L'Humanité
Année d’élections et pouvoir d’achat menacé par l’inflation
ActuÀ quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, qui sera suivie en juin de celle des députés, les hausses des prix du pétrole, du gaz, des céréales et des oléagineux sont en train de réduire le pouvoir d’achat des Français. Les ménages aux revenus modestes sont les plus impactés par ces hausses. Raison de plus pour analyser les propositions des candidats avant d’aller voter le 10 avril
Gérard Le PuillOn apprenait hier que le SMIC pourrait augmenter en mai prochain d’un montant pouvant varier de 2,4 % à 2,6 % en fonction du niveau de l’inflation pour les premiers mois de l’année 2022. Pour mémoire, il n’avait augmenté que de 0,9 % en janvier, sans le moindre « coup de pouce » de la part du gouvernement. Mais, depuis cette date, les prix des produits pétroliers et du gaz ne cessent d’augmenter. Cette inflation est partie pour durer en raison notamment de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Dans ce contexte, la remise à la pompe, dont on nous dit qu’elle sera de 18 centimes par litre pendant quatre mois, ne réduira guère la facture des smicards et des autres salariés qui n’ont d’autre choix que de prendre leur voiture pour se rendre au travail. La facture énergique réduira aussi le pouvoir d’achat des millions de retraités et retraitées dont les pensions payées par la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (CNAV) n’ont augmenté que de 1,1 % en janvier de cette année après seulement 0,4 % pour toute l’année 2021.
Une inflation durable et spéculative en 2022
Plusieurs notes publiées hier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) montrent que l’inflation sera à la fois durable et spéculative dans les prochains mois. La note portant le numéro 86 nous indique qu’en février 2022, « les prix de production de l’industrie française augmentent de 0,8 % sur un mois et de 20,1 % sur un an ». Le texte de cette note précise que « dans le sillage des cours du pétrole, les prix des produits du raffinage continuent d’augmenter sur un mois (+11,1 % après +12,6 %) et accélèrent sur un an (+75,3 % après +65,5 %) ».
Concernant l’alimentation, la note de l’INSEE qui porte le numéro 91 indique qu’en février 2022 « les prix agricoles à la production sont en hausse de 14,4 % par rapport à ceux de février 2021. Hors fruits et légumes, les prix agricoles à la production augmentent de 16,3 % sur un an ». Mais ces chiffres s’arrêtent le 28 février et ne prennent pas en compte la spéculation qui s’est considérablement amplifiée sur les matières premières agricoles comme le blé, le maïs, le colza, le soja et le tournesol depuis un mois. Pour en avoir une idée, il faut savoir que la tonne de blé tendre rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 274 € le 22 février dernier. La tonne de maïs cotait 245 € à Creil et la tonne de colza 739 € contre 500 € un an plus tôt et 400 € en février 2020. Le 29 mars dernier à Rouen, la tonne de blé cotait 365 €, la tonne de maïs à Creil 347 €, la tonne de colza au même endroit 991 €.
D’une façon générale, ces hausses ne profitent même pas aux producteurs car ils ont vendu tout ou partie de leur récolte sur le marché à terme, avant ou après l’été 2021. En juillet 2021, la tonne de blé ne cotait que 210 € au port de Rouen, avant d’évoluer autour de 270 € d’octobre 2021 à février 2022. Il en allait de même pour le maïs, autour de 250 € la tonne de septembre 2021 à février 2022. C’est parce que la Russie est le premier exportateur de blé au monde et l’Ukraine le cinquième que les prix flambent depuis un mois, car les exportations de ces deux pays sont à l’arrêt. C’est aussi parce que le prix du pétrole restera durablement élevé, suite à la décision de l’OPEP de n’augmenter la production que modérément, que les prix pétroliers resteront durablement élevés. Il en ira de même pour les céréales et les oléagineux. Car des pays comme les États-Unis, le Brésil et quelques autres, produiront plus d’éthanol pour les moteurs à essence à partir du blé et du maïs, plus de diester pour les moteurs diesel à partir des graines de colza, de soja, de tournesol sans oublier l’huile de palme dans certains pays. Les réservoirs des véhicules entrent ici en concurrence avec les estomacs des humains.
Vers de nouvelles augmentations dans l’alimentation
En France, les hausses des prix des céréales et des oléagineux vont augmenter les coûts de production du pain, des pâtes, les huiles de table et bien d’autres produits. D’autant plus que l’augmentation des prix du pétrole et du gaz va aussi augmenter les coûts des transports et ceux de la transformation des céréales en produits consommables dans les usines de l’agroalimentaire comme dans les fours des boulangers.
Alors que nous allons voter dans moins de dix jours au premier tour de l’élection présidentielle, il apparaît clairement que la question du maintien et de l’amélioration du pouvoir d’achat devient vitale pour l’immense majorité des salariés comme des retraités. Il faudra donc se méfier des propositions de candidats comme Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et quelques autres qui proposent d’augmenter le salaire net en réduisant les cotisations salariales et patronales dont ont besoin la Sécurité sociale et les caisses de retraite pour accomplir leurs missions au service de la population. Ce n’est pas de cette manière que l’on prépare les jours heureux que propose Fabien Roussel, candidat communiste à cette élection présidentielle.
inflation Opex 360
Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQue de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].
Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQue de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].
Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
les colonnes L'Humanité
Capturer le carbone, la vraie-fausse bonne idée
ActuClimat Le Giec rend public, ce lundi, le troisième volet de son sixième rapport, qui met à plat des solutions. Et alerte : toutes ne se valent pas.
Marie-Noëlle BertrandTous les chemins pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C sont-ils bons à prendre ? C’est une question à laquelle le Giec répondra ce lundi 4 avril. Le groupe international d’experts sur l’évaluation du changement climatique doit rendre public le troisième et dernier volet de son sixième rapport d’évaluation. Le premier, remis en août 2021, portait sur les perspectives de réchauffement en fonction des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre à venir, et leurs effets physiques sur le Système terrestre. Le deuxième, publié en octobre, évaluait l’impact de ces différents scénarios sur les écosystèmes et les sociétés humaines. Celui-ci doit s’attacher à déterminer les trajectoires industrielles et économiques à suivre de façon à limiter la hausse des températures, soit les solutions qui sont à notre disposition.
Là encore, plusieurs scénarios vont être mis sur la table avec, à chaque fois, une évaluation de leur impact sur l’emploi et, plus largement, de leur soutenabilité sociale. Les technologies et dispositifs de capture et de stockage du carbone comptent au nombre des leviers envisagés à moyen terme. Non sans soulever quelques questions, pour ne pas dire des réserves.
Produire des « émissions négatives »
« À coup sûr, ils ne sont pas une solution à eux seuls », prévient Nadia Maizi, chercheuse à Mine Paris-PSL et figurant à la liste des auteurs principaux de ce troisième volet. « Ces technologies ne doivent être envisagées que pour pallier ce que l’on sera obligé d’émettre en ultime ressort. » Car les précédents travaux du Giec sont clairs à ce propos : rien ne remplacera la nécessaire baisse de nos émissions. Reste que leur concentration est telle aujourd’hui que transformer nos économies ne suffira pas. Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C ou 2 °C, seuils critiques au-delà desquels l’adaptation deviendra trop coûteuse pour les sociétés humaines, voire impossible dans plusieurs grandes régions du globe, il va falloir produire des « émissions négatives », autrement dit ravaler du carbone déjà présent dans l’air. Et c’est là que les choses se corsent.
« Les océans et la végétation sont d’ores et déjà des puits de carbone naturels », rappelle Nadia Maizi. Mais face à un enrichissement permanent de l’atmosphère en CO2, leur capacité d’absorption sature. Des dispositifs complémentaires sont étudiés depuis quelques années. Ceux dits biologiques focalisent de nombreuses attentions.
Il faut dire qu’il y a de quoi y voir une plutôt bonne idée. La reconstitution de forêts disparues, voire la création d’espaces boisés à très grande échelle comptent parmi cet éventail. Ce que l’on nomme les Beccs en anglais – pour Bioenergy Carbon Capture and Storage – également. Ces projets consistent à boiser de vastes espaces avec des essences forestières à croissance rapide, à exploiter cette biomasse en la brûlant pour produire de l’énergie et, enfin, à capter le CO2 émis au moment de la combustion.
Dangereuses monocultures
Le Giec étudie leur usage dans certains de ses rapports passés, entre autres celui produit en 2018 sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C. Or, tout en notant l’immaturité de ces dispositifs, il en pointe également les dangers. « Faire reposer la décarbonation de l’économie sur ces changements d’usage des terres à grande échelle est incompatible avec l’atteinte d’une grande partie des objectifs de développement durable (ODD) tels qu’adoptés à New York en 2015 », souligne ainsi l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note d’analyse datée de 2019. En d’autres termes, faire ces choix mettrait en concurrence ces espaces forestiers avec ceux nécessaires à une agriculture nourricière. Le risque de famine s’en trouverait accru. Celui d’éroder la biodiversité également. Car, paradoxalement, « la demande en bois nécessaire au fonctionnement des Beccs risque d’augmenter et, avec elle, la déforestation », soulignait Peter Holding, agriculteur australien, représentant de l’organisation Farmers for Climate Action, lors d’un colloque tenu en ligne la semaine dernière à l’initiative de l’European Climate Foundation.
« Les communautés autochtones pourraient elles aussi souffrir de ces procédés », pointaient d’autres intervenants. Toutes ces monocultures dédiées nécessitent, enfin, énormément d’eau, relève pour sa part Nadia Maizi. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Au Giec de peaufiner la réponse, mais tous ceux qui ont étudié la chose de près le disent : l’usage de ces puits biologiques devra être extrêmement limité, au risque, sinon, d’être contre-productif.
Réchauffement climatiquegieccarboneco2 Opex 360
Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.
Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.
Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
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Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
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Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
Opex 360
Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
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Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
L'Humanité
L’homme du jour. Robin Renucci
Homme du jourMarie-José SirachMarie-José SirachAprès avoir dirigé pendant une dizaine d’années les Tréteaux de France, centre dramatique itinérant, l’acteur et metteur en scène Robin Renucci vient d’être nommé directeur de la Criée, le Centre dramatique national de Marseille. Il succède à Macha Makeïeff et prendra ses fonctions le 1 er juillet. Au terme de quelques semaines de discussion, les tutelles – État, ville, région et département – se sont accordées sur le projet défendu par Robin Renucci d’un « grand théâtre populaire » hors les murs, afin d’aller à la rencontre du public, de tous les publics. Son projet et son expérience, tout comme sa réflexion politique sur l’éducation populaire ont dû peser dans la balance.
Un homme de convictions
Car, si Renucci est un des acteurs les plus populaires, dont la notoriété est grande auprès du public, il est aussi connu et apprécié pour être un homme de convictions qui n’a jamais renoncé à l’idéal vilarien et vitezien d’un théâtre populaire pour tous, décentralisé. Lorsque, en 1988, il fonde, dans un coin reculé de sa Corse natale, l’Aria, peu de monde y croit. Mais, année après année, ce rendez-vous où les spectateurs sont au cœur de ces rencontres devient incontournable, jusqu’à être labellisé, en septembre 2021, centre culturel de rencontres « Théâtre & nature », actant une reconnaissance de vingt années de travail obstiné, patient et passionné.
Éducation artistique et populaire
Nommé pour quatre ans à la Criée, Robin Renucci associe à son projet, qui conjugue création, formation, éducation artistique et populaire, des compagnons de jeu et de pensée comme les auteurs Alice Zeniter et François Cervantès, deux collectifs artistiques, deux metteurs en scène, Louise Vigneau et Simon Abkarian, ainsi que cinq personnalités intellectuelles : Barbara Cassin, Cynthia Fleury, Marie-Christine Bordeaux, Grégoire Ingold et Roland Gori.
Théâtrerobin renuccihomme ou femme du jourmarseille Théâtre L'Humanité
La tyrannie masculine découpée au scalpel
Prescription cultureTHÉÂTRE Dans le cadre de la 6e Biennale des écritures du réel, qui font dialoguer art, politique et société, Gérard Watkins présente Scènes de violences conjugales.
Gérald RossiMarseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.
Dominant quelques estrades qui deviendront forêt, rue ou logement, une plateforme accueille la batterie que fait vibrer la compositrice Yuko Oshima. Deux couples se présentent : Rachida (Hayet Darwich) et Liam (Maxime Lévêque). Ils sont jeunes et « issus d’un milieu violent et précaire ». Annie (Julie Denisse) et Pascal (David Gouhier) « sont au milieu de leur vie respectivement de classe moyenne et bourgeoise ». Ces définitions, que donne le metteur en scène Gérard Watkins, soulignent combien son texte est tracé au cordeau. Il dit « au scalpel et au laser ».
Créé en 2016, Scènes de violences conjugales aurait dû entamer une nouvelle vie en ouvrant en 2020 à Marseille la Biennale des écritures du réel, épisode vaporisé par le Covid. Et c’est finalement cette année, pour la 6e édition de ce rendez-vous qui se déploie pendant trois mois dans la cité phocéenne, que le travail passionné du Perdita Ensemble revient à la scène. La première vie du spectacle s’est déroulée avant la bombe de la ténébreuse affaire Weinstein, à la veille de l’emballement salutaire du mouvement #MeToo, décliné dans de nombreux pays, dont la France avec #balancetonporc. L’actualité brûlante a ainsi rattrapé la pièce, et il n’est pas anodin que le public, à l’heure des saluts, se lève désormais pour applaudir l’équipe.
La soif sans limite du pouvoir sur l’autre
Évoluant dans deux univers que rien ne rapproche, Rachida et Liam comme Annie et Pascal glissent progressivement dans une violence domestique qui les réunit à leur insu. Cet emballement est d’abord celui des mots qui font mal à l’âme, puis celui qui cogne, qui viole, qui provoque des hémorragies, qui conduit à l’hôpital. Cette violence des mâles, éructant leur malaise ou le crachant dans de jolies phrases, est toujours la même, submergés qu’ils sont par leur soif sans limite de pouvoir tyrannique. Et les victimes sont leurs femmes. Certes, la distance que permet le théâtre rend l’affaire supportable. Pour autant, comme le dit encore Watkins, il s’agit, « comme le faisait jadis Henrik Ibsen, (de) prendre le personnage par le collet et de ne pas le lâcher jusqu’à ce qu’il ait accompli sa destinée ».
Un regard mal interprété, une mayonnaise ratée…
Le récit, écrit à partir d’improvisations, s’appuie sur plusieurs études et rencontres, notamment avec les animatrices de l’Observatoire des violences envers les femmes, créé en Seine Saint-Denis en 2002. « Je ne veux pas faire un spectacle de propagande, un spectacle “social” comme on en voit parfois où tout le monde est d’accord à l’issue de la représentation », précise le metteur en scène. Le résultat, bouillonnant, se veut froid. Comme un rapport de police. Un regard mal échangé, une recette de mayonnaise oubliée, entraîne les deux couples dans un monde noir et sans retour. Sans échappatoire possible. Mais cette violence disséquée est hygiénique, utile à la société humaine.
www.theatrelacite.comThéâtreviolences conjugalesviolences faites aux femmes Opex 360
Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
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Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
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Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
[.pdf]pdfDans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
L'Humanité
À pied. Quand le but et le chemin ne font plus qu’un
Prescription cultureLaurent EtreAvec un sac, un micro et une bonne dose de détermination, Hervé Pauchon, qui fut l’une des voix de France Inter durant presque trente ans (« avant de se faire virer », lâche-t-il en passant), a décidé de se lancer sur le chemin de Compostelle. L’expérience n’est pas vraiment inédite (environ 500 000 pèlerins l’ont encore tentée en 2021), mais elle est en revanche toujours unique, propice au retour sur soi comme aux rencontres. « Petit à petit, c’est le chemin qui vous prend », témoigne l’un des membres de la Société française des amis de Saint-Jacques-de-Compostelle auprès de laquelle, assez logiquement, Hervé Pauchon est allé glaner de précieux conseils avant d’entamer son périple. Quel but poursuit-on à travers une marche qui dure en moyenne trois bons mois ? Par ce questionnement existentiel, véritable fil d’Ariane, le pèlerin Pauchon a de quoi tenir en haleine ses auditeurs jusqu’au bout du podcast, à raison d’un épisode d’une dizaine de minutes chaque jour. Lui-même ne connaît pas son but, au-delà de la destination finale. Et il compte bien, chemin faisant, interroger d’autres marcheurs à ce sujet. Avec quelques précautions, bien sûr, car une règle tacite veut qu’on ne demande jamais de but en blanc aux pèlerins de Compostelle la raison de leur voyage. Chacun a sa propre façon de mettre ses pas dans ceux des autres. Certains font le parcours une fois dans leur vie, d’autres deviennent accros et peinent à retrouver leur quotidien d’avant. Les premiers opus disponibles à l’écoute sont déjà une belle invitation au départ, ainsi qu’à une forme de ressourcement spirituel. Un podcast qui promet de nous emmener loin.
Podcast Le Figaro
Geoffrey Carvalhinho, le chauffeur de salle de Valérie Pécresse
Wally BordasPORTRAIT - Tout au long de cette campagne, l'élu d'Île-de-France a suivi la candidate LR dans tous ses déplacements et a introduit chacun de ses meetings.
«Valérie, Valérie, Valérie, Valérie!». Depuis le début de la campagne, avant chacun des meetings de la candidate LR, sa voix haut perchée résonne. Geoffrey Carvalhinho, 32 ans, est le chauffeur de salle de Valérie Pécresse. Aux quatre coins de France, le jeune conseiller régional d'Île-de-France, responsable de la vie militante pour cette élection, anime les réunions publiques de la prétendante. «Mon but, c'est qu'elle se sente à l'aise, qu'il y ait une belle ambiance quand elle arrive. Après, c'est à elle de jouer», résume l'élu, qui s'est illustré tout au long de cette campagne par son énergie, son sourire et son enthousiasme. «Geoffrey, c'est devenu notre mascotte. On adore l'entendre enflammer les salles avant les meetings», sourit Othman Nasrou, porte-parole de Valérie Pécresse, qui décrit un «militant fidèle, fiable et attachant».
Ce conseiller municipal de Pantin (Seine-Saint-Denis) est un pécressiste de la première heure. Repéré en 2012 par l'ex-députée des Yvelines après avoir milité plusieurs fois pour elle, il devient responsable des «Jeunes avec Pécresse» lorsque celle-ci fait campagne pour conquérir la région Île-de-France en 2015. «Je suis fils d'ouvrier, j'ai grandi à la Courneuve. J'ai eu mon bac STI et un BTS Industrialisation à Aubervilliers avant de devenir conseiller dans une agence bancaire. Elle m'a donné ma chance alors que je n'étais pas d'un milieu favorisé», retrace-t-il. Et d'ajouter : «J'étais la personne la moins diplômée dans son cabinet. Je côtoyais des polytechniciens et des énarques. J'ai bossé matin midi et soir et elle respecte beaucoup cela».
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«Je veux quelque chose de joyeux… ça te tente ?»
En 2021, lorsque celle-ci se présente aux élections régionales pour être réélue haut la main, elle lui propose d'être sur sa liste et lui demande d'animer sa première réunion publique, quelques jours après la fin du confinement, en mai. «Je veux quelque chose de joyeux, de festif. Il faut redonner le goût de la politique aux gens. Je sais que tu débrouilles pas mal pour prendre la parole, ça te tente ?», lui propose la présidente de région, avant un meeting au Blanc-Mesnil, dans son département. Geoffrey Carvalhinho accepte et tout se passe pour le mieux. «Le public était ravi et Valérie Pécresse a aimé et m'a proposé d'animer toutes ses réunions publiques», se rappelle l'élu, ravi de pouvoir aider pour sa réélection celle qu'il considère comme «quelqu'un d'extraordinaire».
Lorsque celle-ci s'engage pour participer au Congrès des Républicains, quelques semaines plus tard, c'est tout naturellement que l'orateur décide de la suivre. «Au lendemain de sa victoire à la primaire, il y a son premier meeting à La Mutualité. Je ne m'apprêtais pas du tout à être là et le matin, on m'appelle en catastrophe : 'Il faut que tu viennes animer'», se rappelle-t-il, le sourire collé au visage. Depuis, Geoffrey Carvalhinho n'a pas raté un seul des meetings de la candidate : du Zénith, en passant par les plus petites réunions publiques en région, avant d'animer, ce dimanche, ce qui s'annonce être «le plus grand meeting de campagne» de Valérie Pécresse, au Parc des expositions de Paris, Porte de Versailles.
Comme un sportif professionnel
Pour chacun de ces rendez-vous militants, ce proche de Valérie Pécresse se prépare de la même manière. «Je me mets dans ma bulle, comme un sportif professionnel avant un match. Surtout, je fais très attention à ma voix car on peut la perdre de plusieurs manières», explique-t-il. S'il admet avoir souvent une petite appréhension avant les meetings, il jure que celle-ci s'évapore dès ses premiers mots. «Au Zénith, l'ambiance était incroyable. Je m'étais conditionné pour faire une belle prestation. Mon but était que les gens passent un bon moment. C'était une superbe expérience», se réjouit-il en se remémorant les applaudissements et les chants des plus de 7500 militants venus assister à l'événement, au cours duquel Valérie Pécresse a quant à elle connu certaines difficultés.
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Alors que la fin de campagne approche, le jeune homme se réjouit d'avoir pu participer à cette aventure avec la petite équipe qui suit la candidate LR dans tous ses déplacements. «Quand j'avais 17 ans, je disais à mes potes : 'Vous verrez, un jour, je ferai de la politique et je serai à leurs côtés' en leur montrant tous les ténors de l'UMP. Ils se moquaient tous de moi en me disant : 'Eh, t'as vu ton nom, ton père est Portugais, ta mère est secrétaire'», se souvient-il avec fierté. Aujourd'hui, son rêve s'est réalisé. «C'est une chance incroyable de vivre ça de l'intérieur, jamais je ne l'aurais imaginé», glisse-t-il. Et à une semaine du premier tour, même si selon toutes les enquêtes d'opinion, sa candidate ne semble pas en mesure de se qualifier pour le second tour, Geoffrey Carvalhinho veut encore croire en la victoire, jusqu'au bout. «Cette campagne, je la fais pour elle. Je suis un soldat légionnaire, je suis là où elle a besoin de moi», conclut-il.
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Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
L'Humanité
Des nouvelles de notre révolution
ChroniqueMejdaline MhiriRédactrice en cheffe des Sportives
Le 21 mars 2021, plus de 150 journalistes sportives signaient une tribune dans le Monde pour exprimer publiquement leur ras-le-bol du sexisme subi au travail et leur envie « d’occuper le terrain ». Ce même jour était diffusé sur Canal PLus le précieux documentaire de Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste. Le retrait des passages liés aux agissements de Pierre Ménès, l’un des consultants phares de la chaîne cryptée, augmentait encore son retentissement médiatique. Le combat féministe dans le milieu du journalisme sportif ne faisait que commencer. Avec cinq autres collègues, nous lancions l’association Femmes journalistes de sport. Ni Laurie Delhostal (ex-Canal Plus, aujourd’hui à Prime Video), ni moi-même, coprésidentes du collectif, ne pouvions pronostiquer le ralliement massif, ou pas, de nos consœurs… Nos seules certitudes s’appuyaient alors sur le triste constat de notre ultraminorité dans les rédactions, autour de 10 %, et du climat trop souvent délétère qui y règne.
De suite, les multiples adhésions confirmèrent l’urgence. Nous sommes actuellement 207 ! Alors, jeudi dernier, à Paris, nous échangions sur cette première année de lutte, lors d’un événement nommé Bamboche (oui, parce que nous aimons l’humour), pour réaliser un bilan d’étape. Ces derniers mois, nous avons débuté la mise en place d’un observatoire scientifique pour nous compter et affiner notre analyse : combien sommes-nous exactement à exercer ce métier ? Combien gagnons-nous ? À quel point les postes à responsabilité et le commentaire sportif nous sont (in)accessibles ? Un annuaire en ligne valorise désormais les adhérentes pour ne plus entendre les chefs de rédaction soutenir « qu’ils adoreraient recruter des femmes mais qu’elles ne postulent pas », sous-entendant au passage que nous n’existons pas.
Une charte porteuse de solutions est en cours d’écriture afin de mieux fonctionner en mixité. Un groupe d’adhérentes se charge de recueillir la parole des femmes victimes de situations violentes, pesantes. Un système de marrainage permet de prodiguer des conseils avisés aux débutantes. Enfin, nous avons sollicité toutes les écoles de journalisme du pays et de nombreux établissements scolaires. Nous souhaitons incarner des rôles modèles auprès des jeunes, notamment des filles, pour partager notre passion et l’amour de notre profession. Plusieurs projets sont en cours d’élaboration, par exemple en lien avec les Jeux de Paris 2024.Surtout, jeudi soir, nous avons ri et levé le coude, tout en discutant des résultats des dernières compétitions. Parce que la sororité, la bienveillance et la troisième mi-temps constituent la base de notre système de jeu.
La chronique sportive de Mejdaline MhirisexismeFéminismejournalisme Opex 360
Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
L'Humanité
Quand le RN chasse le naturel...
Tania MellerExtrême droite La photo a été partagée par Marine Le Pen sur les réseaux sociaux. Selon nos confrères de Rue89 Strasbourg, on y voit la candidate du RN tout sourires aux côtés de Thibaud Rufra. Il s’agirait de l’un des leaders du groupe de hooligans néonazis des Strasbourg Offender. L’individu serait-il inconnu des membres du parti d’extrême droite ? En 2014, il était pourtant candidat FN pour les élections municipales à Haguenau… Le personnage est si sulfureux qu’il a même été arrêté pour un projet d’attentat contre une loge maçonnique de Moselle et contre le ministère de la Santé. Proche des groupuscules fascistes Division nationaliste révolutionnaire et Honneur et Nation, il se ferait également appeler Thibaud Aryan, et porterait une croix de Malte tatouée sur la poitrine avec les chiffres 14 (qui symbolise, aux yeux des nazis, la suprématie blanche) et 88 (pour « Heil Hitler », le H étant la 8e lettre de l’alphabet). Une preuve de plus que les pires fachos ne sont pas tous partis chez Éric Zemmour, et qu’ils trouvent toujours très attrayant le projet xénophobe de Marine Le Pen. Laquelle, de par son projet et son entourage, représente un danger pour notre République. T. M.
Marine Le PenPrésidentielle 2022Extrême droite Le Figaro
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron promet de relever jusqu'à 6000 euros le plafond de la «prime Macron»
Chloé WoitierCe dispositif exonéré d'impôts et de charges sociales a bénéficié à 4 millions de Français en 2021 pour un montant moyen de 506 euros.
Ce devait être un coup de pouce temporaire, conçu durant la crise des gilets jaunes et prolongé pendant la pandémie de Covid-19. Finalement, la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, mieux connue sous le nom de «prime Macron», pourrait bien être pérennisée et voir son montant maximal augmenter si le président sortant est réélu.
«Le vrai pouvoir d'achat, c'est celui qui vient du travail», a déclaré Emmanuel Macron lors de son meeting samedi à la Défense Arena. «C'est pourquoi dès cet été, je veux permettre aux travailleurs de toucher une prime de pouvoir d'achat allant jusqu'à 6000 euros, sans charge ni impôt.»
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Actuellement, la prime Macron est exonérée d'impôts et de cotisations sociales jusqu'à 1000 euros. Ce montant peut aller jusqu'à 2000 euros pour les structures de moins de 50 salariés, ou bien si l'entreprise a un accord d'intéressement. Avec sa proposition, le candidat Macron vise donc à tripler ces plafonds. De quoi inciter les entreprises à faire mieux qu'actuellement ? Selon les données de Bercy, le montant moyen des primes Macron versées en 2019 était de 400 euros, puis de 458 euros en 2020 et de 506 euros en 2021.
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Instauration d'un «dividende salarié»
Si les modalités techniques devront être discutées avec les partenaires sociaux en cas de réélection, la nouvelle prime Macron devrait rester réservée aux salariés gagnant au maximum trois fois le Smic. Mais elle ne bénéficiera pas automatiquement à toutes les personnes se trouvant sous ce seuil. En 2020, seuls 6 millions de Français ont reçu cette prime de pouvoir d'achat. Ce sont en effet les entreprises qui décident si elles activent ou non ce coup de pouce.
Pour augmenter leur nombre, le candidat Macron entend instaurer une contrainte : le «dividende salarié». «Quand l'entreprise va bien, qu'elle fait des bénéfices, plus personne ne comprend qu'il n'y a que l'actionnaire qui touche. Le salarié doit aussi [en] bénéficier», expliquait-il le 23 mars sur M6.
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Concrètement, toute entreprise versant des dividendes à ses actionnaires ou à ses dirigeants devra obligatoirement partager la valeur avec ses salariés. Et ce quelle que soit sa taille. Cela prendra des formes déjà bien connues (intéressement, participation, actions gratuites) mais aussi celle de la prime Macron.
«La prime Macron est un dispositif plus souple à mettre en place, surtout pour les petites entreprises», explique l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron. Aucun chiffrage n'a été communiqué sur le nombre d'entreprises qui devront se plier à ce «dividende salarié» en cas de réélection du président sortant.
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Les grandes manœuvres pour l’élection du prochain chef de file de FO ont commencé
Le départ surprise d’Yves Veyrier relance les conflits internes pour la désignation de celui qui négociera pour la centrale au cours du prochain quinquennat.
Compte personnel de formation : certains salariés vont toucher 3000 euros de la part de leur employeur
Les employeurs qui n'ont pas proposé d'entretien professionnel au cours des six dernières années doivent verser cette somme aux salariés concernés. Ce jeudi est le dernier jour pour effectuer la transaction.
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Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.
Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerFin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.
Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
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Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
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Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
une tribune« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
défense aérienneDans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Le Figaro
Hongrie : le parti d'Orban arrive en tête des législatives
Le dirigeant souverainiste hongrois Viktor Orban a remporté dimanche une quatrième victoire d'affilée, bien plus facilement que prévu, à l'issue de législatives à l'ombre de la guerre en Ukraine.
Le parti du Premier ministre nationaliste Viktor Orban serait arrivé en tête des législatives hongroises dimanche, se dirigeant vers un quatrième mandat d'affilée, selon de premiers résultats officiels partiels publiés par le Bureau national électoral (NVI).
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À 58 ans, le doyen des dirigeants en exercice de l'Union européenne (UE) faisait face une alliance inédite et disparate de six partis, et les analystes avaient prédit une bataille serrée comme jamais. Mais selon des résultats partiels, son parti Fidesz recueillait 54,24 % des voix après le dépouillement de 77 % des bulletins, contre 33,92 % pour l'opposition, a précisé le Bureau national électoral. L'affluence a été forte, s'approchant des records enregistrés en 2018.
«Chers amis, nous avons remporté une victoire exceptionnelle - une victoire si grande qu'on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles», a déclaré le dirigeant souverainiste Viktor Orban, qui a souvent une relation conflictuelle avec l'Union européenne, dans un court discours après la publication de résultats officiels partiels.
Le scrutin a été marqué par une participation de 68,7 %, un chiffre proche du record d'il y a quatre ans. Il reste encore à finir de dépouiller les bulletins des grandes villes mais si ce résultat devait se confirmer, il marquerait une progression du Fidesz et de ses alliés chrétiens-démocrates, qui avaient recueilli au total 49,27 % des voix lors du précédent scrutin en 2018. Orban avait alors décroché une majorité des deux-tiers au Parlement, comme en 2010 et 2014.
Le résultat officiel complet ne sera connu qu'en cours de semaine, après le décompte de centaines de milliers de suffrages d'électeurs issus de la diaspora ainsi que des expatriés. Le scrutin s'est tenu pour la première fois sous la surveillance de plus de 200 observateurs internationaux. Chaque camp a aussi déployé des milliers de bénévoles.
Le mode de scrutin législatif hongrois combine majorité simple par circonscription et proportionnelle, un dispositif mis en oeuvre pour la première fois en 2014 et avantageant, selon les analystes, le Fidesz au pouvoir.
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Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
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Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale
ActuLa majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.
Florent LE DUCinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).
« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »
le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux
Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?
D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.
un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans
Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.
Repousser l’âge de départ à la retraite continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.
Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite L'Humanité
Comment consolider le système des retraites ?
ChroniqueJean-Christophe le DuigouL’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance » dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.
Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale. Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.
Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.
Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?
Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.
Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.
réforme des retraites L'Humanité
Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va
ActuRetraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.
Lola RuscioAprès cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.
Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.
1. Un modèle social menacé de disparition
Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.
2. Un programme économique au service du capital
L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…
Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.
3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration
En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.
4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs
Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.
Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.
Emmanuel MacronPrésidentielle 2022droiteLaREM L'Humanité
Recettes. Tout, vous saurez tout sur le céleri
ActuPeu apprécié des petits mais doté de mille et un bienfaits pour la santé, le céleri fait partie des légumes verts en vogue. En branche ou en « rave party », savoureux cru ou cuit, il se cuisine de la racine aux feuilles et se marie à tous les plats, du plus simple au plus raffiné. Magique céleri !
Noé BlouinDu goût, peu de calories et une nuée de propriétés bénéfiques pour le corps : le céleri semble avoir tout pour lui. Ces dernières années, ce légume de la famille des apiacées s’est forgé une réputation de produit miracle. En branche ou rave, en jus bien frais ou rémoulade, cet incontournable des recettes de grand-mère possède en effet plusieurs vertus indispensables pour une alimentation équilibrée. Mais pourquoi un tel attrait ? Depuis sa découverte il y a au moins deux millénaires, il a d’abord été utilisé comme produit médicinal. Il était apprécié pour sa teneur avérée en sodium naturel – donc à déconseiller pour les régimes sans sel –, par exemple, pour les fibres qu’il contient ou ses effets diurétiques, qui aident les reins à bien fonctionner, carminatifs et dépuratifs.
Des auteurs peu scrupuleux ont aussi prétendu que les calories nécessaires à sa digestion étaient plus importantes que l’apport du produit en lui-même. C’est qu’une belle branche de céleri ne contient qu’une quinzaine, voire une vingtaine de calories au maximum. Mais des études plus sérieuses ont montré depuis que l’« effet calorie négatif » n’était que fiction et ne devait pas faire oublier toutes les vertus de ce légume, qui, en plus d’être abordable, est largement cultivé en France.
Osez la version sucrée
Sorti de terre et lavé, le céleri se retrouve directement dans le commerce en branche ou rave. Cette seconde forme est en réalité la racine d’une variété de céleri, cultivée pour son tubercule chargé en minéraux et en oligoéléments rares, comme le sélénium. Pour être sûrs de ne pas se tromper devant l’étal du primeur, il faut le choisir lourd et blanc. Pour le céleri branche, qui se récolte de fin juillet jusqu’à l’automne, vérifier que celui-ci brille d’un beau vert tendre et que ses pétioles bien fermes se cassent d’un coup sec.
Au réfrigérateur, on peut le garder quelques jours, enveloppé dans du film plastique. Plus résistant, le céleri-rave se garde, comme de nombreux tubercules, trois semaines hors du frigo. Il existe des centaines de recettes pour le cuisiner. Pour un apéritif sortant un peu de l’ordinaire, les branches croquantes garnies d’un peu de fromage à pâte persillé sont un excellent choix. Si l’on pense souvent au céleri rémoulade, on peut aussi plonger la rave découpée en fines lamelles dans une sauce proche de la mayonnaise. I
l existe également des solutions moins caloriques, en remplaçant l’huile et les œufs par du fromage blanc. Cuit, le céleri se décline en gratin, en soupe, en purée, en chips, en frites, en bâtonnets, poêlé, rôti ou à la vapeur. Seule l’imagination du cuisinier semble être la limite de ce produit complexe et riche, que certains cuisinent même sucré (son alliance subtile avec la pomme granny-smith aidant) pour des desserts hors du commun.
Côté branche : velouté gourmand
Ingrédients pour 4 personnes : 600 grammes de céleri branche, 1 oignon, 30 cl de crème fraîche, 1 c. à s. d’huile d’olive, 100 g de lardons, 1 cube de bouillon de volaille, 50 cl d’eau, Curry en poudre, Ciboulette.
- Éplucher puis hacher finement l’oignon et découper le céleri.
- Faire revenir quelques minutes l’oignon dans une casserole avec un filet d’huile d’olive. Ajouter les morceaux de céleri et une pincée de curry et mélanger.
- Verser 50 cl d’eau et le cube de bouillon. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu doux, en mélangeant sporadiquement.
- Faire bien griller à sec les lardons dans une poêle.
- Après cuisson, mixer le céleri, l’oignon et le bouillon en ajoutant la crème fraîche.
- Au dressage, ajouter les lardons dans le bol et la ciboulette hachée.
Côté rave : ravioles de céleri aux champignons
Ingrédients pour 4 personnes : 1 céleri-rave, 400 g de champignons de Paris frais, 1 grosse ou 2 petites échalotes, 20 cl de crème fraîche épaisse, une dizaine de noisettes beurre salé, Huile d’olive, Sel, poivre.
- Éplucher le céleri-rave, en enlevant la peau sur 1 cm pour atteindre la partie la plus blanche.
- Détailler de gros morceaux et passer à la mandoline pour obtenir des lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur.
- Plonger les durant 2 min 30 dans une casserole d’eau bouillante.
- Faire revenir quelques minutes à feu vif avec du beurre les champignons frais et l’échalote découpés en petits morceaux. En baissant le feu, ajouter la crème fraîche et les noisettes concassées. Saler, poivrer.
- Détailler les lamelles de céleri en faisant des ronds d’environ 8 cm de diamètre à l’emporte-pièce (un mug et un couteau feront l’affaire). Ajouter la sauce aux champignons et plier les lamelles en deux.
- Arroser d’un filet d’huile d’olive et servir.
À lire
Légumes plaisir. Comme les épinards ou le navet le céleri ne fait pas partie des stars de la cantine. Pour de nombreux parents, faire manger des légumes à leurs enfants se révèle un véritable casse-tête. Dans « le Petit Ogret », Jean-Christophe Morera et Marie-Pierre Oddoux évoquent ce problème en racontant l’histoire d’une fratrie d’ogres abandonnés dans la forêt et forcés à manger des choux. Une manière ludique d’amener les petits à voir un peu plus loin que le bord de leur assiette et découvrir, comme Petit Ogret, que les légumes aussi peuvent être délicieux.
À voir
Stars en tablier. Qui de mieux que les concernés pour raconter leur histoire ? Dans le podcast « Chefs », David Ordono rencontre ceux qui font vivre la cuisine d’aujourd’hui, des plus grands étoilés, comme Guy Savoy ou Yannick Alléno, jusqu’aux jeunes espoirs de la gastronomie moderne, comme Alessandra Montagne. En une quarantaine de minutes, le journaliste revient sur la carrière et les aspirations de ces stars en tablier, dans des entretiens inspirants et gastronomiques.
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Bon et sainrecettes L'Humanité
Philippe Rio : « Une économie de 10 milliards d’euros pour les collectivités locales aurait des conséquences mortifères »
EntretienPour le prochain quinquennat, la droite prône un retour à l’austérité. Maire PCF de Grigny (Essonne), initiateur de l’appel des banlieues en 2017, Philippe Rio, qui se bat au quotidien pour arracher considération et crédits pour les quartiers populaires, s’inquiète des conséquences d’une nouvelle cure d’austérité.
Benjamin KönigBenjamin KönigCette campagne est l’occasion pour la droite de prôner un retour de l’austérité. Emmanuel Macron parle, par exemple, d’une économie de 10 milliards d’euros sur le quinquennat pour les collectivités locales. Que pensez-vous de ces propositions et quelles en seraient les conséquences ?
C’est une vision ’’has been’’, anachronique et dangereuse. Je savais que nous allions payer le « quoi qu’il en coûte » – et pour les collectivités, ces 10 milliards seraient un choc frontal. Les conséquences en seraient mortifères : cela fragiliserait la nation, ouvrirait une nouvelle guerre entre les territoires. C’est comme si Emmanuel Macron avait oublié les gilets jaunes. Cela annonce également la mort des services publics locaux, les plus proches de nos concitoyens. Cette vision d’orthodoxie libérale n’est pas qu’un problème comptable, elle empêche de construire l’avenir sur les grands enjeux, en particulier la solidarité et la transition écologique. Pourtant, le rapport du Giec l’affirme : 50 % de cette transition se fait localement.
À ce sujet, comme Marine Le Pen ou Valérie Pécresse, le chef de l’État préconise de supprimer ce qu’on nomme les impôts de production, notamment la CVAE, que perçoivent les collectivités. Comme pour la taxe d’habitation, en 2017. Que cela révèle-t-il des relations avec les élus locaux ?
Le premier quinquennat a été marqué par une relation de défiance avec les élus locaux et les Français. Là, ce serait la deuxième séquence : une déclaration de guerre aux territoires et la fin de la décentralisation. J’insiste : cela fragiliserait la nation. Lors de la crise sanitaire, les collectivités ont été en première ligne. Ces 10 milliards, on peut aller les chercher ailleurs que dans les poches des collectivités, point barre.
Concrètement, dans votre ville de Grigny, quelles seraient les conséquences d’une nouvelle cure d’austérité ?
Prenons l’exemple de la restauration scolaire, pour laquelle nous privilégions qualité et proximité, sans compter les petits-déjeuners gratuits. C’est un élément très important, à la fois pour les enfants et pour l’enjeu de la souveraineté alimentaire. Mais on m’a déjà dit : « Monsieur Rio, ce n’est pas obligatoire, pourquoi ne faites-vous pas des économies ? » Il faudrait peut-être arrêter les colonies de vacances, ne plus subventionner les clubs sportifs la veille des JO… D’autant que je prévois déjà, en 2022, une hausse des dépenses de gaz et électricité de 600 000 euros, ce qui représente l’excédent de l’année dernière. Demain, sans cet argent, je devrais investir beaucoup moins : refaire une route, construire une nouvelle école, mettre en place un éclairage public intelligent… Je ne comprends pas le patronat : qui va remplir les carnets de commandes des entreprises ? Macron fait comme Sarkozy après la crise de 2008, rien de nouveau : il n’est pas disruptif, il est ’’has been’’. Nous sommes des acteurs de l’économie réelle, les territoires sont une des clefs de réponse aux défis du pays. Dans cette période, il est dangereux d’accélérer la fragmentation spatiale et la cohésion sociale.
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Comment garantir l’accès à l’université pour tous ?
Le débatAprès la mise en place de Parcoursup, la question d’une hausse des droits d’inscription « à l’américaine » est sur la table. Cette politique entraîne une mise à l’écart des étudiants issus des milieux défavorisés.
Pierre ChaillanLa poursuite des études dans l’enseignement supérieur est une priorité. Un nouvel élan doit être donné à la connaissance dans l’esprit de Langevin-Wallon.
Pierre Ouzoulias, sénateur PCF des Hauts-de-Seine, conseiller de Fabien Roussel
La loi de 1882 a rendu l’enseignement primaire obligatoire de 6 à 13 ans. Celle d’août 1936 l’a prolongé jusqu’à 14 ans. Ce terme est porté à 16 ans en 1959, alors que le rapport Langevin-Wallon de juin 1946 préconisait de prolonger cette scolarité jusqu’à l’âge de 18 ans. Plus de trois quarts de siècle plus tard, cet objectif ambitieux n’est toujours pas atteint.
La poursuite des études dans l’enseignement supérieur doit devenir une priorité nationale.
Permettre à une classe d’âge la plus large possible d’accéder à un niveau de connaissance toujours plus élevé est au cœur du contrat républicain. La poursuite des études dans l’enseignement supérieur doit devenir une priorité nationale. Tous les établissements doivent être mobilisés pour la satisfaire et offrir à chaque étudiant des cursus de réussite adaptés à leur projet et à leurs compétences, dans les filières générales ou technologiques.
Depuis deux mandats, les gouvernements successifs ont renoncé à donner aux établissements de l’enseignement supérieur les moyens d’accueillir les 30 000 ou 40 000 nouveaux bacheliers annuels. Parcoursup n’est que l’instrument technique de l’adaptation d’une offre défaillante à une demande de poursuite d’études toujours plus croissante. Cette logique doit donc être renversée par une augmentation massive de leurs capacités d’accueil.
L’université doit retrouver des taux d’encadrement pédagogique satisfaisants pour mieux accompagner les étudiants dans leurs cursus.
De nouvelles universités doivent donc être créées pour compléter le maillage territorial du service public de l’enseignement supérieur et l’offre des universités de taille moyenne doit être renforcée pour éviter l’exil obligé des étudiants vers les pôles des grandes métropoles. Cet effort structurel d’équipement peut être financé par l’emprunt, mais il doit absolument être accompagné par la création de postes d’enseignants fonctionnaires et la titularisation de tous les enseignants précaires. L’université doit retrouver des taux d’encadrement pédagogique satisfaisants pour mieux accompagner les étudiants dans leurs cursus. Les enseignants savent diminuer le taux d’échec en licence. Il faut seulement leur faire confiance et leur donner les moyens d’assurer cette mission.
Parcoursup organise l’entrée de l’enseignement supérieur en donnant, pour les filières les plus demandées, une grande valeur au lycée d’origine. Les réformes du bac et du lycée ont encore renforcé cette sélection sociale. Pour casser ce déterminisme, il convient de redonner à cet examen son caractère national et anonyme.
Enfin, il faut favoriser la poursuite d’études des lycéens professionnels en leur restituant la quatrième année de cursus, supprimée en 2009. C’est la condition pour qu’ils puissent mieux intégrer les instituts universitaires de technologie. La réindustrialisation de la France, comme la préconise Fabien Roussel dans son programme des « Jours heureux », ne peut être réalisée sans un effort supplémentaire de formation initiale et continue. Soixante-seize ans après le rapport Langevin-Wallon, donnons un nouvel élan à l’élévation globale du niveau de connaissance de toute une génération.
La démocratisation, impérieuse nécessité pour l’émancipation, a besoin d’un plan de recrutement de personnels et d’investissement en locaux.
Anne Roger, secrétaire générale du Snesup-FSU
L’avenir du service public d’enseignement supérieur et de recherche est un enjeu sociétal et environnemental majeur. Il doit rester accessible à toutes et tous, sans condition de nationalité ni de fortune. À l’heure de la clôture des inscriptions sur Parcoursup, rappelons que, en 2021, 30 000 étudiants ont quitté la plateforme, c’est-à-dire qu’ils ont abandonné leurs études, sont entrés dans le monde du travail ou ont poursuivi leur formation dans le privé. 90 000 bacheliers et bachelières n’avaient pas reçu de proposition à la fin de la phase principale et nombre d’entre elles et eux sont restés sans proposition, dans une situation de stress prolongé, ou se sont vu proposer des places dans des formations très éloignées de leur projet. L’accès à l’université est devenu un parcours du combattant. La dépense moyenne par étudiant, en baisse continue depuis 2009, en est un indicateur.
La fin de la gratuité, suggérée par Emmanuel Macron devant la conférence des présidents d’université, serait une catastrophe.
Durant ce quinquennat, la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (loi ORE), Parcoursup et « Bienvenue en France » ont entraîné une aggravation de la sélection sociale pour les étudiants et étudiantes et l’augmentation des frais d’inscription. La fin de la gratuité, suggérée par Emmanuel Macron devant la conférence des présidents d’université, serait une catastrophe. La démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur, lieu d’émancipation par les savoirs, de vie sociale et de développement de l’esprit critique, reste pourtant une impérieuse nécessité face aux défis qui s’annoncent. Pour le Snesup-FSU, il s’agit de viser 60 % d’une classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur et 25 % de diplômes de master.
La démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur reste une impérieuse nécessité face aux défis qui s’annoncent.
Cette ambition passe par la création d’au moins 150 000 places supplémentaires dans les formations en tenant compte des aspirations des lycéens et lycéennes pour faire face à la hausse démographique (500 000 étudiants supplémentaires depuis dix ans alors que le nombre de recrutements annuel d’enseignant·e·s-chercheur·se·s a diminué de moitié entre 2006 et 2019) et par la création de formations publiques, gratuites et accessibles à tous et toutes, en présence sur site et encadrées par des enseignant·e·s titulaires.
Elle doit être accompagnée par la construction de véritables campus universitaires publics qui travaillent en synergie et permettent d’offrir au plus grand nombre une proximité d’accès à des universités de plein exercice.
Enfin, un plan de recrutement massif d’agents et d’agentes sous statut de fonctionnaire – il faut 6 000 personnels par an pendant dix ans pour remettre l’université à flot et réduire les inégalités – est nécessaire pour accueillir et accompagner chaque bachelier et bachelière dans la filière de son choix et assurer une stabilité de l’encadrement. Le Snesup-FSU défend un taux d’encadrement ne dépassant pas 20 étudiants par enseignant·e titulaire alors que certaines filières comme les Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives – NDLR) affichent aujourd’hui des taux d’encadrement pouvant aller à 1 pour 70 !
Pour aller plus loin. Le rapport publié en 2010 par l’Insee « Accès à l’enseignement supérieur en France : une démocratisation réelle mais de faible ampleur », cosigné par Valérie Albouy et Chloé Tavan.
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Mbappé VS Fédération. Que risque l’attaquant de l’équipe de France ?
EntretienFootball. En séchant une opération marketing avec l’Équipe de France, Kylian Mbappé a soulevé le problème des droits à l’image en sélection et souhaite avoir un droit de regard.
Léo AguesseDepuis le désastre de Knysna lors de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud, la Fédération française de football (FFF) a instauré une convention que chaque international doit signer lors de sa première sélection. Ce contrat comporte des droits et des obligations, dont la participation aux opérations marketing avec les sponsors de l’Équipe de France. En échange, ils perçoivent des honoraires de droits à l’image, qui s’élèvent à 25 000 euros par match disputé. En ne se présentant pas à un rendez-vous avec plusieurs partenaires des Bleus (Volkswagen, Uber Eats, Orange, Xbox, Coca-Cola, Konami), mardi 22 mars, Kylian Mbappé a remis en cause cette convention. Les représentants du joueur, que le président de la FFF Noël Le Graët a demandé à rencontrer, réfutent tout acte de rébellion, et mettent en avant la volonté de faire bouger les choses. Jean-Jacques Bertrand, avocat spécialisé en droit du sport (cabinet Bertrand), met en lumière les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Quels sont les problèmes de la convention soulevés par cet acte de Kylian Mbappé ?
Pour que les droits individuels des joueurs puissent être exploités, la fédération demande l’accord de chacun, à la fois pour leurs droits personnels, c’est-à-dire leur nom et leur image, mais également concernant l’exploitation de ces droits de manière collective. Il y a un accord stipulant qu’on considère comme image collective la réunion de cinq images de joueurs au minimum. Cela soulève plusieurs détails : quels joueurs choisit-on ? Est-ce-que ce sont toujours les mêmes ? Peuvent-ils être utilisés collectivement ou par des images individuelles ? La convention fait en sorte d’être la plus précise possible, mais elle ne règle pas toutes ces questions. Les joueurs signent ce contrat la première fois qu’ils sont appelés pour jouer en Équipe de France. Si le joueur refuse, il ne peut pas être sélectionné. Mais il y a des règlements sportifs qui interdisent aux athlètes de refuser une sélection. La situation est donc coercitive. Le joueur est dans un carcan, il n’a pas de marge pour respirer et dire ce qu’il souhaite. Le fait qu’il n’y ait pas de négociation pour régir les termes de la convention est discutable sur le plan juridique.
Y-a-t-il déjà eu des soucis concernant ce droit à l’image en Équipe de France ?
Pas vraiment. La convention qui est en place a évolué au fil du temps. Dans les premières années, elle était régie de manière relativement simple: l’image individuelle était séparée de l’image collective. Il y avait une sorte de caisse commune dans laquelle tous les revenus générés par les droits à l’image était versés, puis tous ceux qui étaient partie prenante (les joueurs de l’Équipe de France, la Ligue de Football Professionnel, la FFF…) en percevaient un certain pourcentage. Aujourd’hui, l’exploitation des droits de la personnalité est plus complexe. La médiatisation croissante des athlètes et l’apparition de nouveaux supports tels que les réseaux sociaux ou les NFT (carte virtuelle unique, façon image Panini, sécurisée par la technologie de la blokchain) incitent à clarifier la relation commerciale entre le joueur et la fédération. Quand on examine un peu, on s’aperçoit que cela va un peu toujours dans le même sens : le joueur donne ses droits à la fédération et, en retour, il n’a finalement que des obligations et beaucoup d’interdictions.
Que risque Kylian Mbappé ?
Il n’a pas respecté le contrat qu’il a signé, donc il est sanctionnable. La Fédération peut décider d’appliquer une pénalité selon la gravité de l’infraction. Elle peut alors lui infliger une amende, qui sera retenue sur la part de l’exploitation des droits. Toutefois, si Kylian Mbappé estime que la convention qu’il a signée est abusive, il remet en cause la validité juridique du document. Qui va trancher si le document est abusif ou pas ? La jurisprudence est assez maigre. En général, lorsqu’un contentieux apparaît, il y a toujours une discussion entre le joueur et l’instance concernée qui aboutit a un compromis. Si l’affaire ne se règle pas en interne, c’est le tribunal qui décidera.
Kylian Mbappé a exprimé la volonté d’une plus grande redistribution de cet argent vers le football amateur. Les joueurs peuvent-ils donner leur avis ?
Les joueurs et la fédération perçoivent les ressources de l’exploitation des droits à l’image, selon un système de quotas qui varie en fonction de chaque joueur. La fédération fait ce qu’elle veut avec sa part. Elle en donne une partie au football amateur mais n’est pas obligée de le faire. C’est la même chose pour le joueur. Mbappé reverse tous ses droits à des associations caritatives. Chacun fait ce qu’il veut de ses ressources.
Cela pourrait-t-il évoluer ?
Aujourd’hui, beaucoup de joueurs, eu égard à leur médiatisation et leur renommée, parrainent des associations caritatives. Si les contrats étaient personnalisés, certains pourraient revendiquer qu’une partie des revenus générés par leur image aille à telle association ou à tel club de football amateur. Ce sont des exigences qui peuvent exister et qui relèvent de la négociation de la convention. L’avocate de Kylian Mbappé, Delphine Verheyden, veut également rajouter une « clause de conscience » et un « droit de regard dans cette convention »… Pour éviter tout conflit, il est évident que cette convention doit être régulièrement rediscutée et complétée. Le joueur qui consent à l’exploitation de son nom et de son image doit, selon le droit, donner son autorisation lors de chaque utilisation, ce qui n’est pas le cas avec la convention actuelle. Si la FFF s’associe avec de nouveaux partenaires qui ne conviennent pas au joueur, cela pose en effet un cas de conscience, pour reprendre l’expression de Delphine Verheyden. Le joueur doit pouvoir refuser de concourir avec un partenaire, pour des raisons éthiques ou autres, seulement si ce refus est motivé. Finalement, il doit avoir un droit de regard dans tous les cas d’autorisation, comme pour chaque contrat d’image qui existe.
La question de la durée de la convention (toute la carrière du joueur et les cinq ans suivant sa retraite internationale) pourra-t-elle être renégociée ?
En effet, on peut légitimement se demander si la cession des droits à l’image pour une durée aussi longue n’est pas abusive. A mon avis, cela nécessite une renégociation.
Pensez-vous que cette affaire sera un tournant vers une plus grande individualisation des droits à l’image en Équipe de France ?
Je pense qu’à terme il faudra personnaliser davantage les contrats avec une partie commune qui existera toujours mais également une partie individuelle qui permettra aux joueurs de négocier, sur le modèle des clubs professionnels, dans lesquels des clauses différentes régissent chaque contrat, notamment selon la notoriété du joueur. Il faudra également qu’un accord préalable à chaque exploitation soit conclu, sous quelque forme que ce soit. Kylian Mbappé ne conteste pas le fait que, appartenant à l’Équipe de France, son image puisse être exploitée lors d’opérations de communication avec les autres joueurs. Le problème étant qu’on l’oblige à exploiter tous ses droits individuels, sans aucune possibilité de négociation.
Kylian Mbappéfédérations sportivesfootball L'Humanité
Vautré
BilletMaurice UlrichÉditorialiste du Point, chroniqueur sur France Inter, Étienne Gernelle est de ceux qui ne reculent pas devant le clavier de leur ordinateur. Face à la Russie, écrit-il, « la démobilisation serait tragique », et ce qu’il craint, c’est « le jour où l’Europe se rendormira, et la France avec elle ». La France, car il n’est pas sûr du tout qu’elle en ait fini « avec ses mauvais penchants ». Ainsi, plutôt que de se préparer à « un monde dangereux où il faudra se réarmer », elle pourrait vite « se vautrer à nouveau dans ses travers usuels : on manifesterait contre une réforme qui porterait à 65 ans l’âge de la retraite, on défendrait à nouveau les régimes spéciaux (…) on reviendrait à cette logique ravageuse : réclamer toujours plus d’argent public, quoi qu’il en coûte pour les autres »… Étienne Gernelle pourrait le dire : « L’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu’on a servi. » Allocution du 20 juin 1940 de Philippe Pétain. Une autre manière de se vautrer.
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
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Vos mots pour la paix
ÉvénementVos mots pour la paix
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
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Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
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Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
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Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
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Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
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On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
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Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
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En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
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Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
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« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
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L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
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Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
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Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
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Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
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C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
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À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
***
« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
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Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
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Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
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Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
***
Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
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Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
***
Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
***
Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
***
Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
***
La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
***
Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
***
Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
***
Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
***
Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
***
La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
***
Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
***
J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
***
Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
***
De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
***
Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
***
Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
***
Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
***
J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
***
HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
***
Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
***
Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
[«] Quelle connerie la guerre [»] !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
***
Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
***
PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
***
Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
***
Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
***
Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
***
La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
***
À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
***
Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
***
Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
***
Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
***
D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
***
Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
***
Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
***
NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
***
Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
***
Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
***
« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
***
Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
***
Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
***
Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
Solidarité UkraineMots pour la paix L'Humanité
"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe
Le débatPar Kira Kovalenko, cinéaste russe
On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.
« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.
De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.
UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité
Le débatPierre LaurentEst-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.
La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »
Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.
Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.
La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.
L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.
Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.
Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.
C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.
Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.
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Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022
Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.
la rédactionouvrir le Comparateur
La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.
Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.
Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.
Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat.
Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.
Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».
ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.
Nous avons sélectionné pour vous
En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?
Saint-Claude (Jura), une ville en colère
À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche
À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »
Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »
Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »
À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »
Notre émission politique
A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !
A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle
A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !
A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque
Comment la gauche compte mettre au pas la finance
« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste
Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes
L'Humanité relance le débat sur le logement
Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer
Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?
Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?
Qui veut la peau de la Constitution ?
Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?
Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement L'Humanité
Exploitation. Ça se passe comme ça chez McDonald’s
Prescription cultureCaroline ConstantPersonne, parmi les lecteurs de « l’Humanité magazine », ne se fait a priori d’illusions sur McDonald’s : la firme vend des repas trop gras, trop sucrés, et pratique un management par la terreur, dont nos colonnes se font souvent l’écho. L’enquête menée avec rigueur par l’équipe de « Cash Investigation » montre l’ampleur de l’immoralité de cette entreprise très lucrative. Lire également En toute tranquillité, ici comme outre-Atlantique.
Présent en France depuis 1979
Qu’apprend-on de plus dans cette enquête ? D’abord, que McDonald’s est une affaire qui marche très bien en France, depuis son implantation en 1979 : avec ses deux millions de repas servis par jour et ses 5,5 milliards de chiffre d’affaires en 2019, la France est, juste après les États-Unis, le pays le plus rentable pour la firme à l’emblème de clown. Évidemment, la qualité nutritionnelle de ce qu’on y mange n’est plus à démontrer : c’est une catastrophe. Y manger une fois de temps en temps n’est pas grave. Y manger régulièrement, comme les salariés qui y sont contraints, peut engendrer très vite des problèmes de poids, mais aussi de diabète, voire cardio-vasculaires.
Salaires de misère… et disponibilité totale
Les salariés, et c’est l’essentiel des révélations de cette enquête, sont maltraités au vu et au su de tous : les contrats, de quinze heures au maximum, quand la législation impose vingt-quatre heures au minimum, les cantonnent à des salaires de misère… et une disponibilité totale. Les gestes répétés, dans un capharnaüm monstrueux, épuisent leurs corps. Les montages financiers empêchent une quelconque redistribution des bénéfices. L’histoire même, aux États-Unis, de cette entreprise est à vomir : c’est un mensonge organisé sur la spoliation. Il faut voir cette enquête pour mesurer l’ampleur du problème McDo, de l’impunité dont jouit la firme et du cynisme absolu de ceux qui sont aux manettes. La narration, malicieuse et futée, rend comme d’habitude le propos limpide.
Télévision L'Humanité
Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale
Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2
Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?
UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale L'Humanité
A VOTÉ #7 - La guerre des clips
VidéoDepuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne.
Cyprien CaddeoA voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC
VidéoEnviron 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).
"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents.
"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.
Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine
Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.
Les gens veulent du low cost
"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."
A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis.
M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"
L'Humanité
Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
VidéoLa guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.
Emilio Meslet
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Réalisation et montage : Marius Caillol.
L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris
VidéoNeuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.
Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.
Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.
« On se prive »
Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.
Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.
Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi. », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».
Interrogations autour de la réforme des retraites
La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.
Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.
L'Humanité
Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel
VidéoLe président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.
Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.
Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.
Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».
Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».
« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».
L'Humanité
Finances. Qu’est-ce que Swift, le système bancaire dont on parle tant ?
ActuEn guise de sanctions financières pour avoir envahi l’Ukraine, plusieurs banques russes ont été exclues du réseau de messagerie Swift. Voyons ce qui se cache derrière cet acronyme et si la « punition » atteint son but : le bannissement de la Russie de la finance mondiale.
Pierric MarissalSwift est une entreprise privée belge, Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication de son nom complet, qui propose aux institutions financières du monde entier un système de messagerie instantanée. Quelque 11 000 établissements, principalement des banques réparties dans 200 pays, s’y échangent plus de 40 millions de messages par jour.
Ce réseau électronique permet à 11 000 institutions financières de réaliser des échanges de fonds quasi immédiatement, non pas sous la forme de transferts, mais d’ordres de virements.
Swift a progressivement remplacé le télex, ce réseau de téléscripteurs connectés via les réseaux téléphoniques. Ces messages sont principalement des ordres de virement. Comme le système financier repose sur la confiance, les informations envoyées ne sont pas annulées. Si une banque se dédit, elle perd de sa crédibilité. Lorsqu’un ordre de virement passe par la messagerie, il est en général effectif trente minutes après. Au final, Swift ressemble à un énorme registre de comptes où est inscrit qui a viré des fonds, quand et à qui.
Guerre en Ukraine : quelles conséquences des sanctions prises contre la Russie ?En être exclu ne revient donc pas à sortir du système financier, contrairement à ce que d’aucuns ont pu penser à l’annonce de l’éviction de certaines banques russes du système. En revanche, les opérations qui n’y passent plus sont sérieusement ralenties. Car si Swift domine le marché, des concurrents existent, comme le chinois Cips, qui connecte 1 300 banques dans plus de 100 pays. Ou encore SPFS, développé justement par la banque centrale de Moscou, qui rassemble principalement des établissements russes, arméniens, biélorusses, kazakhs ou kirghiz.
Les sanctions pleuvent mais ne mouillent pas trop Poutine...Ainsi, privée de Swift, la Russie peut emprunter ces autres moyens d’émettre ou de recevoir des paiements, moins pratiques et plus chers. Le SPFS prend une commission à chaque ordre émis par sa messagerie. En outre, cette messagerie domestique n’est ouverte qu’aux horaires de travail, tandis que Swift fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Importations d’hydrocarbures
Les conséquences concrètes du bannissement partiel des établissements russes restent aujourd’hui difficiles à évaluer, puisqu’ils concernent les flux financiers. Il n’en reste pas moins que le rouble a vu sa valeur chuter et que plusieurs fonds se sont mis à spéculer sur un possible défaut de paiement de la Russie. Certains experts avancent au doigt mouillé que l’ensemble des sanctions pourrait faire chuter le PIB russe de 1 à 5 points. D’autres, comme JP Morgan, anticipent une récession supérieure à 7 %.
L’Europe vise l’abandon des fossiles russes d’ici 2027De 2012 à 2016, l’Iran avait subi la même exclusion de Swift. Si son économie ne s’était pas effondrée, elle en avait énormément souffert, en particulier son commerce extérieur, car ces sanctions financières étaient accompagnées d’un véritable embargo sur le pétrole iranien. Ce que ne subissait pas réellement, à l’heure du bouclage de cet article, la Russie. L’or noir est pourtant le nerf de la guerre : selon le cabinet Rystad Energy, les pays qui ont adopté des sanctions contre Moscou représentent plus de 200 milliards de dollars d’importations d’hydrocarbures par an, contre moins de 50 milliards pour la Chine et environ 25 milliards pour le reste du monde. Notons toutefois qu’au fil des semaines, de plus en plus d’établissements russes, mais aussi biélorusses, sont touchés par cette sanction.
Un registre dans la kleptocratie
Mais la mainmise de l’Occident sur Swift a ses limites. Après le 11 septembre 2001, les États-Unis se sont bien accordé un droit de regard sur la messagerie pour tenter de repérer les circuits de financement du terrorisme. Mais, vingt ans plus tard, les plus de 40 millions de transactions enregistrées quotidiennement rendent la tâche colossale. Avec des moyens et un peu de volonté politique, garder un œil sur la messagerie pourrait néanmoins permettre de surveiller les comptes en banque officiels des oligarques russes visés par les sanctions.
Et, de manière plus large, de quiconque soupçonné d’évasion fiscale ou de blanchir de l’argent sale. Il est par exemple facile de demander à Swift toutes les entrées et sorties de fonds sur un compte précis et, ainsi, de rassembler petit à petit des preuves de mouvements suspects. Outre le ralentissement de l’économie, l’exclusion de la messagerie peut agacer les riches kleptocrates russes, et remettre en cause leur soutien à Poutine. Ils ont d’autant plus de pouvoir que le pays est parmi les plus inégalitaires au monde : 1 % des Russes les plus fortunés possédaient 58,2 % des richesses du pays en 2020.
Outre la volonté de mettre en grande difficulté l’économie du pays, l’exclusion de la plupart des banques russes de la messagerie Swift a été justifiée par l’objectif de mettre à genoux les oligarques proches du Kremlin. Mais l’efficacité de l’opération ne va pas de soi. Tout d’abord, tous ont eu largement l’opportunité, le temps que les sanctions soient discutées et mises en place, de placer leur argent dans des paradis fiscaux lointains, derrière un écheveau de sociétés-écrans. Des structures qui sont par définition opaques et n’utilisent pas la messagerie Swift. En revanche, ces propriétaires de grandes sociétés industrielles et énergétiques risquent de rencontrer des problèmes pour rapatrier leur fortune dans des banques ayant pignon sur rue, notamment à Londres où ils sont nombreux à vivre. Schématiquement, si l’on ne peut, via Swift, suivre l’argent sale dans les officines des îles Caïmans par exemple, on peut essayer de voir disparaître et surtout réapparaître ces sommes dans des banques traditionnelles.
banquesSwiftGuerre en UkraineRussie Le Figaro
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Envoyée spéciale à Irpin
Un homme et une femme ont rejoint le prêtre dans le cimetière dévasté. Ils n’indiquent pas leurs noms, jettent à peine un regard ailleurs que dans la brume. Mais livrent cette histoire: «Notre ami est resté vingt jours, mort, dans la forêt tout près», commence la femme. Autour de son bras, elle porte le ruban bleu de la Défense territoriale, ce contingent civil qui assiste l’armée ukrainienne. «En 2014, il avait déjà pris les armes pour combattre les Russes, dans la région séparatiste du Donbass. Il avait été blessé à la jambe et a failli se faire amputer», tient-elle à témoigner, comme pour lui rendre hommage. «Voilà seulement deux ans qu’il avait repris une vie normale: il remarchait, s’était marié. Puis la guerre a éclaté. Il est reparti se battre. Il est mort le 8 mars.»
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Jusqu’à ce 2 avril, les militaires ukrainiens avaient refusé de récupérer son corps: avant de se retirer de la périphérie de Kiev, les Russes ont laissé derrière eux des pièges sur les cadavres. Alors, avant de les enterrer, il faut déminer les morts. Entre une tombe détruite et un obus non explosé, l’homme, la femme et le prêtre tentent de donner aux restes de leur ami une sépulture décente.
Un peu plus loin, l’autoroute s’est muée en charnier. Le long du bitume, sur des dizaines de mètres, se dessine un effroyable tableau. Des cadavres, des voitures brûlées - toutes allaient dans le même sens -, des corps carbonisés pourrissent sous un ciel gris. Des dizaines de civils fuyaient: les combats? Les chars russes? Les soldats ennemis? En tout cas, ils fuyaient.
Des parties du corps réduites en cendres
Un homme noirci par le feu s’est écroulé sur l’asphalte, les jambes encore dans l’habitacle. Peut-être, voyant les véhicules flamber les uns après les autres, avait-il freiné, ouvert sa portière et tenté de s’échapper, avant d’être abattu. Ou bien sa petite berline s’enflammait-elle déjà. Alors que sont disséminées autour des parties du corps réduites en cendres, lui ressemble à une statue d’ébène, les courbes de son corps parfaitement préservées. Dégorgeant de sa voiture, des coulées de métal ont eu le temps de s’étendre sur environ un mètre avant de se figer.
Un autre a échappé à l’enfer des mortiers. Il avait couru plus loin que les autres, dépassé les carcasses brûlées ; devant lui, il n’y a rien, pas de cadavre en tout cas sur quelques dizaines de mètres en direction de Kiev. Au moment où il est mort, pensait-il s’en sortir? Il a été abattu par-derrière. Ses yeux ont été dévorés par les rapaces qui survolent les villages. Autour de son poignet droit est noué un tissu blanc. Le portait-il pour indiquer qu’il était un civil (les habitants des villages sur le front accrochent des linges blancs à l’entrée des maisons dans l’espoir qu’elles ne seront pas bombardées ou vandalisées)? Ou bien avait-il les poignets attachés (plus loin, dans le village de Boutcha, des habitants ont été abattus alors qu’ils avaient les mains liées)?
Des pièges partout
Au bord de la route, un tas de pneus et des morceaux de corps humains ont été brûlés. Sur les portières de certaines voitures, des bouteilles de bière ont été coincées. «Ce sont sans doute des pièges explosifs déposés par les Russes», indique un policier. «Après avoir frappé les civils avec des tirs de mortiers, ils sont venus à pied terminer leur massacre», pense-t-il.
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Une jeune fille aux cheveux bruns, maigre et pâle, s’avance timidement. «Je cherche mon amie,» balbutie-t-elle. Le policier comprend: «Elle est là?» La jeune fille acquiesce. Elle dit avoir parcouru la route, regardé les cadavres, mais ils sont méconnaissables. Alors, elle désespère. Le policier lui recommande de patienter. «D’abord, la brigade de déminage doit sécuriser la zone. Puis, nous identifierons les morts», explique-t-il. «Ensuite, ce sera au tour de la brigade sanitaire de nettoyer les lieux.» La jeune fille s’éloigne, déboussolée, et tente de persuader d’autres policiers, sans succès.
Quelques mètres plus loin, dans une station essence ravagée, un démineur a trouvé des documents ayant appartenu aux soldats ennemis. Ceux-là non plus, il ne faut pas les toucher: ils sont peut-être piégés. Une petite carte plastifiée encourage son détenteur à penser à la vie: «Souvenez-vous: vos familles vous attendent à la maison.»
Un barrage de chars et de blindés russes
Un peu plus loin, sur la route qui mène à un autre village, la mort prend la forme d’un barrage de chars et de blindés russes. À voir leur disposition, tous pointant vers une direction différente, dans un fossé et dans les bois, la panique se devine. Dans l’enchevêtrement d’acier, soudain, un visage: seule trace des êtres humains qui peuplaient ces monstres mécaniques.
La tête d’un jeune homme aux cheveux noirs et son bras, vêtu d’un blouson vert, dépassent de l’un des chars qui a terminé sa course sur le bas-côté. Peut-être avait-il tenté d’en sortir avant de s’embraser. On dirait une poupée de cire, à la fois noire et blanche, ou blanche maculée de noir, avec du rouge au niveau du nez: de la chair à vif. Ses paupières fermées lui donnent un air paisible. Le jeune Russe anonyme venait-il de brûler, lui-même, les civils qui tentaient de fuir leurs maisons, courant au milieu de la route? Il n’aura pour épitaphe que ce numéro, 517, inscrit sur le casque au-dessus de son front.
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«Gloire à l’Ukraine!», lance un militaire qui patrouille non loin. C’est «Titan»: il se présente comme le responsable du renseignement militaire ukrainien qui a préparé l’attaque. «Les Russes étaient environ 120 dans leur base tout près. Ils disposaient de 17 chars et quatre voitures blindées. Nous, nous avions neuf chars et trois voitures blindées, ainsi que 51 soldats d’infanterie», compte ce représentant du ministère de la Défense. «Le 30 mars, nous avons réussi à les acculer ici, sur ce petit chemin, et les avons décimés», se félicite-t-il.
Un champ de ruines
La route mène à Irpin. La petite ville cossue aux maisons d’architecte n’est plus qu’un champ de ruines. Le seul bruit qu’on entend est celui des oiseaux. La majorité de la population s’est enfuie. Boris et Volodymyr, 67 et 62 ans, sont venus constater les dégâts dans leurs maisons respectives. «Pendant toute la durée des combats et de l’occupation russe, je suis resté dans le sous-sol avec ma femme et nos deux filles», témoigne Boris. «Les Russes sont venus piller les maisons ; ils disaient chercher des soldats ukrainiens, mais ils ont surtout pris des bouteilles de champagne», grince cet officier de marine à la retraite, désignant des bouteilles vides jetées çà et là devant sa porte d’entrée.
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Il estime avoir échappé au pire: selon des témoignages recueillis par Le Figaro ainsi que des organismes de défense des droits humains, les soldats russes ont commis à Irpin et dans d’autres villes occupées des nombreuses exactions. À Boutcha, une ville toute proche, d’immenses charniers ont été découverts qui témoignent de crimes de guerre.
Aujourd’hui, la maison de Boris est inhabitable: alors, sa famille a déménagé chez des inconnus. «Ils ont fui au début du conflit. Notre présence préserve leur maison des pilleurs… C’est presque un service qu’on leur rend!», sourit-il.
Cela va prendre des dizaines d’années de déminer tout cela
Non loin, le sergent Dmytro et ses collègues tiennent un point de contrôle. «Attention où vous mettez les pieds! Cela va prendre des dizaines d’années de déminer tout cela», souffle-t-il. Équipés de bombes de peinture jaune, ses hommes marquent les objets explosifs laissés, souvent intentionnellement, par les Russes. Dans une maison, un obus s’est logé dans la salle à manger. Des grenades et une mine antichar ont été dissimulées dans le jardin. Soudain, un voisin alerte son équipe: Myroslav, le doyen de la faculté de droit de l’université de Kiev, a trouvé un cadavre devant chez son voisin. Les militaires érigent un marqueur improvisé: une branche d’arbre qu’ils plantent à côté, surmontée d’un tee-shirt rouge trouvé parmi les décombres.
«Nettoyer» la ville dévastée
Au détour d’une rue apparaît Ludmilla. Elle a 76 ans, elle est née à Irpin et jure qu’elle y mourra. La tête enveloppée dans un joli foulard, vêtue d’un long manteau et de chaussons en laine, elle ramasse les morceaux de métal et de tôle autour de sa maison. «Pendant que les Russes étaient là, je n’ai rien vu grâce au muret que mon fils venait de construire autour de chez moi. Mais j’ai tout entendu», raconte la petite dame aux gestes tremblants, mais assurés. Au début de la guerre, quand ses enfants ont fui, elle a refusé de les suivre. Aujourd’hui, seule sans eau ni électricité, elle se donne pour mission de «nettoyer» sa ville dévastée.
Un petit chien vient à elle, se met à aboyer: c’est le sien. Le dos voûté, elle le mène jusque chez elle à tout petits pas, ouvre le portail, l’invite à entrer. Ludmilla en profite pour prendre son bâton: la grand-mère ne peut guère marcher sans. Vite, avant que son chien ne ressorte, elle ferme le portail en ricanant, ravie de lui avoir joué un tour. Elle retourne au panier en plastique déformé, dans lequel elle empile d’autres bouts de métal. Il commence à neiger. Au milieu du chaos de cette cité fantôme, elle refuse d’être aidée: «Laissez-moi nettoyer. Qu’est-ce que je ferais, sinon? La seule chose qu’il me reste, c’est du temps.»
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Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel
EntretienMarina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.
Traduction Anna Koriagina
Michaël MélinardSophie JoubertLes cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.
Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.
La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.
Témoignages
« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »
De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.
Comment avez-vous créé ces ateliers ?
Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.
Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.
Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.
Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?
Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.
Pourquoi ?
Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.
Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?
Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.
« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »
Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.
Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.
En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.
Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.
Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante.
« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »
Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.
Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.
Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.
L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Guerre en UkrainecinéastescinémaTribunes pour la paix en Ukraine L'Humanité
Diplomatie. En Ukraine, le chemin vers la paix encore escarpé
ActuL’espoir soulevé par les négociations, qui se sont tenues en Turquie mardi, s’est rapidement estompé. La Russie souffle le froid après le chaud, tandis les Ukrainiens accusent Moscou de gagner du temps.
Vadim KamenkaEntre guerre et paix, les prises de position d’officiels russes alternent. Au sortir, mardi, de trois heures de négociations, les délégations ukrainienne et russe avaient évoqué des « discussions substantielles » et des avancées. Le représentant du Kremlin lors des rencontres diplomatiques réalisées en Turquie, Vladimir Medinski, avait fait état de propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord et qu’elles allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président ».
En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticableMoins de 24 heures plus tard, le ton apparaît bien moins optimiste. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, affirme mercredi : « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler des progrès et nous n’allons pas le faire. » Et il explique : « Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond » des sujets faisant l’objet des pourparlers, car « nous croyons que les négociations doivent se dérouler » discrètement. Et sur le possible sommet entre les deux présidents ukrainien et russe, Dmitri Peskov a précisé qu’il n’y avait « pas d’avancées ».
Geler le problème de la Crimée et du Donbass crée une zone grise, mais ouvre la possibilité d'un cessez-le-feu.
Les divers éléments révélés mardi en Turquie avaient surpris. Car la position russe depuis le début des rencontres avait été de s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait encore répété, lundi, lors d’une conférence de presse. « C’est un durcissement attendu de la rhétorique du Kremlin après les propos tenus hier (mardi – NDLR) par le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, qui ont suscité une vague de critiques notamment sur les réseaux sociaux. Au vu des enjeux, quelque chose qui ressemblerait à une défaite politique n’est pas une option pour Vladmir Poutine », analyse Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe sur Twitter.
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Ces nombreux revirements font-ils partie de la stratégie russe ? Après tout, Dmitri Peskov a également qualifié de « positif » le fait que la partie ukrainienne ait « enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit ». Pour de nombreux observateurs, il s’agit de tempérer l’emballement médiatique provoqué mardi, alors que sur le terrain aucune victoire symbolique n’a été obtenue. À part Kherson, aucune grande ville n’a été conquise par les Russes et la sécurisation des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk est, elle, jugée suffisante.
Malgré tout, il s’agit d’un premier tournant diplomatique. En révélant un certain nombre de points en discussion, les deux parties font état des marges de négociation possibles et des lignes rouges de chacun. La sortie de la Crimée et du Donbass du futur accord de paix est déjà fortement révélatrice d’un cadre possible. Le journal en ligne Kiev Independent confirme que « le plan comprenait une période de consultation de quinze ans sur le statut de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014, Peskov ayant déclaré qu’il était impossible de discuter de la Crimée car elle faisait “partie de la Russie, et la Constitution russe empêche de discuter du sort de toute région russe avec qui que ce soit d’autre” ».
Il en est de même pour l’Ukraine, qui devrait revoir sa Constitution pour évoquer la question du Donbass, du statut particulier et de la Crimée. « En gelant ce problème, ils créent une zone grise mais ouvrent la possibilité d’un cessez-le-feu. Sinon, l’ensemble des acteurs auraient été freinés par leur opinion publique. La pression sur le président ukrainien aurait été bien trop forte pour toute négociation. D’où ses sorties répétées sur un nécessaire référendum sur ces questions territoriales », rappelle une source diplomatique.
Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vieCôté russe, seul Vladimir Poutine tranchera la question d’une rencontre et d’un accord de paix. « Il faut être extrêmement prudent sur ces négociations. Elles peuvent s’avérer un espoir de résolution mais de forts antagonismes demeurent entre les deux principaux acteurs », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. L’une des principales demandes de la part de l’Ukraine, à Istanbul, consiste en un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. Kiev accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire », et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan. Mais le pays réclamerait son entrée dans l’Union européenne. « Cette revendication apparaît inacceptable. Car il existe une clause de défense mutuelle dans l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union européenne. Si un État membre est victime d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens. En gros, c’est accepter le principe de l’Otan sans y adhérer », évoque Francis Wurtz.
Un sommet Poutine-Zelensky presque actéSur le terrain, ces pourparlers apparaissent comme un gain de temps pour les deux parties. L’armée ukrainienne semble fortement touchée par cinq semaines de conflit. Plusieurs experts militaires et généraux estiment que la Russie a aussi besoin d’effectuer des rotations. Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un « repositionnement » et non d’un « vrai retrait ». Si le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait informé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », des frappes se sont poursuivies mercredi. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rappelé que « le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass ».
Dans le magazine Newsweek, des experts du renseignement américains reviennent sur la stratégie militaire russe, notant que, « aussi destructrice que soit la guerre en Ukraine, la Russie cause moins de dégâts et tue moins de civils qu’elle le pourrait ». Au lieu de cela, son objectif est de prendre suffisamment de territoire sur le terrain pour avoir quelque chose à négocier, tout en mettant le gouvernement ukrainien dans une position où il doit négocier.
RussieUkraineGuerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
La guerre des mots
ÉditorialLaurent MouloudEn période de guerre, toute déclaration d’intention doit être analysée avec précaution. Et il aurait été bien naïf de prendre au pied de la lettre les propos encourageants tenus à l’issue des pourparlers organisés à Istanbul. Les maigres espoirs de mardi – où le chef de la délégation russe faisait état de « discussions substantielles » et de propositions « claires » de l’Ukraine – ont été douchés dès mercredi. Changement de ton. Pour le porte-parole du Kremlin, l’échange n’aurait, en fait, donné lieu à rien de « très prometteur » ni à aucune « percée ». Souffler le chaud et le froid. Cette vieille méthode diplomatique vient rappeler que la guerre est aussi une guerre des mots, hautement psychologique, difficile à interpréter. Et que celle-ci prend une place centrale dans ce conflit.
Quelles que soient les intentions cachées de Vladimir Poutine, cette esquisse de dialogue acte, néanmoins, un premier virage après ce mois d’atrocités guerrières. De fait, la résistance inattendue des Ukrainiens, l’enlisement des affrontements et les sanctions économiques internationales obligent l’envahisseur russe à revoir officiellement sa stratégie. Et à faire mine – au moins en apparence – d’ouvrir une voie diplomatique. Cette rencontre a également permis aux Ukrainiens de proposer, pour la première fois, un cadre précis de discussion (neutralité du pays, pas de présence militaire étrangère, statut « non nucléaire »). Une base utile alors que chacun sait que, un jour ou l’autre, la sortie du conflit se jouera dans un processus de négociation.
Malheureusement, on n’en est pas encore là. L’inflexibilité du président russe sur le sort du port de Marioupol, où il refuse tout couloir humanitaire en dépit des appels d’Emmanuel Macron, et le bombardement incessant de Tcherniguiv montrent que le maître du Kremlin n’abandonnera pas le langage des armes facilement. Poutine, qui mise sur une partition de l’Ukraine, entend discuter en position de force. Notamment pour assurer son emprise sur l’est du pays et le pourtour de la mer d’Azov. Mais, face à ces ambitions guerrières de plus en plus contrariées, une pression diplomatique intense reste la meilleure des ripostes.
Guerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana
ReportageLa ville ukrainienne de Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, a été touchée. L’armée russe fait route vers les villages des bords de la mer Noire. Reportage
Pierre BarbanceyMykolaïv (Ukraine), envoyé spécial.
Les voitures passent en trombe, soulevant des nuages de poussière. Les toits sont chargés de valises ou de poussettes. Certains ont accroché un fanion blanc à leur antenne. D’autres ont apposé un panneau avec, écrit en russe, le mot « enfants » pour signifier qu’ils sont à bord. En roulant à contresens, on distingue néanmoins les visages fermés, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route. La veille, une pluie de roquettes s’est abattue sur la zone, comme pour baliser le terrain avant l’arrivée des tanks. Ils fuient l’avancée de l’armée russe. Celle-ci s’est déjà emparée de la ville de Kherson, à une trentaine de kilomètres, et progresse dans les villages environnants par le sud. Les soldats, eux, sont arrivés à Stanislav, le long de la côte.
© Alfred Yaghobzadeth
Lorsque nous arrivons, la petite bourgade d’Oleksandrivka, sur les rives du golfe de Dniprovska, paraît déserte. On ne voit pas âme qui vive. Le soleil est voilé. Un vent glacé balaie les bords de la mer Noire. Fausse impression de calme. Le hameau est secoué depuis des semaines par l’entrée des chars russes qui vont et viennent comme des fantômes mécaniques, tirent parfois et se retirent. Il arrive aussi que l’artillerie, à l’abri derrière une colline que l’on aperçoit au bout de la route, passe à l’action. Une école – qui était vide – a été touchée, son toit troué. L’immense drapeau bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, qui recouvrait la façade s’est décroché, laissant apparaître une mosaïque de la période soviétique. On distingue le visage de Lénine, une fusée, un Tupolev et un couple de jeunes gens, foulard rouge autour du cou.
D’un coup, un soldat apparaît, fusil en bandoulière. Aleksander, 48 ans, est ébéniste de métier. Il se retrouve sur le front sans l’avoir demandé. Il parle des combats contre les chars, les tirs de RPG (lance-roquettes) les obligeant à reculer et enfin un tir de l’artillerie ukrainienne bien ajusté qui les a détruits. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, un rictus le saisit et son visage se tord. Il rit. Un rire de souffrance et de démence. Un cri d’enfant perdu qui retourne à la bataille.
Perdues, Valentina, 70 ans, et Svetlana, 76 ans, le sont aussi. Dans leurs mains, des shrapnels (des éclats d’obus). Les hommes valides ont quitté le village. « Ça tire tous les jours et toutes les nuits, disent-elles à l’unisson. Ici, il n’y a pourtant pas de banderovtsi (du nom de l’ultranationaliste et collaborateur avec les nazis Stepan Bandera, dont se réclament des groupes d’extrême droite ukrainiens influents – NDLR). » Elles sont sorties de leur abri – « là où avant on entreposait les pommes de terre » – le temps d’une accalmie. « Il fait froid en bas. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas d’eau. Les Russes ont tout coupé. » Malgré la souffrance, elles trouvent le moyen de nous offrir des pommes…
« Ils ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv »
Une autre colonne russe a emprunté l’autoroute qui relie Kherson à la ville portuaire et industrielle de Mykolaïv. Cette cité considérée comme le verrou qui protège Odessa serait ainsi prise en étau. Elle est régulièrement la cible des missiles russes. Après plusieurs jours de répit, la nouvelle attaque a surpris mardi matin la population de cette cité d’un demi-million d’habitants. Une frappe a éventré l’imposant bâtiment de l’administration régionale, le déchirant en deux : quinze morts et des dizaines de blessés. Si les officiels ukrainiens ne parlent que de civils, certains corps étaient néanmoins vêtus de treillis. Peut-être des membres des brigades territoriales, particulièrement mobilisées, notamment sur les multiples checkpoints. Les Russes « ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv et ont décidé de me dire bonjour, de nous dire bonjour à tous », a ironisé sur sa page Facebook le gouverneur régional, Vitaly Kim, dont le bureau a été touché. La menace est pourtant sérieuse, amenant la population à respecter les consignes de sécurité et rentrer dans les abris lorsque les sirènes se mettent à retentir.
Guerre en UkraineUkraine Le Figaro
La Russie doit rendre des comptes pour les morts civils en Ukraine, affirme Trudeau
TERMINÉ : Fin du direct le 4 avril 2022 à 04:00
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a condamné les meurtres «choquants et horrifiants» de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, estimant que la Russie en porte la responsabilité.
«Nous condamnons fermement le meurtre de civils en Ukraine, restons mobilisés pour faire rendre des comptes au régime russe», a tweeté Trudeau. «Les responsables de ces attaques choquantes et horrifiantes seront amenés devant la justice», a-t-il ajouté.
Massacres de Boutcha : le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
«Un homme noirci par le feu s’est écroulé sur l’asphalte, les jambes encore dans l’habitacle. Peut-être, voyant les véhicules flamber les uns après les autres, avait-il freiné, ouvert sa portière et tenté de s’échapper, avant d’être abattu. Ou bien sa petite berline s’enflammait-elle déjà. Alors que sont disséminées autour des parties du corps réduites en cendres, lui ressemble à une statue d’ébène, les courbes de son corps parfaitement préservées. Dégorgeant de sa voiture, des coulées de métal ont eu le temps de s’étendre sur environ un mètre avant de se figer».
Lisez le récit complet de Margaux Benn, envoyée spéciale du Figaro en Ukraine.
Le pape se dit «disponible» pour aider au règlement de la guerre en Ukraine
Le pape François a exprimé dimanche sa «disponibilité» pour contribuer à faire taire les armes en Ukraine et s'est dit prêt à se rendre à Kiev, après avoir condamné une «guerre sacrilège» au lendemain de la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation.
«Je suis disponible», a déclaré le pape à bord de l'avion qui le ramenait à Rome au terme d'une visite-éclair à Malte. «Le Saint-Siège fait tout son possible» pour faciliter un règlement du conflit, a-t-il assuré, précisant toutefois ne pas avoir parlé directement avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit.
Il a confirmé qu'un déplacement à Kiev faisait partie des options. «Je ne sais pas s'il pourra avoir lieu, ni s'il serait utile», a-t-il cependant souligné.
François a part ailleurs affirmé qu'une rencontre avec le patriarche orthodoxe russe Kirill - qui soutient Vladimir Poutine et a justifié fin février l'intervention militaire russe - était toujours «à l'étude». «Nous y travaillons et nous pensons au Moyen-Orient pour le faire», a-t-il déclaré.
Lors d'une messe en plein air devant au moins 12.000 personnes dans la capitale La Valette dimanche matin, il avait dénoncé «la guerre sacrilège» déclenchée par la Russie dans une «Ukraine martyrisée».
La veille, il avait employé des mots particulièrement forts au sujet de Vladimir Poutine - sans le nommer - , qualifié de «puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes», qui «provoque et fomente des conflits».
>> Lire aussi : Le pape François hésite à s'envoler pour l'Ukraine
Sept morts et 34 blessés dans une frappe russe sur Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine
Sept personnes ont été tuées et 34 blessées dans une frappe russe dimanche sur un quartier d'habitation à Kharkiv, la grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé le parquet local.
«Les occupants russes ont bombardé des bâtiments résidentiels dans le quartier Slobodskyy de Kharkiv. Résultat, une dizaine de maisons et un dépôt de trolleybus ont été endommagés. Selon les informations préliminaires, sept personnes ont été tuées, 34 ont été blessées, dont trois enfants», a déclaré le service de presse du bureau du procureur de la région.
Pour Zelesnsky, les dirigeants russes sont responsables des «meurtres» et des «tortures» à Boutcha
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dimanche que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables des «meurtres» et des «tortures» à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev récemment reprise par les Ukrainiens où de nombreux civils ont été tués.
«Je veux que tous les dirigeants de la Fédération de Russie voient comment leurs ordres sont exécutés. Ce genre d'ordres (...). Et ils ont une responsabilité commune. Pour ces meurtres, pour ces tortures, pour les bras arrachés par des explosifs (...) Pour les balles tirées dans la nuque», a déclaré M. Zelensky, passant de l'ukrainien au russe, dans un message vidéo. Il a ajouté qu'un «mécanisme spécial» allait être créé pour enquêter sur tous les «crimes» russes en Ukraine.
Il a précisé qu'un «mécanisme spécial» allait être créé pour «enquêter sur tous les crimes des occupants dans notre pays et les poursuivre», ajoutant qu'il fonctionnerait sur la base du «travail commun d'experts nationaux et internationaux».
«Ce mécanisme aidera l'Ukraine et le monde à traduire en justice ceux qui ont déclenché ou participé de quelque manière que ce soit à cette terrible guerre contre le peuple ukrainien et aux crimes contre notre peuple», a expliqué le chef de l'Etat.
Un mort et trois blessés dans une frappe russe contre un hôpital dans l'est de l'Ukraine
Une personne a été tuée et trois blessées dimanche dans une frappe russe contre un hôpital à Roubijne, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï, sans fournir d'autres détails.
Cette localité située près de Lougansk, dans la région du Donbass, a déjà été à de nombreuses reprises la cible de bombardements depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Frappe russe à Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine : un mort, 14 blessés
Une personne a été tuée et 14 blessées dans une frappe russe à Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région Vitaliy Kim. Un adolescent de quinze ans, légèrement touché, figure parmi les personnes hospitalisées, a-t-il ajouté sur Telegram.
Une nouvelle manifestation réprimée dans une ville contrôlée par les Russes
Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Khakovka, une ville occupée du sud de l'Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Des habitants de cette localité située sur le Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine, ont entamé une «action pacifique» pour dire «non» aux «occupants», a raconté cette responsable sur Telegram. «Des explosions de grenades et des tirs de mitrailleuses ont été entendus» pendant ce rassemblement et il y a eu «des blessés» ainsi que des arrestations, a poursuivi Lioudmyla Denissova.
Non loin de là, à Kherson, des équipements militaires russes ont été déployés face à des personnes qui protestaient également contre l'occupation de leur ville, scandant notamment «Gloire à l'Ukraine !», a-t-elle encore dit, sans toutefois signaler d'incidents similaires.
Antonio Guterres demande une enquête indépendante
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit dimanche «profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha», dans la région de Kiev, où de nombreux corps ont été découverts après le départ des forces russes.
«Il est essentiel qu'une enquête indépendante permette de faire rendre des comptes» aux responsables, a-t-il ajouté dans un bref communiqué.
L'ONU s'interroge sur de «possibles crimes de guerre» à Boutcha
Les Nations unies ont estimé dimanche que la découverte de fosses communes à Boutcha en Ukraine après le retrait des forces russes soulevait de sérieuses questions quant à de «possibles crimes de guerre», soulignant l'importance de conserver toutes les preuves.
«Nous ne sommes pas encore en mesure de commenter directement les causes et les circonstances des décès de civils à Boutcha, mais ce que l'on sait à ce jour soulève clairement des questions sérieuses et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire», a déclaré le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.
«Choqué», le chef de l'ONU réclame de son côté une «enquête indépendante».
Olaf Scholz veut de nouvelles sanctions contre la Russie après des «crimes de guerre»
Le chancelier allemand Olaf Scholz a réclamé dimanche de nouvelles sanctions contre la Russie après la découverte de nombreux corps de civils ukrainiens à Boutcha, près de Kiev, des meurtres imputés à l'armée russe qu'il a qualifiés de «crimes de guerre».
«Nous déciderons de nouvelles mesures entre Alliés dans les prochains jours», a-t-il assuré lors d'une courte déclaration à la chancellerie. «Le président Poutine et ses soutiens en subiront les conséquences», a-t-il promis, assurant que «les meurtres de civils sont des crimes de guerre».
410 cadavres retrouvés au total dans la région de Kiev
Les corps sans vie de 410 civils ont pour le moment été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes par les forces ukrainiennes, a annoncé dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. «410 corps de civils morts ont été évacués des territoires libérés» autour de la capitale et «les experts médico-légaux en ont déjà examiné 140», a-t-elle dit, s'exprimant au cours d'une émission retransmise sur plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes.
Iryna Venediktova a laissé entendre qu'il y avait sans doute beaucoup d'autres cadavres qui n'avaient pas encore été récupérés en vue d'être expertisés. Parallèlement, des témoins sont recherchés dans la population locale et des preuves photo et vidéo sont rassemblées, a poursuivi la procureure.
Dans la seule ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes, ont affirmé les autorités ukrainiennes.
L'Espagne demande une enquête sur les «crimes de guerre» face aux «images insoutenables» en Ukraine
Le gouvernement espagnol s'est dit indigné dimanche par les «images insoutenables» de la ville ukrainienne de Boutcha, où de nombreux cadavres ont été découverts après le retrait des troupes russes, et a demandé une enquête pour «crimes de guerre».
«Les images insoutenables de Boutcha après le retrait des troupes russes nous indignent profondément. Toute ma solidarité avec les victimes de cette barbarie», a écrit sur Twitter le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares. «Les crimes de guerre doivent faire l'objet d'une enquête rapide et les responsables doivent être punis», a-t-il ajouté.
Boutcha: Boris Johnson qualifie de «crimes de guerre» les «attaques abjectes» contre des civils
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié dimanche de «crimes de guerre» les «attaques abjectes» de la Russie contre des civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, où de nombreux cadavres ont été découverts, promettant d'accroître les sanctions contre Moscou.
«Les attaques abjectes de la Russie contre des civils innocents à Irpin et Boutcha sont des preuves supplémentaires que (le président russe Vladimir) Poutine et son armée commettent des crimes de guerre en Ukraine», a déclaré le dirigeant dans un communiqué.
La Russie dément avoir tué des civils à Boutcha
Le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que ses forces n'avaient pas tué de civils à Boutcha, une ville proche de Kiev récemment reprise par les forces ukrainiennes. «Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes», a déclaré le ministère dans un communiqué.
Le ministère a ajouté que tous les habitants «avaient eu la possibilité de quitter librement» la localité «vers le nord», alors que les banlieues sud de la ville «étaient la cible de tirs des troupes ukrainiennes 24 heures sur 24». Le communiqué a en outre affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient «une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux». Il a assuré que toutes les unités militaires russes s'étaient retirées de Boutcha le 30 mars, au lendemain de l'annonce par la Russie qu'elle allait réduire de façon significative son activité dans le nord de l'Ukraine.
La population fuit Kramatorsk dans le Donbass par peur d'une offensive russe
Des centaines de personnes fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP. Ils étaient des centaines, femmes, enfants et personnes âgées, à prendre le train depuis la gare de cette ville sous contrôle du gouvernement de Kiev.
Le départ se faisait dans l'ordre, avec l'aide de volontaires sur place, mais dans un climat de tristesse, de résignation et pour beaucoup d'angoisse. La Russie a annoncé en fin de semaine vouloir «concentrer ses efforts sur la libération du Donbass», bassin minier de l'est de l'Ukraine où Kiev dit depuis craindre une aggravation de la situation.
Boutcha: «les autorités russes devront rendre des comptes», prévient Draghi
Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a dénoncé dimanche «les massacres de civils désarmés» en Ukraine et prévenu que «les autorités russes devront rendre des comptes».
«Les images des crimes commis à Boutcha et dans les autres zones libérées par l'armée ukrainienne nous laissent sans voix. La cruauté des massacres de civils désarmés est terrifiante et intolérable», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Les autorités russes devront (...) rendre des comptes».
Plus d'un demi-million de personnes sont retournées en Ukraine selon le gouvernement
Plus de 500.000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l'Intérieur.
«Au cours de la semaine écoulée, 144.000 personnes ont quitté l'Ukraine et 88.000 y sont arrivées. Au total (...), environ 537.000 de nos compatriotes sont rentrés en Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère, citant les données du Service national des frontières.
Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a de son côté recensé samedi 4.176.401 d'Ukrainiens partis pour l'étranger depuis le déclenchement, le 24 février, du conflit, soit 38.559 de plus qu'au précédent pointage la veille. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Zelensky accuse la Russie de commettre un «génocide» en Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un «génocide» en Ukraine pour éliminer «toute la nation», au lendemain de la découverte de nombreux corps dans les rues d'une ville près de Kiev après le départ des forces russes. «Oui, c'est un génocide. L'élimination de toute la nation et des gens, nous sommes citoyens d'Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s'agit de la destruction et de l'extermination de toutes ces nationalités», a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS.
L'Ukraine avait déjà accusé l'armée russe d'avoir commis un «massacre délibéré» de civils à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev, ainsi que d'autres «horreurs» dans les régions désormais «libérées de l'envahisseur», qui ont déclenché l'indignation des Occidentaux et des appels à des sanctions supplémentaires contre Moscou.
Boutcha: «Les autorités russes devront répondre de ces crimes», affirme Macron sur Twitter
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé dimanche les images «insoutenables» provenant de la ville ukrainienne de Boutcha où de nombreux cadavres ont été découverts, affirmant que «les autorités russes devront répondre de ces crimes».
«Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables», a écrit le chef de l'Etat sur Twitter, dénonçant: «dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés».
>> Lire aussi : le témoignage d’un prêtre historien français en Ukraine : «Avant de prouver d'éventuels crimes de guerre, nous voulons sauver le témoignage des victimes»
Boutcha: l'Otan dénonce des actes «horribles» et «absolument inacceptables» contre les civils
Les meurtres de civils imputés à l'armée russe à Boutcha, près de Kiev, sont «horribles», a déclaré dimanche le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, dénonçant une «brutalité inédite en Europe depuis des décennies».
«Il est absolument inacceptable que des civils soient pris pour cibles et tués, et cela souligne l'importance de mettre fin à cette guerre», a-t-il dit sur la chaîne américaine CNN.
Interrogé sur le départ des forces russes de la région de Kiev, que les forces ukrainiennes ont dit avoir repris, il s'est montré prudent: «Nous ne devons pas être trop optimistes» car «nous redoutons une potentielle augmentation des attaques, notamment dans le Sud et l'Est».
Boutcha: «un coup de poing à l'estomac», «cela doit s'arrêter», dit Blinken
Les violences imputées aux forces russes à Boutcha, dans la région de Kiev, sont «un coup de poing à l'estomac», «cela doit s'arrêter», a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
«Nous ne pouvons pas normaliser cela. C'est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l'Ukraine se poursuit», a-t-il dit sur la chaîne CNN, réaffirmant que les États-Unis contribuaient à «documenter» d'éventuels «crimes de guerre» pour que leurs responsables «rendent des comptes».
57 corps dans une fosse commune à Boutcha
Les corps de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, ville de la région de Kiev reprise cette semaine par les forces ukrainiennes, a déclaré dimanche Serhii Kaplytchny, le chef des secours locaux, en montrant à l'AFP ce site.
Une dizaine de cadavres étaient visibles, certains seulement partiellement inhumés. «Ici, dans cette longue tombe, 57 personnes sont enterrées», a dit Serhii Kaplytchnyi, qui organisait la récupération des corps. Plusieurs étaient dans des sacs mortuaires noirs, d'autres portaient des vêtements civils.
Boutcha: la France «condamne avec la plus grande fermeté», selon le chef de la diplomatie
Le ministre français des Affaires étrangères a condamné dimanche «avec la plus grande fermeté» les actes commis par l'armée russe contre des civils dans plusieurs villes ukrainiennes, notamment à Boutcha, et appelé à ce que «leurs responsables soient jugés et condamnés».
«J'ai pris connaissance des informations faisant état d'exactions massives commises par les forces russes dans des villes ukrainiennes qu'elles occupaient ces dernières semaines, en particulier dans la localité de Bucha (Boutcha, NDLR). Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s'ils sont confirmés, de crimes de guerre», a déclaré le ministre Jean-Yves Le Drian dans un communiqué transmis à l'AFP.
«Nous travaillerons, en lien avec nos partenaires, les autorités ukrainiennes et les juridictions internationales compétentes, notamment la Cour pénale internationale, pour que ces actes ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés», a-t-il ajouté.
Sanctions: pour le Kremlin, il est «impossible» d'isoler la Russie dans le monde contemporain
Le Kremlin a jugé dimanche «impossible» d'isoler la Russie dans le monde contemporain, au moment où le pays est visé par une série de sanctions occidentales sans précédent en raison de son intervention militaire en Ukraine.
«Il ne peut être aucun isolement de la Russie, c'est technologiquement impossible dans le monde contemporain», a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes. «La Russie-même est bien plus grande que l'Europe», a-t-il ajouté.
Les sanctions internationales ne cessent de se multiplier contre la Russie depuis le début de son opération militaire en Ukraine le 24 février.
«Mais tôt ou tard, nous devrons établir un dialogue, que quelqu'un outre-Atlantique le souhaite ou non», a souligné Dmitri Peskov. Il a par ailleurs rappelé que le président russe Vladimir Poutine n'a «jamais refusé de rencontrer» son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour trouver une solution visant à mettre fin aux hostilités en Ukraine.
«Hypothétiquement, une telle rencontre est possible», a estimé Dmitri Peskov, tout en soulignant que les délégations russe et ukrainienne participant aux négociations de paix doivent d'abord élaborer un accord «concret» censé normaliser les relations entre les deux pays. «Non pas un nombre d'idées, mais un document écrit concret», a-t-il insisté.
Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, a estimé plus tôt dans la journée qu'il était très tôt pour l'heure d'organiser une rencontre entre MM. Poutine et Zelensky.
Berlin dénonce «un terrible crime de guerre» à Boutcha, veut que les auteurs «rendent des comptes» et plus de sanctions contre la Russie
«Les auteurs de ces crimes et leurs commanditaires doivent rendre des comptes», a déclaré le chancelier allemand Olaf Schoz ce dimanche suite à la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine, réclamant notamment que des organisations internationales aient accès à la région pour «documenter ces atrocités».
Plus tôt dans la journée, le vice-chancelier et ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, a également dénoncé dimanche un «terrible crime de guerre» perpétré à Boutcha, en Ukraine, et a souhaité que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l'UE contre la Russie.
«Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse», a affirmé l'écologiste au journal allemand Bild, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville au Nord-Ouest de Kiev, reprise aux Russes. «Je pense qu'un renforcement des sanctions est indiqué. C'est ce que nous préparons avec nos partenaires de l'UE», a-t-il ajouté.
Ukraine: le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius tué à Marioupol
Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, 45 ans, a été tué en tentant de quitter Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine assiégée par les forces russes, a annoncé dimanche l'armée ukrainienne. «Les occupants russes ont tué le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, auteur du documentaire ''Mariupolis'', alors qu'il tentait de quitter Marioupol», a indiqué sur Twitter l'agence de presse du ministère ukrainien de la Défense.
La mort du documentariste a également été annoncée par le réalisateur russe Vitali Manski, fondateur du respecté festival moscovite Artdocfest auquel Mantas Kvedaravicius avait déjà été convié. Il «a été tué aujourd'hui à Marioupol, caméra à la main, dans cette guerre merdique du mal contre le monde entier», a écrit Vitali Manski sur Facebook.
Sur Twitter, le ministère lituanien des Affaires étrangères s'est dit «choqué» par l'annonce de sa mort. «Il a été tué à Marioupol, où il documentait les atrocités de guerre de la Russie. Son précédent film, Mariupolis (2016), racontait l'histoire d'une ville assiégée avec une forte volonté de vivre», poursuit le message de la diplomatie lituanienne.
Né en 1976, Mantas Kvedaravicius s'était fait connaître avec «Mariupolis», tourné à Marioupol et présenté pour la première fois au Festival international du film de Berlin en 2016.
À Malte, le pape condamne à nouveau la «guerre sacrilège» en Ukraine
Le pape François a de nouveau condamné dimanche à Malte «la guerre sacrilège» en Ukraine «martyrisée», quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation.
«Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l'Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège», a déclaré le pape à l'issue d'une messe en plein air devant au moins 12.000 personnes dans la capitale La Valette.
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Samedi, François avait fustigé l'invasion russe, évoquant «quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes», qui «provoque et fomente des conflits».
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Ukraine: près de 4,2 millions de réfugiés
Près de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, et environ 40.000 de plus sont arrivés dans les dernières 24h, selon les chiffres de l'ONU.
Le Haut-commissariat aux réfugiés recensait exactement 4.176.401 réfugiés ukrainiens samedi en milieu de journée. Ce sont 38.559 de plus que lors du précédent pointage vendredi.
L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.
Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.
Cadavres à Boutcha: l'Ukraine dénonce un «massacre délibéré»
«Le massacre de Boutcha était délibéré», a dénoncé dimanche le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville au Nord-Ouest de Kiev, tout juste reprise à l'armée russe.
«Le massacre de Boutcha était délibéré. Les Russes veulent éliminer autant d'Ukrainiens qu'ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT», a-t-il écrit sur Twitter.
Onze maires et dirigeants locaux «enlevés» par les Russes, selon l'Ukraine
Onze maires et dirigeants d'administrations locales d'Ukraine sont toujours en captivité après avoir été enlevés par les troupes russes, a annoncé dimanche la vice-remière ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. «À ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité», a-t-elle déclaré dans un message vidéo publié sur son compte Telegram. «Nous en informons le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'ONU, toutes les organisations possible comme pour les autres civils disparus», a-t-elle ajouté en demandant «à tous de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour leur retour».
Elle a par ailleurs annoncé que la responsable du village de Motyjine, à l'ouest de Kiev, «a été tuée en captivité» par les troupes russes. L'enlèvement d'Olga Soukhenko et son mari, également retrouvé mort samedi, avait été annoncé le 26 mars par le parquet ukrainien.
Les annonces d'enlèvements de plusieurs maires de localités ukrainiennes, dans les territoires occupés par l'armée russe depuis le début de son invasion le 24 février, ont provoqué les condamnations de l'Union européenne. L'un d'eux, le maire de Melitopol (Sud), avait été libéré en échange de plusieurs soldats russes.
Dans un rapport, l'ONG Human Rights Watch a de son côté affirmé dimanche avoir documenté plusieurs cas de potentiels crimes de guerre des troupes russes dans les territoires ukrainiens occupés, notamment un viol répété et plusieurs exécutions sommaires.
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Charles Michel dénonce les «atrocités» de l'armée russe et réclame plus de sanctions
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a accusé dimanche l'armée russe d'avoir commis des «atrocités» dans la région de Kiev, réclamant plus de sanctions à l'encontre de Moscou.
«Choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l'armée russe dans la région libérée de Kiev», a écrit Charles Michel sur Twitter, en mentionnant le hashtag «#BuchaMassacre», du nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes, où près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes.
«L'UE aide l'Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales», a précisé le président du Conseil européen.
Londres réclame une enquête pour crimes de guerre
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a dénoncé dimanche les «actes révoltants» commis par l'armée russe contre des civils en Ukraine, notamment à Irpin et Boutcha dans la région de Kiev, réclamant une «enquête pour crimes de guerre».
«Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d'invasions dans des villes comme Irpin et Boutcha», a déclaré Liz Truss dans un communiqué. Ces «attaques indiscriminées contre des civils innocents» doivent faire l'objet d'une «enquête pour crimes de guerre», a-t-elle ajouté.
Des dépôts de carburants détruits à Odessa
La Russie déclare avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburants dans la région d’Odessa. «Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d'Odessa», indiqué depuis Moscou le ministère russe de la Défense dans son point quotidien.
Ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes dans la direction de la ville de Mykolaïv, plus à l'est, a-t-il précisé.
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Le chef de la diplomatie grecque se rend à Odessa
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, se déplace aujourd’hui à Odessa, le grand port ukrainien sur la Mer Noire bombardé dimanche matin par les forces russes.
«Le ministre arrivera très bientôt à Odessa. Il apporte de l'aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville», et compte discuter avec eux de «la création d'un mécanisme permanent de distribution d'aide humanitaire». Nikos Dendias rencontrera également des membres de la communauté grecque de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine et compte y rouvrir le consulat grec.
Le ministre avait annoncé en mars son intention de se rendre, avec de l'aide humanitaire, à Marioupol (sud-est), qui compte la plus importante communauté grecque du pays.Mais l'acharnement des forces russes sur ce port stratégique de la Mer d'Azov ont empêché ce voyage.
Un haut responsable de l’ONU à Moscou aujourd’hui
Un haut responsable de l'ONU, le Britannique Martin Griffiths, va tenter d'obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine, où de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région dévastée de Kiev, reprise aux Russes par les Ukrainiens, et une série d'explosions entendues dans le port stratégique d'Odessa.
Vendredi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a donné pour mission à Martin Griffiths, de « rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine ». Jusqu’à présent, la Russie refusait toute visite d’un haut responsable de l’ONU ayant l’Ukraine pour sujet principal. Martin Griffiths a prévu de se rendre à Kiev dans la foulée.
Une série d'explosions entendues à Odessa
Une série d'explosions ont été entendues dimanche matin à Odessa, principal port de l'Ukraine, sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays. Elles ont envoyé au moins trois colonnes de fumée noire et des flammes visibles, apparemment dans une zone industrielle.
Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, a écrit sur son compte Telegram: «Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres».
Il s'agit d'une attaque de roquettes qui n'a pas fait de victime, a affirmé dans un communiqué un officier du commandement régional Sud, Vladislav Nazarov.
Cette ville historique présente un caractère stratégique: dotée du plus grand port du pays, elle permet l'accès à la mer Noire au reste de l'Ukraine. Elle a jusqu'à présent été relativement épargnée par les combats.
Toute la côte orientale, de la presqu'île de la Crimée, annexée par Moscou en 2014, jusqu'aux républiques séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk dans la région du Donbass, est occupée par les forces russes, exception faite d'une partie de la ville de Marioupol, où elles se heurtent à la résistance de l'armée ukrainienne.
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Les États baltes ont cessé d'importer du gaz russe
Les États baltes ont cessé d'importer du gaz naturel russe qui «n'est plus acheminé vers la Lettonie, l'Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril», a indiqué samedi le dirigeant de l'entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. «Il y a des années, mon pays a pris des décisions qui nous permettent aujourd'hui de rompre sans peine les liens énergétiques avec l'agresseur», a expliqué Uldis Bariss, PDG de Conexus Baltic Grid à la radio lettone.
«Si nous pouvons le faire, le reste de l'Europe peut le faire aussi !», a-t-il affirmé. Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie. Sur Twitter, le président lituanien Gitanas Nauseda a également appelé le reste de l'Union européenne à suivre l'exemple des pays baltes: «À partir de ce mois-ci, plus de gaz russe en Lituanie», a-t-il déclaré.
Les États-Unis ont interdit l'importation de pétrole et de gaz russes après l'invasion de l'Ukraine, mais pas l'UE qui s'approvisionnait en Russie à hauteur de 40 % environ en 2021. L'annonce jeudi par Moscou d'obliger les acheteurs de pays «inamicaux» à payer le gaz russe en roubles depuis des comptes en Russie pourrait cependant changé la donne.
L'Allemagne, particulièrement dépendante du gaz russe, a indiqué vendredi vouloir analyser les conséquences concrètes de ce décret du Kremlin, destiné avant tout à soutenir le rouble. Berlin, comme les autres pays de l'UE, refuse tout versement en roubles à Moscou.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
S'exprimant dans une émission télévisée, David Arakhamia a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. «La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée», annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia.
Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait «très probablement» en Turquie.
Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, «nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine» vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé. «Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul», a noté David Arakhamia.
Depuis le début, le 24 février, de l'invasion de l'Ukraine, Zelensky n'a cessé de réclamer des entretiens en tête-à-tête avec Poutine. Le négociateur ukrainien a souligné que Moscou avait convenu, au cours des pourparlers, qu'un référendum sur la neutralité de l'Ukraine serait «la seule façon de sortir de cette situation». Si les Ukrainiens ne donnent pas leur accord à un tel statut, «nous reviendrons soit à un état de guerre, peut-être, soit à de nouvelles négociations».
Le Kremlin a insisté sur le fait que l'Ukraine devait renoncer à entrer dans l'Otan et opter pour la neutralité.
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L'Ukraine assure que toute la région de Kiev a été «libérée»
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. Les localités d'«Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur», a affirmé Ganna Maliar sur Facebook. Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l'invasion russe
Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février.
Au moins 200 des habitants de cette petite cité de la banlieue nord-ouest de la capitale ont été tués depuis le début de l'invasion russe, a affirmé mercredi son maire Oleksandre Markouchine.
Des opérations de déminage y étaient toujours en cours samedi, ont déclaré les services d'urgence, selon lesquels 643 engins explosifs y ont été désactivés depuis qu'elle est retombée aux mains des Ukrainiens.
Et une équipe de l'AFP a pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment «libérée» et qui avait été inaccessible à la presse pendant presque un mois.
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Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» dans cette ville également aux portes nord-ouest de Kiev, a déclaré le même jour à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk.
Un journaliste de l'AFP y a vu samedi les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue.
Gostomel, elle aussi au nord-ouest de la capitale, accueille quant à elle l'aéroport militaire d'Antonov, qui avait été attaqué par les forces russes le 25 février, au lendemain du début de leur offensive en Ukraine.
L'objectif de ce «retrait rapide» des troupes russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, est un redéploiement de ces soldats vers l'est et le sud, a estimé samedi le gouvernement ukrainien.
En Suisse, des milliers de manifestants contre la guerre en Ukraine
Des milliers personnes ont manifesté samedi à Bern, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine.
Ils étaient environ 10.000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l'Ukraine et de l'arc-en-ciel du mouvement pacifiste.
Un signal fort selon Benoit Gaillard, un responsable de l'union des syndicats suisses: «On a réussi à montrer que cette guerre ne laisse personne indifférent même après bientôt 40 jours de conflit».
La Suisse ne fait pas partie de l'Union européenne et a une longue tradition de neutralité. Le pays s'est néanmoins aligné sur les sanctions décidées par l'UE contre des personnalités russes. La Suisse a déclaré le mois dernier qu'elle avait gelé l'équivalent de 5,75 milliards de francs suisses (6,2 milliards de dollars) d'actifs russes depuis le début de l'invasion. Mais Kiev a fait pression sur la Suisse, prisée des grandes fortunes russes, pour qu'elle en fasse plus.
Calais: deux sénateurs appellent à étendre la protection temporaire au-delà des Ukrainiens
Deux sénateurs écologistes ont appelé samedi, après une visite de campements de migrants et lieux de rétention à Calais, à élargir au-delà des Ukrainiens le mécanisme de protection temporaire afin de mettre fin à une politique d'immigration «absurde et inefficace» selon eux.
«On est pour un accueil inconditionnel» des étrangers en France, «et on s'est rendu compte avec l'accueil des Ukrainiens que c'était possible de le mettre en place», a souligné Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère.
Il a déploré la politique migratoire actuelle «inefficiente», qui détourne les moyens de la police aux frontière vers la «course aux migrants», au «détriment du travail sur le terrorisme, ou le trafic de drogue».
Ukraine: près de 300 personnes ont dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, près de Kiev
Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev théâtre de féroces combats qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk. «À Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes», car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone M. Fedorouk.
Plus tôt dans la journée, les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements de civils étaient alignés samedi dans une rue de Boutcha, a constaté sur place un journaliste de l'AFP. L'un des hommes avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.
Seize de la vingtaine de cadavres découverts dans une rue de Boucha se trouvaient sur le trottoir ou sur le bord du trottoir. Trois étaient au milieu de la chaussée et un autre dans la cour d'une maison. Un passeport ukrainien ouvert reposait sur le sol à côté de la personne qui avait les mains attachées derrière le dos avec un morceau de tissu blanc. Tous les hommes morts portaient des manteaux d'hiver, des vestes ou des hauts de survêtement, des jeans ou des bas de jogging et des baskets ou des bottes. Deux d'entre eux gisaient près de bicyclettes, un autre à côté d'une voiture abandonnée.
Russie: plus de 200 arrestations lors des protestations contre le conflit en Ukraine
Plus de 200 personnes ont été arrêtées samedi en Russie pour des actions de protestation contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays. Au moins 211 personnes ont été arrêtées durant des manifestations dans 17 villes russes, a précisé l'ONG dans un communiqué.
Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, et plus d'une vingtaine de personnes ont été arrêtées, selon le journaliste de l'AFP.
Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.
Le sit-in contre l'opération militaire russe en Ukraine a été annoncé sur les réseaux sociaux pour samedi par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (Extrême-Orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.
Le Pape fustige les actes de «quelque puissant» enfermé dans des «intérêts nationalistes»
«Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits», a lancé le souverain pontife lors de son premier discours, devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel de La Valette.
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«Nous pensions que les invasions d'autres pays, les violents combats urbains et les menaces atomiques étaient de sombres souvenirs d'un passé lointain. Mais le vent glacial de la guerre, qui n'apporte que mort, destruction et haine, s'est abattu avec violence sur la vie de beaucoup de personnes».
Le pape de 85 ans a également dénoncé les «séductions de l'autocratie», les «nouveaux impérialismes» et «l'agressivité généralisée», ciblant ceux «qui avancent pour leur propre compte, à la recherche d'espaces et de zones d'influence». Évoquant les «réfugiés de l'Ukraine martyrisée», il a par ailleurs appelé à «des réponses globales et partagées» face à «l'élargissement de l'urgence migratoire», alors que des millions de personnes affluent en Europe.
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Carla Del Ponte appelle à un mandat d'arrêt contre Poutine pour crime de guerre
L'ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à émettre rapidement un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.
«Poutine est un criminel de guerre», affirme la juriste qui s'est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l'ex-Yougoslavie, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps.
L'émission d'un mandat d'arrêt international est nécessaire pour faire porter à Vladimir Poutine et à d'autres dirigeants russes la responsabilité des crimes commis en Ukraine depuis son invasion par l'armée russe le 24 février, souligne la magistrate suisse aujourd'hui âgée de 75 ans.
Pour Carla Del Ponte, l'émission d'un mandat d'arrêt est le signal qu'un «travail d'investigation a été mené. C'est le seul instrument qui existe permettant d'arrêter l'auteur d'un crime de guerre et de le porter devant la justice internationale, affirme-t-elle au Temps. L'émission d'un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté; s'il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu'il a de nombreux États contre lui.».
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Des arrestations lors dune manifestation contre le conflit en Ukraine
«Non à la guerre en Ukraine!», a crié une jeune femme, participant à un sit-in contre l'offensive russe en Ukraine au parc Zariadié de Moscou. Comme une vingtaine d’autres personnes, la jeune femme a été interpellée par la police. Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.
Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, selon le journaliste de l'AFP.
Le sit-in a été annoncé sur les réseaux sociaux par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (extrême orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny. «La Russie mérite la paix, la démocratie et la prospérité», ont-ils écrit.
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Przemysl, près de l'Ukraine,«capitale mondiale du bénévolat», selon son maire
D'habitude somnolente, Przemysl, une jolie petite ville polonaise de 60.000 habitants située à la frontière avec l'Ukraine, a accueilli depuis un mois 800.000 réfugiés qui fuyaient les bombes russes, devenant, selon son maire, «la capitale mondiale du bénévolat».
À son sommet, «la vague migratoire a atteint jusqu'à environ 55.000 réfugiés par jour. C'est à peu près la population de notre ville», explique à l'AFP, Wojciech Bakun, «C'est par Przemysl qu'est passé le plus grand nombre de réfugiés. On est devenu pour eux la porte d'entrée en Pologne, en Europe».
«Mais malgré toute cette foule pas une seule personne n'est restée sans un repas chaud, une boisson chaude, des provisions pour le voyage» ou un endroit pour se reposer, ajoute-t-il. «La priorité numéro un était de ne laisser personne à la frontière, surtout en cette période où les températures descendaient très bas».
Le photographe Maks Levine retrouvé mort près de Kiev
Un photographe et documentaliste ukrainien chevronné, Maks Levine, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort après le retrait de troupes russes d'un territoire proche de Kiev, a annoncé la présidence ukrainienne.
«Il a disparu dans la zone des hostilités le 13 mars dans la région de Kiev. Le 1er avril, son corps a été retrouvé près du village de Gouta Mejyguirska», à quelques dizaines de kilomètres au Nord de la capitale, a indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak. Selon l'ONG ukrainienne citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste «non armé» aurait été atteint par «deux tirs» de militaires russes.
Maks Levine, âgé de 40 ans et père de quatre fils, a collaboré avec nombre de médias ukrainiens et internationaux.
Kiev annonce un «retrait rapide» des forces russes du nord du pays
Les forces russes opèrent un «retrait rapide» des régions de Kiev et Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, et ont pour objectif de «prendre pied dans l’est et le sud», a estimé un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.
«Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv [...], il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire: se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante», a-t-il écrit sur la messagerie Telegram.
Il s'agit de «se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés (non seulement dans les régions de Donetsk et Lougansk) et y prendre pied de façon puissante». L'objectif de Moscou est de «prendre pied dans l’est et le sud et de dicter durement ses conditions».
«Nous ne pouvons certainement pas nous passer d'armes lourdes si nous voulons débloquer l’est et Kherson (région du sud, NDLR) et repousser les Russes le plus loin possible»
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De nouveaux bombardements à l’est et au Sud de l’Ukraine ce samedi matin
Alors qu’une trêve était espérée, les bombardements ont repris cette nuit et ce samedi matin à l’est et au sud de l’Ukraine.
Les frappes ont touché des quartiers résidentiels à Kharkiv (est), selon la présidence citant les autorités régionales, mais aussi des infrastructures à Dnipro (centre) selon le gouverneur régional, ou encore des localités dans les régions de Donetsk et Lougansk (est), ainsi que Kherson (sud).
Des bombardements ont aussi atteint des infrastructures à Krementchouk, au centre, siège de la plus grande raffinerie de pétrole ukrainienne, a indiqué la présidence ukrainienne, tandis que le ministère russe de la Défense annonçait samedi matin avoir détruit avec «des armes de haute précision» des dépôts d'essence et de carburant diesel de la raffinerie. Ces dépôts servaient à fournir du carburant aux forces ukrainiennes dans le centre et dans l'est du pays, selon un communiqué du ministère.
Des «missiles russes de haute précision» ont également mis hors service deux aérodromes militaires des régions de Poltava et Dnipropetrovsk (centre), selon la même source. À Kharkiv, les bombardements se poursuivaient samedi matin par intermittence, en particulier sur le district de Saltivka, un quartier déjà en grande partie détruit et déserté par ses habitants, hormis quelques réfugiés dans les caves.
Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques
Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts.
«À coups de lettres, de coups de fil menaçants et de procès, les oligarques russes, aidés par de grands cabinets d’avocats anglais, empêchent depuis des années la publication de nombreux articles sur eux dans les journaux. Ces entraves à la liberté d’expression doivent cesser», témoignait Catherine Bolton la semaine passée, devant la commission parlementaire des affaires étrangères. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine bouleverse le climat politique.
» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques
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Le géant hôtelier Accor reste ouvert en Russie, mais «ne paie pas d'impôts»
Le groupe hôtelier français Accor continue d'opérer en Ukraine comme en Russie, parce qu'il y rend des services «extrêmement précieux voire indispensables», a défendu son PDG Sébastien Bazin sur la radio France Inter, ajoutant ne pas contribuer à l'effort de guerre russe car il ne «paie pas d'impôts» en Russie.
«Je ne gagne pas d'argent là-bas, donc personne ne peut me dire que je finance la guerre, a-t-il exposé. Je ne paie pas d'impôts parce que j'y perds de l'argent, on est à 32% de taux d'occupation alors qu'on commence à gagner de l'argent à 55%».
«On est présent dans les moments difficiles partout dans le monde, Accor n'a jamais en 50 ans fermé d'hôtel dans une zone de conflit, a-t-il expliqué. Les collaborateurs, c'est la seule chose à laquelle je tiens, s'ils ne sont pas là on ne peut pas fonctionner. J'en ai 3800 en Russie dans 55 hôtels dont je ne suis pas propriétaire mais gestionnaire et donc responsable de ces collaborateurs».
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture… tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal cherche quelque chose à ajouter.
Que dire de plus? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois? «C'est vraiment terrifiant: les guirlandes de Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas.»
» LIRE NOTRE REPORTAGE - Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
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«Les militaires russes se précipitent sur Kharkiv», alerte Volodymyr Zelensky
Dans une allocution télévisée, le président ukrainien s’est dit inquiet suite au renforcement de l'offensive russe à l’est du pays. «Les militaires Russes se précipitent sur Kharkiv, a-t-il déclaré. La situation reste extrêmement difficile dans notre pays.» En effet, le 26 mars dernier, le Kremlin avait annoncé concentrer ses forces sur l’est et le Donbass. «Nous utiliserons toutes les opportunités internes et externes à notre disposition», a conclu Volodymyr Zelensky.
Une petite ville bretonne se mobilise pour accueillir les employées ukrainiennes de l'entreprise locale
Quessoy a des allures de havre de paix sous le soleil du printemps. Ses bâtisses en granit, son centre historique animé de petits commerces, l'école primaire face à l'église et la mairie donnent à la commune de 2000 âmes un décor de carte postale. Loin, très loin des rigueurs de l'hiver en Ukraine et des horreurs de la guerre.
Irina Kovalenko semble à son aise dans ce bourg au cœur de la campagne armoricaine verdoyante. Apprêtée et vêtue d'un tailleur, cette élégante mère de famille s'apprête à rencontrer le maire de Quessoy pour faire le point sur leur installation. Elle est arrivée d'Ukraine le 10 mars avec soixante de ses compatriotes.
Parmi eux, des nourrissons, des enfants, des personnes âgées et une trentaine de femmes. Toutes sont des salariées, ou des épouses de salariés de la Soka, une entreprise minière de Quessoy qui possède une usine en Ukraine. La PME a fait le choix de les rapatrier en urgence, à l'exception des hommes restés sur place comme l'exige la loi martiale.
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La guerre en Ukraine menace-t-elle l’équilibre alimentaire mondial ?
À mesure que la guerre en Ukraine s’enlise, les alertes sur les risques d’une crise alimentaire se multiplient. Des tensions sociales commencent à se faire sentir dans les pays les plus exposés, surtout en Afrique. La situation était déjà difficile avant le conflit à cause de la pandémie et de mauvaises conditions météo qui ont limité les récoltes. L’envolée des prix des matières premières agricoles entamée en juillet 2020, alimentée aussi par la hausse du pétrole, s’est nettement amplifiée depuis le début de l’offensive.
Et pour cause: l’Ukraine, avec son grenier à blé de la mer Noire, et la Russie pèsent lourd sur l’échiquier agricole mondial. À eux deux, ils pèsent 30 % des exportations mondiales de blé et 17 % pour le maïs. L’Ukraine est le quatrième exportateur de blé et de maïs et le premier pour l’huile de tournesol. «L’Ukraine est systémique pour l’équilibre alimentaire mondial», résume l’Élysée.
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La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?
Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?
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Les négociations entre l’Ukraine et la Russie sous haute-tension
Après l’attaque aérienne sur un réservoir de pétrole, entraînant un important incendie, la Russie a accusé l’Ukraine d’entériner les négociations en cours depuis plusieurs semaines. «Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé», a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski sur Telegram. Les belligérants ont par ailleurs procédé à un échange de 86 prisonniers dont une quinzaine de femmes, a indiqué Kiev.
Mais l'Ukraine attend toujours une «réponse aux propositions qui ont été faites à Istanbul» en début de semaine, a déclaré Dmytro Kouleba. Kiev avait accepté la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par un accord international avec d'autres pays face à la Russie.
L'Ukraine proposait par ailleurs que la question de la Crimée et du Donbass, dont Moscou veut lui faire reconnaître la perte, fasse l'objet de négociations ultérieures. En fonction de sa réponse, «on pourra comprendre si la Russie continue de parler la langue des ultimatums» ou si elle a adopté une approche plus constructive, a estimé Dmytro Kouleba.
De son côté, Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, s'est rendue à Kiev et a assuré le Parlement ukrainien, réuni en session extraordinaire, du soutien des institutions européennes. «Nous vous aiderons à reconstruire vos villes [...] lorsque cette guerre illégale, non provoquée et inutile sera finie», a déclaré la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.
Dans le même temps, le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé qu'un ballet «héroïque» serait présenté ce soir en soutien de «l'opération militaire russe» en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février.
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L’ONU appelle à un «cessez-le-feu humanitaire»
Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, se rendra à Moscou afin d'essayer d'obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine.
Cinq jours plus tôt, le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Gueterres, a déclaré : «Je lance donc un appel pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat, afin de permettre des progrès dans des négociations politiques sérieuses, […] Une cessation des hostilités permettra l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle et permettra aux civils de se déplacer en toute sécurité. Cela sauvera des vies, préviendra les souffrances et protégera les civils».
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«Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays», Volodymyr Zelensky appelle les États-Unis à «donner des missiles»
«Donnez-nous des missiles. Donnez-nous des avions, a plaidé le président ukrainien sur Fox News. Vous ne pouvez pas nous donner des F-18 ou des F-19 ou tout ce que vous avez ? Donnez-nous les vieux avions soviétiques. C'est tout... Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays avec».
La demande a été entendue par les États-Unis, qui ont annoncé jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de missiles guidés par laser, des drones «kamikazes» Switchblade, ainsi que des drones légers de type Puma.
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«Les États-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine depuis la prise de fonction de l'administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d'aide militaire depuis l'invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie», a précisé le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
De plus, selon Volodymyr Zelensky, la Russie consolide et prépare des «frappes puissantes» dans l'est et le sud de l'Ukraine, contrairement aux déclarations affirmant une baisse des affrontements.
Les Russes ont-ils été irradiés à Tchernobyl ?
Prise par les Russes dès le début de conflit, la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl n'a pas subi de dommages durant son occupation, mais ceux-ci se sont probablement exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont affirmé les autorités ukrainiennes. «La Russie s'est comportée de manière irresponsable à Tchernobyl» en creusant des tranchées dans les zones contaminées et en empêchant le personnel de la centrale de remplir ses fonctions, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dit «ne pas être en mesure de confirmer» ces informations.
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Au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés
Selon l’Unesco, au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier. Parmi ces sites figurent 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments, dont l'Unesco a pu vérifier les dégâts par de l'imagerie satellitaire et des acteurs sur place, a expliqué un porte-parole de l'Unesco, selon lequel cette liste «n'est pas exhaustive».
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«Nos experts continuent d'instruire un certain nombre de signalements», a-t-il poursuivi. Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv (Nord), une ville pilonnée par l'armée russe qui apparaît dans une liste «indicative» de l'Unesco, c'est-à-dire que Kiev devait à terme présenter leur candidature afin qu'ils intègrent le Patrimoine mondial onusien. Cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv, également cible de bombardements russes nourris. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (sud), Donetsk et Lougansk (est).
La Russie est signataire d'une convention onusienne signée en 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. «Toute violation de ces normes engagera la responsabilité internationale de ses auteurs», a rappelé la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay dans un courrier envoyé le 17 mars au ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.
Nouvelle tentative d'un couloir humanitaire à Marioupol
Devenue ville emblématique de la guerre, la cité portuaire du sud-est est un effroyable amas de décombres et de civils errants, à la recherche d'un abri. Après des semaines de bombardements, les autorités locales ont fait état d'au moins 5000 habitants tués. «Ma maison a été détruite. Je l'ai vu sur des photos. Notre ville n'existe plus», a témoigné Olena, accompagnée de sa fille, fuyant la ville au bord de la mer d’Azov.
Selon les dernières estimations, quelque 160.000 personnes sont toujours coincées dans la ville, dont la prise permettrait d'assurer aux Russes une continuité territoriale, depuis la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. Les évacuations de civils, impossibles pendant des semaines, se font désormais, progressivement mais lentement.
«Vendredi, les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6266 personnes, dont 3071 de Marioupol», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. Après des jours de calvaire, les habitants rejoignent les villes sous protection ukrainienne, soulagés, comme Olena, sa petite fille dans les bras.
D'autres évacuations sont «attendues et planifiées» pour ce samedi, a précisé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devait prendre part à l'évacuation, avait annoncé que son équipe envoyée à Marioupol avait dû rebrousser chemin. «Les trois véhicules et neuf personnes, n’ont pas atteint Marioupol et n’ont pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui», avait alors déclaré l'organisme dans un communiqué. Une nouvelle tentative est attendue aujourd’hui.
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Le Royaume-Uni confirme un incendie important dans un réservoir de pétrole russe
Hier en fin d'après-midi, la Russie a accusé l'Ukraine d'avoir commandité une attaque aérienne avec un hélicoptère sur un réservoir de carburant, du géant de l'énergie Rosneft à Belgorod, ville russe à environ 40 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Un stock de munitions a lui aussi été touché, créant un important incendie. Le président ukrainien n'a pas souhaité répondre sur son éventuelle implication. «Je suis désolé, je ne discute pas de mes ordres en tant que commandant en chef», a-t-il répondu sur Fox News.
Un incendie confirmé par le ministère britannique de la Défense dans son compte-rendu quotidien sur la situation en Ukraine. «Un incendie a détruit plusieurs réservoirs de pétrole dans un dépôt de la ville russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne», est-il écrit, sans toutefois en attribuer la paternité aux forces armées ukrainiennes. Il est également fait mention d’explosions dans un dépôt de munition dans la même ville, qui avaient été filmées la veille et dont les images avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux, sans avoir été officiellement confirmées jusque-là.
Le ministère britannique de la Défense note à propos de ces deux événements que «la perte probable d'approvisionnement en carburant et en munitions de ces dépôts ajoutera probablement une pression supplémentaire à court terme aux chaînes logistiques déjà tendues de la Russie. L'approvisionnement des forces russes encerclant Kharkhiv (à 60 km de Belgorod) pourrait être particulièrement affecté.»
Bilan militaire au 38e jour de l'offensive russe
Il y a 38 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne semble de nouveau gagner du terrain.
Face une armée ukrainienne aguerrie, ce qui laisse présager un conflit «prolongé» qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone, les Russes «poursuivent leur retrait partiel» du nord de la région de Kiev vers la frontière biélorusse, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense, qui dénonce des pillages des soldats russes.
Dans cette même zone, les villages de Sloboda et Lukashivka, au sud de Chernihiv, ont été repris par les troupes ukrainiennes. À l'Est, «les forces russes ont échoué à prendre le moindre territoire depuis 24 heures», selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
Les Ukrainiens ont affirmé avoir libéré 11 localités de la région de Kherson (sud). Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans des bombardements russes jeudi, selon le gouverneur régional.
Kiev a par ailleurs annoncé avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers.
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live!
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live! En cette 38e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise.
La Russie doit rendre des comptes pour les morts civils en Ukraine, affirme Trudeau
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a condamné les meurtres «choquants et horrifiants» de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, estimant que la Russie en porte la responsabilité.
«Nous condamnons fermement le meurtre de civils en Ukraine, restons mobilisés pour faire rendre des comptes au régime russe», a tweeté Trudeau. «Les responsables de ces attaques choquantes et horrifiantes seront amenés devant la justice», a-t-il ajouté.
Massacres de Boutcha : le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
«Un homme noirci par le feu s’est écroulé sur l’asphalte, les jambes encore dans l’habitacle. Peut-être, voyant les véhicules flamber les uns après les autres, avait-il freiné, ouvert sa portière et tenté de s’échapper, avant d’être abattu. Ou bien sa petite berline s’enflammait-elle déjà. Alors que sont disséminées autour des parties du corps réduites en cendres, lui ressemble à une statue d’ébène, les courbes de son corps parfaitement préservées. Dégorgeant de sa voiture, des coulées de métal ont eu le temps de s’étendre sur environ un mètre avant de se figer».
Lisez le récit complet de Margaux Benn, envoyée spéciale du Figaro en Ukraine.
Le pape se dit «disponible» pour aider au règlement de la guerre en Ukraine
Le pape François a exprimé dimanche sa «disponibilité» pour contribuer à faire taire les armes en Ukraine et s'est dit prêt à se rendre à Kiev, après avoir condamné une «guerre sacrilège» au lendemain de la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation.
«Je suis disponible», a déclaré le pape à bord de l'avion qui le ramenait à Rome au terme d'une visite-éclair à Malte. «Le Saint-Siège fait tout son possible» pour faciliter un règlement du conflit, a-t-il assuré, précisant toutefois ne pas avoir parlé directement avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit.
Il a confirmé qu'un déplacement à Kiev faisait partie des options. «Je ne sais pas s'il pourra avoir lieu, ni s'il serait utile», a-t-il cependant souligné.
François a part ailleurs affirmé qu'une rencontre avec le patriarche orthodoxe russe Kirill - qui soutient Vladimir Poutine et a justifié fin février l'intervention militaire russe - était toujours «à l'étude». «Nous y travaillons et nous pensons au Moyen-Orient pour le faire», a-t-il déclaré.
Lors d'une messe en plein air devant au moins 12.000 personnes dans la capitale La Valette dimanche matin, il avait dénoncé «la guerre sacrilège» déclenchée par la Russie dans une «Ukraine martyrisée».
La veille, il avait employé des mots particulièrement forts au sujet de Vladimir Poutine - sans le nommer - , qualifié de «puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes», qui «provoque et fomente des conflits».
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Sept morts et 34 blessés dans une frappe russe sur Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine
Sept personnes ont été tuées et 34 blessées dans une frappe russe dimanche sur un quartier d'habitation à Kharkiv, la grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé le parquet local.
«Les occupants russes ont bombardé des bâtiments résidentiels dans le quartier Slobodskyy de Kharkiv. Résultat, une dizaine de maisons et un dépôt de trolleybus ont été endommagés. Selon les informations préliminaires, sept personnes ont été tuées, 34 ont été blessées, dont trois enfants», a déclaré le service de presse du bureau du procureur de la région.
Pour Zelesnsky, les dirigeants russes sont responsables des «meurtres» et des «tortures» à Boutcha
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dimanche que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables des «meurtres» et des «tortures» à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev récemment reprise par les Ukrainiens où de nombreux civils ont été tués.
«Je veux que tous les dirigeants de la Fédération de Russie voient comment leurs ordres sont exécutés. Ce genre d'ordres (...). Et ils ont une responsabilité commune. Pour ces meurtres, pour ces tortures, pour les bras arrachés par des explosifs (...) Pour les balles tirées dans la nuque», a déclaré M. Zelensky, passant de l'ukrainien au russe, dans un message vidéo. Il a ajouté qu'un «mécanisme spécial» allait être créé pour enquêter sur tous les «crimes» russes en Ukraine.
Il a précisé qu'un «mécanisme spécial» allait être créé pour «enquêter sur tous les crimes des occupants dans notre pays et les poursuivre», ajoutant qu'il fonctionnerait sur la base du «travail commun d'experts nationaux et internationaux».
«Ce mécanisme aidera l'Ukraine et le monde à traduire en justice ceux qui ont déclenché ou participé de quelque manière que ce soit à cette terrible guerre contre le peuple ukrainien et aux crimes contre notre peuple», a expliqué le chef de l'Etat.
Un mort et trois blessés dans une frappe russe contre un hôpital dans l'est de l'Ukraine
Une personne a été tuée et trois blessées dimanche dans une frappe russe contre un hôpital à Roubijne, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï, sans fournir d'autres détails.
Cette localité située près de Lougansk, dans la région du Donbass, a déjà été à de nombreuses reprises la cible de bombardements depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Frappe russe à Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine : un mort, 14 blessés
Une personne a été tuée et 14 blessées dans une frappe russe à Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région Vitaliy Kim. Un adolescent de quinze ans, légèrement touché, figure parmi les personnes hospitalisées, a-t-il ajouté sur Telegram.
Une nouvelle manifestation réprimée dans une ville contrôlée par les Russes
Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Khakovka, une ville occupée du sud de l'Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Des habitants de cette localité située sur le Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine, ont entamé une «action pacifique» pour dire «non» aux «occupants», a raconté cette responsable sur Telegram. «Des explosions de grenades et des tirs de mitrailleuses ont été entendus» pendant ce rassemblement et il y a eu «des blessés» ainsi que des arrestations, a poursuivi Lioudmyla Denissova.
Non loin de là, à Kherson, des équipements militaires russes ont été déployés face à des personnes qui protestaient également contre l'occupation de leur ville, scandant notamment «Gloire à l'Ukraine !», a-t-elle encore dit, sans toutefois signaler d'incidents similaires.
Antonio Guterres demande une enquête indépendante
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit dimanche «profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha», dans la région de Kiev, où de nombreux corps ont été découverts après le départ des forces russes.
«Il est essentiel qu'une enquête indépendante permette de faire rendre des comptes» aux responsables, a-t-il ajouté dans un bref communiqué.
L'ONU s'interroge sur de «possibles crimes de guerre» à Boutcha
Les Nations unies ont estimé dimanche que la découverte de fosses communes à Boutcha en Ukraine après le retrait des forces russes soulevait de sérieuses questions quant à de «possibles crimes de guerre», soulignant l'importance de conserver toutes les preuves.
«Nous ne sommes pas encore en mesure de commenter directement les causes et les circonstances des décès de civils à Boutcha, mais ce que l'on sait à ce jour soulève clairement des questions sérieuses et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire», a déclaré le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.
«Choqué», le chef de l'ONU réclame de son côté une «enquête indépendante».
Olaf Scholz veut de nouvelles sanctions contre la Russie après des «crimes de guerre»
Le chancelier allemand Olaf Scholz a réclamé dimanche de nouvelles sanctions contre la Russie après la découverte de nombreux corps de civils ukrainiens à Boutcha, près de Kiev, des meurtres imputés à l'armée russe qu'il a qualifiés de «crimes de guerre».
«Nous déciderons de nouvelles mesures entre Alliés dans les prochains jours», a-t-il assuré lors d'une courte déclaration à la chancellerie. «Le président Poutine et ses soutiens en subiront les conséquences», a-t-il promis, assurant que «les meurtres de civils sont des crimes de guerre».
410 cadavres retrouvés au total dans la région de Kiev
Les corps sans vie de 410 civils ont pour le moment été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes par les forces ukrainiennes, a annoncé dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. «410 corps de civils morts ont été évacués des territoires libérés» autour de la capitale et «les experts médico-légaux en ont déjà examiné 140», a-t-elle dit, s'exprimant au cours d'une émission retransmise sur plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes.
Iryna Venediktova a laissé entendre qu'il y avait sans doute beaucoup d'autres cadavres qui n'avaient pas encore été récupérés en vue d'être expertisés. Parallèlement, des témoins sont recherchés dans la population locale et des preuves photo et vidéo sont rassemblées, a poursuivi la procureure.
Dans la seule ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes, ont affirmé les autorités ukrainiennes.
L'Espagne demande une enquête sur les «crimes de guerre» face aux «images insoutenables» en Ukraine
Le gouvernement espagnol s'est dit indigné dimanche par les «images insoutenables» de la ville ukrainienne de Boutcha, où de nombreux cadavres ont été découverts après le retrait des troupes russes, et a demandé une enquête pour «crimes de guerre».
«Les images insoutenables de Boutcha après le retrait des troupes russes nous indignent profondément. Toute ma solidarité avec les victimes de cette barbarie», a écrit sur Twitter le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares. «Les crimes de guerre doivent faire l'objet d'une enquête rapide et les responsables doivent être punis», a-t-il ajouté.
Boutcha: Boris Johnson qualifie de «crimes de guerre» les «attaques abjectes» contre des civils
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié dimanche de «crimes de guerre» les «attaques abjectes» de la Russie contre des civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, où de nombreux cadavres ont été découverts, promettant d'accroître les sanctions contre Moscou.
«Les attaques abjectes de la Russie contre des civils innocents à Irpin et Boutcha sont des preuves supplémentaires que (le président russe Vladimir) Poutine et son armée commettent des crimes de guerre en Ukraine», a déclaré le dirigeant dans un communiqué.
La Russie dément avoir tué des civils à Boutcha
Le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que ses forces n'avaient pas tué de civils à Boutcha, une ville proche de Kiev récemment reprise par les forces ukrainiennes. «Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes», a déclaré le ministère dans un communiqué.
Le ministère a ajouté que tous les habitants «avaient eu la possibilité de quitter librement» la localité «vers le nord», alors que les banlieues sud de la ville «étaient la cible de tirs des troupes ukrainiennes 24 heures sur 24». Le communiqué a en outre affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient «une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux». Il a assuré que toutes les unités militaires russes s'étaient retirées de Boutcha le 30 mars, au lendemain de l'annonce par la Russie qu'elle allait réduire de façon significative son activité dans le nord de l'Ukraine.
La population fuit Kramatorsk dans le Donbass par peur d'une offensive russe
Des centaines de personnes fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP. Ils étaient des centaines, femmes, enfants et personnes âgées, à prendre le train depuis la gare de cette ville sous contrôle du gouvernement de Kiev.
Le départ se faisait dans l'ordre, avec l'aide de volontaires sur place, mais dans un climat de tristesse, de résignation et pour beaucoup d'angoisse. La Russie a annoncé en fin de semaine vouloir «concentrer ses efforts sur la libération du Donbass», bassin minier de l'est de l'Ukraine où Kiev dit depuis craindre une aggravation de la situation.
Boutcha: «les autorités russes devront rendre des comptes», prévient Draghi
Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a dénoncé dimanche «les massacres de civils désarmés» en Ukraine et prévenu que «les autorités russes devront rendre des comptes».
«Les images des crimes commis à Boutcha et dans les autres zones libérées par l'armée ukrainienne nous laissent sans voix. La cruauté des massacres de civils désarmés est terrifiante et intolérable», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Les autorités russes devront (...) rendre des comptes».
Plus d'un demi-million de personnes sont retournées en Ukraine selon le gouvernement
Plus de 500.000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l'Intérieur.
«Au cours de la semaine écoulée, 144.000 personnes ont quitté l'Ukraine et 88.000 y sont arrivées. Au total (...), environ 537.000 de nos compatriotes sont rentrés en Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère, citant les données du Service national des frontières.
Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a de son côté recensé samedi 4.176.401 d'Ukrainiens partis pour l'étranger depuis le déclenchement, le 24 février, du conflit, soit 38.559 de plus qu'au précédent pointage la veille. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Zelensky accuse la Russie de commettre un «génocide» en Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un «génocide» en Ukraine pour éliminer «toute la nation», au lendemain de la découverte de nombreux corps dans les rues d'une ville près de Kiev après le départ des forces russes. «Oui, c'est un génocide. L'élimination de toute la nation et des gens, nous sommes citoyens d'Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s'agit de la destruction et de l'extermination de toutes ces nationalités», a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS.
L'Ukraine avait déjà accusé l'armée russe d'avoir commis un «massacre délibéré» de civils à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev, ainsi que d'autres «horreurs» dans les régions désormais «libérées de l'envahisseur», qui ont déclenché l'indignation des Occidentaux et des appels à des sanctions supplémentaires contre Moscou.
Boutcha: «Les autorités russes devront répondre de ces crimes», affirme Macron sur Twitter
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé dimanche les images «insoutenables» provenant de la ville ukrainienne de Boutcha où de nombreux cadavres ont été découverts, affirmant que «les autorités russes devront répondre de ces crimes».
«Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables», a écrit le chef de l'Etat sur Twitter, dénonçant: «dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés».
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Boutcha: l'Otan dénonce des actes «horribles» et «absolument inacceptables» contre les civils
Les meurtres de civils imputés à l'armée russe à Boutcha, près de Kiev, sont «horribles», a déclaré dimanche le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, dénonçant une «brutalité inédite en Europe depuis des décennies».
«Il est absolument inacceptable que des civils soient pris pour cibles et tués, et cela souligne l'importance de mettre fin à cette guerre», a-t-il dit sur la chaîne américaine CNN.
Interrogé sur le départ des forces russes de la région de Kiev, que les forces ukrainiennes ont dit avoir repris, il s'est montré prudent: «Nous ne devons pas être trop optimistes» car «nous redoutons une potentielle augmentation des attaques, notamment dans le Sud et l'Est».
Boutcha: «un coup de poing à l'estomac», «cela doit s'arrêter», dit Blinken
Les violences imputées aux forces russes à Boutcha, dans la région de Kiev, sont «un coup de poing à l'estomac», «cela doit s'arrêter», a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
«Nous ne pouvons pas normaliser cela. C'est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l'Ukraine se poursuit», a-t-il dit sur la chaîne CNN, réaffirmant que les États-Unis contribuaient à «documenter» d'éventuels «crimes de guerre» pour que leurs responsables «rendent des comptes».
57 corps dans une fosse commune à Boutcha
Les corps de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, ville de la région de Kiev reprise cette semaine par les forces ukrainiennes, a déclaré dimanche Serhii Kaplytchny, le chef des secours locaux, en montrant à l'AFP ce site.
Une dizaine de cadavres étaient visibles, certains seulement partiellement inhumés. «Ici, dans cette longue tombe, 57 personnes sont enterrées», a dit Serhii Kaplytchnyi, qui organisait la récupération des corps. Plusieurs étaient dans des sacs mortuaires noirs, d'autres portaient des vêtements civils.
Boutcha: la France «condamne avec la plus grande fermeté», selon le chef de la diplomatie
Le ministre français des Affaires étrangères a condamné dimanche «avec la plus grande fermeté» les actes commis par l'armée russe contre des civils dans plusieurs villes ukrainiennes, notamment à Boutcha, et appelé à ce que «leurs responsables soient jugés et condamnés».
«J'ai pris connaissance des informations faisant état d'exactions massives commises par les forces russes dans des villes ukrainiennes qu'elles occupaient ces dernières semaines, en particulier dans la localité de Bucha (Boutcha, NDLR). Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s'ils sont confirmés, de crimes de guerre», a déclaré le ministre Jean-Yves Le Drian dans un communiqué transmis à l'AFP.
«Nous travaillerons, en lien avec nos partenaires, les autorités ukrainiennes et les juridictions internationales compétentes, notamment la Cour pénale internationale, pour que ces actes ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés», a-t-il ajouté.
Sanctions: pour le Kremlin, il est «impossible» d'isoler la Russie dans le monde contemporain
Le Kremlin a jugé dimanche «impossible» d'isoler la Russie dans le monde contemporain, au moment où le pays est visé par une série de sanctions occidentales sans précédent en raison de son intervention militaire en Ukraine.
«Il ne peut être aucun isolement de la Russie, c'est technologiquement impossible dans le monde contemporain», a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes. «La Russie-même est bien plus grande que l'Europe», a-t-il ajouté.
Les sanctions internationales ne cessent de se multiplier contre la Russie depuis le début de son opération militaire en Ukraine le 24 février.
«Mais tôt ou tard, nous devrons établir un dialogue, que quelqu'un outre-Atlantique le souhaite ou non», a souligné Dmitri Peskov. Il a par ailleurs rappelé que le président russe Vladimir Poutine n'a «jamais refusé de rencontrer» son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour trouver une solution visant à mettre fin aux hostilités en Ukraine.
