remettre en cause l’Etat de droit », dit-elle, avec aplomb. « Un avantage considérable », souligne-t-elle toutefois dans son projet, puisque « le Conseil constitutionnel ne peut examiner une loi adoptée par référendum. Elle est donc entièrement applicable sans restriction ».

Il s’agit d’un coup de force constitutionnel qui, s’il était adopté, bouleverserait jusqu’à l’héritage de la philosophie des Lumières et de la Révolution française. Forte du précédent de 1962, où de Gaulle avait instauré par référendum l’élection du président de la République au suffrage universel, elle entend s’appuyer sur l’article 11 de la Constitution, qui ne vise pourtant pas les révisions constitutionnelles. « Ce que Marine Le Pen propose, c’est une sorte de coup d’Etat ! », s’indigne le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Réplique de l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, le potentiel ministre de la justice de la candidate, qui rédige ses textes : « Si le peuple le veut, on le fait. »

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L'Humanité

Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

France24 - Monde

Gaz russe : le trouble jeu de Vladimir Poutine

Publié le : 01/04/2022 - 11:18

Christophe DANSETTE

Vladimir Poutine a signé jeudi un décret obligeant les importateurs de gaz à payer en roubles dès le 1er avril. "Si ces paiements ne sont pas faits (...) les contrats existants seront interrompus", a-t-il menacé. Ces menaces sont-elles sérieuses ? Quel est exactement le plan de Vladimir Poutine ? Décryptage

Focus

L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique

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Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles

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Gaz russe : Berlin active son plan d'urgence contre des ruptures d'approvisionnement

Valeurs Actuelles

[Info VA] Un homme poignardé à mort à Paris

Un habitant du quartier Glacière, dans le 13e arrondissement de Paris, est mort après avoir reçu plusieurs coups de couteau au niveau du torse et du visage, selon nos informations. La victime, qui est décédée vers 2 heures du matin, dans la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, a été attaquée par plusieurs individus d’un quartier voisin, précise une source policière.

Cette nouvelle agression mortelle est loin d’être un cas isolé. Il y a quelques jours, toujours selon nos informations, un vigile de La Défense avait été violemment agressé par un individu. Les faits s’étaient déroulés au sein du centre commercial Westfield Les 4 Temps, à Puteaux, en région francilienne. L’individu recherché pour avoir violemment frappé le vigile a été interpellé et placé en garde à vue pour « violences volontaires aggravées » avec ITT supérieure à 8 jours, lundi 28 mars, à Sarcelles dans le Val-d’Oise. Et cela, après plusieurs jours de cavale. La victime, quant à elle, se trouve encore dans le coma.

Plus d’informations à suivre…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.

Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.

A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.

C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.

« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.

Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.

[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]

🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI

— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022

Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.

Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.

Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.

« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.

Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.

Opex 360

Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

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S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

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S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

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S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

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S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

Opex 360

L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

Photo : US Air Force

L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

Photo : US Air Force

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Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

Photo : US Air Force

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Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

Photo : US Air Force

L'Humanité

Amalia

Billet

Maurice Ulrich

« Habemus Papam ! »(Nous avons un pape !) peuvent se dire les catholiques du monde entier et c’est heureux, au moins pour eux, car ce n’était pas gagné. Dans un livre d’échanges avec des personnes en grande précarité, intitulé Des pauvres au pape, du pape au monde (éd. du Seuil), François se ­raconte. On apprend ainsi qu’il est un lecteur assidu de Baudelaire et des Fleurs du mal, de Verlaine, mais aussi qu’il avait eu un grand amour avant d’entrer au séminaire, Amalia, à qui il avait annoncé qu’il deviendrait prêtre si elle ne l’épousait pas. Sinon, au vu de son ­intérêt pour les questions sociales, certains prétendent, dit-il, « qu’il est communiste ». En d’autres termes, si Amalia lui avait dit oui, on aurait eu quelques chances de retrouver François à table avec elle et leurs gosses en train de lire l’Huma, en mangeant une bonne viande accompagnée d’une bonne bière. Ça vaut les hosties et le vin de messe. On comprend qu’au Vatican, on se pose des questions. Parution aujourd’hui, et ce n’est pas un poisson !

le billet de Maurice Ulrichvaticanpape françois
L'Humanité

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

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Vos mots pour la paix

Événement

Vos mots pour la paix

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

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En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

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Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

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« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

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L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

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Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

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Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

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Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

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C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

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À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

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« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

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Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

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Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

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Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

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Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

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Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

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Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

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Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

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Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

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La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

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Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

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Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

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Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

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La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

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Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

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J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

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Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

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De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

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Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

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Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

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Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

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J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

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HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

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Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

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Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

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Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

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PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

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Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

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Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

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Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

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La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

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À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

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Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

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Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

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Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

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Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

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Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

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NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

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Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

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Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

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Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

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Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

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Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
L'Humanité

"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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Ces signes qui confirment l’hypothèse d’une sixième vague de Covid

Actu

Avec un taux d’incidence et des hospitalisations en hausse, la dynamique de l’épidémie de coronavirus pourrait rester sur la pente ascendante jusqu’à début avril.

Loan Nguyen

Les indicateurs liés au Covid ne cessent de se dégrader depuis le début du mois de mars. Lundi soir, les laboratoires avaient enregistré 29 455 cas de contamination, soit environ 5 000 de plus que le lundi précédent. La moyenne glissante sur sept jours s’élevait à 128 241, contre 127 488 la veille et 89 763 le lundi précédent. Le taux d’incidence constaté le 25 mars était de 1 289 nationalement, contre 540,7 le 3 mars, d’après les données de Santé publique France. Les nouvelles hospitalisations, tout comme les admissions en soins critiques, ont également augmenté de 11 % en une semaine.

 « Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours ». Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève.

Peu de raisons d’être optimiste à court terme

La virulence du sous-­variant d’Omicron, BA.2, se confirme donc, laissant entrevoir la percée d’une sixième vague. S’achemine-t-on vers un plateau ou une poursuite de la montée de la courbe ? Les options restent ouvertes mais il y a peu de raisons d’être optimiste à court terme.

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« Si on se base sur la situation aux Pays-Bas, assez voisine de celle de la France, mais qui a connu un démarrage de BA.2 probablement un peu plus tôt, on pourrait penser atteindre le pic de cette vague début avril avec environ 200 000 cas quotidiens, et une décrue jusqu’à une véritable accalmie début mai », estime Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui tempère néanmoins ces prévisions. « Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours », précise-t-il, même s’il semble acquis que l’on puisse déjà parler de « sixième, voire septième vague si on se repère au nombre de variants ».

Une dynamique contre laquelle alertaient nombre d’épidémiologistes et de soignants en amont du 14 mars, date de la levée de l’obligation du port du masque dans la quasi-totalité des établissements recevant du public, en particulier dans les écoles. C’est en effet chez les 10-19 ans que la progression du taux d’incidence a été la plus forte ces dernières semaines. À tel point que certains directeurs d’établissements scolaires demandent à nouveau aux élèves de venir masqués en classe.

Une mesure de protection qui semble d’autant plus nécessaire que le syndicat des biologistes affirme observer de nombreuses recontaminations seulement « un mois à un mois et demi » après une première infection avec la souche originelle d’Omicron. « Ce qui est certain, c’est que tout le discours scientifique initial qui espérait que l’on pourrait atteindre une immunité collective après avoir été contaminé est battu en brèche par le phénomène de réinfection qu’on observe avec BA.2 », confirme Antoine Flahault. Et de rappeler que, malgré cette baisse de l’immunité rapide, « la vaccination à trois doses continue de montrer son efficacité contre les formes graves ».

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Rétablir l’obligation de port du masque pourrait-il être une solution ? « L’impact du port du masque n’est pas négligeable mais on estime qu’il ne contribue qu’à hauteur de 10 % dans la baisse du taux de reproduction », pointe Antoine Flahault. Des conséquences qui sembleraient en revanche plus lourdes pour les personnes à risques. « L’hypothèse que nous posons est que la levée de l’obligation du port du masque s’accompagne surtout de formes plus graves de Covid dans cette population, et qu’elle engendre plus de Covid long, toutes populations confondues, en raison d’une exposition à une charge virale plus importante. »

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Covid-19
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VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

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Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

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VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

Vidéo

Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

L'Humanité

Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

Vidéo

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel

Entretien

Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.

Michaël MélinardSophie Joubert

Les cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.

Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.

La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.

Témoignages

« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »

De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.

Comment avez-vous créé ces ateliers ?

Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.

Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.

Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.

Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?

Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.

Pourquoi ?

Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.

Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?

Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.

« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »

Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.

 Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.

En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.

Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.

Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante. 

« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »

Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.

Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.

Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.

L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.

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Diplomatie. En Ukraine, le chemin vers la paix encore escarpé

Actu

L’espoir soulevé par les négociations, qui se sont tenues en Turquie mardi, s’est rapidement estompé. La Russie souffle le froid après le chaud, tandis les Ukrainiens accusent Moscou de gagner du temps.

Vadim Kamenka

Entre guerre et paix, les prises de position d’officiels russes alternent. Au sortir, mardi, de trois heures de négociations, les délégations ukrainienne et russe avaient évoqué des « discussions substantielles » et des avancées. Le représentant du Kremlin lors des rencontres diplomatiques réalisées en Turquie, Vladimir Medinski, avait fait état de propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord et qu’elles allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président ».

En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable

Moins de 24 heures plus tard, le ton apparaît bien moins optimiste. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, affirme mercredi : « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler des progrès et nous n’allons pas le faire. » Et il explique : « Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond » des sujets faisant l’objet des pourparlers, car « nous croyons que les négociations doivent se dérouler » discrètement. Et sur le possible sommet entre les deux présidents ukrainien et russe, Dmitri Peskov a précisé qu’il n’y avait « pas d’avancées ».

Geler le problème de la Crimée et du Donbass crée une zone grise, mais ouvre la possibilité d'un cessez-le-feu.

Les divers éléments révélés mardi en Turquie avaient surpris. Car la position russe depuis le début des rencontres avait été de s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait encore répété, lundi, lors d’une conférence de presse. « C’est un durcissement attendu de la rhétorique du Kremlin après les propos tenus hier (mardi – NDLR) par le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, qui ont suscité une vague de critiques notamment sur les réseaux sociaux. Au vu des enjeux, quelque chose qui ressemblerait à une défaite politique n’est pas une option pour Vladmir Poutine », analyse Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe sur Twitter.

Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbier

L’Ukraine veut des états garants de sa sécurité en échange de sa neutralité

Ces nombreux revirements font-ils partie de la stratégie russe ? Après tout, Dmitri Peskov a également qualifié de « positif » le fait que la partie ukrainienne ait « enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit ». Pour de nombreux observateurs, il s’agit de tempérer l’emballement médiatique provoqué mardi, alors que sur le terrain aucune victoire symbolique n’a été obtenue. À part Kherson, aucune grande ville n’a été conquise par les Russes et la sécurisation des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk est, elle, jugée suffisante.

Malgré tout, il s’agit d’un premier tournant diplomatique. En révélant un certain nombre de points en discussion, les deux parties font état des marges de négociation possibles et des lignes rouges de chacun. La sortie de la Crimée et du Donbass du futur accord de paix est déjà fortement révélatrice d’un cadre possible. Le journal en ligne Kiev Independent confirme que « le plan comprenait une période de consultation de quinze ans sur le statut de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014, Peskov ayant déclaré qu’il était impossible de discuter de la Crimée car elle faisait “partie de la Russie, et la Constitution russe empêche de discuter du sort de toute région russe avec qui que ce soit d’autre” ».

Il en est de même pour l’Ukraine, qui devrait revoir sa Constitution pour évoquer la question du Donbass, du statut particulier et de la Crimée. « En gelant ce problème, ils créent une zone grise mais ouvrent la possibilité d’un cessez-le-feu. Sinon, l’ensemble des acteurs auraient été freinés par leur opinion publique. La pression sur le président ukrainien aurait été bien trop forte pour toute négociation. D’où ses sorties répétées sur un nécessaire référendum sur ces questions territoriales », rappelle une source diplomatique.

Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vie

Côté russe, seul Vladimir Poutine tranchera la question d’une rencontre et d’un accord de paix. « Il faut être extrêmement prudent sur ces négociations. Elles peuvent s’avérer un espoir de résolution mais de forts antagonismes demeurent entre les deux principaux acteurs », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. L’une des principales demandes de la part de l’Ukraine, à Istanbul, consiste en un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. Kiev accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire », et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan. Mais le pays réclamerait son entrée dans l’Union européenne. « Cette revendication apparaît inacceptable. Car il existe une clause de défense mutuelle dans l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union européenne. Si un État membre est victime d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens. En gros, c’est accepter le principe de l’Otan sans y adhérer », évoque Francis Wurtz.

Un sommet Poutine-Zelensky presque acté

Sur le terrain, ces pourparlers apparaissent comme un gain de temps pour les deux parties. L’armée ukrainienne semble fortement touchée par cinq semaines de conflit. Plusieurs experts militaires et généraux estiment que la Russie a aussi besoin d’effectuer des rotations. Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un « repositionnement » et non d’un « vrai retrait ». Si le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait informé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », des frappes se sont poursuivies mercredi. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rappelé que « le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass ».

Dans le magazine Newsweek, des experts du renseignement américains reviennent sur la stratégie militaire russe, notant que,  « aussi destructrice que soit la guerre en Ukraine, la Russie cause moins de dégâts et tue moins de civils qu’elle le pourrait ». Au lieu de cela, son objectif est de prendre suffisamment de territoire sur le terrain pour avoir quelque chose à négocier, tout en mettant le gouvernement ukrainien dans une position où il doit négocier.

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Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana

Reportage

La ville ukrainienne de Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, a été touchée. L’armée russe fait route vers les villages des bords de la mer Noire. Reportage

Pierre Barbancey

Mykolaïv (Ukraine), envoyé spécial.

Les voitures passent en trombe, soulevant des nuages de poussière. Les toits sont chargés de valises ou de poussettes. Certains ont accroché un fanion blanc à leur antenne. D’autres ont apposé un panneau avec, écrit en russe, le mot « enfants » pour signifier qu’ils sont à bord. En roulant à contresens, on distingue néanmoins les visages fermés, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route. La veille, une pluie de roquettes s’est abattue sur la zone, comme pour baliser le terrain avant l’arrivée des tanks. Ils fuient l’avancée de l’armée russe. Celle-ci s’est déjà emparée de la ville de Kherson, à une trentaine de kilomètres, et progresse dans les villages environnants par le sud. Les soldats, eux, sont arrivés à Stanislav, le long de la côte.

© Alfred Yaghobzadeth

Lorsque nous arrivons, la petite bourgade d’Oleksandrivka, sur les rives du golfe de Dniprovska, paraît déserte. On ne voit pas âme qui vive. Le soleil est voilé. Un vent glacé balaie les bords de la mer Noire. Fausse impression de calme. Le hameau est secoué depuis des semaines par l’entrée des chars russes qui vont et viennent comme des fantômes mécaniques, tirent parfois et se retirent. Il arrive aussi que l’artillerie, à l’abri derrière une colline que l’on aperçoit au bout de la route, passe à l’action. Une école – qui était vide – a été touchée, son toit troué. L’immense drapeau bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, qui recouvrait la façade s’est décroché, laissant apparaître une mosaïque de la période soviétique. On distingue le visage de Lénine, une fusée, un Tupolev et un couple de jeunes gens, foulard rouge autour du cou.

D’un coup, un soldat apparaît, fusil en bandoulière. Aleksander, 48 ans, est ébéniste de métier. Il se retrouve sur le front sans l’avoir demandé. Il parle des combats contre les chars, les tirs de RPG (lance-roquettes) les obligeant à reculer et enfin un tir de l’artillerie ukrainienne bien ajusté qui les a détruits. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, un rictus le saisit et son visage se tord. Il rit. Un rire de souffrance et de démence. Un cri d’enfant perdu qui retourne à la bataille.

Perdues, Valentina, 70 ans, et Svetlana, 76 ans, le sont aussi. Dans leurs mains, des shrapnels (des éclats d’obus). Les hommes valides ont quitté le village. « Ça tire tous les jours et toutes les nuits, disent-elles à l’unisson. Ici, il n’y a pourtant pas de banderovtsi (du nom de l’ultranationaliste et collaborateur avec les nazis Stepan Bandera, dont se réclament des groupes d’extrême droite ukrainiens influents – NDLR). » Elles sont sorties de leur abri – « là où avant on entreposait les pommes de terre » – le temps d’une accalmie. « Il fait froid en bas. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas d’eau. Les Russes ont tout coupé. » Malgré la souffrance, elles trouvent le moyen de nous offrir des pommes…

« Ils ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv »

Une autre colonne russe a emprunté l’autoroute qui relie Kherson à la ville portuaire et industrielle de Mykolaïv. Cette cité considérée comme le verrou qui protège Odessa serait ainsi prise en étau. Elle est régulièrement la cible des missiles russes. Après plusieurs jours de répit, la nouvelle attaque a surpris mardi matin la population de cette cité d’un demi-million d’habitants. Une frappe a éventré l’imposant bâtiment de l’administration régionale, le déchirant en deux : quinze morts et des dizaines de blessés. Si les officiels ukrainiens ne parlent que de civils, certains corps étaient néanmoins vêtus de treillis. Peut-être des membres des brigades territoriales, particulièrement mobilisées, notamment sur les multiples checkpoints. Les Russes « ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv et ont décidé de me dire bonjour, de nous dire bonjour à tous », a ironisé sur sa page Facebook le gouverneur régional, Vitaly Kim, dont le bureau a été touché. La menace est pourtant sérieuse, amenant la population à respecter les consignes de sécurité et rentrer dans les abris lorsque les sirènes se mettent à retentir.

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La guerre des mots

Éditorial

Laurent Mouloud

En période de guerre, toute déclaration d’intention doit être analysée avec précaution. Et il aurait été bien naïf de prendre au pied de la lettre les propos encourageants tenus à l’issue des pourparlers organisés à Istanbul. Les maigres espoirs de mardi – où le chef de la délégation russe faisait état de « discussions substantielles » et de propositions « claires » de l’Ukraine – ont été douchés dès mercredi. Changement de ton. Pour le porte-parole du Kremlin, l’échange n’aurait, en fait, donné lieu à rien de « très prometteur » ni à aucune « percée ». Souffler le chaud et le froid. Cette vieille méthode diplomatique vient rappeler que la guerre est aussi une guerre des mots, hautement psychologique, difficile à interpréter. Et que celle-ci prend une place centrale dans ce conflit.

Quelles que soient les intentions cachées de Vladimir Poutine, cette esquisse de dialogue acte, néanmoins, un premier virage après ce mois d’atrocités guerrières. De fait, la résistance inattendue des Ukrainiens, l’enlisement des affrontements et les sanctions économiques internationales obligent l’envahisseur russe à revoir officiellement sa stratégie. Et à faire mine – au moins en apparence – d’ouvrir une voie diplomatique. Cette rencontre a également permis aux Ukrainiens de proposer, pour la première fois, un cadre précis de discussion (neutralité du pays, pas de présence militaire étrangère, statut « non nucléaire »). Une base utile alors que chacun sait que, un jour ou l’autre, la sortie du conflit se jouera dans un processus de négociation.

Malheureusement, on n’en est pas encore là. L’inflexibilité du président russe sur le sort du port de Marioupol, où il refuse tout couloir humanitaire en dépit des appels d’Emmanuel Macron, et le bombardement incessant de Tcherniguiv montrent que le maître du Kremlin n’abandonnera pas le langage des armes facilement. Poutine, qui mise sur une partition de l’Ukraine, entend discuter en position de force. Notamment pour assurer son emprise sur l’est du pays et le pourtour de la mer d’Azov. Mais, face à ces ambitions guerrières de plus en plus contrariées, une pression diplomatique intense reste la meilleure des ripostes.

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Hongrie.  "La guerre isole Viktor Orban"

Entretien

Les élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien

Gaël De Santis

L’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.

La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?

Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.

Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.

C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.

Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?

Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.

On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.

Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?

Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.

Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?

On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.

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Un sommet Poutine-Zelensky presque acté

Actu

Au sortir des négociations entre Russes et Ukrainiens, les contours d’un accord de paix ont été évoqués, mardi. Un cessez-le-feu pourrait intervenir lors d’une rencontre présidentielle.

Vadim Kamenka

Plus d’un mois après le début du conflit en Ukraine et son invasion par la Russie le 24 février, les autorités russes ont ouvert la porte à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cette proposition est arrivée au terme de trois heures de négociations qui se tenaient mardi au palais de Dolmabahce, à Istanbul. Le responsable de la délégation russe et représentant du président, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles ». Il a surtout surpris l’assistance et de nombreux diplomates en indiquant que les propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président » Vladimir Poutine et qu’un sommet entre les deux chefs d’État serait possible en cas d’un compromis pour mettre fin aux hostilités.

C’est la première fois que Moscou évoque cette possibilité. Encore la veille, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, avait écarté en conférence de presse cette hypothèse, affirmant qu’elle serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Les avancées ont dû être plus que substantielles. Ils ont dû aboutir à des garanties sur un certain nombre de points clés comme le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la démilitarisation », analyse un diplomate français en Russie.

Cette première avancée vers un potentiel accord de paix est partagée par la partie ukrainienne. Le responsable des négociateurs, David Arakhamia, a aussi estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre des deux présidents. Pourquoi ? Parce que la principale demande de l’Ukraine d’aboutir à un accord international signé par les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni (quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et cinq pays de l’Alliance atlantique (Allemagne, Canada, Italie, Pologne, et Turquie) et Israël garantissant la sécurité de Kiev serait en bonne voie. « Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité dans lequel les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan (stipulant qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous – NDLR) et même de façon plus ferme », a expliqué David Arakhamia.

Crimée et donbass provisoirement exclus

L’Ukraine accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire » et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan, même si elles avaient été récemment inscrites dans sa Constitution. Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, « les négociations du jour, dont on n’attendait pas grand-chose, pourraient bien produire plus d’effet que prévu (y compris sur le plan militaire – Moscou annonce une réduction significative de ses activités sur les fronts de Kiev et Tchernigiv) ». Car il s’agit de l’autre information du jour. Le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine « entrant dans une phase pratique ». Rien sur le reste du territoire, la Crimée et le Donbass étant « provisoirement exclus » de l’accord.

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Comment la guerre en Ukraine aggrave les fractures mondiales

Actu

Accentuée par le conflit en Ukraine, l’explosion des prix des matières premières promet famines et pauvreté sur le continent africain et dans tous les pays du Sud. Le gouffre ne cesse de s’étendre entre les États occidentaux et le reste du monde.

Marc de Miramon

Le conflit en cours qui ravage l’Ukraine ? Une menace existentielle pour la mondialisation qui pourrait créer une « division » majeure dans le monde, estimait le 26 mars dernier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en ouverture du forum de Doha (Qatar). « L’une des mauvaises conséquences de ce qui se passe est que nous pouvons pousser la Russie vers la Chine, et nous pouvons créer une division entre le Sud-Est mondial et le Nord-Ouest mondial », ajoutait le haut représentant de l’UE.

Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menace

L’Assemblée de l’ONU divisée

En dépit de sa neutralité de façade, les pays de l’Otan ne se font plus d’illusions sur le « camp » choisi par la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard d’habitants. L’alliance militaire exhortant ouvertement Pékin à « s’abstenir de toute action qui aide la Russie à contourner les sanctions » et à cesser le soutien politique à Moscou . Mais si, à l’ONU, quelques pays seulement ont voté « contre » la résolution exigeant que « la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » le 2 mars (Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée, Syrie), la fracture s’est révélée beaucoup plus profonde, révélant un schisme inattendu. Se sont ainsi abstenus l’Inde (1,4 milliard d’habitants), le Pakistan (220 millions), le Kazakhstan, le Vietnam, la Mongolie, l’Irak et l’Iran. En Amérique centrale et du Sud, seuls la Bolivie, le Nicaragua, le Salvador et Cuba n’ont pas souhaité condamner Moscou, mais c’est du continent africain que la véritable surprise est venue. Le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal, dont le président Macky Sall occupe la présidence actuelle de l’Union africaine (UA), ont opté pour une prudente neutralité.

En Direct Le point sur les négociations, la situation sur le terrain : suivez ici l'actualité du conflit.

Une vague anti-occidentale en Afrique

Cette attitude a surpris jusqu’à Moscou, explique un haut dirigeant de l’UA, pour qui les motivations de certaines chancelleries africaines relèvent avant tout de problématiques intérieures. « Les populations sont ressorties appauvries et en colère après la pandémie de Covid », précise-t-il. « Et il y a aujourd’hui une vague prorusse au sein de nos opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par l’ensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye. »

Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »

Si la popularité réelle de Vladimir Poutine dans les pays du Sud demeure difficile à jauger, surtout après l’agression de l’Ukraine, toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France organisées ces derniers mois au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner, la société militaire privée soupçonnée d’être une « armée de l’ombre » au service des intérêts de Moscou.

Des populations à bout de souffle

Le mécontentement populaire, la pauvreté endémique et l’effondrement de la situation sécuritaire dans le Sahel ont considérablement fragilisé les pouvoirs politiques de la sous-région, et favorisé des putschs militaires qui ont déjà emporté Alpha Condé en Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso. Et à l’heure où la junte au pouvoir à Bamako se voit infliger des sanctions économiques imposées par l’Union africaine, elle-même sous pression des chancelleries occidentales, la spéculation sur les cours des matières premières et leur flambée liée à ces mêmes sanctions, cette fois infligées à Moscou, a déjà des conséquences terribles sur les prix des produits de première nécessité, de l’huile au pain en passant par le blé. Avec un prix de la tonne de cette céréale ayant doublé depuis un an, les boulangers ivoiriens proposent déjà de baisser la taille et le poids homologués de la baguette, pour maintenir provisoirement à flot les prix.

Au Maroc, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo ou en Tunisie, les fluctuations du prix à la pompe et un baril à un niveau historique tirent également à la baisse le pouvoir d’achat des populations, tandis que se profilent de nouvelles « émeutes de la faim » semblables à celles qui ont secoué la planète en 2008. Près d’un milliard d’habitants vivent dans des pays qui dépendent directement du blé russe et ukrainien, et un sixième de la planète est déjà sous la menace d’une crise alimentaire. « Cette issue est malheureusement la plus probable, souligne depuis Beyrouth Georges Corm, historien et ancien ministre des Finances du Liban.  

Les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique bien sûr mais aussi en Afghanistan ou au Pakistan, vont énormément souffrir. Tout cela va renforcer les positions de la Chine qui se pose en contre-modèle de Washington et qui entend commercer avec tout le monde, tout en s’opposant à la politique de sanctions défendue par les États-Unis et l’Union européenne. » Et l’ex- dirigeant libanais d’ajouter : « D’un point de vue cynique, les États-Unis apparaissent comme les seuls vainqueurs de la guerre en cours. Avec l’Otan, qu’Emmanuel Macron décrivait en état de“mort cérébrale”, et qui est totalement remise en selle.  »

La cynique gestion des flux migratoires

Avec 4 à 7 millions de réfugiés sur les routes, l’accueil inconditionnel des Ukrainiens en Europe et en Amérique du Nord interpelle forcément les pays non-occidentaux. Les récents conflits liés en majorité à des interventions américaines, britanniques, françaises, turques, russes en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, ont vu des populations fuir également la guerre et les mêmes drames. Les élans de solidarité, institutionnels comme associatifs, n’ont pas été à la même hauteur, entre les discours xénophobes, les mesures ultra-sécuritaires et le non-respect du statut de réfugié avec d’importants renvois illégaux (« pushbacks  »).

« Notre repas, c’est du thé avec un peu de pain » : en Afghanistan, la malnutrition gagne du terrain

Cet élan médiatique et humanitaire choque aussi hors de la sphère européenne, car la plupart des déplacés demeurent dans les pays du Sud. Rien que la guerre au Soudan a provoqué la fuite de deux millions de personnes vers le Burundi. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International pointait qu’à travers le monde, 26,6 millions de personnes sont réfugiées et 4,4 millions demandeuses d’asile. « La plupart passaient des années dans des camps, notamment au Bangladesh, en Jordanie, au Kenya, en Ouganda et en Turquie, et beaucoup vivaient dans la crainte permanente d’être renvoyées dans le pays qu’elles avaient fui pour des raisons de sécurité », rappelle l’ONG.

Au Royaume-Uni et au Danemark, qui visaient l’immigration zéro et s’acharnaient contre les réfugiés syriens, yéménites, ou afghans, on prétend maintenant ouvrir les frontières en grand aux Ukrainiens fuyant la guerre. Londres a même assoupli les règles d’accueil pour les animaux de compagnie de ces derniers, tandis qu’en France, des responsables politiques de premier plan, à l’image du député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, multiplient les sorties de route. « Il faut prévoir un flux migratoire, déclarait-il le 25 février dernier, au micro d’Europe 1.  Ce sera sans doute une immigration de grande qualité, en revanche. Ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.» Une séquence parmi d’autres devenue virale, en particulier sur les réseaux sociaux des pays de l’Afrique francophone et suscitant des avalanches de commentaires indignés.

Pour une « humanité présente partout »

« Les politiques de deux poids-deux mesures ne sont plus acceptables », dénonce de son côté le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, et qui se bat pour mettre fin à l’injustice et à l’impunité en République démocratique du Congo, pays victime d’un des conflits les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « La souffrance n’a pas de couleur, et quand on voit celle qui est infligée au peuple ukrainien, on se dit que ça ne doit jamais plus se reproduire ailleurs. Mais notre humanité doit être présente partout, insiste-t-il.  En RDC, nous demandons aussi l’attention de la “communauté internationale” pour que les crimes qui y ont été commis et qui perdurent encore aujourd’hui bénéficient de la même condamnation et de la même soif de justice. »

Guerre en Ukraineafriquefaminesécurité alimentaire
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En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable

Actu

De nouveaux pourparlers s’ouvrent en Turquie entre les délégations ukrainienne et russe. Alors que l’on s’approche des 4 millions de réfugiés, un accord de paix s’avère toujours incertain.

Vadim Kamenka

Plus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se concentrent autour de Marioupol et Kharkiv. Parmi ses nouveaux objectifs, Moscou annonçait vendredi une « concentration de ses efforts sur la libération du Donbass ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a recensé lundi plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer pour trouver refuge dans les pays limitrophes (3,9 millions) ou à l’intérieur du pays (6,5 millions).

Devant cette catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, de nouvelles négociations entre les administrations ukrainienne et russe ont débuté lundi en Turquie et devront s’achever mercredi. En amont de cette rencontre, l’une des annonces fortes émane du président ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé être prêt à discuter des « garanties de sécurité » de l’Ukraine, de la question de la « neutralité », du « statut dénucléarisé de notre État » et de « compromis sur le statut de la région orientale du Donbass ». Dans ce message vidéo diffusé dimanche soir, le dirigeant rappelle : « Notre objectif est évident : la paix et le rétablissement de la vie normale dans notre État natal dès que possible. » Il établit également des lignes rouges dans la négociation : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne font aucun doute. Des garanties de sécurité efficaces pour notre État sont obligatoires. »

L’unité politique et nationale sans précédent autour de Volodymyr Zelensky, devenu, en Ukraine, l’un des symboles de la résistance, peut-elle lui assurer de véritables marges de manœuvre diplomatiques ? « Tout dépend de l’issue de ces négociations. Si l’hypothétique ­cessez-le-feu est trop favorable à la Russie – l’agresseur –, un risque existe de voir cette unité se fissurer. Et la réaction d’un certain nombre d’Ukrainiens qui défendent actuellement leur pays est aussi à surveiller », analyse un ancien journaliste du Kyiv Post.

Pas de rencontre entre les présidents ukrainien et russe pour l’instant

Zelensky l’a d’ailleurs compris. À chaque proposition pour un accord de paix, il inclut un référendum, comme c’est le cas pour l’adoption d’un statut de neutralité pour son pays. Le président ukrainien précise : « À condition que la protection de l’Ukraine contre une autre invasion soit absolue. » Si le poids des destructions et des morts pèse sur la société, « le futur rôle de l’armée et ses bataillons pèseront aussi dans l’accord et la recomposition politique », s’inquiète un ancien élu ukrainien.

Côté russe, plusieurs sources affirmaient s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a levé quelques interrogations lundi en conférence de presse. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit, selon lui, être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Nous aurons besoin d’une rencontre seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés », constate Sergueï Lavrov. Premier obstacle : « la dénazification » et « la démilitarisation de l’Ukraine ». Le chef de la diplomatie maintient qu’elles « sont un élément obligatoire de l’accord que nous essayons d’obtenir ». Seulement, la veille, Volodymyr Zelensky a clairement rejeté ces deux demandes. Le président ukrainien explique qu’une démilitarisation laisserait son pays sans moyens de se défendre.

La troisième exigence concernant « la protection des populations du Donbass » paraît pouvoir faire l’objet de discussions, comme celles du rejet des armes nucléaires et de la non-adhésion à l’Otan. Pour l’heure, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que la Russie et l’Ukraine n’ont pas accompli « d’avancées significatives ». Une question semble toutefois avancer par la politique du fait accompli : des élus des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk évoquent la possibilité de tenir un référendum pour réclamer leur intégration à la Fédération de Russie.

Guerre en UkraineUkraineRussiediplomatie
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Direct guerre en Ukraine. Possible arrêt des livraisons de gaz, attaque sur le sol russe, évacuation de Marioupol : l'actu du 1er avril

Le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, après des mois de tensions diplomatiques et des affrontements dans le Donbass qui ont déjà fait 14 000 morts.

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L'Humanité

Imprévoir

Chronique

Cynthia Fleury

Ces deux dernières années ont vu le retour de l’incertitude et de l’imprévu dans nos vies et nos imaginaires. Alexis Lavis consacre un essai à ce dernier, agrémenté d’un questionnement : Que faire lorsqu’on ne sait plus ? (Autrement, 2021).

Avant d’aller travailler avec les pensées de Confucius, Yan Hui, Laozi, Zhuangzi, une escale chez Sacha Guitry qui dit si clairement notre rapport à la surprise, à savoir « mauvais » : « Oh que je n’aime pas cela ! L’idée même d’une surprise ne me dit rien de bon. (…) Tout ce qui peut nous être agréable, nous le souhaitons n’est-ce pas ? (…) Le jour où notre vœu se réalise enfin, nous sommes enchantés, mais nous ne sommes pas surpris. (…) Je prétends que toute surprise peut être considérée comme un désagrément. » Et ces derniers mois ont hélas donné raison au dramaturge, écrivain et cinéaste si loquace. Par ailleurs, ce n’est pas parce que la science travaille avec les notions de chaos, de hasard, d’aléatoire, de relativité, de mécanique quantique, etc. qu’elle n’est pas en guerre contre l’imprévu… Elle se présente comme résolument déterministe. Pour goûter les charmes de l’imprévu, il faut peut-être aller du côté du tao pour expérimenter ce qu’Alexis Lavis nomme, en écho auxdites pensées bouddhiques, le « jeûne de la volonté » et la « sise », ou comment vouloir le non-vouloir et vivre l’obéissance au sens d’ob-odio, autrement dit « aller au-devant par l’écoute ». Dès lors, obéir n’est pas se soumettre mais quitter le champ du vouloir et du prévoir pour celui de l’écoute, et aller ­au-devant des événements par l’accueil. Autre proposition de l’ordre de l’esthétique et éthique de vie, trouver la sise, ce mot balzacien pour dire, à partir du participe passé féminin de seoir, comment il est possible d’aller vers le seoir. Corollaire de cette sise, la « seyance », qui transforme le « seyant » en substantif, pour signifier cette aptitude à « se tenir avec ».

Chacun comprend ici qu’il s’agit de concevoir la juste assiette, posture, style, geste, accommodement, écoute, accord, harmonie… pour arpenter ce monde de montagnes russes sans éprouver de la nausée. Les pensées orientales prennent le contrepied des pensées occidentales lorsqu’elles défendent le « calme », comme marqueur du succès d’une vie, lorsqu’elles prônent comme leitmotiv le «  shikantaza », ou littéralement « juste s’asseoir », en somme lorsqu’elles revendiquent les bienfaits et subtilités de la méditation, ou chacun trouve sa sise sur son séant.

Il ne s’agit pas de renoncer au fait de prévoir, mais à celui de tout prévoir. Il y a dans ce « reste » d’imprévu la preuve d’une décence de l’homme, nous dit l’auteur, et surtout une humilité bien pragmatique qui lui évitera bien des déconvenues.

La chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

Penser le paysage

Chronique

Qu’est-ce qu’un paysage ? Seulement « la partie d’un pays que la nature présente à un observateur » ? Seulement un « spectacle », comme nous dit Pétrarque ? Une image, un tableau dont il s’agirait de saisir la composition ? Pourquoi pas. Mais est-ce seulement par la vue que l’on peut accéder à ce « spectacle » et que signifie, en vérité, « regarder » ? Voici quelques-unes des questions que posent François Jullien, philosophe et sinologue, dans un livre ensemble savant et captivant. Son titre (original !) ? Vivre de paysage.

Vincent RoyVivre de paysage

La Chine est la première civilisation à avoir pensé le paysage en le nommant « montagne(s) – eau(x) ». Ainsi, par cette dénomination même, nous écarte-t-elle des « partis pris ». Elle implique la corrélation du Haut et du Bas, de l’immobile et du mouvant, de ce qui a une forme et de ce qui n’en a pas, de ce qu’on voit et de ce qu’on entend. Le regard chinois sur le paysage implique encore le perceptif et, partant, l’affectif. Les formes ici deviennent des flux ; de ces formes se « dégage une dimension ‘’d’esprit’’ qui fait entrer en connivence ». Si bien que le paysage n’est plus une affaire de vue mais « du vivre » – il faut lire les pages superbes de Jullien sur la comparaison entre les représentations européennes et chinoises du paysage en peinture et notamment le passage dans lequel il souligne « que les concepts de peinture et de paysage en Chine étaient portés à s’accorder ».

« Regarder n’est pas neutre, unitairement abstrait, mais se module et se répartit selon des positions diverses entre lesquelles on évolue », relève l’auteur de la Philosophie du vivre (Gallimard-Folio n° 602).

Il nous engage, au fond, à penser ce qui « fait » paysage plutôt que ce qu’il « est ». Le changement de perspective est radical. D’autant que notre « Nouveau monde mondialisé » ne fait plus qu’UN paysage. Il est grand temps de « reconsidérer notre implication plus originaire dans le monde ».

Entre les montagnes et les eaux

La chronique littéraire de Vincent Roy
L'Humanité

Portes ouvertes sur deux ateliers d’artistes

Chronique

Jean-Claude Lebrun

Deux énoncés d’apparence contradictoire, dans l’opuscule de Minuit, délivrent le sens de la double entreprise d’écriture : « Pendant la guerre, plus que jamais c’est dans l’art que Monet va se réfugier pour se tenir à l’écart du boucan du monde » ; « ce qu’il dépose, jour après jour, sur la toile (…), c’est la vie même, dans ses infinies variations, métamorphosée en peinture. » Autrement dit, la création à la fois comme retrait et comme action au cœur profond des êtres et des choses. L’idée n’est pas neuve, mais il n’est jamais inutile de rappeler la dialectique paradoxale qui associe la pleine appréhension du réel à une absence et une solitude préliminaires.

Dans l’Urgence et la patience (2012) et Made in China (2017), Jean-Philippe Toussaint donnait à voir l’avancée et le creusement d’une réflexion sur sa propre pratique. Il poursuit aujourd’hui par l’entremise d’une fiction et d’un glossaire, dans la collection « Secrets d’écriture ». Si la vision de Claude Monet sortant de sa maison le matin à Giverny, longeant le haut du jardin et pénétrant dans son vaste atelier, renvoie à l’imagerie traditionnelle autour du maître de l’impressionnisme, les considérations qui l’accompagnent éclairent de singulière façon le quotidien à la fois répétitif et sans cesse renouvelé du geste artistique. Semblable en cela au redémarrage journalier de l’écriture. Une combinaison de recul critique et d’immersion renouvelée. Jean-Philippe Toussaint s’attache aux dix dernières années (1916-1926) de la vie du peintre, quand les Nymphéas marquent l’apogée du double mouvement, avec leur reprise sans fin. Dans un temps « à jamais suspendu », quand Monet n’est plus que peinture.

À mettre en regard, dans l’autre volume, de l’analyse d’une scène de la Vérité sur Marie, lorsque le pur-sang Zahir se déchaîne et vomit dans la soute d’un Boeing 747 : « Nous ne sommes pas dans un avion en vol mais au cœur même de la littérature », un cheval en effet jamais ne vomit. Jean-Philippe Toussaint a choisi d’assumer l’image impossible qui lui était initialement venue à l’esprit. Car, à chaque fois, il ne s’agit pas de reproduire mais de produire. On comprend mieux alors le « c’est vous l’écrivain », prononcé par son éditeur Jérôme Lindon en leitmotiv de ce livre qui constitue une véritable mine sur la dynamique et les conditions concrètes de l’écriture.

L'Humanité

Au vitriol Une « remigration » aux relents de déportation

Actu

À quelques jours du premier tour, Éric Zemmour détaille son projet politique inhumain qui rappelle les concepts les plus abjects de l’histoire du XX e siècle.

Benjamin KönigBenjamin König

Puisqu’il se prétend fin lettré, Éric Zemmour devrait méditer quelques minutes la citation de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. » En déchaînant un flot de violence verbale et de haine sur le refrain trop connu, hélas, du « Sauveur de la France », il ouvre la pire boîte de Pandore qui soit : celle de la purge et de la violence physique. Quand il sort de son chapeau l’idée venue des groupuscules néo­nazis et identitaires de « remigration », à laquelle il compte consacrer un ministère de plein exercice, il ne peut en ignorer les conséquences. Dimanche, au meeting du Trocadéro qui ressemblait furieusement à un rassemblement d’un parti fasciste, la foule ne s’y est pas trompée : elle a traduit ses propos et scandé « Dehors les Arabes ! » Sur place, on a entendu bien d’autres slogans abjects : « Remigration, oui ! », « Les frontières ouvertes, mais pour sortir ! », sans oublier des choquants « Macron assassin » qui ont davantage fait réagir, médiatiquement comme politiquement. Les choses sont claires : Éric Zemmour est prêt à toutes les outrances, prêt à promettre que l’État va déporter – il ne s’agit ni plus ni moins de cela, bien que ce mot soit chargé d’histoire –, un million de personnes. Pour commencer. « Des délinquants, des fichés S, des clandestins, des criminels », selon lui, grâce à des « charters », en lien avec « les dirigeants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie » pour voir « comment on peut organiser cela ». La cible est établie, et ses militants l’ont très bien compris : les migrants africains. Qu’ils aient des papiers ou non, pour Éric Zemmour et ses partisans, ils resteront toujours des étrangers : il les appelle d’ailleurs des « Français de papier ». Sur les réseaux sociaux, les militants identitaires relaient une vidéo glaçante, où ils célèbrent des images d’arrestations violentes et d’expulsions. À la fin, un avion décolle. Sa compagnie ? Air Algérie.

Éric ZemmourPrésidentielle 2022Immigrationdéportation
L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

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L'Humanité

Affaire McKinsey : l’argument du complotisme brandi pour éviter les vrais sujets

Actu

Deux semaines après le rapport de la commission sénatoriale qui révélait qu’un milliard d’euros avaient été dépensés en 2021 pour des missions de cabinets de conseil privés, la majorité voit la polémique gonfler et peine à y faire face. Aucun élément matériel ne permet de crier au conflit d’intérêts. Mais il y a un problème de fond auquel le gouvernement refuse de répondre, dénonce Éliane Assassi, rapporteure communiste de la commission d’enquête : « L’influence des cabinets privés sur les décisions politiques. »

Florent LE DU

Nerveuse, la Macronie ? L’exécutif a bien du mal à assumer son recours croissant aux cabinets de conseil – pour au moins 2,4 milliards d’euros depuis 2018 – et paraît très embarrassé par « l’affaire McKinsey », du nom de l’entreprise qui symbolise le poids de ces prestataires privés dans l’administration publique.

Amélie de  Montchalin  envoyée au charbon

La majorité a tardé à réagir au rapport de la commission d’enquête sénatoriale du 17 mars, qui révélait ce « phénomène tentaculaire ». Elle a, depuis, choisi la diversion comme ligne de défense : dénoncer des « fausses informations » et « manipulations politiques ». Des termes utilisés par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, envoyée au charbon mercredi soir, avec son homologue chargé des comptes publics, Olivier Dussopt, pour une conférence de presse improvisée qui soulignait la confusion de l’exécutif.

« Aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme », a assuré Olivier Dussopt. Ce qui n’est pas tout à fait exact...

Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron lui-même répondait à la polémique sur le milliard d’euros dépensé auprès de cabinets privés en 2021 en ces termes : «On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. (…) S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal ! » Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, est même allé jusqu’à parler de « complotisme ».

Le principe du « tourniquet »

En insistant sur ces points, la Macronie cherche à allumer un contre-feu pour détourner l’attention sur les faits et le fond de l’affaire. Certes, des doutes peuvent être émis sur certains liens étroits entre la Macronie et des cabinets privés, McKinsey en tête. Plusieurs de ses consultants ont participé bénévolement à la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 tandis que des marcheurs ont rejoint ensuite le cabinet.

Affaire McKinsey. Accro aux cabinets de conseil, l’État se saborde

De plus, la commission d’enquête demande des explications sur l’enchaînement de plusieurs prestations attribuées à McKinsey, alors que le principe du « tourniquet », selon lequel l’État ne doit pas faire appel à la même entreprise plusieurs fois d’affilée, aurait dû s’appliquer. Le tout agrémenté du scandale d’évasion fiscale du cabinet, qui ne paye aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans, ses bénéfices étant déclarés dans le paradis fiscal du Delaware (États-Unis).

Des scénarios que les consultants « priorisent »

Des questionnements sont donc légitimes, mais aucun élément matériel ne permet de crier au conflit d’intérêts. Si le gouvernement est attaqué, c’est principalement pour son choix de payer des cabinets de conseil, au détriment de l’administration, pour accompagner, voire déterminer des politiques publiques. « Le gouvernement use de différentes ficelles pour ne pas venir sur le vrai sujet, qui est l’influence des cabinets privés sur les décisions politiques », dénonce Éliane Assassi, rapporteure communiste de la commission d’enquête.

Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

« Aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme », a assuré Olivier Dussopt. Ce qui n’est pas tout à fait exact. Par une multitude d’exemples, le rapport de la commission parlementaire montre que les cabinets influencent la prise de décisions publiques. L’accord-cadre qui régit le recours aux consultants stipule même que leur intervention peut couvrir « la phase de contribution à la prise de décision stratégique ». Dans les faits, quand ils interviennent en amont de l’écriture d’une mesure, les consultants proposent plusieurs scénarios et « priorisent » l’un d’entre eux, influençant donc la décision finale.

Faire un état des lieux de notre administration

Le gouvernement balaye cette problématique et répète qu’il n’a « rien à cacher », quand bien même les sénateurs ont eu besoin de trois mois d’enquête pour révéler ce système opaque. Les ministres n’assument pas et en minimisent les conséquences : « Est-ce qu’en ayant recours aux cabinets, nous remettrions en cause la qualité de l’administration et de ses hauts fonctionnaires ? » a demandé Amélie de Montchalin, avant de répondre « non ».

 Ces recours disqualifient les fonctionnaires qui pourraient faire le même travail, il y a un sentiment de perte de sens.

Delphine Colin, de l’Union fédérale des syndicats de l’État CGT

Les intéressés ne sont pas de cet avis : « Ces recours disqualifient les fonctionnaires qui pourraient faire le même travail, il y a un sentiment de perte de sens », ressent Delphine Colin, de l’Union fédérale des syndicats de l’État CGT. La commission d’enquête publie aussi plusieurs témoignages d’agents subissant, sans avoir été mis au courant, l’arrivée de consultants venus avec mépris leur apprendre leur travail.

« Un système s’est installé, qui tend à remplacer des pans entiers de notre administration par des cabinets privés, déplore Éliane Assassi. Mais pourquoi ne fait-on pas un état des lieux de notre administration pour savoir si des compétences métiers manquent et comment les renforcer ? »

Le programme présidentiel d’Emmanuel Macron, visant toujours plus de réductions des dépenses publiques, ne démontre ni remise en question ni volonté de modifier ce choix politique. En dépit de son coût, pour les finances publiques comme pour l’organisation de l’État.

Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-vacabinet de conseil McKinseyEmmanuel MacronPrésidentielle 2022fonction publique
L'Humanité

La dynamique de l’espoir

Éditorial

Cédric Clérin

Face aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.

Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?

C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.

Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.

Présidentielle 2022gaucheFabien Roussel
L'Humanité

Services publics : jeu de dupes à droite et au RN

Actu

Enjeu de campagne Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen sont étrangement muets sur le devenir du service public. Privatisations, suppressions de postes, coupes budgétaires : leurs véritables desseins sont inquiétants.

Clotilde Mathieu

Les candidats de droite et d’extrême droite avancent à pas de loup sur les services publics. La raison de cette prudence : avec la pandémie, le regard des Français a changé sur ces derniers. Selon un sondage Kantar réalisé en janvier, ils sont 52 % à avoir une image positive de leurs services publics. Un niveau jamais atteint depuis 2004. Si bien que, de la République en marche au Rassemblement national en passant par « Les Républicains », les partis des candidats qui s’étaient lancés dans une course aux suppressions de postes de fonctionnaires en 2017 (120 000 pour Macron, 500 000 pour Fillon) ont dû changer de braquet. Seule la prétendante LR, Valérie Pécresse, s’est autorisée à annoncer un plan de suppression de 150 000 postes de fonctionnaires, avant de préciser que 50 000 postes seraient réaffectés dans la santé, l’éducation et la police. Les candidats savent qu’ils avancent en terrain miné : les promesses de coupes claires dans les effectifs des fonctionnaires ont laissé place à celles de « recrutements » ou de « revalorisations » des rémunérations.

Des promesses comme autant de plans de communication

Pourtant, en passant aux cribles discours, débats et entretiens, on s’aperçoit vite que l’austérité budgétaire est toujours d’actualité. À l’image des 50 milliards d’euros d’effort budgétaire annoncés par Emmanuel Macron associés aux 15 milliards d’euros de baisses d’impôts promis aux entreprises, ou encore du « passage d’un poids de 55,7 % des dépenses publiques dans le PIB en 2022 au seuil symbolique de moins de 50 % de la richesse nationale dès 2027 », comme le propose Marine Le Pen dans la revue en ligne Acteurs publics. Ces choix des candidats ne laissent guère de doute sur leurs conséquences sur les services publics.

Certes, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a annoncé dans la précipitation une augmentation du point d’indice, gelé depuis douze ans. Elle s’est bien gardée d’en donner l’ampleur. Et renvoie la mesure à juillet, soit après les élections législatives. De leur côté, Valérie Pécresse et Marine Le Pen annoncent une hausse des rémunérations ciblée sur les personnels de santé et des Ehpad grâce à des primes pour la première ou une revalorisation de 10 % pour la candidate d’extrême droite. « Le discours change, ils y sont obligés, mais dans les actes, dans nos administrations, le compte n’y est pas, analyse Céline Verzeletti, responsable confédérale de la CGT. Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons eu par des mobilisations », poursuit la responsable confédérale, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique. Elle liste le Ségur de la santé, le Grenelle de l’éducation.

D’ailleurs, seuls ou à côté des salariés du privé, les fonctionnaires ont multiplié les actions, y compris pendant la campagne présidentielle, plusieurs fois en janvier, puis le 17 mars, avant une nouvelle journée ce jeudi, à l’appel de la CGT des services publics. Une combativité « retrouvée », « indispensable » qui doit s’inscrire dans la durée, estime la syndicaliste. Car, regrette Céline Verzeletti, même en pleine pandémie, dans la santé, les luttes n’ont pas empêché les fermetures de lits, de services dans les hôpitaux.

Même les promesses de nouvelles embauches d’infirmières ou d’aides-soignantes sont autant de plans de communication. « Tous nos hôpitaux, toutes nos structures cherchent à recruter, explique Delphine Girard, de la CGT santé. La réalité, c’est qu’elles n’y arrivent pas. » Aujourd’hui, entre 150 000 et 200 000 infirmières diplômées en âge de travailler n’exercent plus, souligne la syndicaliste. Sans compter que beaucoup de jeunes qui souhaitent se former n’y arrivent pas. « Les plans de recrutement ne sont jamais suivis de plans de formation avec des budgets consacrés », dénonce Delphine Girard. Or, d’ici à 2030, ce sont, en plus des besoins immédiats, plus de 220 000 emplois d’infirmières et d’aides-soignantes qui seront nécessaires, dixit France Stratégie.

Derrière les odes aux fonctionnaires, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ont dressé leur feuille de route dans la loi de transformation de la fonction publique, adoptée en 2021, à l’unanimité des parlementaires LaREM et LR. Marine Le Pen, en s’abstenant lors du vote à l’Assemblée nationale, ne s’y est pas non plus opposée. Et avoue, dans Acteurs publics, ne pas vouloir « modifier les règles en vigueur ». Or, cette loi-cadre, expliquent les syndicalistes, est un véritable « big-bang » comparable à celui de la loi travail dans le privé, et dont la mise en œuvre dans les collectivités et administrations devrait s’étaler jusqu’en 2025.

supprimer les « petits avantages » des travailleurs de l’ombre

Une loi tentaculaire dont la première attaque a porté sur le temps de travail des fonctionnaires territoriaux, avec le passage aux 1 607 heures obligatoires, l’équivalent de 35 heures hebdomadaires et de 25 jours de congé dans l’année. Alors que, jusqu’ici, les agents bénéficiaient de régimes dérogatoires. Une réforme qui vise à gommer la pénibilité et les spécificités des métiers et qui supprime les « petits avantages » aux travailleurs de l’ombre. À l’instar de ceux qui ramassent, par exemple, les poubelles la nuit, les week-ends, en horaires décalés pour une paie « 25 % inférieure » à celle du privé, lance Thomas Barby, secrétaire général de la CGT Toulouse Métropole, lequel a fait grève durant près d’un mois pour obtenir la reconnaissance de la pénibilité des éboueurs toulousains. Après les communes et intercommunalités, ce sera au tour des départements et des régions de mettre en place cette réforme.

La deuxième étape de la loi dans le moule de laquelle se coulent Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen consiste à modifier le statut général de la fonction publique en code général. Une manœuvre visant à « privatiser très facilement des missions de service public », explique Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT services publics. Et la syndicaliste de prendre l’exemple de l’agent d’une ville qui externaliserait la cantine scolaire : « En perdant son statut de fonctionnaire, l’agent basculerait dans les effectifs de l’entreprise » prestataire, poursuit-elle. Fini l’emploi à vie. Une fois repris, avec son contrat privé, l’ex-fonctionnaire pourrait dès lors perdre son emploi si son entreprise perdait par la suite l’offre publique. Alors qu’aujourd’hui, la collectivité qui privatise le service se doit de trouver à son agent « un autre poste dans la collectivité », poursuit Natacha Pommet.

Les politiques de baisse des dépenses passent aussi par la multiplication des contractuels , souvent moins bien payés. Depuis l’an dernier, les administrations sont autorisées à recruter des contrats de projet, comme dans le privé. Ceux-ci pourront être inférieurs à un an et concerner toutes les catégories hiérarchiques (A, B, C), alors que jusqu’ici, le recours à ces personnels précaires était limité par la loi.

À ce jeu du poker menteur, la promesse d’une hausse du point d’indice apparaît comme une vaste farce, une pure « promesse de campagne », quand durant tout un mandat, le candidat en tête des sondages s’est refusé à une telle concession, la jugeant « bien trop coûteuse », rappelle Céline Verzeletti. Certes, poursuit-elle, l’inflation galopante a changé la donne mais elle sera « minime », prédit la fonctionnaire. La question est désormais d’en connaître l’ampleur, alors que les agents « accusent une perte de pouvoir d’achat de 11,5 % », calcule Natacha Pommet, dont l’organisation revendique une hausse de 10 %, suivie d’une phase de négociation. Les syndicats restent sur leur garde, car rien n’assure que dans trois mois, après les élections, Emmanuel Macron ne se dédira pas en prétextant une situation budgétaire inadéquate.

La crainte est aussi de voir se développer un service public à la carte. Une « différenciation territoriale » appelée de ses vœux par Marine Le Pen, mais aussi par le parti «Les Républicains», et qui consisterait selon Emmanuel Macron à « mettre beaucoup plus de fonctionnaires sur les territoires ». Un discours en écho aux colères des gilets jaunes dénonçant les déserts de service public. Un leurre, pointe Thomas Barby, CGT Toulouse Métropole. Dans sa ville, le maire a « réaffecté les agents » dans de plus petites structures, là où « il n’y a plus aucun service public », à l’image des « maisons de services publics », appelées France Service. Sans nouvelle embauche, sans dotation supplémentaire, les agents devront être ultrapolyvalents, tiraillés entre les ordres de leur direction de service et l’élu en charge du territoire, pour in fine fournir, selon Thomas Barby, un service public « toujours plus dégradé ».

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L'Humanité

électorat volatil, scrutin incertain

Actu

démocratie Un quart des électeurs qui se déclarent certains d’aller voter ne savent toujours pas quel bulletin ils glisseront dans l’urne. Une donnée qui ouvre la possibilité à des dynamiques de dernière minute.

Cyprien Caddeo

Voter, oui, mais pour qui ? À dix jours du scrutin, la part d’électeurs qui disent être certains d’aller voter mais sans être sûrs de leur candidat reste haute. Un caractère volatil qui rend de fait les résultats du vote plus imprévisibles. « On pose la question de l’intention de vote dans notre enquête quotidienne et on a un quart environ d’interrogés qui nous disent qu’ils peuvent encore changer d’avis, explique Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. C’est à peu près autant qu’en 2017 à la même période, mais plus qu’en 2012. » De quoi potentiellement changer la donne dans la dernière ligne droite.

l’effondrement des repères partisans

Cette volatilité ne touche pas de la même façon les différents électorats, donc les différents candidats. Selon l’Ifop, il y a deux grands profils d’électeurs volatils : « Il faut distinguer la volatilité sociologique de la volatilité stratégique. » Ainsi, d’un point de vue sociodémographique, on retrouve parmi les indécis les primo-votants (18-24 ans), qui hésitent à 38 %, tout comme les électeurs des classes populaires, qui déclarent s’intéresser le moins à la politique. C’est surtout chez ces votants-là que l’imprévisibilité du vote est la plus forte.

En cause : l’éclatement d’une offre politique parfois perçue comme confuse par les moins initiés à la question politique, et l’effondrement des repères partisans. En conséquence : les choix sont de moins en moins déterminés par une appartenance ou même une simple sympathie partisane, mais davantage par des vécus individuels. Ou encore des causes spécifiques d’engagement : antiracisme, climat, droits LGBT, cause animale… C’est particulièrement vrai pour la jeunesse, qui se retrouve à devoir choisir, si toutefois elle va voter, entre plusieurs partis de gauche se revendiquant de ces luttes.

Questions stratégiques et vote utile

Mais il existe aussi une volatilité politique, qui tient aux rapports de forces de la campagne. Les électeurs se posent des questions stratégiques et s’interrogent sur l’opportunité d’un vote utile : le phénomène s’observe à gauche (50 % des électeurs d’Anne Hidalgo, 39 % de ceux de Yannick Jadot et 38% de ceux de Fabien Roussel ne sont pas sûrs de voter pour eux) comme à droite (27 % des électeurs de Valérie Pécresse, 21 % chez Éric Zemmour). La plus faible incertitude à droite s’explique toutefois par la part plus importante de classes moyenne ou supérieure et de seniors, au vote réputé plus stable, parmi leurs sympathisants. Par ailleurs, les électorats des deux favoris des sondages apparaissent comme les moins volatils (17 % pour Emmanuel Macron, 19 % pour Marine Le Pen).

À cela s’ajoute toujours l’incertitude autour du taux de participation, qui touche là encore en particulier l’électorat populaire ou jeune. La participation elle-même est volatile, avec des électeurs qui peuvent finalement ne se décider à aller voter que le jour même du scrutin, ou au contraire qui considèrent soudain que cela n’en vaut plus la peine. Le récit médiatique sur un résultat quasi joué d’avance, avec un duel Macron-Le Pen présenté comme inévitable ou presque, pourrait être un facteur de démobilisation des électeurs les moins motivés ou les plus aquoibonistes.

Présidentielle 2022
L'Humanité

La gauche veut plus d’argent et d’agents

Actu

Loin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.

Naïm Sakhi

L’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-­remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.

Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.

Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».

Une santé prise en charge à 100 %

De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».

Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collèges­ghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.

Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.

fin de l’évasion fiscale

Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.

Présidentielle 2022gaucheFabien RousselJean-Luc Mélenchon
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Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

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L'Humanité

Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

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Enquête La sociologie contre la domination coloniale

Prescription culture

Jérôme Lamy

Dans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.

pierre bourdieuSociologiecolonialisme
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Bande dessinée Eux aussi ont construit la France

Prescription culture

Pierre Serna

Alors que le Portugal est empêtré dans trois guerres coloniales, en Angola, en Guinée-Bissau et au Mozambique, 700 000 Portugais décident de quitter leur pays entre 1955 et 1975, fuyant aussi la pauvreté et la dictature de Salazar. Maçons, plâtriers, carreleurs, il leur est difficile d’échapper à cette trilogie de métiers qui leur est assignée. Qui étaient-ils ? Comment vivaient-ils ? De quoi leurs rêves étaient-ils faits ?

Cette bande dessinée ouvre un pan d’une histoire restée trop longtemps invisible, parce que les Lusitaniens se fondaient dans la masse. L’album révèle un récit invisibilisé car leur communauté n’intéressait pas une France regardant souvent, avec une pointe de mépris, la péninsule Ibérique réduite à son exotisme, ses vieux dictateurs et ses populations dociles.

Avec finesse et subtilité, Chico au dessin et Afonso au scénario racontent les galères de deux hommes, Mario et Nel, et d’une femme, Eva. Tout le succès de la bande dessinée consiste à montrer simplement les embûches lors du passage de la frontière, les travaux imposés pour masquer la clandestinité, la vie dans les bidonvilles, le labeur mal payé sur les chantiers, les baraques, la peur de la police. L’espoir quand même. Pour Nel, arrivant d’un pays catholique, apostolique et romain, il prend la forme d’une improbable Paname coquine et, pour Mario, l’espérance a le visage d’Eva. Le bonheur aussi revient, celui de la révolution des Œillets libérant enfin le Portugal en 1974, et celui de la naissance d’Olivier. Les couleurs d’Émilie Rouge, qui joue sur toute la palette des bruns, bleus et gris, loin d’affadir le récit lui confèrent une belle tenue, comme une dignité retrouvée pour tous ces Portugais enfin offerts à voir.

bande dessinée
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Enquête Prédateurs de la finance

Prescription culture

Pierre-Henri Lab

Cyprien Boganda, journaliste à l’Humanité, publie une passionnante enquête sur le capital-investissement ou « Private Equity ». Cette activité qui consiste à acquérir tout ou partie du capital d’entreprises au prétexte de financer leur redressement est devenue une des pratiques dominantes du monde de la finance car parmi les plus juteuses. Les fonds d’investissement qui s’y adonnent gèrent près de 4 000 milliards d’euros d’actifs au plan mondial. Extrêmement documenté, ce livre s’appuie aussi sur les travaux de sociologues et d’économistes spécialistes du sujet. L’auteur est parvenu à réaliser des entretiens avec des acteurs de ce monde d’habitude enclins à la discrétion afin de préserver leurs affaires. Il a également recueilli la parole de dirigeants d’entreprises et de salariés victimes de ces prédateurs financiers et de la violence de leurs pratiques. Explorant la genèse outre-Atlantique de ces fonds, Cyprien Boganda suit la trace de Georges Doriot, un Français proche du collaborateur Pierre Laval et soutien des nazis. Il nous conte l’essor des fonds à la faveur de l’élection de Reagan et l’émergence de Blackstone ou d’Apollo. Mais l’histoire du capital-investissement est aussi l’histoire du capitalisme français. L’auteur retrace comment l’évolution de la législation nationale a permis son développement dans les années 1980. Au final, l’ouvrage montre comment cette industrie financière fait système avec ses lobbies et relais politiques, la complicité des banques et des services de l’État pour capter les richesses créées par les salariés et les transférer vers les paradis fiscaux.

capitalismefinances
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Tribulations d’un gynécologue anglais à l’hôpital public

Prescription culture

Télévision En six épisodes trépidants, cette série britannique diffusée sur Canal Plus raconte comment le manque de moyens casse le personnel soignant. Brillant.

Caroline Constant

Est-il fou, ou juste débordé par la vie et son travail, ce jeune gynécologue ? Dans les premières minutes de This Is Going to Hurt (littéralement : « ça va faire mal »), il est légitime de se poser la question : Adam Kay (Ben Whishaw), le héros de cette série médicale, se réveille dans sa voiture parce qu’il n’a pas eu l’énergie de rentrer chez lui, épuisé par une trop longue garde. Il rencontre sur un parking une femme enceinte qui commence à accoucher, la fait monter dans un monte-charge et la fait sauter à pieds joints de l’engin, en pleine ascension. Plus tard, il l’opère en tenue de ville, menace une patiente de la jeter dehors si elle persiste à tenir des discours racistes, en renvoie une autre dans ses foyers en l’ayant à peine auscultée. Sa collègue Tracy, une sage-femme d’expérience, le décrit plus tard par trois termes cassants : « Orgueilleux, malhonnête, arrogant. » Et il y a de ça, dans un premier temps, où le garçon donne tout son sens à l’expression de « violences gynécologiques ». Et sans suspense pour le spectateur, car c’est le titre de cet épisode, il commet une erreur médicale. Qui l’oblige à repenser son rapport aux autres.

This Is Going to Hurt, au travers d’Adam Kay, raconte le quotidien d’un service de gynécologie en Angleterre : son manque de moyens abyssal, son obligation de formation – comme dans nos CHU – dans des conditions rocambolesques. La course contre la montre qu’induit le sous-effectif ; les horaires à rallonge, la pression y sont le lot quotidien du personnel.

Une « dramédie » qui questionne les rapports hommes-femmes

Le personnage principal ne cesse d’évoluer dans ces six épisodes. Ses collègues forment des personnages secondaires attachants. À commencer par Shruti (Ambika Mod), une jeune interne qu’il prend sous son aile, et par les « deux » Tracy (Michele Austin), et « Tracy la stressée », toujours très inquiète de passer à côté d’un diagnostic vital pour une patiente et son bébé.

La série, une « dramédie », prête à sourire parfois, à pleurer souvent. Contrairement à la plupart des séries médicales, elle ne se déroule pas dans un service d’urgences, mais dans un service de gynécologie où se jouent aussi des questions de rapports entre les hommes et les femmes. En 2014, sur le même thème, TF1 avait déjà tenté Interventions, avec Anthony Delon dans le premier rôle. La série anglaise est, a contrario, tirée d’une histoire vraie, celle d’Adam Kay, qui l’a racontée dans un livre, Ça risque de faire mal !.

gynécologieSéries téléviséescanal plus
L'Humanité

Asservir l’histoire ? Non merci !

Prescription culture

Essai Un ouvrage d’un collectif d’historiens s’élève contre les thèses falsificatrices d’Éric Zemmour afin de le comprendre pour mieux le combattre.

Louis Poulhès

Le candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour aime l’histoire, dit-il. C’est aussi le cas de nombre de Français, que « l’histrionneur », comme l’intitule Pierre Serna, cherche à attirer ainsi dans ses filets. Pour autant, son but n’est ni de faire connaître ni de faire comprendre une histoire, fût-elle réduite à un récit strictement national. Il s’agit bien au contraire de la soumettre à un projet politique vénéneux, dont la haine de l’autre est le principal fondement. Bâtir le roman fantasmagorique d’un manifeste idéologique pour un fascisme du XXIe siècle. En d’autres termes, asservir l’histoire pour mieux asservir les citoyens.

Contre un tel projet mortifère, un ensemble de dix historiens réagit une nouvelle fois pour le déconstruire. Ils ne sont ni les seuls ni les premiers. Rappelons les seize historiens réunis dans Zemmour contre l’Histoire (collection « Tracts », Gallimard), Laurent Joly avec la Falsification de l’Histoire : Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs (Grasset), ou Gérard Noiriel avec le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République (la Découverte) pour les plus récents.

Alors, un livre de plus ? Nullement, tant ce travail, pourtant réalisé dans l’urgence, est particulièrement fouillé et éclairant. Ce n’est pas seulement le vernis pseudo-historique du politicien d’extrême droite, ses raccourcis manipulateurs ou tout simplement son ignorance et ses mensonges qui sont débusqués, mais le socle de son projet politique qui est mis au jour dans ce livre, page après page : sur l’affaire Dreyfus (Vincent Duclert), les juifs et l’histoire coloniale de l’Algérie (Raphaëlle Branche), l’exemple du Rwanda (Chantal Morelle, Françoise Thébaud et Sandrine Weil) ou la vision du communisme (Sylvain Boulouque).

comment Le candidat d’extrême droite entend réhabiliter Pétain et Vichy

Tout n’est certes pas dit de la xénophobie et de la vision décliniste de l’histoire que promeut le personnage. On peut regretter en particulier l’absence d’une étude spécifique sur sa misogynie et son islamophobie. Dans la richesse des articles proposés, on me permettra cependant de citer le décryptage magistral du thème des « grandes invasions et de la chute de l’Empire romain » par Florian Mazel, qui permet à Zemmour d’illustrer le thème du prétendu « grand remplacement », l’étude solide de Léo Rosell « de la Résistance et des conquêtes de la Libération », qui décrypte avec finesse la réhabilitation de Pétain et de Vichy, et plus encore l’analyse pénétrante et fondamentale de Pierre Serna, « Quand gloser sur la Révolution française permet de mieux cacher le projet d’une révolution nationale » ou comment le polémiste réactionnaire s’invente une histoire de la Révolution française pour servir son projet masqué, celui d’une révolution nationale comme la France en a connu entre 1940 et 1944. Toute une série de contributions qui invitent à se procurer rapidement ce livre lumineux. Pour comprendre. Et combattre.

HistoireÉric Zemmour
L'Humanité

chronique La vie et la mort en temps de pandémie

Prescription culture

Lionel Venturini

Quoi, revenir, déjà, sur la pandémie ? L’écrivain et médecin Christian Lehmann, qui tient pour Libération ses chroniques en temps de pandémie, a rassemblé celles-ci en recueil. Non pour ce fait en soi, mais parce que, oui, tandis qu’une sixième vague se profile, il est important de ne rien oublier des petites solidarités et des grandes compromissions, des faux-semblants comme des mensonges au plus haut niveau – car ceux-là signent aussi un changement d’époque. Entamée en mars 2020, et se poursuivant encore en ligne, cette chronique rageuse et pédagogue, écrite avec le sens de l’histoire et le temps long de l’expérience du praticien, plonge aussi dans les doutes et les espoirs des soignants d’aujourd’hui.

Santécoronavirus covid-19confinement
L'Humanité

Enquête La sociologie contre la domination coloniale

Prescription culture

Jérôme Lamy

Dans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.

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Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va

Actu

Retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.

Lola Ruscio

Après cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.

Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.

1. Un modèle social menacé de disparition

Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.

2. Un programme économique au service du capital

L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…

Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.

3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration

En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.

4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs

Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.

Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.

Emmanuel MacronPrésidentielle 2022droiteLaREM
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Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

Entretien

L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

Cyprien Boganda

Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

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Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

Premier plan

Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

Cécile RousseauCyprien Boganda

Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

Aucune urgence économique

Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

 

Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

 

L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

Une impression de bis repetita de 2019

Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

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Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

Actu

Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

Diego Chauvet

«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

Un grand coup de pression dans la campagne

Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

 Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

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Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

Enquête

Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

Aurélien Soucheyre

Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

La retraite pour les riches

Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Des institutions verrouillées

« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

Enfumage sur l’énergie

Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

Une grande attaque contre la Sécu

L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

Grande sécu, grosse manip’

D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

Les services publics dans le viseur

Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

Vers un durcissement sécuritaire

Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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Le Figaro

Présidentielle 2022: Emmanuel Macron fait le pari d’un meeting spectaculaire pour marquer les esprits

François-Xavier BourmaudTristan Quinault-Maupoil

Le candidat-président réunit ses troupes à La Défense Arena pour installer sa campagne et camper son duel face à l’extrême droite.

Quitte à faire court, autant faire fort. Ou en tout cas essayer. Pour son unique meeting avant le premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron veut marquer les esprits. Et donner enfin à sa campagne cet esprit «opéra punk» que ses conseillers espéraient avant que la guerre en Ukraine ne contraigne le président sortant à en rabattre sur sa nouvelle tentative de conquête de l’Élysée.

Accaparé par la crise internationale, Emmanuel Macron mène pour l’instant une campagne mollassonne. Déclaration de candidature attendue, présentation de son programme sans surprise, déplacements convenus… son statut de favori ne l’a pas poussé pour l’heure à prendre trop de risques. Jusqu’à la poussée de Marine Le Pen dans les sondages. Elle a sonné le réveil des troupes qui se retrouvent samedi dans la gigantesque salle de concert de La Défense Arena à Nanterre pour écouter Emmanuel Macron défendre sa vision du pays dans un meeting conçu comme un événement sportif. Une salle hexagonale, plus de 30.000 personnes attendues, des banderoles, un tifo géant, des fumigènes, des animations interactives avant le discours…

Rappel des troupes

«Il faut donner de l’énergie, faire en sorte que ce soit enthousiasmant pour donner une vision de notre projet dans la bonne humeur, car la période est assez dure pour les gens», explique-t-on dans l’équipe de campagne du candidat. Alors que les temps de parole sont désormais mesurés à la seconde près, le doute a plané un moment sur la retransmission en direct de l’événement sur les chaînes d’information en continu. Deux d’entre elles devraient le diffuser, Franceinfo et LCI.

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Et quand bien même, 500 journalistes se sont accrédités pour couvrir l’événement, dont une centaine d’étrangers. Au total, un peu plus de 220 médias assisteront au meeting. De quoi assurer une importante caisse de résonance médiatique pour ce que l’on présente dans l’entourage d’Emmanuel Macron comme un «rassemblement de projet, de vision et de récit».

Une démonstration de force aussi. Pour remplir la salle, il a fallu battre le rappel des troupes. Au début, «le QG n’était pas trop disposé à nous fournir des bus ou des TGV. On m’a dit que chacun devait venir par ses propres moyens. Ça me change du RPR où on débarquait en Airbus», raconte un ancien de la droite passé récemment chez LREM. Ce qui n’a pas empêché une légère inquiétude sur la mobilisation. Pour la gonfler, les ministres et les cadres de la majorité ont été invités à faire une vidéo et à la diffuser sur leur propre compte Twitter. «La salle devrait être archipleine. On a prévu des salles de débord en cas de forte affluence. En termes de meeting d’intérieur, on n’aura pas vu ça de toute la campagne», assure-t-on désormais autour du candidat. Lequel va déployer son bilan, expliquer ce que vit le pays depuis les cinq dernières années et avancer aussi quelques propositions sur la participation des citoyens à la vie démocratique.

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Sur le plan politique, Emmanuel Macron va poursuivre l’offensive entamée lors de ses derniers déplacements contre Marine Le Pen et se poser à nouveau en rempart contre l’extrême droite «à projet contre projet». «Il va être très clair sur les valeurs et ce qu’il propose par rapport à ce qu’il y a en face», promet-on dans l’entourage du candidat. «Ce sera aussi un appel à la clarté et la lucidité sur la situation, ajoute-t-on. Mais également l’occasion de dénoncer ce que font les autres candidats».

De quoi se lancer dans la dernière semaine de campagne avec de nouveaux déplacements prévus sur le terrain. Ce dont le pressent d’ailleurs beaucoup de ses soutiens. «Emmanuel Macron doit maintenant aller à la rencontre des Français. Les gens veulent le toucher, ils veulent de l’amour. Qu’il laisse un peu du dossier ukrainien à Castex, Parly et Le Drian, plaide le député LREM de l’Hérault, Patrick Vignal. On dit que les maires sont à portée de tartes, je veux que mon candidat soit à portée de tartes lui aussi. Le meilleur VRP de Macron, c’est Macron. Les Français veulent le voir, alors je dis “Libérez-le de l’Élysée, retirez-lui les menottes. Libérez-le et laissez mon candidat s’exprimer”.» Après son meeting, il ne lui restera que six jours.

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Affaire McKinsey : «Qu'ils aillent au pénal», lance Macron à ses accusateurs

Le président candidat a défendu le recours à des cabinets externes et expliqué que chaque contrat «respecte la règle des marchés publics».

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La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron

RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.

«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains

INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».

L'Humanité

Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Actu

La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

Florent LE DU

Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

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Le Figaro

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

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REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Vincent Jolly

Propos recueillis par Vincent Jolly. Photographe anonyme (pour raison de sécurité)

«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture … tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal ­cherche quelque chose à ajouter.

Que dire de plus ? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser ? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois ? « C'est vraiment terrifiant : les guirlandes de ­Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas. »

Risquer 15 ans de prison

Le nom de cet inconnu qui nous parle, et dont les photographies illustrent ces pages, vous ne le connaîtrez pas. Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que sa crédibilité en tant que témoin et sa légitimité en tant que journaliste sont ­incontestables. Pourquoi l'anonymat ? « Depuis un mois, ce qu'on a le droit ou pas de faire quand on est journaliste n'est vraiment plus clair… Je préfère ne pas prendre le ­risque. » Quel risque ? Celui d'être jugé comme un traître sous le coup de la loi votée le 4 mars dernier à l'unanimité par la Douma, chambre basse du Parlement, et qui peut sanctionner jusqu'à 15 ans de prison quiconque « diffuse de fausses informations sur l'armée russe , surtout si elles entraînent de graves conséquences pour les forces armées ».

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Texte de loi au vocabulaire volontairement approximatif pouvant, en somme, s'appliquer à n'importe qui véhiculant une image de la Russie à rebours de ce que le Kremlin souhaite diffuser. Avec l'ancienne doctrine soviétique d'Andreï Jdanov, « si vous n'êtes pas avec nous, vous être contre nous » érigée en nouvel évangile de sa politique intérieure, Vladimir Poutine a été très clair : « Le problème est dans le fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l'ouest, NDLR), et pas ici avec la Russie. […] Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie. » Et d'ajouter : « Le peuple russe est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres. Le peuple russe peut les recracher comme un moucheron qui a atterri dans leur ­bouche. » Traître, racaille, moucheron… C'est ainsi que ­Vladimir Poutine désignerait la personne qui a pris ces photos et qui nous raconte ce qu'elles montrent de Moscou.

Comme l'image de ces Moscovites déposant des gerbes de fleurs là où l'opposant Boris Nemtsov a été assassiné, le 27 février 2015, sur un pont à quelques centaines de mètres du Kremlin. Sept ans jour pour jour après son assassinat, alors que l'invasion militaire russe de l'Ukraine venait de commencer, des habitants sont venus rendre hommage à celui qui enquêtait sur l'implication du Kremlin dans le Donbass séparatiste.

« Les gens venaient, posaient les fleurs et repartaient assez vite car on ne pouvait pas s'attarder », ­raconte le journaliste. « Ça a duré plusieurs heures, et puis ils en ont arrêté quelques-uns. Beaucoup venaient aussi pour voir qu'ils n'étaient pas seuls à être contre la guerre. » Se sentir seul et impuissant devant les actions de son pays, et ce depuis plus d'un mois. « J'ai peu de souvenirs de la journée du ­24 février, quand on a appris l'invasion de l'Ukraine. Au ­départ, on n'y croyait pas. Et puis, on a compris. Les gens sont sortis assez naturellement dans les rues du centre de Moscou, vers la place Pouchkine où il y avait déjà beaucoup de policiers. »

Plusieurs milliers de personnes ont été interpellées lors de ces manifestations. Avec, selon nos informations ­recoupées auprès de sources sur place, plus de 15.000 arrestations depuis le 24 février, dont presque la moitié serait des femmes, selon OVD-Info, une ONG indépendante russe. Des interpellations qui se soldent par des amendes allant de 200 à 3000 euros, ou des peines de prison si le concerné est un récidiviste. Les personnes affichant une attitude contre la guerre, en brandissant des panneaux ou par une autre ­action publique, sont rapidement arrêtées.

Fermeture des médias indépendants

Depuis ce 24 février, comme pour beaucoup de Russes ne soutenant pas Poutine, c'est donc une sorte de demi-vie que traverse notre interlocuteur : des journées passées chez soi à regarder les groupes Telegram et Signal pour avoir des ­informations autres que celles véhiculées par les médias ­officiels – les autres ont cessé leurs activités. Comme témoigne cette photographie des locaux de la chaîne ­Dozhd ­(littéralement « la pluie »), un média indépendant et très ­populaire, entièrement fermé. Et mardi dernier, Novaïa ­Gazeta , dernier journal indépendant encore ouvert, a cessé à son tour son activité.

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Les médias officiels, notre source ne les regarde pas ; même pas pour se faire une idée de l'ampleur des mensonges qui y sont récités par les présentateurs. « C'est une propagande tellement bien rodée, tellement efficace, poursuit l'anonyme. Et c'est une machine qui ne date pas d'hier : c'est un discours qui prend ses origines depuis quinze ans. » Cette répression contre les opinions dissonantes du Kremlin afflige une population sous le choc : depuis un mois, les ventes de somnifères et d'antidépresseurs ont doublé, selon un gros groupe pharmaceutique et 36.6, une chaîne de pharmacies.

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C'est donc toute une atmosphère que ces photographies ­tentent de retranscrire, tissant une sorte de narration silencieuse du récit parcellaire de cet « autre côté » de la guerre russo-ukrainienne. Comme cette longue file d'attente devant un bâtiment : « Ces gens faisaient la queue pour retirer de ­l'argent à un distributeur automatique de la banque ­Tinkoff, raconte la voix. Une banque en ligne où, sur son application, on peut voir où il y a encore du liquide à retirer. Tout le monde voulait retirer des dollars avant que ce soit interdit. » Ou celle de l'aéroport de Vnoukovo, l'un des trois grands aéroports de la capitale, où beaucoup se sont précipités pour sortir du pays peu après l'invasion du 24 février.

Pourquoi Vnoukovo ? « C'est l'aéroport depuis lequel opère ­Turkish Airlines, qui a gardé ses vols pour Istanbul, précise notre interlocuteur. Pour partir rapidement, les Russes ont privilégié la Turquie , l'Arménie, la ­Géorgie ou les Émirats… là où on n'a pas besoin de visa pour entrer. J'ai vu des gens tellement déterminés à partir qu'ils payaient un billet 1000 euros, 2000 euros même alors qu'en temps normal c'est 10 fois moins cher. » Pourquoi lui n'a pas souhaité quitter le pays ? « Je veux continuer à travailler sur mes projets, sur l'effet psychologique de cette guerre sur la population russe. Et essayer de comprendre pourquoi tant de gens soutiennent le Kremlin malgré ses mensonges, explique-t-il. Même si c'est de plus en plus dur, car les gens se referment sur eux-mêmes. Ils ont peur d'être dénoncés. » Ce soutien à ­Poutine, que certains estiment à 80% de la population, n'est pas forcément ancré dans la réalité, selon un autre journaliste que nous contactons. « Le silence d'une personne ne veut pas forcément dire son approbation », lance-t-il.

Notre source a pu se rendre à une célébration pro-Poutine, qui s'est déroulée le 18 mars dernier au stade Loujniki et dont les images d'une foule l'acclamant ont été largement diffusées. « Mais beaucoup de ces gens sont des employés du gouvernement et ont été fortement invités, forcés même, à se rendre sur place, témoigne-t-il. Beaucoup ont d'ailleurs quitté le stade après le discours de Poutine qui est arrivé au ­milieu du concert, sans en voir la fin. » Et de poursuivre : « C'est aussi ça le souci : beaucoup de Russes dépendent complètement du gouvernement pour vivre. Du coup, ils ne peuvent pas s'y opposer, au risque de tout perdre. »

Une débâcle militaire et économique

Cependant, peu à peu, cet édifice monolithique se fissure. Nos informations confirment que les prix de certains produits ont été multipliés par deux, parfois par dix. Même le papier est devenu une denrée rare. Une hausse dont les ­origines sont simples : tous les produits fabriqués en Russie utilisent des composants fabriqués à l'étranger. Et puis il y a le bilan humain : ces hommes partis sans le savoir à la guerre et qui ne reviendront pas.

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Tandis que le Kremlin continue de faire état d'à peine 1300 morts, les informations qui circulent parlent de 15.000 tués en reprenant les chiffres du ministère de la Défense ukrainien. Et les désertions du côté de l'armée russe sont nombreuses ; les his­toires de gardes nationaux (les Omon) renvoyés pour avoir refusé de prendre part aux combats, aussi. L'augure, peut-être, d'une débâcle précédant la fin du conflit : en début de semaine, l'Ukraine annonçait avoir libéré Irpin des forces russes et le Kremlin disait vouloir se concentrer sur l'est du territoire, revoyant ses plans militaires à la baisse.

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L'Humanité

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Actu

ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

Julia Hamlaoui

Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

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L'Humanité

Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

Actu

La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

Benjamin König

C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

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Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

Des gages aux patrons

Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

Course à l’échalote

Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

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Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022
Le Figaro

Les Britanniques confirment l’explosion de deux dépôts en Russie, l’un de carburant et l’autre de munitions

EN COURS : Mis à jour le 2 avril 2022 à 04:32

Dans son compte-rendu quotidien sur la situation en Ukraine, le ministère britannique de la Défense atteste qu'«un incendie a détruit plusieurs réservoirs de pétrole dans un dépôt de la ville russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne», sans toutefois en attribuer la paternité aux forces armées ukrainiennes. Fait notoire, il est également fait mention d’explosions dans un dépôt de munition dans la même ville, qui avaient été filmées la veille et largement diffusées sur les réseaux sociaux, sans avoir été officiellement confirmé jusque là.

Le ministère britannique de la Défense note à ppropose des ces deux événements que «la perte probable d'approvisionnement en carburant et en munitions de ces dépôts ajoutera probablement une pression supplémentaire à court terme aux chaînes logistiques déjà tendues de la Russie. L'approvisionnement des forces russes encerclant Kharkhiv (à 60 km de Belgorod) pourrait être particulièrement affecté

La ville de Belgorod est située à environ 80 kilomètres au nord de Kharkiv, deuxième ville ukrainienne attaquée par les forces russes depuis le début de l'offensive du Kremlin le 24 février.

Washington s’apprêterait à faire transférer des chars de fabrication russe dans le Donbass

Selon le New York Times, citant un responsable américain, les Etats-Unis vont travailler avec leurs alliés pour faire transférer des chars de fabrication soviétique en Ukraine, afin de renforcer les défenses de cette dernière dans la région du Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky en avait fait la demande à Washington. Les chars permettraient à l'Ukraine de mener des frappes d'artillerie à longue portée sur des cibles russes dans la région du Donbass, dans le sud-est de l'Ukraine, à la frontière avec la Russie, a déclaré le responsable cité par le Times.

Le Pentagone annonce 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine

Le Pentagone va fournir jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, a annoncé le porte-parole du ministère américain de la Défense dans un communiqué vendredi. «Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine depuis la prise de fonction de l'administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d'aide militaire depuis l'invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie», précise John Kirby.

A Irpin, une victoire ukrainienne au coût apocalyptique

C'était encore mi-février une banlieue bien desservie dans la forêt de pins à la périphérie nord-ouest de la capitale, c'est désormais un terrain vague, voulu par Moscou. Irpin a résisté à l'invasion russe de toute sa force, barrant la route à l'avancée des troupes russes vers Kiev, à quelque 20 kilomètres de là. La ville, dont les parcs autrefois verdoyants sont jonchés de cadavres, est à présent de nouveau sous contrôle ukrainien. les troupes russes, elles, se retirent précipitamment des environs de la capitale. C'est une victoire à la Pyrrhus, qui a rendu la ville méconnaissable. La quasi-totalité des bâtiments ont été détruits. Les pilonnages ont fait sauter d'énormes morceaux d'immeubles modernes aux couleurs pastel.

Les rues brumeuses sont étrangement vides, où seuls bruissent des chiens errants et des corbeaux. Les pare-brises des voitures sont éclatés. «C'est l'apocalypse», dit un soldat ukrainien qui fait du stop dans la ville déserte. Les quelques habitants de la ville qui sont restés racontent comment ils ont survécu à plus d'un mois de bombardements incessants. Des aires de jeux avec des scooters d'enfants abandonnés sont couverts de décombres. Les secouristes récupèrent encore les morts pour les placer dans des sacs mortuaires, avant de les emmener sur le pont explosé qui relie la ville à Kiev. Ce pont est couvert de dizaines de voitures brûlées, criblées de balles et abandonnées, que les secouristes tentent de dégager.

A Irpin, où les autorités affirment qu'au moins 200 civils ont été tués, les habitants relativisent le succès de l'Ukraine dans cette bataille. «Nous avons reconquis Irpin, nous avons reconquis beaucoup de choses, mais la guerre n'est pas terminée», nuance Bogdan.

Plus de 3.000 personnes «sauvées» de Marioupol assiégée, dit Zelensky

Plus de 3.000 personnes ont pu être «sauvées» de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par les forces russes, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. «Aujourd'hui (vendredi), les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojia. Nous avons réussi à sauver 6.266 personnes, dont 3.071 de Marioupol», a-t-il dit. Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si ces personnes ont été évacuées depuis Marioupol ou si elles avaient fui la ville auparavant par leurs propres moyens avant d'être emmenées en bus à Zaporojia.

Vendredi soir, l'AFP a observé une trentaine de bus d'évacuation entrer dans la ville de Zaporojia, certains d'entre eux transportant des personnes qui avaient fui Marioupol par leurs propres moyens, puis avaient été emmenées en bus vers le territoire contrôlé par l'Ukraine. Ces habitants de Marioupol avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels.

On ne sait pas si Volodymyr Zelensky fait référence aux mêmes personnes dans sa vidéo.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devait prendre part à l'évacuation, avait annoncé vendredi que son équipe envoyée à Marioupol avait dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville portuaire assiégée par les forces russes étant «impossible» ce jour.

Ukraine, 37e jour de guerre

Dans la ville mexicaine de Tijuana, des centaines d’Ukrainiens attendent de pouvoir passer aux Etats-Unis

Des centaines d'Ukrainiens campaient vendredi dans la ville frontalière de Tijuana, au Mexique, juste en face de San Diego, Californie, dans l'espoir de demander l'asile aux États-Unis. Une augmentation spectaculaire quelques jours seulement après que l'administration Biden a déclaré accepter jusqu'à 100.000 réfugiés Ukrainiens. Après s'être vu refuser des visas américains ou avoir été invités à attendre dans les ambassades américaines à l'étranger, de nombreux Ukrainiens fuyant la guerre ont préféré s’envoler pour la frontière américano-mexicaine, souvent via la capitale Mexico, en espérant que les autorités les autoriseront à entrer, afin qu'ils puissent retrouver des parents ou des amis sur place.

A Tijuana, les gens sont étalés sur des couvertures et des chaises de jardin, à côté de valises pleines à craquer, sur une parcelle d'herbe près du port d'entrée international de San Ysidro. Certains dorment dans des tentes et sous des bâches. Des volontaires américains portant des gilets fluo - des Ukrainiens-Américains qui se sont rendus à Tijuana après avoir entendu parler de l'arrivée de réfugiés - recueillent des noms sur une liste d'attente manuscrite pour suivre les arrivées.

Alors que quelque 600 Ukrainiens campent près de l'entrée de la frontière, environ 500 autres séjournent dans des hôtels de la ville, a déclaré Enrique Lucero, directeur des affaires migratoires de Tijuana, citant la liste tenue par des bénévoles. Environ 40% sont des enfants, a-t-il ajouté. Selon le San Diego Union Tribune, de nombreuses familles avec des enfants dorment dehors, à même le sol, alors que les nuits sont plutôt froides.

Enrique Lucero a déclaré qu'une centaine d'Ukrainiens étaient autorisés à entrer quotidiennement aux États-Unis. En moyenne, ils attendent environ un jour à partir du moment où ils sont inscrits sur la liste dressée par des volontaires jusqu'à ce qu'ils puissent entrer aux États-Unis, a déclaré Julia Neusner, avocate du groupe de défense à but non lucratif Human Rights First, basé à New York. Les douanes et la protection des frontières des États-Unis ont déclaré que les données sur le nombre d'Ukrainiens entrés dans le pays en mars seraient disponibles dans les semaines à venir.

Guerre en Ukraine : l'histoire en étendard

La demande de drapeaux ukrainiens s’envole depuis l’invasion du pays par la Russie. Ces pièces d’étoffe, qui fédèrent les peuples dans la joie ou la douleur, sont des emblèmes très codifiés. De tout temps, les hommes ont utilisé des drapeaux. Les chefs de tribu à la préhistoire, les Chinois vers 1500 avant J.-C pour exprimer une hiérarchie dans la société, les Vikings à la fin du VIIIe siècle sur les mâts des bateaux. Mais ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que les pays commencèrent à créer leur propre drapeau. Ils reflètent la fin de la monarchie et du système héraldique. On passe désormais à un système de couleurs à l’effigie des valeurs et de la politique de chaque pays.

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Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

De notre envoyée spéciale à Varash

Les réacteurs veillant sur la ville, les blocs soviétiques alignés et les sculptures et affiches à la gloire de l’atome: les villes d’Enerhodar et de Varash, en Ukraine, bien qu’à des centaines de kilomètres l’une de l’autre se ressemblent. Ces deux cités-dortoirs ont été construites pour les centrales nucléaires adjacentes, dans les années 1970, alors que l’URSS développait le programme nucléaire ukrainien. Aujourd’hui, la première, située sur les rives du Dniepr, dans le sud du pays, est occupée par les Russes. L’autre, dans le nord-ouest de l’Ukraine, vit dans l’inquiétude d’une attaque des forces de la Biélorussie, distante de seulement 80 kilomètres plus au Nord.

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Une colonne de bus avec des habitants de Marioupol arrive à Zaporijia

Une colonne de bus transportant des personnes déplacées dont des habitants de la ville portuaire assiégée de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est arrivée vendredi soir à Zaporijia, ville contrôlée par l'armée de Kiev, a constaté l'AFP. Les bus transportaient des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels.

Cette information a été confirmée par la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, dans une video sur Telegram. «Dès aujourd'hui, alors que nous enregistrons cette video, les bus sont déjà en route, pour mettre des habitants de Marioupol, 42 bus, en sécurité», a-t-elle dit. L'AFP a pu observer une trentaine de bus. «Nous savons combien vous espérez être sauvés. Chaque jour nous allons tenter et tenter encore de passer jusqu'à ce que vous ayez une chance de quitter la ville, et le plus important, de vivre paisiblement», a ajouté Iryna Verechtchouk. Elle avait indiqué jeudi que le gouvernement ukrainien envoyait 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol après que Moscou eut annoncé une trêve pour permettre leur départ.

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Volodymyr Zelensky dit sa reconnaissance à la présidente du Parlement européen pour sa venue «héroïque» à Kiev

«Je veux vous remercier personnellement Roberta, vous et votre équipe, dans un moment aussi important pour notre pays (...) aujourd'hui quand les Ukrainiens croient en les actes et les mesures concrètes, de faire preuve d'héroïsme - car c'est aujourd'hui de l'héroïsme de venir en Ukraine», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, toujours en t-shirt kaki en accueillant la délégation européenne, selon une vidéo mise en ligne par la présidence ukrainienne. Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen élue le 18 janvier, est le premier dirigeant d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Zelensky a remercié Roberta Metsola pour le soutien du Parlement européen à l'Ukraine. «Nous apprécions énormément toutes ces démarches. Et comme nous voyons tout désormais par le prisme ami/pas ami, (...) que la zone grise n'existe plus pour nous dans la diplomatie (...) nous sommes heureux que vous soyez du côté de la lumière et du bien concernant l'Ukraine», a-t-il ajouté. «Vous êtes venue et c'est un signe très important. Nous vous en sommes reconnaissants et nous ne l'oublierons pas», a encore dit le président ukrainien.

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Guerre en Ukraine : la popularité de Vladimir Poutine a-t-elle vraiment bondi à 83% ?

Quoi qu'on en pense et en dépit de difficultés rencontrées par l'armée russe sur le terrain, Vladimir Poutine apparaît pour le moment renforcé par son «opération militaire spéciale» en Ukraine. La popularité du président russe a fait un bond de douze points par rapport à février, 83% des Russes interrogés approuvant son action (contre 71% le mois dernier), selon une enquête d'opinion publiée jeudi par l'institut Levada. Il s'agit du premier sondage réalisé depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, par cet organisme indépendant. Par ailleurs, 81% des Russes soutiennent l'action de leur armée en Ukraine, 53% se disant «tout à fait favorable» et 28% «plutôt favorable», selon Levada. 14% des personnes interrogées ne soutiennent pas l'opération militaire. Mais comment juger le net renforcement du taux d'approbation de Vladimir Poutine et l'appui élevé en faveur de l'intervention en Ukraine ? Dans les conditions de limitation de la liberté d'expression en Russie, les résultats de ces sondages sont-ils crédibles ?

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République dominicaine: perquisition sur un yacht russe

Un yacht russe de passage à Saint-Domingue a été perquisitionné vendredi par les autorités locales à la demande de la justice américaine, a indiqué le parquet dominicain. «Le ministère public a procédé ce vendredi à une perquisition sur le yacht Flying Fox dans le cadre d'une enquête sur des allégations de blanchiment d'argent et de trafic d'armes», selon le texte. Cette perquisition survient alors que les «États-Unis ont ouvert une enquête contre plusieurs cibles impliquées dans le blanchiment d'argent à l'échelle internationale», est-il précisé dans le communiqué.

Les États-Unis ont imposé des sanctions à la Russie et aux personnes liées au président russe Vladimir Poutine à la suite de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe. La déclaration du bureau du procureur dominicain ne cite pas de noms, mais, selon le magazine américain Forbes, le yacht de luxe appartient au magnat russe Dmitry Kamenshchik, dont la fortune est estimée à 2,1 milliards de dollars. Dmitry Kamenshchik, 53 ans, est notamment le propriétaire de l'aéroport Domodedovo de Moscou, qui accueille quelque 30,7 millions de voyageurs par an. Selon Imperial Yachts, le Flying Fox, long de 136 mètres, est ancré à Saint-Domingue depuis le 21 mars et a été inspecté par des agents de la sécurité intérieure américaine le 25 mars.

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Le Bolchoï présentera un ballet «héroïque» en soutien de l'opération russe en Ukraine

Le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé vendredi qu'un ballet «héroïque» serait présenté samedi en soutien de l'opération militaire russe en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février. «Le ballet Spartacus d'Aram Khatchatourian sera présenté le 2 avril 2022 sur la scène historique du Bolchoï», a indiqué le théâtre dans un communiqué.

«Le Bolchoï va remettre les revenus de ce spectacle légendaire mis en scène par Iouri Grigorovitch aux familles des soldats tués au cours de l'opération militaire russe en Ukraine», a-t-il précisé. Selon le communiqué, le spectacle va marquer le début d'une vaste campagne caritative «Rideau levé» lancée par le ministère russe de la Culture pour soutenir «ceux qui aident notre armée», ainsi que pour apporter l'assistance aux personnes évacuées du Donbass (Est de l'Ukraine). Plusieurs théâtres russes vont présenter des spectacles dans le cadre de cette campagne pour des organisations de jeunesse, des bénévoles, des anciens combattants, ainsi que pour les habitants des républiques séparatistes ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk (DNR et LNR), précise le communiqué.

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La Bulgarie expulse un nouveau diplomate russe, soupçonné d'espionnage

La Bulgarie a annoncé vendredi l'expulsion du premier secrétaire de l'ambassade de Russie soupçonné d'être impliqué dans une affaire d'espionnage, deux semaines après avoir déjà renvoyé dix diplomates. Il doit quitter le pays dans un délai de 72 heures, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Le parquet a ouvert une enquête à son encontre pour des «activités de renseignement non réglementées, probablement en faveur de la Fédération russe», selon un communiqué.

Le parquet avait fait état plus tôt dans la journée de soupçons visant «deux responsables de l'agence de sécurité nationale» (contre-espionnage) et un agent de ministère «pour avoir fourni par des moyens techniques des informations» à Moscou. La Bulgarie avait déjà expulsé le 18 mars dix diplomates russes. Depuis l'invasion russe en Ukraine le 24 février, des dizaines d'expulsions ont eu lieu aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Irlande ou encore en Pologne, dans les pays baltes et d'Europe orientale. La Bulgarie, membre de l'Union européenne et de l'Otan, entretient traditionnellement des relations étroites avec la Russie, notamment dans le domaine de la culture et de l'énergie. Mais depuis octobre 2019, une série de scandales d'espionnage ont suscité des crispations, qui se sont accentuées depuis le début de la guerre. Au total sur la période, une vingtaine de diplomates et un assistant technique à l'ambassade ont été déclarés persona non grata.

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Un haut responsable onusien se rendra à Moscou dimanche pour obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine, annonce Antonio Guterres

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou afin d'essayer d'avoir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine, a annoncé vendredi le chef des Nations unies, Antonio Guterres. «Il sera à Moscou dimanche et après il ira à Kiev», a déclaré à quelques journalistes le secrétaire général de l'ONU, en rappelant qu'il lui avait donné récemment pour mission de «rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine».

«Cela veut dire qu'on ne renonce pas à la perspective d'arrêter les combats» que ce soit «au Yémen, en Ukraine, partout dans le monde», a ajouté Antonio Guterres. «Tant la Fédération de Russie que l'Ukraine ont accepté de le recevoir (...) pour sa mission visant à obtenir un cessez-le-feu humanitaire», a-t-il souligné, sans autre détail.

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Le Kirghizstan interdit les manifestations liées au conflit russo-ukrainien

Plusieurs petits rassemblements à la fois pro et contre l'offensive russe en Ukraine ont eu lieu au Kirghizstan, pays pauvre d'environ 7 millions d'habitants, à majorité musulmane, qui abrite une base militaire russe. Un tribunal de Bichkek représentant différents arrondissements de la capitale kirghize a interdit «tous les types de rassemblements pacifiques, défilés et actions» liés au conflit russe-ukrainien, selon un communiqué de la police locale dans un communiqué. Cette mesure doit rester en vigueur jusqu'au 1er juillet, selon la même source.

Au Kazakhstan voisin, les autorités ont pour leur part mis en garde les citoyens kazakhs contre des publications provocatrices sur les réseaux sociaux, y compris celles appelant les Kazakhs à participer aux combats en Ukraine. De telles publications pourraient être passibles de peines de prison, selon un communiqué du Parquet kazakh. Ex-république soviétique d'Asie centrale, le Kazakhstan qui jouit traditionnellement de relations cordiales avec l'Occident, cherche un équilibre entre la distanciation de la campagne russe en Ukraine et le maintien de ses liens amicaux avec Moscou.

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La Russie est «acculée» sur le plan économique, assure un haut responsable américain

«La Russie est acculée et en voie de devenir une économie fermée, et la Russie est l'un des pays les moins bien équipés au monde pour fonctionner comme une économie fermée», car trop dépendante de ses exportations de matières premières, a expliqué un haut responsable du département du Trésor américain, sous couvert d'anonymat. Il a déclaré que la Russie subissait des conséquences «sévères» à cause des sanctions décidées par les Occidentaux suite à l'invasion de l'Ukraine: «Une inflation élevée qui ne fera que grimper encore, et une profonde récession qui ne fera que s'aggraver».

Lors d'un échange téléphonique avec des journalistes, il a estimé que l'économie russe pourrait se contracter de 10% cette année. Le haut responsable a aussi tenu à relativiser le net rebond récent du rouble, qui, malgré de lourdes sanctions financières contre la Russie, a peu ou prou retrouvé son niveau d'avant le début de l'invasion, à 86 roubles pour un dollar, certes sur un marché volatil et réduit. La source au Trésor a fait valoir que la forte inflation actuelle en Russie signifiait que la devise russe «faiblissait». Il a aussi rappelé que la Russie avait mis en place de sévères restrictions pour protéger sa devise, ce qui relativise selon lui le taux de change affiché. Le haut responsable américain a par ailleurs assuré voir l'émergence en Russie d'un marché noir du rouble, qui n'est toutefois pas un marché noir organisé à ce stade.

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Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques

Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts. Le premier ministre Boris Johnson souhaite en finir avec les lois du pays sur la diffamation qui entravent depuis des années la liberté d’enquête sur ces proches de Poutine.

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La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?

Au 37e jour de guerre, la situation s'est stabilisée en Ukraine. Excepté à Marioupol, de plus en plus étouffée par la tenaille russe, aucune victoire décisive ne semble pouvoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. La suprématie russe, que tout le monde attendait écrasante, est contestée par une vaillante résistance ukrainienne, qui parvient même à mener avec succès quelques contre-offensives. Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».

Quelques jours auparavant, le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?

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Gazprom se retire de ses filiales allemande et britannique

Le groupe russe Gazprom a annoncé vendredi se retirer de ses filiales en Allemagne et en Grande-Bretagne qui assurent notamment la distribution de gaz, une mesure aux conséquences incertaines alors que plane la menace de perturbations des livraisons d'énergie vers l'Europe. «Le groupe Gazprom a mis fin le 31 mars à sa participation dans Gazprom Germania et l'ensemble des actifs de celle-ci, dont Gazprom Marketing & Trading», basé à Londres, a expliqué l'entreprise dans un communiqué. Gazprom n'a pas détaillé si l'entité allemande - dont le groupe était l'unique propriétaire et qui possède des filiales également en Suisse et en République Tchèque - a été vendue.

Aucun nouveau propriétaire n'a été annoncé. Le service de presse de Gazprom Germania, sollicité par l'AFP, n'était pas joignable vendredi. L'annonce intervient alors que Moscou a ordonné de payer le gaz en roubles depuis des comptes en Russie, faisant planer le spectre d'une interruption des livraisons. Vladimir Poutine avait annoncé jeudi que les acheteurs de gaz russe de pays «inamicaux» doivent à compter de vendredi payer depuis des comptes ouverts en Russie. Le Kremlin a précisé cependant que le prix du gaz restait libellé dans la devise des contrats en cours, soit le plus souvent en euros ou en dollars, et que les clients devront effectuer une simple opération de change en Russie.

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Les cryptomonnaies aident-elles l'Ukraine à armer ses soldats?

Bitcoin, Ethereum, Tether, Casper… les cryptomonnaies font partie intégrante de la stratégie militaire ukrainienne. Grâce à elles, des milliers d’équipements de combat sont achetés et livrés aux soldats sur le front. Cette utilisation d’une ampleur inédite permet à l’Ukraine d’accéder à des fonds disponibles quasi-instantanément. Aident-elles l’Ukraine à gagner la guerre ? Sont-elles des armes efficaces ? Réponses en vidéo.

«Impossible» de procéder à l'évacuation de Marioupol vendredi, selon la Croix-Rouge

La Croix-Rouge a annoncé que l'équipe envoyée à Marioupol en Ukraine avait dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville assiégée par les forces russes étant «impossible». «L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui», a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué, ajoutant qu'une nouvelle tentative aurait lieu samedi.

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Xi Jinping appelle l'Union européenne à «se forger sa propre perception de la Chine»

Xi Jinping a appelé vendredi l'Union européenne à «se forger sa propre perception de la Chine et à poursuivre de façon autonome sa propre politique à l'égard» de Pékin, selon un compte-rendu de la presse d’État chinoise, à l’issue d’un sommet virtuel avec des dirigeants européens dont la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Pour le régime communiste, les Européens se sont laissé entraîner dans un conflit dont Washington serait l'instigateur et qui a révélé les vulnérabilités de l'Occident. Ultra-dépendante du gaz russe, «l'Europe s'est peut-être tirée une balle dans le pied en se joignant aux sanctions américaines», prévenait jeudi le quotidien nationaliste Global Times.

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Réfugiés ukrainiens: 600 entreprises mobilisées avec 7000 propositions d'emploi, selon Élisabeth Borne

«Nous restons pleinement engagés pour accueillir et accompagner les déplacés ukrainiens vers l'emploi. 600 entreprises sont déjà mobilisées avec 7000 propositions d'emploi», a twitté Élisabeth Borne à l'issue d'une réunion sur l'insertion professionnelle des réfugiés avec la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa. Le ministère du Travail avait annoncé mi-mars le lancement d'un portail dédié à l'accueil des déplacés sur le site «Les entreprises s'engagent». Il contient notamment un module où elles peuvent préciser leurs intentions d'embauche et le type de poste concerné.

Soulignant que «l'accès à l'emploi est fondamental pour permettre aux personnes brutalement exilées de trouver les moyens d'une certaine autonomie», le ministère a indiqué à l'AFP que l'enjeu est de «transformer l'engagement fort des entreprises» en «solutions concrètes, offres d'emploi, de stages, d'immersions en entreprise, engagements matériels, etc». Les entreprises qui se sont manifestées sont à environ 85% des TPE/PME, réparties sur tout le territoire, avec une grande variété de secteurs, notamment celui en tension de l'hébergement-restauration, indique-t-on au ministère.

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53 sites culturels endommagés par l'invasion russe

Au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier, a rapporté vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Parmi ces sites, figurent 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments, dont l'Unesco a pu vérifier les dégâts par de l'imagerie satellitaire et des acteurs sur place, a expliqué un porte-parole de l'Unesco, selon lequel cette liste «n'est pas exhaustive».

La France a accueilli 36.000 personnes fuyant l'Ukraine

Cinq semaines après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, 36.000 déplacés fuyant la guerre ont été recensés en France, a annoncé vendredi Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté. «Nous avons aujourd'hui accueilli en France environ 36.000 personnes venues d'Ukraine. Ces personnes sont très majoritairement de nationalité ukrainienne, mais il y a aussi des personnes qui sont d'autres nationalités», a indiqué la ministre en charge de l'accueil et de l'intégration des réfugiés, au cours d'une audition à Paris par plusieurs associations d'aide aux exilés, lors de laquelle elle représentait le candidat Emmanuel Macron.

Depuis les premières arrivées de déplacés fuyant le conflit, le gouvernement français se fonde, pour ce recensement, sur le nombre de personnes contrôlées par la police aux frontières à leur arrivée sur le territoire. Des chiffres qui ne représentent donc pas le nombre de personnes réellement accueillies en France, puisque nombre d'Ukrainiens se dirigent ensuite vers d'autres pays, en premier lieu l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni.

L'Ukraine dit avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires avec la Russie

L'Ukraine a annoncé vendredi avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers. «Un échange vient d'avoir lieu, 86 militaires ukrainiens dont 15 femmes sont déjà en sécurité», a indiqué sur Telegram le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko.

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Le président ukrainien affirme avoir discuté avec Emmanuel Macron de l’évacuation de Marioupol

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a discuté avec son homologue français de la nécessité de mettre en place la proposition de Paris de créer des couloirs humanitaires pour évacuer les civils de la ville assiégée de Marioupol, a-t-il affirmé sur Twitter.

Tchernobyl: la centrale intacte, mais les Russes se sont exposés aux radiations

La centrale nucléaire de Tchernobyl n'a pas subi de dommages durant son occupation de quatre semaines par les soldats russes, mais ceux-ci se sont exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont indiqué les autorités ukrainiennes vendredi.

La centrale, site en 1986 de la plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire lors de l'explosion d'un de ses réacteurs, a été libérée jeudi lors du retrait des forces russes de cette zone située au nord de Kiev. «Tout l'équipement de la centrale de Tchernobyl fonctionne. Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent dans leur régime habituel», a déclaré le directeur de la centrale Valery Seïda, cité dans un communiqué de l'agence ukrainienne pour l'énergie atomique Energoatom.

Mais ils se sont surtout, dans cette zone interdite lourdement contaminée par la catastrophe de 1986, exposés à des doses probablement importantes de radiations, constatent les Ukrainiens.

«L'épaisse poussière que leurs véhicules ont fait monter dans l'air et les particules radioactives qu'elle contient pourraient avoir facilement pénétré l'organisme des Russes par leurs poumons», a dit Valery Seïda. Pire, ils semblent y avoir creusé des tranchées dans la «forêt rousse», la zone la plus contaminée.

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L'UE prévient Pékin qu'un soutien à Moscou «ternira gravement sa réputation»

L'UE a appelé vendredi Pékin à «ne pas interférer» dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou «ternira gravement la réputation» de la Chine en Europe, a indiqué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

«Les entreprises regardent comment les pays se positionnent (...) Aucun citoyen européen ne comprendrait que (la Chine) soutienne la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre» en Ukraine, a-t-elle indiqué, au côté du président du Conseil européen Charles Michel, à l'issue d'un sommet en visioconférence avec le président chinois Xi Jinping.

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Macron exprime son soutien au maire de Melitopol

Emmanuel Macron a exprimé vendredi son soutien à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu'il a reçu à l'Elysée avec quatre députées ukrainiennes. Cette rencontre intervient avant un nouvel appel du président français avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

«On est heureux de vous voir ici, libre, et je n'ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé», a dit le président français à l'élu ukrainien, qui a été détenu par les forces russes avant d'être libéré à l'occasion d'un échange de prisonniers. Ivan Fedorov a notamment été reçu mercredi par le président du Sénat français Gérard Larcher.

«Vous recevoir, c'est aussi vous dire, au-delà de ce que nous avons pu faire depuis un mois, que nous allons poursuivre les efforts à vos côtés», a ajouté le président français. Après l'enlèvement d'Ivan Fedorov le 11 mars, Volodymyr Zelensky avait appelé Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz à aider à le faire libérer.

Un officier de réserve de l'armée allemande inculpé pour espionnage au profit de la Russie

Un officier de réserve de l'armée allemande a été inculpé pour espionnage entre 2014 et 2020 au profit de la Russie, a annoncé vendredi le parquet fédéral. Le suspect est accusé d'avoir fourni aux services de renseignement russes des informations sur les réservistes de la Bundeswehr, la «défense civile» ou encore sur les conséquences de sanctions économiques imposées à Moscou à partir de 2014 ainsi que le chantier du gazoduc controversé Nord Stream 2, reliant la Russie et l'Allemagne et suspendu en février, précise le parquet fédéral dans un communiqué.

HRW dénonce de possibles «crimes de guerre» envers des prisonniers russes

L'ONG Human Rights Watch a appelé les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels «crimes de guerre» envers les prisonniers russes, après la diffusion d'images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes. Sur une vidéo diffusée le 27 mars, on peut voir trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, jetés à terre depuis un fourgon par d'autres hommes armés, qui leur tirent dans les jambes.

Si l'authenticité des images n'a pas pu être établie de manière indépendante, l'AFP a géolocalisé la vidéo comme étant tournée dans le village de Mala Rogan, dans la région de Kharkiv (nord-est), repris en début de semaine par les forces ukrainiennes après une offensive. Les journalistes de l'AFP qui ont pu se rendre à Mala Rogan le 28 mars ont vu les corps de deux soldats russes, un sac sur la tête, gisant dans l'une des allées du village, en grande partie détruit par les combats, tandis qu'au moins deux autres corps ont été jetés dans un puits.

«Si confirmé, passer à tabac et tirer dans les jambes de combattants capturés constituerait un crime de guerre», a indiqué HRW dans un communiqué publié jeudi soir. «L'Ukraine doit démontrer qu'elle est capable et désireuse de prévenir et de punir les violations graves du droit humanitaire international», a ajouté l'organisation internationale.

L'opération menée à Mala Rogan a permis de faire reculer les troupes russes de plusieurs kilomètres et de dégager tout le flanc sud-est de Kharkiv, notamment une autoroute sous le feu russe où plusieurs civils ukrainiens ont été tués. Au total, l'AFP a comptabilisé les corps de plus d'une dizaine de soldats russes à Mala Rogan, où de nombreux cadavres sont éparpillés dans les champs, dans et autour de leurs positions, ainsi qu'au hasard des maisons du village, selon l'armée ukrainienne. Un nombre inconnu a été fait prisonnier, dont un jeune officier des transmissions, a-t-on constaté.

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Ukraine: plus de 4,1 millions de réfugiés

Un peu plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. «Forcés de fuir pour rester en vie. Forcés d'abandonner leur foyer. Forcés de se séparer de leurs familles. Cette tragédie doit prendre fin», a souligné le HCR. Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti, aux alentours de 40.000 passages quotidiens.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

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Le Kremlin veut «expliquer» le conflit en Ukraine à Gérard Depardieu

Le Kremlin a proposé vendredi d'«expliquer» le conflit en Ukraine à Gérard Depardieu, estimant que le célèbre acteur français ne «comprenait» pas la situation après sa sortie la veille sur les «folles dérives» de Vladimir Poutine. Jeudi, Depardieu, détenteur d'un passeport russe et d'habitude élogieux à l'égard de Vladimir Poutine, a critiqué l'offensive en Ukraine, estimant que «le peuple russe n'est pas responsable des folles dérives inacceptables de (ses) dirigeants comme Vladimir Poutine». «Je pense que Depardieu ne comprend sans doute pas tout ce qui se passe, car il n'est pas totalement plongé dans l'actualité politique», a persiflé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

«Il ne comprend pas (...) ce que sont (les régions séparatistes prorusses en Ukraine de) Donetsk et Lougansk, il n'est pas au courant des bombardements de civils», dont Moscou accuse Kiev, a-t-il ajouté. «Si cela est nécessaire, nous sommes prêts à le lui raconter et à lui expliquer afin qu'il comprenne mieux. S'il le souhaite», a conclu Dmitri Peskov. Signe de l'agacement suscité à Moscou par les critiques de Depardieu, un député russe, Soultan Khamzaev, a appelé les autorités à lui retirer la nationalité russe et à transférer ses biens immobiliers dans le pays à des associations caritatives. «Il est important de parler de la nécessité de retirer son passeport à Gérard Depardieu pour ses attaques présomptueuses et sa prétention à parler au nom du peuple russe, qui ne lui a pas délégué» ce droit, a déclaré Soultan Khamzaev, cité par les agences russes.

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Les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence

Les pourparlers russo-ukrainiens visant à mettre fin au conflit en Ukraine ont repris vendredi, selon le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski. «Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé», a-t-il indiqué sur sa chaîne Telegram, en référence à deux régions ukrainiennes, l'une que la Russie a annexée en 2014 et l'autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses.

La Russie salue la position de l'Inde sur le conflit en Ukraine

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a salué vendredi à New Delhi ce qu'il a appelé l'approche équilibrée de l'Inde au sujet de la guerre en Ukraine. L'Inde, que le président américain Joe Biden avait trouvé «hésitante» dans sa réponse à l'invasion de l'Ukraine, a refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies.

«Ces jours-ci, nos collègues occidentaux voudraient réduire toute question internationale significative à la crise en Ukraine (...)», a déclaré en anglais le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à New Delhi, lors d'une rencontre avec son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar. «(Nous) apprécions que l'Inde appréhende cette situation avec l'ensemble des faits et pas uniquement de manière unilatérale», a-t-il poursuivi.

«L'amitié est le mot clé pour décrire l'histoire de nos relations et nos relations ont été par le passé très soutenues dans de nombreux moments difficiles», a-t-il ajouté. Cinq semaines après l'invasion de l'Ukraine, Sergueï Lavrov est arrivé dans la capitale indienne jeudi soir en provenance de Chine. Il y a annoncé l'avènement du nouvel ordre mondial rêvé par les deux pays. Son allié chinois a réaffirmé l'amitié «sans limite» de leurs deux pays face aux Etats-Unis.

Le Kremlin juge que l'attaque ukrainienne sur le sol russe va peser sur les pourparlers

Le Kremlin a estimé vendredi que l'attaque menée, selon Moscou, par des hélicoptères ukrainiens en territoire russe contre un dépôt de carburant allait peser sur les pourparlers russo-ukrainiens pour mettre fin à l'offensive en Ukraine. «Il est clair qu'on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations», a estimé Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, après la destruction à l'aube d'un dépôt dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine.

Russie: reprise de la conscription militaire en plein conflit en Ukraine

La Russie a repris vendredi la mobilisation de jeunes hommes pour le service militaire obligatoire d'un an, en plein conflit armé en Ukraine, Moscou assurant toutefois que les conscrits ne seront pas envoyés au front. Tous les ans, des dizaines de milliers de Russes âgés de 18 à 27 ans sont mobilisés dans l'armée pendant deux périodes d'appel, l'une au printemps/été et l'autre à l'automne.

Pour cet appel du printemps 2022, le président Vladimir Poutine a fixé pour objectif d'envoyer 134.500 jeunes au service militaire, selon un décret publié par le Kremlin. Les premières affections dans des unités doivent intervenir fin mai. De nombreux Russes parviennent toutefois à échapper au service militaire en payant des pots-de-vins ou en obtenant des exemptions médicales ou grâce à leurs études. Cette mobilisation intervient en pleine offensive en Ukraine.

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Le 9 mars, le ministère de la Défense a reconnu que des conscrits combattaient en Ukraine et que certains avaient été faits prisonniers. Mais l'armée russe a assuré que ceux-ci avaient été envoyés sur le front par erreur et depuis rapatriés. Le Kremlin affirme que, selon les instructions de Vladimir Poutine, seuls des soldats et officiers professionnels, ayant signé un contrat, combattent actuellement en Ukraine. Mais plusieurs médias russes indépendants ont signalé des cas de conscrits ayant été contraints ou très vivement encouragés à signer un contrat puis envoyés sur le front ukrainien.

Le 29 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou a réaffirmé qu'aucun conscrit ne sera envoyé sur des «zones chaudes», ajoutant que ceux dont le service militaire se termine ce printemps deviendront réservistes et seront renvoyés chez eux.

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Zone euro: la guerre en Ukraine propulse l'inflation à un nouveau record en mars

Le taux d'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en mars, à 7,5% sur un an, selon Eurostat, alors que la guerre en Ukraine a encore accéléré la flambée des prix de l'énergie. En février, l'inflation avait atteint 5,9% pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique, ce qui représentait déjà le niveau le plus élevé enregistré par l'office européen des statistiques depuis le début de cet indicateur, en janvier 1997. L'inflation a atteint chaque mois un nouveau sommet historique depuis novembre.

Pas certain que l'évacuation à Marioupol ait lieu vendredi, dit le CICR

Il n'est pas certain que l'évacuation prévue de civils de la ville assiégée de Marioupol, en Ukraine, puisse avoir lieu ce vendredi, a déclaré Ewan Watson un porte-parole du CICR à Genève.

«Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité (...) Il n'est pas clair encore si cela va se faire aujourd'hui», a ajouté le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge lors d'un brieifing régulier de l'ONU.

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Près de 300.000 réfugiés ukrainiens recensés en Allemagne

Près de 300.000 réfugiés ukrainiens ont été recensés en Allemagne, selon les derniers décomptes officiels du ministère de l’Intérieur allemand, vendredi.

Le ministère, citant des chiffres de la police fédérale, indique ainsi que 294.508 réfugiés ukrainiens ont été recensés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la plupart d’entre eux étant constitués de femmes, d’enfants et de personnes âgées.

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François Lenglet: «L’Europe est la grande victime économique de cette guerre en Ukraine»

Dans Le Figaro, l’essayiste et journaliste économique estime que la guerre en Ukraine s’inscrit dans l’émergence d’un nouveau cycle économique et politique. C’est, selon lui, «le double inversé de la chute du Mur». Si, en 1989, cet événement avait marqué l’ouverture des frontières et de l’économie mondiale, François Lenglet prédit que l’invasion russe devrait se traduire, au contraire, par un vaste mouvement de relocalisation, avec pour conséquence une hausse des prix, en particulier en Europe. Découvrez notre entretien :

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Le directeur d’une typographie près de Belgorod (Russie) affirme que son entreprise a été touchée par des tirs d’hélicoptères

Alors que la Russie a accusé ce vendredi deux hélicoptères ukrainiens d’avoir frappé un «dépôt de pétrole» à Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de la frontière ukrainienne, le directeur d'une typographie près de Belgorod, a affirmé que son entreprise avait aussi été touchée par des tirs d'hélicoptères.

«Des hélicoptères nous ont tiré dessus avec des roquettes (...) Les fenêtres sont endommagées, du matériel est détruit ou endommagé (...) le toit est abimé», a-t-il affirmé à l'agence publique russe TASS.

Après l'attaque, des médias locaux ont signalé des files de véhicules devant des stations-services, mais le ministre de l'Energie Nikolaï Choulguinov a assuré qu'il y aurait pas de pénurie d'essence.

Des vidéos sur les réseaux sociaux présentées comme ayant été filmées à Belgorod montrent un hélicoptère tirer des missiles, puis une explosion.

Les forces russes se retirent des régions de Chernihiv et Kiev, au nord de l’Ukraine, selon les gouverneurs locaux

Les forces russes sont en train de se retirer de la région de Chernihiv (nord de Kiev), mais ne sont pas entièrement parties, a déclaré le gouverneur local dans un discours vidéo ce vendredi.

«Des frappes aériennes et de missile sont toujours possibles dans la région», a ainsi indiqué le gouverneur Viacheslav Chaus, ajoutant que les forces ukrainiennes étaient en train d’entrer dans la zone. Des troupes russes «sont toujours sur notre territoire», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la Russie retire ses forces dans la région de Kiev et se dirige vers la Biélorussie, a indiqué le Governor Oleksandr Pavlyuk : «Nous observons des mouvements de colonnes de véhicules (russes) de quantités variées», a-t-il écrit ce vendredi sur la messagerie Telegram, rapprote l’agence Reuters.

L’Ukraine affirme que des troupes russes restent dans la zone d’exclusion de Tchernobyl

Des troupes russes étaient toujours dans la «zone d’exclusion» de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobly vendredi matin, a déclaré le chef de l’agence ukrainienne en charge de la zone, Yevhen Kramarenko, à la télévision nationale ukrainienne.

Selon le responsable ukrainien, les forces russes auraient bien laissé l’usine en elle-même, mais des troupes auraient été vues autour, dans la zone d’exclusion. Jeudi, après plus d'un mois d'une occupation, l'Ukraine annonçait qu'une partie des forces russes présentes dans les environs de Tchernobyl avaient quitté les lieux.

Plus de 30 ans après, la zone d'exclusion de 30 kilomètres de rayon mise en place autour de la centrale accidentée est toujours en vigueur. Pénétrer dans ce périmètre requiert normalement l'autorisation des autorités ukrainiennes et le passage de plusieurs points de contrôle.

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Le ministre russe des Affaires étrangères rencontre des responsables indiens ce vendredi

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov rencontre des responsables indiens à New Delhi (Inde) ce vendredi, après des rencontres avec des reponsables chinois plus tôt cette semaine, tandis que Moscou tente de consolider ses alliés asiatiques, après les sanctions économiques de l’Occident depuis le début de la guerre en Ukraine.

Les deux grandes puissances asiatiques n’ont pas condamné l’invasion russe en Ukraine depuis fin février. Après la visite de Lavrov en Chine, Pékin a dit être «plus déterminé» à développer des liens bilatéraux avec la Russie.

«Nous apprécions que l’Inde considère la situation avec l’ensemble des faits et non juste d’une vision partiale», a déclaré Lavrov lors de sa première rencontre avec son homologue Subrahmanyam Jaishankar. «Nous continuons à mettre en oeuvre des projets dans les domaines de l’énergie, la science et la technologie, l’espace, l’industrice pharmaceutique», a-t-il ajouté.

Sur Twitter, le ministère russe des Affaires étrangères a publié une photo de la rencontre entre Lavrov et son homologue indien Jaishankar.

Prudence sur les Bourses européennes, proches de l'équilibre

Les Bourses européennes hésitaient vendredi peu après l'ouverture, en attendant les données de l'inflation en zone euro et le rapport sur l'emploi américain, tandis que le marché reste dépendant de l'évolution de la guerre en Ukraine.

Les indices ont esquissé un léger rebond à l'ouverture, avant de passer en territoire négatif: vers 09h10, Paris s'effritait de 0,19%, Francfort de 0,08% et Londres de 0,04%.

Plus de 6800 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France

Pus de 6800 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, indique ce vendredi le ministère de l'Education nationale dans un communiqué.

Selon les derniers chiffres de la «cellule Ukraine» installée rue de Grenelle et qui travaille chaque jour à anticiper l'accueil des enfants ukrainiens dans les classes de France, 6873 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré.

Ces chiffres, arrêtés à jeudi 16h, augmentent rapidement puisque lundi soir, on comptait 5266 élèves ukrainiens scolarisés en France, un chiffre qui était déjà «multiplié par 20 depuis le 8 mars».

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La société gazière russe Gazprom dit continuer ses exportations en Europe via l’Ukraine

Le géant russe Gazprom a déclaré vendredi qu’il continuerait de fournir l’Europe en gaz via l’Ukraine, en lien avec les requêtes des consommateurs européens.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

«Ces dernières semaines, la pompeuse statue de Stepan Bandera attire les Ukrainiens débarqués à Lviv des quatre coins du pays. À la faveur de la guerre, la figure de cet ancien combattant nationaliste antisoviétique est devenue consensuelle. Pour le Kremlin, il est l’image tutélaire du nazi, inspirant les actes et les paroles du gouvernement Zelensky. Pour le peuple, qui ploie sous les bombes de l’armée russe, il est passé du statut de personnage controversé à celui de héros.» Découvrez la suite du récit de notre envoyé spécial :

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A Marioupol, les Russes refusent l’accès d’aides humanitaires, y compris en «petites quantités», accuse la mairie

Vendredi, un conseiller maire de Marioupol, Petro Andryushchenko, a accusé les forces russes, depuis jeudi, d’empêcher l’accès de vivres à Marioupol pour les habitants terrés dans des caves, et assuré qu’il était toujours «très dangereux» pour les quelque 160.000 habitants restants dans cette ville assiégée de quitter le territoire, rapporte l’agence Reuters.

«La ville reste fermée aux entrées et il est très dangereux d’en sortir avec ses propres moyens de transport», at-il indiqué sur la messagerie Telegram. «En outre, depuis hier les occupants ont catégoriquement refusé l’arrivée d’aide humanitaire - même en petites quantités - dans la ville», a-t-il ajouté, selon l’agence Reuters.

Evacuations toujours incertaines à Marioupol

Une opération pourrait être lancée ce vendredi, à la faveur d'un cessez-le-feu local annoncé tard mercredi soir par Moscou afin d'ouvrir un couloir humanitaire dans la ville assiégée de Marioupol, mais on ignorait jeudi soir si ce cessez-le-feu, censé avoir commencé jeudi à 7h GMT, était effectif. A Genève, le CICR, cité par le ministère russe de la Défense, s'est dit prêt à diriger l'évacuation vendredi à condition que les garanties soient réunies.

Marioupol, ville portuaire stratégique sur la mer d’Azov, abrite d’ordinaire près de 400.000 habitants. Depuis le siège de l’armée russe et des bombardements réguliers, il ne resterait plus que 160.000 sur place, en attente d’évacuation, et vivant dans des conditions humanitaires catastrophiques.

>> LIRE NOTRE DECRYPTAGE - Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

Le gouvernement ukrainien avait de son côté annoncé dans un premier temps dépêcher 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol en direction de Zaporojie, à 220 km au nord-ouest. Mais jeudi soir, la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a indiqué à l'AFP que «les Russes n'ont jamais, pas une seule fois, donné leur accord à un couloir depuis Marioupol» permettant l'évacuation de civils. Des bus sont toutefois «arrivés à Berdiansk (à environ 80 km de Marioupol, ndlr). Les occupants ne les ont pas laissés entrer en ville», a-t-elle détaillé sur Telegram.

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Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, à Kiev ce vendredi

Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, a indiqué jeudi soir sur Twitter qu'elle était «en route pour Kiev».

« Je suis en route pour Kiev », a-t-elle simplement écrit en anglais et en ukrainien, avec un drapeau ukrainien et un hashtag de soutien au pays envahi, et une photo où on la voit emmitouflée dans une parka, devant ce qui semble être un wagon de train, sans ajouter de détails.

Elue présidente du Parlement européen le 18 janvier dernier, Roberta Metsola serait la première dirigeante d’une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion russe, même si trois premiers ministres d'Europe de l'est y étaient allés le 15 mars.

Judi, la Russie a annoncé interdire l’entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives visant Moscou. La diplomatie russe n’a pas publié la liste des personnes ciblées, mais a déclaré avoir informé la représentation européenne à Moscou de cette mesure.

La Russie accuse deux hélicoptères ukrainiens d’avoir frappé un entrepôt de pétrole dans la ville russe de Belgorod

La Russie a accusé ce vendredi deux hélicoptères ukrainiens d’avoir frappé un «dépôt de pétrole» à Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de la frontière ukrainienne.

«Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude», a déclaré sur son compte Telegram le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Dans un autre message, il a indiqué que les pompiers étaient à pied d'oeuvre pour éteindre l'incendie et que deux employés du dépot avaient été blessés. Le ministère russe des Situations d'urgence affirme que 170 secouristes interviennent. Le ministère russe a indiqué avoir été prévenu de l'incendie à 5H51 (2H51 GMT) et confirmé le bilan de deux blessés.

L'entreprise publique Rosneft, propriétaire des lieux, a affirmé aux agences de presse russes avoir évacué son personnel sur place.

«Il s’agirait de la toute première sortie majeure ukrainienne en Russie, et assez humiliant pour la Russie», commente sur Twitter le correspondant à Moscou du Financial Times, citant le média économique russe RBC.

Plusieurs vidéos nocturnes de l’explosion avaient fuité sur les réseaux sociaux mardi soir.

La veille, le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov qu’il s’agissait d’un simple incendie et également évoqué un «dépôt de munitions», disant attendre «l’annonce officielle du ministère russe de la Défense russe», après plusieurs déclarations contradictoires entre les agences de presse et médias d’Etat russes.

Sur BFM TV, le chef adjoint du cabinet de Volodymyr Zelensky, Igor Zhovka, a assuré jeudi que «l’Ukraine n’était pas concernée» par ces explosions. «La partie russe a confirmé qu’il s’agissait d’un incendie. C’était sans doute le fait de personnes qui travaillaient dans le dépôt.»

Belgorod est situé à environ 80 kilomètres au nord de Kharkiv, une grande ville ukrainienne attaquée par les forces russes depuis le début de l'offensive du Kremlin.

Un bâtiment d’une «importance nationale historique» détruit à Trostyanets, selon Kiev

Oleksandr Merezhko, président de la commission ukrainienne des affaires étrangères, annonce sur Twitter qu'à Trostyanets (nord-est de l’Ukraine), les Russes auraient détruit un bâtiment d’une «importance nationale historique», photo à l’appui.

Les forces ukrainiennes ont réussi à reprendre, le week-end dernier, cette ville de près de 20.000 habitants, connue pour un séjour estival du célèbre compositeur russe Tchaïkovski en 1864 et, aujourd’hui, pour son usine de chocolat, la plus grande du pays.

Comment l'armée russe se heurte aux difficultés de la guerre de siège

Dès le début de l'invasion, la Russie a lancé le siège de plusieurs villes. Mais, hormis à Marioupol, Moscou doit revoir à la baisse ses ambitions, la stratégie d'encerclement des villes étant coûteuse en matériel et en effectif.

>> LIRE NOTRE DECRYPTAGE - Comment l’armée russe se heurte aux difficultés de la guerre de siège

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Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Découvrez notre reportage et nos photographies inédites :

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L’Ukraine sera bientôt capable de protéger son ciel des attaques russes, selon un diplomate ukrainien

L’Ukraine sera bientôt capable de protéger son ciel des ses villes des attaques russes, car elle attend des équipements militaires «super modernes» de la part des Etats-Unis, du Royaume-Uni, a déclaré vendredi l’ambassadeur ukrainien au Japon Sergiy Korsunsky.

«Ils (les Russes, NDLR) ont toujours la supériorité sur les forces aériennes, les avions et les missiles, et nous attendons de commencer à recevoir des équipements super modernes des Etats-Unis et du Royaume-Uni pour protéger notre ciel et nos villes», a déclaré le diplomate lors d’une conférence de presse. «Quand ils tirent des missiles de croisière (…) nous devons les intercepter. C’es tpour cela que nous avons besoin de ces équipemetns modernes», a-t-il précisé.

Zelensky prévient que l'armée russe se repositionne pour des «attaques puissantes» à l'Est

Le président ukrainien a assuré que l'armée russe se repositionnait dans l'est du pays en prévision «d'attaques puissantes», notamment sur le port assiégé de Marioupol, où doit pourtant avoir lieu vendredi une nouvelle tentative d'évacuation de civils.

La Russie avait indiqué cette semaine qu'elle entendait réduire son activité militaire dans les régions de Kiev et Tcherniguiv, afin de transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions (séparatistes) de Donetsk et de Lougansk, dans l'est.

«Cela fait partie de leur tactique», a déclaré Volodymyr Zelensky dans une allocution prononcée dans la nuit de jeudi à vendredi. «Nous savons qu'ils s'éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d'autres qui sont très importantes... où cela peut être difficile pour nous», a ajouté le président ukrainien. En particulier, la situation dans l'est du pays est «très difficile». «Dans le Donbass et à Marioupol, dans la direction de Kharkiv, l'armée russe se renforce en prévision d'attaques puissantes», a déclaré le président.

«Nous avons enduré plus que ce que l’ennemi attendait.Ils ont dit que nous tomberions en trois ou cinq jours. (…) Et cela fait déjà 36 jours. Et nous sommes debouts. Et nous continuerons à nous battre», a également prévenu Zelensky.

>> LIRE NOTRE DECRYPTAGE - Pourquoi l’armée russe veut-elle se consentrer sur le Donbass

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live

Bonjour à tous, et bienvenue dans notre live. L’offensive militaire russe en Ukraine entre dans sa 37e journée. Minute par minute, Le Figaro continue de vous accompagner pour vous informer et vous aider à comprendre les enjeux de ce conflit.

>> Guerre en Ukraine : revivez la journée de jeudi minute par minute ici

Les Britanniques confirment l’explosion de deux dépôts en Russie, l’un de carburant et l’autre de munitions

Dans son compte-rendu quotidien sur la situation en Ukraine, le ministère britannique de la Défense atteste qu'«un incendie a détruit plusieurs réservoirs de pétrole dans un dépôt de la ville russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne», sans toutefois en attribuer la paternité aux forces armées ukrainiennes. Fait notoire, il est également fait mention d’explosions dans un dépôt de munition dans la même ville, qui avaient été filmées la veille et largement diffusées sur les réseaux sociaux, sans avoir été officiellement confirmé jusque là.

Le ministère britannique de la Défense note à ppropose des ces deux événements que «la perte probable d'approvisionnement en carburant et en munitions de ces dépôts ajoutera probablement une pression supplémentaire à court terme aux chaînes logistiques déjà tendues de la Russie. L'approvisionnement des forces russes encerclant Kharkhiv (à 60 km de Belgorod) pourrait être particulièrement affecté

La ville de Belgorod est située à environ 80 kilomètres au nord de Kharkiv, deuxième ville ukrainienne attaquée par les forces russes depuis le début de l'offensive du Kremlin le 24 février.

Washington s’apprêterait à faire transférer des chars de fabrication russe dans le Donbass

Selon le New York Times, citant un responsable américain, les Etats-Unis vont travailler avec leurs alliés pour faire transférer des chars de fabrication soviétique en Ukraine, afin de renforcer les défenses de cette dernière dans la région du Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky en avait fait la demande à Washington. Les chars permettraient à l'Ukraine de mener des frappes d'artillerie à longue portée sur des cibles russes dans la région du Donbass, dans le sud-est de l'Ukraine, à la frontière avec la Russie, a déclaré le responsable cité par le Times.

Le Pentagone annonce 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine

Le Pentagone va fournir jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, a annoncé le porte-parole du ministère américain de la Défense dans un communiqué vendredi. «Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine depuis la prise de fonction de l'administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d'aide militaire depuis l'invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie», précise John Kirby.

A Irpin, une victoire ukrainienne au coût apocalyptique

C'était encore mi-février une banlieue bien desservie dans la forêt de pins à la périphérie nord-ouest de la capitale, c'est désormais un terrain vague, voulu par Moscou. Irpin a résisté à l'invasion russe de toute sa force, barrant la route à l'avancée des troupes russes vers Kiev, à quelque 20 kilomètres de là. La ville, dont les parcs autrefois verdoyants sont jonchés de cadavres, est à présent de nouveau sous contrôle ukrainien. les troupes russes, elles, se retirent précipitamment des environs de la capitale. C'est une victoire à la Pyrrhus, qui a rendu la ville méconnaissable. La quasi-totalité des bâtiments ont été détruits. Les pilonnages ont fait sauter d'énormes morceaux d'immeubles modernes aux couleurs pastel.

Les rues brumeuses sont étrangement vides, où seuls bruissent des chiens errants et des corbeaux. Les pare-brises des voitures sont éclatés. «C'est l'apocalypse», dit un soldat ukrainien qui fait du stop dans la ville déserte. Les quelques habitants de la ville qui sont restés racontent comment ils ont survécu à plus d'un mois de bombardements incessants. Des aires de jeux avec des scooters d'enfants abandonnés sont couverts de décombres. Les secouristes récupèrent encore les morts pour les placer dans des sacs mortuaires, avant de les emmener sur le pont explosé qui relie la ville à Kiev. Ce pont est couvert de dizaines de voitures brûlées, criblées de balles et abandonnées, que les secouristes tentent de dégager.

A Irpin, où les autorités affirment qu'au moins 200 civils ont été tués, les habitants relativisent le succès de l'Ukraine dans cette bataille. «Nous avons reconquis Irpin, nous avons reconquis beaucoup de choses, mais la guerre n'est pas terminée», nuance Bogdan.

Plus de 3.000 personnes «sauvées» de Marioupol assiégée, dit Zelensky

Plus de 3.000 personnes ont pu être «sauvées» de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par les forces russes, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. «Aujourd'hui (vendredi), les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojia. Nous avons réussi à sauver 6.266 personnes, dont 3.071 de Marioupol», a-t-il dit. Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si ces personnes ont été évacuées depuis Marioupol ou si elles avaient fui la ville auparavant par leurs propres moyens avant d'être emmenées en bus à Zaporojia.

Vendredi soir, l'AFP a observé une trentaine de bus d'évacuation entrer dans la ville de Zaporojia, certains d'entre eux transportant des personnes qui avaient fui Marioupol par leurs propres moyens, puis avaient été emmenées en bus vers le territoire contrôlé par l'Ukraine. Ces habitants de Marioupol avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels.

On ne sait pas si Volodymyr Zelensky fait référence aux mêmes personnes dans sa vidéo.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devait prendre part à l'évacuation, avait annoncé vendredi que son équipe envoyée à Marioupol avait dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville portuaire assiégée par les forces russes étant «impossible» ce jour.

Ukraine, 37e jour de guerre

Dans la ville mexicaine de Tijuana, des centaines d’Ukrainiens attendent de pouvoir passer aux Etats-Unis

Des centaines d'Ukrainiens campaient vendredi dans la ville frontalière de Tijuana, au Mexique, juste en face de San Diego, Californie, dans l'espoir de demander l'asile aux États-Unis. Une augmentation spectaculaire quelques jours seulement après que l'administration Biden a déclaré accepter jusqu'à 100.000 réfugiés Ukrainiens. Après s'être vu refuser des visas américains ou avoir été invités à attendre dans les ambassades américaines à l'étranger, de nombreux Ukrainiens fuyant la guerre ont préféré s’envoler pour la frontière américano-mexicaine, souvent via la capitale Mexico, en espérant que les autorités les autoriseront à entrer, afin qu'ils puissent retrouver des parents ou des amis sur place.

A Tijuana, les gens sont étalés sur des couvertures et des chaises de jardin, à côté de valises pleines à craquer, sur une parcelle d'herbe près du port d'entrée international de San Ysidro. Certains dorment dans des tentes et sous des bâches. Des volontaires américains portant des gilets fluo - des Ukrainiens-Américains qui se sont rendus à Tijuana après avoir entendu parler de l'arrivée de réfugiés - recueillent des noms sur une liste d'attente manuscrite pour suivre les arrivées.

Alors que quelque 600 Ukrainiens campent près de l'entrée de la frontière, environ 500 autres séjournent dans des hôtels de la ville, a déclaré Enrique Lucero, directeur des affaires migratoires de Tijuana, citant la liste tenue par des bénévoles. Environ 40% sont des enfants, a-t-il ajouté. Selon le San Diego Union Tribune, de nombreuses familles avec des enfants dorment dehors, à même le sol, alors que les nuits sont plutôt froides.

Enrique Lucero a déclaré qu'une centaine d'Ukrainiens étaient autorisés à entrer quotidiennement aux États-Unis. En moyenne, ils attendent environ un jour à partir du moment où ils sont inscrits sur la liste dressée par des volontaires jusqu'à ce qu'ils puissent entrer aux États-Unis, a déclaré Julia Neusner, avocate du groupe de défense à but non lucratif Human Rights First, basé à New York. Les douanes et la protection des frontières des États-Unis ont déclaré que les données sur le nombre d'Ukrainiens entrés dans le pays en mars seraient disponibles dans les semaines à venir.

Guerre en Ukraine : l'histoire en étendard

La demande de drapeaux ukrainiens s’envole depuis l’invasion du pays par la Russie. Ces pièces d’étoffe, qui fédèrent les peuples dans la joie ou la douleur, sont des emblèmes très codifiés. De tout temps, les hommes ont utilisé des drapeaux. Les chefs de tribu à la préhistoire, les Chinois vers 1500 avant J.-C pour exprimer une hiérarchie dans la société, les Vikings à la fin du VIIIe siècle sur les mâts des bateaux. Mais ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que les pays commencèrent à créer leur propre drapeau. Ils reflètent la fin de la monarchie et du système héraldique. On passe désormais à un système de couleurs à l’effigie des valeurs et de la politique de chaque pays.

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Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

De notre envoyée spéciale à Varash

Les réacteurs veillant sur la ville, les blocs soviétiques alignés et les sculptures et affiches à la gloire de l’atome: les villes d’Enerhodar et de Varash, en Ukraine, bien qu’à des centaines de kilomètres l’une de l’autre se ressemblent. Ces deux cités-dortoirs ont été construites pour les centrales nucléaires adjacentes, dans les années 1970, alors que l’URSS développait le programme nucléaire ukrainien. Aujourd’hui, la première, située sur les rives du Dniepr, dans le sud du pays, est occupée par les Russes. L’autre, dans le nord-ouest de l’Ukraine, vit dans l’inquiétude d’une attaque des forces de la Biélorussie, distante de seulement 80 kilomètres plus au Nord.

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Une colonne de bus avec des habitants de Marioupol arrive à Zaporijia

Une colonne de bus transportant des personnes déplacées dont des habitants de la ville portuaire assiégée de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est arrivée vendredi soir à Zaporijia, ville contrôlée par l'armée de Kiev, a constaté l'AFP. Les bus transportaient des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels.

Cette information a été confirmée par la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, dans une video sur Telegram. «Dès aujourd'hui, alors que nous enregistrons cette video, les bus sont déjà en route, pour mettre des habitants de Marioupol, 42 bus, en sécurité», a-t-elle dit. L'AFP a pu observer une trentaine de bus. «Nous savons combien vous espérez être sauvés. Chaque jour nous allons tenter et tenter encore de passer jusqu'à ce que vous ayez une chance de quitter la ville, et le plus important, de vivre paisiblement», a ajouté Iryna Verechtchouk. Elle avait indiqué jeudi que le gouvernement ukrainien envoyait 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol après que Moscou eut annoncé une trêve pour permettre leur départ.

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Volodymyr Zelensky dit sa reconnaissance à la présidente du Parlement européen pour sa venue «héroïque» à Kiev

«Je veux vous remercier personnellement Roberta, vous et votre équipe, dans un moment aussi important pour notre pays (...) aujourd'hui quand les Ukrainiens croient en les actes et les mesures concrètes, de faire preuve d'héroïsme - car c'est aujourd'hui de l'héroïsme de venir en Ukraine», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, toujours en t-shirt kaki en accueillant la délégation européenne, selon une vidéo mise en ligne par la présidence ukrainienne. Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen élue le 18 janvier, est le premier dirigeant d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Zelensky a remercié Roberta Metsola pour le soutien du Parlement européen à l'Ukraine. «Nous apprécions énormément toutes ces démarches. Et comme nous voyons tout désormais par le prisme ami/pas ami, (...) que la zone grise n'existe plus pour nous dans la diplomatie (...) nous sommes heureux que vous soyez du côté de la lumière et du bien concernant l'Ukraine», a-t-il ajouté. «Vous êtes venue et c'est un signe très important. Nous vous en sommes reconnaissants et nous ne l'oublierons pas», a encore dit le président ukrainien.

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Guerre en Ukraine : la popularité de Vladimir Poutine a-t-elle vraiment bondi à 83% ?

Quoi qu'on en pense et en dépit de difficultés rencontrées par l'armée russe sur le terrain, Vladimir Poutine apparaît pour le moment renforcé par son «opération militaire spéciale» en Ukraine. La popularité du président russe a fait un bond de douze points par rapport à février, 83% des Russes interrogés approuvant son action (contre 71% le mois dernier), selon une enquête d'opinion publiée jeudi par l'institut Levada. Il s'agit du premier sondage réalisé depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, par cet organisme indépendant. Par ailleurs, 81% des Russes soutiennent l'action de leur armée en Ukraine, 53% se disant «tout à fait favorable» et 28% «plutôt favorable», selon Levada. 14% des personnes interrogées ne soutiennent pas l'opération militaire. Mais comment juger le net renforcement du taux d'approbation de Vladimir Poutine et l'appui élevé en faveur de l'intervention en Ukraine ? Dans les conditions de limitation de la liberté d'expression en Russie, les résultats de ces sondages sont-ils crédibles ?

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République dominicaine: perquisition sur un yacht russe

Un yacht russe de passage à Saint-Domingue a été perquisitionné vendredi par les autorités locales à la demande de la justice américaine, a indiqué le parquet dominicain. «Le ministère public a procédé ce vendredi à une perquisition sur le yacht Flying Fox dans le cadre d'une enquête sur des allégations de blanchiment d'argent et de trafic d'armes», selon le texte. Cette perquisition survient alors que les «États-Unis ont ouvert une enquête contre plusieurs cibles impliquées dans le blanchiment d'argent à l'échelle internationale», est-il précisé dans le communiqué.

Les États-Unis ont imposé des sanctions à la Russie et aux personnes liées au président russe Vladimir Poutine à la suite de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe. La déclaration du bureau du procureur dominicain ne cite pas de noms, mais, selon le magazine américain Forbes, le yacht de luxe appartient au magnat russe Dmitry Kamenshchik, dont la fortune est estimée à 2,1 milliards de dollars. Dmitry Kamenshchik, 53 ans, est notamment le propriétaire de l'aéroport Domodedovo de Moscou, qui accueille quelque 30,7 millions de voyageurs par an. Selon Imperial Yachts, le Flying Fox, long de 136 mètres, est ancré à Saint-Domingue depuis le 21 mars et a été inspecté par des agents de la sécurité intérieure américaine le 25 mars.

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Le Bolchoï présentera un ballet «héroïque» en soutien de l'opération russe en Ukraine

Le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé vendredi qu'un ballet «héroïque» serait présenté samedi en soutien de l'opération militaire russe en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février. «Le ballet Spartacus d'Aram Khatchatourian sera présenté le 2 avril 2022 sur la scène historique du Bolchoï», a indiqué le théâtre dans un communiqué.

«Le Bolchoï va remettre les revenus de ce spectacle légendaire mis en scène par Iouri Grigorovitch aux familles des soldats tués au cours de l'opération militaire russe en Ukraine», a-t-il précisé. Selon le communiqué, le spectacle va marquer le début d'une vaste campagne caritative «Rideau levé» lancée par le ministère russe de la Culture pour soutenir «ceux qui aident notre armée», ainsi que pour apporter l'assistance aux personnes évacuées du Donbass (Est de l'Ukraine). Plusieurs théâtres russes vont présenter des spectacles dans le cadre de cette campagne pour des organisations de jeunesse, des bénévoles, des anciens combattants, ainsi que pour les habitants des républiques séparatistes ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk (DNR et LNR), précise le communiqué.

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La Bulgarie expulse un nouveau diplomate russe, soupçonné d'espionnage

La Bulgarie a annoncé vendredi l'expulsion du premier secrétaire de l'ambassade de Russie soupçonné d'être impliqué dans une affaire d'espionnage, deux semaines après avoir déjà renvoyé dix diplomates. Il doit quitter le pays dans un délai de 72 heures, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Le parquet a ouvert une enquête à son encontre pour des «activités de renseignement non réglementées, probablement en faveur de la Fédération russe», selon un communiqué.

Le parquet avait fait état plus tôt dans la journée de soupçons visant «deux responsables de l'agence de sécurité nationale» (contre-espionnage) et un agent de ministère «pour avoir fourni par des moyens techniques des informations» à Moscou. La Bulgarie avait déjà expulsé le 18 mars dix diplomates russes. Depuis l'invasion russe en Ukraine le 24 février, des dizaines d'expulsions ont eu lieu aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Irlande ou encore en Pologne, dans les pays baltes et d'Europe orientale. La Bulgarie, membre de l'Union européenne et de l'Otan, entretient traditionnellement des relations étroites avec la Russie, notamment dans le domaine de la culture et de l'énergie. Mais depuis octobre 2019, une série de scandales d'espionnage ont suscité des crispations, qui se sont accentuées depuis le début de la guerre. Au total sur la période, une vingtaine de diplomates et un assistant technique à l'ambassade ont été déclarés persona non grata.

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Un haut responsable onusien se rendra à Moscou dimanche pour obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine, annonce Antonio Guterres

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou afin d'essayer d'avoir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine, a annoncé vendredi le chef des Nations unies, Antonio Guterres. «Il sera à Moscou dimanche et après il ira à Kiev», a déclaré à quelques journalistes le secrétaire général de l'ONU, en rappelant qu'il lui avait donné récemment pour mission de «rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine».

«Cela veut dire qu'on ne renonce pas à la perspective d'arrêter les combats» que ce soit «au Yémen, en Ukraine, partout dans le monde», a ajouté Antonio Guterres. «Tant la Fédération de Russie que l'Ukraine ont accepté de le recevoir (...) pour sa mission visant à obtenir un cessez-le-feu humanitaire», a-t-il souligné, sans autre détail.

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Le Kirghizstan interdit les manifestations liées au conflit russo-ukrainien

Plusieurs petits rassemblements à la fois pro et contre l'offensive russe en Ukraine ont eu lieu au Kirghizstan, pays pauvre d'environ 7 millions d'habitants, à majorité musulmane, qui abrite une base militaire russe. Un tribunal de Bichkek représentant différents arrondissements de la capitale kirghize a interdit «tous les types de rassemblements pacifiques, défilés et actions» liés au conflit russe-ukrainien, selon un communiqué de la police locale dans un communiqué. Cette mesure doit rester en vigueur jusqu'au 1er juillet, selon la même source.

Au Kazakhstan voisin, les autorités ont pour leur part mis en garde les citoyens kazakhs contre des publications provocatrices sur les réseaux sociaux, y compris celles appelant les Kazakhs à participer aux combats en Ukraine. De telles publications pourraient être passibles de peines de prison, selon un communiqué du Parquet kazakh. Ex-république soviétique d'Asie centrale, le Kazakhstan qui jouit traditionnellement de relations cordiales avec l'Occident, cherche un équilibre entre la distanciation de la campagne russe en Ukraine et le maintien de ses liens amicaux avec Moscou.

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La Russie est «acculée» sur le plan économique, assure un haut responsable américain

«La Russie est acculée et en voie de devenir une économie fermée, et la Russie est l'un des pays les moins bien équipés au monde pour fonctionner comme une économie fermée», car trop dépendante de ses exportations de matières premières, a expliqué un haut responsable du département du Trésor américain, sous couvert d'anonymat. Il a déclaré que la Russie subissait des conséquences «sévères» à cause des sanctions décidées par les Occidentaux suite à l'invasion de l'Ukraine: «Une inflation élevée qui ne fera que grimper encore, et une profonde récession qui ne fera que s'aggraver».

Lors d'un échange téléphonique avec des journalistes, il a estimé que l'économie russe pourrait se contracter de 10% cette année. Le haut responsable a aussi tenu à relativiser le net rebond récent du rouble, qui, malgré de lourdes sanctions financières contre la Russie, a peu ou prou retrouvé son niveau d'avant le début de l'invasion, à 86 roubles pour un dollar, certes sur un marché volatil et réduit. La source au Trésor a fait valoir que la forte inflation actuelle en Russie signifiait que la devise russe «faiblissait». Il a aussi rappelé que la Russie avait mis en place de sévères restrictions pour protéger sa devise, ce qui relativise selon lui le taux de change affiché. Le haut responsable américain a par ailleurs assuré voir l'émergence en Russie d'un marché noir du rouble, qui n'est toutefois pas un marché noir organisé à ce stade.

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Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques

Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts. Le premier ministre Boris Johnson souhaite en finir avec les lois du pays sur la diffamation qui entravent depuis des années la liberté d’enquête sur ces proches de Poutine.

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La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?

Au 37e jour de guerre, la situation s'est stabilisée en Ukraine. Excepté à Marioupol, de plus en plus étouffée par la tenaille russe, aucune victoire décisive ne semble pouvoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. La suprématie russe, que tout le monde attendait écrasante, est contestée par une vaillante résistance ukrainienne, qui parvient même à mener avec succès quelques contre-offensives. Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».

Quelques jours auparavant, le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?

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Gazprom se retire de ses filiales allemande et britannique

Le groupe russe Gazprom a annoncé vendredi se retirer de ses filiales en Allemagne et en Grande-Bretagne qui assurent notamment la distribution de gaz, une mesure aux conséquences incertaines alors que plane la menace de perturbations des livraisons d'énergie vers l'Europe. «Le groupe Gazprom a mis fin le 31 mars à sa participation dans Gazprom Germania et l'ensemble des actifs de celle-ci, dont Gazprom Marketing & Trading», basé à Londres, a expliqué l'entreprise dans un communiqué. Gazprom n'a pas détaillé si l'entité allemande - dont le groupe était l'unique propriétaire et qui possède des filiales également en Suisse et en République Tchèque - a été vendue.

Aucun nouveau propriétaire n'a été annoncé. Le service de presse de Gazprom Germania, sollicité par l'AFP, n'était pas joignable vendredi. L'annonce intervient alors que Moscou a ordonné de payer le gaz en roubles depuis des comptes en Russie, faisant planer le spectre d'une interruption des livraisons. Vladimir Poutine avait annoncé jeudi que les acheteurs de gaz russe de pays «inamicaux» doivent à compter de vendredi payer depuis des comptes ouverts en Russie. Le Kremlin a précisé cependant que le prix du gaz restait libellé dans la devise des contrats en cours, soit le plus souvent en euros ou en dollars, et que les clients devront effectuer une simple opération de change en Russie.

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Les cryptomonnaies aident-elles l'Ukraine à armer ses soldats?

Bitcoin, Ethereum, Tether, Casper… les cryptomonnaies font partie intégrante de la stratégie militaire ukrainienne. Grâce à elles, des milliers d’équipements de combat sont achetés et livrés aux soldats sur le front. Cette utilisation d’une ampleur inédite permet à l’Ukraine d’accéder à des fonds disponibles quasi-instantanément. Aident-elles l’Ukraine à gagner la guerre ? Sont-elles des armes efficaces ? Réponses en vidéo.

«Impossible» de procéder à l'évacuation de Marioupol vendredi, selon la Croix-Rouge

La Croix-Rouge a annoncé que l'équipe envoyée à Marioupol en Ukraine avait dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville assiégée par les forces russes étant «impossible». «L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui», a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué, ajoutant qu'une nouvelle tentative aurait lieu samedi.

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Xi Jinping appelle l'Union européenne à «se forger sa propre perception de la Chine»

Xi Jinping a appelé vendredi l'Union européenne à «se forger sa propre perception de la Chine et à poursuivre de façon autonome sa propre politique à l'égard» de Pékin, selon un compte-rendu de la presse d’État chinoise, à l’issue d’un sommet virtuel avec des dirigeants européens dont la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Pour le régime communiste, les Européens se sont laissé entraîner dans un conflit dont Washington serait l'instigateur et qui a révélé les vulnérabilités de l'Occident. Ultra-dépendante du gaz russe, «l'Europe s'est peut-être tirée une balle dans le pied en se joignant aux sanctions américaines», prévenait jeudi le quotidien nationaliste Global Times.

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Réfugiés ukrainiens: 600 entreprises mobilisées avec 7000 propositions d'emploi, selon Élisabeth Borne

«Nous restons pleinement engagés pour accueillir et accompagner les déplacés ukrainiens vers l'emploi. 600 entreprises sont déjà mobilisées avec 7000 propositions d'emploi», a twitté Élisabeth Borne à l'issue d'une réunion sur l'insertion professionnelle des réfugiés avec la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa. Le ministère du Travail avait annoncé mi-mars le lancement d'un portail dédié à l'accueil des déplacés sur le site «Les entreprises s'engagent». Il contient notamment un module où elles peuvent préciser leurs intentions d'embauche et le type de poste concerné.

Soulignant que «l'accès à l'emploi est fondamental pour permettre aux personnes brutalement exilées de trouver les moyens d'une certaine autonomie», le ministère a indiqué à l'AFP que l'enjeu est de «transformer l'engagement fort des entreprises» en «solutions concrètes, offres d'emploi, de stages, d'immersions en entreprise, engagements matériels, etc». Les entreprises qui se sont manifestées sont à environ 85% des TPE/PME, réparties sur tout le territoire, avec une grande variété de secteurs, notamment celui en tension de l'hébergement-restauration, indique-t-on au ministère.

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53 sites culturels endommagés par l'invasion russe

Au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier, a rapporté vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Parmi ces sites, figurent 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments, dont l'Unesco a pu vérifier les dégâts par de l'imagerie satellitaire et des acteurs sur place, a expliqué un porte-parole de l'Unesco, selon lequel cette liste «n'est pas exhaustive».

La France a accueilli 36.000 personnes fuyant l'Ukraine

Cinq semaines après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, 36.000 déplacés fuyant la guerre ont été recensés en France, a annoncé vendredi Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté. «Nous avons aujourd'hui accueilli en France environ 36.000 personnes venues d'Ukraine. Ces personnes sont très majoritairement de nationalité ukrainienne, mais il y a aussi des personnes qui sont d'autres nationalités», a indiqué la ministre en charge de l'accueil et de l'intégration des réfugiés, au cours d'une audition à Paris par plusieurs associations d'aide aux exilés, lors de laquelle elle représentait le candidat Emmanuel Macron.

Depuis les premières arrivées de déplacés fuyant le conflit, le gouvernement français se fonde, pour ce recensement, sur le nombre de personnes contrôlées par la police aux frontières à leur arrivée sur le territoire. Des chiffres qui ne représentent donc pas le nombre de personnes réellement accueillies en France, puisque nombre d'Ukrainiens se dirigent ensuite vers d'autres pays, en premier lieu l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni.

L'Ukraine dit avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires avec la Russie

L'Ukraine a annoncé vendredi avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers. «Un échange vient d'avoir lieu, 86 militaires ukrainiens dont 15 femmes sont déjà en sécurité», a indiqué sur Telegram le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko.

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Le président ukrainien affirme avoir discuté avec Emmanuel Macron de l’évacuation de Marioupol

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a discuté avec son homologue français de la nécessité de mettre en place la proposition de Paris de créer des couloirs humanitaires pour évacuer les civils de la ville assiégée de Marioupol, a-t-il affirmé sur Twitter.

Tchernobyl: la centrale intacte, mais les Russes se sont exposés aux radiations

La centrale nucléaire de Tchernobyl n'a pas subi de dommages durant son occupation de quatre semaines par les soldats russes, mais ceux-ci se sont exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont indiqué les autorités ukrainiennes vendredi.

La centrale, site en 1986 de la plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire lors de l'explosion d'un de ses réacteurs, a été libérée jeudi lors du retrait des forces russes de cette zone située au nord de Kiev. «Tout l'équipement de la centrale de Tchernobyl fonctionne. Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent dans leur régime habituel», a déclaré le directeur de la centrale Valery Seïda, cité dans un communiqué de l'agence ukrainienne pour l'énergie atomique Energoatom.

Mais ils se sont surtout, dans cette zone interdite lourdement contaminée par la catastrophe de 1986, exposés à des doses probablement importantes de radiations, constatent les Ukrainiens.

«L'épaisse poussière que leurs véhicules ont fait monter dans l'air et les particules radioactives qu'elle contient pourraient avoir facilement pénétré l'organisme des Russes par leurs poumons», a dit Valery Seïda. Pire, ils semblent y avoir creusé des tranchées dans la «forêt rousse», la zone la plus contaminée.

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L'UE prévient Pékin qu'un soutien à Moscou «ternira gravement sa réputation»

L'UE a appelé vendredi Pékin à «ne pas interférer» dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou «ternira gravement la réputation» de la Chine en Europe, a indiqué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

«Les entreprises regardent comment les pays se positionnent (...) Aucun citoyen européen ne comprendrait que (la Chine) soutienne la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre» en Ukraine, a-t-elle indiqué, au côté du président du Conseil européen Charles Michel, à l'issue d'un sommet en visioconférence avec le président chinois Xi Jinping.

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Macron exprime son soutien au maire de Melitopol

Emmanuel Macron a exprimé vendredi son soutien à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu'il a reçu à l'Elysée avec quatre députées ukrainiennes. Cette rencontre intervient avant un nouvel appel du président français avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

«On est heureux de vous voir ici, libre, et je n'ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé», a dit le président français à l'élu ukrainien, qui a été détenu par les forces russes avant d'être libéré à l'occasion d'un échange de prisonniers. Ivan Fedorov a notamment été reçu mercredi par le président du Sénat français Gérard Larcher.

«Vous recevoir, c'est aussi vous dire, au-delà de ce que nous avons pu faire depuis un mois, que nous allons poursuivre les efforts à vos côtés», a ajouté le président français. Après l'enlèvement d'Ivan Fedorov le 11 mars, Volodymyr Zelensky avait appelé Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz à aider à le faire libérer.

Un officier de réserve de l'armée allemande inculpé pour espionnage au profit de la Russie

Un officier de réserve de l'armée allemande a été inculpé pour espionnage entre 2014 et 2020 au profit de la Russie, a annoncé vendredi le parquet fédéral. Le suspect est accusé d'avoir fourni aux services de renseignement russes des informations sur les réservistes de la Bundeswehr, la «défense civile» ou encore sur les conséquences de sanctions économiques imposées à Moscou à partir de 2014 ainsi que le chantier du gazoduc controversé Nord Stream 2, reliant la Russie et l'Allemagne et suspendu en février, précise le parquet fédéral dans un communiqué.

HRW dénonce de possibles «crimes de guerre» envers des prisonniers russes

L'ONG Human Rights Watch a appelé les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels «crimes de guerre» envers les prisonniers russes, après la diffusion d'images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes. Sur une vidéo diffusée le 27 mars, on peut voir trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, jetés à terre depuis un fourgon par d'autres hommes armés, qui leur tirent dans les jambes.

Si l'authenticité des images n'a pas pu être établie de manière indépendante, l'AFP a géolocalisé la vidéo comme étant tournée dans le village de Mala Rogan, dans la région de Kharkiv (nord-est), repris en début de semaine par les forces ukrainiennes après une offensive. Les journalistes de l'AFP qui ont pu se rendre à Mala Rogan le 28 mars ont vu les corps de deux soldats russes, un sac sur la tête, gisant dans l'une des allées du village, en grande partie détruit par les combats, tandis qu'au moins deux autres corps ont été jetés dans un puits.

«Si confirmé, passer à tabac et tirer dans les jambes de combattants capturés constituerait un crime de guerre», a indiqué HRW dans un communiqué publié jeudi soir. «L'Ukraine doit démontrer qu'elle est capable et désireuse de prévenir et de punir les violations graves du droit humanitaire international», a ajouté l'organisation internationale.

L'opération menée à Mala Rogan a permis de faire reculer les troupes russes de plusieurs kilomètres et de dégager tout le flanc sud-est de Kharkiv, notamment une autoroute sous le feu russe où plusieurs civils ukrainiens ont été tués. Au total, l'AFP a comptabilisé les corps de plus d'une dizaine de soldats russes à Mala Rogan, où de nombreux cadavres sont éparpillés dans les champs, dans et autour de leurs positions, ainsi qu'au hasard des maisons du village, selon l'armée ukrainienne. Un nombre inconnu a été fait prisonnier, dont un jeune officier des transmissions, a-t-on constaté.

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Ukraine: plus de 4,1 millions de réfugiés

Un peu plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. «Forcés de fuir pour rester en vie. Forcés d'abandonner leur foyer. Forcés de se séparer de leurs familles. Cette tragédie doit prendre fin», a souligné le HCR. Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti, aux alentours de 40.000 passages quotidiens.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

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Le Kremlin veut «expliquer» le conflit en Ukraine à Gérard Depardieu

Le Kremlin a proposé vendredi d'«expliquer» le conflit en Ukraine à Gérard Depardieu, estimant que le célèbre acteur français ne «comprenait» pas la situation après sa sortie la veille sur les «folles dérives» de Vladimir Poutine. Jeudi, Depardieu, détenteur d'un passeport russe et d'habitude élogieux à l'égard de Vladimir Poutine, a critiqué l'offensive en Ukraine, estimant que «le peuple russe n'est pas responsable des folles dérives inacceptables de (ses) dirigeants comme Vladimir Poutine». «Je pense que Depardieu ne comprend sans doute pas tout ce qui se passe, car il n'est pas totalement plongé dans l'actualité politique», a persiflé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

«Il ne comprend pas (...) ce que sont (les régions séparatistes prorusses en Ukraine de) Donetsk et Lougansk, il n'est pas au courant des bombardements de civils», dont Moscou accuse Kiev, a-t-il ajouté. «Si cela est nécessaire, nous sommes prêts à le lui raconter et à lui expliquer afin qu'il comprenne mieux. S'il le souhaite», a conclu Dmitri Peskov. Signe de l'agacement suscité à Moscou par les critiques de Depardieu, un député russe, Soultan Khamzaev, a appelé les autorités à lui retirer la nationalité russe et à transférer ses biens immobiliers dans le pays à des associations caritatives. «Il est important de parler de la nécessité de retirer son passeport à Gérard Depardieu pour ses attaques présomptueuses et sa prétention à parler au nom du peuple russe, qui ne lui a pas délégué» ce droit, a déclaré Soultan Khamzaev, cité par les agences russes.

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Les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence

Les pourparlers russo-ukrainiens visant à mettre fin au conflit en Ukraine ont repris vendredi, selon le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski. «Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé», a-t-il indiqué sur sa chaîne Telegram, en référence à deux régions ukrainiennes, l'une que la Russie a annexée en 2014 et l'autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses.

La Russie salue la position de l'Inde sur le conflit en Ukraine

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a salué vendredi à New Delhi ce qu'il a appelé l'approche équilibrée de l'Inde au sujet de la guerre en Ukraine. L'Inde, que le président américain Joe Biden avait trouvé «hésitante» dans sa réponse à l'invasion de l'Ukraine, a refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies.

«Ces jours-ci, nos collègues occidentaux voudraient réduire toute question internationale significative à la crise en Ukraine (...)», a déclaré en anglais le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à New Delhi, lors d'une rencontre avec son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar. «(Nous) apprécions que l'Inde appréhende cette situation avec l'ensemble des faits et pas uniquement de manière unilatérale», a-t-il poursuivi.

«L'amitié est le mot clé pour décrire l'histoire de nos relations et nos relations ont été par le passé très soutenues dans de nombreux moments difficiles», a-t-il ajouté. Cinq semaines après l'invasion de l'Ukraine, Sergueï Lavrov est arrivé dans la capitale indienne jeudi soir en provenance de Chine. Il y a annoncé l'avènement du nouvel ordre mondial rêvé par les deux pays. Son allié chinois a réaffirmé l'amitié «sans limite» de leurs deux pays face aux Etats-Unis.

Le Kremlin juge que l'attaque ukrainienne sur le sol russe va peser sur les pourparlers

Le Kremlin a estimé vendredi que l'attaque menée, selon Moscou, par des hélicoptères ukrainiens en territoire russe contre un dépôt de carburant allait peser sur les pourparlers russo-ukrainiens pour mettre fin à l'offensive en Ukraine. «Il est clair qu'on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations», a estimé Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, après la destruction à l'aube d'un dépôt dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine.

Russie: reprise de la conscription militaire en plein conflit en Ukraine

La Russie a repris vendredi la mobilisation de jeunes hommes pour le service militaire obligatoire d'un an, en plein conflit armé en Ukraine, Moscou assurant toutefois que les conscrits ne seront pas envoyés au front. Tous les ans, des dizaines de milliers de Russes âgés de 18 à 27 ans sont mobilisés dans l'armée pendant deux périodes d'appel, l'une au printemps/été et l'autre à l'automne.

Pour cet appel du printemps 2022, le président Vladimir Poutine a fixé pour objectif d'envoyer 134.500 jeunes au service militaire, selon un décret publié par le Kremlin. Les premières affections dans des unités doivent intervenir fin mai. De nombreux Russes parviennent toutefois à échapper au service militaire en payant des pots-de-vins ou en obtenant des exemptions médicales ou grâce à leurs études. Cette mobilisation intervient en pleine offensive en Ukraine.

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Le 9 mars, le ministère de la Défense a reconnu que des conscrits combattaient en Ukraine et que certains avaient été faits prisonniers. Mais l'armée russe a assuré que ceux-ci avaient été envoyés sur le front par erreur et depuis rapatriés. Le Kremlin affirme que, selon les instructions de Vladimir Poutine, seuls des soldats et officiers professionnels, ayant signé un contrat, combattent actuellement en Ukraine. Mais plusieurs médias russes indépendants ont signalé des cas de conscrits ayant été contraints ou très vivement encouragés à signer un contrat puis envoyés sur le front ukrainien.

Le 29 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou a réaffirmé qu'aucun conscrit ne sera envoyé sur des «zones chaudes», ajoutant que ceux dont le service militaire se termine ce printemps deviendront réservistes et seront renvoyés chez eux.

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Zone euro: la guerre en Ukraine propulse l'inflation à un nouveau record en mars

Le taux d'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en mars, à 7,5% sur un an, selon Eurostat, alors que la guerre en Ukraine a encore accéléré la flambée des prix de l'énergie. En février, l'inflation avait atteint 5,9% pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique, ce qui représentait déjà le niveau le plus élevé enregistré par l'office européen des statistiques depuis le début de cet indicateur, en janvier 1997. L'inflation a atteint chaque mois un nouveau sommet historique depuis novembre.

Pas certain que l'évacuation à Marioupol ait lieu vendredi, dit le CICR

Il n'est pas certain que l'évacuation prévue de civils de la ville assiégée de Marioupol, en Ukraine, puisse avoir lieu ce vendredi, a déclaré Ewan Watson un porte-parole du CICR à Genève.

«Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité (...) Il n'est pas clair encore si cela va se faire aujourd'hui», a ajouté le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge lors d'un brieifing régulier de l'ONU.

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Près de 300.000 réfugiés ukrainiens recensés en Allemagne

Près de 300.000 réfugiés ukrainiens ont été recensés en Allemagne, selon les derniers décomptes officiels du ministère de l’Intérieur allemand, vendredi.

Le ministère, citant des chiffres de la police fédérale, indique ainsi que 294.508 réfugiés ukrainiens ont été recensés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la plupart d’entre eux étant constitués de femmes, d’enfants et de personnes âgées.

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François Lenglet: «L’Europe est la grande victime économique de cette guerre en Ukraine»

Dans Le Figaro, l’essayiste et journaliste économique estime que la guerre en Ukraine s’inscrit dans l’émergence d’un nouveau cycle économique et politique. C’est, selon lui, «le double inversé de la chute du Mur». Si, en 1989, cet événement avait marqué l’ouverture des frontières et de l’économie mondiale, François Lenglet prédit que l’invasion russe devrait se traduire, au contraire, par un vaste mouvement de relocalisation, avec pour conséquence une hausse des prix, en particulier en Europe. Découvrez notre entretien :

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Le directeur d’une typographie près de Belgorod (Russie) affirme que son entreprise a été touchée par des tirs d’hélicoptères

Alors que la Russie a accusé ce vendredi deux hélicoptères ukrainiens d’avoir frappé un «dépôt de pétrole» à Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de la frontière ukrainienne, le directeur d'une typographie près de Belgorod, a affirmé que son entreprise avait aussi été touchée par des tirs d'hélicoptères.

«Des hélicoptères nous ont tiré dessus avec des roquettes (...) Les fenêtres sont endommagées, du matériel est détruit ou endommagé (...) le toit est abimé», a-t-il affirmé à l'agence publique russe TASS.

Après l'attaque, des médias locaux ont signalé des files de véhicules devant des stations-services, mais le ministre de l'Energie Nikolaï Choulguinov a assuré qu'il y aurait pas de pénurie d'essence.

Des vidéos sur les réseaux sociaux présentées comme ayant été filmées à Belgorod montrent un hélicoptère tirer des missiles, puis une explosion.

Les forces russes se retirent des régions de Chernihiv et Kiev, au nord de l’Ukraine, selon les gouverneurs locaux

Les forces russes sont en train de se retirer de la région de Chernihiv (nord de Kiev), mais ne sont pas entièrement parties, a déclaré le gouverneur local dans un discours vidéo ce vendredi.

«Des frappes aériennes et de missile sont toujours possibles dans la région», a ainsi indiqué le gouverneur Viacheslav Chaus, ajoutant que les forces ukrainiennes étaient en train d’entrer dans la zone. Des troupes russes «sont toujours sur notre territoire», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la Russie retire ses forces dans la région de Kiev et se dirige vers la Biélorussie, a indiqué le Governor Oleksandr Pavlyuk : «Nous observons des mouvements de colonnes de véhicules (russes) de quantités variées», a-t-il écrit ce vendredi sur la messagerie Telegram, rapprote l’agence Reuters.

L’Ukraine affirme que des troupes russes restent dans la zone d’exclusion de Tchernobyl

Des troupes russes étaient toujours dans la «zone d’exclusion» de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobly vendredi matin, a déclaré le chef de l’agence ukrainienne en charge de la zone, Yevhen Kramarenko, à la télévision nationale ukrainienne.

Selon le responsable ukrainien, les forces russes auraient bien laissé l’usine en elle-même, mais des troupes auraient été vues autour, dans la zone d’exclusion. Jeudi, après plus d'un mois d'une occupation, l'Ukraine annonçait qu'une partie des forces russes présentes dans les environs de Tchernobyl avaient quitté les lieux.

Plus de 30 ans après, la zone d'exclusion de 30 kilomètres de rayon mise en place autour de la centrale accidentée est toujours en vigueur. Pénétrer dans ce périmètre requiert normalement l'autorisation des autorités ukrainiennes et le passage de plusieurs points de contrôle.

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Le ministre russe des Affaires étrangères rencontre des responsables indiens ce vendredi

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov rencontre des responsables indiens à New Delhi (Inde) ce vendredi, après des rencontres avec des reponsables chinois plus tôt cette semaine, tandis que Moscou tente de consolider ses alliés asiatiques, après les sanctions économiques de l’Occident depuis le début de la guerre en Ukraine.

Les deux grandes puissances asiatiques n’ont pas condamné l’invasion russe en Ukraine depuis fin février. Après la visite de Lavrov en Chine, Pékin a dit être «plus déterminé» à développer des liens bilatéraux avec la Russie.

«Nous apprécions que l’Inde considère la situation avec l’ensemble des faits et non juste d’une vision partiale», a déclaré Lavrov lors de sa première rencontre avec son homologue Subrahmanyam Jaishankar. «Nous continuons à mettre en oeuvre des projets dans les domaines de l’énergie, la science et la technologie, l’espace, l’industrice pharmaceutique», a-t-il ajouté.

Sur Twitter, le ministère russe des Affaires étrangères a publié une photo de la rencontre entre Lavrov et son homologue indien Jaishankar.

Prudence sur les Bourses européennes, proches de l'équilibre

Les Bourses européennes hésitaient vendredi peu après l'ouverture, en attendant les données de l'inflation en zone euro et le rapport sur l'emploi américain, tandis que le marché reste dépendant de l'évolution de la guerre en Ukraine.

Les indices ont esquissé un léger rebond à l'ouverture, avant de passer en territoire négatif: vers 09h10, Paris s'effritait de 0,19%, Francfort de 0,08% et Londres de 0,04%.

Plus de 6800 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France

Pus de 6800 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, indique ce vendredi le ministère de l'Education nationale dans un communiqué.

Selon les derniers chiffres de la «cellule Ukraine» installée rue de Grenelle et qui travaille chaque jour à anticiper l'accueil des enfants ukrainiens dans les classes de France, 6873 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré.

Ces chiffres, arrêtés à jeudi 16h, augmentent rapidement puisque lundi soir, on comptait 5266 élèves ukrainiens scolarisés en France, un chiffre qui était déjà «multiplié par 20 depuis le 8 mars».

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La société gazière russe Gazprom dit continuer ses exportations en Europe via l’Ukraine

Le géant russe Gazprom a déclaré vendredi qu’il continuerait de fournir l’Europe en gaz via l’Ukraine, en lien avec les requêtes des consommateurs européens.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

«Ces dernières semaines, la pompeuse statue de Stepan Bandera attire les Ukrainiens débarqués à Lviv des quatre coins du pays. À la faveur de la guerre, la figure de cet ancien combattant nationaliste antisoviétique est devenue consensuelle. Pour le Kremlin, il est l’image tutélaire du nazi, inspirant les actes et les paroles du gouvernement Zelensky. Pour le peuple, qui ploie sous les bombes de l’armée russe, il est passé du statut de personnage controversé à celui de héros.» Découvrez la suite du récit de notre envoyé spécial :

>> LIRE NOTRE REPORTAGE - Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante : le récit de notre envoyé spécial

A Marioupol, les Russes refusent l’accès d’aides humanitaires, y compris en «petites quantités», accuse la mairie

Vendredi, un conseiller maire de Marioupol, Petro Andryushchenko, a accusé les forces russes, depuis jeudi, d’empêcher l’accès de vivres à Marioupol pour les habitants terrés dans des caves, et assuré qu’il était toujours «très dangereux» pour les quelque 160.000 habitants restants dans cette ville assiégée de quitter le territoire, rapporte l’agence Reuters.

«La ville reste fermée aux entrées et il est très dangereux d’en sortir avec ses propres moyens de transport», at-il indiqué sur la messagerie Telegram. «En outre, depuis hier les occupants ont catégoriquement refusé l’arrivée d’aide humanitaire - même en petites quantités - dans la ville», a-t-il ajouté, selon l’agence Reuters.

Evacuations toujours incertaines à Marioupol

Une opération pourrait être lancée ce vendredi, à la faveur d'un cessez-le-feu local annoncé tard mercredi soir par Moscou afin d'ouvrir un couloir humanitaire dans la ville assiégée de Marioupol, mais on ignorait jeudi soir si ce cessez-le-feu, censé avoir commencé jeudi à 7h GMT, était effectif. A Genève, le CICR, cité par le ministère russe de la Défense, s'est dit prêt à diriger l'évacuation vendredi à condition que les garanties soient réunies.

Marioupol, ville portuaire stratégique sur la mer d’Azov, abrite d’ordinaire près de 400.000 habitants. Depuis le siège de l’armée russe et des bombardements réguliers, il ne resterait plus que 160.000 sur place, en attente d’évacuation, et vivant dans des conditions humanitaires catastrophiques.

>> LIRE NOTRE DECRYPTAGE - Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

Le gouvernement ukrainien avait de son côté annoncé dans un premier temps dépêcher 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol en direction de Zaporojie, à 220 km au nord-ouest. Mais jeudi soir, la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a indiqué à l'AFP que «les Russes n'ont jamais, pas une seule fois, donné leur accord à un couloir depuis Marioupol» permettant l'évacuation de civils. Des bus sont toutefois «arrivés à Berdiansk (à environ 80 km de Marioupol, ndlr). Les occupants ne les ont pas laissés entrer en ville», a-t-elle détaillé sur Telegram.

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Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, à Kiev ce vendredi

Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, a indiqué jeudi soir sur Twitter qu'elle était «en route pour Kiev».

« Je suis en route pour Kiev », a-t-elle simplement écrit en anglais et en ukrainien, avec un drapeau ukrainien et un hashtag de soutien au pays envahi, et une photo où on la voit emmitouflée dans une parka, devant ce qui semble être un wagon de train, sans ajouter de détails.

Elue présidente du Parlement européen le 18 janvier dernier, Roberta Metsola serait la première dirigeante d’une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion russe, même si trois premiers ministres d'Europe de l'est y étaient allés le 15 mars.

Judi, la Russie a annoncé interdire l’entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives visant Moscou. La diplomatie russe n’a pas publié la liste des personnes ciblées, mais a déclaré avoir informé la représentation européenne à Moscou de cette mesure.

La Russie accuse deux hélicoptères ukrainiens d’avoir frappé un entrepôt de pétrole dans la ville russe de Belgorod

La Russie a accusé ce vendredi deux hélicoptères ukrainiens d’avoir frappé un «dépôt de pétrole» à Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de la frontière ukrainienne.

«Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude», a déclaré sur son compte Telegram le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.

Dans un autre message, il a indiqué que les pompiers étaient à pied d'oeuvre pour éteindre l'incendie et que deux employés du dépot avaient été blessés. Le ministère russe des Situations d'urgence affirme que 170 secouristes interviennent. Le ministère russe a indiqué avoir été prévenu de l'incendie à 5H51 (2H51 GMT) et confirmé le bilan de deux blessés.

L'entreprise publique Rosneft, propriétaire des lieux, a affirmé aux agences de presse russes avoir évacué son personnel sur place.

«Il s’agirait de la toute première sortie majeure ukrainienne en Russie, et assez humiliant pour la Russie», commente sur Twitter le correspondant à Moscou du Financial Times, citant le média économique russe RBC.

Plusieurs vidéos nocturnes de l’explosion avaient fuité sur les réseaux sociaux mardi soir.

La veille, le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov qu’il s’agissait d’un simple incendie et également évoqué un «dépôt de munitions», disant attendre «l’annonce officielle du ministère russe de la Défense russe», après plusieurs déclarations contradictoires entre les agences de presse et médias d’Etat russes.

Sur BFM TV, le chef adjoint du cabinet de Volodymyr Zelensky, Igor Zhovka, a assuré jeudi que «l’Ukraine n’était pas concernée» par ces explosions. «La partie russe a confirmé qu’il s’agissait d’un incendie. C’était sans doute le fait de personnes qui travaillaient dans le dépôt.»

Belgorod est situé à environ 80 kilomètres au nord de Kharkiv, une grande ville ukrainienne attaquée par les forces russes depuis le début de l'offensive du Kremlin.

Un bâtiment d’une «importance nationale historique» détruit à Trostyanets, selon Kiev

Oleksandr Merezhko, président de la commission ukrainienne des affaires étrangères, annonce sur Twitter qu'à Trostyanets (nord-est de l’Ukraine), les Russes auraient détruit un bâtiment d’une «importance nationale historique», photo à l’appui.

Les forces ukrainiennes ont réussi à reprendre, le week-end dernier, cette ville de près de 20.000 habitants, connue pour un séjour estival du célèbre compositeur russe Tchaïkovski en 1864 et, aujourd’hui, pour son usine de chocolat, la plus grande du pays.

Comment l'armée russe se heurte aux difficultés de la guerre de siège

Dès le début de l'invasion, la Russie a lancé le siège de plusieurs villes. Mais, hormis à Marioupol, Moscou doit revoir à la baisse ses ambitions, la stratégie d'encerclement des villes étant coûteuse en matériel et en effectif.

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Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Découvrez notre reportage et nos photographies inédites :

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L’Ukraine sera bientôt capable de protéger son ciel des attaques russes, selon un diplomate ukrainien

L’Ukraine sera bientôt capable de protéger son ciel des ses villes des attaques russes, car elle attend des équipements militaires «super modernes» de la part des Etats-Unis, du Royaume-Uni, a déclaré vendredi l’ambassadeur ukrainien au Japon Sergiy Korsunsky.

«Ils (les Russes, NDLR) ont toujours la supériorité sur les forces aériennes, les avions et les missiles, et nous attendons de commencer à recevoir des équipements super modernes des Etats-Unis et du Royaume-Uni pour protéger notre ciel et nos villes», a déclaré le diplomate lors d’une conférence de presse. «Quand ils tirent des missiles de croisière (…) nous devons les intercepter. C’es tpour cela que nous avons besoin de ces équipemetns modernes», a-t-il précisé.

Zelensky prévient que l'armée russe se repositionne pour des «attaques puissantes» à l'Est

Le président ukrainien a assuré que l'armée russe se repositionnait dans l'est du pays en prévision «d'attaques puissantes», notamment sur le port assiégé de Marioupol, où doit pourtant avoir lieu vendredi une nouvelle tentative d'évacuation de civils.

La Russie avait indiqué cette semaine qu'elle entendait réduire son activité militaire dans les régions de Kiev et Tcherniguiv, afin de transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions (séparatistes) de Donetsk et de Lougansk, dans l'est.

«Cela fait partie de leur tactique», a déclaré Volodymyr Zelensky dans une allocution prononcée dans la nuit de jeudi à vendredi. «Nous savons qu'ils s'éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d'autres qui sont très importantes... où cela peut être difficile pour nous», a ajouté le président ukrainien. En particulier, la situation dans l'est du pays est «très difficile». «Dans le Donbass et à Marioupol, dans la direction de Kharkiv, l'armée russe se renforce en prévision d'attaques puissantes», a déclaré le président.

«Nous avons enduré plus que ce que l’ennemi attendait.Ils ont dit que nous tomberions en trois ou cinq jours. (…) Et cela fait déjà 36 jours. Et nous sommes debouts. Et nous continuerons à nous battre», a également prévenu Zelensky.

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Bonjour à tous et bienvenue dans ce live

Bonjour à tous, et bienvenue dans notre live. L’offensive militaire russe en Ukraine entre dans sa 37e journée. Minute par minute, Le Figaro continue de vous accompagner pour vous informer et vous aider à comprendre les enjeux de ce conflit.

>> Guerre en Ukraine : revivez la journée de jeudi minute par minute ici

Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov

DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»

Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».

Le Figaro

Polémique sur les cabinets de conseil: six questions pour démêler le vrai du faux

Océane HerreroWladimir Garcin-Berson

DÉCRYPTAGE - Le recours aux cabinets de conseil fait débat, et entraîne avec lui un certain nombre d'interrogations. Le Figaro fait le point.

Le rapport de la commission d'enquête du Sénat sur le recours aux cabinets de conseil a jeté un pavé dans la mare, troublant la campagne présidentielle. Depuis quelques jours, les conclusions du travail piloté par les sénateurs Arnaud Bazin (LR) et Éliane Assassi (CRCE) suscitent critiques et accusations de l'ensemble du spectre politique.

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Recours abusif aux cabinets de conseil pour accompagner les politiques publiques, sommes trop importantes mises en jeu, copinage... Les attaques fusent, du côté des oppositions. «Contrevérités», «manipulations» et «fausses informations», rétorque le gouvernement. Dans la polémique, qualifiée de «scandale d'État» par certains candidats à l'élection présidentielle, difficile de démêler le vrai du faux. Le Figaro fait le point sur certains aspects clés de ce dossier.

L'État a-t-il dépensé 1 milliard d'euros en conseil auprès de McKinsey ?

C'est un chiffre qui circule «partout» sur les réseaux sociaux, au grand dam du gouvernement : l'État aurait versé, l'année dernière, «un milliard» d'euros au seul cabinet McKinsey. «En 2018, l'État paie à McKinsey 300 millions d'euros. Aujourd'hui, c'est un milliard», s'est ainsi offusqué jeudi Eric Zemmour, sur RTL.

Disons-le clairement : ce chiffre, présenté de cette manière, est faux. Le rapport du Sénat précise bien que c'est l'ensemble des dépenses de conseil de l'État, au sens large, qui «ont dépassé le milliard d'euros», en 2021, non celles pour McKinsey seulement. En outre, ce chiffre inclut toutes les prestations de conseil, y compris celles des opérateurs de l'État et les «dépenses d'informatique», précise le document. Hors opérateurs, pour les seuls ministères, la somme retenue atteignait plutôt 893,9 millions d'euros.

Quid de McKinsey seul ? Le rapport n'arrive pas à une somme finale pour 2021. Tout juste est-il précisé que le cabinet a joué un rôle central pour bâtir la réponse à la crise sanitaire, recevant 12,33 millions d'euros, loin devant ses concurrents (6,8 millions d'euros pour Citiwell, 5,34 millions d'euros pour Accenture). Selon Olivier Dussopt, en 2021, McKinsey n'a représenté que 2% des dépenses en conseil totales de l'État et 5% des dépenses en conseil en stratégie. Des chiffres qui illustrent le poids relativement faible de ce cabinet, selon Bercy, qui rappelle que le secteur public ne représente que 5% du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise. Soit autour d'une quinzaine de millions d'euros, non un milliard.

Autre indication : entre 2018 et 2020, les sénateurs estiment que «20 cabinets représentaient environ 55% du marché du conseil aux ministères» (hors informatique et accords-cadres). Sur cette période, McKinsey ne pesait que 1% du total, loin derrière Eurogroup (10%), Kior Talent (5%), Capgemini (5%) et Ipsos (4%), par exemple. Au total, un écosystème de plus de «2000» cabinets a participé à des missions.

McKinsey est-il intervenu dans la campagne d'Emmanuel Macron en 2017 ?

Comme nous l'expliquons dans notre vérification, le cabinet n’est pas intervenu, directement en tant qu’entreprise, dans la campagne d’Emmanuel Macron. Une vingtaine de ses salariés ont en revanche pu y participer à titre personnel et sur leur temps libre, à l’image de Karim Tadjeddine, désormais partner en charge du secteur public, ou de Guillaume de Ranieri, en charge de la défense et de la sécurité chez McKinsey. Ce type de militantisme est possible s’il respecte un certain cadre : s’il rend des prestations «d’un niveau professionnel», celles-ci doivent être inscrites dans les comptes de campagne.

Certaines pratiques ont pu brouiller les cartes et entrer dans la «zone grise» de ce qui est permis ou non. Karim Tadjeddine, entendu par la commission d'enquête sénatoriale, a ainsi dû admettre que l'usage de son adresse e-mail professionnelle pour échanger avec d'autres militants était une «erreur».

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Le recours aux cabinets de conseil a-t-il explosé sous le quinquennat Macron ?

Contrairement à ce que certains candidats peuvent prétendre, le recours aux cabinets de conseil n'a pas émergé sous le quinquennat actuel. Loin de là, même : remontant jusqu'en 2005, le Sénat souligne qu'une «hausse sensible» des dépenses en conseil a été enregistrée entre 2007 et 2010, «à la faveur de la révision générale des politiques publiques (RGPP)». «À l’époque, l'ensemble des ministères ont eu massivement recours aux consultants», taclait cette semaine Olivier Dussopt.

Il s'agit donc d'un phénomène ancien, qui a concerné chaque gouvernement, à différentes échelles. En novembre 2014, un rapport de la Cour des comptes signalait que les dépenses de conseil extérieur s'établissaient à «au moins 150 millions d'euros en moyenne par an entre 2011 et 2013». Un chiffrage difficile à établir, regrettait l'institution. Mais le recours avait augmenté de 2007 à 2010, fruit d'une «politique volontariste de recours à des cabinets extérieurs».

Pour autant, le rapport du Sénat souligne que si les dépenses en conseil restaient «contenues» en 2018, une forte augmentation a été enregistrée à la faveur notamment de la crise sanitaire, entre 2020 et 2021. Ainsi, «les dépenses de conseil ont plus que doublé» sur cette période, passant de 379,1 millions d'euros à 893,9 millions d'euros, pour les seules dépenses des ministères, hors opérateurs de l'État, donc. Les dépenses ont augmenté dans tous les ministères, en particulier pour l'Intérieur, les Finances, les Armées, la Transition écologique et ceux gérant les sujets sociaux. Même chose pour les opérateurs de l'État, qui ont vu leurs dépenses augmenter sur le quinquennat.

De son côté, Bercy justifie cette hausse par la crise sanitaire et par les réformes mises en place depuis 2017. Le Covid-19 a «brutalement mobilisé l'ensemble des administrations, ce qui a requis des renforts pour le ministère», explique Olivier Dussopt.

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McKinsey a-t-il mis en place un système «d'optimisation fiscale» ?

C'est l'une des conclusions du rapport : si le cabinet assure être assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) et que l'un de ses directeurs associés a déclaré que «nous payons l'IS en France», le Sénat affirme que «ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans». Un «exemple caricatural d'optimisation fiscale», cinglent les sénateurs.

Aujourd'hui, cependant, si les sénateurs s'étonnent à juste titre de cette situation et pointent du doigt le rôle de «prix de transfert» en guise d'explication, il n'y a aucune preuve concrète d'un mécanisme d'optimisation fiscale. Comme nous l'expliquons dans cette vérification, le rôle de l'administration fiscale est désormais de regarder précisément les comptes des filiales de McKinsey en France, pour comprendre si les prix de transfert ont été surévalués sciemment pour réduire la base fiscale à néant et éviter de payer l'IS. Mais «ils sont en règle tant que l'inverse n'est pas prouvé», note Arnaud Bazin. Le ministre délégué chargé des Comptes publics a confirmé qu'un contrôle fiscal était en cours, depuis fin 2021, prévenant toutefois, à juste titre, que «le fait de ne pas payer d'impôt sur les sociétés n'est pas lié systématiquement à une fraude».

Peu surpris, plusieurs experts interrogés soulignent que cette procédure de vérification, qui comporte également du contradictoire, sera longue et délicate : il sera difficile pour les agents du fisc de prouver que les prix de transfert ont été surévalués, notent-ils. Difficile, mais pas impossible, répond un observateur. Patience, donc, en attendant les résultats de la vérification fiscale.

Des consultants de McKinsey ont-ils rejoint la Macronie ?

Plusieurs salariés de McKinsey engagés durant la campagne d'Emmanuel Macron ont en effet poursuivi par la suite leur carrière au sein de la Macronie. Parmi eux, Mathieu Maucort, devenu directeur de cabinet du secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi, ou Ariane Komorn, cheffe du pôle engagement d'En Marche ! jusqu'en 2021. Paul Midy est quant à lui directeur général de LREM après avoir travaillé de 2007 à 2014 chez McKinsey.

Martin Bohmert, délégué général des Jeunes avec Macron (JAM), jusqu'en 2019, a pour sa part fait le chemin inverse puisqu'il a été recruté par McKinsey en 2020. Le gouvernement s'est pour autant défendu de tout «copinage» avec les consultants. «De tout temps, en tout lieu, une équipe de campagne est composée de bénévoles, de consultants, mais aussi d'étudiants ou de retraités. Ils s'engagent car ils ont des convictions personnelles», a ainsi tenté de déminer Amélie de Montchalin.

La France fait-elle plus appel aux cabinets que ses voisins ?

Sur ce point, les comparaisons internationales sont difficiles à établir, nuance Arnaud Bazin, chaque pays ayant ses périmètres, son administration et sa culture. Le rapport du Sénat arrive tout de même à une conclusion claire : le conseil au secteur public «apparaît historiquement limité en France». «Les grands corps de l'État» font rempart et réduisent leur influence, avançait en guise d'explication le politiste Denis Saint-Martin, cité dans le rapport. En 2014, la Cour des comptes arrivait à la même conclusion. Citant les données de la FEACO (Fédération européenne des associations de conseil en organisation), le Sénat rappelle que le CA des entreprises du conseil en secteur public s'élevait à 657 millions d'euros en 2018 en France, contre 3,14 milliards d'euros en Allemagne et 2,64 milliards d'euros outre-Manche.

En outre, jusqu'en 2018, la hausse des dépenses restait moins marquée en France que chez ses voisins. Le recours aux cabinets est plus développé en Allemagne et au Royaume-Uni, confirmait face aux sénateurs Matthieu Courtecuisse, fondateur de Sia Partners et président de Syntech Conseil, représentant la profession.

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Amélie de Montchalin et Olivier Dussopt tenaient mercredi soir une conférence de presse pour répondre à la polémique sur le recours aux cabinets de conseil.

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Pour compenser la hausse des prix à la pompe, l'intersyndicale nationale demande au gouvernement «des dispositifs efficaces».

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Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

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Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

Julia Hamlaoui

L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen
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CBD, ou les bienfaits du chanvre

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Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

Marie Mersier

Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

 

Apaisant ou stimulant

Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

Bien-être
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Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes

Actu

Chien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.

Théo Gobbi

Un foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.

 

Faciliter l‘apprentissage

Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.

Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.

Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.

Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.

3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »

Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?

On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que

le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.

Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?

Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.

Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?

Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.

Famille
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Le test de la présidentielle : de quel candidat êtes-vous le plus proche ?

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Contre vents et marées, Valérie Pécresse veut «faire mentir les sondages»

«Faire mentir les sondages»: contre vents et marées à neuf jours de la présidentielle, Valérie Pécresse a misé sur la sécurité et le pouvoir d'achat, vendredi dans le sud tenté par le vote d'extrême droite. «Il nous reste une semaine pour éclairer les Français sur le bilan d'Emmanuel Macron», a lancé la candidate LR lors d'un meeting à Saint-Raphaël (Var), en taclant en Emmanuel Macron un «président de l'immobilisme». «Méfiez-vous des contrefaçons, la droite, c'est nous», a-t-elle ajouté devant environ 600 personnes.

La candidate, remise depuis lundi du Covid, s'en est aussi prise dans son long discours à Marine Le Pen et Éric Zemmour «qui ont fait allégeance à Vladimir Poutine, ce dictateur qui est un falsificateur». Qu'importe sa longue érosion dans les sondages, dont certains la placent sous la barre des 10% des intentions de vote: «Il faut faire mentir les sondages», a martelé la candidate LR, convaincue qu'«entre l'immobilisme d'Emmanuel Macron et la démagogie de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il y a une troisième voie».

À l'heure où le camp Macron concentre ses attaques contre Marine Le Pen, ne cachant pas son inquiétude face à sa progression dans les sondages, Valérie Pécresse a dénoncé «imposture» et «hypocrisie». Car elle estime que «la macronie a totalement épargné les extrêmes, ils veulent le duel entre Macron et les extrêmes car c'est leur assurance de réélection».

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«Je serre toutes les mains que je peux serrer»: Emmanuel Macron au contact des Français dans un nouvel épisode de sa série de campagne

Dans un nouvel épisode de sa série hebdomadaire de campagne, qui présente le président-candidat dans les coulisses de son mandat, Emmanuel Macron se présente comme proche du peuple, expliquant ne s’être «jamais arrêté d’aller au contact» des Français. La vidéo publiée sur les réseaux sociaux revient sur ses déplacements cette dernière semaine, en Bourgogne et en Charente-Maritime, montrant le marcheur au cœur de bains de foules.

«Je m’installe, je passe plusieurs heures, je serre toutes les mains que je peux serrer. Je parle, j’écoute. C’est comme ça que je vois les choses, que je les vis. Je n’ai jamais arrêté d’aller au contact», explique-t-il face caméra, dans sa voiture présidentielle, répondant aux questions d’un membre de son entourage. «J’aime les gens et j’aime convaincre», martèle-t-il dans ce clip de 7 minutes et 43 secondes.