«Hypothétiquement, une telle rencontre est possible», a estimé Dmitri Peskov, tout en soulignant que les délégations russe et ukrainienne participant aux négociations de paix doivent d'abord élaborer un accord «concret» censé normaliser les relations entre les deux pays. «Non pas un nombre d'idées, mais un document écrit concret», a-t-il insisté.
Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, a estimé plus tôt dans la journée qu'il était très tôt pour l'heure d'organiser une rencontre entre MM. Poutine et Zelensky.
Berlin dénonce «un terrible crime de guerre» à Boutcha, veut que les auteurs «rendent des comptes» et plus de sanctions contre la Russie
«Les auteurs de ces crimes et leurs commanditaires doivent rendre des comptes», a déclaré le chancelier allemand Olaf Schoz ce dimanche suite à la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine, réclamant notamment que des organisations internationales aient accès à la région pour «documenter ces atrocités».
Plus tôt dans la journée, le vice-chancelier et ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, a également dénoncé dimanche un «terrible crime de guerre» perpétré à Boutcha, en Ukraine, et a souhaité que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l'UE contre la Russie.
«Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse», a affirmé l'écologiste au journal allemand Bild, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville au Nord-Ouest de Kiev, reprise aux Russes. «Je pense qu'un renforcement des sanctions est indiqué. C'est ce que nous préparons avec nos partenaires de l'UE», a-t-il ajouté.
Ukraine: le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius tué à Marioupol
Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, 45 ans, a été tué en tentant de quitter Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine assiégée par les forces russes, a annoncé dimanche l'armée ukrainienne. «Les occupants russes ont tué le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, auteur du documentaire ''Mariupolis'', alors qu'il tentait de quitter Marioupol», a indiqué sur Twitter l'agence de presse du ministère ukrainien de la Défense.
La mort du documentariste a également été annoncée par le réalisateur russe Vitali Manski, fondateur du respecté festival moscovite Artdocfest auquel Mantas Kvedaravicius avait déjà été convié. Il «a été tué aujourd'hui à Marioupol, caméra à la main, dans cette guerre merdique du mal contre le monde entier», a écrit Vitali Manski sur Facebook.
Sur Twitter, le ministère lituanien des Affaires étrangères s'est dit «choqué» par l'annonce de sa mort. «Il a été tué à Marioupol, où il documentait les atrocités de guerre de la Russie. Son précédent film, Mariupolis (2016), racontait l'histoire d'une ville assiégée avec une forte volonté de vivre», poursuit le message de la diplomatie lituanienne.
Né en 1976, Mantas Kvedaravicius s'était fait connaître avec «Mariupolis», tourné à Marioupol et présenté pour la première fois au Festival international du film de Berlin en 2016.
À Malte, le pape condamne à nouveau la «guerre sacrilège» en Ukraine
Le pape François a de nouveau condamné dimanche à Malte «la guerre sacrilège» en Ukraine «martyrisée», quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation.
«Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l'Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège», a déclaré le pape à l'issue d'une messe en plein air devant au moins 12.000 personnes dans la capitale La Valette.
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Samedi, François avait fustigé l'invasion russe, évoquant «quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes», qui «provoque et fomente des conflits».
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Ukraine: près de 4,2 millions de réfugiés
Près de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, et environ 40.000 de plus sont arrivés dans les dernières 24h, selon les chiffres de l'ONU.
Le Haut-commissariat aux réfugiés recensait exactement 4.176.401 réfugiés ukrainiens samedi en milieu de journée. Ce sont 38.559 de plus que lors du précédent pointage vendredi.
L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.
Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.
Cadavres à Boutcha: l'Ukraine dénonce un «massacre délibéré»
«Le massacre de Boutcha était délibéré», a dénoncé dimanche le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville au Nord-Ouest de Kiev, tout juste reprise à l'armée russe.
«Le massacre de Boutcha était délibéré. Les Russes veulent éliminer autant d'Ukrainiens qu'ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT», a-t-il écrit sur Twitter.
Onze maires et dirigeants locaux «enlevés» par les Russes, selon l'Ukraine
Onze maires et dirigeants d'administrations locales d'Ukraine sont toujours en captivité après avoir été enlevés par les troupes russes, a annoncé dimanche la vice-remière ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. «À ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité», a-t-elle déclaré dans un message vidéo publié sur son compte Telegram. «Nous en informons le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'ONU, toutes les organisations possible comme pour les autres civils disparus», a-t-elle ajouté en demandant «à tous de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour leur retour».
Elle a par ailleurs annoncé que la responsable du village de Motyjine, à l'ouest de Kiev, «a été tuée en captivité» par les troupes russes. L'enlèvement d'Olga Soukhenko et son mari, également retrouvé mort samedi, avait été annoncé le 26 mars par le parquet ukrainien.
Les annonces d'enlèvements de plusieurs maires de localités ukrainiennes, dans les territoires occupés par l'armée russe depuis le début de son invasion le 24 février, ont provoqué les condamnations de l'Union européenne. L'un d'eux, le maire de Melitopol (Sud), avait été libéré en échange de plusieurs soldats russes.
Dans un rapport, l'ONG Human Rights Watch a de son côté affirmé dimanche avoir documenté plusieurs cas de potentiels crimes de guerre des troupes russes dans les territoires ukrainiens occupés, notamment un viol répété et plusieurs exécutions sommaires.
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Charles Michel dénonce les «atrocités» de l'armée russe et réclame plus de sanctions
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a accusé dimanche l'armée russe d'avoir commis des «atrocités» dans la région de Kiev, réclamant plus de sanctions à l'encontre de Moscou.
«Choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l'armée russe dans la région libérée de Kiev», a écrit Charles Michel sur Twitter, en mentionnant le hashtag «#BuchaMassacre», du nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes, où près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes.
«L'UE aide l'Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales», a précisé le président du Conseil européen.
Londres réclame une enquête pour crimes de guerre
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a dénoncé dimanche les «actes révoltants» commis par l'armée russe contre des civils en Ukraine, notamment à Irpin et Boutcha dans la région de Kiev, réclamant une «enquête pour crimes de guerre».
«Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d'invasions dans des villes comme Irpin et Boutcha», a déclaré Liz Truss dans un communiqué. Ces «attaques indiscriminées contre des civils innocents» doivent faire l'objet d'une «enquête pour crimes de guerre», a-t-elle ajouté.
Des dépôts de carburants détruits à Odessa
La Russie déclare avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburants dans la région d’Odessa. «Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d'Odessa», indiqué depuis Moscou le ministère russe de la Défense dans son point quotidien.
Ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes dans la direction de la ville de Mykolaïv, plus à l'est, a-t-il précisé.
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Le chef de la diplomatie grecque se rend à Odessa
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, se déplace aujourd’hui à Odessa, le grand port ukrainien sur la Mer Noire bombardé dimanche matin par les forces russes.
«Le ministre arrivera très bientôt à Odessa. Il apporte de l'aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville», et compte discuter avec eux de «la création d'un mécanisme permanent de distribution d'aide humanitaire». Nikos Dendias rencontrera également des membres de la communauté grecque de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine et compte y rouvrir le consulat grec.
Le ministre avait annoncé en mars son intention de se rendre, avec de l'aide humanitaire, à Marioupol (sud-est), qui compte la plus importante communauté grecque du pays.Mais l'acharnement des forces russes sur ce port stratégique de la Mer d'Azov ont empêché ce voyage.
Un haut responsable de l’ONU à Moscou aujourd’hui
Un haut responsable de l'ONU, le Britannique Martin Griffiths, va tenter d'obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine, où de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région dévastée de Kiev, reprise aux Russes par les Ukrainiens, et une série d'explosions entendues dans le port stratégique d'Odessa.
Vendredi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a donné pour mission à Martin Griffiths, de « rechercher un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine ». Jusqu’à présent, la Russie refusait toute visite d’un haut responsable de l’ONU ayant l’Ukraine pour sujet principal. Martin Griffiths a prévu de se rendre à Kiev dans la foulée.
Une série d'explosions entendues à Odessa
Une série d'explosions ont été entendues dimanche matin à Odessa, principal port de l'Ukraine, sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays. Elles ont envoyé au moins trois colonnes de fumée noire et des flammes visibles, apparemment dans une zone industrielle.
Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, a écrit sur son compte Telegram: «Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres».
Il s'agit d'une attaque de roquettes qui n'a pas fait de victime, a affirmé dans un communiqué un officier du commandement régional Sud, Vladislav Nazarov.
Cette ville historique présente un caractère stratégique: dotée du plus grand port du pays, elle permet l'accès à la mer Noire au reste de l'Ukraine. Elle a jusqu'à présent été relativement épargnée par les combats.
Toute la côte orientale, de la presqu'île de la Crimée, annexée par Moscou en 2014, jusqu'aux républiques séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk dans la région du Donbass, est occupée par les forces russes, exception faite d'une partie de la ville de Marioupol, où elles se heurtent à la résistance de l'armée ukrainienne.
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Les États baltes ont cessé d'importer du gaz russe
Les États baltes ont cessé d'importer du gaz naturel russe qui «n'est plus acheminé vers la Lettonie, l'Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril», a indiqué samedi le dirigeant de l'entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. «Il y a des années, mon pays a pris des décisions qui nous permettent aujourd'hui de rompre sans peine les liens énergétiques avec l'agresseur», a expliqué Uldis Bariss, PDG de Conexus Baltic Grid à la radio lettone.
«Si nous pouvons le faire, le reste de l'Europe peut le faire aussi !», a-t-il affirmé. Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie. Sur Twitter, le président lituanien Gitanas Nauseda a également appelé le reste de l'Union européenne à suivre l'exemple des pays baltes: «À partir de ce mois-ci, plus de gaz russe en Lituanie», a-t-il déclaré.
Les États-Unis ont interdit l'importation de pétrole et de gaz russes après l'invasion de l'Ukraine, mais pas l'UE qui s'approvisionnait en Russie à hauteur de 40 % environ en 2021. L'annonce jeudi par Moscou d'obliger les acheteurs de pays «inamicaux» à payer le gaz russe en roubles depuis des comptes en Russie pourrait cependant changé la donne.
L'Allemagne, particulièrement dépendante du gaz russe, a indiqué vendredi vouloir analyser les conséquences concrètes de ce décret du Kremlin, destiné avant tout à soutenir le rouble. Berlin, comme les autres pays de l'UE, refuse tout versement en roubles à Moscou.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
S'exprimant dans une émission télévisée, David Arakhamia a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. «La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée», annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia.
Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait «très probablement» en Turquie.
Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, «nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine» vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé. «Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul», a noté David Arakhamia.
Depuis le début, le 24 février, de l'invasion de l'Ukraine, Zelensky n'a cessé de réclamer des entretiens en tête-à-tête avec Poutine. Le négociateur ukrainien a souligné que Moscou avait convenu, au cours des pourparlers, qu'un référendum sur la neutralité de l'Ukraine serait «la seule façon de sortir de cette situation». Si les Ukrainiens ne donnent pas leur accord à un tel statut, «nous reviendrons soit à un état de guerre, peut-être, soit à de nouvelles négociations».
Le Kremlin a insisté sur le fait que l'Ukraine devait renoncer à entrer dans l'Otan et opter pour la neutralité.
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L'Ukraine assure que toute la région de Kiev a été «libérée»
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. Les localités d'«Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur», a affirmé Ganna Maliar sur Facebook. Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l'invasion russe
Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février.
Au moins 200 des habitants de cette petite cité de la banlieue nord-ouest de la capitale ont été tués depuis le début de l'invasion russe, a affirmé mercredi son maire Oleksandre Markouchine.
Des opérations de déminage y étaient toujours en cours samedi, ont déclaré les services d'urgence, selon lesquels 643 engins explosifs y ont été désactivés depuis qu'elle est retombée aux mains des Ukrainiens.
Et une équipe de l'AFP a pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment «libérée» et qui avait été inaccessible à la presse pendant presque un mois.
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Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» dans cette ville également aux portes nord-ouest de Kiev, a déclaré le même jour à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk.
Un journaliste de l'AFP y a vu samedi les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue.
Gostomel, elle aussi au nord-ouest de la capitale, accueille quant à elle l'aéroport militaire d'Antonov, qui avait été attaqué par les forces russes le 25 février, au lendemain du début de leur offensive en Ukraine.
L'objectif de ce «retrait rapide» des troupes russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, est un redéploiement de ces soldats vers l'est et le sud, a estimé samedi le gouvernement ukrainien.
En Suisse, des milliers de manifestants contre la guerre en Ukraine
Des milliers personnes ont manifesté samedi à Bern, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine.
Ils étaient environ 10.000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l'Ukraine et de l'arc-en-ciel du mouvement pacifiste.
Un signal fort selon Benoit Gaillard, un responsable de l'union des syndicats suisses: «On a réussi à montrer que cette guerre ne laisse personne indifférent même après bientôt 40 jours de conflit».
La Suisse ne fait pas partie de l'Union européenne et a une longue tradition de neutralité. Le pays s'est néanmoins aligné sur les sanctions décidées par l'UE contre des personnalités russes. La Suisse a déclaré le mois dernier qu'elle avait gelé l'équivalent de 5,75 milliards de francs suisses (6,2 milliards de dollars) d'actifs russes depuis le début de l'invasion. Mais Kiev a fait pression sur la Suisse, prisée des grandes fortunes russes, pour qu'elle en fasse plus.
Calais: deux sénateurs appellent à étendre la protection temporaire au-delà des Ukrainiens
Deux sénateurs écologistes ont appelé samedi, après une visite de campements de migrants et lieux de rétention à Calais, à élargir au-delà des Ukrainiens le mécanisme de protection temporaire afin de mettre fin à une politique d'immigration «absurde et inefficace» selon eux.
«On est pour un accueil inconditionnel» des étrangers en France, «et on s'est rendu compte avec l'accueil des Ukrainiens que c'était possible de le mettre en place», a souligné Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère.
Il a déploré la politique migratoire actuelle «inefficiente», qui détourne les moyens de la police aux frontière vers la «course aux migrants», au «détriment du travail sur le terrorisme, ou le trafic de drogue».
Ukraine: près de 300 personnes ont dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, près de Kiev
Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev théâtre de féroces combats qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk. «À Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes», car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone M. Fedorouk.
Plus tôt dans la journée, les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements de civils étaient alignés samedi dans une rue de Boutcha, a constaté sur place un journaliste de l'AFP. L'un des hommes avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.
Seize de la vingtaine de cadavres découverts dans une rue de Boucha se trouvaient sur le trottoir ou sur le bord du trottoir. Trois étaient au milieu de la chaussée et un autre dans la cour d'une maison. Un passeport ukrainien ouvert reposait sur le sol à côté de la personne qui avait les mains attachées derrière le dos avec un morceau de tissu blanc. Tous les hommes morts portaient des manteaux d'hiver, des vestes ou des hauts de survêtement, des jeans ou des bas de jogging et des baskets ou des bottes. Deux d'entre eux gisaient près de bicyclettes, un autre à côté d'une voiture abandonnée.
Russie: plus de 200 arrestations lors des protestations contre le conflit en Ukraine
Plus de 200 personnes ont été arrêtées samedi en Russie pour des actions de protestation contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays. Au moins 211 personnes ont été arrêtées durant des manifestations dans 17 villes russes, a précisé l'ONG dans un communiqué.
Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, et plus d'une vingtaine de personnes ont été arrêtées, selon le journaliste de l'AFP.
Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.
Le sit-in contre l'opération militaire russe en Ukraine a été annoncé sur les réseaux sociaux pour samedi par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (Extrême-Orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.
Le Pape fustige les actes de «quelque puissant» enfermé dans des «intérêts nationalistes»
«Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits», a lancé le souverain pontife lors de son premier discours, devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel de La Valette.
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«Nous pensions que les invasions d'autres pays, les violents combats urbains et les menaces atomiques étaient de sombres souvenirs d'un passé lointain. Mais le vent glacial de la guerre, qui n'apporte que mort, destruction et haine, s'est abattu avec violence sur la vie de beaucoup de personnes».
Le pape de 85 ans a également dénoncé les «séductions de l'autocratie», les «nouveaux impérialismes» et «l'agressivité généralisée», ciblant ceux «qui avancent pour leur propre compte, à la recherche d'espaces et de zones d'influence». Évoquant les «réfugiés de l'Ukraine martyrisée», il a par ailleurs appelé à «des réponses globales et partagées» face à «l'élargissement de l'urgence migratoire», alors que des millions de personnes affluent en Europe.
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Carla Del Ponte appelle à un mandat d'arrêt contre Poutine pour crime de guerre
L'ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à émettre rapidement un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.
«Poutine est un criminel de guerre», affirme la juriste qui s'est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l'ex-Yougoslavie, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps.
L'émission d'un mandat d'arrêt international est nécessaire pour faire porter à Vladimir Poutine et à d'autres dirigeants russes la responsabilité des crimes commis en Ukraine depuis son invasion par l'armée russe le 24 février, souligne la magistrate suisse aujourd'hui âgée de 75 ans.
Pour Carla Del Ponte, l'émission d'un mandat d'arrêt est le signal qu'un «travail d'investigation a été mené. C'est le seul instrument qui existe permettant d'arrêter l'auteur d'un crime de guerre et de le porter devant la justice internationale, affirme-t-elle au Temps. L'émission d'un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté; s'il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu'il a de nombreux États contre lui.».
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Des arrestations lors dune manifestation contre le conflit en Ukraine
«Non à la guerre en Ukraine!», a crié une jeune femme, participant à un sit-in contre l'offensive russe en Ukraine au parc Zariadié de Moscou. Comme une vingtaine d’autres personnes, la jeune femme a été interpellée par la police. Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.
Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, selon le journaliste de l'AFP.
Le sit-in a été annoncé sur les réseaux sociaux par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (extrême orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny. «La Russie mérite la paix, la démocratie et la prospérité», ont-ils écrit.
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Przemysl, près de l'Ukraine,«capitale mondiale du bénévolat», selon son maire
D'habitude somnolente, Przemysl, une jolie petite ville polonaise de 60.000 habitants située à la frontière avec l'Ukraine, a accueilli depuis un mois 800.000 réfugiés qui fuyaient les bombes russes, devenant, selon son maire, «la capitale mondiale du bénévolat».
À son sommet, «la vague migratoire a atteint jusqu'à environ 55.000 réfugiés par jour. C'est à peu près la population de notre ville», explique à l'AFP, Wojciech Bakun, «C'est par Przemysl qu'est passé le plus grand nombre de réfugiés. On est devenu pour eux la porte d'entrée en Pologne, en Europe».
«Mais malgré toute cette foule pas une seule personne n'est restée sans un repas chaud, une boisson chaude, des provisions pour le voyage» ou un endroit pour se reposer, ajoute-t-il. «La priorité numéro un était de ne laisser personne à la frontière, surtout en cette période où les températures descendaient très bas».
Le photographe Maks Levine retrouvé mort près de Kiev
Un photographe et documentaliste ukrainien chevronné, Maks Levine, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort après le retrait de troupes russes d'un territoire proche de Kiev, a annoncé la présidence ukrainienne.
«Il a disparu dans la zone des hostilités le 13 mars dans la région de Kiev. Le 1er avril, son corps a été retrouvé près du village de Gouta Mejyguirska», à quelques dizaines de kilomètres au Nord de la capitale, a indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak. Selon l'ONG ukrainienne citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste «non armé» aurait été atteint par «deux tirs» de militaires russes.
Maks Levine, âgé de 40 ans et père de quatre fils, a collaboré avec nombre de médias ukrainiens et internationaux.
Kiev annonce un «retrait rapide» des forces russes du nord du pays
Les forces russes opèrent un «retrait rapide» des régions de Kiev et Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, et ont pour objectif de «prendre pied dans l’est et le sud», a estimé un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.
«Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv [...], il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire: se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante», a-t-il écrit sur la messagerie Telegram.
Il s'agit de «se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés (non seulement dans les régions de Donetsk et Lougansk) et y prendre pied de façon puissante». L'objectif de Moscou est de «prendre pied dans l’est et le sud et de dicter durement ses conditions».
«Nous ne pouvons certainement pas nous passer d'armes lourdes si nous voulons débloquer l’est et Kherson (région du sud, NDLR) et repousser les Russes le plus loin possible»
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De nouveaux bombardements à l’est et au Sud de l’Ukraine ce samedi matin
Alors qu’une trêve était espérée, les bombardements ont repris cette nuit et ce samedi matin à l’est et au sud de l’Ukraine.
Les frappes ont touché des quartiers résidentiels à Kharkiv (est), selon la présidence citant les autorités régionales, mais aussi des infrastructures à Dnipro (centre) selon le gouverneur régional, ou encore des localités dans les régions de Donetsk et Lougansk (est), ainsi que Kherson (sud).
Des bombardements ont aussi atteint des infrastructures à Krementchouk, au centre, siège de la plus grande raffinerie de pétrole ukrainienne, a indiqué la présidence ukrainienne, tandis que le ministère russe de la Défense annonçait samedi matin avoir détruit avec «des armes de haute précision» des dépôts d'essence et de carburant diesel de la raffinerie. Ces dépôts servaient à fournir du carburant aux forces ukrainiennes dans le centre et dans l'est du pays, selon un communiqué du ministère.
Des «missiles russes de haute précision» ont également mis hors service deux aérodromes militaires des régions de Poltava et Dnipropetrovsk (centre), selon la même source. À Kharkiv, les bombardements se poursuivaient samedi matin par intermittence, en particulier sur le district de Saltivka, un quartier déjà en grande partie détruit et déserté par ses habitants, hormis quelques réfugiés dans les caves.
Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques
Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts.
«À coups de lettres, de coups de fil menaçants et de procès, les oligarques russes, aidés par de grands cabinets d’avocats anglais, empêchent depuis des années la publication de nombreux articles sur eux dans les journaux. Ces entraves à la liberté d’expression doivent cesser», témoignait Catherine Bolton la semaine passée, devant la commission parlementaire des affaires étrangères. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine bouleverse le climat politique.
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Le géant hôtelier Accor reste ouvert en Russie, mais «ne paie pas d'impôts»
Le groupe hôtelier français Accor continue d'opérer en Ukraine comme en Russie, parce qu'il y rend des services «extrêmement précieux voire indispensables», a défendu son PDG Sébastien Bazin sur la radio France Inter, ajoutant ne pas contribuer à l'effort de guerre russe car il ne «paie pas d'impôts» en Russie.
«Je ne gagne pas d'argent là-bas, donc personne ne peut me dire que je finance la guerre, a-t-il exposé. Je ne paie pas d'impôts parce que j'y perds de l'argent, on est à 32% de taux d'occupation alors qu'on commence à gagner de l'argent à 55%».
«On est présent dans les moments difficiles partout dans le monde, Accor n'a jamais en 50 ans fermé d'hôtel dans une zone de conflit, a-t-il expliqué. Les collaborateurs, c'est la seule chose à laquelle je tiens, s'ils ne sont pas là on ne peut pas fonctionner. J'en ai 3800 en Russie dans 55 hôtels dont je ne suis pas propriétaire mais gestionnaire et donc responsable de ces collaborateurs».
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture… tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal cherche quelque chose à ajouter.
Que dire de plus? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois? «C'est vraiment terrifiant: les guirlandes de Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas.»
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«Les militaires russes se précipitent sur Kharkiv», alerte Volodymyr Zelensky
Dans une allocution télévisée, le président ukrainien s’est dit inquiet suite au renforcement de l'offensive russe à l’est du pays. «Les militaires Russes se précipitent sur Kharkiv, a-t-il déclaré. La situation reste extrêmement difficile dans notre pays.» En effet, le 26 mars dernier, le Kremlin avait annoncé concentrer ses forces sur l’est et le Donbass. «Nous utiliserons toutes les opportunités internes et externes à notre disposition», a conclu Volodymyr Zelensky.
Une petite ville bretonne se mobilise pour accueillir les employées ukrainiennes de l'entreprise locale
Quessoy a des allures de havre de paix sous le soleil du printemps. Ses bâtisses en granit, son centre historique animé de petits commerces, l'école primaire face à l'église et la mairie donnent à la commune de 2000 âmes un décor de carte postale. Loin, très loin des rigueurs de l'hiver en Ukraine et des horreurs de la guerre.
Irina Kovalenko semble à son aise dans ce bourg au cœur de la campagne armoricaine verdoyante. Apprêtée et vêtue d'un tailleur, cette élégante mère de famille s'apprête à rencontrer le maire de Quessoy pour faire le point sur leur installation. Elle est arrivée d'Ukraine le 10 mars avec soixante de ses compatriotes.
Parmi eux, des nourrissons, des enfants, des personnes âgées et une trentaine de femmes. Toutes sont des salariées, ou des épouses de salariés de la Soka, une entreprise minière de Quessoy qui possède une usine en Ukraine. La PME a fait le choix de les rapatrier en urgence, à l'exception des hommes restés sur place comme l'exige la loi martiale.
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La guerre en Ukraine menace-t-elle l’équilibre alimentaire mondial ?
À mesure que la guerre en Ukraine s’enlise, les alertes sur les risques d’une crise alimentaire se multiplient. Des tensions sociales commencent à se faire sentir dans les pays les plus exposés, surtout en Afrique. La situation était déjà difficile avant le conflit à cause de la pandémie et de mauvaises conditions météo qui ont limité les récoltes. L’envolée des prix des matières premières agricoles entamée en juillet 2020, alimentée aussi par la hausse du pétrole, s’est nettement amplifiée depuis le début de l’offensive.
Et pour cause: l’Ukraine, avec son grenier à blé de la mer Noire, et la Russie pèsent lourd sur l’échiquier agricole mondial. À eux deux, ils pèsent 30 % des exportations mondiales de blé et 17 % pour le maïs. L’Ukraine est le quatrième exportateur de blé et de maïs et le premier pour l’huile de tournesol. «L’Ukraine est systémique pour l’équilibre alimentaire mondial», résume l’Élysée.
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La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?
Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?
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Les négociations entre l’Ukraine et la Russie sous haute-tension
Après l’attaque aérienne sur un réservoir de pétrole, entraînant un important incendie, la Russie a accusé l’Ukraine d’entériner les négociations en cours depuis plusieurs semaines. «Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé», a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski sur Telegram. Les belligérants ont par ailleurs procédé à un échange de 86 prisonniers dont une quinzaine de femmes, a indiqué Kiev.
Mais l'Ukraine attend toujours une «réponse aux propositions qui ont été faites à Istanbul» en début de semaine, a déclaré Dmytro Kouleba. Kiev avait accepté la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par un accord international avec d'autres pays face à la Russie.
L'Ukraine proposait par ailleurs que la question de la Crimée et du Donbass, dont Moscou veut lui faire reconnaître la perte, fasse l'objet de négociations ultérieures. En fonction de sa réponse, «on pourra comprendre si la Russie continue de parler la langue des ultimatums» ou si elle a adopté une approche plus constructive, a estimé Dmytro Kouleba.
De son côté, Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, s'est rendue à Kiev et a assuré le Parlement ukrainien, réuni en session extraordinaire, du soutien des institutions européennes. «Nous vous aiderons à reconstruire vos villes [...] lorsque cette guerre illégale, non provoquée et inutile sera finie», a déclaré la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.
Dans le même temps, le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé qu'un ballet «héroïque» serait présenté ce soir en soutien de «l'opération militaire russe» en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février.
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L’ONU appelle à un «cessez-le-feu humanitaire»
Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, se rendra à Moscou afin d'essayer d'obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine.
Cinq jours plus tôt, le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Gueterres, a déclaré : «Je lance donc un appel pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat, afin de permettre des progrès dans des négociations politiques sérieuses, […] Une cessation des hostilités permettra l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle et permettra aux civils de se déplacer en toute sécurité. Cela sauvera des vies, préviendra les souffrances et protégera les civils».
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«Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays», Volodymyr Zelensky appelle les États-Unis à «donner des missiles»
«Donnez-nous des missiles. Donnez-nous des avions, a plaidé le président ukrainien sur Fox News. Vous ne pouvez pas nous donner des F-18 ou des F-19 ou tout ce que vous avez ? Donnez-nous les vieux avions soviétiques. C'est tout... Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays avec».
La demande a été entendue par les États-Unis, qui ont annoncé jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de missiles guidés par laser, des drones «kamikazes» Switchblade, ainsi que des drones légers de type Puma.
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«Les États-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine depuis la prise de fonction de l'administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d'aide militaire depuis l'invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie», a précisé le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
De plus, selon Volodymyr Zelensky, la Russie consolide et prépare des «frappes puissantes» dans l'est et le sud de l'Ukraine, contrairement aux déclarations affirmant une baisse des affrontements.
Les Russes ont-ils été irradiés à Tchernobyl ?
Prise par les Russes dès le début de conflit, la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl n'a pas subi de dommages durant son occupation, mais ceux-ci se sont probablement exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont affirmé les autorités ukrainiennes. «La Russie s'est comportée de manière irresponsable à Tchernobyl» en creusant des tranchées dans les zones contaminées et en empêchant le personnel de la centrale de remplir ses fonctions, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dit «ne pas être en mesure de confirmer» ces informations.
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Au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés
Selon l’Unesco, au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier. Parmi ces sites figurent 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments, dont l'Unesco a pu vérifier les dégâts par de l'imagerie satellitaire et des acteurs sur place, a expliqué un porte-parole de l'Unesco, selon lequel cette liste «n'est pas exhaustive».
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«Nos experts continuent d'instruire un certain nombre de signalements», a-t-il poursuivi. Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv (Nord), une ville pilonnée par l'armée russe qui apparaît dans une liste «indicative» de l'Unesco, c'est-à-dire que Kiev devait à terme présenter leur candidature afin qu'ils intègrent le Patrimoine mondial onusien. Cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv, également cible de bombardements russes nourris. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (sud), Donetsk et Lougansk (est).
La Russie est signataire d'une convention onusienne signée en 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. «Toute violation de ces normes engagera la responsabilité internationale de ses auteurs», a rappelé la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay dans un courrier envoyé le 17 mars au ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.
Nouvelle tentative d'un couloir humanitaire à Marioupol
Devenue ville emblématique de la guerre, la cité portuaire du sud-est est un effroyable amas de décombres et de civils errants, à la recherche d'un abri. Après des semaines de bombardements, les autorités locales ont fait état d'au moins 5000 habitants tués. «Ma maison a été détruite. Je l'ai vu sur des photos. Notre ville n'existe plus», a témoigné Olena, accompagnée de sa fille, fuyant la ville au bord de la mer d’Azov.
Selon les dernières estimations, quelque 160.000 personnes sont toujours coincées dans la ville, dont la prise permettrait d'assurer aux Russes une continuité territoriale, depuis la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. Les évacuations de civils, impossibles pendant des semaines, se font désormais, progressivement mais lentement.
«Vendredi, les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6266 personnes, dont 3071 de Marioupol», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. Après des jours de calvaire, les habitants rejoignent les villes sous protection ukrainienne, soulagés, comme Olena, sa petite fille dans les bras.
D'autres évacuations sont «attendues et planifiées» pour ce samedi, a précisé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devait prendre part à l'évacuation, avait annoncé que son équipe envoyée à Marioupol avait dû rebrousser chemin. «Les trois véhicules et neuf personnes, n’ont pas atteint Marioupol et n’ont pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui», avait alors déclaré l'organisme dans un communiqué. Une nouvelle tentative est attendue aujourd’hui.
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Le Royaume-Uni confirme un incendie important dans un réservoir de pétrole russe
Hier en fin d'après-midi, la Russie a accusé l'Ukraine d'avoir commandité une attaque aérienne avec un hélicoptère sur un réservoir de carburant, du géant de l'énergie Rosneft à Belgorod, ville russe à environ 40 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Un stock de munitions a lui aussi été touché, créant un important incendie. Le président ukrainien n'a pas souhaité répondre sur son éventuelle implication. «Je suis désolé, je ne discute pas de mes ordres en tant que commandant en chef», a-t-il répondu sur Fox News.
Un incendie confirmé par le ministère britannique de la Défense dans son compte-rendu quotidien sur la situation en Ukraine. «Un incendie a détruit plusieurs réservoirs de pétrole dans un dépôt de la ville russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne», est-il écrit, sans toutefois en attribuer la paternité aux forces armées ukrainiennes. Il est également fait mention d’explosions dans un dépôt de munition dans la même ville, qui avaient été filmées la veille et dont les images avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux, sans avoir été officiellement confirmées jusque-là.
Le ministère britannique de la Défense note à propos de ces deux événements que «la perte probable d'approvisionnement en carburant et en munitions de ces dépôts ajoutera probablement une pression supplémentaire à court terme aux chaînes logistiques déjà tendues de la Russie. L'approvisionnement des forces russes encerclant Kharkhiv (à 60 km de Belgorod) pourrait être particulièrement affecté.»
Bilan militaire au 38e jour de l'offensive russe
Il y a 38 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne semble de nouveau gagner du terrain.
Face une armée ukrainienne aguerrie, ce qui laisse présager un conflit «prolongé» qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone, les Russes «poursuivent leur retrait partiel» du nord de la région de Kiev vers la frontière biélorusse, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense, qui dénonce des pillages des soldats russes.
Dans cette même zone, les villages de Sloboda et Lukashivka, au sud de Chernihiv, ont été repris par les troupes ukrainiennes. À l'Est, «les forces russes ont échoué à prendre le moindre territoire depuis 24 heures», selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
Les Ukrainiens ont affirmé avoir libéré 11 localités de la région de Kherson (sud). Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans des bombardements russes jeudi, selon le gouverneur régional.
Kiev a par ailleurs annoncé avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers.
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live!
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live! En cette 38e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise.
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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
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Le Figaro
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Pierre AvrilREPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Envoyé spécial à Odessa et Mikolaïv
D’une colline des quartiers nord-ouest d’Odessa, une seule image résumait une journée de guerre dans le grand port de la mer Noire: un pylône électrique à haute tension ; derrière, les bulbes dorés étincelants d’une église orthodoxe et, en arrière-plan, deux énormes volutes de fumée noire qui, toute la journée de dimanche, obscurcissait le ciel de la ville. Vers 6 heures du matin - deux heures environ après que les sirènes ont retenti -, une demi-douzaine de tirs de missile ont frappé des dépôts de carburant, essentiels pour l’approvisionnement de la région.
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«Des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants», s’est félicité le ministère russe de la Défense. Aucune victime n’est à déplorer. Après le retrait des troupes du Kremlin de la région de Kiev, la région d’Odessa, dans le sud du pays, «fait partie des cibles prioritaires de l’ennemi, qui poursuit sa pratique sournoise visant à frapper des infrastructures sensibles», a déclaré un officier ukrainien du commandement régional sud, Vladislav Nazarov. Kiev s’attend à un redéploiement des forces ennemies dans l’est et le sud du pays.
Les habitants du quartier sont en état de choc. «Toute la maison a tremblé, c’était effrayant. Comment des choses pareilles peuvent se produire au XXIe siècle?» Tels ont été les premiers mots de Vadim, dont la maison - l’accès est barré par un cordon de police - est située à 200 mètres des dépôts. Plusieurs personnes invalides vivent dans cette maison collective. Le jeune homme, qui s’inquiète des conséquences écologiques de l’attaque, n’attend plus qu’une chose: recevoir son ordre de mobilisation pour rejoindre le front.
Kherson, une ville déshéritée
Pour les résidents d’Odessa, les frappes de dimanche confirment que même leur paisible ville n’est pas à l’abri des menaces du ciel. Désertée de ses habitants, parsemée de herses, celle-ci vit en état de siège, ce qui n’empêche pas certains commerces d’ouvrir leurs portes. Les banques fonctionnent, mais le ravitaillement en carburant est rationné, obligeant les automobilistes à longuement patienter devant la pompe. Si la ville en tant que telle ne semble pas constituer, à ce stade, un objectif militaire prioritaire, l’essentiel des combats - féroces - se déroule 50 kilomètres plus à l’est, dans les villages bordant la ville de Mykolaïv.
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Au nord-ouest de la péninsule de la Crimée - annexée par la Russie en 2014 -, Mykolaïv reste une des grandes villes aux mains des Ukrainiens. Mardi, le siège de l’administration régionale a été visé par un missile, éventrant le bâtiment de haut en bas. Ce week-end, le bilan de cette frappe faisait état de plus de 33 morts et plusieurs dizaines de blessés. Dimanche soir, enfin, une salve russe a fait un mort et 14 blessés.
70 kilomètres plus à l’est, Kherson a été conquise par les forces russes au début de la guerre. Néanmoins, cette ville déshéritée qui constitue un verrou stratégique pourrait accueillir une contre-offensive ukrainienne. Selon Moscou, le site de carburant frappé dimanche par les troupes russes à Odessa, servait à l’approvisionnement des forces ukrainiennes engagées à Mykolaïv, handicapant ainsi une possible contre-attaque sur le front oriental.
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Sur l’une des routes secondaires menant à Kherson, le dernier point de contrôle, 4 kilomètres avant le village d’Alexandrovka, ne laisse passer que les véhicules humanitaires. Ce week-end, le roulement de l’artillerie était quasi incessant autour de ce hameau contrôlé par l’armée russe. Vendredi, vers 16 heures, les échanges de tirs, étalés sur une vingtaine de minutes, se sont tellement rapprochés que les occupants du check-point se sont réfugiés dans leurs abris.
Des jours et des nuits rythmés par le bruit du canon
«Il est difficile de comprendre ce qui se passe ici. Il y a l’artillerie des Russes d’un côté, et également la nôtre, tout ça n’est pas clair», avoue Oleg, qui se perd en conjectures sur la nouvelle stratégie russe. «Ils ont compris que Mykolaïv n’était pas possible à prendre, et du coup, maintenant, ils agissent par la terreur», avance ce militaire de 30 ans qui sert depuis onze années dans l’armée. Il en profite pour lancer un appel aux donateurs d’armes occidentaux afin d’amplifier les ravitaillements. «Merci, l’Occident, l’aide a été très utile, mais tout a été déjà distribué», explique-t-il. La politique de la terreur ne peut pas tout expliquer. Un kilomètre en retrait, l’usine d’alumine de la région, bombardée par les Russes au début de la guerre, a cessé son activité. La route déserte qui en ouvre l’accès, dont on craint qu’elle ait été minée, reste parsemée d’éclats d’obus.
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Sergueï Krivatsouk, 50 ans, y a travaillé jusqu’au début du conflit. Après que les combats incessants dans son village, situé sur la ligne de front, ont détruit sa maison, le 23 mars, l’homme s’est réfugié dans la datcha de son frère - émigré en Pologne -, située plus à l’arrière. Les jours et les nuits y sont toujours rythmés par le bruit du canon, mais lui et sa femme, Lioudmila, s’y sentent un peu plus en sécurité. Vendredi 1er avril, dans l’après-midi, le couple nettoyait son jardin, seul moyen pour lui de ne pas rester «assis dans la cuisine» à ruminer des idées noires. «De qui et de quoi nos soi-disant libérateurs viennent nous libérer?», s’interroge Sergueï, qui, s’occupant de sa mère, se voit contraint de rester dans son pays et entend, plus tard, reconstruire sa maison.
Si la demeure de son frère est restée en bon état, celles qui bordent la rue Sakharova exposent leur nudité au plein jour. Sous l’effet du vent, des poutrelles métalliques et des bouts de tôle déchaussés grincent en continu, sans quoi le quartier serait réduit au silence. Dans une cour, un nain de jardin grotesque et une chouette en plâtre au milieu des gravats. Des bocaux de légumes traînent dans une cuisine dévastée. Par terre, parmi les débris, une vieille photo sépia d’une jeune mère enlaçant son fils.
Un quartier fantôme
C’était il y a plusieurs jours. À 13 heures, un avion russe décollant de Crimée a survolé les maisons avant de faire demi-tour. Il a lâché quelques missiles, dont les impacts sont encore visibles, puis au moins deux bombes, dont l’une a laissé un énorme cratère au milieu d’un jardin. Lvov et Nadejda rejouent la scène, prostrés dans leur couloir, et décrivent le ballet du MIG qu’ils ont eu le temps d’observer. Ce couple est miraculé.
Seules quatre portes de leur maison ont explosé sous l’effet du souffle. En revanche, leur voisine a été tuée. La coquette face orangée de sa maison a encore fière allure. La partie arrière, dans laquelle la dame se trouvait, a été détruite. À part les portes, les pièces de la maison de Lvov sont restées intactes. Le confort est néanmoins insuffisant pour qu’on veuille rester dans ce quartier fantôme, naguère prisé pour la proximité de la forêt. Le couple, également retraité de l’usine d’alumine, vit dans une cave chez ses voisins, trois pâtés de maisons en retrait.
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Un militaire, qui a arrêté sa voiture en lisère du quartier, refuse de commenter davantage la scène. «Regardez simplement ce qu’ont fait ces ordures. Et sachez qu’un jour la haine se retournera contre eux», affirme Ivan, un prénom d’emprunt. «De quelle manière? - Vous croyez en Dieu?… Alors, le bien triomphera contre le mal, dit-il. Ils en prendront plein les dents…»
Guerre en Ukraine: la Chine tente d’amadouer des Européens exaspérés
DÉCRYPTAGE - Un sommet UE-Chine doit se tenir ce vendredi 1er avril 2022, par vidéoconférence. Pour le président de la seconde économie mondiale, l’objectif est de dissiper le malaise provoqué par son soutien tacite à Vladimir Poutine.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
L'Humanité
Hongrie. "La guerre isole Viktor Orban"
EntretienLes élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien
Gaël De SantisL’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.
La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?
Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.
Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.
C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.
Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?
Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.
Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?
Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.
Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?
On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.
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Un sommet Poutine-Zelensky presque acté
ActuAu sortir des négociations entre Russes et Ukrainiens, les contours d’un accord de paix ont été évoqués, mardi. Un cessez-le-feu pourrait intervenir lors d’une rencontre présidentielle.
Vadim KamenkaPlus d’un mois après le début du conflit en Ukraine et son invasion par la Russie le 24 février, les autorités russes ont ouvert la porte à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cette proposition est arrivée au terme de trois heures de négociations qui se tenaient mardi au palais de Dolmabahce, à Istanbul. Le responsable de la délégation russe et représentant du président, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles ». Il a surtout surpris l’assistance et de nombreux diplomates en indiquant que les propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président » Vladimir Poutine et qu’un sommet entre les deux chefs d’État serait possible en cas d’un compromis pour mettre fin aux hostilités.
C’est la première fois que Moscou évoque cette possibilité. Encore la veille, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, avait écarté en conférence de presse cette hypothèse, affirmant qu’elle serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Les avancées ont dû être plus que substantielles. Ils ont dû aboutir à des garanties sur un certain nombre de points clés comme le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la démilitarisation », analyse un diplomate français en Russie.
Cette première avancée vers un potentiel accord de paix est partagée par la partie ukrainienne. Le responsable des négociateurs, David Arakhamia, a aussi estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre des deux présidents. Pourquoi ? Parce que la principale demande de l’Ukraine d’aboutir à un accord international signé par les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni (quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et cinq pays de l’Alliance atlantique (Allemagne, Canada, Italie, Pologne, et Turquie) et Israël garantissant la sécurité de Kiev serait en bonne voie. « Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité dans lequel les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan (stipulant qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous – NDLR) et même de façon plus ferme », a expliqué David Arakhamia.
Crimée et donbass provisoirement exclus
L’Ukraine accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire » et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan, même si elles avaient été récemment inscrites dans sa Constitution. Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, « les négociations du jour, dont on n’attendait pas grand-chose, pourraient bien produire plus d’effet que prévu (y compris sur le plan militaire – Moscou annonce une réduction significative de ses activités sur les fronts de Kiev et Tchernigiv) ». Car il s’agit de l’autre information du jour. Le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine « entrant dans une phase pratique ». Rien sur le reste du territoire, la Crimée et le Donbass étant « provisoirement exclus » de l’accord.
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Jacques Rosner en toute dignité
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniOn apprend, avec tristesse, la mort de Jacques Rosner, comédien, metteur en scène, responsable avisé d’institutions publiques. Né en 1936 à Lyon, il suit les cours d’art dramatique de Suzette Guillaud. En 1953, il y rencontre Roger Planchon. Dans l’esprit de la décentralisation envisagé par Vilar et la reconnaissance de la dramaturgie de Brecht, les deux hommes collaboreront étroitement jusqu’en 1970, depuis le Théâtre de la Comédie de Lyon jusqu’à la fondation du Théâtre de la Cité de Villeurbanne. Rosner sera dans maintes distributions de pièces de Brecht et de Shakespeare, tout en assistant Planchon assidûment. En 1962, avec la Vie imaginaire de l’éboueur Auguste G., d’Armand Gatti, il signe sa première mise en scène. Il en réalisera une soixantaine au long de sa vie, de pièces de Planchon ( Patte blanche, le Cochon noir, l’Infâme), de Brecht ( la Mère, Maître Puntila et son valet Matti), Shakespeare ( Macbeth, Jules César), Tchekhov ( la Cerisaie, Ivanov), Sean O’Casey ( Poussière pourpre), Roger Vitrac ( le Coup de Trafalgar), Claudel ( Partage de midi), Witold Gombrowicz ( Opérette, Yvonne, princesse de Bourgogne, le Mariage), Jean-Claude Grumberg ( Dreyfus), Max Jacob ( le Terrain Bouchaballe, dans une ingénieuse scénographie du peintre Max Schoendorff), et d’O’Neill, Thomas Bernhard, Ingmar Bergman, Molière, Marivaux, Arnold Wesker… Il a assuré plusieurs réalisations à la Comédie-Française.
Nommé en 1974 à la direction du centre dramatique national du Nord, à Tourcoing, Jacques Rosner fait construire à Villeneuve-d’Ascq le Théâtre de la Rose des vents. Trois ans plus tard, Michel Guy, secrétaire d’État à la Culture, lui confie la direction du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, qu’il dépoussière hardiment. Il réforme les études, annule l’enseignement des disciplines traditionnelles, auquelles il substitue l’accompagnement des futurs comédiens par des maîtres praticiens, au sein d’un parcours artistique librement consenti. Il supprime le concours de sortie. Jack Lang, en 1983, le nomme à la tête du centre dramatique de Midi-Pyrénées (Théâtre Daniel-Sorano) à Toulouse. Il y demeure jusqu’en 1995, met sur pied une école, constitue une équipe de direction efficace, ouvre grand les portes à de jeunes compagnies et mène à bien la construction d’un nouveau théâtre, qui sera inauguré en 1997.
Homme doux et courtois, doté d’un sens de l’humour extrêmement subtil, Jacques Rosner n’eut de cesse de se montrer ferme sur les principes civiques du théâtre public. Ses obsèques auront lieu mercredi 6 avril, à Bonnebosq (Calvados), où il s’était retiré avec Nicole, son épouse, à laquelle nous pensons très fort.
La chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtre Le Figaro
Emmanuel Macron et l’épouvantail de l’extrême droite
Guillaume TabardANALYSE - Pour son unique meeting, le président-candidat a voulu tout dire et tout faire à la fois. Il s’est notamment servi de l’argument anti-Le Pen-Zemmour.
En deux heures de discours, Emmanuel Macron a largement eu le temps de faire du «en même temps». D’abord des signaux pour la gauche jusqu’à reprendre le slogan du trotskiste Olivier Besancenot «Nos vies valent plus que tous leurs profits». Puis des signaux pour la droite en prévenant, avec le mantra de Nicolas Sarkozy, qu’il faudra «travailler plus». Et enfin, synthèse logique, le dépassement, au nom de «la France unie» dont François Mitterrand avait fait son slogan de réélection, en 1988.
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Parce que c’était son unique meeting, dans un Paris La Défense Arena enthousiaste, mais légèrement surdimensionné, Macron a voulu tout dire et tout faire à la fois: le bilan («Nous l’avons fait»), le projet, la charge politique (contre les chantres du «grand rabougrissement») et l’appel à l’élargissement de la majorité («aux sociaux-démocrates, écologistes et gaullistes qui ne nous ont pas encore rejoints»). Mais ce sont ces orientations stratégiques et politiques qui donnent la note de cette ultime semaine de campagne avant le premier tour.
Face à la remontée de Marine Le Pen, et à son propre tassement dans les sondages, le président-candidat agite l’épouvantail de l’extrême droite. Croit-il réellement à une victoire possible de la candidate RN? Ce qui est sûr, c’est que les siens sont passés en un rien de temps d’une assurance trop tranquille à une inquiétude trop fébrile. Mais l’argument anti-Le Pen-Zemmour - il ne distingue plus les deux - ne vise pas uniquement à remobiliser les siens, mais plus encore à préparer les futurs ralliements. Dans la recomposition façon Macron, il y a ceux qui l’ont rejoint en 2017 (Philippe, Darmanin, Le Maire… à droite, Le Drian, Dussopt… à gauche). Il y a ceux qui l’ont rejoint dans cette campagne (Raffarin, Woerth à droite, Valls, Rebsamen à gauche). Le «péril» de l’extrême droite sert aujourd’hui de support voire de prétexte aux soutiens qui permettront d’élargir la majorité. Via un appel explicite à voter Macron, au soir ou au lendemain du 10 avril puis, pour un certain nombre de ces soutiens, à travailler avec lui. Ce qui est donc en jeu dès maintenant, c’est l’organisation d’un mouvement, de courants voire de partis qui revendiqueront leur place dans la future architecture macroniste.
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Les signaux de gauche du discours de samedi d’Emmanuel Macron sont destinés à faciliter ce mouvement de ce côté-ci de l’échiquier. Certains de ses lieutenants ne font pas dans la nuance, comme le ministre des Affaires européennes se disant prêt à voter «sans hésiter» pour Jean-Luc Mélenchon si le candidat qui a sans doute le plus attaqué le chef de l’État au cours du quinquennat était opposé à Marine Le Pen au second tour.
Mais c’est en direction de la droite que l’opération est la plus décisive. Macron veut refermer sur elle un piège diabolique. Pour son dernier meeting, Valérie Pécresse, qui a trouvé le ton juste et prononcé le meilleur discours de sa campagne, a fustigé les ruses de «faussaire de la droite» du chef de l’État. Feu sur Macron! C’était l’angle de tous les intervenants LR. Mais les mêmes ne seront-ils pas très majoritaires à appeler à voter pour lui pour faire battre Marine Le Pen, alors même que leurs électeurs se partageront en deux blocs égaux? Permettre sa réélection demain après avoir dénoncé son action hier: Emmanuel Macron est bien décidé à faire des cas Le Pen et Zemmour le pied de biche qui lui permettra de fracturer une fois de plus - et définitivement? - LR.
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
Présidentielle 2022 : David Lisnard, patron (LR) des maires de France, apporte son parrainage à Jean-Luc Mélenchon
Les difficultés d'obtention des signatures d'élus locaux pour certains prétendants présidentiels ont relancé le débat autour de la viabilité de cette règle.
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Le président ex-LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a dévoilé son choix dans une interview au Journal du Dimanche.
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Nullité de licenciement pour avoir dénoncé une situation indigne
ChroniqueChristophe VigneauAvocat au barreau de Paris
Durant la nuit, une concierge d’un immeuble parisien est blessée. Le plafond de la loge s’effondre sur son lit. Qu’à cela ne tienne, la salariée reprend, après un arrêt maladie, sa prestation de travail tout en étant relogée ailleurs. La loge détruite, la concierge se trouve alors installée durant ses heures de travail sur une chaise placée dans le local à poubelles, sans accès à des sanitaires. Elle doit également côtoyer les rats circulant dans les caves. Après avoir dénoncé ses conditions de travail et saisi l’inspection du travail, qui constatera leur état déplorable, la concierge saisira le conseil de prud’hommes, assistée de Me Assoune, avocate au barreau de Paris, d’une action en résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de son employeur.
Avant que le juge ne se prononce, l’employeur répondra à la concierge par un licenciement. Il le motive par le fait que la salariée estimait ses conditions de travail indignes, dégradantes et néfastes pour sa santé. Le conseil de prud’hommes déclarera alors le licenciement sans cause réelle et sérieuse, mais la cour d’appel de Paris ira plus loin. Dans un arrêt du 17 février 2022, elle prononcera la nullité du licenciement, estimant qu’en réalité, la salariée a été licenciée pour s’être plainte de la violation par son employeur de son obligation de santé et de sécurité en ne mettant pas à sa disposition des toilettes et un local corrects. L’entreprise, selon la cour d’appel, n’a pas non plus assuré des conditions de travail décentes et respectueuses de la dignité humaine.
Le licenciement devait donc s’analyser comme une mesure de rétorsion à l’égard de la salariée pour avoir dénoncé une atteinte à la dignité humaine, valeur protégée par le préambule de la Constitution de 1946. En portant atteinte à un droit fondamental, le licenciement n’était pas simplement sans cause réelle et sérieuse, mais nul.
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Objets migrateurs
ChroniqueBarbara CassinPeut-être que cela n’a aucun sens, mais qu’est-ce qui en a ces jours-ci ? À côté des bombes et des petites filles interdites d’école ? Il paraît que Louis de Gonzague à qui son aumônier demandait « que feriez-vous si l’on vous annonçait que vous mourrez demain ?» répondit : « Je continuerai à jouer à la balle au chasseur. » Pas très différent de Nietzsche qui prône une vie capable de vouloir l’éternel retour de l’identique : aimer suffisamment ce qui est et ce qu’on en fait pour supporter que cela revienne à jamais.
Travaillant à ce que je ne sais pas faire en me servant de ce que je sais faire, j’en suis peut-être à peu près là. Heureuse de continuer à jouer à la balle au chasseur.
Donc : nous ouvrons début avril et jusqu’à mi-octobre une exposition sur « les Objets migrateurs » à la Vieille Charité de Marseille, un ancien hôpital d’une harmonie parfaite construit au XVII e siècle , au cœur du quartier du Panier dans l’une des villes les plus cosmopolites de France.
Rien de moins immobile qu’un objet : les objets migrateurs ont toujours existé, qu’il s’agisse d’hommes, de dieux, d’idées, de langues, de musique ou de cuisine. Aujourd’hui où, particulièrement en Méditerranée, l’accueil de ceux qu’on nomme « migrants » est à l’ordre du jour, j’ai voulu dédiaboliser l’idée de migration et montrer comment les objets migrateurs servent à constituer cette civilisation que nous disons nôtre, à la diffuser et à la faire évoluer. C’est à l’évidence un projet politique que cette exposition.
Son originalité tient à ce qu’elle fait dialoguer l’antique et le contemporain. Côte à côte, dans la sublime chapelle baroque au centre de la cour, une coupe prêtée pour la première fois par l’Ashmolean Museum montre Ulysse dans la tempête, barbe au vent, debout sur un radeau fait de deux amphores, et un écoboat en bouteilles de plastique, fait sur le mode des fragilissimes bateaux de migrants, qui sert aujourd’hui à pêcher et à promener les touristes au Cameroun. Et qu’est-ce que s’identifier, changer de langue et de culture, non pas comme Ulysse fils de Laërte qui retrouve Ithaque, sa femme et son lit, mais comme Énée que l’exil éloigne sans retour et qui doit parler latin – nom, prénom, civilité, date de naissance, notre accueil est plein de questionnaires étranges gros de siècles d’administration française…
Ce qui fait le cœur de l’exposition, courant comme un fil tout au long, ce sont les biographies d’objets, qui sont aussi les biographies des personnes qui vivent avec, ou sans. Comment passe-t-on d’un objet de mémoire à un objet de commerce ? Qu’est-ce qu’une hybridation, un syncrétisme, un métissage, une appropriation, une inspiration, du recyclage ? Où l’on verra un Vajrapani-Héraclès du Gandhara avec un dessin de Marx qui abrite dans sa barbe le peuple hindou, une œnochoé à décor marin avec une robe dessinée par Fortuny en 1912, et bien sûr un Picasso, qui revisite une tanagra en dévoilant ses seins.
Enfin, qu’arrive-t-il aux objets quand ils s’arrêtent, dans les cabinets de curiosités, dans les musées ? Et quand on les restitue, quand on les partage ? Finalement, les « objets migrateurs » ouvrent une ultime réflexion sur le rôle social du musée : il ne s’agirait plus seulement d’exposer des œuvres, mais également de les rendre agissantes, puissantes, politiques.
la chronique de barbara cassin la chronique de barbara cassin L'Humanité
Radioactivité = bananes
ChroniqueAudrey VernonDepuis quelques semaines, la menace atomique me fout la trouille… J’ai du mal à me projeter, la guerre me rend chafouine. Contrariée par Poutine and co… Je décide d’appeler le prix Nobel de la paix 2017.
« Allô, bonjour, j’ai peur d’une guerre atomique. » Ican France (1), la branche française de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires me répond : « Bonjour, ah ben, vous avez raison d’avoir peur. Actuellement, il y a 13 000 têtes nucléaires. » – « Ah ! Et au cas où, on a des boucliers antimissiles ? » « Non. » « Non ? » « Non… » « Merde… » « Si la Russie envoie un missile, elle enverra aussi des leurres, Poutine peut en lancer 100 en même temps, ça mettrait six minutes à atteindre la France par exemple. Il y aurait peu de temps de réaction. En Russie, la plus petite tête nucléaire (10 kt) est presque l’équivalent de Hiroshima, mais un missile et ses ogives peuvent aussi tomber sur une centrale nucléaire. »
« Mais ces armes frapperaient des civils ! » « Oui, l’arme nucléaire, par définition, vise les civils. » « On sait les démanteler ? »
« Oui, techniquement, on sait très bien faire, ce sont ceux qui les fabriquent qui démantèlent ces armes. Bon après, il y a encore un problème de gestion des déchets car le plutonium et l’uranium (ici enrichi de manière spécifique pour le militaire) sont des déchets pour des milliers d’années. Le plutonium, on sait le faire, on le transforme en melox… » « Ah, formidable… (Putain, c’est quoi encore cette matière de merde inventée par les humains)… » « On sait très bien réduire, il y en avait 70 000, mais il en reste encore 13 000… » Je remercie Ican France, signe leur dernière pétition et, pour plus de sécurité, j’ajoute un cierge à saint Antoine…
Quelques jours plus tard, je prends la parole à République afin d’exprimer mon ressenti de femme, de mère qui ne veut pas vivre dans un monde nucléarisé… Ayant écrit un spectacle sur Fukushima, j’avais étudié le corium, les conséquences, les déplacements, la peur, l’impossibilité pour la population de vivre à nouveau dans un monde normal. Je dis que, contrairement à ce que disent certains ingénieurs, la radioactivité tue. Que n’avais-je dit là… Déferlement : « Obscurantiste ! Mais qu’elle est conne ! On lui dit que tout est radioactif ! On lui parle de la Bretagne ? Et les bananes, c’est radioactif aussi… Ouvre un livre de science, connasse ! »
Je recopie cent fois « la radioactivité n’est pas dangereuse » et me remets dans la tête qu’une femme ne doit pas parler de ce qui la concerne, concerne ses enfants et les enfants de ses enfants… Elle doit écouter la science, les hommes et aimer la radioactivité comme un risque acceptable. Que 100 000 personnes, au Japon, n’aient pas pu revenir sur leur terre ne compte pas. Que les mères n’aient plus confiance en l’eau, en la terre, que les enfants ne puissent plus jouer dans le sable non plus. Nous devons fermer nos gueules pour les siècles des siècles.
Mais très bonne nouvelle, en cas de pépin, nous aurons une armée de liquidateurs sans peur, prêts à arroser le cœur des réacteurs, retourner la terre à mains nues et stocker dans leur gosier toute l’eau contaminée !
Carte blanche à Audrey Vernonarmes nucléaires Carte blanche à Audrey Vernonarmes nucléaires Le Figaro
Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
Charles SapinGRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.
LE FIGARO. - Pourquoi vous êtes-vous porté candidat à la présidentielle? Une partie des objectifs que vous poursuivez ont-ils déjà été atteints?
Éric ZEMMOUR. - Rien ne me destinait à être candidat aujourd’hui. Je faisais le même métier que vous. Les Français m’ont connu il y a bien longtemps. Je menais une vie risquée, j’étais souvent seul contre tous et je vivais sous protection policière, mais j’étais heureux. Pourtant, une inquiétude me taraudait et venait gâcher mon bonheur. J’avais le sentiment de comprendre ce qui allait arriver à notre peuple et d’être impuissant. Nous sommes des millions, et chaque jour plus nombreux, à avoir peur pour notre pays, pour la France que nous allons laisser à nos enfants.
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Alors, je suis candidat à l’élection présidentielle parce que je veux que la France reste la France. Je me suis présenté car je ne pouvais plus supporter la lâcheté des politiciens devant l’effondrement de notre école, l’invasion migratoire, le déclassement des Français et notre économie. Si je ne gagne pas, si nous n’arrêtons pas cela, je crains que la France ne soit bientôt plus la France. Elle s’appellera encore la France, mais sera devenue un autre pays… Un pays déclassé, qui ne respecte plus sa propre culture, un pays à majorité musulmane, africaine, qui appartiendra à une autre civilisation.
Je me suis présenté parce que j’ai un espoir: que les Français continuent leur glorieuse histoire, 1500 ans d’histoire chrétienne et européenne. Le 10 avril dans l’isoloir, il s’agira d’un enjeu de civilisation: quel pays voulons-nous léguer à nos enfants? À côté de l’enjeu que je viens d’évoquer, vous comprenez que l’union des droites n’est qu’un moyen. Il s’agit de réconcilier les électorats des Républicains et du Rassemblement national qui aiment la France et sont aujourd’hui artificiellement séparés.
Vous défendez l’union des droites. La droite est pourtant plus divisée que jamais. Les droites de Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et la vôtre sont-elles irréconciliables?
Non, elles sont justement réconciliables et je suis la solution à cette impasse. À mon bureau politique le lundi matin, se retrouvent côte à côte Philippe de Villiers, Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Stéphane Ravier, Gilbert Collard, Laurence Trochu, Jérôme Rivière et tant d’autres. Tous ces élus issus de partis rivaux, qui ne se parlaient pas, se réunissent désormais autour de moi. Les électeurs de droite ont donc le choix entre voter pour Valérie Pécresse, ou voter pour moi qui veux rassembler les droites pour la survie de la France. Veulent-ils vraiment donner leur vote à celle qui rejoindra Macron et Bayrou? Je pense qu’ils ne le veulent pas. C’est pourquoi je lance un appel solennel aux électeurs de droite qui pensent encore voter pour Valérie Pécresse: Valérie Pécresse vous a déjà trahis en 2017 et en 2019. Elle va vous trahir dimanche prochain à 20h02 en ralliant Emmanuel Macron.
Je suis le seul candidat de droite : le seul vote utile à droite, c’est moi !
Vous avez des enfants, parfois des petits-enfants. Que voulez-vous leur laisser? C’est la question fondamentale qu’il faudra se poser dans l’isoloir dimanche prochain. Vous avez grandi dans la France du général de Gaulle, dans celle de Georges Pompidou ou de Giscard. C’était une France tranquille, prospère, paisible. Chaque Français était fier d’être français. Puis vous avez vu le déclin de l’industrie, l’effondrement de l’école, l’immigration de masse, l’appauvrissement des Français. Jamais votre génération n’a voulu tout cela, jamais vous n’avez cru que cela arriverait. Emmanuel Macron, c’est 2 millions d’étrangers légaux en plus, 1800 agressions quotidiennes: à la fin de la lecture de cette interview, 50 Français innocents se seront fait agresser. Ne perdez pas votre voix pour lui. Macron me cible depuis son entrée en campagne, parce qu’il sait que je suis son seul adversaire. Je ne veux plus de cette violence, je ne veux plus d’enclaves étrangères, je refuse le déclin. Je veux défendre nos forces de l’ordre, protéger les victimes, relever la France. Je suis le seul candidat de droite: le seul vote utile à droite, c’est moi!
Êtes-vous devenu un homme politique durant cette élection? Le basculement s’est-il réalisé à un moment précis?
Je ne serai jamais un politicien. Les médias pensent que c’est ma faiblesse. Le peuple pense que c’est ma force. Le propre des politiciens, c’est de mentir, de ne dire que ce qui peut plaire et de s’arranger avec le réel. J’ai été toute ma vie et je reste pendant cette campagne celui qui dit le réel, parfois à mon détriment. J’ai accepté d’en payer le prix et de passer ma vie sous protection policière, pour dire tout haut ce que des millions de Français pensent tout bas. Je remarque néanmoins que je suis le seul à faire campagne, à croire en la politique comme moyen de continuer l’histoire de France: je ne réduis pas la France à un catalogue de mesures. Allez regarder le meeting du Trocadéro: c’est le plus grand rassemblement de la campagne de 2022! J’y parle de la droite, de la France, de l’assimilation, de notre jeunesse et de nos aînés. Vous y verrez des larmes, beaucoup de joie, énormément d’amour de la France. Je défends une certaine idée de la France, je parle de la France aux Français dans chacune de mes interventions, dans chacun de mes discours, lors de chacun de mes meetings. La noblesse de la politique, c’est cela.
Les sondages indiquent très nettement que vos positions sur l’Ukraine ont dérouté votre propre électorat. Regrettez-vous votre indulgence vis-à-vis de Vladimir Poutine et vos premières déclarations sur les réfugiés?
Non, je ne crois pas que cela s’explique ainsi: ce ne sont pas mes positions qui expliquent cette baisse. Prenons deux exemples: Pécresse chute alors qu’elle s’est complètement alignée sur Emmanuel Macron. Au contraire, Marine Le Pen admire Poutine, elle est allée le voir à Moscou lui présenter son admiration et une semaine avant la guerre, elle disait partout qu’il n’envahirait jamais l’Ukraine. Aujourd’hui encore, elle doit rembourser un prêt auprès des oligarques russes.
Les Français comprennent que les crises s’accumulent, mais ne s’annulent pas. Je suis le seul à penser à la fois à la fin du mois et à la fin de la France
La différence? Une partie des gens qui croient en moi ont eu peur de la généralisation de la guerre en Europe et pendant un temps, ils se sont dit qu’il ne fallait pas changer de capitaine en temps de guerre, malgré tous leurs désaccords avec Emmanuel Macron. Je les invite à revenir sur leur choix, car l’avenir de la France est en jeu et car Emmanuel Macron ne les protégera en rien. Les Français comprennent que les crises s’accumulent, mais ne s’annulent pas. Je suis le seul à penser à la fois à la fin du mois et à la fin de la France. L’Ukraine et la Russie seront toujours là dans vingt ans, une solution sera trouvée. Qu’en sera-t-il de la France, dans vingt ans?
Vous dites souvent que vous avez été mal compris, c’est-à-dire?
J’ai passé ma vie à dire des vérités qui déplaisaient aux médias et aux politiciens. À chaque fois, cela a pris des années, mais j’ai souvent réussi à imposer ces vérités. Dans une campagne, tout va très vite et l’on n’a pas des années pour convaincre. Tout est mal interprété ou exploité par des adversaires politiques, surtout quand il s’agit de moi qui suis l’intrus au milieu des politiciens. Un mot sur les réfugiés ukrainiens: cela a pris du temps, mais les Français ont finalement compris que j’avais tenu une position responsable: aidons les réfugiés ukrainiens à s’installer là où ils veulent, en priorité en Pologne, mais aussi en France, parce qu’ils sont chrétiens et européens, mais restons vigilants pour que des migrants d’autres nationalités ne profitent pas de ce couloir ouvert pour les Ukrainiens. Même chose sur les enfants handicapés, après des semaines de polémiques, j’ai reçu des milliers de témoignages de parents d’enfants handicapés qui me remerciaient d’avoir dit la vérité qu’ils attendaient: oui, parfois les enfants ont besoin d’un enseignement spécialisé, et d’autres fois l’inclusion est une chance et fait des miracles. Il faut refuser l’idéologie!
De quoi l’affaire McKinsey est-elle le nom?
L’affaire McKinsey est un scandale d’État. J’y vois trois scandales. Le premier: il s’agit de copinage et de renvoi d’ascenseur. Emmanuel Macron a fait travailler gratuitement une vingtaine de membres du cabinet McKinsey pendant sa campagne de 2017. Depuis, le montant des contrats entre l’État et les cabinets de conseils est passé de 300 millions à 1 milliard d’euros aujourd’hui. Cela s’appelle un renvoi d’ascenseur. Je me pose une question: pourquoi le parquet national financier n’ouvre-t-il pas une enquête? Lui qui a été si prompt à réagir pour les costumes de François Fillon…
Deuxième scandale: avec cette hausse spectaculaire, les Français sont volés trois fois. Une première fois, parce qu’ils paient avec leurs impôts des hauts fonctionnaires qui ne sont plus sollicités, puisqu’on leur préfère des cabinets de conseils. Une deuxième fois, parce qu’ils financent, toujours par leurs impôts, ces contrats astronomiques. Et enfin, une troisième, parce que ces groupes ne paient pas d’impôts chez nous.
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron brade la souveraineté française au profit des États-Unis
Troisième scandale: McKinsey est un cabinet américain et cela ne gêne vraisemblablement pas Emmanuel Macron d’offrir des informations précieuses sur la santé des Français, sur nos stratégies, voire sur notre défense, à un groupe américain. Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron brade la souveraineté française au profit des États-Unis: je n’ai pas oublié que c’est lui qui a poussé François Hollande à vendre Alstom Energie à l’américain General Electric. Je n’ai pas oublié non plus comment les Américains se sont moqués de lui dans l’affaire des sous-marins australiens. Emmanuel Macron doit répondre de ces atteintes à l’intérêt national.
Si on ne vous élit pas, la France ne survivra pas dites-vous. Donc c’est la fin de votre aventure politique?
Je dis qu’il y a urgence, oui. Je dis qu’il y a un compte à rebours démographique et que nous avons déjà trop tardé à réagir. Je dis qu’il faut relever la France et mettre un terme au déclin vite. Combien de temps allons-nous encore perdre? Si je ne suis pas élu, ce sera donc la réélection d’Emmanuel Macron, c’est-à-dire 2 millions de nouveaux étrangers qui viendront en France, la délinquance de plus en plus violente, les policiers découragés, l’effondrement de l’école, de nouveaux impôts, une dette vertigineuse et bientôt une France africaine et islamisée. Mais c’est maintenant que tout se joue: les urnes sont encore vides, les Français n’ont pas encore voté, les sondeurs sont perdus. En 1995, ils se sont trompés, en 2002, ils se sont trompés, aux dernières régionales, ils se sont trompés. En 2016, tous les sondages donnaient Trump battu même la veille de l’élection. Il a gagné contre le pronostic des médias et des sondeurs. Je vous le dis, je serai au second tour ; dimanche, votez pour moi car je suis le seul vote vital pour sauver la France et le seul vote utile pour rebâtir la droite. Les Français qui veulent changer le paysage politique et qui veulent un vrai affrontement entre la ligne d’Emmanuel Macron et la mienne doivent voter pour moi le 10 avril. Nous aurons enfin le vrai débat que la France mérite.
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
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Le Figaro
Présidentielle 2022 : l'écart se resserre entre Macron et Le Pen, Mélenchon s'installe à la troisième place
Le figaro.frÉric Zemmour et Valérie Pécresse continuent de décrocher, se battant pour une quatrième et cinquième place, selon les sondages parus ce dimanche 3 avril.
À une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, l'écart se resserre entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, selon le dernier sondage Ifop réalisé pour le Journal du Dimanche. Le président sortant est crédité de 27% des voix au premier scrutin contre 22% pour la présidente du Rassemblement national.
Si Emmanuel Macron a bénéficié d'une hausse de cinq points début mars, suite au début du conflit en Ukraine, l'effet «chef de guerre» semble être terminé. En deux semaines, Emmanuel Macron a perdu 2,5 points, contrairement à son adversaire du RN qui s'installe aisément sur la deuxième place du podium.
Une ascension partagée par Jean-Luc Mélenchon qui creuse aussi l'écart avec Valérie Pécresse et Éric Zemmour, qui eux, continuent de décrocher. Aujourd'hui crédité de 15% des voix, le candidat Insoumis bénéficie du «vote utile» à gauche et tente de rassembler les socialistes, écolo et autres forces de gauche. Yannick Jadot s'installe lui sur un plateau de 5%, lui permettant de voir ses frais de campagne remboursés. Fabien Roussel (3,5%), Jean Lassalle (2,5%), Nicolas Dupont-Aignan (2%), Anne Hidalgo (2%), Philippe Poutou (2%) et Nathalie Artaud (0,5%) restent stables.
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À droite, Éric Zemmour et Valérie Pécresse se battent pour la quatrième et cinquième place, poursuivant tous les deux leur chute dans les sondages. Le candidat Reconquête! est crédité de 10,5% alors que Valérie Pécresse vient de descendre sous la barre des 10% avec 9% des intentions de vote, toujours selon le dernier sondage Ifop réalisé pour le Journal du Dimanche.
Une tendance ressentie aussi par le baromètre quotidien Ipsos-Sopra Steria pour Le Parisien-Aujourd'hui en France et FranceInfo.
Si le premier tour de la présidentielle avait lieu ce dimanche, le président sortant recueillerait 26 % des voix, Marine Le Pen, 21%, Jean-Luc Mélenchon, 15,5%, Eric Zemmour, 11%. En dessous de la barre fatidique des 10%, se trouveraient, Valérie Pécresse, 9,5%, Yannick Jadot 6%, Fabien Roussel, 3%, Jean Lassalle, 2,5%, Anne Hidalgo, 2%, Nicolas Dupont-Aignan, 1,5%, Philippe Poutou, 1,5% et Nathalie Artaud, 0,5%.
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Au deuxième tour, en cas d'une finale Macron-Le Pen, la présidente du RN pourrait contrairement à 2017, bénéficier de reports de voix. Selon le sondage pour Le Parisien, 79% des électeurs de Zemmour se disent prêts à voter pour elle le 24 avril, de même pour 20% des personnes ayant voté pour Mélenchon. Un duel qui s'annoncerait donc plus serré que 2017. Le JDD avance même une bataille à 53% pour Macron, 47% pour Marine Le Pen.
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Le taux d'abstention reste lui important, 31% des Français ne comptent pas se rendre aux urnes la semaine prochaine. À titre de comparaison, en 2017, le taux d'abstention s'était élevé à 22,23 % au premier tour, 25,44 % au second.
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Au Cirque d'Hiver, le grand numéro de Philippe Poutou pour «marquer les esprits»
Samedi au Cirque d'Hiver à Paris, le candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA) est venu défendre son programme de «rupture» et nourrir ses troupes d'espoir.
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Après une visite surprise mardi à Roubaix contre le communautarisme, la candidate de la droite s'est rendue jeudi soir dans un quartier sensible de la deuxième ville de France en proie aux trafics.
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Le gouvernement a détaillé dans un communiqué les recommandations sanitaires pour les opérations de vote des 10 et 24 avril prochains.
Le Figaro
En meeting à Paris, Valérie Pécresse invite les Français à se « révolter »
Wally BordasEmmanuel GalieroANALYSE - Lors de son avant-dernier meeting de campagne, durant lequel Nicolas Sarkozy a été sifflé, la candidate de la droite a tenté de conjurer les mauvais sondages.
L'ouverture du dernier meeting francilien de Valérie Pécresse dimanche a été marquée par des sifflets adressés à Nicolas Sarkozy. « Je ne voulais pas cette réaction, bien au contraire vous devriez l'applaudir », a corrigé l'orateur, l'écologiste Yann Wehrling, en saluant l'initiateur du Grenelle de l'environnement. Pour Valérie Pécresse et ses nombreux soutiens politiques réunis dimanche, l'urgence était d'appeler les électeurs à ne pas croire que tout serait fini à sept petits jours du scrutin. Débarrassée du prompteur et bien plus à l'aise sur scène que lors de sa prestation ratée au Zénith, elle a tenté de faire entendre sa vérité.
« Dimanche prochain, nous devons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée », a lancé la candidate de la droite, après avoir demandé une minute de silence en hommage à la résistance ukrainienne. Elle a rappelé que « seuls » les Français seraient les décideurs dimanche prochain. Caressant les électeurs dans le sens du poil, vantant les qualités d'un « peuple exemplaire », elle s'est démarquée d'Emmanuel Macron dès le début de son discours, prononcé devant près de 5000 militants.
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Mais avant de prendre la parole, Valérie Pécresse a pu compter sur les interventions musclées de ses soutiens. Toute la droite et le centre font bloc derrière elle. Brice Hortefeux ouvre le bal avec gravité et souligne l'urgence d'une victoire pour arrêter « la spirale infernale du déclin ». Quand Laurent Wauquiez monte à la tribune, c'est pour dire combien il n'a « pas aimé la façon dont Valérie a été attaquée et critiquée ». « J'ai vu ton courage, ton endurance et ton calme. Nous avons vu ta force de caractère quand tout ploie », a-t-il encore souligné, avant de lancer, sous les applaudissements : « On ne revote pas pour un président qui a échoué ».
D'autres figures des Républicains et des partis alliés sont là, publiquement soudés. Gérard Larcher, Christian Jacob, Bruno Retailleau, Éric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Rachida Dati, Hervé Morin, Xavier Bertrand, Julien Aubert, David Lisnard, Damien Abad, etc : la plupart prennent la parole pour défendre leur candidate et pour fustiger le bilan d'Emmanuel Macron. L'objectif est clair: jouer collectif pour montrer « l'équipe de France de l'alternance », mais aussi sans doute, resserrer les voiles de la droite en cas de déflagration la semaine prochaine.
« La droite, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Eric Zemmour, en sont les faussaires»
À l'évidence, dans la dernière ligne droite, Valérie Pécresse va tout tenter pour inverser les courbes des sondages qui la situent en 5e position, à moins de 10%. Elle met dans le même sac Eric Zemmour, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qu'elle présente comme les complices d'une « parodie » de campagne et d'un « affaissement démocratique » vers « la société du spectacle », loin de « l'essentiel ». « La droite, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Eric Zemmour, en sont les faussaires. Nous en sommes, nous, les légataires », a souligné la candidate après avoir dénoncé, une nouvelle fois, le « scénario cynique » du chef de l'État consistant à vouloir un « face à face avec les extrêmes ».
Et dans l'espoir de sortir de l'ornière des sombres prévisions, Valérie Pécresse a multiplié les appels au sursaut. « Le 10 avril, j'appelle les Français à être des citoyens libres. Je les appelle à la révolte contre les scénarios écrits d'avance. Révoltez-vous contre les faux-semblants. Révoltez-vous contre cette démocratie atrophiée, abîmée, dans laquelle le fond est sacrifié à la forme ». Promettant de mettre son « courage » au service des Français, elle a promis : « Je ne lâche rien ».
Plus à l'aise qu'au Zénith
Dans la salle, comme tout au long de cette campagne, aux quatre coins de France, les Jeunes LR mettent l'ambiance. Mais dans ce grand hall, difficile de retrouver la chaleur incandescente du Zénith. Et malgré les milliers de spectateurs présents, la foule peine à se faire entendre. Jusqu'à la prise de parole – réussie – de Valérie Pécresse, qui est cette fois-ci bien mieux parvenue à sentir la salle. Les « Valérie présidente », « Merci Valérie », « Macron au Touquet, Valérie à l'Élysée », redoublent.
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Au fil d'un discours puissant, elle a déroulé son projet. Ordre, autorité, identité, pouvoir d'achat, réindustrialisation, travail, famille, école, finances publiques… Chiffrant à 140 milliards d'euros de dépenses supplémentaires sur le quinquennat, elle a ciblé la promesse d'une « dette folle » du chef de l'État et ciblé un recul en Corse. « Non, M. le Président, ce n'est pas une faute, c'est bien plus que cela. C'est un outrage à la République », a blâmé Pécresse, sans oublier de viser également Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon accusés de dire « à peu près n'importe quoi sur tous les sujets ».
Pour conclure, la candidate a voulu s'adresser aux « humiliés et blessés » de la présidence Macron pour leur demander de la rejoindre. « Mes chers compatriotes, a-t-elle conclu sous les vivats, il nous reste une semaine. Une semaine pour convaincre. Une semaine pour renverser la table ». Contre vents et marées, Valérie Pécresse a lancé une dernière promesse dimanche. Misant sur « l'instrument inestimable » du bulletin de vote, elle a repoussé toute idée de défaite avec des mots choisis pour déjouer les pronostics et mobiliser autant que possible. « Nous vaincrons par amour de la France et par notre force d'âme ».
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Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron sonne la mobilisation contre les extrêmes
ANALYSE - Le président candidat a tenu son premier meeting de campagne, samedi à Paris, devant une trentaine de milliers de personnes.
Sondage: dernière ligne droite compliquée pour Emmanuel Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République enregistre une baisse de 2 points à 43%.
L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
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La dynamique de l’espoir
ÉditorialCédric ClérinFace aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.
Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?
C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.
Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.
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La gauche veut plus d’argent et d’agents
ActuLoin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.
Naïm SakhiL’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.
Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.
Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».
Une santé prise en charge à 100 %
De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».
Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collègesghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.
Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.
fin de l’évasion fiscale
Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.
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Présidentielle. Dans les coulisses des « jours heureux »
Histoire de la semaineAprès un an de campagne, Fabien Roussel s’est imposé dans le paysage politique. à l’approche du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, et tandis que les appels à « voter utile » se font plus pressants, depuis le QG de l’espace Niemeyer comme sur les routes de France, la campagne se mène tambour battant.
Cathy Dos SantosL’écho de la voix se fait plus puissant. Les mots sont articulés, les intonations et temps de respiration pesés. Dans son bureau, sous les photos de sa compagne, Dorothée, et de ses cinq enfants sur une bibliothèque où figure en bonne place « le Bonheur de rire », de Georges Wolinski, Fabien Roussel s’imprègne du discours qu’il prononcera dans quelques heures à Nantes. Rare moment d’accalmie dans un agenda blindé, où le candidat communiste à la présidentielle enchaîne meetings et rencontres, court de plateaux de télévision en studios de radio.
Présidentielle 2022. Fabien Roussel appelle à bâtir une « gauche nouvelle et populaire »Dans le couloir du cinquième étage de l’espace Niemeyer, à Paris, les va-et-vient sont incessants. L’équipe de campagne – une vingtaine de personnes, là où les autres partis en comptent pléthore – ne ménage pas ses efforts depuis un an. Elle est ventre à terre mais sur le pont, alors que se profile le 1er tour de l’élection, le 10 avril. Les téléphones ne sonnent pas ; ils saturent. Les temps forts s’enchaînent, sans pause. Ils n’empêchent pas les sourires, les rires et le plaisir d’être ensemble. C’est la France des « jours heureux » en pratique. « Il souhaitait faire une campagne heureuse et nous la faisons. Cette attitude positive donne de l’espoir aux gens, aux militants. Même fatigué, Fabien a toujours un mot pour dire “Je compte sur toi”. Il est exigeant, mais toujours dans la bienveillance », confie Christophe Grassullo, son chef de cabinet.
« Une voix originale à gauche »
La dernière ligne droite avant le scrutin n’a pourtant rien d’une croisière. La consigne que s’applique Fabien Roussel tient en quelques mots : dormir peu, se lever tôt et se coucher tard. « On s’attaque à une étape de montagne, au col du Tourmalet, alors qu’on en a plein les pattes. Mais c’est maintenant qu’il faut faire la différence, celle de l’espoir à gauche. Nous sommes en train de construire pour l’avenir. Il faut envoyer du bois et marteler que nous sommes le vote pour renforcer la France sociale, républicaine et laïque, féministe, écologiste », insiste-t-il, tel un capitaine de route, devant une partie de son équipe de campagne. Malgré les traits tirés et la voix éraillée, le candidat est remonté à bloc. « Face à l’adversité, on ne doit pas être défensif mais offensif, être combattant comme jamais. Nous faisons cette campagne parce que nous croyons en nos idées, en notre projet de société. C’est une campagne de convictions, alors, au 1er tour, on vote pour ses idées », assène-t-il, en faisant les cent pas dans cette salle de réunion qui, en son temps, a vu s’écrire le programme commun.
LE CANDIDAT DU PCF A SU IMPOSER UN STYLE, UN TON ET SURTOUT DES IDÉES, AU POINT DE BOUSCULER LE RONRON D’UNE CAMPAGNE FADE ET PRESQUE ATONE.
En novembre, sept mois après le lancement de sa candidature, Fabien Roussel avait prévenu que la route serait longue et semée d’embûches. Dans un contexte « pestilentiel », saturé par les idées de l’extrême droite et les coups durs de la Macronie, replacer la question sociale au cœur de la présidentielle relevait de la gageure. Et pourtant, le secrétaire national du PCF est parvenu à creuser un sillon. « Fabien porte une voix originale à gauche sur des questions qui avaient été désertées : le pouvoir d’achat, le droit à l’alimentation, la laïcité, la justice fiscale. Il les aborde de façon populaire. Il manifeste de l’empathie pour le monde du travail, pour le peuple de gauche, afin de faire respecter leur dignité. Son souci a toujours été de répondre aux préoccupations populaires, mais surtout d’être compris. Sa parole est claire, directe et compréhensible. Il comprend les classes populaires et le monde du travail et, en retour, ils le comprennent », soutient Christophe Grassullo.
L’analyse. Fin de la vie chère : demandez le programme !Avant même de se présenter à la présidentielle, Fabien Roussel avait entrepris un tour de France des entreprises – 130 au total –, là où les travailleurs cumulent des bas salaires et le sentiment d’être délaissés, méprisés. Ces souffrances ont d’ailleurs nourri l’exigence de justice sociale qui irrigue le programme des « jours heureux ». Depuis un an, il a englouti des dizaines de milliers de kilomètres, entre Paris et sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, entre la capitale et les principales villes de France et d’outre-mer. Sans jamais regarder le compteur. Et puis, il y a eu l’Ukraine. « C’est une campagne éprouvante, exaltante et tellement exceptionnelle avec cette guerre aux portes de l’Europe. Elle a bousculé tous les débats et les meetings. Dans ce contexte de guerre, il faut pourtant aussi parler des préoccupations des Français, comme le pouvoir d’achat ou encore la vie chère, faire émerger des propositions, les rendre audibles », juge Fabien Roussel.
Salles combles à Paris, bordeaux, marseille
Dans la voiture qui file à la gare Montparnasse, il est pendu au téléphone, cale ses prochains rendez-vous, anticipe les grands moments à venir. Sur le quai, avant de s’engouffrer dans le TGV, direction la capitale de la Loire-Atlantique, il se prête volontiers au jeu des photos, comme avec Thierry, contrôleur de la SNCF, qui votera certainement pour lui, car « il a un discours honnête, il parle du travail, des salaires ». Inconnu hier encore du grand public, et désormais météorite médiatique à la faveur d’une fausse polémique manger bon et sain – montée en épingle sur les réseaux sociaux, Fabien Roussel a su imposer un style, un ton et surtout des idées, au point de bousculer le ronron d’une campagne fade et presque atone. « Il a l’air comme nous, simple et naturel, avenant et abordable. Il touche à tout ce qui nous concerne, il veut s’engager sur les vrais soucis du quotidien », déclare Cindy Monfort, une Nantaise de 30 ans, mère de deux enfants qui assistait, pour la première fois, à un meeting politique. Ce qui l’a convaincue ? « L’égalité des droits des femmes et des hommes, le combat contre les violences faites aux femmes et la réforme pour la retraite à 60 ans », explique-t-elle.
VIDÉO Les 5 passages clés du discours de Fabien Roussel à Marseille
Ce soir-là, comme à Paris, Bordeaux ou Marseille, le candidat a encore fait salle comble. Son empathie naturelle le pousse vers la foule qui le lui rend bien. Embrassades et accolades, demandes de photos et de dédicaces, il reçoit aussi des encouragements appuyés de nombreux curieux et militants communistes fiers d’en découdre dans cette campagne. Elle est pourtant dure ; les coups sont rudes, à l’instar de l’article de Mediapart le soupçonnant d’emploi fictif et que Fabien Roussel a encaissé sans fléchir. Les temps de recueillement impossibles, malgré la perte d’un grand-père chéri et d’un beau-père.
Fabien Roussel promet de doubler le budget de la justiceAlors que le 10 avril frappe à la porte, la tension se fait plus palpable. Le débat politique se durcit, mais l’équipe fait corps. « Des dynamiques se dessinent. Fabien Roussel se maintient à un niveau correct. Mais on peut aller au-delà, il ne faut pas s’en tenir à notre stade. Beaucoup de gens commencent à s’intéresser à l’élection. Notre état d’esprit repose sur notre ligne de propositions, d’une part, sur la revalorisation du travail et des pensions, la force de la République sociale, laïque, féministe et écologique, alors qu’Emmanuel Macron travaille à son délitement, et, d’autre part, continuer de compter sur la force de Fabien, son discours, son ouverture, sa proximité avec les gens, la sympathie qu’il dégage », fait valoir Ian Brossat, le directeur de la campagne.
Rassemblement autour de sa candidature
Cet « au-delà », ce sont les indécis, les abstentionnistes, les électeurs qui ne votent plus, car trop déçus, trop en colère, trop résignés, auxquels Fabien Roussel a toujours voulu parler. Sa personnalité et les lignes maîtresses du programme de la France des « jours heureux », dont le fameux « roussellement » qui ambitionne de faire banquer les gros de la finance qui détournent des milliards d’euros pour redistribuer les richesses, ont porté leurs fruits. Elles ont permis de convaincre au-delà de la seule famille politique du communiste, et de fédérer d’autres formations, comme le Mouvement républicain et citoyen, la Gauche républicaine et socialiste, les Radicaux de gauche, la Nouvelle Gauche socialiste, ainsi que République et Socialisme, qui ont fait de Fabien Roussel leur candidat, sans renier leur propre sensibilité.
LE VOTE UTILE, C’EST DÉVASTATEUR. À CE JEU - LÀ, NOUS NE VOTONS PLUS JAMAIS POUR DES IDÉES : ON VOTE PAR DÉFAUT ET C’EST TERRIBLE. FABIEN ROUSSEL
Cette dynamique est aujourd’hui confrontée aux appels pressants à « voter utile », censé déjouer le scénario d’un duel Macron-Le Pen au second tour. « Depuis combien d’élections présidentielles avons-nous droit à ce vote utile ? C’est dévastateur parce qu’à ce jeu-là, nous ne votons plus jamais pour des idées, nous ne votons plus jamais pour la personne dont nous nous sentons le plus proche : on vote par défaut et c’est terrible, dénonce Fabien Roussel. Il faut, au contraire, voter pour ses idées, pour celui pour qui on a envie de voter. J’ai fait le choix dans cette campagne de porter des réformes heureuses. Et je souhaite vivement que nous puissions les faire vivre. C’est ce qui doit compter le 10 avril et cela comptera pour la suite. »
Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien RousselSes partenaires de route, compagnons de la création d’un conseil national de la République chargé de mettre en place les « jours heureux », partagent cet état d’esprit. « Fabien Roussel est le vote utile. Les thèmes qu’il a soulevés sont au cœur de la campagne, comme l’évasion fiscale », rappelle Emmanuel Maurel, l’un des fondateurs de la Gauche républicaine et socialiste, qui a rejoint l’atelier de campagne. Aux yeux de l’ancien socialiste, il est utile également pour « reconstruire la gauche de demain ». Car « la suite » pointée par le communiste est imminente, avec les élections législatives qui auront lieu dans la foulée et dont l’objectif est de faire élire un nombre conséquent de députés des « jours heureux ». « Cela va compter pour les luttes que nous devrons mener, pour donner du poids aux idées que nous défendons : la revalorisation des salaires et des retraites, le pouvoir d’achat, la République sociale, laïque, écologiste et féministe. Plus on donnera de la force à ma candidature le 10 avril, plus nous serons en capacité de défendre ce projet de société », fait valoir un candidat énergique en toutes circonstances.
Pour suivre la campagne du candidat PCF, Fabien Roussel
En novembre 2021, lors de l’inauguration de son QG de campagne, le « FabLab », Fabien Roussel avait prévenu, sourire aux lèvres mais avec sérieux, que la route serait longue, très longue. Il avait à cet égard comparé la campagne à « un marathon » qui invite à « savoir se projeter sur la durée ». Le 10 avril n’est pas une ligne d’arrivée, mais une étape.
Fabien Rousselles jours heureuxPrésidentielle 2022vote utile Le Figaro
Jacques Julliard: «La guerre en Ukraine et l’avenir de la démocratie»
CHRONIQUE - Si la guerre en Ukraine met à mal la croyance en une fin de l’Histoire, qui serait une progression continue vers le progrès, l’historien et essayiste que nos lecteurs retrouvent chaque premier lundi du mois estime que la force de la démocratie réside dans sa capacité à sans cesse triompher et renaître des crises qu’elle traverse.
Jacques Julliard est un éditorialiste de l’hebdomadaire «Marianne».
Comment qualifier la guerre d’Ukraine qui se déroule à nos portes, et surtout comment l’interpréter?
Notre embarras en dit long. Depuis le formidable coup de tonnerre du 11 septembre 2001 et la destruction des tours jumelles de Manhattan, personne ne croyait plus à l’utopie, caressée par Francis Fukuyama, d’une fin de l’histoire, grâce au triomphe absolu de la démocratie libérale et à l’extinction des conflits internationaux. Après les dix années nonpareilles du XXe finissant, le nouveau siècle commençait mal.
La fin de l’Histoire date de 1806
Ensuite, les choses sont allées de mal en pis. Depuis le 24 février 2022 et l’agression de l’Ukraine par la Russie de Poutine, ce n’est pas seulement cette «fin de l’Histoire» qui est en question, c’est son sens lui-même.
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La plupart des philosophies qui ont dominé la pensée occidentale depuis Hegel, reposaient en effet sur l’idée d’une progression continue et rationnelle vers un stade final, un Absolu, dans lequel viendraient se jeter et se résoudre toutes les contradictions présentes. Hegel est-il allé jusqu’à penser, comme le croyait son interprète Alexandre Kojève, grand philosophe et, à ses heures, agent soviétique, que l’histoire s’est achevée à Iéna, le 14 octobre 1806, par les soins de l’empereur à cheval, par Napoléon, «cette âme du monde»? Cette thèse a été souvent contestée pour son simplisme, notamment par Jacques Derrida. Il n’en reste pas moins que les philosophies de l’histoire, qu’elles soient marxistes, fondées sur un au-delà du socialisme et une société sans classes, ou qu’elles soient libérales, comme celle de Fukuyama, ont hanté la pensée sociale depuis le XIXe siècle. Du reste, le christianisme lui-même ne repose-t-il pas sur une scansion du temps, l’avant-Jésus-Christ, l’après-Jésus-Christ et le Jugement dernier? Hegel l’a dit à sa manière: «Die Weltgeschichte ist das Weltgericht» («l’histoire mondiale est le tribunal du monde»).
Il est clair qu’aujourd’hui personne ne raisonne plus ainsi, au moins dans le domaine temporel. Quel statut donner à cette guerre d’Ukraine, que presque personne n’avait vu venir, et qui va sans doute bouleverser les destinées du monde? Les commentateurs en sont réduits à invoquer les contingences de la psychologie individuelle du chef, et font l’hypothèse d’une sorte de «folie» propre au cerveau de Poutine. Quelle chute! Quel aveu d’impuissance! Nous voilà ramenés au nihilisme grandiose et désespéré du Macbeth de Shakespeare: «La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus. C’est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.» Ou encore le «rien n’est» dans la seconde version de La Ville de Claudel, que j’entends encore proféré par la voix sépulcrale de Jean Vilar.
«Besme: Rien n’est.
Lambert: Frère, quelle parole lugubre as-tu dite? Tu as captivé les forces élémentaires, à la pulsation même de la vie tu as adapté le «mouvement» de ta machine (…) Et maintenant est-ce la parole que tu dis et pourquoi te retires-tu de la vie des hommes comme un mort?
Besme: Rien n’est.»
La volonté de puissance
Appelons Poutine cet «idiot» pour lequel «rien n’est», et tout est dit. Sauf que ce bruit, cette fureur, ce mouvement, il faut bien tenter de les expliquer, à défaut de les interpréter. Si le modèle de l’histoire n’est pas la lutte des classes, ni le progrès technique, ni, sur un autre plan, le Verbe incarné, nous en sommes réduits à considérer que l’énergie de ce moteur n’est autre que la volonté de puissance («Der Wille zur Macht») qui anime les acteurs. Certes, on a beaucoup dévoyé la pensée de Nietzsche, l’auteur du concept. Chez lui, la «volonté de puissance» ne signifie pas l’effort prédateur pour s’approprier un bien extérieur. Elle désigne plutôt la dynamique propre à la vie elle-même, car il est de la nature de la vie de rechercher son intensité maximale. La vie repose donc sur des rapports de force et non sur des idéaux abstraits, comme les droits de l’homme. La vie à l’état brut est tout sauf humaniste, elle pratique la sélection naturelle, c’est-à-dire la cruelle loi du plus fort.
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«Volonté de puissance» est l’expression employée par Mélenchon - qui revient de loin - pour caractériser l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Du reste, la rhétorique dont use Poutine pour justifier son agression ne s’apparente ni de près ni de loin aux catégories du social, encore moins du socialisme. Outre l’objet - à la limite du canular - de «dénazification» du pays, elle invoque principalement l’histoire et la langue, l’ethnie, toutes catégories classiquement invoquées par n’importe quel envahisseur à l’égard de son voisin. Il s’agit en somme de récupérer son bien.
Nous vivons donc en direct et au jour le jour un changement d’époque: «Zeitenwende» («tournant»), a dit le chancelier Olaf Scholz. Nous avons devant nous une histoire désarticulée, balbutiante, qui paraît avoir renoncé à toute intelligibilité propre, pour s’en remettre au bon vouloir des acteurs, elle qui depuis si longtemps était censée les manipuler à leur insu.
De quoi Poutine a-t-il peur?
Pourtant, sommes-nous condamnés à subir passivement le bruit et la fureur, sans même tenter de lui donner un sens? Je ne le crois pas, et voici pourquoi. Il est bien vrai que la plupart des tyrans asiatiques ou africains ont peur de l’Occident. Et Poutine est l’un d’entre eux. Mais ce n’est pas de l’Otan qu’ils ont peur, c’est de la liberté, c’est de la contagion de la liberté. Malgré le précédent du bombardement de Belgrade (1999), consenti en faveur de musulmans kosovars menacés de purification ethnique, Poutine sait très bien qu’il ne risque pas une agression, qui n’est ni dans les statuts, ni dans les intérêts, ni dans les intentions de l’Otan. Et la proximité des frontières n’y change rien. S’il s’agissait de frapper la Russie, l’Otan est capable de le faire depuis la Pologne, l’Allemagne ou même la France. Cessons de nous laisser prendre pour des imbéciles.
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En revanche, la contiguïté géographique, elle, est une menace véritable de contamination politique. Nous connaissons le langage des despotes à l’âge de la communication: il faut le plus souvent entendre le contraire de ce qu’ils disent. Ainsi, quand Poutine éprouve le besoin soudain, irrépressible, de «dénazifier» l’Ukraine, il faut comprendre qu’il veut y extirper les ferments de démocratie nés du Maïdan et cultivés par Volodymyr Zelensky.
Ce n’est pas par hasard si le président ukrainien est visé personnellement: il est le symbole de la liberté du pays, de son aspiration à se rapprocher de l’Occident. Poutine, est-il besoin de le dire, s’accommode au contraire très bien de la présence en son sein de la Tchétchénie, où l’on pratique la charia et qui est gouvernée par une dynastie de tortionnaires et d’assassins, les Kadyrov, auxquels il fait d’ailleurs appel pour «dénazifier» l’Ukraine… C’est pitié que la thèse, à la limite du comique, de la crainte de Poutine à l’égard de l’Otan ait trouvé, surtout dans les premiers jours de l’agression, des défenseurs parmi de bons esprits et des observateurs chevronnés. Ce n’est pas de l’Otan que Poutine a peur, c’est de la contagion démocratique.
Quant à la philosophie de l’histoire immanente au monde actuel, elle s’est singulièrement simplifiée. Ce monde a connu naguère, à la faveur de l’effondrement du communisme, un vaste mouvement en faveur des régimes démocratiques sur le modèle occidental. Il a balayé l’Amérique latine, le monde asiatique lui-même. En Russie, les gouvernements de Gorbatchev et d’Eltsine en furent la démonstration. En Chine même, le mouvement du 4 Mai sur la place Tiananmen (1989) élève une statue à la «déesse de la démocratie», avant d’être brutalement réprimé. Quant au printemps arabe, il se manifeste beaucoup plus tard, à partir de 2010, mais il gagne la quasi-totalité des pays, avec des manifestations prolongées, parfois la chute de régimes corrompus, comme en Tunisie, en Libye, en Égypte, au Yémen. Avec encore plus de retard, le Hirak (mouvement algérien), avec cette série de manifestations hebdomadaires contre le pouvoir de Bouteflika, est l’événement le plus important du pays depuis l’indépendance de 1962.
Inutile de continuer une énumération qui exigerait beaucoup de détails pour tenir compte des situations particulières. En termes de philosophie de l’histoire, nous vivons aujourd’hui une contre-révolution: la réaction des régimes autoritaires et totalitaires qui ont tous été, au cours des trente années écoulées, menacés par l’aspiration des peuples à la liberté et à la démocratie.
La seule force révolutionnaire? La démocratie
Qu’est-ce donc, au final, que cette démocratie, qui renaît plus vivante que jamais dans la conscience populaire quand toutes les utopies, toutes les idéologies, toutes les sociogonies ont été balayées au grand vent de l’histoire?
La seule échappatoire à la volonté de puissance! Le seul régime politique capable d’assigner à la puissance publique un autre objectif que celui de son accroissement indéfini. La volonté de puissance finit toujours par s’incarner dans un individu ; la démocratie est au contraire, selon l’expression chère à Claude Lefort, un «lieu vide», seul capable de substituer à l’ambition de ses détenteurs provisoires, une alternative sous la forme du bien-être matériel et de l’épanouissement intellectuel et moral des citoyens. La démocratie suppose, par rapport à l’exercice sauvage du pouvoir, une véritable «inversion des valeurs» («Umwertung der Werte», Nietzsche).
Dans l’Évangile, c’est Satan qui est porteur de la volonté de puissance, et je ne connais pas d’épisode plus sublime, plus ouvert à l’intelligence de l’humanité tout entière, que cette tentation du Christ dans le désert (Matthieu, IV, 1-11), où Jésus, après avoir jeûné quarante jours, repousse à trois reprises, et sous trois formes différentes, la tentation suprême, satanique par excellence, celle du pouvoir.
Une comparaison historique nous permettra de mieux comprendre la nature du moment que nous vivons. Au lendemain de la Révolution française et de la grande chevauchée napoléonienne à travers l’Europe, un grand vent de liberté balaya le continent, menaçant les autocraties en place. D’où leur mobilisation qui aboutit à la défaite de Waterloo (18 juin 2015). C’est alors que se mit en place, à l’instigation du tsar Alexandre, une «Sainte-Alliance» contre la démocratie, avec l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse, pour faire barrage aux idées révolutionnaires. Elle dominera la scène européenne jusqu’en 1848.
Aujourd’hui, cette scène est devenue mondiale. Le nouveau tsar s’appelle Poutine, il a pour puissant et redoutable allié la Chine de Xi Jinping et pour complices la plupart des régimes autocratiques à travers le monde. Leur emprise tend à s’étendre, en plus de l’Asie, au Moyen-Orient et à l’Afrique. L’ennemi désigné s’appelle l’Occident. Comme en 1815, sous prétexte de barrer la route à l’ogre occidental, c’est bel et bien à la constitution d’une «Sainte-Alliance» contre la démocratie que nous avons affaire.
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Ne nous faisons pas plus vertueux que nous sommes. Après tout, Napoléon, regardé comme le champion de l’idée révolutionnaire, n’avait rien d’un démocrate. Ne cédons donc pas à une vision moraliste et téléologique de l’histoire, surtout quand l’autocratie dispose, comme aujourd’hui, de ce grand égalisateur des pouvoirs qui se nomme l’arme atomique. Mais nous ne saurions pas non plus, sous prétexte que nous n’en serions pas dignes, repousser comme dangereuses les aspirations des peuples à la liberté, quand elles se tournent vers nous. Ces aspirations disposent, avec les nouveaux instruments de communication, d’instruments aussi formidables que la puissance des autocrates eux-mêmes. Personne n’aurait cru, il y a deux mois, à l’éclatement de la guerre d’Ukraine. Mais, une fois éclatée, personne non plus n’aurait cru à la résistance des Ukrainiens. Faudrait-il, pour plaire à de prétendus réalistes, que nous combattions chez nos voisins l’idée de liberté que nous représentons à leurs yeux?
Présidentielle: à la roulette russe
Pour autant, la France est loin d’être une démocratie exemplaire. Du fait de la guerre d’Ukraine, la campagne électorale n’a pas eu lieu, et, à la différence de la plupart, je me permets de dire: tant mieux! Jamais, de mémoire d’historien, on n’avait vu défiler un tel ramassis de propositions où l’ineptie le dispute à la démagogie. Quelques exemples: retraite à 60 ans (pourquoi pas 55, comme à la RATP), embauche de 200.000 fonctionnaires supplémentaires (c’est urgent!), majorité légale à 16 ans (puisque ceux de 18 ne votent pas), blocage des prix («Foutu maximum!», comme on disait au passage de la charrette de Robespierre vers l’échafaud), semaine de 32 heures (travailler moins pour gagner plus).
Valérie Pécresse est la seule à avoir résisté à cette ivresse démagogique et à avoir fait des propositions pour réduire une dette astronomique de 113% du PIB. Résultat: on le lui a fait payer et elle a dégringolé dans les sondages.
«Elle n’imprime pas», disent les experts. Il est vrai qu’elle imprime moins de sottises que ses concurrents.
Depuis que Macron s’est débarrassé des «gilets jaunes » en ouvrant sa bourse et a payé la crise du Covid à guichets ouverts, ce keynésianisme de crise a pris la forme du refus de toute rationalité comptable. Comment, dans ce pays qui a perdu la boule, rêver d’un partenariat avec l’Allemagne et d’un leadership européen? Que serait-ce si nous n’avions pas eu à la tête de la France un financier et un technocrate?
Quand les ivresses électorales du printemps seront retombées, il sera temps de convoquer les États généraux de la société française, pour faire les comptes, répartir justement les sacrifices, remettre en marche des institutions qui battent de l’aile (École, Justice, Parlement) et redonner une ambition commune à ce pays dominé par des élites dans lesquelles le peuple ne se reconnaît plus.
Attentats en Israël: le pays peut-il de nouveau basculer dans le terrorisme islamiste ?
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Cinq personnes ont été tuées dans des attaques près de Tel-Aviv, le 29 mars - le troisième attentat à frapper Israël en une semaine. Pour Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'Université ouverte d'Israël, les Israéliens n'ont longtemps pas pris Daech au sérieux.
François d’Orcival: «Le spectre terrifiant des armes nucléaires tactiques»
CHRONIQUE - Vladimir Poutine a menacé à plusieurs reprises d’avoir recours à ces missiles, dont la puissance de chacun est équivalente à celle de la bombe d’Hiroshima.
Guerre en Ukraine: «L’effet domino»
L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
L'Humanité
Un pactole à récupérer
ÉditorialStéphane Sahuc80 milliards d’euros, c’est le chiffre vertigineux de la fraude fiscale en France. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de la somme des avoirs non déclarés à l’impôt, mais bien du montant soustrait annuellement aux caisses de l’État. Pour avoir une idée de ce que cela représente : le budget de l’éducation nationale est de 52 milliards d’euros. Et encore, ces 80 milliards n’incluent pas l’optimisation fiscale qui n’est rien d’autre que de la fraude légale.
Et ce sont les mêmes paradis fiscaux, dont certains sont à nos portes, qui accueillent et blanchissent l’argent de la fraude fiscale, celui de la drogue, de la traite des humains et des trafics d’armes . Pandora Papers, Panama Papers, LuxLeaks, l’accumulation d’enquêtes et de scandales n’a jamais débouché sur un véritable tournant dans la lutte contre les fraudeurs. Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille. Rien qu’en France, on imagine sans peine le travail que pourrait fournir une administration fiscale si elle disposait, comme le propose Fabien Roussel, de quelques centaines d’inspecteurs et contrôleurs supplémentaires. Un investissement somme toute minime au regard du trésor à récupérer, explique le candidat communiste à la présidentielle, qui a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille. D’autant que la guerre en Ukraine n’aura eu qu’une vertu : démontrer qu’il est possible de bloquer, voire de confisquer les avoirs et les comptes d’individus, d’entreprises, et même d’États.
Dans ce contexte, les interrogations soulevées par certains de nos confrères à propos de l’étonnante faiblesse du patrimoine du président de la République, et mettant en cause la véracité de ses déclarations de revenus, notamment lorsqu’il était banquier chez Rothschild, ne peuvent être traitées par le silence du côté de l’Élysée. Emmanuel Macron ne doit pas laisser planer un doute qui profitera malheureusement à l’extrême droite plutôt qu’à ceux qui s’engagent contre la fraude fiscale. Il faut que le président s’explique, et il serait bien inspiré d’en profiter pour se positionner sur certaines des propositions portées sur ce sujet par le candidat communiste.
Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille.
Editorialfraude fiscalePrésidentielle 2022Emmanuel Macron L'Humanité
Fabien Roussel dans les coulisses de la campagne
Prescription cultureDeux étudiants en journalisme ont réalisé un film sur Fabien Roussel et la préparation de son premier meeting à Marseille. Un travail rigoureux et malicieux.
Caroline ConstantÇa sent bon la France« Ça sent bon la France, ça sent bon le peuple ! » À la fin de son meeting à Marseille, le 6 février, Fabien Roussel est immergé dans la foule. Et il ne cache ni son émotion ni son enthousiasme. Derrière la caméra à capter ce moment d’ivresse, deux étudiants, Yann Mougeot et Antoine Poncet. Étudiants en master de journalisme et médias numériques à Metz, ils ont choisi, pour leur devoir de fin de formation, de réaliser un documentaire sur les coulisses de la campagne de Fabien Roussel. Pendant les quinze jours qui ont précédé ce premier gros rassemblement de campagne, les deux jeunes reporters ont pu suivre sans restriction le candidat communiste. Il en ressort un film malicieux, qui montre à la fois l’élan de cette campagne, sans en minorer, dans les textes de présentation de début et de fin du film, ses difficultés, les débats qu’elle a provoqués, et la polémique née avec la mise en examen de Fabien Roussel après les accusations de Mediapart sur son activité d’assistant parlementaire.
« Il présente une France qu’on voit peu »
À Paris, au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, les deux auteurs interrogent, en face à face, Ian Brossat, le directeur de campagne, Julia Castaner, la directrice de communication qui anime avec ferveur les meetings, Olivier Marchais et Christophe Grassullo, ses collaborateurs. On y apprend comment cette équipe tente au maximum d’optimiser les 3 millions d’euros que coûte cette campagne. On y mesure aussi, grâce aux paroles de Ian Brossat, ce qui séduit dans la candidature de Fabien Roussel : « Il présente une France qu’on voit peu dans le monde politique : la France périphérique, qui ne vit pas dans les grandes métropoles. La France des régions, des terroirs. »
Une énorme capacité de travail
Le film a aussi une dimension de reportage, en suivant Fabien Roussel dans ses déplacements dans l’Ehpad de Vitry-sur-Seine, dans une émission télévisée où il s’enquiert des conditions de transport de la maquilleuse, à Villeneuve-le-Roi sur le site d’Air France Industries, ou dans la section du PCF d’Orly. Puis à Marseille, sur la préparation du meeting. Partout, le candidat écoute, et note.
Et lorsqu’il intervient en meeting, c’est à ces notes, à ces rencontres, ces vraies personnes que pense le candidat. Car la parole de Fabien Roussel, face caméra, sur ce qui l’anime est sans doute l’élément fort de ce film. Entre deux pas de danse, une moquerie, il donne la mesure de son énorme capacité de travail et de son sens politique. Mais, surtout, dit-il, « j’ai envie de parler sincèrement de bonheur et de fraternité humaine. RIen que cela, c’est un programme. Et cela, on doit le ressentir, on ne peut pas mentir là-dessus ». Un vrai film politique.
Caroline Constant
Fabien Rousseldocumentaireyoutube Fabien Rousselyoutube Le Figaro
Au moins six morts dans une fusillade en Californie
Selon la police il y aurait également douze blessés.
Une fusillade dans la ville de Sacramento en Californie, dimanche matin, a fait au moins six morts et douze blessés, selon un bilan divulgué par la police qui n'a rien précisé des circonstances du drame.
Selon la cheffe de la police de Sacramento, Kathy Lester, vers 02H00 du matin, des agents présents dans le centre-ville, où se trouvent de nombreux bars et restaurants, ont entendu des coups de feu. Elle a décrit une «foule» présente sur les lieux avant le drame. «On ne sait pas si cela venait d'une boîte de nuit ou d'une soirée.»
Selon plusieurs médias, une rixe a éclaté à l'extérieur du London, une boîte de nuit ouverte en 2019. Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux mais dont l'authenticité n'a pu être établie montre une empoignade impliquant plusieurs personnes, suivie d'une série de détonations qui évoque une arme automatique. Des témoins, interrogés par des médias locaux, ont également mentionné des tirs rapprochés rappelant ce type d'arme.
Aucun suspect interpellé
Parmi les personnes hospitalisées, certaines sont «sérieusement blessées», en état «critique», a annoncé le maire de la ville, Darrell Steinberg, durant une conférence de presse. «Nous demandons au public de nous aider à identifier des suspects et de fournir toute information qui nous permettrait de faire la lumière» sur cette affaire, a exhorté la cheffe de la police, précisant qu'aucun suspect n'avait encore été interpellé.
Au moins une arme a été retrouvée sur les lieux par les enquêteurs, selon les autorités.
«C'était horrible», a raconté, à la chaîne locale KXTV, Berry Accius, un militant associatif arrivé sur les lieux quelques minutes après la fusillade. Il a décrit des «victimes couvertes de sang, des gens qui hurlaient, qui pleuraient, d'autres qui demandaient où étaient leur frère ou des mères qui cherchaient à identifier leur fils».
«Il est difficile de concevoir le nombre des morts et des blessés», a commenté M. Steinberg. «Ce matin, notre ville a le coeur brisé.»
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Le pape François hésite à s'envoler pour l'Ukraine
Jean-Marie GuénoisFace à la presse, le pape, lors de son retour de Malte, a démontré qu'il veillait aussi à ses relations avec la Russie.
À son retour de Malte, dans la soirée du dimanche 3 avril, le pape François a accordé un quart d'heure de conférence de presse aux journalistes qui l'accompagnaient mais il n'a pas confirmé qu'un voyage à Kiev était imminent : «le projet est sur la table, c'est une des propositions que nous avons mais je ne sais si cela pourra se faire, s'il est utile de le faire et si, le réaliser, contribuerait à améliorer la situation. Ou, s'il convient que je fasse ce voyage et que je doive effectivement y aller. Toutes ces questions sont à l'étude».
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En revanche le pape a confirmé que son projet de rencontre avec le Patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill, était toujours «en cours de préparation» et qu'il pourrait se dérouler «au Moyen-Orient». Une information importante alors que beaucoup pensaient que ce projet était désormais compromis. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés à Cuba en février 2016.
Interrogé sur ses relations avec Vladimir Poutine, le pape François a précisé : «J'ai eu le président de la Russie à la fin de l'année quand il m'a appelé pour les vœux. Quant au président de l'Ukraine, je l'ai eu deux fois». Puis le pape a raconté sa visite surprise à l'ambassade de Russie près le Saint-Siège aux premiers jours du conflit «pour poser mes questions et dire mes impressions sur cette situation».
Questionné sur le message qu'il transmettrait au président russe, François ne l'a pas mis en cause personnellement mais a répondu : «Je n'ai pas de double langage. Tout ce que j'ai dit à toutes les autorités publiques, est ce que j'ai dit publiquement». Puis il a affirmé : «quant à savoir si la guerre est juste ou injuste, toutes les guerres naissent d'une injustice, toujours. Parce que c'est le schéma de la guerre et non le schéma de la paix (…) que nous avons oublié soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale».
Santé capricieuse
Quant à sa santé, le pape François, 85 ans, qui a démontré des problèmes importants de déambulation pendant ces deux jours à Malte, a commenté : «Ma santé est un peu capricieuse, car j'ai ce problème au genou qui fait ressortir des problèmes de mobilité, pour marcher. C'est un peu fatigant mais cela s'améliore, au moins je peux avancer. Il y a deux semaines, je ne pouvais rien faire, mais c'est une chose lente. On verra si ça repart en arrière… Il y a un doute, à cet âge ; on ne sait pas comment finira la partie. Espérons que cela ira bien !»
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Enfin, sur la question des migrants qui a été au cœur de son voyage à Malte, le pape François a réitéré une position largement connue désormais : «Les migrants doivent toujours être accueillis, toujours. Le problème c'est que chaque gouvernement doit dire combien il peut recevoir pour vivre normalement. Et pour cela il faut un accord avec tous les pays de l'Europe qui ne sont pas tous disposés à recevoir des migrants. N'oublions pas que l'Europe a été faite par des migrants. Mais, au moins, il ne faut pas laisser tout le poids à tous ces pays limitrophes qui sont si généreux (...). Enfin, il y a des lagers [Camp de concentration, ndlr], ce sont des lagers, qui sont sur la côte libyenne, où les migrants sont renvoyés. Cela semble criminel».
Le pape a alors lancé cet appel : «Ce que l'Europe est en train de faire avec tant de générosité aux Ukrainiens qui frappent à la porte, qu'elle le fasse aussi à ceux qui viennent de la Méditerranée.»
Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.
Le Figaro
L’Amazonie est-elle menacée de disparition?
Patrick BèleGRAND DÉCRYPTAGE - Le plus grand massif forestier du monde subit toutes sortes de fléaux, pour la plupart de la main de l’homme. Au point de mettre en danger la biodiversité et la survie des peuples amérindiens.
Plusieurs définitions de l’Amazonie coexistent. On peut considérer qu’il s’agit du bassin du fleuve Amazone, mais on exclut dans ce cas les massifs forestiers situés au nord de la région en Colombie, dans les Guyane et au Venezuela, qui font partie du système hydrologique de l’Orénoque. «L’Amazonie légale» définie dans la législation brésilienne couvre 5 millions de km2 dont 80% de forêts et 20% de savanes. «Il ne faudrait pas parler de l’Amazonie mais des Amazonie, estime le géographe François-Michel Le Tourneau. Si on se fonde sur l’écosystème forestier, on est devant une zone gigantesque de 7,7 millions de km2, avec une grande diversité de végétations.»
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Cette Amazonie s’étend sur neuf pays: le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Surinam et la Guyane française. Cette forêt est l’une des réserves de biodiversité les plus importantes du monde: 390 milliards d’arbres de 16.000 espèces, 3000 espèces de poissons, 1294 espèces d’oiseaux, 378 espèces de reptiles, 1800 espèces de papillons, 3000 espèces de fourmis et d’abeilles, 450 espèces de mammifères. Elle représente 60% des forêts tropicales du monde. Contrairement à l’image qu’on peut en avoir, elle est peuplée depuis longtemps et comprend même de grandes villes de plus de 1 million d’habitants comme Manaus, Belém au Brésil ou Ciudad Bolivar au Venezuela.
● La situation de l’Amazonie empire-t-elle?
Ces derniers mois ont été riches en catastrophes touchant la forêt amazonienne. En janvier, la Colombie déclarait l’état d’alerte environnementale à Bogotá, envahi par les fumées venant des feux de forêts qui dévastaient le sud-ouest du pays. C’est plus de 10.000 hectares de forêts qui seraient partis en fumée, l’équivalent de la ville de Paris. Les feux auraient été allumés par des dissidents de l’ancienne guérilla des Farc. Leur objectif serait de «s’accaparer des terres pour développer des activités illégales d’élevage extensif de bétail», selon le ministre de la Défense, Diego Molano. Le parc national de la Serrania del Chiribiquete, classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2018, a été touché par ces destructions. On y dénombre des milliers de peintures rupestres, dont certaines ont pu être datées de 10.000 ans av. J.-C.
Le 29 janvier dernier, un oléoduc s’est rompu en Équateur dans une aire naturelle protégée, le parc de Cayambe-Coca. Les fortes pluies ont provoqué un glissement de terrain qui a rompu l’infrastructure pétrolière. 21.000 m de forêt ont été touchés et le pétrole s’est répandu dans la Coca, une rivière majeure du bassin amazonien. Selon le gouvernement, «quatre tuyaux de l’infrastructure» ont été touchés, permettant de transporter 160.000 barils de brut par jour depuis les puits de pétrole situés en pleine jungle.
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L’Amazonie équatorienne est depuis de nombreuses années victimes de l’exploitation pétrolière. Entre 1960 et 1990, Texaco, filiale de Chevron, avait déversé des millions de tonnes de déchets toxiques en pleine jungle, polluant terres et rivières, détruisant faune et flore, rendant la vie des populations autochtones impossible. Dans l’Amazonie vénézuélienne, le projet d’arc minier lancé par le président Nicolas Maduro en 2016 a provoqué une ruée vers l’or, ravageant des milliers d’hectares de forêt et contaminant au mercure et au cyanure le bassin hydrologique de l’Orénoque. L’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro au Brésil a relancé la déforestation, doublant les surfaces prises à la forêt par l’élevage et la culture du soja. Quelles conséquences peut-on attendre de ces transformations?
● Quels dangers menacent la forêt?
La forêt amazonienne subit une multitude d’agressions dont la plus visible est les incendies visant à défricher la terre pour permettre notamment la culture du soja et l’élevage bovin. Entre 1985 et 2020, la surface de pâturages dans la région amazonienne est passée de 185.435 km2 à 566.497 km2 et la surface agricole, principalement en soja, de 784 à 61.348 km2, selon l’Institut spatial du Brésil. Cette expansion s’est faite sous la pression, principalement, de la demande chinoise, qui importe 60% de la production de soja du Brésil et la majorité des exportations de viande bovine.
Les surfaces de forêt brûlées au Brésil étaient de 6632 km2 en 2018 pour monter à 8425 km2 en 2020 sous le régime du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Le nombre d’incendies est passé de 45.086 en 2018 à 80.626 en 2019, selon l’INPE. Quand le monde s’est alarmé de ces incendies massifs au Brésil, en Bolivie, la destruction de la forêt a atteint des niveaux jamais vus, grâce à des lois récentes décidées par le président Evo Morales ouvrant la voie à l’exploitation de terres nouvellement gagnées pour la production agricole, l’élevage et la feuille de coca.
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Mais les menaces qui pèsent sur la forêt amazonienne vont bien au-delà des incendies de forêts. L’exploitation pétrolière génère des dégâts considérables depuis de nombreuses années en Équateur et au Venezuela notamment, avec des pollutions massives de la part de Texaco entre les années 1960 et 1990, qui ont donné lieu à un méga procès et à la condamnation de la compagnie pétrolière à plusieurs millions de dollars d’amende.
L’orpaillage officiel ou clandestin est une autre menace pour la forêt amazonienne, notamment en Guyane française et au Pérou. Les pollutions au mercure et au cyanure, malgré les dénégations des compagnies minières, sont devenues un problème de santé publique, notamment pour les populations d’Amérindiens vivant dans ces régions. Au Pérou et au Venezuela, l’orpaillage se développe de façon anarchique depuis quelques années, avec des conséquences graves pour les habitants de la forêt, la faune et la flore.
Une dernière menace est le développement des infrastructures de transport et énergétiques, qui provoquent un développement le plus souvent illégal de l’exploitation des ressources naturelles de l’Amazonie à partir de ces nouveaux axes de communication.
● Quelles sont les conséquences de la déforestation?
La forêt amazonienne est parfois présentée comme le poumon du monde. «L’Amazonie ne produit pas spécialement d’oxygène et absorbe une quantité limitée de CO2. S’il y a un poumon du monde, ce sont les océans», tempère François-Michel Le Tourneau. En fait, la forêt amazonienne est une forêt «à l’équilibre». L’absorption de carbone par les jeunes arbres est compensée par les émissions de CO2 des plus vieux. La destruction de la forêt amazonienne n’a donc pas comme principale conséquence une contribution au réchauffement climatique, mais la disparition d’un foyer unique de biodiversité. «L’Amazonie est une formidable machine à fabriquer de la biodiversité. On ne trouve cela nulle part ailleurs, dit François-Michel Le Tourneau. La forêt amazonienne fabrique en continu de nouveaux organismes ; les conditions climatiques en font un endroit où les processus biologiques sont particulièrement intenses.» Selon le géographe, le recul de la forêt amazonienne risque de nous priver de cette formidable source de biodiversité.
La principale menace que constitue la déforestation est de rompre le cycle de l’eau, exceptionnel en Amazonie. «La chaleur et l’abondance de l’eau permettent à la machine biologique qu’est la forêt de tourner à un rythme infernal.» C’est ce qui explique un paradoxe: alors que la végétation est luxuriante, les terres une fois défrichées se révèlent très pauvres. Les rendements des plantations de soja sont souvent bien en dessous des espérances et chutent rapidement après quelques années de culture, obligeant à l’utilisation massive d’intrants artificiels.
● Quel est le sort des populations amérindiennes?
À l’arrivée des colons espagnols en Amérique latine, les Amérindiens étaient au nombre de 8 à 10 millions, selon les estimations les plus basses. Lors de la première descente de l’Amazone par un groupe d’Européens, sous les ordres de Francisco de Orellana, furent décrites des villes étendues sur plusieurs kilomètres le long du fleuve. Cette population ne comprenait plus que 300.000 personnes en 1840. Les Amérindiens ont été décimés par les maladies importées par les colons. L’idée fausse d’une Amazonie quasi inhabitée s’est alors imposée. «L’Amazonie comporte de nombreuses traces d’habitats humains millénaires», explique l’anthropologue Stephen Rostain, qui vient de publier un livre passionnant aux Éditions Le Pommier: La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas.
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La forêt amazonienne a été profondément influencée par la présence humaine depuis des millénaires. Pour l’anthropologue, «les méthodes amérindiennes d’utilisation de la forêt sont tellement résilientes et adaptées au milieu qu’elles donnent l’illusion d’une forêt vierge. Mais on trouve des sélections d’arbres, des tertres, des bassins d’élevages de poissons qui sont si intégrés dans le paysage qu’ils passent pour naturels. Les civilisations amérindiennes sont d’une grande richesse: 300 langues ont été répertoriées. La destruction de la forêt actuellement en cours place les populations amérindiennes sous une menace terrible: la disparition de leur milieu naturel met en cause la survivance même de leur culture, qui a pourtant permis depuis 13.000 ans la préservation d’un trésor de biodiversité: l’Amazonie.»
Covid-19 : 169.311 nouveaux cas en 24 heures, 121 morts dans les hôpitaux français
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La diversité et la complexité des flocons de neige fascinent depuis longtemps les physiciens qui n'ont pas encore levé tous les mystères de leur formation.
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HISTOIRES DE SAVOIR - Aucun flocon de neige ne ressemble à un autre. Quelles sont les catégories de cristaux de neige? Comment se développe un flocon? La chronique de Jean-Luc Nothias.
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À l’Arena, Macron souffle le show et l’effroi
ActuPrésidentielle Samedi, à la Défense, le chef de l’État a (enfin) tenu son premier meeting de campagne. Un spectacle de deux heures où, droit dans ses bottes sur la casse sociale, il a « en même temps » tenté de rassurer les indécis de gauche.
Cyprien CaddeoLola RuscioEmilio MesletPrésident, candidat et… catcheur ? Bain de foule avant la montée sur le « ring », pyrotechnie, fumigènes, percussions électroniques, banderoles de supporters, 30 000 militants chauffés à blanc… Emmanuel Macron a soigné son entrée en scène, samedi 2 avril, dans son grand meeting du premier tour de la présidentielle, à la Défense Arena (Nanterre, Hauts-de-Seine). Le premier, et le seul, d’ailleurs. L’événement se devait donc de ressembler à un show digne du Super Bowl. D’être une véritable démonstration de force, à huit jours du premier tour d’une élection sans campagne digne ce nom. « Je ne crois pas qu’on gagne des voix avec un meeting, commente Patrick Vignal, député LaREM de l’Hérault. L a campagne n’a pas été d’un très haut niveau, c’est important d’avoir ce moment pour galvaniser les troupes, se retrouver, leur donner l’envie et l’énergie de tracter. »
La Macronie, qui tient la qualification au second tour comme acquise, a réalisé qu’elle ne pourrait pas se priver d’un grand baroud militant. D’autant que l’écart se resserre en cas d’affrontement final avec Marine Le Pen (52,5 %, contre 47,5 % selon un récent sondage Elabe). Avant l’entrée en scène, les ministres ont d’ailleurs défilé devant la presse pour jouer la prudence : « On est vigilants pour le premier tour, mais surtout pour le second. Il faut rappeler qui sont Marine Le Pen et Éric Zemmour, l’extrême droite raciste et xénophobe qui va s’allier au second tour », prévient Emmanuelle Wargon, ministre du Logement. « L’abstention est un risque, il faut réaffirmer le débat d’idées, de valeurs, de projets », renchérit la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Prudence, mais pas trop non plus : « On aurait tort de passer de l’euphorie à la peur en dix jours, nuance le sénateur François Patriat. Entre les deux, il y a la lucidité. »
Le président-candidat, lui, trace sa route, sans commenter les sondages. Pendant 2 h 20, drogué à lui-même, il a empilé les antiennes macronistes, les concepts creux, évoquant « le laboratoire de la volonté », « les militants de l’idéal », « le combat du progrès contre le repli », « le dépassement, qui n’est pas un effacement des différences, mais qui se nourrit des inspirations de chacun » – +comprendra qui pourra.
Quand macron plagie poutou...
Dans les tribunes, cela semble parler à Emmanuel, qui discute de politique avec son fils. Ce cinquantenaire, patron d’une TPE, glissera un bulletin en faveur du président sortant, comme en 2017 : « J’aime son pragmatisme, il ne se demande pas si telle idée est de gauche ou de droite, il fait juste ce qui lui semble bien pour le pays », se félicite-t-il. Un peu plus loin, Nicolas, étudiant en droit à Assas (Paris), membre des Jeunes avec Macron (et ex-Jeune avec Juppé), se gargarise aussi du « en même temps » désormais éculé : « J ’aime chez lui son côté consensuel (les gilets jaunes apprécieront – NDLR), sa capacité à être libéral tout en préservant la protection sociale, il ne va pas promettre des choses délirantes comme le Smic à 2 000 euros. »
Toutefois, Emmanuel Macron s’est, semble-t-il, souvenu que pour être « et de gauche et de droite », il fallait faire semblant d’être – un peu – de gauche. Alors le chef de l’État consacre une partie de son discours au social et au sociétal, faisant applaudir les soignants et les enseignants, « ces artisans de la République » dont il promet qu’ils seront mieux rémunérés. On s’étouffe quand il déclare, en parlant des personnes âgées dépendantes, que « leurs vies valent plus que les profits » (reprenant donc un slogan de… Philippe Poutou, le candidat du NPA avec qui il ne veut pas débattre). On rit jaune quand il jure que la protection de l’enfance et l’égalité hommes-femmes seront les grandes causes du quinquennat – comme lors du précédent, donc ? Des accents sociaux taillés pour convaincre un électorat social-démocrate encore indécis et dont il aura besoin, au moins pour un éventuel second tour.
Pour autant, le président de la République assume les propositions les plus droitières de son nouveau programme. « Il n’y a pas d’État-providence sans État productif ! » tranche-t-il. La dette ? Il faudra la rembourser « car il n’y a pas davantage d’argent magique aujourd’hui qu’hier ». Mais, puisqu’il n’est pas question d’augmenter les impôts, il s’agira « de travailler plus et de travailler plus longtemps », avec la retraite à 65 ans. Le RSA conditionné ? « Pas une peine de travaux d’intérêt général, comme je l’ai entendu, mais une main tendue vers les bénéficiaires, pour réapprendre, retrouver le goût de bien faire, retourner vers l’emploi. » L’assurance-chômage ? « Oui, j’assume, le plein-emploi, c’est possible. Le système viendra nous dire que c’est impossible et c’est pourquoi nous le ferons. »
De quoi séduire Paul, 24 ans, Brushing impeccable et sourire ultra-bright. Lui hésite encore entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse (LR). « Je me sens d’habitude proche de la droite, j’avais voté Fillon en 2017, raconte ce diplômé d’une école d’ingénieurs. Là, j’attends de lire les programmes, mais je me reconnais davantage dans Macron. Son leadership est meilleur que celui de Pécresse, et il a fait beaucoup pour les start-up. »- Le jeune homme souhaite bientôt créer sa propre entreprise : le profil type de l’électeur macronien.
Le chef de l’État capitalise sur les crises
« C’est le seul en qui j’ai confiance », confie Abderrahmane, 65 ans, infirmier bientôt à la retraite. Et sur la crise sanitaire ? Aide-soignante dans les Yvelines, Christelle pense qu’ « il a fait au mieux, qu’il n’est pas un surhomme ». Sur le reste, elle a du mal à citer une mesure du nouveau programme, si ce n’est la retraite à 65 ans : « Cela me semble raisonnable, il faut bien remplir les caisses. Moi, j’ai 47 ans, je me vois très bien travailler jusqu’à 65 ans, sans problème. » Plus que les promesses de nouvelles réformes, d’autres louent sa « bonne » gestion concernant la guerre en Ukraine et sa capacité à « rassurer » les Français.
Emmanuel Macron s’appuie sur cette crédibilité que lui ont donné les crises. L’effet de vide et l’effondrement des partis font le reste de sa force. D’ailleurs, le chef de l’État n’accorde que quelques mots pour ses adversaires. Zemmour et Le Pen sont étrillés d’une raillerie sur « ceux qui se réclament de De Gaulle mais sont les héritiers de ceux qui ont combattu le général ». Jean-Luc Mélenchon est écarté d’un tacle à « ceux qui se revendiquent de Jaurès et Clemenceau mais sont devenus profondément antirépublicains et versent dans l’indigénisme ». L’anathème est aisé, en particulier lorsqu’on s’abstient de débattre. Mais la Macronie a évidemment adoré.
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Pour éliminer Le Pen, les contradictions de Jean-Luc Mélenchon
ActuMeeting À Toulouse dimanche, le candidat de l’Union populaire, qui engrange de nouveaux soutiens d’intellectuels, a étrillé Macron et tenté de convaincre qu’il peut l’emporter.
Diego Chauvet« O n va gagner ! » Sur la place du Capitole à Toulouse, la foule se motive. C’est la dernière semaine de campagne qui s’ouvre, et les sympathisants insoumis veulent y croire. Jean-Luc Mélenchon bénéficie d’une dynamique dans les sondages. En cette fin de campagne, il est donné à 15-16 % au premier tour mais… Marine Le Pen, en deuxième position, grimpe aussi, relevant toujours plus haut la barre du second tour. Depuis plusieurs semaines, les soutiens du candidat de l’Union populaire le présentent comme le seul « vote utile » pour voir la gauche au second tour. Lui-même appelle à chaque meeting ses électeurs à « faire barrage au premier tour », c’est-à-dire à lui permettre d’accéder au second et d’éliminer l’extrême droite. Ce discours de fin de campagne semble porter ses fruits, puisque Jean-Luc Mélenchon s’installe comme le « troisième homme » du scrutin.
Signe de ce mouvement vers un « vote utile », des appels à voter pour lui émanent de plusieurs centaines d’intellectuels. Ainsi, 180 économistes affirment dans un texte publié sur Mediapart qu’il est « aujourd’hui le seul en mesure de porter nos espoirs de changement au second tour de l’élection ». Parmi eux, Jean Gadrey, Jean-Marie Harribey ou encore Bernard Friot, qui saluent un programme économique qui « propose de rompre avec les politiques qui accroissent les inégalités, fragilisent les services publics, abîment les écosystèmes et érodent la base productive ». Le lendemain, 800 universitaires ont appelé dans l’Obs à voter en faveur de Mélenchon le 10 avril, « parce que la gauche au second tour est chaque jour un peu plus vraisemblable ».
« Nous souhaitons simplement que l’enseignement supérieur et la recherche, au même titre que l’enseignement secondaire et primaire, la justice, l’hôpital et l’ensemble des services publics retrouvent le sens de leurs missions », justifient les signataires, parmi lesquels la philosophe Sandra Laugier ou le politologue Rémi Lefebvre. À Toulouse, Jean-Luc Mélenchon leur a renvoyé l’ascenseur dans son discours : au-delà de l’élimination de l’extrême droite, il fait des projets d’Emmanuel Macron en matière d’éducation, de l’école à l’université, un enjeu majeur de l’élection : « Quoi que vous pensiez de l’Union populaire, quoi que vous pensiez de moi ou de ces conversations stupides sur mon caractère, je vous en prie, comprenez que le pays est en état d’urgence et qu’il faut empêcher à tout prix qu’il fasse la réforme scolaire parce que c’est, sinon, la fin de la patrie. »
Pas de consigne pour le second tour
Emmanuel Macron est d’ailleurs, ce dimanche, sa cible principale. Jean-Luc Mélenchon qualifie de « festival de bobards » le meeting de samedi du président-candidat (lire page 6). « Comment a-t-il pu imaginer envoyer un gosse de 12 ans en apprentissage ? » interroge-t-il, en rappelant les conventions internationales dont la France est signataire et « la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans ». Le candidat de l’Union populaire dénonce également les « 6 millions de chômeurs, toutes catégories confondues », les « 12 millions de personnes qui ont eu froid cet hiver » en raison des prix de l’énergie, les « 17 000 lits d’hôpitaux supprimés depuis que Macron est président, dont 5 700 en pleine crise sanitaire » ! Au sujet du scandale McKinsey, il promet : « Si vous m’élisez, tous les contrats avec les cabinets de conseil seront suspendus » et « il sera interdit de confier au privé ce que l’État et ses fonctionnaires pleins d’intelligence et de savoir-faire sont capables de faire eux-mêmes ». Il attaque également les candidats d’extrême droite, Marine Le Pen en tête, sur la question du pouvoir d’achat et des salaires.
Bref, le vote utile pour éliminer l’extrême droite, ce serait lui. Sauf qu’il subsiste un écueil : quatre jours plus tôt, dans un entretien accordé au Télégramme, Jean-Luc Mélenchon s’est refusé, comme au soir du premier tour de 2017, à donner une consigne de vote en cas de second tour Macron-Le Pen, et annonce qu’il consultera ses 310 000 soutiens sur Internet. Alors que la candidate d’extrême droite bénéficie elle aussi d’un « vote utile » au sein de la droite et chez les électeurs d’Éric Zemmour, qu’elle est donnée par deux enquêtes d’opinion à 47 % au second tour, le risque est cette fois bien plus grand de la voir l’emporter. Ce qui fait contester par ses concurrents à gauche la qualité de vote « utile » du bulletin Mélenchon, faute de position ferme sur le second tour s’il en était absent, et préférer par nombre de leurs électeurs un « vote de conviction ». Jean-Luc Mélenchon et ses 11 hologrammes tenteront de les convaincre une dernière fois, mardi 5 avril.
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Mort d'Alisha, 14 ans, noyée à Argenteuil : deux collégiens jugés à partir de lundi
Guillaume PoingtINFO LE FIGARO - Le procès aura lieu à huis clos devant le tribunal pour enfants de Pontoise. Les mis en cause encourent au maximum 20 ans de prison.
Deux collégiens mis en cause dans la mort d'Alisha, une jeune fille de 14 ans violemment frappée puis noyée dans la Seine en mars 2021 à Argenteuil (Val-d'Oise), seront jugés à huis clos du lundi 4 au vendredi 8 avril devant le tribunal pour enfants, a appris Le Figaro du parquet de Pontoise.
À lire aussi«Il a beaucoup changé depuis qu’il traîne avec sa copine»: quel engrenage a conduit à la mort d’Alisha à Argenteuil ?
Les deux collégiens, un garçon et une fille de 15 ans, avaient été mis en examen en mars 2021 pour l'assassinat de leur camarade de classe puis écroués dans les quartiers pour mineurs de deux établissements pénitentiaires. Étant mineurs, ils encourent au maximum 20 ans de prison. Contactés par Le Figaro, les avocats de la partie civile et de la défense n'ont pas souhaité s'exprimer.
Jetée dans la Seine «encore consciente»
Alisha, 14 ans, avait succombé à un guet-apens sous le viaduc de l'autoroute A15, d'après les éléments révélés à la presse il y a un an par l'ex-procureur de Pontoise, Éric Corbaux. Au bout d'un petit chemin sinueux à l'écart des habitations, la jeune fille aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente.
«Le jeune homme, qui était resté dissimulé derrière un pilier, se serait approché de la victime, lui aurait donné par surprise des coups au visage et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol», avait détaillé le procureur en conférence de presse. Le collégien lui aurait ensuite donné des coups de pied dans le dos et la tête alors qu'elle était au sol. Alisha, qui gémissait les yeux ouverts, aurait alors été attrapée par le jeune homme et sa petite amie avant d'être jetée dans la Seine, sept mètres plus bas, du haut d'une «plateforme» en béton.
«Amourette» et «futilités» adolescentes
Les relations au sein du trio scolarisé en classe de troisième au lycée professionnel Cognacq-Jay, «trois amis au début», s'étaient dégradées au fil des semaines, entre amourettes et «futilités» adolescentes, avait détaillé le procureur. La situation s'était envenimée au point que leur lycée avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Le téléphone d'Alisha avait notamment été piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. Plusieurs bagarres entre Alisha et la collégienne mise en cause avaient également eu lieu. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline le lendemain du drame.
En garde à vue, les deux adolescents n'avaient «pas fait part non plus d'un remords immédiat», avait déclaré à l'époque Éric Corbaux. «Ce serait bien de ne pas juger coupables ces enfants à l'emporte-pièce, en conférence de presse. Il y a une instruction, il y aura un procès, mon client a le droit à une défense», avait répliqué sur Twitter Me Frank Berton, l'avocat du collégien mis en examen.
Lors d'une marche blanche en hommage à Alisha, le 14 mars 2021, sa mère, la voix étouffée par les sanglots, avait déclaré au micro : «Alisha me manque, elle était ma meilleure amie. Je me sens seule, on m'a arraché une partie de moi». Sérieuse à l'école et bonne élève, Alisha voulait devenir expert-comptable, après avoir envisagé d'embrasser la carrière de policière. La jeune fille aimait les choses simples : dessiner, voir ses copines, passer du temps en famille ou encore faire des promenades au bras de sa mère.
À VOIR AUSSI - «On m'a arraché une partie de moi», témoigne la mère d'Alisha lors de l'hommage à la jeune fille
Affaire Jubillar : cinq membres de la famille de Delphine entendus par la justice pour la première fois
L'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de Delphine Jubillar sont entendus ce vendredi par les juges d'instruction chargés l'enquête sur la disparition de l'infirmière de 33 ans.
Marseille : debout entre deux rames, un jeune homme se tue dans le métro
La victime a été retrouvée «sans vie sur la voie, jeudi vers 09h15, au niveau de la station de La Blancarde», au centre-est de Marseille, a indiqué la régie des transports métropolitains dans un communiqué.
Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : un suspect interpellé
Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).
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Présidentielle. Les droites prônent le retour de l’austérité
Premier planAprès le « quoi qu’il en coûte », voici revenir le refrain malsain de l’austérité. Dans le viseur : la protection sociale, les retraites, les services publics via les collectivités locales. De Macron à Zemmour en passant par Pécresse et Le Pen, ils nous promettent un véritable hold-up.
Benjamin KönigBenjamin König« Il n’y a pas d’argent magique. » Emmanuel Macron a récidivé, lors de son déplacement à Dijon (Côte-d’Or), fin mars, devant un homme qui lui exposait les difficultés des familles face à la baisse du pouvoir d’achat. Car cette campagne présidentielle marque pour les droites le grand retour de l’austérité et du « tout pour les riches ». Dette, retraites, fiscalité, dépenses publiques, financement des collectivités locales, toutes les tendances, de LaREM à Reconquête !, promettent à nouveau « du sang et des larmes », pour reprendre la formule employée par François Fillon lors de la campagne de 2017. « Si l’on s’intéresse à leur programme économique, il est troublant, pour ne pas dire confondant, de voir la similarité des propositions de Marine Le Pen, Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron », écrit ainsi Raphaël Pradeau, professeur de sciences économiques et sociales et porte-parole d’Attac France, dans une note publiée le 4 mars. L’économiste pointe une « forme de surenchère sidérante et dangereuse pour approfondir la logique libérale ».
Un plan de réduction des dépenses de 50 milliards
La justification de toutes les réformes néolibérales reste la dette publique. Marine Le Pen y a fait allégeance dans une tribune à l’Opinion dès février 2021, dans laquelle elle faisait de son remboursement « un aspect moral essentiel ». Une position réitérée dans un entretien à Acteurs publics, le 25 février, dans lequel elle lie le « niveau tout à fait excessif de la dépense publique et de notre endettement », s’engageant à ramener le déficit public « sous les 3 % dès 2026 ». Pour Emmanuel Macron, ce sera dès 2027, selon Laurent Saint-Martin, actuel rapporteur LaREM du budget à l’Assemblée nationale et envoyé spécial du président lors de l’audition des candidats par les associations d’élus locaux, le 22 mars. Le député a présenté un plan de réduction des dépenses de 50 milliards d’euros annuels, avec trois cibles dans le viseur : les retraites, les collectivités et les « réformes de fond et la simplification », une formule bien floue qui présente l’avantage de ne pas annoncer sur quel dos ces économies seront réalisées.
Du « poujadisme fiscal »
Éric Zemmour, quant à lui, évoque une réduction des dépenses de 65 milliards d’euros. Selon une note du Cevipof publiée en mars par le chercheur au CNRS Gilles Ivaldi, 20 milliards proviendraient de la suppression des aides sociales aux étrangers, 15 milliards de la lutte contre le « gaspillage et les dépenses non prioritaires de l’État » et 15 autres milliards de la « lutte contre la bureaucratie ». Du « poujadisme fiscal », selon le chercheur, qui pointe également la suppression de la politique de la ville (et de la loi SRU). Enfin, Valérie Pécresse promet un « vrai projet courageux de réformes » qui comporterait « deux fois plus d’économies que de dépenses », à savoir respectivement 84 milliards d’euros contre 42 milliards. L’élue LR veut également inscrire la règle d’or des 3 % de PIB de déficit public maximum dans la Constitution. Quel que soit la ou le candidat, il n’est nullement question de taxer le capital ou de lutter contre l’évasion fiscale. C’est une guerre sociale sans merci qui s’annonce, un « affaiblissement du système de protection sociale et des services publics », résume Raphaël Pradeau.
Des économies sur le dos des retraités
C’est « la mère de toutes les réformes », clamait en 2019 le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, au moment où le gouvernement d’Édouard Philippe présentait son plan pour les retraites – finalement avorté. Pour cette élection, à droite, c’est à qui sera le plus radical dans la destruction du système de retraites. À commencer par l’âge légal : alors qu’il s’y disait opposé, Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de le porter à 65 ans. Idem pour Valérie Pécresse, tandis qu’Éric Zemmour table sur 64 ans. Les trois escomptent des économies substantielles sur le dos des retraités : 14 milliards d’euros pour la candidate de LR, 15 milliards pour celui de Reconquête !, ainsi qu’Emmanuel Macron. Longtemps, Marine Le Pen a tenu au marqueur des 60 ans : sous la double pression des cadres du RN et de la concurrence de Zemmour, elle l’a abandonné pour un statu quo à 62 ans.
Exit aussi la défense des 35 heures ou la remise en cause de la loi travail, qu’elle prônait en 2017. Quant aux salaires, c’est un tour de passe-passe que ces candidats promettent : si la cheffe du RN veut inciter à une augmentation de 10 % jusqu’à trois fois le Smic, elle promet en contrepartie une exonération des cotisations patronales, donc un assèchement de la protection sociale et du salaire socialisé. Idem pour Valérie Pécresse, après avoir un temps promis une « hausse de tous les salaires net inférieurs à 2,2 Smic de 10 % », elle a vite été rappelée à l’ordre par le patronat. Et ne promet aujourd’hui qu’une baisse des cotisations vieillesse des seuls salariés… compensée par l’État. Quant à Éric Zemmour, qui se dit « contre la lutte des classes », il veut « permettre l’augmentation du salaire net sans affecter la compétitivité des entreprises ». Et préconise donc « la baisse de la CSG pour les salaires de moins de 2 000 euros » sans compensation, et l’exonération de « charges », comme il les appelle, sur les heures supplémentaires.
Concours Lépine des mesures favorables aux (très) riches
Pas question, donc, d’une réelle augmentation des salaires. Pas question non plus de s’en prendre aux revenus du capital et du patrimoine : le prélèvement forfaitaire unique (PFU) – dit aussi flat tax – instauré par Macron et qui a abaissé à 30 % la taxation des revenus du capital, est adoré par tous les candidats. Aucun ne compte le remettre en cause, « alors qu’il est désormais démontré que le seul effet de cette mesure a été de doper le versement des dividendes », précise Attac. Pour le reste, tous se livrent à un concours Lépine des mesures favorables aux (très) riches. Notamment sur le patrimoine immobilier, dont ils sont tous les quatre, Valérie Pécresse en tête, richement pourvus. Ceci explique cela ? « Tous veulent affaiblir l’ impôt sur la fortune immobilière (IFI) en exonérant la résidence principale » , écrit Raphaël Pradeau dans sa note pour Attac. À hauteur de 50 % pour Valérie Pécresse et même de 100 % pour Zemmour – contre 20 % actuellement. Marine Le Pen veut remplacer l’IFI par un impôt sur la fortune financière aux contours flous dont serait exclue la résidence principale.
Haro également sur les droits de succession ou de donation, le nerf de la guerre de la reproduction des inégalités : les 1 % les plus riches détiennent aujourd’hui 60 % du patrimoine en France, selon une étude du Conseil d’analyse économique, contre 35 % au début des années 1970.
Destruction du modèle social et des services publics
Le plafond d’exonération sur les successions est aujourd’hui de 100 000 euros. Valérie Pécresse comme Éric Zemmour veulent porter cet abattement à 200 000 euros, et à 150 000 euros pour Emmanuel Macron. Autre façon de privilégier l’héritage : faciliter les donations. C’est ce que propose Marine Le Pen, avec la possibilité de donner 100 000 euros net d’impôts tous les dix ans, contre quinze aujourd’hui.
Pour Valérie Pécresse, qui parle de « choc de transmission », il s’agit de ramener à six ans ce délai. Le chef de l’État ne propose pas de réduire celui-ci mais d’augmenter le montant : 150 000 euros. Quant à Éric Zemmour, son programme est des plus ultralibéraux : 200 000 euros tous les dix ans. Un véritable assèchement programmé des ressources de l’État, pour mieux imposer la destruction du modèle social et des services publics.
Précisément, en matière de services publics, ce retour de l’austérité se traduit par des annonces, plus prudentes qu’en 2017 – crise sanitaire oblige –, de suppressions de postes de fonctionnaires : 150 000 tout de même pour Valérie Pécresse.
« Le financement des collectivités entre les mains de l’État »
Cela passe aussi par une nouvelle attaque contre les collectivités. Ce sont pourtant elles qui ont été en première ligne face aux attentes exprimées par les Gilets jaunes ou lors de la crise du Covid, mais ce sont elles que les quatre candidats veulent à nouveau assécher. « S’agissant des collectivités locales, Emmanuel Macron confirme ce qu’Attac dénonçait : après les avoir privées de ressources fiscales propres avec la suppression de la taxe d’habitation et la baisse des impôts locaux des entreprises (dits impôts de production, qui représentent 75 milliards d’euros annuels – NDLR), il a mis le financement des collectivités entre les mains de l’État, lequel s’appr ête désormais à diminuer leurs ressources », analyse Raphaël Pradeau.
Lors de son audition par les associations d’élus, Laurent Saint-Martin a annoncé qu’en cas de réélection, Emmanuel Macron exigerait des collectivités un « effort de 10 milliards d’euros pour redresser les finances publiques », via une réduction de la dotation de l’État. Mais le président-candidat ne compte pas s’arrêter là : après avoir déjà diminué les impôts de production – payés par les entreprises qui font plus de 500 000 euros de chiffre d’affaires, et qui financent les collectivités et les retraites – de 7 milliards d’euros lors du plan de relance, il projette une suppression totale de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), soit 10 milliards supplémentaires.
Le Medef au cœur du projet de Pécresse
Une annonce qui a fait réagir vertement André Laignel, vice-président de l’Association des maires de France, pour qui le président « souffle sur les braises : M. Macron a décidé que nous ne devions être que des sous-traitants (…) de l’État ». Cette vieille revendication du Medef est d’ailleurs au cœur du projet de Valérie Pécresse, qui évoque également une baisse de 10 milliards d’euros de ces impôts de production, tandis qu’à l’extrême droite, Éric Zemmour comme Marine Le Pen tablent carrément sur 30 milliards d’euros, auxquels s’ajouterait une baisse des dotations de 15 milliards pour l’ex-chroniqueur du Figaro. Un étranglement en règle des collectivités et, au final, « s’ensuivra l’abandon et/ou la privatisation des services publics locaux », pointe Attac. On s’en doutait, mais le « quoi qu’il en coûte » – qui reste en vigueur pour les entreprises ou les plus fortunés – signifiait bien « quoi que vous devrez rembourser ». Et pour les candidats de droite et d’extrême droite, ce sont la protection sociale et les services publics qu’il faut rançonner.
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Bactérie E. coli dans des pizzas : 16 familles veulent porter plainte contre Buitoni
Le figaro.frLes proches de victimes de contamination se réunissent et certaines ont déjà porté plainte contre l'industriel.
Le Journal du dimanche révèle que 16 familles de personnes infectées par la bactérie E. coli sont entrées en contact avec un avocat spécialiste du pénal et de la santé afin de déposer plainte pour «blessures involontaires» contre Buitoni. Parmi les victimes se trouvent quinze enfants mais aussi un adulte, hospitalisés après avoir mangé une pizza de la marque.
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«La question centrale, c'est : d'où provient la bactérie ?», déclare l'avocat, Maître Pierre Debuisson qui affirme qu'au moins quatre familles ont déjà déposé leur plainte. Quant à l'état de santé des victimes de ces contaminations, « ce sont des enfants transfusés, qui présentent des lésions aux reins, au foie, avec des risques cérébraux, au cœur ou au poumon », note l'avocat.
Ouverture d'une enquête
Vendredi, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «homicides involontaires», «tromperie» et «mise en danger d'autrui» après plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli possiblement liés à la consommation de pizzas surgelées Buitoni.
À lire aussiBactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»
La Direction générale de la Santé avait révélé la semaine dernière que des analyses avaient déjà «confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli». Le bilan jeudi était alors de 75 cas en cours d'investigation, dont 41 pour lesquels des syndromes «similaires» ont été identifiés, et 34 pour lesquels des analyses supplémentaires sont en cours. Deux enfants sont décédés, même si le lien avec les pizzas n'a pas été confirmé dans leurs deux cas.
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Rappel massif de pizzas surgelées Buitoni après détection d'Escherichia coli dans une pâte
La marque demande aux consommateurs ayant acheté des pizzas surgelées Fraîch'Up avant le 18 mars 2022 de ne pas les consommer et de jeter les produits.
Les magasins Carrefour bientôt équipés de bornes électriques
Chaque magasin de l'enseigne devrait, à terme, être doté de 10 places de parking disposant de systèmes de recharges.
«On m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe»
TÉMOIGNAGES - La guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre la Russie semblent éclabousser des dizaines de simples ressortissants russes en France.
Le Figaro
Comment les enseignes font passer la pilule de l’inflation dans les rayons
Marie BartnikDÉCRYPTAGE - Les prix ont progressé de 1,5 % en mars, et ce n’est pas fini.
Les choses sérieuses commencent. À la caisse des grandes surfaces, l’inflation est désormais bien perceptible. Depuis l’automne, le prix des produits de marques de distributeurs s’était renchéri. Mais ils ne représentent que 30% des rayons. C’est maintenant celui des marques nationales qui commence à grimper. De quoi amputer plus sévèrement le pouvoir d’achat des clients.
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En mars, les prix ont ainsi progressé de 1,5% sur un an, après 0,6% en février, selon l’institut IRI. C’est plus encore pour les produits touchés de plein fouet par l’envolée du cours des matières premières agricoles, comme les pâtes (+13,4%), la farine (+7,1%) ou l’huile (+7,4%). Et ce n’est pas fini. Lors des dernières négociations annuelles, qui se sont achevées le 1er mars, les distributeurs et leurs fournisseurs se sont mis d’accord sur une hausse de prix oscillant entre 3% et 4%. «Nous avons fait la moitié du chemin», estime Emily Mayer, directrice à l’IRI. Fin avril, tout devrait avoir été répercuté. Mais la course des prix ne s’arrêtera pas là car les hausses de tarifs négociées cet hiver n’intègrent pas l’inflation résultant de la guerre en Ukraine. Le ticket de caisse n’a pas fini de grimper.
La péréquation...
«L’inflation tarifaire, on va la reporter, la disséquer, la diluer sur l’année prochaine», expliquait Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, dès le mois de décembre. Dans un marché français très concurrentiel, où le prix détermine en grande partie les choix d’enseignes des clients, les distributeurs marchent sur des œufs. Ils ont différé au plus tard possible l’application des nouveaux tarifs. Il s’agit désormais de changer les étiquettes sans faire fuir les clients. Les distributeurs disposent pour cela d’une carte maîtresse: la péréquation. S’ils sont tenus par la loi de ne pas vendre à perte, ils peuvent répartir les hausses de tarifs sur l’ensemble de leurs références, ajustant différemment leurs marges d’un produit à l’autre.
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En pratique, les distributeurs sont attentifs à «éviter de proposer des prix supérieurs aux concurrents sur les produits à la fois très consommés et très répandus, tout en préservant leur marge globale», explique Olivier Salomon, directeur chez Alixpartners. Les bouteilles d’eau Cristalline, le Coca-Cola, le Nutella, le beurre, le camembert ou l’emmental râpé Président, le pain de mie Harrys, la mozzarella Galbani ou le Ricard figurent parmi ces quelque 300 produits qui bénéficient d’un traitement de faveur. Ils étaient parmi les plus achetés en 2021. Leur fréquence d’achat (ou leur prix élevé pour le Ricard) fait que les clients savent combien ils les ont achetés les fois précédentes. Et comme toutes les enseignes proposent ces produits, ils sont davantage susceptibles de conduire le client à passer chez le concurrent pour les acheter moins cher.
L’alimentation infantile, les couches ou les produits de soins pour bébés sont très scrutés car les enseignes cherchent à conquérir les familles
Les produits à destination des familles sont tout aussi stratégiques. Les distributeurs minimisent autant que possible leur inflation, se calant sur le distributeur le moins cher. «L’alimentation infantile, les couches ou les produits de soins pour bébés sont très scrutés car les enseignes cherchent à conquérir les familles, explique Daniel Ducrocq, directeur Europe du secteur distribution chez NielsenIQ. Dans cette perspective, mieux vaut augmenter le prix de produits très achetés par les seniors ou les célibataires que les produits pour bébés.»
Les amateurs de yaourts à la mangue ou de produits locaux en seront pour leurs frais. Les distributeurs présument que les acheteurs de références aux parfums atypiques sont prêts à payer un peu plus cher pour se les offrir que ceux qui optent pour les parfums classiques. Surtout, «moins un produit est distribué, moins la pression sur le prix est forte, poursuit Daniel Ducrocq. Les distributeurs seront tentés d’augmenter le prix des produits locaux ou de PME, pour lesquels la demande est croissante mais la concurrence moindre entre distributeurs».
... et ses limites
La péréquation a cependant ses limites. Sur les produits les plus stratégiques, comme le Coca-Cola ou le Nutella, la marge des distributeurs était déjà faible voire inexistante avant le retour de l’inflation. Leur marge de manœuvre est donc réduite.
Elle l’est aussi s’agissant des produits qui contiennent beaucoup de matière agricole, comme les pâtes, les biscuits, l’huile ou la farine. La loi Egalim 2 a rendu non négociable cette part de leur coût pour mieux rémunérer les agriculteurs. Dans une période de flambée des cours, ces hausses se répercutent forcément en rayon, même si les distributeurs rognent ponctuellement sur leurs marges.
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Pour limiter les effets délétères de l’inflation sur la consommation de leurs clients, reste la carte des marques de distributeurs (MDD) et des promotions. «Le budget des ménages étant contraint, ceux qui achetaient des pâtes de marque nationale se rabattront sur les pâtes de MDD ou de premier prix», constate le consultant Philippe Goetzmann. Les distributeurs misent sur ces gammes, plus accessibles et sur lesquelles leurs marges sont de surcroît plus élevées. Leclerc et Carrefour, entre autres, ont annoncé mieux mettre en valeur leurs marques de premier prix, respectivement baptisées Eco+ et Simple. Cette dernière vient justement d’être étoffée de nouveaux produits.
«On m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe»
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L'Humanité
Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »
ActuEn meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.
Naïm SakhiVilleurbanne (Rhône), envoyé spécial.
À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.
Eric Bocquet à Bercy
Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.
Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.
Soutien de Bernard Thibault
Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que « dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».
« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : « Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »
Présidentielle 2022Fabien Rousselévasion fiscalecabinet de conseil McKinsey L'Humanité
L’urgence démocratique est là
ÉditorialFabien GayConsidérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.
À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.
Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande Sécurité sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.
Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.
Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.
Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.
Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.
Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.
Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.
Fabien RousselPrésidentielle 2022 Le Figaro
Grèce ou Portugal : quel est le meilleur eldorado fiscal pour les retraités ?
Guillaume ErrardNOS CONSEILS - La qualité de vie, le faible coût de la vie et l'immobilier bon marché ne sont pas les seuls atouts de la Grèce et du Portugal. Découvrez celui de ces deux champions qui tire le mieux son épingle du jeu.
L'indétrônable Portugal est-il tombé de ce son piédestal ? Pendant longtemps, le pays lusitanien a fait figure d'eldorado pour les retraités étrangers. La qualité de vie et la sécurité qui y régnaient attiraient en nombre les seniors. Sans oublier un argument massue. En 2009, soit un an avant la crise économique qui a frappé de plein fouet le Portugal, le gouvernement local a mis en place un régime fiscal en or pour les retraités étrangers. Leurs revenus (pensions et dividendes) générés hors du Portugal étaient tout simplement exonérés d'impôts. Et ce, pour 10 ans. Pour en bénéficier, il fallait tout de même respecter deux conditions : ne pas avoir résidé au Portugal au cours des 5 dernières années et y demeurer (comme locataire ou propriétaire) au moins 183 jours (consécutifs ou pas) par an.
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Depuis deux ans, ce régime de faveur a été supprimé. Les pensions de source étrangère ne sont plus imposées à 0% mais à 10%. Un taux qui reste largement inférieur à celui pratiqué en France. Mais il est désormais légèrement moins attractif que celui fixé par un autre pays d'Europe du sud : la Grèce. Profitant du recul portugais, le gouvernement hellénique a, en effet, fait voter un dispositif plus avantageux pour les retraités, en juillet 2020, soit 5 mois après l'entrée en vigueur de celui du Portugal. Les revenus hors Grèce des retraités étrangers sont taxés à 7%, comme en Italie mais, pour bénéficier de ce régime fiscal avantageux au-delà des Alpes, vous devez élire domicile dans une ville de moins de 20.000 habitants, dans l'une de ces 8 régions du sud de la «botte» : Sicile, Calabre, Sardaigne, Campanie, Basilicate, Abruzzes, Pouilles et Molise.
Les Cyclades attirent les jeunes retraités
En Grèce, le taux est non seulement plus avantageux que celui du Portugal mais court sur une durée plus longue : 15 ans au lieu de 10. Pour le reste, les conditions imposées sont quasi-identiques : votre pays d'origine doit avoir signé une convention fiscale avec la Grèce. Ce qui est le cas de la France. Par ailleurs, vous ne devez pas avoir été résident fiscal en Grèce durant 5 des 6 dernières années précédant votre installation. Au bord de la faillite il y a dix ans, le pays se redresse petit à petit. Et après avoir longtemps été raillée, la Grèce se rêve désormais en eldorado fiscal. «Depuis 2-3 ans, nous avons constaté un intérêt croissant de la part de jeunes retraités français notamment pour les Cyclades mais plus pour le climat et la qualité de vie. L'architecture blanche rappelle à certains la Corse», affirme Panayota Marceau, avocate fiscaliste grecque installée à Paris et à Athènes.
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Mais il semble que le Portugal conserve encore une longueur d'avance dans le cœur des retraités tricolores. «Les Français n'ont pas encore connaissance du régime fiscal avantageux grec, confirme Me Mathilde Maurer, notaire du groupe Monassier. Et la Grèce, notamment les îles, paraît plus loin à certains que le Portugal». Car qui dit îles grecques, dit prix immobiliers élevés (jusqu'à quelques millions d'euros), mais aussi éloignement vis-à-vis des proches et de la France. Ce qui peut poser problème en cas de rapatriement par exemple. Un détail non négligeable pour les retraités. Le Portugal n'a pas ce handicap et a également fait montre d'un sacré dynamisme économique, avant la guerre en Ukraine.
Des retraités pas si inactifs au Portugal
«À cause du Covid, les retraités français sont moins nombreux à s'être installés au Portugal parce qu'ils voulaient rester près de leur famille, reconnaît Me Sandrine Bisson Marvão, avocate franco-portugaise spécialiste du droit immobilier. Mais le pays garde la cote auprès d'eux grâce à la qualité de vie, la sécurité sans compter le coût de la vie et les prix immobiliers qui sont abordables.» Le dynamisme est tel qu'il arrive que des retraités français n'arrivent pas seuls. «Certains retraités n'hésitent pas à s'installer en famille car les étrangers actifs bénéficient eux aussi d'avantages fiscaux s'ils ont une profession à haute valeur ajoutée (médecins, R&D, technologies, journalistes, artisans ou dans le domaine de la mode, de la joaillerie, vinicole …) : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%», raconte Sandrine Bisson Marvão. Une bonne nouvelle pour le Portugal qui veut montrer qu'il est aussi capable d'attirer une population plus jeune et pas seulement pour une question fiscale.
Une fois sur place, d'autres retraités n'hésitent pas à remettre le bleu de chauffe. « Ils reprennent une activité salariale dans la médecine, la comptabilité ou la fiscalité, donnent des conseils ou font du mentorat auprès des plus jeunes, ce qui est très apprécié au Portugal», poursuit l'avocate franco-portugaise. Une manière de s'occuper, de s'intégrer à leur nouvelle vie mais aussi de profiter des avantages d'être un «résident non habituel» actif : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%.
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Mais ces avantages fiscaux ne doivent pas être la seule raison de votre expatriation, aux dires de Mathilde Maurer. «S'installer en Grèce ou au Portugal uniquement pour la fiscalité avantageuse est une très mauvaise stratégie», met en garde la notaire du groupe Monassier. Cette experte en droit international conseille aux retraités français qui envisageraient de s'installer en Grèce ou au Portugal de bien préparer leur projet en amont. «Les gens pensent que ce type de projet va de soi mais c'est un vrai dépaysement, insiste-t-elle. Il faut l'envisager dans toutes ses dimensions et ne pas négliger l'aspect civil».
«Au bout de 10 ans, vous pouvez vous retrouver soumis au régime matrimonial de votre pays d'accueil qui entre en vigueur, indique Me Maurer. Par ailleurs, ce n'est pas parce que vous êtes expatriés que votre succession échappera obligatoirement à la fiscalité française. Enfin, il convient de s'assurer de remplir toutes les conditions pour devenir résident fiscal grec ou portugais. Il est ainsi préférable de ne pas posséder de logement permanent en France.» Sachez enfin qu'au bout de 10 ans (Portugal) et 15 ans (Grèce), les retraités étrangers sont imposés comme les locaux. En France, la pension moyenne s'élève à 1530 euros bruts par mois, selon la Drees. Une retraite taxée à 15% au Portugal et 22% en Grèce. Pour des seniors plus aisés, le taux grimpe à environ 29% au Portugal et 37% en Grèce si vous gagnez plus de 3000 euros par mois. Et au maximum respectivement 40% et 45%. Et c'est là que les expatriés se posent sans doute cette question : dois-je retourner en France et «construire» une nouvelle vie ? Pas évident pour des septuagénaires voire octogénaires.
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En théorie, les retraites sont indexées sur l’inflation, selon le code la Sécurité sociale. Mais, en pratique, le gouvernement peut prendre une mesure différente, à titre exceptionnel.
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La réforme visera à harmoniser les règles mais pour les seules générations futures.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
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REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Vincent JollyPropos recueillis par Vincent Jolly. Photographe anonyme (pour raison de sécurité)
«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture … tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal cherche quelque chose à ajouter.
Que dire de plus ? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser ? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois ? « C'est vraiment terrifiant : les guirlandes de Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas. »
Risquer 15 ans de prison
Le nom de cet inconnu qui nous parle, et dont les photographies illustrent ces pages, vous ne le connaîtrez pas. Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que sa crédibilité en tant que témoin et sa légitimité en tant que journaliste sont incontestables. Pourquoi l'anonymat ? « Depuis un mois, ce qu'on a le droit ou pas de faire quand on est journaliste n'est vraiment plus clair… Je préfère ne pas prendre le risque. » Quel risque ? Celui d'être jugé comme un traître sous le coup de la loi votée le 4 mars dernier à l'unanimité par la Douma, chambre basse du Parlement, et qui peut sanctionner jusqu'à 15 ans de prison quiconque « diffuse de fausses informations sur l'armée russe , surtout si elles entraînent de graves conséquences pour les forces armées ».
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Texte de loi au vocabulaire volontairement approximatif pouvant, en somme, s'appliquer à n'importe qui véhiculant une image de la Russie à rebours de ce que le Kremlin souhaite diffuser. Avec l'ancienne doctrine soviétique d'Andreï Jdanov, « si vous n'êtes pas avec nous, vous être contre nous » érigée en nouvel évangile de sa politique intérieure, Vladimir Poutine a été très clair : « Le problème est dans le fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l'ouest, NDLR), et pas ici avec la Russie. […] Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie. » Et d'ajouter : « Le peuple russe est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres. Le peuple russe peut les recracher comme un moucheron qui a atterri dans leur bouche. » Traître, racaille, moucheron… C'est ainsi que Vladimir Poutine désignerait la personne qui a pris ces photos et qui nous raconte ce qu'elles montrent de Moscou.
Comme l'image de ces Moscovites déposant des gerbes de fleurs là où l'opposant Boris Nemtsov a été assassiné, le 27 février 2015, sur un pont à quelques centaines de mètres du Kremlin. Sept ans jour pour jour après son assassinat, alors que l'invasion militaire russe de l'Ukraine venait de commencer, des habitants sont venus rendre hommage à celui qui enquêtait sur l'implication du Kremlin dans le Donbass séparatiste.
« Les gens venaient, posaient les fleurs et repartaient assez vite car on ne pouvait pas s'attarder », raconte le journaliste. « Ça a duré plusieurs heures, et puis ils en ont arrêté quelques-uns. Beaucoup venaient aussi pour voir qu'ils n'étaient pas seuls à être contre la guerre. » Se sentir seul et impuissant devant les actions de son pays, et ce depuis plus d'un mois. « J'ai peu de souvenirs de la journée du 24 février, quand on a appris l'invasion de l'Ukraine. Au départ, on n'y croyait pas. Et puis, on a compris. Les gens sont sortis assez naturellement dans les rues du centre de Moscou, vers la place Pouchkine où il y avait déjà beaucoup de policiers. »
Plusieurs milliers de personnes ont été interpellées lors de ces manifestations. Avec, selon nos informations recoupées auprès de sources sur place, plus de 15.000 arrestations depuis le 24 février, dont presque la moitié serait des femmes, selon OVD-Info, une ONG indépendante russe. Des interpellations qui se soldent par des amendes allant de 200 à 3000 euros, ou des peines de prison si le concerné est un récidiviste. Les personnes affichant une attitude contre la guerre, en brandissant des panneaux ou par une autre action publique, sont rapidement arrêtées.
Fermeture des médias indépendants
Depuis ce 24 février, comme pour beaucoup de Russes ne soutenant pas Poutine, c'est donc une sorte de demi-vie que traverse notre interlocuteur : des journées passées chez soi à regarder les groupes Telegram et Signal pour avoir des informations autres que celles véhiculées par les médias officiels – les autres ont cessé leurs activités. Comme témoigne cette photographie des locaux de la chaîne Dozhd (littéralement « la pluie »), un média indépendant et très populaire, entièrement fermé. Et mardi dernier, Novaïa Gazeta , dernier journal indépendant encore ouvert, a cessé à son tour son activité.
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Les médias officiels, notre source ne les regarde pas ; même pas pour se faire une idée de l'ampleur des mensonges qui y sont récités par les présentateurs. « C'est une propagande tellement bien rodée, tellement efficace, poursuit l'anonyme. Et c'est une machine qui ne date pas d'hier : c'est un discours qui prend ses origines depuis quinze ans. » Cette répression contre les opinions dissonantes du Kremlin afflige une population sous le choc : depuis un mois, les ventes de somnifères et d'antidépresseurs ont doublé, selon un gros groupe pharmaceutique et 36.6, une chaîne de pharmacies.
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C'est donc toute une atmosphère que ces photographies tentent de retranscrire, tissant une sorte de narration silencieuse du récit parcellaire de cet « autre côté » de la guerre russo-ukrainienne. Comme cette longue file d'attente devant un bâtiment : « Ces gens faisaient la queue pour retirer de l'argent à un distributeur automatique de la banque Tinkoff, raconte la voix. Une banque en ligne où, sur son application, on peut voir où il y a encore du liquide à retirer. Tout le monde voulait retirer des dollars avant que ce soit interdit. » Ou celle de l'aéroport de Vnoukovo, l'un des trois grands aéroports de la capitale, où beaucoup se sont précipités pour sortir du pays peu après l'invasion du 24 février.
Pourquoi Vnoukovo ? « C'est l'aéroport depuis lequel opère Turkish Airlines, qui a gardé ses vols pour Istanbul, précise notre interlocuteur. Pour partir rapidement, les Russes ont privilégié la Turquie , l'Arménie, la Géorgie ou les Émirats… là où on n'a pas besoin de visa pour entrer. J'ai vu des gens tellement déterminés à partir qu'ils payaient un billet 1000 euros, 2000 euros même alors qu'en temps normal c'est 10 fois moins cher. » Pourquoi lui n'a pas souhaité quitter le pays ? « Je veux continuer à travailler sur mes projets, sur l'effet psychologique de cette guerre sur la population russe. Et essayer de comprendre pourquoi tant de gens soutiennent le Kremlin malgré ses mensonges, explique-t-il. Même si c'est de plus en plus dur, car les gens se referment sur eux-mêmes. Ils ont peur d'être dénoncés. » Ce soutien à Poutine, que certains estiment à 80% de la population, n'est pas forcément ancré dans la réalité, selon un autre journaliste que nous contactons. « Le silence d'une personne ne veut pas forcément dire son approbation », lance-t-il.
Notre source a pu se rendre à une célébration pro-Poutine, qui s'est déroulée le 18 mars dernier au stade Loujniki et dont les images d'une foule l'acclamant ont été largement diffusées. « Mais beaucoup de ces gens sont des employés du gouvernement et ont été fortement invités, forcés même, à se rendre sur place, témoigne-t-il. Beaucoup ont d'ailleurs quitté le stade après le discours de Poutine qui est arrivé au milieu du concert, sans en voir la fin. » Et de poursuivre : « C'est aussi ça le souci : beaucoup de Russes dépendent complètement du gouvernement pour vivre. Du coup, ils ne peuvent pas s'y opposer, au risque de tout perdre. »
Une débâcle militaire et économique
Cependant, peu à peu, cet édifice monolithique se fissure. Nos informations confirment que les prix de certains produits ont été multipliés par deux, parfois par dix. Même le papier est devenu une denrée rare. Une hausse dont les origines sont simples : tous les produits fabriqués en Russie utilisent des composants fabriqués à l'étranger. Et puis il y a le bilan humain : ces hommes partis sans le savoir à la guerre et qui ne reviendront pas.
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Tandis que le Kremlin continue de faire état d'à peine 1300 morts, les informations qui circulent parlent de 15.000 tués en reprenant les chiffres du ministère de la Défense ukrainien. Et les désertions du côté de l'armée russe sont nombreuses ; les histoires de gardes nationaux (les Omon) renvoyés pour avoir refusé de prendre part aux combats, aussi. L'augure, peut-être, d'une débâcle précédant la fin du conflit : en début de semaine, l'Ukraine annonçait avoir libéré Irpin des forces russes et le Kremlin disait vouloir se concentrer sur l'est du territoire, revoyant ses plans militaires à la baisse.
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Le Figaro
La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?
Hugues MaillotLA VÉRIFICATION - Lors d'un entretien avec des journalistes russes, le président Zelensky a estimé que «la guerre peut rapidement se terminer», alors que la question de la «neutralité» de l'Ukraine est de plus en plus envisagée.
LA QUESTION. Au 37e jour de guerre, la situation s'est stabilisée en Ukraine. Excepté à Marioupol, de plus en plus étouffée par la tenaille russe, aucune victoire décisive ne semble pouvoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. La suprématie russe, que tout le monde attendait écrasante, est contestée par une vaillante résistance ukrainienne, qui parvient même à mener avec succès quelques contre-offensives. Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».
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Quelques jours auparavant, le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?
VÉRIFIONS. Et considérons avant toute chose un élément essentiel : aucun analyste ne peut prédire ce qu'il y a dans la tête de Vladimir Poutine et ne peut donc connaître les «objectifs» qu'il s'est fixés en attaquant l'Ukraine. D'après le théoricien de la guerre Carl von Clausewitz, il faut en distinguer deux : le «ziel», qui concerne les buts purement militaires et le «zweck», qui traduit les buts politiques qui en découlent. Si le premier objectif se constate plus ou moins aisément sur le terrain, le second est difficilement appréciable. Or, il semble que la guerre ne prendra réellement fin que quand les objectifs politiques seront a minima remplis… ou quand l'armée russe sera vaincue, ce qui paraît, pour l'heure, hautement improbable. Les déclarations du chef du Kremlin et de ses subordonnés, depuis le début de la guerre, permettent en revanche d'en esquisser les contours : Vladimir Poutine pourrait être intransigeant sur la démilitarisation de l'Ukraine, donc sa neutralité, la «dénazification» et le statut de la Crimée et du Donbass.
Des avancées diplomatiques
Lundi et mardi, les pourparlers ont abouti à une étape importante. «C'est la première fois que, sur les bases des fondamentaux de la Russie, les deux parties ont commencé à discuter sérieusement», explique au Figaro Jean de Gliniasty*, ancien ambassadeur de France à Moscou et directeur de recherche à l'IRIS. L'Ukraine a fait un pas en avant, en envisageant un statut neutre, prérequis de Moscou. Mais pas à n'importe quel prix. Les négociateurs ukrainiens ont bien conscience qu'ils ne pourront pas intégrer l'Otan et réclament un «accord international» avec plusieurs pays garants qui lui fourniraient une assistance militaire en cas d'agression. En contrepartie, l'Ukraine «ne déploiera sur son territoire aucune base militaire étrangère» et ne rejoindra «aucune alliance militaro-politique».
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Là où le bât blesse, c'est que Kiev a choisi «de remettre à plus tard le statut de la Crimée et du Donbass», souligne Jean de Gliniasty. Surtout, cette question devrait être réglée par référendum, comme l'a annoncé Volodymyr Zelensky. «C'est un risque de fragilité supplémentaire d'un éventuel accord», prédit l'ancien diplomate. De fait, le statut de la Crimée et du Donbass semble être un objectif essentiel pour Vladimir Poutine, quand bien même on en ignore les limites (celles des républiques séparatistes ou des deux oblasts de Donetsk et Lougansk ?). C'est sans doute pour cette raison que le Kremlin a décidé de concentrer ses forces sur le Donbass et donc sur Marioupol. D'autant que la prise de cette ville, assiégée depuis le début de la guerre, pourrait suffire à «satisfaire les exigences russes» en matière de «dénazification», estime Jean de Gliniasty, puisque c'est ici que combat le régiment Azov, régulièrement accusé d'épouser des thèses néonazies.
Pas assez d'atouts pour négocier en position de force
Ce redéploiement des troupes russes démontre parfaitement que les négociations dépendent intimement du rapport de force militaire. Vladimir Poutine sait que le gros des troupes ukrainiennes (à peu près 40%) se situe dans le Donbass. Pour l'heure, «les Russes n'ont pas assez d'atouts sur le terrain pour négocier en position de force», analyse l'ancien ambassadeur de France à Moscou. «Ils vont donc mettre la priorité sur la destruction des forces armées traditionnelles du Donbass», estime-t-il.
L'érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur.
En parallèle, l'armée russe ne devrait pas se désengager entièrement de Kiev ou de Kharkiv, pour garder par l'état de siège une coercition diplomatique. Mais l'état actuel des combats démontre pour l'heure une stabilisation du rapport de force militaire, avec des contre-offensives ukrainiennes sporadiques. «On a quand même l'impression que les deux parties sont déterminées à continuer la lutte mais fatiguées», résume Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique La Vigie et chercheur associé à la FRS.
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Et pour cause, l'armée russe semble avoir atteint ces derniers jours son «point culminant», un autre concept de Clausewitz, détaillé dans une note de la FRS, publiée à la mi-mars. «Ce dernier explique comment la puissance de combat de l'attaquant s'érode en général avec le temps, compte tenu des pertes, de l'élongation des lignes de communication de ses forces et du besoin de les protéger», expliquent ses deux auteurs, Philippe Gros et Vincent Tourret. «Cette érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur, si ces dernières ne s'effondrent pas non plus». C'est ce qui semble se produire chez les troupes russes : «Marioupol est coupée en deux, mais la progression est assez lente. Les Russes mettent beaucoup de temps pour prendre le contrôle de la ville, ce qui est le signe de capacités limitées», explique Olivier Kempf.
Vers un conflit gelé ?
Cette situation influe forcément sur les négociations. Tant que l'un ou l'autre des belligérants n'aura pas l'occasion de sortir la tête haute de ce conflit, la paix paraît impossible et la guerre se poursuivra. «La guerre va continuer tant que Poutine n'a pas atteint ses objectifs sur le terrain : Marioupol et le Donbass, voire toute la bande de terrain entre la Crimée et Kherson», juge l'ancien général. «Tant qu'il y aura des forces et des gains territoriaux, même centimètre par centimètre, Poutine ne s'arrêtera pas», ajoute-t-il. De son côté, l'Ukraine ne peut pas abandonner maintenant, pour des raisons évidentes. Une partie de son territoire est occupée, il y a des morts, un pays détruit et des millions de personnes en exil. «Même si on est dans une guerre d'usure, les deux parties pensent qu'il y a encore militairement des options et ne vont donc pas négocier à fond, tant qu'il reste des forces», ajoute Olivier Kempf.
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Le risque désormais, c'est que la guerre se transforme en conflit gelé. «Il peut y avoir une option avec de petites progressions très localisées, où le conflit s'enracine sur les positions actuelles», prévoit le chercheur. Et pendant ce temps-là, les morts se poursuivront et «les négociations seront également gelées». Une situation sur laquelle les Occidentaux peuvent cependant peser. «Parmi les paramètres des négociations, il y aura forcément la levée des sanctions et une garantie donnée aux Ukrainiens, implicite ou explicite», assure Olivier Kempf. «Si on ne pèse pas vers la paix et si on laisse juste Russes et Ukrainiens discuter ensemble, nous encourageons le gel du conflit», juge-t-il.
En résumé, la vraie négociation, et donc l'éventualité d'un accord de paix, «débutera quand chacun estimera qu'il a suffisamment d'atouts dans sa manche pour discuter en état de force», estime Jean de Gliniasty. Pour l'heure, la situation militaire ne pèse pas en faveur d'une issue rapide de la guerre : la Russie n'a pas atteint ses objectifs et l'Ukraine offre une résistance farouche qui ne met pas les négociateurs dans la meilleure des postures. Si les pourparlers ont progressé à Istanbul, un accord de paix ne paraît pas envisageable en l'état et la guerre «va encore se compter en semaines», conclut Olivier Kempf.
*Jean de Gliniasty est notamment l'auteur de Petite Histoire des relations franco-russes, paru en février 2021 chez l'Inventaire.
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REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »
ActuLe candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.
Julia Hamlaoui#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.
Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.
Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance. « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.
Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».
Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », « les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfévasion fiscale Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. Néanmoins, comme l'a confirmé Moscou le 25 mars, l'offensive russe s'est réorientée vers l'Est, dans la région séparatiste du Donbass.
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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Au 36e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment au nord près de Kiev et au sud près de Kherson, continuent ; les Russes poursuivent leur avancée dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une tentative de prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol et Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire montre que les Russes ne sont pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front, cela ne présage pas nécessairement de la suite : si un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, un enlisement des forces russes est loin d'être certain car leur offensive principale, dans le Donbass, continue de progresser. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la deuxième plus grande ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants), où la campagne d'artillerie se poursuit. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.
Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a aussi avancé rapidement plein ouest en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée, mais surtout avec Kiev en ligne de mire. Les troupes les plus avancées sont certes aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article] sauf que la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.
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Sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans de rares quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Ces derniers jours, les contre-attaques ukrainiennes ont fait reculer les Russes, qui sont sur la défensive près de Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass, où seraient concentrés 30 à 40% des forces ukrainiennes, s'annonce longue.
Au Nord, la bataille de Kiev suspendue
Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles, voire reculent localement.
Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.
Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.
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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur).
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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche est pour l'instant trop haute, faute de forces suffisantes.
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Pour les Russes, cette stratégie risque de conduire à l'enlisement, réel si l'on en juge par l'érection de fortifications dans la région de Kiev. L'invasion de l'Ukraine pourrait alors se transformer en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées. Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commente Michel Goya.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.
Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?
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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?
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Guerre en Ukraine: la Chine tente d’amadouer des Européens exaspérés
DÉCRYPTAGE - Un sommet UE-Chine doit se tenir ce vendredi 1er avril 2022, par vidéoconférence. Pour le président de la seconde économie mondiale, l’objectif est de dissiper le malaise provoqué par son soutien tacite à Vladimir Poutine.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
Le Figaro
Présidentielle: «La grande dépolitisation»
L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Et si le fait majeur de la campagne était la diffusion des Visiteurs sur TF1 le soir du premier tour? La politique, déjà reléguée au rang de divertissement de masse, ne divertit même plus. Il y a bien eu quelques tentatives pour sortir la France de sa léthargie civique, Zemmour a remonté les couloirs du temps, Mélenchon usé de toutes les ressources de l’éloquence, Pécresse plaidé les mérites de la réforme, Roussel ceux de la côte de bœuf, mais sans parvenir à entraîner le pays dans la grande délibération espérée. Plus encore que le Covid ou la guerre en Ukraine, c’est la trinité individualiste - canapé, smartphone, Netflix - qui a étouffé la campagne. Il en reste quelques fragments, mais c’est bien la dépolitisation de la politique elle-même qui caractérise le moment. Marine Le Pen en profite à plein et transforme son ancienne fonction tribunitienne en une sorte de populisme maternant. Emmanuel Macron ne le cache pas: l’exercice du pouvoir l’intéresse beaucoup plus que la bataille pour le conquérir.
Son meeting géant de la Défense a illustré avec feu d’artifice et vibrations de compétition sportive (ola, «clapping») cette grande dépolitisation. Des causes plus qu’une doctrine, des crises à surmonter plus qu’une vision à proposer, des «regards», des visages plus que des citoyens. Certes, dans le discours-palimpseste du candidat, on retrouve toutes les couches politiques des quarante dernières années - technolyrisme giscardien, affichage unitaire mitterrandien, sensibilité chiraquienne, volontarisme sarkozyste et même réminiscence hollandienne -, mais l’orateur avait prévenu, il se fout «présidentiellement» des clivages qui autrefois configuraient le débat public. La France d’après, celle décrite par Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely dans leur dernier essai, est là sous nos yeux: Uber Eats détrône la blanquette de veau du dimanche, Bella ciao n’est plus un chant de révolte mais l’identifiant d’une série, les tacos vite avalés laissent peu de temps aux conversations interminables qui animaient les repas en temps d’élection et Jacquouille la Fripouille écrase candidats et politologues de ses «okay».
Présidentielle 2022: «LR et LREM doivent-ils s'allier ?»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Plusieurs élus LR pensent rejoindre Emmanuel Macron s'il est réélu. Si cela peut leur permettre de peser dans les décisions du quinquennat à venir, Maxime Tandonnet estime qu'il leur sera difficile de conserver leur liberté de parole.
«Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le bilan du président et de la majorité sortante n'est clairement pas de droite et n'est pas le nôtre, écrivent l'ensemble des députés LR. En soutenant Valérie Pécresse, nous faisons le choix de l'avenir avec la première présidente de la République, ajoutent-ils.
Ce que révèle la passe d'armes entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour
ENTRETIEN - En déplacement à Dijon, le président candidat a ironisé sur Éric Zemmour qui a laissé une partie de la foule le qualifier «d'assassin» lors d'un meeting au Trocadéro. Pour Arnaud Benedetti, Emmanuel Macron tente de réactiver l'idée qu'il incarnerait la «raison» contre la «déraison».
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A Marseille, Eric Zemmour prend sa revanche
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Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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[Ferrand] “Sir yes Sir”
Le cimetière américain de Colleville-sur-Mer est un lieu bouleversant. Au pied d’un mémorial à hautes colonnes, sur des pelouses impeccables, s’alignent à l’infini quelque 9 000 sépultures de jeunes gens tombés, en juin 1944, pour libérer l’Europe. Je connais peu d’endroits aussi émouvants ni à ce point propices à nourrir la flamme.
Trois générations après, la France reste d’ailleurs fidèle au souvenir de ces vaillants GI, venus la délivrer de l’occupation allemande. Avec, dans leur barda, des paquets de chewing-gums et des barres chocolatées… Qu’ils soient arrivés sur le tard, comme en 1917 et, comme en 1917, que l’isolationnisme de leur peuple ait été trompé par la ruse de dirigeants habiles n’est pas la question.
La Première Guerre mondiale avait porté les États-Unis au pinacle des nations ; la Seconde a entériné leur primauté sur le globe, en même temps qu’elle a ancré dans les consciences françaises le sentiment d’une solidarité naturelle, fruit d’une longue histoire : « La Fayette, nous voilà ! »
En 2004, soit environ un an après la guerre en Irak, j’avais présenté, sur les ondes d’Europe 1, une émission consacrée à la dimension intrinsèquement militaire des États-Unis. À ma surprise, la réaction du public, comme celle de la profession, avait été sanglante : on me fit comprendre qu’il s’agissait d’un faux pas et que je perdrais beaucoup à poursuivre dans cette voie hétérodoxe… Je compris alors que l’amour pour l’Oncle Sam était loin d’être, chez nous, l’apanage d’une petite frange de faucons atlantistes.
Rappeler les tendances belliqueuses d’un pays fondé par la poudre et les fusils
Cette émission racontait comment, en dépit d’une image candide et riante, l’hyperpuissance américaine s’était construite à coups de canon. L’aigle qui lui sert d’emblème a beau tenir, dans ses serres droites, un rameau d’olivier, ce sont les foudres de la guerre que cramponne sa patte gauche. Washington s’est ainsi battu contre les Anglais et les Amérindiens, d’abord, puis contre le Sud sécessionniste, mais aussi contre les Mexicains, les Espagnols, les Chinois, les Panaméens, les Russes, l’Axe germanique à deux reprises, dont les Japonais, puis les Coréens, les Vietnamiens, les Iraniens, les Salvadoriens, les Irakiens, les Serbes, les Afghans, les Libyens, entre autres nombreux peuples…
Il s’agissait moins, pour moi, de prétendre que tous les conflits engendrés par les États-Unis auraient été injustes – il s’en faut – que de rappeler les tendances belliqueuses d’un pays fondé par la poudre et les fusils. Comment ne pas songer ici aux marines hurlant, dans Full Metal Jacket, leur obéissance à des gradés fanatisés : « Sir yes Sir ! »
Dans le cas de l’Ukraine, l’administration Biden n’est certes pas l’agresseur. C’est bel et bien Vladimir Poutine qui a violé la souveraineté du jeune État. Faut-il pour autant exonérer la Maison-Blanche et le Pentagone de leur responsabilité dans la longue et lente montée vers la guerre ? Sans doute est-il convenable, pour le moment, de passer sous silence la manière dont l’Otan, violant ses promesses, a voulu grignoter la zone d’influence russe, aux marches de l’empire soviétique déchu…
Sur TV5 Monde, l’ancien ministre Hubert Védrine déclarait, la semaine passée : « Il est difficile d’en parler aujourd’hui, mais les grands Américains, les vétérans de la guerre froide, qui avaient combattu l’URSS toute leur vie et étaient totalement anticommunistes, ont presque tous été opposés à l’élargissement de l’Otan : les Kissinger, Brzezinski, Kennan, Matlock, etc. C’est un débat qui reviendra. »
Le vieux président des États-Unis pourrait donner l’impression, derrière son sourire figé, de pousser le monde actuel vers un conflit qui, croient peut-être ses conseillers, offrirait une chance ultime d’endiguer l’irrésistible montée en puissance de la Chine. N’est-ce pas le rôle de ses alliés – et, au premier rang, du plus ancien de tous : la France -de le rappeler au pacifisme de ses compatriotes ?
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
Le Figaro
Toutes les aides pour financer le permis de conduire des jeunes de moins de 25 ans
Par
Léo Potier •
Publié le 03/04/2022 à 05:00
Le département, l’État, la région, Pôle emploi, la mairie.... De nombreux organismes aident les jeunes à financer leur permis de conduire.
En France, le coût moyen du passage du permis B est de l’ordre de 1800 euros. Heureusement, il existe un certain nombre d’aides pour les jeunes. Mise en place en 2005, l’initiative du «permis à un euro par jour» est la mesure phare du gouvernement pour aider les jeunes. Il s’agit d’un prêt dont les intérêts sont pris en charge par l’État. Pour aider les jeunes de 15 à 25 ans, l’État donne la possibilité d’emprunter 600, 800, 1000 ou 1200 euros selon le devis établi par votre auto-école. Dès lors, le remboursement du prêt se fera par tranche de 30 euros mensuels (d’où le 1 euro par jour), et ce prêt pourra si besoin être garanti par l’État. Cette option est d’ailleurs cumulable avec toute autre aide visant au financement du permis de conduire. Ces prêts sont disponibles avec les établissements financiers partenaires, et les auto-écoles partenaires.
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L’aide de Pôle Emploi
Si vous êtes inscrit à Pôle Emploi depuis au moins 6 mois de manière continue, et que vous êtes disponible pour occuper un emploi, vous pouvez alors bénéficier d’une aide pour le permis de conduire. Celle-ci peut monter jusqu’à 1200 euros en fonction de vos ressources. À préciser qu’une dérogation peut être fournie à cette deuxième condition si vous avez obtenu une promesse d’embauche en CDI ou en CDD d’au moins 3 mois qui nécessite le permis de conduire.
D’autre part, la plateforme de Pôle Emploi précise que «vous ne devez pas être indemnisé au titre d’une allocation-chômage, ou être indemnisé au titre d’une autre allocation dont le montant est inférieur ou égal à celui de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) minimale.»
L’aide de l’État pour les apprentis
Les apprentis peuvent eux aussi être aidés par le centre de formation d’apprentis (CFA) à la condition d’avoir au moins 18 ans et d’être titulaire d’un contrat d’apprentissage en cours d’exécution. En effet, la somme de 500 euros peut vous être versée si vous préparez le passage du permis B. Cette aide est cumulable avec les autres aides éventuelles perçues par l’apprenti.
Le compte personnel de formation (CPF)
Depuis 2017, il est désormais possible de financer son code et son permis grâce au compte personnel de formation (CPF). Le CPF est une plateforme adressée aux salariés. Chaque année, ces derniers accumulent sur leur CPF des crédits pouvant être utilisées sous forme d’aides pour financer des formations, comme le permis de conduire. Ainsi, dès lors que vous avez engrangé un nombre suffisant de crédits (consultable sur votre compte personnel de formation), vous pouvez faire valoir vos droits à vous faire financer votre permis. Tout comme le permis à 1 euro par jour et l’aide aux apprentis, le financement du permis grâce au compte personnel de formation est cumulable avec d’autres aides potentielles.
L’aide accordée aux jeunes réservistes
Il existe également une aide d’un montant de 1000 euros pour les réservistes de la garde nationale. Celle-ci s’octroie à tout étudiant ayant signé un contrat dans la garde nationale avant ses 25 ans. De plus, l’aide n’est accessible que si l’étudiant a effectué au moins 50 jours d’activité dans la réserve, et que son contrat dans la Garde Nationale soit à plus de 2 ans de sa fin. Les jeunes réservistes bénéficieront dès lors d’une aide de 1000 euros pour passer leur permis.
» LIRE AUSSI - Permis de conduire ou code de la route, que valent les auto-écoles en ligne?
Les aides régionales, départementales et communales
De manière générale, il est toujours intéressant de consulter les aides proposées par votre région, département et commune. À titre d’exemple, la mairie de Puteaux offre une aide de 610 euros pour jeunes diplômés ayant décroché leur baccalauréat, CAP ou BEP, et «disposant de faibles ressources». On peut également citer l’aide apportée par la région Normandie à tout stagiaire de la formation professionnelle dont le métier nécessite l’obtention du permis. Celle-ci prend en charge 50% du coût de la formation, avec un plafond fixé à 600 euros.
L’aide au permis pour personnes handicapées
Les personnes atteintes de handicap peuvent, en cas d’obtention ou de maintien d’un emploi, demander une aide à l’Agefiph. Cette dernière intervient uniquement si le permis de conduire est indispensable à la personne bénéficiaire, et peut s’élever jusqu’à 1000 euros.
Le fonds d’aide aux jeunes des missions locales
Les missions locales sont des organismes de service public qui ont pour objectif de favoriser et d’accompagner l’insertion professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans. Il en existe près de 450 reparties sur toute la France. Et il se trouve que ces dernières proposent le fonds d’aide aux jeunes (FAJ), une aide financière au permis pour les jeunes qui nécessitent l’obtention du permis de conduire pour mener à bien leur projet professionnel. Le montant de cette aide varie de 500 à 100 euros selon le département, qui la finance.
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Valeurs Actuelles
Pour l’unique meeting d’Emmanuel Macron, une figuration de force
Il fallait que ce soit « sportif » et « charnel », avait précisé Emmanuel Macron dans la semaine à son équipe de campagne. Dans une enceinte habituée à l’ambiance rugby du Top 14, quoi de mieux ? Et pourtant, il aura fallu déployer de gros moyens pour que le stade garde la ferveur des matchs du Racing 92. Pas facile de remplir la plus grande salle d’Europe, surtout quand la base militante n’est pas réputée pour être la plus fervente et que le candidat concentre la campagne sur quelques jours. Ainsi pour limiter le nombre de sièges vides, l’organisation crée un jeu concours pour rameuter le plus de foule. Dans le barème des cadeaux à la clef : un moment privilégié avec un ministre pour les premiers qui inviteront le plus de monde. La start-up nation en action. Contactée par Valeurs actuelles, une des organisatrices du meeting justifie cette procédure : « Nous voulons réunir des familles, ou des personnes curieuses, le but est de continuer à convaincre le plus de monde. » Quand on veut une ambiance « sportive », mieux vaut compter sur des passionnés de sport…
Alors autant tout donner sur la mise en scène. La Défense Arena, comme elle en est capable, prend rapidement des airs d’un match de NBA. « Il faut que ce soit différent de ce qu’on voit d’habitude » nous glisse notre interlocuteur. Un show à l’américaine donc, avec des jeux de lumière, des grands écrans, un DJ, mais une ambiance pas toujours à la hauteur. Heureusement, les Jeunes avec Macron animent parfaitement la tribune qui leur est dédiée, mais pour le reste le chauffeur de salle a du travail. Faute de spontanéité de la part des militants, il est plusieurs fois obligé de coordonner les clappings, les olas et les chants tout seul. L’homme au micro organise même une “ola gouvernementale” à laquelle participent – comme son nom l’indique – les membres du gouvernement. Jean Castex et Edouard Phillippe n’y échappent pas. Dans ce bal des Premiers ministres, répondent à l’appel deux pièces rapportées du paysage politique. Jean-Pierre Raffarin et Manuel Valls sont côte à côte dans le public. Tout est possible en macronie.
L’égalité homme femme sera la grande cause du quinquennat qui s’ouvre
Et puis d’un seul coup l’ambiance change, la lumière se tamise et laisse apparaître un décompte sur les écrans avant que le candidat entre sur scène. Emmanuel Macron fait son entrée.
En marche à gauche
« En 2017, nous proposions un projet d’émancipation. » En guise d’introduction, le candidat en marche propose une rétrospective et dessine le bilan de son mandat. Différents points de son programme de l’époque passés en revue, avec la conclusion quasi-identique pour chacun d’entre eux : « Nous l’avons fait. » Même sur les sujets pourtant sensibles et clivants : « Le pouvoir d’achat a augmenté de manière historique, notamment pour les travailleurs les plus modestes. » Idem, pour la sécurité, l’industrialisation et le logement. Nombreux sont les candidats à l’élection à vouloir remettre en cause toutes ces réussites. Mais qu’importe. Et un, et deux, et cinq ans de plus hurle-t-on dans les gradins.
Vous voulez une France de la parité, de l’écologie et de progrès ?
C’est à se demander si le président sortant n’a pas ressorti ses discours de la précédente campagne présidentielle. Durant la première partie de son discours, Emmanuel Macron renfile son costume d’homme politique de gauche, et axe son propos sur la lutte contre les inégalités et les injustices sociales. « L’égalité homme femme sera la grande cause du quinquennat qui s’ouvre » proclame-t-il. Ovation unanime lorsque le candidat se félicite de l’accès à la PMA pour les couples de femmes, mais aussi pour le congé de paternité de 14 à 28 jours.
Pour se distinguer des candidats de Droite, tous alignés contre la lutte du Grand remplacement, Emmanuel Macron a choisi un autre cheval de bataille. Le grand dérèglement. « Dérèglement écologique, avec le réchauffement climatique, l’érosion de la biodiversité et la multiplication des catastrophes, dérèglement du capitalisme avec la montée d’inégalités insupportables. » Quand le paysage politique semble se droitiser, le président sortant réutilise les éléments de langage de son passé socialiste et conclut son meeting par : « Vous voulez une France de la parité, de l’écologie et de progrès ? »
Tout un programme
Petit à petit, l’ambiance s’estompe. Les jeunes avec Macron, pourtant survoltés au départ, deviennent calmes et se fondent dans le décor. Les slogans sont désormais remplacés par des vagues d’applaudissement ponctuant les phrases du candidat.
Après le temps des félicitations, vient le temps des promesses. Après le « nous l’avons fait » vient le « nous le ferons ». De longues énumérations de point à améliorer pour 2027 qu’Emmanuel Macron avoue « esquisser à la cavalcade ». Beaucoup d’engagements, mais très peu de détail. Pour le pouvoir d’achat notamment : « Il n’y a pas d’argent magique. Il n’y aura pas de hausse d’impôt, nous les baisserons. Il n’y aura pas de hausse de notre dette. » Mais comment ? Affaire à suivre. Même s’il n’y aura pas de prochains meetings pour y répondre. D’autres promesses peuvent semer le doute quant aux cinq ans passés. À propos de la puissance énergétique qu’il souhaite construire, le candidat trace un chemin qui n’a pas toujours été le sien et ambitionne « la construction de réacteurs nucléaires pour notre indépendance ». De quoi rester circonspect.
Jamais le candidat n’évoquera le nom d’un seul des autres prétendants à l’Élysée. Emmanuel Macron se contente plutôt de faire quelques allusions à ses adversaires sur la ligne de départ. « Depuis plusieurs mois, plusieurs années, la haine, les vérités alternatives se sont banalisées dans le débat public. Nous nous sommes habitués aux auteurs antisémite, raciste sur les plateaux télés ». Malgré cette attaque, il refuse de la part de son public la moindre huée, même si indirectement – ou non – il y incite.
« Je n’ai jamais été un partisan du politiquement correct » conclut-il son discours. Pourtant, les rares phases évoquant la France, son histoire ou son identité s’enregistrent dans une certaine vision bien-pensante du pays. « Notre unité, c’est aussi le travail de reconnaissance, d’histoire, pour toutes les mémoires et les souffrances de notre passé comme nous l’avons fait patiemment ensemble. Pour toutes les mémoires de la guerre d’Algérie comme du génocide rwandais. » Le Président de la repentance a encore frappé.
Le Figaro
Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
Le FigaroFOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.
Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).
À VOIR AUSSI - Covid-19: est-il raisonnable de lever le passe vaccinal ?
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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.
Comment activer le passe sanitaire ?
Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :
- Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
- Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
- Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
- Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.
Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?
Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:
- Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
- Les maisons de retraites, Ehpad.
- Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.
Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.
En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.
Puis-je voyager sans passe sanitaire ?
Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.
En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.
À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français
Jusqu'à quand?
Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.
À lire aussiCovid-19 : le passe vaccinal va-t-il disparaître «momentanément» ?
En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.
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Bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»
Cette enquête est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont récemment établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.
Qu'est-ce que l'aphasie, dont souffre Bruce Willis?
L'annonce de la fin de la carrière de l'acteur Bruce Willis, atteint d'aphasie, a braqué les projecteurs sur ce trouble du langage peu connu du grand public, bien qu'il touche de nombreuses personnes.
Regarder la vidéoNeige: comment les flocons se forment-ils?
La diversité et la complexité des flocons de neige fascinent depuis longtemps les physiciens qui n'ont pas encore levé tous les mystères de leur formation.
Valeurs Actuelles
Pour l’unique meeting d’Emmanuel Macron, une figuration de force
L'Humanité
Cité-monde. Marseille, histoire d’une passion
Prescription cultureGérald Rossi«Je suis née il y a près de 3 000 ans, bien avant que la France ne devienne la France… » Clara Luciani, dans ce documentaire écrit et réalisé par Hugues Nancy, prête sa voix à Marseille, à juste titre présentée comme « ville-monde ». Assise les pieds dans l’eau, face à la Méditerranée, elle est « d’une beauté inimaginable », souligne la comédienne Ariane Ascaride qui, parmi de nombreux intervenants, témoigne de sa gourmandise pour cette cité singulière. « Nous n’avons pas la statue de la Liberté, mais nous avons la Canebière », résume un autre. La cité phocéenne, avec son folklore (qui est aussi façon de vivre), est terre de passions, de foot avec l’OM, d’embrouilles, d’une certaine violence… mais aussi de luttes sociales et de résistance au pouvoir central à travers les époques. À noter dans ce film les nombreuses images d’archives tournées dès le début du siècle dernier.
La légende de la fondation de Massalia (la Grecque) (Marsiho en provençal) a longtemps figuré sur la couverture des cahiers que la mairie distribuait à tous les enfants des écoles. On y apprenait qu’en 600 avant notre ère, la belle princesse gauloise Gyptis s’étant éprise du beau marin grec Prôtis, ils seraient à l’origine de la cité. Ce « mythe fondateur de Marseille (où désormais 200 nationalités se côtoient) est un mythe de métissage », pointe le cinéaste Robert Guédiguian, et cet état d’esprit « est toujours présent ».
marseilleHistoiredocumentaire France24 - Monde
Législatives en Hongrie : Viktor Orbán revendique une quatrième victoire d'affilée
Publié le : 03/04/2022 - 23:44
FRANCE 24
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Nina MASSON
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Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a revendiqué dans la nuit la victoire de son parti aux législatives organisées dimanche. Les résultats portant sur la quasi-totalité des bulletins donnent en effet plus de 53 % des voix à sa formation souverainiste Fidesz contre près de 35 % pour l'opposition.
En Hongrie, le dirigeant souverainiste Viktor Orbán a remporté, dimanche 3 avril, selon des résultats encore partiels, une quatrième victoire d'affilée, bien plus facilement que prévu, à l'issue de législatives à l'ombre de la guerre en Ukraine.
À 58 ans, le doyen des dirigeants en exercice de l'Union européenne (UE) faisait face une alliance inédite et disparate de six partis.
Les analystes avaient prédit une bataille serrée mais les résultats sont sans appel : le parti Fidesz de Viktor Orbán recueillait 53,35 % des voix après le dépouillement de 93 % des bulletins, contre 34,75 % pour l'opposition, a précisé le Bureau national électoral. Fort de cette avance, le Premier ministre est assuré de conserver une majorité des deux tiers au Parlement.
"Nous avons remporté une victoire exceptionnelle - une victoire si grande qu'on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles", a déclaré grand sourire et sous les applaudissements Viktor Orbán, habitué des bras de fer avec l'UE.
"Des conditions injustes et impossibles"
Son adversaire Peter Marki-Zay s'est adressé à ses partisans tard dans la soirée. "Je ne vais pas cacher ma tristesse et ma déception", a-t-il réagi. Combatif malgré tout, il a dénoncé "une lutte inégale" face à "la propagande", "une campagne de haine et de mensonges".
En glissant son bulletin dans l'urne aux côtés de sa famille, ce maire conservateur de 49 ans avait dénoncé plus tôt "des conditions injustes et impossibles" visant à permettre à son rival de "rester éternellement au pouvoir". Et de citer des médias publics à la botte du gouvernement - lui-même a eu droit à seulement cinq minutes d'antenne à la télévision publique, en tout et pour tout.
Dans la coalition de l'opposition certains, comme le vice-président du Jobbik, Marto Gyongyosi, ont dénoncé des "irrégularités".
Accusé par Bruxelles de multiples atteintes à l'État de droit, Viktor Orban a muselé au fil de 12 années justice et médias, tout en prônant une vision ultra-conservatrice de la société.
Le scrutin s'est tenu pour la première fois sous la surveillance de plus de 200 observateurs internationaux. Chaque camp a aussi déployé des milliers de bénévoles.
Fustigeant "le gouvernement le plus corrompu de l'histoire de la Hongrie, "MZP" avait sillonné ces dernières semaines de long en large le pays, à l'écoute des habitants, dans l'espoir de battre en brèche la "propagande" du gouvernement.
"Poutine hongrois"
Surtout que le conflit en Ukraine voisine a totalement bousculé la donne. "La guerre a éclaté, et la guerre a tout changé", a résumé Viktor Orbán vendredi au cours de son unique rassemblement de campagne. Il s'est posé comme "un protecteur" de la Hongrie, un garant de paix et de stabilité, en refusant de livrer des armes à l'Ukraine et de voter des sanctions qui priveraient les Hongrois des précieux pétrole et gaz russes.
Parallèlement, sur les affiches électorales et dans les médias pro-Orbán, Peter Marki-Zay a été dépeint comme "dangereux", accusé de vouloir précipiter le pays dans la guerre du fait de son ferme soutien à l'Ukraine.
Le candidat a eu beau souligner la proximité cultivée depuis 2010 par le Premier ministre avec le président russe, le traitant de "Poutine hongrois", son discours n'a visiblement pas suffi à convaincre les électeurs.
Les Hongrois étaient par ailleurs appelés à répondre à quatre questions en lien avec la récente loi interdisant d'évoquer auprès des moins de 18 ans "le changement de sexe et l'homosexualité". Ce référendum jugé "malsain" par les ONG, qui avait appelé à protester en cochant les cases oui et non, a échoué à réunir suffisamment de votes valides, selon des résultats partiels.
Avec AFP
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Hongrie : forte mobilisation des électeurs lors de législatives décisives pour Viktor Orban
Législatives en Hongrie : Viktor Orban menacé par une opposition unie
PORTRAIT
Législatives en Hongrie : Peter Marki-Zay, le candidat qui veut rompre avec les années Orban
Le Figaro
Présidentielle J-7: le retour du tango Macron-Le Pen, Pécresse et Mélenchon jouent leurs va-tout, Zemmour veut incarner le «vote vital»
John TimsitRetrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».
Chers abonnés,
On vous l'a souvent répété : nous sommes dans la dernière ligne droite. Si nous vous épargnerons ce lieu commun ce soir, il est pourtant plus que jamais d'actualité. Le premier tour se tenant dans une semaine, il ne reste plus que cinq jours de campagne pour les candidats à la fonction suprême. Si Emmanuel Macron est enfin entré dans l'arène électorale lors de son seul et unique meeting samedi, il voudra cette semaine maintenir sa position d'équilibriste - entre président et prétendant - pour assurer la première place que lui promettent les sondages. Marine Le Pen, quant à elle, aura peu ou prou le même défi : faire le plein des voix du «camp national» et mobiliser son électorat, plus abstentionniste que les autres. Nous reviendrons sur cet affrontement entre les deux anciens finalistes de 2017, qui pourraient bien rejouer le match dès la semaine prochaine. Au programme aussi ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon, troisième homme dans les études d'opinion, en meeting à Toulouse (Haute-Garonne), tout comme Valérie Pécresse à Paris. Nous évoquerons également Éric Zemmour qui veut incarner le «vote vital pour sauver la France» dans une interview au Figaro.Merci de votre lecture attentive et de votre fidélité.Très bonne soirée,John Timsit
Macron-Le Pen, le retour du tango pour le second tour
À moins d'une semaine du premier tour, les deux visages qui s'afficheront le 10 avril prochain pourraient bien être les mêmes qu'il y a cinq ans : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Avec un face-à-face installé depuis cinq ans, les deux représentants du nouveau clivage de la vie politique ont tout fait pour réduire le débat aux blocs politiques et électoraux qu'ils incarnent réciproquement. Au grand dam d'une droite et d'une gauche asphyxiées par cette nouvelle recomposition. Malgré les secousses que ce duo-duel a pu connaître, notamment l'immersion d'Éric Zemmour dans la campagne, tout porte à croire qu'ils vont pouvoir rejouer le match retour. Le leader de Reconquête! ayant notamment permis à sa concurrente nationaliste de mener une course présidentielle sans radicalité... au plus près des Français et de leurs préoccupations économiques et sociales. Lisez le grand récit de François-Xavier Bourmaud et de Charles Sapin.
Emmanuel Macron lance son sprint final
Alors que les intentions de vote d'Emmanuel Macron tendent à s'effriter depuis quelques jours, il s'agissait, pour ce dernier, de sonner samedi le rappel des troupes. Et de prévenir : le scrutin n'est pas joué et rien n'est impossible. En d'autres termes, l'élection de Marine Le Pen peut advenir dans trois semaines. Deux heures durant sur une scène centrale à La Défense Arena face à 30.000 supporteurs, le président-candidat a ainsi voulu promouvoir son action menée depuis cinq ans : «Tout cela, et tant de choses, c'était notre projet, et c'est maintenant notre bilan».Avant d'exhorter la classe politique à une recomposition après son éventuelle réélection. «J'appelle toutes celles et ceux qui, aujourd'hui - de la social-démocratie aux gaullistes, en passant par les écologistes - ne nous ont pas encore rejoint à le faire», a-t-il développé. Façon de faire «travailler la poutre» pour mieux se dépeindre en rempart contre «le danger extrémiste», porteur d'un «grand rabougrissement». Sachant que son score au second tour sera plus serré qu'en 2017 face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron va multiplier interventions médiatiques et possibles déplacements dans cette dernière semaine d'avant premier tour. Lisez l'article d'Arthur Berdah.
Emmanuel Macron et l'épouvantail de l'extrême-droite : le «contre-point» de Guillaume Tabard
«En deux heures de discours, Emmanuel Macron a largement eu le temps de faire du “en même temps”. D'abord des signaux pour la gauche jusqu'à reprendre le slogan du trotskiste Olivier Besancenot “nos vies valent plus que tous leurs profits”. Puis des signaux pour la droite en prévenant, avec le mantra de Nicolas Sarkozy, qu'il faudra “travailler plus”. Et enfin, synthèse logique, le dépassement, au nom de la “France unie” dont François Mitterrand avait fait son slogan de réélection, en 1988», analyse notre chroniqueur Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.
En meeting à Paris, Valérie Pécresse invite les Français à se «révolter»
Faire oublier le raté du Zénith. C'était l'objectif affiché de Valérie Pécresse ce dimanche porte de Versailles pour remobiliser ses troupes et ne pas laisser croire que son aventure présidentielle prendrait fin le 10 avril prochain. «Dimanche, nous devons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée», a exhorté la leader de la droite. Si tous les ténors LR étaient présents, Nicolas Sarkozy, absent et silencieux sur son choix, a été sifflé à deux reprises. Devant 5000 supporters, Valérie Pécresse, bien meilleure sur la forme qu'il y a deux mois, a également mis dans le même sac Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Éric Zemmour. Une manière d'envoyer un dernier message aux électeurs : «J'appelle les Français à être des citoyens libres. Je les appelle à la révolte contre les scénarios écrits d'avance. (...). Révoltez-vous contre cette démocratie atrophiée, abîmée, dans laquelle le fond est sacrifié à la forme.» Lisez l'article de Wally Bordas et d'Emmanuel Galiero.
Mélenchon veut attirer une part de l'électorat RN
Devant 18.000 personnes place du Capitole à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon a réalisé dimanche une nouvelle démonstration de force. L'Insoumis le sait : il ne lui reste plus que quelques jours pour briser la tenaille d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen et s'immiscer au second tour. Le prétendant en a aussi profité pour demander à ses électeurs de ne pas croire en une possible victoire de la prétendante du RN. Et donc de ne pas voter «utile» pour le président-candidat. Lui seul pourrait incarner une alternative face au «mépris de classe» d'Emmanuel Macron ou au «mépris de race» des nationalistes. Car Jean-Luc Mélenchon a un objectif clair, celui de miser sur un électorat hésitant entre sa candidature et celle de Marine Le Pen, qui lui donnerait un ticket d'entrée pour le second tour. Lisez l'article de Sophie de Ravinel.
La phrase du jour : Mélenchon raille le meeting de Macron
La dernière fois que je suis allé à l'Arena, c'était pour voir les Pink Floyd, c'était plus rempli et moins planant...
Hidalgo se persuade que «rien n'est joué»
Pour sa dernière réunion publique dimanche, Anne Hidalgo avait choisi sa ville, Paris, et le Cirque d'hiver. La fin d'une campagne très poussive tant la socialiste n'est jamais parvenue à s'imposer, déjà à gauche mais encore moins dans la course présidentielle. Il faut rappeler qu'elle est jaugée entre 1,5 et 3% d'intentions de vote dans les sondages. Malgré une salle chauffée à blanc, le meeting avait tout de même des airs de baroud d'honneur pour une prétendante qui, au fond, a dû relever un challenge presque impossible. Si la maire de Paris a reconnu que son camp était en difficulté - «Je ne me paie pas de mots. Je sais que les temps sont durs pour la gauche» -, elle espère toujours faire démentir les pronostics : «Depuis six mois, on nous dit déjà que tout est déjà joué, mais non, rien n'est joué tant que le vote n'a pas eu lieu.» Lisez l'article de Pierre Lepelletier.
Zemmour au Figaro : «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
À une semaine du premier tour, le candidat de Reconquête! donne une interview au Figaro. L'occasion pour lui de revenir sur sa candidature tonitruante qui a marqué au fer rouge la campagne. «Je menais une vie risquée, j'étais souvent seul contre tous et je vivais sous protection policière, mais j'étais heureux. Pourtant, une inquiétude me taraudait et venait gâcher mon bonheur. J'avais le sentiment de comprendre ce qui allait arriver à notre peuple et d'être impuissant», indique Éric Zemmour, qui justifie à nouveau sa présence par son souhait «que la France reste la France». S'il ne croit pas aux sondages, c'est pour également lancer un dernier appel à ses électeurs : «Je serai au second tour ; dimanche, votez pour moi car je suis le seul vote vital pour sauver la France et le seul vote utile pour rebâtir la droite.» Lisez l'entretien d'Éric Zemmour au Figaro, réalisé par Vincent Trémolet de Villers et Charles Sapin.
Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui
Geoffrey Carvalhinho, le chauffeur de salle de Valérie Pécresse
Il est l'un des visages et surtout l'une des voix indispensables de la campagne de la leader LR. Animateur des réunions publiques de Valérie Pécresse, Geoffrey Carvalhinho, jeune conseiller régional d'Île-de-France et responsable de la vie militante pour cette élection, a su se faire une place au sein de l'équipe de la prétendante de la droite. «Mon but, c'est qu'elle se sente à l'aise, qu'il y ait une belle ambiance quand elle arrive. Après, c'est à elle de jouer», explique-t-il. Depuis le meeting de la Mutualité après la victoire de la présidente de la région francilienne au Congrès LR en décembre, ce pécressiste de la première heure n'a pas raté une seule réunion publique. Lisez l'article de Wally Bordas.
Pour Robert Ménard, Emmanuel Macron est mieux placé que Marine Le Pen pour gérer la crise russo-ukrainienne
Invité d'Europe 1 dimanche, le maire de Béziers (Hérault) et soutien de la prétendante du RN trouve que le président-candidat est le plus à même d'être aux manettes face à la guerre russo-ukrainienne. «Je déteste qu'un certain nombre de mes opposants me disent non uniquement parce qu'ils sont mes opposants. Je ne vais pas être aussi débile. (...). J'essaye d'être un peu moins débile que le traitement qui m'est réservé», indique d'abord Robert Ménard. Et d'ajouter : «Moi, je suis un primate dans la vie, d'une simplicité incroyable. Pour la crise en Ukraine, je me dis, “voilà, il est chef de l'État. Je n'ai pas honte qu'il soit chef de l'État, il tient face à Poutine, sur la scène internationale”.» Selon lui, Emmanuel Macron pilote mieux le conflit que ne le ferait Marine Le Pen : «Mes amis étaient tous pro-russes. Et ils le redeviendraient demain si la guerre était terminée. Je trouve ça insupportable.»
«C'est décevant, minable» : Zemmour répond à Macron sur le «grand rabougrissement»
Au lendemain du meeting du président-candidat à La Défense Arena samedi où Emmanuel Macron a mis dans son viseur les impétrants nationalistes - «Bon courage à ceux qui, face à la Russie, prônent le grand repli et bon courage à ceux qui, face au retour des empires et aux défis des temps, défendent le grand rabougrissement» - Éric Zemmour lui a répondu dimanche. Invité de LCI, le leader de Reconquête! considère que le chef de l'État le «cible parce qu'il sait qu'(il) est son seul adversaire». Quant au «grand rabougrissement», le leader de Reconquête! lâche ses coups : «Cela ne veut rien dire, c'est décevant, minable, pas à la hauteur de l'enjeu. Il y a un enjeu démographique. Ce n'est pas être rabougri de défendre une France qui reste française».
Les candidats à suivre ce lundi...
Valérie Pécresse
La prétendante de la droite sera l'invitée de RTL à 7h30, puis commencera son périple en Guadeloupe, où elle tiendra un meeting à 18h.
Nicolas Dupont-Aignan
Le prétendant DLF sera l'invité de RFI à 7h50 puis de Franceinfo à 7h50.
Jean Lassalle
Le candidat de Résistons! sera l'invité d'Europe1 à 8h10, avant d'être en déplacement à Toulouse (Haute-Garonne).
Fabien Roussel
Le communiste sera l'invité de LCI à 8h20.
Emmanuel Macron
Le président-candidat sera l'invité de France Inter à 8h20.
Marine Le Pen
La prétendante du RN sera l'invitée de BFMTV à 8h30 et celle du 20h de France 2.
Éric Zemmour
Le leader de Reconquête! sera l'invité de Franceinfo à 8h30 et celui du 20h de TF1.
Yannick Jadot
L'écologiste sera l'invité du 20h de TF1.
Présidentielle 2022 : David Lisnard, patron (LR) des maires de France, apporte son parrainage à Jean-Luc Mélenchon
Les difficultés d'obtention des signatures d'élus locaux pour certains prétendants présidentiels ont relancé le débat autour de la viabilité de cette règle.
Regarder la vidéoLa polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron sonne la mobilisation contre les extrêmes
ANALYSE - Le président candidat a tenu son premier meeting de campagne, samedi à Paris, devant une trentaine de milliers de personnes.
France24 - Monde
Les Gilets jaunes, une menace électorale pour Emmanuel Macron ?
Publié le : 03/04/2022 - 15:22
Benjamin DODMAN
Le soulèvement des Gilets jaunes en 2018-2019 a, un temps, considérablement déstabilisé la présidence d’Emmanuel Macron. Trois ans après les violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, la colère de nombreux Gilets jaunes est intacte. Dimanche prochain, ils entendent bien l’exprimer dans les urnes.
Largement éclipsée par la guerre en Ukraine, la campagne présidentielle a suscité peu d'engouement en France. Pour Jérôme Batret, Gilet jaune de la première heure, la réélection probable d'Emmanuel Macron est une perspective difficile à digérer.
À l'automne 2018, l'agriculteur auvergnat de 56 ans était l'un des premiers à revêtir le désormais célèbre gilet fluorescent sur le rond-point de sa commune. Une occupation qui avait alors duré trois semaines.
À cette époque, le mouvement de manifestation, né spontanément autour de l'opposition à une taxe sur le carburant, grossit à travers toute la France. Une manifestation a particulièrement marqué les esprits, celle du 1er décembre 2018, qui avait dégénéré en insurrection sur les Champs-Élysées.
Jérôme Batret avait alors l'impression que la chute de Macron n'était "qu'une question de temps", se souvient-il. Il ne s'attendait pas à ce que le jeune président relève le défi et revienne plus fort trois ans plus tard, prêt pour un nouveau mandat.
"Les politiciens de Paris n'en ont rien à faire de nous"
Comme d'autres travailleurs ruraux et périurbains qui ont formé l'épine dorsale de l'insurrection des Gilets jaunes, l'agriculteur a vu son pouvoir d'achat se réduire inexorablement durant les cinq années du mandat d'Emmanuel Macron, marqué par la pandémie de Covid-19 et désormais les retombées de la guerre en Ukraine. Avec la flambée des prix de l'énergie, la plupart de ses revenus sont désormais engloutis par le carburant dont il a besoin pour faire fonctionner sa voiture, son tracteur, et pour chauffer sa maison.
Électeur conservateur de longue date, Jérôme Batret affirme qu'il ne votera plus pour des politiciens de carrière "qui n'ont jamais rien fait de réel dans leur vie". Le 10 avril, il déposera son bulletin de vote en faveur de Jean Lassalle, fils de bergers pyrénéens condamné à une amende de 1 500 euros en 2018 pour avoir porté un gilet jaune à l'Assemblée nationale.
"Les politiciens de Paris n'en ont rien à faire de nous", confie-il, désabusé, à France 24. "Ils font des promesses vides au moment des élections et nous laissent ensuite pourrir. Ils n'ont aucun respect pour le peuple".
Au second tour, quoi qu'il advienne, Jérôme Batret ne votera pas pour l'actuel président. "Le 24 avril, ils nous diront de soutenir Macron comme le moindre mal, mais je ne pense pas qu'il le soit", dit-il. "Si c'est encore Macron contre Le Pen, je voterai Le Pen. Et si c'est Zemmour, je quitterai le pays."
"Les Gilets jaunes ne se sont pas simplement évaporés"
Au plus fort des manifestations, Emmanuel Macron, acculé, avait consenti à une série de mesures pour soutenir le pouvoir d'achat, dont une prime d'activité pour les plus bas salaires ainsi qu'une baisse de cotisation sur les petites retraites. Un "grand débat national" avait également été lancé pour répondre à la crise. Dans le même temps, chaque samedi, les forces de police se sont livrées à une répression féroce contre les manifestants qui a fini par étouffer le mouvement, mais pas la colère.
"Les Gilets jaunes ne se sont pas simplement évaporés après avoir retiré leurs gilets", analyse la chercheuse à Sciences Po Bordeaux Magali Della Sudda, qui a étudié le soulèvement depuis ses débuts.
"Il y a des signes que le mouvement reprend, en se concentrant à nouveau sur ses thèmes initiaux de pouvoir d'achat et de justice sociale", affirme-t-elle, en référence aux appels lancés sur les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des prix du carburant.
"Bien sûr, l'histoire ne se répète jamais de la même manière, mais nous pouvons nous attendre à ce que le mouvement reprenne de l'ampleur, sous une forme ou une autre, dans les mois à venir – par exemple si Macron remet sa réforme des retraites sur la table", ajoute-t-elle, en référence à la mesure contestée du gouvernement, qui avait été suspendue pendant la pandémie.
Magali Della Sudda estime que la campagne présidentielle n'a fait qu'alimenter le ressentiment populaire à l'égard des politiciens.
"Il y a un énorme décalage entre les priorités exprimées par les Gilets jaunes et par le grand public, et l'intérêt qui porté à ces sujets par les partis politiques et les médias", juge-t-elle. "Il a fallu une guerre en Ukraine pour que les candidats et les journaux commencent à parler du pouvoir d'achat, mais le problème des prix de l'énergie et des denrées alimentaires n'a pas commencé avec la guerre."
Remplacer la "monarchie présidentielle" française
Si le mouvement des Gilets jaunes a souvent été qualifié par les médias d'"apolitique", soulignant le rejet exprimé des partis politiques traditionnels, la chercheuse considère que ses membres cherchaient au contraire à récupérer la politique en l'arrachant au contrôle de partis et d'institutions jugées non démocratiques.
Une vision partagée par Sabine, 56 ans, qui compare l'expérience des Gilets jaunes à un éveil personnel et collectif. "Il y a d'abord eu le soulèvement, puis le mouvement a pris racine sur les ronds-points et les réseaux sociaux, et par le biais de réunions et d'assemblées régulières", explique-t-elle. "Au fil du temps, nous avons pu élaborer une pensée politique, au sens noble du terme, c'est-à-dire un engagement pour améliorer la société dans laquelle nous vivons."
Alors qu'elle avait l'habitude de "boycotter les élections", cette enseignante en école primaire de Montpellier compte désormais s'exprimer par les urnes. "Après cinq ans de Macron, j'ai décidé d'utiliser mon bulletin de vote pour arrêter le pourrissement".
Plus de trois ans après avoir enfilé pour la première fois leurs gilets lumineux, Sabine et une quinzaine de camarades militants sont toujours sur le rond-point qu'ils ont occupé en périphérie de Montpellier au début du mouvement. Après de longues discussions, ils ont décidé à la majorité de soutenir le candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon le 10 avril.
"Il y avait deux exigences principales pour notre choix de candidat : porter nos aspirations et avoir une chance de battre Macron. Mélenchon est le seul à répondre aux deux", explique l'enseignante. Sabine et son petit groupe soutiennent ses promesses de plafonner les prix, d'augmenter les salaires, de renforcer les services publics, de convoquer une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution et de remplacer la "monarchie présidentielle" française.
Le vote "tout sauf Macron"
"Mélenchon n'est pas notre candidat idéal, il n'est pas du goût de tout le monde et nous sommes bien conscients qu'il n'y a pas de solution facile. Mais il est notre meilleure option", juge Sabine. "Nous sommes à la croisée des chemins : soit nous changeons de cap maintenant, soit nous laissons les gouvernants démanteler notre système social. Mais notre lutte ne s'arrêtera pas aux urnes. Quel que soit le vainqueur le 24 avril, nous continuerons à nous battre."
À l'approche du premier tour, le candidat de La France insoumise est engagé dans une bataille pour la seconde place avec Marine Le Pen, qui le devance dans les sondages. Si tous deux cherchent à capitaliser sur le vote anti-Macron, les deux candidats se sont néanmoins gardés de prononcer des appels trop explicites aux Gilets jaunes, craignant de faire fuir les électeurs plus modérés, explique Frédéric Gonthier, politologue au centre de recherche Pacte à Grenoble, qui a mené des enquêtes approfondies sur le mouvement des Gilets jaunes.
"Mélenchon et Le Pen s'attachent à se crédibiliser comme des candidats d'alternance en atténuant leurs points programmatiques les plus clivants. Ils cherchent notamment à gommer le populisme qui, dans sa composante de rejet des élites, était très présent parmi les Gilets jaunes", explique-t-il. "Pour des candidats qui veulent faire primer la respectabilité sur la radicalité, afficher un fort anti-élitisme pour séduire les Gilets jaunes serait contre-productif."
Du point de vue des Gilets jaunes, aucun des deux principaux rivaux d'Emmanuel Macron n'incarne le candidat idéal, analyse Frédéric Gonthier. Du fait de sa longue carrière politique au sein du Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon est considéré par beaucoup comme un "apparatchik" politique, alors que le parti de Marine Le Pen est "profondément mal à l'aise avec la question des brutalités policières, qui est intimement associée aux Gilets jaunes", souligne le chercheur.
Une petite fenêtre d'opportunité
À l'automne 2018, alors que le mouvement monte en puissance, des casseurs se joignent aux manifestations de Gilets jaunes. Des violences éclatent et la police réplique avec zèle. Plusieurs dizaines de manifestants, de journalistes et de passants sont grièvement blessés par les balles en caoutchouc et les grenades assourdissante de la police anti-émeute.
Face à ces violences qui font également des blessés au sein de la police, Emmanuel Macron refuse catégoriquement de remettre en cause les tactiques des forces de l'ordre, réfutant le terme de violences policières. Un point de non-retour pour grand nombre de Gilets jaunes, témoins ou victimes de cette répression, dont la colère vis-à-vis du président demeure à ce jour intacte.
"Nous n'avions jamais rien vu de tel auparavant. Ils nous ont traités comme des parias", assène Daniel Bodin, avec émotion. Ami de Sabine, l'homme de 66 ans a été parmi les premiers à occuper le rond-point de sa commune près de Montpellier.
Parmi ses griefs contre le président, Daniel Bodin cite les nombreuses "petites phrases" d'Emmanuel Macron, sur le travail qui se trouve "en traversant la rue" ou le "pognon de dingue" des allocations. Autant de sorties qui suscitent une répulsion viscérale chez nombre de Gilets jaunes, même si le combat contre le macronisme va, pour lui, bien plus loin.
"Ses commentaires sont la preuve de son mépris pour les petites gens comme nous, mais il serait stupide de s'arrêter à cela. Ce sont les lois qu'il a votées qui me dérangent le plus", explique-t-il. L'ancien photographe accuse le président de détruire les services publics pour "tout privatiser" et dénonce ses politiques "autoritaires" et "liberticides" sur la sécurité globale ou bien encore l'obligation du passe vaccinal.
Comme la majorité de son petit groupe de militants, Daniel Bodin a choisi Jean-Luc Mélenchon pour les élections. Il y voit la seule chance d'inverser "le glissement vers l'économie néolibérale" et de "remettre notre politique entre les mains du peuple". Il fait l'éloge de la promesse du candidat de gauche d'introduire un "référendum d'initiative citoyenne", donnant aux électeurs le pouvoir d'initier une politique et de révoquer leurs représentants élus.
"Mais nous ne sommes ni des fans, ni des groupies", prévient-il. "Et nous ne prétendons pas dire aux gens comment ils doivent voter – c'est ce que font les partis politiques".
Daniel Bodin reconnaît de profondes divisions au sein du mouvement des Gilets jaunes, entre ceux qui sont prêts à s'engager dans le processus électoral et d'autres qui "préfèrent attendre que le système s'effondre ou qu'une guerre civile éclate". "Je comprends ceux qui sont dégoûtés par la politique et ne veulent pas voter", ajoute-t-il. "Mais nous avons une toute petite fenêtre d'opportunité et nous devons essayer."
Article traduit de l'anglais par David Rich. Pour lire l'article dans sa version originale, cliquez ici
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Présidentielle : Dans le Sud, la charge sécuritaire de Valérie Pécresse
« Je suis la candidate de la droite qui protège ». À une semaine du premier tour de la présidentielle, Valérie Pécresse investie le champ régalien. Lutte contre les trafiquants, reconquête des territoires perdus de la République et défense des forces de l’ordre : La présidente de la région Ile-de-France a martelé son mantra sécuritaire au cours d’un déplacement dans le Sud de la France, ce 1er avril. Elle a successivement fait une incursion avec la brigade anti-criminalité (BAC) dans les quartiers nords de Marseille, avant de se rendre dans un commissariat de Police municipale à Rognac (Bouches-du-Rhône) puis tenu un discours sur l’autorité au cours d’une réunion publique à Saint-Raphaël (Var).
La candidate des Républicains justifie sa nouvelle démarche auprès de Valeurs actuelles : « Mon discours restera inchangé. Je défends l’autorité et avec moi, il n’y aura plus de zones de non droit dans la République. Mon projet, c’est la sécurité des Français. Je n’y dérogerai pas. » Ces visites s’inscrivent dans le récit de fin de campagne de Valérie Pécresse, qui comme l’admet son équipe, « revient sur les fondamentaux qui ont fait son succès au Congrès, tout en réaffirmant l’autorité de l’État face à l’insécurité croissante dans la société ».
Au contact des dealers dans les quartiers nord de Marseille
« Il y a des guetteurs, il y a des guetteurs ». Valérie Pécresse fait un signe rapide de la main. Un agent de police du Service de la protection (SDLP) se rapproche d’elle et se positionne dans son dos. Il la protège de tout son poids pour la faire pénétrer dans le véhicule. Les policiers qui ont accompagné Valérie Pécresse ont raconté minutes par minutes à Valeurs actuelles, ce déplacement sensible dans les quartiers nords. Les cris des ‘‘sonnettes’’ résonnent dans la cité La Bricarde, dans le 15e arrondissement de Marseille. Cagoulés et masqués, les jeunes courent et s’agitent entre les barres d’immeubles. Certains tentent même de se rapprocher.
« Il y a eu un vol », glisse un agent à Pécresse en lui indiquant qu’un véhicule a été dérobé, à la Bricarde, seulement une heure plus tôt. Il est 23h10, ce jeudi soir. Le « convoi commando » de Valérie Pécresse se heurte à la réalité du trafique de drogue. Autour du véhicule, les agents du SDLP sont sur le qui-vive. Ils se tiennent prêt à réagir, la main solidement agrippée à leur ceinturon. Derrière la vitre teintée de son véhicule, Valérie Pécresse a le visage fermé.
« On a pu y rentrer, mais on a failli ne pas ressortir », confie le président des LR des Bouches-du-Rhône, Stéphane Le Rudulier, présent aux côtés de sa candidate. Les véhicules manœuvrent à vive allure pour s’extraire du lieu. Valérie Pécresse ne se résigne pas. Le convoi prend la direction du rond-point de la Paternelle, autre plaque tournante du trafic de drogue dans la Cité phocéenne.
Valérie Pécresse face aux trafiquants de drogue de la cité de la Paternelle à Marseille © Compte Twitter Geoffroy Didier
Depuis le pare-brise de son véhicule, elle voit des chicanes ralentir la progression. Elles sont faites de poubelles brûlées et d’encombrants en tous genres. Un véhicule de la BAC nuit rallie le cortège. Au loin, des braseros allumés par les dealers indiquent le sens de circulation des véhicules pour les consommateurs de crack. Pécresse met pied à terre. Le visage fermé, elle glisse aux journalistes présents à ses côtés : « Avec moi, ce sera l’impunité zéro. »
Les mains agrippées à la boutonnière de son imperméable, elle regarde au loin les braseros et les ombres s’agiter autour. « On ne peut pas laisser ces territoires de la République aux mains des caïds », marmonne-t-elle dans son écharpe. Un policier de la BAC avertit la candidate à la présidentielle de la dangerosité du site. Il lui rappelle qu’un règlement de comptes avec des armes lourdes y a eu lieu deux jours auparavant, et que « la BAC y était encore en mission quelques heures plus tôt ».
Alors que les véhicules sont à l’arrêt, des individus cagoulés se rapprochent furtivement du cortège. Téléphones en main, ils commencent à prendre en photo les visages des policiers et les plaques minéralogiques des voitures. Le sénateur Stéphane Le Rudulier raconte la tension sur place : « Nous avons montré patte blanche. Ce trafique génère en moyenne chaque jour entre 90 000 et 100 000 euros de bénéfices pour les dealers. Nous sommes restés quelques minutes sur place, mais nous n’étions pas loin des dealers qui eux étaient autour de nous. Ce déplacement a été fait sur la seule volonté de Valérie Pécresse. Elle a voulu toucher du doigt ces problèmes d’insécurité. Comme à son habitude, elle est allée sur le terrain pour trouver les meilleures solutions, à partir des remontées des policiers confrontés directement à ces problèmes d’insécurité dans les quartiers populaires. »
Valérie Pécresse se rend ensuite au commissariat de la Division Nord. Elle est accueillie sur place par les policiers de la BAC. Certains ont les traits du visage tirés et reviennent tout juste de mission. D’autres, gilet pare-balles au bras, s’apprêtent à partir en patrouille. Elle salue de la tête les partants. La candidate s’enquiert du moral des gardiens de la paix. Sur place, elle visite tour à tour le poste, les cellules de gardes-à-vues et les bureaux, où elle observent les dossiers s’entasser.
À la demande la candidate, certains confient leur expérience dans les quartiers nord. Un policier témoigne d’un incident au cours d’une patrouille : « Ils ont commencé par nous insulter. Puis, ils nous ont caillassé et pour nous obliger à partir, ils ont tiré avec des armes automatiques. » Un autre raconte « qu’au cours d’une mission avec des pompiers, ils ont tiré des pétards en direction de nos véhicules ». Sensible à ces témoignages, Valérie Pécresse les complimente sur leur travail et leur rappelle qu’ils ont « interpellé un gros narcotrafiquant marseillais qui revenait de Colombie ».
Au cours d’une table ronde avec les policiers et leurs syndicats, stylo en main, elle échange sur leur quotidien et leurs conditions de travail. Syndicaliste à Unité Police FO, Eddy, rouflaquettes sur les joues et K-way sur le dos, a échangé avec la candidate. Il nous confie son ressenti à l’issue de cet échange : « Cette visite d’un candidat à la présidentielle a mis en lumière nos condition de travail. Ce qui résulte de ces discussions, c’est de l’écoute. C’était hyperagréable de discuter avec quelqu’un qui travaillent ce sujet dans sa région. Elle nous expliqué comment elle faisait pour allier les synergies politiques et des différents corps sécuritaires. C’était un plus pour les mecs. »
Valérie Pécresse repart non sans une dernière petite pique à l’égard d’Emmanuel Macron et nous assure « respecter nos forces de l’ordre. Je serai une présidente qui ne manquera jamais de leur rendre les félicitations qu’elles méritent ».
La police municipale, maillon de la sécurité républicaine
Seconde étape de son déplacement : le Centre de supervision urbain (CSU) de Rognac. Le sénateur Stéphane Le Rudulier figure toujours à ses côtés. Ce centre jouxte l’antenne de gendarmerie de la ville. Policiers municipaux et gendarmes surveillent le périmètre côte-à-côte. Une cohésion que semble apprécier la candidate. À son arrivée sur place, elle checke les gendarmes. À son passage, l’un deux lui glisse : « Je suis passé par la brigade de Chevreuse que vous connaissez. » Sensible à cette apostrophe, elle lui rétorque : « Je sais, c’est moi qui l’ait inauguré. »
Elle s’avance vers des militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (PSIG), juchés sur la butte faisant face au CSU. Cette unité de la gendarmerie intervient notamment dans des opérations antistupéfiants. Pécresse le sait. Elle presse le pas et les saluent. Elle s’approche du chef de peloton et demande « comment se sont déroulés les dernières interventions ? ». « On a fait le boulot », répond le gendarme d’une voix martiale.
La candidate à la présidentielle s’engouffre alors dans le CSU. Dans les couloirs du bâtiment, elle joue des coudes pour se frayer un chemin entre les micros et les caméras. Face à elle, elle check les opérateurs du centre de vidéoprotection. Malgré la distraction provoquée par la présence de journalistes, elle regarde les écrans de surveillance. Au milieu de la pièce, elle se pose derrière le poste de contrôle. D’un signe du doigt, elle reconnaît les systèmes utilisés, leur emploi et les modèles de caméras. « On a le même à la préfecture de police de Paris », lance-t-elle. Un compliment qui n’est pas pour déplaire à l’ancien maire de Rognac, Stéphane Le Rudulier, instigateur du CSU.
Aux côtés de Valérie Pécresse, le chef de poste lui explique la nécessité de la vidéoprotection dans les communes de petites tailles pour endiguer les délits et larcins en tous genres. « Je vois que vous avez installé les caméras sur les ronds-points et sur les points de convergences des routes », glisse Pécresse en ne quittant pas les écrans d’ordinateurs des yeux. Au cours de cet échange, elle questionne l’emploi des caméras dans la lutte contre les feux de forêts.
Valérie Pécresse visite le centre de surveillance urbain de Rognac © service presse de la candidate
Dans la pièce, une cartographie numérique identifie en temps réel le positionnement des patrouilles de la Police municipale dans Rognac. Elle fronce les yeux et demande aux agents : « Quels sont les différents délits auxquels vous êtes confrontés ? » Le chef de poste énumère les cambriolages à domicile et les vols par ruses. La candidate des Républicains soumet sa proposition d’emploi de drones pour les polices municipales. Devant leurs écrans, les agents acquiescent de la tête en guise de satisfaction. Avant de quitter la pièce, elle remercie une dernière fois les policiers présents sur place, avec un grand signe de la main. « Bonne mission à vous », leur lance Valérie Pécresse.
Quittant au pas de course le PC de surveillance, elle se dirige vers une salle de réunion où une nouvelle table ronde sur la sécurité l’attend. Cinq syndicalistes, au garde-à-vous, sont adossés contre un mur. Elle s’empresse de se défaire des journalistes pour aller les saluer individuellement. Leur échange dure une heure. Pécresse balaye son programme régalien, en rappelant qu’elle « rétablira l’ordre en France. J’imposerai des peines planchers pour les multirécidivistes. Et ceux qui agressent une figure d’autorité : au moins un an de prison ferme ».
Ne se départissant jamais de ses notes, elle grimace quand un policer lui annonce « que des collègues ont jusqu’à 1000 dossiers à gérer par jour ». Un syndicaliste lui expose la souffrance de la vocation de ses collègues en raison de la politique sécuritaire « d’Emmanuel Macron qui a fait des policiers, le métier le plus impopulaire puisqu’on nous a demandé de réprimer des gilets jaunes et de fermer des bars ». Autre propos entendu qui sidère Pécresse : « Nos collègues vont au travail le matin en espérant et souhaitant ne jamais devoir utiliser leur arme de service. Ils savent pertinemment que s’ils en font usage en intervention, ils auront des problèmes avec la justice. » En gage de bonne compréhension de leurs problèmes, elle leur assure les mains jointes, qu’elle « n’a aucun doute sur l’engagement à vouloir protéger leurs concitoyens et qu’elle mettra tous les moyens en oeuvre pour faire de la police un pilier de la République ».
Présent à la table de discussion, Laurent, un syndicaliste de SGP, au physique de colosse et à l’accent chantant, interpelle Valérie Pécresse sur le surmenage des agents des stups. « Je pense qu’elle a compris que les problèmes de la Police sont liés à ceux de la justice. On espère maintenant qu’on aura les moyens », nous expose-t-il au terme de son échange avec Pécresse.
À l’issue de sa visite, Valérie Pécresse se confie à Valeurs actuelles : « Moi, ce que je veux c’est l’impunité zéro. Ça passera par une co-production de sécurité. Je veux que la Police municipale soit la troisième force de sécurité du pays. Je veux que la Police nationale puisse se consacrer à l’enquête avec une procédure pénale simplifiée. À un moment donné, la peur doit changer de camp. Il faut un choc d’autorité à notre pays. »
« La peur c’est pour les voyous, la justice c’est pour vous »
Ce choc d’autorité, elle le tient comme fil conducteur de son discours de Saint-Raphaël, ce vendredi après-midi. Pour donner du crédit à ce propos, elle laisse son « monsieur sécurité » introduire son meeting. Éric Ciotti est chaleureusement applaudi par les militants. Dans la salle, les drapeaux tricolores s’agitent avec passion au passage du député des Alpes-Maritimes. « Valérie Pécresse s’est rendue à Marseille face aux checkpoints », lance Ciotti en haranguant la foule. « Je le dis avec force, aucun territoire ne doit être cédé. Les zones de non-droits doivent disparaître. Cette lutte sera la condition du retour à l’ordre républicain », renchérit le questeur de l’Assemblée nationale. Applaudi et acclamé, le finaliste du congrès tape sur son pupitre et appuie ses fins de phrase. Pour lui, « la sécurité c’est avec Valérie Pécresse que vous la retrouverez ». La salle se lève pour applaudir la candidate. Pendue aux lèvres de la présidente de la région Ile-de-France, les sympathisants LR attendent ses premiers mots avec impatience.
« L’insécurité est une réalité. Je vous le dit : avec moi, ce sera l’impunité zéro. »
Sentant le public réceptif au message de son « mousquetaire », Valérie Pécresse n’y va pas par quatre chemins. « Si vous voulez que l’autorité et la liberté gagnent, c’est pour moi qu’il faut voter », abonde-t-elle. Les acclamations pleuvent. Les militants tapent dans leurs mains. Son regard ne trahi pas sa pensée. Dans sa tête, un seul adversaire : Emmanuel Macron. Elle attaque de front la politique sécuritaire du président sortant. « Le bilan d’Emmanuel Macron c’est une montée de la violence, avec un tiers d’agressions en plus et une immigration incontrôlée. Notre justice et notre police sont à bout de souffle », s’époumone la candidate LR.
Sa prise de parole prend un ton offensif. Le bilan de sa journée lui sert de plaidoyer sécuritaire à destination du public. « Dans les quartiers nord, nos policiers n’ont plus les moyens et les effectifs pour travailler. Il n’y a pas assez d’hommes pour faire face à ces dealers, enrage Valérie Pécresse. La justice est noyée. Ils ne sont pas condamnés. L’insécurité est une réalité. Je vous le dit : avec moi, ce sera l’impunité zéro. » Applaudissements. Elle poursuit sa charge en promettant de faire « voter une charte de l’ordre républicain par référendum et qu’elle établira une peine de rétention de sureté ». Avant de conclure sans trembler : « La peur c’est pour les voyous, la justice c’est pour vous. »
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Présidentielle : Dans le Sud, la charge sécuritaire de Valérie Pécresse
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Présidentielle : au Cirque d’Hiver, le dernier tour de piste d’Anne Hidalgo
Publié le : 03/04/2022 - 19:06
Grégoire SAUVAGE
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Créditée de moins de 2 % des intentions de votes, la candidate socialiste donnait dimanche son dernier meeting de campagne au Cirque d’Hiver à Paris. La fin d’un long chemin de croix pour Anne Hidalgo, alors que se prépare déjà la bataille idéologique de l’après-présidentielle au sein du parti à la rose.
C’est une salle porte-bonheur pour Anne Hidalgo. En 2014, la maire de Paris y avait achevé sa campagne victorieuse pour la conquête de l’Hôtel de Ville. Comme pour exorciser le mauvais sort jeté sur cette campagne socialiste, le parti a donc choisi de se retrouver au Cirque d’Hiver, dimanche 3 avril, à une semaine de l’élection présidentielle.
Signe de la nouvelle place occupée par le PS sur l’échiquier politique, les 2 000 places se remplissent doucement. On est bien loin des 35 000 personnes réunies la veille par Emmanuel Macron. “On n'a pas les mêmes moyens”, explique un cadre de la campagne d’Anne Hidalgo.
Ni caméras télescopiques ou distribution de produits dérivés, l’heure est à la sobriété alors que le seuil des 5 %, synonyme de remboursement des frais de campagne par l’État, semble s’éloigner.
Malgré les sombres prédictions des instituts de sondage, les militants veulent croire à un sursaut dans le sprint final. “On peut y arriver, il faut absolument arriver à convaincre les indécis et les abstentionnistes”, espère Léo, un jeune adhérent de 22 ans qui reconnaît “une campagne difficile”.
"La campagne a été totalement étouffée par Macron", s’insurge un autre. “Mais nous n’avons rien à regretter et nous continuerons à porter nos idées”.
Pour mobiliser les troupes dans cette dernière ligne droite, la maire de Lille, Martine Aubry, et Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre de l’Intérieur de François Hollande, sont venus prêter main forte à la candidate créditée dans les sondages de moins de 2 % des intentions de vote.
Arrivée sur scène dans une nuée de drapeaux français, européens et arc-en-ciel, Anne Hidalgo, veste bleu marine et large sourire, commence par rendre un hommage appuyé à ces deux grandes figures du parti. “Oui, la gauche qui fait du bien à la France, elle est bien là ! Elle est là avec toi Martine, qui as changé profondément et durablement la vie avec les 35 h, la CMU [couverture maladie universelle, NDLR], la loi contre les exclusions, toi Martine qui es pour moi une inspiration et une boussole montrant notre cap le plus essentiel, celui de la justice sociale et de la fidélité”, lance la candidate.
Faire mentir les sondages
Puis Anne Hidalgo sonne la mobilisation générale en dénonçant des “sondages partiels et partiaux” ainsi que des “commentateurs zélés qui ont méprisé le débat démocratique (...). Ensemble, nous pouvons conjurer le triste sort annoncé de cette campagne qui a valorisé la vulgarité, promu la violence des mots et qui a ouvert tous les micros à la haine des autres, à l’antisémitisme, au racisme, au sexisme”, assure la maire de Paris dans une allusion au candidat d’extrême droite Éric Zemmour.
Après avoir évoqué la guerre en Ukraine et appelé à arrêter de payer “le gaz de la honte” russe, Anne Hidalgo entame ensuite une attaque en règle contre le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron. “Son bilan parle pour lui. Et quant à son projet, qui oserait le qualifier de social ? Qui a réduit à rien l’impôt sur les grandes fortunes ? C’est lui ! Qui a annulé les critères de pénibilité que nous avions mis en place pour les retraites ?”, tandis que la foule reprenait en chœur “c’est lui !”.
"Si vous avez des idées de gauche, si vous êtes soucieux de social, de justice, de solidarité, d'écologie, vous devez le savoir, Emmanuel Macron ne vous calcule même pas !", a-t-elle enchaîné. "Rejoignez votre famille d'origine, la gauche du réel et de la raison, qui reconnaît ses erreurs", les a-t-elle exhortés.
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Après Emmanuel Macron, c’était au candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, de subir les foudres de la candidate socialiste, qui l'a accusé de complaisance avec Vladimir Poutine. "Dans l'immédiat, vous voterez pour un candidat qui refuse d'aider les Ukrainiens", a t-elle lancé.
Comme annoncé dans le JDD, Anne Hidalgo a également détaillé lors de son discours la mesure phare de son programme : une loi d’urgence pour la jeunesse qui ordonnera la gratuité des transports du quotidien pour les moins de 26 ans et supprimera les droits d’inscription dans toutes les universités.
“Dans les jours qui viennent, chaque voix gagnée sera un nouvel espoir pour l’avenir, chaque citoyenne, chaque citoyen que nous aurons convaincu rendra ses chances à la justice sociale et à la justice climatique. Alors, on ne lâche rien !”, a conclu la candidate la voix éraillée sous les vivats et les "Hidalgo présidente !"
"Guerre des clans"
À l’issue du meeting, de nombreux militants affichent un optimisme à toute épreuve, d’autres en revanche semblent avoir déjà tourné la page et posent la question de la reconstruction de la gauche. Militant socialiste depuis plus de 50 ans, Daniel plaide pour “un retour aux fondamentaux” du socialisme : le pouvoir d’achat et la lutte contre la pauvreté. “Maintenant, il faut que tout le monde range son ego dans la poche pour éviter de revivre la même plaisanterie dans cinq ans”, raille ce militant historique.
Pourtant, en coulisses, le retour des chapelles fait craindre une guerre des clans sans merci entre la jeune garde socialiste et des “éléphants” bien décidés à reprendre les rênes du parti. Ainsi, François Hollande, l’ancien président de la République, a fait savoir qu’il comptait “prendre sa part" dans cette reconstruction de la gauche et pourrait se présenter aux prochaines législatives en Corrèze.
De son côté, Jean-Christophe Cambadélis a lancé un "pôle social-démocrate" et plusieurs personnalités socialistes comme le maire du Mans Stéphane Le Foll ou encore la présidente de la région Occitanie Carole Delga ont déjà évoqué la nécessité d’une refondation de la gauche.
Avec la fin de la campagne présidentielle devrait donc s’ouvrir une nouvelle période d’incertitudes au Parti socialiste. "On sait que c’est un moment difficile mais nous ne voulons pas une guerre des clans", assure Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, auprès de France 24 qui rappelle "qu’à chaque fois que nous avons su nous retrouver, nous avons gagné”.
C’est en effet l’un des paradoxes du PS. Si les socialistes ont presque disparu du paysage politique au niveau national, leur ancrage local est considérable : le parti à la rose dirige toujours six régions et une trentaine de départements.
Au-delà du scrutin de dimanche, pour lequel se profile une défaite historique au premier tour de l’élection présidentielle, les yeux sont déjà tournés vers les prochaines législatives, qui s’annoncent cruciales, voire vitales pour le parti socialiste.
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ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron renoue avec le "en même temps" lors de son grand meeting
Le Figaro
Chic et estivale, la paire de lunettes de Kate Middleton que tout le monde s'arrache avant l'été
Léa MabilonLe modèle Henrietta que la duchesse de Cambridge a arboré lors de son escale aux Bahamas, le 26 mars dernier, s'est vendu en moins de vingt-quatre heures.
Le look de Kate Middleton a fait sensation lors de sa tournée d'une semaine dans les Caraïbes, à la fin mars. Chaque jour, la duchesse de Cambridge s'affichait au bras du prince William dans des tenues aux motifs et aux couleurs électrisants. De sa robe Vampire's Wife, qu'elle portait au Belize le 21 mars jusqu'à son pantalon de treillis lors d'une visite sur un site archéologique Maya le même jour, Kate Middleton a réussi à captiver par-delà les frontières des Caraïbes.
Si bien, que même ses accessoires ne sont pas passés inaperçus aux yeux de ses fans. En effet, lors de son passage le 26 mars sur l'île Great Abaco, aux Bahamas, la princesse s'est affichée dans une robe rosée, à la fois estivale et élégante, assortie d'une paire de lunettes de la marque britannique Finlay, que depuis, tout le monde s'arrache.
Pour les petits porte monnaie
«C'était tellement agréable de la voir porter nos lunettes de soleil Henrietta, elle était magnifique», a réagi David Lochhead, co-fondateur de la griffe, au magazine People , le 1er avril. Et d'ajouter : «En tant que marque britannique, c'est merveilleux de voir certains des membres les plus connus de la famille royale porter nos créations.» La mère de Charlotte (6 ans), Louis (3 ans)et George (8 ans) avait opté pour le modèle Henrietta, une forme classique en œil-de-chat, légèrement relevée à la pointe du sourcil et en écailles de tortues claires. Cette paire, fabriquée de manière artisanale, est vendue à 225 livres sterling (soit 267 euros). Bien que tous les stocks se soient vendus en moins de 24h. Le modèle sera cependant réapprovisionné en juin.
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Marque de la famille
La marque de lunettes britannique Finlay a été créée en 2012 par quatre amis, dont David Lochhead, et semble bien partie pour devenir l'un des accessoires favoris de la famille royale. En effet, Meghan Markle possède elle aussi plusieurs paires de lunettes de soleil Finley, dont le modèle Henrietta, en noir. Elle le portait d'ailleurs lors d'un évènement en 2017, les Jeux Invictus à Toronto. Parmi les autres clients que compte la marque, Pippa Middleton, sœur de Kate et Zara Tindall, petite-fille d'Elizabeth II, mais aussi Jack Brooksbank, le mari de la princesse Eugénie. En plus de leur suite royale, Finlay touche désormais le monde entier. Bella Hadid, Jessica Alba et Sienna Miller ont également fait de cet accessoire, accessible à tous, leur meilleur allié pour cet été.
Combinaison moulante et pose nocturne : la photo sensuelle de Tina Kunakey
Le mannequin s'approprie la pièce la plus suggestive du moment signée Mugler dans une séance photo postée sur son compte Instagram.
Et si le jean skinny était une affaire de boomers?
Après 20 ans de souveraineté absolue, le jean ultra-moulant est sur le déclin. Jean mom, taille haute, coupe droite... Face à lui, la concurrence tenace a fini par précipiter la chute de ses ventes. Mais pas son aura qui, elle, reste intacte auprès de ses adeptes.
Marta Ortega, la flamboyante héritière de 38 ans qui dirige désormais l'empire Zara
La femme la plus puissante d'Espagne. Ce 1er avril, Marta Ortega prend la présidence de l'empire du prêt-à-porter espagnol Inditex, qui compte notamment la marque Zara. Le groupe a été fondé par son père Amancio Ortega, qui a jugé sa fille apte à reprendre le navire.
Valeurs Actuelles
Éric Zemmour : tomber sept fois, se relever huit
Jamais candidat n’aura tant joué avec les nerfs de ses sympathisants et dérouté les commentateurs. Sa campagne est jalonnée de hauts et de bas, dessine des montagnes russes. En septembre et en octobre, Éric Zemmour fait une percée fulgurante dans les sondages alors qu’il n’a encore rien dévoilé de ses intentions présidentielles. « J’ai trois mois d’avance sur mon agenda », confie le présumé candidat. Novembre est dévastateur, ponctué de polémiques que ses opposants utilisent à loisir pour l’affaiblir et de contrariétés qui le blessent dans son orgueil.
Avec Zemmour, la politique est un éternel recommencement
La presse ne lui pardonne pas d’avoir politisé son hommage aux victimes du Bataclan. Éric Zemmour n’en a cure. Il n’entend pas renoncer à un langage de vérité. Mais il y laisse des plumes. La dynamique s’enraie. À Londres, la Royal Institution of Great Britain où il doit discourir annule sa réservation. Il trouve refuge dans un Ibis. En Suisse, le Hilton de Genève annule sa nuitée à l’hôtel. Éric Zemmour est comme un pestiféré qu’il faudrait tenir à distance. Les emmerdes volent en escadrille. À Marseille, il est empêché de faire campagne. Les antifas polluent le moindre de ses déplacements. Il perd ses nerfs. Les commentateurs, une première fois, l’enterrent. « La précampagne d’Éric Zemmour s’essouffle », titre le Monde. « La campagne Zemmour à un doigt de caler », moque Libé.
Ses équipes ont acheté sur Leboncoin un bureau d’occasion, copie imparfaite de celui du général de Gaulle lors de son discours du 18 Juin
En coulisse, pourtant, tout est prêt depuis plusieurs jours pour que le journaliste mette fin au suspense. Ses équipes ont acheté sur Leboncoin un bureau d’occasion, copie imparfaite de celui du général de Gaulle lors de son discours du 18 Juin. À la vendeuse qui demande si c’est pour une chambre d’enfant, un proche répond, solennel : « C’est pour le prochain président de la République, Madame. » L’annonce de sa candidature est enregistrée dans le plus grand secret. Bientôt diffusée sur YouTube. Le format est inédit. Le buzz incroyable. Les médias jugent le film crépusculaire. La droite dénonce l’appropriation gaullienne. Bientôt ce sont les ayants droit qui l’attaquent parce qu’il n’a demandé aucune autorisation pour l’utilisation de certaines images de film ou d’émission. Nouveau flop.
Si Éric Zemmour connaît la politique sur le bout des doigts, il n’a jamais fait campagne autrement que comme un journaliste politique, un carnet et un stylo à la main. Il fait des erreurs de débutant qu’il paie comptant. Gilles Bouleau le piège pour sa première interview de candidat. Il est sommé de s’expliquer sur ses propos de polémiste. Il s’agace. Quitte le plateau de TF1 en jurant contre le journaliste. Un candidat ne devrait pas dire ça… Panique dans ses équipes. Certains redoutent que le meeting de Villepinte ne soit le premier et le dernier de cette campagne incertaine. C’est un succès. Une rampe de lancement pour son parti, Reconquête !, dont Éric Zemmour annonce la création. En quelques jours, la campagne bascule sous un jour plus favorable. Les lunettes qu’il adopte ne le quittent plus. Elles lui donnent un air rassurant, présidentiel. Il a le vent en poupe. Les adhésions affluent.
Omicron, l’Ukraine stoppent son élan
Janvier. Son élan est stoppé par Omicron. La campagne est presque impossible. Les renforts successifs de Guillaume Peltier, venu de LR, et de Jérôme Rivière et de Gilbert Collard, venus de l’autre rive, achèvent de donner corps à son discours sur l’union des droites. Mais il peine à réunir ses parrainages. Se perd dans des batailles incertaines avec Marine Le Pen. La candidate du RN fait mieux que résister. Elle parvient à colmater les brèches des départs, voire à désamorcer l’effet des ralliements successifs de Nicolas Bay et Marion Maréchal, en les annonçant elle-même. Robert Ménard, le maire de Béziers, apporte son soutien à la candidate et tire à vue sur Zemmour. « Marine Le Pen a des chats, mais elle a aussi un caniche, toi », s’emporte Philippe de Villiers.
Le 18 février, les courbes se croisent. Le parfum de la qualification grise les plus jeunes. « Nous sommes dans les livres d’histoire », s’enthousiasme Sarah Knafo. L’invasion de l’Ukraine, le 24, brise cet élan. Pécresse le devance. Mélenchon grignote son retard. Tout est à refaire. Une course contre la montre s’engage. L’impression que rien n’est joué à l’avance. Avec Zemmour, la politique est un éternel recommencement. Sa campagne ressemble à un livre de Philippe Labro. Tomber sept fois, se relever huit. À Villepinte, il se plaisait à citer Bernanos : « La plus haute forme de l’espérance est le désespoir surmonté. » Quatre mois plus tard, au lendemain de la démonstration du Trocadéro, rien n’est plus vrai. Le désespoir surmonté ?
Le Figaro
Shira Haas, une star peu orthodoxe
Constance JametLéna LutaudPORTRAIT - Découverte sur Facebook en Israël, célèbre grâce à Netflix avec deux rôles marquants dans le milieu des juifs traditionnels, la jeune actrice regarde maintenant vers Hollywood.
Quinze minutes, chronomètre en main. Autres règles imposées pour le prix de sa première grande interview française: interdiction de parler politique et de prendre des photos. Le dragon est resté à Los Angeles, mais de l’autre côté de l’Atlantique, où Shira Haas est jurée du festival de Séries Mania, ses ordres tombent en rafale. La «publiciste» qui joue contre les intérêts de sa cliente, a confondu Lille où acteurs, producteurs et showrunners - tous des sommités du monde des séries - se côtoient en toute simplicité, avec le Festival de Cannes. Sur le tapis rouge, en longue robe rose avec plumes, Shira Haas était jolie comme un cœur, mais comme disent les Américains clairement «overdressed». Assise aux côtés de Xavier Bertrand et de Martine Aubry, elle en a été gênée.
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Le lendemain, la jeune femme qui se lève d’un bond, un scénario à la main dans le hall du Resort Barrière Lille n’a rien de la star que ses conseillers américains voudraient lui faire jouer. Fraîche et intelligente, elle est l’espoir des séries et des films exportés par l’État hébreu. Une actrice dont la notoriété internationale a explosé pendant la pandémie grâce à deux rôles marquants dans l’univers des ultra-religieux juifs. En plein confinement, des millions d’abonnés l’ont découverte dans les trois saisons de Shtisel (à voir sur Amazon Prime et Netflix) avant d’être happés par Unorthodox sur Netflix. Dans cette adaptation du best-seller de Deborah Feldman, elle incarne Esther Shapiro qui fuit sa communauté à Brooklyn pour une vie libre à Berlin. «Un rôle majeur où elle porte tout le show sur ses épaules, avec beaucoup de textes et d’attitudes différentes», souligne Laurence Herszberg, directrice de Séries Mania qui a composé son jury 2022 autour de Shira Haas. «La première mondiale d’Unorthodox devait avoir lieu à Séries Mania au printemps 2021, la pandémie a tout annulé mais j’avais déjà tous les contacts», détaille-t-elle.
Son parcours est intrigant, son physique aussi
Shira Haas est confinée chez elle à Tel-Aviv quand d’un coup, elle est nominée aux Emmy Awards et aux Golden Globes. «Le gouvernement m’a octroyé des autorisations spéciales pour aller aux États-Unis, confie-t-elle. J’ai signé chez CAA (l’agence artistique de Cate Blanchett, Nicole Kidman, Reese Witherspoon, NDLR).» Dès lors, elle est propulsée à la une de Variety, la bible de Hollywood et sur la liste des 100 jeunes personnalités les plus influentes du magazine Time. «De retour à Tel-Aviv, en sortant le soir sur mon balcon, je voyais mon visage sur tous les écrans de télévision de mes voisins, raconte-t-elle. La pandémie m’a aidée à absorber le choc de cette célébrité.»
Son parcours est intrigant, son physique aussi. Avec ses yeux grands comme des soucoupes et son petit gabarit, elle ne correspond pas aux canons de beauté internationaux. Mais à l’écran, elle est bouleversante. Comme Meryl Streep, Shira Haas appartient au club des plus grandes, celles qui savent tout jouer.
La directrice de casting qui l’a contactée par Facebook en 2014 a eu du nez. Elle cherche une actrice pour Princess de Tali Shalom-Ezer, un film indépendant israélien où une jeune fille de 12 ans se confronte à la sensualité de sa mère et de son beau-père. Shira Haas est lycéenne à la Thelma Yellin High School of the Arts. Comme beaucoup d’adolescentes de Tel-Aviv, sa vie, c’est l’école, les balades avec ses copines sur la plage, les déguisements lors de Pourim.
Issue d’une famille de sabras d’origine polonaise, hongroise et tchèque, elle est très attachée à ses parents Eran et Ariel comme à sa grande sœur Dotan. L’Holocauste et le cancer du rein de Shira à l’âge de 3 ans ont soudé le clan. Présenté à Sundance en 2015, Princess est accueilli par de bonnes critiques dans le New York Times. Dès lors, Shira Haas enchaîne les rôles, presque toujours des drames liés à la religion juive et à l’histoire de l’État d’Israël. Au cinéma, Natalie Portman l’embauche dans Une histoire d’amour et de ténèbres adaptée des souvenirs d’Amos Oz. Aux côtés de Jessica Chastain, Shira Haas joue dans La Femme du gardien de zoo, celle qui a sauvé 300 juifs du ghetto de Varsovie. Elle incarne aussi Leah, dans la superproduction biblique Marie Madeleine avec Joaquin Phoenix (Jesus), Rooney Mara (Madeleine) et Tahar Rahim (Judas). Des films aux budgets conséquents mais aux box-offices modestes. Ce sont vraiment les séries, dont Unorthodox, qui font décoller sa carrière. «De Lille, je repars pour Los Angeles où m’attend un casting pour un film américain, explique-t-elle, puis je rentre en Israël pour une série et ensuite j’attaque le tournage de Golda Meir, une série biopic produite par Barbra Streisand et écrite par Eric Tuchman (La Servante écarlate). Là, je dévore tout ce que je peux lire sur sa jeunesse au début du XXe siècle. Même en Israël, on connaît peu cette période.»
L’ancien premier ministre d’Israël a beau être né à Kiev en 1898, Shira Haas n’est pas à l’aise pour parler de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Du moins publiquement. «Mais je peux vous dire tout le bien que je pense de Julia Sinkevych, la productrice ukrainienne qui préside le jury de Séries Mania, ajoute-t-elle précipitamment. J’étais ravie de la rencontrer pendant cette semaine, son témoignage m’a arraché le cœur.» Le quart d’heure est passé. Elle soupire. Elle avait commencé avec enthousiasme à lister les adresses«foodies» à ne pas manquer à Tel-Aviv. À seulement 26 ans, elle n’ose pas désobéir au dragon de Los Angeles. «Contactez mon agent en Israël pour qu’on se reparle vite», dit-elle en griffonnant les coordonnées d’une écriture appliquée. Il n’y a plus qu’à espérer que son entourage américain ne la change pas trop.
Will Smith démissionne de l'Académie des Oscars après sa gifle
«Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables. (...) La liste de ceux que j'ai blessés est longue », écrit l'acteur américain dans un communiqué publié vendredi.
Aristocrats, Sonic 2, Morbius… Les films à voir ou à éviter cette semaine
Une fresque sur le patriarcat japonais, la seconde irruption à l'écran du plus sonique des hérissons, les aventures d'un vampire 2.0… Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
La police était «prête à arrêter» Will Smith après sa gifle aux Oscars
Dès dimanche soir, la police de Los Angeles avait fait savoir que Chris Rock avait refusé de porter plainte et qu'aucune poursuite n'était engagée à ce stade.
France24 - Monde
V. Zelensky : les dirigeants russes sont responsables des "meurtres" et des "tortures" à Boutcha
Publié le : 03/04/2022 - 07:35Modifié le : 03/04/2022 - 23:03
FRANCE 24
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Alexandra QUARINI
Le président ukrainien a estimé dimanche que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha. Les Occidentaux, dont l'UE, les États-Unis et l'Otan, ont, de leur côté, condamné les "atrocités" voire les "crimes de guerre", commis notamment dans cette ville de la région de Kiev. Retrouvez le fil du 3 avril.
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22 h 33 : le pape "disponible" pour aider au règlement de la guerre en Ukraine
"Je suis disponible", a déclaré le pape à bord de l'avion qui le ramenait à Rome au terme d'une visite-éclair à Malte. "Le Saint-Siège fait tout son possible" pour faciliter un règlement du conflit, a-t-il assuré, précisant toutefois ne pas avoir parlé directement avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit.
Il a confirmé qu'un déplacement à Kiev faisait partie des options. "Je ne sais pas s'il pourra avoir lieu, ni s'il serait utile", a-t-il cependant souligné.
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21 h 59 : Kharkiv visée par une frappe russe, sept morts et 34 blessés
Sept personnes ont été tuées et 34 blessées dans une frappe russe dimanche sur un quartier d'habitation à Kharkiv, la grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé le parquet local.
"Les occupants russes ont bombardé des bâtiments résidentiels dans le quartier Slobodskyy de Kharkiv. Résultat, une dizaine de maisons et un dépôt de trolleybus ont été endommagés. Selon les informations préliminaires, sept personnes ont été tuées, 34 ont été blessées, dont trois enfants", a déclaré le service de presse du bureau du procureur de la région.
Par ailleurs, à Dergatchi, tout près de Kharkiv, "au moins trois personnes sont mortes et sept ont été blessées à des degrés divers" dans le bombardement d'un quartier d'habitation, a dit son maire Viatcheslav Zadorenko sur Facebook. Il a précisé que les victimes étaient toutes des civils.
Six personnes ont en outre été tuées et une autre blessée dans la région de Donetsk (est) dans des frappes russes, a annoncé le chef de l'administration militaire régionale Pavel Kirilenko sur Telegram.
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21 h 40 : Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité sur Boutcha
La Russie a demandé à l'ONU de réunir dès lundi son Conseil de sécurité pour débattre ce qu'elle présente comme une "provocation de radicaux ukrainiens" dans la ville de Boutcha, après les accusations de crimes de guerre portées par Kiev contre Moscou.
"À la lumière de la provocation flagrante de radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU soit convoquée", a déclaré Dmitri Polanski, premier vice-représentant permanent russe à l'ONU, sur la messagerie Telegram.
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21 h : Volodymyr Zelensky tient les dirigeants russes pour responsables des "meurtres" et "tortures" à Boutcha
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dimanche que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables des "meurtres" et des "tortures" à Boutcha.
"Je veux que tous les dirigeants de la Fédération de Russie voient comment leurs ordres sont exécutés. Ce genre d'ordres (...). Et ils ont une responsabilité commune. Pour ces meurtres, pour ces tortures, pour les bras arrachés par des explosifs (...) Pour les balles tirées dans la nuque", a déclaré Volodymyr Zelensky, passant de l'ukrainien au russe, dans un message vidéo. Il a ajouté qu'un "mécanisme spécial" allait être créé pour enquêter sur tous les "crimes" russes en Ukraine.
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20 h 02 : l'ONU réclame une "enquête indépendante" sur Boutcha
"Je suis profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha, en Ukraine", a déclaré sur Twitter le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. "Il est essentiel qu'une enquête indépendante permette d'établir les responsabilités effectives", a-t-il ajouté.
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19 h 59 : un mort et trois blessés dans une frappe russe dans l'est de l'Ukraine
Une personne a été tuée et trois blessées dimanche dans une frappe russe contre un hôpital à Roubijne, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï, sans fournir d'autres détails.
Cette localité située près de Lougansk, dans la région du Donbass, a déjà été, à de nombreuses reprises, la cible de bombardements depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
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19 h 30 : Kharkiv est bombardée, selon le gouverneur de la région
Les forces armées russes ont bombardé Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, tuant et blessant des civils, a déclaré dimanche le gouverneur de la région.
"Dans la soirée, les occupants ont bombardé le quartier de Slobidsky à Kharkiv", a dit Oleh Siniehoubov sur la messagerie Telegram. "Malheureusement, il y a des morts et des blessés dans la population civile. À ce stade, il y a 23 victimes, dont des enfants. Les chiffres sont en train d'être précisés."
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19 h 30 : une frappe russe fait un mort et 14 blessés à Mykolaïv
Une personne a été tuée et 14 blessées dans une frappe russe à Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région Vitaliy Kim.
Un adolescent de quinze ans, légèrement touché, figure parmi les personnes hospitalisées, a-t-il ajouté sur Telegram.
Vitaliy Kim a ajouté qu'il y avait eu un nombre pour le moment indéterminé de tués et de blessés dans un autre bombardement, à Okatchiv, une localité sur la mer Noire.
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19 h 11 : une manifestation réprimée à Khakosva, occupée par les Russes
Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Khakovka, une ville occupée du sud de l'Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Des habitants de cette localité située sur le Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine, ont entamé une "action pacifique" pour dire "non" aux "occupants", a raconté cette responsable sur Telegram.
"Des explosions de grenades et des tirs de mitrailleuses ont été entendus" pendant ce rassemblement et il y a eu "des blessés" ainsi que des arrestations, a poursuivi Lioudmyla Denissova.
Non loin de là, à Kherson, des équipements militaires russes ont été déployés face à des personnes qui protestaient également contre l'occupation de leur ville, scandant notamment "Gloire à l'Ukraine !", a-t-elle encore dit, sans toutefois signaler d'incidents similaires.
Lioudmyla Denissova n'a pas précisé le nombre des manifestants dans ces deux localités.
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19 h 02 : l'ONU s'interroge sur de "possibles crimes de guerre" à Boutcha
"Nous ne sommes pas encore en mesure de commenter directement les causes et les circonstances des décès de civils à Boutcha, mais ce que l'on sait à ce jour soulève clairement des questions sérieuses et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire", a déclaré le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.
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18 h 53 : Berlin réclame de nouvelles sanctions contre Moscou
Le chancelier allemand Olaf Scholz a réclamé dimanche de nouvelles sanctions contre la Russie après la découverte de nombreux corps de civils ukrainiens à Boutcha, près de Kiev, des meurtres imputés à l'armée russe qu'il a qualifiés de "crimes de guerre".
"Nous déciderons de nouvelles mesures entre Alliés dans les prochains jours", a-t-il assuré lors d'une courte déclaration à la chancellerie. "Le président Poutine et ses soutiens en subiront les conséquences", a-t-il promis, assurant que "les meurtres de civils sont des crimes de guerre".
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18 h 44 : l'Espagne demande une enquête pour "crimes de guerre"
Le gouvernement espagnol s'est dit indigné dimanche par les "images insoutenables" de la ville ukrainienne de Boutcha, où de nombreux cadavres ont été découverts après le retrait des troupes russes, et a demandé une enquête pour "crimes de guerre".
"Les images insoutenables de Boutcha après le retrait des troupes russes nous indignent profondément. Toute ma solidarité avec les victimes de cette barbarie", a écrit sur Twitter le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares. "Les crimes de guerre doivent faire l'objet d'une enquête rapide et les responsables doivent être punis", a-t-il ajouté
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18 h 26 : Boris Johnson accuse la Russie de commettre des "crimes de guerre" en Ukraine
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié dimanche de "crimes de guerre" les "attaques abjectes" de la Russie contre des civils dans la ville ukrainienne de Boutcha.
"Les attaques abjectes de la Russie contre des civils innocents à Irpin et Boutcha sont des preuves supplémentaires que (le président russe Vladimir) Poutine et son armée commettent des crimes de guerre en Ukraine", a déclaré le Premier ministre britannique, dans un communiqué.
"Aucun démenti ou désinformation du Kremlin ne peut cacher ce que nous savons tous être la vérité : Poutine est désespéré, son invasion est en train d'échouer et la détermination de l'Ukraine n'a jamais été plus forte", a-t-il ajouté.
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18 h 16 : 410 cadavres retrouvés dans la région de Kiev
Les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes par les forces ukrainiennes, a annoncé dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.
"Les experts médico-légaux en ont déjà examiné 140", a-t-elle ajouté au cours d'une émission retransmise sur plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes.
Iryna Venediktova a laissé entendre qu'il y avait sans doute beaucoup d'autres cadavres qui n'avaient pas encore été récupérés en vue d'être expertisés.
Parallèlement, des témoins sont recherchés dans la population locale et des preuves photo et vidéo sont rassemblées, a poursuivi la procureure.
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17 h 22 : la population fuit Kramatorsk par peur d'une offensive russe
Des centaines de personnes fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP.
Ils étaient des centaines, femmes, enfants et personnes âgées, à prendre le train depuis la gare de cette ville sous contrôle du gouvernement de Kiev.
La situation était calme dimanche en fin d'après-midi dans Kramatorsk, quasi déserte alors qu'approchait le début du couvre-feu nocturne. Ces dernières semaines ont été calmes, mais quatre bombes ou missiles ont visé dans la nuit la périphérie, selon des habitants.
Vers 18 h (15 h GMT), les sirènes d'alerte ont résonné dans toute la ville, comme c'est le cas plusieurs fois par jour désormais dans la plupart des grandes villes ukrainiennes.
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17 h 22 : la Russie dément avoir tué des civils à Boutcha
"Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes", a déclaré le ministère russe de la Défense, dimanche.
Il a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient "une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux".
Le ministère a ajouté que l'armée russe avait distribué 452 tonnes d'aide humanitaire aux civils dans ce secteur. Tous les habitants "avaient eu la possibilité de quitter librement" la localité "vers le nord", alors que les banlieues sud de la ville "étaient la cible de tirs des troupes ukrainiennes 24 heures sur 24", a-t-il poursuivi.
Selon le ministère, toutes les unités militaires russes s'étaient retirées de Boutcha le 30 mars, au lendemain de l'annonce par la Russie qu'elle allait réduire de façon significative son activité dans le nord de l'Ukraine.
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17 h 10 : plus d'un demi-million de personnes sont retournées en Ukraine, selon Kiev
Plus de 500 000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l'Intérieur.
"Au cours de la semaine écoulée, 144 000 personnes ont quitté l'Ukraine et 88 000 y sont arrivées. Au total (...), environ 537 000 de nos compatriotes sont rentrés en Ukraine", a déclaré dans un communiqué le ministère, citant les données du Service national des frontières.
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17 h 07 : "les autorités russes devront rendre des comptes", prévient Mario Draghi
Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a dénoncé dimanche "les massacres de civils désarmés" en Ukraine et prévenu que "les autorités russes devront rendre des comptes".
"Les images des crimes commis à Boutcha et dans les autres zones libérées par l'armée ukrainienne nous laissent sans voix. La cruauté des massacres de civils désarmés est terrifiante et intolérable", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Les autorités russes devront (...) rendre des comptes".
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16 h 24 : l'Otan ne constate pas de "vrai retrait" russe au nord de l'Ukraine
L'armée russe s'est éloignée des abords de Kiev mais elle ne s'est pas retirée du nord de l'Ukraine et son repositionnement pourrait précéder de nouvelles attaques, a déclaré dimanche le secrétaire général de l'Otan.
Interrogé sur CNN, Jens Stoltenberg a prévenu que l'Otan n'avait pas constaté de "vrai retrait" des forces russes, qui restent positionnées à quelques dizaines de kilomètres de la capitale ukrainienne, alors que le monde découvre avec horreur l'ampleur des destructions et des "atrocités" commises contre les civils dans les villes libérées. "Ce n'est pas un vrai retrait, c'est davantage une adaptation de leur stratégie", a-t-il insisté.
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16 h : "les autorités russes devront répondre de ces crimes", affirme Macron
"Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés", a réagi le président français Emmanuel Macron sur Twitter. "Les autorités russes devront répondre de ces crimes", a-t-il promis.
Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés. Ma compassion pour les victimes, ma solidarité avec les Ukrainiens. Les autorités russes devront répondre de ces crimes.
April 3, 2022 -
15 h 59 : Volodymyr Zelensky accuse la Russie de commettre un génocide en Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de commettre un "génocide" en Ukraine pour éliminer "toute la nation", après la découverte de nombreux corps dans les rues de Boutcha.
"Oui, c'est un génocide. L'élimination de toute la nation et des gens, nous sommes citoyens d'Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s'agit de la destruction et de l'extermination de toutes ces nationalités", a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS diffusé dimanche.
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15 h 50 : Olaf Scholz veut que la lumière soit faite sur les "crimes commis par l'armée russe"
"Nous devons faire toute la lumière sur ces crimes commis par l'armée russe", a indiqué le chancelier allemand Olaf Scholz, dans une courte déclaration transmise par son service de presse. "Les auteurs de ces crimes et leurs commanditaires doivent rendre des comptes", a-t-il ajouté réclamant notamment que des organisations internationales aient accès à la région pour "documenter ces atrocités".
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15 h 34 : l'Otan fustige des meurtres de civils "horribles" et "inacceptables"
Les meurtres de civils imputés à l'armée russe à Boutcha sont "horribles", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Il a dénoncé une "brutalité inédite en Europe depuis des décennies".
"Il est absolument inacceptable que des civils soient pris pour cibles et tués, et cela souligne l'importance de mettre fin à cette guerre", a-t-il dit sur la chaîne américaine CNN.
Interrogé sur le départ des forces russes de la région de Kiev, il s'est montré prudent : "Nous ne devons pas être trop optimistes" car "nous redoutons une potentielle augmentation des attaques, notamment dans le Sud et l'Est".
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15 h 32 : 57 nouveaux corps retrouvés à Boutcha, selon un responsable local
Les corps de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, où de nombreux cadavres avaient déjà été découverts, a déclaré le chef des secours locaux, en montrant ce site à une équipe de l'AFP.
Une dizaine de cadavres étaient visibles, certains seulement partiellement inhumés, derrière une église du centre de cette localité située au nord-ouest de la capitale ukrainienne. Plusieurs avaient été mis dans des sacs mortuaires noirs, d'autres portaient des vêtements civils.
"Ici, dans cette longue tombe, 57 personnes sont enterrées", a dit à l'AFP Serhii Kaplytchnyi, qui organisait la récupération des corps.
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15 h 17 : les violences à Boutcha, "un coup de poing à l'estomac" dénonce Antony Blinken
Les violences imputées aux forces russes à Boutcha sont "un coup de poing à l'estomac", "cela doit s'arrêter", a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
"Nous ne pouvons pas normaliser cela. C'est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l'Ukraine se poursuit", a-t-il dit sur la chaîne CNN. Antony Blinken a réaffirmé que les États-Unis contribuaient à "documenter" d'éventuels "crimes de guerre" pour que leurs responsables "rendent des comptes".
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14 h 42 : l'UE tient l'armée russe responsable d'"atrocités" à Boutcha
L'Union européenne a accusé l'armée russe de s'être rendue coupable d'"atrocités" autour de Kiev, en particulier à Boutcha.
"Choqué par la nouvelle des atrocités commises par les forces russes. L'UE aide l'Ukraine à documenter les crimes de guerre", a écrit le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, sur Twitter, en souhaitant que la Cour internationale de Justice (CIJ) de l'ONU se saisisse de tous les cas de crimes de guerre présumés.
I congratulate #Ukraine on liberation of most of Kyiv region.Shocked by news of atrocities committed by Russian forces. EU assists Ukraine in documenting war crimes. All cases must be pursued, namely by @CIJ_ICJ.The EU will continue strong support to Ukraine. Слава Україні!
April 3, 2022 -
14 h 40 : Paris condamne les "exactions massives" des forces russes en Ukraine
La France condamne les "exactions massives" commises par l'armée russe dans les villes d'Ukraine qu'elle occupait ces dernières semaines, en particulier à Boutcha, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
"Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s'ils sont confirmés, de crimes de guerre", a dit Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie française précise que Paris va travailler avec l'Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour que ces actes "ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés".
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14 h 35 : le Kremlin juge l'isolement de la Russie "impossible"
"Il ne peut être aucun isolement de la Russie, c'est technologiquement impossible dans le monde contemporain", a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes.
"La Russie-même est bien plus grande que l'Europe", a-t-il ajouté. "Mais tôt ou tard, nous devrons établir un dialogue, que quelqu'un outre-Atlantique le souhaite ou non", a souligné Dmitri Peskov, alors que les sanctions internationales ne cessent de se multiplier contre la Russie.
Il a, par ailleurs, rappelé que le président russe Vladimir Poutine n'a "jamais refusé de rencontrer" son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour trouver une solution visant à mettre fin aux hostilités en Ukraine.
"Hypothétiquement, une telle rencontre est possible", a estimé Dmitri Peskov, tout en soulignant que les délégations russe et ukrainienne participant aux négociations de paix doivent d'abord élaborer un accord "concret" censé normaliser les relations entre les deux pays. "Non pas un nombre d'idées, mais un document écrit concret", a-t-il insisté.
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13 h 09 : Berlin dénonce "un terrible crime de guerre" à Boutcha, veut plus de sanctions contre la Russie
Le vice-chancelier et ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, a dénoncé un "terrible crime de guerre" perpétré à Boutcha, en Ukraine, et a souhaité que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l'UE contre la Russie.
"Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse", a affirmé l'écologiste au journal allemand Bild, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville au Nord-Ouest de Kiev, reprise aux Russes. "Je pense qu'un renforcement des sanctions est indiqué. C'est ce que nous préparons avec nos partenaires de l'UE", a-t-il ajouté.
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12 h 36 : le pape condamne à nouveau la "guerre sacrilège" en Ukraine
Le pape François a de nouveau condamné dimanche à Malte "la guerre sacrilège" en Ukraine "martyrisée", quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation.
"Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l'Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège", a déclaré le pape à l'issue d'une messe en plein air devant au moins 12 000 personnes dans la capitale, La Valette.
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12 h 07 : Londres réclame une "enquête pour crimes de guerre"
La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a dénoncé les "actes révoltants" commis par l'armée russe contre des civils en Ukraine, notamment à Irpin et Boutcha, dans la région de Kiev, réclamant une "enquête pour crimes de guerre".
"Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d'invasion dans des villes comme Irpin et Boutcha", a déclaré Liz Truss dans un communiqué. Ces "attaques indiscriminées contre des civils innocents" doivent faire l'objet d'une "enquête pour crimes de guerre", a-t-elle ajouté.
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11 h 54 : onze maires et dirigeants locaux "enlevés" par les Russes en Ukraine
Onze maires et dirigeants d'administrations locales d'Ukraine sont toujours en captivité après avoir été enlevés par les troupes russes, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
"À ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité", a-t-elle déclaré dans un message vidéo publié sur son compte Telegram.
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11 h 45 : l'Ukraine dénonce un "massacre délibéré"
"Le massacre de Boutcha était délibéré", a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville au nord-ouest de Kiev, tout juste reprise à l'armée russe.
"Le massacre de Boutcha était délibéré. Les Russes veulent éliminer autant d'Ukrainiens qu'ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT", a-t-il écrit sur Twitter.
Bucha massacre was deliberate. Russians aim to eliminate as many Ukrainians as they can. We must stop them and kick them out. I demand new devastating G7 sanctions NOW:-Oil, gas, coal embargo-Close all ports to Russian vessels and goods-Disconnect all Russian banks from SWIFT pic.twitter.com/oZkCAETCQp
April 3, 2022 -
11 h 37 : Charles Michel dénonce les "atrocités" de l'armée russe et réclame plus de sanctions
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a accusé l'armée russe d'avoir commis des "atrocités" dans la région de Kiev, réclamant plus de sanctions à l'encontre de Moscou.
"Choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l'armée russe dans la région libérée de Kiev", a écrit Charles Michel sur Twitter, en mentionnant le hashtag #BuchaMassacre, du nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes, où près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes.
"L'UE aide l'Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales", a précisé le président du Conseil européen.
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10 h 53 : de la musique pour accueillir les réfugiés ukrainiens
David Martello est un pianiste allemand spécialement venu à Medyka, à la frontière ukraino-polonaise, pour "aider en musique" les réfugiés ukrainiens. Il a déjà joué sur la place Taksim, en Turquie, ou encore devant le Bataclan après les attentats de Paris. Découvrez-le dans ce reportage de nos envoyés spéciaux Pauline Godart, Ellen Gainsford, et Raïd Abu Zaideh.
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10 h 13 : des missiles russes ont frappé un dépôt de carburant à Odessa
Une salve de missiles russes a frappé une raffinerie pétrolière et des dépôts de carburant dans le port d'Odessa, ont déclaré le ministère russe de la Défense et le conseil municipal de la ville du sud-est de l'Ukraine.
Selon le ministère russe, cité par l'agence Interfax, des missiles à haute précision tirés par des navires de guerre et des avions russes ont notamment détruit trois réservoirs de pétrole qui servaient à alimenter les forces ukrainiennes qui affrontent l'armée russe à Mykolaïv, à une grosse centaine de kilomètres au nord-est d'Odessa.
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10 h 05 : le négociateur russe salue une approche "plus réaliste" de l'Ukraine d'un statut neutre
Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l'Ukraine, Vladimir Medinski, a fait l'éloge d'une position "plus réaliste" de Kiev prêt, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou.
"La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l'Ukraine", a écrit Vladimir Medinski sur la messagerie Telegram, tout en précisant qu'un projet d'accord approprié n'était pas encore prêt à être soumis aux présidents des deux pays.
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09 h 45 : les corps de civils jonchent les rues de Boutcha après le retrait russe
Des corps de civils jonchaient les rues de Boutcha dimanche, quatre jours après le retrait des forces d'invasion russes de cette ville située au nord d'Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev.
Selon le maire, Anatoli Fedorouk, plus de 300 habitants ont été tués, nombre d'entre eux enterrés sommairement dans une fosse commune située près d'une des églises de la ville.
De nombreuses carcasses de chars russes et de véhicules blindés calcinés encombrent les rues, à côté de roquettes et même d'un obus de mortier qui n'ont pas explosé.
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08 h 18 : les conditions pas encore réunies pour un sommet Poutine-Zelensky, selon Moscou
Les négociateurs russes et ukrainiens n'ont pas encore rédigé de projet d'accord de paix qui permette d'envisager des réunions au sommet, notamment entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, a déclaré le principal négociateur russe.
Vladimir Medinski a précisé sur l'application Telegram que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, et du Donbass, où le Kremlin a reconnu l'indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, était inchangée et que les négociations avec Kiev reprendraient lundi.
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07 h 51 : mission de l’ONU à Moscou
Un haut responsable de l'ONU tentera à Moscou d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, où de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région dévastée de Kiev, reprise aux Russes par les Ukrainiens, et une série d'explosions entendues dans le port stratégique d'Odessa.
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05 h 59 : une série d'explosions entendues à Odessa
Une série d'explosions a été entendue dimanche matin à Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l'Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les explosions, survenues vers 6 h du matin, ont envoyé au moins trois colonnes de fumée noire et des flammes visibles, apparemment dans une zone industrielle.
Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, a écrit sur son compte Telegram : "Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres".
Cette ville historique présente un caractère stratégique: dotée du plus grand port du pays, elle permet l'accès à la mer Noire au reste de l'Ukraine.
Avec AFP et Reuters
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Urbex. Nos ruines, une ressource nouvelle
Prescription cultureJérôme SkalskiLe nom du phénomène s’est imposé dans les années 2000 à la faveur du développement de l’usage des réseaux sociaux comme vecteur de sa popularisation. Dans son ouvrage consacré à « l’urbex », Nicolas Offenstadt, historien et « urbexeur » lui-même, se plonge dans ce mouvement d’exploration urbaine dont le centre d’intérêt se porte sur les ruines industrielles qu’a fait naître celui de la mondialisation. Menée sur huit chapitres, dont deux se présentent comme des guides pratiques, cette réflexion méthodique entraîne le lecteur dans les méandres de ce courant souvent associé à la photographie et à la vidéo. À ceux qui ont fait ou font de l’urbex sans le savoir, il offre des pistes pour penser leur inscription propre dans un mouvement dont le caractère social leur avait peut-être échappé. Aux uns et aux autres, il permet de connaître les problématiques qui lui sont associées, avec un appareil critique et bibliographique de premier ordre, pour approfondir leur propre réflexion concernant l’« Unheimlich » (l’« inquiétante étrangeté », selon la traduction consacrée) qui saisit l’explorateur de la modernité. Un livre stimulant et pionnier.
Essaisnicolas offenstadt Le Figaro
Nouvelles violences au cœur d’Ajaccio
REPORTAGE - Une manifestation à l’appel du frère d’Yvan Colonna, nourrie de milliers de personnes, a très vite dégénéré.
Ajaccio
La foule n’a pas le temps de se disperser que les cocktails Molotov et les bombes agricoles pleuvent déjà sur le commissariat d’Ajaccio. Les heurts avec les forces de l’ordre démarrent moins d’une heure après le départ du cortège, fixé à environ deux kilomètres du centre-ville. Près de 4000 personnes, selon les chiffres de la préfecture, 10.000 d’après les organisateurs, ont manifesté ce dimanche, en hommage à Yvan Colonna, mortellement agressé à la prison d’Arles le 2 mars dernier.
L’appel avait été lancé par Stéphane Colonna, le frère de la victime, le 29 mars sur Twitter alors que le parti autonomiste Femu a Corsica, du président de l’exécutif de Corse, Gilles Simeoni, prônait l’apaisement à quelques jours des négociations avec le gouvernement, prévues vendredi 8 avril. Gilles Simeoni a néanmoins participé au rassemblement aux côtés de nombreux autres élus nationalistes, autonomistes et indépendantistes.
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Quelques mètres avant d’accéder à la préfecture de Corse, des manifestants encagoulés, aux vêtements noirs, affublés de bandes orange pour mieux se reconnaître entre eux, se mêlent à la foule, jerricanes d’essence et bouteilles en verre à la main. En tête de la manifestation, une jeune femme, qui tient avec la famille d’Yvan Colonna la banderole où est inscrit «État français assassin», leur intime de patienter en langue corse: «Laissez-nous finir le rassemblement et après vous ferez ce que vous avez à faire.»
Nous sommes présents car on ne pouvait pas ne pas y être pour la famille, mais je crains que ce ne soit la manifestation de trop. Il faut attendre les discussions maintenant
Le répit n’est que de quelques minutes. Les manifestants sont noyés sous une pluie de bombes lacrymogènes. Les plus anciens, nombreux à s’être déplacés, se frayent un chemin pour s’extirper des fumées toxiques. Lesenfants, présents au départ, ont eux déjà disparu. «Dispersez-vous!», hurle un haut-parleur depuis la préfecture.
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Ce sont finalement les gendarmes mobiles, au moyen de lances à eau notamment, qui parviennent à écarter les groupes de manifestants grimés, les autres ayant déjà abandonné le terrain. La foule s’engouffre dans les nombreuses ruelles du centre-ville. À ce moment-là, «il ne reste plus que 100 ou 200 casseurs venus en découdre avec les forces de l’ordre», selon le procureur d’Ajaccio, Nicolas Septe. Les gendarmes mobiles, présents en nombre, se postent à l’entrée des rues stratégiques et procèdent à plusieurs assauts. La foule cède du terrain mais reste positionnée. Les grenades assourdissantes résonnent à une cadence soutenue. Les sapeurs-pompiers prennent en charge une vingtaine de personnes. Un homme de 71 ans est pris d’un malaise tout près de la préfecture. Les secouristes interviennent sous les jets des cocktails. «Attendez!», crie un pompier. Ses collègues sillonnent la ville pour éteindre des feux de palettes, de voitures et de terrasses. Vers 18 h 30, l’incendie d’une colonne de gaz dans un immeuble provoque l’évacuation des lieux. Au même moment, une femme est sérieusement blessée au mollet par une grenade de désencerclement, selon plusieurs témoins.
Sentiment mitigé
Plus tôt, alors que des milliers de personnes avançaient au rythme des chants corses, un militant originaire de Cargèse, le village d’Yvan Colonna, livrait un sentiment mitigé sur les événements du jour: «Nous sommes présents car on ne pouvait pas ne pas y être pour la famille, mais je crains que ce ne soit la manifestation de trop. Il faut attendre les discussions maintenant.» Francesca (1), «choquée par l’agression d’Yvan Colonna», espère surtout que «ce dramatique événement permettra au peuple corse de se recentrer sur lui-même, de se retrouver pour faire vivre sa langue et sa culture».
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Avant le rassemblement, les forces de l’ordre, sur réquisition du procureur, avaient procédé à des contrôles de véhicules à l’entrée de la ville. «Des boules de pétanque et des barres de fer ont été saisies», confirme Nicolas Septe. À 17 h 30, un autre rassemblement s’organisait devant la caserne de CRS à Furiani.
(1) Le prénom a été modifié.
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Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.
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LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme dans une campagne publicitaire une application de rencontres destinée aux musulmans. Un chiffre qui paraît invraisemblable. Mais qu'en est-il en réalité?
Le Figaro
Le Royaume-Uni pourrait construire jusqu'à sept centrales nucléaires d'ici 2050
Pour accroître son indépendance énergétique après l'invasion russe de l'Ukraine, le pays met en place une nouvelle stratégie.
Le Royaume-Uni pourrait construire jusqu'à sept centrales nucléaires d'ici 2050 tout en misant sur l'éolien en mer dans le cadre d'une nouvelle stratégie pour accroître son indépendance énergétique après l'invasion russe de l'Ukraine, a indiqué dimanche le ministre de l'Énergie.
«L'idée est que, vu ce que (le président russe Vladimir) Poutine est en train de faire, nous ne voulons pas vivre dans un monde où nous dépendons des hydrocarbures russes», a déclaré Kwasi Kwarteng dans le Sunday Telegraph, soulignant que «l'éolien en mer, et surtout le nucléaire» étaient «des moyens d'avoir des capacités de génération électrique au Royaume-Uni».
Selon le journal, après d'intenses discussions en son sein, le gouvernement du premier ministre conservateur Boris Johnson doit présenter jeudi sa stratégie pour réduire la dépendance énergétique du Royaume-Uni et atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050. «Il y a une prise de conscience au sein du gouvernement que nous pourrions faire plus en matière nucléaire», a déclaré Kwasi Kwarteng.
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zéro émission nette d'ici 2050
En 2050, «il y a un monde où nous avons six ou sept sites au Royaume-Uni», a-t-il poursuivi. «Cela ne se produira pas dans les deux prochaines années, mais c'est assurément ce à quoi nous pouvons aspirer».
Selon le Sunday Telegraph, le plan prévoit la construction d'au moins deux centrales nucléaires de grande envergure d'ici 2030, en sus de petits réacteurs modulaires, alors la plupart des sites nucléaires en fonctionnement doivent fermer à cette échéance.
À l’inverse, la fracturation hydraulique et l'éolien terrestre n'auront pas un rôle central dans la nouvelle stratégie en raison «la forte opposition locale» rencontrée par ces technologies, a souligné le ministre.
Outre les sanctions contre des intérêts russes, Londres a également visé le secteur énergétique, avec une interdiction des importations de pétrole d'ici à la fin de l'année.
Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques
DÉCRYPTAGE - Le premier ministre Boris Johnson souhaite en finir avec les lois du pays sur la diffamation qui entravent depuis des années la liberté d’enquête sur ces proches de Poutine.
Compte personnel de formation : certains salariés vont toucher 3000 euros de la part de leur employeur
Les employeurs qui n'ont pas proposé d'entretien professionnel au cours des six dernières années doivent verser cette somme aux salariés concernés. Ce jeudi est le dernier jour pour effectuer la transaction.
Guerre en Ukraine : Poutine menace de priver l'Europe de gaz dès vendredi
La Russie exige des clients de Gazprom de payer leurs achats en roubles, à compter du 1er avril. Paris et Berlin refusent ce chantage.
L'Humanité
Biographie. Modeste paysan, grand visionnaire
Prescription cultureGérard Le PuillNicolas Martignoles a choisi de retracer le parcours d’Albert Boccagny, maire communiste de Cervens durant plus de quarante ans, dans le Chablais de Haute- Savoie, syndicaliste paysan porté sur la coopération, résistant puis déporté. Élu député de 1945 à 1951, puis de 1956 à 1958, il avait aussi les deux pieds ancrés dans les enjeux agricoles de son territoire. En 1936, le gouvernement Blum créait l’office du blé, à la grande satisfaction des producteurs qui souffraient de l’instabilité des cours. Boccagny plaidait alors pour un office du lait, qui « ne verra pas le jour en raison de l’hostilité du Sénat ». Aujourd’hui, la dérégulation des marchés en Europe lui donne toujours raison. Que plus de 400 000 paysans et conjoints collaborateurs bénéficient désormais d’une pension en hausse de 15% en moyenne, à la suite de la loi Chassaigne, s’inscrit dans le combat d’une vie de ce militant communiste décédé en 1994, à 89 ans.
Essais Le Figaro
Franz-Olivier Giesbert et Michel Onfray: «Derrière l’élection présidentielle, il y a un véritable enjeu de civilisation»
Jean-René Van der PlaetsenGRAND ENTRETIEN - Ils publient chacun un ouvrage politique à la veille du scrutin présidentiel. Ils ont accepté de débattre de la portée de cette élection que boudent, à tort, les Français.
LE FIGARO MAGAZINE. - Qu’avez-vous pensé l’un et l’autre de cette étrange campagne électorale qui, en vérité, n’a pas eu lieu?
Franz-Olivier GIESBERT. - Cette campagne n’était pas étrange, mais effrayante, au ras du sol, indigne d’un grand pays. La pire que j’ai connue depuis soixante ans que je m’intéresse à la politique. Il ne faut pas incriminer seulement les candidats: ils avaient des excuses, à commencer par la guerre en Ukraine qui a tout vitrifié. Mais sur ce que cette guerre révèle, par exemple, j’aurais aimé qu’on essaye de traiter une question vitale: sans défense commune, l’Europe est une proie, aujourd’hui pour Poutine, demain pour Erdogan ou un autre. Notre faiblesse était, pour le président russe, comme une invitation à l’agression. Si l’on prend la peine de se mettre dans la tête de cet homme qui ne croit qu’au rapport de force, on peut dire que l’Occident l’a, par son inconsistance, poussé au crime.
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Il est urgent que nous nous réarmions moralement et militairement. Que les commentateurs mettent en avant, dans l’affaire ukrainienne, la prétendue responsabilité de l’Otan qui, comme le dit bien Macron, est en état de «mort cérébrale» et sur laquelle nous autres, Européens, nous ne pouvons plus compter, c’est bien le signe que notre pays est déphasé. Comme s’il était devenu une petite province auto et ethnocentrée. Nos soi-disant «élites» s’accrochent toujours aux vieilles lunes de l’autre siècle, elles ont l’esprit congelé.
La principale faute des États-Unis, c’est d’avoir dit avant le conflit, par la voix de leur président, Joe Biden, qu’en aucune façon ils ne mourraient pour l’Ukraine. Un des lointains prédécesseurs de Biden, Ronald Reagan, avait un slogan qui résumait tout: «Peace through strength»(«La paix à travers la force»). Quand on n’a pas la force et qu’on ne fait plus peur, on a la guerre, la preuve par l’Ukraine. Reagan est l’homme par qui est arrivée la chute du communisme. Quand il se rendit compte que l’Union soviétique était à genoux, il lui a tendu la main, à la surprise générale, au sommet de Reykjavik, en 1986. Il est dommage qu’il n’ait pas géré la suite. Je crois qu’il aurait, lui, su aider la Russie quand elle s’est effondrée peu après.
Michel ONFRAY. - Je ne crois pas qu’on puisse dire que cette campagne n’ait pas eu lieu. Elle a bel et bien eu lieu, et a été voulue comme telle par Macron, qui a trouvé un angle d’attaque approprié: il joue la carte présidentielle avec morgue et mépris - ce qui est bien dans son genre. Il prétend n’avoir rien à voir avec la valetaille des différents candidats: il est au-dessus, au-delà, chef de l’État et chef de guerre, eu égard à son actuel statut de tête de gondole de l’Europe maastrichienne.