«J’ai donné une image d’arrogant. Je ne crois pas que je suis arrogant. (Mais) je suis très conquérant, trop parfois», déclare le candidat LREM.

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Marine Le Pen invite gauche et droite «patriotes» à la rejoindre

Marine Le Pen a invité vendredi, à neuf jours du premier tour de la présidentielle, la gauche et la droite «patriotes» à la rejoindre, dans un appel du pied aux électeurs à la fois de Jean-Luc Mélenchon et d’Éric Zemmour. «Qu'importe la gauche, qu'importe la droite, ce qui importe, c'est la France», a lancé la candidate du Rassemblement national devant près d'un millier de militants réunis à Stiring-Wendel (Moselle), une petite ville populaire de 12.300 habitants qui l'avait donnée gagnante en 2017 face à Emmanuel Macron, avec près de 52% des voix.

«Je sais qu'il existe (...) une droite patriote qui a, au cœur, avant toute chose et surtout avant les privilèges exorbitants de quelqu'un, l'amour de leurs compatriotes», a affirmé la candidate d'extrême droite, donnée au second tour de la présidentielle autour de 20%, mais concurrencée dans son camp par Éric Zemmour, donné autour de 10%.

«Mais je sais aussi qu'il existe une gauche patriote, consciente du caractère protecteur de la nation, convaincue de l'importance d'une laïcité apaisée parce que respectée, une gauche attachée au message d'émancipation des peuples et des hommes», a ajouté Marine Le Pen, suivie dans les sondages par le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, donné autour de 15%. «Je leur dis: vos convictions sont les nôtres», et «notre projet est donc le vôtre, parce qu'il est populaire, parce qu'il est social, parce qu'il s'appuie sur la nation», a-t-elle asséné, tandis que ses partisans scandaient «Marine présidente».

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1er avril: Fabien Roussel s'attaque aux «gros poissons» de l'évasion fiscale

«La chasse aux gros poissons est ouverte!»: le candidat communiste Fabien Roussel a mené vendredi, pour le 1er avril, une action coup de poing devant les locaux de l'Autorité des marchés financiers à Paris, pour dénoncer «l'évasion fiscale» et «l'optimisation fiscale».

«C'est notre 1er avril. La chasse aux poissons, aux très gros poissons est ouverte», a déclaré Fabien Roussel, juché sur une nacelle, devant une centaine de militants arborant des masques du candidat et vêtus de combinaisons rouges, rappelant La Casa de Papel, série espagnole devenue un phénomène planétaire dont les héros, en combinaison rouge et masque de Dali, sont des braqueurs érigés en rebelles antisystème. «La fraude fiscale, l'évasion fiscale, l'optimisation fiscale avec nous, c'est terminé», a assuré le candidat, crédité autour de 3% des intentions de vote.

Les militants ont déposé devant l'Autorité des marchés financiers de gros sacs, censés être des sacs d'argent, estampillés «BNP Paribas» et «Société générale». «Ces tas d'or, ces tas de billets, symbolisent l'argent qui manque à la République», les «100 milliards d'euros» que la France perd chaque année à cause de l'évasion et de l'optimisation fiscale des plus riches, a affirmé le candidat.

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L’ombre d’un doute pour le président-candidat

Dans toute élection, un candidat qui, à une semaine du vote, disposerait dans les sondages d’une avance de six à huit points sur le deuxième au premier tour et de cinq à quinze points au second tour devrait être d’une totale sérénité. Et pourtant, depuis quelques jours, l’ombre d’un doute plane sur la campagne d’Emmanuel Macron.

» LISEZ NOTRE ANALYSE - L’ombre d’un doute pour le président-candidat

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L'ancien patron de la CGT Bernard Thibault appelle à voter pour Fabien Roussel

L'ancien dirigeant de la CGT Bernard Thibault «appelle à voter pour Fabien Roussel», le candidat communiste à l'élection présidentielle, dans une vidéo transmise vendredi par l'équipe du candidat à l'AFP.

«Je vais voter pour Fabien Roussel et j'appelle à voter pour Fabien Roussel», affirme l'ex-secrétaire général de la CGT, en poste de 1999 à 2013. «Les jours heureux au moins, c'est séduisant, c'est prometteur, c'est dynamique», affirme-t-il face caméra, invoquant le slogan de campagne du candidat du PCF, actuellement autour de 3% des intentions de vote dans les sondages.

L'ancien patron charismatique de la CGT fustige «tous ceux qui nous promettent au contraire des jours malheureux, ternes, gris, les oppositions, des crispations» alors que plusieurs candidats dont Emmanuel Macron, Valérie Pécresse ou Éric Zemmour proposent notamment de repousser l'âge de la retraite à 64 ou 65 ans.

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Éric Zemmour accuse les médias de «complaisance» avec Marine Le Pen

Le candidat d'extrême droite Éric Zemmour a accusé les médias d'avoir fait preuve de «bienveillance» et de «complaisance» avec sa rivale Marine Le Pen, aujourd’hui en marge d'un déplacement au marché de gros de Rungis (Val-de-Marne). Concluant sa visite de Rungis par un petit-déjeuner avec la presse, il a assuré qu'il avait eu une «logique médiatique» pour «pousser Marine Le Pen», durant cette campagne, avec «bienveillance» et «complaisance». «Mais Macron a sifflé la fin de la récré. Il vous a sommés de rediaboliser Marine Le Pen», a-t-il ajouté devant les journalistes.

La veille, Emmanuel Macron avait attaqué le «tandem d'extrême droite» Marine Le Pen-Éric Zemmour, regrettant que leurs idées soient «banalisées». «Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient “c'est terrible, front républicain”. Les forces politiques républicaines disaient “jamais”. Il n'y a plus cette réaction-là», s'était-il écrié. «Les gens (...) ont détourné le regard. On dit: c'est plus sympathique... alors il ne faut pas s'étonner», avait ajouté le président-candidat.

«À chaque fois que j'ai fait un meeting réussi, on m'a trouvé une merde», a aussi protesté Éric Zemmour durant ce petit-déjeuner, critiquant la polémique sur les «Macron assassin» scandés par une partie de la foule lors de son meeting du Trocadéro dimanche dernier.

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L'ex-patronne de la CFDT Nicole Notat apporte son soutien à Emmanuel Macron

L'ancienne patronne de la CFDT Nicole Notat, qui a animé le «Ségur de la Santé» en 2020, a apporté son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle, comme elle l'avait fait il y a cinq ans.

«Comme en 2017, je voterai le 10 avril pour Emmanuel Macron et lui renouvelle ma confiance», indique celle qui fut la secrétaire générale de la CFDT de 1992 à 2002 dans un communiqué transmis à l'AFP. «À l'épreuve des crises qui ont pesé sur son quinquennat, il s'est forgé une stature d'homme d’État et démontré un engagement européen sans faille», ajoute l'ex-dirigeante syndicale de 74 ans.

«Face à l'exacerbation des inquiétudes que soulèvent les défis géostratégiques, économiques, écologiques et sociaux, il est à mes yeux le mieux placé pour construire les solutions et les compromis appropriés dans un dialogue exigeant et renouvelé avec les forces vives du pays», poursuit le communiqué.

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À Carpentras, Jean Castex à l'offensive en terres RN

En campagne vendredi à Carpentras, sur des terres où l'extrême droite prospère, Jean Castex a dû ferrailler pour défendre le bilan et le programme d'Emmanuel Macron, tout en égratignant «l'imposture» et «la démagogie» de Marine Le Pen, plus que jamais adversaire N°1 de la présidentielle.

«Faites attention quand même ! Parce que derrière, ça se rapproche», avertit un habitant, son caddie rouge posé devant lui, en prenant congé du premier ministre après quelques minutes d'une conversation parfois âpre entre deux étals du marché. «J'ai vu, j'ai vu», lance en retour Jean Castex, qui a en tête les récents sondages montrant une réduction de l'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, en cas de deuxième tour les opposant.

À neuf jours du scrutin, le chef de l’État et ses soutiens intensifient donc leur offensive contre la candidate du Rassemblement national, à l'image de Jean Castex, en déplacement dans l'ancien fief de Marion Maréchal, députée entre 2012 et 2017 d'un département du Vaucluse parmi les plus pauvres de France.

«La seule question que vous devez vous poser en votre âme et conscience, c'est: dans ces crises, qui est le mieux placé, non pas pour faire des miracles, mais pour défendre les Français et le pays», a lancé Jean Castex. Avant de développer devant la presse, en fustigeant des «propositions» flirtant avec «la démagogie la plus absolue», et la «catastrophe» que représenterait l'élection de la candidate du RN. «Mme Le Pen (...) et d'autres candidats ne disent pas la vérité aux Français. C'est-à-dire qu'ils ne pourront en aucun cas faire ce qu'ils promettent. Et ça, c'est grave», insiste-t-il.

» LIRE AUSSI - Emmanuel Macron se (re)pose en rempart face à Marine Le Pen

Industrie, emploi, dépenses : la Fondation Concorde évalue les programmes présidentiels

La Fondation Concorde, think tank libéral et pro-entreprise, a passé au crible les programmes des cinq principaux candidats à la présidentielle, évaluant notamment leur efficacité pour réindustrialiser la France, augmenter le taux d'emploi et maîtriser les finances publiques, selon cette étude transmise vendredi à l'AFP.

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Sur le front de la réindustrialisation, la Fondation Concorde juge plutôt positivement les baisses d'impôts de production promises par Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Éric Zemmour. Mais la baisse de 7 milliards de Contribution sur la valeur ajoutée (CVAE) proposée par le président sortant est un pas «insuffisant», tandis que le fléchage vers les PME et TPE par Marine Le Pen «ne permet pas de répondre aux enjeux de l'industrie et du commerce extérieur».

À l'inverse, les 30 milliards en moins promis par Éric Zemmour sont «une masse critique suffisante» pour relancer la production, d'autant que, selon la Fondation, cette perte de recettes serait financée par le surplus d'activité qu'elle permettrait. En matière de stimulation de l'emploi, la Fondation salue les mesures de conditionnement du RSA, de réformes des retraites et de l'assurance-chômage d'Emmanuel Macron. Tout comme le recul de l'âge de départ à 64 ans proposé par Éric Zemmour.

De même, «l'ensemble des mesures proposées (par Valérie Pécresse) est réellement à même de doper l'offre de travail», juge-t-elle. Sa réforme des retraites notamment permettrait de générer directement 16 milliards d'euros d'économies via le recul de l'âge de départ, mais aussi 32 milliards par an de recettes via la hausse du taux d'emploi. À l'inverse, l'abaissement de l'âge de départ à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler tôt voulu par Marine Le Pen coûterait directement 15 milliards d'euros et entrainerait un «recul du taux d'emploi».

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Yannick Jadot propose la création d'un statut de «déplacé climatique»

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a proposé vendredi la création d'un statut de «déplacé climatique» pour les personnes qui doivent quitter leur pays pour des raisons environnementales, lors d'une audition par plusieurs associations.

Interrogé à une semaine du premier tour (10 avril) de l'élection présidentielle sur la notion de «réfugié climatique», qui n'existe pas en droit actuellement, Yannick Jadot a balayé cette option qui nécessiterait de modifier la convention de Genève encadrant le statut de réfugié. «Pour nous, la solution, c'est d'avoir une convention internationale (...) qui leur donne un statut, notamment en ayant des visas humanitaires», afin d'aboutir à la «reconnaissance du statut de déplacé climatique», a-t-il expliqué devant une vingtaine d'associations qui interviennent auprès des exilés.

Le candidat écologiste a plaidé pour une «protection transitoire» qui s'appliquerait à «des groupes entiers» et non à des individus isolés, comme c'est le cas pour le statut de réfugié. «Il y a des peuples, notamment les habitants des îles du Pacifique, qui sont soumis au phénomène de perte d'habitabilité complète de leur territoire. Donc se pose la question de leur transfert», a-t-il ajouté lors de cette audition au musée de l'immigration à Paris.

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Marine Le Pen assure que son «célibat (lui) convient très bien» dans un magazine people

Marine Le Pen, toute à son entreprise de «normalisation», assure que «le célibat (lui) convient très bien» et qu'elle n'espère «pas du tout» tomber à nouveau amoureuse, dans le magazine people Closer paru vendredi.

«Je n'ai aucun manque. Je suis heureuse d'être seule et je ne veux rien attendre d'un homme. Je vis avec ma meilleure amie d'enfance (Ingrid) et c'est bien plus facile», ajoute la candidate d'extrême droite. Interrogée pour savoir si Ingrid est «plus» que son amie d'enfance, Marine Le Pen répond qu'elle «s'en fiche des rumeurs». «Je connais Ingrid depuis toujours. Elle est la petite sœur que je n'ai pas eue».

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À Nantes, Jean-Marc Ayrault soutient «totalement» Anne Hidalgo

L'ex-premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault a affiché vendredi à Nantes son soutien «total» à la candidate du PS Anne Hidalgo, saluant «son courage et sa détermination» dans cette «campagne difficile», où elle est créditée d'environ 2% des intentions de vote dans les sondages. «Anne, je voudrais te dire mon estime, mon amitié et tout mon soutien parce que c'est une campagne difficile, personne ne le niera», a déclaré l'ex-maire de Nantes, lors d'un point presse avec la candidate, en déplacement en Loire-Atlantique.

En présence également de l'actuelle maire de Nantes Johanna Rolland, directrice de campagne d'Anne Hidalgo, Jean-Marc Ayrault a souligné que la candidate menait sa campagne «avec un courage et une détermination absolument extraordinaires, et avec une fidélité aux convictions de gauche et des socialistes que je voudrais saluer», a-t-il expliqué. «Je la soutiens totalement», a-t-il insisté. Interrogé pour savoir si le PS pouvait disparaître, Jean-Marc Ayrault a estimé qu'«un parti, c'est une chose, mais la gauche ne disparaîtra pas».

«Je suis convaincu que les valeurs de gauche, qui sont profondes, enracinées, ce sont elles qui sont à l'ordre du jour aujourd'hui», a-t-il dit, citant la justice sociale, la solidarité et la lutte contre les discriminations et toutes les formes d'inégalité.

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À huit jours du premier tour, le candidat Macron tient son premier meeting

À huit jours du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron organise samedi son premier meeting de campagne, voulu comme une démonstration de force pour redonner du souffle au favori ébranlé par la percée sondagière de Marine Le Pen.

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Enfin! Annoncé il y a quatre semaines à Marseille, reporté à plusieurs reprises sur fond de guerre en Ukraine, le grand «rassemblement» du candidat sortant aura lieu dans la vaste salle de l'Arena à Nanterre (Hauts-de-Seine), à deux pas de la Grande Arche de la Défense, où plus de 30.000 personnes sont attendues.

Une semaine avant le scrutin, il ne s'agit plus de lancer la campagne du sortant, déjà éprouvée par une conférence de presse et des déplacements en province, mais d'insuffler «un moment d'union et de communion», «de protection et de projection», selon la formule de l'entourage du candidat-président. Après une première partie «surprise» promise «interactive et collaborative», le président sortant sera le seul orateur à la tribune de la Paris Défense Arena pour «un discours politique, un discours social, un discours d'unité». «Ce que nous sommes, là d'où nous venons, là où nous allons», résume encore son entourage.

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Hidalgo et la France insoumise accusent Macron de la montée de l'extrême droite

Anne Hidalgo, candidate PS à la présidentielle, et Adrien Quatennens, porte-parole du candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, ont pointé du doigt aujourd’hui une responsabilité d'Emmanuel Macron dans la montée de Marine Le Pen et l'extrême droite dans les sondages.

«Quand (...) on fait en sorte que le paysage politique totalement explosé soit un paysage dans lequel il n'y aurait plus qu'un candidat qui serait soi-disant le candidat d'une forme de raison, et en face l'extrême droite, on joue avec le feu et effectivement tout est possible», a estimé Anne Hidalgo sur LCI, alors que des sondages montrent que l'écart au second tour entre les intentions de vote pour Emmanuel Macron et la candidate RN Marine Le Pen se réduit.

Fustigeant la «brutalité sociale» du président sortant, Adrien Quatennens a estimé sur Public Sénat que «ces gens-là participent à la progression de l'extrême droite dans notre pays, à force de casser l’État social, notre modèle de protection sociale». «Qui d'autre que M. Macron a banalisé les idées d'extrême droite en plaçant notamment des lois à l'Assemblée nationale, des lois sécuritaires, discriminatoires, comme la loi sur les séparatismes», a interrogé de son côté le député LFI de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel sur CNews.

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«Le PS se relèvera» de l’élection, assure Anne Hidalgo

Le Parti socialiste «se relèvera» de l'élection présidentielle, a assuré la candidate PS Anne Hidalgo vendredi, tout en reconnaissant qu'il faudra «s'ouvrir» et engager un «travail» pour la reconstruction. Interrogée sur LCI pour savoir si le PS pouvait se remettre de la présidentielle, où les sondages la donnent à seulement 2% des intentions de vote, Anne Hidalgo a répondu: «Oui, le PS s'en relèvera, parce que nos idées sont des idées fortes, des idées républicaines», et «si la gauche doit revenir un jour aux responsabilités dans le pays, c'est par cette gauche républicaine».

La maire de Paris a aussi assuré que dans l'élection présidentielle, «tout est possible, y compris le fait que je sois très largement au-dessus» des résultats que lui prédisent les sondages. Mais la candidate a reconnu que «les socialistes ont vécu cinq années très difficiles, où on ne s'est pas suffisamment reconstruit». «Qu'il faille s'ouvrir, ouvrir les portes et les fenêtres, qu'il faille engager un travail plus direct avec tout le monde social, syndical, associatif, bien sûr, et ce travail est devant nous», a-t-elle admis.

«Je regarde ce qui s'est passé dans d'autres pays européens, souvent après la crise de 2008, (où) les socialistes ou la social-démocratie s'étaient effondrés», a expliqué la candidate. «Il faut parfois du temps, il faut entre 5 et 10 ans pour se reconstruire, on va essayer d'accélérer le tempo». Mais «cette gauche est présente sur tous les territoires, les Français l'ont souvent élue, dans les communes, les régions», a-t-elle souligné, assurant que la France «n'est pas condamnée à avoir, élection après élection, un candidat pour lequel il faudrait voter pour éviter un candidat d'extrême droite».

«Cette gauche que j'incarne est la gauche de l'équilibre du pays», et «si elle n'existait plus, la fracture sociale et territoriale qui est en train de miner notre pays et fait monter les populismes, aurait raison de notre pays», a-t-elle prévenu.

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Valérie Pécresse fustige un «quinquennat du bavardage» sur la sécurité

Valérie Pécresse a fustigé en Emmanuel Macron «le candidat du bavardage» sur la sécurité, vendredi à Rognac (Bouches-du-Rhône) où elle venait affirmer sa fermeté sur le régalien dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle. «L’État promet, il n'y arrive pas, c'est vraiment le quinquennat du bavardage», a affirmé la candidate LR en martelant, dans le sud tenté par le vote RN: «C'est la droite qui fait la sécurité».

Distancée dans les sondages, concurrencée sur l'économie par les promesses d'Emmanuel Macron, Valérie Pécresse devait rencontrer policiers et retraités sur le pouvoir d'achat: «Je fais campagne sur deux pieds, le régalien et la promesse de 10% de hausse des salaires, mais je le fais en finançant mon projet, pas en promettant tout et n'importe quoi», a-t-elle assuré lors d'un point presse.

«Entre l'immobilisme d'Emmanuel Macron et la démagogie de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il y a une troisième voie», a-t-elle ajouté, exposant ses propositions de peines plancher et de moyens supplémentaires pour la police et la justice. Sans reprendre l'expression du «Kärcher» utilisée en janvier à Salon-de-Provence, elle a promis de «tout remettre à plat» car «la peur doit changer de camp» et «il faut l'impunité zéro».

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Marine Le Pen sent «un espoir» se «lever»

Marine Le Pen, candidate à la présidentielle donnée au second tour face à Emmanuel Macron, a déclaré vendredi sur un marché alsacien sentir «un espoir» se «lever» en sa faveur. «Ce qui a été annoncé comme étant la réélection obligatoire d'Emmanuel Macron était une fake news. Il est parfaitement possible de battre Emmanuel Macron et donc de changer radicalement de politique pour le pays. C'est ce que me disent les gens que je croise», a ajouté la prétendante à l’Élysée.

Elle a jugé «assez lourdingues» les attaques de la macronie contre elle. «Lorsqu'on en est à utiliser cette stratégie éculée de la rediabolisation, c'est qu'on a rien à dire sur le fond», a cinglé la candidate d'extrême droite, qui a lissé son discours pour cette campagne. Emmanuel Macron est parti à l'attaque jeudi contre «le tandem d'extrême droite» Marine le Pen-Éric Zemmour, regrettant que leurs idées soient «banalisées». «C'est le retour du vieux monde, le moins imaginatif» et «ça ne le mènera pas très loin», a ajouté Marine Le Pen. «Emmanuel Macron ferait mieux de s'expliquer sur son bilan, qui est déplorable» en matière de sécurité, d'immigration et d'emploi et «éventuellement de débattre idées contre idées».

Alors qu'Emmanuel Macron prévoit de faire un grand meeting samedi près de Paris, la candidate, qui doit tenir vendredi soir une petite réunion publique à Stiring-Wendel en Moselle, a fustigé le choix «des meetings tape à l’œil». «L'idée, ce n'est pas tant de convaincre que d'essayer d'en mettre plein la vue», a-t-elle estimé en se targuant ne pas chercher à «en mettre plein la vue», mais à «aller au plus près» des Français. «J'ai pendant 8 mois frotté mon projet à la réalité de ce qu'ils vivaient, je l'ai affiné grâce à ces rencontres. J'arrive à la fin de cette campagne prête à assumer les responsabilités que les Français me confieront», a-t-elle conclu.

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Bienvenue dans ce direct

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Le test de la présidentielle : de quel candidat êtes-vous le plus proche ?

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Contre vents et marées, Valérie Pécresse veut «faire mentir les sondages»

«Faire mentir les sondages»: contre vents et marées à neuf jours de la présidentielle, Valérie Pécresse a misé sur la sécurité et le pouvoir d'achat, vendredi dans le sud tenté par le vote d'extrême droite. «Il nous reste une semaine pour éclairer les Français sur le bilan d'Emmanuel Macron», a lancé la candidate LR lors d'un meeting à Saint-Raphaël (Var), en taclant en Emmanuel Macron un «président de l'immobilisme». «Méfiez-vous des contrefaçons, la droite, c'est nous», a-t-elle ajouté devant environ 600 personnes.

La candidate, remise depuis lundi du Covid, s'en est aussi prise dans son long discours à Marine Le Pen et Éric Zemmour «qui ont fait allégeance à Vladimir Poutine, ce dictateur qui est un falsificateur». Qu'importe sa longue érosion dans les sondages, dont certains la placent sous la barre des 10% des intentions de vote: «Il faut faire mentir les sondages», a martelé la candidate LR, convaincue qu'«entre l'immobilisme d'Emmanuel Macron et la démagogie de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il y a une troisième voie».

À l'heure où le camp Macron concentre ses attaques contre Marine Le Pen, ne cachant pas son inquiétude face à sa progression dans les sondages, Valérie Pécresse a dénoncé «imposture» et «hypocrisie». Car elle estime que «la macronie a totalement épargné les extrêmes, ils veulent le duel entre Macron et les extrêmes car c'est leur assurance de réélection».

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«Je serre toutes les mains que je peux serrer»: Emmanuel Macron au contact des Français dans un nouvel épisode de sa série de campagne

Dans un nouvel épisode de sa série hebdomadaire de campagne, qui présente le président-candidat dans les coulisses de son mandat, Emmanuel Macron se présente comme proche du peuple, expliquant ne s’être «jamais arrêté d’aller au contact» des Français. La vidéo publiée sur les réseaux sociaux revient sur ses déplacements cette dernière semaine, en Bourgogne et en Charente-Maritime, montrant le marcheur au cœur de bains de foules.

«Je m’installe, je passe plusieurs heures, je serre toutes les mains que je peux serrer. Je parle, j’écoute. C’est comme ça que je vois les choses, que je les vis. Je n’ai jamais arrêté d’aller au contact», explique-t-il face caméra, dans sa voiture présidentielle, répondant aux questions d’un membre de son entourage. «J’aime les gens et j’aime convaincre», martèle-t-il dans ce clip de 7 minutes et 43 secondes.

«J’ai donné une image d’arrogant. Je ne crois pas que je suis arrogant. (Mais) je suis très conquérant, trop parfois», déclare le candidat LREM.

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Marine Le Pen invite gauche et droite «patriotes» à la rejoindre

Marine Le Pen a invité vendredi, à neuf jours du premier tour de la présidentielle, la gauche et la droite «patriotes» à la rejoindre, dans un appel du pied aux électeurs à la fois de Jean-Luc Mélenchon et d’Éric Zemmour. «Qu'importe la gauche, qu'importe la droite, ce qui importe, c'est la France», a lancé la candidate du Rassemblement national devant près d'un millier de militants réunis à Stiring-Wendel (Moselle), une petite ville populaire de 12.300 habitants qui l'avait donnée gagnante en 2017 face à Emmanuel Macron, avec près de 52% des voix.

«Je sais qu'il existe (...) une droite patriote qui a, au cœur, avant toute chose et surtout avant les privilèges exorbitants de quelqu'un, l'amour de leurs compatriotes», a affirmé la candidate d'extrême droite, donnée au second tour de la présidentielle autour de 20%, mais concurrencée dans son camp par Éric Zemmour, donné autour de 10%.

«Mais je sais aussi qu'il existe une gauche patriote, consciente du caractère protecteur de la nation, convaincue de l'importance d'une laïcité apaisée parce que respectée, une gauche attachée au message d'émancipation des peuples et des hommes», a ajouté Marine Le Pen, suivie dans les sondages par le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, donné autour de 15%. «Je leur dis: vos convictions sont les nôtres», et «notre projet est donc le vôtre, parce qu'il est populaire, parce qu'il est social, parce qu'il s'appuie sur la nation», a-t-elle asséné, tandis que ses partisans scandaient «Marine présidente».

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1er avril: Fabien Roussel s'attaque aux «gros poissons» de l'évasion fiscale

«La chasse aux gros poissons est ouverte!»: le candidat communiste Fabien Roussel a mené vendredi, pour le 1er avril, une action coup de poing devant les locaux de l'Autorité des marchés financiers à Paris, pour dénoncer «l'évasion fiscale» et «l'optimisation fiscale».

«C'est notre 1er avril. La chasse aux poissons, aux très gros poissons est ouverte», a déclaré Fabien Roussel, juché sur une nacelle, devant une centaine de militants arborant des masques du candidat et vêtus de combinaisons rouges, rappelant La Casa de Papel, série espagnole devenue un phénomène planétaire dont les héros, en combinaison rouge et masque de Dali, sont des braqueurs érigés en rebelles antisystème. «La fraude fiscale, l'évasion fiscale, l'optimisation fiscale avec nous, c'est terminé», a assuré le candidat, crédité autour de 3% des intentions de vote.

Les militants ont déposé devant l'Autorité des marchés financiers de gros sacs, censés être des sacs d'argent, estampillés «BNP Paribas» et «Société générale». «Ces tas d'or, ces tas de billets, symbolisent l'argent qui manque à la République», les «100 milliards d'euros» que la France perd chaque année à cause de l'évasion et de l'optimisation fiscale des plus riches, a affirmé le candidat.

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L’ombre d’un doute pour le président-candidat

Dans toute élection, un candidat qui, à une semaine du vote, disposerait dans les sondages d’une avance de six à huit points sur le deuxième au premier tour et de cinq à quinze points au second tour devrait être d’une totale sérénité. Et pourtant, depuis quelques jours, l’ombre d’un doute plane sur la campagne d’Emmanuel Macron.

» LISEZ NOTRE ANALYSE - L’ombre d’un doute pour le président-candidat

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L'ancien patron de la CGT Bernard Thibault appelle à voter pour Fabien Roussel

L'ancien dirigeant de la CGT Bernard Thibault «appelle à voter pour Fabien Roussel», le candidat communiste à l'élection présidentielle, dans une vidéo transmise vendredi par l'équipe du candidat à l'AFP.

«Je vais voter pour Fabien Roussel et j'appelle à voter pour Fabien Roussel», affirme l'ex-secrétaire général de la CGT, en poste de 1999 à 2013. «Les jours heureux au moins, c'est séduisant, c'est prometteur, c'est dynamique», affirme-t-il face caméra, invoquant le slogan de campagne du candidat du PCF, actuellement autour de 3% des intentions de vote dans les sondages.

L'ancien patron charismatique de la CGT fustige «tous ceux qui nous promettent au contraire des jours malheureux, ternes, gris, les oppositions, des crispations» alors que plusieurs candidats dont Emmanuel Macron, Valérie Pécresse ou Éric Zemmour proposent notamment de repousser l'âge de la retraite à 64 ou 65 ans.

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Éric Zemmour accuse les médias de «complaisance» avec Marine Le Pen

Le candidat d'extrême droite Éric Zemmour a accusé les médias d'avoir fait preuve de «bienveillance» et de «complaisance» avec sa rivale Marine Le Pen, aujourd’hui en marge d'un déplacement au marché de gros de Rungis (Val-de-Marne). Concluant sa visite de Rungis par un petit-déjeuner avec la presse, il a assuré qu'il avait eu une «logique médiatique» pour «pousser Marine Le Pen», durant cette campagne, avec «bienveillance» et «complaisance». «Mais Macron a sifflé la fin de la récré. Il vous a sommés de rediaboliser Marine Le Pen», a-t-il ajouté devant les journalistes.

La veille, Emmanuel Macron avait attaqué le «tandem d'extrême droite» Marine Le Pen-Éric Zemmour, regrettant que leurs idées soient «banalisées». «Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient “c'est terrible, front républicain”. Les forces politiques républicaines disaient “jamais”. Il n'y a plus cette réaction-là», s'était-il écrié. «Les gens (...) ont détourné le regard. On dit: c'est plus sympathique... alors il ne faut pas s'étonner», avait ajouté le président-candidat.

«À chaque fois que j'ai fait un meeting réussi, on m'a trouvé une merde», a aussi protesté Éric Zemmour durant ce petit-déjeuner, critiquant la polémique sur les «Macron assassin» scandés par une partie de la foule lors de son meeting du Trocadéro dimanche dernier.

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L'ex-patronne de la CFDT Nicole Notat apporte son soutien à Emmanuel Macron

L'ancienne patronne de la CFDT Nicole Notat, qui a animé le «Ségur de la Santé» en 2020, a apporté son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle, comme elle l'avait fait il y a cinq ans.

«Comme en 2017, je voterai le 10 avril pour Emmanuel Macron et lui renouvelle ma confiance», indique celle qui fut la secrétaire générale de la CFDT de 1992 à 2002 dans un communiqué transmis à l'AFP. «À l'épreuve des crises qui ont pesé sur son quinquennat, il s'est forgé une stature d'homme d’État et démontré un engagement européen sans faille», ajoute l'ex-dirigeante syndicale de 74 ans.

«Face à l'exacerbation des inquiétudes que soulèvent les défis géostratégiques, économiques, écologiques et sociaux, il est à mes yeux le mieux placé pour construire les solutions et les compromis appropriés dans un dialogue exigeant et renouvelé avec les forces vives du pays», poursuit le communiqué.

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À Carpentras, Jean Castex à l'offensive en terres RN

En campagne vendredi à Carpentras, sur des terres où l'extrême droite prospère, Jean Castex a dû ferrailler pour défendre le bilan et le programme d'Emmanuel Macron, tout en égratignant «l'imposture» et «la démagogie» de Marine Le Pen, plus que jamais adversaire N°1 de la présidentielle.

«Faites attention quand même ! Parce que derrière, ça se rapproche», avertit un habitant, son caddie rouge posé devant lui, en prenant congé du premier ministre après quelques minutes d'une conversation parfois âpre entre deux étals du marché. «J'ai vu, j'ai vu», lance en retour Jean Castex, qui a en tête les récents sondages montrant une réduction de l'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, en cas de deuxième tour les opposant.

À neuf jours du scrutin, le chef de l’État et ses soutiens intensifient donc leur offensive contre la candidate du Rassemblement national, à l'image de Jean Castex, en déplacement dans l'ancien fief de Marion Maréchal, députée entre 2012 et 2017 d'un département du Vaucluse parmi les plus pauvres de France.

«La seule question que vous devez vous poser en votre âme et conscience, c'est: dans ces crises, qui est le mieux placé, non pas pour faire des miracles, mais pour défendre les Français et le pays», a lancé Jean Castex. Avant de développer devant la presse, en fustigeant des «propositions» flirtant avec «la démagogie la plus absolue», et la «catastrophe» que représenterait l'élection de la candidate du RN. «Mme Le Pen (...) et d'autres candidats ne disent pas la vérité aux Français. C'est-à-dire qu'ils ne pourront en aucun cas faire ce qu'ils promettent. Et ça, c'est grave», insiste-t-il.

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Industrie, emploi, dépenses : la Fondation Concorde évalue les programmes présidentiels

La Fondation Concorde, think tank libéral et pro-entreprise, a passé au crible les programmes des cinq principaux candidats à la présidentielle, évaluant notamment leur efficacité pour réindustrialiser la France, augmenter le taux d'emploi et maîtriser les finances publiques, selon cette étude transmise vendredi à l'AFP.

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Sur le front de la réindustrialisation, la Fondation Concorde juge plutôt positivement les baisses d'impôts de production promises par Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Éric Zemmour. Mais la baisse de 7 milliards de Contribution sur la valeur ajoutée (CVAE) proposée par le président sortant est un pas «insuffisant», tandis que le fléchage vers les PME et TPE par Marine Le Pen «ne permet pas de répondre aux enjeux de l'industrie et du commerce extérieur».

À l'inverse, les 30 milliards en moins promis par Éric Zemmour sont «une masse critique suffisante» pour relancer la production, d'autant que, selon la Fondation, cette perte de recettes serait financée par le surplus d'activité qu'elle permettrait. En matière de stimulation de l'emploi, la Fondation salue les mesures de conditionnement du RSA, de réformes des retraites et de l'assurance-chômage d'Emmanuel Macron. Tout comme le recul de l'âge de départ à 64 ans proposé par Éric Zemmour.

De même, «l'ensemble des mesures proposées (par Valérie Pécresse) est réellement à même de doper l'offre de travail», juge-t-elle. Sa réforme des retraites notamment permettrait de générer directement 16 milliards d'euros d'économies via le recul de l'âge de départ, mais aussi 32 milliards par an de recettes via la hausse du taux d'emploi. À l'inverse, l'abaissement de l'âge de départ à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler tôt voulu par Marine Le Pen coûterait directement 15 milliards d'euros et entrainerait un «recul du taux d'emploi».

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Yannick Jadot propose la création d'un statut de «déplacé climatique»

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a proposé vendredi la création d'un statut de «déplacé climatique» pour les personnes qui doivent quitter leur pays pour des raisons environnementales, lors d'une audition par plusieurs associations.

Interrogé à une semaine du premier tour (10 avril) de l'élection présidentielle sur la notion de «réfugié climatique», qui n'existe pas en droit actuellement, Yannick Jadot a balayé cette option qui nécessiterait de modifier la convention de Genève encadrant le statut de réfugié. «Pour nous, la solution, c'est d'avoir une convention internationale (...) qui leur donne un statut, notamment en ayant des visas humanitaires», afin d'aboutir à la «reconnaissance du statut de déplacé climatique», a-t-il expliqué devant une vingtaine d'associations qui interviennent auprès des exilés.

Le candidat écologiste a plaidé pour une «protection transitoire» qui s'appliquerait à «des groupes entiers» et non à des individus isolés, comme c'est le cas pour le statut de réfugié. «Il y a des peuples, notamment les habitants des îles du Pacifique, qui sont soumis au phénomène de perte d'habitabilité complète de leur territoire. Donc se pose la question de leur transfert», a-t-il ajouté lors de cette audition au musée de l'immigration à Paris.

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Marine Le Pen assure que son «célibat (lui) convient très bien» dans un magazine people

Marine Le Pen, toute à son entreprise de «normalisation», assure que «le célibat (lui) convient très bien» et qu'elle n'espère «pas du tout» tomber à nouveau amoureuse, dans le magazine people Closer paru vendredi.

«Je n'ai aucun manque. Je suis heureuse d'être seule et je ne veux rien attendre d'un homme. Je vis avec ma meilleure amie d'enfance (Ingrid) et c'est bien plus facile», ajoute la candidate d'extrême droite. Interrogée pour savoir si Ingrid est «plus» que son amie d'enfance, Marine Le Pen répond qu'elle «s'en fiche des rumeurs». «Je connais Ingrid depuis toujours. Elle est la petite sœur que je n'ai pas eue».

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À Nantes, Jean-Marc Ayrault soutient «totalement» Anne Hidalgo

L'ex-premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault a affiché vendredi à Nantes son soutien «total» à la candidate du PS Anne Hidalgo, saluant «son courage et sa détermination» dans cette «campagne difficile», où elle est créditée d'environ 2% des intentions de vote dans les sondages. «Anne, je voudrais te dire mon estime, mon amitié et tout mon soutien parce que c'est une campagne difficile, personne ne le niera», a déclaré l'ex-maire de Nantes, lors d'un point presse avec la candidate, en déplacement en Loire-Atlantique.

En présence également de l'actuelle maire de Nantes Johanna Rolland, directrice de campagne d'Anne Hidalgo, Jean-Marc Ayrault a souligné que la candidate menait sa campagne «avec un courage et une détermination absolument extraordinaires, et avec une fidélité aux convictions de gauche et des socialistes que je voudrais saluer», a-t-il expliqué. «Je la soutiens totalement», a-t-il insisté. Interrogé pour savoir si le PS pouvait disparaître, Jean-Marc Ayrault a estimé qu'«un parti, c'est une chose, mais la gauche ne disparaîtra pas».

«Je suis convaincu que les valeurs de gauche, qui sont profondes, enracinées, ce sont elles qui sont à l'ordre du jour aujourd'hui», a-t-il dit, citant la justice sociale, la solidarité et la lutte contre les discriminations et toutes les formes d'inégalité.

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À huit jours du premier tour, le candidat Macron tient son premier meeting

À huit jours du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron organise samedi son premier meeting de campagne, voulu comme une démonstration de force pour redonner du souffle au favori ébranlé par la percée sondagière de Marine Le Pen.

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Enfin! Annoncé il y a quatre semaines à Marseille, reporté à plusieurs reprises sur fond de guerre en Ukraine, le grand «rassemblement» du candidat sortant aura lieu dans la vaste salle de l'Arena à Nanterre (Hauts-de-Seine), à deux pas de la Grande Arche de la Défense, où plus de 30.000 personnes sont attendues.

Une semaine avant le scrutin, il ne s'agit plus de lancer la campagne du sortant, déjà éprouvée par une conférence de presse et des déplacements en province, mais d'insuffler «un moment d'union et de communion», «de protection et de projection», selon la formule de l'entourage du candidat-président. Après une première partie «surprise» promise «interactive et collaborative», le président sortant sera le seul orateur à la tribune de la Paris Défense Arena pour «un discours politique, un discours social, un discours d'unité». «Ce que nous sommes, là d'où nous venons, là où nous allons», résume encore son entourage.

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Hidalgo et la France insoumise accusent Macron de la montée de l'extrême droite

Anne Hidalgo, candidate PS à la présidentielle, et Adrien Quatennens, porte-parole du candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, ont pointé du doigt aujourd’hui une responsabilité d'Emmanuel Macron dans la montée de Marine Le Pen et l'extrême droite dans les sondages.

«Quand (...) on fait en sorte que le paysage politique totalement explosé soit un paysage dans lequel il n'y aurait plus qu'un candidat qui serait soi-disant le candidat d'une forme de raison, et en face l'extrême droite, on joue avec le feu et effectivement tout est possible», a estimé Anne Hidalgo sur LCI, alors que des sondages montrent que l'écart au second tour entre les intentions de vote pour Emmanuel Macron et la candidate RN Marine Le Pen se réduit.

Fustigeant la «brutalité sociale» du président sortant, Adrien Quatennens a estimé sur Public Sénat que «ces gens-là participent à la progression de l'extrême droite dans notre pays, à force de casser l’État social, notre modèle de protection sociale». «Qui d'autre que M. Macron a banalisé les idées d'extrême droite en plaçant notamment des lois à l'Assemblée nationale, des lois sécuritaires, discriminatoires, comme la loi sur les séparatismes», a interrogé de son côté le député LFI de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel sur CNews.

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«Le PS se relèvera» de l’élection, assure Anne Hidalgo

Le Parti socialiste «se relèvera» de l'élection présidentielle, a assuré la candidate PS Anne Hidalgo vendredi, tout en reconnaissant qu'il faudra «s'ouvrir» et engager un «travail» pour la reconstruction. Interrogée sur LCI pour savoir si le PS pouvait se remettre de la présidentielle, où les sondages la donnent à seulement 2% des intentions de vote, Anne Hidalgo a répondu: «Oui, le PS s'en relèvera, parce que nos idées sont des idées fortes, des idées républicaines», et «si la gauche doit revenir un jour aux responsabilités dans le pays, c'est par cette gauche républicaine».

La maire de Paris a aussi assuré que dans l'élection présidentielle, «tout est possible, y compris le fait que je sois très largement au-dessus» des résultats que lui prédisent les sondages. Mais la candidate a reconnu que «les socialistes ont vécu cinq années très difficiles, où on ne s'est pas suffisamment reconstruit». «Qu'il faille s'ouvrir, ouvrir les portes et les fenêtres, qu'il faille engager un travail plus direct avec tout le monde social, syndical, associatif, bien sûr, et ce travail est devant nous», a-t-elle admis.

«Je regarde ce qui s'est passé dans d'autres pays européens, souvent après la crise de 2008, (où) les socialistes ou la social-démocratie s'étaient effondrés», a expliqué la candidate. «Il faut parfois du temps, il faut entre 5 et 10 ans pour se reconstruire, on va essayer d'accélérer le tempo». Mais «cette gauche est présente sur tous les territoires, les Français l'ont souvent élue, dans les communes, les régions», a-t-elle souligné, assurant que la France «n'est pas condamnée à avoir, élection après élection, un candidat pour lequel il faudrait voter pour éviter un candidat d'extrême droite».

«Cette gauche que j'incarne est la gauche de l'équilibre du pays», et «si elle n'existait plus, la fracture sociale et territoriale qui est en train de miner notre pays et fait monter les populismes, aurait raison de notre pays», a-t-elle prévenu.

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Valérie Pécresse fustige un «quinquennat du bavardage» sur la sécurité

Valérie Pécresse a fustigé en Emmanuel Macron «le candidat du bavardage» sur la sécurité, vendredi à Rognac (Bouches-du-Rhône) où elle venait affirmer sa fermeté sur le régalien dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle. «L’État promet, il n'y arrive pas, c'est vraiment le quinquennat du bavardage», a affirmé la candidate LR en martelant, dans le sud tenté par le vote RN: «C'est la droite qui fait la sécurité».

Distancée dans les sondages, concurrencée sur l'économie par les promesses d'Emmanuel Macron, Valérie Pécresse devait rencontrer policiers et retraités sur le pouvoir d'achat: «Je fais campagne sur deux pieds, le régalien et la promesse de 10% de hausse des salaires, mais je le fais en finançant mon projet, pas en promettant tout et n'importe quoi», a-t-elle assuré lors d'un point presse.

«Entre l'immobilisme d'Emmanuel Macron et la démagogie de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il y a une troisième voie», a-t-elle ajouté, exposant ses propositions de peines plancher et de moyens supplémentaires pour la police et la justice. Sans reprendre l'expression du «Kärcher» utilisée en janvier à Salon-de-Provence, elle a promis de «tout remettre à plat» car «la peur doit changer de camp» et «il faut l'impunité zéro».

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Marine Le Pen sent «un espoir» se «lever»

Marine Le Pen, candidate à la présidentielle donnée au second tour face à Emmanuel Macron, a déclaré vendredi sur un marché alsacien sentir «un espoir» se «lever» en sa faveur. «Ce qui a été annoncé comme étant la réélection obligatoire d'Emmanuel Macron était une fake news. Il est parfaitement possible de battre Emmanuel Macron et donc de changer radicalement de politique pour le pays. C'est ce que me disent les gens que je croise», a ajouté la prétendante à l’Élysée.

Elle a jugé «assez lourdingues» les attaques de la macronie contre elle. «Lorsqu'on en est à utiliser cette stratégie éculée de la rediabolisation, c'est qu'on a rien à dire sur le fond», a cinglé la candidate d'extrême droite, qui a lissé son discours pour cette campagne. Emmanuel Macron est parti à l'attaque jeudi contre «le tandem d'extrême droite» Marine le Pen-Éric Zemmour, regrettant que leurs idées soient «banalisées». «C'est le retour du vieux monde, le moins imaginatif» et «ça ne le mènera pas très loin», a ajouté Marine Le Pen. «Emmanuel Macron ferait mieux de s'expliquer sur son bilan, qui est déplorable» en matière de sécurité, d'immigration et d'emploi et «éventuellement de débattre idées contre idées».

Alors qu'Emmanuel Macron prévoit de faire un grand meeting samedi près de Paris, la candidate, qui doit tenir vendredi soir une petite réunion publique à Stiring-Wendel en Moselle, a fustigé le choix «des meetings tape à l’œil». «L'idée, ce n'est pas tant de convaincre que d'essayer d'en mettre plein la vue», a-t-elle estimé en se targuant ne pas chercher à «en mettre plein la vue», mais à «aller au plus près» des Français. «J'ai pendant 8 mois frotté mon projet à la réalité de ce qu'ils vivaient, je l'ai affiné grâce à ces rencontres. J'arrive à la fin de cette campagne prête à assumer les responsabilités que les Français me confieront», a-t-elle conclu.

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Bienvenue dans ce direct

Bienvenue à tous dans ce nouveau direct consacré à l’élection présidentielle. Petites phrases, meetings, propositions… Suivez toute l’actualité des candidats et des partis avec Le Figaro.

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Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron

RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.

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VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».

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Le Figaro

Mondial 2022: avec le Danemark, la Tunisie et un qualifié, les Bleus évitent (vraiment) le pire

Baptiste Desprez

L'équipe de France affrontera le Danemark, la Tunisie et un qualifié à venir, cet hiver au Qatar.

L'équipe de France est enfin fixée. Le tirage au sort effectué ce vendredi au centre des congrès de Doha a levé le voile sur ce qui attend les champions du monde au Qatar lors du premier tour de la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre). Avec des confrontations contre le vainqueur du match opposant le Pérou-Emirats arabes unis ou Australie ainsi que le Danemark et la Tunisie, le tirage a été très clément pour les Français.

Un tirage clément et encore une inconnue

Didier Deschamps avait le sourire vendredi soir au moment de « rendre » le trophée de la Coupe du monde juste avant le début de la cérémonie. Et le sélectionneur des Bleus ne l'a pas forcément perdu au regard du programme qui attend ses Bleus pour leur entrée en lice dans Mondial qu'ils aborderont avec l'étiquette de grands favoris. La compétition débutera dès le mardi 22 novembre (stade Al Rayyan) face au vainqueur du barrage opposant le Pérou aux Émirats arabes unis ou l'Australie. Sur ce point, le doute sera levé mi-juin quant à l'identité du premier adversaire des partenaires de Kylian Mbappé. Par la suite, ils retrouveront une vieille connaissance avec le Danemark (samedi 26 novembre), qu'ils auront affronté à deux reprises avant le Mondial, en juin et septembre, dans le cadre de la Ligue des Nations. Le match le plus corsé de ce premier tour, sur le papier, disputé sur la pelouse du stade de Lusail, bijou de 80 000 places qui abritera notamment la finale de ce Mondial. Enfin la Tunisie (mercredi 30 novembre, Al Rayyan) se présentera en clôture d'une entrée en matière largement abordable pour les tenants du titre. « Il ne faut jamais fanfaronner avant, j'ai un peu d'expérience, même si sur le papier on peut apparaitre favori », concède, prudent mais en aucun cas apeuré, le président de la FFF Noël Le Graët, présent à Doha.

Les stades du Mondial 2022 en images

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Un tableau ouvert jusqu'en quart de finale pour les Bleus ?

Dans sa quête de se hisser à nouveau sur le toit du monde le 18 décembre prochain à Doha, l'équipe de France aurait pu hériter d'une mise en bouche autrement plus délicate. Mais pour Didier Deschamps, qui sait mieux que personne la difficulté d'assumer un titre planétaire, interdiction de céder à un quelconque emballement. Surtout pas le genre de la maison et du personnage. « Il faut avoir beaucoup de respect », souffle-t-il au sujet du Danemark, demi-finaliste du dernier Euro et 11e nation au classement Fifa. Quant à la superstition qui rappelle que la France a été championne du monde quand elle était dans le groupe du Danemark, en 1998 et en 2018, « ne leur dites pas », a plaisanté « DD ». En 2002 aussi la France était dans le groupe du Danemark, elle avait perdu (2-0) et été éliminée au premier tour. Si l'on se projette au-delà du premier tour, en cas de qualification à la première place, les Bleus de Paul Pogba retrouveraient le deuxième du groupe C (Argentine, Arabie Saoudite, Mexique, Pologne) avant de défier potentiellement en quart de finale l'Angleterre ou le Sénégal/Pays-Bas et pourquoi pas d'envisager une demi-finale face à la Belgique, comme en 2018 en Russie. Du football fiction à l'heure actuelle.

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Un alléchant Espagne-Allemagne et un détonnant Etats-Unis-Iran

Dans les autres groupes de ce premier tour, le Qatar, premier pays arabe à organiser une Coupe du monde, a hérité de l'Équateur, du Sénégal et des Pays-Bas dans le groupe A. Une qualification pour les 8es de finale de la 51e nation au classement Fifa s'apparenterait à un immense exploit. Pas de traditionnel « groupe de la mort », mais des affiches alléchantes à suivre, notamment dans le groupe E avec l'Allemagne, l'Espagne et le Japon (ainsi qu'un qualifié) ou encore dans la poule B avec des affrontements qui dépassent largement le cadre du football entre les États-Unis et l'Iran. Deux nations qui entretiennent des relations exécrables et se sont déjà affrontés en Coupe du monde, en 1998 en France, et l'Iran s'était imposé 2-1. Lors de cette rencontre, les deux équipes avaient posé ensemble pour une photo historique. L'Angleterre, finaliste du dernier Euro, et le vainqueur du barrage entre le pays de Galles et l'Écosse ou l'Ukraine, complètent le tableau d'un premier tour savoureux dans cette partie de tableau. De son côté, le Brésil, recordman de victoires avec cinq trophées (le dernier il y a 20 ans), devra se méfier de la Serbie de Dusan Vlahovic, qui avait devancé le Portugal lors des qualifications, et de la Suisse, dans le groupe G. Pour rappel, seuls 29 des 32 pays participants sont pour le moment connus, à sept mois du coup d'envoi d'un Mondial. Rendez-vous le 21 novembre pour une Coupe du monde (vraiment) pas comme les autres.

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Mondial 2022 : le but fou qui envoie le Cameroun au paradis et l'Algérie en enfer (vidéo)

Les Lions Indomptables se sont qualifiés pour la Coupe du monde 2022 au bout du temps additionnel de la prolongation, mardi en Algérie.

Barrage Mondial 2022 : à la folie et au bout du suspense, le Cameroun élimine l'Algérie

Les Lions indomptables ont pris le meilleur sur les Fennecs ce mardi, à Blida, en barrages pour le Mondial, grâce à ce but salvateur de Toko Ekambi au bout de la prolongation (1-2 ap).

Tirage au sort de la Coupe du monde : Mbappé décline l'invitation du Qatar

Le pays organisateur de la prochaine Coupe du monde souhaitait la présence de l'attaquant du PSG à Doha lors du tirage au sort vendredi.

L'Humanité

Échapper aux décibels des collègues

Actu

Après de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !

Mélanie Mermoz

Après deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.

Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.

 

Des espaces dédiés à des tâches précises

Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.

droit du travail
Le Figaro

Mort à 57 ans du reporter de guerre russe Andreï Babitski

Critique de Kiev et de la pensée libérale, Andreï Babitski a longtemps dénoncé les souffrances des civils lors des guerres de Tchétchénie. Il est décédé d'une insuffisance cardiaque à Donetsk, dans la région séparatiste de l'Est ukrainien, dont il soutient la cause.

Le reporter de guerre russe Andreï Babitski est décédé à l'âge de 57 ans dans sa maison à Donetsk, dans l'Est séparatiste de l'Ukraine, ont rapporté vendredi 1er avril des médias locaux et Radio Free Europe.

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Personnalité controversée, il était surtout connu comme reporter de guerre pour Radio Free Europe pendant les deux guerres de Tchétchénie où il a été notamment fait prisonnier par les forces russes et remis aux rebelles tchétchènes, dans un échange condamné par la communauté internationale. «Ses reportages ont provoqué une critique féroce des autorités russes», a indiqué la Radio Free Europe/Radio Liberty dans une nécrologie. Après l'annexion de Crimée par la Russie en 2014, il a soutenu fermement la cause des régions séparatistes de l'Est ukrainien, a rompu ses contacts avec Radio Free Europe et s'est installé en 2015 à Donetsk, l'un des fiefs rebelles.

Relations de confiance avec des dirigeants rebelles

Il a écrit plusieurs articles critiques de Kiev et des vues libérales. Selon la chaîne de télévision Oplot («Bastion») de la région séparatiste de Donetsk, où Andreï Babitski animait une émission, le journaliste «est décédé la nuit dernière dans son appartement à Donetsk». Il aurait eu une insuffisance cardiaque, selon des médias locaux. En 1987, il avait commencé à travailler pour la Radio Free Europe, en se distinguant notamment par ses reportages sur une tentative de coup d'État en 1991. En 1994-1996, il a couvert la première guerre de Tchétchénie pour la Radio Free Europe. Le journaliste était réputé pour avoir de bons contacts avec des dirigeants rebelles, dont plusieurs faisaient confiance aux informations diffusées par le service russe de RFE.

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Il fustigeait dans ses reportages les souffrances des civils et les exactions des soldats russes en Tchétchénie, passées sous silence à la télévision publique. En 2000, lors de la deuxième guerre de Tchétchénie, il a été arrêté par les forces russes dans cette république russe du Caucase pour violation des règles d'accréditation. Peu après, il a été échangé contre deux soldats russes capturés par les rebelles tchétchènes. Les États-Unis ont condamné cet échange, qui était montré à la télévision russe, en soulignant qu’Andreï Babitski n'était pas un combattant. Le journaliste lui-même a expliqué alors qu'il avait accepté de le faire pour «aider à libérer des prisonniers militaires».

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Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.

L'Humanité

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage

Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.

Lea Desportes

C’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.

À Champagney, la fraternité

Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.

À  Emberménil, vivre pour l’égalité

Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.

À Pontarlier, la liberté

Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage.

Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.

 

Vingt-cinq lieux de mémoire

Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.

Découverteesclavageabolition de l'esclavage
Le Figaro

Bolloré sort d’Afrique avec un magot de 5,7 milliards

Jean-Yves Guérin

DÉCRYPTAGE - Il vend ses activités logistiques à l’armateur MSC. Une révolution pour le groupe et pour le continent.

C’est la fin d’une aventure française en Afrique. Le groupe Bolloré revend ses activités de logistique sur le continent. Ses seize gros terminaux portuaires à conteneur (Togo, Guinée, Congo…), ses trois concessions ferroviaires (Bénin, Cameroun…) et sa multitude d’entrepôts dispatchés dans plus de quarante pays d’Afrique vont tomber dans l’escarcelle de l’armateur italo-suisse MSC.

L’affaire était dans l’air depuis la veille de Noël. Le 20 décembre, Bolloré était entré en discussions exclusives avec MSC, qui mettait sur la table 5,7 milliards d’euros pour rafler Bolloré Africa Logistics (BAL). Jeudi soir, cette vente s’est concrétisée: «Le groupe Bolloré a signé ce jour le contrat prévoyant la cession au Groupe MSC de 100 % de Bolloré Africa Logistics sur la base d’une valeur d’entreprise, nette des intérêts minoritaires, de 5,7 milliards d’euros», indiquait le groupe dans un communiqué. Le temps d’avoir les autorisations de toutes les autorités de la concurrence, cette branche changera de main d’ici à la fin du premier semestre 2023.

Nouvelle donne en Afrique

Cette opération marque un tournant pour Bolloré. Si sa division transport en Afrique ne génère que 11,5 % des ventes du groupe (2,3 milliards sur un total de 19,8 milliards en 2021), elle occupe une place à part. Acquisition en 1986 de la Scac, achat en 1997 de Saga, qui ont tous les deux pour terrain de jeu principal le continent africain… C’est là que Vincent Bolloré a posé les bases de son empire, qui s’étend aujourd’hui de la logistique aux médias et à la communication en passant par les batteries électriques.

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Le passage de témoin à la tête du groupe entre Vincent et son fils Cyrille peut-il expliquer ce désengagement? Pas vraiment: sans fonctions officielles dans l’entreprise, Vincent Bolloré, qui fêtait ses 70 ans vendredi, reste impliqué dans les décisions stratégiques. En fait, le groupe a tiré les conséquences de la nouvelle donne en Afrique. «Fini le temps de la Françafrique où les entreprises tricolores implantées dans nos anciennes colonies étaient en situation de quasi-monopole. Aujourd’hui, Bolloré doit subir une concurrence plus rude, qu’elle soit chinoise (Cosco), dubaïote (DP World) ou d’ailleurs», estime Antoine Glaser coauteur avec Pascal Airault du livre Le Piège africain de Macron. Or les investissements pour garder des infrastructures compétitives face à ces acteurs très ambitieux sont colossaux: 200 millions par an. Bolloré préfère les placer ailleurs.

Offre mirifique

Dans ce contexte, l’offre mirifique de MSC avait de quoi convaincre le patriarche breton. «Cela représente un peu moins de trois fois le chiffre d’affaires, explique un proche du dossier. C’est le genre de deal qui ne se refuse pas.» De fait, il s’agit d’une excellente opération financière: l’entreprise va être cédée pour 5,7 milliards, alors qu’elle était valorisée à l’automne 2 à 3 milliards. L’opération se fait entre deux groupes familiaux qui s’apprécient. «MSC a toujours été un partenaire privilégié de Bolloré Logistics, qui charge beaucoup de fret sur les navires de l’italien», souligne, Jérôme de Ricqlès, expert en transport martime à la plateforme Upply.

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Si le groupe Bolloré se désengage de cette activité clé en Afrique, c’est aussi parce qu’elle a valu quelques ennuis judiciaires à Vincent Bolloré. Si les accusations de corruption en Guinée sont prescrites, l’homme d’affaires est toujours poursuivi par la justice française dans le volet togolais de cette affaire. De quoi risquer de ternir la réputation de l’entreprise. En vendant cette activité, le groupe Bolloré veut envoyer le message que cette période trouble est derrière lui. En dehors de l’Afrique, Bolloré ne renonce pas à jouer un rôle de premier plan dans le transport. Ainsi, il affirme haut et fort vouloir développer sa division Bolloré Logistics, la faire entrer dans le top cinq des plus gros logisticiens mondiaux alors qu’elle est quelques rangs derrière.

Les motivations de MSC pour s’offrir BAL sont nombreuses. Grâce à l’envolée des prix du transport maritime depuis la fin du printemps 2020 (la reprise économique bien plus forte que prévu après le pire de la pandémie a entraîné des pénuries de capacité), les armateurs affichent des profits records. Le français CMA CGM a enregistré un résultat net de 16,2 milliards d’euros en 2021 pour des ventes de 50,7 milliards, soit une rentabilité de 32 %. MSC ne publie pas ses résultats. Mais en tant que leader mondial, il n’a pas de raison d’avoir fait moins bien.

Perte d’influence française

Tous les géants du transport maritime ont les poches pleines et une obsession: «Faire de l’intégration verticale, explique Jérôme de Ricqlès. Autrement dit acheter des infrastructures comme des ports, des entreprises de logistique avec des entrepôts ou des compagnies aériennes tout cargo. Une façon de diversifier leur risque.» Et ainsi se protéger de la volatilité des cours du transport maritime, au plus haut aujourd’hui mais dramatiquement bas en 2019.

Autre intérêt de ces grandes manœuvres: proposer à de grands industriels de gérer le transport international de leurs marchandises de A à Z en partant de l’usine chinoise au magasin américain ou français voire au domicile du client commandant sur le web. C’est dans cette logique que MSC met la main sur Bolloré Africa Logistics. Il a accepté de le payer au prix fort pour couper l’herbe sous le pied de ses concurrents qui cherchent tous les mêmes actifs.

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Les annonces de rachats dans ce secteur se succèdent sans relâche: en décembre, le numéro deux mondial des armateurs, le danois Maersk, a acquis pour 3,3 milliards LF Logistics (223 entrepôts en Asie). Le même mois, CMA CGM mettait la main pour près de 2,7 milliards sur Ingram Micro CLS (59 entrepôts en Amérique du Nord et en Europe). Début novembre, le groupe avait acquis pour près de 1,8 milliard un terminal sur le port de Los Angeles.

En attendant, même si Bolloré restera actif en Afrique avec ses autres activités, dont Canal+, la vente de sa division transport sur ce continent n’est pas neutre pour notre pays. «C’est forcément une perte d’influence pour la France, estime Antoine Glaser. Ainsi, Bolloré faisait travailler localement des sous-traitants ou assurait une partie de la logistique de l’armée française au Sahel. Pas sûr que cela perdure dans la nouvelle configuration.»

Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni

Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.

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«Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

Les VTC manifestent pour défendre leurs courses

Pour compenser la hausse des prix à la pompe, l'intersyndicale nationale demande au gouvernement «des dispositifs efficaces».

Le Figaro

«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni

Laetitia Lienhard

TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. Des dizaines de familles sont concernées.

«Sa vie était en danger», raconte, émue, Jennifer, maman d'Eléa, âgée de trois ans. Sa fille a contracté le syndrome hémolytique et urémique (SHU) avec une infection à Escherichia coli. Comme elle, des dizaines d'autres enfants ont été hospitalisés ces derniers mois et deux enfants en sont même morts.

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Des analyses ont confirmé «un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, alors qu'un rappel massif de ces pizzas a été lancé il y a deux semaines. Au total, selon le dernier décompte datant de mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation, là où 100 à 160 cas sont d'ordinaire notifiés chaque année en France.

Une enquête a été ouverte le 22 mars dernier, notamment des chefs de «tromperie», «mise en danger d'autrui» et «homicides involontaires», a fait savoir vendredi le parquet de Paris, sollicité par Le Figaro. C'est une procédure plus approfondie qui implique davantage d'investigations«, explique l'avocat Pierre Debuisson. Une telle enquête a deux objectifs : déterminer le ou les responsables de cette situation mais aussi identifier l'ensemble des victimes.

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Jennifer et sa famille ont effectivement partagé une de ces pizzas juste avant l'apparition des symptômes chez Eléa, des diarrhées sanglantes et de fortes crampes d'estomac. «Ma fille a été transférée des urgences de Bayonne au service de réanimation pédiatrique de Bordeaux. Elle a été sous dialyse sans arrêt pendant une dizaine de jours. Eléa commence à aller mieux, elle est sortie du service de réanimation», raconte Jennifer, qui s'estime presque chanceuse que cela n'ait pas été plus grave. Mais une chose est sûre, une fois que sa fille sera sortie de l'hôpital, elle ira porter plainte et a déjà commencé à rassembler des preuves en demandant à son supermarché une attestation d'achat de la pizza concernée avec le numéro de lot.

Plusieurs plaintes déposées

Comme elle, ils sont plus de 200 parents à échanger sur une discussion Facebook pour porter plainte. 11 familles ont d'ores et déjà saisi maître Debuisson : «Plusieurs plaintes ont déjà été déposées pour blessures involontaires, notamment en région parisienne et à Bordeaux», explique-t-il.

David, dont le fils Sacha, âgé de 7 ans, a contracté ce syndrome, compte également porter l'affaire devant la justice. «Il faut que ce type d'histoire n'arrive plus. Mon fils a subi une atteinte rénale mineure mais il doit être suivi obligatoirement pendant cinq ans et il a manqué les cours pendant plus d'un mois», explique ce papa de 38 ans, qui habite en Alsace. Sacha a été hospitalisé pendant cinq jours. Le second fils de David, âgé de 2 ans et demi, a également été contaminé mais ne semble pour le moment pas avoir contracté de forme grave. «On surveille, c'est vraiment angoissant», déplore leur père.

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L'enquête ouverte par le parquet de Paris, si elle représente une première victoire pour les familles, risque de durer longtemps. «Ce type d'enquête nécessite des expertises, des contre-expertises et peut durer plusieurs années. C'est une situation difficile pour les victimes et les personnes mises en cause qui ne sont pas toujours coupables in fine», explique Albane Lancrenon, avocate spécialisée en droit pénal des affaires au sein de De Gaulle Fleurance & Associés. Pour un homicide involontaire, la peine encourue est de 3 à 5 ans d'emprisonnement pour la personne jugée responsable avec une amende entre 45.000 et 75.000 euros par victime. Si l'entreprise en elle-même est considérée comme responsable, ce montant sera multiplié par cinq. Des dommages et intérêts pour la famille de la victime sont également à ajouter.

De son côté, Nestlé, le propriétaire suisse des pizzas et des sauces de la marque Buitoni, a mené près de 75 autocontrôles, mais n'a rien trouvé : «A ce jour, la provenance de la bactérie présente dans la pizza Fraîch'Up reste indéterminée. Toutes nos équipes se mobilisent pour mener jusqu'au bout nos recherches et les autorités poursuivent les tests et prélèvements nécessaires à leur enquête», précise l'entreprise dans un communiqué.

Remise sur le carburant, chèque énergie, revalorisation du RSA... Ce qui change au 1er avril

L'arrivée du mois d'avril s'accompagne de nombreuses nouveautés, Le Figaro fait le point sur les dispositifs qui entrent en vigueur.

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Carburants : les prix remontent à un niveau historiquement élevé

La semaine dernière, en moyenne, le prix du litre de gazole a augmenté de quatorze centimes, se rapprochant de son record historique.

«On m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe»

TÉMOIGNAGES - La guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre la Russie semblent éclabousser des dizaines de simples ressortissants russes en France.

L'Humanité

Green washing ?

Actu

Nettoyer sans polluer sa maison ni la planète peut être à la fois ludique, économique et efficace. Voici quelques pistes.

Marie Mersier

Préserver l’environnement ainsi que sa santé, ça se passe aussi à la maison, en adoptant de nouveaux gestes qui allient écologie et durabilité. L’entretien de nos lieux de vie est un domaine dans lequel il est désormais facile d’agir. Cela peut tout simplement commencer par l’achat d’incontournables tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon de Marseille. Trois ingrédients basiques qui attaquent la saleté mais pas votre porte-monnaie, et avec lesquels il est facile de fabriquer ses propres produits ménagers. Une tendance qui semble avoir le vent en poupe. Les marques redoublent désormais d’ingéniosité et d’engagement afin de proposer des produits aux formulations saines et respectueuses (c’est-à-dire sans molécules toxiques, composés organiques volatils…) et dont les emballages sont recyclables ou rechargeables. L’étape nettoyage n’est plus totalement une corvée.

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L'Humanité

Les acouphènes savent se faire entendre

Actu

En France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.

André Goulven

Avoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).

Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.

 

L’importance de faire un bilan auditif

En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.

Santé
Le Figaro

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

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Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

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L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

En couple, peut-on être heureux avec des projets de vie différents ?

PSYCHOLOGIE - Avoir un enfant, partir à la campagne, gagner beaucoup d'argent... Si l'on est pas accordés sur ces sujets, faut-il douter ?

À en croire Saint-Exupéry, «aimer, […] c'est regarder ensemble dans la même direction». Sur le papier, certes, l'idée tient. Seulement en pratique, l'affaire n'est parfois plus vraiment la même. L'un veut un enfant, l'autre non. L'un déborde d'ambition, construit minutieusement sa carrière et tient à s'enrichir, l'autre se satisfait d'un mode de vie minimaliste. L'un rêve de campagne, l'autre ne pourrait pas se passer de la ville… De l'amour dans le couple, il y en a. Mais les désirs de vie des partenaires peuvent se désaccorder, au point de fragiliser l'union et de laisser place aux doutes. Est-on vraiment «faits» l'un pour l'autre ? L'histoire a-t-elle une issue quand on aspire à prendre des chemins divergents ? Et si, oui, peut-on y trouver le bonheur malgré tout ?

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Qu'il s'agisse d'une envie de parentalité, du désir de vivre dans un certain cadre ou d'une vision particulière de la vie professionnelle, «avoir des désirs différents n'est pas antagoniste à la réussite du couple», répond d'emblée la psychologue clinicienne Lucie Roger. Avoir envie d'un autre scenario que celui du ou de la partenaire est tout à fait courant. Comment passer au travers quand on sait qu'au sein du couple, chacun vient d'univers différents ? «On ne sort pas avec son jumeau», rappelle avec amusement la thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert. Sans oublier que si les deux parties du duo arrivent avec un modèle d'union idéale en tête, chacun veut s'épanouir individuellement dans la relation, en plus de le faire à deux. Le «je» est tout aussi important que le «nous». C'est ce qui fait la richesse de la rencontre mais cause parfois le désordre de l'union.

En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent

Le désir, une force en mouvement

«Au départ, l'amour gomme toutes les aspérités, mais nos différences finissent par nous heurter», souligne Violaine Patricia Galbert. En clair, une fois la lune de miel passée, le système se fissure. Or, on a tendance à penser qu'un couple «qui réussit» le doit à une ribambelle de compromis et de sacrifices par amour pour l'autre. Seulement, «si l'on est dans un rapport purement sacrificiel, cela ne fonctionne pas», tranche la psychologue Lucie Roger. Certes, la négociation, le compromis et le deuil font partie du couple, qui n'est pas une comédie romantique, mais la relation ne peut s'y réduire ; au risque d'être malheureux.

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On a souvent en tête que si l'autre ne partage pas la même envie, l'histoire est condamnée. Ou pire, que l'on se condamne soi-même à cohabiter avec ce sacrifice qui nous empêchera d'être heureux. Mais Lucie Roger le rappelle : «une envie n'est qu'une projection», pas un ordre. Autrement dit, inutile de prendre peur quand un conjoint parle d'avoir un bébé. Il ne l'exige pas à l'autre et cet enfant ne sera pas imposé dans la minute. La psychologue poursuit : «le désir est une force en mouvement, qui n'est pas figé». Selon la professionnelle, on doit pouvoir entendre l'envie de l'autre sans fermer catégoriquement la porte.

Une envie n'est qu'une projection

Rappelons aussi que le désir ne se résume pas à un «je veux» ou «je ne veux pas». Il peut être teinté de réserves, d'interrogations, d'inquiétudes. «On imagine par exemple que concevoir un enfant se passe comme dans un Walt Disney, et que l'on devrait forcément en avoir très très très envie. Mais un bébé ne naît pas forcément d'un désir plein et absolu», remarque Lucie Roger. Idem pour le cadre de vie souhaité. On peut avoir envie de vivre à la campagne sans être sûr de se sentir prêt à sauter le pas parce qu'on adore la facilité de la vie en ville. Pour toutes ces raisons, la psychologue appelle à prendre son temps, pour se laisser la possibilité de voir ses désirs se préciser et se rejoindre.

De nouveaux modèles

En marge du cliché du couple idéal, dont les partenaires seraient en phase sur tous les plans, on invente également de nouvelles règles du jeu, plus personnelles. De quoi maintenir l'union et faire en sorte que chacun y trouve son compte. Du côté du cadre de vie, de nouveaux modèles émergent déjà. Avec ou sans enfant, on peut s'octroyer le luxe de vivre séparément. Valéria Salomé, consultante en relations humaines, résume ce mode de vie par l'expression «relations de rencontre». On ne se retrouve que pour le meilleur, on existe à deux au fil de rendez-vous galants, plutôt qu'en partageant une routine.

Bien sûr, le respect des choix de l'autre est indispensable à la cohabitation sereine. La thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert prend l'exemple de l'argent, «un moteur de nos vies», estime-t-elle. Il faut que celui qui ne gagne pas ou peu d'argent laisse l'autre libre de son choix d'en gagner et de le dépenser comme il l'entend. Mais aussi que celui qui gagne davantage, ne passe pas son temps à reprocher à l'autre de ne pas être dans cette quête, et potentiellement d'être dépendant lors d'activités onéreuses. Violaine Patricia Galbert souligne qu'il peut être compliqué pour celui qui fait «vivre» le foyer, d'accepter que l'autre ne contribue pas à la même hauteur. Mais l'admiration est l'ingrédient qui peut aider à y parvenir : «Il est militant, c'est un artiste… La valeur va se trouver ailleurs, comme dans l'engagement», évoque-t-elle.

La clef : communiquer

Quels que soient les sujets de discorde du couple, il ne s'agit pas d'essayer de convaincre l'autre. Laisser à chacun sa liberté de décision est primordial, insistent les spécialistes. En revanche, le «nous» doit être un espace de discussion, où chacun a le droit de déposer son désir, où l'on doit s'écouter mutuellement.

Valéria Salomé rappelle que si l'on ne maîtrise pas nos sentiments, on a en revanche du pouvoir sur la qualité de notre relation. Mais pour que cette dernière fonctionne, encore faut-il «se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner», note-t-elle. La clef du bonheur du couple se niche à l'endroit même où se trouve le problème : la communication de nos désirs intimes, avant que cela ne nous apparaisse comme une impasse.

Se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner

D'ailleurs, c'est bien cette absence de communication dès les débuts de la relation qui impacterait les unions des mois ou des années plus tard, selon la thérapeute conjugale, Violaine Patricia Galbert. Le couple irait vite, au point de louper des étapes cruciales de discussion qui nous permettent de savoir ce que veut l'autre. «Avant, il y avait les fiançailles, puis le mariage, ce qui nous laissait le temps d'élaborer. Aujourd'hui, on réfléchit moins à ce qui se joue, on vit dans une espèce d'utopie», observe de son côté la psychologue Lucie Roger.

En abordant les «sujets qui fâchent», on peut trouver un terrain d'entente, «négocier» la trajectoire du couple. Soit en accordant nos désirs, soit en acceptant de ne pas être toujours d'accord sur ce que l'on veut. Seulement il y a une limite. Le processus ne doit aucunement enfermer et laisser l'un dans l'attente indéfinie que l'autre accède au désir. La rupture peut alors être une option qui libère les deux parties.

La quarantaine, le temps de l'épanouissement sexuel des femmes

TÉMOIGNAGES - Après 40 ans, certaines femmes décrivent un moment de bascule dans leur épanouissement sexuel. S'écouter, se réapproprier son corps et ses envies, explorer... Elles se confient et racontent leur désir désinhibé.

«La gifle véhicule une très grande humiliation» : pourquoi le geste de Will Smith choque autant

Moins brutale ou sanglante qu'un coup de poing, la gifle revêt pourtant une dimension émotionnelle plus forte. Ce qui explique pourquoi celle infligée par l'acteur à Chris Rock le soir des Oscars sidère autant.

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Ce n'est pas une maladie, mais les symptômes sont réels. Pourtant, bien géré, ce cap peut se passer en toute sérénité.

Le Figaro

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Envoyée spéciale à Varash

Les réacteurs veillant sur la ville, les blocs soviétiques alignés et les sculptures et affiches à la gloire de l’atome: les villes d’Enerhodar et de Varash, en Ukraine, bien qu’à des centaines de kilomètres l’une de l’autre se ressemblent. Ces deux cités-dortoirs ont été construites pour les centrales nucléaires adjacentes, dans les années 1970, alors que l’URSS développait le programme nucléaire ukrainien. Aujourd’hui, la première, située sur les rives du Dniepr, dans le sud du pays, est occupée par les Russes. L’autre, dans le nord-ouest de l’Ukraine, vit dans l’inquiétude d’une attaque des forces de la Biélorussie, distante de seulement 80 kilomètres plus au Nord.

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Depuis le début de la guerre, les 40.000 habitants de Varash - 6000 d’entre eux travaillent pour la centrale - retiennent leur souffle. Certains ont même décidé de partir à l’étranger. «Tout le monde pensait qu’une centrale nucléaire serait une protection contre les possibles hostilités», assure, amer, Oleksandr Menzoul, maire de la ville et ancien ingénieur nucléaire, dans un uniforme noir flanqué du drapeau ukrainien. «Mais Enerhodar a montré que les Russes n’ont peur de rien.» La ville a été prise dans la nuit du 3 au 4 mars, après des frappes d’artillerie et un incendie sur le site nucléaire, faisant craindre une catastrophe. Aucune fuite n’a été constatée, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), mais les employés de la centrale continuent à travailler sous occupation russe.

Depuis le début de l’invasion, la Russie utilise les sites nucléaires pour instiller la peur et pour gagner du terrain, accusent les autorités ukrainiennes. L’Ukraine compte cinq sites nucléaires, dont deux sont occupés. Celui de Tchernobyl, inactif depuis l’accident en 1986, a été pris par les Russes dès le 24 février. Mais ceux-ci, selon des sources ukrainiennes, se seraient récemment retirés.

«On était comme une famille»

C’est la première fois qu’un conflit de haute intensité se déroule dans un pays avec un programme nucléaire aussi important. Malgré l’accident de Tchernobyl, l’Ukraine produit encore 50 % de son électricité grâce aux centrales, pour garder son indépendance énergétique. Près de 12 % de l’électricité en Ukraine provient de Varash, qui compte quatre réacteurs, dont trois en fonctionnement.

La prise d’Enerhodar n’a pas eu d’effet majeur sur la production d’électricité à Varash, explique le directeur de la centrale, Pavlo Pavlyshyn. En temps de guerre, les industries tournent au ralenti, certaines régions n’ont plus d’électricité: la consommation d’énergie réduit drastiquement. Il alerte cependant sur les risques. «La station a été construite en temps de paix et selon nos calculs, nous n’avons aucune idée de la charge ou de quels bombardements la centrale peut supporter», ajoute le directeur, sans sourciller. Pavlo Pavlyshyn compte sur l’armée ukrainienne pour bloquer en amont l’arrivée des Russes.

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À Varash, la tension est palpable. D’ailleurs, si les journalistes peuvent visiter la ville, ils doivent être accompagnés pour «éviter les tensions avec les locaux», nous dit le responsable de la communication de la centrale. Et effectivement, dès qu’il s’éloigne, la vue de caméra attire les regards, provoque la méfiance, et même des réactions violentes. Un habitant tente ainsi de s’opposer physiquement à ce qu’une journaliste filme la centrale, jusqu’à ce qu’un responsable de celle-ci n’intervienne.

Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique. À Varash, les sirènes retentissent plusieurs fois par jour, mais les habitants épuisés ne réagissent plus. De toute façon, la ville ne compte que peu d’abris. «Personne n’aurait pensé que des combats auraient eu lieu près d’une centrale nucléaire», regrette Oleksandr Menzoul, qui s’inquiète pour ses administrés tel un père de famille. Les seules procédures qui existent sont en cas d’accident, avec distribution de pastilles d’iode - en rupture de stock dans tout le pays - et évacuation de la population. «Mais que faire si le lieu où l’on doit évacuer est aussi touché par les combats», se désole le maire. «Toutes les règles doivent être revues. On doit développer un nouveau plan d’évacuation en période d’hostilités. Ce sera quelque chose d’inédit, non seulement dans l’histoire de l’Ukraine, mais aussi dans celle du monde.»

Si Poutine ose, ça ne changera rien que vous soyez à Varash, à Kiev, en Pologne ou même en Allemagne, tout le monde en souffrira

Mercredi, le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, s’est rendu dans la centrale de Youjnooukraïnsk, au sud de l’Ukraine, toujours sous contrôle de Kiev, dans le but de mettre en place une assistance aux experts ukrainiens. Le directeur de cette agence sous l’égide de l’ONU voulait initialement conclure un accord avec Moscou et Kiev et s’était rendu en Turquie le 10 mars pour des négociations avec les deux parties, sans succès.

À Varash, comme dans le reste de l’Ukraine, les locaux ne comptent pas trop sur l’aide internationale face à la Russie. «On a grandi dans l’atome, donc rester à côté d’une centrale, ça ne nous fait pas peur, c’est chez nous ici», estime Artem, aujourd’hui volontaire dans un centre humanitaire improvisé dans le centre de la ville. Originaire de Varash, ce cinquantenaire travaille habituellement à Kiev pour l’Agence nucléaire ukrainienne. Mais quand la guerre a éclaté, lui et sa famille ont fui les bombardements, tout près de chez eux, en banlieue de la capitale. Même à côté d’une centrale nucléaire, il se sent en sécurité. Après tout, ce sont bien les Russes qui ont construit la centrale, qui ont souffert avec les Ukrainiens et les Biélorusses de la catastrophe de Tchernobyl.

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La région de Rivne où se trouve Varash a elle-même été contaminée par la radioactivité après l’accident, même si elle est encore vivable. «Si Poutine ose, ça ne changera rien que vous soyez à Varash, à Kiev, en Pologne ou même en Allemagne, tout le monde en souffrira», ajoute l’ingénieur, réfugié chez sa belle-famille. Nadia Fetyrka, sa belle-mère, a travaillé toute sa vie à Varash, à l’hôtel qui accueillait les dignitaires du Parti puis les experts internationaux, avant d’intégrer le poste de sécurité de la centrale.

Dans les années 1970, lors de la construction de la centrale, Nadia se souvient des Russes venus travailler et construire la centrale. «Ils se sont mariés, ont fondé des familles, fait des enfants ensemble avec les Ukrainiens. Personne ne faisait la différence. On était comme une famille», confie-t-elle, dans la petite maison familiale construite pour ses vieux jours. Elle s’interrompt soudain, son regard bleu perçant se vide, et semble se perdre avec ceux de beaucoup d’habitants de cette «ville nucléaire», un brin nostalgiques, quand ils pensent au passé. «Et regardez à quoi cela nous a menés!», soupire-t-elle.

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Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

Le Figaro

Guerre en Ukraine: «L’effet domino»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

En lançant son armée contre l’Ukraine, Vladimir Poutine ne fait pas seulement la guerre à un pays. Il rappelle aussi au monde entier, et singulièrement à l’Occident, qu’il a le pouvoir de remettre en question l’ordre international établi. Il veut montrer qu’aucun équilibre n’est possible sans la Russie. La volonté de puissance du maître du Kremlin est sans limites. Son offensive militaire devrait avoir de multiples conséquences, déclencher un effet domino.

Sur le front économique, la désorganisation des marchés de l’énergie et des matières premières est déjà une réalité. Une crise alimentaire est désormais redoutée, et pas seulement dans les zones de combat.

La Russie et l’Ukraine représentent un tiers des exportations de blé de la planète. Avec le conflit, qui a bouleversé les chaînes logistiques, le prix de la tonne a fait un bond pour atteindre le niveau record de 2011. Une date que personne n’a oubliée, puisqu’elle signe, dans le prolongement de la crise financière de l’époque, le début des révolutions arabes.

Plus de dix ans après, sous la pression de la diplomatie alimentaire de Moscou, mais aussi de Kiev, qui ont démultiplié leur production céréalière, la plupart des pays du sud de la Méditerranée et d’Afrique subsaharienne dépendent davantage encore du blé importé depuis les rives de la mer Noire. À hauteur, par exemple, de 70 % des besoins pour l’Égypte et de 57 % pour le Sénégal.

Si la guerre perdure en Ukraine, le risque de nouvelles émeutes de la faim ne peut malheureusement être écarté. Avec des répercussions dévastatrices qui dépasseraient le cadre continental de ces États pauvres, politiquement fragiles et dont les réserves céréalières vont rarement au-delà du mois de juin. Elles jetteraient des millions de personnes sur les routes de l’exil, en premier lieu vers l’Union européenne, où l’immigration clandestine est un sujet permanent de discorde. Vladimir Poutine ne l’ignore pas. Dans son combat contre l’Occident et avec le cynisme qui est le sien, il est prêt à jouer de toutes les armes.

En Hongrie, au cœur de la révolution conservatrice

ENQUÊTE - Les élections législatives hongroises se tiendront le dimanche 3 avril. Viktor Orbán va tenter de décrocher un quatrième mandat consécutif. L’occasion d’explorer le laboratoire politique qu’est devenue en douze ans la Hongrie du premier ministre nationaliste et conservateur.

André Kaspi: «Après l’invasion de l’Ukraine, les États-Unis sont-ils durablement de retour en Europe?»

TRIBUNE - À rebours de l’appréciation positive souvent portée sur l’attitude de l’hôte de la Maison-Blanche face à Poutine depuis le 24 février, l’historien, spécialiste des États-Unis, s’interroge sur la détermination de Washington à s’impliquer de nouveau, et à long terme, dans les crises qu’affronte le Vieux Continent.

Renaud Girard: «Les tristes restes du néoconservatisme»

CHRONIQUE - Dans son discours de Varsovie, Joe Biden a déclaré que Poutine ne pouvait pas «rester au pouvoir». Or ce n’est pas aux Américains mais aux Russes de décider qui doit gouverner en Russie.

Le Figaro

La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?

Hugues Maillot

LA VÉRIFICATION - Lors d'un entretien avec des journalistes russes, le président Zelensky a estimé que «la guerre peut rapidement se terminer», alors que la question de la «neutralité» de l'Ukraine est de plus en plus envisagée.

LA QUESTION. Au 37e jour de guerre, la situation s'est stabilisée en Ukraine. Excepté à Marioupol, de plus en plus étouffée par la tenaille russe, aucune victoire décisive ne semble pouvoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. La suprématie russe, que tout le monde attendait écrasante, est contestée par une vaillante résistance ukrainienne, qui parvient même à mener avec succès quelques contre-offensives. Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».

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Quelques jours auparavant, le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?

VÉRIFIONS. Et considérons avant toute chose un élément essentiel : aucun analyste ne peut prédire ce qu'il y a dans la tête de Vladimir Poutine et ne peut donc connaître les «objectifs» qu'il s'est fixés en attaquant l'Ukraine. D'après le théoricien de la guerre Carl von Clausewitz, il faut en distinguer deux : le «ziel», qui concerne les buts purement militaires et le «zweck», qui traduit les buts politiques qui en découlent. Si le premier objectif se constate plus ou moins aisément sur le terrain, le second est difficilement appréciable. Or, il semble que la guerre ne prendra réellement fin que quand les objectifs politiques seront a minima remplis… ou quand l'armée russe sera vaincue, ce qui paraît, pour l'heure, hautement improbable. Les déclarations du chef du Kremlin et de ses subordonnés, depuis le début de la guerre, permettent en revanche d'en esquisser les contours : Vladimir Poutine pourrait être intransigeant sur la démilitarisation de l'Ukraine, donc sa neutralité, la «dénazification» et le statut de la Crimée et du Donbass.

Des avancées diplomatiques

Lundi et mardi, les pourparlers ont abouti à une étape importante. «C'est la première fois que, sur les bases des fondamentaux de la Russie, les deux parties ont commencé à discuter sérieusement», explique au Figaro Jean de Gliniasty*, ancien ambassadeur de France à Moscou et directeur de recherche à l'IRIS. L'Ukraine a fait un pas en avant, en envisageant un statut neutre, prérequis de Moscou. Mais pas à n'importe quel prix. Les négociateurs ukrainiens ont bien conscience qu'ils ne pourront pas intégrer l'Otan et réclament un «accord international» avec plusieurs pays garants qui lui fourniraient une assistance militaire en cas d'agression. En contrepartie, l'Ukraine «ne déploiera sur son territoire aucune base militaire étrangère» et ne rejoindra «aucune alliance militaro-politique».

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Là où le bât blesse, c'est que Kiev a choisi «de remettre à plus tard le statut de la Crimée et du Donbass», souligne Jean de Gliniasty. Surtout, cette question devrait être réglée par référendum, comme l'a annoncé Volodymyr Zelensky. «C'est un risque de fragilité supplémentaire d'un éventuel accord», prédit l'ancien diplomate. De fait, le statut de la Crimée et du Donbass semble être un objectif essentiel pour Vladimir Poutine, quand bien même on en ignore les limites (celles des républiques séparatistes ou des deux oblasts de Donetsk et Lougansk ?). C'est sans doute pour cette raison que le Kremlin a décidé de concentrer ses forces sur le Donbass et donc sur Marioupol. D'autant que la prise de cette ville, assiégée depuis le début de la guerre, pourrait suffire à «satisfaire les exigences russes» en matière de «dénazification», estime Jean de Gliniasty, puisque c'est ici que combat le régiment Azov, régulièrement accusé d'épouser des thèses néonazies.

Pas assez d'atouts pour négocier en position de force

Ce redéploiement des troupes russes démontre parfaitement que les négociations dépendent intimement du rapport de force militaire. Vladimir Poutine sait que le gros des troupes ukrainiennes (à peu près 40%) se situe dans le Donbass. Pour l'heure, «les Russes n'ont pas assez d'atouts sur le terrain pour négocier en position de force», analyse l'ancien ambassadeur de France à Moscou. «Ils vont donc mettre la priorité sur la destruction des forces armées traditionnelles du Donbass», estime-t-il.

L'érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur.

En parallèle, l'armée russe ne devrait pas se désengager entièrement de Kiev ou de Kharkiv, pour garder par l'état de siège une coercition diplomatique. Mais l'état actuel des combats démontre pour l'heure une stabilisation du rapport de force militaire, avec des contre-offensives ukrainiennes sporadiques. «On a quand même l'impression que les deux parties sont déterminées à continuer la lutte mais fatiguées», résume Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique La Vigie et chercheur associé à la FRS.

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Et pour cause, l'armée russe semble avoir atteint ces derniers jours son «point culminant», un autre concept de Clausewitz, détaillé dans une note de la FRS, publiée à la mi-mars. «Ce dernier explique comment la puissance de combat de l'attaquant s'érode en général avec le temps, compte tenu des pertes, de l'élongation des lignes de communication de ses forces et du besoin de les protéger», expliquent ses deux auteurs, Philippe Gros et Vincent Tourret. «Cette érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur, si ces dernières ne s'effondrent pas non plus». C'est ce qui semble se produire chez les troupes russes : «Marioupol est coupée en deux, mais la progression est assez lente. Les Russes mettent beaucoup de temps pour prendre le contrôle de la ville, ce qui est le signe de capacités limitées», explique Olivier Kempf.

Vers un conflit gelé ?

Cette situation influe forcément sur les négociations. Tant que l'un ou l'autre des belligérants n'aura pas l'occasion de sortir la tête haute de ce conflit, la paix paraît impossible et la guerre se poursuivra. «La guerre va continuer tant que Poutine n'a pas atteint ses objectifs sur le terrain : Marioupol et le Donbass, voire toute la bande de terrain entre la Crimée et Kherson», juge l'ancien général. «Tant qu'il y aura des forces et des gains territoriaux, même centimètre par centimètre, Poutine ne s'arrêtera pas», ajoute-t-il. De son côté, l'Ukraine ne peut pas abandonner maintenant, pour des raisons évidentes. Une partie de son territoire est occupée, il y a des morts, un pays détruit et des millions de personnes en exil. «Même si on est dans une guerre d'usure, les deux parties pensent qu'il y a encore militairement des options et ne vont donc pas négocier à fond, tant qu'il reste des forces», ajoute Olivier Kempf.

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Le risque désormais, c'est que la guerre se transforme en conflit gelé. «Il peut y avoir une option avec de petites progressions très localisées, où le conflit s'enracine sur les positions actuelles», prévoit le chercheur. Et pendant ce temps-là, les morts se poursuivront et «les négociations seront également gelées». Une situation sur laquelle les Occidentaux peuvent cependant peser. «Parmi les paramètres des négociations, il y aura forcément la levée des sanctions et une garantie donnée aux Ukrainiens, implicite ou explicite», assure Olivier Kempf. «Si on ne pèse pas vers la paix et si on laisse juste Russes et Ukrainiens discuter ensemble, nous encourageons le gel du conflit», juge-t-il.

En résumé, la vraie négociation, et donc l'éventualité d'un accord de paix, «débutera quand chacun estimera qu'il a suffisamment d'atouts dans sa manche pour discuter en état de force», estime Jean de Gliniasty. Pour l'heure, la situation militaire ne pèse pas en faveur d'une issue rapide de la guerre : la Russie n'a pas atteint ses objectifs et l'Ukraine offre une résistance farouche qui ne met pas les négociateurs dans la meilleure des postures. Si les pourparlers ont progressé à Istanbul, un accord de paix ne paraît pas envisageable en l'état et la guerre «va encore se compter en semaines», conclut Olivier Kempf.

*Jean de Gliniasty est notamment l'auteur de Petite Histoire des relations franco-russes, paru en février 2021 chez l'Inventaire.

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L'Humanité

Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

Actu

Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

Anna Musso

Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

sciencesmathématiques
Le Figaro

Guerre en Ukraine: cette crise alimentaire qui menace le monde

Anne Cheyvialle

DÉCRYPTAGE - L’envolée des prix agricoles et de l’énergie crée une onde de choc. En première ligne, l’Afrique du Nord veut éviter une explosion sociale.

À mesure que la guerre en Ukraine s’enlise, les alertes sur les risques d’une crise alimentaire se multiplient. Des tensions sociales commencent à se faire sentir dans les pays les plus exposés, surtout en Afrique. La situation était déjà difficile avant le conflit à cause de la pandémie et de mauvaises conditions météo qui ont limité les récoltes. L’envolée des prix des matières premières agricoles entamée en juillet 2020, alimentée aussi par la hausse du pétrole, s’est nettement amplifiée depuis le début de l’offensive.

Et pour cause: l’Ukraine, avec son grenier à blé de la mer Noire, et la Russie pèsent lourd sur l’échiquier agricole mondial. À eux deux, ils pèsent 30 % des exportations mondiales de blé et 17 % pour le maïs. L’Ukraine est le quatrième exportateur de blé et de maïs et le premier pour l’huile de tournesol. «L’Ukraine est systémique pour l’équilibre alimentaire mondial», résume l’Élysée. L’invasion russe et les bombardements ont stoppé net les exportations ukrainiennes. Les marchandises ne passent plus par la mer Noire, bloquée. L’inquiétude porte sur les semis et la récolte prochaine. Les prix du blé et du maïs ont respectivement grimpé de 35 % et de 25 % depuis le 24 février. «La Russie est aussi un producteur important d’engrais, dont les prix grimpent à cause de la flambée des cours de gaz», appuie Olivia Cross, de Capital Economics. Une question clé se pose: quel jeu va jouer Vladimir Poutine? Si Moscou avait besoin d’écouler ses silos remplis de grains, le Kremlin pourrait être tenté de mettre des restrictions ici ou là. L’ancien président russe, Dmitri Medvedev, a menacé, vendredi de limiter les ventes aux «pays amis». Ces incertitudes créent du stress et de la volatilité sur les marchés.

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Un point rassurant, à l’échelle mondiale, l’offre de céréales ne manque pas. Il existe des alternatives au blé russe et ukrainien en Australie, aux États-Unis, en Europe ainsi qu’en Inde. Mais encore faut-il que les stocks soient disponibles. Les réflexes protectionnistes comme ce fut le cas en 2008 suscitent l’inquiétude. «C’est l’un des principaux risques aujourd’hui. Des restrictions mises en place après les sanctions contre la Russie en 2014 avaient fait monter les prix des céréales», indique Julien Marcilly, économiste chez Global Sovereign Advisory, un cabinet qui conseille des États.

Le plan du G7

Les pays du G7, qui ont lancé la semaine dernière à Bruxelles l’initiative Farm («Food and Agriculture Resilient Mission») qui se veut un plan coordonné contre l’insécurité alimentaire, ont insisté sur la nécessité de laisser ouvertes les frontières et d’assurer une transparence des stocks et des prix. Un message porté aussi par la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, missionnée par le G7 pour recenser les restrictions.

Aujourd’hui, c’est surtout la flambée générale des prix qui crée une onde de choc dans le monde en développement. Les gouvernements cherchent par tous les moyens, à coups de subventions - «c’est le quoiqu’il en coûte des pays du Sud» ponctue l’expert agricole de l’Iris, Sébastien Abis - à préserver le pouvoir d’achat et éviter les poudrières sociales. L’Afrique du Nord, grande consommatrice de blé, très dépendante de l’import, se retrouve la plus fragilisée. L’Égypte a récemment dû renoncer à des appels d’offres internationaux de blé en raison des prix trop élevés. En Tunisie, aux abois financièrement, en négociation avec le FMI, des manifestations ont eu lieu dans les zones rurales. Quelques troubles se sont déroulés au Maroc et en Irak ; des émeutes ont éclaté au Soudan, confronté depuis des mois au chaos social. Le tableau est plus que critique au Yémen, toujours en guerre, et dans un Liban en faillite, où des gens meurent de faim. «Il y avait déjà une frustration sociale très importante avant la guerre, qui risque de se matérialiser», souligne Dominique Fruchter, économiste de l’assureur crédit Coface.

Ligne de fracture

Le degré de criticité varie beaucoup d’un pays à l’autre. Il dépend du niveau d’exposition au blé de la mer Noire, et plus largement aux importations agricoles. La capacité des États à financer des plans de soutien est aussi déterminante, alors que la dette des pays pauvres s’est nettement creusée depuis une décennie et encore davantage avec la pandémie. Une ligne de fracture se crée entre exportateurs et importateurs. La flambée des prix agricoles et de l’énergie est une aubaine pour les pays producteurs, typiquement les pétromonarchies du Golfe qui peuvent puiser dans cette manne. Certains États d’Amérique latine et en Afrique l’Algérie, et dans une moindre mesure, l’Angola et le Nigeria, sont plutôt gagnants.

L’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont globalement moins tributaires du blé, qui reste un aliment secondaire et essentiellement urbain, et du maïs même si le Sénégal par exemple en importe pour l’élevage. Au Bénin qui importe 100 % de son blé de Russie, la consommation n’est que de 5 kg par an et par habitant contre 42 kg pour le riz sur un total de 129 kg.

Mais les populations sont frappées de plein fouet par l’inflation généralisée, surtout de l’énergie, qui s’étend aux produits locaux. L’envolée des coûts du transport et des engrais pénalisent les agriculteurs. «Les meuniers ouest-africains n’ont plus de stock, car ils sont en fin de campagne et ils ne peuvent pas acheter sur les marchés internationaux à cause des prix. Au Mali, trois minoteries sur six ne fonctionnent plus», illustre Sébastien Abis. Autre exemple, le Gabon, qui importe quasiment tous ses produits alimentaires, vient de décider de réduire les droits de douane. La solution d’avenir est de réduire la dépendance, et de produire localement. C’est l’un des trois piliers de l’initiative Farm, plus sur le moyen terme, d’investir en Afrique pour améliorer la productivité.

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Les conditions financières ne sont pas favorables. Le resserrement monétaire complique la donne pour les économies du Sud, y compris les grands émergents, comme la Turquie, importateur net. «Ces dernières semaines, les taux d’intérêt sur la dette publique et privée ont fortement augmenté», alerte Nicolas Maystre, de la Cnuced, conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Une certitude, avance Ana Boata, d’Allianz Trade, «cette crise va devoir se résoudre par de nouvelles aides. La communauté internationale ne peut pas se permettre de laisser les pays au bord de la crise alimentaire.»

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Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. Néanmoins, comme l'a confirmé Moscou le 25 mars, l'offensive russe s'est réorientée vers l'Est, dans la région séparatiste du Donbass.

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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Au 36e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment au nord près de Kiev et au sud près de Kherson, continuent ; les Russes poursuivent leur avancée dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une tentative de prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol et Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire montre que les Russes ne sont pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front, cela ne présage pas nécessairement de la suite : si un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, un enlisement des forces russes est loin d'être certain car leur offensive principale, dans le Donbass, continue de progresser. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la deuxième plus grande ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants), où la campagne d'artillerie se poursuit. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.

Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a aussi avancé rapidement plein ouest en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée, mais surtout avec Kiev en ligne de mire. Les troupes les plus avancées sont certes aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article] sauf que la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.

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Sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans de rares quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Ces derniers jours, les contre-attaques ukrainiennes ont fait reculer les Russes, qui sont sur la défensive près de Kherson.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass, où seraient concentrés 30 à 40% des forces ukrainiennes, s'annonce longue.

Au Nord, la bataille de Kiev suspendue

Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles, voire reculent localement.

Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.

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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur).

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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche est pour l'instant trop haute, faute de forces suffisantes.

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Pour les Russes, cette stratégie risque de conduire à l'enlisement, réel si l'on en juge par l'érection de fortifications dans la région de Kiev. L'invasion de l'Ukraine pourrait alors se transformer en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées. Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commente Michel Goya.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.

Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?

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Le Figaro

Grèce ou Portugal : quel est le meilleur eldorado fiscal pour les retraités ?

Guillaume Errard

NOS CONSEILS - La qualité de vie, le faible coût de la vie et l'immobilier bon marché ne sont pas les seuls atouts de la Grèce et du Portugal. Découvrez celui de ces deux champions qui tire le mieux son épingle du jeu.

L'indétrônable Portugal est-il tombé de ce son piédestal ? Pendant longtemps, le pays lusitanien a fait figure d'eldorado pour les retraités étrangers. La qualité de vie et la sécurité qui y régnaient attiraient en nombre les seniors. Sans oublier un argument massue. En 2009, soit un an avant la crise économique qui a frappé de plein fouet le Portugal, le gouvernement local a mis en place un régime fiscal en or pour les retraités étrangers. Leurs revenus (pensions et dividendes) générés hors du Portugal étaient tout simplement exonérés d'impôts. Et ce, pour 10 ans. Pour en bénéficier, il fallait tout de même respecter deux conditions : ne pas avoir résidé au Portugal au cours des 5 dernières années et y demeurer (comme locataire ou propriétaire) au moins 183 jours (consécutifs ou pas) par an.

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Depuis deux ans, ce régime de faveur a été supprimé. Les pensions de source étrangère ne sont plus imposées à 0% mais à 10%. Un taux qui reste largement inférieur à celui pratiqué en France. Mais il est désormais légèrement moins attractif que celui fixé par un autre pays d'Europe du sud : la Grèce. Profitant du recul portugais, le gouvernement hellénique a, en effet, fait voter un dispositif plus avantageux pour les retraités, en juillet 2020, soit 5 mois après l'entrée en vigueur de celui du Portugal. Les revenus hors Grèce des retraités étrangers sont taxés à 7%, comme en Italie mais, pour bénéficier de ce régime fiscal avantageux au-delà des Alpes, vous devez élire domicile dans une ville de moins de 20.000 habitants, dans l'une de ces 8 régions du sud de la «botte» : Sicile, Calabre, Sardaigne, Campanie, Basilicate, Abruzzes, Pouilles et Molise.

Les Cyclades attirent les jeunes retraités

En Grèce, le taux est non seulement plus avantageux que celui du Portugal mais court sur une durée plus longue : 15 ans au lieu de 10. Pour le reste, les conditions imposées sont quasi-identiques : votre pays d'origine doit avoir signé une convention fiscale avec la Grèce. Ce qui est le cas de la France. Par ailleurs, vous ne devez pas avoir été résident fiscal en Grèce durant 5 des 6 dernières années précédant votre installation. Au bord de la faillite il y a dix ans, le pays se redresse petit à petit. Et après avoir longtemps été raillée, la Grèce se rêve désormais en eldorado fiscal. «Depuis 2-3 ans, nous avons constaté un intérêt croissant de la part de jeunes retraités français notamment pour les Cyclades mais plus pour le climat et la qualité de vie. L'architecture blanche rappelle à certains la Corse», affirme Panayota Marceau, avocate fiscaliste grecque installée à Paris et à Athènes.

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Mais il semble que le Portugal conserve encore une longueur d'avance dans le cœur des retraités tricolores. «Les Français n'ont pas encore connaissance du régime fiscal avantageux grec, confirme Me Mathilde Maurer, notaire du groupe Monassier. Et la Grèce, notamment les îles, paraît plus loin à certains que le Portugal». Car qui dit îles grecques, dit prix immobiliers élevés (jusqu'à quelques millions d'euros), mais aussi éloignement vis-à-vis des proches et de la France. Ce qui peut poser problème en cas de rapatriement par exemple. Un détail non négligeable pour les retraités. Le Portugal n'a pas ce handicap et a également fait montre d'un sacré dynamisme économique, avant la guerre en Ukraine.

Des retraités pas si inactifs au Portugal

«À cause du Covid, les retraités français sont moins nombreux à s'être installés au Portugal parce qu'ils voulaient rester près de leur famille, reconnaît Me Sandrine Bisson Marvão, avocate franco-portugaise spécialiste du droit immobilier. Mais le pays garde la cote auprès d'eux grâce à la qualité de vie, la sécurité sans compter le coût de la vie et les prix immobiliers qui sont abordables.» Le dynamisme est tel qu'il arrive que des retraités français n'arrivent pas seuls. «Certains retraités n'hésitent pas à s'installer en famille car les étrangers actifs bénéficient eux aussi d'avantages fiscaux s'ils ont une profession à haute valeur ajoutée (médecins, R&D, technologies, journalistes, artisans ou dans le domaine de la mode, de la joaillerie, vinicole …) : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%», raconte Sandrine Bisson Marvão. Une bonne nouvelle pour le Portugal qui veut montrer qu'il est aussi capable d'attirer une population plus jeune et pas seulement pour une question fiscale.

Une fois sur place, d'autres retraités n'hésitent pas à remettre le bleu de chauffe. « Ils reprennent une activité salariale dans la médecine, la comptabilité ou la fiscalité, donnent des conseils ou font du mentorat auprès des plus jeunes, ce qui est très apprécié au Portugal», poursuit l'avocate franco-portugaise. Une manière de s'occuper, de s'intégrer à leur nouvelle vie mais aussi de profiter des avantages d'être un «résident non habituel» actif : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%.

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Mais ces avantages fiscaux ne doivent pas être la seule raison de votre expatriation, aux dires de Mathilde Maurer. «S'installer en Grèce ou au Portugal uniquement pour la fiscalité avantageuse est une très mauvaise stratégie», met en garde la notaire du groupe Monassier. Cette experte en droit international conseille aux retraités français qui envisageraient de s'installer en Grèce ou au Portugal de bien préparer leur projet en amont. «Les gens pensent que ce type de projet va de soi mais c'est un vrai dépaysement, insiste-t-elle. Il faut l'envisager dans toutes ses dimensions et ne pas négliger l'aspect civil».

«Au bout de 10 ans, vous pouvez vous retrouver soumis au régime matrimonial de votre pays d'accueil qui entre en vigueur, indique Me Maurer. Par ailleurs, ce n'est pas parce que vous êtes expatriés que votre succession échappera obligatoirement à la fiscalité française. Enfin, il convient de s'assurer de remplir toutes les conditions pour devenir résident fiscal grec ou portugais. Il est ainsi préférable de ne pas posséder de logement permanent en France.» Sachez enfin qu'au bout de 10 ans (Portugal) et 15 ans (Grèce), les retraités étrangers sont imposés comme les locaux. En France, la pension moyenne s'élève à 1530 euros bruts par mois, selon la Drees. Une retraite taxée à 15% au Portugal et 22% en Grèce. Pour des seniors plus aisés, le taux grimpe à environ 29% au Portugal et 37% en Grèce si vous gagnez plus de 3000 euros par mois. Et au maximum respectivement 40% et 45%. Et c'est là que les expatriés se posent sans doute cette question : dois-je retourner en France et «construire» une nouvelle vie ? Pas évident pour des septuagénaires voire octogénaires.

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En théorie, les retraites sont indexées sur l’inflation, selon le code la Sécurité sociale. Mais, en pratique, le gouvernement peut prendre une mesure différente, à titre exceptionnel.

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L'Humanité

Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

Agoras

La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

Anna Musso

L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

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L'Humanité

Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens

Actu

La Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…

Jérémie Bazart

La peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.

La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent

Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.

Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens. 

Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS

Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.

La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.

Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue

Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.

Des disparités régionales

Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.

Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.

Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…

(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022

Point de vue 

« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »

Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS

Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?

Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.

Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?

Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.

Que pensent les historiens de votre travail ?

Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…

Propos recueillis par J. B.

sciencespestepollenHistoire
Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

  • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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Le Figaro

Dans le maquis des colères de la jeunesse corse

Stéphane Durand-Souffland

GRAND RÉCIT - Bercée par le nationalisme de ses parents, la jeune génération de l’île a hérité de ses passions, de ses combats mais pas toujours de sa culture. Elle manifeste avec violence, mais son mouvement apparaît moins politique que sociétal et identitaire.

Envoyé spécial à Ajaccio, Bastia, Corte

e nuage de lacrymogènes, beaucoup plus dense que les précédents, prend tout le monde par surprise. Depuis une heure, quelques dizaines de jeunes Corses provoquent les CRS qui bloquent le chemin de l’Annonciade, le long de la préfecture de Bastia. Le portail principal, fermé à double tour et protégé de l’intérieur par un énorme bloc de béton, affiche les stigmates de précédentes manifestations.

Soudain, donc, vers 19h45, la police inonde l’avenue Jean-Zuccarelli de gaz irritants. La foule s’égaille comme une volée de moineaux pour trouver de l’air frais. Ghjuvanna, militante d’un des trois syndicats étudiants de l’université de Corte, Ghjuventù Paolina, suffoque et pleure comme tout le monde mais ne perd nullement son sang-froid: «Il faut mettre du jus de citron sous les yeux et, surtout, ne pas les frotter», dit-elle.

Ça faisait des années qu’on attendait une génération de ce niveau, ils ont saisi la perche

À 19 ans, elle est de toutes les protestations organisées depuis le 2 mars, jour de l’agression en prison d’Yvan Colonna. Ses deux parents sont des nationalistes convaincus, son oncle aussi, comme son cousin sérieusement blessé à Ajaccio par un tir de LBD - elle montre sur son portable des photos de lui sur son lit d’hôpital, crâne suturé.

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À la question: «Que représente pour vous Aléria?», la jeune fille adopte une mine perplexe. «Aléria… attendez… c’est là qu’il y a eu le truc, là… comment… la cave, c’est ça?»

- Oui, c’est ça. C’était en quelle année?

-Je devrais le savoir, on nous l’a appris en cours de corse… (elle regarde à nouveau son portable). Ah oui, en 1975!»

L’occupation d’une entreprise viticole à Aléria, en août 1975, pour protester contre la politique agricole de l’État (résumé succinct), est un peu au nationalisme corse moderne ce que la prise de la Bastille fut pour le peuple continental. Le meneur était un médecin, Edmond Simeoni. Son fils, Gilles, est aujourd’hui le président du conseil exécutif de l’île. Il a été l’un des avocats d’Yvan Colonna lors des procès de 2007, 2009 et 2011.

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Cette histoire compliquée, passée par la montée du FLNC et ses déchirements sanglants des années 1990, Ghjuvanna n’est sans doute pas la seule ici à n’en pas connaître le détail. Parmi les jeunes qui assiègent la préfecture, dont beaucoup n’étaient pas nés le 6 février 1998, date de l’assassinat du préfet Érignac, combien détiennent un solide bagage historique? Leur rassemblement de lundi dernier n’avait pas de mot d’ordre, pas de meneurs, ils ne portaient pas de banderoles et les chants qu’ils scandaient sous le nez des CRS, en clappant des mains au-dessus de leur tête, évoquaient davantage une ambiance de stade que de meeting politique.

«Ne réponds pas!»

Cinq minutes avant le début des hostilités, quatre Bastiais jouaient encore à la pétanque le long du mur de la préfecture, indifférents à l’agitation croissante. Les jeunes ont attendu qu’ils rangent leurs boules pour s’avancer. «Que représente pour vous Yvan Colonna?», définitivement condamné à perpétuité pour assassinat, demande-t-on à un «étudiant» qui ne veut dire ni en quelle matière ni révéler son prénom. Le jeune homme: «C’était un berger qui a fait de la politique et qui a soi-disant tué le préfet.» Un camarade intervient: «Ne réponds pas!» Sur le rond-point qui forme une butte, et autour duquel tournicote sur une trottinette électrique un échalas dont le sac à dos diffuse de la musique traditionnelle, quelques individus plus âgés observent la scène de loin, tels des généraux d’Empire postés sur un promontoire. On compte d’ailleurs bien plus de spectateurs que d’acteurs.

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Mais, ce soir-là, aucune consigne ne tombera du rond-point. Quelques coups de pied dans les grillages amovibles et les boucliers des fonctionnaires, des jets d’eau et des grenades lacrymogènes en retour puis, vers 22 heures, on rentre chez soi. On note la présence de très jeunes femmes dans ces manifestations, souvent en première ligne. À Bastia, alors que les gaz lacrymogènes se dissipent, nous en croisons deux près de la préfecture et les interrogeons sur leur engagement. C’est leur copain Doumé qui répond: «Moi je suis contre. Bien sûr, les filles ont les mêmes droits que les garçons, tout ça, mais elles ne devraient pas aller dans le muzzu (le bazar, NDLR), elles devraient rester derrière.»

Rachel Reggeti-Giudicelli, 25 ans, étudiante en master 2 à Corte, présidente du syndicat Ghjuventù indipendentista, n’est pas de cet avis. La mobilisation des filles ne l’étonne pas: «Elles ont toujours fait partie de la lutte pour la libération nationale et ce ne sont pas des éléments modérateurs.» Rachel est une militante souriante, posée, qui a fait hypokhâgne, admire la langue et la culture françaises.

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Elle reçoit à l’Oriente, le café sans enseigne qui jouxte l’université de Corse-Pasquale Paoli, à Corte. Grande lectrice de Camus, elle qualifie sans hésiter la France d’«État colonial». Elle raconte: «Le 2 mars, nous étions en pleines festivités pour les Scontri internaziunali di a ghjuventù in lotta (Rencontres internationales de la jeunesse en lutte). À l’annonce de l’agression subie par Yvan Colonna, on a tout annulé.» Le premier rassemblement devant la sous-préfecture a lieu dans la foulée. Il y en aura beaucoup d’autres, avant la grande manifestation prévue ce dimanche à Ajaccio. Les graffitis refleurissent à travers l’île, en avance sur le printemps: «Gloria a tè, Yvan» («Gloire à toi, Yvan»), «Statu francese assassinu» («État français assassin»), «AFF» («A Francia fora», «la France dehors»)…

Trois syndicats nationalistes, et basta

Corte. Un bourg de montagne, à mi-chemin entre Bastia et Ajaccio. Drôle d’endroit pour un lieu d’ouverture sur le monde, mais la localité est liée à l’histoire de Pascal Paoli, «a Babbu di a patria» (le Père de la patrie) qui l’avait choisie comme capitale de la Corse indépendante (entre 1755 et 1769). Aussi eût-il été malséant d’installer l’université dans une autre ville, fût-elle dotée d’un aéroport. Quelque 4000 étudiants (difficile d’avoir un chiffre fiable), 42 nationalités représentées.

À l’époque, la violence était politique, elle est désormais populaire

Des professeurs nationalistes qui ferment la faculté quand leurs étudiants vont en découdre avec les uniformes. Trois syndicats, tous d’obédience nationaliste. La diversité n’est pas officiellement défendue. Question à un vieux briscard, jadis proche du FLNC: «Et si je veux créer une section de l’Unef ou de l’UNI?» Réponse: «Tu peux, bien sûr.» Un temps, un grand sourire: «Mais tu prends des baffes.» Ce sera donc trois syndicats nationalistes, et basta. Autant que de partis nationalistes d’opposition, mais c’est probablement une coïncidence.

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L’agression mortelle d’Yvan Colonna a libéré d’un coup toutes les frustrations de la jeunesse. Celle-ci a toujours été présente chez les «natios»: «Quand j’étais lycéen, j’organisais des manifestations de rue, se souvient Jean-Philippe Antolini, 50 ans, porte-parole du collectif Patriotti, qui regroupe d’anciens «prisonniers politiques», dont lui-même, condamné à dix ans de prison en 2003, en marge de l’affaire Érignac. On s’affrontait avec la police de 10 heures à midi. Là, on allait déjeuner. On reprenait à 14 heures jusqu’en début de soirée.» Pour lui, comme pour beaucoup de militants chenus, «ça faisait des années qu’on attendait une génération de ce niveau, ils ont saisi la perche».

Lorsque les étudiants sont descendus dans la rue, début mars, la foule les a parfois applaudis, formant même une haie d’honneur pour un cortège à Corte. Pourtant, certains rassemblements ont été marqués par de graves violences. Le 13 mars, à Bastia, une vingtaine de jeunes se sont acharnés sur un gendarme, lui ont dérobé son arme et la lui ont rendue après en avoir volé le chargeur - qui se souvient que le préfet Érignac avait été assassiné avec un pistolet Beretta dérobé lors de l’attaque d’une gendarmerie? Plusieurs bâtiments publics ont été pris d’assaut et détériorés, 650 cocktails Molotov lancés, 4500 grenades lacrymogènes tirées en riposte.

«La violence est la solution»

À Ajaccio, le 10 mars, le palais de justice a été partiellement incendié et il s’en est fallu de peu que l’olivier planté à l’endroit où Claude Érignac était tombé ne soit déraciné par de jeunes esprits très échauffés: des militants plus âgés de Femu a Corsica, le parti autonomiste de Gilles Simeoni, se sont interposés. Doumé, le Bastiais macho de tout à l’heure, à dix mètres d’une poubelle en feu: «Écrivez bien qu’on n’est pas là pour casser, on veut revendiquer pacifiquement. Mais la violence est la solution, c’est comme ça qu’on se fera entendre, on nous y oblige. Yvan Colonna? C’est un symbole martyrisé pendant vingt ans par la France.» Force est de constater que les débordements de mars ont obligé Paris à jouer les pompiers en catastrophe, à quelques semaines de la présidentielle.

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Quand le préfet Érignac a été assassiné, des dizaines de milliers de Corses sont descendus dans la rue en guise de protestation. Quand le cercueil d’Yvan Colonna est arrivé à Ajaccio, une foule très nombreuse s’est massée sur le parcours du corbillard et il est probable que beaucoup de ceux qui sont venus rendre un dernier hommage à l’«omu di valore, pastore di onore» («homme de valeur, berger d’honneur»), ainsi qu’il est présenté en lettres noires peintes sur la façade blanche de l’université, avaient également défilé en 1998. Aucun des jeunes militants ne condamne l’assassinat commis il y a vingt-quatre ans. «À l’époque, la violence était politique, elle est désormais populaire», esquive Rachel Reggeti-Giudicelli.

Après la mort violente du préfet, Charles Pieri, l’un des responsables de la Cuncolta, vitrine légale du FLNC-Canal historique (dont les membres du «commando Érignac» étaient issus) dénonçait une «dérive brigadiste» ; le 25 mars, lors des obsèques d’Yvan Colonna à Cargèse, on remarquait la présence de celui qui passe pour avoir été l’un des chefs les plus radicaux du mouvement clandestin. Aujourd’hui, il participe à des réunions du collectif monté à Corte par les étudiants pour organiser la contestation. Il se dit même que le FLNC voulait rendre les «honneurs militaires» (coups de feu tirés en l’air avec des armes de poing par des militants encagoulés) à Yvan Colonna, une fois son cercueil mis en terre, bien que le crime de février 1998 ait profondément perturbé les activités du «Front». La famille du défunt aurait fait savoir qu’elle ne le souhaitait pas. Vrai? Faux? Invérifiable.

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Les jeunes, entend-on souvent, sont manipulés par les partis et les factions. Au téléphone, Jean-Guy Talamoni éclate de rire: «Ils ne sont ni manipulés, ni contrôlés, ni influencés», affirme le chef de Corsica libera, l’un des trois partis nationalistes minoritaires représentés à l’Assemblée territoriale. Aussi se refuse-t-il - comme tous ceux qui pourraient agir de la sorte - à lancer des appels au calme, car ce serait «contre-productif».

De nombreux vétérans de la lutte contre Paris se réjouissent de voir monter la fièvre chez les jeunes. En 2014, le FLNC a déposé les armes - blague indépendantiste en vogue: «Mais personne ne sait où…» -, ce qui a signé la fin des actions clandestines spectaculaires (plasticages, etc.). En 2015 puis 2017, les instances locales sont passées complètement sous contrôle nationaliste ; en 2021, l’autonomiste Gilles Simeoni est triomphalement réélu et désormais majoritaire (40 %), trois partis indépendantistes conservent 30 % des voix restantes, l’Assemblée de Corse est à 70 % nationaliste ; le Syndicat des travailleurs corses (STC) est majoritaire, comme l’Association des parents d’élèves corses. Mais rien ne bouge au sujet de la langue corse, qui n’est toujours pas reconnue par Paris, du rapprochement des prisonniers, à commencer par le trio Colonna-Alessandri-Ferrandi, condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet, du statut de résident censé contenir la flambée de l’immobilier et des autres revendications.

Pendant sept ans, le réflexe de la violence s’est assoupi dans la béatitude qui suit les larges victoires électorales, mais pas endormi profondément. Ajoutez à cela une situation difficile sur le plan de l’emploi, du logement, deux années de Covid et de fermeture des discothèques - les distractions sont rares, surtout en hiver -, et vous avez réuni les ingrédients d’un réveil tonitruant de la jeunesse. La nouvelle affaire Colonna aura servi de détonateur. De surcroît, la rumeur que le bras de son meurtrier, Franck Elong Abé, aurait pu être armé par l’«État colonial» pour éliminer un «patriote corse» court sur l’île. On l’entend jusque dans l’entourage de Gilles Simeoni, au siège ajaccien de la collectivité.

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Emmanuel Macron est bien venu sur place en 2018, mais sa visite a été vécue comme une humiliation de plus. Élus fouillés, propos du président de la République considérés comme désobligeants pour Gilles Simeoni - «Ça ne se plaide pas», s’entend dire celui qui plaida pour le berger de Cargèse lors de trois procès d’assises… «L’agression d’Yvan Colonna est venue après toutes les vexations infligées par Paris», analyse Lisandru Bizzari, qui grince: «En 2018, nos élus ont été fouillés par (Alexandre) Benalla…»

Yvan Colonna, une icône

Professeur de mathématiques de 27 ans, notre interlocuteur préside le groupe Giuventu in mossa (Jeunesse en mouvement) à l’Assemblée des jeunes, organe consultatif. «Les jeunes ne connaissent pas forcément toute l’histoire de la Corse, admet-il, mais ils sont sincères et comprennent qu’il y a un souci. Malheureusement, les voies démocratiques n’aboutissent pas. J’ai dit au ministre de l’Intérieur, quand il est venu, que notre seul moyen d’expression était la violence contre les forces de l’ordre qui représentent l’État.»

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En fin de semaine dernière, la diffusion d’une vidéo montrant des CRS en repos chantant La Marseillaise (mais aussi Alouette, je te plumerai) a déclenché de violents incidents devant leur caserne, à Furiani, dans la banlieue bastiaise, et devant celle d’Aspretto, près d’Ajaccio.

Or, ces chants auraient été entonnés au moment précis où commençaient, à Cargèse, les obsèques d’Yvan Colonna. Bien qu’il soit à ce stade impossible de déterminer s’il y avait une volonté de manquer de respect au défunt et à ses proches, tous les nationalistes dénoncent une «provocation» insoutenable. Yvan Colonna est devenu une icône, «le Bobby Sands de la cause», ironise un fin connaisseur du paysage politique local, en référence au militant irlandais que le gouvernement britannique avait laissé mourir de faim dans sa cellule en 1981.

C’est devenu un rite de passage pour les jeunes, tout est théâtralisé et calibré pour les chaînes d’info

Même si l’ampleur de la révolte de la jeunesse est indéniable, même si de nombreux Corses ne la voient pas d’un mauvais œil, même si l’idée qu’Yvan Colonna, sinon innocent, du moins condamné sans preuves, est largement répandue, le recours à la violence ne fait pas l’unanimité. Mais la supposée «majorité silencieuse» hostile à la guérilla se tait. À Bastia, place Saint-Nicolas, trois retraités discutent, passant naturellement du français au corse. À quelques mètres, une personnalité nationaliste est interviewée: «Et voilà, on va encore faire croire que tout le monde les soutient…» Impossible d’en savoir plus ni d’obtenir leurs prénoms. Dans un village perché, un commerçant consent à lâcher: «C’est un peu n’importe quoi, tout ça.» Pourquoi, selon lui? Sourire énigmatique. «Ne mettez pas mon nom ni celui du village, s’il vous plaît.»

Rares sont ceux qui osent exprimer des réserves. Parmi eux, Jean-Pierre Susini, militant de la première heure, présent à Aléria aux côtés d’Edmond Simeoni. Dans un entretien à Corse-Matin, il déclarait: «Le mouvement est manipulé par certains nationalistes qui cherchent à se venger d’autres (…). Quant à Colonna, ça me gêne que l’on exploite ainsi son image. Un martyr? Je ne sais pas. Le Che était un martyr. Colonna s’est certes battu pour ses idées, mais cela m’a toujours interpellé qu’il se dise innocent. Les membres du “commando Érignac” n’étaient pas des gars à la hauteur.»

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Stella (1) est fonctionnaire territoriale. Son diagnostic est terriblement désabusé: «L’université de Corte a été immédiatement noyautée par les nationalistes. On y enseigne aux jeunes que la société leur en veut parce qu’ils sont corses. Résultat, ils se couchent étudiants et se réveillent héros. J’ai eu honte en 1998, j’ai honte aujourd’hui. Je ne veux pas que mes enfants restent ici, je les mettrai de force dans l’avion s’il le faut. Aujourd’hui, le mouvement nationaliste est moins politique que sociétal, identitaire, axé sur la langue, la culture corses: les “gens bien” se doivent d’être de ce côté-là.»

Un «troisième tour» politique

Lors des échauffourées de lundi, un Bastiais remarquait: «C’est devenu un rite de passage pour les jeunes, tout est théâtralisé et calibré pour les chaînes d’info. Regardez-les, beaucoup portent des chaussures et des vêtements de montagne, mais ils n’habitent pas dans les villages, ils sont tous de la ville. Ils veulent se donner des airs de Corses authentiques, de bergers.»

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En dépit de la part de spontanéité réelle de la jeunesse et des dénégations de Jean-Guy Talamoni - relayées par les meneurs des syndicats étudiants -, les événements récents servent de levier à l’opposition insulaire pour organiser un «troisième tour» contre la majorité absolue du Femu a Corsica de Gilles Simeoni. Du côté de Corsa libera (Jean-Guy Talamoni), de Core in fronte (Paul-Félix Benedetti) et du Parti de la nation corse (PNC, Jean-Christophe Angelini), on se plaît à dire, en feignant la compassion, que «Gilles» a été débordé par la jeunesse de l’île. Et qu’une partie de son électorat n’a pas admis qu’il s’affiche au premier rang lors de l’arrivée à Ajaccio du cercueil de son ancien client puis à ses obsèques, alors qu’il a été élu pour sa modération et sa condamnation (de longue date) de toute forme de violence politique.

«De tout temps on a prétendu que les jeunes étaient instrumentalisés par leurs aînés, insiste Rachel Reggeti-Giudicelli. Mais c’est bien ce mouvement de jeunes qui est à l’initiative de tout ce qui se passe actuellement, notamment de la création du collectif réunissant nos trois syndicats, Femu a Corsica, Corsica libera, le PNC, Core in fronte, le STC et les associations d’anciens prisonniers politiques. Je ne laisserai pas mes militants se faire manipuler.»

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«On peut avancer institutionnellement sans déshonorer la mémoire du préfet Érignac», veut croire Lisandru Bizzari. Il n’empêche que les négociations ouvertes à la hâte par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en laissent plus d’un sceptique. «On connaît la musique, tempête Laetitia (1), indépendantiste rompue aux manœuvres d’arrière-cuisine. On nous invite à Paris, on nous sert de la charcuterie et du vin corses, avec pourquoi pas un disque de Tino Rossi en fond sonore, et on nous dit, tout miel: soumettez-nous un projet commun et on se revoit pour en discuter. Ils savent très bien que les différents partis ne se mettent jamais d’accord. On tombe dans le panneau depuis quarante ans.»

«Vers l’Orient compliqué je volais avec des idées simples», écrivit un jour Charles de Gaulle. La Corse est compliquée aussi, mais le concept d’idée simple y est aussi bienvenu que les syndicats non nationalistes. Aucune décision, aucun geste, aucune parole n’apaisera jamais la totalité des quelque 340.000 habitants de l’île. Prenez l’affaire des drapeaux mis en berne par la collectivité à la mort d’Yvan Colonna. «Une faute» pour Emmanuel Macron. Une faute pour tous les Corses qui souhaitent rester dans la République française. Une faute aussi pour les indépendantistes pur sucre selon lesquels il n’aurait pas fallu mettre en berne le drapeau tricolore, puisque «Yvan Colonna n’était pas français».

(1) Les prénoms ont été modifiés.

Chronologie

2 mars 2022

Yvan Colonna est violemment agressé par un codétenu terroriste islamiste, Franck Elong Abé, dans la salle de musculation de la maison d’arrêt d’Arles. Il est transféré à l’hôpital à Marseille, dans un état critique.

21 mars

Mort d’Yvan Colonna, à l’hôpital de la Timone à Marseille, après trois semaines de coma.

23 mars

Vers 22 heures, la dépouille du nationaliste corse débarque à l’aéroport Campo dell’Oro, à Ajaccio. Plus de 2 000 personnes forment une haie d’honneur le long de la route.

25 mars

Yvan Colonna est enterré dans son village natal de Cargèse. Avant la cérémonie, des milliers de personnes se rassemblent et scandent «Yvan ti tengu caru» («Yvan on t’aime») à celui qui est devenu une icône pour toute une partie du peuple corse.

Mars-avril

Plusieurs manifestations de soutien à Yvan Colonna ont lieu. La plus violente a eu lieu le dimanche 13 mars à Bastia et a fait plus de quarante blessés chez les policiers et trente chez les gendarmes. La prochaine est prévue ce dimanche 3 avril, à Ajaccio.

Mi-avril

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, complices d’Yvan Colonna dans l’assassinat du préfet Érignac, seront transférés en Corse pour poursuivre leur détention.

À la Légion d’honneur, les héritières de Napoléon cultivent l’excellence

REPORTAGE - Dans cette institution parisienne créée par l’Empereur en 1805, les jeunes filles poursuivent leur cursus scolaire dans un cadre exigeant où le téléphone portable est banni.

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LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme dans une campagne publicitaire une application de rencontres destinée aux musulmans. Un chiffre qui paraît invraisemblable. Mais qu'en est-il en réalité?

L'Humanité

La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

Actu

Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

Anna Musso

Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

« La science au service de la paix »

De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

sciencescoopérationGuerre en Ukraine
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L'Humanité

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Décryptage

Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

Marine Cygler

Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

Conséquences darwiniennes

Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

La perdrix des neiges repoussée en altitude

Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
L'Humanité

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Actu

L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

Jérémie Bazart

«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

Les objectifs de la France pour 2030

♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

Des composants peu coûteux et abondants

Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

 

Le dihydrogène : des atouts et des limites

Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

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L'Humanité

Russie et coopération

Chronique

Sylvestre Huet

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en UkraineVladimir Poutine
Le Figaro

Bagarre à Saint-Denis entre des militants venus tracter pour Zemmour et Marine Le Pen et des étudiants de Paris 8

Par Paul-Henri Wallet • Publié le 01/04/2022 à 19:03 • Mis à jour le 01/04/2022 à 21:42

Des militants du syndicat souverainiste la Cocarde étudiante en sont venus aux mains avec des étudiants de l’université Paris 8 ce jeudi matin.

Une bagarre a opposé des membres du syndicat la Cocarde étudiante et des étudiants de l’université Paris 8 ce jeudi. Les jeunes militants étaient venus distribuer des tracts à l’université Paris 8 Vincenne-Saint Denis, pour appeler aux votes pour Marine Le Pen et Eric Zemmour. Après l’altercation, les jeunes de la Cocarde ont décidé de quitter l’université.

» LIRE AUSSI - Le racisme «anti-blanc» s’affiche à l’Université Paris-8

Jeudi matin, alors que les militants commencent à tracter devant l’université Paris 8, deux individus les prennent rapidement à partie. «Au début, ils se cantonnaient aux accusations classiques de fascistes et racistes» explique Vianney Vondersher président de la Cocarde. Selon le jeune homme, l’un des individus aurait rapidement commencé à arracher les tracts portés par l’une des militantes. «Nous sommes alors intervenus pour la défendre et s’en est suivi un bref échange de coups avec les deux individus.» indique l’élu au Conseil des étudiants et de la vie scolaire de Paris 2 Assas. «Les vigiles de la fac ne sont pas intervenus et après avoir maîtrisé les individus nous avons choisi de partir pour éviter que l’évènement ne prenne des proportions plus importantes», ajoute Vianney Vondersher.

«Fachos hors de nos facs»

La version du Poing levé, groupuscule «anti-capitaliste et révolutionnaire», est tout autre. Pour eux, ce sont les militants de la Cocarde qui ont agressé les étudiants de Paris 8. «La moitié distribuait des tracts et l’autre était en surveillance. Ils étaient clairment là pour en découdre», affirme Léo Valadim, militant au Poing levé. Selon le jeune homme, les deux étudiants ont été frappés après avoir demandé à la Cocarde de partir. «L’un d’eux avait le visage tuméfié et la mâchoire abîmée» affirme l‘étudiant. Pour lui la Cocarde n’a rien à faire à Paris 8: «Ces étudiants d’extrême droite viennent dans une université ou il y a beaucoup d’étudiants étrangers en situation de précarité». Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter, le collectif s’est félicité du départ du syndicat étudiant: «Ils n’ont pas pu rester cinq minutes pour agiter leur contenu, c’est une occasion de le rappeler qu’il n‘y a aucune place pour les fachos dans nos facultés», clame un militant. Le Poing levé Paris 8 a publié un Tweet avec le hashtag, #FachosHorsDeNosFacs.

Ce matin, une 10aine de fachos de la Cocarde sont venus tracter pour Zemmour à Paris 8. Ils se sont fait dégager en moins de 10 min par les étudiants, après qu'ils en aient agressé deux.#FachosHorsDeNosFacsRDV à 14H, le 03/04, à Répu, pour manifester contre l'ED et Macron. pic.twitter.com/wwVWohCyjD

March 31, 2022

Les militants de la Cocarde n’en sont pas à leur première altercation dans les universités où l’extrême gauche est implantée. «Nous avions eu des problèmes lors de nos premiers tractages à Nanterre et à Tolbiac, mais ce n’est plus le cas» explique Vianney Vondersher. «Désormais nous y allons suffisamment nombreux pour être dissuasifs» poursuit le président de la Cocarde. Il affirme cependant que son mouvement ne cherche pas la violence. «Nous ne sommes pas dans une logique de confrontation mais quand on nous agresse, nous défendons» conclut le président de la Cocarde.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : l'histoire en étendard

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INFOGRAPHIE - La demande de drapeaux ukrainiens s’envole depuis l’invasion du pays par la Russie. Ces pièces d’étoffe, qui fédèrent les peuples dans la joie ou la douleur, sont des emblèmes très codifiés.

Charles LescurierNicole TriouleyreService Infographie

De tout temps, les hommes ont utilisé des drapeaux. Les chefs de tribu à la préhistoire, les Chinois vers 1500 avant J.-C pour exprimer une hiérarchie dans la société, les Vikings à la fin du VIIIe siècle sur les mâts des bateaux. Mais ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que les pays commencèrent à créer leur propre drapeau. Ils reflètent la fin de la monarchie et du système héraldique. On passe désormais à un système de couleurs à l’effigie des valeurs et de la politique de chaque pays.

Un emblème national

Leurs pièces d’étoffe sont généralement rectangulaires, dans un rapport de 2 sur 3, à savoir 2 unités de largeur pour 3 unités de longueur. Ils possèdent majoritairement trois bandes horizontales ou verticales. Sauf à de rares exceptions, l’avers et le revers sont identiques. Les couleurs les plus employées sont le rouge, le blanc et le bleu. Certains comportent un blason ou des symboles : une croix, des étoiles, un croissant, un bâtiment, une arme… ou encore une devise. D’autres comme le drapeau ukrainien représentent un paysage.

Un moyen de communication

À terre, ils marquent l’appartenance à une nation, à un groupe, à une organisation. En mer, ils servent au dialogue. Un alphabet international de pavillons aide les équipages en cas d’urgence. À chaque lettre et à chaque chiffre correspond un fanion standardisé. Chacun d’eux possède en plus une signification propre, par exemple celui de la lettre « O » veut dire également « un homme à la mer ». Les signaux pour les urgences médicales sont les plus élaborés avec des combinaisons à plusieurs drapeaux.

Des exceptions à la règle

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L'Humanité

Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

Entretien

À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

Anna Musso

Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

Est-ce spécifique à la France ?

Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
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L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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Le Figaro

Mort à 78 ans de Patrick Demarchelier, la simplicité en objectif

Valérie Duponchelle

DISPARITION - Emporté par une longue maladie, le portraitiste de la Princesse Diana s'est imposé par des photos à la simplicité royale et au naturel réinventé.

Patrick Demarchelier restera associé au visage radieux de la Princesse Diana qu'il photographia à Londres en 1990 pour le British Vogue sur une idée de sa légendaire rédactrice en chef, Liz Tilberis. Assise sur le sol, les épaules nues et bronzées, les dents étincelantes comme ses perles et sa tiare souveraine, à peine cachée d'un voile blanc comme une mariée le soir des noces, la princesse de Galles a cette beauté heureuse et affirmée de Vénus.

Ce portrait en noir et blanc, à la fois sensuel et pudique, d'une simplicité formelle qui décuple son audace, fera de Patrick Demarchelier le portraitiste personnel de Diana, devenant ainsi le premier photographe de la famille royale britannique qui n'est pas anglais. Après le divorce si médiatique et acide d'avec le Prince Charles, Demarchelier continua de photographier cette belle Anglaise à la recherche du bonheur. Il est mort à 78 ans le 31 mars, vraisemblablement à Saint-Barth, des suites d'une longue maladie qu'il avait un temps contrecarrée.

L'annonce de sa mort a été faite dans la nuit de jeudi à vendredi sur son compte Instagram (892.000 abonnés). «C'est avec une grande tristesse que nous annonçons la disparition de Patrick Demarchelier le 31 mars 2022, à l'âge de 78 ans. Il laisse derrière lui sa femme Mia, ses trois fils Gustaf, Arthur, Victor et trois petits-enfants», peut-on lire sur un post.

Né en 1944 au Havre (Normandie), Patrick Demarchelier commence la photographie à l'âge de 17 ans. À 20 ans, il emménage Paris pour réaliser son rêve : devenir photographe de mode. «Nous avons commencé au même moment au magazine Elle. Je sortais de l'armée après les Arts déco, je dessinais mais je ne voulais pas être artiste comme tout le monde dans ma famille», nous raconte de sa voix douce le photographe Gilles Bensimon, de juste un an son cadet. «Tous les lundis, nous nous retrouvions devant le directeur artistique pour essayer de faire de petites choses. Rien ne lui a été facile, mais Patrick avait une intelligence particulière, une façon d'analyser les choses et le métier, très simplement. Il était stratège, lucide, comme le bon joueur d'échecs qu'il était, il observait le monde de la mode et entendait le comprendre pour y progresser. Il est parti très tôt à New York. J'avais du succès dans mes premières campagnes de pub, Dim, etc., je suis resté à Paris», poursuit-il.

Son rêve l'emmène donc à New York en 1975 où Demarchelier débute comme assistant photographe avant de commencer à photographier pour la bible de la mode : Vogue. «Ses débuts furent très durs. Il parlait mal anglais, n'était pas au fait de ce milieu et des mondanités, mais il analysait tout, tout le temps, il était très conscient. Il a compris la compétition entre les titres de la presse mode et a su en tirer parti», souligne Gilles Bensimon, très ému de voir partir son pair et contemporain.

Le jeune Demarchelier a vu l'exemple d'un Richard Avedon et d'un Irving Penn, ses références, a construit son chemin à travers deux magazines, le Harper's Bazaar et l'édition américaine de Vogue, avant de travailler pour de grandes marques de mode dont Chanel, Dior ou encore Armani. En quarante ans de carrière, il a fait poser les plus grands top models des années 90, de Naomi Campbell, rieuse et sauvage, à Cindy Crawford, romanesque et majestueuse même torse nu. Ou les icônes d'Hollywood, de Nicole Kidman, femme fatale ou future mère, à Madonna, bombe ultrasexe, prête à tout pour marquer l'objectif.

Bientôt devenu un pilier de la photographie de mode, il en est devenu la référence au point d'être cité à plusieurs reprises dans le film de David Frankel, Le diable s'habille en Prada, satire vache où Meryl Streep campe en 2006 un personnage inspiré d'Anna Wintour, redoutable rédactrice en chef du Vogue américain.

«Avec la mort de Patrick Demarchelier, c'est la moitié de ma vie qui part», résume d'un souffle Carlyne Cerf de Dudzeele, légende du Vogue américain où cette «fashion stylist» créa en 1988 la première couverture d'Anna Wintour. «Nous avons fait ensemble les plus belles photos sans jamais cessé de rire, du matin au soir. C'était la légèreté et la joie de vivre. Cela n'existe plus dans la mode ! J'étais toujours là sur les shootings comme avec un fouet, mes idées bien arrêtées, je n'étais pas le genre à attendre que le photographe prenne une photo. Mais Patrick était spécial. Il avait le don de la simplicité. Et la simplicité, c'est ce qu'il y a de plus chic. Un, deux, trois, c'était fait, la lumière était parfaite, la photo sublime. Il était direct, indifférent au snobisme. Il pouvait avoir la plus belle fille ou la princesse Diana assise sur un tabouret, il se tournait vers moi, continuait de me parler et me faisait rire», se souvient-elle. «J'ai fait une vingtaine de couvertures de Photo avec lui, il était un photographe extraordinaire, rigoureux et sympathique, d'une simplicité incroyable, il faisait rire les filles qui se bousculaient pour travailler avec lui», nous confie Eric Colmet Daage, directeur du magazine Photo à la grande époque. «Il a photographié tous les mannequins du monde, de façon assez simple, des photos toujours parfaites, un peu à la Richard Avedon. Ses très beaux portraits formaient un nouvel académisme comme l'ont prouvé ses portraits royaux. Il était rapide. Je lui ai envoyé Kate Moss et Carla Bruni à New York en 1993 pour faire la couverture du numéro 500 de Photo. Dès le lendemain, il m'a envoyé une photo sublime d'elles deux, nues mais chastes, qui est devenue une couverture historique».

«J'ai rencontré Patrick dans les années 80. Je venais de rentrer au Vogue Paris», se souvient la Fashion Stylist parisienne, Barbara Baumel. «Le premier jour, la rédactrice en chef, Francine Crescent, me demande d'appeler Patrick Demarchelier à New York. Je n'avais jamais appelé New York ni un photographe si connu ! J'ai fait ma première cover du Vogue Paris avec lui et Brooke Shield pour le spécial Couture de Septembre 1983 au nouveau studio de Patrice Haddad, Première Heure. Par la suite , nous avons continué quelques Shoots ensemble pour le Vogue. Patrick représentait cette génération de photographes d' «easy life» qui travaillait avec légèreté, simplicité, passion de la vie et humour.»

Un style qu'il revendiquait comme simple et épuré : «Les gens comme Guy Bourdin ou Helmut Newton ramènent le sujet à eux-mêmes, moi je m'efface (...). Je préfère que ce soit le sujet qui s'exprime», confiait-il au journal Le Monde en 2008 alors que le Petit Palais lui consacrait une exposition. En 2005, Demarchelier avait signé le célèbre calendrier culte Pirelli qui met la beauté des femmes et leur sex-appeal spectaculaire en avant. Une consécration pour de nombreux photographes de mode. Ces dernières années, sous la pression du mouvement Metoo et l'évolution des mentalités qui en a découlé, ils préfèrent se recentrer, comme Steve McCurry ou Annie Leibovitz, sur la dignité des femmes ou les femmes de caractère.

Ce même monde de la mode qui l'encensait, a pris ses distances avec Demarchelier dès 2018 lorsque plusieurs femmes l'ont accusé de harcèlement sexuel. Il a toujours nié les faits mais le groupe Condé Nast (propriétaire de Vogue, Glamour...) a mis fin à leur relation de travail. Le quotidien américain The Boston Globe avait publié en février de cette année les témoignages de sept femmes, dont l'une des anciennes assistantes du photographe. Figure incontournable du monde de la mode, avant d'être rattrapé par des accusations de harcèlement sexuel, l'épilogue cruel du succès.

Vendredi 1er avril, sur son compte Twitter, la Fédération de la Haute Couture et de la Mode préfère louer un «portraitiste brillant» qui a fait «briller la mode française et internationale dans le monde entier». «Repose en paix Patrick Demarchelier. Merci pour tous ces bons souvenirs et ces photos magiques et intemporelles», a réagi le top Cindy Crawford sur son compte Instagram. Une façon de tourner la page.

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L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

Le Figaro

Covid-19 : 148.629 nouveaux cas en 24 heures, 125 morts dans les hôpitaux

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Hausse des cas dans les écoles françaises, le mécontentement augmente à Shanghai, fréquence accrue des cas de réinfections depuis Omicron ... Le Figaro fait le point ce vendredi 1er avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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Plus de 22.000 patients hospitalisés

L'épidémie continue de sévir en France, où 125 personnes sont mortes ces dernières 24 heures, selon le bilan de Santé publique France. 22.066 malades étaient actuellement hospitalisés ce vendredi (contre 21.922 jeudi), dont 1682 lors des dernières 24 heures. 1537 patients sont traités en services de soins critiques, contre 1551 la veille. 148.629 nouveaux cas ont également été détectés lors des dernières 24 heures, contre 169.311 la veille. Le taux de positivité s'élève, lui, à 31,1%.

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Fréquence accrue des cas de réinfections depuis Omicron

Après une courte stabilisation début janvier, la proportion des cas possibles de réinfection rapportés à l'ensemble des cas Covid est de nouveau en hausse depuis fin janvier et représente désormais 5,4% de l'ensemble des cas confirmés, selon les dernières données disponibles de l'agence Santé Publique France. Les cas possibles de réinfection sont définis comme l'ensemble des personnes ayant présenté au moins deux tests positifs enregistrés dans la base de données effectués à 60 jours d'intervalle ou plus. Le délai entre les deux épisodes d'infection était de 242 jours en moyenne, a précisé vendredi l'agence de santé lors de son point presse hebdomadaire.

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En tout, 685.858 cas possibles de réinfection ont été identifiés entre le 2 mars 2021 et le 20 mars 2022, dont 95,2% depuis le 6 décembre 2021, qui marque le début de la diffusion du variant Omicron en France. «Il semble vraisemblable que l'atténuation de la réponse immunitaire post-infectieuse ou post-vaccinale au sein de la population française joue un rôle dans cette nette augmentation de la fréquence des cas possibles de réinfections, notamment chez les personnes n'ayant pas eu de dose de rappel du vaccin», a commenté Santé Publique France. «Il est également très probable que la très forte diffusion en France du variant Omicron, caractérisé par une transmissibilité accrue et un échappement immunitaire important, amplifie ce phénomène», a-t-elle ajouté.

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Hausse des cas chez les élèves et les personnels, classes fermées stables

Les contaminations à l'école ont continué à augmenter depuis une semaine. Au total, 88.722 cas de Covid ont été confirmés chez les élèves en cumul sur les sept derniers jours, contre 81.424 la semaine dernière, selon ces données arrêtées jeudi à la mi-journée. Au sein du personnel, le ministère de l'Éducation nationale a compté 11.637 cas sur les sept derniers jours, contre 10.201 la semaine précédente. Les fermetures de classes sont, elles, stables. Le ministère recense 2897 classes fermées sur 527.215 classes au total, soit 0,55%. La semaine précédente, on comptait 3.080 classes fermées. Les académies les plus concernées par les fermetures de classe sont celles de Nancy-Metz, Aix-Marseille, Montpellier ou encore La Réunion.

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Les Etats-Unis annoncent la levée prochaine de restrictions à l'immigration

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi la levée prochaine des restrictions à l'immigration liées à la pandémie, en place depuis deux ans. Le dispositif, baptisé «Title 42» et qui permet aux autorités d'expulser les migrants arrêtés après leur passage illégal de la frontière pour empêcher la propagation du Covid-19, sera levé le 23 mai, a indiqué dans un communiqué le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas.

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La grogne monte à Shanghai face au confinement

Des Shanghaïens exprimaient vendredi leur frustration vis-à-vis de l'accès à la nourriture et du confinement croissant de la métropole chinoise, qui affronte sa pire flambée épidémique depuis le début de la pandémie. Pour éviter un confinement général de Shanghai, les autorités avaient décidé de mettre alternativement sous cloche deux parties de la ville pour y tester ses 25 millions d'habitants. L'est de la métropole (Pudong) était totalement confiné depuis lundi pour quatre jours. À partir de ce vendredi, c'était au tour de l'ouest (Puxi) pour la même durée. Or, de larges zones de Pudong, où se trouve le principal aéroport international de la ville et les emblématiques gratte-ciels de son quartier d'affaires, sont restées confinées en raison de la découverte de cas positifs.

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La mairie a publié jeudi soir un plan de sortie de confinement, qui prévoit notamment des prolongations de confinements en cas de découverte de cas positifs. L'annonce en début de semaine des confinements avait provoqué un afflux de consommateurs dans les supermarchés. Autre souci désormais: même les applications de livraisons de produits frais à domicile ont du mal à suivre la demande, qui a évidemment explosé avec les millions de Shanghaïens confinés. Le ministère de la Santé a annoncé vendredi plus de 7200 nouveaux cas positifs dans tout le pays. Si ces chiffres sont faibles par rapport à nombre d'autres pays, ils sont élevés pour la Chine où les autorités appliquent une stratégie zéro Covid, qui vise à empêcher l'apparition de nouveaux cas.

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La Bundesliga annonce des pertes de plus d'un milliard sur deux ans à cause du Covid

Les clubs allemands de première et deuxième divisions (Bundesliga 1 et 2) ont perdu au total plus d'un milliard d'euros depuis le début de la pandémie de Covid, a annoncé vendredi la Ligue (DFL) en présentant son bilan annuel. Pour la saison 2020-2021, «les recettes globales des deux championnats ont chuté de plus de 750 millions d'euros par rapport à la dernière saison d'avant la pandémie (2018/19): de 4,8 à 4,05 milliards d'euros», a indiqué la présidente de la DFL Donata Hopfen dans son introduction. «La baisse du chiffre d'affaires à l'issue des deux premières saisons affectées par le Covid-19, 2019/20 et 2020/21 dépasse le milliard d'euros», a-t-elle précisé.

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Crises d’angoisse: comment apprendre à les maîtriser

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«L'aphasie de Bruce Willis peut avoir plusieurs origines possibles »

ENTRETIEN - Le professeur Yannick Béjot, neurologue, prend en charge des patients atteints de ce trouble du langage parlé, écrit et lu. Il décrit les deux formes principales de l'aphasie.

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Le Figaro

Sous-marins : l'Australie dédommagera la France d'ici à cet été

Véronique Guillermard

La résiliation du contrat portant sur 12 sous-marins coûtera 3,7 milliards d'euros à Canberra. Cette somme couvre le remboursement des coûts de Naval Group, de Lockheed Martin, des sous-traitants et du chantier naval.

À un mois et demi des élections législatives en Australie, l'affaire de l'annulation brutale, le 15 septembre dernier, du contrat du siècle dans les sous-marins commandés à la France, rebondit. La résiliation du contrat va coûter cher aux finances publiques, accusent les élus de l'opposition au gouvernement emmené par le premier ministre Scott Morrison.

«Les contribuables devront débourser 5,5 milliards de dollars (soit, 3,7 milliards d'euros) pour des sous-marins qui n'existent pas ? », a interpellé la sénatrice Penny Wong, lors d'une audition de Tony Dalton, secrétaire adjoint au ministère de la défense. « Le règlement final négocié sera dans les limites de ce prix », a-t-il admis.

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375 PME et ETI dont 35 Françaises

L'Australie avait annulé, sans préavis, la commande de 12 sous-marins océaniques à propulsion conventionnelle, dérivés du Barracuda français, fournis par Naval Group, au bénéfice d'un accord de sécurité, baptisé Aukus, avec les États-Unis et le Royaume-Uni, assorti de l'acquisition de sous-marins à propulsion nucléaire. Cette résiliation «pour convenance», selon le terme juridique, était prévue dans le contrat. Elle donne lieu au remboursement des coûts engagés et à venir, liés à la «démobilisation» physique des infrastructures et systèmes informatiques ainsi qu'au reclassement des employés de Naval Group et des 375 PME et ETI sous-traitantes, dont 35 Françaises s'étaient installées en Australie dans le cadre du programme.

Naval Group négocie avec Canberra le montant du remboursement. Les discussions qui «se déroulent dans un climat constructif», de sources proches du leader européen du naval militaire, devraient aboutir d'ici à fin juin, date de la clôture de l'année fiscale australienne.

Dédommager Lockheed Martin

Mais Naval Group ne va pas empocher 3,7 milliards de dédommagements. «Ce montant couvre l'intégralité des dépenses de Canberra depuis 2016 et l'attribution du contrat. Il s'agit des salaires des fonctionnaires travaillant sur le dossier, des coûts de Naval Group et de Lockheed Martin, en charge de système de combat des sous-marins, et de leurs sous-traitants et enfin de ceux de la société publique locale en charge de la construction du chantier naval», détaille cette même source. «Le remboursement de l'Australie à Naval Group ne portera donc pas sur des milliards !», assure-t-on de source proche du leader européen du naval militaire.

Naval Group avait indiqué en septembre avoir réalisé 840 millions de chiffre d'affaires, avec le programme australien depuis 2016. Depuis, le groupe entreprend de «détricoter» tout ce qu'il avait mis en place pour piloter le programme : rapatrier ses salariés français installés en Australie et vice versa, rendre un immeuble destiné à accueillir les équipes australiennes à Cherbourg, QG industriel des sous-marins du groupe, couper les réseaux informatiques, mais aussi licencier ses salariés australiens qui avaient rejoint sa filiale locale. «200 ont déjà été licenciés sur 300», précise-t-on.

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Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni

Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.

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«Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

Les VTC manifestent pour défendre leurs courses

Pour compenser la hausse des prix à la pompe, l'intersyndicale nationale demande au gouvernement «des dispositifs efficaces».

Le Figaro

Will Smith démissionne de l'Académie des Oscars après sa gifle

«Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables. (...) La liste de ceux que j'ai blessés est longue », écrit l'acteur américain dans un communiqué publié vendredi.

Sous le coup d'une procédure disciplinaire après la gifle assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars, Will Smith a pris les devants et annoncé vendredi 1er avril sa démission de l'organisation qui décerne les prestigieux trophées.

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«Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables», écrit Will Smith dans un communiqué. «La liste de ceux que j'ai blessés est longue et comprend Chris, sa famille, nombre de mes amis chers et de mes proches, tous ceux qui étaient dans le public ou chez eux» devant la retransmission dimanche dernier, poursuit l'acteur de 53 ans. «Je démissionne de mon poste de membre de l'Académie des arts et sciences du cinéma et j'accepterai toutes les conséquences que le conseil d'administration estimera appropriées», assure-t-il.

C'est une plaisanterie de Chris Rock sur les cheveux ras de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith atteinte d'une maladie provoquant une importante chute de cheveux, qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock, sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs. Quelques dizaines de minutes après la gifle, il était revenu sur la scène des Oscars pour recevoir le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans La Méthode Williams. «J'ai trahi la confiance de l'Académie. J'ai privé d'autres candidats et vainqueurs de la chance de pouvoir célébrer leur travail extraordinaire. J'ai le cœur brisé», regrette-t-il dans son texte.

C'est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle. »

Dans une lettre aux membres de l'Académie, les dirigeants s'étaient dits «scandalisés» par l'incident, déplorant que la cérémonie «ait été éclipsée par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène». Le conseil d'administration a entamé des poursuites disciplinaires à l'encontre de Will Smith. Il doit se réunir le 18 avril pour statuer sur son cas et décider d'éventuelles sanctions, laissant à l'acteur un délai d'au moins 15 jours pour «être entendu au moyen d'une réponse écrite». Parmi les sanctions prévues par le règlement interne de l'organisation figurait la suspension ou l'exclusion de l'Académie, qui compte près de 10.000 membres.

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Des voix s'étaient élevées pour réclamer que Will Smith soit déchu de son Oscar mais d'autres ont fait observer que ni Harvey Weinstein, ancien magnat d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, ni le réalisateur Roman Polanski n'avaient été contraints de rendre leur statuette après avoir été exclus de l'Académie. Le producteur de la soirée des Oscars, Will Packer, a rendu hommage au sang-froid et au professionnalisme de Chris Rock qui ont selon lui sauvé la soirée des Oscars. «C'est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle», a dit Will Packer vendredi à la télévision ABC.

Après avoir été giflé, l'humoriste avait rapidement enchaîné, remettant comme prévu le trophée du meilleur documentaire. Il avait ensuite préféré jouer l'apaisement, refusant de porter plainte contre Will Smith que les policiers étaient prêts à arrêter pour son geste. «Cela nous a d'une certaine manière autorisés à poursuivre le show, ce que nous voulions faire», a souligné le producteur. Chris Rock s'est pour la première fois exprimé sur l'incident mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston. «Je suis encore en train de digérer ce qui s'est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle», a-t-il dit.

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Le Figaro

La solitude des femmes de militaires, l'interminable chantier de l'Armée

Madeleine Meteyer

ENQUÊTE - Déménagements fréquents, difficulté pour trouver un emploi ou le conserver, solitude. Le quotidien des conjoints de militaires est compliqué. Un plan, lancé en 2017, devait le simplifier, mais il tarde à se concrétiser.

En octobre 2017, la fille d'Isabelle avait trois mois : elle n'avait pas encore rencontré son père. David, engagé volontaire au 126e Régiment d'Infanterie de Brive-la-Gaillarde était parti en mission dix jours avant sa naissance. À son retour en décembre, Isabelle l'a mis au pied du mur «je ne vivrai pas avec un fantôme.», lui a-t-elle lancé. Elle se sentait isolée, espérait «une vie privée», était-ce trop demander? Alors le couple s'est mis à attendre les effets du «plan Famille» de pied ferme.

Tout juste présenté par la ministre des Armées, Florence Parly, ledit «plan d'accompagnement des familles de militaires» proposait justement d'améliorer les conditions de vie de l'entourage des soldats, soumis à leurs absences répétées, aux déménagements fréquents. Il contenait à l'origine 46 mesures destinées à être égrenées sur quatre ans. Jusqu'en 2022. Dont l'accès généralisé au Wi-Fi dans les bâtiments des soldats, la retenue de berceaux dans les crèches des villes de garnison afin de ne pas laisser les familles sans mode de garde du fait d'une mutation, l'anticipation desdites mutations...

«L'administration avait compris qu'il fallait faire quelque chose, se souvient Florence Lendroit, présidente de l'association nationale des femmes de militaires (anfem), impliquée dans l'élaboration des mesures. On avait trop tendance à se satisfaire de situations pas idéales fondées sur la débrouille. Or, la vie de femmes de militaires comporte assez de sacrifices pour ne pas y rajouter des tracas logistiques.»

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Avant d'en constater les effets concrets, il allait cependant falloir faire preuve de «patience», avait prévenu le chef d'état-major des armées (CEMA) François Lecointre. Au vu de son ambition, le plan n'allait pas d'emblée porter des fruits. Mais il était prometteur.

Deux ans plus tard, David quittait l'armée pour devenir chauffeur livreur : il n'avait rien vu venir. «L'armée pipeaute quand elle dit qu'elle est une grande famille, qu'elle vous aidera si vous n'allez pas bien, peste sa femme. J'ai eu 0 soutien et je ne suis pas la seule.» Aujourd'hui conseillère bancaire à Toulouse, où sont implantés deux régiments, le 1er Régiment du train parachutiste et le 14ème Régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste - Isabelle compte une cinquantaine de familles de militaires parmi ses clients. «Elles me disent qu'il y a toujours zéro cohésion, zéro aide.»

Les fruits promis par François Lecointre n'auraient-ils jamais poussé?

La très grande muette

Dans les faits, et comme le salue le rapport de la commission de la défense nationale et des forces armées présenté en novembre dernier, 61 mesures ont été déployées en quatre ans. Et bien accueillies. Les deux rapporteuses, Séverine Gibson (LREM) et Isabelle Santiago (PS) valorisent notamment la mise en place de l'aide au déménagement (85% de satisfaction), le partenariat avec la plateforme Yoopies, l'anticipation des ordres de mutation, l'extension du taux réduit SNCF aux conjoints non militaires et aux enfants même en cas d'absence dudit conjoint...

La psychiatre Anne Raynaud considère que ce plan est une vraie aide pour la «base arrière» en ce qu’il «prend en compte l’écosystème de la famille». «Il s’intéresse, reconnait-elle, à toutes les dimensions de la vie militaire : la trésorerie, l'intégration des familles dans la communauté. Il veille aussi aux besoins de l’enfant en l'aidant à préserver le mental de sa figure d’attachement, son parent le plus présent. Pour moi, c’est le plus important.»

Mais le rapport pointe aussi des insatisfactions. Et si certaines sont dues à des imperfections, certains chantiers comme le logement ou l’emploi des conjoints de militaires en sont à leurs balbutiements, d’autres procèdent d’une cause plus… saugrenue : «de nombreuses mesures du plan Famille sont totalement méconnues de leurs potentiels bénéficiaires.» remarquent les députées. La grande muette est-elle une médiocre communicante?

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Sur Facebook, Marie-Sophie Achard et Nathalie Mahoudeau sont à la tête de la page Plan Famille des armées, suivie par 5000 personnes. Elles y proposent des récapitulatifs des mesures du plan, y donnent des conseils. Sont-elles salariées par le ministère des Armées ? Non, totalement bénévoles. Femmes de militaires, elles ont décidé de créer cette page, décrétée «utile» par Balard, pour apporter l'information aux familles. «Le plus souvent, on nous écrit je crois qu’il y a un truc qui existe mais je ne suis pas sûre” explique Nathalie Mahoudeau. Car au niveau théorie, le plan famille est génial. Mais au niveau de la pratique… Les informations sont différentes d’un corps de l’armée à l’autre, il n’est pas appliqué pareil dans tous les régiments.»

C’est qu’il l’est en fonction de l’intérêt de l’assistante sociale, du chef de corps - ou de sa femme -, à qui il revient de lancer des initiatives pour accélérer sa mise en place ou informer les familles des offres en matière de soutien matériel et psychologique.

Au 12e régiment de cuirassiers d’Orléans, on s’estime par exemple chanceux : «La femme du chef de corps est super, se réjouit Anne Foutel, infirmière, épouse d’un officier dans l’armée de terre et fondatrice du blog pour femmes de militaires, les Aiglonnes. En mars, on a eu une soirée avec une psychologue pour anticiper le retour d’opération et la semaine prochaine, c’est soirée massage crânien sophrologie manucure. Il y a environ un événement par mois.» Autant d’occasions d’être informé des aides pour le déménagement, le soutien scolaire, «et même la pose de rideaux», sourit Anne Foutel.

La femme du chef de corps, c’est Tiphaine Verley, mère de 6 enfants, et communicante de profession. Elle qualifie le plan Famille de «super pas en avant.» «Quand mes enfants étaient petits, je n’ai jamais pu les mettre à la crèche parce que les mutations étaient annoncées au dernier moment. Maintenant, on retient des berceaux pour les familles de mili. On en a trois à Olivet.»

À Toul (Meurthe-et-Moselle), au 516e Régiment du train, Jessica, 35 ans, s’estime moins gâtée. Le plan famille ? «Jamais entendu parler, s’étonne cette infirmière pacsée avec un infirmier militaire. Et pourtant, je me renseigne». Il n’a semble-t-il pas bouleversé la vie du régiment. «Ici, en un an, ils ont organisé UNE journée pour les familles. Mon compagnon est allé voir les assistantes sociales pour les informer de notre situation, on a un enfant, mais je n’ai jamais reçu de coup de fil.» Les aides proposées par l’armée? Elle les a découvertes via les blogs. «Je me sens un peu seule.» conclut-elle dans un soupir fatigué.

Anne-Sophie C., 26 ans, mariée à un enseigne de vaisseau de 1re classe, et actuellement basée à Nouméa au Régiment d'infanterie de marine, confirme la discrétion de l'Armée : «on apprend ça par le bouche-à-oreille. Je n'ai jamais eu de réunion d'information. Et puis, ce n'est pas encore super efficace. Une fois j'ai appelé une nana pour avoir une aide pour la crèche, elle ne m'a jamais rappelé. Par contre, on a des aides financières, là-dessus il n'y a rien à redire. Mais bon, parfois on se sent un peu seule.»

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«Dans certains régiments, le plan n'est pas forcément connu ou compris, admet Florence Lendroit, de l'Anfem. Comme les mesures sont disséminées sur le territoire, tous les concernés ne les ressentent pas. Les places en crèche par exemple, 25 000 de plus ont été créées. Mais à l'échelle nationale. Donc la garnison qui n'en aura pas eu va rigoler et dire “Le plan Famille ? On n'en a pas eu vent.”» «Il y a autre chose, veut préciser Marie-Sophie Achard de la page Facebook Plan Famille des armées : on a des plaintes de personnes qui ne prennent pas la peine de chercher l'information ou qui ne veulent pas faire partie de la communauté militaire. Quand la femme du chef de corps organise un évènement, certaines n’y vont pas. Donc, bon.»

«Je sais que ça ne changera jamais»

Dans la bouche des interrogées, la phrase «je me sens un peu seule» revient comme une antienne. Elle révèle un problème qu’aucune mesure du plan Famille ne semble pouvoir régler : la part de solitude inhérente à la vie militaire.

Sur son blog Les Aiglonnes, Anne Foutel poste des notes sur divers sujets, sur l’accouchement (solitaire), les OPEX... La plupart sont lues sans être commentées. L’une d’elles porte sur le burn-out chez la femme de militaire. «Il est assez courant d’entendre qu’être femme de militaire, c’est également épouser leur métier, presque un métier à part entière, écrit Anne Foutel. Mais quelle aide recevons-nous ?» Elle a été lue 1928 fois («énorme à notre échelle») et a reçu 20 commentaires au ton assez désespéré. «J’enchaîne les coups de blues depuis que Mr est entré dans la marine nationale.» écrit Nonomidepain (sic). «J'ai craqué après 33 ans de mariage, deux enfants, et plus de 10 OPEX pour mon mari.» écrit Céline.

La vie militaire comporte des impératifs impondérables. Parmi lesquels, les absences. Plus que les tracas de déménagement, ils étaient le vrai problème d’Isabelle : «je voulais une vie de famille. Au quotidien.» Ils sont aussi le vrai problème de Quitterie J., institutrice de formation dont le mari sert au 3e Régiment étranger d’infanterie, en Guyane. «Ce qui est dur, c’est le rythme, l’absence et ça, ça ne changera jamais. Le principe des militaires est qu’ils partent. Certaines années, mon mari sera absent 8 mois sur 12.» Lui demandera-t-elle de changer de carrière ? «Non, c’est important de servir.» Et cette vie comporte ses joies, assurent les personnes interrogées.

«Elle est très riche, rarement monotone, témoigne Anne-Sophie. Mais il faut y être préparé et être accompagné. Même si tout ne fonctionne pas encore parfaitement, je vois que l’armée se préoccupe de plus en plus des familles.» Reste à le faire savoir.

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Le Figaro

La météo du samedi 2 avril : encore sept départements sous la neige

Le Figaro

Le temps reste très hivernal ce samedi, avec la poursuite de l'épisode neigeux à l'Est, et des températures minimales au Nord-Ouest.

Après un vendredi neigeux, la vague de froid continue ce samedi, avec une météo particulièrement fraîche. Les chutes de neige vont progresser davantage à l'Est, pour ensuite se dégager au-delà des frontières.

Sept départements sont toujours en alerte orange neige : Cantal, Creuse, Isère, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Savoie, Haute-Savoie. Ces mêmes territoires, ainsi que la Loire, sont en alerte orange verglas. Vingt-quatre autres départements présentent un «risque important» de neige, douze sont exposés à un «risque important» de vent violent, selon La Chaîne Météo *.

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Par ailleurs, des gelées seront à noter dans la partie Nord-Ouest du pays, en raison de températures oscillant entre 0 et -2°C. Au Sud, le vent souffle toujours avec des rafales de mistral et tramontane à près de 100km/h, entre le Roussillon et la Provence.

La météo dans votre région

Entre la Bretagne, les Pays-de-La-Loire et la Normandie, le temps alternera entre éclaircies et averses, qui concerneront plutôt les côtes de la Manche que les terres, d'après le bulletin de La Chaîne Météo *. Les températures seront fraîches et renforcées par un vent du Nord-Est, comprises le matin entre -2 et 4°C, et l'après-midi de 6 à 10°C.

Entre le Centre-Val de Loire, l'Ile-de-France et les Hauts-de-France, le soleil apparaîtra dans la matinée, et sera remplacée dans la journée par un ciel plus nuageux. Dans le Pas-de-Calais et la Beauce, des giboulées tomberont, avec un vent de Nord très froid. Les températures oscilleront entre -2 et 2°C dans la matinée, et jusqu'à 6 à 9°C l'après-midi.

Entre le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne-Rhône-Alpes, le temps sera plutôt nuageux et neigeux le matin même dans les plaines. Les chutes de neige s'interrompront dans la journée, sauf dans les Alpes. Dans la moyenne vallée du Rhône, le mistral sera fort et les températures basses. Le matin, elles varieront entre -1 et 2°C, et dans l'après-midi, de 2 à 8°C.

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Entre la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie, le soleil apparaîtra le long de l'Atlantique et vers le golfe du Lion, avec de la tramontane. Le reste de ces régions sera nuageux et sous la neige, notamment dans les Pyrénées et les contreforts du Massif-Central. Le matin, les températures varieront entre -1 et 3°C, contre 6 à 10°C l'après-midi.

Entre la PACA et la Corse, le mistral soufflera violemment en Provence, amenant le soleil, tandis que la météo sera plus variable de la Corse aux Alpes-Maritimes. La pluie tombera sur ces deux régions, et la neige à partir de 1000m d'altitude. Les températures vont osciller entre 3 et 9°C dans la matinée, et de 7 à 12°C l'après-midi.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

Météo : où va-t-il neiger ces prochains jours ?

Ce jeudi s'annonce froid, avec une nouvelle baisse des températures. 21 départements sont en alerte jaune pour un épisode de neige.

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Neige et verglas ce vendredi, 4 départements en vigilance orange

Une météo hivernale s'est abattue sur la France ce vendredi 1er avril, avec plusieurs départements en alerte orange neige et verglas.

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Tempête Eunice : plusieurs morts en Europe et près de 85.000 foyers privés d'électricité en France

LE POINT SUR LA SITUATION - Alors qu'une intense dépression traverse actuellement les Îles Britanniques, Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions.

Le Figaro

Franz-Olivier Giesbert et Michel Onfray: «Derrière l’élection présidentielle, il y a un véritable enjeu de civilisation»

Jean-René Van der Plaetsen

GRAND ENTRETIEN - Ils publient chacun un ouvrage politique à la veille du scrutin présidentiel. Ils ont accepté de débattre de la portée de cette élection que boudent, à tort, les Français.

LE FIGARO MAGAZINE. - Qu’avez-vous pensé l’un et l’autre de cette étrange campagne électorale qui, en vérité, n’a pas eu lieu?

Franz-Olivier GIESBERT. - Cette campagne n’était pas étrange, mais effrayante, au ras du sol, indigne d’un grand pays. La pire que j’ai connue depuis soixante ans que je m’intéresse à la politique. Il ne faut pas incriminer seulement les candidats: ils avaient des excuses, à commencer par la guerre en Ukraine qui a tout vitrifié. Mais sur ce que cette guerre révèle, par exemple, j’aurais aimé qu’on essaye de traiter une question vitale: sans défense commune, l’Europe est une proie, aujourd’hui pour Poutine, demain pour Erdogan ou un autre. Notre faiblesse était, pour le président russe, comme une invitation à l’agression. Si l’on prend la peine de se mettre dans la tête de cet homme qui ne croit qu’au rapport de force, on peut dire que l’Occident l’a, par son inconsistance, poussé au crime.

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Il est urgent que nous nous réarmions moralement et militairement. Que les commentateurs mettent en avant, dans l’affaire ukrainienne, la prétendue responsabilité de l’Otan qui, comme le dit bien Macron, est en état de «mort cérébrale» et sur laquelle nous autres, Européens, nous ne pouvons plus compter, c’est bien le signe que notre pays est déphasé. Comme s’il était devenu une petite province auto et ethnocentrée. Nos soi-disant «élites» s’accrochent toujours aux vieilles lunes de l’autre siècle, elles ont l’esprit congelé.

La principale faute des États-Unis, c’est d’avoir dit avant le conflit, par la voix de leur président, Joe Biden, qu’en aucune façon ils ne mourraient pour l’Ukraine. Un des lointains prédécesseurs de Biden, Ronald Reagan, avait un slogan qui résumait tout: «Peace through strength»(«La paix à travers la force»). Quand on n’a pas la force et qu’on ne fait plus peur, on a la guerre, la preuve par l’Ukraine. Reagan est l’homme par qui est arrivée la chute du communisme. Quand il se rendit compte que l’Union soviétique était à genoux, il lui a tendu la main, à la surprise générale, au sommet de Reykjavik, en 1986. Il est dommage qu’il n’ait pas géré la suite. Je crois qu’il aurait, lui, su aider la Russie quand elle s’est effondrée peu après.

Michel ONFRAY. - Je ne crois pas qu’on puisse dire que cette campagne n’ait pas eu lieu. Elle a bel et bien eu lieu, et a été voulue comme telle par Macron, qui a trouvé un angle d’attaque approprié: il joue la carte présidentielle avec morgue et mépris - ce qui est bien dans son genre. Il prétend n’avoir rien à voir avec la valetaille des différents candidats: il est au-dessus, au-delà, chef de l’État et chef de guerre, eu égard à son actuel statut de tête de gondole de l’Europe maastrichienne.

Il fait une campagne de type monarchiste, dont la légitimité s’impose par la seule existence de sa personne. Cet homme se voudrait performatif, mais cette grâce est réservée aux meilleurs: il est là, pourquoi d’autres ont-ils l’arrogance de lui demander de légitimer cette présence par une onction démocratique dont c’est l’obligation constitutionnelle le quinquennat finissant? C’est la psychologie d’un enfant-roi qui croit que tout lui est dû.

Quels étaient les sujets prioritaires dont il fallait débattre selon vous et qui n’ont pas été traités?

Michel ONFRAY. - La question a été traitée par Éric Zemmour qui l’a franchement posée, c’est celle de la civilisation. Quelle civilisation voulons-nous? Zemmour a répondu: celle d’avant, garantie identité nationale. Mélenchon a lui aussi donné sa réponse: celle de maintenant et du futur, garantie créolisation avec abolition de l’identité nationale par le métissage. Zemmour lutte contre le grand remplacement, Mélenchon lutte pour, c’est la créolisation.

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Les autres - macroniens, socialistes, écologistes, centristes, communistes, sinon trotskistes - sont sur ce sujet des satellites de Mélenchon, tout comme Le Pen et Dupont-Aignan sont, toujours sur ce sujet, des satellites de Zemmour.

Pour ma part, je ne suis pour aucune de ces trois solutions. Mais c’est un autre sujet…

Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un « non sujet », ce qui est hélas, révélateur des temps que nous vivons

Franz-Olivier GIESBERT. - J’ai été frappé que n’aient quasiment pas été évoqués, sauf par Valérie Pécresse, les moyens de réaliser le redressement économique et industriel qui s’impose, si la France ne veut pas tomber au niveau des nations de troisième zone. Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un «non-sujet», ce qui est, hélas, révélateur des temps que nous vivons: elle a été zappée, reléguée au grenier des vieilleries.

Qu’est-ce que notre pays, finalement? Un grand centre de transit? Une mère nourricière d’intérêts particuliers? Un puzzle de communautés et de corporatismes? J’aurais aimé qu’on cherche à la redéfinir pour la réincarner, la faire revivre. Européen convaincu, je ne suis pas suspect de souverainisme, mais nous ne pouvons plus accepter qu’une France molle continue de se diluer dans une Union européenne qui, elle-même, est sans moelle ni défense, un géant économique certes, mais un nain militaire, donc politique, alors que des prédateurs sont à nos portes.

En somme, nous devons repenser notre idée de la France et celle de l’Europe. Vaste programme, aurait dit de Gaulle. Refuser la défense européenne comme Mélenchon, Le Pen ou autres, c’est suicidaire, c’est-à-dire accepter la finlandisation de l’Europe, sa perte de souveraineté, sa vassalisation progressive.

La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers

La politique de l’immigration, la place de l’islam en France, la garantie de la sécurité pour tous, le savoir-vivre ensemble, ou encore les moyens accordés à la politique de défense ne sont-ils pas, effectivement, des sujets plus importants que la fiscalité sur les successions, la suppression de la redevance audiovisuelle - voire le maintien du pouvoir d’achat via des distributions de bons d’essence?

Michel ONFRAY. - Vous avez raison… Faute de poser le débat en termes de civilisation, il ne reste qu’à penser, parler et agir comme un premier ministre faisant sa déclaration de politique générale après en avoir informé son supérieur hiérarchique… C’est inévitable quand on reste dans l’Europe de Maastricht, où le chef de l’État français n’est plus qu’un ministre de la Commission dont la feuille de route n’est pas rédigée à l’Élysée mais à Bruxelles… La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers.

Les campagnes se ­prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries

Franz-Olivier GIESBERT. - Comme vous avez raison! Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries. Les candidats se sont intéressés, à juste titre, aux questions liées au pouvoir d’achat et je ne le leur reprocherais pas, mais tous ou presque en sont restés là. Cela en dit long sur le défaitisme qui gangrène le pays.

Il s’appuie sur un aveuglement général: sur la plupart des grands sujets que vous citez, on se raconte des histoires. Il y a un déni de réalité qui, à mes yeux, accélère le déclin. Quand on ne pointe pas les problèmes, on n’a aucune chance de les régler et ils ne peuvent que s’aggraver. En matière d’immigration, par exemple, si nous avons une politique, c’est bien celle du chien crevé au fil de l’eau: nous subissons. Le paradoxe est que, tout en étouffant sous un étatisme grandissant, nous souffrons d’un manque d’État!

Les incessantes interventions effectuées sur les marchés depuis des années par les banques centrales masquent une triste réalité, qui est que la France, percluse de dettes, sans industrie ni commerce extérieur, est l’homme malade de l’Europe. Les programmes des uns et des autres vous paraissent-ils à la hauteur de l’enjeu, qui est le redressement économique du pays?

Michel ONFRAY. - Votre terrible constat est juste. Mais alors, pourquoi la France est-elle un pays contributeur de l’Europe qui, endetté et malade, fait partie des pays qui donnent plus qu’ils ne reçoivent? Comment un chef d’État peut-il accepter que le pays ruiné, dont il est censé présider aux destinées, se ravage plus encore au profit d’autres pays européens, comme la Pologne (qui, le moment venu, achète des avions américains pour sa propre armée et non des Rafale…) ou la Hongrie, qui s’avèrent l’un et l’autre des importants pays bénéficiaires nets? La France a-t-elle vocation à faire fonctionner les économies de Chypre, de la Grèce ou du Portugal, plutôt que l’économie française? Les maastrichiens répondent oui…

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Franz-Olivier GIESBERT. - Le déficit chronique de notre commerce extérieur - 84,7 milliards en 2021 - montre que nous dépensons beaucoup plus que nous ne produisons, contrairement à l’Allemagne ou même l’Italie qui affichent, elles, de gros excédents. Le phénomène ne date pas de Macron: cela fait des décennies que nous dégringolons la pente. Ce n’est pas la faute de l’Europe ni du libéralisme, mais du laxisme de nos politiques publiques. Tout a une fin, même l’endettement de l’État! Comment peut-on s’imaginer que cette situation durera encore longtemps? Ç’aura été, hélas, l’un des angles morts de la campagne présidentielle.

Vous êtes tous les deux convaincus que nous traversons une crise civilisationnelle majeure. Est-il encore possible selon vous de préserver notre modèle social et républicain français?

Franz-Olivier GIESBERT. - Face à l’essor économique de la Chine et, bientôt, de l’Inde, on ne peut nier que l’Occident soit entré en déclin - soit dit en passant, les vrais déclinistes sont ceux qui nous serinent que le monde entier envie notre modèle social ou de santé. La bonne blague! Il faut les réformer si on veut les préserver. Sur la République et les valeurs héritées du siècle des Lumières, en revanche, ne transigeons pas: soyons fiers de nous, de notre culture. L’Occident a encore beaucoup d’atouts, mais le mal est en nous, d’où il faut l’extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l’autoflagellation, la maladie de la repentance. Dans un discours de 2021, Poutine ne disait pas autre chose, qui dénonçait notre «discrimination inversée» ou notre tendance à effacer des pages de notre histoire. Du haut de son virilisme, il nous considère un peu comme des «dégénérés».

La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle ­international dans le concert des ­nations

Michel ONFRAY. - Sur le principe de la réserve d’Indiens, qui consiste à préserver notre modèle social et républicain, oui… Mais à quoi bon continuer à faire semblant d’être Français quand le chef de l’État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du show-biz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu’il existe une culture française et qu’on n’a pas besoin de faire jouer L’École des femmes par des hommes de couleur pour faire passer la pilule du texte versifié?

Un nouveau danger est apparu ces dernières semaines à l’Est, et il se nomme Vladimir Poutine. Comment l’Europe doit-elle, selon vous, se comporter envers lui, et la France peut-elle jouer un rôle particulier dans cette affaire?

Michel ONFRAY. - La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations. Que pèse Emmanuel Macron face à Poutine, à Erdogan, à Xi Jinping ou, jadis, à Trump, qui feignait de brosser de fausses pellicules sur le revers de son veston devant les caméras du monde entier? Pour jouer un rôle diplomatique, il faut disposer d’une monnaie d’échange. Or, nous n’avons plus rien à mettre dans le jeu…

Quant à l’Europe, elle saisit l’opportunité de cette crise pour se constituer et faire avancer sa crédibilité. De la même manière que cette Europe a montré son impéritie dans la crise de la Covid, chaque pays remplaçant le solidaire par le solitaire, alors que l’emprunt qui permet le «quoi qu’il en coûte» inféode plus profondément encore la France à cet État impérialiste qu’est l’Europe maastrichienne. L’Europe se sert de la guerre pour avancer ses pions. Elle prend sans donner.

Franz-Olivier GIESBERT. - Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme. Si abjecte que soit cette guerre contre l’Ukraine, elle ne doit pas nous amener à rompre toute forme d’échange, y compris, même s’il est aléatoire, avec l’actuel président russe, lequel n’est pas éternel, contrairement à ce qu’il semble croire. Il faut avoir l’après-Poutine en tête. Puisse-t-il commencer le plus vite possible.

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Vous êtes tous les deux des admirateurs du général de Gaulle et nostalgiques de sa façon de conduire et diriger le pays. Pensez-vous que la France puisse, comme si souvent au cours de son histoire, ne se redresser qu’avec l’aide d’un homme providentiel?

Michel ONFRAY. - Un homme peut être providentiel quand il dispose d’un peuple susceptible de l’être aussi et de lui donner l’occasion de le devenir. Quand de Gaulle l’est, c’est parce qu’il parvient à mobiliser ce qu’il y a de meilleur en l’homme, autrement dit: ce qui procédait d’un millénaire de culture morale judéo-chrétienne, alors que le dernier demi-siècle d’histoire de France a cultivé ce qu’il y a de pire dans l’homme: l’égocentrisme, le narcissisme, l’individualisme, l’immoralité, la vanité, la futilité, l’addiction, l’hédonisme vulgaire, la veulerie…Le héros a besoin de l’héroïsme de ceux qui le constituent. À défaut de cette énergie, l’homme providentiel n’est plus possible, ni même pensable. Il n’y a plus que des Néron, et la plupart du temps: aux petits pieds…

Franz-Olivier GIESBERT. - De Gaulle est, comme Churchill, une exception. D’une certaine façon, l’homme providentiel court les rues, il se découvre en marchant, une fois qu’il est arrivé au pouvoir. Ronald Reagan et Margaret Thatcher avaient été tous deux très sous-estimés au départ ; or, ils ont remis sur les rails l’un l’Amérique, l’autre le Royaume-Uni. Quant au social-démocrate Gerhard Schröder, venu de l’aile gauche de son parti, jouisseur impénitent, grand amateur de vin blanc, qui aurait cru qu’il allait révolutionner et relancer à ce point l’Allemagne au cours de son deuxième mandat?

De même, qui aurait pu prévoir que l’ancien acteur de série télé Volodymyr Zelensky deviendrait, à l’occasion de la guerre en Ukraine, l’une des grandes figures mythologiques du XXIe siècle? La France n’a aucune raison de désespérer: son heure viendra à nouveau quand elle aura à sa tête quelqu’un, une femme ou un homme, qui devant les épreuves dira, comme le général de Gaulle, au lieu de capituler: «Quand on veut, on peut!»

En attendant de Gaulle…, de Franz-Olivier Giesbert, Albin Michel, 320 p., 19,90 €.

Foutriquet, de Michel Onfray, Albin Michel, 370 p., 19,90 €.

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Russie, Chine, Turquie: «Quand les empires contre-attaquent»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour l'essayiste Joseph Macé-Scaron, la guerre en Ukraine a réveillé le souvenir des empires et nous rappelle que ces régimes politiques sont omniprésents.

«Qui était Stepan Bandera, figure controversée du nationalisme ukrainien ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'universitaire et normalien David Gilbert raconte qui était Stepan Bandera, figure très polémique de l'histoire nationaliste ukrainienne et repoussoir idéal pour Vladimir Poutine, qui s'en sert pour rendre crédible sa rhétorique sur la «dénazification».

Céline Pina: «Pourquoi 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon un sondage CSA/CNews, paru le 24 mars, 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public. Cette interdiction serait légitime, car le voile opère une rupture d'égalité entre les sexes, argumente l'essayiste.

Le Figaro

Automobiliste tué à Sevran : le parquet demande la mise en examen du policier pour «violences volontaires ayant entraîné la mort»

La mort du conducteur d'une camionnette volée le week-end dernier avait été suivie de plusieurs nuits de violences. L'auteur du tir, présenté devant un juge d'instruction vendredi, avait affirmé «s'être senti en état de légitime défense», selon le procureur.

Le policier dont le tir a causé la mort d'un automobiliste à Sevran a été présenté vendredi 1er avril à un juge d'instruction de Bobigny en vue de sa mise en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Le procureur de Bobigny Eric Mathais a ajouté, lors d'une conférence de presse, qu'il avait requis le placement sous contrôle judiciaire du fonctionnaire.

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Lors de sa garde à vue, cet agent de la brigade anti-criminalité (Bac) d'Aulnay-sous-Bois a affirmé avoir été «déséquilibré» lors du contrôle du véhicule de la victime, a ajouté «s'être senti en état de légitime défense» et «avoir fait feu pour cette raison». Le drame, qui a causé plusieurs nuits de violences urbaines à Sevran, Aulnay et Tremblay-en-France, s'est déroulé samedi à la mi-journée, lorsqu'une équipe de policiers de la Bac a voulu contrôler la fourgonnette signalée volée conduite par Jean-Paul, 33 ans, un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran. Un brigadier est descendu seul de la voiture banalisée qui était bloquée dans le trafic routier, selon les témoignages des trois autres fonctionnaires de police présents sur les lieux et les images de vidéosurveillance, a détaillé le procureur de Bobigny.

La chronologie pas encore établie

Le mis en cause a déclaré lors de sa première audition «s'être placé au niveau de la vitre conducteur, avoir levé son arme en criant police ! et disait avoir tenté à plusieurs reprises d'ouvrir la portière qui était verrouillée», a-t-il poursuivi. «Il voyait le conducteur enclencher une vitesse et accélérer fortement», a relaté Eric Mathais. «A ce stade de l'enquête la chronologie exacte de cet enchaînement très rapide n'est pas encore parfaitement établie», a insisté Eric Mathais, les faits s'étant déroulés en moins d'une minute «entre 12h22 et 12h23».

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Grièvement blessé à l'omoplate gauche, le chauffeur est mort quelques heures après son admission à l'hôpital. L'autopsie a confirmé que le tir était à l'origine du décès. Sur place, un étui percuté de calibre 9 mm a été retrouvé. La balle a traversé la carrosserie et le dossier du siège de la victime. «Jean-Paul ne représentait aucune menace et il a été tué sans aucune justification, pour rien», a déclaré à l'AFP Me Arié Alimi, un des avocats de la famille.

«Meurtre et injustice»

«L'expertise balistique permettra d'établir l'intention homicide», a ajouté l'avocat, qui a déposé une plainte avec constitution de partie civile pour «meurtre». Une marche blanche au départ de la cité du Gros-Saule à Aulnay-sous-Bois est prévue samedi à 11h00 en mémoire de Jean-Paul, qui élevait quatre enfants et avait pour projet de s'installer au Canada, selon un autre avocat de la famille, Me Steeve Ruben. Le fonctionnaire de police a été placé en garde à vue à la «police des polices (IGPN) mercredi, quatre jours après le drame. En »état de choc«, il n'avait pu être entendu plus tôt, selon le procureur. Sollicité par l'AFP, son avocat n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade de l'enquête.

Selon les récits d'habitants rencontrés par l'AFP lundi, la victime, surnommée «JP», était un chauffeur livreur indépendant qui travaillait avec un prestataire de livraison de colis. Il lui avait subtilisé la camionnette en raison d'un litige financier. Plusieurs habitants ont confié ne pas comprendre pourquoi le fonctionnaire n'avait pas «tiré dans les roues» et mis en doute la version de la légitime défense. «C'est un meurtre. C'est une injustice !», s'était indigné l'un d'eux, souhaitant rester anonyme.

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La mort de Jean-Paul a provoqué cinq nuits consécutives de violences dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis limitrophes du quartier. Des véhicules et des poubelles y ont été incendiés et des projectiles jetés sur les forces de l'ordre, sans faire de blessé. Depuis le début de ces échauffourées, 41 personnes, dont des mineurs, ont été interpellées pour des faits de violences et dégradations. Quinze d'entre elles ont été déférées en vue d'une comparution immédiate.

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Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : le suspect interpellé a été mis en examen et écroué

Cet individu de 37 ans est déjà connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.

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Plusieurs faits de violence ont éclaté à Sevran à la suite de la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi.

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Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).

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L'Humanité

Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

Il était une fois

Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

Patrick Apel-Muller

Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

C’est le temps des choix, des apprentissages

La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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Le Figaro

Après des années de folie dépensière, les milliardaires russes se font discrets en France

Océane HerreroJulien Da SoisCéline Doublet-Segall

ENQUÊTE - Yachts, jets privés, factures astronomiques... Avant la guerre en Ukraine, la clientèle russe représentait un marché majeur pour le secteur touristique et des services, que ce soit sur la Côte d'Azur ou à Courchevel.

Les milliardaires russes en France se font petits. Avec la guerre en Ukraine, et les sanctions visant Moscou et les personnalités proches du Kremlin qui l'accompagnent, cette clientèle de luxe essaie aujourd'hui de se montrer plus discrète. Finis les fêtes ostentatoires et les caprices les plus fous à Courchevel ou sur la Côte d'Azur, destinations huppées jusque-là plébiscitées par ce public. Le contexte géopolitique les incite à la prudence, quand certains ont déjà quitté le pays. «Dès le début de la guerre, fin février, beaucoup de propriétaires russes de chalets à Courchevel nous ont appelés pour nous demander d'affréter des avions destination Chambéry, d'où ils ont pris leur avion privé pour rentrer à Moscou», raconte Elie Zeschkowski, consultant sur la partie conciergerie de luxe au sein de l'agence Elyzée Events.

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Mais tous ces Russes argentés ne sont pas partis, loin de là. «Ils restent présents, mais vivent un peu cachés», confie une source, qui souhaite garder l'anonymat. Par exemple, «ils ont enlevé le drapeau qu'ils collaient sur leur voiture», rapporte-t-il. Même constat sur la côte basque, pied-à-terre historique des Russes. «Ils ont placé des stickers blancs sur leur plaque minéralogique pour ne pas être embêtés», raconte Philippe Thomine-Desmazures, fondateur et président de l'agence immobilière de luxe Barnes Côte Basque. Tout l'écosystème économique qui s'est développé autour de cette clientèle de luxe (conciergerie, immobilier, événementiel...) s'inquiète de la prochaine saison estivale. «À cette période de l'année, on réalise habituellement des transactions avec des Russes sur des maisons, des chalets ou des villas de luxe dans le sud de la France, à Cannes ou à Saint-Tropez», explique-t-on du côté d'Elyzée Events. «Mais actuellement tout est à l'arrêt. Nous n'avons pas de visibilité pour l'été.»

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La France très appréciée des Russes

Les professionnels conviennent que la riche clientèle russe est moins présente en France ces dernières années, notamment depuis l'annexion de la Crimée en 2014, comparé à «la grande époque» d'il y a une dizaine d'années. L'Hexagone demeurait malgré tout - avant le conflit ukrainien - l'un des terrains de jeu favoris de ces milliardaires. À Courchevel par exemple, «plus de 10% des propriétaires de la station sont russes», affirme Elie Zeschkowski. Quand, sur la Côte d'Azur, les Russes avaient généré 7 % des recettes touristiques de la région en 2019, selon les chiffres de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) Nice Côte d'Azur. «Cette région a toujours été emblématique et a été le point d'ancrage de grandes fortunes russes. Monaco en particulier. Des projets immobiliers entiers ont été créés pour les Russes», rapporte Fabrice Cicion, agent immobilier sur la Côte d'Azur. «Il y a quelques années, on a vu beaucoup de programmes immobiliers lancés avec des immeubles entiers aux standards russes de beauté, avec beaucoup de marbre.»

« Certains s'amusent à faire des “battles” pour savoir celui qui prendra le plus de bouteilles de champagne grand cru en boîte de nuit. »

Cette clientèle dépensière est depuis longtemps courtisée par les agences de services de luxe, aux petits soins pour répondre à chacune de leurs envies. Affréter des avions privés, louer des yachts, des chalets… Quand le porte-monnaie du client suit, tout est possible. Y compris les choses les plus insensées pour le commun des mortels. Elie Zeschkowski se souvient d'une riche cliente russe, résidente monégasque, en séjour à Courchevel. «À 15h, elle nous appelle en nous disant : “On a un problème, ma fille a oublié sa peluche à Monaco et elle ne peut pas dormir sans, donc il lui faut absolument.” Nous avons donc affrété un hélicoptère pour aller récupérer la peluche.»

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Dépenses à l'excès

Les anecdotes sur les frasques de la jet-set russe se racontent à la pelle. «Des folies, on en a vu des quantités», sourit Elie Zeschkowski. «Quand ils vont au cinéma, certains réservent toutes les places», relate un professionnel. Mais c'est sans doute en soirée que la fantaisie dépensière trouve son plein épanouissement. «Il y a parfois des “battles” pour savoir celui qui commandera le plus de bouteilles de champagne grand cru en boîte de nuit», raconte un acteur du monde de la nuit. «Une fois, ça a commencé par 10, 20, 30, pour arriver à un total de 500 bouteilles à deux en une soirée à Monaco. Ça a fait le buzz pendant quelques jours dans la région», raconte-t-il.

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Caroline (le prénom a été modifié), qui a travaillé dans le secteur événementiel, à Bruxelles puis à Paris, reste marquée par le rapport à l'argent paradoxal de certaines fortunes russes. «Il leur arrivait de questionner des dépenses à l'euro près, puis de jeter littéralement l'argent par les fenêtres.» «Tous les riches sont extravagants, mais les Russes ont un côté flamboyant!» recadre le patron d'une agence d'événementiel de luxe. «En boîte de nuit, ils prennent toujours ce qu'il y a de plus cher sur la carte, et arrosent en général tout le club», rapporte un professionnel de la nuit. Elie Zeschkowski, d'Elyzée Events, confirme : «Ce sont des gens très généreux. Ils peuvent dépenser 100.000, 150.000 euros par jour.»

D'où la grosse perte de chiffre d'affaires que craignent les professionnels de Saint-Tropez, Cannes ou Monaco cet été, si jamais le conflit ukrainien venait à se prolonger. «Nous espérons compenser l'absence des Russes grâce aux Américains, aux Moyen-Orientaux, sans oublier les Européens et les Français», indique Alexandra Borchio Fontimp, présidente du Comité régional du tourisme (CRT) Côte d'Azur France. Mais sans renoncer non plus à cette clientèle. «Nous ne tirons pas un trait sur le marché russe, qui reste très important.»

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Plusieurs ténors des tribunaux internationaux ont abandonné le Kremlin et d’autres clients russes.

Le Figaro

Céline, 37 ans : «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé»

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HÉRITAGE MAUDIT (4/5) - Comment se construire lorsqu'on a été élevé par des parents défaillants ou malades ? Pour Le Figaro, les adultes d'aujourd'hui racontent l'enfance abîmée d'hier.

Margaux d'Adhémar

Céline a 37 ans et elle est bipolaire. Son mari aussi. Son frère aussi. Son père aussi. «C'est de famille», s'esclaffe-t-elle, ajoutant qu'ils vivent tous «très bien avec». «Enfin, même si mon père s'est suicidé», s'empresse de nuancer la trentenaire. Patrick avait 62 ans, et, malgré cette fin tragique, sa vie de famille, «il l'a réussie, main dans la main avec sa bipolarité».

Céline, c'est un petit bout de femme avec une coupe à la garçonne. Il fait beau aujourd'hui et elle a mis une robe bleue. Elle n'enlèvera ses lunettes de soleil qu'une fois à bord de sa Renault Twingo, me laissant découvrir des yeux bleus perçants assortis à ses boucles en forme de larmes. «Ça ne se voit pas comme ça, parce que je prends des médocs, mais je suis bipolaire». Elle le dit avec légèreté, presque sur le ton de la coquetterie. Mais, bien sûr, il n'en est rien : depuis quelques années, Céline, sa mère et son mari se battent pour que les familles soient davantage informées sur les troubles bipolaires. Une maladie «chronique, comme le diabète, les pathologies rhumatologiques, cardiaques... que l'on peut apprivoiser pour vivre avec», assure-t-elle.

Une maladie qui ne dit pas son nom

Lorsque Chantal, la mère de Céline, et Patrick se sont rencontrés, il n'avait pas encore été diagnostiqué bipolaire. «Il se trouvait dans une phase hypomaniaque, il était donc presque impossible de détecter la maladie : il avait plein de grands projets, il voulait beaucoup voyager, il prévoyait de faire le Paris-Dakar... On le disait simplement hyperactif, et cela n'était pas sans déplaire à ma mère». Jusqu'au jour où Patrick se rend à l'enterrement de l'un de ses jeunes cousins éloignés.

Là, «il a disjoncté». De retour au domicile familial, Patrick confie à Chantal apercevoir son propre visage sur les étiquettes des bouteilles de vin. Puis sur l'écran de la télévision. Céline a 8 ans et elle dort. «Comme, très probablement, à chaque fois qu'il a fait des crises», ajoute-t-elle, affirmant «ne jamais avoir vu» son père dans cet état de quasi-transe qui peut parfois toucher les personnes bipolaires. Le médecin traitant est appelé et Patrick est immédiatement envoyé à l'hôpital.

C'est le premier souvenir d'enfance de Céline : la chambre d'hôpital de son père. «Avant mes 8 ans, je n'en ai pas», souffle-t-elle. Et ce souvenir est très bref : « j'ai vu dans sa chambre qu'il avait un poste de radio. Je me suis dit que j'étais contente qu'il puisse écouter de la musique». Le reste, Céline ne s'en souvient pas, ou si peu. «J'ai peut-être occulté certaines choses», concède-t-elle, à demi-mot. Mais Céline ne perd rien de sa contenance sévère, impassible et digne, quoique affable.

À sa mère, le psychiatre dit qu'«on va lui faire une chimiothérapie et tout ira mieux». Infirmière en oncologie, Chantal pense alors que son mari a une tumeur au cerveau. «Nous sommes en 1992 et les médecins emploient alors avec difficulté le terme de l'époque pour désigner la bipolarité, la 'psychose maniaco-dépressive». Patrick lui-même ne sait pas de quoi il est atteint. «Il savait qu'il avait des fluctuations dans le cerveau, point barre».

La suite n'est qu'une longue déchéance professionnelle pour le père de Céline : «c'était quelqu'un de gentil, mais sa maladie le gênait dans son travail. Il disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait un vrai souci avec l'autorité, la hiérarchie». Brillant ingénieur, Patrick erre de licenciement en licenciement. Chaque mise à pied le plonge un peu plus dans la dépression.

«Ces pensées qui me font vivre un enfer»

«Quand j'étais au collège, la plupart du temps, je voyais mon père faire des allers-retours entre le canapé et le lit. Le seul moment de véritable joie, ce fut lorsque, vers mes 12 ans, il a commencé à venir me chercher après les cours. C'était sa sortie du jour, ça lui permettait d'avoir un cadre, d'avoir quelque chose à faire dans la journée». Céline garde espoir : «quand les personnes atteintes de troubles bipolaires sont dans un parcours de soin et comprennent l'enjeu de ne pas arrêter son traitement du jour au lendemain, le rétablissement est possible». Alors, durant ces courts trajets entre l'école et la maison, Céline tente d'être enjouée, espérant soulager son père. Elle lui parle beaucoup. Lui ne dit (presque) jamais rien.

Jusqu'au jour où Patrick s'enfuit. Céline se trouve alors chez ses grands-parents paternels. C'est là qu'elle passe le plus clair de son temps, en compagnie de son frère. C'est un peu sa maison d'enfance. «Ma mère voulait que l'on connaisse autre chose que la maladie alors, dès qu'elle pouvait, elle nous envoyait chez nos grands-parents ou chez les voisins. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai jamais vu mon père en crise», s'interroge-t-elle. Ce jour-là, Céline entend le téléphone sonner et, curieuse, attrape le combiné. À l'autre bout du fil, elle reconnaît la voix de sa mère qui, affolée, demande à sa grand-mère si elle n'a pas vu Patrick. «La tension était palpable», se rappelle Céline. Elle en a encore des frissons : elle se souvient de cette boule immense qui avait alors attrapé son ventre, puis sa gorge. S'est-il suicidé ? Lorsque Chantal explique à sa grand-mère que le médecin a demandé si Patrick avait pris son savon et sa brosse à dents - et c'est bien le cas -, la famille est rassurée. Céline, malgré son jeune âge, comprend ce qui est en train de se nouer. Patrick sera retrouvé quelques heures plus tard, sain et sauf.

Alors, le jour où Céline apprend que son père s'est suicidé, elle est prête. Quand sa mère l'appelle, elle sait déjà. Rien qu'à sa façon de dire «Céline», elle a compris.

Cela fait maintenant sept ans que le père de Céline est décédé. La jeune femme essaye de ne pas trop y penser, se remémorant, de temps à autre, uniquement les bons souvenirs qu'elle garde de lui. Mais lorsqu'elle a entendu à la radio la chanson de Stromae, «L'enfer», inévitablement, elle a pensé au jour fatidique. «Il disait souvent qu'il ne vivrait pas vieux. La souffrance extrême l'a poussé à mettre à exécution un scénario bien ficelé». Comme Ophélie, il s'est couché dans l'eau et s'est noyé dans une rivière, à proximité de l'établissement où il était hospitalisé.