Il fait une campagne de type monarchiste, dont la légitimité s’impose par la seule existence de sa personne. Cet homme se voudrait performatif, mais cette grâce est réservée aux meilleurs: il est là, pourquoi d’autres ont-ils l’arrogance de lui demander de légitimer cette présence par une onction démocratique dont c’est l’obligation constitutionnelle le quinquennat finissant? C’est la psychologie d’un enfant-roi qui croit que tout lui est dû.
Quels étaient les sujets prioritaires dont il fallait débattre selon vous et qui n’ont pas été traités?
Michel ONFRAY. - La question a été traitée par Éric Zemmour qui l’a franchement posée, c’est celle de la civilisation. Quelle civilisation voulons-nous? Zemmour a répondu: celle d’avant, garantie identité nationale. Mélenchon a lui aussi donné sa réponse: celle de maintenant et du futur, garantie créolisation avec abolition de l’identité nationale par le métissage. Zemmour lutte contre le grand remplacement, Mélenchon lutte pour, c’est la créolisation.
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Les autres - macroniens, socialistes, écologistes, centristes, communistes, sinon trotskistes - sont sur ce sujet des satellites de Mélenchon, tout comme Le Pen et Dupont-Aignan sont, toujours sur ce sujet, des satellites de Zemmour.
Pour ma part, je ne suis pour aucune de ces trois solutions. Mais c’est un autre sujet…
Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un « non sujet », ce qui est hélas, révélateur des temps que nous vivons
Franz-Olivier GIESBERT. - J’ai été frappé que n’aient quasiment pas été évoqués, sauf par Valérie Pécresse, les moyens de réaliser le redressement économique et industriel qui s’impose, si la France ne veut pas tomber au niveau des nations de troisième zone. Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un «non-sujet», ce qui est, hélas, révélateur des temps que nous vivons: elle a été zappée, reléguée au grenier des vieilleries.
Qu’est-ce que notre pays, finalement? Un grand centre de transit? Une mère nourricière d’intérêts particuliers? Un puzzle de communautés et de corporatismes? J’aurais aimé qu’on cherche à la redéfinir pour la réincarner, la faire revivre. Européen convaincu, je ne suis pas suspect de souverainisme, mais nous ne pouvons plus accepter qu’une France molle continue de se diluer dans une Union européenne qui, elle-même, est sans moelle ni défense, un géant économique certes, mais un nain militaire, donc politique, alors que des prédateurs sont à nos portes.
En somme, nous devons repenser notre idée de la France et celle de l’Europe. Vaste programme, aurait dit de Gaulle. Refuser la défense européenne comme Mélenchon, Le Pen ou autres, c’est suicidaire, c’est-à-dire accepter la finlandisation de l’Europe, sa perte de souveraineté, sa vassalisation progressive.
La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers
La politique de l’immigration, la place de l’islam en France, la garantie de la sécurité pour tous, le savoir-vivre ensemble, ou encore les moyens accordés à la politique de défense ne sont-ils pas, effectivement, des sujets plus importants que la fiscalité sur les successions, la suppression de la redevance audiovisuelle - voire le maintien du pouvoir d’achat via des distributions de bons d’essence?
Michel ONFRAY. - Vous avez raison… Faute de poser le débat en termes de civilisation, il ne reste qu’à penser, parler et agir comme un premier ministre faisant sa déclaration de politique générale après en avoir informé son supérieur hiérarchique… C’est inévitable quand on reste dans l’Europe de Maastricht, où le chef de l’État français n’est plus qu’un ministre de la Commission dont la feuille de route n’est pas rédigée à l’Élysée mais à Bruxelles… La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers.
Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries
Franz-Olivier GIESBERT. - Comme vous avez raison! Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries. Les candidats se sont intéressés, à juste titre, aux questions liées au pouvoir d’achat et je ne le leur reprocherais pas, mais tous ou presque en sont restés là. Cela en dit long sur le défaitisme qui gangrène le pays.
Il s’appuie sur un aveuglement général: sur la plupart des grands sujets que vous citez, on se raconte des histoires. Il y a un déni de réalité qui, à mes yeux, accélère le déclin. Quand on ne pointe pas les problèmes, on n’a aucune chance de les régler et ils ne peuvent que s’aggraver. En matière d’immigration, par exemple, si nous avons une politique, c’est bien celle du chien crevé au fil de l’eau: nous subissons. Le paradoxe est que, tout en étouffant sous un étatisme grandissant, nous souffrons d’un manque d’État!
Les incessantes interventions effectuées sur les marchés depuis des années par les banques centrales masquent une triste réalité, qui est que la France, percluse de dettes, sans industrie ni commerce extérieur, est l’homme malade de l’Europe. Les programmes des uns et des autres vous paraissent-ils à la hauteur de l’enjeu, qui est le redressement économique du pays?
Michel ONFRAY. - Votre terrible constat est juste. Mais alors, pourquoi la France est-elle un pays contributeur de l’Europe qui, endetté et malade, fait partie des pays qui donnent plus qu’ils ne reçoivent? Comment un chef d’État peut-il accepter que le pays ruiné, dont il est censé présider aux destinées, se ravage plus encore au profit d’autres pays européens, comme la Pologne (qui, le moment venu, achète des avions américains pour sa propre armée et non des Rafale…) ou la Hongrie, qui s’avèrent l’un et l’autre des importants pays bénéficiaires nets? La France a-t-elle vocation à faire fonctionner les économies de Chypre, de la Grèce ou du Portugal, plutôt que l’économie française? Les maastrichiens répondent oui…
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Franz-Olivier GIESBERT. - Le déficit chronique de notre commerce extérieur - 84,7 milliards en 2021 - montre que nous dépensons beaucoup plus que nous ne produisons, contrairement à l’Allemagne ou même l’Italie qui affichent, elles, de gros excédents. Le phénomène ne date pas de Macron: cela fait des décennies que nous dégringolons la pente. Ce n’est pas la faute de l’Europe ni du libéralisme, mais du laxisme de nos politiques publiques. Tout a une fin, même l’endettement de l’État! Comment peut-on s’imaginer que cette situation durera encore longtemps? Ç’aura été, hélas, l’un des angles morts de la campagne présidentielle.
Vous êtes tous les deux convaincus que nous traversons une crise civilisationnelle majeure. Est-il encore possible selon vous de préserver notre modèle social et républicain français?
Franz-Olivier GIESBERT. - Face à l’essor économique de la Chine et, bientôt, de l’Inde, on ne peut nier que l’Occident soit entré en déclin - soit dit en passant, les vrais déclinistes sont ceux qui nous serinent que le monde entier envie notre modèle social ou de santé. La bonne blague! Il faut les réformer si on veut les préserver. Sur la République et les valeurs héritées du siècle des Lumières, en revanche, ne transigeons pas: soyons fiers de nous, de notre culture. L’Occident a encore beaucoup d’atouts, mais le mal est en nous, d’où il faut l’extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l’autoflagellation, la maladie de la repentance. Dans un discours de 2021, Poutine ne disait pas autre chose, qui dénonçait notre «discrimination inversée» ou notre tendance à effacer des pages de notre histoire. Du haut de son virilisme, il nous considère un peu comme des «dégénérés».
La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations
Michel ONFRAY. - Sur le principe de la réserve d’Indiens, qui consiste à préserver notre modèle social et républicain, oui… Mais à quoi bon continuer à faire semblant d’être Français quand le chef de l’État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du show-biz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu’il existe une culture française et qu’on n’a pas besoin de faire jouer L’École des femmes par des hommes de couleur pour faire passer la pilule du texte versifié?
Un nouveau danger est apparu ces dernières semaines à l’Est, et il se nomme Vladimir Poutine. Comment l’Europe doit-elle, selon vous, se comporter envers lui, et la France peut-elle jouer un rôle particulier dans cette affaire?
Michel ONFRAY. - La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations. Que pèse Emmanuel Macron face à Poutine, à Erdogan, à Xi Jinping ou, jadis, à Trump, qui feignait de brosser de fausses pellicules sur le revers de son veston devant les caméras du monde entier? Pour jouer un rôle diplomatique, il faut disposer d’une monnaie d’échange. Or, nous n’avons plus rien à mettre dans le jeu…
Quant à l’Europe, elle saisit l’opportunité de cette crise pour se constituer et faire avancer sa crédibilité. De la même manière que cette Europe a montré son impéritie dans la crise de la Covid, chaque pays remplaçant le solidaire par le solitaire, alors que l’emprunt qui permet le «quoi qu’il en coûte» inféode plus profondément encore la France à cet État impérialiste qu’est l’Europe maastrichienne. L’Europe se sert de la guerre pour avancer ses pions. Elle prend sans donner.
Franz-Olivier GIESBERT. - Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme. Si abjecte que soit cette guerre contre l’Ukraine, elle ne doit pas nous amener à rompre toute forme d’échange, y compris, même s’il est aléatoire, avec l’actuel président russe, lequel n’est pas éternel, contrairement à ce qu’il semble croire. Il faut avoir l’après-Poutine en tête. Puisse-t-il commencer le plus vite possible.
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Vous êtes tous les deux des admirateurs du général de Gaulle et nostalgiques de sa façon de conduire et diriger le pays. Pensez-vous que la France puisse, comme si souvent au cours de son histoire, ne se redresser qu’avec l’aide d’un homme providentiel?
Michel ONFRAY. - Un homme peut être providentiel quand il dispose d’un peuple susceptible de l’être aussi et de lui donner l’occasion de le devenir. Quand de Gaulle l’est, c’est parce qu’il parvient à mobiliser ce qu’il y a de meilleur en l’homme, autrement dit: ce qui procédait d’un millénaire de culture morale judéo-chrétienne, alors que le dernier demi-siècle d’histoire de France a cultivé ce qu’il y a de pire dans l’homme: l’égocentrisme, le narcissisme, l’individualisme, l’immoralité, la vanité, la futilité, l’addiction, l’hédonisme vulgaire, la veulerie…Le héros a besoin de l’héroïsme de ceux qui le constituent. À défaut de cette énergie, l’homme providentiel n’est plus possible, ni même pensable. Il n’y a plus que des Néron, et la plupart du temps: aux petits pieds…
Franz-Olivier GIESBERT. - De Gaulle est, comme Churchill, une exception. D’une certaine façon, l’homme providentiel court les rues, il se découvre en marchant, une fois qu’il est arrivé au pouvoir. Ronald Reagan et Margaret Thatcher avaient été tous deux très sous-estimés au départ ; or, ils ont remis sur les rails l’un l’Amérique, l’autre le Royaume-Uni. Quant au social-démocrate Gerhard Schröder, venu de l’aile gauche de son parti, jouisseur impénitent, grand amateur de vin blanc, qui aurait cru qu’il allait révolutionner et relancer à ce point l’Allemagne au cours de son deuxième mandat?
De même, qui aurait pu prévoir que l’ancien acteur de série télé Volodymyr Zelensky deviendrait, à l’occasion de la guerre en Ukraine, l’une des grandes figures mythologiques du XXIe siècle? La France n’a aucune raison de désespérer: son heure viendra à nouveau quand elle aura à sa tête quelqu’un, une femme ou un homme, qui devant les épreuves dira, comme le général de Gaulle, au lieu de capituler: «Quand on veut, on peut!»
En attendant de Gaulle…, de Franz-Olivier Giesbert, Albin Michel, 320 p., 19,90 €.
Foutriquet, de Michel Onfray, Albin Michel, 370 p., 19,90 €.
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Ce que révèle la passe d'armes entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour
ENTRETIEN - En déplacement à Dijon, le président candidat a ironisé sur Éric Zemmour qui a laissé une partie de la foule le qualifier «d'assassin» lors d'un meeting au Trocadéro. Pour Arnaud Benedetti, Emmanuel Macron tente de réactiver l'idée qu'il incarnerait la «raison» contre la «déraison».
Regarder la vidéo«Qui était Stepan Bandera, figure controversée du nationalisme ukrainien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'universitaire et normalien David Gilbert raconte qui était Stepan Bandera, figure très polémique de l'histoire nationaliste ukrainienne et repoussoir idéal pour Vladimir Poutine, qui s'en sert pour rendre crédible sa rhétorique sur la «dénazification».
Guerre d'Algérie: «La France cessera-t-elle un jour de s'excuser ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 19 mars 2022, Emmanuel Macron a commémoré le soixantième anniversaire des accords d'Évian. L'essayiste et normalien Maroun Eddé déplore la «repentance» permanente et unilatérale des dirigeants français, qui ne contribue en rien à apaiser les esprits.
L'Humanité
Les chroniques parisiennes du malicieux Boilly
Prescription cultureSes scènes et portraits capturent un Paris virevoltant d’une révolution à l’autre. Les artères de la capitale inspirent Louis-Léopold Boilly, ce virtuose du trompe-l’œil. À découvrir au musée Cognacq-Jay.
Marie-José SirachLorsque Louis-Léopold Boilly débarque à Paris de son Nord natal, il a tout juste 24 ans et toute la vie devant lui. Autodidacte, artiste prolifique, il va peindre entre deux révolutions, celles de 1789 et de 1848, soixante années pendant lesquelles il va produire une œuvre inclassable, iconoclaste. Et s’il tient la Grande Histoire à distance, celle qu’il va peindre témoigne de l’effervescence historique en toile de fond.
L’effervescence de Paris, ses rues, ses lumières, ses entrées de théâtre, Guignol, le carnaval inspirent ce peintre de la vie quotidienne. Les Parisiens – le bourgeois goguenard et louis-philippard comme le petit peuple d’artisans, le royaliste comme le révolutionnaire – le fascinent. Au gré de ses déambulations, dans un périmètre dont l’axe principal est déterminé par les grands boulevards, il croque sur le vif ses congénères, mémorise des instantanés de vie, s’amuse de l’inattendu. On devine, à travers ses toiles, un plaisir sans cesse renouvelé d’explorer des techniques, de modifier les perspectives. Souvent, il se plaît à se représenter, légèrement en retrait ou au premier plan, selon son humeur, comme un jeu, un clin d’œil à celui qui regarde le tableau. Il a réalisé un certain nombre d’autoportraits mais son « Jean qui rit » (vers 1808), exécuté au crayon noir et rehauts de blanc, nous montre un Boilly bonhomme, un peintre moqueur à bouille ronde, regard espiègle qui vous donne envie d’éclater de rire avec lui.
le spectacle de la modernité
Mais revenons à ses débuts. Boilly va se faire connaître par ses scènes de genre, des scènes galantes et un brin libertines, « Deux jeunes amies qui s’embrassent »(vers 1789-1793), « l’Indiscret »(vers 1795) ou « le Doux Réveil »(vers 1790) mettent en scène des jeunes filles en tenue légère dans leur intimité. Ces tableaux de ce peintre plus amusé que voyeur vont asseoir sa renommée. Vers 1798, il se lance dans une série de portraits à grande échelle, tous peints selon un même procédé qu’il va reproduire à l’infini. Soit des portraits en buste, sous le même angle, dans un petit format qu’il croque au cours d’une séance de deux heures. Pendant quarante ans, il va ainsi tirer le portrait de 5 000 personnes. Près de 1 000 seulement sont aujourd’hui connus. Pour Boilly, ces portraits étaient une rentrée d’argent assurée. Il faut bien nourrir sa famille, non ?
Enfin, ce sont ses grands formats qui témoignent de la vitalité de la capitale, dans ses scènes de rue où se pressent toutes sortes de passants, hommes, femmes, enfants et toujours, dans un coin du tableau, un chien. Que ce soit « la Marche incroyable » (1797), « l’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries » (1803), « l’Entrée du Théâtre de l’Ambigu-Comique à une représentation gratis » (1819) ou « le Spectacle ambulant de Polichinelle » (1832), le Paris de Boilly nous semble si vivant et si proche...
ExpositionsPeinture Le Figaro
La Dordogne n'échappe pas à la grippe aviaire
Le département était resté jusqu'alors à l'abri de la sévère épizootie de grippe aviaire touchant la France.
Trois cas de grippe aviaire ont été détectés en Dordogne, département qui était resté jusqu'alors à l'abri de la sévère épizootie de grippe aviaire touchant la France, indique ce dimanche la préfecture dans un communiqué.
«L'épizootie d'influenza aviaire hautement pathogène (...) est désormais identifiée en Dordogne. Trois suspicions fortes ont été confirmées en Dordogne les 1er et 2 avril par des analyses positives aux virus IA-H5 et IA-H7», précise la préfecture.
À lire aussiLes éleveurs de volailles démunis face à l’ampleur de la grippe aviaire
Sont concernés deux élevages de la commune de Val-de-Louyre-et-Caudeau, «l'un de 19.000 canards ayant présenté des signes cliniques, l'autre de 22.000 canards âgés de 21 jours». Le troisième cas a été détecté à Saint-Géniès, au nord de Sarlat, dans un élevage de 670 oies et 350 oisons. Dans ces trois sites, «des chantiers d'abattage préventif ont été mis en place», indique la préfecture. Un quatrième élevage, situé lui aussi dans la commune de Val-de-Louyre-et-Caudeau, a fait l'objet d'un dépeuplement préventif après qu'une «très forte mortalité» de ses volailles de chair y a été constatée.
La Vendée particulièrement affecté
L'épizootie 2021-2022 de grippe aviaire est la plus sévère qui ait touché la France, avec plus de 1100 foyers en élevage et plus de dix millions de volailles abattues, un record.
L'ouest de la France, et spécialement le département de la Vendée (500 foyers au 31 mars), est particulièrement affecté. Plus que le Sud-Ouest, région régulièrement affectée depuis 2015 par ce virus et notamment ses nombreux élevages de canards destinés à la production de foie gras.
Ce virus atteint exclusivement les oiseaux. Il circule dans la faune sauvage et se manifeste à l'occasion des migrations.
Au total, 34 pays européens ont été touchés cette année. Le nord de l'Italie a été particulièrement affecté, avec 18 millions de volailles d'élevage abattues.
Rappel massif de pizzas surgelées Buitoni après détection d'Escherichia coli dans une pâte
La marque demande aux consommateurs ayant acheté des pizzas surgelées Fraîch'Up avant le 18 mars 2022 de ne pas les consommer et de jeter les produits.
«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni
TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. Des dizaines de familles sont concernées.
Les magasins Carrefour bientôt équipés de bornes électriques
Chaque magasin de l'enseigne devrait, à terme, être doté de 10 places de parking disposant de systèmes de recharges.
France24 - Monde
Présidentielle en Serbie : le sortant Aleksandar Vucic crie victoire
Publié le : 04/04/2022 - 00:27
FRANCE 24
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Laurent ROUY
En Serbie, le président sortant de centre-droit Aleksandar Vucic a assuré dimanche soir avoir remporté une victoire écrasante à la présidentielle, avec environ 60 % des voix. Il a ajouté que son Parti serbe du progrès avait remporté près de 44 % des voix aux législatives et qu'il disposait, avec l'alliance du Parti hongrois, de suffisamment de voix pour former une majorité.
Le président serbe sortant Aleksandar Vucic a revendiqué dimanche 3 avril une victoire écrasante à la présidentielle, prolongeant une décennie d'emprise sur le pays des Balkans où il s'est dépeint en garant de la stabilité à l'ombre de la guerre en Ukraine.
"Il n'y a eu du suspense à aucun moment", a-t-il lancé dans son discours de victoire, en se félicitant d'avoir remporté un second mandat de cinq ans dès le premier tour avec 60 % des voix environ. "Je suis heureux qu'un grand nombre de gens aient voté et démontré la nature démocratique de la société serbe", a poursuivi celui qui fut successivement Premier ministre adjoint et Premier ministre avant d'accéder à la présidence.
Les électeurs étaient appelés à désigner leur chef de l'État, leurs 250 députés ainsi que plusieurs conseils municipaux, dont celui de Belgrade, la capitale.
Aleksandar Vucic a déclaré que son Parti serbe du progrès (SNS, centre-droit) avait remporté près de 44 % des voix aux législatives. "Nous avons avec le Parti hongrois plus que suffisamment de voix pour former une majorité", a-t-il ajouté.
La domination de la coalition au pouvoir devrait cependant être moins hégémonique que dans le Parlement sortant. Les résultats officiels ne devraient pas être publiés avant lundi soir par la commission électorale.
Des Serbes du Kosovo, l'ancienne province méridionale jamais reconnue par Belgrade, sont montés à bord de 40 autocars pour participer aux élections en Serbie voisine, Pristina ayant refusé d'organiser les opérations électorales sur son sol.
Incidents et violences
Des ONG ont fait état d'incidents et de violences, tandis que des opposants dénonçaient des tentatives d'intimidation des électeurs par le SNS dans les bureaux de vote.
Pavle Grbovic, leader d'un parti d'opposition de centre-gauche, a affirmé avoir été attaqué par des militants du SNS en tentant de filmer des fraudes à Belgrade. Aleksandar Vucic a démenti toute irrégularité.
L'opposition a assuré avoir réussi une percée aux municipales de Belgrade sans que des résultats officiels ne soient disponibles. "Nous avons allumé la lumière", a réagi le principal rival d'Aleksandar Vucic, le général à la retraite Zdravko Ponos. "C'est pour cela que tant de gens sont allés voter, ils n'ont pas eu peur. Nous n'allons pas gâcher cela."
Il y a seulement quelques mois, l'opposition semblait avoir réussi une percée dans le pays de moins de sept millions d'habitants. En janvier, Aleksandar Vucic a annulé un projet controversé de mine de lithium qui avait mobilisé des dizaines de milliers de manifestants, un revirement rarement vu durant sa décennie aux commandes.
Influence de la guerre en Ukraine
L'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février avait changé le cours de la campagne qui aurait dû se concentrer sur l'environnement, la corruption et les droits dans ce pays des Balkans candidat à l'Union européenne.
Mais Aleksandar Vucic, habitué à jouer des influences rivales de l'Est et l'Ouest, s'est emparé de la guerre à son avantage. Dans un pays subissant comme ailleurs la pandémie du coronavirus, il se présente comme le seul capable de barrer le navire par temps d'orage. Il a fait campagne sous le slogan "Paix. Stabilité. Vucic". "L'influence de la crise ukrainienne sur les élections a été énorme", a commenté le président.
Le gouvernement a manœuvré avec précaution pour gérer la crise en Ukraine en condamnant officiellement la Russie à l'ONU tout en s'abstenant de toute sanction contre Moscou, alors que de nombreux Serbes soutiennent la guerre du Kremlin. Certains partis d'opposition partagent ces vues prorusses. Les autres n'osaient pas se prononcer de peur de déplaire aux électeurs pro-Moscou.
Vaste base électorale
Aleksandar Vucic partait au scrutin armé d'autres avantages. Durant son long règne, il a resserré son emprise sur tous les niveaux du pouvoir, y compris un contrôle de facto des institutions et de la quasi-totalité des médias. Il bénéficie d'une vaste base électorale constituée de fonctionnaires et de leurs proches, selon les analystes.
Dans les mois précédant la campagne, le président a également distribué des aides financières, faisant dire à ses critiques qu'il cherchait à "acheter" des voix.
Avec AFP
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Les Serbes dans l'attente des résultats des élections après la fermeture des bureaux de vote
REPORTAGE
En Serbie, la guerre en Ukraine bouleverse les élections générales
France24 - Monde
En direct : vers de nouvelles sanctions contre Moscou
Publié le : 04/04/2022 - 06:43
FRANCE 24
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Après avoir dénoncé des "crimes de guerre" dans la ville ukrainienne de Boutcha ou réclamé une enquête pour établir les faits, les Occidentaux ont veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou, possiblement cette semaine. Suivez notre direct.
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6 h 30 : vers de nouvelles sanctions contre Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé les troupes russes composées selon lui de "meurtriers, tortionnaires, violeurs, pilleurs" après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, qui devrait entraîner cette semaine de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.
Lesquelles ? Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cadré ses attentes dans un tweet : "J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT : embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon, fermer tous les ports aux navires et marchandises russes, déconnecter toutes les banques russes de SWIFT".
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4 h 13 : V. Zelensky demande du soutien pour l'Ukraine dans une vidéo aux Grammy Awards
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est apparu dimanche soir dans une vidéo diffusée lors de la cérémonie des Grammy Awards, la réunion annuelle de l'industrie musicale aux États-Unis, demandant au public et aux téléspectateurs de soutenir les Ukrainiens "de la manière que vous pouvez".
"Qu'est-ce qui est à l'opposé de la musique ? Le silence des villes en ruines et des personnes tuées", a-t-il dit. "Remplissez le silence avec votre musique. Remplissez-le aujourd'hui, pour raconter notre histoire (...) Tout, mais pas le silence."
Here is Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy's pre-taped speech at the #Grammys, introducing a performance for Ukraine from John Legend: "Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals." https://t.co/rjX2S54hkr pic.twitter.com/43fcZTrjQK
April 4, 2022Avec AFP et Reuters
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GUERRE EN UKRAINEEn images : après le retrait russe, des localités du nord de l'Ukraine en ruine
LE FIL DU 3 AVRIL
V. Zelensky : les dirigeants russes sont responsables des "meurtres" et des "tortures" à Boutcha
LE FIL DU 2 AVRIL
L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev
Le Figaro
Avoir un jumeau, une force ou un obstacle à l’autonomie?
PSYCHOLOGIE - Ils ne connaissent pas la solitude qui pèse sur les êtres humains ordinaires, et se construisent en un duo plus ou moins fusionnel. Les parents doivent-ils «dégémelliser» leurs jumeaux?
«Frères jumeaux à la vie à la mort», «Inséparables jusqu’au bout, ils seront enterrés ensemble…» En janvier dernier, le décès à six jours d’intervalle des célèbres jumeaux du PAF Igor et Grichka Bogdanov a fait couler beaucoup d’encre. Phénomène hors norme qui interroge notre identité et notre unicité, «la gémellité a toujours fasciné les hommes et les civilisations», affirme le psychologue Fabrice Bak, auteur de Jumeaux. 25 histoires pour faire de la gémellité une force (Solar Éditions, 2021). «Considérés, dans certaines cultures, comme un bienfait des dieux, les jumeaux peuvent aussi être ceux qui apportent le malheur, comme Romulus et Remus, les fondateurs de Rome, qui symbolisent la lutte pour le pouvoir», rappelle-t-il. Les jumeaux inspirent aussi les auteurs de bande dessinée (Dupont et Dupond dans Tintin) ou le cinéma (Les Demoiselles de Rochefort , de Jacques Demy). Et, avec des grossesses plus tardives et le recours plus fréquent à la procréation médicalement assistée, ils n’ont jamais aussi été nombreux qu’aujourd’hui: 1,6 million de paires de jumeaux naissent chaque année dans le monde, soit 1 bébé sur 40, un chiffre qui a augmenté d’un tiers depuis les années 1980.
Comment se construit-on lorsqu’on a un «double»? Est-ce toujours une force d’avoir un jumeau? «Dès leurs premiers mois in utero, les jumeaux ont la chance d’avoir déjà un compagnon de vie. C’est une vraie force qu’un singleton (un bébé unique) ne possède pas et qu’il va rechercher à travers une rencontre sentimentale», affirme Fabrice Bak. Dans Le Banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde. «Si les jumeaux nous fascinent, c’est peut-être parce qu’ils viennent au monde avec cette moitié idéale qui les complète, ce qui semble les dispenser de cette quête que tout être unique mène au cours de sa vie», suggère également la journaliste Isabelle Lortholary, elle-même jumelle et auteur de Jumelles, jumeaux. Une histoire de miroirs (Albin Michel, 2018).
La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire
Delivrés de cette «solitude ontologique» qui pèse sur les épaules du commun des mortels, les jumeaux ont un mode de développement qui leur est propre. En 1994, Fabrice Bak a ainsi modélisé ce qui a été considéré comme le premier «modèle développemental gémellaire». Par rapport à un enfant unique, un jumeau connaîtrait ainsi une étape supplémentaire dans sa construction: la fusion gémellaire, entre la naissance et 2 ans. «Les parents vont les unifier en une entité, l’entité gémellaire, afin de pouvoir répondre plus facilement à leurs sollicitations», explique-t-il. Bien souvent, si l’un est changé ou nourri, l’autre le sera aussi. «Ces réponses apportées en simultané vont engendrer un retard de développement qui se comblera tout à fait naturellement, précise le psychologue. À cet âge de la fusion, le parent n’est pas le seul modèle: lorsqu’il montre quelque chose à l’enfant (jouet à encastrer…), le jumeau imite parfois son co-jumeau - qui a peut-être mal compris le geste - plutôt que son parent, d’où un léger décalé en termes de maturation cognitive.»
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Vient ensuite la phase de complémentarité (jusqu’à 6-7 ans), où les parents et l’environnement cherchent à attribuer à chacun des caractéristiques spécifiques. Deux phases d’autonomisation - la première avec l’entrée à l’école, puis la seconde, aux alentours de 12 ans, avec l’arrivée de l’adolescence - permettent ensuite à chacun des jumeaux d’être considéré comme un individu à part entière.
Séparation progressive
La difficulté, pour les parents, consiste souvent à ne pas faire durer trop longtemps la période de fusion, à lutter contre cette fascination qui peut les saisir eux aussi devant leurs deux enfants presque identiques, surtout lorsqu’il s’agit de jumeaux monozygotes, issus du même œuf et pourvus du même sexe et du même patrimoine génétique. Restés trop fusionnels, certains jumeaux peuvent en effet avoir du mal à construire leur vie amoureuse. Dans son ouvrage, Fabrice Bak évoque par exemple le cas de Christophe, 34 ans, qui s’est séparé de sa compagne après la naissance de leur enfant: celle-ci prenait toutes les décisions concernant leur fils avec sa sœur jumelle, l’empêchant ainsi de prendre sa place de père…
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Parfois, c’est la rivalité qui s’installe entre les jumeaux: lors de la phase de complémentarité, l’un a peut-être été paré de caractéristiques plus positives que l’autre, qui a pu se sentir moins valorisé. Pas toujours facile pour les parents de les aider à se différencier sans les enfermer dans des rôles trop déterminés qui peuvent les empêcher de faire émerger pleinement leur personnalité…
Pionnier des recherches sur la gémellité (avec notamment Les jumeaux, le couple et la personne, PUF, 1960), le psychologue René Zazzo recommandait dans les années 1970 de «dégémelliser» ce couple pas comme les autres. Fabrice Bak n’est pas d’accord: «La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire. L’enjeu, c’est de respecter les différentes phases de leur développement, de les aider à développer un lien spécifique qui restera toute leur vie, en complément, et non en concurrence, d’une relation amoureuse.»
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France24 - Monde
Les Grammy Awards sacrent le jazzman Jon Batiste
Publié le : 04/04/2022 - 06:24
FRANCE 24
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Le jazzman Jon Batiste a reçu dimanche soir plusieurs prix aux Grammy Awards, dont la récompense suprême, celle de "meilleur album de l'année", lors d'une soirée marquée par l'intervention, en vidéo, du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L'artiste multigenre Jon Batiste a remporté dimanche 3 avril le Grammy Award du meilleur disque de l'année pour "We Are", inspiré du mouvement Black Lives Matter, tandis que Silk Sonic a reçu deux récompenses lors d'une cérémonie marquée par l'appel effectué par le président ukrainien Volodymyr Zelensky en faveur de son pays.
Silk Sonic, duo de R&B composé de Bruno Mars et Anderson.Paak, a empoché les Grammy Awards de meilleure chanson et de meilleur enregistrement pour "Leave the Door Open."
Au milieu de la cérémonie, l'animateur de la soirée, Trevor Noah, a présenté un message vidéo de Volodymyr Zelensky, lequel a mis en comparaison la joie que provoque la musique et les ravages causés par l'offensive lancée par la Russie contre l'Ukraine il y a plus d'un mois.
Here is Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy's pre-taped speech at the #Grammys, introducing a performance for Ukraine from John Legend: "Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals." https://t.co/rjX2S54hkr pic.twitter.com/43fcZTrjQK
April 4, 2022La réunion annuelle de l'industrie musicale aux États-Unis devait initialement se tenir en janvier mais une vague de l'épidémie de coronavirus à Los Angeles avait contraint à son report et à sa délocalisation à Las Vegas. Des milliers de spectateurs étaient présents à la MGM Grand Garden Arena, un contraste avec la version remaniée et en format réduit l'an dernier.
Avec Reuters
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Le Figaro
Les clefs pour se libérer des émotions douloureuses par Natacha Calestrémé, l'auteure qui caracole en tête des ventes
Avec son livre La Clé de votre énergie, la thérapeute Natacha Calestrémé caracole en tête des ventes. Zoom sur les points forts de ces rituels inspirés du chamanisme qui réinventent le bien-être.
Trois cent mille exemplaires écoulés en deux ans ! En tête du classement des ouvrages de développement personnel sur toute l'année 2021, La Clé de votre énergie (Éd. Albin Michel) est un phénomène d'édition. Un rêve éveillé pour son auteure, Natacha Calestrémé ? Plutôt le fruit du parcours qui l'a menée d'une carrière de journaliste à celle de thérapeute. Soit quatre années de descente aux enfers. Décès familial, perte d'emploi… et une double hernie discale qui l'immobilise totalement.
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Les recours médicaux épuisés, elle tente des rituels chamaniques découverts lors d'un reportage au Pérou. Et ça marche ! Une fois reconstruite, elle décide de transmettre ses découvertes via des ateliers qui, très vite, font le plein. La Clé de votre énergie condense ce travail éprouvé à travers vingt-deux protocoles, à pratiquer librement. Chacun a été adapté pour nous aider à traverser les périodes difficiles. Selon la chamane des temps modernes, le succès de l'ouvrage est porté par un éveil des consciences déclenché par la crise sanitaire. «Les confinements ont permis à de nombreuses personnes de prendre la mesure de leur mal-être au long cours. Ces profils cherchent désormais les outils pour agir sur eux-mêmes de manière autonome», estime-t-elle. La justesse de son message a certainement atteint sa cible.
En vidéo, comment la méditation peut nous rendre heureux?
Les essentiels de l'approche Calestrémé en 5 points
1. Elle argumente ses protocoles de façon rationnelle : férue d'enquête, la journaliste a trouvé pour chacun d'eux une explication. Exemple ? La visualisation, dont l'efficacité peut être activée via les fameux neurones miroirs mis en évidence par Giacomo Rizzolatti, chercheur en physiologie à l'université de Parme (Italie). «Imaginer – avec concentration – mettre une camisole de force à une personne qui nous fait du mal permet de se soulager de manière incroyable», illustre l'hypnothérapeute.
2. Elle intègre le recours au médical. Selon l'auteure, il faut en effet consulter le médecin pour trois raisons : primo, quand on souffre physiquement, car on ne peut alors pas travailler sur l'énergétique. Secundo, il convient d'arrêter rapidement les agents pathogènes, s'il y en a. Enfin, il est nécessaire de répondre au besoin de notre mental qui, depuis que nous sommes nés, a intégré qu'un problème physique se résout par un médicament, qu'il soit chimique ou biologique. En bref, le médecin de famille d'aujourd'hui, c'est le rebouteux d'hier et le sorcier d'avant-hier !
Manuel Feel Good
3. Elle nous libère des émotions douloureuses qui nous programment. Pendant la période cruciale entre 0 et 9 ans, nous vivons tous des épreuves sans disposer d'outils pour faire face à l'adversité, immaturité émotionnelle oblige. Chacun associera à ces passages douloureux une émotion : abandon, trahison, injustice, colère, humiliation… Cette blessure-là se rejouera sous des formes diverses jusqu'à ce que l'on se libère du trauma initial. Natacha Calestrémé a transformé un rituel chamanique spécifique en protocole simple. «Réinventer notre histoire de manière positive et l'ancrer dans l'inconscient changera les scénarios de vie», assure la thérapeute.
4. Elle utilise la puissance des mots : «Chaque atome de notre corps est constitué de 0,01 % de matière», explique posément Natacha Calestrémé. Prononcés avec une certaine intention, les mots des rituels influent sur la part restante : soit 99,9 % d'énergie (qui fait tourner l'électron autour du noyau) et d'information (celle qui indique le sens de rotation à l'électron). Merci la physique quantique !
5. Elle transforme notre regard sur l'adversité et sur nous-mêmes. «L'épreuve que nous vivons porte toujours un potentiel positif, celui du changement», observe l'auteure. Un propos plein d'espoir, notamment pour les médecins de famille qui fréquentent ses séminaires, impuissants face aux patients qui reviennent toujours avec les mêmes problèmes. «Ils ont envie de soigner les causes en même temps que les symptômes», témoigne-t-elle. Pour cela, l'individu doit accepter de sortir du statut de victime, dépasser ses croyances, écouter ses émotions pour ouvrir tout grand la porte à son énergie. La voie royale vers la liberté de guérir.
À quelle fréquence faut-il laver ses serviettes de bain ?
Elles touchent notre corps une à deux fois par jour, ne sont pas toujours bien sèches et peuvent tomber par terre. Quand laver ses serviettes pour éviter l'erreur d'hygiène ? Un médecin infectiologue et hygiéniste nous conseille.
Cécile Charlap : «Après 38 ans, c'est la ménopause sociale : on n'est pas physiologiquement stérile, mais on doit l'être socialement»
ENTRETIEN - Longtemps taboue, la ménopause interroge la place des femmes dans la société. Aujourd'hui, les regards changent, les schémas sexistes s'effacent, le cinéma, la pub, les réseaux sociaux donnent une nouvelle visibilité aux quinquas et plus...
Ce qu'il se passe dans votre corps quand vous manquez de sommeil
Vous êtes à fleur de peau, avez des coups de barre et n’arrivez pas à vous concentrer? La nuit blanche que vous venez de passer ou l'accumulation des courtes nuits en sont sûrement la cause. Précisions.
Le Figaro
«Mask Singer»: qui sont les 12 célébrités et les deux stars internationales de la saison 3?
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 03/04/2022 à 17:08
- Publié
le 03/04/2022 à 16:35
Le papillon, la trigresse, le cochon, la banane et le crocodile dans la saison 3 de « Mask Singer »Kev Adams, Alessandra Sublet, Camille Combal, Anggun et Jarry dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume de l’arbre dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume de la banane dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du Bernard l’ermite dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du caméléon dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du cerf dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du cochon dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du cosmonaute dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du crocodile dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du papillon dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume du poisson corail dans la saison 3 de « Mask Singer »Le costume de la tigresse dans la saison 3 de « Mask Singer »DECRYPTAGE - La diffusion de la troisième édition du divertissement animé par Camille Combal a débuté vendredi 1er avril sur TF1 avec deux des douze personnalités dévoilées.
L’enquête costumée a repris pour Kev Adams, Alessandra Sublet, Anggun et Jarry avec la troisième saison de «Mask Singer» enregistrée durant l’été 2021 et diffusée neuf mois plus tard sur TF1. Au total, une douzaine de célébrités sont en compétition et deux stars internationales viennent, le temps d’une soirée, de prêter au jeu des devinettes. Entre les indices et les prestations scéniques, les pronostics des uns et des autres permettent de se faire une idée de l’identité de celles et ceux qui se cachent dans les costumes.
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ARBRE> Indices: - «J’ai souvent donné de la voix mais j’ai aussi sollicité les vôtres»- Il vit de la musique.- Portrait: un dictionnaire français-anglais, la statue de la Liberté, «J’ai la bougeotte»...
> Suggestions du jury: Gilbert Montagné> Notre pronostic: Gilbert Montagné
BANANE> Indices: - «J’ai remporté plusieurs prix»- Lors d’un bulletin météo de TF1, elle a indiqué la ville de Marseille.- Elle n’a pas été championne du monde en sport.- Portrait: des billets de 50 euros, une baguette de pain, une montre, «Deux fois»...
> Suggestions du jury: Estelle Mossely, Amélie Mauresmo, Alizé Cornet, Surya Bonaly et Mary Pierce.> Notre pronostic: Chimène Badi
BERNARD-L’ERMITE: Alain Bernard > Indices: - «Le premier costume que j’ai enfilé n’avait rien à voir avec celui-là»- Portrait: voiture de sport, montre en or, «Mon gabarit ne passe pas inaperçu»...
> Première intuition: Jean-Pierre Raffarin (Camille Combal), Passe-Partout (Alessandra Sublet, Jarry), Teddy Riner (Anggun), un duo Passe-Partout et Passe Muraille (Kev Adams).
CAMÉLÉON> Indices: - «J’ai cumulé plus de 100 millions de téléspectateurs»- Déjà vue en tant qu’actrice mais pas connue pour cette raison.- Portrait: un bateau, des bougies avec le chiffre 20, «J’ai appris à me mettre en retrait»...
> Suggestions du jury: Vanessa Demouy, Claire Keim, Laëtitia Milot et Karima Charni.> Notre pronostic: Laëtitia Milot
CERF> Indices: - «Vous m’avez déjà vu aux NRJ Music Awards»- Il n’a jamais participé à un télécrochet de chant.- Portrait: une boîte de sardines, un ange...
> Suggestions du jury: Soprano, Claudio Capéo, Pascal Obispo et Axel Bauer.> Notre pronostic: Laurent Ournac
COCHON> Indices: - «J’ai perdu ma première finale»- Il n’est pas champion d’athlétisme.- Portrait: une médaille d’or, un témoin de relais...
> Suggestions du jury: Booder, Stéphane Diagana.> Notre pronostic: Pierre Fulla
COSMONAUTE> Indices: - «Vous pouvez me voir au musée»- Il n’est pas présentateur télé mais il a déjà présenté des émissions de manière exceptionnelle.- Portrait: un cœur, des couverts, «Mon nom est souvent associé à la Lune», «J’ai vu tous vos métiers de près»...
> Suggestions du jury: Pierre Palmade, Philippe Manœuvre, Christophe Dechavanne et Laurent Ournac.> Notre pronostic: Pierre Palmade
CROCODILE> Indices: - On l’a beaucoup vu à la télévision mais il n’est pas animateur télé.- Portrait: la lettre V, une télécommande, «Ce n’est pas la première fois que je me produis sur scène»...
> Suggestions du jury: Camille Lacourt, Christophe Beaugrand, Laurent Maistret et Stéphane Bern.> Notre pronostic: Mika
PAPILLON> Indices: - Elle n’est pas humoriste.- Portrait: carte 2 de cœur, cinq cierges, «Je participe pour gagner, comme toujours»...
> Suggestions du jury: Valérie Bègue et Clara Morgane.> Notre pronostic: Denitsa Ikonomova
POISSON CORAIL: Maud Fontenoy > Indices: - Elle n’est pas comédienne.- Portrait: un voile de mariée, la Légion d’honneur, «Les océans sont ce qu’il y a de plus urgent dans la liste des combats à mener»...
> Première intuition:? (Camille Combal), Passe-Partout (Alessandra Sublet, Jarry), Teddy Riner (Anggun), un duo Passe-Partout et Passe Muraille (Kev Adams).
TIGRESSE> Indices: - «J’ai incarné des personnages mythiques»- Elle n’a jamais gagné un César.- Portrait: un César, une jupe panthère, «Je sais que je ne suis pas “The Voice”, mais j’en ai en réserve. Ma voix fait partie de moi, elle ne m’a jamais trahi»...
> Suggestions du jury: Anny Duperey, Michèle Laroque, Chantal Lauby et Amanda Lear.> Notre pronostic: Clémentine Célarié
LE 12E COSTUME«On vient d’avoir un petit souci, un des personnages vient de se faire mal, il est en train de se remettre tranquillement de ses émotions mais, par mesure de sécurité, il ne chantera pas ce soir», a expliqué Camille Combal lors de la première émission diffusée le 1er avril sur TF1.
France24 - Monde
Présidentielle: dernière semaine marathon pour les candidats
Publié le : 04/04/2022 - 04:16Modifié le : 04/04/2022 - 04:13
Paris (AFP) – L'heure de vérité approche pour les candidats à la présidentielle qui entament une dernière semaine de campagne marathon, avec en point d'orgue des émissions télévisées en soirée et une grosse journée de meetings jeudi.
Nul doute que la guerre en Ukraine s'invitera encore dans leurs interventions, après la découverte à Boutcha de nombreux cadavres de civils dont le meurtre est imputé aux soldats russes. Dans le concert international de condamnations, le président candidat Emmanuel Macron a dénoncé dimanche des images "insoutenables" et affirmé que "les autorités russes" devraient "répondre de ces crimes".
Après un week-end de meetings pour une bonne partie des candidats dont le premier et a priori unique d'Emmanuel Macron, ils misent désormais sur d'ultimes rendez-vous pour mobiliser leurs électeurs et convaincre les indécis, au moment où les sondeurs craignent une très importante abstention après une campagne atone, d'abord asphyxiée par la crise du Covid puis phagocytée par la guerre en Ukraine.
Quelque 30% des Français pourraient s'abstenir le 10 avril, un niveau record pour un premier tour de présidentielle sous la Ve République, souligne un sondage Ipsos SopraSteria paru dimanche. Une abstention attendue plus forte dans les foyers aux revenus les plus modestes, montre cette étude, alors que le pouvoir d'achat est la priorité des électeurs dans cette campagne.
Et si le duel s'est installé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le chef de l'Etat sortant s'est stabilisé autour de 27% tandis que la candidate d'extrême droite a franchi le seuil des 20% fin mars. Et l'avance du président sortant s'est réduite dans la marge d'erreur (53% contre 47% à Marine Le Pen) inquiétant désormais la macronie.
Derrière, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon profite d'une dynamique pour s'installer à la troisième place à quelque 15%, devant Valérie Pécresse (LR) et l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!), au-coude-à-coude autour de 10%.
"Renverser la table"
Après un mois et demi de campagne a minima, Emmanuel Macron met les bouchées doubles dès lundi matin avec une interview sur France Inter, avant une autre mercredi sur RTL. Il devrait aussi "multiplier les déplacements de terrain", a assuré en fin de semaine un responsable de la majorité.
Les 12 candidats se succèderont mardi soir sur France 2 pour l'émission "Elysée 2022", avec un temps de parole égal, tandis que TF1 les invite tous deux par deux en début de soirée au fil de la semaine.
Ce sera l'occasion pour les "petits" candidats Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO) et Jean Lassalle (Résistons!) de se faire entendre.
Côté meetings, Jean-Luc Mélenchon renoue avec les images de synthèse des hologrammes de la campagne 2017: en chair et en os sur une scène à Lille mardi, il sera simultanément dans 11 autres villes.
La journée de jeudi concentrera à elle seule cinq meetings: ceux de Valérie Pécresse (LR) à Lyon, Marine Le Pen à Perpignan, Fabien Roussel (PCF) à Lille, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse, et Yannick Jadot (EELV) à Nantes.
"Il nous reste une semaine pour convaincre, pour renverser la table", et "dimanche prochain, nous allons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée", a lancé Valérie Pécresse en meeting dimanche à Paris.
Comme d'autres avant elle, en particulier à gauche, elle a accusé Emmanuel Macron de se présenter comme le seul rempart face à l'extrême droite pour s'assurer de l'emporter au second tour.
"Il ne vous calcule même pas"
Après avoir bénéficié du vote des électeurs sociaux-démocrates en 2017, et du ralliement de ténors de la droite pendant son mandat, Emmanuel Macron a invité samedi "ceux de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes qui ne (l’)ont pas encore rejoint, à le faire".
Réponse cinglante de l'écologiste Yannick Jadot sur Twitter: "En 2017, les Françaises et les Français pensaient élire Rocard, ils ont élu Sarkozy", et vécu un quinquennat "du déni écologique et de la régression sociale".
Emmanuel Macron "ne vous calcule même pas", a lancé Anne Hidalgo à ses sympathisants dans son meeting à Paris, appelant les électeurs de gauche à "revenir à leur famille d'origine". Une façon de s'adresser aussi à ceux qui seraient tentés par l'appel à "voter utile", ou "voter efficace" de Jean-Luc Mélenchon.
Une stratégie également rejetée par Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel qui font valoir qu'au premier tour, c'est le vote "de conviction" qui doit prévaloir.
© 2022 AFP
L'Humanité
Hanna Bervoets, au cœur des ténèbres du Net
Prescription cultureL’auteure néerlandaise explore le quotidien éprouvant des nettoyeurs du Web, ces travailleurs précaires tenus au secret et chargés de purger la Toile des images ultraviolentes ou pornos. Un roman sous tension.
Sophie JoubertQuand Kayleigh répond à une annonce pour un poste à l’intitulé flou, elle ne se doute pas qu’elle va s’enfoncer au cœur des ténèbres. Recrutée comme « personnel de gestion de la qualité », la jeune femme comprend que son travail consiste à nettoyer le Net des contenus violents ou pornographiques signalés par les usagers. Hexa, l’entreprise qui l’emploie, sous-traite pour un géant technologique. Ce Big Brother jamais nommé fixe les règles, mouvantes, que doivent appliquer des personnes peu qualifiées et rapidement formées qui, pour la plupart, ont travaillé sur des plateformes d’appels. Comme dans une société secrète aux mœurs paranoïaques, rien ne doit filtrer à l’extérieur, les Post-it et les stylos sont interdits, de même que les papiers de chewing-gums qui pourraient être utilisés pour prendre des notes. Kayleigh et ses collègues ne doivent garder aucune trace de ce qu’ils ont vu, ne rien dire à leur proches des vidéos qu’ils regardent et classent à la chaîne. Au bout de quelques semaines, ils parlent un langage commun, partagent le même humour limite et blasé, se retrouvent après le travail dans un bar où ils s’abrutissent de bières ou de cocktails. Fragilisée par des problèmes d’argent et une relation toxique avec Yena, son ex-petite amie, Kayleigh tombe amoureuse de Sigrid, une séduisante collègue.
Tissant l’histoire sentimentale et l’observation fine du travail précaire à l’ère du néolibéralisme, Hanna Bervoets ouvre les portes d’un monde inconnu, ce Darknet où pullulent les contenus retirés des réseaux sociaux. Sur ce continent sauvage et souterrain où aucune règle n’existe, les gens s’automutilent, maltraitent les animaux, diffusent des théories complotistes ou affirment que la Terre est plate. Exposés pendant des heures à ces contenus haineux et sanglants, les modérateurs développent des problèmes auditifs, des angoisses et des addictions, perdent le sommeil. Ceux qui finissent par démissionner souffrent, comme des soldats revenus du front, de séquelles déteignant sur leur vie sociale et intime.
Pour le seul intérêt du marché
Écrit à la première personne du singulier et au passé, le roman prend la forme d’une confession adressée à un certain M. Stitic, avocat d’anciens employés d’Hexa qui portent plainte contre l’entreprise. Ce que refuse de faire Kayleigh, qui travaille désormais dans un musée. « Mais quelle est la pire chose que tu aies vue ? » l’interroge Gregory, son nouveau collègue, animé d’une curiosité morbide. Autrice de huit romans, d’essais et de nouvelles, Hanna Bervoets interroge dans tous ses textes le rapport à la norme. Qu’est-ce qui est normal? Qui édicte les règles? Ne sommes-nous pas tous des modérateurs de contenu obligés de faire le tri parmi toutes les images et les informations dont nous sommes abreuvés? Avec ce roman bref, dense et sous tension, elle tend un miroir à une société où tout est évalué, jugé, qu’il s’agisse du corps des femmes ou des performances au travail, un monde où la rentabilité tient lieu d’échelle de valeurs. Glaçant.
livres France24 - Monde
Des pistes pour éviter le pire de la catastrophe climatique
Publié le : 04/04/2022 - 04:16Modifié le : 04/04/2022 - 04:15
Paris (AFP) – Dans un contexte sensible de guerre en Ukraine qui expose la dépendance des économies aux énergies fossiles, les experts climat de l'ONU (Giec) publient lundi leur éventail de scénarios pour limiter le réchauffement et ses impacts déjà dévastateurs.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a été plus que clair le jour de l'ouverture des discussions des 195 Etats membres du Giec il y a deux semaines: la dépendance au pétrole, au charbon et au gaz est une "folie".
"Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique" et "si nous continuons comme ça, nous pouvons dire adieu à l'objectif de 1,5°C. Celui de 2°C pourrait aussi être hors d'atteinte", a-t-il insisté, en référence aux objectifs de l'accord de Paris.
Après plus d'un siècle et demi de développement fondé sur les énergies fossiles, la planète a gagné environ +1,1°C en moyenne par rapport à l'ère pré-industrielle, multipliant déjà canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations dévastatrices.
Dans le premier volet de son rapport publié en août 2021, le Giec pointait du doigt l'accélération du réchauffement, prédisant que le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle pourrait être atteint déjà autour de 2030.
Le deuxième, fin février, dressait un tableau plus que sombre des impacts passés, présents et futurs sur la population et les écosystèmes, soulignant que retarder l'action réduisait les chances d'un "avenir vivable".
Le troisième opus se penche sur les chemins possibles pour freiner le réchauffement, en déclinant les possibilités par grands secteurs (énergie, transport, industrie, agriculture...) sans oublier les questions d'acceptabilité sociale et la place des technologies comme le captage et le stockage du carbone.
"De combien de nouvelles destructions devons-nous être les témoins, combien de rapports scientifiques supplémentaires seront-ils nécessaires, avant que les gouvernements reconnaissent enfin que les énergies fossiles sont les véritables coupables de la souffrance humaine à travers la planète", a dénoncé Namrata Chowdhary, de l'ONG 350.org.
"Des coupes massives dans les émissions sont inévitables pour éviter le pire", a-t-elle ajouté.
Cela passe par des transformations majeures de tous les secteurs de l'économie, insistent les experts. Des transformations qu'il faut engager dès maintenant pour espérer respecter les objectifs de l'accord de Paris.
"Un nouveau délai dans l'action mondiale n'est pas une option", avait insisté lors de l'ouverture de la session le patron du Giec Hoesung Lee.
"Hors sujet"
Ces questions touchent à l'organisation même de nos modes de vie, de consommation et de production, sur lesquelles les 195 Etats membres n'ont pas la même vision. Le passage au crible par les délégations en visioconférence, ligne par ligne, mot par mot, du "résumé pour les décideurs", condensé des milliers de pages du rapport scientifique, a d'ailleurs débordé de plus de 48 heures.
Dans un contexte rendu encore plus sensible par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui fait craindre à certains militants une dilution du message.
"La crise climatique s'accélère et les énergies fossiles en sont la cause majeure. Un rapport sur la baisse des émissions qui ne soulignerait pas cet état de fait nierait la science sur laquelle le Giec se repose", a indiqué Nikki Reisch, du Center for International Environmental Law.
Alors que selon l'ONU, les engagements actuels des États, s'ils étaient respectés, mèneraient vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C, les signataires de l'accord de Paris sont appelés à renforcer leurs ambitions d'ici la conférence sur le climat COP27, en Egypte en novembre.
Mais après une COP26 qui s'est terminée sur un "optimisme naïf", pour Antonio Guterres, la guerre en Ukraine pourrait à l'inverse faire dérailler encore plus l'action en faveur du climat.
"Si les dirigeants mondiaux, publics et privés, ne font pas de progrès pour mettre en place des plans climat clairs dans les deux prochaines années, les plans (de neutralité carbone) pour 2050 pourraient être hors sujet", a mis en garde la patronne de l'ONU-Climat Patricia Espinosa.
© 2022 AFP
Le Figaro
Tops/Flops PSG-Lorient : Paris n'a d'yeux que pour Mbappé, Lorient trop limité
Teddy VadeevalooLa prestation encore étincelante de Mbappé, le réveil de Messi, mais également les limites de Lorient : retrouvez les Tops et les Flops de la rédaction à l'issue de ce match entre le PSG et Lorient (5-1).
Tops
Mbappé, LA star du PSGSemaine après semaine, il reste constant dans la performance et c'est remarquable. Et Paris va devoir encore profiter de son immense talent pour quelques semaines. Kylian Mbappé a encore ébloui le Parc en étalant toute sa classe de bout en bout. Tranchant sur chaque accélération, il a fait vivre un nouveau cauchemar à une équipe adverse. Avec un bilan implacable : 2 buts et 3 passes décisives. D'abord passeur sur un service dans le bon tempo pour Neymar, il a ensuite marqué grâce à sa « spéciale » : une frappe bien tendue au premier poteau, puis a inscrit le doublé d'un tir lointain à un moment important alors que son équipe souffrait dans les grandes largeurs. Il a fini sa partie par deux passes décisives pour Messi et Neymar. Avec un joueur aussi époustouflant, le Parc ne peut avoir d'yeux que pour lui.
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Neymar, il y a du mieuxSeul joueur timidement sifflé par le Parc au départ, Neymar a répondu sur le terrain. S'il a perdu son coup de reins, il a toutefois su jouer juste en ne cherchant pas tout le temps à dribbler et en privilégiant la passe le plus souvent. Auteur du 1er but parisien, il a ensuite délivré plusieurs caviars à ses partenaires, dont une belle ouverture pour Messi. Intéressant dans tous les mouvements offensifs de son équipe, il a conclu la partie en marquant le 5e but sur un nouveau tir bien placé.
Et Messi se réveillaD'entrée, on a senti que Lionel Messi serait dans un bon soir. Plus percutant, l'Argentin a su combiner avec ses partenaires d'attaque sur des offensives de haut niveau. Ratant le cadre sur une belle volée en première période, il a finalement marqué en seconde grâce au travail préalable de Mbappé. Son 3e but en Ligue 1, seulement, cette saison.
Nuno Mendes, aussi efficace défensivementUne des recrues les plus satisfaisantes de l'été 2021, Nuno Mendes s'est montré encore convaincant face à Lorient dans un autre registre. Si on l'attendait sur ses qualités offensives, il s'est surtout distingué par plusieurs gestes défensifs de qualité. Hésitant à ses débuts dans ce domaine, il a vraiment pris confiance en ses possibilités et a ainsi réussi quelques interventions salvatrices contre les Merlus.
Flops
Lorient a trop peu cru en lui16e de Ligue 1, Lorient avait la volonté de s'éloigner de la zone rouge en faisant un résultat au Parc, fort de ses 2 victoires consécutives en déplacement. Mais les Merlus, en dépit d'une bonne entame, ont semblé spectateurs face à ce PSG-là. S'ils y ont cru à nouveau après la réduction du score de Moffi, ils ont fini par sombrer devant le talent de Mbappé and co. À eux de rebondir face à St Etienne dans un gros match dans la lutte pour le maintien.
L'interrogation MarquinhosLe PSG a réussi à se faire des frayeurs et son capitaine Marquinhos suscite encore des interrogations. Le Brésilien semble dans une période assez sombre et n'a rien fait pour rassurer une équipe à la dérive en début de seconde période. Son manque de leadership a été criant après le but lorientais et sa sortie à la place de Sergio Ramos fut assez étonnante mais peut-être symptomatique d'un joueur pas bien dans sa peau actuellement.
Ligue 1 : Leonardo peste contre l'arbitrage «sans contrôle» de Nantes-PSG
Le directeur sportif du PSG a fustigé l'arbitrage de Sébastien Lesage après la défaite parisienne à Nantes (3-1).
Girondins de Bordeaux : comprendre l'affaire Costil en six points
Alors que les Girondins de Bordeaux s'enlisent dans la crise sportive, les incidents survenus entre le gardien Benoît Costil et les Ultramarines lors de la défaite face à Montpellier (2-0) dimanche dernier, ont divisé encore un peu plus l'institution.
Ligue 1 : Nice a «manqué de discernement», estime Galtier
L'entraîneur niçois a reconnu que son équipe n'avait pas montré son meilleur visage face à Rennes.
Le Figaro
Guerre des Malouines: pour le repos des âmes errantes
Arnaud De La GrangeENQUÊTE - En quatre décennies après la guerre entre l’Argentine et le Royaume-Uni au large de la Terre de Feu, un officier britannique, Geoffrey Cardozo, et un vétéran argentin, Julio Aro, ont permis l’identification de plus d’une centaine de victimes argentines du conflit. Un travail humanitaire et mémoriel colossal.
Envoyé spécial à Port Stanley
Quelques mots qui grésillent dans un récepteur, le hasard qui fait veiller les ondes encombrées des heures d’après-bataille. Un moment qui fait basculer une vie. Ce jour de l’été 1982, c’est l’heure du déjeuner et le capitaine Geoffrey Cardozo est seul à entendre le message. Les mots sont laconiques. «Nous avons trouvé un corps sur le mont Longdon, sir. Au milieu d’un champ de mines. Que faisons-nous?» Le cadavre d’un soldat argentin, probablement tué lors de la retraite finale vers Port Stanley, devant l’avancée des forces britanniques et sous un intense feu d’artillerie.
Arrivé avec la deuxième vague britannique, le jeune officier du Royal Dragoon Guards bivouaque dans une école de la petite capitale des îles Falkland. La guerre s’est terminée il y a quelques semaines et il est chargé de la discipline ainsi que du moral des troupes. Immédiatement, Cardozo décide d’y aller. Il interrompt la pause cigarette d’un pilote d’hélicoptère et, quelques minutes plus tard, descend au bout d’une corde au milieu du champ de mines. Les Argentins en ont truffé les abords de Stanley et le déminage ne s’est terminé que trente-neuf ans plus tard.
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Après s’être assuré qu’aucun piège ne menace, le capitaine britannique se penche sur le cadavre. Un jeune garçon, 18 ou 19 ans peut-être, sans plaque d’immatriculation. Son visage est figé par le froid de l’hiver austral. «Il avait l’air encore vivant. Et si jeune», se souvient avec une émotion toujours vive Geoffrey Cardozo. Ses camarades n’ont pas eu le temps de l’enterrer, ni de réciter une prière. L’une de ces anonymes victimes des guerres absurdes. Une statistique, même plus un nom. «J’ai tout de suite pensé à ma mère, quand elle m’avait serré dans ses bras avant que je n’appareille pour les Falkland. Depuis l’âge de 5 ou 6 ans, jamais elle ne m’avait étreint si fort, confie-t-il. Et j’ai pensé à la sienne, qui avait dû l’embrasser de la même façon et devait vivre dans la souffrance d’un fils perdu, sans sépulture.» À partir de ce jour-là, l’officier britannique va consacrer une grande partie de sa vie à l’identification des victimes argentines de la guerre. Une mission humaniste qui lui a valu d’être nominé pour le prix Nobel de la paix en 2021.
Casse-tête diplomatique
Tout a commencé il y a quarante ans, le 2 avril 1982, quand le général Leopoldo Galtieri, chef de la junte argentine, lance une opération pour «reprendre» par surprise les îles Malouines et ainsi assurer son maintien au pouvoir. Sa double erreur est de tabler sur un soutien passif des États-Unis et l’inaction de Londres. Margaret Thatcher, elle-même en difficulté sur sa scène intérieure, envoie une armada. Dans les vents glacés, les combats sont violents. Ils font 649 morts dans les rangs argentins et 255 tués dans le corps expéditionnaire britannique. La reddition a lieu le 14 juin, Galtieri démissionne trois jours plus tard et des élections sont convoquées pour l’année suivante. Mais aujourd’hui, la revendication sur les Malouines est toujours gravée dans la Constitution argentine, et une grande majorité de la population la soutient.
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Après la découverte du premier corps, le supérieur hiérarchique de Cardozo, le général David Thorne, accepte qu’il se consacre à temps plein à cette mission. Commence un travail de titan, aussi rude qu’essentiel. Certains corps sont disséminés dans la nature, d’autres ensevelis dans des fosses communes. Beaucoup n’ont pas de plaque d’immatriculation. «Nous savions qu’il fallait les déterrer pour leur donner une sépulture, dit-il, mais comment et où?» Dans les deux camps, les plaies sont toujours vives et les arrière-pensées politiques fortes. Les insulaires, encore traumatisés par l’«invasion», n’ont guère envie de voir des tombes argentines dans l’enceinte de leurs cimetières. Et le gouvernement argentin ne souhaite pas un retour des corps, un défilé de cercueils débarquant à Buenos Aires ne pouvant que rappeler l’humiliation et le terrible coût humain de l’aventure. Qui plus est, l’idée de rapatrier les corps heurte les sentiments nationalistes: on considère que les soldats argentins enterrés sur les îles le sont sur le sol de la mère patrie… Animé par une cause humaine, Cardozo n’aurait jamais imaginé un tel casse-tête diplomatique.
«Seulement connu de Dieu»
La situation se dénoue grâce à deux décisions. L’Argentine autorise l’exhumation des corps pour qu’ils soient enterrés en un même lieu aux Falkland. Dans le même temps, un fermier de Darwin offre une parcelle de terre pour qu’un cimetière soit créé sur les îles. Un geste d’autant plus généreux que Brook Hardcastle a fait partie des civils emprisonnés durant plusieurs semaines à Goose Green par les soldats argentins. Le site est rapidement approuvé par la Commission des tombes de guerre du Commonwealth. En février 1983, 220 soldats argentins (237 aujourd’hui) sont enterrés avec les honneurs militaires sur une colline paisible ouverte aux vents du Grand Sud. Le général Thorne est présent, ainsi que des détachements du Royal Hampshire et du Royal Engineers, qui ont participé à la construction des lieux. Présidée par le représentant du Vatican aux Falkland, la cérémonie est émouvante. Une salve d’honneur est tirée par un peloton anglais et un clairon sonne le Last Post. «Un groupe de soldats rendant hommage à d’autres soldats, avec à l’esprit qu’ils auraient pu se trouver à leur triste place», commente Geoffrey Cardozo.
Mais sous une simple croix blanche, 114 tombes portent la même inscription: «Soldat argentin seulement connu de Dieu». Ces morts non identifiés obsèdent le capitaine Cardozo. Ils résonnent dans sa propre histoire familiale. Durant la Première Guerre mondiale, son grand-père a été grièvement blessé en France dans la bataille de Loos, le même combat où le fils de Rudyard Kipling, John, a été tué. L’écrivain a fait le voyage en France pour retrouver sa trace. En vain. Cette incertitude sur le sort de son fils l’a hanté toute sa vie. En écho à cette peine inextinguible, il publie en 1916 le poème poignant My Boy Jack, évoquant un jeune marin noyé lors de la bataille du Jutland: «Avez-vous eu des nouvelles de mon fils Jack?/ Pas à cette marée/ Quand croyez-vous qu’il reviendra?/ Pas avec un vent si violent, ni à cette marée». Et c’est Kipling qui imaginera cette inscription pour les soldats non identifiés: «Seulement connu de Dieu».
Voir une mère déposer des fleurs sur la tombe de son fils pour la première fois depuis sa mort trente-six ans auparavant fut un moment d’une émotion incroyable
Pour que ces garçons tombés sur un rocher de l’Atlantique Sud soient aussi connus de leurs familles éplorées, Geoffrey Cardozo continue son combat. Persuadé que les soldats seront un jour exhumés pour être identifiés, il a tout fait pour que les corps soient conservés le mieux possible. Et patiemment, il a recueilli tous les indices autour de chaque mort, effets personnels, lettres… L’officier consigne tout dans un registre méticuleux. Dans l’avion Hercules qui le ramène vers la Grande-Bretagne, il est traversé de sentiments contraires. «Je me suis dit que j’avais fait de mon mieux. Pour, la seconde suivante, être traversé par une cuisante pensée: avec la moitié des corps encore non identifiés, je n’avais pas fait mon travail.» Rentré en Europe, Geoffrey Cardozo continue une carrière militaire qu’il termine comme colonel. Puis, il travaille pour une association venant en aide aux vétérans déchus, en détresse sociale, voire dans la rue. Quand on a le goût de l’humain dans le sang…
Vingt-cinq ans après son départ des Malouines, la vie fait un drôle de clin d’œil à l’ancien officier britannique. On fait appel à l’hispanophone qu’il est pour jouer les interprètes auprès d’un vétéran argentin venu s’informer à Londres sur le stress post-traumatique chez les combattants des Falkland. En 1982, Julio Aro était un jeune appelé de 19 ans quand on l’a envoyé «reconquérir» ces îles atlantiques. Depuis, il y est retourné à la recherche de son âme de jeune garçon et la découverte de la centaine de croix sans nom dans le cimetière de Darwin l’a profondément troublé. À son retour en Argentine, il a demandé à sa mère comment elle aurait réagi s’il avait été l’un de ces morts inconnus. «Je t’aurais cherché jusqu’à la fin de ma vie», lui a-t-elle répondu. Pour Julio, l’évidence se fait. Il va se consacrer à identifier le plus possible de ses anciens camarades de combat.
Tests ADN
En un quart de siècle, les ressources techniques ont fait un bond spectaculaire avec les tests ADN. Mais la tâche est difficile quand il faut comparer ces traces avec plus d’une centaine de corps. Et Julio ne peut rien attendre des autorités argentines, qui préfèrent toujours sortir ces morts de la mémoire collective. L’incroyable rencontre avec Geoffrey Cardozo change tout. À l’aéroport d’Heathrow, avant que l’Argentin ne s’envole, le Britannique lui confie son méticuleux dossier de 1983. Julio Aro monte l’association «Ne m’oubliez pas» et le fondateur des Pink Floyd, Roger Waters, dont le père a disparu lors de la bataille d’Anzio durant la Deuxième Guerre mondiale, est embarqué dans la campagne.
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Lors d’une tournée en Argentine, le musicien arrive à convaincre la présidente Christina Kirchner. En 2016, Buenos Aires et Londres demandent à la Croix-Rouge d’exhumer les corps, ce qui est fait l’année suivante. Deux ans plus tard, des familles argentines peuvent enfin se recueillir sur la sépulture de leurs fils. Aujourd’hui, il ne reste plus que trois ou quatre corps à identifier. En témoignant de sentiments d’humanité, cette quête de la dignité pour les morts est pour Cardozo un vecteur essentiel de réconciliation. Avec une dizaine d’anciens vétérans britanniques, il vient d’ailleurs de se rendre une fois de plus en Argentine.
«Voir une mère déposer des fleurs sur la tombe de son fils pour la première fois depuis sa mort trente-six ans auparavant fut un moment d’une émotion incroyable. J’ai juste fait pour ces garçons ce que j’aurais fait pour mon propre fils», dit Geoffrey Cardozo. Le sentiment d’une mission accomplie, celle d’avoir offert le repos à des âmes errantes.
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DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
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France24 - Monde
Présidentielle : l'abstention, "seule rivale" d'Emmanuel Macron, selon la presse espagnole
Publié le : 01/04/2022 - 16:01Modifié le : 01/04/2022 - 16:05
Aude MAZOUE
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Au terme d'une campagne "fade", "léthargique" et "décaféinée", la presse espagnole craint que le principal opposant à Emmanuel Macron, donné favori dans les sondages, ne soit finalement une abstention record.
"La grande protagoniste" de la campagne présidentielle française, c'est l'abstention, estime El Periódico, quotidien catalan édité à Barcelone. "Son taux particulièrement élevé – estimé entre 25 % et 35 % ", selon les derniers sondages – menace de devenir la "principale rivale" du président français sortant, Emmanuel Macron, donné grand favori depuis le début de la campagne.
Pourtant, le système politique français est centré sur les élections présidentielles, rappelle le quotidien espagnol. "Ces dernières décennies, les Français ont peu voté aux élections régionales et européennes et de moins en moins aux élections municipales, mais l'élection du chef de l'État – il concentre une bonne partie du pouvoir entre ses mains – a toujours représenté un moment de fort de la politique du pays". Depuis l'instauration de la Ve République en 1958, sur les dix élections présidentielles au suffrage universel direct, dans neuf d'entre elles, la participation a dépassé les 75 % au premier tour, et les 80 % pour cinq d'entre elles. Mais selon les derniers sondages, la participation pourrait se situer entre 63 % et 71 %. "Autrement dit, l'abstention pourrait dépasser le record de 2002, où seuls 71,6 % des Français se sont présentés au collège électoral." La faute à "une campagne électorale insipide", "décaféinée" et "léthargique", considère le journal catalan.
Une non-élection présidentielle ?
Il faut dire que la campagne a été télescopée de plein fouet par la guerre en Ukraine. "En raison des aléas du calendrier, on assiste à une sorte de non-élection présidentielle", explique-t-on dans El Periódico évoquant la succession de crises qui a relégué la course à l'Élysée au second plan. "Le débat électoral, qui en France commençait en septembre de l'année précédant les élections, a tardé à démarrer en raison de la crise du Covid-19. Et puis la volonté de Macron d'annoncer sa candidature le plus tard possible n'a pas aidé non plus. Finalement, il l'a fait le 3 mars, avant-dernier jour de l'échéance."
Pour La Vanguardia, cette abstention traduit surtout "une offre politique très fragmentée, une crise politique structurelle qui fait que les citoyens se méfient de la classe politique et des institutions, à quoi il faut ajouter la lassitude provoquée par la pandémie et le rôle de l'agression russe en Ukraine". Alors que dans d'autres pays européens, comme l'Allemagne, "la fragmentation des partis et l'apparition de formations extrémistes ont suscité une mobilisation des indifférents, en France, c'est l'abstention qui a augmenté, explique de son côté Agenda Pública, le site d'analyses politiques d'El País.
[A LA UNE 20H] Selon un sondage Ifop-Fiducial publié ce lundi, Marine Le Pen réduit l'écart avec Emmanuel Macron, avec 21% des intentions de vote au premier tour contre 28% pour le président sortant #AFP 4/5 pic.twitter.com/4qgcb4pGnj
March 28, 2022Progression constante de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon
Cette abstention s'explique enfin par l'absence de suspense de l'élection. "Les sondages qui annoncent l'actuel chef de l'État grand gagnant des urnes, donnent aux citoyens le sentiment que l'élection est pliée d'avance", rapporte le quotidien espagnol La Razón. À l'heure où les communes françaises se parent des affiches de campagne des douze prétendants à l'Élysée, cette avance du camp Macron peut en apparence sembler une bonne nouvelle pour les centristes. Elle est pourtant dangereuse. "La menace vient surtout de la démobilisation d'une partie de son électorat", poursuit La Razón.
L'autre danger vient naturellement de ses principaux adversaires. À un peu plus d'une semaine du premier tour, les sondages indiquent que "la grande inconnue de la présidentielle sera de savoir qui de Marine Le Pen (Rassemblement national (RN)) ou de Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise(LFI)) ira au second tour", avance La Razón. Selon un sondage BVA pour Orange et RTL paru vendredi 1er avril, le chef de l'État recueille en effet 27 % des intentions de vote (-1 point en une semaine), suivi par la candidate RN avec 21 % (+ 2 points), encore loin devant Jean-Luc Mélenchon (15,5 %, +1 point).
Macron et le lourd poids de l'abstention
S'il est donné vainqueur, Emmanuel Macron devra rester vigilant et "surveiller ses concurrents à droite comme à gauche qui appellent désormais au vote utile", souligne La Razón. Car le président sortant n'est pas à l'abri d'un important "front anti-Macron au second tour, mené soit par Le Pen, soit par Mélenchon." Voire par les deux. "Une seule certitude à ce stade : les voix des extrêmes déterminés à chasser Emmanuel Macron n'ont cessé d'augmenter au cours du quinquennat."
Conscient du danger qui le guette, "le président aurait appelé ses conseillers et proches fonctionnaires à la prudence", note La Razón, pour ne pas baisser la garde face à une éventuelle répétition du duel de 2017. Entré tardivement en campagne, davantage porté par la scène internationale, le président sortant a fini par se rendre le 28 mars dans un quartier populaire de Dijon, dans l'Est de la France, avant son grand et unique rassemblement prévu samedi 2 avril au stade de La Défense, près de Paris.
Reste que s'il est élu, l'abstention sera toujours là comme un lourd fardeau à porter. Il est fort possible que dans ce contexte de "non-élection", ce "second mandat soit très tendu et marqué par une atmosphère de forte tension, dans laquelle ses réformes seront sévèrement critiquées", conclut La Razón.
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VU DE L'ÉTRANGERAu Québec, La Presse s'interroge sur l'héritage des Gilets jaunes dans la campagne présidentielle
VU DE L'ÉTRANGERUn bilan d’Emmanuel Macron en demi-teinte, pour le journal The Guardian
VU DE L'ÉTRANGERAvec son sweat militaire, Macron la jouerait-il comme Zelensky ?
France24 - Monde
Présidentielle : les municipalités en quête d'assesseurs pour tenir les bureaux de vote
Publié le : 01/04/2022 - 12:07
FRANCE 24
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Les municipalités françaises recherchent activement les assesseurs qui devront tenir les 70 000 bureaux de vote les 10 et 24 avril pour le premier et le second tour de l'élection présidentielle.
Campagnes de communication, primes aux agents communaux, volontaires choyés : dans le Rhône comme ailleurs, les mairies se mobilisent tous azimuts pour pourvoir les bureaux de vote en assesseurs, dans un contexte jugé "plutôt meilleur" qu'avant.
Les 10 et 24 avril, 48,8 millions de Français inscrits sont appelés à se rendre aux urnes pour l'élection présidentielle. Volontaires ou choisis, certains prêteront main-forte aux élus pour l'accueil du public et le bon déroulement du vote.
>> À lire sur France24.com : McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Chacun des quelque 70 000 bureaux de vote de France devra compter pour ces deux soirées un minimum de deux assesseurs et un secrétaire bénévoles, en plus du président recruté parmi les élus.
"Enfin une bonne excuse pour ne pas aller courir dimanche matin. Devenez assesseur pour l'un de nos bureaux de vote !", suggère sur Twitter la Ville de Lyon, qui a lancé dès début février une large campagne de recrutement de bénévoles sur fond d'abstention croissante.
La Ville de Lyon recherche des assesseurs pour tenir ses 600 bureaux de vote lors du second tour des élections municipales et métropolitaines, qui se déroulera le dimanche 28 juin. https://t.co/8SFWpHu07e pic.twitter.com/hDE3RvPdhi
June 4, 2020"La Ville a toujours pris les devants", explique à l'AFP Bertrand Maes, adjoint chargé de l'administration générale, soulignant l'efficacité de ce type d'appel ces deux dernières années. "On finit toujours par trouver", souligne-t-il, en dépit même du contexte anxiogène du Covid-19 qui a marqué les précédents scrutins.
Dans la capitale des Gaules, pas moins de 608 assesseurs doivent occuper les 304 bureaux de vote pour la présidentielle et les législatives (12-19 juin). Une formation préalable d'une journée leur est proposée.
"Une situation plus confortable qu'en 2020"
"Pour les élections municipales et métropolitaines de 2020, la Ville avait battu le rappel et chaque bureau de vote avait pu être ouvert", rappelle Bertrand Maes, tout en se rappelant des difficultés logistiques de ce double scrutin dont le second tour avait été décalé en raison du confinement.
Ledion Lakuriqi, au cabinet de la mairie de Saint-Fons, commune de gauche du sud-est lyonnais, admet aussi se trouver dans "une situation plus confortable qu'en 2020", notamment en matière de logistique, vu que "la question des mesures Covid ne se pose plus".
>> À lire aussi sur France24.com : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?
À Vaulx-en-Velin, banlieue populaire de Lyon qui enregistre souvent des taux record d'abstention, on parvient à pourvoir les bureaux grâce aux assesseurs désignés par les partis. Chaque candidat peut en effet en désigner un par bureau.
"Si on ne compte pas les élus, ils représentent à peu près 50 % des bénévoles", explique la municipalité socialiste qui compte 20 bureaux.
Du côté de Villeurbanne, commune socialiste aux portes de Lyon, on met plutôt l'accent sur la "démarche citoyenne" d'électeurs fidèles d'une élection sur l'autre. Ceux-ci proposent spontanément d'aider les dimanches de scrutin, indique-t-on à la mairie.
Plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations
Aussi, depuis le mois de décembre, "une bonne centaine de candidatures" ont été reçues pour les 160 postes à pourvoir d'ici au premier tour. Un élan qui s'est accentué "ces dernières semaines", à la faveur de la suspension du passe vaccinal et du port du masque dans une majorité de lieux de la vie publique.
"La situation est plutôt meilleure que ce que nous avons pu connaître ces deux dernières années", ajoute-t-on, satisfait d'être "en situation d'ouvrir les bureaux de vote sans problème le dimanche 10 avril au matin".
Si, le jour du scrutin, des assesseurs ou secrétaires viennent à manquer, deux solutions se présentent : "le président d'un bureau peut recruter sur place parmi les électeurs présents et la municipalité peut solliciter des agents communaux votant à Villeurbanne", explique la mairie.
>> À lire : Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
Dans ce dernier cas, les fonctionnaires bénéficient d'un forfait de rémunération de 300 euros brut, "quelle que soit leur mission au cours de la journée". Et si la pénurie persiste, la réserve civique peut aider à pourvoir en urgence les bureaux dégarnis, notamment via sa plateforme www.jeveuxaider.gouv.fr.
Dans la plupart des municipalités, plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations sont proposés aux travailleurs du dimanche, qui ne sont pas contraints d'assister au dépouillement. "Avec des produits bio et locaux préparés par la cuisine centrale […]. On les chouchoute !", souligne-t-on à Villeurbanne.
Avec AFP
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"
Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
ÉLYSÉE 2022
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
France24 - Monde
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Publié le : 31/03/2022 - 15:25
Pauline ROUQUETTE
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À l'approche de la présidentielle, le camp Macron tente de déminer la polémique sur le recours jugé abusif aux cabinets de conseil, notamment McKinsey, épinglé mi-mars par un rapport sénatorial. Pour les adversaires du président-candidat, l'affaire est le symbole de sa connivence avec les milieux d'affaires.
Pris dans la tempête "McKinsey", l'exécutif se défend comme il le peut, à moins de deux semaines de la présidentielle. Le recours aux cabinets de conseil est "habituel et utile", ont martelé deux ministres lors d'une longue conférence de presse, mercredi 30 mars. Pas de quoi éteindre néanmoins la polémique grandissante sur le cabinet McKinsey & Company épinglé par un rapport sénatorial soulignant un "phénomène tentaculaire".
Le texte, remis le 16 mars par la commission d'enquête du Sénat, dénonce la "dépendance" du gouvernement actuel aux cabinets de conseil et l'optimisation fiscale pratiquée par l'entreprise américaine. Les dépenses de conseil des ministères sont ainsi passées de 379,1 millions d'euros en 2018 à 893,9 millions d'euros en 2021.
"Le fiasco de la mission de McKinsey sur l'avenir du métier d'enseignant", "la répartition des contrats pendant la crise sanitaire" ou le recours au cabinet McKinsey malgré les doutes sur sa situation fiscale sont autant d'exemples d'une "opacité" qui renforce le "climat de défiance", déplorent les sénateurs de la commission d'enquête dans un communiqué. France 24 revient sur cette polémique que d'aucuns surnomment déjà le “McKinseygate” et qui arrive au pire moment pour Emmanuel Macron, candidat à sa réélection.
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Un article de Politico met le feu aux poudres
Le 4 janvier 2021, le site Politico publie un article intitulé "Sluggish coronavirus vaccination rollout poses risks for Macron" ("la lenteur du déploiement de la vaccination contre le Covid-19, un risque pour Macron"). On y apprend que certains aspects de la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement de Jean Castex ont été confiés à des cabinets de conseil, dont l’Américain McKinsey. D’autres comme Accenture, Citwell et JLL sont également cités. Le Canard enchaîné et Mediapart font également des révélations.
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Pourquoi faire appel à McKinsey ?
Le cabinet de conseil américain, surnommé "La Firme", est présent dans une soixantaine de pays. En France, ses bureaux sont basés à Paris et à Lyon. McKinsey fournit du conseil et des recommandations à des acteurs privés et publics sur des thématiques diverses. Du conseil dont le gouvernement Castex aurait usé et abusé, comme le souligne le rapport sénatorial publié le 17 mars. "Le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe", peut-on lire dans le document, ces cabinets étant, selon les sénateurs, "au cœur des politiques publiques". Au total, rien que pour l'année 2021, ces dépenses de conseil des ministères ont atteint 893,9 millions d'euros.
APL, Covid-19... Quelles réformes sont concernées ? Le gouvernement aurait notamment fait appel à McKinsey pour la réforme du mode de calcul des APL (3,8 millions d'euros), la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid-19 (12,3 millions d'euros) ou encore l'organisation d'un colloque international commandé par l'Éducation nationale (496 800 euros), finalement annulé à cause de la pandémie.
La très décriée réforme des retraites est elle aussi concernée. Un rapport en vue de la préparer a été réalisé pour 950 000 euros avant qu'elle ne soit finalement reportée.
>> À lire aussi : "Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises"
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Que reproche-t-on à McKinsey ?
Outre la pertinence et l'utilité de ces contrats, fortement contestées par l'opposition depuis la publication du rapport, c'est la fiscalité du groupe qui est pointée du doigt, les sénateurs allant jusqu'à évoquer un "exemple caricatural d'optimisation fiscale".
Si le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France, "ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans" (entre 2011 et 2020), pointe le rapport. Pourtant, "son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés".
Dans un article publié mercredi, Le Canard enchaîné ajoute que les "redevances très élevées que McKinsey France verse à la maison mère" auraient dû alerter la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Également appelées "prix de transfert" (prix des transactions réalisées entre sociétés d’un même groupe mais résidentes d’États différents), ces redevances sont, "en principe, strictement contrôlées par la DGFiP". Mais dans le cas du cabinet McKinsey, ni "accord préalable de la DGFiP", ni "document de synthèse de quatre pages" n'expliquent comment la société effectue ses calculs.
"McKinsey utilise un mécanisme d'optimisation fiscale prisé de bien des multinationales : la déclaration des 'prix de transfert' de ses entités en France à la société mère basée au Delaware, un paradis fiscal", dénonce Oxfam France. Pour l'ONG, "le cabinet fait en sorte que de nombreuses dépenses comme les frais d’administration générale ou la mise à disposition de personnels apparaissent comme des charges dans les comptes de la société et lui permettent de réduire ses impôts sur les sociétés jusqu’à zéro".
Selon l'enquête du quotidien Le Monde, McKinsey ne paierait ainsi qu'un forfait fiscal symbolique de 175 dollars par an.
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Comment se défend McKinsey ?
Face au scandale, McKinsey a dit respecter "l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables" et dit avoir payé l'impôt sur les sociétés "les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France". C'est d'ailleurs ce qu'assurait le dirigeant d'une filiale française dans une audition réalisée en janvier dernier sous serment – et évoquée dans le rapport sénatorial.
Vendredi 25 mars, le Sénat a annoncé avoir saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage".
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Quel lien avec Emmanuel Macron ?
Les liens entre l’actuel chef de l’État et le cabinet de conseil sont pointés du doigt dans l'enquête du Monde.
Plusieurs consultants ou anciens consultants du cabinet qui avaient participé bénévolement à la campagne du candidat Macron en 2017 ont ensuite intégré des postes au sein de la Macronie, selon le quotidien.
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Comment se défend le camp Macron ?
Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, est passé à l'offensive dimanche afin d'éteindre toute polémique. Il a notamment réaffirmé que le recours aux cabinets de conseil existait sous les mandats de Nicolas Sarkozy et François Hollande, et qu’il entrait dans le strict cadre de la procédure légale d’appels d’offre.
"Il n’y a aucun contrat qui est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics : mise en concurrence, transparence, responsabilité de celles et ceux qui signent…", a-t-il déclaré, dimanche 27 mars, sur France 3. "On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des règles de marchés publics. La France est un pays de droit", a-t-il insisté. Que des ministères, qui sont "jour et nuit au travail", s’appuient sur "des prestataires" pour les aider, "ne me choque pas".
En réponse aux craintes d'une dépendance des pouvoirs publics envers certains cabinets de conseil, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a quant à elle rappelé, lors d'une conférence de presse tenue mercredi, qu'"aucun cabinet de conseil n'a décidé d'aucune réforme et la décision revient toujours à l'État".
"Nous ne nous sommes pas dessaisis de nos responsabilités", a-t-elle dit, précisant que la pratique est "répandue", "habituelle" et "utile" dans la "majorité des cas".
Le cabinet McKinsey représente 5 % des dépenses de conseil en stratégie de l'État, a détaillé le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Et le gouvernement représente de son côté 5 % du chiffre d'affaires de McKinsey, a-t-il ajouté.
"La situation fiscale de McKinsey est protégée par le secret fiscal, nos services ont diligenté une opération de contrôle à la fin de l'année 2021", a-t-il encore affirmé, se refusant à commenter l'issue ou les conséquences possibles de ce contrôle. "Il n'y a rien à cacher."
🔴 DIRECT | Suivez en direct de Bercy le point presse conjoint des ministres @olivierdussopt et @AdeMontchalin relatif au recours aux cabinets de conseil ⤵ https://t.co/eync5EuqJ3
March 30, 2022 -
Faut-il revoir le recours aux cabinets de conseil ?
Rien à cacher, mais des ajustements à opérer, concède Amélie de Montchalin. Si "l'État assume parfaitement de recourir à des cabinets de conseil dans certaines circonstances", il admet que des améliorations sont nécessaires, affirme la ministre.
Cette dernière veut "réarmer l'État pour renforcer les compétences internes" et prévoit dès 2022 de "réduire d'au moins 15 % le recours aux prestations de conseil externe".
Avec AFP
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France24 - Monde
Au Costa Rica, le conservateur Rodrigo Chaves remporte la présidentielle
Publié le : 04/04/2022 - 05:39
FRANCE 24
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Le candidat conservateur Rodrigo Chaves a remporté dimanche l'élection présidentielle au Costa Rica, devançant le centriste Jose Maria Figueres, d'après le Tribunal Suprême électoral. L'économiste a promis, une fois au pouvoir, de combattre la pauvreté, le chômage et les scandales de corruption dans le secteur public.
Les Costaricains ont élu dimanche 3 avril le candidat conservateur Rodrigo Chaves à la présidence pour un mandat de quatre ans à la tête d'un pays en proie à une crise économique et sociale.
Le centriste Jose Maria Figueres a reconnu la victoire de Rodrigo Chaves qui a recueilli 52,9 % des suffrages, contre 47,1 % pour son adversaire, a annoncé le Tribunal Suprême électoral (TSE) après dépouillement de 89 % des bulletins de vote.
Quelque 3,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans le petit pays d'Amérique centrale, depuis longtemps considéré comme le plus stable d'Amérique latine.
"Le Costa Rica a voté et le peuple a parlé. En notre qualité de démocrates, nous respecterons toujours cette décision (...) Je félicite Rodrigo Chaves et je lui souhaite le meilleur", a déclaré Jose Maria Figueres, l'ancien président, devant une foule de partisans.
"Je reçois avec la plus profonde humilité cette décision sacrée du peuple costaricien (...) Ce résultat n’est pour moi ni une médaille, ni un trophée, mais une énorme responsabilité", a déclaré de son côté Rodrigo Chaves.
Outsider
Le scrutin s'est déroulé dans le calme, seulement troublé par le décès d'un électeur septuagénaire après avoir voté dans la capitale, sans doute "d'un infarctus", a assuré un responsable du TSE.
Rodrigo Chaves, 60 ans, promet d'apporter des solutions aux problèmes qu'affronte le Costa Rica : la dette extérieure, équivalente à 70 % du PIB, le taux de pauvreté de 23 % de la population, le chômage à 14 %, et les scandales de corruption dans le secteur public.
Rodrigo Chaves, un économiste qui a claqué la porte du ministère des Finances du gouvernement sortant au bout de seulement 180 jours, a suivi une trajectoire fulgurante durant la campagne électorale. Il s'était qualifié en outsider lors du premier tour le 6 février à la tête du tout nouveau Parti progrès social démocratique (PPSD) et a grimpé très vite dans les sondages durant les deux mois de l'entre-deux tours.
Il a ainsi surmonté auprès des électeurs le handicap d'avoir été sanctionné pour harcèlement sexuel de deux collaboratrices entre 2008 et 2013 alors qu'il travaillait pour la Banque mondiale.
Face à lui, Jose Maria Figueres a déjà gouverné le pays de 1994 à 1998. Sans que cela n'aille jusqu'au procès, une enquête avait été ouverte contre l'ancien président, soupçonné d'avoir reçu 900 000 dollars en 2004 de la part de l'entreprise française Alcatel pour remporter des marchés publics. Exilé en Europe, Jose Maria Figueres avait refusé de répondre aux convocations de la justice et n'est rentré dans son pays qu'en 2011, une fois l'affaire prescrite.
"Nettoyer la maison"
"Le 3 avril va être une véritable révolution dans l'histoire de ce pays. On va nettoyer la maison", avait lancé lors de son dernier meeting Rodrigo Chaves, qui cultive une image de batailleur.
Le nouveau président ne disposera cependant pas de majorité au Parlement et devra composer avec les autres partis.
Le président sortant Carlos Alvarado ne pouvait se représenter pour un second mandat consécutif selon les termes de la Constitution.
Le tourisme, l'un des principaux moteurs de l'économie du pays, a été durement frappé par la pandémie de coronavirus et le Costa Rica a subi la plus forte progression du chômage dans la région, avec le Pérou. Mais le pays reste le "plus heureux" d'Amérique latine, selon le dernier rapport mondial sur le bonheur.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Carlos Alvarado Quesada, président du Costa Rica : "Le plus grand défi actuel est écologique"
Reporters
Le Costa Rica, champion du climat
Le Costa Rica, premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage gay
Le Figaro
Frédéric Pierrot, le Dr Dayan d'En Thérapie : «J'ai demandé à mon psy s'il ne trouvait pas que j'avais fait un léger transfert»
L'acteur reprend son rôle de Philippe Dayan, le psychanalyste, dans En thérapie, sur Arte. Une deuxième saison très attendue pour cette série culte dont il est le personnage central.
Troublé de devenir grand-père pour la première fois au moment où la Russie envahit l’Ukraine, Frédéric Pierrot se dit dans un «état de réflexion très particulier». Un sentiment qu’il partage avec Philippe Dayan, le psychanalyste qu’il incarne dans la série En thérapie et qu’il retrouve pour une deuxième saison. Dans ce second chapitre ayant pour toile de fond le premier confinement, le praticien reçoit de nouveaux patients (interprétés par Jacques Weber, Eye Haïdara, Suzanne Lindon et le jeune Aliocha Delmotte) et consulte en parallèle une consœur référente incarnée par Charlotte Gainsbourg. Des tête-à-tête intimes et saisissants mis en scène pour cette saison par Emmanuelle Bercot, Agnès Jaoui ou encore Arnaud Desplechin.
Madame Figaro. – Comment avez-vous vécu le succès d’En thérapie ? Frédéric Pierrot. – Très sereinement. Cela m’a amusé, parce qu’au moment de la diffusion j’étais tranquillement chez moi, et les acteurs de la série m’appelaient pour me demander si je tenais le coup face à l’avalanche des réactions du public. Je ne comprenais pas, car n’étant pas sur les réseaux sociaux, j’ai dû répondre à deux ou trois textos de copains, mais je n’étais pas envahi par des milliers de messages comme eux.
À lire aussiOn a vu "En thérapie" avec le psychiatre Serge Hefez
En vidéo, «En thérapie», saison 2, la bande-annonce
Quel plaisir avez-vous eu à retrouver le personnage de Dayan ?C’est plutôt abstrait pour moi, car je ne sais pas qui est Philippe Dayan. En tout cas, il n’est pas mieux qu’un autre, et il se révèle, lui aussi, perturbé par la pandémie. Certains le verront comme un bon psy, d’autres non, mais ce que propose En thérapie est de reconstruire des histoires. Le vrai psy, Maurice Dayan, disait : «Au fond, notre travail est de ravauder. Il y a tout ce que les patients ont refoulé, tous les souvenirs et les morceaux qu’ils essayent de recoller, et notre travail est de réparer avec eux un truc qui puisse tenir la route le temps du voyage.»
Quel patient vous a le plus touché dans cette saison 2 ?C’est difficile de dégager une histoire plus qu’une autre, et le spectateur trouvera dans chacun des personnages des thèmes qui le touchent intimement. C’est ça, la magie de la série. Mais nous, comédiens, sommes embarqués dans quelque chose qui nous dépasse. Par exemple, ce qu’a fait Eye Haïdara est magnifique, car je pense qu’elle était un peu en défense par rapport à l’histoire de son personnage, et elle m’a vraiment bluffé pendant les séances. Jacques Weber, qui est un immense acteur, était, quant à lui, dans un moment de grande fragilité pendant le tournage, et Emmanuelle Bercot, qui le dirigeait, l’a aidé à travailler avec cette vulnérabilité. Quant à Suzanne Lindon, que je connaissais pour avoir incarné son père dans son film, Seize printemps, elle m’épate parce qu’elle est toute jeune, mais aussi d’une grande maturité. Sur le plateau, elle nous a montré qu’elle était capable de lâcher prise totalement.
Aimeriez-vous avoir comme psy Philippe Dayan ?J’en consulte un et récemment je lui ai demandé s’il ne trouvait pas que j’avais fait un léger transfert et donné à Dayan son talent d’écoute. Ce à quoi il m’a répondu : «Même si c’était vrai, je ne vous le dirai pas.»
Avez-vous d’autres projets ? Cet automne, je vais jouer au théâtre et j’en suis très heureux, car nous vivons une période qui nécessite de toucher le sol, d’être un peu ancré dans des réalités. Il s’agira d’une pièce contemporaine de l’Anglaise Lucy Kirkwood, intitulée Les Enfants, qui soulève la question de la responsabilité des vivants face aux défis environnementaux. Un thème très actuel.
Quel acteur aimeriez-vous voir sur le divan ?Si je pouvais, je les prendrais tous !
En thérapie, d’Olivier Nakache et Éric Toledano, le 7 avril, sur Arte.
JR en Ukraine : «J'ai vu des hommes dire au revoir à leur femme et à leurs enfants sans savoir s'ils se reverraient»
Engagé auprès des Ukrainiens, le street artist a installé une œuvre éphémère à Lviv. Témoin de la tourmente, il raconte.
Colin Firth, père de famille inquiétant dans la bande-annonce de la série The Staircase, inspirée d'un véritable fait divers
La chaîne HBO vient de dévoiler la bande-annonce de cette mini-série ayant déjà fait l'objet d'un documentaire. Au cœur de l'intrigue, l'acteur britannique incarne un homme mystérieux, accusé du meurtre de sa femme.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Au Sri Lanka, le gouvernement démissionne en bloc après l'échec du couvre-feu
Publié le : 04/04/2022 - 01:04
FRANCE 24
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Tous les 26 ministres du gouvernement du Sri Lanka ont présenté dimanche soir leur démission au président et au Premier ministre. Le pays est le théâtre de manifestations contre le pouvoir et la vie chère, qui ont persisté ce week-end malgré l'imposition d'un couvre-feu et le blocage des réseaux sociaux.
Le gouvernement du Sri Lanka, à l'exception du président et du Premier ministre, a démissionné dimanche 3 avril, après un blocage des réseaux sociaux qui a échoué à empêcher les rassemblements contre le pouvoir et la crise économique sans précédent qui frappe le pays.
Les manifestations dans ce pays d'Asie du Sud-Est de 22 millions d'habitants sont provoquées par de graves pénuries de biens essentiels, une forte inflation et de longues coupures de courant.
Lors d'une réunion dimanche soir, tous les 26 ministres ont présenté leur démission au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, a indiqué à des journalistes le ministre de l'Éducation Dinesh Gunawardena.
"Tous les ministres ont présenté leur lettre de démission afin que le président puisse constituer un nouveau gouvernement", a-t-il, ajoutant que la décision avait été prise après des discussions sur la crise économique.
Trois autres membres de la puissante famille Rajapaksa figurent parmi les démissionnaires : le plus jeune frère Rajapaksa, Basil, ministre des Finances, l'aîné, Chamal, ministre de l'Agriculture, et l'héritier de la famille, Namal, ministre des Sports.
Couvre-feu défié
Ce coup de théâtre intervient alors que des milliers de personnes ont défié dimanche le couvre-feu, décrété jusqu'à lundi matin par le gouvernement, afin de protester et demander le départ de la famille Rajapaksa, revenue au pouvoir en novembre 2019.
Le président Gotabaya Rajapaksa avait imposé l'état d'urgence vendredi, au lendemain de la tentative de la foule de prendre d'assaut sa résidence dans la capitale Colombo.
Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, un blocage dénoncé par la principale alliance de l'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB).
Malgré la censure, plusieurs centaines de personnes, avec à leur tête des députés d'opposition, se sont rassemblées dimanche devant la résidence du chef de l'opposition, Sajith Premadasa, et se sont dirigées vers la place de l'Indépendance à Colombo, défiant le couvre-feu.
Ils ont été rapidement empêchés d'avancer par des militaires et policiers armés de fusils d'assaut. Un face-à-face tendu les a opposés pendant environ deux heures, avant que la foule se disperse pacifiquement.
"Le président Rajapaska ferait mieux de se rendre compte que la marée s'est déjà retournée contre son régime autocratique", a déclaré Harsha de Silva, député du SJB, prévenant : "Nous ne pouvons tolérer une prise de pouvoir militaire."
Manifestations lundi
Le blocage des réseaux sociaux a été levé plus tard dans la journée, la Commission des droits de l'homme ayant jugé que le ministère de la Défense n'avait pas le pouvoir d'imposer la censure.
Il n'a pas empêché de petites manifestations de se dérouler dans d'autres villes du pays, en général dans le calme. La police a utilisé le gaz lacrymogène pour disperser des étudiants dans la ville de Peradeniya (centre).
Les rues de Colombo sont restées largement désertes dimanche, à l'exception de la manifestation de l'opposition et des files de véhicules devant les stations-services.
Un homme est mort par électrocution après avoir escaladé un pylône à haute tension près du domicile du président Rajapaksa, selon la police. D'après des voisins, il protestait contre les continuelles coupures de courant.
Les manifestations de masse prévues dimanche ont reportées à lundi, après la levée du couvre-feu.
Divergences au sein du pouvoir
La crise a provoqué des divergences au sein du pouvoir. "Je ne cautionnerai jamais le blocage des réseaux sociaux", avait ainsi critiqué l'ex-ministre des Sports et neveu du président, Namal Rajapaksa.
La famille Rajapaksa était autrefois appréciée par une grande partie de la majorité cinghalaise du pays pour avoir mis brutalement fin, en 2009, à la longue guerre civile ethnique contre les Tigres tamouls. Mais sa popularité s'est effondrée avec la crise économique, la plus grave depuis l'indépendance en 1948.
Avec AFP
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Au Sri Lanka, l'état d'urgence décrété après 24 h de manifestations
La colère explose au Sri Lanka face à la crise, la sécurité renforcée
Sri Lanka : l'opposition défie le couvre-feu, les réseaux sociaux inaccessibles
Le Figaro
Le grand repli sur soi : «Nous allons un cran plus loin dans cette vie sous perfusion du virtuel»
Fuite vers le virtuel, surprotection… La tendance est au repli sur soi. Observateur amusé d'une époque en mal d'idéal, l'essayiste Vincent Cocquebert nous incite à dépasser nos peurs.
Dans un ouvrage percutant intitulé La Civilisation du cocon *, le journaliste et essayiste Vincent Cocquebert nous explique comme nous avons peu à peu créé des bulles protectrices autour de nous, des espaces sécurisés et hermétiques nous permettant de mettre à distance un monde qui nous oppresse. «Comment sommes-nous passés d'un idéal de vie intense à celui d'un quotidien subi ?», s'interroge-t-il. Il trace un portrait sans concession de nos vies sous perfusion du confort, bien à l'abri derrière nos forteresses de coussins.
Madame figaro .– Vous écrivez que notre quête de safe spaces («espaces sûrs») physiques et mentaux n'a jamais été aussi ardente. Comment l'expliquez-vous ? Vincent Cocquebert.– Beaucoup d'entre nous recherchent un lieu protecteur avant tout pour se couper du monde : l'extérieur est perçu comme une menace. Ce mouvement de fuite est une manière de regagner du contrôle, de remettre de l'ordre dans sa façon d'aborder le quotidien. Par exemple, ceux qui pratiquent l'isolationnisme domestique n'ont plus besoin de conquérir le monde puisque celui-ci vient directement à eux. Dans leur bulle protectrice, ils deviennent les grands ordonnateurs de leur petite vie, car ils parviennent enfin à en cerner les contours. Mais la sécurité est une notion cannibale : à partir du moment où on atteint un certain niveau de confort et de protection, on en veut toujours plus !
En vidéo, 7 raisons de ne pas rester chez soi du matin au soir
De quand date cette notion de safe spaces ? L'origine de la notion remonte au milieu du XXe siècle. Kurt Lewin, un psychologue juif allemand immigré aux États-Unis, est le premier à imaginer, à la fin des années 1940, des «groupes de sensibilité». Récemment, la notion s'est beaucoup répandue d'abord, au début des années 2000, sur les campus anglo-saxons, puis elle a surgi dans les médias, les fictions et les documentaires. Si le terme désignait à l'époque des espaces où les étudiants, souvent issus de minorités ethniques ou sexuelles, pouvaient évoluer sans avoir à craindre des jugements, il est devenu un mot-valise pour évoquer tout lieu, discours, pratique ou comportement réconfortant et sécurisant. Le principe de précaution s'est autonomisé pour devenir une quête individuelle.
Depuis la parution de votre ouvrage, on assiste au développement ultrarapide des métavers. Peut-on parler à leur sujet d'un accélérateur de bulles à isolement ? Absolument ! Nous allons un cran plus loin dans cette vie sous perfusion du virtuel. C'est comme si on désertait un monde – le réel – qu'on pressent se disloquer pour en conquérir un autre – fictif. J'ai assisté à la première réunion des Narcotiques anonymes (association d'entraide pour les personnes dépendantes aux drogues, NDLR) dans un métavers, j'ai été frappé de constater à quel point les participants réussissaient à transposer leurs émotions du monde réel dans ce monde factice, présenté comme joyeux, tout en rondeur. Aujourd'hui, nos imaginaires sont suffisamment solubles pour basculer d'un univers à l'autre, alors qu'auparavant cela ne concernait que les amateurs de jeux vidéo.
Aujourd'hui, nos imaginaires sont suffisamment solubles pour basculer d'un univers à l'autre, alors qu'auparavant cela ne concernait que les amateurs de jeux vidéo
Cette quête de sécurité semble toucher toutes les sphères de l'intime. La rencontre amoureuse ne paraît pas y échapper. À quoi ressemble-t-elle à l'heure de ces prises de risques maîtrisées ? Aujourd'hui, le fantasme de la rencontre parfaite, sans friction ni différence, triomphe, nourri par ce qu'on pourrait appeler la «dictature du sur-mesure». On demande à l'autre de s'adapter constamment à ce qu'on est, ou plutôt à ce qu'on croit être, tout en cherchant à exclure le hasard et l'inconnu de nos existences. C'est très infantile de penser qu'un partenaire puisse être «optimisé» à nos besoins, le sur-mesure est valable pour des objets de consommation, mais certainement pas pour des relations interpersonnelles.
Dans ces bulles de confort, toutes les invasions extérieures sont traquées pour mieux être stoppées. Aujourd'hui, vous écrivez qu'un simple appel téléphonique peut faire figure d'intrusion. Comment expliquez-vous qu'on en soit arrivé là ? 76 % des millennials et 40 % des baby-boomers auraient des pensées anxieuses quand retentit la sonnerie de leur téléphone. Nous passons notre temps à interagir, mais de manière très désincarnée. La brutalité crue d'une voix à l'autre bout du fil est perçue comme une intrusion, car elle nous rattache à l'extérieur et nous rappelle qu'un être humain est en face de nous.
À écouter : le podcast de la rédaction
Selon vous, cet apprentissage du cocon se ferait dès l'enfance… Tout à fait. On apprend le plus tôt possible aux enfants à quel point l'extérieur est menaçant. Par exemple, dans les années 1970, 80 % des élèves de CE2 se rendaient à l'école tout seuls. Aujourd'hui, l'écrasante majorité des enfants se rendent à l'école primaire accompagnée par un adulte. D'une manière générale, l'espace physique des enfants s'est rétréci. Il y a quelques années, on a inventé l'expression «parents hélicoptères» pour décrire ces pères et mères aux pulsions surprotectrices, qui restaient en vol stationnaire au-dessus de leur progéniture. Mais, devant la radicalisation du phénomène, elle a été remplacée par celle de parents «tondeuses à gazon». Leur mantra : empêcher leur enfant d'avoir à faire face à l'adversité, à la lutte ou à l'échec, en «tondant» les obstacles pour qu'ils ne les rencontrent pas.
À trop abuser de ce refus de l'inconfort, ne risque-t-on pas tout simplement de perdre en intensité, de voir nos vies se réifier ? Aujourd'hui, en effet, nous avons l'impression que c'est l'aventure intérieure qui compte, que c'est en cernant les contours de notre «moi» qu'on va mieux habiter le monde. Or, je suis convaincu que c'est à travers le mouvement qu'on réussit à s'affirmer. C'est en dépassant nos peurs, en essayant de se confronter à notre propre médiocrité, qu'on trouve le chemin. Et puis les cocons ont tendance à nous déshumaniser, cette fuite du réel nous éloigne de l'autre, du commun, et nous fait considérablement perdre en empathie.
Le désir de protection ne peut pas être un moteur existentiel
À terme, n'existe-t-il pas un risque de suffocation dans ces bulles de confort ? Nous constatons que cette tentation du cocon fragmente de plus en plus le corps social. La défiance interpersonnelle augmente, accompagnée d'un sentiment de défiance généralisée. La sortie du cocon ne pourra pas se faire sans un travail en soi pour sortir de soi. Chacun doit interroger ses peurs intimes, les raisons de sa fuite, mettre en doute les moyens techniques et commerciaux qu'on nous propose pour construire cet isolement. Le désir de protection ne peut pas être un moteur existentiel. Il semble plus prometteur comme projet de société de tenter de déjouer l'enfermement volontaire, en négociant collectivement une incertitude toujours plus grande.
* La Civilisation du cocon. Pour en finir avec la tentation du repli sur soi, de Vincent Cocquebert, Éditions Arkhê, 2021.
Désir trop précoce, risque de regret : peut-on autoriser la chirurgie esthétique à l'adolescence ?
Lorsqu'une particularité physique se transforme en complexe entrainant de la souffrance, la question de la chirurgie esthétique, aussi controversée soit-elle, peut émerger. Entretien avec Guillaume Durand, philosophe spécialiste en éthique médicale.
La quarantaine, le temps de l'épanouissement sexuel des femmes
TÉMOIGNAGES - Après 40 ans, certaines femmes décrivent un moment de bascule dans leur épanouissement sexuel. S'écouter, se réapproprier son corps et ses envies, explorer... Elles se confient et racontent leur désir désinhibé.
Bouffées de chaleur, prise de poids, sexualité… Comment gérer au mieux sa ménopause ?
Ce n'est pas une maladie, mais les symptômes sont réels. Pourtant, bien géré, ce cap peut se passer en toute sérénité.
France24 - Monde
En images : après le retrait russe, des localités du nord de l'Ukraine en ruine
Publié le : 03/04/2022 - 16:23
FRANCE 24
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Les forces russes se sont retirées de la banlieue de Kiev ces derniers jours, après avoir échoué à encercler la capitale ukrainienne, ainsi que de plusieurs villes du nord. Entre tanks détruits et cadavres, elles laissent dans leur sillage un décor apocalyptique, révélant les atrocités de l'invasion militaire de Moscou.
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Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
LE FIL DU 2 AVRIL
L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev
Le fil du 1er avril
L'Ukraine rejette la responsabilité d'un bombardement à la frontière russe
Le Figaro
«Mais vous plaisantez ou quoi?»: la réaction spontanée d’un talent de «The Voice» après sa qualification
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 03/04/2022 à 12:16
- Publié
le 03/04/2022 à 12:16
Diagnostiqué autiste Asperger à l’âge de 11 ans, Clément participe à la onzième saison du télécrochet de TF1 avec une émotion à fleur de peau et une franchise déconcertante.
Le 19 février dernier sur TF1, les téléspectateurs découvraient la prestation de Clément durant les auditions à l’aveugle de la saison 11 de «The Voice». Son interprétation de Break On Through (to the Other Side) des Doors avait convaincu Marc Lavoine de se retourner et de l’accueillir dans son équipe. Le Landais de 22 ans a la particularité d’être le premier artiste autiste Asperger à participer au concours de chant produit par ITV Studios France. «Clément est très intrigant. On a senti que ses réactions étaient inhabituelles, ses émotions différentes. Et au cours de son audition, son talent nous est paru évident», nous a confié le producteur artistique Pascal Guix à son sujet.
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Très exigeant envers lui-même, Clément est accompagné tout au long de son parcours dans «The Voice» par Karine De Voogd, sa thérapeute, pour l’aider à gérer cette anxiété qu’il ne contrôle pas toujours bien. Une fois sur scène, il se transcende et laisse son talent s’exprimer. Avant d’interpréter Stairway to heaven de Led Zeppelin aux côtés de Jérôme Toussaint, Marc Lavoine a réalisé un travail de respiration pour inciter ses deux talents à se détendre et à se relâcher. En coulisses, ce dernier a prévenu qu’il n’était pas là pour «jouer des violons» vis-à-vis du handicap de Clément qu’il considère avant tout comme un chanteur à la voix envoûtante.
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Sur scène, si la prestation de Jérôme Toussaint a semblé plus abouti, c’est le Landais qui a finalement été qualifié par Marc Lavoine. «Je vais vous dire tout de suite, je vais garder Clément», a-t-il immédiatement tranché pour épargner à ses deux talents tout stress supplémentaire. L’intéressé a affiché sa stupéfaction avec des yeux grands ouverts et une forme d’agitation qui traduisaient son grand étonnement. «C’est toi qui méritais le plus», a confié Clément à son adversaire des battles. En coulisses, alors que Marc Lavoine venait à sa rencontre, il l’a presque disputé d’avoir fait ce choix. «Vous plaisantez ou quoi?», lui a-t-il dit, conscient que tout n’a pas été aussi «merveilleux» que ce que son coach prétend. «Tu n’étais pas en place au début, tu étais ou en avance, ou en retard, mais ce n’est pas là que la merveille se situe. La merveille, elle est là», lui a répondu Marc Lavoine en posant une main sur son cœur.
Le Figaro
«J'y vais depuis que j'ai 4 ans» : Suzanne Lindon fait de rares confidences sur sa psychanalyse
Léa MabilonLa fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, qui a rejoint le casting d'En thérapie pour sa deuxième saison, s'est confiée sur un aspect important de sa jeunesse.
C'est un sujet qui lui parle bien. Suzanne Lindon, qui apparaît dans la deuxième saison de la série En Thérapie, sortie le 31 mars sur Arte.tv, s'est confiée ce vendredi 1er avril sur le plateau de Quotidien. La fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon a expliqué qu'elle-même voyait un psychologue depuis l'âge de 4 ans, et cela, à sa demande. «Quand j'ai su ce que c'était, parce qu'on m'en a parlé tôt, et je trouve que c'est une chance. Donc, très vite, j'ai éprouvé le besoin de parler à quelqu'un de neutre», a-t-elle confié face à l'animateur Yann Barthès. Et de poursuivre : «Je pense que ça m'a énormément aidée à me sentir bien dans mes pompes et à m'accepter très tôt.»
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Car comme tout le monde, Suzanne Lindon a expliqué n'avoir pas pu échapper à la crise d'adolescence. «J'ai vécu des moments compliqués, a-t-elle confessé, ajoutant que son psychologue l'avait beaucoup accompagné et aidé à atténuer ses passades difficiles.
Le syndrome de «l'enfant de» ?
C'est tout un travail sur elle-même que Suzanne Lindon semble avoir accompli. En effet, la jeune femme de 21 ans, qui a quitté la maison familiale pour s'installer seule à 18 ans, a sorti son premier long-métrage à seulement 20 ans, sans les conseils de ses parents.. En mars dernier, elle se confiait dans les colonnes de Madame Figaro sur le complexe de «l'enfant de», un trouble que vivent beaucoup d'enfants de stars, se sentant parfois illégitimes face à leur propre talent et notoriété.
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En vidéo, Sandrine Kiberlain : «Pourquoi l'antisémitisme existe encore»
«Je ne me considère pas comme une fille de», avait-elle déclaré, précisant que ses parents l'ont protégé de leur succès. Et d'ajouter : «Je suis fière d'eux, je les admire pour ce qu'ils sont, pour ce qu'ils reflètent. Ce sont des gens honnêtes avec beaucoup d'empathie et une ligne de conduite qui me plaît. Je n'ai pas besoin de voir leurs films pour le savoir».
Hilaria Baldwin est enceinte de son septième enfant
La femme d'Alec Baldwin a annoncé sur son compte Instagram, le mardi 29 mars, qu'elle attendait son septième enfant.
En vidéo, l'adorable réaction de la princesse Charlotte qui se sait filmée
La fille du prince William et de Kate Middleton assistait, le mardi 29 mars, à la cérémonie organisée en hommage au prince Philip, son arrière-grand-père, à l'abbaye de Westminster.
Ce regard de braise que lance Channing Tatum à Sandra Bullock, sur un tapis rouge londonien
Les deux acteurs, qui partagent l'affiche du film Le Secret de la cité perdue, sont apparus, lors d'une projection à Londres jeudi 31 mars, plus proches que jamais.
L'Humanité
Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?
Le débatLa flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.
Pierre-Henri LabPierre-Henri LabLe blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.
Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT
Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.
Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !
La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.
Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.
Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.
En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.
Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.
Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités
Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.
Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.
Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.
Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.
Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.
La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.
La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.
Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.
carburantshausse des prix carburantshausse des prix Le Figaro
Pourquoi le logement et l’épargne sont absents de la campagne présidentielle
Jean-Pierre RobinANALYSE - Seul le pouvoir d’achat du trimestre en cours intéresse les électeurs.
Pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Molière, les Français et les douze candidats à la présidentielle se rejouent Le Malade imaginaire. La célèbre réplique répétée à satiété: «Le poumon, le poumon, vous dis-je», a son équivalent dans notre théâtre médiatique de 2022: «Le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français.» On ne peut ouvrir un poste de radio ou allumer un écran sans être assailli par ce mantra qui tourne au comique de répétition. Le débat économique et social qu’on est en droit d’attendre d’une campagne présidentielle n’a pas lieu. «Le pouvoir d’achat, vous dis-je.» Le reste passe à la trappe, l’emploi, le logement, l’épargne.
Et pourtant les Français, propriétaires ou locataires, consacrent en moyenne 19,7% de leur budget mensuel à se loger, selon l’Insee (jusqu’à 46% parfois), de loin leur premier poste de dépenses. De même, avec l’inflation, leurs économies risquent de fondre comme neige au soleil, notamment le livret A et l’assurance-vie, placements favoris. Inquiétudes légitimes.
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Or les candidats à l’Élysée n’évoquent que très furtivement ces questions. Emmanuel Macron, le détenteur du poste, reste allusif dans son programme de 24 pages, ne donnant qu’un seul objectif chiffré: «700.000 logements par an rénovés» dans le cadre de la transition énergétique (mise aux normes des «passoires thermiques»). Quant à l’épargne, le mot semble lui écorcher la bouche: il ne le prononce qu’à propos du «compte épargne temps universel», une proposition, dit-il, «pour monétiser ses RTT» !
Valérie Pécresse, l’autre candidate du «cercle de la raison», comme on dit bêtement, se singularise en prônant «une France de propriétaires», avec un objectif de «500.000 logements neufs ou rénovés chaque année». En même temps, elle souhaite «orienter l’épargne des Français vers des fonds d’investissements stratégiques» et créer un «livret vert» de façon à drainer «120 milliards d’euros pour la transition écologique» . La candidate de l’épargne?
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Les autres compétiteurs, notamment Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, ne font certes pas totalement l’impasse, mais leurs propositions restent partielles, convenues, voire baroques. La généralisation du gel des loyers (Mélenchon) est un grand classique à gauche. Quant à la suggestion de Zemmour d’«exonérer de droits de mutation les moins de 25 ans qui achètent un appartement jusqu’à 250.000 euros», on voit mal comment elle pourrait franchir les fourches caudines du Conseil constitutionnel.
Le mutisme des candidats sur ces sujets tiendrait-il au désintérêt des Français eux-mêmes? Selon un récent sondage OpinionWay-Kea & Partners pour Les Échos, le logement n’arrive qu’au douzième rang des préoccupations de l’électorat. Un vrai paradoxe, alors que le «mal logement» est dénoncé sans relâche par la Fondation Abbé Pierre, qui dénombre plus de 4 millions de gens vivant dans des conditions «très difficiles» (SDF, abris de fortune, vétusté, surpeuplement). Par ailleurs, la décennie passée s’est caractérisée par une chute spectaculaire de la construction. Le cabinet d’études Xerfi chiffre à 740.000 le déficit cumulé de logements neufs manquants sur les deux derniers quinquennats.
«Christine m’a tuer»
Autre facette, l’explosion des prix qui touche bien plus les achats que les loyers. Sur l’ensemble du territoire, les prix de l’ancien ont bondi de 88% en monnaie constante entre 2000 et 2020, selon l’OCDE (en plus d’un taux d’inflation totale de 26% sur la période). Voilà une problématique de pouvoir d’achat qui mérite débat. Le logement et l’épargne, par ailleurs complémentaires, souffrent en réalité d’un double handicap. L’un et l’autre constituent des projets de moyen et long terme, alors que l’opinion publique vit dans un éternel présent. Second trait commun rédhibitoire, ils s’adressent à des publics très morcelés, ce qui complique les choses.
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Sans qu’on y prenne garde, l’épargne est devenue le cadet des soucis du monde politique. À l’instar de ce fait divers resté dans les mémoires («Omar m’a tuer» [sic] ), l’épargnant européen peut se dire aujourd’hui: «Christine m’a tuer» (sic). Avec les taux d’intérêt négatifs, la Banque centrale européenne incarnée par sa présidente Christine Lagarde a en effet tué le temps - dont le prix de l’argent est la mesure en économie - et du même coup l’épargnant. En faisant tourner la planche à billets, la BCE a réussi ce tour de force de permettre aux États de se financer gratuitement et de se passer du public dont c’était la fonction (via l’assurance-vie, notamment). Autre perversité, l’abondance d’argent et de crédits bradés a mis le feu à la spéculation boursière et immobilière (quadruplement des prix de la pierre sur vingt ans à Paris).
Les questions d’épargne et d’immobilier se rejoignent enfin dans leur complexité technique et politique. Qu’on le veuille ou non, le taux d’épargne est proportionnel au revenu, allant de 2,71% pour les 20% les plus modestes de la population, à 28,37% pour les 20 % les plus riches, et un taux de 9,65% pour les 20% au milieu. En clair, l’épargnant assimilé au «riche» est voué à l’impopularité, d’où le succès actuel de la formule goguenarde de l’économiste John Maynard Keynes sur l’«euthanasie des rentiers». Pour sa part, l’univers de l’immobilier est multiple: les propriétaires occupants, les locataires du secteur libre, ceux des HLM, les investisseurs privés, les institutionnels, etc. Autant d’intérêts souvent antagonistes et de lobbies auxquels il est difficile de s’adresser dans un même discours. D’où le silence de nos candidats sur le sujet. Ce dont on ne peut parler, il faut le taire.
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Le gaz pourra encore être payé en euros assure Poutine à Berlin
Après avoir annoncé le 23 mars que la Russie n'accepterait plus de paiements en euros ou en dollar, la Russie s'est montrée rassurante, ce mercredi, assurant que l'application de cette mesure serait progressive.
L'Humanité
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
DécryptageAlors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.
Marie ToulgoatMarion d'AllardLes prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe1. Remettre à plat l’imposition
Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.
Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.
Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.
2. Taxer les profits des pétroliers
Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.
En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.
3. Bloquer les prix par décret
Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.
Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.
Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.
pétroleéconomieÉnergiecarburants Le Figaro
Avec le général Burkhard au Niger, où Barkhane se réorganise
Nicolas BarotteREPORTAGE - Le chef d’état-major des armées veut tenir les délais du désengagement de l’opération française au Mali.
Envoyé spécial à Ouallam et Niamey
Des photos plus ou moins jaunies, protégées derrière deux panneaux vitrés, agrémentent la façade du «bureau des opérations», comme des cartes postales que personne ne regarde. Elles racontent des histoires de cérémonies officielles. On y voit aussi des soldats nigériens aider des civils. Installé à Ouallam, le bâtiment et le camp faiblement protégé qui l’entoure, abritent l’état-major tactique de l’opération Almahaou. «Tourbillon» dure depuis des années. À 100 km de Niamey, la capitale, et 200 km de la frontière, les forces nigériennes font face à la pression des combattants djihadistes affiliés à Daech, qui naviguent dans la région des «trois frontières». Sur la porte d’entrée, une vieille affiche qu’on a oublié de décoller, promet encore 5 millions de dollars à tous ceux qui aideraient le Département d’État américain de localiser Abou Walid al-Sahraoui, le leader de l’État islamique au Grand Sahara.
À lire aussiSahel: la France tourne la page de l’opération Barkhane
«Mais nous, on n’a rien touché!», rigole un militaire français, tandis que le général Burkhard termine son entretien avec son homologue nigérien le général Mody. Les hommes de Barkhane ont éliminé al-Sahraoui en août dernier, au terme d’une longue traque. Une autre époque… Aujourd’hui, l’opération se «réorganise» et se retire du Mali, pour cause de rupture politique avec Bamako. Les bases de Gossi, Menaka et Gao vont être fermées. Le chef d’état-major des armées est venu prendre le pouls du terrain et s’assurer que le délai de six mois sera tenu, sauf aléas imprévisibles. «On ne restera pas plus longtemps qu’il ne faut», dit-il.
L’avenir de la guerre contre le terrorisme, lancée il y a neuf ans, se joue désormais de l’autre côté de la frontière. Une opération conjointe franco-nigérienne vient d’ailleurs d’être lancée depuis Ouallam. Trois soldats américains, qui observent de loin, rappellent que les États-Unis ne sont pas absents de la région.
Un partenariat franco-nigérien
Les soldats français au Sahel balaient l’idée d’un revers stratégique et les relents d’amertume qui pourraient les saisir. Leur adversaire est affaibli. Les tensions ethniques et sociales au Sahel n’ont pas été résolues, mais la réponse au défi n’était pas militaire. Le pire est à venir cependant. Les répercussions de la guerre en Ukraine et une mauvaise saison des pluies menacent 3,5 millions de personnes au Niger d’insécurité alimentaire et des millions d’autres dans la région. Avec le retrait de Barkhane du Mali, un sanctuaire djihadiste dans la zone des «trois frontières» risque de se reconstituer. Quelque 18.000 personnes auraient déjà fui pour le Niger.
«On a ralenti les groupes djihadistes, on les a désarticulés», explique le général Michon, le commandant de Barkhane. «Ils ont perdu du temps à se recomposer, à savoir qui aura le leadership parmi eux. Ils ont perdu des savoir-faire et ils commettent plus d’erreurs», poursuit-il. Mais «leur force, c’est la mobilité, la connaissance du terrain. Ils sèment la terreur en s’attaquant aux villages de façon indiscriminée», continue-t-il. Les terroristes ont aussi empêché des semis dans les zones agricoles, prévient le général.
À lire aussiGénéral du Peyroux: «On ne peut pas parler d’échec au Mali»
L’armée nigérienne, qui a déployé 2000 soldats pour Almahaou, tente de repousser la menace vers le nord. Quelque 250 soldats français du GTD 3 «Bruno», issus du 3e RPIMa et basés à Niamey, les accompagnent. L’objectif est de pouvoir réinstaller des postes militaires renforcés au plus proches de la frontière. En sécurisant le Niger, Barkhane assure à ses convois de désengagement des routes plus sûres.
«C’est un partenariat très bénéfique», assure le général Mohamed Toumba, qui commande l’opération nigérienne. Français et Nigériens ont planifié leur manœuvre ensemble. La France apporte des capacités aériennes ou de renseignement. «Mais nous n’avons pas de vis-à-vis en face», soupire le général en constatant la faiblesse malienne. «Maintenant, il faut que nous montrions le travail accompli. Nous sommes un peu timides en termes de communication», dit l’officier, en déplorant «les médisants» qui «sèment la zizanie» avec des rumeurs. Il semble se convertir à la guerre informationnelle qui préoccupe beaucoup l’état-major français. «Il faut que nous restions plus longtemps auprès des populations pour les rassurer», poursuit-il. L’armée nigérienne n’est pas toujours bien vue des populations locales, qui craignent des débordements.
Le front de la communication
L’entretien du général Burkhard et du général Mody s’est terminé. À huis clos, ils ont établi la liste de leurs besoins respectifs. Sous un soleil écrasant, le Français remet ensuite la distinction de commandeur de la Légion d’honneur à son interlocuteur. Paris tient à honorer l’engagement du Niger, qui est devenu la pierre angulaire du dispositif militaire dans la région. Le G5 Sahel, censé unir la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger dans la lutte contre le terrorisme «a du plomb dans l’aile», a déclaré dans un entretien au Monde le président nigérien, Mohamed Bazoum.
Un vol d’hélicoptère NH90 plus loin, le général Burkhard rejoint la base de Niamey, futur plot central de Barkhane. Un «PC partenariat» y est sorti de terre en quelques semaines pour planifier les opérations communes. Les Nigériens voudraient y placer jusqu’à trois officiers. Les Burkinabés ont répondu présents. Les Maliens ont dit qu’ils enverraient un officier, qui n’est pas encore arrivé… De toute façon, Français et Maliens n’ont plus d’opérations «conjointes», seulement «coordonnées». La structure pourrait aussi s’ouvrir aux États côtiers qui sont touchés par le phénomène djihadiste. Les Sahéliens «vont y prendre la main», assure le colonel Hervé, qui pilote le PC. Encore faut-il qu’ils se réapproprient leur guerre. Les Français en ont assez des faux-semblants surjouant le passé colonial qui les jette en première ligne et les transforment en boucs émissaires.
Le général Burkhard se bat aussi sur le front de la communication. Fait inédit, il a invité une trentaine de médias nigériens pour une conférence de presse à Niamey dans un hangar abritant un Reaper. Le symbole est à double tranchant: à cause des drones, la rue sahélienne a l’impression «qu’on voit tout», confie un militaire. Le général s’explique avec pédagogie: «Mon objectif n’est pas de réimplanter ici (au Niger) les soldats français du Mali, assure-t-il. Il n’y a qu’une armée nationale, et pas occidentale, qui peut gagner la guerre contre le terrorisme. Le villageois, sur le terrain, sait bien qu’un soldat occidental restera moins longtemps que le terrorisme», dit-il.
L’armée française ne veut plus se trouver en première ligne au Sahel. En aparté, le général Burkhard ne s’engage pas sur le volume des forces à l’issue de sa réorganisation. «Tout dépend du dispositif et de ce que demanderont les Nigériens», confie-t-il. L’objectif de 2500-3000 soldats est parfois évoqué. Aux journalistes locaux qu’il rencontre, il indique: «Le risque que les restitutions (de bases) soit instrumentalisées est très fort. La meilleure arme, c’est la transparence.»
Avant d’arriver au Sahel, le général Burkhard a prévenu par téléphone son homologue malien, le général Diarra. Ils ont donné des ordres pour que le désengagement français se déroule dans de bonnes conditions. Mais les relations s’arrêtent là. La junte au pouvoir à Bamako a rompu les ponts et coupe le Mali du reste du monde. Les journalistes n’obtiennent plus d’accréditation pour des reportages et les correspondants locaux sont entravés. RFI et France 24 ont dû suspendre leur diffusion.
Le général Burkhard reprend un hélicoptère pour se rendre à Gossi. Là, il a assisté aux opérations de désengagement du camp qui devraient aboutir dans quelques jours. La manœuvre est complexe et les forces consacrent désormais leurs opérations à la sécurisation de la zone: la menace d’attaques suicides des groupes terroristes «est toujours élevée», constate le lieutenant-colonel Damien, chef opérations. Quatre attaques indirectes ont été recensées récemment près de Gossi. «Que ce soit planifié ne veut pas dire qu’il n’y a pas des incertitudes, ce n’est pas anormal», explique le général Burkhard à ses troupes en attente de directives.
Les choses vont changer avec la présence de Wagner
La base sera remise aux forces armées maliennes, mais sans cérémonie. Tant que Barkhane sera présente au Mali, les Fama pourront encore bénéficier des opérations de protection aérienne. Mais l’état-major de Barkhane a prévenu: il ne veut pas voir de mercenaires de Wagner dans les zones où Barkhane intervient, faute de quoi les Fama ne bénéficieront d’aucune réassurance.
Les mercenaires russes seraient désormais un millier au Mali. Ce sont les nouveaux rivaux de la France. «Les choses vont changer avec la présence de Wagner», prévient le général Burkhard. La junte à Bamako compte sur ses nouveaux alliés pour obtenir du «résultat» contre les groupes terroristes quelles qu’en soient les conséquences. Samedi, elle a revendiqué l’élimination de 203 terroristes à Moura dans le centre du pays, là où al-Qaida est influente. Le bilan n’a pas été confirmé par une organisation indépendante. Des témoignages relatent le calvaire des populations civiles, victimes du siège de la ville.
Face à Wagner, les djihadistes ripostent «avec une violence incroyable», dit un officier en poste au Mali. La situation sécuritaire au Mali s’est dégradée depuis six mois «en raison d’attaques délibérées et généralisées contre des civils par des groupes armés présumés extrémistes», a observé l’ONU. «Dans certains cas, les opérations antiterroristes ont également eu des conséquences désastreuses pour la population civile», ajoute-t-on.
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Dans sa guerre informationnelle, Wagner tente de faire porter à la France la responsabilité des massacres. Des rumeurs ont été lancées sur les réseaux sociaux accusant Barkhane d’avoir été au courant des attaques, ont constaté les militaires. Faux, répond-on. D’étranges manœuvres se déroulent aussi: survol de zones par des hélicoptères d’origine russe Mi35, acquisition de moyens de défenses aériennes par les Fama.
Barkhane fait le dos rond, accaparé par son calendrier de retrait. Mais le général Burkhard pointe du doigt les risques que Wagner fait peser sur le Mali, comme le pillage des ressources. «Wagner est une société privée qui veut gagner de l’argent», martèle-t-il. L’armée malienne pourrait elle aussi souffrir: les mercenaires vont la déstructurer, préviennent les Français.
À Gossi, le départ des Français laissera un vide. Le maire a fui la ville, un quart des enfants seulement vont à l’école… Les habitants sont inquiets. Le lieutenant Tamatoa, du 1er REP raconte l’histoire de ce jeune Malien qui est venu le voir en promettant de s’engager dans la Légion étrangère. Il garde aussi dans son téléphone la photo d’une lettre signée d’une «citoyenne malienne», déposée à l’entrée de la base: «S’il vous plaît, messieurs les Français, protégez-nous. On a peur des Russes. Restez.» Le message chauffe le cœur du soldat.
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VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »
ReportageÀ la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage
Émilien UrbachCantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »
Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achatIci, la voiture est indispensable
Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »
Une précarité grandissante
Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompeLe sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »
La colère gronde contre les compagnies pétrolières
Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »
Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.
Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »
Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »
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Législatives en Hongrie : Peter Marki-Zay, le candidat qui veut rompre avec les années Orban
Publié le : 02/04/2022 - 14:53
FRANCE 24
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Anne MAILLIET
Les Hongrois s'apprêtent à élire leurs députés dimanche. Le Fidesz, le parti de Viktor Orban, est en tête dans les sondages avec une courte avance. Face à lui, l'opposition menée par le conservateur catholique Peter Marki-Zay, est bien déterminée à mettre fin à l'ère Orban.
À la veille des législatives en Hongrie, les sondages donnent un léger avantage au Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis douze ans. Mais le souverainiste est menacé par une opposition menée par le conservateur Peter Marki-Zay.
Ce conservateur catholique de 49 ans a été désigné par six formations d'opposition lors d'une primaire, en octobre 2021, visant à déboulonner Viktor Orban. Et Peter Marki-Zay ne retient pas les coups. "En douze ans, il [Viktor Orban] a perdu toutes ses guerres : la guerre contre l'endettement, la guerre contre l'inflation et la guerre contre le Covid avec 45 000 morts", a affirmé Peter Marki-Zay à France 24.
Il avait "fait campagne avec enthousiasme" pour Viktor Orban, avant son premier mandat à la tête du pays. Avant que ce dernier "ne gâche tout" en bâtissant "un régime autoritaire".
"Stopper Poutine"
La lutte contre la corruption et la restauration de l'État de droit figurent parmi les priorités de Peter Marki-Zay. Mais depuis que la guerre en Ukraine est passée au premier plan, le chef de file de l'opposition n'a de cesse d'épingler "l'isolement" de Viktor Orban, vu "comme le dernier allié de (Vladimir) Poutine au sein de l'UE et de l'Otan".
>> À lire aussi : Emmanuel Macron en visite chez Viktor Orban, un adversaire mais aussi un partenaire
"Il continue de servir les intérêts de Poutine et de nombreux citoyens en ont assez. En Hongrie, la plupart des gens ne pensent pas qu'il faut dire stop à Bruxelles, nous pensons que pour garantir la paix, il faut stopper Poutine", a-t-il ajouté auprès de France 24.
S'il est élu, il veut mettre un terme à la dérive "antidémocratique" de son pays et le faire revenir dans le camp "européen". Économiste et ingénieur de formation, Peter Marki-Zay a travaillé cinq ans dans le marketing aux États-Unis, mais aussi en France et dans d'autres pays européens.
L'opposition fait front commun contre le risque de fraude
C'est la première fois que Viktor Orban fait face à un front uni de l'opposition, une coalition hétéroclite qui veut croire en la victoire.
Face aux sondages qui donnent l'opposition perdante, Peter Marki-Zay répond n'avoir "jamais gagné les enquêtes d'opinion". "Pourtant, je n'ai jamais perdu d'élection", lance-t-il, bravache. Les sondages prévoient des résultats serrés mais après douze ans du Fidesz au pouvoir et un redécoupage des circonscriptions au profit du parti de Viktor Orban, l'opposition s'inquiète aussi des risques de fraudes électorales.
"Nous devons gagner dans des circonstances qui ne sont pas démocratiques et c'est très injuste. Les fraudes, on sait qu'elles existent et nous savons qu'il [Viktor Orban] continue à les pratiquer", a déclaré la candidate indépendante Bernadett Szel, interrogée par France 24.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) va déployer plus de 200 observateurs en Hongrie, un dispositif exceptionnel pour un pays de l'Union européenne.
Avec AFP
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POUTINE OU L'EUROPE ?Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives
Législatives en Hongrie : Viktor Orban menacé par une opposition unie
État de droit en Hongrie : pour Emmanuel Macron, Viktor Orban ne bougera pas d'ici les législatives
France24 - Monde
Présidentielle : à Paris, Valérie Pécresse appelle les électeurs à "renverser la table"
Publié le : 03/04/2022 - 19:52
FRANCE 24
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Valérie Pécresse a tenu, dimanche, son dernier meeting à Paris à une semaine du premier tour de la présidentielle. Se présentant comme la seule candidate de droite, elle a appelé ses sympathisants à "renverser la table" alors que les sondages la placent à moins de 10 % des voix.
Tombée sous la barre de 10 % dans les sondages, Valérie Pécresse s'est présentée, dimanche 3 avril, comme la seule candidate de droite, dans un meeting où elle a appelé les électeurs à "renverser la table" d'ici au premier tour de la présidentielle.
"Il nous reste une semaine pour convaincre, pour renverser la table" et "dimanche prochain, nous allons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée", a affirmé la candidate LR, au Parc des expositions, où les quelque 5 000 spectateurs ont multiplié les "On va gagner" et autres "Valérie présidente", dans son discours d'une quarantaine de minutes.
Pour ce dernier grand meeting parisien (un autre est prévu à Lyon jeudi), Valérie Pécresse a repris ses angles d'attaque classiques contre Emmanuel Macron qui "veut une nouvelle fois un face-à-face avec les extrêmes pour s'assurer de l'emporter au deuxième tour", ou contre les extrémistes qui "mèneraient le pays au désordre, à l'impuissance et à la faillite".
Une nouvelle mesure sur la TVA
Se présentant comme la seule légataire de la droite face aux "faussaires", elle a répété que le président-candidat "ne porte pas une politique de droite".
"Je dépense donc je suis, voilà le projet d'Emmanuel Macron", a-t-elle raillé, énumérant par contraste ses propres réformes "courageuses" de réduction de la dette et de retraite à 65 ans.
>> À lire aussi : Présidentielle : au Cirque d’Hiver, le dernier tour de piste d’Anne Hidalgo
Quant aux candidats extrémistes, qualifiés de "démagogues", ils "mèneraient le pays au désordre, à l'impuissance et à la faillite", a-t-elle averti, les jugeant par ailleurs "discrédités" pour leurs discours passés pro-Poutine.
Déroulant devant une salle réactive son programme très ferme sur l'immigration et l'ordre, celle qui se présente comme "la vraie candidate du pouvoir d'achat" et veut "rendre l'argent aux Français" a dévoilé une nouvelle mesure pour instaurer "la TVA à 5,5 % au lieu de 10 % sur les transports collectifs".
"Laver l'affront" de son meeting raté
De Rachida Dati à Michel Barnier en passant par Hervé Morin, tous les ténors de la droite et du centre avaient fait le déplacement pour ce meeting où la droite malmenée voulait aussi afficher son union avant des lendemains incertains.
Le nom de Nicolas Sarkozy, grand absent du meeting, qui n'a pas soutenu Valérie Pécresse et fait l'objet de rumeurs récurrente sur un ralliement à Emmanuel Macron, a été brièvement sifflé par une partie du public, du jamais vu dans un meeting de droite où l'ancien chef de l'État reste une référence.
>> À lire aussi : McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Jeunes sur scène, succession d'orateurs avant elle, et surtout un ton plus personnel : le meeting avait été conçu pour "laver l'affront" du Zénith, le 13 février, qui lui avait valu un déluge de critiques. "Vous m'avez vu trébucher, me relever, vous avez découvert ma résistance. Je ne lâche rien. Ce courage, je veux le mettre à votre service", a-t-elle lancé.
Valérie Pécresse, qui avait commencé autour de 17-18 % en janvier, a depuis accéléré sa baisse pour passer sous la barre de 10 % dans plusieurs sondages, loin derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Avec AFP
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats
ÉLYSÉE 2022Les Gilets jaunes, une menace électorale pour Emmanuel Macron ?
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron renoue avec le "en même temps" lors de son grand meeting
Le Figaro
À l’internat de Notre-Dame de Sion à Paris, des jeunes filles viennent de la France entière pour réussir leur bac
Emma FerrandREPORTAGE - Dans cet institut privé sous contrat, les lycéennes viennent de partout en France et parfois même de l’étranger pour y suivre leur scolarité en internat, loin de leur famille.
«Vous ne trouverez pas de jeunes filles dans les couloirs à cette heure-ci. Elles sont en étude.» A 18h30, l’internat du prestigieux lycée Notre-Dame de Sion, situé dans le prestigieux VIème arrondissement parisien, paraît bien calme. À peine les cours terminés et un goûter englouti en 30 minutes, les demoiselles scolarisées en seconde, première et terminale sont appelées à débuter leurs devoirs, d’abord jusqu’à 20 heures. «Les élèves de seconde et première doivent obligatoirement se rendre en salle de classe surveillée. Les terminales, elles, peuvent étudier dans leur chambre», partage Sophie Marceul, responsable de l’internat.
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Si le groupe scolaire privé catholique Notre-Dame de Sion accueille des élèves de la maternelle à la terminale, seules les jeunes filles lycéennes peuvent intégrer cet internat, répartis sur sept étages. Au total, 150 places sont disponibles dans le bâtiment situé au fond à gauche de la cour de l’établissement. Mais seules 50 sont occupées par des lycéennes, en raison du Covid-19 qui a refroidi certaines familles. Les 100 autres logent des étudiantes de classes préparatoires de grands lycées voisins, comme Stanislas, Louis-Le-Grand ou encore Henri-IV. L’établissement espère voir l’équilibre rétabli dès la rentrée prochaine.
L’attitude en classe compte aussi
L’accès à Notre Dame de Sion est sélectif. Les élèves doivent être motivées, et adhérer au projet de scolarisation en internat (comprenant la vie en collectivité et les différentes règles instaurées). L’école se penche également sur l’attitude en classe notifiée dans les bulletins et accepte uniquement des élèves dont le niveau n’est pas en-dessous de la moyenne de classe. Cette sélection au peigne fin paie puisqu’en 2021, le taux de réussite au bac des élèves était de 100%. De plus, le taux de mentions s’élevait à 99%. Seules des adolescentes qui ne sont pas Parisiennes et qui ont un vrai projet de faire des études postbac à Paris sont retenues. «Cette spécificité est en adéquation avec l’ouverture souhaitée par nos Pères fondateurs, les frères Ratisbonne», rappelle Alysia Bernadotte, la responsable de la communication de l’école. En effet, selon l’établissement, en 1842 Alphonse Ratisbonne aurait reçu la grâce de la foi chrétienne à Rome dans une apparition de Marie. C’est après avoir reçu ce signe qu’Alphonse aurait incité son frère Théodore à fonder la Congrégation des religieuses de Notre-Dame de Sion un an plus tard.
Certaines sont scolarisées dans d’autres lycées
Certaines lycéennes de l’internat sont également scolarisées dans d’autres établissements. C’est le cas de Bérénice, 15 ans, inscrite à l’Institut Sainte Geneviève rue d’Assas, juste à côté. «Je voulais entrer en filière arts appliqués. Mais autour de chez moi, aucun lycée ne propose ce cursus», justifie l’adolescente, originaire de Saint-Thibault-des-Vignes, en Seine-et-Marne. Ce cursus particulier demande encore plus de travail à Bérénice, qui, à l’inverse de certaines camarades, est soulagée d’avoir ces heures d’études imposées en fin de journée. Après une première étude, les lycéennes sont conviées à dîner, au niveau -1 de l’établissement. L’été, une terrasse et un salon de jardin leur sont accessibles. De 20h45 à 22 heures, l’école n’est pas encore terminée. «Au lycée, il y a des exigences», affirme fermement Sophie Marceul, dans son bureau. Toujours en classe, à côté du CDI, les secondes terminent leurs devoirs. Les premières sont cette fois-ci autorisées à étudier, comme les terminales, dans leur chambre, pour gagner doucement en autonomie.
Les familles n’ont pas le droit d’accéder aux chambres
Près de l’accueil, en chaussons, Enora, s’accorde une pause. La jeune fille de 17 ans, élève en terminale, est arrivée il y a deux ans à l’internat. «Ça m’a tellement plu que ma petite sœur, en seconde, est venue aussi», explique-t-elle. Originaire de Bourges, Enora a préféré venir étudier à Paris «dans un meilleur lycée, pour que son dossier Parcoursup soit mieux mis en valeur». Enora ne rentre pas chez elle le week-end. Seulement pour les vacances. «Au début, ma famille me manquait beaucoup. Maintenant, j’ai pris l’habitude», confie-t-elle. Comme Enora et sa petite sœur, Alix a suivi le parcours de son aînée, passée par Notre-Dame de Sion il y a cinq ans. «Je voulais partir de Compiègne pour trouver un établissement où j’aurai un meilleur niveau. Je sais que j’ai beaucoup de chance d’être ici. Même si mon chat me manque!», s’amuse l’adolescente.
«La famille n’a pas le droit d’accéder aux chambres lorsqu’ils rendent visite aux filles. Ils peuvent simplement aider les élèves à emménager et déménager», précise la responsable de l’internat. Les jeunes filles disposent d’une chambre seule ou en duo, meublée d’un lit, d’un bureau, de rangements ainsi que d’un lavabo. Les élèves sont ensuite libres d’ajouter des éléments de décoration.Pour les visites et les cours particuliers, quatre box sont mis à disposition à l’accueil. Des parents référents sont également chargés de s’occuper des élèves en cas de besoin (hospitalisation d’une élève, par exemple). «C’est notamment très pratique pour les jeunes qui ont leur famille à l’autre bout de la planète.» Car certaines viennent de loin: Kazakhstan, Russie, Émirats arabes unis, États-Unis, Côte d’Ivoire, Suisse ou encore Luxembourg.
Le téléphone est retiré pour la nuit
Les élèves sont très studieuses à Notre-Dame de Sion. Mais certains temps de détente sont également organisés. «Le mercredi, il n’y a pas de deuxième étude. Des activités manuelles, comme le tricot ou le collage, sont proposées», note Sophie Marceul. Un oratoire est également ouvert toute la journée. «Parfois, on fait aussi des jeux de société, ou bien on regarde la télé», ajoute Alix. À 22h30, une fois l’étude terminée, les jeunes filles filent se coucher. Leurs téléphones leurs sont confisqués pour la nuit. «Nous les éduquons à une bonne utilisation des choses. Nous voulons qu’elles dorment», tempère Sophie Marceul. Une demi-heure plus tard, ni bruit ni lumière ne doivent être perçus par les surveillantes. Le wifi est coupé au même moment. Le lendemain, à 8h20, les lycéennes et étudiantes doivent être prêtes à partir en cours. Pour sa dernière année de lycée, Enora compte bien en profiter. «J’ai pris mes habitudes ici. Je me sens comme chez moi. Je redoute la fin de l’année scolaire, car je sais que je serai triste de partir.»
À la Légion d’honneur, les héritières de Napoléon cultivent l’excellence
REPORTAGE - Dans cette institution parisienne créée par l’Empereur en 1805, les jeunes filles poursuivent leur cursus scolaire dans un cadre exigeant où le téléphone portable est banni.
À la mairie de Paris, l’écriture inclusive fait des remous
L’utilisation de cette graphie sur des plaques commémoratives est dénoncée par une association qui porte l’affaire en justice.
Y a-t-il vraiment «un million de musulmans à Paris»?
LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme dans une campagne publicitaire une application de rencontres destinée aux musulmans. Un chiffre qui paraît invraisemblable. Mais qu'en est-il en réalité?
France24 - Monde
Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"
Publié le : 28/03/2022 - 16:21
David RICH
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En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.
Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan".
Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe".
Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé ?
Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite.
Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable.
Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde.
I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr
March 27, 2022En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie ?
Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité.
Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit.
Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw
March 27, 2022Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout ?
Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive.
Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.
Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse.
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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"
LE FIL DU 18 MARS
Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden
LE FIL DU 24 MARS
Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20
Le Monde
Un chant de résistance
Bayraktar signifie « porteur de drapeau » en turc, mais c’est aussi le patronyme du gendre du président Recep Tayyip Erdogan, Selçuk Bayraktar, dont l’entreprise produit, d’abord pour l’armée turque, puis pour l’exportation, des drones de plus en plus redoutables. Le Bayraktar TB2, testé à partir de 2014, peut voler pendant plus d’une journée d’affilée, dans un rayon de 150 kilomètres, avec l’électronique nécessaire pour frapper sa cible de jour comme de nuit.
Ce drone a permis, une fois la Turquie engagée aux côtés du gouvernement internationalement reconnu en Libye, de détruire les batteries antiaériennes du camp adverse, au printemps 2020, contribuant à la débandade des mercenaires russes du groupe Wagner. Quelques mois plus tard, c’est l’Azerbaïdjan qui profite de l’efficacité des TB2 pour contraindre l’Arménie à se retirer du Haut-Karabakh. Les drones turcs sont mis en valeur lors du « défilé de la victoire », à Bakou, en décembre 2020, en présence d’Erdogan.
Entre OTAN, Russie et Ukraine, Erdogan se positionne en faiseur de paixL’Ukraine acquiert en septembre 2019 un premier lot de six Bayraktar TB2, dont l’un est utilisé, deux ans plus tard, pour bombarder une position des séparatistes prorusses dans le Donbass. Kiev dispose d’une vingtaine de ces drones lors de l’invasion russe du 24 février et les utilise pour détruire en quelques jours une dizaine d’hélicoptères, autant de batteries antiaériennes et une demi-douzaine de blindés ennemis. Sont particulièrement spectaculaires les dommages infligés à certains convois russes, dont les images de véhicules calcinés font le tour du monde.
Les performances du TB2 sont telles que l’Ukraine renouvelle ses dotations dès les premiers jours du conflit, les drones turcs transitant sans doute par le territoire polonais. Le Bayraktar contribue ainsi significativement à endiguer l’avancée russe et à contraindre l’agresseur à une guerre de positions, certes dévastatrice pour l’Ukraine, mais beaucoup plus coûteuse pour le Kremlin.
C’est à un soldat ukrainien que l’on devrait la composition de Bayraktar, une chanson à la gloire du drone turc, dont les couplets vengeurs sont scandés lors des manifestations contre l’invasion russe :
« Les moutons sont venus de l’est pour “restaurer un grand Etat”, mais le meilleur gardien de troupeaux est/Bayraktar/Leurs arguments étaient leurs armes diverses, leurs puissants missiles et toute leur artillerie, mais nous avons un commentaire à lancer d’en haut/Bayraktar. »
Le clip de la chanson, éventuellement sous-titré en anglais ou en arabe, devient bientôt viral, illustré d’images de frappes aériennes ou de convois incendiés. Le couplet final se veut à la fois menaçant et déterminé :
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Le Figaro
Tops/Flops Racing 92-Stade Français : Thomas dans la lumière, Sanchez dans l'ombre
Teddy Thomas auteur d'un doublé salvateur, Max Spring très remuant et Nicolas Sanchez transparent... Retrouvez les Tops et Flops de la déroute du Stade Français face au Racing dans le derby parisien (53-20).
TOPS
Teddy Thomas voit double
L'international français a réussi un gros match ce dimanche soir en inscrivant deux essais dans la victoire du Racing face au Stade Français (53-20). Il a inscrit d'abord un essai en fin de première période en faisant parler sa vitesse pour remettre son équipe devant au tableau d'affichage au meilleur des moments (36e). Puis en tout début de seconde période, c'était une nouvelle fois lui qui inscrivait un doublé pour permettre au Racing de se détacher (42e). Après un début de match compliqué où il a concédé deux pénalités et perdu deux ballons, il a ensuite marché sur ses adversaires pour faire basculer ce match.
Max Spring, véritable tourbillon
Le jeune arrière du Racing a réalisé une très belle prestation. Spring a constamment amené du danger de par sa vitesse sur presque tous les ballons qu'il a pu toucher. Ses crochets et ses changements d'appuis très rapides lui ont permis de faire la différence sur l'action qui amène le premier essai du Racing 92. Sur cette action, il a déposé deux défenseurs adverses avant de servir Machenaud pour finir sur un essai de Gomes Sa (5e).