Si Patrick n'aura laissé à Céline presque aucun souvenir d'enfance, il lui aura toutefois légué une chose : sa bipolarité. Elle découvre qu'elle en est atteinte à 28 ans. «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé : mon frère est de type 1 et je suis de type 2», lance-t-elle d'un air amusé. La différence ? L'ampleur et la fréquence du phénomène : le type 1 présente des dépressions profondes avec des phases maniaques intenses où l'humeur est considérée comme «élevée» ou «irritable», alors que le type 2, plus régulier, alterne entre des phases de dépression et des phases hypomaniaques plus atténuées.

Quelques années après le décès de son père, Céline rencontre, lors d'une conférence sur la bipolarité, un homme de type 1, Thomas. Une complicité particulière naît tout de suite entre eux. «Entre bipolaires, on se comprend. Il m'aide quand j'ai des crises et, si je dis des choses qui dépassent ma pensée, il sait que ce n'est pas moi qui parle, mais que c'est la maladie». Et quand la maladie parle, c'est un peu comme si c'était le père de Céline qui parlait. «Je me dis que je dois probablement avoir les mêmes réflexes que lui».

Aujourd'hui, Céline n'a qu'un rêve, avoir des enfants. Et peu importe s'ils sont bipolaires. Car pour cette jeune trentenaire, la bipolarité est loin d'être un «héritage maudit». C'est ce pour quoi, avec sa mère et son mari, elle se bat : en témoigne son implication dans un groupe d'entraide pour les personnes ayant des troubles bipolaires ainsi que pour leurs proches à Limoges. Une antenne de l'association «Argos 2001» avec comme mot d'ordre : espoir, dignité et inclusion. «On est différents, c'est tout. C'est une autre façon de percevoir le monde».

Le Figaro

Ristourne sur les carburants : où faire son plein à moindre coût à partir de ce vendredi ?

Pierre Olivier Dentan

En complément de la ristourne de 15 à 18 centimes effective à partir de ce vendredi, les distributeurs rivalisent d'imagination pou attirer les automobilistes.

«Je demande aux pétroliers et aux distributeurs de fournir aussi un effort de leur côté (...), je les appelle à faire un geste complémentaire», exhortait Jean Castex le 12 mars dernier lors de l'annonce de la remise carburant qui entre en vigueur ce 1er avril. À partir de ce vendredi, les Français voient en effet les prix du carburant diminuer de 18 centimes par litre dans l'Hexagone, 17 centimes en Corse et 15 centimes dans les territoires d'Outre-mer. Plusieurs enseignes ont cependant décidé d'aller plus loin. Opération à prix coûtant, bon d'achat valable dans l'hypermarché de l'enseigne, déduction répercutée directement sur la note, les distributeurs ont redoublé d'effort pour soulager au maximum le portefeuille des Français. Et les attirer dans leurs stations services. Retour sur celles qui proposent les meilleurs plans.

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28 centimes de remise chez Total Energies

Le groupe Total Energies était l'un des premiers à réagir par le biais de remise sur le prix du litre lorsque le pétrole a atteint des prix records. Une première ristourne de 10 centimes par litre avait d'abord été proposée dans plus de 1000 stations situées uniquement en zones rurales. Mais à partir du 16 mars, le PDG du groupe Patrick Pouyanné annonçait étendre cette remise à l'ensemble des stations de France, à compter du 1er avril. Ce qui signifie qu'à partir de ce vendredi, les essences (hors Superéthanol E85) et les gazoles (hors GNR) profitent d'un rabais de 10 centimes combinés aux 18 centimes déjà accordés par l'État, soit une hausse de 28 centimes par litre. Cette mesure est pour l'instant maintenue jusqu'au 15 mai, dans les 2700 stations-service du groupe, partout en France. Elle représente une économie d'environ 15 euros pour un plein de 50 litres, 11 € pour un plein de 40 litres et 9 € pour un plein de 30 litres.

85 centimes le litre chez Casino ce week-end

Casino a proposé le week-end dernier le litre de carburant à un euro dans la limite de 50 litres. Mais il va cette fois plus loin. Toujours dans la limite d'un plein de 50 litres, le prix du litre de carburant est désormais proposé à 85 centimes dans les 83 magasins Géant dotés de stations. Cette remise est accordée sous forme de bon d'achat, ce qui signifie que pour un plein de 50 litres à 1,85€ le litre, vous devrez payer 92,50 euros. Dans un second temps, Casino vous reverse la différence entre 1,85€ et 0,85€ en bon d'achat, c'est-à-dire 50 euros. Ce bon d'achat, comme l'explique l'enseigne, est à retirer à l'accueil du magasin entre ce vendredi et le samedi 2 avril, valable jusqu'au dimanche 3 avril au soir. Dernière condition, un minimum de dépenses de 100 euros en magasin est nécessaire pour l'utiliser.

6 euros de bon d'achat chez Auchan

Autre offre promotionnelle intéressante ce week-end dans les 244 stations-essence du groupe Auchan. Pour tout plein de plus de 30 litres effectué ce vendredi 1er ou samedi 2 avril, un bon d'achat d'une valeur de 6 euros utilisable dans tous les magasins Auchan est offert. Pour en bénéficier, il est nécessaire de garder le ticket de caisse du plein d'essence pour le présenter en magasin. L'offre s'applique sur tous les carburants, y compris le bioéthanol, à l'exception du GPL. En revanche, comme pour Casino, certaines conditions viennent s'ajouter : un minimum de dépenses de 60 euros en course, et une limite d'utilisation fixée au samedi 9 avril.

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Des opérations à prix coûtant à retrouver chez Système U

Pas d'opération de grande ampleur n'est prévue dans les magasins du groupe Système U, même si les stations appliqueront bien la remise de 18 centimes du gouvernement. Le groupe affirme cependant que les gérants de station, étant indépendants, sont susceptibles de faire des offres de carburant à prix coûtant. «Chacun fait où il veut, et comme il peut», affirme-t-on chez le distributeur. Cependant, ces opérations ne devraient faire baisser le prix à la pompe que d’un ou deux centimes.

Même son de cloche chez Intermarché, qui affirme que d'éventuelles opérations de remise pourraient se faire «au bon vouloir de chaque point de vente», le réseau de stations-essence du groupe étant indépendant. Chez Leclerc et Carrefour, aucune opération spéciale de remise n'est prévue à ce jour.

Énergie : le régulateur appelle les Français à réduire dès maintenant leur consommation

La guerre en Ukraine pose directement la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel provenant de Russie.

Remise sur le carburant, chèque énergie, revalorisation du RSA... Ce qui change au 1er avril

L'arrivée du mois d'avril s'accompagne de nombreuses nouveautés, Le Figaro fait le point sur les dispositifs qui entrent en vigueur.

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«On m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe»

TÉMOIGNAGES - La guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre la Russie semblent éclabousser des dizaines de simples ressortissants russes en France.

Le Figaro

Michel Houellebecq est-il réac?

Eugénie Bastié

ANALYSE - Accusé d’être décliniste, islamophobe, conservateur, que pense vraiment le plus politique de nos écrivains? Dans un essai subtil, Houellebecq politique, Christian Authier fait l’exégèse passionnante de son œuvre.

«Au fond, la politique m’emmerde» écrivait-il dans «Europe Endless», un long texte publié sur son site internet en 2002 où il appelait à voter Jean-Pierre Chevènement. Pieux mensonge de la part du plus politique de nos écrivains. De H.P Lovecraft. Contre le monde, contre la vie à Anéantir, la politique est dans son œuvre littéraire, non pas, selon la formule de Stendhal un «coup de pistolet au milieu d’un concert», mais le fond sonore sur lequel s’épanouissent les intrigues individuelles.

Mais que vote Michel Houellebecq? En cette veille de présidentielle, on savourera le Houellebecq politique du romancier et collaborateur au Figaro littéraire Christian Authier, qui s’est méticuleusement plongé dans l’œuvre de l’écrivain pour en faire l’exégèse subtile, sur le modèle du Houellebecq économiste de feu Bernard Maris.

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Naviguant entre les Inrocks et Valeurs actuelles, à la fois moraliste et nihiliste, gueule baudelairienne n’ayant rien de bourgeois, Houellebecq est d’abord un homme libre, un inclassable. Avec tout de même une certitude: celle de ne pas être de gauche. Non sur le mode Luchini, parce que ça exige trop d’efforts, mais par aversion profonde pour ce que le philosophe Jean-Claude Michéa appelle le «parti du mouvement». Pourtant, note Authier, qui mieux que Houellebecq a décrit les mutations contemporaines du capitalisme? L’extension du domaine de la lutte au champ de l’amour, devenu un grand marché d’où sont exclus les perdants, est le début et le cœur de son œuvre. Tout comme Balzac, qui ne jurait que par le trône et l’autel mais a su décrire mieux que personne dans ses romans la cruauté de la bourgeoisie prédatrice, Houellebecq observe comment le capitalisme «détruit le respect des traditions et le culte des ancêtres», avec les accents d’un Marx dénonçant «les eaux glacées du calcul égoïste». Sa critique de Mai 1968 est féroce: il a perçu dans la libération sexuelle le cheval de Troie d’une nouvelle lutte des classes, la destruction du dernier îlot de stabilité dans le bougisme contemporain, la famille, dont Janine, la mère égoïste et dénaturée des Particules élémentaires, est l’illustration.

Anarchiste de droite?

«L’imaginaire d’Anéantir est incontestablement d’extrême droite», pouvait-on lire dans L’Obs à la sortie de son dernier roman. Depuis Plateforme en 2001, Houellebecq est régulièrement accusé d’être réactionnaire. Comme le rappelle Authier, il avait gagné ce galon dans le livre de Daniel Lindenberg publié en 2002, Le Rappel à l’ordre, où l’historien l’épinglait, aux côtés de Maurice G. Dantec et Philippe Muray, comme un des écrivains ayant «amorcé et accompagné le déplacement vers la droite du débat public et des thèmes dominants (islam, Europe, déclin de l’Occident, dénonciation de la “gauche morale”…)».

Serait-il ce qu’on appelle un anarchiste de droite? Si son antigaullisme intermittent, sa défense de la prostitution, son apologie des drogues douces, son goût de la provocation, son aversion à l’engagement pourraient le classer dans cette famille qu’il qualifie lui-même de «peu ragoûtante», il n’y a vraiment pas grand-chose d’anarchiste chez Houellebecq. Lui qui jure n’avoir aimé que trois objets au monde, la parka Camel Legend, les paraboot Marche et l’imprimante Canon Libris est avant tout allergique à l’impermanence du monde moderne. De cette enquête fouillée, on tire plutôt la conclusion avec Authier lui-même que Houellebecq est un conservateur, pas au sens bourgeois de la droite digicode, mais dans un sens anthropologique. Son souci des permanences, son refus des révolutions, sa conscience aiguë d’un «mal inhérent à la condition humaine», son attachement à la religion comme socle des sociétés (son maître philosophique reste Auguste Comte) le placent du côté des grands conservateurs moralistes, qui de Pascal à Chesterton en passant par Barbey d’Aurevilly, ont su décrire le cloaque tourmenté de l’âme humaine.

Un soupçon de populisme en plus, ou de souverainisme, puisque Houellebecq confesse son hostilité à l’Union européenne et s’est engagé en faveur du RIC, le référendum d’initiative citoyenne réclamé par les «gilets jaunes».

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On ressort de ce livre passionnant aussi marqué par la prescience de l’écrivain. En 2001, sortie de Plateforme : il déclare dans une interview à Lire qui fit scandale que l’islam est la «religion la plus con» ; c’était dix jours avant le 11 Septembre. Avant le second tour de 2002, il écrit dans «Europe Endless »: «le dossier de la sécurité semblait être le seul susceptible d’inquiéter Lionel Jospin». En 2005, dans La possibilité d’une île, il évoque déjà le racisme antiblanc alors que personne n’emploie encore l’expression. Soumission, qui raconte l’islamisation soft de la France, sort le jour des attentats de Charlie hebdo. Sérotonine, où il met en scène des jacqueries d’agriculteurs occupant les espaces routiers, quelques mois avant les «gilets jaunes» ; et même Anéantir, qui raconte l’enfer de la vieillesse médicalisée, publié quelles semaines avant que n’éclate le scandale Orpea!

Ce qui fait la force de Houellebecq et son caractère prophétique, c’est sans doute d’être un conservateur de son temps, où comme le dit Paul dans Anéantir«on a beau mépriser, et même haïr sa génération et son époque, on y appartient». Être comme tous les «antimodernes» de cette «avant-garde d’arrière-garde» (Barthes) est la clé d’un génie qui allie la lucidité du sociologue à l’immortalité de l’écrivain.

Deux biographies de Zelensky en français en mai et juin

Les ouvrages de plusieurs journalistes de terrain, Volodymyr Zelensky, dans la tête d'un héros, programmée le 19 mai chez Robert Laffont et Volodymyr Zelensky, l'Ukraine dans le sang, aux éditions du Rocher, sortira le 1er juin.

Réapparition des manuscrits de Céline : un inédit et une exposition en mai 2022

Le roman Guerre, sur les traumatismes vécus par l'auteur paraîtra le 5 mai, tandis que l'exposition intitulée, Céline, les manuscrits retrouvés, aura lieu du 6 mai au 16 juillet, à la Galerie Gallimard à Paris.

Frédéric Beigbeder: «Joël Dicker en chute libre»

CHRONIQUE - La Joël Dicker Inc. chute fortement en Bourse. De notre envoyé spécial à Genève.

Le Figaro

Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : Loïk Le Priol mis en examen et incarcéré

L'ex-commando marine, soupçonné d'avoir tué par balle l'ex-rugbyman, a été mis en examen et incarcéré, ce vendredi.

Loïk Le Priol a été mis en examen vendredi dans l'information judiciaire ouverte pour assassinat après la mort par balles de l'ancien international de rugby argentin Federico Martin Aramburu le 19 mars à Paris et placé en détention provisoire, a indiqué à l'audience une juge des libertés et de la détention. L'ancien militaire et militant du mouvement d'ultradroite Groupe Union Défense (GUD), âgé de 27 ans, a été mis en examen des chefs d'«assassinat» et «détention d'armes de catégorie B et C», a appris l'AFP de source judiciaire.

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Il avait été arrêté dans la nuit du 22 au 23 mars en Hongrie. Il est arrivé jeudi soir en France et a été placé en rétention avant d'être présenté à la justice vendredi. Loïk Le Priol est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien international de rugby de 42 ans, après une altercation dans un bar du VIe arrondissement de la capitale, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.

Arrivé au tribunal judiciaire de Paris vendredi matin, il a été présenté à la juge d'instruction chargée de l'enquête, qui lui a notifié sa mise en examen pour «assassinat». Une juge des libertés et de la détention a ensuite ordonné son placement en détention provisoire. La juge a motivé le placement en détention «sans surprise», eu égard notamment aux «versions qui doivent être confrontées» entre les suspects et le risque de «réitération» en raison d'un «parcours de violence».

Deux autres mises en examen

«Mon client ne souhaite pas faire plus de déclarations que celles qu'il a faites dans le cadre des débats devant le juge», a dit l'avocat de Loïk Le Priol, Me Xavier Nogueras, à l'issue de l'audience. Ce dernier avait réclamé un débat à huis clos, estimant que la famille de son client subissait «des menaces de mort explicites par notamment des personnes qui se revendiquent de la communauté basque, de l'extrême gauche et de l'ultragauche».

Au début de l'audience, Loïk Le Priol, cheveux bruns coiffés sur le côté, moustache noire, se tenait droit dans le box lorsque son avocat parlait, mains jointes devant lui. L'ex-commando marine, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, avait été interpellé dans la nuit du 22 au 23 mars en Hongrie, au poste-frontière de Zahony alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Ukraine. Loïk Le Priol est connu pour sa radicalité et sa violence. Son ancrage à l'ultradroite lui vaut d'être «fiché S» par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

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Dans cette affaire, deux autres personnes ont déjà été mises en examen et placées en détention provisoire. Proche de Loik Le Priol, Romain Bouvier, 31 ans, a été mis en examen pour «assassinat» et deux délits liés à la détention d'armes. Soupçonné d'avoir lui aussi tiré sur Aramburu, il a été écroué à la prison de la Santé à Paris. Une femme de 24 ans, présentée comme la petite amie de Loïk Le Priol, a également été mise en examen pour «complicité d'assassinat» et placée en détention provisoire. Elle est soupçonnée d'avoir conduit le soir des faits un véhicule appartenant à Loïk Le Priol. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'ex-rugbyman argentin âgé de 42 ans a été tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Prés, Le Mabillon.

À la Légion d’honneur, les héritières de Napoléon cultivent l’excellence

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Le Figaro

Procès du 13-Novembre : des images et des sons de l'attaque du Bataclan diffusés à l'audience

Guillaume Poingt

COMPTE-RENDU D'AUDIENCE - Des clichés et des enregistrements sonores captés le soir de l'attaque dans la salle de spectacle ont été diffusés ce vendredi en début d'audience.

La salle d'audience du palais de justice de Paris grouille de monde. Les bancs de la salle principale, parfois clairsemés, débordent ce vendredi. La veille, le président Jean-Louis Périès a annoncé la diffusion de photos et d'enregistrements sonores captés durant l'attaque du Bataclan. «La salle n'a jamais été aussi pleine !», constate une partie civile. «Il y a des gens qui viennent pour le spectacle», ironise une autre. Les gendarmes sont sur les dents. Craignant des fuites, ils mettent en garde les journalistes : il faudra ranger les téléphones portables durant la diffusion.

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Dans la salle d'audience, les parties civiles sont en rangs serrés. On s'encourage, on se tient par l'épaule ou par la taille, on s'embrasse, on se salue de loin, on se sourit. Des biscuits et des bonbons circulent. Deux costauds, tatoués, se prennent dans les bras, tout près d'un couple de sexagénaires enlacé. Un peu plus loin, une femme à la chevelure vert fluo pioche une sucrerie. Qui sont-ils ? Des rescapés, des proches de victimes ? La pudeur invite à ne pas leur demander à cet instant.

Près de l'entrée, une femme débat avec un gendarme. Fallait-il montrer des photos à l'audience ? «Si ça leur fait du mal ça prouve que les mecs réalisent ce qu'ils ont fait», estime un homme. «Abdeslam est mort de rire depuis tout à l'heure, normal...», croit savoir une jeune femme. La tension est palpable. Certaines parties civiles soupirent ou font les cent pas. Dans l'allée centrale, une jeune femme tatouée, casque de musique autour du cou, trépigne. «Ça commence par quoi ?», questionne une partie civile. «Par les trucs», lui répond-on.

«Regarde devant toi et cours !»

La sonnerie retentit à 13h28. «L'audience est reprise, veuillez vous asseoir», lance le président d'une voix grave. Le premier enregistrement sonore, d'environ deux minutes, retrace l'attaque du Bataclan par les terroristes. On entend quelques notes du titre «Kiss The Devil» du groupe «Eagles of Death Metal» puis des tirs de Kalachnikov qui claquent. Ces tirs sont entrecoupés de hurlements, parfois stridents, et d'un brouhaha sourd venant du public. Les tirs claquent, s'arrêtent puis reprennent, exactement comme l'ont décrit de nombreux rescapés à la barre tout au long du procès. Le deuxième enregistrement, à l'étage du Bataclan, est relativement inaudible.

Le troisième enregistrement dure plus de cinq minutes : c'est l'assaut final de la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention. «Je reste là si jamais il ouvre la porte», démarre un policier. «Allez les gars, allez, allez, allez !», entend-on ensuite. Des tirs d'armes lourdes retentissent à intervalles réguliers sans qu'on sache précisément s'ils émanent des policiers ou des terroristes. «Bélier, bélier !», crie un homme à la moitié de la vidéo.

Quelques secondes plus tard, c'est la libération des otages. «Mon mari, mon mari !», hurle une femme délivrée. «Allez, dépêchez-vous ! Allez, allez, on lève les bras ! Tout droit, tout droit ! (...) Regarde devant toi et cours ! On s'arrête pas !», crie un policier aux otages, tandis que l'enregistrement prend fin. Sur les bancs, certaines parties civiles soupirent. D'autres baissent les yeux ou sèchent leurs larmes. «Ça va ?», demande une jeune femme à une autre en lui prenant la main.

Une cinquantaine de photos sont ensuite diffusées à un rythme relativement rapide. On voit des vêtements éparpillés, dont une veste beige et une écharpe grise, juste à l'entrée du Bataclan. Près du bar, plusieurs corps inertes sont étendus. Plusieurs endroits du Bataclan sont montrés : le hall, la fosse, des zones proches des issues de secours... Des dizaines de cadavres encore tout habillés, avec des traînées de sang rouge foncé sur le plancher du Bataclan, sont visibles. De nombreux vêtements sont éparpillés dans la fosse. Un cliché en surplomb, pris du balcon, montre l'horreur de l'attaque islamiste. «On voit de nombreux corps», répète le président tandis que les clichés défilent. Ces derniers ont été soigneusement choisis pour que les victimes ne soient pas identifiables. On devine néanmoins un jeune homme, vêtu d'un jean et d'un t-shirt rouge.

Une photo de l'étage montre enfin des traces de sang importantes en bas d'un escalier et des restes du corps du terroriste Foued Mohamed-Aggad. La diffusion est terminée puis l'audience suspendue quelques instants. Une jeune femme griffonne les pages d'un carnet d'une écriture appliquée. «Je vais aller me fumer une clope», souffle une autre. Les visages sont fermés et des larmes coulent. On se prend à nouveau dans les bras.

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Le Figaro

En Antarctique, cinq semaines avec l'expédition scientifique, à bord du voilier Tara

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GRAND REPORTAGE - Nous avons pu embarquer à bord de Tara, le mythique voilier scientifique, lors d'une expédition en mer de Weddell. Un voyage dans le sillage de Darwin et Shackleton dans le dernier sanctuaire naturel du globe, vierge de toute souveraineté, au nom de la science et de l'exploration scientifique.

Vincent Jolly

«Tout ce qui reste inconnu, dans ce monde qui est le ­nôtre, demeure un fardeau qui pèse sur l'esprit de tous les hommes… » Un bruit sourd, semblable à celui du tonnerre, interrompt notre lecture de Roald Amundsen. Notre coque a heurté un obstacle. Le récit du premier homme à avoir atteint le pôle Sud, le 14 décembre 1911, devra attendre : de ­gigantesques falaises de glace apparaissent derrière le dôme en plexiglas qui recouvre le lieu de vie principal de notre voilier. Nous filons sur le pont où les marins aux aguets aident à guider le navire se faufilant entre des icebergs qui nous prennent en embuscade et sur lesquels ­lézardent quelques otaries. À tribord, les parois du tabulaire géant dépassent les 30 mètres des mâts de notre ­goélette. À côté, les autres blocs de glace massifs qui nous encerclent passent pour de vulgaires glaçons. « Ils n'ont pas l'air gros, mais le plus petit d'entre eux est plus lourd que nous, indique, à la barre, le capitaine de l'expédition Martin Hertau. Et on fait plus de 120 tonnes. »

Ce dédale de glace, formé aux confins de la mer de Weddell par les courants et les vents imprévisibles des soixantièmes déferlants, vient nous rappeler notre profonde fragilité. Notre insignifiance, presque. Un court instant pendant ­lequel l'Antarctique cesse d'être cette terre sublime sortie d'un conte de fées, comme l'écrit Amundsen, et nous ­révèle son vrai visage : celui d'un continent indomptable, bordé par des mers tempétueuses qui ne font que tolérer la présence de l'homme. Une manœuvre millimétrée ­permet de nous ­extirper de ce guet-apens qui promettait d'envoyer Tara rejoindre l'épave de l'Endurance d'Ernest Shackleton. Les menaçantes falaises diamantines parcourues de veines bleutées, qui peuvent s'écrouler à tout ­moment, s'éloignent peu à peu… Et le travail de reprendre. Car s'aventurer si près d'un iceberg n'est pas une partie de plaisir, mais un exercice nécessaire : c'est même l'un des objectifs de cette expédition qui nous conduit en Antarctique pendant cinq semaines ; une trentaine de jours sans nuit au cœur de la mer de Weddell.

Repenser la recherche de terrain

« C'est là tout l'intérêt de travailler à bord de Tara : repenser la manière de faire de la science et profiter des avantages d'un voilier pour aller faire des relevés le plus proche possible de l'iceberg. » C'est Alessandro Tagliabue qui parle. Cet océanographe, professeur à l'université de Liverpool, ­endosse le rôle de chef scientifique lors de cette mission qui ambitionne de comprendre comment la fonte de ces géants d'eau douce influence l'écosystème marin. Pendant huit mois, Alessandro a préparé chaque détail de cette ­expédition et s'est occupé de choisir l'iceberg à ­étudier, qui devra répondre à plusieurs critères précis : être grand, mais assez petit pour pouvoir en faire ­rapidement le tour avec le voilier, et surtout être libéré de la banquise pour ne pas fausser les prélèvements. Un premier candidat, baptisé Ibeji, a été repéré par ­satellite. ­Finalement, c'est un fragment grand d'un kilomètre carré s'étant détaché d'un second icebeg, Australia (en raison de sa ressemblance avec le pays) et, donc rebaptisé ­Tasmania, qui a été choisi au dernier moment. « À bord d'un brise-glace clas­sique, on n'aurait jamais pu faire ça, poursuit ­Tagliabue. Cette flexibilité et cette capacité à s'approcher aussi près de l'iceberg, ce n'est possible qu'avec un voilier comme Tara. » À la poupe, Thomas Linkowski abonde dans ce sens. Cet ingénieur océanographe, chargé de superviser le déploiement des différents instruments, a travaillé pendant huit ans sur le NGCC Amundsen, un ­brise-glace canadien opérant principalement dans le Grand Nord. « Et quand bien même, le coût de l'expédition ne ­serait pas non plus le même, poursuit ce dernier qui est ­arrivé sur Tara il y a moins d'un an. Pour les gros navires océanographiques, il faut compter environ entre 40.000 et 50.000 euros par jour. C'est donc presque six fois moins cher avec un voilier comme Tara. »

Les zones polaires, sentinelles de la planète

Mieux comprendre ces milieux polaires difficiles d'accès est d'une importance cruciale pour l'humanité parce qu'ils sont les sentinelles du changement climatique. La mer de Weddell, particulièrement : près d'un quart du carbone dans l'atmosphère est absorbé par les mers du globe et 40% de cette quantité uniquement par l'océan Austral. La mer de Weddell agit comme l'un des principaux moteurs du système de refroidissement de la ­planète. Et pour étudier ce phénomène dans ces eaux glaciales, les expéditions scientifiques comme celle-ci sont indispensables mais difficiles.

Emmitouflé dans sa veste de quart, un bonnet de laine vissé sur la tête, Thomas s'occupe à préparer la rosette : un barillet composé de 12 bouteilles Niskin, un instrument permettant d'aller échantillonner de l'eau de mer à une profondeur choisie. À côté de lui, à l'arrière du pont, Douglas Couet et Léa Olivier, deux des six scientifiques présents à bord, s'affairent dans l'un des trois ­laboratoires installés sur Tara. Le vent se lève, la neige fouette les visages et le navire se met à rouler sur des ­hautes vagues coiffées d'écume pendant qu'une petite ­enceinte crache le refrain entêtant du Dernier jour du disco de Juliette Armanet – que Léa aime passer en ­boucle pour oublier le froid qui ronge ses doigts mordus par les rafales glaciales. À l'horizon, les queues et les souffles des baleines surgissent devant les silhouettes d'icebergs tellement grands qu'ils ressemblent à des montagnes qui naviguent. En passerelle, l'un des six ­marins s'occupe de positionner correctement le voilier avant d'indiquer à un autre, debout près des commandes du treuil, le ­moment où déployer la rosette. Ce ­matin-là, c'est Loïc Caudan, le chef mécanicien de la mission, qui est au poste. Avec Thomas, ils vérifient que le déploiement se fait correctement malgré des conditions souvent ­difficiles. Courtes nuits, vent, humidité, roulis, problème de câble sur un treuil capricieux, bouteilles qui ne se ­déclenchent pas, manipulation de vis, d'écrous et de mousquetons glacés par le froid…

Faire cohabiter science et navigation

Ce ballet complexe entre science et matelotage est permanent à bord de Tara, où ces deux univers, que l'on n'imaginait pas se rencontrer, cohabitent en complète interdépendance. D'un côté, une inextinguible soif de connaissance aiguisée par la plus noble des curiosités, celle de la recherche fondamentale scientifique ; de l'autre, un monde où le pragmatisme et l'humilité face aux déluges des éléments font loi et où les cordes ­n'existent pas. « Un bout ! (prononcer « boute », NDLR), grince Loïc à­ notre endroit pour désigner ce qui pourtant ressemble bien à une corde que nous ­déroulons autour de la structure métallique de la rosette après l'avoir fait ­remonter depuis les abysses de la mer de Weddell.

Le son d'une cloche se fait entendre depuis l'intérieur du voilier : l'heure du repas. De retour dans le carré, sous le dôme de plexiglas, s'affaire la personne la plus importante de cette expédition : Carole Pire, occupant le poste straté­gique de cuisinière-équipière et qui est capable de faire cuire une douzaine de filets de bœuf à la plancha sur le pont par des vents de 50 nœuds (92 km/h). Alors que l'odeur du plat du jour, un rougail de poisson, envahit le salon bordé par une petite cuisine en contrebas au-dessus de laquelle se ­balancent sur une étagère les tasses des membres d'équi­page, les scientifiques terminent d'étiqueter des fioles. Les marins drapés dans leurs vestes de quart font des va-et-vient entre le pont et la salle des machines. Le service, comme toutes les autres tâches ménagères quotidiennes sur Tara, est effectué par les 14 membres de l'équipage – seule Carole, déjà occupée aux cuisines, est exemptée de cette ­rotation. Avant que le repas ne commence, le capitaine communique les dernières prévisions météo qui peuvent à tout moment interrompre le programme scientifique.

Dans ces soixantièmes justement nommés déferlants, sous le 60e parallèle sud, le souffle du vent est sans ­commune mesure, et la brutalité des lames qui se lèvent sous la force des phénomènes météorologiques ­capricieux force à s'adapter en permanence. Une nuit où les éléments se déchaînent avec des rafales allant jusqu'à 75 nœuds (139 km/h) peut précéder un matin de douceur où les ­albatros, pétrels, skuas et cormorans volent en ­escadrille au-dessus d'une mer miroir réfléchissant les somptueuses lignes des icebergs.

Qu'est-ce que l'Antarctique ? C'est la cime des Alpes en ­hiver posée sur l'océan. Des éperons ­rocheux himalayens qui surgissent du creux de vagues ­féroces. Des cascades de sable volcanique noir de jais qui plongent dans une mer ­saphir et saupoudrée par des ­neiges éternelles. Des ­paysages irréels baignés dans des lueurs chimériques qui ont envoûté l'âme de tous ceux ayant eu la chance de se frayer un chemin dans ces ­contrées inhabitées. L'Antarc­tique, c'est l'immensité ­intacte ; l'infiniment grand que l'on explore à bord d'un vaisseau excessivement petit. « Tout le monde voulait faire partie de ce legs, confie Matthieu, l'un des marins ­heureusement élu pour cette expédition. La mer de ­Weddell, le passage de Drake, le détroit Antarctic… C'est inespéré de venir dans un lieu aussi mythique. »

Une sixième mission longue de deux ans

Par legs, il faut comprendre l'un des segments de « Tara Microbiomes » : la sixième mission qu'effectue le voilier scientifique, débutée en 2020, et qui s'achève en octobre prochain. Vingt-trois escales autour de l'Amérique du Sud, de l'Antarctique et des côtes occidentales du continent africain pour mieux comprendre le monde microsco­pique de l'océan. Deux ans d'expédition rendus pos­sibles grâce aux soutiens de la fondation Tara Océan ­ – parmi lesquels la styliste Agnès B. et son fils Étienne Bourgois qui ont acquis en 2003 cette goélette mythique construit par Jean-Louis Étienne, anciennement appelée Antarctica puis Seamaster. C'est grâce à ce partenariat, auquel s'ajoutent plusieurs autres comme l'Unesco, l'Union européenne et d'autres institutions françaises, que plusieurs dizaines de milliers de kilomètres ont pu être parcourus par des marins et des scientifiques ­envoyés par une quarantaine de structures de recherche pour un voyage d'une ampleur et d'une ambition qui rappellent ceux entrepris par le HMS Beagle de Darwin au XIXe siècle.

Ce segment Antarctique de la mission Microbiomes intervient dans une époque où ce continent du Grand Sud, mystérieux et méconnu, attire de plus en plus de convoi­tises. Car les portes de ce que beaucoup qualifient souvent de dernier sanctuaire de la planète s'entrouvrent de plus en plus. Soixante ans après l'entrée en vigueur du traité de l'Antarctique, signé à ce jour par 54 pays et qui réglemente les actions des différents États sur tout ce qui se déroule sur cet ultime continent, les demandes de protection se ­heurtent aux appétits économiques. Comme la hausse de la fréquentation touristique dont nous avons pu constater les abus : quelques semaines avant de partir vers la mer de Weddell, nous réalisions quelques stations d'essai le long des îles Shetlands du Sud. Nous arrivions vers l'île de Half Moon pour nous abriter du vent et mouiller pour la nuit lorsqu'un message radio se fit entendre en passerelle. « Pardon Tara, mais vous ne pouvez pas rester là, nous avons réservé cet endroit pour la journée. » C'était un employé d'une société de croisière européenne qui nous parlait. Il nous demandait de nous éloigner pour ne pas déranger ses quelque 200 passagers. Interloqués, nous répondîmes que nous sommes un navire scientifique, mais rien n'y fit : l'homme insista en précisant avoir réservé l'endroit auprès du IAATO, une organisation internationale de voyagistes censée combler l'absence de juridiction en Antarctique. Contacté par nos soins, l'IAATO nous assura que c'était une méprise et que les croisiéristes « travaillent dans le ­cadre du traité de l'Antarctique pour n'avoir qu'un impact environnemental mineur ou transitoire. Ce qui implique un ­système de planification annuel de passages sur les sites les plus populaires de la péninsule ». Sous couvert de ces arguments de conservation de l'environnement, cela permet surtout aux compagnies de voyages de vendre à leurs clients une expérience d'exploration et un sentiment d'être seuls au monde alors qu'en vérité, les navires transportant jusqu'à 500 passagers pullulent dans la région. Et l'exploitation touristique n'est que l'un des nombreux enjeux qui menacent l'Antarctique.

« Ces écosystèmes uniques sont sous la menace du chan­gement climatique, de l'acidification des océans et de ­l'exploitation grandissante des ressources de la région », ­indique Alessandro Tagliabue à l'endroit d'Emmanuel Macron – qui n'était pas à bord de Tara – mais à qui il ­parlait par liaison satellite lors du One Ocean Summit de ­février dernier, entre deux lancements de rosette en mer de Weddell. « J'encourage réellement les dirigeants à approuver la protection de la mer de Weddell en Aire Marine ­Protégée dans le cadre de la CCAMLR (Commission de la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarc­tique, NDLR), poursuit Alessandro. Un projet qui, ­depuis bientôt dix ans, ne peut aboutir à cause d'un ­blocage de la part de la Russie, de la Chine mais aussi de la Norvège. Terre disputée par les grandes puissances de ce monde ­jusqu'au milieu du XXe siècle, l'Antarctique jouit aujourd'hui d'une immunité de souveraineté : les États peuvent déployer des bases scientifiques (une ­centaine y sont éparpillées), mais rien n'oblige à recon­naître les ­revendications territoriales des autres. Et les membres ­signataires du traité de l'Antarctique de se ­réunir pour aborder les enjeux de gestion de ce continent dénué de frontières.

Des records de chaleur enregistrés

Mais renforcer la sanctuarisation de l'Antarctique ­pourrait ne pas être suffisant : malgré l'absence actuelle de toute exploitation autre que scientifique, certains États lorgnent les quantités colossales de ressources que renferment ces terres. Sans oublier le réchauffement climatique qui accélère la fonte des glaces. En témoigne le record de chaleur enregistré le 20 mars dernier à Concordia (la station ­française en terre Adélie) avec – 11 °C atteint, alors que le thermomètre devrait afficher – 50 °C.

« On ne vient pas là pour sauver la planète, mais pour chercher à comprendre ce qu'on a détruit », indique Loïc ­Caudan. Comprendre ce qu'on a détruit pour savoir ­quelles sont les conséquences pour notre monde. « En étudiant ce qui se passe ici, très loin de nos continents habités, nous ­pouvons comprendre et anticiper ce qui se passera dans plusieurs mois ou plusieurs années au nord de l'Europe, par exemple », ajoute Chris Bowler, directeur de recherche au CNRS, coordinateur scientifique de la Fondation Tara Océan et membre de notre expédition qui reprend finalement la route vers le nord.

Des centaines d'échantillons à analyser

Après avoir passé le détroit Antarctic, Tara déploie ses ­voiles avant de s'engager dans le passage de Drake, porté vers le ­détroit de Magellan par un vent favorable de sud-ouest. L'expédition s'achève quelques jours plus tard ­devant les quais ensoleillés de Punta Arenas au Chili, mais pour la ­recherche scientifique, ce n'est que le début : les centaines d'échantillons récoltés vont être acheminés vers les différents laboratoires partenaires. L'étude de ces derniers prendra plusieurs années. Peut-être des découvertes ­majeures découleront-elles de ces analyses. ­Peut-être pas. Mais c'est là toute la magie de la quête scientifique : chercher. Gommer les zones d'ombre de nos connaissances comme les explorateurs d'antan coloraient autrefois le blanc des cartes en y ajoutant les côtes de nouvelles ­contrées. En somme, alléger le fardeau de l'ignorance qui pèse sur l'esprit de tous les hommes, comme l'écrit Amundsen. « Cet inconnu qui reste quelque chose que l'homme n'a pas encore conquis. Une preuve intangible de sa faiblesse, un défi lancé à sa maîtrise de la nature. Par cette ­occasion, ­chaque mystère résolu, chaque terre inconnue ­explorée exaltent l'esprit de toute la race humaine. L'exploration est une alliée indispensable des valeurs spirituelles qui font avancer et soutiennent la civilisation. »

De nos envoyés spéciaux Vincent Jolly (texte) et Maéva Bardy/Tara Océan pour Le Figaro Magazine (photos) - Édition web par Rozenn Morgat

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L'Humanité

L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

Il était une fois

Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

Gaël De Santis

Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

La « partitocratie » est à son comble

Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

Une mort civile des suspects

Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

Le tribunal populaire et médiatique

Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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Le Figaro

Marseille : debout entre deux rames, un jeune homme se tue dans le métro

La victime a été retrouvée «sans vie sur la voie, jeudi vers 09h15, au niveau de la station de La Blancarde», au centre-est de Marseille, a indiqué la régie des transports métropolitains dans un communiqué.

Un jeune homme a trouvé la mort jeudi 31 mars dans le métro de Marseille, après avoir chuté sur les voies depuis l'attelage entre deux voitures d'une rame, une pratique appelée «train surfing», a annoncé vendredi la régie des transports métropolitains. La victime a été retrouvée «sans vie sur la voie, jeudi vers 09h15, au niveau de la station de La Blancarde», au centre-est de Marseille, a indiqué la RTM dans un communiqué.

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«Il semblerait que le jeune homme ait voyagé entre les stations Timone et Blancarde», voisines sur la ligne 1 du métro marseillais, «non pas à l'intérieur de la rame mais juché sur un attelage, le système d'accrochage entre les voitures d'une même rame», explique la régie du métro marseillais, qui va mettre des enregistrements vidéo à la disposition des enquêteurs pour confirmer les circonstances de l'accident. La régie des transports métropolitains rappelle dans son communiqué la stricte interdiction de cette pratique «particulièrement dangereuse, tout comme celle consistant à se hisser sur le toit de rames en circulation».

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«Des affichages dans toutes les stations et dans les rames ainsi que des marquages au sol attirent l'attention sur le risque de telles pratiques afin de dissuader tous ceux qui voudraient se déplacer autrement qu'à l'intérieur de la rame», indique la RTM. Elle assure que «le nouveau métro de Marseille (projet NEOMMA) limitera le risque de ces pratiques dangereuses» grâce à «l'installation de portes palières et de rames d'un seul tenant». La France a déjà connu quelques accidents liés au «train-surfing». Cette pratique, venue de Russie, consiste à courir sur les toits des trains de banlieue en marche et à se filmer pour poster la vidéo sur les réseaux sociaux.

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Alain Barluet

LA VÉRIFICATION - C'est le résultat d'une enquête de Levada, un institut indépendant qui estime aussi que 81% des Russes soutiennent «l'opération militaire spéciale». Mais qu'en penser au regard des limitations de la liberté d'expression à Moscou ?

De notre correspondant à Moscou

LA QUESTION. Quoi qu'on en pense et en dépit de difficultés rencontrées par l'armée russe sur le terrain, Vladimir Poutine apparaît pour le moment renforcé par son «opération militaire spéciale» en Ukraine. La popularité du président russe a fait un bond de douze points par rapport à février, 83% des Russes interrogés approuvant son action (contre 71% le mois dernier), selon une enquête d'opinion publiée jeudi par l'institut Levada. Il s'agit du premier sondage réalisé depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, par cet organisme indépendant. Par ailleurs, 81% des Russes soutiennent l'action de leur armée en Ukraine, 53% se disant «tout à fait favorable» et 28% «plutôt favorable», selon Levada. 14% des personnes interrogées ne soutiennent pas l'opération militaire.

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Mais comment juger le net renforcement du taux d'approbation de Vladimir Poutine et l'appui élevé en faveur de l'intervention en Ukraine ? Dans les conditions de limitation de la liberté d'expression en Russie, les résultats de ces sondages sont-ils crédibles ?

VÉRIFIONS. Et précisons, concernant l'enquête de Levada, que le soutien à l'«opération militaire spéciale» est plus élevé parmi les personnes âgées (86% des plus de cinquante-cinq ans y sont favorables). L'appui des jeunes, quoique moindre, s'avère également important : 71% des 18-24 soutiennent globalement l'offensive, contre 19% qui y sont opposés (et 10% qui ont du mal à se déterminer). Ceux qui soutiennent l'intervention invoquent pour premiers motifs «la protection des populations russophones» et la «sécurité des frontières». Pour la moitié des personnes interrogées (51%), les sentiments dominants qu'inspire l'«opération militaire spéciale» sont la «fierté pour la Russie».

Un autre sondage, publié vendredi par l'institut Vtsiom, révèle que Vladimir Poutine bénéficie d'un taux de confiance de 81%. Et l'appui à l'«opération militaire spéciale» est de 76%, d'après une enquête publiée le 30 mars par le même institut.

Peur et déni de réalité ?

Pour mémoire, il y a huit ans, après l'annexion de la Crimée, la cote de popularité de Poutine avait bondi à 88% en octobre 2014, contre 65% en janvier de la même année, selon l'institut Levada.

De fait, certains experts estiment que le contexte répressif invalide actuellement la possibilité de réaliser des sondages fiables en Russie. C'est le cas du sociologue et philosophe Grigory Ioudine (lire son intervention dans nos éditions du 30 mars), pour qui la peur – ou le déni de réalité – privent désormais de sens toute enquête d'opinion, ce qui n'était pas le cas au début de l'«opération militaire», selon lui. Entretemps est intervenue une loi sur les «fake news», promulguée le 4 mars par Vladimir Poutine, selon laquelle une personne accusée de discréditer l'armée est passible au plus de quinze années d'emprisonnement.

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L'institut Levada réfute ces critiques et défend sa méthodologie : une enquête menée du 22 au 30 mars, «face à face», au domicile de 1632 personnes âgées de 18 ans et plus dans 137 villes de la Fédération de Russie. Fondé en 2003 par le sociologue Iouri Levada, le centre est généralement considéré comme le plus indépendant et le plus fiable des instituts de sondages en Russie. Décrété «agent de l'étranger» (en septembre 2016), l'institut Levada est peu susceptible de complaisance à l'égard du pouvoir. Selon son directeur, Lev Goudkov, le taux d'approbation élevé de Vladimir Poutine dans l'opinion et sa forte progression à hausse en un mois ne résultent pas de la peur des personnes interrogées de s'exprimer librement mais de l'intensité de la propagande.

«Penser que les gens ont peur de répondre est un vieux préjugé, surtout de la part des anti-Poutine qui étendent leur position à l'ensemble de la population», explique Lev Goudkov au Figaro. «Nous avons affaire à une restauration du totalitarisme et la propagande concerne de plus en plus des pans de la société n'ayant pas accès à des sources d'information alternatives (par rapport aux chaînes de télévision fédérales, Pervy Kanal, Rossia 24 et Zvezda, majoritairement regardées dans le pays, NDLR)», ajoute l'expert.

«Serrer les rangs»

«Ceux qui soutiennent l''opération spéciale' s'informent surtout à la télévision, or nous constatons une forte augmentation de la propagande télévisée. Les gens ont été persuadés qu'il y a eu un coup d'État nazi et fasciste en Ukraine en 2014, avec le soutien des États-Unis, ce qui menacerait notre sécurité», poursuit le directeur de Levada. « Cette démagogie a pénétré profondément dans la conscience de la majeure partie de la population de province. Les personnes âgées, les gens vivant les villages et les petites villes soutiennent principalement l'opération», ajoute-t-il.

«L'augmentation du niveau de confiance dans les institutions (du président mais aussi du premier ministre et du gouvernement – 70% pour ce dernier, un niveau jamais atteint depuis que la question est posée), s'explique par l'empilement sans précédent des sanctions : les gens ont le réflexe de serrer les rangs», explique un bon observateur à Moscou. Largement rapportées à la télévision, les réactions antirusses en Occident, surtout l'annulation d'événements culturels et artistiques, ont marqué l'opinion russe.

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Le Figaro

La semaine du FigaroVox : «Recherche débat démocratique désespérément»

Alexandre Devecchio

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Chers abonnés,

À une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, la guerre en Ukraine continue d'écraser l'actualité au détriment des enjeux nationaux. Au point que nombre d'observateurs déplorent un débat empêché. C'est d'autant plus dommageable que la guerre en Ukraine, et les sanctions infligées à la Russie, auront des conséquences directes sur la vie des Français, amplifiant le malaise économique et social dont beaucoup souffrent. Le journaliste économique, François Lenglet, prédit que «l'Europe sera la grande victime économique de cette guerre, à cause de sa dépendance vis-à-vis de la Russie, en particulier en matière d'énergie». Si pour la France, moins dépendante des hydrocarbures que l'Allemagne notamment, le choc pourrait être moins violent, l'inflation nous impactera tout de même indirectement, réduisant le pouvoir d'achat des Français déjà en berne.

À cette insécurité économique et sociale s'ajoute l'insécurité physique et culturelle qui n'a pas disparu. Cette semaine, à Sevran et dans plusieurs communes environnantes, des émeutes ont eu lieu après la mort d'un délinquant tué lors d'une tentative d'interpellation. «La France dispose certes d'une bonne police de centre-ville, mais, dans les zones périphériques, les guets-apens signent le degré ultime d'un défi où les voyous font venir sur leur territoire les policiers ou les pompiers uniquement pour les agresser», analyse Jean-Marc Leclerc, spécialiste police/justice du Figaro. Pour l'enseignant et ancien membre du Haut Conseil à l'Intégration, Guylain Chevrier, cette violence est liée à la montée en puissance du communautarisme dans les territoires à forte population immigrée.

Plus encore que les questions internationales, ce double enjeu sociale et sécuritaire devrait être le principal défi du futur président de la République. Ce dernier, quel qu'il soit, y répondra avec d'autant plus de force et d'efficacité s'il a fait l'objet d'une véritable discussion démocratique. Le rendez-vous de la présidentielle est fait pour cela...

Bonne lecture et bon week-end,

Alexandre Devecchio

Le grand entretien du Figaro Magazine

Franz-Olivier Giesbert et Michel Onfray n'ont pas qu'en commun de publier chacun un ouvrage politique à la veille du scrutin présidentiel. Dans cet entretien, le journaliste et le philosophe s'accordent au moins sur une autre chose: les «grands» candidats ont peu parlé de la France lors de cette campagne que boudent, à tort, les Français. «Elle a été zappée, reléguée au grenier des vieilleries», déplore notamment Franz-Olivier Giesbert.

À lire sur FigaroVox.

Les débats de la semaine

Après l'invasion de l'Ukraine, les États-Unis sont-ils durablement de retour en Europe? À rebours de l'appréciation positive souvent portée sur l'attitude de l'hôte de la Maison-Blanche face à Poutine depuis le 24 février, l'historien André Kaspi, spécialiste des États-Unis, estime que Joe Biden a commis plusieurs fautes. Il s'interroge sur la détermination de Washington à s'impliquer de nouveau, et à long terme, dans les crises qu'affronte le Vieux Continent.

Quel impact aura l'inflation sur notre quotidien? Bien que la France soit parmi les pays européens les moins touchés par l'inflation, la hausse du coût de l'énergie a d'ores et déjà des conséquences sur le pouvoir d'achat des Français, explique l'économiste Nicolas Goetzmann. Les ménages qui sont contraints d'utiliser leur véhicule sont les plus affectés, souligne-t-il.

En France, les baby-boomers font-ils l'élection? La démographie est une des clés de compréhension de l'élection présidentielle et, en 2017, les plus anciens avaient ajouté au pouvoir du nombre celui d'une plus importante participation, argumente le démographe Alain Parant.

Ce que révèle la passe d'armes entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour: en déplacement à Dijon, le président candidat a ironisé sur Éric Zemmour qui a laissé sans réagir certains participants de son meeting au Trocadéro qualifier «d'assassin» l'hôte de l'Élysée (propos dont Eric Zemmour s'est ensuite démarqué, indiquant qu'il ne les avait pas entendus). Pour Arnaud Benedetti, Emmanuel Macron tente de réaffirmer l'idée qu'il incarnerait la «raison» contre la «déraison».

Vers une vague de terrorisme en Israël? Cinq personnes ont été tuées dans des attaques près de Tel-Aviv, le 29 mars - le troisième attentat à frapper Israël en une semaine. Pour Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'Université ouverte d'Israël, les Israéliens n'ont longtemps pas pris au sérieux la menace que pouvait constituer pour eux Daech.

L'essai de la semaine

«Intersectionnalité», «blanchité».... Dans son livre Les moutons de la pensée (éditions du Cerf), le linguiste Jean Szlamowicz critique méticuleusement les concepts qui se sont imposés dans le débat public, et la méthodologie utilisée par les universitaires qui se sont emparés de cette terminologie.

Extrait: «La base sociale que constituent les élites est très à l'aise avec ces discours intersectionnels qui favorisent le clientélisme car cela converge avec une vision du social comme marché, constitué de niches qui sont autant de cibles.»

À lire sur FigaroVox.

La semaine du FigaroVox - «Cabinets de conseil: à quoi sert l'État?»

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Le Figaro

Ce regard de braise que lance Channing Tatum à Sandra Bullock, sur un tapis rouge londonien

Les deux acteurs, qui partagent l'affiche du film Le Secret de la cité perdue, sont apparus, lors d'une projection à Londres jeudi 31 mars, plus proches que jamais.

«Je n'ai pas de mots pour dire à quel point Sandy Bullock est spéciale», déclarait Channing Tatum en août dernier sur son compte Instagram. Ce message était alors accompagné d'une photo du tournage du film Le Secret de la cité perdue (The Lost City pour sa version anglaise) dans lequel les deux acteurs se donnent la réplique. Ce jeudi 31 mars, soit près de 7 mois plus tard, la star de Magic Mike a, une fois de plus, témoigné son affection à sa partenaire. La preuve avec ce regard intense porté sur elle lors de l'avant-première du film à Londres, au Cineworld Leicester Square.

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Channing Tatum était vêtu d'un costume noir associé à un polo de la même couleur. Sandra Bullock s'était parée, quant à elle, d'un tailleur plus original, orné d'une ceinture-traîne tombant à ses pieds dans les tons rouges, roses et violets. Un look complété par des escarpins et une paire de boucles d’oreilles.

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La romancière et son modèle

Réalisé par Aaron et Adam Nee, Le Secret de la cité perdue suit l'histoire de Loretta Sage (Sandra Bullock), une romancière à succès enlevée par un milliardaire (Daniel Radcliffe, de la saga Harry Potter) à la recherche d'un trésor antique. Alan (incarné par Channing Tatum), mannequin posant pour les couvertures de livres de la jeune femme se lance alors dans une quête pour la sauver. Un casting de choix, agrémenté par une apparition de Brad Pitt. Le film sortira en France le 20 avril prochain.

En vidéo, l'adorable réaction de la princesse Charlotte qui se sait filmée

La fille du prince William et de Kate Middleton assistait, le mardi 29 mars, à la cérémonie organisée en hommage au prince Philip, son arrière-grand-père, à l'abbaye de Westminster.

Oscars 2022 : en images, la stupéfaction des stars au moment de la gifle de Will Smith

Serena Williams, Lupita Nyong'o... Le geste a provoqué une onde de choc. Dans le public, les personnalités ayant assisté à la scène n'ont pu masquer leur stupéfaction.

Elizabeth II au bras du prince Andrew : un geste fort qui aurait «consterné» les princes Charles et William

Accusé d'être impliqué dans l'affaire Jeffrey Epstein, le prince Andrew est pourtant apparu au bras de la souveraine lors de la cérémonie organisée en hommage au prince Philip. Une décision qui n'aurait pas été du goût du prince de Galles et de son fils aîné.

Le Figaro

Accusations d'inceste : la fille de Richard Berry jugée pour diffamation sur Jeane Manson

Coline Berry-Rojtman qui avait accusé son père d'inceste comparaît à Aurillac à la suite d'une plainte déposée par la chanteuse et ex-épouse de l'acteur.

La fille aînée du comédien Richard Berry, Coline Berry-Rojtman, qui accuse son père d'inceste dans les années 1980, comparaît vendredi à Aurillac à la suite d'une plainte pour diffamation de l'ex-épouse de l'acteur, Jeane Manson.

Le 14 février 2021, dans un article publié par Le Monde, Coline Berry-Rojtman évoquait des violences sexuelles qu'elle aurait subies alors qu'elle était mineure, en 1984 et 1985, au domicile de son père qui vivait alors avec Jeane Manson, accusée d'avoir participé à ces agressions.

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Née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, Coline Berry-Rojtman avait porté plainte pour «viols et agressions sexuelles sur mineur» le 25 janvier 2021, déclenchant l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.

Richard Berry, 71 ans, nie en bloc, tout comme Jeane Manson qui vit une partie de l'année à Aurillac, où elle a poursuivi son ex-belle fille en diffamation.

Le début de l'audience, vendredi matin, a donné lieu à de longs débats entre avocats, ceux de la défense plaidant l'impossibilité de juger de la diffamation, alors que les faits dénoncés par Coline Berry-Rojtman font l'objet d'une enquête.

Mais le tribunal ne les a pas suivis et a lancé l'interrogatoire de cette dernière. À la barre, elle répète ce qu'elle a déclaré dans Le Monde au sujet des jeux sexuels qu'aurait menés Richard Berry, dont celui de «l'orchestre», dans lequel elle devait jouer avec le sexe de son père, comparé à une «flûte» ou une «trompette», parfois en présence de Jeane Manson. Elle a évoqué aussi des «baisers sur la bouche avec la langue». «Je n'ai connu que ça», a-t-elle dit. Coline Berry-Rojtman affirme avoir essayé d'en parler avec son père mais n'avoir «jamais rien obtenu de lui» car «il est dans la négation».

Jeane Manson, après avoir ri ostensiblement plusieurs fois durant l'interrogatoire de son accusatrice, répond à son tour aux questions du tribunal. Pour elle, l'article du Monde «est un mensonge tellement ignoble, tellement laid». «Elle ne m'a jamais vue nue, elle ne m'a jamais touché les seins. (...) Elle ment et quand on ment, on est toujours découvert», poursuit l'ancienne chanteuse américaine.

Face à elle, Coline Berry-Rojtman fulmine et ne peut s'empêcher de réagir lorsque son ex-belle-mère assure que «depuis qu'elle a dix ans, tout le monde l'appelle la mytho». Le témoignage de Richard Berry, isolé avec les autres témoins, était attendu dans l'après-midi.

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Entre le triomphe de Coda et la gifle de Will Smith, la cérémonie des Oscars frappe fort

DÉCRYPTAGE - La victoire du remake de La Famille Bélier offre à une plateforme de streaming - Apple TV+ - sa première statuette de meilleur film et une visibilité inédite pour les talents en situation de handicap. Will Smith est sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct.

Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle

Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

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Pourquoi offre-t-on des brins de muguet le 1er mai?

DÉCRYPTAGE - La tradition d'offrir du muguet, symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, remonte en France à la Renaissance.

L'Humanité

En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

Il était une fois

Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

Bernard Frédérick

Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

La revanche de Vichy

Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

 Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

 Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

Condamner le gouvernement du Front populaire

Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

 De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

Léon Blum et Édouard Daladier accusent

Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

 Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
Le Figaro

Guillaume Lagane: «Proclamer sa neutralité, pour un État: aveu de faiblesse ou choix habile?»

TRIBUNE - La neutralité de l’Ukraine est souvent invoquée comme un scénario qui permettrait de mettre un terme à la guerre en cours. L’agrégé d’histoire raconte combien ce statut a présenté des avantages pour de nombreux États, mais explique aussi son caractère parfois équivoque.

Spécialiste des questions de défense et de relations internationales, l’auteur est maître de conférences à Sciences Po.

Les discussions entamées à Istanbul entre l’Ukraine et la Russie ont fait, tragiquement, resurgir la neutralité sur le devant de la sène.

Neuter, «aucun des deux», tel est le postulat des États neutres. Ils ne sont pas nombreux, moins d’une vingtaine sur les 193 États reconnus par l’ONU, et ne doivent être confondus ni avec les non-alignés, ces pays du Sud hostiles aux deux blocs pendant la guerre froide, ni avec les zones neutres, ces territoires non revendiqués (Antarctique) ou non délimités (qui ont existé entre l’Arabie saoudite et l’Irak ou le Koweït jusque dans les années 1970).

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Le droit international reconnaît aux États le droit souverain de se proclamer neutres. La convention de La Haye de 1907 a organisé ce statut protecteur. Il est intéressant de rappeler que ce traité a été négocié après la guerre russo-japonaise de 1905 où le Royaume-Uni et les États-Unis avaient eu des difficultés à faire valoir leur droit d’États neutres. Ce traité sera complété, en 1928, par la convention de La Havane sur la neutralité maritime. Tous ces textes organisent une neutralité de droit, qui peut être occasionnelle (par exemple la Turquie reste neutre entre 1939 et 1945) ou perpétuelle (le plus vieil exemple étant la Suisse, dont la neutralité est garantie par le congrès de Vienne en 1815).

En temps de guerre, l’État neutre bénéficie d’un régime spécial fondé sur trois devoirs. Celui de l’abstention: ne pas favoriser l’un ou l’autre des belligérants (mais n’empêche pas, c’est l’article 7 de la convention de La Haye, la livraison d’armes). Celui de l’impartialité, qui implique une forme d’égalité de traitement envers les belligérants. Celui, à la charge des autres États, de l’inviolabilité de sa souveraineté: si celle-ci est compromise, l’État neutre peut riposter tout en conservant sa neutralité. Dans le détail, la convention de La Haye autorise le transit par le territoire de l’État neutre des prisonniers évadés, des blessés, des aéronefs et même des navires de guerre.

Dans les temps incertains, la neutralité a donc bien des avantages. En 1814, la Suède, traumatisée par la perte de la Finlande face à la Russie quatre ans plus tôt, est devenue neutre, cessant de participer aux conflits européens. En 1830, à la conférence de Londres, l’Autriche, la France, le Royaume-Uni, la Prusse et la Russie ont garanti au nouvel État belge un statut de neutralité rassurant pour chacun. La neutralité apparaît aussi comme un moyen de se protéger des visées d’un grand voisin menaçant. Dans les années 1930, l’Irlande la choisit face au Royaume-Uni dont elle vient de s’émanciper, le Mexique (doctrine Estrada) fait de même face aux États-Unis. Pendant la guerre froide, ce sera aussi le choix de l’Autriche face à l’URSS après qu’elle eut recouvré sa souveraineté en 1955.

Un statut neutre peut même permettre d’exercer, paradoxalement, une plus grande influence internationale. Elle est donc un choix de prédilection pour les petits États. Le Liechtenstein est aussi neutre que stable depuis 1869. Apparu en 1929, l’État du Vatican choisit la neutralité. La Suisse, qui accueille les premières organisations internationales, devient le siège de la SDN en 1919. Une «diplomatie de sièges» que l’on retrouve dans les autres États neutres: la Finlande accueille la conférence d’Helsinki dans les années 1970 et l’Autriche sera le siège de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), d’institutions onusiennes et même de l’Opep.

Le meilleur exemple d’une neutralité ambiguë demeure le concept de « finlandisation » pendant la guerre froide : Helsinki prendra garde de ne jamais fâcher son voisin soviétique, allant jusqu’à empêcher la publication en Finlande de ‘’L’Archipel du Goulag’’

Ces dernières années, l’étoile de la neutralité a un peu pâli. Il faut dire que, dans le monde hobbesien des relations internationales, le statut d’État neutre peut se révéler précaire. En 1914, l’invasion de la Belgique par l’Allemagne a montré ce que valait une garantie internationale, un «chiffon de papier» selon le mot célèbre du chancelier Bethmann Hollweg. En 1915, les mêmes Allemands n’ont cessé de reprocher à Washington d’enfreindre ses obligations de neutre dans le conflit, engageant une guerre sous-marine qui finit par pousser les États-Unis dans la guerre en 1917.

L’État neutre a du mal à le rester quand s’affrontent de puissants voisins. En 1939, la Suède neutre a néanmoins aidé la Finlande dans sa «guerre d’hiver» contre l’URSS. En 1940, l’Espagne franquiste, restée en dehors de la guerre, envoie tout de même sa division Azul sur le front russe. L’Irlande, officiellement neutre, aidera les États-Unis contre l’Allemagne nazie.

La neutralité est, en pratique, souvent associée à une souveraineté limitée. Le meilleur exemple de cette neutralité ambiguë demeure le concept de «finlandisation» pendant la guerre froide: Helsinki prendra garde de ne jamais fâcher son voisin soviétique, allant jusqu’à empêcher la publication en Finlande de L’Archipel du Goulag.

L’histoire du monde contemporain est donc celle du déclin de la neutralité.

Bien sûr, certains États continuent d’y recourir dans le pourtour de la Russie. Primus inter pares, l’Ukraine proclamera sa neutralité en 1991 puis se rapprochera de l’Otan après la révolution orange de 2004. La majorité prorusse reviendra à la neutralité en 2010 avant qu’une nouvelle révolution y renonce en 2014. D’autres États de l’ex-URSS ont choisi ce statut rassurant pour Moscou, tels que le Kazakhstan en 1991, la Biélorussie en 1994 (elle y renonce en 2022), la Moldavie ou le Turkménistan. Tout à son jeu d’équilibre entre Ouest et Est, la Serbie a déclaré sa neutralité en 2007 et la Mongolie a fait brièvement de même au milieu des années 2010.

Mais il est difficile de rester neutre dans un monde organisé par les Nations unies. Le Conseil de sécurité, à travers ses résolutions, exprime la volonté de la communauté internationale. Cela rend délicat la poursuite d’une «neutralité intégrale»: la Suisse en a tiré les conséquences en entrant à l’ONU (2002), en choisissant une «neutralité différentielle» qui lui permet d’appliquer les sanctions décidées par le Conseil de sécurité. Le choix de Berne de sanctionner la Russie en 2022 prolonge cette lente sortie de la neutralité. De la même manière, l’Autriche a adopté une «neutralité active» qui lui permet, par exemple, de participer aux opérations de maintien de la paix. En Irlande, la règle du «triple lock» (l’accord du gouvernement, du Parlement et de l’ONU) a aussi permis une participation aux opérations internationales.

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Il est enfin difficile de rester neutre dans un monde où la guerre redevient une réalité. En Europe, où cinq États sont neutres, l’avenir de la neutralité ne semble donc pas prometteur. Belgique et Luxembourg y ont renoncé en entrant dans l’Otan en 1949. Ceux qui le demeurent, l’Irlande, Malte, l’Autriche, la Finlande et la Suède, sont désormais membres de l’Union européenne. Or celle-ci, avec le traité de Lisbonne, s’est dotée d’une clause de solidarité mutuelle (l’article 42.7). Stockholm et Helsinki se posent en outre la question d’une entrée dans l’Otan, la guerre en Ukraine ayant confirmé que l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord ne couvre pas les simples pays partenaires de l’Alliance. On doit, dans les capitales du nord de l’Europe, relire Thucydide: dans la bataille entre Sparte et Athènes, Mélos a payé chèrement son désir de rester neutre.

Renaud Girard: «Les tristes restes du néoconservatisme»

CHRONIQUE - Dans son discours de Varsovie, Joe Biden a déclaré que Poutine ne pouvait pas «rester au pouvoir». Or ce n’est pas aux Américains mais aux Russes de décider qui doit gouverner en Russie.

En Hongrie, au cœur de la révolution conservatrice

ENQUÊTE - Les élections législatives hongroises se tiendront le dimanche 3 avril. Viktor Orbán va tenter de décrocher un quatrième mandat consécutif. L’occasion d’explorer le laboratoire politique qu’est devenue en douze ans la Hongrie du premier ministre nationaliste et conservateur.

Pierre Lellouche: «La difficulté d’une issue négociée sur l’Ukraine à l’heure des émotions de masse»

TRIBUNE - Le discours de justicier adopté envers Poutine par le président des États-Unis et certains de ses homologues occidentaux - en raison de l’indignation de leurs opinions publiques devant les images de l’Ukraine meurtrie et endeuillée - rend plus délicat encore un règlement diplomatique du conflit, s’inquiète l’ancien secrétaire d’État aux affaires européennes.

Le Figaro

Le ramadan débute samedi en France, confirme la Mosquée de Paris

Après deux éditions marquées par des restrictions liées à la pandémie - fermeture des lieux de culte en 2020, couvre-feu à 19h en 2021 -, le ramadan 2022 est marqué par le retour des «Tarawih», les prières nocturnes spécifiques au ramadan.

Le mois de ramadan, un mois de jeûne, de prières et de partage pour les musulmans, commencera samedi en France, a confirmé vendredi la Grande Mosquée de Paris dans un communiqué. Son recteur Chems-eddine Hafiz a confirmé cette date à l'issue d'une rencontre entre sa commission religieuse et six autres fédérations de mosquées, destinée à fixer la date de début de ce mois, même si cette dernière avait été annoncée il y a quinze jours par le Conseil français du culte musulman (CFCM).

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Toutes invitent à prier «pour la paix dans le monde et la concorde entre les composantes de la communauté nationale». Durant le ramadan, un des piliers de l'islam, les croyants sont invités à s'abstenir de boire, de manger, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, de l'aube - dès que l'on peut «distinguer un fil blanc d'un fil noir» dit le Coran - jusqu'au coucher du soleil. Après deux éditions marquées par des restrictions liées à la pandémie - fermeture des lieux de culte en 2020, couvre-feu à 19h en 2021 -, le ramadan 2022 est marqué par le retour des «Tarawih», les prières nocturnes spécifiques au ramadan, possibles à la mosquée.

Le port du masque recommandé pendant les prières

Pour autant, Mohammed Moussaoui, ex-président du CFCM, indique, dans un communiqué distinct, que «le port du masque reste fortement recommandé dans les lieux ne bénéficiant pas d'aération suffisante vers l'extérieur», notamment «lors des prières de Tarawih, compte tenu de leur durée et du nombre de participants élevé». Le ramadan s'achèvera par l'Aïd el-Fitr, la «fête de la rupture du jeûne». Les musulmans sont invités à acquitter une aumône pour les pauvres, la zakât el-Fitr. Elle a été «évaluée cette année à sept euros par personne», selon le CFCM.

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La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, selon plusieurs études sur le sujet (Pew Research Center, Institut Montaigne, Insee, Ined), ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe. Le jeûne est prescrit aux musulmans pubères, mais des dispenses sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées (jeûne effectué ultérieurement, dons aux nécessiteux...).

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Le Figaro

«Les plus beaux seins d'Hollywood» : la réaction des grands-parents de Sydney Sweeney face à ses scènes de nu dans Euphoria

Leonie Dutrievoz

Invitée dans l'émission d'Ellen DeGeneres, jeudi 31 mars, l'actrice s'est confiée sur la façon dont les membres de sa famille ont réagi lorsqu'ils ont vu certaines scènes de la série.

Assise dans la salle lors de la première de la série Euphoria, en 2019,  à Hollywood, et entourée de toute sa famille, Sydney Sweeney n'avait pas pensé à leur réaction devant les scènes où elle se retrouve nue. Invitée dans l'émission «The Ellen Show» jeudi 31 mars, l'interprète de Cassie a raconté comme ses grands-parents ont réagi lorsqu'ils ont découvert ces fameuses séquences. «Je leur ai dit “C'est une première à Hollywood ! Vous devez venir !” a expliqué Sydney Sweeney à Ellen DeGeneres. «Nous étions tous assis les uns à côté des autres devant un écran géant. Un écran gigantesque».

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L'actrice de 24 ans raconte qu'elle était surexcitée et ne réfléchissait pas à ce que les membres de sa famille s'apprêtaient à voir. Lorsque l'animatrice lui demande comment ces derniers ont réagi, elle répond : «Ils ont dit que j'avais les plus beaux seins d'Hollywood». Pour confirmer ses dires, Sydney Sweeney n'a pas hésité à demander confirmation à sa grand-mère, présente dans le public pendant l'émission.

En vidéo, Euphoria saison 2, la bande-annonce

Des scènes de nu inutiles

Si dans la première saison de la série, Sydney Sweeney est apparue de nombreuses fois nue, cela a été moins le cas dans la saison 2. En effet, la jeune femme a demandé à Sam Levinson, le créateur du show, à ce que certaines scènes ne soient pas tournées. «Il y avait des moments où Cassie devait apparaître sans t-shirt et je disais à Sam : “Je ne pense pas que ce soit nécessaire”. Il me répondait : “Ok, on n'a pas besoin de ça”», a-t-elle expliqué dans une interview à The Independentlundi 24 janvier. La jeune actrice a précisé que le showrunner n'avait jamais insisté pour tourner ces scènes : «Quand je n'en voulais pas, il ne me le faisait pas faire».

Elle déplore, aujourd'hui, que certains s'intéressent davantage à son physique qu'à son jeu d'actrice dans Euphoria. «Personne n'en parle, parce que j'y apparais nue. Je fais la série The White Lotus (où elle est toujours habillée, NDLR), et les critiques s'intéressent à moi». Mais l'actrice peut être rassurée : elle a été la révélation de cette nouvelle saison. Et voit déjà s'ouvrir, pour elle, une carrière au cinéma.

Elizabeth II au bras du prince Andrew : un geste fort qui aurait «consterné» les princes Charles et William

Accusé d'être impliqué dans l'affaire Jeffrey Epstein, le prince Andrew est pourtant apparu au bras de la souveraine lors de la cérémonie organisée en hommage au prince Philip. Une décision qui n'aurait pas été du goût du prince de Galles et de son fils aîné.

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La fille du prince William et de Kate Middleton assistait, le mardi 29 mars, à la cérémonie organisée en hommage au prince Philip, son arrière-grand-père, à l'abbaye de Westminster.

Oscars 2022 : en images, la stupéfaction des stars au moment de la gifle de Will Smith

Serena Williams, Lupita Nyong'o... Le geste a provoqué une onde de choc. Dans le public, les personnalités ayant assisté à la scène n'ont pu masquer leur stupéfaction.

Le Figaro

La quarantaine, le temps de l'épanouissement sexuel des femmes

TÉMOIGNAGES - Après 40 ans, certaines femmes décrivent un moment de bascule dans leur épanouissement sexuel. S'écouter, se réapproprier son corps et ses envies, explorer... Elles se confient et racontent leur désir désinhibé.

«Sentir ses mains qui saisissent mes hanches, profiter de caresses enveloppantes, l'enjoindre à me prendre plus intensément ou au contraire à ralentir...», d'abord timide, la voix d'Alexandra, 41 ans, s'affermit. Oser verbaliser ses envies est encore nouveau pour elle. Avec le cap de la quarantaine, elle a vu sa sexualité s'épanouir. «Enfin !», s'exclame-t-elle dans un cri du cœur qui lui rougit les joues. Alexandra n'a, selon ses dires, jamais été particulièrement prude ou dévergondée. Mais quand elle décrit sa vie sexuelle d'avant, le champ lexical est tiède : «ça allait», «normal», «bon vieux missionnaire». Comment l'explique-t-elle ? «Je me mettais plutôt au diapason de mon partenaire, répondant à ses sollicitations, n'osant pas être l'instigatrice au lit. Alors que maintenant je m'écoute, moi, mon corps et mon désir». Même discours chez Emmanuelle, qui dit s'être affranchie à 44 ans, de «la barrière entre la mère et la putain. Avant, je n'osais pas faire une fellation, je m'interdisais certaines positions sur lesquelles je fantasmais pourtant. Aujourd'hui j'ai compris que je peux être une maman dévouée, une femme respectable et une amante passionnée. Tout ça à la fois. Ces identités n'ont pas à être en opposition», prêche-t-elle.

La dizaine de l'affirmation de soi

La quarantaine, l'âge de la libération sexuelle ? «On célèbre les dizaines en sexualité comme dans les anniversaires : à 20 ans on devient tout juste adulte, à 30, c'est la construction de la famille, à 40, notre identité professionnelle, familiale, sociale est construite et même solidement bâtie. C'est alors la dizaine de l'affirmation de soi», commente Nathalie Giraud-Desforge, sexothérapeute. Elle est une des premières en France à avoir importé le concept de réunions sextoys (sur le même principe que les soirées Tupperware de nos grands-mères) et a fondé le site pimentrose.fr. Dans son cabinet parisien, la professionnelle est fréquemment témoin des entraves qui inhibent le désir des femmes. Une carrière chronophage, des enfants à élever, des nuits écourtées, un quotidien hébétant. «La charge mentale diminue la bande passante du désir. Notre société ne laisse matériellement pas le temps aux femmes pour libérer leur psyché avant 40 ans», résume Nathalie Giraud-Desforge. Alors quand, enfin, le cerveau gagne en espace disponible, la sexualité devient un nouveau terrain d'exploration.

Notre société ne laisse matériellement pas le temps aux femmes pour libérer leur psyché avant 40 ans

L'experte y voit aussi un effet générationnel. Les quadragénaires d'aujourd'hui ont vécu le développement des sextoys, elles ont grandi avec des héroïnes de série sexuellement libérées et ont bénéficié de l'effet 50 Nuances de Grey. «Loin d'être anecdotique, cette mummy-porn a libéré les fantasmes. La société donne là une autorisation explicite, les femmes sont autorisées à fantasmer et à libérer leurs pratiques sexuelles», affirme la sexothérapeute.

En vidéo, un extrait du documentaire «Option éducation sexuelle»

Une éducation au plaisir féminin sur le tard

Pour ses 40 ans, les amies de Cécile-Charlotte lui ont offert un best-seller : le rabbit, le fameux vibromasseur avec stimulation clitoridienne popularisé par la série américaine Sex and the City. Quelques mois après son anniversaire, alors que son mari passe une soirée avec des amis, elle l'utilise pour la première fois. «J'ai redécouvert, sur le tard, les plaisirs de la masturbation. Depuis, c'est un acte assumé. Je découvre mon corps en autodidacte, ça nourrit ma pratique avec mon partenaire», dit-elle. Elle raconte ainsi qu'il lui arrivait de «rester sur faim», son mari ayant joui et la laissant à quelques pas de l'orgasme, frustrée. «Il ne se doutait de rien bien sûr, je ne disais rien, pour moi c'était normal… Maintenant, je veux l'égalité au lit. Donc, si mon mari jouit avant moi, je n'ai aucun scrupule à lui dire clairement «encore» et, parfois, à l'inviter à utiliser le vibromasseur».

Cette éducation du plaisir féminin sur le tard, la sexothérapeute Nathalie Giraud-Desforge en est régulièrement témoin : «à quarante ans, la femme veut s'explorer. Elle prend un miroir pour oser enfin découvrir son anatomie, se rend sur des sites comme climax.how, écoute des podcast dédiés. Ce n'est pas toujours assumé, dans ce cheminement de leur sexualité de nombreuses femmes ont besoin de ré-assurance, d'autorisation. Elles se questionnent sur la norme». Alice, 46 ans, elle, s'est toujours caressée. «Mais de façon sporadique, en période de célibat ou de désaccord conjugal. Alors que maintenant, c'est juste… naturel. Je me sens regonflée à bloc, pleine d'énergie après l'orgasme», explique-t-elle.

Les bienfaits de la jouissance sur la santé ont été maintes fois démontrés. Faire l'amour, dans les traités taoïstes, se dit d'ailleurs «cueillir le remède». «On dit que l'orgasme décharge et recharge : décharge les tensions et recharge l'énergie», rappelle Danièle Flaumembaum, gynécologue, acupunctrice et auteure de Femme désirée, Femme désirante (Payot, 2011).

Dire «non» sans la moindre culpabilité

Cet orgasme n'est cependant plus le saint Graal. «J'ai accepté que tous les rapports ne devaient pas se conclure sur un orgasme pour me faire du bien. Qu'il n'y avait aucune obligation absolue, pas même la jouissance. Ou plutôt que la jouissance est un nuancier, une palette d'émotions et que toutes me satisfont», confie Adeline, 44 ans. Plus question pour elle de sur-jouer, et encore moins de simuler son émotion : elle refuse d'être un faire-valoir pour son partenaire, «si je prends mon pied de façon intense, tant mieux, si c'est un rapport sexuel avec une jouissance plus légère c'est bien aussi».

J'ai accepté que tous les rapports ne devaient pas se conclure sur un orgasme

De même, Kate, 45 ans, croisée à la sortie d'un sex-shop parisien, assume désormais de dire non. «J'ai des moments où j'ai tout le temps envie, j'ai besoin de toucher, d'être touchée, de coucher. Et d'autres périodes où ça ne me branche pas, et alors non seulement je dis non, mais en plus sans en éprouver la moindre culpabilité».

Dans son tote bag, elle vient de glisser un nouvel ensemble de lingerie dont la brassière est fendue pour laisser paraître les mamelons. Elle avoue avoir envoyé une photo à son dernier amoureux en date depuis la cabine d'essayage. «Ça participe aux préliminaires», commente-t-elle. Un geste qu'elle n'aurait jamais osé faire il y a quelques années encore. «De même, je ne faisais pas durer les préliminaires, c'était tout feu, tout flamme, droit au but. Alors que maintenant, c'est une phase que j'aime étendre. J'aime sentir monter la tension sexuelle», confie-t-elle. S'éclipser pour retirer sa culotte lors d'un dîner au restaurant, découvrir une invitation explicite dans son sac à main, s'échanger des «sextos» de plus en plus chauds. «Et ça continue au lit, avec des baisers lents, des caresses, des mots doux, des scénarios même parfois», détaille-t-elle.

Un nouveau tournant dans la sexualité féminine

« À quarante ans, la femme va passer du Yang, qui est le domaine du faire, au Yin qui est créatrice. On est alors dans l'exploration d'une réceptivité. Une façon d'être tournée aux dons», analyse la sexothérapeute Nathalie Giraud-Desforge. «Selon la tradition chinoise taoïste, le désir de la femme s'ouvre au cœur, tandis que celui de l'homme prend sa source au niveau de son sexe. Les mots, les caresses, les baisers font donc descendre les énergies féminines, dont l'excitation est plus intellectuelle», renchérit la gynécologue Danièle Flaumenbaum.

Aller explorer ce qui avait été mis de côté jusque-là

Après avoir vécu la libération de la femme, la gynécologue qui anime fréquemment des tables rondes espère assister à un nouveau tournant dans leur sexualité. «La pilule a permis à ce que la biologie du corps soit supplantée par l'esprit. La femme annonçait ainsi à son corps : ce n'est pas le moment de procréer, mais celui du plaisir pour le plaisir». Elle se réjouit de voir ses congénères explorer leur sexualité. Prendre un amant. Tenter le bondage. Essayer un rapport avec plusieurs partenaires. «À quarante ans, les femmes ont acquis de l'expérience, qui les aide obligatoirement à se poser les bonnes questions. Avec le côté sexuel, c'est aussi aller explorer ce qui avait été mis de côté jusque-là.» Comme le clitoris, longtemps effacé des manuels d'anatomie et qui devient, selon les deux expertes, «le nouvel organe du jour».

Désir trop précoce, risque de regret : peut-on autoriser la chirurgie esthétique à l'adolescence ?

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Le Figaro

Les premières images de Sean Penn et Julia Roberts, méconnaissables, dans la série Gaslit sur le Watergate

Léa Mabilon

Vieillis et transformés, les deux acteurs impressionnent dans cette série qui revient sur destin tragique de Martha Mitchell, à l'occasion des 50 ans de l'affaire du Watergate. Le scandale politique qui secoua l'Amérique.

Julia Roberts et Sean Penn s'offrent une virée de choix dans l'univers détonnant de la politique. En effet, la mini-série Gaslit, réalisée par Matt Ross, revient sur l'un des épisodes les plus marquants de l'histoire des États-Unis : le scandale du Watergate, affaire d'espionnage ayant mené à la démission du président Richard Nixon en 1974. Basée sur la première saison du podcast Slow Burn, du journaliste Leon Neyfakh, cette création entend, cependant, mettre en lumière un pan inédit de l'histoire : le rôle de Martha Mitchell (incarnée par Julia Roberts), épouse du procureur général du pays, John Mitchell (Sean Penn), qui fut l'une des premières lanceuses d'alerte de cette affaire.

Une femme de télévision

Martha Mitchell, personnage extravagant reconnaissable à ses coiffures bouffantes et à ses robes colorées, se lança en effet dans une bataille sans précédent avec le gouvernement. Habituée des plateaux de télévision et connue pour ses discours sans langue de bois sur les activités de son mari, procureur et membre du parti républicain, proche de Nixon, elle œuvra dans l'ombre pour faire éclater la vérité. Et ce, dès le cambriolage des bureaux du Parti démocrate dans l'immeuble Watergate. En effet, en 1972, cinq plombiers étaient interpellés par les forces de l'ordre après avoir pénétré dans les locaux du parti de l'opposition. Peu après, les liens étroits entre ces hommes munis de matériel d'écoute et la Maison-Blanche seront établis.

Suspicieuse et méfiante face au silence de son époux, Martha Mitchell se mit alors en tête d'alerter la presse, en dépit des conséquences. Discréditée publiquement, elle sera aussi accusée de parjure, complotisme et obstruction à la justice et condamnée à dix-neuf mois de prison. Elle divorcera de John Mitchell et mourra en 1976 d'un cancer des os. Comme le soulève Vogue, Richard Nixon dira en 1977, soit trois ans après sa démission : «Sans Martha, il n'y aurait pas eu de Watergate».

Parmi les autres personnages clés de cette affaire, s'ajoute notamment John Dean, avocat et conseiller juridique de la Maison-Blanche, incarné par l'acteur Dan Stevens (Downton Abbey). Mais aussi sa femme, dite Mo, jouée par Betty Gilpin (de la série Glow), et Gordon Liddy (joué par Shea Whigham), considéré comme le chef d'orchestre du Watergate.

Déployé à travers huit épisodes d'environ une heure, Gaslit sortira dès le 24 avril sur la plateforme de streaming StarzPlay.

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La célèbre Gold Party organisée traditionnellement après la cérémonie par le couple star fait l'objet d'un boycott cette année par certaines célébrités et un syndicat d'employés.

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Le Figaro

Hongrie: Viktor Orban prêt pour quatre ans de plus

Thomas Laffitte

DÉCRYPTAGE - Le premier ministre hongrois sans discontinuer depuis 2010 est donné favori, dimanche, des législatives.

Budapest

À en croire les sondages, il n’y aurait plus aucun suspense. Viktor Orban, à la tête de son parti ultraconservateur, le Fidesz, est donné vainqueur par l’intégralité des enquêtes d’opinion. Certaines anticipent même une très large victoire du premier ministre, qui brigue un quatrième mandat consécutif depuis son retour au pouvoir en 2010. «Je n’arrive pas à me souvenir d’un moment où les étoiles ont été si bien alignées à 19 jours des élections», s’est amusé Viktor Orban, illustrant toute la confiance qui habite ses troupes.

Pourtant, ces élections législatives avaient été annoncées comme inédites. Pour la première fois en douze ans, les six principaux partis de l’opposition, incluant les socialistes, les écologistes, les sociaux-démocrates, les libéraux ainsi que l’ancien parti d’extrême droite recentré idéologiquement, se sont unis au sein d’une seule et même coalition. Après les défaites aussi sèches qu’humiliantes de 2014 et 2018, où le Fidesz s’était systématiquement imposé avec une majorité des deux tiers au Parlement, ils avaient accepté d’enterrer la hache de guerre dans le seul but de déloger Viktor Orban du pouvoir.

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À l’automne dernier, les ennemis jurés d’hier ont surpris en désignant leur candidat commun. Plus de 800.000 électeurs ont participé aux premières primaires jamais organisées en Hongrie. Alors que le maire écologiste de Budapest, Gergely Karacsony, partait favori, son retrait inattendu a permis à Peter Marki-Zay, un chrétien conservateur novice en politique, de l’emporter à la surprise générale. L’espoir renaissait alors dans les rangs de l’opposition. Les primaires avaient montré la capacité mobilisatrice de cette coalition, jusque dans les campagnes, réputées acquises au pouvoir. Dans les rangs du Fidesz, l’inquiétude montait: pour la première fois, ils étaient donnés perdants dans les sondages. Peter Marki-Zay, ardent dénonciateur de la corruption, semblait être ce visage nouveau capable de battre un Viktor Orban vieillissant.

Et puis, plus rien. À l’approche de l’hiver, l’opposition semblait être rentrée dans sa tanière, laissant fondre son avance dans les sondages. Le Fidesz, lui, n’a pas hiberné! Treizième mois de retraite, exemption d’impôt pour les moins de 25 ans, baisse des prix de l’énergie: Viktor Orban a multiplié les cadeaux à l’approche des élections. Pendant ce temps, l’opposition n’arrivait toujours pas à présenter un programme commun, et encore moins à contrôler la parole de son candidat, qui s’est révélé par trop exalté dans ses interventions, multipliant les gaffes et les déclarations hasardeuses.

La gauche veut offrir du sang aux gens à la place du pétrole. Choisir la gauche, c’est choisir la guerre. Nous, nous voulons la paix !

Alors que la guerre en Ukraine venait écraser la campagne électorale dès le 24 février, c’est justement l’une des déclarations de Peter Marki-Zay qui a lancé une des principales campagnes de propagande dont le Fidesz a le secret. Lors d’une interview, «MZP» a déclaré vouloir se plier à toutes les décisions que prendrait l’Otan, y compris si des troupes devaient être envoyées en Ukraine. Il n’en fallait pas plus pour le gouvernement. Très vite, le message, matraqué à coups d’affiches, spots publicitaires sur les réseaux sociaux, à la télévision ou à la radio, est vite passé: «La gauche veut envoyer des soldats hongrois se battre en Ukraine.»

S’affichant en garant de la paix et de la sécurité, et même en faveur de l’accueil des réfugiés ukrainiens, le premier ministre a réussi à complètement tourner la guerre à son avantage en accusant la gauche d’être «le parti de la guerre». «La gauche veut offrir du sang aux gens à la place du pétrole. Choisir la gauche, c’est choisir la guerre. Nous, nous voulons la paix!», écrit Viktor Orban sur Facebook, son réseau social fétiche.

Empire médiatique

L’opposition a bien tenté de répliquer, mais il est difficile de rivaliser avec l’empire médiatique aux mains du Fidesz. Lors de sa seule apparition à la télévision publique, Peter Marki-Zay s’est ainsi vu offrir cinq minutes de temps de parole, soit le minimum légal. «Merci beaucoup d’avoir donné à l’opposition l’opportunité de parler cinq minutes en quatre ans, quand bien même je représente 2,5 à 3 millions de personnes», commençait-il, avant d’essayer de démonter une par une toutes les accusations du pouvoir.

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Peter Marki-Zay avait bien cru pouvoir attaquer Viktor Orban sur sa politique pro-Poutine, mais il a finalement été sur la défensive. Comme l’explique le politologue Robert Laszlo, «le choix entre “l’Est et l’Ouest”, dont l’opposition veut faire le principal enjeu de l’élection, est moins puissant dans l’opinion publique que le choix proposé par le Fidesz entre “la guerre et la paix”».

Malgré une gestion calamiteuse de la pandémie (plus de 45.000 morts dans un pays de moins de 10 millions d’habitants), une inflation galopante et des perspectives économiques peu reluisantes, le leader de la «contre-révolution conservatrice», déjà le plus ancien chef de gouvernement en exercice de l’Union européenne, semble donc prêt à rempiler pour quatre ans de plus.

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Le Figaro

Le journal du mercato : Bruno Fernandes prolonge à Manchester United

La prolongation de Bruno Fernandes, la priorité du Bayern ou encore la satisfaction de Bosz : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 1er avril 2022.

Manchester United : la prolongation de Bruno Fernandes officialisée

C'était attendu, c'est désormais officiel. Ce vendredi, Manchester United a annoncé la prolongation de contrat de Bruno Fernandes (27 ans) jusqu'en juin 2026 avec une année supplémentaire en option. Son extension comprend également une revalorisation salariale. L'international portugais, qui a rejoint les Red Devils à l'hiver 2020, a inscrit 49 buts et délivré 39 passes décisives en 117 apparitions avec la tunique mancunienne.

Le Bayern Munich pousse pour Ryan Gravenberch

Considéré comme l'un des meilleurs jeunes de sa génération, Ryan Gravenberch attise les convoitises. Notamment celles du Bayern Munich qui aimerait trouver un accord dans les prochaines semaines en vue de boucler sa signature pour cet été. D'après les dernières révélations de Fabrizio Romano, les dirigeants bavarois - qui auraient fait du Néerlandais leur priorité - s'activeraient grandement pour conclure le deal. Les négociations concernant les conditions personnelles seraient désormais bien avancées puisque la proposition de contrat serait même prête. Le Bayern Munich doit toutefois encore s'entendre avec l'Ajax Amsterdam...qui ne devrait pas lâcher sa pépite aussi facilement. Âgé de 19 ans, Ryan Gravenberch a inscrit 2 buts et délivré 5 passes décisives en 26 rencontres d'Eredivisie.

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Gonçalo Inácio aurait prolongé son contrat avec le Sporting CP

Bonne nouvelle pour les supporters du Sporting CP. À en croire le journaliste spécialisé dans le marché des transferts Fabrizio Romano, Gonçalo Inácio (20 ans) aurait prolongé son contrat avec son club formateur. Le jeune défenseur central serait désormais lié aux Lions jusqu'en juin 2026, avec une année supplémentaire en option. Suivi par de nombreuses formations, son nouveau bail comprendrait une clause libératoire de 45 M€.

Peter Bosz «surpris» de l'arrivée de Tetê à l'Olympique Lyonnais

Peter Bosz est un homme heureux. Interrogé ce vendredi sur l'arrivée de Tetê à l'Olympique Lyonnais, l'entraîneur néerlandais n'a pas caché sa surprise et sa satisfaction : «Tetê est un joueur spécial. Je le connaissais depuis longtemps et j'étais surpris de voir qu'un joueur comme Tetê était sollicité par l'OL. Normalement, ce genre de joueur est inatteignable pour l'OL», a confié le technicien rhodanien. Avant d'ajouter : «La situation triste en Ukraine nous a aidés mais il faut savoir que le temps est très court. Il a disputé son premier entraînement avec nous tout à l'heure. Nous n'avons plus beaucoup de temps car dans six semaines, la saison est terminée. Son meilleur poste est ailier droit et pour moi, il ne vient pas empiéter sur le terrain de Romain et Rayan qui sont des joueurs plus axiaux.» Tetê, 22 ans, évoluait au Shakhtar Donetsk. Mais puisque le championnat ukrainien a logiquement été interrompu après l'invasion russe, le Brésilien a eu l'opportunité de signer ailleurs.

Maycon prêté au Corinthians

En plus de Tetê, un autre joueur du Shakhtar Donetsk a trouvé un nouveau point de chute. Il s'agit du Brésilien Maycon. Âgé de 24 ans, le milieu de terrain a été prêté aux Corinthians (Brésil), son club formateur, jusqu'à la fin de l'année 2022. Le gaucher avait quitté la formation de São Paulo à l'été 2018 pour rejoindre le Donbass.

Le journal du mercato : Nkunku dans le viseur du Bayern, le Barça écarte l'option Mbappé

Le Bayern sur Nkunku, Mbappé et Haaland loin du Barça ou Pochettino reçu à Manchester : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 29 mars 2022.

Le journal du mercato : l'Inter tente le gros coup Dybala, une piste en Espagne pour Draxler ?

L'Inter sur Dybala, Séville qui songe à Draxler ou la Lazio tenté par Bourigeaud : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 30 mars 2022.

Le journal du mercato : le Real en pince pour Tchouaméni, le PSG peine à prolonger Marquinhos

Tchouaméni dans le viseur du Real, le dossier Marquinhos à Paris ou Raphinha vers le Barça : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 28 mars 2022.

L'Humanité

Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »

Actu

Le candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.

Julia Hamlaoui

#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche aux gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.

Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.

Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance.  « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.

Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».

Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfévasion fiscale
L'Humanité

A VOTÉ #7 - La guerre des clips

Vidéo

Depuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne. 

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause. 

L'Humanité

Les classes populaires peuvent bousculer le scénario

Analyse

Le vote est un droit acquis chèrement. Chaque bulletin de vote à l’élection présidentielle sera utile au sens où il pèsera sur la politique qui sera mise en œuvre pour les cinq prochaines années. Celle-ci a et aura des conséquences sur la vie quotidienne de chacune et de chacun. Ainsi, le vote pour telle candidate ou tel ou candidat n’a pas la même signification selon les intérêts que ce dernier défend.

Patrick Le Hyaric

Du Président sortant à Mme Pécresse et aux extrêmes droites, c’est sous une forme ou une autre le service aux puissances d’argent contre les travailleurs et les privés d’emploi.De manière plus ou moins violente, ils promettent la chasse aux plus démunis en montrant d’un index vengeur ce qu’ils appellent la fraude sociale sans dire un mot, aucun, des oligarques français qui par leur sport favori, la fraude fiscale, spolient la France.Cette véritable fraude représente l’équivalent des budgets de la justice et de l’Éducation nationale réunis.

Et en chœur, voici qu’ils veulent reculer l’âge ouvrant droit à la retraite et  torpiller les ressources de la sécurité sociale en abaissant les cotisations. L’abstention des catégories populaires, à leur corps défendant, est une façon de voter contre leurs intérêts. Les milieux les plus favorisés ne s’y trompent pas. Cet électorat se rend quatorze fois plus aux urnes que celui des familles populaires. Ils créent ainsi un rapport de force en leur faveur.

Ne nous trompons pas ! L’abstention populaire est encouragée par le complexe médiatico-sondagier qui annonce jour après jour les résultats du premier tour, comme si les jeux étaient fait d’avance. Ils instillent ainsi l’idée que cette élection ne comptera pour rien puisqu’elle va répéter le même scénario qu’en 2017.

Pas la peine d’aller voter, braves gens annoncent-ils de concert, puisque le résultat de l’élection est déjà fait.

De ce point de vue, la presse nationale macronienne dominicale est édifiante. Elle organise ouvertement le duel Macron-Le Pen. Ce scénario que rejette une majorité de nos concitoyens. L’objectif de cette manipulation est de mobiliser les électorats macronistes et d’extrême droite tout en poussant la partie de l’électorat, qui rejette ces institutions anti-démocratiques de personnalisation du pouvoir, à ne pas s’exprimer par le vote puisque les jeux seraient déjà faits.

C’est l'auto reconduction du monarque qui est recherchée.

Pire, cette orchestration du débat politique vise, dans le cadre de l’élection, l’effacement de tout projet de rupture politique, sociale, écologique, tant les programmes des droites et des extrêmes droites sont proches les uns des autres.

Et maintenant, voici le prétexte totalement fallacieux, de la nécessité d’élire un président « protecteur » de la nation en cette période où la folle guerre du maitre du Kremlin angoisse et inquiète tout un chacun.

Le seul protecteur de la nation est le peuple uni et éclairé grâce aux débats démocratiques, publiques, parlementaires, sur la base d’une action et d’une voix indépendantes de la France en faveur de la sécurité et de la paix.

Précisément, il manque aujourd’hui une initiative politique d’ampleur pour obtenir, sous l’égide de l’ONU, une conférence européenne pour la sécurité, la paix et le désarmement en Europe.

Le système institutionnel construit pour éviter toute rupture majeure avec le système capitaliste risque de tourner en roue libre et sans contrôle si celles et ceux qui ont intérêt à un changement de politique, de pouvoir et de société ne s’expriment pas en utilisant par-delà leurs histoires et leurs opinions, le bulletin de vote qui le permet : celui qui porte le nom de Fabien Roussel.

Le dégoût des catégories populaires des politiques mises en œuvre contre elles, la non-reconnaissance dont elles sont victimes, conduisent à élargir l’impasse dans laquelle les forces de l’argent et leurs fondés de pouvoir veulent les pousser : reconstituer le piège du scénario de la précédente présidentielle.

À une notable différence près ! L’extrême haine de Mme Le Pen a été cette fois rendue plus présentable aux regards des horreurs de M. Zemmour, mis en piste l’été dernier à cette fin et pour préparer une union des droites d’un nouveau genre.

Un dispositif qui videra de son sang le parti créé pour M. Sarkozy. Une partie des élus de celui-ci allant s’abriter sous l’aile de M. Macron avec des fractions socialistes, une autre construisant avec les extrêmes-droites l’équivalent du parti de la droite nord américaine. Le parti du président se positionnant comme le parti démocrate États-unien.

C’est le dispositif rêvé des forces du capital car il bouche toute issue transformatrice. Ainsi, les débats présentés sous un faux décor pluraliste ne porteraient plus qu’entre des solutions de droite et des solutions de droite. Aucune de ces forces là ne propose une autre répartition des richesses et une autre manière de les produire ; Aucune d'elles ne veut garantir la sécurité sociale et promouvoir un nouveau partage de la valeur issue du travail.

Au contraire, leur objectif est de diminuer sans cesse la contribution du capital au financement des écoles, de la santé ou de la transition environnementale. Tout l’opposé du programme de Fabien Roussel qui propose de partir des besoins humains pour vivre mieux dans une cohérence inédite, conjuguant création de richesses nouvelles, répartition des fruits de celle-ci, révolution fiscale et mobilisation des banques jusqu'à la banque centrale européenne . Cette aspiration   majoritaire  de nos concitoyens qu’il faudrait transformer en vote positif.

Les enjeux et les périls sont immenses : combat contre le réchauffement climatique, reprise de l’inflation grevant le pouvoir d’achat populaire, apparition de nouveaux virus appelant à muscler les systèmes de santé, retour de la guerre en Europe et lourdes menaces sur les sécurités énergétiques et alimentaire, perte de souveraineté industrielle et agricole, surarmement en cours…

 Tout ce qui a été vanté par les droites, sa variante macroniste et d’autres comme étant la mondialisation heureuse tombe à l’eau.

En ce sens, le vote communiste est celui du dépassement de l’actuel système pour qu’enfin les travailleurs et les créateurs, la jeunesse comme les plus âgés, puissent ouvrir une nouvelle page en prenant leur destin en main. Voilà qui serait efficace !

Conjugué aux  luttes sociales, le vote est un acte important , utile, efficace pour ouvrir un processus de transformation sociale, écologique et démocratique, de paix et de coopération entre nations et peuples. Le vote communiste le permet. Il est une contribution  à la recherche d’une unité populaire large sur la base d’une progression des idées et des forces de gauche et pour un recul frontal de celles, nauséabondes, d’extrême droite. Il est le vote pour se défendre et pour ouvrir une perspective de changement de politique et de pouvoir. Les classes populaires peuvent bousculer, dans l’isoloir, par leur vote, le scénario préétabli contre elles.

Présidentielle 2022
El País (ESP)

Una vuelta por toda España desde el sofá de casa

NETFLIX

Netflix y Turespaña lanzan ‘Spain Travel Guide’, un mosaico de pequeñas historias inspiradas en series y películas de la plataforma que conforman la esencia del país

Los tableros de ajedrez donde Anya Taylor-Joy —en el papel de la joven y genial ajedrecista Beth Harmon de la serie de Netflix Gambito de dama — mueve ficha y da jaque mate a sus adversarios masculinos mientras clava en ellos sus intensos ojos fueron fabricados en Rechapados Ferrer, una empresa familiar fundada a finales de los años cincuenta ubicada en La Garriga (Barcelona). Los claustros de piedra y la biblioteca del instituto IES Novariz, “el más bonito de Galicia”, donde transcurre buena parte de la trama de El desorden que dejas, están en el monasterio San Salvador de Celanova, a unos 25 kilómetros de Ourense, mientras que los brumosos exteriores de la serie protagonizada por Inma Cuesta y Bárbara Lennie se rodaron en Celanova, Ribadavia, Allariz, el cañón del Sil y las termas romanas de Bande. El bosque ficticio de Brokilón que aparece en la oscura serie de espada y brujería The Witcher se inspiró en tres espacios naturales de la isla de La Palma: el bosque de Los Tilos, La Zarza y Cubo de la Galga. Y hasta Navarrete, una de las paradas en La Rioja del Camino de Santiago, llegan numerosos curiosos que quieren conocer el pueblo natal de Paquita Salas, la protagonista de la ficción creada por Javier Calvo y Javier Ambrosi.

El crecimiento de las producciones audiovisuales realizadas o ambientadas en España ha acercado a personas de todo el mundo la cultura, el patrimonio y la riqueza del país. Y según un informe de BASIS Researc, que evaluó en 2010 el impacto de las películas y series de televisión en el interés por la cultura y las tradiciones españolas, el contenido de Netflix tiene un impacto particularmente significativo en el deseo de los espectadores de visitar el país o conocer sus cultura y costumbres. Para el estudio se encuestó a más de 13.000 personas y se analizaron 30 títulos.

La conclusión es que las grandes historias son una buena forma de viajar desde el sofá, y que también contribuyen a hacer visible (y apetecible) España como destino y dar a conocer nuestras costumbres, historias, arte, gastronomía, artesanía…

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Con esta premisa, el Instituto de Turismo de España, Turespaña, y Netflix acaban de lanzar la guía digital Spain Travel Guide, “un mosaico de pequeñas historias que conforman la esencia de España”, realizado en colaboración con ETHIC y la Dirección General de Industria Alimentaria. Esta particular guía recorre las 17 comunidades y las dos ciudades autónomas de Ceuta y Melilla vinculando contenidos de la plataforma con historias y protagonistas de cada región.

“La colaboración de Turespaña con Netflix a través de esta guía permite potenciar el turismo cinematográfico que no solo contribuye a poner en valor los escenarios en que se ruedan las producciones, sino que refuerza, a través de los personajes, las emociones y las experiencias que se experimentan viajando virtualmente o en persona”, declaró la ministra de Industria, Comercio y Turismo, Reyes Maroto, quien también destacó que “viendo las series y películas de Netflix descubrimos España, sus paisajes, sus tradiciones y sobre todo, sus gentes. Un país apasionante con historias infinitas, tradiciones milenarias, moderno, alegre, monumental, diverso y creativo. Un país con mucho talento”.

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Con un formato de mapa esquemático de colores con una sección para cada comunidad, Spain Travel Guide permite descubrir la artesanía, la música o la agricultura, el estilo de vida y la capacidad de la sociedad española para ofrecer experiencias únicas a los viajeros. Algo que se refleja en muchas de las series, películas y documentales que se producen en España para Netflix mostrando algún aspecto del país.

El eje central de esta guía son los testimonios de los propios habitantes, gracias a cuyas historias se descubre un turismo muy diverso. A lo largo de sus secciones, se refleja un territorio lleno de contrastes entre sus ciudades y sus entornos rurales, en los que la cultura, la gastronomía, el patrimonio histórico, la moda, la naturaleza o el deporte se presentan como sorprendentes alternativas para aquellos que quieren explorar España de una manera diferente.

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Creando nuevas historias

En paralelo, ambas entidades anuncian el concurso de cortos ¿Cómo dirías que es España sin decirlo? Está abierto a alumnos de centros de formación de grado superior, escuelas de cine y universidades que dispongan de estudios audiovisuales, cine o imagen y sonido. Con él se invita a los participantes a crear historias en formato audiovisual “inspiradas en valores y atributos, tangibles o intangibles, de España y ofrezcan un enfoque que destaque la diversidad y singularidad de sus territorios, ciudades y pueblos”, según los organizadores.

Los guiones deberán poner en valor “los principios del desarrollo sostenible, a través de, al menos uno, de los tres pilares enunciados por Turespaña: el territorio, las personas y el patrimonio”. Se valorará especialmente la autenticidad de los relatos, promoviendo un turismo que no se base en una única estación en zonas concentradas, sino que se extienda a lo largo de todo el año y en áreas menos conocidas por el turismo tradicional. Los equipos optarán a cinco premios otorgados con una dotación económica de 7.000 euros para producir, filmar y postproducir su corto. El plazo de inscripción comienza el 1 de mayo y finaliza el 31 de mayo de 2022. Las bases del concurso y los proyectos ganadores se harán públicos en la página del proyecto.

Las dos iniciativas forman parte del Acuerdo de Colaboración entre Turespaña y Netflix, firmado en junio de 2021, para el diseño de nuevos productos turísticos en torno a la industria audiovisual que fortalezcan la marca turística España, y se suman al video promocional “¿Cómo dirías que es España sin decirlo?”, que mostraba rincones icónicos y aspectos de la geografía, la cultura y el estilo de vida españoles a través de fragmentos de las películas y series producidas por Netflix en España.

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L'Humanité

Le nouveau RSA contraire aux droits humains

Chronique

Patrick Le Hyaric

Est-ce un cabinet de conseil, comme McKinsey, qui en l’échange d’une forte rémunération, a conseillé au président-candidat de forcer les citoyens contraints de vivre avec un revenu de solidarité active (RSA) à travailler jusqu’à 20 heures par semaine ?

Pourquoi s’acharner sur ces deux millions de personnes - dont près de 30% ont plus de 50 ans et le quart sont éligible à l’allocation adulte-handicapé - qui touchent cette allocation de 572 € par mois ?

Et pourquoi, en revanche, ne rien réclamer aux cinq personnes les plus riches de France, qui à elles seules possèdent plus que les 27 millions les plus pauvres ?

Elles bénéficient pourtant de la part de l’État d’avantages fiscaux en tout genre et sans commune mesure avec la chiche allocation accordée au titre du RSA.

À ces milliardaires, aucune contrepartie n’est réclamée ! Pourquoi jeter en pâture à la vindicte populaire les plus pauvres d’entre nous, et ainsi fragmenter la société, quand si peu d’actions sont engagées pour empêcher les 80 milliards d’euros de fraude fiscale.

Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron

Est-ce pour satisfaire droite et extrême droite dont le thème de l’assistanat est un cheval de bataille favori ? Ces mêmes forces qui rêvent de fournir une main d’œuvre sous-payée à 6,64 € de l’heure soit 20% en deçà du SMIC horaire net.

Ajoutons, que celles et ceux qui travailleront ainsi n’en retireraient aucun bénéfice pour leur droit à la retraite puisque cette allocation est exonérée de cotisation. Dans le contexte actuel d’inflation, si l’allocataire du RSA doit prendre sa voiture pour effectuer ce travail devenu obligatoire, cela pourrait lui coûter plus que ce qu’il reçoit. Le pouvoir veut donc transformer un outil de lutte contre la pauvreté en instrument politique de redressement moral de citoyens désignés fainéant et ennemi de la caissière de supermarché qui touche 850 € de retraite ou encore de l’ouvrier qui trime pour un salaire de misère et du paysan qui travaille sans compter son temps, toute l’année…

Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va

L’objectif de cette forfaiture est de diriger les regards des exploités vers plus pauvres qu’eux pour maintenir ce système de telle sorte que les plus fortunés puissent continuer à spéculer et amasser des magots dont un smicard ou un allocataire du RSA n’a pas idée des montants astronomiques.

Ce projet est pensé comme l’ont été les lois dite « Hartz » qui visaient à libéraliser le marché du travail en Allemagne. Elles ont abouti à une contre réforme des allocations versée aux chômeurs allemands pour les obliger à accepter ce qui a été baptisé « les jobs à 1 € » (Ein-Euro Jobs) soit 15 à 30h de travail par semaine rémunérées entre 1 € et 2,50 € de l’heure.

Ceci se fait au nom de l’idéologie macroniste de plus en plus affirmée selon laquelle les citoyens ont des devoirs avant d’avoir des droits. Cette orientation est totalement à rebours de l’esprit et de la lettre de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui stipule que les droits ne peuvent être soumis à aucune condition.

On ne demande à personne de mériter ses droits. Cette idéologie de classe est également contraire à l’article 11 du préambule de la constitution de 1946 qui précise que : « tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».

Elle est aussi contraire à l’article 2 de la convention N° 29 relative au travail forcé adopté le 28 juin 1930 dont les conséquences politiques peuvent être redoutables puisqu’elle signifie ceci : « Aux fins de la présente convention, le terme « travail forcé ou obligatoire » désignera tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein gré ».

Ainsi, pour offrir des travailleurs quasi gratuitement au patronat, les droites sont prêtes, dans un silence assourdissant, à brader le corpus des droits des citoyens et des travailleurs codifiés dans une série de textes fondamentaux. Leur projet est celui d’une dé-civilisation alors que le monde du travail réclame une sécurité de vie, de la naissance à la retraite.

rsasmic
Le Figaro

Au Yémen, une trêve fragile avant le ramadan

Georges Malbrunot

Les espoirs sont minces de voir se transformer en paix durable ces annonces unilatérales de cessez-le-feu par les deux camps.

Depuis mercredi, les armes se sont tues au Yémen. Répondant à un appel des Nations unies en faveur d’une trêve des combats pendant le mois sacré de ramadan qui commence samedi, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement yéménite contre les rebelles houthistes pro-Iran, a annoncé un cessez-le-feu le 30 mars à 6 heures locales. Les parties belligérantes du conflit se sont ensuite accordées vendredi sur une trêve longue de deux mois, avec possibilité de prolonger, ont annoncé les Nations unies. Il s’agit du plus sérieux effort entrepris depuis plusieurs années en vue de mettre un terme à une guerre vieille de sept ans, qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes dans un pays failli, rongé par la pauvreté.

Cette trêve intervient alors que la fin de semaine dernière a été marquée par une escalade des violences entre belligérants. Vendredi dernier, les houthistes avaient lancé une quinzaine d’attaques en Arabie saoudite, dont l’une a provoqué un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Djedda, le port sur la mer Rouge, qui accueillait le Grand Prix automobile de Formule 1. Le lendemain, la coalition pro-saoudienne ripostait en «lançant des frappes aériennes sur les camps (militaires) et zones stratégiques des rebelles à Sanaa», la capitale aux mains des insurgés depuis 2014. Les représailles ont visé également le port yéménite d’al-Hodeïda, tenu par les rebelles. Mais dans la foulée, les houthistes ont annoncé un arrêt de leur offensive dans leur pays ainsi qu’en Arabie voisine et ce pendant «trois jours». Cette trêve, expliquaient-ils, pourrait devenir «permanente» si l’Arabie saoudite lève le «blocus» sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses «forces étrangères» du pays, les revendications habituelles des insurgés pour stopper les combats.

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Dans ce contexte d’annonces unilatérales, des consultations s’étaient ouvertes mercredi dans la capitale saoudienne, Riyad, entre Yéménites, mais sans les houthistes, qui refusent tout dialogue en territoire «ennemi». Présents au forum, l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, et Tim Lenderking, l’envoyé spécial américain, avaient salué ces annonces comme «un pas dans la bonne direction».

«Le processus de paix au Yémen est au point mort depuis trop longtemps», a regretté le responsable onusien. «Plus le conflit se prolonge, plus l’impact sur les civils s’aggrave et plus il est difficile de réparer les dégâts», avertit Hans Grundberg.

Riyad embourbé

Le Yémen est coupé en deux, et la ligne de front évolue peu. Les houthistes occupent le Nord et ont réussi à avancer jusqu’à la province pétrolifère de Marib, où ils ont buté sur une résistance de leurs opposants qui contrôlent le Sud et l’Ouest. Une résistance renforcée à Marib par un soutien accru des Émirats arabes unis, autre sponsor avec l’Arabie des loyalistes yéménites. Mais ce coup de pouce émirati lui a valu en début d’année de très alarmants tirs de missiles contre sa capitale Abu Dhabi, qui a depuis allégé son soutien.

Son allié saoudien, le véritable patron de la coalition, est embourbé dans cette guerre qui tend encore plus sa relation avec les États-Unis, qui implorent Riyad de s’en extraire. Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, qui a lancé l’offensive anti-houthistes en 2015, exige au préalable des garanties de sécurité pour que les tirs de missiles ou de drones houthistes cessent et que ne se crée pas sur son flanc sud un second Hezbollah, les rebelles étant aidés militairement par leurs alliés du «Parti de Dieu» libanais et en sous-main par l’Iran. Or Téhéran ne paraît pas pressé de lever la pression sur son ennemi saoudien, même si depuis un an se tiennent régulièrement en Irak des négociations irano-saoudiennes, avec le Yémen au centre des pourparlers. Résultat: «Le désespoir, la pauvreté, la destruction ont atteint un niveau tel que la majorité de la population n’est plus en mesure de subvenir à ses besoins», avertit Achim Steiner, le chef du Programme des Nations unies pour le développement.

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Pour l’instant, la trêve tient. Sous l’égide de l’ONU, insurgés et loyalistes pro-saoudiens discutent d’un échange de prisonniers - 1400 à libérer par le gouvernement contre 823 détenus par les houthistes, parmi lesquels 16 Saoudiens et le frère du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi exilé à Riyad. En échange de la poursuite de l’arrêt des frappes houthistes sur l’Arabie, l’ONU appelle la coalition pro-saoudienne, qui contrôle l’espace aérien yéménite et l’accès à la mer, à rouvrir l’aéroport de Sanaa à quelques vols commerciaux ainsi qu’à laisser des navires de carburant accoster dans le port d’al-Hodeïdah, sur la mer Rouge.

Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

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Le Figaro

Joe Biden «heureux» de la création du premier syndicat chez Amazon aux États-Unis

Les salariés d'un entrepôt d'Amazon à New York ont voté en majorité en faveur de la création d'un syndicat, une première aux États-Unis au sein de l'entreprise.

Le président américain Joe Biden est «heureux» de la création du tout premier syndicat chez Amazon aux Etats-Unis, a dit vendredi 1er avril sa porte-parole Jen Psaki. Le démocrate, qui ne manque jamais une occasion de louer l'action des organisations syndicales dans le pays, est «heureux que des salariés s'assurent d'être entendus pour les décisions importantes» qui les concernent, a-t-elle déclaré.

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Les salariés d'un entrepôt d'Amazon à New York ont voté en majorité en faveur de la création d'un syndicat, une première aux États-Unis au sein de l'entreprise. Selon un décompte retransmis en ligne, 2654 employés ont coché «oui» pour être représentés par l'organisation Amazon Labor Union, créée il y a près d'un an, contre 2131 ayant voté «non».

À l'annonce des résultats, des applaudissements ont retenti au sein de la petite foule réunie pour l'occasion en bas de l'immeuble où était organisé le dépouillement. «Les gens ont parlé aujourd'hui, ils veulent un syndicat», a déclaré Christian Smalls, président de l'ALU, juste après le résultat. Aaron Novik, qui travaille dans un entrepôt d'Amazon dans le Connecticut et soutient le mouvement en créant régulièrement de nouvelles affiches, était saisi d'une joyeuse incrédulité. «Comment ont-ils fait? Je ne sais pas. Mais les gens voient maintenant que c'est possible», dit-il avec à la main une pancarte «nous ne sommes pas des machines, nous sommes des êtres humains».

Les velléités des salariés toujours repoussées jusqu'ici

Au total, 8325 travailleurs de l'entrepôt JFK8 situé dans le quartier de Staten Island, dans une grande zone industrielle, étaient sur la liste des votants, même si une partie ne travaille plus à Amazon. Ils étaient appelés à voter en personne dans une tente installée devant le bâtiment, du 25 au 30 mars. 4852 personnes ont glissé un bulletin dans l'urne. Le décompte, effectué par l'agence chargée du droit du travail aux États-Unis (NLRB), avait débuté jeudi après-midi.

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Amazon, l'un des plus gros employeurs aux États-Unis, avait réussi jusqu'ici à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays.

Le groupe fait aussi face à deux autres batailles. De l'autre côté de la rue de l'entrepôt JFK8, quelque 1500 salariés du centre de tri appelé LDJ5 sont appelés à voter pour ou contre la création d'une autre antenne de l'ALU, du 25 au 29 avril. Plus au sud du pays, à Bessemer dans l'Alabama, le syndicat national de la distribution RWDSU que des employés voulaient rejoindre semblait parti pour une possible deuxième défaite contestée. Jeudi soir, le «non» menait avec 993 bulletins, contre 875 «oui», mais il restait 416 bulletins dits «disputés», qui décideront du résultat. Une audience doit décider dans les prochaines semaines ce qui sera fait de ces bulletins.

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Le Figaro

Virginie Efira : «La manière dont mon compagnon me regarde me plaît terriblement !»

Marion Louis

En exclusivité, l'actrice incontournable du cinéma français, prochaine maîtresse de cérémonie à Cannes, nous confie librement sa relation au corps, à l'image, au succès. Une leçon de confiance, ponctuée d'humour, pour toutes les femmes.

On l'imaginait solaire, sympa, cash, drôle, sensuelle. Virginie Efira est solaire, sympa, cash, drôle, sensuelle. Et bien plus encore. Subtile, profonde, ancrée… La tête dans les étoiles et les pieds sur terre. Avec une conscience très vive des contradictions de la vie. «Il arrive qu'au milieu de tragédies, qu'elles soient mondiales ou intimes, subsiste malgré tout un espace de légèreté ou d'humour, comme une forme de résistance», ne manque-t-elle pas de souligner d'emblée. «C'est aussi la force de l'être humain. On peut même se dire qu'il y a des endroits où la féminité est réprimée, et que c'est une chance de pouvoir l'exprimer chacune à sa façon et librement», ajoute l'ambassadrice Cartier. Et c'est avec une immense simplicité et générosité qu'elle nous a parlé beauté.

Virginie Efira, la Cover Story

Madame figaro .– Que signifie pour vous « être belle » ?Virginie Efira.– C'est un gros cliché, mais c'est l'acceptation de soi. Pas forcément évident. Et quitte à enfiler des perles : quand on aime très fort, ça rend beau ! C'est aussi dans l'œil de celle ou de celui qui regarde que se cache la beauté réelle. Ce qui compte surtout pour un acteur ou une actrice a plus à voir avec le charisme. C'est une question de mouvement, de regard, de caractère, de sensibilité, parfois de confiance en soi ou, en tout cas, de savoir quoi faire avec ses doutes.

Justement, à propos de doutes : dans les interviews, vous avez souvent parlé de vos complexes…Je suis rarement en contemplation ravie devant moi-même. Mais, avec l'âge, j'ai quand même perdu quelques hontes, gênes ou complexes. Peut-être que j'ai perdu aussi la volonté de plaire à tout le monde, un projet forcément voué à l'échec, ce qui libère un peu ! Le regard que je porte sur moi dans les films ou sur les photos est quand même assez distancié. Comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Du coup, je reçois les avis positifs ou négatifs avec le même recul, ça ne touche pas vraiment l'intime. Dans la vie, le regard qu'on porte sur soi est en mouvement constant, mais il a une importance capitale. J'ai le sentiment que s'il faut passer par les autres pour mieux se comprendre, l'inverse est vrai aussi.

En vidéo, En attendant Bojangles, la bande-annonce

Pensez-vous qu'il existe un cliché de la « beauté à la française » ?Le modèle belge me semble quand même un peu plus flou… La Fashion Week n'est pas omniprésente à Bruxelles ! Le modèle français serait une silhouette très fine, une sexualité dissimulée avec une forme de décontraction ? En Belgique, le rapport au corps est plus direct, moins pensé. Ça se voit aussi dans la manière de bouger. D'où mes complexes en arrivant en France. Je me voyais comme une gentille provinciale «sympatoche» et un peu vulgaire. Quelqu'un qui ne possédait ni la grâce ni les codes permettant de réaliser ses désirs de cinéma. Et, plus problématique, qui n'avait pas non plus ce qu'il fallait pour être aimée. Je pouvais éventuellement être désirée, mais pas davantage. Et je choisissais des relations confirmant mes croyances ! Je n'ai plus ces complexes. Pour le moment, en tout cas. Il y en a d'autres, mais moins constituants.

Comment avez-vous réussi à surmonter ces peurs ?Je pense avec tendresse à la jeune fille à couettes qui hurlait à la télé dans des émissions pour ados ! Parce que je vois un peu la honte que je ressentais vis-à-vis de moi-même et la volonté enthousiaste d'essayer de la combattre ! Le fait de manquer à ce point de confiance en moi m'offrait en même temps une possibilité de mouvement. J'étais curieuse de rencontres et d'expériences. C'est un peu bizarre, mais cela me fait penser aux Mémoires de Jean-Pierre Chevènement, Qui veut risquer sa vie la sauvera. À force, je ne suis rendu compte qu'échouer n'était pas bien grave. Et puis j'ai fini par rencontrer des gens qui m'ont aidée à me trouver valable. Les complexes physiques suivent ce mouvement-là. On perd l'envie de ressembler à quelqu'un qu'on n'est pas. Travailler avec la réalisatrice Justine Triet pour le film Victoria m'a permis de lâcher certains complexes : ceux d'une certaine opulence, d'une solidité physique ou de ne plus être d'une extrême jeunesse. Parce qu'elle sait regarder. Et qu'elle m'aime bien. La maternité et la rencontre amoureuse sont évidemment aussi des facteurs déterminants d'un meilleur rapport à soi-même.

Quand la société vous valorise, vous pouvez vous imaginer que vous êtes formidable!

Le succès rend belle ?Oui, mais peut rendre con aussi ! Quand la société vous valorise, vous pouvez vous imaginer que vous êtes formidable ! Le succès peut clairement vous aider à vous sentir mieux, mais s'il est votre seul but, il finit par vous rendre laide car vous aurez peur de le perdre. Parce que ce désir ne sera jamais totalement assouvi. Il y aura toujours quelqu'un qui en a plus que vous…

Vous sentez-vous concernée par le mouvement body positive  ?Au cinéma, j'aime voir des corps différents dans tous les sens du terme. Mais, moi, quand je me suis retrouvée nue dans Benedetta , de Paul Verhoeven, j'ai quand même travaillé à rendre le mien un peu plus mince et plus musclé. J'étais très body positive, mais apparemment très peu courageuse ! On a aussi parfois des choses inscrites en nous qui sont compliquées à faire bouger.

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Dans quels films vous trouvez-vous le plus belle ?Dans les films que je préfère, tout court. Je dirais ceux de Justine Triet, même quand je suis dans un sale état. C'était la première fois où j'étais vraiment filmée dans une forme de « globalité ». J'ai hâte de voir celui de Rebecca Zlotowski (Les Enfants des autres, avec Roschdy Zem, NDLR). J'ai aimé être regardée par elle. Et aussi quand je ne me reconnais pas trop, comme dans En attendant Bojangles , de Régis Roinsard, qui fait référence à d'autres féminités que la mienne, à des héroïnes que j'admire. Ces actrices dont je peux percevoir quelque chose d'intime qui n'appartient qu'à elles, malgré les rôles : Catherine Deneuve, Gena Rowlands, Natalie Wood, Jeanne Moreau… Leur filmographie est un portrait en creux de ce qu'elles sont.

Dans En attendant Bojangles et dans Benedetta, il y a des scènes de nu, voire assez osées ? C'était difficile ?Les scènes de nudité, je les vis bien, mais avec la trouille et le besoin de me sentir en confiance totale avec le réalisateur ou la réalisatrice. En aucun cas je ne ferais une scène nue qui me semblerait purement illustrative. Quand je me promène nue dans En attendant Bojangles, avec juste un chapeau et des chaussures, j'ai eu le sentiment que j'allais m'évanouir juste avant la prise. Dans la vie, je suis très pudique, mais au cinéma ce n'est pas tout à fait moi. Dans Benedetta, les scènes d'amour avec Daphné Patakia, avec qui je m'entendais très bien, étaient très préparées, quasi chorégraphiées. Le réalisateur Paul Verhoeven est d'une gentillesse extrême, donc tout semblait facile. C'était même assez drôle à faire.

Qu'avez-vous fait physiquement pour préparer un rôle et jusqu'où seriez-vous prête à aller ?Je suis prête à ce qu'il faut, je crois. Le cinéma français est moins porté sur les métamorphoses que le cinéma américain. Je n'ai jamais eu à perdre ou à prendre beaucoup de poids. Mais, souvent, la préparation d'un rôle passe par le corps. Là, je viens de terminer un film où je joue une femme qui n'a pas trop le temps de s'occuper d'elle, car elle travaille comme une folle, s'occupe de ses enfants et a beaucoup de gros ennuis. Je ne me suis plus maquillée, et j'ai retrouvé le costume du confinement : pantalon informe et oubli du soutien-gorge. Si je joue un personnage avec une féminité plus exacerbée, je mets des talons, même le week-end. Mais, bon, quand je jouais une nonne, je ne me mettais pas en soutane le dimanche soir…

Votre corps : ami ou ennemi ?L'amour du sport et du dépassement physique n'est malheureusement pas inscrit dans mes gènes. Donc, je me force, à intervalles plus ou moins réguliers. Avec un coach, parfois du MihaBodytec. Pour l'alimentation, il n'y a qu'une seule réponse : manger équilibré, ne pas se resservir mille fois comme j'en suis capable. Boire plus de trois verres de vin un soir me transforme le lendemain en morfale, c'est très impressionnant. Alors, je fais attention. J'ai parfois consulté des diététiciens. Pas pour leurs conseils – je sais ce qu'il faut manger et qu'il vaut mieux ingurgiter des brocolis que des pizzas –, mais pour respecter la « sagesse alimentaire » de façon suivie, je devais passer un « pacte » avec quelqu'un d'autre : j'ai du mal à me discipliner toute seule. Pour Bojangles, j'ai aussi pris des cours de danse, parce que je n'étais pas spécialement à l'aise avec mon corps en mouvement. J'ai adoré ça. Je me suis rendu compte que les blocages étaient surtout mentaux. J'avais décidé depuis longtemps que j'avais la grâce d'un hippopotame. J'ai essayé de m'imaginer autrement et d'y croire. Et ça marche. Bon, pas si vous voulez devenir Beyoncé ou Ginger Rogers, mais quand même un peu.

Votre mère a été esthéticienne. Que vous a-t-elle appris ? Et, à votre tour, que transmettez-vous à votre fille de 8 ans, Ali, sur la féminité, la beauté ?Oui, le salon de beauté était juste en bas de chez nous. Aujourd'hui, ma salle de bains contient de quoi crémer toute l'Île-de-France ! Je me souviens aussi du contact charnel de ses massages du visage. Tradition que j'ai reprise, et qui est fortement appréciée par ma fille. Je ne me souviens pas avoir reçu de conseils esthétiques précis, et je n'en transmets pas non plus. Sauf sur les choses basiques, bien sûr. Je me vois mal faire un remake esthétique de Karaté Kid. Cela passe plus par l'image de la féminité que l'on donne, par les odeurs… On reproduit toujours inconsciemment certaines choses. Avec ma fille, j'essaie surtout d'y mettre une forme d'humour ou de distance. Elle a quand même une mère qui démarre son métier par une heure devant un miroir, je ne vais pas trop en rajouter. Après, elle a forcément un goût pour le déguisement, que je trouve assez joyeux. J'essaye surtout de la convaincre que sa valeur propre est ailleurs que dans l'apparence et que, en même temps, s'amuser avec est plutôt chouette ! Il lui arrive, bien sûr, de me donner des conseils, mais est-il bien utile de mettre un crop top à 44 ans ?

J'essaye de convaincre ma fille que sa valeur propre est ailleurs que dans l'apparence

Un conseil antistress ?Avoir un ou des moments strictement à soi. Ce qui est très compliqué, et davantage encore pour une femme. Du temps pour lire, écouter de la musique ou la radio, faire une sieste, un massage… Un luxe inouï et pourtant nécessaire. Ce qui marche aussi, c'est de relativiser les raisons du stress. J'ai une fâcheuse tendance à ne pas hiérarchiser les problèmes. Alors, je fais des listes, pour ne pas vouloir tout réaliser dans la demi-heure. Le seul vrai remède, c'est quand même d'aimer et d'être aimée. Bien plus efficace qu'un soin de peau ! En revanche, je ne fais ni yoga ni méditation, et je ne suis pas sûre que ma définition de la pleine conscience soit exactement celle qu'il faudrait. Mais je rêve sans sommeil paradoxal, j'aime le silence, et j'éprouve parfois la douce sensation de me sentir appartenir au monde… Alors, peut-être que ça compense ?

Comment appréhendez-vous le temps qui passe ?Sans trop y penser. J'étais plus angoissée par le passé. Quand les premières rides sont apparues, ça m'a renvoyé directement à ma condition d'être périssable ! Maintenant, je me suis habituée et je fais avec. Mais je préfère que mon maquillage ne les accentue pas, et si je surprends mon reflet sous un néon, je ne suis pas enchantée, mais ça va. Et je ne transige plus avec le démaquillage du soir ! Comme je les trouve beaux chez les autres, j'essaye de trouver ces signes du temps acceptables chez moi aussi ! J'ai remarqué aussi que toutes les femmes plus âgées que je trouve belles s'occupent d'elles de façon modérée. Elles sont surtout définies par la curiosité de ce qui les entoure. Il faut d'abord changer notre propre regard. La jeunesse a énormément d'attraits, mais les autres âges aussi.

La chirurgie esthétique, incontournable ou impensable ?Je suis contre l'idée de propager un seul modèle de beauté. L'esthétique Instagram est effrayante. Un modèle de nez ou de fesses parfaites, quelle tristesse ! Après, c'est difficile d'avoir un avis global sur la chirurgie esthétique. Ça dépend de chacun, du lien qu'on a avec soi, de ses complexes. Ce n'est pas à prendre à la légère en tout cas. C'est compliqué, et plus encore pour une actrice, qui joue avec des expressions et des émotions. Je comprends la pression que peuvent ressentir certaines comédiennes – et peut-être davantage encore dans le système américain, plus marchand –, mais le charme, c'est le mouvement, le vécu, donc le contraire de ce qui fige les traits. J'aimerais vous dire que je ne fais que manger des carottes, mais ce ne serait pas vrai. Il existe pas mal de techniques plus soft pour garder une belle peau. Mais c'est assez onéreux. Je fais de la mésothérapie, de la radiofréquence aussi. Ça stimule le collagène, je crois ! En tout cas, ce n'est ni agressif ni irrémédiable. On a juste l'impression d'avoir passé dix jours au sanatorium, ce qui, après un tournage éprouvant, est tout à fait bienvenu !

À écouter : le podcast de la rédaction

Votre routine beauté ?Thermale ! De l'eau très chaude et très froide sur le visage me donne le sentiment d'être un peu réparée. Puis, une très bonne crème de jour et un produit contour des yeux. C'est une zone très fragile chez moi, alors je veille à ce qu'elle soit superhydratée. En tournage, la Hyaluronic Hydra-Powder By Terry me donne l'impression d'être un peu lissée. Je manie aussi pas mal le recourbe-cils. Il m'arrive parfois de mettre des faux cils, mais uniquement du cil à cil. Ça prend dix-huit ans pour les mettre, mais le résultat est bien plus naturel. Très grande préoccupation des sourcils aussi ! Je trouve les miens trop clairs, et je les fonce toujours au pinceau avec un peu de poudre ! Sinon, avec Amélie Bouilly, ma maquilleuse, on privilégie toujours le naturel. Donc, pas de fond de teint sur l'ensemble du visage ni de poudre, parce que ça fige les traits. Juste un peu de Dior Forever Skin Glow sur les cernes et les arêtes du nez. J'ai aussi découvert récemment les produits Augustinus Bader, assez déments pour l'hydratation. Et, depuis mille ans, je porte le parfum Philosykos, de Diptyque. Parfois le Parfum Prodigieux, de Nuxe.

Votre blondeur, c'est votre signature ?J'ai l'impression que brune ou rousse, ça donnerait le signal «Attention, je vais faire un rôle de composition !», et ça me gênerait un peu. Et j'aime – attention, révélation choc ! – le cheveu propre et soyeux ! Je pense que ça vient de ma fascination pour le chignon impeccable et la blondeur de Kim Novak, ou pour celle de Gena Rowlands, qui, même déglinguée, reste bien coiffée.

Un «beauty faux pas» que vous regrettez ?J'en ai fait douze milliards ! Un peu moins aujourd'hui, parce que j'ai quand même appris ce qui me va ou pas. J'ai un physique qui peut vite vriller vers le côté texan des choses, si vous voyez ce que je veux dire. J'aime le contrarier par des lignes pures et graphiques. Mais j'ai beaucoup d'affection pour mon ex-côté cagole, une ignorance des codes assez touchante, un manque de confiance qui me poussait à surcharger en féminité exubérante.

Votre compagnon (l'acteur Niels Schneider, NDLR) vous donne-t-il des conseils ?Ah, ah ! Non. Mais sa manière de me regarder et de regarder les femmes me plaît terriblement ! Ce qui le touche ne sera jamais stéréotypé, toujours particulier. Tous les hommes ne sont pas en quête d'une femme qui pourrait rassurer leur virilité, heureusement ! Être regardée par lui est probablement ce qui me fait aller bien.

Bientôt au cinéma dans Don Juan, de Serge Bozon.

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Engagé auprès des Ukrainiens, le street artist a installé une œuvre éphémère à Lviv. Témoin de la tourmente, il raconte.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Par Marcin Sztandera, Wawrzyniec Święcicki

La vidéo dans laquelle on voit un Mi-24/Mi-35 abattu par un missile a fait le tour du monde. L'hélicoptère russe vole à grande vitesse à quelques dizaines de mètres du sol quand il est frappé sur le côté par le projectile. Il prend feu, s'écrase au sol et explose de manière spectaculaire.

Les internautes se demandent s'il a été victime d'un missile sol-air polonais Piorun, ou d'un FIM-92 Stinger américain. Et la balance penche en faveur du premier. La hauteur du tir, surtout, semble parler en sa faveur. Les Stinger ne sont pas précis sur des cibles volant à moins de 180 m d'altitude. Alors que le Piorun, lui, est efficace dès 10 m, si bien que la technique des pilotes qui consiste à voler en rase-mottes et à se cacher derrière les arbres ne permet pas de leur échapper.

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Les Ukrainiens se sont empressés de faire savoir que dans la soirée du 6 mars, près de Kharkiv, un bombardier Su-34 avait été abattu. Un membre de l'équipage a péri, tandis que l'autre a été fait prisonnier. L'opérateur du Pionur a reçu une montre en récompense.

Il s'agissait du premier avion officiellement abattu par l'un des tout nouveaux missiles polonais. Selon des informations officieuses et invérifiables, plusieurs dizaines d'autres pourraient déjà être tombés, et le système portatif de défense aérienne « Piorun » (son nom officiel) est vanté pour sa supériorité sur le célèbre Stinger. Les pilotes russes auraient, paraît-il, été désagréablement surpris du fait que les Piorun, équipés de viseurs thermiques, peuvent être utilisés en pleine nuit.

Le Piorun, successeur du Grom

Le nombre de Piorun envoyé en Ukraine n'est pas connu. Leur envoi a été annoncé début février – avant même le début de l'offensive russe – par le ministre de la défense Mariusz Błaszczak. Ces missiles étaient initialement destinés à l'armée polonaise. Le contrat, qui se montait à 930 millions de zlotys pour la livraison de 420 mécanismes de lancement et de 1300 missiles, a été signé en décembre 2016. Le producteur, Mesko SA, dont le siège se trouve à Skarżysko-Kamienna, a déclaré avoir déjà livré près de 1000 missiles à l'armée.

Les louanges adressées au Piorun ne sont pas vraiment une surprise : la Pologne fait partie, aux côtés des États-Unis, de la Russie et de la France, du club très fermé des producteurs de systèmes portatifs de défense aérienne à courte portée MANPADS (de l'anglais Man-portable air-defence system).

Le Pionur est une version améliorée du Grom, produit à partir de la moitié des années 90, qui a à son actif de nombreux succès lors de la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008. La Pologne avait alors fourni aux Géorgiens 30 lance-missiles. 13 projectiles avaient été correctement interceptés, et 9 à 12 avions et hélicoptères russes abattus.

La Russie s'était alors emparée d'une partie de ces lance-missiles sur le sol géorgien, qu'elle avait ensuite utilisés pour son compte. En 2014, au moins l'un d'eux, muni d'un mécanisme de lancement russe, est arrivé dans l'Est de l'Ukraine avec les « petits hommes verts ». On ne sait toutefois pas s'ils ont pu utiliser cette combinaison.

Le Grom a également été exporté. L'Indonésie, la Lituanie, les États-Unis l'ont acheté, et le Japon en a acquis certaines pièces.

Les Piorun, comme les Stinger, utilisent le guidage par infrarouge, c'est-à-dire qu'ils visent les sources de chaleur. Le centre de développement et d'application Telesystem-Mesko de Lubiczów, créé par le groupe d'armement polonais Mesko SA, et l'académie technique de l'armée polonaise ont lancé les travaux sur ce nouveau missile en 2010. Il s'agissait au départ de moderniser le Grom, mais il en a résulté un produit au potentiel nettement plus élevé.

Plus bas et plus haut

Par rapport à ses concurrents les plus répandus, les FIM-92 Stinger américains et les Igla-S russes, le Piorun appartient à une génération d'armes bien plus moderne et numérisée.

Sa caractéristique la plus notable est donc son aptitude à frapper à très basse altitude. Mais il peut aussi attaquer des objets volant à 4 km de haut, et il a une portée maximale de 6,5 km. C'est davantage que ses concurrents. Les aéronefs ennemis doivent donc voler plus haut, là où d'autres systèmes de défense sont en action, si bien qu'il est plus difficile d'avoir recours à des appareils sans pilote.

La possibilité de programmer le missile est également unique, ainsi que celle de choisir son mode de fonctionnement (poursuite-choc) ou son type de cible.

La terreur des Iskander-K et des drones

Une autre innovation clé consiste en l'amélioration de la précision du missile et de sa portée de détection, possible grâce à un nouveau type de détecteur, et notamment à une photodiode à refroidissement. Cela permet au Piorun de détecter et de cibler des objets de petit gabarit. « Par exemple, des missiles en train de manœuvrer », explique l'un des représentants de Telesystem-Mesko, qui a élaboré les principaux appareils de guidage.

Comme par exemple certains missiles du système Iskander. Pas les missiles balistiques, les plus connus des médias, mais les missiles de croisière Iskander-K. Ces derniers ont une portée de plus de 500 km, sont des dérivés du système Kalibr/Club utilisé en Syrie et volent à une vitesse proche du mur du son, à une altitude de 100 m.

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Le Piorun peut aussi lutter contre les drones. Grâce à sa fusée de proximité, l'ogive explose lorsqu'elle se trouve suffisamment près, et ses éclats touchent l'objet attaqué.

« Sa résistance aux systèmes de brouillage employés par les avions et les hélicoptères a été nettement améliorée. C'est l'une des caractéristiques des missiles de nouvelle génération », soulignent des employés de Telesystem-Mesko. Ils sont toutefois réticents à donner plus de détails.

Il faut dire qu'étant donné que les missiles tels que les Piorun ou les Stinger visent les sources de chaleur, les avions et les hélicoptères de combat sont équipés depuis longtemps de lanceurs de leurres – des pièges thermiques – et de systèmes de refroidissement des gaz d'échappement. Il s'agit donc de fabriquer des missiles qui ne se laissent pas abuser.

Impossible de démarrer sans la clé

Le Piorun a encore une autre caractéristique que ses concurrents n'ont pas : son système de protection contre son utilisation par des personnes non autorisées. L'opérateur doit en effet disposer d'une sorte de clé électronique à usage unique. Celle-ci est détruite lors de son utilisation et ne permet pas d'activer un autre lance-missile.

Cette solution a été mise en œuvre dans le cadre du respect des termes de l'arrangement de Wassenaar de 1998 relatifs à la limitation de l'accès aux missiles susceptibles d'être utilisés contre l'aviation civile. Mais l'expérience géorgienne, au cours de laquelle des Grom sont tombés dans les mains des Russes, a aussi joué un rôle.

Moins chers et meilleurs que les Stinger

Un Piorun coûte environ 600.000 PLN, soit les deux tiers du prix des Stinger, qui sont de moindre qualité.

Ce qui explique que les États-Unis aient décidé d'acheter le missile polonais. Le contrat a été signé en février. Il concerne la fourniture de plusieurs centaines de systèmes. « D'autres pays du Proche-Orient, d'Amérique du Sud et d'Asie sont également intéressés par le Piorun », selon Elżbieta Śreniawska, la directrice de Mesko SA.

La Pologne aussi a l'intention d'acheter de nouveaux Piorun. Il y a quelques jours, Mateusz Morawiecki a indiqué que des fonds allaient être débloqués afin « d'au moins doubler la production de missiles ». De son côté, le président de Telesystem-Mesko a déclaré que les travaux visant à développer un système de guidage de nouvelle génération étaient déjà bien avancés. Le Piorun-2 devrait avoir une portée de plus de 10 km. « Nous ne sommes pas seulement une unité de production, mais aussi un centre de recherche et développement. Nous recherchons constamment de nouvelles solutions », explique Telesystem-Mesko.

Le lien passé avec l'ancêtre soviétique

En surfant sur internet, on tombe facilement sur l'information selon laquelle le Grom, le prédécesseur du Piorun, serait lui-même une déclinaison de l'Igla soviétique, et que ses plans auraient été littéralement « transmis dans un porte-documents ». La réalité n'est pas aussi croustillante : la Pologne a acheté une partie de la documentation de l'Igla-I, mais l'URSS, en plein effondrement, n'a pas fourni les éléments techniques clés, tels que le coordinateur, la partie la plus complexe du système de guidage, où se trouvent les détecteurs et le système optique. Le vendeur n'avait pas envisagé que les Polonais puissent concevoir leur propre coordinateur. On doit celui-ci au professeur Zbigniew Puzewicz, l'un des fondateurs de Telesystem-Mesko. En voulant préserver leur avantage technologique, les Russes se sont en fait tiré une balle dans le pied.

WIERBA

Le système portatif de défense aérienne Wierba est le successeur de l'infaillible système Igla-S. Il possède une nouveauté : un autodirecteur tri-bande qui fonctionne dans l'ultraviolet ainsi que dans l'infrarouge proche et moyen. Il améliore la capacité à distinguer la cible des moyens pyrotechniques de défense aérienne tels que les leurres, et diminue le risque d'aveuglement du missile au moyen d'un rayon laser. Cette tête chercheuse de la Wierba permet d'identifier les cibles par mauvais temps et la nuit. L'ogive pèse 2,5 kg et est amorcée par une fusée percutante ou une fusée de proximité, ce qui permet de lutter efficacement contre les aéronefs sans pilote. Un système de reconnaissance de cible et de viseur thermique peut y être accouplé.

STINGER

Les Stinger ont pris la suite des premiers MANPADS, le système REDEYE produit en 1965. Ce dernier a servi de référence et été copié notamment par les constructeurs soviétiques des systèmes Strela/Igla. Les Stinger ont été lancés en 1982, pendant la guerre des Malouines, mais c'est en Afghanistan qu'ils ont entamé leur carrière mondiale. Ils y ont été utilisés par les moudjahidines contre les avions soviétiques, dépassant tous les espoirs en termes d'efficacité. Ils existent en trois versions : Stinger basic, Stinger-Passive Optical Seeker Technique (POST) et Stinger-Reprogrammable Microprocessor (RMP). Les deux dernières variantes sont dotées d'autodirecteurs bi-bande qui opèrent dans les spectres de l'infrarouge et des rayons UV.

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Le Figaro

Quatre choses à faire pour rebondir professionnellement après un burn-out

Laetitia Lienhard

NOS CONSEILS - Alors que le nombre de Français concernés a explosé depuis le début de la pandémie, Le Figaro vous aide à adopter la bonne stratégie pour transformer cette épreuve en force.

Surmenage, perte de sens, sentiment d'iniquité… Le burn-out est une épreuve de vie qui n'est pas simple à dépasser. Et ce phénomène concernait pas moins de deux millions et demi de salariés fin septembre 2021, un chiffre en hausse de 25% par rapport au mois de mai de la même année, d'après le dernier baromètre OpinionWay. Le Figaro dresse les différentes étapes à suivre pour surmonter cette période difficile et rebondir professionnellement.

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1. Identifier les origines du burn-out

«Il faut d'abord identifier quels éléments ont généré le burn-out tels qu'une surcharge de travail, un manque de reconnaissance ou une perte de sens afin de s'en prémunir dans l'avenir », affirme Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Il est nécessaire de comprendre précisément ce qui a provoqué ce mal-être pour que cette période ne se transforme pas en un traumatisme qui empêcherait d'avancer et qui provoquerait certains blocages au travail.

Repérer les éléments qui ont conduit à cet épuisement permet ensuite de s'orienter vers un choix professionnel qui correspond mieux à ses attentes et à ses besoins. «Les questions de fond à se poser sont : “Qui suis-je dans ma vie? et “Qui je souhaite être demain?”, “Comment j'aligne mon projet professionnel avec cela ?”, mais également Qu'est-ce que je recherche désormais pour m'épanouir dans ma vie professionnelle”, et à quoi je dois être vigilant pour éviter que cela se reproduise?”», pointe Nadia Guiny, fondatrice du cabinet de coaching Ellyance. Ce travail sur soi peut notamment être facilité par un accompagnement auprès d'un psychologue ou d'un coach. Plusieurs mois sont souvent nécessaires pour se remettre de cette épreuve psychologique.

2. Se tourner vers un environnement de travail adéquat

Une fois que les causes du burn-out ont été identifiées, cela permet de s'orienter vers un environnement de travail plus proche de ses nouveaux besoins. Plusieurs options sont alors possibles. Il suffit parfois de changer d'environnement de travail en changeant d'entreprise sans forcément opérer un virage professionnel à 180 degrés. « Changer de société peut être une bonne option lorsque la personne ressent que son burn-out est purement lié à l'organisation du travail interne à cause notamment d'une surcharge de travail ou d'une pression trop forte», explique la coach.

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Lorsque l'épuisement professionnel n'a pas provoqué de traumatisme par rapport au métier exercé, l'option de se lancer à son compte est également envisageable. « Une des causes du burn-out est souvent liée à un manque de contrôle sur l'organisation du travail. Créer sa propre structure permet alors de reprendre la main dessus et de créer une organisation qui répond à ses propres besoins », affirme le psychologue du travail. Une création d'entreprise est tout de même énergivore et nécessite de continuer à faire attention à soi-même pour que ce nouveau projet professionnel réussisse. « Lancer son entreprise nécessite énormément d'énergie car il faut des compétences dans de nombreux domaines : en communication, en finance, en administratif, etc. La problématique centrale d'un burn-out est souvent une mauvaise gestion de son énergie, il faut cependant donc bien faire attention à ne pas aller au–de-là de ses limites même lorsqu'on travaille pour soi-même», met en garde Nadia Guiny.

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De logisticienne à vendeuse de fruits et légumes sur les marchés ou encore de notaire à chanteuse lyrique, certains font également le choix de changer radicalement de profession. « Lorsque cet épuisement professionnel leur provoque un rejet du métier exercé et ils ne se sentent pas aptes à réaliser les mêmes missions même dans un environnement de travail différent, certains changent radicalement de filière et de métier. Dans ce cas-là, ce qu'il faut garder en tête, c'est la recherche d'un nouveau métier qui soit en accord avec ses propres valeurs », explique Nadia Guiny, du cabinet de coaching Ellyance.

A contrario, l'option de revenir au même poste et dans la même entreprise est également possible mais doit être envisagée seulement à certaines conditions. « Il est nécessaire que le burn-out n'ait pas été causé par l'environnement de travail mais uniquement en lien avec le comportement de la personne concernée en s'étant par exemple imposée une trop grosse pression et un niveau d'exigence très élevé sans que cela n'ait été demandé par l'entreprise », explique la coach. Uniquement dans ce cas-là et si le salarié a bien identifié les réglages à effectuer avec lui-même, un retour au même travail est alors à considérer.

Quelle que soit l'option choisie, l'élément clef est que le poste réponde bel et bien à ses propres besoins d'accomplissement. « Un des dangers à la suite d'un burn-out est de se tourner vers un emploi qu'on ne considère pas de qualité pour éviter de s'investir à nouveau et de souffrir», raconte Marc Durin-Valois. Un choix peu opportun puisque le manque d'accomplissement finira par se faire ressentir.

3. En faire une force face aux recruteurs

Lorsque l'envie de travailler se fait à nouveau sentir, il est temps de réfléchir aux explications à donner pour justifier cette période sur son CV lors des entretiens d'embauche. «La meilleure option est la transparence. Lorsque plusieurs mois se sont écoulés avant la recherche d'un nouvel emploi, il est important de préciser sur le curriculum vitæ à propos de la période concernée «reconstruction d'un projet professionnel» ou une formation que l'on a pu effectuer sur cette durée», affirme Nadia Guiny.

Parler sincèrement de cette épreuve aux recruteurs peut ensuite être vu comme une force lors des entretiens d'embauche. « L'avoir dépassé est une preuve de rebond, de résilience. En discuter ouvertement permet également de montrer que ce n'est pas un fardeau mais une expérience de vie qui nous a rendus plus fort », affirme Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Expliquer ce qui a concrètement provoqué le burn-out est tout de même indispensable : « Cela permet aux recruteurs de comprendre ce qu'il s'est passé », précise-t-il.

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4. Repérer les implications positives de ce burn-out

«Même si c'est un moment difficile, l'épuisement professionnel pousse les personnes qui le vivent à être acteur de leur vie et à prendre des décisions fortes», conclut Nadia Guiny, coach. Rebondir professionnellement et personnellement à la suite d'un burn-out est une étape complexe mais c'est effectivement une opportunité pour mieux se connaître, faire des choix importants et en ressortir plus fort.

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Le Figaro

L'interdiction des terrasses chauffées accueillie fraîchement par les clients et les restaurateurs

Théo GIANGRÉCO

REPORTAGE - Au lendemain de l'entrée en vigueur de la mesure, longtemps repoussée, les parisiens sont partagés.

«Un café en terrasse? Avec ce temps?». C'est vrai que la question «Que pensez-vous de l'interdiction des terrasses chauffées?» pouvait prêter à sourire ce matin. Alors que de légères averses de neige tombent sur Paris et que le thermomètre frôle les 2 degrés - contre presque 21° la semaine dernière -, les tables en extérieur ne font pas vraiment recette.

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Depuis jeudi 31 mars, l'interdiction des terrasses chauffées, longtemps repoussée afin d'épargner une profession lourdement impactée par la crise sanitaire, est entrée en vigueur. Le décret du 30 mars 2022 met en application la Loi du 22 août 2021 qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre françaises. «Les clients s'étaient bien habitués à venir boire un verre dans une terrasse chauffée» regrette un serveur d'un bar & restaurant du 11ème arrondissement de la capitale. «Après si c'est obligatoire, on s'adaptera et on proposera des alternatives, comme des couvertures ou des promotions sur les boissons chaudes» poursuit-il.

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Côté clients, la question divise. «Personnellement, je suis totalement favorable à cette mesure» déclare Tom, un étudiant de 22 ans. «On ne peut pas continuer avec un tel non-sens écologique juste parce qu'on aime bien prendre son café ou sa bière au chaud. La planète n'est pas à la merci de notre confort». Un point de vue qui n'est pas partagé par Camille, 28 ans. «Moi je suis fumeuse donc je vais systématiquement en terrasse. En hiver, je ne sais pas si j'y retournerai aussi souvent que maintenant». Selon un sondage réalisé en décembre 2019 par la société Yougov, 67% des Français fréquenteraient de manière régulière des terrasses chauffées l'hiver. Plus précisément ce chiffre monterait à 82% pour les fumeurs. Ce même sondage indique d'ailleurs que si 57% d'entre eux considèrent que les terrasses chauffées sont polluantes, 34% pensent que leur interdiction est une bonne chose (39% d'indécis et 27% défavorables). 56% des fumeurs sont, quant à eux, opposés à cette mesure.

Un décret pas encore respecté par tous

Certains restaurateurs sont aussi particulièrement remontés contre cette mesure. Fabrice*, propriétaire d'une brasserie parisienne proche d'Opéra ne cache pas son agacement. «Franchement, ça commence à faire beaucoup. On a eu deux ans de crise avec le Covid, le passe sanitaire, puis le vaccinal et maintenant l'interdiction des chauffages? Déjà que les clients ont mis du temps à tous revenir, là on va en perdre définitivement» déplore-t-il. «Les terrasses représentent une partie non négligeable de mon chiffre d'affaires en hiver. Bien sûr quand il fait froid, les gens vont manger à l'intérieur, mais pour ce qui est des verres entre amis, des apéros, là ça va être plus compliqué».

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Bien que l'ensemble des restaurateurs ou cafetiers français soient concernés par cette mesure, le décret d'application précise bien que cette interdiction concerne «l'utilisation sur le domaine public de systèmes de chauffage ou de climatisation consommant de l'énergie et fonctionnant en extérieur ». La question du «domaine public», comme les trottoirs ou les places, implique donc que les établissements disposant d'espaces extérieurs relevant du «domaine privé», comme les cours intérieures, pourront toujours utiliser le système de chauffage qu'il souhaite. Par ailleurs, selon le décret, les terrasses « couvertes et fermées sur leurs faces latérales par des parois solides reliées par une jointure étanche à l'air à la paroi supérieure » pourront être exemptées de cette interdiction.

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Ce léger «flou» autour des caractéristiques de leurs propres terrasses fait que certains propriétaires de bar, cafés ou restaurants ont laissé aujourd'hui leurs chauffages allumés malgré l'entrée en vigueur formelle de cette mesure. Un propriétaire de bar situé à l'est de la capitale - qui a préféré resté anonyme - l'avoue : «j'ai laissé mes terrasses chauffées aujourd'hui. Vous avez vu ce temps? Je ne vais pas laisser mes clients dans un froid pareil alors que je fais le plus gros de mon chiffre en fin de semaine et pendant le week-end. On verra s’il y a des contrôles mais j'avoue qu'aujourd'hui je ne m'en soucie pas trop». Et pour l'impact environnemental de ces terrasses chauffées ? «Faudrait surtout s'interroger sur qui pollue vraiment le plus sur terre» déclare-t-il. Les réfractaires s'exposent à une amende de 1500 € et de 3000€ en cas de récidive, mais ce système ne sera mis en œuvre qu'à partir du 30 juin prochain. De quoi laisser du temps aux restaurateurs de trouver de nouvelles alternatives ?

*Ce prénom a été modifié.

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Les œuvres des femmes sont comme rayées de l’Histoire

Entretien

 Même si New-York, Moscou, ou Berlin, pendant les années folles, sont des centres culturels majeurs, c’est Paris qui devient un lieu d’émancipation pour les artistes femmes. La raison ? Avant la première guerre mondiale s’étaient déjà développées des classes d’art mixtes. Entretien avec la réalisatrice Anne Solen Dougue

Emma d'Aversa

Comment est né le projet du documentaire ?

Camille Morineau et Lucia Pesapane, historiennes de l’art, ont travaillé trois ans sur une exposition au Musée du Luxembourg à Paris (Pionnières, artistes dans le Paris des Années Folles, N.D.L.R.), qui les met à l’honneur. Elles m’ont ensuite contactée pour réaliser un documentaire. Le film est un complément à l’exposition et non pas un copier-coller. Les œuvres des femmes sont très peu exposées et dorment dans les réserves, comme à Beaubourg. Leurs écrits ne sont presque pas étudiés. C’est comme si elles étaient rayées de l’Histoire. Selon les chiffres du Haut Conseil de l’égalité datant de 2018, les femmes représentent 60 % des étudiants en arts, 40 % des artistes et 10 % des récompenses.

Comment ont-elles fait pour vivre de leur art ?

Toutes ne viennent pas de milieux aisés. Lolita Lempicka appartenait à l’aristocratie russe, mais sa famille a été ruinée par la révolution de 1917. Les Américaines avaient en général plus de moyens et étaient même parfois mécènes ou collectionneuses. Elles vendaient parfois des portraits ou des sculptures, très en vogue à l’époque. Elles n’avaient pas peur de passer des Beaux-arts aux Arts Appliqués. Sonia Delaunay réalisait des peintures sur toile, des costumes, des décors de spectacle ou des marionnettes. Joséphine Baker, quant à elle, a fait de son nom une marque en commercialisant des produits de beauté.

En passant de muse à créatrice, comment ces femmes ont-elles inventé de nouvelles façons de représenter leur corps ?

Suzanne Valadon, dans le tableau La chambre bleue, ne sexualise pas le corps de la femme étendue sur le divan. Joséphine Baker danse avec une liberté totale en important des mouvements venus des États-Unis et en caricaturant les clichés à son égard. Gabrielle Chanel libère aussi les femmes grâce à la mode : les vêtements s’assouplissent, la silhouette devient androgyne, les femmes adoptent la coupe garçonne. Lorsque Suzy Solidor célèbre en chanson les amours saphiques et Gerda Wegener peint Lili Elbe son compagnon et première personne à avoir recours à une opération de transition, elles contribuent à faire évoluer la notion de genre.

artistesdroits des femmeschaneljoséphine baker
L'Humanité

Une histoire féministe des Années folles

Actu

Télévision France 5 diffuse un documentaire qui montre la contribution essentielle des femmes aux mouvements artistiques des années 1920.

Sohir Belabbas

Elles sont restées dans l’ombre de Toulouse-Lautrec, Picasso ou Brassaï. Et la liste est longue de ces femmes, qui, durant les Années folles, ont fait de Paris une fête et le centre d’un tourbillonnement culturel international : Sonia Delaunay, Tamara de Lempicka, Suzanne Valadon, Joséphine Baker… Un regard à soi propose de redonner à ces artistes la place de pionnières que l’histoire de l’art leur a longtemps déniée.

Qu’elles soient sculptrices, écrivaines, photographes ou architectes, leurs œuvres racontent la modernité de cette période libératrice de l’après-guerre. À ce moment de l’histoire, enfin, les étudiantes parisiennes qui fréquentent les écoles et académies d’art y bénéficient du même enseignement que les garçons. Mais elles veulent apprendre à regarder le monde autrement. « Écrire comme un homme ne m’intéresse pas, je veux écrire comme une femme », disait ainsi l’écrivaine Anaïs Nin. Le corps féminin est le centre de leur création artistique et un outil d’exploration pour interroger le genre. « Des femmes dénudées du regard masculin », commente la voix d’Anaïs Demoustier. Androgyne, comme Suzy Solidor, lesbienne, comme Claude Cahun, ou transgenre, comme Lily, les femmes brouillent les genres et transgressent les normes. À l’encontre de l’esprit bohème, elles osent vendre leurs œuvres pour garantir leur indépendance financière.

Écartées des catalogues d’exposition

Les nouveaux modes narratifs qui émergent alors, comme le cinéma parlant et la photographie, ont laissé le champ libre à une création sans tradition masculine. La Souriante Madame Beudet, de Germaine Dulac, montre l’ennui d’une femme mariée. C’est un film d’avant-garde, résolument féministe. Ces femmes inventent un nouveau rapport au réel et au progrès. L’architecte Charlotte Perriand décloisonne ainsi la cuisine et utilise les matériaux industriels pour embellir les intérieurs.

Mais ces Années folles ne furent pas qu’euphorie. Le ton patriarcal domine la critique et les femmes sont écartées des catalogues d’exposition. « On a bien fait de s’amuser, on savait que ça ne durerait pas », souligne la chanteuse Suzy Solidor. Cette parenthèse folle, c’est l’histoire du féminisme. Le documentaire de 54 minutes est très dense tant la production est prolifique. Beaucoup de ces œuvres sont visibles au musée du Luxembourg, à Paris, jusqu’au 10 juillet, dans le cadre de l’exposition « Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles ».

Histoireartistesdroits des femmesdocumentaire
Le Figaro

L'emploi à domicile veut profiter du crédit d'impôt immédiat pour conquérir le grand public

Baptiste RENAUT

ENQUÊTE - Ménage, garde d'enfants... En levant les freins de trésorerie, l'avance immédiate du crédit d'impôt doit convaincre de nouveaux profils de faire appel à ces services. Le secteur est en pleine opération séduction.

«La flemme de faire le ménage ?» C'est cette question, écrite en gros caractères, qui accueille les visiteurs du site Wecasa. La start-up française, née en 2016, propose aux particuliers de commander une gamme de services à domicile allant du ménage à la garde d'enfants, en passant par la coiffure ou les prestations de massage. Après une commande en ligne, Wecasa se charge de faire arriver au domicile du client le professionnel indépendant adéquat, moyennant une commission de 20 à 28% sur la transaction entre le particulier-employeur et son prestataire.

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La plateforme rencontre son plus large succès dans le secteur des services éligibles au crédit d'impôt, comme le ménage et la garde d'enfants, qui représentent à eux deux plus de 50% de l'activité de la start-up. Le crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile – son nom complet –, introduit en 1991, consiste en un remboursement par l'État de 50% des frais engagés pour l'emploi d'une personne dans sa résidence. Ce remboursement est valable pour une liste de services familiaux ou ménagers, comme l'entretien du domicile, la garde d'enfants ou les activités de bricolage et de jardinage. Depuis janvier 2022, dans le cadre des services ménagers, le versement du crédit d'impôt par l'État s'effectue d'un mois sur l'autre. Le même dispositif de remboursement immédiat sera déployé en 2023 pour les services d'assistance aux personnes et en 2024 pour la garde d'enfants.

Auparavant, le remboursement des frais de ménage engagés par un particulier-employeur sur une année était effectué par l'Urssaf au début de l'année suivante. L'avance des frais sur un an était donc nécessaire pour profiter d'un crédit d'impôt. Cette nouvelle avance immédiate, qui élimine les problèmes de trésorerie qui pouvaient décourager certains, fait espérer aux professionnels du secteur l'arrivée sur le marché de nouveaux utilisateurs de services à domicile. D'autant qu'à partir de ce mois d'avril, cette avance immédiate est étendue aux services de ménage commandés via des plateformes d'intermédiation, telles que Wecasa.

Séduire un public nouveau

«Cette politique va certainement favoriser le développement d'un certain nombre d'entreprises», avance François-Xavier Devetter, économiste et spécialiste des services à la personne. Wecasa compte en effet saisir cette opportunité pour séduire un public nouveau. «Notre ambition, c'est de rendre ces services à domicile accessibles au plus grand nombre. On veut faire entrer dans ce marché des clients qui ne pouvaient pas se le permettre», confie Pierre André, co-fondateur et directeur des opérations de Wecasa.

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Pour conquérir ces nouveaux utilisateurs, l'entreprise a misé sur la flexibilité. Sur son site et son application, il est possible de commander une prestation de ménage pour le jour même. La plateforme permet aussi de commander des services ponctuellement, sans fixer de rendez-vous réguliers avec un prestataire, comme c'est souvent le cas dans les services de ménage aux particuliers. Plusieurs entreprises du secteur jouent ainsi le jeu de la flexibilité et de la facilité d'utilisation. La plateforme Helpling permet une réservation «en deux minutes» sur une application mobile et le groupe O2 propose également une offre de ménage ponctuel. Wecasa avance que la plus large partie de ses utilisateurs a entre 25 et 45 ans et que nombreux sont ses clients faisant appel à ce genre de service pour la première fois. Pour Nicolas Boëlle, analyste domicilié en région parisienne, la facilité apportée par l'arrivée de l'avance immédiate du crédit d'impôt sur les plateformes d'intermédiation change la donne. «Je l'utilise déjà Wecasa pour un peu de ménage, mais pas sur une base régulière. C'est l'opportunité de renforcer la régularité de l'utilisation», explique ce père de famille de 33 ans. L'entreprise espère ainsi doubler son activité d'intermédiation liée au ménage va doubler cette année.

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D'après YouGov, une société d'études de marché, le ménage à domicile en France, qui représente déjà un marché de 5 milliards d'euros, peut s'attendre une croissance de 20% de son activité suite à la mise en place de l'avance immédiate du crédit d'impôt. Selon les chiffres du ministère de l'Économie, 4,2 millions de foyers seraient concernés par cette réforme.

«Un petit peu de démocratisation»

Le dispositif du crédit d'impôt a été initié il y a trente ans pour créer des emplois et élargir le recours aux services à domicile. De l'avis des économistes ayant évalué ses effets, le recours au crédit d'impôt peine pourtant à se démocratiser. «Ce sont plutôt les classes supérieures qui consomment l'emploi à domicile», avance Clément Carbonnier, économiste et membre de l'équipe ayant évalué le dispositif pour le compte du Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (LIEPP) de Sciences Po. Le passage à l'avance immédiate du crédit d'impôt s'ajoutant à l'émergence des plateformes grand public permettra-t-il finalement la démocratisation du dispositif ?

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Sur ce point, les économistes avancent l'exemple de la Belgique, qui a déjà mis en place un dispositif fiscal d'avance immédiate pour employer des prestataires. «Même avec des subventions fortes et instantanées, ça reste globalement les ménages les plus aisés qui utilisent ces services», estime Clément Carbonnier. L'instantanéité du crédit d'impôt ne garantit pas qu'il attirera de nouvelles catégories de public. «Je crois à un petit peu de démocratisation. Avec le nouveau dispositif, on pourra peut-être descendre plus bas dans la classe moyenne, mais ça restera la classe moyenne», relativise l'économiste.

À la Fédération des particuliers-employeurs (FEPEM), l'organisation patronale du secteur, on s'attend tout de même à voir émerger de nouveaux employeurs. En revanche, on ne croit pas que les plateformes d'intermédiation aient un rôle stratégique à jouer. «Les gens ont avant tout besoin de confiance, de stabilité, de sécurité. Quand on rentre dans un appartement, le besoin de confiance est important », lance Marie-Béatrice Levaux, présidente de la FEPEM, qui ne croit pas aux relations immédiates et ponctuelles créées par les applications. «Les premiers qui démocratisent sont les particuliers-employeurs eux-mêmes, grâce au CESU. C'est un écosystème qui est simple administrativement et qui est déjà extrêmement ouvert. Je ne vois pas ce qu'une plateforme peut apporter de mieux», poursuit la présidente, «ou alors peut-être dans les centres urbains...». Une zone géographique dont Wecasa fait justement sa cible principale.

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Envoi des premiers chèques énergie : qui est concerné ?

5,8 millions de ménages doivent recevoir cette aide, distincte du «chèque énergie exceptionnel» de 100 euros qui a été versé ces derniers mois.

L'Humanité

Le retour du capitaine Marleau, du premier au dernier amour

Prescription culture

Télévision. La capitaine de gendarmerie à la chapka est de retour, avec des épisodes inédits. Dont un qui compte parmi les plus réussis de la série...

Caroline ConstantCapitaine Marleau,

Deux femmes, une coiffeuse et sa cliente, Lily (Marie Dompnier) et Geneviève (Claire Nebout), discutent tranquillement mais âprement. La seconde reproche à la première d’être la maîtresse d’un homme marié. La coiffeuse ne proteste même pas, et annonce qu’elle part. Et interrompt donc, de facto, cette relation amoureuse.

Quelques instants plus tard, entre dans la boutique un homme, bien plus âgé que Lily. Frédéric (Gérard Darmon) est amoureux fou de la jeune femme qui l’éconduit. Avant d’être retrouvée, au petit matin, empoisonnée au cyanure. Dans le village, c’est la consternation : Lily était une jeune femme si discrète, si méritante, si bonne coiffeuse… Qui aurait donc bien pu lui en vouloir ?

Des suspects multipliés comme des petits pains

Arrive la capitaine Marleau (Corinne Masiero), chapka au vent et langue bien pendue. Elle se met dans la poche le gendarme du cru, le lieutenant Harsarski (Élie Semoun), qui la regarde d’emblée avec les yeux de Chimène. Et lance son enquête tous azimuts : les propriétaires du salon de coiffure, l’appartement de la jeune femme, ses comptes.

Portrait. Corinne Masiero, grande gueule et belle âme

Dans les affaires de la victime, Marleau trouve des lettres d’amour et une invitation à la première d’Othello par une troupe de théâtre locale. Très vite, Marleau comprend que Frédéric et Lily étaient amants, que la femme et l’ex-maîtresse de l’ex-bellâtre étaient affreusement jalouses, et que tout cela multiplie les suspects comme des petits pains. Elle va aussi découvrir, forcément, des secrets bien gardés et bien moins reluisants.

Une vision engagée du monde

Cet épisode de Marleau compte parmi les plus réussis de la collection. Toujours en verve, la capitaine multiplie comme à son habitude les piques à l’égard de ses contemporains, et distille au fil de l’épisode sa vision engagée du monde.

Entretien sur le divan de Frédéric Pierrot, le psy d'«En thérapie»

Mais l’essentiel est aussi ailleurs dans cet épisode. D’abord dans la très jolie relation qui se noue entre le directeur de théâtre, un homme qui se sent vieillir et qui a senti vibrer, avec cette jeune Lily, les émois d’un « dernier amour », comme on a un « premier amour ».

La poésie de ce personnage, qui tait tout ce qu’il ressent, se complète avec le côté terrien de Marleau, qui exprime tout ce qu’elle pense. Son métier de metteur en scène est d’emballer et d’habiller un texte, quand celui de Marleau est de dévoiler la vérité. Il est dans la douleur, et c’est paradoxalement à Marleau, qui est l’antithèse de la confidente, qu’il peut dévoiler sa détresse : sa femme (merveilleuse Anne Alvaro) ne peut évidemment pas l’écouter.

Les ravages de Frédéric-Darmon

Marleau va se faire un plaisir d’observer ce couple dysfonctionnel. Tout en s’amusant des ravages que le personnage de Frédéric-Darmon a provoqués, tout au long de sa vie, dans la gent féminine. Entre les personnages de Darmon et Masiero, se noue aussi une relation entre boutades et confidences, désenchantement et agacement, lassitude et entrain.

Drôle, de Fanny Herrero : une série plaisante à regarder, mais...

Enfin, Marleau est au théâtre. Et c’est un petit bonheur de voir Corinne Masiero, qui a débuté sur scène, s’épanouir sur les planches, se déguiser, feinter, improviser.

corinne masierogerard darmonélie semounSéries télévisées
Le Figaro

Droits de succession : les Français sont-ils vraiment trop taxés ?

Guillaume Errard

DÉCRYPTAGE - Emmanuel Macron veut alléger la fiscalité sur les droits de succession. Qui en paie ? À quel taux ?

Qui aurait pu croire qu'on parlerait autant de droits de succession durant cette campagne présidentielle ? On entend souvent dire que les dirigeants politiques ne parlent pas assez de logement. Mais, mine de rien, voilà encore un sujet sensible, auquel les Français sont très attachés, où il est question d'immobilier. Et c'est pour cette raison qu'il suscite beaucoup de réactions chez les particuliers. La plupart des articles que Le Figaro a publiés sur le sujet, ont souvent généré plusieurs centaines de commentaires. La raison ? Il s'agit de transmettre un patrimoine à ses héritiers.

À lire aussiL’impôt sur les successions dans le collimateur des Français

Qu'on soit de gauche ou de droite, le refus de le taxer fait consensus chez les Français qui considèrent que les biens matériels (immobiliers ou mobiliers) sont le fruit de leur travail. Près des deux tiers des électeurs d'Emmanuel Macron sont opposés à l'impôt sur les successions, selon un sondage réalisé par Stefanie Stantcheva, professeur d'économie à l'Université d'Harvard et membre du Conseil d'analyse économique. Ils sont même 75% (!) parmi les électeurs de gauche. «Laisser un héritage à la personne de son choix est une fierté et ne doit pas être racketté par l'État», lâche un internaute du Figaro. «Les Français veulent être libres de pouvoir transmettre sans qu'on les taxe eux ou leurs héritiers, un patrimoine qu'il considère déjà trop taxé», confirme Catherine Costa, directrice de l'ingénierie patrimoniale chez Milleis Banque. D’autant plus que l'âge moyen où on hérite ne cesse de croître : 30 ans au début du XXe siècle, 50 ans aujourd'hui, 55 ans attendus en 2035 et 60 en 2070.

Pour y remédier, Emmanuel Macron, donné toujours en tête des sondages pour l'élection présidentielle, propose de réduire les droits de succession en ligne directe (parents à enfants, grands-parents à petits-enfants, arrières grands-parents à arrières petits-enfants) mais aussi les transmissions indirectes (oncles/tantes à neveux/nièces, frères à sœurs...), plus communément appelés, à tort selon les experts, «filiation indirecte». «Les Français ne seront plus que 5% à payer des droits de succession en ligne directe, si Emmanuel Macron est réélu, affirme Laurent Saint-Martin, relais du candidat LREM dans la campagne présidentielle sur la fiscalité et les finances publiques. Ce sont des allègements fiscaux de l'ordre de 3 milliards d'euros par an. Ni le système ni l'assiette ne seront chamboulés. Nous avons souhaité proposer aux Français des solutions simples et lisibles.»

«En France, la très grande majorité des patrimoines sont taxés à hauteur de 20%»

Mais qu'en est-il dans la réalité ? Les Français sont-ils vraiment trop taxés ? Combien paient des droits de succession ? Avant de répondre à la question, un chiffre est important à avoir en tête : les droits de succession rapportent 13 milliards d'euros par an à l'État (contre 82 milliards d'euros pour l'impôt sur le revenu), dont la moitié provient de la taxation des successions des défunts sans descendance (ou transmission indirecte) qui ne pèsent pourtant que 10% du total des successions. Ceci étant dit, combien de Français paient des droits de succession ? Entre 10% et 25%, selon le Conseil d'analyse économique. Dit autrement, entre 75% et 90% en sont exonérés. Les mesures que proposent la plupart des candidats à l'élection présidentielle ne concernent donc qu'une petite minorité de ménages.

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Mais ces Français ont le sentiment de payer trop d'impôts sur les successions. Qu'en est-il dans la réalité ? Les Français sont-ils trop taxés ? La réponse est oui, si l'on compare la France à d'autres pays. Avec la Belgique, notre pays est celui, au sein de l'OCDE, qui taxe le plus les droits de succession ainsi que les donations. Les taux d'imposition sont également plus élevés en France qu'à l'étranger : entre 5% et 45% (voir le graphique ci-dessous) contre 7% à 30% en Allemagne et 3% à 30% en Belgique. «En France, la très grande majorité des patrimoines sont taxés à hauteur de 20%», relativise Xavier Boutiron, notaire associé chez Cheuvreux.

Même constat du côté des abattements. Leur montant est bien inférieur à celui en vigueur chez certains de nos voisins européens. Ainsi, il s'élève à 100.000 euros dans le cas d'une transmission à un enfant (voir le graphique ci-dessous) contre 400.000 euros en Allemagne, plus de 416.000 euros au Royaume-Uni (quel que soit le lien de parenté entre le donateur et l'héritier) et peut grimper jusqu'à 1 million d'euros (!) en Italie. Mais ils permettent tout de même à une grande majorité de Français de ne pas payer de droits de succession et à d'autres d'alléger leur note fiscale.

Sans compter les dispositifs pour réduire les montants taxables (démembrement de propriété, transmissions de contrats d'assurance-vie, transmissions de biens professionnels....). Le taux réel d'imposition peut ainsi tomber à 10%, selon Catherine Costa. «Si les Français étaient au courant des niveaux réels de taxation et de ces techniques d'optimisation fiscale, ils ne seraient pas 80% à être opposés aux droits de succession, surtout si on leur précise que c'est pour alourdir la fiscalité des plus aisés», conclut-elle. Ce serait, en effet, plus en rapport avec la tradition d'un pays qui défend l'égalitarisme.

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Le Figaro

Pour dégager le jubé disparu de Notre-Dame de Paris, les archéologues obtiennent un sursis

Claire Bommelaer

L'établissement public en charge de la reconstruction a consenti à la poursuite des fouilles après la découverte de précieux éléments sculptés, inconnus jusqu'à ce jour.

Des fouilles archéologiques dans la nef de Notre-Dame de Paris, l'établissement public en charge de la restauration avait présenté à la presse un mystérieux sarcophage de plomb de la fin du XIVe siècle abritant un corps dont l'identité est encore inconnue. La découverte doit maintenant être examinée en laboratoire et le chantier des archéologues, après un mois et demi, était censé s'arrêter là.

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C'était sans compter un autre trésor que les petites mains de l'Institut national de recherche archéologique préventive (Inrap) ont mis au jour : des fragments entiers du jubé perdu de la cathédrale se trouvaient là, sous le pavement de la nef. Cette cloison architecturale ajourée et richement décorée séparait autrefois le clergé, réuni dans le chœur, des fidèles, cantonnés à la nef durant les offices. Pour le profane, difficile de deviner dans les amoncellements de pierres du chantier de fouilles, les vestiges de cette structure qui mesurait une dizaine de mètres de large. Pourtant, à y regarder de plus près, des détails sculptés, visages, mains, fragments de corps et de draperies, décors architecturaux ou végétaux, sont apparus au milieu des blocs, pour la plus grande joie des experts et des amoureux de Notre-Dame.

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Au moment où les archéologues auraient dû songer à plier bagage, et à refermer le chantier, la frustration était palpable dans leurs rangs, face à cette découverte bientôt ensevelie. Au point que la ministre de la Culture Roselyne Bachelot s'était rendue sur place pour leur afficher son soutien, et réclamer un «juste équilibre» entre le temps long des fouilles et la promesse présidentielle de reconstruire Notre-Dame pour 2024. L'indignation était si grande que chacun a fini par se rendre à la raison, y compris le général Georgelin, qui dirige l'établissement public. Alors que les fouilles de la cathédrale devaient s'arrêter net le 25 mars, elles se sont poursuivies la semaine dernière, cette semaine encore. Et elles doivent se poursuivre jusqu'à vendredi prochain.

Ce n'est qu'une petite prolongation, mais elle est symbolique de la fin d'une tension entre les archéologues, soucieux de poursuivre leur travail, et l'établissement public, qui doit tenir ses délais pour les travaux de restauration. Car c'est à l'endroit même de ces fouilles qu'un immense échafaudage doit bientôt s'élever pour remonter la future flèche de la cathédrale.

Le jubé, dont on a retrouvé de précieux éléments sculptés, méritait bien quelques semaines de plus, tant il compte parmi les derniers secrets de la cathédrale. La clôture a été érigée et sculptée dans le style gothique rayonnant des dernières années de la première phase d'édification de la cathédrale. Percée d'une porte en son centre, elle proposait un riche programme iconographique racontant la vie du Christ et celle de ses ascendants. Trois siècles plus tard, en 1548 et 1550, les huguenots saccagent les sculptures. Le jubé médiéval sera recouvert, puis remplacé par deux autres structures érigées au XVIIe siècle, avant que les jubés disparaissent définitivement des cathédrales. Jusqu'à présent, on ne conservait que peu de souvenirs et encore moins de traces de cet élément central de la cathédrale médiévale. Des fragments avaient été découverts par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, dont quatre sont conservés au Louvre, le plus spectaculaire étant un détail de l'enfer où l'on voit Adam et Eve cuisant dans un chaudron. 165 ans plus tard, c'est donc une forme de puzzle qui est en train de se reconstituer, ainsi qu'une partie de la longue histoire de la cathédrale.

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L'Humanité

Les Bleus héritent d’un groupe accessible

Actu

Football Le tirage au sort du Mondial 2022, effectué à Doha au Qatar ce vendredi soir, a été plutôt clément pour l’équipe de France qui rencontrera le Danemark, la Tunisie et un barragiste. 

Nicolas Guillermin

Les compétitions se succèdent et Didier Deschamps conserve sa chance légendaire. Le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre), qui s’est tenu ce vendredi 1 er avril à Doha au Qatar, a été clément avec l’équipe de France et son sélectionneur. Placés dans le groupe D, les champions du monde en titre affronteront au premier tour le Danemark, la Tunisie et le vainqueur du barrage entre le Pérou, l’Australie et les Emirats arabes unis.

Versés dans le chapeau 1, avec le Qatar, pays hôte, et les meilleures nations au classement Fifa (Angleterre, Argentine, Belgique, Brésil, Espagne et Portugal), les Bleus avaient l’assurance de ne pas rencontrer d’adversaires trop huppés pour débuter la compétition. Cependant, ils pouvaient toujours croiser la route de l’Allemagne renaissante de l’entraîneur Hansi Flick, des Pays-Bas de Virgil Van Dijk, de l’Uruguay de Luis Suarez et Edinson Cavani, de la Croatie vice-championne du monde ou encore du Sénégal, récent vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations. Il n’en a rien été.

Les hommes de Didier Deschamps disputeront un premier tour largement abordable qui devrait leur permettre de monter progressivement en puissance avant la phase à élimination directe. Concrètement, les Bleus lanceront leur tournoi contre le barragiste victorieux le 22 novembre à l’Education City Stadium de Al Rayyan. Ils défieront ensuite les Danois, emmenés par Christian Eriksen, le 26 novembre à l’Iconic Stadium de Lusail, puis la Tunisie de Wahbi Khazri le 30 novembre, de nouveau à Al Rayan.

Le Danemark constitue l’adversaire le plus relevé du groupe. Les Scandinaves ont atteint les demi-finales du dernier Euro. Les Danois ont souvent porté bonheur aux Français lors des grandes compétitions : à chacun de leurs trophées majeurs, les Bleus les ont croisés en phase de groupes, sans jamais perdre (1-0 à l’Euro 1984, 2-1 au Mondial 1998, 3-0 à l’Euro 2000, 0-0 au Mondial-2018) sauf à la Coupe du monde 2002 où les champions du monde et d’Europe en titre, éliminés dès le premier tour, avaient chuté face aux Nordiques (2-0).

En revanche, l’opposition contre la Tunisie sera le premier match en compétition officielle pour les Bleus. «  Je suis super content, s’est exclamé Wahbi Khazri, l’attaquant de Saint-Etienne, au micro de RMC Sports. Les Français sont favoris, on en est loin mais en ayant grandi ici, en vivant ici, en jouant dans le championnat de France, c’est le rêve de beaucoup de joueurs et les affronter en Coupe du monde c’est encore un rêve qui va se réaliser pour moi. On n’est pas favoris mais j’espère qu’on sera capable de sortir de cette poule avec la France en tête. » Les horaires des rencontres ne sont pas encore fixés, les Bleus pouvant jouer à 13 heures, en plein après-midi où à 22 heures (heures locales). En huitième de finale, les choses devraient se corser avec comme adversaires potentiels l’Argentine, la Pologne et le Mexique.

«  Il faut avoir beaucoup de respect », a souligné Didier Deschamps au sujet des adversaires et notamment du Danemark que les Bleus rencontreront en juin et en septembre en Ligue des nations. «  C’est la 11e nation (au classement Fifa), demi-finaliste de l’Euro, s’ils sont devant l’Allemagne et les Pays-Bas, cela prouve la qualité de cette équipe. (…) Eux aussi auront l’avantage de nous connaître encore mieux, même si ces deux rencontres en Ligue des nations ne seront pas pareilles. »

L’équipe de France prendra ses quartiers à l’hôtel Al Messila (5 étoiles), non loin du centre-ville de Doha. Le choix de ce camp de base, situé dans l’ouest de la capitale, s’explique par sa situation à environ six kilomètres du centre et à proximité de l’Education City Stadium, une des huit enceintes accueillant la compétition. «  Il y a beaucoup de verdure et de l’eau, a précisé au micro de beIN Sports le président de la Fédération française de football, Noël Le Graet. C’est un hôtel relativement petit mais magnifique, à quatre minutes d’un terrain d’entraînement et 20 minutes de n’importe quel stade. » Les Bleus disposeront du stade Jassim-bin-Hamad, où évolue le club de Al-Sadd, pour s’entraîner, à cinq kilomètres au sud de leur hôtel.

Une fois n’est pas coutume, ce tirage au sort n’a pas donné de « groupe de la mort ». Néanmoins la poule E sort du lot avec l’Espagne, championne du monde 2010 et l’Allemagne, vainqueur du Mondial 2014. Les deux favoris de ce groupe affronteront également le Japon et le vainqueur du barrage entre la Nouvelle-Zélande et le Costa Rica.

coupe du monde de footballqatarMondial 2022 au Qatar
L'Humanité

Mbappé VS Fédération. Que risque l’attaquant de l’équipe de France ?

Entretien

Football. En séchant une opération marketing avec l’Équipe de France, Kylian Mbappé a soulevé le problème des droits à l’image en sélection et souhaite avoir un droit de regard.

Léo Aguesse

Depuis le désastre de Knysna lors de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud, la Fédération française de football (FFF) a instauré une convention que chaque international doit signer lors de sa première sélection. Ce contrat comporte des droits et des obligations, dont la participation aux opérations marketing avec les sponsors de l’Équipe de France. En échange, ils perçoivent des honoraires de droits à l’image, qui s’élèvent à 25 000 euros par match disputé. En ne se présentant pas à un rendez-vous avec plusieurs partenaires des Bleus (Volkswagen, Uber Eats, Orange, Xbox, Coca-Cola, Konami), mardi 22 mars, Kylian Mbappé a remis en cause cette convention. Les représentants du joueur, que le président de la FFF Noël Le Graët a demandé à rencontrer, réfutent tout acte de rébellion, et mettent en avant la volonté de faire bouger les choses. Jean-Jacques Bertrand, avocat spécialisé en droit du sport (cabinet Bertrand), met en lumière les tenants et les aboutissants de cette affaire.

Quels sont les problèmes de la convention soulevés par cet acte de Kylian Mbappé ?

Pour que les droits individuels des joueurs puissent être exploités, la fédération demande l’accord de chacun, à la fois pour leurs droits personnels, c’est-à-dire leur nom et leur image, mais également concernant l’exploitation de ces droits de manière collective. Il y a un accord stipulant qu’on considère comme image collective la réunion de cinq images de joueurs au minimum. Cela soulève plusieurs détails : quels joueurs choisit-on ? Est-ce-que ce sont toujours les mêmes ? Peuvent-ils être utilisés collectivement ou par des images individuelles ? La convention fait en sorte d’être la plus précise possible, mais elle ne règle pas toutes ces questions. Les joueurs signent ce contrat la première fois qu’ils sont appelés pour jouer en Équipe de France. Si le joueur refuse, il ne peut pas être sélectionné. Mais il y a des règlements sportifs qui interdisent aux athlètes de refuser une sélection. La situation est donc coercitive. Le joueur est dans un carcan, il n’a pas de marge pour respirer et dire ce qu’il souhaite. Le fait qu’il n’y ait pas de négociation pour régir les termes de la convention est discutable sur le plan juridique.

Y-a-t-il déjà eu des soucis concernant ce droit à l’image en Équipe de France ?

Pas vraiment. La convention qui est en place a évolué au fil du temps. Dans les premières années, elle était régie de manière relativement simple: l’image individuelle était séparée de l’image collective. Il y avait une sorte de caisse commune dans laquelle tous les revenus générés par les droits à l’image était versés, puis tous ceux qui étaient partie prenante (les joueurs de l’Équipe de France, la Ligue de Football Professionnel, la FFF…) en percevaient un certain pourcentage. Aujourd’hui, l’exploitation des droits de la personnalité est plus complexe. La médiatisation croissante des athlètes et l’apparition de nouveaux supports tels que les réseaux sociaux ou les NFT (carte virtuelle unique, façon image Panini, sécurisée par la technologie de la blokchain) incitent à clarifier la relation commerciale entre le joueur et la fédération. Quand on examine un peu, on s’aperçoit que cela va un peu toujours dans le même sens : le joueur donne ses droits à la fédération et, en retour, il n’a finalement que des obligations et beaucoup d’interdictions.

Que risque Kylian Mbappé ?

Il n’a pas respecté le contrat qu’il a signé, donc il est sanctionnable. La Fédération peut décider d’appliquer une pénalité selon la gravité de l’infraction. Elle peut alors lui infliger une amende, qui sera retenue sur la part de l’exploitation des droits. Toutefois, si Kylian Mbappé estime que la convention qu’il a signée est abusive, il remet en cause la validité juridique du document. Qui va trancher si le document est abusif ou pas ? La jurisprudence est assez maigre. En général, lorsqu’un contentieux apparaît, il y a toujours une discussion entre le joueur et l’instance concernée qui aboutit a un compromis. Si l’affaire ne se règle pas en interne, c’est le tribunal qui décidera.

Kylian Mbappé a exprimé la volonté d’une plus grande redistribution de cet argent vers le football amateur. Les joueurs peuvent-ils donner leur avis ?

Les joueurs et la fédération perçoivent les ressources de l’exploitation des droits à l’image, selon un système de quotas qui varie en fonction de chaque joueur. La fédération fait ce qu’elle veut avec sa part. Elle en donne une partie au football amateur mais n’est pas obligée de le faire. C’est la même chose pour le joueur. Mbappé reverse tous ses droits à des associations caritatives. Chacun fait ce qu’il veut de ses ressources.

Cela pourrait-t-il évoluer ?

Aujourd’hui, beaucoup de joueurs, eu égard à leur médiatisation et leur renommée, parrainent des associations caritatives. Si les contrats étaient personnalisés, certains pourraient revendiquer qu’une partie des revenus générés par leur image aille à telle association ou à tel club de football amateur. Ce sont des exigences qui peuvent exister et qui relèvent de la négociation de la convention. L’avocate de Kylian Mbappé, Delphine Verheyden, veut également rajouter une « clause de conscience » et un « droit de regard dans cette convention »… Pour éviter tout conflit, il est évident que cette convention doit être régulièrement rediscutée et complétée. Le joueur qui consent à l’exploitation de son nom et de son image doit, selon le droit, donner son autorisation lors de chaque utilisation, ce qui n’est pas le cas avec la convention actuelle. Si la FFF s’associe avec de nouveaux partenaires qui ne conviennent pas au joueur, cela pose en effet un cas de conscience, pour reprendre l’expression de Delphine Verheyden. Le joueur doit pouvoir refuser de concourir avec un partenaire, pour des raisons éthiques ou autres, seulement si ce refus est motivé. Finalement, il doit avoir un droit de regard dans tous les cas d’autorisation, comme pour chaque contrat d’image qui existe.

La question de la durée de la convention (toute la carrière du joueur et les cinq ans suivant sa retraite internationale) pourra-t-elle être renégociée ?

En effet, on peut légitimement se demander si la cession des droits à l’image pour une durée aussi longue n’est pas abusive. A mon avis, cela nécessite une renégociation.

Pensez-vous que cette affaire sera un tournant vers une plus grande individualisation des droits à l’image en Équipe de France ?

Je pense qu’à terme il faudra personnaliser davantage les contrats avec une partie commune qui existera toujours mais également une partie individuelle qui permettra aux joueurs de négocier, sur le modèle des clubs professionnels, dans lesquels des clauses différentes régissent chaque contrat, notamment selon la notoriété du joueur. Il faudra également qu’un accord préalable à chaque exploitation soit conclu, sous quelque forme que ce soit. Kylian Mbappé ne conteste pas le fait que, appartenant à l’Équipe de France, son image puisse être exploitée lors d’opérations de communication avec les autres joueurs. Le problème étant qu’on l’oblige à exploiter tous ses droits individuels, sans aucune possibilité de négociation.

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Le Figaro

François d’Orcival: «Le spectre terrifiant des armes nucléaires tactiques»

CHRONIQUE - Vladimir Poutine a menacé à plusieurs reprises d’avoir recours à ces missiles, dont la puissance de chacun est équivalente à celle de la bombe d’Hiroshima.

Elle paraît bien oubliée cette déclaration signée le lundi 3 janvier dernier, à New York, par les cinq États membres du Conseil de sécurité des Nations unies: la France, le Royaume-Uni, la Chine, les États-Unis et la Russie. Soit les cinq puissances mondiales, toutes nucléaires. «Nous affirmons, disaient-elles, qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne devrait jamais être conduite.» Moins de deux mois plus tard, le 27 février, alors qu’il vient de lancer ses blindés à l’assaut de l’Ukraine, Vladimir Poutine déclare à la télévision russe: «J’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major des armées de mettre les forces de dissuasion en régime spécial d’alerte au combat…»

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La déclaration du 3 janvier est-elle démentie par cette mise en «alerte au combat»? Interrogé par la chaîne américaine CNN, le porte-parole du Kremlin explique: oui, on utilisera cette arme «en cas de menace existentielle». La semaine dernière, c’est l’un des animateurs de la télévision russe qui dit au public polonais sur un ton provocant: si vous bougez, vous allez recevoir une bombe atomique… Qui joue avec qui?

Deux chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists américain se sont mis au travail pour établir le total des armes nucléaires stratégiques et tactiques de la Russie. Ils ont décompté 1588 têtes stratégiques, déployées sur missiles terrestres, sur 10 sous-marins, et transportées par avions, des Tupolev 160 et Tupolev 95. Depuis cinq ans, 25 tirs d’essais de ces engins ont eu lieu, notamment dans le désert du Kazakhstan, et 10 sont prévus cette année - accélération qui ne peut qu’inquiéter.

Personne ne pense que l’une de ces armes puisse être utilisée délibérément, mais c’est sans compter avec les accidents et les arrière-pensées

Or s’ajoutent à cela de 2000 à 4000 armes nucléaires tactiques, confiées à des régiments mobiles ou des bombardiers. Cet armement «tactique», pour des missiles à portées plus courtes, a beaucoup fait réfléchir les analystes occidentaux. Car outre leur puissance, celle de la bombe d’Hiroshima, c’est leur finalité qui interroge: veut-on démoraliser une population? En termes politiques, elles pourraient provoquer le même effet qu’une arme stratégique. On basculerait alors dans l’inconnu.

«Évitons le malentendu ou les mauvais calculs sur notre capacité à défendre nos alliés», insiste le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. L’ancien ministre britannique de la Défense, le travailliste Desmond Browne, aujourd’hui membre de la Chambre des lords et président du groupe de sécurité euro-atlantique, complète ce point de vue: «Personne ne pense que l’une de ces armes, dit-il en parlant des nucléaires, puisse être utilisée délibérément, mais c’est sans compter avec les accidents et les arrière-pensées.»

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Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

Pierre Lellouche: «La difficulté d’une issue négociée sur l’Ukraine à l’heure des émotions de masse»

TRIBUNE - Le discours de justicier adopté envers Poutine par le président des États-Unis et certains de ses homologues occidentaux - en raison de l’indignation de leurs opinions publiques devant les images de l’Ukraine meurtrie et endeuillée - rend plus délicat encore un règlement diplomatique du conflit, s’inquiète l’ancien secrétaire d’État aux affaires européennes.

André Kaspi: «Après l’invasion de l’Ukraine, les États-Unis sont-ils durablement de retour en Europe?»

TRIBUNE - À rebours de l’appréciation positive souvent portée sur l’attitude de l’hôte de la Maison-Blanche face à Poutine depuis le 24 février, l’historien, spécialiste des États-Unis, s’interroge sur la détermination de Washington à s’impliquer de nouveau, et à long terme, dans les crises qu’affronte le Vieux Continent.

L'Humanité

Le PSG poursuit l’aventure européenne et bat un record

Actu

Football Le Paris Saint-Germain s ’est qualifié, mercredi, pour la demi-finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich. Une belle soirée pour les coéquipières de la capitaine Grace Geyoro.

Mejdaline Mhiri

Leur sang n’est pas froid, il est glacé. Malgré les embûches, les footballeuses du PSG demeurent imperturbables. Alors que les départs de joueuses majeures à l’intersaison (Endler, Paredes) ont bouleversé les équilibres sur le terrain, alors que l’agression de Kheira Hamraoui le 4 novembre divise le vestiaire (1), alors que Stephanie Labbé, la gardienne titulaire, s’est retirée en janvier pour soigner sa santé mentale, alors que le manager Ulrich Ramé a été contraint au repos à la suite d’un infarctus, les Parisiennes restent debout.

Dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, elles avaient déjà réalisé une partie du boulot en Allemagne. Le 22 mars, au match aller, le PSG s’était imposé à Munich (1-2) grâce à un doublé de l’internationale tricolore Marie-Antoinette Katoto. Mercredi, il s’agissait de finir le travail.

enroulé du pied gauche

Si les joueuses de Didier Ollé-Nicolle commençaient la rencontre en pressant leurs adversaires, les Allemandes prenaient rapidement les commandes de la partie. Et c’est contre le cours du jeu que Sandy Baltimore inscrivait le premier but parisien (17e) par un enroulé du pied gauche venu du côté droit du terrain pour finir dans la lucarne opposée. Sauf que les Parisiennes étaient fébriles sur le plan défensif : Saki Kumagai égalisait sur l’action suivante (19e) et la tension montait d’un cran, crispant chaque collectif sur ses positions.

Et à ce jeu-là, les protégées de Jens Scheuer furent les premières à se libérer. Malgré les absentes côté allemand, dont sept en raison du Covid, Lea Schüller permettait aux Bavaroises de reprendre l’avantage (1-2 à la 55e).

affluence exceptionnelle

Au terme du temps réglementaire, les deux formations étaient dos à dos (3-3 sur les deux matchs cumulés). Mais au bout de leur effort, les Franciliennes démontraient une nouvelle fois leur solidité. Rentrée au début des prolongations, la Suissesse Ramona Bachmann profitait d’un centre d’Ashley Lawrence pour frapper et délivrer le Parc (2-2 à la 112e).

Il restait alors huit minutes à tenir. La tribune Auteuil levait les bras en scandant bien fort « Paris ! » Les ultras, en nombre, chantaient, tambourinaient, accompagnant leurs favorites. Finalement, le coup de sifflet final d’Esther Staubli permettait au DJ de lâcher le « Together » des Village People résonnant dans tout le stade, synonyme de demi-finale.

Mais mercredi soir, l’événement était presque autant en dehors que sur le terrain. Le record d’affluence pour supporter les Parisiennes a été battu. Il était jusque-là de 19 912 personnes lors d’un PSG-Barcelone en 2017. Pour ce quart de finale de la Ligue des champions, le club de la capitale a annoncé avoir dépassé les 27 000 spectateurs (soit plus de la moitié de la capacité de l’enceinte, portée à 47 929). Tout le match, des gros plans des tribunes apparaissaient sur le grand écran. Les visages de jeunes filles et garçons s’époumonant pour porter leurs athlètes s’enchaînaient. Avec des tickets d’entrée débutant à 6 euros, l’événement était bien accessible à toutes et tous.

Néanmoins, ce qui s’est déroulé de l’autre côté des Pyrénées impressionne encore davantage. Dans l’autre rencontre de la soirée, Barcelone écrasait le Real Madrid (5-2) devant 91 553 personnes. Un record mondial.

psgfootball féminin
Le Figaro

Comment payer facilement et en toute sécurité?

Pascal Frasnetti

NOS CONSEILS - Les applications mobiles comme Lydia, Paylib, Lyf ou Pumpkin sont en passe de révolutionner le paiement. Elles permettent aujourd’hui de payer en toutes circonstances avec une sécurité renforcée.

Pour ces applis, tout est devenu plus simple en 2018. En obligeant les banques à ouvrir leurs données, la deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2) a permis à ces acteurs de se connecter facilement et de manière sécurisée aux comptes bancaires de leurs utilisateurs pour leur proposer des services innovants. Depuis, les utilisations pour fluidifier les achats se sont multipliées, au gré de l’avancée technologique (virement instantané, paiement par QR Code…).

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1. Quelle solution privilégier entre amis?

Les jeunes générations ne font plus un virement mais «un Lydia». La licorne française permet de transférer des sommes d’argent entre particuliers avec un mobile, dans la limite de 500 €. Il suffit de télécharger l’appli, de créer un compte et d’enregistrer ses coordonnées de carte bancaire pour pouvoir envoyer ou encaisser une somme. Celui qui reçoit l’argent n’a pas besoin d’un compte Lydia et peut simplement demander le versement du montant sur son compte bancaire en renseignant son Iban.

Avec la plupart des services de virement entre amis (Lydia mais aussi PayPal…), le délai de récupération des fonds peut atteindre 2 à 3 jours. À l’inverse, l’appli Paylib propose un virement instantané, plafonné à 500 €. Cette solution est disponible depuis l’appli de la plupart des banques françaises. Contrairement aux autres applis, Paylib effectue le virement directement de compte à compte, sans intermédiaire. Lydia dispose également d’un service de virement instantané, facturé 1 € (sauf abonnés au service Lydia Bleu ou Noir).

2. Le smartphone va-t-il détrôner la carte?

Avec la pandémie, le paiement sans contact a connu une accélération sans précédent (57 % des transactions réalisées par carte bancaire au premier semestre 2021). Il permet aussi de dématérialiser son moyen de paiement en réglant avec son mobile (ou sa montre connectée), grâce à des solutions comme Apple Pay, Google Pay, Samsung Pay, PayPal ou Paylib, après avoir enregistré sa carte ou son portefeuille électronique. En utilisant son smartphone ou sa montre pour payer, le client n’a plus à se soucier du plafond sans contact par carte de 50 €. Le montant maximal est, en effet, identique au plafond de dépense autorisé par la carte bancaire associée. De plus, le risque d’être débité frauduleusement en cas de vol est limité, car la carte dématérialisée liée au téléphone doit être activée par authentification forte (empreinte digitale, reconnaissance faciale…).

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Toujours grâce au smartphone, des applis permettent de scanner les codes-barres des produits en magasin, pour suivre l’avancée de son panier en temps réel. Une fois en caisse, il suffit de présenter son mobile pour payer ses achats. Encore balbutiante, cette technologie devrait rapidement se répandre. En France, l’appli Lyf propose ce mode d’achat dans une vingtaine d’enseignes (Auchan, Carrefour, Casino, Franprix, Fnac…). Ce procédé a l’avantage d’être accessible à tous les clients disposant d’un smartphone avec appareil photo, sans contrainte de marque ou de système d’exploitation (iOS ou Android).

3. Le QR Code va-t-il s’imposer au restaurant?

Apparu sur de nombreuses tables pendant la pandémie, le QR Code permet non seulement de lire le menu mais aussi de régler directement l’addition. Exemple: la solution Sunday (4000 restaurants équipés en France) permet au client de scanner le QR Code présent sur chaque table avant de régler l’addition en fin de repas soit avec sa carte bancaire, soit avec un portefeuille virtuel (Google Pay ou Apple Pay), sans avoir à créer un compte, à télécharger une appli ni à enregistrer ses coordonnées. Il est même possible de laisser un pourboire.

De son côté, Lyf déploie sa solution de commande et de paiement à table par QR Code auprès de restaurateurs indépendants (label Maîtres Restaurateurs notamment) et de chaînes de restauration. Son avantage: elle permet de choisir son mode de paiement, y compris par titre-restaurant. Ces solutions devraient accélérer leur déploiement. Pour l’heure, seuls 34 % des professionnels de la restauration acceptent le paiement avec un smartphone, et ils ne sont que 24 % à avoir développé des outils numériques pour la prise de commande (bornes en libre-service ou menu accessible par QR Code), selon l’étude menée par le cabinet Roland Berger sur la digitalisation du secteur en 2021.

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L'Humanité

« Après 2014, la médiatisation a cassé les idées reçues »

Entretien

Rugby Avec la diffusion des matchs de la Coupe du monde 2014, la discipline a pris son envol chez les féminines. Mais, pour l’ex-internationale Maylis Bonnin, l’égalité hommes-femmes est encore loin d’être acquise.

Éric Serres

Le tournoi féminin des Six-Nations a débuté le week-end dernier avec une victoire des Bleues face à la Squadra Azzurra (39-6). Samedi, elles affronteront les Irlandaises pour leur deuxième match. À quelques mois de la Coupe du monde, du 8 octobre au 12 novembre 2022, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, Maylis Bonnin, ancienne internationale au palmarès impressionnant (de 1999 à 2006, trois Grands Chelems, un titre de championne d’Europe et une 3e place à la Coupe du monde), fait le point sur l’état de santé du rugby chez les féminines en France.

Entre le rugby joué à votre époque et celui d’aujourd’hui, voyez-vous des différences ?

Bien sûr. Il est plus rapide, il est aussi plus technique. Après, au niveau de l’intensité et de l’impact, c’est pareil. C’est toujours aussi dur lorsque l’on joue l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande. Ce qui a évolué par contre, ce sont les temps d’entraînement pour les joueuses. Les clubs Élite préparent bien plus les filles que de mon temps. On s’entraînait douze heures par semaine, aujourd’hui je pense que l’on n’est pas loin des vingt heures. Après, au niveau encadrement, c’est un peu pareil. Enfin, dernière différence, les filles qui jouent au haut niveau ont toutes ou presque appris le rugby très jeunes. Cela a une répercussion sur le bagage technique.

À quel âge avez-vous débuté ?

J’ai commencé à 18 ans. C’est Pierre Villepreux, qui était à l’université de Limoges, qui me l’a enseigné. Il a mis toute une génération de filles qui étaient en Staps au rugby. Nous n’avions pas le choix. Si on voulait l’enseigner aux élèves plus tard, il fallait forcément l’apprendre. En parallèle, il a créé un club féminin où il n’y avait que les étudiantes de ses cours. Si j’ai été ensuite détectée par l’équipe de France, je pense que c’est grâce à lui. Il m’a enseigné la lecture du jeu, ce qui a fait la différence malgré mon manque de technique par rapport à certaines.

Le rugby au féminin semble avoir fait peu à peu sa place dans le monde de l’Ovalie. Le regard a-t-il changé ?

Il y a eu une bascule en 2014, au moment de la Coupe du monde qui se déroulait en France. Comme celle-ci avait été décalée au mois d’août et que les médias n’avaient rien à se mettre sous la dent, ils se sont emparés de l’événement. À leur grande surprise, non seulement il y avait du monde dans les stades, mais en plus l’Audimat était bon. Si vous ajoutez à cela les réseaux sociaux, cela a eu un effet boule de neige. Donc, si cela intéresse les médias, les clubs et les instances se sentent obligés d’y mettre plus de moyens. Aujourd’hui, ceux qui ne se passionnent pas pour le ballon ovale ne s’étonnent plus de voir des filles le manier. Ce n’était pas le cas à mon époque. On considérait que c’était une activité brutale, donc réservée aux seuls garçons. La médiatisation a cassé les codes.

Bernard Laporte, lors de sa campagne pour la présidence de la FFR, avait exposé cinq objectifs pour les féminines : contrats fédéraux, féminisation des institutions, atteindre les 30 000 licenciées en 2025, réformer les compétitions Élite et fédérales. A-t-il tenu ses promesses ?

Il y a une accélération qui est intéressante. Sur les effectifs, je crois que l’on a dépassé la barre des 30 000 licenciées. Dans les commissions, les filles prennent de plus en plus de place. Les contrats fédéraux sont là. Reste que, pour les montants, il y a mieux à faire. Les sacrifices des filles qui sont au haut niveau sont les mêmes que ceux des garçons. Mais l’on est plutôt sur la bonne voie. Après, en tant que femme, je vais vous dire que cela n’est jamais assez.

Ne devrait-on pas arriver peu à peu à une professionnalisation du rugby féminin, comme cela s’est fait chez ses homologues masculins ?

Il faut penser à une chose : l’après-carrière. Ce que gagnent actuellement les filles ne pourra jamais leur permettre de vivre et, surtout, d’avoir le temps de préparer sereinement une reconversion. Le double projet, je trouve cela beaucoup plus intéressant. Car cela protège en cas de blessure importante. Il faut simplement qu’il y ait une entente entre les écoles, les universités et les entreprises pour instaurer une certaine souplesse afin que les filles puissent pratiquer leur sport.

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rugby féminin
France24 - World

Will France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?

Issued on: 01/04/2022 - 21:10

Benjamin DODMAN Follow

The most potent protest movement in recent French history, the Yellow Vest uprising looked at one point like it might bring a premature end to Emmanuel Macron’s presidency. More than three years after it was smothered, its politicised remnants are counting on their ballots to finish the job.

France’s upcoming presidential election has been described as the least suspenseful in decades, a lopsided contest in which Macron is widely expected to prevail over a motley crew of challengers rejected by a majority of voters.

It’s a prospect 56-year-old Jérôme Batret finds hard to stomach, more than three years after the farmer from rural Auvergne first donned a “yellow vest” in protest at Macron’s government – joining an unconventional insurgency that caught Paris elites napping, rattling the government, baffling commentators, and eventually inspiring copy-cat protests around the world.

Named after the now-famous fluorescent waistcoats that are mandatory in French cars, the Gilets jaunes (Yellow Vests) staged more than 60 consecutive weeks of protests against economic hardship, mounting inequality and a discredited political establishment. They manned roundabouts across the country night and day, took to the streets of towns and cities on every Saturday, and at their peak in December 2018 even stormed the Arc de Triomphe in central Paris, amid scenes of chaos not witnessed since May 1968.

On the day a sea of yellow swarmed the Champs-Elysées, protesters in Batret’s usually tranquil hometown of Le Puy-en-Velay set fire to the local police prefecture with a molotov cocktail. When the French president paid a secretive visit days later to offer shaken officers his support, his vehicle was chased away by angry protesters shouting “Tous pourris” (You’re all corrupt) and “Macron resign”.

Batret was among the very first Gilets jaunes, manning a nearby roundabout non-stop for three weeks. During those heady days, it felt like Macron’s fall was “only a matter of days”, he recalls in an interview with FRANCE 24. Little did he expect the young president would see off the challenge and come back stronger three years later, poised for another mandate.

“He didn’t respect the people back then and he doesn’t respect them now,” says Batret, citing Macron’s pledge last year to “emmerde” (piss off) those who reject Covid-19 vaccines. “We have a president who wants to piss off his own people – and yet he’ll win again.”

‘Politicians in Paris don’t give a shit about us’

Like other rural and suburban workers who formed the backbone of the Yellow Vest insurgency, Batret says his spending power has plummeted during Macron’s five years in office – a turbulent term marked by the coronavirus pandemic and now the fallout from the war in Ukraine. Surging energy prices mean most of his earnings are now swallowed up by the fuel he needs to run his car and tractor, and heat his house.

“People in Paris tell me it’s not so bad for them, but out here in the countryside we’ve got no choice,” he says. “My sons work 35 kilometres from home. That’s 400 euros per month in petrol just to get to work.”

The trigger for the Yellow Vest uprising was an unpopular fuel tax, ostensibly designed to finance France’s transition to a green economy – though it soon became apparent that its proceeds would mostly be used to plug a budget deficit widened by the government’s tax cuts for businesses. The levy infuriated motorists in rural and suburban areas starved of public transport and other services, where households are heavily reliant on their cars. 

This original association with motor vehicles, cemented by the symbol of the high-visibility vests, allowed some commentators in well-connected cities to dismiss the protesters as recalcitrant, selfish motorists unconcerned by climate change – an image that has largely stuck. 

“Politicians in Paris don’t give a shit about us,” says Batret. “They make empty promises come election time and then leave us to rot. They have no respect for the people.”

A longtime conservative voter, the organic farmer says he will no longer vote for career politicians “who’ve never done anything real in their lives”. On April 10 he will cast his ballot in favour of Jean Lassalle, the Occitan-speaking son of Pyrenean shepherds who was fined 1,500 euros in 2018 for wearing a gilet jaune in France’s National Assembly. 

“I know lots of people who never voted before but are now interested in the ‘small candidates’, like Lassalle, [trotskyist Philippe] Poutou, and others who never get mentioned in the media,” says Batret. “I also know people who’ll back extremists like [far-right polemicist] Eric Zemmour, but that says more about their state of despair than their true beliefs.”

When voters head back to the polls two weeks later for the second-round run-off, polls suggest they are likely to face a repeat of the 2017 duel between Macron and veteran far-right candidate Marine Le Pen – a prospect Batret is not relishing.

“On April 24 they’ll be telling us to back Macron as the lesser evil, but I don’t think he is,” he says. “If it’s Macron versus Le Pen again, I’ll vote Le Pen. And if it’s Zemmour, I’ll leave the country.”

‘The Gilets jaunes didn’t just evaporate’

Within months of the rioting witnessed on the Champs Elysée in late 2018, the number of Yellow Vests out on the streets had starkly diminished, and Macron could claim to have largely seen off the most formidable challenge to his presidency. 

In terms of its material objectives, the movement was only partially successful. It forced the government into a series of crisis measures to prop up purchasing power, for instance by raising minimum pensions, which helped sap support for the movement. So did Macron’s “Great National Debate”, called in response to the protests, which the ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage – while the Yellow Vests were kept at bay. 

Still, the movement left an indelible mark on France, sending a clear warning to the country’s self-styled “Jupiterian” president and putting neglected swathes of the country back on the map.

“The Gilets jaunes didn’t just evaporate after taking off their vests,” says Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po in Bordeaux, who has studied the uprising from its inception and continues to monitor its resurgences. 

While the Yellow Vests are now a scattered and diminished force, Della Sudda identifies successive “waves of mobilisation”, some coinciding with policies or statements that galvanised protesters, like the introduction of a Covid-19 health pass restricting people’s freedom of movement or Macron’s pledge to “emmerde” anti-vaxxers.

“There are signs the movement is picking up again, focusing once again on its original themes of purchasing power and social justice,” she says, pointing to the tentative return of Yellow Vests on roundabouts across the country. 

“Of course history never repeats itself quite the same way, but we can expect the movement to gain traction again, in one form or another, in the coming months – for instance if Macron puts his pension reform back on the table,” she adds, referring to an unpopular pension overhaul which the government forced through parliament without a vote and then suspended amid the pandemic.

Della Sudda says this year’s presidential campaign has done very little to address the grievances voiced by the Yellow Vests and their supporters, further fuelling popular resentment of politicians. Having pored over some of the tens of thousands of cahiers de doléances (complaint books) drawn up as part of Macron’s national debate, she points to a glaring gap between the country’s dominant political discourse and ordinary people’s real concerns.

“There is a huge discrepancy between the complaints voiced by the Gilets jaunes and by the broader public and the way political parties and the media fail to address these topics,” she says. “It took a war in Ukraine for candidates and the media to start talking about purchasing power – but the problem of energy and food prices did not start with the war.”

Surveys have consistently placed the cost of living at the top of voters’ concerns, followed by health and the environment – largely mirroring the priorities listed by French citizens in the cahiers de doléances, particularly those from rural areas where hospitals and other public services have shut over the years. And yet prior to Russia’s invasion of Ukraine, the presidential campaign was dominated by talk of immigration and Islam, driven by the unrivalled media exposure enjoyed by the likes of Zemmour.

>> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

The gross inadequacy of the campaign means it is still unclear whether the bulk of the Gilets jaunes will boycott the polls or choose to cast protest votes instead, says Della Sudda, though stressing that the uprising has left a profound imprint on many, politicising citizens who previously shunned the polls. She says there are signs large swathes of the movement will seize on the opportunity to deliver their verdict on Macron’s government.

Toppling France’s ‘presidential monarchy’

The Yellow Vests’ relative inexperience of politics has contributed to generating misconceptions – as with their use of the term “apolitical” to stress their rejection of traditional party politics. Studies carried out at the height of the movement revealed that most participants were first-time protesters with no political or union affiliation. A majority said they didn’t believe in the traditional left-right divide, but theirs was a rejection of partisan politics, not of politics per se. 

One of the defining features of the Yellow Vests is their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they see as undemocratic. As Della Sudda puts it, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right.” 

Those institutions are failing the people, says 56-year-old Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area in southern France, who declined to give her full name. She ranks among the numerous Gilets jaunes who have taken up grassroots politics after years of abstaining from the electoral process.

“I used to boycott the Fifth Republic’s anti-democratic elections,” she says, referring to the presidential regime instituted more than 60 years ago by France’s wartime hero, General Charles De Gaulle. “But after five years of Macron, I’ve decided to use my ballot to stop the rot.”

Sabine likens the Yellow Vest experience to a personal and collective awakening to politics and rampant injustice. She describes its members as “society’s invisible people who have risen up, who have sprung from the earth with their bright jackets, a symbol of alertness and visibility”.

“First there was the uprising, then the movement took root on roundabouts and on social media, and by way of regular meetings and assemblies,” she says. “Over time we were able to elaborate a political thought, in the noble sense of the word, meaning a commitment to improve the society we live in.”

More than three years after they first donned their bright jackets, Sabine and a dozen fellow activists are back on the roundabout they occupied on the outskirts of Montpellier at the start of the movement. After lengthy discussions, most members have agreed to back leftist candidate Jean-Luc Mélenchon on April 10.

“There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” the teacher explains. She points to his pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and convene a constituent assembly tasked with drafting a new constitution and replacing France’s “presidential monarchy”.

>> A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

“Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix. But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system,” Sabine adds. “But our struggle won’t end at the ballot box. Whoever wins on April 24, we’ll keep up the fight.”

Anyone but Macron

A veteran leftist who is having his third shot at the presidency, Mélenchon is locked in a battle for second place with his longtime rival Le Pen – and polls suggest he is likely to fall short once again, missing out on the April 24 run-off. Second-round data also looks more encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago.

>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

On paper, the narrowing gap means Le Pen is more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, says Della Sudda, with some supporters claiming that widespread anger could propel her to an unlikely victory over the president. 

“It’s an argument I’ve been hearing on the roundabouts, voiced by a minority of Yellow Vests. But it’s not clear it will translate into widespread support for Le Pen,” she says. “Anti-Macronism is just one component of the Yellow Vest vote; and the National Rally doesn’t carry all of their aspirations – far from it.”

French presidential election © France 24

Both the National Rally and Mélenchon's La France insoumise (France unbowed) have been cautious in their appeals to the Gilets jaunes, wary of scaring away more moderate voters, says Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble, who has carried out extensive surveys of the Yellow Vest movement.

“Mélenchon and Le Pen are trying to present themselves as credible alternatives to Macron, by softening the more divisive elements in their platforms and tempering their populist pitch,” he explains. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive.” 

Vying for the working-class vote, the two candidates have focused on the hardship endured by France’s most vulnerable, hoping to draw the Yellow Vests among them without overt appeals. 

Mélenchon has had to tread carefully, says Gonthier, noting that many Yellow Vests were deeply suspicious of his longtime membership of the Socialist Party, seeing him as a political “apparatchik”. As for Le Pen, “her party is deeply uncomfortable with the issue of police brutality, which is intimately associated with the Gilets jaunes.”

A tiny window of opportunity

The Yellow Vests’ often violent protests were met with a fierce crackdown that eventually smothered the movement, but not the anger. During the first months of unrest, dozens of protesters, journalists and bystanders suffered shocking injuries – including gouged eyes and hands ripped off – as a result of the rubber bullets and stun grenades used by riot police, while scores of officers were also wounded. The government’s steadfast refusal to question the police tactics, with Macron at one point saying “there is no such thing as police violence”, infuriated the Yellow Vests and further radicalised its diehard members.

Daniel Bodin’s voice breaks into sobs when recalling the violence of those days. The 66-year-old was among the first to man the roundabout near Montpellier, where he and Sabine still don their high-visibility jackets. “We’d never seen anything like it before. They treated us like pariahs,” he says of the “brutal repression” ordered by a president he describes as “authoritarian”.

There is something visceral about the revulsion Macron elicits among many Yellow Vests, who are prone to citing his derogatory comments – such as telling an unemployed man he need only “cross the street” to find a job, complaining about the “crazy money” France spends on welfare, and urging pensioners to “complain less” about their shrinking allowances.

“His comments are proof of his contempt for small folk like us, but it would be foolish to stop at that. It’s the laws he passed that upset me most,” says Bodin, pointing to the Covid-19 health pass and a contentious law extending police powers as evidence of civic freedoms being curtailed under Macron.

Like others in his group, Bodin is routing for Mélenchon in the election. He sees it as the only chance to reverse “the downward slide into neoliberal economics” and “put our politics back into the people’s hands”. He singles out for praise the leftist candidate’s pledge to introduce a so-called “citizen’s initiative referendum”, giving voters the power to initiate policy and revoke their elected representatives.

“But we are neither fans, nor groupies,” he cautions. “And we don’t claim to tell people how they should vote – that’s what political parties do.”

Bodin acknowledges deep divisions within the Yellow Vest movement, between those willing to engage with the electoral process and others who “would rather wait for the system to collapse or a civil war to break out”. “I understand those who are disgusted by politics and don’t want to vote,” he adds. “But we have a tiny window of opportunity and we must give it a try.”

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A year of insurgency: How Yellow Vests left ‘indelible mark’ on French politics

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

2022 FRENCH ELECTIONS

McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

L'Humanité

Vendre des journaux, c'était le service public de Catherine

Un jour avec

Catherine Lemoine tient une boutique de presse dans le 14e arrondissement de Paris depuis vingt ans. Durant toute ces années, elle n'a jamais réussi à gagner un Smic. Arrivée à la retraite, elle ferme sans repreneur. Rencontre avec une passionnée qui exerce un métier en voie de disparition.

Sohir Belabbas

Déballer les titres, découvrir Télérama ou le dernier Diplo, remballer les invendus. Il y a encore deux ans, Catherine affectionnait ces gestes quotidiens. Mais à 63 ans, elle n’a plus la niaque et cherche un repreneur. Ce ne sera sans doute pas un marchand de journaux. « Qui veut faire ça ? Plus personne ! »

Catherine s’y est pourtant échinée pendant vingt ans. Par amour pour la presse et la littérature. Et aussi parce qu’elle voulait échapper au salariat après son licenciement de Marks & Spencer. À deux pas de chez elle, elle reprend alors la boutique du « pépé », dont l’allure témoigne de la longue implantation du magasin dans le quartier. Désuet pour certains. Mais l’emblématique plume rouge, en bois, posée en relief sur l’enseigne fait tout son charme. Ce point vente de presse a plus de 70 ans.

Petits prix, petites marges

Lunettes vissées sur la tête, Catherine peste d’emblée contre tous ces journaux et revues qui dégorgent du présentoir mural de sa boutique de 20 mètres carrés. « Le problème, ce sont les quantités, regardez comme c’est collé, comment voulez-vous que les gens voient les titres ? »

La loi Bichet de 1947, qui permet de garantir une diffusion équitable de la presse sur tout le territoire, ne lui donne pas le choix de ce qu’elle met en rayon. Une quinzaine de magazines de cuisine, des revues sur la chasse au sanglier ou la pêche à la carpe… « Qui va acheter ça ici, à Paris? » tempête-t-elle.

Une loi promulguée en 2019 prévoit de donner le droit aux marchands de recevoir les bons titres dans les bonnes quantités. En vain. Ils sont imposés, donc facturés. Ils finiront par être invendus et remballés dans un carton, quand le distributeur l’aura décidé. Pas de remboursement mais un avoir sur les prochaines factures. Trois mois d’attente parfois pour retourner des magazines à 15 euros, ça pèse sur sa trésorerie. Il y a quelques années, sa banque a voulu hypothéquer sa petite entreprise. « Je ramenais ça à la maison, c’était stressant. »

Petits prix, petites marges

Aux étagères de la boutique sont suspendus des photomontages réalisés par un ancien journaliste du Routard. Le voilà justement qui prend deux Libé, pour soutenir Catherine. Sur une vente de journal, elle réalise une marge moyenne de 20 %. Petites marges sur petits prix. « Je n’ai jamais touché un Smic en vingt ans, même en travaillant sept jours sur sept. » Entre le loyer, les factures et l’Urssaf, Catherine peine aujourd’hui à se verser 500 euros de salaire. La crise sanitaire et la liquidation de Presstalis en 2020, principal distributeur de presse, ont fini d’aggraver une situation très fragilisée par le développement de la presse numérique et de l’abonnement.

Mais elle refuse qu’on se lamente sur son sort : « Mon mari touche sa retraite de fonctionnaire, j’ai trois grands enfants qui ne sont plus à charge, j’habite un logement social, je ne suis pas Cosette. » Il ne reste plus que deux marchandes de presse dans ce grand quartier parisien, contre six à son arrivée.

En juin 2020, nous avions rencontré Catherine dans son point presse :

Là voilà qui sort énergiquement de son échoppe. « Oui, c’est bien le Femina d’hier », assure la marchande de journaux à cette personne âgée en fauteuil roulant, de sortie pour venir chercher son magazine. Depuis le confinement, Catherine livre certaines d’entre elles. Considérée comme commerce essentiel, sa boutique est restée ouverte. Elle n’a jamais vendu autant de mots croisés que durant cette période. Et surtout, « les gens étaient contents de se voir ».

Une amicale clientèle

Si Catherine n’a pas pu bénéficier de fonds de solidarité lié à la crise, elle bénéficie en revanche du soutien de ses quelques clients. Comme ce lecteur de l’Humanité, parti en province cette semaine et pour qui elle met de côté les exemplaires. Ou cette infirmière à la retraite, devenue une amie, qui lui commande parfois des livres pour ses petits-enfants.

En cet après-midi ensoleillé, elles se remémorent, clope au bec sur le trottoir, le temps où Catherine organisait des pots, des dédicaces. Car la passionnée de Proust a toujours vendu des livres. Et même, un temps, des disques de musique classique. Diversifier davantage sa boutique pour mieux marger ? « Je m’entends bien avec l’épicier et le boulanger, je ne veux pas leur casser la baraque en vendant des cacahuètes. »

Son activité l’a surtout épanouie dans le lien aux autres. « On va être tristes quand elle va partir, confie son amie, mais je comprends, elle a donné. » Et elle a accompli un service d’utilité publique. Catherine touche sa retraite depuis quelques mois. Elle veut consacrer son énergie à faire de la marche, s’occuper de sa petite-fille et voyager avec son mari. Ce soir, elle a encore deux cartons d’invendus. Bientôt, ce seront ses propres cartons qui trôneront dans sa boutique.

presse écritediffuseurs de presse
L'Humanité

Comment consolider le système des retraites ?

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

L’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.  

Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance »  dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.

Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale.  Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.

Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.

Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?

Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.

Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.

réforme des retraites
France24 - World

On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire

Issued on: 01/04/2022 - 09:32

FRANCE 24 Follow Romeo LANGLOIS Catherine NORRIS TRENT Achraf ABID

Russian forces are continuing to bomb residential areas in Kharkiv, Ukraine's second-largest city, on a daily basis. The shelling has reduced much of the city to a wasteland and nearly all the residents have fled. FRANCE 24's Catherine Norris-Trent went to meet some of them. 

Ludmyla, 75, is one of five people left in her block on the outskirts of Ukraine’s second-largest city.

Russian artillery pounds the outskirts of Kharkiv day and night. Ludmyla, whose building was hit in a strike on March 23, became emotional as she described the shelling. 

“It’s so scary,” she said. “Last night was terrifying and all day today was too.”

Another family has fled the shelling to seek safety elsewhere but they still bring food to the city’s residents out of solidarity.

“We come back every day to see our neighbours,” said Ariel. “But we always go home before the evening. We just bring them supplies and then we go back.”

Click on the player above to watch the report in full.  

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Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

WAR IN UKRAINE

As it happened: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole

Publié le : 01/04/2022 - 17:45

Sébastian SEIBT Suivre Christophe DANSETTE

Le président américain Joe Biden a annoncé, jeudi, son intention de puiser 180 millions de barils de pétrole dans les réserves stratégiques américaines. Une décision d'une ampleur sans précédent censée faire baisser les prix du pétrole qui sont en forte hausse depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais l’efficacité de cette arme est toute relative.

Joe Biden a sorti l'artillerie lourde pour contrer la hausse des prix du pétrole et de l'essence. Le président américain a décidé, jeudi 31 mars, de puiser massivement dans les réserves stratégiques américaines de pétrole, afin de mettre un million de barils par jour sur les marchés pendant six mois.

En tout, les États-Unis vont ainsi libérer 180 millions de barils de pétrole qui dormaient jusqu'à présent dans les nombreuses mines salines au Texas et en Louisiane, utilisées pour entreposer les stocks d'urgence d'or noir. Du jamais-vu depuis la formation de ces réserves stratégiques dans les années 1970.

C'est beaucoup de pétrole et peu à la fois 

"C'est un moment de péril pour le monde, et de prix à la pompe douloureux pour les familles américaines […]. Si nous voulons faire baisser les tarifs de l'essence, il faut augmenter les provisions de pétrole disponibles", a affirmé Joe Biden pour justifier son recours sans précédent aux réserves stratégiques.

La guerre en Ukraine a accéléré la hausse des prix du pétrole qui a lieu depuis plusieurs mois. La mise au ban de la Russie sur la scène internationale a fait craindre que ce pays – le deuxième exportateur mondial de pétrole brut derrière l'Arabie saoudite en 2021 – n'approvisionne plus le marché international avec son brut. L'interdiction américaine d'importer des hydrocarbures russes n'a fait qu'accentuer cette tendance haussière.

Ce n'est pas la première fois que Joe Biden dégaine l'arme des réserves stratégiques pour tenter de contenir la flambée des prix du pétrole. Il l'avait déjà fait avant la guerre en Ukraine en novembre, et une autre fois début mars.

Washington avait ainsi mis 80 millions de barils de brut sur le marché… Sans effet notable sur les prix du pétrole. Mais cette fois-ci, le locataire de la Maison Blanche espère que l'ampleur de son effort énergétique suffira à calmer les marchés. Ces derniers ont semblé réceptifs, puisque le prix du Brent a chuté de 5 % juste après l'annonce de Joe Biden.

Attention, cependant, à ne pas trop se fier aux mouvements des prix à très court terme, "car il y a aussi l'effet de la spéculation qui intervient", rappelle Olivier Appert, conseiller au centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri), contacté par France 24. Cet expert reste plus circonspect sur la capacité de Joe Biden à enrayer la tendance à la hausse du prix du pétrole grâce à l'arme des réserves stratégiques. Certes, "ce sont des quantités très importantes qui vont être mises sur le marché, mais elles restent modestes, puisqu'elles ne représentent que 1 % de la consommation mondiale quotidienne de pétrole, et à peine 10 % de la production par jour de la Russie", souligne-t-il.

Une arme pour parer aux situations d'urgence

C'est donc plutôt une grosse goutte dans un océan de besoins. Le million de barils de brut américain par jour sera loin de suffire si les prévisions pessimistes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) se réalisent. Cette organisation prévoit, en effet, que la quantité d'or noir fournit par la Russie au monde pourrait baisser de 3 millions de barils par jour, à cause des sanctions internationales, souligne le Financial Times

Si le recours aux réserves stratégiques risque de ne pas être aussi efficace que Joe Biden peut l'espérer, c'est peut-être aussi parce que ces stocks n'ont pas été pensés pour ce type d'utilisation, explique le Wall Street Journal. "Ce sont des réserves à mobiliser en cas d'urgence, de catastrophes naturelles ou d'événements ponctuels imprévus", poursuit le quotidien américain. 

Par le passé, Washington a puisé dans ces réserves essentiellement à l'époque de la première guerre du Golf (1991), lors du passage de l'ouragan Katrina (2005) et au plus fort des Printemps arabes (en 2011).

L'administration Biden veut croire que l'invasion russe de l'Ukraine constitue l'un des ces événements ponctuels qui font flamber les prix du pétrole. Mais ce n'est qu'une partie de l'histoire. "Il y a certes un choc conjoncturel avec cette guerre, mais la hausse des cours du pétrole a commencé auparavant et correspond à un changement structurel du marché", assure Olivier Appert. 

Il remonterait à 2014. "Les investissements dans le pétrole ont été divisés par deux depuis cette date. D'abord parce qu'en 2014, les prix se sont effondrés après une mésentente entre les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) + [les pays de l'Opep et la Russie] ce qui a incité les grands groupes à réduire leurs investissements et ensuite parce qu'il y a une pression pour dépendre moins des énergies fossiles", détaille cet expert. Conséquence de cette baisse de l'investissement : une production en recul et une offre de pétrole à la traîne quand la demande augmente, ce qui se traduit par des prix qui grimpent.

Bras de fer avec l'Opep

Le problème avec les réserves stratégiques est qu'elles "sont utilisées une fois puis il faut bien les remplir à nouveau", rappelle Olivier Appert. Autrement dit : dès que les États-Unis racheteront du pétrole pour reconstituer leurs stocks d'urgence – et Joe Biden a déjà annoncé qu'il le ferait –, la chevauchée sauvage des prix pourra repartir de plus belle. 

Le président américain est d'ailleurs conscient des limites de son arme énergétique. "C'est un pont d'urgence que nous mettons en place en attendant que les capacités de production de pétrole augmentent", a précisé Joe Biden.

Mais qui s'en chargera ? L'Opep en aurait les moyens. "[Washington] a fait des démarches pour demander aux membres de cette organisation de produire davantage de pétrole, mais les États-Unis ont reçu une fin de non-recevoir", rappelle Olivier Appert. Le jour même où Joe Biden annonçait son intention de puiser dans les réserves stratégiques, les pays de l'Opep faisaient savoir qu'ils s'étaient mis d'accord pour une hausse a minima de la production d'or noir

Ce recours aux réserves stratégiques est aussi une manière pour Joe Biden d'engager un bras de fer avec les pays de l'Opep. Le président américain "reconnaît ainsi que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – deux alliés traditionnels de Washington et membres influents de l'Opep – ne veulent pas l'aider à combattre la hausse des prix", souligne le Financial Times. Il a donc décidé d'agir de manière unilatérale.

À défaut de soutien de l'Opep, Joe Biden a aussi appelé les producteurs américains de pétrole de schiste à produire plus. "Il y a trop d'entreprises [aux États-Unis] qui n'en font pas assez, et préfère engranger les profits des tarifs élevés de l'essence sans investir dans la production", a-t-il regretté. La Maison Blanche a même menacé les producteurs qui n'en feraient pas plus de sanctions financières… Mais "pour l'instant, il s'est heurté à un refus", note le Wall Street Journal.

Pour Joe Biden, ce recours massif aux réserves stratégiques est un pari très risqué. Une fois les 180 millions de barils de brut mis sur le marché, il ne restera plus qu'environ 350 millions de barils de pétrole dans ces réserves d'urgence… C'est très peu, car les pays membres de l'AIE sont obligés d'avoir toujours au moins l'équivalent de quatre-vingt-dix jours de consommation de pétrole en réserve, ce qui correspond à 315 millions de barils pour les États-Unis. "Il n'y aura presque plus rien pour faire face à une autre situation d'urgence", note le Washington Post.

Mais le président américain n'a guère le choix. Si l'Opep ne veut pas l'aider, si les producteurs nationaux de pétrole semblent faire la sourde oreille, Joe Biden doit agir pour essayer de faire baisser les prix avant novembre prochain… Et les élections de mi-mandat.

>> À lire : Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

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Le plan de la Maison Blanche pour faire baisser les cours du pétrole

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L'Inde achète plus de pétrole russe que jamais

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Pétrole : variations sur un même thème

L'Humanité

Le (petit) coup de pouce de l’Élysée

Cyprien Boganda

Carburant À quelques jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat se devait de faire un geste face à la flambée des prix du carburant. Une remise d’un montant de 15 centimes d’euro hors taxes par litre va être accordée à partir de ce 1er avril sur chaque plein d’essence jusqu’au 31 juillet. Avec la TVA, cette réduction atteindra 18 centimes en France métropolitaine. Cette réduction s’applique à tous les carburants, précise le gouvernement. L’opposition juge ce geste manifestement insuffisant. Le candidat Fabien Roussel (PCF) préconise par exemple un plafonnement du plein à 1,70 euro le litre, contre 2 euros actuellement dans de ­nombreuses stations-service. Cy. B.

Valeurs Actuelles

Valérie Pécresse : « Emmanuel Macron est le premier à savoir que son bilan, c’est son boulet »

[Coulisses] Ce que Valeurs actuelles mijote au Palais des Sports

Présidentielle : de Nîmes à Toulouse, le voyage mémoriel de Valérie Pécresse

Pécresse, future ministre de Macron ? « Ce n’est même pas un piège, il y a un fossé qui nous sépare ! »

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De l’incendie de l’ambassade d’Autriche au brasier de Notre-Dame, la longue histoire des pompiers de Paris

Charles Consigny : « Éric Zemmour est un Jean-Marie Le Pen réincarné »

Comment Valérie Pécresse a préparé son débat avec Éric Zemmour ?

Ce soir, sur TF1, Valérie Pécresse débat avec son rival Éric Zemmour. La candidate des Républicains mise sur cette confrontation pour relancer sa campagne. Dans son clan, un seul mot d'ordre : le fond avant la forme. 

Général Didier Castres : « Je ne pense pas qu’une nouvelle guerre froide entre un Bloc de l’Est contre les pays de l’Ouest puisse encore avoir un sens »

« Insincère », « désinvolture hallucinante », « absence de débat démocratique » : Les Républicains réagissent à la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron

L'Humanité

Débrayage chez Webhelp

Cyprien Boganda

Centre d’appels Chez Webhelp, les syndicats SUD et CFDT dénoncent un « blocage complet » des négociations en pleine négociation annuelle obligatoire. Ils appellent à la grève sur le site d’Étrelles (Ille-et-Vilaine), qui compte 650 collaborateurs, ce 1er avril. Dans un tract cité par le Journal de Vitré, ils fustigent la volonté de la direction de « baisser la rémunération des salariés  » en revoyant à la baisse une prime de fidélisation, « un ­acquis » depuis une dizaine d’années. Ils ­accusent plus largement la politique ­salariale de l’entreprise, citant des cas de ­salariés touchant 1 600 euros brut par mois après dix années d’ancienneté. Cy. B.

centres d'appels
Le Figaro

Mathieu Bock-Côté: «Disney au cœur de la guerre culturelle»

CHRONIQUE - Les superpuissances culturelles américaines se sont ralliées à cette idéologie qui entend reprogrammer les codes élémentaires de la socialisation des nouvelles générations.

La querelle sur le genre est centrale dans le conflit identitaire qui traverse le monde occidental. Elle touche au fait à partir duquel l’humanité avait cru se représenter depuis ses origines: sa division sexuée, soit l’existence de l’homme et de la femme. Existent-ils ou non? Cette question, il y a quelques années encore, aurait semblé loufoque, et symptomatique d’un délire relevant moins de la philosophique politique que d’un rapport trouble à la réalité. C’était avant la révolution anthropologique des temps présents, qui prétend dissocier les individus de leur sexe, en leur permettant de décider librement de leur genre - autrement dit, ils pourront décider s’ils s’identifient comme homme, ou femme, ou autre chose.

Le corps sexué devient une illusion sociale à dissiper, pour permettre à l’individu d’advenir pleinement à sa vérité intérieure, au nom d’une éthique de l’authenticité radicalisée. Il suffit pour un individu de se revendiquer d’un genre pour que la société doive le reconnaître comme tel, sans quoi elle sera accusée de transphobie. C’est le triomphe de la subjectivité fantasmée, que l’administration doit accompagner, et même accélérer. Une nouvelle norme anthropologique s’impose: la fluidité identitaire. L’identité humaine serait en elle-même insaisissable et ne se fixerait que de manière arbitraire et autoritaire sur les catégories de genre socialement construites. La logique de l’émancipation démocratique exigerait surtout qu’on déconstruise ces catégories, soit en les abolissant, soit en les multipliant à l’infini, comme on le voit avec l’acronyme LGBTQI2S+ qui toujours s’étend.

À lire aussiLe Capitalisme woke: quand l’entreprise dit le bien et le mal

Un homme peut se déclarer femme, et participer aux compétitions sportives féminines. Ou se faire accueillir dans une maison pour femmes violentées. Il peut aussi être «enceinte». La novlangue de l’époque fabrique de ce point de vue ce monde alternatif, fondé sur la falsification du réel. On ne parlera plus de lait maternel, mais de «lait humain». On ne parlera plus de femmes, mais de «personnes avec une vulve», car les femmes trans n’ont pas de vulve. Un monde alternatif est ainsi créé par la magie du langage, dans lesquelles acteurs sociaux se laissent enfermer: qui n’emprunte pas ses termes et ses concepts sera condamné au bannissement social et tôt ou tard refoulé à l’extrême droite. La falsification du réel et l’inversion du vrai et du faux fondent un nouveau rapport au réel dans un monde paradoxalement résolu à lutter contre les fake news.

Tout cela peut sembler lunaire. On aime croire, surtout lorsqu’on se veut raisonnable, que de tels délires sont enfermés dans les marges de l’université américaine. C’est une grave erreur de perspective.

Dans ces extraits, les cadres de l’entreprise expliquent comme les films Disney doivent s’assurer qu’au moins 50 % des personnages soient associés à la communauté LGBTQI+ et aux « minorités racisées » tout en s’assurant d’ajouter toujours davantage de personnages queer

Les superpuissances culturelles américaines se sont ralliées à cette idéologie et militent ardemment pour elle. C’est notamment le cas de Disney, véritable multinationale du divertissement, qui vise désormais explicitement la déconstruction de l’identité de genre des enfants, comme l’a récemment révélé le lanceur d’alerte Christopher Rufo qui a dévoilé plusieurs extraits d’un séminaire organisé par les cadres de Disney où est annoncé leur désir de convertir intégralement leur entreprise aux exigences de la théorie du genre.

Dans ces extraits, les cadres de l’entreprise expliquent comme les films Disney doivent s’assurer qu’au moins 50 % des personnages soient associés à la communauté LGBTQI+ et aux «minorités racisées» tout en s’assurant d’ajouter toujours davantage de personnages queer. Il ne s’agit pas ici de s’ouvrir avec empathie et respect à des réalités marginales mais de transformer le cinéma en instrument de propagande. La déclaration la plus frappante provient toutefois de la gestionnaire en inclusion de l’entreprise qui explique que dans les parcs Disney, on bannira la référence aux garçons et aux filles, pour leur permettre de vivre ce «moment magique» où ils ne s’identifieront plus à leur genre. La dissociation identitaire devient un projet explicitement politique.

À lire aussiComment l’idéologie woke infiltre la classe politique

Cette entreprise de réingénierie sociale entend reprogrammer les codes élémentaires de la socialisation des nouvelles générations. La quête de l’homme nouveau propre au XXe siècle resurgit. Cette entreprise est appelée à se radicaliser, comme en témoigne l’émergence, pour l’instant marginale, mais probablement appelée à se diffuser du «xénogenre», qui se réfère à cette nouvelle forme d’identité poussant à ne plus s’identifier à l’humanité, mais à des sensations, à des chiffres, à des créatures fantastiques et autres produits de l’imagination. La révolution du genre culmine dans le triomphe du fantasme dans la représentation de la société, parachève ainsi la désincarnation de l’identité humaine. Et l’arrivée du métavers, cet univers virtuel où les individus s’affranchissent du monde réel, créera les conditions technologiques de ce qu’il faut bien appeler l’effondrement psychique d’une partie des nouvelles générations.

Jean-Louis Thiériot: «L’armée française est de grande valeur, mais elle a besoin d’objectifs réalistes et de moyens»

TRIBUNE - Spécialiste des questions de défense, le député (LR, Seine-et-Marne) livre une réflexion sur la situation de l’armée française aujourd’hui à la lumière du remarquable livre Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France. De 1961 à nos jours (Tallandier), du colonel Michel Goya.

Vigile agressé à la Défense: «Derrière chaque acte d'insécurité, il y a une victime oubliée par l'État»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Un vigile a été hospitalisé après avoir été violemment agressé dans un centre commercial de La Défense. Dans le contexte de l'élection présidentielle, Pierre-Marie Sève rappelle l'urgence de rétablir une Justice ferme et efficace pour protéger les victimes.

Gérald Kierzek: «Ne tombons pas à nouveau dans l'hystérie sanitaire !»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le nombre de contaminations au Covid-19 continue d'augmenter en France, mais les hospitalisations restent relativement stables. Pour le médecin urgentiste, il faut accepter de laisser circuler le virus, tout en continuant de protéger les populations fragiles.

France24 - Monde

Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes

Publié le : 01/04/2022 - 13:31

FRANCE 24 Suivre Achraf ABID Roméo LANGLOIS Catherine NORRIS-TRENT Suivre

Dans le nord-est de l'Ukraine, à Kharkiv, une des principales villes attaquées par l'armée russe depuis le début de l'invasion du pays, les quartiers sont pilonnés nuit et jour par l'artillerie russe. Lorsque les sirènes retentissent, les derniers habitants courent se terrer dans les abris souterrains. Reportage de nos envoyés spéciaux Roméo Langlois, Catherine Norris Trent, et Achraf Abid.

Au nord de Kharkiv, Saltivka est une zone sinistrée. Pilonné jour et nuit par l'artillerie russe, ce quartier résidentiel a vu tous ses habitants fuir, ou presque.

Quelques irréductibles, comme Ludmylla, 75 ans, ont choisi de rester, alors même qu'un missile a frappé son immeuble dix jours auparavant. Voilà cinq semaines qu’elle se terre dans son abri, avec son voisin Sanya, un mécanicien à la retraite. 

"Tout le monde est parti, confie la professeure de musique à la retraite. Les bombardements sont effrayants. Aujourd’hui encore ils bombardent, et la nuit dernière a été terrible".

"Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad"

À Kharkiv, les pluies de bombes russes rythment le quotidien. Elles ont déjà fauché 300 civils au moins.

"Je n’aurais imaginé Poutine capable de ça, ajoute-t-elle, en larmes. Comment peut-il s’en prendre ainsi à des femmes et à des enfants ?"

Et d'ajouter : "mon père s’est battu pour défendre Stalingrad. Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad. Même les animaux ne font pas ça. Ordure !"

Ludmylla veut rester chez elle. "J’ai eu beaucoup de mal à obtenir cet appartement, je suis tellement heureuse de l’avoir, dit-elle. Je ne veux aller nulle part ailleurs, je ne partirai pas". 

"Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est"

D'origine russe, Sanya, qui exclut lui aussi de partir, se dit dépassé par cette guerre.

"Nous menions une vie paisible, tout le monde s’entendait bien. Ce n’est pas vrai que la langue russe a été interdite ici. Moi je suis ethniquement russe, je parle russe, je parle mal ukrainien. Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est". 

Sa vie entière est réduite à un tas de gravats à cause du missile qui a frappé l'immeuble, un étage au-dessus de son appartement. Sa fille a fui à l’ouest du pays. Il ne lui reste plus que les os de son chat, tué pendant la frappe. 

"Je ne partirai pas d’ici. Ici c’est mon pays, ma patrie, ma ville. Ici c’est chez moi", conclut-il. 

 

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Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles

La chronique de l’éco

Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles

Info ou intox

Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage

Le Monde

Guerre en Ukraine : sur le paiement du gaz en roubles, Russie et Union européenne défendent leur version

A compter de vendredi, les pays considérés comme « inamicaux » par Moscou ne pourront plus régler leurs factures en euros ou en dollars. Du moins, officiellement… Car chaque partie semble avoir trouvé le moyen de s’arranger avec les sanctions de l’autre.

Le gaz russe pourrait-il manquer dès demain ? La question n’est pas si incongrue que cela, convient le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire. « Il peut y avoir une situation dans laquelle demain (…) il n’y aura plus de gaz russe », a-t-il reconnu, le 31 mars à Berlin, lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand, Robert Habeck.

A compter du vendredi 1er avril, la Russie ne livrera du gaz aux pays de l’Union européenne (UE) qu’à une condition : les pays considérés comme « inamicaux » – c’est-à-dire opposés à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe – devront régler leurs factures en roubles pour s’approvisionner, plutôt qu’en euros ou en dollars. En cas de refus, « les contrats en cours seront arrêtés », a menacé le chef du Kremlin dans une allocution télévisée, jeudi.

Guerre en Ukraine : Poutine sème le trouble, en imposant le paiement en roubles du gaz russe

La mesure vise notamment à soutenir le cours du rouble, la devise russe s’étant effondrée après de premières sanctions occidentales pour protester contre l’invasion de l’Ukraine. Le gel des avoirs russes à l’étranger représenterait en effet quelque 300 milliards de dollars (271 milliards d’euros). Soit environ la moitié des réserves de la banque centrale russe.

Gazprombank, un intermédiaire bien utile

Tel que conçu par le Kremlin, le dispositif semble permettre, en réalité, à chaque protagoniste de s’arranger avec sa propre interprétation de la situation. Et pour cause, le Kremlin prévoit en effet deux comptes distincts pour les sociétés importatrices. Un compte pour verser leur paiement dans leur monnaie d’origine ; et un autre compte pour convertir tout cela en roubles, par l’intermédiaire de Gazprombank, l’institution bancaire de l’énergéticien russe Gazprom, qui a jusqu’à présent échappé aux sanctions européennes. « Pour celui qui reçoit le gaz russe, qui paie les livraisons, il n’y a dans les faits aucun changement. Ils acquièrent juste des roubles pour le montant en devises qui est prévu dans le contrat », a assuré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, jeudi.

Guerre en Ukraine : la Russie en partie débranchée du système financier mondial

Ce semblant de compromis peut donner lieur à des communications paradoxales, chacun tentant de sauver les apparences dans ce « bras de fer » diplomatique. D’un côté, tout en assurant rester un fournisseur fiable, Vladimir Poutine met en avant son décret. De l’autre, le chancelier allemand, Olaf Scholz, rappelle qu’« il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars ». Et d’ajouter : « J’ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi. (…) Les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront. »

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Valeurs Actuelles

[Del Valle] La stratégie irresponsable de l’Empire anglo-américain en Ukraine, chronique d’une guerre globale annoncée…

[Del Valle] De quoi la guerre russo-ukrainienne est-elle le nom ?

[Del Valle] De la guerre en Ukraine à la bombe atomique iranienne, comment Israël est devenu un pivot de la diplomatie mondiale

[Del Valle] Les racines de la guerre russo-ukrainienne… et de l’antagonisme russo-occidental qui l’a déclenchée

[Del Valle] Origines et objectifs de la stupéfiante intervention militaire russe en Ukraine

[Del Valle] Les dessous de la crise ukrainienne : les gazoducs russo-européens, l’épine dans le pied pour l’hégémon américain

[Del Valle] Aux racines de la crise ukrainienne : impérialisme étatsunien, division de l’Europe et endiguement du Heartland russe…

Isoler la Russie, dominer l’Europe : comprendre la stratégie américaine en Ukraine

[Del Valle] Bruits de bottes en Ukraine sur fond de guerre du gaz et de nouvelle guerre froide Occident-Russie

[Del Valle] Le wokisme et la cancel culture anti-occidentale, meilleurs alliés (ou idiots utiles) de l’islamisme

Le Figaro

Israéliens, libanais, syriens: les nouveaux restaurants levantins en vue à Paris

Alice BosioHugo de Saint Phalle

LA SÉLECTION DU FIGARO - Ces tables, issues de la nouvelle vague levantine, rendant hommage à la cuisine de la Méditerranée orientale ont, depuis plusieurs années déjà, le vent en poupe dans la capitale. Banc d’essai des dernières venues.

La plus «veggie»: TEKÉS

Le lieu. Forcément, ces dernières années, dans ces pages ou ailleurs, vous avez entendu parler de Balagan et Shabour, lieux de vie et de victuailles, orchestrés par le quatuor israélien Assaf Granit, Dan Yosha, Tomer Lanzman et Uri Navon. Lesquels triplent la mise, associés ici à Arthur Benzaquen, créateur du Klay, club sportif chic et choc. Tekés jouxte Klay via une immense cour pavée coiffée d’une verrière monumentale. Suit la cuisine tout ouverte, comme une scène, et une grande salle au cadre à la fois mondain et voyageur.

À lire aussiTekés, le restaurant israélien qui redonne le sourire

L’assiette. Si la carte, gentiment cryptique, ne rend pas les choses aisées, louons l’allant d’une cuisine qui célèbre le végétal sous toutes ses formes. Légumes, graines et autres céréales, travaillés façon tapas, défilent au rythme des sonores «oui, cheeeeef» lancés à destination de Cécile Lévy, en cuisine comme à la parade: beignets fatayers aux épinards ; crème brûlée de topinambours ; gnocchis et aubergine confite, sauce beurre blanc et sumac ; asperges blanches fouettées de poivrons rouges et feta séchée…

Bravo. Une cuisine avec un vrai propos, maligne et savoureuse.

Dommage. Les tables trop petites, mal adaptées au cérémonial… surtout quand on place trois convives sur une table de deux

Tekés. 4 bis, rue Saint-Sauveur (2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les jours sauf dimanche .Carte: 35-60 €.

La plus engagée: TAWLET

Le lieu. On avait connu Kamal Mouzawak au pays du Cèdre, avec son marché fermier Souk el Tayeb et sa table Tawlet Beyrouth, projets pacifistes et rassembleurs autour du patrimoine gastronomique libanais. Exilé à Paris depuis l’été 2021 en raison de la crise que traverse son pays, le voici qui duplique son Tawlet à deux pas de la République: une table qui célèbre la cuisine maison, celle des mères et des grands-mères de là-bas. Meubles de récup colorés, coussins moelleux et bigarrés, table d’hôte au rez-de-chaussée: un cadre simple et chaleureux réussi.

L’assiette. À chaque jour sa cuisine régionale: Nord, Sud, Bekaa et montagne, à découvir dans un généreux buffet - à volonté! - chaud et froid. Ainsi, pour nous, ce mercredi, jour de cuisine du Sud, une soupe aux légumes réconfortante (shorbet kodra), un taboulé aux herbes plein de fraîcheur, un caviar d’aubergines parfumé (moutabal) ou une purée de lentilles (mjadra safra) savoureuse. Avant, en guise de plat chaud, des kebbés arnabiyés (sauce tahini et agrumes) ou, pour les végétariens, un freekeh aux légumes rôtis. On se sent bien dans les maisons libanaises!

Bravo. Les produits d’épicerie fine (zaatar, mélasse de grenade, boulgour…) à s’offrir pour la maison.

Dommage. Succès oblige, la difficulté d’y réserver une table.

Tawlet. 2, rue de la Fontaine-au-Roi (11). Tél.: 01 48 06 42 89. Tlj sf dim. (dîn.) et lun. Menus: 14, 29 (déj.), 39 (dîn.) et 42 € (w.-e.).

La plus mixologue: MAGNIV

Le lieu. Les anciens habitués du club Le Fou, son décor boisé et son ambiance de speakeasy ne vont vraiment pas le reconnaître. L’été dernier, sous la houlette d’un nouveau trio (le chef de Tavline, Kobi Villot, uni aux agités du cocktail Benjamin Chiche et Clément Faure), le lieu a accompli une mue totale pour se transformer en table dans le vent, moderne, lumineuse, immaculée de blanc et organisée autour d’une cuisine ouverte qui se prolonge en un comptoir massif.

L’assiette. À l’image du parcours de Kobi Villot, chef aux racines israélo-marocaines, elle affiche un ADN voyageur, empreint d’une technique affirmée. Visuellement soignées, les assiettes combinent herbes, épices et produits de saison: gel à l’oseille sur le saumon gravlax, sumac et zaatar sur le butternut grillé, cumin et taboulé de chou-fleur en accompagnement d’une souris d’agneau confite 24 heures…

Bravo. La belle carte de cocktails qui vient densifier la valse des parfums, avec une dizaine de breuvages au compteur.

Dommage. L’addition peut grimper assez vite.

Magniv. 37 bis, rue du Sentier (2e). Tél.: 01 40 26 14 94. Tous les jours sauf dimanche et lundi. Carte: 40-50 €.

La plus lumineuse: DALIA

Le lieu. De grandes baies vitrées ouvertes sur la rue, un intérieur en camaïeu terracotta - du sol au plafond -, un long comptoir en travertin: le décor imaginé par Mur.Mur Architectes pour Benjamin Cohen transporte instantanément du côté des rives ensoleillées du Moyen-Orient. Le brouhaha ambiant (300 m2 pleins soir comme midi), le service détendu et la musique festive font le reste, pour une adresse qui invite aux soirées entre copains.

L’assiette. La chef Or Bitan, passée par des références de la cuisine israélienne (Miznon, Shouk), maîtrise les classiques levantins, qu’elle rafraîchit d’herbes, sauces et épices: savoureux houmous escorté de chou-fleur et fenouil grillés (parsemé de persil et sumac), pita au shawarma de veau (la viande un peu sèche, mais réveillée par un assaisonnement qui dépote: tahini, sauces amba à la mangue et zhoug à la coriandre, oignons marinés au sumac), généreux schnitzel de poulet croustillant (avec aïoli et labné vert citronné)…

Bravo. Les «big plates» à partager pour les grandes tablées (chou-fleur grillé, jarret de veau), le soir. L’excellent pain (pita et hallah) de chez Babka Zana.

Dommage. Pourquoi ne pas servir quelques légumes en accompagnement des plats carnés?

Dalia. 93, rue Montmartre (2e). Tél.: 01 53 40 88 13. Tous les jours. Formule: 32 € (brunch). Carte: 25-40 €.

La plus street food: QASTI SHAWARMA & GRILL

Le lieu. On ne l’arrête plus! Propriétaire de l’Auberge Nicolas Flamel, tout juste étoilée, d’une table à son nom rue Lauriston, étoilée également, du comptoir à galettes Saj, et de la toute fraîche épicerie libanaise Doukane, le Libanais Alan Geaam a aussi donné à son bistro Qasti un petit frère. Ce temple du shawarma, situé juste en face, se vit à double détente: au comptoir en mode «fast good» ou dans la salle de restaurant, cantine citadine réchauffée par une décoration colorée.

L’assiette. Viandes de poulet et mix veau-bœuf tournent en continu sur les broches monumentales de la cuisine, où les shawarmas sont confectionnés en sandwichs ou dans des assiettes dégustation. En salle, la formule «menu de partage» (28 €) permet d’explorer en profondeur la carte et de goûter, également, les excellentes brochettes grillées au feu de bois (poulet mariné, agneau keftas…) et quelques-uns des nombreux mezzés, bien fagotés (houmous imprenable, baba ganoush au goût puissant).

Bravo. Les deux façons de vivre le lieu, sur le pouce ou installé.

Dommage. Le poulet du shawarma, un peu sec ce soir-là.

Qasti Shawarma & Grill. 214, rue Saint-Martin (3e). Tél.: 01 45 30 31 63. Tous les jours. Menus: 28 €. Carte: 20-35 €.

La plus fusion: BABEL BELLEVILLE

Le lieu. Nouveau venu dans un Belleville toujours plus gentrifié, cet hôtel, indissociable de son bar-restaurant qui fait office de lobby, joue la carte universaliste du voyage ancré au cœur d’un quartier riche de sa mixité. Porté par l’entrepreneur Joris Brunel et la chef franco-afghane Clarie Feral-Akram, il dépayse dès le décor dans les tons ocre, tout en mobilier chiné, grande verrière, tentes façon caravanes du désert ou photos rétro.

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L’assiette. En formule à prix doux au déjeuner et à la carte façon mezzés à partager au dîner, Clarie Feral-Akram, accompagnée de Sofiane Sadi-Haddad (ex-Baratin et Triplettes) et Haitham Karajay (Refugee Food Festival), fusionne à tout-va les produits et recettes de Syrie et d’ailleurs (Inde notamment): terrine d’Alep (agneau et fruits secs), panisses croustifondante et mayo tamarin, raviolis façon gyoza à l’agneau aux saveurs orientales… Le choix est vaste, toujours honnête, et fait la part belle aux légumes: carottes rôties fondantes, labné et agrumes, houmous de patate douce, brocoli à l’indienne, céleri-rave rôti et sauce au café de Beyrouth…

Bravo. Le paris-damas (un paris-brest à la pistache aérien et croustillant) en dessert, l’ouverture en continu (jusqu’à 23 h en fin de semaine).

Dommage. Un service qui gagnerait à un poil plus de rigueur.

Babel Belleville. 3, rue Lemon (20e). Tél.: 01 87 53 62 32. Tous les jours de 7 h à minuit. Petit déjeuner tous les jours, déjeuner du mardi au samedi, brunch le dimanche, et dîner du mardi au samedi. Menus: 12 (petit déj.), 18, 22 (déj.) et 28 € (brunch). Carte: 20-50 €.

Et aussi: LA FOLIE SABICH

Les enseignes monomaniaques dédiées à ce sandwich israélien et irakien (prononcez «sabir»), composé de pain pita, aubergine frite, œuf dur, pomme de terre, persil, houmous, sauces tahini (sésame) et amba (mangue), fleurissent à Paris. Après l’excellent Dizen, à Pigalle (27, rue Pierre-Fontaine, 9e ), déjà chroniqué dans ces pages, il est à l’honneur de Sons of Sabich, un pop-up organisé par le chef israélien Matan Zaken dans le Marais (55, rue des Archives, 3e ), mais aussi de La Sabicherie, près de Bastille (33, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 11e ).

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CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Dans l’ambiance morne du quartier BNF, l’établissement semble céder aux petites sirènes de son titre en offrant au curieux une expérience édulcorée... De quoi tester la tendance sans trop se mouiller.

France24 - World

France to take on Denmark, England face USA in Qatar World Cup draw

Issued on: 01/04/2022 - 08:20

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The 2022 World Cup draw has Spain facing Germany, England taking on the USA and reigning champions France meeting Denmark in the group stage as the focus turned to the football after a number of off-field issues dominated the leadup to the awarding of the tournament.

Here are the groups the teams have drawn:

Group A: Qatar (hosts), Netherlands, Senegal, Ecuador

Group B: England, United States, Iran, Wales or Scotland or Ukraine

Group C: Argentina, Mexico, Poland, Saudi Arabia

Group D: France, Denmark, Tunisia, Peru or UAE or Australia

Group E: Spain, Germany, Japan, Costa Rica or New Zealand

Group F: Belgium, Croatia, Morocco, Canada

Group G: Brazil, Switzerland, Serbia, Cameroon

Group H: Portugal, Uruguay, South Korea, Ghana

In a twist of fate, reigning champions France face a similar group to the one they played in during their sluggish start to a victorious 2018 World Cup campaign, in which they drew against Denmark and narrowly beat Peru.

The USA also have an interesting group, taking on England, their fellow Anglophones, the nation that invented football, and the Euro 2021 runners-up. Team USA also face geopolitical antagonists Iran in their first footballing clash since Iran beat them at France '98.

The real group of death is Group E, featuring two of the strongest teams in national football, Spain and Germany.

Most controversial in history

Off the pitch, this is the most controversial World Cup in history, with Qatar dogged ever since it was named host in 2010 by accusations of vote-buying -- which were hotly denied -- and questions over the country's suitability.

From human rights concerns to the ongoing war in Ukraine, it has been impossible to keep the spotlight solely on the sport, but FIFA president Gianni Infantino has repeated, as he did on Thursday, that it "will be a fantastic and unique World Cup".

Concerns remain over the treatment of gay and transgender supporters coming to a country where homosexuality is illegal, as well as over the working conditions of hundreds of thousands of migrant labourers in the country, including those who built stadiums.

Thursday's FIFA Congress in Doha saw Lise Klaveness, head of the Norwegian Football Federation, speak out to say that the 2018 and 2022 World Cups had been awarded "in unacceptable ways with unacceptable consequences."

“Human rights, equality, democracy, the core interests of football were not in the starting XI until many years later,” she said.

“There is no room for employers who do not secure the freedom and safety of World Cup workers.”

The chief executive of Qatar's World Cup Supreme Committee, Hassan al-Thawadi, countered by saying he was disappointed that Klaveness had made no attempt to talk to Qatari authorities before speaking out.

He said the first World Cup in the Middle East would leave “truly transformational social, human, economic and environmental legacies.”

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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Controversy overshadows Qatar's preparations for 2022 FIFA World Cup

Ex-FIFA official convicted, PSG official cleared in Swiss corruption trial

Qatar confirms interest in hosting the 2032 Olympic Games

Le Monde

Bactérie E. coli : comment des pizzas Buitoni ont été débusquées par les autorités sanitaires

C’est au terme d’une véritable enquête policière que cette préparation a été incriminée dans l’épidémie d’insuffisances rénales qui, depuis le début de l’année, a tué deux enfants ou adolescents et touché des dizaines d’autres en France métropolitaine.

Mercredi 30 mars, Santé publique France (SPF) a confirmé le lien – suspecté depuis la mi-mars – entre la consommation de pizzas surgelées Buitoni et plusieurs dizaines de cas d’infections graves, chez des enfants et des adolescents, qui ont tué deux d’entre eux. Douze régions sont touchées : Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Ile-de-France, Bretagne, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Occitanie.

C’est, de fait, une épidémie très inhabituelle d’infections alimentaires, des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), qui sévit en France métropolitaine depuis le début de l’année. Chaque année, environ 160 cas de SHU sont notifiés à SPF, qui a mis en place un dispositif de surveillance de cette maladie depuis 1996. Diarrhée souvent sanglante, douleurs abdominales et parfois vomissements : 3 à 10 jours après la contamination, ces symptômes apparaissent et peuvent évoluer, après une semaine, vers une insuffisance rénale. Grande fatigue, pâleur, diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées, et parfois convulsions en sont alors les signes avant-coureurs. La prise en charge, à l’hôpital, repose notamment sur des transfusions sanguines et/ou des dialyses. Environ 10 % des enfants atteints font ainsi une forme sévère.

Chez l’enfant, ce syndrome est le plus souvent dû à une bactérie Escherichia coli. Une fois ingéré, ce germe infectieux libère ses toxines dans le tube digestif, où elles vont détruire les cellules intestinales. Ces toxines gagnent aussi la circulation sanguine, qui les transporte jusqu’aux petites artères des reins. Là, elles créent « des brèches, explique Matthieu Jamme, néphrologue et médecin réanimateur, dans un tweet. Ces brèches vont être colmatées » mais leur réparation entraîne un rétrécissement, voire une occlusion, des petites artères rénales.

Les reins, dont l’alimentation en oxygène s’appauvrit, se mettent à dysfonctionner. D’où l’insuffisance rénale « qui, si elle n’est pas traitée rapidement, va être responsable d’une accumulation de déchets dans le sang pouvant être responsable d’un arrêt cardiaque », ajoute Matthieu Jamme. Sans aller jusqu’à cette extrémité, « 30 % des patients qui font des formes sévères conservent des séquelles rénales », indique le professeur François-Xavier Weill, responsable de l’unité bactéries pathogènes entériques de l’Institut Pasteur. En cas de symptômes évocateurs, il faut donc immédiatement consulter un médecin.

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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SANS TITRE

Editorial du « Monde ». Ce n’est pas parce que l’Europe traverse des temps troublés que les solutions simplistes doivent s’imposer. L’invasion russe de l’Ukraine bouscule des choix énergétiques et agricoles élaborés dans le confort de la paix. La guerre nous oblige à les revisiter dans l’urgence. Si des ajustements s’imposent pour surmonter la crise, ils ne doivent pas pour autant conduire à des révisions inconsidérées qui affaibliraient la lutte contre le changement climatique. Ce que nous gagnerions à court terme, nous le payerions au centuple sur la longue durée.

La première des priorités consiste à prévenir la pénurie de céréales qui se profile dans les prochains mois en Afrique et au Moyen-Orient, alors que la guerre en Ukraine risque de priver la planète d’un tiers des exportations de blé. Le plan pour la sécurité alimentaire proposé par Emmanuel Macron dans le cadre du G7 du 24 mars a le mérite de prendre la mesure de cette urgence en appelant à la transparence, à libérer les stocks disponibles, tout en incitant à plus long terme les pays africains à produire plus pour leur propre consommation.

Pourquoi la guerre en Ukraine menace la sécurité alimentaire mondiale

Produire plus, c’est aussi l’injonction qui est lancée par certains à l’Union européenne (UE) au moment où elle vient de décider d’un nouveau cadre agricole dit « Farm to Fork ». Cette stratégie, conçue pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050, consiste notamment à réduire de moitié l’usage des pesticides et des antibiotiques pour les animaux d’élevage, de 20 % les épandages d’engrais, et de basculer un quart des terres agricoles cultivées vers le bio. Si l’impact de ces mesures varie selon les paramètres pris en compte, la plupart des évaluations prévoient, à l’horizon 2030, une baisse globale de la production agricole européenne.

Cette perspective inquiète sur la capacité de l’UE à répondre aux besoins alimentaires de la planète. L’Europe a certainement un rôle à jouer. Mais la soutenabilité alimentaire mondiale ne doit pas reposer sur ses seules épaules, au prix d’un productivisme suranné. Il faut au contraire profiter de cette crise pour tenter de réduire la dépendance des pays émergents aux importations. Cela passe notamment par une diversification de l’alimentation et le développement de productions locales.

« L’enjeu est d’augmenter la production agricole en Afrique »

Si l’urgence de la situation peut justifier un pragmatisme ponctuel en desserrant, par exemple, les contraintes sur les jachères, à plus long terme, il serait dangereux de remettre en cause la stratégie globale. Les enjeux géopolitiques actuels ne doivent pas ralentir la transition écologique, mais inciter, au contraire, à l’accélérer. Cette crise rend évidente l’impasse dans laquelle les énergies fossiles nous ont enfermés. Relancer une agriculture industrielle, dépendante du pétrole et du gaz pour fabriquer ses intrants, n’aurait aucun sens.

Guerre en Ukraine : alerte sur la sécurité alimentaire mondiale

L’Europe ne doit pas produire globalement plus, elle doit surtout produire différemment pour réconcilier nutrition et environnement, tout en se concentrant sur des objectifs géostratégiques redéfinis. Interrogeons-nous sérieusement sur la composition de notre alimentation. Nous consommons trop de protéines animales. Près de la moitié de la production céréalière mondiale est consacrée à l’élevage. Une réorientation partielle de cette production vers les besoins humains permettrait de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale sans augmenter la production. L’heure est à un changement de modèle, pas au retour à un système low cost qui n’a pas empêché les crises alimentaires à intervalles réguliers, tout en détériorant notre environnement et notre santé.

Le Monde

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Le Figaro

«Un homme de droite ne peut pas être progressiste» : bienvenue chez les M., royalistes de père en fils

Madeleine Meteyer

POLITIQUE EN FAMILLE (5/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

Les M. vivent à Paris. Ils dînent à 20h, paient leurs impôts, élèvent leurs enfants - quatre garçons et une fille -, rapportent des jonquilles de Normandie, aiment le tiramisu. En somme, les M. sont des individus comme les autres. Qui, comme nombre d'entre nous, attendent peu de cette élection présidentielle. Enfin, eux attendaient déjà peu de la précédente. Et de celle d’avant... Car, - et contrairement à nombre d'entre nous - les M. sont royalistes. Dans leur élégant appartement de l'avenue de Breteuil, la famille forme un clan uni dans un pays où croire au retour du roi est devenu anachronique.

Ce lundi 14 mars nous causons autour d’un vin d'oranges, fait maison. «Tu as apporté le guacamole mais pas le citron ?» s’étonne Isabelle, 52 ans, la mère. Renaud, 17 ans, qui a apporté le guacamole mais pas le citron, repart à la cuisine. Isabelle se présente, elle est doctoresse en droit, également poète. Elle a des yeux de chats, effilés. Sur le canapé, à sa gauche, son mari Eric, ancien officier dans la marine, appuie sur la truffe de Myrtille, la superbe dalmatienne. Revenu de la cuisine, avec le citron, Renaud, lycéen en polo gris s'assied à la droite de sa mère et prévient «je n’ai pas d’opinion politique» (dans 20 minutes, il se décrétera «monarchiste, je crois»).

À lire aussiQu'est-ce que l'Action française ?

Sur la chaise en noyer, il y a Jean-Eudes. Nez bourbon, cheveux noirs, il n’est pas réservé et ses opinions politiques sont très claires. Collaborateur parlementaire du député Joachim Son-Forget, un ancien socialiste devenu macroniste puis centriste, récemment rallié à Zemmour, il parle avec un débit précipité de ce qui l’anime : la restauration de la monarchie. «Je suis de l’Action française. On est pour la cité, puis pour le trône puis pour le roi.» L’Action française, cette école de la pensée nationaliste à l’origine républicaine et antidreyfusarde, devenue monarchiste sous la férule de l’écrivain Charles Maurras. Toujours vivace, elle continue d’exercer une attraction sur certains jeunes, notamment catholiques. «Là-bas, les gens sont droits, bien habillés…» admire Jean-Eudes.

Grâce à ces fréquentations, il a compris qu’on lui avait, depuis l’enfance, «montré un beau chemin». Chez les M., on tâche en effet d’être monarchistes de père en fille, de mère en fils. Et on y arrive plutôt.

L'exigence

Quand ils se sont mariés, il y a de cela 30 ans, Isabelle et Eric étaient d'accord en tout sur l'éducation qu'ils donneraient à leurs enfants. «On a toujours été exigeants avec eux, estime Isabelle avec le recul. Il fallait qu'ils aillent à la messe le dimanche, aux scouts, au solfège.» Et sur le plan des idées, inculque-t-on le monarchisme chez les M. ? Bien sûr, s'empresse de répondre Jean-Eudes «la raison principale pour laquelle on pense comme ça, c’est parce qu’on a reçu cet héritage.» Éric précise : «Mais on ne les a pas endoctrinés.» Pas comme ses parents le firent avec lui, en l'envoyant tracter pour un mouvement catholique à la sortie des églises. Seulement, ils ont pris soin de les envoyer dans des écoles privées. Et de «rectifier» ce qu'ils pouvaient y entendre sur l'Ancien Régime. Pour éviter qu'ils soient exclusivement nourris au sein de dame République.

On en est là quand Pierre Niney , vêtu d'un sweat jaune, entre dans le salon. Pierre Niney, enfin son sosie, c’est Hugues, 22 ans. Le cadet. Étudiant à Centrale, que la politique bassine profondément. Entendant ses parents assurer qu'ils ont fait leur possible pour leur apprendre la France de Robert II le Pieux, Mazarin et Bouvines, il fronce les sourcils.

Regarder la vidéoMonarchistes : quel héritage et quel avenir ?

«Franchement? J’ai jamais eu un exposé clair sur les bénéfices de la monarchie.» «Bah quand même ! s'étonne Isabelle. Vous avez entendu qu’on critique la démocratie tout le temps, que la France ne peut pas avoir de direction sous ce régime?» «Je dis que vous ne m’avez pas donné les armes pour ne pas être convaincu par les idées républicaines» répond Pierre Niney. «On vous lisait Jacques Bainville...» insiste sa mère. Jean-Eudes vole à son secours. «Nos parents nous ont toujours mis à disposition des ouvrages. “Sire” de Jean Raspail par exemple.» L'auteur du Camp des saints, livre qui annonce une immigration massive, submersive, en Europe. «Prophétique», disent les M.

L'avortement

Même si Hugues semble s'intéresser à la politique autant qu'au classement mondial du ping-pong amateur, il n'est pas en rébellion contre ses parents. Aucun des enfants M. ne l'est. Et ça parce qu'on les a laissés libres, répète Éric. Et ce parce qu'ils les ont gardés des influences contraires. «J'ai remarqué, poursuit-il, que deux influences perpendiculaires peuvent détruire des années d'éducation : l’école, et la télévision. Qui enseigne le relativisme des mœurs.»

«C'est mon père qui m'a dit “va à l'AF” », raconte ainsi Jean-Eudes. «La première fois qu'on se rend là-bas, on vous remet une pile de journaux du mouvement à vendre devant Montparnasse. On se fait cracher dessus, ça forme le caractère». Lui n'a jamais pensé que les idées de ses parents pouvaient être périmées. «Le seul truc que j'ai pensé, à l'adolescence, c'est que Balzac était ennuyeux.» Mais ça ne l'empêchait pas de bricoler des mèmes défendant le monarchisme sur son ordinateur. Et une fois qu'il a rencontré d'autres personnes, extérieures à sa famille, partisanes de cette idée, il est devenu militant.

«Ça fonctionne comme ça, l'éducation, réfléchit Isabelle en nous invitant à troquer notre part de quiche, dont la moitié est restée dans le plat, contre une autre. Au départ, on suit une trajectoire familiale puis on prend le temps de se poser pour réfléchir.» Elle-même a marché dans les traces de ses parents. Même Hugues le fera. Par manque de temps «pour trouver des idées contraires» et pour une raison très personnelle : «vous êtes mes parents. Je considère que vous savez ce qui est bon pour moi. De la même façon, je pense que des enfants de communistes doivent être communistes.»

Renaud le lycéen n'en est pas encore à crier vive le Roy, il révise les dates pour son bac. Il ne maîtrise pas encore celle du 6 février 1934. «C'est important celle-là», l'encourage Isabelle. Ce jour-là, une manifestation antiparlementaire de militants de ligues dont l'Action Française dégénéra en émeute. L'évènement est fondateur pour l'extrême droite française.

Le bac de Renaud, parlons-en. Les M. ont jugé cette réforme du quinquennat «stupide». Comme la coupe des APL, la PMA pour toutes, et quoi d'autre ? «Tout, pour moi Macron est le pire» souffle Isabelle. Sans doute parce qu'il réussit à se faire passer pour un homme de droite. «Alors qu'un homme de droite ne peut pas être progressiste puisqu'il croit que toute autorité vient de Dieu» définit Éric. Et surtout, un homme de droite, martèle le père de famille doit être contre l'avortement. «C’est la chose la plus importante. Comment peut-on tuer ses propres enfants?»

Le 10 avril, les M. - qui votent parce que «c’est notre devoir de chrétiens de nous occuper de la cité» - auront le choix entre 12 candidats dont aucun ne propose l'abrogation de l'IVG ni de céder, sitôt au pouvoir, sa place au roi.

Qui choisiront-ils ?

Zemmour, pour tout le monde.

«Il nous a redonné notre dignité, avant on devait cacher nos idées», explique Isabelle.

«J’aime sa franchise, zézaie légèrement Renaud. Il nous sort du charabia habituel.»

«Et les autres sont tous nuls», sourit Hugues.

Y a-t-il vraiment «un million de musulmans à Paris»?

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme dans une campagne publicitaire une application de rencontres destinée aux musulmans. Un chiffre qui paraît invraisemblable. Mais qu'en est-il en réalité?

Immigration : l'accord franco-algérien de 1968, un cadre contesté mais «ultrasensible»

DÉCRYPTAGE - Ce texte, signé pendant les Trente Glorieuses, accorde des facilités aux Algériens pour s'installer en France. Alger s'oppose à toute renégociation.

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REPORTAGE - Dans cette institution parisienne créée par l’Empereur en 1805, les jeunes filles poursuivent leur cursus scolaire dans un cadre exigeant où le téléphone portable est banni.

France24 - Monde

L'Ukraine rejette la responsabilité d'un bombardement à la frontière russe

Publié le : 01/04/2022 - 06:42Modifié le : 01/04/2022 - 22:56

Bahar MAKOOI Suivre Yona HELAOUA Suivre Marc DAOU Suivre Alix LE BOURDON

Les négociations russo-ukrainiennes ont repris vendredi, alors que le Kremlin a fait état d'une frappe contre un "dépôt de carburant" dans l'ouest de la Russie, à Belgorod. Un bombardement dont l'Ukraine a rejeté la responsabilité. Sur le terrain, les troupes russes ont entamé un retrait de la région de Tchernihiv et des alentours de Kiev, où d'"intenses" combats se poursuivaient. 

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations en cliquant ici.

  • 22 h 00 : à Kharkiv, plus de 700 personnes dorment dans une station de métro

Nos envoyés spéciaux se sont rendus dans la station de métro la plus peuplée de Kharkiv, située dans le nord de cette ville, l'un des secteurs les plus pilonnés par l'artillerie russe en cette journée.

Ici, certains de ces réfugiés ne sont quasiment jamais sortis depuis cinq semaines. Nombre d'entre eux sont des personnes âgées, mais il y a aussi une cinquantaine d'enfants, malades pour la plupart.

 

 

  • 20 h 17 : un haut responsable de l'ONU reçu dimanche à Moscou

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou, puis à Kiev, afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé le chef des Nations unies, Antonio Guterres.

Cette visite en soi marque une avancée. Jusqu'à présent, la Russie refusait de recevoir tout haut responsable de l'ONU pour une rencontre ayant pour sujet principal l'Ukraine. Cette position a été signifiée à l'ONU, selon des diplomates, y compris dans les semaines précédant l'invasion du 24 février.

Depuis le déclenchement de la guerre, le chef de l'ONU n'a pas réussi à joindre le président russe, Vladimir Poutine, qui a, selon les mêmes sources, très mal pris les affirmations d'Antonio Guterres selon lesquelles la Russie a violé la Charte des Nations unies en envahissant l'Ukraine. 

  • 19 h 44 : la présidente du Parlement européen en visite à Kiev

La présidente du Parlement européen s'est rendue vendredi à Kiev, où elle a affirmé que l'Europe se tenait aux côtés de l'Ukraine et l'aiderait à reconstruire ses villes et ses villages après la guerre avec la Russie.

Roberta Metsola a aussi déclaré que le Parlement européen appuierait les efforts de l'Ukraine pour lancer son processus d'adhésion à l'UE.

Madame Metsola, élue présidente du Parlement européen le 18 janvier, est le premier dirigeant d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe. 

  • 18 h 32 : "Impossible" de procéder à l'évacuation de Marioupol 

La Croix-Rouge a annoncé que l'équipe envoyée à Marioupol a dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville assiégée par les forces russes étant "impossible".

"L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui", a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué, ajoutant qu'une nouvelle tentative aurait lieu samedi.

Le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, avait accusé un peu plus tôt la Russie de ne pas tenir ses promesses en ne permettant pas à l'aide humanitaire d'atteindre Marioupol.

  • 17 h 54 : au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés par l'invasion russe

L'Unesco a établi une première liste d'une cinquantaine de sites du patrimoine ukrainien partiellement ou totalement détruits par la guerre. Selon ce recensement - non exhaustif en raison du conflit - effectué en lien avec les autorités locales, 53 sites (29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments) ont été touchés par les combats. 

Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv, cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (Sud), Donetsk et Louhansk (Est). Cette liste ne contient pas d'informations sur la ville de Marioupol (sud-est), assiégée et bombardée par les forces russes, ou celle de Kherson (sud), occupée par ces forces. 

Pour tenter d'éviter d'autres destructions, l’Unesco et le gouvernement ukrainien ont mis en place un système de signalisation des sites à l'aide d'un marquage représentant un bouclier blanc et bleu.

Pour ce qui est des sept sites ukrainiens inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, où figure la cathédrale Sainte-Sophie de Kyiv, "nous n’avons pas connaissance de dommage à ce jour, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas", dit un responsable de l'Unesco.

  • 17 h 12 : des équipes de la Croix-Rouge espèrent évacuer des civils de Marioupol

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) espérait mener une opération d'évacuation avec une cinquantaine de bus, mais n'est pas sûre de pouvoir y parvenir, faute de garanties sécuritaires, a expliqué un porte-parole. Moscou avait pourtant assuré qu'un couloir humanitaire serait ouvert dès vendredi matin au départ de Marioupol.

Emmanuel Macron s'est de nouveau entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui lui a demandé de tenter "d'obtenir de la Russie les conditions nécessaires à une opération humanitaire à Marioupol", assiégée et bombardée par l'armée russe, selon l'Élysée.

Selon le porte-parole du CICR en milieu de journée, une opération d'évacuation avait été validée par les Russes et les Ukrainiens, mais des précisions capitales restaient à définir, comme les horaires exacts ainsi que la destination, qui sera située en territoire ukrainien. L'équipe de la Croix-Rouge est supposée prendre la tête d'un convoi d'une cinquantaine d'autocars ukrainiens et de véhicules particuliers en partance de Marioupol.

Notre équipe est en route pour faciliter le passage en toute sécurité des civils hors de Mariupol👇. pic.twitter.com/M90tBkYKX2

April 1, 2022

Les travailleurs humanitaires n'ont toutefois pas été autorisés à apporter de l'aide humanitaire à Marioupol. Le matériel médical et les autres fournitures destinées aux habitants de la ville sont restés stockés à Zaporijjia, à environ 250 kilomètres au nord-ouest de là.

  • 16 h 42 : la centrale de Tchernobyl intacte, mais des soldats russes exposés aux radiations

Durant son occupation de quatre semaines par les soldats russes, la centrale nucléaire de Tchernobyl n'a pas subi de dommages, mais les hommes de ces unités russes se sont exposés aux radiations, notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, selon les autorités ukrainiennes.

La centrale a été libérée hier, lors du retrait des forces russes de cette zone située au nord de Kiev. "Tout l'équipement fonctionne. Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent dans leur régime habituel", a déclaré le directeur de la centrale, Valery Seïda, cité dans un communiqué de l'agence ukrainienne pour l'énergie atomique Energoatom.

"La centrale fonctionne normalement", tant concernant le sarcophage qui recouvre le réacteur n°4 accidenté, que les stockages de matière radioactive. Les soldats russes "ont emporté cinq des 15 conteneurs de pièces détachées pour la centrale", a précisé le Valery Seïda.

  • 16 h 16 : l'UE prévient Pékin qu'un soutien à Moscou nuira à leurs liens économiques

À l'issue d'un sommet en visioconférence avec le président chinois, Xi Jinping, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé Pékin à "ne pas interférer" dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou "ternira gravement la réputation" de la Chine en Europe.

"Les entreprises regardent comment les pays se positionnent (...) Aucun citoyen européen ne comprendrait que (la Chine) soutienne la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre" en Ukraine, a indiqué Ursula von der Leyen.

Open and frank exchange today at the 🇪🇺🇨🇳 SummitThere must be respect for international law and Ukraine’s sovereignty and territorial integrity.China, as a Permanent member of the UN Security Council, has a special responsibility. https://t.co/3pp8VSAqUH

April 1, 2022
  • 15 h 29 : Macron reçoit Ivan Fedorov, maire de Melitopol et ex-otage 

"On est heureux de vous voir ici, libre, et je n'ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé", a dit Emmanuel Macron à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu'il a reçu à l'Élysée avec quatre députées ukrainiennes.

L'élu ukrainien avait été enlevé le 11 mars par les forces russes, avant d'être libéré quelques jours plus tard à l'occasion d'un échange de prisonniers. Après l'enlèvement d'Ivan Fedorov, Volodymyr Zelensky avait appelé Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, à aider à le faire libérer.

  • 15 h 15 : le gouvernement ukrainien refuse de confirmer la frappe en Russie

Les Russes ont signalé vendredi matin l'attaque par des hélicoptères ukrainiens d'un dépôt de carburant à l'aube dans la région de Belgorod, à une quarantaine de kilomètres de la frontalière avec l'Ukraine.

Le gouvernement ukrainien a refusé de confirmer cette frappe. "Je ne peux ni confirmer ni démentir que l'Ukraine était impliquée, car je n'ai pas toutes les informations militaires entre mes mains", a ainsi déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

L'Ukraine n'a pas à "assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe", a renchéri le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk, refusant lui aussi de confirmer ou non.

 L'AFP n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante ces affirmations.

Cette frappe, la première du genre si elle était confirmée comme étant l'œuvre de l'armée de l'air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs reprises avoir une maîtrise totale des airs en Ukraine.

  • 14 h 00 : d'"intenses" combats rapportés près de Kiev

Des batailles "intenses" se déroulent au nord et à l'est de Kiev, a déclaré vendredi le maire de la capitale ukrainienne. "Le risque de mourir (à Kiev) est assez élevé, et c'est pourquoi mon conseil à tous ceux qui veulent revenir est le suivant : s'il vous plaît, ne revenez pas tout de suite", a déclaré Vitaliy Klitschko, en lançant un avertissement aux habitants qui ont fui la ville.

Le gouverneur régional de Kiev avait déclaré dans la matinée que les forces russes se retiraient dans certaines zones autour de la capitale mais renforçaient leurs positions dans d'autres.

  • 13 h 11 : les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence 

Le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski a indiqué sur sa chaîne Telegram continuer les négociations par visioconférence. "Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé", a-t-il précisé.

Moscou doit répondre à une série de propositions ukrainiennes en vue d'un accord. Kiev propose la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d'autres pays face à la Russie. Elle propose aussi des négociations pour résoudre le statut du Donbass ukrainien et de la Crimée.

Les Russes ont assuré, en gage de bonne foi, réduire leurs opérations militaires en direction des villes de Kiev et Tcherniguiv. En revanche, Moscou compte renforcer son offensive dans l'Est pour prendre le contrôle de la totalité du Donbass. 

  • 11 h 10 : les troupes russes se retirent de la région de Kiev, selon le gouverneur

Le gouverneur de l'oblast (région) de Kiev, Oleksandre Pavlyouk, a indiqué vendredi sur Telegram qu'une partie des troupes russes qui assiégeaient la capitale avaient pris la direction de la Biélorussie.

"Nous observons des mouvements coordonnés de colonnes de véhicules russes d'importance variable", a-t-il dit.

L'armée russe a notamment quitté Hostomel, dont l'aérodrome avait été la cible d'une spectaculaire opération aéroportée au premier jour de l'invasion russe, le 24 février, a précisé le gouverneur.

La ville d'Hostomel est située dans la banlieue nord-ouest de Kiev, au nord de celle d'Irpin qui a été reprise cette semaine par l'armée ukrainienne après de violents combats.

D'après Oleksandre Pavlyouk, les forces russes ont en revanche entrepris de consolider leurs positions à Bucha, ville située entre Irpin et Hostomel.

  • 10 h 09 : les troupes russes se retirent de région de Tchernihiv, selon le gouverneur

Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire au nord-est de Kiev, a déclaré vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l'invasion de l'Ukraine avaient commencé à se retirer.

Le ministère russe de la Défense a annoncé cette semaine qu'il allait réduire son activité autour de Kiev et Tchernihiv pour concentrer ses efforts militaires sur la "libération" du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, mais hormis des mouvements de troupes près de Kiev, aucun retrait significatif n'a été confirmé pour le moment.

Selon le gouverneur, Viatcheslav Tchaus, des soldats russes sont encore déployés au nord de Tchernihiv, en direction de la frontière avec la Biélorussie et la Russie, et il est prématuré de baisser la garde.

 

  • 9 h 15 : plus de 6 800 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France

 Plus de 6 800 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, a annoncé vendredi le ministère de l'Éducation nationale dans un communiqué.

Selon les derniers chiffres de la "cellule Ukraine" installée rue de Grenelle et qui travaille chaque jour à anticiper l'accueil des enfants ukrainiens dans les classes de France, 6 873 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré.

Ces chiffres, arrêtés à jeudi 16h00, augmentent rapidement puisque lundi soir, on comptait 5 266 élèves ukrainiens scolarisés en France, un chiffre qui était déjà "multiplié par 20 depuis le 8 mars".

Les académies qui accueillent le plus grand nombre d'élèves ukrainiens sont celles de Nice, Versailles, Grenoble ou encore Lyon.

 

  • 8 h 47 : "Les forces russes continuent d'avancer dans Marioupol"

Le point sur le terrain avec le correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg.

  • 7 h 49 : un responsable russe accuse l'armée ukrainienne d'avoir attaqué un dépôt de pétrole en Russie

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une attaque à l'hélicoptère contre un "dépôt de pétrole" dans la ville de Belgorod, dans l'ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.    

"Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude", a-t-il déclaré sur son compte Telegram.

 

  • 6 h 30 : un sommet UE-Chine pour dissuader Pékin d'aider Moscou

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, s'exprimant au nom des Vingt-Sept, s'entretiendront vendredi 1er avril en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang puis le président Xi Jinping.

"La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l'influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n'était pas l'objet initial du sommet, ça le devient nécessairement", a indiqué mardi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune.

"Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu, des corridors humanitaires" ou "si elle aide Moscou à contourner" les sanctions, en augmentant ses achats d'hydrocarbures ou par une aide financière, explique un responsable européen.

Avec AFP et Reuters

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Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles

La chronique de l’éco

Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles

Info ou intox

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Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”

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A Tours, un match de foot dégénère : plusieurs blessés et 20 000 euros de dégâts

L'Humanité

Pour rire de bon cœur dans la forêt des Ardennes

Prescription culture

THÉÂTRE « Comme il vous plaira », la comédie de Shakespeare est ici adaptée par Pierre-Alain Leleu et mise en scène par Léna Bréban. Dans ce tourbillon, les comédiens sont malicieux et parfaits.

Gérald Rossi

Un ou deux rideaux, quelques (fausses) plantes, une nature en trompe-l’œil, un château livré à l’imagination de chacun, des lumières savamment dosées, et voilà tout le décor de cette mouture particulièrement enlevée de « Comme il vous plaira ». Cette comédie du bon William Shakespeare, écrite en 1599, jouée pour la première fois peut-être en 1603, est adaptée ici par Pierre-Alain Leleu, alors que la remarquable mise en scène est due à Léna Bréban. Un duo qui, avec la complicité de toute la troupe, propose un spectacle plus que réjouissant.

Tout finira bien, et l’on est loin des drames sombres du roi Lear ou de Roméo et Juliette, par exemple, même s’il y est aussi -et même beaucoup- question d’amour. Oliver (Adrien Dewitte), un des fils de feu le duc Roland des Bois, joue les tyrans, et maltraite son frère cadet, le bel Orlando (Lionel Erdogan). Lequel finit par s’enfuir, comme d’ailleurs l’ensemble de la compagnie, dans les taillis de la forêt des Ardennes. L’intrigue n’est pas des plus simples, mais elle n’en est que plus savoureuse.

Rosalinde (remarquable Barbara Schulz) , bannie par son oncle se déguise en garçon, prend le nom de Ganymède, et joue au mec en compagnie de sa cousine Célia, devenue un temps Aliena (épatante Ariane Mourier). Le Bouffon (Pierre-Alain Leleu) passe par là, pas moins déjanté que le berger souffre douleur (Adrien Urso), Phébé la jeune bergère illuminée (Léa Lopez), un duc (on s’y perd presque) et le domestique interprétés avec malice par Jean-Paul Bordes, sans oublier un autre duc et le lutteur de foire (Éric Bougnon).

Tout ce petit monde, dans des costumes dépareillés et parfaits comme il se doit (signés Marion Rebmann) n’a pas assez de la scène pour partager ces aventures de chasse, de trahisons, de cache-cache, d’amour déçu et retrouvé… Alors Léna Bréban a prévu des entrées et des sorties des comédiens depuis la salle, avec des apparitions aussi au balcon, histoire de placer chaque spectateur au centre de l’aventure. Avec en prime une pluie de petits billets, sur lesquels on lit par exemple : « Et toi, reine du soir, qui brille sans tambour, éclaire un peu les mots que j’ai couchés ici, et fait briller le nom de l’amour de ma vie, Rosalinde mon cœur ».

Et ce n’est pas tout. Les rythmes d’une batterie survitaminée saluent l’ouverture du rideau, et des rythmes pop, chantés sur place ponctuent l’aventure, sans jamais la dénaturer ni grincer de quelque anachronisme. « Comme il vous plaira » file à toute vitesse, sans fausse note ni musicale ni de goût. Et si l’on rit souvent c’est sincèrement et de bon cœur. Un bonheur dont il ne faut pas se priver en ces temps sombres. Dans les forêts comme à la ville.

Théâtre
L'Humanité

La VOD de la semaine - « Les Tueurs de la lune de miel » de Leonard Kastle

Prescription culture

Cet unique film noir de Leonard Kastle sur un couple meurtrier brille par sa totale absence de glamour, son aspect pragmatique et brut. Très moderne pour les années 1970, il offre une vision cynique de l’Amérique moyenne et un tableau au vitriol de la condition humaine.

Vincent Ostria

Il n’y a une chose que s’est bien gardé de faire Leonard Kastle, le réalisateur du film culte, « les Tueurs de la lune de miel » (1970), c’est d’accorder le moindre soupçon de glamour à ses deux personnages principaux, Ray (Tony Lo Bianco) et Martha (Shirley Stoler). Ce couple de tueurs de femmes solitaires en quête d’âme sœur est l’anti-Bonnie and Clyde — célèbres et séduisants amants criminels sur lesquels était sorti un film à succès peu avant. Kastle, lui, peint en noir et blanc et au vitriol un tableau de l’Amérique moyenne de son époque. Non seulement ses meurtriers sont sordides et inhumains — une infirmière aux traits épais, et un latin-lover de pacotille —, mais leurs victimes naïves et mesquines ne sont pas mieux loties et représentent elles aussi certaines tares états-uniennes (comme la bigoterie ou le patriotisme exacerbé). S’inspirant d’un fait divers réel, Kastle ne cherche aucunement à mettre en scène la réalité de façon convenable. Ce film brut est anti hollywoodien au possible : son direct peu travaillé, filmage presque documentaire. Bref, absence de stylisation à tous les étages. C’est un film noir sans aucun des clichés habituels du genre. Il n’y a ni femme fatale sexy, ni gangsters, ni policiers. Juste un couple assez médiocre dont le seul lien solide semble être la cupidité, qui se caractérise par une absence absolue de scrupules et une cruauté aveugle, presque inconsciente. C’est pour cela que « les Tueurs de la lune de miel », bien qu’un peu oublié aujourd’hui, malgré sa réputation dans les cercles cinéphiles, est une œuvre totalement hors-norme, totalement moderne. Le plus étonnant étant le fait qu’à l’origine il devait être réalisé par Martin Scorsese, qui n’avait encore tourné qu’un seul film. Mais celui-ci fut renvoyé après seulement une semaine de tournage parce que les producteurs trouvaient qu’il perdait du temps en voulant faire du style. Quand on voit le résultat final, on ne peut que saluer cette initiative. Scorsese n’avait pas l’innocence géniale de Leonard Kastle, un compositeur d’opéra qui n’avait jamais fait de cinéma, et fut catapulté scénariste puis réalisateur par un ami producteur. Ce résultat étonnant est en partie dû à l’ignorance de Kastle des conventions du cinéma de genre. Il appelle un chat un chat. Peut-être est-ce en raison de cette intransigeance qu’il n’a jamais réussi à tourner un deuxième long métrage, bien qu’il ait longtemps essayé.

« Les Tueurs de la lune de miel » de Leonard Kastle. Etats-Unis, 1970, 1 h 47.

A voir sur universcine.com ou lacinetek.com

vod
France24 - Monde

Au Sri Lanka, l'état d'urgence décrété après 24 h de manifestations

Publié le : 01/04/2022 - 22:19

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Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a proclamé, vendredi, l'état d'urgence, donnant de larges pouvoirs aux forces de sécurité, suite à 24 heures de manifestations, parfois violentes, contre son incapacité à résoudre la grave crise économique.

Le couvre-feu imposé la veille avait été levé au matin, mais le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fini par décréter l'état d'urgence, vendredi 1er avril, donnant ainsi de larges pouvoirs aux forces de sécurité. Cette décision fait suite à une nuit puis une journée consécutives de manifestations, émaillées de violences et de dégradations. Les contestataires fustigent l'incapacité des autorités à résoudre une crise économique historique

Le chef d'État a expliqué que la sécurité publique imposait d'appliquer des lois dures donnant aux forces de sécurité des pouvoirs étendus pour arrêter et emprisonner des suspects. Les manifestations contre le gouvernement du Sri Lanka se sont multipliées, vendredi, à travers le pays, après une nuit de violences et de colère en réaction.

"Assez de corruption"

Dans plusieurs villes de l'île, des pancartes brandies par la foule réclamaient le départ du gouvernement, selon la police et les autorités locales. "Il est temps de partir Rajapaksas !" pouvait-on lire sur l'une d'elles, dans le centre de Colombo, la capitale, en référence notamment au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre, Mahinda Rajapaksa. "Assez de corruption, rentre chez toi Gota !", clamait un autre.

Le gouvernement inclut trois frères du président dont Mahinda, Premier ministre, et Basil, ministre des Finances, ainsi qu'un de ses neveux.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de manifestants s'étaient dirigés vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission. À Nuwara Eliya (centre du pays), les manifestants ont bloqué l'ouverture d'une exposition de fleurs par l'épouse du Premier ministre Mahinda Rajapaksa, Shiranti, selon la police.

Les villes de Galle, Matara et Moratuwa, dans le sud, mais aussi d'autres villes du nord et du centre du pays étaient troublées par des manifestations contre le gouvernement.

L'île d'Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d'électricité paralysantes. Beaucoup craignent que le pays, qui traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, fasse défaut sur sa dette extérieure.

Deux cars militaires et une jeep de la police avaient été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi. Les manifestants avaient jeté aussi des briques sur les forces de l'ordre et monté une barricade de pneus enflammés sur l'un des grands axes de Colombo.

Au moins deux manifestants avaient été blessés par des tirs de la police - la nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n'était pas claire dans l'immédiat. Quatre autres personnes avaient été blessées par un véhicule de sécurité. Cinquante-trois manifestants ont été arrêtés, selon la police. Des médias locaux ont également fait état de l'arrestation de cinq photographes de presse qui auraient été torturés au commissariat local, des accusations sur lesquelles le gouvernement a promis d'enquêter.

Manquant cruellement de devises étrangères, l'île de 22 millions d'habitants a imposé une vaste interdiction d'importations en mars 2020, entraînant de graves pénuries sur les produits de première nécessité. L'inflation s'est établie à 18,7 % en mars à Colombo, sixième record mensuel consécutif, avec une hausse record des denrées alimentaires, selon les derniers chiffres officiels.

Le gazole était introuvable dans l'intégralité des stations-service de l'île, selon les autorités et les médias. Faute de diesel pour les générateurs, l'État avait dû imposer, jeudi, une coupure d'électricité généralisée pendant 13 heures, la plus longue jamais enregistrée. Plusieurs hôpitaux publics ont cessé les opérations chirurgicales par manque de médicaments.

"Printemps arabe" 

"La manifestation de jeudi soir a été menée par des forces extrémistes appelant à un printemps arabe", a déclaré le bureau de la présidence dans un bref communiqué, une référence aux manifestations antigouvernementales qui ont bouleversé les pays arabes il y a plus de dix ans en réaction à la corruption et à la stagnation économique. 

Le ministre des Transports Dilum Amunugama a affirmé que des "terroristes" se trouvaient derrière l'agitation. Le couvre-feu de la nuit a été levé tôt vendredi matin, mais la présence policière et militaire a été renforcée à Colombo, où l'épave calcinée d'un bus bloquait toujours la route menant à la résidence du président.

Des mesures de sécurité accrue avaient été prises dans tout le pays après des appels à manifester nationalement vendredi. Des messages sur les réseaux sociaux invitaient les gens à protester pacifiquement devant leur maison. Des vidéos de la manifestation de la nuit partagées sur les réseaux sociaux, dont l'AFP a vérifié l'authenticité, montraient des hommes et des femmes exigeant la démission du clan présidentiel.

La situation difficile du Sri Lanka a été aggravée par la pandémie de Covid-19 qui a torpillé le tourisme et les transferts de fonds. De nombreux économistes affirment également qu'elle a été exacerbée par la mauvaise gestion du gouvernement et des années d'emprunts accumulés.

Le gouvernement a déclaré chercher l'aide du Fonds monétaire international tout en demandant des prêts supplémentaires à l'Inde et à la Chine.

Avec AFP

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Le Figaro

Les mammifères n’ont pas dominé grâce à la taille de leur cerveau

Vincent Bordenave

Après l’extinction des dinosaures, les mammifères ont vu leur corps grandir plus vite que leur crâne.

Les dinosaures dominaient le monde grâce à leur taille démesurée et, quand ils ont disparu, les mammifères les ont remplacés au sommet du vivant. Était-ce grâce à leur intelligence? Cette idée, certes schématique, a longtemps dominé, mais elle est de plus en plus remise en cause. Une équipe internationale vient ainsi de montrer que les premiers mammifères à s’imposer après la chute des dinosaures n’étaient pas forcément aussi malins qu’on a pu l’imaginer (Science, 31 mars 2022).

Il y a 66 millions d’années, la planète vivait un des pires épisodes d’extinction d’espèces de son histoire. Suite à la chute d’une météorite, les dinosaures non aviaires disparaissaient, tout comme plus de 70 % des êtres vivants. Avant ce cataclysme, les mammifères ont vécu pendant des millions d’années dans un milieu très hostile à la merci de super-prédateurs, un contexte très difficile qui a favorisé les animaux de petite taille. «Certains mammifères mangeaient tout de même des dinosaures, nuance Ornella Bertrand, paléontologue française à l’université d’Édimbourg et premier auteur de ces travaux. Ils n’étaient donc pas tous aussi inoffensifs que cela! En revanche, ils étaient contraints en termes de masse corporelle et ne pouvaient devenir plus gros, les dinosaures étant ultra dominateurs. Après la chute de la météorite, on constate une inversion dans les dynamiques évolutives. Les mammifères grandissent, alors que les oiseaux, qui sont les seuls dinosaures à avoir survécu, rapetissent.»

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Les mammifères étaient déjà très diversifiés sous l’ère des dinosaures (arboricoles, planeurs, fouisseurs, semi-aquatiques). Mais la disparition d’espèces libère des niches écologiques que d’autres animaux vont opportunément récupérer. Une fois les dinosaures disparus, les mammifères se sont donc très rapidement développés et de nombreuses nouvelles espèces ont vu le jour.

Un super odorat

Peu de fossiles ont été découverts pour cette période particulièrement lointaine, mais les scientifiques ont tout de même pu analyser et comparer les crânes de 135 spécimens représentant 124 espèces aujourd’hui éteintes, qui ont vécu il y a entre 200 et 30 millions d’années. «Nous avons directement effectué des scanners pour une trentaine de fossiles, explique Ornella Bertrand. Pour la centaine restante, nous avons récupéré les données de la littérature scientifique.»

Ces analyses montrent que si les mammifères sont rapidement devenus beaucoup plus gros, l’évolution de la taille de leur cerveau n’a pas suivi la même trajectoire. «Les fossiles dont nous disposons pour le paléocène (les 10 millions d’années qui suivent la crise d’extinction, NDLR) sont très étranges, explique Thierry Smith, paléontologue à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique et coauteur de la publication. Ce sont des animaux qui ont une boîte crânienne très petite. C’est, par exemple, le cas d’Arctocyon primaevus. Il faisait la taille d’un gros chien mais avait un cerveau quatre fois plus petit! On serait très surpris de croiser de tels animaux de nos jours.» «Non seulement leurs cerveaux n’ont pas grossi, mais quand on compare avec les mammifères plus anciens ils sont en fait devenus plus petits par rapport à la taille de leur corps!, ajoute Steve Brusatte, paléontologue à l’université d’Édimbourg et dernier auteur. Cela va à l’encontre de la notion de longue date selon laquelle les mammifères sont devenus progressivement plus intelligents, avec des cerveaux toujours plus gros.»

Les moulages endocrâniens effectués par les scientifiques montrent que les cerveaux étaient différents de ceux des mammifères actuels. Les régions favorables au développement de l’odorat étaient par exemple surdéveloppées par rapport aux autres sens. «Il ne faut pas imaginer que parce qu’ils avaient un petit cerveau ces animaux étaient stupides, explique Ornella Bertrand. Ils ont été suffisamment intelligents pour survivre quand quasiment toute la vie sur Terre avait disparu.» Le cerveau est un organe qui répond aux mêmes règles évolutives que les autres: il évolue en fonction des contraintes liées à la sélection naturelle. «Ces premiers mammifères ont donc fait avec les “outils” qu’ils avaient, juge Ornella Bertrand. Le super odorat est un trait archaïque mais les conditions de vie qui ont suivi l’impact de la météorite étaient particulièrement difficiles. Il n’y avait pas de lumière du soleil à cause des poussières, il faisait très froid, et ce pendant plusieurs milliers d’années. La vue, la motricité étaient peut-être moins utiles que le nez.» Dans un premier temps, l’intelligence n’était pas la clé de la survie et de la diversification.

Concurrence entre les espèces

Ces animaux à petite tête et gros nez ont dominé le monde du vivant pendant 10 millions d’années. Comme tous les groupes dominants, ils ont fini eux aussi par être supplantés, cette fois par des mammifères avec un cerveau plus complexe. Aucune des espèces contemporaines n’est d’ailleurs issue directement de ces taxons. «On ne sait pas exactement d’où viennent les ancêtres des mammifères actuels, explique Ornella Bertrand. On a quelques indices avec de petites espèces qui ont vécu pendant le paléocène et qui pourraient être les ancêtres des primates. Quoi qu’il en soit, ces animaux ont développé des compétences cognitives qui leur ont permis de dominer à leur tour le monde du vivant.»

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La taille du cerveau a donc bien eu un rôle essentiel dans l’avènement des mammifères, mais seulement dans un second temps. Leur domination avait en quelque sorte été déjà établie. Le cerveau est un organe extrêmement coûteux énergétiquement, et la sélection naturelle n’a pu favoriser les animaux à gros cerveaux qu’au prix d’un compromis avec les autres dépenses énergiques. Les mammifères prédateurs ont ainsi connu un développement plus rapide de leur cerveau, ce qui a pu leur donner un avantage important sur leur proie. «Pour maintenir ce surplus de dépense énergétique, il fallait qu’elle apporte un avantage sur les autres, continue Ornella Bertrand. On peut penser que dans un contexte de concurrence pour accéder à la nourriture, une meilleure motricité, une meilleure vue donnent un avantage certain sur un super odorat.»

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Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

Publié le : 01/04/2022 - 18:13

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Face à une envolée des prix de l’essence à la pompe, Joe Biden a annoncé, jeudi, vouloir recourir à une partie de la réserve stratégique de pétrole américaine. Ces stocks, constitués pour parer à des situations d’urgence énergétique, ont déjà été utilisés par le passé pour diverses raisons aussi bien en France qu'outre-Atlantique. France 24 fait le point.

Coup de chaud sur l’or noir. Alors que le prix du Brent a grimpé jusqu'à environ 139 dollars début mars – son niveau le plus élevé depuis 2008 – et se situait, jeudi 31 mars, à près de 110 dollars le baril dans les échanges en Asie, les prix à la pompe se sont envolés dans plusieurs pays. Aux États-Unis, le gallon (3,78 litres) se vend au-dessus de 4 dollars pour la première fois depuis plus de dix ans. Pour faire face à cette situation, Joe Biden a annoncé qu’il allait injecter “plus de 180 millions de barils” sur le marché aux États-Unis au cours des six prochains mois pour “soulager les ménages”.

Quand le cours du pétrole s’emballe, ou quand une pénurie énergétique menace, plusieurs États peuvent ainsi recourir à leurs réserves stratégiques de pétrole. Ces dernières sont constituées pour faire face aux situations exceptionnelles pouvant représenter une menace sur les économies nationales.

  • Quelles réserves stratégiques de pétrole dans le monde, et qui en a le plus ?

La réserve stratégique de pétrole (RSP) est soit directement détenue par un État soit par des compagnies pétrolières privées contraintes, par l’État, de constituer ces stocks, comme en Italie.

Ces États – principalement importateurs de pétrole – se sont coordonnés, après le premier choc pétrolier de 1973, en adhérant à l’Agence internationale de l’énergie (AIE) afin d'être moins dépendants des variations des cours du pétrole qui fluctuent principalement au gré des décisions prises par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette dernière représentait 55 % de la production mondiale de pétrole en 1970, et encore 34,7 % en 2020.

La RSP a été définie par l’AIE, précisant que “l’engagement en matière de réserves d’urgence de chaque pays participant” devait “porter le niveau effectif de ses réserves d’urgence à 90 jours” d’importations nettes.

Les États-Unis, ainsi que plusieurs États européens dont la France, font partie des 31 pays adhérents de l’AIE. La plus grosse RSP au monde est américaine avec 568 millions de barils en stock en mars 2022, selon le dernier décompte du département américain de l'Énergie. La France dispose, quant à elle, de 18 millions de tonnes de pétrole gérées principalement par la Société anonyme de gestion des stocks de sécurité (Sagess).

  • Quand a-t-on utilisé ces réserves et dans quel but ?

Les réserves stratégiques existaient avant le premier choc pétrolier de 1973 pour répondre avant tout aux besoins énergétiques des armées. Le pétrole a été considéré comme une ressource stratégique dès le début du XXe siècle par les États-Unis et le Royaume-Uni. En France, c’est la loi du 10 janvier 1925 qui vise à “sanctuariser un stock” pour le pays, comme l’explique Paul Kaeser, ingénieur militaire du Service des essences des armées.

La première alerte énergétique pour les pays consommateurs de Brent a lieu après la crise du Canal de Suez (1956) “qui avait entraîné une baisse du flux pétrolier”, rappelle le journal Les Échos. Vient ensuite le premier choc pétrolier qui amène les États dépendant du pétrole à se coordonner par l'intermédiaire de l’AIE pour constituer des réserves stratégiques.

C’est à l’État de chaque nation concernée que revient la décision de recourir à sa RSP, ce qui est arrivé à plusieurs occasions. Aux États-Unis, le président George Bush a pioché dans ce stock stratégique durant la première guerre du Golfe, en 1991 ; George W. Bush après le passage de l'ouragan Katrina, en 2005 ; et Barack Obama durant la guerre civile en Libye, en 2011. Avant jeudi, Joe Biden avait lui aussi déjà eu recours à la réserve de pétrole américaine en novembre 2021 pour tenter de faire baisser les cours du brut.

La France a aussi eu recours à son stock stratégique de pétrole à plusieurs reprises, dans la majorité des cas pour tenter de contrer l’envolée des prix des carburants à la pompe ou alimenter les stations-service menacées de pénurie. Elle a ainsi utilisé l’équivalent de trois jours de réserve de pétrole (sur 115 disponibles) en 2016, au plus fort d’une contestation sociale qui avait amené un blocage important des raffineries françaises.

Enfin, l’AIE peut aussi décider d’une action collective pour que ses membres mobilisent une partie de leur RSP dans des circonstances exceptionnelles. Ce fut ainsi le cas le 1er mars dernier quand, comme l’a écrit l’organisation internationale, “les 31 pays membres (...) ont accepté de libérer 60 millions de barils de pétrole de leurs réserves d'urgence afin d'envoyer un message unifié et fort aux marchés pétroliers mondiaux, à savoir qu'il n'y aurait pas de pénurie d'approvisionnement à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie”.

  • Où sont situés ces stocks stratégiques de pétrole ?

Les RSP sont réparties différemment selon les territoires. Aux États-Unis, la RSP est concentrée dans une même zone géographique dans le Golfe du Mexique, répartie sur quatre sites tous à proximité d’un centre pétrochimique : Bryan Mound et Big Hill (au Texas), West Hackberry et Bayou Choctaw (en Louisiane).

Leur localisation ne doit rien au hasard : le pétrole est stocké dans des cavernes de sel souterraines qui existaient déjà dans les années 1970 quand les États-Unis ont commencé à créer leurs stocks d’urgence. “En plus d'être le moyen le moins coûteux de stocker du pétrole pendant de longues périodes, l'utilisation de cavernes de sel profondes est également l'une des plus sûres sur le plan environnemental”, précise le département américain de l'Énergie – qui ajoute que ces sites ont été choisis “parce qu'ils offrent les moyens les plus souples de se connecter au réseau commercial de transport de pétrole du pays”.

En effet, la RSP est regroupée dans trois réseaux géographiques de distribution par oléoducs sur la côte du Golfe, et chacun de ces systèmes d'oléoducs a accès à un ou plusieurs grands centres de raffinage, à des oléoducs de pétrole brut interétatiques et à des terminaux maritimes pour la distribution du pétrole brut.

En France, la RSP est disséminée sur l’ensemble du territoire. On dénombre 98 sites pour le stockage stratégique de pétrole : 89 dépôts commerciaux, 8 raffineries et le site de Manosque (sud-est de la France). Ce dernier emplacement, composé de 30 cavités salines en sous-sol, représente un double intérêt stratégique : il a une capacité de plus de 9 millions de mètres cubes de stockage d’hydrocarbures et est relié à plusieurs infrastructures importantes, des raffineries et usines pétrochimiques de la zone Fos/Lavéra au Grand Port Maritime de Marseille, en passant par plusieurs réseaux européens de pipelines.

>> À lire : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole

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L'Inde achète plus de pétrole russe que jamais

CARTOONING FOR PEACE

L'actu en dessin : la guerre en Ukraine accentue la hausse des prix de l'énergie en Europe

Guerre en Ukraine

TotalEnergies renonce à acheter du pétrole et du diesel russes d'ici à la fin de l'année

Le Monde

Macron compte sur son bilan

Chronique. C’est peu dire qu’il était attendu. Après des semaines de spéculations en tous sens sur le fond et la forme, Emmanuel Macron a finalement choisi de présenter son programme lors d’une conférence de presse devant plusieurs dizaines de journalistes, le 17 mars. Exit, l’effervescence interrogative qui accompagnait le même exercice cinq ans plus tôt, en mars 2017. A l’époque, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée et ministre de l’économie, qui avait démissionné quelques mois plus tôt pour se lancer en solo, faisait figure d’outsider, promettant de rebattre les cartes du jeu politique. Entouré d’économistes de renom (Jean Pisani-Ferry, Philippe Martin, Philippe Aghion…), il avait aussi à cœur d’asseoir sa crédibilité, notamment en matière de politique économique.

Cinq ans plus tard, c’est un président éprouvé par trois crises majeures – sociale, avec les « gilets jaunes », sanitaire, avec le Covid-19, géopolitique, avec la guerre en Ukraine – qui se présente pour un second mandat. Et c’est davantage comme un professeur devant ses élèves, avec une présentation en plusieurs parties et sous-parties égrenée durant plus de quatre heures, qu’est apparu le chef de l’Etat.

Martin Hirsch : « L’obligation d’activité pour les allocataires du RSA pose plus de problèmes qu’elle n’en résout »

Mesures amendées dans les jours suivants par son entourage ou le gouvernement, comme le RSA conditionné à quinze ou vingt heures d’activité ou de formation, chiffrage approximatif ne disant rien de la réelle manière de faire les économies nécessaires pour financer les dépenses engagées… Le président candidat n’est pas parvenu à dissiper l’impression d’éparpillement et d’impréparation, les jours suivants.

Pourtant, jurent ses soutiens, en amont, le travail a été fait : réunions de commissions, envoi de notes… Alors, manque de temps ? D’intérêt ? Depuis un mois, l’invasion russe bouleverse le calendrier du président, qui a longtemps espéré bénéficier d’une « fenêtre » plus apaisée pour se présenter après les deux années de pandémie. Elle modifie aussi les priorités des Français, toujours plus soucieux de leur pouvoir d’achat.

« Soit Macron et Kohler [le secrétaire général de l’Elysée] n’ont pas eu le temps de se pencher sur les détails du projet, et d’arbitrer précisément – or, s’ils ne tranchent pas, personne ne le fait –, soit ils ont voulu se laisser de la marge de manœuvre », lâche, déconcerté, un soutien de la première heure.

« Les questions d’emploi et de chômage ne figurent plus parmi les principales préoccupations des Français »

Au demeurant, le candidat compte sur un élément majeur pour continuer à le porter : son bilan. Bilan économique avec le redressement de l’économie et la baisse du chômage, qui a atteint 7,4 % fin 2021, et capacité à traverser lesdites crises. Le 17 mars, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Emmanuel Macron a insisté sur sa « crédibilité liée aux cinq dernières années » : « Je tâche de faire ce que je dis et j’essaie de dire à chaque fois ce que je fais. »

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L'Humanité

La santé retrouvée de Peter Doherty

Prescription culture

Musique Le chanteur anglais sort The Fantasy Life of Poetry & Crime, l’album qu’on n’espérait plus. Une réussite due au remarquable travail du musicien français Frédéric Lo.

Clément Garcia

On n’attendait plus grand-chose de Peter Doherty, l’écorché vif de la scène rock anglaise, habitué aux tabloïds et trimbalant sa gloire passée comme un fardeau. Le chanteur n’avait pourtant pas démérité, ressuscitant héroïquement il y a vingt-cinq ans, avec son groupe The Libertines, un rock fiévreux promis à un énième enterrement. Se sont ensuivis différents projets erratiques et éthérés, dont le groupe Babyshambles et une poignée d’albums solos sans grande ambition. Et des prestations scéniques catastrophiques qui nourrissaient la chronique glauque d’une carrière en plein abîme.

entre les deux rives de la manche

Il en a fallu du temps pour que la lumière revienne. Le brumeux exalté, ankylosé par les ans et les verres, opère à la quarantaine un prompt retour avec un album somptueux, The Fantasy Life of Poetry & Crime, conçu dans sa retraite normande, près des falaises d’Étretat, et à quelques encablures de son Albion adorée grâce au concours capital du producteur et compositeur français Fréderic Lo. Personnage aussi discret qu’essentiel, Lo a marqué de sa griffe subtile les bandes originales des films de Christophe Honoré, les chansons d’Alex Beaupain, d’Alain Chamfort et surtout de Daniel Darc, qu’il a tiré d’un long sommeil en réalisant son chef-d’œuvre rédempteur, Crèvecœur. Une sorte de muse qui prodigue ses bonnes ondes aux âmes errantes.

Les Anglais voient souvent dans la France ce que les Français imaginent de l’Angleterre. Du malentendu à l’entente cordiale, il n’y a souvent qu’une feuille de papier. En témoigne cet album qui opère des allers-retours passionnants entre les deux rives de la Manche. Les compositions « made in France » de Frédéric Lo se mêlent parfaitement au chant parlé et aux syllabes perchées dans les aigus de Doherty. Il y a du Ray Davies, l’âme des Kinks, dans cet humour et cette manière de conter l’amour, l’amitié, la dualité et la versatilité qui nichent en chacun de nous. The Epidemiologist nous plonge dans une mélancolie doucereuse, quand The Ballad of déploie ses ailes vers des arrangements moelleux et cuivrés. Les confessions troublantes du ténébreux Yes  I Wear a Mask précèdent les paradis artificiels convoqués par Rock & Roll Alchemy, quand You Can’t Keep It From Me Forever nous rappelle les meilleures heures pop du jeune Doherty.

un romantisme un brin décadent

The Fantasy Life of Poetry & Crime, au titre si délicieusement british, révèle une complicité absolue, fusionnelle. Lo a beau avoir composé l’ensemble des morceaux, difficile de ne pas sentir l’implication totale de Doherty, qui retrouve dans ces douze morceaux sa voix à la beauté fragile, toujours juste quand elle titube. L’ex-rock star avait sûrement besoin de cet écrin parfait pour exprimer son romantisme un brin décadent, sa sensibilité à fleur de peau, son attrait assumé pour l’Hexagone et ses passions littéraires et artistiques : s’y croisent les fantômes d’Arsène Lupin, Romain Gary, Victor Hugo, Dashiell Hammett, Jean Seberg, Baudelaire et encore Daniel Darc. Un album délicat, apaisé et serein, comme une renaissance.

Musiquepeter dohertyrock
Le Figaro

Passage de témoin au Relais Bernard Loiseau

Alice Bosio

L’auberge étoilée de Saulieu fête les 40 ans de maison de Patrick Bertron, l’ancien second qui a pris la suite de Bernard Loiseau. L’occasion de s’interroger sur l’héritage de l’un des chefs les plus emblématiques de France.

Quel est le point commun entre Mauro Colagreco, Éric Pras, David Toutain, Arnaud Faye ou Romain Lorenzon? En plus d’être doublement ou triplement étoilé aux quatre coins de la France, chacun a fréquenté les cuisines de La Côte d’Or, le restaurant de la maison Loiseau, à Saulieu. Tous - sauf quelques Covid de dernière minute - ont fait le déplacement, ainsi que d’autres anciens et plusieurs figures de la profession (Alain Ducasse, Marc Haeberlin, Glenn Viel, Guillaume Gomez…), mardi soir dernier pour un dîner en l’honneur des 40 ans d’exercice de Patrick Bertron.

À lire aussiDominique Loiseau, la force de continuer

Le sexagénaire, arrivé en qualité de commis en 1982 et nommé second dès 1983, est devenu numéro un après le suicide de Bernard Loiseau en 2003, à la demande de son épouse Dominique, qui décidait alors courageusement de poursuivre l’œuvre de son mari. Une fidélité consacrée par la conservation des trois macarons pendant treize ans, et de deux depuis 2016.

La signature culinaire de mon père, que nous essayons de perpétuer, ce sont des goûts francs, très marqués, de bonnes sauces… Il cherchait à rendre gastronomiques des plats populaires

Si la maison bourguignonne organise cet hommage, c’est aussi pour souligner la transition qu’elle amorce… toujours en famille. Depuis l’an dernier, Bérangère, 33 ans, a pris la vice-présidence du groupe, tandis que Blanche, la benjamine de 25 ans, a rejoint les cuisines comme demi-chef de partie après un diplôme à l’Institut Paul Bocuse et de premières expériences en France (Lasserre, La Fenière) et à l’étranger (Espagne, Japon). Patrick Bertron, qui commence à envisager la retraite, a pour mission de transmettre à Blanche l’héritage d’un père au côté duquel elle n’a pas pu se former. «Cette mission me conforte dans l’idée que je ne suis pas resté pour rien, explique Bertron. Blanche n’est qu’au début de son parcours mais elle s’investit différemment des autres, c’est son histoire. Elle est enthousiaste, gourmande, sensible et possède les bases d’une future grande.»

Des goûts francs

Mais quel est l’héritage Loiseau? On pense bien sûr à la règle des trois saveurs maximum dans l’assiette afin de ne pas prendre le pas sur l’authenticité du produit. Ou encore à son souci de réduire les gras et le sucre, via le déglaçage à l’eau des sauces ou les liaisons à la purée de légumes plutôt qu’à la crème. «La signature culinaire de mon père, que nous essayons de perpétuer, ce sont des goûts francs, très marqués, de bonnes sauces… Il cherchait à rendre gastronomiques des plats populaires. Et ne faisait aucun compromis sur l’excellence des produits. Il fut l’un des tout premiers à mettre en avant ses producteurs, notamment à la TV!» se souvient Bérangère. «Sujet, verbe, complément. C’est simple et efficace. Tout ce que j’aime», confie Alain Ducasse, qui se dit admiratif de la capacité de la famille à se réadapter sans perdre l’ADN de la maison.

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À écouter les chefs présents mardi soir, cet ADN va pourtant bien au-delà de la cuisine. C’est l’énergie, la bonhomie et le dynamisme de Bernard que tous évoquent en chœur et tentent désormais d’insuffler dans leurs brigades. «Les Loiseau ont amené une vraie humanité, souligne Mickaël Féval, aujourd’hui à Aix-en-Provence, qui y travailla de 1998 à 2000. Ce n’était pas qu’une façade pour les clients. Le chef connaissait les prénoms de tous les stagiaires, nous jouions ensemble aux cartes, partions en promenade dans le Morvan… Et cette osmose se ressentait dans notre travail. Il nous tenait au courant de tous ses projets, des plats cuisinés sous vide à l’introduction en Bourse, nous donnant l’impression d’être plus que des cuisiniers.» Un sentiment partagé par David Toutain (Paris), qui y effectua l’un de ses premiers stages en 1997: «En tant que jeune cuisinier, j’ai ressenti un réel esprit de famille. Je me sentais dans un cocon plus que dans un restaurant. Le chef était très accessible et prenait le temps de nous expliquer son savoir-faire: encore aujourd’hui, j’utilise ses techniques de purées, de caramélisation poussée des légumes, de réaction de Maillard.»

De quoi faire du Relais Loiseau, hier comme aujourd’hui, un modèle de réussite et de persévérance, malgré la fin tragique du chef. «Je n’ai pas eu la chance de rencontrer Bernard Loiseau, mais il fait partie de ceux qui m’ont donné envie d’être cuisinier, de croire en l’impossible et de ne jamais lâcher», raconte Glenn Viel (L’Oustau de Baumanière). «C’est un totem de la gastronomie française, rassurant, mais pas figé, toujours en mouvement. La Côte d’Or reste une référence pour les jeunes qui commencent dans le métier, constate Guillaume Gomez, représentant personnel d’Emmanuel Macron pour la gastronomie et l’alimentation. Bernard Loiseau a été le chef le plus médiatisé : comme Bocuse, il a compris qu’il fallait sortir de sa cuisine pour se faire connaître et reconnaître, rencontrer des fournisseurs, des artistes…» Une autre facette du métier qui incombe désormais à Blanche et à Bérangère.

Un menu historique

Jusqu’au 15 avril, un menu spécial «Au fil des époques» (225 €) rassemble, par décennie, six plats marquant de la maison, de la soupe d’escargots à l’ortie au dessert à la bergamote, en passant par les jambonnettes de grenouilles, purée d’ail et jus de persil - indéboulonnables de la carte, dans la version créée par Loiseau en 1985, avec les trois éléments cuits séparément -, le saint-pierre rôti et sa sauce au jaune d’œuf et moutarde ou le porc Mangalica du Morvan, jus au lierre et racines, qui illustre l’ancrage dans la nature insufflé par Patrick Bertron. De quoi plonger avec délice dans quarante ans d’histoire gastronomique.

Le Relais Bernard Loiseau - La Côte d’Or. 2, avenue Bernard Loiseau à Saulieu (22). Tél: 03 80 90 53 53.

«C'est tout bon» N°1 : du poisson sur toute la ligne

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Vendredi 1er avril, cette première newsletter gastronomique voit le jour sous le signe du poisson.

Le déjeuner du dimanche de… David Charrier

«Le matin, on fait en famille une activité sportive; Puis, on choisit un endroit simple et bon pour un moment de partage... La Table de Catusseau ou Le Jardin au château Petit Faurie de Soutard.»

France24 - Monde

Tennis: Alcaraz en finale à Miami où ne l'attend plus qu'une Ruud bataille

Publié le : 02/04/2022 - 04:30Modifié le : 02/04/2022 - 04:29

Miami (AFP) – Le phénomène de 18 ans Carlos Alcaraz, appelé à bientôt régner sur le tennis mondial, tentera d'acter son irrésistible ascension, dimanche en finale du Masters 1000 de Miami, dont il peut devenir le plus jeune vainqueur, s'il bat le coriace Norvégien Casper Ruud.

L'Espagnol, 16e mondial, a été intraitable face au Polonais Hubert Hurkacz (10e), qui était tenant du titre et s'est battu de toutes ses forces pour le conserver. Mais il a cédé face à un roc, qui ne lui a laissé quasiment aucune chance de faire la différence dans un match très serré, conclu par deux jeux décisifs 7-6 (7/5), 7-6 (6/2), au bout de 2h05.

"Hubert était le champion en titre, il a bien joué, mais je moi j'ai très bien joué. Ce sera ma première grande finale sur un court en dur, mais j'ai confiance en moi et je vais en profiter", a-t-il commenté à chaud.

Demi-finaliste il y a deux semaines à Indian Wells, seulement battu par Rafael Nadal au terme d'une grosse lutte, Alcaraz marche sur les pas de son glorieux aîné - ce que toute l'Espagne du tennis, décidément gâtée, sait depuis longtemps -, puisqu'il est devenu le deuxième plus jeune joueur de l'histoire à atteindre la finale de l'épreuve, après le Majorquin qui avait un mois de moins que lui en 2005.

Mieux que Nadal?

En revanche, il peut encore mieux faire dimanche avec une victoire, là où Nadal avait finalement cédé contre Roger Federer à l'époque.

Révélé en mondovision il y a six mois à l'US Open où il a atteint les quarts, en éliminant au passage le Grec Stefanos Tsitsipas, alors 3e mondial, après une lutte épique de plus de quatre heures, Alcaraz peut franchir un sérieux cap dans sa progression météorique, qui l'a vu remporter le tournoi de Rio de Janeiro en février, son deuxième sur le circuit après celui plus modeste d'Umag (Croatie) l'été dernier.

Face à Hurkacz, c'est à un autre duel de cogneurs qu'il s'est livré, après la superbe bataille remportée la veille aux dépens du Serbe Miomir Kecmanovic (48e), qui a pourtant mené 5-3 dans le tie break du troisième set.

Cette fois, pas de "remontada". Chacun a gardé son service au premier set. Au jeu décisif, Alcaraz a effacé un mini-break à 4-2, puis s'est offert une balle de set sur un délice d'amortie décroisée, aussitôt convertie avec un retour dans les pieds du Polonais, dont la demi-volée a échoué dans le filet.

Frustré, le Polonais de 25 ans, qui rêvait de devenir le cinquième joueur à conserver son titre en Floride, après Andre Agassi, Pete Sampras, Roger Federer et Novak Djokovic, en a balancé sa raquette de dépit.

Ruud facile

Mais il n'a rien lâché dans le second set, dont le niveau de jeu est encore monté, avec des points somptueux, comme ces échanges au filet à 5-5 où les deux ont rivalisé de malice.

Là encore, c'est au jeu décisif qu'Alcaraz a fait la différence, plus entreprenant et diabolique en défense, au grand dam de Hurkacz, impuissant et dépité.

Plus tôt Casper Ruud (8e mondial) avait plus aisément disposé (6-4, 6-1) de Francisco Cerundolo (103e), invité surprise du dernier carré.

"Atteindre une finale de Masters 1000 était un objectif, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit ici à Miami", a commenté le spécialiste de terre battue, premier Norvégien à accéder à ce stade d'un tournoi de cette catégorie, après avoir perdu ses trois précédentes demi-finales à Monte Carlo, Madrid et Rome.

Impressionnant de puissance face à Alexander Zverev en quarts, il partait grand favori face au néophyte argentin.

Si Cerundolo a bien résisté dans la première manche, parvenant même à breaker le premier, Ruud s'est empressé d'effacer cet avantage dans le jeu suivant, avant de faire parler son expérience, malgré leur âge commun (23 ans), pour empocher la manche dans le 10e jeu, en poussant son adversaire à la faute.

Après une pause vestiaire, Ruud a accéléré la cadence, se montrant plus agressif et plus précis, en s'appuyant sur le coup droit, sa grande force. Cerundolo, comprenant qu'il n'aurait aucune chance de créer l'exploit, a vite cédé.

© 2022 AFP

L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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France24 - Monde

Macron en meeting pour faire décoller sa campagne

Publié le : 02/04/2022 - 04:04Modifié le : 02/04/2022 - 04:02

Paris (AFP) – Emmanuel Macron va jouer gros en montant samedi après-midi sur la scène de l'Arena à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour son premier meeting d'une campagne où il peine à conforter sa position de favori, désormais contestée par Marine Le Pen.

A huit jours du premier tour de la présidentielle, la plupart des autres candidats jettent aussi leurs dernières forces dans la bataille, de Compiègne (Oise) pour l'écologiste Yannick Jadot à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour Eric Zemmour (Reconquête!).

Pour le président-candidat, plus de temps à perdre après un début de campagne qui a provoqué une certaine inquiétude dans la majorité.

Sur la défensive, il doit retrouver l'élan et redonner du souffle en mobilisant les quelque 35.000 personnes attendues dans la plus grande salle couverte d'Europe, habituellement hôte de grands évènements sportifs ou de méga-concerts.

Au cours de la visite préparatoire, Emmanuel Macron a expliqué vouloir un "truc plus charnel" qu'un meeting traditionnel, ce qui lui demandera "de l'énergie" sur scène, selon une vidéo diffusée par son équipe de campagne.

Après une première partie "surprise", promise "interactive et collaborative", il sera, à 16H00, le seul orateur pour une allocution d'au moins une heure.

Ce sera "un discours politique, un discours social, un discours d'unité", avance son entourage.

Il ne s'agit pas de présenter son programme, ce qu'il a fait dans une conférence de presse de quatre heures mi-mars, mais de partager "un moment d'union et de communion" avec ses partisans venus des quatre coins de France. En disant "ce que nous sommes, là d'où nous venons, là où nous allons", selon la même source.

"On ne lâche rien!", a lancé Emmanuel Macron au cours des deux déplacements de la semaine, à Dijon puis en Charente-Maritime, au cours desquels il a été encouragé à "tenir bon" mais aussi été interpellé, parfois vivement, sur le pouvoir d'achat, son bilan ou l'affaire des cabinets de conseil, dont McKinsey.

Inquiétude

Les derniers sondages ont confirmé sa baisse dans les sondages, après la forte progression consécutive au début de la guerre en Ukraine. Plus que pour le premier tour, où il est toujours en tête avec 27-28% des intentions de vote, son entourage s'inquiète du resserrement de l'écart avec Marine Le Pen au second du 24 avril. Une étude a montré pour la première fois que la candidate RN pourrait l'emporter, si l'on tient compte de la marge d'erreur.

Emmanuel Macron prend désormais pour cible "le tandem d'extrême droite" Marine le Pen-Éric Zemmour.

Quelque 300 parlementaires et 1.500 élus locaux sont attendus à l'Arena, alors que plus de 500 journalistes sont accrédités.

La majorité espère donner une vaste résonance médiatique à ce rassemblement malgré les règles d'égalité de temps de parole auxquelles télévisions et radios sont astreintes. Les chaînes d'info ne devraient pas diffuser la totalité du meeting.

Se disant "sereine", Marine Le Pen apparaît plus que jamais déterminée à rejouer, pour le gagner, le même match qu'en 2017, avec un second tour face au président sortant. "Ce qui a été annoncé comme étant la réélection obligatoire d'Emmanuel Macron était une fake news", a-t-elle déclaré vendredi à Haguenau (Bas-Rhin).

Mais l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon espère perturber ce jeu en la devançant au premier tour, les derniers sondages le créditant d'environ 16% des intentions de vote le 10 avril. Il compte galvaniser ses troupes dimanche place du Capitole à Toulouse.

Même si elle est distancée, Valérie Pécresse (LR) ne veut "rien lâcher" et compte aussi sur le meeting qui se tiendra dimanche porte de Versailles à Paris, où les ténors Les Républicains appelleront les électeurs de droite à se mobiliser derrière elle.

Dès samedi, le communiste Fabien Roussel réunira ses partisans à Villeurbanne (Rhône), tandis que Philippe Poutou (NPA) fera de même au Cirque d'hiver à Paris et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan rencontrera des forains de la Foire du Trône.

A Aix-en-Provence, Eric Zemmour, qui a accusé vendredi les médias de "complaisance" envers Marine Le Pen, parlera de nouveau du "grand remplacement". Tandis que Yannick Jadot participera à la manifestation "En finir avec la chasse à courre" à Compiègne.

bur-pab-leb-jri/reb/am

© 2022 AFP

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Alexandre Pedro et Anthony Hernandez

Salut ! Bienvenue dans ce direct consacré au tirage au sort, à Doha, de la prochaine Coupe du monde de football organisée au Qatar par la FIFA (du 21 novembre au 18 décembre).

Quoi ? Il s’agit de répartir en huit groupes de quatre les trente-deux équipes qualifiées. Enfin vingt-neuf pour l’instant, puisque trois places sont encore à attribuer.

Quand ? Vendredi 1er avril (et ce n’est pas un poisson d’avril…) à partir de 17 heures.

Où ? Au Centre des congrès de Doha.

Sur quelles chaînes ? TMC et BeIN Sports 1.

Ce dont on ne parlera probablement pas ? La gifle de Will Smith.

A lire en attendant :

Coupe du monde 2022 de football : les règles du tirage au sort et les adversaires probables des Bleus

Gianni Infantino est candidat à un troisième mandat à la tête de la FIFA et recule sur une Coupe du monde tous les deux ans

Mélange des genres, largesses et zones d’ombre à la FFF

Valeurs Actuelles

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Éric Anceau : “Nous pourrions assister à un phénomène dégagiste”

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France24 - Monde

Will Smith démissionne de l'Académie des Oscars après sa gifle à Chris Rock

Publié le : 02/04/2022 - 01:48

Los Angeles (AFP) – Sous le coup d'une procédure disciplinaire après la gifle assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars, Will Smith a pris les devants et annoncé vendredi sa démission de l'organisation qui décerne les prestigieux trophées.

"Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables", écrit Will Smith dans un communiqué.

"La liste de ceux que j'ai blessés est longue et comprend Chris, sa famille, nombre de mes amis chers et de mes proches, tous ceux qui étaient dans le public ou chez eux" devant la retransmission dimanche dernier, poursuit l'acteur de 53 ans.

"Je démissionne de mon poste de membre de l'Académie des arts et sciences du cinéma et j'accepterai toutes les conséquences que le conseil d'administration estimera appropriées", assure-t-il.

C'est une plaisanterie de Chris Rock sur les cheveux ras de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith atteinte d'une maladie provoquant une importante chute de cheveux, qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir.

Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l’œil médusé des célébrités et des téléspectateurs.

Quelques dizaines de minutes après la gifle, il était revenu sur la scène des Oscars pour recevoir le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams".

"J'ai trahi la confiance de l'Académie. J'ai privé d'autres candidats et vainqueurs de la chance de pouvoir célébrer leur travail extraordinaire. J'ai le cœur brisé", regrette-t-il dans son texte.

Professionnalisme de Chris Rock

Dans une lettre aux membres de l'Académie, les dirigeants s'étaient dits "scandalisés" par l'incident, déplorant que la cérémonie "ait été éclipsée par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène".

Le conseil d'administration a entamé des poursuites disciplinaires à l'encontre de Will Smith.

Il doit se réunir le 18 avril pour statuer sur son cas et décider d'éventuelles sanctions, laissant à l'acteur un délai d'au moins 15 jours pour "être entendu au moyen d'une réponse écrite".

Parmi les sanctions prévues par le règlement interne de l'organisation figurait la suspension ou l'exclusion de l'Académie, qui compte près de 10.000 membres.

Des voix s'étaient élevées pour réclamer que Will Smith soit déchu de son Oscar mais d'autres ont fait observer que ni Harvey Weinstein, ancien magnat d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, ni le réalisateur Roman Polanski n'avaient été contraints de rendre leur statuette après avoir été exclus de l'Académie.

Le producteur de la soirée des Oscars, Will Packer, a rendu hommage au sang-froid et au professionnalisme de Chris Rock qui ont selon lui sauvé la soirée des Oscars.

"C'est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle", a dit Will Packer vendredi à la télévision ABC.

Après avoir été giflé, l'humoriste avait rapidement enchaîné, remettant comme prévu le trophée du meilleur documentaire. Il avait ensuite préféré jouer l'apaisement, refusant de porter plainte contre Will Smith que les policiers étaient prêts à arrêter pour son geste.

"Cela nous a d'une certaine manière autorisés à poursuivre le show, ce que nous voulions faire", a souligné le producteur.

Chris Rock s'est pour la première fois exprimé sur l'incident mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston.

"Je suis encore en train de digérer ce qui s'est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle", a-t-il dit.

© 2022 AFP

L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
Le Monde

SANS TITRE

  • L’évacuation des civils à Marioupol, qui sont plus de 160 000 à être coincés dans la ville martyre, selon les dernières estimations, tourne à l’épreuve de force entre la Russie, l’Ukraine et les Occidentaux. Le ministère de la défense russe a annoncé l’instauration d’un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures vendredi, afin de permettre l’ouverture d’un couloir humanitaire vers Zaporijia. Mais les Occidentaux jugent les engagements de Moscou insuffisants. Kiev, de son côté, a annoncé l’envoi de quarante-cinq bus pour évacuer les civils du port assiégé.
  • Le recentrage de l’effort de guerre russe sur le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit « prolongé », qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone, jeudi. Joe Biden, qui se dit lui aussi « sceptique » sur le retrait partiel annoncé par les Russes, a estimé que le président russe, Vladimir Poutine, « semblait s’isoler », après avoir « limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers ».
  • Dans son discours vidéo nocturne à la nation, Volodymyr Zelensky a annoncé, vendredi, avoir limogé deux généraux, accusés de « traîtrise ». Il a également déclaré qu’après le retrait des troupes russes du nord et du centre du pays la situation se tendait dans le Sud et dans l’Est, où les forces russes se préparent à de nouvelles attaques puissantes.
  • Les Russes ont abandonné la centrale nucléaire de Tchernobyl, qu’ils occupaient depuis le début de la guerre, en emmenant des membres de la garde nationale ukrainienne, pris en « otage » , selon Kiev. Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est aujourd’hui à Kaliningrad, en Russie, pour discuter de la sûreté nucléaire en Ukraine avec de hauts responsables russes.
  • Dès le 1er avril, les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » devront avoir des comptes en roubles, faute de quoi la Russie ne les livrera pas, a annoncé M. Poutine, jeudi. L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, les Européens refusant le paiement en roubles exigé par Moscou, a réagi le ministre de l’économie français, Bruno Le Maire. Les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars, comme cela est « écrit dans les contrats », a assuré le chancelier allemand, Olaf Scholz.
  • Les producteurs de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont annoncé, sans surprise, une nouvelle ouverture modeste de leurs vannes d’or noir, ignorant les appels à alléger la pression sur les prix accentuée par la guerre. Le président des Etats-Unis, confronté à une inflation record minant sa popularité, a, lui, ordonné de puiser 1 million de barils par jour dans les réserves stratégiques de pétrole pendant six mois.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Factuel. A Marioupol, l’évacuation des civils tourne à l’épreuve de force entre la Russie et les Occidentaux

Reportage. « Aujourd’hui, nous sommes tous égaux et unis pour défendre l’Ukraine. Le reste, on en reparlera après la guerre » : à Kiev, les artistes entrent en résistance

Factuel. Sur le paiement du gaz en roubles, Russie et Union européenne défendent leur version

Tribune. « Les modalités habituelles de l’aide occidentale peuvent avoir des effets contre-productifs »

Factuel. L’armée russe a quitté Tchernobyl en prenant avec elle des prisonniers

Analyse. La souveraineté alimentaire à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

France24 - Monde

Natation: la disqualification de Marchand annulée, sa MPM sur 400 m 4 nages validée

Publié le : 02/04/2022 - 00:08Modifié le : 02/04/2022 - 00:06

San Antonio (Etats-Unis) (AFP) – Léon Marchand, grand espoir de la natation française, disqualifié la veille pour une faute en virage du 400 m quatre nages, a finalement vu sa victoire et sa meilleure performance mondiale de l'année validées, vendredi au Grand Prix de San Antonio (Texas).

"Après un nouvel examen vidéo de la course de jeudi soir, la disqualification de Léon a été annulée", ont indiqué les organisateurs. Dans un premier temps, ils avaient estimé qu'il avait été l'auteur d'une violation de virage, aux 350 mètres, alors qu'il finissait en nage libre (crawl) et avait déjà course bien gagnée.

Conséquence de ce rebondissement, qui n'est pas un poisson d'avril, le Toulousain de 19 ans, qui nage à l'université d'Arizona avec Bob Bowman, le mentor de Michael Phelps, pourra participer aux Mondiaux de Budapest (18 juin-3 juillet) et aux Championnats d'Europe de Rome (11-21 août). Son temps de 4 min 10 sec 38/100e, le meilleur réalisé donc à ce jour en 2022, s'avérant bien en deçà des minima (4.17.48) pour ces deux compétitions.

Passé près de son record de France (4:09.65) réalisé aux Championnats nationaux l'an passé, il a ainsi bel et bien devancé l'Américain Jay Litherland (2e), arrivé plus de neuf secondes plus tard, et l'Argentin Joaquin Gonzalez Pinero, s'est classé 3e, à plus de 11 secondes.

D'autres opportunités attendent celui qui vient de remporter le 200 yards 4 nages (182 m) aux championnats universitaires américains (NCAA). Si un faux départ l'a empêché de nager en série du 200 m papillon, vendredi matin, il a remporté ensuite celle du 200 m brasse (2:11.71) dont il disputera la finale en soirée.

Samedi il bouclera son week-end avec le 200 m quatre nages.

© 2022 AFP

L'Humanité

Mémoires incandescentes

Actu

Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

Latifa Madani

Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

Guerre d'Algérie
France24 - World

As it happened: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia

Issued on: 01/04/2022 - 07:31

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The Red Cross on Friday said a team sent to help evacuate civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol had been forced to turn around after conditions made it “impossible to proceed”. Russia accused Ukraine of carrying out an air strike against a fuel depot in the Russian city of Belgorod on Friday but a top Kyiv security official denied responsibility. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+2].  

10:50pm: Buses carrying Mariupol residents arrive in northwest Ukraine's Zaporizhzhia

A column of buses carrying residents of the besieged Ukrainian city of Mariupol arrived in Zaporizhzhia to the northwest on Friday, according to an AFP reporter on the scene.

The buses carried residents who had been able to escape Mariupol to Russian-occupied Berdiansk and from there were bussed to Zaporizhzhia, the evacuees and officials said.

9:50pm: US providing Ukraine with supplies in case Russia deploys chemical weapons

The United States is providing Ukraine with supplies and equipment in case Russia deploys chemical or biological weapons, the White House said on Friday, underscoring that this would not compromise domestic preparedness in any form.

White House press secretary Jen Psaki said the supplies were being provided given a warning by the United States and other countries about the possibility that Russia could deploy such weapons in Ukraine and might be planning a "false flag" operation to lay the groundwork for such an attack.

9:48pm: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia, mayor says fire almost out

Russia accused Ukraine of carrying out an air strike against a fuel depot in the Russian city of Belgorod on Friday, an incident the Kremlin said could affect peace talks, but a top Kyiv security official denied responsibility.

Russia's defence ministry said two Ukrainian helicopters struck the facility in Belgorod, some 35 km (22 miles) from the border with Ukraine, after entering Russia at extremely low altitude at around 5 a.m. Moscow time (0200 GMT).

The resulting blaze forced the evacuation of some people but late in the day Belgorod mayor Anton Ivanov said fire services were extinguishing the last remnants.

"There is no threat to human life and health. All residents can return to their homes," he said in an online post.

9:46pm: 'People are exhausted': Hundreds shelter from shelling in Kharkiv's underground metro

Deep under the streets of Kharkiv in eastern Ukraine hundreds of people are sheltering from fierce Russian bombardment, occupying metro stations where they do what they can to get comfortable, as FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports in the video below.

9:44pm: People still 'cannot easily move' around Kyiv

"Right now in the capital there are lots of checkpoints; you cannot easily move –you have to show documents all the time," theatre director Tanya Shelepko told FRANCE 24 from Kyiv in the video below. "The city is quite empty but many people came back in the last week. Today the ministry said the theatres can start working [to develop] programmes to help people in these difficult times. They will be announcing their programmes from the next week but we will see if it's possible to work."

8:58pm: Kremlin spokesman says Russia will strengthen its western borders

Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Friday said Russia would strengthen its western borders so that "it wouldn't cross anyone's mind to attack", RIA news agency reported.

RIA also cited Peskov as saying the strengthening exercise would ensure the "necessary parity" was maintained, but did not give details.

8:56pm: US task force on Russian oligarchs sees evidence of sanctions evasion

The US Department of Justice task force targeting assets of Russian oligarchs has seen evidence of attempts to evade those sanctions or move assets in anticipation of possible sanctions, the unit's chief said on Friday.

Andrew Adams, a veteran prosecutor tapped to lead the department's new "KleptoCapture" force last month, told Reuters in an interview that the level of cooperation between countries on probes into oligarchs' ill-gotten gains had reached an "all-time high" in the wake of Russia's assault on Ukraine – potentially helping prosecutors track down their efforts to hide wealth.

8:44pm: Death toll rises to 31 from strike on government building in Ukraine's Mykolaiv

At least 31 people have been confirmed killed as a result of Tuesday's rocket strike on the regional administration building in Ukraine's southern city of Mykolaiv, local emergency services said in an online post on Friday.

Round-the-clock rescue operations were still taking place, the post said.

Rescue workers had to pull victims from the rubble after Tuesday's attack blasted a hole through the side of the building in central Mykolaiv.

7:02pm: Blinken, Truss discuss additional actions in response to invasion

US Secretary of State Antony Blinken and British Foreign Secretary Liz Truss on Friday discussed additional possible actions to ratchet up their response to Russia's invasion of Ukraine, the US State Department said.

The two also discussed the upcoming NATO foreign ministers' meeting, the State Department said in a statement.

6:52pm: Red Cross says 'impossible' to go ahead with Mariupol evacuation on Friday

The Red Cross said the team it sent to facilitate the evacuation of thousands of civilians from Mariupol on Friday had been forced to turn around after conditions made it "impossible to proceed".

"The ICRC team, which consists of three vehicles and nine personnel, did not reach Mariupol or facilitate the safe passage of civilians today," the International Committee of the Red Cross said in a statement, adding: "They will try again on Saturday to facilitate the safe passage of civilians from Mariupol."

6:19pm: Kyiv satellite town Bucha recaptured by Ukraine, mayor says

Ukrainian forces have recaptured the town of Bucha, near the capital Kyiv, its mayor said on Friday.

"March 31 will go down in the history of our town... as the day of its liberation from Russian (forces)," Mayor Anatolii Fedoruk said in a video which appeared to be filmed outside Bucha's town hall.

5:57pm: Local governor says Russia is breaking promises on Mariupol humanitarian corridor

The governor of Ukraine's eastern Donetsk region on Friday accused Russia of breaking its promises in terms of allowing humanitarian aid to reach the city of Mariupol, which is encircled by Russian troops.

"Humanitarian deliveries, despite all the agreements and promises of the Russian side, are not being carried out," Governor Pavlo Kyrylenko said in a televised address. "The humanitarian corridor ... is essentially not operational."

5:49pm: Red Cross teams on way to Mariupol, but without aid

The International Committee of the Red Cross (ICRC) is sending staff to the besieged Ukrainian port city of Mariupol and is hopeful that evacuations of thousands of civilians can begin on Friday, a spokesperson said at a media briefing.

A previous attempt by the Red Cross to access it in early March failed because the route was found to be unsafe and conflict resumed.

"We have permission to move today and we are en route to Mariupol," ICRC spokesperson Ewan Watson said. "We are hopeful it (the safe passage operation) will commence today."

5:42pm: Biden says 30 countries joining US release of oil reserves

US President Joe Biden said Friday that more than 30 countries have joined the United States in tapping national oil reserves to try and settle global energy markets spooked by fallout from Russia's invasion of Ukraine.

"This morning, over 30 countries from across the world convened in an extraordinary meeting and agreed to the release of tens of millions of additional barrels of oil onto the market," Biden said in an address from the White House.

5:41pm: Over 50 landmark Ukraine sites damaged in Russian invasion, UN says

The UN's cultural agency UNESCO on Friday said it had confirmed that at least 53 Ukrainian historical sites, religious buildings and museums had sustained damage during Russia's invasion of the country.

"This is the latest list but it is not exhaustive as our experts are continuing to verify a number of reports," filed by the Ukrainian authorities, a UNESCO spokesman told AFP as the body published a list of damaged 53 sites in the north and east of the country.

UNESCO said overall 29 religious sites, 16 historic buildings four museums and four monuments are confirmed to have been damaged in Ukraine. The list does not include information from the besieged city of Mariupol or the city of Kherson which was captured by Russia. None of those confirmed damaged are on the list of UNESCO World Heritage sites in Ukraine, such as the Saint-Sophia Cathedral and monastic buildings of the Kyiv-Pechersk Lavra in Kyiv.

 

5:20pm: China tells EU it will pursue Ukraine peace in its own way

China offered the European Union assurances on Friday that it would seek peace in Ukraine but said this would be on its own terms, deflecting pressure for a tougher stance towards Russia.

Chinese Premier Li Keqiang told EU leaders that Beijing would push for peace in "its own way", while President Xi Jinping said he hoped the EU would treat China "independently", in a nod to Europe's close ties with the United States.

4:40pm: Germany indicts army reservist suspected of spying for Russia

Germany has indicted a former officer in its reserve force on charges of spying for Russia, the Federal Public Prosecutor (GBA) said on Friday, in a case that may worsen relations strained by tensions over Russia's invasion of Ukraine.

As a deputy commander of a squad, Ralph G., whose family name cannot be fully disclosed under privacy laws, provided Russian agents with "numerous documents and information" about the German army from October 2014 until March 2020, German prosecutor Ines Peterson said in a statement.

3:54pm: EU's von der Leyen warns China of 'reputational damage' if it backs Russia

The EU's top officials warned China's leaders at a summit Friday not to help Russia wage war on Ukraine or sidestep Western sanctions, European Commission head Ursula von der Leyen said.

"It would lead to a major reputational damage for China here in Europe," von der Leyen said after the video talks with Chinese President Xi Jinping.

3:51pm: 'European governments should be worried'

"European governments should be worried; gas markets are worried," Georg Zachmann, a senior fellow on energy and climate policy at Bruegel, tells FRANCE 24 in the video below.

3:50pm: Ukraine says Russian forces pushed back around Kyiv

Russian forces are being pushed back around Kyiv but fighting is still fierce in some areas near Ukraine's capital, Ukrainian officials said on Friday.

Russia said during negotiations on Tuesday that it would scale down operations in the Kyiv and Chernihiv regions, both of which are in northern Ukraine, but officials in both regions say fighting has continued in some areas.

3:14pm: EU agrees to stockpile equipment, drugs against chemical, nuclear incidents

The European Union has agreed to launch a stockpiling operation to boost its defences against chemical, nuclear and biological incidents amid concerns over the conflict in Ukraine, according to EU documents and people familiar with the matter.

The stockpiling of protective gear and medicines is expected to last weeks, potentially a few months, and is meant to expand reserves available to the EU population and partner countries, including Ukraine.

The supplies will also include decontamination equipment, gloves, masks and other material for chemical, biological, radiological and nuclear defence (CBRN), two people familiar with the matter told Reuters on Friday.

3:10pm: Russia using church as staging ground for Kyiv attack, US official says

Russian forces are using a church site 22 miles northwest of Kyiv as a staging ground for their assault on the Ukrainian capital, a senior US administration official said on Friday.

"Military personnel are situated both on the grounds of the church and the surrounding residential area," the official said on condition of anonymity and without citing evidence.

3:07pm: Zelensky says he and Macron discussed Mariupol evacuation plan

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday he had spoken to French President Emmanuel Macron about the need to implement an initiative by Paris to help civilians evacuate the besieged city of Mariupol.

"The initiative of France on humanitarian corridors from Mariupol must be implemented!," Zelensky said on Twitter after the call.

2:48pm: Russia offers to 'explain' Ukraine situation to Gérard Depardieu

The Kremlin on Friday offered to "explain" Moscow's actions in Ukraine to French actor Gérard Depardieu after he denounced Russian President Vladimir Putin's "crazy, unacceptable excesses".

The 72-year-old star took up Russian nationality in 2013 and became a friend of Putin, but came out against the conflict in Ukraine and called for negotiations just days after the start of Moscow's military campaign in Ukraine.

 "He does not understand what happened in Ukraine in 2014," Kremlin spokesman Dmitry Peskov said, accusing Ukraine of bombarding civilians in the country's east. "If necessary, we will be ready to tell him about this and explain so that he understands better."

2:45pm: Europe pursues unified Russian gas payment

European governments and companies were working on Friday on a common approach to President Vladimir Putin's demand that they pay for Russian gas in roubles as the threat of an imminent halt in supplies eased. European capitals have been on alert for a disruption to gas imports for weeks as Putin seeks retaliation over the West sanctioning Russia for invading Ukraine.

But the Kremlin said on Friday it would not immediately turn off gas exports to Europe as payments on deliveries due after April 1 come in the second half of this month and May. "If Putin turns off the gas it might only be for a relatively short period of time, he needs our money and cannot reroute all the natural gas," a European gas trader, who declined to be named, told Reuters.

1:02pm: Russia-Ukraine peace talks resume

Russia and Ukraine on Friday resumed peace talks by video conference, after Moscow reported a Ukrainian strike on a fuel depot in western Russia, a negotiator said.

"We are continuing talks by video conference," Moscow's chief negotiator Vladimir Medinsky said on Telegram. "Our positions on Crimea and Donbass have not changed."

12:34pm: Lavrov praises India’s stance on Ukraine war

Russia's foreign minister praised India's approach to Ukraine on Friday, as he held talks likely aimed at pressing New Delhi to resist Western pressure to condemn Moscow's invasion.

“These days our Western colleagues would like to reduce any meaningful international issue to the crisis in Ukraine... (We) appreciate that India is taking this situation in the entirety of facts, not just in a one-sided way,” Sergei Lavrov said in New Delhi as he met counterpart S. Jaishankar.

“Friendship is the key word to describe the history of our relations and our relations were very sustainable during many difficult times in the past,” Lavrov said, speaking in English.

11:40am: Ukraine has shown ‘much more understanding’ of the situation in Crimea and Donbas, says Lavrov

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that some progress had been made at peace talks with Ukraine and that Moscow was preparing its response to Ukrainian proposals.

Speaking at a briefing after talks with his Indian counterparts, Lavrov said that peace talks with Ukraine needed to continue but that Kyiv had shown “much more understanding” of the situation in Crimea and Donbas and the necessity of its neutral status.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

11:15am: Russian forces withdrawing from Chernihiv area, says local governor

Russian forces are withdrawing from the Chernihiv region of northern Ukraine but have not yet left entirely, the local governor said in a video address on Friday.

“Air and missile strikes are (still) possible in the region, nobody is ruling this out," Governor Viacheslav Chaus said, adding that Ukrainian forces were entering and securing settlements previously held by Russian troops.

Chaus said it was still too early for Ukrainian forces in the Chernihiv region to let their guard down as Russian troops “are still on our land". Russia said on Tuesday it would scale down operations in the Chernihiv and Kiev regions.

10:59am: ‘Not yet clear’ if Mariupol evacuations will happen on Friday, says Red Cross

The Red Cross said it was "not yet clear" that the evacuation of civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol would go ahead as planned on Friday.

"We remain hopeful, we are in action moving towards Mariupol ... but it's not yet clear that this will happen today," Ewan Watson, a spokesman for the International Committee of the Red Cross, told reporters in Geneva, as an ICRC team of three cars and nine staff headed towards the city.

09:05am: Ukraine air strike on petrol depot in Russia's Belgorod, says local official

“There was a fire at the petrol depot because of an air strike carried out by two Ukrainian army helicopters, who entered Russian territory at a low altitude,” Vyacheslav Gladkov wrote on his Telegram channel.

Two employees at the storage facilities were injured as a result of the fire, he said in another post. Some 170 personnel were trying to put out the blaze, according to Russia's emergencies ministry. Rosneft, which owns the facility, told Russian news agencies that it had evacuated staff from the premises.

On Wednesday, explosions could be heard from an arms depot in Belgorod but the authorities did not provide any explanation for the blasts.

Belgorod lies some 40 kilometres (25 miles) from Russia's border with Ukraine and some 80 kilometres from the Ukrainian city of Kharkiv, which has been pummelled by Russian forces since Moscow launched its war on February 24.

08:54am: French actor criticises Putin’s 'crazy, unacceptable excesses' in Ukraine

French actor Gérard Depardieu, who has praised Russian President Vladimir Putin in the past, has criticised his “crazy, unacceptable excesses” in Ukraine.

Depardieu, who took up Russian nationality in 2013, told Agence France Presse on Thursday: “the Russian people are not responsible for the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin.”

Depardieu also said he would give all the proceeds from three nights of concerts in Paris from April 1 to “Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".

08:14am: Russia preparing for 'powerful strikes', says Zelensky

Ukraine's President Volodymyr Zelensky warned Russia is consolidating and preparing “powerful strikes” in the country’s east and south, including besieged Mariupol, where a new attempt will be made Friday to evacuate civilians from the devastated city.

Russia meanwhile threatened to turn off its gas taps to Europe if payments are not made in rubles, as US President Joe Biden ordered a record release of strategic oil reserves to ease soaring US prices.

Over a month into Russia's invasion of its neighbour, Vladimir Putin's troops have devastated cities like Mariupol with shelling, killing at least 5,000 people in the port city alone.

In peace talks this week, Russia said it would scale back attacks on the capital Kyiv and the city of Chernigiv, but Ukrainian and Western officials have dismissed the pledge, saying Moscow's troops were merely regrouping.

“This is part of their tactics,” said Zelensky in a late-night address.

07:15am: EU to push China at virtual summit to not support Russia 

Chinese President Xi Jinping will hold the videoconference with EU leaders Charles Michel and Ursula von der Leyen, carrying through on an annual exercise that was skipped last year as tensions simmered.

"The meeting will focus on the role we are urging China to play, to be on the side of the principles of international law without ambiguity and exert all the necessary influence and pressure on Russia," said French European affairs minister Clement Beaune, whose country holds the EU's rotating presidency.

“This was not the initial purpose of the summit but it necessarily became one,” Beaune said, though he insisted other topics such as climate and trade “would not disappear”.

The EU-China summit is usually an effort to deepen trade ties. But, last year's exchange of tit-for-tat sanctions over the plight of China's Uyghur minority, followed by Beijing's trade coercion of EU-member Lithuania over Taiwan, soured preparations for the meeting.

 

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

EXPLAINER

A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

Le Monde

Le soutien militaire aux Ukrainiens provoque le malaise de l’opinion en Italie

Rallié aux sanctions contre Moscou en dépit de sa dépendance aux livraisons de gaz russe, le gouvernement de Mario Draghi est plus divisé sur la question des livraisons d’armes à Kiev.

Toujours impeccable, souriant et cordial, l’ancien président du conseil Giuseppe Conte n’est pas, d’ordinaire, coutumier des coups de sang en public. Pourtant, jeudi après-midi, en plein direct sur Instagram, alors que le chef politique du Mouvement 5 étoiles (antisystème) était interrogé sur ses rapports avec son partenaire de coalition, le Parti démocrate (centre gauche) s’est soudain emporté : « Ça ne marche pas comme ça. Nous ne sommes la succursale d’aucun autre parti politique, nous ne sommes le succédané de personne ! »

Quelques heures plus tôt, le secrétaire du PD, Enrico Letta, avait qualifié d’« irresponsable » les réticences du M5S aux mesures devant porter les dépenses militaires italiennes à 2 % du PIB, en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine. « Penser que nous instrumentalisons cette question des dépenses militaires, c’est hors de toute logique (…), ça veut dire qu’on ne se connaît pas ! »

Une reculade

Finalement, après des jours de tension entre le M5S et le chef du gouvernement, Mario Draghi, un compromis a été trouvé afin d’éviter de mettre en danger le gouvernement lors du vote au Sénat du « décret Ukraine », qui a finalement été adopté jeudi à une large majorité (214 « oui » contre 35 « non »).

Guerre en Ukraine : En Italie, une forte mobilisation pour les civils ukrainiens

Mais, dans les faits, il est difficile de voir dans cet arbitrage autre chose qu’une reculade : alors que le texte initial prévoyait de porter l’effort militaire à 2 % du PIB d’ici à 2024, cette augmentation souhaitée par les alliés de l’Italie n’est plus définie que comme « graduelle » et l’échéance est reportée à 2028. Une éternité en ces temps de guerre à l’est de l’Europe.

Malgré ce vote, qui offre à la majorité un peu de répit, la question est loin d’être réglée. Car, en creux, c’est bien la position italienne dans le jeu diplomatique en cours qui est en cause. Rallié aux sanctions contre Moscou en dépit de sa dépendance aux livraisons de gaz russe (40 % de l’approvisionnement italien), le gouvernement de Mario Draghi semble avoir plus de difficultés à maintenir l’unité dans ses rangs sur la question de l’opportunité de fournir des armes à l’armée ukrainienne.

La question provoque des réticences à droite, notamment au sein de la Ligue (extrême droite), naguère ouvertement prorusse. Mais elle agite surtout le Mouvement 5 étoiles, en constante perte d’influence dans l’opinion (les sondages le créditent désormais de 15 % d’intentions de vote), mais qui reste de loin la première formation du Parlement italien.

L’Italie cherche à diminuer sa dépendance au gaz russe

Pacifisme et réticences

A ses débuts, la formation fondée par l’humoriste Beppe Grillo professait un pacifisme radical, allant jusqu’à remettre en question l’alliance avec les Etats-Unis et l’appartenance de l’Italie à l’OTAN. Aussi les réticences exprimées par Giuseppe Conte ne viennent-elles pas de nulle part. On pourrait même parler de retour aux sources pour le mouvement, à moins d’un an d’élections législatives qui s’annoncent à haut risque pour lui. C’est aussi, pour l’ancien président du conseil, l’occasion de renforcer sa position à la tête du parti, en mettant en porte-à-faux son principal adversaire en interne, le ministre des affaires étrangères, Luigi Di Maio, forcé par sa position à s’aligner strictement sur les positions de Mario Draghi.

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L'Humanité

Henri Curiel, un ardent internationaliste

Actu

La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

 La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

FranceAlgérieGuerre d'Algérie
L'Humanité

Le 5 avril, l’Humanité aux côtés du Secours populaire français... Découvrez le programme

Fidèle à sa longue tradition de solidarité et aux valeurs pacifistes et humanistes qui l’animent depuis sa création, le journal l’Humanité remettra, mardi 5 avril prochain, au Secours populaire français (SPF) le fruit de la collecte de dons, engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs, afin de contribuer à l’action conduite sur le terrain par le SPF pour venir en aide aux réfugié.es dans les pays proches de l’Ukraine.

La remise de ces dons, d’un montant conséquent, se fera à l’occasion d’une soirée exceptionnelle ouverte au public sur réservation, à laquelle participeront de nombreuses personnalités du monde politique, associatif, culturel et syndical. Découvrez le programme.

 

 

AU PROGRAMME  DE LA SOIREE

Table-ronde « Comprendre le conflit. Faire taire les armes »

Avec :

Anna COLIN LEBEDEV, enseignante-chercheuse, spécialiste des sociétés postsoviétiques,

Francis WURTZ, député européen honoraire,

Vadim KAMENKA, journaliste à l’Humanité envoyé spécial en Ukraine

Iryna DMYTRYCHYN, historienne, traductrice et maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales, spécialiste de l'Ukraine (sous réserve)

Des témoignages

Une famille ukrainienne réfugiée en France et Marie-Christine VERGIAT, ancienne députée européenne, Vice-Présidente de la Ligue des droits de l’Homme

Culture et solidarité

Laurent GAUDÉ, écrivain, Prix Goncourt 2004,

Olivier RABOURDIN, comédien

Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT,

 et un tour de chant de GARANCE

Remise des dons de l’Humanité au Secours populaire français

Henriette STEINBERG, secrétaire générale du Secours populaire français, et Fabien GAY, directeur de l’Humanité

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Solidarité Ukraine
France24 - World

Depardieu blasts Putin’s ‘crazy excesses’, Russia offers to explain Ukraine crisis

Issued on: 01/04/2022 - 19:02

FRANCE 24 Follow

The Kremlin on Friday offered to "explain" Moscow's actions in Ukraine to French actor Gérard Depardieu after he denounced Russian President Vladimir Putin's "crazy, unacceptable excesses". 

Depardieu, who took up Russian nationality in 2013, told Agence France Presse on Thursday that the Russian people were not responsible for "the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin."

Depardieu also said he would give all the proceeds from three nights of concerts in Paris from April 1 to "Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".

The 72-year-old French actor has been a friend of Putin, but came out against the conflict in Ukraine and called for negotiations just days after the start of Moscow's military campaign in Ukraine.

The Kremlin said on Friday it was ready to explain the situation in Ukraine to Depardieu.

"I'd suggest that Depardieu most likely does not fully understand what is happening," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. 

"He does not understand what happened in Ukraine in 2014," Peskov said, referring to the conflict in eastern Ukraine.

"If necessary, we will be ready to tell him about this and explain so that he understands better," Peskov added.

In 2013, when Putin granted Depardieu Russian citizenship, it sparked an outcry in France where the actor was accused of abandoning his homeland to avoid a new tax rate for millionaires.

The acclaimed French actor and star of films such as "The Last Metro" and "Cyrano de Bergerac", received his new passport in person from Putin at the Russian leader's residence on the Black Sea coast.

In 2015, a year after the 2014 Russian annexation of Crimea, Ukraine banned Depardieu from entering the country.

Depardieu is currently facing rape charges in France, where he is accused of raping and sexually assaulting a young actress at his home in Paris in August 2018. The actor has denied the charges, dismissing them as "baseless".

On Friday, one Russian lawmaker, Sultan Khamzayev, said Depardieu should be stripped of Russian citizenship and his property handed over to orphans.

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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Rape investigation against French actor Gérard Depardieu to be reopened

French actor Depardieu placed under formal investigation for rape

Paris court upholds rape charges against actor Gérard Depardieu

L'Humanité

Le féminisme d’extrême-droite n’existe pas

Actu

Alors que les idées d’extrême droite infusent la campagne électorale, les chercheuses Christine Bard et Christèle Lagier, invitées pour les journées intersyndicale Femmes, ont analysé comment cette idéologie misogyne pouvait attirer un vote féminin. Ces journées regroupent des militant-es de la CGT, de la FSU, et de l’Union Syndicale Solidaires qui travaillent ensemble depuis 1998.

Kareen Janselme

Le féminisme d’extrême-droite n’existe pas

« Quand on est historienne des féminismes, on est obligée de faire de l’histoire de l’anti-féminisme et donc de l’extrême droite. » L’universitaire Christine Bard insiste : « Attention aux mots : il n’y a pas de féminisme d’extrême-droite ». L’habillage ne fait pas la militante… Même si Marine Le Pen, seule femme aujourd’hui à la tête d’un parti important dans le paysage politique, raconte sa féminité sur un blog, un livre, à la télévision au travers d’émission à grande écoute comme « Ambition intime » sur M6, son détournement du langage et l’utilisation de mots références n’en cachent pas moins une idéologie contre l’émancipation des femmes. Quant à Eric Zemmour, « on commence à réaliser que son discours est porteur d’un imaginaire sexuel viriliste, de culture du viol (…) Un imaginaire fondé sur la domination, l’autorité masculine, la soumission féminine que la nature justifierait » a détaillé Christine Bard lors des journées intersyndicales femmes du 25 mars, en présence de syndicalistes de la CGT, FSU et Solidaires.

banalisation de l’extrême droite, et acculturation

L’extrême droite a toujours défendu une conception traditionnelle et réactionnaire des rôles sexués, et dénoncé le progrès féministe comme une menace pour le couple, avec la possibilité de divorcer, ou pour la famille, quand celle-ci s’éloignerait du foyer pour aller travailler. L’arrivée de Marine le Pen comme présidente du FN est récente, « inimaginable il y a 25 ans ». Pour la chercheuse, « quelque chose a changé, comme une banalisation de l’extrême droite, et une acculturation, mais ces femmes leader ont toujours un lien avec l’homme puissant qui les a faites ce qu’elles sont ». Opportuniste, la communication de la numéro 1 du RN a évolué : en 2016, elle instrumentalisait la rhétorique féministe contre les migrants en dénonçant les viols à Cologne en Allemagne. En 2017, elle rendait hommage à Simone Veil, et utilisait plus tard le truchement d’un roman-photo pour s’adresser aux femmes.

Pour autant, les électrices voteraient-elles pour Marine Le Pen parce qu’elle est du même sexe ? « Il n’y a pas de conscience féministe, pas de combat qui pourrait réunir cet électorat de femmes pour l’extrême droite », estime Christèle Lagier, politiste à l’université d’Avignon. « Depuis début 2000, les femmes encartées (classe moyenne haute et classe populaire) avaient toutes voté Sarkozy en 2007, puis sont revenues vers Marine Le Pen », remarque la maîtresse de conférence qui travaille précisément sur le vote FN et les femmes depuis plusieurs élections. Pour elle d’ailleurs, ce sont les hommes qui parlent le plus de leur porte-drapeau en tant que femme. Cette identité de genre cache en fait bien d’autres raisons pour lesquelles on vote FN (ou RN), assure Christèle Lagier. Si cet électorat est volatil et très mouvant, l’universitaire a remarqué une attitude grégaire devant les urnes : le vote est entraîné par le groupe, le couple, la famille.

« S’il n’est toujours pas facile de déclarer qu’on vote à l’extrême droite, analyse-t-elle, celles qui disent voter RN sont souvent en couple, issues de milieux sociaux où l’on poursuit moins ses études. Elles se marient généralement car cela offre une stabilité sociale. Mais leur intérêt pour la politique est étroitement lié à leur niveau de diplôme, tout comme la légitimité pour en parler. Les discussions politiques et échanges se font donc exclusivement à l’intérieur du couple. » Pour cette chercheuse en sciences politiques, il n’y a rien d’évident à ce que ces femmes votent Marine Le Pen car c’est une femme. La moitié des votes RN proviennent des employés et des ouvriers. « Les femmes votent ainsi parce qu’elles sont précaires et dépendantes des environnements familiaux. Plus qu’une question de genre et de race, c’est une question sociale. »

Pour Christine Bard, au-delà du vote, l’adhésion des femmes à ces mouvements est expliquée parfois par l’ « agentivité », c’est-à-dire la capacité d’agir : « des chercheuses ont expliqué que ces femmes se retrouvaient là en adéquation avec leur éducation, avec l’impression d’une petite prise sur le monde, en agissant dans des rassemblements, en collant des affiches. » Si l’historienne trouve la thèse intéressante, elle n’en relève pas moins que ces mouvements sont conservateurs et non émancipateurs. Pour elle, comme pour l’historienne Rita Thalmann qu’elle aime citer, les femmes ont une responsabilité politique. « On augmente la conscience de genre en augmentant la conscience politique » assure-t-elle. Alors, s’ils existent bien des associations féministes qui agissent contre l’extrême droite, la vague est courte et la chercheuse alerte sur les difficultés à dénoncer, s’opposer, s’organiser face « à ce qui devient un danger de plus en plus sérieux ».

Extrême droiteÉgalité hommes femmesFéminisme
Le Monde

Guerre en Ukraine : à Marioupol, l’évacuation des civils tourne à l’épreuve de force entre la Russie et les Occidentaux

Moscou a affirmé qu’un couloir humanitaire serait ouvert vendredi 1er avril à partir de 10 heures pour permettre aux habitants de fuir la ville, assiégée, vers Zaporijia. Mais côté occidental, beaucoup doutent que l’opération puisse être menée à bien.

La Russie tiendra-t-elle parole ? Jeudi 31 mars, Moscou a dit accepter la mise en place d’un « couloir humanitaire » pour permettre aux habitants de la ville martyre de Marioupol de fuir la cité, assiégée, isolée et bombardée sans relâche depuis plus d’un mois. Selon le ministère russe de la défense, ce corridor devrait être ouvert vendredi 1er avril « de Marioupol à Zaporijia [à 220 km au nord-ouest de l’Ukraine] à partir de 10 heures, heure de Moscou [9 heures, heure de Paris]». Cette mesure est prise à la suite d’« une requête personnelle du président français et du chancelier allemand auprès du président russe Vladimir Poutine », a-t-il ajouté.

Les autorités ukrainiennes ont décidé de dépêcher sur place un convoi de 45 bus, afin d’évacuer la population dès que possible. Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol, a précisé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

Guerre en Ukraine : pourquoi Marioupol est une cible prioritaire de la Russie

Le Comité de la Croix-Rouge internationale (CICR) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés doivent être associés au dispositif. Le CICR a déjà tenté à plusieurs reprises d’organiser des évacuations depuis Marioupol, en vain jusqu’ici. « Il est vital que ces opérations puissent avoir lieu. Les vies de dizaines de milliers de personnes à Marioupol en dépendent », a insisté l’organisation.

Terrés dans des caves, sans eau ni nourriture

Plus de 160 000 habitants sont bloqués dans la ville dans des conditions terribles. Ceux qui sont parvenus à partir avec leur propre véhicule, en prenant de gros risques, ont raconté comment les civils vivent terrés dans des caves, privés d’eau, de nourriture et de toute communication, avec des cadavres qui jonchent les rues. L’Union européenne a dénoncé ce blocus comme un « crime de guerre majeur ». La municipalité accuse Moscou d’avoir évacué « contre leur gré » plus de 20 000 habitants de Marioupol en Russie.

L’annonce d’une pause humanitaire dans les combats est d’autant plus attendue qu’elle survient après plusieurs jours de demandes insistantes de la part d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat avait lancé jeudi 24 mars à Bruxelles un appel en faveur d’une vaste opération d’évacuation.

Après quelques jours de contacts en tous sens, M. Macron avait pu en parler mardi au président russe Vladimir Poutine – son neuvième appel avec lui depuis le déclenchement de l’invasion par la Russie, le 24 février. Cela n’avait toutefois débouché sur aucune avancée : le chef du Kremlin avait refusé de prendre le moindre engagement, promettant seulement à son interlocuteur de revenir vers lui après avoir étudié la question.

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France24 - World

Israeli forces kill Palestinian in West Bank as violence spikes

Issued on: 01/04/2022 - 22:49

NEWS WIRES

Israeli forces shot dead a Palestinian on Friday during clashes in the flashpoint occupied West Bank city of Hebron, the latest in a surge of violence, the Palestinian health ministry said.

The clashes come amid heightened tensions ahead of the start of the Muslim holy month of Ramadan, and as days of deadly violence in Israel and the occupied West Bank have raised fears of an escalation.

Clashes erupted in the centre of Hebron between Palestinian residents and Israeli forces, an AFP journalist said.

A 29-year-old Palestinian was shot and killed "with live ammunition", the ministry said in a brief statement.

The Palestinian Wafa news agency identified the man as Ahmad al-Atrash, who it said was taking part in a protest against Israeli settlements and had previously served six years in an Israeli prison.

The Israeli army said that during a "riot" in Hebron, "a suspect hurled a Molotov cocktail" at soldiers, who "responded with live fire".

Hebron, the biggest city in the West Bank, is home to about 1,000 Jewish residents living under heavy Israeli military protection, among more than 200,000 Palestinians.

It hosts a disputed holy site, known to Muslims as the Ibrahimi mosque and to Jews as the Cave of the Patriarch, which is revered by both faiths.

Islamist movement Hamas, which rules the Gaza Strip, said it was "mourning" Atrash who had spent years in Israeli jails.

The Palestinian Red Crescent said it also treated 70 people wounded in clashes with the Israeli army in the Nablus area of the northern West Bank.

On Thursday, Israeli security forces raided the West Bank city of Jenin after three fatal attacks rocked the Jewish state.

Two Palestinians were killed in clashes, the health ministry said.

Elsewhere in the West Bank the same day, a Palestinian man who stabbed and seriously wounded an Israeli civilian with a screwdriver on a bus was shot dead south of the city of Bethlehem.

The spike in violence followed an attack on Tuesday night in Bnei Brak, an Orthodox Jewish city near Tel Aviv.

A Palestinian with an M-16 assault rifle killed two Israeli civilians, two Ukranian nationals and an Israeli-Arab policeman.

'We will act in every way possible to stop attacks'

A total of 11 people have been killed in anti-Israeli attacks since March 22, including some carried out by assailants linked to or inspired by the Islamic State group for the first time.

Army chief Aviv Kohavi said Friday from the West Bank that "we will continue to act in every way possible to stop attacks -- that is our mission".

Israeli Defence Minister Benny Gantz, who was also in the West Bank to meet with military officials, said Israeli forces would continue to "carry out arrests and defence and attack operations".

"We will get hold of those who try to harm Israeli citizens," he said.

Gantz was in Jordan earlier this week where he met King Abdullah II in a bid to seek calm ahead of Ramadan.

Tensions flared last year during Ramadan between Israeli forces and Palestinians visiting Al-Aqsa mosque in annexed east Jerusalem, leading to 11 days of bloody conflict between Israel and Hamas.

Israel captured the West Bank from Jordan in the Six-Day War of 1967.

It has since built a string of settlements across the territory that are considered illegal under international law but are home to some 475,000 Israelis.

Jordan, which established ties with Israel in 1994, has traditionally played the role of mediator between Israel and the Palestinians.

The kingdom also serves as custodian of the holy places in east Jerusalem, which Israel seized in 1967 and later annexed in a move not recognised by most of the international community.

On Wednesday, Abdullah met Palestinian president Mahmud Abbas in Ramallah, in his first visit to the West Bank since 2017, also to discuss ways of containing unrest during Ramadan.

Peace talks between Israelis and Palestinians have been frozen for years.

(AFP)

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : Thierry Solère, le baron noir d’Emmanuel Macron

L’ancien organisateur de la primaire de la droite en 2016 est désormais une des pièces maîtresses du chef de l’Etat en vue de sa réélection. Conseiller de l’ombre, doté d’un CV riche en mises en examen, Thierry Solère s’emploie à recruter à droite pour Emmanuel Macron.

La salle des fêtes de l’Elysée paraît figée dans le temps, avec ses chandeliers et ses lourdes tentures rouges. Nicolas Sarkozy offre sa tournée de médailles de l’ordre du Mérite, en cette soirée de l’hiver 2008. Un jeune conseiller général des Hauts-de-Seine, inconnu du grand public, se trouve parmi les épinglés. Thierry Solère a 35 ans. Il est proche de Jean Sarkozy, un des fils de l’ancien président de la République, et navigue dans le milieu politique depuis près de quinze ans. Son oncle, l’amiral Jean-Luc Delaunay, a été le chef d’état-major particulier de Jacques Chirac. « Ah ! Le neveu de l’amiral », lui lançait avec chaleur l’ancien chef de l’Etat lorsqu’il croisait cet enfant de l’Ouest parisien.

« Ce n’est pas parce que vous êtes un de mes amis de longue date qu’il ne fallait pas vous distinguer », commence par se justifier Nicolas Sarkozy. Puis, le président glisse au récipiendaire une de ses maximes dont il a le secret, à la fois sage et naïve. « Peu importe dans quel sens on s’engage, cher Thierry, l’important, c’est de s’engager ; c’est de ne pas être avare de ses sentiments ; c’est de mettre son expérience, son talent, son entregent au service de son pays », conseille-t-il. La leçon a porté ses fruits.

Thierry Solère a aujourd’hui 50 ans. Sa silhouette de colosse s’est arrondie. Son expérience s’est renforcée à l’épreuve des batailles politiques. D’un paquet d’affaires judiciaires, aussi, qui lui valent un chapelet de mises en examen, notamment pour « fraude fiscale » et « détournement de fonds publics ».

Catégorie des « messagers »

Après avoir longtemps servi la droite – en particulier comme organisateur de la primaire de 2016 –, le député (la République en marche, LRM) des Hauts-de-Seine officie désormais en tant que conseiller politique d’Emmanuel Macron (bénévole, précise-t-il). Il est devenu l’une de ses pièces maîtresses en vue de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril. Thierry Solère occupe un bureau au deuxième étage à l’Elysée, qui a jadis accueilli le chef de l’Etat lorsqu’il était secrétaire général adjoint de la présidence sous François Hollande. Il s’agace qu’on le sache. L’influence se passe de publicité.

Immuable besogne que celle de Thierry Solère, vieille comme le pouvoir. Ce prince de la « popol » (politique politicienne), sorte de Talleyrand moderne, qui survit à tous les régimes, n’appartient pas à la catégorie des tribuns, des législateurs pointilleux ou des idéologues. Plutôt à celle des « messagers ». Le mot nous est lâché par Edouard Philippe, qui hésitait avec celui de « négociateur ». « Il fait partie de ces gens qui ont une lecture très fine des rapports de force politiques et de la psychologie des hommes. Il peut appeler une dizaine de personnes en un après-midi pour tester une idée et vous dire le soir ce qu’il en retient. C’est précieux », évalue l’ancien premier ministre.

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France24 - Monde

Tennis: Ruud qualifié pour la finale du Masters 1000 de Miami

Publié le : 01/04/2022 - 23:22

Miami (AFP) – Casper Ruud (8e mondial) s'est qualifié vendredi pour la finale de l'Open de Miami, sa première dans un Masters 1000, en battant logiquement 6-4, 6-1 l'Argentin Francisco Cerundolo (103e), invité surprise du dernier carré.

Le Norvégien tentera dimanche d'ajouter un 8e titre à son palmarès. Il lui faudra pour cela vaincre le Polonais Hubert Hurkacz (10e), tenant du titre, ou le phénomène espagnol Carlos Alcaraz (16e), âgé de 18 ans, opposés dans l'autre demi-finale.

"Atteindre une finale de Masters 1000 était un objectif, cela signifie beaucoup pour moi", a commenté Ruud, qui avait perdu ses trois précédentes demi-finales dans des tournois de ce niveau.

Ruud, qui n'avait pas passé le 1er tour du tournoi floridien lors de ses deux premières participations, restait sur une victoire impressionnante face à Alexander Zverev en quarts et partait, à ce titre et en raison de son classement, grand favori face à Cerundolo, néophyte à ce stade d'une épreuve de cette catégorie.

La différence de niveau n'a pas été immédiatement criante sur cette rencontre, car Cerundolo a bien résisté dans la première manche, parvenant même à breaker le premier.

Mais Ruud s'est empressé d'effacer cet avantage dans le jeu suivant, avant de faire parler son expérience, malgré leur âge commun (23 ans), pour faire la différence dans le 10e jeu, en poussant son adversaire à la faute après un long échange.

Après une pause vestiaire, Ruud a sauvé deux balles de break d'entrée de second set et, jeu en poche, a commencé à vraiment accélérer la cadence, se montrant agressif et plus précis, que ce soit en coup droit, sa grande force, ou à la volée.

Tant et si bien que l'opposition en face s'est effondrée, Cerundolo comprenant qu'il n'aurait aucune chance de créer l'exploit.

Ce dernier, qui devrait intégrer le Top 50 au classement ATP dès lundi, peut néanmoins s'enorgueillir de son parcours en Floride qui l'a notamment vu écarter l'Américain Reilly Opelka (18e, sur abandon), le Français Gaël Monfils (24e), l'Américain Frances Tiafoe (31e) et l'Italien Jannik Sinner (11e, sur abandon également).

© 2022 AFP

L'Humanité

Premières recommandations pour protéger les mineurs

Actu

VIOLENCES SEXUELLES Dans ses conclusions intermédiaires, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants appelle à un repérage systématique par les professionnels et à un meilleur traitement judiciaire.

Camille Bauer

Les violences sexuelles sur mineurs sont un phénomène massif, mais caché. Dans ses conclusions intermédiaires, publiées jeudi, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) estime à 160 000 le nombre de victimes annuelles. Il s’agit en majorité de filles (90 % des cas) et l’agresseur est dans 73 % des cas un membre de la famille. En cas d’inceste, c’est même le père dans un cas sur trois, selon les résultats d’un questionnaire auquel plus de 5 000 personnes ont répondu.

recueillir la parole traumatisée

Signe que ces violences sont bien au cœur d’un système de domination, les enfants porteurs de handicap ont 2,9 fois plus de risques de subir des violences sexuelles que les autres. Pourtant, ces enfants victimes « sont invisibles », déplore la Ciivise. Elle évoque « une sous-révélation massive » et souligne que le faible nombre de condamnations « montre que les agresseurs bénéficient largement d’un système d’impunité ».

Face à ce constat, la Ciivise appelle à changer en profondeur le fonctionnement d’institutions pour mettre en place une « culture de protection ». Celle-ci commence par « le repérage systématique » des victimes, qui est la première des vingt préconisations pouvant être mises en œuvre rapidement qu’elle a recensées.  « La priorité, c’est d’aller chercher les victimes pour les mettre en sécurité », a rappelé sur Franceinfo le coprésident de la Ciivise, le juge Édouard Durand. Les professionnels en contact avec des enfants doivent toujours leur « poser la question de l’existence des violences sexuelles, notamment de l’inceste », même en l’absence de signes. Une cellule nationale de soutien devrait être mise en place pour les aider à recueillir cette parole traumatisée.

Les médecins figurent au premier rang de ces professionnels qui peuvent repérer les enfants victimes de violences sexuelles. Le nombre de signalements qu’ils réalisent est pourtant encore très faible (5 % du total en 2014). Trop souvent, le respect du secret professionnel est invoqué pour expliquer une absence de réaction. Des soignants ayant informé l’autorité judiciaire sont même poursuivis et sanctionnés par l’ordre des médecins. La Ciivise appelle donc à « clarifier l’obligation de signalement par les médecins » et à la « suspension de toute procédure disciplinaire pendant l’enquête pénale à la suite d’un signalement » que l’un d’eux aurait effectué.

Il importe, enfin, que l’autorité judiciaire sorte du déni. Actuellement, 70 % des plaintes concernant des violences sexuelles contre les enfants sont classées sans suite. Pour améliorer cette situation, une meilleure prise en compte de la parole de l’enfant est nécessaire, tout au long de la procédure. Cela passe par la mise en place des conditions adéquates d’audition et par le recours à des experts formés sur ces problématiques. Par ailleurs, la Ciivise demande que les enfants victimes soient informés verbalement de l’avancée de la procédure et qu’en cas d’acquitement, ils puissent faire appel devant les tribunaux.

ciiviseincesteViolences sexuelles
L'Humanité

L’homme du jour. Libre Flot

Homme du jour

Olivier Chartrain

En détention provisoire depuis le 8 décembre 2020, Libre Flot a entamé le 27 février une grève de la faim pour que sa demande de liberté provisoire, toujours refusée jusqu’ici malgré un avis favorable des services pénitentiaires, soit enfin acceptée. Son avocat, Me Hervé Kempf, l’a vu, le 29 mars, à l’hôpital de la prison de Fresnes, où il avait été placé cinq jours plus tôt. Inquiet, il le décrit comme « livide » et « sous perfusion pour ne pas sombrer ». Après trente-deux jours sans s’alimenter, il pèse 47 kg, contre 63 en temps normal. Libre Flot, c’est un nom de guerre, au sens premier du terme : Florian, son vrai prénom, fait partie de ces jeunes Français partis en Syrie, en 2017, pour combattre Daech aux côtés des troupes kurdes du YPG (Unités de protection du peuple). À ce titre, il a participé à la ­libération de Raqqa.

Mais, à son retour, il est placé sur écoute par les services de renseignement, qui craignent que ces militants entraînés au combat commettent des actes violents une fois rentrés en France. Avec sept autres personnes, Libre Flot est mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise ­terroriste ». On lui reproche d’avoir eu l’intention de commettre une action violente contre les forces de l’ordre. Ce qu’il nie farouchement. Mais tandis que les sept autres ont été remis en liberté, lui, considéré comme le « chef » d’un projet terroriste, est resté enfermé et a même été placé à l’isolement. C’est parce que toutes ses voies de recours ont été épuisées en vain qu’il a commencé une grève de la faim.

Ses soutiens, de plus en plus nombreux, ont organisé un rassemblement de soutien le 29 mars à Paris. Traité comme un terroriste de Daech alors qu’il les a combattus, Libre Flot garde espoir et, dans sa cellule, écoute… Anne Sylvestre. Drôle de terroriste.

Le Monde

En Russie, l’heure est à la dénonciation des opposants à « l’opération spéciale »

Sur les réseaux sociaux, des pages spéciales recensent des centaines de contributions, des portes d’appartement sont taguées de la lettre « Z », le nouveau signe de ralliement au pouvoir, ou du mot « traître ».

Comment ne pas répondre à cœur ouvert à des adolescentes qui viennent vous trouver, désemparées, à la fin d’un cours ? C’est probablement ce que s’est dit Irina Guen, professeure d’anglais dans une école de Penza, en Russie centrale, quand deux de ses élèves de huitième classe (l’équivalent de la 3e) lui ont demandé pourquoi les compétitions sportives auxquelles elles devaient participer en Europe étaient annulées.

Les deux adolescentes avaient-elles prévu de piéger leur professeure ? Ou bien, choquées par sa réponse, ont-elles allumé un dictaphone en cours de conversation ? Seule chose certaine, la réponse donnée, ce 18 mars, par la professeure de 55 ans ne correspond pas au canon des instructions données par le ministère de l’éducation dès le début de « l’opération spéciale » contre l’Ukraine.

Extrait :

« Tant que la Russie ne se comportera pas de manière civilisée, cela durera éternellement, explique Mme Guen à ses élèves. Ils ont commencé à bombarder l’Ukraine occidentale… Ils voulaient aller jusqu’à Kiev, renverser Zelensky, son gouvernement… C’est un Etat souverain, vous comprenez ?

– Nous ne connaissons pas toutes ces nuances !

– C’est bien le problème, vous ne savez rien. Je regarde cent, deux cents sources différentes, et vous, pas une seule… Nous vivons dans un régime totalitaire, celui qui pense autrement est un criminel d’opinion. On finira tous par prendre quinze ans. A commencer par moi, d’ailleurs, je vais prendre quinze ans… » 

Cette peine n’est pas citée au hasard : une loi spécialement adoptée début mars punit la diffusion de « fausses nouvelles » sur l’armée ou « discréditant » son action jusqu’à quinze ans de prison. Or, le problème est que, avant d’atterrir entre les mains du site d’information Baza, l’enregistrement avait été envoyé directement à la police locale… par les deux sportives en herbe (l’une pratique le karaté, l’autre la natation).

Avec l’interdiction de Facebook et Instagram, Moscou poursuit sa reprise en main de l’information

Pour ne pas risquer de poursuites, Baza s’abstient d’ailleurs de citer l’ensemble de la conversation. Il y serait également question du rôle des séparatistes du Donbass dans le déclenchement du conflit, de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, du vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine la même année, de la situation actuelle à Marioupol… Conciliante, l’enseignante conclut : « Bien sûr que c’est injuste, vous n’y êtes pour rien. Mais nous sommes un Etat paria. Nous sommes la Corée du Nord. (…) Non, en juillet, rien n’aura changé. Tu pourras peut-être aller en République populaire de Louhansk, là-bas aussi ils font du karaté… »

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France24 - Monde

Présidentielle : l'abstention, "seule rivale" d'Emmanuel Macron, selon la presse espagnole

Publié le : 01/04/2022 - 16:01Modifié le : 01/04/2022 - 16:05

Aude MAZOUE Suivre

Au terme d'une campagne "fade", "léthargique" et "décaféinée", la presse espagnole craint que le principal opposant à Emmanuel Macron, donné favori dans les sondages, ne soit finalement une abstention record. 

"La grande protagoniste" de la campagne présidentielle française, c'est l'abstention, estime El Periódico, quotidien catalan édité à Barcelone. "Son taux particulièrement élevé – estimé entre 25 % et 35 % ", selon les derniers sondages – menace de devenir la "principale rivale" du président français sortant, Emmanuel Macron, donné grand favori depuis le début de la campagne.   

Pourtant, le système politique français est centré sur les élections présidentielles, rappelle le quotidien espagnol. "Ces dernières décennies, les Français ont peu voté aux élections régionales et européennes et de moins en moins aux élections municipales, mais l'élection du chef de l'État – il concentre une bonne partie du pouvoir entre ses mains – a toujours représenté un moment de fort de la politique du pays". Depuis l'instauration de la Ve République en 1958, sur les dix élections présidentielles au suffrage universel direct, dans neuf d'entre elles, la participation a dépassé les 75 % au premier tour, et les 80 % pour cinq d'entre elles. Mais selon les derniers sondages, la participation pourrait se situer entre 63 % et 71 %. "Autrement dit, l'abstention pourrait dépasser le record de 2002, où seuls 71,6 % des Français se sont présentés au collège électoral." La faute à "une campagne électorale insipide", "décaféinée" et "léthargique", considère le journal catalan.  

Une non-élection présidentielle ?  

Il faut dire que la campagne a été télescopée de plein fouet par la guerre en Ukraine. "En raison des aléas du calendrier, on assiste à une sorte de non-élection présidentielle", explique-t-on dans El Periódico évoquant la succession de crises qui a relégué la course à l'Élysée au second plan. "Le débat électoral, qui en France commençait en septembre de l'année précédant les élections, a tardé à démarrer en raison de la crise du Covid-19. Et puis la volonté de Macron d'annoncer sa candidature le plus tard possible n'a pas aidé non plus. Finalement, il l'a fait le 3 mars, avant-dernier jour de l'échéance."  

Pour La Vanguardia, cette abstention traduit surtout "une offre politique très fragmentée, une crise politique structurelle qui fait que les citoyens se méfient de la classe politique et des institutions, à quoi il faut ajouter la lassitude provoquée par la pandémie et le rôle de l'agression russe en Ukraine". Alors que dans d'autres pays européens, comme l'Allemagne, "la fragmentation des partis et l'apparition de formations extrémistes ont suscité une mobilisation des indifférents, en France, c'est l'abstention qui a augmenté, explique de son côté Agenda Pública, le site d'analyses politiques d'El País.   

[A LA UNE 20H] Selon un sondage Ifop-Fiducial publié ce lundi, Marine Le Pen réduit l'écart avec Emmanuel Macron, avec 21% des intentions de vote au premier tour contre 28% pour le président sortant #AFP 4/5 pic.twitter.com/4qgcb4pGnj

March 28, 2022

Progression constante de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon  

Cette abstention s'explique enfin par l'absence de suspense de l'élection. "Les sondages qui annoncent l'actuel chef de l'État grand gagnant des urnes, donnent aux citoyens le sentiment que l'élection est pliée d'avance", rapporte le quotidien espagnol La Razón. À l'heure où les communes françaises se parent des affiches de campagne des douze prétendants à l'Élysée, cette avance du camp Macron peut en apparence sembler une bonne nouvelle pour les centristes. Elle est pourtant dangereuse. "La menace vient surtout de la démobilisation d'une partie de son électorat", poursuit La Razón. 

L'autre danger vient naturellement de ses principaux adversaires. À un peu plus d'une semaine du premier tour, les sondages indiquent que "la grande inconnue de la présidentielle sera de savoir qui de Marine Le Pen (Rassemblement national (RN)) ou de Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise(LFI)) ira au second tour", avance La Razón. Selon un sondage BVA pour Orange et RTL paru vendredi 1er avril, le chef de l'État recueille en effet 27 % des intentions de vote (-1 point en une semaine), suivi par la candidate RN avec 21 % (+ 2 points), encore loin devant Jean-Luc Mélenchon (15,5 %, +1 point).   

Macron et le lourd poids de l'abstention   

S'il est donné vainqueur, Emmanuel Macron devra rester vigilant et "surveiller ses concurrents à droite comme à gauche qui appellent désormais au vote utile", souligne La Razón. Car le président sortant n'est pas à l'abri d'un important "front anti-Macron au second tour, mené soit par Le Pen, soit par Mélenchon." Voire par les deux. "Une seule certitude à ce stade : les voix des extrêmes déterminés à chasser Emmanuel Macron n'ont cessé d'augmenter au cours du quinquennat."  

Conscient du danger qui le guette, "le président aurait appelé ses conseillers et proches fonctionnaires à la prudence", note La Razón, pour ne pas baisser la garde face à une éventuelle répétition du duel de 2017. Entré tardivement en campagne, davantage porté par la scène internationale, le président sortant a fini par se rendre le 28 mars dans un quartier populaire de Dijon, dans l'Est de la France, avant son grand et unique rassemblement prévu samedi 2 avril au stade de La Défense, près de Paris.  

Reste que s'il est élu, l'abstention sera toujours là comme un lourd fardeau à porter. Il est fort possible que dans ce contexte de "non-élection", ce "second mandat soit très tendu et marqué par une atmosphère de forte tension, dans laquelle ses réformes seront sévèrement critiquées", conclut La Razón.   

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Au Québec, La Presse s'interroge sur l'héritage des Gilets jaunes dans la campagne présidentielle

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Un bilan d’Emmanuel Macron en demi-teinte, pour le journal The Guardian

VU DE L'ÉTRANGER

Avec son sweat militaire, Macron la jouerait-il comme Zelensky ?

France24 - Monde

Présidentielle : les municipalités en quête d'assesseurs pour tenir les bureaux de vote

Publié le : 01/04/2022 - 12:07

FRANCE 24 Suivre

Les municipalités françaises recherchent activement les assesseurs qui devront tenir les 70 000 bureaux de vote les 10 et 24 avril pour le premier et le second tour de l'élection présidentielle. 

Campagnes de communication, primes aux agents communaux, volontaires choyés : dans le Rhône comme ailleurs, les mairies se mobilisent tous azimuts pour pourvoir les bureaux de vote en assesseurs, dans un contexte jugé "plutôt meilleur" qu'avant.

Les 10 et 24 avril, 48,8 millions de Français inscrits sont appelés à se rendre aux urnes pour l'élection présidentielle. Volontaires ou choisis, certains prêteront main-forte aux élus pour l'accueil du public et le bon déroulement du vote.

>> À lire sur France24.com : McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

Chacun des quelque 70 000 bureaux de vote de France devra compter pour ces deux soirées un minimum de deux assesseurs et un secrétaire bénévoles, en plus du président recruté parmi les élus.

"Enfin une bonne excuse pour ne pas aller courir dimanche matin. Devenez assesseur pour l'un de nos bureaux de vote !", suggère sur Twitter la Ville de Lyon, qui a lancé dès début février une large campagne de recrutement de bénévoles sur fond d'abstention croissante.

La Ville de Lyon recherche des assesseurs pour tenir ses 600 bureaux de vote lors du second tour des élections municipales et métropolitaines, qui se déroulera le dimanche 28 juin. https://t.co/8SFWpHu07e pic.twitter.com/hDE3RvPdhi

June 4, 2020

"La Ville a toujours pris les devants", explique à l'AFP Bertrand Maes, adjoint chargé de l'administration générale, soulignant l'efficacité de ce type d'appel ces deux dernières années. "On finit toujours par trouver", souligne-t-il, en dépit même du contexte anxiogène du Covid-19 qui a marqué les précédents scrutins.

Dans la capitale des Gaules, pas moins de 608 assesseurs doivent occuper les 304 bureaux de vote pour la présidentielle et les législatives (12-19 juin). Une formation préalable d'une journée leur est proposée.

"Une situation plus confortable qu'en 2020"

"Pour les élections municipales et métropolitaines de 2020, la Ville avait battu le rappel et chaque bureau de vote avait pu être ouvert", rappelle Bertrand Maes, tout en se rappelant des difficultés logistiques de ce double scrutin dont le second tour avait été décalé en raison du confinement.

Ledion Lakuriqi, au cabinet de la mairie de Saint-Fons, commune de gauche du sud-est lyonnais, admet aussi se trouver dans "une situation plus confortable qu'en 2020", notamment en matière de logistique, vu que "la question des mesures Covid ne se pose plus".

>> À lire aussi sur France24.com : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

À Vaulx-en-Velin, banlieue populaire de Lyon qui enregistre souvent des taux record d'abstention, on parvient à pourvoir les bureaux grâce aux assesseurs désignés par les partis. Chaque candidat peut en effet en désigner un par bureau. 

"Si on ne compte pas les élus, ils représentent à peu près 50 % des bénévoles", explique la municipalité socialiste qui compte 20 bureaux.

Du côté de Villeurbanne, commune socialiste aux portes de Lyon, on met plutôt l'accent sur la "démarche citoyenne" d'électeurs fidèles d'une élection sur l'autre. Ceux-ci proposent spontanément d'aider les dimanches de scrutin, indique-t-on à la mairie.

Plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations

Aussi, depuis le mois de décembre, "une bonne centaine de candidatures" ont été reçues pour les 160 postes à pourvoir d'ici au premier tour. Un élan qui s'est accentué "ces dernières semaines", à la faveur de la suspension du passe vaccinal et du port du masque dans une majorité de lieux de la vie publique.

"La situation est plutôt meilleure que ce que nous avons pu connaître ces deux dernières années", ajoute-t-on, satisfait d'être "en situation d'ouvrir les bureaux de vote sans problème le dimanche 10 avril au matin".