FLOPS
Nicolas Sanchez laisse passer sa chance
Nicolas Sanchez est habituellement derrière Joris Segonds au Stade Français pour le poste d'ouvreur. Face au Racing, l'Argentin a été titularisé mais n'a pas sur saisir l'opportunité donnée par son entraîneur. Il n’a pas réussi à organiser le jeu de son équipe et a lancé les offensives du Stade Français. En excellente position à 25 mètres face aux poteaux, il a tenté mais complètement raté un drop à la 30e minute alors que son équipe menait au score à ce moment du match. Il a aussi commis quelques fautes de mains qui ont mis fin à des actions. Un match décevant.
Pierre-Henri Azagoh dans le dur
Le deuxième ligne a été très en difficulté face au Racing ce dimanche. Il n'a pas été assez présent dans l'impact et n'a que trop peu pesé sur le match. Il a certes été plutôt propre sur le plan défensif mais a quand même concédé deux pénalités face à des adversaires très bons au pied. Il ne faut pas rejeter la faute de la défaite sur ses épaules mais il a complètement craqué avec le reste de ses coéquipiers en seconde période qui s'inclinent assez lourdement dans ce derby (53-20).
Top 14 : «O'Gara fout la merde», s'emporte Urios, provoqué par le Rochelais (en vidéo)
Les deux managers ont échangé mots doux et gestes de défi. Leurs retrouvailles, dès le week-end prochain en coupe d'Europe, seront pour le moins tendues.
Thomas Lombard (Stade Français) : «il faudrait que l'ensemble des joueurs ait la même implication…»
ENTRETIEN. À la veille du premier des trois derbys contre le Racing 92 (en Top 14 puis deux en Champions Cup), le DG du club parisien dresse un point de situation pour Le Figaro. Et il n'est pas tendre envers une partie de son effectif.
Top 14 : Toulouse avec Baille, Marchand, Dupont et Ntamack contre Castres
Ugo Mola, le coach du Stade Toulousain, a sorti l'armada pour le derby à Castres.
Le Monde
D’un meeting à l’autre, comment la campagne de Valérie Pécresse s’est enrayée
Dimanche, la candidate du parti Les Républicains tient un meeting à Paris. Le 12 février, sa campagne pour la présidentielle 2022 avait déraillé lors d’une première grand-messe dans la capitale. Récit de sept semaines à la recherche d’une dynamique perdue.
Les heures les plus longues. Samedi 12 février, veille de son premier grand meeting parisien – elle doit en tenir un deuxième, dimanche 3 avril, porte de Versailles –, Valérie Pécresse retrouve son équipe au Zénith, pour une répétition générale. Elle traverse la salle vide, jauge les gradins, à perte de vue. Sur scène, les techniciens règlent les derniers détails du décor, solennel et froid : trois langues bleu, blanc et rouge qui glissent sur l’estrade, un large pupitre transparent. Ses proches, une dizaine – dont son directeur de campagne, Patrick Stefanini, son conseiller en communication, Geoffroy Didier, et son conseiller spécial, Jean-Marc Zakhia –, se dispersent dans la salle, tandis que les Jeunes Républicains sont briefés sur les moments-clés du discours, qu’il faudra applaudir.
Le pénaliste Francis Spziner, venu la coacher, s’assied au premier rang. « Mes chers compatriotes… », commence la candidate du parti Les Républicains (LR). Le filage dure deux heures, interrompu à intervalles réguliers par le ténor du barreau, ancien avocat de Jacques Chirac et maire LR du 16e arrondissement de Paris, qui délivre ses conseils de prétoire : comment poser les gestes, la voix. Quand elle descend de la scène, elle semble épuisée. Léger flottement parmi ses conseillers : « Valérie » n’est pas prête. La veille, répétant son texte dans un théâtre parisien, toujours avec Spziner, elle a été bien meilleure, se rassurent-ils. Le jour J, galvanisée par les 7 000 militants attendus, elle saura se dépasser. Ils se quittent peu avant le dîner, inquiets.
Un « crash » en direct
Le point faible de la candidate, meilleure à la télévision qu’à la tribune, n’est un mystère pour personne. Mais, dans son entourage, ils ont été très peu à lui conseiller de s’extraire des codes du meeting pour cultiver sa singularité, innover. Tous tenaient à cette « grand-messe », ce « sacre », comme Nicolas Sarkozy avait eu le sien, en 2007. L’imposant meeting de Villepinte, au cours duquel Eric Zemmour a fait sa « mue », le 5 décembre, devant 10 000 militants surchauffés, a également marqué les esprits au QG de la prétendante à l’Elysée, où l’on s’impatiente. « Tu dois fendre l’armure », répètent ses soutiens, qui jugent l’ancienne ministre trop froide et corsetée.
Le lendemain, le Zénith est bondé. Ça fait longtemps que la droite, qui a vu ses effectifs militants fondre depuis dix ans, n’a pas rassemblé autant de monde, et de jeunes, qui tapent dans des tambours et agitent des drapeaux. Pantalon et veste noire, micro casque, Valérie Pécresse avance sur la scène, mécanique. « Comme un robot », s’alarme l’un de ses « mousquetaires », assis au premier rang. « La France, je l’aime corps et biens…, plus je la parcours, plus je l’étreins… », récite-t-elle, sourire figé, tournant lentement la tête à droite, puis à gauche. Des mots de l’écrivain corrézien Denis Tillinac repris in extenso, mais qui, soudain, sonnent faux. Puis, elle force sa voix, martiale, assurant ne pas vouloir se résoudre au « grand remplacement ».
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Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 2 avril 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme: un reportage dans les soixantièmes déferlants, un aperçu en images de la capitale russe sous une chape de plomb et une excursion dans des îles grecques aussi paradisiaques que confidentielles.
Chers abonnés,
Puisque la météo de ce week-end a un petit goût de retour d'hiver, nous vous proposons de respirer un air non pas froid et vivifiant mais glacé et frigorifiant. Où? Dans les soixantièmes déferlants, le long des côtes du continent antarctique. Mais attention: ni dans une cabine de luxe chauffée ni à bord d'un brise-glace nucléaire (ils sont occupés ailleurs, en ce moment). Non, non, non. C'est sur le pont d'un voilier que nous vous invitons à une (longue) excursion. Un deux-mâts extraordinaire: celui conçu par Jean-Louis Étienne il y a de nombreuses années et sur lequel se sont succédé de célèbres scientifiques et explorateurs. Privilège insigne, notre grand reporter Vincent Jolly a pu embarquer au Chili, au côté de la photographe Maëva Bardy, sur la célèbre goélette (qui pèse 120 tonnes, quand même) et partager durant un mois le quotidien de l'équipage. Des hommes et des femmes capables d'effectuer tous les gestes marins indispensables, mais motivés avant tout par la recherche et tendus vers un objectif final: comprendre de quelle manière la fonte des icebergs influence l'écosystème marin. Comment? À l’aide de rosettes plongées autour des icebergs afin de recueillir des centaines d'échantillons d'eau qui seront analysés en laboratoire dans les mois suivants.
Slalomant entre ces géants d'eau douce hauts comme des falaises de marbre jungerienne, bravant les flots parfois capricieux de la mer de Weddell, le Tara aura été aussi un lieu privilégié pour observer de près des colonies de manchots de toutes sortes – papous, Adélie ou empereurs. À son retour sous nos cieux moins exotiques et plus tempérés de l'expédition, Vincent Jolly, les cils encore blancs de givre, nous confessera une seule frustration: ne pas avoir sauté durant son périple sur le pont d'un brise-glace sud-africain croisant dans la même mer: le S. A. Agulhas II. Les archéologues et géographes à son bord ont réussi à repérer enfin, après un siècle de recherches vaines, le lieu où gît l'épave de l'Endurance, le célèbre navire d'Ernest Shackleton ayant coulé en 1915 à 3000 mètres de profondeur. Maigre consolation pour notre journaliste qui n'a froid ni aux yeux ni aux oreilles: personne d'autre que lui ne participera à sa remontée à la surface depuis les fonds marins – l'opération est jugée impossible.
À Moscou, c'est la vérité qui semble condamnée à ne jamais remonter à la surface. Depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a fait des milliers de victimes – soldats et civils – et jeté des millions de femmes et d'enfants sur les routes d'un exil provisoire, une chape de plomb s'est abattue sur la capitale russe. Tous les médias indépendants ont dû fermer, aucune diffusion d'information non validée par le Kremlin n'est autorisée, la moindre manifestation de protestation contre le conflit se paye en roubles ou en jours de prison, etc. Un photographe a réussi à contourner les lois et les menaces pour documenter en images le nouveau visage d'une société à la fois inquiète, sidérée et impuissante: centres commerciaux désertés, rayons de supermarchés vides, salles de rédaction inanimées, présence policière renforcée devant les lieux sensibles, etc. Son auteur, dont nous avons, pour des questions de sécurité, préservé l'anonymat, décrit l'étrange univers dans lequel baigne sa ville (et sans doute toute la Russie) depuis le 24 février. Des milliers de compatriotes quittant volontairement leur pays, parfois à n'importe quel prix ; une population dont le silence est souvent moins un signe d'approbation que de peur ; et une fausse sérénité affichée par le pouvoir. «Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n’était pas en guerre», soupire-t-il. 1984 à la sauce poutinienne.
«Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme». Si Franz-Olivier Giesbert n'existait pas, il faudrait l'inventer. Comme j'ai pu l'écrire dans une récente chronique («Vive la Russie quand même !»), l'ancien directeur du Point (et du Figaro Magazine) supplie notre gouvernement ou ce qu'il en reste de ne confondre Poutine et Pouchkine et ne pas vouer aux gémonies un pays et une civilisation au motif que son dirigeant actuel se comporte en tyran sans scrupule. Ce n'est pas le seul sujet sur lequel Jean-René van der Plaetsen l'a fait dialoguer avec un autre esprit libre volontiers iconoclaste: Michel Onfray. Les deux hommes publient chacun un essai aux éditions Albin Michel : En attendant De Gaulle et Foutriquet. Prolongeant leur réflexion respective, ils évoquent dans nos colonnes la guerre de la Russie en Ukraine, donc, mais aussi cette étrange campagne présidentielle où tant de sujets ont été, selon eux, escamotés: le défi civilisationnel auquel est confrontée la France, les moyens réels dont nous disposons pour assurer notre redressement économique, la possibilité de l'émergence d'une figure providentielle surgissant pour sauver notre cher vieux pays, etc. Ils le font – qui s'en étonnera ? – avec la verve ardente et la sainte colère qui les habitent. Michel Onfray: «À quoi bon faire semblant d'être Français quand le chef de l'État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du showbiz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu'il existe une culture française?». FOG: «L'Occident a encore beaucoup d'atouts, mais le mal est en nous, d'où il faut l'extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l'autoflagellation, la maladie de la repentance».
ET AUSSI
L'image. Quel talent, ces Borgia! Je ne veux parler ni de César ni de Lucrèce, mais de Gregorio, ce photographe qui a réussi à immortaliser dans la basilique Saint-Pierre de Rome ce moment étonnant et rare où le pape François, telle une ouaille catholique lambda, confesse ses péchés. Qui sont certes sûrement moins nombreux que les nôtres.
Le reportage. Deux élections législatives cruciales se déroulent ce week-end en Europe centrale et balkanique. Celle qui se déroule en Serbie, concomitante au scrutin présidentiel, devrait confirmer au pouvoir l'habile Aleksandar Vucic et son parti. L'homme navigue politiquement, économiquement et diplomatiquement entre l'Occident et la Russie, l'Europe et la Chine, les courants intérieurs nationalistes et proeuropéens. Il le fait avec une habileté et un machiavélisme dont s'embarrasse un peu moins son voisin du nord, qui sollicite aussi ce dimanche une majorité parlementaire qui lui offrirait un quatrième mandat à la tête de la Hongrie. Apprécié, voire adulé, par les droites nationalistes européennes (à commencer par Marine Le Pen et Éric Zemmour qui lui ont rendu visite à Budapest), bête noire de Bruxelles, qui a multiplié les avertissements et les menaces contre lui depuis 1998 et son arrivée au pouvoir, cet ancien opposant historique au communisme a changé le visage et la trajectoire historique de son pays. Pour mesurer l'impact de «la révolution conservatrice» qu'il a menée, avec l'assentiment de son peuple, Alexandre Devecchio s'est rendu dans la capitale magyare, où le Fidesz n'ambitionne pas seulement de remporter l'élection dimanche mais d'entraîner le reste l'Europe à copier son «modèle» de «démocratie illibérale».
Le voyage. Pour ceux qui supportent moins bien le froid que Vincent Jolly, apprécient le blanc quand il est accompagné de bleu, aiment lire Homère, Papadiamantis, Alexakis et Kazantzakis, cherchent désespérément des plages grecques qui en soient pas infestées de touristes, ne dédaignent pas passer des heures devant de bons mezze, un poulpe égéen et un verre de tsipouro, adorent plonger à la recherche d'épaves plus accessibles que celle de l'Endurance, vénèrent le film Mamma Mia! et sa musique pop autant que les chants mélodieux des popes, préparez vos valises et suivez les guides Bérénice Debras et Laurent Fabre! Direction: les îles Sporades, leurs criques chics, leurs vins fins, leurs couleurs, leurs saveurs et leurs senteurs uniques. C'est l'hiver dehors, mais c'est déjà l'été dans ces pages-là...
C'est tout bon! Tel est le titre de la nouvelle newsletter que propose désormais tous les vendredis Le Figaro et à laquelle je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner. Elle est signée de la reine des saveurs du Figaro Magazine, Laurence Haloche, qui nous régale encore cette semaine d'une adresse de bistrot comme on les aime: le Paris Seize, avec nappes à carreaux, chaises en bois et service sans chichis. Comme chez les propriétaires du lieu Jérôme et Stéphane Dumant, la lettre hebdomadaire de ma voisine de bureau depuis quinze ans s'adresse aux épicuriens qui refusent de se priver des mille plaisirs de la table et n'aiment rien tant que découvrir de nouvelles adresses, de nouveaux produits, de nouvelles préparations, de nouveaux chefs, de nouveaux menus, de nouvelles tendances. Sillonnant régulièrement les régions de France à l'affût de tout ce qui est beau et bon, capable de s'enthousiasmer sans limite pour un cochon de lait bien cuit ou une huître bien charnue comme de dénoncer les fausses valeurs que l'air du temps produit aussi en gastronomie, elle ne devrait pas avoir de difficulté à vous faire aller plus loin qu'Épicure, qui assurait : «Mon cœur est saturé de plaisir quand j'ai du pain et de l'eau». Avec un œuf en meurette, une côte de veau aux morilles et un ou deux verres de chassagne-montrachet, le plaisir est décuplé, non?
L'anniversaire. Il était écrit que cette semaine serait gourmande jusqu'au bout puisqu'on célèbre en ce 2 avril le jour de naissance du grand Brillat-Savarin (1755-1826), magistrat tombé dans la marmite de la gastronomie au point décrire une Physiologie du goût qui fait encore référence. Il a laissé quelques formules fameuses voire succulentes :
«Le Créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par appétit et l'en récompense par le plaisir».
«Ceux qui s'indigèrent ou s'enivrent ne savent ni boire ni manger».
«La gourmandise est ennemie des excès».
«Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es».
«Celui qui reçoit ses amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur est préparé n'est pas digne d'avoir des amis».
«Heureux chocolat qui, après avoir couru le monde à travers le sourire des femmes, trouve la mort dans un baiser savoureux et fondant de leur bouche».
«On peut tout faire avec des mayonnaises, sauf s'asseoir dessus».
En vous invitant à bien regarder la chaise ou le fauteuil sur lequel vous comptez vous installer, je vous souhaite un bon week-end.
France24 - Monde
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
Publié le : 27/03/2022 - 09:38
Stéphanie TROUILLARD
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Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.
"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.
En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.
Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.
Une "externalisation de la répression"
Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.
À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.
Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.
29 survivants sur 1 112 hommes
Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.
Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.
Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.
"Je pars à destination inconnue"
Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".
Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.
Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, la rafle du "billet vert" : première arrestation massive de juifs en France
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SECONDE GUERRE MONDIALEConférence de Wannsee : il y a 80 ans, les nazis planifiaient la Solution finale
Le Monde
« Il n’est pas possible de laisser l’Ukraine ronger son frein dans l’antichambre de l’Union européenne pendant quinze ans »
L’adhésion du pays à l’UE s’annonce comme un processus long et délicat. En attendant, Bruxelles doit trouver le moyen de donner des signes tangibles en direction d’un rapprochement politique, estime dans sa chronique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde »
Chronique. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, l’Union européenne (UE) est soumise à une double injonction. Il s’agit de répondre à la légitime impatience de Kiev à rejoindre les Vingt-Sept, sans risquer de déstabiliser la cohésion du projet communautaire. Jusqu’à présent, les Européens peinent à trouver le bon équilibre consistant à donner des signes tangibles de rapprochement politique tout en excluant une intégration difficilement réalisable à court terme. Le statu quo est pourtant difficilement tenable au moment où l’Europe fait face à un défi géopolitique inédit depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
La demande formulée auprès de Bruxelles le 28 février par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky consistant à rejoindre l’UE « sans délai », grâce à « une procédure spéciale » n’est pas réaliste, comme l’ont déploré les Vingt-Sept au sommet de Versailles des 10 et 11 mars, même s’ils ont rappelé que l’Ukraine fait partie de la « famille européenne ».
Les Vingt-Sept excluent l’idée d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenneEn résistant à l’agression russe, le pays a montré qu’il défend les mêmes valeurs. Pour autant, il ne serait pas juste de lui accorder un passe-droit par rapport aux pays des Balkans occidentaux, qui sont déjà dans la file d’attente, sans oublier la Moldavie et la Géorgie, dont un bout de territoire est aussi occupé par la Russie et qui frappent également à la porte de l’UE.
Loin de remplir les conditions
Surtout, l’Ukraine est loin de remplir les conditions d’une adhésion tant sur le plan économique qu’institutionnel. « En Ukraine comme en Occident, la dimension affective est très présente dans la façon dont les opinions publiques envisagent le sujet, mais cela conduit des deux côtés à sous-estimer les ajustements nécessaires pour rentrer dans l’UE », estime Sandrine Levasseur, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et spécialiste de l’élargissement de l’UE.
L’accord d’association signé en 2014 qui vise à renforcer les liens entre l’UE et l’Ukraine n’a que faiblement contribué à réduire les écarts. L’économie ukrainienne reste peu diversifiée, focalisée sur des industries lourdes à faible valeur ajoutée, tandis que les services demeurent insuffisamment développés. Le PIB par habitant est trois fois moins élevé qu’en Bulgarie et quatre fois moins qu’en Roumanie, deux des pays les moins riches de l’UE. L’indicateur de développement humain, qui croise les données de santé, d’éducation et de richesse classe l’Ukraine au 101e rang mondial, juste derrière le Sri-Lanka.
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Le Figaro
Pakistan: le premier ministre Imran Khan sauve son fauteuil et obtient des élections anticipées
Imran Khan a échappé à une motion de censure de l'opposition pour le renverser. Il annonce la dissolution du parlement et la convocation d'élections anticipées dans les trois mois.
Ce coup de théâtre survient alors qu'Imran Khan avait perdu il y a quelques jours la majorité parlementaire nécessaire pour surmonter la motion de censure déposée par l'opposition qui l'accuse de mauvaise gestion économique et de maladresses en politique étrangère.
Mais dimanche, à l'ouverture de la séance au cours de laquelle cette motion devait être examinée, le vice-président de l'Assemblée nationale, Qasim Suri, un fidèle de M. Khan, a créé la surprise en annonçant qu'il refusait de la soumettre au vote, la jugeant «contraire à la constitution». La nouvelle a été accueillie avec rage et stupéfaction par les députés d'opposition, dont beaucoup ont refusé de quitter l'hémicycle.
À lire aussiPakistan : le premier ministre s'adresse à la nation, le débat sur la motion de censure reporté
«On se souviendra de cette date comme celle d'un jour noir dans l'histoire constitutionnelle du Pakistan», a déploré Shehbaz Sharif, le chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), le favori pour remplacer Imran Khan en cas de succès de la motion de censure.
Dans un discours à la télévision d'État prononcé quelques minutes après avoir sauvé son fauteuil, Imran Khan a dénoncé les «ingérences étrangères» à l'origine, selon lui, des tentatives pour le chasser du pouvoir et annoncé qu'il demandait au président du Pakistan de dissoudre l'Assemblée nationale.
Une demande à laquelle le président Arif Alvi, dont les fonctions sont honorifiques, a accédé dans la foulée, entraînant des législatives anticipées sous 90 jours.
«Nous ferons appel au public, organiserons des élections et laisserons la nation décider», a déclaré Imran Khan.
Le parti de l'ancienne gloire nationale de cricket, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), avait perdu sa majorité parlementaire la semaine dernière, quand un parti allié avait fait savoir que ses sept députés allaient voter avec l'opposition. Plus d'une douzaine de députés du PTI avaient également changé de camp.
Imran Khan avait appelé samedi ses partisans à manifester pacifiquement devant le parlement et laissé entendre qu'il avait encore une carte à jouer. «J'ai un plan pour demain, ne vous inquiétez pas. Je leur montrerai et je les vaincrai devant l'assemblée», avait-il promis.
Accusations d'ingérence
Plus tôt cette semaine, il avait accusé les États-Unis d'ingérence dans les affaires pakistanaises. Selon les médias locaux, il a reçu un rapport de l'ambassadeur pakistanais à Washington, qui a enregistré un haut fonctionnaire américain lui disant que les relations entre les deux pays seraient meilleures si le Premier ministre quittait ses fonctions. Washington a nié.
Imran Khan a de nouveau accusé dimanche les États-Unis de vouloir «changer le régime» au Pakistan en raison de son refus de s'aligner sur les positions américaines concernant la Russie et la Chine. «Cette trahison se déroulait sous les yeux de tout le pays, les traîtres étaient assis là et planifiaient leur complot», a-t-il lancé en référence à l'opposition.
À lire aussiAu Pakistan, le crépuscule du rêve chinois des routes de la soie
Accusé par ses détracteurs de mauvaise gestion économique - inflation galopante, roupie faible et dette écrasante -, et de maladresses en politique étrangère, Imran Khan, 69 ans, surmonte ainsi, du moins pour le moment, sa plus grave crise politique depuis son élection en 2018.
Guerre en Ukraine: la Chine tente d’amadouer des Européens exaspérés
DÉCRYPTAGE - Un sommet UE-Chine doit se tenir ce vendredi 1er avril 2022, par vidéoconférence. Pour le président de la seconde économie mondiale, l’objectif est de dissiper le malaise provoqué par son soutien tacite à Vladimir Poutine.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
France24 - Monde
Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
Publié le : 27/03/2022 - 14:39
Marc DAOU
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.
Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.
Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.
Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.
At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52
March 25, 2022Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.
Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K
March 25, 2022S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.
Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.
"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.
Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.
"Missile monstre"
Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.
Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.
NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT
March 24, 2022Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.
Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.
"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.
Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.
Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.
Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".
Avec AFP
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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul
L'Humanité
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec France24 - Monde
VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients
Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59
Cyrielle CABOT
Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.
Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24.
Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus.
Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides.
"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."
Cacher sa séropositivité
Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février."
Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il.
Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !"
"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"
Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans
Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.
"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"
"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"
Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques.
"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.
Difficulté d'accès aux populations précaires
"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus."
Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il.
Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.
"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."
Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas.
*Le prénom a été modifié
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Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort
Sida : des années de recherche et toujours pas de vaccin
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Florence Thune, directrice générale de Sidaction : "Mettre un préservatif, c’est un geste simple"
Le Figaro
Guerre en Ukraine: des militaires ukrainiens ont-ils tiré dans les jambes de prisonniers russes ?
Mayeul AldebertLA VÉRIFICATION - Une vidéo d'une rare violence montre des hommes en uniforme tirer dans les jambes d'autres militaires allongés au sol, les poignets liés.
LA QUESTION. L'ONG Human Rights Watch a appelé jeudi 31 mars les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels «crimes de guerre» envers les prisonniers russes, après la diffusion d'images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes. Publiées le 27 mars sur le canal Telegram - attention les contenus sont très violents -, les images en question ont fait le tour des réseaux sociaux. Elles ont d'ailleurs suscité la réaction d'un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch qui a reconnu que les abus sur les prisonniers constituent un «crime de guerre» et qu'une enquête serait ouverte. La vidéo en question a-t-elle pu être authentifiée ?
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Vérifions. La vidéo dure plus 5 minutes. Mais c'est seulement quelques dizaines de secondes au milieu qui ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. On peut y voir trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, avec des brassards blancs (signes distinctifs des militaires russes), jetés à terre depuis un fourgon par d'autres hommes armés (avec des brassards bleus) et qui leur tirent dans les jambes. Dans le restant de la vidéo, on voit des hommes en uniforme allongés et menottés, avec des brassards blancs pour certains, et visiblement blessés. Certains ont le visage crispé par la souffrance endurée.
Images géo localisées
Ces images ont depuis été géo localisées comme ayant été tournées dans le village de Mala Rogan, dans la région de Kharkiv (nord-est), repris en début de semaine par les forces ukrainiennes après une offensive. Des journalistes de l'AFP ont d'ailleurs pu se rendre à Mala Rogan le 28 mars et ont vu les corps de deux soldats russes gisant dans l'une des allées du village, en grande partie détruit par les combats, tandis qu'au moins deux autres corps ont été jetés dans un puits. S'ils n'ont pu avoir plus d'éléments concernant les images, plusieurs indices visuels permettent de confirmer l'emplacement, notamment avec l'identification des bâtiments alentours comme l'ont aussi montré plusieurs internautes.
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La présence ukrainienne a en tout cas été constatée au cours du week-end du 26-27 mars dans les environs. Une autre vidéo montre des prisonniers russes conduits par l'unité Kraken, proche du régiment néonazi Azov. Ceux-ci ont les yeux bandés et sont forcés de chanter l'hymne national ukrainien, mais sans violence. Contacté par la BBC, le responsable de l'unité dans la région de Kharkiv, Konstantin Nemichev a nié tout lien avec la vidéo des tirs sur les prisonniers russes, même s'il a confirmé détenir des prisonniers.
Quand la vidéo a-t-elle été tournée ? Si les métadonnées sont indisponibles pour déterminer à quelle date précise les images ont été enregistrées, il est possible d'estimer, avec la météo, une date approximative. Comme l'indique ainsi France 24 , il n'y a aucune trace de neige sur les lieux alors que selon les relevés météo, la région en était couverte entre le 24 février et le 11 mars. D'ailleurs, selon les bulletins météorologiques, la vidéo aurait pu être tournée précisément le 26 mars, jour pendant lequel le ciel était clair et le sol sec.
Des Ukrainiens avec un accent russe
Au-delà du lieu et de la date, il est difficile d'identifier les soldats tortionnaires. Hormis le brassard bleu, aucun insigne ne permet de savoir à quelle unité ils pourraient appartenir. Mais selon la BBC , qui a sollicité des linguistes pour analyser la vidéo, les militaires auteurs des tirs ont un accent «concordant avec un Ukrainien qui parlerait russe». Le média britannique précise aussi que l'un des prisonniers est accusé d'avoir bombardé Karkhiv. Les soldats accusés de maltraitances sont donc vraisemblablement ukrainiens.
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En résumé, s'il est difficile d'affirmer avec certitude que la vidéo est authentique, aucun élément ne permet de dire qu'il s'agit d'une mise en scène. Au contraire, la date, le lieu et l'accent des militaires au brassard bleu sont autant d'éléments qui rendent ces images de torture très crédibles. Et surtout, outre la déclaration du porte-parole du Kremlin qui a qualifié cette vidéo de «monstrueuse» en réclamant une enquête, la réaction du conseiller de Zelensky Oleksiy Arestovych incite à croire que les images sont bien réelles. Celui-ci a d'ailleurs tenu à «rappeler à toutes [ses] forces militaires, civiles et de défense que la maltraitance des prisonniers est un crime de guerre non amnistiable et imprescriptible en vertu du droit de la guerre».
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L'Humanité
« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
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Pakistan : le Premier ministre échappe à une motion de censure, l'Assemblée nationale dissoute
Publié le : 03/04/2022 - 08:02Modifié le : 03/04/2022 - 11:30
FRANCE 24
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Le président du Pakistan a annoncé dimanche la dissolution de l'Assemblée nationale, à la demande du Premier ministre, Imran Khan, qui a échappé plus tôt dans la journée à une motion de censure. Imran Khan est accusé par ses opposants de mauvaise gestion de l'économie et de maladresses en politique étrangère.
Le président du Pakistan a annoncé, dimanche 3 avril, la dissolution de l'Assemblée nationale, à la demande du Premier ministre Imran Khan.
"Le président du Pakistan, le Dr Arif Alvi, a approuvé la demande du Premier ministre", a indiqué son bureau dans un communiqué. Cette dissolution entraînera la convocation d'élections législatives anticipées sous 90 jours.
Plus tôt, le Premier ministre pakistanais a échappé à une motion de censure, que le vice-président de l'Assemblée nationale du pays a refusé de soumettre au vote, et a annoncé dans la foulée qu'il demandait la dissolution du Parlement et des élections anticipées.
Ce coup de théâtre survient alors qu'Imran Khan était en fort mauvaise posture. Il avait perdu il y a quelques jours la majorité parlementaire nécessaire pour échapper à la chute, exigée par ses opposants qui l'accusent de mauvaise gestion économique et de maladresses en politique étrangère.
Mais à l'ouverture de la séance, le vice-président de l'Assemblée nationale, Qasim Suri, un fidèle d'Imran Khan, a déclaré d'emblée qu'il refusait d'examiner la motion de censure, qu'il a jugée "contraire à la Constitution" et inspirée par des "puissances étrangères", provoquant un tollé parmi les députés.
Dans un discours à la télévision d'État quelques minutes plus tard, Imran Khan a annoncé qu'il demandait au président du Pakistan, Afir Alvi, de dissoudre l'Assemblée nationale. "Nous ferons appel au public, organiserons des élections et laisserons la nation décider", a-t-il déclaré.
Le parti d'Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), a perdu sa majorité parlementaire la semaine dernière, quand un parti allié a déclaré que ses sept députés allaient voter avec l'opposition.
Plus d'une douzaine de députés du PTI ont également changé de camp, bien que la direction du parti ait essayé de les empêcher de voter par des recours judiciaires.
La police avait bloqué dimanche à l'aide de conteneurs les rues menant vers l'Assemblée nationale, alors qu'Imran Khan avait appelé la veille ses partisans à manifester pacifiquement contre ce qu'il a qualifié de "conspiration" organisée à l'étranger pour le chasser du pouvoir.
Il avait traité ses opposants de "voleurs", de "lâches" et de "manipulateurs", et laissé entendre qu'il avait encore une carte à jouer. "J'ai un plan pour demain, ne vous inquiétez pas. Je le leur montrerai et je les vaincrai devant l'assemblée", avait-il promis.
Accusations d'ingérence
Plus tôt cette semaine, il avait accusé les États-Unis d'ingérence dans les affaires pakistanaises. Selon les médias locaux, il a reçu un rapport de l'ambassadeur pakistanais à Washington, qui a enregistré un haut fonctionnaire américain lui disant que les relations entre les deux pays seraient meilleures si le Premier ministre quittait ses fonctions. Washington a nié.
Imran Khan accuse les États-Unis de vouloir son départ parce qu'il refuse de s'aligner sur les positions américaines à l'égard de la Russie et de la Chine.
Accusé par ses opposants de mauvaise gestion économique – inflation galopante, roupie faible et dette écrasante –, et de maladresses en politique étrangère, Imran Khan, 69 ans et ancienne gloire nationale de cricket, est confronté à sa plus grave crise politique depuis son élection en 2018.
Le gouvernement doit aussi faire face à la menace accrue des Taliban pakistanais du TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistan), qui ont annoncé vouloir lancer une "offensive" contre les forces de sécurité pendant le ramadan.
Les deux principales formations de l'opposition, le Parti du peuple pakistanais (PPP) et la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), ont dominé la politique nationale pendant des décennies, avec des périodes de pouvoir ponctuées de coups d'État militaires, jusqu'à ce qu'Imran Khan forge une coalition en promettant notamment aux électeurs de balayer des décennies de corruption.
Certains analystes disent qu'Imran Khan a également perdu le soutien crucial de l'armée, clef du pouvoir politique pakistanais.
Depuis l'indépendance en 1947, le Pakistan a connu quatre putschs militaires réussis et au moins autant de tentatives de coups d'État, et le pays a passé plus de trois décennies sous le régime de l'armée.
Aucun Premier ministre pakistanais n'est jamais allé jusqu'au bout de son mandat.
Avec AFP
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Pakistan : le Premier ministre Imran Khan en sursis après la défection de son principal allié
DÉCRYPTAGEPakistan : la stratégie du "bon et mauvais Taliban" se retourne contre Islamabad
Malgré la menace jihadiste, le Pakistan soutient les Taliban par "peur de l'Inde"
L'Humanité
Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe France24 - Monde
Cette photo du leader tchétchène Kadyrov priant a-t-elle été prise en Ukraine ?
Publié le : 01/04/2022 - 13:42Modifié le : 01/04/2022 - 15:24
Alijani Ershad
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Une photo de Ramzan Kadyrov fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis le 29 mars : On y voit le chef des Tchétchènes, qui combattent aux côtés des Russes en Ukraine, prier dans une station-service. Selon certains utilisateurs et médias internationaux, comme le Daily Mail ou Yahoo News, "cette photo a été publiée par Ramzan Kadyrov depuis Marioupol", ville ukrainienne dévastée par les offensives russes. Mais ce dernier ne l'a jamais affirmé. Le cliché a d’ailleurs été pris à plus de 200 km.
La photo a été partagée sur Twitter le 29 mars affirmant “Le chef de la République de Tchétchénie Kadyrov veut désespérément que les gens pensent qu'il se bat en #Ukraine" et ajoutant "Maintenant, il dit qu'il est à Marioupol et publie cette photo, sans s'en rendre compte, mais il n'y a pas de station Rosneft en Ukraine". Sur la photo, on peut voir Ramzan Kadyrov prier sur un tapis dans une station-service qui ne peut donc pas se trouver près de Marioupol en Ukraine selon ces internautes, car il s’agit d’une station essence typiquement russe.
Certains utilisateurs ont affirmé que le leader tchétchène avait posté la photo avec une légende disant qu'il priait à Marioupol, en Ukraine. Des médias internationaux comme Yahoo News ou le DailyMail, ont publié la photo avec une légende indiquant "Ramzan Kadyrov fait une prière dans une station-service lors d'une visite à Marioupol déchirée par la guerre".
Ramzan Kadyrov et ses soldats sont de proches alliés de Vladimir Poutine et aident l'armée russe dans la guerre en Ukraine.
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Où Ramzan Kadyrov fait-il sa prière ?
Cette photo est en fait une capture d'écran d'une vidéo d’un peu plus de 2 minutes de Ramzan Kadyrov publiée le 29 mars sur certaines chaînes pro-tchétchènes sur Telegram, par exemple par celle du bras droit de Kadyrov, Magomed "Lord" Daudov.
La rédaction des Observateurs de France 24 a géolocalisé la station-service que l'on peut voir dans la vidéo partagée par les comptes pro-tchétchènes. On retrouve cette station-service de la société Rosneft à 239 km à l'est de Marioupol dans le kraï de Krasnodar, en Russie, sur l'autoroute M-4. Elle se trouve sur la route allant de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, à Rostov-sur-le-Don et qui est reliée à Marioupol par l'autoroute E58.
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Ramzan Kadyrov n'a pas affirmé que cette photo le montre en train de prier à Marioupol
De nombreux utilisateurs de réseaux sociaux mais aussi des médias se sont précipités pour “vérifier les faits” et ont affirmé qu’il n’y avait “pas de station Rosneft en Ukraine” donc par conséquent que Ramzan Kadyrov avait publié une fausse information.
Mais Ramzan Kadyrov n'a jamais prétendu que cette image particulière le montrait à Marioupol. La légende sous cette vidéo dans la chaîne Telegram pro-Kadyrov où elle a été postée est "Короткая хроника поездки в Мариуполь" qu’on peut traduire par "Brève chronique du voyage à Marioupol".
Ces images sont donc censées le montrer sur la route de Marioupol, pas à l'intérieur ou à proximité de la ville.
Comme on le voit au début de la vidéo, Ramzan Kadyrov est au palais présidentiel de Grozny alors qu’il fait encore jour, puis se retrouve de nuit dans la station-service à 730 km au nord. Le trajet entre les deux lieux lui aurait pris environ 9 heures, selon les indications disponibles sur GoogleMaps.
De son côté, Ramzan Kadyrov n’a jamais relayé la vidéo ni de photo où on le voit prier : il a simplement publié, le 28 mars, sur sa chaîne Telegram, avec plus de 1,6 million de followers, une vidéo de 5 minutes relayant son trajet vers Marioupol, mais dans lequel le moment de prière n'est cependant pas visible.
On y voit notamment le président tchétchène apparaître dans un quartier général militaire dans un endroit inconnu qui, selon ce qu’il explique dans la vidéo, se trouverait à Marioupol. Il y rencontre Andrey Mordvichev, commandant de l'armée russe sur le front de guerre du sud-est, ainsi que des soldats russes et des combattants tchétchènes.
Aucune image ne confirme la présence de Kadyrov à Marioupol
Des médias russes ont embrayé le pas après la publication de ces contenus et ont affirmé, le 28 mars, que Ramzan Kadyrov s'était rendu à Marioupol pour galvaniser ses troupes.
Cependant, aucune des vidéos ou photos postées par le dirigeant tchétchène ou d’autres comptes pro-russes ne permettent de prouver qu’il s’est bien rendu à Marioupol, car aucune ne le montre en extérieur ou à un endroit reconnaissable de cette ville.
Au-delà des images de propagande affichées par les différents camps, pour l’heure, il est impossible de savoir avec certitude qui contrôle la ville de Marioupol.
>> À lire sur les Observateurs : À Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville
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« Contre la pensée tribale qui fragmente l’humanité, il faut tenir le discours de l’universel »
Virginie LaroussePublié le 01 avril 2022 à 08h00 - Mis à jour le 02 avril 2022 à 23h51
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EntretienLe philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne appelle, dans un entretien au « Monde », à ne rien céder face aux enfermements identitaires qui gangrènent nos sociétés et à toujours garder l’humanité comme horizon.
Il est reconnu comme l’un des philosophes les plus importants de notre temps. Né en 1955 à Saint-Louis, au Sénégal, Souleymane Bachir Diagne est le premier Sénégalais à avoir intégré l’Ecole normale supérieure (Paris), où il s’est spécialisé en philosophie des sciences. Il enseigne depuis 2008 la philosophie à l’université Columbia (New York).
Naviguant entre les trois continents, ce citoyen du monde imprégné de mystique musulmane a tissé une pensée complexe, ambitionnant de donner voix au pluriel de l’humanité sans jamais renoncer à construire un universel véritablement commun à tous les hommes. Souleymane Bachir Diagne met ainsi en garde contre « les tribalismes et les enfermements nationalistes » qui sont pour lui l’ennemi de la civilisation, et fait sienne la parole de Léopold Sédar Senghor, « l’orgueil d’être différent ne doit pas empêcher le bonheur d’être ensemble ».
Vous êtes de passage en Europe alors que notre continent se trouve bouleversé par la guerre qui vient d’éclater en Ukraine. Que vous inspire cette situation dramatique ?
C’est tout simplement affreux, avec ces enfants qui voient leur vie complètement chamboulée du jour au lendemain, doivent quitter l’école, sont jetés dans les rues avec leur mère. Et tous ces réfugiés. Cette situation éveille en moi de la crainte. Qu’est-ce que tout cela va donner, tant sur le plan militaire qu’économique ?
Je n’aurais jamais pensé entendre de la bouche d’un président américain les mots « troisième guerre mondiale ». Pas plus que je n’aurais pensé entendre de la bouche d’un président russe les mots « bombe atomique » [le 24 février, Vladimir Poutine a menacé ceux qui tenteraient d’“interférer” dans son “opération militaire” d’une réponse immédiate qui conduirait à des conséquences qu’ils n’ont encore jamais connues].
Souleymane Bachir Diagne : « Bâtissons un monde qui n’est plus centré sur l’Europe »Il faut, bien évidemment, répondre à cette invasion, et les sanctions économiques sont probablement la seule option. Mais qui sait quels seront leurs effets ? On voit déjà, avec l’essence et le blé, que le monde entier est frappé. Et s’il faut absolument essayer de penser diplomatie et négociation, tout semble être fait pour saboter cette voie.
Au-delà du conflit en Europe de l’Est, nous vivons dans un monde rongé par les inégalités grandissantes, la menace climatique, le développement des populismes et des nationalismes, la montée des obscurantismes – non seulement religieux, mais aussi liés à la science. Les intellectuels ont-ils une part de responsabilité dans cette crise mondiale ?
Ils auront une part de responsabilité s’ils ne font pas le travail qui doit être le leur. C’est justement dans ces moments où tout est sombre qu’il faut à tout prix faire en sorte que les lumières de la pensée éclairent encore notre chemin.
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L'Humanité
Éditorial. Ça gronde
ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?
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En Serbie, la guerre en Ukraine bouleverse les élections générales
Publié le : 02/04/2022 - 12:49
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Laurent ROUY
Les Serbes sont appelés aux urnes dimanche pour des élections présidentielle, législatives et municipales partielles. Dans un pays où la transparence du scrutin a été mise en cause par le passé, la guerre en Ukraine est venue bouleverser les pronostics, alors que les Serbes sont divisés entre pro-Russie et pro-UE.
La Serbie organise dimanche 3 avril ses élections générales, avec des scrutins pour désigner son président, ses 250 députés et plusieurs conseils municipaux. Alors que la guerre en Ukraine est dans toutes les têtes, le président populiste, Aleksandar Vucic, promet la stabilité.
Après une décennie de pouvoir, le parti de centre-droit (SNS) du chef de l'État devrait confirmer sa mainmise sur le Parlement, tandis que le président lui-même semble en pole position pour un second mandat, selon les derniers sondages.
Sur la droite de l'échiquier politique, le parti radical serbe, formation ultra-nationaliste qui avait dominé la scène politique pendant l'éclatement de la Yougoslavie et aujourd'hui marginalisée, espère faire son retour en jouant sur sa proximité idéologique avec Vladimir Poutine.
En Serbie, la Russie est perçue comme un allié historique et la population a du mal à condamner la politique du Kremlin. Une myriade de micropartis d'extrême droite espère en profiter pour entrer au Parlement.
Pour la première fois depuis de nombreuses années, les partis pro-occidentaux affichent un front uni aux élections. Le président sortant Aleksandar Vucic pourrait se voir menacé à la fois par la frange pro-européenne et la frange pro-russe de la population. Reste à voir si sa base électorale est suffisamment solide pour éviter la menace.
Avec AFP
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Le Figaro
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
Par Marcin Sztandera, Wawrzyniec Święcicki
La vidéo dans laquelle on voit un Mi-24/Mi-35 abattu par un missile a fait le tour du monde. L'hélicoptère russe vole à grande vitesse à quelques dizaines de mètres du sol quand il est frappé sur le côté par le projectile. Il prend feu, s'écrase au sol et explose de manière spectaculaire.
Les internautes se demandent s'il a été victime d'un missile sol-air polonais Piorun, ou d'un FIM-92 Stinger américain. Et la balance penche en faveur du premier. La hauteur du tir, surtout, semble parler en sa faveur. Les Stinger ne sont pas précis sur des cibles volant à moins de 180 m d'altitude. Alors que le Piorun, lui, est efficace dès 10 m, si bien que la technique des pilotes qui consiste à voler en rase-mottes et à se cacher derrière les arbres ne permet pas de leur échapper.
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Les Ukrainiens se sont empressés de faire savoir que dans la soirée du 6 mars, près de Kharkiv, un bombardier Su-34 avait été abattu. Un membre de l'équipage a péri, tandis que l'autre a été fait prisonnier. L'opérateur du Piorun a reçu une montre en récompense.
Il s'agissait du premier avion officiellement abattu par l'un des tout nouveaux missiles polonais. Selon des informations officieuses et invérifiables, plusieurs dizaines d'autres pourraient déjà être tombés, et le système portatif de défense aérienne « Piorun » (son nom officiel) est vanté pour sa supériorité sur le célèbre Stinger. Les pilotes russes auraient, paraît-il, été désagréablement surpris du fait que les Piorun, équipés de viseurs thermiques, peuvent être utilisés en pleine nuit.
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Le Piorun, successeur du Grom
Le nombre de Piorun envoyé en Ukraine n'est pas connu. Leur envoi a été annoncé début février – avant même le début de l'offensive russe – par le ministre de la défense Mariusz Błaszczak. Ces missiles étaient initialement destinés à l'armée polonaise. Le contrat, qui se montait à 930 millions de zlotys pour la livraison de 420 mécanismes de lancement et de 1300 missiles, a été signé en décembre 2016. Le producteur, Mesko SA, dont le siège se trouve à Skarżysko-Kamienna, a déclaré avoir déjà livré près de 1000 missiles à l'armée.
Les louanges adressées au Piorun ne sont pas vraiment une surprise : la Pologne fait partie, aux côtés des États-Unis, de la Russie et de la France, du club très fermé des producteurs de systèmes portatifs de défense aérienne à courte portée MANPADS (de l'anglais Man-portable air-defence system).
Le Piorun est une version améliorée du Grom, produit à partir de la moitié des années 90, qui a à son actif de nombreux succès lors de la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008. La Pologne avait alors fourni aux Géorgiens 30 lance-missiles. 13 projectiles avaient été correctement interceptés, et 9 à 12 avions et hélicoptères russes abattus.
La Russie s'était alors emparée d'une partie de ces lance-missiles sur le sol géorgien, qu'elle avait ensuite utilisés pour son compte. En 2014, au moins l'un d'eux, muni d'un mécanisme de lancement russe, est arrivé dans l'Est de l'Ukraine avec les « petits hommes verts ». On ne sait toutefois pas s'ils ont pu utiliser cette combinaison.
Le Grom a également été exporté. L'Indonésie, la Lituanie, les États-Unis l'ont acheté, et le Japon en a acquis certaines pièces.
Les Piorun, comme les Stinger, utilisent le guidage par infrarouge, c'est-à-dire qu'ils visent les sources de chaleur. Le centre de développement et d'application Telesystem-Mesko de Lubiczów, créé par le groupe d'armement polonais Mesko SA, et l'académie technique de l'armée polonaise ont lancé les travaux sur ce nouveau missile en 2010. Il s'agissait au départ de moderniser le Grom, mais il en a résulté un produit au potentiel nettement plus élevé.
Plus bas et plus haut
Par rapport à ses concurrents les plus répandus, les FIM-92 Stinger américains et les Igla-S russes, le Piorun appartient à une génération d'armes bien plus moderne et numérisée.
Sa caractéristique la plus notable est donc son aptitude à frapper à très basse altitude. Mais il peut aussi attaquer des objets volant à 4 km de haut, et il a une portée maximale de 6,5 km. C'est davantage que ses concurrents. Les aéronefs ennemis doivent donc voler plus haut, là où d'autres systèmes de défense sont en action, si bien qu'il est plus difficile d'avoir recours à des appareils sans pilote.
La possibilité de programmer le missile est également unique, ainsi que celle de choisir son mode de fonctionnement (poursuite-choc) ou son type de cible.
La terreur des Iskander-K et des drones
Une autre innovation clé consiste en l'amélioration de la précision du missile et de sa portée de détection, possible grâce à un nouveau type de détecteur, et notamment à une photodiode à refroidissement. Cela permet au Piorun de détecter et de cibler des objets de petit gabarit. « Par exemple, des missiles en train de manœuvrer », explique l'un des représentants de Telesystem-Mesko, qui a élaboré les principaux appareils de guidage.
Comme par exemple certains missiles du système Iskander. Pas les missiles balistiques, les plus connus des médias, mais les missiles de croisière Iskander-K. Ces derniers ont une portée de plus de 500 km, sont des dérivés du système Kalibr/Club utilisé en Syrie et volent à une vitesse proche du mur du son, à une altitude de 100 m.
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Le Piorun peut aussi lutter contre les drones. Grâce à sa fusée de proximité, l'ogive explose lorsqu'elle se trouve suffisamment près, et ses éclats touchent l'objet attaqué.
« Sa résistance aux systèmes de brouillage employés par les avions et les hélicoptères a été nettement améliorée. C'est l'une des caractéristiques des missiles de nouvelle génération », soulignent des employés de Telesystem-Mesko. Ils sont toutefois réticents à donner plus de détails.
Il faut dire qu'étant donné que les missiles tels que les Piorun ou les Stinger visent les sources de chaleur, les avions et les hélicoptères de combat sont équipés depuis longtemps de lanceurs de leurres – des pièges thermiques – et de systèmes de refroidissement des gaz d'échappement. Il s'agit donc de fabriquer des missiles qui ne se laissent pas abuser.
Impossible de démarrer sans la clé
Le Piorun a encore une autre caractéristique que ses concurrents n'ont pas : son système de protection contre son utilisation par des personnes non autorisées. L'opérateur doit en effet disposer d'une sorte de clé électronique à usage unique. Celle-ci est détruite lors de son utilisation et ne permet pas d'activer un autre lance-missile.
Cette solution a été mise en œuvre dans le cadre du respect des termes de l'arrangement de Wassenaar de 1998 relatifs à la limitation de l'accès aux missiles susceptibles d'être utilisés contre l'aviation civile. Mais l'expérience géorgienne, au cours de laquelle des Grom sont tombés dans les mains des Russes, a aussi joué un rôle.
Moins chers et meilleurs que les Stinger
Un Piorun coûte environ 600.000 PLN, soit les deux tiers du prix des Stinger, qui sont de moindre qualité.
Ce qui explique que les États-Unis aient décidé d'acheter le missile polonais. Le contrat a été signé en février. Il concerne la fourniture de plusieurs centaines de systèmes. « D'autres pays du Proche-Orient, d'Amérique du Sud et d'Asie sont également intéressés par le Piorun », selon Elżbieta Śreniawska, la directrice de Mesko SA.
La Pologne aussi a l'intention d'acheter de nouveaux Piorun. Il y a quelques jours, Mateusz Morawiecki a indiqué que des fonds allaient être débloqués afin « d'au moins doubler la production de missiles ». De son côté, le président de Telesystem-Mesko a déclaré que les travaux visant à développer un système de guidage de nouvelle génération étaient déjà bien avancés. Le Piorun-2 devrait avoir une portée de plus de 10 km. « Nous ne sommes pas seulement une unité de production, mais aussi un centre de recherche et développement. Nous recherchons constamment de nouvelles solutions », explique Telesystem-Mesko.
Le lien passé avec l'ancêtre soviétique
En surfant sur internet, on tombe facilement sur l'information selon laquelle le Grom, le prédécesseur du Piorun, serait lui-même une déclinaison de l'Igla soviétique, et que ses plans auraient été littéralement « transmis dans un porte-documents ». La réalité n'est pas aussi croustillante : la Pologne a acheté une partie de la documentation de l'Igla-I, mais l'URSS, en plein effondrement, n'a pas fourni les éléments techniques clés, tels que le coordinateur, la partie la plus complexe du système de guidage, où se trouvent les détecteurs et le système optique. Le vendeur n'avait pas envisagé que les Polonais puissent concevoir leur propre coordinateur. On doit celui-ci au professeur Zbigniew Puzewicz, l'un des fondateurs de Telesystem-Mesko. En voulant préserver leur avantage technologique, les Russes se sont en fait tiré une balle dans le pied.
WIERBA
Le système portatif de défense aérienne Wierba est le successeur de l'infaillible système Igla-S. Il possède une nouveauté : un autodirecteur tri-bande qui fonctionne dans l'ultraviolet ainsi que dans l'infrarouge proche et moyen. Il améliore la capacité à distinguer la cible des moyens pyrotechniques de défense aérienne tels que les leurres, et diminue le risque d'aveuglement du missile au moyen d'un rayon laser. Cette tête chercheuse de la Wierba permet d'identifier les cibles par mauvais temps et la nuit. L'ogive pèse 2,5 kg et est amorcée par une fusée percutante ou une fusée de proximité, ce qui permet de lutter efficacement contre les aéronefs sans pilote. Un système de reconnaissance de cible et de viseur thermique peut y être accouplé.
STINGER
Les Stinger ont pris la suite des premiers MANPADS, le système REDEYE produit en 1965. Ce dernier a servi de référence et été copié notamment par les constructeurs soviétiques des systèmes Strela/Igla. Les Stinger ont été lancés en 1982, pendant la guerre des Malouines, mais c'est en Afghanistan qu'ils ont entamé leur carrière mondiale. Ils y ont été utilisés par les moudjahidines contre les avions soviétiques, dépassant tous les espoirs en termes d'efficacité. Ils existent en trois versions : Stinger basic, Stinger-Passive Optical Seeker Technique (POST) et Stinger-Reprogrammable Microprocessor (RMP). Les deux dernières variantes sont dotées d'autodirecteurs bi-bande qui opèrent dans les spectres de l'infrarouge et des rayons UV.
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Guerre en Ukraine: la Chine tente d’amadouer des Européens exaspérés
DÉCRYPTAGE - Un sommet UE-Chine doit se tenir ce vendredi 1er avril 2022, par vidéoconférence. Pour le président de la seconde économie mondiale, l’objectif est de dissiper le malaise provoqué par son soutien tacite à Vladimir Poutine.
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
Le Monde
« La fièvre des matières premières n’est pas près de baisser, et elle sera mondiale »
D’une part, le basculement vers l’électrique modifie les besoins en profondeur. D’autre part, l’équilibre géopolitique de ces ressources est durablement bouleversé, observe Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Les ressources de la Terre n’ont pas attendu les tradeurs londoniens pour faire tourner la tête des hommes. D’Alexandre le Grand à Cortés, on a conquis des continents et massacré des peuples sous l’emprise de la fièvre de l’or, du cuivre, des rubis ou du pétrole brut. Seule change aujourd’hui l’échelle, à la hauteur des besoins d’une planète de plus de 7 milliards d’habitants. La folie est donc la même, mais le terrain de jeu évolue sans cesse. Ce qui était précieux hier le sera-t-il encore demain ? Comme le raconte formidablement l’économiste Alessandro Giraudo, les Hollandais échangèrent Manhattan contre du sucre et de la noix de muscade, et les Assyriens payaient le fer huit fois le prix de l’or (Quand le fer coûtait plus cher que l’or, Fayard, 2015). On s’est ruiné hier pour le bronze, le poivre, l’indigo ou l’huile de baleine, comme aujourd’hui pour le nickel ou le gaz.
Les matières premières, « dernier bastion du capitalisme sauvage »L’invasion de l’Ukraine fige une nouvelle bascule. Parce que la terre russe est un immense pourvoyeur de métaux en tous genres et aussi de denrées alimentaires, la perturbation des échanges enflamme les marchés. Mais même quand la poussière de la guerre sera retombée, les cours des matières premières resteront durablement sous tension. Et cela pour deux raisons majeures, l’une est économique et l’autre politique.
De la même manière que l’on est passé de l’huile de baleine au pétrole pour éclairer les maisons, le basculement vers l’électrique entamé par le secteur des transports et celui de l’énergie est en train de modifier les besoins en profondeur. Pour respecter l’objectif de neutralité carbone en 2050, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que les énergies renouvelables représenteront, à cette date, 70 % de la production d’énergie, contre 9 % actuellement. Les centrales électriques et les automobiles ne consommeront plus du pétrole, mais du cobalt, du nickel, du lithium, des métaux indispensables à leur fabrication. Pour l’AIE, la demande devrait être multipliée par sept d’ici à 2030. De quoi créer de sérieux goulots d’étranglement et propulser les prix vers les sommets.
L’équilibre géopolitique modifié
De quoi, aussi, modifier durablement l’équilibre géopolitique des matières premières. Dans un article, l’hebdomadaire The Economist anticipe, d’ici à 2040, l’émergence de trois grandes catégories de pays producteurs. Les gagnants seront les « électro-Etats », produisant du cuivre et du lithium (Chili, Australie, Chine), du cobalt (Congo), du nickel ou de l’aluminium (Russie, Indonésie). La deuxième catégorie est celle des Etats pétroliers « low cost », comme l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak ou la Russie. Leurs faibles coûts de production leur permettront de compenser la baisse de la consommation de pétrole par l’augmentation de leur part de marché. Reste les producteurs pétroliers chers, en Afrique ou en Europe, qui seront condamnés au déclin.
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Valeurs Actuelles
800 universitaires appellent à voter Mélenchon : l’enseignement supérieur, plus à gauche que jamais ?
« Un autre second tour est possible, un autre monde aussi », conclut la tribune intitulée « 800 universitaires appellent à voter Mélenchon » parue dans l’Obs, le 2 avril. Comme son nom l’indique, la tribune appelle à voter pour le candidat de la France Insoumise à l’élection présidentielle 2022. « Parce que nous refusons qu’on nous confisque l’élection présidentielle et qu’on nous impose un entre-deux-tours dont les seules thématiques seraient l’identité, la sécurité et l’immigration », est-il écrit.
En conséquence, les signataires indique qu’ils voteront « pour l’Union Populaire représentée par Jean-Luc Mélenchon, la seule candidature aujourd’hui à même de faire entendre les voix de gauche au second tour et donc de gagner la présidentielle. ». Parmi les noms accolés à la tribune, le sociologue Bernard Friot, le politiste Remi Lefebvre ou encore la philosophe Sandra Laugier.
Critique du quinquennat Macron
En écriture inclusive, la tribune des 800 universitaires fustige également le quinquennat d’Emmanuel Macron. « Depuis cinq ans se poursuit une implacable politique au service des riches et des puissant·es, qui s’est traduite par une dégradation et une marchandisation toujours plus poussée des services publics ». Et, notamment, les récentes réformes de l’enseignement et de la recherche : « Nous pensons que l’enseignement et la recherche constituent un bien commun et pas un marché au service de quelques-un·es. (…) Pour que les mesures de ces dernières années (« Bienvenue en France », Parcoursup, les lois LRU, LPR, Fioraso…) soient abrogées, pour que les libertés académiques soient garanties ».
Le Figaro
En Antarctique, cinq semaines avec l'expédition scientifique, à bord du voilier Tara
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GRAND REPORTAGE - Nous avons pu embarquer à bord de Tara, le mythique voilier scientifique, lors d'une expédition en mer de Weddell. Un voyage dans le sillage de Darwin et Shackleton dans le dernier sanctuaire naturel du globe, vierge de toute souveraineté, au nom de la science et de l'exploration scientifique.
Vincent Jolly«Tout ce qui reste inconnu, dans ce monde qui est le nôtre, demeure un fardeau qui pèse sur l'esprit de tous les hommes… » Un bruit sourd, semblable à celui du tonnerre, interrompt notre lecture de Roald Amundsen. Notre coque a heurté un obstacle. Le récit du premier homme à avoir atteint le pôle Sud, le 14 décembre 1911, devra attendre : de gigantesques falaises de glace apparaissent derrière le dôme en plexiglas qui recouvre le lieu de vie principal de notre voilier. Nous filons sur le pont où les marins aux aguets aident à guider le navire se faufilant entre des icebergs qui nous prennent en embuscade et sur lesquels lézardent quelques otaries. À tribord, les parois du tabulaire géant dépassent les 30 mètres des mâts de notre goélette. À côté, les autres blocs de glace massifs qui nous encerclent passent pour de vulgaires glaçons. « Ils n'ont pas l'air gros, mais le plus petit d'entre eux est plus lourd que nous, indique, à la barre, le capitaine de l'expédition Martin Hertau. Et on fait plus de 120 tonnes. »
Ce dédale de glace, formé aux confins de la mer de Weddell par les courants et les vents imprévisibles des soixantièmes déferlants, vient nous rappeler notre profonde fragilité. Notre insignifiance, presque. Un court instant pendant lequel l'Antarctique cesse d'être cette terre sublime sortie d'un conte de fées, comme l'écrit Amundsen, et nous révèle son vrai visage : celui d'un continent indomptable, bordé par des mers tempétueuses qui ne font que tolérer la présence de l'homme. Une manœuvre millimétrée permet de nous extirper de ce guet-apens qui promettait d'envoyer Tara rejoindre l'épave de l'Endurance d'Ernest Shackleton. Les menaçantes falaises diamantines parcourues de veines bleutées, qui peuvent s'écrouler à tout moment, s'éloignent peu à peu… Et le travail de reprendre. Car s'aventurer si près d'un iceberg n'est pas une partie de plaisir, mais un exercice nécessaire : c'est même l'un des objectifs de cette expédition qui nous conduit en Antarctique pendant cinq semaines ; une trentaine de jours sans nuit au cœur de la mer de Weddell.
Repenser la recherche de terrain
« C'est là tout l'intérêt de travailler à bord de Tara : repenser la manière de faire de la science et profiter des avantages d'un voilier pour aller faire des relevés le plus proche possible de l'iceberg. » C'est Alessandro Tagliabue qui parle. Cet océanographe, professeur à l'université de Liverpool, endosse le rôle de chef scientifique lors de cette mission qui ambitionne de comprendre comment la fonte de ces géants d'eau douce influence l'écosystème marin. Pendant huit mois, Alessandro a préparé chaque détail de cette expédition et s'est occupé de choisir l'iceberg à étudier, qui devra répondre à plusieurs critères précis : être grand, mais assez petit pour pouvoir en faire rapidement le tour avec le voilier, et surtout être libéré de la banquise pour ne pas fausser les prélèvements. Un premier candidat, baptisé Ibeji, a été repéré par satellite. Finalement, c'est un fragment grand d'un kilomètre carré s'étant détaché d'un second icebeg, Australia (en raison de sa ressemblance avec le pays) et, donc rebaptisé Tasmania, qui a été choisi au dernier moment. « À bord d'un brise-glace classique, on n'aurait jamais pu faire ça, poursuit Tagliabue. Cette flexibilité et cette capacité à s'approcher aussi près de l'iceberg, ce n'est possible qu'avec un voilier comme Tara. » À la poupe, Thomas Linkowski abonde dans ce sens. Cet ingénieur océanographe, chargé de superviser le déploiement des différents instruments, a travaillé pendant huit ans sur le NGCC Amundsen, un brise-glace canadien opérant principalement dans le Grand Nord. « Et quand bien même, le coût de l'expédition ne serait pas non plus le même, poursuit ce dernier qui est arrivé sur Tara il y a moins d'un an. Pour les gros navires océanographiques, il faut compter environ entre 40.000 et 50.000 euros par jour. C'est donc presque six fois moins cher avec un voilier comme Tara. »
Les zones polaires, sentinelles de la planète
Mieux comprendre ces milieux polaires difficiles d'accès est d'une importance cruciale pour l'humanité parce qu'ils sont les sentinelles du changement climatique. La mer de Weddell, particulièrement : près d'un quart du carbone dans l'atmosphère est absorbé par les mers du globe et 40% de cette quantité uniquement par l'océan Austral. La mer de Weddell agit comme l'un des principaux moteurs du système de refroidissement de la planète. Et pour étudier ce phénomène dans ces eaux glaciales, les expéditions scientifiques comme celle-ci sont indispensables mais difficiles.
Emmitouflé dans sa veste de quart, un bonnet de laine vissé sur la tête, Thomas s'occupe à préparer la rosette : un barillet composé de 12 bouteilles Niskin, un instrument permettant d'aller échantillonner de l'eau de mer à une profondeur choisie. À côté de lui, à l'arrière du pont, Douglas Couet et Léa Olivier, deux des six scientifiques présents à bord, s'affairent dans l'un des trois laboratoires installés sur Tara. Le vent se lève, la neige fouette les visages et le navire se met à rouler sur des hautes vagues coiffées d'écume pendant qu'une petite enceinte crache le refrain entêtant du Dernier jour du disco de Juliette Armanet – que Léa aime passer en boucle pour oublier le froid qui ronge ses doigts mordus par les rafales glaciales. À l'horizon, les queues et les souffles des baleines surgissent devant les silhouettes d'icebergs tellement grands qu'ils ressemblent à des montagnes qui naviguent. En passerelle, l'un des six marins s'occupe de positionner correctement le voilier avant d'indiquer à un autre, debout près des commandes du treuil, le moment où déployer la rosette. Ce matin-là, c'est Loïc Caudan, le chef mécanicien de la mission, qui est au poste. Avec Thomas, ils vérifient que le déploiement se fait correctement malgré des conditions souvent difficiles. Courtes nuits, vent, humidité, roulis, problème de câble sur un treuil capricieux, bouteilles qui ne se déclenchent pas, manipulation de vis, d'écrous et de mousquetons glacés par le froid…
Faire cohabiter science et navigation
Ce ballet complexe entre science et matelotage est permanent à bord de Tara, où ces deux univers, que l'on n'imaginait pas se rencontrer, cohabitent en complète interdépendance. D'un côté, une inextinguible soif de connaissance aiguisée par la plus noble des curiosités, celle de la recherche fondamentale scientifique ; de l'autre, un monde où le pragmatisme et l'humilité face aux déluges des éléments font loi et où les cordes n'existent pas. « Un bout ! (prononcer « boute », NDLR), grince Loïc à notre endroit pour désigner ce qui pourtant ressemble bien à une corde que nous déroulons autour de la structure métallique de la rosette après l'avoir fait remonter depuis les abysses de la mer de Weddell.
Le son d'une cloche se fait entendre depuis l'intérieur du voilier : l'heure du repas. De retour dans le carré, sous le dôme de plexiglas, s'affaire la personne la plus importante de cette expédition : Carole Pire, occupant le poste stratégique de cuisinière-équipière et qui est capable de faire cuire une douzaine de filets de bœuf à la plancha sur le pont par des vents de 50 nœuds (92 km/h). Alors que l'odeur du plat du jour, un rougail de poisson, envahit le salon bordé par une petite cuisine en contrebas au-dessus de laquelle se balancent sur une étagère les tasses des membres d'équipage, les scientifiques terminent d'étiqueter des fioles. Les marins drapés dans leurs vestes de quart font des va-et-vient entre le pont et la salle des machines. Le service, comme toutes les autres tâches ménagères quotidiennes sur Tara, est effectué par les 14 membres de l'équipage – seule Carole, déjà occupée aux cuisines, est exemptée de cette rotation. Avant que le repas ne commence, le capitaine communique les dernières prévisions météo qui peuvent à tout moment interrompre le programme scientifique.
Dans ces soixantièmes justement nommés déferlants, sous le 60e parallèle sud, le souffle du vent est sans commune mesure, et la brutalité des lames qui se lèvent sous la force des phénomènes météorologiques capricieux force à s'adapter en permanence. Une nuit où les éléments se déchaînent avec des rafales allant jusqu'à 75 nœuds (139 km/h) peut précéder un matin de douceur où les albatros, pétrels, skuas et cormorans volent en escadrille au-dessus d'une mer miroir réfléchissant les somptueuses lignes des icebergs.
Qu'est-ce que l'Antarctique ? C'est la cime des Alpes en hiver posée sur l'océan. Des éperons rocheux himalayens qui surgissent du creux de vagues féroces. Des cascades de sable volcanique noir de jais qui plongent dans une mer saphir et saupoudrée par des neiges éternelles. Des paysages irréels baignés dans des lueurs chimériques qui ont envoûté l'âme de tous ceux ayant eu la chance de se frayer un chemin dans ces contrées inhabitées. L'Antarctique, c'est l'immensité intacte ; l'infiniment grand que l'on explore à bord d'un vaisseau excessivement petit. « Tout le monde voulait faire partie de ce legs, confie Matthieu, l'un des marins heureusement élu pour cette expédition. La mer de Weddell, le passage de Drake, le détroit Antarctic… C'est inespéré de venir dans un lieu aussi mythique. »
Une sixième mission longue de deux ans
Par legs, il faut comprendre l'un des segments de « Tara Microbiomes » : la sixième mission qu'effectue le voilier scientifique, débutée en 2020, et qui s'achève en octobre prochain. Vingt-trois escales autour de l'Amérique du Sud, de l'Antarctique et des côtes occidentales du continent africain pour mieux comprendre le monde microscopique de l'océan. Deux ans d'expédition rendus possibles grâce aux soutiens de la fondation Tara Océan – parmi lesquels la styliste Agnès B. et son fils Étienne Bourgois qui ont acquis en 2003 cette goélette mythique construit par Jean-Louis Étienne, anciennement appelée Antarctica puis Seamaster. C'est grâce à ce partenariat, auquel s'ajoutent plusieurs autres comme l'Unesco, l'Union européenne et d'autres institutions françaises, que plusieurs dizaines de milliers de kilomètres ont pu être parcourus par des marins et des scientifiques envoyés par une quarantaine de structures de recherche pour un voyage d'une ampleur et d'une ambition qui rappellent ceux entrepris par le HMS Beagle de Darwin au XIXe siècle.
Ce segment Antarctique de la mission Microbiomes intervient dans une époque où ce continent du Grand Sud, mystérieux et méconnu, attire de plus en plus de convoitises. Car les portes de ce que beaucoup qualifient souvent de dernier sanctuaire de la planète s'entrouvrent de plus en plus. Soixante ans après l'entrée en vigueur du traité de l'Antarctique, signé à ce jour par 54 pays et qui réglemente les actions des différents États sur tout ce qui se déroule sur cet ultime continent, les demandes de protection se heurtent aux appétits économiques. Comme la hausse de la fréquentation touristique dont nous avons pu constater les abus : quelques semaines avant de partir vers la mer de Weddell, nous réalisions quelques stations d'essai le long des îles Shetlands du Sud. Nous arrivions vers l'île de Half Moon pour nous abriter du vent et mouiller pour la nuit lorsqu'un message radio se fit entendre en passerelle. « Pardon Tara, mais vous ne pouvez pas rester là, nous avons réservé cet endroit pour la journée. » C'était un employé d'une société de croisière européenne qui nous parlait. Il nous demandait de nous éloigner pour ne pas déranger ses quelque 200 passagers. Interloqués, nous répondîmes que nous sommes un navire scientifique, mais rien n'y fit : l'homme insista en précisant avoir réservé l'endroit auprès du IAATO, une organisation internationale de voyagistes censée combler l'absence de juridiction en Antarctique. Contacté par nos soins, l'IAATO nous assura que c'était une méprise et que les croisiéristes « travaillent dans le cadre du traité de l'Antarctique pour n'avoir qu'un impact environnemental mineur ou transitoire. Ce qui implique un système de planification annuel de passages sur les sites les plus populaires de la péninsule ». Sous couvert de ces arguments de conservation de l'environnement, cela permet surtout aux compagnies de voyages de vendre à leurs clients une expérience d'exploration et un sentiment d'être seuls au monde alors qu'en vérité, les navires transportant jusqu'à 500 passagers pullulent dans la région. Et l'exploitation touristique n'est que l'un des nombreux enjeux qui menacent l'Antarctique.
« Ces écosystèmes uniques sont sous la menace du changement climatique, de l'acidification des océans et de l'exploitation grandissante des ressources de la région », indique Alessandro Tagliabue à l'endroit d'Emmanuel Macron – qui n'était pas à bord de Tara – mais à qui il parlait par liaison satellite lors du One Ocean Summit de février dernier, entre deux lancements de rosette en mer de Weddell. « J'encourage réellement les dirigeants à approuver la protection de la mer de Weddell en Aire Marine Protégée dans le cadre de la CCAMLR (Commission de la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique, NDLR), poursuit Alessandro. Un projet qui, depuis bientôt dix ans, ne peut aboutir à cause d'un blocage de la part de la Russie, de la Chine mais aussi de la Norvège. Terre disputée par les grandes puissances de ce monde jusqu'au milieu du XXe siècle, l'Antarctique jouit aujourd'hui d'une immunité de souveraineté : les États peuvent déployer des bases scientifiques (une centaine y sont éparpillées), mais rien n'oblige à reconnaître les revendications territoriales des autres. Et les membres signataires du traité de l'Antarctique de se réunir pour aborder les enjeux de gestion de ce continent dénué de frontières.
Des records de chaleur enregistrés
Mais renforcer la sanctuarisation de l'Antarctique pourrait ne pas être suffisant : malgré l'absence actuelle de toute exploitation autre que scientifique, certains États lorgnent les quantités colossales de ressources que renferment ces terres. Sans oublier le réchauffement climatique qui accélère la fonte des glaces. En témoigne le record de chaleur enregistré le 20 mars dernier à Concordia (la station française en terre Adélie) avec – 11 °C atteint, alors que le thermomètre devrait afficher – 50 °C.
« On ne vient pas là pour sauver la planète, mais pour chercher à comprendre ce qu'on a détruit », indique Loïc Caudan. Comprendre ce qu'on a détruit pour savoir quelles sont les conséquences pour notre monde. « En étudiant ce qui se passe ici, très loin de nos continents habités, nous pouvons comprendre et anticiper ce qui se passera dans plusieurs mois ou plusieurs années au nord de l'Europe, par exemple », ajoute Chris Bowler, directeur de recherche au CNRS, coordinateur scientifique de la Fondation Tara Océan et membre de notre expédition qui reprend finalement la route vers le nord.
Des centaines d'échantillons à analyser
Après avoir passé le détroit Antarctic, Tara déploie ses voiles avant de s'engager dans le passage de Drake, porté vers le détroit de Magellan par un vent favorable de sud-ouest. L'expédition s'achève quelques jours plus tard devant les quais ensoleillés de Punta Arenas au Chili, mais pour la recherche scientifique, ce n'est que le début : les centaines d'échantillons récoltés vont être acheminés vers les différents laboratoires partenaires. L'étude de ces derniers prendra plusieurs années. Peut-être des découvertes majeures découleront-elles de ces analyses. Peut-être pas. Mais c'est là toute la magie de la quête scientifique : chercher. Gommer les zones d'ombre de nos connaissances comme les explorateurs d'antan coloraient autrefois le blanc des cartes en y ajoutant les côtes de nouvelles contrées. En somme, alléger le fardeau de l'ignorance qui pèse sur l'esprit de tous les hommes, comme l'écrit Amundsen. « Cet inconnu qui reste quelque chose que l'homme n'a pas encore conquis. Une preuve intangible de sa faiblesse, un défi lancé à sa maîtrise de la nature. Par cette occasion, chaque mystère résolu, chaque terre inconnue explorée exaltent l'esprit de toute la race humaine. L'exploration est une alliée indispensable des valeurs spirituelles qui font avancer et soutiennent la civilisation. »
De nos envoyés spéciaux Vincent Jolly (texte) et Maéva Bardy/Tara Océan pour Le Figaro Magazine (photos) - Édition web par Rozenn Morgat
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L'Humanité
Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
essencehausse des prixpouvoir d'achatTarification de l'énergie Valeurs Actuelles
Pour Robert Ménard, Emmanuel Macron est mieux placé que Marine Le Pen pour gérer le conflit russo-ukrainien
Invité du « Grand rendez-vous » d’Europe 1, Robert Ménard a distribué les bons points au président de la République. Une semaine avant le premier tour des élections présidentielles, le maire de Béziers – soutien du Rassemblement national – a estimé qu’Emmanuel Macron était mieux placé que Marine Le Pen pour gérer le conflit russo-ukrainien, rapporte BFM TV.
« Sur l’Ukraine, (…) je me dis voilà, (Emmanuel Macron), je n’ai pas honte qu’il soit chef de l’État, il tient face à Poutine », a assumé Robert Ménard au micro d’Europe 1 avant de poursuivre : « Et puis je me dis, est-ce qu’il y en a un de tous ceux qui sont là qui serait mieux que lui à sa place ? ».
« Ils ont tous été pro-russes »
Et si Marine Le Pen était élue ? « Sur ce terrain-là, non, sur l’Ukraine non, a-t-il campé. Mes amis, ils ont tous été pro-russes, ce n’est pas possible. Et ils le redeviendraient demain si la guerre était terminée, je trouve ça insupportable ». Sur France 2, Marine Le Pen avait d’ailleurs indiqué le jeudi 31 mars que Vladimir Poutine pourrait « redevenir un allié » à l’issue de la guerre en Ukraine.
L’ancien président de Reporters sans frontières a aussi évoqué la question du passe sanitaire, donnant là encore raison au président de la République. « Je l’ai beaucoup critiqué au début de la crise. (..) Mais le passe sanitaire je trouve que c’est une bonne idée », a-t-il reconnu. Puis, il a taclé son propre son camp en indiquant que si Marine Le Pen faisait des concessions à Éric Zemmour sur ses propres désaccords, alors « il ne la soutiendrait pas ».
L'Humanité
Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie France24 - Monde
En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
Publié le : 02/04/2022 - 12:11
David RICH
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Alors que Vladimir Poutine a annoncé jeudi que le gaz russe devrait désormais être payé en roubles, l'Union européenne, premier client de Moscou, lui a opposé un refus catégorique et affirmé envisager d'autres scénarios pour son approvisionnement. France 24 décrypte avec Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l'Iris, cette nouvelle étape du bras de fer autour de la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine pourrait-elle provoquer un arrêt prématuré des exportations de gaz russe vers l'Europe ? Alors que les pays de l'Union européenne (UE) avaient décidé d'exclure de leurs sanctions contre la Russie les contrats gaziers, Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 31 mars, que les pays "inamicaux" devraient dorénavant régler leurs factures en roubles.
Une requête jugée inacceptable par l'UE, premier acheteur mondial de gaz russe, qui a appelé la Russie à honorer ses contrats, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars.
Face aux menaces de Moscou, qui affirme désormais envisager de se tourner vers le marché asiatique, les gouvernements français et allemand ont indiqué jeudi se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe.
Pour analyser les conséquences potentielles d'une telle décision pour l'UE ainsi que pour la Russie, France 24 s'est entretenu avec Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste des questions énergétiques.
France 24 : Comment analysez-vous l'annonce de Vladimir Poutine ? Les dirigeants européens affirment avoir reçu des gages qu'ils pourraient continuer à acheter du gaz en euros, la menace de la Russie est-elle crédible ?
Francis Perrin : Cette menace n'est pas véritablement crédible. Pour deux raisons.
Tout d'abord, elle est en contradiction avec le contenu des contrats qui lient Gazprom et les entreprises gazières européennes, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars. Modifier de tels contrats de manière unilatérale est illégal, et Vladimir Poutine le sait.
L'autre raison est qu'il y a depuis Moscou plusieurs sons de cloche : Vladimir Poutine qui annonce l'obligation ; le même Vladimir Poutine qui rassure Olaf Scholz et Mario Draghi en leur disant que rien ne change, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui parle d'une mise en œuvre progressive du paiement en roubles.
Il s'agit donc à mon sens d'un bluff, dont Vladimir Poutine est un grand spécialiste. Comme souvent, il fait une déclaration percutante pour jauger les réactions et adapter sa stratégie.
Paris et Berlin affirment se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe, ont-elles des possibilités de repli suffisantes ?
Il faut d'abord dire que si les Européens n'ont pas pris de sanctions sur le gaz russe – qui représente 45 % de leurs importations –, c'est parce qu'ils ne peuvent s'en passer à court terme. Pour autant, avec la guerre en Ukraine, un plan est désormais sur la table pour réduire significativement cette dépendance sur l'année 2022, dans l'optique d'une sortie de totale du gaz russe pour 2027. Il existe pour cela trois leviers : trouver de nouveaux fournisseurs de gaz naturel, remplacer une partie de la consommation gazière par d'autres sources d'énergie, notamment des sources renouvelables, et enfin faire des économies sur la consommation actuelle. Cette stratégie devrait permettre de réduire au moins d'un tiers les importations russes cette année.
Pour ce qui est des nouveaux fournisseurs, un contrat a déjà été signé avec les États-Unis, pour une augmentation de ses livraisons de gaz naturel liquéfié, qui devrait compenser, à terme, un tiers des importations russes actuelles. Parmi les autres partenaires potentiels, il y a le Qatar, l'Algérie, le Nigeria, l'Égypte, la Norvège ou bien encore l'Azerbaïdjan.
La Russie est le plus gros fournisseur de gaz d'Europe et l'Europe son principal client. Dans le contexte de guerre actuel, Vladimir Poutine est-il vraiment en position de force sur ce dossier ?
La Russie n'est pas en position de force pour une raison simple : elle est encore plus dépendante du marché européen que l'Europe ne l'est des exportations russes. Autrement dit, Moscou a plus à perdre que l'Europe dans cette affaire.
Pour l'UE, il n'est bien sûr pas simple de tourner la page russe, mais elle possède déjà les infrastructures suffisantes pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié, au moins dans un premier temps. Si ces livraisons coûtent plus cher, elles présentent un avantage majeur : celui d'êtres plus souples, car livrées par bateau et non pas le biais de gazoducs. Cette souplesse permet une plus grande sécurité d'approvisionnement, car elle rend plus facile la diversification des sources.
Du côté de la Russie, l'industrie est principalement tournée vers l'Europe et de gros investissements d'infrastructures seront nécessaires pour exporter massivement le gaz par voie maritime, ce qui nécessite de le liquéfier. En dehors de l'UE, Moscou exporte du gaz au Japon, en Corée et en Chine. Les deux premiers, alliés des États-Unis, se rangeront derrière sa position. Reste la Chine, qui est certes un allié de la Russie, mais avec qui les discussions d'accords commerciaux ne sont pas simples, surtout si le rapport de force est en sa faveur.
Bien sûr, la Russie elle aussi prospectera pour trouver de nouveaux clients, mais sa situation sera plus difficile, car elle a moins de partenaires que l'Europe, mais aussi moins de partenaires potentiels.
>> À (re)voir : FOCUS - L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
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Guerre en UkraineL'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz
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Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
Le fil du 25 mars
La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz
Le Figaro
L’armée, le nouvel engouement de la fiction
Enguérand RenaultDÉCRYPTAGE - Plus de 100 films et séries s’inspirent de faits militaires. La Mission cinéma de l’armée aide activement les scénaristes.
Une embuscade en plein Mali, vécue à hauteur d’homme. La série Les Sentinelles, à l’écran sur OCS le 5 avril, plonge dès le premier épisode les téléspectateurs dans l’action menée par les soldats du 22e régiment d’infanterie de l’opération Barkhane. Fin 2022, début 2023, sur Amazon Prime, puis sur France Télévisions, la série Cœurs noirs suivra un groupe des forces spéciales françaises en guerre contre Daech lors du siège de Mossoul. TF1 mettra à l’écran sa minisérie Les Combattantes, retraçant le parcours de quatre femmes au cœur de la Première Guerre mondiale. Les Derniers Hommes, prochain film de David Oelhoffen, produit par Jacques Perrin, retracera le calvaire des légionnaires français fuyant l’avancée des troupes japonaises en Indochine en 1945. Même le prochain film d’André Téchiné, Les Pieds sur terre, racontera la convalescence d’un lieutenant ayant sauté sur une mine au Mali. Une grande partie du film a été tournée dans un hôpital militaire.
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À l’heure où le conflit en Ukraine envahit les chaînes d’information, de très nombreux projets de séries et de films évoquant la guerre sont en préparation. Jamais la fiction française ne s’est autant emparée des sujets militaires. «Après Cœurs noirs, nous aurons trois fictions sur l’espionnage, dont L’École des espions», confirme Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des programmes de France Télévisions. «C’est une thématique qui monte grâce à l’intérêt du public. Mais cela ne remplacera pas toutes les fictions sur la police, qui est plus en phase avec la société et notre audience», ajoute-t-il. «Les fictions sur l’armée présentent des arches narratives très fortes, avec des gens ordinaires plongés dans des situations extraordinaires et qui peuvent faire basculer l’histoire», souligne Anna Marsh, CEO de StudioCanal.
Un travail titanesque et méthodique
Cet engouement ne doit rien au hasard mais au travail méthodique de la Mission cinéma et industries créatives de l’armée, service rattaché à la Délégation à l’information et à la communication de la défense (Dicod). «Aujourd’hui, nous collaborons à l’écriture de 52 séries et de 48 films, alors qu’il n’y avait pratiquement rien il y a une dizaine d’années», explique Ève-Lise Blanc-Deleuze, chef de la Mission cinéma. Celle-ci accueille des tournages dans les sites de l’armée et surtout collabore étroitement avec les scénaristes intéressés par les histoires militaires. Elle les met en relation avec tous les spécialistes et conseillers techniques et embarque les équipes dans des unités combattantes. Et le tout à titre gracieux! Une tâche titanesque réalisée par seulement quatre personnes.
«Notre travail est de lire les scripts et de les sélectionner. Puis de répondre à toutes les demandes pendant toute la durée du projet, qui met parfois trois ans avant d’aboutir. C’est un investissement lourd et une somme énorme d’emmerdes à gérer», s’exclame Mickaël Molinié, chargé de projet à la Mission cinéma.
L’histoire d’amour entre la fiction et l’armée n’était pas évidente au départ. «La tradition de grande muette longtemps chère à l’armée et la fin du service militaire ont longtemps entretenu une coupure entre la population et les militaires», explique Ève-Lise Blanc-Deleuze. Jusqu’à ce qu’Éric Rochant et le producteur Alex Berger aient l’idée du Bureau des légendes. «Un jour de 2013, nous avons appelé la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pour leur parler de notre projet. Le lendemain, Bernard Bajolet, alors directeur de la DGSE, nous rappelle et nous propose de “pitcher” devant les huit directeurs du service d’espionnage. Ils avaient confiance dans Éric Rochant, dont le film Les Patriotes est utilisé pour la formation des futurs agents, se souvient Alex Berger. Comme je suis américain d’origine, j’ai expliqué au ministère de la Défense comment l’armée américaine collabore étroitement avec Hollywood pour forger un soft power à travers les films de guerre.»
La DGSE, pourtant la branche la plus secrète de l’armée, accepte de jouer le jeu et collabore avec Éric Rochant pour rendre sa fiction plausible. «La DGSE n’a jamais tenté d’influer sur l’écriture du scénario qui met en scène un agent, Malotru, à la foi traître et héros», souligne Alex Berger, nommé depuis colonel de l’armée de l’air de la réserve citoyenne! Le succès est immédiat et l’avant-première de la deuxième saison est projetée, en 2016, à Balard, au ministère de la Défense, devant Jean-Yves Le Drian, alors ministre des Armées.
À cette occasion, il annonce la création de la Mission cinéma. «Jean-Yves Le Drian s’est dit que le monde de la fiction était le meilleur moyen de faire découvrir notre environnement inconnu du grand public, à l’américaine», détaille Ève-Lise Blanc-Deleuze. Dans la foulée, la Mission cinéma a soutenu le projet d’Antonin Baudry, ancien du cabinet du ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin. Pour ce premier film sorti en 2019, Antonin Baudry avait choisi de traiter d’un sous-marin, spécialité de Hollywood, à la sauce française. «Il n’y avait pas eu de film sur la marine française depuis Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer, en 1977! Pendant trente-six mois, Antonin Baudry et la Mission cinéma ont travaillé avec des conseillers militaires à l’écriture du scénario. Nous avons même profité de manœuvres d’un vrai sous-marin nucléaire pour tourner des prises de vue (du Chant du loup, NDLR)», explique Mickaël Molinié.
Un accord avec la Guilde des scénaristes
Après ces deux succès, la décision a été prise d’aller encore plus loin. En septembre 2017, à l’hôtel de Brienne, la ministre des Armées, Florence Parly, signe un accord avec la Guilde des scénaristes. «Je travaille avec Mickaël Molinié depuis 2007, lorsque j’ai écrit Le Piège afghan pour Arte. Il m’a permis d’aller en Afghanistan près des forces françaises pour rendre le scénario encore plus crédible. En tant que présidente de la Guilde des scénaristes, j’ai proposé à l’armée un accord en bonne et due forme. Florence Parly a encouragé ses troupes à ouvrir les vannes et à collaborer sans censure, explique Pauline Rocafull, scénariste et ex-présidente de la Guilde des scénaristes. Cet accord a dérangé dans la profession, dont une grande partie était méfiante envers les militaires. Aujourd’hui, l’armée a changé, elle veut mieux s’intégrer dans la population, et le public a aussi évolué, il est sensible aux enjeux des conflits internationaux, et, au fond, le cinéma fait écho à ce que vit la société», poursuit-elle.
«Nous assumons de refuser notre aide si le scénario est ouvertement à charge», précise Mickaël Molinié. Comme dans toute histoire d’amour, il y a des rendez-vous ratés et des fâcheries. «Mon premier rendez-vous avec l’armée en 2015 s’est très mal passé», relate Thibault Valetoux, scénariste des Sentinelles. «Un général a détesté mon scénario et voulait que je change tous les personnages principaux. J’ai refusé et j’ai travaillé de mon côté pendant deux ans. Mais, après la création de la Mission cinéma, j’ai repris contact avec l’armée, qui a accepté de m’aider sans aucune compromission sur ma liberté d’écriture. Un soldat de l’école de guerre a relu le scénario pour le vraisemblable, mais cela reste de la fiction», ajoute celui qui a effectué deux stages d’immersion auprès des forces spéciales. Juste avant le tournage de la série, l’équipe et les acteurs ont suivi une formation sur une base près d’Orléans pour se familiariser avec les gestes et les attitudes des soldats. Résultat, Les Sentinelles, présenté au Festival Séries Mania, a reçu un accueil favorable de l’institution militaire.
«Nous sommes à un tournant historique, plaide Ève-Lise Blanc-Deleuze. Les plateformes américaines multiplient les projets de fiction dans l’univers militaire. D’une part parce qu’elles ont de gros budgets, et d’autre part parce que ces sujets sont très courants aux États-Unis. Le producteur Alex Berger développe trois nouvelles séries sur l’armée: Furtif, sur les forces spéciales, Cyberie, sur la cyberguerre, et une sur le BCRA, l’ancêtre de la DGSE, créé à Londres par le général de Gaulle. D’ailleurs, le biopic De Gaulle avec Lambert Wilson et J’accuse de Roman Polanski n’auraient jamais été aussi réalistes sans le soutien actif de la Mission cinéma, qui a mobilisé toutes les archives possibles.
Le soft power assumé de la Mission cinéma commence à s’étendre à de nouvelles formes d’expression. «Nous voulons nous ouvrir aux scénaristes de bande dessinée et à ceux du secteur des jeux vidéo», dévoile Ève-Lise Blanc-Deleuze, qui a remis le prix Les Galons de la BD lors du dernier Festival d’Angoulême.
Les résultats sont facilement mesurables. «Après Le Bureau des légendes, la DGSE a reçu un nombre incroyable de candidatures, et, après Le Chant du loup, de nombreux jeunes voulaient devenir “oreille d’or”», conclut Ève-Lise Blanc-Deleuze.
Squeezie bouscule le marché de la bande dessinée
Le plus gros Youtubeur français sort jeudi Bleak, une adaptation de sa série de vidéo la plus populaire. Déjà 70.000 exemplaires ont été vendus en précommande.
C'est une bonne situation, ça, ministre ? Marlène Schiappa sort son dixième livre depuis son arrivée au gouvernement
La cadence d'écriture de Marlène Schiappa surpasse celle du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, qui a publié quatre livres depuis le début du quinquennat.
En difficulté financière, le gratuit 20 Minutes annonce un plan social
INFO LE FIGARO - Le plan annoncé mercredi par la direction du journal gratuit concerne une trentaine de postes. La distribution est arrêtée dans plusieurs régions.
France24 - Monde
Gaz, couloirs humanitaires : faut-il écouter Poutine ?
Publié le : 01/04/2022 - 12:39
Raphaël KAHANE
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Le président russe accepte des corridors humanitaires à Marioupol mais sans offrir de garanties de sécurité. Il exige le paiement en roubles du gaz russe après avoir autorisé l'euro. Que vaut encore la parole de Vladimir Poutine ? "On va plus loin" avec François Durpaire et Gauthier Rybinski.
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François DURPAIRE, Historien à l'université de Cergy-Paris, spécialiste des États-Unis, auteur de "Histoire des Etats-Unis" (éditions PUF, novembre 2020)
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
LE FIL DU 30 MARSLa Russie se concentre sur le Donbass, Le Drian et Zelensky sceptiques sur une désescalade
LE FIL DU 31 MARS
La Russie annonce l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol
Le Monde
Guerre en Ukraine : autour de Kiev, scènes de désolation après le retrait des forces russes
Publié hier à 12h35, mis à jour hier à 14h13
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En imagesLa région de Kiev, défigurée par les bombardements, a été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l’Ukraine. A Boutcha notamment, les corps d’une vingtaine d’hommes ont été découverts gisant dans une rue, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes, a annoncé, samedi 2 avril, la vice-ministre ukrainienne de la défense. Les forces russes se redéploient vers l’est et le sud dans le but de « garder le contrôle » des territoires qu’elles y occupent déjà, a confirmé l’Ukraine. Plus d’un mois après le lancement de l’invasion russe, les localités d’« Irpine, Boutcha, Hostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a affirmé samedi Hanna Maliar sur Telegram.
La région de Kiev, rendue méconnaissable par les bombardements, a été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l’Ukraine, le 24 février. A Boutcha notamment, les corps d’une vingtaine d’hommes ont été découverts gisant dans une rue, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.
« Toutes ces personnes ont été abattues, tuées d’une balle à l’arrière de la tête », a assuré Anatolii Fedoruk, le maire de cette ville, où près de 300 personnes ont été enterrées « dans des fosses communes ». Plusieurs personnes retrouvées mortes ont les mains attachées par une bande de tissu blanche, utilisée pour montrer qu’elles n’avaient pas d’armes, a encore raconté M. Fedoruk.
« Le massacre de Boutcha était délibéré », a dénoncé dimanche le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba. « Les Russes veulent éliminer autant d’Ukrainiens qu’ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT », a-t-il écrit sur Twitter.
L'Humanité
Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes Le Figaro
Première victoire syndicale contre Amazon
Pierre-Yves DuguaLes employés d'un entrepôt du géant américain du e-commerce à New York ont voté pour autoriser un syndicat à les représenter face à la direction du géant du commerce en ligne.
Le mouvement syndical américain, sur le reculoir depuis des décennies, reprend espoir. Les employés d'un entrepôt d'Amazon à New York ont finalement voté pour autoriser un syndicat à les représenter face à la direction du géant du commerce en ligne. À ce jour, aucun syndicat ne représente le million de personnes qui travaillent aux États-Unis pour Amazon, deuxième employeur privé du pays, derrière Walmart.
À lire aussiAmazon, l’ogre qui dévore nos vies
La victoire de l'Amazon Labor Union (ALU) par 2654 voix contre 2131, ne vaut certes que pour les employés de l'entrepôt JFK8 de Staten Island. Elle représente néanmoins un succès symbolique important. Voilà des années qu'Amazon multiplie les efforts pour dissuader ses employés de se syndiquer. Les vastes campagnes antisyndicales d'Amazon défraient la chronique depuis des mois. Un autre site d'Amazon, également à Staten Island, baptisé LDJ5, employant 1500 personnes, doit se prononcer à son tour sur la représentativité d'ALU le 25 avril. Dans le même temps, à Bessemer dans l'Alabama, le suspense continue pour Amazon. Après l'invalidation par le National Labor Relations Board (NLRB) d'une défaite cuisante l'année dernière du syndicat Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU), une nouvelle consultation a eu lieu: le syndicat qui représente les employés dans le commerce de détail, n'a obtenu que 875 voix contre 993. Le décompte est cependant beaucoup plus serré que l'an passé. 416 bulletins sont maintenant contestés, ce qui prolonge l'incertitude.L'administration Biden encourage le recrutement syndical, à ses yeux source de rééquilibrage du pouvoir au profit des classes moyennes. Seulement 10, 3% des salariés américains sont syndiqués aujourd'hui, une proportion deux fois moins élevée qu'en 1983. Dans le secteur privé, la syndicalisation est encore plus faible, à hauteur de 6, 1%.
L'obligation de cotiser à un syndicat interdite dans 28 États
Les efforts de United Auto Workers pour convaincre les employés de géants étrangers de l'automobile aux multiples usines américaines, comme Toyota ou Volkswagen, ont été vains. Les américains sont réticents à payer des cotisations mensuelles élevées pour donner à une organisation unique le monopole de la négociation de leur contrat de travail. En outre, 28 États ont interdit la pratique du «closed shop» qui rend obligatoire le paiement de cotisations à un syndicat, comme condition de l'obtention d'un emploi. Joe Biden et le Parti démocrate qui dépendent des syndicats pour le financement de leurs campagnes, cherchent à invalider ces lois dites de «Right to work». L'extraordinaire pénurie de main-d’œuvre qui sévit aux États-Unis en cette sortie de pandémie, offre une opportunité historique aux syndicats pour remonter la pente. En février on comptait par exemple 1, 8 poste à pouvoir par demandeur d'emploi. Des dizaines de sites d'Amazon vont être le théâtre d'élections syndicales au cours des prochains mois. D'autres sociétés icônes vivent le même scénario. Une majorité d'employés de dix cafés Starbucks par exemple, dans plusieurs États américains, ont voté ces derniers mois pour être représentés par Workers United. Ce mouvement est vu avec scepticisme par nombre de spécialistes du marché du travail car il est rare que les jeunes baristas de Starbucks fassent carrière à leur poste.
À lire aussiD'Amazon à Starbucks, l'heure de la revanche a sonné pour les syndicats américains
La syndicalisation des entrepôts d'Amazon peut également surprendre car la firme de Seattle figure parmi les plus généreuses en termes de salaires et d'avantages sociaux, comme l'assurance maladie et l'aide aux frais de scolarité. En revanche, les organisateurs de Staten Island à Bessemer insistent sur le rôle qu'un syndicat peut jouer pour améliorer les conditions de travail, de la prévention des accidents à l'aménagement des cadences.
Bolloré sort d’Afrique avec un magot de 5,7 milliards
DÉCRYPTAGE - Il vend ses activités logistiques à l’armateur MSC. Une révolution pour le groupe et pour le continent.
McKinsey : Bruno Le Maire affirme que des «vérifications fiscales» sont en cours
Amélie de Montchalin et Olivier Dussopt tenaient mercredi soir une conférence de presse pour répondre à la polémique sur le recours aux cabinets de conseil.
Regarder la vidéoDes enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni
Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.
Regarder la vidéo France24 - Monde
Gaz russe : le trouble jeu de Vladimir Poutine
Publié le : 01/04/2022 - 11:18
Christophe DANSETTE
Vladimir Poutine a signé jeudi un décret obligeant les importateurs de gaz à payer en roubles dès le 1er avril. "Si ces paiements ne sont pas faits (...) les contrats existants seront interrompus", a-t-il menacé. Ces menaces sont-elles sérieuses ? Quel est exactement le plan de Vladimir Poutine ? Décryptage
Focus
L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
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Gaz russe : Berlin active son plan d'urgence contre des ruptures d'approvisionnement
Le Monde
SANS TITRE
- A Boutcha, le « massacre était délibéré », a dénoncé le ministre ukrainien des affaires étrangères Dmytro Kuleba au lendemain de la découverte des corps de civils jonchant les rues de la ville située au nord-ouest de Kiev. « Toutes ces personnes ont été abattues, tuées d’une balle à l’arrière de la tête », affirme Anatolii Fedoruk, son maire. Londres réclame une « enquête pour crimes de guerre », Berlin et le président du Conseil européen Charles Michel réclament plus de sanctions contre la Russie.
- Une série d’explosions ont été entendues dimanche matin à Odessa, ville côtière de la mer Noire, dans le sud-ouest de l’Ukraine, a constaté un journaliste de l’AFP. Les explosions, survenues vers 6 heures, ont provoqué au moins trois colonnes de fumée noire et des flammes visibles, apparemment dans une zone industrielle, mais n’ont pas fait de victimes, selon l’armée ukrainienne.
- Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont pas encore rédigé de projet d’accord de paix qui permette d’envisager des réunions au sommet, notamment entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, a déclaré dimanche le principal négociateur russe. Vladimir Medinski a précisé sur l’application Telegram que les négociations avec Kiev reprendraient lundi.
- L’Ukraine a annoncé, samedi, que toute la région de Kiev était désormais « libérée », les forces russes opérant un « retrait rapide » du nord du pays, alors que des témoignages font état de meurtres de civils dans certaines de ces zones.
- Marioupol, dans le sud-est du pays, reste assiégée et pilonnée sans relâche. Au moins 5 000 personnes ont péri et 160 000 civils seraient toujours bloqués, selon des sources ukrainiennes. La Croix-Rouge et Moscou se renvoient la faute dans les difficultés à évacuer ces habitants.
- La BBC a rapporté, samedi soir, vidéo à l’appui, qu’un hélicoptère d’attaque russe a été abattu dans la région de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine. La radio-télévision britannique a noté le lien possible entre l’arme ayant détruit l’appareil et la possibilité évoquée par Londres en mars de fournir des missiles à grande vitesse portatifs à l’Ukraine.
- Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix a affirmé, samedi, que la Russie avait accepté « oralement » les principales propositions de son pays, à l’exception de celle qui concerne la Crimée, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite. Moscou n’a pas réagi.
- Les Etats baltes ont cessé d’importer du gaz naturel russe qui « n’est plus acheminé vers la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril », a fait savoir samedi le dirigeant de l’entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie.
- Plus de 170 personnes ont été arrêtées, samedi, en Russie pour des actions de protestation contre l’offensive russe en Ukraine, a estimé l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays.
- Le conflit a déjà contraint plus de 4,1 millions d’Ukrainiens à fuir leur pays, selon l’ONU. Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour se réfugier dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.
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Factuel. Gérard Depardieu révise sa position sur Poutine, suscitant la colère du Kremlin
Chronique. Le drone turc qui galvanise la résistance ukrainienne
Reportage. En Norvège, Kirkenes fait le deuil de la Russie
Reportage. La métamorphose tranquille de Varsovie
Factuel. Le pape François condamne « l’agressivité puérile et destructrice » de Vladimir Poutine, sans le nommer
Récit. Un trois-mâts russe pris dans une houle géopolitique
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
Valeurs Actuelles
En meeting Porte de Versailles Valérie Pécresse appelle à restaurer la fierté française
« L’amour de la France nous rassemble. » Dans les allées de la Porte de Versailles, ce militant breton ne veut pas baisser les bras. T-shirt « Valérie Pécresse » sur le dos, il fonce avec son groupe d’amis pour arracher les meilleures places. Le hall 6 ouvre à peine ses portes que les « Valérie présidente » résonnent sur le parvis du bâtiment. Drapeaux tricolores en mains, les militants Républicains s’échauffent la voix en scandant « Macron au Touquet, Valérie à l’Élysée ».
Une haute scène, d’un bleu azur surplombe la foule. Le slogan « le courage de faire » s’affiche en gros et demeure visible depuis l’entrée de la salle. Le ton est donné. « Le but de ce rassemblement c’est de mobiliser à droite, glisse ce conseiller de la candidate. Il faut montrer que c’est nous qui avons le programme le plus crédible pour convaincre les électeurs de droite. Et surtout, il faut prouver que les solutions concrètes pour le pays c’est nous qui les portons. Ce que ne feront jamais les extrêmes et encore moins Emmanuel Macron. »
Elle a deux cibles, le régalien et la France. Le message c’est qu’elle donnera tout dans la dernière ligne sans jamais baisser les bras pour notre pays.
À l’entrée du carré VIP, Amine Elbahi se frotte les mains. Il les pose sur son front et observe la salle se remplir. Le jeune candidat à la députation à Roubaix s’empresse d’aller à la rencontre des militants, non sans bouder son plaisir de réaliser quelques selfies au passage. « Elle va allier le fond à la méthode. Sa vision de pays et comment elle veut le rebâtir, c’est tout l’enjeu de sa prise de parole. Il y aura un discours fort pour faire imprégner à une semaine du premier tour sa vision de la société française », glisse le juriste. Amine El Bahi ajuste sa cravate et s’engouffre au sein du carré pour aller à la rencontre des élus Les Républicains, dont il recueille quelques conseils au passage, lui qui sera prochainement en première ligne pour les législatives.
Derrière la régie technique, le directeur de campagne de Valérie Pécresse, Patrick Stefanini s’assure de la bonne logistique pour la retransmission de l’événement. Cette fois-ci, il ne veut pas réitérer les ratages du meeting du Zénith. Mains dans le dos, une écharpe bleu horizon nouée dans le cou, il pose des questions ça et là aux techniciens. Il ajuste ses lunettes. Nous l’interpellons sur la portée de cet événement. « Elle a deux cibles, le régalien et le pouvoir d’achat, assure l’ancien préfet. Le message c’est qu’elle donnera tout dans la dernière ligne sans jamais baisser les bras pour son pays. »
Le regard de Valérie Pécresse croise celui de Laurent Wauxfquiez
14 h 30. Le speaker lance un grand « bonjour à tous ». La salle se lève comme un seul homme. Les drapeaux tricolores s’agitent. Au fond de l’assistance, le député d’Eure-et-Loir, Olivier Marleix observe cet enthousiasme. Les yeux rivés sur son portable, il scrute sur son fil Twitter les publications relayant le hashtag #ValériePrésidente. « Nous sommes là pour nous battre jusqu’au bout face à un président sans convictions, tonne Olivier Marleix. Ses promesses sonnent comme un mensonge en raison de son inaction. On ne peut pas lui faire confiance. C’est tout l’enjeu de ce rassemblement d’aujourd’hui. On ne peut pas se résoudre à laisser sombrer le pays et nous sommes l’alternative. »
Les « Valérie Présidente » résonnent dans le hall 6 de la Porte de Versailles. La projection du clip de campagne de la candidate à la présidentielle, dévoilé avant sa diffusion prochaine sur les antennes de télévision, déchaîne l’auditoire. Le message de la vidéo donne le ton : Restauration de l’identité française, affirmation des valeurs de la République et attaque du bilan d’Emmanuel Macron, tout y passe. La salle fait entendre sa voix et tape du pied en scandant des « Valérie » à tue tête. Venus aux côtés de militants du nord, le trésorier des Républicains et maire du Touquet, Daniel Fasquelle salue cet enthousiasme. Il voit dans ce meeting « un lieu pour parler enfin du fond et des vraies qualités de Valérie Pécresse. C’est celle qui a le projet le plus solide pour reconstruire le pays. Il faut l’entendre et vous verrez, elle se battra jusqu’au bout. Elle parle à toutes les générations de françaises et de français. Elle rassemble aux quatre coins de l’hexagone. Nous ne sommes pas résolus à ployer devant le Macronisme. »
Nous sommes là pour nous battre jusqu’au bout face à un président sans convictions.
15 heures. Une musique techno retentit. Les spots lumineux au couleurs tricolores tamisent la pièce. La candidate fait son entrée dans la salle. Les mains en l’air en signe de reconnaissance, Valérie Pécresse savoure cet instant. Au Zénith, elle fit son entrée le visage crispé et au pas de charge. Là, elle prend son temps. Elle réalise ça et là des selfies, donne des tapes amicales aux militants et en embrassent même certains. Son regard n’est pas fuyant. Elle se tourne vers les caméras et souffle des baiser aux spectateurs.
Devant les ténors LR, elle prend le temps de les saluer de façon individuelle. Elle fait des gestes amicaux et particulièrement appuyés pour Éric Ciotti et Bruno Retailleau. Son regard croise celui de Laurent Wauquiez, ancien président des Républicains. Les intimités du passé semblent oubliées. Ils se saluent d’un geste déférant de la tête. La candidate n’est pas encore installée, que les acclamations et les cris de joie du public sifflent dans ses oreilles. Elle se lève de sa chaise. Avec ses bras, elle fait des grands V en signe de victoire.
De Retailleau à Wauquiez, les LR sur le pied de guerre pour défendre la civilisation française
Le format de ce meeting veut faire oublier les démons du Zénith. C’est à la tribune que la « grande famille » des Républicains veut régler ses compte avec Emmanuel Macron pour défendre à sa façon, une certaine idée de la France. Guilhem Carayon, le président des Jeunes LR, est le premier à monter sur scène. De sa voix rauque, il salue la mobilisation de ses militants. « Chers amis, l’histoire de France est celle du panache. Au pays de Jeanne d’Arc et de Balzac, soyez fiers d’être leurs héritiers », lance le Tarnais de 22 ans qui ajoute, « il reste 7 jours, pour porter l’amour de la France et le destin de la France ».
Un groupe quatre soutiens proches de la candidate lui succède à la tribune. Parmi eux, son porte-parole et vice-président à la région, Othman Nasrou. L’élu de Trappes est chaleureusement accueilli sur scène par les militants. Sa prise de parole, pleine d’affection rend hommage à celle qui l’a fait monter mais pas seulement. « Valérie Pécresse défend des réformes dont le pays à besoin. Je la connais depuis plus d’une dizaine d’années. Elle prend toujours des décisions courageuses au nom de l’intérêt général. Je l’ai vue faire. Ce qu’elle à fait la région, elle le fera pour le pays », explique Othman Nasrou.
Le ton du discours se durcit. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, le micro fermement empoigné en main, argue en disant « que l’élection du président de la République, c’est la rencontre d’un peuple avec son destin. Quel peuple demain voulons-nous être ? Est-ce-que l’on veut être un peuple en déclin, un peuple de rien ? Ou est-ce-que l’on veut être le Peuple de France fier et libre. » Les militants crient à l’unanimité leur amour du pays.
Quel peuple demain voulons-nous être ? Est-ce-que l’on veut être un peuple en déclin, un peuple de rien ? Ou est-ce-que l’on veut être le Peuple de France fier et libre.
Cinq orateurs prennent alors la parole pour s’attaquer au bilan d’Emmanuel Macron. Parmi les représentants figurent le député du Vaucluse, Julien Aubert. Les « Julien ! » retentissent dans la salle. Le parlementaire sudiste s’attaque au bilan climatique d’Emmanuel Macron. Il lance « la transition énergétique oui, la trahison écologique non. » Aubert développe son propos, « monsieur Macron singea madame Royal, tout ce qu’il fit bien, il le fit mal ». Auprès de Valeurs actuelles, il confie, « j’ai fait ce que je sais faire de mieux parler de l’énergie tout en tapant sur Macron. Ici, c’est la vengeance du Zénith. Il y a soutien de toute la France pour Valérie Pécresse. La France partage son combat et ses valeurs. Nous défendons une France indépendante et souveraine. Cette mobilisation montre que nous avons pris notre vengeance sur le Zénith, ou d’un exercice solitaire nous sommes passés à une partition collective. Nous ne nous laisserons pas voler l’élection. »
Parmi les orateurs particulièrement applaudis figurent l’Eurodéputé François-Xavier Bellamy, le député Éric Ciotti et l’ancien président des Républicains, Laurent Wauquiez. La salle les acclament avant même leur prise de parole. Volant un instant la vedette à la candidate de leur parti. L’allocution de Laurent Wauquiez est particulièrement attendue par les spectateurs. Il commence son discours en revenant sur les différends qui l’ont opposé par le passé avec Valérie Pécresse.
Sourire aux lèvres, forcé ou non, il fait l’éloge de sa candidate : « J’ai vu ton courage, ton endurance et ton calme. » Mais, par delà les mots doux de façade, Wauquiez revient sur ses fondamentaux et parle de défende de l’identité française. « La France aspire à reconstruire, à retrouver ses valeurs et à retrouver les valeurs qui sont les siennes. Donnons à la France, cette clarté et ce courage, vive la France », harangue l’ancien patron des LR qui en oublie presque le « vive la République », qu’il balbutie à la fin de son discours.
Valérie Pécresse veut vaincre Macron et les extrêmes par amour de la France
Les orateurs finissent à peine leur discours que Valérie Pécresse fonce en direction de la scène. Elle ne veut pas réitérer les mêmes erreurs du Zénith. Les « Valérie » du public couvre sa voix. Pour ne pas laisser installer de blanc, elle répète à trois reprises « mes chers compatriotes ». Ses première paroles sont destinées à dénoncer la stratégie électoraliste d’Emmanuel Macron. Incisive, elle lance « on peut faire de l’Élysée son QG » et « l’affaiblissement démocratique nous a conduit à la société du spectacle ». Elle martèle chacune de ses “formules choc” en tapant du poing sur son pupitre.
Elle ne laisse nullement impressionné par le dynamisme de la foule. Ses fins de phrases, elle les accentuent pour mieux interagir avec le public. À ce petit jeu, elle prend un plaisir non dissimulé à taper sur Éric Zemmour et Marine Le Pen. « La droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour en sont les faussaires. Nous en sommes, nous les légataires. Les valeurs de droite, ça ne s’emprunte pas, ça ne s’instrumentalise pas », tonne la candidate à la tribune.
Visiblement désinhibée, elle donne sa vision de la place de la France dans le monde et de l’héritage séculaire de notre identité française. « Devenir Français, c’est précieux. Cela doit être un choix volontaire, un choix du cœur », scande-t-elle en fermant les yeux.
Cette « fierté française » sur laquelle elle a tant insisté pendant la campagne du Congrès, elle semble trouver les mots pour la défendre. « Je veux réconcilier la France éternelle et la nouvelle France. Dans ce monde périlleux, la fierté française sera plus que jamais un facteur de puissance », tonne-t-elle en faisant de grands gestes vindicatifs en direction du public.
« Je veux réconcilier la France éternelle et la nouvelle France. »
Derrière son pupitre, sa posture a également changé. Droite, les mains libérées, elle s’en réfère tantôt à Victor Hugo, tantôt à Honoré de Balzac. Dans un lyrisme, qu’on l’a guère l’habitude de lui connaître, elle interpelle toutes les personnes qui ont été humiliées par Emmanuel Macron, des « gaulois réfractaires », « à ceux qui ne sont rien », « aux jeunes qui n’ont qu’a traverser la rue » et « ceux qui l’a envie d’emmerder ». Cette tirade prend d’ailleurs un air théâtral, sans pour autant tomber dans la récitation clichée du Zénith. Valérie Pécresse « invite la France, celle qui chaque jour retrousse ses manches. Celle qui appelle la République à la rescousse. Celle qui construit l’avenir magnifique de notre pays ».
Pour la candidate des Républicains, ce discours à une semaine du premier tour doit « faire entendre partout le nom de notre pays. Car c’est le nom d’un grand peuple. C’est le nom d’une belle identité. Nous vaincrons par amour de la France ».
Le Figaro
La solitude des femmes de militaires, l'interminable chantier de l'Armée
Madeleine MeteyerENQUÊTE - Déménagements fréquents, difficulté pour trouver un emploi ou le conserver, solitude. Le quotidien des conjoints de militaires est compliqué. Un plan, lancé en 2017, devait le simplifier, mais il tarde à se concrétiser.
En octobre 2017, la fille d'Isabelle avait trois mois : elle n'avait pas encore rencontré son père. David, engagé volontaire au 126e Régiment d'Infanterie de Brive-la-Gaillarde était parti en mission dix jours avant sa naissance. À son retour en décembre, Isabelle l'a mis au pied du mur «je ne vivrai pas avec un fantôme.», lui a-t-elle lancé. Elle se sentait isolée, espérait «une vie privée», était-ce trop demander? Alors le couple s'est mis à attendre les effets du «plan Famille» de pied ferme.
Tout juste présenté par la ministre des Armées, Florence Parly, ledit «plan d'accompagnement des familles de militaires» proposait justement d'améliorer les conditions de vie de l'entourage des soldats, soumis à leurs absences répétées, aux déménagements fréquents. Il contenait à l'origine 46 mesures destinées à être égrenées sur quatre ans. Jusqu'en 2022. Dont l'accès généralisé au Wi-Fi dans les bâtiments des soldats, la retenue de berceaux dans les crèches des villes de garnison afin de ne pas laisser les familles sans mode de garde du fait d'une mutation, l'anticipation desdites mutations...
«L'administration avait compris qu'il fallait faire quelque chose, se souvient Florence Lendroit, présidente de l'association nationale des femmes de militaires (anfem), impliquée dans l'élaboration des mesures. On avait trop tendance à se satisfaire de situations pas idéales fondées sur la débrouille. Or, la vie de femmes de militaires comporte assez de sacrifices pour ne pas y rajouter des tracas logistiques.»
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Avant d'en constater les effets concrets, il allait cependant falloir faire preuve de «patience», avait prévenu le chef d'état-major des armées (CEMA) François Lecointre. Au vu de son ambition, le plan n'allait pas d'emblée porter des fruits. Mais il était prometteur.
Deux ans plus tard, David quittait l'armée pour devenir chauffeur livreur : il n'avait rien vu venir. «L'armée pipeaute quand elle dit qu'elle est une grande famille, qu'elle vous aidera si vous n'allez pas bien, peste sa femme. J'ai eu 0 soutien et je ne suis pas la seule.» Aujourd'hui conseillère bancaire à Toulouse, où sont implantés deux régiments, le 1er Régiment du train parachutiste et le 14ème Régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste - Isabelle compte une cinquantaine de familles de militaires parmi ses clients. «Elles me disent qu'il y a toujours zéro cohésion, zéro aide.»
Les fruits promis par François Lecointre n'auraient-ils jamais poussé?
La très grande muette
Dans les faits, et comme le salue le rapport de la commission de la défense nationale et des forces armées présenté en novembre dernier, 61 mesures ont été déployées en quatre ans. Et bien accueillies. Les deux rapporteuses, Séverine Gibson (LREM) et Isabelle Santiago (PS) valorisent notamment la mise en place de l'aide au déménagement (85% de satisfaction), le partenariat avec la plateforme Yoopies, l'anticipation des ordres de mutation, l'extension du taux réduit SNCF aux conjoints non militaires et aux enfants même en cas d'absence dudit conjoint...
La psychiatre Anne Raynaud considère que ce plan est une vraie aide pour la «base arrière» en ce qu’il «prend en compte l’écosystème de la famille». «Il s’intéresse, reconnait-elle, à toutes les dimensions de la vie militaire : la trésorerie, l'intégration des familles dans la communauté. Il veille aussi aux besoins de l’enfant en l'aidant à préserver le mental de sa figure d’attachement, son parent le plus présent. Pour moi, c’est le plus important.»
Mais le rapport pointe aussi des insatisfactions. Et si certaines sont dues à des imperfections, certains chantiers comme le logement ou l’emploi des conjoints de militaires en sont à leurs balbutiements, d’autres procèdent d’une cause plus… saugrenue : «de nombreuses mesures du plan Famille sont totalement méconnues de leurs potentiels bénéficiaires.» remarquent les députées. La grande muette est-elle une médiocre communicante?
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Sur Facebook, Marie-Sophie Achard et Nathalie Mahoudeau sont à la tête de la page Plan Famille des armées, suivie par 5000 personnes. Elles y proposent des récapitulatifs des mesures du plan, y donnent des conseils. Sont-elles salariées par le ministère des Armées ? Non, totalement bénévoles. Femmes de militaires, elles ont décidé de créer cette page, décrétée «utile» par Balard, pour apporter l'information aux familles. «Le plus souvent, on nous écrit “je crois qu’il y a un truc qui existe mais je ne suis pas sûre” explique Nathalie Mahoudeau. Car au niveau théorie, le plan famille est génial. Mais au niveau de la pratique… Les informations sont différentes d’un corps de l’armée à l’autre, il n’est pas appliqué pareil dans tous les régiments.»
C’est qu’il l’est en fonction de l’intérêt de l’assistante sociale, du chef de corps - ou de sa femme -, à qui il revient de lancer des initiatives pour accélérer sa mise en place ou informer les familles des offres en matière de soutien matériel et psychologique.
Au 12e régiment de cuirassiers d’Orléans, on s’estime par exemple chanceux : «La femme du chef de corps est super, se réjouit Anne Foutel, infirmière, épouse d’un officier dans l’armée de terre et fondatrice du blog pour femmes de militaires, les Aiglonnes. En mars, on a eu une soirée avec une psychologue pour anticiper le retour d’opération et la semaine prochaine, c’est soirée massage crânien sophrologie manucure. Il y a environ un événement par mois.» Autant d’occasions d’être informé des aides pour le déménagement, le soutien scolaire, «et même la pose de rideaux», sourit Anne Foutel.
La femme du chef de corps, c’est Tiphaine Verley, mère de 6 enfants, et communicante de profession. Elle qualifie le plan Famille de «super pas en avant.» «Quand mes enfants étaient petits, je n’ai jamais pu les mettre à la crèche parce que les mutations étaient annoncées au dernier moment. Maintenant, on retient des berceaux pour les familles de mili. On en a trois à Olivet.»
À Toul (Meurthe-et-Moselle), au 516e Régiment du train, Jessica, 35 ans, s’estime moins gâtée. Le plan famille ? «Jamais entendu parler, s’étonne cette infirmière pacsée avec un infirmier militaire. Et pourtant, je me renseigne». Il n’a semble-t-il pas bouleversé la vie du régiment. «Ici, en un an, ils ont organisé UNE journée pour les familles. Mon compagnon est allé voir les assistantes sociales pour les informer de notre situation, on a un enfant, mais je n’ai jamais reçu de coup de fil.» Les aides proposées par l’armée? Elle les a découvertes via les blogs. «Je me sens un peu seule.» conclut-elle dans un soupir fatigué.
Anne-Sophie C., 26 ans, mariée à un enseigne de vaisseau de 1re classe, et actuellement basée à Nouméa au Régiment d'infanterie de marine, confirme la discrétion de l'Armée : «on apprend ça par le bouche-à-oreille. Je n'ai jamais eu de réunion d'information. Et puis, ce n'est pas encore super efficace. Une fois j'ai appelé une nana pour avoir une aide pour la crèche, elle ne m'a jamais rappelé. Par contre, on a des aides financières, là-dessus il n'y a rien à redire. Mais bon, parfois on se sent un peu seule.»
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«Dans certains régiments, le plan n'est pas forcément connu ou compris, admet Florence Lendroit, de l'Anfem. Comme les mesures sont disséminées sur le territoire, tous les concernés ne les ressentent pas. Les places en crèche par exemple, 25 000 de plus ont été créées. Mais à l'échelle nationale. Donc la garnison qui n'en aura pas eu va rigoler et dire “Le plan Famille ? On n'en a pas eu vent.”» «Il y a autre chose, veut préciser Marie-Sophie Achard de la page Facebook Plan Famille des armées : on a des plaintes de personnes qui ne prennent pas la peine de chercher l'information ou qui ne veulent pas faire partie de la communauté militaire. Quand la femme du chef de corps organise un évènement, certaines n’y vont pas. Donc, bon.»
«Je sais que ça ne changera jamais»
Dans la bouche des interrogées, la phrase «je me sens un peu seule» revient comme une antienne. Elle révèle un problème qu’aucune mesure du plan Famille ne semble pouvoir régler : la part de solitude inhérente à la vie militaire.
Sur son blog Les Aiglonnes, Anne Foutel poste des notes sur divers sujets, sur l’accouchement (solitaire), les OPEX... La plupart sont lues sans être commentées. L’une d’elles porte sur le burn-out chez la femme de militaire. «Il est assez courant d’entendre qu’être femme de militaire, c’est également épouser leur métier, presque un métier à part entière, écrit Anne Foutel. Mais quelle aide recevons-nous ?» Elle a été lue 1928 fois («énorme à notre échelle») et a reçu 20 commentaires au ton assez désespéré. «J’enchaîne les coups de blues depuis que Mr est entré dans la marine nationale.» écrit Nonomidepain (sic). «J'ai craqué après 33 ans de mariage, deux enfants, et plus de 10 OPEX pour mon mari.» écrit Céline.
La vie militaire comporte des impératifs impondérables. Parmi lesquels, les absences. Plus que les tracas de déménagement, ils étaient le vrai problème d’Isabelle : «je voulais une vie de famille. Au quotidien.» Ils sont aussi le vrai problème de Quitterie J., institutrice de formation dont le mari sert au 3e Régiment étranger d’infanterie, en Guyane. «Ce qui est dur, c’est le rythme, l’absence et ça, ça ne changera jamais. Le principe des militaires est qu’ils partent. Certaines années, mon mari sera absent 8 mois sur 12.» Lui demandera-t-elle de changer de carrière ? «Non, c’est important de servir.» Et cette vie comporte ses joies, assurent les personnes interrogées.
«Elle est très riche, rarement monotone, témoigne Anne-Sophie. Mais il faut y être préparé et être accompagné. Même si tout ne fonctionne pas encore parfaitement, je vois que l’armée se préoccupe de plus en plus des familles.» Reste à le faire savoir.
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Le Monde
Exactions à Boutcha : de nombreux pays accusent la Russie, qui conteste
Des dizaines de cadavres ont été découverts dans cette ville située au nord-ouest de Kiev, dont l’armée russe s’est retirée il y a quelques jours.
L’horreur des images de la découverte de dizaines de cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, samedi, a suscité une indignation internationale, dimanche 3 avril. Plusieurs pays ont accusé la Russie d’être responsables d’exactions, ce que Moscou a démenti, dimanche.
Massacre de Boutcha : la communauté internationale dénonce les « atrocités commises par l’armée russe » et réclame des sanctionsQue s’est-il passé à Boutcha ?
Boutcha a été occupée par l’armée russe dès le 27 février, restant inaccessible pendant plus d’un mois. Les bombardements y ont cessé jeudi et les forces ukrainiennes n’ont pu complètement y pénétrer qu’il y a quelques jours, après que les Russes ont quitté la région de Kiev, l’armée de Vladmir Poutine cherchant concentrer son effort sur la conquête du sud-est du pays.
Quelques journalistes, dont ceux de l’Agence France-Presse (AFP), ont pu pénétrer à Boutcha samedi, découvrant les cadavres d’au moins vingt-deux personnes portant des vêtements civils dans des rues, sans pouvoir déterminer dans l’immédiat la cause de leur mort. Au moins deux d’entre elles présentaient de larges blessures à la tête. La peau des visages avait un aspect cireux, laissant penser que les cadavres étaient là depuis au moins plusieurs jours. Un cadavre avait les mains liées dans le dos et la plupart des corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres dans une même rue. Un autre se trouvait près de la gare, sous une couverture. Selon le maire de Boutcha, Anatolii Fedoruk, ces personnes ont été tuées par les soldats russes d’« une balle dans la nuque ».
Les cadavres de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune, a déclaré dimanche le chef des secours locaux, Serhiï Kaplytchny, en la montrant à une équipe de l’AFP. Une dizaine de cadavres étaient visibles, certains seulement partiellement inhumés, derrière une église du centre de la ville. Plusieurs d’entre eux étaient dans des sacs mortuaires noirs et ceux qui étaient visibles portaient des vêtements civils.
Samedi, M. Fedoruk avait affirmé que « 280 personnes » avaient été enterrées « dans des fosses communes » car elles ne pouvaient être inhumées dans les cimetières de Boutcha, tous à portée des tirs russes pendant les combats. « Nous avons trouvé des fosses communes. Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées (…) avec des impacts de balles à l’arrière de la tête », a de son côté déclaré à la BBC le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nikiforovil, affirmant qu’il s’agissait « clairement de civils ».
Zelensky accuse la Russie de « génocide »
Ce massacre « était délibéré, a dénoncé le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, dimanche sur Twitter. Les Russes veulent éliminer autant d’Ukrainiens qu’ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT », appelant à un « embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon », la fermeture de tous « les ports aux navires et aux marchandises russes » et la « déconnexion de toutes les banques russes de Swift ».
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de « génocide ». « Oui, c’est un génocide. L’élimination de toute la nation et des gens. Nous sommes citoyens d’Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s’agit de la destruction et de l’extermination de toutes ces nationalités », a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS.
En dehors de Boutcha, de nombreuses images de corps ont été révélées durant le week-end, à mesure que les Ukrainiens et les journalistes sur place découvraient les zones d’où les Russes se sont retirés dans la région de Kiev. Les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés sur le secteur, a annoncé, dimanche, la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova. Elle a laissé entendre qu’il y avait sans doute beaucoup d’autres cadavres qui n’avaient pas encore été récupérés en vue d’être expertisés.
autour de Kiev, scènes de désolation après le retrait des forces russesL’ONU réclame une « enquête indépendante »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit dimanche « profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha ». « Il est essentiel qu’une enquête indépendante permette de faire rendre des comptes » aux responsables, a-t-il ajouté dans un bref communiqué.
« Ce que l’on sait à ce jour soulève clairement des questions sérieuses et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire », a déclaré pour sa part le bureau des droits de l’homme de l’ONU. « Nous sommes très préoccupés par les photos et les vidéos disponibles, y compris les images de corps avec les mains liées dans le dos », a-t-il ajouté.
Il n’a dans le même temps pas exclu que « des corps de soldats ukrainiens ou russes tués pendant les hostilités » figurent parmi les « quelque 300 cadavres que les autorités de la ville disent avoir retrouvés et enterrés ». « Les civils décédés de causes naturelles, de crises cardiaques ou d’autres problèmes de santé déclenchés par le stress et le manque d’accès aux médicaments et à l’aide médicale au cours du mois dernier, pourraient également faire partie des personnes retrouvées mortes dans les rues de la ville », a-t-il ajouté.
Mais compte tenu de la possibilité que des crimes de guerre aient été commis, l’ONU a estimé qu’il était important « d’exhumer et d’identifier tous les corps » afin d’établir les causes exactes de décès. « Il est également important de prendre toutes les mesures pour assurer la préservation des preuves », a souligné l’ONU.
Guerre en Ukraine : l’Europe adopte un quatrième train de sanctions contre la RussieMenaces de nouvelles sanctions
Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est dit, dimanche, « choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kiev », sur Twitter. « L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales », a-t-il dit, en ajoutant : « Plus de sanctions et d’aide de l’UE sont en chemin. » L’UE a déjà adopté plusieurs trains de sanctions contre Moscou depuis l’offensive en Ukraine, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts responsables, des oligarques, et interdisant l’exportation de biens vers la Russie.
Guerre en Ukraine : l’Europe adopte un quatrième train de sanctions contre la Russie« Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés », a tweeté pour sa part Emmanuel Macron. « Les autorités russes devront répondre de ces crimes » a-t-il conclu. Un peu plus tôt dans la journée, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait précisé que Paris allait travailler avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale pour que ces actes « ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés ».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a quant à lui exigé que « toute la lumière » soit faite sur « ces crimes commis par l’armée russe ». « Les auteurs de ces crimes et leurs commanditaires doivent rendre des comptes », a-t-il souligné, réclamant notamment que des organisations internationales aient accès à la région pour « documenter ces atrocités ».
Son homologue britannique, Liz Truss, a pour sa part dénoncé les « actes révoltants » commis par l’armée russe contre des civils en Ukraine, notamment à Boutcha, dans la région de Kiev. « Leurs attaques indiscriminées contre des civils innocents durant l’invasion illégale et injustifiée de l’Ukraine par la Russie doivent faire l’objet d’une enquête pour crimes de guerre », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Nous ne permettrons pas à la Russie de dissimuler son implication dans ces atrocités au moyen d’une désinformation cynique », a poursuivi la cheffe de la diplomatie. Elle a assuré que le Royaume-Uni soutiendrait « pleinement toute enquête par la Cour pénale internationale » et appelé une nouvelle fois à « accroître les sanctions » contre la Russie.
Les Etats-Unis ont également réagi : « Cela doit s’arrêter. (…) Nous ne pouvons pas normaliser cela. C’est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l’Ukraine se poursuit », a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, sur la chaîne CNN. Il a réaffirmé que les Etats-Unis contribuaient à « documenter » d’éventuels « crimes de guerre » pour que leurs responsables « rendent des comptes ».
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a pour sa part dénoncé des actes « horribles » et « absolument inacceptables » contre les civils.
La Russie nie
Pour l’heure, la Russie conteste frontalement ces accusations. Le ministère russe de la défense a assuré, dimanche, que ses forces n’avaient pas tué de civils à Boutcha. « Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n’a souffert d’actions violentes », a assuré le ministère dans un communiqué.
« Où sont passées ces images pendant quatre jours ? Le fait qu’elles étaient absentes ne fait que confirmer qu’il s’agit d’un faux », affirme également le ministère sur sa chaîne Telegram, ajoutant que les soldats russes ont quitté la ville le 30 mars.
Boutcha et la ville voisine d’Irpine, rendues méconnaissables par les bombardements, ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l’Ukraine le 24 février, quand les soldats russes tentaient alors d’encercler Kiev.
Ukraine : « Toute la difficulté sera de pouvoir juger les responsables de crimes de guerre, ceux qui planifient et ordonnent » Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Bricolage. Mieux isoler ses fenêtres sans les remplacer
ActuÀ l’heure où l’énergie coûte si cher, il est utile de rappeler quelques techniques rapides d’isolation des fenêtres, par où passent tout de même quelque 15 % des déperditions thermiques d’une habitation.
Marcel GuedjAvant de remplacer une fenêtre traditionnelle en bois, il y a plusieurs solutions pour en améliorer facilement l’isolation thermique (contre le froid et le chaud), et parfois phonique selon la performance du produit. On utilise notamment des joints de calfeutrement (en mousse polyuréthane, plastique, thermoplastique, caoutchouc EPDM, silicone) qui se posent dans la feuillure, entre le dormant et les vantaux, sur tout l’encadrement.
Durabilité
Ces joints sont disponibles en rouleaux de différentes largeurs que l’on doit choisir en fonction de celle de l’espace dans lequel ils doivent être insérés. Ils peuvent aussi servir à calfeutrer une porte.
Il s’agit de joints autoadhésifs de différentes couleurs (blanc, marron, noir, etc.), soit universels (pour menuiseries en bois, PVC ou alu), soit spécifiques (c’est indiqué sur l’emballage). Ces produits présentent par ailleurs une durabilité différente (jusqu’à quinze ans pour certains d’entre eux) et une efficacité variable, certains s’usant plus vite que d’autres.
Matériel
- Spatule
- Cutter
- Savon liquide
- Papier abrasif à grain fin
- Alcool à brûler
- Chiffon
La pose d’un joint de calfeutrement en 6 étapes
- Nettoyer les supports à l’alcool à brûler avec un chiffon et gratter éventuellement avec la lame d’une petite spatule sur une fenêtre en bois.
- Poncer avec du papier abrasif fin si nécessaire pour avoir une surface lisse. Sur une fenêtre en PVC, utiliser uniquement une éponge et de l’eau savonneuse.
- Laisser sécher un quart d’heure.
- Retirer la pellicule protectrice ou séparer les deux brins du joint sur quelques centimètres.
- Appuyer fermement pour faire adhérer le joint depuis un angle et progresser jusqu’à l’angle opposé en ôtant la pellicule protectrice au fur et à mesure.
- Couper le joint au cutter pour plus de précision, une fois parvenu dans un angle. Procéder ainsi sur tout le périmètre.
Pour une excellente étanchéité
Les mastics d’isolation au silicone disponibles en cartouche doivent être posés avec un pistolet, comme les mastics d’étanchéité. Leur avantage est d’épouser parfaitement le profil de la feuillure, et donc d’assurer une liaison parfaite entre les vantaux et le dormant.
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Bricolage France24 - Monde
Surfer contre la pollution chimique
Publié le : 01/04/2022 - 11:26
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Julia GUGGENHEIM
Élise DUFFAU
Alors que la pollution plastique des mers et des océans défraie régulièrement la chronique, elle n’est pas la seule à affecter notre planète. L’eau dans laquelle nous nous baignons est en effet envahie par une myriade d’ennemis invisibles : les polluants chimiques.
Pour détecter la pollution, le mieux, c’est parfois de se jeter à l’eau ! À Biarritz, en Pays basque, c’est ce que font les militants de Surfrider Foundation Europe, une ONG environnementale luttant pour la protection et la mise en valeur de l'océan, du littoral et des vagues. Militants, mais aussi cobayes... Pendant leurs parties de glisse, ces surfeurs d’un nouveau genre équipent leurs combinaisons de petits capteurs, semblables à des capsules de café. Ces capteurs absorbent les polluants chimiques pendant les heures passées dans l’eau et sont ensuite envoyés à l’Ifremer de Nantes, où Farida Akcha, chargée de recherche en écotoxicologie marine, les analyse afin de détecter la présence de polluants chimiques, métaux lourds en tête.
Planctonid, dépolluer par les algues
Mais une fois ce constat établi, existe-t-il des moyens pour dépolluer les océans des particules chimiques et, demain, pouvoir surfer et nager dans une eau plus pure ? C’est ce à quoi travaille Planctonid Environnement, une start-up spécialisée dans la culture de microalgues. À l’usine Yara de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), la production d’engrais entraîne d’importants rejets de polluants chimiques dans l’eau, notamment de l’azote et du phosphore. L’entreprise a donc fait appel à Planctonid afin de trouver une solution. Cultivées à proximité de l’usine dans des photobioréacteurs, les microalgues sont nourries avec les rejets de l’usine. Elles absorbent les produits chimiques, permettant ainsi de purifier l’eau. Une sorte de station d’épuration végétale. Reste cependant à améliorer cette technologie énergivore. Comme toutes les plantes, les algues sont gourmandes en lumière, et donc en énergie.
>> À lire : "Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète"
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Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage
Publié le : 31/03/2022 - 23:00
Anthony SAINT-LÉGER
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Alexandre CAPRON
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Après plus d'un mois de conflit, Ukrainiens comme Russes assurent détenir plusieurs villes d'Ukraine, images à l'appui. Qu'en est-il du port stratégique de Marioupol ? Les deux camps diffusent abondamment des vidéos de propagande sans que celles-ci puissent attester que l'un ou l'autre contrôle effectivement la cité portuaire.
témoignage
Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol
LE FIL DU 22 MARSDeux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation
LE FIL DU 28 MARS
L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol
L'Humanité
Quand un deuxième enfant arrive, tout change et l’amour se démultiplie
ActuUn nouveau venu dans la famille ? Cet « heureux » événement révolutionne le quotidien du foyer et la vie du plus grand qui doit trouver sa place, appréhender sa situation d’aîné, apprendre à vivre en fratrie et partager l’attention de ceux qui n’avaient d’yeux que pour lui.
Noé BlouinUn nouveau venu dans la famille est toujours un événement. Pour les parents, mais aussi pour le ou la futur(e) aîné(e) du petit bout de chou qui est encore dans le ventre de sa maman. Lui qui avait l’habitude d’être seul au monde va bientôt devoir apprendre à partager l’attention de ses parents. Pour les plus petits, ce nouveau monde plein d’inconnu peut être une période de stress, de peur, ou de jalousie quant à l’arrivée du petit dernier. Mais les sentiments de l’enfant sont un peu plus complexes que cela et les parents interprètent parfois un peu vite des comportements, et les jugent problématiques. Ceux-ci méritent pourtant d’être nuancés.
« Empathie naturelle »
S’il convient de garder le secret au début (80 à 90 % des fausses couches se produisent durant les douze premières semaines), mieux vaut ensuite ne pas trop tarder à informer l’enfant. En effet, maintenu dans l’ignorance, le petit va percevoir des signes de changement dans le quotidien familial sans pouvoir mettre de mots dessus. Pour lui permettre d’appréhender cette nouvelle situation, les parents peuvent le faire participer aux choses positives de la grossesse : sentir le ventre qui bouge, échanger sur l’arrivée du bébé, etc. Pour toute la famille, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur est une fête. C’est dans ce contexte que le futur aîné appréhendera au mieux l’arrivée d’un nouveau membre. En moyenne, il arrive lorsque l’aîné est âgé d’environ 3 ans. C’est une année qui correspond aussi à l’entrée en maternelle, autre cap qui vient chambouler une toute jeune existence. Le mieux est donc d’y aller graduellement. L’apprentissage du partage, comme l’éducation en général, prend du temps.
Il n’est pas exclu qu’après la naissance de son cadet, l’aîné se mette à régresser pour essayer de capter l’attention de ses parents, qui semblent bien plus préoccupés par le plus jeune, moins autonome. Là encore, il faut laisser du temps, ne pas mettre de pression pour que son premier enfant soit « le grand » et lui expliquer à quel point c’est agréable de dormir dans un lit sans barreaux, d’aller à l’école plutôt que de rester auprès de sa mère. Qu’il se sente lésé ou non, pour peu que l’enfant soit autorisé à y assister, à y participer, à observer sa maman s’occuper d’un plus petit a quelque chose d’exaltant et même de rassurantr. « À ce moment-là, les identifications parentales sont très puissantes, car nous nous éprouvons d’abord comme parents, l’identification sexuelle ne se confirmant que plus tard », expliquait la psychologue Hélène Sallez en 2017 dans la revue « Spirale », tout en défendant l’idée d’une « empathie naturelle » parfois réprimée par l’éducation.
La naissance d’une fratrie
Chaque enfant est différent. Penser que la jalousie et la violence de l’aîné envers le nouveau-né vont être obligatoirement de mise est une erreur. Dans les cas où le phénomène se produit, c’est, comme bien souvent, la communication qui permet de résoudre le problème. Ici, il faut pousser l’enfant à se confier et lui réexpliquer qu’il a toujours sa place dans cette famille. Dans les actes, cela passe aussi par dégager du temps pour être avec lui. Les jeux de société, la lecture du soir, des moments partagés avec lui l’aideront à faire passer plus ou moins rapidement cette crise existentielle.
Malgré les tumultes, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans une vie marque finalement la naissance d’une relation aussi tumultueuse que fondamentale. Le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur d’un livre sur le sujet, définissait la fraternité et ses aspérités ainsi : « Une maladie d’amour chronique. »
Famille Le Figaro
Polémique sur les cabinets de conseil: six questions pour démêler le vrai du faux
Océane HerreroWladimir Garcin-BersonDÉCRYPTAGE - Le recours aux cabinets de conseil fait débat, et entraîne avec lui un certain nombre d'interrogations. Le Figaro fait le point.
Le rapport de la commission d'enquête du Sénat sur le recours aux cabinets de conseil a jeté un pavé dans la mare, troublant la campagne présidentielle. Depuis quelques jours, les conclusions du travail piloté par les sénateurs Arnaud Bazin (LR) et Éliane Assassi (CRCE) suscitent critiques et accusations de l'ensemble du spectre politique.
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Recours abusif aux cabinets de conseil pour accompagner les politiques publiques, sommes trop importantes mises en jeu, copinage... Les attaques fusent, du côté des oppositions. «Contrevérités», «manipulations» et «fausses informations», rétorque le gouvernement. Dans la polémique, qualifiée de «scandale d'État» par certains candidats à l'élection présidentielle, difficile de démêler le vrai du faux. Le Figaro fait le point sur certains aspects clés de ce dossier.
L'État a-t-il dépensé 1 milliard d'euros en conseil auprès de McKinsey ?
C'est un chiffre qui circule «partout» sur les réseaux sociaux, au grand dam du gouvernement : l'État aurait versé, l'année dernière, «un milliard» d'euros au seul cabinet McKinsey. «En 2018, l'État paie à McKinsey 300 millions d'euros. Aujourd'hui, c'est un milliard», s'est ainsi offusqué jeudi Eric Zemmour, sur RTL.
Disons-le clairement : ce chiffre, présenté de cette manière, est faux. Le rapport du Sénat précise bien que c'est l'ensemble des dépenses de conseil de l'État, au sens large, qui «ont dépassé le milliard d'euros», en 2021, non celles pour McKinsey seulement. En outre, ce chiffre inclut toutes les prestations de conseil, y compris celles des opérateurs de l'État et les «dépenses d'informatique», précise le document. Hors opérateurs, pour les seuls ministères, la somme retenue atteignait plutôt 893,9 millions d'euros.
Quid de McKinsey seul ? Le rapport n'arrive pas à une somme finale pour 2021. Tout juste est-il précisé que le cabinet a joué un rôle central pour bâtir la réponse à la crise sanitaire, recevant 12,33 millions d'euros, loin devant ses concurrents (6,8 millions d'euros pour Citiwell, 5,34 millions d'euros pour Accenture). Selon Olivier Dussopt, en 2021, McKinsey n'a représenté que 2% des dépenses en conseil totales de l'État et 5% des dépenses en conseil en stratégie. Des chiffres qui illustrent le poids relativement faible de ce cabinet, selon Bercy, qui rappelle que le secteur public ne représente que 5% du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise. Soit autour d'une quinzaine de millions d'euros, non un milliard.
Autre indication : entre 2018 et 2020, les sénateurs estiment que «20 cabinets représentaient environ 55% du marché du conseil aux ministères» (hors informatique et accords-cadres). Sur cette période, McKinsey ne pesait que 1% du total, loin derrière Eurogroup (10%), Kior Talent (5%), Capgemini (5%) et Ipsos (4%), par exemple. Au total, un écosystème de plus de «2000» cabinets a participé à des missions.
McKinsey est-il intervenu dans la campagne d'Emmanuel Macron en 2017 ?
Comme nous l'expliquons dans notre vérification, le cabinet n’est pas intervenu, directement en tant qu’entreprise, dans la campagne d’Emmanuel Macron. Une vingtaine de ses salariés ont en revanche pu y participer à titre personnel et sur leur temps libre, à l’image de Karim Tadjeddine, désormais partner en charge du secteur public, ou de Guillaume de Ranieri, en charge de la défense et de la sécurité chez McKinsey. Ce type de militantisme est possible s’il respecte un certain cadre : s’il rend des prestations «d’un niveau professionnel», celles-ci doivent être inscrites dans les comptes de campagne.
Certaines pratiques ont pu brouiller les cartes et entrer dans la «zone grise» de ce qui est permis ou non. Karim Tadjeddine, entendu par la commission d'enquête sénatoriale, a ainsi dû admettre que l'usage de son adresse e-mail professionnelle pour échanger avec d'autres militants était une «erreur».
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Le recours aux cabinets de conseil a-t-il explosé sous le quinquennat Macron ?
Contrairement à ce que certains candidats peuvent prétendre, le recours aux cabinets de conseil n'a pas émergé sous le quinquennat actuel. Loin de là, même : remontant jusqu'en 2005, le Sénat souligne qu'une «hausse sensible» des dépenses en conseil a été enregistrée entre 2007 et 2010, «à la faveur de la révision générale des politiques publiques (RGPP)». «À l’époque, l'ensemble des ministères ont eu massivement recours aux consultants», taclait cette semaine Olivier Dussopt.
Il s'agit donc d'un phénomène ancien, qui a concerné chaque gouvernement, à différentes échelles. En novembre 2014, un rapport de la Cour des comptes signalait que les dépenses de conseil extérieur s'établissaient à «au moins 150 millions d'euros en moyenne par an entre 2011 et 2013». Un chiffrage difficile à établir, regrettait l'institution. Mais le recours avait augmenté de 2007 à 2010, fruit d'une «politique volontariste de recours à des cabinets extérieurs».
Pour autant, le rapport du Sénat souligne que si les dépenses en conseil restaient «contenues» en 2018, une forte augmentation a été enregistrée à la faveur notamment de la crise sanitaire, entre 2020 et 2021. Ainsi, «les dépenses de conseil ont plus que doublé» sur cette période, passant de 379,1 millions d'euros à 893,9 millions d'euros, pour les seules dépenses des ministères, hors opérateurs de l'État, donc. Les dépenses ont augmenté dans tous les ministères, en particulier pour l'Intérieur, les Finances, les Armées, la Transition écologique et ceux gérant les sujets sociaux. Même chose pour les opérateurs de l'État, qui ont vu leurs dépenses augmenter sur le quinquennat.
De son côté, Bercy justifie cette hausse par la crise sanitaire et par les réformes mises en place depuis 2017. Le Covid-19 a «brutalement mobilisé l'ensemble des administrations, ce qui a requis des renforts pour le ministère», explique Olivier Dussopt.
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McKinsey a-t-il mis en place un système «d'optimisation fiscale» ?
C'est l'une des conclusions du rapport : si le cabinet assure être assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) et que l'un de ses directeurs associés a déclaré que «nous payons l'IS en France», le Sénat affirme que «ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans». Un «exemple caricatural d'optimisation fiscale», cinglent les sénateurs.
Aujourd'hui, cependant, si les sénateurs s'étonnent à juste titre de cette situation et pointent du doigt le rôle de «prix de transfert» en guise d'explication, il n'y a aucune preuve concrète d'un mécanisme d'optimisation fiscale. Comme nous l'expliquons dans cette vérification, le rôle de l'administration fiscale est désormais de regarder précisément les comptes des filiales de McKinsey en France, pour comprendre si les prix de transfert ont été surévalués sciemment pour réduire la base fiscale à néant et éviter de payer l'IS. Mais «ils sont en règle tant que l'inverse n'est pas prouvé», note Arnaud Bazin. Le ministre délégué chargé des Comptes publics a confirmé qu'un contrôle fiscal était en cours, depuis fin 2021, prévenant toutefois, à juste titre, que «le fait de ne pas payer d'impôt sur les sociétés n'est pas lié systématiquement à une fraude».
Peu surpris, plusieurs experts interrogés soulignent que cette procédure de vérification, qui comporte également du contradictoire, sera longue et délicate : il sera difficile pour les agents du fisc de prouver que les prix de transfert ont été surévalués, notent-ils. Difficile, mais pas impossible, répond un observateur. Patience, donc, en attendant les résultats de la vérification fiscale.
Des consultants de McKinsey ont-ils rejoint la Macronie ?
Plusieurs salariés de McKinsey engagés durant la campagne d'Emmanuel Macron ont en effet poursuivi par la suite leur carrière au sein de la Macronie. Parmi eux, Mathieu Maucort, devenu directeur de cabinet du secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi, ou Ariane Komorn, cheffe du pôle engagement d'En Marche ! jusqu'en 2021. Paul Midy est quant à lui directeur général de LREM après avoir travaillé de 2007 à 2014 chez McKinsey.
Martin Bohmert, délégué général des Jeunes avec Macron (JAM), jusqu'en 2019, a pour sa part fait le chemin inverse puisqu'il a été recruté par McKinsey en 2020. Le gouvernement s'est pour autant défendu de tout «copinage» avec les consultants. «De tout temps, en tout lieu, une équipe de campagne est composée de bénévoles, de consultants, mais aussi d'étudiants ou de retraités. Ils s'engagent car ils ont des convictions personnelles», a ainsi tenté de déminer Amélie de Montchalin.
La France fait-elle plus appel aux cabinets que ses voisins ?
Sur ce point, les comparaisons internationales sont difficiles à établir, nuance Arnaud Bazin, chaque pays ayant ses périmètres, son administration et sa culture. Le rapport du Sénat arrive tout de même à une conclusion claire : le conseil au secteur public «apparaît historiquement limité en France». «Les grands corps de l'État» font rempart et réduisent leur influence, avançait en guise d'explication le politiste Denis Saint-Martin, cité dans le rapport. En 2014, la Cour des comptes arrivait à la même conclusion. Citant les données de la FEACO (Fédération européenne des associations de conseil en organisation), le Sénat rappelle que le CA des entreprises du conseil en secteur public s'élevait à 657 millions d'euros en 2018 en France, contre 3,14 milliards d'euros en Allemagne et 2,64 milliards d'euros outre-Manche.
En outre, jusqu'en 2018, la hausse des dépenses restait moins marquée en France que chez ses voisins. Le recours aux cabinets est plus développé en Allemagne et au Royaume-Uni, confirmait face aux sénateurs Matthieu Courtecuisse, fondateur de Sia Partners et président de Syntech Conseil, représentant la profession.
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“Je n’ai pas eu le choix” : une Ukrainienne raconte sa fuite d’un Marioupol dévasté
Publié le : 28/03/2022 - 18:03Modifié le : 29/03/2022 - 15:43
Pariesa Young
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Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine, est devenue l'épicentre des attaques russes, subissant des semaines de bombardements qui ont à la fois dévasté la ville et laissé des milliers de civils piégés sans eau, chauffage, égouts ou service téléphonique. De nombreuses personnes ont fui la ville pour la Russie, l'Union européenne ou des régions plus sûres en Ukraine. Notre Observatrice, qui a quitté Marioupol vers un village isolé dans les montagnes, nous a raconté sa fuite.
La plupart des combats les plus violents de l'invasion russe en Ukraine ont eu lieu à Marioupol, une ville portuaire stratégique située entre les zones, sous contrôle russe, de la Crimée et du Donbass. La ville a enduré des semaines d'attaques incessantes qui ont ravagé des cibles civiles et des infrastructures essentielles, créant une situation d’urgence humanitaire.
📽️Russian forces have no shame, #Mariupol is slowly disappearing under the rubble #Ukraine #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/l24OcHzqSM
March 23, 2022Environ 160 000 civils sont toujours piégés à Marioupol, selon le maire Vadym Boichenko.
Jusqu'à 140 000 personnes, cependant, ont tenté le dangereux voyage hors de la ville pour fuir les combats. Certains ont fui l'Ukraine pour l'Union européenne, d'autres sont réfugiés dans des villages en Ukraine ou en Russie.
❗️Evacuation from Mariupol through the eyes of civilians.Under bullets and explosions people escape from the destroyed city.#Ukraine #Russia #TPYXA pic.twitter.com/EbyzNvvRGV
March 26, 2022"J'étais prête à partir à pied, à courir, à mourir sur la route, mais je ne pouvais plus rester à Marioupol"
Veronika Tikhonyuk, 19 ans, est étudiante à l'Université d'État de Marioupol ainsi qu’aspirante joueuse de hockey. Elle s'est échappée de Marioupol le 14 mars avec sa mère après avoir passé plusieurs jours à l'abri des bombardements dans un sous-sol, puis une usine désaffectée, avec sa famille.
Ça a commencé à 5 h 30 le 24 février. Je me suis réveillée au son des bombes et ma première réaction a été “ Je ne veux pas mourir, s'il vous plaît, je veux vivre”. Il faisait très sombre dehors et c’était très dangereux d'aller aux fenêtres alors je suis juste restée dans mon lit, totalement silencieuse. J'ai senti comment ma vie heureuse, ma vie de rêve était totalement détruite. Mon lit bougeait comme si c'était un tremblement de terre. J'ai vu la fin de ma vie défiler devant moi.
Je n'ai pas pris la décision de quitter Marioupol, je n'avais tout simplement pas le choix. Le 14 mars, la situation était déjà critique et j'ai eu la chance de rencontrer un couple qui avait une voiture. Ils m'ont emmenée avec eux ce matin-là. J'étais prête à partir à pied, à courir hors de la ville, à mourir sur la route. Je ne pouvais plus rester à Marioupol parce qu'il n'y avait plus de Marioupol. La ville était déjà incendiée, les bombes tombaient continuellement du ciel juste à côté de moi. Je n'avais pas le choix et pas le temps de réfléchir. C’était maintenant ou jamais. Je suis partie avec seulement ma mère et le couple qui nous a emmenés. Nous avons quitté la ville par nos propres moyens et nous savions totalement que nous pouvions mourir à tout moment.
Je n'avais rien emporté du tout, j'avais juste un "pack d'urgence" que j'ai emmené dans un sous-sol : carte d'identité, pansements, téléphone, mes lunettes… rien de plus, pas même des vêtements. Je n'ai rien sauvé, même pas mon petit chat...