Si, le jour du scrutin, des assesseurs ou secrétaires viennent à manquer, deux solutions se présentent : "le président d'un bureau peut recruter sur place parmi les électeurs présents et la municipalité peut solliciter des agents communaux votant à Villeurbanne", explique la mairie.

>> À lire : Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"

Dans ce dernier cas, les fonctionnaires bénéficient d'un forfait de rémunération de 300 euros brut, "quelle que soit leur mission au cours de la journée". Et si la pénurie persiste, la réserve civique peut aider à pourvoir en urgence les bureaux dégarnis, notamment via sa plateforme www.jeveuxaider.gouv.fr.

Dans la plupart des municipalités, plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations sont proposés aux travailleurs du dimanche, qui ne sont pas contraints d'assister au dépouillement. "Avec des produits bio et locaux préparés par la cuisine centrale […]. On les chouchoute !", souligne-t-on à Villeurbanne.

Avec AFP

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Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"

Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"

ÉLYSÉE 2022

McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

France24 - Monde

Ukraine : que sait-on des vidéos de personnes attachées à des poteaux, parfois dénudées et frappées ?

Publié le : 01/04/2022 - 21:55

Chloé Lauvergnier Suivre

Des personnes attachées à des poteaux en pleine rue, parfois avec le pantalon baissé et frappées : depuis le début de la guerre en Ukraine, les images montrant ce type de scènes se comptent par dizaines sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux. Ces scènes se sont déroulées dans différentes villes du pays, très souvent pour punir des personnes accusées de vol. Une pratique acceptée par une partie de la population, parfois encouragée par les autorités, mais "illégale et inacceptable" selon des ONG de défense des droits de l’Homme locales.

ATTENTION, LES IMAGES CI-DESSOUS PEUVENT CHOQUER.

Ces images montrent des personnes attachées à des poteaux ou à des arbres, avec du ruban adhésif ou encore du film alimentaire, en pleine rue. Elles sont généralement seules, mais il arrive que deux ou trois personnes soient attachées ensemble. Parfois, elles ont le pantalon baissé, un message accroché sur elles, et sont frappées par d’autres personnes. 

Notre rédaction a pu géolocaliser 17 scènes de ce type, à Kiev, Irpin (oblast de Kiev), Dnipro, Krivoï Rog, Kamianske (oblast de Dnipropetrovsk), Poltava (oblast de Poltava), Melitopol (oblast de Zaporijia), Kharkiv (oblast de Kharkiv), Kherson, Kakhovka (oblast de Kherson), et Doubno (oblast de Rivne). Ces villes, de grande et moyenne taille, sont situées sur l’ensemble du territoire ukrainien. 

Les images de ces scènes ont toutes été publiées en mars. Nous n’avons pas pu vérifier les dates exactes auxquelles toutes ces scènes se sont produites, mais nous n’en avons pas retrouvé la trace avant le début de la guerre en Ukraine : elles semblent donc récentes.

Pourquoi ces personnes sont-elles humiliées en pleine rue ? 

Une grande partie de ces personnes sont humiliées car elles sont accusées d’avoir pillé des habitations ou encore des magasins abandonnés. Plusieurs d’entre elles ont ainsi un papier scotché sur elles, où il est écrit "мародер", c’est-à-dire "maraudeur", une référence au fait qu’elles auraient volé des choses. 

Vidéo tournée à Poltava (géolocalisation ici), diffusée mi-mars : un homme est scotché à un poteau, avec un papier où il est écrit "maraudeur".

Photos prises à Kakhovka (géolocalisation ici), diffusées mi-mars : deux hommes sont attachés à des poteaux avec le message “je suis un maraudeur”.

De plus, dans certaines vidéos, on entend des passants leur reprocher de s’être livrés à des pillages.

Vidéo tournée à Kiev (géolocalisation ici), diffusée mi-mars : un homme attache une personne à un arbre, avant de lui baisser le pantalon et de la taper. On entend des gens qui commentent la scène : "Est-ce un saboteur ? Non, c’est un pillard." 

Vidéo tournée à Kamianske (géolocalisation ici), diffusée mi-mars, montrant un homme scotché à un arbre. On entend notamment : "Ce raté voulait voler une enceinte bluetooth portable."

Par ailleurs, les accusations de vols sont très fréquentes dans les légendes accompagnant ces images, sur Twitter et dans les chaînes Telegram locales, et dans les articles publiés par les médias locaux.

Cependant, ces images ne montrent pas toutes des personnes accusées de pillage. Par exemple, dans la vidéo ci-dessous, tournée à Doubno, l’homme est puni car il est accusé d’avoir vendu de l’alcool, alors que c’est interdit dans la zone pendant la loi martiale. Sur le panneau qui est accroché à lui, on peut d’ailleurs lire ceci : "Je vends de l’alcool pendant la loi martiale."

Vidéo tournée à Doubno (géolocalisation ici), diffusée mi-mars : un homme est attaché à un poteau, avec un panneau indiquant "Je vends de l’alcool pendant la loi martiale."

Qui sont les individus à l’origine de ces châtiments publics ?

Parmi les 17 scènes géolocalisées par notre rédaction, les individus qui "punissent" ces personnes sont visibles dans neuf cas seulement : ils ressemblent parfois à de simples citoyens ou à des membres des forces de sécurité ukrainiennes, lorsqu’ils portent, par exemple, des treillis militaires, des insignes, des brassards jaunes ou bleus, ou encore des armes. 

Par exemple, dans la vidéo ci-dessous, tournée à Irpin, on voit deux hommes en treillis militaire, avec des brassards jaunes et des bonnets. Ils attachent une personne à un poteau, puis lui mettent une pomme de terre dans la bouche et lui baissent le pantalon. Un troisième homme en treillis militaire, avec un casque, est visible, ainsi que deux autres personnes attachées à des poteaux. Il est toutefois difficile de savoir qui sont précisément ces hommes en treillis militaire, accompagnés d’hommes en civil : témoins de la scène, un photographe affirme que c'était des militaires ukrainiens, tandis qu’un journaliste assure que c'était des membres du régiment Azov.

Vidéo tournée à Irpin (géolocalisation ici), le 12 mars : des hommes en treillis militaire humilient trois personnes accusées de pillage. 

Vidéo tournée à Poltava (géolocalisation ici), diffusée le 2 mars : là encore, deux hommes, avec des brassards jaunes et des insignes, sont à côté d’un homme attaché à un poteau, accusé d’être un "maraudeur".

Interrogé par notre rédaction, Taras, un habitant de Kiev, estime que les punitions sont infligées par "tous types de personnes : de simples passants, des agents de sécurité, de la force de défense territoriale…". 

Ces châtiments sont-ils infligés de façon spontanée ou encouragés par les autorités 

Il est probable que ces punitions soient parfois infligées par de simples citoyens ou par les forces de sécurité de façon spontanée, selon plusieurs sources contactées par notre rédaction.

Taras indique : 

On ne peut pas tolérer les pillages alors que, dans le même temps, de nombreuses personnes perdent leurs maisons, sont obligées de fuir, et se cachent dans des abris anti-bombes, parfois avec peu d’eau et de nourriture. De plus, en temps de guerre, la police a des choses plus importantes à gérer et il est impossible d’avoir des procès pour juger les pillards. C’est pourquoi les gens cherchent à se rendre justice eux-mêmes, s’ils en attrapent un. En période de crise, cette forme d’auto-organisation est socialement acceptée, tant que personne n’est blessé physiquement.

Toutefois, à plusieurs reprises, les autorités ont soutenu ce type de châtiment de façon explicite. Dès le 1er mars, Oleksiy Biloshitsky, chef adjoint du département de la police de patrouille des routes, a publié sur Facebook des photos de gens attachés à des poteaux, en déclarant qu’il était "inacceptable" de voler en temps de guerre : "Tous les voleurs seront arrêtés, mais aussi diffamés et punis." Son message a été relayé sur la page Facebook de la police nationale

De plus, le 21 mars, Vadym Denysenko, conseiller du ministre de l'Intérieur, a indiqué : "Je ne pense pas que ligoter et exposer un maraudeur soit considéré comme sauvage en période de guerre." Il a aussi précisé que la police ne pouvait pas être partout actuellement, et que ce type de châtiment était bien plus dissuasif pour les voleurs que "la menace d’une sanction pénale".

Plusieurs maires ont également menacé les pillards, sans toutefois mentionner explicitement ce type de châtiment. Le 11 mars, Oleksandr Markushyn, le maire d’Irpin, a ainsi indiqué : "Quiconque essaiera de voler un magasin ou une maison à Irpin sera sévèrement puni !" Le 2 mars, Oleksandr Mamai, le maire de Poltava, a lui aussi indiqué que des "punitions sévères" étaient “autorisées” pour les pillards. Fin février, il avait même averti que l’usage des armes était permis contre eux, sous la loi martiale. 

D’autres maires ont d’ailleurs également déclaré que les pilleurs seraient abattus par les forces de sécurité, sans avertissement préalable, comme Vitali Klitschko (Kiev), Sergey Sukhomlin (Jytomyr) et Pavel Kuzmenko (Akhtyrka). 

Que prévoit la loi pour les personnes accusées de pillage ? 

Début mars, le Parlement ukrainien a modifié le Code pénal, afin de durcir les peines de prison prévues en cas de vol sous la loi martiale. Il a justifié cette mesure en indiquant que les pillages s’étaient "généralisés" dans le pays, et que la faiblesse des sanctions pénales poussait les citoyens à "rendre justice" eux-mêmes. Toutefois, cette modification ne permet en aucun cas d'abattre les voleurs.

Interrogée par notre rédaction, Tetiana Pechonchyk, à la tête de ZMINA, une ONG de défense des droits de l’Homme ukrainienne, a indiqué : "Il est légal pour les citoyens de retenir et d’immobiliser des pillards potentiels avant l’arrivée de la police. Mais les mauvais traitements et la torture sont illégaux, même sous la loi martiale." Dans un communiqué publié par ZMINA et d’autres ONG, il est précisé : "Les tentatives des communautés locales d’arrêter elles-mêmes les criminels sont compréhensibles, mais ils doivent immédiatement être remis aux forces de l’ordre."

Le fait d’attacher une personne à un poteau pour la punir - quelle qu’en soit la raison - n’est pas nouveau en Ukraine en période de crise : sur Internet, ce type d’images est visible depuis 2014 au moins. Par exemple, ce chef de douane avait été puni de cette façon après avoir été accusé de corruption, en février 2014, dans l’oblast de Transcarpatie. Autre exemple : cette femme, Iryna Dovhan, punie par des séparatistes pro-russes à Donetsk, en août 2014, car elle soutenait l’armée ukrainienne.

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L'Humanité

Dans les Bauges, il faut bien vivre avec les loups

Reportage

Soixante ans après son éradication, le loup est revenu naturellement en France, depuis l’Italie en franchissant les Alpes, dans les années 1990. Au cœur du massif des Bauges, en Savoie, éleveurs, élus et parc régional tentent de cohabiter avec le prédateur. Avec plus ou moins de réussite. 

Pia de Quatrebarbes

Qui a peur du « grand méchant loup » ? Comme dans les contes pour enfants, il effraie à peu près tout le monde. Dans le massif des Bauges, mosaïque de grands alpages verdoyants et de forêts au-dessus de Chambéry, Canis lupus est revenu en 2006, de manière épisodique d’abord.

Pendant longtemps, dans le coin, on a joué à « loup, y es-tu ? ». Le canidé était là, mais, « quand on disait qu’il y avait des attaques, le dialogue était difficile avec les agents de l’État qui venaient constater les dommages sur les troupeaux », raconte Cédric Laboret, éleveur de vaches laitières à La Motte-en-Bauges et président (FNSEA) de la chambre d’agriculture de Savoie-Mont-Blanc.  

À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal, chevrier, ne craint ni le froid ni les loups.

Un territoire est classé comme « zone de présence permanente »

Aujourd’hui, plus personne ne nie la présence du loup. L’Office français de la biodiversité y recense une meute « avérée » et quelques solitaires. Le territoire est classé comme « zone de présence permanente ».

De là à ce que tout le monde les accepte ? Pas tout à fait. « On essaie de gérer au mieux cette présence que personne n’a demandée. Le loup, c’est clivant. Notre mission, c’est de maintenir le dialogue entre les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais quand il y a une attaque, on le dit », répond Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, chargé du dossier loups. 

 le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème. Jean-François Lopez, directeur adjoint du parc régional du massif des Bauges

Car « le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème », poursuit le Monsieur loup. La région des Bauges est réputée pour sa tomme en AOP, tout autant que pour sa tradition pastorale. Là-haut, à 1 300 mètres d’altitude, les bêtes vont paître d’avril à octobre dans les alpages. Sur le massif, il y a près de 520 000 caprins et 100 000 ovins qui y passent l’été…

« Avant le loup, c’était deux ou trois fois plus, on faisait des fromages où l’on mélangeait le lait de vache et de brebis. Beaucoup d’éleveurs avaient quelques chèvres ou des moutons en plus des vaches. Mais, après deux passages de loup, des 20 brebis, il en restait 4. Ça a modifié le modèle économique », regrette pour sa part Cédric Laboret.

Le rôle du patou est de protéger le troupeau des prédateurs.

Le loup croque à peu près tout : des chèvres, des moutons. Et, depuis deux ans, il s’attaque aussi aux bovins. « On ne s’y attendait pas », reprend Jean-François Lopez. En 2021, il y a eu 484 attaques, de mars à fin octobre, en Savoie et 1 000 victimes « 7 chiens, 62 caprins (chèvres), 887 ovins (béliers, brebis et agneaux), 102 bovins et 3 chevaux », décompte l’éleveur Cédric Laboret qui raconte les vaches coincées par le loup entre deux arbres « qu’il faut achever. Car, quand le loup attaque, il ne tue pas toujours. On doit parfois finir le boulot… La plupart des éleveurs n’étaient pas chasseurs. Mais depuis on est beaucoup à avoir passé notre permis de chasse ».

L’été dernier, comme tous les étés, il est monté avec ses 90 génisses dans ses alpages, à trois heures de route de son exploitation. « J’y vais tous les deux jours pour vérifier que les bêtes ont de l’eau, et qu’il n’y ait pas trace de morsures. Si une bête se planque, ce n’est pas très bon signe », détaille-t-il. 

Des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes

Sur le territoire, les éleveurs tentent de trouver des parades. « Mais il n’y a pas de solution standard, les comportements du loup ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. On ne comprend pas pourquoi parfois il attaque alors qu’il y a des mouflons sauvages juste à côté. On manque de connaissances », prévient d’emblée Philippe Gamen, maire du petit village du Noyer et président du Grand Chambéry (sans étiquette, soutenu par la droite).

Alors chacun bricole avec plus ou moins de réussite. Les clôtures électriques sillonnent désormais les alpages. Cette année, Cédric Laboret a expérimenté sur ses vaches des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes. Ils émettent des ultrasons quand les bêtes se mettent à courir de façon anormale. « C’est censé éloigner le loup », éclaire le président de la chambre d’agriculture de Savoie. Sur ses alpages, des pièges photos ont aussi été placés : « On y voit un loup qui passe deux fois par semaine, sans qu’il attaque », détaille l’éleveur sans pour autant savoir si ses colliers à 500 euros l’unité ont fonctionné. 

Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Yves Lachenal, chevrier

À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal ne craint ni le froid ni les loups. La température frise 0 degré, mais le chevrier arbore un minishort. « Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Ça leur coûte en argent, comme en temps. On s’adapte pour qu’il puisse vivre ici, mais il doit devenir le problème de toute la société, pas seulement des éleveurs », revendique-t-il.

Il y a quinze ans, quand les loups ont commencé à remonter du Mercantour, à près de 300 kilomètres au sud, Yves Lachenal était l’un des seuls à croire que « tout le monde allait en prendre plein la gueule. Les autres étaient persuadés qu’on allait l’éviter ». Alors, il a anticipé leur arrivée.

Afin de protéger ses chèvres, qu’il trait à la main pour fabriquer ses fromages, l’éleveur fait confiance à ses chiens, bien plus efficaces, selon lui, que les tirs de défense. En dix-sept ans, ses caprins n’ont été attaqués qu’une seule fois, il y a deux ans. « Une des chiennes venait d’avoir une portée. Je ne l’ai pas mise avec le troupeau cette nuit-là. L’autre chien n’a pas pu, seul, le défendre. J’ai perdu une chèvre », raconte-t-il. Dans sa prairie, les patous, Peyot et Nala, aboient dès que l’on s’approche des biques. Un mot du chevrier suffit à les faire taire.

Dans ces alpages, des caméras infrarouge ont aussi été placées pour suivre les passages des loups.

Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence

Yves Lachenal, c’est un peu l’homme qui parle aux patous. « Je n’y connaissais rien au départ. Je me mets à la place du chien, je l’observe. » Depuis, avec l’Institut de l’élevage, il a structuré un réseau, forme ses collègues, en Savoie et Haute-Savoie, dans l’Isère… Partout où est le loup.

Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence. « Plus de 3 000 chiens travaillent sur l’arc alpin, mais la moitié n’ont rien à y faire. L’erreur a été de promouvoir les chiens sans apporter aucun encadrement aux éleveurs, sans leur enseigner la façon d’apprendre à leur animal un métier qui n’a rien à voir avec celui de la conduite des troupeaux. Nous avons perdu vingt-cinq ans », juge Yves Lachenal.

Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien. Philippe Gamen, le maire du Noyer

L’été venu, une nouvelle série de plaintes atterrit désormais sur les bureaux des élus locaux : « Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien », euphémise Philippe Gamen, le maire du Noyer. Les éleveurs doivent cohabiter avec les randonneurs, leurs chiens, et les cyclistes, parfois pris pour cible par les chiens de protection. « Ici, on demande aux chiens de défendre et de faire la distinction entre un randonneur qui se balade avec son chien, un VTT en montagne et un loup… C’est une tâche particulière », répond Yves Lachenal.

L’éleveur le reconnaît : les chiens réduisent de beaucoup les attaques, mais ils ne sont pas infaillibles. À écouter le producteur de fromages, le problème réside surtout dans la manière dont on gère le prédateur en France. « En trente ans, il a pris de mauvaises habitudes. On a laissé les meutes et les jeunes loups se nourrir au troupeau, alors ils y reviennent toujours. Il n’y a plus de stratégie de chasse des loups », analyse-t-il. 

Une perte de connaissance du loup après 60 ans d’absence

Le pays, avec la Norvège, détient le record mondial des attaques. « Dans l’Hexagone, 20 animaux d’élevage sont tués par les loups, quand dans la plupart des pays européens c’est 4 à 5. On compte environ 600 loups en France, 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne », dévoile Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage. La France est aussi le pays qui dépense le plus sur son plan loup.

La faute à qui, à quoi ? Pour Yves Lachenal, les tirs de prélèvement autorisés par les préfets, qui peuvent tuer jusqu’à 20 % des effectifs de loups, pourraient être un début d’explication à ces attaques massives : « On n’effarouche pas les loups, on les tue quand ils ne sont même pas en train d’attaquer et on déstabilise les meutes. Il vaudrait mieux les blesser que les tuer », s’insurge le chevrier.

Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux.  Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage

Le biologiste, lui, n’a pas de réponse : « La France ne se donne pas les moyens de comprendre la déprédation (les attaques). Elle ne mène pas d’études sur le sujet. Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux », reprend Gilles Rayé. Ils sont aussi plus mobiles : quand une meute, de 4 à 5 individus, évolue dans une zone limitée, le solitaire, lui, « peut parcourir des centaines de kilomètres par jour, se disperser vers l’ouest, jusqu’à ce qu’il rencontre une compagne pour établir une meute », révèle Gilles Rayé.

Il faut dire qu’après plus de soixante ans d’absence, « on a perdu une connaissance fine du loup et de son comportement. Mais il a un rôle à jouer : il régule les populations de sangliers et de cervidés », reprend Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF, le fonds mondial pour la nature qui dans son programme européen « Euro large Carnivore » tente d’améliorer la coexistence entre le loup et les humains.

Le loup est un marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage

Mauvais génie dans la religion catholique, mangeur d’innocents agneaux, la légende noire de l’animal lui a longtemps collé aux poils. Dans les années 1930 en France, c’en était fini du loup : il avait été éradiqué. L’espèce était toujours présente en Italie ou en Espagne. Alors, le retour du loup, c’est un « marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux », s’enthousiasme Gilles Rayé. S’il a traversé les Alpes, c’est que la forêt a regagné des centaines de milliers d’hectares depuis les années 1940…

La petite chanson « Il faut exterminer le loup », Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, l’entend de plus en plus. Mais, comme « dans tous les traumatismes, il y a le choc puis la colère. Le loup, lui, va rester », prédit-il. Jusqu’à l’acceptation ?

Le point de vue de Gilles Rayé, biologiste et écologue

« On se focalise trop sur les chiffres »

Le retour du loup est une bonne nouvelle. Mais il faut s’affranchir de l’obsession des chiffres pour essayer de comprendre comment limiter les dommages irraisonnables sur les troupeaux, analyse .

Qu’est ce qui a permis le retour du loup ?

Il a bénéficié d’un contexte idéal dans les années 1990. Il avait été éradiqué du territoire français dans les années 1930, mais l’écosystème s’est peu à peu restauré. L’exode rural, durant les années 1950, a favorisé le retour de forêts. Les parcs nationaux et régionaux ont été créés dans l’intervalle. Pendant cette période, la faune sauvage a augmenté en France : la population de chamois a été multipliée par six entre 1988 et 2016. Dans le même temps, le nombre de cerfs a été multiplié par dix. Parallèlement, l’Italie ou l’Espagne avaient toujours des loups, qu’elles ont protégés en 1973 et 1976. Le loup est revenu naturellement par l’Italie. À partir de 1994, il a commencé à recoloniser une partie des Alpes françaises. Fin 2021, l’Office français de la biodiversité en dénombrait plus de 600. Les nouvelles estimations devraient s’afficher à la hausse. Mais, en France, on ne traite la question qu’à travers les chiffres.

Pourquoi est-ce un problème ?

Parce que ça n’a aucun intérêt d’un point de vue écologique. On sait qu’un écosystème avec des prédateurs est plus complet, plus résilient. Le loup permet de réguler les espèces proies. La base de son régime alimentaire, ce sont les sangliers, les cerfs et les chevreuils. Le loup régule ces populations. Sa présence a aussi un effet indirect presque plus important : il disperse les ongulés. Les hardes de cerfs sont moins grandes. Sous l’effet du stress induit par la présence du loup, la fertilité des biches décroît. Cette dispersion permet la régénération de la végétation. Le loup peut ainsi être un auxiliaire des agriculteurs quand le nombre de chasseurs a tendance à baisser – même si la chasse a beaucoup plus d’impact sur les ongulés. On compte en France 213 chasseurs pour 100 kilomètres carrés, contre 1,1 loup pour 100 kilomètres carrés. Mais, plus que le nombre de loups, la question devrait être : combien de meutes sont possibles ou acceptables ?

À quel niveau se situe « l’acceptable » ?

Ce n’est pas encore tranché en France, nous n’avançons pas sur la question. Pourtant, notre pays bat tous les records en matière de loups : sommes payées aux éleveurs, moutons prédatés et tirs de prélèvement. Le plan loup a coûté 30 millions en 2019, dont 3 millions versés aux éleveurs pour l’indemnisation des dommages directs. Aujourd’hui, les dégâts sont concentrés dans les grandes Alpes. Dans la Vésubie et la Roya, le nombre d’attaques est très important. Près de 1,4 % des pertes de bétail sont imputables aux loups. Entre 4 % et 8 % ont d’autres causes : des maladies, bactéries…

Alors qu’on est en pleine sixième extinction des espèces, on a besoin de restaurer les écosystèmes. Le bétail vaut pour 95 % de la biomasse, les mammifères sauvages, dont fait partie le loup, n’en représentent que 5 %. Mais cette restauration doit se faire dans le cadre de la réduction des dommages aux troupeaux. En France, leur niveau est très important. Pourtant, on ne se donne pas les moyens de savoir pourquoi. La recherche se préoccupe peu de la grande faune.

La question du comptage et des tirs de prélèvement

Depuis le retour des premiers loups en France, dans le Mercantour en 1993, la méthode de comptage fait « l’objet de controverses, notamment parce que du nombre de loups recensé dépend le nombre qui pourrait être tué », explique Philippe Gamen, le maire du Noyer et président du parc régional des Bauges. Le plan loup et activités d’élevage, acté en 2018, fixe les moyens d’intervention : l’effarouchement est privilégié – tirs non létaux, moyens olfactifs, visuels ou sonores.

Dans un deuxième temps, les préfets peuvent autoriser, hors parcs nationaux, des tirs de défense pour empêcher une attaque immédiate sur un troupeau. En cas d’échec, l’éleveur peut demander un « tir de défense renforcé », ou « tir de prélèvement ». Ainsi, 19 % des effectifs de loups peuvent être abattus légalement chaque année par les louvetiers ou chasseurs. L’Office français de la biodiversité recense plus de 600 loups sur l’ensemble du territoire. Au 3 novembre, selon l’organisation Ferus, 96 loups avaient été tués : 90 par tirs autorisés, les 6 autres cas relevant du braconnage.

loupsfaune sauvageBiodiversité
France24 - Monde

Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"

Publié le : 01/04/2022 - 08:54

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La candidate Les Républicains à l'élection présidentielle a prôné jeudi soir dans les quartiers nord de Marseille l'"impunité zéro" face aux trafics de drogue. "Il y a des check-points dans la République", a-t-elle déploré, en s'inquiétant d'une "impuissance publique".

Valérie Pécresse, qui veut se démarquer par sa fermeté sur le régalien, à dix jours de la présidentielle, s'est rendue, jeudi 31 mars dans la soirée, dans les quartiers nord de Marseille pour y affirmer, près de points de trafic de drogue, sa volonté d'une "impunité zéro".

"À un moment il faut sanctionner, il faut l'impunité zéro, que la République soit chez elle", a-t-elle affirmé à des journalistes à l'issue d'une visite lors de laquelle elle était accompagnée de ses gardes du corps et de quelques membres de son équipe de campagne.

>> À voir : La campagne de Pécresse s'enlise : à droite, les Républicains pensent à l'après

Peu après 23 h, la candidate LR s'est d'abord rendue à la cité de la Bricarde, dans le 15e arrondissement, où un homme avait été blessé par balles dimanche près d'un point de deal. Mais ce 'plan stup' au pied des tours, qu'elle comptait approcher, avait été déserté peu avant son arrivée.

La candidate s'est ensuite rendue à la cité de La Paternelle, dans le 14e arrondissement, non loin de braseros allumés à l'entrée du quartier, sur un autre point de vente de stupéfiants, où des silhouettes invisibles lançaient des cris d'alerte.

"Il y a des check-points dans la République", a-t-elle déploré, en s'inquiétant d'une "impuissance publique".

"On ne peut pas laisser des territoires aux mains des caïds"

"C'est tout un dispositif très professionnel, avec un premier lanceur d'alerte et une série de contrôles pour arriver au deal en lui-même", lui a expliqué le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier, un de ses accompagnateurs.

"On a affaire à des gens qui ont des moyens colossaux, qui font entre 30 000 et 90 000 euros par jour et utilisent les jeunes comme chair à canon", a expliqué un représentant syndical FO, au commissariat du 15e arrondissement, où la candidate s'est ensuite rendue pour rencontrer les forces de l'ordre.

>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

Assurant qu'"on ne peut pas laisser des territoires aux mains des caïds et de la violence", Valérie Pécresse a estimé que les forces de l'ordre "font un travail colossal" : "Mais ça manque d'effectifs, de vidéoprotection et de sanction", a-t-elle ajouté, avant de plaider pour la construction de places de prison et la mise en place d'un "plan d'urgence pour la justice".

La candidate LR, distancée dans les sondages, a critiqué au passage Emmanuel Macron sur ce thème de la sécurité : "Il est venu deux fois à Marseille, il a dit que ça allait changer, que la République serait partout chez elle, et la République n'est pas partout chez elle".

Valérie Pécresse devait poursuivre sa visite vendredi sur le thème régalien en visitant un centre de sécurité et en échangeant avec des forces de l'ordre.

Avec AFP

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Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"

ÉLYSÉE 2022

McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

L'Humanité

L’État mange sa parole climatique

Marie-Noëlle Bertrand

Justice Agira, n’agira pas ? L’État avait jusqu’au 31 mars pour dire quelles mesures il compte prendre pour respecter les engagements climatiques de la France. Saisi par Grande-Synthe, commune du littoral du Nord menacée par la montée du niveau de la mer, le Conseil d’État, en juillet 2021, avait donné neuf mois au gouvernement pour « prendre toutes mesures utiles » afin de tenir l’objectif que s’est fixé le pays de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Mais à dix jours de la présidentielle, l’exécutif n’avait toujours pas présenté le moindre argument. Libre au Conseil d’État, à présent, de rouvrir l’instruction du dossier et de convoquer une nouvelle audience entre les parties. Le cas échéant, la procédure pourrait encore durer plusieurs mois. M.-N. B.

Climatjusticegrande-syntheRéchauffement climatique
France24 - Monde

McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

Publié le : 31/03/2022 - 15:25

Pauline ROUQUETTE Suivre

À l'approche de la présidentielle, le camp Macron tente de déminer la polémique sur le recours jugé abusif aux cabinets de conseil, notamment McKinsey, épinglé mi-mars par un rapport sénatorial. Pour les adversaires du président-candidat, l'affaire est le symbole de sa connivence avec les milieux d'affaires.

Pris dans la tempête "McKinsey", l'exécutif se défend comme il le peut, à moins de deux semaines de la présidentielle. Le recours aux cabinets de conseil est "habituel et utile", ont martelé deux ministres lors d'une longue conférence de presse, mercredi 30 mars. Pas de quoi éteindre néanmoins la polémique grandissante sur le cabinet McKinsey & Company épinglé par un rapport sénatorial soulignant un "phénomène tentaculaire".

Le texte, remis le 16 mars par la commission d'enquête du Sénat, dénonce la "dépendance" du gouvernement actuel aux cabinets de conseil et l'optimisation fiscale pratiquée par l'entreprise américaine. Les dépenses de conseil des ministères sont ainsi passées de 379,1 millions d'euros en 2018 à 893,9 millions d'euros en 2021.

"Le fiasco de la mission de McKinsey sur l'avenir du métier d'enseignant", "la répartition des contrats pendant la crise sanitaire" ou le recours au cabinet McKinsey malgré les doutes sur sa situation fiscale sont autant d'exemples d'une "opacité" qui renforce le "climat de défiance", déplorent les sénateurs de la commission d'enquête dans un communiqué. France 24 revient sur cette polémique que d'aucuns surnomment déjà le “McKinseygate” et qui arrive au pire moment pour Emmanuel Macron, candidat à sa réélection.

  •  Un article de Politico met le feu aux poudres

Le 4 janvier 2021, le site Politico publie un article intitulé "Sluggish coronavirus vaccination rollout poses risks for Macron" ("la lenteur du déploiement de la vaccination contre le Covid-19, un risque pour Macron"). On y apprend que certains aspects de la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement de Jean Castex ont été confiés à des cabinets de conseil, dont l’Américain McKinsey. D’autres comme Accenture, Citwell et JLL sont également cités. Le Canard enchaîné et Mediapart font également des révélations.

  •  Pourquoi faire appel à McKinsey ?

Le cabinet de conseil américain, surnommé "La Firme", est présent dans une soixantaine de pays. En France, ses bureaux sont basés à Paris et à Lyon. McKinsey fournit du conseil et des recommandations à des acteurs privés et publics sur des thématiques diverses. Du conseil dont le gouvernement Castex aurait usé et abusé, comme le souligne le rapport sénatorial publié le 17 mars. "Le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe", peut-on lire dans le document, ces cabinets étant, selon les sénateurs, "au cœur des politiques publiques". Au total, rien que pour l'année 2021, ces dépenses de conseil des ministères ont atteint 893,9 millions d'euros.

APL, Covid-19... Quelles réformes sont concernées ? Le gouvernement aurait notamment fait appel à McKinsey pour la réforme du mode de calcul des APL (3,8 millions d'euros), la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid-19 (12,3 millions d'euros) ou encore l'organisation d'un colloque international commandé par l'Éducation nationale (496 800 euros), finalement annulé à cause de la pandémie.

La très décriée réforme des retraites est elle aussi concernée. Un rapport en vue de la préparer a été réalisé pour 950 000 euros avant qu'elle ne soit finalement reportée.

>> À lire aussi : "Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises"

  •  Que reproche-t-on à McKinsey ?

Outre la pertinence et l'utilité de ces contrats, fortement contestées par l'opposition depuis la publication du rapport, c'est la fiscalité du groupe qui est pointée du doigt, les sénateurs allant jusqu'à évoquer un "exemple caricatural d'optimisation fiscale".

Si le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France, "ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans" (entre 2011 et 2020), pointe le rapport. Pourtant, "son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés".

Dans un article publié mercredi, Le Canard enchaîné ajoute que les "redevances très élevées que McKinsey France verse à la maison mère" auraient dû alerter la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Également appelées "prix de transfert" (prix des transactions réalisées entre sociétés d’un même groupe mais résidentes d’États différents), ces redevances sont, "en principe, strictement contrôlées par la DGFiP". Mais dans le cas du cabinet McKinsey, ni "accord préalable de la DGFiP", ni "document de synthèse de quatre pages" n'expliquent comment la société effectue ses calculs.

"McKinsey utilise un mécanisme d'optimisation fiscale prisé de bien des multinationales : la déclaration des 'prix de transfert' de ses entités en France à la société mère basée au Delaware, un paradis fiscal", dénonce Oxfam France. Pour l'ONG, "le cabinet fait en sorte que de nombreuses dépenses comme les frais d’administration générale ou la mise à disposition de personnels apparaissent comme des charges dans les comptes de la société et lui permettent de réduire ses impôts sur les sociétés jusqu’à zéro".

Selon l'enquête du quotidien Le Monde, McKinsey ne paierait ainsi qu'un forfait fiscal symbolique de 175 dollars par an.

  •  Comment se défend McKinsey ?

Face au scandale, McKinsey a dit respecter "l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables" et dit avoir payé l'impôt sur les sociétés "les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France". C'est d'ailleurs ce qu'assurait le dirigeant d'une filiale française dans une audition réalisée en janvier dernier sous serment – et évoquée dans le rapport sénatorial.

Vendredi 25 mars, le Sénat a annoncé avoir saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage".

  •  Quel lien avec Emmanuel Macron ?

Les liens entre l’actuel chef de l’État et le cabinet de conseil sont pointés du doigt dans l'enquête du Monde.

Plusieurs consultants ou anciens consultants du cabinet qui avaient participé bénévolement à la campagne du candidat Macron en 2017 ont ensuite intégré des postes au sein de la Macronie, selon le quotidien.

  •  Comment se défend le camp Macron ?

Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, est passé à l'offensive dimanche afin d'éteindre toute polémique. Il a notamment réaffirmé que le recours aux cabinets de conseil existait sous les mandats de Nicolas Sarkozy et François Hollande, et qu’il entrait dans le strict cadre de la procédure légale d’appels d’offre.

"Il n’y a aucun contrat qui est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics : mise en concurrence, transparence, responsabilité de celles et ceux qui signent…", a-t-il déclaré, dimanche 27 mars, sur France 3. "On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des règles de marchés publics. La France est un pays de droit", a-t-il insisté. Que des ministères, qui sont "jour et nuit au travail", s’appuient sur "des prestataires" pour les aider, "ne me choque pas".

En réponse aux craintes d'une dépendance des pouvoirs publics envers certains cabinets de conseil, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a quant à elle rappelé, lors d'une conférence de presse tenue mercredi, qu'"aucun cabinet de conseil n'a décidé d'aucune réforme et la décision revient toujours à l'État".

"Nous ne nous sommes pas dessaisis de nos responsabilités", a-t-elle dit, précisant que la pratique est "répandue", "habituelle" et "utile" dans la "majorité des cas".

Le cabinet McKinsey représente 5 % des dépenses de conseil en stratégie de l'État, a détaillé le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Et le gouvernement représente de son côté 5 % du chiffre d'affaires de McKinsey, a-t-il ajouté.

"La situation fiscale de McKinsey est protégée par le secret fiscal, nos services ont diligenté une opération de contrôle à la fin de l'année 2021", a-t-il encore affirmé, se refusant à commenter l'issue ou les conséquences possibles de ce contrôle. "Il n'y a rien à cacher."

🔴 DIRECT | Suivez en direct de Bercy le point presse conjoint des ministres @olivierdussopt et @AdeMontchalin relatif au recours aux cabinets de conseil ⤵ https://t.co/eync5EuqJ3

March 30, 2022
  •  Faut-il revoir le recours aux cabinets de conseil ?

Rien à cacher, mais des ajustements à opérer, concède Amélie de Montchalin. Si "l'État assume parfaitement de recourir à des cabinets de conseil dans certaines circonstances", il admet que des améliorations sont nécessaires, affirme la ministre.

Cette dernière veut "réarmer l'État pour renforcer les compétences internes" et prévoit dès 2022 de "réduire d'au moins 15 % le recours aux prestations de conseil externe".

Avec AFP

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L'Humanité

Mégabassines : la bataille de l’eau reprend

Actu

Lutte Un rassemblement est prévu, ce week-end, contre ces dispositifs d’irrigation qui divisent les agriculteurs des Deux-Sèvres. La tension risque de monter.

Cette année, dans le sud des Deux-Sèvres, le printemps sera « maraîchin »… et crispé. À l’appel du collectif Bassines non merci (BNM), des milliers de personnes sont attendues, ce week-end, près de Mauzé-sur-le-Mignon. Ici, a été mis en eau le premier bassin géant d’irrigation du département. Quinze autres devraient suivre. Une vingtaine d’organisations politiques, syndicales et environnementales s’y opposent.

Outre BNM, la coalition rassemble la Confédération paysanne, la LPO, des militants du PCF, ainsi que le collectif Plus jamais ça (CGT, FSU, Greenpeace, Oxfam ou Attac)… Tous se sont donné rendez-vous jusqu’à dimanche pour un « Printemps maraîchin », afin de défendre l’environnement, l’agriculture paysanne et la non-privatisation de l’eau.

La partition, toutefois, n’est pas aussi évidente. Car la FNSEA, syndicat majoritaire, n’est pas seule à défendre ces « retenues ». Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) questionne ce système, sans s’y opposer frontalement. De même, le groupe PCF de Nouvelle-Aquitaine appelle à « calmer le jeu » dans cette bataille qui oppose les exploitants. « L’eau ne doit pas être une source de bagarre, résume Alain Baché, son président. D’accord pour changer de modèle. Encore faut-il le faire avec les agriculteurs, et non pas contre eux. »

1,5 million de m2 de terre plastifiés en zone humide

De quoi s’agit-il ? Ces mégabassines sont alimentées en eau puisée dans les nappes phréatiques durant l’hiver afin de la restituer en été, lorsqu’elle manque aux cultures. Le volume de celle de Mauzé-sur-le Mignon atteint les 260 000 m3, pour une surface de plus de 3 hectares. D’autres sont plus conséquentes. « Au total, 1,5 million de m2 de terre seront plastifiés, dans l’une des premières zones humides de France », estime Julien Le Guet (BNM). L’ensemble constitue une aberration climatique, estime-t-il, quand le système génère une évaporation de 20 % et risque d’asphyxier les cours d’eau. Surtout, mis en place par une coopérative d’agriculteurs rassemblant 450 exploitants, le dispositif s’apparente à une privatisation d’un bien commun. « Les plus gros sont aussi ceux qui disposeront du plus fort droit de tirage », poursuit Julien Le Guet, qui y voit la marque « d’un modèle agricole intensif ».

Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau, porteuse du projet, s’inscrit en faux : « Sortons des postures. Les études montrent un impact positif de ce type de bassins sur l’environnement. Ils sont l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives : l’objectif est de mutualiser la ressource. » Les volumes, au reste, sont alloués par l’établissement du Marais poitevin, fait-il valoir. « Ces autorisations de prélèvement sont réévaluées chaque année, à l’inverse des droits d’eau, immuables. » Il assure vouloir « en faire un outil public ».

Sur place, l’ambiance reste tendue. À plusieurs reprises, les opposants ont entrepris des actions de « débachage », très mal vécues par certains agriculteurs. En retour, les contrôles d’identité et les contraventions se sont multipliés. En février, des policiers armés de mitraillettes étaient postés à l’entrée des villages. Mi-mars, une caméra militaire a été découverte près de l’habitation du père de Julien Le Guet. La préfecture de Vendée a, depuis, reconnu qu’elle avait été installée là par la police.

agriculture
Le Monde

Avignon, 1 001 expériences à partager

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.

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Un bouillon de culture à Avignon

Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.

Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.

Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?

Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.

Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.

La robinsonnade aux portes de la cité !

L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.

www.avignon-tourisme.com

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France24 - World

Veteran French climber seeks new Everest route and record

Issued on: 02/04/2022 - 04:28Modified: 02/04/2022 - 04:26

Kathmandu (AFP) – A 70-year-old French climber is aiming to become the oldest person to climb Mount Everest without supplemental oxygen and at the same time find a new, safer route.

Marc Batard wants to explore a new way around the lethal Khumbu Icefall that all climbers must cross to reach the world's highest peak from the Nepal side.

The treacherous, ever-shifting expanse of glacial ice that requires climbers to navigate crevasses over rickety ladders has claimed more than 40 lives.

In 2014, a huge block of ice broke off a hanging glacier and barrelled down into the icefall, killing 16 Nepali guides in one of the worst tragedies at Everest.

"Too many people have died there," Batard told AFP in Kathmandu before setting off.

"This project is not only for me. I am very happy to climb Everest again. But I want to use my reputation to do some good things... This new route is not easy but it is safer," he said.

Batard was 18 when he discovered mountaineering, climbing the Pyrenees that straddle the border of France and Spain, and began working as a mountain guide.

He first entered the record books in 1988 when he became the only person to reach the summit of the world's highest mountain without bottled oxygen in under 24 hours.

His solo 22.5-hour climb earned him the nickname "Sprinter".

Batard also made headlines in the 1980s for speed climbing several 8,000-metre mountains.

Recently back from retirement, Batard now hopes to reach the 8,848.86-metre (29,031 feet) summit of Everest for a third time.

He will camp in Gorakshep at 5,150 metres, away from hundreds of Everest climbers in the usual tent city at base camp.

The new route crosses the foothills of adjoining Nuptse to an unnamed peak, and Batard along with his team will have to climb down if they want to join the regular route at the Western Cwm.

"We've already set a part of the route... Batard is a strong and experienced climber, so we hope we can be successful," said teammate Pasang Nuru Sherpa, 47, who has summited Everest 14 times.

Batard and Sherpa, 47, will both be joined by their sons -- aged 26 and 42 -- on the expedition.

If successful, Batard will break the record set by Italian climber Abele Blanc, who reached the Everest summit in 2010 aged 55 without oxygen support.

The oldest person to climb Everest with oxygen support was Japanese climber Yuichiro Miura. He was 80 when he scaled the peak in 2013.

With the coronavirus pandemic winding down, expedition operators in Nepal are hopeful of a better climbing season this year.

Kathmandu only reopened Everest last year after the virus shut down the mountaineering industry in 2020.

The Tibetan part of Everest continues to be closed to foreigners, possibly adding more climbers to the Nepal side.

Nepal has so far this season issued 135 climbing permits for various Himalayan mountains, including seven for Everest.

© 2022 AFP

L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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France24 - World

US judge denies Ghislaine Maxwell request for new trial

Issued on: 02/04/2022 - 04:24

New York (AFP) – A request for a new trial by Ghislaine Maxwell, the former Jeffrey Epstein associate who was convicted of child sex trafficking late last year, was denied Friday by a federal judge in New York.

Maxwell's lawyers filed for a retrial in January after juror Scotty David -- identified by his first and middle names -- told media outlets he had persuaded fellow panelists to convict the 60-year-old by recalling his own experiences as a sex abuse victim, a fact he did not reveal during jury selection.

Maxwell, a disgraced British socialite, was convicted of recruiting and grooming young girls to be sexually abused by the late US financier Jeffrey Epstein.

Her sentence, which will be decided on June 28, could see her spend the rest of her life in prison.

Two of Epstein's victims, identified as "Jane" and "Carolyn," testified in Maxwell's trial that they were as young as 14 when she began grooming them and arranging for them to give massages to Epstein that ended in sexual activity.

Scotty David, referred to as Juror 50 in court filings, said in interviews that he had helped convince jurors who were doubting the accounts of "Jane" and "Carolyn" by telling them that he did not remember every single detail of the abuse he had received.

Maxwell's lawyers had argued that Juror 50's omission of his prior sexual assault could have biased the jury.

He had said the omission occurred because he "flew through" the questionnaire.

'Bombshell revelation'

Judge Alison Nathan quizzed Juror 50 under oath on March 8 about the error.

In her ruling Friday, she said Juror 50's "failure to disclose his prior sexual abuse during the jury selection process was highly unfortunate, but not deliberate."

"The Court further concludes that Juror 50 harbored no bias toward the Defendant and could serve as a fair and impartial juror," Nathan added.

"The Defendant's motion for a new trial... is therefore denied," she concluded.

Earlier on Friday, Maxwell's lawyers had flagged for the judge a new interview with Juror 50 that is set to premiere as part of a TV special on the "Paramount Plus" streaming platform.

A trailer for the four-part series entitled "Ghislaine - Partner in Crime" promises a "bombshell revelation" from Juror 50, in "his only in-depth interview."

Maxwell's lawyers said in their letter that they had not yet had access to the footage, and that they had "learned that Paramount is holding off airing the series pending the Court’s ruling concerning Juror 50."

The 'key' to Epstein

Maxwell's conviction capped a remarkable fall from grace.

The Oxford-educated daughter of the late British press baron Robert Maxwell, she grew up in wealth and privilege as a friend to royalty.

Her circle included Britain's Prince Andrew, former US president and real estate baron Donald Trump and the Clinton family.

Prosecutors in her trial said Maxwell was "the key" to Epstein's scheme of enticing young girls to give him massages, during which he would sexually abuse them.

Epstein killed himself in 2019 while awaiting his own sex crimes trial in New York.

In February, Prince Andrew settled a sexual abuse lawsuit with Virginia Giuffre, who said she had been trafficked to the royal by Epstein and Maxwell.

© 2022 AFP

Le Monde

Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence

Une destination de rêve en toutes saisons

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Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.

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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence

Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !

Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.

Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.

Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.

D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée

Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.

Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !

Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences

Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.

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L'Humanité

Le sarcophage de Notre-Dame de Paris

Actu

Archéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.

Anna Musso

Un sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.

Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.

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France24 - World

Tiger sanctuary: Woods has special bond with Augusta National

Issued on: 02/04/2022 - 04:02

Augusta (United States) (AFP) – From his greatest triumphs to his darkest hours, Tiger Woods has been able to count on Augusta National as a sanctuary where he can focus on golf before supportive spectators.

So it's no wonder the 46-year-old US superstar, a 15-time major winner and five-time Masters champion, could be looking to make a stunning comeback under the Georgia pines next week from severe leg injuries suffered in a February 2021 car crash.

"You never give up. That's a given. You always fight," Woods said after his 2019 Masters victory. "Just giving up's never in the equation."

An 18-hole practice round by Woods on Tuesday at Augusta National to test his fitness to walk the hilly layout captured the attention and imagination of the world.

Woods had given no timetable for when he might play competitively again after saying he was lucky to have survived the California auto accident in February 2021 that hospitalized him for weeks and left him unable to walk for months.

"I'm not going to play a full schedule ever again," Woods said last December. "I'm going to have to pick-and-choose what events, and even then my body might not cooperate with that.

"It's going to take a lot of work to get to where I feel like I can compete at these guys and be at a high level."

But his walk around Augusta National hinted that if Woods wasn't confident in the level of his game, he wouldn't test himself only days before the Masters.

"There's no other tournament in the world like this, and to come back to a place that I've had so many great memories at and so many great times in my life, it's always special," Woods says of Augusta National.

Woods won his first major title at Augusta National in 1997, becoming the Black major champion and at 21 the youngest to don a green jacket. He did it with a then-course record of 18-under 270 to win by 12 strokes.

"Some of my best shots I've ever pulled off have been here," Woods said. "It's just a very special place and I get excited about it."

When his life was shattered by the late 2009 revelation of an adultery scandal that led to a divorce from wife Elin, Woods made his return to golf at the 2010 Masters and drew cheers from the crowd, easing his comeback to competition.

"I didn't know what to expect with regards to the reception," Woods said in 2010. "The galleries couldn't be nicer. It was just incredible. The encouragement that I got, it blew me away to be honest with you, it really did.

"The people here over the years, I know they are extremely respectful, but today was just something that really touched my heart pretty good."

'Special' relationship

After multiple back surgeries and fear that he might never have a pain-free life, Woods underwent a spinal fusion that enabled a 2018 comeback.

"It has been a tough road," Woods said. "The pain of just sitting there and the amount of times I've fallen because my leg didn't work or I just had to lay on the ground for extended periods of times -- those are some really dark, dark times.

"It's a miracle. I went from a person who really had a hard time getting up, walking around, sitting down, anything, to swinging a club."

Woods cemented his miracle return with his first major victory in 11 years at the 2019 Masters, tearfully hugging his children off the same 18th hole where he had embraced his parents after his first major triumph 25 years earlier.

"Just unreal," Woods said. "The whole tournament has meant so much to me over the years. Coming here in '95 for the first time, and being able to play as an amateur, winning in '97, and then come full circle, 22 years later, to be able to do it again."

It's more than simply playing the course so often and learning where to place the shots. It's seeing the same fans in the same places year after year and hearing the roars echo across the famed layout.

"My relationship with this event and the patrons has been just special," Woods said. "The tournament does an incredible job of creating a special atmosphere."

Nothing is as special as the Masters Champions Dinner, which Woods will attend even if he doesn't play.

"To see Gene Sarazen and Sam Snead drinking milkshakes, that was awesome," Woods said. "Just to hear the stories of all the guys over the years. They are awesome stories."

© 2022 AFP

L'Humanité

Que vaut la science ?

Chronique

Sylvestre Huet

Quelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?

Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »

Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.

L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.

la chronique scientifique de sylvestre huet
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Poutine peut “redevenir un allié” à l’issue du conflit, selon Marine Le Pen

Ce jeudi sur France 2, Marine Le Pen s’est exprimée sur le devenir des relations diplomatiques entre la France et la Russie si le conflit avec l’Ukraine venait à prendre fin. Le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine peut-il redevenir un allié de l’Occident ? « Bien entendu », a répondu la candidate du Rassemblement national, alors que Moscou est la cible de nombreuses sanctions économiques de la part des pays occidentaux.

« Ça dépend des terrains. Je l’ai toujours dit, une grande puissance peut être en même temps un allié dans un certain nombre de territoires, un adversaire, un ennemi ou un concurrent », a-t-elle détaillé, estimant que la France devait faire avec la présence de la Russie, qui « ne va pas déménager ».

Un allié contre le fondamentalisme islamiste

Quel avantage à compter le Kremlin parmi ses alliés ? La candidate à la présidentielle a expliqué qu’il serait possible de s’appuyer sur Vladimir Poutine pour lutter « contre le fondamentalisme islamiste si celui-ci redevenait extrêmement brutal ». Allié avec le président de la Syrie Bachar el-Assad, la Russie avait combattu activement Daesh sur le territoire syrien en 2017. Des frappes lourdes et imprécises qui auraient également servi les intérêts du régime syrien dans sa lutte contre l’opposition civile, estiment plusieurs acteurs de la diplomatie internationale. À l’instar d’Eric Zemmour et de Jean-Luc Mélenchon, les positions de Marine Le Pen sur le régime russe avant le début du conflit ukrainien ont pu susciter la controverse.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur

Une destination de rêve en toutes saisons

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Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.

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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur

Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.

Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque

Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.

Une nature au sommet

À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.

www.explorenicecotedazur.com

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L'Humanité

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Actu

Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

Anna MussoAnna Musso

Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

Un enjeu de santé publique

Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

sciencescancerFourmis
France24 - World

Matsuyama nervous at joining Masters champions club

Issued on: 02/04/2022 - 03:56Modified: 02/04/2022 - 03:54

Augusta (United States) (AFP) – Defending Masters champion Hideki Matsuyama says he will start feeling nervous long before he tees off at Augusta National next week, notably at Tuesday's Masters Champions Dinner.

The first Japanese man to win a major and the first Asian-born golfer to win the green jacket feels the expectations after his history-making triumph last April.

"Looking forward to returning to Augusta National," Matsuyama said. "I really hope I play well. There's some expectations from myself, whether it's pressure or not.

"The same with the Champions Dinner. I don't speak English very well and so it's kind of a two-sided coin. I'm looking forward to it, of course, to be with all those great past Masters champions, but at the same time, too, very nervous about the speech I will be giving."

Matsuyama hasn't revealed his contribution to the menu for the legends' gathering.

His preparations for his title defense have been disrupted by back issues that forced him to withdraw from the Players Championship followed by a sore neck that saw him pull out of the Texas Open.

"I've been receiving a lot of treatment, getting prepared," he said after the Players. "I'm going to do my very best to be as prepared as I can to defend my title.

"I haven't been able to practice as much as I'd like, but what I have been doing, I feel like I'm on the right track. Hopefully I can find that same form I started the year out with."

World number 12 Matsuyama won last October's Zozo Championship and January's Sony Open in Hawaii.

Matsuyama downplayed his role as a pioneer despite his historic feat, paying tribute to the generations of Japanese players who came before him.

"Being the first Japanese to win a major, and especially the Masters, has made me really happy," Matsuyama said.

"To be the first to do it was a source of great pride, I guess, but I'm really not the pioneer. There have been so many others that have come before me that have laid the foundation for me to achieve this goal.

"It's not just me, but it's all of those that have gone before me that have tried and struggled and put the work in and were great examples to me."

Matsuyama has enjoyed the fame that his Masters victory has brought, but doesn't feel that he has changed much as a result.

"It has been a fantastic year," he said. "It has been a great blessing to become the Masters champion and to have so many people send me their best wishes and encouragement.

"I know I'm a happier person. I've also noticed people have received me differently. It has been a wonderful experience."

'We finally did it'

Matsuyama noted the gesture of his caddie, Shota Hayafuji, to bow to the Augusta National course after replacing the flagstick once the victory was secured.

"I thought it was something very special," Matsuyama said. "I'm glad that Shota did it. It's a sign of respect, not only to the Masters tournament but Augusta National."

Matsuyama was in tears as he walked to the clubhouse at seeing his support team crying.

"Those tears, it wasn't because I won," Matsuayama said. "Walking up after the 18th green, I saw all my team, and they were all crying, and I think that's probably what started me crying, too.

"The feeling of 'we finally did it' -- that was the reason why those tears were falling down all of our cheeks."

Matsuyama's victory celebration in Japan was delayed because he had to undergo a Covid-19 quarantine after flying home.

"It was difficult because of the quarantine," he said. "I arrived in Japan and immediately for two weeks was under quarantine. But when that finished, I still had a week and was able to celebrate with friends and family.

"Even though it was a little belated, it was still a good celebration."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Présidentielle : au second tour, l’écart se resserre entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

A moins de quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron voit Marine Le Pen se rapprocher dangereusement dans un sondage publié mercredi 30 mars par BFMTV. Au second tour, l’écart n’a jamais été aussi serré entre Emmanuel Macron (52,5%) et Marine Le Pen (47,5%). Largement en tête depuis le début de la guerre en Ukraine, le chef de l’Etat enregistre une nette baisse dans ce duel (-3,5 points depuis le dernier sondage publié du 22 mars). Au 16 mars dernier, Emmanuel Macron récoltait encore 59,5% des intentions de vote contre 40,5% pour Marine Le Pen.

Absent de sa propre campagne

L’entrée d’Emmanuel Macron dans la campagne n’a semble-t-il pas eu l’effet escompté sur les intentions de vote. Après s’être déclaré dans une « Lettre aux Français » la veille de la date limite du dépôt des candidatures, le candidat à sa propre succession semble vouloir enjamber la campagne. Omniprésent sur le dossier ukrainien, le président de la République demeure en retrait sur le plan national en refusant de débattre avec ses adversaires au premier tour. Une position largement dénoncée par les autres candidats qui regrettent de ne pas pouvoir le confronter à son bilan. 

La stratégie du président sortant profite à Marine Le Pen qui, créditée de 21% des intentions de vote au premier tour, consolide sa deuxième position derrière Emmanuel Macron (28%). Ensuite, Jean-Luc Mélenchon (15,5 %) poursuit sa progression en gagnant un demi-point mais reste loin derrière la candidate du RN.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Golf's new world number one doesn't want anything to change

Issued on: 02/04/2022 - 03:50

Augusta (United States) (AFP) – Scottie Scheffler hadn't won a title two months ago, but the American will arrive at the Masters as world number one and the planet's hottest golfer.

Scheffler leaped from fifth to first in the rankings by winning last week's WGC Match Play Championship, completing a meteoric rise from outside the top 20 last November.

"It has been kind of a crazy past few months," said Scheffler, who has been propelled to the top by three tournament victories. "Guess I'm making up for a little bit of lost time maybe the last few weeks.

"I don't feel like number one in the world. I feel like the same guy I was four months ago and I hope that doesn't change."

Scheffler won his first PGA title in February at the Phoenix Open, took his second last month at Bay Hill and took the match play in Texas after being runner-up a year earlier.

"He has been playing great golf for a long time," said Spain's Jon Rahm, who was dethroned from the top spot.

"Sometimes you just need to get it done. He was very close many times. You can see what happens when he gets it done once, right? You get a little bit of confidence and the ball gets rolling, you can get a few.

"Does he have the ability to win a major? Yes. Yes, he does."

Tiger Woods had been the fastest to go from his first PGA title to the rankings summit, needing 252 days. Scheffler did it in 42 days and now expectations grow for a first major triumph, maybe even a green jacket.

"I don't place too many expectations on myself. I just like being out here and competing," Scheffler said. "I'm fortunate to have the opportunity to do that and I look forward to doing it as long as I can."

Scheffler's dreams were of a golf career more than topping the list.

"I wanted to be a professional golfer. That's what I dreamed of," he said. "The rankings never really crossed my mind. It was always just about being out here and competing."

The Masters is the only major where Scheffler hasn't cracked the top 10, finishing 19th in 2020 and 18th last year in his only two Augusta starts.

Scheffler shared fourth at the 2020 PGA Championship, eighth at the 2021 PGA and British Open and seventh in last year's US Open.

He also went 2-0 with a tie at last year's Ryder Cup, beating Rahm in singles to help the Americans rout Europe 19-9.

In August 2020, Scheffler fired a 12-under par 59 at the Northern Trust to match the US PGA's second-best 18-hole score on his way to the PGA Rookie of the Year award.

'Unbelievable talent'

"Scottie is an unbelievable talent," 13th-ranked Billy Horschel said. "It was just a matter of time before he got over the hump."

Horschel compared Scheffler to another 25-year-old American, 11th-ranked Sam Burns, who defended his Valspar Championship title in March for his third PGA victory.

"They're going to be challenging the Justin Thomases, the Brooks Koepkas, the Rory McIlroys, the Jon Rahms," Horschel said. "I see Scottie winning a major and I see Sam Burns winning a major."

Reigning British Open champion Collin Morikawa sees Scheffler's success as a tribute to his perseverance.

"As it relates to Scottie's game, I don't think anything has changed," said two-time major winner Morikawa. "Scottie has always been a great player and he's doing the same thing.

"That's what happens. You just have to keep knocking at the door, keep believing in what you're doing. And sometimes you'll get that one break and there you are holding the trophy.

"He's just finding this little hot streak and he's rolling with it."

Success won't spoil Scheffler if he can help it, but he is working to get better to achieve that next major goal.

"I'd like to improve across the board. I feel like you can always be improving," he said.

"I'm not going to revamp my swing or do anything crazy. I'm just going to keep trying to make those incremental improvements, keep my head down and keep working hard."

© 2022 AFP

France24 - World

Anti-war protester arrested in Russia for holding up a poster saying 'two words'

The Observers

Issued on: 01/04/2022 - 11:36

A video showing police arresting a woman during a Moscow protest against the war in Ukraine on March 13 went viral earlier this month. The woman was holding a sign that said, in Russian, “two words” – a reference to an anti-war slogan. Cleverly, her sign doesn’t feature the “war”, as a new law bans the spread of what the government considers false information about the invasion they call a “special operation". 

A woman attended a protest on March 13 in Moscow against the war in Ukraine, carrying a sign reading “two words” in Russian, a reference to the popular anti-war slogan in Russian “niet voyne", which roughly translates as “no to the war”. The woman was arrested by at least seven officers who were wearing riot gear.

Activatica, the Russian independent media outlet that filmed the arrest, sent our team a second video, showing another woman being arrested after reciting a pacifist poem, proof that police are cracking down even on indirect speech.

The cameraman who caught the arrest on camera while filming for Activatica, which is opposed to the war, sent us a longer version of the video. In it, he interviews the woman shortly before her arrest. She hesitates to express herself on camera. 

170 euro fine instead of 15 years in prison 

During their hearing on March 21, the two women were convicted of “violating the established order by participating in a public event” and “disobeying the police”. Each woman was fined the equivalent of 170 euros.

However, if the women had used the word war, they might have been given much harsher sentences. Since the law signed by Russian President Vladimir Putin on March 4, people convicted of spreading “false information” about the Russian army, could receive a sentence of up to 15 years in prison. 

In an effort to circumnavigate this censorship, many anti-war activists have started to hold up blank signs or signs marked with coded messages

The independent Russian NGO OVD-Info says more than 15,000 protesters have been arrested in Russia since the start of the war.

>> Read more on The Observers: How Russian YouTubers are trying to get around censorship

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France24 - World

Families of Cuban protesters left devastated by harsh sentences

Issued on: 02/04/2022 - 03:50Modified: 02/04/2022 - 03:48

Havana (AFP) – Luis Frometa Compte, 59, had been back in the land of his birth for just 40 days when unprecedented anti-government protests broke out all over the country in July 2021.

The forestry technician had been living for 37 years in Germany when he decided to visit his homeland, staying with his sister Virgen Frometa.

He had gone out to buy rum when he joined a protest and started filming it on his mobile phone.

Less than a week later, plain clothed police officers arrested him at his sister's house, and he has since been sentenced to 25 years in prison for "sedition."

"I am asking for my brother's immediate release," said 56-year-old homemaker Virgen Frometa. "And for all the prisoners" arrested following the protests.

"There is a revolutionary suffering inside of me," she told AFP, wiping back the tears in her eyes.

The government response to the protests left one person dead, dozens injured and almost 1,400 detained.

According to the Miami-based Cubalex NGO, more than 700 of them remain in detention.

"No-one starts a revolution without weapons by talking, nor by protesting, nor by saying four things that no-one liked, nor by filming," said Frometa, raising her voice.

'They didn't kill anyone'

Five doors down in the poor neighborhood of Guinera, on the outskirts of Havana, laborer Emilio Roman, 51, is also suffering.

His three children have been convicted of sedition.

Yosney Emilio, 25 and his sister Mackyani Yosney, 23, have been sentenced to 12 years each while Emy Yoslan, 18, was given seven years.

On July 12, 2021, the Roman family was celebrating a birthday.

Mackyani went out to buy cigarettes and on the corner came across the throngs of protesters.

"She was enthralled," as were her brothers, said Roman.

During the two weeks of their trials in January, Roman stayed at the door of the court.

"I didn't have the strength to go in to watch the injustice being committed against all these youngsters," he said from his modest cement house where the bedroom, kitchen and bathroom share the same single space.

The verdict was pronounced on March 16. Cuba's Supreme Court handed down sentences of six to 30 years to 128 protesters accused of sedition and theft.

Those sentenced had taken part in protests in Guinera and the Diez de Octubre municipality, where some of the most violent demonstrations happened.

The heavy sentences shocked many on the island nation, including singer-songwriter Silvio Rodriguez, a fervent defender of the Cuban revolution.

"Sentencing people to 15, 20 and 30 years for public disorder? That does not seem fair to me," Rodriguez said on the Cubadebate website.

"If they committed the acts of violence they have been accused of, then I agree they should be judged and the appropriate punishments applied. But as far as I know, they didn't kill anyone."

Around 90 homes in Guinera have seen at least one family member arrested.

'Disproportionate sentences'

Disillusioned, Roman wants his children to leave Cuba, as thousands of others have done in recent months.

"I don't want them to spend one more day in this disgraceful country," he said.

During his daughter's sentencing she was accused of participating "in the grouping of people leading the disturbances using weapons capable of killing, injuring and damaging with force, such as rocks, poles and bottles, including in the form of explosive devices."

In videos, Mackyani can only be seen "with a bottle in her hand," insists her father.

As for her brothers, they were accused of "throwing rocks and bottles at interior ministry agents."

In response to criticisms, prosecutors claim to have acted transparently and with respect for the rule of law, something disputed by many Cubans.

They accuse protesters of being politically motivated.

"We were able to prove" that there were people who wanted to provoke "a military intervention in Cuba by the United States," prosecutor Yohandris Lopez, told state media outlets.

On Wednesday, the European Union expressed its "great concern" over the "disproportionate" sentences.

Both the EU and US have urged Cuba's authorities to release "political prisoners and those detained while exercising their right to meet and express themselves."

© 2022 AFP

France24 - Monde

Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

Publié le : 01/04/2022 - 14:43Modifié le : 01/04/2022 - 19:34

Romain HOUEIX Suivre FRANCE 24 Suivre

Le tirage au sort de la Coupe du monde de football 2022 a eu lieu vendredi à Doha, au Qatar. Les 29 équipes déjà qualifiées connaissent désormais leurs adversaires. Revivez notre direct.

Tous les qualifiés ne sont pas encore connus mais le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 a eu lieu vendredi 1er avril à Doha. À l'issue de celui-ci, on connait désormais les 8 groupes de 4 équipes qui s'affronteront pour le prestigieux trophée du football du 21 novembre au 18 décembre 2022.

>> À lire aussi : Tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

Retrouvez en haut de cette page l'édition spéciale de France 24

Revivez le tirage au sort avec notre liveblog (s'il ne s'affiche pas, actualisez)

 

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Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"

FOOTBALL

Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

France24 - Monde

Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"

Publié le : 28/03/2022 - 16:21

David RICH Suivre

En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.   

Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan". 

Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe". 

Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). 

La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé 

Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite. 

Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable. 

Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde. 

I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr

March 27, 2022

En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie 

Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité. 

Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit. 

Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw

March 27, 2022

Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout 

Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive. 

Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.

Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse. 

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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

LE FIL DU 18 MARS

Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden

LE FIL DU 24 MARS

Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20

Valeurs Actuelles

« Elle vengera l’affront du Zénith » : Les enjeux du meeting de Valérie Pécresse à la Porte de Versailles à Paris

« Elle vengera l’affront du Zénith ». L’équipe de campagne de Valérie Pécresse l’assure. Le meeting de ce dimanche à la Porte de Versailles à Paris sera plus « offensif ». Dans le fond comme dans la forme, la prestation de la candidate des Républicains à la présidentielle visera comme l’explique ce proche, à « défendre l’authenticité de ses valeurs et la crédibilité de son projet ». Son équipe le reconnaît d’ailleurs volontiers, au « Zénith, elle a voulu joué une comédie qui a été mal perçue ». Avec cet avant-dernier meeting, la présidente de la région Île-de-France sera dans la « continuité du Cannet ». Auprès de Valeurs actuelles, l’entourage de Valérie Pécresse explique qu’« elle prendra la parole pour une durée de 45 minutes. Sa prise de parole se fera avec un pupitre mais lui permettra d’avoir cette liberté de mouvement pour lui assurer une aisance sur scène ».

À une semaine du premier tour, cet événement « s’inscrit dans une séquence de politique nationale à travers trois derniers meetings régionaux », comme l’expose ce collaborateur. Toutefois, les ambitions sont revues à la baisse… « Le meeting de la Porte de Versailles sera un meeting parisien. C’est un meeting régional comme il y en aura à Saint-Raphaël et enfin à Lyon ». Cette revue des moyens se traduit également dans les chiffres, puisque seulement 5 000 spectateurs sont attendus. Un cadre de la Rue de Vaugirard nous explique « qu’il n’y aura pas autant de cars affrétés comme la dernière fois. On s’adresse à un public parisien ».

« Valérie Pécresse fustigera la stratégie de Macron qui veut faire de son combat contre Marine Le Pen l’assurance de sa réélection. »

Sur le papier, Valérie Pécresse axera son allocution sur « l’impasse pour la France d’un nouveau duel Macron/Le Pen ». « La droite républicaine doit s’affirmer dans cette dernière ligne droite pour ne plus être le suppôt du Rassemblement national et d’En Marche comme en 2017. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de sa prise de parole de montrer qu’elle a la seule candidature à droite capable d’installer un rapport de force avec le système déjà préétabli », insiste ce proche.

L’axe de son discours est déjà tout tracé : « Elle fustigera la stratégie de Macron qui veut faire de son combat contre Marine Le Pen l’assurance de sa réélection. » À ce titre, elle cherchera à « montrer aux Français qu’avec ce stratagème de Macron, qui a les sondages avec lui, vous allez être conduit dans une situation où vous n’avez pas à aller ». En somme, l’idée est de montrer, comme l’indique son équipe, « qu’elle est en mesure de développer plus qu’un projet, mais une vision pour le pays. Elle devra prouver aussi que ce que cherche Macron c’est imposer un clivage mortifère sans conviction et sans débat, dans lequel cela se limite à sa seule confrontation avec Marine Le Pen ».      

Parmi les thèmes qui seront abordés, le régalien et le pouvoir d’achat. Une mantra chère à Marine Le Pen. Et ça, Valérie Pécresse ne le sait que trop bien. « Contre les extrêmes qui sont l’assurance vie d’Emmanuel Macron, Valérie doit s’imposer comme la candidate de la sécurité et des mesures en faveur du pouvoir d’achat, confie un conseiller de la candidate LR. Valérie, elle défend un programme chiffré. Elle est la toute première candidate et ce depuis le congrès à avoir parler d’indexation automatique des retraites sur l’inflation. Marine Le Pen, c’est bien pour elle, tente de suivre la même stratégie. C’est tout l’enjeu de sa prise de parole, confronter le réalisme de ses réformes au stratagème politique d’Emmanuel Macron ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

Issued on: 01/04/2022 - 16:10Modified: 01/04/2022 - 16:11

Tom WHEELDON

As Emmanuel Macron enjoys a substantial poll lead ahead of April’s French presidential vote, his opponents are trying to capitalise on revelations that spending on consultancy firms soared to nearly €1 billion during his presidency. But the controversy looks unlikely to torpedo his re-election campaign. 

Just over five years ago the upstart ex-economy minister Macron surfed to the top of the polls and rode that wave all the way into the Élysée Palace after a financial impropriety scandal kiboshed conservative frontrunner François Fillon

This time Macron is the subject of an alleged scandal, as his electoral opponents focus on a Senate report which revealed earlier this month that public spending on management consultants more than doubled from 2018 to 2021, climbing from €379 million in 2018 to almost €893 million in 2021. The report also suggested that a major recipient of this spending, McKinsey, paid no corporation tax in France over the past decade, an allegation the US firm denies.

This comes after Politico broke the story in early 2021 that France was relying on McKinsey’s advice amid an initially sluggish Covid jab rollout.

While the extensive use of such firms is common practice in many Anglophone countries, in France the government is expected to rely on the highly-regarded civil service to administrate instead of drafting in private contractors. 

>> 'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

To assess the so-called McKinsey affair’s significance for the presidential campaign, FRANCE 24 spoke to Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.

Smith suggested that, for people who already disliked Macron, the affair entrenches the idea that he is a haughty “president of the rich” – but it is unlikely to shift the dial for an incumbent riding high in the polls.

What seems to have motivated the French state to pay so much money for consulting services, especially when that work is done by the civil service? 

Emmanuel Macron has spoken already about how a lot of these were one-off projects, and that was the main justification. He said it was cheaper to hire consultants to do such projects than to commission new civil servant roles, to pay their salaries and pensions. He also spoke about how – although he hasn’t cut the civil service — he inherited a reduced civil service, so he felt there were gaps in capacity. So Macron justified it through the response to Covid. McKinsey consultants have been involved in testing programmes, vaccination, the health pass; all big-ticket items that needed a state response.

Macron was very keen to point out that the consultants were involved in technical matters – delivery and so on – not policy.  And he’s trying to justify their use as an economical measure, a way to save money rather than expanding the civil service and therefore state spending.

How does the McKinsey affair affect Macron’s image?

The difficulty with it is that it reinforces the image of the “president of the rich”; it reinforces the image of Macron as someone of the boss class, someone flashy. It gives a powerful rhetorical tool to his opponents, who are able to point to the crisis in purchasing power, the struggles around people paying for food and fuel – and point to already rich people getting richer thanks to the state.

It also creates difficulty for Macron because of the corporation tax issue. That has the whiff of scandal about it. Already if you look at what his opponents have said, you’ve got [populist Rassemblement National leader] Marine Le Pen talking about a “national scandal”, you’ve got [far-left La France Insoumise leader] Jean-Luc Mélenchon and [far-right candidate] Éric Zemmour talking about how they wouldn’t employ consultants. 

So the McKinsey affair supplies a weapon that they can wield against him. 

Macron’s great appeal has been on competence. The greatest weakness many of his opponents have is that – in all honesty – I think most French people look at them and don’t think they could run the country. Anything that weakens that sense of propriety and competence around Macron is something his opponents will seize on.

But is the affair enough to change the dynamic, less than ten days before the first round on April 10?

I think it will add to the dossier for people who already dislike Macron. I don’t think it’s likely to put people off voting for Macron if they are inclined to do so. 

I don’t think this marks a dramatic shift. Governments use consultants. François Hollande used consultants. Nicolas Sarkozy used consultants. This is part of how governments work.

Macron has a technocratic appeal. He talks about getting the job done as efficiently as possible; getting the best people in to do the job. That’s one way of looking at this whole thing and I think that’s how many people will look at it. 

I think [the McKinsey affair] is a mini-scandal, a weak weapon to use against Macron. But this close to the election I think it’s all [his electoral adversaries] are going to be able to throw at him.

Many of Macron’s opponents have a much more populist appeal. Le Pen and Mélenchon will talk about corrupt elites and the idea that this is representative of that type of politics.

So [the McKinsey affair] is something that his opponents – for want of bigger scandals – will want to use to contrast themselves with Macron’s technocratic stance. This affair will reinforce and galvanise the opposition that Macron already faces, and as we can see that remains a sizeable opposition from people with a much more populist framing. 

French presidential election © France 24

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French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

Valeurs Actuelles

“Je ne changerai pas de prénom” : Eric Zemmour interpellé lors de sa visite à Rungis

Eric Zemmour s’est rendu ce vendredi matin au marché de Rungis (Val-de-Marne) pour échanger avec des travailleurs et « la France qui se lève tôt ». Une visite durant laquelle le candidat du parti Reconquête ! a été interpellé sur ses mesures en matière d’immigration, rapporte BFM TV.

« Pourquoi ces gens viennent en France ? », a demandé un travailleur d’origine malienne au candidat. Lequel a répondu : « Je vous assure qu’ils ne viennent pas pour travailler. Sur les 275 000 entrées légales, il y a seulement 12% des gens qui viennent travailler ». Et son interlocuteur de lui rétorquer : « Moi, je suis Malien, je parle du Mali. Je ne peux pas parler d’autres personnes. Mais je sais que tous ceux qui viennent là, viennent pour travailler ». Un autre travailleur a apostrophé Éric Zemmour : « Enchanté, Mohammed ! Ne vous en faites pas, je ne changerai pas de prénom ». « Ah, mais ça, je ne vous le demande pas ! », a rétorqué le candidat à l’Élysée.

#ZemmourRungis pic.twitter.com/MhS2hmRUkE

— Eric Zemmour (@ZemmourEric) April 1, 2022

Mosquée

Plus loin dans le marché, d’autres salariés – pour certains étrangers – ont fait part de leur désapprobation du programme d’Éric Zemmour. L’un d’entre eux lançant ironiquement, « Allah Akbar », au candidat. D’autres défendaient une France « bleu blanc rouge multicolore » ou lui demandaient de « laisser leurs enfants tranquilles ». L’ex-polémiste a aussi été interrogé par un passant sur la question des mosquées, lui demandant s’il comptait « les fermer ». « Je ne ferme aucune mosquée s’il n’y a pas de salafistes ou de frères musulmans », a répondu Eric Zemmour. « Bon ça va alors, à mon avis, vous n’allez rien fermer ! », a ajouté l’homme. Un autre passant a également alpagué le candidat : « Il vous plaît le marché ? Il y a beaucoup d’étrangers ici. Ça, c’est la vraie France ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

Issued on: 31/03/2022 - 07:59

Benjamin DODMAN Follow

Unruffled by defections and the rise of a far-right challenger, Marine Le Pen has steadied her ship in the final stretch of France’s presidential campaign, pulling ahead of rivals as she closes in on a replay of her 2017 duel with Emmanuel Macron.

As he walked off the stage following his latest fiery address in Marseille on Sunday, an exhausted Jean-Luc Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest.

“Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, the veteran leftist added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”

The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen have a shot at the Élysée Palace. It is also the third time the two candidates are vying for the elusive vote populaire – the working-class electorate that was once solidly left-wing but has since drifted to the far right.

French presidential election © France 24

As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. With just 10 days to go before the first round on April 10, Le Pen is polling in second place behind the incumbent, President Emmanuel Macron. Crucially, polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.

Second-round data also looks encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago. A poll by the Ifop-Fiducial group published on Monday indicated Macron would win by just 53% versus 47% for Le Pen – a gap narrow enough to send alarm bells ringing in the president’s camp. 

Pollsters have warned that such figures are to be taken with a pinch of salt, pointing to an unprecedented number of voters who are unsure who to vote for or indeed whether to vote at all. Still, Le Pen’s solid ratings underscore the resilience of the National Rally leader, who was upstaged by her noisier rival on the far right – the former pundit and political upstart, Éric Zemmour – for much of the campaign.

Battle on the far right

Zemmour’s provocative outbursts offered him unrivalled exposure during the first months of campaigning, while his ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.

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Instead, the leader of the National Rally appears to have seen off her turbulent challenger, who is now regarded as a very long shot for the April 24 run-off.

“Le Pen may have lost some of her cadres, but the voters who have long backed her and her party are still there,” said Jérôme Sainte-Marie, head of the PollingVox institute, in an interview with FRANCE 24. “She is simply rebuilding her electorate from 2017.”

Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims have helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era. 

“Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences-Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.

“Le Pen has one clear advantage, she has learned from her father the pitfalls politicians must avoid if they are to broaden their appeal: the gaffes, the wrong words, the ill-judged statements that forever haunt candidates and banish them to the fringes,” she told FRANCE 24.

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The National Rally leader has noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she has studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, has clumsily referenced. 

Instead, the veteran far-right candidate has demonstrated a measure of empathy and flexibility, said Alduy, noting that she “immediately spoke in favour of welcoming Ukrainian refugees when war broke out” – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.  

The strategy appears to be paying off. According to an Ipsos study published by Le Monde on Monday, the number of people who see Le Pen as a threat has dropped two points since January to 51%. While 50% of people surveyed said they would “under no circumstance” vote for her, the figure was higher for both Zemmour (64%) and Mélenchon (53%).

On the surface, her party’s election platform has also undergone a makeover, abandoning some of the more controversial policies from 2017. Gone are the promises to quit the Eurozone, achieve “zero immigration” or ban dual nationality. Le Pen has also softened her stance on societal issues, dropping her opposition to gender-parity policies and shelving plans to call a referendum on reinstituting the death penalty.

When Zemmour surged in the polls in late 2021, critics suggested Le Pen had gone too far in her efforts to “normalise” the former Front National – turning it from radical to bland. But party officials have welcomed the shift in perception, noting that some analysts have stopped labelling the National Rally “far right”, adopting alternative labels such as “national populists”.

Jordan Bardella, the party’s youthful number two, defended the strategy earlier this month at a gathering of rival right-wing candidates hosted by the ultra-conservative magazine Valeurs Actuelles, which has actively pushed Zemmour’s campaign.

“All the changes we have made over the past five years have been designed to transform what had long been a protest pitch into a path that is politically viable, juridically applicable and politically serious – in short, into a platform for government,” he said, striking a pragmatic tone that contrasted markedly with anti-systemic language of past campaigns.

The cost of war

Le Pen’s best efforts to appear “presidential” could easily have been derailed by the outbreak of war in Ukraine, which upended a lacklustre campaign and offered Macron a wartime bump in the polls.

Like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that feature a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.

Instead, the war has highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.

“Le Pen was very quick to blame Putin for the war and then shift the discussion to the war’s impact on people’s purchasing power, which has been her mantra since the start of the campaign,” Alduy noted.

While condemning Putin’s aggression, the far-right leader has criticised Western sanctions against Russia, flagging their impact on French households already saddled with surging energy prices. She has promised to tax the big energy companies that make “fat profits” from the crisis, a stance popular with her core, working-class electorate. At the same time, she has bolstered her ideological credentials with talk of limiting benefits to French nationals.

The campaign’s general shift towards the concerns of low-income workers has played into Le Pen’s hands, validating her decision to shun large rallies in favour of small-scale gathering in towns and villages – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits.

While her rivals have bickered on TV sets and Macron has focused on the international stage, the National Rally leader has spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She has cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing how she plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples. 

A lot of this has taken place below the media’s radar, fostering the impression that – as Mélenchon claimed in Marseille – Le Pen was somehow rising in the polls “without even campaigning”.

Macron’s polar opposite

While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to voters, said Alduy, noting that “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”

The strategy is aimed at drumming up support among what is already a consolidated voting group, said PollingVox’s Sainte-Marie.

“Le Pen’s electorate has become a class-based one, combining blue-collar workers and employees, most of them low-earners from the private sector,” he said. “Their vote signals both support for Le Pen and her platform, and also a form of social identity.”

That social bloc has identified the National Rally leader as Macron’s polar opposite, and the one with the best chance of defeating him in the second round on April 24, Sainte-Marie added: “She represents a vision of the world and social categories that are the exact opposite of ‘Macronism’, making her a natural recipient of the anti-Macron vote.”

The trouble for Le Pen is that her working-class voters are also among those most likely to shun the polls. It was the case in last year’s regional elections, when the National Rally suffered its worst defeat in years amid record levels of abstention. 

“We’re talking about an economically vulnerable segment of the population that is typically torn between voting against the system or shunning the system,” Sainte-Marie explained. “In the absence of a mobilising campaign, anti-systemic parties tend to be hurt most by abstention, as was the case in the latest regional elections.”

Le Pen has clearly identified the threat of low turnout among her voters as the main obstacle en route to the second round. She has pleaded with supporters to turn out in large numbers on April 10.

“Don’t listen to those who claim all is lost and Macron will win,” she told a crowd of several hundred in the northern town of Bouchain earlier this month. “They’re trying to demobilise you, to demoralise you, to make you give up – in truth, to switch off the people of France. But we won’t let them. Rise up to say enough is enough!”

Whether or not Le Pen’s supporters “rise up” will depend, in large part, on their perception of her chances of victory, said Sainte-Marie. 

“It’s the big unknown factor, whether voters will resign themselves to the inevitability of Macron’s re-election,” he said. “Frankly, the circumstances of this campaign are so extraordinary we simply cannot make a prediction.”

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Le Pen’s niece joins forces with far-right rival Zemmour

Valeurs Actuelles

McKinsey, un cabinet de conseil au cœur de la stratégie vaccinale

« Est-ce que le gouvernement dans cette période [la pandémie, NDLR] a délégué la gestion de crise à des consultants ? La réponse est non. Parce que c’est un fantasme ». Lors d’une conférence de presse organisée en urgence mercredi soir, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a balayé d’un revers de main les conclusions du rapport au vitriol du Sénat sur le recours aux cabinets de conseil. Intitulé comme suit, Un phénomène tentaculaire : l’influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques, ce document met notamment en lumière le rôle du cabinet McKinsey dans la mise œuvre de la stratégie vaccinale par le gouvernement. « Lorsque la situation est exceptionnelle, l’État ne lésine pas sur les moyens pour protéger les Français », s’est défendue la ministre.

Selon ce rapport, l’État a dépensé « au moins 41,05 millions d’euros pour des prestations de conseil pendant la crise sanitaire ». Étant précisé qu’il s’agit d’une estimation minimale ; en effet, les sénateurs n’ont pas eu accès à l’ensemble des commandes passées par les différentes administrations de l’État.

 

Issue du rapport sénatorial du 16 mars 2022.

Le gouvernement persiste dans le déni

À quelques jours du premier tour de la présidentielle, les conclusions des travaux de la commission d’enquête du Sénat, rendues publiques le 17 mars, inquiètent jusqu’au plus haut sommet de l’État. Aussi le gouvernement s’est-il lancé dans une périlleuse opération de déminage : « Aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme et la décision revient toujours à l’État », a juré Amélie de Montchalin au cours de cette même conférence de presse. Au sein de la chambre haute, on conteste cette affirmation et l’on souligne « une influence avérée des cabinets de conseil sur la prise de décision […], la maîtrise d’outils stratégiques de gestion de la crise […] C’est particulièrement le cas pour l’intervention de McKinsey sur la campagne vaccinale ». 

De son côté, la macronie y voit une boule puante de campagne, une concrétion de « récupérations politiques et de manipulations grossières », et non un scandale d’État, comme le dénonce une partie de l’opposition. « La méthode de gestion d’Emmanuel Macron ressemble plus à celle d’une PDG d’une multinationale », tacle la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône,Valérie Boyer. D’après elle, le vrai scandale ne réside pas tant dans le fait d’avoir recours à des cabinets de conseils que dans « la manière dont cela s’est fait dans le cas de McKinsey ». À savoir, une forte collusion entre la macronie et les consultants de Mckinsey, le tout sur fond d’optimisation fiscale, de prestations exorbitantes, d’accès à des informations hautement stratégiques, ou encore de culture du secret.

Jeudi matin, sur RTL, le candidat Eric Zemmour s’est engouffré dans la brèche pour dénoncer une forme de vassalisation de la France par les États-Unis : « J’accuse Emmanuel Macron d’être soumis aux Américains de façon vraiment scandaleuse. » 

McKinsey au cœur de la Task Force vaccins

Pour la commission d’enquête, c’est un fait : « McKinsey est intervenu sur des enjeux stratégiques de la campagne vaccinale » et ce, en coordonnant « le registre des actions et décisions clés et préparé les réunions quotidiennes au sein de la task force « vaccins ». » Plus loin, le rapport précise que « McKinsey est d’abord missionné pour « consolider l’organisation de la task force » et former ses membres, dans le cadre d’un transfert de compétences ».

Extrait du rapport sénatorial du 16 mars 2022 : « Un phénomène tentaculaire : l’influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques ».

Techniquement, le cabinet américain produit de multiples documents – synthèses, des infographies, des supports PowerPoint, etc. – destinés à Emmanuel Macron, Jean Castex ainsi qu’au Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN). En outre, Le cabinet s’est occupé de la préparation et de la présentation du point cabinet du ministère de la Santé qui avait lieu tous les lundis.

Signe de cette proximité étroite entre McKinsey et l’administration, les consultants du cabinet ont fini par être assimilés à des agents publics à part entière lors de la crise sanitaire. Lors d’une audition sénatoriale en janvier, l’un des directeurs associés du cabinet en France, Thomas London, a ainsi expliqué que les consultants privés disposaient des badges d’accès à la cellule de crise du ministère de la Santé.

En théorie, le cabinet international de conseil devait intervenir pendant trois semaines lors du lancement de la campagne de vaccination. En pratique, la mission prolongée durant plus d’un an, du 30 novembre 2020 au 24 septembre 2021, puis du 23 décembre 2021 au 4 février 2022. Pour un coût total de 11,63 millions d’euros.

Last but not least, le Canard enchaîné a révélé une autre information troublante. Le 23 décembre 2020, lors d’une visioconférence organisé par Olivier Véran avec des directeurs d’hôpitaux, le ministre de la Santé passe la parole à une tierce personne chargée de présenter la méthode de la stratégie vaccinale retenue par le Gouvernement ; un certain Maël de Calan, ancien conseiller économique d’Alain Juppé et candidat malheureux à la présidence des Républicains en 2017. La raison de son intervention ? Outre sa fonction de président du Conseil départemental du Finistère, Maël occupe un poste de consultant chez… McKinsey. Ce qui n’est pour arranger les affaires du ministre de la Santé.

Les contradictions d’Olivier Véran lors des auditions

En effet, la commission sénatoriale a relevé de multiples incohérences dans les déclarations d’Olivier Véran concernant le rôle du cabinet de conseil durant la crise. Interrogé sur la traçabilité des prestations des cabinets de conseil, le ministre de la Santé s’est légèrement emmêlé les pinceaux. Dans un premier temps, il a expliqué que McKinsey était intervenu « en appui ou conseil d’un chef de projet interne à l’administration […] avec des livrables clairement identifiés », donc des documents qui comportent le logo du cabinet. De fait, les cabinets de conseil n’ont pas le droit d’utiliser le sceau ou le logo de l’administration. Or, dans un second temps, Véran a admis à demi-mot le non-respect de cette obligation déontologique : « Si vous aviez voulu les documents estampillés par McKinsey présents dans le dossier, vous auriez eu une feuille blanche. » Conclusion : le cabinet a donc bien rédigé des documents flanqués du logo du ministère de la Santé.

Mais les manquements en matière de traçabilité ne s’arrêtent pas là. Ainsi de cette synthèse des cibles hebdomadaires de vaccinations, qualifiée de « document interne » par le ministre de la Santé,  qui a été transmise au Conseil de défense et de sécurité nationale le 23 août 2021. Une fois encore, l’enquête du Sénat a révélé que les « traces numériques » du document Powerpoint provenait d’un consultant de McKinsey. Autre indice et non des moindres : le document ressemble comme deux gouttes d’eau à un autre document « conçu par McKinsey pour le gouvernement australien ».

Enfin, en théorie le ministère de la Santé soumet les consultants des cabinets à des obligations déontologiques et à des déclarations d’intérêts. Chose que le directeur associé de McKinsey a confirmé lors de l’audition. La commission « n’a retrouvé que cinq déclarations d’intérêts renseignés par des salariés du cabinet McKinsey [sur les 5 000 fichiers transmis par le ministère, NDLR], pour la plupart consultants juniors ».

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France24 - Monde

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

Publié le : 27/03/2022 - 09:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.

"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.

En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.

Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.

Une "externalisation de la répression"

Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.

À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.

Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.

29 survivants sur 1 112 hommes

Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.

Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.

Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.

"Je pars à destination inconnue"

Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".

Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.

Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".

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Valeurs Actuelles

[Tribune] La République “des copains et des coquins ?”

En effet, soyons lucide : ce n’est pas pour son programme très vague – ni grâce à ses talents d’orateur – qu’Emmanuel Macron a bénéficié du soutien populaire en 2017. Le contexte judiciaire très particulier et le dégagisme, qu’il a suscité, ont davantage joué que son originalité pour permettre à l’ancien banquier d’affaires de réussir un hold-up. Ce que les Français n’ont réalisé que tardivement, c’est qu’il s’était appuyé sur la mobilisation souterraine et efficace de mécènes très fortunés évoluant au sein du capitalisme hexagonal ou dans les milieux d’affaires étrangers. Comme l’ont révélé les MacronLeaks, le candidat était bel et bien celui de 800 personnalités richissimes, essentiellement franciliennes, étrangères et expatriées, qui ont financé à elles seules à l’époque la moitié de la campagne, en utilisant tous les ressorts légaux possibles.

Lui-même avait gommé tout ce qui pouvait trop le rattacher à la banque d’affaires. Il en avait même fait un peu trop, en présentant un patrimoine à peine supérieur à Jean Lassalle (310 000 euros). Banquier, ça eut payé, aurait-dit Fernand Raynaud. Nul n’avait trop voulu creuser sur ses 3 millions de revenus “officiels” entre 2009 et 2013 qui s’étaient tout bonnement volatilisés. Le candidat avait dû probablement dépenser près d’un SMIC par jour entre 2009 et 2012.

Ce qui interpellait dans l’odyssée macronienne, c’était l’ampleur inédite de la levée de fonds (16 millions soit plus de deux fois Sarkozy en 2007).

Cette incongruité mise à part, qu’un candidat soit financé par des personnes fortunées n’est pas en soi choquant : la démocratie est à ce prix, une campagne à un coût. Ce qui interpellait dans l’odyssée macronienne, c’était l’ampleur inédite de la levée de fonds (16 millions soit plus de deux fois Sarkozy en 2007). Ce qui interroge aujourd’hui c’est la contrepartie de ce soutien. Pour les bonnes fées d’Emmanuel Macron, une partie de leur investissement réalisé n’a pas été à fonds perdus et s’est même révélé un bon investissement avec des mesures fiscales qui ont permis un gain de pouvoir d’achat de 2,8 % pour le 1 % de Français les plus riches, et même 4 % pour les 0,1 % les plus fortunés. Si ce retour d’ascenseur – certains appelleraient ceci du clientélisme – peut sembler politiquement ou moralement choquant, il n’en est pas moins légal.

En revanche, ce qui est plus dérangeant, ce sont les autres contreparties, réelles ou supposées, à destination des amis du président. La commission d’enquête sur Alstom présidée par Olivier Marleix a ainsi détecté en 2018 un possible « pacte de corruption » autour de la vente de ce joyau industriel : alors que cette banque d’affaires a empoché 12 millions d’euros dans ce deal en 2014, de nombreux associés de chez Rothschild figuraient parmi les premiers donateurs d’En marche en 2017. De son côté, Bank Of America en a obtenu 10 et s’est distinguée en embauchant en juillet 2014, soit en pleines négociations, David Azéma, directeur général de l’Agence des participations de l’État, chargé d’étudier l’entrée de la puissance publique au capital… d’Alstom.

L’exemple d’Alstom n’est pas un cas à part. Malheureusement, à plusieurs reprises au cours du mandat, des opérations à la légitimité industrielle faible – comme le rapprochement Suez/Veolia ou l’affaire des chantiers navals de l’Atlantique – ont été pointées du doigt avec l’ouverture d’enquête sur des trafics d’influence remontant à l’Élysée. Toujours dans le même registre du mélange des genres, citons le recrutement, en plein débat parlementaire sur la question, par Bank of America de Bernard Mourad pour gérer le processus de participation à la privatisation d’Aéroport de Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ). Il se trouve que ce financeur de la campagne de Macron l’avait justement orienté en 2008 vers la banque d’affaires. Tous ces signaux faibles conduisent à brouiller l’image d’un président dédié à l’intérêt général, par l’accumulation d’indices suspects de mélanges des genres permanents. À chaque fois, on retrouve un “ami” du président, ex-(ou futur) financeur.

Dans ce contexte chargé, l’affaire McKinsey résonne particulièrement, car elle est un condensé de la macronie : tout d’abord une campagne de 2017 alimentée en hommes et en notes par McKinsey, puis un parti présidentiel dominé (et dirigé !) par les mêmes conseillers, et ensuite l’État qui devient lui-même – surprise – accroc aux analyses du cabinet. Si personne ne conteste la nécessité d’avoir recours à du conseil, là encore les montants interrogent (1 milliard d’euros, soit l’équivalent de 5 000 places de prison) et surtout le côté opaque de cette opération : Emmanuel Macron a beau s’exonérer de toute responsabilité juridique, il ne saurait minorer le fait que ces contrats ont transité encore une fois par un de ses très proches (Karim Tadjeddine). Se dessine peu à peu le spectre d’un État mis au service d’intérêts privés, voire étrangers. Le mix est détonnant : pantouflage, endogamie, optimisation fiscale, favoritisme.

« Il y a quelque chose de pourri au royaume de Macronie. »

Le scandale McKinsey surgit à un moment où la sincérité du président lui-même sur ses propres revenus ressurgit. Deux journalistes du média off-investigation ont ainsi voulu comprendre comment la déclaration de patrimoine du président en 2022 était de nouveau étrangement basse (550 000 euros) au vu de ses émoluments à l’Élysée (800 000 euros de traitement en 5 ans). Cette enquête les a conduits à découvrir de manière fortuite qu’une partie de ses gains perçus comme banquier d’affaires – on parle ici de 5 à 10 millions d’euros, bien supérieurs aux 3 millions dont avait vaguement trace – n’avaient jamais été déclarés. Il s’agit de commissions versées au moment du “deal” entre Nestlé et Pfizer pour plus de 9 milliards d’euros, “deal” réalisé à l’époque par la banque Rothschild et piloté par Emmanuel Macron en personne. L’existence de trusts à l’étranger, couverts par un accord avec Bercy, a été évoquée.

Le fait qu’Emmanuel Macron n’ait jamais voulu s’expliquer, que personne – à part l’Humanité ! – n’ait osé questionner le pouvoir sur ces étranges oublis, que le PNF qui a “fait” l’élection de 2017 soit aux abonnés absents, rappelle les vers de Shakespeare : « Il y a quelque chose de pourri au royaume de Macronie. » Valérie Pécresse, dont la presse a largement commenté, disserté, disséqué le patrimoine en cherchant à tout prix – et en vain – un enrichissement frauduleux, n’a pas bénéficié de la même mansuétude. Pourquoi ce deux poids-deux mesures ?

Pendant que la noblesse politique batifole avec le monde des affaires en singeant l’atmosphère décadente des liaisons dangereuses, que la République des copains et des coquins étale sa joyeuse insolence dans les médias, le prix de la vie augmente pour les Français des classes moyennes et populaires. C’est un chiffon rouge, dans un pays qui a connu les Gilets jaunes, alors même que les grands perdants du quinquennat qui s’achève ont été les 5 % des ménages les plus pauvres.

Le sujet n’est pas de diaboliser l’argent, comme le fait l’extrême gauche, ou les riches. Il n’est pas de jeter aux chiens des noms en pâture ou d’éclabousser des milliers pour les agissements de quelques-uns, mais de veiller à ce que l’État reste l’instrument de la volonté générale ; que le premier des Français respecte nos lois ; qu’il fasse passer son intérêt après celui de la France. C’est toute la différence entre un président et un monarque absolu, pour lequel les intérêts se confondent en sa personne, et qui ne rend des comptes qu’à Dieu. Emmanuel Macron n’est ni Jupiter ni un roi, mais un président élu : il doit s’expliquer et convaincre le peuple qu’il incarne toujours, lui et ses “amis”, la “République exemplaire”. S’il en est encore capable.

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France24 - Monde

Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

Publié le : 27/03/2022 - 14:39

Marc DAOU Suivre

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

March 25, 2022

Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

March 25, 2022

S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

"Missile monstre"

Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

March 24, 2022

Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

Avec AFP 

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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

Valeurs Actuelles

Les Républicains se déchirent sur un éventuel ralliement à Emmanuel Macron au second tour

Après une tribune de soutien à Valérie Pécresse, publiée mercredi 30 mars dans les colonnes du Figaro, Les Républicains (LR) se divisent sur la stratégie à adopter après le premier tour de la présidentielle, rapporte le quotidien Le Monde. Chez LR, deux camps s’opposent : certains envisagent un ralliement si Emmanuel Macron venait à être réélu, quand d’autres veulent rester dans l’opposition.

À l’origine de la discorde, une tribune proposée par le député d’Eure-et-Loir Olivier Marleix. Une initiative soucieuse de faire taire les rumeurs d’un ralliement des députés LR à Emmanuel Macron au lendemain du premier tour de la présidentielle. Ce texte a fait réagir certains élus LR qui l’ont jugé trop sévère vis-à-vis du président sortant et trop laxiste envers Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Dissensions

Des débats houleux avec en toile de fond une défaite hypothétique de Valérie Pécresse et les perspectives d’un ralliement au sein d’une éventuelle coalition gouvernementale. « Chers collègues. En quoi est-ce si compliqué d’affirmer tranquillement et sereinement, en une phrase dans la tribune, que ni le projet de Valérie Pécresse ni nous-mêmes ne sommes compatibles avec Emmanuel Macron ? », s’est agacé le député du Bas-Rhin Patrick Hetzel, au vu des dissensions.

Repris en main par Damien Abad, président du groupe LR, la dernière mouture de la tribune sera finalement intitulée : « Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l’élection présidentielle ». Dans le corps du texte, les députés déclarent : « Nous ne sommes solubles ni dans la majorité incarnée par Emmanuel Macron, ni dans l’extrême droite incarnée par Marine Le Pen et Éric Zemmour ».

Car c’est aussi la question d’un ralliement à Éric Zemmour qui interroge Les Républicains. Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti avait de son côté fait savoir son intention de voter pour le candidat de Reconquête ! s’il venait à se qualifier au second tour. Sur ces dissensions, Annie Genevard, élue du Doubs, assume : « Des discussions vives, argumentées, il y en a tous les jours dans tous les groupes humains, c’est même sain ». En berne dans les sondages, la candidature de Valérie Pécresse pourrait être synonyme d’une troisième défaite d’affilée pour Les Républicains.

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L'Humanité

Le gouvernement Mitsotakis accusé de bâillonner les médias

Actu

Grèce La droite au pouvoir depuis 2019 cherche à faire taire les critiques, sans ménagement... Sur injonction politique, la justice poursuit les journalistes auteurs de révélations gênantes. Ce qui vaut à Athènes un rapport cinglant dénonçant les attaques contre l’information.

Thomas Lemahieu

C’est un rapport dévastateur pour le gouvernement Nouvelle Démocratie (droite), accusé d’ « avoir exacerbé la crise systémique frappant la liberté de la presse en Grèce  ». Selon la coalition européenne Media Freedom Rapid Response (MFRR), qui travaille notamment avec la Fédération européenne des journalistes (FEJ) et Reporters sans frontières (RSF), le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir à Athènes depuis juillet 2019, cherche à « contrôler le message » et à « faire taire les voix critiques ». «  Cela intervient dans un marché médiatique polarisé et fragmenté politiquement, dénoncent les auteurs du document paru il y a quelques jours. Les publications comme les journalistes individuels qui sont du point de vue idéologique du côté de l’opposition ou qui se tiennent simplement sur une position neutre sont ciblés par le gouvernement qui leur réserve un traitement différencié mettant à mal leurs activités professionnelles. Cela s’accompagne d’une grande opacité autour des budgets publicitaires étatiques et, en l’occurrence, de leur distribution opérée sur la base de la ligne politique des médias. »

des journalistes d’investigation attaqués pour « concours à une conspiration »

Dans son rapport, MFRR pointe l’enquête bâclée après l’assassinat de Giorgos Karaïvaz, un journaliste célèbre pour ses révélations sur le milieu du crime organisé. L’organisme ajoute les restrictions à la liberté de l’information affectant les journalistes couvrant la gestion de la crise migratoire dans les îles de la mer Égée, mais également dans le cadre des manifestations de rue dans tout le pays. Le document, qui dénonce également des « procédures bâillons », s’attarde sur les cas emblématiques de Kostas Vaxevanis et de Gianna Papadakou. Ces deux journalistes d’investigation ont participé à la mise en lumière des plus grands scandales de corruption (Novartis) et d’évasion fiscale (liste Lagarde) au cours de la dernière décennie et sont à présent poursuivis pour « concours à une conspiration », en partenariat avec des magistrats, contre plusieurs ministres et personnalités liés à la droite au pouvoir (lire l’Humanité du 8 février). D’après Pavol Szalai, l’un des spécialistes des Balkans à RSF interrogé par Euractiv, « la situation en Grèce est en train de devenir similaire à celle de la Hongrie ».

« Le rapport souligne comment la Grèce est devenue un pays problématique sur les questions liées à la liberté de la presse et à la démocratie », a immédiatement réagi Alexis Tsipras, l’ancien premier ministre et dirigeant de Syriza. À droite, les proches de Mitsotakis ont choisi de faire le dos rond et se paient même le luxe de tenter une contre-offensive. « C’est dommage qu’un parti grec adopte et utilise un rapport qui porte atteinte à la fois à la presse grecque et à ses responsables, et aux institutions de notre pays, rétorque le porte-parole du gouvernement Yiannis Economou dans un communiqué. La Grèce est un pays européen régi par l’État de droit, et l’indépendance de la presse y est garantie par la Constitution. Le pluralisme et la liberté d’expression et de critique sont une pratique quotidienne. »

Grèceliberté de la presse
L'Humanité

le billet.  Welcome, Médor !

Actu

Marc de Miramon Marc de Miramon

Hostile à toute migration en provenance des pays du Sud, voilà que le Royaume-Uni se réveille pour ouvrir en grand ses bras aux réfugiés ukrainiens, mais pas seulement. L’affaire agite la presse et mobilise l’administration de Boris Johnson : comment faciliter l’accueil de ceux qui fuient la guerre, leur chat ou leur chien sous le bras ? Le gouvernement britannique précise dans un communiqué officiel qu’un « nouveau processus simplifié » a été adopté pour les « nombreuses personnes fuyant le conflit (et qui) n’auront pas été en mesure de compléter les préparatifs de santé complets pour leurs animaux de compagnie ». Tout cela avec le concours de « l’Agence de santé animale et végétale » qui fournira « des approbations rapides et des dispositions de quarantaine pertinentes », pour lesquelles tous les coûts seront couverts. Si « l’Humanité Magazine » compatit évidemment au sort des pauvres chiens et chats ukrainiens attachés à leur maître – et réciproquement –, rappelons que le Royaume-Uni dispute avec le Danemark la première place, en Europe continentale, des pays ayant mis en place les mesures les plus cruelles pour décourager l’immigration d’autres réfugiés fuyant la guerre, qu’il s’agisse des Afghans, des Yéménites ou des Syriens.

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France24 - Monde

VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59

Cyrielle CABOT

Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.

Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24. 

Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus. 

Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides. 

"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il  ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."

Cacher sa séropositivité 

Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février." 

Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il. 

Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !" 

"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"

Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans

Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.

"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"

"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"

Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques. 

"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.

Difficulté d'accès aux populations précaires

"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus." 

Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il. 

Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.

"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."

Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas. 

*Le prénom a été modifié

>> À (re)voir sur France24 : L'espoir d'un vaccin ARN contre le Sida

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Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort

Sida : des années de recherche et toujours pas de vaccin

L’invité du jour

Florence Thune, directrice générale de Sidaction : "Mettre un préservatif, c’est un geste simple"

New York Times - World

Ukraine Live Updates: 3,000 Civilians Escape Besieged City of Mariupol

Kyiv April 2, 6:20 a.m.

Moscow April 2, 6:20 a.m.

Washington April 1, 11:20 p.m.

A Red Cross convoy will try again to reach the city on Saturday. President Volodymyr Zelensky of Ukraine accused Russians of laying land mines as they retreat.

Megan SpeciaAnton TroianovskiMatthew Mpoke Bigg and Julian E. Barnes

Mariupol Mass Evacuation Falters as Red Cross Judges It Too Dangerous

The most ambitious effort yet to evacuate desperate civilians from Ukraine’s devastated port of Mariupol, besieged by Russian forces for weeks, was upended by disruptions Friday, with thousands of residents managing to flee but many more still stuck after the Red Cross judged the exodus too dangerous.

The suspended Red Cross evacuation in Mariupol, a city that has come to symbolize the horrors of the war in Ukraine, was among several developments painting a mixed picture on Friday as one of the biggest armed conflicts to convulse Europe in decades rumbled into its sixth week.

New signs emerged that Russian forces, stymied by their own botched planning and fierce Ukrainian resistance, were retreating from areas outside of Kyiv, the capital, and moving north. Ukrainians asserted that they had retaken control of more than two dozen suburban towns and hamlets.

Ukrainian helicopter gunships struck an oil terminal inside Russia, Russian officials said — which, if confirmed, would be the first known Ukrainian airstrike in Russian territory since the Feb. 24 invasion.

Such an attack would be both embarrassing and potentially provocative to President Vladimir V. Putin of Russia in his troubled military campaign to subjugate Ukraine. Ukrainian officials gave conflicting accounts on whether Ukraine was responsible.

And in Chernobyl, the toxic defunct nuclear site in northwest Ukraine, which Russia seized in the war’s early days, Russian vehicles apparently stirred up radiation dust as they departed, the United Nations’ top nuclear official said. Whether Russian soldiers or others there suffered radiation poisoning remained unclear.

There had been some early optimism that an organized large-scale evacuation of Mariupol — a thriving port of 450,000 that has been obliterated by Russian shelling and bombs — could be undertaken Friday under the auspices of the Red Cross, after Russia’s Defense Ministry approved a temporary cease-fire.

Many thousands of civilians have been trapped in the city for weeks under constant Russian bombardment with limited access to food, water and electricity. Previous attempts at humanitarian pauses in fighting have repeatedly collapsed.

By some estimates, three-quarters of Mariupol’s population has fled and roughly 100,000 people remain.

A team from the Red Cross that had been en route to Mariupol on Friday to escort out buses and cars carrying civilians had to turn back because it was not guaranteed conditions to ensure safe passage, the organization said in a statement. It said the team, made up of three vehicles and nine personnel, would try again on Saturday.

“For the operation to succeed, it is critical that the parties respect the agreements and provide the necessary conditions and security guarantees,” the Red Cross statement said.

The Red Cross had expected about 54 buses, along with an unknown number of private vehicles, to take part in an evacuation convoy carrying thousands of people.

While the larger convoy failed on Friday, smaller groups of people have been able to leave the city in cars, according to local officials. On Friday afternoon, Iryna Vereshchuk, the deputy prime minister, confirmed in a statement on her Telegram page that a corridor had opened from Mariupol to the city of Zaporizhzhia by private transport.

Around noon on Friday, Pyotr Andryuschenko, the Mariupol mayor’s adviser, said that some buses had left for nearby Berdyansk.

By day’s end, it remained unclear exactly how many people from Mariupol had been able to leave. But Kyrylo Tymoshenko, a top aide to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, said on his Telegram account that roughly 3,000 people had managed to escape on Friday, and that more than 3,000 had been evacuated from other cities.

The Russians signaled a week ago that they might be pulling forces back from Kyiv and other areas in northern Ukraine and recalibrating their aims in the war, as it became increasingly clear that their military was performing poorly and Kremlin expectations of a quick victory were wrong.

Western officials and analysts were initially skeptical, suspecting the Russians were simply repositioning and resupplying for new attacks. While that may still be true, the Russian pullback from the Kyiv area after more than a week of Ukrainian counterattacks appeared to be real, these officials and analysts said, based on Ukrainian military accounts of retaken towns and other signs, including social media videos and satellite images, pointing to a Russian retreat.

“The counterattacks probably prompted the Russian decision to give up on Kyiv,” said Frederick W. Kagan, a military expert with the American Enterprise Institute in Washington. “The counterattacks demonstrated that the Russians were actually not going to be able to hold the positions they occupied anyway.”

Mr. Zelensky, in his daily video address early Saturday morning, accused Russian forces in northern Ukraine of planting mines as they retreated, making it dangerous for people to return.

Even as Russian forces pull back from Kyiv and northern areas, “in the east of our country, the situation remains extremely difficult,” he said. “The Russian militaries are being accumulated in Donbas, in the Kharkiv direction. They are preparing for new powerful blows. We are preparing for even more active defense.”

His assertions about mines could not be independently verified.

Mr. Zelensky’s video messages have galvanized support among Ukraine’s allies, but his new address had an ominous tone, vaguely threatening those Ukrainians who cooperate with the invading Russians.

“The responsibility for collaboration is inevitable,” he said.

The helicopter assault Friday morning on Russian territory took place in Belgorod, part of a staging area for the Russian invasion about 20 miles from the eastern Ukrainian border. Ukraine’s military previously had managed to hit Russian territory only with ground-launched missiles, and Russia had boasted that the Ukrainian Air Force had been “practically destroyed” in Russian assaults.

Video posted to VKontakte, a Russian social media site, and verified by The New York Times showed two helicopters firing at the oil depot on the eastern edge of the city. Although it was not possible to determine the nationality of the aircraft, the footage confirmed that an airstrike caused a fire at the site. Other video of the aftermath showed the depot burning well into the daylight hours.

Ukrainian officials were initially evasive about whether Ukraine’s forces had carried out the assault, but a top security aide, Oleksiy Danilov, issued what amounted to a denial by saying, “This does not correspond with reality.”

Whether or how Russia intended to respond remained unclear late Friday, but the attack did not appear to bode well for diplomacy to halt the war. Russia’s deputy permanent representative at the United Nations, Dmitry Polyanskiy, told reporters that such attacks “reflect the real intentions of the Ukrainian side and real intentions toward peace talks.”

Concerns about possible radiation exposure from the Russian seizure of Ukraine’s Chernobyl nuclear plant, where a 1986 meltdown caused the worst radiation accident in history, surfaced again on Friday in remarks by Rafael Mariano Grossi, the head of the International Atomic Energy Agency, the U.N. nuclear monitor. The Russians took control of the Chernobyl area last month and withdrew this week.

While Mr. Grossi told a news conference at the agency’s headquarters in Vienna that radiation levels had not changed at the plant, he said heavy military vehicles had stirred up contaminated ground when Russian forces first invaded the area, “and apparently this might have been the case again on the way out.”

Mr. Grossi said that he was aware of reports that some Russian military personnel had been poisoned by radiation while they held the Chernobyl plant but that the subject had not been discussed during talks he held in Russia with nuclear officials.

Outside Ukraine, nations that have sought to penalize Russia by banning purchases of Russian oil took further steps Friday to help insulate themselves from the economic shock of higher oil prices caused by the reduced supply.

The International Energy Agency, a 31-member group of oil-consuming nations, said they had agreed to a new release of emergency oil reserves in what is turning into a historic, wide-reaching effort to calm global markets.

The move came a day after the Biden administration announced a 180-million-barrel release over six months from the strategic reserve held by the United States.

Megan Specia reported from Krakow, Poland, Anton Troianovski from Istanbul, Matthew Mpoke Bigg from London and Julian E. Barnes from Washington. Reporting was contributed by Carlotta Gall from Kyiv, Ukraine; Ivan Nechepurenko from Istanbul; Josh Holder and Stanley Reed from London; Lazaro Gamio from Washington; and Denise Lu and Richard Pérez-Peña from New York.

Victoria Kim

An attack on an oil depot in the Russian city of Belgorod will strain Russia’s ability to get supplies to its already stretched operations in Ukraine, particularly for its forces surrounding the Ukrainian city of Kharkiv a short distance across the border, Britain’s Ministry of Defense said in its latest intelligence update. Russia said the attacks came from Ukrainian helicopters; Ukrainian officials gave conflicting accounts as to whether Ukraine was responsible.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 1 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/S4wVaMZtga🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/kVwPTxk4xF

John Ismay

Pentagon details $300 million in security assistance for Ukraine.

The Pentagon on Thursday provided Congress with details of $300 million in security assistance it will be providing to Ukraine, according to a statement from the Defense Department emailed to reporters Friday night.

The military equipment and weapons will be provided through the Ukraine Security Assistance Initiative, which is a program that allows for goods to be purchased through commercial vendors rather than be provided from existing U.S. military stocks, the statement said.

“This decision underscores the United States’ unwavering commitment to Ukraine’s sovereignty and territorial integrity in support of its heroic efforts to repel Russia’s war of choice,” Pentagon spokesman John F. Kirby said in the statement.

The list of weapons includes laser-guided rockets, tactical drones that can both surveil targets and crash into them with an explosive charge, and “non-standard” weapons and ammunition — a term typically used by the Defense Department to refer to Soviet-designed weapons such as those used by Ukrainian troops.

The aid package will also include Puma drones, night vision devices and thermal optics, counter-drone devices, encrypted radios, medical supplies, and commercial satellite imagery services.

“The United States has committed more than $2.3 billion in security assistance to Ukraine since the beginning of the Biden administration, including more than $1.6 billion in security assistance since Russia’s unprovoked, premeditated invasion,” Mr. Kirby said.

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Helene Cooper

U.S. will help transfer Soviet-made tanks to Ukraine.

WASHINGTON — The Biden administration will work with allies to transfer Soviet-made tanks to bolster Ukrainian defenses in the country’s eastern Donbas region, a U.S. official said on Friday.

The decision to act as an intermediary to help transfer the Soviet-made tanks, which Ukrainian troops know how to use, comes in response to a request from President Volodymyr Zelensky of Ukraine, the official said. It marks the first time in the war that the United States has helped transfer tanks.

The official said the transfers would begin soon, but declined to say how many tanks would be sent, or from which countries they would come. They will allow Ukraine to conduct long-range artillery strikes on Russian targets in Donbas, said the official, who spoke on the condition of anonymity because he was not authorized to speak publicly.

The tanks’ arrival could be another signal of a new phase in the war, which is five weeks old and has been dominated by Russian attacks on Ukrainian cities and installations from the air, and a stalled Russian advance on the ground. Earlier this week, Russian officials indicated that they were refocusing their efforts on eastern Ukraine, where Russian-backed separatists have been fighting Ukrainian soldiers since 2014.

Mr. Zelensky called on Sunday for NATO allies to provide tanks and planes, in addition to the antitank and antiaircraft weaponry that have become a staple of the arms transfers to Ukraine from the West. Frustrated at what he views as a slow pace of weapons transfers, Mr. Zelensky asked specifically for tanks, in remarks a day after President Biden met with senior Ukrainian officials in Poland.

An angry Mr. Zelensky criticized the West for what he called its “Ping-Pong” about weapons transfers. “I’ve talked to the defenders of Mariupol today,” he said, in a reference to the besieged city that has been under an onslaught from Russia for four weeks. “If only those who have been thinking for 31 days on how to hand over dozens of jets and tanks had 1 percent of their courage.”

In the past, the Biden administration has taken pains to call the weapons it is providing to Ukraine defensive, and has focused on smaller, easily portable arms. But as the war has progressed, the definition of defensive has become more elastic.

Ukraine had already found one source of tanks, capturing at least 161 from Russia on the battlefield, according to the military analysis site Oryx, though Russia has also destroyed a number of Ukrainian tanks. For its part, Russia has captured 43 Ukrainian tanks, according to analysts who study photos and videos on social media.

The decision to help transfer the tanks comes as the Ukrainian military has continued to turn back Russia’s ground advance. Pentagon officials have been quick to point out that Russia’s pivot to Donbas and away from capturing Kyiv, the capital, might be a necessity for Moscow after Russian forces stalled out in the central part of the country.

On Wednesday, Biden administration officials, citing declassified U.S. intelligence, said that President Vladimir V. Putin of Russia had been misinformed by his advisers about the Russian military’s problems in Ukraine. The intelligence, American officials said, also showed what appeared to be growing tension between Mr. Putin and his defense minister, Sergei K. Shoigu, who was once among the most trusted members of the Kremlin’s inner circle.

Russian officials have disputed the allegations, with the Kremlin on Thursday calling it a “complete misunderstanding” of the situation that could have “bad consequences.”

Richard Pérez-Peña

Refuse to cooperate with the Kremlin’s war, Zelensky tells Ukrainians and Russians.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine called on ordinary people of his country and Russia alike to refuse to cooperate in Moscow’s invasion and occupation, and accused Russian forces in northern Ukraine of planting mines as they retreat, making it dangerous for people to return.

The Russians have even booby-trapped dead bodies with explosives, he charged in his nightly video address, posted early Saturday morning in Ukraine — Friday night in the United States.

Even as Russian forces pull back from Kyiv, the capital, and the city of Chernihiv farther north, “in the east of our country, the situation remains extremely difficult,” he said. “The Russian militaries are being accumulated in Donbas, in the Kharkiv direction. They are preparing for new powerful blows. We are preparing for even more active defense.”

Mr. Zelensky’s video messages have galvanized support among Ukraine’s allies, but his new address had an ominous tone, threatening his own people with unspecified consequences for cooperating with the invading Russians.

“The responsibility for collaboration is inevitable,” he said.

He noted that the Russians have appointed people to take over local governments and enterprises in areas they occupied — pointedly calling them “gauleiters,” a term for a regional administrator in Nazi Germany.

“There will be problems for cooperation with them or with the occupiers directly. This is the last warning,” Mr. Zelensky said.

He also asked Russians to resist conscription into the Kremlin’s military, which he said would result in “guaranteed death for many very young guys.”

“Warn each such conscript, their parents,” he said. “We don’t need more dead people here. Save your children so that they do not become villains. Don’t send them to the army. Do whatever you can to keep them alive. At home. At their home. The Russians won’t be told the whole truth about this conscription and about the fate of the conscripts. But still, if you can convey the truth to them — do it.”

In northern Ukraine, where Russian forces have been pulling back from positions around Kyiv and Chernihiv, “they are mining all this territory,” Mr. Zelensky said. “Mining houses, equipment, even the bodies of killed people. Too many tripwire mines, too many other dangers.”

His claims about mining could not be independently verified.

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Richard Pérez-Peña

Russian forces in northern Ukraine are planting landmines as they retreat, making it unsafe for people to return, Zelensky claimed. “They are mining all this territory,” he said. “Mining houses, equipment, even the bodies of killed people. Too many tripwire mines, too many other dangers.”

Richard Pérez-Peña

Zelensky threatened people with unspecified consequences for collaborating with local administrators installed by the invading Russians. “There will be problems for cooperation with them or with the occupiers directly,” he said. “This is the last warning.”

Richard Pérez-Peña

President Volodymyr Zelensky called on people to warn Russians against cooperating with the Kremlin's military conscription. “Warn each such conscript, their parents,” he said in his nightly video address. “We don’t need more dead people here. Save your children so that they do not become villains.”

The New York Times

Map: Evidence backs up some claims of Ukrainian advances.

Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine

Latest map: Russia appears to be retreating from Kyiv, as Ukrainians claimed dozens of towns in the north.

Analysis of social media videos and satellite images supports at least some of the Ukrainians’ claims that they have retaken control of towns near Kyiv and Chernihiv that had been the scenes of some of the most intense combat of the war.

With Ukrainian forces mounting counteroffensives and Russians suffering heavy losses, the Russian military said earlier this week that it was reducing military activity around Kyiv to concentrate on Donbas, the southeastern region of Ukraine.

Ukraine’s military claims to be in control of dozens of towns that had been contested. Not all of those claims could be verified, but evidence has emerged to support some of them.

Videos posted to social media appeared to show abandoned streets in the suburb of Bucha, which had been one of the most contested areas around the capital. And satellite imagery of a key airport in Hostomel by Maxar Technologies, a U.S.-based imaging company, appeared to show that Russian equipment had been removed some time in the last 10 days.

Julian E. Barnes

Military analysts say Russia’s pullback from Kyiv appears to be real.

WASHINGTON — The Ukrainians have launched successful but limited counterattacks east and northeast of Kyiv, blows that may have sped up the Russian pullback once it became clear to Moscow that its forces would not be able to take Ukraine’s capital, according to Western diplomats and independent military analysts.

The Russian pullback is real, these officials and analysts say, a sign that Moscow’s initial strategy has failed in the face of grave planning failures, logistical problems and fierce and effective Ukrainian resistance. But they caution that it will take some days to be certain of what Russian forces are doing.

The new analyses come after Pentagon and NATO officials had initially raised doubts about the Russian withdrawal, arguing that it could be just a repositioning of forces or a chance to refit and resupply forces in Belarus, away from Ukrainian attacks.

Frederick Kagan, a military expert with the American Enterprise Institute, said the Ukrainian counterattack that began last week appears to have convinced Russian commanders to change their strategy.

“The counterattacks probably prompted the Russian decision to give up on Kyiv,” Mr. Kagan said. “The counterattacks demonstrated that the Russians were actually not going to be able to hold the positions they occupied anyway. And so they made the decision to retrograde in good order rather than be chased back.”

Continued air and missile strikes on Kyiv and Chernihiv may be aimed at covering the Russian retreat and keeping pressure on the Ukrainian government, rather than a renewed attack on Kyiv or other cities in the region, analysts say.

Janes, an independent defense intelligence firm, reported that multiple Russian units had withdrawn from Kyiv, moving toward Belarus. Janes also reported that Ukrainian counterattacks had successfully reopened a road to Sumy, splitting apart one of the Russian fronts.

One European diplomat, speaking on the condition of anonymity to discuss candidly intelligence assessments, said while it is hard to tell what Russia’s shifting strategy will be, initial signs are its new, narrower goals include expanding the amount of territory it occupies in Eastern Ukraine, and potentially consolidating control over the southeastern Ukrainian coast between Donetsk and Crimea, including the besieged city of Mariupol.

While officials and analysts expect Russia to move forces to eastern Ukraine, not all of the troops pulling back from Kyiv are likely to be redeployed there, Mr. Kagan said. Many of the forces assembled to attack the capital were inexperienced, poorly organized and incompetent in battle.

“The forces that are around Kyiv are largely combat ineffective, and we do not expect to see those forces turning up with significant combat power in the east anytime soon,” he said.

Instead, units of the First Guards Tank Army, a more experienced and less badly damaged unit, are more likely to be moved from near Kharkiv and then used in the fight against the Ukrainian army in Donetsk, Mr. Kagan said.

Russian forces now seem to be pursuing a strategy to encircle Ukrainian positions in the country’s east, according to diplomats and analysts. So far the Ukrainians have successfully kept their supply lines open, and Russia’s pullback from Kyiv may allow Ukraine to reinforce its units in the east, the European diplomat said.

And Russia’s encirclement strategy may face significant problems. To execute it, Russian commanders will need to stretch their supply lines and thin out an already thin force, making it hard to protect those supply lines from Ukrainian attack.

“The bigger the force you encircle, the more forces required to do that,” Mr. Kagan said. “It’s going to be very complicated. Currently, the Russian penetration is itself very thin. The Russian lines are also very long, and we’ve seen that movie before. They tried long lines of supply from Sumy to Kyiv and that ended in tears for the Russians.”

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Aurelien Breeden

France’s defense minister said Friday that Russia was reorganizing in Ukraine but not retreating. “We are seeing forces being replaced, but no clear withdrawal yet,” Florence Parly, the minister, told Le Parisien.

Nicolas Rapold

Russia and Ukraine have long been this filmmaker’s subject.

The scenes of German and Soviet soldiers overtaking Ukraine in Sergei Loznitsa’s “Babi Yar: Context” inevitably bring to mind the current Russian invasion of the country. For more than two decades, Loznitsa, a Ukrainian filmmaker who was raised in the Soviet Union, has chronicled the past and the present in Ukraine and Russia by revisiting historic events and depicting daily life in the grips of war and empire.

“Babi Yar: Context,” a documentary that opens on Friday at Film Forum, recreates Ukraine during World War II through vivid archival footage of Kyiv, where Nazis murdered thousands of Jews at a single site, the ravine of the film’s title. In the fictional satire “Donbass,” which opens on April 8, Loznitsa re-enacts bizarre and disturbing episodes from Russian incursions into eastern Ukraine in the 2010s.

Loznitsa, 57, recently made news when he quit the European Film Academy over a statement by the group on the Russian invasion that he deemed “toothless”; then he returned to the headlines after he was ejected from the Ukrainian Film Academy for opposing boycotts of Russian filmmakers. Even Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, weighed in during a March 27 interview with Russian journalists, saying of Loznitsa, “He’s an artist who supports Ukraine.”

Loznitsa regards the conflict as “a European war, not just a Ukrainian war.” Speaking in Russian, with his producing partner Maria Choustova-Baker serving as an interpreter, he spoke about his films and current events during a video chat from Berlin, where he lives. These are excerpts from our conversation.

Where were you when the Russian invasion started?

Vilnius. I am finishing a new film there. I was awoken by an SMS from my friend, Russian filmmaker Victor Kossakovsky. It said, “Forgive me. What a nightmare.”

Is it true that you helped your parents get out of Ukraine?

In contrast to many others, I actually believed in what the U.S. intelligence was reporting and what President Biden was telling the world [that Russia had planned to invade]. I even guessed the dates correctly. My friend, the Ukrainian co-producer Serge Lavrenyuk, helped me remove my parents [from Kyiv, three days before the invasion started]. This war comes as an enormous shock for millions of people. My father was born in 1939, and he remembers very well his childhood and these horrors. My mother was born in 1940 and also remembers all the movement during the war. Now they are [in their 80s] and it is the same circumstances!

How would you compare the situation now with the history in “Babi Yar: Context”?

The fundamental difference is that back then, it was a fight between two totalitarian regimes. Now there is one totalitarian regime fighting with a country aspiring to be independent. Back then, the big countries like the U.S. and the U.K. also participated in the war. But today, the majority of the countries who have the potential to stop this war have chosen this immoral position of an onlooker, of noninterference. And the politicians of these countries have put their citizens in this situation of immorality, because the only choice the citizens have is to observe online, in real time, how city after city of Ukraine is destroyed.

You could say that Putin is winning at the moment internationally, because the policies of world leaders are based on fear. They’re not even capable of taking a rather neutral step of introducing a no-fly zone over Ukraine.

Some worry that such involvement would lead to escalation and nuclear conflict.

I don’t think it’s a valid excuse. First of all, do these politicians have any guarantee that in case — God forbid — Russia does manage to swallow Ukraine, they won’t use nuclear weapons? Putin had no valid reason for invading Ukraine. So why do you think he would need a valid reason to use nuclear weapons? This can only be stopped by force. Sooner or later, NATO will have to get involved, and the longer they wait, the bloodier the resolution of the conflict would be.

“Babi Yar: Context” doesn’t shy from addressing the role of people within Ukraine in the massacre of Jews. Have you experienced any criticism about this?

There were people who criticized me in Ukraine for making this film the way I made it. The contemporary situation is completely different. And it’s absolutely obvious that all that Putin is talking about, that there are Nazis in Ukraine, was all nonsense. At the same time this question of collaboration in history is very, very painful in Ukraine. Yes, I was heavily criticized.

Do you have relatives that were affected by the Babi Yar killings?

[Nods]

In “Donbass” you take a different approach: dramatizing events based on actual cellphone videos. Why this form?

First, because I was mesmerized by those amateur videos that I found on the internet. Second, I wanted to create this grotesque form because I needed something to keep the film together and I didn’t want to use just one protagonist or a group of protagonists. I wanted you to observe the idiocy in all its shapes and forms. This wonderful film by Luis Buñuel, “The Phantom of Liberty,” also employs this method.

One of the scenes shows Russians moving artillery around from place to place after firing on a civilian bus.

Yes, the most important thing for them was not to be identified. So this is why they had to move from one place to the other. And the killing that occurs afterward [in the film] is because they wanted to get rid of the witnesses.

That sounds like a mafia movie.

Yes, in fact, these criminal gangs that took power in 1917 and that hold power today, there’s no difference between them and any other mafia. Before this, the mafia covered itself up with Soviet ideology. Nowadays there is no ideology anymore. It’s just mafia.

“Donbass” also portrays people who are hired to pretend to be witnesses to a staged explosion.

Yes, it happens all the time. This is the technique that’s routinely employed by Russian television, and monitoring groups managed to identify actors who play the parts of witnesses in different locations. So they have almost a cast of actors that they employ for fabrication of fake news. There was a notorious TV report around 2014: a story of how Ukrainians crucify a Russian boy. This report was analyzed by professionals who proved that every single element was fake, all staged.

When you were growing up in the Soviet Union, was there a point where you became disillusioned?

The fact is that the entire Soviet Union lived in this kind of double reality or multiple realities, and everybody was aware of it, but very few people actually questioned it. But I was a very bad pupil. [Laughs] I was a very good pupil in terms of school results, but I always questioned this double reality and asked myself, “Where am I and what is going on?”

Today this criminal group [in power in Russia] has regrouped. They fixed the country’s economy a little bit. They upgraded their military force. And now they’re ready to conquer the world again. [Laughs]

These days your movies can look like prophecies because of their familiar images of war.

The problems that I talk about in my films have been around for a long time. This is why I wanted to make “Mr. Landsbergis” [a new film about Lithuania’s successful bid for independence from the Soviet Union in 1989-91]. Because there is this unique and fantastic and colossal experience of fighting against the Soviet Union and winning.

Michael D. Shear

Jen Psaki, the White House press secretary, said the U.S. government will provide Ukraine with equipment and supplies to protect against a potential chemical or biological attack. The measure is just precautionary and won't compromise U.S. emergency supplies, she said.

Carlotta Gall

Zelensky strips two generals in the security service of their ranks and calls them traitors.

KYIV, Ukraine — President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he had stripped two generals in the Ukrainian security service of their ranks, calling them traitors.

In a late night address posted on his Facebook page Thursday night, Mr. Zelensky named the men as Andriy O. Naumov and Serhiy Kryvoruchko, who had both held the rank of brigadier general.

Mr. Naumov had been chief of the internal security department at the Security Service of Ukraine, the main public safety and counterintelligence agency, but was removed from his post in July 2021, according to Ukrainian media, and he reportedly left the country just before the Feb. 24 Russian invasion of Ukraine.

Mr. Kryvoruchko, the head of the security service in the Kherson region of southern Ukraine, was removed from his post on Thursday.

The president did not say why the men had been stripped of their ranks but described them as “antiheroes” and said they were “no longer generals.”

The Security Service of Ukraine, or S.B.U., is the successor to the Ukrainian branch of the Soviet K.G.B., responsible for national and international security and counterintelligence. The city of Kherson has been under Russian control since the first days of the war and Mr. Kryvoruchko’s performance may have come under special scrutiny because of that.

Mr. Zelensky uses his nightly video address to boost popular morale and resolve, and always praises the fighters defending the country against the Russian invasion. But occasionally recently he has turned to criticizing those who have betrayed the national cause.

“I do not have time to deal with all the traitors now. But gradually they will all be punished,” he promised.

He quoted a disciplinary statute of the Ukrainian military that demands loyalty to the Ukrainian state.

“Those servicemen among senior officers who have not decided where their homeland is, who violate the military oath of allegiance to the Ukrainian people as regards the protection of our state, its freedom and independence, will inevitably be deprived of senior military ranks,” he said. “Random generals don’t belong here!”

On Wednesday Mr. Zelensky said he was recalling two of his ambassadors from Morocco and Georgia. “There are those who waste time and work only to stay in office,” he said. “Today I signed the first decree to recall such a person.”

He warned that he wanted to see results from Ukraine’s diplomats and military attaches in gaining military and diplomatic support for Ukraine from other countries. “With all due respect: if there are no weapons, no sanctions, no restrictions for Russian business — please look for another job,” he said as if addressing the diplomats in person.

And on Thursday he warned of more difficult battles still ahead against Russian troops.

“We know that they are moving away from the areas where we are beating them to focus on others that are very important. On those where it can be difficult for us,” he warned.

“There will be battles ahead. We still have a very difficult path to cover to get everything we strive for.”

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Farnaz Fassihi

Linda Thomas-Greenfield, the U.S. ambassador to the United Nations, will travel to Moldova and Romania from April 2-4 to meet with government officials, Ukrainian refugees, and U.N. agencies. The U.S. has pledged $1 billion for humanitarian aid for Ukraine.

The New York Times

Ukrainian soldiers worked to clear an abandoned house Friday on the outskirts of Kyiv. As Russian forces seemed to withdraw from the capital and its suburbs, Ukrainian soldiers have engaged in sweeps to push out straggling Russian soldiers.

Anton Troianovski

The Russian military broke its silence on the airstrike against an oil depot near the Ukrainian border. It said in a statement that two Ukrainian helicopters had carried out the attack around 5 a.m. A Ukrainian official earlier denied that Ukraine had carried out such a raid.

Richard Pérez-Peña

More than 3,000 people escaped Mariupol on Friday, and more than 3,000 others were evacuated from other cities, said Kyrylo Tymoshenko, a top aide to Volodymyr Zelensky. A Red Cross attempt to arrange a large evacuation from Mariupol failed, but smaller convoys left the city.

Megan Specia

Red Cross postpones its effort to rescue civilians from besieged Mariupol.

A planned mass evacuation of civilians from the besieged southern city of Mariupol, facilitated by the International Committee of the Red Cross, failed on Friday, even as Ukrainian officials said that about 3,000 civilians had managed to escape the city without a Red Cross escort.

Thousands of civilians have been trapped in the city for weeks under constant Russian bombardment with limited access to food, water and electricity, making Mariupol a potent emblem of the humanitarian crisis gripping Ukraine.

Kyrylo Tymoshenko, deputy head of the president’s office, wrote on Telegram, the messaging platform, that 6,266 people were evacuated from Ukrainian cities on Friday, including 3,071 from Mariupol, a glimmer of hope in a city buffeted by despair.

However, a larger-scale evacuation by a Red Cross team that had been on its way to Mariupol to escort a convoy of buses and cars carrying civilians had to turn back because it failed to receive guarantees of conditions that would ensure safe passage, the organization said in a statement.

The I.C.R.C. said the team, made up of three vehicles and nine personnel, would try again on Saturday. “For the operation to succeed, it is critical that the parties respect the agreements and provide the necessary conditions and security guarantees,” the statement said.

The Red Cross said it had expected about 54 buses, along with an unknown number of private vehicles, to take part in an evacuation convoy carrying thousands of people. It said two trucks filled with food, water and medicines were supposed to accompany its team into Mariupol, but it did not receive permission from the Russians to deliver the aid, and left the trucks behind.

While the larger convoy failed on Friday, smaller groups of people have been able to leave the city in cars, according to local officials. On Friday afternoon, Iryna Vereshchuk, the deputy prime minister, in a statement on her Telegram page confirmed that a corridor had opened from Mariupol to Zaporizhzhia by private transport.

Around noon local time, Pyotr Andryuschenko, the mayor’s adviser, said that some buses had left Mariupol for nearby Berdyansk.

Around that time, the Mariupol City Council published a video of a convoy with a note that said, “Almost 2,000 people will be taken away by buses alone!” It remained unclear on Friday how many people ultimately left in that convoy.

Friday’s efforts came a day after International Red Cross said a corridor could be opened up, after an announcement by Russia’s Defense Ministry that a cease-fire had been agreed that would allow people to leave to the west of the city. By Friday evening, all hope for a broader evacuation had ended.

Nick Cumming-Bruce contributed reporting from Geneva.

Megan Specia

An international Red Cross team could not facilitate a planned evacuation of civilians from Mariupol, the organization said. The team had to turn back before reaching Mariupol after “arrangements and conditions made it impossible to proceed,” the organization said in a statement, and will try again on Saturday.

Megan Specia

An exchange of Russian and Ukrainian prisoners took place in the Zaporizhzhia region of southeastern Ukraine on Friday, Ukrainian officials said. A total of 86 Ukrainian service members have been released, including 15 women, according to Kyrylo Tymoshenko, the deputy head of the president’s office.

Stanley Reed

More nations will join U.S. in releasing emergency oil reserves.

The International Energy Agency said Friday that its 31 member nations had agreed to a new release of emergency oil reserves in what is turning into a historic, wide-reaching effort to calm global markets roiled by Russia’s invasion of Ukraine.

A day earlier, the Biden administration announced a 180-million-barrel release over six months from the strategic reserve held by the United States. These efforts are aimed at compensating for the oil production expected to be curbed by sanctions on Russia and buyers who are shying away from Russian petroleum.

“This morning, over 30 countries from across the world convened in an extraordinary meeting and agreed to the release of tens of millions of additional barrels of oil onto the market,” President Biden said at a news conference on Friday.

The agency, which is based in Paris, did not say how much oil would be released. It said more details will come next week.

The United States and the I.E.A. have been unusually aggressive in trying to control the disruptive impact that the war in Ukraine and the sanctions on Russia have begun to have on the global economy and consumers in the United States facing escalating gasoline prices. Friday’s meeting was led by the U.S. secretary of energy, Jennifer M. Granholm.

The announcement is only the agency’s fifth emergency release of oil in its 48-year history and comes only about a month after a release of 63 million barrels. The agency appears to be working closely with the United States under its executive director, Fatih Birol, who was recently appointed to a third term. Mr. Birol has held the post since 2015.

The I.E.A. warned about the dangers of disruption to global oil markets posed by the outsize role that Russia plays as the world’s third-largest producer and largest exporter. The agency issued a statement saying the war in Ukraine is putting “significant strains on global oil markets.” Storage tank farms are at eight-year lows, and the agency said oil producers had a “limited ability” to add supply in the short term.

At a meeting on Thursday, the OPEC Plus group of producers declined to add more than a modest amount of oil to the market. Two members of the group, Saudi Arabia and the United Arab Emirates, are believed to have the ability to produce substantial amounts of additional oil but have so far declined to do so, blaming “geopolitics” rather than shortfalls of oil for volatile prices.

Analysts at Goldman Sachs said in a note to clients that the deluge of oil from the strategic reserves would “help the oil market rebalancing in 2022” and potentially ease the need for “demand destruction” or reduced economic activity to bring consumption in line with lower supplies.

Brent crude, the international benchmark, fell about 0.25 percent on Friday to $104.40 a barrel. West Texas Intermediate, the U.S. standard, was down nearly 1 percent to $99.40 a barrel.

The analysts also said there were risks associated with the reserve releases, including potential logistical bottlenecks for oil that is trying to reach refineries and terminals in the United States. The releases might also discourage potential growth in shale oil production in the United States, the analysts said.

The swinging prices of recent weeks and uncertainties over the outcome of the war in Ukraine, all surrounding a potential deal that might allow Iran to sell more oil, may combine to discourage investments by oil producers, the analysts suggested.

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The New York Times

Refugees continue to flee Ukraine on trains through neighboring Hungary.

More than four million refugees have fled Ukraine since Russia invaded on Feb. 24, according to the United Nations, which has called the exodus the fastest-growing refugee crisis in Europe since World War II. Families fleeing from the cities of Kharkiv, Vynohradiv, and Mykolaiv arrived at Keleti Train Station in Budapest, Hungary’s capital, on Thursday. Many said they were heading to other cities around the world. Volunteers handed out diapers and milk powder to Ukrainian mothers at a makeshift shelter in a sports venue close to the station.

Daniel Berehulak

As Ukrainian troops reclaimed territory in the suburban town of Irpin, northwest of Kyiv, images of devastation are emerging. Destroyed military and civilian vehicles, downed power lines and heavily damaged residential buildings are visible throughout the once-peaceful bedroom community.

Cora Engelbrecht

The president of the European Parliament, Roberta Metsola, addressed the Ukrainian people directly during her visit to Kyiv on Friday. “Soon we will help you rebuild your cities and towns,” she said at a press conference. “We will continue to take care of your families who have been forced to flee until they can safely return.”

Matthew Mpoke Bigg

Russian army vehicles stirred up radiation at Chernobyl plant, U.N. atomic official says.

Radiation levels around the decommissioned nuclear plant at Chernobyl in northern Ukraine are normal but heavy military vehicles stirred up some localized radiation when Russian forces seized the facility in February, the head of the international nuclear watchdog agency, Rafael Mariano Grossi, said on Friday.

Mr. Grossi said he was aware of reports that some Russian military personnel had been poisoned by radiation while they held the Chernobyl facility, but the subject had not been discussed during talks he held in Russia with nuclear officials.

Chernobyl is the site of the worst civilian nuclear disaster in history in 1986. The plant was closed and secured. When Russia seized it early in its invasion of Ukraine, it raised concerns about safeguarding the site, where spent fuel still requires round-the-clock maintenance. Russian troops pulled back from the plant on Thursday, according to Energoatom, Ukraine’s state-run energy company.

Mr. Grossi, director general of the International Atomic Energy Agency, tamped down safety fears about Chernobyl at a news conference at the agency’s headquarters in Vienna shortly after returning from talks with nuclear officials in Ukraine and Russia.

“The general situation around the plant is quite normal,” he said. “There was a relatively higher level of localized radiation because of the heavy vehicles at the time of the occupation of the plant and apparently this might have been the case again on the way out.”

“We heard about the possibility of some personnel being contaminated but we do not have any confirmation,” he added.

Three convoys of Russian soldiers who left the plant this week were headed north toward Belarus, the I.A.E.A. said in a statement. Russian troops also left the nearby city of Slavutych on Thursday, according to Energoatom.

The I.A.E.A. will deploy small teams of experts to nuclear sites in Ukraine and has agreed a framework agreement separately with Ukrainian and Russian authorities that would allow it to provide assistance on nuclear safety and monitoring during the war, he said.

The agency is also setting up a rapid assistance mechanism that would allow it to send experts “almost immediately” in case of an emergency, he said.

Ukraine relies on nuclear energy to supply around half of its power needs and Mr. Grossi said the country, along with Russia, has a high level of expertise in nuclear matters. Even so, additional international assistance was still important given the conflict, he said.

The agency has already delivered some portable radiation monitoring equipment to Ukraine, Mr. Grossi said.

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The New York Times

In a small village between Kherson and Mykolaiv, only a few miles from the frontlines, a school was in ruins after being hit by Russian fire. Ukraine’s southern cities of Mykolaiv and Kherson, and the regions surrounding them, have seen heavy fighting throughout the war, with Russian troops controlling Kherson before Ukrainian forces counter attacked.

Emily Schmall

Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, spoke with Prime Minister Narendra Modi of India about the Ukraine war in an unannounced meeting in New Delhi late Friday. They discussed the ongoing peace talks, according to a statement from India’s foreign ministry, but it was not clear what Lavrov was hoping for by meeting Modi.

Megan Specia

The Red Cross cautions that an evacuation of civilians in Mariupol remains ‘extremely complex.’

The International Committee of the Red Cross warned on Friday afternoon that the planned effort to evacuate civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol remained “extremely complex,” despite indications from an adviser to the mayor’s office earlier in the day that some buses had begun taking people out of the city.

“There are a lot of moving parts, and not all the details are yet in place to ensure that this happens in a safe manner today,” the organization said in a statement.

It said, however, that it remained hopeful that the full evacuation would happen on Friday and that it had a team in place to assist.

The efforts came after Russia agreed to open a humanitarian corridor to allow people to leave Mariupol. Pyotr Andryuschenko, the mayor’s adviser, said around noon local time that buses had left the city for nearby Berdyansk before heading to another city further north.

Around that time, the Mariupol City Council published a video of a convoy with a note that said, “Almost 2,000 people will be taken away by buses alone!” But the Red Cross remained more cautious about whether the full evacuation, and a planned delivery of desperately needed supplies into the city, would hold.

Thousands of residents remain stranded in Mariupol, which Russian troops have surrounded for weeks, and the few people who have managed to escape have painted a harrowing picture of deteriorating conditions.

The I.C.R.C said that “if and when” an evacuation does happen, the organization’s role “as a neutral intermediary will be to lead the convoy out from Mariupol to another city in Ukraine.” By Friday afternoon, however, the organization was still unable to confirm which city that would be, and said the two sides had yet to agree on it.

According to its latest information, the organization said the evacuation push would include up to 54 buses and several civilian vehicles. But it has been a challenge to ensure that all of the details are agreed on by both sides, communicated down the chain of command and passed on to the people of Mariupol, the organization said.

“The details that we insist are cemented in place include the exact safe passage route, its exact start time and its duration,” the statement said. “We have to be certain that a cease-fire holds. We have to be certain that this humanitarian convoy can safely move through military checkpoints.”

The New York Times

‘The Daily’ examines fighting in Mariupol, a city key to Russia’s war strategy.

Russia has mounted a brutal siege around the port city of Mariupol for more than a month, framing it as the key to a war of liberation. In reality, it’s a campaign against a city that is critical to Russia’s strategy — it would help open an important supply route and serve as a symbol of victory. A new episode of “The Daily” podcast examines what is happening inside Mariupol and what the fighting means for the future of Russia’s war on Ukraine.

Listen to ‘The Daily’: Inside Mariupol

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Ivan Nechepurenko

Peace talks resume amid mixed messaging from Kremlin officials.

Russia and Ukraine began another round of talks on Friday as Moscow officials continued to send conflicting reports on their progress this week.

Speaking at the end of his visit to India on Friday, Sergey V. Lavrov, Russia’s foreign minister, said that the talks “must continue” and that “progress had been made.” His comments seemed to contradict those made this week by Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, who said that there had been “no breakthroughs.”

The mixed messaging from Moscow has prompted analysts to argue that the talks are only a cover for Russia, meant to mask its troops’ efforts to retreat from the areas around Kyiv, the capital, and Chernihiv, and to turn its focus to the Donbas region in eastern Ukraine, where the most intense fighting is taking place.

“Today Moscow has one goal — to regroup its forces to take the Donbas under control,” Tatiana Stanovaya, a nonresident scholar at the Carnegie Moscow Center, said Wednesday on Telegram. “All these ‘negotiations’ are needed only to justify such a regrouping.”

The talks were conducted via video link on Friday, hours after helicopters fired on a Russian fuel depot in Belgorod. Ahead of the negotiations, Mr. Peskov addressed the attack directly, saying that it did “not create comfortable conditions” for resuming peace talks.

The Russian Defense Ministry did not mention the airstrike during its regular war briefing on Friday. But residents of Belgorod, a Russian city located less than 20 miles from the Ukrainian border, raised questions about how such a brazen attack could be possible after the military reported that the Ukrainian air force had been “practically destroyed” last week.

Ukrainian officials would not confirm or deny that their armed forces were responsible for the airstrike on Friday.

Russian conservative commentators and journalists have expressed surprise over the strike. Vladimir Solovyov, a popular state television host in Russia, asked on Twitter, “Who is responsible for air defense in the Belgorod region?”

Many Russian pro-Kremlin observers have felt similarly unsettled by the continuing talks with the Ukrainian representatives, insisting that anything short of capturing all of Ukraine would amount to defeat.

Vladimir Medinsky, the head of the Russian delegation, said before the talks on Friday that Moscow’s positions on Crimea and Donbas “have not changed.”

Keith Bradsher

As Xi Jinping, China’s top leader, concluded an online summit with European leaders, Beijing issued a statement calling for friendship between Europe and China but mentioning Ukraine only once and Russia not at all. European officials had hoped that China, as a big buyer of Russian fossil fuels, would agreed to put pressure on President Vladimir Putin to compromise on Ukraine. But the Chinese statement seemed to indicate that Chinese leaders remain committed to their close partnership with Russia.

Matthew Mpoke Bigg

The head of the International Atomic Energy Agency said that he had spoken with nuclear officials in Ukraine and Russia, but that there had been no discussion of reports that Russia’s troops may have experienced radiation poisoning while they held the shuttered Chernobyl nuclear plant during the war. He said that the radiation situation around the plant was “quite normal,” but that there was “a relatively higher level of localized radiation because of the movement of heavy vehicles.”

Matthew Mpoke Bigg

The head of the International Atomic Energy Agency, Rafael M. Grossi, began a news conference on Friday in which he was expected to address reports that Russian soldiers experienced radiation poisoning at the shuttered Chernobyl nuclear plant in northern Ukraine.

Megan Specia

The International Committee of the Red Cross warned that the effort to evacuate civilians from the besieged city of Mariupol “remains extremely complex.” “We hope to have the necessary conditions to do this evacuation as soon as possible,” the organization said in a statement posted on Twitter, noting that “if and when a safe passage happens,” the organization would lead a convoy to another city.

Sameer Yasir

Russia’s Lavrov visits India to bolster trade amid crushing sanctions.

Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, was in New Delhi on Friday for talks, looking to shore up trade with India as international sanctions continue to crush Russia’s economy.

Mr. Lavrov’s visit had been expected to focus on devising a new payment mechanism to facilitate trade between India and Russia as a way to work around Russia’s exclusion from the SWIFT payment system as part of sanctions because of its invasion of Ukraine. But neither side mentioned the issue in their statements to reporters afterward.

Daleep Singh, an American official visiting New Delhi, told journalists on Thursday that there would be “consequences to countries that actively attempt to circumvent or backfill the sanctions.”

India has been hesitant to criticize Russia, a longtime ally, in its invasion of Ukraine and has abstained from several United Nations resolutions on the matter. Mr. Lavrov may also meet with Prime Minister Narendra Modi on Friday evening, according to Indian news reports.

On Friday, Mr. Lavrov praised India for its neutral stance and its focus on “real, legitimate national interests,” appearing to allude to continuing discussions to import discounted Russian crude oil.

“India is taking this situation in the entirety of effect, and not just in a one-sided way,” he said in a news conference after the talks. “These days, our Western colleagues would like to reduce any meaningful international issue to the crisis in Ukraine.”

During Mr. Lavrov’s visit, India was expected to request a timely delivery of military equipment it bought last year from Russia to bolster its border defense against China, despite a risk of sanctions from the United States, following Russia’s annexation of Crimea.

“People often do not realize that Russian hardware and diplomatic facilitation help India offset China’s pressure on India at their disputed borders,” said Sreeram Chaulia, the dean of the Jindal School of International Affairs near New Delhi.

“To counterbalance China, it is true that India needs the U.S. and Europe,” Mr. Chaulia said. “But it is equally true that Russia quietly but concretely enables India to keep China under check.”

Valeurs Actuelles

“Je suis opposé à la légitime défense” : Emmanuel Macron réagit à la mise en examen d’un agriculteur ayant mortellement blessé un cambrioleur

Le chef de l’État était en déplacement en Charente-Maritime jeudi 31 mars pour évoquer son bilan écologique. À cette occasion, Emmanuel Macron s’est exprimé sur un fait divers survenu cette semaine dans la ville de Longré, dans le nord du département de la Charente. Un homme d’une trentaine d’années a été mis en examen pour meurtre après avoir tiré mortellement sur un quadragénaire entré par effraction à son domicile vendredi dernier. « Je suis contre la légitime défense », a réagi le président de la République, au micro d’Europe 1.

D’après les premiers éléments de l’enquête, le tireur est un agriculteur qui a ouvert le feu à deux reprises avec un fusil de gros calibre sur un groupe de quatre cambrioleurs qui s’étaient introduits à son domicile. L’un des cambrioleurs a été tué par les tirs, a indiqué Aude de Vallée, substitut du procureur d’Angoulême. L’auteur des coups de feu était alors seul à son domicile, accompagné de sa fille de 3 ans. Les faits se sont déroulés entre 22 heures et 23 heures vendredi 25 mars.

« Le Far West »

En visite, le président-candidat a réagi en insistant sur le rôle de l’ « État de droit ». « Chacun doit avoir la sécurité et c’est le devoir de la puissance publique de l’assurer », a-t-il déclaré au micro d’Europe 1. Et d’ajouter : « Mais, je suis opposé à la légitime défense. Donc ça, c’est très clair et c’est intraitable parce que sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d’un pays où prolifèrent les armes et où l’on considère que c’est aux citoyens de se défendre ». Sur la sécurité dans le monde rural, Emmanuel Macron a annoncé qu’il créerait « 200 brigades de gendarmerie pour être plus présents sur le terrain ».

Le président de la République n’a toutefois pas souhaité se prononcer sur cette affaire en particulier. « Je ne vais pas juger d’un fait divers. Je vous donne les règles », a-t-il déclaré.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix

Publié le : 01/04/2022 - 15:07

David RICH Suivre

Alors que les soldats français de Barkhane quittent le Mali, la junte au pouvoir multiplie ces dernières semaines les déclarations sur les avancées militaires contre les groupes jihadistes. Dans le même temps, les accusations d’exactions à l'encontre de ses soldats se multiplient.    

"La présence de Wagner au Mali c’est quoi ? Des exactions et la limitation des libertés publiques". Interviewé sur France 24 mercredi 30 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian a, de nouveau, fustigé la présence de miliciens russes du groupe Wagner au Mali auprès des forces nationales, et dont la junte au pouvoir est selon lui l’"otage".  

Ces derniers mois en effet, des témoignages relayés par plusieurs médias, dont RFI et France 24, ainsi que l’organisation humanitaire Human Rights Watch, accusent l’armée malienne, ainsi que des combattants blancs, soupçonnés d’appartenir au groupe russe Wagner, d’exactions commises contre des civils dans plusieurs régions du Mali. Ce serait actuellement le cas à Moura, village du centre du pays, dans la région de Mopti, assiégé par l'armée et des combattants russes. Des accusations en nombre, jugées "préoccupantes" par l’ONU mais rejetées par la junte, qui nie toute présence de miliciens russes et dénonce une tentative de déstabilisation des forces armées maliennes (FAMa).   

Haro sur les médias français  

Le 16 mars, dans un communiqué, la junte malienne annonce la suspension de France 24 et RFI, accusés de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée malienne. Une décision qui fait suite à la publication par RFI d’un reportage en deux parties contenant des témoignages de civils narrant des pillages et exécutions sommaires commises par les soldats maliens, parfois accompagnés de blancs, non francophones, suspectés d’appartenir à Wagner.     

Dénonçant "la volonté criminelle de journalistes" visant à "semer la haine", la junte oppose un rejet catégorique à "ces allégations contre les vaillantes FAMa". Le communiqué précise qu’il est désormais interdit aux médias maliens de publier ou partager des contenus des deux médias français, qui appartiennent au même groupe.   

Un mois plus tôt un autre media français avait été visé par la junte, Jeune Afrique, dont l’envoyé spécial Benjamin Roger avait été arrêté, le 6 février, puis expulsé moins de 24 h après son arrivée sur le sol malien. Lui aussi travaillait sur le rôle des miliciens de Wagner auprès des forces maliennes. Son enquête, publié le 18 février, se fait l’écho de leurs méthodes "brutales" et "expéditives" sur le terrain qui ont "tendance à désinhiber" les FAMa.     

Pourtant, depuis les premières rumeurs de la signature d'un contrat entre la junte malienne et la milice Wagner, rapportées en septembre 2021 par Reuters, Bamako nie farouchement toute présence de mercenaires russes sur son sol. Seul des instructeurs russes sont présents au Mali et ces derniers ne participent aucunement aux combats, insiste Bamako.  

Un "complot" pour "discréditer l’armée"  

Interviewé sur RFI le 17 février, Fousseynou Ouattara, le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), fustige une "manipulation pure et simple" orchestrée de toute pièce pour décrédibiliser l’armée malienne. "Est-ce que vous avez le nom des Maliens qui témoignent de cela ? Vous savez dans certains villages, la situation est telle que si vous donnez de l’argent à un Malien, un pauvre qui souffre, il vous dira tout ce que vous voulez" assène-t-il au micro de David Baché. 

💬 🇲🇱 Accusations d’exactions : «un complot pour cacher les succès de l’armée malienne» estime Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT) du #Mali. 🎙 D. Baché #RFImatin 👇 pic.twitter.com/NzEGYGvJaQ

March 17, 2022

De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a publié, le 15 février, un rapport documentant la mort de 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali, depuis décembre 2021, "dont au moins 71 impliqueraient des membres des forces gouvernementales". À nouveau, l’implication de "soldats blancs" parlant une langue inconnue y est rapportée. 

Dans une réponse datée du 14 mars, le ministère de la Défense malien revient point par point sur les exactions documentées par l’ONG. "La lutte contre l’impunité demeure aujourd’hui une priorité pour le commandement militaire" déclare-t-il avant de se livrer à une attaque en règle contre le rapport d’ Human Rights  : "Ces allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportés selon des témoignages non contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible". 

"Le cancer de l’impunité" 

Après la publication du rapport de HRW, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, selon les autorités maliennes, pour faire la lumière sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées ou involontaires et de représailles contre des civils. Une initiative saluée par Alioune Tine, expert indépendant de la situation des droits de l’Homme au Mali auprès des Nations unies, qui met néanmoins en garde le gouvernement malien, dans son dernier rapport présenté cette semaine à Genève.

"Je tiens à souligner que la pratique consistant à réfuter en bloc les allégations de violations des droits de l’Homme avant même d’avoir mené des enquêtes, risque de faire peser le doute sur l’engagement international des autorités maliennes en matière de droits de l’Homme et leur volonté politique de lutter contre le cancer de l’impunité" souligne-t-il. 

Selon l’expert des Nations unies, cette approche "risque de faire croire aux potentiels violateurs des droits humains que l’Etat malien les protège" et pourrait être instrumentalisée par les groupes armés pour se présenter auprès du peuple comme une "solution de substitution crédible à la défaillance de l’Etat". 

Depuis les publications de RFI et HRW, d’autres accusations ont fait surface. À Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’armée se voit accusée d’avoir exécuté, le 26 mars, un groupe de civils fuyant les attaques de L'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). 

De son côté, la junte malienne préfère mettre l’accent sur la montée en puissance des FAMa. "Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit", a insisté le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, le 30 mars depuis l’aéroport Modibo Keïta près de Bamako, exhibant fièrement de nouveaux équipements militaires, dont des hélicoptères de combat et des radars dernière génération, en provenance de Russie. 

Un premier lot de matériels militaire a été réceptionné, le 30 mars 2022 par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou.Lire tout l'article à ce lien : https://t.co/NoL3UGwhek pic.twitter.com/UAys3oFUao

March 30, 2022

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Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma

Décryptage

Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel

La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Shaken at First, Many Russians Now Rally Behind Putin’s Invasion

Polls and interviews show many Russians now accept the Kremlin’s assertion that their country is under siege from the West. Opponents are leaving the country or keeping quiet.

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By Anton TroianovskiIvan Nechepurenko and Valeriya Safronova

The stream of antiwar letters to a St. Petersburg lawmaker has dried up. Some Russians who had criticized the Kremlin have turned into cheerleaders for the war. Those who publicly oppose it have found the word “traitor” scrawled on their apartment door.

Five weeks into President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, there are signs that the Russian public’s initial shock has given way to a mix of support for their troops and anger at the West. On television, entertainment shows have been replaced by extra helpings of propaganda, resulting in an around-the-clock barrage of falsehoods about the “Nazis” who run Ukraine and American-funded Ukrainian bioweapons laboratories.

Polls and interviews show that many Russians now accept Mr. Putin’s contention that their country is under siege from the West and had no choice but to attack. The war’s opponents are leaving the country or keeping quiet.

“We are in a time machine, hurtling into the glorious past,” an opposition politician in the western Russian region of Kaliningrad, Solomon I. Ginzburg, said in a telephone interview. He portrayed it as a political and economic regression into Soviet times. “I would call it a devolution, or an involution.”

The public’s endorsement of the war lacks the patriotic groundswell that greeted the annexation of Crimea in 2014. But polls released this week by Russia’s most respected independent pollster, Levada, showed Mr. Putin’s approval rating hitting 83 percent, up from 69 percent in January. Eighty-one percent said they supported the war, describing the need to protect Russian speakers as its primary justification.

Analysts cautioned that as the economic pain wrought by sanctions deepens in the coming months, the public mood could shift yet again. Some also argued that polls in wartime have limited significance, with many Russians fearful of voicing dissent, or even their true opinion, to a stranger at a time when new censorship laws are punishing any deviation from the Kremlin narrative with as much as 15 years in prison.

But even accounting for that effect, Denis Volkov, Levada’s director, said his group’s surveys showed that many Russians had adopted the belief that a besieged Russia had to rally around its leader.

Particularly effective in that regard, he said, was the steady drumbeat of Western sanctions, with airspace closures, visa restrictions and the departure of popular companies like McDonald’s and Ikea feeding the Kremlin line that the West is waging an economic war on the Russian people.

“The confrontation with the West has consolidated people,” Mr. Volkov said.

As a result, those who still oppose the war have retreated into a parallel reality of YouTube streams and Facebook posts increasingly removed from the broader Russian public. Facebook and Instagram are now inaccessible inside Russia without special software, and Russia’s most prominent independent outlets have all been forced to shut down.

In the southern city of Rostov-on-Don, near the border with Ukraine, a local activist, Sergei Shalygin, said that two friends who had previously joined him in pro-democracy campaigns had drifted into the pro-war camp. They have taken to forwarding him Russian propaganda posts on the messaging app Telegram that claim to show atrocities committed by Ukrainian “fascists.”

“There’s a dividing line being drawn, as in the civil war,” he said, referring to the aftermath of the Russian Revolution a century ago. “It was a war of brother against brother, and now something similar is happening — a war without blood this time, but a moral one, a very serious one.”

Mr. Shalygin and other observers elsewhere in Russia pointed out in interviews that most supporters of the war did not appear to be especially enthusiastic. Back in 2014, when Russia annexed Crimea in a quick and bloodless campaign, he recalled, every other car seemed to sport the orange-and-black St. George’s ribbon, a symbol of support for Mr. Putin’s aggressive foreign policy.

Now, while the government has tried to popularize the letter “Z” as an endorsement of the war, Mr. Shalygin said it’s rare to see a car sporting it; the symbol is mainly popping up on public transit and government-sponsored billboards. The “Z” first appeared painted on Russian military vehicles taking part in the Ukraine invasion.

“Enthusiasm — I don’t see it,” said Sergei Belanovsky, a prominent Russian sociologist. “What I rather see is apathy.”

Indeed, while the Levada poll found 81 percent of Russians supporting the war, it also found that 35 percent of Russians said they paid “practically no attention” to it — indicating that a significant number reflexively backed the war without having much interest in it. The Kremlin appears keen to keep it that way, continuing to insist that the conflict must be called a “special military operation” rather than a “war” or an “invasion.”

But for those who watch television, the propaganda has been inescapable, with additional newscasts and high-octane talk shows replacing entertainment programming on state-controlled channels.

Live Updates: Russia-Ukraine War

On Friday, the program schedule for the Kremlin-controlled Channel 1 listed 15 hours of news-related content, compared with five hours on the Friday before the invasion. Last month, the channel launched a new program called “Antifake” dedicated to debunking Western “disinformation,” featuring a host best known for a show about funny animal videos.

In a phone interview from the Siberian city of Ulan-Ude, Stanislav Brykov, a 34-year-old small business owner, said that while war was a bad thing, this one had been forced on Russia by the United States. As a result, he said, Russians had no choice but to unite around their armed forces.

“It would be a shame for those servicemen protecting our interests to lose their lives for nothing,” Mr. Brykov said.

He put a friend named Mikhail, 35, on the phone. Mikhail had criticized the government in the past, but now, he said, it was time to put disagreements aside.

“While people are frowning at us everywhere outside our borders, at least for this period of time, we have to stick together,” Mikhail said.

The war’s opponents are becoming targets of pervasive propaganda that depicts them as the enemy within. Mr. Putin set the tone in a speech on March 16, referring to pro-Western Russians as “scum and traitors” to be cleansed from society.

In the last two weeks, a dozen activists, journalists and opposition figures in Russia have arrived home to find the letter “Z” or the words “traitor” or “collaborator” on their doors.

Aleksei Venediktov, the former editor in chief of Echo of Moscow, the liberal radio station forced to shut down in early March, said he found a severed pig’s head outside his door last week and a sticker that said “Jewish pig.” On Wednesday, Lucy Stein, a member of the protest group Pussy Riot who sits on a municipal council in Moscow, found a photo of herself taped to her apartment door with a message printed on it: “Don’t sell your homeland.”

She said she suspected a secretive police unit was behind the attack, though Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, on Thursday said such incidents were “hooliganism.”

Antiwar protests, which led to more than 15,000 arrests across the country in the first weeks of the war, have largely petered out. By some estimates, several hundred thousand Russians have fled amid outrage over the war and fear of conscription and closed borders; a trade organization said that at least 50,000 tech workers alone had left the country.

In St. Petersburg, which had been the site of some of the biggest protests, Boris Vishnevsky, a local opposition lawmaker, said he had received about 100 letters asking him “to do everything” to stop the war in its first two weeks, and only one supporting it. But after Mr. Putin signed legislation effectively criminalizing dissent over the war, that stream of letters dried up.

“These laws have been effective because they threaten people with prison terms,” he said. “If not for this, then the change in public opinion would be rather clear, and it wouldn’t be to the benefit of the government.”

In a phone interview, a political analyst in Moscow, 45, described visiting police stations across the city in the last month after her teenage child’s repeated arrests at protests. Now, the teenager is receiving threats on social media, leading her to conclude that the authorities had passed along her child’s name to people who bully activists online.

But she also found that the police officers she dealt with did not seem particularly aggressive, or enthusiastic about the war. Overall, she believed that most Russians were too scared to voice opposition, and were convinced that there was nothing they could do about it. She asked that her name not be published for fear of endangering her and her child.

“This is the state of someone who feels like a particle in the ocean,” she said. “Someone else has decided everything for them. This learned passivity is our tragedy.”

Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko reported from Istanbul, and Valeriya Safronova from London. Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul.

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Valeurs Actuelles

LGBT : l’administration Biden ajoute une case “x” sur les passeports américains pour les personnes “non-binaires”

Washington a officialisé jeudi 31 mars l’ajout sur les passeports américains d’une case « x » pour les personnes « non-binaires » et « intersexes », rapporte Cnews. Une alternative s’ajoutant au « masculin » et au « féminin » qui sera effective à compter du 11 avril, a annoncé jeudi le secrétaire d’État Antony Blinken.

La mesure tombe à l’occasion de la journée internationale de visibilité transgenre et dans la lignée des promesses faites par le président Joe Biden dans la prise en compte des droits des minorités sexuelles.

La Maison Blanche a également annoncé une batterie d’initiatives à destination des personnes transgenres : mise à jour des scanners corporels utilisés dans les aéroports pour prendre en compte les personnes non-binaires et intersexes ; une simplification de nombreuses démarches administratives ; ou encore la création d’un site web d’information sur la transition de genre, à destination des jeunes et de leurs parents.

Le Texas encore réticent

Dans le même temps, certains États conservateurs ont récemment pris des dispositions législatives jugées « dangereuses contre les personnes transgenres », par l’administration Biden. En cause, des réglementations sur les soins à apporter aux mineurs transgenres, sur l’usage des toilettes et les pratiques sportives.

Dans l’état du Texas, des enquêtes ont été ouvertes contre des parents en application d’une directive du gouverneur qui assimile certaines « procédures de changement de sexe » pour mineurs à des « mauvais traitements ». Le dispositif controversé rend notamment pénalement répréhensibles les opérations chirurgicales et les traitements hormonaux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Proche-Orient. En Israël, le spectre de l’« État islamique » ressurgit

Actu

Pour éteindre les critiques sur les failles des services de renseignement après les trois attaques djihadistes perpétrées sur le sol israélien, Tel-Aviv mène des opérations musclées. Certains craignent un embrasement à la veille du ramadan.

Lina Sankari

Frappé à trois reprises en une semaine, Israël est en état de sidération. Aucune alerte n’aurait été lancée par les services de renseignement, selon les informations du quotidien national  Haaretz publiées après l’attaque de mardi à Bnei Brak, une ville ultra­orthodoxe de la banlieue de Tel-Aviv, qui a fait cinq morts. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, a ouvert le feu sur des passants depuis une voiture avant d’être abattu par la police. Des médias locaux assurent qu’il s’agit d’un Palestinien ayant passé quatre ans dans les geôles israéliennes et originaire de Yaabad, en Cisjordanie occupée. « Les forces de sécurité sont à l’œuvre. Nous allons combattre le terrorisme d’une main de fer (…). Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière », a martelé le premier ministre israélien, Naftali Bennett, en référence aux deux précédentes attaques des 22 et 27 mars.

Dans une vidéo, les assaillants ont prêté allégeance à Abou Al Hassan Al Hachimi Al Qourachi, le nouveau calife de l’« État islamique ». De précédents attentats perpétrés au nom du groupe djihadiste avaient été menés en territoire israélien en 2017. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a réagi le président palestinien, Mahmoud Abbas, quand ses rivaux islamistes du Hamas ont, eux, salué une opération vue comme « une réponse naturelle aux crimes de l’occupation contre les droits de notre peuple et de notre terre et de nos lieux saints ». Dans un premier temps, le mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza avait estimé que l’attentat de dimanche constituait une riposte au sommet inédit du Néguev qui actait la normalisation des relations entre Israël, l’Égypte, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en présence des États-Unis.

La crainte d’une escalade

Pour éteindre le feu des critiques sur les failles des services israéliens et l’action du gouvernement, la police a dit se placer en alerte « contre-terrorisme » et l’armée a annoncé déployer des renforts en Cisjordanie. Mercredi, les militaires multipliaient les arrestations dans le cercle familial de l’auteur de l’attentat de Bnei Brak. Dans ce contexte, d’aucuns redoutent un mois de ramadan, qui doit débuter en fin de semaine, particulièrement tendu. Le souvenir de l’embrasement de 2021 et de la guerre de onze jours entre le Hamas et Tel-Aviv faisant suite aux provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées, sous administration de la Jordanie, est prégnant. À l’époque, contre l’avis des cercles sécuritaires, les forces de police avaient forcé l’entrée de la mosquée al-Aqsa, symbole politique et religieux. Le député suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir avait également choisi la fête sainte pour défier les Palestiniens alors que des familles étaient sommées de quitter leur logement au profit de colons dans le quartier de Cheikh Jarrah.

Pour parer à ce scénario, le roi Abdallah II de Jordanie s’est entretenu, mardi à Amman, avec le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, et mercredi avec le président Isaac Herzog. Le souverain a appelé « à lever tout obstacle à la prière des musulmans sur l’esplanade des Mosquées et à empêcher les provocations qui pourraient entraîner une escalade ». Mais l’émotion suscitée par la menace djihadiste en Israël annonce d’ores et déjà une présence musclée.

israëlétat islamique EIramadan
France24 - Monde

Washington annonce une troisième série de sanctions contre les missiles de la Corée du Nord

Publié le : 01/04/2022 - 18:28

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Les États-Unis ont imposé, vendredi, de nouvelles sanctions financières à cinq entités nord-coréennes accusées d'être "directement liées" au développement de missiles balistiques intercontinentaux par la Corée du Nord, qui a rompu fin mars le moratoire qu'elle observait depuis 2017 sur les tirs de ces armes.

Nouveau coup de semonce américain face aux essais de missiles nucléaires par Pyongyang : Washington a imposé, vendredi 1er avril, de nouvelles sanctions financières à cinq entités nord-coréennes, toutes accusées d'être "directement liées" au développement de missiles balistiques intercontinentaux. Fin mars, la Corée du Nord a mis un terme au moratoire qu'elle observait depuis 2017 sur le tirs de ces armes. 

Cette troisième série de sanctions américaines depuis mars contre les armes nord-coréennes visent le ministère chargé du développement des missiles nord-coréens et quatre de ses "subsidiaires", a déclaré le Trésor américain dans un communiqué.

"Menace claire pour la sécurité régionale et mondiale"

Ces entités ont "soutenu le développement des programmes d'armes de destruction massive et de missiles balistiques" de Pyongyang "en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il estimé, rappelant que la Corée du Nord avait testé des missiles balistiques à plusieurs reprises depuis le début de l'année, dont un intercontinental le 24 mars.

Ces essais "provocateurs" représentent "une menace claire pour la sécurité régionale et mondiale", a affirmé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, dans le communiqué. "Les États-Unis s'engagent à utiliser toutes leurs capacités de sanctions pour répondre au développement persistant d'armes de destruction massive et de missiles balistiques" par la Corée du Nord, a-t-elle mis en garde, saluant les mesures punitives annoncées parallèlement vendredi par le Japon.

Les États-Unis avaient échoué, il y a une semaine, à obtenir du Conseil de sécurité de l'ONU un durcissement des sanctions internationales contre Pyongyang, en raison de la résistance de la Russie et de la Chine.

La Corée du Nord a lancé le 24 mars un missile balistique intercontinental dans la zone maritime économique exclusive du Japon, alors que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un observait, depuis fin 2017, un moratoire sur ce type de tirs de missiles.

Avec AFP

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La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

La Corée du Nord a testé un nouveau système de missiles intercontinentaux, accuse Washington

MISSILE MONSTRE

Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

L'Humanité

Année d’élections et pouvoir d’achat menacé par l’inflation

Actu

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, qui sera suivie en juin de celle des députés, les hausses des prix du pétrole, du gaz, des céréales et des oléagineux sont en train de réduire le pouvoir d’achat des Français. Les ménages aux revenus modestes sont les plus impactés par ces hausses. Raison de plus pour analyser les propositions des candidats avant d’aller voter le 10 avril

Gérard Le Puill

On apprenait hier que le SMIC pourrait augmenter en mai prochain d’un montant pouvant varier de 2,4 % à 2,6 % en fonction du niveau de l’inflation pour les premiers mois de l’année 2022. Pour mémoire, il n’avait augmenté que de 0,9 % en janvier, sans le moindre « coup de pouce » de la part du gouvernement. Mais, depuis cette date, les prix des produits pétroliers et du gaz ne cessent d’augmenter. Cette inflation est partie pour durer en raison notamment de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Dans ce contexte, la remise à la pompe, dont on nous dit qu’elle sera de 18 centimes par litre pendant quatre mois, ne réduira guère la facture des smicards et des autres salariés qui n’ont d’autre choix que de prendre leur voiture pour se rendre au travail. La facture énergique réduira aussi le pouvoir d’achat des millions de retraités et retraitées dont les pensions payées par la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (CNAV) n’ont augmenté que de 1,1 % en janvier de cette année après seulement 0,4 % pour toute l’année 2021.

Une inflation durable et spéculative en 2022

Plusieurs notes publiées hier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) montrent que l’inflation sera à la fois durable et spéculative dans les prochains mois. La note portant le numéro 86 nous indique qu’en février 2022, « les prix de production de l’industrie française augmentent de 0,8 % sur un mois et de 20,1 % sur un an ». Le texte de cette note précise que « dans le sillage des cours du pétrole, les prix des produits du raffinage continuent d’augmenter sur un mois (+11,1 % après +12,6 %) et accélèrent sur un an (+75,3 % après +65,5 %) ».

Concernant l’alimentation, la note de l’INSEE qui porte le numéro 91 indique qu’en février 2022 « les prix agricoles à la production sont en hausse de 14,4 % par rapport à ceux de février 2021. Hors fruits et légumes, les prix agricoles à la production augmentent de 16,3 % sur un an ». Mais ces chiffres s’arrêtent le 28 février et ne prennent pas en compte la spéculation qui s’est considérablement amplifiée sur les matières premières agricoles comme le blé, le maïs, le colza, le soja et le tournesol depuis un mois. Pour en avoir une idée, il faut savoir que la tonne de blé tendre rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 274 € le 22 février dernier. La tonne de maïs cotait 245 € à Creil et la tonne de colza 739 € contre 500 € un an plus tôt et 400 € en février 2020. Le 29 mars dernier à Rouen, la tonne de blé cotait 365 €, la tonne de maïs à Creil 347 €, la tonne de colza au même endroit 991 €.

D’une façon générale, ces hausses ne profitent même pas aux producteurs car ils ont vendu tout ou partie de leur récolte sur le marché à terme, avant ou après l’été 2021. En juillet 2021, la tonne de blé ne cotait que 210 € au port de Rouen, avant d’évoluer autour de 270 € d’octobre 2021 à février 2022. Il en allait de même pour le maïs, autour de 250 € la tonne de septembre 2021 à février 2022. C’est parce que la Russie est le premier exportateur de blé au monde et l’Ukraine le cinquième que les prix flambent depuis un mois, car les exportations de ces deux pays sont à l’arrêt. C’est aussi parce que le prix du pétrole restera durablement élevé, suite à la décision de l’OPEP de n’augmenter la production que modérément, que les prix pétroliers resteront durablement élevés. Il en ira de même pour les céréales et les oléagineux. Car des pays comme les États-Unis, le Brésil et quelques autres, produiront plus d’éthanol pour les moteurs à essence à partir du blé et du maïs, plus de diester pour les moteurs diesel à partir des graines de colza, de soja, de tournesol sans oublier l’huile de palme dans certains pays. Les réservoirs des véhicules entrent ici en concurrence avec les estomacs des humains.

Vers de nouvelles augmentations dans l’alimentation

En France, les hausses des prix des céréales et des oléagineux vont augmenter les coûts de production du pain, des pâtes, les huiles de table et bien d’autres produits. D’autant plus que l’augmentation des prix du pétrole et du gaz va aussi augmenter les coûts des transports et ceux de la transformation des céréales en produits consommables dans les usines de l’agroalimentaire comme dans les fours des boulangers.

Alors que nous allons voter dans moins de dix jours au premier tour de l’élection présidentielle, il apparaît clairement que la question du maintien et de l’amélioration du pouvoir d’achat devient vitale pour l’immense majorité des salariés comme des retraités. Il faudra donc se méfier des propositions de candidats comme Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et quelques autres qui proposent d’augmenter le salaire net en réduisant les cotisations salariales et patronales dont ont besoin la Sécurité sociale et les caisses de retraite pour accomplir leurs missions au service de la population. Ce n’est pas de cette manière que l’on prépare les jours heureux que propose Fabien Roussel, candidat communiste à cette élection présidentielle.

inflation
France24 - World

Five years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)

Issued on: 30/03/2022 - 11:24

Romain BRUNET Follow

French President Emmanuel Macron hit the campaign trail once again in March, seeking re-election following a five-year term fraught with crises. FRANCE 24 takes a look at how Macron's actions as president measured up to his promises – or didn't.

This is the final installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president on foreign policy, economics, social spending and keeping campaign promises.

From the fight against climate change to the gender equality Macron touted as the "great cause" of his five-year mandate, Macron's term in office showed he could wax lyrical when it comes to the big issues. But in hindsight, the centrist leader's lofty speeches could also prove conspicuously short on follow-through. FRANCE 24 looks at four examples of early Macron priorities that didn't quite pan out.

Cleaning up politics

Macron won office five years ago partly on the back of conservative rival François Fillon's scandalous downfall. Les Républicains candidate Fillon, a former prime minister and one-time frontrunner in the 2017 presidential race, saw his chances plummet after he was accused of corruption in a fake-jobs scheme involving his wife and public funds. Macron, who had never before been elected to public office before his meteoric rise to the Élysée Palace, was able to present himself as a politician without any skeletons in his closet while condemning "practices from a bygone world". Macron was prodded by veteran centrist François Bayrou – who conditioned his support for the political neophyte's fledgling party upon it – to pledge sweeping legislation meant to clean up politics.

Named justice minister under a freshly elected Macron, Bayrou himself was charged with drafting the new law. It proposed concrete reforms like banning parliamentarians from hiring family members, capping the number of consecutive terms one can serve, and monitoring lawmakers' expense accounts. But five years on, it bears noting that Macron's early golden rule of probity in politics has not always been respected in practice.

>> Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

Bayrou and two fellow members of his centrist Modem party were obliged to leave the cabinet in June 2017, just a month after Macron's election, amid an inquiry into the party's use of parliamentary assistants in the European Parliament. The same fate befell Macron ally Richard Ferrand that same month over allegations in a separate private health insurance case. But the lofty principles were really left in tatters in 2018 after the Benalla Affair. That summer, Macron lashed out at the press and the justice system in defence of his longtime bodyguard Alexandre Benalla, who had been caught on film assaulting demonstrators during a May Day protest. From then on, the French president appeared to cast many of his pledges aside.

Ferrand, for one, was returned to the mix in September 2018, becoming speaker of the National Assembly. When he was placed under formal investigation a year later in the same private health insurance scandal that had seen him evicted from cabinet at the start of Macron's term, Ferrand was permitted to stay on in the prestigious post. (The case against him was finally dismissed in 2021.) Gérald Darmanin, for his part, was named interior minister in 2020, despite allegations against him by two women for rape and abuse of the vulnerable (a case also later dismissed). Justice Minister Éric Dupond-Moretti, meanwhile, was placed under formal investigation in 2021 over an illegal conflict of interest offence allegedly committed during his time in the job, but he was allowed to remain justice minister.

>> French feminists criticise choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims

A collaborative, lateral style 

Macron was quick to grasp the public's weariness and distaste for politicians and traditional political parties. On the campaign trail in 2017, he promised to "do politics differently". It was a key factor in launching his rise to power, attracting armies of volunteers and activists to his En Marche (On the move) movement, drawn in by the prospect of building a political platform collaboratively. At that point, the idea was self-management at the local level, a lateral structure, shared decision-making and dialogue with opposition parties.

>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

But over the course of Macron's term, and in particular during the Covid-19 pandemic, he has in practice espoused top-down decision-making and wielded power vertically. France's parliament, and his party's majority lawmakers, have mainly acted as a registry office for decisions handed down from above. Indeed, when the deputies freshly elected under Macron's La République en Marche banner first took their seats in the lower-house National Assembly in 2017, they had to pledge not to oppose reforms. Furthermore, just like in that "bygone world" Macron once derided, the lawmakers had to commit to not supporting propositions tabled by the other groups in parliament.

Sometimes, the practice of power under Macron has verged on the authoritarian. His controversial pension reform was forced through parliament without a vote in February 2020 (before the pandemic shelved its implementation). Law enforcement on his watch violently put down anti-government protests led by the Yellow Vest movement in 2018 and 2019, by one count seriously wounding 82 demonstrators, including 17 who lost an eye and four who lost a hand amid the unrest.

In March 2019, the United Nations asked France to investigate cases related to "the excessive use of force". Earlier, the Council of Europe had called for France to "suspend the use of LBDs (which shoot rubber bullets) during operations aimed at maintaining public order" and said protesters' reported injuries "raise questions about the compatibility of the methods used in operations aimed at maintaining public order with due regard for [human] rights".

'Make Our Planet Great Again'

Macron also began his term with heady promises on environmental issues. After pledging to invest €15 billion in France's ecological transition and coaxing the environmentalist (and former TV star Nicolas Hulot) to join his cabinet to lead the battle, Macron used Donald Trump's June 2017 withdrawal from the Paris Climate Agreement to launch his own high-impact green appeal with a Trump paraphase: "Make Our Planet Great Again".

But the hope spurred by that early publicity coup soon gave way to disappointment as Macron ceded ground on a number of environmental commitments, rolling back his pledge to ban the herbicide glyphosate and the neonicotinoid insecticides harmful to bees, while implementing a Canada-EU trade deal (Ceta) despite concerns over its environmental impact. Hulot would ultimately quit the cabinet in frustration in 2018, denouncing the "presence of lobbies in the circles of power" when he left.

pic.twitter.com/3g5LYO9Osj

June 1, 2017

And yet Macron does have some checkmarks to show on his environmental ledger. Under his watch, France abandoned plans for an airport in Notre-Dame-des-Landes, near Nantes, in 2018, quashed a mining project in French Guiana in 2019, and ended the massive Europacity commercial and leisure zone project in greater Paris later that same year – all plans environmental activists had fought against.

>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

Macron can also boast of having launched France's Citizens Convention for Climate, a forum launched in the wake of the Yellow Vest protests that had begun in response to a carbon tax hike on fuel. The citizens' assembly tasked 150 people chosen at random with putting forward proposals that could enable France to meet its carbon commitments while taking social justice concerns into account. Their labours hatched 146 such proposals in the summer of 2020. But critics charged that the proposals that the government managed to translate into policy were partial or watered down. For example, the assembly pitched a ban on domestic flights whenever a train journey under four hours could serve in their place. But when the legislation was tabled, it stopped short of that ambition, opting to nix flights replaceable by 2.5-hour train journeys instead.

Under Macron, France has also fallen short on its renewable energy commitments. With renewables responsible for only 19.1 percent of the country's energy, France was the only member of the European Union in 2020 not to meet the 23 percent mark set by the bloc.

In February 2021, a domestic court condemned the French State for "wrongful deficiencies" in its climate change fight and later ordered the pertinent French cabinet ministers and the prime minister to "take all useful measures likely to mend the ecological prejudice" by December 31, 2022.

Gender equality

Macron came to power touting equality between men and women as one of the great causes of his term in office. But in practice, the issue hasn't appeared all that important, relegated as it was until 2020 to the responsibility of a junior ministry under the onus of the prime minister.

During a five-year term that coincided with the #MeToo movement globally, progress was made, nevertheless. Macron kept his promise to broaden legal access to medically assisted reproduction to single women and lesbian couples. Time limits for women seeking an abortion were extended from 12 to 14 weeks of pregnancy. And access to free contraception was broadened to girls under 15 in 2020 and women up to the age of 25 in 2022.

Broad consultations on domestic violence in 2019 led to extending the courts' power to urgently protect victims, without having to wait for a formal complaint to be filed. France also established the use of electronic bracelets to keep violent men away from their victims as well as a 24-hour hotline (3919) for women suffering domestic violence.

And yet feminist groups say French women's domestic violence fight has never been granted the resources it needs. The organisations have long appealed for €1 billion to fight femicide and domestic violence generally – a budget that could help create 20,000 places in specialised shelters. But according to a March 2022 Oxfam report, the government has pledged only about a third of the requested amount. The budget dedicated to promoting gender equality in 2022 amounts to just €50 million, out of the government's total €883 billion budget, or about 0.25 percent.

Meanwhile, salary equality in France remains dire. Despite the equality index established in 2018 to fight pay disparities, men are still being paid 30 percent more than women, according to the French statistics agency Insee. "Job insecurity, salary inequality at all levels, and raises for professions primarily occupied by women, including skilled ones like nurses, midwives and teachers, have been set aside," the economist Rachel Silvera told Alternatives Économiques magazine.

This article has been abridged and translated from the original in French.

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Valeurs Actuelles

Joe Biden a oublié l’Ukraine

Comme un air de déjà-vu avec Joe Biden. Hélas, une nouvelle gaffe, encore une à ajouter à son bêtisier, comme pour ridiculiser encore davantage l’image du président des États-Unis, habitué du genre et des accusations de sénilité qui pleuvent sur lui depuis sa prise de fonctions, en janvier 2021. Le 1er mars dernier, lors du traditionnel discours annuel sur l’état de l’Union, devant les membres du Congrès, le plus vieux chef d’État qu’ait connu l’Amérique prévenait la Russie en ces termes : « Poutine peut encercler Kiev avec des chars, mais il ne gagnera jamais le cœur et l’âme des Iraniens ! » Divertissement assuré chez les républicains, friands des bourdes de Sleepy Joe, ainsi que beaucoup d’entre eux le surnomment, reprenant un sobriquet lancé par Donald Trump pendant la campagne de 2020.

Joe Biden sait parfaitement où se trouve l’Ukraine. Outre-Atlantique, le nom même de ce pays résonne encore un peu dans l’esprit des électeurs. Il est lié au premier impeachment de son prédécesseur à la Maison-Blanche, accusé d’avoir demandé au président Volodymyr Zelensky une enquête sur les activités de Hunter Biden, le fils du candidat démocrate, très bien payé par une compagnie gazière ukrainienne, contre une visite dans le Bureau ovale et le déblocage d’une aide militaire américaine (déjà !). C’est dire si la politique, aux États-Unis, ces dernières années, a été marquée par l’Ukraine.

Washington a ordonné à ses personnels diplomatiques et militaires de partir

Car, pour le reste, à part pour l’immense communauté ukrainienne de Little Odessa, quartier de Brooklyn, à New York, la tragédie que vit ce pays paraît lointaine, à l’image de l’apparente faiblesse de la réponse américaine à l’invasion russe, qui semble rompre avec des décennies d’interventionnisme, parfois forcené. On est très loin de l’Amérique de Reagan, de celle du gentil Rocky Balboa mettant K.-O. Ivan Drago dans le film du même titre, où Hollywood se surpassait en créations scénaristiques pour préparer les esprits à une confrontation avec le colosse russe. Au contraire, dès le 23 janvier, Washington avait ordonné à ses ressortissants, personnels diplomatiques et militaires d’abandonner l’allié ukrainien, menacé de ce qui n’était encore qu’une potentielle attaque. Un lâchage en règle, permettant aux Russes d’entrer sans risquer d’affronter directement des soldats américains et l’engrenage que cela représente. Que se passe-t-il donc chez Biden ? L’Amérique aurait-elle perdu ses gants de boxe ?

Des voix importantes aux États-Unis se sont fait pourtant entendre pour exiger davantage de sanctions contre Moscou. Celle, parfois bruyante, de Lindsey Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud, appelant carrément à « se débarrasser de ce type [Poutine, NDLR] » et interrogeant sur Twitter : « Y a-t-il un Brutus en Russie ? Quelqu’un de plus efficace que le colonel Stauffenberg [nom de l’officier allemand qui avait planifié un attentat à la bombe contre Hitler, en 1944, NDLR] ? » Tollé général face à cette proposition. Officiellement, l’Amérique n’assassine pas les dirigeants étrangers. Ou, en tout cas, ne le fait plus ou n’aide plus à le faire. Le souvenir de la mort d’Allende pèse encore dans l’imaginaire, surtout démocrate…

La réaction de Lindsey Graham se situe à l’opposé de celle bien timorée de Biden, y compris en comparaison de celle des Européens, longtemps moqués aux États-Unis pour leur faiblesse et leur manque de cohésion. Des sanctions, certes, il y en a… Visa et Mastercard ont cessé leurs opérations pour les transactions en Russie et il sera difficile pour les jet-setteurs moscovites d’aller faire la fête à Miami cette année. Les diplomates russes en poste dans la capitale fédérale sont, du reste, rentrés par le dernier avion russe autorisé à se poser sur le sol américain. Voilà pour les effets de manche à Capitol Hill.

Car à ce jour, l’Oncle Sam continue d’importer du gaz et du pétrole de Russie. Joe Biden est en campagne électorale. Une campagne à bas bruit, pourrait-on dire. Le président américain songe à limiter les dégâts attendus, en novembre prochain, à l’occasion des élections de mi-mandat : une vague républicaine, limitée à la seule Chambre des représentants, reste encore possible. Mais un tsunami conservateur emportant également le Sénat est loin d’être exclu. Une boucherie électorale est même plausible. La réalité est bassement matérialiste : aujourd’hui, l’Américain moyen pense d’abord à son portefeuille quand il fait le plein d’essence de son pick-up V8. Déjà confrontée à une inflation record de plus de 6 % en un an, l’administration Biden ne sait plus sur quel pied danser pour que les électeurs indépendants lui accordent deux ans de gouvernance tranquille de plus.

26 % des Américains veulent voir les États-Unis jouer “un rôle important… ”

Le week-end dernier, le prix moyen du gallon de regular (le carburant de loin le plus utilisé aux États-Unis) a franchi le cap des 4 dollars (soit 1,05 euro le litre), et plus de 5 dollars en Californie ! Les images des bombardements en Ukraine, de l’exode des civils fuyant la guerre ont beau être largement diffusées par les chaînes de télévision nationales, ce sont les télés locales que regardent majoritairement les Américains et c’est du prix de l’essence qu’il est question avant la météo hivernale rigoureuse et les résultats de baseball. Dans tout le pays, sur les pompes de Texaco, d’ExxonMobil ou de Shell, des autocollants ont d’ailleurs fleuri sous l’affichage numérique des prix : on y voit un Joe Biden, pointant du doigt le tarif du carburant, dire : « I did that ! » (“C’est moi qui ai fait ça !”)

À la veille de l’invasion par les troupes russes, selon un sondage réalisé par The Center for Public Affairs Research et publié par Associated Press, seuls 26 % des Américains voulaient voir les États-Unis jouer “un rôle important dans le conflit”, contre 52 % qui préféraient une implication mineure et 20 % aucun rôle du tout. Le redéploiement de quelque 3 000 soldats supplémentaires en Roumanie et en Pologne, puisées principalement dans le contingent présent en Allemagne, semblait avoir suffi, dans les esprits, à remplir la part du travail que les Américains veulent désormais consentir, après le retrait, vécu comme une humiliation, d’Afghanistan, qui a coûté la vie, en août 2021, à treize personnels des renseignements. Dix jours plus tard, le 5 mars, selon un sondage Ipsos pour Reuters, et après que les images de bombardement et d’exodes ont gagné cette fois-ci toutes les chaînes de télévision, les Américains se déclaraient favorables à 74 % (une opinion majoritaire à la fois chez ceux qui se déclarent démocrates et chez les républicains) à une zone d’exclusion aérienne en Ukraine et même à 80 % à un embargo sur l’importation d’hydrocarbures russes.

Pas d’avions américains et encore moins pilotés par des Américains

Voilà l’équation posée à la première puissance mondiale. Intervenir mais pas trop. Couper les vannes du gaz russe mais s’assurer que les prix à la pompe restent dans les limites du raisonnable. Une problématique qui donne lieu à des considérations qui paraissaient il y a encore quelques semaines bien irrationnelles. Chez les démocrates les plus à gauche, on pousse Joe Biden à accepter un retour rapide, pour ne pas dire anticipé, de l’Iran dans l’accord sur le nucléaire, ce qui permettrait des livraisons de pétrole bien précieuses… Mieux (ou pire), une délégation de membres de l’administration Biden est partie à la rencontre d’officiels vénézuéliens du gouvernement Maduro dont le pays est riche d’hydrocarbures et en manque de devises.

Tout est bon pour faire disparaître ces infamants autocollants ! Tout sauf l’essentiel, finalement : l’indépendance énergétique des États-Unis que Joe Biden a mise à mal, la sacrifiant sur l’autel du changement climatique, en revenant sur des forages, en Alaska par exemple, décidés sous le gouvernement précédent, ou en interdisant la construction de nouveaux oléoducs. Avec une baisse moyenne du volume de production de plus de 1 million de barils par jour par rapport à mars 2020, sous l’administration Trump, Biden s’est rendu à la fois dépendant des pays de l’Opep et de ses propres réserves stratégiques dans lesquelles il puise déjà.

Pas question non plus que l’engagement militaire devienne plus important ni plus direct, surtout. Ce serait l’assurance d’un conflit mondial, contre la seule puissance nucléaire qui puisse rivaliser avec les États-Unis. Joe Biden s’est montré ferme dans cette mollesse et l’a fait comprendre directement au téléphone à Volodymyr Zelensky : pas d’avions américains et encore moins pilotés par des Américains, au-dessus de l’Ukraine. Des démocrates ne demandent pourtant que ça, dont le sénateur de Virginie-Occidentale, Joe Manchin, caillou dans la chaussure de Joe Biden, depuis son investiture. « Est-ce là l’Otan que nous voulons ? Est-ce l’alliance que vous êtes en train de bâtir ? », interrogeait-il sur NBC, dénonçant l’apathie présidentielle.

Après sa visite, le 5 mars, en Pologne, le secrétaire d’État, Antony Blinken, a suggéré le prêt d’avions par Varsovie à l’Ukraine. Pas de F-35 de l’US Air Force dans le ciel de Kiev mais des vieux Mig de l’armée de l’air polonaise pilotés par les Ukrainiens eux-mêmes, alors même que Varsovie refuse de prêter ses bases… Et, en lot de consolation, la carte bleue des contribuables américains, puisque le Congrès a déjà promis une aide financière de 10 milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros) à l’Ukraine, un premier versement pour couvrir les besoins les plus urgents.

Quelle serait la réaction américaine si Xi Jinping tentait de reprendre Taiwan ?

Est-on revenu à la fameuse doctrine Monroe, du nom du cinquième président américain, qui avait fait du non-interventionnisme des États-Unis (et surtout de sa réciprocité !) en Europe l’essence même de la politique étrangère de sa jeune nation ? Trump – encore lui ! – est déjà passé par là. La fin de l’ingérence tous azimuts de Washington dans des conflits lointains, et dont les bénéfices semblent incertains pour l’Américain moyen, a été sa ligne de conduite pendant son unique mandat à la Maison- Blanche, faisant de lui le président ayant envoyé le moins de troupes à l’étranger depuis Jimmy Carter.

Mais le nom de ce dernier est (encore jusqu’à nos jours) profondément associé chez les démocrates à l’échec de la toute-puissance américaine. Les similitudes entre le 39e président et Biden sont frappantes : Carter aussi fut confronté à une crise de l’énergie majeure, à une inflation galopante, à une politique de sanctions coûteuses et sans résultat (notamment à l’égard de l’Iran de Khomeyni et de l’Union soviétique occupant l’Afghanistan) et, surtout, ses choix comme son absence de fermeté conduisirent à sa défaite cuisante, en 1980, face à un Ronald Reagan dont l’un des slogans était déjà “Make America Great Again”.

Que Joe Biden emprunte ce chemin de la commisération lointaine, avec des sanctions à effet boomerang, pris dans la tenaille idéologique de son parti, est aussi un signal inquiétant pour les services de renseignements américains, qui ont fait de la Chine (devant la Russie de Poutine) l’ennemi numéro un. À Washington, on observe avec dépit et effroi cette indolence. Et on se demande quelle serait la réaction américaine si, constatant l’inertie des États-Unis de Biden, il venait à l’esprit de Xi Jinping de reprendre Taiwan ou à la Corée du Nord d’attaquer son voisin du sud. On n’ose l’imaginer.

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France24 - World

Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?

Issued on: 29/03/2022 - 16:11Modified: 29/03/2022 - 16:13

Aude MAZOUE

Far-right polemicist Éric Zemmour has vowed to reverse the immigration he blames for undermining France’s identity and core values if he wins the country’s upcoming presidential election. FRANCE 24 spoke to his supporters who gathered by the thousands in Paris on Sunday.

A writer and talk show pundit known for his polarising attacks on Muslims and immigrants, Zemmour emerged as the election’s dark horse early on in the campaign, drawing from both the mainstream conservative camp and voters disappointed by the far right’s traditional champion, Marine Le Pen. He has since slipped down the table in voter surveys, polling at around 10-11 percent, though his supporters still rank among the most raucous and motivated ahead of the first round of the election on April 10

French presidential election © France 24

On Sunday, tens of thousands gathered at the Trocadéro in Paris, facing the Eiffel Tower, hoping to inject new momentum into his campaign. They included veteran far-rightists, staunch Catholics, anti-LGBT activists and anti-vaxxers for whom Zemmour is the best candidate to halt immigration, restore order and uphold traditional French values.

  • Eugénie, 18, defending ‘Christian values’

Donning a “Zemmour 2022” cap and a baptism medal wrapped around her neck, 18-year-old Eugénie is getting ready to cast her very first ballot on April 10 – and she could hardly be more thrilled about her choice of candidate. “I never thought I’d support someone with such fervour,” she says. “I’m lucky to be casting my first vote for a candidate I really like.” The philosophy student was just 9 years old when she first took part in a Paris rally, back in 2013, to oppose marriage for same-sex couples. Nine years on, she’s back on the streets of the French capital to “prove that Zemmour is not alone, contrary to what the media claim”.

A practising Catholic, Eugénie stresses the former pundit’s “love of France (...) and the fact that he’s the only candidate to defend Christian values”. He’s also “the only one to challenge the transhumanist movement [advocates of human-enhancement technologies]”, she argues, praising Zemmour’s conservative stance on “bioethical debates that undermine society”. While she acknowledges that transhumanism is a niche concern, even for the far-right candidate, Eugénie wholeheartedly subscribes to his core policy: his pledge to halt, and indeed reverse, immigration.

“It’s good to be humane and welcoming towards foreigners, but when there is a refusal to assimilate we cannot surrender our culture,” says the young Zemmouriste, whose champion has called for a ban on “non-French” first names. Eugénie is aware that Zemmour has slipped behind his rivals in the race for the all-important runoff. But she already has a Plan B in the other far-right candidate, Marine Le Pen, who is polling in second place behind the incumbent, Emmanuel Macron

  • Marc, 57, dreading a ‘great replacement’ 

“I live nearby, it’s a nice day, I’ve come to gauge the atmosphere,” says 57-year-old Marc, observing the raucous crowd gathered on the Trocadéro. An anti-vaxxer and opponent of the Covid-19 health pass, he describes himself as the “family’s ugly duckling”. “I didn’t get the Covid jab, unlike my mother and brother who sold out to Macron,” he says. Born to a French mother and Yugoslav father, Marc says he can identify with Zemmour, whose parents left their native Algeria when it was still a French territory. In fact, he claims “lots of people of immigrant background can relate to Zemmour”.

Like the far-right candidate, Marc says he is most concerned about the so-called “great replacement”, a conspiracy theory purporting that white Europeans are being replaced by immigrants from Africa and the Middle East, with the complicity of political elites. “It’s not just a theory, it’s everywhere,” says the self-employed part-time worker in the building industry, pointing to the “growing number of women wearing (Muslim) veils in Paris and its suburbs”. Aside from immigration, Marc also agrees with Zemmour’s stances on education and his opposition to “woke” ideas. “Finally, we have a candidate who challenges all the anti-racist, feminist and LGBT talk we are constantly fed by the media,” he says.

>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

  • Ana, 53, from Fillon to Zemmour

Portuguese-born “but very well assimilated, like Zemmour wants”, 53-year-old Ana is perfectly at ease with Zemmour’s hardline stance on immigration. “All of my children have French names, it’s important for them to integrate,” says the mother of four, who travelled from Bellême in Normandy to attend the rally in Paris. A longtime Zemmour fan, Ana was first drawn to the far-right pundit by his televised appearances back in the 1990s and has read every one of his books. She’s a regular participant at his rallies, when she isn’t busy running the kitchen of her restaurant.

A devout Catholic, Ana voted for conservative candidate François Fillon in 2017. Five years on, she sees Zemmour as the champion of Christian values. “He’s the only one with a plan to save our civilisation from the ‘great replacement’. Our race is in decline and we’re heading for catastrophe,” she says, describing Zemmour as an opportunity for France. Ana is convinced the former pundit would have averted the war in Ukraine had he been in power. “He would have known how to negotiate with Putin because he is a man of peace,” she says of Zemmour, who has frequently praised the Russian president, once saying he longed for a “French Putin”. 

  • Florent, 40, yearning for order

Another longtime supporter, Florent signed up for Zemmour’s fledgling party “Reconquête !” at the first opportunity. “I like his ideas, his personality and his background too. He’s the only one to cast a lucid eye on the situation, particularly when it comes to immigration,” says the 40-year-old school supervisor from the leafy Paris suburb of Saint-Cloud, for whom the “great replacement” is well underway.

“When you see the number of veiled women increasing in a wealthy town like Saint-Cloud, where I live, it means immigration is everywhere,” he claims. “What will the country look like in 20 years? We must act now.” Florent is also drawn to Zemmour’s education platform, with its focus on discipline. “Every day I see kids falling by the wayside. We must restore order to the system,” he says. However, Florent is increasingly pessimistic about his candidate’s chances of qualifying for the run-off. If he fails, he will vote for Le Pen, “without a doubt” – as he has done in the past. “Everything must be done to get rid of Macron,” he adds.

  • Séverine, 42, disappointed by Le Pen

A one-time Le Pen supporter, 42-year-old Séverine recently switched her allegiance to Zemmour, angered by Le Pen’s jabs at the former pundit. “I didn’t like it when Le Pen branded him ‘far right’,” she says. “And when she had a go at him for having ‘Nazis’ in his party, it was really absurd, because she has the very same problem.” An administrative worker in a suburb of Paris, Séverine says she leans “neither right nor left” and is drawn to Zemmour’s earnest talk. “He’s not a politician, he’s a man of the people, like a family friend,” she says of the hardline polemicist, who has two convictions for hate speech and is appealing a third.

While she does not live in the countryside, Séverine approves of Zemmour’s promise to hand struggling rural families a €10,000 cheque. She also backs him to halt “the decline in France’s education system”. Holding up a banner that reads “Women with Zemmour”, she dismisses the accusations of misogyny levelled at the far-right candidate, who has repeatedly blasted feminist campaigns and attempts to introduce gender parity in government. “Such accusations are totally unfounded,” she claims. “I even get the impression there are more women than men at his rallies.” 

This article was adapted from the original in French.

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French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

France 2022: The Campaign

French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration

Valeurs Actuelles

[Tribune] Pétition contre la propagande écologiste à l’école

Jamais rassasié, l’écologisme est un Moloch qui traque perpétuellement de nouvelles proies à broyer entre ses dents vertes. Cette fois, c’est sur l’école qu’il a jeté son dévolu : un “manifeste” a été publié le 10 mars par France info pour faire de l’écologie une nouvelle matière principale. Notamment porté par des personnalités du monde du spectacle et des sportifs de haut niveau, il affiche au premier rang de ses soutiens un certain Lenny, âgé de 6 ans, dont on imagine que trop bien le bourrage de crâne qu’il a dû subir. (Le dénommé Mahé, autre soutien, lui âgé de trois semaines, est probablement davantage protégé pour l’instant que ses parents ne le sont du ridicule.)

Lenny, pas plus peut-être que l’ancienne Miss France ou le chef cuisinier qui figurent également parmi les principaux soutiens, n’est probablement au courant de l’effondrement de notre pays dans les classements internationaux sur les performances éducatives. Il s’agit pourtant là d’un sujet autrement crucial pour l’avenir de notre pays que celui de savoir s’il conviendrait de prêcher à l’école pour “consommer moins” (un point du manifeste qui devrait faire rire jaune pas mal d’éducateurs des zones défavorisées).

La réalité est que les programmes scolaires accordent déjà une place considérable, et même excessive, aux problématiques environnementales. Du CP à la Terminale, l’écologisme anxiogène est partout. Nul élève ne peut y échapper. Physique-chimie mais aussi français, éducation physique et même histoire de l’art : dans les programmes, tous les domaines enseignés passent déjà sous les fourches caudines des questions environnementales, du développement durable et de la propagande pour une « transition écologique » dont le bien-fondé est présenté comme allant de soi.

Le temps scolaire n’étant pas élastique, tous ces thèmes transversaux, au mieux sympathiques, mais souvent de la pure propagande, sont enseignés aux dépens des savoirs véritables fondamentaux. Certes, on saura toujours prétendre que comparer des empreintes carbone pour “démontrer” qu’il ne faut pas prendre l’avion, c’est “raisonner” et “faire des mathématiques”. Ceux qui appellent à faire de l’écologie une matière principale à l’école ne posent pas la question du personnel enseignant qui serait à mobiliser pour cela. Il est vrai que bien des associations et ONG au-dessus de tout soupçon ne demanderaient sûrement pas mieux que de se dévouer, moyennant finances et reconnaissance institutionnelle…

La bonne nouvelle, c’est que deux semaines après son lancement en fanfare, le manifeste n’a pour ainsi dire toujours pas réussi à rassembler un nombre significatif de signatures. L’agit-prop écologiste saura sûrement régler ce problème en rameutant les signatures pavloviennes qu’ils ont en réserve, mais nous ne sommes pas obligés de les laisser faire sans réagir. Deux jours à peine après son lancement sans aucun moyen médiatique comparable, une contre-pétition a déjà réussi à se porter à mi-hauteur en nombre de signatures. Elle peut être signée ici par tous ceux qui veulent montrer au Moloch que nous défendrons chèrement notre école.

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France24 - World

Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election

Issued on: 01/04/2022 - 09:26

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

After a tense campaign dominated by Russia's invasion of neighbouring Ukraine, Hungarians will vote in a general election on Sunday with polls giving the edge to incumbent nationalist Prime Minister Viktor Orban.

But for the first time in its 12 years in office Orban's Fidesz party will face a united opposition coalition.

Fidesz's poll lead is narrow and "all options are on the table", Bulcsu Hunyadi, analyst with the independent Political Capital institute, told AFP.

Hunyadi says the "mobilisation in the last few days" will be key in turning out the estimated half a million undecided voters in the country of 9.7 million.

On Friday Orban, 58, will hold a final rally in the town of Szekesfehervar, less than a hour from the capital Budapest, while his rival from the opposition coalition Peter Marki-Zay will hold his last event in the capital on Saturday, just a few hours before polls open the next morning.

Orban will doubtless use the opportunity to drive home his message that he represents "peace and security", in contrast to the "dangerous" opposition -- slogans which chime with Fidesz's huge election posters.

Propaganda machinery

While going along with support for Kiev at an EU level, Orban's government has refused to let weapons for Ukraine cross its territory and, says Hunyadi, has managed to boil the war down "to one very basic question: whether Hungary should be involved or remain out".

"This message has been much more effective than the opposition's criticism of the government" for its closeness to Russia.

Added to this is the fact that "Fidesz's propaganda machinery is far more effective than the opposition's capability to reach voters".

Other critics point out that reforms to the electoral system over Fidesz's time in office have also benefited the party.

The government dismisses such worries.

"It is an absolutely level playing field," government spokesman Zoltan Kovacs told AFP.

As for Marki-Zay, Kovacs insists he is a mere "figurehead who has no party" and no MPs.

Conservative Marki-Zay gained prominence by defeating Fidesz to become mayor of the town of Hodmezovasarhely but has had the tough task of leading a coalition of parties ranging from the right-wing Jobbik through to liberals, greens and social democrats.

They are united by the goal of removing Orban and dismantling the "illiberal" model of democracy Fidesz has built since 2010, prompting repeated run-ins with Brussels.

The choice before Hungarians "has never been so simple", says Marki-Zay, 49.

He says the country must choose the path "of Europe, not of the East", an allusion to the government's rapprochement with Moscow and Beijing.

International 'isolation'

Orban's government has also hit back at Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who singled Orban out for criticism over his close ties to Russian President Vladimir Putin.

In return the Hungarian government has accused Ukraine of attempting to interfere in Sunday's election.

Hungary's neutral stance on the war has left it at odds with even traditional allies such as Poland which have adopted an explicitly anti-Russian position.

But according to Kovacs, when it comes to defending Hungary "if the price is isolation... then the PM is ready to go for it".

While Kovacs said he "respected" Poland's view that Russian gas imports could be phased out by the end of the year, he insisted there was no feasible way to make Hungary less dependent on them.

He presents Orban as the seasoned "doyen of European politics" and boasts of the "economic and social success" Hungary has enjoyed over the past 12 years.

The opposition however says Fidesz's "irresponsible" economic management has left the country ill-equipped to combat galloping inflation and the effects of the weakness of Hungary's forint currency against the euro.

The campaign has seen the government cap energy prices and promise voters various financial sweeteners.

However, while these measures were meant to be Fidesz's "secret weapon", "the problem... is that inflation is eating it up", Andras Biro-Nagy, analyst at Policy Solutions institute, told reporters this week.

The election will be held at the same time as a referendum on LGBT issues amid criticisms that a law passed last year was homophobic.

The polling will for the first time be monitored by a team of more than 200 international observers who will monitor the fairness -- or otherwise -- of the vote.

(AFP)

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Hungary’s Orban kicks off re-election campaign with opposition parties united against him

Hungary’s Orban, opposition rival hold rallies as election race heats up

In the papers

Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning

Valeurs Actuelles

Au 1er mars, le nombre de détenus en France est repassé au-dessus des 70 000 personnes

C’est un seuil qui, dans les prisons françaises, n’avait plus été atteint depuis le début de la crise sanitaire, deux ans auparavant. Selon des chiffres officiels publiés jeudi 31 mars et cités par CNews, le nombre de détenus en France est repassé au-dessus des 70 000 personnes. Dans le détail, les 188 établissements pénitentiaires comptaient, au 1er mars dernier, 70 246 détenus pour 60 619 places opérationnelles. Un chiffre qui implique une densité carcérale globale de 115,9 %, contre 105,9 % il y a un an. A savoir qu’un mois auparavant, le 1er février, le nombre de personnes incarcérées avait déjà frôlé cette barre symbolique, avec 69 964 détenus.

13 545 détenus en surnombre

En l’espace d’une année, 5 841 détenus supplémentaires ont été dénombrés, ce qui implique une croissance de 9,1 % de la population carcérale, notent nos confrères. D’après les données statistiques du ministère de la Justice, 13 545 détenus sont à l’heure actuelle considérés comme en surnombre, en comparaison avec les places disponibles au sein des établissements pénitentiaires. Plus précisément, la densité carcérale s’établit à hauteur de 137,7 % dans les maisons d’arrêt. C’est là-bas que sont incarcérés les détenus en attente de jugement – et de ce fait présumés innocents – ainsi que ceux qui ont été condamnés à de courtes peines.

Dans le même temps, quarante-six prisons françaises affichent aujourd’hui une densité supérieure à 150 %, observe CNews. Dans six établissements, cette densité dépasse même 200 % ; par exemple, 214,9 % à Bordeaux-Gradignan et 212,8 % à Fontenay-le-Comte ou à Perpignan. A cause de ce phénomène de surpopulation, 1 665 prisonniers sont désormais forcés de dormir sur des matelas posés à même le sol. Un an plus tôt, le 1er mars 2021, ils étaient 848 dans cette situation.

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L'Humanité

Les partis politiques ont-ils un avenir ?

Agoras

Démocratie Hégémoniques jusqu’alors, les formations traditionnelles sont bousculées depuis 2017 par l’émergence de mouvements concurrents fortement marqués par la personnalisation de la vie politique. Pour autant, les partis n’ont pas dit leur dernier mot.

Pierre-Henri Lab

À en croire les sondages, l’élection présidentielle 2022 pourrait être marquée par un nouveau recul des partis politiques traditionnels. Présidentialisation du régime, personnalisation et professionnalisation de la vie politique affaiblissent ces organisations pourtant essentielles à la vie démocratique et la participation des citoyens. Si les partis sont mortels, leur fin n’est pas inéluctable. En renouant avec leur rôle formateur, ils peuvent regagner en crédit auprès de la population.

En quoi la République en marche (LaREM) se distingue-t-elle des autres partis politiques ?

Prisca Thevenot C’est mon premier engagement, effectuer une comparaison est donc difficile. Cependant, mes échanges avec des porte-parole d’autres partis montrent des choses détonantes au sein de LaREM. Ils se sont étonnés que j’accède à de telles responsabilités sans avoir été responsable d’une section locale ou sans détenir préalablement de mandat électif. Au sein de LaREM, personne n’a été choqué qu’une « militante de base » accède à ces responsabilités. C’est beaucoup plus fluide. On peut passer facilement de militant à élu ou responsable.

Est-ce cette nouveauté qui vous a poussée à vous engager ?

Prisca Thevenot La lecture du livre d’Emmanuel Macron , Révolution, a été déterminante. La facilité avec laquelle on peut s’impliquer dans LaREM a ensuite fait que je me suis engagée. Il ne doit pas y avoir de barrières à l’entrée des partis. Une barrière à l’entrée fait de l’engagement un investissement. On doit pouvoir entrer ou sortir d’un mouvement de façon assez simple et fluide au regard de nos vies personnelles qui vont extrêmement vite aujourd’hui.

Renouvellement du personnel politique, possibilité d’accéder plus rapidement à des responsabilités... est-ce là l’originalité des nouvelles formations politiques comme la France insoumise (FI) ou LaREM ?

Frédéric Sawicki Le sociologue Jacques Ion a parlé de « l’engagement Post-it », en opposition à l’engagement total pour qualifier le fait que les militants n’acceptent plus aujourd’hui une remise de soi totale à l’organisation et privilégient des actions ponctuelles et ciblées selon leurs disponibilités. Le modèle de l’engagement total est souvent accolé aux organisations du passé. Il évoque particulièrement le PCF et son intégration très forte de militants aguerris et convaincus, disposés à donner beaucoup de temps et d’efforts. De fait, les militants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier. Ils sont plus éduqués et plus happés par d’autres obligations. Les militants d’hier pouvaient s’engager beaucoup parce que les femmes s’occupaient de l’intendance en restant au foyer. Désormais, hommes et femmes travaillent. Aujourd’hui, faire de la politique à plein temps suppose souvent d’être rémunéré pour cela.

LaREM, FI et Reconquête ! sont des partis personnels. L’élection présidentielle est l’élection phare. Elle a dévoré toutes les autres. Ce processus renforce la personnalisation de la compétition politique. Les partis qui continuent de s’appuyer sur des réseaux de militants et d’élus, de s’inscrire dans la durée et de construire un projet, sont confrontés à la nécessité de s’en remettre à un leader. Le découplage des partis vis-à-vis de la société a ouvert la voie à des outsiders, des entrepreneurs politiques individuels qui, entourés d’un cercle de fidèles, sur la foi d’un projet, tentent de damer le pion aux organisations anciennes.

La forme « parti » demeure-t-elle pertinente ?

Jean Quétier Au XIXe siècle, c’est de et par le mouvement ouvrier que sont nés les partis politiques. Il s’agissait de trouver une solution à la relégation de la classe ouvrière et de mettre à mal la domination des élites traditionnelles. Le parti politique s’invente comme une forme politique démocratique. Il s’agit de penser une organisation qui va fonctionner sur le mode de la représentation avec une base qui va décider collectivement de l’orientation politique. L’émergence des partis politiques avec des statuts qui régissent leur fonctionnement, des congrès qui se réunissent à échéances régulières, a permis d’ouvrir la voie à de nouvelles organisations et à la promotion de la politique pour le plus grand nombre. Cette capacité à promouvoir des militants issus du monde ouvrier et des milieux populaires a été singulièrement la force du PCF.

Si, à gauche, des organisations comme FI sont capables de mobiliser de façon ponctuelle des franges plus larges de la société, demeure le problème de l’inscription dans la durée. Comment dépasser ces moments de fulgurance que sont les campagnes électorales ? Durant les cinq années passées, les organisations qui prétendaient s’affranchir de la forme parti ont peiné à inscrire un engagement réel dans la durée. Le modèle du parti politique, qui a cette capacité à mobiliser dans la durée et décorrélé de l’attachement à un individu, me semble être une force plus qu’une faiblesse.

Prisca Thevenot La forme des mouvements politiques a dû être revue car la société s’est transformée. Dans les rencontres auxquelles je participe, s’exprime la volonté de pouvoir avoir un engagement en pointillé. Il ne s’agit pas de quelque chose de volatil ou de futile mais d’adapté à la vie personnelle. Cela permet d’avoir une diversité de profils au sein de l’organisation. Cela permet d’avoir un mouvement représentatif de la société. Quant à la personnalisation du mouvement, je ne m’en cache pas, je me suis engagée grâce à Emmanuel Macron et pour Emmanuel Macron. Maintenant, LaREM n’existe pas que pour lui. Ce n’est pas vrai que le mouvement n’a pas existé pendant cinq ans. Je l’ai vécu de l’intérieur. Nous avons participé à l’élaboration d’un certain nombre de projets de loi ou de mesures.

L’absence d’un parti avec des militants n’a-t-elle pas créé des difficultés durant le quinquennat ?

Prisca Thevenot Dans les réunions publiques auxquelles je participe, je croise des nouvelles têtes et c’est heureux, mais il y a aussi beaucoup de gens qui étaient déjà là, il y a cinq ans. Les militants ne sont pas là tous les soirs ou tous les week-ends. La durée est là, c’est l’intensité de l’engagement qui varie. C’est la façon de militer qui est différente. C’est pourquoi je préfère d’ailleurs parler d’engagés que de militants.

Ne craignez-vous pas que la personnalisation n’aboutisse à la disparition de LaREM quand Emmanuel Macron mettra un terme à sa carrière politique ?

Prisca Thevenot Nous sommes en capacité de constamment nous dépasser. LaREM n’est pas une machine à gagner, c’est une machine à faire. On saura travailler au jour d’après.

La crise des partis politiques peut-elle leur être fatale ?

Frédéric Sawicki Les partis politiques de la première moitié du XXe siècle entretenaient des liens réguliers et fréquents avec de multiples groupes d’intérêt, des organisations amies, syndicales ou associatives. Les partis jouaient un rôle d’intégration sociale et d’agrégation des intérêts. Ils ont perdu progressivement ces deux fonctions. Leur ancrage social s’est rétracté en même temps que les milieux sur lesquels ils s’appuyaient ont disparu et que la télévision s’est substituée de plus en plus au militantisme de terrain. Ils ont conservé plus longtemps une fonction programmatique. Les années 1970 ont été l’apogée de cela avec le programme commun de la gauche. Puis les partis ont délégué ce travail à des think tanks. La personnalisation a aussi conduit chaque candidat à se constituer sa propre écurie d’experts.

Les partis ne conservent plus aujourd’hui que la fonction de sélection des candidats. Quand on veut se présenter à la présidentielle et qu’on n’a pas de parti, on doit en créer un. Ce n’est pas simple. C’est ce que Macron, Mélenchon et aujourd’hui Zemmour ont su bâtir. Mais leur parti s’est révélé trop fragile pour conquérir des positions locales. Faire de la politique dans une démocratie de grande taille dont la vie est rythmée par de nombreuses élections suppose en effet d’avoir un appareil pour sélectionner des milliers de candidats et leur apporter un soutien logistique. Pourtant, les partis sont menacés de perdre cette dernière fonction.

Pendant les municipales, on a vu apparaître des listes citoyennes et lors des élections régionales ou européennes, des petites listes liées à des groupes d’intérêt comme le parti animaliste, par exemple. LaREM et FI vont être confrontés à la question de l’après. C’est probablement la dernière candidature de Jean-Luc Mélenchon et le dernier mandat d’Emmanuel Macron, s’il est réélu. Les organisations personnelles risquent d’être victimes de ce qui les a créées. C’est-à-dire d’entreprises personnelles qui vont s’affronter les unes et les autres et les dépecer.

Pour l’avenir, on peut imaginer deux scénarios. Celui d’une vie politique totalement fluide avec des coalitions électorales qui se font et se défont au rythme des élections ou celui d’une renaissance face aux risques que fait peser cette fluidité, autrement dit une prise de conscience à gauche comme à droite de la nécessité d’avoir un minimum d’organisations permanentes et structurées à l’avenir.

À gauche, chacun voit bien la nécessité que socialistes, écologistes, insoumis et communistes se reparlent et débattent de ce qu’ils font pour les législatives, de quelles formes d’organisation ils peuvent se doter pour éviter de disparaître tout simplement du paysage politique. On ne peut pas aborder un scrutin majoritaire à deux tours, chacun pour soi.

Quelles seraient les transformations à opérer pour que les partis retrouvent leur audience ?

Frédéric Sawicki Les partis politiques auraient un rôle plus important si nous avions un régime parlementaire digne de ce nom. Le recours à une forte dose de proportionnelle, voire à une proportionnelle intégrale aux législatives obligerait le président à composer avec une majorité plurielle. La question d’une réinversion du calendrier électoral qui replace les élections législatives avant la présidentielle se pose aussi. Sur le plan interne, les partis devraient s’attaquer aux effets pervers de l’hyperprofessionnalisation, au manque de démocratie et à la nécessité de s’adapter aux conditions pratiques de vie des citoyens et à leurs attentes en termes de participation. Les partis sont des instances de formation essentielles à la démocratie, mais aussi à la formation des élus.

Ce qui a fait la grandeur du Parti communiste français, c’est son appareil de formation qui a permis la promotion d’élus et de cadres du mouvement ouvrier et populaire. Ce n’est pas à l’école que l’on se forme à la politique. La politique, c’est des savoir-être, des savoir-faire et des compétences. Je plaide pour qu’une part de l’argent public consacré au financement des partis soit allouée à la formation, mais aussi à la recherche. Les partis doivent disposer d’une expertise autonome pour produire leur programme. Enfin, je pense qu’il serait bien d’instaurer un parrainage pour la présidentielle par un nombre important de citoyens. Cela obligerait les partis à aller à leur rencontre. Cela redonnerait le sentiment aux citoyens que les partis sont des canaux de médiation importants et qu’ils ont la main sur eux.

Êtes-vous favorable au recours à la proportionnelle pour les prochaines législatives ?

Prisca Thevenot Je suis favorable à ce que le sujet soit mis sur la table. Je ne suis pas favorable à une proportionnelle intégrale. Je ne suis pas sûre qu’on ait besoin d’un président de la République qui soit en permanence empêché. On a vu que certains groupes de l’opposition ont systématiquement voté contre le gouvernement, quel que soit le texte.

Quelles transformations apporter aux partis politiques ?

Jean Quétier Le risque est de n’appréhender la question des partis que du point de vue de leur fonction électorale. Ce qui fait la force d’un parti comme le PCF, c’est justement la capacité qu’il a eue, au cours de son histoire, à être à la fois sur le terrain institutionnel et une force ancrée dans la société. Les critiques apportées à la forme parti tournent autour de l’enjeu démocratique, en particulier sur le plan interne. Paradoxalement, les modèles alternatifs au parti politique tels qu’ils s’incarnent dans LaREM ou FI ont tendance à combiner des caractéristiques problématiques. Tout en se proposant de dépasser les limites démocratiques des organisations traditionnelles, elles reconduisent des traits délétères que pointait déjà Marx : l’anarchie et la subordination à un chef charismatique. Manuel Cervera-Marzal parle d’« anarcho-césarisme » à propos de FI.

Le renouveau de la forme parti ne pourra avoir lieu que si les partis portent un regard sur ce que furent leurs faiblesses et leurs points forts, en insistant sur ces derniers. Je pense à l’ancrage populaire, dans le cas du PCF. Celui-ci n’est pas que le produit d’une conjoncture, il est aussi lié à des principes volontaristes mis en place pour promouvoir des militants issus des milieux populaires. Il ne s’agit pas évidemment de les réactiver tels quels, mais de réfléchir à ce qui a fait leur efficacité. La force des partis comme le PCF est aussi d’avoir été en quelque sorte des laboratoires où s’élaborait une réflexion collective. Gramsci a mis en évidence cette fonction des partis politiques avec sa conception renouvelée des intellectuels et de leur rôle. Pour lui, tous les membres d’un parti doivent être considérés comme des intellectuels, au sens de cette nouvelle capacité de réflexion collective. Il faut aussi assumer un discours positif sur la forme parti qui, plutôt que d’entretenir l’idée que ce se sont des outils du passé, donne envie.

partis politiques
France24 - Monde

Législatives en Hongrie : Viktor Orban menacé par une opposition unie

Publié le : 01/04/2022 - 09:40

FRANCE 24 Suivre Anne MAILLIET

Les électeurs hongrois doivent choisir dimanche entre reconduire Viktor Orban à la tête du pays ou lui préférer Peter Marki-Zay, le candidat de toutes les oppositions ou presque, davantage tourné vers l'Union européenne.

Les Hongrois votent, dimanche 3 avril, à l'issue d'une campagne tendue dominée par la guerre en Ukraine, avec un léger avantage dans les sondages à Viktor Orban, au pouvoir depuis 12 ans mais menacé par une opposition unie pour la première fois.

Le Fidesz, son parti, est "donné gagnant dans les enquêtes d'opinion", mais l'avance est étroite et le dirigeant souverainiste de 58 ans n'a jamais fait face à une telle incertitude, observe Bulcsu Hunyadi, analyste de l'institut indépendant Political Capital. "Toutes les options sont sur la table", dit-il à l'AFP, jugeant cruciale "l'ultime mobilisation" pour convaincre les indécis, estimés à un demi-million dans ce pays de 9,7 millions d'habitants.

Viktor Orban convoque ses partisans ce vendredi dans la ville de Szekesfehervar, à moins d'une heure de route de Budapest. Ce sera l'occasion pour le Premier ministre de marteler son discours de "paix et de sécurité", face à une opposition qualifiée de "dangereuse", des slogans qui se déclinent sur d'immenses affiches électorales.

>> À lire : Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives

Peter Marki-Zay réunit lui ses soutiens samedi dans la capitale, quelques heures seulement avant l'ouverture matinale des bureaux de vote dimanche.

Le gouvernement, qui refuse de livrer des armes à l'Ukraine, "a réussi à circonscrire la problématique" de l'invasion russe en Ukraine "à une question très simple : la Hongrie doit-elle prendre part ou non à la guerre ?", souligne Bulcsu Hunyadi.

"Ce message a été bien plus efficace que celui de l'opposition, qui a axé ses critiques" sur les liens de Viktor Orban avec le Kremlin, estime-t-il. D'autant que les deux ne luttent pas à armes égales, selon lui : "La machine de propagande du pouvoir a joué un rôle décisif" en "déformant la réalité" et les propos de l'opposition, affirme l'expert, d'autres évoquant aussi un système électoral dévoyé pour favoriser le Fidesz.

Le choix "de l'Europe, pas de l'Est"

"Les règles du jeu sont absolument équitables", répond le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs, interrogé par l'AFP, pas tendre envers le candidat de l'opposition, une marionnette à ses yeux "qui n'a ni parti ni groupe au Parlement".

Peter Marki-Zay, atypique maire conservateur de 49 ans, a il est vrai la tâche difficile de rassembler derrière lui six partis hétéroclites, qu'ils soient de droite, sociaux-démocrates ou écologistes. Unis par leur volonté de faire tomber "l'autoritaire" Orban, ils appellent à stopper la transformation "illibérale" entreprise depuis 2010, au prix de nombreuses atteintes à la démocratie selon Bruxelles.

>> À voir : À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban

Le choix "n'a jamais été aussi simple", insiste Peter Marki-Zay. Il faut faire "celui de l'Europe, pas de l'Est", dit-il, en référence au rapprochement avec Moscou et Pékin opéré par un dirigeant hongrois très critique de l'UE.

Viktor Orban a d'ailleurs été directement ciblé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui l'a appelé dans un message vidéo à choisir son camp. En retour, le gouvernement a accusé le pays voisin de tentative d'interférence dans les élections.

"Si l'isolement est le prix à payer pour protéger les intérêts hongrois, le Premier ministre n'hésitera pas", commente Zoltan Kovacs, rappelant "la dépendance de la Hongrie" aux pétrole et gaz russes. Et d'insister sur "l'expérience" de Viktor Orban, "doyen des dirigeants en exercice de l'UE".

Soutien de Donald Trump à Viktor Orban

Un homme "coriace, intelligent et qui aime son pays", avance de son côté Donald Trump. L'ancien président américain lui a apporté avant le scrutin son "soutien le plus complet".

Si le porte-parole vante par ailleurs "le succès économique" de la Hongrie, l'opposition n'a pas manqué d'étriller la politique "irresponsable" des autorités, sur fond d'inflation galopante et de faiblesse du forint, la monnaie locale, face à l'euro.

Pendant la campagne, le gouvernement a multiplié les mesures pour séduire les électeurs, du plafonnement des prix des carburants aux ristournes fiscales.

>> À voir : En Hongrie, Viktor Orban joue la carte anti-LGBT avant les élections de 2022

"Mais toutes ces largesses, qui étaient censées être l'arme secrète du pouvoir, ont été effacées" par la hausse vertigineuse des prix", remarquait cette semaine devant des journalistes Andras Biro-Nagy, de l'institut Policy Solutions.

Les élections, accompagnées d'un référendum en lien avec la loi anti-LGBT+ qui s'est retrouvé totalement éclipsé dans les débats, seront pour la première fois surveillées par plus de 200 observateurs internationaux sur fond de craintes de fraude.

Avec AFP

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Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives

État de droit en Hongrie : pour Emmanuel Macron, Viktor Orban ne bougera pas d'ici les législatives

REPORTAGE

À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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War in Ukraine Compounds Hunger in East Africa

The conflict has driven up the cost of food in a region that depends heavily on crops from Russia and Ukraine and is facing what could be its worst drought in four decades.

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By Abdi Latif Dahir

NAIROBI, Kenya — First came the drought, drying up rivers, and claiming the lives of two of Ruqiya Hussein Ahmed’s children as her family fled the barren countryside in southwest Somalia.

Then came the war in Ukraine, pushing food prices so high that even after making it to the outskirts of the capital, Mogadishu, she is struggling to keep her two other children alive.

“Even here, we have nothing,” she said.

Across East Africa, below-average rainfall has created some of the driest conditions in four decades, according to the United Nations, leaving more than 13 million people facing severe hunger. Seasonal harvests have hit their lowest in decades, malnourished children are filling hospitals and many families are walking long distances to find help.

The devastating drought has blanketed most of Somalia, leaving nearly a third of the population hungry. In neighboring Kenya, the drought has left more than three million people short of food and killed more than 1.5 million livestock.

And in Ethiopia, where a civil war has impeded aid delivery into the northern Tigray region, food insecurity is more widespread than at any time in the last six years. The first food aid to Tigray in three months arrived on Friday.

Now, the war in Ukraine is making the crisis even worse by raising the price of grains, fuel and fertilizer.

Russia and Ukraine are some of the region’s top suppliers of agricultural commodities such as wheat, soybeans and barley. At least 14 African countries import half of their wheat from Russia and Ukraine, according to the Food and Agriculture Organization. Eritrea depends on them entirely for its wheat imports.

“The conflict in Ukraine is compounding an already complicated situation in East Africa,” Gabriela Bucher, the executive director for the charity organization Oxfam International, said in a phone interview. “East Africa is not on the global agenda now, but the region needs the solidarity of the international community and it needs it now.”

The devastating drought and the war in Ukraine are amplified by a series of crises over the past two years.

The coronavirus pandemic has disrupted food supply chains and forced many families to pay higher prices for food staples. The locust infestation in Kenya, the civil war in Ethiopia, extreme flooding in South Sudan, the political crises and growing terrorist attacks in Somalia, and the intensifying ethnic conflict in Sudan have all contributed to the destruction of farms, the depletion of harvests and a worsening food crisis, aid groups say.

The war in Ukraine, which is in its second month, is expected to cause further spikes in food costs across the region. The conflict, depending on how long it lasts, could reduce “the quantity and quality” of staples like wheat, said Sean Granville-Ross, the regional director for Africa at Mercy Corps, a nongovernmental organization.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“Meeting the basic needs of vulnerable drought-affected populations will become more expensive and challenging,” he said.

That ominous outcome is already evident in many parts of the region.

In Somalia, the price of a 20-liter container of cooking oil has increased to $55 from $32, while 25 kilograms of beans now go for $28 instead of $18, according to data gathered by Mercy Corps.

In Sudan, the price of bread has nearly doubled, and some bakeries have closed because wheat imports have dropped by 60 percent since the beginning of the war, according to Elsadig Elnour, the Sudan country director for the charity organization Islamic Relief.

Kenya, citing the war in Ukraine, also raised the price of fuel, leading to protests in parts of the country.

When famine hits, children are particularly vulnerable. An estimated 5.5 million children in the region are facing high levels of malnutrition from the drought, according to World Vision, a Christian aid organization.

“My children died of hunger. They suffered,” said Ms. Ahmed, whose children, aged 3 and 4, died during her days-long trek from her home in Adde Ali village in the Lower Shabelle region to the outskirts of Mogadishu. “They died under a tree.”

In Mogadishu, families are already feeling the ripple effects of the war in Ukraine, with rising food prices squeezing household budgets as the holy month of Ramadan approaches. With no job, proper shelter or access to the beans, maize and tomatoes she once farmed, Ms. Ahmed now relies on food donations from well-wishers to feed her two surviving children, ages 7 and 9.

And aid programs are stretched thin. The war has affected the operations of the World Food Program, which this month said it had reduced rations for refugees and others in East Africa and the Middle East because of rising costs and depleting funds.

Some fear that the continued drought in East Africa could come to resemble the one in 2011, which killed about 260,000 people in Somalia alone. While the situation hasn’t reached that level yet, the funding and resources needed to avert such a crisis have not yet begun to flow, Ms. Bucher of Oxfam said.

Just 3 percent of the $6 billion the U.N. needs this year for Ethiopia, Somalia and South Sudan has been allocated, she said, while Kenya has only secured 11 percent of the $139 million needed for assistance.

Last week, the African Development Bank said it would raise up to $1 billion to improve agricultural production and help Africans become self-sufficient in food in the long run. But while these initiatives are welcome, Ms. Bucher said it was imperative that donors also give unsparingly and immediately to avert a much wider crisis.

“The world needs to come to the rescue of East Africa to avert a catastrophe,” she said.

Hussein Mohamed contributed reporting from Mogadishu, Somalia.

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New York Times - World

The Abuse of Indigenous Children in Canada

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‘I Feel Shame’: Pope Apologizes to Indigenous People of Canada

Pope Francis also promised to visit Canada as part of a process of healing and reconciliation over the church’s involvement in an abusive system of residential schools.

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By Elisabetta Povoledo and Ian Austen

VATICAN CITY — Pope Francis apologized on Friday for the Roman Catholic Church’s involvement in a system of Canadian boarding schools that abused Indigenous children for 100 years, and said he would travel to Canada as part of a process of healing and reconciliation.

His apology comes after Canada was jolted last year by the discovery of evidence that more than 1,000 people, most of them children, were buried in unmarked graves on the grounds of some of the former schools.

“I feel shame — sorrow and shame — for the role” that Catholics played “in the abuses you suffered and in the lack of respect shown for your identity, your culture and even your spiritual values,” Francis said.

Francis spoke during an audience at the Apostolic Palace with dozens of delegates from Canada’s three largest Indigenous groups, who had traveled to the Vatican in the hope that he would apologize to survivors in Canada. This was the first apology to the Indigenous people of Canada from a pope and was a reversal of Francis’s earlier position.

“I ask for God’s forgiveness and I want to say to you with all my heart: I am very sorry,” Francis said, adding that he joined with Canadian bishops “in asking your pardon.”

From the 1880s to the 1990s, the Canadian government ran a system of compulsory boarding schools that a National Truth and Reconciliation Commission called a form of “cultural genocide.” The Catholic Church operated about 70 percent of the schools in the system.

About 150,000 Indigenous children were separated from their families and sent to these residential schools, where abuse, both physical and sexual, was widespread, along with neglect and disease. Murray Sinclair, the former judge who headed the commission, estimates that at least 6,000 children went missing.

Whether the Vatican knew about the extent of abuses at the schools while they were open is unclear. The Catholic orders that operated them have been slow to open their records to the National Centre for Truth and Reconciliation, a Canadian archive and research body.

In a statement, Stephanie Scott, the center’s executive director, said that she expected it to receive full access to the records of the Missionary Oblates of Mary Immaculate, an order that ran most of the Catholic schools, next month. Those documents are now largely in Rome.

“We will then be able to uncover more of what the church knew and understood during the operation of the residential schools,” she said.

The Canadian government and the Protestant churches that ran just under a third of the schools long ago apologized and fulfilled their obligation to pay reparations under a 2006 class-action settlement. About 4.7 billion Canadian dollars, most of it from the government, has been paid to survivors and spent on projects, including the commission.

But the Catholic Church, through the Canadian bishops’ conference, failed to pay most of its share of the reparations, including 25 million Canadian dollars in cash compensation. In September, the Canadian bishops’ conference apologized for the church’s role in the residential school system and pledged a new effort to raise 30 million dollars for reparations.

Given the church’s decades of refusal to apologize and failure to honor its financial commitments, some Indigenous people, particularly those who are not practicing Catholics, see little value in a papal apology.

But for others, Friday’s audience, which began with prayers in the languages of various Indigenous groups, ended an emotionally gratifying — and at times painful — weeklong encounter at the Vatican .

“For 40 years plus I’ve been on this walk to Rome,” said Wilton Littlechild, the former grand chief of the Confederacy of Treaty Six First Nations in Alberta and Saskatchewan, said at a media briefing on Thursday.

In private sessions earlier this week with Métis, Inuit and First Nations delegates, Francis heard story after painful story of the abuse suffered at the hands of Catholic educators at the schools. Delegates — including survivors, leaders, elders, youth and spiritual advisers from various nations — said that the pope had listened attentively and had expressed his sorrow. The delegates said this week that they believed the pope’s commitment to healing open wounds was sincere.

Immediately after Friday’s meeting, delegates said that they were overjoyed and somewhat surprised by the papal apology, and that they looked forward to greeting the pope in Canada, where he would be able to apologize directly to survivors and their families.

The pope’s words today were historic, to be sure. They were necessary and I appreciate them deeply,” said Cassidy Caron, president of the Métis National Council. “And I now look forward to the pope’s visit to Canada, where he can offer those sincere words of apology directly to our survivors and their families whose acceptance and healing ultimately matters the most.”

Natan Obed, the president of Inuit Tapiriit Kanatami, the national Inuit organization, said his group was looking forward to “working with the Canadian Council of Bishops and the Vatican to not only plan for this message to be brought to Canada” but also “see action that really will be the hallmark of this reconciliation journey with the church.”

Today is a day that we’ve been waiting for, certainly one that will be uplifted in our history,” said Gerald Antoine, the Dene national chief, saying that the apology had been “long overdue.”

“It’s a historical first step, however, only a first step. More needs to be done,” he said.

In addition to asking Francis to come to Canada to apologize to survivors and their families, the delegates asked Francis to repatriate artifacts in the collections of Vatican Museums and open the Vatican archives so that researchers could comb through records and documents regarding the residential school system.

The delegates also asked Francis to revoke a 1493 papal bull issued by Pope Alexander VI that had given Spain authority over the newly discovered lands of the Americas, allowing the Spanish to colonize and enslave the Indigenous peoples and convert them to Catholicism. The papal bull, which informed the “doctrine of discovery,” was “used for centuries to expropriate Indigenous lands and facilitate their transfer to colonizing or dominating nations,” according to the United Nations.

Indigenous groups in Canada say that while the theories of racial superiority that underlie the doctrine have long been discredited, it continued to surface in legal disputes over land until 2014. The Supreme Court of Canada ruled that year, without naming the papal bull, that the idea that no one owned land until it was claimed by Europeans “never applied in Canada.

Bishop William T. McGrattan, the vice president of the Canadian Conference of Bishops, said Friday afternoon that Canadian bishops had refuted the doctrine, and in 2016 offered a pastoral letter denouncing it. Discussions were ongoing about the issue among various bishops conferences around the world, he added, and the Vatican was “studying those particular responses.”

Phil Fontaine, another delegate and former residential-school student who, as national chief of the Assembly of the First Nations, first traveled to the Vatican in 2009 to ask for an apology from Pope Benedict XVI, said this visit had been decidedly different. There appeared to be real commitment on the part of Pope Francis “to fix things to better the lives of our people,” he said.

The apology won’t heal every survivor, but it will open a door, said Ms. Caron. “Survivors are at different stages of the healing journey,” she said. “Some turned away from the church and they say they don’t need an apology to heal, but for others, it was very much necessary.”

“It changes the direction we continue to move forward,” Ms. Caron added.

The church softened its stance on apologizing last year, after three Indigenous groups announced that ground-penetrating radar had discovered signs of many hundreds of unmarked graves containing human remains, mostly those of children.

Chief Antoine, the Dene national chief, said that the Indigenous people of Canada were looking forward to the pope’s visit and that he hoped they would be “active partners” in planning it and in determining the sites Francis would travel to. “Why? Because it’s our home,” he said. “And our family needs to be involved in it.”

Elisabetta Povoledo reported from Vatican City, and Ian Austen from Ottawa.

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France24 - Monde

La colère explose au Sri Lanka face à la crise, la sécurité renforcée

Publié le : 01/04/2022 - 11:30

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Les forces de sécurité ont été déployées dans toute la capitale sri-lankaise vendredi, après que des manifestants, en colère contre la pire crise économique que connaît le pays depuis son indépendance, ont tenté de prendre d'assaut la résidence du président.

La capitale du Sri Lanka a été placée, vendredi 1er avril, sous haute sécurité après que des centaines de manifestants ont tenté de prendre d'assaut la résidence du président lors d'une nuit de violences et de colère, en réaction à la grave crise économique qu'endure le pays.

La nation d'Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d'électricité paralysantes. Beaucoup craignent que le pays, qui traverse pire sa récession depuis son indépendance en 1948, ne soit pas en mesure de rembourser ses dettes.

Deux bus militaires et une jeep de la police incendiés

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de personnes se sont dirigées vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission. Ils ont incendié deux bus militaires et une jeep de la police, jeté des briques sur les forces de l'ordre et barricadé une route principale de Colombo avec des pneus enflammés.

Une personne a été grièvement blessée et la police a déclaré que cinq officiers avaient été blessés dans des affrontements. Quarante-cinq personnes ont été arrêtées.

Les forces de police ont tiré sur la foule et utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants. La nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n'était pas claire dans l'immédiat.

Manquant cruellement de devises étrangères, l'île de 22 millions d'habitants a imposé une large interdiction d'importation en mars 2020, entraînant de graves pénuries sur les produits de première nécessité.

Les dernières données officielles publiées vendredi font état d'une l'inflation de 18,7 % en mars dans la capitale Colombo, le sixième record mensuel consécutif. Les denrées alimentaires sont particulièrement touchées avec une hausse des prix record de 30,1 %.

Jeudi, le diesel était introuvable dans l'intégralité des stations de l'île, selon les autorités et les médias, obligeant l'Etat à imposer une coupure d'électricité généralisée pendant 13 heures, la plus longue jamais enregistrée, faute de diesel pour les générateurs.

Plusieurs hôpitaux publics ont cessé d'effectuer des opérations chirurgicales par manque de médicaments.

Le couvre-feu a été levé tôt vendredi matin

"La manifestation de jeudi soir a été menée par des forces extrémistes appelant à un printemps arabe pour créer l'instabilité dans notre pays", a déclaré le bureau de la présidence dans un bref communiqué, une référence aux manifestations antigouvernementales qui ont bouleversé les pays arabes il y a plus de dix ans en réaction à la corruption et à la stagnation économique.

Le couvre-feu de la nuit a été levé tôt vendredi matin, mais la présence de la police et de l'armée a été renforcée dans la ville où l'épave calcinée d'un bus bloquait toujours la route menant à la résidence du président.

Selon des sources officielles, le chef de l'État n'était pas chez lui pendant la manifestation. Une émission en direct diffusée par un réseau de télévision privé s'est brusquement arrêtée après ce que les journalistes ont qualifié de pression de la part du gouvernement.

Mais des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, dont l'AFP a vérifié l'authenticité, montrent des hommes et des femmes criant "fou, fou, rentre chez toi" et exigeant la démission du clan présidentiel.

Le gouvernement inclut trois frères du président, parmi lesquels le Premier ministre et le ministre des Finances, ainsi qu'un de ses neveux.

La situation difficile du Sri Lanka a été aggravée par la pandémie de Covid-19, qui a torpillé le tourisme et les transferts de fonds. De nombreux économistes affirment également qu'elle a été exacerbée par la mauvaise gestion du gouvernement et par des années d'emprunts accumulés.

Le gouvernement a déclaré qu'il cherchait un renflouement auprès du Fonds monétaire international (tout en demandant des prêts supplémentaires à l'Inde et à la Chine.

Le porte-parole du FMI, Gerry Rice, a déclaré jeudi aux journalistes à Washington que ces discussions devraient commencer "dans les prochains jours", le ministre des finances du Sri Lanka étant attendu dans la capitale américaine.

Avec AFP

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Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes

Focus

Le Sri Lanka au bord de la faillite : l'inflation s'envole, les pénuries s'aggravent

New York Times - World

He Was Demoted for Harassing Women. Now He’s the Front-Runner for President.

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In Costa Rica’s runoff on Sunday, voters will decide between a candidate found to have sexually harassed junior employees at the World Bank and a former president once accused of corruption.

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By David Bolaños and Anatoly Kurmanaev

SAN JOSÉ, Costa Rica — He was demoted from a senior position at the World Bank because of sexual harassment. Now, the economist Rodrigo Chaves — who has campaigned as a populist outsider in an election marked by anger at traditional politicians — leads the polls to become Costa Rica’s next president on Sunday.

It’s an unexpected rise to prominence in a country that has taken a lead role in the advancement of progressive policies in Central America, underlining how the desire to punish political elites for economic stagnation is overshadowing most other issues.

In 2019, Mr. Chaves was reprimanded by the World Bank for what was shown to be a pattern of sexual misconduct against junior employees, though the details of his behavior were made public by a Costa Rica newspaper only in August — details the presidential candidate has repeatedly rebutted.

Mr. Chaves’s denial and downplaying of a documented history of sexual harassment come two years after another Costa Rican politician, the former president and a Nobel Peace Prize laureate, Óscar Arias Sánchez, narrowly avoided prosecution for sexual abuse, in a scandal that shook the country.

Mr. Arias was accused in 2019 of sexual assault or misconduct by at least nine women, emerging as one of the most significant #MeToo cases in Latin America. However, in December 2020, the charges brought against him by two of the women were dropped.

Human rights activists now say that Mr. Chaves’s bid for power threatens to undermine progress in Central America’s most liberal and egalitarian nation.

“The message that this is sending to society is that sexual abuse is something minor, something not serious,” said Larissa Arroyo, a Costa Rican human rights lawyer. “This campaign is normalizing and legitimizing the abuse.”

Mr. Chaves and his press office didn’t respond to an interview request.

Mr. Chaves languished in obscurity until his alliance with Pilar Cisneros, a prominent female Costa Rican journalist, who presented him to Costa Rican voters as an experienced administrator who would tackle corruption.

Just a day after Ms. Cisneros joined Mr. Chaves’s campaign in August, the local newspaper La Nación made public the World Bank’s investigation that found he demonstrated a pattern of sexual harassment against junior female employees between 2008 and 2013.

Mr. Chaves responded by playing down the findings. “Those who have kidnapped the nation are already showing their fear of the candidacy of Rodrigo Chaves,” he said in a video address posted on social media hours after the article’s publication.

The revelations did little to damage Mr. Chaves’s campaign. When the investigation was revealed, he was polling at just 2 percent. By the first round of national elections, held in February, he had earned enough votes to move on to the presidential runoff.

Ms. Cisneros came to Mr. Chaves’s defense, helping to shield him from the full impact of the revelations. “Do you think that Pilar Cisneros would have supported a sexual harasser?” she told the local media in January. The next month, she won a congressional seat for Mr. Chaves’s party.

Ahead of the final vote on Sunday, the state-run University of Costa Rica found Mr. Chaves narrowly leading against his opponent: a former Costa Rican president, José María Figueres. In a poll of 1,000 voters conducted by the university on March 24-28, Mr. Chaves led by 3.4 percentage points, slightly above the survey’s margin of error of 3.1 percent.

A separate poll published by the University of Costa Rica on March 1 found that only 13 percent of voters thought that harassment accusations against Mr. Chaves were false. But 45 percent said that the accusations would not influence their vote.

Mr. Chaves has benefited from the unpopularity of his opponent, Mr. Figueres, who has been marred by accusations of corruption during his first term in office in the 1990s. Mr. Figueres, who leads the country’s oldest and largest political party, the National Liberation Party, is accused of receiving payments in the early 2000s from a French telecommunications company in return for preferential treatment while he was president.

Mr. Figueres has denied the accusations, and prosecutors who investigated the payments, which occurred after he stepped down, did not press charges.

However, in the eyes of many Costa Ricans, Mr. Figueres and his party have come to represent the venality and elitism of the country’s political system, which many believe is no longer able to solve economic problems, said Ronald Alfaro, who leads the University of Costa Rica’s Center of Political Studies and Investigation.

Costa Rica’s tourism-reliant economy suffered greatly from the pandemic; in 2020, its gross domestic product saw its greatest drop in four decades. While parts of the economy bounced back, the country is struggling to rein in rising food and fuel costs.

“The accusations end up canceling each other,” Mr. Alfaro said. “Voters end up casting their ballots not for the candidate they like but against the candidate they believe has more fleas than the other.”

Turned off by the scandals around both candidates, most Costa Ricans appear to have lost interest in the election. Only a quarter of all registered voters cast their ballots for either Mr. Chaves or Mr. Figueres in the first round of elections, which had the lowest turnout in 70 years.

Documents from the World Bank’s internal tribunal and labor union show that Mr. Chaves was punished in 2019 after two female employees filed harassment complaints. At the time, he was the bank’s country head for Indonesia, a director-level position overseeing billions of dollars of lending to one of the world’s largest developing economies.

The women said Mr. Chaves made attempts to kiss junior employees on the mouth, made sexual comments about their appearances and repeatedly made unwelcome invitations to hotel rooms and dinners. The identities of the women have not been made public.

One woman, who reported to Mr. Chaves, told the tribunal that he “commented that he liked it when she bent over, then proceeded to drop an item and ask her to pick it up for him,” a request she said she refused.

Mr. Chaves was demoted and his salary was frozen, but the bank stopped short of explicitly calling his behavior sexual harassment. He left the organization days later and returned to his native Costa Rica to become the finance minister for the president, Carlos Alvarado.

The Costa Rican Communication Ministry said that the current government had been unaware of the harassment case, and that Mr. Chaves told its members at the time that he returned because he wanted to spend his retirement with his elderly mother.

Within six months, Mr. Chaves left his ministry position and announced a presidential bid with a little-known political party, promising to “return power to citizens” by holding referendums on important policy topics.

Despite Mr. Chaves’s departure from the World Bank, his accusers brought an appeal to the internal tribunal to review the bank’s misconduct investigation.

“The facts of the present case indicate that Mr. C’s conduct was sexual in nature and that he knew or should have known that his conduct was unwelcome,” the tribunal said in its June ruling. A World Bank official said the bank did not dispute the facts of the case as presented in the ruling.

Even before the ruling was issued, in January 2021, the organization banned Mr. Chaves from its premises and imposed a rehiring ban. The bank’s sister organization, the International Monetary Fund, said it also restricted Mr. Chaves’s access to its premises.

In the months since, Mr. Chaves has denied or misrepresented the findings; instead, he has said that the World Bank found little more than an allegation against him, referring to the bank’s initial decision not to call his wrongdoings sexual harassment.

He has also said that he can freely visit the World Bank’s offices — contradicting the bank’s ban on his access — and that as president he will continue doing business with the bank, which has $2.3 billion in outstanding loans in Costa Rica.

Mr. Chaves has also promised to “revise” the laws on in vitro fertilization and abortion, which have been made more accessible by recent presidential decrees. Abortion is legal in Costa Rica when the pregnancy threatens a woman’s health.

These measures threaten to derail the slow but noticeable advances in women’s reproductive rights under the recent governments, said Ms. Arroyo, the human rights lawyer. She said the proposals also would damage Costa Rica’s role in the advancement of social rights in a deeply socially conservative region where abortion is largely banned and where violence against women goes mostly unpunished.

Costa Rica’s political stability and strong democracy have long made it an outlier in a region dominated by authoritarians and organized crime, and the country has achieved one of Latin America’s highest levels of social inclusion, in areas ranging from access to education and health care to civil rights.

“If Costa Rica declines in its protection of women’s rights,” Ms. Arroyo said, “it’s most likely that the rest of the neighboring countries will not have this example to keep moving forward.”

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France24 - Monde

Santé : la France des déserts médicaux

Publié le : 01/04/2022 - 14:14

Pauline GODART Claire PACCALIN

Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.

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Valeurs Actuelles

Malgré la crainte d’un “islam des caves”, la future grande mosquée de Tours toujours en sursis

La grande mosquée de Tours, un projet de 7,5 millions d’euros dont les fondations ont démarré il y a près de 15 ans, vient de se voir enfin coiffée d’un dôme en bois à la mesure de l’édifice en construction : immense. Pour l’instant, seuls le sol, la toiture et les murs extérieurs ont été posés. Le parvis de la mosquée a aussi été monté, tout comme la mezzanine réservée aux femmes et située en hauteur de la salle de prière. Elle pourra en accueillir environ 600. Jouxtant la salle, le futur centre culturel reste au contraire à l’état de dalle de béton. Situé sur un terrain d’un hectare à l’entrée ouest de Tours sur la zone industrielle du Menneton, entre le Cher et une voie ferrée, le bâtiment déploiera une fois terminé 3 000 mètres et pourra recevoir jusqu’à 3 200 fidèles. Reste à savoir quand.

Les jeunes musulmans se font prier pour participer au financement

« Il reste encore les cloisons intérieures et une partie de la toiture à achever. Ensuite on passera à la plomberie, au chauffage et à l’électricité, reconnait Salah Merabti, président de la communauté musulmane d’Indre et Loire. Au total, cela représente quelques mois de chantier, mais nous sommes bloqués pour l’instant ». En cause, un manque de financement d’environ deux millions euros, à la charge des fidèles musulmans. Comme dans les autres religions, catholique, protestante et juive, les croyants financent eux-mêmes les nouveaux lieux de culte, en vertu de la loi de séparation de l’Église et de l’État datant de 1905. Côté musulmans, ils se feraient tirer l’oreille, notamment chez les jeunes générations. La hausse du prix des matières premières, environ 20% depuis un an, a contribué à rendre encore plus incertaine une situation financière déjà périlleuse. Sans le récent et timide redémarrage, avec l’aménagement du dôme, le chantier pourrait ainsi être considéré comme au point mort.

Pour remplacer l’actuelle mosquée de Tours, devenue trop exigüe et située dans un quartier résidentiel sans places de parking, les dirigeants de la communauté musulmane de Touraine (35 000 personnes environ) avaient envisagé le projet de construction d’un nouveau lieu de culte plus adapté dès 1995. Outre la mosquée Lobin, l’Indre et Loire compte deux autres lieux de prière installés dans un gymnase à Joué les Tours et à Saint-Pierre des corps. Trois autres salles, plus ou moins déclarées, font office de mosquées à Tours. Pour regrouper les fidèles dans de meilleures conditions, il fallait voir nettement plus grand. Outre la capacité d’accueil, la construction d’un nouveau de lieu de culte avait également dans leur esprit pour objectif d’éviter l’islam des caves et les dérives radicales. Salah Merabti relativise néanmoins cette menace et affirme de son côté que la communauté musulmane de Touraine, majoritairement sunnite, ne connaît pas de problème de radicalisation. En janvier pourtant, une cinquantaine de fidèles de la mosquée Bouzignac, située dans le quartier difficile du Sanitas, avaient manifesté dans le centre-ville de Tours. Ils dénonçaient la proximité supposée de l’imam avec l’association proche des Frères musulmans, Participation et spiritualité musulmane (PSM).

Stop and go à répétition 

Après l’achat du terrain en 2005 pour 70 000 euros et la première pierre posée en 2007 en présence du maire socialiste de l’époque, Jean Germain, les travaux de la nouvelle mosquée devaient initialement durer deux ans. Ils ont démarré au ralenti puis se sont brusquement arrêtés en 2012. La Mosquée de Paris, dont dépend celle de Tours, n’a finalement apporté au démarrage que 800 000 euros financés par l’Algérie. La mairie tourangelle, qui avait promis des subventions pour le centre culturel, s’est également retirée du projet en 2013. En toile de fond, une levée de boucliers locale contre cette entorse à la laïcité. L’adjointe aux cultes, Arlette Bosch, avait argué à l’époque que la collectivité apportait sa contribution aux structures culturelles sans exclusive. Également sollicitée, la métropole dirigée par le Républicain Philippe Briand avait elle aussi accepté de mettre la main au portefeuille, avant de faire machine arrière. Résultat, malgré près de cinq millions d’euros injectés dans le chantier (dont 3,5 millions par les fidèles), la grande mosquée de Tours reste en chantier et ne peut en principe toujours pas servir au culte, notamment pour des raisons de sécurité. Pour autant, comme chaque année depuis que l’essentiel de la toiture a été posé, de nombreux croyants musulmans s’y retrouveront à partir du 3 avril, date du démarrage du Ramadan. Salah Merabti table lui de façon optimiste sur une ouverture officielle et en bon ordre en 2023.

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France24 - World

'McKinsey Affair': Could using private consultants weaken Macron's campaign?

Issued on: 01/04/2022 - 21:48

Tom Burges WATSON Follow Shirli SITBON

In this edition of the show, we examine the so-called "McKinsey Affair", an issue that French President Emmanuel Macron's opponents have described as a scandal. The incumbent is under fire for paying expensive fees to management consultants for their services in the public sector. Macron's opponents say he should have given precedence to France's highly trained civil servants. Could this issue hurt his presidential campaign?

French presidential election © France 24

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  • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

People & Profit

Election economics: French presidential candidates lay out spending plans

Valeurs Actuelles

Gironde : le ras-le-bol d’un maire et ses habitants après les tirs de mortiers réguliers près de la prison

Une exaspération générale. A Gradignan, en Gironde, le maire de la ville Michel Labardin a profité du dernier conseil municipal pour évoquer une nouvelle fois la gêne occasionnée par des tirs de mortiers d’artifice sur la commune. Comme l’a fait savoir Sud Ouest, ces tirs sont régulièrement effectués par des proches de détenus aux abords du centre pénitentiaire. Face à ce fléau incessant, Michel Labardin, également adhérent de l’association Territoires et Prisons, a demandé à la préfecture une surveillance permanente autour de ce secteur.

« 14 juillet toute l’année »

« La vie des riverains est devenue un véritable enfer », a alerté l’élu, soulignant que le phénomène sévit le soir et la nuit depuis plusieurs années. A Gradignan, les rues et quartiers impactés subissent les nuisances sonores des tirs plusieurs fois par semaine. Le maire précise que ceux-ci ne durent généralement que quelques minutes, et les forces de l’ordre ne parviennent pas à intercepter les auteurs des faits, qui s’échappent rapidement. « C’est le 14 juillet toute l’année », a déploré une mère de famille concernée par les tirs de mortiers. « Les habitants et leurs enfants sont réveillés en sursaut. Certains ont déménagé », a soufflé Michel Labardin, qui estime que « la sécurité publique n’est pas garantie autour du centre pénitentiaire ». Désormais, l’élu compte sur l’Etat pour lui fournir des moyens supplémentaires qui permettront enfin à Gradignan de retrouver sa sérénité.

Gironde : les dernières actualités

En soutien à l’Ukraine, LREM réclame… la suspension du jumelage de Bordeaux avec Saint-Pétersbourg

Des gilets jaunes ont bloqué l’autoroute vers Bordeaux

Gironde : le député Benoit Simian jugé pour harcèlement moral contre sa femme

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

Issued on: 29/03/2022 - 17:44

Lara BULLENS Follow

Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

March 26, 2022

This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

Consequences of speaking out

The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

‘You could be next’

Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Reporter's notebook

From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

The Observers

War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

Valeurs Actuelles

“Elle ne pourrait pas tenir plus d’une semaine” : un député de Haute-Marne alerte sur les failles de l’armée française

Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, de nombreuses questions sont progressivement soulevées sur la capacité de l’armée française à lutter en cas de conflit. Comme l’a indiqué le député haut-marnais François Cornut-Gentille à France 3 le 31 mars, l’armée est « obsolète » et « vit sur des vieux schémas de conflit ». L’élu, qui est l’un des meilleurs spécialistes des questions de défense à l’Assemblée nationale, s’inquiète pour l’avenir. « Il va de soi qu’on a des militaires compétents et dévoués et quand on regarde nos sous-marins, nos avions, on a du matériel sophistiqué », explique-t-il. Mais la réalité n’est pas si rose, comme il le précise : « Si on me demande si on est au niveau en cas de conflit de haute intensité, la réponse est clairement non », ajoute-t-il, en précisant que la France connaîtrait de « grosses difficultés ».

Déni dangereux

François Cornut-Gentille va même plus loin, et estime que « selon l’intensité du conflit, on peut tenir de quelques jours à quelques semaines, pas plus ». Un présage inquiétant que le député évoque depuis de nombreuses années déjà. « Nous vivions pendant des années dans l’illusion d’une paix durable », raconte l’élu qui regrette que « personne [n’ait cru] aux risques d’une nouvelle guerre sur le sol européen ». Et puis, l’invasion russe en Ukraine en février dernier a cassé toutes les prédictions. Les choses sont claires pour le député de la Haute-Marne : il faut non seulement revoir le budget dédié à l’armée à la hausse, mais aussi réorganiser totalement la stratégie française en matière de défense pour avoir une chance de lutter efficacement et durablement en cas de guerre.

Haute-Marne : les dernières actualités

Colombey-les-Deux-Églises : défilé de politiques pour s’approprier la mémoire du général de Gaulle

Haute-Marne : un mineur tchétchène “anti-Mila” interpellé

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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L'Humanité

Panique(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Noyés Implacable calendrier, filant aussi vite qu’un vol d’étourneaux, sans vraiment savoir dans quelle direction ses vents nous porteront. Ce miroir du temps, comme une mise en abîme, inciterait plutôt à la rêverie. Mais les désarrois potentiels de promeneurs solitaires – pourtant ni misanthropes ni mal lunés – n’ont rien pour nous retenir, encore moins nous préoccuper plus que de raison. Sous les clapotis de l’actualité, le nez écrasé sur la vitre, l’heure redevient grave face à l’essentiel. Car, dans une semaine, nous y serons donc, à ce premier tour de la présidentielle. Et nous saurons en quoi et pourquoi les cinq dernières années passées, qui n’auront servi à rien, pèseront ou non dans la balance des mécomptes à la lumière d’un bilan si affligeant qu’il nécessite des techniques de précision pour y voir clair. Les bonnes âmes qui pensaient que le « plus rien ne sera comme avant » de Mac Macron allait se traduire par un aggiornamento avec les politiques antérieures savent depuis longtemps à quoi s’en tenir. Par les gilets jaunes puis la pandémie, qui ont collé au mur tous ses projets et le sens même de sa politique capitaliste décomplexée, l’homme devait soi-disant se réinventer. À un détail près. Il s’est bel et bien ­réinventé… résolument à droite, comme en atteste la présentation antisociale de son programme pour les cinq annés futures. Le « ni gauche ni droite » s’est définitivement transformé en « ni gauche ni gauche » et les crédules qui s’attendaient à ce que le « nouveau chemin » de la Macronie emprunte une rive « progressiste » se sont noyés au milieu du fleuve en crue, emportés par le courant libéral.

Aveu Ajoutons à ce panorama que le niveau d’abstention devient l’un des grands enjeux du premier tour, avec le danger que celui-ci dépasse les 30 % des inscrits, ce qui constituerait le record des onze présidentielles de la Ve République. Le politologue Jérôme Jaffré expliquait cette semaine dans le Figaro : « Cela montrerait que la cassure entre les citoyens et le vote constatée aux municipales et aux régionales persiste. Et que la présidentielle perd de sa force comme expression de la volonté nationale. » Et il ajoutait cette sorte de prédiction : « Une forte abstention, c’est un risque électoral pour Marine Le Pen dont la base sociale y est la plus sujette. C’est un risque politique pour Emmanuel Macron qui, au soir du premier tour, subirait une pluie de critiques pour avoir minoré la campagne et refusé les débats entre les candidats, qui mobilisent les électeurs. » À partir de ce constat lucide, une espèce de peur panique s’empare ces jours-ci de l’Élysée. « Le risque de l’extrême droite est là », aurait dit Mac Macron à ses conseillers, selon le Canard enchaîné, leur précisant : « On n’attaque plus Marine Le Pen sur la radicalité de son programme ni sur sa crédibilité. On s’est habitués à Le Pen. » L’état-major du prince-­président-candidat a même constaté le coup de mou en ces termes : « Sur le pouvoir d’achat, nous sommes au-dessous de la main, pas à la hauteur des préoccupations. » Ou encore : « La droitisation du discours n’est pas compensée par des mesures de gauche. Le “en même temps” a glissé vers “à droite toute”. Cela explique que les chiffres se resserrent au second tour. » Bel aveu.

Mépris Jusque-là, sa stratégie s’avérait limpide. Après avoir siphonné la gauche libérale et la droite dite « classique », Mac Macron a ultradroitisé tous ses choix en vue de ce qu’il croyait être son assurance-vie : Fifille-la-voilà. En est-il encore certain ? Sa responsabilité est d’ores et déjà historique : en balisant la voie à son adversaire préférée, en lui abaissant un pont-levis, n’a-t-il pas mis en péril la démocratie, sinon la République elle-même ? À moins qu’un autre scénario ne s’impose dans les jours qui viennent et ne renverse la table. Le bloc-noteur aime cette formule : Mac Macron, c’est le programme économique de Fifille-la-voilà, plus le mépris de classe ; Fifille-la-voilà, c’est le programme économique de Mac Macron, plus le mépris de race. Les Français ne veulent ni de l’un, ni de l’autre…

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
France24 - World

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Issued on: 25/03/2022 - 11:23

Louise NORDSTROM Follow

When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

‘Putin will take care of you!’

Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

Hate mail and hacking attacks

In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

‘The conversations are getting longer’

But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine

Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels

INTERVIEW

‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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Outbreak at Shanghai Hospital Exposes Covid’s Risks to China’s Seniors

Coronavirus infections have spread at an elder care facility in Shanghai. Workers said deaths are increasing and resources dwindling.

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By John LiuAmy Chang Chien and Paul Mozur

A coronavirus outbreak is ravaging a hospital in Shanghai for older adults, underscoring the difficulties officials have had in containing infections even as the city imposed a 10-day staggered lockdown.

Two orderlies at the Shanghai Donghai Elderly Care Hospital said in interviews that the coronavirus was spreading widely among the mostly older patients in the facility, and that people had died on each of the past three days. The two, who declined to be named for fear of losing their jobs, said that on a recent night they had been asked to carry a body into a room where other bodies were being stored.

The two said they did not know how the people had died, but said that many had been infected with Covid, and that there was a shortage of tests and other resources. The New York Times also spoke with a Shanghai resident, Chen Jielei, who said her 81-year-old mother tested positive for Covid-19 in the hospital.

The situation points to an unfolding health care crisis in China’s largest city, and exposes a vulnerable group in the country’s otherwise highly effective Covid-19 strategy: the elderly.

China’s efforts to eliminate infections with lockdowns, travel restrictions, mass testing and surveillance had largely kept Covid out since it first emerged in the Chinese city of Wuhan two years ago. But with the rise of the highly transmissible Omicron variant, China has in recent months struggled to quash outbreaks. Lockdowns were imposed in major cities like Xi’an and Shenzhen, as well as the entire northern province of Jilin.

In Shanghai, officials have argued the city plays too crucial an economic role to be completely closed down. But the surge in cases prompted officials last week to impose a staggered shutdown. First the eastern and then the western halves of the city were to close businesses, suspend public transportation and confine residents in their buildings so that mass testing could be carried out.

The rollout has been messy. Grocery store shelves have been emptied as residents went on panic buying sprees. People with life-threatening conditions posted calls for help online when they could not get to hospitals for help. Quarantine facilities and hospitals have overflowed with people who tested positive, who must be confined in such facilities even if asymptomatic.

But the crisis in the Donghai hospital exposes a deeper challenge: how to protect older Chinese, who are already more vulnerable to the virus, particularly if they live in facilities besieged by it. Making matters worse, just over half of people 80 and older have had two shots, and less than 20 percent of people in that age group have received a booster, Zeng Yixin, a vice minister of the National Health Commission, said recently.

Officials have pointed to the outbreak in Hong Kong, where deaths spiked in recent weeks, particularly among unvaccinated older adults, as a sign of concern.

It is not clear how many people have died at the Donghai hospital, and whether the deaths are directly linked to the Covid outbreak there, which was previously reported by The Wall Street Journal. A woman who picked up the phone at the Donghai Elderly Care Hospital confirmed an outbreak of Covid there, but declined to say how many cases there were or to provide other details. Bloggers shared photos and descriptions of the outbreak in the Donghai facility on Chinese social media, but it went unreported by official Chinese media. Shanghai has not yet officially reported any deaths from Covid. Calls to the Shanghai Municipal Center for Disease Control and Prevention went unanswered on Friday.

The two orderlies, who shared proof of their work at the facility, said they had been recruited recently to work at the hospital without being told about the situation. They were shocked to find when they arrived that they would be working in a ward filled with patients who had Covid. They said that because they had come into contact with sick patients, they were being confined to the hospital and could not leave.

One night, around 3 a.m., they were woken up by hospital staff and given a duty they said they were not hired to perform: carrying a body away to a makeshift morgue. They said that five of them took the body to a room where a large number of bodies were being stored.

The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

In a different wing of the hospital, Zhang Meizhen, the mother of Ms. Chen, the Shanghai resident, tested positive for Covid-19 in the hospital last week. Ms. Zhang’s symptoms were mild, Ms. Chen said in a phone interview. But she was still worried because there had been no doctors or nurses attending to her, and her mother was not vaccinated.

“The management of their hospital is a mess, and there is no food. They only had their meal at 9:30 last night,” Ms. Chen said. “My mother’s feet and hands hurt, but no one has given her any medicine.”

With much of the city under lockdown, Ms. Chen said she was unable to get to the hospital to visit her mother.

“We are absolutely worried,” she said. “Our family is desperate, we can’t go to see her, and we can’t bring her back, either.”

In another hospital in the eastern part of the city, Shen Li, a 45-year-old businessman, said that his 77-year-old father, Shen Ruigen, had died two days after testing positive. Mr. Shen said that he had not been allowed access to his father’s body or to see his 83-year-old mother, who has been confined in a residential building alone since mid-March.

According to Mr. Shen, his father, who had been suffering from diabetes and kidney failure and needed to take various prescription medicines on a daily basis, tested positive at a hospital in Shanghai on March 26. He went to the Fudan University Affiliated Pudong Medical Center for treatment but was told that he needed to wait for seven to eight hours, because there were more than 400 people in line.

While waiting in line, Mr. Shen ran out of medication. He couldn’t get emergency hemodialysis, a treatment that helps filter his blood. On March 28, his father was transferred to two other hospitals, but his condition deteriorated quickly, and he died of heart failure.

“I haven’t been able to live with the fact that my father died alone,” said Mr. Shen in a telephone interview on Friday. “I could do nothing to stop his death.”

Qin Xianfeng, a local health official in the district of Pudong who Mr. Shen said had been in touch with him about his father’s death this week, declined to comment when reached by telephone on Friday.

Mr. Shen added that he was especially worried about his mother, who was confined at home alone and relied on the daily supply of food from the volunteers at her neighborhood. “We haven’t told her about my father’s death,” Mr. Shen said.

“She couldn’t take it alone,” he said. “There is no one else by her side.”

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France24 - World

Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Issued on: 26/03/2022 - 19:36

France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

A gruelling trip through Europe

They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

Individuals respond immediately

“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

ON THE GROUND

‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

On the ground

More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

France24 - World

Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

Issued on: 24/03/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT

Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

Warm breezes from Spain and New Zealand

Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

 'Weather quirk or unprecedented event'?

"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

European scientists set new record in production of nuclear fusion energy

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Winter droughts: The new normal?

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Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde

Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.

Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.

L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.

À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.

Un voisinage divisé

« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »

« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »

Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.

En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.

Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.

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France24 - World

US imposes fresh sanctions on N. Korea in response to missile launches

Issued on: 01/04/2022 - 17:14

NEWS WIRES

The United States on Friday slapped sanctions on five entities it accused of providing support to North Korea's development of weapons of mass destruction and ballistic missile programs,  increasing pressure on Pyongyang following a recent series of missile launches.

The U.S. Treasury Department in a statement said Friday's action targets the Ministry of Rocket Industry, which it said is a North Korean weapons of mass destruction research and development organization directly linked to the development of new intercontinental ballistic missiles (ICBMs).

It also designated four of the organization's subsidiaries - Hapjanggang Trading Corporation, Korea Rounsan Trading Corporation, Sungnisan Trading Corporation, and Unchon Trading Corporation.

The move follows a rise in tensions with North Korea following two ballistic missile tests on Feb. 26 and March 4 that involved a new ICBM system that North Korea is developing, and last week's first full ICBM test conducted by North Korea since 2017.

“The DPRK’s (Democratic People's Republic of Korea's) provocative ballistic missile tests represent a clear threat to regional and global security and are in blatant violation of UN Security Council resolutions,” Treasury Secretary Janet Yellen said in the statement.

“The United States is committed to using our sanctions authorities to respond to the DPRK’s continued development of weapons of mass destruction and ballistic missiles," she said.

South Korean officials have also reported new construction at the North's only known nuclear test site, which was shuttered in 2018.

There are increasing signs that North Korea could soon test a nuclear weapon for the first time since 2017 in a bid to improve its arsenal and increase political pressure, U.S. and South Korean officials and analysts said.

(REUTERS)

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Suspected North Korean missile launch fails, says South Korea

US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM

UN chief 'strongly condemns' North Korea's intercontinental ballistic missile launch

Valeurs Actuelles

Meurtre de Federico Martín Aramburú : Loïk Le Priol mis en examen et incarcéré

Loïk Le Priol, principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburú, a été mis en examen pour « assassinat », avant d’être incarcéré. Le jeune homme de 27 ans, ancien militaire et militant du mouvement d’ultradroite Groupe Union Défense (GUD), est arrivé hier soir à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle à bord d’un vol en provenance de Budapest et placé en rétention.

L’homme, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, avait été interpellé dans la nuit du 22 au 23 mars en Hongrie, au poste-frontière de Zahony, alors qu’il s’apprêtait à se rendre en Ukraine.

L’ancien rugbyman Federico Martín Aramburú avait été abattu à Paris dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 mars. Selon les premiers éléments rapportés, il a été visé par plusieurs tirs après une altercation dans un bar du quartier de Saint-Germain-des-Prés.

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Valeurs Actuelles

À Biarritz, les obsèques de Federico Martín Aramburú réunissent un millier de personnes

L’église Sainte-Eugénie de Biarritz était noire de monde. Samedi 26 mars, les funérailles de l’ancien rugbyman argentin Federico Martín Aramburú, assassiné la semaine passée à Paris, ont eu lieu à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), rapporte France Bleu Pays Basque. Un millier de personnes ont pu suivre la messe d’hommage à l’ex-joueur du Biarritz Olympique, célébrée en français et en espagnol, en présence de la famille du défunt. Si l’église était remplie des proches de Federico Martín Aramburú, ainsi que de nombreux anciens coéquipiers et de personnalités politiques locales, le parvis, où avait été installé un écran géant, était noir de monde, supporters et anonymes.

Assassinat

Federico Martín Aramburú, 42 ans, a été assassiné. Il a été la cible de plusieurs coups de feu dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 mars, dans le 6e arrondissement de Paris. D’après les premiers éléments de l’enquête, il aurait été abattu en pleine rue après une banale altercation dans un bar avec trois individus. Deux hommes suspectés d’être les tireurs, proches de l’extrême droite, étaient en fuite, jusqu’à leur interpellation, l’un dans la Sarthe, l’autre en Hongrie, cette semaine.

Biarritz : les dernières actualités

« Votre mari n’aurait jamais dû être assassiné » : Éric Zemmour met à l’honneur Véronique Monguillot à Biarritz

Biarritz : la pharmacie de La Négresse change de nom à cause de menaces de mort

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France24 - Monde

Surfer contre la pollution chimique

Publié le : 01/04/2022 - 11:26

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Julia GUGGENHEIM Élise DUFFAU

Alors que la pollution plastique des mers et des océans défraie régulièrement la chronique, elle n’est pas la seule à affecter notre planète. L’eau dans laquelle nous nous baignons est en effet envahie par une myriade d’ennemis invisibles : les polluants chimiques.

Pour détecter la pollution, le mieux, c’est parfois de se jeter à l’eau ! À Biarritz, en Pays basque, c’est ce que font les militants de Surfrider Foundation Europe, une ONG environnementale luttant pour la protection et la mise en valeur de l'océan, du littoral et des vagues. Militants, mais aussi cobayes... Pendant leurs parties de glisse, ces surfeurs d’un nouveau genre équipent leurs combinaisons de petits capteurs, semblables à des capsules de café. Ces capteurs absorbent les polluants chimiques pendant les heures passées dans l’eau et sont ensuite envoyés à l’Ifremer de Nantes, où Farida Akcha, chargée de recherche en écotoxicologie marine, les analyse afin de détecter la présence de polluants chimiques, métaux lourds en tête.

Planctonid, dépolluer par les algues

Mais une fois ce constat établi, existe-t-il des moyens pour dépolluer les océans des particules chimiques et, demain, pouvoir surfer et nager dans une eau plus pure ? C’est ce à quoi travaille Planctonid Environnement, une start-up spécialisée dans la culture de microalgues. À l’usine Yara de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), la production d’engrais entraîne d’importants rejets de polluants chimiques dans l’eau, notamment de l’azote et du phosphore. L’entreprise a donc fait appel à Planctonid afin de trouver une solution. Cultivées à proximité de l’usine dans des photobioréacteurs, les microalgues sont nourries avec les rejets de l’usine. Elles absorbent les produits chimiques, permettant ainsi de purifier l’eau. Une sorte de station d’épuration végétale. Reste cependant à améliorer cette technologie énergivore. Comme toutes les plantes, les algues sont gourmandes en lumière, et donc en énergie.

>> À lire : "Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète"

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Eure-et-Loir : un prisonnier suivi pour radicalisation poignarde à mort un co-détenu

Jeudi 31 mars, un détenu du centre de détention de Châteaudun, en Eure-et-Loir, est décédé. Selon l’Echo Républicain, il aurait été poignardé en plein cœur avec un tesson de verre. L’agression mortelle se serait déroulée dans la coursive du bâtiment B aux alentours de 14h. Malgré les efforts du personnel médical du centre de détention puis des pompiers et du Smur pour réanimer l’homme de 27 ans, ce dernier a succombé à ses blessures vers 15h. L’auteur présumé des faits est également âgé de 27 ans. Il aurait confectionné une arme blanche « artisanale » et prémédité son geste.

Casier chargé

Le procureur de la République, Rémi Coutin, a donné quelques détails sur le profil des deux détenus. La victime purgeait depuis janvier 2021, une peine de deux ans et demi de prison pour violences conjugales, violences sur ascendants et violences sur mineur de moins de 15 ans. Quant à l’auteur présumé des faits, il avait écopé de trois ans de prison pour des faits liés à des stupéfiants et des violences conjugales. Au total, son casier judiciaire comporte une dizaine de condamnations. France 3 précise aussi que le suspect est « suivi au titre de la radicalisation depuis 2016 ». Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de recherches de Châteaudun et à la section de recherches d’Orléans, dans le Loiret. Le personnel pénitentiaire doit être interrogé et les vidéos de caméra surveillance exploitées. Les investigations devront permettre de définir les circonstances de cette agression fatale.

 

Eure-et-Loir : les dernières actualités

Eure-et-Loir : une élève commissaire de police révoquée pour trafic de cannabis

Stéphane Bern vend ses meubles pour restaurer sa demeure historique d’Eure-et-Loir

Patrimoine : une nouvelle vie pour des églises et chapelles du Centre-Val de Loire

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France24 - Monde

Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage

Publié le : 31/03/2022 - 23:00

Anthony SAINT-LÉGER Suivre Alexandre CAPRON Suivre

Après plus d'un mois de conflit, Ukrainiens comme Russes assurent détenir plusieurs villes d'Ukraine, images à l'appui. Qu'en est-il du port stratégique de Marioupol ? Les deux camps diffusent abondamment des vidéos de propagande sans que celles-ci puissent attester que l'un ou l'autre contrôle effectivement la cité portuaire.

témoignage

Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol

LE FIL DU 22 MARS

Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

LE FIL DU 28 MARS

L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol

Valeurs Actuelles

Bouches-du-Rhône : 530 kg de cannabis découverts dans le véhicule d’un homme arrêté lors d’un contrôle routier

Le contrôle routier ne s’est pas déroulé comme prévu. Samedi 26 mars, les gendarmes du peloton autoroutier de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ont mis la main sur 530 kg de cannabis. En effet, comme le rapporte France 3, un automobiliste a été arrêté en fin d’après-midi, à la jonction des autoroutes A7 et A8, près de Marseille. Les agents ont constaté que le conducteur était « en train de faire usage d’un téléphone au volant ».

Mise en examen

Mais au moment de contrôler l’individu, les gendarmes ont été « intrigués » par son « attitude suspecte ». Une forte odeur de cannabis se dégageant du véhicule, les militaires ont procédé à la fouille de la voiture et découvert l’importante quantité de stupéfiants. La demi-tonne de cannabis était entreposée dans des sachets de 100 grammes, eux-mêmes stockés dans des valises, cartons et sacs de sport. Au total, la saisie est évaluée à plus de quatre millions d’euros. Le conducteur a été mis en examen et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Luynes, à Aix-en-Provence. Une enquête a été ouverte et confiée à la section de recherches de Marseille.

Marseille : les dernières actualités

Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde

Un ferry marseillais de la compagnie Corsica Linea va accueillir des réfugiés ukrainiens

Après plusieurs manquements, une école musulmane marseillaise contrainte de fermer ses portes

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New York Times - World

Turkey Moves Closer to Ending Khashoggi Murder Trial Without Conclusion

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Turkey’s justice minister said he would agree to transfer the trial to Saudi Arabia, effectively ending a case that rights groups hoped could offer a measure of justice.

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By Ben Hubbard and Safak Timur

BEIRUT, Lebanon — Turkey moved another step closer on Friday to transferring the trial for the murder of the Saudi dissident journalist Jamal Khashoggi to Saudi Arabia, a decision that would effectively kill the last case that rights groups hoped would serve a measure of justice for a grisly crime that shocked the world.

Turkey’s justice minister, Bekir Bozdag, voiced his support for the transfer requested by Saudi Arabia, which never recognized the legitimacy of the Turkish trial. Saudi leaders have said they consider their own trial, which wrapped up more than two years ago, the final word on the matter even though rights groups roundly dismissed it as a sham.

The final decision on the transfer will made by the court, probably during its next session, on April 7.

Mr. Khashoggi’s killing in Istanbul in October 2018 exacerbated already strained ties between Turkey and Saudi Arabia, and the end of the Turkish trial could facilitate recent efforts by President Recep Tayyip Erdogan of Turkey to improve relations with Saudi Arabia and its crown prince and de facto ruler, Mohammed bin Salman.

On Thursday, the prosecutor in the Turkish trial recommended transferring it to Saudi Arabia, as the Saudis had requested. At about the same time he issued his recommendation, the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in a televised interview that the government was taking important steps to normalize relations with Saudi Arabia.

“Everyone sees that there is stagnation in relations currently,” he said. “Steps are being taken to revive that, and in the upcoming period I can say that concrete steps will be taken.”

Mr. Khashoggi was a prominent journalist who fell out with his government and moved to the United States, where he wrote columns published in The Washington Post that were critical of the Saudi crown prince and his plans to remake the kingdom. Mr. Khashoggi was killed and dismembered by a Saudi hit squad inside the Saudi Consulate in Istanbul, where he had gone to get paperwork he needed to marry his Turkish fiancée, Hatice Cengiz.

His body has never been found.

Prince Mohammed has insisted he knew nothing of the murder plot in advance. However, the Central Intelligence Agency concluded that he greenlighted the operation to kill or capture Mr. Khashoggi.

In 2019, Saudi Arabia sentenced five men to death and three to prison terms over Mr. Khashoggi’s killing. The next year, the death sentences were changed to prison terms after one of Mr. Khashoggi’s adult sons pardoned the killers.

That trial reinforced the Saudi narrative that Mr. Khashoggi’s death was the result of a rogue operation without the oversight of top officials. The Saudis have never named the men who were sentenced, and a United Nations expert dismissed the trial as “the antithesis of justice.”

The Turkish trial, which opened in 2020, was largely symbolic because the 26 suspects, all Saudi citizens, were being tried in absentia and Turkish law ordinarily does not allow convictions under such circumstances. Saudi Arabia had refused to hand the suspects over for trial.

The Turkish prosecutor in the trial recommended on Thursday that Turkey grant a Saudi request to transfer the case to Saudi Arabia because none of the suspects were in custody and warrants for their arrests could not be carried out.

Nevertheless, if it the trial ends without a conclusion, it will still be a deep disappointment to those who hoped it might bring some small measure of justice for the murder, or at least make public more evidence about how the crime transpired.

Ms. Cengiz said in a Twitter post on Thursday that Turkey faced a choice between the “virtuous” course of action and “holding material interests above all kinds of values.”

Rights groups criticized the Turkish Justice Ministry’s decision.

“Sending the case to Riyadh from Istanbul is ending the hopes of justice that all the world owes to Khashoggi,” said Erol Onderoglu, the Turkey representative for Reporters Without Borders.

Turkey and Saudi Arabia had long been rivals for leadership of the Islamic world, and the kingdom opposed Turkey’s support for the political Islamists of the Muslim Brotherhood and for democracy movements during the Arab Spring uprisings that spread across the region in 2011.

After Mr. Khashoggi’s murder, Mr. Erdogan and his aides dribbled out details about the killing to keep it in the news and humiliate Prince Mohammed, bringing relations between the two countries to a new low. Eventually, an unofficial Saudi boycott drastically reduced the flow of Turkish exports to Saudi Arabia.

In recent months, however, Mr. Erdogan has spoken of improving ties with Saudi Arabia, the Arab world’s largest economy, hoping that better relations will help Turkey recover from an economic crisis which has left it struggling with 50 percent inflation.

So far, Mr. Erdogan appears to have had better luck with the United Arab Emirates, a Saudi ally, where he visited in February.

“Our positive dialogue with Saudi Arabia continues, and we are waiting for progress through tangible steps in the coming period,” Mr. Erdogan told reporters upon his return to Turkey. “We want to advance this process with Saudi Arabia in a positive direction.”

While Turkish and Saudi ministers have visited each other’s countries, a trip to the kingdom that Mr. Erdogan said he planned to make in February never happened.

Ben Hubbard reported from Beirut, Lebanon, and Safak Timur from Istanbul.

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BBC

SANS TITRE

The US has cancelled the test launch of its Minuteman III intercontinental ballistic missile, Reuters reports.

With a range of nearly 10,000km, the nuclear-capable missile is a key component of the American military's arsenal.

Its test was first delayed by the Pentagon on 2 March, shortly after Russian President Vladimir Putin placed his own nuclear forces on high alert.

At the time, the US said it was taking steps to minimise "the risk of miscalculation", but was only delaying the test "a little bit".

An Air Force spokesperson said the cancellation was for the same reasons, but added: "The Air Force is confident in the readiness of the strategic forces of the United States."

The US says it will provide an additional $300m ($229m) in security assistance to Ukraine.

The latest package includes laser-guided rocket systems, tactical drones, Humvees, night vision goggles, machine guns and medical supplies.

That means the US has now committed $1.6bn (£1.2bn) to Kyiv since the war began more than five weeks ago.

In a statement, the Department of Defence said the new funding "represents the beginning of a contracting process to provide new capabilities to Ukraine's Armed Forces".

Also on Friday, the Department of Commerce imposed sanctions on 120 entities in the Russian and Belarusian defence, aerospace and maritime sectors.

“Vladimir Putin’s decision to attack Ukraine has isolated his country and economy from global commerce, and today’s action furthers that isolation," Commerce Secretary Gina Raimondo said.

If you're in need of a recap, here are some of the major developments over the past 24 hours:

Read more in our daily Ukraine roundup

The US has reportedly been sending personal protective equipment (PPE) to Ukraine at the country's request in preparation for any potential chemical weapons attack during the war.

A spokesperson for President Joe Biden's National Security Council confirmed to Politico that "life-saving equipment and supplies" had been deployed.

The PPE is thought to include gas masks, hazmat suits and other materials.

How much the US plans to send was not immediately clear, but the spokesperson said "this assistance does not compromise our domestic preparedness".

Moscow and the West have traded accusations in recent weeks that chemical weapons and bio-weapons might be deployed. US officials fear Russia could be planning a false flag operation around the use of such weapons.

More on that address from President Zelensky.

He touted the successful evacuation of civilians on Friday through humanitarian corridors in three regions: Donetsk, Luhansk and Zaporizhzhia.

Nearly half of the more than 6,000 evacuees fled the besieged port city of Mariupol, he said.

"We are separately agreeing on the removal of the wounded and dead from the city," Zelensky noted, adding Turkey was mediating between Russia and Ukraine on the issue.

In his Saturday morning address, President Zelensky had a message for pro-Russian leaders installed in occupied cities: they won't last long.

Referring to the leadership takeovers as a "very silly April Fool's joke", he described the leaders as temporary "Gauleiters" - a reference to district leaders in Nazi Germany.

"My message to them is simple: the responsibility for collaboration is inevitable," he said.

"Tomorrow or the day after tomorrow is a secondary issue. The main thing is the inevitability that justice will be restored."

Zelensky said that Moscow had been "threatening employees of enterprises and authorities to co-operate with these deceived appointees".

But he said any co-operation with such leaders would come with consequences.

"There will be problems for co-operation with them or with the occupiers directly. This is the final warning."

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has said the military situation in the east of the country "remains extremely difficult".

In a Saturday morning video address, he said Russian troops were withdrawing in the north, at a "slow but noticeable" rate.

But, he warned, they were accumulating and "preparing for new powerful blows" in the Donbas region and in the city of Kharkiv.

"Hard battles lie ahead. We cannot think that we have already passed all the tests."

Czech Republic’s ministry of foreign affairs has asked Russian diplomats to resign in a letter posted on Twitter on Friday.

The Czech foreign ministry said Russian colleagues must “recognize evil” caused by Russia and not become accomplices to the “apocalyptic destruction” of Ukraine.

They added that colleagues "with morals and good hearts” should “leave this sinking ship, which only attracts the wrath of freedom-loving people around the world”.

The Russian mission in Geneva responded to the letter on their Twitter account, sarcastically thanking the Czech ministry for their “generous offer” but declining it.

“We have plenty of conscience and already maintain the capacity to recognize an [American flag emoji] lapdog, when we see one”, the Russian mission added.

The Czech letter said Russia would face consequences for their “unjust war”.

As we've been reporting, an ICRC attempt to evacuate civilians from the besieged port city of Mariupol by bus was postponed until Saturday at the earliest.

However, busloads of Mariupol residents who had already reached Berdyansk (see above map) have now reached the relative safety of Zaporizhzhia.

The AFP news agency counted around 30 buses arriving in the city, which is around 200km from Mariupol.

Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk confirmed the news via Telegram, saying:

Addressing those who still remain in Mariupol, she said: "We know how much you want to be saved. Every day we will try and try to break through until you get a chance to leave the city, and most important, to live a peaceful life."

The city has been under heavy Russian shelling over the past five weeks, leaving residents without food, running water and heat.

You may recognise the name Sean Penn from award-winning movies such as Mystic River or Milk.

But the California-born actor has also become well-known for his political and social activism, from befriending Hugo Chavez to secretly interviewing drug-kingpin-on-the-lam El Chapo.

Most recently, Penn has exhaustively advocated for the US to provide more support to Ukraine than it already is.

He has met with President Zelensky, pushed for a Nato-imposed no-fly zone, and even threatened to melt down his Oscar if Zelensky was not invited to speak at the Academy Awards.

In his latest exploit on Thursday, Penn called on billionaires to step up and buy military aircraft to help Ukraine, laying out how much it would cost. The tweet prompted a response from Ukraine's air force.

The governor of Odesa says three Russian missiles hit a residential district in the port city and caused casualties.

Maksym Marchenko alleged the missiles were fired from Moscow-annexed Crimea in the south.

Also on Friday, Ukraine's military said its anti-air defences had prevented an attack on critical infrastructure facilities in the city.

"The enemy tried in an insidious way to hit critical infrastructure facilities, the destruction of which could be dangerous for the civilian population," its southern command wrote on Facebook.

"Thanks to the timely and effective response of the air defence forces, the missiles did not hit the targets the enemy had been aiming at."

The BBC has not independently verified either of the reports.

The UK has released one of its regular intelligence updates, this time focusing on the oil depot attack in Belgorod in Russia early this morning.

As we've been reporting, Russia is blaming Ukraine for the attack - while Ukraine denies responsibility. If it was Ukraine, it would be the first known time their forces have flown into Russian airspace to attack.

The UK does not attribute responsibility, but says: "The probable loss of fuel and ammunition supplies from these depots will likely add additional short-term strain to Russia’s already stretched logistic chains.

"Supplies to Russian forces encircling Kharkhiv (60 km from Belgorod) may be particularly affected."

As we've reported, the International Committee of the Red Cross operation to bring aid to the besieged city of Mariupol - and lead an evacuation of civilians back out - has been frustrated for a second day in a row.

A spokeswoman for the Red Cross in Kyiv, Alyona Synenko, says "the stumbling block is the lack of very precise and very concrete agreements and the respect of these agreements on all levels".

She says it is the "responsiblity on both sides of this conflict" to allow the aid to reach its destination and admits to "disillusionment and disappointment" with the situation.

It "actually hurts me to think about people in Mariupol who were waiting for this convoy and were hoping to leave the nightmare that they are trapped in for the past weeks," she says.

Wyre Davies

BBC News, Zaporizhzhia

The failure of a Red Cross operation to complete a plan to bring aid to the besieged city of Mariupol and evacuate hundreds of refugees shows just how difficult it is to organise such an operation when one of the belligerent parties – in this case Russia – has no real interest, yet, in ceasing hostilities and allowing desperately needed humanitarian aid in.

In the words of the International Committee of the Red Cross (ICRC) itself, it was "desperately important that the operation takes place – the lives of thousands of people in Mariupol depend on it".

The plan, however, was hastily put together and was, perhaps, in hindsight, unrealistic.

The Red Cross, for example, had intended to deliver at least two truckloads of medical supplies to Mariupol as part of the deal, but it became apparent that Russia wasn’t going to allow that to happen.

So, the small convoy that left Zaporizhzhia on Friday morning consisted of just three small vehicles.

Those vehicles and the Red Cross staff accompanying them had a crucial task – to facilitate the transfer of civilians from Mariupol and surrounding areas in at least 40 buses provided by the Ukrainian government.

But it became apparent that those organising the buses and the Red Cross had not been able to co-ordinate their operations as closely as should have been the case.

It wasn’t clear where the ICRC convoy was meant to meet the buses, that had travelled south the previous day. Furthermore, the aim of completing the operation in the space of one day was always going to be unrealistic, given the distance between the “safe” city of Zaporizhzhia and Mariupol and the high number of Russian military checkpoints the convoy would have to negotiate – not to mention Ukrainian checkpoints.

Even as the Red Cross convoy left Zaporizhzhia there was a statement from the office of the mayor of Mariupol saying the city was still too dangerous and that it was, in effect, closed to anyone trying to enter or leave.

Of course, thousands of Mariupol residents have been able to flee under their own steam, by driving often bomb-damaged cars through those Russian checkpoints and mined roads.

But tens of thousands of people remain in the beleaguered city, without food or water. The need for medical and other humanitarian help is overwhelming and there is barely a building left standing in a city that has been ravaged by Russian shelling.

And following on from Oleksiy Danilov's comments in our previous post, here's Ukrainian MP Oleksandr Merezhko - who has been speaking about the oil depot attack to the BBC World Service's Newshour programme.

"I suppose there can be two plausible explanations for what had happened in Belgorod," he says.

"The first one is that it was just an accident, which Russia is trying to blame on Ukraine. But I suppose that the most plausible and the most likely explanation is that it was a [Russian] provocation, deliberate provocation, and there are two reasons to believe in this version.

"The first one is that it's not in the interest of Ukraine to conduct such a military operation in the territory of Russia because it's too risky and it can lead to more escalation, which is dangerous in our situation.

"False flag operations is the most likely explanation, because Putin right now is desperate in trying to justify or to find a pretext in order to somehow explain his aggressiveness and his aggression against Ukraine.

"Maybe he needs such an explanation for internal use, so to speak."

The Russians say the attack, in the early hours of Friday, was carried out by two Ukrainian helicopters. Watch the footage below.

BBC Monitoring

As we reported earlier, Ukraine's security chief has denied that Ukraine attacked an oil depot in Russia this morning. Now we have more details of Oleksiy Danilov's comments.

Speaking on Ukrainian television, Danilov hinted that the attack may have been carried out by Russians unhappy with the war - and he said similar incidents would likely follow.

"The society of the Russian Federation is beginning to understand something," he said.

Earlier, the local governor in Belgorod had attributed Friday's attack to two Ukrainian helicopters, which the Ukrainian Defence Ministry would neither confirm nor deny.

Danilov also commented on Kremlin spokesman Dmitry Peskov's statement that reports of a Ukrainian attack on the depot were not conducive to peace talks.

"When they kill our children, our women, is that conducive to talks? When they wreak havoc on our territory?" he asked.

Orla Guerin

BBC News, Irpin, near Kyiv

The battle-scarred town of Irpin now stands as an example of Ukrainian resistance, and of Russian defeat.

President Putin's forces managed to enter the town but didn't manage to push through it. If they had, Kyiv would have been their next stop - the capital is just a short drive away, 13 miles (21km) down the road. Blocking the Russian advance here was critical.

We reached the city centre under armed escort, driving through streets strewn with rubble and downed power lines - and devoid of life.

Ukrainian forces gave us a careful tour - avoiding some main roads. We were told Russian forces might be present in the forests on the outskirts, though the mayor, Oleksandr Markushyn, insists the town itself is completely under Ukrainian control.

Troops proudly showed us a Russian armoured personnel carrier which had been torn to shreds, its turret upturned. Another burnt out Russian vehicle was just down the road. But we were moved quickly from place to place because of the ongoing risk of Russian shelling.

Most of the 70,000 people who used to live in this middle class commuter city fled over the past month - darting out of basements, running the gauntlet of relentless Russian shelling.

Many may have little left to come back to. President Putin claims he is not targeting civilian areas, but the destroyed homes of Irpin give the lie to that.

We saw extensive damage in residential areas, including one high-rise block where a shell had punched a neat hole right through a corner apartment. There was a child's red toy car on the ground, close to a forsaken playground. There were cars with bullet riddled windscreens, and charred houses where the roofs have been ripped off.

Read the article in full here.

The UN’s cultural agency says at least 53 Ukrainian historical sites, religious buildings and museums have been damaged or partially destroyed since the start of the war.

Unesco said the list is not exhaustive, and experts continue to verify reports of other damage.

The damage of 29 religious sites, 16 historic buildings, four museums and four monuments was verified using satellite images and witness reports.

More than a dozen of the sites are in Kharkiv, one of the areas in Ukraine most affected by shelling.

The list does not include any information of sites or buildings in the besieged city of Mariupol.

After a call with US Secretary of State Antony Blinken, Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba promised: "More hits on Russia's economy, financial system and trade are coming."

Kuleba wrote on Twitter that the duo had discussed ways the US could further support Ukraine's economy and military.

He added he was grateful for support that the US has been providing.

The State Department's own readout of the call also pledges to "continue to hold accountable those responsible for atrocities committed in Ukraine".

A Russian schoolteacher has been arrested after being reported to police by her pupils for making anti-war comments, according to local media.

The teenagers in the southern city of Penza are said to have recorded a conversation with Irina Gen, their English teacher, on 18 March.

They were apparently upset that a planned sports trip to the Czech Republic was not going ahead and asked Ms Gen for her opinion.

According to an alleged transcript of the conversation published by the Meduza website, she said it was right that the trip had been cancelled and that such things would continue until Russia "started behaving in a civilised way".

The 55-year-old compared the country to North Korea and "expressed a view of the war in Ukraine different from the official one", Meduza said.

It is thought Ms Gen could face a fine of up to $60,000 or a jail term of up to 10 years.

Valeurs Actuelles

Nancy : un adolescent interpellé après avoir tenté de ravitailler la prison en stupéfiants et lames de scies à métaux

Son petit manège a pris fin. Le 30 mars 2022 à 3h du matin, un adolescent a été repéré par une patrouille de police près du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville. Comme l’a fait savoir Actu.fr, le jeune homme âgé de 16 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour avoir coupé le grillage de la prison et déposé un colis. Le mineur pensait pouvoir agir en toute discrétion mais a été pris en flagrant délit par les agents.

Colis dangereux

Lors de son audition, l’adolescent a avoué aux policiers qu’il avait pour mission de livrer ce colis en échange de 150 euros. A l’intérieur du paquet, les fonctionnaires ont découvert des stupéfiants et des cigarettes, mais aussi des lames de scie à métaux, un objet très coupant et dangereux. Le mineur, qui a reconnu les faits, a confié qu’il devait ravitailler des détenus. Il devra répondre de ses actes devant le juge pour enfants, devant lequel il est convoqué le 4 mai prochain.

Nancy : les dernières actualités

Nancy : neuf policiers jugés pour harcèlement moral et injures racistes

Nancy : quatre ans de prison pour avoir coupé la main d’un importun

Nancy : pour des soldes apaisées, le président des Vitrines demande de détourner les manifs antipasse

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Europe Asks China Not to Aid Russia’s War in Ukraine

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A first E.U.-China summit in two years was overshadowed by Ukraine and China’s alliance with Moscow and produced few results.

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By Steven Erlanger

BRUSSELS — The European Union on Friday called on China not to aid Russia’s war against Ukraine or to subvert Western sanctions on Moscow, in the first summit meeting between the two sides in two years.

The summit, in separate sessions with Beijing’s leaders, Prime Minister Li Keqiang and President Xi Jinping, came as tensions were high over Beijing’s support for Russia’s war in Ukraine, China’s record on human rights and its trade boycott of Lithuania for hosting a representative office of Taiwan.

Europe-China relations have essentially been in a deep freeze since the E.U. imposed sanctions on China last year for its abuses against the predominantly Muslim Uyghur minority in Xinjiang, and China answered by penalizing members of the European Parliament.

Friday’s summit meeting produced no joint statement or any specific agreement, and there was no joint news conference. But China and the bloc are each other’s largest trade partners, and China is eager to preserve and enhance its trade with the bloc, but without upsetting its relations with Russia, a friendship it declared had “no limits” just days before the Ukraine invasion.

With tensions high, the main effort of the meeting Friday was to try to manage the relationship with China, E.U. officials said. As expected, the Chinese leaders said that they favored an early peace in Ukraine, but did nothing to pull back from their alliance with Russia.

Both sides agreed that “this war is threatening global security and the world’s economy,” said Charles Michel, president of the European Council, after the virtual summit.

“Any attempts to circumvent sanctions or provide aid to Russia would prolong the war,” he said, leading “to more loss of life and greater economic impact.”

Ursula von der Leyen, the Commission president, said that the Europeans emphasized that “no European citizen would understand any support to Russia’s ability to wage war,” which “would lead to major reputational damage for China here in Europe.”

But China, as a member of the U.N. Security Council committed to upholding international law, could do much good for itself by influencing Russia, its ally, to quickly end the war, she said.

In normal times, Ms. von der Leyen noted, Chinese trade with the European Union is nearly 2 billion euros a day, while Chinese trade with Russia is about 330 million euros a day.

There was little doubt, then, that for the Chinese leaders, economic relations were paramount. In a statement issued by Mr. Xi, he concentrated on mutual cooperation and urged Brussels “to form its own perception of China, adopt an independent China policy and work with China for the steady and sustained growth of China-E.U. relations.”

China has regularly tried to break the European Union’s close relations with the United States, which have only been reinforced because of the war in Ukraine. Mr. Xi mentioned the war in Ukraine only in passing, noting that it came on top of the coronavirus pandemic and slower global growth, while urging Brussels and Beijing to help stabilize “a turbulent world.”

The statement issued after the session with Mr. Li, which came first and lasted two hours, twice as long as the session with Mr. Xi, was similarly bland.

“China has been promoting talks for peace in its own way and will continue to work with the E.U. and the international community to play a constructive role for early easing of the situation, cessation of hostilities, prevention of a larger-scale humanitarian crisis, and the return of peace at an early date,” the statement said.

But as it aligns itself with Russia, China has for the first time criticized the NATO alliance in terms copied from Moscow. Since then, Washington has publicly warned China not to provide any material or financial support to Russia’s war, including helping Russia to avoid Western sanctions.

China has always been eager to divide European Union countries from the United States and even from one another, said Philippe Le Corre, a China expert and a senior fellow at Harvard’s Kennedy School of Government and at the Carnegie Endowment.

But with China’s positions on Ukraine, its “no limits” friendship with Russia, its attacks on NATO, its actions in Xinjiang and Hong Kong, its refusal to let the world investigate the origins of the coronavirus pandemic and its moves against Lithuania, Mr. Le Corre said, “China has an increasingly bad image in Europe, too.”

Consequently, he said, “this meeting seems to have been a dialogue of the deaf.” The Europeans tried to convince the Chinese not to interfere with sanctions against Russia, he said, “but that’s the best they can hope for.”

Still, China seems caught by the difficulties of Russia’s war and embarrassed by the destruction. Foreign Minister Wang Yi has said that China still supports Ukraine’s independence and would work with the international community to call for a cease-fire.

The Latest on China: Key Things to Know

Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.

China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

But two days ago, on Wednesday, Mr. Wang hosted his Russian counterpart, Sergei V. Lavrov, and insisted that relations between China and Russia had withstood “the test of changes in the international situation” and that Beijing wants to take bilateral relations to “an even higher level.”

He added, echoing China’s past language, that “China-Russia cooperation has no limits.”

China is also unhappy with how closely Brussels has aligned itself with Washington over Ukraine. The state broadcaster CCTV wrote in an editorial on Tuesday that Europe, “which has been repeatedly stabbed in the back by the United States,” should not make the same mistakes and be “dragged into danger by the U.S.”

The last summit meeting between the European Union and China was in June 2020. Then in December 2020, just before President Biden took office, the E.U. and China sides signed a Comprehensive Agreement on Investment, a deal that was much criticized by the European Parliament and by Washington.

Later, after China responded to E.U. sanctions over its abuses in Xinjiang by sanctioning members of the European Parliament, the parliament refused to take up ratifying the agreement, which is now considered dead.

One of those sanctioned, Reinhard Bütikofer, a German Green Party member who heads the European Parliament’s China delegation, noted the surprise to Moscow and Beijing of Western solidarity over Ukraine.

The European Union, he said, must “underpin this strategic solidarity with democratic countries by making it clear to the Chinese leadership that any violation of the Western sanctions regime against Russia will have direct consequences.”

Relations are hardly improved by China’s economic sanctions against tiny Lithuania, which last year dared to open a representative office of the Taiwan government, effectively an embassy, and allow it to use the word Taiwan, instead of Taipei, the capital, which China prefers.

While the world considers Taiwan legally a part of China, Taiwan considers itself a separate, democratic nation and has also proved itself vital in producing sophisticated semiconductors, on which Europe depends.

China has not only organized a boycott of trade with Lithuania, but has also attempted to block trade in any goods that use components made in Lithuania. The European Union has brought a case against China in the World Trade Organization, which may take years to resolve and has complicated relations with Beijing.

Keith Bradsher contributed reporting from Beijing.

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France24 - Monde

La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

Publié le : 24/03/2022 - 18:55

Cyril PAYEN Cyril PAYEN

Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

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Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

Reportage

Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

GUERRE EN UKRAINE

Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

France24 - Monde

L'Actu en dessin : les espoirs diplomatiques ne font pas taire les bombes en Ukraine

Publié le : 01/04/2022 - 16:55

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Des pourparlers russo-ukrainiens en début de semaine ont abouti à des discussions "substantielles" entre Kiev et Moscou, suscitant des espoirs inédits depuis le début de la guerre déclenchée en Ukraine le 24 février. Mais ni les promesses d'apaisement du Kremlin, ni les fragiles avancées diplomatiques vers un règlement du conflit n'ont changé la réalité du terrain : l'Ukraine demeure sous le feu russe, et l'évacuation de civils demeure incertaine. 

Au bout de cinq semaines de guerre en Ukraine, un espoir de sortie de crise semblait bel et bien s’esquisser sur les rives du Bosphore, en Turquie, mardi 29 mars, sous l’égide du président Erdogan. Une nouvelle rencontre entre délégation russe et ukrainienne à Istanbul aboutissait à des discussions qualifiées par les deux parties de "substantielles".

Parmi les principales avancées, l'Ukraine a accepté d'être neutre si elle obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a indiqué le négociateur ukrainien. Un point fondamental pour Moscou : la perspective d'une adhésion ukrainienne à l'Otan fait partie des arguments avancés par le Kremlin pour justifier l'invasion russe de l'Ukraine.

Cette semaine, Gilles Lafitte, dit Lasserpe, revient sur ce fragile processus de négociations. Dessinateur de presse indépendant, il a fait ses débuts au Monde Libertaire, et a signé notamment dans L’Humanité, Fluide Glacial et Politis et La Dépêche du Midi. Il collabore désormais à S!lence, Psikopat, Sud Ouest, Marianne et Les Clés de l’Actualité…

De la presse humoristique comme politique jusqu’aux supports institutionnels, le mordant de Lasserpe est unanimement reconnu.

Avec AFP

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes

L'Entretien de France 24

Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine

Le Débat de France 24

Guerre en Ukraine : Poutine rêve-t-il d'une Grande Russie ?

BBC

The heavy losses of an elite Russian regiment in Ukraine

By Mark UrbanDiplomatic and defence editor, Newsnight

In any war, there are units that distinguish themselves and others that become symbolic of failure. The 331st Guards Parachute Regiment had high hopes of being the first, but now represents the disintegration of Russia's plan for a quick war.

The regiment's commanding officer, Col Sergei Sukharev, was killed in Ukraine on 13 March, and was posthumously awarded the Hero of the Russian Federation medal. At his funeral, deputy defence minister General Yuri Sadovenko said the colonel "lived for the future, for the future of our people, a future without Nazism".

Casualties among Russian forces are not widely reported in Russia itself, but using open source material, the BBC has pieced together the story of their advance, and found that at least 39 other members of the elite 331st regiment have died.

The men were part of a column that advanced into Ukraine from Belarus, led by Russia's airborne forces, known by the acronym VDV. Their presence underlined the priority of their objective - advancing on the capital, Kyiv.

That advance swiftly got drawn into a destructive stalemate in districts on the outskirts of Kyiv which soon became synonymous with the viciousness of the war: Bucha, Irpin, and Hostomel.

Videos that emerged online from these battles showed combat vehicles used by Russian airborne forces with "V" signs painted onto them.

One video we found shows several damaged light armoured vehicles from the VDV, abandoned after an attack by Ukrainian special forces. Another shows several vehicles from the Russian airborne forces apparently abandoned.

The men in the 331st regarded themselves as the pick of Russia's army. In a video posted online last May, a general tells soldiers of the 331st Parachute Regiment that they are "the best of the best". The unit served in the Balkans, Chechnya, and the 2014 Russian intervention in the Donbas region of Ukraine, and regularly took part in Red Square parades in Moscow.

The 331st was also a showcase for Russia's policy of replacing national service soldiers with contraktniki - professionals under contract. It is understandable why the generals should have given it an important role in the invasion.

From early March, reports began to circulate of deaths in the 331st. It took time for bodies to be returned to Kostroma, the community where it is based, 300km north-east of Moscow.

As the funerals started, an anguished conversation began playing out on social media. Memorial walls on V'Kontakte - the Russian equivalent of Facebook - pledge "eternal memory" and feature pictures of candles.

A woman who says she was the wife of Warrant Officer Sergei Lobachyov writes: "Seryozha, my most reliable, loving and caring husband. Now you are in heaven and you will protect us from there! You will always live in our hearts and you will forever be a real hero to me!"

Although many posts appear to accept Kremlin explanations that the war is being waged against Ukrainian fascists, some also display anxiety about the lack of reliable information.

On the memorial wall for Sergeant Sergei Duganov, one woman wrote: "Nobody knows anything. The 331st regiment is disappearing. Almost every day, photos of our Kostroma boys get published. It sends shivers down my spine. What's happening? When will this end? When will people stop dying?"

Her post was followed by another, which exclaimed: "Kostroma has lost so many young men, what a tragedy". Another pleaded: "God, how many more death notifications shall we receive? Please have mercy on our boys, help them survive, return them back home to their wives and mothers. I'm begging you!"

Speaking out about the war in Russia carries great risks, but there are hints of a loss of faith in the Kremlin's arguments for war. On the memorial page for one sergeant, a woman asks: "Why aren't children of MPs not on the frontline? The majority of them live in Europe anyway. Ordinary boys are dying for no good reason." Another uses an expletive to describe President Vladimir Putin, and goes on to say that by deciding to "play war" he has "sent thousands of guys to die".

For the most part though, those reacting on social media remain true to the official narrative.

On some V'Kontakte memorial walls, Ukrainians have posted comments mocking the dead men. "Over 15,000 have died already and they will continue on dying as long as they'll keep on marching on our land. Nobody invited you freaking saviours," reads one.

"Alexander, go away you bloody Nazi," a Russian responds to another mocking post. "Our soldiers are real heroes. Russians have never killed civilians nor children, which is something you can't say about Ukrainians."

The fury of those online exchanges is nothing, though, to the experiences of the VDV forces, who have been hit by Ukrainian artillery, ambushes, and infantry assaults during weeks of bloody combat.

In these close-quarter battles, they have discovered what earlier VDV units learned in Afghanistan - that armoured vehicles designed to be light enough to be carried on planes do not give much protection from enemy fire. From the roads outside Hostomel airfield, to a side street in Bucha, or a road junction in Irpin, videos taken by Ukrainians have shown burnt out and abandoned vehicles belonging to the airborne group.

Russian VDV BTR-ZD, BTR-D, BTR-MDM, BMD-2, and BMD-4M vehicles in Bucha. https://t.co/Z6rqTQa7Ag pic.twitter.com/etQPv8fzt1

These scraps of phone footage also speak to a more basic failure. In these shattered neighbourhoods around Kyiv, the Russian paratroopers were outmatched by the Ukrainians. And given that the defenders were in many cases simply local defence units or reservists, that speaks to a basic failure in the VDV's system of training and recruitment.

Ukrainians have latched on to the 331st's losses, making excited claims that the regiment has been "wiped out". Ilya Ponamarev, a former Russian MP and opposition figure who now lives in Kyiv, says people there see the regiment's fate "as a perfect example of karma".

During the 2014 fighting in the Donbas, the 331st was held responsible by Ukrainians for killing hundreds of Ukrainian soldiers at Ilovaisk, in breach of a ceasefire agreement.

However, while the regiment has suffered considerably, Ukrainian claims that they have been wiped out are an exaggeration. It is likely, though, that the 331st Parachute Regiment may have been withdrawn from Ukraine recently - certainly unidentified elements of the VDV task force to which it belonged were filmed on 29 March pulling back into Belarus.

As for the price of failure, it mounts daily. At the time of writing, BBC Newsnight had compiled a list of 39 named members of the 331st Parachute Regiment killed in Ukraine. But since none of those fatalities is more recent than the 13 March, it can be supposed that dozens more will emerge in the coming weeks.

Kostroma locals have told us they believe that around 100 members of the regiment may have died. And many families will never receive their loved one's body because it was left behind on the battlefield.

Even a conservative projection of the deaths we now know about, and their dates, suggest that the town's losses in a few weeks in Ukraine already exceed those from the conflicts in Afghanistan and Chechnya.

The regiment that set off full of confidence in February has acquired the type of reputation that no soldiers would ever want.

Additional research by Maria Jevstafjeva

The BBC has so far verified the deaths of 39 soldiers from the 331st regiment: Klim Abramov, Cpl Artem Arbuzov, Oleg Bedoshvili, Capt (Co Cdr) Yurii Borisov, Snr Lt Ilya Chernyshev, Cpl Yuri Degtaryov, Konstantin Dobrynin, Sasha Dolkin, Sgt Sergei Duganov, Kiril Fedoseyev, Andrey Kovalevsky, Maj Sergei Krylov, Stanislav Kutelev, Cpl Yanosh Leonov, Sgt Alexander Limonov, Snr WO Sergei Lobachyo, Cpl Ivan Mamzurin, Cpl Ilya Martynenko, Lt Lev Ovchinnikov, Maksim Ovchinnikov, Cpl Leonid Panteleyev, Maj Oleg Patskalyev, Sgt Stanislav Petrutik, Sgt Roman Pomelov, Snr WO Pavel Rudenko, Snr Lt Alexander Shalygin, Sgt Nikolai Smirnov, Col Sergei Sukharev, Maxim Svetlenko, Snr Lt Nikolai Symov, Daniil Titov, Maxim Trokai, Ivan Turyev, Sgt Maxim Vorotyntsev, Capt Alexei Vyshegorodtsev, Alexei Yelimov, Cpl Artem Yergin, Sgt Ravshan Zhakbaev, Cpl Danila Zudkov

War in Ukraine: More coverage

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New York Times - World

After the Protesters Left, an Illicit Weed Began Growing in Parliament’s Garden

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New Zealand officials say anti-vaccination protesters seeded cannabis during a three-week occupation.

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By Natasha Frost

When anti-vaccination protesters finally cleared out of New Zealand’s Parliament grounds after a three-week occupation, they left behind a scene of destruction and disorder — the charred remains of a children’s playground, camping equipment and human waste, among other items.

This week, a man eating lunch in the Parliament garden spotted something else left behind by protesters — cannabis seedlings nestled among the brassicas and marigolds.

The unidentified man told Radio New Zealand, the national broadcaster, that he might not have “inhaled” back in university, but he had a “fairly good idea” what kind of plants were sprouting “just meters away from the debating chamber.”

The discovery prompted a swift operation by groundskeepers to find, uproot and destroy the plants sneakily seeded in the Parliament’s garden in the capital, Wellington.

“We are weeding out the weed,” Trevor Mallard, the speaker of Parliament, assured New Zealanders in a statement.

The discovery raised questions about what other surprises protesters might leave behind as a new anti-vaccination group took to social media to plan another protest for Friday.

A representative for the grounds told the national broadcaster that “a lot” of marijuana seeds had been scattered around by protesters. Seedlings for cilantro, tomatoes, other vegetables and herbs were also left behind. The man who originally found the marijuana plants pronounced it “a shame,” and added, “The law is the law.”

In New Zealand, the possession and manufacture of recreational cannabis remain illegal after 53 percent of voters voted against legalizing marijuana in a 2020 referendum. In the lead-up to the vote, Prime Minister Jacinda Ardern declined to throw her support behind either side to avoid, she suggested, influencing the outcome. Later, she revealed she had voted in favor of legalization.

The protest over the country’s strict vaccine mandates lasted 23 days and attracted hundreds of people from across the country. The crowd grew to include conspiracy theorists and others who descended on the site to rage against various grievances. What began as a peaceful protest resembling a music festival ended in dramatic and sometimes bloody clashes with the police. Fires broke out. Protesters wielded fire extinguishers, paint-filled projectiles and other homemade weapons. Dozens of officers were injured.

Weeks later, relations between the New Zealand government and protesters against the vaccine mandate remain strained.

Last Wednesday, Ms. Ardern announced that the country would move away from its vaccine requirements and abandon other Covid restrictions, including ending vaccine passes in shops and other venues, even as the Omicron variant has caused widespread outbreaks.

But some groups are pushing for a complete end to those restrictions. A new anti-vaccine group announced plans to protest in Wellington on Friday, prompting workers to put up fences around Parliament and police officers to turn out.

In the end, only a few people showed up to protest at a war memorial near Parliament. The rain had begun to fall — perfect for seedlings but not, apparently, for protesters.

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BBC

War in Ukraine: Russia accuses Ukraine of attacking oil depot

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An oil storage depot was set on fire in a Russian city just north of Ukraine after what Russia described as an attack by two Ukrainian helicopters.

A video shared on Twitter showed a blaze near apartment blocks in Belgorod, 40km (25 miles) from the border.

Some clips appeared to show rockets hitting the oil depot.

Ukraine's top security official, however, denied Ukrainian forces were behind the attack.

"For some reason, they are saying we are behind it. This does not correspond to reality," security council secretary Oleksiy Danilov said.

Ukrainian aircraft have not struck targets in Russia previously.

Yet Belgorod governor Vyacheslav Gladkov accused Ukraine of launching the attack, and later Russian defence ministry spokesman Igor Konashenkov gave details.

He said that at around 05:00 Moscow time (02:00 GMT) two Ukrainian Mi-24 helicopters entered Russian airspace at extremely low altitude and "launched a missile attack on a civilian oil storage facility" on the outskirts of Belgorod. Some storage tanks were damaged and caught fire, he said.

"The oil storage facility has nothing to do with the Russian armed forces," he said.

President Vladimir Putin's spokesman said the incident "cannot be perceived as creating comfortable conditions for continuing the talks" with Kyiv. So far those peace talks have made little progress.

The spokesman, Dmitry Peskov, said Russia was now trying to reorganise the fuel supply chain to prevent disruption of Belgorod's energy supplies.

The city of 370,000 lies just north of Ukraine's second city Kharkiv, which has been heavily shelled by Russian artillery and remains surrounded by Russian forces.

Governor Gladkov said in a Telegram message that nobody was killed at the oil depot, which is run by Russian state oil firm Rosneft. He said emergency workers were trying to contain the fire and there was "no threat" to residents. The emergencies ministry posted video of the blaze on Telegram.

Russia's Interfax news agency reported that residents nearby were evacuated and two people were injured at the depot. It said eight fuel tanks were on fire and nearly 200 firefighters were on the scene.

Queues of cars later formed at local petrol stations, but Mr Gladkov said Belgorod's fuel supplies were still plentiful.

Russia's RIA Novosti news agency says the blaze in three of the tanks has been extinguished, but there is still a risk of the fire spreading.

On 29 March several explosions were reported at an ammunition depot near Belgorod.

Commenting on the oil depot blaze, Ukrainian defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said Russian "aggression" was being resisted "on the territory of Ukraine".

"It does not mean that Ukraine has to bear responsibility for all those catastrophes and all those events that happen on the territory of the Russian Federation. This is not the first time we have seen such accusations. So, dear friends, I will neither confirm nor deny this information," he said.

Ukraine is yet to claim responsibility for this attack, but if it were confirmed it would be the first time that Ukrainian aircraft have flown into Russian airspace to hit a target. bringing the war home to Russia.

Ukrainian helicopter pilots have plenty of experience of flying low and fast to avoid being detected by military radar and air defence systems. They've been doing exactly that in the Donbas region in eastern Ukraine for years. I experienced and witnessed the extraordinary skills of the Ukrainian military pilots in 2018 - flying barely metres above the tree line and telegraph poles.

But if these unconfirmed reports are correct - flying at night, well into Russian territory, to launch an attack on an enemy fuel depot would have required extraordinary bravery - as well as finely-honed flying skills.

Low-flying helicopters are still vulnerable to short-range air defence systems. Flying at night would have lessened that risk, but heightened the danger of hitting an object near the ground.

The Mi-24, or Hind helicopter, is known as the "flying tank". Its rockets would have been the weapon deployed to target the oil depot in Belgorod, Russia.

This alleged attack alone will not dramatically alter the battle. But it could show Ukraine has managed to keep its air force functioning, and give a huge boost to the morale of Ukraine's military.

A well-known Ukrainian journalist in Kyiv, Yury Butusov, posted on Facebook that it was a missile attack at 05:50 local time (02:50 GMT) by "two Ukrainian Mi-24 combat helicopters, which flew from Ukraine to Russian Belgorod over low altitudes, inconspicuous for Russian anti-aircraft defence".

Vladimir Soloviev, host of a staunchly pro-Kremlin current affairs programme on Russian state TV, asked in a tweet: "Question. Who is in charge of the Belgorod air defences? Have the bases of the helicopters that delivered this strike been destroyed? When will a safe zone be set up in Belgorod region?"

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France24 - World

France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'

Issued on: 31/03/2022 - 18:58

FRANCE 24 Follow

Russian President Vladimir Putin announced Thursday that all EU purchases of Russian gas must be made in roubles starting April 1, a demand immediately rejected by French and German officials who said they were preparing for a possible halt in Russian supplies. Europe will not be "blackmailed" by Putin, Germany's economy minister said.

President Vladimir Putin on Thursday warned "unfriendly" countries, including all EU members, that they would be cut off from Russian gas unless they opened an account in roubles to pay for deliveries.

"They must open rouble accounts in Russian banks. It is from these accounts that payments will be made for gas delivered starting tomorrow, April 1," Putin said during a televised government meeting. 

"If such payments are not made, we will consider this a breach of obligations on the part of our buyers with all the ensuing consequences," Putin said.

Germany and France rejected Vladimir Putin's demand that foreign purchasers of Russian gas pay in roubles as an unacceptable breach of contract, adding that the manoeuver amounted to “blackmail”.

Germany Economy Minister Robert Habeck said that Germany was prepared for all scenarios, including a stoppage of Russian gas flows to Europe. "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."

French Finance Minister Bruno Le Maire said that both nations rejected Russia’s demand and were “preparing” for the possibility that Russia would halt deliveries.

On a visit to Berlin, Le Maire said both nations were "preparing" for the possibility "there is no longer any Russian gas".

While the United States banned the import of Russian oil and gas, the European Union – which received around 40 percent of its gas supplies from Russia in 2021 – has retained deliveries from Moscow.

According to the decree, all payments would be handled by Russia's Gazprombank, a subsidiary of state energy giant Gazprom. Buyers will transfer payments into a Gazprombank account in foreign currency, which the bank will then convert into rubles and transfer into the buyer's ruble account.

Western countries have piled crippling sanctions on Moscow since its invasion of Ukraine, including the freezing of its $300 billion of foreign currency reserves. 

US State Department spokesperson Ned Price said that Putin's demand for payment in roubles is a sign of Moscow's economic and financial "desperation" caused by Western sanctions.

Diplomatic tit for tat?

Russia on Thursday said it would expand the list of EU figures banned from entering the country over its "anti-Russian" actions.

"The restrictions apply to the top leadership of the European Union including a number of European commissioners and heads of EU military structures as well as the vast majority of members of the European Parliament promoting anti-Russian policies," the Russian foreign ministry said in a statement.

Others include "high-ranking officials ... as well as public figures and media workers who are personally responsible for promoting illegal anti-Russian sanctions, inciting Russophobic sentiment and infringing the rights and freedoms of the Russian-speaking population", the statement added.

After the introduction of sanctions, Russia expanded the list of what it calls "unfriendly" countries that now includes the United States, Australia, Canada, Britain, New Zealand, Japan, South Korea, all EU member states and several others. 

Propping up the rouble

Putin spokesman Dmitry Peskov said the new payment method would not affect the price of deliveries stipulated in contracts. "Those who receive Russian gas ... they just acquire roubles for the amount in currency which is stipulated in the gas contract," he told reporters.   

German Chancellor Olaf Scholz said Thursday that Western countries would continue paying for Russian gas in euros or dollars, as previously stipulated. "We looked at the contracts for the gas deliveries," Scholz told reporters in Berlin. "They say that payments are made in euros, sometimes in dollars ... and I made clear in my conversation with the Russian president that that will remain the case," he said, referring to a telephone call with Putin on Wednesday. 

While the EU refrained from an energy embargo against Russia, the bloc announced plans to slash imports of Russian gas by two-thirds this year.

Although payments for gas in roubles would allow Russia to support its national currency, it would also deprive Moscow of a source of foreign currency.  The Kremlin has also hinted that it may seek payments in roubles for other exports too. 

Russia has already obliged its exporters, including Gazprom, to convert 80 percent of their revenue into roubles.

According to Russia's Central Bank, its reserves – including the frozen $300 billion – decreased between February 18 and March 25 from $643.2 to $604.4 billion.

(FRANCE 24 with AFP)

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Nord Stream 2: Russia-Germany gas pipeline becomes a geopolitical lever

Focus

War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

Energy security

Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

BBC

Fifa World Cup Qatar 2022: England could face Scotland or Wales in group stage

Last updated on 1 April 20221 April 2022.From the section World Cupcomments2303

England could face Scotland or Wales at the Fifa World Cup Qatar 2022 after the draw for the tournament's finals was made on Friday.

One of Wales, Scotland or Ukraine will go into Group B after the remaining European play-off path is completed.

Iran and the USA have also been drawn in England's group.

The World Cup takes place between 21 November and 18 December in Qatar, with Senegal playing the Netherlands in the tournament's opening game.

England's first fixture, taking place on the same day, sees them take on Iran. The two sides have never met in a senior men's competitive international.

The game will take place eight days after the Premier League begins a six-week break.

Reigning champions France are in Group D while Brazil, who returned to number one in the Fifa world rankings on 31 March, are in Group G.

Wales, seeking to reach their first World Cup since 1958, will have to overcome the winners of Scotland and Ukraine in the play-off final in June.

However, that semi-final - which had been scheduled to take place on 24 March at Hampden - was postponed because of Russia's invasion of Ukraine.

After playing Iran on 21 November, England play the USA on 25 November before finishing their Group B campaign on 29 November against one of Scotland, Wales or Ukraine.

The winner of the remaining European play-off will open their World Cup campaign against the USA on the first day of the tournament.

Should Scotland progress they will play England at a World Cup finals for the first time. The two sides met at last summer's Euro 2020 tournament with the game ending goalless.

Wales and England have never met at a World Cup finals either. England won 2-1 when the sides met in the group stage at Euro 2016.

"We've got to get out of the group," said England boss Gareth Southgate. "Out first objective is to get out of the group and then we build from there.

"When you're seeded you get the advantage of missing out on those big six or seven teams. Most of the first seeds would be pleased with the group they get.

"The USA are an interesting one. They've got some very good players and we know what they could be capable of, so that one in particular is an intriguing one."

The winner of England's group could meet world champions France in the quarter-finals.

Topping Group B means a last-16 game with the runners up in Group A, which contains the Netherlands, Ecuador, Senegal and hosts Qatar.

Should France top Group D they will face the runners-up in Group C, which features Argentina, Saudi Arabia, Mexico and Poland.

Group E sees former world champions Spain and Germany drawn together. They will meet in their second group game on 27 November.

Belgium are in Group F alongside 2018 runners-up Croatia.

Cristiano Ronaldo's Portugal are in Group H, which also sees Ghana and Uruguay meet in a rematch of the controversial 2010 World Cup quarter-final tie.

In that game, Luis Suarez handled on the line to deny the Ghanaians a winner in the last minute of extra time.

Meanwhile, Lionel Messi and Argentina are in Group C with Saudi Arabia, Mexico and Robert Lewandowski's Poland.

BBC Sport's chief football writer Phil McNulty

England will understandably make all the right noises about just how difficult their World Cup group in Qatar will be, but no-one can deny it could have been a lot more difficult for Gareth Southgate's side.

For all the unpredictability of the World Cup, as demonstrated frequently over the years, England will have no complaints whatsoever, given what they could have been presented with.

The United States will call on history - they beat England in the 1950 World Cup and drew in South Africa in 2010 - but reality insists they will be huge underdogs, even if they have a very respectable Fifa ranking of 15th.

England open against Iran and face what might well be their toughest challenge in the final game when they will meet either Wales, Scotland or Ukraine.

Each of those potential fixtures will have its own emotional currency, as demonstrated by passionate, tightly contested games with Wales and Scotland at Euro 2016 and Euro 2020 respectively. England only saw off Wales with a last-minute winner from Daniel Sturridge in France, while the improving Scots got a fully deserved draw at Wembley last summer.

Ukraine, meanwhile, will have support from around the globe, as well as talent in their side - but, make no mistake, England will be quietly satisfied with what the draw has thrown their way, in the group stage at least.

Former Wales captain Ashley Williams on BBC Radio 5 Live: "We were the most successful Wales squad, getting to the Euro 2016 semi-finals, but we didn't get to a World Cup. Just getting there would be a box ticked for Wales. If they manage to get there you're feeling a bit like we have a good chance.

"Let's not get carried away but we can look at it with some optimism. There could have been a worse group."

Former Scotland forward James McFadden: "Scotland are in a really good place at the minute.

"The performance at Wembley in the Euros was really good and we got slaughtered for celebrating a 0-0 draw, but it was a great performance and showed the potential of the young team.

"Now we have a strong squad and optimism we can get the job done. The response from the players and manager [since the Euros] has been outstanding."

Usually all the teams would be known before the World Cup draw but this year three positions are yet to be decided for two reasons.

Russia's invasion of Ukraine delayed the European play-off, while the coronavirus pandemic accounts for the other delays.

Two intercontinental finals will be played in Qatar on 13 and 14 June. Costa Rica and New Zealand meet in one and in the other Peru will play the winner of the United Arab Emirates v Australia, who meet in the Asian play-off in Doha on 7 June.

Those games were moved from March because of knock-on effects of the Covid pandemic in each continent. All the Oceania qualifiers were played from 17-30 March in a mini-tournament in Qatar.

European champions Italy are the most notable absentees after their play-off defeat by North Macedonia, although they did also miss out on the last World Cup.

Russia also miss out after being disqualified from the play-offs following their country's invasion of Ukraine.

Norway failed to qualify, meaning Borussia Dortmund goal machine Erling Braut Haaland will have to wait for his major tournament debut.

Mohamed Salah and Egypt will not be there either after losing to Senegal on penalties.

Nigeria, Algeria and Ivory Coast are also missing from Africa, while South American World Cup regulars Colombia and Chile also failed to qualify.

France24 - World

Biden orders record emergency oil release at 'moment of peril for the world'

Issued on: 31/03/2022 - 21:42

NEWS WIRES

President Joe Biden on Thursday launched the largest release ever from the U.S. emergency oil reserve and challenged oil companies to drill more in an attempt to bring down gasoline prices that have soared during Russia’s war with Ukraine.

Starting in May, the United States will release 1 million barrels per day (bpd) of crude oil for six months from the Strategic Petroleum Reserve (SPR), he said.

“This is a moment of consequence and peril for the world, and pain at the pump for American families,” Biden said at an event at the White House.

“It’s also a moment of patriotism,” Biden said, as he asked oil company executives to serve their customers and American families, instead of the investors they have rewarded with billions of dollars in dividends.

He also called on Congress to make companies pay a fee if they are sitting on thousands of unused oil and gas leases and wells on public lands.

Biden’s 180 million-barrel release is equivalent to about two days of global demand, and marks the third time Washington has tapped the SPR in the past six months.

It will more than cover oil exports to the United States from Russia, which Biden banned this month. Russia typically produces about 10% of the world’s crude, but only accounts for 8% of U.S. liquid fuel imports.

But the release will fall short of a loss of about 3 million bpd of Russian oil which the International Energy Agency estimates will be caused by Western sanctions and as global buyers avoid the oil.

Biden also called on U.S. oil companies to drill more, and for boosts in production of  electric vehicles and batteries.

The Biden administration has worked with allies in the IEA in recent weeks to coordinate releases which will bring the total volume to global markets to well over 1 million barrels per day, the official said.

The IEA, the world’s energy watchdog, may announce a release when its 31 member states meet on Friday. The group, representing industrialized nations including the United States, but not Russia, presided over the fourth coordinated oil release in its history on March 1 of over 60 million barrels of crude - its largest yet. The U.S. portion of that release was about half of the total.

Oil prices plunged about 5% on the news of the latest U.S. reserve draws while OPEC+, a production group including Saudi Arabia and Russia, stuck to a modest deal to slowly ramp up output.

‘Use it or lose it’

The Biden administration has long said that energy companies are sitting on thousands of unused leases and are slow to open the spigot. Biden called for a “use it or lose it” policy that will seek to push oil companies to take advantage of unused oil leasing permits.

“We do think there should be consequences if you’re sitting on unused approved permits for production on federal lands,” a senior administration official told reporters before Biden spoke.

Oil companies say they like to have a deep inventory of permits to give them flexibility on future planning and that labor and logistical constraints can be a headwind in using them.

Biden also invoked the Defense Production Act to support the production and processing of minerals and materials used for large capacity batteries used in electric vehicles – such as lithium, nickel, cobalt, graphite, and manganese. He also called on Congress to pass his plan to move the country toward clean energy policies.

(REUTERS)

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France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'

Business Daily

France's TotalEnergies to stop buying oil from Russia by end of 2022

US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia

BBC

Will Smith resigns from Oscars Academy over slap

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US actor Will Smith has resigned from the Oscars Academy after slapping comedian Chris Rock on stage during last Sunday's ceremony.

"My actions at the 94th Academy Awards presentation were shocking, painful, and inexcusable," his statement said.

The Academy said it accepted the resignation and would "continue to move forward" with disciplinary proceedings.

Smith slapped Rock over a joke about his wife's shaved head, a result of the hair-loss condition alopecia.

Less than an hour later, he was awarded the best actor award for his role in "King Richard", where he played the father of tennis stars Venus and Serena Williams.

"The list of those I have hurt is long and includes Chris, his family, many of my dear friends and loved ones, all those in attendance, and global audiences at home," Smith said on Friday.

"I betrayed the trust of the Academy. I deprived other nominees and winners of their opportunity to celebrate and be celebrated for their extraordinary work. I am heartbroken."

The actor said he wanted to "put the focus back on those who deserve attention for their achievements".

He concluded that "change takes time and I am committed to doing the work to ensure that I never again allow violence to overtake reason".

The Academy's president David Rubin said it had accepted Smith's resignation, but would continue its disciplinary proceedings.

Rock addressed the episode during a stand-up show in Boston on Wednesday, saying he was "still kind of processing what happened".

The comedian, 57, who is currently starring in his "Ego Death" tour of the US, was greeted with a standing ovation by fans.

Rock had earlier decided not to press criminal charges against Smith, reports say.

Smith's wife, actress Jada Pinkett-Smith, broke her silence in a brief Instagram post on Wednesday, writing: "This is a season for healing and I'm here for it."

Resignation is not the end of the story

Resigning from the Academy is a big deal. Membership of this illustrious, invitation-only body is seen as a mark of achievement in itself.

Only a handful of people have ever been expelled: they include Harvey Weinstein, Bill Cosby and Roman Polanski - although it wasn't clear that the same fate awaited Will Smith. He would have found out in a few weeks.

But the actor decided to seal his own fate, and forfeit his esteemed role as an Oscar voter - by quitting now. His mea culpa is strongly worded, but not the end of the story.

The Academy says its disciplinary proceedings will continue, which leaves open the possibility that he could be stripped of the Oscar he won on Sunday - although that seems unlikely - or he could be denied future appearance at Academy Awards ceremonies.

But Hollywood is a forgiving place, and Smith a hitherto well-liked character. Perhaps his next starring role will be opposite Oprah Winfrey, to explain all.

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France24 - World

Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

Issued on: 31/03/2022 - 12:52

Tom WHEELDON

Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.

Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.

Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.  

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.  

These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.

‘Extremely vulnerable’ 

Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.

The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation. 

Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”. 

Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021. 

‘Competitive co-operation’ 

Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis. 

The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.

A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.

Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.” 

In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.  

“It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.

‘Longstanding interests in Ukraine’ 

At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism. 

Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter. 

And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law. 

Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia. 

So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow. 

This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissenstat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.” 

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Turkey challenges allies and enemies alike in quest for ‘larger role on world stage’

Europe ‘lacks leverage’ over Turkey amid Erdogan migrant threat

Business Daily

Turkey's inflation rate soars to 49% as Erdogan defends policy

France24 - Monde

Tunisie : le président Kaïs Saïed exclut la tenue d'élections législatives anticipées

Publié le : 01/04/2022 - 04:48

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Au lendemain de la dissolution du Parlement, le président tunisien Kaïs Saïed a indiqué jeudi soir que des élections législatives ne pourraient pas se tenir dans un délai de trois mois.

La Tunisie n'organisera pas d'élections législatives dans un délai de trois mois, a déclaré tard jeudi 31 mars le président tunisien Kaïs Saïed lors d'une réunion avec la Première ministre Najla Bouden, selon une publication diffusée sur le compte Facebook de la présidence tunisienne.

Kaïs Saïed a dissous mercredi le Parlement, suspendu depuis l'été dernier, après que les élus se sont réunis virtuellement pour voter contre des mesures décidées l'an dernier par le chef de l'État.

Le Parti destourien libre (PDL), parti d'opposition qui, selon les sondages, serait majoritaire au Parlement si des élections étaient organisées, a exhorté Kaïs Saïed à convoquer des élections anticipées après la dissolution du Parlement.

Abir Moussi, présidente du PDL et soutien de l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali, a estimé que Kaïs Saïed n'avait pas d'autre choix, selon la Constitution, et devrait convoquer des élections dans un délai de trois mois.

Le président tunisien a précédemment indiqué qu'il formerait un comité chargé de travailler à une nouvelle Constitution, qu'il soumettrait à un référendum en juillet avant d'organiser des élections législatives en décembre.

Avec Reuters

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Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement

Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

La Tunisie face au défi de l'eau : les autorités traquent les forages agricoles

New York Times - World

Prosecutor Asks Turkey to Turn Khashoggi Murder Case Over to Saudis

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All 26 suspects accused in the killing of Jamal Khashoggi, the dissident Saudi journalist, in Istanbul in 2018 are Saudi nationals.

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By Safak Timur

ISTANBUL — A Turkish prosecutor said on Thursday that his country should drop its case against suspects in the killing of the journalist Jamal Khashoggi, bowing to a demand from Saudi Arabia as Turkey tries to mend relations with the kingdom.

The prosecutor told the court hearing the case that it was pointless to continue because none of the 26 accused, all Saudi nationals, is in custody, or even in Turkey, and Turkish law does not allow defendants to be convicted in absentia, the Demiroren news agency reported.

The court said it would request an opinion from the Justice Ministry and postponed the next hearing to April 7, according to Reporters Without Borders of Turkey and Mr. Khashoggi’s fiancée, Hatice Cengiz, who was present in court.

Mr. Khashoggi, a Saudi citizen who wrote opinion columns for The Washington Post, had been critical of his country’s crown prince and de facto ruler, Mohammed bin Salman. He went to the Saudi consulate in Istanbul in October 2018 to obtain documents allowing him to marry Ms. Cengiz.

He was murdered and dismembered inside the Saudi consulate by Saudi agents who had flown there explicitly to kill him and then quickly returned to Saudi Arabia, according to the Turkish and Western governments. U.S. intelligence agencies have concluded that Prince Mohammed himself ordered the killing, and a United Nations investigation found that it had been carefully planned and endorsed by high-level Saudi officials.

The Saudi government has denied any involvement by its leaders. Mr. Khashoggi’s remains have never been found.

In the weeks after the killing, the Turkish government pursed a calculated media strategy of releasing revelations piecemeal from its investigation into the assassination, including flight records, surveillance video and the Saudis’ use of an elaborate ruse involving a Khashoggi look-alike. The Turks’ approach repeatedly embarrassed the kingdom and forced it to backtrack from denials it had issued.

The case heightened tensions between Prince Mohammed and President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, who has cast himself as a leader of the kind of democratic and Islamist movements in the Middle East that the Saudi royal family sees as a threat to its rule.

Turkish prosecutors had called for life imprisonment for 24 Saudi suspects accused of taking part in the killing, and up to five years in jail for two others accused of concealing evidence, Demiroren reported.

But on Thursday the prosecutor said the case should be handed over to Saudi Arabia, as that country has demanded. Around the same time, Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in an interview with the broadcaster A Haber that there are currently “important steps” being taken to normalize relations with Saudi Arabia.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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A Nation of Spy-Catchers: Fear of Saboteurs Has Ukrainians on Edge

There are checkpoints, hotlines and apps for reporting suspicious activities. Ukrainians worry about saboteurs mixing among them, sowing mistrust and spreading misinformation.

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By Valerie Hopkins

LVIV, Ukraine — Two weeks after Valeriy, an actor and amateur photographer, settled in western Ukraine after fleeing his home in Kyiv, he was stopped and questioned by the local police.

Someone had reported him as he strolled around the city photographing its squares, churches and other landmarks — many now buttressed with sandbags.

The police officers took him to their car and scrolled through the recent photos on his mobile phone, leafed through his sketchbook, and checked what channels he subscribed to on the social messaging app Telegram.

“They were even reading my memes to check if I am making fun of us or them,” he said in an interview, meaning Ukrainians or Russians. Luckily for him, the officers found a meme of ragtag Russian soldiers with televisions for heads — an allusion to the intense propaganda Moscow is churning out — and let him go.

Valeriy, 32, who asked that his full name not be used for fear of recriminations, is not alone in having to look over his shoulder. With Russia’s full-scale invasion of Ukraine now into its second month, suspicion has settled like a fog over the country, joining anger and unity as the dominant emotions.

Ukrainians have been shaken by reports of “dyversanti” — saboteurs and diversionary groups working for Russia who mix into the civilian population, sow confusion and mistrust, and possibly even alert the enemy to potential targets. Civilians who were already living in fear are seeing spies everywhere.

“With this level of anxiety, and trying to find sources of danger, the more you imagine things when you don’t know what the beast looks like,” Valeriy said.

Suspicions run particularly high in Lviv, near the Polish border. Because it has been largely spared the destruction and horror of cities further east, it has become a magnet for Ukrainians seeking safety, as well as a transit point for those headed to Poland. As such, its population has grown temporarily by up to 400,000, local officials say.

That has put a lot of unfamiliar faces on Lviv’s streets, and raised the antennae of those who live there permanently.

In the first weeks of the war, the police and administrators fielded more than 17,000 calls a day about supposedly suspicious activity, Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky, said in an interview. Now law enforcement bodies are fielding about 10 percent of that volume, he said. But that’s still more than 1,000 a day.

Police officers and members of the Territorial Defense, a volunteer unit of the Ukrainian army, patrol the streets of Lviv and check cars at roundabouts. Men serve at checkpoints on the entrance to every city or village nearby, reserving the right to check documents.

Lviv’s neo-Renaissance opera house functioned throughout the two world wars, its director said. But now, it is not staging operas publicly because of fears that saboteurs may attempt a provocation, its director, Vasyl Vovkun, said in an interview. Instead, the theater has focused on filming and publishing performances, like a recent short ballet about Ukraine’s plea to impose a no-fly zone over the country.

There are legitimate reasons for suspicion. During the first month of the war, Ukraine’s intelligence agency, the S.B.U., dismantled 20 saboteur groups and apprehended 350 more saboteurs, a spokesman, Artem Dekhtiarenko, said last week.

And Mr. Kozytsky wrote on his Telegram channel that on Saturday, a day when Russian missiles struck two industrial facilities in Lviv, the police had stopped a suspicious car and checked the phones of the two men inside. He said they found videos and photos showing the movements of Ukrainian military. “They also had photos of the passports of men with Luhansk registration and many contacts with Russian numbers,” he said.

The assertions could not be independently verified.

Ukrainians of all stripes have tried to help the authorities in any way they can. Patriotic, militaristic music blares from the speakers of every restaurant and cafe. The Italian protest song “Bella Ciao” has been recast in Ukrainian with lyrics celebrating the donated American-made Javelin missiles and Turkish Bayraktar drones being used by the troops.

Live Updates: Russia-Ukraine War

And ordinary civilians can join the fight by reporting suspicious activities. An app, eVorog, a wordplay that means “there is an enemy,” asks people to report any suspected military activity. It has received more than 200,000 submissions in a month, according to the Patrol Police, a subdivision of the police responsible for public order.

With the war at the forefront of everyone’s minds, people are nervous, especially newcomers. Anton Ivanov, a 36-year-old IT specialist from Kyiv who settled in his uncle’s Lviv apartment, was visited by the police and the Territorial Defense. Surprised that anyone would show up at his door, he asked the men knocking who they were.

The armed, uniformed men were asking the same question.

“They demanded our IDs, wanted to see who we are, where we are going, and why we are staying here,” Mr. Ivanov said. “They asked if we were hiding someone.”

It turned out that the neighbors in their leafy residential neighborhood had become suspicious about a car with license plates not from Lviv, and someone phoned the police. Once the documents had been checked, they moved on.

In another cobblestone neighborhood, Natalia Kovtun, 71, has been refusing to open the basement bomb shelter in her apartment building out of fear that a nefarious actor could plant a bomb there.

“What if someone tries to break into here, and bring a bomb here?” she asked one of her neighbors. “Do you understand what will happen? We will all fly up, the entire house. We have really unprotected doors and it is easy to break the lock to come into our yard.”

In the nearby Ternopil region, two groups of men grew so suspicious that they reported each other to the police.

“There was a conflict situation between unknown citizens who considered each other dyversanti,” the Ternopil police wrote on Facebook on March 18. One group followed and then reported several men who appeared suspicious to them; the other group also called the police to report that they were being chased and felt threatened by “an unknown aggressive man.”

“We warn citizens: Do not try to detain unknown persons on their own, or threaten them with weapons or physical confrontation,” the regional police wrote.

The perception is that while Russian forces cannot send their armies to surround Lviv, the enemies — individuals and small groups who can blend in with the other hundreds of thousands of outsiders — are already within.

A law enforcement official, who declined to be identified because of the tense atmosphere in the city, pointed out that Ukraine and Russia have been fighting for eight years in the East. He shared stories of recent apprehensions of saboteurs posing as humanitarian workers. “Of course they have had time to carefully prepare,” he said.

A 10 p.m. curfew is in effect, though the streets are mostly empty by nightfall. Mysterious messages get passed around warning that the Russians plan to target representatives of western embassies or aid agencies that have moved from Kyiv.

Previous attacks in the West were also supported by local assets.

An amateur aviator from Lutsk, northeast of Lviv, where the military airport was hit twice, had been providing information to Russian security services since at least 2017, the S.B.U. found after detaining the man earlier this month. They accused him of communicating with the Russians about the activities of the military during the first week of the war.

“People are enraged,” the mayor of Lutsk, Ihor Polishchuk, said in a recent interview. “The person who was detained had posed as a civic activist,” he said, adding that the man’s arrest had “increased the level of suspicion of possible spies.”

The S.B.U. reported similar instances of assistance in attacks on the military airports in the cities of Ivano-Frankivsk and Vinnytsia.

The trepidation in Lviv has only grown since the missile strikes on the city on Saturday.

Lviv’s regional administration and Ukraine’s intelligence agency have resisted providing full details about targets, and have lashed out at journalists for showing images of the aftermath of the strikes, saying these give the Russian forces information that helps them decide whether or not to launch more projectiles.

Valeriy, the actor and photographer, said that his encounter with the police was an invasion of privacy he would not have tolerated in peacetime, but that it was conducted in an “appropriate manner” and for a good cause.

“There is a fine line between paranoia and vigilance,” he said.

“At the end of the day, if it’s the former, it’s just inconvenient for an innocent person. If not — then someone dies.”

Yevhenii Poliakov and Anna Ivanova contributed reporting.

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Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : Loïk Le Priol placé en rétention en France

Publié le : 31/03/2022 - 23:44

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Le militant d'ultradroite Loïk Le Priol, arrêté en Hongrie il y a dix jours, est arrivé jeudi soir à Paris et va être présenté vendredi à un juge d'instruction qui doit lui notifier sa mise en examen pour l'"assassinat" de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu.

Loïk Le Priol, soupçonné d'avoir tué par balle l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu le 19 mars à Paris, a été placé jeudi 31 mars en rétention judiciaire à son arrivée à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle en provenance de Budapest, a indiqué une source judiciaire sollicitée par l'AFP.

Le jeune homme de 27 ans, ancien militaire et militant du mouvement d'ultradroite Groupe union défense (GUD), va être présenté vendredi à un juge d'instruction qui doit lui notifier sa mise en examen pour "assassinat", dix jours après son interpellation en Hongrie.

L'ex-commando marine, visé par un mandat d'arrêt européen, avait été arrêté dans la nuit du 22 au 23 mars au poste-frontière de Zahony près de l'Ukraine où il a prétendu vouloir combattre.

Il devait passer la nuit à l'aéroport avant son transfert vendredi au tribunal judiciaire de Paris, selon une source aéroportuaire.

Après son passage devant le juge d'instruction, une audience devant le juge des libertés et de la détention devra statuer sur un contrôle judiciaire ou un placement en détention provisoire.

Romain Bouvier incarcéré

Dans cette affaire, deux autres personnes ont déjà été mises en examen et écrouées.

Proche de Loïk Le Priol, Romain Bouvier, 31 ans, a été mis en examen pour "assassinat" et deux délits liés à la détention d'armes. Soupçonné d'avoir lui aussi tiré sur Aramburu, il a été incarcéré à la prison de la Santé à Paris.

Une femme de 24 ans, présentée comme la petite amie de Loïk Le Priol, a également été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire. Elle est soupçonnée d'avoir conduit le soir des faits un véhicule appartenant à Loïk Le Priol.

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'ex-rugbyman argentin âgé de 42 ans a été tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.

Radicalité et violence

Loïk Le Priol est connu pour sa radicalité et sa violence. Son ancrage à l'ultradroite lui vaut d'être "fiché S" par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ont précisé à l'AFP des sources proches du dossier.

Il doit comparaître, tout comme Romain Bouvier, devant un tribunal, en juin, pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir roué de coups et humilié avec trois autres membres du mouvement d'ultradroite.

Leur contrôle judiciaire leur interdisait d'entrer en contact.

Avec AFP

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Les deux principaux suspects du meurtre de l'ex-rugbyman argentin Aramburu ont été arrêtés

BBC

Amazon workers win battle to form first US union

By Natalie ShermanBusiness reporter, New York

A team of Amazon workers has forced the technology giant to recognise a trade union in the US for the first time.

Workers at a New York warehouse voted 55% in favour of joining the Amazon Labor Union.

The group is led by former Amazon worker Chris Smalls, who made his name protesting against safety conditions at the retail giant during the pandemic.

Mr Smalls' victory marks a major defeat for Amazon, which had fiercely fought against unionisation.

However, in Alabama, where Amazon was facing a separate union drive, the company appeared to have fended off activists in a tight contest in which challenged ballots could yet overturn that result.

Together, the two elections mark a milestone for activists, who have long decried labour practices at Amazon, the country's second largest employer.

Mr Smalls emerged from the vote count looking tired but jubilant, and popped open a bottle of champagne he was handed by supporters.

"We did whatever it took to connect with these workers," he told the crowd, recounting an against-the-odds campaign that started with "two tables, two chairs and a tent" and relied on an online fundraiser for money.

"I hope that everybody's paying attention now because a lot of people doubted us."

In a statement, Amazon said it was disappointed by the loss in New York and that it was evaluating how to proceed. It also accused regulators of improperly influencing the vote.

"We believe having a direct relationship with the company is best for our employees," the company said. "We're evaluating our options, including filing objections based on the inappropriate and undue influence by the [National Labor Relations Board]".

Rebecca Givan, professor of labour studies at Rutgers University, said Amazon's defeat by Mr Smalls and his team of worker-organisers was a "really big deal", calling it a "David and Goliath story" that upset the odds.

But she warned he will be facing another tough fight when it comes to contract negotiations.

"Amazon will do everything it can do undo this success, to break up these workers and to try to stop the momentum that will inevitably come from this victory," she said.

After the vote, Chris Smalls was instantly surrounded by supporters and assembled camera crews.

He and his team of worker organisers had struck out on their own, creating a brand new, independent labour union to launch their fight against Amazon.

Their victory was a moment of vindication for the former Amazon worker, whom the company once called "not smart, or articulate" in a leaked strategy memo.

But, as he told the crowd, it is far bigger than that.

Amazon employs more than one million people in the US and it has extraordinary influence on work practices - even outside its doors.

The company has put up a wall of resistance to unions since its inception.

With this win, activists are hoping that wall is about to crumble.

Amazon mistakes?

Amazon has already poured resources into fighting the unionising efforts, which it sees as an obstacle to business flexibility and warehouse efficiency.

Officials have said the company offers competitive pay and benefits and believes it is better to work directly with workers. In meetings about the vote, representatives questioned union leaders' ability to win more in contract negotiations.

Amazon said it may challenge the results, citing the timing of a decision by the National Labor Relations Board to sue the company last month alleging unfair labour practices in New York.

As part of its statement, it shared comments by two of the country's most powerful business lobbies also raising objections, including a letter from the National Retail Federation to congressional leaders that called for an investigation of the matter.

Mr Smalls said he was undaunted by the challenges ahead.

The 33-year-old had worked for Amazon for more than four years before the company fired him in 2020, after his coronavirus protest, citing quarantine violations.

He established the Amazon Labor Union last year, calling for higher pay, stronger medical benefits, anti-discrimination policies and better leave among other changes.

The 2,654 to 2,131 victory gives his group the right to negotiate a contract with Amazon for the roughly 8,000 workers at the Staten Island warehouse.

His team is also behind a second union campaign at a smaller warehouse in the same industrial park, which is scheduled for a vote later this month.

"There's no doubt in my mind we're going to be successful in that one as well," he said.

Organisers said Amazon made critical mistakes ahead of the vote, such as pushing to reverse policies relaxed under Covid, including allowing workers to keep their mobiles with them while working.

Still they said their win in some ways surprised even them, despite the intense efforts they had made to reach out to workers and make their case ahead of the vote.

"Watching all of this come true is pretty crazy," said Karen Ponce, Amazon worker and secretary of the Amazon Labor Union.

Wider movement

The union drives at Amazon come amid an upswell of labour activism in the US.

In recent months, organisers have led successful campaigns at coffee chain Starbucks, media outlets, smaller retailers and others.

Analysts say the pandemic galvanised workers worried about their safety. The rapid rebound of the economy since the coronavirus shock has also produced an unusually tight labour market, giving workers more leverage.

But across the US, just 6.1% of private sector workers belong to unions.

"It continues to be very difficult for workers to organize collectively," Prof Givan said.

What was the outcome of the Amazon union election in Alabama?

In Alabama, workers at the Bessemer warehouse voted 993 to 875 against joining the Retail, Wholesale and Department Store Union, regulators said on Thursday.

More than 400 challenged ballots have yet to be counted and could change that result.

The unofficial tally showed a much closer election than the lopsided victory that Amazon claimed after last year's election, which regulators later declared invalid, ordering a do-over citing labour rule violations by Amazon.

Turnout was also lower, with less than 40% of the more than 6,000 people working at the Bessemer warehouse casting votes in the election.

Stuart Appelbaum, president of the Retail Wholesale and Department Store Union, which led the unionising drive in Alabama, said he was excited by the possibility of a union victory in New York.

Crediting Mr Smalls and his team, he also said their win in part reflected differences between New York - where one in five workers is unionised - and Alabama, which is a notoriously anti-labour state.

He said his union's initial union effort at the Amazon warehouse in Alabama last year had "ignited a movement".

"Regardless of the final outcome, workers here have shown what is possible," he said at a press conference on Thursday following the Alabama count. "This is a sign of more to come."

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The former Amazon worker who could make history

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France24 - World

Sri Lankan security forces deployed in capital after a day of protests, unrest

Issued on: 01/04/2022 - 05:53

NEWS WIRES

Security forces were deployed across the Sri Lankan capital on Friday after protesters tried to storm the president's home in anger at the nation's worst economic crisis since independence.

The South Asian nation of 22 million people is facing widespread shortages of essential goods and sharp price rises, weighed down by enormous debt.

Police in Colombo said they arrested 45 people after Thursday night's unrest, in which one man was critically injured. 

A curfew put in place overnight was lifted early Friday morning, but police and military presence was beefed up around the city, where the burnt-out wreckage of a bus was still blocking the road to President Gotabaya Rajapaksa's house.

On Thursday night, protesters lit tyres on fire to barricade a main road into the capital. 

Hundreds of people, rallied by unidentified social media activists, marched on Rajapaksa's home demanding his resignation, setting two military buses and a police jeep ablaze and using bricks to attack officers. 

Security forces fired into the crowd and used tear gas and water cannon to disperse the demonstrators. It was not immediately clear if they used live rounds or rubber bullets. 

Rajapaksa was not at home during the melee, according to official sources, but top military officials went into a huddle to discuss the crisis.

A live broadcast of the demonstration by a private television network abruptly stopped after what journalists said was pressure from the government.

However, videos shared on social media showed men and women shouting "lunatic, lunatic go home" and demanding that all members of the powerful Rajapaksa family step down.

The president's elder brother Mahinda serves as prime minister while the youngest -- Basil -- holds the finance portfolio. The eldest brother Chamal is agriculture minister while nephew Namal holds the cabinet post for sports.

Sri Lanka's predicament has been driven by the Covid-19 pandemic, which torpedoed tourism and remittances.

Many economists also say it has been exacerbated by government mismanagement and years of accumulated borrowing.

Colombo imposed a broad import ban in March 2020 in a bid to save foreign currency needed to service its $51 billion in foreign debt.

Out of fuel

Diesel shortages had sparked outrage across Sri Lanka in recent days, but the protests had been in various towns and not aimed at any top leader. 

But on Thursday diesel was unavailable at stations across the island, according to officials and media reports. 

The state electricity monopoly said it had enforced a 13-hour power cut from Thursday -- the longest ever -- because it did not have diesel for generators.

Public transport is crippled, as diesel is the main fuel used for buses and commercial vehicles.

 "We are siphoning off fuel from buses that are in the garage for repairs and using that diesel to operate serviceable vehicles," Transport Minister Dilum Amunugama said.

Reservoirs, which provide more than a third of electricity demand via hydropower plants, were also at dangerously low levels.

Several state-run hospitals have stopped conducting surgeries as they have run out of essential life-saving medicines.

The government has said it is seeking a bailout from the International Monetary Fund while asking for more loans from India and China.

IMF spokesman Gerry Rice told reporters in Washington on Thursday that such talks should begin "in the coming days", with Sri Lanka's finance minister expected in the US capital.

(AFP)

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Sri Lanka on the brink of bankruptcy: Consumers hit hard by soaring inflation, food shortages

REVISITED

Wounds of Sri Lanka's civil war remain impossible to heal

New York Times - World

Imran Khan Defiantly Refuses to Resign as Pakistan’s Leader

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Prime Minister Khan, who faces the prospect of being removed from office by Parliament, accused the United States of mounting a conspiracy to topple his government.

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By Salman Masood and Christina Goldbaum

ISLAMABAD, Pakistan — Facing the near certain prospect of being removed from office in a no-confidence vote in a matter of days, Prime Minister Imran Khan of Pakistan refused to resign in a defiant speech on Thursday, doubling down on his allegations of a foreign conspiracy against him and deepening a political crisis that has embroiled the country for weeks.

In a televised speech, Mr. Khan accused the United States of a conspiracy to topple his government by inciting a political campaign to remove him from office. He also declared that he would face the no-confidence vote in Parliament, which is expected on Sunday, despite having lost a parliamentary majority this week.

“I have never accepted defeat,” Mr. Khan, the former international cricket star turned politician, said. “I always fight till the last ball. I want the entire nation to see on that day who sold their conscience.”

For weeks, Pakistan has been gripped by a political crisis after Mr. Khan, 69, appeared to lose support from the country’s powerful military last year and a coalition of opposition parties moved to vote him out of office this month.

The tide appeared to turn against him this week, after some members of his political party defected and several parties in his governing coalition split away — appearing to give the opposition the 177 votes, five more than needed in the 342-member National Assembly to remove him from office.

With his political support slipping away, Mr. Khan has scrambled to keep his coalition intact: He gathered thousands of supporters at a rally in Islamabad on Sunday, replaced the chief minister of Punjab to retain the support of one allied party and repeatedly denounced opponents as part of a foreign conspiracy against him.

In recent days, he has centered his political messaging around a purported letter that contained threats to his government. Officials said the letter was written by a former Pakistani ambassador to the United States, who conveyed threats by a “senior foreign official.”

“We received an official document which we must say is against our people,” Mr. Khan said in the speech on Thursday, adding that the letter warned that “Pakistan can face severe consequences if I survive no confidence.”

At a political rally on Sunday, he displayed a piece of paper that he took from his pocket, which he said was evidence of a foreign conspiracy but did not say by which country. He has revealed few other details about the letter and has not provided a copy to Parliament or to the news media.

In his speech on Thursday, he identified the threatening country as the United States, which has long been a favorite target of his political speeches.

He said that American officials said that Pakistan “will have to suffer” if he remained as prime minister.

“No reason was stated,” he said. “They are treating Pakistan as if we are their slaves.”

American officials dismissed Mr. Khan’s characterization of events.

“There is no truth to these allegations,” a State Department spokeswoman said Thursday, speaking on condition of anonymity in line with diplomatic protocol.

Opposition politicians have cast doubt on the letter’s authenticity and Pakistani security officials have dismissed it as an internal diplomatic communication that Mr. Khan has misrepresented.

The political crisis comes as Pakistan, home to 220 million people and the second-largest Muslim population in the world, wrestles with double-digit inflation that has pushed the cost of basic goods, like food and fuel, beyond many Pakistanis’ reach. The economic challenges have fueled criticism that Mr. Khan has mismanaged the economy and failed to deliver on his touchstone promise of creating an Islamist welfare state.

As dissatisfaction with his government grew, his opponents announced their intention to move for a no-confidence motion in Parliament. Since securing the votes needed to oust him from office, opposition leaders have urged him to resign and have assailed his claims of an international conspiracy as undermining the country’s democratic process.

“He has been advised by some people to call a democratic process an international conspiracy,” said Bilawal Bhutto Zardari, chairman of the opposition Pakistan Peoples Party. “They are only doing it for their own interests — not the country’s interest. This is against the country. This is against our Constitution, democracy and the nation.”

Lawmakers had been expected to begin debate on the no-confidence vote on Thursday evening, but the National Assembly session was adjourned within minutes of opening after a boisterous protest by the opposition when the government tried to delay the debate.

If Mr. Khan is voted out of office, lawmakers will choose an interim prime minister to serve until the next general election, scheduled for 2023. Many analysts expect they will select Shehbaz Sharif, an opposition leader.

Mr. Sharif is the younger brother of former Prime Minister Nawaz Sharif and is the former chief minister of Punjab, the country’s most populous and prosperous province.

In his speech Thursday night, Mr. Khan defended his government’s three-and-a-half year record, claiming that he outperformed his rivals’ past governments, and emphasized the earlier achievements in his life.

“I am a very fortunate person,” he said. “God gave me everything, fame, money.” He said that he entered politics to make Pakistan an independent, self-respecting country.

Mr. Khan also warned that even if he lost the no-confidence vote, he would not let the conspiracy against him succeed, hinting that he may seek to return to Parliament as a member of the opposition.

“The people will neither forget nor forgive you,” he said, referring to his opponents. “Neither will they forgive those who are handling you. The people will always remember that you sold your country. Through a foreign conspiracy, you tried to topple a government that had an independent foreign policy.”

Salman Masood reported from Islamabad, Pakistan, and Christina Goldbaum from Kabul, Afghanistan.

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Ligue des champions féminine : l'OL renverse la Juve et rejoint le PSG en demi-finale

Publié le : 01/04/2022 - 08:20

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Les Lyonnaises ont renversé la Juventus (3-1) jeudi à Lyon et joueront donc une demi-finale 100 % française de la Ligue des champions féminine contre leurs rivales du PSG, qualifiées mercredi (2-2 après prolongations) aux dépens du Bayern Munich.

Battu 2 buts à 1 par la Juventus Turin au match aller, le 23 mars, l'Olympique Lyonnais s'est imposé 3 à 1, jeudi 31 mars, dans son Groupama stadium en quarts de finale retour de la Ligue des Champions et affrontera le Paris Saint-Germain en demie.

Le PSG et l'OL se sont notamment déjà affrontés en finale à Cardiff en 2017 pour une victoire aux tirs au but des Lyonnaises, lesquelles ont également éliminé les Parisiennes en demie en 2020 avant d'être sorties, à leur tour, par les Franciliennes, dès les quarts de finale en 2021.

Les deux matches se disputeront les 23 ou 24 avril pour le match aller à Lyon et le 30 avril ou le 1er mai pour le retour. L'autre demi-finale opposera le FC Barcelone, tenant du titre, à Wolfsburg.

Hegerberg marque, Bacha décisive

Face à la Juventus, l'OL a dû patienter une demi-heure pour prendre la mesure de son adversaire et mener 2-0 en deux minutes.

La Norvégienne Ada Hegerberg, malade et absente à l'aller, titulaire au poste d'avant-centre, a montré la voie et ouvert la marque en reprenant au second poteau un centre délivré de l'aile gauche par Selma Bacha, alignée comme arrière latérale (33e).

À ce moment de la rencontre, l'internationale française avait déjà été décisive, mais sur une phase défensive quand elle avait su se sacrifier pour repousser un tir de la Suédoise Lina Hurtig (23).

Après l'ouverture du score, Melvine Malard a rapidement doublé l'écart, elle aussi en marquant de la tête, à la réception d'un centre venu de la droite par l'Américaine Lindsay Horan (35e).

Domination sans partage

Les Lyonnaises, dominatrices sans partage avec une bonne animation offensive mais sans être assez tranchantes et réalistes dans la zone de décision, ont attendu longtemps avant de se mettre définitivement à l'abri.

C'est l'Américaine Catarino Macario, buteuse au match aller, et déjà dangereuse sur un tir arrêté par la gardienne internationale française de la Juve, Pauline Peyraud-Magnin (63), qui a porté le score à 3-0 à la sortie d'un beau contrôle orienté sur un centre de Delphine Cascarino depuis l'aile droite (73).

Et heureusement, car en fin de match, cinq minutes après son entrée en jeu, Andrea Staskova a réduit le score de la tête sur corner, remettant la pression sur l'OL dans une nouvelle démonstration de la fébrilité de la défense lyonnaise (84). Mais les joueuses de Sonia Bompastor ont tenu bon jusqu'au coup de sifflet final.

Le rêve d'un premier sacre européen

Mercredi, l'équipe féminine du PSG s'était qualifiée en éliminant le Bayern Munich à l'issue du quart de finale retour conclu en prolongation (2-2),  au Parc des princes, une semaine après sa victoire en Allemagne (2-1).

Les Parisiennes avaient pris les devants par Sandy Baltimore (17e), avant d'être dépassées par des réalisations de Saki Kumagai (19e) et Klara Bühl (54e). L

e billet pour le dernier carré, déjà atteint les deux saisons précédentes, a été obtenu en prolongation par l'entrante Ramona Bachmann (112e) devant plus de 27 000 supporters, un record pour la section féminine du PSG.

Les partenaires de la capitaine Grace Geyoro, qualifiées en finale de Coupe de France et actuelles deuxièmes du Championnat, tenteront de se rapprocher d'un premier titre tant recherché par le PSG en Ligue des champions, femmes et messieurs confondus.

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BBC

Yemen warring parties agree two-month truce - UN

A two-month truce has been agreed by warring parties in Yemen, the UN says.

It is the first nationwide truce agreed since 2016 in a war which has killed nearly 400,000 people, according to UN estimates.

About 60% died from hunger, lack of healthcare and unsafe water.

The deal between the Saudi-led coalition and Iran-backed Houthi rebels - which can be extended if both agree - is scheduled to come into effect at 16:00 GMT on Saturday.

Saturday is the first day of the Muslim holy month of Ramadan for many Muslims.

US President Joe Biden hailed the UN-brokered truce as a long-awaited "reprieve for the Yemeni people".

But he added: "These are important steps, but they are not enough. The ceasefire must be adhered to, and as I have said before, it is imperative that we end this war."

The truce announcement was made by the UN special envoy Hans Grundberg on Friday, on the second day of peace talks in Riyadh, Saudi Arabia.

"The parties accepted to halt all offensive military air, ground and maritime operations inside Yemen and across its borders," his statement said.

Fuel ships will be allowed passage into the rebel-held port of al-Hudaydah on the Red Sea, and commercial flights will be able to operate from the airport in the rebel-held capital Sanaa. Roads into the besieged south-western city of Taiz would also be opened, said the UN envoy.

UN Secretary General Antonio Guterres urged all sides to implement the agreement as soon as possible.

The Saudi-led coalition backing Yemen's official government has been fighting the Houthis for the past seven years, using mainly air strikes.

The Houthis, in turn, have used drones and missiles to attack both Saudi Arabia and its ally, the United Arab Emirates.

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Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés

Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29

Juliette Halliez Suivre

Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.

BBC

Fifa World Cup Qatar 2022: What are the draw highlights?

Last updated on 1 April 20221 April 2022.From the section World Cup

The draw for the Fifa World Cup Qatar 2022 is done and it has thrown out some intriguing fixtures.

While the fate of eight teams battling for three spots (including Wales and Scotland), the venues and kick-off times have yet to be decided, there is still plenty we do know.

So what are the highlights of the draw?

The opening game of a World Cup can set the tone for what is to come. Cameroon beating reigning champions Argentina in 1990 and Senegal stunning holders France in 2002 are particularly memorable first-day moments.

And, 20 years on, Senegal will have the chance to topple one of Europe's leading sides once again when they kick off the tournament against the Netherlands on 21 November.

When the draw was made, it was anticipated Qatar v Ecuador would be the opening fixture - 51st against 46th in the world - but when Fifa announced the confirmed schedule it was the meeting of the African champions and Louis van Gaal's Dutch team at Al Thumama Stadium which emerged as the tournament opener.

Unusually, there are four games on the opening day of this condensed World Cup, with England taking on Iran in the competition's second match. It will be the first time England have played on the opening day of a World Cup since 1966. An omen?

Any manager will tell you there is no such thing as an easy draw but England will feel they have an excellent opportunity to get out of Group B.

The Three Lions came close to ending their long wait for a first major tournament win since 1966 when they were beaten by Italy in the Euro 2020 final last summer, and they will be hoping to go one better this time.

Gareth Southgate's side are among the favourites to win and they kick off their group campaign against an Iran side they have never faced in a senior international competition.

England will also face the United States and potentially a British derby against Scotland or Wales should either of those sides see off Ukraine in a play-off.

"When you're seeded you get the advantage of missing out on those big six or seven teams," England boss Gareth Southgate said. "Most of the first seeds would be pleased with the group they get.

"The USA are an interesting one. They've got some very good players and we know what they could be capable of, so that one in particular is an intriguing one."

And if either Scotland or Wales do qualify, both will feel confident they have a realistic chance of at least reaching the knockout stages.

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Ghana and Uruguay meet in Group H in what could be the biggest grudge game of the tournament.

The African side were inches and seconds away from reaching the 2010 semi-finals but Luis Suarez handled a shot on the line at the end of extra time. He was sent off but Asamoah Gyan missed his spot-kick and Uruguay won on penalties.

"We believe that it will be revenge time," Ghana FA president Kurt Okraku told BBC Sport Africa.

"We thought we had clearly won that particular game but for that save from Suarez. It is very interesting for us to play against them again.

"It is important that we all set the record straight."

Atletico Madrid striker Suarez is likely to be in the Uruguay squad for Qatar.

There is only one proper meeting of giants in the group stage in Qatar - Spain v Germany in the second round of Group E games on 27 November.

The 2010 and 2014 winners will both be looking to do better than the last World Cup, when Spain went out in the last 16 and Germany did not make it out of their group.

Spain won 6-0 last time they met, in November 2020 in the Nations League. But Germany are a team revived under manager Hansi Flick.

France beat Croatia to win the last edition of the World Cup to add to the title they won in 1998, and there's an interesting correlation with those two tournaments and this year's edition in Qatar.

They were drawn alongside Denmark in Group D on Friday and on the two occasions they went on to lift the trophy previously they also played the Danes in the group stage.

Should they get out of their group there is a possibility they could meet the winners of the England/Scotland/Wales group in the quarter-finals.

"France against England in the quarter-finals would be fantastic," said French journalist Julien Laurens. "There are so many links between the countries and it would be one of those ties people will be excited to watch.

"They are two huge contenders with Brazil, Argentina and one or two others. France would be worried about facing England, just as England would be worried about facing France."

Canada, managed by English coach John Herdman, have qualified for the World Cup for the first time in 36 years.

But they have a difficult group, with the teams who finished second and third in Russia four years ago - Croatia and Belgium - in their way. Not to mention Africa's second-ranked side Morocco.

At Mexico 1986, Canada finished bottom of their group without scoring. Maybe a more realistic challenge is to just do better than that.

"We were really happy with the draw," Herdman told BBC Sport. "We wanted some big teams to make sure we get that opportunity to be an underdog and test ourselves and also a team like Morocco, who are a good side and one we won't underestimate. We fancy our chances.

"There is no real pressure on this team. We come with no fear and just opportunity in our hearts to see if we can be the underdog story of this World Cup."

Brazil, who overtook Belgium to go top of the Fifa world rankings the day before the draw, will know plenty about their opponents.

They have played Serbia, Switzerland and Cameroon in the group stages of the past two World Cups.

In 2014, they beat Cameroon 4-1 and in 2018 drew 1-1 with Switzerland and beat Serbia 2-0.

That is just as well because Brazil have not tested themselves against a European team in almost three years because of the Covid pandemic and the Uefa Nations League, meaning European teams have fewer dates for friendlies. That lack of action against European teams is something that has been concerning Brazil boss Tite.

This could very well be the final World Cup involving Argentina's Lionel Messi, 34, and Poland's Robert Lewandowski, 33.

The players to win the past three Fifa Best Men's Player awards between them go head-to-head on 30 November in the final group game.

Messi has scored six goals in 19 World Cup games, while Lewandowski has yet to score, having only made his tournament debut in 2018.

Normally there would be a few headlines about after a big tournament draw featuring the words 'group of death' - the moniker used to describe a World Cup group that appears to be more challenging than others.

Group D perhaps has the biggest claim to take the title, with former world champions Germany and Spain featuring in it. And despite the aforementioned good omen for France, they will know Denmark will be no pushovers after they reached the semi-finals of Euro 2020.

But by average world rankingsexternal-link it is actually Group B that is the hardest. That contains England, Iran, USA and one of Wales, Scotland or Ukraine, who are in the European play-offs. The average rankings are based on the highest-ranked team in the play-offs.

It has already been a good year for Senegal after they won the Africa Cup of Nations in January and they are likely to be happy with the group they have been placed in.

The African champions will play Netherlands, Ecuador and hosts Qatar in Group A - avoiding the top-ranked teams - and will be hoping to at least repeat their display at the 2002 World Cup.

Back then they enjoyed that opening-day win over France on their way to finishing second in their group and progressed to the quarter finals, where they were beaten after extra time by Turkey.

Valeurs Actuelles

[Del Valle] Guerre en Ukraine et sanctions contre la Russie : le suicide économique et politique de l’UE

« Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C’est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu’en roubles », a prévenu le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov. La Russie a riposté ainsi à la “déclaration de guerre économique des Occidentaux” qualifiés de pays “hostiles”. Ce jeudi, alors que la Banque centrale et Gazprom, doivent présenter un nouveau système de paiement en roubles, Poutine a indiqué au Chancelier allemand Olaf Scholz – qui a refusé de payer en roubles – que le gaz pourrait encore être payé en euros en avril. Nombre de dirigeants occidentaux pensent d’ailleurs que Poutine bluffe, car son pays vit de ce gaz payé par les Européens. Certes, l’économie russe ne peut pas se passer exportations de gaz qui s’élèvent à 500 millions d’euros par jour. Les hydrocarbures ont rapporté 200 milliards d’euros à la Russie durant la seule année 2021. Il est vrai également que l’ambition russe de compenser la perte du marché occidental par celui de la Chine, prendra du temps et est loin d’être garantie.

Toutefois, il est certain que le robinet de gaz russe vers l’Europe sera tôt ou tard fermé ; Poutine s’en doutait depuis les sanctions de 2014 et le début de la guerre en Ukraine. Sa décision d’exiger le paiement du gaz russe en roubles montre qu’il est prêt à couper totalement avec l’Occident. Le (ex)-meilleur client, l’Allemagne, envisage d’ailleurs de ne plus dépendre des énergies russes d’ici 2024. Mais à cette date, la Russie devrait avoir mis en service ses nouveaux gazoducs (Power of Siberia I et II) destinés à alimenter la Chine et l’Asie. Power of Siberia II parcourra 9 000 kilomètres et transportera 50 milliards de mètres cubes de gaz chaque année, soit, autant que le gazoduc russo-allemand Nord Stream II… L’Europe sera la principale perdante et risquera une durable récession économique.

Chacun est donc tenu par l’autre : l’hypocrisie de l’Occident “moraliste”

Toujours est-il que la menace russe de couper le gaz si l’Occident refuse le paiement en roubles est à prendre au sérieux. Les pays européens risquent gros car ils ne sont pas autonomes énergétiquement et encore moins producteurs-exportateurs de gaz et de pétrole contrairement aux États-Unis qui peuvent se permettre une rupture totale avec Moscou. Les sanctions occidentales contre la Russie (qui ne les avait pas agressés) sont perçus par Moscou comme un acte de guerre économique totale (dixit Bruno Lemaire) dont les Européens ne pouvaient pas négliger les conséquences en termes de rétorsions. Certes, l’Europe prétend avoir des stocks pour tenir jusqu’à l’hiver prochain, mais le black out électrique sera insupportable une fois les stocks épuisés, donc bien avant que l’UE ait réussi à se décarboner ou à remplacer le gaz russe par des hydrocarbures importés d’Azerbaïdjan, du Qatar, d’Algérie, et des États-Unis, sachant que les terminaux pour faire venir du GNL américain ou autre manquent et qu’il faudra 3 et 5 ans pour les construire.

Rappelons que l’UE importe de la Russie 40 % de son besoin de gaz et les pays les plus dépendants sont l’Allemagne et l’Italie. La fin du marché européen étant programmée, Poutine mise depuis longtemps déjà sur un “recentrage eurasiatique” et sur le renforcement de son alliance avec la Chine et les pays du “monde multipolaire”, dont l’Inde, les pays d’Afrique, d’Amérique latine, les monarchies arabes du Golfe, dans le cadre d’une “mondialisation désoccidentalisée”. En attendant, au même moment où les pays du G7 ont refusé net l’ultimatum de Poutine de payer le gaz en roubles, la monnaie russe s’est appréciée : des banques et sociétés occidentales et d’autres pays ont donc massivement acheté des roubles pour se préparer à payer le gaz russe au cas où la menace de coupure se concrétise réellement… Le rouble est repassé à sa parité d’avant la crise avec l’euro…

Mieux, les sociétés européennes de négoce de gaz gouvernementales ou privées sont en train d’ouvrir massivement des comptes auprès des filiales (notamment en Suisse) de Gazprombank (qui n’est pas sous sanction), ce qui va permettre à Gazprombank-Russie d’agir à la place de la banque centrale russe (visée par les sanctions) et de servir de chambre de compensation pour payer en roubles Gazprom à la place des clients européens qui verront leurs dépôts sur la filiale européenne de Gazprombank défalqués des sommes correspondantes en euros ainsi changées en roubles selon la parité décidée par Moscou… L’autre face des sanctions est toujours, en plus de l’inefficacité et de l’effet boomerang, l’hypocrisie…

La remise en question de l’hégémonie éco-financière américaine par la Russie et autres non-alignés

Si les États Unis sont – avec la Chine – les gagnants à court terme de la guerre en Ukraine qu’ils ont largement provoquée pour renforcer l’OTAN, exclure la Russie de l’Occident, couper l’Europe et renforcer l’OTAN, ses ventes d’armes à l’UE et déverser son gaz de schiste au dindon de la farce européen, Washington pourrait perdre beaucoup à moyen et long terme. Car par l’exigence d’être payée en roubles comme représailles aux sanctions, Moscou remet en question l’hégémonie du dollar, arme suprême américaine imposée depuis des décennies comme monnaie de paiement des énergies et comme référence universelle pour rendre tenable la gigantesque dette fédérale américaine (30 000 milliards de $…). Cela signifie que si le processus de dédollarisation lancé par Poutine est poursuivi par d’autres acteurs multipolaires comme la Chine, les pays du Golfe, l’Inde ou d’autres, l’économie américaine risque à terme la banqueroute. Des signes de cette désaméricanisation de l’économie mondiale sont notables : la Chine et l’Arabie saoudite évoquent le remplacement du dollar par le yuan pour leurs contrats pétroliers… Les traders sont déjà en train de vendre des contrats de gaz et de pétrole russe déguisés en produits turcophones, et les sanctions économiques imposées à la Russie par l’Occident sont non seulement contournées, mais risquent d’accélérer la dédollarisation de l’économie mondiale tant redoutée par les Américains…

La possibilité d’un cessez-le-feu en Ukraine permise par les médiations israélienne et turque et envisagée par les délégations russo-ukrainiennes ne signifiera par la fin des sanctions. La coupure des “deux mondes” sera durable. Le président du Conseil italien Mario Draghi envisage de recourir au rationnement dans le cadre d’une véritable économie de guerre, car les factures, les prix de l’essence et ceux de tant de produits alimentaires dont le blé sont de plus en plus élevés. L’Espagne a introduit des limitations d’achats de certains produits. Les pays d’Afrique dépendants du blé russo-ukrainien vont connaître des famines, que l’Europe paiera par des crises migratoires et sécuritaires sans précédent (dixit le FMI). L’inflation, les pertes d’emplois et la paupérisation des ménages modestes vont engendrer en Europe des crises sociales incontrôlables. Le syndrome “des Gilets jaunes” pourrait se généraliser et déstabiliser les gouvernements, terrifiés à l’idée d’une prise de pouvoir par les “populistes”. Il n’est donc pas impossible que les Européens finissent par hisser le drapeau blanc, après avoir marqué des buts contre ses propres équipes en agissant comme des belligérants en Ukraine face une Russie qui nous conseillait de ne pas nous en mêler et qui ne nous avait pas agressés…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir

Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01

AFP Juliette Halliez Suivre

Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe. 

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Human Right Watch demande une enquête sur d’éventuels “crimes de guerre” envers des prisonniers russes

« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations. » Ces propos Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, vendredi 1er avril, après la destruction à l’aube d’un dépôt dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, rapporte notamment BFM TV. De cette façon, selon Moscou, cette attaque attribuée à l’armée ukrainienne devrait peser sur les pourparlers russo-ukrainiens ayant vocation à mettre fin à l’offensive en Ukraine.

Guerre en Ukraine : 53 sites culturels endommagés par l’invasion russe, selon l’Unesco

Au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février dernier, rapporte l’Unesco, vendredi 1er avril. L’organisation dénombre 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments ayant subi des dégâts. Ce bilan a été réalisé grâce à l’imagerie satellitaire et aux acteurs présents sur place. Un porte-parole de l’Unesco précise que cette liste « n’est pas exhaustive ».

Emmanuel Macron : « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés » 

« Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés », a confié Emmanuel Macron au maire de Melitopol, vendredi 1er avril, après s’être dit « bouleversé » par son enlèvement. Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être libéré cinq jours plus tard.  

Emmanuel Macron au maire de Melitopol: « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés » pic.twitter.com/fz30pzWWQI

— BFMTV (@BFMTV) April 1, 2022

Les pourparlers russo-ukrainiens ont repris

Ce vendredi, les pourparlers russo-ukrainiens dont l’objectif est de mettre fin au conflit en Ukraine ont repris, d’après le négociateur du Kremlin, Vladimir Medinski. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a-t-il indiqué sur sa chaîne Telegram, comme le relate 20Minutes, en référence à deux régions ukrainiennes ; l’une que la Russie a annexée en 2014, et l’autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses.

La France immobilise deux hélicoptères appartenant à un oligarque russe

Le magazine Forbes a révélé que les autorités françaises avaient immobilisé deux hélicoptères qui appartiennent à l’oligarque russe Alisher Ousmanov. Cette opération s’est déroulée au cours de la semaine dernière, sur la Côte d’Azur. Le premier hélicoptère est un Airbus EC-175, qui a été cloué au sol par les policiers le 22 mars dernier au Castellet. Le second est un Eurocopter EC-155, immobilisé à Monaco le 25 mars. A savoir que les deux engins avaient été radiés le 3 mars, et ne pouvaient plus voler. Au total, les deux hélicoptères valent 26 millions de dollars.

Mykolaïv : au moins 24 morts dans la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental

En s’appuyant sur les données du ministère ukrainien de l’Intérieur, le compte Twitter du Parlement ukrainien a fait savoir ce vendredi que le bilan de la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental à Mykolaïv était désormais passé à 24 morts, relaye BFM TV.

Macron va recevoir le maire de Melitopol

Emmanuel Macron s’apprête à recevoir, en fin de matinée vendredi 1er avril, le maire de Melitopol (Ukraine) qui avait été capturé par les Russes : Ivan Fedorov. L’information a été communiquée à BFM TV par le palais de l’Elysée. Dans le détail, Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être finalement libéré cinq jours plus tard. Celui-ci sera accompagné d’une délégation composée de quatre députés ukrainiens. Lorsque cette rencontre aura pris fin, le dirigeant français s’entretiendra une nouvelle fois par téléphone avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Marioupol : l’évacuation de ce vendredi pas garantie

« Il n’est pas certain que l’évacuation prévue de civils de la ville assiégée de Marioupol puisse avoir lieu aujourd’hui, a réagi ce vendredi Ewan Watson, un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Genève, dont les propos sont cités par France Info. Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité. »

Les autorités ukrainiennes enjointes à enquêter sur de possibles crimes de guerre

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a enjoint ce vendredi les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels « crimes de guerre » envers les prisonniers russes, après la diffusion d’images qui semblaient montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes, observe BFM TV. Ainsi, sur une vidéo diffusée le 27 mars, on pouvait distinguer trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, jetés à terre depuis un fourgon par d’autres hommes armés. Ces derniers leur tiraient ensuite dans les jambes.

La guerre en Ukraine fait flamber l’inflation de la zone Euro 

Le taux d’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record au cours du mois de mars – à 7,5 % sur un an – d’après Eurostat, cité par 20Minutes. Et cela, alors même que la guerre en Ukraine a encore accéléré la flambée des prix de l’énergie. En février dernier, l’inflation avait atteint 5,9 % pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Ceci représentait déjà le niveau le plus élevé enregistré par l’office européen des statistiques depuis le début de cet indicateur, en janvier 1997.

France : plus de 6 800 élèves ukrainiens scolarisés

Désormais, plus de 6 800 enfants ukrainiens sont scolarisés dans des écoles, collèges et lycées situés en France, relate 20Minutes ce vendredi. Et cela, principalement dans les académies de Nice et de Versailles. L’annonce a été faite le même jour par le ministère de l’Education nationale, par le biais d’un communiqué.

Les Russes se repositionnent afin d’attaquer à l’est

Dans une adresse vidéo diffusée au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait savoir que l’armée russe se repositionnait dans l’est du pays, en prévision « d’attaques puissantes », relaye BFM TV. Le port assiégé de Marioupol serait notamment dans le viseur du pays de Vladimir Poutine. « Nous savons qu’ils s’éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d’autres qui sont très importantes… où cela peut être difficile pour nous », a précisé ensuite le président ukrainien.

Par ailleurs, Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire situé au nord-est de Kiev, a déclaré ce vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l’invasion russe avaient commencé à se retirer, précise France 24.

Le Russie accuse Kiev d’avoir attaqué un dépôt de pétrole

Ce vendredi, un responsable russe a accusé l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » dans la ville de Belgorod, qui se trouve dans l’Ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes.

Volodymyr Zelensky dit avoir limogé deux généraux « traîtres »

Dans son discours vidéo publié au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, Volodymyr Zelensky a confié avoir limogé deux généraux, accusés de « traîtrise », relate BFM TV. « Aujourd’hui, une autre décision a été prise. Concernant les antihéros. Je n’ai pas le temps de m’occuper de tous les traîtres immédiatement. Mais progressivement, ils seront tous punis, a déclaré le dirigeant ukrainien. C’est pourquoi l’ex-chef du Département principal de la sécurité intérieure du Service de sécurité, Naumov Andriy Olehovych, et l’ex-chef du Bureau du Service de sécurité de l’Ukraine, dans la région de Kherson, Kryvoruchko Serhiy Oleksandrovych, ne sont plus généraux. »

Attaques russes contre des stocks de céréales

Des clichés du gouvernement américain que l’agence de presse Reuters a pu consulter montrent ce qu’un responsable américain a décrit comme étant des dégâts causés à un certain nombre d’installations de stockage de grain dans l’est de l’Ukraine, relaye France 24. Les deux images, en noir et blanc, laissent voir des bâtiments rectangulaires, d’abord intacts en janvier, puis présentant des toits endommagés. Une légende évoque des « cratères d’impact » apparus en mars. Le responsable américain, qui commente ces images, a précisé que les Etats-Unis disposaient d’informations selon lesquelles les forces russes endommageaient de façon répétée les installations de stockage de grain dans le pays. « A la fin mars, au moins six installations de stockage de grain ont été endommagées par ces attaques », a-t-il assuré.

Marioupol : l’ouverture d’un couloir humanitaire attendue

Un couloir humanitaire doit s’ouvrir ce vendredi matin afin de permettre aux habitants de Marioupol d’évacuer en direction de Zaporojie, indique 20Minutes. Kiev, qui a promis 45 bus, assurait la veille en avoir envoyé 17. Pour l’heure, aucune autre information n’a filtré au sujet de ce couloir, dont la tenue semble fragile en dépit de l’implication de pays tiers, à l’instar de la Grèce ou de la France, ainsi que des promesses de la Russie.

Un sommet pour dissuader Pékin d’aider Moscou

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel, s’entretiendront ce vendredi en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, puis le président Xi Jinping, rapporte France 24. « La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l’influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n’était pas l’objet initial du sommet, ça le devient nécessairement », a fait savoir il y a quelques jours le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dont les propos sont cités par le média.

Un responsable européen, dont les propos sont cités par nos confrères, a évalué la situation en ces termes : « Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu [et] des corridors humanitaires » ou bien « si elle aide Moscou à contourner » les sanctions, en augmentant ses achats d’hydrocarbures, ou encore par une aide financière.

Otan : la France prend les commandes de la défense du ciel

En Estonie, la France a pris le relais de la Belgique sur les missions de police du ciel, observe 20Minutes. Le commandant Hubert, chef du détachement aérien français auprès de l’OTAN pour les quatre prochains mois, indique que « de temps en temps on est envoyés sur de la surveillance des frontières dans les pays baltes et en Pologne », relatent nos confrères. « On vérifie qu’aucun avion ne traverse les frontières sans qu’il soit détecté par les radars au sol », a précise-t-il. A savoir que la France a envoyé quatre Mirage 2000-5 qui tourneront dans une zone qui est dans le même temps calme et surexposée. « Evidemment on fait attention à ce qu’on fait », reconnaît l’officier français. Depuis le début de l’offensive russe, l’Otan s’évertue à ne pas devenir un belligérant tout en renforçant son flanc Est.

Les exportations agricoles russes n’iront plus qu’aux pays « amis »

Dans un message publié sur le réseau social Telegram et repéré par BFM TV, l’ex-président russe Dmitri Medvedev s’est exprimé au sujet de la « sécurité alimentaire » en Russie. « Nous n’allons livrer de la nourriture et des produits agricoles qu’à nos amis » désormais, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « Heureusement, nous en avons beaucoup, et ils ne sont pas en Europe ou en Amérique du Nord. » Il a également fait savoir que la liste des produits interdits à l’importation pourrait être rallongée à l’avenir, dans le but de frapper cette fois les pays « ennemis ».

Yannick Jadot veut un embargo sur le gaz

« On est sur 700 millions d’euros de recettes par jour » en lien avec la vente de gaz et de pétrole russe, qui financent la guerre ainsi que « les crimes de guerre » en Ukraine, a jugé Yannick Jadot, candidat à l’élection présidentielle, ce vendredi au micro de France Info.

Russie : Kiev accusée d’avoir attaqué un dépôt de pétrole 

Un responsable russe a accusé ce vendredi l’Ukraine d’avoir conduit une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » situé dans la ville de Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes. « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a détaillé sur son compte Telegram Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod.

Dupont-Aignan fustige « un conflit qui va faire souffrir les Français »

Vendredi matin, Nicolas Dupont-Aignan était invité sur le plateau d’Europe 1. « On est entraînés dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français, alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente », a-t-il jugé, au sujet de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe.

Nicolas Dupont-Aignan, sur la guerre en Ukraine : « On est entraîné dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente » #Europe1 pic.twitter.com/0ZZ7Wx3RYq

— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 1, 2022

La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 1er avril 2022, après 37 jours d’offensive russe. Le recentrage de l’effort de guerre russe sur le Donbass, dans l’est du pays, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit « prolongé », a mis en garde la veille un haut responsable du Pentagone, comme l’indique Le Monde. Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (dans le nord du pays) et ont « abandonné » l’aéroport militaire d’Hostomel, au nord-ouest de Kiev. Toutefois, « nous continuons à penser que c’est un repositionnement », a réagi auprès des médias ce même responsable, qui a requis l’anonymat. Avant d’ajouter : « Nous n’avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux ou qu’ils sont écartés définitivement des combats. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Emily Bridges: Transgender cyclist still seeks clarity on 'alleged ineligibility'

Last updated on 1 April 20221 April 2022.From the section Cycling

Transgender cyclist Emily Bridges says she has been "harassed and demonised" after being told she cannot compete in the National Omnium Championships.

Bridges, 21, says she has provided medical evidence that she is eligible to race in her first women's event.

However, she still has "little clarity" around her "alleged ineligibility".

"No-one should have to choose between being who they are and participating in the sport that they love," she said in a statement on social media.external-link

Bridges says that, for the last six months, she has been in contact with British Cycling and the sport's world governing body, the Union Cycliste Internationale (UCI), over the eligibility criteria she needed to meet to compete this Saturday.

British Cycling's transgender regulations, which were updated in January this year, require riders to have had testosterone levels below five nanomoles per litre for a 12-month period prior to competition.

Bridges says she has provided both British Cycling and the UCI with evidence that she meets the criteria "including that my testosterone level has been far below the limit prescribed by the regulations for the last 12 months".

The UCI told British Cycling that, because international ranking points are allocated at national championship events, Bridges' participation could only be allowed once her eligibility to race in international competitions is confirmed. That process is currently ongoing.

British Cycling said on Wednesday they had been informed by the UCI that "under their current guidelines Emily is not eligible to participate" in this weekend's event in Derby.

But Bridges said: "Despite the public announcement I still have little clarity around their finding of my ineligibility.

"I am an athlete and I just want to race competitively again. I hope that they will reconsider their decision in line with the regulations."

She added: "I've been relentlessly harassed and demonised by those who have a specific agenda to push.

"They attack anything that isn't the norm. This is without care for the wellbeing of individuals or marginalised groups."

Bridges says her privacy has also been "totally violated" and she has received "targeted abuse" on social media, "despite the fact I have not yet raced in the female category".

Bridges began hormone therapy last year as part of her gender dysphoria treatment and continued to compete in men's races, but she was a provisional entry on the women's starting list for the National Omnium Championships.

According to Cycling Weekly,external-link Bridges has been participating in a study at Loughborough University to track her own power data with reduced testosterone levels - and says they show a 13-16% drop in her power outputs across six-second, one-minute, five-minute and 20-minute durations.

Bridges also says she has received a mixed response on speaking publicly about her transition, but many female cyclists have sent messages of support.

However, after the UCI deemed she is ineligible, British 800m athlete Ellie Baker said on social media:external-link "I would refuse to race and hope that the other women would stand with me on this too.

"This is totally unfair. The advantages a trans women has had from going through puberty as a boy to a man can never been undone."

On Thursday, Liz Ward, director of programmes at campaign group Stonewall, said Bridges "hasn't been given a fair chance to compete in Saturday's race".

"It is disappointing that UCI have overruled British Cycling's competition criteria, which Emily was in full compliance of," she added.

"British Cycling had already extensively consulted on their trans-inclusion policy, which is fully in line with International Olympic Committee guidelines. Our thoughts are with Emily."

France24 - Monde

Des prisonniers russes se sont-ils fait tirer dessus par des soldats ukrainiens ?

Publié le : 31/03/2022 - 16:23

Thomas Eydoux Suivre

Une vidéo relayée par plusieurs canaux dès le 27 mars 2022 affirme montrer, selon une légende sur YouTube, des "soldats ukrainiens tirer dans les jambes de prisonniers de guerre russes". La rédaction des Observateurs a analysé le contenu de la vidéo et a pu géolocaliser la scène. Si des suspicions de mise en scène ont été avancées par certains analystes sur les réseaux sociaux, aucun élément probant ne permet de remettre en question l'authenticité de la scène à ce stade.

Dans sa totalité, la vidéo dure 3 minutes et 38 secondes. On y voit des hommes en uniforme avec brassards blancs allongés sur le sol, les bras attachés dans le dos, visiblement blessés grièvement. L’un des hommes blessés a un sac blanc qui lui recouvre la tête. La personne qui filme lui dégage le visage : on peut alors y voir l’homme blessé, dont le visage est abîmé, vraisemblablement à l’agonie. À la fin de la séquence filmée, trois nouveaux prisonniers descendent d’un véhicule civil. C’est alors qu’un des hommes avec des brassards bleus tire dans les jambes des trois prisonniers à bout portant. Les hommes s’écroulent, blessés. La vidéo est terminée.

Le chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, a affirmé le 27 mars que la Russie "filmait et diffusait des fausses vidéos", avec pour objectif de discréditer le traitement ukrainien des prisonniers de guerre russes.

Cependant, Oleksiy Arestovych, un conseiller de Volodymyr Zelensky, a annoncé dans une interview diffusée sur Telegram le même jour que le gouvernement ukrainien allait enquêter sur ces actes. Dans une publication sur son compte Instagram, il a ajouté : "Je voudrais rappeler à nos soldats, civils et forces de défense que maltraiter des prisonniers de guerre est un crime de guerre."

De son côté, l​​​​​e porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a annoncé, le 28 mars, demander une enquête, en parlant d'images "monstrueuses".

Si ces images s'avèrent authentiques, elles seraient contraires à la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre, adoptée en 1949 et interdisant aux soldats de maltraiter des hommes captifs en temps de combats.

La vidéo a été tournée près de Kharkiv, en Ukraine

Un internaute a proposé une géolocalisation de la séquence vidéo. La rédaction des Observateurs de France 24 a indépendamment vérifié la localisation et est en mesure d’affirmer qu’elle a bien été tournée dans une usine laitière à Malaya Rohan, un petit village à moins de 10 km à l’est de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, assiégée par les forces russes depuis le début de leur invasion le 24 février. Selon l'AFP, les forces ukrainiennes ont repris le village de Malaya Rohan aux Russes le 28 mars.