Plusieurs tentatives visant à faciliter les couloirs humanitaires officiels pour évacuer les civils de Marioupol ont échoué en mars, les forces russes étant accusées de cibler des convois de secours et des familles s’enfuyant. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, le 25 mars, que la France, la Turquie et la Grèce procéderaient à une opération d'évacuation de la ville dans les prochains jours. Cependant, le 28 mars, l'Ukraine a déclaré qu'elle n'ouvrirait pas de couloirs d'évacuation car les forces russes n'avaient pas accepté de mettre en place des corridors sûrs pour les civils.
Cependant, jeudi 31 mars, Moscou a accepté la création d'un corridor humanitaire vendredi 1er avril. Plusieurs dizaines de bus sont attendus pour évacuer des civils en direction de Zaporijia.
#Ukraine The Russian military stopped the evacuation column with residents of Mariupol, which was heading from Berdyansk to Zaporozhye. As a result, a multi-kilometer traffic jam formed near Vasilievka, in which there are ambulances with injured children, Ukrainians say pic.twitter.com/fuWk2j0d4T
March 26, 2022"C'était le trajet le plus fatigant, stressant et dangereux de ma vie"
J’ai quitté Marioupol le 14 mars à 9 h du matin, mais ne suis arrivée à Zaporizhzhia [NDLR : une ville voisine, à environ 200 km au nord-ouest] qu'à 22 h. C'était le trajet le plus fatigant, stressant et dangereux de ma vie. J'ai passé une nuit dans cette ville puis nous avons déménagé à Dnipro [70 km au nord]. La route était beaucoup plus sûre que la précédente, nous sommes donc arrivés à Dnipro rapidement - en une ou deux heures. Nous y avons passé deux nuits puis avons déménagé à Lviv – la route nous a pris 17 heures [NDLR : Lviv est à environ 1 000 km à l'ouest de Dnipro, soit environ 13 heures et demie de trajet en voiture dans des conditions normales, selon Google Maps, NDLR]. Et puis nous avons déménagé à Uzhhorod [250 km au sud-ouest]. Donc, je ne suis arrivée à Uzhhorod que le 17 ou le 18 - je ne me souviens pas, j'étais trop stressée et fatiguée.
Nous roulions sans arrêt. Nous avons dû contourner beaucoup de mines, d'engins militaires y compris détruits, il y avait beaucoup de fragments et de débris sur les routes, donc c'était trop dangereux de rouler vite. De plus, il y avait beaucoup de points de contrôle le long du chemin, à la fois ukrainiens et russes. On a croisé des soldats russes qui nous ont demandé des cigarettes. Nous avions très peur, alors nous leur avons obéi. Heureusement, ils n'ont rien fait avec nous, sauf quelques contrôles. Mais nous avons eu de la chance. Beaucoup d'autres ont été pris dans des combats.
Russian troops setting up checkpoints in the #Kherson region pic.twitter.com/mbbmaeKFWN
March 17, 2022L'Ukraine a également accusé la Russie d'avoir relocalisé jusqu'à 40 000 résidents de Marioupol en Russie, potentiellement contre leur volonté et sans l'approbation de Kiev. La ville étant encerclée et partiellement contrôlée par les Russes, certains habitants de Marioupol n'ont eu d'autre choix que de se rendre en Russie pour trouver de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux. La Russie a nié avoir expulsé de force des Ukrainiens.
“J'ai survécu à un véritable blocus : il n'y a plus eu de nourriture ni d'eau dans la ville pendant longtemps. Lorsque la neige est soudainement tombée en mars, nous étions les plus heureuses parce que nous pouvions la manger et la boire”, a écrit Veronika Tikhonyuk sur son compte Twitter.
Pour elle, échapper à Marioupol était nécessaire pour survivre, mais elle ne se sent toujours pas complètement en sécurité.
"Grâce aux bénévoles et à des gens bienveillants, j'ai des vêtements, des produits de première nécessité et de la nourriture"
Maintenant, je suis dans un village de montagne. C'est beaucoup plus sûr que Marioupol, mais je ne peux pas dire que je me sente en sécurité. Mon pays est toujours en danger, je suis traumatisée et je ferai face à ce traumatisme pour le reste de ma vie. Je ne me sentirai plus en sécurité. Grâce aux bénévoles et aux gens bienveillants, j'ai des vêtements, des produits de première nécessité et de la nourriture. Ma mère et moi louons une petite maison à la montagne, sans fioritures. J'essaie de trouver un travail à distance, de faire du bénévolat et de me remettre des traumatismes que la guerre m'a laissés.
Je sais avec certitude que la maison de mes grands-parents, ma première maison, est entièrement incendiée et [des soldats russes] vivent dans mon appartement, c’est-à-dire ma deuxième maison. Peut-être l’ont-ils également brûlé maintenant, je ne sais pas, personne ne sait. Un couple d’amis m'a appelé récemment, mais d'autres sont toujours silencieux. Je n'ai plus que ma mère maintenant, et mon père qui habite très loin. Je n'ai toujours pas de nouvelles ni d'informations sur le reste de ma famille, je les ai perdus, tous… et mon chat aussi…
La Russie et l'Ukraine ont repris les négociations de paix le 28 mars, sur fond de “situation catastrophique” à Marioupol. Selon un représentant de la ville, l’évacuation d’environ 2 000 personnes est en cours à Marioupol après que la Russie a accepté d’y ouvrir un couloir humanitaire pour évacuer les civils, une information confirmée par les équipes de la Croix-Rouge.
L'Union européenne a accusé la Russie d'avoir commis des crimes de guerre en Ukraine, en particulier à Marioupol, où un certain nombre de cibles civiles ont été attaquées.
>> À lire sur les Observateurs : À Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville
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La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine
Publié le : 24/03/2022 - 18:55
Cyril PAYEN
Cyril PAYEN
Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.
Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.
Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.
>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"
"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"
Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.
Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.
Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin
Reportage
Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu
GUERRE EN UKRAINE
Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes
Le Monde
Exaspération
Tribune. L’invasion de l’Ukraine a créé un immense choc dans l’opinion, a ouvert les yeux de ceux qui refusaient depuis des décennies de voir l’évidence et a conduit les gouvernements occidentaux à réagir avec une certaine vigueur : sanctions économiques très sérieuses (mais pas aussi massives qu’annoncées) et, surtout, livraisons d’armes « défensives » en quantités importantes.
Sur tous ces points, il y a à peu près consensus, avec des nuances et un empressement plus ou moins grand à livrer effectivement ces armes – même ceux qui, tels les Allemands, s’y étaient si longtemps refusés, se sont décidés à livrer à l’Ukraine 2 700 missiles antiaériens. Ce n’est pas rien, surtout si on les compare aux 5 000 casques que Berlin a longtemps estimés parfaitement suffisants pour assurer la défense de l’Ukraine…
Jean Pisani-Ferry : « Il faut resserrer le nœud coulant des sanctions sur la Russie »Les attitudes diffèrent un peu, avec des Américains en pointe, des Français très discrets, et des Israéliens qui refusent catégoriquement toute contribution. Mais ces livraisons sont vitales pour permettre aux Ukrainiens de se défendre et de durer face à l’écrasante supériorité numérique russe.
Un autre point semble également faire consensus, et celui-ci est plus étrange : des armes, oui, mais défensives, seulement défensives. Le récent sommet de l’OTAN (outre qu’il n’a accouché que d’une souris, avec quelques sanctions supplémentaires) n’a rien changé à cette posture, réaffirmée avec force par M. Macron : défensif, oui, offensif, surtout pas, ce serait trop dangereux.
Cette distinction n’est-elle pas bien étrange ? D’abord, parce qu’offensives ou défensives, les armes tuent et constituent donc de fait un engagement dans la guerre. Mais, surtout, parce qu’elle semble procéder d’une très curieuse logique : les Ukrainiens ont le droit de se défendre. Les Russes ont, eux, tous les droits, et ne courent aucun risque – puisque l’OTAN, Etats-Unis en tête, a affirmé haut et fort, alors même que l’invasion apparaissait imminente, qu’en aucun cas ils n’interviendraient. Il est donc urgent d’attendre ; un recours à l’arme chimique, en particulier, serait suivi d’une « réaction » non précisée, prudence oblige.
« Zelensky, même dans son nouveau rôle de chef de guerre, se pose en président-citoyen »Le président Zelensky, de plus en plus ulcéré par cette attitude, et qui, en dépit de son courage et de son sang-froid ainsi que de son habileté à parler à chacun un langage qu’il peut comprendre, ne parvient plus à dissimuler son exaspération – et se demande à haute voix si c’est Moscou qui est aux commandes à l’OTAN.
Sans plus aucun espoir d’obtenir une zone d’exclusion aérienne, il réclame des avions et des chars. La réponse est « niet ». L’initiative, peut-être maladroite, de la Pologne, qui aurait consisté à remettre à l’OTAN ses propres MiG-29 pour être ensuite transférés à l’Ukraine, s’est heurtée à une fin de non-recevoir. Pas question non plus, M. Macron l’a répété, de livrer des chars.
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Le Figaro
«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni
Laetitia LienhardTÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. Des dizaines de familles sont concernées.
«Sa vie était en danger», raconte, émue, Jennifer, maman d'Eléa, âgée de trois ans. Sa fille a contracté le syndrome hémolytique et urémique (SHU) avec une infection à Escherichia coli. Comme elle, des dizaines d'autres enfants ont été hospitalisés ces derniers mois et deux enfants en sont même morts.
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Des analyses ont confirmé «un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, alors qu'un rappel massif de ces pizzas a été lancé il y a deux semaines. Au total, selon le dernier décompte datant de mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation, là où 100 à 160 cas sont d'ordinaire notifiés chaque année en France.
Une enquête a été ouverte le 22 mars dernier, notamment des chefs de «tromperie», «mise en danger d'autrui» et «homicides involontaires», a fait savoir vendredi le parquet de Paris, sollicité par Le Figaro. C'est une procédure plus approfondie qui implique davantage d'investigations«, explique l'avocat Pierre Debuisson. Une telle enquête a deux objectifs : déterminer le ou les responsables de cette situation mais aussi identifier l'ensemble des victimes.
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Jennifer et sa famille ont effectivement partagé une de ces pizzas juste avant l'apparition des symptômes chez Eléa, des diarrhées sanglantes et de fortes crampes d'estomac. «Ma fille a été transférée des urgences de Bayonne au service de réanimation pédiatrique de Bordeaux. Elle a été sous dialyse sans arrêt pendant une dizaine de jours. Eléa commence à aller mieux, elle est sortie du service de réanimation», raconte Jennifer, qui s'estime presque chanceuse que cela n'ait pas été plus grave. Mais une chose est sûre, une fois que sa fille sera sortie de l'hôpital, elle ira porter plainte et a déjà commencé à rassembler des preuves en demandant à son supermarché une attestation d'achat de la pizza concernée avec le numéro de lot.
Plusieurs plaintes déposées
Comme elle, ils sont plus de 200 parents à échanger sur une discussion Facebook pour porter plainte. 11 familles ont d'ores et déjà saisi maître Debuisson : «Plusieurs plaintes ont déjà été déposées pour blessures involontaires, notamment en région parisienne et à Bordeaux», explique-t-il.
David, dont le fils Sacha, âgé de 7 ans, a contracté ce syndrome, compte également porter l'affaire devant la justice. «Il faut que ce type d'histoire n'arrive plus. Mon fils a subi une atteinte rénale mineure mais il doit être suivi obligatoirement pendant cinq ans et il a manqué les cours pendant plus d'un mois», explique ce papa de 38 ans, qui habite en Alsace. Sacha a été hospitalisé pendant cinq jours. Le second fils de David, âgé de 2 ans et demi, a également été contaminé mais ne semble pour le moment pas avoir contracté de forme grave. «On surveille, c'est vraiment angoissant», déplore leur père.
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L'enquête ouverte par le parquet de Paris, si elle représente une première victoire pour les familles, risque de durer longtemps. «Ce type d'enquête nécessite des expertises, des contre-expertises et peut durer plusieurs années. C'est une situation difficile pour les victimes et les personnes mises en cause qui ne sont pas toujours coupables in fine», explique Albane Lancrenon, avocate spécialisée en droit pénal des affaires au sein de De Gaulle Fleurance & Associés. Pour un homicide involontaire, la peine encourue est de 3 à 5 ans d'emprisonnement pour la personne jugée responsable avec une amende entre 45.000 et 75.000 euros par victime. Si l'entreprise en elle-même est considérée comme responsable, ce montant sera multiplié par cinq. Des dommages et intérêts pour la famille de la victime sont également à ajouter.
De son côté, Nestlé, le propriétaire suisse des pizzas et des sauces de la marque Buitoni, a mené près de 75 autocontrôles, mais n'a rien trouvé : «A ce jour, la provenance de la bactérie présente dans la pizza Fraîch'Up reste indéterminée. Toutes nos équipes se mobilisent pour mener jusqu'au bout nos recherches et les autorités poursuivent les tests et prélèvements nécessaires à leur enquête», précise l'entreprise dans un communiqué.
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L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev
Publié le : 02/04/2022 - 07:11Modifié le : 02/04/2022 - 23:00
FRANCE 24
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Les forces ukrainiennes ont reconquis la totalité de la région de Kiev, a assuré samedi le ministère de la Défense ukrainien, après le retrait russe du nord du pays. Dans le sud, Marioupol était toujours samedi soir dans l'attente de convois dédiés à l'évacuation des civils.
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22 h 16 : la Russie a accepté "oralement" les propositions de l'Ukraine, selon Kiev
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a laissé entendre samedi que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé.
"La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée", annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia. Il a ajouté que s'il n'y avait "aucune confirmation officielle par écrit", la partie russe l'ayant accepté "oralement".
Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait "très probablement" en Turquie.
Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, "nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine" vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé.
"Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul", a noté David Arakhamia.
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22 h 06 : aucun convoi humanitaire n'a pu atteindre Marioupol samedi, affirme Moscou
Un responsable du ministère russe de la Défense a déclaré samedi qu'aucun convoi d'aide humanitaire n'avait pu rallier la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l'armée russe, et accusé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d'en porter la responsabilité.
Le CICR avait déclaré vendredi qu'un convoi de bus qu'il avait organisé pour évacuer des civils de Marioupol avait dû faire demi-tour sans pouvoir remplir sa mission, et que l'armée russe l'avait empêché d'acheminer de l'aide humanitaire.
Une nouvelle tentative devait avoir lieu samedi, mais selon Mikhaïl Mizintsev, un officier du ministère russe de la Défense, cité par l'agence Interfax, le CICR a fait preuve d'incompétence pour organiser l'évacuation des civils piégés par les combats.
Les convois sont partis trop tard et n'ont pas pu arriver à temps à Marioupol, a affirmé le colonel Mizintsev, qui a accusé les employés du CICR d'avoir marqué des arrêts non programmés vendredi, et des véhicules d'avoir quitté le convoi avant d'y reprendre place.
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20 h 25 : l'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de la région de Kiev
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar.
Les localités d'"Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur", a affirmé Ganna Maliar sur Facebook.
Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l'invasion russe
Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Et des journalistes de l'AFP ont pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment "libérée" et qui avait été inaccessible à la presse pendant près d'un mois.
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19 h 18 : près de 300 personnes enterrées "dans des fosses communes" à Boutcha
Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées "dans des fosses communes" à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev, théâtre de féroces combats, qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk.
"À Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes", car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone Anatoly Fedorouk.
"Dans certaines rues, on voit 15 à 20 cadavres sur le sol", mais "je ne peux pas dire combien il y en a encore dans des cours, derrière les palissades", a poursuivi le maire.
"Tant que les démineurs ne sont pas passés pour les vérifier, il est déconseillé de les ramasser" car ils peuvent être piégés, a-t-il encore dit. "Ce sont les conséquences de l'occupation russe, des agissements" de l'ennemi, a lâché M. Fedorouk.
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18 h 12 : à Berne, plusieurs milliers de personnes contre la guerre en Ukraine
Des milliers personnes ont manifesté samedi à Berne, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine.
Ils étaient environ 10 000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l'Ukraine et de l'arc-en-ciel du mouvement pacifiste.
Le but est de pousser la Suisse à s'engager activement dans des efforts pour obtenir un cessez-le-feu et un retrait complet des forces russes, selon les organisateurs.
Les manifestants ont aussi exigé davantage de soutien aux réfugiés ukrainiens, de nouvelles sanctions contre la Russie et une réduction des importations.
📣 Aujourd'hui, nous bravons la pluie & la neige à la manifestation nationale pour la paix à Berne.💙💛 #StandWithUkraine #StopRussianAggression ☮️ pic.twitter.com/4Jby673we4
April 2, 2022 -
17 h 25 : quatre blessés dans une manifestation à Enerhodar, selon Kiev
Une manifestation de civils à Enerhodar, une ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes, a été dispersée samedi par des tirs de mortiers et de grenades assourdissantes qui ont fait quatre blessés, a annoncé une responsable ukrainienne.
"Aujourd'hui à Enerhodar, les habitants de la ville se sont à nouveau réunis pour un rassemblement de soutien à l'Ukraine, en chantant l'hymne national", a déclaré sur Facebook Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement.
"Les occupants ont utilisé des grenades assourdissantes et ont ouvert le feu au mortier sur les habitants, quatre personnes ont été grièvement brûlées", a-t-elle ajouté.
Des vidéos diffusées sur Internet montraient des personnes en train de s'enfuir d'une place d'Enerhodar au milieu des explosions de grenades assourdissantes et de nuages de fumée blanche.
"Une partie des manifestants ont été mis de force dans des fourgonnettes de police et emmenés dans un lieu inconnu", a ajouté Lioudmyla Denissova, accusant les troupes russes de "terroriser la population" depuis la prise de la ville.
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15 h 19 : plus de 170 arrestations en Russie lors de protestations contre le conflit
Plus de 170 personnes ont été arrêtées samedi en Russie pour des actions de protestation contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays.
Vers 13 h GMT, "plus de 178 personnes ont été arrêtées dans 15 villes russes", a déclaré l'ONG dans un communiqué.
À Moscou, le sit-in était prévu pour 11 h GMT dans le parc Zariadié, à l'ombre du Kremlin. Peu après, la police a commencé à arrêter des personnes assises sur les bancs du parc, en pleine tempête de neige.
Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.
Les organisateurs avaient affirmé dans un communiqué vouloir protester contre "l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine" et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.
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14 h 27 : l'ex-procureure internationale Carla Del Ponte appelle à un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine
L'ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) a émettre rapidement un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.
"Poutine est un criminel de guerre", affirme la juriste, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps. Elle s'est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l'ex-Yougoslavie.
L'émission d'un mandat d'arrêt international "est le seul instrument qui existe permettant d'arrêter l'auteur d'un crime de guerre et de le porter devant" la justice internationale, affirme Carla Del Ponte.
"L'émission d'un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté ; s'il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu'il a de nombreux États contre lui", explique-t-elle.
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13 h 10 : un photographe ukrainien chevronné retrouvé mort près de Kiev
Maks Levin, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort vendredi après le retrait de troupes russes d'un territoire proche de Kiev, a annoncé samedi le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.
Selon l'ONG ukrainienne IMI (Institut of mass information) citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste "non armé" aurait été atteint par "deux tirs" de militaires russes.
Maks Levin, âgé de 40 ans et père de quatre fils, a collaboré avec nombre de médias ukrainiens et internationaux.
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12 h 26 : le pape appelle à des "réponses globales" face à "l'élargissement de l'urgence migratoire"
Le pape François a appelé depuis Malte à "des réponses globales et partagées" face à "l'élargissement de l'urgence migratoire", alors que des millions de personnes affluent en Europe, fuyant la guerre en Ukraine.
"L'élargissement de l'urgence migratoire – pensons aux réfugiés de l'Ukraine martyrisée – appelle des réponses larges et partagées. Il n'est pas possible que certains pays prennent en charge l'ensemble du problème dans l'indifférence des autres !", a lancé le pape lors d'un discours au palais présidentiel de la capitale La Valette.
Il a également fustigé, au début de sa visite à Malte, les actes de "quelque puissant" enfermé dans des "intérêts nationalistes" en évoquant le "vent glacial de la guerre" venu de "l'est de l'Europe".
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11 h 48 : "retrait rapide" des forces russes du nord du pays
Les forces russes opèrent un "retrait rapide" des régions de Kiev et Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, et ont pour objectif de "prendre pied dans l'est et le sud", a estimé un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.
"Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Tchernihiv (...), il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire : se replier vers l'est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante", a-t-il écrit sur la messagerie Telegram.
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09 h 15 : à Irpin, une victoire ukrainienne au coût "apocalyptique"
Située dans la banlieue de Kiev, Irpin a résisté à l'invasion russe de toute sa force, barrant la route à l'avancée des troupes russes vers la capitale, à quelque 20 kilomètres de là.
La ville, dont les parcs autrefois verdoyants sont jonchés de cadavres, est à présent de nouveau sous contrôle ukrainien. Reportage à Irpin de nos confrères de France 2.
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09 h 11 : sept couloirs humanitaires prévus ce samedi, selon Kiev
Sept couloirs humanitaires sont prévus pour évacuer des civils de régions ukrainiennes assiégées, a déclaré la vice-Première ministre, Irina Verechtchouk.
Ces sept couloirs incluent celui prévu pour permettre à des véhicules privés de quitter la ville de Marioupol et à des bus d'évacuer des résidents de Marioupol réfugiés à Berdiansk, a-t-elle précisé.
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08 h 45 : plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens
Un peu plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. À Medyka, à la frontière ukraino-polonaise, devenu le principal point de passage des réfugiés ukrainiens, l'aide humanitaire s'organise. Reportage de Pauline Godart, Ellen Gainsford, et Raïd Abu.
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04 h 24 : la Chine affirme ne pas contourner délibérément les sanctions contre la Russie
La Chine ne contourne pas délibérément les sanctions contre la Russie, a déclaré un diplomate chinois, au lendemain du sommet sino-européen au cours duquel l'Union européenne a appelé les dirigeants chinois à ne pas permettre à la Russie de contourner les sanctions occidentales imposées après l'invasion russe de l'Ukraine.
Wang Lutong, directeur général des affaires européennes au ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré aux journalistes que la Chine contribuait à l'économie mondiale en menant un commerce normal avec la Russie.
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03 h 24 : la Croix-Rouge tentera de se rendre à Marioupol samedi
Un convoi de la Croix-Rouge se rendra samedi dans le port ukrainien de Marioupol et tentera à nouveau d'évacuer des civils de la ville assiégée, alors que les forces russes semblent se regrouper en vue de nouvelles attaques dans le sud-est du pays.
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02 h 26 : Washington va fournir une aide sécuritaire supplémentaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine
Le département américain de la Défense va fournir à l'Ukraine une aide supplémentaire en matière de sécurité d'un montant de 300 millions de dollars (271,5 millions d'euros), qui comprendra notamment des systèmes de roquettes à guidage laser, des drones et des services commerciaux d'imagerie satellite.
"Cette annonce représente le début d'un processus de sous-traitance visant à fournir de nouvelles capacités aux forces armées ukrainiennes", a déclaré le porte-parole du département de la Défense, John Kirby, dans un communiqué.
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00 h 58 : la situation dans l'est du pays reste extrêmement compliquée, selon Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que la situation dans l'est de l'Ukraine restait extrêmement compliquée et que la Russie se préparait à effectuer de nouvelles frappes dans la région du Donbass et contre la ville de Kharkiv.
Dans une allocution vidéo, le président ukrainien a indiqué que les forces russes se retiraient du nord du pays, lentement mais sensiblement.
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00 h 53 : les sanctions contre la Russie doivent être renforcées, affirme Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que les sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés contre la Russie en raison de l'invasion de l'Ukraine fonctionnaient et qu'elles devaient être renforcées.
Dans une interview à la chaîne américaine Fox News, Volodymyr Zelensky a ajouté qu'il souhaitait que la Chine, qui n'a pas imposé de sanctions contre la Russie, soit du côté de l'Ukraine.
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00 h 41 : plus de 3 000 personnes "sauvées" de Marioupol assiégée
Plus de 3 000 personnes ont pu être "sauvées" de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par les forces russes, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi.
"Aujourd'hui (vendredi), les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions : Donetsk, Louhansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6 266 personnes, dont 3 071 de Marioupol", a-t-il dit. Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si ces personnes ont été évacuées depuis Marioupol ou si elles avaient fui la ville auparavant par leurs propres moyens avant d'être emmenées en bus à Zaporojie.
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23 h 04 : l'Ukraine annonce un échange de prisonniers avec la Russie
L'Ukraine et la Russie ont procédé vendredi à un échange de prisonniers, qui a permis la libération de 86 militaires ukrainiens et ukrainiennes, a déclaré le directeur adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne dans un message sur internet.
Kirilo Timochenko n'a pas précisé combien de soldats russes avaient été relâchés de leur côté, ni si cet accord s'inscrivait dans des négociations de paix plus larges.
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22 h 32 : une colonne de bus avec des habitants de Marioupol arrive à Zaporojie
Une colonne de bus transportant des personnes déplacées dont des habitants de la ville portuaire assiégée de Marioupol est arrivée vendredi soir à Zaparojie, ville ukrainienne contrôlée par l'armée de Kiev, a constaté l'AFP.
Les bus transportaient des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels
Avec AFP et Reuters
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Le Monde
« Rock stars » du marché de l’emploi, les développeurs Web craignent de devenir les « ouvriers d’hier »
Toujours très convoités et choyés par les recruteurs, les développeurs Web considèrent que leur position avantageuse est arrivée à un point d’équilibre. Certains craignent de se laisser dépasser par l’intelligence artificielle et les évolutions technologiques.
Sur les réseaux sociaux, « Dave le développeur » est un personnage culte. Un jeune travailleur libre, heureux, intouchable, courtisé par toutes les entreprises qui se battent pour le recruter. Devenu un mème d’Internet, « Dave le dev », peut même se permettre de se moquer des dizaines d’offres d’emploi qui pleuvent sur lui tout au long de la journée. « C’est pas moi j’postule à ton offre, c’est ton offre elle postule à moi », dit-il ainsi en ouvrant le réseau social professionnel LinkedIn le matin, sur l’une des centaines d’images allégoriques qui circulent sur Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn, YouTube, Twitch et même le service de discussion Discord. Une référence au couplet culte de la chanson DKR du rappeur Booba (« C’est pas le quartier qui me quitte/C’est moi j’quitte le quartier »).
Un dessin satirique, pas si loin de la réalité. Une pluie de messages de recruteurs, c’est aussi ce que reçoit Wilfried Evieux chaque semaine sur LinkedIn. Avec trois à quatre demandes par jour, ce développeur Web de 26 ans diplômé de l’école Supinfo Paris travaille aujourd’hui en free-lance. Alors qu’il était encore en formation, il a rapidement compris l’attrait que son profil avait pour les entreprises. Avec quelques années d’expérience à son compteur, les demandes affluent toujours plus. Même en spécifiant qu’il n’est pas en recherche d’emploi, les entreprises essaient constamment de le débaucher, à l’image de « Dave le dev ». Et pour cause, ce métier mal connu est aujourd’hui un pilier du Web.
A partir d’un cahier des charges, le développeur analyse les besoins, choisit la solution technique la mieux adaptée et développe les fonctionnalités du site ou de l’application Web, en les codant. Un développeur débutant gagne un salaire annuel d’environ 32 000 à 48 000 euros annuels. Avec deux à cinq années d’expérience, la rémunération oscille entre 38 000 et 55 000 euros pour les profils confirmés.
Des difficultés à recruter
Si les développeurs ont des profils et des compétences qui attirent autant c’est que le numérique représente aujourd’hui 5,5 % du PIB français, chiffre qui pourrait doubler d’ici quelques années, selon une étude du cabinet McKinsey reprise par Bpifrance. D’après une étude commandée par l’école 42 (dont le fondateur Xavier Niel est également, à titre personnel, actionnaire à titre individuel du Monde), menée auprès de 200 entreprises (de la très petite entreprise aux grands groupes), 8 entreprises interrogées sur 10 déclarent qu’il leur est difficile de recruter des profils Tech.
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Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon peine à enrayer la dynamique Le Pen
Le candidat de la France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon souhaite creuser « un trou de souris » vers une place au second de tour de la présidentielle. Les derniers sondages pourraient cependant doucher les espoirs des Insoumis, indique le journal Le Figaro. Le candidat de gauche reste en troisième position, crédité entre 14 % et 16 % des intentions de vote quand sa rivale Marine Le Pen en obtient régulièrement 20 %.
La stratégie des mélenchonistes était la suivante : laisser les candidats de droites Zemmour, Pécresse et Le Pen se neutraliser, et profiter d’un seuil de qualification au second tour plus bas. À quelques jours du premier tour, ce scénario ne se dessine pas dans les sondages.
Mais un cadre LFI interrogé par Le Figaro y croit encore : « Marine Le Pen a toujours été surestimée dans les sondages… Et il peut y avoir un vote caché pour Éric Zemmour ». En tablant sur un bon score d’Éric Zemmour, les Insoumis se rendraient coupables de cynisme estime un cadre écologiste : « Mélenchon voulait que Zemmour fasse un score pour faire baisser artificiellement le seuil de qualification au second tour. Cela a pour effet de faire monter les thématiques de l’extrême droite, tout en banalisant Marine Le Pen ».
Le réservoir abstentionniste
Pour vampiriser les voix de sa rivale, Jean-Luc Mélenchon table sur un discours appuyé sur les thématiques sociales, pour convaincre les abstentionnistes et les « fâchés mais pas facho ». « On assume de s’adresser à des électeurs qui hésitent et qui se disent que c’est Marine Le Pen qui les défend. On veut faire l’effet Dracula : allumer la lumière pour montrer la réalité de ses propositions », explique au Figaro Manuel Bompard, le directeur de campagne. Mais à quelques jours du premier tour, une autre inquiétude préoccuperait le camp mélenchoniste : le vote utile des électeurs d’Éric Zemmour pour Marine Le Pen, afin d’éviter un second tour Macron-Mélenchon.
L'Humanité
Rive gauche à Paris, sur la piste des communards
ActuSi Montmartre demeure le haut lieu de la Commune de 1871 et de la résistance aux versaillais, la Butte-aux-Cailles, au sud de la capitale, fut l’autre place forte des fédérés. Retour, à pied, sur le théâtre d’un tragique et glorieux épisode de l’histoire.
Léa GaucherEntre le 21 et le 28 mai 1871, la Commune de Paris vit ses derniers jours. Face à l’armée, femmes et hommes se battent quartier par quartier, barricade par barricade. Sur la Butte-aux-Cailles et dans la vallée de la Bièvre à ses pieds, la résistance est acharnée. La déambulation dans les rues de la capitale nécessite un peu d’imagination : il n’y a plus de traces des combats et ce quartier du 13e arrondissement de Paris a été complètement transformé depuis la dernière révolution française.
Le 25 mai 1871, trois colonnes versaillaises dirigées par le général de brigade Alfred Bocher s’avancent sur les boulevards Port-Royal et Arago en direction des Gobelins. Entrées dans Paris le 21, les forces d’Adolphe Thiers occupent déjà plusieurs arrondissements au sud- ouest de la cité. Les troupes traversent l’île aux Singes, à l’emplacement actuel du square René-le-Gall. L’îlot est enserré par deux bras de la Bièvre, dont les eaux sont encore intensément exploitées. Au sud, des guinguettes côtoient de modestes jardins, entretenus par les ouvriers de la manufacture des Gobelins. La fabrique, devenue royale puis nationale, tire son nom d’une famille non pas de tapissiers mais de teinturiers qui doit sa renommée à ses rouges vifs « à l’écarlate ». Au nord, les habitations des ouvriers des tanneries et des mégisseries installées sur les berges sont insalubres. Les versaillais prennent la rue de Croulebarbe, dont le tracé épouse celui de la rivière et où un moulin resta en activité jusqu’en 1826. La couverture de l’affluent de la Seine, en 1912, puis l’aménagement des jardins et la construction du bâtiment du Mobilier national, dans les années 1930, vont définitivement effacer les traces de ce passé industriel.
à défaut de mémorial, une place
Les soldats ont un objectif : l’actuelle place d’Italie et la mairie du 13e arrondissement, où le général communard Walery Wroblewski, réfugié en France après l’insurrection polonaise de 1863, a installé son quartier général. Le 31 octobre 1870, lors d’un premier soulèvement des Parisiens au lendemain de la défaite du Bourget face aux Prussiens, la garde nationale est entrée de force dans le bâtiment et a hissé le drapeau rouge sur le toit. La place a été rebaptisée en avril 1871 place Émile-Duval, en l’honneur de l’ouvrier fondeur en fer devenu général qui vient d’être fusillé. Le militant a appliqué la doctrine d’action d’Auguste Blanqui, qui vécut quelques années plus tard au numéro 25 du boulevard qui porte son nom. Au-dessus de l’enseigne de l’hôtel qui s’y trouve aujourd’hui, une plaque rappelle que le révolutionnaire socialiste, « l’Enfermé », y passa les trois dernières années de sa vie, de sa dernière sortie de prison jusqu’à sa mort en 1881. Au printemps 1871, l’artère est hérissée de barricades. Sur le versant nord de la Butte-aux-Cailles, une douzaine de pièces d’artillerie sont installées sur la pente abrupte.
Dans l’ancien faubourg, parisien depuis une dizaine d’années seulement, peu de rues sont pavées et les habitants, des chiffonniers et des ouvriers du cuir notamment, vivent dans la misère. Au numéro 46 de la rue des Cinq-Diamants se tient le local des Amies et Amis de la Commune de Paris. Créée en 1882 par les communards rentrés d’exil et de déportation, elle est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. À défaut de mémorial, la petite place de la Commune-de-Paris réveille le souvenir de la terrible bataille qui s’est déroulée ici. Si Wroblewski et ses trois bataillons de fédérés sont parvenus à repousser à quatre reprises les assauts des 23 000 soldats du général Ernest Courtot de Cissey, le 25 mai au matin, après trente-six heures de résistance acharnée, ils doivent céder à la cinquième attaque des troupes versaillaises, considérablement renforcées.
un toast au « temps des cerises »
Des centaines de prisonniers sont exécutés. Wroblewski parvient à franchir la Seine avec un millier d’hommes par le pont d’Austerlitz, mais les versaillais sont désormais maîtres de toute la rive gauche.
Bilan humain de la « semaine sanglante » : entre 3 000 et 5 000 fédérés tués au combat et au moins 15 000 autres massacrés, selon des chiffres qui ne font pas consensus parmi les historiens. Des morts sans sépulture enfouis dans « ce tragique sous-sol de Paris », selon la formule de Victor Hugo. Aux 18-20 de la rue de la Butte-aux-Cailles, le Temps des cerises, restaurant organisé comme société coopérative ouvrière de production, est sans doute l’endroit idéal pour leur porter un toast avec un verre de vin, rouge de préférence.
Des Gobelins à la Butte-aux-Cailles
1. Départ de la station de métro les Gobelins.
2. Le square René-le-Gall (anciennement l’île aux Singes).
3. La manufacture des Gobelins.
4. La mairie du 13e arrondissement, QG du général de la Commune Wroblewski.
5. Au 46, rue des Cinq-Diamants, le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.
6. Aux 18-20, rue de la Butte- aux-Cailles, le restaurant le Temps des cerises organisé en Scop.
Découverte Le Figaro
Guerre en Ukraine : l'histoire en étendard
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INFOGRAPHIE - La demande de drapeaux ukrainiens s’envole depuis l’invasion du pays par la Russie. Ces pièces d’étoffe, qui fédèrent les peuples dans la joie ou la douleur, sont des emblèmes très codifiés.
Charles LescurierNicole TriouleyreService InfographieDe tout temps, les hommes ont utilisé des drapeaux. Les chefs de tribu à la préhistoire, les Chinois vers 1500 avant J.-C pour exprimer une hiérarchie dans la société, les Vikings à la fin du VIIIe siècle sur les mâts des bateaux. Mais ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que les pays commencèrent à créer leur propre drapeau. Ils reflètent la fin de la monarchie et du système héraldique. On passe désormais à un système de couleurs à l’effigie des valeurs et de la politique de chaque pays.
Un emblème national
Leurs pièces d’étoffe sont généralement rectangulaires, dans un rapport de 2 sur 3, à savoir 2 unités de largeur pour 3 unités de longueur. Ils possèdent majoritairement trois bandes horizontales ou verticales. Sauf à de rares exceptions, l’avers et le revers sont identiques. Les couleurs les plus employées sont le rouge, le blanc et le bleu. Certains comportent un blason ou des symboles : une croix, des étoiles, un croissant, un bâtiment, une arme… ou encore une devise. D’autres comme le drapeau ukrainien représentent un paysage.
Un moyen de communication
À terre, ils marquent l’appartenance à une nation, à un groupe, à une organisation. En mer, ils servent au dialogue. Un alphabet international de pavillons aide les équipages en cas d’urgence. À chaque lettre et à chaque chiffre correspond un fanion standardisé. Chacun d’eux possède en plus une signification propre, par exemple celui de la lettre « O » veut dire également « un homme à la mer ». Les signaux pour les urgences médicales sont les plus élaborés avec des combinaisons à plusieurs drapeaux.
Des exceptions à la règle
À VOIR AUSSI - Y a-t-il des nazis en Ukraine?
France24 - Monde
Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan
Publié le : 02/04/2022 - 16:22Modifié le : 02/04/2022 - 22:08
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Inès OLHAGARAY
Un cessez-le-feu de deux mois est entré en vigueur samedi au Yémen, au premier jour du mois du ramadan. Proposée par l'ONU, cette trêve est le résultat d'un accord passé entre les forces progouvernementales et les rebelles houthis, en guerre depuis près de huit ans.
Au Yémen, une trêve de deux mois est entrée en vigueur, samedi 2 avril, en vertu d'un accord arraché par les Nations unies aux forces progouvernementales et aux rebelles houthis, engagés dans une guerre dévastatrice.
Dans ce conflit qui a fait des centaines de milliers de morts, selon l'ONU, et poussé ce pays pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine, une précédente trêve à l'échelle nationale convenue en 2016 entre les belligérants et d'autres décidées unilatéralement ont fait long feu.
"La trêve de deux mois est entrée en vigueur à 19 h (16 h GMT)" au premier jour du mois de jeûne musulman du ramadan", a affirmé dans un communiqué Hans Grundberg, émissaire de l'ONU. "Dès ce soir, toutes les opérations militaires aériennes, navales et au sol doivent cesser", a-t-il ajouté.
"Les belligérants ont répondu positivement à la proposition des Nations unies d'une trêve de deux mois", avait dit Hans Grundberg vendredi, dans un communiqué, en soulignant qu'elle pouvait être "renouvelée avec (leur) consentement".
Une série d'attaques fin mars
Cette annonce est le couronnement des efforts de Hans Grundberg, qui tente depuis des mois de parvenir à une trêve et de relancer les négociations en vue d'un règlement au Yémen, où les puissances régionales rivales, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, se livrent à une guerre par procuration.
Jeudi, l'émissaire de l'ONU a discuté séparément avec des représentants des Houthis à Oman et ces derniers jours avec ceux du pouvoir yéménite et du royaume saoudien à Riyad.
>> À lire aussi : Le manque d'eau, une violence de plus dans les pays en guerre
La coalition a dit "soutenir l'accord du gouvernement yéménite pour une trêve" de même que "les efforts de l'ONU pour la consolider". Et les Houthis, par un communiqué, ont confirmé leur "engagement à la fin des opérations militaires tant que l'autre partie y adhère".
Les efforts en vue d'une trêve se sont intensifiés après une escalade des attaques des Houthis contre l'Arabie saoudite.
Le 25 mars, ils ont lancé 16 attaques contre des cibles dans le royaume, dont l'une a provoqué un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah (ouest) proche du circuit de Formule 1 qui accueillait le Grand Prix. Ces attaques n'ont pas fait de victimes. En représailles, l'aviation saoudienne a bombardé des zones contrôlées par les Houthis.
"Les parties ont accepté d'arrêter toutes les offensives aériennes, terrestres et maritimes au Yémen et au-delà de ses frontières", a dit Hans Grundberg.
L'espoir d'une "paix durable"
Les pétroliers seront en outre "autorisés à entrer dans les ports de la province de Hodeïda (ouest)" et les vols commerciaux possibles "depuis et vers l'aéroport de la capitale Sanaa, avec des destinations prédéterminées", selon lui.
La coalition contrôle l'espace aérien et maritime du Yémen et seuls les vols de l'ONU sont autorisés à atterrir à Sanaa, un "blocus" dénoncé par les Houthis.
Une rencontre entre des représentants houthis et de la coalition aura lieu pour évoquer la réouverture de routes, notamment à Taïz, ville sous contrôle gouvernemental mais assiégée depuis 2015 par les insurgés, afin de "permettre aux civils de se déplacer librement", a ajouté Hans Grundberg.
"Le succès de cette initiative va dépendre de la volonté des parties belligérantes du conflit à faire respecter la trêve et (à appliquer) les mesures humanitaires prévues", selon l'émissaire de l'ONU.
"J'espère que la bonne volonté affichée publiquement par les parties va se traduire par une désescalade à long terme dans les discours incendiaires et haineux rapportés par les médias", a-t-il encore indiqué.
Après sept ans d'intervention, la coalition dirigée par les Saoudiens n'a pas réussi à déloger les rebelles des régions conquises dans le nord du Yémen. Selon des observateurs, les rebelles affichent une certaine intransigeance imputée au manque de fermeté de la communauté internationale à leur égard.
Les États-Unis ont salué la nouvelle trêve mais souligné la nécessité de parvenir à "un compromis pouvant apporter une paix durable". De son côté, la France a estimé qu'il s'agissait d'"une avancée majeure qui doit permettre d'alléger les souffrances du peuple yéménite et qui est porteuse d'espoir".
Avec AFP
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Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite
Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis
DEMAIN A LA UNE
Conflit au Yémen : la guerre oubliée ?
Le Monde
Le Sri Lanka placé en état d’urgence
La situation est insurrectionnelle sur l’île, traversée par une crise économique inédite. La population, qui vit depuis des mois au rythme des pénuries de biens essentiels et des coupures de courant, réclame le départ du président.
Le Sri Lanka s’enfonce dans la crise. Après de violentes manifestations dans tout le pays pour réclamer le départ du président Gotabaya Rajapaska et de son frère Mahinda, qui occupe le poste de premier ministre, le gouvernement a décrété l’état d’urgence vendredi 1er avril.
L’armée dispose désormais de pouvoirs étendus pour assurer l’ordre public et peut arrêter et détenir des personnes sans mandat. Un couvre-feu de trente-six heures a également été imposé jusqu’à lundi, pour tenter de prévenir de nouvelles manifestations. La population a interdiction de sortir, de se trouver sur une voie publique, dans un parc, dans un train ou sur le bord de mer, à moins d’avoir une autorisation écrite des autorités. Dimanche, le ministère de la défense a ordonné la suspension de tous les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, WhastApp, Viber, YouTube.
Le Sri Lanka au bord du gouffre sanitaire et démocratiqueCes mesures autoritaires ont été prises après que des centaines de personnes ont tenté de s’introduire dans le domicile du président à Colombo, la capitale, dans la nuit de jeudi à vendredi aux cris de « Va-t’en, Gota ». et que d’autres bloquaient la circulation dans plusieurs villes, mettant le feu à des bus militaires et des véhicules de police. Le président a tenté de réduire ces protestations à « des forces extrémistes appelant à un printemps arabe ».
Grave crise économique
La colère des Sri-Lankais est bien plus profonde, nourrie par la crise économique très grave que traverse le pays depuis deux ans. La baisse de la fréquentation touristique due à l’épidémie Covid-19, à la diminution des transferts de revenus de la diaspora durant la crise sanitaire et aux décisions prises complètement à contre-temps par le gouvernement comme la baisse de la TVA et la suppression de plusieurs taxes ont asséché les caisses d’un Etat qui croule sous une dette de 51 milliards de dollars.
Le Sri Lanka ne dispose plus de réserves de change et de dollars pour importer les biens nécessaires au fonctionnement de l’île. Le pays manque de tout et vit au rythme des pénuries et des coupures d’électricité depuis le mois de février. Il n’y a plus d’essence, plus de gaz, plus de médicaments, les étagères des magasins alimentaires sont vides et l’inflation bat chaque mois des records (18,7 % en mars). Il ne reste quasiment plus une goutte de carburant dans les stations-service et le transport des biens et des personnes à travers le pays est gravement perturbé.
La gestion de Gotayaba Rajapaska, élu en novembre 2019, sept mois après les attentats de Pâques commis contre des églises et des hôtels par l’organisation Etat islamique et qui avaient fait 258 morts, est sévèrement mise en cause. Il a installé un véritable clan familial à la tête du pays. Son frère Mahinda, qui fut président de 2005 à 2015, est premier ministre, le portefeuille-clé des finances est détenu par un autre frère, Basil. En tout cinq Rajapaska figurent dans l’exécutif.
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France24 - Monde
Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie
Publié le : 02/04/2022 - 11:13
FRANCE 24
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Les forces de sécurité israéliennes ont abattu samedi trois Palestiniens armés en Cisjordanie, a annoncé la police israélienne. Cet incident se produit dans la foulée de plusieurs attaques meurtrières commises dernièrement en Israël.
Les forces israéliennes ont tué, samedi 2 avril, trois membres du mouvement palestinien Jihad islamique lors d'une opération en Cisjordanie dans un contexte d'escalade ces derniers jours en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.
L'opération de l'armée, dans laquelle quatre soldats ont été blessés, a eu lieu au premier jour du ramadan, le mois de jeûne sacré musulman, dans les Territoires palestiniens.
Les membres d'une unité spéciale israélienne antiterroriste en activité dans la zone "ont reçu des informations sur une cellule terroriste en route pour une attaque et ont tenté de stopper la voiture" dans laquelle se trouvaient les trois Palestiniens entre Jénine et Tulkarem, a précisé la police israélienne dans un communiqué.
Les activistes ont alors ouvert le feu et les militaires ont riposté. Les trois Palestiniens ont été tués et quatre soldats ont été blessés, d'après la même source.
Le mouvement armé Jihad islamique, basé dans l'enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, a confirmé la mort de ses trois combattants.
"Nous pleurons la mort de nos trois héros", a indiqué la branche armée du Jihad islamique, précisant que deux d'entre eux venaient de Jénine et un de Tulkarem, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967.
"La politique d'assassinat menée par l'ennemi en Cisjordanie et à Jérusalem occupées ne lui fournira pas la soi-disant sécurité (...)", a indiqué de son côté le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza.
Série d'attaques
Ces derniers jours, des violences meurtrières ont éclaté en Cisjordanie et en Israël.
Vendredi, un Palestinien a été tué par les forces israéliennes à Hébron dans le sud de la Cisjordanie lors d'une manifestation contre la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés. L'armée a parlé d'une "émeute" durant laquelle "un suspect a tiré un cocktail Molotov en direction de soldats, mettant leur vie en danger".
Le même jour, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué avoir pris en charge 70 Palestiniens blessés dans des affrontements avec l'armée israélienne dans le secteur de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.
Jeudi, deux Palestiniens ont été tués lors d'une opération de l'armée israélienne à Jénine (nord). Elle visait, selon l'armée, à arrêter des "suspects" liés à une attaque anti-israélienne menée près de Tel-Aviv mardi par un Palestinien et qui a fait cinq morts. L'assaillant a été abattu.
Un autre Palestinien a été tué jeudi après avoir poignardé un passager dans un bus en Cisjordanie.
Depuis le 22 mars, 11 personnes ont été tuées dans des attaques anti-israéliennes, dont certaines ont été menées par des assaillants liés au groupe jihadiste État islamique (EI).
L'armée israélienne a depuis déployé des renforts en Cisjordanie et multiplié les arrestations notamment de membres de la famille de l'assaillant palestinien de Tel-Aviv.
"Nous continuerons à agir par tous les moyens possibles pour arrêter les attaques. C'est notre mission", a déclaré vendredi le chef d'état-major israélien, Aviv Kohavi, lors d'un déplacement en Cisjordanie.
Également depuis la Cisjordanie où il a rencontré vendredi des responsables militaires, le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré que les forces israéliennes continueraient à "procéder à des arrestations et à des opérations de défense et d'attaque, et nous mettrons la main sur ceux qui cherchent à nuire aux citoyens d'Israël".
Environ 475 000 Israéliens habitent en Cisjordanie dans des colonies jugées illégales par le droit international. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent également dans ce territoire.
Avec AFP
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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier
Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine
L'Humanité
CBD, ou les bienfaits du chanvre
ActuDepuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?
Marie MersierLe CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.
Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.
En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.
Apaisant ou stimulant
Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »
Bien-être France24 - Monde
Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith démissionne de l'Académie
Publié le : 02/04/2022 - 11:34
FRANCE 24
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L'acteur américain Will Smith a décidé de démissionner de l'Académie des Oscars après la gifle qu'il a assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie de remise des prix. Le conseil d'administration de l'institution avait entamé des poursuites disciplinaires à son encontre.
Sous le coup d'une procédure disciplinaire après la gifle assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars, Will Smith a pris les devants et annoncé, vendredi 1er avril, sa démission de l'organisation qui décerne les prestigieux trophées.
"Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables", écrit Will Smith dans un communiqué.
"La liste de ceux que j'ai blessés est longue et comprend Chris, sa famille, nombre de mes amis chers et de mes proches, tous ceux qui étaient dans le public ou chez eux" devant la retransmission dimanche dernier, poursuit l'acteur, âgé de 53 ans.
"Je démissionne de mon poste de membre de l'Académie des arts et sciences du cinéma et j'accepterai toutes les conséquences que le conseil d'administration estimera appropriées", assure-t-il.
C'est une plaisanterie de Chris Rock sur les cheveux ras de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith atteinte d'une maladie provoquant une importante chute de cheveux, qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir.
Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs.
Quelques dizaines de minutes après la gifle, il était revenu sur la scène des Oscars pour recevoir le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams".
"J'ai trahi la confiance de l'Académie. J'ai privé d'autres candidats et vainqueurs de la chance de pouvoir célébrer leur travail extraordinaire. J'ai le cœur brisé", regrette-t-il dans son texte.
Roman Polanski et Harvey Weinstein déjà exclus de l'Académie
Dans une lettre aux membres de l'Académie, les dirigeants s'étaient dits "scandalisés" par l'incident, déplorant que la cérémonie "ait été éclipsée par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène".
Le conseil d'administration a entamé des poursuites disciplinaires à l'encontre de Will Smith. Il doit se réunir le 18 avril pour statuer sur son cas et décider d'éventuelles sanctions, laissant à l'acteur un délai d'au moins 15 jours pour "être entendu au moyen d'une réponse écrite".
Parmi les sanctions prévues par le règlement interne de l'organisation figurait la suspension ou l'exclusion de l'Académie, qui compte près de 10 000 membres.
Des voix s'étaient élevées pour réclamer que Will Smith soit déchu de son Oscar, mais d'autres ont fait observer que ni Harvey Weinstein, ancien magnat d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, ni le réalisateur Roman Polanski n'avaient été contraints de rendre leur statuette après avoir été exclus de l'Académie.
Le producteur de la soirée des Oscars, Will Packer, a rendu hommage au sang-froid et au professionnalisme de Chris Rock, qui ont selon lui sauvé la soirée. "C'est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle", a dit Will Packer vendredi à la télévision ABC.
Après avoir été giflé, l'humoriste avait rapidement enchaîné, remettant comme prévu le trophée du meilleur documentaire. Chris Rock avait ensuite préféré jouer l'apaisement, refusant de porter plainte contre Will Smith que les policiers étaient prêts à arrêter pour son geste.
"Cela nous a d'une certaine manière autorisés à poursuivre le show, ce que nous voulions faire", a souligné le producteur.
Chris Rock s'est pour la première fois exprimé sur l'incident mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston.
"Je suis encore en train de digérer ce qui s'est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle", a-t-il dit.
Avec AFP
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Oscars 2022Gifle lors des Oscars : l'Académie assure que Will Smith a refusé de quitter la cérémonie
Oscars 2022Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock
Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole
Publié le : 01/04/2022 - 17:45
Sébastian SEIBT
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Christophe DANSETTE
Le président américain Joe Biden a annoncé, jeudi, son intention de puiser 180 millions de barils de pétrole dans les réserves stratégiques américaines. Une décision d'une ampleur sans précédent censée faire baisser les prix du pétrole qui sont en forte hausse depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais l’efficacité de cette arme est toute relative.
Joe Biden a sorti l'artillerie lourde pour contrer la hausse des prix du pétrole et de l'essence. Le président américain a décidé, jeudi 31 mars, de puiser massivement dans les réserves stratégiques américaines de pétrole, afin de mettre un million de barils par jour sur les marchés pendant six mois.
En tout, les États-Unis vont ainsi libérer 180 millions de barils de pétrole qui dormaient jusqu'à présent dans les nombreuses mines salines au Texas et en Louisiane, utilisées pour entreposer les stocks d'urgence d'or noir. Du jamais-vu depuis la formation de ces réserves stratégiques dans les années 1970.
C'est beaucoup de pétrole et peu à la fois
"C'est un moment de péril pour le monde, et de prix à la pompe douloureux pour les familles américaines […]. Si nous voulons faire baisser les tarifs de l'essence, il faut augmenter les provisions de pétrole disponibles", a affirmé Joe Biden pour justifier son recours sans précédent aux réserves stratégiques.
La guerre en Ukraine a accéléré la hausse des prix du pétrole qui a lieu depuis plusieurs mois. La mise au ban de la Russie sur la scène internationale a fait craindre que ce pays – le deuxième exportateur mondial de pétrole brut derrière l'Arabie saoudite en 2021 – n'approvisionne plus le marché international avec son brut. L'interdiction américaine d'importer des hydrocarbures russes n'a fait qu'accentuer cette tendance haussière.
Ce n'est pas la première fois que Joe Biden dégaine l'arme des réserves stratégiques pour tenter de contenir la flambée des prix du pétrole. Il l'avait déjà fait avant la guerre en Ukraine en novembre, et une autre fois début mars.
Washington avait ainsi mis 80 millions de barils de brut sur le marché… Sans effet notable sur les prix du pétrole. Mais cette fois-ci, le locataire de la Maison Blanche espère que l'ampleur de son effort énergétique suffira à calmer les marchés. Ces derniers ont semblé réceptifs, puisque le prix du Brent a chuté de 5 % juste après l'annonce de Joe Biden.
Attention, cependant, à ne pas trop se fier aux mouvements des prix à très court terme, "car il y a aussi l'effet de la spéculation qui intervient", rappelle Olivier Appert, conseiller au centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri), contacté par France 24. Cet expert reste plus circonspect sur la capacité de Joe Biden à enrayer la tendance à la hausse du prix du pétrole grâce à l'arme des réserves stratégiques. Certes, "ce sont des quantités très importantes qui vont être mises sur le marché, mais elles restent modestes, puisqu'elles ne représentent que 1 % de la consommation mondiale quotidienne de pétrole, et à peine 10 % de la production par jour de la Russie", souligne-t-il.
Une arme pour parer aux situations d'urgence
C'est donc plutôt une grosse goutte dans un océan de besoins. Le million de barils de brut américain par jour sera loin de suffire si les prévisions pessimistes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) se réalisent. Cette organisation prévoit, en effet, que la quantité d'or noir fournit par la Russie au monde pourrait baisser de 3 millions de barils par jour, à cause des sanctions internationales, souligne le Financial Times.
Si le recours aux réserves stratégiques risque de ne pas être aussi efficace que Joe Biden peut l'espérer, c'est peut-être aussi parce que ces stocks n'ont pas été pensés pour ce type d'utilisation, explique le Wall Street Journal. "Ce sont des réserves à mobiliser en cas d'urgence, de catastrophes naturelles ou d'événements ponctuels imprévus", poursuit le quotidien américain.
Par le passé, Washington a puisé dans ces réserves essentiellement à l'époque de la première guerre du Golf (1991), lors du passage de l'ouragan Katrina (2005) et au plus fort des Printemps arabes (en 2011).
L'administration Biden veut croire que l'invasion russe de l'Ukraine constitue l'un des ces événements ponctuels qui font flamber les prix du pétrole. Mais ce n'est qu'une partie de l'histoire. "Il y a certes un choc conjoncturel avec cette guerre, mais la hausse des cours du pétrole a commencé auparavant et correspond à un changement structurel du marché", assure Olivier Appert.
Il remonterait à 2014. "Les investissements dans le pétrole ont été divisés par deux depuis cette date. D'abord parce qu'en 2014, les prix se sont effondrés après une mésentente entre les pays de l'Opep+ [les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et des pays associés, dont la Russie, NDLR] ce qui a incité les grands groupes à réduire leurs investissements et ensuite parce qu'il y a une pression pour dépendre moins des énergies fossiles", détaille cet expert. Conséquence de cette baisse de l'investissement : une production en recul et une offre de pétrole à la traîne quand la demande augmente, ce qui se traduit par des prix qui grimpent.
Bras de fer avec l'Opep
Le problème avec les réserves stratégiques est qu'elles "sont utilisées une fois puis il faut bien les remplir à nouveau", rappelle Olivier Appert. Autrement dit : dès que les États-Unis racheteront du pétrole pour reconstituer leurs stocks d'urgence – et Joe Biden a déjà annoncé qu'il le ferait –, la chevauchée sauvage des prix pourra repartir de plus belle.
Le président américain est d'ailleurs conscient des limites de son arme énergétique. "C'est un pont d'urgence que nous mettons en place en attendant que les capacités de production de pétrole augmentent", a précisé Joe Biden.
Mais qui s'en chargera ? L'Opep en aurait les moyens. "[Washington] a fait des démarches pour demander aux membres de cette organisation de produire davantage de pétrole, mais les États-Unis ont reçu une fin de non-recevoir", rappelle Olivier Appert. Le jour même où Joe Biden annonçait son intention de puiser dans les réserves stratégiques, les pays de l'Opep faisaient savoir qu'ils s'étaient mis d'accord pour une hausse a minima de la production d'or noir.
Ce recours aux réserves stratégiques est aussi une manière pour Joe Biden d'engager un bras de fer avec les pays de l'Opep. Le président américain "reconnaît ainsi que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – deux alliés traditionnels de Washington et membres influents de l'Opep – ne veulent pas l'aider à combattre la hausse des prix", souligne le Financial Times. Il a donc décidé d'agir de manière unilatérale.
À défaut de soutien de l'Opep, Joe Biden a aussi appelé les producteurs américains de pétrole de schiste à produire plus. "Il y a trop d'entreprises [aux États-Unis] qui n'en font pas assez, et préfère engranger les profits des tarifs élevés de l'essence sans investir dans la production", a-t-il regretté. La Maison Blanche a même menacé les producteurs qui n'en feraient pas plus de sanctions financières… Mais "pour l'instant, il s'est heurté à un refus", note le Wall Street Journal.
Pour Joe Biden, ce recours massif aux réserves stratégiques est un pari très risqué. Une fois les 180 millions de barils de brut mis sur le marché, il ne restera plus qu'environ 350 millions de barils de pétrole dans ces réserves d'urgence… C'est très peu, car les pays membres de l'AIE sont obligés d'avoir toujours au moins l'équivalent de quatre-vingt-dix jours de consommation de pétrole en réserve, ce qui correspond à 315 millions de barils pour les États-Unis. "Il n'y aura presque plus rien pour faire face à une autre situation d'urgence", note le Washington Post.
Mais le président américain n'a guère le choix. Si l'Opep ne veut pas l'aider, si les producteurs nationaux de pétrole semblent faire la sourde oreille, Joe Biden doit agir pour essayer de faire baisser les prix avant novembre prochain… Et les élections de mi-mandat.
>> À lire : Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole
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Présidentielle 2022 : Anne Hidalgo propose la gratuité totale des frais d’inscription pour tous les étudiants du public
Au cirque d’hiver à Paris, 2 000 militants ont assisté au meeting d’Anne Hidalgo, candidate à l’élection présidentielle, ce dimanche 3 avril. Quelques ténors du Parti socialiste avaient fait le déplacement, comme Martine Aubry, la maire de Lille ou l’ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve, rapporte le quotidien Le Monde.
Dans son discours, la maire de Paris a indiqué vouloir faire de la jeunesse la priorité de son quinquennat : « Dès mon élection, je déposerai une loi d’urgence pour l’avenir des jeunes », a-t-elle promis. Une loi dans laquelle sera inscrite « la gratuité des transports du quotidien pour les moins de 26 ans » et la suppression des « droits d’inscription dans toutes les universités et pour toutes les formations initiales qui sont encore payantes ». Par ailleurs, les bourses et les allocations logement « seront revalorisées de 10 % », a-t-elle annoncé.
Ukraine
La candidate socialiste a évoqué la situation en Ukraine, disant soutenir les livraisons d’armes aux Ukrainiens. « Arrêtons tout simplement de payer ce gaz de la honte », a-t-elle lancé au sujet de la dépendance énergétique à la Russie. « Que dire quand un grand groupe comme Total défie l’Etat français et l’Union européenne ? Nous ne pouvons l’accepter », a-t-elle appuyé.
Au sujet du conflit ukrainien, Anne Hidalgo n’a pas manqué de tacler Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise : « Ce candidat a déclaré que le danger en Europe centrale venait de l’Ouest quand l’agression se profilait à l’Est, ce qui prouve bien qu’il a perdu le nord ».
Augmentation du SMIC
Un conflit ukrainien qui aura remis sur le devant de la scène le pouvoir d’achat, notamment sur le poste énergétique. La candidate à l’Élysée entend bloquer « dès le mois de mai les prix de l’énergie » et baisser à 5,5 % la TVA qui leur est appliquée, rapporte le journal Le Monde. Sur les salaires, Anne Hidalgo a indiqué vouloir augmenter le SMIC de 15 %, soit une hausse de « 200 euros nets par mois ». Si elle est élue, elle demandera aux partenaires sociaux d’ouvrir des négociations salariales dans toutes les branches.
Après avoir tancé Emmanuel Macron – qualifié de « droite » – la candidate socialiste a clos son discours en évoquant sa vision du pays : « La France n’est pas cette petite nation anxieuse, repliée et intolérante que nous promet l’extrême droite (…). La France n’est pas non plus une start-up financière, dédiée à la loi de la rentabilité. (…) La France, c’est un mouvement, un progrès humain et une conquête humaniste. »
France24 - Monde
Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés
Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29
Juliette Halliez
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Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.
L'Humanité
Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes
ActuChien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.
Théo GobbiUn foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.
Faciliter l‘apprentissage
Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.
Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.
Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.
Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.
3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »
Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?
On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que
le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.
Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?
Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.
Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?
Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.
Famille Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Nicolas Sarkozy hué par la foule au meeting de Valérie Pécresse
Les militants des Républicains ont-ils digéré le silence de Nicolas Sarkozy lors de cette campagne ? Valérie Pécresse tenait son dernier meeting au Parc des expositions à la Porte de Versailles, à Paris, ce dimanche 3 avril. En qualité d’intervenant, Yann Wehrling – écologiste engagé aux côtés de la candidate à la présidentielle – égrenait alors les noms de différentes personnalités politiques ayant œuvré pour l’environnement. Parmi les cités, Nicolas Sarkozy, loué pour avoir impulsé le premier Grenelle de l’environnement, en 2007, pendant son quinquennat. Réaction ulcérée du public, qui siffle alors pendant plusieurs secondes l’évocation de l’ancien président de la République. Surpris, l’orateur répond : « Je ne voulais pas cette réaction. Bien au contraire, vous devriez l’applaudir ».
Pas de soutien officiel de l’ancien président
Difficile de ne pas y voir une critique de la position de l’ancien chef de l’Etat, qui n’a toujours pas soutenu publiquement Valérie Pécresse. Invité au meeting de la Porte de Versailles, le fondateur des Républicains a préféré décliner, restant une nouvelle fois à l’écart de la candidate. Pas de quoi faire les affaires de Valérie Pécresse, toujours en mauvaise posture dans les sondages. La présidente de la région Île-de-France obtient seulement 8,5 % des intentions de vote au premier tour des élections présidentielles, selon le dernier sondage réalisé par l’institut Elabe pour BFM TV.
France24 - World
Hungary's authoritarian leader Viktor Orban wins fourth term
Issued on: 03/04/2022 - 23:38
FRANCE 24
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Nationalist Hungarian Prime Minister Viktor Orban claimed a "great victory" in Sunday's general election, as partial results gave his Fidesz party the lead.
Addressing a jubilant crowd chanting his name, Orban said: "We have won a great victory -- a victory so great you can perhaps see it from the moon and certainly from Brussels".
Orban's administration has presided over repeated confrontations with the European Union, including over the neutering of the press and judiciary, and measures targeting the LGBTQ community -- also the subject of a vote on Sunday.
The 58-year-old, already the longest-serving head of government in the EU, was challenged by six united opposition parties seeking to roll back the "illiberal" revolution Orban's Fidesz party has pursued during 12 consecutive years in office.
But with more than three-quarters of votes counted, Fidesz was on 54 percent compared to 33 percent for the opposition coalition, according to results from the national election office -- an unassailable lead.
Peter Marki-Zay, 49, the conservative leading the opposition list, had characterised the election as a battle against "unfair and impossible circumstances" after casting his vote earlier in the day.
The opposition has been all but absent from state media.
MEP Marton Gyongyosi from the right-wing Jobbik party which is part of the opposition coalition, told the 444.hu site that "abuses" had taken place on Sunday and added: "This will have to be considered when talking about how the results of the elections can be respected".
Orban has dismissed such complaints and insisted the vote was fair.
For the first time more than 200 international observers monitored the election in Hungary, an EU member, along with thousands of domestic volunteers from both camps.
Turnout reached 68.69 percent, almost matching the record participation seen at the last national elections in 2018.
On current results the far-right Mi Hazank party was projected to cross the five percent threshold to enter parliament for the first time.
'Ruined the country'
Budapest resident Agnes Kunyik, 56, told AFP she had backed the opposition.
"They have ruined our country, destroyed it," she said of Fidesz, becoming visibly emotional.
While Marki-Zay had criss-crossed swing seats to reach voters directly, Orban preferred "closed events where he talked to his most loyal supporters", said Andras Pulai of the opposition leaning Publicus polling institute.
Retired engineer Lajos Rebay, 78, told AFP he was voting Fidesz because "lots of positive things have happened in the last 12 years," adding: "We must continue."
Russia's February 24 invasion of Ukraine cast a long shadow over the campaign.
Diplomatically, Orban fell into line with EU support for Kyiv despite his long-standing closeness to Russian President Vladimir Putin.
But at home, Orban has struck a neutral and even anti-Ukrainian tone at times, refusing to let weapons for Ukraine cross Hungarian territory.
He cast himself as the protector of stability and accused the opposition of "warmongering".
Marki-Zay had tried to frame the vote as "a clear choice: Putin or Europe?"
As well as electing MPs, Hungarians were voting in a referendum designed to elicit support for what Fidesz calls a "child protection" law banning the portrayal of LGBTQ people to under-18s.
Budapest resident Regina, 25 -- who refused to give her surname -- told AFP she had spoiled her ballot in the "twisted" referendum which she said had portrayed LGBTQ Hungarians as an "enemy".
Results of the referendum are expected later in the night.
(AFP)
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Hungary’s Orban kicks off re-election campaign with opposition parties united against him
On the Ground
Hungary’s opposition leader Marki-Zay faces Orban, tough electoral map in key vote
Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election
Le Monde
Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.
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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence
Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !
Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.
Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.
Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.
D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée
Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.
Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !
Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences
Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.
www.tourismeprovencemediterranee.com
Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Le Monde
Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.
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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur
Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.
Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque
Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.
Une nature au sommet
À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.
www.explorenicecotedazur.com
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France24 - World
Zelensky slams ‘torture of whole nation’ as Bucha killings spark outrage
Issued on: 03/04/2022 - 07:56Modified: 04/04/2022 - 06:44
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Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Sunday said the Russian leadership was responsible for civilian killings in Bucha, near Kyiv, where bodies were found lying on a street following a Russian troop withdrawal. Zelensky slammed “the torture of the whole nation” amid international condemnations and calls for an investigation. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
4:20 am: Russia seeks Monday UN Security Council meet on Bucha, Ukraine
Moscow has called for a special UN Security Council meeting Monday to address claims that Russian forces committed atrocities against Ukrainian civilians in Bucha, a town outside Kyiv.
"In the light of heinous provocation of Ukrainian radicals in #Bucha Russia requested a meeting of UN #SecurityCouncil on Monday April 4," Dmitry Polyanskiy, Russia's deputy ambassador to the United Nations, said Sunday on Twitter.
Ukraine and Western leaders have erupted in outrage over the discovery of mass graves and hundreds of dead people in Bucha, a small town northwest of Kyiv. Ukrainian President Volodymyr Zelensky directly blamed Moscow for the "killings" of civilians.
Russia denied the accusations and said Kyiv staged footage of the corpses.
A senior Washington official swiftly slammed Moscow's UN move and said it was designed to "feign outrage."
4:14 am: France 24's Gulliver Cragg reports on the devastation wrought by Russian forces in the Kyiv region.
4:00 am: Ukraine's Zelensky appears in taped video at Grammys
Ukrainian President Volodymyr Zelensky made a surprise appearance at the Grammys in Sunday, urging support for his country and asking the industry's top artists to "fill the silence" brought by war with music.
Zelensky delivered his pre-taped message ahead of a performance from John Legend of the song "Free," joined by Ukrainian singer Mika Newton, musician Siuzanna Iglidan and poet Lyuba Yakimchuk.
"What is more opposite to music? The silence of ruined cities and killed people," Zelensky said.
"Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals -- even to those who can't hear them. But the music will break through anyway."
"We defend our freedom to live, to love, to sound," he said.
"On our land, we are fighting Russia, which brings horrible silence with its bombs. The dead silence. Fill the silence with your music, fill it today to tell our story."
12:50 am: Satellite images show long trench at Ukrainian mass grave site, Maxar says
Satellite images show a 45-foot-longtrench dug into the grounds of a Ukrainian church where a mass grave was found this week after Russian forces withdrew from the town of Bucha, a private U.S. company said on Sunday.
Reuters journalists who visited Bucha on Saturday saw bodies lying on the streets of the town, 37 km (23 miles) northwest of the capital Kyiv. A mass grave at one church was still open, with hands and feet poking through the red clay heaped on top.
12:30 am: Russia must be held accountable for Ukraine civilian deaths, says Trudeau
Canadian Prime Minister Justin Trudeau on Sunday condemned the "egregious and appalling" killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, saying Russia must be held to account.
"We strongly condemn the murder of civilians in Ukraine, remain committed to holding the Russian regime accountable," Trudeau tweeted.
"Those responsible for these egregious and appalling attacks will be brought to justice," he added.
Ukraine and Western nations on Sunday accused Russian troops of war crimes after the discovery of a mass grave and "executed" civilians in Bucha, near Ukraine's capital Kyiv.
10:34 pm: Kharkiv has experienced 'continuous Russian shelling'
Reporting from Kharkiv, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent says Ukraine's second-largest city has experienced continuous shelling over the past few days, and villages on the outskirts of the city have been completely destroyed. Kharkiv's local prosecutor said seven people were killed and 34 wounded in Russian strikes on Sunday.
9:20 pm: Russia asks UN Security Council to discuss Bucha 'provocation'
Russia has requested that the United Nations Security Council convene on Monday to discuss what it called a "provocation by Ukrainian radicals" in the town of Bucha after Kyiv accused Russian troops of killing civilians there.
"In light of the blatant provocation by Ukrainian radicals in Bucha, Russia has demanded that a meeting of the UN Security Council be convened," Dmitry Polansky, Russia's first deputy permanent representative to the UN, wrote on the Telegram messenger app.
8:55 pm: Russian shelling kills seven in Kharkiv, says prosecutor
Russian shelling killed seven people in the city of Kharkiv on Sunday evening and injured 34 more, including three children, the regional prosecutor's office said.
Ten houses and a trolleybus depot were also damaged, it said in a statement.
8:46 pm: 'Special mechanism' created to investigate Russian crimes, says Zelensky
Ukrainian President Volodymyr Zelensky announced that he had created a "special mechanism" to investigate Russian "crimes" in Ukraine, vowing to find and punish "everyone" responsible for civilian killings in towns near Kyiv.
"I decided to create a special mechanism of justice in Ukraine to investigate and prosecute every crime of the occupiers in our country," he said in a video address. He said this will include "national and international experts, investigators, prosecutors and judges."
Zelensky vowed that "everyone guilty of such crimes will be entered in a special Book of Executioners, will be found and punished."
Earlier Sunday, in an interview with the US TV network, CBS, Zelensky described the events in his country as a "torture of the whole nation".
7:26 pm: Ukraine says Russia shells Kharkiv, casualties reported
Russian forces shelled Kharkiv – Ukraine's second-largest city Kharkiv, which lies near the Russian border – on Sunday, killing and injuring a number of people, the region's governor said.
"In the evening, the occupiers shelled the Slobidsky district of Kharkiv," Governor Oleh Synyehubov said on Telegram.
"Unfortunately, there are dead and wounded among the civilian population. As of this time, there are 23 casualties, including children. The figures are being established."
7:10 pm: UN chief 'deeply shocked' by Bucha images
UN Secretary-General Antonio Guterres has joined the chorus of condemnations over the images from Bucha, saying he was "deeply shocked" and called for an independent investigation.
"I am deeply shocked by the images of civilians killed in Bucha, Ukraine. It is essential that an independent investigation leads to effective accountability," Guterres said.
I am deeply shocked by the images of civilians killed in Bucha, Ukraine.It is essential that an independent investigation leads to effective accountability.
April 3, 20226:50 pm: Destroyed 'Dream': AN-225 plane parts among debris at Hostomel
Reporting from Hostomel airport on the outskirts of Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg recounts the role the Antonov AN-225 airplane — also called Mriya, or “dream” in Ukrainian — played during the Covid crisis.
The world’s largest plane was destroyed during the Russian invasion in late February.
5:49 pm: Ukrainian prosecutors says 410 bodies found in towns near Kyiv
Ukrainian prosecutors investigating possible war crimes by Russia have found 410 bodies in towns near Kyiv and 140 of them had been examined, Prosecutor General Iryna Venedyktova said on television on Sunday.
Russia's defence ministry denied on Sunday that its forces had killed civilians in Bucha.
5:15 pm: Russian military denies killing civilians in Bucha
Russia's defence ministry has denied responsibility for the killing of civilians in Bucha.
"During the time this settlement was under the control of Russian armed forces, not a single local resident suffered from any violent actions," the ministry said in a statement.
Photo and video of corpses strewn across the streets of Bucha were "another production of the Kyiv regime for the Western media," it added.
"For the entire time that the city was under the control of the Russian armed forces and, and afterwards, until today, in Bucha, local residents freely moved around the city and used cellular communications," said the statement.
"We would like to emphasize especially that all Russian units completely withdrew from Bucha on March 30, the day after the face-to-face round of negotiations between Russia and Ukraine in Turkey."
4:22 pm: ‘Devastation’ of buildings in Bucha, Hostomel, Irpin after Russian retreat
There is a "devastation of architecture" in the Kyiv-area towns of Bucha, Hostomel and Irpin in the wake of Russian' forces invasion, FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.
"Huge parts of those towns are completely destroyed, other parts, you see buildings that look like they're intact, but you tend to see that there's some sort of damage to almost everywhere."
4:10 pm: Macron blasts Russian ‘crimes’ in Bucha
French President Emmanuel Macron has joined the chorus of condemnations over the killing of civilians in Bucha, near Kyiv.
In a statement in French published on Twitter, Macron said: “The images from Bucha, a liberated town near Kyiv, are unbearable. In the streets, hundreds of civilians were murdered in a cowardly way. My sympathies for the victims, my solidarity with the Ukrainians. Russian authorities will have to answer for these crimes."
Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés. Ma compassion pour les victimes, ma solidarité avec les Ukrainiens. Les autorités russes devront répondre de ces crimes.
April 3, 20223:53 pm: Shelling continues night and day in Donetsk, says governor
The governor of Ukraine's eastern Donetsk region said on Sunday that shelling had continued throughout the night and day, and described the situation in the region as "turbulent".
Ukraine's military has said it believes Russia has pulled forces from the Kyiv and Chernihiv regions to move them to the eastern region of Donbas, for a new attack aiming to occupy all of the Donetsk and Luhansk regions that are within Donbas.
Earlier Sunday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said 11 local community leaders in northern, eastern and southern Ukraine had been kidnapped by Russian forces.
"Up to today, 11 heads of local communities in the regions of Kyiv, Kherson, Kharkiv, Zaporizhzhia, Mykolaiv and Donetsk are in captivity," she said in a video message posted on her Telegram account.
"We are informing the International Committee of the Red Cross (ICRC), the UN, all possible organisations, just like for the other civilians who have disappeared."
Vereshchuk urged "everyone to do everything in their power to get them back".
3:35 pm: Lithuanian director and documentary filmmaker killed in Ukraine
Lithuania’s president on Sunday confirmed that Mantas Kvedaravicius, a prominent film director in the Baltic country, has been killed in Ukraine.
“We have lost a creator who worked in Ukraine and was attacked by aggressor Russia," President Gitanas Nauseda said Sunday.
According to the Ukrainian defence ministry's information agency, the 45-year-old filmmaker was killed on Saturday in Mariupol, a city whose fate he had documented for many years. The circumstances of his death could not be immediately confirmed.
Kvedaravicius was known for his documentaries on military conflicts in Chechnya and Ukraine. His film “Mariupolis” premiered at the 2016 Berlin International Film Festival.
News of Kvedaravicius' death was met with grief and shock in Ukraine and his native Lithuania.
🕯On April 2nd, the famous Lithuanian director and documentary filmmaker Mantas Kvedaravičius was killed in #Mariupol.RIP.Deepest condolences to the deceased's family. pic.twitter.com/bOn7gCowfW
April 3, 20223:28 pm: Official in Ukraine's Bucha says more than 50 people buried in mass grave
Fifty-seven people were buried in a mass grave in Bucha, a town outside Kyiv recently retaken by Ukrainian forces, a local official said Sunday, showing AFP a slit trench where the bodies lay.
"Here in this long grave, 57 people are buried," said Serhii Kaplychnyi, who identified himself as head of the rescue services in Bucha, organising the recovery of the bodies.
Roughly ten bodies were visible, either unburied or partially covered by the earth.
2:30 pm: France blasts 'massive abuses' by Russian forces
French Foreign Affairs Minister Jean-Yves Le Drian has condemned what he called the "massive abuses" committed by Russian forces in Ukraine in a statement released Sunday.
Le Drian mentioned Bucha in particular and added that France will work with Ukrainian authorities and the International Criminal Court (ICC) to put on trial those responsible for the abuses, the statement noted.
Russia has so far not commented publicly on the claims. Moscow has previously repeatedly denied Ukrainian claims that it has targeted civilians.
2:17 pm: Kremlin says rouble-for-gas scheme is the 'prototype'
The Kremlin has warned the West that Russian President Vladimir Putin's rouble payment scheme for natural gas is the prototype that Russia will extend to other major exports because the West has sealed the decline of the US dollar by freezing Russian assets.
"It is the prototype of the system," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told Russia's Channel One state television on Sunday. "I have no doubt that it will be extended to new groups of goods," he added. Peskov gave no timeframe for such a move.
Western capitals slapped Russia with unprecedented economic sanctions after Moscow moved troops into Ukraine on February 24.
The Kremlin on Sunday said it's not possible to completely isolate Russia. "There can be no complete vacuum or isolation of Russia, it is technologically impossible in the modern world," said Peskov.
1:48 pm: Pianist plays for refugees from Ukraine at border crossing in Poland
Every day at 4:00 pm, pianist Davide Martello wheels his instrument into place at the Medyka crossing on the Polish-Ukrainian border and plays songs for refugees fleeing the Russian invasion.
“It’s very important that I stay here every day,” Martello said to FRANCE 24. “I need to stay strong and help everybody here out.”
“I have already three Ukrainian songs I can play, which I learned here in Medyka.”
The German musician has played on Kyiv's Maidan Square and Istanbul's Taksim Square, as well as in front of the Bataclan concert hall after the November 2015 Paris attacks.
“Someone who could come up with this idea is someone who has a big heart, because music makes you emotional and I think that it's a big support for all of these people who have had to leave their homes,” a woman at the border crossing said to FRANCE 24.
1:20 pm: Human Rights Watch accuses Russian forces of ‘apparent war crimes’
Human Rights Watch said on Sunday it had documented what it described as "apparent war crimes" committed by Russian military forces against civilians in Ukraine.
The leading rights group issued a statement saying it had found "several cases of Russian military forces committing laws-of-war violations" in regions such as Chernihiv, Kharkiv, and Kyiv.
12:57 pm: Attacks on civilians in Kyiv suburbs must be investigated as war crimes, UK says
UK Foreign Secretary Liz Truss said Russia's attacks on civilians in towns near Kyiv must be investigated as war crimes on Sunday.
Truss said in a statement that the government is seeing "increasing evidence of appalling acts by the invading forces in towns such as Irpin and Bucha", close to Kyiv.
Truss said that Russian troops' "indiscriminate attacks against innocent civilians during Russia's illegal and unjustified invasion of Ukraine must be investigated as war crimes".
12:37 pm: European Council chief Michel denounces 'atrocities' in Ukraine's Bucha
European Council chief Charles Michel on Sunday pledged further sanctions on Moscow as he condemned "atrocities" carried out by Russian forces in the town of Bucha near Ukraine's capital Kyiv.
"Shocked by haunting images of atrocities committed by Russian army in Kyiv liberated region #BuchaMassacre," Michel wrote on Twitter.
Shocked by haunting images of atrocities committed by Russian army in Kyiv liberated region #BuchaMassacre EU is assisting #Ukraine & NGO’s in gathering of necessary evidence for pursuit in international courts.Further EU sanctions & support are on their way.Слава Україні!
April 3, 202212:07 pm: Kyiv calls killing of civilians in Bucha a ‘deliberate massacre’
The killing of civilians in the town of Bucha near Kyiv was a "deliberate massacre", Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba said Sunday, after the hasty retreat of Russian forces from the area.
"Bucha massacre was deliberate. Russians aim to eliminate as many Ukrainians as they can. We must stop them and kick them out. I demand new devastating G7 sanctions NOW," Kuleba wrote on Twitter.
Bucha massacre was deliberate. Russians aim to eliminate as many Ukrainians as they can. We must stop them and kick them out. I demand new devastating G7 sanctions NOW:-Oil, gas, coal embargo-Close all ports to Russian vessels and goods-Disconnect all Russian banks from SWIFT pic.twitter.com/oZkCAETCQp
April 3, 202211:03 am: Russia says oil refinery, fuel storage facilities destroyed in Odesa strike
The Russian defence ministry confirmed that missile strikes hit Ukraine’s strategic Black Sea port of Odesa on Sunday. "This morning, high-precision sea- and air-based missiles destroyed an oil refinery and three storage facilities for fuel and lubricants near the city of Odesa, from which fuel was supplied to a group of Ukrainian troops in the direction of Mykolaiv," it said.
9:47 am: Russian withdrawal from Kyiv region reveals evidence of civilian killings
Ukraine said it had regained control of the Kyiv region, with Russian troops retreating from around the capital and the city of Chernihiv, as evidence emerged of civilian killings in areas the invading forces had been occupying.
8:39 am: Russia says peace talks not advanced enough for Putin-Zelensky meeting
Russia said on Sunday that peace talks had not progressed enough for a leaders' meeting and that Moscow's position on the status of the Crimea peninsula and the eastern Donbas region remained unchanged.
"The draft agreement is not ready for submission to a meeting at the top," Russian chief negotiator Vladimir Medinsky said on Telegram. "I repeat again and again: Russia's position on Crimea and Donbas remains UNCHANGED."
7:45 am: Loud explosions heard in Odesa
"Odesa was attacked from the air," Ukraine interior minister advisor Anton Herashchenko wrote on his Telegram account. "Fires were reported in some areas. Some of the missiles were shot down by air defence."
An AFP reporter heard explosions in the southwestern city at around 6:00 am local time (0300 GMT). The blasts sent up at least three columns of black smoke with flames apparently visible in an industrial area. A soldier near the site of one of the strikes said it was likely a rocket or a missile.
The attack comes as Russian forces appeared to be withdrawing from the country's north. On Friday, Ukraine's President Volodymyr Zelensky warned Russia was consolidating its forces and preparing "powerful strikes" in the south, joining a chorus of Western assessments that Moscow's troops were regrouping.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
Le Monde
Avignon, 1 001 expériences à partager
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.
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Un bouillon de culture à Avignon
Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.
Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.
Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?
Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.
Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.
La robinsonnade aux portes de la cité !
L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.
www.avignon-tourisme.com
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L'Humanité
La vieille arnaque du « Travailler plus »
ActuInefficace économiquement et injuste socialement, le leitmotiv sur l’allongement du temps de travail commun à LaREM, LR et l’extrême droite occupe plus que jamais une place de choix dans les programmes. Des candidats de gauche y opposent une tout autre logique : « travailler moins pour travailler tous ».
Julia HamlaouiFlorent LE DUDepuis le « travailler plus » de Nicolas Sarkozy, de l’eau a coulé sous les ponts. Mais la formule demeure une obsession à droite. Quant au « gagner plus » avec lequel l’ex-président avait séduit, les candidats en lice ne s’en embarrassent plus vraiment. La ficelle de cette vieille arnaque sociale – entre chantage à l’emploi et au pouvoir d’achat – n’en est que plus grosse et se pare de nouveaux atours. Avec la crise sanitaire, et la guerre en Ukraine, c’est la question de la souveraineté qui sert désormais de prétexte. Dès l’annonce de sa candidature, Emmanuel Macron a donné le ton. « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus », a-t-il écrit dans sa « lettre aux Français ». La prétendante LR, Valérie Pécresse, qui propose un « choc de pouvoir d’achat » en échange d’heures au travail en hausse, n’est pas en reste, ni le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, pour qui « travailler plus pour gagner plus était un excellent principe ».
Les uns et les autres manient aussi l’argument de la « compétitivité ». « Quand on se compare, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres (…), à la fois dans le cycle de vie et en horaires cumulés », plaide Emmanuel Macron. Une rhétorique loin d’être nouvelle mais tronquée, selon l’économiste Christophe Ramaux : « En prenant en compte les emplois à temps partiel, la France est dans la moyenne de la zone euro sur le temps de travail hebdomadaire, calculé sur une année entière. Nous sommes à 34,9 heures, l’Allemagne 34,2, le Danemark 33, les Pays-Bas, 30,6. Les pays qui sont bien au-dessus sont la Grèce et le Portugal, à 38 heures. » Mais peu importe pour la droite et l’extrême droite, qui cherchent à justifier l’appropriation par le capital d’une part toujours plus grande des richesses produites par le travail. Et ce, alors même que « la nécessité d’une transition écologique interroge la course à ce qui est devenu un “travailler plus pour produire plus”, au risque de perdre sa vie à la gagner », souligne l’économiste Anne Eydoux.
seuls les dividendes augmentent
Cette logique mortifère se décline très concrètement dans les programmes, à commencer par le chapitre retraite. « Nous sommes dans une société qui vieillit, c’est une chance ; il est donc normal, que nous travaillions plus », insiste le président-candidat. Il entend repousser l’âge légal de départ à 65 ans, comme Valérie Pécresse et à peine plus qu’Éric Zemmour (64 ans), tandis que Marine Le Pen a renoncé à la retraite à 60 ans pour tous. Or, « rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivités soient rendus au capital », avance le député PCF Pierre Dharréville, dont le candidat, Fabien Roussel, propose un retour à 60 ans avec 37,5 annuités. D’autant que les inégalités sont abyssales : selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches.
« En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 %, alors que les salaires n’ont augmenté que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 % », ajoute le député FI Adrien Quatennens, qui prône une tout autre répartition. Contrairement à Anne Hidalgo et Yannick Jadot qui plaident pour le statu quo à 62 ans, Jean-Luc Mélenchon défend également la retraite à 60 ans, mais avec 40 annuités. Une question de justice sociale, comme d’efficacité économique, puisque le départ des seniors permet l’embauche des plus jeunes.
À l’instar de Richard Ferrand, l’un des porte-voix de la Macronie, les partisans du report de l’âge légal présentent la mesure comme l’unique moyen « d’équilibrer l’ensemble du système ». En passant sous silence le montant des prestations sociales qu’induirait une retraite plus tardive (chômage, invalidité), et en tentant d’invisibiliser les alternatives de financement des candidats de gauche. Dont la mise à contribution des revenus financiers, la fin des exonérations de cotisations sociales (comme le Cice), l’égalité salariale et les créations d’emplois qui permettraient de remplir davantage les caisses.
fabien roussel plaide pour les 32 heures
Droite et extrême droite ne s’arrêtent pas là : le temps de travail hebdomadaire est aussi en ligne de mire. Valérie Pécresse veut ainsi « laisser aux entreprises le pouvoir de sortir des 35 heures ». Comme Éric Zemmour, elle entend « complètement défiscaliser et décharger les heures supplémentaires » et y ajoute la possibilité de « convertir les RTT en salaire ». De son côté, Emmanuel Macron propose un compte épargne-temps « monétisable » et « portable » afin, affirme- t-il, « de permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, et son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne ». Là encore, l’inefficacité économique guette : « Cela va toujours dans le même sens, non seulement les salariés sont fragilisés face au patronat, mais en plus lorsque la flexibilité s’accroît, les entreprises ne font pas travailler plus. La défiscalisation des heures supplémentaires n’a augmenté ni l’emploi ni le volume général de production », assure l’économiste atterrée Mireille Bruyère, qui pointe de surcroît « les inégalités engendrées par ces dérégulations ».
À l’inverse, la réduction du temps de travail a un impact contre le chômage, comme l’expérience des 35 heures l’a montré avec environ 350 000 créations d’emplois. Une voie que souhaitent poursuivre les candidats de gauche, comme l’écologiste Yannick Jadot qui veut « une convention citoyenne » sur le sujet et envisage la semaine de quatre jours. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon qui propose de « rétablir les 35 heures en majorant les heures supplémentaires » et de « passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ». Fabien Roussel plaide lui pour « la semaine de travail à 32 heures, sans diminution de salaire ». De telles réformes doivent se combiner avec l’amélioration des conditions de travail, insiste la sociologue Dominique Méda, qui pointe « un phénomène d’adaptation dans les entreprises : lors du passage aux 35 heures, elles ont embauché mais pas autant que nécessaire, intensifiant la productivité, ce qui explique que cela soit mal vu chez certains salariés ».
L’enjeu est de taille, à moins de deux semaines du premier tour. Mais si droite et extrême droite sont en bonne place dans les intentions de vote selon les sondages, les propositions de gauche ont néanmoins la cote, puisque 71 % des Français, selon l’Ifop, sont favorables à la retraite à 60 ans.
Présidentielle 2022temps de travailréforme des retraites France24 - World
Slideshow: Death, destruction in wake of Russian troop withdrawal from northern Ukraine
Issued on: 03/04/2022 - 18:15
FRANCE 24
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A recent Russian troop withdrawal from the Kyiv region has left apocalyptic scenes of death and destruction amid growing reports of atrocities, particularly in the suburb of Bucha. Western leaders and international human rights groups have called for an investigation into the incidents, while Russia denies killing civilians in Bucha. Click on the arrows in the photograph below to view the slideshow.
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AS IT HAPPENED
Zelensky slams ‘torture of whole nation’ as Bucha killings spark outrage
AS IT HAPPENED
Ukraine regained control of ‘whole Kyiv region’ says defence official
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
France24 - World
Serbia's incumbent President Vucic declares election victory
Issued on: 03/04/2022 - 23:46
NEWS WIRES
Serbia's leader Aleksandar Vucic claimed a landslide victory in general elections Sunday paving the way for another term as president and extending his decade-long rule in the Balkan nation.
Official results were set to be announced late Monday but Vucic appeared confident in his commanding performance just hours after the polls closed, saying a run-off would not be needed.
"I am pleased that a huge number of people voted and showed the democratic nature of Serbian society," Vucic announced during a televised victory speech, saying he secured roughly 60 percent of the vote.
"There was no suspense at any time," he added.
The country of around seven million took to the polls to elect the president and members of the 250-seat parliament and cast votes in several municipal contests.
Surveys ahead of the polls predicted Vucic's centre-right Serbian Progressive Party (SNS) would maintain its control over the parliament, while the president would secure a second term.
"Personally, I see stable progress and I voted in accordance with this opinion," Milovan Krstic, a 52-year-old government employee, told AFP after casting his vote in Belgrade.
Russia's invasion of Ukraine cast a long shadow over the contest that observers had earlier predicted would focus on environmental issues, corruption and rights.
Vucic deftly used the return of war in Europe along with the coronavirus pandemic to his advantage, promising voters continued stability amid uncertain headwinds.
"The influence of the Ukrainian crisis on the election results was huge," the president said in his victory speech.
Following Vucic's speech, Serbia's leading opposition candidate Zdravko Ponos remained defiant.
"These elections are (the) beginning of the end of Aleksandar Vucic... we will not waste this," said Ponos.
In the capital Belgrade, the elections were briefly marred by scuffles between parliamentary candidate Pavle Grbovic and supporters of Vucic's SNS, along with scattered reports of small skirmishes and voter intimidation.
During his victory speech later, Vucic dismissed any allegations of foul play.
The country's election commission predicted voter turnout would likely hover around 60 percent, nearly a 10-point jump from the last general elections in 2020.
Serbs from the former breakaway province of Kosovo also participated in the contest and boarded around 40 buses headed north to vote, after authorities in Pristina refused to allow polling stations on its soil.
Decade in power
Only a few months before the polls, the opposition seemed to have gained momentum.
In January, Vucic axed a controversial lithium mine project following mass protests that saw tens of thousands take to the streets.
The move was a rare defeat for Vucic, who has rotated through a range of positions, including prime minister, president and deputy premier along with a stint as the defence chief during a decade in power.
During the run-up to the elections, surveys predicted Vucic would win again on Sunday even as the opposition had hoped a high turnout could force a run-off.
Analysts, however, said the opposition had little chance of dethroning Vucic or eating away at his commanding parliamentary coalition, which holds a lion's share of the seats.
The president has also carefully managed the country's response to the war in Ukraine by officially condemning Russia at the United Nations but stopping short of sanctioning Moscow at home, where many Serbs hold a favourable view of the Kremlin.
The opposition in turn has largely refrained from attacking Vucic's position on the conflict, fearing any call for harsher measures against Russia would backfire at the ballot box.
Vucic also headed into elections with a plethora of other advantages.
Following a decade at the helm, he has increasingly tightened his grip over the various levers of power, including de facto control over much of the media and government services.
In the months leading up to the campaign, the president rolled out a range of financial aid offers to select groups, prompting critics to say he was trying to "buy" votes before the contest.
(AFP)
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Serbia vaccinates migrants for Covid-19 after successful rollout for its nationals
Reporters
Serbia: The lithium mine sowing deep discord
Valeurs Actuelles
LFI, NPA, antifas : à Paris, une manifestation contre “l’extrême droite”
Une « manifestation contre l’extrême-droite et ses idées » avait lieu ce dimanche 3 avril, à 14 heures sur la Place de la République à Paris, en réponse à la « banalisation des discours d’extrême-droite ». « Voilà des mois que l’on voit se multiplier dans le débat public des discours haineux, racistes, islamophobes antisémites sexistes et lgbtiphobes notamment incarnés par Zemmour et Le Pen. Discours mis en avant dans les médias de milliardaires comme Bolloré », écrivent les manifestants sur le groupe Facebook dédié à cette mobilisation.
« On voit également des candidats de droite dure, comme Pécresse, reprendre les discours racistes en vogue espérant obtenir des voix à l’extrême droite », ajoutent-ils à propos de la candidate des Républicains. Parmi les signataires du texte, des organisations syndicales (CGT et Solidaires), les partis de la France Insoumise et du Nouveau parti anticapitaliste, mais également de nombreux collectifs antifascistes.
Tribune
Une initiative soutenue par une tribune parue le 31 mars dans les colonnes du journal Libération. À quelques jours de la présidentielle, le texte intitulé « Contre l’extrême droite, se mobiliser encore et toujours », alerte sur « l’extrême-droite banalisée », qui voit ses idées « se hisser dans les sondages ». Dans le corps du texte, est visé Éric Zemmour, qui – sans être nommé – est décrit comme un « personnage au programme fascisant ». Puis « la candidate de l’ex-FN » – Marine Le Pen – qui « avance ses pions impudemment ». La police est également citée comme « largement tournée vers la droite extrême ». Côté signataires, on retrouve La France Insoumise sous la signature du député Éric Coquerel, le candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA), ou encore Thomas Portes, président de l’Observatoire contre l’extrême-droite. « Comme en d’autres temps sombres, nous sommes à la croisée des chemins. C’est pourquoi nous saluons l’organisation d’une manifestation contre l’extrême droite le 3 avril », écrivaient-ils.
France24 - World
Sri Lanka’s cabinet ministers resign amid protests, social media ban
Issued on: 03/04/2022 - 22:03
NEWS WIRES
Sri Lanka's entire cabinet aside from the president and his sibling prime minister resigned from their posts Sunday as the ruling political clan seeks to resolve a mounting economic crisis, with a social media blackout failing to halt another day of anti-government demonstrations.
The South Asian island nation is facing severe shortages of food, fuel and other essentials – along with record inflation and crippling power cuts – in its most painful downturn since independence from Britain in 1948.
All 26 ministers in the cabinet aside from President Gotabaya Rajapaksa and his elder brother Prime Minister Mahinda Rajapaksa submitted letters of resignation at a late-night meeting, education minister Dinesh Gunawardena told reporters.
The move clears the way for the president to appoint a new cabinet on Monday – and some of those stepping down may be reappointed.
It came with the country under a state of emergency imposed after a crowd attempted to storm the president's home in the capital Colombo, and a nationwide curfew in effect until Monday morning.
Earlier, the Samagi Jana Balawegaya (SJB), Sri Lanka's main opposition alliance, denounced a social media blackout aimed at quelling intensifying public demonstrations and said it was time for the government to resign.
"President Rajapaksa better realise that the tide has already turned on his autocratic rule," SJB lawmaker Harsha de Silva told AFP.
Troops armed with automatic assault rifles moved to stop a protest by opposition lawmakers and hundreds of their supporters attempting to march to the capital's Independence Square.
The road was barricaded a few hundred metres from the home of opposition leader Sajith Premadasa, and the crowd engaged in a tense stand-off with security forces for nearly two hours before dispersing peacefully.
Eran Wickramaratne, another SLB lawmaker, condemned the state of emergency declaration and the presence of troops on city streets.
"We can't allow a military takeover," he said. "They should know we are still a democracy."
Social media blackout
Internet service providers were ordered to block access to Facebook, WhatsApp, Twitter and several other social media platforms but the blackout did not deter several small demonstrations elsewhere in Sri Lanka.
Police fired tear gas to disperse university students in the central town of Peradeniya, though protests in other parts of the country ended without incident.
Private media outlets reported that the chief of Sri Lanka's internet regulator resigned after the ban order went into effect.
The blackout was rescinded later in the day after the country's Human Rights Commission ruled that the defence ministry had no power to impose the censorship.
The streets of Colombo stayed largely empty on Sunday, apart from the opposition protest and long lines of vehicles queued for fuel.
But police told AFP that one man had died by electrocution after climbing a high-tension pylon near Rajapaksa's home. Residents said he was protesting rolling power cuts.
Mass protests had been planned for Sunday before the social media blackout went into effect, but organisers have postponed the rallies until after the curfew is lifted on Monday.
Internal rifts
The escalating protests have led to fissures within the government, with the president's nephew Namal Rajapaksa condemning the partial internet blackout.
"I will never condone the blocking of social media," said Namal, the sports minister.
He was among three members of the Rajapaksa family who later resigned, along with finance minister Basil and the eldest brother Chamal, who held the agricultural portfolio.
A junior party has also hinted it may leave the ruling coalition within a week.
The move would not affect the government's survival but threatens its chances of lawfully extending the country's state of emergency ordinance.
Western diplomats in Colombo have expressed concern over the use of emergency laws to stifle democratic dissent and said they were closely monitoring developments.
Sri Lanka's influential Bar Association has urged the government to rescind the state of emergency, which allows security forces to arrest and detain suspects for long periods without charges.
Solidarity protests were staged elsewhere in the world over the weekend, including in the Australian city of Melbourne, home to a large Sri Lankan diaspora.
A critical lack of foreign currency has left Sri Lanka struggling to service its ballooning $51-billion foreign debt, with the pandemic torpedoing vital revenue from tourism and remittances.
The crisis has also left the import-dependent country unable to pay even for essentials.
Diesel shortages have sparked outrage across Sri Lanka in recent days, causing protests at empty pumps, and electricity utilities have imposed 13-hour blackouts to conserve fuel.
Many economists also say the crisis has been exacerbated by government mismanagement, years of accumulated borrowing and ill-advised tax cuts.
Sri Lanka is negotiating with the International Monetary Fund for a bailout.
(AFP)
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Focus
Sri Lanka on the brink of bankruptcy: Consumers hit hard by soaring inflation, food shortages
Sri Lankan security forces deployed in capital after a day of protests, unrest
Sri Lanka declares state of emergency amid street protests over economic crisis
L'Humanité
Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix
Premier planEntre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.
Cécile RousseauCyprien BogandaQu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.
Aucune urgence économique
Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »
Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.
Miser sur la formation et l’embauche des jeunes
Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.
Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »
L’usine à gaz du compte professionnel de prévention
Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.
Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.
Une impression de bis repetita de 2019
Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos décalé… »
En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.
réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans France24 - World
Chaves captures Costa Rican presidency, as voters reject old guard
Issued on: 04/04/2022 - 05:14
NEWS WIRES
Anti-establishment economist Rodrigo Chaves won Costa Rica's presidency on Sunday as voters in the Central American country rejected traditional politics amid growing social discontent and concerns over the national debt.
Chaves, a longtime former World Bank official, was projected to win about 52.9% of the vote, according to the electoral tribunal's preliminary partial tally of the run-off ballot.
Rival candidate and former Costa Rican President Jose Maria Figueres was seen securing 47.1%, the tally showed. Figueres quickly conceded defeat after results were announced.
"I congratulate Rodrigo Chaves, and I wish him the best," Figueres told supporters in San Jose.
Polls showed Chaves with a slight edge over Figueres ahead of the vote.
Chaves, who also briefly served as finance minister for outgoing President Carlos Alvarado, was second in a first-round vote in February. Seen as a maverick, Chaves has vowed to shake up the ranks of the political elite, even pledging to use referendums to bypass Congress to bring change.
"If the people go out to vote, this is going to be a sweep, a tsunami," Chaves said after casting his ballot on Sunday.
Figueres, whose father was also president for three separate terms, campaigned on his experience and family political legacy. He has promised to lift economic growth and boost green industries in the environmentally progressive nation.
(REUTERS)
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Costa Ricans to vote for new president in runoff elections Sunday
Costa Rica legalises same-sex marriage
Latin American countries begin mass Covid-19 vaccinations
France24 - Monde
Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir
Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01
AFP
Juliette Halliez
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Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe.
France24 - Monde
Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front
Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45
Laura MOUSSET
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Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.
New York Times - World
Live Updates: Reports of Atrocities in Ukraine Spur Outrage
Kyiv April 4, 7:47 a.m.
Moscow April 4, 7:47 a.m.
Washington April 4, 12:47 a.m.
The devastating toll of the war became clearer as Russian forces withdrew from around Kyiv. World leaders promised more sanctions.
Carlotta Gall, Andrew E. Kramer and Natalie Kitroeff
BUCHA, Ukraine — Growing evidence of atrocities against civilians has brought home the horrific toll of the war in Ukraine, prompting world leaders on Sunday to threaten even harsher sanctions, including a lockout of Russia’s vital gas industry, a step some had been loath to take.
In Bucha, a newly liberated suburb northwest of the capital, residents were still finding bodies in yards and roadways days after Russian troops withdrew. A man in a bright blue fleece lay hunched over the steering wheel of a crushed car at an intersection in the center of town. Another man lay on his back beside the road, a large bullet hole in the back of his head and his green bicycle toppled beside him.
But it was the discovery of corpses with their wrists bound, images of which quickly proliferated online, that sparked the most international outrage.
“The Russian authorities will have to answer for these crimes,” said France’s president, Emmanuel Macron. Poland’s prime minister, Mateusz Morawiecki, called the actions of the Russian army in Bucha and other towns around Kyiv “acts of genocide.” And António Guterres, the United Nations secretary general, expressing “shock” over the images of dead civilians, said: “It is essential that an independent investigation leads to effective accountability.”
Even as Moscow’s troops pulled away from Kyiv, Russia continued to batter Ukraine’s southern coastline with airstrikes on infrastructure Sunday. It has described the withdrawal as a tactical move to regroup its forces for a major push in the Donbas region in the east and south.
Missiles struck the Black Sea port cities of Odesa and Mykolaiv, according to Ukrainian officials, and Ukraine’s air defense southern command said it had intercepted two Russian sea-based cruise missiles. Russia’s Defense Ministry confirmed the strikes, saying it had destroyed an oil refinery and three oil depots around Odesa that “were used to resupply Ukrainian military units” near Mykolaiv.
But on Sunday, the world’s attention was focused more on where Russian forces had been than where they were now, with Bucha at the forefront.
As Ukrainian forces swept into the suburb, civilians emerged from basement shelters to a landscape dotted with bodies and the husks of destroyed tanks.
The dead were so numerous that local officials resorted to digging a mass grave outside a church, where a coroner, Serhiy Kaplishny, said about 40 bodies had been deposited during the occupation. In an interview, Mr. Kaplishny said his team had collected more than 100 bodies during and after the fighting, including those of more than a dozen men whose hands had been tied and who had been shot in the head.
Journalists from The New York Times, The Associated Press and other international news outlets arriving in Bucha and nearby towns have also filmed and photographed bodies in civilian clothes scattered in the streets and at least nine lying together in a yard. In several cases, hands were bound behind the back.
The bodies of 410 people who appeared to have been civilians have been recovered from the Kyiv region, Ukraine’s prosecutor general, Iryna Venediktova, said in a Facebook post on Sunday. The Times was not able to independently verify that figure.
“We are being destroyed and exterminated, and this is happening in the Europe of the 21st century,” Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said in an interview on CBS’s “Face the Nation,”
Russia’s Defense Ministry on Sunday rejected all accusations that its troops had committed atrocities in Bucha, saying that “not a single” civilian had been injured while the town was under Russian control. It said pictures and video footage from the area had been “staged by the Ukrainian government.”
But as evidence of the apparent massacre of civilians mounted, leaders across the world said Moscow was to blame for the violence and should be held accountable.
Prime Minister Boris Johnson of Britain condemned “Russia’s despicable attacks against innocent civilians in Irpin and Bucha,” and even Yair Lapid, the foreign minister of Israel, which has been wary of antagonizing Moscow, said it was “impossible to remain indifferent in the face of the horrific images from the city of Bucha.”
“Intentionally harming a civilian population is a war crime and I strongly condemn it,” Mr. Lapid said.
Secretary of State Antony J. Blinken, in an interview on CNN, said the killings should not go unpunished. “We’ve said before Russia’s aggression that we thought it was likely that they would commit atrocities,” Mr. Blinken said, adding: “We can’t become numb to this. We can’t normalize this.”
Outrage over the civilian deaths could move the needle for the European Union, which has so far rebuffed mounting calls from Ukraine, and by President Biden, to impose sanctions on Russian oil and gas, citing its dependency on Russian fuels.
In what would mark a significant shift in her country’s position, Germany’s defense minister, Christine Lambrecht, said that in light of the Bucha atrocities, the bloc should consider banning Russian gas imports. Charles Michel, the president of the European Council, said on Twitter that more European Union sanctions against Russia “are on their way.”
On Sunday, a leading human rights group said it had documented “apparent war crimes” against Ukrainian civilians by Russian forces that had occupied Chernihiv, Kharkiv and Kyiv. Citing interviews with eyewitnesses, victims and local residents, the group, Human Rights Watch, documented a case of a woman who was repeatedly raped, as well as two summary killings and other episodes of violence against civilians.
The report painted a grueling picture of brutality in Bucha even before the accounts that emerged from there after Russian forces withdrew.
One eyewitness cited in the report described an execution in early March, in which Russian soldiers forced five men to kneel on a roadside and pull their shirts over their heads before shooting one of them in the head.
“The cases that we documented are corroborated by these recent allegations,” said Yulia Gorbunova, the author of the Human Rights Watch report, referring to the recent reports circulating from Bucha. “What is emerging now, if confirmed, is quite horrendous and gives an indication of the scale of these atrocities,” she said.
War crimes cases can be brought before the International Criminal Court in The Hague, but successful prosecution is a steep climb, experts say.
“It would likely be difficult to prove in court,’’ said David Scheffer, an international law expert. “The circumstances are unknown. Who executed them. Who bound their hands. This would require a very difficult and detailed investigation.’’
“This is very different from a military strike on a city,’’ he said.
Accusations can also be brought before the International Court of Justice, but the United Nations Security Council would be responsible for enforcing any ruling against Russia; as one of five permanent members of the Security Council, Russia would have veto power over any decision.
The Russian government has consistently denied claims that its forces have committed war crimes in Ukraine, even as reports emerged of mass casualties from the bombing of a maternity ward and theater in Mariupol. In occupied Bucha, the Russian defense ministry said in a statement residents “could freely move around the town” and were allowed to leave.
“This is another provocation,” the ministry said of the new reports of atrocities.
But the accounts from Ukraine and the grisly images may spur additional military aid to Ukraine, aside from more punishment on Russia.
American lawmakers said the reports from Bucha justified further assistance to Ukraine, with some calling for the provision of more surface-to-air missiles to help Ukrainian forces. “We need to do more to help Ukraine, and we need to do more quickly,” said Senator Rob Portman, Republican of Ohio.
In the besieged port city of Mariupol, residents were still awaiting the arrival of an aid convoy that has been trying to reach them since Friday, the International Committee of the Red Cross said Sunday. Late Thursday, Russia announced a cease-fire to allow for evacuations out of Mariupol, but humanitarian efforts to reach the city have stalled repeatedly.
Carlotta Gall and Andrew E. Kramer reported from Bucha, and Natalie Kitroeff from Mexico City. Reporting was contributed by Ivan Nechepurenko from Istanbul; Cora Engelbrecht from Krakow, Poland; Jane Arraffrom Lvivm Ukraine; Cassandra Vinograd from London; Matina Stevis-Gridneff from Brussels; Monika Pronczuk from Przemysl, Poland; and Jesus Jiménez from New York.
Dani Blum and Julia Jacobs
Volodymyr Zelensky, the president of Ukraine, addressed the Grammy Awards in a video, giving an emotional plea for support in his country’s war against Russia.
“What is more opposite to music?” Zelensky said. “The silence of ruined cities and killed people.”
The leader’s aides had lobbied for an appearance at the Academy Awards last week, but organizers did not commit to it, drawing some backlash.
In his brief address, Zelensky, an actor turned wartime leader, emphasized that many of the musicians in his country were fighting in the battle against the Russian invasion.
“Our musicians wear body armor instead of tuxedos,” he said. “They sing to the wounded in hospitals. Even to those who can’t hear them.”
“Support us in any way you can,” he added. “Any, but not silence.”
After Zelensky’s address, John Legend performed his song “Free,” featuring a Ukrainian singer, Mika Newton, and a poet, Lyuba Yakimchuk, who fled the country days ago.
Here is Zelensky’s full speech:
The war. What is more opposite to music? The silence of ruined cities and killed people. Our children draw swooping rockets, not shooting stars. Over 400 children have been injured and 153 children died. And we’ll never see them drawing. Our parents are happy to wake up in the morning in bomb shelters. But alive. Our loved ones don’t know if we will be together again. The war doesn’t let us choose who survives and who stays in eternal silence. Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals, even to those who can’t hear them. But the music will break through anyway. We defend our freedom to live, to love, to sound on our land. We are fighting Russia, which brings horrible silence with its bombs. The dead silence. Fill the silence with your music. Fill it today to tell our story. Tell the truth about the war on your social networks, on TV. Support us in any way you can. Any — but not silence. And then peace will come. To all our cities the war is destroying — Chernihiv, Kharkiv, Volnovakha, Mariupol and others — they are legends already. But I have a dream of them living and free. Free like you on the Grammy stage.
Many in the music industry have made public statements opposing Russia’s invasion of Ukraine and showing support for the Ukrainian people. On Sunday night at the Grammys, the Recording Academy teamed up with Global Citizen to highlight its “Stand Up for Ukraine” initiative.
The three major record conglomerates — Sony, Warner Music and Universal Music — have all suspended operations in Russia in response to the war, along with the touring behemoth Live Nation, which released a statement saying the company will “cease work with any and all Russian-based suppliers.” Spotify suspended its streaming service in Russia and closed its office in Moscow.
Musicians have also pledged solidarity with Ukraine, canceling shows and speaking out on social media. Green Day, My Chemical Romance, Björk, the Killers, AJR, Iggy Pop and others pulled out of shows in the region. Pink Floyd and David Gilmour yanked some of their music off digital providers in Russia and Belarus, writing in a statement on Twitter that the move was an effort “to stand with the world in strongly condemning Russia’s invasion of Ukraine.”
And artists have hosted benefit concerts across the globe. Arcade Fire held a last-minute benefit show in New Orleans in March, donating all proceeds of the pay-what-you-can event to a relief fund for citizens in Ukraine. Days later, the band said it raised over $100,000 after donating the proceeds from additional shows in New York. Ed Sheeran, Camila Cabello, Nile Rodgers and others played a benefit concert in England last week. At a New York fund-raiser where she performed alongside Gogol Bordello, a band with Ukrainian roots, Patti Smith announced a $50,000 donation to Doctors Without Borders on behalf of Yoko Ono and Sean Ono Lennon.
Rachel Sherman contributed reporting.
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Anushka Patil
At least 410 bodies of Ukrainian civilians have been recovered so far from towns around Kyiv from which Russian forces recently retreated, Ukraine’s prosecutor general, Iryna Venediktova, said in a Facebook post on Sunday. The New York Times was not able to independently verify that figure.
Anushka Patil
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said Sunday that he had approved the creation of a “special mechanism of justice” to investigate anyone who committed or participated in Russia’s war against Ukraine, in a steely video address that called on the world to “make the war crimes of the Russian military the last manifestation of such evil on earth.”
Mr. Zelensky’s remarks came as world leaders expressed horror at images that appeared to show civilians lying dead, some with their hands bound behind their backs, in the streets of Bucha, a town near Kyiv, after Russia withdrew troops from the area. Earlier Sunday, on CBS’s “Face the Nation,” the Ukrainian president described Russia’s actions as genocide.
“I want every mother of every Russian soldier to see the bodies of the killed people in Bucha, in Irpin, in Hostomel,” Mr. Zelensky said.
Mr. Zelensky also skewered what he called the West’s “indecision” and appeasement of Russia over the years, noting that Sunday is the 14th anniversary of a NATO summit in which Germany and France opposed extending membership to Ukraine.
He referenced Angela Merkel and Nicolas Sarkozy by name in his address, inviting the former leaders of the two countries to see the dead bodies of Ukrainian civilians “with their own eyes.”
Still, Mr. Zelensky specified that blame for civilian attacks lay only with Russian soldiers who perpetrated them and the Russian leaders who gave orders.
Russia’s Defense Ministry on Sunday called the reports of atrocities in Bucha “fake.”
The ministry also said that it had destroyed an aviation management center in the Kyiv region and large fuel depots near Mykolaiv.
Russian news coverage has largely focused on those strikes and other Russian advances, with little mention of forces retreating from the Kyiv region or of the bodies reportedly left in their wake.
Ivan Nechepurenko contributed reporting.
Farnaz Fassihi
Russia and Ukraine have called for dueling meetings of the United Nations Security Council this week on the situation in Ukraine. Russia requested a meeting for April 4 on what it called “provocations of Ukrainian radicals” in Bucha. Ukraine requested a meeting for April 5 to discuss Russia’s aggression and accused Russia of “twisting” and claiming the meeting as its own.
Andrew E. Kramer
BUCHA, Ukraine — On Sunday, Ukrainians in the town of Bucha, Ukraine, were still finding dead bodies in yards and on the roads amid mounting evidence of executions and indiscriminate killings of civilians by Russian forces before they retreated.
Serhiy Kaplishny is a coroner in Bucha who worked there from Feb. 24, the day of the invasion, until March 10, and then returned on Saturday. He said his team had collected more than 100 bodies during and after the fighting and the Russian occupation.
Before he left the town in March, he said, he had arranged for a local backhoe operator to dig a mass grave in the yard of an Orthodox Church. Without electricity for refrigeration, the morgue had become inoperable, and another solution was needed. “It was a horror,” he said.
After he left, the mass grave filled up with about 40 bodies, he said, of people who died during the Russian occupation. Local coroners from his office who had stayed in the town had collected some of those bodies, he said.
On a visit on Sunday to the mass grave — about a dozen yards long and two yards wide — a pile of excavated dirt lay nearby to pile onto bodies. In one corner, two pairs of shoes and an arm protruded from a thin layer of dirt, and in another, a hand stuck out. On top of the pile, a half-dozen black body bags had been tipped into the pit.
Mr. Kaplishny said that before he left Bucha — as back-and-forth fighting raged and then the Russian army established control — he buried 57 bodies in a cemetery, 15 of whom had died of natural causes. The rest died from gunshot wounds, including point-blank shots in executions, or from shrapnel. Three of these bodies were Ukrainian soldiers, he said.
On Sunday, after he had returned to the town, he said he picked up about 30 bodies in a white van. Thirteen of them were men whose hands were tied and had been shot execution-style in the head. He said he did not know the circumstances of their deaths but believed, based on their apparently recent deaths, that they were prisoners killed before the Russian army withdrew.
“They were civilians,” Mr. Kaplishny said, showing cellphone pictures of bodies of men in civilian clothes with their hands bound behind their backs and in one case in the front.
In the images, eight bodies with hands bound lay in a courtyard of a house and five in a basement, he said. “Look, that one was shot in the eye,” Mr. Kaplishny said.
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Jesus Jiménez
An aid convoy that has been trying to reach Mariupol since Friday still has not made it to the besieged southern port city, the International Committee of the Red Cross said on Sunday.
Mariupol has sustained devastating attacks by Russian forces for weeks. Thousands of civilians remain trapped there with limited access to food, water and electricity.
Russia late Thursday had announced a cease-fire to start the following day to allow for evacuations out of Mariupol. Humanitarian efforts to reach the city for a large-scale evacuation have stalled repeatedly.
The Red Cross said that its team had set out for Mariupol from Zaporizhzhia, about 140 miles northwest, on Friday, but had to turn back “after arrangements and conditions made it impossible to proceed.”
The team, which includes nine workers and three vehicles, left Zaporizhzhia for a second time on Saturday morning and would be spending a second night on the route to Mariupol, the organization said in a statement.
The I.C.R.C. did not say where the team would overnight, but added that they would serve as a “neutral intermediary” for a humanitarian convoy out of the city once they arrive in Mariupol.
The Red Cross on Friday had said it hoped to carry thousands of people out of Mariupol through an evacuation convoy of about 54 buses, along with an unknown number of private vehicles.
The organization also said it had to leave behind two trucks filled with food, water and medicine after it did not receive permission from the Russians to deliver the aid.
While plans for a large-scale evacuation aided by the I.C.R.C. have failed, small groups have been able to leave the city on their own, according to local officials.
In a video address on Saturday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he hoped “there may still be a solution” for the situation in Mariupol.
“Europe has no right to react in silence to what is happening in our Mariupol,” Mr. Zelensky said in translated remarks of his address shared by his office. “The whole world must react to this humanitarian catastrophe.”
Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
TROSTYANETS, Ukraine — The last three Russian soldiers in this Ukrainian town are in the morgue, their uniforms bloodied and torn. The first one’s face is frozen in pain. The second has his wooden pipe in his lap. The third is stuffed in his sleeping bag.
These dead are not all that was left behind in Trostyanets, a strategically located town in the country’s northeast, where Russian forces fled several days ago in the face of an orchestrated Ukrainian assault. A monthlong Russian occupation reduced much of the town to rubble, a decimated landscape of mangled tank hulks, snapped trees and rattled but resilient survivors.
There are also stories, impossible to verify, highlighting the kind of hate left in an occupation’s wake and sharing a common thread of brutality: children held at knife point; an old woman forced to drink alcohol as her occupiers watched and laughed; whispers of rape and forced disappearances; and an old man found toothless, beaten in a ditch and defecated on.
“Oh, God, how I wanted to spit on them or hit them,” said Yevdokiya Koneva, 57, her voice steely as she pushed her aging bicycle toward the center of town on Friday.
Ukrainian forces are now gaining ground, as more than a month into the war Russian forces are pulling back from their positions north of Kyiv, even as Ukrainian soldiers are making progress here in the northeast. This area was supposed to be little more than a speed bump for a sprawling military campaign that would quickly take the country’s capital and leave the east in Russian hands.
Instead, a combination of logistics issues, low morale and poor planning among Russian forces allowed an emboldened Ukrainian military to go on the offensive along multiple axes, grinding down the occupying forces and splintering their front lines.
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Thomas Gibbons-Neff
At 11 p.m. on Sunday, Kharkiv was mostly quiet. Dull thuds echoed in the distance, likely outgoing Ukrainian artillery fire. The Russians are just outside the city, shelling day and night, though often in the midnight hours the artillery duels between Ukrainian and Russian forces intensify.
Cassandra Vinograd
António Guterres, the United Nations secretary general, expressed “shock” over the images of dead civilians in Bucha. “It is essential that an independent investigation leads to effective accountability,” he wrote on Twitter.
Jane Arraf
Jane is on the ground in Lviv, Ukraine, where she walked through the city on Sunday, taking in its beauty.
LVIV, Ukraine — Walking in Lviv, I want to take photos. It’s my first time in the city, where every block is picturesque: The April snow falls gently on bronze statues. Art nouveau wrought iron railings on balconies overlook cobblestone streets. Beautiful, and random, Greek god statues flank the entranceway of an otherwise ordinary-looking apartment building.
But people here don’t like pictures now. I learn that as I take a photo with my phone of a detail of the ornate train station. An older Ukrainian man waves his finger at me to tell me no and then points to the sky. Residents believe that public images could help the Russian forces target their beloved city.
Lviv is recognized as a UNESCO World Heritage Site for its remarkably well-preserved historic center. You can see in this city traces in stone, brick and iron of the different cultures that came together over centuries to contribute to its remarkable beauty, now threatened by modern war. I’m an avid traveler: Why did I not know about this city before, I wonder.
Because of the fear of attacks, some of that beauty is hidden now. The stained-glass windows of Lviv’s glorious cathedrals and churches are boarded up to keep them from shattering in an airstrike. It’s Easter season, but the statues of saints watching over the streets are wrapped tightly in protective padding. Corrugated iron panels cover monuments in city squares.
On Saturday, on one of those historic cobblestone squares, a local pop music band started playing. Soon there was a crowd. Before the war, there would have been tourists from all over Europe visiting. This time, it was almost all Ukrainians, enjoying the brief reprieve provided by the music, an antidote to the air raid sirens that would sound in a few hours and a reaffirmation that the life of this city continues.
Andrew Higgins
BUDAPEST — Overshadowed by the war in Ukraine, elections on Sunday in Hungary and Serbia looked set to extend the rule of Europe’s two most Kremlin-friendly leaders, both populist strongmen fortified by their overwhelming control of the media and cheap energy from Russia.
Opinion polls indicated that Viktor Orban, Hungary’s prime minister since 2010, and already Europe’s longest serving leader, would win a fourth consecutive term despite accusations by the opposition that he has enabled Russia’s military onslaught by cozying up for years to President Vladimir V. Putin of Russia.
Ukraine’s president, Volodymr Zelensky, speaking in the capital of Kyiv on Sunday, described Mr. Orban as “virtually the only one in Europe to openly support Mr. Putin.”
Asked about Mr. Zelensky’s assessment after casting his vote in Budapest Sunday morning, Mr. Orban said curtly: “Mr. Zelensky is not voting today. Are there any other questions?”
President Aleksandar Vucic of Serbia, who is also Moscow-friendly, has governed Serbia since 2012. He was also expected to win re-election after rallying his nationalist and pro-Russian base by refusing to join the European Union in imposing sanctions on Russia. Serbia aspires to become a member of the European bloc, but its application has stalled.
Mr. Vucic’s Serbian Progressive party, according to opinion polls, should win a majority in the national parliament but could lose control of the capital, Belgrade.
Hungary, a member of the European bloc since 2004, went along with an initial round of European sanctions but has strongly resisted extending them to include restrictions on energy imports from Russia.
In contrast to leaders in neighboring Poland — previously close allies of Mr. Orban thanks to their shared hostility to liberal values — Mr. Orban also has refused to let weapons destined for Ukraine pass though his country, which borders Ukraine.
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Nadav Gavrielov
Prime Minister Boris Johnson of Britain condemned “Russia’s despicable attacks against innocent civilians in Irpin and Bucha,” saying in a statement that President Putin "is desperate" and "his invasion is failing." He added that "Ukraine’s resolve has never been stronger.”
Monika Pronczuk
Poland's prime minister, Mateusz Morawiecki, called the actions of the Russian army in Bucha and other towns around Kyiv “acts of genocide,” and called for a meeting of European heads of state “as soon as possible” to impose “effective sanctions” on Russia.
Carlotta Gall and Ivan Nechepurenko
BUCHA, Ukraine — When a column of Russian tanks drove into the town of Bucha in the first days of the war, Tetiana Pomazanko thought they were Ukrainian and went out into the garden to see.
“They were driving up the street,” her mother said. “She thought they were ours.”
The troops opened fire. Bullets ripped through the wooden gate and fence, killing her instantly.
More bullets pierced the upper floor windows of the house as her mother, Antonina, 76, cowered below.
The shooting was one of the first actions of Russian troops when they drove into the leafy suburb of Bucha, northwest of the capital, on Feb. 27 — three days after the Russian invasion of Ukraine began.
Ms. Pomazanko, 76, said she covered her daughter’s body with plastic sheeting and wooden boards where she lay.
“I buried her a bit in the night,” she said. “There was so much shelling, I did not know what to do.” The dead woman’s feet, in woolen socks and galoshes, poked out from beneath the boards, where she stood. The team of a visiting official lifted off the boards to examine the body, later replacing them.
Her daughter was 56, she said, and had chosen to stay in Bucha to be with her mother.
Ms. Pomazanko’s account joins a swell of testimonies from civilians in Bucha about the Russian occupation there, now that Moscow’s forces have withdrawn from the town — once one of the most desirable suburbs of the capital, Kyiv.
Western officials expressed outrage on Sunday at videos and images emerging from Bucha that appeared to show civilian bodies lying on the streets in wake of the Russian withdrawal from the area. Ukraine has accused Russia of executing civilians in the town.
Footage posted by Ukraine’s Defense Ministry and photographs from news agencies showed corpses in civilian clothes. Some images showed bodies with hands bound behind their backs.
Russia’s Defense Ministry on Sunday rejected all accusations that its troops had committed atrocities in Bucha, saying that “not a single” civilian had been injured while the town was under Russian control. It said pictures and video footage from the area were “staged by the Ukrainian government.”
“This is another provocation,” the ministry said in a statement, questioning why people’s corpses in the pictures “have not become stiff after at least four days, have no characteristic spots, and have uncoagulated blood in their wounds.”
The ministry did not provide any proof to support its claims.
Ever since President Vladimir V. Putin ordered troops to cross the Ukrainian border, the Russian government has been denying claims that its troops had committed war crimes there, including the bombing of a maternity ward and theater in Mariupol. It calls the accusations as fakes and provocations, designed by the Ukrainian government to bolster western support for its war effort.
During the Russian occupation, locals “could freely move around the town,” the statement said, and could use cellphones. It also said that exits from Bucha were not blocked and locals were free to leave the town.
Days after the withdrawal of Russian troops, Ukrainians were still finding dead bodies in yards and on the roads.
On Sunday, a corpse in a bright blue fleece lay hunched over the steering wheel of a crushed car at an intersection in the center of Bucha. Some way west out of the town, a man lay dead on his back beside the road, his green bicycle toppled beside him. Shot through the face, he bore a large hole in the back of his skull.
Cora Engelbrecht
WARSAW — A leading human rights group said it had documented “apparent war crimes” by Russian forces against Ukrainian civilians in the occupied areas of the Chernihiv, Kharkiv and Kyiv regions in Ukraine.
The report, which was published by Human Rights Watch on Sunday, is based on a series of interviews with eye witnesses, victims and local residents of Russia-occupied territories between Feb. 27 and March 14. It documents with chilling detail numerous cases of laws-of-war violations, including repeated rape, two summary killings as well as other incidents of unlawful violence and threats against civilians.
“The cases we documented amount to unspeakable, deliberate cruelty and violence against Ukrainian civilians,” said Hugh Williamson, the director of Human Rights Watch’s Europe and Central Asia division. “Rape, murder, and other violent acts against people in the Russian forces’ custody should be investigated as war crimes.”
The report’s findings did not include reports of actions in recent weeks in towns like Bucha, northwest of Kyiv, where Russian troops have been pulling back in recent days as part of their retreat from the capital.
War crimes cases can be brought before the International Criminal Court in the Hague, but successful prosecution would be challenging, experts say.
“It would likely be difficult to prove in court,’’ said David Scheffer, an international law expert. “The circumstances are unknown. Who executed them. Who bound their hands. This would require a very difficult and detailed investigation.’’
“This is very different from a military strike on a city,’’ he said.
Accusations can also be brought before the International Court of Justice, but the United Nations Security Council would be responsible for enforcing any ruling against Russia; as one of five members of the Security Council, Russia would have veto power over any decision.
The Human Rights Watch report comes as global outrage against Moscow mounted on Sunday following allegations that Russian forces had executed civilians in Ukraine, and as the retreat of Russian troops from the suburbs of Kyiv offered a stark picture of the devastating toll of President Vladimir V. Putin’s six-week-old war.
The brutality of the scenes are mirrored by some of the accounts from the report: One eyewitness from the town of Bucha described an execution there in early March, in which Russian soldiers forced five men to kneel on a roadside and pull their shirts over their heads before shooting one in the back of the head.
In another case, a 31-year-old woman described being beaten and raped repeatedly by a Russian soldier in a local school in Kharkiv, where she had been sheltering with her family. “I am lucky to be alive,” she said.
“The cases that we documented are corroborated by these recent allegations,” said Yulia Gorbunova, the author of the Human Rights Watch report, referring to the recent reports circulating from Bucha. “What is emerging now, if confirmed, is quite horrendous and gives an indication of the scale of these atrocities,” she said.
Marlise Simons contributed reporting from Paris.
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Chris Cameron
President Zelensky addressed reports of Russian soldiers executing civilians, saying that Russia had committed “genocide” and must be punished. “We are being destroyed and exterminated, and this is happening in the Europe of the 21st century,” Mr. Zelensky said on CBS’s “Face the Nation,” adding that “the military commanders, everyone who gave instructions and orders, should be punished adequately” for the reported killings.
Matina Stevis-Gridneff
The German defense minister, Christine Lambrecht, said in an interview that the European Union should consider banning Russian gas imports in light of evidence of Russian atrocities emerging from the Ukrainian town of Bucha. The official defense ministry Twitter account shared a link to the minister’s interview with a German television program. The statement marks a major change in German policy, which has consistently led the E.U. away from sanctioning Russian energy.
Jane Arraf and Ivan Nechepurenko
While Russian forces were in retreat from areas around Ukraine’s capital, they continued to batter the country’s southern coastline with a series of strikes on key infrastructure Sunday.
Missiles struck the Black Sea port cities of Odesa and Mykolaiv on Sunday, according to Ukrainian officials. Ukraine’s air defense southern command said it also had intercepted two Russian sea-based cruise missiles.
“This morning the enemy attacked Odesa from the air,” Ukraine’s human rights ombudsman, Lyudmila Denisova, wrote in a post on Telegram. “Critical infrastructure was affected,” she said, adding that a day earlier, Russian forces had damaged the Kremenchuk oil refinery in central Ukraine and fired on its surrounding fuel depots.
Russia’s Defense Ministry confirmed Sunday’s strikes, saying it had destroyed an oil refinery and three oil depots around Odesa that “were used to resupply Ukrainian military units” near Mykolaiv. No casualties were immediately reported.
After facing fierce Ukrainian resistance, Russian forces have been pulling back from the area around Ukraine’s capital, Kyiv. Moscow has described the pullback as a tactical move to regroup and reposition its forces for a major push in the Donbas region of eastern Ukraine, where Russia-backed separatists have been fighting for eight years.
The strikes along Ukraine’s southern coastline fit with that plan. Since the war began, Moscow has considered the securing of a land corridor from Russia to the Crimean Peninsula a key strategic aim.
After invading on Feb. 24, Russian forces moved quickly to secure territory along the coasts of the Black Sea and Sea of Azov.
They have battered the port city of Mariupol, which occupies a strategic position between Kremlin-backed breakaway enclaves in Ukraine’s east and Crimea, the territory annexed by Moscow in 2014. Control of Mariupol would not only enable Russia to send supplies and reinforcements to forces farther west, but would also cut Ukrainian shipping off from the Sea of Azov and the Black Sea.
Yet Mariupol has not fallen, and the Russian advance along the Black Sea coast west of Crimea has largely stalled outside the city of Mikolaiv, in an area that has also seen intense combat.
On Tuesday morning, a Russian cruise missile strike destroyed part of the main regional government office building in Mikolaiv, killing more than 30 people. It was one of many attacks since the Feb. 24 invasion that appeared aimed at disabling government operations.
Cassandra Vinograd and Valerie Hopkins contributed to this report.
Nadav Gavrielov, Matina Stevis-Gridneff, Constant Méheut, Aurelien Breeden, Emily Cochrane and Cassandra Vinograd
Western officials expressed outrage on Sunday at videos and images emerging from Bucha, a town near Kyiv, that appeared to show civilian bodies scattered on the streets after Russia withdrew its troops from the area in recent days.
Footage posted by Ukraine’s Defense Ministry and photographs from news agencies showed the bodies of men in civilian clothes lying on the streets of Bucha, northwest of Kyiv. Some images showed bodies with their hands bound behind their backs.
Russia’s Ministry of Defense called the images “staged,” saying in a statement Sunday that “not a single” civilian had been injured in Bucha.
Secretary of State Antony J. Blinken said in an interview on CNN that the images were in line with the Biden administration’s warnings that Russian forces would commit abuses.
“You can’t help but see these images as a punch to the gut, and look, we’ve said before Russia’s aggression that we thought it was likely that they would commit atrocities,” Mr. Blinken said, adding: “We can’t become numb to this. We can’t normalize this. This is the reality of what’s going on every single day.”
Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, said the accounts of civilian deaths in Bucha showed “that Russian hatred towards Ukrainians is beyond anything Europe has seen since WWII.” He reiterated a call for increased sanctions against Russia and for more military assistance for his country.
“The only way to stop this: help Ukraine kick Russians out as soon as possible,” he tweeted.
He also called for an investigation by the International Criminal Court to gather evidence of war crimes and crimes against humanity. U.S. and British officials said that their governments would help collect evidence to assist investigators.
President Emmanuel Macron of France called the images “unbearable.”
“In the streets, hundreds of civilians were murdered in a cowardly way,” Mr. Macron said in a message posted on Twitter on Sunday, adding, “The Russian authorities will have to answer for these crimes.”
The outrage could move the needle in terms of European sanctions against Russia. The European Union has so far rebuffed calls from both Ukraine and President Joe Biden to impose sanctions on Russian oil and gas, citing the bloc’s dependency on Russian fuels. But on Sunday, Germany’s defense minister voiced a significant shift in her country’s position. The defense minister, Christine Lambrecht, said on a German TV program that the bloc should consider banning Russian gas imports in light of the Bucha atrocities.
Charles Michel, the president of the European Council, expressed his shock over the images and said in a tweet that more European Union sanctions against Russia “are on their way.”
Several other European officials expressed their alarm at the images from Bucha.
Roberta Metsola, the president of the European Parliament, said on Twitter that the images were “cold reality of Putin’s war crimes,” adding that the world “must be aware of what is happening.”
Analysts say that while war crimes cases can be brought before the International Criminal Court at the Hague, it would be extremely difficult to hold Russian leaders to account there because the court lacks enforcement powers. Prosecution at the International Court of Justice is also possible, but any ruling would need to be enforced by the United Nations Security Council, where Russia holds veto power.
American lawmakers said the reports from Bucha justified further assistance to Ukraine, with some calling for the provision of more surface-to-air missiles to help Ukrainian forces. Senator Rob Portman, Republican of Ohio, said that “we need to do more to help Ukraine, and we need to do more quickly.”
Constant Méheut and Aurelien Breeden contributed reporting from Paris, Matina Stevis-Gridneff from Brussels, Emily Cochrane from Washington, Ivan Nechepurenko from Istanbul and Cassandra Vinograd from London.
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Matina Stevis-Gridneff
More European Union sanctions against Russia and help to Ukraine “are on their way,” Charles Michel, the president of the European Council, said Sunday in a tweet. He said he was “shocked by haunting images of atrocities" committed by Russia's army in the Kyiv region, adding that the E.U. was helping Ukraine and non-governmental organizations gather evidence of war crimes in order to pursue justice.
Constant Méheut
President Emmanuel Macron of France tweeted on Sunday that the images showing civilians killed in Bucha were “unbearable.” “The Russian authorities will have to answer for these crimes,” he said.
Emily Cochrane
Amid reports of Russian atrocities in Ukraine, American lawmakers called to send more aid to the country, including providing more surface to air missiles to help Ukraine counter the invasion. Senator Rob Portman, Republican of Ohio, said that “we need to do more to help Ukraine, and we need to do more quickly.”
We need to do more to help Ukraine, and we need to do more quickly. Vladimir Putin and the war machine are firing missiles and artillery into cities in Ukraine and killing innocent civilians - let’s provide more surface to air missiles to counter these attacks.
Jane Arraf
LVIV, Ukraine — Luis, a Mexican Army veteran, saw a photo of a wounded pregnant woman being carried out of a Ukrainian maternity hospital after a Russian airstrike and was reminded of his sister.
Will, a Marine veteran from North Carolina, was shaken by a video showing a Russian tank firing several rounds into a car with an older Ukrainian couple inside. Martin, a farmer who had defused explosives in the German Army, was angered by a week of television footage documenting Russia’s invasion.
They were among several foreign military volunteers waiting on Friday at a hostel Lviv, in western Ukraine, where the Ukrainian government had put them up before training. After the Russian invasion in February, Ukraine announced it was creating a foreign legion, inviting non-Ukrainians with military experience to come and join the fight.
None of the small group of volunteers interviewed by The New York Times had received a response when they contacted the Ukrainian embassies in their home countries, but they decided to make the trip anyway. Many of the foreigners said they had been inspired by what they saw on social media and TV.
The foreign volunteers asked to be identified by only their first names because of concerns they could be prosecuted upon returning home for fighting for a foreign army. A U.S. law dating to the 18th century bans citizens from fighting countries not at war with the United States, but it is rarely enforced.
Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, has said more than 20,000 people from 52 countries have volunteered to fight, a number that could not be verified. A Russian missile attack two weeks ago on a training base being used for foreign volunteers near Liviv killed at least 35 military personnel and civilians, according to Ukrainian officials. Russia said it killed 180 foreign military volunteers. Neither figure could be independently confirmed.
The volunteers waiting in the hostel Friday were undeterred.
Luis, 29, said he served with the Mexican Army fighting drug cartels a decade ago, but until last week, he was an events photographer in Chihuahua City, Mexico, photographing mostly weddings. Then, scrolling through Reddit, he found an Associated Press photo showing an unidentified pregnant woman on a stretcher, being carried out by rescue workers after a Russian strike against a maternity hospital in Mariupol. Russian officials said Ukrainian forces had been using the hospital as a base and said the images were fake.
“I saw the face of my sister in that woman,” Luis said. “I do not have children yet, but I imagined how the baby’s father felt, how the woman and her family felt.”
He had never met a Ukrainian before flying to Europe. But when he read the woman and her baby had died, he decided to close his studio, sell his cameras and book the four flights to get to Poland, from where he drove across the border to Ukraine.
He told his parents, his 25-year-old sister and his girlfriend of four years that he was going on vacation. “They would never understand,” he said. “I don’t know how to start that conversation.”
Will was working as a truck driver and postal worker when he saw the image of the tank shooting a civilian vehicle. In the video, which was disseminated by Ukrainian news media and appeared to have been taken by security cameras on the street, a civilian car with a sticker in the back indicating an occupant with a disability stops short of an intersection before a tank shoots it. The driver and a passenger were killed.
“These were civilians,” said Will, 33. “They were just going about their day, you know? It’s senseless. It’s brutality on a whole other level.” He couldn’t remain on the sidelines, he added, because as a former Marine, “I have training, I have capabilities.”
Another volunteer, Martin, 35, a farmer from Germany, said that television footage of a war on European soil convinced him to come to Ukraine.
“I have the army experience, and I want to defend Europe,” he said, before heading out in the rain to follow a Ukrainian official taking them to a training base.
Nadav Gavrielov
Ukraine's foreign minister, Dmytro Kuleba, said evidence of civilian deaths in the town of Bucha showed “that Russian hatred towards Ukrainians is beyond anything Europe has seen since WWII.” He reiterated a call for increased sanctions on Russia and for more military assistance for his country. “The only way to stop this: help Ukraine kick Russians out as soon as possible,” he tweeted.
Ivan Nechepurenko
Reports of atrocities committed by retreating Russian forces in the town of Bucha near Kyiv are “fake,” Russia’s Defense Ministry said in a statement posted on Telegram on Sunday, in what was also a rare acknowledgment that its troops were withdrawing from the area.
The statement, reposted by the ministry on the messaging app from an account that debunks claims made against the Russian war effort in Ukraine, said that the country’s forces had left Bucha on Wednesday.
Without providing any evidence, it claimed that Ukrainian forces had shelled the area following the Russian retreat, which led to losses of civilians. It also referred to a video posted by the Ukrainian Defense Ministry on Twitter that showed the aftermath of the withdrawal, claiming that one of the corpses shown lying on a street in Bucha “is moving its hand.”
The Russian government has struggled to explain why its forces had to leave the area around Kyiv after weeks of intense fighting. The movement of forces away from the Ukrainian capital has been barely mentioned by Russian news channels. Political talk shows, which dominate the programming of the country’s main TV networks, spoke of the troop movement as a “rotation,” not a retreat.
Aleksandr Kots, a reporter for Komsomolskaya Pravda, a pro-Kremlin tabloid, who reported from the area, claimed that the killings in Bucha were staged.
Instead, Russian news broadcasts concentrated their coverage on Russian advances in Ukraine’s east and attacks in the south, including around the port city of Mykolaiv, which was hit by strikes earlier Sunday.
Russia’s president, Vladimir V. Putin, hasn’t spoken in detail about the progress of the war in Ukraine for weeks. Dmitri S. Peskov, his spokesman, reiterated in an interview broadcast on Sunday that he was “sure that the goals of our military operation will be attained in full.”
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Cora Engelbrecht
A Lithuanian documentary filmmaker has been killed in the besieged southern city of Mariupol, according to his colleagues and the Ukrainian Defense Ministry’s information agency.
The agency said on Sunday that the award-winning filmmaker, Mantas Kvedaravicius, had been killed in an attack by Russia “while trying to leave Mariupol.”
While trying to leave #Mariupol, the 🇷🇺 occupiers killed Lithuanian director Mantas Kvedaravičius, who is the author of the documentary Mariupolis. RIP #StopRussia #RussianWarCrimes pic.twitter.com/5EfZ9jEWQU
A Lithuanian news agency, 15min, reported that Mr. Kvedaravicius was rushed to a hospital but could not be saved. The reports could not be independently confirmed.
Mr. Kvedaravicius, 45, had spent years covering the conflict in Ukraine. His film “Mariupolis,” which premiered at the Berlin International Film Festival in 2016, offers a searing portrait of the southern port city, which battled Russian-backed fighters in 2014.
In a 2016 interview with the Odessa Review, a monthly magazine, Mr. Kvedaravicius said that he had wanted to capture “how regular people carry on with their everyday lives mere steps away from a war zone, gunshots, explosions and death.”
“The factories, the sea, the omnipresent soldiers, the sounds of the violin blending with the sound of the exploding shells — all of this forms the surrealism of an ordinary city during wartime,” he told the Odessa Review.
Since Russia’s invasion, Mariupol has emerged as an emblem of the humanitarian crisis sweeping Ukraine. Weeks of Russian bombardment on the city have trapped thousands of civilians with limited access to food, water and electricity.
In 2011, Mr. Kvedaravicius was awarded the Amnesty International Film Prize for “Barzakh,” his film about Russia’s war in Chechnya.
As reports of Mr. Kvedaravicius’s death circulated on Sunday, fellow filmmakers and journalists posted messages of mourning and condolences on social media.
“RIP dearest talented Mantas. A terrible loss for Lithuanian cinema community and all the world,” Giedre Zickyte, a fellow Lithuanian documentary director and producer, wrote on Facebook. “Our hearts are broken.”
Vitaly Mansky, a Russian film director, wrote that Mr. Kvedaravicius was killed “with a camera in his hands” while working to document a “war of evil, against the whole world.”
The news of Mr. Kvedaravicius’s death came after the death of a prominent Ukrainian photojournalist filmmaker, Maks Levin, whose body was found near the capital of Kyiv on Saturday, according to the office of Ukraine’s prosecutor general.
Jane Arraf
Russian missiles hit Ukraine’s Black Sea port of Mykolaiv on Sunday, Ukrainian officials said. The city’s mayor, Oleksandr Sienkevych, said several missiles had hit the city but did not give details. The Ukrainian air defense southern command said in a statement that missiles had landed in Odesa and Mykolaiv and that its air defences intercepted two Russian sea-based cruise missiles.
Shashank Bengali
Amid allegations that Russian forces executed civilians in Ukraine, Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, called for an urgent investigation. “Appalled by reports of unspeakable horrors in areas from which Russia is withdrawing,” she tweeted, adding: “Perpetrators of war crimes will be held accountable.”
Appalled by reports of unspeakable horrors in areas from which Russia is withdrawing. An independent investigation is urgently needed. Perpetrators of war crimes will be held accountable.
Niki Kitsantonis
Foreign Minister Nikos Dendias of Greece was traveling to Odesa on Sunday, leading a delegation carrying humanitarian aid, the ministry said. The port city, where missiles reportedly struck infrastructure facilities on Sunday, has been home to a large Greek population.
Cora Engelbrecht
Ukraine’s deputy prime minister, Iryna Vereshchuk, said that seven evacuation buses would try to get closer to Mariupol again on Sunday, joined by the International Committee of the Red Cross. Three earlier attempts at large evacuations from the besieged city have failed, most recently on Saturday.
Austin Ramzy
Russia’s chief negotiator, Vladimir Medinsky, rejected a Ukrainian assertion that talks had reached a point where Presidents Zelensky and Putin could soon meet, emphasizing ongoing differences over the status of Crimea and the Donbas region.
Cora Engelbrecht
President Volodymyr Zelensky of Ukraine called out Hungary’s prime minister, Viktor Orban, in a video address for being the “only leader in Europe who openly supports Mr. Putin.” Orban is up for reelection on Sunday.
Austin Ramzy
Russian forces fired missiles on the Black Sea port city of Odesa early Sunday, the city government said, adding that some missiles were shot down by air defenses. Fires were reported, with images of dense black smoke posted on social media.
Austin Ramzy, Cora Engelbrecht and Jesus Jiménez
Russia’s retreat from Ukraine’s capital of Kyiv offered a clearer picture of the devastating civilian toll from the war, sparking global outrage against Moscow and calls by Western leaders for war crimes investigations.
The retreat comes after weeks of intense fighting around Kyiv and signals what appears to be a repositioning of troops to expand on territory that Russian forces have captured in the south. On Sunday, Russia attacked key infrastructure on the southern coastline; fighting also has continued elsewhere across the country.
The attacks in the south came as Ukrainian officials accused Russian forces of executing some civilians before their retreat from the areas around Kyiv. Footage posted by Ukraine’s Defense Ministry and photographs from news agencies showed the bodies of men in civilian clothes on the streets of Bucha, a town northwest of Kyiv. Images showed some corpses with hands bound behind their back. Russia’s Defense Ministry dismissed the Bucha photos as “fake.”
Outrage over the civilian deaths could move the needle for the European Union, which has so far rebuffed mounting calls from Ukraine, and by President Biden, to impose sanctions on Russian oil and gas, citing its dependency on Russian fuels. But on Sunday, in what would mark a significant shift in her country’s position, Germany’s defense minister, Christine Lambrecht, said that in light of the Bucha atrocities, the bloc should consider banning Russian gas imports.
Here are some other major developments:
Ukrainians in Bucha are finding scores of dead civilians in yards and on the roads, and had dug a mass grave for dozens of bodies, after the morgue became “intolerable.” A local coroner said his team had collected more than 100 bodies during and after the fighting and the Russian occupation.
The Black Sea port cities of Odesa and Mykolaiv were struck by missiles on Sunday. Britain’s Ministry of Defense said on Sunday that intelligence showed Russian naval forces have maintained a blockade of the Ukrainian coast in the Black Sea and Sea of Azov, which is “preventing Ukrainian resupply by sea.”
American lawmakers called to send more aid to Ukraine. Charles Michel, the president of the European Council, said in a tweet that more European Union sanctions against Russia “are on their way.”
Russia’s chief negotiator in peace talks, Vladimir Medinsky, rejected a Ukrainian counterpart’s suggestion that President Vladimir V. Putin of Russia and President Volodymyr Zelensky of Ukraine could soon hold direct talks. Mr. Medinsky said the two sides remained far apart on the status of Crimea and the eastern Donbas region of Ukraine, both of which are claimed by Russia.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk of Ukraine said her government was working with the International Committee of the Red Cross on another planned mass evacuation of civilians from the besieged southern city of Mariupol, after a convoy failed to reach the city for a third time on Saturday.
Matina Stevis-Gridneff contributed reporting from Brussels.
France24 - Monde
Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche
Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37
Laura MOUSSET
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Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.
New York Times - World
Carrie Lam, Racked by Covid Failures, Will Not Seek New Term in Hong Kong
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Mrs. Lam has been criticized by residents and pro-Beijing lawmakers for mixed messaging and mishandling the city’s fifth coronavirus outbreak.
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — Carrie Lam, the chief executive of Hong Kong, announced on Monday that she would not seek a second term after a huge surge in coronavirus infections left the global financial hub with one of the highest virus death rates in the world.
Mrs. Lam announced her plans at a news conference, citing family reasons.
“It is my personal wish and aspiration and it is entirely based on my family consideration,” Mrs. Lam said, adding that she had already informed Beijing of her decision.
Mrs. Lam has been criticized by Hong Kong residents and pro-Beijing lawmakers for mixed messaging and mishandling the city’s fifth outbreak, its biggest and most devastating since the beginning of the pandemic. Officials wavered on citywide mass testing, at one point indicating that the city might have to lock down residents, a move that triggered anxiety and panic buying.
As cases surged in February, Beijing stepped in, sending health workers, epidemiologists and technicians for testing. Hong Kong’s inability to get cases under control prompted warnings from China’s most senior leaders, including Xi Jinping. It also caused an exodus of the city’s expatriate community.
A strong-willed chief executive, Mrs. Lam became the target of huge street protests in 2019. Demonstrators demanded her resignation over an extradition bill that was met with strong opposition and monthslong protests.
Mrs. Lam on Monday referred to these protests, as well as the coronavirus and “nonstop interference of foreign forces” during her time as leader of Hong Kong.
“I have faced unprecedented and enormous pressure,” she said.
Tiffany May contributed reporting.
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France24 - Monde
Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?
Publié le : 30/03/2022 - 20:52
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.
Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair
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Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
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Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
L'Entretien de France 24
Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
ÉLYSÉE 2022
Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
Valeurs Actuelles
Point Covid-19 : diminution des contaminations en France, la Chine se confine encore
Deux ans après le début de la pandémie, le virus Covid-19 se propage toujours, sous sa dernière forme – Omicron – plus contagieuse mais moins grave. En conséquence, de nombreux pays ont décidé de maintenir le relâchement de leur protocole sanitaire. En France, le nombre de contaminations quotidiennes au Covid-19 demeure important, note Le Parisien.
Selon le dernier bilan réalisé en 24 heures ce samedi 2 avril, ce sont 132 114 contaminations quotidiennes qui ont été enregistrées. La semaine dernière, le total était de 139 517. C’est la première fois depuis le 4 mars, qu’une baisse des infections est relevée. Un pic pourrait avoir été atteint si cette évolution venait à rester négative plusieurs jours de suite. A ce jour, plus de 22 000 personnes sont encore hospitalisées. Ils sont 1 500 en réanimation.
La Chine se confine encore
En Allemagne, les indicateurs laissent aussi entrevoir une amélioration progressive de la situation sanitaire. Le 26 mars, le pays comptait 252 000 contaminations quotidiennes. Un dernier bilan fait état de 185 000 cas, accompagné d’une baisse du taux d’incidence. De 1 758 cas pour 100 000 habitants le 26 mars, l’indicateur est désormais à 1 457.
En Chine, la nombre de contaminations quotidiennes atteint son plus haut niveau depuis 2020 ce dimanche. 13 146 cas de Covid-19 ont été recensés avec « 1 455 patients avec des symptômes » et « 11 691 asymptomatiques ». « Aucun nouveau décès n’a été signalé », indique la Commission nationale de santé. Alors que la variant Omicron s’étend désormais sur plus d’une douzaine de provinces chinoises, Pékin continue dans sa stratégie « zéro Covid ». La quasi-totalité des habitants de Shanghai sont confinés depuis samedi. Dans le nord-est du pays, plusieurs dizaines de millions de citoyens sont également soumis au confinement.
France24 - World
Rodrigo Chaves leaves scandal behind in fast track to presidency
Issued on: 04/04/2022 - 06:36Modified: 04/04/2022 - 06:34
San José (AFP) – Right-wing conservative Rodrigo Chaves entered politics like a racing car.
At high speed he dodged accusations of sexual harassment and stormed straight to his goal: the Costa Rica presidency.
Leading the brand new Social Democratic Progress Party, Chaves was a relative unknown to many.
His only previous political experience was a six-month stint as finance minister between 2019 and 2020 in the outgoing administration.
But his confrontational attitude and promises to tackle the economy under the slogan "I'm up for the fight" helped him negotiate a congested field of 25 candidates in February's first round.
Although he finished a distant second to former president Jose Maria Figueres in that, by polling day for Sunday's second-round run-off, Chaves was leading voter intentions.
"We're going to win ... We've climbed the mountain, without resources, with the media against us, with insults and disgraces. But you said 'we're up for the fight' for our country," the 60-year-old called out to 250 supporters as he ended his campaign.
An economist with a 30-year career at the World Bank, Chaves jumped to the head of the opinion polls as soon as he made the second round.
Voters seemed more interested in his economics background than his shameful behavior.
"We have more than 25 years of constant economic and moral crisis and we hope that Don Rodrigo will manage to help us in this really difficult situation," said Rolando Gutierrez, 58, an automotive technician.
With a degree in economics from the University of Ohio, Chaves has vowed to pick the country up off its knees.
Known as a beacon of political stability, Costa Rica has been plunged into an economic crisis partly by the coronavirus pandemic that lashed its vital tourism sector.
Improper conduct
It was at the World Bank that the 1.85-meter tall Chaves, whose opponents accuse him of arrogance, became embroiled in a scandal.
He was accused of improper conduct towards two young subordinates between 2008 and 2013.
The sexual harassment charge earned him a demotion in October 2019 to a position with no responsibilities and no prospects of a salary rise for three years.
He resigned around a month later, and took on the role of finance minister in Carlos Alvarado's government.
In defense of his conduct, Chaves insisted it had been merely "jokes" that were "misinterpreted due to cultural differences."
"I have a wife, six sisters, eight aunts and two daughters -- I have a deep respect for all women," Chaves told AFP in February, ahead of the first round of voting.
Even so, last month the Wall Street Journal accused Chaves of continuing his improper behavior in a World Bank post in Indonesia between 2018 and 2019.
It also said he was denied a position in Brazil because the institution's employees there refused to work with him due to his reputation.
His troubles don't stop there. Chaves been accused of paying for campaign expenses from bank accounts that have not been declared officially, something he denies.
"We're worried that when someone like that takes power it will normalize even more so harassment and violence against women" by his supporters, said Rocio Jimenez, a member of the Women to the Fore collective.
© 2022 AFP
France24 - Monde
France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)
Valeurs Actuelles
Les enfants de soignants morts pendant le Covid reconnus « pupilles de la République »
« Morts pour le service de la République ». Voilà le nouveau statut auquel auront droit les personnels soignants décédés durant la pandémie de Covid-19, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. Ce samedi 26 mars, ce statut et les droits qui y sont liés ont été publiés au Journal officiel. Cela concerne les personnels soignants civils morts dans le cadre de leur fonction durant la crise sanitaire. Cette initiative a été prise en 2020 sous l’impulsion du député LREM de l’Indre François Jolivet, avec le soutien explicite du président de la République, Emmanuel Macron.
Pupille de la République
Le texte « vise à reconnaître à titre exceptionnel comme éligibles à la mention « Mort pour le service de la République » les personnels exerçant dans le domaine de la santé et dont le décès est reconnu imputable au Covid-19 entre le 1er janvier 2020 et le 31 juillet 2022 ». S’accompagne de cette reconnaissance, le statut de « pupilles de la République » pour les enfants de ces personnels soignants. Ce statut est équivalent à celui de « pupilles de la Nation » pour les enfants de militaires morts pour la France. L’Etat prend en charge l’éducation et les frais matériels desdites pupilles jusqu’à leur émancipation.
Indre : les dernières actualités
L'Humanité
Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »
EntretienL’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.
Cyprien BogandaContrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.
Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?
L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.
Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.
En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.
Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).
Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?
Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.
Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.
Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?
Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.
Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.
Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?
Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.
Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.
michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite France24 - World
UN to release handbook of climate change solutions
Issued on: 04/04/2022 - 06:30Modified: 04/04/2022 - 06:29
Paris (AFP) – UN climate experts are set to release what is expected to be the definitive guide to halting global warming on Monday, in a report that lays out how societies and economies must transform to ensure a "liveable" future.
With war in Ukraine spurring an urgent energy rethink in the West, analysts say the latest report from the UN's Intergovernmental Panel on Climate Change will also be an important resource for nations seeking a rapid transition away from Russian oil and gas.
In recent months the IPCC has published the first two instalments in a trilogy of mammoth scientific assessments covering how greenhouse gas pollution is heating the planet and what that means for life on Earth.
This third report will outline what to do about it.
But that answer has sweeping political ramifications as climate solutions touch on virtually all aspects of modern life -- and require significant investment.
Two weeks of gruelling negotiations have seen nearly 200 nations struggling to thrash out line-by-line a high-level "summary for policymakers" that distils the hundreds of pages of underlying assessment.
That meeting was supposed to wrap up on Friday, but dragged on through the weekend. The IPCC assessment was originally due to be published publicly on Monday at 0900 GMT, but that is now likely to be delayed until later in the day.
"Everybody has something to lose and everybody has something to gain," said one person close to the process.
Easy answers are unlikely, with the IPCC expected to detail the need for transformational changes to energy generation and industry, as well as to cities, transportation and food systems.
To save the world from the worst ravages of climate change, the report is also expected to warn that slashing carbon dioxide pollution is no longer enough.
And technologies that are not yet operating to scale will need to be ramped up enormously to suck CO2 out of the atmosphere.
A 1.5C cap on global warming -- the aspirational goal of the 2015 Paris climate accord -- has been embraced as a target by most of the world's nations.
Barely 1.1C of warming so far has ushered in a devastating surge of deadly extreme weather across the globe.
Fossil fuels
UN chief Antonio Guterres warned last month that major economies are allowing carbon pollution to increase when drastic cuts are needed.
"We are sleepwalking to climate catastrophe," he said.
In February, the IPCC report on past, present and future climate change impacts and vulnerabilities detailed what Guterres called an "atlas of human suffering".
The report concluded that further delays in cutting carbon pollution and preparing for impacts already in the pipeline "will miss a brief and rapidly closing window of opportunity to secure a liveable and sustainable future for all".
Current national carbon-cutting commitments still put the world on a catastrophic path toward 2.7C of warming by 2100.
"How much more destruction must we witness, and how many more scientific reports will it take, before governments finally acknowledge fossil fuels as the real culprits behind the human suffering being felt across the globe?", said Namrata Chowdhary of 350.org.
The main focus of the report is on weaning the global economy off fossil fuels and moving to low- or zero-carbon sources of energy, from solar and wind to nuclear, hydro and hydrogen.
Helping that transition is the fact that renewable energy is now cheaper than energy generated by fossil fuels in most markets.
The IPCC also details ways to reduce demand for oil, gas and coal, whether by making buildings more energy-efficient or encouraging shifts in lifestyle, such as eating less beef and not flying half-way around the world for a holiday or business meeting.
With intense political wrangling over the high level policy summary, some fear the message will have been watered down.
"The climate crisis is accelerating and fossil fuels are the overwhelming cause. Any report on mitigation that fails to emphasise that fact is denying the very science to which the IPCC is committed," said Nikki Reisch of the Center for International Environmental Law.
The report's finding will feed into UN political negotiations, which resume in November in Egypt at COP 27.
© 2022 AFP
L'Humanité
Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire France24 - World
Hong Kong leader Carrie Lam to leave office
Issued on: 04/04/2022 - 06:30Modified: 04/04/2022 - 06:28
Hong Kong (AFP) – Hong Kong's leader Carrie Lam announced Monday that she will step down in June ending a five-year term in office that saw democracy protests squashed and strict pandemic curbs plunge the business hub into international isolation.
Ending months of speculation, Lam confirmed she would not seek a second term when a committee made up of the city's political elite chooses a new leader next month.
"I will complete my five-year term as chief executive on June 30, and officially conclude my 42-year career in government," Lam told reporters.
Lam said China's leaders "understood and respected" her choice not to seek another term and that she wanted to spend more time with her family.
"I have to put my family members first, and they feel it is time for me to return home," she said.
A career bureaucrat, Lam became Hong Kong's first woman leader in 2017.
The 64-year-old had dodged questions for months over whether she would run again and during Monday's announcement she revealed that had informed Beijing of her plans to quit more than a year ago.
Hong Kongers currently have little clarity on who will be their next leader.
The chief executive position is not popularly elected, one of the core demands of years of democracy protests which have since been crushed.
Instead, the position is selected by a 1,500-strong pro-Beijing committee, the equivalent of 0.02 percent of the city's 7.4 million population.
The city's next leader will be chosen on May 8 but so far no one with a realistic prospect has publicly thrown their hat into the ring.
Politics and pandemic
Hong Kong's number two official, John Lee, who has a background in the security services, has been tipped by local press as a likely contender.
Another potential front runner is finance chief Paul Chan.
Lam said on Monday morning that she has not yet received any resignations from her ministers, a step that cabinet members like Lee and Chan would need to make before running.
Lam's successor will take office on July 1, the 25th anniversary of Hong Kong's handover by Britain to China.
She leaves office a divisive figure.
Supporters see her as a staunch Beijing loyalist who steered the city through huge democracy protests and a debilitating pandemic.
Critics, including many western powers, view her as someone who oversaw the collapse of Hong Kong's political freedoms and its reputation as a stable regional business hub.
After huge and sometimes violent protests swept Hong Kong in 2019 Beijing responded with a crackdown that has remoulded the once outspoken city into a mirror of the authoritarian mainland.
Lam became the first Hong Kong leader to be sanctioned by the United States because of her support for the crackdown which has seen most of the city's prominent democracy supporters arrested, jailed or flee overseas.
Her administration also hewed to China's zero-Covid model, implementing some of the world's toughest anti-coronavirus measures.
The largely closed borders and strict quarantine rules kept infections at bay for some 18 months at the expense of Hong Kong being cut off internationally.
But the zero-Covid strategy collapsed when the highly transmissible Omicron variant broke through earlier this year leaving Hong Kong with one of the developed world's highest fatality rates.
© 2022 AFP
L'Humanité
Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat
EnquêteLe président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien
Aurélien SoucheyreEmmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.
Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !
La retraite pour les riches
Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »
« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.
La bataille des retraites est (à nouveau) déclaréeLes arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »
L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse socialeDes institutions verrouillées
« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.
« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.
Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.
Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.
Enfumage sur l’énergie
Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».
Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».
« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».
« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une grande attaque contre la Sécu
L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.
Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.
Grande sécu, grosse manip’D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.
Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.
En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?
Les services publics dans le viseur
Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.
Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.
Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.
Vers un durcissement sécuritaire
Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».
Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.
Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »
La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.
C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?
C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.
En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?
Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.
En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?
À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.
Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté New York Times - World
Pakistan Political Turmoil
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Pakistan’s Prime Minister Dissolves Parliament, Blocking an Effort to Remove Him
Imran Khan’s actions have set up a constitutional battle over the country’s leadership. The Supreme Court is expected to address the turmoil on Monday.
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By Christina Goldbaum and Salman Masood
ISLAMABAD, Pakistan — Prime Minister Imran Khan dissolved Pakistan’s National Assembly and called for new elections on Sunday, blocking a no-confidence vote that had been widely expected to remove him from office and plunging the country into a constitutional crisis.
The extraordinary move deepened the political turmoil that has gripped Pakistan since Mr. Khan, the international cricket star turned politician, lost the backing of the country’s powerful military and a coalition of opposition parties.
The crisis has been escalating for weeks, but its latest turn threatens to destabilize the fragile democracy in Pakistan, a nuclear-armed nation that supports the Taliban in neighboring Afghanistan and has struggled with instability and military coups since its founding 75 years ago. Still, even in a country accustomed to turmoil, Sunday’s events were stunning.
“Never in the history of Pakistan has such a thing happened,” said Ashtar Ausaf Ali, the former attorney general of Pakistan.
Opposition lawmakers lodged a petition challenging the move before the country’s Supreme Court, saying that it amounted to an “open coup against the country and the Constitution.” Allies of Mr. Khan said that the court had no authority to intervene in the Legislature’s business and repeated Mr. Khan’s recent claim that the vote is part of a U.S.-backed conspiracy to oust him.
The Supreme Court of Pakistan scheduled a hearing for Monday, setting the stage for a showdown over the country’s leadership.
Under Mr. Khan’s tenure, Pakistan has moved away from the United States, embracing a strategic partnership with China and closer ties with Russia. If he manages to remain in office, his accusations that American officials attempted to orchestrate a regime change in Pakistan will probably continue to cool the relationship between the two countries.
As the Assembly’s Sunday session opened, Mr. Khan’s ouster had seemed all but certain. Last week, several parties in his coalition abandoned him, giving the opposition the majority it needed to remove him from office.
But the deputy speaker, Qasim Khan Suri, an ally of Mr. Khan, rejected the motion for a no-confidence vote. He said that Mr. Khan was still the prime minister and still had the power to dissolve the Assembly.
In a televised speech on Sunday, Mr. Khan confirmed that he had ordered the Legislature dissolved and doubled down on his claim that opposition parties were colluding with American officials in a conspiracy to remove him from office. Mr. Khan has offered no evidence to support his claims, and American officials have denied the allegations.
Mr. Khan called for early elections to resolve the political crisis, which members of his party have said should be held within 90 days.
“Prepare for elections,” Mr. Khan said. “No corrupt forces will decide what the future of the country will be.”
The move clearly took the opposition by surprise. Its leader, Shehbaz Sharif, held hasty meetings with his party leaders as they tried to figure out their next steps.
“It’s been a sad day in Pakistan history. Nascent democracy has been hit and damaged in a very, very brutal way,” said Mr. Sharif, who had been expected to become the interim prime minister if Mr. Khan had been removed from office.
Opposition lawmakers refused to leave the National Assembly building, apparently hoping to bring pressure on the Supreme Court to act. A handful of lawmakers from Mr. Khan’s party waved their fists as they left the building, repeatedly shouting, “Imran Khan, your supporters are countless in number.”
Ahead of the Supreme Court hearing on Monday, Chief Justice Umar Ata Bandial urged all political parties to maintain law and order until a verdict is reached — alluding to fears that Mr. Khan might whip up street agitation or even violence, as he has done in the past.
Preparing for that possibility, paramilitary troops and police officers have been deployed since Friday to effectively seal off the so-called Red Zone in Islamabad, the capital, which houses government buildings, including the parliament.
Many constitutional experts said that the country’s Supreme Court was likely to rule against the deputy speaker’s rejection of the vote of no confidence.
“The constitutional gymnastics required to make this action legal would really undermine the legitimacy of the court,” said Yasser Kureshi, a postdoctoral fellow in constitutional law at the University of Oxford.
Mr. Bandial added that several judges of the court had expressed concern about the situation after Mr. Khan dissolved the Assembly, casting doubt over the constitutionality of his move.
Still, that is no guarantee that Mr. Khan will be ousted. The longer the court takes to issue a verdict, the more time Mr. Khan’s government will have to try to weaken the opposition ahead of the next general election. Even if the court deems the ruling party’s move on Sunday as unconstitutional, it might not allow for a no-confidence vote to take place by restoring the dissolved assemblies, pushing instead for early general elections to resolve the political crisis.
The Supreme Court is also not above the fray in Pakistani politics and has often found itself embroiled in controversies.
“Our Supreme Court has a tainted past. From sanctifying military takeovers, sending political leaders to gallows or assuming executive authority clearly out of their domain,” Mustafa Nawaz Khokhar, a lawmaker with the opposition Pakistan Peoples Party, said in a tweet.
Some analysts in Pakistan speculated that, as the crisis drags on, Mr. Khan might have members of the opposition arrested, on the grounds that they were part of what he claims to be an American conspiracy to remove him from office. Mr. Khan has led a growing crackdown on dissent, and opponents have accused him of targeting opposition members under the pretext of an anticorruption campaign.
Standing outside the parliament’s chamber, one lawmaker from Mr. Khan’s Tehreek-e-Insaf party, Kanwal Shauzab, said that arresting opposition members was a “possibility” as long as it was done “in accordance with the law of the land.”
“We are not going to go after the opposition without any reason. It’s what they have done. They have to pay for their own deeds,” she added.
Such arrests could reduce the majority that had seemed poised to oust Mr. Khan. But his move Sunday seemed to risk costing him supporters of his own. One outspoken lawmaker from his party, Aamir Liaquat Husain, resigned in protest, joining dozens of members of Mr. Khan’s coalition who have defected in recent weeks.
Trying to head off such defections, the interior minister said Tehreek-e-Insaf had the support of Pakistan’s institutions in dissolving the Legislature — an apparent reference to the military, whose backing is considered critical to the survival of Pakistan’s civilian governments.
The military had appeared to withdraw support from Mr. Khan late last year after a dispute over its leadership and longstanding differences in the country’s foreign policy and security agenda. Military leaders, who have expressed interest in deepening Pakistan’s ties with the United States, have maintained that the military remains neutral in the current political crisis.
But a spokesman for the army denied that it had been involved in or supported Sunday’s developments. It was the first time military leaders had so openly suggested that they did not support Mr. Khan’s bid to stay in office. To some, it raised the possibility of military intervention — a familiar pattern in Pakistan’s history — should the political crisis drag on.
“Historically, the longer such a constitutional deadlock carries on,” Mr. Kureshi said, “the greater chances of some kind of military intervention.”
Christina Goldbaum and Salman Masood reported from Islamabad, Pakistan. Zia ur-Rehman contributed reporting from Karachi, Pakistan.
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France24 - World
Soul-searching put Australia's women cricketers on top of the world
Issued on: 04/04/2022 - 06:26
Christchurch (New Zealand) (AFP) – Australia's women's cricketers can lay justifiable claim to being the greatest sports team on the planet after their all-conquering run to World Cup glory was capped by a record-breaking demolition of England in the final.
Individual and team records were shattered in Christchurch as they completed a clean sweep by adding the 50-over world championship to Twenty20 World Cup and Ashes crowns, the culmination of a meticulous five-year plan.
Alyssa Healy played the greatest innings by a man or woman in a World Cup final, smashing 170 from just 138 balls. Australia's total of 356-5 on Sunday was the highest against England's women, the title holders, by any team.
This dazzling Australia side won all nine of their World Cup matches to take their recent 50-over record to 38 wins in their last 39 matches.
Opening batswoman Healy entered cricket folklore after toying with the bowlers in the knockout stages of the tournament, becoming the first woman to score more than 500 runs in a World Cup.
She is the first player to reach three figures in both the semi-final, where she scored 129, and the final of a World Cup -- men's or women's.
If the 32-year-old's century in the win over the West Indies in the last four was a masterclass, her beautifully timed effort in the final was one for the ages.
After a watchful first 10 overs when Australia, asked to bat by England skipper Heather Knight, crawled to 37-0, Healy put her foot down and had a blast -- hitting 26 fours to all parts of the ground.
'That's the style'
After reaching 50 off a sedate 62 balls, Healy hit the afterburners and bludgeoned 120 more off the next 76 to take Australia out of sight.
"That's the style of play that we wanted to go out there and play," said Meg Lanning, Australia's captain.
But the mentality that led to the wild celebrations in Christchurch was a culmination of a forensic examination of hard-to-swallow failures five years ago.
Australia's aura of invincibility was shattered as they lost to the West Indies in the 2016 T20 World Cup final, then were knocked out of the 2017 50-over World Cup in the semi-finals by India.
It prompted a strategic rethink of team culture and much soul-searching. It worked.
Australia have enjoyed a four-year period of domination -- two T20 World Cup wins in 2018 and 2020, a record 26-match winning streak in one-day internationals, a crushing Ashes win earlier this year and now a seventh World Cup.
Their strength in depth and athleticism in the field has been developed by an investment in intensely competitive domestic cricket, such as the Women's Big Bash League, which attracts the best players from around the world.
It enabled Australia to rotate their line-ups in New Zealand and cope seamlessly with the loss of injured star all-rounder Ellyse Perry for much of the tournament.
'We won't let up'
Perry, who played the final as a specialist batter, explained how the team ethos had changed.
"Just the shift in attitude and mindset to really take the game on all the time," said Perry.
"We've certainly been challenged, but we've always found our way through that. And I think that's a huge shift from back in 2017."
Healy said the willingness to accept a new mental approach after the dark days of five years ago had been key.
"We came together as a squad and said, 'This is how we want to play cricket from now on and this is how we're going to be the best team in the world'," said Healy.
"It's been unbelievable."
Australia are now eyeing another crown, when women's cricket makes its debut later this year at the Commonwealth Games in Birmingham, England.
"We certainly won't let up," said Lanning.
"We want to keep getting better and we've got some really good young players within our squad as well who will keep pushing us older players along.
"That's the great thing about this group: we're hungry for success. We want to keep getting better."
© 2022 AFP
New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘This Is True Barbarity’: Life and Death Under Russian Occupation
The town of Trostyanets was occupied by Russian forces for a month before the Ukrainian military liberated it. Residents described weeks of hunger and horror.
Trostyanets, in Ukraine’s northeast, was supposed to be a mere speed bump for the Russian military, which occupied it for roughly 30 days before the Ukrainian military retook it on March 26.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
TROSTYANETS, Ukraine — The last three Russian soldiers in this Ukrainian town are in the morgue, their uniforms bloodied and torn. The first one’s face is frozen in pain. The second has his wooden pipe in his lap. The third is stuffed in his sleeping bag.
These dead are not all that was left behind in Trostyanets, a strategically located town in the country’s northeast, where Russian forces fled several days ago in the face of an orchestrated Ukrainian assault. A monthlong Russian occupation reduced much of the town to rubble, a decimated landscape of mangled tank hulks, snapped trees and rattled but resilient survivors.
There are also stories, impossible to verify, highlighting the kind of hate left in an occupation’s wake and sharing a common thread of brutality: children held at knife point; an old woman forced to drink alcohol as her occupiers watched and laughed; whispers of rape and forced disappearances; and an old man found toothless, beaten in a ditch and defecated on.
“Oh, God, how I wanted to spit on them or hit them,” said Yevdokiya Koneva, 57, her voice steely as she pushed her aging bicycle toward the center of town on Friday.
Ukrainian forces are now gaining ground, as more than a month into the war Russian forces are pulling back from their positions north of Kyiv, even as Ukrainian soldiers are making progress here in the northeast. This area was supposed to be little more than a speed bump for a sprawling military campaign that would quickly take the country’s capital and leave the east in Russian hands.
Instead, a combination of logistics issues, low morale and poor planning among Russian forces allowed an emboldened Ukrainian military to go on the offensive along multiple axes, grinding down the occupying forces and splintering their front lines.
The Ukrainian victory in Trostyanets came on March 26 — what residents call “Liberation Day” — and is an example of how disadvantaged and smaller Ukrainian units have launched successful counterattacks.
It also shows how the Russian military’s inability to win a quick victory — in which it would “liberate” a friendly population — left its soldiers in a position that they were vastly unprepared for: holding an occupied town with an unwelcoming local populace.
“We didn’t want this dreadful ‘liberation,’” said Nina Ivanivna Panchenko, 64, who was walking in the rain after collecting a package of humanitarian aid. “Just let them never come here again.”
Interviews with more than a dozen residents of Trostyanets, a modest town of about 19,000 situated in a bowl of rolling hills roughly 20 miles from the Russian border, paint a stark picture of struggle and fear during the Russian occupation. The unrelenting violence from both Ukrainian and Russian forces fighting to retake and hold the town raged for weeks and drove people into basements or anywhere they could find shelter.
On Friday, dazed residents walked through the destroyed town, sorting through the debris as some power was restored for the first time in weeks. Viktor Panov, a railway worker, was helping to clear the shrapnel-shattered train station of unexploded shells, grenades and other scattered explosives. Other men cannibalized destroyed Russian armored vehicles for parts or working machinery.
“I can’t wrap my head around how this war with tanks and missiles is possible,” said Olena Volkova, 57, the head doctor at the hospital and the deputy head of the town council. “Against who? The peaceful civilians?”
“This is true barbarity,” she said.
The war began in Trostyanets on Feb. 24, the day the Russians launched their invasion of Ukraine. The town quickly became a thoroughfare for advancing Russian tank columns as they punched farther west, part of their northeastern offensive toward Kyiv, the capital. Thousands of armored vehicles rolled through, breaking highway guard rails and chewing up roads.
“As the Russians drove in, for the first two days, our guys fought back well, so long as they had heavy weapons,” said Mr. Panov, 37. “After they ran out of those, they were left only with rifles.”
Farther west, the offensive blitz toward Kyiv soon encountered fierce Ukrainian resistance, stopping the Russians short of the capital, meaning that soldiers would have to occupy Trostyanets rather than just move through it. Roughly 800 troops fanned out, constructing a dozen or so checkpoints that cut the town into a grid of isolated neighborhoods.
Residents say they rarely tried to move through the Russian positions, though they described the occupying soldiers as amiable enough in the first days of the occupation, and more confused than anything.
“The first brigade of Russian forces that came in were more or less tolerable,” Dr. Volkova said. “They said, ‘OK, we will help you.’”
That help, Dr. Volkova explained, was just allowing them to pull corpses off the streets. She added that roughly 20 people had been killed during the occupation and the ensuing fighting — 10 had suffered gunshot wounds.
On a few occasions, the Russian troops opened “green corridors” for civilians to leave the town, though that was when some people — mostly younger, military-age men — were abducted.
Early in the occupation, Trostyanets’s police officers took off their uniforms and blended into the populace. Those who were in Ukraine’s Territorial Defense, the equivalent of the National Guard, slipped out to the town’s periphery and worked as partisans — documenting Russian troop movement and reporting it to the Ukrainian military.
Others remained in the town, quietly moving to help residents where they could, even as Russian soldiers hunted them. “We were here during the whole time of occupation, working to the best of our abilities,” explained the police chief, Volodymyr Bogachyov, 53.
As the days and weeks went by, food became scarce and any good will from the soldiers vanished, too. Residents boiled snow for water and lived off what they had stored from their small gardens. Russian soldiers, without a proper logistics pipeline, began looting people’s homes, shops and even the local chocolate factory. One butcher spray painted “ALREADY LOOTED” on his shop so the soldiers would not break in. On another store, another deterrence: “EVERYTHING IS TAKEN, NOTHING LEFT.”
By mid-March, the Russian soldiers were rotated out of the town and replaced by separatist fighters who were brought in from the southeast.
It was then, residents said, that atrocities began to mount.
“They were brash and angry,” Dr. Volkova said. “We could not negotiate with them about anything. They would not give us any green corridors, they searched the apartments, took away the phones, abducted people — they took them away, mostly young men, and we still don’t know where these people are.”
As of Friday, the town’s police had received 15 reports of missing people.
In the morgue, beside the three dead Russian soldiers, Dr. Volkova pointed to a body bag in the corner of the room. “This person was tortured to death,” she said. “His hands and legs are tied up with sticky tape, his teeth are missing and almost all of his face is gone. It’s unknown what they wanted from him.”
Outside the town, Ukraine’s 93rd Mechanized Brigade, a unit of experienced veterans who had seen combat off and on in the country’s separatist regions for the past seven years, slowly moved into position. Then, on March 23, they attacked with a bombardment of artillery fire.
The next day, the town’s hospital was shelled. It is not entirely clear who hit the building, but local residents accuse the Russians of firing into the structure. The hospital had been operational for the duration of the occupation, treating everyone, including Russian soldiers. During the shelling, only one doctor and one nurse were still working there, and they moved into the basement with patients.
“In the morning, we went away on foot with the last two women still remaining in the maternity ward, one pregnant and one that had just given birth,” said Xenia Gritsayenko, 45, a midwife who had returned to work on Friday to clean up the ward. Tank shells had gone through the walls, shredding baby posters and lighting at least one room on fire. “It was the cry from the bottom of the soul.”
The Russian forces fled on the night of the 25th. Their demolished artillery position in the train station square showed signs of an undersupplied and ad hoc force. Fortifications included ammunition crates loaded with sand and thick candy bar wrappers bundled in rolls and used to shore up shattered windows instead of sandbags. Uniforms lay in soaked puddles. Russian supply documents blew aimlessly in the wind.
A nearby monument that commemorates the World War II victory to retake the town, affixed with an aging Soviet tank, was damaged, but not destroyed. It had survived one more battle.
By Friday afternoon, Mr. Bogachyov, the police chief, was sorting through reports of townspeople who had collaborated with the former occupiers, as well as trying to address continued looting. Yet no one had issues siphoning fuel from the abandoned Russian tanks dotting the roads.
“The info is such as, ‘This person was talking or drinking vodka with the Russians,’ and, ‘This person pointed to them where is the home of the person they were looking for,’” he said.
“There is no information on collaborations such as our citizens taking arms along with the occupants or treating their own citizens with violence,” Mr. Bogachyov said, acknowledging that it was hard to tell if he was contending with Russian spies or just neighborly grudges.
The morning rain had burned off by the afternoon. The long lines around humanitarian aid distribution points dissipated. A garbage truck meandered by, loaded to the brim with war detritus and Russian Army rations. A few people took selfies in front of the last Russian piece of self-propelled artillery that was still recognizable.
Galyna Mitsaii, 65, an employee of the local seed and gardening supplies shop near the train station, slowly restocked her shelves, pleased at how the day’s weather had turned out.
“We will sow, we will grow, we will live,” she said, crying.
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France24 - World
Hong Kong leader Carrie Lam says she will not seek a second term
Issued on: 04/04/2022 - 06:14
NEWS WIRES
Hong Kong Chief Executive Carrie Lam announced Monday that she will not seek another term as the city's political elite prepares to select a new leader next month.
"I will complete my five-year term as chief executive on June 30, and officially conclude my 42-year career in government," Lam told reporters.
Lam said China's leaders "understood and respected" her choice not to seek another term, adding that she had informed Beijing about her intentions in March 2021.
Lam said her "personal wish and aspiration is entirely based on my family considerations".
"I have to put my family members first, and they feel it is time for me to return home," she said.
A career bureaucrat, Lam became Hong Kong's first woman leader in 2017 after being voted in by the small pro-Beijing committee that selects the position.
Her departure closes the chapter on a controversial five-year term that saw Beijing ramp up control following huge democracy protests -- and a pandemic response that plunged Hong Kong into international isolation.
Hong Kongers have little clarity on who will be their next leader.
The chief executive position is not popularly elected, one of the core demands of democracy protests which have since been crushed.
Instead, the position is selected by a 1,500-strong pro-Beijing committee.
The city's next leader will be chosen on May 8 but so far no one with a realistic prospect has publicly thrown their hat into the ring.
Hong Kong's number two official, John Lee, who has a background in the security services, has been tipped by local press as a likely contender.
Lam said on Monday morning that she has not yet received any resignations from her ministers, a step that cabinet members like Lee would need to make before running.
Lam also thanked Beijing for its support and trust and said her term was affected by "unprecedented pressure" due to the 2019 protests and the Covid-19 pandemic.
(AFP)
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Hong Kong reports record Covid cases, seeks China's support
Hong Kong democracy activist Chow Hang-tung jailed again over Tiananmen vigil
Hong Kong democracy activist Edward Leung released from jail
France24 - World
At least 20 dead in Ecuador prison riot
Issued on: 04/04/2022 - 06:00
Cuenca (Ecuador) (AFP) – At least 20 people died in a prison riot early Sunday in southern Ecuador, the president's office said, the latest outburst of deadly violence in the South American country's detention facilities.
"There are 20 reported dead who have been transferred to the Forensic Center of Cuenca," said President Guillermo Lasso's press office.
Five of the inmates were "mutilated" in the clash in the El Turi prison in Cuenca, Interior Minister Patricio Carrillo said.
Ecuador has struggled in recent years to contain prison violence -- usually gang-related -- with 320 inmates killed in riots in 2021.
Carrillo told reporters the riot had been brought "under control" following the deployment of 800 police and 200 members of the armed forces.
"The clashes have ceased but inside there are armed inmates," added Carrillo.
He said each bloc was being evacuated one by one so that weapons could be confiscated.
Trouble broke out at 1:30 am (0630 GMT) in the prison's maximum security section.
At midday, it was visibly still not under control, with inmates and police officers seen on rooftops.
Carrillo said the violence was gang-related.
"There is an organization that wants to take absolute control inside the center (but) some cells rebelled," he said.
Earlier in the day, Carrillo wrote on Twitter that Ecuador needs legal reforms to punish prison rioters.
"We need strong provisions for those that carry out this violence. They are identified and must lose all kinds of prison benefits," he said.
Family members congregated outside the prison waiting for news.
"They didn't know how to control the situation inside," a man who requested anonymity told AFP.
"I think they should have acted in a way to ensure there were fewer deaths," added the man, who was hoping for news about his brothers and a nephew.
Violence in prisons
Ecuador has 65 prisons with a capacity of 30,000 but they are overpopulated by 30 percent.
The El Turi prison is not overcrowded, though it is holding 1,600 prisoners in a facility with a 2,500 capacity.
Last year, there were several bloody prison uprisings.
In February 2021, simultaneous riots in four prisons left 79 inmates dead.
In September, in a prison in Guayas, Ecuador's most populous province, 119 inmates were killed in one of the worst prison massacres in Latin American history.
And in November, firearms, explosives and machetes were used in a gang battle that left 62 inmates dead in the same Guayas prison.
"Latin American prisons have for a long time become a constant threat, but the desire is there and we will take the necessary actions," said Carrillo.
The country has been rocked by an intensifying drug war which has led to a surge in the number of gangs battling over the illegal but lucrative drug trade.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne
Publié le : 18/02/2022 - 13:28
Caroline DE CAMARET
Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.
DECRYPTAGE
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
DECRYPTAGERoberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
France24 - Monde
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
Publié le : 01/04/2022 - 13:31
FRANCE 24
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Achraf ABID
Roméo LANGLOIS
Catherine NORRIS-TRENT
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Dans le nord-est de l'Ukraine, à Kharkiv, une des principales villes attaquées par l'armée russe depuis le début de l'invasion du pays, les quartiers sont pilonnés nuit et jour par l'artillerie russe. Lorsque les sirènes retentissent, les derniers habitants courent se terrer dans les abris souterrains. Reportage de nos envoyés spéciaux Roméo Langlois, Catherine Norris Trent, et Achraf Abid.
Au nord de Kharkiv, Saltivka est une zone sinistrée. Pilonné jour et nuit par l'artillerie russe, ce quartier résidentiel a vu tous ses habitants fuir, ou presque.
Quelques irréductibles, comme Ludmylla, 75 ans, ont choisi de rester, alors même qu'un missile a frappé son immeuble dix jours auparavant. Voilà cinq semaines qu’elle se terre dans son abri, avec son voisin Sanya, un mécanicien à la retraite.
"Tout le monde est parti, confie la professeure de musique à la retraite. Les bombardements sont effrayants. Aujourd’hui encore ils bombardent, et la nuit dernière a été terrible".
"Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad"
À Kharkiv, les pluies de bombes russes rythment le quotidien. Elles ont déjà fauché 300 civils au moins.
"Je n’aurais imaginé Poutine capable de ça, ajoute-t-elle, en larmes. Comment peut-il s’en prendre ainsi à des femmes et à des enfants ?"
Et d'ajouter : "mon père s’est battu pour défendre Stalingrad. Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad. Même les animaux ne font pas ça. Ordure !"
Ludmylla veut rester chez elle. "J’ai eu beaucoup de mal à obtenir cet appartement, je suis tellement heureuse de l’avoir, dit-elle. Je ne veux aller nulle part ailleurs, je ne partirai pas".
"Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est"
D'origine russe, Sanya, qui exclut lui aussi de partir, se dit dépassé par cette guerre.
"Nous menions une vie paisible, tout le monde s’entendait bien. Ce n’est pas vrai que la langue russe a été interdite ici. Moi je suis ethniquement russe, je parle russe, je parle mal ukrainien. Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est".
Sa vie entière est réduite à un tas de gravats à cause du missile qui a frappé l'immeuble, un étage au-dessus de son appartement. Sa fille a fui à l’ouest du pays. Il ne lui reste plus que les os de son chat, tué pendant la frappe.
"Je ne partirai pas d’ici. Ici c’est mon pays, ma patrie, ma ville. Ici c’est chez moi", conclut-il.
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Guerre en Ukraine
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
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Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage
France24 - World
Will France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
Issued on: 01/04/2022 - 21:10
Benjamin DODMAN
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The most potent protest movement in recent French history, the Yellow Vest uprising looked at one point like it might bring a premature end to Emmanuel Macron’s presidency. More than three years after it was smothered, its politicised remnants are counting on their ballots to finish the job.
France’s upcoming presidential election has been described as the least suspenseful in decades, a lopsided contest in which Macron is widely expected to prevail over a motley crew of challengers rejected by a majority of voters.
It’s a prospect 56-year-old Jérôme Batret finds hard to stomach, more than three years after the farmer from rural Auvergne first donned a “yellow vest” in protest at Macron’s government – joining an unconventional insurgency that caught Paris elites napping, rattling the government, baffling commentators, and eventually inspiring copy-cat protests around the world.
Named after the now-famous fluorescent waistcoats that are mandatory in French cars, the Gilets jaunes (Yellow Vests) staged more than 60 consecutive weeks of protests against economic hardship, mounting inequality and a discredited political establishment. They manned roundabouts across the country night and day, took to the streets of towns and cities on every Saturday, and at their peak in December 2018 even stormed the Arc de Triomphe in central Paris, amid scenes of chaos not witnessed since May 1968.
On the day a sea of yellow swarmed the Champs-Elysées, protesters in Batret’s usually tranquil hometown of Le Puy-en-Velay set fire to the local police prefecture with a molotov cocktail. When the French president paid a secretive visit days later to offer shaken officers his support, his vehicle was chased away by angry protesters shouting “Tous pourris” (You’re all corrupt) and “Macron resign”.
Batret was among the very first Gilets jaunes, manning a nearby roundabout non-stop for three weeks. During those heady days, it felt like Macron’s fall was “only a matter of days”, he recalls in an interview with FRANCE 24. Little did he expect the young president would see off the challenge and come back stronger three years later, poised for another mandate.
“He didn’t respect the people back then and he doesn’t respect them now,” says Batret, citing Macron’s pledge last year to “emmerde” (piss off) those who reject Covid-19 vaccines. “We have a president who wants to piss off his own people – and yet he’ll win again.”
‘Politicians in Paris don’t give a shit about us’
Like other rural and suburban workers who formed the backbone of the Yellow Vest insurgency, Batret says his spending power has plummeted during Macron’s five years in office – a turbulent term marked by the coronavirus pandemic and now the fallout from the war in Ukraine. Surging energy prices mean most of his earnings are now swallowed up by the fuel he needs to run his car and tractor, and heat his house.
“People in Paris tell me it’s not so bad for them, but out here in the countryside we’ve got no choice,” he says. “My sons work 35 kilometres from home. That’s 400 euros per month in petrol just to get to work.”
The trigger for the Yellow Vest uprising was an unpopular fuel tax, ostensibly designed to finance France’s transition to a green economy – though it soon became apparent that its proceeds would mostly be used to plug a budget deficit widened by the government’s tax cuts for businesses. The levy infuriated motorists in rural and suburban areas starved of public transport and other services, where households are heavily reliant on their cars.
This original association with motor vehicles, cemented by the symbol of the high-visibility vests, allowed some commentators in well-connected cities to dismiss the protesters as recalcitrant, selfish motorists unconcerned by climate change – an image that has largely stuck.
“Politicians in Paris don’t give a shit about us,” says Batret. “They make empty promises come election time and then leave us to rot. They have no respect for the people.”
A longtime conservative voter, the organic farmer says he will no longer vote for career politicians “who’ve never done anything real in their lives”. On April 10 he will cast his ballot in favour of Jean Lassalle, the Occitan-speaking son of Pyrenean shepherds who was fined 1,500 euros in 2018 for wearing a gilet jaune in France’s National Assembly.
“I know lots of people who never voted before but are now interested in the ‘small candidates’, like Lassalle, [trotskyist Philippe] Poutou, and others who never get mentioned in the media,” says Batret. “I also know people who’ll back extremists like [far-right polemicist] Eric Zemmour, but that says more about their state of despair than their true beliefs.”
When voters head back to the polls two weeks later for the second-round run-off, polls suggest they are likely to face a repeat of the 2017 duel between Macron and veteran far-right candidate Marine Le Pen – a prospect Batret is not relishing.
“On April 24 they’ll be telling us to back Macron as the lesser evil, but I don’t think he is,” he says. “If it’s Macron versus Le Pen again, I’ll vote Le Pen. And if it’s Zemmour, I’ll leave the country.”
‘The Gilets jaunes didn’t just evaporate’
Within months of the rioting witnessed on the Champs Elysée in late 2018, the number of Yellow Vests out on the streets had starkly diminished, and Macron could claim to have largely seen off the most formidable challenge to his presidency.
In terms of its material objectives, the movement was only partially successful. It forced the government into a series of crisis measures to prop up purchasing power, for instance by raising minimum pensions, which helped sap support for the movement. So did Macron’s “Great National Debate”, called in response to the protests, which the ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage – while the Yellow Vests were kept at bay.
Still, the movement left an indelible mark on France, sending a clear warning to the country’s self-styled “Jupiterian” president and putting neglected swathes of the country back on the map.
“The Gilets jaunes didn’t just evaporate after taking off their vests,” says Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po in Bordeaux, who has studied the uprising from its inception and continues to monitor its resurgences.
While the Yellow Vests are now a scattered and diminished force, Della Sudda identifies successive “waves of mobilisation”, some coinciding with policies or statements that galvanised protesters, like the introduction of a Covid-19 health pass restricting people’s freedom of movement or Macron’s pledge to “emmerde” anti-vaxxers.
“There are signs the movement is picking up again, focusing once again on its original themes of purchasing power and social justice,” she says, pointing to the tentative return of Yellow Vests on roundabouts across the country.
“Of course history never repeats itself quite the same way, but we can expect the movement to gain traction again, in one form or another, in the coming months – for instance if Macron puts his pension reform back on the table,” she adds, referring to an unpopular pension overhaul which the government forced through parliament without a vote and then suspended amid the pandemic.
Della Sudda says this year’s presidential campaign has done very little to address the grievances voiced by the Yellow Vests and their supporters, further fuelling popular resentment of politicians. Having pored over some of the tens of thousands of cahiers de doléances (complaint books) drawn up as part of Macron’s national debate, she points to a glaring gap between the country’s dominant political discourse and ordinary people’s real concerns.
“There is a huge discrepancy between the complaints voiced by the Gilets jaunes and by the broader public and the way political parties and the media fail to address these topics,” she says. “It took a war in Ukraine for candidates and the media to start talking about purchasing power – but the problem of energy and food prices did not start with the war.”
Surveys have consistently placed the cost of living at the top of voters’ concerns, followed by health and the environment – largely mirroring the priorities listed by French citizens in the cahiers de doléances, particularly those from rural areas where hospitals and other public services have shut over the years. And yet prior to Russia’s invasion of Ukraine, the presidential campaign was dominated by talk of immigration and Islam, driven by the unrivalled media exposure enjoyed by the likes of Zemmour.
>> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
The gross inadequacy of the campaign means it is still unclear whether the bulk of the Gilets jaunes will boycott the polls or choose to cast protest votes instead, says Della Sudda, though stressing that the uprising has left a profound imprint on many, politicising citizens who previously shunned the polls. She says there are signs large swathes of the movement will seize on the opportunity to deliver their verdict on Macron’s government.
Toppling France’s ‘presidential monarchy’
The Yellow Vests’ relative inexperience of politics has contributed to generating misconceptions – as with their use of the term “apolitical” to stress their rejection of traditional party politics. Studies carried out at the height of the movement revealed that most participants were first-time protesters with no political or union affiliation. A majority said they didn’t believe in the traditional left-right divide, but theirs was a rejection of partisan politics, not of politics per se.
One of the defining features of the Yellow Vests is their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they see as undemocratic. As Della Sudda puts it, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right.”
Those institutions are failing the people, says 56-year-old Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area in southern France, who declined to give her full name. She ranks among the numerous Gilets jaunes who have taken up grassroots politics after years of abstaining from the electoral process.
“I used to boycott the Fifth Republic’s anti-democratic elections,” she says, referring to the presidential regime instituted more than 60 years ago by France’s wartime hero, General Charles De Gaulle. “But after five years of Macron, I’ve decided to use my ballot to stop the rot.”
Sabine likens the Yellow Vest experience to a personal and collective awakening to politics and rampant injustice. She describes its members as “society’s invisible people who have risen up, who have sprung from the earth with their bright jackets, a symbol of alertness and visibility”.
“First there was the uprising, then the movement took root on roundabouts and on social media, and by way of regular meetings and assemblies,” she says. “Over time we were able to elaborate a political thought, in the noble sense of the word, meaning a commitment to improve the society we live in.”
More than three years after they first donned their bright jackets, Sabine and a dozen fellow activists are still out on the roundabout they've occupied on the outskirts of Montpellier since the start of the movement. After lengthy discussions, most members have agreed to back leftist candidate Jean-Luc Mélenchon on April 10.
“There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” the teacher explains. She points to his pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and convene a constituent assembly tasked with drafting a new constitution and replacing France’s “presidential monarchy”.
>> A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’
“Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix. But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system,” Sabine adds. “But our struggle won’t end at the ballot box. Whoever wins on April 24, we’ll keep up the fight.”
Anyone but Macron
A veteran leftist who is having his third shot at the presidency, Mélenchon is locked in a battle for second place with his longtime rival Le Pen – and polls suggest he is likely to fall short once again, missing out on the April 24 run-off. Second-round data also looks more encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago.
>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
On paper, the narrowing gap means Le Pen is more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, says Della Sudda, with some supporters claiming that widespread anger could propel her to an unlikely victory over the president.
“It’s an argument I’ve been hearing on the roundabouts, voiced by a minority of Yellow Vests. But it’s not clear it will translate into widespread support for Le Pen,” she says. “Anti-Macronism is just one component of the Yellow Vest vote; and the National Rally doesn’t carry all of their aspirations – far from it.”
French presidential election © France 24
Both the National Rally and Mélenchon's La France insoumise (France unbowed) have been cautious in their appeals to the Gilets jaunes, wary of scaring away more moderate voters, says Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble, who has carried out extensive surveys of the Yellow Vest movement.
“Mélenchon and Le Pen are trying to present themselves as credible alternatives to Macron, by softening the more divisive elements in their platforms and tempering their populist pitch,” he explains. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive.”
Vying for the working-class vote, the two candidates have focused on the hardship endured by France’s most vulnerable, hoping to draw the Yellow Vests among them without overt appeals.
Mélenchon has had to tread carefully, says Gonthier, noting that many Yellow Vests were deeply suspicious of his longtime membership of the Socialist Party, seeing him as a political “apparatchik”. As for Le Pen, “her party is deeply uncomfortable with the issue of police brutality, which is intimately associated with the Gilets jaunes.”
A tiny window of opportunity
The Yellow Vests’ often violent protests were met with a fierce crackdown that eventually smothered the movement, but not the anger. During the first months of unrest, dozens of protesters, journalists and bystanders suffered shocking injuries – including gouged eyes and hands ripped off – as a result of the rubber bullets and stun grenades used by riot police, while scores of officers were also wounded. The government’s steadfast refusal to question the police tactics, with Macron at one point saying “there is no such thing as police violence”, infuriated the Yellow Vests and further radicalised its diehard members.
Daniel Bodin’s voice breaks into sobs when recalling the violence of those days. The 66-year-old was among the first to man the roundabout near Montpellier, where he and Sabine still don their high-visibility jackets. “We’d never seen anything like it before. They treated us like pariahs,” he says of the “brutal repression” ordered by a president he describes as “authoritarian”.
There is something visceral about the revulsion Macron elicits among many Yellow Vests, who are prone to citing his derogatory comments – such as telling an unemployed man he need only “cross the street” to find a job, complaining about the “crazy money” France spends on welfare, and urging pensioners to “complain less” about their shrinking allowances.
“His comments are proof of his contempt for small folk like us, but it would be foolish to stop at that. It’s the laws he passed that upset me most,” says Bodin, pointing to the Covid-19 health pass and a contentious law extending police powers as evidence of civic freedoms being curtailed under Macron.
Like others in his group, Bodin is routing for Mélenchon in the election. He sees it as the only chance to reverse “the downward slide into neoliberal economics” and “put our politics back into the people’s hands”. He singles out for praise the leftist candidate’s pledge to introduce a so-called “citizen’s initiative referendum”, giving voters the power to initiate policy and revoke their elected representatives.
“But we are neither fans, nor groupies,” he cautions. “And we don’t claim to tell people how they should vote – that’s what political parties do.”
Bodin acknowledges deep divisions within the Yellow Vest movement, between those willing to engage with the electoral process and others who “would rather wait for the system to collapse or a civil war to break out”. “I understand those who are disgusted by politics and don’t want to vote,” he adds. “But we have a tiny window of opportunity and we must give it a try.”
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A year of insurgency: How Yellow Vests left ‘indelible mark’ on French politics
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’
2022 FRENCH ELECTIONS
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
France24 - World
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
Issued on: 01/04/2022 - 16:10Modified: 01/04/2022 - 16:11
Tom WHEELDON
As Emmanuel Macron enjoys a substantial poll lead ahead of April’s French presidential vote, his opponents are trying to capitalise on revelations that spending on consultancy firms soared to nearly €1 billion during his presidency. But the controversy looks unlikely to torpedo his re-election campaign.
Just over five years ago the upstart ex-economy minister Macron surfed to the top of the polls and rode that wave all the way into the Élysée Palace after a financial impropriety scandal kiboshed conservative frontrunner François Fillon.
This time Macron is the subject of an alleged scandal, as his electoral opponents focus on a Senate report which revealed earlier this month that public spending on management consultants more than doubled from 2018 to 2021, climbing from €379 million in 2018 to almost €893 million in 2021. The report also suggested that a major recipient of this spending, McKinsey, paid no corporation tax in France over the past decade, an allegation the US firm denies.
This comes after Politico broke the story in early 2021 that France was relying on McKinsey’s advice amid an initially sluggish Covid jab rollout.
While the extensive use of such firms is common practice in many Anglophone countries, in France the government is expected to rely on the highly-regarded civil service to administrate instead of drafting in private contractors.
>> 'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
To assess the so-called McKinsey affair’s significance for the presidential campaign, FRANCE 24 spoke to Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.
Smith suggested that, for people who already disliked Macron, the affair entrenches the idea that he is a haughty “president of the rich” – but it is unlikely to shift the dial for an incumbent riding high in the polls.
What seems to have motivated the French state to pay so much money for consulting services, especially when that work is done by the civil service?
Emmanuel Macron has spoken already about how a lot of these were one-off projects, and that was the main justification. He said it was cheaper to hire consultants to do such projects than to commission new civil servant roles, to pay their salaries and pensions. He also spoke about how – although he hasn’t cut the civil service — he inherited a reduced civil service, so he felt there were gaps in capacity. So Macron justified it through the response to Covid. McKinsey consultants have been involved in testing programmes, vaccination, the health pass; all big-ticket items that needed a state response.
Macron was very keen to point out that the consultants were involved in technical matters – delivery and so on – not policy. And he’s trying to justify their use as an economical measure, a way to save money rather than expanding the civil service and therefore state spending.
How does the McKinsey affair affect Macron’s image?
The difficulty with it is that it reinforces the image of the “president of the rich”; it reinforces the image of Macron as someone of the boss class, someone flashy. It gives a powerful rhetorical tool to his opponents, who are able to point to the crisis in purchasing power, the struggles around people paying for food and fuel – and point to already rich people getting richer thanks to the state.
It also creates difficulty for Macron because of the corporation tax issue. That has the whiff of scandal about it. Already if you look at what his opponents have said, you’ve got [populist Rassemblement National leader] Marine Le Pen talking about a “national scandal”, you’ve got [far-left La France Insoumise leader] Jean-Luc Mélenchon and [far-right candidate] Éric Zemmour talking about how they wouldn’t employ consultants.
So the McKinsey affair supplies a weapon that they can wield against him.
Macron’s great appeal has been on competence. The greatest weakness many of his opponents have is that – in all honesty – I think most French people look at them and don’t think they could run the country. Anything that weakens that sense of propriety and competence around Macron is something his opponents will seize on.
But is the affair enough to change the dynamic, less than ten days before the first round on April 10?
I think it will add to the dossier for people who already dislike Macron. I don’t think it’s likely to put people off voting for Macron if they are inclined to do so.
I don’t think this marks a dramatic shift. Governments use consultants. François Hollande used consultants. Nicolas Sarkozy used consultants. This is part of how governments work.
Macron has a technocratic appeal. He talks about getting the job done as efficiently as possible; getting the best people in to do the job. That’s one way of looking at this whole thing and I think that’s how many people will look at it.
I think [the McKinsey affair] is a mini-scandal, a weak weapon to use against Macron. But this close to the election I think it’s all [his electoral adversaries] are going to be able to throw at him.
Many of Macron’s opponents have a much more populist appeal. Le Pen and Mélenchon will talk about corrupt elites and the idea that this is representative of that type of politics.
So [the McKinsey affair] is something that his opponents – for want of bigger scandals – will want to use to contrast themselves with Macron’s technocratic stance. This affair will reinforce and galvanise the opposition that Macron already faces, and as we can see that remains a sizeable opposition from people with a much more populist framing.
French presidential election © France 24
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2022 FRENCH ELECTIONSFrench left in disarray as right, far right dominate presidential campaign
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
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Ramadan : le succès des podcasts sur l’islam et le développement personnel
Le ramadan a débuté samedi 2 avril et s’achèvera un mois plus tard. Raison pour laquelle de nombreux croyants ont décidé de se tourner vers les podcasts en lien avec l’islam, et parfois même le développement personnel, nous apprend L’Express. Dernièrement, ces thématiques se trouvent en tête des écoutes, sur les plateformes de streaming audio. Dans le détail, le numéro un d’Apple Podcasts – qui est la plateforme la plus écoutée à travers la France – se trouve être « Les Histoires des Prophètes », par MusVoice. Une émission qui a été inscrite dans la « catégorie islam ».
Des formats très variés
Et celui-ci est loin d’être le seul. Ainsi, en quatrième place sur Apple Podcasts également, on retrouve « Miracle Fajr », qui a vocation à être le « podcast pour les mamans musulmanes », poursuit le magazine hebdomadaire. Viennent ensuite, respectivement en sixième et en huitième position, « Minute islam » et « Coran de ton cœur ». Un phénomène visible au niveau d’autres plateformes, à l’instar de Spotify. Sur cette dernière, « Minute islam » a décroché la septième place, tandis que « Lecture du Coran » est en onzième position.
Les formats proposés sont très variés. D’abord, en ce qui concerne la durée, qui oscille de quelques minutes seulement à presque une heure. Mais aussi sur la technique. En effet, certaines productions font intervenir un certain nombre de voix, tandis que d’autres semblent avoir été enregistrées par le biais du micro d’un téléphone portable. Particulièrement observée au cours des derniers jours, cette soudaine popularité des podcasts sur l’islam traduit une tendance de fond, analyse L’Express. Au-delà des podcasts les plus populaires, d’autres émissions – qui parfois mêlent islam et développement personnel – occupent des places tout aussi importantes dans le classement des plateformes de streaming audio.
France24 - World
Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
Issued on: 31/03/2022 - 07:59
Benjamin DODMAN
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Unruffled by defections and the rise of a far-right challenger, Marine Le Pen has steadied her ship in the final stretch of France’s presidential campaign, pulling ahead of rivals as she closes in on a replay of her 2017 duel with Emmanuel Macron.
As he walked off the stage following his latest fiery address in Marseille on Sunday, an exhausted Jean-Luc Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest.
“Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, the veteran leftist added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”
The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen have a shot at the Élysée Palace. It is also the third time the two candidates are vying for the elusive vote populaire – the working-class electorate that was once solidly left-wing but has since drifted to the far right.
French presidential election © France 24
As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. With just 10 days to go before the first round on April 10, Le Pen is polling in second place behind the incumbent, President Emmanuel Macron. Crucially, polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.
Second-round data also looks encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago. A poll by the Ifop-Fiducial group published on Monday indicated Macron would win by just 53% versus 47% for Le Pen – a gap narrow enough to send alarm bells ringing in the president’s camp.
Pollsters have warned that such figures are to be taken with a pinch of salt, pointing to an unprecedented number of voters who are unsure who to vote for or indeed whether to vote at all. Still, Le Pen’s solid ratings underscore the resilience of the National Rally leader, who was upstaged by her noisier rival on the far right – the former pundit and political upstart, Éric Zemmour – for much of the campaign.
Battle on the far right
Zemmour’s provocative outbursts offered him unrivalled exposure during the first months of campaigning, while his ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.
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Instead, the leader of the National Rally appears to have seen off her turbulent challenger, who is now regarded as a very long shot for the April 24 run-off.
“Le Pen may have lost some of her cadres, but the voters who have long backed her and her party are still there,” said Jérôme Sainte-Marie, head of the PollingVox institute, in an interview with FRANCE 24. “She is simply rebuilding her electorate from 2017.”
Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims have helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era.
“Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences-Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.
“Le Pen has one clear advantage, she has learned from her father the pitfalls politicians must avoid if they are to broaden their appeal: the gaffes, the wrong words, the ill-judged statements that forever haunt candidates and banish them to the fringes,” she told FRANCE 24.
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The National Rally leader has noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she has studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, has clumsily referenced.
Instead, the veteran far-right candidate has demonstrated a measure of empathy and flexibility, said Alduy, noting that she “immediately spoke in favour of welcoming Ukrainian refugees when war broke out” – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.
The strategy appears to be paying off. According to an Ipsos study published by Le Monde on Monday, the number of people who see Le Pen as a threat has dropped two points since January to 51%. While 50% of people surveyed said they would “under no circumstance” vote for her, the figure was higher for both Zemmour (64%) and Mélenchon (53%).
On the surface, her party’s election platform has also undergone a makeover, abandoning some of the more controversial policies from 2017. Gone are the promises to quit the Eurozone, achieve “zero immigration” or ban dual nationality. Le Pen has also softened her stance on societal issues, dropping her opposition to gender-parity policies and shelving plans to call a referendum on reinstituting the death penalty.
When Zemmour surged in the polls in late 2021, critics suggested Le Pen had gone too far in her efforts to “normalise” the former Front National – turning it from radical to bland. But party officials have welcomed the shift in perception, noting that some analysts have stopped labelling the National Rally “far right”, adopting alternative labels such as “national populists”.
Jordan Bardella, the party’s youthful number two, defended the strategy earlier this month at a gathering of rival right-wing candidates hosted by the ultra-conservative magazine Valeurs Actuelles, which has actively pushed Zemmour’s campaign.
“All the changes we have made over the past five years have been designed to transform what had long been a protest pitch into a path that is politically viable, juridically applicable and politically serious – in short, into a platform for government,” he said, striking a pragmatic tone that contrasted markedly with anti-systemic language of past campaigns.
The cost of war
Le Pen’s best efforts to appear “presidential” could easily have been derailed by the outbreak of war in Ukraine, which upended a lacklustre campaign and offered Macron a wartime bump in the polls.
Like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that feature a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.
Instead, the war has highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.
“Le Pen was very quick to blame Putin for the war and then shift the discussion to the war’s impact on people’s purchasing power, which has been her mantra since the start of the campaign,” Alduy noted.
While condemning Putin’s aggression, the far-right leader has criticised Western sanctions against Russia, flagging their impact on French households already saddled with surging energy prices. She has promised to tax the big energy companies that make “fat profits” from the crisis, a stance popular with her core, working-class electorate. At the same time, she has bolstered her ideological credentials with talk of limiting benefits to French nationals.
The campaign’s general shift towards the concerns of low-income workers has played into Le Pen’s hands, validating her decision to shun large rallies in favour of small-scale gathering in towns and villages – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits.
While her rivals have bickered on TV sets and Macron has focused on the international stage, the National Rally leader has spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She has cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing how she plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples.
A lot of this has taken place below the media’s radar, fostering the impression that – as Mélenchon claimed in Marseille – Le Pen was somehow rising in the polls “without even campaigning”.
Macron’s polar opposite
While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to voters, said Alduy, noting that “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”
The strategy is aimed at drumming up support among what is already a consolidated voting group, said PollingVox’s Sainte-Marie.
“Le Pen’s electorate has become a class-based one, combining blue-collar workers and employees, most of them low-earners from the private sector,” he said. “Their vote signals both support for Le Pen and her platform, and also a form of social identity.”
That social bloc has identified the National Rally leader as Macron’s polar opposite, and the one with the best chance of defeating him in the second round on April 24, Sainte-Marie added: “She represents a vision of the world and social categories that are the exact opposite of ‘Macronism’, making her a natural recipient of the anti-Macron vote.”
The trouble for Le Pen is that her working-class voters are also among those most likely to shun the polls. It was the case in last year’s regional elections, when the National Rally suffered its worst defeat in years amid record levels of abstention.
“We’re talking about an economically vulnerable segment of the population that is typically torn between voting against the system or shunning the system,” Sainte-Marie explained. “In the absence of a mobilising campaign, anti-systemic parties tend to be hurt most by abstention, as was the case in the latest regional elections.”
Le Pen has clearly identified the threat of low turnout among her voters as the main obstacle en route to the second round. She has pleaded with supporters to turn out in large numbers on April 10.
“Don’t listen to those who claim all is lost and Macron will win,” she told a crowd of several hundred in the northern town of Bouchain earlier this month. “They’re trying to demobilise you, to demoralise you, to make you give up – in truth, to switch off the people of France. But we won’t let them. Rise up to say enough is enough!”
Whether or not Le Pen’s supporters “rise up” will depend, in large part, on their perception of her chances of victory, said Sainte-Marie.
“It’s the big unknown factor, whether voters will resign themselves to the inevitability of Macron’s re-election,” he said. “Frankly, the circumstances of this campaign are so extraordinary we simply cannot make a prediction.”
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Valeurs Actuelles
Insécurité : agents de sûreté et de sécurité manifestent pour des augmentations de salaire
Mercredi 23 mars, un vigile du centre commercial des Quatre Temps à la Défense était passé à tabac par un individu. En réaction, plusieurs centaines d’agents de sûreté et de sécurité ont manifesté vendredi 1er avril, entre les terminaux de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, rapporte le quotidien Le Monde. Des banderoles « Sécurité en colère, augmenter les salaires » ont été brandies sous la neige et dans un froid polaire. Des conditions difficiles « à l’image de nos conditions de travail », a ironisé Takfarinas, interrogé par Le Monde.
A 35 ans, ce manifestant dispose d’un salaire de 1 641 euros bruts par mois, tout juste au-dessus du SMIC (1 603 euros). Un salaire minimum qui devrait d’ailleurs être recalculé automatiquement à la hausse (de 2,4% à 2,6%) en raison d’une forte inflation, a indiqué le ministère du Travail. Le salaire des agents de sécurité au même échelon que Takfarinas sur la grille (coefficient 140) se retrouveraient alors au salaire minimum puisque le leur stagne. En septembre 2021, un accord de branche avait acté une revalorisation de 2,2 %, vite gommée par les augmentations successives du SMIC en octobre et janvier 2022. En guise de compensation, les employeurs avaient proposé une hausse de 1 %. Proposition rejetée par les syndicats.
Pouvoir d’achat
En attendant la prochaine négociation, les agents de sécurité se retrouvent avec un pouvoir d’achat en berne. Mohamed, 41 ans, opérateur de sûreté à Roissy fustige le prix du trajet jusqu’à son lieu de travail : « 47 km matin et soir, avec mon diesel. Venir travailler me coûte désormais 300 euros par mois ! ». Et reste la difficulté d’un métier au contact direct de la violence. Vigile dans une boutique de parfums à Lyon, Mohand Chikh ne peut s’empêcher de se comparer à l’homme agressé à La Défense : « Comme lui, ça m’arrive d’être seul. Alors que souvent, les voleurs viennent en bande. J’ai demandé qu’on soit au moins deux, mais ils estiment qu’on n’est pas en danger. » « Ils préfèrent économiser en réduisant les effectifs, ajoute son collègue Patrice Eriale. Notre existence a peu d’importance. »
France24 - World
Five years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)
Issued on: 30/03/2022 - 11:24
Romain BRUNET
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French President Emmanuel Macron hit the campaign trail once again in March, seeking re-election following a five-year term fraught with crises. FRANCE 24 takes a look at how Macron's actions as president measured up to his promises – or didn't.
This is the final installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president on foreign policy, economics, social spending and keeping campaign promises.
From the fight against climate change to the gender equality Macron touted as the "great cause" of his five-year mandate, Macron's term in office showed he could wax lyrical when it comes to the big issues. But in hindsight, the centrist leader's lofty speeches could also prove conspicuously short on follow-through. FRANCE 24 looks at four examples of early Macron priorities that didn't quite pan out.
Cleaning up politics
Macron won office five years ago partly on the back of conservative rival François Fillon's scandalous downfall. Les Républicains candidate Fillon, a former prime minister and one-time frontrunner in the 2017 presidential race, saw his chances plummet after he was accused of corruption in a fake-jobs scheme involving his wife and public funds. Macron, who had never before been elected to public office before his meteoric rise to the Élysée Palace, was able to present himself as a politician without any skeletons in his closet while condemning "practices from a bygone world". Macron was prodded by veteran centrist François Bayrou – who conditioned his support for the political neophyte's fledgling party upon it – to pledge sweeping legislation meant to clean up politics.
Named justice minister under a freshly elected Macron, Bayrou himself was charged with drafting the new law. It proposed concrete reforms like banning parliamentarians from hiring family members, capping the number of consecutive terms one can serve, and monitoring lawmakers' expense accounts. But five years on, it bears noting that Macron's early golden rule of probity in politics has not always been respected in practice.
>> Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)
Bayrou and two fellow members of his centrist Modem party were obliged to leave the cabinet in June 2017, just a month after Macron's election, amid an inquiry into the party's use of parliamentary assistants in the European Parliament. The same fate befell Macron ally Richard Ferrand that same month over allegations in a separate private health insurance case. But the lofty principles were really left in tatters in 2018 after the Benalla Affair. That summer, Macron lashed out at the press and the justice system in defence of his longtime bodyguard Alexandre Benalla, who had been caught on film assaulting demonstrators during a May Day protest. From then on, the French president appeared to cast many of his pledges aside.
Ferrand, for one, was returned to the mix in September 2018, becoming speaker of the National Assembly. When he was placed under formal investigation a year later in the same private health insurance scandal that had seen him evicted from cabinet at the start of Macron's term, Ferrand was permitted to stay on in the prestigious post. (The case against him was finally dismissed in 2021.) Gérald Darmanin, for his part, was named interior minister in 2020, despite allegations against him by two women for rape and abuse of the vulnerable (a case also later dismissed). Justice Minister Éric Dupond-Moretti, meanwhile, was placed under formal investigation in 2021 over an illegal conflict of interest offence allegedly committed during his time in the job, but he was allowed to remain justice minister.
>> French feminists criticise choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims
A collaborative, lateral style
Macron was quick to grasp the public's weariness and distaste for politicians and traditional political parties. On the campaign trail in 2017, he promised to "do politics differently". It was a key factor in launching his rise to power, attracting armies of volunteers and activists to his En Marche (On the move) movement, drawn in by the prospect of building a political platform collaboratively. At that point, the idea was self-management at the local level, a lateral structure, shared decision-making and dialogue with opposition parties.
>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)
But over the course of Macron's term, and in particular during the Covid-19 pandemic, he has in practice espoused top-down decision-making and wielded power vertically. France's parliament, and his party's majority lawmakers, have mainly acted as a registry office for decisions handed down from above. Indeed, when the deputies freshly elected under Macron's La République en Marche banner first took their seats in the lower-house National Assembly in 2017, they had to pledge not to oppose reforms. Furthermore, just like in that "bygone world" Macron once derided, the lawmakers had to commit to not supporting propositions tabled by the other groups in parliament.
Sometimes, the practice of power under Macron has verged on the authoritarian. His controversial pension reform was forced through parliament without a vote in February 2020 (before the pandemic shelved its implementation). Law enforcement on his watch violently put down anti-government protests led by the Yellow Vest movement in 2018 and 2019, by one count seriously wounding 82 demonstrators, including 17 who lost an eye and four who lost a hand amid the unrest.
In March 2019, the United Nations asked France to investigate cases related to "the excessive use of force". Earlier, the Council of Europe had called for France to "suspend the use of LBDs (which shoot rubber bullets) during operations aimed at maintaining public order" and said protesters' reported injuries "raise questions about the compatibility of the methods used in operations aimed at maintaining public order with due regard for [human] rights".
'Make Our Planet Great Again'
Macron also began his term with heady promises on environmental issues. After pledging to invest €15 billion in France's ecological transition and coaxing the environmentalist (and former TV star Nicolas Hulot) to join his cabinet to lead the battle, Macron used Donald Trump's June 2017 withdrawal from the Paris Climate Agreement to launch his own high-impact green appeal with a Trump paraphase: "Make Our Planet Great Again".
But the hope spurred by that early publicity coup soon gave way to disappointment as Macron ceded ground on a number of environmental commitments, rolling back his pledge to ban the herbicide glyphosate and the neonicotinoid insecticides harmful to bees, while implementing a Canada-EU trade deal (Ceta) despite concerns over its environmental impact. Hulot would ultimately quit the cabinet in frustration in 2018, denouncing the "presence of lobbies in the circles of power" when he left.
pic.twitter.com/3g5LYO9Osj
June 1, 2017And yet Macron does have some checkmarks to show on his environmental ledger. Under his watch, France abandoned plans for an airport in Notre-Dame-des-Landes, near Nantes, in 2018, quashed a mining project in French Guiana in 2019, and ended the massive Europacity commercial and leisure zone project in greater Paris later that same year – all plans environmental activists had fought against.
>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
Macron can also boast of having launched France's Citizens Convention for Climate, a forum launched in the wake of the Yellow Vest protests that had begun in response to a carbon tax hike on fuel. The citizens' assembly tasked 150 people chosen at random with putting forward proposals that could enable France to meet its carbon commitments while taking social justice concerns into account. Their labours hatched 146 such proposals in the summer of 2020. But critics charged that the proposals that the government managed to translate into policy were partial or watered down. For example, the assembly pitched a ban on domestic flights whenever a train journey under four hours could serve in their place. But when the legislation was tabled, it stopped short of that ambition, opting to nix flights replaceable by 2.5-hour train journeys instead.
Under Macron, France has also fallen short on its renewable energy commitments. With renewables responsible for only 19.1 percent of the country's energy, France was the only member of the European Union in 2020 not to meet the 23 percent mark set by the bloc.
In February 2021, a domestic court condemned the French State for "wrongful deficiencies" in its climate change fight and later ordered the pertinent French cabinet ministers and the prime minister to "take all useful measures likely to mend the ecological prejudice" by December 31, 2022.
Gender equality
Macron came to power touting equality between men and women as one of the great causes of his term in office. But in practice, the issue hasn't appeared all that important, relegated as it was until 2020 to the responsibility of a junior ministry under the onus of the prime minister.
During a five-year term that coincided with the #MeToo movement globally, progress was made, nevertheless. Macron kept his promise to broaden legal access to medically assisted reproduction to single women and lesbian couples. Time limits for women seeking an abortion were extended from 12 to 14 weeks of pregnancy. And access to free contraception was broadened to girls under 15 in 2020 and women up to the age of 25 in 2022.
Broad consultations on domestic violence in 2019 led to extending the courts' power to urgently protect victims, without having to wait for a formal complaint to be filed. France also established the use of electronic bracelets to keep violent men away from their victims as well as a 24-hour hotline (3919) for women suffering domestic violence.
And yet feminist groups say French women's domestic violence fight has never been granted the resources it needs. The organisations have long appealed for €1 billion to fight femicide and domestic violence generally – a budget that could help create 20,000 places in specialised shelters. But according to a March 2022 Oxfam report, the government has pledged only about a third of the requested amount. The budget dedicated to promoting gender equality in 2022 amounts to just €50 million, out of the government's total €883 billion budget, or about 0.25 percent.
Meanwhile, salary equality in France remains dire. Despite the equality index established in 2018 to fight pay disparities, men are still being paid 30 percent more than women, according to the French statistics agency Insee. "Job insecurity, salary inequality at all levels, and raises for professions primarily occupied by women, including skilled ones like nurses, midwives and teachers, have been set aside," the economist Rachel Silvera told Alternatives Économiques magazine.
This article has been abridged and translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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L'Humanité
La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée
ActuENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.
Julia HamlaouiTravailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?
« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».
La question de ce fameux nombre de trimestres de cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans
Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e semaine de congés payés ».
La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».
Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. « Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.
Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.
Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.
Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel France24 - World
Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge
Issued on: 03/04/2022 - 17:56
Tracy MCNICOLL
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Just weeks ago, Emmanuel Macron's chances of not running away with the French presidential election looked about as likely as April snow in Paris. And yet wintry winds blew anew on Saturday as Macron finally hosted his first – and only – re-election campaign rally. With eight days to go until the vote's first round next Sunday, the frosty chill focusing minds is far-right challenger Marine Le Pen breathing down Macron's neck – and the realisation he'll need lukewarm leftists onside to beat her.
Some 30,000 supporters, many bussed in from all over France, braved the cold and icy roads to cheer on the incumbent centrist at Paris La Défense Arena, in the shadow of the capital's glassy business towers, flanked, improbably, by a cemetery. Europe's largest covered venue, the arena was built for rugby and concerts. But Macron fans – who were promised a show worthy of an American Super Bowl halftime – were more than happy to mix sport metaphors as they anxiously awaited their champ.
Paraphrasing a classic France football chant, fresh-faced Young People with Macron acolytes, spread across three stadium sections in red, white and blue campaign t-shirts, shouted: "And one, and two, and five more years!" A brass band belted out stadium classics. Banners boasted "Team Manu" or "Droit au but" (Straight to the goal), the motto of Macron's beloved Olympique Marseille football club. A warm-up man led hands-in-the-air Iceland-style football claps and enlisted Prime Minister Jean Castex to start a Mexican wave.
With a beer in one hand and twinned Macron and France flags in the other, 23-year-old Baptiste Cornuau wouldn't have missed it. His bus to Paris left Bordeaux at 5am on Saturday morning. "There are very, very few rallies, very, very little chance to see our candidate, and today we're all here," said the wine dealer, sporting an "Emmanuel Macron With You" t-shirt. "We're the only [campaign] to have risked hiring a big hall," he said, after rivals opted for outdoor venues. "We're doing it. We can be counted. We know how many of us are here tonight."
Seventeen-year-old Cédric Lallouet and his friend Basile made the trip from Deauville, on the Normandy coast, to rally for their favourite candidate. "There will probably only be one, so we're here for support," said Lallouet. "He's still president, so he does have other tasks. I think doing a rally as gigantic as this one is already wonderful." The pair won't be old enough to vote in either round of this election on April 10 or 24, but they figure showing up is good enough – as long as everyone else in the arena casts a Macron ballot on their behalf.
Civil servant Anne Trippette, 59, travelled from Toulouse for the event. "I've followed him for five years, but this is the first time I've come to see him in person. This is the place to be, that's for sure," she said. Her candidate needs five more years to wrap up his reforms, she said. But she's anxious about voter turnout. "It's like a football match. As long as the final whistle hasn't blown, there is everything left to play for," she said. "Abstention and the extremes rising will hurt us. The polls are in our favour, but you can't rely on that. People have to vote and vote Macron."
All the fanfare was only prelude to Macron's arrival in a spray of pyrotechnics, the blue-suited president clutching every extended hand as he made his way to a boxing-ring-style stage set up under six jumbo screens. "Do you hear the passion?!" Macron bellowed as he took the mic. Then the candidate launched into an address that lasted a full 130 minutes, nearly without pause. It did not go straight to the goal. But having settled for a single rally appearance and now suddenly on the defensive, the candidate has a lot to accomplish and little time left.
Night and day, five years on
Macron's 2017 campaign was the stuff of legend: a 39-year-old independent centrist, never before elected to any public office, founding his own party, poaching talent literally left, right and centre, and then beating all the odds to become France's youngest-ever president. A meteoric rise full of swagger and le goût du risque. Flash forward five years on and the incumbent's re-election bid is a study in contrasts.
Running to win a new term, Macron, distracted by his diplomatic efforts to end a war in Ukraine, has run a strikingly minimal campaign, vanishingly short on risk: A late start, few unscripted moments, a firm refusal to debate any of his 11 first-round rivals face-to-face, and cabinet ministers enlisted as stand-ins on rally stages. Macron did hold a marathon four-hour press conference to lay out his platform for the media. But predictably, only tiny snippets stuck – the ones his rivals left and right could paint as brutish during their own prolific campaign appearances: raising the retirement age to 65 and conditioning welfare payments on up to 20 hours of work.
And yet for months – with rivals divided left and right and a Ukraine-inflected rally-round-the-flag bounce giving him a comfortable cushion in the polls – Macron looked set to coast to the finish regardless. Until a poll by the Elabe firm last week focused minds sharpish. It showed Marine Le Pen at 47.5 percent for the April 24 run-off, a margin-of-error away from winning the Élysée Palace for the far right.
Polls, of course, are at best only snapshots in time, not predictions. But drastic recent shifts are bound to give the incumbent pause for thought. Over two short weeks, Macron's lead over Le Pen in the first round next Sunday has narrowed from 15 points to just five – 26 percent for Macron versus 21 for Le Pen – according to Ipsos, another pollster. The Ifop firm, for its part, similarly had Macron at 27 to Le Pen at 22 on Sunday. Every pollster has the pair remaining comfortable frontrunners to advance to the second round. But Macron's lead has faded even more starkly for that critical run-off. He was 24 points up on Le Pen just two weeks ago (62 percent to 38) on Ipsos's rolling daily survey. The gap on Saturday had narrowed to six.
>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
In elections past, France could count on voters across the political mainstream to join together and vote out any far-right presidential finalist en masse, a phenomenon dubbed the Republican front. But 2022 is different. A newcomer on the far right, hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour has made Le Pen more palatable by comparison. Le Pen herself has learned from her decisive 2017 defeat to Macron and led a campaign in tune with French voters' top worry, purchasing power. Meanwhile Macron, who ran as a centrist in 2017 only to govern to the right of centre, suddenly finds himself needing leftist support to beat Le Pen in a run-off. But many left-leaning voters, exasperated by a leader they nicknamed "the president of the rich", are tempted to abstain this time, sitting out the run-off in the name of "fool me once, shame on you...."
Macron’s odes to socialists, communists
And so Macron had his work cut out on Saturday, mounting his defence at La Défense. He had to convince left-leaning voters he remains a sound choice, while reminding his own supporters and voters writ large that Le Pen's far right remains a real and present danger.
Ticking through his record and platform for a full hour in granular detail, Macron time and again underlined his commitment to social justice. He emphasised reforms that played well on the left, like smaller classroom sizes in underprivileged neighbourhoods and single women and lesbian couples gaining access to medically assisted pregnancy. He made pointed allusions to Socialist former president François Mitterrand, vaunting "the tranquil force of fraternity" and a "France united", transparent references to the leftist hero's winning 1981 and 1988 campaign slogans, respectively. And curiously, Macron ventured even further left when, lamenting abuse revelations in privately run senior care homes, the onetime investment banker quoted a classic slogan of the Trotskyite New Anti-Capitalist Party (NPA): "Our lives, their lives, are worth more than any profits."
And yet, covering his bases with an array of his cabinet ministers poached from the conservative Les Républicains looking on, Macron reminded the rapt crowd that his brand of social welfare takes root in trickle-down economics. "There is no magic money," he said. "Not more than there was five years ago," he added, touting his plan to put France to work, pledging he won't raise taxes or add to France's debt burden. "There is no welfare state if there isn't a strong productive state that creates wealth so it can be redistributed," he said.
>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)
Over more than two hours on stage, Macron never cited Le Pen or Zemmour by name. But in the closing minutes of his speech he railed against "abject politics" and warned against complacency over extremes that have become "commonplace".
"Don't believe the pollsters or the pundits who tell you that it's impossible, unthinkable, that the election is over, that all will be fine," he warned. "Look at us! Look at yourselves! Five years ago, they said it was impossible [we would win]," he recalled. "Look at Brexit and so many elections, all that seemed improbable and yet came to pass. Nothing is impossible."
"The extremist danger today is all the greater in that, for months, for years, alternative truths have been trivialised," he said, lambasting those who spout "filthy lies and nauseating theories", "the worst conspiracy theories on the Covid-19 vaccine", and the media who air them time and again, unquestioningly.
In a thinly veiled reference to Le Pen, whose party has once sought campaign financing in Russia and more recently reportedly in Hungary, he slammed "candidates that call themselves patriots while financing their platforms and parties abroad". He alluded to far-right parties' fascist heritage and warned voters tempted by their purchasing power promises that they would send low-income earners to the poorhouse and bankrupt their pensions.
"The fight is now!" Macron roared at the pulpit. "It's the battle between progress and retreat, of patriotism and Europe against the nationalists. The choices in April are simple. Do you want a France of equality, of ecology, of progress? Then help us! Join us!" he cried out, calling on "all those from social democrats to Gaullist [conservatives], and the ecologists who have yet to join us, to do so".
'He's got mojo'
Will that sundry assortment of voters hear Macron's message in the home stretch of this election? Ironically, Macron waited so long to deliver his first campaign rally speech that, through the quirk of French election regulations that decree all 12 candidates get perfectly equal airtime down the stretch, most broadcasters only aired short excerpts of the president's two-hour appeal.
But inside the arena on Saturday, before heading back out into the unseasonable cold, Macron enthusiasts were elated. "It was extraordinary. A real speech about progress," said retired bank employee Alain Andrien, 73, from La Meuse, in eastern France. "I wasn't a Macronist from the start. But I am now, all the way," added Andrien, who "comes from the left" and volunteers pasting posters for Macron's re-election campaign. "He spoke about united France. That's not unfamiliar for people who voted for Mitterrand," he smiled.
"He mobilised the troops and that's important," said Patricia Rodriguez, 68, a retired teacher from the greater Paris area. Rodriguez, who'd always voted centrist, explained she only got involved with politics five years ago, for Macron. "He's got mojo," she said after the first and last rally of her candidate's campaign. "We hope he wins because he's the only one who can save France. Because who knows where we're headed, with the Russians. We don't know how it will degenerate," she said. "And there are still reforms to do. We need five more years to see them through."
But Rodriguez, too, frets about turnout. "Some people no longer believe in anything. Others will swing into action so Macron goes away. So it's true that Macron's election isn't at all for sure."
Irony of ironies, if Macron manages to convince France he could lose in April, he'll be halfway to the goal of another term.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWill France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
L'Humanité
Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen
ActuLa candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.
Benjamin KönigC’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.
Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.
Des gages aux patrons
Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…
Course à l’échalote
Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.
Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne
Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.
Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022 France24 - World
Pakistan’s PM Khan calls for fresh elections after no-confidence vote blocked
Issued on: 03/04/2022 - 07:46
NEWS WIRES
Pakistan Prime Minister Imran Khan called Sunday for the president to dissolve parliament and hold a fresh election, minutes after the national assembly deputy speaker declined to hear a no-confidence motion into his rule.
In an address on state TV, Khan said there had been unacceptable interference in Pakistan's democratic institutions, and an interim government should be formed to hold fresh elections.
"I have sent advice to the president to dissolve the assemblies... We will go to the public and hold elections and let the nation decide," he said.
"When the advice reaches the president, assemblies will be dissolved which will be followed by the process of setting up a caretaker government," he added.
No premier of Pakistan has ever completed a full term, and Khan has been facing the biggest challenge to his rule since being elected in 2018, with opponents accusing him of economic mismanagement and bungling foreign policy.
On Sunday parliament was due to debate a no-confidence motion on Khan, but the deputy speaker refused to accept it, causing uproar in the chamber.
"I rule out this no-confidence motion in accordance with the constitution," said deputy speaker Qasim Suri, a Khan loyalist, as the session started.
Khan's Pakistan Tehreek-e-Insaf party (PTI) effectively lost its majority in the 342-member assembly last week when a coalition partner said its seven lawmakers would vote with the opposition.
More than a dozen PTI lawmakers had also indicated they would cross the floor.
Khan has accused the opposition of conspiring with "foreign powers" to remove him because he won't take the West's side on global issues against Russia and China.
Earlier this week he accused the United States of meddling in Pakistan's affairs.
Local media had reported that Khan had received a briefing letter from Islamabad's ambassador to Washington recording a senior US official saying they felt relations would be better if Khan left office.
In Washington last week, State Department spokesman Ned Price told reporters there was "no truth" to the allegations.
Opposition gathers
The opposition is headed by the Pakistan Muslim League-N (PML-N) and the Pakistan Peoples Party (PPP) -- two usually feuding dynastic groups that dominated national politics for decades until Khan forged a coalition against them.
Khan was elected after promising to sweep away decades of entrenched corruption and cronyism, but has struggled to maintain support with inflation skyrocketing, a feeble rupee and crippling debt.
Some analysts say Khan has also lost the crucial support of the military -- claims both sides deny -- and Pakistan's army is key to political power.
There have been four military coups -- and at least as many unsuccessful ones -- since independence in 1947, and the country has spent more than three decades under army rule.
Debate on the no-confidence motion was due to start Thursday, but the deputy speaker -- from Khan's party -- suspended proceedings when legislators declined to first address other items on the agenda.
Khan, a former international cricket star who in 1992 captained Pakistan to their only World Cup win, hinted Saturday he still had a card to play.
"I have a plan for tomorrow, you should not be worried about it. I will show them and will defeat them in the assembly."
(AFP)
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Pakistan cheers Taliban out of ‘fear of India’ – despite spillover threat
AF-PAK SECURITYPakistan’s ‘good Taliban-bad Taliban’ strategy backfires, posing regional risks
Pakistan PM Imran Khan's future in doubt as no-confidence vote looms
New York Times - World
Taliban Outlaw Opium Poppy Cultivation in Afghanistan
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The move will have far-reaching consequences for the many farmers who turned to the illicit crop as a brutal drought and economic crisis have gripped the country.
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By Safiullah Padshah and Thomas Gibbons-Neff
KABUL, Afghanistan — The Taliban announced on Sunday that cultivating opium poppy in Afghanistan was banned, a move that will have far-reaching consequences for the many farmers who have turned to the illicit crop as a brutal drought and economic crisis have gripped the country.
Mawlawi Abdul Salam Hanafi, the prime minister’s administrative deputy, read the official decree to local and international media during a news conference at the Ministry of Interior. High-ranking Taliban officials, including the acting interior minister, Sirajuddin Haqqani, were present.
“All compatriots are informed from the date of the issuance of this decree, poppy cultivation is absolutely prohibited in the whole country and no one can try to cultivate the plant,” said the decree, issued by the Taliban’s leader, Haibatullah Akhundzada. “If someone violates this, his cultivation will be destroyed and the violator will be dealt with according to Islamic Law.”
The Taliban’s decision to ban opium poppy in Afghanistan, which accounts for about 80 percent of the world’s supply of opium, comes as the group is under increasing international pressure after a series of decrees targeting women, including their ability to attend secondary school.
The decree issued on Sunday also banned the use, sale, transfer, purchase, import and export of wine, heroin and other drugs.
After the Taliban toppled the Western-backed government in August, the insurgents turned rulers indicated a desire to ban the production of opium, but said shortly after that there were no plans to stop or eradicate cultivation, acknowledging that Afghans were in the middle of an economic crisis.
Many farmers had planned for some kind of ban after the Taliban’s return to power and knew that growing the crop — which can be stored for some time after harvesting — would be a good investment as supply dwindled and prices rose. The Taliban’s announcement on Sunday came during the poppy harvest.
In Kandahar Province, white flowering poppy fields lined Highway 1, which cuts through the region. The crop is mixed in with wheat and grapes. The harvest is underway, with teams of workers slicing the bulbs and scraping the milky resin that will eventually be opium. Almost every farmer seems to have dedicated a portion of their plots to the crop.
Poppy farmers in the area, which is considered the Taliban’s birthplace, said on Sunday that they were unaware of any type of ban.
The Taliban have had a complicated relationship with the crop. During their first time in power, the group made several halfhearted attempts to restrict opium before banning its cultivation on religious grounds in the late 1990s and in 2000. But after they were toppled following the U.S. invasion in 2001, the Taliban turned to the crop for funding, using the profits to fuel their war machine for two decades.
Safiullah Padshah reported from Kabul, and Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine. Bryan Denton and Yaqoob Akbary contributed reporting from Kandahar, Afghanistan.
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France24 - Monde
Santé : la France des déserts médicaux
Publié le : 01/04/2022 - 14:14
Pauline GODART
Claire PACCALIN
Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?
SANTÉ
Les principales annonces du plan santé d'Emmanuel Macron
SANTÉLe système de santé français, une gloire en déclin en Europe
New York Times - World
(Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)
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Bangkok Dispatch
The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.
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By Hannah Beech
BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.
The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.
The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.
That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”
“If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”
The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.
None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”
The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.
In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.
The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”
“By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.
The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.
The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”
Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.
“Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”
Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.
The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.
It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.
But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.
At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.
“I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”
While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.
Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.
“People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”
Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.
Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.
On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.
“Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”
The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.
2 MILES
SIRAT EXPWY.
9
BANGKOK
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Chao Phraya R.
Bangkok
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Thailand
Bangkok
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Map data from OpenStreetMap
By The New York Times
In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.
The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.
Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.
In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.
Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.
“They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”
Muktita Suhartono contributed reporting.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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With Ukraine Invasion, Hungary’s Leader Softens His Embrace of Russia
Facing an election on Sunday, Viktor Orban plays neutral peacemaker while campaigning against the “gender insanity” that he says is creeping in from the West.
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By Andrew Higgins and Benjamin Novak
DEBRECEN, Hungary — The towering memorial, erected on the battlefield where the Russian imperial army routed Hungarian troops, mourns Russia’s 1849 victory over “brave homeland defenders.” It is a reminder of how, for centuries, the Hungarian psyche has been shaped and scarred by the specter of Russian domination.
“There has been a constant fear of Russia,” said Gyorgy Miru, a history professor in Debrecen, a Hungarian city near the border with Ukraine where the battle took place.
Under Prime Minister Viktor Orban, however, this fear has turned into a trusting embrace. Mr. Orban, a political bruiser who revels in defying what he scorns as liberal conventions, has for years looked to Russia as a reliable source of energy and its president, Vladimir V. Putin, as a beacon of no-nonsense nationalism and muscular leadership, emulating in a milder form the Kremlin’s stranglehold on media and its one-party system.
Amid the agonies inflicted on neighboring Ukraine over the past five weeks by Moscow, Mr. Orban’s stance has left many in Hungary and beyond dismayed and angry that a nation with such a long and painful experience of Russian aggression could fall so far out of step with the rest of Europe.
Facing an election on Sunday against an unusually united opposition, Mr. Orban has cast himself as a neutral peacemaker who does not want to fan the war by sending weapons to Ukraine or to hurt Hungarian interests by imposing a ban on Russian oil imports.
“As a historian, I am surprised and shocked,” Professor Miru said, recalling that Russian troops not only crushed Hungary’s 1848-49 revolt against imperial rule by Austria but also an anti-communist rebellion in 1956.
In a speech in Budapest on March 15, a national holiday to mark the start of the 1848 revolt, Mr. Orban turned what is usually a solemn occasion into an election rally featuring a call to arms against liberal values and Western solidarity against Russia over Ukraine.
He vowed to “stop at Hungary’s border the gender insanity sweeping across the Western world” and to protect Hungarian national interests against the competing interests of Russia, Ukraine, the United States and the European Union. “We must represent our own interests, calmly and bravely,” he said, without mentioning Russia’s invasion.
In a speech on Sunday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine called out Mr. Orban for cozying up to Moscow and refusing to stand with the rest of Europe in opposing the war.
“If it’s a war, then I call it a war, not a ‘special operation,’” Mr. Zelensky said. “If this is a threat to the whole of Europe, then I call it a threat to the whole of Europe.”
“This is called the honesty that Mr. Orban lacks,” Mr. Zelensky added. “He may have lost it somewhere in his contacts with Moscow.”
Mr. Orban has hardly applauded Russia’s military onslaught, which his government describes as “aggression.” But neither has he criticized Mr. Putin nor joined Poland, Britain, Germany and other European countries in helping Ukraine defend itself.
His opposition to a ban on Russian oil has infuriated Poland, whose conservative governing party previously stood shoulder to shoulder with Hungary in Europe’s culture wars. It was enough to lead the Czech defense minister, Jana Cernochova, to declare last week that she was “very sorry that cheap Russian oil is now more important to Hungarian politicians than Ukrainian blood.”
The Czech minister canceled a trip to Hungary for a planned gathering of the Visegrad Group, comprising four previously close Central European states. Poland and Slovakia, the other scheduled attendees, also stayed away.
The leader of Poland’s governing party, Jaroslaw Kaczynski, Mr. Orban’s closest ally in the European Union, has tried to calm the rift, but even he has expressed dismay at Hungary’s fence-sitting on the war in Ukraine. “We view Hungary’s attitude with criticism, and we hope that it will become more involved,” Mr. Kaczynski told a conservative Polish weekly.
Suspicion of Hungary over its ties to Moscow is so intense that some now see Mr. Orban’s nation, a member of NATO since 1999, as a weak link in the alliance.
Asked about Hungary’s hesitant support for Ukraine, Gabrielius Landsbergis, the Lithuanian foreign minister, lamented that “unwavering trust in some of our allies could be an unfortunate victim of Russia’s war against Ukraine.”
Instead of rallying to help Ukraine, Mr. Orban has gone on the offensive against it, claiming on Friday that it had “made a pact” with his election rivals. This followed an earlier claim by his foreign minister, Peter Szijjarto, that the Ukrainian foreign minister, Dmytro Kuleba, recently called Ukraine’s ambassador in Budapest to “consult on the possibility of influencing the election results in Hungary” in cahoots with the opposition.
Mr. Kuleba responded by accusing his Hungarian counterpart of “inventing nonsense” for “short-term benefit before the elections” and “destroying the long-term relationship between us.”
Mr. Orban, hailed as a hero by many American conservatives, has taken broad steps in recent years to use his power to erode democratic norms, but his moves to revise election laws to benefit his party and mute critical voices in the media have been especially notable as the vote nears on Sunday. Opinion polls suggest Mr. Orban’s Fidesz party will again win, though it may fall short of the two-thirds majority in Parliament that had allowed Mr. Orban to rewrite the Constitution and turn Hungary into a semi-autocratic state.
At a closed-door meeting on Thursday in Slovakia of nine regional foreign ministers, Mr. Szijjarto complained irritably that Hungary had been misunderstood and denied it was siding with Russia, according to a minister who was present.
Seeking to rally Mr. Orban’s base ahead of the election, Mr. Szijjarto traveled the previous day to Debrecen and visited a campaign office for the Fidesz party. Asked as he was leaving whether Hungary’s policy toward Russia had left his country isolated, he shouted, “No, no, no,” and rushed out of the building to a waiting limousine.
Famous across Hungary as the place where anti-imperial rebels issued Hungary’s declaration of independence in 1849, Debrecen has long been associated with Hungarian nationalism. The city, said Robert Hermann, a leading Hungarian scholar of the 1848 revolution, “is our Philadelphia,” a reference to the city where rebellious American colonies declared their independence from Britain in 1776.
Hungary, he added, was never as passionately hostile to Russia as Poland was, in part because Russian troops who fought in Debrecen and other rebel strongholds in the 19th century tended to treat Hungarian captives relatively well. But wariness of Moscow, amplified by its brutal crushing of Hungary’s 1956 anti-Soviet uprising, he said, still runs deep, particularly on the right.
Under Mr. Orban, however, “distrust of Russia on the right went into the background,” Mr. Hermann said, as Fidesz, despite its strongly nationalist tinge, embraced a view of Russia that had previously been confined to the left. Describing himself as a “liberal nationalist,” Mr. Hermann said he had been “very confused” by Mr. Orban’s sharp tilt toward Moscow after he took power in 2010.
Also confused has been Debrecen University, which in 2017 awarded Mr. Putin the title of “honorary citizen” as part of Hungary’s courtship of the Kremlin. A week after he invaded Ukraine, it issued a statement that avoided criticizing the Russian leader but subtly declared his title void, since he had not visited in person to collect it.
Despite first making his name as an anti-Moscow firebrand who in 1989 demanded that 80,000 Soviet troops then in Hungary go home, Mr. Orban has repeatedly spoken in recent years of the need to get along with Mr. Putin. In an interview with an Italian newspaper in 2018, he acknowledged that “in the past, we Hungarians have suffered a lot under Russia.” But he added that “it needs to be recognized that Putin has made his country great again” and that he should not be viewed as a devil “with hooves and horns” but as a leader who “rules a great and ancient empire.”
Mr. Orban’s outreach to Mr. Putin has been driven in part by close cooperation on energy. Russia lent Hungary $10 billion to finance the construction of a nuclear power plant by a Russian company and provided it with natural gas at favorable prices. But there has also been a political dimension, with Mr. Orban looking to Moscow as an ally in the struggle against progressive ideas seeping in from Western Europe. Like Mr. Putin, Mr. Orban has often spoken about what he sees as the threat posed by gay men, lesbians and transgender people and their advocates.
While Poland has been plastered in recent weeks with Ukrainian flags and other signs of solidarity with its eastern neighbor, streets across Hungary have been decked with placards trumpeting the need to “protect our children.” Alongside a vote on Sunday for Parliament, Hungarians are also being asked to vote on a series of inflammatory questions, like, “Do you support the promotion of sex reassignment therapy for underage children?”
In early February, as fears mounted of a coming Russian invasion of Ukraine and European leaders warned of severe sanctions if an attack occurred, Mr. Orban visited Moscow to cement his country’s energy ties with Russia. For his efforts, he secured a promise from Mr. Putin that Hungary, unlike other European countries, had no need to worry about running short of natural gas.
Mr. Orban described Mr. Putin’s security demands as “normal” and sanctions as pointless. The Russian president returned the favor, telling Mr. Orban that while Russia did not usually take sides in foreign elections: “You have done so much in your work on the Russia track, both in the interest of Hungary and Russia. I hope our cooperation will continue.”
After Russian troops invaded Ukraine, Hungary joined fellow members of the European Union in imposing sanctions on Moscow, but it has since refused to let weapons destined for Ukraine pass through its territory and resisted efforts to impose restrictions on Russian energy imports.
With television stations and many print outlets controlled directly by the state or by government-friendly tycoons, Hungary’s governing party, Fidesz, has shifted its nationalist base away from its traditional fear of Russia toward the belief that Mr. Putin stands on the same side of the barricades in defending traditional values.
“Thanks to Orban’s media, Putin is now more popular in this segment of the population than the American president or the German chancellor,” said Zoltan Biro, a Russia expert at the Corvinus University in Budapest.
Speaking outside the Fidesz election headquarters in Debrecen this past week, Tibor Tisza, a taxi company owner and enthusiastic party supporter, said he had visited the local memorial to Hungarians killed by Russian troops in 1849. But he said he felt no ill will toward Russia because it “finally has a real, powerful and patriotic leader” who battles to protect children and national interests just as Mr. Orban does.
Mr. Tisza said he regretted the bloodshed in Ukraine but, echoing a theme regularly promoted by Fidesz-friendly news media outlets, accused Kyiv of harboring Nazis and restricting the rights of both ethnic Russians and ethnic Hungarians to live in peace.
He added that he was not against Ukraine but did not want Hungary to get sucked into its war with Russia. “If my neighbor’s house is on fire,” Mr. Tisza, “should I set my own house on fire, too?”
Tomas Dapkus contributed reporting from Vilnius, Lithuania.
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France24 - World
Ukrainian TikToker documents her family's escape from Mykolaiv
The Observers
Issued on: 01/04/2022 - 15:50
Diana Totok, a 19-year-old Ukrainian, has racked up millions of views on TikTok after posting videos that documented her leaving her hometown of Mykolaiv after the Russian invasion began.
Mykolaiv, a key port city in the south of Ukraine, has been the target of fierce attacks since the Russian invasion of Ukraine began on February 24. When the bombardments began at 5 am that day, Totok was having a sleepover at a friend's house.
Her videos on TikTok show how she and her family left their home, just hours before Russian troops entered Mykolaiv. Totok, her mother and her sister left their pets and all their belongings to seek refuge in Romania.
One heart-wrenching video shows Totok saying goodbye to her father at the border. Men between the ages of 18 and 60 are not permitted to leave Ukraine during wartime.
After she arrived in Romania, volunteers accompanied Totok and gave her food and supplies.
Download the app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France24 - Monde
L'Ukraine rejette la responsabilité d'un bombardement à la frontière russe
Publié le : 01/04/2022 - 06:42Modifié le : 01/04/2022 - 22:56
Bahar MAKOOI
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Yona HELAOUA
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Marc DAOU
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Alix LE BOURDON
Les négociations russo-ukrainiennes ont repris vendredi, alors que le Kremlin a fait état d'une frappe contre un "dépôt de carburant" dans l'ouest de la Russie, à Belgorod. Un bombardement dont l'Ukraine a rejeté la responsabilité. Sur le terrain, les troupes russes ont entamé un retrait de la région de Tchernihiv et des alentours de Kiev, où d'"intenses" combats se poursuivaient.
Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.
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22 h 00 : à Kharkiv, plus de 700 personnes dorment dans une station de métro
Nos envoyés spéciaux se sont rendus dans la station de métro la plus peuplée de Kharkiv, située dans le nord de cette ville, l'un des secteurs les plus pilonnés par l'artillerie russe en cette journée.
Ici, certains de ces réfugiés ne sont quasiment jamais sortis depuis cinq semaines. Nombre d'entre eux sont des personnes âgées, mais il y a aussi une cinquantaine d'enfants, malades pour la plupart.
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20 h 17 : un haut responsable de l'ONU reçu dimanche à Moscou
Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou, puis à Kiev, afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé le chef des Nations unies, Antonio Guterres.
Cette visite en soi marque une avancée. Jusqu'à présent, la Russie refusait de recevoir tout haut responsable de l'ONU pour une rencontre ayant pour sujet principal l'Ukraine. Cette position a été signifiée à l'ONU, selon des diplomates, y compris dans les semaines précédant l'invasion du 24 février.
Depuis le déclenchement de la guerre, le chef de l'ONU n'a pas réussi à joindre le président russe, Vladimir Poutine, qui a, selon les mêmes sources, très mal pris les affirmations d'Antonio Guterres selon lesquelles la Russie a violé la Charte des Nations unies en envahissant l'Ukraine.
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19 h 44 : la présidente du Parlement européen en visite à Kiev
La présidente du Parlement européen s'est rendue vendredi à Kiev, où elle a affirmé que l'Europe se tenait aux côtés de l'Ukraine et l'aiderait à reconstruire ses villes et ses villages après la guerre avec la Russie.
Roberta Metsola a aussi déclaré que le Parlement européen appuierait les efforts de l'Ukraine pour lancer son processus d'adhésion à l'UE.
Madame Metsola, élue présidente du Parlement européen le 18 janvier, est le premier dirigeant d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.
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18 h 32 : "Impossible" de procéder à l'évacuation de Marioupol
La Croix-Rouge a annoncé que l'équipe envoyée à Marioupol a dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville assiégée par les forces russes étant "impossible".
"L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui", a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué, ajoutant qu'une nouvelle tentative aurait lieu samedi.
Le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, avait accusé un peu plus tôt la Russie de ne pas tenir ses promesses en ne permettant pas à l'aide humanitaire d'atteindre Marioupol.
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17 h 54 : au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés par l'invasion russe
L'Unesco a établi une première liste d'une cinquantaine de sites du patrimoine ukrainien partiellement ou totalement détruits par la guerre. Selon ce recensement - non exhaustif en raison du conflit - effectué en lien avec les autorités locales, 53 sites (29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments) ont été touchés par les combats.
Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv, cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (Sud), Donetsk et Louhansk (Est). Cette liste ne contient pas d'informations sur la ville de Marioupol (sud-est), assiégée et bombardée par les forces russes, ou celle de Kherson (sud), occupée par ces forces.
Pour tenter d'éviter d'autres destructions, l’Unesco et le gouvernement ukrainien ont mis en place un système de signalisation des sites à l'aide d'un marquage représentant un bouclier blanc et bleu.
Pour ce qui est des sept sites ukrainiens inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, où figure la cathédrale Sainte-Sophie de Kyiv, "nous n’avons pas connaissance de dommage à ce jour, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas", dit un responsable de l'Unesco.
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17 h 12 : des équipes de la Croix-Rouge espèrent évacuer des civils de Marioupol
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) espérait mener une opération d'évacuation avec une cinquantaine de bus, mais n'est pas sûre de pouvoir y parvenir, faute de garanties sécuritaires, a expliqué un porte-parole. Moscou avait pourtant assuré qu'un couloir humanitaire serait ouvert dès vendredi matin au départ de Marioupol.
Emmanuel Macron s'est de nouveau entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui lui a demandé de tenter "d'obtenir de la Russie les conditions nécessaires à une opération humanitaire à Marioupol", assiégée et bombardée par l'armée russe, selon l'Élysée.
Selon le porte-parole du CICR en milieu de journée, une opération d'évacuation avait été validée par les Russes et les Ukrainiens, mais des précisions capitales restaient à définir, comme les horaires exacts ainsi que la destination, qui sera située en territoire ukrainien. L'équipe de la Croix-Rouge est supposée prendre la tête d'un convoi d'une cinquantaine d'autocars ukrainiens et de véhicules particuliers en partance de Marioupol.
Notre équipe est en route pour faciliter le passage en toute sécurité des civils hors de Mariupol👇. pic.twitter.com/M90tBkYKX2
April 1, 2022Les travailleurs humanitaires n'ont toutefois pas été autorisés à apporter de l'aide humanitaire à Marioupol. Le matériel médical et les autres fournitures destinées aux habitants de la ville sont restés stockés à Zaporijjia, à environ 250 kilomètres au nord-ouest de là.
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16 h 42 : la centrale de Tchernobyl intacte, mais des soldats russes exposés aux radiations
Durant son occupation de quatre semaines par les soldats russes, la centrale nucléaire de Tchernobyl n'a pas subi de dommages, mais les hommes de ces unités russes se sont exposés aux radiations, notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, selon les autorités ukrainiennes.
La centrale a été libérée hier, lors du retrait des forces russes de cette zone située au nord de Kiev. "Tout l'équipement fonctionne. Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent dans leur régime habituel", a déclaré le directeur de la centrale, Valery Seïda, cité dans un communiqué de l'agence ukrainienne pour l'énergie atomique Energoatom.
"La centrale fonctionne normalement", tant concernant le sarcophage qui recouvre le réacteur n°4 accidenté, que les stockages de matière radioactive. Les soldats russes "ont emporté cinq des 15 conteneurs de pièces détachées pour la centrale", a précisé le Valery Seïda.
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16 h 16 : l'UE prévient Pékin qu'un soutien à Moscou nuira à leurs liens économiques
À l'issue d'un sommet en visioconférence avec le président chinois, Xi Jinping, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé Pékin à "ne pas interférer" dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou "ternira gravement la réputation" de la Chine en Europe.
"Les entreprises regardent comment les pays se positionnent (...) Aucun citoyen européen ne comprendrait que (la Chine) soutienne la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre" en Ukraine, a indiqué Ursula von der Leyen.
Open and frank exchange today at the 🇪🇺🇨🇳 SummitThere must be respect for international law and Ukraine’s sovereignty and territorial integrity.China, as a Permanent member of the UN Security Council, has a special responsibility. https://t.co/3pp8VSAqUH
April 1, 2022 -
15 h 29 : Macron reçoit Ivan Fedorov, maire de Melitopol et ex-otage
"On est heureux de vous voir ici, libre, et je n'ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé", a dit Emmanuel Macron à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu'il a reçu à l'Élysée avec quatre députées ukrainiennes.
L'élu ukrainien avait été enlevé le 11 mars par les forces russes, avant d'être libéré quelques jours plus tard à l'occasion d'un échange de prisonniers. Après l'enlèvement d'Ivan Fedorov, Volodymyr Zelensky avait appelé Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, à aider à le faire libérer.
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15 h 15 : le gouvernement ukrainien refuse de confirmer la frappe en Russie
Les Russes ont signalé vendredi matin l'attaque par des hélicoptères ukrainiens d'un dépôt de carburant à l'aube dans la région de Belgorod, à une quarantaine de kilomètres de la frontalière avec l'Ukraine.
Le gouvernement ukrainien a refusé de confirmer cette frappe. "Je ne peux ni confirmer ni démentir que l'Ukraine était impliquée, car je n'ai pas toutes les informations militaires entre mes mains", a ainsi déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
L'Ukraine n'a pas à "assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe", a renchéri le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk, refusant lui aussi de confirmer ou non.
L'AFP n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante ces affirmations.
Cette frappe, la première du genre si elle était confirmée comme étant l'œuvre de l'armée de l'air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs reprises avoir une maîtrise totale des airs en Ukraine.
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14 h 00 : d'"intenses" combats rapportés près de Kiev
Des batailles "intenses" se déroulent au nord et à l'est de Kiev, a déclaré vendredi le maire de la capitale ukrainienne. "Le risque de mourir (à Kiev) est assez élevé, et c'est pourquoi mon conseil à tous ceux qui veulent revenir est le suivant : s'il vous plaît, ne revenez pas tout de suite", a déclaré Vitaliy Klitschko, en lançant un avertissement aux habitants qui ont fui la ville.
Le gouverneur régional de Kiev avait déclaré dans la matinée que les forces russes se retiraient dans certaines zones autour de la capitale mais renforçaient leurs positions dans d'autres.
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13 h 11 : les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence
Le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski a indiqué sur sa chaîne Telegram continuer les négociations par visioconférence. "Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé", a-t-il précisé.
Moscou doit répondre à une série de propositions ukrainiennes en vue d'un accord. Kiev propose la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d'autres pays face à la Russie. Elle propose aussi des négociations pour résoudre le statut du Donbass ukrainien et de la Crimée.
Les Russes ont assuré, en gage de bonne foi, réduire leurs opérations militaires en direction des villes de Kiev et Tcherniguiv. En revanche, Moscou compte renforcer son offensive dans l'Est pour prendre le contrôle de la totalité du Donbass.
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11 h 10 : les troupes russes se retirent de la région de Kiev, selon le gouverneur
Le gouverneur de l'oblast (région) de Kiev, Oleksandre Pavlyouk, a indiqué vendredi sur Telegram qu'une partie des troupes russes qui assiégeaient la capitale avaient pris la direction de la Biélorussie.
"Nous observons des mouvements coordonnés de colonnes de véhicules russes d'importance variable", a-t-il dit.
L'armée russe a notamment quitté Hostomel, dont l'aérodrome avait été la cible d'une spectaculaire opération aéroportée au premier jour de l'invasion russe, le 24 février, a précisé le gouverneur.
La ville d'Hostomel est située dans la banlieue nord-ouest de Kiev, au nord de celle d'Irpin qui a été reprise cette semaine par l'armée ukrainienne après de violents combats.
D'après Oleksandre Pavlyouk, les forces russes ont en revanche entrepris de consolider leurs positions à Bucha, ville située entre Irpin et Hostomel.
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10 h 09 : les troupes russes se retirent de région de Tchernihiv, selon le gouverneur
Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire au nord-est de Kiev, a déclaré vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l'invasion de l'Ukraine avaient commencé à se retirer.
Le ministère russe de la Défense a annoncé cette semaine qu'il allait réduire son activité autour de Kiev et Tchernihiv pour concentrer ses efforts militaires sur la "libération" du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, mais hormis des mouvements de troupes près de Kiev, aucun retrait significatif n'a été confirmé pour le moment.
Selon le gouverneur, Viatcheslav Tchaus, des soldats russes sont encore déployés au nord de Tchernihiv, en direction de la frontière avec la Biélorussie et la Russie, et il est prématuré de baisser la garde.
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9 h 15 : plus de 6 800 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France
Plus de 6 800 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, a annoncé vendredi le ministère de l'Éducation nationale dans un communiqué.
Selon les derniers chiffres de la "cellule Ukraine" installée rue de Grenelle et qui travaille chaque jour à anticiper l'accueil des enfants ukrainiens dans les classes de France, 6 873 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré.
Ces chiffres, arrêtés à jeudi 16h00, augmentent rapidement puisque lundi soir, on comptait 5 266 élèves ukrainiens scolarisés en France, un chiffre qui était déjà "multiplié par 20 depuis le 8 mars".
Les académies qui accueillent le plus grand nombre d'élèves ukrainiens sont celles de Nice, Versailles, Grenoble ou encore Lyon.
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8 h 47 : "Les forces russes continuent d'avancer dans Marioupol"
Le point sur le terrain avec le correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg.
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7 h 49 : un responsable russe accuse l'armée ukrainienne d'avoir attaqué un dépôt de pétrole en Russie
Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une attaque à l'hélicoptère contre un "dépôt de pétrole" dans la ville de Belgorod, dans l'ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
"Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude", a-t-il déclaré sur son compte Telegram.
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6 h 30 : un sommet UE-Chine pour dissuader Pékin d'aider Moscou
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, s'exprimant au nom des Vingt-Sept, s'entretiendront vendredi 1er avril en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang puis le président Xi Jinping.
"La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l'influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n'était pas l'objet initial du sommet, ça le devient nécessairement", a indiqué mardi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune.
"Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu, des corridors humanitaires" ou "si elle aide Moscou à contourner" les sanctions, en augmentant ses achats d'hydrocarbures ou par une aide financière, explique un responsable européen.
Avec AFP et Reuters
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Guerre en Ukraine
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
Info ou intox
Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage
France24 - Monde
Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
Publié le : 01/04/2022 - 15:07
David RICH
Suivre
Alors que les soldats français de Barkhane quittent le Mali, la junte au pouvoir multiplie ces dernières semaines les déclarations sur les avancées militaires contre les groupes jihadistes. Dans le même temps, les accusations d’exactions à l'encontre de ses soldats se multiplient.
"La présence de Wagner au Mali c’est quoi ? Des exactions et la limitation des libertés publiques". Interviewé sur France 24 mercredi 30 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian a, de nouveau, fustigé la présence de miliciens russes du groupe Wagner au Mali auprès des forces nationales, et dont la junte au pouvoir est selon lui l’"otage".
Ces derniers mois en effet, des témoignages relayés par plusieurs médias, dont RFI et France 24, ainsi que l’organisation humanitaire Human Rights Watch, accusent l’armée malienne, ainsi que des combattants blancs, soupçonnés d’appartenir au groupe russe Wagner, d’exactions commises contre des civils dans plusieurs régions du Mali. Ce serait actuellement le cas à Moura, village du centre du pays, dans la région de Mopti, assiégé par l'armée et des combattants russes. Des accusations en nombre, jugées "préoccupantes" par l’ONU mais rejetées par la junte, qui nie toute présence de miliciens russes et dénonce une tentative de déstabilisation des forces armées maliennes (FAMa).
Haro sur les médias français
Le 16 mars, dans un communiqué, la junte malienne annonce la suspension de France 24 et RFI, accusés de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée malienne. Une décision qui fait suite à la publication par RFI d’un reportage en deux parties contenant des témoignages de civils narrant des pillages et exécutions sommaires commises par les soldats maliens, parfois accompagnés de blancs, non francophones, suspectés d’appartenir à Wagner.
Dénonçant "la volonté criminelle de journalistes" visant à "semer la haine", la junte oppose un rejet catégorique à "ces allégations contre les vaillantes FAMa". Le communiqué précise qu’il est désormais interdit aux médias maliens de publier ou partager des contenus des deux médias français, qui appartiennent au même groupe.
Un mois plus tôt un autre media français avait été visé par la junte, Jeune Afrique, dont l’envoyé spécial Benjamin Roger avait été arrêté, le 6 février, puis expulsé moins de 24 h après son arrivée sur le sol malien. Lui aussi travaillait sur le rôle des miliciens de Wagner auprès des forces maliennes. Son enquête, publié le 18 février, se fait l’écho de leurs méthodes "brutales" et "expéditives" sur le terrain qui ont "tendance à désinhiber" les FAMa.
Pourtant, depuis les premières rumeurs de la signature d'un contrat entre la junte malienne et la milice Wagner, rapportées en septembre 2021 par Reuters, Bamako nie farouchement toute présence de mercenaires russes sur son sol. Seul des instructeurs russes sont présents au Mali et ces derniers ne participent aucunement aux combats, insiste Bamako.
Un "complot" pour "discréditer l’armée"
Interviewé sur RFI le 17 février, Fousseynou Ouattara, le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), fustige une "manipulation pure et simple" orchestrée de toute pièce pour décrédibiliser l’armée malienne. "Est-ce que vous avez le nom des Maliens qui témoignent de cela ? Vous savez dans certains villages, la situation est telle que si vous donnez de l’argent à un Malien, un pauvre qui souffre, il vous dira tout ce que vous voulez" assène-t-il au micro de David Baché.
💬 🇲🇱 Accusations d’exactions : «un complot pour cacher les succès de l’armée malienne» estime Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT) du #Mali. 🎙 D. Baché #RFImatin 👇 pic.twitter.com/NzEGYGvJaQ
March 17, 2022De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a publié, le 15 février, un rapport documentant la mort de 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali, depuis décembre 2021, "dont au moins 71 impliqueraient des membres des forces gouvernementales". À nouveau, l’implication de "soldats blancs" parlant une langue inconnue y est rapportée.
Dans une réponse datée du 14 mars, le ministère de la Défense malien revient point par point sur les exactions documentées par l’ONG. "La lutte contre l’impunité demeure aujourd’hui une priorité pour le commandement militaire" déclare-t-il avant de se livrer à une attaque en règle contre le rapport d’ Human Rights : "Ces allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportés selon des témoignages non contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible".
"Le cancer de l’impunité"
Après la publication du rapport de HRW, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, selon les autorités maliennes, pour faire la lumière sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées ou involontaires et de représailles contre des civils. Une initiative saluée par Alioune Tine, expert indépendant de la situation des droits de l’Homme au Mali auprès des Nations unies, qui met néanmoins en garde le gouvernement malien, dans son dernier rapport présenté cette semaine à Genève.
"Je tiens à souligner que la pratique consistant à réfuter en bloc les allégations de violations des droits de l’Homme avant même d’avoir mené des enquêtes, risque de faire peser le doute sur l’engagement international des autorités maliennes en matière de droits de l’Homme et leur volonté politique de lutter contre le cancer de l’impunité" souligne-t-il.
Selon l’expert des Nations unies, cette approche "risque de faire croire aux potentiels violateurs des droits humains que l’Etat malien les protège" et pourrait être instrumentalisée par les groupes armés pour se présenter auprès du peuple comme une "solution de substitution crédible à la défaillance de l’Etat".
Depuis les publications de RFI et HRW, d’autres accusations ont fait surface. À Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’armée se voit accusée d’avoir exécuté, le 26 mars, un groupe de civils fuyant les attaques de L'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
De son côté, la junte malienne préfère mettre l’accent sur la montée en puissance des FAMa. "Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit", a insisté le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, le 30 mars depuis l’aéroport Modibo Keïta près de Bamako, exhibant fièrement de nouveaux équipements militaires, dont des hélicoptères de combat et des radars dernière génération, en provenance de Russie.
Un premier lot de matériels militaire a été réceptionné, le 30 mars 2022 par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou.Lire tout l'article à ce lien : https://t.co/NoL3UGwhek pic.twitter.com/UAys3oFUao
March 30, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma
Décryptage
Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel
La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali
Valeurs Actuelles
“Il faut que ce type d’histoire n’arrive plus” : les parents d’enfants hospitalisés organisent la riposte contre Buitoni
Depuis plusieurs jours, la polémique enfle autour des pizzas surgelées de la marque Buitoni. Et pour cause, comme le rappelle Le Figaro, un lien a été établi entre la consommation de ses produits et la contamination de dizaines d’enfants par des bactéries E.coli. « Sa vie était en danger », a raconté une mère de famille dont l’enfant de trois ans a contracté le syndrome hémolytique et urémique et a dû être hospitalisé. Si certains enfants sont tombés gravement malades, d’autres sont aussi décédés. Au total, 41 cas graves ont été recensés et 34 autres cas sont en cours d’évaluation. Pour l’heure, Nestlé, qui est le propriétaire de la marque, a mené des dizaines de contrôles sur ses produits, sans détecter d’anomalies. « La provenance de la bactérie dans la pizza Fraîch’Up reste indéterminée », a précisé l’entreprise dans un communiqué.
Une enquête complexe
Depuis le 22 mars dernier, une enquête a été ouverte pour « tromperie », « mise en danger d’autrui » et « homicides involontaires ». Les investigations sont toujours en cours pour déterminer avec précision les responsabilités de Buitoni et identifier toutes les victimes contaminées. Certains enfants ont été admis en réanimation et placés sous dialyse après avoir consommé les pizzas surgelées de la marque. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées par des parents indignés. « Il faut que ce type d’histoire n’arrive plus », a déclaré un père de famille. « Ce type d’enquête (…) peut durer plusieurs années », a prévenu une avocate spécialisée en droit pénal des affaires. La personne jugée responsable encourt trois à cinq ans de prison et jusqu’à 75 000 euros d’amende par victime si le chef d’homicide involontaire est retenu. Si c’est l’entreprise qui est directement jugée coupable, le montant de l’amende pourrait atteindre 375 000 euros, en plus des dommages et intérêts à verser aux familles des victimes.
Valeurs Actuelles
Temps de travail à la mairie de Paris : nouveau revers judiciaire pour Anne Hidalgo
Coup dur pour la maire de Paris. Comme l’a fait savoir Le Figaro le 1er avril, la justice administrative a décidé d’annuler une disposition du nouveau règlement du temps de travail mis en place par Anne Hidalgo. L’élue PS voulait accorder des jours de RTT supplémentaires aux agents de la Ville, mais ce souhait ne sera finalement pas exaucé.
« Pénibilité spécifique »
Si depuis le 1er janvier 2022, toutes les collectivités territoriales étaient obligées de faire travailler les employés municipaux 35 heures par semaines, des dérogations subsistaient. Celles-ci permettaient par exemple aux agents de travailler 33.5 heures hebdomadaires, et ainsi de bénéficier de huit jours de congés supplémentaires. Anne Hidalgo s’était notamment appuyée sur une « pénibilité spécifique » à la capitale pour faire passer son dispositif, évoquant le bruit et la pollution à laquelle sont confrontés les agents municipaux. Mais cet argument a été balayé d’un revers de main par la justice qui a été saisie par le préfet dans ce dossier. La mairie socialiste a décidé de ne pas faire appel de cette décision.
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France24 - Monde
Au Sri Lanka, l'état d'urgence décrété après 24 h de manifestations
Publié le : 01/04/2022 - 22:19Modifié le : 02/04/2022 - 07:32
FRANCE 24
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Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a proclamé, vendredi, l'état d'urgence, donnant de larges pouvoirs aux forces de sécurité déployées samedi, suite à 24 heures de manifestations, parfois violentes, contre son incapacité à résoudre la grave crise économique.
Le couvre-feu imposé la veille avait été levé au matin, mais le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fini par décréter l'état d'urgence, vendredi 1er avril, donnant ainsi de larges pouvoirs aux forces de sécurité. Cette décision fait suite à une nuit puis une journée consécutives de manifestations, émaillées de violences et de dégradations. Les contestataires fustigent l'incapacité des autorités à résoudre une crise économique historique.
Le chef d'État a expliqué que la sécurité publique imposait d'appliquer des lois dures donnant aux forces de sécurité des pouvoirs étendus pour arrêter et emprisonner des suspects. Les manifestations contre le gouvernement du Sri Lanka se sont multipliées, vendredi, à travers le pays, après une nuit de violences et de colère en réaction.
"Assez de corruption"
Dans plusieurs villes de l'île, des pancartes brandies par la foule réclamaient le départ du gouvernement, selon la police et les autorités locales. "Il est temps de partir Rajapaksas !" pouvait-on lire sur l'une d'elles, dans le centre de Colombo, la capitale, en référence notamment au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre, Mahinda Rajapaksa. "Assez de corruption, rentre chez toi Gota !", clamait un autre.
Le gouvernement inclut trois frères du président dont Mahinda, Premier ministre, et Basil, ministre des Finances, ainsi qu'un de ses neveux.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de manifestants s'étaient dirigés vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission. À Nuwara Eliya (centre du pays), les manifestants ont bloqué l'ouverture d'une exposition de fleurs par l'épouse du Premier ministre Mahinda Rajapaksa, Shiranti, selon la police.
Les villes de Galle, Matara et Moratuwa, dans le sud, mais aussi d'autres villes du nord et du centre du pays étaient troublées par des manifestations contre le gouvernement.
L'île d'Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d'électricité paralysantes. Beaucoup craignent que le pays, qui traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, fasse défaut sur sa dette extérieure.
Deux cars militaires et une jeep de la police avaient été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi. Les manifestants avaient jeté aussi des briques sur les forces de l'ordre et monté une barricade de pneus enflammés sur l'un des grands axes de Colombo.
Au moins deux manifestants avaient été blessés par des tirs de la police - la nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n'était pas claire dans l'immédiat. Quatre autres personnes avaient été blessées par un véhicule de sécurité. Cinquante-trois manifestants ont été arrêtés, selon la police. Des médias locaux ont également fait état de l'arrestation de cinq photographes de presse qui auraient été torturés au commissariat local, des accusations sur lesquelles le gouvernement a promis d'enquêter.
Manquant cruellement de devises étrangères, l'île de 22 millions d'habitants a imposé une vaste interdiction d'importations en mars 2020, entraînant de graves pénuries sur les produits de première nécessité. L'inflation s'est établie à 18,7 % en mars à Colombo, sixième record mensuel consécutif, avec une hausse record des denrées alimentaires, selon les derniers chiffres officiels.
Le gazole était introuvable dans l'intégralité des stations-service de l'île, selon les autorités et les médias. Faute de diesel pour les générateurs, l'État avait dû imposer, jeudi, une coupure d'électricité généralisée pendant 13 heures, la plus longue jamais enregistrée. Plusieurs hôpitaux publics ont cessé les opérations chirurgicales par manque de médicaments.
"Printemps arabe"
"La manifestation de jeudi soir a été menée par des forces extrémistes appelant à un printemps arabe", a déclaré le bureau de la présidence dans un bref communiqué, une référence aux manifestations antigouvernementales qui ont bouleversé les pays arabes il y a plus de dix ans en réaction à la corruption et à la stagnation économique.
Le ministre des Transports Dilum Amunugama a affirmé que des "terroristes" se trouvaient derrière l'agitation. Le couvre-feu de la nuit a été levé tôt vendredi matin, mais la présence policière et militaire a été renforcée à Colombo, où l'épave calcinée d'un bus bloquait toujours la route menant à la résidence du président.
Des mesures de sécurité accrue avaient été prises dans tout le pays après des appels à manifester nationalement vendredi. Des messages sur les réseaux sociaux invitaient les gens à protester pacifiquement devant leur maison. Des vidéos de la manifestation de la nuit partagées sur les réseaux sociaux, dont l'AFP a vérifié l'authenticité, montraient des hommes et des femmes exigeant la démission du clan présidentiel.
La situation difficile du Sri Lanka a été aggravée par la pandémie de Covid-19 qui a torpillé le tourisme et les transferts de fonds. De nombreux économistes affirment également qu'elle a été exacerbée par la mauvaise gestion du gouvernement et des années d'emprunts accumulés.
Le gouvernement a déclaré chercher l'aide du Fonds monétaire international tout en demandant des prêts supplémentaires à l'Inde et à la Chine.
Avec AFP
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SRI LANKA
Une élection présidentielle sous tension au Sri Lanka
Le Sri Lanka poursuit l'armateur d'un navire en feu responsable de la pollution de ses côtes
BILLET RETOUR
Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieuxDes propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-BourbonLa loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Contraception. La pilule a de moins en moins la coteDifficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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Jordan's Hamzah renounces prince title a year after plot
Issued on: 03/04/2022 - 18:24
NEWS WIRES
Jordan's former crown prince, Hamzah, who was implicated in a coup plot against his half-brother King Abdullah II, gave up his royal title on Sunday.
Hamzah, in a statement posted on Twitter, announced he was "renouncing the title of prince", a month after a royal court statement said he had apologised to the king for last year's aborted coup.
"After what I have witnessed over the past years, I have come to the conclusion that my personal convictions and the values that my father instilled in me... are not in line with the approaches, trends or modern methods of our institutions," he wrote in the statement.
"I had the great honour of serving my beloved country and dear people in this capacity throughout the years of my life," he wrote.
"I will remain as long as I live faithful to our beloved Jordan."
On March 8, the royal court said Hamzah had taken "responsibility for his actions and offences towards Jordan and His Majesty over the past years, including the incidents that followed in the sedition case".
Jordanian authorities announced last April that they had foiled a bid to destabilise the Western-allied kingdom, marking a rare crisis in a kingdom seen as a pillar of stability in the region.
Hamzah, whom the king sidelined as heir to the throne in 2004, accused Jordan's rulers of corruption and ineptitude in a video message posted by the BBC on April 3.
A Jordanian court in July sentenced former royal court chief Bassem Awadallah and an ex-envoy to Saudi Arabia, Sharif Hassan bin Zaid, to 15 years in prison after they were found guilty of involvement in the plot.
Hamzah was not charged in the trial, but the charge sheet said he was "determined to fulfil his personal ambition to rule, in violation of the Hashemite constitution and customs".
The king appointed Hamzah as crown prince in 1999, at the request of his late father, King Hussein, but removed him from the post in 2004, later naming his son, Prince Hussein, as next in line to the Hashemite throne.
(AFP)
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Jordan’s King Abdullah says ‘painful’ palace crisis is over
Jordan's Abdullah appears with half-brother for first time since palace crisis
Jordan court hands 15-year terms to two former officials over alleged royal plot
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite France24 - World
Macron warns of dangers of extremism at election rally as French polls tighten
Issued on: 02/04/2022 - 20:37
FRANCE 24
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Claire PACCALIN
French President Emmanuel Macron called on tens of thousands of cheering but increasingly nervous supporters to help him win the "battle between progress and turning back" at his first campaign rally just a week before the first round of the 2022 presidential election.
According to polls, far-right rival Marine Le Pen is gathering momentum and threatening what once seemed an almost unassailable position of strength for Macron, a pro-business centrist elected in 2017.
"The mobilisation is now, the battle is now!" Macron said near the end of a two-and-a-half hour speech at a stadium west of Paris. "It's a battle between progress and turning back, a battle between patriotism and Europe, and nationalism."
The 44-year-old drew an estimated 30,000 people for a gathering styled on sports events that saw Macron enter the room to pumping music and fireworks before taking a stage set up like a boxing ring in the middle of the floor.
Macron started his speech with a long list of accomplishments and promises to create jobs in hospitals and nursing homes, in a clear attempt to convince centre-left voters that pollsters say could abstain.
"Our lives, their lives, are worth more than profits," he told the crowd, stealing a well-known anti-capitalist slogan.
In a bid to galvanise his supporters as well as undecided voters, Macron warned of the risk of a Brexit-style upset as polls showed the race between the incumbent and Le Pen tightening for the crucial April 24 runoff.
"Look at what happened with Brexit, and so many other elections: what looked improbable actually happened," Macron told the crowd of flag-waving supporters. "Nothing is impossible," he warned.
"The danger of extremism has reached new heights because, in recent months and years, hatred, alternative truths have been normalised," he said. "We have got used to seeing on TV shows antisemitic and racist authors."
Distracted by the war in Ukraine
The centrist French president only declared his intention to run again at the last possible moment last month and has been distracted by the war in Ukraine.
Sunday's rally was crucial for Macron to display his engagement with the electorate after the diplomatic pressures of the war in Ukraine limited his canvassing at home, explained Ariane Bogain from Northumbria University in an interview with FRANCE 24.
"So far, he’s been more or less invisible and this rally is his chance to finally enter the competition and he has to do it because we’ve seen recently that his advantage in the polls has diminished. He’s still leading, but he has to be far more present. He only has a week and this rally is very, very important," said Bogain.
Le Pen meanwhile has been working on a low-key grassroots campaign focused on concerns about rising prices that have dented household incomes.
"Despite the crises, we never gave up. Despite the crises we honoured our promises," Macron said during the first part of a speech that defended his achievements.
He listed them as lowering unemployment to "its lowest level in 15 years", cutting taxes to boost incomes and making investments in public services.
To shouts of "Macron, president!" he also detailed his programme for a second term that would include benefits reform and a rise in the retirement age to 65.
Slow campaign
Among those present, most expressed confidence that Macron would prevail despite the final-week dynamic that appears to be favouring Le Pen.
Two new polls published Saturday suggested Macron and Le Pen would finish top in the first round on April 10, with Macron triumphing in the run-off on April 24 by 53-47 percent.
"Of course Marine Le Pen can win," Macron's former prime minister Édouard Philippe warned in an interview with the Le Parisien daily posted online Thursday.
The increasingly thin margin of victory projected for Macron has led many supporters to call on him to throw himself more into campaigning, with aides promising stops around the country next week.
Macron's opponents have been attacking him relentlessly on the basis of record spending on consultants such as McKinsey during his five-year term, which was revealed in an investigation by the Senate last month.
Le Pen optimism
Le Pen, who lost to Macron in the 2017 vote runoff, has sought to moderate her image in the last half-decade in a process helped by the emergence of Eric Zemmour as a fellow candidate on the far right.
While Zemmour risks taking votes from Le Pen in the first round, his more radical stances in immigration and Islam have helped her project a more mainstream image.
"We feel it on the ground, there is a great dynamic, a hope that is emerging as the campaign nears its end," she said on a visit to eastern France Friday.
The first round risks being a disaster for Les Republicains -- the traditional right-wing party that was the political home of ex-presidents such as Nicolas Sarkozy and Jacques Chirac.
Their candidate Valérie Pécresse is projected by most polls to be vying with Zemmour for fourth place after failing to find momentum in the campaign.
Her big chance to ignite her bid will be at a rally Sunday in southern Paris.
The Socialist candidate, Paris Mayor Anne Hidalgo, is struggling to reach beyond low single figures while the Greens hopeful Yannick Jadot has failed to put the environment at the centre stage of the campaign.
The left's main hope is the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon who most polls project coming in third place but believes he has a chance of making the runoff.
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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2022 FRENCH ELECTIONS
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWill France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
France24 - World
Hungarians flock to polls in vote overshadowed by Ukraine war as Orban seeks new term
Issued on: 03/04/2022 - 15:21
FRANCE 24
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The party of nationalist Hungarian Prime Minister Viktor Orban has taken the lead in partial results from the country's general election on Sunday, the national election office said.
With 63 percent of the votes counted, Orban's Fidesz party had gained 55.16 percent of the vote versus 33.09 percent for the six-party opposition coalition in the national party list vote which determines 93 seats out of the 199-seat chamber.
Hungary's six main opposition parties are for the first time fielding a joint list, determined to roll back the "illiberal" revolution Orban's Fidesz party has pursued during 12 consecutive years in office.
Orban's second tenure as prime minister – he also held the position from 1998 to 2002 – has involved repeated confrontations with EU institutions, including over the neutering of the press and judiciary, and measures targeting the LGBTQ community.
'Anything can happen'
Orban himself voted Sunday morning at a school in a leafy Budapest suburb and told reporters he was expecting a "great victory".
Challenger Peter Marki-Zay, head of the main opposition alliance, cast his ballot accompanied by his wife and seven children after attending mass in the city of Hodmezovasarhely, where he inflicted a shock defeat on Fidesz's candidate to become mayor in 2018.
He said the opposition had to battle "unfair and impossible circumstances".
With the opposition all but absent from state media, he said: "Regardless of the result, this election is not free".
Orban dismissed such complaints and insisted the vote was "fair".
More than 200 international observers are monitoring the election for the first time, along with thousands of domestic volunteers from both camps.
Budapest resident Agnes Kunyik, 56, told AFP she backed the opposition.
"We want to remain in Europe, we want a democratic rational state," she said.
"They have ruined our country, destroyed it," she said of Fidesz, becoming visibly emotional.
However, while the capital is fertile territory for the opposition, the election will be decided in around 30 less-urban swing seats out of the 106 directly elected constituencies.
Marki-Zay has been criss-crossing these areas to reach voters directly and try to break through government "propaganda".
By contrast, Orban has been "hidden", with no open events apart from a final rally on Friday, said Andras Pulai of the opposition-leaning Publicus polling institute.
Instead, Orban preferred "closed events where he talked to his most loyal supporters", said Pulai.
Retired engineer Lajos Rebay, 78, said he was voting for Fidesz because "lots of positive things have happened in the last 12 years, an exceptional number", adding: "We must continue".
Publicus' last pre-election poll, published Saturday, put Fidesz and the opposition neck-and-neck, while most other pollsters have Fidesz ahead.
However, given the advantage Fidesz enjoys under the electoral system, "the opposition needs to have a three-to-four-point lead to win a majority" in the 199-seat chamber, Pulai pointed out.
He cautioned that the votes of Hungarians abroad constitute another unknown factor making the election "too close to call".
"Anything can happen," he said.
'Clear choice: Putin or Europe?'
In the wake of the Russian invasion, Orban went along with EU support for Kyiv despite his longstanding closeness to Russian President Vladimir Putin.
However, Orban has struck a neutral and even at times anti-Ukrainian tone domestically, refusing to let weapons for Ukraine cross Hungarian territory.
He has presented himself as the protector of peace and stability as opposed to a "warmongering" opposition he alleges would immediately boycott vital Russian energy imports – a charge Marki-Zay denies.
Marki-Zay has tried to frame the vote as "a clear choice: Putin or Europe?"
As well as electing MPs on Sunday, Hungarians are voting in a referendum posing four questions designed to elicit support for what Fidesz calls a "child protection" law banning the portrayal of LGBTQ people to under-18s.
Budapest resident Regina, 25 – who refused to give her surname – told AFP she had spoiled her ballot in the "twisted" referendum which she said had portrayed LGBTQ Hungarians as an "enemy".
Government spokesman Zoltan Kovacs said a definitive picture of results will likely emerge between 11:00 pm and midnight.
Polls opened at 6:00 am local time and will close at 7:00 pm.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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Hungary’s Orban kicks off re-election campaign with opposition parties united against him
On the Ground
Hungary’s opposition leader Marki-Zay faces Orban, tough electoral map in key vote
Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
France24 - World
‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Pope Blames a ‘Potentate’ for Casting ‘Dark Shadows of War’ on Ukraine
Francis’ remarks during a trip to Malta were the closest he has come to pinning the war in Ukraine on President Vladimir V. Putin of Russia.
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By Jason Horowitz
ROME — Pope Francis on Saturday inched closer to blaming President Vladimir V. Putin of Russia for invading Ukraine and said that a trip to Kyiv was possible as he arrived in Malta for a short visit emphasizing the plight of migrants, an issue that has long topped the pontiff’s agenda and that has become critical with the war in Ukraine.
On the flight to Malta from Rome, Francis responded to a reporter’s question about visiting Kyiv, Ukraine’s capital, by saying that it was “on the table.” Then in his address to the dignitaries and officials in a frescoed government chamber in Malta, Francis blamed a “potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interests,” for casting “dark shadows of war” from Europe’s east.
Francis has refused to explicitly cite Mr. Putin or Russia as the aggressor for a variety of reasons, including the Vatican’s hopes of playing a part in a potential peace agreement, and out of precaution so as to not endanger Roman Catholics across the world. But on Saturday, he clearly seemed to be speaking about Mr. Putin, who, Francis said, was “provoking and fomenting conflicts.”
“We had thought that invasions of other countries, savage street fighting and atomic threats were grim memories of a distant past,” the pope added. “However, the icy winds of war, which bring only death, destruction and hatred in their wake, have swept down powerfully upon the lives of many people and affected us all.”
Francis, 85, spoke on Saturday during his 36th foreign trip since his election in 2013, but those years have taken a toll on him. He boarded the plane in Rome with the help of an elevator, as an inflamed ligament in his right knee and sciatica have recently increased his limp and reduced his mobility.
Once in Malta, he walked with difficulty — and with the help of an aide. Vatican officials raised concerns about his sailing later in the day on a catamaran to the island of Gozo and his navigating the steps into the Grotto of St. Paul on Sunday in Rabat, in northern Malta.
The trip, originally planned for May 2020, was postponed because of the coronavirus pandemic, and now comes amid another unforeseen global disaster, with Russia’s invasion of Ukraine, bombing of civilians and forcing of another migration crisis. Before leaving Rome, he met with Ukrainian mothers and children who had escaped the war.
The pope, wearing his white robes over black pants, met with officials and dignitaries of an island that, according to the Scriptures, welcomed the Apostle Paul with “unusual kindness” when he was shipwrecked there, an image he played on in his address to appeal for better treatment of migrants.
“Paul was a man, a man in need of assistance,” Francis said. “Humanity is first and foremost: That is the lesson taught by this country whose history was blessed by the arrival of the shipwrecked apostle.”
He said that according to its Phoenician etymology, Malta means “safe harbor.”
“Nonetheless, given the growing influx of recent years,” Francis said, “fear and insecurity have nurtured a certain discouragement and frustration.”
Migrant advocates in recent years have accused Malta of turning away desperate people from its shores. And even on Friday, Maltese news media reported that a ship carrying about 100 people rescued in international waters sought safe harbor in Malta, but that the government had refused to let them disembark.
On Saturday, Francis said that “from the poor and densely populated south, great numbers of people are moving to the wealthy north — this is a fact, and it cannot be ignored by adopting an anachronistic isolationism.”
But he also noted the new migration crisis unleashed by the war in Ukraine, and argued that Europe had more than enough land, and countries, to shelter them with dignity.
Francis also touched on other issues that have emerged in Malta, including the country’s struggles with corruption, smuggling and money laundering. In 2017, the country’s best-known investigative journalist, Daphne Caruana Galizia, was murdered in a car bombing after accusing companies and politicians tied to a prominent businessman of corruption.
In a clear allusion to corruption, Francis urged Malta to “shore up the foundations of life in society, which rests on law and legality” and to “cultivate legality and transparency, which will enable the eradication of corruption and criminality, neither of which acts openly and in broad daylight.”
But it was the war in Ukraine that demanded much of his attention. The pope urged for cooler heads in the face of an “infantile and destructive aggression that threatens us, before the risk of an enlarged Cold War.”
Francis has long appealed for disarmament, a position he has maintained, even as Europe seeks to defend itself in the face of a growing Russian threat. Last month, he angrily said he was “ashamed when I read that a group of states has committed to spending 2 percent of their G.D.P. on the purchase of weapons, as a response to what is happening now — the madness!”
Instead, he has talked about achieving global peace through undefined “international relations,” which would replace a model governed by “economic-technocratic-military power.”
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New York Times - World
Yemen’s Warring Parties Begin First Cease-Fire in 6 Years
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The two-month truce, brokered by the United Nations, offers hope for a reduction of violence in a war that has rattled the Arabian Peninsula and caused a humanitarian crisis.
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By Ben Hubbard
BEIRUT, Lebanon — A two-month truce between the warring parties in Yemen went into effect on Saturday, providing some hope for a reduction of violence in a war that has roiled the Arabian Peninsula and caused a crushing humanitarian crisis.
The truce, the first coordinated cease-fire in years, which was brokered by the United Nations, includes a stop to all attacks inside Yemen and outside its borders; the entry of fuel ships to a rebel-controlled port; and the resumption of some commercial flights at the international airport in Yemen’s capital, Sana.
“The aim of this truce is to give Yemenis a necessary break from violence, relief from the humanitarian suffering and, most importantly, hope that an end to this conflict is possible,” Hans Grundberg, the United Nations special envoy for Yemen, said in a statement announcing the agreement on Friday.
President Biden welcomed the truce.
“The cease-fire must be adhered to, and as I have said before, it is imperative that we end this war,” he said in a statement. “After seven years of conflict, negotiators must undertake the hard and necessary work to reach political compromises that can bring about an enduring future of peace for all the people of Yemen.”
The truce, which began at 7 p.m. Saturday in Yemen, is the first cease-fire agreed to by all sides since 2016. It coincides with the first day of Ramadan, the Muslim holy month of fasting.
Officials and analysts welcomed the move but cautioned that it was at best a first step in a long, complicated process of working through the many issues that have shattered Yemen, ravaged its economy and undermined the security of its wealthy, oil-producing neighbors.
The conflict began in 2014 when Houthi rebels seized Sana and much of the country’s northwest, sending the government into exile. A few months later, a military coalition led by Saudi Arabia intervened with a vast air campaign, hoping to drive back the Houthis, who are supported by Iran, and restore the government.
But the war settled into a grinding stalemate. Coalition jets destroyed infrastructure and bombed weddings and funerals, killing civilians. The Houthis deployed child soldiers, laid land mines and launched increasingly sophisticated drone and missile attacks at Saudi Arabia and the United Arab Emirates, another coalition member. The Yemeni government remained mired in infighting with other factions supposedly on its side.
The United States has not been directly involved in the war but is a major supplier of bombs and jets to members of the coalition and has provided Saudi Arabia with technology and intelligence to help defend its southern border with Yemen.
As the war progressed, the Houthis received military equipment and training from Iran, the Saudis’ regional nemesis, and launched increasingly sophisticated attacks on Saudi Arabia and, more recently, the United Arab Emirates. One attack last month set ablaze two large storage tanks at an oil facility in the western Saudi city of Jeddah.
Diplomats from the United Nations, other gulf nations and the United States have been trying for years to broker peace talks, efforts that have so far produced only short-term reductions in violence.
The barriers to the reunification of the country and lasting peace are many.
The Houthis’ grip on Sana remains firm, regardless of years of coalition airstrikes and offensives by the Yemeni army and its allies. The movement has set up a de facto administration to govern its territory and is not likely to give up control willingly without exacting concessions that the Yemeni government and the coalition may be loath to grant.
Understand the War in Yemen
A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:
The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.
Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.
A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.
The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.
Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.
A truce. On April 1, the United Nations said that the two warring sides had accepted a two-month truce, agreeing to halt all offensive military, air, ground and maritime operations inside Yemen and across its borders after an escalation of tensions in the preceding weeks.
The coalition’s Yemeni allies are a fractious grouping that includes parts of the Yemeni army and armed successionists who have fought against each other. Yemen’s president, Abdu Rabbu Mansour Hadi, is widely unpopular and seen as out of touch with the suffering of Yemenis, giving him little ability to unify the ranks.
And Iran has found that adding fuel to the war is an easy way to bog down Saudi Arabia, a practice it might not easily give up.
Still, the main combatants all appeared to be on board with the truce.
Yemen’s foreign minister, Ahmed bin Mubarak, welcomed the truce and said that two fuel ships would soon unload in the Houthi-controlled port of Hudaydah, easing a coalition blockade that has made fuel prices skyrocket.
He also said that limited international flights would soon resume at Sana’s airport, which the coalition bombed early in the war and has kept closed to all but limited humanitarian flights. That has made it much harder for Yemenis from northern Yemen to travel, including those wounded in coalition strikes who need treatment abroad.
Muhammad Abdel-Salam, a Houthi spokesman, expressed support for the truce on Twitter. Mohammed al-Houthi, a senior Houthi official, wrote that “its credibility will be achieved by its implementation.”
Mr. Grundberg, the United Nations envoy, said he would use the truce for further discussions with the parties “with the aim to reach a permanent cease-fire, address urgent economic and humanitarian measures and resume the political process.”
Shuaib Almosawa contributed reporting from Sana, Yemen.
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France24 - World
Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Issued on: 26/03/2022 - 19:36
France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital.
The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.
“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.
Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy.
When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.
A gruelling trip through Europe
They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.
The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.
While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits.
Individuals respond immediately
“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.
Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.
At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre.
“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.
Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.
Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.
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On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
ON THE GROUND
‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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‘Totally Inhumane’: Child Separations Feed Anger in a Locked-Down Shanghai
As China’s largest city struggles to contain a coronavirus outbreak, outrage erupted online after images circulated of small children isolated from parents.
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By John Liu and Paul Mozur
Photos and video that showed young children isolated from their families and crying at a Shanghai hospital led to an outburst of anger online on Saturday, as China’s largest city struggled to contain an outbreak of the highly contagious Omicron version of the coronavirus.
In the images, a series of hospital cribs, each holding several young children, appeared to be parked in the hallway of the Shanghai Public Health Clinical Center in the city’s Jinshan district. A video showed several of the children crying.
The images and video could not be independently verified, but in a statement, the health center said they were real and did not deny that parents with Covid were being separated from their children.
The fury and concern of parents over what might become of their children if they fall sick is the latest in a series of crises faced by Shanghai officials, who are in the middle of a staggered lockdown to facilitate mass testing in the city. Things have not gone smoothly. Lockdowns have differed by neighborhood, panic shopping has emptied grocery store shelves and people with life-threatening conditions have posted calls for help online when they could not get to the hospital.
The entire process has also been opaque. Residents complain they have had little warning about neighborhood lockdowns, which have been repeatedly extended in some districts. Domestic news reports of an outbreak at an elderly care center disappeared from the internet on Saturday.
In Shanghai, anyone who tests positive for the coronavirus, whether or not the symptoms are severe, must isolate in a hospital or designated facility. The practice has worried parents, who fear that their children will be separated from them if they are forced to isolate.
One woman who said her 2-year-old daughter was locked inside the Jinshan clinical center called the situation “totally inhumane” in a telephone interview. The woman, Lucy Zhu, 39, a Shanghai native, visited Shanghai Tongren hospital with her daughter after feeling unwell last week. Shortly after she tested positive for the coronavirus and began her isolation at the hospital, she was separated from her daughter.
Then on Tuesday, her daughter was transferred to the center in Jinshan, and Ms. Zhu was told she could not accompany her. From then until Saturday morning, she had not been able to establish direct contact with her daughter. Although officials said her daughter was fine, they offered her no proof.
“The doctor sent me a video at noon today,” Ms. Zhu said on Saturday. “In the whole room, there was only one nurse, but I saw around 10 minors.”
In a statement, the health center said that the children were in the process of being moved to a new, expanded pediatric center and that the center was not a child isolation center, as had been claimed online.
Ms. Zhu said the statement failed to address the main problem. “Is whether it is a child isolation facility the crux?” she asked angrily. “Could they treat children like this if it is not a child isolation point? What’s the point of clarifying the rumor like this?”
Having seen the plight of toddlers being separated from parents spreading on Chinese social media, Irene Yang took things into her hands and phoned the center on Friday. During the call, which she recorded and later posted on Weibo, Ms. Yang, a 28-year-old mother, almost burst into tears, worrying the same situation might happen to her as the coronavirus continues to ravage Shanghai.
A woman who answered Ms. Yang’s call told her that there could be a “time lag” when children were being transferred before parents could see them.
With a 3-year-old son and 1-year-old daughter at home, Ms. Yang said she could not “rest assured and let them go to any place alone, whether it is for medical treatment or isolation, no matter what the situation is.”
“For us, it is fine if we can be with our children even if they are infected, but you can’t take the children away by themselves. This is all inappropriate and unreasonable, whether they are 10 years old, 5 years old, or 3 years old or 1 year old. Otherwise, why do we have legal guardians in place?”
A woman who picked up the phone at the Shanghai Public Health Clinical Center on Saturday declined to comment further.
An article in the state-run China Philanthropist described one child being separated from her mother and father after they were sent to separate isolation hospitals. The article quoted the girl’s mother as expressing concern about her daughter after not getting any photos of her or other forms of communication from doctors. The government-affiliated Shanghai Women’s Federation said on Saturday that it was looking into the situation.
Zeng Qun, deputy director of the Shanghai Civil Affairs Bureau, acknowledged at a news conference on Saturday that infected adults might have to be separated from their children. He described the issue as “heart wrenching” and something that needs to be “resolved well.”
With designated child welfare workers at the township and neighborhood level already in place, Mr. Zeng said in situations like this, they are required to “respond quickly, and take the physical and mental safety of the children as the first principle, and quickly carry out emergency response and assistance services.”
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France24 - World
Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?
Issued on: 24/03/2022 - 18:02
Sébastian SEIBT
Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.
The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic.
"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.
It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.
Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8
March 23, 2022At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C
It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.
"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.
Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD
March 19, 2022In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.
On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.
But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change. Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.
Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.
Warm breezes from Spain and New Zealand
Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.
But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.
To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.
In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.
When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.
'Weather quirk or unprecedented event'?
"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.
But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.
"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.
Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.
This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClimate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’
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Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole
Publié le : 01/04/2022 - 18:13
Jean-Luc MOUNIER
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Face à une envolée des prix de l’essence à la pompe, Joe Biden a annoncé, jeudi, vouloir recourir à une partie de la réserve stratégique de pétrole américaine. Ces stocks, constitués pour parer à des situations d’urgence énergétique, ont déjà été utilisés par le passé pour diverses raisons aussi bien en France qu'outre-Atlantique. France 24 fait le point.
Coup de chaud sur l’or noir. Alors que le prix du Brent a grimpé jusqu'à environ 139 dollars début mars – son niveau le plus élevé depuis 2008 – et se situait, jeudi 31 mars, à près de 110 dollars le baril dans les échanges en Asie, les prix à la pompe se sont envolés dans plusieurs pays. Aux États-Unis, le gallon (3,78 litres) se vend au-dessus de 4 dollars pour la première fois depuis plus de dix ans. Pour faire face à cette situation, Joe Biden a annoncé qu’il allait injecter “plus de 180 millions de barils” sur le marché aux États-Unis au cours des six prochains mois pour “soulager les ménages”.
Quand le cours du pétrole s’emballe, ou quand une pénurie énergétique menace, plusieurs États peuvent ainsi recourir à leurs réserves stratégiques de pétrole. Ces dernières sont constituées pour faire face aux situations exceptionnelles pouvant représenter une menace sur les économies nationales.
- Quelles réserves stratégiques de pétrole dans le monde, et qui en a le plus ?
La réserve stratégique de pétrole (RSP) est soit directement détenue par un État soit par des compagnies pétrolières privées contraintes, par l’État, de constituer ces stocks, comme en Italie.
Ces États – principalement importateurs de pétrole – se sont coordonnés, après le premier choc pétrolier de 1973, en adhérant à l’Agence internationale de l’énergie (AIE) afin d'être moins dépendants des variations des cours du pétrole qui fluctuent principalement au gré des décisions prises par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette dernière représentait 55 % de la production mondiale de pétrole en 1970, et encore 34,7 % en 2020.