Même si le lieu où la vidéo a été tournée est connu, la date exacte ne l'est pas en revanche. La première occurrence de la vidéo en ligne est dans un tweet du 27 mars. Sur la séquence vidéo, aucune trace de neige n’est visible au sol ou sur les objets environnants. Les archives de la météo à Kharkiv indiquent que la région était couverte de neige entre le 24 février et le 11 mars. La vidéo a donc vraisemblablement été filmée entre le 11 et le 27 mars 2022.

Brassards bleus et brassards blancs

La présence dans la vidéo de brassards bleus et blancs suggère qu'elle date du conflit de 2022, pendant lequel les forces russes portent souvent des brassards blancs et les Ukrainiens des brassards bleus ou jaunes, visiblement pour se reconnaître entre eux. Parmi les hommes blessés au sol, les mains dans le dos, presque tous portent des brassards blancs. Quant aux soldats qui les maltraitent et leur tirent dessus, ils portent des brassards bleus.

Pour autant, aucun de ces éléments ne constitue une preuve de l’implication de soldats ukrainiens dans cette affaire, les brassards pouvant avoir été portés juste pour la scène.

Les prisonniers sont questionnés en russe. Selon la BBC, qui a demandé à ses linguistes d’analyser la vidéo, l’accent des personnes au brassard bleu est "concordant avec une personne ukrainienne qui parle russe". La chaîne britannique explique également qu’un homme au sol est accusé "d’avoir bombardé Kharkiv".

Des internautes doutent de l'authenticité de la vidéo

Le 28 mars, un compte Twitter pro-ukrainien poste un extrait de dix secondes de la même vidéo, de qualité nettement meilleure, avec la légende suivante en russe : "Ces hommes méritent un Oscar ! Vous vous souvenez de la vidéo avec les tirs dans les jambes ? Voilà une répétition de la performance."

Le 30 mars, le même compte poste un montage des parties de la même vidéo avec une légende en anglais : "Prêts pour les détails ? Partie 2." Il affirme démontrer, preuves à l’appui selon lui, que c’est une mise en scène russe. Balles à blanc, fausses blessures et acteurs : pour l’internaute, c’est une opération de propagande de la part de la Russie, qui viserait à discréditer l’armée ukrainienne.

Pourtant, des experts interrogés par la BBC affirment que le manque de sang est parfois caractéristique de blessures par balle (en plus avec un garrot). Aussi, ils expliquent qu’il est possible que des hommes touchés par balle ne gémissent ou ne crient pas, par effet de choc.

Des soldats ukrainiens aperçus dans la zone de Kharkiv quelques jours avant avec des prisonniers russes

Nos confrères de CheckNews du quotidien français Libération ont également enquêté sur ces vidéos. Ils expliquent avoir trouvé une vidéo postée par des soldats de l'unité Kraken, le bras armé d’un parti extrémiste ukrainien (proche du bataillon Azov).

Dans une vidéo publiée le 26 mars sur une chaîne Telegram liée à Azov, on voit que des combats ont lieu entre Ukrainiens et Russes dans la région de Kharkiv. Des prisonniers sont faits par les soldats ukrainiens. Libération a géolocalisé au moins un endroit où les combats se sont déroulés, à environ 5 kilomètres de l'usine laitière de Malaya Rohan.

Télécharger l'application

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France24 - Monde

Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front

Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45

Laura MOUSSET Suivre

Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.

BBC

Researchers in Hong Kong create 'soft robot' made of magnetic slime

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Researchers at The Chinese University of Hong Kong have created a "soft robot" made of slime containing magnetic particles, which can be manipulated using external magnets.

The magnetic particles are toxic, but have theoretically been made safe to enter the human body after being covered in a layer of silicone compound - although further safety testing will be needed in the future.

The team in Hong Kong hope the slime will one day be used to collect objects which have been accidentally swallowed.

You can read more about the team's research here.

This video has no sound.

New York Times - World

In Hungary, Viktor Orban Remakes an Election to His Liking

The populist prime minister, a hero to many American conservatives, has changed voting rules and legalized ‘voter tourism’ as he stands for re-election

Prime Minister Viktor Orban of Hungary during the Fidesz party’s congress in Budapest, in November.Credit...Bernadett Szabo/Reuters

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By Matt Apuzzo and Benjamin Novak

BUDAPEST — During the dark winter of the 2020 coronavirus wave, the Hungarian government set up a website so anxious residents could sign up for the news on the pandemic. For months, the system sent out updates about the virus, testing and where to get vaccinated.

But last month, long after the vaccination drive had peaked, the system blasted out a very different type of alert: an email claiming, falsely, that opponents of Prime Minister Viktor Orban were agitating to drag Hungary into the war in Ukraine.

“This is cheating,” said Klara Dobrev, a Hungarian member of the European Parliament and one of those accused in the email. “Using public money for obviously party propaganda? This is obviously election fraud.”

In more than a decade in power, Mr. Orban has not hesitated to use the levers of government power to erode democratic norms and cement one-party rule. He has rewritten the Constitution, remade the courts and used state-run and privately owned television stations — even school textbooks — to advance his agenda or push misinformation about his rivals.

He has always justified his brand of what he calls “illiberal democracy” by pointing out that, like other European leaders, he has won free and fair elections. Now, though, as he stands on Sunday for re-election against an unexpectedly organized opposition, Mr. Orban is using the power of his office to shape the contours of the election more to his liking.

He has unleashed a fresh round of election law changes that benefit his party. He put an inflammatory but ultimately symbolic L.G.B.T. referendum up for a vote, a move that is likely to rally his most strident supporters. And he legalized the registration of voters outside of their home districts — a common practice, until now criminal, that is known as “voter tourism.”

All of that is playing out in a media echo chamber, since Mr. Orban has cemented control of public television to the point where stories, photos and guests are handpicked to align with his talking points. Many of the largest independent news outlets have been taken over by Mr. Orban’s supporters.

The situation is considered so extraordinary that the Organization for Security and Cooperation in Europe, an intergovernmental organization, is sending observers to monitor the elections. It is only the second time in the European Union’s history that the group has started a full-scale monitoring operation on an E.U. member.

“We are very, very far away from a fair electoral environment,” said Robert Laszlo an election analyst with Political Capital, an independent Hungarian policy center.

Mr. Orban, a canny political survivor who relishes a fight, has given no indication he is worried about the election monitors or the outcome. “I can’t remember the last time the stars aligned so well, 19 days before an election,” he declared at a rally this month.

When The New York Times asked Mr. Orban’s office for a comment on the election law changes, Rajmund Fekete, the chief of staff for the spokesman, replied in an email that they did not plan to comment and would respond “with other means.” He would not elaborate.

Hungary’s elections come at a challenging moment for democracy worldwide, as governments chip away at bedrock principles like academic freedom, free speech and judicial independence. Mr. Orban, who is seeking his fourth consecutive term and fifth overall, has become a hero among many American conservatives, who are also locked in their own fights over voting laws and access to the polls.

When it comes to election fairness, Hungary now more closely resembles the Soviet era than the free elections that followed the fall of Communism, according to the Swedish nonprofit group V-Dem, which rates countries on a host of democratic indicators.

“Election fraud doesn’t start at 7 a.m., when the polls are open,” Ms. Dobrev said. “Election fraud has been going on in Hungary for years.”

Signing the Papers

In the tiny village of Kispalad, at the northeastern tip of Hungary along the border with Ukraine, the mayor summoned a local woman to the town hall to sign some papers. It was mid-2014, and the mayor, a member of Mr. Orban’s party, was locked in a tight re-election race.

The woman, Jozsefne Sanko, was a seasonal cucumber-picker and would soon be out of work. If Ms. Sanko signed the papers, the mayor said, she’d be guaranteed public-assistance jobs for her and her family.

“There is no work around here,” her son Adam Sanko said in an interview. “So my mom signed the papers.”

In signing, Ms. Sanko attested that 135 Ukrainians lived in her tiny home. That made them eligible to vote in Hungarian elections.

The mayor’s offer was part of a common tactic in Hungary called voter tourism, which allows nonresidents to register using addresses in Hungary. On Election Day, they cross the border by car, bike or bus, then vote and return home.

Until recently, voter tourism was a type of fraud. Ms. Sanko and the mayor received fines in 2020 after what she had done became a local scandal.

But Mr. Orban has legalized the practice for the upcoming election. He is popular in these rural villages, but since the government refuses to make historical voter data public, it is impossible to know whether voter tourism has changed the outcome in any of these small districts.

Mr. Sanko believes it can. In every election, he said voters arrive from out of the country with lists of names they are expected to vote for. “Now, this is totally legal,” he said.

Voter tourism also has something of a mail-in equivalent.

Hungarian citizens can mail in their ballots, but only if they do not have a residence in the country. That overwhelmingly applies to ethnic Hungarians in neighboring countries like Romania and Serbia, a constituency whose votes Mr. Orban has courted for years.

By contrast, roughly 100,000 Hungarian citizens live in the United Kingdom, a more left-leaning voting bloc that includes students and foreign workers. But voters in Britain must travel in person to London or Manchester to cast ballots. Mr. Orban’s government has rejected calls to open more polling places.

A Supermajority in Name Only

To understand one of the ways Mr. Orban has reshaped democracy, consider this: When his political party, Fidesz, won the last two national elections, it received less than half the votes, yet still secured a two-thirds supermajority in Parliament. The supermajority has allowed Mr. Orban to ram through changes to the Constitution as part of his illiberal agenda.

The explanation lies in Hungary’s complex electoral system: The country is divided into 106 districts, each of which elects a member to Parliament, much like members of Congress are seated in the United States. But then another 93 seats are awarded to political parties based on a unique formula.

Mr. Orban changed that formula for handing out seats in dramatic fashion to benefit Fidesz. Parties that win big in the district elections can get extra seats — a move that is expected to pad Fidesz’s winning margin in Parliament if it realizes big wins in gerrymandered districts.

He has also made it harder for small parties to get any seats at all under the formula. But to counter him, Socialists, Greens, centrists, fiscal hawks and Christian conservatives have united behind the economist Peter Marki-Zay in a long shot bid to beat Mr. Orban, or at least shatter his supermajority since Mr. Marki-Zay has a six-party coalition behind him.

Mr. Laszlo, the independent election analyst, estimates that because of the gerrymandered districts and new election rules, the opposition will need to win by as much as six percentage points to unseat Mr. Orban.

“There’s a debate among the opposition on whether you should even take part in the election, whether you legitimize it by taking part in it,” said Gergely Karacsony, the mayor of Budapest and a leading opposition politician.

Gerrymandering is just one problem for the opposition. Television time is another.

Early on a Wednesday morning, less than three weeks before the election, the leader of the opposition party, Mr. Marki-Zay, was given his first and only appearance on Hungary’s largest public television station.

“Thanks for allowing the entire opposition five minutes in the past four years to speak,” Mr. Marki-Zay said during his appearance. “That I could not come here until now is likely for the same reason that Viktor Orban is unwilling to partake in a live debate. It’s much easier to lie, defame and to conduct a smear campaign.”

Because Mr. Orban controls public television, and his allies dominate private media, voters are inundated with coverage that favors him. Opposition parties can’t pay for political advertising on television because it is illegal — even though the public channels regularly put out “public service” announcements that critics say are thinly veiled ads for Mr. Orban or his agenda.

Stories that criticize Mr. Orban’s favorite targets — the billionaire George Soros or the European Union, for example — are welcome. Photos of women and children who are refugees, for example, were prohibited, as they might garner sympathy and undermine Mr. Orban’s hard-line anti-immigration stance.

“There was an explicit order against this,” said Andras Rostovanyi, who was an editor with the state broadcaster M1 until the end of 2019.

In one news meeting, a recording of which was obtained by Radio Free Europe, an editor is heard telling reporters that the station does not support Mr. Orban’s opponents, and anyone who objects to that policy can leave.

This control over the media has helped Mr. Orban shield from public view what might have been a vulnerability: his political ties to Moscow and his fondness for the Russian president, Vladimir V. Putin.

With Russian troops laying siege to civilians in nearby Ukraine, Mr. Orban might have faced pointed questions about his past support of Mr. Putin; instead, he has simply rewritten the narrative.

One example is a pro-Orban website and Facebook page “Numbers and Facts,” which links to it. Both post the same content. Every day, they churn out headlines that cheer Mr. Orban. Their content argues that the West is to blame for the war, that Russia has legitimate territorial claims to parts of Ukraine, that Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, is a murderous dictator and that the Russian invasion was defensive.

Such views might have lived and died among the Facebook page’s community of 85,000, but the pro-Orban television station PestiTV started a weekly news show late last year that it said was produced in collaboration “with the highly successful Numbers and Facts.”

So the message that Mr. Orban is the voice of reason and his opponents are warmongers echoes across all media: from the fringes of Facebook and pro-Orban news outlets to public broadcasters and even Hungary’s vaccine alert system.

Patrick Kingsley contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Guerre en Ukraine : Dupont-Aignan fustige “un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français”, mais qui aurait pu être réglé intelligemment

L’offensive russe en Ukraine se poursuit, vendredi 1er avril, 37 jours après son commencement. La veille, un haut responsable du Pentagone a estimé que le conflit risquait de se « prolonger ». Invité à s’exprimer au sujet de cette guerre, ce vendredi, sur les ondes d’Europe 1, Nicolas Dupont-Aignan a réagi en ces termes : « La seule chose que je sais, c’est qu’on est en train d’être entraînés dans un conflit dangereux pour l’Europe, qui va faire souffrir les Français, alors qu’on aurait pu le régler, et qu’on peut encore le régler par une position intelligente. »

« Les souffrances terribles du peuple ukrainien »

Après quoi, le candidat de Debout la République a jugé que sortir de ce conflit était « la meilleure façon d’éviter les souffrances terribles du peuple ukrainien ». Qu’appelle-t-il une position intelligente ? « La neutralité de l’Ukraine, l’autonomie constitutionnelle du Donbass – qui était prévue par les accords de Minsk, mais n’a pas été respectée par l’Ukraine, même si la Russie est bien sûr l’agresseur –, et enfin, des élections bien supervisées par l’ONU, avec le retrait des troupes russes », a répondu Nicolas Dupont-Aignan.

Nicolas Dupont-Aignan, sur la guerre en Ukraine : « On est entraîné dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente » #Europe1 pic.twitter.com/0ZZ7Wx3RYq

— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 1, 2022

Le même jour, Yannick Jadot s’est lui aussi exprimé au sujet du conflit en Ukraine, mais sur le plateau de France Info. « On n’est pas là pour se créer des difficultés pour se faire plaisir. Il faut arrêter les crimes de guerre qui se déroulent en Ukraine, a confié le candidat écologiste à l’élection présidentielle, après avoir été interrogé au sujet de sa volonté de mettre en place un embargo sur le gaz russe. Cette guerre est financée par les ventes de gaz et de pétrole de l’Ukraine à l’UE. »

🗣 Embargo sur le gaz russe ? ➡️ “On n’est pas là pour se créer des difficultés pour se faire plaisir. Il faut arrêter les crimes de guerre qui se déroulent en Ukraine. Cette guerre est financée par les ventes de gaz et de pétrole de l’Ukraine à l’UE”, dit Yannick Jadot. pic.twitter.com/sjLNNopZxq

— franceinfo (@franceinfo) April 1, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'

Issued on: 01/04/2022 - 12:56

Claire PACCALIN

The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".

LONG READ

Fighting endometriosis: ‘I don’t know what it means to be free from pain’

COVID-19

Success of online medical portal Doctolib highlights the French state’s failure to digitise

FRANCE IN FOCUS

The growing anger of French midwives

New York Times - World

Lo rebajaron de su cargo por acosar mujeres. Ahora es el favorito para ser presidente

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En la segunda vuelta de Costa Rica el domingo, los votantes decidirán entre un candidato acusado de acoso sexual en el Banco Mundial y un expresidente que enfrentó denuncias de corrupción.

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Por David Bolaños y Anatoly Kurmanaev

SAN JOSÉ, Costa Rica — Fue degradado de un alto cargo a uno menor en el Banco Mundial por acoso sexual. Ahora, el economista Rodrigo Chaves —quien ha hecho campaña como un populista al margen del sistema político en unas elecciones empañadas por la ira contra los políticos tradicionales— lidera las encuestas para convertirse en el próximo presidente de Costa Rica el domingo.

Es un ascenso inesperado a la prominencia en un país que ha asumido un papel de liderazgo en el avance de los derechos sociales en Centroamérica, lo que subraya cómo el deseo de castigar a las élites políticas por lo que consideran respuestas gubernamentales inadecuadas a los desafíos de la región opaca la mayoría de los otros asuntos.

En 2019, el Banco Mundial reprendió a Chaves por lo que se demostró que era un patrón de conducta sexual inapropiada contra subalternas, aunque los detalles de su comportamiento solo se hicieron públicos en agosto en un periódico de Costa Rica, información que el candidato presidencial ha refutado en diversas ocasiones.

La negación de Chaves y la minimización de un historial documentado de acoso sexual se producen dos años después de que otro político costarricense, el expresidente y premio Nobel de la Paz, Óscar Arias Sánchez, evitara por poco ser procesado por abuso sexual, en un escándalo que sacudió al país.

Arias fue acusado en 2019 de agresión sexual o conducta inapropiada por al menos nueve mujeres, emergiendo como uno de los casos más significativos del #MeToo en América Latina. Sin embargo, en diciembre de 2020, se retiraron los cargos presentados contra él por dos de las mujeres.

Los grupos de derechos de género dicen ahora que la apuesta de Chaves por el poder amenaza con socavar el progreso en la nación más liberal e igualitaria de Centroamérica.

“El mensaje que están mandando a la sociedad es que el abuso sexual es algo menor, no es algo grave”, dijo Larissa Arroyo, una abogada de derechos humanos costarricense. “Esta campaña está normalizando y legitimando el abuso”.

Chaves y su oficina de prensa no respondieron a una solicitud de entrevista.

Chaves languidecía en la oscuridad hasta su alianza con Pilar Cisneros, una prominente periodista costarricense, que lo presentó a los votantes costarricenses como un gerente experimentado que le haría frente a la corrupción.

Justo un día después de que Cisneros se uniera a la campaña de Chaves en agosto, el periódico local La Nación hizo pública la investigación del Banco Mundial que descubrió que había demostrado un patrón de acoso sexual contra empleadas júnior entre 2008 y 2013.

Chaves respondió restando importancia a los hallazgos: “Ya están demostrando el miedo de la candidatura de Rodrigo Chaves los que tienen secuestrado a este país”, dijo en un mensaje en video publicado en las redes sociales horas después de la publicación del artículo.

Las revelaciones apenas perjudicaron la campaña de Chaves. Cuando se reveló la investigación, Chaves solo contaba con un dos por ciento en las encuestas. En la primera vuelta de las elecciones nacionales, celebrada en febrero, había obtenido suficientes votos para pasar a la segunda vuelta presidencial.

Cisneros salió en defensa de Chaves, ayudándolo a protegerse de los plenos efectos de las revelaciones. “¿Ustedes creen que Pilar Cisneros hubiera apoyado a un acosador sexual?”, dijo a los medios locales en enero. Al mes siguiente, ganó un escaño en el Congreso por el partido de Chaves.

En vísperas de la votación final del domingo, la Universidad de Costa Rica encontró que Chaves tenía una estrecha ventaja sobre su oponente, el expresidente José María Figueres. En una encuesta realizada con 1000 votantes llevada a cabo por la universidad del 24 al 28 de marzo, Chaves lideró por 3,4 puntos porcentuales, ligeramente por arriba del margen de error de la encuesta de 3,1 por ciento.

Otra encuesta publicada el 1 de marzo por la universidad reveló que solo el 13 por ciento de los votantes pensaba que las acusaciones de acoso contra Chaves eran falsas. Pero el 45 por ciento dijo que las acusaciones no influirían en su voto.

Chaves se ha beneficiado de la impopularidad de Figueres, su oponente, quien se ha visto salpicado por acusaciones de corrupción durante su primer mandato en la década de 1990. Figueres, quien lidera el mayor y más antiguo partido político del país, el Partido Liberación Nacional, está acusado de recibir pagos a principios de la década de 2000 de una empresa de telecomunicaciones francesa a cambio de un trato preferente mientras era presidente.

Figueres ha negado las acusaciones y los fiscales que investigaron los pagos, que se produjeron tras el fin de su mandato, no presentaron cargos.

Sin embargo, a los ojos de muchos costarricenses, Figueres y su partido han llegado a representar la venalidad y el elitismo del sistema político nacional, que muchos creen que ya no es capaz de resolver los problemas económicos del país, dijo Ronald Alfaro, quien dirige el Centro de Investigación y Estudios Políticos de la Universidad de Costa Rica.

La economía costarricense, dependiente del turismo, se vio muy afectada por la pandemia: en 2020, su producto interior bruto experimentó la mayor caída en cuatro décadas. Aunque gran parte de la economía se recuperó, el país ahora tiene dificultades para frenar el aumento de los precios de los alimentos y el combustible.

“Las acusaciones acaban anulándose mutuamente”, dijo. “Los votantes acaban votando no por el candidato que les gusta, sino contra el que creen que tiene más pulgas que el otro”, dijo.

Decepcionados por los escándalos que rodean a ambos candidatos, la mayoría de los costarricenses parecen haber perdido el interés en las elecciones. Solo una cuarta parte de los electores registrados votaron por Chaves o Figueres en la primera ronda de las elecciones, que se vio empañada por la participación más baja de los últimos 70 años.

Documentos del tribunal interno del Banco Mundial y del sindicato muestran que Chaves fue sancionado en 2019 después de que dos empleadas presentaran denuncias de acoso. En ese momento, era el jefe de país del banco para Indonesia, un puesto de nivel de director que supervisa miles de millones de dólares de préstamos a una de las mayores economías en desarrollo del mundo.

Las mujeres afirmaron que Chaves intentó besar en la boca a las empleadas de menor rango, hizo comentarios sexuales sobre su apariencia y realizó repetidas invitaciones no deseadas a habitaciones de hotel y cenas. Las identidades de las mujeres no se han hecho públicas.

Una de las mujeres, que estaba subordinada a Chaves, declaró al tribunal que este “comentó que le gustaba que ella se agachara, y luego procedió a dejar caer un objeto y a pedirle que lo recogiera para él”, petición que, dijo, rechazó.

Chaves fue degradado y se le congeló el sueldo, pero el banco no llegó a calificar explícitamente su comportamiento de acoso sexual. Dejó la organización días después y regresó a su Costa Rica natal para convertirse en el ministro de Hacienda del presidente Carlos Alvarado.

El Ministerio de Comunicación de Costa Rica dijo que el actual gobierno no había tenido conocimiento del caso de acoso y que Chaves le dijo a sus integrantes que volvió porque deseaba pasar su jubilación con su madre de edad avanzada.

A los seis meses, Chaves dejó su puesto en el ministerio y anunció una candidatura presidencial con un partido político poco conocido, prometiendo “devolver el poder a los ciudadanos” mediante la celebración de consultas populares sobre temas políticos importantes.

A pesar de la salida de Chaves del Banco Mundial, quienes lo acusaron presentaron un recurso ante el tribunal interno para que revisara la investigación de mala conducta del banco.

“Los hechos del presente caso indican que la conducta del señor C. era de naturaleza sexual y que sabía o debería haber sabido que su conducta no era bienvenida”, dijo el tribunal en su fallo de junio. Un funcionario del Banco Mundial dijo que el banco no discutía los hechos del caso tal y como se presentaban en la sentencia.

Incluso antes de que se emitiera la sentencia, en enero de 2021, la organización prohibió a Chaves la entrada en sus instalaciones y le impuso una prohibición de recontratación. La organización hermana del banco, el Fondo Monetario Internacional, dijo que también restringió el acceso de Chaves a sus instalaciones.

En los meses transcurridos, Chaves ha negado o tergiversado las conclusiones; en su lugar, ha afirmado que el Banco Mundial encontró poco más que una acusación contra él, refiriéndose a la decisión inicial del banco de no calificar sus malas acciones de acoso sexual.

También ha dicho que puede visitar libremente las oficinas del Banco Mundial —contradiciendo la prohibición del banco de acceder a sus oficinas— y que como presidente seguirá haciendo negocios con el banco, que tiene 2300 millones de dólares en préstamos pendientes en Costa Rica.

Chaves también prometió que “revisará” una reciente flexibilización de las restricciones a la fecundación in vitro y al aborto. El aborto es legal en Costa Rica cuando el embarazo pone en peligro la salud de la mujer.

Estas medidas amenazan con desbaratar los lentos pero notables avances en los derechos reproductivos de las mujeres bajo los últimos gobiernos, dijo Arroyo, la abogada de derechos humanos. Dijo que las propuestas también dañan el papel de Costa Rica en el avance de los derechos sociales en una región profundamente conservadora desde el punto de vista social, donde el aborto está ampliamente prohibido y donde la violencia contra las mujeres queda mayormente impune.

La estabilidad política y la sólida democracia de Costa Rica han sido durante mucho tiempo una excepción en una región dominada por el autoritarismo y el crimen organizado, y el país ha alcanzado uno de los niveles más altos de inclusión social de América Latina, desde el acceso a la educación y la atención sanitaria hasta los derechos civiles.

“Si Costa Rica cae en los derechos de las mujeres, lo más probable es que todos los demás vecinos también no tengan este referente para poder seguir avanzando”, dijo Arroyo.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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BBC

Miami Open: Casper Ruud beats Francisco Cerundolo in the semi-finals

Last updated on 1 April 20221 April 2022.From the section Tennis

Casper Ruud booked his place in his first Masters 1000 final with a comfortable victory over Francisco Cerundolo at the Miami Open.

The Norwegian needed one hour and 34 minutes to wrap up a 6-4 6-1 win that moves him one victory away from a second tour title of the season.

Ruud, the world number eight, got the decisive break of serve in the 10th game of the opening set.

Argentina's Cerundolo, ranked 103rd, was then outclassed in the second set.

Ruud, 23, had moved into the last four on the back of a three-set win over Alexander Zverev, while Cerundolo's progress to the semi-finals on his Masters 1000 debut had been assisted by the respective retirements of Reilly Opelka and Jannik Sinner early in their matches because of injury.

The second semi-final begins at 00:00 BST on 2 April with Poland's Hubert Hurkacz, the sixth seed who beat Daniil Medvedev in the quarter-finals, against Spain's Carlos Alcaraz, the 14th seed.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Croix Rouge prête “à diriger” l’évacuation de Marioupol vendredi

La guerre n’est pas près de se terminer. Au 36e jour de conflit en Ukraine, un nouveau cessez-le-feu à Marioupol devrait permettre l’ouverture d’un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. Mais l’Élysée reste toutefois prudent à cet égard. Volodymyr Zelensky ne croit pas non plus à une réduction de l’activité militaire de la Russie, tant que des actes ne seront pas montrés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, plus de 4 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays.

Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl

Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu’ils occupaient depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, ont annoncé jeudi soir les autorités ukrainiennes. « Il n’y a plus de personnes étrangères (au service) dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl », a indiqué sur Facebook l’agence d’Etat ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.

L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe

L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand, Robert Habeck. « Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n’y aura plus de gaz russe (…) c’est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons », a-t-il ajouté.

La Russie essaie de « renforcer son offensive », prévient l’Otan

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a émis des doutes quant aux récentes annonces de la Russie de réduire son activité militaire, relate BFM TV. Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 31 mars, Jens Stoltenberg a donc assuré que les troupes russes « ne se retirent pas mais se repositionnent » en Ukraine. D’après les « informations » de l’Otan, la Russie tenterait de « regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass ». Le secrétaire général de l’Otan a ajouté : « Et dans le même temps, elle maintient la pression sur Kiev et d’autres villes. »

Le Royaume-Uni annonce des sanctions contre les « propagandistes et médias » russes

Le gouvernement britannique va imposer une nouvelle série de 14 sanctions à l’encontre de « propagandistes et médias d’Etat » russes qui « véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine », relaie BFM TV. À savoir, les propriétaires de Russia Today et de Sputnik. « La guerre de Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges », a déclaré Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, dans un communiqué.

Putin’s war on Ukraine is founded on lies. Today I have announced new sanctions targeting Russian state media and the Kremlin mouthpieces who spew Putin’s propaganda.

This includes Mikhail Mizintsev, responsible for the appalling shelling of Mariupol 👇 https://t.co/iz1yQh6xgP pic.twitter.com/cpkELBuk1Y

— Liz Truss (@trussliz) March 31, 2022

Jean-Yves Le Drian se rend en Finlande, en Estonie et en Lituanie

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, doit effectuer un déplacement en Finlande, en Estonie et en Lituanie. Le chef de la diplomatie française doit arriver en Finlande vers 17 h 30 (heure de Paris) pour tenir une conférence de presse à Helsinki. Il se rendra ensuite en Estonie et en Lituanie, vendredi 1er avril.

#Finlande #Estonie #Lituanie | Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères effectue un déplacement en 🇫🇮, en 🇪🇪 et en 🇱🇹 le 31/03 et le 01/04.

Déclaration → https://t.co/ygrFHiqycH pic.twitter.com/aoKKqrHbF6

— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) March 31, 2022

La Croix Rouge prête à diriger l’évacuation de Marioupol

Le Comité international de la Croix Rouge s’est dit prêt « à diriger » les évacuations des civils encore bloqués à Marioupol dès vendredi 1er avril. La Croix Rouge a toutefois précisé dans un communiqué qu’elle souhaitait obtenir les garanties nécessaires à cette opération, relate BFM TV. Un cessez-le-feu a commencé ce jeudi 31 mars dès 9 h du matin pour pouvoir mettre en place un couloir humanitaire.

45 bus envoyés par Kiev pour l’évacuation de Marioupol

L’évacuation de civils à Marioupol devrait prendre forme après un cessez-le-feu qui a commencé à 9h ce jeudi 31 mars. Pour aider, Kiev s’apprête à envoyer 45 bus pour faire la route en direction de la ville ukrainienne de Zaporojie. « Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus », a confirmé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, relaie BFM TV.

Des soldats russes refusent d’obéir, selon les renseignements britanniques

Le directeur de l’agence de renseignement britannique Government Communications Headquarters, Jeremy Fleming, a révélé ce jeudi 31 mars que certains soldats russes ne voulaient plus combattre, relate BFM TV. Lors d’un discours, Jeremy Fleming a indiqué : « Nous avons vu des soldats russes, à court d’armes et démoralisés, refuser d’obéir aux ordres. » D’autres combattants n’hésiteraient pas à « saboter leur propre équipement », et même à « abattre accidentellement leur propre avion ».

Zelensky doute de la réduction de l’activité militaire russe

« Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a indiqué le président ukrainien dans une vidéo. Volodymyr Zelensky ne croit pas à une réduction de l’activité militaire promise par Moscou. D’après lui, l’armée russe se préparerait à attaquer la région du Donbass, relate BFM TV. Face à cette possibilité, le chef de l’Etat ukrainien a promis : « Nous ne céderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire. » 

L’Élysée reste « prudent » après l’annonce d’un cessez-le-feu à Marioupol

Mercredi 30 mars, l’Élysée a réagi à l’annonce de Moscou de permettre un cessez-le-feu pour évacuer les civils restés à Marioupol. Pour l’instant, la présidence de la République française reste sceptique : « Nous sommes très prudents à ce stade, car ce n’est pas la première fois que la Russie fait une annonce de ce type. » Comme le relaie BFM TV, des « exigences » seraient à satisfaire pour que « les évacuations soient possibles ». Or, Vladimir Poutine avait promis à Emmanuel Macron, lors de leur appel téléphonique du mardi 29 mars, « qu’il reviendrait vers lui » à ce sujet. Mais « il ne l’a pas fait », pour l’heure. L’Élysée va donc « vérifier tout cela ».

Des propos réitérés par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Sur CNews ce jeudi 31 mars, il a déclaré : « C’est vrai qu’à plusieurs reprises déjà la Russie a eu l’occasion de prendre de tels engagements ou de tenir de tels propos qui ne se sont pas vérifiés ensuite sur le terrain. » Ainsi, « on ne se fie qu’à une chose, c’est aux actes et aux faits », a indiqué Gabriel Attal. Avant de déplorer : « Ce qui est certain, c’est que la situation à Marioupol est une situation de désolation absolue. » 

Gabriel Attal : «La situation à Marioupol est une situation de désolation absolue», dans #LaMatinale pic.twitter.com/bjJBO85l7N

— CNEWS (@CNEWS) March 31, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche

Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37

Laura MOUSSET Suivre

Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.  

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Análisis noticioso

Las conversaciones de paz podrían ser simples tácticas rusas, según los analistas

Mientras surgían señales de avance durante las conversaciones de paz, algunos observadores consideraron que podrían ser una maniobra para ganar tiempo antes de una nueva ofensiva rusa.

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Por Steven Erlanger

BRUSELAS — El martes, mientras los enviados avanzaban en las negociaciones de paz, Rusia ofreció concesiones que mostraron un rumbo más realista para la guerra en Ucrania y al mismo tiempo indicaron que no existía ningún apuro en poner fin al conflicto, según diplomáticos y analistas.

El viceministro de Defensa de Rusia, Alexander Fomin, presentó la decisión de “reducir de manera drástica” la actividad militar alrededor de la capital ucraniana, Kiev, y una ciudad al norte, Chernígov, como gesto “para aumentar la confianza mutua en negociaciones futuras”.

Pero el avance ruso en el norte ya se había estancado, los soldados alrededor de Kiev asumen posiciones defensivas ante los contrataques ucranianos en ese lugar y cerca de Sumy, al este del río Dniéper, donde a Rusia se le ha dificultado rodear al Ejército ucraniano.

“Desescalada es un eufemismo para retirada”, afirmó Lawrence Freedman, profesor emérito de Estudios Bélicos en el King’s College de Londres. “Rusia está ajustando sus metas a la realidad, porque la guerra es muy empírica”, comentó. “No es una estrategia decir que se están concentrando en el Donbás, porque en realidad eso es todo lo que pueden hacer”.

No obstante, la retirada no es una rendición y otros advierten que el progreso que se logró el martes no significa que Rusia esté lista para hablar con seriedad sobre poner fin a la guerra. Eso requeriría un mejor resultado que el presidente ruso, Vladimir Putin, pudiera presentar ante sus gobernados como una victoria.

El martes, los ucranianos reanudaron un proceso de 15 años de negociaciones sobre el estatus de Crimea y señalaron que el control de la región del Donbás podría debatirse en reuniones entre Putin y el presidente ucraniano, Volodímir Zelenski. Rusia ha mencionado que solo agendaría una reunión entre ambos mandatarios después de que estuviera listo un borrador del acuerdo de paz.

Algunos analistas opinan que un acuerdo como ese tendría que, como mínimo, darle a Rusia control de Mariúpol, una asediada ciudad portuaria en Ucrania que todavía, de alguna manera, se resiste a caer, para crear una ruta terrestre segura entre dos áreas ocupadas por Rusia: Crimea al oeste y el Donbás al este. También aseguran que tendría que ceder el control de las dos regiones administrativas en el Donbás: Lugansk y Donetsk, que Putin ya declaró como repúblicas independientes.

“Rusia no tiene cómo negociar de manera seria porque debe tener un mejor desempeño en la guerra”, opinó François Heisbourg, un analista francés en temas de defensa de la Fundación para la Investigación Estratégica. “Esta es una oportunidad para los rusos de consolidarse, reorganizarse y retirarse de lugares fuera de su alcance en términos logísticos, en los que ya se han quedado sin alimentos y sin municiones”.

Algunos funcionarios occidentales veteranos estuvieron de acuerdo con esto y mencionaron que los rusos experimentan graves carencias de proyectiles de artillería y otros tipos de munición, por lo que necesitaban reabastecerse.

Putin tampoco terminará con facilidad la guerra, aseveró Heisbourg. Si se hace del control del área al este del río Dniéper, “eso podría ser suficiente por ahora, pero reconstruirá su Ejército y continuará”.

Robin Niblett, director de Chatham House, una institución de investigación en Londres, opinó que, para ambos bandos, “las negociaciones no son serias, en el sentido de que en este momento son una continuación de la guerra, no una solución”. Rusia puede concentrarse en el este y a Ucrania le será difícil pasar de su defensa ágil a contrataques serios, relató. “Y Putin no se ha olvidado de Kiev”.

Incluso si Putin puede controlar y “conformarse” con otra porción de Ucrania en el este, “Ucrania tiene que estar de acuerdo y, si no, no creo que levantemos las sanciones”, indicó Niblett.

Su colega Mathieu Boulègue, un académico francés que estudia al ejército ruso, está de acuerdo en que Rusia no negocia con buena voluntad, sino que “evalúa el ambiente y participa para ganar tiempo, para reagruparse y reequipar a su Ejército y ganar más terreno”.

Los militares rusos parecen haber tomado el control de lo que podría llamarse la fase 2 de una operación fallida, dijo, que debería haber sido la fase 1. Tomar Mariúpol, el puente terrestre y el Donbás “habría sido el plan militar maduro”. La guerra moderna es a medias guerra de información, dijo Boulègue, “y el éxito es lo que uno hace de ella”, especialmente en un entorno mediático represivo como el que existe ahora en Rusia.

La incapacidad de las fuerzas rusas para capturar ciudades y mantener el territorio es evidente después de un mes, dijo, “por lo que los objetivos estratégicos han tenido que cambiar”.

Pero retirarse completamente de Kiev permitiría a los ucranianos reforzar la región del Donbás y les daría una victoria significativa, insinuó en un tuit Michael Kofman, director de Estudios sobre Rusia en CNA, una institución de investigación de defensa en Virginia.

Durante un viaje a Marruecos, el secretario de Estado de Estados Unidos, Antony Blinken, también compartió sus dudas sobre la promesa de Rusia sobre reducir las hostilidades. “Una cosa es lo que Rusia dice y otra es lo que hace”, expresó el martes. “Estamos enfocados en lo último. Y lo que Rusia hace es continuar con la brutalidad dirigida a Ucrania y su pueblo, y eso sigue mientras hablamos”.

Rusia no dejó de combatir tras la anexión de Crimea en 2015, sino que respaldó de manera activa a los separatistas en el Donbás, explicó Ian Bond, un exdiplomático británico en Rusia y director de política exterior del Centro para la Reforma Europea. “Soy escéptico sobre el hecho de que los rusos abandonen la guerra”, comentó. “Ya hemos visto esta película en 2014 y 2015. Veo esto solo como una pausa”.

Ian Garner, un historiador de propaganda rusa, destacó en Twitter que “la Rusia de Putin —de hecho, la Rusia postsoviética— se ha involucrado en conflictos reprobables e interminables durante años”, para lo que citó los casos de Transnistria en Moldavia, Abjasia en Georgia y en el Dombás, todas son áreas en otros países en los que las fuerzas rusas respaldan movimientos separatistas. “Estos conflictos no han concluido, tal vez, más bien están en el intermedio”, precisó.

El martes, el principal negociador ucraniano, Mykhailo Podolyak, sugirió tras las conversaciones que ambos bandos hablaban en serio sobre la neutralidad para Ucrania; un tratado que garantice su seguridad a través de Estados miembros de la OTAN como Estados Unidos, el Reino Unido, Turquía, Francia y Alemania, así como un cese al fuego y corredores humanitarios.

Funcionarios ucranianos y de Occidente también indicaron que Rusia estaría dispuesta a aceptar que una Ucrania desmilitarizada se uniera a la Unión Europea, siempre y cuando renunciara a unirse a la OTAN o a albergar a cualquier fuerza extranjera.

No obstante, analistas de seguridad cuestionaron la sinceridad de un acuerdo como ese.

Bond estimó que el problema con el concepto de neutralidad de Ucrania es que hasta el momento ninguno de los países que quiere que la garantice aceptaría hacerlo. Sería como una membresía a la OTAN con defensa colectiva con otro nombre, por lo que es muy poco probable, señaló.

Por otro lado, la membresía a la Unión Europea, agregó Niblett, representaría el mayor peligro para Putin, quien ayudó a fomentar la revuelta de 2014 en Ucrania cuando obligó al entonces presidente Víktor Yanukóvich a incumplir un acuerdo comercial con el bloque. Si Ucrania se uniera ahora, narró Niblett, el país desarrollaría su economía incluso más rápido, en contraste con Rusia, “y acabaríamos con una Corea del Sur junto a una Corea del Norte y no creo que Putin acepte eso”.

Por cierto, subrayó, los tratados de la Unión Europea también incluyen una promesa de defensa colectiva.

Aun así, apuntó Boulègue, la Unión Europea necesita darle a Ucrania una respuesta clara sobre sus posibilidades de membresía. “Ya que eso conduzca o no a la membresía de la Unión Europea, no es decisión de Rusia, pero la Unión Europea necesita ser absolutamente clara sobre el futuro de Ucrania de ahora en adelante. Es lo que la moral dice que se debe hacer”, enfatizó.

Lara Jakes colaboró con este reportaje desde Rabat, Marruecos.

Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger

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BBC

You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it – Mark Bolino

Edward’s usual workday begins at 0830. He showers, makes breakfast and grabs a coffee – all on company time. During the rest of his morning, the sales employee, who works remotely for a firm based in the north-east of England, periodically checks his inbox, attends the occasional meeting and watches YouTube.  

As lunch approaches, Edward cycles to the shop, selects ingredients and cooks a gourmet meal for one. His break soon bleeds into the afternoon: 15-minute bursts of work are interspersed with prolonged bouts of cyberloafing, listening to comedy podcasts and reading (most recently, Bullshit Jobs by David Graeber – a book that explores the modern phenomenon of pointless work). By 1600, he’s typically done for the day. “I’ve completely mentally checked out,” says Edward, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Now, I’m just turning my focus to other things and putting myself before work.” 

That doesn’t mean Edward is failing at his job or ignoring work; he does whatever his manager needs and, because he always replies to emails and attends scheduled calls, he’s never seen to be late. Rather, he’s decided simply to coast along, on a comfortable salary and in a remote set-up that suits his work-life balance. “Work has been getting on my nerves for a while,” he adds. “So, I’ve been happy to just collect the pay cheque.” 

Since Covid-19, employees have quit en masse and sought pandemic-era perks at different companies. In the shake-up, some have switched into careers that align more with their values or offer better pay. But there’s also a subset of the workforce content to just get by without doing much work. Often working remotely without the watchful eyes of bosses, these employees are now putting in 30-hour workweeks on a 40-hour salary. Data suggests the pandemic has made such coasting widespread: a recent survey of 11,000 US workers found 39% were doing it, while a January 2022 study by US analytics firm Gallup shows half of employees say they’re neither engaged nor disengaged at work. 

In many cases, employees who coast don’t want to join the Great Resignation – they prefer enjoying the comforts of being a modern-day knowledge worker. Some are also deciding to prioritise other aspects of their life over their career, such as family or wellbeing. But is slacking at work every day really a viable long-term strategy? Or can clocking in-and-out while getting the bare minimum done come with hidden costs?

For remote workers, having no-one looking over your shoulder might make it easier to coast (Credit: Getty)

The rise of coasting 

Coasting has always existed in the workplace. But anecdotal evidence suggests it’s become easier, more common and more desirable since 2020. “The pandemic has forced people to think about life, work and family differently,” explains Mark Bolino, director of management and international business at the University of Oklahoma, US. “Much of the workforce has also reassessed how their careers fit into their lives.” 

For employees burned out from stress and overwork, coasting has allowed them to slowly recharge while still getting their work done at a more gradual pace. “There’s a limit to how many extra miles you can keep giving at work,” says Bolino. “Otherwise, people get worn out. So, coasting allows people to take a break, recover and then be able to feel ready to go again.” 

While Edward is an example of a worker intentionally taking their foot off the gas, others can coast without even realising. “Various pandemic restrictions have placed pressure on many people’s mental health,” says Noelle Murphy, of UK HR resourcing provider XpertHR. “That can have an impact upon their work lives. Many people who coast will be unaware of any negative changes in their behaviour or performance at work.” 

Coasting may not even be a case of workers placing less importance on their career, or issues around mental wellbeing, however. Sometimes, employees take it slightly easier at work because of the natural wax and wane of schedules, projects and deadlines. “There’s a natural ebb and flow to work,” says Bolino. “When people feel like they’ve worked hard and achieved a goal, there’s a natural tendency to sort of coast a little to almost recover. Coasting isn’t always necessarily something to be alarmed about.”

Whatever the reason, the current combination of remote work and the tight labour market have made coasting easier than ever before. “It’ll be harder to know what people are doing when they’re working from home,” says Bolino. “And the hiring crisis means organisations may find it tough to replace an employee who is coasting with someone else at the same cost.” 

Edward believes his lack of effort has, so far, gone unnoticed. “In sales, it’s quite hard to tell how much work someone is putting in, so I’m kind of just riding off the work I put in previously,” he says. “Who knows if anyone is paying enough attention to realise I haven’t brought in anything new in for a while? My boss hasn’t even got ‘round to setting me targets.” 

Addressing the coasting problem 

While coasting can easily be dismissed as employee laziness, it often arises out of deeper underlying issues at a company: from a missed promotion, to feeling their contribution isn’t being met with adequate reward. 

For example, Edward began coasting after feeling undermined by his boss. “A project I was managing was scrapped without warning,” he explains. “It was something I was proud to work on – it felt like a great career opportunity. I tried to keep my motivation up, but it made me think what I was doing was pointless and a waste of time. I’d say half of the team were already slacking, so I decided to join the gang.” 

While engaged employees are highly enthusiastic about their work, and disengaged workers actively pull against their organisation, coasters lie somewhere in between. “Not engaged employees [like coasters] are psychologically unattached to their work and company,” explains Ben Wigert, director of research and strategy for workplace management at Gallup, based in Nebraska, US. “Because their engagement needs are not being fully met, they put their time, but not energy or passion, into their work.”

Coasting might be fine for a bit - but people also need to feel productive in their professional lives, experts warn (Credit: Getty)

For Edward, his decision to coast means he’s not failing, but he’s not hustling either. While he gets the minimum done, he allocates more of his schedule to new hobbies and improving his mental and physical health. “Taking it easy at work has meant I’ve been able to focus more on myself: the gym, nutrition and reading,” he says. “Since I stopped caring, it’s as though a big weight has been lifted off my shoulders.” 

Yet doing the bare minimum at work, without expending any more emotional or mental energy than required, can come at a cost. “If you spend most of your day doing things you don’t really enjoy doing, that’s not a great long-term strategy,” says Bolino. Studies have long shown that feeling valued at work is linked to wellbeing and performance; therefore, coasting and a lack of engagement imply a psychological hit. “You ultimately can’t separate wellbeing from your career,” says Wigert. “We find career wellbeing is actually the factor that most strongly affects overall personal wellbeing.” 

Coasting can also come with more immediate risks. If a supervisor notices a worker always slacking, that could create long-term implications – especially for an early-career employee. “You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it,” says Bolino. 

If an employee feels that their needs aren’t being met at work, Bolino suggests they raise the issue instead of slacking off. “The employer should work with the employee to job-craft and identify the right roles and motivations,” he says. Otherwise, quitting may be better than drifting. “It’s better to find a better fit than find yourself stuck in a role where you’re not demanding the best from yourself.” 

Coasting may perhaps be an acceptable short-term move in order for a worker to recharge, step back and plan their next energy burst. But it’s arguably not viable for the long-haul – because of the potential professional and wellbeing impacts on the individual. 

Edward only plans to coast a little while longer. After months of taking it easy at his job, he’s recently begun interviewing for new roles. “I’ve given myself more time to think about what I actually want from my career,” he says. “I could sit tight and collect a healthy sum of money. Instead, I’m now actively seeking work again – I can only coast at my job for so long.” 

BBC

Australians now feel reconnected to the world after nearly two years of isolation

An ongoing pandemic, global conflict and general uncertainty have put a spotlight on every country's need to be more agile and adaptable in recent years. By being able to implement flexible policies and solutions based on new information, governments can more effectively serve citizens and travellers in a rapidly changing world.

To capture this ability to adapt and respond to obstacles, US News & World Report introduced the new Agility index this year as part of their annual best countries rankings, creating a list of the top nations ranked by their ability to be adaptable, dynamic, modern, progressive or responsive.

These factors are more important than ever to travellers, many who are starting to travel internationally again for the first time in two years. As seen by the stream of new Covid-19 variants, conditions on the ground can shift rapidly and travellers may find more security visiting those countries with a strong track record of adjusting their policies appropriately and swiftly.

We spoke to residents and policy experts in some of the most highly ranked countries to find out what makes for an agile country and what travellers should expect when touching down.

The US showed adaptability in many areas, including food delivery services (Credit: Halbergman/Getty Images)

The United States

Ranked at the top of the Agility index, the US may not have implemented a federally mandated lockdown like many other Western countries, but its market-driven economy enabled an adaptability that spurred quick innovation in the face of the Covid-19 crisis.

"Look at how fast delivery services and restaurants were able to alter their businesses, delivering food to people's homes," said John Rose, a California resident and chief risk and security officer for travel company Altour. "There wasn't a lot of unnecessary regulation saying that restaurants can't deliver food or can't operate with just a handful of people."

You may also be interested in: • The world's five safest cities, post pandemic • Why is this country so resilient? • Five superpowers ruling the world in 2050

The food industry was just a microcosm of the flexibility of the country overall, said Rose, as other businesses were able to quickly adapt to the pandemic landscape, whether it was producing masks or hand sanitiser, or enabling technology like video conferencing to allow people to work from home more efficiently.

Different states were able to enact wildly different policies depending on their specific needs as well, which created 50 unique ways to respond to the pandemic. "California and Florida handled the pandemic in polar opposite ways, with California having extreme lockdowns and Florida balking at every restriction," said Rose. "And yet both their economies did really well. It came down to strong leadership of a policy."

At the national level, mask mandates in airplanes and airports enabled travellers to continue travelling here with confidence as well, which kept travel and its economic benefits open throughout the pandemic. The government still requires international travellers to be fully vaccinated.

Travellers should know that vaccine rates among residents vary widely by state and even county, with some cities having a much higher vaccination rate and readiness to welcome visitors back safely. Rose recommends checking the county you're visiting rather than at the state levels, for the most accurate information.

Melbourne endured six lockdowns and more than 260 days under restrictions during the pandemic (Credit: Kieran Stone/Getty Images)

Australia

Australia, ranked second overall in the Agility index, with its strongest scores in responsiveness and adaptability, took a very different approach to the US, implementing strict lockdowns that kept the island nation's caseloads at worldwide lows. In the face of the later waves of Covid, however, the country quickly moved from an elimination strategy to reopening completely, based on a nearly 95% vaccination rate among adults 16 and older.

"Australians now feel reconnected to the world after nearly two years of isolation," said Kate Slater, a strategy consultant and travel writer based in Sydney, who writes at Kate Abroad. She also notes the country implements a state/territory response, giving multiple different approaches in how to handle the ongoing challenges.

As an example, New South Wales, the biggest state with the largest airport, announced in December 2021 that it would remove isolation requirements for international visitors, which led the federal government to speed up re-opening international borders in February 2022 for vaccinated travellers. Travellers should check the state and territorial arrival requirements, as each may be different and can change on short notice. The country also just announced the lifting of its ban on cruise arrivals, as of 17 April 2022, though passengers will still be required to be vaccinated.

The country's strict lockdowns did encourage locals to travel domestically, which created a boom in new openings in less touristy regional destinations. "For instance, in the Southern Highlands in New South Wales, historic manor houses have transformed into boutique hotels," said Slater. "It's become Australia's answer to the Cotswolds." She recommends hotels Osborn House, Berrima Vault House and Briars, and the new regional art gallery Ngununggula.

Travel restrictions during the pandemic instigated a domestic tourism boom in South Korea (Credit: GoranQ/Getty Images)

South Korea

Ranking sixth overall in the Agility index – and scoring high on its ability to be dynamic (a place of constant change and energy) and progressive – South Korea received accolades early in the pandemic for keeping its case counts low, with aggressive testing and isolation for the infected. Yet, with cases now hitting record numbers, the country continues to move forward with its plan to roll back many restrictions, confident in the collective vaccination rate and its ability to handle hospital load.

"South Korea was a 'success story' fighting against the Covid-19 pandemic in key part due to previous experiences from SARS in 2003 and MERS in 2015," said Hyesong Ha, assistant professor at Nazarbayev University Graduate School of Public Policy, who conducted research on the most agile governments during the pandemic. "Due to experience and knowledge gained from the past policy failures, the Korean government implemented quick tests, tracing and treatments, and established KCDC (Korean Center for Disease Control and Prevention), an agile headquarters with professionalism, independence and authority to coordinate crisis response."

Travel restrictions were a challenging but necessary part of their policy, according to Jenny Ly, who writes about travel at Go Wanderly. But she took advantage by immersing herself in travel within the country itself. "I used the opportunity to find hidden gems that most people might have missed," she said. One of her favourites was Ihwa Mural Village in Seoul, where bright, colourful paintings adorn nearly every wall. "The village is a heaven on Earth for any admirer of art as it hosts numerous captivating murals, small art museums and art centres," she said.

International visitors will have an easier time travelling here now, since as of 1 April 2022 vaccinated travellers qualify for mandatory seven-day quarantine exemption by registering their vaccination history online.

Belgium residents are looking forward to the return of the bi-annual Brussels Flower Carpet (Credit: Frans Sellies/Getty Images)

Belgium

Placing 16th in Agility overall, Belgium's high performance in the adaptability subranking (coming in fourth) outranked all of its European counterparts. Residents pride themselves on their ability to adapt, a cultural necessity after its history of occupation by the Romans, French, Dutch and Germans, pointing to its multilingual society and its ability to play host to the European Union in its capital of Brussels.

Looking for compromise and adapting to the ever-changing situations is in our DNA

"Belgium is a country of dialogue and compromise, inevitable when you have different languages and such a complex political structure," said resident Jurga Rubinovaite, founder of the family travel blog Full Suitcase. "Looking for compromise and adapting to the ever-changing situations is in our DNA."

Rubinovaite felt like the politicians were good at listening to advice, admitting they didn't know everything and learning from mistakes to adjust.

It wasn't just the government that was adaptable; Rubinovaite notes that businesses quickly changed as well, with restaurants offering takeaway and food trucks, clothing shops moving online, and museums offering virtual tours. "Even the monks at Sint-Sixtus Abbey started selling their world-famous (and very difficult to get) Westvleteren beer online during the pandemic," she said. She also saw a huge leap forward in terms of digitisation, as mobile and card payments replaced cash, and students received new iPads and laptops for learning.

Nearly all Covid restrictions have been removed in Belgium now, paving the way for the return of the bi-annual Brussels Flower Carpet and music festivals. The Royal Museum of Fine Arts Antwerp, home to works by Rubens and van Eyck, will finally be reopening to the public in September 2022, after a 10-year renovation.

São Paulo is one of the world's "vaccine capitals", with a 100% vaccination rate (Credit: Matt Mawson/Getty Images)

Brazil

Brazil was the highest South American country in the Agility index (ranked 23rd) as well as in its ability to be dynamic (ranking fifth). Though residents admit the government stumbled in its pandemic response at first, the healthcare system was able to move quickly and efficiently to vaccinate the large population, including a near 100% vaccination rate in largest city São Paulo, making it one of the "vaccine capitals" of the world.

With fewer resources than larger economies, the country could not afford to endure a lengthy lockdown, so residents had to do their own part to wear masks and maintain social distancing. But many believe not stopping the economy helped the country emerge from the pandemic. "Brazilians see themselves as survivors and we always find a way to get through crises," said resident Natalie Deduck, co-founder of travel planning company Love and Road. "Inside our hearts, we always hope for better days."

Those days may finally be here as many restrictions like mask mandates have been lifted. Travellers must still provide a negative Covid test, a health declaration and proof of vaccination. Deduck notes that Brazil is more than its big cities and the Amazon, and visitors should consider a trip to southern Brazil with its beach cities like Florianópolis and Aparados da Serra National Park, which has family-run hotels and farm stays.

BBC Travel's As the World Opens highlights the latest destinations opening their borders and explores the exciting things travellers can do there – safely and sustainably.

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France24 - Monde

Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?

Publié le : 30/03/2022 - 20:52

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.

Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair

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  • Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
  • Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
L'Entretien de France 24

Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine

ÉLYSÉE 2022

Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"

À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

BBC

Relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research

In 2015, Wendy Hall, a paediatric sleep researcher based in Canada, studied 235 families of six- to eight-month-old babies. The purpose: to see if sleep training worked.

By its broadest definition, sleep training can refer to any strategy used by parents to encourage their babies to sleep at night – which can be as simple as implementing a nighttime routine or knowing how to read an infant's tiredness cues. Tips like these were an important part of Hall's intervention.

So was a strategy that has become commonly associated with "sleep training" and tends to be far more divisive: encouraging babies to put themselves to sleep without their parents' help, including when they wake up at night, by limiting or changing a parent's response to their child. This may mean a parent is present, but refrains from picking up or nursing the baby to physically soothe them. It can involve set time intervals where a baby is left alone, punctuated by parent check-ins. Or, in the cold-turkey approach, it may mean leaving the baby and shutting the door. Any of these approaches often mean letting the baby cry – hence the common, if increasingly unpopular, moniker "cry-it-out".

In global terms, the idea of "training" babies to sleep alone and unaided is uncommon. Modern Mayan mothers, for example, expressed shock when they heard that in the US, babies were put to sleep in a separate room. But in North America, Australia and parts of Europe, many families swear by some form of the technique. Parents can be especially willing to give it a shot when broken nights begin to affect the entire family's wellbeing – poor baby sleep is associated with maternal depression and poor maternal health, for example. In the US, more than six in 10 parenting advice books endorse some form of "cry-it-out". Half of parents who responded to questionnaires in Canada and Australia and one-third of parents surveyed in Switzerland and Germany said they've tried it (although the surveys are not necessarily representative of parents as a whole in these countries, due to the way they were conducted). Around the world, an entire industry is devoted to helping parents sleep train.

A baby's disrupted sleep can affect the whole family (Credit: Getty Images)

In their study, Hall and her team predicted that the babies whose parents were given instructions for sleep training along with advice would sleep better after six weeks than those who were not, with "significantly longer longest sleep periods and significantly fewer night wakes".

This would be in line with existing findings. Dozens of studies say they have found sleep interventions effective; paediatricians routinely recommend sleep training in countries like the United States and Australia (although infant mental health professionals often do not). However, research is never perfect, and many of those prior studies had attracted some criticism – which Hall was hoping to address.

For one, relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research: trials where participants are randomly allocated to receiving the intervention, that have a control group that did not receive the intervention (especially important with sleep research, since most babies naturally sleep in longer stretches over time), and that have enough participants to detect effects.

A number of studies, for example, have been non-randomised, with parents deciding on the method of treatment themselves. This makes it hard to prove cause and effect. For example, parents who have reason to think their babies will only cry for a short while (or not at all), then fall asleep, may be more open to trying out controlled crying to begin with – which could skew results to make it seem more effective than it is. Alternately, it could be parents whose babies really struggle to fall asleep by themselves that are more drawn to the method, making it look less effective than it is. And, of course, the difficulty of studying something like sleep training is that even in a randomised trial, parents assigned a controlled crying method may decide against it – so a "perfect" study is impossible to set up. Many trials often have high drop-out rates, meaning parents who found sleep training especially difficult may not have their experiences reflected in the results.

Meanwhile, the majority of studies rely on "parent report", such as questionnaire responses or sleep diaries kept by the parents, rather than using an objective measure to determine when a baby is awake or asleep. But if a child has learned not to cry when he wakes, then his parents might not wake, either – which could lead them to report that their child slept through the night regardless of what happened.

There is also the problem of confirmation bias: if parents expect an intervention to help their child's sleep, then they may be more likely to see that child's sleep as having improved after an intervention.

If a child has learned not to cry on waking, parents may mistakenly believe that she's slept through the night (Credit: Getty Images)

Hall's study – involving 235 babies and their parents – was designed to respond to some of these criticisms. As a randomised controlled trial, half of the parents were instructed in what's called either "graduated extinction", "controlled comforting" or "controlled crying": soothing a crying baby for short increments, then leaving them for the same amount of time, with intervals gradually getting longer regardless of the child's response. For parents who were "really uncomfortable" leaving their child crying alone in the room, Hall says, the researchers advised staying in the room – but not picking the child up – in an approach called "camping out".

The intervention group also received tips and information about infant sleep, such as myth-busting the idea that fewer naps would lead to more nighttime sleep. (It's worth noting that this mix of a controlled crying method with other advice is common in studies examining sleep training, but makes it more difficult to parse which, if any, results are from the controlled crying alone.) To ensure both groups received some kind of instruction, the control group parents received information about infant safety.

As well as asking parents to record sleep diaries, Hall's study included actigraphy, which uses wearable devices to monitor movements to assess sleep-wake patterns.

When the researchers compared sleep diaries, they found that parents who had sleep-trained thought their babies woke less at night and slept for longer periods. But when they analysed the sleep-wake patterns as shown through actigraphy, they found something else: the sleep-trained infants were waking up just as often as the ones in the control group. "At six weeks, there was no difference between the intervention and control groups for mean change in actigraphic wakes or long wake episodes," they wrote.

In other words, parents who sleep-trained their babies thought their babies were waking less. But, according to the objective sleep measure, the infants were waking just as often – they just weren't waking up their parents.

We weren't saying that the kids wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents – Wendy Hall

To Hall, this shows the intervention was a success. "What we were trying to do was help the parents to teach the kids to self-soothe," she says. "So in effect, we weren't saying that they wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents. They could go back down into the next sleep cycle."

The actigraphy did find that sleep training improved one measure of the babies' sleep: their longest sleep period. That was an improvement of 8.5%, with sleep-trained infants sleeping a 204-minute stretch compared to 188 minutes for the other babies.

Another part of her hypothesis also proved correct. Her team expected that parents who did the intervention would report having better moods, higher-quality sleep and less fatigue. In a finding that won't surprise anyone who has rocked or nursed an infant to sleep several times a night, this proved to be true – and, for many experts and parents, is a key upside of sleep training.

But for anyone who has ever read, Googled, or been served social media ads about infant sleep, the fact that sleep training researchers believe training isn't meant to reduce the number of times a baby wakes – and that it might extend their longest sleep stretch by an average of just 16 minutes – might come as a surprise. 

The origins of "cry it out"

Sleep training is a relatively new phenomenon, even in countries where it is now quite common. As BBC Future has covered before, before the 19th Century, new parents didn't seem to be particularly concerned about their infants' sleep. This changed as the Industrial Revolution brought longer work days and as the Victorian era emphasised independence, even among babies.

In 1892, the "father of paediatrics", Emmett Holt, went so far as to argue that crying alone was good for children: "in the newly born infant, the cry expands the lungs", he wrote in his popular parenting manual The Care and Feeding of Children. A baby "should simply be allowed to 'cry it out'. This often requires an hour, and in extreme cases, two or three hours. A second struggle will seldom last more than 10 or 15 minutes and a third will rarely be necessary."

It wasn't until the 1980s, however, that the first official cry-it-out "programmes" were introduced. In 1985, Richard Ferber advocated what he called the "controlled crying" or "graduated extinction" method, letting a child cry for longer and longer periods. (He later said he'd been misunderstood and, contrary to popular belief, that he wouldn't suggest this approach for every child that doesn't sleep well.) In 1987, Marc Weissbluth advised simply putting the infant in his crib and closing the door – dubbed "unmodified extinction".

While some books suggest a form of controlled crying even for newborns, most sleep researchers caution against it (Credit: Getty Images)

With some variations, these are largely the versions of sleep training that have persisted, with one 2006 study of 40 popular parenting books finding that twice as many promoted cry-it-out as opposed it. Some books suggest following some form of controlled crying even for newborns.

It's worth noting that even researchers who advocate for sleep interventions, including Hall, think starting so young – any time before six months old, in fact – is a mistake. They also say they would not recommend sleep training for children who could be more prone to psychological damage, including babies who have experienced trauma or been in foster care, or babies with an anxious or sensitive temperament. (Breastfeeding mothers have an additional reason to wait until six months to sleep train, say lactation experts, since early night-weaning may reduce supply.)

Sleep training strategies for babies under six months old are unlikely to work in any case, researchers have found. "The belief that behavioural intervention for sleep in the first six months of life improves outcomes for mothers and babies is historically constructed, overlooks feeding problems, and biases interpretation of data," one review of 20 years' worth of relevant studies put it. "These strategies have not been shown to decrease infant crying, prevent sleep and behavioural problems in later childhood, or protect against postnatal depression."

In addition, the researchers wrote, these strategies risk "unintended outcomes" – including increased crying, an early stop to breastfeeding, worsened maternal anxiety, and, if the infant is required to sleep either day or night in a separate room, an increased risk of Sudden Infant Death Syndrome (SIDS).

No one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging – Hall

Hall once received a telephone call from a concerned grandmother, she says, saying that her son and his wife had taken their three-month-old to a sleep trainer. "The sleep trainer had been basically really hard line, and this kid was now seven months old and was having huge attachment issues," Hall says. "I just wrote her back and said, no one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging.

"And this is the problem with having a lot of people out there who just put up a shingle and start working with parents and telling them what they should or shouldn't do, without an understanding of what they're potentially doing to these babies."

For some babies, there are no tears, while for others, it can be hours of crying (Credit: Getty Images)

Older babies' reactions can vary. For some, tears are brief or non-existent. For others, it can be hours of crying, even to the point of vomiting (common enough to be a frequent topic of conversation on sleep-training forums and addressed by baby sleep books including Ferber's). And while methods like camping out – where parents stay in the room but don't pick up, nurse or cuddle the baby – often are considered gentler, they can upset and confuse some babies more than harder-line strategies and tend to take longer.

Either way, many parents feel sleep training is a necessary rite of passage – not only to get a good night's sleep themselves, but because they're told that their babies will sleep better, longer and more deeply, and that they need this to thrive. This refrain is especially common in the world of sleep coaching, an unregulated industry where consultation fees can be hundreds of dollars.

But that's not quite what the research shows.

This article is the second part of a two-part special Family Tree report by Amanda Ruggeri on safe and healthy baby sleep. Read the first part here, on the biggest myths of baby sleep.

Crying it out – but still waking up

One of the few long-term studies done on sleep training, for example, compared eight-month-old babies who were trained using controlled crying (waiting longer and longer before responding to cries), or camping out (sitting with the baby until they fall asleep without picking them up, and gradually moving further and further away), versus continuing to respond to their babies as normal. All of the babies in the trial, conducted in Australia, were described by their mothers as having sleep problems.

In questionnaires they filled out, some of the mothers did report that sleep training helped their babies in the short term. But not all. Eighty-four percent of those who used controlled crying, and 49% of those who used camping out, said those approaches were helpful. (It's also worth noting that the intervention that the most mothers rated highest was very different: "having someone to talk to", seen as helpful by 95%.)

And for those who did find a form of sleep training helpful, effects didn't necessarily last. Two months after the intervention, when the babies were 10 months old, 56% of sleep-training and 68% of the other mothers reported that their babies still had sleep problems. When the infants were 12 months, 39% of sleep-training versus 55% of the other mothers did.

This doesn't just mean that sleep training may not work for every baby. It also means that, for the families which did find sleep training effective, it often needs to be repeated for the effects to last. This is backed up by other research: one Canadian questionnaire found that, on average, parents tried controlled crying between two and five times in their baby's first year.

Longer-term, the Australian study found that any parent-reported improvements in sleep from sleep training disappeared by age two.

What we found when the children were six was no difference to their sleep and no difference to their behaviour – Harriet Hiscock

When the children were six years old, the researchers found no difference on any measure – negative or positive – between those who were sleep trained and those who weren't, including in their sleep patterns, behaviour, attachment, or cortisol levels.

"What we found was no difference to children's sleep, no difference to children's behaviour, and parents were no more harsh, abusive or disengaged from their children," says Harriet Hiscock, one of the study's authors and a fellow at Australia's National Health and Medical Research Council.

The study's finding that sleep training can reduce sleep problems for some families in the short term, meanwhile, is consistent with a large body of research. One authoritative 2006 review of 52 studies found that more than 80% of children who received an intervention (including strategies other than cry-it-out methods, like implementing a bedtime routine) demonstrated "clinically significant improvement that was maintained for three to six months". 

But there was no objective sleep measure used in more than 77% of the studies included in the 2006 review – part of the reason why, of the 52 studies reviewed, the researchers considered only 11 of them to have high-quality data. There also was no objective measure used in Hiscock's study. As one review of sleep training research put it, "there are weaknesses" even in many of the randomised controlled trials, "as many intervention studies have used parental reports, questionnaires and diaries, and not objective measurements such as actigraphy data, as outcomes".

Research conducted with an objective measure such as actigraphy, on the other hand, has found no real difference in sleep between infants that were sleep-trained and those who were not. Hall's study is not the only one. One Canadian study of 246 mothers and their newborns found "no significant differences" in number of wakes or amount of sleep between the infants whose mothers received information on strategies to optimise their babies' sleep, and those who did not. Interestingly, the mothers received this advice slept just six minutes longer than those who did not. A study of 802 families in New Zealand found that, there was "no significant intervention effect on sleep outcomes" at six months, with night wakes reducing by 8% and sleep duration increasing by six minutes in babies who were left to fall asleep independently, compared to babies who were rocked or fed to sleep.

And one very small study of 43 infants which compared three groups – controlled crying, bedtime fading (where babies are put to bed so late that they drop off easily, with bedtime then being brought forward gradually), and a control group – was widely reported when it was published as showing sleep training to be successful, with parents in the non-control groups reporting that their babies woke less and slept longer. But, again, that wasn't found with an objective measure. As the study's authors noted, "no significant sleep changes were found by using objective actigraphy, suggesting sleep diaries and actigraphy measure different phenomena (eg, infants' absence of crying by parents vs infants' movements, respectively), further suggesting infants may still experience wakefulness but do not signal to parents".

I don't expect sleep-trained babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure – Jodi Mindell

Sleep researcher Jodi Mindell, associate director of the Sleep Center at the Children's Hospital of Philadelphia and a proponent of sleep training herself, says the reason for this is simple: sleep training's main goal is not to keep babies from waking, or to help them get more sleep. It's to teach them to go back to sleep by themselves, rather than waking their parents.

"All babies wake frequently during the night. It's just whether or not they have the skill to fall back to sleep independently," she says.

"I don't expect babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure."

These frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy. As we've covered previously, babies have evolved to wake frequently for nutrition, caregiving and their own protection, including against SIDS.

Even when done as a randomised controlled trial with an objective measure, meanwhile, sleep training research has other challenges. There is some evidence, for example, that trial participants may feel more pressure to follow through a sleep intervention than they would otherwise, raising questions about how applicable these findings are to everyday parents – a phenomenon that is hardly unique to paediatric sleep research.

Frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy (Credit: Getty Images)

Take the questionnaire in Canada: only 14% of parents reported that controlled crying eliminated all night wakings, and almost half said it didn't reduce wakings at all – results, the researchers wrote, which indicate "that parents in the community are experiencing considerably less success with graduated extinction than parents in clinical/research setting".

The discrepancy makes sense, especially if you consider that many of these trials have been run by sleep clinics or their researchers, says Helen Ball, the director of the Durham Infancy and Sleep Centre, professor of anthropology at Durham University and a long-time critic of cry-it-out methods of sleep training. "The people who run those trials have a particular mindset," she says – for example, that sleep training works – which may translate to study participants being more committed to the intervention.

"I'm always somewhat sceptical that the data that these studies produce are actually applicable to real life."

Soothed or stressed?

If sleep-trained babies are still waking frequently, just not crying or signalling, this points to a different debate at the heart of sleep training. When they wake, are these babies actually learning to calm themselves down from a stressed state (emotionally "self-regulating")? Or are they just as stressed and in need of caregiving when they wake, but have simply learned that if they cry, no one will respond?

Don't underestimate the abilities of children to self-regulate. Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate – Hall

Many sleep training researchers firmly believe the former. "Don't underestimate the abilities of children to self-regulate," says Hall, the paediatric sleep researcher who used actigraphy in her study of 235 Canadian families. "Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate. That's how you can look at self-soothing – it's an opportunity to calm themselves down."

It's difficult to measure objectively whether babies are truly soothing themselves, or have just given up calling for help.

One way could be to measure cortisol, which is often known as the stress hormone. But cortisol rises and falls in response to factors besides stress, and the studies that have measured it have had mixed results. One found that the babies' cortisol levels were elevated right after a sleep intervention, but there was no control group of un-trained babies to compare it to. The small study of 43 infants found that cortisol declined, but it didn't measure cortisol until a week after the intervention. And in an attempt to find out whether sleep training led to elevated stress levels long-term, a third study, Hiscock's longitudinal study in Australia, took cortisol samples five years later and found no difference between the cohorts.

"I personally have an issue with the cortisol studies," says Mindell. "Cortisol changes throughout the day. Even sampling cortisol is very difficult. It's based on many things, including how many hours a person has been awake, how it's sampled – it's a complicated thing. People often think 'oh, if we measure cortisol, we'll know if the baby's stressed or not stressed'."

Even the term "self-soothing" has a confusing history. Coined by sleep researcher Thomas Anders in the 1970s, it's often used synonymously with the idea that babies can self-regulate. For Anders, however, a self-soothing baby was simply one who put themselves back to sleep without parental intervention – he wasn't trying to quantify their stress levels.

Of the few studies that have looked at the short- to longer-term outcomes of sleep training, none have found an effect on a baby's attachment or mental health. Hiscock's study, for example, the largest and longest longitudinal study done on sleep training, found sleep-trained children were no more likely to be insecurely attached to their caregiver at six years of age than their peers. (Experts like Hiscock say they aren't aware of any studies that look at potential long-term effects of cold-turkey cry-it-out, just at modified extinction. They also examined healthy babies at least six months old. So these findings aren't necessarily applicable to infants trained at younger ages, or in other ways.)

Like other longitudinal studies, Hiscock's lost touch with a number of families when it was time for the final follow-up: 101 of the original 326. That means it is theoretically possible that the sleep training did affect some children in either a negative or positive way long-term, but that their experiences weren't captured. It's more likely, though, that any effects of a single intervention simply "washed out" after six years, says Hiscock.

The upsides of responding

Another way to examine the self-regulation question is to consider babies' developing brains – and their limitations. Human babies are born very neurologically immature compared with other mammals, with brains around one-third of the size of an adult's. The prefrontal cortex, the "home" of emotional regulation in the brain, is one of the last parts of the brain to mature, not developing fully until one's mid-20s.

As a result, throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down. In a position adopted by the American Academy of Pediatrics, for example, the National Scientific Council on the Developing Child defines a "positive" stress response as one that results from stress that is brief, "mild to moderate" and which hinges on "the availability of a caring and responsive adult who helps the child cope with the stressor, thereby providing a protective effect that facilitates the return of the stress response systems back to baseline status".

Throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down (Credit: Getty Images)

In particular, one of the most crucial periods for developing emotional regulation is from six to 12 months, says Dan Siegel, clinical professor of psychiatry at the University of California, Los Angeles' School of Medicine and author of numerous books on child development including The Whole-Brain Child. "The second half of the first year of life is a big moment of learning to regulate yourself," he says. For that reason, he says, there may be an argument for waiting at least until after the first year to sleep train.

While cortisol measurements need to be taken with a grain of salt, scientists point out that studies consistently show that babies of less responsive parents have higher cortisol levels, particularly after a stressful event. Researchers have found, for example, that newborns whose mothers were more "sensitive" to them during a bath – defined as being aware of, and responding appropriately and promptly to, an infant's communications – better regulated their cortisol levels when they were taken out. The cortisol levels of seven-month-olds with less sensitive mothers also took longer to regulate after a stressful situation.

This is no less true overnight. One study found that responding to three-, six- and nine-month-old infants overnight was associated with lower infant cortisol levels. Another found that the young infants of mothers who were emotionally available at bedtime – including responding to their babies within one minute of crying – had lower cortisol levels than babies of less responsive mothers (though, again, we need to be cautious about over-interpreting the significance of cortisol findings). "Because infants may be especially tired at bedtime, they may have reduced tolerance for stress and therefore require additional help in regulating their emotions," the researchers wrote. "Thus, parents' ability to soothe their children and create a quiet, safe environment which allows them to fall asleep may be particularly relevant to infant regulatory processes such as cortisol secretion."

Meanwhile, a large body of research has shown that a caregiver's consistent responsiveness is "most often associated with language, cognitive and psychosocial development", including better language acquisition, fewer behavioural issues and less aggression, higher intelligence and more secure attachment.

Warm, responsive caregiving has been associated with a range of benefits for babies and children, including more secure attachment (Credit: Getty Images)

For researchers like those who found babies had lower cortisol when responded to overnight, the risk of stress is longer term. "Because early experiences of stress may program the HPA (hypothalamic-pituitary-adrenal) axis to be more stress reactive, increasing risk of physical and mental health problems in later life, our results suggest that parenting in infant sleep contexts may play an important role in shaping how the child responds to stress across childhood," they wrote.

Plus, for pre-verbal infants, crying is one of their only forms of communication, particularly if they are trying to wake sleeping parents – leading to concerns about the impact of an intervention specifically aimed to "extinguish" their cries. (Critics of cry-it-out note that this intention and end goal is one of the differences between a baby crying in sleep training versus in a situation where a baby is crying but a parent may be unable to provide their usual level of comforting, such as while driving.)

And if an infant is regularly waking frequently or having difficulty settling, it could be the sign of an underlying health issue like reflux or a tongue tie, so it's important to rule out any medical reasons for sleep problems first.

Sleep training critics also argue that we may simply not be asking the right questions, or using the right scientific tools, to fully understand the potential risks.

"I think [attachment and cortisol levels] are just two things that we've got tools to measure. So that's why they're picked," says Ball.

Different personalities

There is a further complicating factor: the degree to which a baby's individual personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently on their own, or whether sleep training is a success.

For example, research has found that the more parents actively help their infants in going to sleep, the longer it can take those babies to learn to sleep independently. This is often interpreted to mean that you must leave your baby to it or sleep train for them to become an independent sleeper. But these were observational studies – so it could be, instead, that babies who need soothing to go to sleep have parents who respond by soothing them.

Early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours – Valérie Simard et al

Indeed, other research has found that babies with more difficult temperaments are also poorer sleepers – and parents respond to them more at night. One longitudinal study found that if babies slept poorly, their parents were more likely to engage in behaviours to help them settle even when they were toddlers. The results "suggest that early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours", the researchers write.

Recent research also has found that children with more sensitive temperaments (sometimes nicknamed "orchid children") can react more strongly to their environments – such as being more negatively affected by stress.

Indeed, some children remain calm and collected even when a caregiver walks away momentarily, sleep researchers say. Others become upset and frustrated. This is a sign, they say, that some children learn to self-regulate earlier than others.

"It means that you have to be really careful when you're giving parents suggestions about how to manage sleep problems, that you're taking those differences in separation anxiety into account," says Hall.

A baby's personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently, or need a caregiver's help and reassurance (Credit: Getty Images)

These differences in temperament may help explain why sleep training (or, for that matter, suggestions such as "put your baby down drowsy but awake") seems to work brilliantly for some families, who find their baby barely grizzles before drifting off, and don't work at all for others, whose infants might sob for hours and days on end. The questionnaire of Canadian parents, for example, found that 25% reported using controlled crying for bouts of more than two weeks at a time – 13% even tried for more than a month. (Mindell's advice: "Stick with it for seven to 10 days, and after seven to 10 days, if it's not working, take a break. Don't just keep going down that path.")

It's also worth noting that in their top-line results, studies normally report on the average outcome, which doesn't show the variation of every family's experience, especially those at the extremes – such as those who found sleep training a smashing success, or a total failure.

Given those individual differences, when talking about helping a child with any new skill, Siegel says, he encourages parents to consider the "zone of proximal development". The lower part of the zone is what the child can do on their own, while the top part is a more complex skill that you must do with a child. "The best imparting of skills is within the zone. 'Let me teach you how to do it. Here's how you brush your teeth.' 'Now, let's see if you can do it on your own. Oh, you really can't, okay.' 'Okay, now you're a month older, and now you can'," he says.

Not everyone believes that falling asleep independently is a skill, pointing out that it normally happens developmentally with or without teaching and that, unlike, say, crawling, it can be something that comes and goes (a child might self-settle at nursery but not at home, or for a few months and then stop). But if it is a skill, then it's most effective to work within that zone, not pushing a child past their edge, Siegel says.

So how do you know what the edge is? Does 15 minutes of crying mean the step you're trying to teach is too advanced for the child at that time? An hour?

If within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits – Dan Siegel

"I can't answer as a scientist," says Siegel. "But intuitively, as a parent, as a therapist, as an educator, if within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits. And then you would want to give them support."

The difficulty is that sleep training is based on the understanding that you are "rewarding" a child's crying if you respond to them, teaching them that you will respond if they signal you – so this is exactly what extinction-based programmes say not to do.

Family fatigue 

Researchers tend to focus on sleep training's potential impact on babies – which makes sense, since they're the most vulnerable, helpless members of the family unit. But sleep training obviously affects the rest of the family, too.

It's worth noting that it can go either way: some parents deeply regret using an extinction method with their little ones, for example, especially if it goes against their instincts. On average, the Canadian questionnaire found, parents tend to find controlled crying "quite stressful" for both themselves and their child. "You risk parents' mental health by overriding their instincts, because I think that makes parents feel anxious about what they want to be doing (comforting their baby) versus what they end up doing (leaving them to cry). And then I think it's really difficult to know what you're risking on behalf of the baby," says Ball.

What you hear more frequently, however, is that sleep training can help families, and some research backs this up. Hiscock's study found that the mothers of sleep-trained babies were less likely to be depressed when the baby was two years old. Other research has found that the fathers of four-month-olds with sleep problems had greater anger towards their babies and more depressive symptoms, and that infant sleep problems were associated with poorer health in both mothers and fathers.

This article is part of Family Tree, a series of features from the BBC that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in some other stories about babies' and children's wellbeing:

You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife.

A parent's mental health may in turn affect the infant's actual sleep patterns: one small study using actigraphy found that depressed mothers were more likely to have babies who have more disturbed sleep. A parent's poor mental health can also put babies at a higher risk of insecure attachment.

Hall's study also looked at this element. While actigraphy showed that babies slept and woke similarly whether they were sleep trained or not, their parents' perceptions of the situation were very different. At six weeks, parents of just 4% of the sleep-trained infants versus 14% of the control-group infants reported that their child had a severe sleep problem. And the parents' levels of fatigue, sleep quality, and depressed mood all improved significantly.

While there are some caveats to the findings – such as that they may apply mostly to mothers who already have symptoms of depression – many experts see this as a strong argument for using sleep training to ultimately boost the whole family's wellbeing.

"If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need," says Hiscock. "There are some people who say we have to put the baby first and don't worry about the parent, and I just think that's wrong, because if you don't have a mum who's healthy and thriving, it's hard to have a baby who's healthy and thriving. It's a relationship dynamic – it's not one or the other."

If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need – Hiscock

Academics who oppose sleep training agree that these factors are important. Their issue, they say, is with the fact that many parents often are simply advised to sleep train, without being told about nuances – such as that it doesn't work for every baby or that it often needs to be repeated – and that they aren't presented with other options.

"I think it's often sold to parents who feel like they're in a tight spot, and they've got to sleep train their child in order to be able to survive. But actually, I think we need to help them come up with other strategies way before they get to that crisis point," says Ball.

One strategy that both Ball and James McKenna, the founder and director of the Mother-Baby Behavioral Sleep Laboratory at the University of Notre Dame, have found works for some low-risk families is bedsharing, or cosleeping. Small studies have found that mothers report having better sleep when bedsharing than when sleeping separately from their infants, even though objective measures find only modest changes to their sleep, and while research has shown that while bedsharing infants wake more frequently, their total awake time doesn't differ from solitary sleepers. (The Lullaby Trust lists guidelines for safe bedsharing here).

Some experts suggest bedsharing, or cosleeping, to low-risk families (Credit: Kathryn O'Donnell)

There are other strategies which researchers on both sides of the debate agree on. Implementing a bedtime routine is one. One review co-authored by Mindell found that following a bedtime routine is linked to children falling asleep faster, waking less and sleeping for longer. Putting a routine in place even worked when it was the only sleep strategy families followed: one randomised controlled trial of 405 children aged seven to 36 months found that those who were randomly assigned a three-step routine of a bath, massage or lotion, and a quiet activity like reading slept better and longer than babies who were not assigned a routine.

Ball, who recently has worked with other researchers to adapt the Australian sleep programme Possums into a version for UK NHS practitioners, also points out that there are many ways in which we often make things even harder for ourselves. 

"We have this cultural obsession with getting children in bed at seven o'clock at night," she says. "But most babies are going to need another feed before their parents go to bed. And usually when a baby falls asleep, the first block of sleep is the longest one of the night." That first four hours of sleep also is when we have most of our deep sleep. "So if you align your period of deepest sleep with the time your baby gets its longest stretch of sleep by going to bed when they do, you're maximising the benefit. Why are we sitting downstairs watching television? And when you say stuff like that to parents, some of them are like, 'We want some us time, we want some child-free time.' Well, then that's your choice. You're trading that off against sleep."

Giving parents more support and information may help, too. Remember the intervention that was seen as helpful to the most mothers in Hiscock's longitudinal study: "having someone to talk to". A higher percentage of parents also scored learning about what made their child's sleep worse and about normal sleep patterns as helpful than said the same of controlled crying – and receiving advice on how to look after their own well-being and getting information about managing dummies was rated by more mothers than was camping out.

More broadly, critics also point out that baby sleep is a societal issue. Many modern families rely on two incomes and have little or no parental leave – aspects that pressure parents to get solid night's sleep quickly, often long before an infant would be developmentally ready to do it on their own, without prodding. It's common to see calls for better (or any) maternity or paternity leave among anti-cry-it-out circles.

Eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night

Whether families choose to sleep train or not, there is good news: eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night.

One study of more than 4,000 children, for example, found that 71% of five-month-olds who regularly woke at night stopped night wakes by 20 months, and 89% ceased by 4.5 years old. (Those who woke frequently as infants were also more likely to wake as pre-schoolers, but again, it's unclear how much of this is down to temperament: a baby who wakes could also be more likely to be a child who wakes).

The bottom line on sleep training?

"It's only worth doing when parents want to do it and see it as an issue they need help with," says Hiscock. "I meet parents who might be up three, four, five times a night, but they're happy to be, or they're coping and managing with that."

Mindell agrees. "If you're rocking a baby to sleep at four months of age, they're waking once a night, it's working for the family, why would you mess with success? Why would you do sleep training?

"We only really recommend it when there's a problem," she says.

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France24 - Monde

France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

Publié le : 24/02/2022 - 21:31

Alix LE BOURDON

Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

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BBC

We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents – Evan Saitta

Sitting on my desk as I write this is a trilobite – a woodlouse-like creature with bulbous eyes, spindly legs and a head like a horseshoe crab. I'm glad that it died millions of years ago, because if it was alive now, it would probably freak me out. I suspect it was a creature that scuttled. 

I've been fascinated by fossils like this since I was a child, collecting several ammonites, a flattened fish, a dinosaur vertebrae and various other organisms of the deep past. What I love about them is how they can transport the mind away from the present: each one is a window to a time and place that no longer exists. Looking at these ancient creatures – trying to imagine how they lived, moved and behaved – I have often wondered what palaeontologists in the far future might make of the fossils of the 21st Century: the blue whales, the elephants, the grizzly bears… the human beings.

This daydream has often led me to wonder: could I myself end up preserved and mineralised, like my pet trilobite?

Recently, I got the opportunity to seek some answers. One day, my editor asked me what it might take to fossilise a person: a journalist, for instance.

This article is part of The Immortality Project. To celebrate BBC Future's 10th birthday this year – and the wider BBC's 100th – we are exploring what it takes to have a legacy that lasts not just decades but millennia. From long-lived sandwiches to venerable knowledge, art and even religions, we'd like to know how some things survive for thousands or even millions of years, and use this insight to look at whether it is possible to leave a mark on the world that extends into the deep future. There will be articles, videos and experiments. 

So, if I set out to be fossilised, how might I increase the odds of success? Where in the world should I go? Which of my body parts would last the longest: my bones, skin and muscles, or my toenails? And could there be ways of accelerating, or artificially tweaking the process?

Starting out, I had a rough idea of how fossilisation works, and handily BBC Future had published a seven-step guide that answered some of my basic questions. However, I soon realised I needed specific professional advice from a palaeontologist. I called up Jakob Vinther, a professor in macroevolution at the University of Bristol, who studies highly-detailed, exceptional specimens like feathered dinosaurs, and the pigments they left behind.

It turned out Vinther had already thought a lot about how to fossilise himself – he's contemplating writing a book about it – so was the perfect person to ask. To him, it is a serious question worth exploring for more than just morbid curiosity. Thinking more deeply about how our own bodies might fossilise could help enhance people's understanding of what is lost during the process. "We are flesh and blood, and we have things that can fossilise and things that don't," he explains.

"If we could translate ourselves and what we would look like as a fossil, then maybe that could be a way for people to better reverse-engineer another organism into a flesh-and-blood living being that once existed." After all, no fossil offers a complete picture. "Many dinosaur reconstructions look very freaky because they're 'shrink-wrapped'. People just have the skeleton and then they just put a bit of flesh on the outside," he says. This involves big guesses about appearance and behaviour.

The first thing Vinther told me, however, was the bad news. It's very unlikely that either one of us will be lucky enough to become a fossil that future generations discover."It takes extraordinary measures. If we get buried whole in typical soil our bones may survive for, say, 100 years. If we want to preserve skeletons for much further than that, you oftentimes need better conditions," he says.

What kind of behaviours did trilobites have? We have to make many inferences (Credit: Getty Images)

Indeed, the majority of species that have ever lived are not preserved in the fossil record – that's species, not organisms. It means there were once whole populations of animals on Earth that existed, but left no trace. "Fossils offer such an extraordinary glimpse, and such an incomplete glimpse into past diversity," he says.

Finally, even if Vinther or I were lucky enough to fossilised, it's unlikely that either of us would ever be found by a person, and not just because it requires intelligent beings with rock hammers to take an interest. Trillions of fossils remain locked deep below the ground, and will only be discovered if the rocks that contain them are uplifted and exposed – and, crucially, not broken up by the ocean, weather or natural erosion before discovery.

That said, it's not totally impossible. So, how could it happen? 

Location, location, location 

First up, don’t worry – I am not planning anything morbid. I'm just scoping out my potential options, so I know how to maximise my chances of eventually being fossilised in my entirety. 

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One option for achieving this is the "subfossil" route. There are a few places on Earth that promise longer-term preservation – at least, long-term enough to be of interest to a future archaeologist.

Oetzi was preserved inside ice, but if he hadn't been found, he probably would not have fully fossilised (Credit: Andrea Solero/Getty Images)

For starters, I could try to get frozen somewhere cold and stable. After all, prehistoric people have been found inside Alpine glaciers, such as Oetzi, a man who lived around 5,000 years ago. Or I could go lie down in a desert cave, so long as I sealed myself off from scavengers. Ancient remains up to 10,000 years old have been found preserved in dry caves in Peru. And then there are peat bogs.

Occasionally a "bog body" is found in peat from thousands of years ago – sometimes the unfortunate victim of a ritual sacrifice, such as the Lindow man, discovered in north-west England in the 1980s. He lived around the same time as the Romans, and had his soft tissue preserved thanks to the sphagnum moss and the peat's unique chemical environment. For this, I wouldn't even have to travel far: among the nearest peat bogs to me are the mires of the New Forest, around 80 miles (125km) from London.

It would seem, then, that I'm spoilt for choice – would I want to be iced, mummified or peat-pickled?

There are, however, downsides to pursuing this subfossil route, as Vinther explained to me. While these methods might get me into a future museum or studied in a laboratory, they are nowhere near as long-term as a proper mineralised fossil, embedded in rock, he says. No ice lasts millions of years: if it did, we'd find frozen dinosaurs and be able to extract their DNA. Meanwhile, dry cave remains are more like prunes than fossils, because they have never got wet enough to mineralise. And while peat preservation would work for a few thousand years, the bog itself is likely to erode away eventually, unless it somehow gets buried beneath overlying sediment.  

So I quiz Vinther about some of other possibilities that come to mind. How about the famous La Brea tar pits of Los Angeles? After all, the pits contain the remains of various prehistoric megafauna that once fell in. Maybe, he says, but I should know that not much of my soft tissue would be preserved. And in the tar pits' energetic environment, my bones would probably get jumbled up and separated.

The La Brea tar pits offer one route, but you might be found early – the Los Angeles police have been known to search there for murder clues (Credit: Getty Images)

What about a landfill dump? Vinther shakes his head. "Landfill would not be good because it's an elevated place. Generally to become a fossil you need to get below the groundwater table. That's the rule of thumb. Everything above will ultimately erode."

If I'm serious about getting fossilised for millions of years, Vinther explains, I need to consider different locations: places where I'll get wet, get buried and avoid getting eaten. Also key, he says, is that oxygen quickly disappears. "With the lack of oxygen there are no macroscopic organisms that can easily navigate around and come for you," he says. "There are anaerobic bacteria that can still digest you, but they do it less efficiently. And these bacteria produce waste products that can potentially even enhance preservation of certain tissues inside you."

What kinds of places might offer such conditions? "Truly ancient fossils are preserved in windows where humans don't necessarily typically end up unless they're really unlucky," he says. "Typically the way fossils are made is in rivers, in lakes, in the sea, and hence you only end up there by accident: by drowning."

Well, that would seem to be good news, apart from the drowning part. After all, there are plenty of conveniently-located rivers near me, such as the Thames, and the south coast of England is a short distance away. Unfortunately, it's not as simple as that, says Vinther. The vast majority of things that fall into a river won't fossilise because hardly anything stays intact for long, due to currents and scavengers. The same goes for the ocean close to the coastline. It's possible that a low-circulation lake could work – many of the well-preserved feathered dinosaurs found in China were buried this way – but you need specific conditions. Many of these exceptional Chinese fossils were subsumed in ash from nearby volcanic eruptions, which is quite an unusual scenario to hope for if you live in the UK.

"Typically, you need to get washed out [to sea] and buried deeper," Vinther explains. One of the more reliable locations, he says, would be the ocean floor far enough from land to avoid getting churned up by wave action and animals, but not so deep that there's not enough sediment to bury you quickly. In fact, there could already be people beginning to be fossilised this way. "Humans have been sailing a lot, and there have been lots of shipwrecks."

Under the right conditions, golden fossils can form, made of pyrite (Credit: Getty Images)

In such marine settings, there's also the small possibility of becoming a "golden" fossil. If I got buried in iron-rich mud in seawater that contained enough sulphate – along with sulphate-reducing bacteria – then my body could be converted into pyrite. "Your soft tissues can more or less become replaced by that, in three dimensions," Vinther says. I must confess, the prospect of becoming a glittering specimen sounds appealing – even though it would be "fool's gold" rather than the real stuff.

Which parts?

A second vein of questions concern body parts: which bits of me would be most likely to endure? Based on prehistoric hominin fossils, it's perhaps obvious that my teeth and bones would be the best candidates. However, there are soft bits that might fossilise too, says Vinther. What works against me in particular, however, is the fact that I am white-skinned with light brown hair. This means my skin and hair contains less melanin, he explains, a pigment whose shadow can be preserved for millions of years. Unlike the keratin in my skin, nails and soft tissue, melanin is less likely to break down. This is why darker feathers from dinosaurs are visible to palaeontologists, but not their light feathers. It's also why people with darker skin and hair than I have are much more likely to be regarded as exquisite fossils by future palaeontologists.

However, Vinther says it's possible that my melanin-containing organs could show up, such as the liver. He also had news for me about which part of my pale outer body was most likely to be visible in future rocks… my genitals. It's because the skin in this part of the body is slightly darker than regions exposed to the Sun every day, he says.

If that thought wasn't humiliating enough, it also seems my lack of big muscles is a problem. Under the right conditions, muscle tissue can get preserved by releasing phosphate. "If you have calcium present and a low pH, then you can get precipitation of calcium phosphate, and if this happens early enough, then this will replicate the individual muscle fibres," says Vinther. I'm far too wiry to hope for that.

What makes some Chinese feathered fossils so detailed is that they were preserved in lakes near sources of volcanic ash (Credit: Getty Images)

How about the "disposable" parts? Toenails, earwax, faeces? Most of the stuff that the body produces degrades pretty quickly, even if buried. Fossil poo, for example, does exist – we have the famous palaeontologist Mary Anning to thank for finding some of the earliest examples in the 1800s – but such coprolites are very rare. Of my own disposable bodily productions, it's likely that, at most, only the calcium phosphate in my toenails might stick around to fossilise. "If you go to a black light party in Ibiza, you will see that your nails, they kind of like look sort of ghostly fluorescence, and that's because of the calcium phosphate in our nails. That could fossilise and leave a faint imprint of where the nail was," says Vinther. However, most the nail – made of keratin – would have long faded away.

So, probably the best I could realistically hope for is to eventually fossilise my skeleton and teeth, perhaps my liver, and maybe if I'm truly lucky, ghostly imprints of my toenails and private parts. What a legacy for future generations that would be.

Faster fossils

Given these low odds, I wondered: could there be a way of cheating? For example, might there be a way of artificially inducing fossilisation to avoid some of the pesky barriers? To my surprise, I discovered that there might be – or at least, there's a way to accelerate part of the early process. It's a relatively new technique developed by Evan Saitta of the University of Chicago – a colleague of Vinther's – called "sediment-encased maturation".

When organic matter is buried, and before it mineralises, it undergoes a process called thermal maturation. This normally takes a long time, but Saitta suspected that it might be possible to speed it up in the laboratory. It's a bit like pressure cooking. "If you cook a turkey in the oven, it takes three hours, but if you're in a pressure cooker, it takes 30 minutes," he explains.

Saitta was inspired to explore the process after some experiments with a bird carcass. He and colleagues had encased a finch within some sediment and water to create a sort of pseudo-rock, curious about whether they could simulate early fossilisation. It didn't work especially well, but this led him to wonder: what if he had heated and pressurised it too? One day, he got talking to an engineer he'd met a conference, Tom Kaye of the Foundation for Scientific Advancement in Arizona, who reckoned he could build something at his home, where he has a metal workshop in his garage.

A few months later, Saitta and Kaye were building their contraption, ready to experiment with a collection of lizards, insects, tree resin, feathers and vegetation. Their device featured repurposed air compressors ("I think they came from Tom's paintball days," says Saitta), and a pill press that is usually for making herbal supplements. "It was such a monstrosity," he recalls. But it worked.

Each night in Arizona, they'd start a batch and then eagerly crack open the results in the morning. "We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents," he recalls. "We could split open this little tablet and get a 'fossil' in fine-grained sediment: dark staining in feathers, browned bones, dark halos of the soft tissues around the bones… what you see in Chinese feathered dinosaurs."

A selection of thermally matured specimens, from left-right: a leaf, tree resin with close-up, a beetle (Credit: Evan Saitta et al)

A lizard foot after maturation showing browned bones, organic stains, and scale imprints (Credit: Evan Saitta et al)

To be clear, maturation is just the first step of fossilisation. The mineralisation and crystallisation that leads to long-term preservation is a whole different process that happens later. And their results are also pretty small, producing specimens only a couple of centimetres across. But I was surprised by how much they look like real fossils.

Could Saitta and Kaye make a human-sized version of their fossiliser? They would like to build something bigger, they just need the budget. But the answer is yes, in principle. Fossilising me might just land them in prison, that's all.

Amber up

Given that I don't want to get any palaeontologists into trouble, there's one other shortcut for the would-be fossil-maker: the amber method.

As Caitlin Syme, a taphonomist at the University of Queensland, Australia told BBC Future in 2018: "If you can find a large enough amount of tree sap and get covered in amber, that’s going to be the best way to preserve your soft tissues as well as your bones. But it’s obviously pretty difficult for such a large animal."

With that in mind, I asked Vinther about how it might be simulated. "Amber is essentially a plastic, a polymerised organic substance," he explains. Therefore, if I jumped into a vat of polyurethane, and someone buried me on the floor of the ocean, that could work. (It would also, he points out, be morbidly emblematic of the plastic-rich early Anthropocene.)

Inspired by this but reluctant to go swimming in polyurethane, I decided to conduct an at-home experiment. One afternoon, my 9-year-old daughter and I took part in a wholesome craft project involving epoxy resin, which is among the next best things to amber. You don’t need to heat it up to melt it, and it dries into a solid plastic block. Thankfully, BBC budgets don't stretch far enough to encase my entire body, so instead, I decided to preserve my fingernails and toenails – as well as a few fragments of belly-button fluff for good measure.

With great ceremony, my daughter and I placed my nails and fluff into the liquid epoxy in a silicone cupcake holder, along with a small pebble on which we wrote "Hello from 2022".

"Why are we doing this, Dad?" my daughter asked. Good question, I replied.

The basic kit I used to make my epoxy resin "fossil" (Credit: Richard Fisher)

The result: preserved toenails and bellybutton fluff for future generations to value (Credit: Richard Fisher)

When it was ready, 24 hours later, I considered dropping my makeshift resin fossil into the sea, knowing this had the best odds of deep burial. But the ocean has far too much plastic in it already, so I decided against it. Instead, I simply buried it in my garden, with the Jurassic Park theme-tune playing in my head as I dug up the soil.

Will my plastic-encased toenails survive the ages? Almost certainly not, but it was the simplest method I could think of to create a "fossil" without dying, chopping off an arm or removing a tooth. I also like to imagine that one day, someone will find it and wonder who had been motivated to leave behind this strange object.

Perhaps after I've lived a long and healthy life, I'll be lucky enough to become a whole true fossil myself – just like the trilobite sitting on my desk. I now know just how unlikely it is, but what more permanent legacy could there be?

*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish

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France24 - Monde

Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

Publié le : 18/02/2022 - 13:28

Caroline DE CAMARET

Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

DECRYPTAGE

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Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

BBC

We teach children to never pluck a flower or a leaf from a tree if you don't have any use for it

"This is our cave," said the man. He was tall with curly, shoulder-length hair and his lower lip was caked red with the areca nut he was chewing. An orange sarong was tied around his waist and a small axe was slung over his left shoulder. He pointed at a dimly lit rock shelter guarded by swaying trees.

"This is where the children lived," he said, gesturing to a dark corner, "and here, the men and women. You see the top there," he continued, showing a sun-lit platform sheathed by scattered boulders. "That's where our leader slept, and we burnt wild boars, deer and rabbits to eat."

Gunabandilaaththo belongs to the Vedda community, the earliest known aboriginal people of Sri Lanka. For centuries, his people were forest dwellers who foraged, hunted and lived in close-knit groups in caves in the dense jungles of Sri Lanka, relocating from one cave to another when someone from the group died. After one's death, they laid the body on the cave floor and covered it with leaves while gathering by a large tree to pray for the deceased; and offered wild meat, honey and wild tubers to their ancestors and the deities of the trees, rivers and jungles. "We prayed for their afterlife so that their souls will belong to the deities; they will look after us," he said.

Today, the Vedda live scattered in tiny settlements in the Hunnasgiriya hills in central Sri Lanka up to the coastal lowlands in the island's east. However, long before Indo-Aryans – who are now the dominant Sinhalese-Buddhist people – came to Sri Lanka from India around 543 BCE, the Vedda lived all around the island.

Despite being Sri Lanka's earliest inhabitants, many people know little to nothing about them. For many centuries, Veddas were stigmatised and oppressed by the Sinhalese rule, and limited only to tourist interest. Today Veddas are thought to account for less than 1% of the national population.

The late physician Richard Lionel Spittel was one of the foremost experts on the Vedda community (Credit: Zinara Rathnayake)

As with many indigenous groups, there's little evidence to suggest their origins. Archaeologists connect their gene pool to a prehistoric human called Balangoda Man, who lived 48,000-3,800 years ago and was named after the historical sites in the town of Balangoda – where his skeleton was first discovered – 160km from Colombo.

Gunabandilaaththo belongs to the Danigala Maha Bandaralage lineage of Vedda, a Sinhalese title given to them by the kings of the Kandyan kingdom (1476-1818). Originally, they lived in eastern Sri Lanka, in the Danigala mountain and the surrounding forests. But the construction of Senanayaka Samudra – the biggest man-made lake in Sri Lanka – in 1949, displaced this Vedda community.

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"We lost some of our original forest homes because of the reservoir," said Kiribandilaaththo, who also belongs to the Danigala Maha Bandaralage lineage. During that time, seven families from Danigala came to live in a cave in Rathugala village in eastern Sri Lanka, which Gunabandilaaththo had shown me earlier. "My ammilaaththo and appilaaththo (mother and father)... they were part of that group," he said.

"[The government] had asked our ancestors whether they liked to eat rice," Gunabandilaaththo added, explaining that the government encouraged them to relocate to Sinhalese villages for rice farming. Most Veddas agreed; those who did not – including the seven Rathugala families – received no compensation from the government.

Those that relocated had little choice but to assimilate into Sinhalese culture and intermarry with the Sinhalese. Because many Sinhalese people considered them backward and uncultured, most of them, Gunbandilaaththo said, changed their names to hide their Vedda heritage. Even their language evolved, adapting Sinhalese words to communicate with others.

Gunabandilaaththo guides visitors on hiking tours and demonstrates Vedda hunting skills (Credit: Zinara Rathnayake)

While the seven families who lived in the Rathugala cave held onto their traditions for a little longer, living in the jungle and hunting and foraging for food, they gradually mingled with Sinhalese farmers and Muslim traders from nearby towns. When food was scarce in the jungle, Gunabandilaatho's parents cultivated grains like corn, finger millet, mung beans and black-eyed peas. "We slowly started losing our way of life," he said.

But now, things are slowly changing, with the Vedda community reclaiming their heritage along with renewed interest in these first people of Sri Lanka. "The Sinhalese used to look down upon us," Gunabandilaaththo said, "but things have changed now. People are more educated, and they are interested in knowing about us."

The department of archaeology and the ministry of heritage built the Veddas Heritage Centre in Rathugala just before the pandemic, where Gunabandilaatho will be leading tours for visitors, starting in April.

Proud to share his culture and traditions, Gunabandilaattho took me into the centre's small mud cottages, which are next to the cave where their ancestors resided. One was decorated with black-and-white pictures captured by the physician Richard Lionel Spittel, who often visited the Vedda habitats in the early 1900s. Another was decked with pictures of caves, a map of their original homes and statues of Veddas. Visitors can also request to see traditional ritual dances or to listen to their prayers and music.

"We want to pass our cultural elements to our younger generations," Kiribandilaaththo said, explaining that he's happy to have the centre. Although briefly halted by the pandemic, Kiribandilaaththo conducts indigenous classes for 22 Vedda children every weekend at the centre, teaching them about their way of life and their language and traditions.

The Vedda lived all around the island, but are now only found in central Sri Lanka and the coastal lowlands (Credit: Oskanov/Getty Images)

"When we were small, our parents took us to the jungle. They showed us the caves, where to drink water, and how to find our food so we would never go hungry. They showed us the streams that never dried up. So, when we go to the jungle now, we can tell if an elephant or a wild bear is near us; we smell them," Gunabandilaaththo said. "We want to give the same knowledge to our small children."

Today, most Vedda people are Buddhists, but their animist beliefs are still deeply etched in them. "We teach children to never pluck a flower or a leaf from a tree if you don't have any use for it," Gunabandilaaththo said, "and never cut trees near a river stream because it will dry up."

Umayangana Pujani Gunasekara, an indigenous food researcher and author of Vedi Janayage Sampradayika Ahara Thakshnaya (Traditional Food Technology of the Sri Lankan Vedda), explained that for a long time, Veddas have been viewed as a tourist interest in Sri Lanka. The community in Dambana, a village 65km from Rathugala and home to the Vedda of Uru Warige lineage, for example, is heavily commercialised. "Most people complain that Veddas ask for money to even explain about their history and traditions," Gunasekara said. "But you can't blame them. When government regulations like Forest Ordinance came into place, they couldn't go hunting in the jungles. They lost their environmentally conscious traditional lifestyle and their access to foodways. So, they needed a way to survive."

Currently, Veddas in Dambana have to haggle to sell their crafts to tourists, who often visit the village to take photos with the chieftain.

"But, of course, authorities can have a tourism framework where it uplifts the community, both economically and socially, allowing them to preserve their heritage," Gunasekara said. Both Gunabandilaaththo and Kiribandilaaththo are also hopeful that tourism can bring a positive change to the community.

Kiribandilaaththo teaches Vedda children about their language and traditions (Credit: Zinara Rathnayake)

The newly opened Wild Glamping Gal Oya, where visitors can stay in luxury tents in the forests around Rathgula, is already doing that: 13 staffers, including the hotel's chef, are Vedda people from Rathugala, while the hotel's onsite organic farm employs several others. "Some of these young people used to move away for jobs, but they are working here now," said Gunabandilaaththo, who also guides hotel guests on hiking tours and sometimes takes visitors to Danigala, their original home. "People come from Colombo – and they are excited to know about our culture and hike our mountains with us.".

The Vedda staff members, who are mostly in their 20s, conduct cooking sessions for guests, preparing dishes stemming from their culinary traditions like smoked meat, wood-fired cassava roots and finger millet roti. That's because while many young Veddas know little of their heritage and traditions, a love for their cuisine remains strong. Many still go foraging in the jungle for days at a time, sleep in the caves, and fish and hunt wild animals to cook over fire. They bring back wild meat, honey and wild tubers.

"I still cook our food for my children and grandchildren," said Dayawathi, whose mother is Vedda and father is Sinhalese. She cooks curry for breakfast made of corn, wing beans, spine gourd and black-eyed peas, very different to the creamy vegetable curries made with coconut milk found in most island homes. While most Sri Lankan dishes are spice-laden, Dayawathi said she doesn't add spices. "Instead, we mash green chillies and make a paste and eat it with helapa, which is a soft, steamed traditional finger millet dough wrapped in leaves."

"For lunch, we sometimes add a piece of smoked meat to the same curry," Gunabandilaaththo added, explaining that they also preserve smoked wild meat in honey poured into a gourd. "I mostly eat steamed jackfruit and wild meat, and I've never been to the doctor," he said.

However, as the second chieftain of the Rathugala Veddas, Gunabandilaaththo understands that they need recognition and support. Not only does Sri Lanka not have specific laws to protect its indigenous people, but government acts continue to prevent them from accessing their traditional hunting grounds – and a 2017 UN Human Rights review highlighted that Veddas are economically and politically marginalised.

A carved granite slab at the Veddas Heritage Centre symbolises the Sun, Moon and their hunting grounds (Credit: Zinara Rathnayake)

"The government has always abandoned us. If they recognise us and our very existence, it would help us preserve our culture better," Gunabandilaaththo said, explaining that his community conducts a monthly meeting to talk about the need to preserve their traditions. Some young people feel strongly about their heritage, he said.

"We were here before King Wijaya [the first Aryan king] came. We are the oldest living inhabitants in the country – and I want everyone to know that we exist here. I want everyone to know that we have our language, and we want to take it forward."

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Opex 360

Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

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Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

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Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

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Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

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Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

France24 - Monde

Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

Publié le : 31/03/2022 - 20:32

Bahar MAKOOI Suivre

Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.  

L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros). 

Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes. 

Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.

Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul. 

Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre. 

"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis. 

"Ils ne feront jamais de concessions"

"Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.

Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.   

"Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".  

Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine. 

Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes 

"Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.  

"Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ces Taliban considèrent toute concession sur cette question comme une défaite de l'Occident, qui veut qu'ils scolarisent les jeunes filles dans le cadre de son désir constant de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".

Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.  

"Ne punissez pas tous les Afghans"  

Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf. 

"Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane". 

Avec AFP

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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

France24 - Monde

Cameroun : du pain sans blé, le pari gagnant d'un boulanger de Yaoundé

Publié le : 31/03/2022 - 16:15

Laura MOUSSET Suivre

Farine de patate douce, manioc, maïs... Depuis des années, Guy-Marcel Nganta propose du pain "made in Cameroun", sans blé. Depuis que la guerre en Ukraine fait flamber le prix de cette céréale, ce boulanger de Yaoundé a ainsi vu ses ventes plus que doubler.

Valeurs Actuelles

Tchétchènes, les diables de Poutine

Il y a un mois, sur la grande place de Grozny, le président tchétchène a réuni douze mille de ses meilleurs hommes pour un envoi théâtral, mais bien réel, vers le front ukrainien. Barbes longues, équipements de combat flambant neufs, armes lourdes, véhicules blindés, rien ne manque aux kadyrovtsy, appelés ainsi du nom d’Akhmat Kadyrov, leur fondateur, père de l’actuel président de la petite république du Caucase nord. “Akhmat Sila !” (“force à Akhmat !”) est leur cri de guerre, suivi invariablement d’un “Allahu akbar !” (“Dieu est le plus grand !”). Dans son discours ce jour-là, Ramzan Kadyrov met en garde : « Je veux donner des conseils à l’actuel président Zelensky, pour qu’il appelle notre président, le commandant suprême Vladimir Vladimirovitch Poutine et s’excuse de ne pas avoir fait un pas vers nous à temps. Faites-le pour sauver l’Ukraine. Demandez pardon et acceptez toutes les conditions posées par la Russie. » Une séquence de propagande largement relayée sur les réseaux sociaux russes et tchétchènes comme le canal Telegram Intel Slava Z.

Depuis le XIX e siècle, la figure du “bandit tchétchène” s’est imposée dans l’imaginaire collectif russe (Ukraine incluse). On menaçait à l’époque les enfants pas sages de l’arrivée imminente d’un individu de cet acabit. Au tournant des années quatre vingt-dix, la chute de l’URSS réveille l’indépendantisme des républiques du Caucase.

Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase

Vont suivre les effroyables guerres de Tchétchénie, qui seront la hantise des soldats russes. Dans ces conflits, on verra l’action des mafias russes qui gangrènent l’État, les services secrets du monde entier à la manœuvre et l’arrivée des djihadistes arabes. Ces derniers transforment une lutte d’abord nationaliste en conflit islamiste. Le danger de voir les 15 millions de musulmans de Russie faire scission devient une réalité. Arrivé au pouvoir, Vladimir Poutine réagit brutalement : « Nous irons buter les terroristes jusque dans les chiottes ! », déclare-t-il. Et ce n’était pas une image.

À Grozny, les hommes d’Akhmat Kadyrov forment un clan puissant, mais leur islam est l’islam traditionnel tchétchène, largement soufi. L’islam d’importation et l’arrogance croissante des mercenaires arabes, financés par les Turcs et différents fonds du Golfe, leur wahhabisme, les irritent de plus en plus. La rupture est vite consommée. Poutine en tire partie. Il négocie avec Kadyrov un statut d’autonomie de la Tchétchénie au sein de la Fédération de Russie. Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase, mettant fin à l’influence étrangère dans la région. Certains Tchétchènes les suivent. Ce sont eux qui combattent aujourd’hui dans les rangs de l’armée ukrainienne. Ce sont eux que Kadyrov appelle les sheitan (diables). Depuis, la Tchétchénie s’est reconstruite, apaisée, une bourgeoisie s’est même constituée à Moscou, où elle est considérée.

Avant cela, les kadyrovtsy ont mené sans pitié l’élimination des derniers wahhabites présents dans la République. Ramzan Kadyrov lui-même a pris part aux combats – il ne quitte d’ailleurs que rarement sa tenue militaire. Certaines ONG occidentales reprochent la persécution systématique des homosexuels en Tchétchénie jusqu’à ce jour. Cette question des droits de l’homme fait que Kadyrov est interdit de séjour aux États-Unis.

En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep.

Les kadyrovtsy ont été d’abord intégrés au ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie comme force de police auxiliaire. Depuis 2016, ils font partie de la Rosgvardiya (garde nationale créée à ce moment) qui comprend principalement des unités d’Omon (l’équivalent de nos gendarmes mobiles) et de SOBR, des forces d’intervention rapide, de type GIGN. À leurs qualités guerrières sont venues s’ajouter les formations reçues par les forces d’élites russes, du GRU (renseignement militaire) et des Spetsnaz (forces à destinations spéciales) Alpha et Vympel.

À ce titre, les Tchétchènes ont été déployés à partir de 2017 comme force de police militaire en Syrie dans le cadre du soutien apporté par Moscou à Damas. Partageant l’islam sunnite avec une grande partie des Syriens, cette force a été un atout sur le terrain. Selon des témoignages enregistrés d’anciens combattants de cette guerre, plusieurs éléments salafistes se sont rendus après avoir été interpellés en tchétchène par radio. En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep. Il a demandé la même chose pour l’Ukraine, les kadyrovtsy étant notamment déployés au siège de Marioupol. Comme sur le terrain, l’affrontement se fait également via les réseaux sociaux. De l’autre côté, les bataillons d’Azov, où l’on préfère les tatouages de croix gammée aux longues barbes. On y trempe les balles dans de la graisse de porc pour tuer les Tchétchènes. Une propagande à laquelle Kadyrov a répondu en invitant les gens d’Azov « à ne pas fuir et à attendre leur arrivée pour le vrai combat ».

Le paradoxe est ainsi qu’une force musulmane se tient désormais dans le même camp que la Russie. Cette même Russie que Vladimir Poutine décrit à l’envi comme le bastion des valeurs orthodoxes, recevant à cet égard l’appui du patriarche Cyrille. L’islam soufi du Caucase se retrouve finalement plus proche de l’orthodoxie chrétienne dans une alliance des traditions contre notre Occident libéral et progressiste, jugé décadent et auquel ils refusent de ressembler. Un phénomène à suivre, d’autant que les monarchies du Golfe, dans leur ensemble, ont refusé de condamner l’offensive russe en Ukraine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

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Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

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Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

France24 - Monde

La Russie annonce l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol

Publié le : 31/03/2022 - 06:45Modifié le : 31/03/2022 - 22:49

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La Russie a affirmé qu'un couloir humanitaire permettant l'évacuation de civils serait ouvert vendredi à Marioupol, grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine que les forces de Moscou essaient de conquérir depuis des semaines. Vladimir Poutine a, par ailleurs, signé un décret imposant aux acheteurs étrangers de payer en roubles les livraisons de gaz naturel à compter de vendredi. Retrouvez le fil du 31 mars.

  • 2 h 37 : des photos montrent des attaques russes contre des stocks de céréales en Ukraine

Des images du gouvernement américain que Reuters a pu consulter montrent ce qu'un responsable américain a décrit comme des dégâts causés à des installations de stockage de grain dans l'est de l'Ukraine.

Les deux images en noir et blanc montrent de longs bâtiments rectangulaires situés dans l'est de l'Ukraine, d'abord intacts en janvier, puis présentant des toits endommagés par ce qu'une légende nomme "cratères d'impact" en mars.

Le responsable américain, commentant ces images, a indiqué que les États-Unis avaient des informations selon lesquelles les forces russes endommageaient de manière répétée les installations de stockage de grain en Ukraine. "À la fin mars, au moins six installations de stockage de grain ont été endommagées par ces attaques", a-t-il déclaré.

  • 1 h 31 : l'UE va demander à la Chine de ne pas aider la Russie dans le conflit en Ukraine

Les dirigeants européens et chinois se réuniront vendredi à Bruxelles pour un premier sommet en deux ans, au cours duquel Bruxelles souhaite obtenir de Pékin l'assurance qu'il ne fournira pas d'armes à la Russie et n'aidera pas Moscou à contourner les sanctions occidentales imposées après l'invasion russe de l'Ukraine.

Des responsables européens au fait des préparatifs du sommet ont déclaré que toute aide apportée à la Russie porterait atteinte à la réputation internationale de la Chine et compromettrait ses relations avec ses principaux partenaires commerciaux, l'Europe et les États-Unis.

Les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Charles Michel, s'entretiendront avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, puis avec le président Xi Jinping.

  • 1 h 14 : la présidente du Parlement européen se rend à Kiev

Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, a indiqué jeudi soir sur Twitter qu'elle était "en route pour Kiev". En arrivant à destination, elle serait la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.

  • 0 h 41 : Zelensky dit que la situation est compliquée dans certaines régions, limoge de hauts responsables

Le président ukrainien a déclaré jeudi que la situation dans le sud du Donbass restait extrêmement compliquée et a répété que la Russie renforçait ses troupes près de la ville assiégée de Marioupol.

Lors d'une allocution vidéo, Volodymyr Zelensky a par ailleurs indiqué avoir limogé deux hauts responsables des services de sécurité nationales au motif qu'ils étaient des traîtres.

Le président ukrainien, qui a souvent recours à un langage imagé, a déclaré que les Russes étaient si mauvais et si désireux de détruire qu'ils semblaient venir d'un autre monde, "des monstres qui brûlent et pillent, qui attaquent et sont déterminés à tuer".

  • 23 h 46 : les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl avec des otages, selon Kiev

"En quittant la centrale nucléaire de Tchernobyl, les occupants russes ont pris avec eux des membres de la Garde nationale qu'ils retenaient en otages depuis le 24 février", a déclaré sur Telegram l'agence d'État ukrainienne Energoatom, citant des employés.

  • 22 h 41 : après des discussions en Ukraine, le chef de l'AIEA se rend en Russie

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) va s'entretenir, vendredi, avec de hauts responsables russes, après une visite en Ukraine, où le gendarme onusien du nucléaire espère envoyer des experts rapidement.

"@RafaelGrossi vient d'arriver à Kaliningrad pour des discussions demain (vendredi) avec de hauts responsables russes", a tweeté l'Agence, en publiant une photo de son directeur à la sortie de l'avion.

.@RafaelMGrossi is in Kaliningrad for talks w/ senior Russian officials tomorrow. This follows discussions with senior Ukrainian government officials yesterday to review steps that need to be taken to immediately deliver urgent nuclear safety and security assistance to #Ukraine.

March 31, 2022
  • 22 h 01 : les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl

Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu'ils occupaient depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, ont annoncé les autorités ukrainiennes.

"Il n'y a plus de personnes étrangères (au service) dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl", a indiqué sur Facebook l'agence d'État ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.

  • 21 h 40 : rien de "concret" signalant une "inflexion des Russes", selon Le Drian

Les forces russes en Ukraine ne montrent "aucun élément concret" de recul ni de désengagement en dépit des récentes déclarations du Kremlin, a estimé dans une interview au Figaro le ministre français des Affaires étrangères.

"Je ne vois aucun élément concret sur le terrain qui signale à ce stade une réelle et durable inflexion des Russes", a déclaré Jean-Yves Le Drian. "Même si la progression de leurs forces est plus lente que le Kremlin ne l'espérait, je n'ai remarqué aujourd'hui aucun recul significatif, ni même de réel cessez-le-feu".

  • 20 h 50 : la Russie annonce un couloir humanitaire vendredi à Marioupol

Le ministère russe de la Défense a annoncé l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol, ville du sud de l'Ukraine assiégée par l'armée russe, vers Zaporijjia, a rapporté l'agence de presse Tass.

Moscou dit répondre ainsi à une demande effectuée auprès du président russe, Vladimir Poutine, par le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz.

  • 20 h 17 : interdire les importations d'énergie russe plongerait l'Allemagne dans une crise historique

L'Allemagne pourrait connaître sa pire crise économique depuis près de 80 ans en cas d'arrêt ou de perturbations sur le long terme des importations de gaz et de pétrole russes, a déclaré le directeur général du groupe allemand BASF, l'un des plus grands consommateurs d'électricité du pays.

"Cela pourrait plonger l'économie allemande dans sa plus grande crise depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale", a dit Martin Brudermüller, le directeur général de BASF, au journal FAZ, ajoutant que cela constituait également une menace existentielle pour les PME allemandes.

  • 20 h 10 : Biden "sceptique" face aux annonces de Moscou d'un retrait partiel de ses troupes

Le président américain, Joe Biden, s'est dit "sceptique" face aux annonces de la Russie sur un retrait partiel de ses troupes pour concentrer l'offensive en Ukraine sur la région du Donbass, dans l'est du pays.

Il a par ailleurs estimé que Vladimir Poutine "semblait s'isoler", et a dit avoir "des indications selon lesquelles (le président russe) a limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers", tout en disant ne pas avoir de "preuves irréfutables".

  • 19 h 33 : la Russie annonce garder dans le pays tous les avions étrangers loués

Tous les avions étrangers loués se trouvant toujours en Russie, après la rupture des contrats de location occidentaux, vont rester dans le pays, a fait savoir le vice-Premier ministre russe, Youri Borisov, à la télévision publique.

Les sanctions occidentales imposées contre la Russie ont contraint des firmes occidentales à mettre fin à des contrats de location avec des compagnies aériennes russes. Plus de 500 appareils sont concernés.

  • 19 h 21 : le Pentagone table désormais sur un conflit "prolongé"

Le recentrage de l'effort de guerre russe sur le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit "prolongé", a prévenu un haut responsable du Pentagone.

Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (nord) et ont "abandonné" l'aéroport militaire de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, mais "nous continuons à penser que c'est un repositionnement", a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat.

  • 17 h 25 : Washington cible le secteur technologique russe

Washington a annoncé de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, visant cette fois le secteur technologique, dont le plus important fabricant russe de semi-conducteurs, afin, entre autres, d'empêcher le contournement des sanctions occidentales.

Le département américain du Trésor a indiqué qu'il ciblait "21 entités et 13 individus dans le cadre de sa répression contre les réseaux de contournement des sanctions (imposées au) Kremlin et des entreprises technologiques, qui jouent un rôle déterminant dans la machine de guerre de la Fédération de Russie".

  • 17 h 19 : la Russie sanctionne les dirigeants de l'UE et la plupart des députés européens

La Russie a annoncé interdire l'entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine.

"Les restrictions s'appliquent aux plus hauts dirigeants de l'Union européenne, y compris un certain nombre de commissaires européens et de chefs d'organes militaires européens, ainsi qu'à la vaste majorité des députés du Parlement européen, qui font la promotion de politiques antirusses", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

  • 16 h 10 : à Kharkiv, grande ville proche de la frontière russe, les bombardements se poursuivent. Le point avec notre envoyé spécial, Roméo Langlois

  • 16 h 07 : le Danemark va envoyer 800 soldats en Lettonie

Le Danemark va déployer 800 soldats en mai en Lettonie pour le compte de l'Otan, après avoir reçu la demande formelle de l'alliance atlantique, a annoncé jeudi la Première ministre danoise.

Après l'invasion de l'Ukraine et face aux vives tensions avec la Russie, Copenhague avait placé ce bataillon en alerte, en plus de renforts terrestres et aériens déjà envoyés dans les pays baltes et en Pologne.

  • 16 h 07 : de nombreux soldats russes quittent Tchernobyl, selon l'Ukraine

De nombreux soldats russes déployés sur le site nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine, ont quitté les lieux et se dirigent vers la frontière biélorusse, annonce jeudi la compagnie nucléaire ukrainienne Energoatom.

Seule une poignée de militaires restent déployés sur le site de la centrale nucléaire à l'arrêt depuis l'accident de 1986, dont ils se sont emparés aux premiers jours de l'offensive russe contre l'Ukraine à la fin février.

  • 15 h 58 : l'Europe continuera à payer le gaz russe en euros ou dollars, assure Scholz

Les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est "écrit dans les contrats", a répondu Olaf Scholz à Vladimir Poutine, qui exige des paiements en roubles.

"Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars", a expliqué le chancelier allemand lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. "J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi" et "les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront", a-t-il ajouté.

  • 15 h 44 : la France et l'Allemagne se "préparent" à un arrêt potentiel des livraisons de gaz russe

L'Allemagne et la France se "préparent" à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, ce que les Européens refusent, a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, à Berlin.

"Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n'y aura plus de gaz russe (...) c'est à nous de préparer ces scénarios là, et nous les préparons", a-t-il détaillé, lors d'une conférence de presse avec le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck.

  • 15 h 40 : Moscou ne livrera pas de gaz aux clients occidentaux refusant de payer en roubles

Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré avoir signé un décret imposant aux acheteurs étrangers de payer en roubles les livraisons de gaz naturel à compter de vendredi, et prévoyant la suspension des contrats en cours s'ils n'obtempèrent pas.

Les sociétés importatrices de gaz devront ouvrir un compte en roubles dans une banque russe pour se soumettre à cette nouvelle condition, a ajouté Vladimir Poutine, qui a présenté cette mesure comme un moyen de renforcer la "souveraineté" de la Russie face aux sanctions occidentales, dont le gel d'une partie des avoirs de sa banque centrale.

  • 14 h 51 : "La paix a plus de valeur que les diamants, le pétrole et le gaz" russes, affirme Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien a appelé la Belgique à livrer des armements pour aider son peuple à combattre les troupes russes, notamment à Marioupol, jugeant la paix plus importante que le commerce avec la Russie.

Volodymyr Zelensky a fait une allusion au commerce de diamants, dont la ville belge d'Anvers est une place forte en Europe. "Je pense que la paix a beaucoup plus de valeur que les diamants, que les accords avec la Russie, que les bateaux russes dans les ports, plus aussi que le pétrole et le gaz russes, donc aidez-nous !", a-t-il lancé au Parlement belge.

  • 13 h 37 : plus de 4 millions de réfugiés, une "crise humanitaire massive"

Quelque 40 000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter ces dernières 24 heures aux plus de quatre millions ayant fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine. Cet exode est, slon l'ONU, une crise humanitaire massive. Le point à Medyka, à la frontière polonaise, avec notre envoyé spéciale, Pauline Godart. 

  • 13 h 19 : l'Otan s'attend à des "offensives supplémentaires"

Les forces russes "ne se retirent pas mais se repositionnent" en Ukraine et l'Otan s'attend à des "offensives supplémentaires" de la part de Moscou, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.

"Selon nos informations", la Russie "essaie de regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass, et dans le même temps, elle maintient la pression sur Kiev et d'autres villes", a estimé Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse. Moscou avait dit mardi réduire "radicalement" son activité en direction de Kiev et Tchernihiv.

  • 13 h 15 : des employés ukrainiens Leroy-Merlin en guerre ouverte contre la filiale 

Après le bombardement d'un magasin Leroy-Merlin à Kiev le 20 mars, des employés ukrainiens de l'enseigne appellent la maison-mère à cesser ses activités commerciales avec la Russie. Ce qu'elle a refusé de faire. Notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg, a rencontré certains salariés. 

  • 12 h 09 : Londres sanctionne des "propagandistes et médias d'État" russes

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi une nouvelle série de 14 sanctions visant des "propagandistes et médias d'État" russes, dont les propriétaires de RT et Sputnik pour contrer les "mensonges" du Kremlin en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

"La guerre (du président russe Vladimir) Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges", a indiqué la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss dans un communiqué, "et ce dernier train de sanctions en date vise les propagandistes éhontés qui véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine".

  • 11 h 22 : le CICR prêt à diriger les opérations d'évacuation des civils piégés à Marioupol

Le Comité international de la Croix-Rouge s'est dit prêt "à diriger" les opérations d'évacuation des civils assiégés dans la ville de Marioupol à partir de vendredi, à condition d'avoir les garanties nécessaires, selon un communiqué de l'organisation.

Le ministère russe de la Défense avait annoncé mercredi soir un cessez-le-feu ce jeudi et l'ouverture de couloirs d'évacuation des civils, qui sont piégés depuis des semaines dans la ville pilonnée par les forces russes.

  • 9 h 24 : rencontre possible des chefs de diplomatie russe et ukrainien "d'ici une ou deux semaines"

Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kuleba, pourraient se rencontrer "d'ici une ou deux semaines" a assuré jeudi leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu.

"Il pourrait y avoir une réunion à plus haut niveau, au moins entre les ministres d'ici une ou deux semaines", a-t-il déclaré dans un entretien télévisé, ajoutant qu'il était "impossible d'avancer une date" et sans précision de lieu.

  • 8 h 45 : Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol

Kiev s'apprête à envoyer jeudi 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol, ville assiégée du sud-est de l'Ukraine où Moscou a annoncé une trêve, a annoncé Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne.   

"Cette nuit, nous avons été informés par le Comité international de la Croix Rouge que la Russie (CICR) était prête à ouvrir l'accès aux convois humanitaires depuis Marioupol", en direction de la ville de Zaporojie, via Berdiansk, a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur Telegram.  "Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus", a-t-elle ajouté. Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol, a-t-elle précisé.

"Il est vital que ces opérations puissent avoir lieu. Les vies de dizaines de milliers de personnes à Marioupol en dépendent", a insisté l'organisation depuis Genève, disant espérer un lancement dès vendredi.

  • 6 h 44 : les conseillers de Poutine craignent de lui dire la vérité, selon le renseignement britannique

Les conseillers du président russe Vladimir Poutine "ont peur de lui dire la vérité" sur sa stratégie de guerre "défaillante" en Ukraine, a affirmé jeudi le directeur des renseignements britanniques (GHQ), Jeremy Fleming, dans un discours à l'Université nationale australienne de Canberra.

"Nous avons vu des soldats russes – à court d'armes et le moral en berne – refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion", a énuméré Jeremy Fleming. Ces remarques font écho à celles des renseignements américains publiés par la Maison Blanche la veille, indiquant que Vladimir Poutine était "mal informé" par ses conseillers sur l'évolution de l'opération russe.

  • 6 h 37 : un cessez-le-feu à Marioupol

Un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, débute dès 10 h (9 h à Paris) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol. Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie.

"Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)", a précisé le ministère russe de la Défense.

  • 6 h 30 : une nouvelle offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine

Les forces ukrainiennes se préparent à une nouvelle offensive russe dans l'est de l'Ukraine, alors que Moscou y renforce ses troupes après avoir subi des revers près de Kiev, a déclaré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui reste sur ses gardes. 

Lors d'une allocution vidéo, le président ukrainien a déclaré que le départ des forces russes des alentours de Kiev et Tchernihiv n'était pas la conséquence d'un retrait mais plutôt "du travail de nos défenseurs". Il a ajouté que l'Ukraine voyait "un renforcement des forces russes en vue de nouvelles frappes sur le Donbass et nous nous y préparons".

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Quand l'armée russe utilise les enlèvements pour intimider les Ukrainiens

DÉCRYPTAGE

"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens

L'Entretien de France 24

Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol pour évacuer des civils

Ce mercredi 30 mars marque le 35e jour de la guerre en Ukraine. Un nouveau cessez-le-feu doit premettre l’ouverture d’ un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. « Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge », a indiqué le ministère russe dans un communiqué.

Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils

Le ministère russe de la Défense annonce l’instauration d’un « régime de silence », à partir de 10 heures (heure locale), ce jeudi 31 mars, dans le port assiégé de Marioupol afin d’évacuer des civils, rapporte Le Figaro. Cette mesure doit permettre d’ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie, selon le ministère.

La France ne voit « pas de percée » dans les négociations russo-ukrainiennes

« La guerre continue. Pour l’instant il n’y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté » dans les négociations russo-ukrainiennes, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, relaie BFMTV.

Emmnauel Macron condamne le bombardement d’un bâtiment de la Croix-Rouge

Le président de la République a réagi après que l’armée russe a bombardé un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol, rapporte Le Figaro. « Le CICR est un acteur neutre et impartial, qui ne peut être pris pour cible. Pas plus que les civils, les soignants ou les malades. À nouveau, avec force : trêve et respect du droit humanitaire ! », a-t-il écrit sur Twitter.

Biden évoque des capacités militaires « supplémentaires » pour l’Ukraine

Le président des États-Unis a appelé, ce mercredi 30 mars, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour évoquer des capacités militaires « supplémentaires » nécessaires pour aider l’armée ukrainienne à « défendre son pays », relate BFMTV.

Au moins 200 habitants dans la banlieue nord-ouest de Kiev

Théâtre de féroces combats, 200 civils ont été tués depuis le début de l’invasion russe dans la ville d’Irpin, a annoncé le maire Oleksandre Markouchine, relaie Le Figaro. « Au moment le plus fort des hostilités, quand il y avait des bombardements toute la journée, les gens ont simplement été enterrés dans les jardins ou encore dans les parcs. Je pense qu’environ 200 ou 300 personnes sont mortes malheureusement », a-t-il affirmé.

Des bombardements sur un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol

Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, au sud-est de l’Ukraine, relate BFMTV. « Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol. Pour l’instant, nous n’avons pas d’informations concernant les victimes », a indiqué Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.

Les pourparlers n’ont rien donné de « prometteur », assure le Kremlin

Après les négociations à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a indiqué que les pourparlers n’avaient rien donné de « très prometteur », relate BFM TV. « Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d’une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir », a confirmé Dmitri Peskov à la presse. Volodymyr Zelensky avait pourtant assuré avoir reçu des signaux « positifs » après les négociations. 

Quatre millions de réfugiés ukrainiens

Le nombre de réfugiés ukrainiens a dépassé les 4 millions, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, exactement 4 019 287 Ukrainiens ont quitté leur pays. La Pologne accueillerait déjà 2,3 millions de réfugiés, relate BFM TV

La ville de Tcherniguiv « bombardée toute la nuit »

Le gouverneur de la région du nord de l’Ukraine a annoncé sur Telegram ce mercredi 30 mars que des bombardements ont eu lieu « toute la nuit » dans la ville de Tcherniguiv. Et ce, malgré la promesse de la Russie de réduire son offensive dans cette zone, relate BFM TV. Des infrastructures civiles auraient été détruites selon le gouverneur. La ville de Tcherniguiv serait privée d’eau et d’électricité.

Washington prévient les Américains en Russie d’un risque d’arrestation

Le département d’Etat a averti ses ressortissants américains, installés ou situés en Russie, qu’ils risqueraient une « arrestation ». Et ce, à cause de la position des Etats-Unis dans la guerre en Ukraine, relate BFM TV. Washington a évoqué « la possibilité de harcèlement de citoyens américains » par les autorités russes, « y compris (d)’arrestation ». Le département d’Etat a également rappelé aux Américains de ne pas se rendre en Russie, ou de quitter immédiatement le pays.

Plus de 5 200 élèves ukrainiens scolarisés en France

Le ministère de l’Éducation nationale a indiqué, mardi 29 mars, que 5 266 élèves ukrainiens étaient actuellement scolarisés en France, rapporte Le Figaro. Un chiffre qui se serait « multiplié par 20 depuis le 8 mars ». D’ici la semaine prochaine, le nombre d’enfants venus d’Ukraine scolarisés en France pourrait même doubler, passant la barre des 10 000. Le ministère a assuré avoir « encore de la capacité d’accueil » pour ces élèves.

Une levée des sanctions possible si la guerre est « terminée »

À la suite d’une nouvelle session de négociations entre la Russie et l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a indiqué dans une vidéo partagée sur Telegram qu’une levée des sanctions à l’encontre de Moscou ne sera possible que lorsque la guerre sera « terminée », relaie BFM TV. Le président ukrainien s’est montré très clair dans son message : « Il ne faut pas s’attendre à ce que les négociations entraînent la levée des sanctions contre la Fédération de Russie. Cette question-là ne peut être envisagée qu’une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous. » 

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

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Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

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Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

une tribune

« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

défense aérienne

Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

France24 - World

Ukrainian refugee crisis: Women and children at risk from human traffickers

Issued on: 01/04/2022 - 17:12

Annette Young Follow

As the war in Ukraine continues, Europe is facing its fastest-growing refugee crisis since World War II. With the majority being women and children, there are growing concerns that they're a target for sex traffickers. Annette Young talks to Céline Schmitt from the UNHCR. Also how women villagers in Niger are being educated about the role they can play in the fight against jihadists.

war in ukraine

Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

On the Ground

Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

On the ground

More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

Valeurs Actuelles

Trump demande à Poutine de révéler des informations sur le fils de Biden qui a travaillé en Ukraine

Plus d’un an après sa défaite à l’élection présidentielle, Donald Trump tente toujours de déstabiliser Joe Biden. L’ancien président américain est revenu sur les accusations, qu’il a n’a cessé de répétées, concernant les activités de Hunter Biden durant son passage dans un groupe gazier en Ukraine. L’ex-chef d’Etat prétend que le fils de Joe Biden aurait perçu illégalement 3,5 millions de dollars, rapporte CNews.

Donald Trump en appelle à Vladimir Poutine

Dans une interview diffusée mardi par le média Real America’s Voice, Donald Trump assure que Hunter Biden et sa « famille » ont reçu « beaucoup d’argent » de la part de l’épouse d’un maire de Moscou en 2014.  « Elle lui a donné 3,5 millions de dollars. Etant donné que Poutine n’est pas exactement un ‘fan’ de notre pays […] Je pense qu’il aurait la réponse et qu’il devrait la rendre publique », a-t-il affirmé. 

Lors de la campagne présidentielle en 2020, le candidat des républicains avait déjà demandé à Joe Biden, « pourquoi, par curiosité, la femme du maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à votre fils ». Le candidat démocrate avait réfuté les accusations.

Lorsque Joe Biden était vice-président des États-Unis, Hunter Biden est devenu l’une des cibles favorites de Donald Trump qui lui reproche ses intérêts économiques en Ukraine et en Chine. Pour fragiliser la position de l’ancien membre du gouvernement de Barack Obama, le milliardaire américain l’a même accusé d’avoir obtenu le limogeage d’un procureur ukrainien pour protéger l’entreprise gazière Burisma de poursuites pour corruption. Pour répondre aux attaques, l’opposition démocrate avait tenté de désister Donald Trump pour avoir fait pression sur l’Ukraine afin qu’elle enquête sur son rival politique et les activités commerciales de son fils.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

En Algérie, Antony Blinken dénonce l'impact dans le monde arabe de l'invasion russe en Ukraine

Publié le : 31/03/2022 - 11:10

FRANCE 24 Suivre

Antony Blinken a affirmé mercredi que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusqu'à dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé. Le secrétaire d'État américain achevait en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale de plusieurs jours.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a affirmé, mercredi 30 mars, que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusqu'à dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé, en achevant en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale.

Arrivé en provenance du Maroc, le rival régional de l'Algérie, Antony Blinken s'est entretenu à Alger avec son homologue Ramtane Lamamra avant d'être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.

Le chef de la diplomatie américaine avait participé à l'ouverture de sa tournée régionale en début de semaine en Israël, dans un kibboutz du désert du Néguev, à une rencontre inédite avec ses homologues israélien et ceux de quatre pays arabes, dont le Maroc.

Bien que l'Algérie, fervente soutien des Palestiniens, y soit farouchement hostile, Antony Blinken a affirmé lors d'une conférence de presse à Alger que Washington entendait "soutenir cette normalisation (israélo-arabe) et encourager d'autres pays à s'y joindre".

Mais son principal message a porté sur la guerre en Ukraine.

"Dans le cas de l'Ukraine, il y a un agresseur évident et une victime évidente et il est important de se tenir aux côtés de la victime", a-t-il affirmé alors que plusieurs pays de la région, dont l'Algérie, se sont gardés de critiquer la Russie, de crainte de compromettre leurs relations avec Moscou.

Pour appuyer son message, le chef de la diplomatie américaine a affirmé que l'invasion russe de l'Ukraine avait eu un impact direct sur la région, avec la hausse des prix que la guerre a occasionnée.

"Hausse des prix des produits alimentaires"

"Je pense que l'impact est ressenti. Même si le conflit se déroule loin de la région, en Europe, il a un impact direct sur la vie des peuple de la région notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires, en particulier le blé", a-t-il dit.

"J'ai compris de mes discussions avec de nombreux collègues ces derniers jours que cette douleur est ressentie d'une manière aiguë dans cette région. La plupart des pays importent au moins la moitié de leur blé", dont la Russie et l'Ukraine sont parmi les principaux fournisseurs, a-t-il ajouté.

Sa visite survient alors que les relations entre l'Algérie et le Maroc traversent une grave crise, au cœur de laquelle se trouve la question du territoire disputé du Sahara occidental, qui oppose depuis des décennies Rabat aux indépendantistes sahraouis soutenus par Alger.

S'il avait réitéré à Rabat le soutien américain au plan d'autonomie --"sérieux, crédible et réaliste"-- présenté par le Maroc pour régler le "différend", il s'est gardé de le faire à Alger, dans un apparent souci de ne pas froisser ses hôtes.

Il s'est ainsi contenté d'affirmer que Washington "continue de soutenir les efforts de l'ONU" et de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura. "Il n'y a pas eu de changement dans notre position".

L'administration Biden s'est montrée jusqu'à présent moins empressée que la précédente --celle de Donald Trump-- qui avait promis en décembre 2020 d'ouvrir un consulat à Dakhla, au Sahara occidental, en reconnaissant la souveraineté marocaine sur ce territoire en contrepartie de la normalisation de relations entre le Maroc et Israël.

La crise entre les deux poids lourds du Maghreb a culminé avec la rupture de leurs relations diplomatiques en août 2021 à l'initiative d'Alger.

À la suite de cette rupture, l'Algérie a fermé en octobre le gazoduc Maghreb-Europe acheminant du gaz algérien à l'Espagne et transitant par le Maroc.

Selon des informations de presse, l'Algérie a opposé une fin de non-recevoir à une demande américaine d'augmenter l'acheminement de gaz vers l'Europe en rouvrant ce gazoduc Maghreb-Europe lors d'une récente visite de la sous-secrétaire d'État américaine Windy Sherman à Alger.

Antony Blinken n'a pas évoqué ce dossier lors de sa conférence de presse.

Avec AFP

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La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

La chronique de l’éco

L'inquiétude des pays d'Afrique du Nord face à l'envolée des prix du blé

Valeurs Actuelles

“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

Plus de la moitié des voitures concernées

Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

Too Fast, too Furious ?

Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

Vers une tension sociale

Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

Quelles solutions ?

Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

Le retour en force des voitures de collection

L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

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France24 - Monde

En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

Publié le : 31/03/2022 - 17:04Modifié le : 31/03/2022 - 17:07

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Les Nations unies ont appelé, jeudi, la communauté internationale à soutenir l'Afghanistan et à mettre fin à la "spirale de la mort" menaçant l'économie du pays, lors d'une conférence de donateurs. Le secrétaire général de l'ONU s'est également alarmé des moyens de survie de certains Afghans, qui "vendent leurs enfants et des parties de leur corps pour nourrir leur famille".

L'ONU au chevet de l'Afghanistan. L'organisation internationale a appelé le monde, jeudi 31 mars, à soutenir financièrement Kaboul pour rompre une "spirale de la mort" qui menace son économie.

Les Nations unies tentaient de mobiliser 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) pour le pays gouverné par les Taliban depuis août 2021 et en plein effondrement économique, lors d'une conférence des donateurs, co-organisée par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar.

L'organisation espère ainsi tripler le montant demandé en 2021, dans le plus grand appel de fonds jamais lancé pour un seul pays, alors qu'elle n'a jusqu'à présent obtenu que 13 % de la somme nécessaire.

Dans le discours d'ouverture, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à une "action immédiate" sans laquelle "nous faisons face à une crise de la faim et de malnutrition en Afghanistan".

"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a-t-il mis en garde. Certains "vendent déjà leurs enfants et des parties de leur corps pour nourrir leur famille", s'est-il alarmé.

"Les pays riches et puissants ne peuvent pas ignorer les conséquences de leurs décisions"

Les Taliban ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août 2021, après le retrait précipité des forces étrangères dirigées par les États-Unis. La crise humanitaire dans le pays s'est rapidement aggravée depuis.

L'ONU plaide depuis des mois pour un allègement des sanctions occidentales infligées à Kaboul depuis le retour au pouvoir des insurgés. Près de 9,5 milliards de dollars de la banque centrale afghane sont gelés depuis août par Washington.

"Les pays riches et puissants ne peuvent pas ignorer les conséquences de leurs décisions sur les plus vulnérables", a estimé Antonio Guterres. "La communauté internationale doit trouver des moyens d'épargner le peuple afghan".

Les Taliban ont suscité l'indignation, la semaine dernière, en ordonnant la fermeture des écoles secondaires de filles quelques heures seulement après avoir autorisé leur réouverture pour la première fois depuis leur prise de pouvoir. "Il n'y a tout simplement aucune justification pour une telle discrimination", a affirmé Antonio Guterres.

Tout en condamnant ces fermetures, les Nations unies et les pays co-organisateurs de la conférence ont insisté sur le fait que la communauté internationale ne devait pas abandonner le peuple afghan, dont 60 % dépend de l'aide internationale. 

Le coordinateur humanitaire des Nations unies, Martin Griffiths, a averti que les services de base comme la santé et l'éducation étaient désormais "à genoux", tandis que des millions de personnes n'avaient pas accès au travail et contractaient des prêts pour survivre, 80 % des dépenses des ménages étant consacrées à la nourriture. Le pays subit en outre sa pire sécheresse depuis des décennies.

Donner aux Afghans "un espoir pour l'avenir"

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a déclaré qu'il était important pour les Taliban d'entendre de la part du monde musulman que "les enseignements de l'islam ne confinent pas les femmes".

"Nous devons condamner très fermement et parler très clairement aux Taliban de toute violation des droits humains, mais nous ne devons pas non plus abandonner l'Afghanistan. Nous avons abandonné l'Afghanistan une fois, et nous savons quel en a été le résultat", a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni s'est engagé à verser 380 millions de dollars au cours du prochain exercice financier, et qu'au moins 50 % de cette aide serait destinée aux femmes et aux filles. 

Majed Al-Ansari a déclaré que l'objectif de la conférence était de donner aux Afghans "un espoir pour l'avenir" en se regroupant pour assurer la survie et le respect des droits de l'Homme dans le pays. "L'Afghanistan peut être une cause perdue ou une lueur d'espoir", a-t-il déclaré. 

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

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France24 - World

Kyiv City Ballet founders on receiving refuge at Paris's Châtelet Theatre

Issued on: 01/04/2022 - 16:54

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The Kyiv City Ballet company arrived in France the day before war broke out in Ukraine. Its dancers became exiles overnight. Paris has given them refuge with a residency at the city's Châtelet Theatre. The founders, Ivan Kozlov and Ekaterina Kozlova, created the troupe 10 years ago. They join Eve Jackson in the studio to discuss their unique situation and the importance of using culture as a peaceful weapon.

>> Stranded by war, Ukraine's Kyiv City Ballet offered residency in Paris

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Valeurs Actuelles

Pouvoir d’achat, le grand enfumage

À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

L’énergie, principal moteur de l’inflation

Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

Le transport change de braquet

S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

La construcción de Vladimir Putin

El recorrido de 22 años en los que el líder de Rusia pasó de estadista a tirano.

El presidente Vladimir Putin durante una entrevista con el New York Times en 2003Credit...James Hill para The New York Times

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Por Roger Cohen

PARÍS — El 25 de septiembre de 2001, el presidente ruso Vladimir Putin se dirigió al Parlamento alemán en lo que llamó “el idioma de Goethe, Schiller y Kant”, aprendido durante su estancia en Dresde, Alemania, como oficial del KGB. “Rusia es una nación europea amiga”, declaró. “La paz estable en el continente es un objetivo primordial para nuestra nación”.

El líder ruso, que el año anterior, a los 47, había sido elegido tras un ascenso meteórico desde la oscuridad, pasó a describir los “derechos y libertades democráticos” como el “objetivo clave de la política interior de Rusia”. Los miembros del Bundestag se pusieron de pie para aplaudir la reconciliación que Putin parecía encarnar en Berlín, una ciudad que durante mucho tiempo simbolizó la división entre Occidente y el mundo totalitario soviético.

Norbert Röttgen, un representante de centroderecha que durante varios años dirigió la Comisión de Asuntos Exteriores del Parlamento, fue una de las personas que se levantó para aplaudir la intervención del líder ruso. “Putin nos cautivó”, dijo. “Su voz era bastante suave, en alemán, una voz que te tienta a creer lo que te dicen. Teníamos ciertos motivos para pensar que había una perspectiva viable de unión”.

Hoy, esa unión está hecha trizas. Ucrania arde, asolada por el ejército invasor que Putin envió para demostrar su convicción de que la nacionalidad ucraniana es un mito. Más de 3,7 millones de ucranianos se han convertido en refugiados; la cifra de muertos se incrementa en una guerra de más de un mes de duración y esa voz ronroneante de Putin se ha transformado en el furioso discurso de un hombre encorvado que tacha de “escoria y traidores” a cualquier ruso que se resista a la violencia de su cada vez más estricta dictadura.

Este mes, Putin prometió que a sus opositores —una “quinta columna” manipulada por Occidente— no les irá bien, mientras hacía una mueca por el estancamiento de la guerra relámpago que tenía prevista en Ucrania. Los verdaderos rusos, dijo, “los escupirían como un mosquito que se les metió en la boca por casualidad” y así lograrán la “necesaria autodepuración de la sociedad”.

Este distaba de ser el lenguaje de Kant y era más bien el de la exaltación nacionalista fascista mezclada con la juventud de Putin en San Petersburgo, tan dura y pendenciera.

Entre estas voces de razón e incitación, entre estos hombres en apariencia diferentes, se encuentran 22 años de poder y cinco presidentes de Estados Unidos. Mientras China ascendía, mientras Estados Unidos luchaba y perdía sus guerras eternas en Irak y Afganistán, mientras la tecnología conectaba al mundo en una red, un enigma ruso comenzaba a formarse en el Kremlin.

¿Se equivocaron Estados Unidos y sus aliados, por exceso de optimismo o ingenuidad, con Putin desde el principio? ¿O con el tiempo se transformó en el belicista revanchista de la actualidad, ya sea por la percepción de una provocación occidental, por la acumulación de agravios o por la vertiginosa intoxicación de un gobierno prolongado y —desde el inicio de la pandemia de COVID-19— cada vez más aislado?

Putin es un enigma, pero también es una figura tremendamente pública. Visto desde la perspectiva de su temeraria apuesta en Ucrania, surge la imagen de un hombre que aprovechó para considerar casi todos los movimientos de Occidente como un desprecio a Rusia, y quizás también a sí mismo. A medida que aumentaban los agravios, poco a poco, año a año, la diferencia se difuminaba. En efecto, se convirtió en el Estado, se fusionó con Rusia, sus destinos se fundieron en una visión cada vez más mesiánica de la restauración de la gloria imperial.

De las cenizas del imperio

“Creo que, para Putin, la tentación respecto a Occidente era que lo veía como instrumento para construir una gran Rusia”, dijo Condoleezza Rice, la exsecretaria de Estado que se reunió varias veces con Putin durante la primera fase de su gobierno. “Siempre estuvo obsesionado con los 25 millones de rusos atrapados fuera de la Madre Rusia por la desintegración de la Unión Soviética. Una y otra vez lo planteó. Por eso, para él, el fin del imperio soviético fue la mayor catástrofe del siglo XX”.

Pero si el resentimiento irredentista estaba al acecho, junto con la sospecha de un espía soviético hacia Estados Unidos, Putin tenía otras prioridades iniciales. Era un patriota servidor del Estado. La Rusia poscomunista de la década de 1990, gobernada por Boris Yeltsin, el primer líder del país elegido libremente, se había desmoronado.

En 1993, Yeltsin ordenó bombardear el Parlamento para reprimir una insurgencia; murieron 147 personas. Occidente tuvo que proporcionar a Rusia ayuda humanitaria, tan grave era su colapso económico y tan generalizada su pobreza extrema que grandes sectores industriales fueron vendidos por un precio irrisorio a una clase emergente de oligarcas. Para Putin, todo esto representaba el caos. Una humillación.

“Odiaba lo que le ocurría a Rusia, odiaba la idea de que Occidente tuviera que ayudarla”, dijo Christoph Heusgen, principal asesor diplomático de la excanciller alemana Angela Merkel entre 2005 y 2017. El primer manifiesto político de Putin para la campaña presidencial de 2000 consistía en revertir los esfuerzos de Occidente por transferir el poder del Estado al mercado. “Para los rusos”, escribió, “un Estado fuerte no es una anomalía contra la que luchar”. Al contrario, “es la fuente y el garante del orden, el iniciador y el principal motor de cualquier cambio”.

Pero Putin no era marxista, aunque reinstaurara el himno nacional de la época de Stalin. Había visto el desastre de una economía planificada centralizada, tanto en Rusia como en Alemania Oriental, donde sirvió como agente del KGB entre 1985 y 1990.

El nuevo mandatario trabajaría con los oligarcas creados por el caótico capitalismo de libre mercado y el clientelismo, siempre y cuando le demostraran una lealtad absoluta. De no ser así, serían expulsados. Si esto era una democracia, era una “democracia soberana”, una frase adoptada por los principales estrategas políticos de Putin, que hace hincapié en la segunda palabra.

Marcado, hasta cierto punto, por su ciudad natal, San Petersburgo, construida por Pedro el Grande a principios del siglo XVIII como una “ventana hacia Europa”, y por su experiencia política inicial allí, desde 1991, cuando trabajaba en la alcaldía para atraer inversiones extranjeras, Putin parece haberse abierto con cautela a Occidente al principio de su mandato.

En el año 2000, habló con el expresidente Bill Clinton de la posibilidad de que Rusia entrara en la OTAN, una idea que nunca llegó a concretarse. Conservó un acuerdo de asociación de Rusia con la Unión Europea firmado en 1994. En 2002 se creó un Consejo OTAN-Rusia. El hombre de San Petersburgo rivalizaba con el Homo Sovieticus.

Se trataba de un delicado acto de equilibrio, para el que el disciplinado Putin estaba preparado. “Nunca hay que perder el control”, le dijo al director de cine estadounidense Oliver Stone en The Putin Interviews, un documental de 2017. Una vez se describió a sí mismo como “un experto en relaciones humanas”. Los legisladores alemanes no fueron los únicos que se dejaron seducir por este hombre de rasgos impasibles e intención implacable, perfeccionados como agente de inteligencia.

“Hay que entender que viene del KGB, mentir es su profesión, no es un pecado”, comentó Sylvie Bermann, embajadora de Francia en Moscú de 2017 a 2020. “Es como un espejo, se adapta a lo que ve, de la forma en que fue entrenado”.

Pocos meses antes del discurso en el Bundestag, Putin conquistó al expresidente George W. Bush, quien, tras su primer encuentro en junio de 2001, dijo que había mirado a los ojos del presidente ruso y que le había parecido “muy directo y digno de confianza”. Yeltsin, igualmente convencido, ungió a Putin como su sucesor apenas tres años después de su llegada a Moscú en 1996.

“Putin se orienta de forma muy precisa hacia una persona”, me dijo en una entrevista en 2016 en Washington Mijaíl Jodorkovski, quien era el hombre más rico de Rusia antes de cumplir una década en una colonia penal siberiana y de que su empresa fuera disuelta por la fuerza. “Si quiere caerte bien, te caerá bien”.

La última vez que vi a Jodorkovski, en Moscú en octubre de 2003, fue pocos días antes de su detención por agentes armados por cargos de malversación. Me había hablado entonces de sus audaces ambiciones políticas, un delito de lesa majestad inaceptable para Putin.

El ascenso del autócrata

La finca presidencial boscosa de las afueras de Moscú era cómoda pero no ornamentada. En 2003, los gustos personales de Putin aún no eran de grandiosidad palaciega. Los guardias de seguridad paseaban por el lugar, mirando con atención los televisores que mostraban modelos de moda en las pasarelas de Milán y París.

Putin, como le gusta hacer, nos hizo esperar durante muchas horas. Parecía una pequeña demostración de superioridad, una pequeña descortesía que infligiría incluso a Rice, similar a la de llevar a su perro a una reunión con Merkel en 2007, cuando sabía que a ella le daban miedo los perros.

“Entiendo por qué tiene que hacer esto”, dijo Merkel. “Para demostrar que es un hombre”.

Cuando por fin comenzó la entrevista con tres periodistas del New York Times, Putin se mostró cordial y concentrado, cómodo en su fuerte dominio de los detalles. “Estamos firmemente en el camino del desarrollo de la democracia y de la economía de mercado”, dijo, y añadió: “por su mentalidad y cultura, el pueblo de Rusia es europeo”.

Habló de “buenas y estrechas relaciones” con el gobierno de Bush, a pesar de la guerra de Irak, y dijo que “los principales principios del humanismo —derechos humanos, libertad de expresión— siguen siendo fundamentales para todos los países”. La mayor lección de su educación, dijo, fue “el respeto a la ley”.

En ese momento, Putin ya había tomado medidas drásticas contra los medios de comunicación independientes, había llevado a cabo una brutal guerra en Chechenia que supuso la destrucción de Grozni, su capital, y había colocado a funcionarios de seguridad —conocidos como silovikí— al frente de su gobierno. A menudo eran viejos compañeros de San Petersburgo, como Nikolai Patrushev, actual secretario del Consejo de Seguridad de Putin. La primera regla de un oficial de inteligencia es la sospecha.

Cuando se le preguntó por sus métodos, el presidente se enfureció e insinuó que Estados Unidos no podía reclamar ninguna superioridad moral. “Tenemos un proverbio en Rusia”, dijo. “Uno no debe criticar al espejo si uno tiene la cara torcida”.

La impresión predominante fue la de un hombre dividido tras su inquebrantable mirada. El francés Michel Eltchaninoff, autor de En la cabeza de Vladimir Putin, dijo que había “un barniz de liberalismo en su discurso a principios de la década de 2000”, pero la atracción de restaurar el poder imperial ruso y así vengar la percepción de que Rusia era relegada a lo que el presidente Barack Obama llamaría “una potencia regional”, fue siempre el impulso más profundo de Putin.

Nacido en 1952, en una ciudad que en ese entonces se llamaba Leningrado, Putin creció a la sombra de la guerra de los soviéticos con la Alemania nazi, conocida por los rusos como la Gran Guerra Patria. Su padre fue gravemente herido, un hermano mayor murió durante el brutal asedio alemán de 872 días a la ciudad, y un abuelo había trabajado para Stalin como cocinero. Los inmensos sacrificios del Ejército Rojo para derrotar al nazismo no eran abstractos, sino palpables dentro de su modesta familia. Desde joven, Putin aprendió, como suele decir, que “al débil se le vence”.

“Occidente no valoró lo suficiente la fuerza del mito soviético, el sacrificio militar y el revanchismo en él”, dijo Eltchaninoff, cuyos abuelos eran todos rusos. “Cree profundamente que el hombre ruso está dispuesto a sacrificarse por una idea, mientras que al hombre occidental le gusta el éxito y la comodidad”.

Putin dio una muestra de esa comodidad a Rusia en los primeros ocho años de su presidencia. La economía avanzaba a todo vapor y la inversión extranjera llegaba a raudales. “Fue tal vez la época más feliz de la vida del país, con niveles de prosperidad y de libertad nunca igualados en la historia de Rusia”, dijo Alexander Gabuev, investigador principal del Centro Carnegie de Moscú.

Gabuev, que, como miles de rusos liberales, huyó a Estambul desde que comenzó la guerra en Ucrania, añadió que “había mucha corrupción y concentración de riqueza, pero también mucha bonanza. Y recuerda que en los años noventa todo el mundo era más pobre que una rata”. Ahora la clase media podía ir de vacaciones a Turquía o Vietnam.

El problema para Putin era que la diversificación de la economía depende del Estado de derecho. Él había estudiado Derecho en la Universidad de San Petersburgo y decía respetarlo. En realidad, el poder resultó ser su imán. Despreciaba las sutilezas legales. “¿Por qué iba a compartir el poder cuando podía vivir del petróleo, el gas y otros recursos naturales, y de una redistribución suficiente para mantener a la gente contenta?”, dijo Gabuev.

Timothy Snyder, un destacado historiador del fascismo, lo expresó en estos términos: “Habiendo jugado con un Estado de derecho autoritario, sencillamente se convirtió en el oligarca en jefe y convirtió al Estado en el mecanismo ejecutor de su clan oligárquico”.

Sin embargo, el país más grande de la Tierra, que se extiende a lo largo de 11 husos horarios, necesitaba algo más que la recuperación económica para volver a ponerse en pie. Putin se había formado en un mundo soviético que sostenía que Rusia no sería una gran potencia si no dominaba a sus vecinos. Los rumores a las puertas del país pusieron en entredicho esa doctrina.

En noviembre de 2003, la Revolución de las Rosas en Georgia puso a ese país camino a Occidente. En 2004 —el año de la segunda expansión de la OTAN tras la Guerra Fría, que incluyó a Estonia, Lituania, Letonia, Bulgaria, Rumanía, Eslovaquia y Eslovenia—, en Ucrania estallaron protestas callejeras masivas, conocidas como la Revolución Naranja. Estas manifestaciones también surgieron del rechazo a Moscú y la aceptación de un futuro occidental.

Ahí comenzó el giro de Putin de la cooperación con Occidente a la confrontación. Sería lento, pero la dirección general estaba marcada. Una vez, cuando Merkel le preguntó cuál había sido su mayor error, el presidente ruso respondió: “Confiar en usted”.

El enfrentamiento con Occidente

A partir de 2004, se hizo evidente un claro endurecimiento de la Rusia de Putin, lo que Rice, exsecretaria de Estado, denominó “una ofensiva en la que empezaron a circular estas historias de vulnerabilidad y contagio democrático”.

Antes de que terminara ese año, el mandatario eliminó las elecciones para los gobernadores regionales, convirtiéndolos en personas designadas por el Kremlin. Debido a su propaganda indiscriminada, la televisión rusa se parecía cada vez más a la televisión soviética.

En 2006, Anna Politkovskaya, una periodista de investigación que criticaba los abusos de derechos humanos en Chechenia, fue asesinada en Moscú el día del cumpleaños de Putin. Otro crítico del Kremlin, Alexander Litvinenko, antiguo agente de inteligencia, que había calificado a Rusia de “estado mafioso”, fue asesinado en Londres, envenenado con una sustancia radiactiva por espías rusos.

Para Putin, la expansión de la OTAN hacia países que habían formado parte de la Unión Soviética o de su imperio de Europa del Este en la posguerra representaba una traición estadounidense. La amenaza de una democracia occidental exitosa a sus puertas parece haber evolucionado hasta convertirse en una amenaza más inmediata para su sistema cada vez más represivo.

“La pesadilla de Putin no es la OTAN, sino la democracia”, dijo Joschka Fischer, exministro alemán de Relaciones Exteriores que se reunió varias veces con Putin. “Son las revoluciones de colores, las miles de personas en las calles de Kiev. Una vez que abrazó una ideología imperial y militar como base de una Rusia como potencia mundial, fue incapaz de tolerar esto”.

Aunque Putin ha presentado a una Ucrania de tendencia occidental como una amenaza para la seguridad rusa, se trataba más bien de una amenaza para su propio sistema autoritario. Radek Sikorski, exministro polaco de Relaciones Exteriores, dijo: “Por supuesto, Putin tiene razón en que una Ucrania democrática integrada en Europa y con éxito es una amenaza mortal para el putinismo. Esa, más que la pertenencia a la OTAN, es la cuestión”.

Al presidente ruso no le gustan las amenazas mortales, ya sean reales o imaginarias. Si alguien dudaba de la crueldad de Putin, en 2006 los convenció de ella. Su aversión a la debilidad lo hizo proclive a la violencia. Sin embargo, las democracias occidentales tardaron en asimilar esta lección básica.

Necesitaban a Rusia, y no solo por su petróleo y gas. El mandatario ruso era un importante aliado potencial en lo que se conoció como la guerra global contra el terrorismo. Coincidía con su propia guerra en Chechenia y con una tendencia a verse a sí mismo como parte de una batalla civilizatoria en nombre del cristianismo.

No obstante, Putin se sentía mucho menos cómodo con la “agenda de la libertad” que Bush anunció en el discurso de su renovación de mandato en enero de 2005, un compromiso para promover la democracia en todo el mundo en aras de una visión neoconservadora. En cada movimiento a favor de la libertad, Putin veía ahora la mano oculta de Estados Unidos. ¿Y por qué Bush no iba a incluir a Rusia en su ambicioso programa?

Al llegar a Moscú como embajador de Estados Unidos en 2005, William Burns, ahora director de la CIA, envió un mensaje sobrio, en el que se disipaba todo el optimismo de la posguerra fría. “Rusia es demasiado grande, demasiado orgullosa y demasiado consciente de su propia historia como para encajar en una ‘Europa entera y libre’”, escribió. Como relata en sus memorias, The Back Channel, Burns añadió que el “interés de Rusia por desempeñar un papel distintivo de Gran Potencia” causaría “a veces problemas significativos”.

Cuando François Hollande, el expresidente francés, se reunió con Putin varios años después, se sorprendió al ver que se refería a los estadounidenses como “yanquis”, y en términos mordaces. Estos yanquis “nos han humillado, nos han puesto en segundo lugar”, le dijo Putin. La OTAN era una organización “agresiva por naturaleza”, utilizada por Estados Unidos para presionar a Rusia, incluso para agitar movimientos democráticos.

“Se expresó de forma fría y calculadora”, dijo Hollande. “Es un hombre que siempre quiere demostrar una especie de determinación implacable, pero también con un tono de seducción, casi de dulzura. Un tono agradable se alterna con arrebatos brutales, que así se hacen más eficaces”.

Cuanto más seguro estaba de su poder, más parecía que Putin volvía a la hostilidad hacia Estados Unidos en la que se había formado. Los bombardeos de la OTAN sobre Belgrado en 1999, durante la guerra de Kosovo, y la invasión de Irak por parte de Estados Unidos en 2003, ya le habían infundido una sana desconfianza hacia las invocaciones estadounidenses de la Carta de las Naciones Unidas y el derecho internacional. Convencido del excepcionalismo de Rusia, de su destino inevitable de ser una gran potencia, no podía soportar el excepcionalismo estadounidense, la percepción de que Estados Unidos lanzaba su poder en nombre de un destino único, de una misión inherente para difundir la libertad en un mundo en el que Estados Unidos era la única potencia hegemónica.

En 2007, estos rencores llegaron a su punto álgido en el feroz discurso que Putin pronunció en la Conferencia de Seguridad de Múnich. “Un Estado y, por supuesto, en primer lugar Estados Unidos, ha sobrepasado sus fronteras nacionales en todos los sentidos”, declaró ante una audiencia conmocionada. Tras la Guerra Fría se había impuesto un “mundo unipolar” con “un centro de autoridad, un centro de fuerza, un centro de toma de decisiones”.

El resultado era un mundo “en el que hay un solo amo, un solo soberano y, al final, esto es pernicioso”. Más que pernicioso, era “extremadamente peligroso”, y su consecuencia era que “nadie se siente seguro”.

La amenaza de la expansión de la OTAN

Después del discurso que Putin pronunció en Múnich, Alemania aún tenía esperanzas. Merkel, quien creció en Alemania del Este, y habla ruso con fluidez, había entablado una relación con el mandatario. Putin puso a sus dos hijos en la escuela alemana de Moscú tras su regreso de Dresde. Le gustaba citar poemas alemanes. “Había una afinidad”, dijo Heusgen, el principal asesor diplomático de Merkel. “Un entendimiento”.

Sin embargo, trabajar con Putin no significaba que se le podía influir. “Creíamos con firmeza que no sería bueno incorporar a Georgia y Ucrania a la OTAN”, dijo Heusgen. “Traería inestabilidad”, agregó. Heusgen señaló que el artículo 10 del Tratado de la OTAN establece que cualquier miembro nuevo debe estar en condiciones de “contribuir a la seguridad del área del Atlántico Norte”. Merkel no tenía claro cómo harían eso ambos países.

Sin embargo, durante el último año de la presidencia de Bush, Estados Unidos no estaba dispuesto a transigir. Bush quería un “plan de acción para la adhesión” de Ucrania y Georgia, un compromiso específico para incorporar a ambos países a la alianza, que se anunciaría en la cumbre de la OTAN de abril de 2008 en Bucarest, Rumania. La expansión de la OTAN había garantizado la seguridad y la libertad de 100 millones de europeos liberados del imperio totalitario soviético; no debía detenerse.

En su calidad de embajador, Burns se opuso. En un mensaje a Rice, que en ese momento era confidencial, escribió: “La entrada de Ucrania en la OTAN es la más evidente de todas las líneas rojas para la élite rusa (no solo para Putin)”. En más de dos años y medio de conversaciones con los principales actores rusos, desde los matones idiotas de los oscuros recovecos del Kremlin hasta los más agudos críticos liberales de Putin, todavía no he encontrado a nadie que vea a Ucrania en la OTAN como algo distinto a un desafío directo a los intereses rusos”.

Ya en febrero de 2008, Estados Unidos y muchos de sus aliados habían reconocido la independencia de Kosovo de Serbia, una declaración unilateral que Rusia rechazó por considerarla ilegal, así como una afrenta a una nación eslava. Bermann, exembajadora de Francia en Moscú, recordó que el ministro de Relaciones Exteriores ruso, Sergey Lavrov, le advirtió en aquel momento: “Tenga cuidado, es un precedente, se utilizará en su contra”.

Francia se unió a Alemania en Bucarest para oponerse al plan de acción para la adhesión a la OTAN de Georgia y Ucrania. “Alemania no quería nada”, recordó Rice. “Dijo que no se podía acoger a un país con un conflicto congelado como Georgia”, en alusión al tenso enfrentamiento entre Georgia y las repúblicas separatistas de Osetia del Sur y Abjasia, apoyadas por Rusia.

A lo que el Sikorski, ministro de Relaciones Exteriores polaco, replicó: “¡Ustedes fueron un conflicto congelado durante 45 años!”.

Fue difícil hacer concesiones. La declaración de los líderes de la OTAN manifestó que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”. Pero nunca se aprobó un plan de acción que hiciera posible esa adhesión. Ucrania y Georgia se quedaron con una promesa vacía, condenadas a vagar indefinidamente en una tierra de nadie estratégica, mientras que Rusia enfureció y dejó entrever una división que podría aprovechar más adelante.

“Hoy vemos la declaración y pensamos que fue el peor de los mundos”, dijo Thomas Bagger, el saliente principal asesor diplomático del presidente alemán.

Putin acudió a Bucarest y pronunció lo que Rice describió como un “discurso emotivo”, en el que sugería que Ucrania era un país inventado, destacaba la presencia de 17 millones de rusos en ese territorio y calificaba a Kiev como la madre de todas las ciudades rusas, una afirmación que luego se convertiría en su obsesión.

Para Sikorski, el discurso de Putin no fue sorprendente. Ese año había recibido una carta de Vladimir Zhirinovski, un feroz nacionalista ruso que entonces era vicepresidente de la Duma, en la que sugería que Polonia y Rusia se repartieran Ucrania. “No respondí”, dijo Sikorski. “No nos dedicamos a cambiar las fronteras”.

Sin embargo, a pesar de todas las diferencias, Putin todavía no se había endurecido hasta la hostilidad absoluta. El presidente Bush y Rice se dirigieron a Sochi, el centro turístico favorito de Putin, en la costa del Mar Negro.

Putin mostró los lugares previstos para los Juegos Olímpicos de Invierno de 2014. Les presentó a Dmitri Medvédev, su viejo socio que se convertiría en presidente en mayo, como parte de una maniobra coreografiada para respetar los límites constitucionales rusos de los mandatos, pero permitir que Putin regrese al Kremlin en 2012 tras un periodo como primer ministro.

Hubo bailarines cosacos. Algunos estadounidenses bailaron y el ambiente era muy bueno.

Tres meses después, estalló una guerra de cinco días en Georgia. Rusia la calificó de operación de “imposición de la paz”. Tras haber provocado un impetuoso ataque georgiano contra sus fuerzas de representación en Osetia del Sur, Rusia invadió Georgia. Su objetivo estratégico era neutralizar cualquier ambición de adhesión de Georgia a la OTAN; lo que se consiguió en gran medida. Moscú reconoció la independencia de Abjasia y Osetia del Sur, integrándolas en Rusia.

Putin, a su manera deliberada, había dado un primer ultimátum, sin una respuesta occidental significativa.

Nosotros contra ellos

El 7 de mayo de 2012, mientras una salva de 30 cañonazos resonaba en Moscú y policías antimotines camuflados acorralaban a los manifestantes, Putin regresó a la presidencia rusa. Nervioso y cada vez más convencido de la perfidia y la decadencia de Occidente, había cambiado en muchos aspectos.

El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.

En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.

El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.

En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.

Todo ello pese a los intentos del gobierno Obama de “reajustar” las relaciones con Rusia durante los cuatro años que pasó en el cargo el menos duro Medvédev, que siempre estuvo en deuda con Putin.

Sin embargo, la idea de que Putin supusiera una amenaza seria para los intereses de Estados Unidos fue descartada en Washington, porque toda la atención estaba centrada en derrotar a Al Qaeda. Después de que el gobernador Mitt Romney dijera que la mayor amenaza geopolítica a la que se enfrentaba Estados Unidos era Rusia, el presidente Obama se burló de él.

“La Guerra Fría acabó hace más de 20 años”, dijo Obama a modo de lección despectiva durante un debate presidencial de 2012.

Rusia, bajo la presión de Estados Unidos, no emitió su voto en 2011 en el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas para una intervención militar en Libia, que autorizaba “todas las medidas necesarias” para proteger a los civiles. Cuando, en opinión de Putin, esta misión se transformó en la búsqueda del derrocamiento de Muamar el Gadafi, asesinado por las fuerzas libias, el presidente ruso montó en cólera. Para él fue una confirmación más de la ilegalidad con que actuaba Estados Unidos internacionalmente.

Había algo más en juego. “A Putin lo atormentaba la brutal eliminación de Gadafi”, dijo Mark Medish, quien fue director principal de asuntos rusos, ucranianos y euroasiáticos en el Consejo de Seguridad Nacional durante la presidencia de Clinton. “Me dijeron que repetía los videos una y otra vez”. La eliminación de un dictador se sintió como algo personal.

Michel Duclos, quien fungió como embajador de Francia en Siria y que ahora es asesor especial del Institut Montaigne de París, un grupo de expertos, considera que Putin tomó la “decisión de una repolarización” definitiva en 2012. “Se había convencido de que Occidente estaba en decadencia tras la crisis financiera de 2008”, afirmó Duclos. “El camino a seguir era la confrontación”, agregó el experto.

En este enfrentamiento, Putin se había armado con refuerzos culturales y religiosos. Se presentó a sí mismo como la encarnación machista de los valores cristianos ortodoxos conservadores contra el abrazo irreligioso de Occidente al matrimonio entre personas del mismo sexo, el feminismo radical, la homosexualidad, la inmigración masiva y otras manifestaciones de “decadencia”.

Según Putin, Estados Unidos y sus aliados pretendían globalizar estos valores subversivos bajo la cobertura de la promoción de la democracia y los derechos humanos. La Santa Rusia se opondría a esta nefasta homogeneización. El putinismo, tal y como ahora se concretaba, se oponía a un Occidente impío y acechante. Moscú volvió a tener una ideología. La de la resistencia conservadora, y atraía a los líderes de la derecha en toda Europa y más allá.

También era, al parecer, un reflejo de algo más. Cuando, en el documental de Oliver Stone, se le pregunta a Putin si alguna vez tiene “días malos”, su respuesta es: “No soy una mujer, así que no tengo días malos”. Presionado un poco por el generalmente deferente Stone, el presidente ruso opina: “Es la naturaleza de las cosas”.

Más tarde, Stone le pregunta sobre los homosexuales y los militares. “Si se ducha en un submarino con un hombre y sabe que es gay, ¿tiene algún problema con eso?”. Putin responde: “Bueno, prefiero no ir a la ducha con él. ¿Para qué provocarlo? Pero ya sabes, soy un maestro del judo”.

Esto, aparentemente, pretendía ser una broma.

Pero Putin no estaba bromeando sobre su desafío conservador a la cultura occidental. Le permitió desarrollar su propio apoyo en Europa entre los partidos de la derecha dura, como la Agrupación Nacional Francesa, antes Frente Nacional, que recibió un préstamo de un banco ruso. El nacionalismo autocrático revivió su atractivo, desafiando al liberalismo democrático que el líder ruso declararía “obsoleto” en 2019.

Una serie de escritores e historiadores fascistas o nacionalistas con ideas místicas sobre el destino y la suerte de Rusia, entre los que destaca Ivan Ilyin, influyeron cada vez más en el pensamiento de Putin. Ilyin veía al soldado ruso como “la voluntad, la fuerza y el honor del Estado ruso” y escribió: “Mi oración es como una espada. Y mi espada es como una oración”. Putin lo citó con frecuencia.

“En el momento en que Putin vuelve al Kremlin, tiene una ideología, una cobertura espiritual para su cleptocracia”, dijo Snyder, el historiador. “Ahora Rusia se extiende hasta donde su líder decida. Se trata de la Rusia eterna, una mezcla de los últimos 1000 años. Ucrania es nuestra, siempre nuestra, porque Dios lo dice, y no importan los hechos”.

Cuando Putin viajó a Kiev en julio de 2013, en una visita para conmemorar el 1025° aniversario de la conversión al cristianismo del San Vladimir el Grande, prometió proteger “nuestra patria común, la Gran Rus”. Más tarde mandó erigir una estatua de Vladimir frente al Kremlin.

Para Ucrania, sin embargo, esa “protección” rusa se había convertido en poco más que una amenaza apenas velada, independientemente de los amplios lazos culturales, lingüísticos y familiares entre ambos países.

“Polonia ha sido invadida muchas veces por Rusia”, dijo Sikorski, ex ministro de Relaciones Exteriores polaco. “Pero recuerden que Rusia nunca invade. Solo acude en ayuda de las minorías rusoparlantes en peligro”.

Un líder envalentonado

A lo largo de 22 años, el ejercicio del poder de Putin es, en muchos sentidos, un creciente estudio de la audacia. En un principio, con la intención de restaurar el orden y ganarse el respeto internacional —especialmente en Occidente—, se convenció de que una Rusia rica en ingresos petroleros y en nuevo armamento de alta tecnología podía pavonearse por el mundo, desplegar la fuerza militar y encontrar escasa resistencia.

“El poder, para los rusos, son las armas. No es la economía”, dijo Bermann, exembajadora de Francia, que siguió de cerca la constante militarización de la sociedad rusa por parte de Putin durante su estancia en Moscú. Le llamó especialmente la atención el grandioso despliegue de videos de armamento nuclear e hipersónico avanzado presidido por el presidente en un discurso a la nación en marzo de 2018.

“Nadie nos escuchó”, proclamó Putin. “Escúchennos ahora”. También dijo: “Los esfuerzos por contener a Rusia han fracasado”.

Pareciera que Putin creía que era la encarnación del destino místico de la gran potencia rusa, lo que desaparecería todos los obstáculos. “Cuando lo conocí, había que inclinarse un poco para entender lo que decía”, dijo Rice, la ex secretaria de Estado. “He visto a Putin pasar de ser un poco tímido, a algo tímido, a arrogante y ahora megalomaníaco”.

Un momento importante en esta evolución parece haber llegado con la decisión de última hora de Obama en 2013 de no bombardear Siria después de que Bashar al-Assad, el presidente sirio, cruzara una “línea roja” estadounidense contra el uso de armas químicas. En su lugar, Obama llevó el caso de la guerra a un Congreso reticente, y bajo la persistente amenaza estadounidense y la presión de Moscú, al-Assad accedió a la destrucción de las armas.

La vacilación parece haber dejado una impresión en Putin. “Creo que fue decisivo”, dijo Hollande, el expresidente francés, que había preparado aviones de guerra para participar en el ataque militar previsto. “Decisivo para la credibilidad estadounidense, y eso tuvo consecuencias. Después de eso, creo que Putin consideró débil a Obama”.

Ciertamente, Putin intensificó rápidamente sus esfuerzos para expandir el poder ruso.

Ucrania, al derrocar a su líder respaldado por Moscú en un sangriento levantamiento popular en febrero de 2014, y al rechazar de facto las seducciones multimillonarias de Putin para unirse a su Unión Euroasiática en lugar de buscar un acuerdo de asociación con la UE, cometió lo imperdonable. Para Putin esto era el espectro devorador de la revolución de colores hecho realidad. Fue, insistió, un “golpe de Estado” respaldado por Estados Unidos.

A esto le siguió la anexión de Crimea por parte de Putin y la orquestación del conflicto militar en el este de Ucrania que creó dos regiones separatistas respaldadas por Rusia.

Dos décadas antes, en 1994, Rusia había firmado un acuerdo conocido como el Memorándum de Budapest, por el que Ucrania renunciaba a su vasto arsenal nuclear a cambio de la promesa de respetar su soberanía y las fronteras existentes. Pero Putin no estaba interesado en ese compromiso.

Heusgen señaló que el punto de ruptura para Merkel llegó cuando le preguntó a Putin sobre los “hombrecitos verdes” —soldados rusos encubiertos— que aparecieron en Crimea antes de la anexión rusa en marzo de 2014. “No tengo nada que ver con ellos”, respondió Putin, de manera poco convincente.

“Le mintió: mentiras, mentiras, mentiras”, aseguró Heusgen. “A partir de entonces, Merkel dejó de creer en todo lo que le decía”. Ella le decía a Obama que el líder ruso “vivía en otro mundo”.

Más tarde, cuando Putin ordenó a las fuerzas rusas entrar en Siria y, en 2016, se embarcó en el feroz bombardeo de Alepo, Merkel le dijo que el bombardeo tenía que parar. Pero el líder ruso no quiso.

“Dijo que había algunos combatientes chechenos y terroristas allí, y que no los quería de vuelta, y que bombardearía todo Alepo para deshacerse de ellos”, dijo Heusgen. “Fue de una brutalidad absoluta. Es decir, ¿qué tan brutal se puede ser?”.

Mentiras y brutalidad: los métodos básicos de la última versión de Putin estaban bastante claros. Para cualquiera que estuviera escuchando, Lavrov, el ministro de Relaciones Exteriores, lo había puesto de manifiesto en la Conferencia de Seguridad de Múnich de 2015.

En un discurso tan violento como el de Putin en 2007, Lavrov acusó a los ucranianos de participar en una orgía de “violencia nacionalista” caracterizada por purgas étnicas dirigidas contra judíos y rusos. La anexión de Crimea se produjo porque un levantamiento popular exigió “el derecho de autodeterminación” en virtud de la Carta de las Naciones Unidas, afirmó.

Estados Unidos, según Lavrov, estaba impulsado por un deseo insaciable de dominio mundial. Europa, una vez terminada la Guerra Fría, debería haber construido “la casa común europea” —una “zona económica libre” desde Lisboa hasta Vladivostok— en lugar de ampliar la OTAN hacia el este.

Pero no muchos escuchaban. Estados Unidos y la mayor parte de Europa —a excepción de las naciones más cercanas a Rusia— se dejaron llevar por la convicción, pocas veces cuestionada, de que la amenaza rusa, aunque creciente, estaba contenida; de que Putin era un hombre racional cuyo uso de la fuerza implicaba un análisis serio de costos y beneficios; y que la paz europea estaba asegurada. Los oligarcas siguieron haciendo de “Londresgrado” su hogar; el Partido Conservador de Gran Bretaña se alegró de recibir dinero de ellos. Figuras prominentes de Alemania, Francia y Austria aceptaron con gusto sinecuras rusas bien pagadas. Entre ellos, Gerhard Schröder, excanciller alemán, y François Fillon, ex primer ministro francés. El petróleo y el gas rusos llegaron a Europa.

Destacados intelectuales, como Hélène Carrère d’Encausse, secretaria perpetua de la Académie Française y especialista en historia rusa, defendieron a Putin con firmeza, incluso en el período previo a la guerra de Ucrania. “Estados Unidos se dedicó a humillar a Rusia”, dijo a un entrevistador de la televisión francesa, sugiriendo que la disolución simultánea de la OTAN y el Pacto de Varsovia habría servido mejor al mundo.

En cuanto al expresidente Donald Trump, nunca tuvo una palabra crítica para Putin, prefiriendo creerle a él antes que a sus propios servicios de inteligencia acerca de la intromisión rusa en las elecciones de 2016.

“En retrospectiva, deberíamos haber empezado hace tiempo lo que ahora tenemos que hacer a toda prisa”, dijo Bagger, el alto diplomático alemán. “Reforzar nuestro ejército y diversificar los suministros de energía. En lugar de ello, seguimos adelante y ampliamos los flujos de recursos procedentes de Rusia. Y arrastramos un ejército vaciado”.

Y añadió: “No nos dimos cuenta de que Putin se había metido en una mitología histórica y pensaba en categorías de un imperio de 1000 años. No se puede disuadir a alguien así con sanciones”.

La guerra en Ucrania

Lo impensable puede ocurrir. La guerra elegida por Rusia en Ucrania es una prueba de eso. Viendo cómo se desarrollaba, Bermann me dijo que le habían recordado unas líneas de La mancha humana, de Philip Roth: “Lo peligroso del odio es que, una vez empiezas a sentirlo, lo experimentas cien veces más de lo que esperabas. Una vez empiezas, no puedes detenerte”.

En el aislamiento provocado por la COVID-19, aparentemente redoblado por la germofobia que ha llevado al líder ruso a imponer lo que Bagger llamó “medidas extraordinarias” para cualquiera que se reúna con él, pareció que todas las obsesiones de Putin sobre los 25 millones de rusos perdidos en su patria durante la desintegración de la Unión Soviética cobraron fuerza.

“Algo pasó”, dijo Bermann, que fue recibida por un sonriente Putin cuando presentó sus credenciales como embajadora en 2017. “Habla con una nueva rabia y furia, una especie de locura”.

Rice quedó igualmente impactada. “Algo es definitivamente diferente”, dijo. “No controla sus emociones. Algo está mal”.

Después de que el presidente de Francia, Emmanuel Macron, se reunió con Putin en extremos opuestos de una mesa de seis metros el mes pasado, declaró a los periodistas que el mandatario le pareció más rígido, aislado e ideológicamente inflexible que en su reunión previa celebrada en 2019. Los asistentes de Macron describieron a Putin como físicamente cambiado, con la cara hinchada. “Paranoico” fue la palabra elegida por el principal asesor diplomático del presidente francés para describir un discurso de Putin justo antes de la guerra.

El hecho de que Ucrania tocó a Putin de alguna manera bastante perturbadora es evidente en el tratado de 5000 palabras sobre “La unidad histórica de rusos y ucranianos” que escribió en su aislamiento el verano pasado y que ordenó distribuir a los miembros de las fuerzas armadas. Con argumentos que se remontan al siglo IX, dijo que “de hecho, Rusia fue despojada”. Ucrania es ahora el hogar de “radicales y neonazis” que pretenden borrar cualquier rastro de Rusia.

“Nunca permitiremos que nuestros territorios históricos y las personas cercanas que viven en ellos sean utilizados contra Rusia”, escribió. “Y a los que emprendan tal intento, me gustaría decirles que así destruirán su propio país”.

En retrospectiva, su intención es bastante clara, muchos meses antes de la invasión. Así se lo pareció a Eltchaninoff, el autor francés. “La religión de la guerra se había instalado”, dijo. “Putin había sustituido lo real por un mito”.

¿Pero por qué ahora? Putin había llegado a la conclusión de que Occidente es débil, dividido, decadente, entregado al consumo privado y a la promiscuidad. Alemania tenía un nuevo líder y Francia unas elecciones inminentes. Había logrado consolidar una asociación con China. Materiales de inteligencia deficientes lo convencieron de que el Ejército ruso sería recibido como libertador en, al menos, grandes extensiones del este de Ucrania. La COVID-19, dijo Bagger, “le había dado una sensación de urgencia, de que el tiempo se estaba acabando”.

Hollande, el expresidente, tenía una explicación más sencilla: “Putin estaba ebrio de su propio éxito. En los últimos años, ha ganado mucho”. En Crimea, en Siria, en Bielorrusia, en África, en Kazajistán. “Putin se dice a sí mismo: ‘Estoy avanzando en todas partes. ¿Dónde estoy en retirada? ¡En ninguna parte!’”.

Eso ya no es así. De un solo golpe, Putin impulsó a la OTAN, puso fin a la neutralidad suiza y al pacifismo alemán de posguerra, unió a una Unión Europea que había estado fragmentada, perjudicó a la economía rusa de cara a los años por venir, provocó un éxodo masivo de rusos educados y reforzó lo mismo que negó que hubiera existido, de una manera que resultará indeleble: la nacionalidad ucraniana. Se ha visto superado por el ágil y valiente presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, un hombre del que se burló.

“Ha deshecho en un abrir y cerrar de ojos los logros de su presidencia”, dijo Gabuev, el investigador principal del Carnegie de Moscú, ahora en Estambul. Para Hollande, “Putin ha cometido lo irremediable”.

El presidente Joe Biden ha llamado a Putin “bruto”, “criminal de guerra” y “asesino”. “Por el amor de Dios, este hombre no puede seguir en el poder”, dijo en Polonia el sábado. Sin embargo, el líder ruso conserva profundas reservas de apoyo en Rusia, y un férreo control sobre sus servicios de seguridad.

Que el poder corrompe es bien sabido. Una inmensa distancia parece separar al hombre que se ganó el Bundestag en 2001 con un discurso conciliador y al líder que despotrica contra los “traidores nacionales” seducidos por Occidente que “no pueden prescindir del foie gras, las ostras o las llamadas libertades de género”, como dijo en su discurso sobre escoria y traidores de este mes. Si la guerra nuclear sigue siendo una posibilidad remota, es mucho menos remota que hace un mes, un tema de conversación habitual en las mesas de toda Europa mientras Putin persigue la “desnazificación” de un país cuyo líder es judío.

Es como si, tras coquetear con una nueva idea —una Rusia integrada en Occidente—, Putin, que cumplirá 70 años este año, volviera a algo más profundo en su psique: el mundo de su infancia tras la victoria de la Gran Guerra Patria, en la cual Rusia regresaba para liberar a los ucranianos del nazismo y Stalin recuperaba su estatura heroica.

Con su asalto a los medios de comunicación independientes completado, su insistencia en que la invasión no es una “guerra” y su liquidación de Memorial International, la principal organización de derechos humanos que narra la persecución de la era de Stalin, Putin ha vuelto a sus raíces en un país totalitario.

Röttgen, que se puso de pie para aplaudir a Putin hace 21 años, me dijo: “Creo que en este punto o gana o está acabado. Acabado políticamente, o acabado físicamente”.

Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen

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La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP

Issued on: 01/04/2022 - 15:58

Catherine NICHOLSON Follow

As a recent poll shows that six in 10 Swedish people support joining NATO alongside neighbour Finland, leading Swedish MEP Tomas Tobé tells FRANCE 24 why he backs ending two centuries of military neutrality in Sweden. "It is clear that Sweden needs to build security together with others. It is clear that Putin's aggression will not stop with Ukraine. We will have to take responsible decisions for Sweden. For me it is clear that we need the security that NATO membership will provide. I do not think that we should be neutral against Putin. The time for Sweden to be neutral is long past. It's important now that Sweden together with Finland make the decision to join NATO."

As the Russian invasion of Ukraine continues, with significant loss of civilian life in Ukraine, warnings are being sounded about the knock-on effects of the conflict on people far from Europe. This is due to the massive hit to food production and exports from Ukraine and Russia – two countries that together provide more than 750 million people, in 27 countries, with over half of their total wheat needs.

Tomas Tobé is Chair of the European Parliament's Development Committee. He admits he is "extremely worried", saying: "We had extreme problems with hunger in the world even before the invasion of Ukraine, and the war [… The EU] really need to step up our action, increase production within and outside of Europe."

As the European Commission tells farmers that to help boost production they can work land that's currently left aside for environmental reasons, Green activists are pointing out the importance of leaving some land aside to recover each season. Tobé contends that "we need to be pragmatic", saying: "We are in an extreme situation. We have a war in Europe. If we do not do this, this will actually mean that people will die of hunger."

We also discuss the situation of Ukrainian refugees, of which more than 70,000 are expected to arrive in Sweden in the coming months.

Produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Perrine Desplats and Isabelle Romero

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

WAR IN UKRAINE

Has war in Ukraine revived NATO?

ANALYSIS

‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle

BBC

I definitely don't see a time ever living apart from Maggie – Deena Lilygren

Deena Lilygren, a mother in her 40s, has been living with her best friend Maggie Brown for years in Kentucky, US. During the time they’ve been co-habiting, Brown met her future husband. He moved in with the pair of best friends, proposed to Brown, they got married and eventually, all three of them bought a house together.

When he moved in with them – and again when he proposed – Brown told him she and Deena “were a package deal”, says Lilygren. “She wanted to be sure he didn’t have the expectation that so many people seem to have – that marriage is the time when you let go of your friends.”

Brown and Lilygren have a relationship that goes beyond most friendships. Lilygren considers them “platonic life partners”, meaning they are each other’s primary partners – the way people often relate to spouses or romantic partners, only romance and sex don’t factor into their relationship.

Barely uttered in the past, the phrase ‘platonic life partners’ has been popularised lately by two women in their 20s from Singapore, April Lee and Renee Wong. The pair discuss their platonic life partnership (PLP) on TikTok, where Lee has more than 51,000 followers. They cemented their friendship as a PLP when Wong moved from Singapore to Los Angeles to live with Lee in September 2021. As Lee put it in a piece about their partnership for Refinery29, they were not just best friends but “supportive financial partners”, helped each other reach their life goals more effectively and wanted to be together not just temporarily as roommates, but for the long haul.

The popularity of their story elicited a string of coverage on this type of committed friendship, including among men. But relationships like these aren’t wholesale new – in some cases, they have roots back to the 18th Century. While some of those were certainly queer relationships in disguise, it’s quite possible many were just like Lee and Wong – the term ‘PLP’ just wasn’t around to describe them. 

For some who are currently in PLPs, like Lilygren, the phrase is an important way to not just define their living situations, but also stress the value of non-romantic partnerships. “As a culture, we really devalue friendship when compared to relationships like marriage – we're expected to have transient, secondary friendships that become marginalised when one friend gets married,” says Lilygren, “and there really isn't a word for a friend who is a partner in life.” ‘PLP’ fills that void.

Among the first documented platonic life partnerships were the Ladies of Llangollen in the late 18th Century (Credit: British Museum)

‘Boston Marriages’

From colonial times up until about 1850, people entered life partnerships – marriages – for “pragmatic” reasons, says Eli Finkel, professor at Northwestern University, Illinois, US, and author of The All-Or-Nothing Marriage: How the Best Marriages Work. “The distinct functions of marriage during this era revolved around basic survival – literally things like food, clothing and shelter,” he says. For women – who were kept out of the workforce and unable to make a living independently – having a husband was key to getting by. 

This changed for many in places like the US and Britain by the late 1800s, however. There, middle class women could attend college, paving the way for them to enter the workforce, explains US-based LGBTQ historian Lillian Faderman. Women no longer had to rely on husbands for income, and some chose to live with other women instead.

Around this time, the term ‘Boston Marriage’ popped up to describe “two women living together in a long-term, committed relationship”, says Faderman. (While she adds that no one knows for sure where the term came from, some suspect it could have originated with the 1866 Henry James novel The Bostonians, which featured a possibly romantic relationship between two women.) “Whether those were lesbian relationships or how many of those were lesbian relationships… we’ll never know,” she says, “because that sort of thing was not committed to paper – people didn’t talk openly about sex between women.”

This story is part of BBC's Family Tree series, which examines the issues and opportunities parents, children and families face today – and how they'll shape the world tomorrow. Coverage continues on BBC Future.

What was committed to paper were the musings of Eleanor Butler, half a couple known as the Ladies of Llangollen, two wealthy women who had the financial resources in the late 1700s to run away from their families in Ireland and live together in what was often referred to as a “romantic friendship”. Butler referred to her life partner and cohabitator, Sarah Ponsonby, as her “beloved”, and detailed their days together in her diary, but never mentioned a sexual relationship.

Although it remains impossible to know the true nature of these historical relationships, as historians suggest, such “romantic friendships” were common enough at the time that it’s quite possible some were non-sexual, serving as the precursors to the PLPs of today.

‘It feels inextricable’ 

From the mid-1800s up through the 1960s, Finkel says marriage had left the “pragmatic era” and landed in the “love-based era”, meaning people formed lifelong partnerships for love and intimacy, rather than survival. Industrialisation brought young people to cities, making them, “for the first time ever… geographically and economically independent of their families”, says Finkel. With this freedom came an emphasis on “emotional fulfilment” in lifetime matches.

The 1960s, he adds, brought another shift in what people largely looked for in life partners in the Western world. “Love and intimacy remain necessary, but they’re no longer sufficient,” he says. Marriages today also must “afford the ability for people to be authentic and pursue personal growth”.

In other words, marriages and life partnerships have evolved to a point at which many expect their significant other to be their everything, fulfilling multiple roles including sexual partner, cohabitator, co-parent, emotional support system and financial partner, among other things. That can be a lot to ask of one person, and “many relationships are buckling under the strain”, adds Finkel.

PLPs offer an alternative way to engage in long-term relationships. A platonic partner isn’t expected to fulfil sexual and romantic needs, and those with a PLP don’t see their romantic partners as their primary emotional support system. Some merge finances with their PLP, as many might expect from a married couple, and others don’t, or do partially. Lilygren and Brown don't have joint checking accounts, says Lilygren, “but at this point, we've all gone in together on so many items for the house, including furniture, that it feels inextricable”.

Overall, entering a PLP has a lot in common with entering a marriage. Some even do get married, in part for the legal rights that come with the arrangement (like ensuring their partners will be considered their ‘next of kin’), or to show their commitment to each other to family members and friends who may not otherwise understand. The practical discussions about how to share a life still apply, along with added negotiations about how to incorporate each member’s romantic partners into the relationship and/or living arrangement.

PLPs occur between men as well as women (Credit: Getty Images)

People who aren’t familiar with PLPs often struggle with the idea two people can share such deep intimacy and not have a sexual relationship. It took Florida-based Jay and Krystle, who talked about their PLP to The Cut, going viral on TikTok about their relationship for their family and friends to finally grasp that they were totally platonic, in spite of their marriage. For Lilygren, writing about her relationship with Brown is what ultimately helped explain the trio’s arrangement to Brown and her husband’s families.

“They started taking us more seriously as a family unit, which is beautiful,” says Lilygren. But the article also received some backlash. “There were a lot of negative comments online because people cannot imagine that our situation isn't sexual, which is too bad.”

These days, while stigma against those who identify as LGBTQ+ hasn’t been eradicated, and some queer couples haven’t come out or don’t publicly identify that way, it's less likely that people living with platonic partners are doing so to conceal romance. Increased acceptance of queer sexual orientations has made it easier for many people to be in openly queer relationships. Instead, as more young people talk publicly about their decisions to enter PLPs, they’re spreading the word that it’s an option for lifelong partnership. Lilygren wrote openly about dating women in her HuffPost article, and her PLP is married to a man. They plan to stay platonically devoted for the long run. 

“I definitely don't see a time ever living apart from Maggie,” says Lilygren. “I've been seeing someone for two years now, and while I'm committed to our relationship, my living arrangement makes me happy, and I don't want to do anything to disrupt it.”

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Cuando Nokia se retiró de Rusia, quedó un vasto sistema de vigilancia

La empresa finlandesa desempeñó un papel clave para permitir el ciberespionaje de Rusia, según muestra una serie de documentos, lo que plantea cuestiones de responsabilidad empresarial.

La sede en Moscú del servicio de inteligencia del FSB, que utiliza una red de vigilancia a la que Nokia ayudó a funcionar sin problemas.Credit...Agence France-Presse — Getty Images

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Por Adam SatarianoPaul Mozur y Aaron Krolik

Adam Satariano, Paul Mozur y Aaron Krolik, quienes reportean sobre tecnología, examinaron más de 75.000 documentos para este artículo.

Este mes, Nokia anunció que detendría sus ventas en Rusia y denunció la invasión a Ucrania. Sin embargo, la firma finlandesa no hizo mención de lo que estaba dejando atrás: el equipo y el software que conectan la herramienta más poderosa de vigilancia digital del gobierno con la red de telecomunicaciones más grande de la nación.

La herramienta fue utilizada para rastrear a simpatizantes del líder de la oposición rusa, Alexéi Navalny. Los investigadores mencionaron que habían interceptado las llamadas telefónicas de un enemigo del Kremlin que luego fue asesinado. Lo más probable es que la herramienta, llamada Sistema para Actividades de Investigación Operativa (SORM, por su sigla en ruso), también se esté usando en este momento, mientras el presidente Vladimir Putin elige y silencia las voces que se oponen a la guerra dentro de Rusia.

Durante más de cinco años, Nokia proporcionó el equipo y los servicios para vincular el SORM con el proveedor de servicios de telecomunicaciones más grande de Rusia, MTS, según los documentos de la empresa que obtuvo The New York Times. Aunque Nokia no fabrica la tecnología que intercepta las comunicaciones, los documentos expusieron cómo trabajó con empresas rusas ligadas con el Estado para planear, optimizar y resolver problemas de conexión del sistema SORM con la red de MTS. El principal servicio de inteligencia rusa, el Servicio Federal de Seguridad (FSB, por su sigla en ruso), utiliza el SORM para escuchar conversaciones telefónicas, interceptar correos electrónicos y mensajes de texto y rastrear otras comunicaciones por internet.

Los documentos, de un periodo que va de 2008 a 2017, muestran, a un detalle que no se había revelado, que Nokia sabía que estaba habilitando un sistema de vigilancia ruso. La tarea fue esencial para que Nokia hiciera negocios en Rusia, donde se había convertido en uno de los principales proveedores de equipos y servicios para hacer funcionar las redes de varios clientes de telecomunicaciones. El negocio produjo cientos de millones de dólares en ingreso anual, incluso cuando Putin se volvió más beligerante en el extranjero y más controlador en casa.

Durante años, las empresas multinacionales sacaron el máximo provecho de una creciente demanda rusa por nuevas tecnologías. Ahora, la indignación mundial en torno a la guerra más grande que se ha visto en territorio europeo desde la Segunda Guerra Mundial está forzándolas a reexaminar su influencia.

El conflicto en Ucrania ha cambiado por completo la idea de que los productos y los servicios son agnósticos. En el pasado, las empresas tecnológicas argüían que era mejor permanecer en mercados autoritarios, aunque eso implicara obedecer leyes creadas por autócratas. Facebook, Google y Twitter han tenido dificultades para encontrar un equilibrio cuando han sido presionadas para censurar, ya sea en Vietnam o en Rusia; mientras que en China, Apple trabaja con un socio propiedad del Estado para almacenar información de los usuarios a la que pueden acceder las autoridades. Intel y Nvidia venden chips por medio de revendedores en China, lo cual les permite a las autoridades comprarlos para el funcionamiento de computadoras de vigilancia.

Las lecciones que saquen las empresas de lo que está ocurriendo en Rusia podrían tener consecuencias en otros países autoritarios donde se venden tecnologías avanzadas. Una regulación que le da poder al Departamento de Comercio de Estados Unidos para impedir que las empresas, entre ellas proveedores de equipo de telecomunicaciones, vendan tecnología en esos lugares fue parte de un proyecto de ley, llamado Ley Estados Unidos Compite, que aprobó la Cámara de Representantes en febrero.

“Deberíamos tratar a la tecnología sofisticada de vigilancia de la misma manera que a la tecnología sofisticada de drones o misiles”, dijo el representante Tom Malinowski, demócrata y miembro de la Cámara de Representantes por Nueva Jersey, quien fue subsecretario de Estado para los derechos humanos en el gobierno de Obama. “Necesitamos controles apropiados para la proliferación de este tipo de tecnologías al igual que sobre otros asuntos delicados de seguridad nacional”.

Andrei Soldatov, un experto en vigilancia digital e inteligencia rusa que revisó algunos de los documentos de Nokia a petición del Times, comentó que, sin el involucramiento de la empresa en el SORM, “habría sido imposible crear un sistema de ese tipo”.

“Seguramente sabían cómo se iban a usar sus dispositivos”, dijo Soldatov, quien en la actualidad es investigador en el instituto Center for European Policy Analysis.

Nokia no negó la autenticidad de los documentos y comentó que, según la ley rusa, debía fabricar productos que permitieran que un operador de telecomunicaciones de Rusia se conectara con el sistema SORM. De acuerdo con la empresa, otros países hacen demandas similares y esta debe decidir si ayuda a que funcione internet o retirarse por completo. Nokia también mencionó que no había fabricado, instalado ni dado servicio al equipo del SORM.

La empresa señaló que cumple las normas internacionales, que usan muchos proveedores de equipos de redes centrales y cubren la vigilancia gubernamental. Nokia hizo un llamado a los gobiernos para que establezcan reglas de exportación más claras sobre dónde se podía vender la tecnología y declaró que “condena de manera inequívoca” la invasión de Rusia a Ucrania.

“Nokia no puede controlar, acceder ni interferir con ninguna capacidad legal de intercepción en las redes que poseen y operan nuestros clientes”, mencionó la empresa en un comunicado.

MTS no respondió a las solicitudes para ofrecer comentarios.

Los documentos que revisó el Times formaban parte de casi dos terabytes de correos electrónicos internos de Nokia, esquemas de red, contratos, acuerdos de licencia y fotos. La empresa de ciberseguridad UpGuard y el sitio web de noticias TechCrunch informaron anteriormente sobre algunos de los documentos que vinculan a Nokia con el sistema de vigilancia estatal. Tras esos informes, Nokia restó importancia al alcance de su implicación.

Sin embargo, el Times obtuvo un caché de datos más amplio que muestra el profundo conocimiento de Nokia sobre el programa. Los documentos incluyen correspondencia sobre el envío de ingenieros de Nokia para examinar el SORM, detalles del trabajo de la compañía en más de una decena de sitios rusos, fotos de la red MTS vinculada al SORM, planos de los centros de la red e instrucciones de instalación de una empresa rusa que fabricó el equipo de vigilancia.

Después de 2017, que es cuando terminan los documentos, Nokia siguió trabajando con MTS y otras empresas rusas de telecomunicación, según los anuncios públicos.

El SORM, el cual se remonta al menos a la década de 1990, es parecido a los sistemas que utilizan las agencias del orden en todo el mundo para intervenir teléfonos y vigilar objetivos criminales. A los fabricantes de equipos de telecomunicaciones como Nokia a menudo se les exige garantizar que este tipo de sistemas, conocidos como intercepción legal, funcionen sin problemas dentro de las redes de comunicación.

En las democracias, por lo general, la policía debe presentar una orden judicial antes de buscar datos de proveedores de servicios de telecomunicación. En Rusia, el sistema SORM elude ese proceso, pues funciona como una caja negra de vigilancia que puede tomar los datos que quiera el FSB sin ninguna supervisión.

En 2018, Rusia fortaleció una ley para exigirles a las empresas de internet y telecomunicaciones que divulgaran datos de comunicaciones a las autoridades, incluso sin una orden judicial. Las autoridades también exigieron que las empresas almacenaran conversaciones telefónicas, mensajes de texto y correspondencia electrónica hasta durante seis meses y el historial de navegación web durante 30 días. El SORM trabaja en paralelo con otro sistema de censura que Rusia ha desarrollado para bloquear el acceso a sitios web.

Agrupaciones, abogados y activistas de la sociedad civil han criticado al gobierno ruso por utilizar el SORM para espiar a los rivales y los críticos de Putin. Según ellos, casi pueden asegurar que el sistema se usa para reprimir el disentimiento en contra de la guerra. Este mes, Putin prometió eliminar de la sociedad a los rusos pro-Occidente, a quienes llamó “escoria y traidores”, y su gobierno ha desconectado servicios de internet extranjeros como Facebook e Instagram.

Nokia es famosa por ser una de las pioneras de los teléfonos móviles, un negocio que vendió en 2013 después de que Apple y Samsung comenzaron a dominar el mercado. Ahora, la mayor parte de sus 24.000 millones de dólares en ventas anuales provienen de los servicios y equipos de telecomunicaciones que ofrecen para el funcionamiento de las redes telefónicas. Casi 480 millones de dólares de las ventas anuales de Nokia provienen de Rusia y Ucrania, menos del dos por ciento de su ingreso total, según la firma de investigación de mercado Dell’Oro.

La década pasada, el Kremlin se tomó más en serio el tema del ciberespionaje y les exigió por la vía legal a los proveedores de equipo de telecomunicaciones que brindaran una entrada para espiar. Si Nokia no hubiera obedecido, en teoría, competidores como Huawei, el gigante de las telecomunicaciones chinas, habría estado dispuesto a hacerlo.

Para 2012, Nokia estaba proporcionando servicios y equipo para la red de MTS, según los documentos. Entre los documentos del proyecto firmados por personal de Nokia había un diagrama de la red que describía cómo el tráfico telefónico y de datos debía fluir al SORM. Fotografías con anotaciones mostraban un cable etiquetado con la sigla SORM que estaba conectado al equipo de la red, al parecer para documentar el trabajo de los ingenieros de Nokia.

Diagramas de flujo mostraban cómo los datos se transmitían por toda Rusia hasta Moscú y las oficinas de campo del FSB, donde los agentes podían usar un sistema de cómputo para buscar las comunicaciones de las personas sin su conocimiento.

La mayoría de los detalles sobre el uso del programa se ha mantenido en secreto. “Nunca sabrás que se llevó a cabo una vigilancia”, comentó Sarkis Darbinyan, un abogado ruso que cofundó Roskomsvoboda, una agrupación para defender los derechos digitales.

Sin embargo, se ha filtrado información sobre el SORM gracias a casos judiciales, agrupaciones de la sociedad civil y periodistas.

En 2011, se filtraron a los medios de comunicación unas llamadas telefónicas embarazosas realizadas por el líder de la oposición rusa Boris Nemtsov. Soldatov, quien cubrió el incidente como reportero de investigación, dijo que las grabaciones telefónicas procedían de la vigilancia SORM. Nemtsov fue asesinado cerca del Kremlin en 2015.

En 2013, un caso judicial que involucraba a Navalny incluyó detalles sobre sus comunicaciones que se cree que fueron interceptadas por el SORM. En 2018, algunas comunicaciones de los partidarios de Navalny fueron rastreadas por el SORM, dijo Damir Gainutdinov, un abogado ruso que representó a los activistas. Dijo que los números de teléfono, las direcciones de correo electrónico y las direcciones de protocolo de internet se habían fusionado con la información que las autoridades recopilaron de VK, la mayor red social de Rusia, que también está obligada a proporcionar acceso a los datos de los usuarios a través del SORM.

“Estas herramientas se utilizan no solo para procesar a alguien, sino para completar un expediente y recopilar datos sobre las actividades de alguien, sobre sus amigos, parejas, etc.”, dijo Gainutdinov, quien ahora vive en Bulgaria. “Los agentes del servicio federal de seguridad, debido al diseño de este sistema, tienen acceso ilimitado a todas las comunicaciones”.

En 2015, el SRM estaba atrayendo la atención internacional. Ese año, el Tribunal Europeo de Derechos Humanos calificó al programa como un “sistema de vigilancia secreta” que se desplegaba de forma arbitraria sin suficiente protección contra los abusos. El tribunal dictaminó finalmente, en un caso presentado por un periodista ruso, que las herramientas violaban las leyes europeas de derechos humanos.

En 2016, MTS recurrió a Nokia para que le ayudara a mejorar su red en amplias zonas de Rusia. MTS estableció un ambicioso plan para instalar nuevo hardware y software entre junio de 2016 y marzo de 2017, según un documento.

Según los documentos, Nokia realizó tareas relacionadas con el SORM en instalaciones de al menos 12 ciudades rusas, lo cual demuestra cómo la red estaba conectada con el sistema de vigilancia. En febrero de 2017, un empleado de Nokia fue enviado a tres ciudades ubicadas al sur de Moscú para examinar el SORM, de acuerdo con cartas que un ejecutivo de Nokia envió a empleados de MTS para informarles del viaje.

Nokia trabajó con Malvin, la firma rusa que fabricó el equipo del SORM que usaba el FSB. Un documento de Malvin les indicaba a los socios de la firma que se aseguraran de ingresar los parámetros correctos para operar el SORM en equipos intercambiables. También les recordaba que les notificaran las contraseñas, los nombres de usuario y las direcciones IP a los técnicos de Malvin.

Malvin es una de varias empresas rusas que obtuvieron contratos lucrativos para la fabricación de equipo cuyo fin era analizar y revisar datos de telecomunicaciones. Algunas de esas empresas, incluida Malvin, eran propiedad de una sociedad tenedora, Citadel, la cual estaba bajo el control de Alisher Usmánov, un oligarca vinculado con Putin que ahora es blanco de sanciones de Estados Unidos, la Unión Europea, el Reino Unido y Suiza.

Malvin y Citadel no respondieron a solicitudes para ofrecer comentarios.

Otros documentos de Nokia especificaban cuáles eran los cables, los enrutadores y los puertos que se debían usar para conectarse con el sistema de vigilancia. Los mapas de redes mostraban cómo el equipo de otras empresas, entre ellas Cisco, se conectaban a cajas del SORM. Cisco se negó a ofrecer comentarios.

Para los ingenieros de Nokia en Rusia, el trabajo relacionado con el SORM a menudo era mundano. En 2017, un técnico de Nokia fue enviado a trabajar a Oriol, una ciudad unos 360 kilómetros al sur de Moscú.

“Trabaja en el análisis del SORM”, le dijeron.

Michael Schwirtz colaboró con este reportaje.

Adam Satariano es un corresponsal de tecnología que reside en Europa, donde su trabajo se centra en la política digital y la intersección de la tecnología y los asuntos internacionales. @satariano

Paul Mozur es corresponsal especializado en temas de tecnología y geopolítica en Asia. Formó parte de un equipo que ganó el Premio Pulitzer 2021 en la categoría de servicio público por la cobertura de la pandemia de coronavirus. @paulmozur

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New York Times - World

‘Están agarrando a todo el mundo’: las detenciones masivas generan temores por la represión en El Salvador

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La respuesta del gobierno salvadoreño al reciente brote de violencia de las pandillas que dejó decenas de muertos aviva la preocupación de que las medidas de emergencia permitan que el presidente Nayib Bukele se consolide aún más el poder.

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Por Maria Abi-Habib y Bryan Avelar

María pasó el lunes buscando a su hijo de 16 años, indagó en varias cárceles y centros de detención juvenil pero no tuvo suerte: el joven fue una de las cientos de personas detenidas en las horas posteriores a la implementación del estado de excepción en todo El Salvador.

“La policía me dijo que solo lo iban a fichar y no lo he visto desde entonces”, dijo con nerviosismo, mientras pedía que no se revelara su apellido por temor a la represalias de la policía.

La detención del hijo de María, y otros arrestos masivos, se produjeron después de que 62 personas fueran asesinadas el sábado por las pandillas, lo que hace que sea el día más sangriento que se ha registrado en el país desde hace tres décadas cuando se acabó la guerra civil. Pero los grupos de derechos humanos y analistas han expresado su preocupación porque sospechan que las detenciones masivas tienen poco que ver con los asesinatos del fin de semana y temen que las nuevas medidas permitan que el presidente de El Salvador, Nayib Bukele, se consolide aún más en el poder.

La violencia desencadenó una respuesta rápida del gobierno salvadoreño: las fuerzas militares y policiales rodearon los barrios, registrando vehículos y cacheando a cualquiera que intentara entrar o salir. La Asamblea Legislativa salvadoreña aprobó el decreto del estado de excepción por 30 días, suspendiendo algunas libertades civiles garantizadas en la Constitución y otorgándole al gobierno la capacidad de realizar arrestos arbitrarios, intervenir teléfonos sin orden judicial y disolver reuniones públicas.

El domingo por la noche, las fuerzas de seguridad salvadoreñas dijeron que habían detenido a 576 personas en varios distritos de la capital. Algunas personas afirmaron que ni siquiera recibieron información básica sobre las razones por las que sus seres queridos fueron detenidos o adónde los llevaron.

“No hay mucha evidencia de que exista una conexión entre muchas de las personas detenidas y los asesinatos del sábado”, dijo Tiziano Breda, analista de Centroamérica en International Crisis Group, un grupo de expertos que analiza conflictos y disturbios globales.

“Algunos de los encarcelados son pandilleros mayores que han estado inactivos por un tiempo. Otros no son necesariamente pandilleros”, dijo. “Es una redada estigmatizada, donde cualquiera que parezca un matón puede ser arrestado”.

El hijo de María, José Luis, fue uno de los detenidos sin justificación, mientras él y su madre se encontraban en su casa de Santa Tecla, cerca de San Salvador, la capital. El domingo por la tarde, la policía tocó la puerta de su hogar y se llevó a José Luis por la fuerza, sin dar explicaciones, dijo María.

Pero su caso no fue la excepción, las fuerzas de seguridad también arrestaron a un conocido pastor evangélico que solía ser miembro de una pandilla pero se retiró hace más de una década. El pastor, William Arias, se había dedicado a convencer a los pandilleros para que se reintegraran a la sociedad. Según un vecino, fue detenido en las inmediaciones de su iglesia.

El lunes por la tarde, en un centro de detención ubicado en el cuartel de la fuerza naval en la capital, varias mujeres buscaban a sus hijos y esposos.

Eugenia, una vendedora ambulante, llegó buscando a su hijo Kevin, de 18 años, quien fue detenido el domingo por la tarde, junto con varios de sus amigos, mientras veían un partido de fútbol en su barrio. Agentes de la policía local le dijeron a Eugenia que había sido imputado por el delito de formar parte de un “grupo ilegal”, pero no proporcionó detalles ni pruebas.

“Ahora la policía y los militares no están preguntando nada”, dijo Eugenia quien, como todos los entrevistados, pidió que no se divulgara su apellido por temor a represalias.

“Están agarrando a todo el mundo”, afirmó.

El gobierno de El Salvador se apresuró a mostrar sus esfuerzos, tuiteando videos de las fuerzas de seguridad mientras allanaban casas en los barrios pobres y arrestando a decenas de personas en las calles. Bukele dijo en Twitter que se habían producido alrededor de 1000 arrestos desde el domingo por la mañana, sumándose a los 16.000 pandilleros que, según él, ya estaban en prisión y que serían castigados por la violencia del fin de semana.

El mandatario dijo el domingo que el gobierno podría extender el estado de excepción más allá de los 30 días aprobados por los legisladores, avivando los temores de que esa medida pueda usarse para expandir la represión y arrestar a los críticos del gobierno.

“La suspensión de ciertos derechos constitucionales en El Salvador abre la puerta a todo tipo de atropellos”, dijo Juan Pappier, analista sénior de Human Rights Watch, en su cuenta de Twitter.

Bukele ha sido criticado por usar a los militares para interferir con la Asamblea Legislativa y por su decisión del año pasado de destituir a los jueces de la Corte Suprema y al fiscal general en lo que la oposición calificó como una toma de poder inconstitucional. El lunes, el presidente, que ha acusado a Estados Unidos de apoyar a la oposición en el pasado, parecía ansioso por involucrar a la comunidad internacional en su batalla contra las pandillas.

Después de decir en Twitter que le ordenó a las prisiones que racionaran la comida a los pandilleros encarcelados, Bukele lanzó un desafío que parecía estar dirigido a Estados Unidos: “Y si la ‘comunidad internacional’ está preocupada por sus angelitos, vengan y tráiganles comida, porque yo no le quitaré presupuesto a las escuelas para darle de comer a estos terroristas”.

Esas declaraciones alarman a los críticos del mandatario, particularmente después de que el gobierno de Bukele presionó a los legisladores para que propusieran un proyecto de ley que, según los grupos de derechos humanos, podría restringir el trabajo de los periodistas independientes y los grupos de la sociedad civil si reciben financiamiento o apoyo del extranjero. El proyecto de ley se está debatiendo y obligaría a las entidades a registrarse como agentes extranjeros, y su financiación estaría sujeta a un impuesto del 40 por ciento.

El año pasado, Estados Unidos acusó a Bukele de llegar a un acuerdo secreto con las pandillas más temibles del país, como la MS-13. En diciembre, el Departamento del Tesoro sancionó a varios altos funcionarios del gobierno salvadoreño, acusándolos de proporcionar incentivos financieros, prostitutas y acceso a teléfonos móviles a los líderes de pandillas encarcelados a cambio de que las organizaciones criminales reprimieran la violencia.

Bukele, y otros presidentes salvadoreños, han sido acusados ​​de entablar esos acuerdos para reducir el crimen antes de las elecciones. El actual mandatario hizo campaña con la promesa de imponer la ley y el orden en las calles de El Salvador, país que en el pasado ha llegado a ser considerado como uno de los más violentos del mundo. Desde que asumió el cargo, hace casi tres años, parecía estar cumpliendo esa promesa.

Pero el sábado las bandas cometieron asesinatos al azar: vendedores ambulantes, gente que compraba pan y taxistas. Analistas y un funcionario estadounidense dijeron el domingo que es posible que el supuesto acuerdo entre el gobierno y las pandillas esté en crisis y la ola de asesinatos podría ser una medida de presión para renegociar los términos.

Bukele ha negado que su gobierno haya negociado y, en cambio, dijo que los bajos niveles de violencia son el resultado de una estrategia de seguridad secreta —llamada Plan Control Territorial— creada por las fuerzas de seguridad de El Salvador, pero cuyos detalles nunca se han divulgado.

“El plan de control territorial sigue siendo uno de los secretos mejor guardados del gobierno del presidente Bukele”, dijo Astrid Valencia, investigadora sobre Centroamérica en Amnistía Internacional. “Esto demuestra el rechazo de las autoridades a la transparencia”.

Valencia afirma que la medida implementada por las autoridades, las detenciones masivas, había sido empleada por gobiernos anteriores con pocos resultados.

“Necesitamos una estrategia integral”, dijo.

En muchos sentidos, la violencia pandillera que sufre el país se originó en las calles de Los Ángeles. Durante la guerra civil del país, miles de salvadoreños emigraron a esa ciudad y se establecieron en comunidades pobres y marginadas que ya estaban plagadas de la violencia de las pandillas. Muchos de esos inmigrantes se unieron a las organizaciones existentes o comenzaron sus propias bandas para protegerse.

Después de que terminó la guerra en 1992, miles de inmigrantes salvadoreños arrestados en Estados Unidos por la violencia de las pandillas fueron deportados y regresaron a su país de origen que estaba en ruinas. Las cicatrices de la guerra de El Salvador habían atravesado el tejido de la sociedad, dejando un Estado decrépito con pocos servicios, condiciones perfectas para que los deportados establecieran ramas de sus pandillas de Los Ángeles en América Central.

Ahora, la MS-13 se ha convertido en una organización criminal transnacional que participa en todos los negocios, desde la recolección de basura hasta el tráfico de drogas ilegales en varios países.

Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib

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BBC

SANS TITRE

(Credit: Bathysphere Productions)

Onoda: 10,000 Nights in The Jungle

Lieutenant Hiroo Onoda had a remarkable life story. One of the Japanese "holdouts", Onoda refused to believe that World War Two ended in 1945. Convinced that reports of Japan's surrender were faked, he hid on a small island in the Philippines, carrying on his own personal guerrilla campaign as the months turned to years and then decades, only handing over his sword in 1974. "It's a famous, fabulously knotty, semi-surreal story, fraught with allegorical potential," says Jessica Kiang in Variety, "but... it is somewhat surprisingly made, by French director Arthur Harari, into a potent, satisfying saga of old-school, muscular filmmaking." Yûya Endô plays the younger Onoda, and Kanji Tsuda plays his older self in a drama that excels both as a monumental war epic and a sensitive character study. The Lieutenant wasn't a lunatic, Harari suggests, but a dutiful soldier who stuck to his own beliefs, as we all do.

Released on 15 April in the UK and Ireland

(Credit: Giles Keyte/See-Saw Films, Courtesy of Netflix)

Operation Mincemeat

In 1943, as British forces were preparing to invade Sicily, a group of intelligence officers formulated an elaborate scheme to throw the enemy off the scent. This stranger-than-fiction film tells the story of the officers who drew up a set of fake plans for an invasion of Greece, planted the plans on a corpse dressed in a Royal Marines uniform, and then dumped the corpse off the coast of Spain, in the hope that it would eventually fall into German hands. If that sounds like the plot of a far-fetched espionage novel rather than a real-life story, it could be because one of the officers behind the ruse was Lieutenant Commander Ian Fleming, later the author of the James Bond novels. In Operation Mincemeat, Fleming is played by Johnny Flynn, alongside Colin Firth, Matthew Macfadyen, Kelly Macdonald, Penelope Wilton and Jason Isaacs. "It's actually about the creation of fiction, which is one of the things that makes it really, really fascinating," the director John Madden told Total Film. "It's such a strange idea, it really ought not to work, and as the story unfolds, there are many, many, many reasons that it might not work."

Released on 15 April in the UK and Ireland, 27 April in France and 11 May in the US

(Credit: Katalin Vermes/ Lionsgate)

The Unbearable Weight of Massive Talent

Nicolas Cage has brought his own brand of pop-eyed manic intensity to blockbusters and indie movies for 40 years, but in The Unbearable Weight of Massive Talent, writes Marya E Gates at RogerEbert.com, he "delivers one of the most complex, yet crowd-pleasing performances of his career". The twist is that he is playing himself, or a parody of himself, anyway. A past-it movie star who hasn't had a big payday since the years of The Rock and Face/Off, Cage now owes $600,000 (£458,000) in hotel bills, so when his agent (Neil Patrick Harris) mentions a million-dollar offer to attend the lavish birthday party of a super-fan (Pedro Pascal) in Spain, he accepts. The next problem is that the super-fan might just be an international arms dealer, and Cage might just have to become the action hero he has often played. This postmodern concept "could easily begin to feel like a gimmick," says Gates, "but the filmmakers... craft something transcendent."

Released internationally on 22 April

(Credit: IFC Films)

Cow

No relation to such recent films as Dog, with Channing Tatum, or Pig, with Nicolas Cage, Cow is a revelatory documentary directed by Andrea Arnold (American Honey, Fish Tank). Its subject is Luma, a Holstein Friesian cow who lives on an English dairy farm. But unlike most agricultural documentaries, this one has no voiceover, and the farm workers and vets are barely glimpsed. Instead, Arnold shows life from Luma's perspective. Her evident distress as she is shunted from field to lorry to milking parlour for years will make every viewer consider switching to oat milk. "Cow is tender, respectful, and incredibly visceral," says Rachael Sampson at Film Inquiry. "It has heart, soul and oozes empathy. On a personal note, I have not cried like that in a long time."

Released on 8 April in the US

(Credit: Columbia Pictures)

Morbius

By my count, the release date of Morbius has been pushed back six times, but now we can finally see Sony's latest superhero – well, sort of. Like Venom, Dr Michael Morbius (Jared Leto) wavers between being a superhero and a supervillain, having accidentally transformed himself into a "pseudo-vampire": super-strong, super-fast, but with an unfortunate thirst for blood. Morbius is originally a Marvel character, like Spider-Man and Venom, but this film is not part of the Marvel Cinematic Universe. Matt Smith plays Milo, another pseudo-vampire who is less conflicted about blood-sucking, and Michael Keaton returns as The Vulture, the villain from Spider-Man: Homecoming. It's hard to imagine that Leto's immortal demon-scientist in Morbius will be as weird as his fashion designer in House of Gucci, but we live in hope.

Released on 31 March in the UK and Ireland, and 1 April in the US and Canada

(Credit: Alamy)

Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore

In the third of five planned Fantastic Beasts films, Albus Dumbledore (Jude Law) and Newt Scamander (Eddie Redmayne) clash with the dark forces of Gellert Grindelwald (Mads Mikkelsen, taking over from Johnny Depp) in the 1930s. The previous instalment, The Crimes of Grindelwald, was the most over-complicated and underwhelming of the films set in JK Rowling's Wizarding World, but Steve Kloves, who wrote the Harry Potter scripts, has joined Rowling as co-screenwriter this time, and several scenes are set at Hogwarts, so maybe they can conjure up some of the old magic. They could even answer the series' most pressing question: when did Dumbledore swap the three-piece suits he wears in Fantastic Beasts for the floor-length robes he wears in Harry Potter?

Released on 8 April in the UK, Australia and New Zealand, and 15 April in the US and Canada

(Credit: Aidan Monaghan/ Focus Features)

The Northman

Robert Eggers' first two films, The Witch and The Lighthouse, were horror-dramas that balanced meticulously researched period authenticity with all-out hallucinatory freakiness. His third film, The Northman, is in the same vein, but on a far bigger scale. Inspired by the Medieval Scandinavian story of Amleth – also the model for Shakespeare's Hamlet – The Northman is a brutal revenge thriller that boasts volcanoes, sea crossings, huge battles, and an A-list cast, including Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy and Björk. Alexander Skarsgård is its Conan-like hero, a Viking prince whose father (Ethan Hawke) is murdered by his uncle (Claes Bang). Eggers confirmed to IGN that The Northman is "a big epic adventure story that is for mass audiences. Is it still a Robert Eggers movie…? Absolutely."

Released on 15 April in the UK and Ireland, and 22 April in the US and Canada

(Credit: Alamy)

Petite Maman

Céline Sciamma follows up Portrait of a Lady on Fire with another intimate and tender tale of female-bonding – and it's another triumph. The heroine of Petite Maman is eight-year-old Nelly (Joséphine Sanz). After her grandmother's death, Nelly plays in the woods near her mother's childhood home, and meets Marion (Gabrielle Sanz, Joséphine's twin), a girl of her own age and with remarkably similar features. The pair play together every day, fast becoming close friends. This "modern fable... goes straight into my list of the greatest films ever made for children of all ages," wrote Mark Kermode in The Observer. "Whether you are six or 60, this astonishingly insightful and heartbreakingly hopeful cinematic poem will pierce your heart, broaden your mind and gladden your soul, even as you wipe away tears." And all in just 72 minutes.

Released on 22 April in the US

(Credit: Paramount/ Sega)

Sonic the Hedgehog 2

When the crazed Doctor Robotnik (Jim Carrey) returns to Earth from the mushroom planet with his sidekick Knuckles (voiced by Idris Elba), it's up to a blue alien hedgehog (Ben Schwartz) and an alien fox with two tails (Colleen O'Shaughnessey) to stop these villains conquering the world with the power of the giant Master Emerald. Got all that? True, it doesn't make any sense if you haven't played the video game on which this live-action / animated children's movie is based. But the first Sonic the Hedgehog film was fun, and its director, Jeff Fowler, thinks that the sequel is better. "It is much bigger in scope, but also in humour," he told Collider, "and of course, what good is any of that if there's no heart or emotion? We've worked really hard not to get too carried away with set pieces and action and adventure, but also continue to tell Sonic's story, and develop him as a character."

Released on 1 April in the UK and Ireland, and 8 April in the US and Canada

(Credit: Ben Blackall/ Focus Features)

Downton Abbey: A New Era

BBC Culture's Caryn James enjoyed the "elegance and glittering production values" of the first Downton Abbey film, which was released in 2019. "The movie is so sumptuous and enticing," she wrote, "that it's possible to overlook its many cinematic flaws." The sequel, once again scripted by Julian Fellowes, promises to be even more sumptuous and enticing. One storyline has a film crew renting the Crawleys' stately home, so the residents have to put up with a bossy director (Hugh Dancy) and an egotistical actor (Dominic West). In the other storyline, the Dowager Countess (Maggie Smith) reveals that she has inherited a villa in the south of France, so the family heads down to the Riviera to investigate. Don't expect any hard-hitting social commentary, but do expect lashings of "glamour, manners and wealth".

Released on 29 April in the UK and Ireland and 20 May in the US and Canada

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France24 - World

All quiet on the cyber front: Ukraine's internet infrastructure remains resilient

Issued on: 01/04/2022 - 16:17Modified: 01/04/2022 - 16:18

Peter O'Brien Follow

At the start of Russia's invasion of Ukraine, hackers brought down tens of thousands of satellite internet modems across Ukraine and Europe. This week, Reuters revealed that the same attacks are still underway. It raises questions about the state of the cyberwar in Ukraine: given the piecemeal information we receive about an attack, weeks after it happened, how can we assess Russia's cyberoffensive? Is it working, and has it begun to spill out internationally, as first predicted? So far, Ukraine's internet infrastructure has remained resilient. FRANCE 24's tech editor Peter O'Brien explains.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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France24 - World

Chemical pollution: Surfing in toxic waters

Issued on: 01/04/2022 - 14:56Modified: 01/04/2022 - 14:57

Valérie DEKIMPE

Scientists have issued a stark warning: chemical pollution has officially exceeded the limits safe for humans and the planet. The ocean, which has become a dumping ground for a cocktail of toxic pollutants, is bearing the brunt of this pollution. We take a closer look in this edition of Down to Earth.

What exactly do we know about the risks to us humans from chemical pollution in the ocean? Surprisingly, not a whole lot. Surfrider Foundation Europe, a non-profit advocating for the protection of our seas, is on the hunt for answers. 

"Every day we go into the water, so every day we swallow mouthfuls and mouthfuls of seawater," says Marc Valmassoni, a campaigner for the non-profit based in Biarritz, a world-renowned surfing destination on the French Basque Coast.

"We have solid data on all things bacteriological pollution, but nothing on how chemical pollutants like hydrocarbons, cosmetics or drugs could impact our health in the short, medium or long term."

Surfing in the name of science

Enter the "Curl" project. Surfers have become guinea pigs in wetsuits, riding the waves in the name of science. 

In partnership with the French National Institute for Ocean Science (IFREMER) and a sportswear brand, the NGO designed a special sleeve with several sensors attached, which can be worn around the ankle. The device can take water samples while surfers are in the water.

The samples are then sent to a team of scientists, tasked with identifying the chemicals and measuring toxicity levels.

The project is in the early stages, and scientists are only beginning to comprehend the full extent of the damage caused by chemical pollutants.

From pesticides to drugs and metals, the list of substances that poison our ocean is well documented. Farida Akcha, an eco-toxicologist in charge of analysing the samples, says the challenge is determining if that cocktail of toxic chemicals can interfere with our health.

"Nowadays, we hear a lot about hormone disruptors, possible effects on our immune system, and chemicals which could even cause cancer."

But the scientist remains cautious.

"It's important to keep in mind that just because a given substance is present in the water, it doesn't necessarily mean it will be harmful to our health," she explains. "It depends on the duration of exposure, as well as toxicity levels."

Cleaning up with algae

With the problem identified, is there a way to clean up the ocean of chemical particles so as to be able to surf and swim in purer water tomorrow?

This is exactly the focus of Planctonid Environnement, a start-up specialised in the cultivation of microalgae. At a factory owned by the Norwegian company Yara in Montoir-de-Bretagne, on France's Atlantic coast, the production of fertiliser results in significant quantities of industrial effluents being released into the water, especially nitrogen and phosphorus.

Yara decided to call on Planctonid to find a solution. Cultivated near the factory in photobioreactors, the microalgae are fed with waste. They absorb chemicals, thus purifying the water. However, this energy-intensive technology still needs to be improved. Like all plants, algae need a lot of light, and therefore a lot of energy.

>> Read more: Oceans of opportunity: How seaweed can help fight climate change

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Study of French Pyrenees site finds high mountain air filled with microplastics

Focus

Meet the Indian activist cleaning up Bangalore's polluted lakes

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Lake Victoria's massive pollution: Africa's largest lake is dying

BBC

Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen – Matthew Harvey

On a sweltering summer day in 1994, an ancient mangrove forest on Union Island was ripped apart. 

A foreign investor had started the foundation work for a hotel, marina and golf course in Ashton lagoon on Union Island, one of the 32 Grenadine islands which dot the clear, blue waters of the southern Caribbean Sea. 

The sounds of birds chirping and waves crashing against the intricately woven roots of the mangroves was replaced by the noise of excavators and cement trucks, cutting the trees to make way for culverts and concrete pillars. 

Poorly-sized pillars collapsed, cutting off tidal flow in the 10-acre (4-hectare) lagoon. More mangrove trees began dying. The clear water turned putrid and yellow. And what was once the most ecologically diverse lagoon in the region became a barren eyesore and mosquito breeding ground.

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Matthew Harvey, a local fisherman and campaigner, was 37 years old at the time and recalls watching the destruction. His home in the nearby coastal community of Ashton provides a panoramic, aerial view of the site. That view, which had brought him immense joy, began to leave him sad. The hurt was personal: for three years Harvey had protested the development. He knew it would destroy the mangroves and in turn, a fishery that provided the fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp.

Harvey had warned that giving investors rights to the mangroves could mean unprecedented ecological disaster for the island. But like similar projects in the Caribbean, promises of development and tourists were too alluring for a government eager to attract foreign investment and reduce unemployment. 

"I tried, I protested," Harvey told me as we stood outside his home in January 2020. "Mangroves are important to survival on Union."

Mangroves on Union Island support a fishery that provide fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp. (Credit: Alamy)

Less than a year after dredging began, the Valdetarro Construction Company declared bankruptcy. Grace Deagazio, who formerly worked for the company as a secretary and public relations officer, says an environmental impact assessment was carried out before works started.

"The assessment was done at the time for the mangroves and there was no problem with regards to the coral reefs," she says. "There would have been no major environmental damage to the island itself, but our company went bankrupt due to an unfortunate series of financial problems. Union Island unfortunately got stuck right in the middle of the company’s bankruptcy; the project got frozen and it’s unfortunate."

Future Planet also contacted members of the former leadership of the company but received no reply. The company declared bankruptcy in 1995.

Ashton Lagoon's story is part of a sadly familiar wider picture. Despite their key role providing coastal protection, supporting local livelihoods and storing huge amounts of carbon, mangroves are disappearing, destroyed for coastal development. Globally, the area of mangroves decreased by over a million hectares (3,860 sq miles) between 1990 and 2020 – an area larger than the island of Puerto Rico. The economic fallout, including the loss of fisheries, has been calculated as greater than $40bn (£30bn) a year. 

These forests of the sea are among the world's most at-risk ecological systems and are being razed four times faster than terrestrial forests

But Ashton Lagoon is not among those statistics, because its mangroves and fisheries are now thriving. The story of how that happened provides a blueprint for how other degraded mangroves around the world could one day be revived.

Young red mangroves grow in Ashton Lagoon (Credit: SusGren)

Mangroves live where most plants would die. Of the almost 400,000 plant species, only 1,500 are tolerant to saltwater. Some of these halophytes, as they are called, prevent salt from entering their roots, a process known as exclusion. Others excrete salt from special glands in their leaves.

Ashton Lagoon has three of the world's 80 mangrove species: the red, which are excluders, and the black and white, which secrete salt. Today, the dark green, pointy leaves of black and red mangroves mingle with the round, light green leaves of the white to make a thick canopy. Its clear, emerald-green waters reveal submerged roots mooring the forest to the ocean floor.

The area is a critical habitat for many species. Mangrove flowers attract birds like the egret, heron, bullfinch and hummingbird. Other birds, such as the brown pelican and the endangered West Indian whistling duck, use the forest for food and nesting. Fiddler and mangrove tree crabs scurry through the maze of roots, which also provide refuge to leatherback, hawksbill, loggerhead and the rare green turtles. Near the ocean floor, the ecosystem is home to large fish, like snappers and parrotfish, and juvenile fish, like the grouper, which can remain in the mangrove nursery for more than five years.

"Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen," Harvey says. "Before the damage, there were nurseries for all marine life: conchs, lobster, fish, sharks. We fed our families and sold them to residents and businesses."

Harvey, now 62 years old, is fit and slim, a man always on the go. His toughness and strength were key to what happened on Union Island after the tourism development failed.

In 1998, four years after the company declared bankruptcy, two Canadian researchers, Stephen Price and Purnima G Price, declared that Ashton Lagoon was "ecologically dead" in a report for the Union Island Association for Ecological Preservation. Mangrove forests are a notoriously difficult ecosystem to bring back once disturbed, they said, although damage to the lagoon system could be reversible "to some extent".

In an effort to reverse the damage, Harvey, who was at the time president of the Union Island Eco Tourism Movement, teamed up with Orisha Joseph, director of local conservation agency SusGren, Lisa Sorenson, a conservation biologist and head of BirdsCaribbean, as well as officials of the Eastern Caribbean Coalition for Environmental Awareness.

The causeway cut off natural water circulation in Ashton Lagoon, causing eutrophication, as seen in this 2004 aerial photo of the lagoon (Credit: Michele Kading/BirdsCaribbean)

The trio knew that a scientist named Gregg Moore had also visited the lagoon in 1998 and conducted some tests, and they reached out to ask for his view.

Moore, a mangrove restoration ecologist at the University of New Hampshire, was surprised to hear from the team. It had been 10 years since his assessment of the lagoon. For many on Union Island, including Harvey, those years had been spent taking care of families and making ends meet, though the daily sight of the lagoon was never far from their minds.

It turned out that Moore's assessment was indeed more optimistic than that of the Prices. 

Moore told them that while the lagoon was severely damaged and the remaining trees were suffering from heat stress and extreme salinity, there was hope.

Mangroves are extremely resilient plants. They're not delicate, but you have to have the right conditions for them – Gregg Moore

"Mangroves are extremely resilient plants," says Moore. "They're not delicate, but you have to have the right conditions for them. If you change the hydrology in the system dramatically, then you turn off their ability to self-regulate. Soil dumped during construction had blocked the tidal exchange and salt was no longer being flushed out and diluted."

He told Harvey and Joseph that, at the very least, tidal flow needed to be re-established in the system. Doing this, however, would cost roughly $700,000 (£530,000), an amount the island could not afford. SusGren approached aid agencies for funding and started a community-based ecological restoration program. Harvey continued his environmental advocacy. 

In May 2007, a workshop organised by Sorenson through Birds Caribbean brought the local community together to hear from coastal engineers, tourism consultants and scientists. Residents, fishers, teachers, environmentalists and the business community voiced their concerns, asked questions and made requests. Moore, who attended this first town hall, says that residents had the final say on how to proceed – a crucial aspect of community-based restoration.

In 2010, SusGren secured financing for the project, but it was quickly withdrawn because the government of St Vincent and the Grenadines had not granted permission for the restoration work. The go-ahead would come years later. For now, it looked as though, despite enormous community support, restoration was stalled. It had been 16 years since the mangroves had been decimated. 

"We felt that if restoration works did not start soon, a new developer would come in," says SusGren's Joseph. "That fear is always there and we wanted to be the investor with the plan to protect the mangroves and provide opportunities for our people within them."

Then in 2014, the Caribbean Community Climate Change Centre, the German Development Bank and the Philip Stevenson Foundation, which owns the neighbouring island of Petit St Vincent, came through with the $700,000 (£530,000). With funds and government permission now in place, work could begin

Steel bulkhead in Ashton Lagoon that was removed during the mangrove restoration (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)

On the surface, restoration work might seem as simple as growing new mangrove plants and embedding them among existing trees. But the reality is far more complex.

Toward the end of 2017, excavators, trucks and bulldozers returned to Ashton Lagoon. But this time the machinery was there to undo the damage done a quarter of a century earlier. "We dug out the place, removed thousands of rusty galvanised sheet piles and pillars," says Joseph.

Construction crews removed collapsed concrete culverts and excavated openings in the piers of the abandoned marina. Soon the tidal flow began to resemble what it had been in the past.

The next step was planting, led by Harvey. In 2018, he assembled a small team of four to replant the mangroves. Meshanda Laborde, a young woman from Union Island who is passionate about science, was among this group. The first step was to build a mangrove nursery using wood and coconut branches to regulate sunlight for the seedlings, she says.

"We then dug a small well near the shed to easily access water for the seedlings with the conditions closest to the environment we would eventually introduce them to."

Restoration planting typically involves potting seedlings in small, black plastic bags (Harvey eschewed these bags and used bamboo stems from Grenada) in shallow water in a nursery before moving them back to the mangrove for planting. The seedlings were collected in the lagoon, carefully transported to the nursery for specialised care and root development, and returned to the mangrove when the planters believed they were strong enough to survive.

We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud. We were knee-deep in mud but we didn't mind – Meshanda Laborde

The team initially spent hours gathering as many "wildling" seedlings as they could find from mature mangroves. "We gathered 1,500 and 1,700 wildlings in the first two weeks," says Laborde.

Casil Thomas, another member of the team, recalls collecting, setting and nursing the first batch of seedlings. "We had very early mornings, leaving before the Sun came up and we worked until it set. We pampered them and cared for them like our babies."

Three months later, strong, healthy roots were jutting out of the bamboo stems – some of them over a foot (0.3m) long, says Laborde. They were ready for replanting, although the holders planned to give them protection for a further three years.

The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

"We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud," says Laborde. "We were knee-deep in mud but we didn't mind."

Just as the team was experiencing some success, however, disaster hit the nursery. "There was a rat infestation," says Harvey. "Rodents cut all the leaves and roots of the plants, to make nests." Despite constant monitoring, they lost hundreds of the seedlings. The team spent two weeks inspecting every bamboo stem and its seedling for damage. They spread a mixture of cement and cornmeal between the rows of plants to get rid of the rodents. 

To regain some of the lost time, Harvey experimented with a new method. "Instead of setting the seedlings in the shallow water where they take about six weeks to produce sufficient roots, we pushed them into the soil in the lagoon and within one week we got a good root system for planting," he says. "I was happy because it worked and reduced the wait time."

Laborde, who had studied human and social biology at school hoping to become a nurse, says she began to think of the seedlings as patients. "I learned so much, especially new planting techniques, even from the disappointments."

Some 3,000 red mangroves were planted at Ashton Lagoon by Matthew Harvey and his team (Credit: SusGren)

With increasing numbers of category 5 hurricanes, rising sea levels and fears of disappearing coastlines, restoration failure in Union Island could mean devastation not just of the fisheries, but of the entire island.

Union Island resident and educator Ann Harvey knows that well. In 2004, she opened a pre-school in memory of her son, Jamie, who had died suddenly the year before and had loved school and volunteering in social and environmental causes. The school was located less than 100m (328ft) from a small, bushy shrub of mangroves that had been spared from the excavator.

During the opening celebration, however, radio bulletins warned of an impending storm. As Harvey and her staff scrambled to place sandbags and board up the building, she worried that her new school would not stand a chance against raging wind and waves.

Within 24 hours, Hurricane Ivan, one of the most powerful hurricanes in a decade, bore down on the southern Caribbean. It destroyed 90% of the infrastructure on nearby Grenada

The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them – Ann Harvey

Harvey watched the waves from her house a few miles inland. "I stood in a corner, just staring, concerned that the [school] roof would be blown away," she says. "But then I noticed something. The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them. Some of them eventually broke away, but nothing happened to the school."

Around the world, coastal structures like the pre-school are becoming increasingly vulnerable as climate change intensifies storms and sea-level rise means more water can rush inland. Coastal communities are particularly vulnerable to the impacts of warming ocean temperatures, sea-level rise, storms and flooding, according to a 2019 special report on oceans by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). 

A birding workshop at Ashton Lagoon in 2004 (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)

Shoring up marine ecosystems, like mangroves, is one of the pillars of building resilience, the IPCC said. With their thick foliage and gnarled, thick root systems, mangroves have been found to reduce wave height and energy. A 100m (328ft) buffer of mangroves can reduce wave height by up to 66%, one report found, and a 500m (1,640ft) buffer can reduce it as much as 99%. 

This ability is critical to the future of many islands. "We have so many low-lying areas, some below sea level," Matthew Harvey says. "If not for these mangroves, I am worried that people would not even be able to live here soon."

Mangroves are also able to trap and store large amounts of carbon dioxide, an ability that has gained them increasing attention as an important component of climate mitigation.

But mangrove restoration has not always proven successful. Before the 1970s, mangroves were sometimes seen as a nuisance, but in 1984, the World Bank funded one of the first major restoration projects, providing a $26m (£20m) loan to plant just under 2,500 acres (1,000 hectares) of mangroves in the Philippines. 

The government of the Philippines hoped that by replanting the mangroves, fish would return and the lives of over 90,000 residents improved. However, in 1995 researchers revealed that just 18% of the three million planted trees had survived. Researchers say the project failed to plant suitable species in appropriate sites. 

Many other mangrove restoration projects have failed, including, more recently, a project in Sri Lanka to plant 3,000 acres (1,200 hectares) of mangrove after the 2004 tsunami. Less than 500 of those acres (202 hectares) have mangroves on them today – researchers attribute this to lack of attention to basic indicators for restoration such as selecting the right species, salinity and hydrology and the best sites. In a 2015 study of 160 marine coastal restoration projects over the previous 40 years, researchers found that half of the initiatives had failed. 

A yellow crown night heron spotted at the Ashton Lagoon during a 2020 bird identification workshop (Credit: SusGren)

Ecologists like Moore say many of the projects are hampered by short-term thinking – they tend to focus on construction and ignore the community and the importance of long-term monitoring and stewardship. 

"Most of the time the money spent on [coastal restoration] projects is for the engineering and the mobilisation and demobilisation of heavy equipment needed to prepare the site and obtain the right hydrology," Moore says. "Then those trucks and bulldozers leave the site, construction crews take their final land survey, say 'we got the grade right, the elevation right', shake hands, pat each other on the back, and they're done."

I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them. Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring – Yvonne Edwin

Yvonne Edwin, a marine biologist from nearby St Lucia, agrees, but says the Caribbean is getting it right. Edwin was one of more than a dozen people who came together to restore a 10-acre belt of mangroves in St Lucia's largest mangrove forest, the Makote Mangroves. She says the accomplishment would not have been possible without community involvement.

"I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them," she says. "Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring. Over 400 students joined the community and partners in this venture."

Edwin says mangrove restoration is already fraught with environmental challenges and projects cannot afford to be abandoned once the planting is over. This is especially the case in the Caribbean, which is sometimes faced with heavy rains post-planting.

Studies support Moore and Edwin's view. The late ecologist Roy Lewis, one of the world's first mangrove restoration experts, also warned against programmes that bring in community members to collect and plant seedlings but fail to retain them as stewards.

Union Island is trying learn these lessons and ensure stewardship is passed from one generation to another. SusGren has trained more than 50 young people in conservation and ecosystem monitoring, including former schoolteacher Kenya Ford. Her tasks included testing the salinity of the water in the mangrove, assessing tree growth and replanting trees to see where they grow best. 

Such continued stewardship by residents will be integral to long-term success for the project, says Moore. "Successful mangrove projects care more than just 'we planted a thousand trees and a thousand trees lived'," he says.

SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive. (Credit: Alamy)

It is this approach to restoration which has helped the Caribbean become one of the few regions to increase mangrove cover in the last decade. SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive.

These 3,000 mangrove trees now stand about 5ft (1.5m) above sea level along 14 acres (6 hectares) of shoreline. Tidal flushing is back and the turquoise ocean water flows freely into the jade water of the mangrove twice daily. The fish and birds have returned.

Farmers now harvest sea moss from the lagoon – the raw seaweed is used to make ice cream and energy drinks popular in the Caribbean. With flowers in abundance in the mangroves again, bees have returned and beekeeping is thriving.

It's better than a hotel. It's not a case of a rich investor coming in and owning everything – Orisha Joseph

SusGren has constructed boardwalks and a pair of bridges across the lagoon, as well as bird towers and viewing decks. The once desolate area is now visited by tourists, academics and, for the first time in 25 years, locals, who have returned to enjoy the beauty and tranquility of the lagoon.

"It's better than a hotel," says Joseph. "It's not a case of a rich investor coming in and owning everything."

Harvey opened a neighbourhood bar in 2011 to supplement his struggling fishing income, and it is still open today. Now, though, he goes out to sea almost daily, sometimes spending up to 12 hours fishing. It's hard work for a 62-year-old, but he plans to continue. As he sits on a small wooden bench at his bar and looks toward the lagoon, he runs his fingers through his full grey beard, saying: "It took us a long time, but our mangroves are back."

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France24 - World

Does this video show Ukrainian soldiers shooting at Russian prisoners of war?

Issued on: 31/03/2022 - 16:18

Thomas Eydoux Follow

A video shared widely online as early as March 27 purports to show, according to its caption on YouTube, Ukrainian soldiers shooting Russian prisoners of war (POW) in their legs. The FRANCE 24 Observers team analysed the video and was able to pinpoint its location. Despite some suggestions that the scene was staged, we have found no evidence to question the authenticity of the events shown in the video. 

In its entirety, the video is 3 minutes and 38 seconds long. It shows men in military uniforms wearing white armbands lying on the ground with their hands tied behind their backs, they're visibly seriously injured. One of the men has a white bag over his head. 

The person filming reveals the man's face, which shows him in agony. At the end of the video, three more prisoners get out of a civilian vehicle. One of the men, wearing a blue armband, fires a gun at these prisoners' legs at close range. These men fall to the ground and the video ends. 

The head of the Ukrainian armed forces Valerii Zaluzhnyi claimed on March 27 that Russia was "filming and distributing staged videos" of inhumane treatment of Russian POWs with the aim of discrediting the Ukrainian armed forces.

However, Oleksiy Arestovych, an adviser to Volodymyr Zelensky, announced in an interview posted on Telegram that the Ukrainian government would investigate the events shown in this video. In a post on his Instagram account, he added: "I would like to remind our soldiers, civilians and defence forces that mistreating prisoners of war is a war crime."

Meanwhile, Kremlin spokesman Dmitry Peskov called for an investigation into these "monstrous" images on March 28.

If the video is authentic, the soldiers' actions could violate the Geneva Convention related to the Treatment of Prisoners of War, adopted in 1949, which prohibits soldiers from mistreating captured POWs during international armed conflict. 

A video filmed near Kharkiv, Ukraine

The potential geolocation of this video was proposed by an online investigator. The FRANCE 24 Observers team was able to independently verify this localisation, to confirm that the video was indeed filmed at a dairy plant in Malaya Rohan', a village less than 10 km east of Kharkiv, Ukraine's second-largest city. Kharkiv has been under siege by Russian forces since the invasion began on February 24. 

Ukrainian forces recaptured the town of Malaya Rohan' on March 28, according to AFP.

Although we can determine the video's location, it's more difficult to ascertain exactly when the video was taken. We do know that the first time the video appeared online was on March 27.

Plus, there are no traces of snow on the ground or on nearby objects in the video. Weather records from Kharkiv indicate that the region was covered in snow between February 24 and March 11. Therefore, it's likely that the video was filmed at some point between March 11 and 27. 

Blue and white armbands

Men wearing white and blue armbands in the video suggest that the video was taken during the current conflict, during which Russian forces have often identified themselves with white armbands, while Ukrainians have worn blue or yellow armbands. 

Almost all the men who are bound on the floor in this video are wearing white armbands, while the soldiers who are mistreating and shooting at them wear blue armbands.

Still, none of these elements constitutes proof that Ukrainian soldiers took part in this incident. Indeed, the armbands could have been worn to stage the scene.

The prisoners are being questioned in Russian. According to the BBC, which asked a language expert to analyse the video, the accents of the people with blue armbands "are in line with what you'd expect from Ukrainians speaking Russian". The British channel also explains that a man on the ground is accused of "bombing Kharkiv".

The video's authenticity called into question

On March 28, a pro-Ukrainian Twitter account posted a 10-second excerpt of the video, in higher quality. The post's caption said in Russian: "These men deserve an Oscar! Remember the video with the shots in the legs? Here's a repeat performance."

Two days later, the same account posted a montage of edited clips of the video with the caption, "Ready for the details? Part 2". It claims to show evidence of blank bullets, fake wounds and actors to prove that the incident was staged by Russians to discredit Ukrainian forces. 

There's no blood in the video and the men don't moan or scream after being shot. But according to experts interviewed by the BBC, this can happen: lack of blood is sometimes a feature of a gunshot wound, especially on someone with a tourniquet, and the men may not have cried out due to shock.

Ukrainian soldiers taking prisoners in the Kharkiv area

Our colleagues at Checknews, the fact-checking unit of Libération, also analysed these videos. They found a video posted by soldiers in the Kraken unit, the armed wing of an extremist Ukrainian party that's linked to the Azov Regiment. 

In a video posted on March 26 on a Telegram channel linked to Azov, we can see fighting between Russians and Ukrainians in the Kharkiv region. The Ukrainian soldiers are seen taking prisoners. Libération was able to locate at least one place where this fighting took place around 5 km from the dairy plant in Malaya Rohan'. 

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France24 - World

Costa Ricans to vote for new president in runoff elections Sunday

Issued on: 01/04/2022 - 04:14

NEWS WIRES

Costa Ricans head to the polls on Sunday to elect a new president, facing a choice between a candidate once investigated for corruption and another once demoted over sexual harassment allegations.

Both centrist former president Jose Maria Figueres and conservative ex-finance minister Rodrigo Chaves deny the allegations.

Campaigning has focused on how the hopefuls would address Costa Rica's central troubles: an external debt that is 70 percent of GDP, high levels of poverty -- at 23 percent -- and unemployment -- at 14 percent -- and corruption scandals in the public sector.

Chaves was a surprise qualifier for Sunday's run-off, having polled fourth ahead of February's first round.

He was the favorite in the most recent opinion polls, with almost 42 percent support, compared to 38 percent for Figueres, whose father Jose Figueres was also president.

But some 18 percent of people say they are undecided, which is what makes this election so hard to call.

"It's very difficult to pin down what either Figueres or Chaves want to do," said economist and analyst Daniel Suchar.

Suchar said the country frequently faces the same problem, with voters focusing on the candidates -- and their foibles -- rather than their policies.

 'Lifting economy is priority'

Costa Rica has been described as the "happiest" country in Latin America, but its vital tourism industry was hard hit by the coronavirus pandemic.

Alongside Peru, it suffered the largest fall in employment figures in the region between 2019 and 2020, a drop of 14 percent.

"At a socioeconomic level the country has radically deteriorated, even before the pandemic with structural unemployment and the weak situation of public finances," said Alejandro Molina, an analyst from the National Policy Observatory at the University of Costa Rica.

Tourism is one of the major motors of the local economy and Costa Rica is a world leader in environmental protection, making it a key eco-tourism destination.

"The priority right now is lifting and reactivating the economy... and creating employment options for the great quantity of unemployed people," 35-year-old auditor Andres Fonseca told AFP in the capital San Jose.

Whoever wins the election will face the challenge of governing without a parliamentary majority, and will thus need to work with opposition parties to pass any policies.

Both men have reached this final stage of the election despite the specter of past scandals.

Chaves, who spent six months as finance minister in the outgoing government, was investigated over sexual harassment complaints brought by multiple women while he was a senior official at the World Bank.

He was demoted, though not fired, and has dismissed his behavior as "jokes" that were "misinterpreted due to cultural differences."

For some of his supporters, Chaves's history has nothing to do with Costa Rica's election.

"I hope he will bring salvation... Those that criticize him are not in the economic situation that most of the population is in," said Rolando Gutierrez, a supporter.

Analyst Gina Sibaja said Chaves' continued appeal shows sexism is deep-rooted in the country.

"Those who lose the most are us women... He was victimized by his punishment and that has generated empathy, although mostly amongst men given that harassment in Costa Rica is an everyday occurrence."

Chaves, an economist who worked for 30 years at the World Bank, has been campaigning on corruption reform, vowing to "clean the house."

'They don't represent us'

Figueres, president from 1994-99, was investigated for allegedly taking some $900,000 from French engineering firm Alcatel, which has admitted to bribing officials.

The ex-president, who worked abroad at the time as executive director of the World Economic Forum (WEF), refused to give evidence in the case in 2004 and returned to Costa Rica only in 2011 when the investigation expired.

His father was the one who abolished Costa Rica's army as president in 1948.

Figueres has focused on his experience on the campaign trail, and criticized his opponent's lack of it.

"I will vote for Figueres because Costa Rica needs a change," said one of his supporters, Karla Zuniga.

"The economy has been destroyed and there is no clear decision making."

Figueres represents the centrist National Liberation Party (PLN), which won nine out of 15 elections between 1953 and 2010.

Chaves leads the newly formed right-wing Social Democratic Progress Party.

But at least one portion of the electorate is unimpressed with the choice on offer.

"Neither of them represents us," said Rocio Jimenez, a member of the Women to the Fore collective.

"They represent the whole patriarchal structure and neither of them will defend women's rights."

Some 3.5 million of Costa Rica's five million people are eligible to vote.

(AFP)

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Costa Rica's president says climate change is 'biggest challenge of this generation'

Reporters

Costa Rica: A climate success story

France24 - World

French military spy chief quits after failure to predict Russian invasion

Issued on: 31/03/2022 - 16:00

NEWS WIRES

France's military intelligence chief is leaving his post after Paris failed to accurately predict in contrast to other Western allies that Russia would launch a full-scale invasion of Ukraine, several sources with knowledge of his exit said.

General Eric Vidaud, who has led the Direction of Military Intelligence (DRM) since only last summer, is to immediately step down from his post, a military source, who asked not to be named, told AFP.

The source confirmed a report on the l'Opinion website citing an internal defence ministry investigation that criticised "insufficient briefings" and "failure to master the issues."

Another source told AFP that there had been rumours within the army concerning the departure of the general in recent days, with it possible that another post could have been offered to him, though in the end this was not the case.

In the months before the invasion of Ukraine by Russian President Vladimir Putin on February 24, France's assessments had contrasted with the gloomy predictions by allies including the US and Britain who warned a major military assault was imminent.

Senior figures from President Emmanuel Macron's government insisted there was no suggestion of a full-scale invasion and Macron kept diplomacy going to the last minute, meeting Putin in person in the Kremlin and trying to set up a summit with US President Joe Biden.

The issue is particularly sensitive as Macron has largely avoided campaigning for the presidential election in April to focus on dealing with the war, aiming to burnish his image as a global statesman.

'The Americans were right'

In early March, France's top general Thierry Burkhard admitted in an interview with Le Monde newspaper that there had been differences in the analyses between France and the US over what would happen in Ukraine.

"The Americans said the Russians were going to attack and they were right," said Burkhard, who has won admirers during the conflict for his frank assessments of the situation.

"Our services rather thought that the invasion of Ukraine would have a monstrous cost (for Russia) and that the Russians had other options" to achieve their goals, he said.

In fact, the Americans had high-quality intelligence on Russian preparations and took the unprecedented decision, several weeks before the invasion, to make the information public in an attempt to put pressure on Putin.

Alexandre Papaemmanuel, professor at the Institute of Political Studies (IEP) in Paris and a specialist in intelligence, said Washington had employed a new tactic in using intelligence to try to pressure a foreign leader.

He said France was well aware that its own intelligence had failed on this occasion, though he added that the DRM should not be the only branch of the security services to take the blame.

Le Monde said the DRM had often found itself sidelined by France's powerful foreign intelligence service, the General Directorate for External Security (DGSE), famous abroad thanks to the hit TV series "The Bureau."

But Papaemmanuel said: "The warning is for the entire (intelligence) community. You have to be efficient and meet all the threats."

A military source said the DRM's main role was provide intelligence on operations, and not on intentions.

Its services had concluded that Russia "had the means to invade Ukraine and what happened showed that it was right," the source said.

Le Monde said the Ukraine war had exposed the differences between the intelligences services of France and those of the UK and US, which have larger budgets and more room for manoeuvre in terms of surveillance law.

"Even if this reliance on Anglo-Saxon intelligence has existed for a long time, particularly in the fight against terrorism and in space, the war in Ukraine has shed light on it in a crude way," the paper wrote.

(AFP)

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN AS IT HAPPENED

As it happened: Russia pledges to allow humanitarian corridor into Mariupol

The France 24 Interview

French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian: 'I see only declarations but no action' from Russia

Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

Opex 360

Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

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Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

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Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

les colonnes
El País (ESP)

Por los monasterios olvidados de Castilla y León

LONELY PLANET

Un viaje lleno de historia, magia y leyendas grabadas en piedras centenarias: del románico y romántico San Juan de Duero, en Soria, a los restos del convento de Extramuros, en Madrigal (Ávila); de la memoria del Cid en San Pedro de Arlanza (Burgos) al inaccesible monasterio de los Ángeles en las segovianas hoces del Duratón

Más información en la guía Lonely Planet En ruta por Castilla y León y en www.lonelyplanet.es

Sus esqueletos de piedra resisten al paso del tiempo creando románticas imágenes que sugieren historias envueltas en el misterio. Son los monasterios y conventos abandonados que encontramos dispersos por toda España, pero muy especialmente por Castilla y León. Proponemos una ruta siguiendo la estela de estos edificios que en otros tiempos fueron centros de poder y misticismo, y que hoy apenas se mantienen en pie, un viaje que nos llevará a descubrir las ruinas del antiguo monasterio de San Antón en Castrojeriz, en pleno Camino de Santiago; a contemplar cómo la naturaleza devora el monasterio de San Jerónimo de Guisando con el telón de fondo de la sierra de Gredos; a disfrutar del majestuoso esqueleto de San Pedro de Arlanza, en Burgos, o a descubrir la magia que envuelve el monasterio de Granja de Moreruela en la Moraña zamorana.

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Abadía de San Antón, Castrojeriz (Burgos)

El Camino de Santiago sigue más vivo que nunca, pero aquí y allá surgen al paso los restos de conventos, monasterios, hospederías y hospitales que antaño guiaban a los caminantes. Un buen ejemplo es el antiguo convento de San Antón en Castrojeriz, que los peregrinos encuentran unos kilómetros antes de llegar a este pueblo burgalés. Construido en el siglo XIV, estuvo regido por los monjes antonianos para atender a los caminantes enfermos. Todavía hoy pasar por debajo del arco del antiguo atrio del convento tiene un significado especial. Es como una puerta al pasado de la que solo quedan las viejas columnas y los muros, el techo hace mucho que desapareció. Un enorme rosetón desafía al tiempo y en el exterior se pueden ver las alacenas que durante siglos emplearon los monjes para dejar a los caminantes pan y vino.

A pesar del estado de ruina, este antiguo hospital de peregrinos es la puerta de entrada al pueblo por la calle Real, donde se pueden ver las iglesias de Santo Domingo y de San Juan, la colegiata de Nuestra Señora del Manzano y las ruinas del castillo.

Si dejamos el vehículo en Castrojeriz y desde el alto de Mostelares continuamos a pie un poco más allá de la cima, disfrutaremos de la vista emblemática de los campos de Castilla y su mar de cereal,  que se extiende hasta donde alcanza la vista.

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San Pedro de Arlanza, Hortigüela (Burgos)

Este monasterio benedictino rodeado por el río Arlanza, en Hortigüela, un pequeño pueblo de Burgos, se puede calificar rotundamente como una bellísima ruina. Los libros hablan de él como “la cuna de Castilla”, pues su historia es larga y se remonta al conde Fernán González, el legendario noble castellano al que se atribuyen los orígenes del hasta entonces inexistente reino de Castilla. También la fundación de San Pedro de Arlanza (aunque otros documentos apuntan a que fue su tío, el conde Gonzalo Téllez, quien auspició hacia el año 912 su fundación), donde fue enterrado junto con su esposa Sancha. Después de la desamortización del XIX, los sepulcros fueron trasladados a Covarrubias y el cenobio quedó abandonado.

Aunque lo veamos derrumbado y apenas con cuatro muros en pie, fue uno de los centros monásticos más importantes del primero condado y luego reino de Castilla. Los restos más antiguos que se conservan corresponden a la iglesia y datan de 1080. También se pueden ver la torre del siglo XII y parte del claustro y de la sala capitular. Como en tantos otros casos, muchos de sus tesoros fueron expoliados o vendidos, como los fragmentos de su bello conjunto de frescos —un bestiario de animales fantásticos como sirenas, grifos, dragones hoy repartido por el Museu Nacional d'Art de Catalunya (Barcelona) y The MET Cloisters (Nueva York)—, o la portada románica que se exhibe en el Museo Arqueológico Nacional (MAN) de Madrid.

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Santa María de Rioseco, Villarcayo (Burgos)

Antes de llegar a Villarcayo, en el escondido valle de Manzanedo, el desfiladero de los Hocinos conduce a una cueva sorprendente. Estamos en Las Merindades de Burgos, tierra de monasterios e iglesias medievales. Pero la cueva de la Mosquita guarda, además, un monasterio muy especial: una ermita rupestre de los siglos VIII y IV en el pequeño pueblo de Incinillas. Cerca de allí sobreviven las majestuosas ruinas de lo que fue un próspero y monumental monasterio: Santa María de Rioseco. En sus buenos tiempos contó con más de un centenar de monjes blancos de la orden del Císter y todo tipo de dependencias, entre las que estaban la hospedería y el hospital, además de granjas, molinos, batanes y ventas. Los monjes crearon en Rioseco una explotación agrícola modélica e introdujeron muchos nuevos cultivos en el valle.

Como para tantos otros monasterios españoles, el siglo XIX significó el final: tras la guerra de la independencia y las desamortizaciones, llegaron la desidia, el olvido y el expolio. Desde 2010, el colectivo Salvemos Rioseco trabaja para consolidar los restos del edificio, dar a conocer su importancia patrimonial y realizar visitas guiadas en horarios concertados. 

Santa María de los Valles, Torresandino (Burgos)

Hace más de 200 años que nadie habita el convento de Santa María de los Valles, en la Ribera del Duero, en Burgos. Es tan poco conocido que sus ruinas son difíciles de encontrar, porque hay que acceder por caminos no asfaltados y vías pecuarias. Durante años se han ido desmantelando sus muros para construir casas. Sigue siendo de propiedad privada y los muros que aún quedan en pie sirven a menudo de corral para ganado.

En sus orígenes fue un convento carmelita, fundado en el siglo XIII en torno a unas pequeñas cuevas al borde del páramo, pero la iglesia actual, de estilo gótico, es del siglo XIV. Una vez más, la desamortización del siglo XIX fue la causante de su abandono y del reparto de su patrimonio entre diferentes iglesias de la provincia. Hoy solo quedan los muros de la iglesia, la sacristía y restos de las bodegas el refectorio.

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San Jerónimo de Guisando, El Tiemblo (Ávila)

Cuatro grandes toros de granito se alzan en el cerro de Guisando, en el término municipal de El Tiemblo (Ávila), en las estribaciones de la sierra de Gredos. Son los famosos berracos de piedra de origen vetón, datados entre los siglos IV y III antes de Cristo, donde se firmó en 1468 el tratado entre el rey Enrique IV y su hermana Isabel (futura Isabel la Católica) que la reconocía como heredera al trono de Castilla. Antigua ruta de paso entre Ávila y Madrid, por ella merodeaban los bandidos que acechaban a los viajeros para desvalijarlos. Para evitarlo, los Jerónimos instalaron aquí un monasterio, en un entorno magnífico, a pocos kilómetros del lugar donde todavía hoy pacen los toros de piedra.

Declarado bien de interés cultural (BIC), el cenobio fue en sus orígenes una modesta ermita rupestre hasta que en el siglo XIII Juana Fernández, aya de la princesa Leonor de Castilla, cedió a los monjes los terrenos donde construyeron su primer monasterio, al que dos siglos más tarde se añadiría la renacentista ermita de San Miguel. Tras la desamortización de Mendizábal (1836-1837) pasó a manos privadas. A finales del siglo XIX se le añadieron unos jardines de estilo romántico, a la moda de la época. Hoy se pueden visitar, previa reserva, los jardines, la iglesia, el claustro y, si las condiciones meteorológicas lo permiten, las cuevas (eremitorio) y la ermita de San Miguel. 

Convento Agustino de Extramuros, Madrigal de las Altas Torres (Ávila)

En su día fue llamado “el Escorial de Castilla”, por su estilo herreriano y por el tamaño enorme de la construcción. Fue un monasterio muy importante en el que se escribieron páginas de la historia de España, como la muerte de Fray Luis de León en 1591, y entre sus muros se impartieron clases de Filosofía, Humanidades, Leyes y Teología. El edificio está fuera del recinto amurallado de Madrigal de las Altas Torres, y aunque en su día fue un convento de tamaño inmenso y de incalculable valor, hoy solo quedan en pie algunos de sus muros que han logrado resistir al abandono.

Desde entonces, el edificio ha sido utilizado como granero, establo, silo y cantera de piedra para otras construcciones. Hoy solo se conserva en parte la iglesia, la fachada principal y el claustro, que es lo mejor conservado y llamativo del conjunto. Sus ruinas están consolidadas, y se puede visitar gratuitamente lo que queda en pie. 

Santa María de la Sierra, Collado Hermoso (Segovia)

Cuando uno va por la carretera segoviana entre Torrecaballeros y Pedraza puede observar a lo lejos, entre el bosque de pinares y de robles, las ruinas de un monasterio que a la distancia parece blanco y envuelto en magia, con un rosetón hueco contemplando el panorama desde lo alto. Es lo que queda del monasterio cisterciense de Santa María de la Sierra, en Collado Hermoso, a solo 20 kilómetros de la ciudad de Segovia. Parece ser que ya existía a principios del siglo XII, aunque el templo definitivo fue levantado entre 1220 y 1270 bajo la orden del Císter.

Si por algo llaman la atención estas ruinas es por el admirable trabajo de consolidación que se hizo hace años. Elena Goded Rambaud, bióloga experta en tintes y tejidos, adquirió (y rescató del abandono) la ruinosa abadía, que estaba en manos privadas, para dar forma al proyecto Ábbatte, una pequeña firma que crea objetos textiles de alta calidad hechos a mano utilizando fibras y tintes naturales. Gracias a su restauración, hoy podemos apreciar las tres naves, los cinco tramos, y los arranques de las bóvedas de cañón apuntadas que las cubrían. En la fachada principal hay una portada con arquivoltas apuntadas decoradas y encima un gran rosetón cegado, todo dentro de un gran arco apuntado. Además de visitas guiadas, en este lugar se organizan seminarios, cursos y conferencias en torno al textil, la moda y el color.

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Convento de la Hoz, Sebúlcor (Segovia)

Cuesta llegar hasta las remotas ruinas de Nuestra Señora de Los Ángeles, el convento de la Hoz fundado en el año 1231 por la orden franciscana en el meandro más pronunciado de los cañones del río Duratón, cerca de Sebúlcor. Lo más sencillo es acercarse hasta allí en canoa, en las rutas guiadas por el parque natural de la Hoces del Duratón que organizan varias empresas de la localidad. También se puede acceder a pie, pero fuera de la época de cría de los buitres leonados, que va de enero a julio, y siempre que el caudal del Duratón sea bajo y permita caminar por su orilla (antes de la visita hay que consultar en el centro de visitantes del parque, ya que existen fechas y zonas de acceso restringido). Otra opción es contemplarlo, con su aire romántico y misterioso, desde la cresta rocosa sobre la que se asienta el monasterio benedictino, una vista maravillosa, aunque hay que arrimarse con cuidado al borde, sobre todo si se va con niños.

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Iglesia rupestre de Olleros de Pisuerga (Palencia)

Desde fuera es difícil imaginar lo que vamos a encontrar bajo tierra. Una torre con espadaña nos avisa de la ubicación del eremitorio rupestre de los santos Justo y Pastor en Olleros de Pisuerga, una pedanía de Aguilar de Campoo dentro del geoparque de Las Loras, en Palencia. De estilo románico, se cree que sus dos naves cubiertas con bóvedas de cañón y sus dos ábsides semicirculares fueron excavados a pico en la roca madre entre los siglos IX y XIII.

Todo el monasterio está dentro de la montaña, excepto la torre del campanario, que se deja ver a unos metros de la iglesia. Con la puerta orientada hacia el oeste, el sol penetra en su interior cada 21 de junio, en el solsticio de verano, iluminando el altar. Por los alrededores del pueblo se ubican otros eremitorios rupestres, como el Santa María de Mave, y una necrópolis antropomorfa del siglo VIII.

Desde Olleros, cruzando el río Pisuerga, podremos aprovechar para caminar hasta el cañón de la Horadada, que toma su nombre de una abertura o túnel natural por el que hay que abrirse paso a través de los cortados, y el paraje protegido de Las Tuerces, una meseta caliza con espectaculares formaciones rocosas.

Santa Cruz de la Zarza, Ribas de Campos (Palencia)

En la vega del río Carrión, en plena Tierra de Campos, encontramos otro de esos templos en ruinas que en su día tuvieron una intensa vida monacal: Santa Cruz de Ribas, también conocido como Santa Cruz de la Zarza. Es un antiguo cenobio de la orden premonstratense, situado entre Ribas de Campos y Monzón de Campos, en Palencia. Fue fundado en el siglo XII y estuvo funcionando hasta el XVIII, cuando su final se precipitó con un gran incendio, una inundación y la desamortización de Espartero en 1841. Desde entonces el edificio ha ido languideciendo, aunque la iglesia y sala capitular se conservan en buen estado. Actualmente está en obras de rehabilitación. Información sobre visitas: 609 47 86 34.

Monasterio de San Salvador, Nogal de las Huertas (Palencia)

Muy cerca de Carrión de los Condes, el monasterio románico más antiguo de Palencia es otra de esas ruinas románticas que sigue contándonos muchos siglos de historia. Fue fundado en el año 1063 y es clave en la aparición del estilo de Cluny en España. De su parte más antigua solo se conserva la cabecera cuadrada, y de la ampliación del siglo XIII apenas quedan sus arcos apuntados y la portada meridional con arquivoltas, lo más reconocible de la iglesia. En el siglo XIX fue abandonado, pasó a manos particulares y se fue deteriorando poco a poco. En 2004 se iniciaron obras de restauración, aunque el edificio continúa en mal estado y falta mucho para que los vecinos consigan ver consolidado este valioso monumento.

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Santa María de Moreruela, La Moraña (Zamora)

A solo 50 kilómetros de la ciudad de Zamora, en Tierra de Campos, está el paraíso ornitológico de las lagunas de Villafáfila. Es una zona poco conocida y visitada que, además de sus atractivos para el turismo de aves, tiene diversos tesoros artísticos y paisajísticos. Es aquí, muy cerca de la laguna, donde se encuentra uno de los primeros monasterios cistercienses edificados en la península Ibérica (data del siglo XII): es el de Santa María de Moreruela, unas ruinas que asombraron a grandes escritores como Miguel de Unamuno.

Nada más entrar en lo que queda en pie de lo que fue un edificio grandioso se percibe una sensación sobrecogedora. La grandiosa cabecera de la iglesia y el tamaño de las bases de los pilares de la nave central indican la magnitud que tuvo. Siguiendo el ejemplo de Cluny, este templo medieval mezcla el románico y el gótico con maestría. Llama la atención la cantidad de marcas de cantero grabadas en los muros de piedra, y aún resisten algunos restos de policromía, aunque el conjunto fue siempre de gran sobriedad, siguiendo la norma cisterciense.

Su época de mayor esplendor fue el siglo XIII, cuando los monjes contaban con más de 50 propiedades repartidas entre Salamanca y Portugal, además de salinas en la zona de las lagunas de Villafáfila, aceñas, molinos, derechos sobre algunas villas e incluso explotaciones mineras en la sierra de la Culebra. El monasterio no es el único edificio en ruinas de la zona: hay palacios y castillos, y también pueblos vacíos repartidos por una de las regiones españolas más afectadas por la despoblación.

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San Juan de Duero (Soria)

San Juan de Duero, a las afueras de la ciudad de Soria, es mucho más que una joya del románico español: todavía impresiona lo que queda en pie de este antiguo monasterio construido por caballeros hospitalarios de San Juan de Jerusalén, con su aire mágico y la exótica mezcla de estilos —románico con influencias árabes y bizantinas— de su maravilloso claustro. El lugar impresionó tanto a Bécquer que le inspiró su relato de terror La leyenda del monte de las Ánimas, y Gerardo Diego le dedicó asimismo un poema. Frente al claustro, junto al río, pueden observarse los restos de las antiguas murallas de Soria.

La falta de techumbre le da un aire aún  más onírico y misterioso. Su abandono desde el siglo XVIII no ha impedido que se conserve su preciosa arquería y su sencilla iglesia, que también destaca por los singulares templetes adosados a los muros de su cabecera.

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Monasterio de La Armedilla, Cogeces del Monte (Valladolid)

Emplazado en la zona oriental de Valladolid, sus orígenes se remontan al siglo XII, cuando era poco más que una ermita dependiente de los monjes cistercienses de Santa María y San Juan de Sacramenia (Segovia). En 1402 pasó a manos de los jerónimos, que durante los siglos XV y XVI edificaron un claustro con tres alturas con las dependencias monacales, una gran iglesia gótico renacentista con portada plateresca e incluso un palacio que servía como residencia temporal de los duques de Alburquerque, señores de Cuéllar.

A partir del siglo XIX, la historia se repite: desamortización y abandono, dispersión de su patrimonio por todo el mundo y destrucción progresiva de los edificios. Pero en las últimas décadas la situación del edificio movilizó al pueblo y en 2017 se creó la Asociación de Amigos del Monasterio de La Armedilla. Su labor ha conseguido sacar el templo de la Lista Roja de Patrimonio gracias a las obras que han consolidado su estructura. Aunque todavía queda mucho por hacer, hoy es más sencillo y seguro visitarlo. 

Santa María de Sandoval, Villaverde de Sandoval (León)

El Camino de Santiago está salpicado de monumentos que conservan todo su esplendor junto con otros que han quedado en el olvido y la ruina, como Santa María de Sandoval, que fue en otro tiempo uno de los monasterios cistercienses más importantes del norte peninsular. Se alza en la localidad leonesa de Villaverde de Sandoval y mantiene en muy buen estado su iglesia (todavía sigue abierta al culto), aunque el resto del complejo, como el claustro renacentista, o bien ha desaparecido o está en estado de ruina.

Gracias a que la iglesia todavía se mantiene abierta hoy podemos contemplar los diferentes estilos artísticos del edificio, desde el románico de los ábsides y capiteles de la iglesia hasta el gótico tardío de su prolongación. Durante el siglo XX el lugar fue expoliado y es fácil ver algunos capiteles y columnas en otros edificios del pueblo, incluso en pequeñas viviendas o almacenes para herramientas. Afortunadamente, en los últimos años se han hecho trabajos de rehabilitación y en 2021 se anunció su salida de Lista Roja de Patrimonio.

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BBC

Money saving tips: How to cut spending as energy bills rise

By Kevin PeacheyPersonal finance correspondent, BBC News

Prices are rising at their fastest rate for 30 years and millions of households are facing the prospect of a soaring energy bill.

We asked four experts for their top tips on what people can do to protect their finances and soften the blow of rising bills.

1. Know what you're spending and on what

A good starting point is to look in-depth at your spending to find out exactly where your money is going, says Bola Sol, author of How to Save It.

"Start by assessing if there is room for negotiation in any of your fixed expenses," she says. "Is there a better and cheaper provider?"

When it comes to variable monthly outgoings decide what should stay and what should go, she says.

"Every budget needs a miscellaneous fund for those expenses you did not see coming," she says. "Have one in for each month."

"Look at your calendar at who is celebrating a birthday, baby shower, wedding or occasion this month," she says.

"Ask yourself, if you go, how much will it cost you and is it worth going given the current climate?"

She suggests joining supermarket rewards schemes and family deals for streaming services as well as comparing prices online and searching for discount codes.

2. Cut back on takeaway coffees

Small cuts in lots of places can be a less painful way to improve your finances, says Myron Jobson, senior personal finance analyst at the investment platform, Interactive Investor.

"While making huge cuts to a few areas of spending could significantly ease the cost of living squeeze on your finances, they could also have an unacceptable knock-on effect on your quality of life and take a heavy toll on mental and emotional health," he says.

But small changes can add up, he says.

"For example, you do not have to completely forgo your daily coffee purchase, but you can cut back on how often you buy them."

After over two years of Covid restrictions, many of us are keen to spend money on getting out more, he says.

"Halving the number of jaunts averaging £50 a week in a month, for example, would give you an extra £100 a month which could go towards footing the extra £57.75 a month increase to the average energy bill," he says.

3. Claim everything you're entitled to

If you are facing tough times it is important to make sure you are getting all the support you are entitled to, says Kayley Hignell, the head of families, welfare and work at Citizens Advice.

You can use the Citizens Advice benefits calculator to work out if here's any help you could be claiming, she says.

"Important benefits to consider might be Personal Independent Payment, if you need extra help for an illness or disability, or universal credit if you are on a low income or unemployed," she says.

"Pension Credit, which can top up your income in retirement, is something many people do not know they are entitled to.

"There are also schemes like local council tax reductions and the new Household Support Fund where you will need to speak to your local council about what might be on offer."

Low-income families might also be able to get help with the costs of sending children to school, including school meals, transport and uniform through your local education authority, she says.

4. Don't ignore debt. Ask for help if you're struggling

Mental health and finances can be intrinsically linked, says Helen Undy, chief executive of the Money and Mental Health Policy Institute.

This means money troubles can have a serious impact on our mental wellbeing, and vice versa, she says.

"If you are feeling stressed or worried about your financial situation, it is important to know that you are not alone and there is help out there," she says.

"There is no debt problem that is not fixable with the right support. If you're struggling to keep up with bills, there are lots of free debt advice organisations that can help," she says.

"Similarly, if your finances are starting to take a toll on your mental health, it's important to seek help."

She suggests contacting your GP or speaking to a charity like the Samaritans.

"In recent years lots of banks and energy companies have introduced tools to help customers manage their finances so it is worth asking your providers what they can offer," she says.

These include sending copies of bills and other letters to a nominated person of your choice, so that they can help you make decisions.

Some banks now offer a carer's card, which is a debit card for a loved one to use on your behalf for limited purposes such as grocery shopping, she says.

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France24 - Monde

Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine

Publié le : 30/03/2022 - 22:07

Christophe BOISBOUVIER Roselyne FEBVRE Suivre

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a accordé mercredi un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis le Quai d'Orsay, à Paris. Après les annonces faites la veille par le Kremlin, selon lesquelles Moscou réduirait radicalement son activité militaire autour de Kiev et Tchernihiv en Ukraine, le ministre, prudent, ne lit que du "déclaratif". Et aucun acte sur le terrain, notamment pas à Marioupol, dont il qualifie le siège par l'armée russe d'"effroyable". 

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, répond aux questions de Roselyne Febvre de France 24 et Christophe Boisbouvier de RFI, dans le cadre d'un entretien exclusif, depuis le Quai d'Orsay, dans la capitale française, Paris.

La veille, mardi 29, l'état-major russe avait promis de "réduire radicalement" ses activités militaires dans les régions de Kiev et Tchernihiv. Des déclarations qui suscitent de relatifs espoirs diplomatiques, d'autant qu'une nouvelle rencontre entre Russes et Ukrainiens en Turquie donnait lieu le même jour à des discussions substantielles entre Kiev et Moscou. 

"Mais je ne vois là que des déclarations, et pas d'actes", tranche d'emblée le chef de la diplomatie française, rappelant que des négociations se sont tenues depuis trois semaines, sans avancées concrètes sur le terrain. 

Jean-Yves Le Drian alerte sur une situation "effroyable" dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, actuellement sous le feu russe, et où "200 000 personnes sont prises en otage". 

"Ce qui se passe à Marioupol est effroyable et ce qui va s’y passer est la responsabilité de la Russie", ajoute le ministre, pour qui un cessez-le-feu est le prérequis indispensable à toute négociation diplomatique crédible. Il étaye son propos d'une image : "On ne négocie pas avec un revolver sur la tempe". 

Un accord "imminent" sur le nucléaire iranien

Le chef de la diplomatie française s'est exprimé sur les autres dossiers diplomatiques nationaux et internationaux, parmi lesquels les négociations sur le programme nucléaire iranien qui se déroulent à Vienne. Il affirme que toutes les parties, Iran inclus, sont "d'accord sur le contenu, et que "la signature d'un accord est imminente".

"Il serait une très bonne chose que l'on n'ajoute pas une crise de prolifération nucléaire à la guerre qui se déroule en Ukraine", se réjouit prudemment Jean-Yves Le Drian sur France 24 et RFI.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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À Alger, Le Drian appelle à "une relation apaisée" entre la France et l'Algérie

Décryptage

Guerre en Ukraine : la France a vendu des équipements militaires à la Russie jusqu’en 2020

Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"

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Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

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Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

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Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

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Valeurs Actuelles

“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Chip shortage: Has Europe's plan arrived too late?

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

All his customer wants is a white, standard model, manual transmission VW Golf. But Umesh Samani, a car salesman in Stoke-on-Trent, can't say when it will arrive.

It could be many months, or he fears even a year until delivery.

Extraordinary delays have hit car dealerships up and down the country during the pandemic.

Mr Samani, who is also chairman of the Independent Motor Dealers Association, says manufacturers often tell him the computer chip shortage is to blame. Europe's car makers did not stockpile enough chips from their suppliers - mostly based in Asia - at a time of booming global demand.

This and other factors have led to shuttered car factories and fewer new cars entering the market.

"Used car prices have just gone unbelievable - almost a 30% increase on some of the models," says Mr Samani, while recounting stories of Range Rovers that have added £6,000 to their price tags in just 12 months. There are also people selling used cars for a higher price than they paid for them.

The chip shortage has exposed just how dependent the world is on semiconductor manufacturers in Asia, with the vast majority of chips produced by TSMC in Taiwan alone.

Among those who want to wrestle back some of that market share is the European Commission (EC), which in February announced a Chips Act.

The EC will plough 43bn euros (£36bn) of public and private investment into Europe's semiconductor industry. The Commission hopes to, among other things, increase the region's share of global chip manufacturing - from less than 10% to 20%.

But can Europe really catch-up with the rest of the world? And could this mean the European Union's (EU) car industry - the second largest in the world - will be shielded from future supply shocks in the long-run?

More technology of business:

First of all, it is worth noting that not only is the EU currently well behind on chip production, it must also compete with big investment elsewhere.

China poured $33bn (£25bn), purely in subsidies, into its own chip manufacturing industry in 2020. South Korea, also plans to spend almost half a trillion dollars via support packages, tax incentives and other measures over the next decade.

In order for Europe and the US - which also has ambitions to increase its market share in this sector - to truly compete, huge sums of money are required from both public and private sources, says Anisha Bhatia, an analyst at GlobalData.

But spending it is important, she argues, for geopolitical and business reasons, since Asia currently totally dominates the semiconductor industry.

"There needs to be a little more balance," she argues.

The trouble is that Europe is behind on multiple fronts, not just the manufacturing of chips.

There are also relatively few firms within the EU that design new chips for use in technology products. That is in stark contrast to the US, which already has a sizeable semiconductor design industry. US firms lead the way in determining which chips actually get made.

There is little sense in spending huge sums of money on manufacturing capabilities in a region as expensive for that sort of thing as Europe, without having more control over chip design, explains Alicia Garcia-Herrero, chief economist for Asia-Pacific at Natixis, an investment bank.

"I'm not sure this is the right strategy, to be frank," she says, referring to the Chips Act, "We should spend more money on design."

This sentiment is backed up by a report from German think tank, Stiftung Neue Verantwortung (SNV), which published a policy brief last year on the lack of semiconductor manufacturing in Europe. The report suggests that with few Europe-designed chips, any new chip factories, or "fabs", in the region would need to seek orders from elsewhere, such as the US.

"Why would [US firms without semiconductor-manufacturing capabilities] choose to manufacture their chips not in South Korea, Taiwan or the United States but in Europe?" the brief asked.

There are other problems, too. Chip makers have been offering smaller and smaller "node sizes", currently measured in nanometres (nm), to indicate the ever greater technical achievements of their manufacturing processes.

Also, semiconductors are manufactured on large discs called wafers, which are then split into thousands of smaller pieces - the individual chips themselves.

Over time, the size of these wafers has increased to allow more chips to be made at once. Cutting-edge chips are generally made on 300mm wafers today, says Koray Köse, an analyst at Gartner.

While Europe does have some production capacity for 300mm wafers, it is very far behind the US and Asia.

That leads to the question - what sort of chips Europe should be aiming to produce and why - as Europe is currently behind on everything and must choose its battles.

"There is no Apple, or Foxconn, manufacturing location in Spain that would consume gazillions of 300mm wafer products," says Mr Köse.

European industry, in general, does not require many of the cutting edge, sub-10mm chips, says Julia Hess at SNV, who adds, "The demand in Europe is basically focused on industrial and automotive demands and these kind of chips do not rely on cutting edge fabrication."

In theory, Europe could try to improve its capacity for producing the older, larger chips.

But this strategy wouldn't be easy to do either, because of equipment constraints and the fact that many countries around the world - including those with much lower costs - are trying to do this right now.

It is also worth noting that current headaches with chip production, although still ongoing, are beginning to clear up. Analysis from Gartner suggests that there will actually be a global surplus of chips again in around two years' time.

It's not that Europe can't improve its position in the semiconductor industry, but these analysts tend to agree that reacting to the recent shortage by attempting to boost manufacturing alone would not be a straightforward, or wise, decision.

And as Jan-Peter Kleinhans, also of SNV, says, trying to shore-up production of chips in Europe to shield the car industry from future supply shocks will likely not be effective, since the industry will still, inevitably, rely on global supply chains.

"A modern car needs hundreds of different chips sourced from countless fabs worldwide," he says. "How does it increase your resilience against supply disruptions if you source [a percentage] of those chips domestically?

Instead, he suggests, car makers and other industries in Europe should make their supply chains more resilient by making them more transparent - and stockpiling chips in advance of the next crisis.

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France24 - Monde

Atteint d'aphasie, l'acteur Bruce Willis met fin à sa carrière

Publié le : 30/03/2022 - 19:30

FRANCE 24 Suivre

Âgé de 67 ans, l'acteur américain Bruce Willis a annoncé mercredi mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Les capacités cognitives de l'acteur, qui souffre d'aphasie, ne lui permettent plus de poursuivre son activité, explique sa famille sur Instagram. 

Le célèbre acteur de films d'action Bruce Willis, 67 ans, met fin à sa carrière en raison de "problèmes de santé", notamment des troubles du langage, a annoncé mercredi 30 mars sa famille.

"Notre bien-aimé Bruce a connu certains problèmes de santé et a récemment été diagnostiqué comme souffrant d'aphasie, ce qui impacte ses capacités cognitives. Par conséquent, et après mûre réflexion, Bruce abandonne cette carrière qui a tant compté pour lui", écrit sa famille sur Instagram.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Rumer Willis (@rumerwillis)

Le message est signé par l'épouse de l'acteur, Emma Heming Willis, ainsi que son ex-femme Demi Moore et ses filles Rumer, Scout, Tallulah, Mabel et Evelyn.

Star de films d'actions 

D'après les spécialistes de la Mayo Clinic américaine, l'aphasie survient souvent après une attaque cérébrale ou un traumatisme crânien et empêche le patient de communiquer normalement. "Cela peut affecter votre capacité à parler, écrire et à comprendre un langage, à la fois sous sa forme orale et écrite", expliquent-ils.

Bruce Willis s'était d'abord illustré dans les années 1980 avec un rôle récurrent dans la série "Clair de lune" aux côtés de Cybill Shepherd, mais c'est le film d'action "Die Hard" en 1988 ("Piège de cristal" en français) qui en a fait une star internationale dans le rôle de l'invincible John McClane.

Le film avait connu deux suites dans les années 1990, confirmant la notoriété de Bruce Willis qui était devenu l'une des références du genre.

Après une série de succès jusque dans les années 2000, l'étoile de l'acteur avait pâli et il n'avait plus connu les mêmes succès commerciaux.

Avec AFP

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Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock

Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice

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Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

Le gaz finalement concerné

À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

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Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

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Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

France24 - Monde

LE BURKINA FASO RÉPOND À LA CEDEAO : LA JUNTE REJETTE LES DÉLAIS DE L'INSTANCE AFRICAINE

Publié le : 01/04/2022 - 23:39

Fatimata WANE Suivre

Le bras de fer continue entre la junte au pouvoir au Burkina Faso et la CEDEAO. L'instance sous régionale avait sommé les militaires au pouvoir de présenter un nouveau calendrier de moins de 3 ans et de libérer le président déchu, Roch Marc Christian Kaboré qui est toujours assigné à résidence depuis le 25 janvier dernier.

Le Chef d'état-major des forces armées françaises était donc de passage à Niamey pour une nouvelle rencontre avec son homologue nigérien. Il s'est rendu dans le nord de la région de Tillabéri. près de la ville de Ouallam, à moins de 100 km de la frontière malienne. Un lieu où les affrontements continuent d'imposer une forte pression sur cette partie du Niger.

En Ethiopie, le conflit dans le nord du pays semblait s'être apaisé ces derniers mois, mais dans la région d’Afar, à l'est du Tigré, un nouveau front fait rage. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et de nombreuses familles séparées. Les forces d’Afar disent se battre seuls dans une guerre qu'elles qualifient d'inégale sans le soutien de l'armée fédérale.

Ca y est, on connait le tirage au sort de la prochaine coupe du monde avec 5 équipes africaines qualifiés. La Tunisie est tombée dans le groupe de la France et le Sénégal avec les Pays-Bas.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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  • Fatimata WANE, Journaliste – Présentatrice
Valeurs Actuelles

Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.

Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.

Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».

Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.

En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.

Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.

Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.

L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.

« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.

Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].

L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.

Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.

Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».

Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.

En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.

Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.

Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.

L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.

« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.

Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].

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La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.

Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.

Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».

Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.

En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.

Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.

Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.

L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.

« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.

Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].

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La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.

Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.

Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».

Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.

En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.

Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.

au système américain THAAD

Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.

L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.

« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.

Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].

El País (ESP)

La mejor croqueta de España se come en Madrid

MADRID FUSIÓN

Miguel Carretero, del restaurante Santerra, gana la octava edición del concurso de Madrid Fusión, feria gastronómica que también ha distinguido a Pedro Aguilera, del Mesón Sabor Andaluz, como cocinero revelación

Tras las ponencias en Madrid Fusión de reconocidos cocineros del ámbito nacional, como Dabiz Muñoz y Rodrigo de la Calle, e internacional, como Gastón Acurio (Astrid & Gastón) o René Redzepi, chef del Noma —actualmente considerado el mejor restaurante del mundo—, la tercera y última jornada del congreso gastronómico ha tenido dos nombres propios. El de Miguel Carretero, del restaurante Santerra, en el madrileño barrio de Salamanca, como artífice de la mejor croqueta de España, y el de Pedro Aguilera, nombrado cocinero revelación. 

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Con motivo del 20º aniversario de Madrid Fusión, celebrado en el recinto ferial de Ifema desde el lunes bajo el lema Más allá del producto, el concurso en busca de la mejor croqueta de jamón ibérico de España este año ha sido más especial que nunca. Han competido seis de los siete ganadores del certamen celebrado hasta la fecha. Tras la cata a ciegas de un jurado compuesto por cocineros, periodistas gastronómicos y especialistas en alimentación y en la que se han valorado el sabor, la integración de sus ingredientes, el punto de sal, su textura y aspecto, Miguel Carretero, triunfador del concurso celebrado en 2018, se ha alzado de nuevo con la victoria. "Una croqueta con una textura de bechamel perfecta, con el interior muy cremoso, delicada en el rebozado, que se come en dos mordiscos y con una proporción perfecta de jamón", la ha descrito el jurado.

"Nosotros hemos mejorado la croqueta con la que ganamos hace cuatro años", ha reconocido Carretero. La croqueta elegida "Campeona de campeones" está hecha con leche de vaca, jamón y está rebozada con panko (una especie de pan rallado japonés). “El secreto es la selección de buenos productos, controlar mucho la bechamel y tratarla muy bien técnicamente”, ha explicado Carretero, quien asegura que “jamás” la quitará de la carta de su restaurante madrileño. 

La croqueta está disponible en la Barra de Santerra desde su apertura en 2017, así como en la carta del restaurante gastronómico situado en la planta baja del espacio de la calle General Pardiñas, también en Santerra Neotaberna —espacio que dirige Miguel Carretero— y en el delivery del grupo.

Además, se ha entregado el premio Croqueta de Oro al cocinero Iván Cerdeño, que también participaba en el concurso y ostenta dos estrellas Michelin en su restaurante del Cigarral del Ángel, en Toledo, “en reconocimiento a las sucesivas veces que su receta original ha llevado al triunfo a algunos de sus discípulos finalistas en años anteriores”. “La croqueta es un bocado que representa tradición y hogar, yo aprendí a hacerla con mi madre, mis tías y mis abuelas", ha dicho a Efe Cerdeño, para quien esta delicia debe tener "mucho gusto a jamón", que él lo infusiona en leche. 

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En Madrid se puede probar también otro bocado premiado en Madrid Fusión, y del mismo grupo gastronómico. En la ciudad espera el mejor bocadillo de España, Ventresca madurada. Un bocado ideado por Máximo Benagues, de la Neotaberna Santerra en la madrileña calle Ponzano. Su suculenta composición: ventresca de atún rojo madurada en grasa de entrecot y emparedado entre lonchas de pan de cerveza, con tartar de piquillos confitados, ajo, salsa de piparras encurtidas, mostaza antigua, queso cheddar ahumado, canónigos y cerveza.

Aguilera, una joven promesa reconocida 

Un jurado, formado por más de 80 expertos en gastronomía, ha galardonado también este miércoles a Pedro Aguilera con el premio Cocinero Revelación 2022 de Madrid Fusión. El chef gaditano, de 33 años, está al frente del restaurante Mesón Sabor Andaluz, en la localidad de Alcalá del Valle, en la sierra de Cádiz. Un mesón rústico en el que se elaboran “platos modernos, sabrosos y bien resueltos”, y en el que  “dialoga con la despensa de proximidad, se recrea en el universo vegetal e interpreta la tradición con criterios de alta cocina”, escribía sobre su propuesta gastronómica José Carlos Capel, crítico gastronómico de El Viajero, el pasado mes de diciembre.

Antes de regresar en 2020 al restaurante familiar, Aguilera ejerció durante cuatro años como jefe de cocina junto al prestigioso chef Ricard Camarena en Valencia (con dos estrellas Michelin) y también pasó por los fogones de Almanaque, casa de comidas en Cádiz.

De entre los ocho candidatos, en segunda posición ha quedado Elisabeth Nolla, jefa de cocina de Normal, en Girona. Es el restaurante que Joan, Josep y Jordi Roca abrieron en 2021 para "representar el legado de la cocina matriarcal con toda la cultura que la acompaña". Adrián San Julián ha completado el podio. "En Yume Gastro (Avilés) ha consolidado un estilo moderno fundamentado en su conocimiento de los sabores y recetas tradicionales en el que deja al descubierto una elegancia que sorprende", ha destacado sobre su trabajo el jurado.

Aguilera coge el testigo de Juanjo Sahuquillo y Javier Sanz, al frente de Cañitas Maite en Albacete. Una distinción que se concede desde el año 2003 y que en anteriores ocasiones ha galardonado a chefs hoy mundialmente reconocidos, como Dabiz Muñoz, Ricard Camarena o Rodrigo de la Calle. Un premio que “subraya el atrevimiento y la capacidad juvenil que albergan muchos restaurantes recién abiertos y que son una ventana al futuro de la profesión”, según destaca la organización.

Ingredientes: 2,4 litros de leche de vaca doble crema; 250 gr. de mantequilla; 250 gr. de harina floja; 0,3 litros de nata (33% MG); 10 hojas de gelatina; 350 gr. de jamón ibérico Joselito cortado a cuchillo; 1 hueso de jamón ibérico; harina; huevo, y panko.

Elaboración

1. Derretir la mantequilla y añadir la harina en dos tandas, cocinar a fuego bajo hasta que la harina esté completamente cocinada.

2. Infusionar por otro lado los huesos de jamón con la leche.

3. Añadir la leche caliente al roux a chorro y remover continuamente a fuego suave, hasta tener la bechamel lisa. Añadir el jamón picado, remover durante un minuto y poner sal.

4. Aparte, calentar la nata, añadir la gelatina que previamente hemos hidratado y derretido. Colar esta mezcla y añadir la nata a la masa, removiendo hasta bajar su temperatura.

5. Verter en una bandeja y cubrir con papel film para refrigerar durante una noche.

6. Hacer bolas, pasar por harina, huevo y panko.

7. Freír en aceite de oliva suave a 190 grados, dejar reposar y servir.

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France24 - Monde

Tunisie : le chef du Parlement Rached Ghannouchi convoqué devant la justice

Publié le : 01/04/2022 - 18:38Modifié le : 01/04/2022 - 18:47

Ethan HAJJI

Le président du Parlement tunisien dissous Rached Ghannouchi a été convoqué par la justice pour "complot contre la sûreté de l'Etat" après la tenue d'une séance plénière malgré le gel de la chambre depuis fin juillet par le chef de l'Etat.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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Opex 360

Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…

Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…

Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.

Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».

En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.

Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].

Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.

Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…

Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.

Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?

Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.

Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…

Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…

Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.

Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».

En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.

Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].

Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.

Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…

Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.

Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?

Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.

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Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…

Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…

Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.

Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».

En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.

Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].

Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.

Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…

Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.

Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?

Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.

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Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…

Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…

Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.

Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».

En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.

Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].

Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.

Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…

Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

@armees_gouv

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

March 27, 2022

« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.

Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?

Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.

New York Times - World

A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

It is the only store for miles.

“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

Reporting From Afghanistan

“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

TURKMENISTAN

AFGHANISTAN

Kabul

Herat

WARDAK

KABUL-KANDAHAR HWY.

(HWy.1)

1

ZABUL

Kandahar   

KANDAHAR

PAKISTAN

100 miles

By The New York Times

He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

“We are hungry,” Wahdat said.

With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Are we entering a 'golden age' for trade unions?

By Anne CassidyBusiness reporter

Shyamlee Patel is part of a growing trend on both sides of the Atlantic - she has joined a trade union since the start of the pandemic.

Ms Patel, who lives in New York, works in the finance department of a US conservation group.

She and her colleagues unionised last year following redundancies at the organisation. Their decision was also in response to independently substantiated allegations that female employees and people of colour were being treated unfairly.

"As a woman of colour, seeing it put on paper that women of colour have a harder time at the organisation ascending the ranks and being treated as equals, that really reinforced my decision to unionise," says Ms Patel.

"The union movement aligns with my values, and what I hope for the future."

In the US and the UK, trade unionism and worker activism has seen a resurgence over the past two years, as the job cuts caused by coronavirus lockdowns have made people more aware of the insecurity of their employment.

Union membership in the UK rose by 118,000 to 6.6 million in 2020, the fourth year in a row that it increased.

One of the largest unions, Unite, said in May of that year that "tens of thousands" had joined up "because they are very frightened" about the risk of redundancy.

Across in the US, the percentage of US workers who belong to a union rose to 10.8% in 2020, from 10.3% in 2019. This was due to "disproportionately" more non-unionised staff losing their jobs during the pandemic, according to the US Department of Labor.

And while the overall level of US union membership remained flat, it increased among workers aged 25-34. Membership from within that age bracket rose from 8.8% of workers in 2019 to 9.4% in 2021.

Ms Patel and her colleagues at The National Audubon Society, a bird conservation organisation, joined the Communications Workers of America (CWA), the largest US union in the public relations and media sector.

The CWA is now representing the employees in contract negotiations with Audubon's management. In regard to the controversy at the organisation, Audubon said in a statement last summer that it was "taking steps... to strengthen its governance practices".

Sara Steffens, secretary-treasurer of the CWA, says she is thrilled by the rise in young people joining unions. "It's something I've waited my whole life to see," she says. "When people see all these other workers organising in very public ways, they're beginning to understand that a union is a real option".

One group of workers that were particularly badly hit by Covid-19 were freelancers. They more often lost their work more quickly than salaried employees, and had a harder time getting government support.

Paule Constable, a lighting designer, is one of the 70% of theatre workers in the UK who work on a freelance basis. When theatres were forced to shut during the pandemic, her income stream disappeared.

"As a freelance workforce, we were made redundant with no conversation," she says. "I'm a limited company and was able to furlough myself, but I was one of the lucky ones - 65,000 freelancers were [initially] left with no support at all."

To help other freelancers in her industry Ms Constable set up a lobbying group called Freelancers Make Theatre Work. "Nobody was talking for freelancers," she says. "If groups of freelancers hadn't come together and developed some grass roots organisations we'd be in bigger trouble than we are."

Ms Constable also became a member of TV, film and theatre workers' union Bectu after the union's decision last year to launch a branch for freelancers in theatre. "Bectu has done a lot of work recently, in areas such as mental health and wellbeing support that are hugely problematic for the freelancers in our industry," she says.

Deborah Foster, professor in employment relations and diversity at the University of Cardiff, says that home working during the pandemic has increased interest in unions, because such people "want to be part of a collective community".

Michael Murray, a Boston-based account manager at US software company EveryAction, confirms that feelings of isolation during the lockdowns were part of why he formed a union last year with his co-workers. "Workers across America are realising we have power and should make our voices heard," he says.

"I definitely felt more connected to my colleagues through organising."

Asheem Singh, a senior economist at The Royal Society of Arts in London, also cites home working as one reason why he joined a union for the first time during the pandemic. He became a member of Prospect, which represents professions including engineers, scientists, managers and civil servants in the UK.

"[Union membership] has given me a sense of control and agency," he says. "This is a golden age for unions. You have a perfect storm of reduced tolerance for bad practice at work, a breakdown in traditional channels of communication as people work in a more hybrid way, and an increased focused on mental health and wellbeing."

Mike Clancy, general secretary at Prospect, says it had 12,000 new joiners in 2020.

With the coronavirus pandemic now hopefully coming to an end, he says that issues his union are now addressing on behalf of members include people being able to disconnect from work outside of office hours, surveillance by bosses, and the continuation of flexible working.

Looking forward, he hopes that company bosses will return to meeting with union representatives in person, rather than via video calls.

"You can't protect and enhance the rights of workers solely from behind screens," says Mr Clancy. "We have a rising concern that employers could use the post-Covid environment to keep unions at arm's length long after the justification for it on public health grounds has gone."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Yet, while many welcome the increased interest in trade unions, there remains hostility towards them from some companies - particularly in the US - who do not wish to have to negotiate with them over pay and staff conditions.

As the BBC reported last year, both Starbucks and Amazon have fought to prevent unionisation. Other critics of unions question how effective they are at saving jobs. In the UK, the recent high-profile sacking of 800 workers at P&O Ferries being a case in point.

However, very few organisations would challenge the right of unions to exist.

Ms Steffan of the CWA says that the pandemic has undoubtedly strengthened the labour movement. "The pandemic made it clear that it's workers and not executives that are essential in our economy," she says.

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France24 - Monde

En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré

Publié le : 01/04/2022 - 17:35Modifié le : 01/04/2022 - 20:01

FRANCE 24 Suivre

Sur la vingtaine de camions d'un convoi d'aide alimentaire, le premier en trois mois, 13 viennent d'entrer vendredi à Mekele, capitale de la région éthiopienne du Tigré, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM). Cet État semi-autonome est en conflit avec Addis Abeba depuis novembre 2020, et demeure menacé de famine.

La région éthiopienne du Tigré est menacée de famine, mais aucun convoi humanitaire n'avait pu y parvenir depuis trois mois, jusqu'à ce vendredi 1er avril. Treize camions chargés d'aide alimentaire viennent d'atteindre Mekele, capitale de cette région éthiopienne secouée par une guerre depuis novembre 2020, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM).

"D'autres camions et du carburant suivront dans la matinée" samedi, a indiqué le PAM dans un tweet. "C'est le premier convoi humanitaire à arriver dans la région du Tigré depuis fin décembre. Progrès notable mais il y a besoin de plus" pour "répondre aux besoins de cinq millions de personnes", poursuit l'organisation onusienne.

13 trucks have arrived safely into #Mekelle. More trucks & fuel will follow in morning. This is 1st humanitarian convoy to arrive into #Tigray region since last Dec.Good progress, much more needed - we need daily convoys flowing in safely to meet the needs of 5 million people. pic.twitter.com/A6UV7KuMpe

April 1, 2022

Depuis plusieurs jours, les autorités d'Addis Abeba et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui s'affrontent depuis bientôt 17 mois, s'accusaient mutuellement de bloquer les convois d'aide, malgré une "trêve humanitaire" annoncée le 24 mars pour permettre son acheminement.

Le gouvernement éthiopien avait annoncé, jeudi, dans un bref communiqué que "21 camions chargés d'aide alimentaire du PAM ont commencé à transporter de l'aide humanitaire vers la région du Tigré", par une route traversant la région voisine de l'Afar.

Le convoi - au total une vingtaine de camions d'aide alimentaire et un camion-citerne de carburant servant à ravitailler le convoi - a été bloqué, jeudi soir, par les forces régionales afar, mais a pu reprendre sa route vendredi, a expliqué une source humanitaire à l'AFP.

Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d'Éthiopiens dans des conditions proches de la famine, selon les Nations unies.

Avec AFP

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Éthiopie : Amnesty International accuse des rebelles du Tigré de viols collectifs

Guerre au Tigré : près de 40 % de la population souffre de "pénurie extrême de nourriture"

Éthiopie : les rebelles du Tigré s’engagent dans un cessez-le-feu

New York Times - World

Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

Ottawa Dispatch

Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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By Ian Austen

Photographs by Aaron Vincent Elkaim

OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

CANADA

ONTARIO

QUEBEC

Detail

area

Arrowhead

Provincial Park

Toronto

N.Y.

QUEBEC

Patinage en Forêt

Rideau Canal

Skateway

ONTARIO

Icelynd

Ottawa

10 mileS

By The New York Times

When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine

Publié le : 01/04/2022 - 16:31

Guillaume GRALLET Suivre

En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.

A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.

Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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New York Times - World

At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

Angkor Wat Dispatch

Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

Credit...

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By Richard C. Paddock

Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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Valeurs Actuelles

Impériale Peugeot 308 Hybrid

PHILOSOPHIE

La 308 inaugure le nouveau logo de la marque, un lion conquérant, épuré, véritable blason. Elle a gagné 11 centimètres en longueur et se caractérise par son long capot. Agressivité des lignes, carrosserie sculptée, elle est mieux campée sur la route. L’empattement gagne 55 millimètres, ce qui profite aux passagers à l’arrière. Dans les versions hybrides qui ont retenu notre attention, le confort de conduite atteint un niveau exceptionnel, sans même avoir à recourir à une suspension pilotée. La concurrence ne peut s’aligner sur ce point. Le coffre peut contenir 412 litres sur ce modèle, mais les versions à batterie plafonnent à 361 litres, celle-ci prenant place sous le plancher, au niveau du puits réservé en principe à la roue de secours.

PRESTATIONS

D’emblée, l’intérieur nous plonge dans une ambiance très technologique avec le fameux i-Cockpit tant prisé par la clientèle. Le petit volant à méplat très sportif fait son effet. La dalle centrale de 10 pouces fonctionne comme un smartphone désormais. On fait défiler les panneaux visuels comme on tourne les pages d’un livre. En mode navigation, on peut zoomer sur la carte avec deux doigts. L’utilisateur n’est plus piégé par le méandre des menus et dispose maintenant de raccourcis tactiles et personnalisables. Ici, pour retrouver en un éclair sa station préférée, son carnet de contacts ou sa température idéale dans l’habitacle. Sans oublier un rang de boutons classiques pour accéder aux fonctions vitales de l’auto, comme la climatisation ou les aides à la conduite. Un petit bémol toutefois en termes d’ergonomie avec l’écran de conduite, un peu caché par le volant pourtant réglable. Et puis certains seront peut-être déroutés par cet effet 3D pour l’affichage des compteurs.

TECHNIQUE

Au volant du haut de gamme hybride de 225 chevaux, on ne se refuse rien. Le 180 chevaux essence couplé à un bloc électrique de 81 kilowatts pousse fort. S’agissant d’une hybride rechargeable, vous pourrez aussi rouler près de 60 kilomètres sans émettre un gramme de CO2. Belle précision dans la conduite, avec une direction saine et informative. Le poids de plus de 1,6 tonne se fait à peine ressentir sur route sinueuse. Peugeot excelle plus que jamais en matière de tenue de route. Cette version de 225 chevaux a une petite sœur de 180 chevaux, à peine moins puissante et aussi agréable. De quoi faire baisser un peu la facture sans renoncer au plaisir. La version break SW fera bien des heureux également. Les versions thermiques classiques (dès 24 800 euros) demeurent l’alternative. Un Diesel figure aussi au catalogue pour les “gros rouleurs”.

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France24 - Monde

Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Publié le : 01/04/2022 - 15:38

Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

VPN : mode d'emploi 

Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

Avantages et inconvénients des VPN 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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New York Times - World

The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

The Great Read

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

Photographs by Kiana Hayeri

Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

12:45 A.M.

“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

Reporting From Afghanistan

Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

10:15 A.M.

We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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Valeurs Actuelles

[Edito] Mickaël Fonton – Pourquoi les gilets jaunes n’auraient jamais dû quitter les ronds-points

En délaissant leur mode de protestation original pour des manifestations plus conventionnelles, les gilets jaunes ont perdu leur identité et permis le maintien en vie d’une extrême gauche dont l’emprise sur le pays est pourtant à l’origine de leur malheur.

Tout ça pour ça ! S’ils avaient su, les pauvres, à quel point leur mouvement se retournerait contre eux, il y a fort à parier qu’ils ne l’auraient jamais sorti, leur gilet jaune. Ils l’auraient laissé dans leur voiture, à prendre la poussière, objet moche et très largement inutile qu’on s’est quand même forcé à acheter pour éviter de se prendre une amende – déjà une amende – en cas de contrôle policier.

Mais il était fort, le ras-le-bol, l’impression que trop, c’est trop, que ça va deux minutes, le foutage de gueule. « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » avait lancé Jacline Mouraud. C’est vrai : qu’est-ce qu’on fait du pognon, en France ? Ce pognon que l’Etat nous prend, parce que c’est son droit, sous formes d’impôts et de taxes aussi diverses que variées. Ce pognon qu’on lui donnait sans râler depuis des décennies parce qu’on était obéissants, honnêtes et qu’on croyait qu’il s’en servait encore plutôt pas mal, l’Etat, de notre argent. Pour nous défendre, nous protéger, instruire nos enfants et soigner nos vieux. Or ce qu’on voit, en fait, depuis le début, depuis qu’on paye des impôts, soit trente ou quarante ans, ce qu’on voit c’est que tout ça, ce sont des conneries. On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque. Pour plus d’insécurité, plus de déracinement, plus de solitude, plus de chômage. Il monte forcément aux lèvres l’envie de gueuler, l’envie de demander des comptes. « Rend le pognon, Macron ! »

On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque

Le cri originel des gilets jaunes, c’est ça. Ce n’est pas « donne-nous du pognon », ce n’est pas la demande éternelle de toujours plus de moyens, c’est très différent. C’est le refus de se voir encore et toujours ponctionnés pour toujours plus de bêtises. On connait la chanson. Comme Brel, elle dit aux gilets jaunes :

« Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour la solidarité avec les pauvres. Et le gilet jaune de répondre : d’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour aider les sans-papiers. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour lutter contre l’homophobie. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour sauver la planète. Et là nos grands Jacques se reprennent soudain et disent : stop. Assez ! Non possumus. Plus prosaïquement : « Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ? Quoi le climat ? Merde le climat ! C’est ma famille que je vois. Mon usine qui ferme. Mon village déserté. Mon église en ruines. Ne me fait pas chier avec ton écologie, connard ! Arrête, avec tes leçons de morale, avec tes leçons tout court, toi dont les diplômes ne valent pas mon Bac ou le certificat d’études de mon père. Ne nous fais pas chier, t’entend ? »

Cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes

Ce coup de gueule, ce sursaut vital d’un pays profond qui sent qu’il est déjà tard, qu’il est pire que tard, qu’il va bientôt être vraiment trop tard, cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes, ce réflexe de survie, personne ne l’avait anticipé. Personne et surtout pas les habituels contestataires, les professionnels de la grève, du blocage, les syndicalistes, les droits de l’hommistes, les minorités discriminées qui nous pourrissent la vie à annuler des trains, arpenter nos boulevards et réclamer des droits depuis quarante ans. Le gilet jaune originel, c’est précisément le rejet de tout ça. Le gilet jaune, c’est ce qui reste d’un pays comme la France après quarante années de politique aux service des premiers, c’est-à-dire après quarante années d’une politique démagogique, cynique, honteuse, aussi ruineuse qu’inefficace.

Imaginons un instant la panique d’un Philippe Martinez, patron de la CGT (ou d’un Jean-Luc Mélenchon, son pendant politique). Imaginons sa sidération devant un mouvement qu’il ne comprend pas et qui, quand il commence à le percevoir, lui apparaît radicalement différent de ce à quoi il est habitué. Déjà ringardisés par les immenses cortèges des Manifs pour tous, les mouvements syndicaux à l’ancienne voient apparaître cette fois des gens qui semblent leur ressembler et qui disent tout autre chose qu’eux. Des gens qui semblent leur ressembler et qui leur disent tout simplement : vous nous avez bien mis dans la merde, vous et les vôtres, à clochardiser lentement ce beau pays, à ruiner toute une nation en vous accrochant à vos fauteuils, à vos statuts, à vos régimes, à vos avantages acquis.

La différence est que, la Manif pour tous, tous les Martinez de France, tous les grévistes de Navarre, tous les syndicalistes savaient y répondre. Des cathos, des aristos, des fachos, circulez, dehors ! Mais là ? Que dire à Jacline et aux autres ? Que dire aux artisans, aux retraités, aux petits patrons, aux travailleurs indépendants, aux jeunes pros, aux infirmières libérales ? Rien du tout ! Les gilets jaunes, c’était la mort des syndicats classiques donc, osons-le dire, la résurrection tant attendue de la France. A tout le moins le début de sa résurrection. L’aube du renouveau.

Seulement voilà : dans la panique qui devait être la sienne à la contemplation d’un mouvement qui signait son arrêt de mort, sa relégation définitive dans les poubelles de l’histoire, Philippe Martinez a senti d’un coup une délicieuse brise d’hiver lui chatouiller les moustaches. « Oh les idiots, ils font comme nous », a-t-il dû s’écrier au bout du troisième ou du quatrième dimanche. Comment ça, comme nous ? Eh bien oui, ils bloquent, ils filtrent, ils manifestent, avec un peu de chance ils vont finir par casser. On connait. On est sauvés. Je l’imagine dire à ses sbires : « Venez les gars, on va faire croire qu’eux, c’est nous ». « Eux, c’est nous ». La phrase a d’ailleurs été explicitement prononcée par Mélenchon lui-même. « Les dégradations sur les Champs Elysées sont le fait de l’extrême-gauche », s’est-il vanté, après un nouveau samedi de désordre et de casse. Comprendre : c’est nous qui sommes revenus à la manœuvre. Fallait-il qu’ils aient eu peur, tous ces gauchistes, d’avoir perdu la main, d’avoir été mis au rebut, pour revendiquer ainsi des débordements qu’en général ils tentent plutôt de minimiser ou d’imputer à d’autres. Et ça a marché ! Ça a marché au-delà de toute mesure. Ils sont revenus dans le jeu. Les gilets jaunes du début avec leurs revendications originales (la fin de la taxe carbone notamment), ont cédé le pas, ils sont retournés chez eux. Très vite, d’ailleurs. Après Noël, le ton avait déjà changé. La suppression de l’ISF et les habituelles revendications gauchistes étaient revenues au premier plan : haro sur les patrons, sur les entreprises, sur le capitalisme…

La première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur.

Il me faut confesser quelque chose : la première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas très joli, pas très poli et pourtant j’y ai mis tout mon cœur. J’étais en voiture, j’allais prendre un TGV à Montauban pour remonter à Paris, avec ma femme et mon bébé de trois mois. Un blocage improvisé nous a fait sortir de l’autoroute. Nous avons manqué notre train, perdu 120 euros, passé trois heures sur les petites routes du Tarn-et-Garonne et du Lot pour rentrer chez nous, avec l’obligation de reprendre un train le lendemain. Dès ce jour-là, j’ai su que leur révolte n’irait nulle part. Je l’ai dit, je l’ai écrit. En choisissant ce mode d’action (faire suer des gens qui ne leur avaient rien demandé), ils se condamnaient d’avance. Ils se condamnaient doublement : d’abord en se coupant de toute une frange de la population que ce viol de la liberté individuelle révulse, à juste titre, en ce qu’il renvoie précisément à des modes d’action qui ont tué la France à petit feu ; ensuite parce que le trouble à l’ordre public, s’il attire les médias, vous rend aussi dépendant de leur travail ; or il est rapidement apparu que les médias méprisaient ces gilets jaunes qu’ils ne comprenaient pas. Il y avait donc fort à parier que BFMTV et consorts allaient s’évertuer à faire rentrer le discours des gilets jaunes dans des cases connues – celles de l’extrême gauche (ou, à la rigueur, des populistes). Et les lâcher en rase campagne au premier changement de vent dans l’actualité.

Et c’est bien ce qui s’est passé ! Peu à peu, un travail de filtre s’est mis en place. La revendication originelle s’est effacée. Non ils n’étaient pas réacs – alors qu’au départ la gauche violente, qui sait reconnaître ses ennemis, les a bel et bien décrits comme ça ; non ils ne sont pas opposés aux délires de l’écologie – alors que l’étincelle motrice de leur mouvement, c’était précisément ça ; si, si, ils sont plutôt de gauche, il y en a qui votent Mélenchon etc. « Quand une erreur tombe dans le domaine public, elle n’en sort plus jamais et après ça s’appelle l’histoire », dit la formule. Voilà le drame : il fallait tout faire pour ne pas faire comme l’extrême-gauche, pour que tout rapprochement soit impensable. Or le blocage, l’entrave au libre déplacement, est la marque de cette extrême-gauche, qui a toujours vomi la liberté. Le rapprochement s’est fait. Il a tué le mouvement et ressuscité la CGT. Un an après les gilets jaunes du 17 novembre 2018 sont oubliés. Et les responsables de leur misère paradent, plus forts que jamais.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes

Publié le : 31/03/2022 - 18:17

Sébastian SEIBT Suivre

Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts. 

Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.

Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.

Voiture blindée et yacht démesuré

Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland,  universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.

>>  Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux 

Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.

Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg. 

Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.

Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.

Des sanctions “atténuées”

Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux. 

>> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?

Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.

Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions. 

Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.

“Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques. 

Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.

Risque de dommages collatéraux

L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.

Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital

Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.

En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”. 

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Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur

CRISE UKRAINIENNE

Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

Le Débat de France 24

Oligarques sanctionnés, quel impact ?

France24 - World

As it happened: Russia pledges to allow humanitarian corridor into Mariupol

Issued on: 31/03/2022 - 06:54

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The Russian defence ministry said it would allow a humanitarian corridor to be established from Mariupol to Zaporizhzhia starting on Friday, Tass news agency reported, after a request to Russian President Vladimir Putin from French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+2].   

6:05am: Governor says Russian fuel storage close to border is on fire

A fire broke out at a fuel storage facility in the Russian city of Belgorod located close to the Ukrainian border, regional governor Vyacheslav Gladkov said, two days after the province was rocked by blasts at an arms depot.

Two people were hurt in Friday's fire, Gladkov said on Telegram, and residents of three city streets were being evacuated.

5:50am: Ukraine-Russia negotiations to resume Friday

Negotiations aimed at ending the five-week war were set to resume even as Ukraine braced for further attacks in the south and east.

2:10am: RIA: Senior Russian official says confrontation with Moscow is not in EU's interest

Russia will respond to European Union sanctions and says the 27-nation bloc might realize that a confrontation with Moscow is not in its interests, RIA cited a senior foreign ministry official as saying on Friday.

"The actions of the EU will not remain unanswered ... the irresponsible sanctions by Brussels are already negatively affecting the daily lives of ordinary Europeans," Nikolai Kobrinets told the news agency.

12:15am: US: Russia is redeploying troops from Georgia to Ukraine

Russia is redeploying elements of its forces from Georgia to reinforce its invasion of Ukraine, British military intelligence said on Thursday.

"Between 1,200 and 2,000 of these Russian troops are being reorganised into 3x Battalion Tactical Groups," Britain's Ministry of Defence said.

11:30pm: Russian troops leave Ukraine's Chernobyl, take hostages

Russian troops on Tuesday vacated Ukraine's Chernobyl nuclear power plant after weeks of occupation, but took an unspecified number of captive Ukrainian servicemen with them, officials in Kyiv said on Thursday.

"As they ran away from the Chernobyl nuclear power plant, the Russian occupiers took members of the National Guard, whom they had held hostage since Feb 24, with them," the state nuclear agency Energoatom said in a statement on Telegram, citing plant workers.

It was unclear how many Ukrainian servicemen had been taken away.

10:10pm: US to impose more sanctions targeting Russia's defense, aerospace and maritime sectors

The U.S. Commerce Department will impose further sanctions in the coming days targeting Russia's defense, aerospace and maritime sectors, adding 120 entities from Russia and Belarus to its entity list, the White House said on Thursday.

That will bring the number of Russian and Belarusian parties added to the list to more than 200 since the invasion of Ukraine began, spokesperson Kate Bedingfield told a news conference.

10:00pm: Italy, Germany agree on importance of ongoing sanctions against Russia

Italian Prime Minister Mario Draghi and German Chancellor Olaf Scholz agreed in a phone call on the importance of keeping up sanctions against Russia, which are "proving very effective," Draghi's office said in a statement on Thursday.

The phone call between the two leaders comes after Russian President Vladimir Putin threatened to halt contracts supplying Europe with a third of its gas unless they are paid in Russian currency, his strongest economic riposte so far to crushing Western sanctions over his invasion of Ukraine.

9:15pm: Russia vows to open Mariupol humanitarian corridor on April 1

The Russian defence ministry said it would open a humanitarian corridor from the besieged city of Mariupol to Zaporizhzhia on Friday, Tass news agency reported.

It quoted Colonel-General Mikhail Mizintsev, the director of the Russian National Center for Defense Management, as saying Moscow was acting on a request that French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz had made to Russian President Vladimir Putin.

8:20pm: Putin may have placed some of his advisors 'under house arrest'

US President Joe Biden said that Russian President Vladimir Putin may be "isolated" and could have placed some of his advisors under "house arrest."

In his first public remarks on Western assessments about Kremlin tensions over the war in Ukraine, Biden also said he was "skeptical" about Moscow's claim to be scaling back its onslaught in parts of the country.

7:45pm: Rouble payment a 'last-ditch bid to prop up the Russian currency'.

Russian President Vladimir Putin said that "unfriendly" countries, including all EU members, will need to set up rouble accounts to pay for gas deliveries from April. FRANCE 24's international affairs editor Philip Turle sees Putin's decision as a "last-ditch bid to prop up the Russian currency".

 

6:30pm: Red Cross seeks assurances for safe passage of civilians as aid convoy heads to Mariupol 

A convoy of buses approached the southern Ukrainian city of Mariupol on Thursday to try to deliver humanitarian supplies and bring out civilians, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk and the Red Cross said. Vereshchuk said 45 buses were on their way to Mariupol after the International Committee of the Red Cross (ICRC) confirmed Russia had agreed to open a safe corridor.

In Geneva, the ICRC said its convoy was on its way but called on both sides to agree to the exact terms for the safe passage of civilians. It said that its two trucks had arrived in the city of Zaporizhzhia with aid items and medical supplies.

“For logistics and security reasons, we’ll be ready to lead the safe passage operation tomorrow, Friday, provided all the parties agree to the exact terms including the route, the start time and the duration,” ICRC spokesperson Ewan Watson said.

“It’s desperately important that this operation takes place. The lives of tens of thousands of people in Mariupol depend on it,” he said.

5:50pm: Russia bans top EU leadership

Russia's foreign ministry will expand its list of European Union figures banned from entering the country in response to sanctions imposed on Moscow over its military actions in Ukraine.

"The restrictions apply to the top leadership of the European Union including a number of European commissioners and heads of EU military structures as well as the vast majority of members of the European Parliament promoting anti-Russian policies," the ministry said in a statement.

4:55pm: Ukrainian forces 'managing to make some advances to the east of Kharkiv'

FRANCE 24's special correspondent in Kharkiv, Catherine Norris-Trent, reports that she can hear loud explosions and that fierce fighting is under way in the outskirts of the city. Ukrainian forces have managed to make some gains to the east of Kharkiv, she added:

3:50pm: Germany, France reject Putin’s demands to pay for gas in roubles as ‘blackmail’

Germany and France rejected Vladimir Putin's demand that foreign purchasers of Russian gas pay in roubles as an unacceptable breach of contract, adding that the manoeuver amounted to “blackmail”.

Germany Economy Minister Robert Habeck said that Germany was prepared for all scenarios, including a stoppage of Russian gas flows to Europe. "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."

French Finance Minister Bruno Le Maire said that both nations rejected Russia’s demand and were “preparing” for the possibility that Russia would halt deliveries.

Russia on Thursday also said it had barred the European Union’s top leadership from entering the country in response to what it described as anti-Russian policies. 

3:45pm: Putin says foreign buyers of Russian gas must now pay in roubles

Russian President Vladimir Putin said Thursday that "unfriendly" countries – including all EU members – will need to set up rouble accounts to pay for gas deliveries starting April 1. 

"They must open ruble accounts in Russian banks. It is from these accounts that payments will be made for gas delivered starting tomorrow, April 1," Putin said in televised remarks, adding that missing payments will lead to "existing contracts being stopped".  

3:15pm: Norwegian PM says Putin 'intends' to allow access to Mariupol 

Norwegian Prime Minister Jonas Gahr Stoere said Russian President Vladimir Putin had assured him Russia would contribute to securing humanitarian access to civilians in the Ukrainian city of Mariupol.

During an hour-long phone call with the Russian president, Stoere said he urged Putin to end the war in Ukraine, pull out Russian troops and enable humanitarian access.

“We have very limited expectations of what could be achieved, but nothing should be left untried in the situation we are now in,” Stoere said.

Commenting on their discussions about the need for humanitarian access to civilians in the port city of Mariupol, Stoere said: “My impression is that he confirms Russia’s intention to contribute to that.”

Stoere added, however, that only actions on the ground could tell whether Russia delivers on the promises or not.

2:30pm: Foreign fighters prepare to battle

Foreign fighters are entering Ukraine to join the military resistance against the Russian offensive. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports on the recruitment process from Shegyni, Ukraine. 

 

2:25pm: Ukrainian forces 'on guard for a potential renewed offensive' near Kyiv

FRANCE 24's correspondent in Kyiv says that Ukrainian forces around the capital remain on guard, as they fear that Russian troops could be preparing to resume offensive operations in the area.

12:17am: Russia has destroyed most of Ukraine's defence industry, says presidential adviser

Russia has destroyed almost all of Ukraine's defence industry, Ukrainian presidential adviser Oleksiy Arestovych said on Thursday in a video address where he welcomed the terms of a proposed peace deal as a win for Ukraine.

"They have practically destroyed our defence industry," Arestovych said.

He said under a peace agreement discussed with Russia on Tuesday, Ukraine would be protected from future threats by international security guarantees that Russia would not be able to veto.

"This is an ideal agreement that improves our position several times over in a fundamental way," he said.

11:51am: IAEA to monitor occupied Ukrainian nuclear plants, says Ukrainian official

The UN nuclear watchdog will establish online monitoring missions to the Russian-occupied Chernobyl and Zaporizhzhia nuclear plants in Ukraine, the head of Ukraine's state nuclear company said on Thursday.

Energoatom CEO Petro Kotin said the International Atomic Energy Agency (IAEA) should use its influence to ensure Russian nuclear officials do not interfere in the operation of nuclear plants occupied by Russian forces that invaded Ukraine last month.

"(The IAEA) can influence this and they must influence this, and this question will be discussed," Kotin said.

11:32am: ICRC says ready to lead evacuations from Mariupol, deliver aid

Teams from the International Committee of the Red Cross are on their way to the besieged Ukrainian city of Mariupol with aid supplies and stand ready to evacuate civilians, it said on Thursday.

Ewan Watson, ICRC spokesperson, said Ukraine and Russia must agree on the exact terms of the operation, which is planned for Friday, adding that "tens of thousands" of lives depend on its success.

"For logistics and security reasons, we’ll be ready to lead the safe passage operation tomorrow, Friday, provided all the parties agree to the exact terms, including the route, the start time, and the duration," Watson told Reuters in Geneva.

Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal said on Thursday he was working with the International Committee of the Red Cross (ICRC) on the return of Ukrainians who have been "abducted or forcibly relocated" to Russia.

11:25am: Some people arriving in Poland are already trying to get back to Ukraine

More than 2.3 million Ukrainians have so far crossed into Poland but as many as 380,000 people have returned to Ukraine. Some are struggling to find lodging and work in Poland while others have elderly relatives they left behind when they fled. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports from the border crossing at Medyka, Poland. 

11:11am: Ukrainian president urges Dutch parliament to stop all trade with Russia

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday asked the Dutch parliament for weapons, reconstruction aid and to halt all business with Russia in response to the invasion of his country.

"Stronger sanctions are needed so that Russia doesn't have a chance to pursue this war further in Europe," he told lawmakers via video link. "Stop all trade with Russia."

10:46am: Ukraine's Zelensky says others may be emboldened if Russia not punished

Ukrainian President Volodymyr Zelensky told Australia's parliament on Thursday that Russia must be held accountable for past wrongs, warning that a failure to punish Moscow may encourage other countries to wage war against their neighbours.

Zelensky called for new and tougher sanctions to retaliate against Russia's invasion of Ukraine and suggested that years of failure to rein in the global power had emboldened Moscow.

"If we don't stop Russia now, if we don't hold Russia accountable, then some other countries of the world who are looking forward to a similar war against their neighbours will decide that such things are possible for them as well," Zelensky said in the video address, according to an official translation.

9:35am: Turkey says oligarch Abramovich 'sincerely' working to end war

Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday that Russian oligarch Roman Abramovich, who is sanctioned by European nations over Russia's invasion of Ukraine, was "sincerely" working to end the war.

He has been liaising between Kyiv and Moscow since the invasion began on Feb. 24, Cavusoglu said.

Abramovich made a surprise appearance at Ukraine-Russia negotiations in Istanbul on Tuesday.

9:12am: Turkey working to bring together Ukraine, Russia foreign ministers again

Turkey is working to bring together the Ukrainian and Russian foreign ministers for talks after hosting peace negotiations in Istanbul this week, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday, adding the meeting could happen within two weeks.

Negotiators from Ukraine and Russia held the first face-to-face talks in more than two weeks in Istanbul this week, during which Ukraine presented written proposals to stop the Russian invasion.

Speaking to broadcaster A Haber, Cavusoglu said Turkey had not seen the full implementation of the decisions from the talks in Istanbul, including the withdrawal of Russian forces from some areas, but added significant progress was still made.

9:09am: Europe must stop buying Russian oil and gas, Lithuania's president says

Europe must stop buying oil and gas from Russia and should apply new sanctions over the Russian invasion of Ukraine, Lithuania's president Gitanas Nauseda said on Thursday.

"Europe must stop buying Russian gas and oil, because the Kremlin regime uses this money to finance destruction of Ukrainian cities and attacks on peaceful civilians," Nauseda told a joint news conference with the Danish prime minister.

"The fifth sanction package must deliver a maximum blow to the Kremlin regime," he said.

8:00am: Russian units are leaving the northern areas of Kyiv because they have been chased out, says Zelensky

The Ukrainian president said in his video address to the people last night that although some Russian units are leaving the north of Kyiv, they are not leaving as a tactical manoeuvre but because they have been chased out. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from the capital.

8:29am: Kyiv sends 45 buses to evacuate civilians from Mariupol 

A convoy of Ukrainian buses set out for the southern port city of Mariupol on Thursday to try to reach trapped civilians, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

She said the International Committee of the Red Cross had confirmed that Russia had agreed to open a humanitarian corridor to the besieged city where tens of thousands of civilians remain after weeks of Russian bombardment.

The city mayor said this week that up to 170,000 residents were trapped in Mariupol with no power and dwindling supplies.

7:31am: Eastern Ukraine braces for fresh Russian offensive

Ukrainian forces are preparing for new Russian attacks in the east of the country as Moscow deploys more troops there after suffering setbacks near the capital Kyiv, President Volodymyr Zelenskiy said on Thursday.

7:25am: UK military intelligence says Russian shelling, missile strikes continue in Chernihiv

Russian shelling and missile strikes have continued in Chernihiv despite Russian statements indicating an intended reduction of military activity around the area, British military intelligence said on Thursday.

Russian forces continue to hold positions to the east and west of Kyiv despite the withdrawal of a limited number of units, the Ministry of Defence said in a statement. "Heavy fighting will likely take place in the suburbs of the city in coming days."

6:37am: Moscow announces Mariupol ceasefire

The Russian defence ministry announced a local ceasefire Thursday to allow civilians to be evacuated from Ukraine's besieged port city of Mariupol.

A humanitarian corridor from Mariupol to Zaporizhzhia, via the Russian-controlled port of Berdiansk, would be opened from 10am (07:00 GMT), the ministry said Wednesday.

"For this humanitarian operation to succeed, we propose to carry it out with the direct participation of the UN High Commissioner for Refugees and the International Committee of the Red Cross," the ministry statement said.

The Russian ministry asked Kyiv to guarantee the "unconditional respect" for the ceasefire through written notification to the Russian side, the UNHCR and ICRC before 6am (03:00 GMT) Thursday.

6:30am: US, UK say fearful advisors misled Putin on Ukraine war

President Vladimir Putin is being misled by fearful advisors as his Ukraine invasion goes awry, with mutinous Russian troops sabotaging equipment and even accidentally shooting down their own aircraft, US and British intelligence agencies say.

The close allies, whose spies have played up Russia's failures and highlighted Kremlin divisions, said Putin's advisors were "too afraid" to tell him the full truth about battlefield reverses and the real impact of sanctions.

 Hours after the White House released its withering intelligence assessment, Britain's GCHQ spy agency chief Jeremy Fleming said Thursday that the Russian leader had overestimated his military's ability to secure a rapid victory.

"We've seen Russian soldiers – short of weapons and morale – refusing to carry out orders, sabotaging their own equipment and even accidentally shooting down their own aircraft," Fleming said in a prepared speech to the Australian National University in Canberra.

"And even though Putin's advisors are afraid to tell him the truth, what's going on and the extent of these misjudgements must be crystal clear to the regime."

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

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From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

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A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

France24 - Monde

Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."

Publié le : 01/04/2022 - 22:27

Romain HOUEIX Suivre

Sénégal, Cameroun, Tunisie, Maroc, Ghana… Une de ces cinq équipes peut-elle s'imposer au Qatar et devenir la première équipe africaine championne du monde de football ? Pour nos deux consultants, Patrick Julliard et Hervé Kouamouo, le chemin reste long.

L'Afrique soulèvera-t-elle sa première Coupe du monde le 18 décembre prochain au Qatar ? Alors que cinq sélections africaines – le Sénégal, le Cameroun, la Tunisie, le Maroc et le Ghana–  disputeront le Mondial-2022, la marche paraît encore trop haute, pour les deux spécialistes du football africain consultés par France 24.

"Un bel objectif… politique

"Une équipe africaine doit gagner la Coupe du monde dans un avenir proche", avait pourtant promis Patrice Motsepe, lors de son élection en mars 2021 à la tête de la Confédération africaine de football (CAF).

"C'est un objectif… politique. C'est un effet de manche intéressant, mais je ne pense pas qu'aujourd'hui une équipe africaine puisse être championne du monde", explique Hervé Kouamouo, journaliste indépendant spécialiste du foot africain et consultant de France 24 lors de la CAN-2022. "Déjà arrivé en quart de finale se serait bien et enfin passer ce cap symbolique."

En effet, aucune équipe africaine n'a encore jamais rallié le dernier carré. Seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) sont parvenus jusqu'aux quarts de finale. L’Afrique a en outre fait piètre figure lors de la dernière Coupe du monde en Russie,il y a trois ans. Ses cinq équipes – l’Égypte, le Maroc, le Nigeria, la Tunisie et le Sénégal– ont toutes été éliminées dès la phase de poules. Seuls les Lions de la Teranga avaient même remporté un match.

"La récente CAN-2022 a montré un certain nivellement : on a vu des 'jeunes' nations comme les Comores ou le Malawi montrant des belles choses tandis que les grandes nations patinent", notent Patrick Julliard, spécialiste du foot africain et fondateur de Foot365. "Il y a un ou deux ans, on aurait pu croire que l'Algérie avait le potentiel pour une demi-finale. On l'avait même vu battre sèchement la Colombie en amical à Lille en 2019. Mais trois ans plus tard, ils ne sont plus là. Les cycles sont courts en football."

Le Sénégal, favori pour aller le plus loin

Les deux journalistes sont unanimes sur la nation qu'ils voient aller le plus loin dans la compétition : le Sénégal, récent champion d'Afrique, qui a obtenu de haute lutte sa qualification face à l'Égypte dans un remake survolté de la finale de la CAN. Le tirage au sort a placé les hommes d'Aliou Cissé dans un groupe A "facile", selon les mots de Patrick Julliard, aux côtés du Qatar, des Pays-Bas et de l'Équateur :

"Le Pays-Bas est un gros morceau mais aux résultats irréguliers, le Qatar était l'équipe la plus faible des têtes de série même si elle est à domicile et l'Équateur est loin d'être la meilleure sélection sudaméricaine", énumère le spécialiste du foot africain. "Le Sénégal a une belle équipe. Elle va peut-être encore se renforcer d'ici la Coupe du monde par quelques binationaux comme Boubacar Kamara."

#WCQ2022 | Le Sénégal dans le groupe A en compagnie du pays hôte, le Qatar, de l’Equateur et des Pays-Bas. pic.twitter.com/eSlfd4d4kd

April 1, 2022

 

Les Lions de la Teranga ont un des plus beaux effectifs d'Afrique avec des joueurs de classe mondiale sur toutes les lignes : Édouard Mendy (Chelsea) aux buts, Kalidou Koulibaly (Naples) aux commandes de la défense, Idrissa Gueye (PSG) et enfin la superstar Sadio Mané (Liverpool) en attaque. Alors pourquoi les deux spécialistes ne les voient pas au sommet du football mondial ?

"C'est un axe qui rassure mais avec une compétition resserrée où les équipes joueront tous les quatre jours, pourront-ils tenir sept matches à ce rythme ?", interroge Hervé Kouamouo

"J'ai un petit doute sur l'efficacité. Ils sont frustrants, capables de faire des bons matches, de dominer mais sans arriver à concrétiser. Elle ne marque pas assez par rapport à son potentiel", estime, pour sa part, Patrick Julliard.

Le Maroc, la bonne surprise ?

Derrière le Sénégal, le fondateur de Foot365 préfère ne pas s'avancer, estimant que chacune des équipes constituent un outsider capable de s'extraire de son groupe, que ce soit la Tunisie (dans le groupe D avec la France, le Danemark et un barragiste), le Cameroun (dans le groupe avec le Brésil, la Serbie et la Suisse), le Ghana (dans le groupe H avec l'Uruguay, le Portugal et la Corée du Sud) ou encore le Maroc qui fera face à la Belgique, au Canada et à la Croatie dans le groupe F.

Cette dernière est en revanche le second favori africain d'Hervé Kouamouo : "Si il n'implose pas, c'est un groupe qui possède rigueur et solidité. Il est capable d'avoir de l'emprise en milieu de terrain. C'est ce qui compte pour s'extraire d'un groupe en Coupe du monde."

Les deux spécialistes notent qu'un facteur risque d'influencer la compétition : la préparation très courte avant le début de la compétition.

"Cette Coupe du monde sera un peu spéciale avec cette préparation très courte (car les joueurs seront libérés par leur club seulement une semaine avant le début, NDLR). Il y aura donc un avantage aux équipes les mieux en place" affirme Hervé Kouamoua. "On a vu le Cameroun sur ses deux dernières Coupe du monde. Après une préparation désastreuse, ils ont eu des résultats désastreux se classant dernier (2014) et avant-dernier (2010). En Coupe du monde, le résultat du premier match est très important !"

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La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

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La France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022

Publié le : 01/04/2022 - 19:19Modifié le : 01/04/2022 - 19:36

Romain HOUEIX Suivre

Le tirage au sort de la prochaine Coupe du monde 2022 s'est déroulé vendredi au Palais des Congrès et des Exposition de Doha, au Qatar. Découvrez la composition des huit groupes et les premiers chocs de la compétition, qui se déroulera du 21 novembre au 18 décembre prochains.

Le tirage au sort a parlé et les huit groupes du Mondial-2022 sont désormais connus. Au menu pour la France, championne du monde en titre : le Danemark, la Tunisie et le vainqueur du premier barrage intercontinental (Australie/Pérou/Émirats arabes unis)

 

Groupe A :

- Qatar

- Équateur

- Sénégal

- Pays-Bas

Groupe B

- Angleterre

- Iran

- États-Unis

- Vainqueur barrage européen (Écosse / Pays de Galles / Ukraine)

Groupe C

- Argentine

- Arabie saoudite

- Mexique

- Pologne

Groupe D

- France

- Australie / Pérou / Émirats arabes unis

- Danemark

- Tunisie

Groupe E

- Espagne

- Costa Rica / Nouvelle-Zélande

- Allemagne

- Japon

Groupe F

- Belgique

- Canada

- Maroc

- Croatie

Groupe G

- Brésil

- Serbie

- Suisse

- Cameroun

Groupe H

- Portugal

- Ghana

- Uruguay

- Corée du Sud

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Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

Revue de presse

Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"

ÉDITION SPÉCIALE

Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

France24 - Monde

Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France

Publié le : 01/04/2022 - 20:37

Romain HOUEIX Suivre

Championne du monde en titre, la France a eu droit à un tirage au sort favorable, vendredi. Les Bleus affronteront le Danemark et la Tunisie ainsi qu'un adversaire encore à déterminer parmi l'Australie, le Pérou et les Émirats arabes unis. 

Immanquablement, on risque d'entendre encore parler de la chance légendaire de Didier Deschamps depuis sa prise de fonction en équipe de France. En effet, le tirage au sort du Mondial-2022, vendredi 1er avril, à Doha, a été plutôt clément pour la bande à Kylian Mbappé avec deux adversaires à leur portée (Danemark et Tunisie) et un dernier encore à déterminer parmi les barragistes (Pérou ou le vainqueur du match entre l'Australie et les Émirats arabes unis). Revue d'effectif.

Le groupe des Bleus à la 𝘾𝙤𝙪𝙥𝙚 𝙙𝙪 𝙢𝙤𝙣𝙙𝙚 𝟮𝟬𝟮𝟮 est complet ! Nous affronterons le Danemark 🇩🇰, la Tunisie 🇹🇳 et le vainqueur du barrage entre le Pérou 🇵🇪 / Australie 🇦🇺 et les Émirats arabes unis 🇦🇪#FiersdetreBleus pic.twitter.com/xO7CwoB518

April 1, 2022

 

Danemark

On prend les mêmes et on recommence. Comme en 1998, 2002 et 2018, la France a hérité du Danemark dans son groupe du Mondial-2022. Un tirage que le sélectionneur danois Kasper Hjulmand a qualifié de "difficile". 

 "La France est l'un des grands favoris, avec tellement de talents, et c'est le tenant du titre. Donc c'est clairement l'un des adversaires les plus durs. On se prépare aux équipes qu'on va affronter. Mais je vous conseille de vous préparer aussi car on a une très bonne équipe et on sera prêt à se battre", a-t-il expliqué.

Les Danois sortent d'un excellent Euro où ils sont d'ailleurs aller plus loin que les Bleus, atteignant les demi-finales pour être battus par l'Angleterre, malgré la perte de leur meneur de jeu Christian Eriksen en raison d'un malaise cardiaque.

Les hommes de Didier Deschamps retrouveront le Danemark à deux reprises avant le Qatar : le 3 juin au Stade de France puis le 25 septembre en déplacement, en Ligue des nations.

Tunisie 

Récente quart de finaliste lors de la CAN, la Tunisie n'a pas brillé pour arriver au Qatar. Sa qualification lors du barrage africain face au Mali (0-1, 0-0) a été obtenu presque par chance. La France n'a rencontré les Aigles de Carthage qu'à quatre reprises (deux victoires, deux matches nuls), et jamais en compétition officielle. Lors du dernier amical, l'équipe dirigée par Raymond Domenech n'avait pas fait mieux que 1-1 à Radès, le 30 mai 2010. Hugo Lloris, l'actuel capitaine des Bleus, est le seul rescapé parmi les joueurs ayant disputé ce match de préparation au Mondial-2010.

La Tunisie va participer à sa sixième Coupe du monde, après 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018, autant d'aventures terminées dès le premier tour. Le n°10 de Saint-Étienne, Wahbi Khazri, reste le leader de cette génération tunisienne, déjà présente en Russie en 2018. Sur RMC, il a jubilé sur ce tirage : "Je suis super content. Ce sont les favoris. Nous, on en est loin. Mais en jouant dans le championnat de France, en ayant grandi ici, c’est le rêve de beaucoup de joueurs de les affronter en Coupe du monde. C’est un rêve qui va se réaliser", a-t-il déclaré.

Avec un nouveau sélectionneur, Jalal Qaderi, les Aigles de Carthage présentent plus un collectif solide qu'une équipe brillante, Khazri apportant l'étincelle de génie.  Avec lui, la Tunisie s'appuie sur des attaquants frôlant la trentaine, Youssef Msakni (31 ans), Seifedine Jaziri (29 ans) ou Naïm Sliti (29 ans), et quelques autres vieilles connaissances de Ligue 1 comme Dylan Bronn (Metz) en défense ou Ellyes Skhiri (ex-Montpellier) au milieu.   

Pérou / Australie / Émirats arabes unis

La France ne connaît pas encore le nom de son dernier adversaire qui sera également le premier qu'elle affrontera. Troisième du groupe A asiatique, les Émirats arabes unis espèrent disputer leur première Coupe du monde en remportant leur duel face à l'Australie, troisième du groupe B et récemment exfiltré des qualifications océaniennes. Ils devront ensuite trouver la solution face au Pérou.

Le Pérou, que la France a déjà affronté et battu au Mondial-2018 (1-0) a terminé cinquième des qualifications de la zone Amérique du Sud, écartant au passage le Chili, la Colombie et le Venezuela. Pour être au rendez-vous qatari, les Péruviens devront battre le 7 juin le vainqueur du repêchage asiatique.

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La France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022

ÉDITION SPÉCIALE

Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

Revue de presse

Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"

Valeurs Actuelles

Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

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Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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By Emily Schmall

AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

That unity, however, has recently frayed.

A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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Delhi

Chennai

INDIA

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Auroville

Pondicherry

INDIA

Bay of

Bengal

TAMIL NADU

Madurai

SRI

LANKA

Gulf of

Mannar

50 mileS

By The New York Times

The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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France24 - Monde

Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle

Publié le : 01/04/2022 - 19:04

Line RIFAI Suivre

Même si les Français sont de plus en plus préoccupés par la question climatique, les enquêtes d'opinion montrent que l'environnement n'est pas en tête des principaux enjeux de l'élection présidentielle de 2022. Il arrive même en sixième position, derrière le pouvoir d'achat, la protection sociale, la sécurité, l'immigration et l'emploi, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Les Échos. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle sont-elles en train d'occulter l'urgence écologique ?

  • Katheline SCHUBERT, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Jacques PERCEBOIS, Professeur émérite, Université de Montpellier
Valeurs Actuelles

[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

Eric Zemmour et la civilisation

Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

Des religions et des visions du monde différentes

Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Présidentielle 2022 : Macron sur le terrain de l'écologie

Publié le : 01/04/2022 - 13:47Modifié le : 01/04/2022 - 13:56

Marie SCHUSTER

Mobilisation générale dans le camp d'Emmanuel Macron. Le président-candidat est retourné ce jeudi sur le terrain, à Fouras, en Charente-Martime, pour un déplacement sur le thème de l'écologie. Les précisions de Marie Schuster, journaliste pour FRANCE 24.

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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Valeurs Actuelles

[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

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France24 - World

Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel

Issued on: 31/03/2022 - 14:06

NEWS WIRES

Israeli forces killed at least two Palestinians on Thursday, the Palestinian health ministry said, in clashes that erupted during a raid in the occupied West Bank that followed deadly Arab attacks in Israel. 

In a separate incident, a Palestinian stabbed a passenger on an Israeli bus near a Jewish settlement in the West Bank and was shot dead by another passenger, the Israeli military said.

The national ambulance service said the man who was stabbed had suffered moderate wounds.

Earlier, the Israeli military said its forces and border police entered the refugee camp in the city of Jenin to "apprehend terrorist suspects".

"During the operation, terrorists opened fire at our forces. Israeli troops returned fire that struck the gunmen. An Israeli soldier was slightly wounded," the military said in a statement.

The Palestinian health ministry said two Palestinians, aged 17 and 23, were killed in the clashes.

Palestinian President Mahmoud Abbas said in a statement that "continued raids and daily killings of our people and the daily crimes by settlers will lead the region towards more tension and escalation".

On Tuesday, a Palestinian gunman from the Jenin area shot dead five people in the Tel Aviv suburb of Bnei Brak before he was killed by police. The shooting, condemned on Tuesday by Abbas, raised to 11 the number of people killed by Arab attackers in Israel over the past week to 11.

Israeli Prime Minister Naftali Bennett spoke late on Wednesday with U.S. President Joe Biden. The U.S. Embassy said Biden had expressed "his deepest condolences following the horrific terrorist attacks".

Bennett has announced a series of measures to deal with what he has described as a new wave of attacks, saying more police would be put on city streets and security would be tightened in areas bordering the West Bank.

(REUTERS)

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Four killed in knife attack in southern Israel

Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack

Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks

Valeurs Actuelles

[Edito] Quand le wokisme s’attaque à Cyrano

Comme le con d’Audiard, le woke ose tout. Et si le con n’a pas conscience de l’être, le woke, lui, prend sa bêtise pour de l’audace, ses ridicules pour de la bravoure, son idéologie bornée pour un insurpassable courage intellectuel. Plus il repousse loin les frontières du crétinisme, plus son petit torse creusé par la fragilité blanche se bombe de fierté militante. Et se demande déjà ce qu’il va bien pouvoir inventer pour terrasser encore un peu plus l’hydre intersectionnelle de la dictature majoritaire. Tout, absolument, doit en effet se transformer en champ de bataille de la lutte finale pour une société inclusive, où les minorités les plus diverses ne soient non seulement plus reléguées à la marge, mais acquièrent enfin la position centrale que leur ont méritée des siècles d’“oppression”. Quitte à embringuer de force ceux qui constituent ces supposées “minorités” dans des combats dont ils n’ont que faire. Quitte aussi à repousser sans cesse les bornes du risible.

Le Cyrano qui sort sur nos écrans en est une preuve éclatante. Le film est l’adaptation d’une comédie musicale américaine ; comme si l’idée de voir les vers de Rostand remplacés par des roucoulades sirupeuses ne suffi sait pas, la version de Joe Wright opère un détournement majeur : si Cyrano y est empêché de déclarer sa flamme à Roxane, ce n’est plus à cause de son nez un peu trop… long, mais parce qu’il est nain – pardon, membre de la communauté des gens de petite taille… Ce qui ne l’empêche pas d’être mousquetaire et d’embrocher des adversaires qui font trois fois sa hauteur. Plus de tirade du nez, donc, pas même le « C’est un peu court jeune homme » qui, dans ce contexte, aurait pu être interprété comme une moquerie nanophobe… Peter Dinklage, qui incarne ce Cyrano de poche, ne plaisante pas avec le sujet : l’acteur s’était fait récemment remarquer en protestant contre la vision “stéréotypée” convoyée par Blanche-Neige

Un acteur noir dans une Europe du XVIIe

Dans cette Europe du XVIIe qui était scandaleusement blanche, le rôle de Christian est tenu par un acteur noir, Kelvin Harrison Jr, pour qu’on ne suspecte pas les gens de petite taille de monopoliser la lutte contre les stéréotypes ; au point qu’on se demande pourquoi diable l’actrice qui joue Roxane, Haley Bennett, n’est issue d’aucune minorité – encore que, puisqu’elle est assez rondelette, elle est peut-être là pour protester contre la grossophobie…

Universal a hésité à sortir le film au pays de Rostand, le déprogrammant un temps, au vu sans doute des réactions pour le moins perplexes des premiers critiques. Mais le studio hollywoodien a probablement craint de se voir taxer de timidité woke, tant cette idéologie déconstructrice repose pour une large part sur l’intimidation. Et pensant avoir derrière elle le souffle puissant du vent de l’histoire. Car, n’en doutons pas, nous n’en sommes qu’au début et on tentera sans nul doute, dans les années à venir, de nous imposer un James Bond homosexuel, un Vercingétorix africain, une Jeanne d’Arc transgenre, un Obélix anorexique et un Astérix végan… Raison de plus pour faire de ce Cyrano new age une preuve que le ridicule tue encore et lui opposer, comme l’aurait fait Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac, un rédhibitoire “non, merci” !

* Laurent Dandrieu est rédacteur en chef Culture à “Valeurs actuelles”.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Dans les méandres des marais de Bourges

Publié le : 01/04/2022 - 11:40

FRANCE 24 Suivre

Découverte des marais de Bourges et de ceux qui les peuplent : les maraîchers. Cet espace naturel préservé de plus de 135 hectares est façonné par la main de l'homme depuis plus d’un siècle, depuis que des jésuites ont transformé ces marécages en jardins potagers, parfaitement irrigués. Un écosystème unique, exceptionnel mais aussi fragile. Des associations se battent pour maintenir le difficile équilibre entre l'homme et la nature.

ELEMENT TERRE

Une sécheresse en hiver

La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"

En France, la mort d'une randonneuse replace la chasse au cœur de la campagne électorale

El País (ESP)

SANS TITRE

Las ensaladas suelen tener dos atributos principales: crudo y simple. Y está bien, el día a día requiere de soluciones rápidas y fáciles para nuestros ritmos ajetreados. El mínimo esfuerzo y resultados deliciosos es lo que todos andamos buscando (para estos momentos esta ensalada de escarola será tu salvación). Sin embargo, en días especiales también podemos hacerles un hueco a las preparaciones largas y algo más elaboradas.

En esta receta intervienen dos técnicas que pueden elevar nuestras ensaladas a un nivel superior: el encurtido y la curación en sal. Ambas modifican el producto aportándole nuevas características. Encurtir consiste en sumergir en una disolución de vinagre hortalizas, verduras e incluso frutas que aporta acidez, conserva el producto y mantiene su textura crujiente. La curación en sal es un proceso mediante el cual el alimento se cubre con sal, especias y, de forma opcional, azúcar, obteniendo un producto distinto del que partimos. Un pescado, por ejemplo, al reducirse el contenido de agua, tendrá una textura más firme y sabor salado, con los toques especiados que hayamos elegido.

Además de aplicadas a esta receta, puedes usarlas a tu gusto en muchos otros platos. Un bote de encurtidos en la nevera puede salvarte un picoteo, alegrar cualquier guiso de legumbres o equilibrar un sándwich de queso. Guarda el pescado curado en sal laminado en un recipiente con aceite y sírvelo simplemente con ese mismo aceite o escurrido en unas tostadas con mantequilla. Las dos son técnicas de conservación, así que prepáralas con antelación para usarlas cuando quieras.

Solo queda montar el plato: unos pocos ingredientes más y tendremos la ensalada perfecta. Además, no le hace falta ni vinagreta: un buen chorro de aceite de oliva virgen extra es más que suficiente. En el plato, junto con la naranja y el pomelo, la sal que aporta la lubina y la acidez de la cebolla encurtida se crea el equilibrio necesario para disfrutar de esta ensalada.

Dificultad

La de quitarle las espinas al pescado.

Ingredientes

Para 2 personas

Para la lubina curada

  • 1 lomo de lubina de ración
  • Sal gruesa
  • Azúcar
  • Mostaza
  • Semillas de anís

Para la cebolla encurtida

  • 1 cebolla morada
  • Vinagre de manzana
  • Sal
  • Azúcar
  • Pimienta en grano
  • Semillas de mostaza

Para la ensalada

  • 1 pomelo
  • 1 naranja
  • 1 endivia
  • 2 puñados de rúcula o escarola
  • Aceite de oliva virgen extra

Preparación

  1. Cortar la cebolla en juliana. Rellenar un frasco y cubrir con 75 ml de vinagre, 75 ml de agua, una cucharadita de sal, dos de azúcar, y unos granos de pimienta y mostaza. Guardar en la nevera durante al menos 24h.

  2. Limpiar el lomo de lubina quitando las espinas. Hacer una mezcla con un una taza de sal y ⅓ de taza de azúcar, una cucharada de mostaza, ¼ de vaso de agua y media cucharada de anís en grano.

  3. Cubrir bien el lomo de lubina con la mezcla, tapar con papel film y poner un peso encima. Dejar en la nevera durante dos horas.

  4. Cortar los gajos de la naranja y el pomelo. Reservar el jugo.

  5. Sacar las hojas de la endivia.

  6. Limpiar el lomo de lubina bajo el grifo y cortar en láminas finas.

  7. Montar la ensalada combinando unos gajos de naranja y pomelo, la endivia, la lubina y un poco de cebolla encurtida. Echar por encima el jugo de los cítricos. Regar con un buen chorro de aceite de oliva y terminar con unos trozos de escarola o rúcula.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

France24 - World

French presidential elections: 'I gave my vote to a foreigner'

Issued on: 01/04/2022 - 16:32

Sam BALL

When Iona, a 24-year-old student from Toulouse, casts her vote in this year's French presidential election, she won't be voting for the candidate of her choice but rather one chosen by Amir – a Moroccan immigrant whom she had never met until recently. They were put in touch by Alter-Votants, a service that allows French people who do not plan to vote to cast their ballots on behalf of foreigners living in France who would not normally get a say in the election because of their nationality.

Valeurs Actuelles

Cosmétiques, la tendance du fait maison

C’ est moi qui l’ai fait ! L’idée du bien fait chez soi a toujours existé dans la beauté avec les décoctions de grand-mère. Depuis quelques années, la tendance a pris un coup de fouet par réaction aux produits cosmétiques existants issus de la pétrochimie (perturbateurs endocriniens, tensioactifs polluants et irritants… ). Et certains se sont mis à concocter eux-mêmes leurs produits.

Puis la pandémie a renforcé la tendance : du temps chez soi, du temps pour soi… avec en prime une quête de naturel et de traçabilité. De la même façon qu’ils ont massivement confectionné leur pain lors du premier confinement, « 33 % des Français se sont en effet lancés dans la beauté home made » , constate le bureau d’études Toluna. Pour répondre à une demande qui aujourd’hui se confirme, des livres de beauté dédiés au DIY ( do it yourself, “faites-le vous-même”) se multiplient, comme la Fabrique de cosmétiques naturels de Marika Wilmes et Hester de Goede (Marabout, 10,90 euros), ou Fabriquer ses produits de beauté et santé de Régine Quéva (Larousse Pratique, 14,90 euros).

« Un phénomène qui repose sur trois intentions : le désir de reprendre le contrôle sur ce que l’on consomme, l’envie de s’offrir du sur-mesure et la satisfaction d’un travail réalisé par ses soins », remarque Alexandre Colin, cofondateur de MyCosmetik. Il y a de nombreux kits prêts à l’emploi : Mes premières tambouilles, de Waam (32 euros sur waamcosmetics.com), DIY Crème de jour universelle, de MyCosmetik (22,75 euros sur mycosmetik.fr), ou le coffret cosmétique maison Crème visage booster de jeunesse d’Aroma-Zone (14,50 € sur aroma-zone.com).

Les conseils de Dieynaba Ndoye, dirigeante de Waam

Leader sur ce marché, Aroma-Zone, dans chacune de ses boutiques, « dispose de présentoirs à thème (cosmétiques solides, crèmes visage… ), proposant à ces “consomm’acteurs” deux à trois ingrédients simples pour obtenir ensuite chez soi un produit fi ni » , explique Pascale Ruberti, sa responsable R & D. « Les magasins organisent des animations régulières pour apprendre à réaliser sur place son shampooing, son sérum… et même son parfum », ajoute-t-elle (à partir de 49 euros les trois heures).

« Comme en cuisine, on ne peut pas utiliser n’importe quoi n’importe comment, surtout en ce qui concerne les huiles essentielles » , remarque le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat des dermatologues- vénéréologues. Ce que confirme Dieynaba Ndoye, fondatrice de Waam, qui, sur son site, délivre toujours des formules courtes et naturelles. « Chaque recette est testée sous le contrôle d’un toxicologue, d’un chargé d’affaires réglementaires, d’un cosmétologue ou d’un pharmacien » , précise Pascale Ruberti.

« Les préparations recommandées sont d’ailleurs soumises aux normes européennes et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique Alexandre Colin. Attention cependant, certains tutos sur Internet n’ont aucune caution professionnelle. Enfin, l’hygiène doit être irréprochable pour la préparation comme pour la conservation des produits : « Trois mois maximum pour une formule avec de l’eau et six avec une formule sans. À conserver au réfrigérateur de préférence », conclut le Dr Isabelle Gallay.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukraine war: The Syrians signing up to fight for Russia

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Russia says it has signed up some 16,000 recruits from the Middle East to fight with its forces in Ukraine.

Social media in Syria has been flooded with requests for people to join Russian troops in return for up to $7,000 for deployment.

One former Syrian regime soldier who has been offered thousands of dollars to fight in the war told BBC News Arabic that his country's broken economy means hundreds of Syrians are putting themselves forward.

France24 - World

'My soul aches': As war still rages, some Ukrainian refugees return home

Issued on: 01/04/2022 - 11:29Modified: 01/04/2022 - 11:37

Sam BALL

More than four million people have now fled the war in Ukraine, according to the UN. But now, even as fighting in the country still rages, some refugees are choosing to return, whether to be with family they left behind or simply because they miss their home country.

Valeurs Actuelles

Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés

Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.

Six nouveaux restaurants étoilés

Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.

La province à l’honneur

Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.

La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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By Carlotta Gall

LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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France24 - World

Defiance and destruction as Ukraine recaptures towns near Kyiv

Issued on: 30/03/2022 - 17:53

Sam BALL

A trail of destruction leads through the streets of the Ukrainian town of Lukyanivka near the capital Kyiv, one of several to have been recaptured by Ukraine in recent days. But amid the carnage there are is also a sense of pride and defiance among soldiers and residents at having scored a victory against the military might of Moscow.

Valeurs Actuelles

[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

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New York Times - World

At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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By Vjosa Isai

MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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Valeurs Actuelles

Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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By Jason Horowitz

ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

For the princess, the past few years have been a constant battle.

In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

She considers the inspection tantamount to a home invasion.

As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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France24 - World

Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

Issued on: 23/03/2022 - 18:17

Sam BALL

At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

El País (ESP)

SANS TITRE

El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.

Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.

Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.

Dificultad

La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 350 g de arroz jazmín
  • 4 chalotas picadas
  • 2 dientes de ajo chafados y picados
  • 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
  • 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
  • 10 tallos de cilantro
  • 12 langostinos crudos
  • 1 cucharada de mantequilla
  • 1 cucharada de aceite de oliva
  • Sal

Tom yum

  • 450 ml de leche de coco

  • 300 ml de agua

  • 12 cabezas de langostino

  • La piel de una lima y su zumo

  • 2 cucharadas de salsa de pescado

  • 3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)

  • 1 cucharada de aceite de oliva

Preparación

  1. Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.

  2. Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.

  3. En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.

  4. Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.

  5. Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.

  6. Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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France24 - World

The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

Issued on: 16/02/2022 - 16:01

For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

France24 - World

From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

Issued on: 10/02/2022 - 11:14

The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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Valeurs Actuelles

1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

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New York Times - World

An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

The saturday profile

Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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By Farnaz Fassihi

Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

10 Movies to Watch This Oscar Season

“Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

“CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

“Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

“Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

“Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

“King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

“Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

“Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

“The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

“West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

BBC

UK farmers call for weedkiller ban over Parkinson’s fears

By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Environment & Rural Affairs Team

Some British farmers are calling for a ban on the UK production of toxic weedkiller Paraquat, saying studies suggest it could be a factor in the onset of Parkinson's Disease. It comes as hundreds of US farm workers pursue a legal case against its manufacturer, alleging it knew the risk and failed to warn them.

Andy Pollard was once a farm manager who could leap into his tractor cab. But now his limbs are rigid and his body contorts with spasms. He has advanced Parkinson's Disease, and can no longer control his own movements.

He spent decades spraying herbicides on his land and, unaware of any danger, didn't use protective equipment.

"Paraquat was a really good thing to use - or so we thought," his wife Sue says. "Andy would be driving around the fields and the spray would be going everywhere."

She had thought it was a coincidence that the only people she knew with Parkinson's were farm workers, then read about the potential connection with the chemical.

"Why hasn't it been regulated and stopped?" she asks. "We've got a lot of people in the same situation."

Paraquat was first manufactured in the UK in the early 1960s and is sold globally - 377 companies have registered it for sale.

It is one of the world's most popular and effective herbicides, millions of farmers have used it to kill weeds. But it is also one of the most dangerous and has caused thousands of poisoning deaths.

Its manufacturer Syngenta says claims of a link between Paraquat and Parkinson's are not supported by scientific evidence, stating it has undergone more than 1,200 safety studies.

Andy regularly visits a Dorset farm run by charity Countrymen UK, founded by Julie Plumley after her father John was diagnosed with Parkinson's.

The 30-acre working farm sells beef and lamb. In the yard, instead of tractors is a fleet of mobility scooters. "The farmers come here not because they're ill," Julie explains, "but because they want to get on with living."

Parkinson's Disease is believed to be the world's fastest-growing neurological condition. It affects neurons in a specific area of the brain called the substantia nigra.

It is degenerative, gradually leading to tremors and stiffness in the limbs. Global studies show rural, agricultural areas often have higher rates of the disease.

Julie explains her childhood farm was owned by the local council, so her father had to meet certain conditions. "He had to use chemicals, because if you got too many dock leaves or thistles, they could take money away from you. Paraquat was the pesticide all the farmers used."

He would carry a backpack filled with the chemical and spend hours hand-spraying the fields. "He would have his sleeves rolled up, his arms bare, the liquid dripping down."

John developed the disease in his 40s and always believed there was a connection to the chemicals. His suspicion deepened when his neighbour Ken Barnes was diagnosed around the same time - he was also in his 40s and had also been using Paraquat for years.

Ken now visits Julie's farm. He has a twinkle in his eye, but his clarity of speech has gone. "It's a horrible disease," says his wife Sue. "It's taken his life away."

She says its manufacture in the UK and export should be stopped. "I wouldn't want my son, who's got farming qualifications, ending up like his father."

Paraquat has not been authorised for use in the EU since a court ruling in 2007. That is still the case in the UK after Brexit but it is still made - under the brand name Gramoxone - at Syngenta's plant in Huddersfield. It is exported to countries such as the US, Japan and Australia, with a fifth of exports going to the developing world.

In the US, nearly 900 farmers and field workers have joined forces to sue the manufacturer, claiming not only is there a link between Paraquat and Parkinson's, but that Syngenta has deliberately hidden the health risks from the authorities.

Syngenta rejects the claims made in the remaining multidistrict litigation case, which is due to come to court later this year.

The company's most recent financial statement shows that the company has already paid $187.5m into a settlement fund. But it said the company believes that all of these claims are without merit and the payment is simply to keep the claims from going any further.

Toxicologist Prof Jon Heylings worked for Syngenta and its predecessor companies for more than 20 years. After retiring, he turned whistleblower, and has given evidence as an expert witness in the US legal action.

He said farmers who used it without protective equipment, damaging their skin, should be worried. "If they went out the next day and actually used it again, and the next day, you could absorb more Paraquat through the skin, into the blood and then into the brain," he says.

"The issue is really does it actually cause Parkinson's when it gets into the brain? That's one of the key issues around the whole exposure. And if this chemical does cause Parkinson's, who is responsible?"

There is no scientific consensus and many conflicting studies on any possible association between Paraquat and Parkinson's.

In the UK, research charity Cure Parkinson's said exposure was "a well-recognised environmental risk factor" but Parkinson's UK said studies show "a small increased risk" at most.

In the US, a 17-year-long study found Paraquat contributed to Parkinson's onset and progression. And research by the National Institute of Environmental Health Sciences - part of the US Department of Health - found people who used Paraquat developed Parkinson's two-and-a-half times more often than non-users.

But the US regulator, the Environmental Protection Agency, says an updated study couldn't replicate those results and no clear link was found.

But there are scientists who believe Syngenta is putting profit before product safety and public health.

Prof Heylings has a Syngenta regulatory strategy document from 2003 written while Paraquat was still being used by UK farmers. Its author acknowledges a growing number of studies "citing a correlation between incidence of Parkinson's Disease and herbicide use, including Paraquat".

He explains: "Syngenta are trying to influence researchers who are working on Paraquat and also influence the direction of the research because the last thing Syngenta wants is a big blow up on Parkinson's. So the strategy was to downplay anything to do with the potential neurotoxicity of Paraquat that could lead to Parkinson's."

It said: "In our view, Jon Heylings is technically not qualified to comment on Paraquat and Parkinson's Disease. He is certainly not aware of Syngenta's research on the issue, which was mostly conducted from 2008 onwards, after he left the company. We spent tens of millions of dollars investigating Paraquat and Parkinson's disease - and this figure doesn't include the monetary value of internal expert time."

In a statement, Syngenta said it had invested hundreds of millions of dollars over the product lifetime to ensure its safety.

"Paraquat has been the subject of more than 1,200 safety studies submitted to, and reviewed by, regulatory authorities around the world. Recent thorough reviews performed by the most advanced and science-based regulatory authorities including the United States and Australia continue to support the view that Paraquat is safe."

Photos by Claire Marshall

See the full story on Countryfile on BBC1 at 17:30 BST on 3 April and afterwards on the iPlayer.

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BBC

Facebook users angry after accounts locked for no reason

By Jane WakefieldTechnology reporter

Facebook users around the world have been waking up to find themselves locked out of their accounts for no apparent reason.

The message many received reads: "Your Facebook account was disabled because it did not follow our Community Standards. This decision can't be reversed."

One user told the BBC there was no warning or explanation given.

Parent firm Meta said it was investigating.

In a tweet, Meta's Andy Stone said: "We're aware that some users are experiencing issues accessing their Facebook accounts and we are working to resolve them as quickly as possible."

He did not say how many were affected, or what the issue was.

PR consultant Jen Roberts was one of those to find herself locked out of her account. She told the BBC: "I haven't posted anything or commented for quite some time, so it's extremely unlikely that I've done anything that could be construed as offensive."

But, despite not being an avid user, finding her account locked was still upsetting: "All of the images from my university years and family occasions are on Facebook

"I will no longer have access to 15-plus years of content, which is genuinely sad.

"It is also quite stressful not knowing what the issue is, and having no recourse to resolve it. To be given no warning and then no way to access our own data is mindboggling."

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Facebook in 'bare-knuckle' fight with TikTok

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BBC

Bruce Willis: Razzies cancel 'worst performance' award over health issues

Organisers of the Razzie Awards, which are given to the year's worst films, have cancelled the recent "honour" they gave to actor Bruce Willis after the announcement about his health issues.

On Wednesday, his family revealed he has the brain disorder aphasia.

Ceremony bosses said it was "not appropriate" to award prizes to those whose medical conditions may have affected their performances.

Willis was given his own category for worst Bruce Willis performance in 2021.

Of the eight films nominated, Cosmic Sin was judged most worthy winner. The other movies in contention included American Siege, Apex, Deadlock and Out Of Death.

The recipients of this year's Razzies, also known as the Golden Raspberry Awards, were revealed on Saturday. Days later, it was announced that Willis was stepping away from his acting career after being diagnosed with the condition, which impedes a person's ability to speak and write.

Willis, 67, is best known for playing John McClane in the Die Hard films, which made him a star.

Razzie organisers said they reached their decision after "much thought and consideration".

"If someone's medical condition is a factor in their decision making and/or their performance, we acknowledge that it is not appropriate to give them a Razzie," they said.

The award ceremony's Twitter account tweeted on 30 March that they were "truly sorry for Bruce Willis diagnosed condition", adding: "Perhaps this explains why he wanted to go out with a bang in 2021.

"Our best wishes to Bruce and family."

They also made clear they heard about the diagnosis "at the same time everyone else did".

Support for Bruce Willis

Willis's wife, Emma Heming Willis, posted her thanks on Instagram stories for comments she had received since her husband's condition was revealed.

"Your love, support, compassion, prayers really help. I'm grateful. Thank you from the bottom of my heart," she said.

Actor John Travolta, who starred alongside Willis in Pulp Fiction and Look Who's Talking, also sent a message of support to his friend.

A post shared by John Travolta (@johntravolta)

Former Friends star Matthew Perry, who appeared in the hit TV show with Willis, added: "I'm so sorry to hear what you are going through, but you're still the coolest man I've met in my entire life. You will remain in my prayers for a long long time."

Shelly Duvall Razzie also cancelled

Organisers said they were also cancelling their nomination of Shelley Duvall, who was shortlisted at the first Razzies for her performance in 1980 film The Shining.

"We have since discovered that Duvall's performance was impacted by Stanley Kubrick's treatment of her throughout the production," they said.

"We would like to take this opportunity to rescind that nomination as well."

In an interview with Vulture in February, founders John JB Wilson and Maureen Murphy expressed regret for that award, saying: "I would take that back."

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Bruce Willis gives up acting due to brain disorder

Diana the Musical sweeps the Razzie anti-Oscars

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BBC

Artificial pancreas to revolutionise diabetes care in England

By Fergus WalshMedical editor

Nearly 900 patients with type 1 diabetes in England are testing a potentially life-changing artificial pancreas.

It can eliminate the need for finger prick tests and prevent life-threatening hypoglycaemic attacks, where blood sugar levels fall too low.

The technology uses a sensor under the skin.

It continually monitors the levels, and a pump automatically adjusts the amount of insulin required.

Six-year-old Charlotte, from Lancashire, is one of more than 200 children using the hybrid closed loop system.

Her mother, Ange Abbott, told us it has made a massive impact on the whole family.

"Prior to having the loop, everything was manual," she said. "At night we'd have to set the alarm every two hours to do finger pricks and corrections of insulin in order to deal with the ups and downs of Charlotte's blood sugars."

About 400,000 people in the UK have type 1 diabetes, a condition where the body can't produce insulin, the hormone which regulates blood sugar levels.

NHS England says it is the first nationwide test of the technology in the world, and it comes 100 years after the first diabetes patient received insulin injections.

The hybrid system is not completely automated, because the amount of carbohydrates being eaten at mealtimes needs to be inputted.

Charlotte's consultant Dr May Ng, a paediatric endocrinologist at Ormskirk District General Hospital, thinks the new technology has huge potential.

"I think it's absolutely fantastic. I've been practising for 25 years in children's diabetes and it's a game-changer," she said.

"To be able to improve the quality of life, to be able to see that most of their blood glucose readings are within that target range, it's very exciting."

For Ange, the constant monitoring means that Charlotte can go back to being the child she was.

"She loves days out with her friends and sleepovers, but we had to stop these as soon as she was diagnosed because other people couldn't manage her diabetes.

"Now we can allow her to go out for these social occasions when we're not there."

Yasmin Hopkins, 27, from London, has also received an artificial pancreas as part of the pilot.

She was diagnosed with type 1 diabetes 15 years ago and had struggled to maintain her blood sugar levels.

Yasmin told us she finds the new technology liberating.

"I wake up now and I can do a normal day's work, or go on a dog walk without being concerned," she said.

"Before, I felt like I'd have been at risk from some of the long-term complications of diabetes, whereas now I don't see that happening."

If blood sugar levels are not kept under control, diabetes patients risk long-term damage to their heart, kidneys, eyes and nerves.

Prof Partha Kar, NHS national speciality adviser for diabetes, said: "Having machines monitor and deliver medication for diabetes patients sounds quite sci-fi like, but technology and machines are part and parcel of how we live our lives every day.

"It is not very far away from the holy grail of a fully automated system, where people with type 1 diabetes can get on with their lives without worrying about glucose levels or medication."

Chris Askew, chief executive of Diabetes UK, said: "This technology has the potential to transform the lives of people with type 1 diabetes, improving both their quality of life and clinical outcomes."

To date, 875 patients have joined the pilot, which will enrol up to 1,000 people. The results will be part of an assessment by the National Institute for Health and Care Excellence, which is considering where to roll out the technology more widely.

It comes after NICE recommended that everyone in England with type 1 diabetes be offered some form of continuous glucose monitoring via a sensor attached to the skin.

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Artificial pancreas for children hailed a success

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France24 - World

Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament

Issued on: 01/04/2022 - 04:33

NEWS WIRES

Tunisia's parliamentary elections won't be held within the next three months, President Kais Saied said late on Thursday during a meeting with Prime Minister Najla Bouden, according to a Facebook post by the president's office.

Saied issued a decree on Wednesday dissolving parliament, which has been suspended since last year, after it defied him by voting to repeal decrees that he used to assume near total power.

The Free Constitutional Party, an opposition party that polls project would be the biggest in parliament if elections were held, urged Saied to call early elections following the dissolution of parliament.

Abir Moussi, the party head and a supporter of late autocratic president Zine El Abidine Ben Ali, said that Saied has no choice, according to the constitution, and should call elections within three months.

"I don't know how they get this interpretation," Saied said on Thursday, referring to article 89 of the constitution.

He has previously said he will form a committee to rewrite the constitution, put it to a referendum in July then hold parliamentary elections in December.

Tunisia's main opposition party, the Islamist Ennahda, rejects Saied's move to dissolve parliament and will boycott any referendum he calls to restructure the political system unilaterally, its leader, Rached Ghannouchi, said earlier on Thursday.

Saied's opponents accuse him of a coup when he suspended the chamber last summer, brushed aside most of the 2014 constitution and moved to rule by decree as he set about remaking the political system.

Tunisia's 2014 constitution says the parliament must remain in session during any exceptional period of the kind announced by Saied last summer and that dissolving the chamber should trigger a new election, though he has not yet announced one.

(REUTERS)

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Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary

Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’

Tunisian judges, lawyers protest president’s dissolution of key courts watchdog

France24 - World

Top court blocks Kenyan president's bid to change constitution

Issued on: 31/03/2022 - 23:36

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's show: Kenya's top court blocks President Uhuru Kenyatta's bid to change the constitution. The controversial "Building Bridges Initiative" was proposed as a way to make politics more inclusive, but judges ruled it to be unconstitutional. 

Also, Tunisia's main opposition party rejects President Kais Saied's dissolution of parliament and vows to boycott his planned referendum. The assembly was dissolved after more than 100 MPs took part in an online vote against the leader's 2021 power grab.

And South Africa's Khoi community is split on how to best protect their heritage on a site in Cape Town earmarked to house Amazon's African headquarters. Judges ordered a stop to construction, but some of the indigenous locals are eager for the jobs the development might bring.

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France24 - World

Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

Issued on: 31/03/2022 - 10:31

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

Russia's invasion of Ukraine is having a "deadly" impact and threatening security in the Arab world, particularly through spiralling wheat prices, US Secretary of State Antony Blinken said in Algiers Wednesday.

He was speaking on the final leg of a trip that began with an unprecedented summit in an Israeli kibbutz, attended by Blinken and the foreign ministers of Egypt, the Jewish state and three Arab countries that normalised ties with it in 2020.

Addressing journalists in Algiers, he said that while Russia's invasion of Ukraine seemed distant, it has already had "deadly consequences for citizens in the region".

"It's having a direct impact on their lives right now, particularly with regard to rising food prices... especially wheat," he said.

This poses "grave threats to security" in Arab countries, he added.

North African nations are heavily dependent on wheat imports and Blinken earlier said they were facing "disaster" over the massive shock the war dealt to already tight supplies.

Both Russia and Ukraine are major wheat producers, and Moscow also exports vast amounts of oil and gas.

Blinken said there was "a clear aggressor and a clear victim" in the Ukraine conflict.

"It's important to stand with the victim and to stand for the principles that have also been violated," he said.

Blinken met Algeria's President Abdelmadjid Tebboune after holding talks with Foreign Minister Ramtane Lamamra.

It was his first visit as top US diplomat to the North African country, a Moscow ally and a major gas producer that has faced calls to boost exports to Europe after prices soared.

But Blinken made no mention of that subject during a press conference after his meetings on Wednesday.

Soured Algeria ties

The top US diplomat had flown in on Wednesday morning from Algeria's arch-rival Morocco, which in 2020 normalised ties with Israel under a deal that sparked renewed tensions between Algiers and Rabat over the disputed territory of Western Sahara.

Relations between Washington and Algiers had also soured as a result of Morocco's normalisation deal, brokered under then-president Donald Trump. 

As a quid pro quo for normalisation, the Trump administration recognised Moroccan sovereignty over Western Sahara, a phosphate-rich desert territory where Algeria has long backed the Polisario independence movement.

In Rabat on Tuesday, Blinken had voiced support for a Moroccan autonomy plan for the Western Sahara, which he described as "serious, credible and realistic".

In Algiers on Wednesday, he refrained from mentioning the Moroccan plan, instead voicing Washington's support for United Nations mediation.

"We're very focused on diplomacy and on advancing a resolution through diplomacy," he said, insisting that there had been "no changes" in Washington's position.

US 'values' UAE ties 

Officials in Algeria, a longtime supporter of the Palestinian cause, have voiced concerns over Morocco's normalisation with Israel, particularly over the possibility their rival could access advanced Israeli military technology.

Bahrain and the UAE were the other countries to establish formal ties with Israel in the last months of the Trump administration. 

Blinken said on Wednesday that he hoped that the "real practical benefits" to normalisation would encourage other Arab nations to follow suit.

But he re-emphasised that the normalisation process was "not a substitute for dealing with the conflict between Israelis and Palestinians" and reaching a two-state solution.

The Palestinians have described the 2020 deals, which broke with decades of Arab consensus that Israel should not be recognised in the absence of a peace deal creating a Palestinian state, as a stab in the back. 

Israel was keen to cast its summit, attended by the foreign ministers of Morocco, Bahrain and the United Arab Emirates, as an alliance of powers against its arch-foe Iran.

Israel is fighting a regional shadow war against Iran and accuses it of seeking a nuclear bomb, something Tehran denies.

The summit in Israel came after the UAE has come under cross-border missile and drone attack from Yemen's Iran-backed Huthi rebels.  

Blinken said Wednesday that during talks the day before with the UAE's de facto ruler Mohammed bin Zayed he expressed Washington's strong support.

"One of the things I made very clear to him is the value that we attach to that partnership," he said. 

(AFP)

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War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

France marks 60 years since Evian Accords ended the Algerian war

WEB DOCUMENTARY

Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

BBC

Warning of fresh energy bill shock in October as prices rise again

By Kevin PeacheyPersonal finance correspondent, BBC News

People have been warned to brace for another huge rise in energy bills when the next cap takes effect in October.

This could add another £629 a year to a typical bill, on top of Friday's unprecedented £700-a-year rise, says energy consultancy Cornwall Insight.

The expected rise in bills just as colder weather kicks in has prompted calls for fresh government support to those struggling to pay.

Energy prices have been affected by the Ukraine war and pressure on suppliers.

The most up-to-date prediction from Cornwall Insight would, if accurate, push annual energy bills for a household using a typical amount of gas and electricity to up to £2,600 from October.

A typical bill is expected to fall back to the current level in summer 2023, although longer-term forecasts are tricky.

Bill Bullen, the boss of Utilita, warned that elderly people and children were at serious risk over the next winter because of a lack of heating.

"We are going to see an extra £500 or £600 added to bills in October, and frankly the chancellor's going to have to fund that entirely for low-income households," he told the BBC.

"He won't be able to afford to take this problem away for everybody... but for customers who can't respond to that price [increase], that's where the help needs to be targeted."

The warning comes on top of a huge rise in what energy suppliers can charge customers from Friday. The £693 a year rise in a typical energy bill will affect 18 million households, with 4.5 million customers on prepayment meters facing an even bigger increase of £708 a year.

At the same time, a host of bill hikes take effect with council tax, water bills and car tax going up for some on 1 April.

Minimum wage rates are rising which, along with some financial support from the government, is partially softening the blow.

Prices in general are rising at their fastest rate for 30 years, but the sudden increase in the cost of energy is the most significant for individuals.

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New official figures suggest four in 10 bill-payers have been finding it very, or somewhat, difficult to afford their energy costs.

The governor of the Bank of England, Andrew Bailey, said the country is facing the biggest single shock from energy prices since the 1970s.

It is the largest increase, by far, in the energy regulator Ofgem's price cap, since it was introduced.

The cap, set every six months for England. Wales and Scotland, is designed to protect domestic customers from the volatility of wholesale energy prices.

Chris O'Shea, chief executive of Centrica, which owns the UK's largest supplier British Gas, said his business was supporting struggling customers and was giving grants to those most in need.

"We would love to do more. The reality is that for a retail energy company, the market has gone through quite a change, and profits have reduced quite substantially," he told the BBC's Big Green Money Show.

However, he accepted that profits had risen sharply for the heavily taxed exploration arm of the business.

The Office for National Statistics said that low earners, renters, parents, people with disabilities, unemployed people and divorcees were least able to afford a bill shock.

The government has said it was taking "decisive action" to help people with the cost of living, including a £200 reduction to energy bills in October - which needs to be paid back in instalments, and a £150 reduction in council tax bills for 80% of billpayers.

Speaking to BBC Breakfast, Sir Keir Starmer, the leader of the Labour party, branded the government's response as "pathetic".

He accused the government of forcing people to choose between heating their homes or eating.

He said that the Labour party would introduce a one-off windfall tax on the profits of oil and gas companies and use the money to help households struggling to cope with rising energy bills.

But Chancellor Rishi Sunak told the BBC's Newscast: "I'm confident in what we've done. I know it's tough for people. We're facing a very difficult situation with the price of things going up and I want to do what we can to ameliorate some of that, but I'm also honest with people that we can't ameliorate all of it, sadly."

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Qatar 2022: FIFA faces new attack over human rights in World Cup host Qatar

Issued on: 01/04/2022 - 18:45Modified: 01/04/2022 - 19:01

Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.

Opex 360

La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.

« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».

Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.

Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.

« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.

Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.

« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.

Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

BBC

Tonga eruption: Robot boat to map explosive volcano's aftermath

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

The UK is sending a robot boat to survey the Tonga underwater volcano that blew its top in January.

Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai's eruption caused one of the fiercest volcanic explosions in more than a century as gas-rich magma met cold seawater.

It sent a plume of ash and vapour halfway to space and generated a tsunami that swept across the Pacific.

The uncrewed surface vessel will gather data to help researchers understand precisely what happened.

Called Maxlimer, the 12m-long robot based in Essex, England, will spend several weeks directly on top of Hunga-Tonga's submerged opening, or caldera, mapping its current shape.

It will also lower cameras and instruments to measure environmental conditions, such as the oxygen content of seawater and its turbidity, or cloudiness. These are factors that would impact marine life.

Sea-Kit International, the small British company that developed Maxlimer, is able to monitor and control the USV from anywhere. And during its survey, to take place in June, mission operations will be run out of the firm's headquarters in the village of Tollesbury on the Essex coast.

That's a separation of 16,000km (10,000 miles). It's all done over satellite.

The project is being funded by the Nippon Foundation of Japan and organised by New Zealand's National Institute of Water and Atmospheric Research (NIWA), together with Seabed2030, which is an international effort to properly chart Earth's ocean floor.

NIWA will begin the investigations around the volcano this month using its Research Vessel Tangaroa.

It will deploy a multitude of instruments to measure water properties and to retrieve samples from the seafloor.

But the crewed ship will not be permitted to spend extended periods over the caldera. Only Maxlimer will be allowed to do that - for obvious reasons.

"Other vessels taking part would struggle to get health and safety sign-off. But an uncrewed surface vessel can do 'the dull, the dirty and the dangerous'; and this is potentially quite dangerous," explained Wendy Hems, the mission lead for Sea-Kit.

"Obviously, we don't want to lose Maxlimer but it's safer for people to do it this way and we're going to get a lot of data because of it," she told BBC News.

Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai began erupting at the end of 2021. The explosion unleashed a few weeks later on 15 January was astonishing.

It touched literally every corner of the globe as atmospheric waves spread out in all directions to complete a full circumnavigation.

Scientists continue to debate the energy involved in the blast but by most measures it was at least as powerful as the 1991 eruption of Mount Pinatubo in the Philippines, and may even have got close in scale to the catastrophic 1883 Krakatoa event in Indonesia.

Certainly, the volcanic plume was seen to climb to incredible heights by satellites - to at least 55km (35 miles) in altitude. The so-called Kármán line, which is often quoted as the atmospheric boundary with outer space, is at 100km (60 miles).

Of course, for the Kingdom of Tonga, it was the effects on people and property that mattered.

"The tsunami ran up to 15m (50ft) above sea level, and inundation was up to 1,700m (a mile) inland," said Taaniela Kula, of the Tonga Geological Services.

"These waves in one evening destroyed over 600 structures, including at least 300 residential houses, displacing 1,525 persons and causing four deaths. As a country we're building back slowly. We hope this research will help in an effort to protect our nation and others like us in the future."

Scientists think the ferocity can be explained in part by the relatively shallow depth of the seawater covering the caldera, which was about 200m at the time.

This was just enough to drive strong interactions with molten rock when it rose up into the caldera. If the water was much deeper, its weight would have suppressed activity.

The Tonga Eruption Seabed Mapping Project (TESMaP) is keen to learn what the opening to the volcano looks like now.

It's possible that some portion of the volcano's flanks collapsed in the eruption. Almost certainly there were sediment slides. Such movements could have been generators for the tsunami.

Both RV Tangaroa and Maxlimer will deploy echosounders to trace the depth and shape of the seafloor at high resolution.

The volcano has an elevation of some 1,800m from the ocean bed. By the time the two vessels have surveyed the seamount, they will have acquired data across at least 8,000 sq km (3,000 sq miles).

Between New Zealand and Tonga there are 76 undersea volcanoes that run along the seafloor ridge known as the Kermadec Arc. Eighty percent of these volcanoes are known to be active.

Kevin Mackay is a marine geologist with NIWA and will lead the Tangaroa cruise.

He said: "When Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai erupted with tragic and devastating results, we knew we were going to have to rewrite the science books to understand what happened on 15 January. Through this project, we will gain in-depth knowledge of the post-eruptive changes and the marine environment around Hunga-Tonga because our understanding currently is poor, especially in the deep ocean."

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France24 - World

FIFA says human rights benefits of hosting Qatar World Cup already evident

Issued on: 01/04/2022 - 18:39Modified: 01/04/2022 - 19:02

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Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.

Opex 360

La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.

Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.

D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».

Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.

« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.

« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.

La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».

Opex 360

L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.

Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.

L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.

Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.

Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].

« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.

En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.

Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.

A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.

Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.

De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.

« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.

Opex 360

Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.

D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].

Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.

« Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.

Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.

« L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.

Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».

BBC

US astronaut and Russian cosmonauts return to Earth

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Nasa astronaut Mark Vande Hei and Russian cosmonauts Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov shared a capsule on their flight back to Earth from the International Space Station (ISS).

Mr Vande Hei logged a US space-endurance record of 355 consecutive days in orbit as he finished his second ISS mission.

It was Mr Dubrov's first space flight, while Mr Shkaplerov was ending his rotation as the latest ISS commander, accumulating a total 708 days in space.

There has been concern that tensions over the war in Ukraine may have an impact on the long cooperation on the ISS between Russia and the US.

Opex 360

Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].

D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].

Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.

Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.

Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.

« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.

Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.

Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.

« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.

BBC

Chris Rock did not want Will Smith ejected from Oscars, producer says

The producer of the Oscars has said he prevented Will Smith from being "physically removed" from the ceremony because "Chris Rock did not want that".

Will Packer said he had been told the bosses of the organising academy had planned to have the actor ejected after he slapped the comedian on stage.

"I had not been a part of those conversations," Packer said.

"So, I immediately went to the Academy leadership that was on site and I said, 'Chris Rock doesn't want that'."

Packer told ABC's Good Morning America, in his first interview since the incident, that he had he had told academy bosses: "Rock has made it clear that he does not want to make a bad situation worse."

He added: "That was Chris's energy. His tone was not retaliatory. His tone was not angry.

"So I was advocating what Rock wanted at that time, which was not to physically remove Will Smith at that time, because, as it has now been explained to me, that was the only option at that point.

"It has been explained to me that there was a conversation that I was not a part of to ask him to voluntarily leave."

EXCLUSIVE: #Oscars producer Will Packer tells Good Morning America about the frenetic aftermath of actor Will Smith slapping host Chris Rock live on stage on Hollywood’s biggest night. https://t.co/AeoYcGkM32 pic.twitter.com/8z35t8TPFw

Packer also described how Rock told police officers at the ceremony he did not want Smith to be arrested.

"They were saying, you know, this is - battery was the word they used at that moment. They said, 'We will go get him. We are prepared. We're prepared to go get him right now. You can press charges. We can arrest him'.

"They were laying out the options, and as they were talking, Chris was being very dismissive of those options. He was like, 'No, I'm fine'. He was like, 'No, no, no', Even to the point where I said, 'Rock, Let them finish'.

"The other LAPD officers finished laying out what his options were and they said, 'Would you like us to take any action?' And he said, 'No'. He said, 'No'."

Smith has apologised for striking Rock over a joke about his wife, Jada, while Packer and the Academy of Motion Picture Arts and Sciences have come under scrutiny for their responses.

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Packer, who produced the 2015 Oscar-nominated film Straight Outta Compton and 2017's Girls Trip, told the programme that Smith also apologised to him the morning after.

"He said, 'This should have been a gigantic moment for you', and he expressed his embarrassment, and that was the extent of it."

'Oh no, not like this'

The producer had initially assumed Smith's appearance on stage was something he and Rock had planned, he explained.

"I figured, OK, he's going to say something or come at him, something funny is going to happen because that's the nature of Chris and that's the nature of Will, so let's see what happens.

"Once I saw Will yelling at the stage with such vitriol, my heart dropped and I just remember thinking: oh no, not like this."

After the film awards finished on Sunday, a police spokesperson said: "The individual involved has declined to file a police report.

"If the involved party desires a police report at a later date, LAPD will be available to complete an investigative report."

On Wednesday, the Academy of Motion Picture Arts and Sciences, which organises the Oscars, released a statement saying: "While we would like to clarify that Mr Smith was asked to leave the ceremony and refused, we also recognise we could have handled the situation differently."

The organisation has started disciplinary proceedings against Smith, and its board will meet on 18 April to discuss what action to take.

That could include "suspension, expulsion, or other sanctions permitted by the bylaws and standards of conduct", it said.

Rock said on Wednesday, as he hosted the latest leg of his US tour in Boston, that he was "still processing what happened".

Rock, who was greeted with a standing ovation by fans, also denied some reports in US media that he had spoken to Smith since the incident.

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What Will Smith's slap says about him - and us

Will Smith apologises to Chris Rock after slap

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BBC

'I went back to the north with my tail between my legs'

By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

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"I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.

And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.

Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.

It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.

Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.

He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.

"What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.

"If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."

Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.

Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.

Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.

Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.

These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.

From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.

"Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."

From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.

His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.

After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.

"I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."

"I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."

However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.

Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.

Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.

Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.

But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."

Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.

But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.

To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.

He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.

"A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.

He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.

"We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."

You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc

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BBC

The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed

The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"

More like this:Coda and the films treating deaf people with respectPower of the Dog and the toxic cowboyWhy Spielberg's West Side Story is a masterpiece

Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.

If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.

But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control. 

There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.

Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)

After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.

The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.

We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.

The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too. 

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BBC

In pictures: Behind the shop facade

Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.

His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.

And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.

"More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.

"He was still opening his shop, every day, in his 80s."

Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.

In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.

Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.

And the family lived above the business.

Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.

And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.

"This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.

The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.

Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.

And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.

"I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.

"People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.

"I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."

In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.

And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.

"He was so kind," she said, "he included me in everything.

"When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."

One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.

"I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.

"He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."

Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.

"His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.

From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.

The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.

Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.

One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.

Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".

Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.

The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.

It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.

Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.

"It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.

"The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.

"I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."

After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.

"The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.

"And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.

"But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."

Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.

Grover's other work can be seen on his website.

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BBC

Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78

Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.

Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.

The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.

Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.

A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)

The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.

Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."

Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".

"I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.

Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."

Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.

"I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.

Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.

"He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."

Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.

"Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."

He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.

In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.

In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.

In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".

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BBC

Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners

The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.

The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.

The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.

There is more information on the winners and the competition on the awards' website.

All images are copyrighted.

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