La RSP a été définie par l’AIE, précisant que “l’engagement en matière de réserves d’urgence de chaque pays participant” devait “porter le niveau effectif de ses réserves d’urgence à 90 jours” d’importations nettes.
Les États-Unis, ainsi que plusieurs États européens dont la France, font partie des 31 pays adhérents de l’AIE. La plus grosse RSP au monde est américaine avec 568 millions de barils en stock en mars 2022, selon le dernier décompte du département américain de l'Énergie. La France dispose, quant à elle, de 18 millions de tonnes de pétrole gérées principalement par la Société anonyme de gestion des stocks de sécurité (Sagess).
- Quand a-t-on utilisé ces réserves et dans quel but ?
Les réserves stratégiques existaient avant le premier choc pétrolier de 1973 pour répondre avant tout aux besoins énergétiques des armées. Le pétrole a été considéré comme une ressource stratégique dès le début du XXe siècle par les États-Unis et le Royaume-Uni. En France, c’est la loi du 10 janvier 1925 qui vise à “sanctuariser un stock” pour le pays, comme l’explique Paul Kaeser, ingénieur militaire du Service des essences des armées.
La première alerte énergétique pour les pays consommateurs de Brent a lieu après la crise du Canal de Suez (1956) “qui avait entraîné une baisse du flux pétrolier”, rappelle le journal Les Échos. Vient ensuite le premier choc pétrolier qui amène les États dépendant du pétrole à se coordonner par l'intermédiaire de l’AIE pour constituer des réserves stratégiques.
C’est à l’État de chaque nation concernée que revient la décision de recourir à sa RSP, ce qui est arrivé à plusieurs occasions. Aux États-Unis, le président George Bush a pioché dans ce stock stratégique durant la première guerre du Golfe, en 1991 ; George W. Bush après le passage de l'ouragan Katrina, en 2005 ; et Barack Obama durant la guerre civile en Libye, en 2011. Avant jeudi, Joe Biden avait lui aussi déjà eu recours à la réserve de pétrole américaine en novembre 2021 pour tenter de faire baisser les cours du brut.
La France a aussi eu recours à son stock stratégique de pétrole à plusieurs reprises, dans la majorité des cas pour tenter de contrer l’envolée des prix des carburants à la pompe ou alimenter les stations-service menacées de pénurie. Elle a ainsi utilisé l’équivalent de trois jours de réserve de pétrole (sur 115 disponibles) en 2016, au plus fort d’une contestation sociale qui avait amené un blocage important des raffineries françaises.
Enfin, l’AIE peut aussi décider d’une action collective pour que ses membres mobilisent une partie de leur RSP dans des circonstances exceptionnelles. Ce fut ainsi le cas le 1er mars dernier quand, comme l’a écrit l’organisation internationale, “les 31 pays membres (...) ont accepté de libérer 60 millions de barils de pétrole de leurs réserves d'urgence afin d'envoyer un message unifié et fort aux marchés pétroliers mondiaux, à savoir qu'il n'y aurait pas de pénurie d'approvisionnement à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie”.
- Où sont situés ces stocks stratégiques de pétrole ?
Les RSP sont réparties différemment selon les territoires. Aux États-Unis, la RSP est concentrée dans une même zone géographique dans le Golfe du Mexique, répartie sur quatre sites tous à proximité d’un centre pétrochimique : Bryan Mound et Big Hill (au Texas), West Hackberry et Bayou Choctaw (en Louisiane).
Leur localisation ne doit rien au hasard : le pétrole est stocké dans des cavernes de sel souterraines qui existaient déjà dans les années 1970 quand les États-Unis ont commencé à créer leurs stocks d’urgence. “En plus d'être le moyen le moins coûteux de stocker du pétrole pendant de longues périodes, l'utilisation de cavernes de sel profondes est également l'une des plus sûres sur le plan environnemental”, précise le département américain de l'Énergie – qui ajoute que ces sites ont été choisis “parce qu'ils offrent les moyens les plus souples de se connecter au réseau commercial de transport de pétrole du pays”.
En effet, la RSP est regroupée dans trois réseaux géographiques de distribution par oléoducs sur la côte du Golfe, et chacun de ces systèmes d'oléoducs a accès à un ou plusieurs grands centres de raffinage, à des oléoducs de pétrole brut interétatiques et à des terminaux maritimes pour la distribution du pétrole brut.
En France, la RSP est disséminée sur l’ensemble du territoire. On dénombre 98 sites pour le stockage stratégique de pétrole : 89 dépôts commerciaux, 8 raffineries et le site de Manosque (sud-est de la France). Ce dernier emplacement, composé de 30 cavités salines en sous-sol, représente un double intérêt stratégique : il a une capacité de plus de 9 millions de mètres cubes de stockage d’hydrocarbures et est relié à plusieurs infrastructures importantes, des raffineries et usines pétrochimiques de la zone Fos/Lavéra au Grand Port Maritime de Marseille, en passant par plusieurs réseaux européens de pipelines.
>> À lire : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole
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L'Inde achète plus de pétrole russe que jamais
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Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France
Publié le : 01/04/2022 - 20:37
Romain HOUEIX
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Championne du monde en titre, la France a eu droit à un tirage au sort favorable, vendredi. Les Bleus affronteront le Danemark et la Tunisie ainsi qu'un adversaire encore à déterminer parmi l'Australie, le Pérou et les Émirats arabes unis.
Immanquablement, on risque d'entendre encore parler de la chance légendaire de Didier Deschamps depuis sa prise de fonction en équipe de France. En effet, le tirage au sort du Mondial-2022, vendredi 1er avril, à Doha, a été plutôt clément pour la bande à Kylian Mbappé avec deux adversaires à leur portée (Danemark et Tunisie) et un dernier encore à déterminer parmi les barragistes (Pérou ou le vainqueur du match entre l'Australie et les Émirats arabes unis). Revue d'effectif.
Le groupe des Bleus à la 𝘾𝙤𝙪𝙥𝙚 𝙙𝙪 𝙢𝙤𝙣𝙙𝙚 𝟮𝟬𝟮𝟮 est complet ! Nous affronterons le Danemark 🇩🇰, la Tunisie 🇹🇳 et le vainqueur du barrage entre le Pérou 🇵🇪 / Australie 🇦🇺 et les Émirats arabes unis 🇦🇪#FiersdetreBleus pic.twitter.com/xO7CwoB518
April 1, 2022
Danemark
On prend les mêmes et on recommence. Comme en 1998, 2002 et 2018, la France a hérité du Danemark dans son groupe du Mondial-2022. Un tirage que le sélectionneur danois Kasper Hjulmand a qualifié de "difficile".
"La France est l'un des grands favoris, avec tellement de talents, et c'est le tenant du titre. Donc c'est clairement l'un des adversaires les plus durs. On se prépare aux équipes qu'on va affronter. Mais je vous conseille de vous préparer aussi car on a une très bonne équipe et on sera prêt à se battre", a-t-il expliqué.
Les Danois sortent d'un excellent Euro où ils sont d'ailleurs aller plus loin que les Bleus, atteignant les demi-finales pour être battus par l'Angleterre, malgré la perte de leur meneur de jeu Christian Eriksen en raison d'un malaise cardiaque.
Les hommes de Didier Deschamps retrouveront le Danemark à deux reprises avant le Qatar : le 3 juin au Stade de France puis le 25 septembre en déplacement, en Ligue des nations.
Tunisie
Récente quart de finaliste lors de la CAN, la Tunisie n'a pas brillé pour arriver au Qatar. Sa qualification lors du barrage africain face au Mali (0-1, 0-0) a été obtenu presque par chance. La France n'a rencontré les Aigles de Carthage qu'à quatre reprises (deux victoires, deux matches nuls), et jamais en compétition officielle. Lors du dernier amical, l'équipe dirigée par Raymond Domenech n'avait pas fait mieux que 1-1 à Radès, le 30 mai 2010. Hugo Lloris, l'actuel capitaine des Bleus, est le seul rescapé parmi les joueurs ayant disputé ce match de préparation au Mondial-2010.
La Tunisie va participer à sa sixième Coupe du monde, après 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018, autant d'aventures terminées dès le premier tour. Le n°10 de Saint-Étienne, Wahbi Khazri, reste le leader de cette génération tunisienne, déjà présente en Russie en 2018. Sur RMC, il a jubilé sur ce tirage : "Je suis super content. Ce sont les favoris. Nous, on en est loin. Mais en jouant dans le championnat de France, en ayant grandi ici, c’est le rêve de beaucoup de joueurs de les affronter en Coupe du monde. C’est un rêve qui va se réaliser", a-t-il déclaré.
Avec un nouveau sélectionneur, Jalal Qaderi, les Aigles de Carthage présentent plus un collectif solide qu'une équipe brillante, Khazri apportant l'étincelle de génie. Avec lui, la Tunisie s'appuie sur des attaquants frôlant la trentaine, Youssef Msakni (31 ans), Seifedine Jaziri (29 ans) ou Naïm Sliti (29 ans), et quelques autres vieilles connaissances de Ligue 1 comme Dylan Bronn (Metz) en défense ou Ellyes Skhiri (ex-Montpellier) au milieu.
Pérou / Australie / Émirats arabes unis
La France ne connaît pas encore le nom de son dernier adversaire qui sera également le premier qu'elle affrontera. Troisième du groupe A asiatique, les Émirats arabes unis espèrent disputer leur première Coupe du monde en remportant leur duel face à l'Australie, troisième du groupe B et récemment exfiltré des qualifications océaniennes. Ils devront ensuite trouver la solution face au Pérou.
Le Pérou, que la France a déjà affronté et battu au Mondial-2018 (1-0) a terminé cinquième des qualifications de la zone Amérique du Sud, écartant au passage le Chili, la Colombie et le Venezuela. Pour être au rendez-vous qatari, les Péruviens devront battre le 7 juin le vainqueur du repêchage asiatique.
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COUPE DU MONDELa France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022
ÉDITION SPÉCIALE
Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar
Revue de presse
Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"
Valeurs Actuelles
Une centaine d’élèves du Prytanée militaire de La Flèche sanctionnés ou exclus de l’établissement scolaire
Un « gros chahut ». Et des conséquences. Vendredi 1er avril, pas moins d’une centaine d’élèves du Prytanée national militaire de La Flèche (Sarthe) ont subi de lourdes sanctions, voire, pour un certain nombre d’entre eux, ont été exclus temporairement du lycée militaire, relate Ouest-France. Ces élèves s’étaient rendus coupables d’un « chahut » ayant dégénéré le soir du 24 mars. A cette occasion, les « Brutions » fêtaient le « Père-cent », soit les cent jours les séparant du baccalauréat, une tradition au sein de ce prestigieux lycée de la Défense. Mais la situation s’est envenimée, l’encadrement militaire et civil a été molesté et pris à partie avec des jets d’œufs, des extincteurs ont été vidés dans les gymnases, des vitres cassées, et des alarmes incendie déclenchées.
Conseils de discipline
Certains des élèves les plus impliqués dans ces dégradations et violences devront passer en conseil de discipline dans le courant du mois de mai, ainsi en a décidé le chef de corps du lycée. Son adjoint, le lieutenant-colonel de Grandmaison, explique que l’affaire a été prise très au sérieux par l’établissement : « Après cet événement douloureux, on se remet en cause. On va revoir notre parcours citoyen et tradition. Il s’agit d’occuper l’espace et de ne pas laisser des initiatives d’élèves qui ne seraient pas sous contrôle », détaille l’officier.
La Flèche : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
A Marseille, Eric Zemmour prend sa revanche
Sa dernière venue à Marseille, alors qu’il n’était pas encore tout à fait candidat, avait été émaillée d’incidents. Cette fois, pas d’antifas à l’horizon, pas de harcèlement ni de doigt d’honneur. Le programme n’ayant pas été dévoilé à l’avance, Éric Zemmour est venu montrer le contraste « entre le Marseille que l’on veut et celui que l’on ne veut plus », et à travers la cité phocéenne, la France.
Sur le marché de Plan-de-Cuques, une commune de 11.000 habitants située aux portes de la deuxième ville de France, le candidat salue commerçants et badauds qui ont bravé le glacial mistral. Peu de journalistes autour de lui, quelques militants et une partie de son équipe de campagne, Éric Zemmour se montre détendu, achète tantôt des produits traditionnels ou des fruits. Le prétendant à l’Elysée n’oublie jamais de rappeler qu’il a l’habitude de faire ses courses lui-même. L’accueil est plus chaleureux qu’en novembre dernier dans le quartier du Panier, surtout que de nombreux passants viennent saluer le travail du sénateur Stéphane Ravier.
Référence au film ‘Bac Nord’
« Je te préviens Éric, nous sommes toujours en France », lance le transfuge du Rassemblement national à son candidat. Les équipes viennent de débarquer boulevard Ibrahim Ali, dans le XVe arrondissement. Ici, l’accueil est plus glacial à tous les niveaux. Un marché aux puces illégal se tient sur les trottoirs depuis de nombreuses années. « C’est ce marché qui a été reproduit dans le film Bac Nord », explique Stéphane Ravier, faisant référence à la scène de l’arrestation des vendeurs de tortues. Les articles à vendre, mais surtout les déchets jonchent les alentours dans un désordre des plus crasses. Ici, Marseille ressemble à une ville-poubelle, loin des paysages de carte postale du littoral.
« Il y a le front de mer pour les touristes et le front de guerre derrière », déplore Stéphane Ravier qui remercie Éric Zemmour d’être venu jusque-là. « Tu es le seul », précise-t-il. Quelques agents de police encadrent cet instant, avec une prudence toute particulière pour éviter les mêmes incidents que sur la colline du crack, à Paris, la semaine précédente. « En deux minutes, ils peuvent débarquer à 50 », alerte un policier de la brigade anticriminalité.
Le fondateur de Reconquête ! arpente sur quelques dizaines de mètres cette voirie insalubre. Certains passants reconnaissent le candidat et le photographie volontiers, des vendeurs se retournent pour ne pas être reconnaissable sur les images et quelques personnes tentent de s’approcher en insultant. Les forces de sécurité préfèrent stopper la progression et improvisent un point-presse.
Montrer le grand remplacement
« Je suis de retour », lance Eric Zemmour qui vient montrer « le tiers monde que l’on importe ». « Ça c’est le grand remplacement, une ville envahie par l’immigration », explique le candidat qui espère « avoir un président de la République qui donne ordre à son ministre de l’Intérieur de nettoyer tout cela, physiquement ». Il précise vouloir « nettoyer les gens qui font tous ces trafics, les renvoyer d’où ils viennent, car pour la plupart ils sont clandestins ». Une formule choc mais assumée, « ce sera plus fort que le Kärcher », répond-il.
« Voilà la France telle que Macron nous la laisse », s’indigne-t-il en dénonçant l’inaction de la mairie et de la préfecture. « Pour intervenir, il faudrait toutes les patrouilles de la région PACA », sourit, jaune, Stéphane Ravier. Malgré des effets d’annonce de la mairie lors du dernier mandat de Jean-Claude Gaudin, seuls quelques contrôles ont été réalisés, « mais jamais rien sur le fond », regrette le sénateur. Eric Zemmour s’adresse une nouvelle fois aux électeurs des Républicains, « trahis, trompés », qui même la mairie UMP de Gaudin « a laissé la ville à l’abandon ». Sa principale cible reste toutefois Emmanuel Macron. « C’est son laboratoire politique et social, une France africanisée, avec des trafics, de la délinquance », s’alarme son concurrent qui pointe « des conséquences dramatiques ».
Rappeler sa fermeté contre les squats
Après une rencontre privée avec des entrepreneurs, des artisans et des commerçants marseillais, Éric Zemmour a rejoint les quartiers nord de Marseille, à deux pas de la cité Solidarité, réputée pour son important réseau de trafic de stupéfiants. Il y rencontre le propriétaire d’un appartement, squatté deux fois en trois ans. « Le premier squat a duré dix-huit mois », raconte-t-il, avant de pouvoir récupérer son bien, dans le but de le vendre. Mais sans même avoir le temps de le récupérer officiellement, une nouvelle famille issue des gens du voyage s’y est déjà installée. « On attend les forces de l’ordre mais ça ne se débloque pas », dénonce ce propriétaire qui a vu son logement perdre la moitié de sa valeur.
S’il espère, par la venue d’Éric Zemmour, pouvoir mettre un coup de projecteur sur sa situation, il ne pourra pas le récupérer cette après-midi-là. « Je ne peux rien faire dans l’immédiat mais je peux vous dire ce que je peux faire », rassure le candidat qui prévoit d’intégrer dans la loi contre les occupations illégales, « une obligation pour les préfets, d’expulser dans les 72 heures ». Une disposition « qui manque », selon lui pour pouvoir faire appliquer la loi. Si les équipes de campagne avaient envisagé de montrer dans l’immeuble, afin de voir le candidat frapper à la porte et peut-être discuter avec les squatteurs, les policiers en ont décidé autrement. Face aux passages répétés de certains scooters venus de la cité voisine, il est décidé de s’exfiltrer. « Le risque est de les voir arriver rapidement, nombreux, violents et armés », glisse un policier.
Le match Zemmour-Zidane
Dernière étape, qui se devait plus détendue, a pris une tournure inattendue. Dans la banlieue d’Aix, Z est allé sur le terrain d’un autre Z… Zinedine Zidane. Des militants de Reconquête ! avaient réservé deux terrains de futsal dans le complexe sportif fondé par l’ancien champion du monde et géré par son frère, Nourredine. Le candidat arrive par l’entrée officielle, se change dans les vestiaires et arrive sur le terrain en tenue de sportif du dimanche. Le match commence.
Un match un peu brouillon mais dominé par l’équipe du candidat qui enchaîne les actions. Éric Zemmour joue devant, s’excentrant sur le couloir de droite. Il distribue le ballon et joue le rôle de pivot lorsque le jeu le permet et que l’arbitre, Stéphane Ravier, ne redonne pas le ballon à l’équipe adverse. Auteur d’une passe décisive offerte à l’un de ses militants, il a vu son jeune poulain, Stanislas Rigault marquer son but. 3-0, le scénario du match semble scellé, même si Zemmour n’aura pas le temps de marquer son but… le frère de l’ancien numéro 10 de l’équipe de France débarque sur le terrain.
Alerté de la présence des médias, sans autorisation préalable, il se précipite vers le candidat, freiné par ses gardes du corps. « Coupez tout », impose l’un des responsables du site, arguant qu’aucune autorisation n’a été demandée. « C’est autre chose que du sport », poursuit-il ne souhaitant pas voir l’image du Z5 -nom de la salle- être associée à celle de Zidane. Les responsables locaux du parti assurent avoir débourser 160 euros afin de pouvoir jouer sur les terrains. « On va vous rembourser », répond l’un des propriétaires. « On note qu’on n’a pas le droit de jouer », conclut le candidat avant de regagner les vestiaires. Si ses partisans regrettent le manque de tolérance des propriétaires de la salle, Éric Zemmour a fait le pari de contrarier une des icônes française… Zinedine Zidane.
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Hungary’s opposition leader Marki-Zay faces Orban, tough electoral map in key vote
Issued on: 02/04/2022 - 15:18
FRANCE 24
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Hungarians vote in a parliamentary election on Sunday with polls giving the edge to incumbent Prime Minister Viktor Orban. But for the first time in its 12 years in power, the ruling Fidesz party will face a united opposition coalition led by Peter Marki-Zay.
The 49-year-old opposition leader rose to prominence by defeating Fidesz to become mayor of Hodmezovasarhely, and has had the tough task of leading a coalition of parties ranging from the right-wing Jobbik to liberals, greens and social democrats.
After alleging that Orban has "lost battles" with debt, inflation and Covid-19 at a campaign rally near Budapest, Marki-Zay criticised the incumbent in light of Russia's invasion of Ukraine.
"[Orban] is still serving Putin's interests," he said. "In Hungary, most people don't think we should stop Brussels. They think that in order to have peace, we have to stop Putin," he said.
Opposition supporters say they are convinced Marki-Zay can win on Sunday. But the coalition will face an electoral map redrawn over the past 12 years to favour Fidesz.
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Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election
In the papers
Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning
Talking Europe
'If the opposition does not unite, we have no chance': Hungary opposition candidate Márki-Zay
Valeurs Actuelles
Au Grau-du-Roi, un restaurateur obligé d’employer sa famille dont sa grand-mère de 90 ans
Une situation ubuesque. Vendredi 1er avril, un jeune restaurateur âgé de 28 ans du Grau-du-Roi, dans le Gard, a expliqué à France 3 Occitanie avoir dû se résoudre à employer ses parents et sa grand-mère, cette dernière âgée de 90 ans, et tous trois retraités. Et ce, faute de saisonniers à embaucher. De ce fait, le restaurateur devait jusqu’alors travailler dix-sept heures par jour. « C’est juste intenable ! Pour moi d’abord, mais aussi pour les personnes qui m’entourent. La fatigue et l’énervement prennent le pas sur l’accueil et les clients en pâtissent. Ce n’est pas bon pour l’entreprise », explique le jeune homme.
Pas d’embauche
En dépit d’un salaire de 2 000 euros net par mois, d’un jour de congé, et de matinées libres, le restaurateur se désole de ne pas trouver de candidat. La cause : le prix des logements pour les saisonniers, très, trop, élevé. Pour y remédier, un camping de la commune entend mettre à disposition desdits saisonniers entre trente et quarante mobil-homes. Mais seulement à l’été 2023. D’ici là, le restaurateur gardois continuera probablement à devoir faire travailler sa famille. « Je vais encore contraindre mes parents. Ils ont pourtant bien mérité leur retraite après plus de 40 ans à travailler. Ils ont passé l’âge de refaire une saison », déplore-t-il.
Gard : les dernières actualités
L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer France24 - World
Ethiopia’s Gelmisa and Kenya’s Jeptum triumph at Paris marathon
Issued on: 03/04/2022 - 12:06
NEWS WIRES
Ethiopian Deso Gelmisa produced a burst of speed in the final stretch to claim the biggest title of his career with victory in the Paris marathon in cold conditions on Sunday.
Gelmisa covered the 42.195 kilometres in two hours five minutes and seven seconds - 14 seconds outside his personal best - as he finished ahead of 2021 Chicago marathon winner and compatriot Seifu Tura.
Tura finished three seconds behind the 24-year-old Gelmisa, whose previous title came at the Porto marathon in 2019.
Morhad Amdouni finished third by setting a new French record in 2:05.22, improving the mark set by Benoit Zwierzchiewski in 2003 by more than a minute.
Kenya's Judith Jeptum won the women's race by beating the course record in two hours 19 minutes and 48 seconds.
"The conditions were tough but I'm happy with what I did today," Jeptum said.
The race started shortly before 8am local time with a temperature just above zero degree Celsius.
Jeptum was in a league of her own, surging ahead of her rivals before the 30km mark and never looked back as she beat the previous best Paris mark set by Kenyan Purity Rionoripo in 2017 by 67 seconds.
Ethiopians Fantu Jimma and Besu Sado were second and third respectively, more than three minutes off the pace.
(REUTERS)
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Beijing marathon postponed as China fights Delta outbreak
SPORTParis Marathon: Ethiopian runners Gelete Burka and Abrha Milaw win 2019 race
Kenya's Elisha Rotich and Ethiopia's Tigist Memuye win Paris marathon
Valeurs Actuelles
[Info VA] Un policier hors service agressé et grièvement blessé par des gens du voyage à Boulogne-sur-Mer
Un policier hors service a été agressé par des gens du voyage au cours d’une bagarre à la sortie d’une discothèque, à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, tôt ce dimanche matin, selon nos informations. Le gardien de la paix, âgé d’une trentaine d’années et en poste à la brigade de nuit au commissariat de Versailles dans les Yvelines, a été héliporté dans le coma au CHU de Lille, indique une source policière. Le policier, désormais sorti du coma, a reçu plusieurs coups de bouteille à la tête, et souffre d’une hémorragie intracrânienne. Son pronostic vital est toujours engagé.
Plus d’informations à venir…
France24 - World
Serbians vote in polls overshadowed by war in Ukraine
Issued on: 03/04/2022 - 21:22
NEWS WIRES
Serbians flocked to the polls on Sunday in elections that will likely see populist President Aleksandar Vucic extend his rule in the Balkan country, as he vows to provide stability amid war raging in Ukraine.
The country of around seven million will elect the president and members of the 250-seat parliament and cast votes in several municipal contests.
The polls officially closed at 8:00 pm (1800 GMT) local time, with unofficial results due later in the evening.
The latest surveys see Vucic's centre-right Serbian Progressive Party (SNS) maintaining its control over the parliament, while the president is poised to win a second term.
"Personally, I see stable progress and I voted in accordance with this opinion," Milovan Krstic, a 52-year-old government employee, told AFP after casting his vote in Belgrade.
Russia's invasion of Ukraine has cast a long shadow over a contest that observers had earlier predicted would focus on environmental issues, corruption and rights.
Vucic has deftly used the return of war in Europe along with the coronavirus pandemic to his advantage, promising voters continued stability amid uncertain headwinds.
"We expect a huge victory. That's what we worked for in the past four or five years, and we believe we will continue with the great efforts and the development of this country," the president said after casting his ballot early Sunday.
Serbia's leading opposition candidate Zdravko Ponos said he hoped the contest would offer a path to institute "serious change" in the country.
"I hope for a bright future. Elections are the right way to change the situation. I hope the citizens of Serbia will take the chance today," said Ponos.
In the capital Belgrade, the elections were briefly marred by scuffles between parliamentary candidate Pavle Grbovic and supporters of Vucic's SNS, along with scattered reports of small skirmishes and voter intimidation.
The country's election commission predicted voter turnout would likely hover around 60 percent, nearly a 10-point jump from the last general elections in 2020.
Serbs from the former breakaway province of Kosovo also participated in the contest and boarded around 40 buses headed north to vote, after authorities in Pristina refused to allow polling centres on its soil.
Decade in power
Only a few months ago, the opposition seemed to have gained momentum.
In January, Vucic axed a controversial lithium mine project following mass protests that saw tens of thousands take to the streets.
The move was a rare defeat for Vucic, who has rotated through a range of positions, including prime minister, president and deputy premier along with a stint as the defence chief during a decade in power.
The polls predict he will win again on Sunday even as the opposition hopes a high turnout could force a run-off.
Analysts, however, say the opposition has little chance of dethroning Vucic or eating away at his parliamentary coalition, which holds a lion's share of the seats.
The president has also carefully managed the country's response to the war in Ukraine by officially condemning Russia at the United Nations but stopping short of sanctioning Moscow at home, where many Serbs hold a favourable view of the Kremlin.
The opposition in turn has largely refrained from attacking Vucic's position on the conflict, fearing any call for harsher measures against Russia would backfire at the ballot box.
Vucic also headed into elections with a plethora of other advantages.
Following a decade at the helm, he has increasingly tightened his grip over the various levers of power, including de facto control over much of the media and government services.
In the months leading up to the campaign, the president rolled out a range of financial aid offers to select groups, prompting critics to say he was trying to "buy" votes before the contest.
(AFP)
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Serbia vaccinates migrants for Covid-19 after successful rollout for its nationals
Reporters
Serbia: The lithium mine sowing deep discord
France24 - World
Ukraine regained control of ‘whole Kyiv region’ says defence official
Issued on: 02/04/2022 - 07:12
FRANCE 24
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Ukraine has regained control of "the whole Kyiv region" after invading Russian forces retreated from some key towns near the Ukrainian capital, deputy defence minister Ganna Maliar said on Saturday. But as Moscow’s forces retreated to eastern and southern Ukraine, there was growing evidence of civilian killings in the Kyiv area. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
10:25 pm: Ukraine says Russia 'verbally' agreed to Kyiv's proposals
Ukraine's top negotiator in peace talks with Russia said Moscow had "verbally" agreed to key Ukrainian proposals, raising hopes that talks to end fighting are moving forward.
Negotiator David Arakhamia told Ukrainian television channels that any meeting between Ukraine's President Volodymyr Zelensky and Russian President Vladimir Putin would "with a high probability" take place in Turkey.
"The Russian Federation has given an official answer to all positions, which is that they accept the (Ukrainian) position, except for the issue of Crimea (annexed by Russia in 2014)," Arakhamia said.
He said that while there was "no official confirmation in writing", the Russian side said so "verbally".
Arakhamia said Moscow had agreed in talks that a referendum on the neutral status of Ukraine "will be the only way out of this situation."
9:45 pm: Russia says aid columns unable to reach Mariupol, blames Red Cross
Russia's defence ministry said aid convoys had not been able to reach the besieged city of Mariupol on Friday or Saturday and blamed "destructive actions" by the International Committee of the Red Cross (ICRC), Interfax news agency said.
A Red Cross convoy traveling to the Ukrainian port turned around on Friday because it had become impossible to proceed with its mission to begin evacuating civilians, the ICRC said, vowing to try again on Saturday.
Interfax quoted Colonel-General Mikhail Mizintsev, the director of the Russian National Center for Defense Management, as saying the ICRC had shown its inability to provide any help in preparing to evacuate civilians from the city.
Mizintsev said due to the actions of the Red Cross, the convoys had left very late on April 1 and 2 and were not able to reach Mariupol on time.
8:20 pm: Ukraine regained control of 'whole Kyiv region', says defence official
Ukraine has regained control of "the whole Kyiv region" after invading Russian forces retreated from some key towns near the Ukrainian capital, said deputy defence minister Ganna Maliar.
"Irpin, Bucha, Gostomel and the whole Kyiv region were liberated from the invader," Maliar said on Facebook, referring to towns that have been heavily destroyed by fighting.
Irpin and Bucha, commuters towns outside Kyiv, were retaken by the Ukrainian army this week.
Both towns have suffered vast destruction and large civilian death tolls.
Earlier Saturday, Bucha's mayor said nearly 300 people had been buried in a mass grave. Gostomel was the setting of heavy fighting to take control of a strategic airfield near the capital.
7:11 pm: Almost 300 buried in mass grave in Bucha, near Kyiv, says mayor
Almost 300 people have been buried in a mass grave in Bucha, a commuter town outside Ukraine's capital Kyiv, its mayor, Anatoly Fedoruk, said Saturday after the Ukrainian army retook control of the key town from Russia.
"In Bucha, we have already buried 280 people in mass graves," Fedoruk told AFP by phone. He said the heavily destroyed town's streets are littered with corpses.
6:30 pm: Pope blasts ‘infantile’ war unleashed by ‘some potentate’
In his most pointed denunciation of the Russian invasion of Ukraine, Pope Francis on Saturday blasted the leader who launched a “savage” war.
The pope did not cite President Vladimir Putin by name, but the reference was clear when he said “some potentate” had unleashed the threat of nuclear war on the world in an “infantile and destructive” display of aggression.
“We had thought that invasions of other countries, savage street fighting and atomic threats were grim memories of a distant past,” Francis told Maltese officials on the Mediterranean island nation at the start of a weekend visit.
Francis has to date avoided referring to Russia or Putin by name, in keeping with the Vatican's tradition of not calling out aggressors to keep open options for dialogue. But the latest criticism of the powerful figure responsible for the war marked a new level of outrage for the pope.
“Once again, some potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interest, is provoking and fomenting conflicts, whereas ordinary people sense the need to build a future that will either be shared or not be at all,” he said.
Earlier Saturday, Francis told reporters en route to Malta that a possible visit to Kyiv was “on the table,” but no dates have been set and the trip has not been confirmed.
4:55 pm: Russian troops withdraw from Irpin near Kyiv, but it lies in ruins
Ukrainian forces have retaken control of Irpin, a suburb to the northwest of Kyiv. But after weeks of intense Russian bombardment, the once-leafy residential area now lies in ruins. While most of Irpin's 70,000 residents fled the fighting, around 3,500 – mostly the elderly and frail – remain in a suburb that has no drinking water, gas or electricity.
4:13 pm: Ukrainian authorities wary of Russian forces’ mining of areas near Kyiv
Ukrainian authorities say they don't know when they will allow civilians back into areas near Kyiv after Russian forces retreated, due to reports of mines and tripwires being left behind. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.
4:03 pm: Protesters in Russian-held Ukrainian town violently dispersed, say local authorities
Local authorities in the occupied southern Ukrainian town of Enerhodar said Russian forces had violently dispersed a pro-Ukrainian rally on Saturday and detained some participants.
Residents had gathered in downtown Enerhodar, where they were singing the Ukrainian national anthem, when Russian soldiers arrived and bundled some into detention vans, the local administration said in an online post.
"The occupiers are dispersing the protesters with explosions," it said in a separate post on Telegram, sharing a video of what appeared to be multiple stun grenades landing in a square and letting off bangs and clouds of white smoke next to the town's main cultural centre.
It also accused Russian forces of shelling another part of the town on Saturday and said as a result four people had been wounded and were being treated in hospital.
The reports could not be immediately verified. Moscow denies targeting civilians and describes its invasion of Ukraine as a "special military operation". Ukraine and the West say it is an unprovoked war of aggression.
New: Russian forces fired what look / sound like like grenades and mortars on a pro-Ukrainian demonstration in Enerhodar earlier today. Reports of casualties. Enerhodar is the town serving Ukraine, and Euro’e’s largest nuclear power station, currently occupied by Russia. pic.twitter.com/7aInT9Mt9x
April 2, 20223:28 pm: Russian police detain more than 150 at protests against invasion
Russian police detained at least 176 people Saturday at protests against Moscow's invasion of Ukraine, NGO OVD-Info said.
The NGO, which monitors arrests during protests, said police had detained people during demonstrations in 14 cities in Russia.
An AFP journalist in Moscow witnessed more than 20 people detained by riot police under heavy snowfall in the capital's central park Zaryadye, a short distance from the Kremlin.
2:40 pm: Tributes to Ukrainian journalist killed near Kyiv pouring in
Tributes to Maksim Levin, a Ukrainian photographer and videographer, are coming in from journalists who have worked with the 40-year-old over the years.
Levin’s body was found near the village of Guta Mezhygirska near Kyiv on April 1 after going missing for more than two weeks, presidential aide Andriy Yermak said on Saturday.
Friends and former colleagues are expressing shock and sadness over the loss of a gifted photographer and documentary filmmaker.
Ukrainian photojournalist Max Levin, our friend and colleague, was found dead April 1, killed by Russian forces near Kyiv. I knew Max, a father of 4, since we began covering the war in 2014. He was brave, talented, and dedicated to covering this story. I can’t believe he’s gone. pic.twitter.com/YelibinC7v
April 2, 2022The prosecutor general's office in Ukraine said Levin was "killed by servicemen of the Russian Armed Forces with two shots from small arms". This could not be independently verified.
Levin had been working with Ukrainian and international media.
During fighting between Ukrainian forces and Russia-backed separatists in eastern Ukraine in 2014, he managed to escape encirclement in a town where hundreds of Ukrainian soldiers were killed.
12:54 pm: Body of missing Ukrainian journalist found near Kyiv
Ukrainian photographer and documentary maker Maks Levin has been found dead near Kyiv after going missing more than two weeks ago, Ukrainian presidential aide Andriy Yermak said on Saturday.
"He went missing in the conflict area on March 13 in the Kyiv region. His body was found near the village of Guta Mezhygirska on April 1," he said on Telegram.
12:25 pm: Russian forces in ‘rapid retreat’ from northern Ukraine, Kyiv says
Russian forces are making a “rapid retreat” from areas around the capital Kyiv and the city of Chernihiv in northern Ukraine, Ukrainian presidential adviser Mykhaylo Podolyak said on Saturday.
“With the rapid retreat of the Russians from the Kyiv and Chernigiv regions... it is completely clear that Russia is prioritising a different tactic: falling back on the east and south,” he said on social media.
11:40 am: Pope says he is considering visit to Kyiv
Pope Francis said on Saturday that he was considering a trip to Ukraine's capital. Asked by a reporter on the plane taking him from Rome to Malta if he was considering an invitation made by Ukrainian political and religious authorities, Francis answered: “Yes, it is on the table”. He gave no further details.
Francis has been invited by Ukrainian President Volodymyr Zelensky, Kyiv Mayor Vitali Klitschko, Major Archbishop Sviatoslav Shevchuk of Ukraine's Byzantine-rite Catholic Church and Ukraine's ambassador to the Vatican, Andriy Yurash.
He has spoken on the phone with Zelensky and Shevchuk. Since Russia's invasion of Ukraine, the pope has strongly condemned what he has called an “unjustified aggression” and denounced "atrocities".
11:14 am: NGOs provide humanitarian aid in Polish-Ukrainian border town
The Polish town of Medyka, situated on the border with Ukraine, has become the main crossing point for Ukrainian refugees fleeing the Russian invasion. Here, NGOs are providing humanitarian aid, as FRANCE 24's Ellen Gainsford, Pauline Godart and Raïd Abu report.
11:01 am: Seven evacuation corridors planned for Saturday, Ukraine says
Seven humanitarian corridors to evacuate people from Ukraine’s besieged regions are planned for Saturday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
The planned corridors include one for people evacuating by private transport from the city of Mariupol and by buses for Mariupol residents out of the city of Berdyansk, Vereshchuk said.
The International Committee of the Red Cross also said its team would try to reach Mariupol again on Saturday to help evacuate people.
9:16 am Ukraine reclaims towns north of Kyiv
Taking advantage of the partial Russian withdrawal from the north of Kyiv, Ukrainian forces have taken the towns of Bucha and Ivankiv. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports:
8:52 am Russian missiles hit two Ukrainian cities
Russian missiles hit two cities in central Ukraine early on Saturday, damaging infrastructure and residential buildings, the head of the Poltava region said.
"Poltava. A missile struck one of the infrastructure facilities overnight," Dmitry Lunin wrote in an online post. "Kremenchuk. Many attacks on the city in the morning."
Lunin later said at least four missiles hit two infrastructure objects in Poltava while, according to preliminary information, three enemy planes attacked the industrial facilities of Kremenchuk.
8:04 am: China denies working ‘to circumvent’ sanctions imposed on Russia
China said Saturday it was not doing anything “to circumvent” sanctions imposed on Russia, following warnings from EU officials that any attempt to aid Moscow's war in Ukraine could damage economic ties.
In the clearest indication yet of Beijing's position on the matter, a foreign ministry official told reporters: "We are not doing anything deliberately to circumvent sanctions imposed on Russia by Americans and Europeans."
But the statement, delivered after virtual talks between top EU and Chinese leaders on Friday, comes as Beijing holds to its stance of refusing to condemn the invasion by its ally Russia.
7:24 am: Pentagon to allot extra $300 million in 'security assistance' to Ukraine
The US defence department announced Friday it is allotting $300 million in "security assistance" to Ukraine to bolster the country's defence capabilities, adding to the $1.6 billion Washington has committed since Russia invaded in late February.
The package includes laser-guided rocket systems, drones, ammunition, night-vision devices, tactical secure communications systems, medical supplies and armoured vehicles.
"This decision underscores the United States' unwavering commitment to Ukraine's sovereignty and territorial integrity in support of its heroic efforts to repel Russia's war of choice," Pentagon spokesman John Kirby said in a statement.
7:04 am: Red Cross prepares fresh evacuation effort in Mariupol
The International Committee of the Red Cross (ICRC) said it would try to reach Mariupol again Saturday after its team that intended to conduct an evacuation effort Friday was forced to turn back after "arrangements and conditions made it impossible to proceed".
Mariupol has faced weeks of ferocious Russian shelling, with at least 5,000 residents killed, according to local authorities, and the estimated 160,000 who remain face shortages of food, water and electricity.
“We have managed to rescue 6,266 people, including 3,071 people from Mariupol," Ukrainian President Volodomyr Zelensky said in a video address early Saturday.
Giving details of Friday's evacuation efforts along humanitarian corridors, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said 42 buses carrying Mariupol residents had departed from the city of Berdyansk, 70 kilometres (44 miles) southwest, while another 12 buses had left Melitopol with local residents on board.
Dozens of buses carrying Mariupol residents arrived Friday in Zaporizhzhia, about 200 kilometres to the northwest, AFP reported.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
France24 - World
War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins
Issued on: 02/04/2022 - 15:41
NEWS WIRES
Yemen's warring parties laid down their weapons for the first nationwide truce since 2016 on Saturday, with all eyes on whether the UN-brokered ceasefire will hold.
The Iran-backed Huthi rebels and Saudi-led coalition have both agreed to observe the two-month truce, which took effect at 1600 GMT on the first day of the Muslim holy fasting month of Ramadan.
"The two-month truce started at 7:00 pm (1600 GMT) tonight. As of tonight, all offensive ground, aerial and naval military operations should cease," UN special envoy Hans Grundberg said in a statement.
Yemen's intractable war has killed hundreds of thousands directly or indirectly and displaced millions, triggering the world's worst humanitarian crisis, according to the United Nations.
Previous ceasefires have been ineffective. A national truce ahead of peace talks in April 2016 was violated almost immediately, as were other ceasefires that year.
A 2018 agreement to cease hostilities around rebel-held Hodeida port, a lifeline for the Arab world's poorest country, was also largely ignored.
Both the Huthis and Saudi Arabia have welcomed the latest initiative, which follows a surge in attacks but also increasing diplomacy including ongoing talks -- snubbed by the rebels -- in Riyadh.
"This time I am optimistic. This truce is unlike all the previous ones," Asmaa Zayed, a college student who also works as a cashier in Hodeida, told AFP.
"The fact it comes with Ramadan gives us a lot of hope. This war started when I was 15 years old and turned all my dreams into nightmares."
'Suffered immensely'
Under the agreement, all ground, air and sea military operations in Yemen and across its borders are to stop.
Eighteen fuel ships will be allowed into Hodeida port and two commercial flights a week can resume in and out of Sanaa, also in rebel hands -- both key demands of the insurgents before they consider peace talks.
The two sides have also agreed to meet to open roads in Taez and other governorates, Grundberg said, adding the truce could be renewed with their consent.
"The success of this initiative will depend on the warring parties' continued commitment to implementing the truce agreement with its accompanying humanitarian measures," said the Swedish diplomat.
"I also hope the goodwill that we saw from all sides in public will translate into long-term de-escalation of inflammatory media rhetoric and hate speech."
With fighting in Yemen at a stalemate, the Huthis launched a series of drone-and-missile attacks on Saudi Arabia and coalition partner the United Arab Emirates this year, often targeting oil facilities.
The coalition has responded with air strikes.
Last week, on the seventh anniversary of the Saudi-led military coalition's intervention, and a day after an attack on an oil plant within sight of the Formula One Grand Prix in the Saudi city of Jeddah, the Huthis announced a three-day unilateral ceasefire.
The coalition then announced its own truce from Wednesday, ahead of discussions with international partners in Riyadh. The rebels declined to attend the talks in an "enemy" country.
'Reeks of death'
Saudi Arabia expressed its "support" for the UN ceasefire, which was also welcomed by US President Joe Biden, UN chief Antonio Guterres, the European Union and the leaders of Britain, France and Iraq.
I send my warmest wishes as Muslims around the world begin the holy month of #Ramadan.The Holy Quran teaches us that God created nations and tribes “so that we might know one another.”Let us learn from each other and, together, build a peaceful world.Ramadan Kareem. pic.twitter.com/GcBLwn9JHq
April 2, 2022The major question now is whether the truce will be observed.
The Norwegian Refugee Council hoped it would be "the start of a new chapter", while Save the Children said it offered a "much-needed respite from all the violence".
The war in Yemen started when the Huthis took control of Sanaa in 2014, prompting the Saudi-led intervention in March of the following year in support of the ousted government.
It plunged what was already the Arab world's poorest country into years of crisis, with failing infrastructure and services and 80 percent of the 30 million population dependent on aid.
"Everything around us reeks of death and war," said Zayed, the student in Hodeida. "I think I will go into a depression if this truce ends or fails."
(AFP)
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Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia
Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce
Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks
France24 - Monde
Au Burkina Faso, le bras de fer entre la junte militaire et la CEDEAO continue
Publié le : 01/04/2022 - 23:39
Fatimata WANE
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Le bras de fer continue entre la junte au pouvoir au Burkina Faso et la CEDEAO. L'instance sous régionale avait sommé les militaires au pouvoir de présenter un nouveau calendrier de moins de 3 ans et de libérer le président déchu, Roch Marc Christian Kaboré qui est toujours assigné à résidence depuis le 25 janvier dernier.
Le Chef d'état-major des forces armées françaises était de passage à Niamey pour une nouvelle rencontre avec son homologue nigérien. Il s'est rendu dans le nord de la région de Tillabéri. près de la ville de Ouallam, à moins de 100 km de la frontière malienne. Un lieu où les affrontements continuent d'imposer une forte pression sur cette partie du Niger.
En Éthiopie, le conflit dans le nord du pays semblait s'être apaisé ces derniers mois, mais dans la région d’Afar, à l'est du Tigré, un nouveau front fait rage. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et de nombreuses familles séparées. Les forces d’Afar disent se battre seuls dans une guerre qu'elles qualifient d'inégale sans le soutien de l'armée fédérale.
Ca y est, on connait le tirage au sort de la prochaine coupe du monde avec 5 équipes africaines qualifiés. La Tunisie est tombée dans le groupe de la France et le Sénégal avec les Pays-Bas.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Fatimata WANE, Journaliste – Présentatrice
BBC
SANS TITRE
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has described the Russian invasion of his country as involving "the torture of the whole nation".
Speaking to CBS News through a translator on Sunday, Zelensky said the people of Ukraine did not want to be subdued by Russia and were being destroyed and exterminated as a result.
Asked directly whether Russia's actions constitute genocide, he said: "Indeed, this is genocide. The elimination of the whole nation and the people. We are the citizens of Ukraine. We have more than 100 nationalities.
"This is about the destruction and extermination of all these nationalities."
And in a later video address to the nation on Sunday night, Zelensky said "concentrated evil has come to our land", adding that "every crime of the occupiers on the territory of our state" would be investigated.
"Everyone guilty of such crimes will be entered in a special Book of Executioners, will be found and punished," he said.
While we await further information from what appears to be an attack on protesters in occupied Enerhodar, here's a bit more on Mariupol.
We've been telling you about today's renewed attempt by the Red Cross to reach the devastated city. But why does Russia consider the southern port so important?
If Mariupol falls, it would give Russia control of one of Ukraine's biggest ports and create a land corridor between Crimea and areas in Luhansk and Donetsk held by Russian-backed separatists.
Connecting Crimea with Russia via the rebel-held areas would make it much easier for Russia to move goods and people to and from Crimea. Russia has wanted this since 2014, after it annexed Crimea.
Currently, the peninsula is connected to Russia via a single bridge, built at great expense after the Russian annexation.
Russia's actions in Ukraine are a "playbook of what war crimes look like", Dr Michael Newton, a former senior adviser to the US Ambassador at Large or War Crimes has told the BBC.
The bodies found outside Kyiv are believed to be just the latest example. He said others seen perpetrated so far by Russia include:
Dr Newton also said while it was clear war crimes were happening at a "macro level", it was important also to look to a "granular level of specific preparation of specific cases against individuals".
He rubbished Russia's response that it hasn't targeted civilians during the war. Moscow on Sunday claimed the reports of bodies in the streets in Bucha and Irpin were fake.
Dr Newton said the Russians could say whatever they liked but "the evidence here is irrefutable".
The United Nations' human rights office says there have been 3,455 civilian casualties since the war in Ukraine began.
That includes more than 1,400 deaths and over 2,000 injuries.
The numbers are a conservative estimate and the UN believes the real figures are likely considerably higher.
The heaviest casualties continue to be reported from the Donetsk and Luhansk regions in the east, where Russia has battled with Ukraine over self-proclaimed independent republics it recently recognised.
If you’re
just joining us, welcome. Here's a quick look at the latest lines:
With that, its Rebecca Seales in London signing off and handing over to my colleagues Yvette Tan and Frances Mao over in Singapore.
A taped video address from Ukraine's President Volodymyr Zelensky has just been played at the 64th annual Grammy Awards.
"Our musicians wear body armour instead of tuxedos," he said.
"They sing to the wounded in hospitals, even to those who can’t hear them. But the music will break through."
He told the crowd his country was fighting for "our freedom to live, to love, to sound" but Russian bombs were bringing silence to the streets.
"Support us in any way you can, but not with your silence," he told the crowd.
"Fill the silence with music."
Ukrainians have been sharing videos of their country before the war, which have gone viral on social media.
The BBC spoke to four women, who told us about those memories, and why they thought it was important to share them with the world.
They also spoke about their own experiences of the war.
Ukraine has evacuated 2,964 people from conflict zones in the port city of Mariupol and the nearby Luhansk region, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk
said on Sunday.
The Red Cross has made repeated attempts to gain access to Mariupol after being forced to turn an aid convoy around on Friday.
Ms Vereshchuk said talks with Russia to allow Red Cross buses access to the city itself were ongoing.
On Thursday she said about 75,000 people had been evacuated from Mariupol in recent weeks.
It was not immediately clear exactly where the evacuations announced on Sunday were made from, but many in recent days have been conducted with the use of humanitarian corridors.
Taking control of the city of Mariupol is "almost certainly a key objective of the Russian invasion", the UK's Ministry of Defence has said.
The MoD said troops would have a land corridor from Russia to the Russian-occupied Crimean peninsula if the besieged port city in the southeast of the country fell.
On Sunday, it again reported heavy fighting and indiscriminate shelling as Russian forces seek to seize the city.
But the MoD added that Ukrainian fighters "maintain a staunch resistance" and have retained control in key parts of the city.
Here's more on why Mariupol is so important to Russia's plan
The European Union should consider a ban on gas imports from Russia, German Defence Minister Christine
Lambrecht has said.
It comes after alleged atrocities by Russian forces in the Ukrainian town of Bucha attracted widespread condemnation from world leaders.
Speaking to German public
broadcaster ARD, Ms Lambrecht said: "There
has to be a response. Such crimes must not remain unanswered."
German
Chancellor Olaf Scholz also said Putin and his backers would "feel
the consequences" of their actions.
Russia supplies around 40% of Europe's gas, a fact that has so far made Germany and other European nations reluctant to expand sanctions to target its energy sector.
Satellite images from Bucha show a 45-foot trench at a site where a mass grave has been identified, a US satellite data firm says.
Images captured on March 31 and released by Maxar Technologies show what appears to be a trench within the grounds of the Church of St. Andrew and Pyervozvannoho All Saints.
The company said signs of excavation could be seen in images taken as early as 10 March.
The BBC could not immediately verify the images, although a team from CNN reported seeing bodies in a mass grave at the site.
As we've been reporting, there have been claims that Ukrainian civilians were indiscriminately killed as Russian forces retreated from the city of Bucha, near Kyiv.
Moscow is now demanding an emergency session of the United Nations Security Council on Monday 4 April.
Russia is a permanent member of the 15-member body.
Dmitry Polyansky, the country's UNSC deputy representative, said it was making the request "in light of the blatant provocation of Ukrainian radicals".
Since the start of its invasion more than five weeks ago, Russia has argued frequently with other members of the body, trading allegations of human rights abuses with the US in particular.
Reports are coming in of explosions late on Sunday in Ukraine's southern port of Odesa.
The authorities in the strategic city on the Black Sea coast are yet to confirm the reports by local media and a Reuters witness.
Odesa - where about one million people live - was hit by Russian missiles on Sunday morning.
A Ukrainian official said those missiles had struck "critical infrastructure", and there were no casualties.
Russia later said it had targeted oil facilities in the region that Ukraine was using to supply its troops.
Millions of people have fled Ukraine since the Russian invasion started on 24 February.
Among them were a number of foreigners, either living, working or studying in the country.
Korrine Sky, a British-Zimbabwean second-year medical student, is one of them.
Using Korrine's social media messages, photos and videos, we have pieced together her harrowing journey out of Ukraine, into an immersive mobile experience.
No amount of disinformation from the Kremlin can hide the truth about the killing of civilians in Ukraine, UK Prime Minister Boris Johnson has said.
Images from the town of Bucha since the withdrawal of Russian forces have shown widespread destruction and bodies lying in the street, some with their hands tied behind their backs.
Similar pictures have emerged from the neighbouring town of Irpin.
Russia's defence ministry has denied that any civilians were harmed by its forces in Bucha and called the photos "another production of the Kyiv regime for the Western media".
Writing on Twitter, the prime minister said: "Russia’s despicable attacks against innocent civilians in Irpin and Bucha are yet more evidence that Putin and his army are committing war crimes in Ukraine.
"No denial or disinformation from the Kremlin can hide what we all know to be the truth – Putin is desperate, his invasion is failing, and Ukraine’s resolve has never been stronger."
Read the full story here.
If you're just joining us, or need a recap, here's the latest we have on the alleged massacre of civilians by Russian forces in the Ukrainian city of Bucha.
Bucha 'massacre'
Severe condemnation
Russia responds
While we've been reporting about claims of a massacre in the town of Bucha, one civilian arriving at Lviv train station from Kharkiv relayed graphic scenes in that city's suburbs.
Speaking about corpses seen in the town of Bucha, the man, who gave his name as Andre, told the BBC: "In these pictures, there are bodies. In the Kharkiv suburbs, there are only parts of bodies: legs, arms, heads."
Kharkiv, in the north east, is partially surrounded by Russian forces and the city has suffered relentless shelling.
A regional prosecutor said on Sunday that seven people had been killed in shelling in Kharkiv.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has described the Russian invasion of his country as involving "the torture of the whole nation".
Speaking to CBS News through a translator, Zelensky said the people of Ukraine do not want to be subdued by Russia and are being destroyed and exterminated as a result.
Asked directly whether Russia's actions constitute genocide, he says: "Indeed, this is genocide. The elimination of the whole nation and the people. We are the citizens of Ukraine. We have more than 100 nationalities.
"This is about the destruction and extermination of all these nationalities."
United Nations Secretary-General António Guterres has called for an independent investigation into alleged killings in Bucha - the town near Kyiv where bodies were found discarded on a road.
Writing on Twitter on Sunday, he said: "I am deeply shocked by the images of civilians killed in Bucha, Ukraine.
"It is essential that an independent investigation leads to effective accountability."
A statement released by the United Nations Human Rights Office also raised the possibility that Russia had committed war crimes in Ukraine.
"What is known to date clearly raises serious and disturbing questions about possible war crimes and grave violations of international humanitarian law," it read.
It said it was important that all bodies be exhumed and identified "so that relatives can be informed, and that the exact cause of death be established to help ensure accountability and justice".
A number of people have been killed in Russian shelling of the city of Kharkiv on Sunday, the regional governor says.
In a statement on Telegram, Governor
Oleh Synyehubov said: "In the evening, the occupiers
shelled the Slobidsky district of Kharkiv.
"Unfortunately, there are dead and wounded among the civilian population.
"As of this time,
there are 23 casualties, including children. The figures are
being established."
Kharkiv is Ukraine's second-biggest city and is situated close to the border with Russia.
France24 - Monde
Tunisie : le chef du Parlement Rached Ghannouchi convoqué devant la justice
Publié le : 01/04/2022 - 18:38Modifié le : 01/04/2022 - 18:47
Ethan HAJJI
Le président du Parlement tunisien dissous Rached Ghannouchi a été convoqué par la justice pour "complot contre la sûreté de l'Etat" après la tenue d'une séance plénière malgré le gel de la chambre depuis fin juillet par le chef de l'Etat.
BBC
Hungary election: PM Viktor Orban criticises Ukraine's Zelensky as he wins vote
Hungary's nationalist Prime Minister Viktor Orban has won a fourth term by a landslide in the country's general elections, near-complete results show.
His right-wing Fidesz party had 53.1% of votes with 98% of the count complete, preliminary results show.
The opposition alliance led by Peter Marki-Zay was far behind with 35%.
In his victory speech, Mr Orban criticised Brussels bureaucrats and Ukraine's President Volodymyr Zelensky, calling them "opponents".
"This was a huge victory," Mr Orban told jubilant supporters in the capital Budapest, late on Sunday.
"They can see it from the Moon, but certainly from Brussels as well."
Hungary shares a border with Ukraine and has taken in more than half a million refugees so far. Mr Orban insists that by helping the people, but refusing to supply weapons to Ukraine, he is keeping Hungary out of the war.
Mr Zelensky has repeatedly criticised Mr Orban's policies.
When officially confirmed by Hungary's electoral commission, the victory will be Fidesz's fourth successive win since 2010.
The National Election Office said Fidesz would have 135 seats, a two-thirds majority, and the opposition alliance would have 56 seats - again, based on Based on preliminary results.
Mr Orban, 58, has had a fraught relationship with the EU, which considers that Fidesz has undermined Hungary's democratic institutions.
In his 12 years in power, Mr Orban has rewritten the constitution, filled the top courts with his appointees, and changed the electoral system to his advantage.
During campaigning, the opposition's catch-phrase was "Orban or Europe".
Their candidate Peter Marki-Zay argued that Hungary should join Poland, the UK and others in supplying arms to Ukraine. And if called upon, and only within a Nato framework, should even consider sending troops.
The opposition complained that Fidesz had isolated Hungary from the European mainstream, and from consensual democracy, fairness and decency.
Unpredictable thorn in EU and Nato's side
You could almost hear the collective thud of EU hearts sinking last night.
A self-styled illiberal democrat, Hungary's leader has repeatedly clashed with Brussels over rule of law issues such press freedom and migration.
They've fallen out over Moscow too. Mr Orban is famed for his warm relations with Vladimir Putin. He signed up to Western sanctions - but refuses to supply Ukraine with weapons. He's the only EU leader to openly criticise President Zelensky.
Hungary is becoming increasingly isolated in the EU and Nato - but Mr Orban knows neither institution is keen to ostracise him. They want a show of Western unity to display to Russia.
His new term in office means he'll remain an unpredictable thorn in their side.
More than 200 international observers monitored the election in Hungary, along with thousands of volunteers from across the political spectrum.
Turnout hit 68.69%, almost matching the record number of voters in the last national elections in 2018.
Mr Marki-Zay, the conservative opposition leader, conceded defeat late on Sunday evening.
"I will not hide my sadness and my disappointment," he told supporters, accusing Fidesz of running a campaign of "hate and lies".
He claimed the opposition had done "everything humanly possible" but that the campaign had been "an unequal fight" as anti-Fidesz politicians got so little showing in state media.
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France24 - Monde
En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré
Publié le : 01/04/2022 - 17:35Modifié le : 01/04/2022 - 20:01
FRANCE 24
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Sur la vingtaine de camions d'un convoi d'aide alimentaire, le premier en trois mois, 13 viennent d'entrer vendredi à Mekele, capitale de la région éthiopienne du Tigré, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM). Cet État semi-autonome est en conflit avec Addis Abeba depuis novembre 2020, et demeure menacé de famine.
La région éthiopienne du Tigré est menacée de famine, mais aucun convoi humanitaire n'avait pu y parvenir depuis trois mois, jusqu'à ce vendredi 1er avril. Treize camions chargés d'aide alimentaire viennent d'atteindre Mekele, capitale de cette région éthiopienne secouée par une guerre depuis novembre 2020, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM).
"D'autres camions et du carburant suivront dans la matinée" samedi, a indiqué le PAM dans un tweet. "C'est le premier convoi humanitaire à arriver dans la région du Tigré depuis fin décembre. Progrès notable mais il y a besoin de plus" pour "répondre aux besoins de cinq millions de personnes", poursuit l'organisation onusienne.
13 trucks have arrived safely into #Mekelle. More trucks & fuel will follow in morning. This is 1st humanitarian convoy to arrive into #Tigray region since last Dec.Good progress, much more needed - we need daily convoys flowing in safely to meet the needs of 5 million people. pic.twitter.com/A6UV7KuMpe
April 1, 2022Depuis plusieurs jours, les autorités d'Addis Abeba et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui s'affrontent depuis bientôt 17 mois, s'accusaient mutuellement de bloquer les convois d'aide, malgré une "trêve humanitaire" annoncée le 24 mars pour permettre son acheminement.
Le gouvernement éthiopien avait annoncé, jeudi, dans un bref communiqué que "21 camions chargés d'aide alimentaire du PAM ont commencé à transporter de l'aide humanitaire vers la région du Tigré", par une route traversant la région voisine de l'Afar.
Le convoi - au total une vingtaine de camions d'aide alimentaire et un camion-citerne de carburant servant à ravitailler le convoi - a été bloqué, jeudi soir, par les forces régionales afar, mais a pu reprendre sa route vendredi, a expliqué une source humanitaire à l'AFP.
Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d'Éthiopiens dans des conditions proches de la famine, selon les Nations unies.
Avec AFP
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Éthiopie : Amnesty International accuse des rebelles du Tigré de viols collectifs
Guerre au Tigré : près de 40 % de la population souffre de "pénurie extrême de nourriture"
Éthiopie : les rebelles du Tigré s’engagent dans un cessez-le-feu
New York Times - World
Madrid Rivals Miami as a Haven for Latin Americans and Their Money
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Turmoil and a political swing to the left have brought an influx of prominent and affluent exiles from the region to the Spanish capital in recent years.
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By Raphael Minder
MADRID — Antonio Ledezma, a former mayor of Caracas, jokes that he sometimes forgets that Madrid is not the capital of Venezuela, from where he escaped five years ago.
“Whenever I walk around or take a bus, I probably bump into two or three other Venezuelans,” he said of the Spanish capital. “It’s a bit strange, but this sometimes feels to me just like Sabana Grande,” he added, referring to one of the main boulevards of Caracas.
While people from Latin America have long sought work in Spain — often in low-wage jobs as cleaners, waiters or on construction sites — turmoil in the region in recent years has brought an influx of prominent and affluent exiles. Now, the Spanish capital is rivaling Miami as a haven for Latin Americans — and often for their money, too, according to the new arrivals and others catering to them.
Mr. Ledezma and several other high-profile opposition politicians from Venezuela have landed in Madrid after fleeing the repressive government of President Nicolás Maduro. Other wealthy Latin Americans have also begun shifting their money out of countries where voters have recently elected left-wing presidents, including Mexico in 2018, Peru last year and most recently Chile, where Gabriel Boric took office in March as the country’s youngest president. Mr. Boric has pledged to make Chilean society more egalitarian.
The response in Spain seems to have been to roll out the red carpet. When Mr. Ledezma arrived in Madrid in November 2017, he was welcomed by the prime minister of Spain at the time, Mariano Rajoy, who immediately offered him Spanish citizenship. Mr. Ledezma turned down the offer, but many other Latin Americans, particularly the rich, are applying for or have received Spanish citizenship. Some received a so-called golden visa that Spain has been granting in return for spending at least 500,000 euros, or about $550,000, on a property.
Spain allows Latin Americans to apply for citizenship after two years of legal residency, which is shorter than the normal 10-year residency requirement for other nationalities, or the five years for refugees.
“Spain has really been very generous with Venezuelans, opening its doors wide open and giving them plenty of ways to get a legal residency here,” said Jorge Neri, a Venezuelan who has a media company in Madrid.
For wealthy Latin Americans, he noted, Madrid has also recently offered better investment opportunities than Miami. “I think Madrid has been consolidating itself above Miami, also because the prices in Miami have just been skyrocketing,” he said.
Gilberto Carrasquero, a Venezuelan business consultant, is one of many Latin Americans who have sold a property in Miami and bought one in Madrid — in his case, an apartment in the Salamanca neighborhood, where Venezuelan and Mexican property developers have snapped up and refurbished entire buildings.
“When Venezuela plunged into crisis and we started to leave, it seemed that the natural place to flock to was Miami, which is exactly what I did, but in truth Madrid now feels a lot more like home to me,” said Mr. Carrasquero, who is applying for Spanish citizenship.
There are now about 200,000 Venezuelans officially registered in Spain, but experts say that the real number is significantly higher because Spain’s national statistics do not include those who are not officially domiciled or who entered the country illegally. About a quarter of Latin American migration to Spain is illegal, according to a study published in 2020.
Venezuelans have become the main new settlers in Spain, with their number again rising more than 50 percent in 2020, despite a tight pandemic travel lockdown, according to the Spanish government.
But Mr. Neri said that he was also now seeing more people from other Latin American countries, many worried about “leftist politics” sweeping the region. Colombia could become the latest to swing in that direction, with a presidential election in May in which the front-runner is Gustavo Petro, a leftist former mayor of the capital, Bogotá. Mr. Petro has a clear message for the rich: Pay more tax.
Bruna Denegri Iglesias, a Peruvian real estate agent who has lived in Madrid for 18 years, said that her Peruvian clientele had increased more than fivefold since July, when the left-winger Pedro Castillo was elected president.
“There are people who see Madrid as an emergency landing, so they want to buy a €1 million apartment immediately, get residency and then possibly move into something better and bigger if they end up really spending most of their time here,” she said. Peruvians now account for at least 80 percent of her customers, she said, while in the past, “there were months when I would not get a single call from Peru.”
The pandemic significantly limited mobility, but the recent removal of travel restrictions has allowed many privileged Latin Americans to return to a multiple-home lifestyle, with Madrid among their staging posts.
Dani Levinas, an Argentine who chairs the board of the Phillips Collection, a Washington art museum, splits his time between the American capital, Miami and Madrid, where he bought an apartment six years ago.
Mr. Levinas said that he first considered living in Madrid after attending Arco, an art fair that gathers many Latin American artists and collectors. “Personally, the lifestyle and culture of Madrid make me now feel a lot more comfortable than in Miami,” he said. “In Madrid, I live near eight theaters, so I can see a different performance every week without taking a single taxi — and this kind of opportunity just doesn’t exist in Miami.”
Latin Americans have also quickly expanded their business footprint in Madrid. They have bought commercial real estate and hotels, including the five-star Rosewood Villa Magna, which reopened last October after an overhaul financed by its Mexican owners. Some entrepreneurs are also bringing their own Latin American staff to Madrid.
Even though Spain has struggled with high joblessness, its government has also acknowledged that hundreds of thousands of new migrants are needed every year to offset the country’s aging population and avoid labor shortages in some key sectors.
In January, César Figari opened his third Peruvian restaurant in the Spanish capital. He employs 45 people — all from Latin America. More than half are fellow Peruvians, including nine for whom Mr. Figari rents an apartment, after sponsoring their Spanish work visas. Increasingly, he said, his clientele also comes from Latin America.
“I wanted to make more people in Madrid discover Peruvian cuisine, but I’m now also instead serving many people who need no introduction to our gastronomy,” he said.
In March 2021, Milagros Visintin, 27, and her partner left Buenos Aires for Madrid, where she found a job with the Spanish subsidiary of Metro, a German retailer, having previously worked for Walmart in Argentina.
Over the past year, eight friends from her university graduation year have also moved to Madrid. The financial problems of Argentina, including the falling value of its currency, have meant that “the numbers no longer add up if you want a corporate career” there, Ms. Visintin said. She also welcomes Madrid’s comparatively low crime rate. “As a woman, I would now never take public transport at night in Buenos Aires,” she said.
Mr. Ledezma, the former Caracas mayor, said that he was still determined to help oust Mr. Maduro, the Venezuelan president, but that he was also now eager to help less-privileged Venezuelans settle in Madrid.
“Of course, I’ve felt very welcomed in Madrid, but the issue is whether the Venezuelans who ride bikes to deliver food here are also doing just fine,” he said. “As long as I’m here, I also want to show solidarity toward those for whom this migration has really been a huge struggle.”
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BBC
Hong Kong leader Carrie Lam to not seek second term
Hong Kong's leader Carrie Lam announced she would not seek a second term in office after a controversial tenure that has seen many of the territory's civil freedoms eroded.
As chief executive, Ms Lam oversaw a turbulent period which saw greater Chinese influence in Hong Kong following massive protests in 2019.
Ms Lam, 64, was Beijing's handpicked choice entering office in 2017.
On Monday, she told reporters she was prioritising her family.
"There's only one consideration and that is family. I have told everyone before that family is my first priority in terms of my consideration. They think it's time for me to go home," she told reporters on Monday.
Hong Kong's former Chief Secretary John Lee is tipped to be the favoured replacement for Ms Lam.
Her announcement on Monday came amid reports that Mr Lee, the second-highest ranking official, was due to present his candidacy for the leadership position this week.
The city's leaders are selected by a small committee, whose members are nearly all pro-Beijing loyalists. They're due to select the new chief executive next month.
Mr Lee, a former police officer, was also a leading security official during the 2019 protests. He was elevated to the leadership ranks last year, in a sign, analysts said, of Beijing's intention to focus on security in Hong Kong.
What is Carrie Lam's legacy?
A bureaucrat with decades of experience, Ms Lam was Hong Kong's first female leader.
But she soon became one of the most divisive figures in the politically turbulent city.
She sparked months of protests in 2019 after proposing a law that would have allowed extraditions to mainland China.
The mass protests led to China imposing a series of policies to "restore security" and tighten control over Hong Kong and its residents.
The most prominent of these was a major national security law that criminalised most forms of political protest and dissent, and reduced the city's autonomy.
Ms Lam backed the widely-criticised law saying it was not all "doom and gloom".
"Compared with the national security laws of other countries, it is a rather mild law," she has said. "Its scope is not as broad as that in other countries and even China."
Since the national security law's implementation in 2020, Hong Kong has seen a succession of pro-democracy activists, former lawmakers and also media figures arrested.
Other changes made by CHina under her tenure included reforming the membership make-up of the city's election committee - to give more voting power to pro-Beijing figures, analysts said.
Read more:Carrie Lam: The controversial leader of Hong Kong
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France24 - Monde
Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine
Publié le : 01/04/2022 - 16:31
Guillaume GRALLET
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En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.
A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.
Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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In Brazil, Firms Sought Black Workers. Then LinkedIn Got Involved.
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After Brazilian activists fought LinkedIn for removing job ads that sought Black and Indigenous candidates, the company changed its global policy.
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By Jack Nicas and Flávia Milhorance
RIO DE JANEIRO — In February, a think tank in São Paulo was looking for a financial coordinator. The job was remote, the work was part time and, the post on LinkedIn said, Black and Indigenous candidates were preferred.
For Brazil, the ad was innocuous. Many Brazilian companies have started to explicitly seek out Black and Indigenous workers to diversify their ranks, a step to reverse the deep inequality that has racked the country since the area was first settled centuries ago.
Then LinkedIn, which is dominant in Brazil, removed the listing, setting off a debate over why a company based in California should be controlling how a country in South America deals with its racist past and present. Over the next month, dozens of large companies protested, federal prosecutors opened inquiries and activists sued.
This past week, LinkedIn reversed its stance. The company, which is owned by Microsoft, said it had learned from the experience in Brazil and changed its global policy to allow job listings that explicitly pursue candidates who are “members of groups historically disadvantaged in hiring.”
The case was the latest illustration of how a handful of American tech companies exert enormous influence in foreign countries, enforcing global policies that often clash with those cultures or bring strife, abuse or other unintended consequences.
“There are a lot of pros to global connectivity that I would hate to give up,” said Eileen Donahoe, a former Obama administration official who now studies global digital policies at Stanford University. “But what’s coming to the surface in this instance is the underside of that global connectivity and global dominance.”
In this case, the backlash succeeded in changing LinkedIn’s rules, not only in Brazil, but also across the world. LinkedIn’s about-face shows how countries are increasingly pushing back against big tech companies and forcing changes in their policies, with global implications.
A European data-privacy law that went into effect in 2018 largely led to the worldwide proliferation of alerts on websites that ask visitors to accept “cookies,” or the tracking software embedded behind most web pages. The European Union is now set to approve new rules that could force tech companies to make their messaging apps work with rivals’ products, probably affecting people far beyond the bloc. And late last year, an investigation in Japan caused Apple to revise important rules for many app makers, while guidelines in Britain prompted tech giants to alter how their products work to protect minors better across the world.
“Often the trend has been an actual law, or government regulation” forcing tech companies to rethink policies, Ms. Donahoe said. But with the LinkedIn case, she said, “This was more public outcry.”
Like many countries, Brazil has a brutal history of racism. From the arrival of the first European settlers, Indigenous people were slaughtered for hundreds of years. Brazil imported more slaves than any other country and was the last nation in the Americas to abolish slavery, in 1888. And today, in a country where more than half the population is Black, Black people hold fewer than 1 in 100 corporate management positions, according to one study.
The fight for equality has gained steam in recent years, in part fueled by a surge of affirmative action programs. In 2020, Magazine Luiza, a Brazilian retail giant with more than 1,400 stores, announced that its executive trainee program would be open only to Black candidates.
The announcement ignited a national debate. Many conservatives in Brazil criticized the company, calling its policy racist, while many on the left cheered it on. “We were ‘canceled’ on social media, even by congressmen,” said Frederico Trajano, Magazine Luiza’s chief executive. Yet since then, similar policies in Brazil “have taken off,” he said. “The number of new initiatives is impressive.”
In the United States, companies including Google, Twitter and J.P. Morgan have introduced internship programs in recent years that are limited to certain minorities, framed as a way to create a more diverse pipeline of talent. But while there have been broad efforts to diversify the white-collar workforces at many American companies, U.S. law generally prohibits job ads that show a preference for a specific race.
In Brazil, several recent court decisions have upheld affirmative action policies, making the law more clear that companies can give preference to Black and Indigenous employees, said Elisiane Santos, a prosecutor in the federal labor prosecutor’s office. “It certainly is legal,” she said.
As a result, companies have become bolder. So when Laut, a research institute in São Paulo, posted its ad for a financial coordinator that “gave preference” to Black and Indigenous candidates, the move was hardly groundbreaking. It was more surprising when, three days later, on Feb. 28, LinkedIn removed the ad and told Laut, the Center for the Analysis of Freedom and Authoritarianism, in an email that the listing violated its policies.
Natura & Co., a Brazilian personal beauty company with 35,000 employees, later said that LinkedIn had also taken down its ad seeking a person of color for a management job.
The move by LinkedIn revived the national debate on affirmative action policies. LinkedIn was targeted by the left and seen as a champion of the right.
“LinkedIn’s stance toward Brazil is a colonialist use of the law to protect racism,” Pedro Abramovay, the former No. 2 official in Brazil’s Justice Department, said on Twitter.
LinkedIn’s official account responded, saying its policy applied to all users globally and prohibited job listings that give preference to, or exclude, candidates based on “age, gender, religion, ethnicity, race or sexual orientation.”
Raphael Vicente, a São Paulo lawyer and professor who runs an initiative to promote affirmative action policies, began gathering signatures from corporations for a letter protesting the policy. More than 40 companies signed on, including Coca-Cola, Intel, Procter & Gamble, Bayer and Unilever. “Such a policy can be a huge setback for the country,” Mr. Vicente wrote, adding that it would reverse the effect of the affirmative action programs that activists like him had fought for.
LinkedIn is dominant in Brazil for job listings. Brazil is LinkedIn’s third-largest market, after the United States and India, with 55 million users, or one in every four people in Brazil.
After LinkedIn took down the ads, the federal prosecutor’s office in São Paulo, the federal labor prosecutor and a federal consumer-rights agency all sent notices to the company requesting more information. Educafro, a racial-justice group, then sued LinkedIn, saying its policy was racist and violated Brazilian law. The group asked for more than $2 million in damages, which it said it would use for education programs for Black people.
On Tuesday, after The New York Times sought comment on its removal of the job listings, LinkedIn said it was changing its policy to allow such ads, as long as they are legal in a given country. “Getting this right is important and we’re committed to continuing to learn and improve,” the company said in a statement. It declined to comment further.
In 2010, a federal law in Brazil required companies to create “equal opportunities in the labor market for the Black population,” though it did not specify how. In 2012, Brazil’s Supreme Court backed racial quotas in public universities. And in 2014, a new law required that 20 percent of people hired through public service exams be Black.
Mr. Vicente said that when he and other activists began pushing affirmative action in Brazil in 2015, Brazilian companies still balked. “Now a global company has had to retreat on the subject,” he said. “This message to companies here is very clear.”
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France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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Tottenham 5-1 Newcastle: Has Harry Kane been given a dilemma by Antonio Conte's side?
Last updated on 3 April 20223 April 2022.From the section Tottenhamcomments349
There were times this season when things looked bleak for Tottenham.
A prolonged and almost embarrassing managerial search in the summer saw Nuno Espirito Santo eventually appointed, but the former Wolves boss lasted just fourth months.
Star man Harry Kane wanted out too, with champions Manchester City keen to sign him, but the England skipper ended up staying.
There were suggestions he had downed tools at the north London club, seemingly disinterested and taking until mid-October to score his first Premier League goal of the campaign.
But after a rocky start under current manager Antonio Conte, the signs are looking much brighter for Tottenham - and Kane is now facing a dilemma about his future.
On 30 October, Tottenham were eighth in the table, two points adrift of a Champions League spot following a humiliating 3-0 home defeat by Manchester United.
It cost Espirito Santo his job, sacked just two days later.
Former Chelsea boss Conte was appointed as his replacement and the situation got worse as recently as 23 February, slipping seven points behind the top four following a poor 1-0 defeat by Burnley.
After that game, Conte suggested if he was the problem at the club he was "ready to go", but the comment has acted as a galvanising effect for the side.
Spurs have since gone on a run of five wins and a loss in their last six games, including Sunday's 5-1 thrashing of Newcastle, to propel them into a Champions League spot.
On Friday, Conte said his side would need a "miracle" to play in Europe's elite club competition and, after beating the Magpies, he told BBC Sport: "This league is very difficult to try to be in the race for the Champions League. We want to stay there until the end.
"We have to try to continue to play this way with intensity and accuracy. My team is improving in many aspects."
Spurs are above Arsenal on goal difference, but their north London rivals have two games in hand and the two sides meet in a crucial clash before the end of the season.
Conte added: "We know we have eight final games. Arsenal has a good advantage. We have to try to stay in the race and give our best, to make our fans happy.
"If we give everything, then we'll see what we can reach."
Had Tottenham chairman Daniel Levy entered into negotiations with City in the summer, Kane could well have been challenging for the title rather than a top-four spot.
But Levy refused an exit and the England captain eventually said he was "100% focused on helping the team achieve success".
Kane had a slow start to the season, scoring his first league goal on 17 October at Newcastle, and he then went on a run of just two goals in his next 11 club games.
Although he didn't score against Newcastle on Sunday, Kane provided the cross for Matt Doherty's goal and was named man of the match as Spurs stormed to success.
"They have got their mojo back," said former Premier League footballer Clinton Morrison on BBC Radio 5 Live.
"A lot of people doubted Harry Kane when he didn't get his move, but I didn't because he is one of the best strikers in Europe, in the world."
Former Tottenham winger David Ginola told Sky Sports: "Spurs are looking very confident. They are relying on their assets and the finishing up front is amazing.
"The new playmaker at Spurs is Harry Kane. He is like the new Diego Maradona now - long passes, short passes, he has it all."
Kane's return to form has seen him score eight goals and provide five assists in the league in 2022 - his 13 goal involvements more than any other top-flight player.
Conte said: "He played an amazing game. He made passes and assists, he has to continue this way.
"We are talking about a talented player. Many times players with great talent do not want to work hard. Not that they want to work less, but sometimes they can be lazy.
"He was an example from the first day I arrived here. We're talking about a world-class striker. He's enjoying playing in this way."
Ex-Tottenham striker Jermain Defoe added on Sky Sports: "He's a complete footballer. A few months ago I was not worried about Harry because I knew things would change.
"When you have someone like Harry Kane chasing down records, every game he wants to score."
During the international break, Kane moved joint-second on England's list of highest goalscorers - just four short of equalling Wayne Rooney's record of 53.
His 178 Premier League goals puts him fifth on that all-time list as he looks to close in on Alan Shearer's record of 260.
However, Kane's individual accolades are not matched by his trophy cabinet as the 28-year-old is yet to lift any silverware.
The closest he came was losing in the 2019 Champions League final and twice a runner-up in the EFL Cup final, as well as at the European Championship with England last summer.
"We don't know what Harry and the football club have agreed," said Graeme Souness on Sky Sports. "Harry will have a real dilemma. They have a proper coach and they will be a real strength.
"He has won nothing yet. It's OK having records but you want to show your grandkid your medals. The dilemma is does he stay or go.
"If I was Conte my first thing would be 'for me to stay, Harry Kane has to stay'.
"Not the signings he will be getting - it has to be all about Kane. It puts Levy and the board under huge pressure. They have to keep the manager and the player.
"If Erling Haaland is going to Man City, who else could afford Kane?"
Frenchman Ginola, who won the League Cup in 1999 during a three-year spell at Spurs, added: "If Spurs rely so much on Harry Kane, they need to sign him for a few more years. It is a crucial question for Spurs because they can't replace him.
"Kane has the choice to go anywhere. I think about my age, what do I want to be remembered for? He wants to win trophies.
"For a player of his calibre, just to be in the top four, it's not enough."
New York Times - World
Israeli Troops Kill 3 Palestinian Militants in West Bank After Rise in Attacks
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The Israeli authorities said the men were killed in a shootout. The security forces have ramped up their operations after a wave of violence.
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By Patrick Kingsley
JERUSALEM — Israeli security forces killed three Palestinian militants in the occupied West Bank early Saturday morning, as they continued to scale up their operations in response to a wave of terrorist attacks in Israel.
The Israeli police said in a statement that the militants had been intercepted while driving through the northern West Bank, after the authorities received a tip that they were about to carry out an attack. The three men were killed in a subsequent shootout that also left four Israeli soldiers wounded, the police said. The Islamic Jihad militant group later confirmed that three of its members had been killed by Israeli security forces on Saturday morning, but it did not comment on the claims about a potential attack.
The episode brings the number of Palestinians killed in Israeli military operations in the West Bank this week to at least six. Three others were killed on Thursday morning during an Israeli raid in Jenin, a city in the northern West Bank, Palestinian health officials said.
Israel security forces have bolstered their presence across Israel and the occupied territories since a Palestinian gunman killed five people in Bnei Brak, a city in central Israel, on Tuesday. That was the latest in a string of terrorist attacks in Israel that killed 11 people since March 22.
The army has sent several extra battalions to the West Bank, called up reservists and posted reinforcements along the boundary between Israel and Gaza. The police said they had turned their focus almost exclusively to counterterrorism operations while scaling up their presence on the streets.
Prime Minister Naftali Bennett also called on Israeli civilians with licensed firearms to carry their guns with them in public.
The measures reflect the heightened sense of anxiety in Israel after three unusually brazen and deadly attacks, in three Israeli cities that have rarely been at the center of the Israeli-Palestinian conflict.
Last week, before the attack in Bnei Brak, an Arab citizen of Israel stabbed three people and rammed another with his vehicle, killing all four, in Beersheba, a quiet city in southern Israel. Days later, two other Arab citizens of Israel shot dead two policemen in Hadera, a city on the Mediterranean coast. Unusually, the Islamic State claimed responsibility for that attack.
Officials and analysts fear that the violence could escalate in the coming weeks, when the Muslim holy month of Ramadan, which began on Saturday, will overlap with Passover and Easter for the first time in several years.
The festivals are expected to compound tensions in the Old City of Jerusalem, where access to and control over a holy site sacred to both Jews and Muslims — known to Jews as Temple Mount and to Muslims as the Noble Sanctuary — has long been at the heart of the Israeli-Palestinian conflict.
Hamas, the Islamist militant group that holds sway in the Gaza Strip, warned in a statement Friday night that Israel would face “consequences” if it allowed Israeli troops or Jewish worshipers to enter the Aqsa Mosque compound on top of Temple Mount. It did not specify what those consequences would be.
Tensions over the mosque — coupled with Israeli efforts to evict Palestinians from a strategic area of the city — prompted Hamas to fire several rockets toward Jerusalem from Gaza in May, setting off an 11-day war. But Israeli officials believe that Hamas is most likely wary of directly organizing attacks from Gaza, because the group does not want to risk another full-scale escalation in Gaza so soon after the last war.
In a sign of de-escalation, Palestinian political groups in Gaza on Wednesday decided against commemorating Land Day, a major anniversary in the Palestinian calendar, with a protest near the boundary between Gaza and Israel. They instead gathered on the coast, reducing the risk of a confrontation with Israeli border guards.
Prayers on Friday night and Saturday morning at Al Aqsa Mosque also passed without incident.
Iyad Abuheweila contributed reporting from Gaza City.
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France24 - World
Ukrainian refugee crisis: Women and children at risk from human traffickers
Issued on: 01/04/2022 - 17:12
Annette Young
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As the war in Ukraine continues, Europe is facing its fastest-growing refugee crisis since World War II. With the majority being women and children, there are growing concerns that they're a target for sex traffickers. Annette Young talks to Céline Schmitt from the UNHCR. Also how women villagers in Niger are being educated about the role they can play in the fight against jihadists.
war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
France24 - World
Kyiv City Ballet founders on receiving refuge at Paris's Châtelet Theatre
Issued on: 01/04/2022 - 16:54
Eve JACKSON
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Eve JACKSON
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The Kyiv City Ballet company arrived in France the day before war broke out in Ukraine. Its dancers became exiles overnight. Paris has given them refuge with a residency at the city's Châtelet Theatre. The founders, Ivan Kozlov and Ekaterina Kozlova, created the troupe 10 years ago. They join Eve Jackson in the studio to discuss their unique situation and the importance of using culture as a peaceful weapon.
>> Stranded by war, Ukraine's Kyiv City Ballet offered residency in Paris
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[Vidéo] Policiers attaqués Gare du Nord : l’agresseur aurait crié “ACAB”
Des policiers menacés par un homme armé ont dû ouvrir le feu, lundi 14 février au matin, sur le réseau de transport d’Ile-de-France, a fait savoir sur Twitter le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « Ce matin vers 7 heures, une patrouille de policiers a été menacée par un individu armé d’un couteau dans les transports en commun franciliens », a annoncé le ministre. Les faits se sont produits Gare du Nord à Paris. L’homme s’est dirigé vers un équipage de la brigade des réseaux franciliens en tenant un couteau muni d’une lame de 30 centimètres.
« Les policiers ont fait usage de leur arme, écartant ainsi tout danger, pour eux-mêmes et pour les voyageurs », a ajouté le ministre. Une vidéo (ci-après) diffusée sur Twitter par le journaliste de France 3 Tristan Baudenaille montre l’intervention des policiers et laisse entendre trois coups de feu. Aucun blessé n’est à déplorer au sein des forces de l’ordre, tandis que l’individu a succombé à ses blessures. La thèse d’un acte terroriste serait déjà écartée. Aucun propos en ce sens n’aurait été tenu par l’agresseur. En revanche, une inscription anti-police aurait été repérée sur son arme. Le terme « ACAB », acronyme de « All cops are bastards » (tous les flics sont des salauds), a également été proférée, a appris Valeurs Actuelles. « Les faits sont visibles en caméra. C’est carré » , indique une source policière. « Le ministre a dû être informé très vite au regard des propos tenus », ajoute une autre.
#Garedunord pic.twitter.com/b9SbdYbHSJ
— Tristan Baudenaille (@TristanBdnl) February 14, 2022
France24 - World
Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP
Issued on: 01/04/2022 - 15:58
Catherine NICHOLSON
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As a recent poll shows that six in 10 Swedish people support joining NATO alongside neighbour Finland, leading Swedish MEP Tomas Tobé tells FRANCE 24 why he backs ending two centuries of military neutrality in Sweden. "It is clear that Sweden needs to build security together with others. It is clear that Putin's aggression will not stop with Ukraine. We will have to take responsible decisions for Sweden. For me it is clear that we need the security that NATO membership will provide. I do not think that we should be neutral against Putin. The time for Sweden to be neutral is long past. It's important now that Sweden together with Finland make the decision to join NATO."
As the Russian invasion of Ukraine continues, with significant loss of civilian life in Ukraine, warnings are being sounded about the knock-on effects of the conflict on people far from Europe. This is due to the massive hit to food production and exports from Ukraine and Russia – two countries that together provide more than 750 million people, in 27 countries, with over half of their total wheat needs.
Tomas Tobé is Chair of the European Parliament's Development Committee. He admits he is "extremely worried", saying: "We had extreme problems with hunger in the world even before the invasion of Ukraine, and the war [… The EU] really need to step up our action, increase production within and outside of Europe."
As the European Commission tells farmers that to help boost production they can work land that's currently left aside for environmental reasons, Green activists are pointing out the importance of leaving some land aside to recover each season. Tobé contends that "we need to be pragmatic", saying: "We are in an extreme situation. We have a war in Europe. If we do not do this, this will actually mean that people will die of hunger."
We also discuss the situation of Ukrainian refugees, of which more than 70,000 are expected to arrive in Sweden in the coming months.
Produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Perrine Desplats and Isabelle Romero
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
WAR IN UKRAINEHas war in Ukraine revived NATO?
ANALYSIS‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle
Valeurs Actuelles
À Metz, un homme avec 112 mentions à son casier judiciaire interpellé après avoir percuté une voiture de police
Un contrôle qui dégénère. Jeudi 31 mars, les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Metz (Moselle) ont voulu procéder à un contrôle de véhicule, rapporte le Républicain lorrain. Cette voiture, une grosse berline de marque Mercedes, était immatriculée au Luxembourg. Les policiers souhaitaient contrôler son chauffeur, un homme signalé car suspecté d’avoir perpétré un « home-jacking », c’est-à-dire un cambriolage de domicile en présence de ses occupants, survenu peu de temps auparavant au Luxembourg.
Percussion
À la vue des fonctionnaires de police, la cylindrée fait alors demi-tour pour échapper au contrôle. Les policiers de la BAC appellent alors leurs collègues de la Section d’intervention (SI). C’est alors que le fuyard, après une brève course-poursuite avec la police, percute violemment un véhicule de la SI. Fort heureusement, l’accident n’a fait ni victimes ni blessés, même si les policiers percutés ont dû se rendre à l’hôpital pour un contrôle médical, par précaution. En revanche, d’importants dégâts matériels sont à relever. Quant à l’individu, retrouvé encagoulé et ganté, il a été placé en garde à vue, et s’y trouvait encore ce vendredi 1er avril. Son véhicule serait issu d’un vol. Le syndicat de police Unsa police 57 a apporté « tout son soutien » aux policiers de la SI. David Ghisleri, secrétaire départemental Alliance Moselle, appelle, lui, « à la plus grande fermeté à l’encontre des auteurs de refus d’obtempérer », qu’il estime à un toutes les vingt minutes en France.
Metz : les dernières actualités
France24 - World
All quiet on the cyber front: Ukraine's internet infrastructure remains resilient
Issued on: 01/04/2022 - 16:17Modified: 01/04/2022 - 16:18
Peter O'Brien
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At the start of Russia's invasion of Ukraine, hackers brought down tens of thousands of satellite internet modems across Ukraine and Europe. This week, Reuters revealed that the same attacks are still underway. It raises questions about the state of the cyberwar in Ukraine: given the piecemeal information we receive about an attack, weeks after it happened, how can we assess Russia's cyberoffensive? Is it working, and has it begun to spill out internationally, as first predicted? So far, Ukraine's internet infrastructure has remained resilient. FRANCE 24's tech editor Peter O'Brien explains.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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CYBER ATTACKThreat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet
The Debate
Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level
WAR IN UKRAINEUkraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists
L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier Valeurs Actuelles
À Bordeaux, des courses de voitures exaspèrent les riverains, la police et la mairie aux abonnés absents
Trop, c’est trop. Ce vendredi 1er avril, les riverains du quartier Ginko à Bordeaux sont excédés. Depuis un certain temps, tous les vendredis soir, des amateurs de voitures tunnées se retrouvent sur un parking d’une zone commerciale du quartier pour y faire des courses de voitures sauvages, rapporte InfoBordeaux. Une habitante témoigne : « Pendant leurs courses, on les entend passer dans l’avenue à fond, mettre des grands coups d’accélérateur. Vendredi dernier, ils ont fait des drifts aussi, sur le parking de PicWicToys, tellement, que les gaz d’échappement sont remontés jusqu’à mon appartement », explique-t-elle.
La police et la mairie peu concernées
Malgré plusieurs réclamations à la police d’intervenir pour mettre fin à ces nuisances, les forces de l’ordre semblent rester étrangement apathiques. Isabelle Bertin, qui préside l’association des habitants de l’écoquartier Ginko, tente une explication : « On nous a fait comprendre que la police nationale ne souhaitait pas intervenir en raison du nombre de participants. Ce serait trop dangereux pour eux », affirme-t-elle. Du côté de la mairie de quartier, c’est la même absence de réponse probante. Pourtant, les habitants ont envoyé un courrier exigeant une réponse sécuritaire forte. Mais à cela, Vincent Maurin, le maire de quartier, répond qu’« il faudrait peut-être leur proposer quelque chose, loin des habitations ». Mais cela suffira-t-il vraiment à résoudre le problème ?
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Valeurs Actuelles
À Lyon, un duo de braqueurs, devenus la risée d’Internet, condamné
Pour avoir braqué la caisse, ils sont passés à la caisse. Vendredi 1er avril, deux hommes ont été jugés pour avoir braqué un restaurant McDonald’s à Villeurbanne, près de Lyon, le 27 décembre 2019, rapporte LyonMag. Mais pas seulement. Ils sont aussi accusés d’avoir, la veille, attaqué un magasin de Meyzieu et d’avoir réalisé une tentative de car-jacking sur un automobiliste octogénaire. Rayan S. et Salah B. ont été reconnus par les policiers grâce aux multiples vidéos qui les moquent sur Internet. Il faut dire que les deux braqueurs tiennent plus des Pieds nickelés que d’Al Capone, car, au moment du braquage, quoique cagoulés pour ne pas être identifiables, Salah B. lance un « Rayan, viens là ! », devenant ainsi la risée du web.
Les deux prévenus nient en bloc
La défense des deux accusés : nier en bloc. Il faut dire qu’en dépit des vidéos, les deux prévenus étaient cagoulés au moment des faits et n’ont laissé aucune trace d’ADN sur les lieux du braquage. Cependant, l’avocat général a requis six ans de prison contre Salah B. et cinq ans dont un an avec sursis contre Rayan S. En définitive, le jugement final a revu ces propositions de peines légèrement à la baisse : Rayan S. écope de quarante mois de prison ferme, dont douze avec sursis, et Salah B. est lui condamné à une peine de cinq ans de prison ferme.
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France24 - World
Chemical pollution: Surfing in toxic waters
Issued on: 01/04/2022 - 14:56Modified: 01/04/2022 - 14:57
Valérie DEKIMPE
Scientists have issued a stark warning: chemical pollution has officially exceeded the limits safe for humans and the planet. The ocean, which has become a dumping ground for a cocktail of toxic pollutants, is bearing the brunt of this pollution. We take a closer look in this edition of Down to Earth.
What exactly do we know about the risks to us humans from chemical pollution in the ocean? Surprisingly, not a whole lot. Surfrider Foundation Europe, a non-profit advocating for the protection of our seas, is on the hunt for answers.
"Every day we go into the water, so every day we swallow mouthfuls and mouthfuls of seawater," says Marc Valmassoni, a campaigner for the non-profit based in Biarritz, a world-renowned surfing destination on the French Basque Coast.
"We have solid data on all things bacteriological pollution, but nothing on how chemical pollutants like hydrocarbons, cosmetics or drugs could impact our health in the short, medium or long term."
Surfing in the name of science
Enter the "Curl" project. Surfers have become guinea pigs in wetsuits, riding the waves in the name of science.
In partnership with the French National Institute for Ocean Science (IFREMER) and a sportswear brand, the NGO designed a special sleeve with several sensors attached, which can be worn around the ankle. The device can take water samples while surfers are in the water.
The samples are then sent to a team of scientists, tasked with identifying the chemicals and measuring toxicity levels.
The project is in the early stages, and scientists are only beginning to comprehend the full extent of the damage caused by chemical pollutants.
From pesticides to drugs and metals, the list of substances that poison our ocean is well documented. Farida Akcha, an eco-toxicologist in charge of analysing the samples, says the challenge is determining if that cocktail of toxic chemicals can interfere with our health.
"Nowadays, we hear a lot about hormone disruptors, possible effects on our immune system, and chemicals which could even cause cancer."
But the scientist remains cautious.
"It's important to keep in mind that just because a given substance is present in the water, it doesn't necessarily mean it will be harmful to our health," she explains. "It depends on the duration of exposure, as well as toxicity levels."
Cleaning up with algae
With the problem identified, is there a way to clean up the ocean of chemical particles so as to be able to surf and swim in purer water tomorrow?
This is exactly the focus of Planctonid Environnement, a start-up specialised in the cultivation of microalgae. At a factory owned by the Norwegian company Yara in Montoir-de-Bretagne, on France's Atlantic coast, the production of fertiliser results in significant quantities of industrial effluents being released into the water, especially nitrogen and phosphorus.
Yara decided to call on Planctonid to find a solution. Cultivated near the factory in photobioreactors, the microalgae are fed with waste. They absorb chemicals, thus purifying the water. However, this energy-intensive technology still needs to be improved. Like all plants, algae need a lot of light, and therefore a lot of energy.
>> Read more: Oceans of opportunity: How seaweed can help fight climate change
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Study of French Pyrenees site finds high mountain air filled with microplastics
Focus
Meet the Indian activist cleaning up Bangalore's polluted lakes
Focus
Lake Victoria's massive pollution: Africa's largest lake is dying
BBC
Grammys 2022: Ukraine president delivers powerful speech
Ukraine's President Volodymyr Zelensky delivered a pre-taped message to the Grammy Awards on Sunday evening.
"Our musicians wear body armour instead of tuxedos," he told stars including Lady Gaga and Justin Bieber, referring to the ongoing war with Russia.
"They sing to the wounded in hospitals, even to those who can't hear them. But the music will break through."
He urged musicians to "fill the silence" left by Russian bombs "with your music".
Read more about the war in Ukraine
"Support us in any way you can, but not with your silence," he continued. "Fill the silence with music."
The pre-taped message was played ahead of a performance by John Legend of a new song, called Free.
The US star was joined on-stage by Ukrainian musicians Mika Newton and Suzanna Iglidan, while a poem was read by their compatriot Lyuba Yakimchuk, who recently fled the country.
"Rain down freedom until we're all free" sang Legend, who was also accompanied by a gospel choir, as images of those affected by the conflict played out on screens behind him.
At the end of the track, viewers were given the details of a charity helping Ukrainian refugees.
Prior to Legend's performance Mr Zelensky asked: "What's more opposite to music?... The silence of ruined cities and killed people.
"The war doesn't let us choose who survives and who stays in eternal silence," he added, but spoke of his country defending its freedom "to live, to love, to sound".
He signed off his video message by saying he hoped his countrymen and women could soon "be free like the people on the Grammy stage".
Since the conflict began in February, many Ukrainian musicians, producers and DJs have joined the fight against Russia, and also found themselves acting as war reporters and military fundraisers.
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Global leaders condemn 'despicable' Bucha killings
Zelensky: A comedian president rising to the moment
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes
Publié le : 31/03/2022 - 18:17
Sébastian SEIBT
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Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts.
Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.
Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.
Voiture blindée et yacht démesuré
Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland, universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.
>> Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux
Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.
Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg.
Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.
Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.
Des sanctions “atténuées”
Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux.
>> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?
Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.
Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions.
Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.
“Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques.
Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.
Risque de dommages collatéraux
L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.
Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital,
Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.
En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”.
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La chronique de l’éco
Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur
CRISE UKRAINIENNE
Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales
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France24 - Monde
Cyclisme : le Néerlandais Mathieu van der Poel à nouveau vainqueur du Tour des Flandres
Publié le : 03/04/2022 - 17:57
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Le Néerlandais Mathieu van der Poel a remporté le Tour des Flandres, dimanche, dans un sprint en petit comité devant le Néerlandais Dylan van Baarle et le Français Valentin Madouas. C'est la deuxième fois que Mathieu van der Poel se hisse à la première place de ce "monument" cycliste.
Le Néerlandais Mathieu van der Poel (Alpecin) a remporté, dimanche 3 avril, pour la deuxième fois le Tour des Flandres, l'un des "monuments" de la saison cycliste.
Déjà vainqueur en 2020, Van der Poel a devancé dans cette 106e édition le Néerlandais Dylan van Baarle et le Français Valentin Madouas.
Le Slovène Tadej Pogacar, vainqueur en titre du Tour de France, a pris la quatrième place au terme des 273 kilomètres d'une course qui a attiré la grande foule après deux éditions à huis clos.
Pogacar, impressionnant tout au long de la course, a temporisé dans les derniers hectomètres pour obliger Van der Poel à lancer le sprint. Mais le duo a vu le retour des premiers poursuivants lancés à pleine allure et le Slovène s'est retrouvé débordé, sans pouvoir rivaliser.
Duel final au Vieux Quaremont
Pogacar a provoqué une première sélection à 55 kilomètres de l'arrivée, dans la deuxième des trois ascensions du Vieux Quaremont. Relayé par Van der Poel, il a poursuivi l'écrémage dans les montées suivantes pour ne garder avec lui que quatre autres coureurs, Van der Poel et Madouas ainsi que Van Baarle et le Britannique Fred Wright qui avaient anticipé.
Le vainqueur du Tour de France a forcé l'allure dans la troisième montée du Vieux Quaremont pour ne garder avec lui que Van der Poel, à l'entrée des 18 derniers kilomètres. Mais il n'a pu le distancer dans la dernière côte, le Patenberg, et le duo s'est dirigé vers Audenarde pour se disputer la victoire.
"Pogacar était le plus fort aujourd'hui"
"J'étais à la limite de lâcher au sommet du Paterberg", a reconnu Van der Poel. "C'est dommage que Pogacar ne soit pas sur le podium, il était le plus fort aujourd'hui."
À 27 ans, le quadruple champion du monde de cyclo-cross compte désormais deux victoires dans un "monument", l'appellation des plus grandes courses d'un jour.
Il s'est classé troisième des deux derniers avant le Tour des Flandres, Paris-Roubaix en octobre dernier et Milan-Sanremo le 19 mars pour son premier jour de course de l'année 2022.
Le petit-fils de Raymond Poulidor compte aussi à son palmarès des succès majeurs, tels l'Amstel Gold Race 2019 et les Strade Bianche 2021. L'an passé, pour ses débuts dans le Tour de France, il a gagné une étape et porté six jours durant le maillot jaune qui s'était toujours refusé à son grand-père.
Avec AFP
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BBC
Sri Lanka: Cabinet resigns as crisis protesters defy curfew
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Sri Lanka's cabinet ministers have resigned en masse after protests over the government's handling of the worst economic crisis in decades.
All 26 ministers submitted letters of resignation - but not Prime Minister Mahinda Rajapaksa or his brother, President Gotabaya Rajapaksa.
Many angry protesters demanding the resignation of the Rajapaksa family say the move is meaningless.
On Sunday, many defied a curfew to take to the streets in several cities.
The country is grappling with what is said to be its worst economic crisis since independence from the UK in 1948.
It is caused in part by a lack of foreign currency, which is used to pay for fuel imports. With power cuts lasting half a day or more, and shortages of food, medicines and fuel, public anger has reached a new high.
Education Minister Dinesh Gunawardena told reporters on Sunday that the cabinet's ministers had tendered their resignation letters to the prime minister.
The prime minister's own son, Namal Rajapaksa, was among those who resigned, tweeting that he hoped it would help the president and PM's "decision to establish stability for the people and the government".
However, many protesters who allege that the president and his family are to blame for the situation in the country are angry at the fact that he will remain in power.
One Twitter user called it a "sick joke".
The Cabinet resigning but @PresRajapaksa remaining as prime minister and @GotabayaR as president is a sick joke Their family cabal turned #SriLanka into their personal fiefdom, and looted it. They should go and be held accountable for the ruin of the nation#GotaGoHome2022
Another called it a "play from the dictator's playbook".
"We want all of you gone - the Rajapaksas, the cabinet,their political henchman, the corrupt cronies, their media guys. All of them," another social media user added.
Mahinda and Gotabaya still remains mean, they are basically putting the cancer back in and stitching it up. There is no point in an entire cabinet resigning when these two remain. @GotabayaR and @PresRajapaksa MUST GO! #LKA #SriLanka #GoHomeGota #GoHomeRajapaksas #GoHomeMahinda
On Sunday, thousands of people across the country defied a curfew order and a special notification banning anyone from from being on any public road, in a park, on trains or on the seashore unless they have written permission from the authorities.
The curfew, along with a ban on social media sites including Facebook, WhatsApp and Twitter, was meant to halt a planned day of protests, after a demonstration outside the president's house on Thursday night turned violent.
The demonstrations mark a massive turnaround in popularity for Mr Rajapaksa who swept into power with a majority win in 2019, promising stability and a "strong hand" to rule the country.
I met opposition leader Sajith Premadasa at another impromptu protest on Sunday, where he along with other members of his party were stopped at police barricades as they tried to enter the city's Independence square.
"The supreme law of the land protects the right of the people to share their opinions, to demonstrate and to engage in peaceful democratic activities, so that right cannot be violated," he said, adding that the curfew and social media ban were dictatorial, autocratic and draconian steps.
I also met several people who had defied the curfew to come out and protest.
Suchitra was one of dozens gathered at a protest outside an Asian restaurant by what's usually a busy road.
As he cradled his 15 month-old baby boy, who shares his name, Suchitra told me about the daily problems he faced with power cuts.
"Without electricity our fans don't even work. In this heat it's impossible for the baby, or us, to sleep."
"I came out today because my rights have been taken away, and I'm very angry," said Anjalee Wandurgala, one of a few hundred students who gathered in a part of Colombo.
"Why have they put this curfew? Is it to protect us?" she asked. "It doesn't make sense at all".
Freelance advertising copywriter Sathsara says it is the first time he has ever protested.
"I'm freelance, but I can't earn money as there's no gas, no electricity. I'm totally broke," he says.
He's one of many young Sri Lankans struggling to see a way forward through this crisis.
"We are at the prime of our lives, how are we going to achieve our dreams with all this happening?"
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France24 - Monde
Marathon de Paris : victoires de l'Éthiopien Deso Gelmisa et de la Kényane Judith Jeptum
Publié le : 03/04/2022 - 11:59
FRANCE 24
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L'Éthiopien Deso Gelmisa a remporté dimanche la 45e édition du marathon de Paris dans la catégorie hommes, devant son compatriote Seifu Tura, 2e à trois secondes, et le Français Morhad Amdouni, 3e en établissant un nouveau record de France. Du côté femmes, c'est la Kényane Judith Jeptum qui décroche la victoire, en battant un nouveau record.
L'Éthiopien Deso Gelmisa a remporté, dimanche 3 avril, la 45e édition du marathon de Paris, dont le Français Morhad Amdouni a pris la 3e place, avec à la clef un nouveau record de France.
Gelmisa s'est imposé au terme des 42,195 km avec un chrono de 2 h 05 min 07 sec, devant son compatriote Seifu Tura (2 h 05 min 10 sec) et Amdouni (2 h 05 min 22 sec).
"Je suis très heureux", a sobrement réagi Gelmisa après avoir devancé son compatriote Tura, vainqueur du marathon de Chicago en 2021.
🏆 Les podiums 🏆🥇 Deso GELMISA 🇪🇹 🥈 Seifu TURA 🇪🇹🥉 Morhad AMDOUNI 🇫🇷🥇 Judith JEPTUM 🇰🇪 🥈 Fantu JIMMA 🇪🇹🥉 Beau SADO 🇪🇹#ParisMarathon pic.twitter.com/RtjumkULiw
April 3, 2022Amdouni a de son côté amélioré de plus d'une minute le record de France établi par Benoît Zwierzchiewski lors de l'édition 2003 de ce marathon de Paris (2 h 06 min 36 sec).
Ce dernier l'a d'ailleurs largement félicité quelques minutes après l'arrivée.
Nouveau record pour la catégorie féminine
"Ça fait du bien. J'ai juste à dire ça, car cela veut dire 'enfin' (...) Il fallait que je puisse passer ce cap qui me permet de dire 'coucou je suis là'", a déclaré avec soulagement le Corse de 33 ans, sourire aux lèvres et médaille autour du cou.
Sous le soleil parisien, la Kényane Judith Jeptum a elle aussi battu un record en dominant l'épreuve féminine.
Avec un chrono de 2 h 19 min 48 sec, elle améliore de plus d'une minute le précédent record de l'épreuve (2 h 20 min 55 sec) qui avait été établi en 2017 par sa compatriote Purity Rionoripo.
Jeptum a devancé deux Éthiopiennes, Fanti Jimma, 2e (2 h 22 min 52 sec), et Besu Sado, 3e (2 h 23 min 16 sec).
La Kényane de 26 ans faisait partie des favorites de cette 45e édition et avait notamment remporté le marathon d'Abu Dhabi en 2021.
Enfin dans la catégorie handisport, c'est le Français Julien Casoli qui s'est imposé, en 1 heure 38 minutes et 36 secondes. Il s'agit de la 5e victoire dans l'épreuve parisienne pour le sportif de 39 ans, double médaillé paralympique.
Avec AFP
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ATHLÉTISMEMarathon de Paris : doublé pour le Kenya avec les victoires de Paul Lonyangata et Betsy Saina
FRANCEMarathon de Paris : doublé pour l'Éthiopie avec les victoires d'Abrha Milaw et Gelete Burka
Marathon de Paris : victoires pour Elisha Rotich et Tigist Memuye
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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War in Ukraine Compounds Hunger in East Africa
The conflict has driven up the cost of food in a region that depends heavily on crops from Russia and Ukraine and is facing what could be its worst drought in four decades.
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By Abdi Latif Dahir
NAIROBI, Kenya — First came the drought, drying up rivers, and claiming the lives of two of Ruqiya Hussein Ahmed’s children as her family fled the barren countryside in southwest Somalia.
Then came the war in Ukraine, pushing food prices so high that even after making it to the outskirts of the capital, Mogadishu, she is struggling to keep her two other children alive.
“Even here, we have nothing,” she said.
Across East Africa, below-average rainfall has created some of the driest conditions in four decades, according to the United Nations, leaving more than 13 million people facing severe hunger. Seasonal harvests have hit their lowest in decades, malnourished children are filling hospitals and many families are walking long distances to find help.
The devastating drought has blanketed most of Somalia, leaving nearly a third of the population hungry. In neighboring Kenya, the drought has left more than three million people short of food and killed more than 1.5 million livestock.
And in Ethiopia, where a civil war has impeded aid delivery into the northern Tigray region, food insecurity is more widespread than at any time in the last six years. The first food aid to Tigray in three months arrived on Friday.
Now, the war in Ukraine is making the crisis even worse by raising the price of grains, fuel and fertilizer.
Russia and Ukraine are some of the region’s top suppliers of agricultural commodities such as wheat, soybeans and barley. At least 14 African countries import half of their wheat from Russia and Ukraine, according to the Food and Agriculture Organization. Eritrea depends on them entirely for its wheat imports.
“The conflict in Ukraine is compounding an already complicated situation in East Africa,” Gabriela Bucher, the executive director for the charity organization Oxfam International, said in a phone interview. “East Africa is not on the global agenda now, but the region needs the solidarity of the international community and it needs it now.”
The devastating drought and the war in Ukraine are amplified by a series of crises over the past two years.
The coronavirus pandemic has disrupted food supply chains and forced many families to pay higher prices for food staples. The locust infestation in Kenya, the civil war in Ethiopia, extreme flooding in South Sudan, the political crises and growing terrorist attacks in Somalia, and the intensifying ethnic conflict in Sudan have all contributed to the destruction of farms, the depletion of harvests and a worsening food crisis, aid groups say.
The war in Ukraine, which is in its second month, is expected to cause further spikes in food costs across the region. The conflict, depending on how long it lasts, could reduce “the quantity and quality” of staples like wheat, said Sean Granville-Ross, the regional director for Africa at Mercy Corps, a nongovernmental organization.
“Meeting the basic needs of vulnerable drought-affected populations will become more expensive and challenging,” he said.
That ominous outcome is already evident in many parts of the region.
In Somalia, the price of a 20-liter container of cooking oil has increased to $55 from $32, while 25 kilograms of beans now go for $28 instead of $18, according to data gathered by Mercy Corps.
In Sudan, the price of bread has nearly doubled, and some bakeries have closed because wheat imports have dropped by 60 percent since the beginning of the war, according to Elsadig Elnour, the Sudan country director for the charity organization Islamic Relief.
Kenya, citing the war in Ukraine, also raised the price of fuel, leading to protests in parts of the country.
When famine hits, children are particularly vulnerable. An estimated 5.5 million children in the region are facing high levels of malnutrition from the drought, according to World Vision, a Christian aid organization.
“My children died of hunger. They suffered,” said Ms. Ahmed, whose children, aged 3 and 4, died during her days-long trek from her home in Adde Ali village in the Lower Shabelle region to the outskirts of Mogadishu. “They died under a tree.”
In Mogadishu, families are already feeling the ripple effects of the war in Ukraine, with rising food prices squeezing household budgets as the holy month of Ramadan approaches. With no job, proper shelter or access to the beans, maize and tomatoes she once farmed, Ms. Ahmed now relies on food donations from well-wishers to feed her two surviving children, ages 7 and 9.
And aid programs are stretched thin. The war has affected the operations of the World Food Program, which this month said it had reduced rations for refugees and others in East Africa and the Middle East because of rising costs and depleting funds.
Some fear that the continued drought in East Africa could come to resemble the one in 2011, which killed about 260,000 people in Somalia alone. While the situation hasn’t reached that level yet, the funding and resources needed to avert such a crisis have not yet begun to flow, Ms. Bucher of Oxfam said.
Just 3 percent of the $6 billion the U.N. needs this year for Ethiopia, Somalia and South Sudan has been allocated, she said, while Kenya has only secured 11 percent of the $139 million needed for assistance.
Last week, the African Development Bank said it would raise up to $1 billion to improve agricultural production and help Africans become self-sufficient in food in the long run. But while these initiatives are welcome, Ms. Bucher said it was imperative that donors also give unsparingly and immediately to avert a much wider crisis.
“The world needs to come to the rescue of East Africa to avert a catastrophe,” she said.
Hussein Mohamed contributed reporting from Mogadishu, Somalia.
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New York Times - World
Costa Rica va a las urnas entre el descontento y la apatía
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La votación, que enfrenta a un expresidente con un economista advenedizo en política, pone en entredicho un sistema político que convirtió al país en modelo de estabilidad.
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Por Anatoly Kurmanaev y David Bolaños
Los costarricenses eligen el domingo a su próximo presidente en unas elecciones consideradas como un referéndum sobre el futuro del sistema político de 70 años de la nación más estable y próspera de Centroamérica.
La elección, una segunda vuelta, enfrenta a José María Figueres, expresidente y vástago de la familia política más prominente de Costa Rica, con Rodrigo Chaves, un ex alto funcionario del Banco Mundial que saltó a la fama presentándose como alguien al margen del sistema político en medio del creciente descontento popular con la clase política latinoamericana dominante.
Ambos candidatos se han visto perjudicados por escándalos, lo que contribuyó a que la primera vuelta de las elecciones, realizada en febrero, registrase la menor participación desde la década de 1940. Solo uno de cada cuatro electores inscritos votó por uno de los dos candidatos que se presentan el domingo, lo que ha fragmentado el sistema de partidos que ha mantenido a Costa Rica al margen de las convulsiones políticas de Centroamérica, pero que ha llegado a ser considerado por la mayoría de los ciudadanos como corrupto y alejado de los problemas cotidianos de la gente.
Chaves se ha visto envuelto en un escándalo de financiamiento de la campaña, y ha luchado por minimizar y tergiversar una investigación del Banco Mundial sobre acoso sexual en su contra. Figueres ha tenido dificultades para librarse de las acusaciones de corrupción que se remontan a su primera presidencia en la década de 1990.
“Los costarricenses se están alejando de sus partidos políticos”, dijo James Bosworth, fundador de la consultora política Hxagon, centrada en América Latina. El país, dijo, “va a tener dificultades para resolver sus desafíos sin ese sistema político fuerte”.
Esos desafíos incluyen la financiación del gran sector público de Costa Rica así como los compromisos de gasto social del país, la reactivación tras la pandemia de su economía dependiente de los servicios y la protección de su prístino medio ambiente frente a los efectos del cambio climático.
La votación comienza a las 6 a.m., hora local, y las autoridades electorales dijeron que esperaban dar a conocer los resultados preliminares dos horas después del cierre de las urnas, que será a las 6 p.m. Los sondeos de opinión muestran una contienda reñida.
La Universidad de Costa Rica, administrada por el estado, ha encontrado que Chaves tenía una estrecha ventaja sobre Figueres previo a la votación. En una encuesta realizada por la universidad entre poco más de 1000 votantes entre el 24 y el 28 de marzo, Chaves aventajaba a Figueres por 3,4 puntos porcentuales, ligeramente por encima del margen de error de la encuesta (3,1 por ciento).
Chaves, un economista formado en Estados Unidos, ha pasado del relativo anonimato a la posición de favorito en los últimos meses, presentándose como alguien al margen del sistema político que se enfrentará a las élites del país eludiendo las instituciones democráticas tradicionales. Ha prometido “devolver el poder a los ciudadanos” mediante la celebración de consultas populares en torno a temas políticos urgentes.
Para enfatizar su imagen de hombre común, Chaves ha repetido en la campaña que su padre fue guardaespaldas del padre de Figueres, José Figueres Ferrer, una figura que marcó al país y que construyó el mayor partido político de Costa Rica tras liderar la facción ganadora en la breve guerra civil del país en la década de 1940. Figueres dijo el viernes que el padre de Chaves “nunca” trabajó para su familia.
Chaves, de 60 años, regresó a Costa Rica en 2019 después de 27 años en el Banco Mundial, donde ascendió al rango de director como representante principal del banco en Indonesia, una importante economía en desarrollo. Dejó el banco pocos días después de ser rebajado de su cargo por mala conducta tras una denuncia de acoso sexual presentada contra él por dos empleadas.
Chaves le restó importancia a las acusaciones al alegar que los investigadores nunca probaron que hubiera habido acoso sexual, una afirmación refutada por el veredicto del tribunal interno del Banco Mundial en junio, emitido casi dos años después de que Chaves dejara el banco.
Y en las últimas semanas, Chaves se vio perjudicado por una investigación iniciada por el Tribunal Supremo de Elecciones de Costa Rica sobre los pagos irregulares que un grupo de empresarios aliados canalizó hacia su campaña. Chaves dijo que no sabía de la existencia de esos fondos.
Figueres ha centrado su campaña en atacar la relativa falta de experiencia política de Chaves, alegando que el país necesita una administración probada después de años de trastornos provocados por la pandemia.
Pero Figueres ha sido incapaz de distanciarse de sus propias acusaciones de corrupción, relacionadas con los honorarios de consultoría que recibió de una empresa francesa de telecomunicaciones tras finalizar su primer mandato presidencial en 1998.
Figueres negó haber dado un trato preferente a la empresa durante su presidencia, y los fiscales que investigaron los pagos, que se produjeron entre 2000 y 2003, no presentaron cargos. Sin embargo, la decisión de Figueres de esperar los resultados de la investigación en Europa, donde vivía en ese momento, dejó una impresión duradera de mala conducta entre muchos costarricenses.
Ambos candidatos se negaron a ser entrevistados para este artículo.
Gane quien gane, el Congreso dividido del país y la pesada carga de la deuda dificultarán que cualquiera de los dos candidatos gobierne con eficacia y cumpla sus promesas de impulsar el gasto social y frenar el aumento de la desigualdad y la delincuencia, señaló Bosworth, el analista.
“Se va a producir un ciclo en el que la gente se desilusiona cada vez más con el sistema político”, opinó. “Ninguno de los dos tiene una plataforma popular capaz de satisfacer las expectativas”.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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France24 - Monde
Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."
Publié le : 01/04/2022 - 22:27
Romain HOUEIX
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Sénégal, Cameroun, Tunisie, Maroc, Ghana… Une de ces cinq équipes peut-elle s'imposer au Qatar et devenir la première équipe africaine championne du monde de football ? Pour nos deux consultants, Patrick Julliard et Hervé Kouamouo, le chemin reste long.
L'Afrique soulèvera-t-elle sa première Coupe du monde le 18 décembre prochain au Qatar ? Alors que cinq sélections africaines – le Sénégal, le Cameroun, la Tunisie, le Maroc et le Ghana– disputeront le Mondial-2022, la marche paraît encore trop haute, pour les deux spécialistes du football africain consultés par France 24.
"Un bel objectif… politique
"Une équipe africaine doit gagner la Coupe du monde dans un avenir proche", avait pourtant promis Patrice Motsepe, lors de son élection en mars 2021 à la tête de la Confédération africaine de football (CAF).
"C'est un objectif… politique. C'est un effet de manche intéressant, mais je ne pense pas qu'aujourd'hui une équipe africaine puisse être championne du monde", explique Hervé Kouamouo, journaliste indépendant spécialiste du foot africain et consultant de France 24 lors de la CAN-2022. "Déjà arrivé en quart de finale se serait bien et enfin passer ce cap symbolique."
En effet, aucune équipe africaine n'a encore jamais rallié le dernier carré. Seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) sont parvenus jusqu'aux quarts de finale. L’Afrique a en outre fait piètre figure lors de la dernière Coupe du monde en Russie,il y a trois ans. Ses cinq équipes – l’Égypte, le Maroc, le Nigeria, la Tunisie et le Sénégal– ont toutes été éliminées dès la phase de poules. Seuls les Lions de la Teranga avaient même remporté un match.
"La récente CAN-2022 a montré un certain nivellement : on a vu des 'jeunes' nations comme les Comores ou le Malawi montrant des belles choses tandis que les grandes nations patinent", notent Patrick Julliard, spécialiste du foot africain et fondateur de Foot365. "Il y a un ou deux ans, on aurait pu croire que l'Algérie avait le potentiel pour une demi-finale. On l'avait même vu battre sèchement la Colombie en amical à Lille en 2019. Mais trois ans plus tard, ils ne sont plus là. Les cycles sont courts en football."
Le Sénégal, favori pour aller le plus loin
Les deux journalistes sont unanimes sur la nation qu'ils voient aller le plus loin dans la compétition : le Sénégal, récent champion d'Afrique, qui a obtenu de haute lutte sa qualification face à l'Égypte dans un remake survolté de la finale de la CAN. Le tirage au sort a placé les hommes d'Aliou Cissé dans un groupe A "facile", selon les mots de Patrick Julliard, aux côtés du Qatar, des Pays-Bas et de l'Équateur :
"Le Pays-Bas est un gros morceau mais aux résultats irréguliers, le Qatar était l'équipe la plus faible des têtes de série même si elle est à domicile et l'Équateur est loin d'être la meilleure sélection sudaméricaine", énumère le spécialiste du foot africain. "Le Sénégal a une belle équipe. Elle va peut-être encore se renforcer d'ici la Coupe du monde par quelques binationaux comme Boubacar Kamara."
#WCQ2022 | Le Sénégal dans le groupe A en compagnie du pays hôte, le Qatar, de l’Equateur et des Pays-Bas. pic.twitter.com/eSlfd4d4kd
April 1, 2022
Les Lions de la Teranga ont un des plus beaux effectifs d'Afrique avec des joueurs de classe mondiale sur toutes les lignes : Édouard Mendy (Chelsea) aux buts, Kalidou Koulibaly (Naples) aux commandes de la défense, Idrissa Gueye (PSG) et enfin la superstar Sadio Mané (Liverpool) en attaque. Alors pourquoi les deux spécialistes ne les voient pas au sommet du football mondial ?
"C'est un axe qui rassure mais avec une compétition resserrée où les équipes joueront tous les quatre jours, pourront-ils tenir sept matches à ce rythme ?", interroge Hervé Kouamouo
"J'ai un petit doute sur l'efficacité. Ils sont frustrants, capables de faire des bons matches, de dominer mais sans arriver à concrétiser. Elle ne marque pas assez par rapport à son potentiel", estime, pour sa part, Patrick Julliard.
Le Maroc, la bonne surprise ?
Derrière le Sénégal, le fondateur de Foot365 préfère ne pas s'avancer, estimant que chacune des équipes constituent un outsider capable de s'extraire de son groupe, que ce soit la Tunisie (dans le groupe D avec la France, le Danemark et un barragiste), le Cameroun (dans le groupe avec le Brésil, la Serbie et la Suisse), le Ghana (dans le groupe H avec l'Uruguay, le Portugal et la Corée du Sud) ou encore le Maroc qui fera face à la Belgique, au Canada et à la Croatie dans le groupe F.
Cette dernière est en revanche le second favori africain d'Hervé Kouamouo : "Si il n'implose pas, c'est un groupe qui possède rigueur et solidité. Il est capable d'avoir de l'emprise en milieu de terrain. C'est ce qui compte pour s'extraire d'un groupe en Coupe du monde."
Les deux spécialistes notent qu'un facteur risque d'influencer la compétition : la préparation très courte avant le début de la compétition.
"Cette Coupe du monde sera un peu spéciale avec cette préparation très courte (car les joueurs seront libérés par leur club seulement une semaine avant le début, NDLR). Il y aura donc un avantage aux équipes les mieux en place" affirme Hervé Kouamoua. "On a vu le Cameroun sur ses deux dernières Coupe du monde. Après une préparation désastreuse, ils ont eu des résultats désastreux se classant dernier (2014) et avant-dernier (2010). En Coupe du monde, le résultat du premier match est très important !"
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ANALYSEMondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France
COUPE DU MONDELa France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022
ÉDITION SPÉCIALE
Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar
BBC
Trump's Truth Social app branded a disaster
By James ClaytonNorth America technology reporter
In October, Donald Trump announced he was planning to launch a revolutionary technology company.
"I created Truth Social… to stand up to the tyranny of big tech," he said.
"We live in a world where the Taliban has a huge presence on Twitter yet your favourite American president has been silenced."
The app launched on Presidents' Day, 21 February, but six weeks later is beset by problems. A waiting list of nearly 1.5 million are unable to use it.
Number 1,419,631
Truth Social looks a lot like Twitter, a platform that banned Mr Trump after a mob of his supporters attacked the United States Capitol Building.
Twitter believed Donald Trump, by making false claims the election had been "stolen", had incited violence. He was banned for life on 8 January, 2021.
Truth Social might look like Twitter, but it isn't available on Android phones, web browsers or, apparently, to most people outside the US.
"It's been a disaster," Joshua Tucker, director of NYU's Center for Social Media and Politics, said.
And a Republican ally of Mr Trump's, who did not wish to be identified, said: "Nobody seems to know what's going on."
On 21 February, Truth Social was one of the App Store's most downloaded apps - but many who downloaded it were unable to use it.
There was an assumption this problem would soon be resolved and Mr Trump would start posting his "truths" in the coming days - but neither of those things happened.
My attempt to register, this week, was placed at number 1,419,631 on the waiting list.
While YouTube, TikTok, Instagram and Facebook are among the 10 most downloaded apps, according to Similar Web, Truth Social is outside the top 100.
Users who find their way in can find the app a little empty, as many big voices on the American right have so far stayed away.
Another study found downloads have fallen by as much as 95%.
And many are feeling frustrated.
"Signed up for Truth Social a couple weeks ago and still on a waiting list," one Twitter user said, on Tuesday.
"By the time I'm off the waiting list and on to Truth Social for real, Trump will be President again," joked another.
Baffled experts
Truth Social chief executive Devin Nunes said its goal was to be "fully operational" by the end of March.
But quite why the app is having so many problems has baffled experts.
Some have pointed to Truth Social's partnership with Rumble, a video-sharing platform that looks a bit like YouTube.
Popular with conservatives and the far right, Rumble was supposed to provide a "critical backbone" for the site's infrastructure.
But if Truth Social is having server problems, why has it taken so long to fix?
"It should take a few days to fix, not six weeks," a Republican source close to Mr Trump said.
"There's always going to be hiccups at the beginning - but at this point, I would have thought it would have been resolved.
"Nobody seems to understand why."
Rival competitors
Mr Trump is said to be furious, asking why more people are not using Truth Social.
He has about 750,000 followers but has not posted a "truth" for well over a month.
"Maybe they're holding him back," Mr Tucker said.
"That's his last chance to launch it - when suddenly Trump comes in and starts being really active on it, that will get a buzz."
Much maligned, Truth Social could still rival competitors such as Gab and Gettr.
Mr Trump retains star quality and any "free speech" app would bend over backwards to have him on its platform.
But at the moment, Truth Social has become a little embarrassing.
A platform supposed to stand up to Silicon Valley's heavyweights has barely been able to get to its feet.
James Clayton is the BBC's North America technology reporter based in San Francisco. Follow him on Twitter @jamesclayton5.
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Guerra Rusia-Ucrania
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‘Es como vivir en una película de terror’: un pueblo ucraniano muere lentamente
La guerra nunca se detiene en Guliaipolé, una pequeña ciudad en el este de Ucrania. La mayoría de los residentes han huido, y los que quedan sobreviven con pocos alimentos y sin servicio de electricidad ni agua potable.
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Por Thomas Gibbons-Neff y Natalia Yermak
GULIAIPOLÉ, Ucrania — El bombardeo fuerte suele comenzar poco antes de la medianoche, bastante después de que el cielo se ha tornado negro, luego de que las torres de telefonía celular se han apagado y cuando los perros callejeros comienzan a ladrarle a la noche.
En Guliaipolé no hay electricidad ni agua corriente. Solo hay oscuridad y largos minutos de silencio cuando el tictac de los relojes de pared que funcionan con baterías o el chirrido de las puertas que abre el viento frío se escudriñan con angustia hasta que la siguiente explosión golpea en algún lugar cercano, sacudiendo las ventanas… y estremeciendo los huesos.
Y luego sucede otra vez, y una vez más. Un chirrido muy agudo y luego una explosión. A veces los bombardeos se acercan, otras se alejan. Es posible que durante unas cuantas horas se detengan por completo. Pero la misma rutina se ha repetido durante casi un mes en este pueblo ubicado en el frente de batalla al este de Ucrania, y todas las noches los residentes se hacen la misma pregunta: ¿Dónde caerá el próximo?
“Es como vivir en una película de terror”, afirmó el lunes Ludmila Ivchenko, de 64 años, entre lágrimas y envuelta en su abrigo de invierno. Se mecía hacia atrás y hacia adelante, sentada, junto a la llama de una vela de aceite, en el sótano del hospital del pueblo donde ahora viven ella y sus vecinos.
Mientras las ciudades ucranianas como Járkov y Mariúpol están siendo destrozadas con los intensos bombardeos, los misiles crucero y los ataques de infantería, Guliaipolé, un pueblo que alguna vez fue el hogar de 13.000 personas, está muriendo con mucha más lentitud.
Es probable que este pueblo, a unos 145 kilómetros al noroeste de Mariúpol y a las orillas de la región de Donbás, se encuentre en la ruta de futuras ofensivas rusas que se realicen en el este, donde las tropas concentrarán sus operaciones, según aseveraron las autoridades el miércoles.
Guliaipolé, estratégicamente ubicado en la intersección de importantes carreteras que dividen la zona oriental del país, está rodeado de una media luna de fuerzas rusas y separatistas que se conforman con bombardear el pueblo en vez de tomarlo, quizás porque, de acuerdo con los analistas militares, todavía no tienen los recursos para hacerlo.
Los residentes de ese enclave cada vez más pequeño —que ya solo tiene 2000 personas— están atrapados en medio de batallas de artillería entre las fuerzas rusas y ucranianas mientras que casas, apartamentos, mercados, restaurantes y clínicas de atención médica son destruidos paulatinamente y la gente tiene que huir, vivir bajo tierra o morir.
Para quienes todavía viven ahí, la guerra en Guliaipolé comenzó el 2 de marzo, el día en que se acabó la energía eléctrica seguida por la suspensión del suministro de agua.
Rodeado de ondulantes campos sembrados de trigo y girasoles y atravesado por el río Haichur, Guliaipolé parece y da la sensación de ser una localidad característica de la era soviética: casas modestas y edificios de apartamentos de poca altura con espaciosas calles arboladas, que en otros tiempos eran perfectas para pasear en bicicleta por la tarde.
El 5 de marzo, las fuerzas rusas entraron por poco tiempo al pueblo antes de ser expulsadas. El conjunto de puestos vacíos a medio destruir donde la gente solía vender verduras y otros productos es un extraño recordatorio de que alguna vez fue un pueblo normal. Ahora es una amalgama de edificios vacíos sin techos y con las ventanas rotas donde habitan más perros callejeros que personas.
Las autoridades locales mencionaron que alrededor de doce civiles han muerto por los combates, esa cifra incluye a las personas que han sufrido infartos durante el asedio.
“Todos los días hay bombardeos”, dijo Tetiana Plysenko, de 61 años y maestra en Guliaipolé.
Cada mañana, la gente sale de sus casas y refugios para evaluar los daños y llamar a sus vecinos con el fin de asegurarse de que siguen con vida. Los rumores abundan, al igual que la desinformación. Un rumor es que un vecino fue atrapado ayudando a marcar objetivos para el ejército ruso y luego lo ahorcaron. Pero nadie puede confirmar si eso es cierto.
“Todavía no podemos entender por qué nos paso esto. Creemos que saldremos mañana y todo volverá a ser como antes”, dijo Ivchenko desde su refugio en el sótano. “Pero no hay forma de volver atrás”.
Por el momento, Guliaipolé es patrullado por un pequeño contingente de soldados de defensa territorial ucranianos. La tarea de evacuar a las personas y traer ayuda humanitaria recae sobre diez personas provenientes del ayuntamiento. A los autobuses escolares les han asignado el trabajo de traer agua y alimentos y de sacar a la gente desesperada que quiere huir de los bombardeos.
Sergiy Brovko, de 57 años, es un conductor de autobús enjuto y de baja estatura con arrugas a los costados de la cabeza. Brovko estuvo transportando a los niños durante un lapso menor a un año antes de que la guerra llegara al pueblo. Ahora conduce su viejo autobús Isuzu a la ciudad de Zaporiyia para recoger la ayuda humanitaria: cajas de pan, latas de gulasch y agua para luego hacer el largo trayecto de regreso a Guliaipolé.
“Nunca hubiera podido imaginarme esto”, comentó Brovko el lunes mientras se dirigía a Guliaipolé en su séptimo viaje desde que comenzó la guerra. Maniobraba su autobús por las carreteras llenas de baches, los cuales son comunes en los tramos más rurales de Ucrania, reduciendo la velocidad casi a cero para transitar por los grandes cráteres que han dejado el uso excesivo y la falta de mantenimiento.
“Ni en mis peores pesadillas”, asevera el conductor.
El camino de Zaporiyia a Guliaipolé comienza con cierta normalidad, excepto por los puestos de control y las barreras de cemento en la carretera. Pero los carteles que hay en toda la ciudad son una extraña mezcla de cosas que nos muestran cómo había sido la vida hace no mucho tiempo y lo que hay ahora detrás de las puertas de Zaporiyia: entre anuncios de conciertos y arcos de McDonald’s hay vallas gigantescas que les informan a los transeúntes a qué parte de los tanques rusos se debe lanzar una bomba molotov.
A medida que Brovko se acerca a Guliaipolé, el tráfico va disminuyendo. Los pueblitos que hay a lo largo de la carretera parecen inquietantemente cerrados, casi como locaciones de cine abandonadas. Los puestos de control ucranianos están a cargo de hombres jóvenes y viejos. Líneas de trincheras recién excavadas zigzaguean alejándose de la carretera reforzadas con troncos recién cortados y posiciones de ametralladoras. Para cuando aparece Gualiaipolé a la vista, Brovko ya ha pasado por varios letreros recién puestos que dicen: MINAS.
“Ayer evacué a mis padres”, dijo y nos explicó que en fechas recientes una casa de su calle había sido alcanzada por fuego de artillería. Comentó que apenas hace unos días tuvo que esperar para entrar a Guliaipolé, con el autobús cargado con casi 230 kilos de papas, hasta que los rusos terminaron de bombardear la localidad.
El lunes en la noche, Brovko estacionó su autobús en las afueras del pueblo y fue en bicicleta a la casa de su suegro, donde pasó la noche antes de llenar el autobús con personas evacuadas la mañana siguiente. Sus vecinos huyeron una semana antes y dejaron a su perrito, así que el conductor convertido en transportista de personas evacuadas y cuidador de mascotas, le dio un poco de pan al animalito antes de poner su despertador para las 5:45 a. m. e irse a dormir.
El amanecer del martes fue terriblemente frío. Los bombardeos habían terminado más o menos a las 04:00 a. m. y se habían trasladado hacia algún otro punto conflictivo distante en el frente de batalla. Se descargaron cajas de leche, agua, pan y otros alimentos del autobús de Brovko para un grupo de voluntarios antes de que manejara unas cuantas cuadras para recoger al grupo de evacuados de ese día.
Estas 40 personas, aproximadamente, serían trasladadas a Zaporiyia, donde se registrarían como personas desplazadas. Algunas estarían alojadas en dormitorios o gimnasios escolares o con amigos o familiares y otras saldrían del país. Según la Agencia de la ONU para los Refugiados, desde que Rusia invadió a Ucrania el 24 de febrero, más de cuatro millones de personas han huido del país y 6,5 millones se han desplazado dentro del territorio.
Cerca de doce personas que abordaron el autobús de Brovko, en su mayoría mujeres y niños, tenían casi los mismos motivos para salir de Guliaipolé: los bombardeos se estaban intensificando y estaban cada vez más cerca. Eso era demasiado.
El martes, subieron en silencio al autobús escolar amarillo y algunos estaban llorando. Una mujer se despidió de su pequeña perrita de color caramelo, Asya, porque no se permite que los evacuados lleven a sus mascotas. Otra mujer, Valia, de 60 años, llevaba a su nieta para que se reuniera con su padre, antes de abandonar el sur de Ucrania. Cuando la niña le preguntó dónde van a vivir, la abuela le dijo una mentira para tranquilizarla.
“En Dubái”, dijo Valia, quien se negó a dar su apellido. “Ahí el mar es de color turquesa”.
Los bombardeos se reanudaron poco después de que los autobuses salieron de Guliaipolé y duraron todo el día, comentó Kostiantyn Kopyl, un cirujano de 45 años que trabaja en el hospital y que es miembro de la unidad de defensa territorial. Las fuerzas ucranianas respondieron a los ataques en la noche, y las personas que quedaban en el pueblo hicieron lo que hacían todas las noches: escuchar y esperar la siguiente explosión.
“Todos seguimos vivos”, informó.
Thomas Gibbons-Neff es el jefe del buró de Kabul y exsoldado de infantería de la Marina. @tmgneff
Tyler Hicks es fotógrafo sénior del Times. En 2014, ganó el Premio Pulitzer de fotografía de noticias de último momento por su cobertura de la masacre de Westgate Mall en Nairobi, Kenia. @TylerHicksPhoto
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France24 - Monde
Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle
Publié le : 01/04/2022 - 19:04
Line RIFAI
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Même si les Français sont de plus en plus préoccupés par la question climatique, les enquêtes d'opinion montrent que l'environnement n'est pas en tête des principaux enjeux de l'élection présidentielle de 2022. Il arrive même en sixième position, derrière le pouvoir d'achat, la protection sociale, la sécurité, l'immigration et l'emploi, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Les Échos. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle sont-elles en train d'occulter l'urgence écologique ?
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Katheline SCHUBERT, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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Jacques PERCEBOIS, Professeur émérite, Université de Montpellier
BBC
Tottenham Hotspur 5-1 Newcastle United: Son, Doherty, Emerson on scoresheet
Last updated on 3 April 20223 April 2022.From the section Premier Leaguecomments995
Tottenham came from behind to comfortably beat Newcastle and moved up to fourth in the Premier League.
Antonio Conte's side leap above north London rivals Arsenal on goal difference, but Mikel Arteta's men have two games in hand including Monday's trip to Crystal Palace.
It didn't start well for the hosts as Magpies defender Fabian Schar curled in a free-kick on 39 minutes, though Hugo Lloris will be disappointed at not keeping the ball out.
Spurs responded on the stroke of half-time through Ben Davies' glancing header from Son Heung-min's sumptuous delivery into the danger area.
Immediately after the break, Spurs turned it around through Matt Doherty's diving header from Harry Kane's cross and they netted their third through Son's clinical finish.
And it got even better on the hour mark when Emerson Royal poked in from close range following excellent build-up play by Doherty - and substitute Steven Bergwijn stroked in late on.
Newcastle had no answer and fell to their third consecutive defeat, leaving them 15th in the table but nine points above the relegation zone.
Spurs are beginning to find form at just the right time in the season, winning five of their past six games in the top flight. The only blemish came against a Cristiano Ronaldo-inspired Manchester United last month.
Boss Conte has had difficult moments during his tenure, questioning his players and his own capabilities, but his side showed their battling spirit to hit back against Newcastle and have now won 14 points from losing positions - more than any other Premier League team this season.
They should have opened the scoring but Eric Dier curled a free-kick wide and Pierre-Emile Hojbjerg headed over from six yards out before the visitors struck.
Centre-back Schar stepped up to send his free-kick around the wall and although goalkeeper Lloris got good contact on the ball, he was unable to palm it out.
But Spurs managed to recover aided by the ever reliable Son, creating the first goal and getting on the scoresheet himself with a cool strike for his ninth goal in his last nine games at home.
Son's goal was created by January signing Dejan Kulusevski, who continues to impress since his arrival from Juventus, while fellow winter acquisition Rodrigo Bentancur looks to be a pass master in the middle of the park, with an accuracy of 90%.
Both are spearheading Tottenham's charge towards Europe's elite competition with eight games left to play.
Bergwijn came on and ran through to net Spurs' fifth and inflict defeat on Newcastle, whose form has dropped off after a run of nine games without defeat.
But that sequence of results may well be enough for Eddie Howe's men to secure their Premier League status, with five further out-of-form teams battling it out for survival behind them.
Player of the match
DierEric Dier
Tottenham Hotspur
Avg
7.74
7.73
7.69
7.67
7.52
7.47
7.44
7.43
7.41
7.37
5.99
5.66
4.01
3.67
Newcastle United
Avg
4.55
4.28
4.16
4.14
4.09
4.08
3.85
3.83
3.77
3.76
3.76
3.60
3.52
3.47
Line-ups
Formation 3-4-2-1
Formation 4-3-3
Match Stats
Live Text
Match ends, Tottenham Hotspur 5, Newcastle United 1.
Second Half ends, Tottenham Hotspur 5, Newcastle United 1.
Offside, Newcastle United. Allan Saint-Maximin tries a through ball, but Jacob Murphy is caught offside.
Attempt missed. Harry Kane (Tottenham Hotspur) right footed shot from outside the box is close, but misses to the left. Assisted by Son Heung-Min.
Offside, Newcastle United. Ryan Fraser tries a through ball, but Allan Saint-Maximin is caught offside.
Attempt blocked. Son Heung-Min (Tottenham Hotspur) right footed shot from the left side of the box is blocked. Assisted by Harry Kane.
Attempt missed. Steven Bergwijn (Tottenham Hotspur) right footed shot from the right side of the box is just a bit too high. Assisted by Pierre-Emile Højbjerg.
Goal! Tottenham Hotspur 5, Newcastle United 1. Steven Bergwijn (Tottenham Hotspur) right footed shot from the centre of the box to the bottom left corner. Assisted by Lucas Moura.
Substitution, Tottenham Hotspur. Steven Bergwijn replaces Emerson Royal.
Foul by Pierre-Emile Højbjerg (Tottenham Hotspur).
Bruno Guimarães (Newcastle United) wins a free kick in the defensive half.
Attempt missed. Harry Winks (Tottenham Hotspur) right footed shot from outside the box is high and wide to the right. Assisted by Son Heung-Min.
Substitution, Tottenham Hotspur. Lucas Moura replaces Dejan Kulusevski.
Substitution, Tottenham Hotspur. Harry Winks replaces Rodrigo Bentancur.
Foul by Pierre-Emile Højbjerg (Tottenham Hotspur).
Bruno Guimarães (Newcastle United) wins a free kick in the attacking half.
Attempt blocked. Allan Saint-Maximin (Newcastle United) right footed shot from outside the box is blocked. Assisted by Jacob Murphy.
Foul by Ben Davies (Tottenham Hotspur).
Bruno Guimarães (Newcastle United) wins a free kick in the defensive half.
Attempt blocked. Harry Kane (Tottenham Hotspur) right footed shot from the right side of the box is blocked. Assisted by Dejan Kulusevski.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Estas son las tres mujeres que se encargarán del rearme de Alemania
Angela Merkel ya no es la canciller del país. Pero mientras la guerra continúa en Ucrania, que solo está a 10 horas en automóvil desde Berlín, unas ministras supervisan la seguridad nacional.
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Por Katrin Bennhold y Steven Erlanger
BERLÍN — Tres días después de la invasión rusa en Ucrania, el canciller Olaf Scholz decidió romper con el pacifismo alemán de la posguerra y se comprometió a dotar a su país con los recursos y el poder necesarios para liderar los temas de seguridad en Europa.
La tarea de materializar ese cambio, el mayor en la política exterior alemana desde la Segunda Guerra Mundial, está en manos de un grupo de mujeres.
La ministra de Defensa, Christine Lambrecht, quien estuvo de visita en Washington esta semana, supervisa un programa de rearmamento del ejército alemán al que se asignaron 100.000 millones de euros, equivalentes a unos 110.000 millones de dólares. La ministra de Relaciones Exteriores, Annalena Baerbock, trabaja en el diseño de la primera estrategia de seguridad nacional de Alemania. Por su parte, Nancy Faeser, encargada de la seguridad nacional, organiza la bienvenida a cientos de miles de refugiados ucranianos.
La guerra en Ucrania, que se encuentra a solo 10 horas de Berlín por tierra, coincide con un momento en que, por primera vez en la historia alemana, tres mujeres ocupan los principales cargos relacionados con la seguridad nacional y están en la primera línea de una revolución no solo cultural, sino también estratégica en el país.
“La seguridad está en manos de mujeres fuertes en este gobierno”, señaló Scholz, de 63 años, cuando presentó su gabinete a la nación en noviembre (el primero integrado por el mismo número de mujeres que de varones). Este cambio, que de por sí habría sido de suma importancia en cualquier época, es de especial notoriedad ahora que Alemania enfrenta la mayor crisis de seguridad desde la Guerra Fría: la agresión rusa en Ucrania que ha causado inquietud en Europa y puesto bajo los reflectores a la alianza de la OTAN.
La predecesora de Scholz, Angela Merkel, marcó un momento trascendental en la historia cuando se convirtió en la primera mujer canciller en 2005, inspiró a mujeres y niñas de todo el país y se ganó elogios por su liderazgo en Europa, sobre todo tras amalgamar a otros actores del continente europeo en respaldo a sanciones severas contra Rusia después de que ese país se anexó Crimea en 2014.
Christoph Heusgen, un veterano diplomático alemán que fungió como asesor de seguridad nacional de Merkel durante 12 años, sintetizó así el secreto del éxito de su antigua jefa en política exterior y seguridad: “Nada de vanidad, nada de testosterona”.
Sin embargo, a diferencia del socialdemócrata Scholz, Merkel nunca logró la paridad de género en su gobierno. Apenas ahora, a un cuarto de siglo de que Madeleine Albright (quien murió la semana pasada a los 84 años) se convirtiera en la primera mujer designada secretaria de Estado en Estados Unidos, Alemania tiene por primera vez a una mujer al frente del Ministerio de Relaciones Exteriores y a su primera ministra del Interior (ya había tenido a dos mujeres al frente del Ministerio de Defensa).
Algunos observadores perciben una analogía con el cambio en política exterior, que durante tanto tiempo se les escapó a los demócratas cristianos de Merkel, tradicionalmente más partidarios del ejército. Según Roderich Kiesewetter, legislador conservador y soldado retirado, del mismo modo que hizo falta tener un canciller varón para lograr la paridad de género en el gobierno, fue necesario que ascendiera al poder un gobierno progresista para anunciar la asignación de 100.000 millones de euros destinados a la renovación del ejército alemán.
Si su propio partido hubiera hecho este anuncio, “el resultado habría sido de agitación, desasosiego público y manifestaciones; el llamado movimiento de paz habría clamado que éramos unos belicistas”, explicó Kiesewetter.
En cambio, le corresponderá a Lambrecht, otrora partidaria de ese movimiento de paz que se afilió a los socialdemócratas de Scholz en los años ochenta, cuando marchó en protesta contra el uso de la energía nuclear y a favor del desarme, comprar drones armados y una nueva generación de aviones de combate capaces de soltar bombas nucleares.
Lambrecht, de 56 años, antigua ministra de Justicia a quien se ubica en la facción de izquierda de su partido y no cuenta con experiencia militar previa, en muchos sentidos personifica el cambio radical de mentalidad ocurrido en Alemania desde que Rusia atacó a Ucrania en febrero.
Antes de que estallara la guerra, Lambrecht insistió, en nombre de muchos socialdemócratas, en “no involucrar” al gasoducto Nord Stream 2 entre Rusia y Alemania “en el conflicto de Ucrania”. Defendió la prohibición alemana de enviar armas a zonas en conflicto y, en su lugar, le ofreció a Ucrania enviar 5000 cascos y un hospital de campaña.
Ahora, describe con orgullo a Alemania como uno de los mayores proveedores de armas a Ucrania y defiende los planes de elevar el gasto militar por encima del dos por ciento del producto interno bruto.
“Tenemos que despedirnos de la idea de que vivimos en una Europa pacífica”, declaró Lambrecht en una entrevista reciente. “Las amenazas están cada vez más cerca… ya se han acercado más. La idea de que hay fronteras que todos aceptan ya quedó atrás. Hemos visto cómo Putin pisotea la legislación internacional”.
También habla con franqueza acerca de su tardanza (y la de su país) para cambiar de postura, una actitud que, en opinión de algunos observadores, le da credibilidad ante aquellos que todavía no están tan convencidos.
“Para ser honesta, no lo habría imaginado antes de esta cruel guerra ofensiva”, indicó. “Marcó un antes y un después”.
Lambrecht dijo que al reunirse con el asesor de seguridad nacional del presidente Joe Biden, Jake Sullivan, el secretario de Defensa Lloyd Austin y miembros del Congreso en Washington esta semana, les dirigiría un solo mensaje: “Apoyamos a nuestros aliados y estamos conscientes de la responsabilidad que debemos y queremos aceptar en esta alianza. No nos limitamos a hablar, sino que tomamos medidas concretas”.
Una de esas medidas es desarrollar una estrategia de seguridad nacional, la primera en la historia de Alemania, y la mujer a cargo de esta tarea es la ministra de Relaciones Exteriores, Baerbock. Con una postura agresiva hacia Rusia, está decidida a plasmar el consenso actual de una política exterior más ofensiva y basada en valores en una doctrina perdurable.
Destacó que ese consenso es frágil.
“De no ser por la guerra, quizá nunca habríamos tomado algunas de estas decisiones”, aclaró. “Quiero asegurarme de que no olvidemos en cuatro meses, ni siquiera en cuatro años, por qué tomamos algunas de estas decisiones”.
Para Baerbock, quien pertenece al Partido Verde, no solo se trata de un cambio de política. Se trata de un cambio en la imagen que Alemania tiene de sí misma y cómo se define, de dejar de ocultarse detrás de su historia para intentar moldear el futuro activamente.
“Es bueno conocer la historia, pero no podemos formular el futuro tan solo con base en el pasado”, aseveró. “Como alemanes, tenemos una responsabilidad especial, pero debemos trabajar por el futuro”.
A sus 41 años de edad, Baerbock representa a una nueva generación en la política alemana, la de aquellos que se convirtieron en adultos después de la caída del Muro de Berlín. Al igual que otras personas de su generación, no tiene miedo de hablar de “liderar” (en alemán, führen), palabra que por mucho tiempo fue tabú en la Alemania traumatizada por los recuerdos de quien fue su Führer, Adolfo Hitler.
Como madre de dos niños pequeños, Baerbock ha humanizado y personalizado la diplomacia de guerra casi todos los días, siempre con la vista puesta en el futuro.
“Crecí en una Unión Europea unida en la paz y, como alemana occidental, es mi responsabilidad garantizar lo mismo para mis hijos y mis nietos”, dijo. “En realidad tengo la responsabilidad de liderar para que otras generaciones de nuestros países vecinos también puedan vivir en paz. Y esto es un cambio de identidad”.
Baerbock, quien abiertamente promueve una “política exterior feminista”, describió su llegada como un “choque cultural” para la comunidad alemana de seguridad, dominada por varones, situación que comparte con Faeser, la ministra del Interior.
“En el año 2022 debería ser normal que las mujeres dirijan agencias de seguridad”, comentó Faeser en una entrevista. “Es una señal importante y positiva para Alemania”.
Además, fue una decisión largamente pospuesta, según comentan en privado algunos funcionarios de su ministerio. En 2018, el predecesor de Faeser solo designó hombres en ocho cargos ministeriales menores. La fotografía de los nueve funcionarios causó tal indignación que el ministerio tuvo que retirarla de su página web en aquel momento.
Un enfoque de seguridad más balanceado en términos de género no solo es un asunto de equidad sino de buena política, dijo Faeser, que gestiona la llegada de unos 250.000 refugiados de Ucrania, una cantidad que se espera que supere a los 1,2 millones que en 2015 y 2016 llegaron procedentes de Siria, Irak y Afganistán.
“Una prioridad es atender a las mujeres jóvenes y los niños”, dijo Faeser. “Muchas de estas mujeres y niños están traumados no solo por la guerra sino porque han tenido que dejar atrás a sus esposos, padres e hijos. Requieren cuidado especial. Como vienen tantas mujeres solas, debemos ser especialmente cuidadosos”.
Faeser ha incrementado la cantidad de agentes de policía en las estaciones de trenes a las que llegan los refugiados para protegerlos de los traficantes de personas y depredadores sexuales.
Cuando no está planeando cómo recibir refugiados o promoviendo un sistema conjunto para registrarlos y distribuirlos entre los 27 países de la UE, el trabajo de Faeser también implica vigilar la infraestructura crítica que está en riesgo de ciberataques rusos y campañas de desinformación. Alemania tiene una población considerable de rusoalemanes.
“Desde que estalló esta guerra ilícita, hemos visto campañas rusas de desinformación que difunden la narrativa de que Ucrania necesita ser liberada”, señaló Faeser.
En general, Faeser hasta ahora no ha sido blanco de comentarios sexistas, como les ha sucedido a sus colegas ministras. Baerbock, quien fue candidata del Partido Verde a la cancillería antes de integrarse al gobierno de Scholz mediante una coalición, fue el foco de varias campañas de desinformación en línea, algunas orquestadas desde cuentas rusas.
No obstante, ahora que la renovación del ejército alemán ocupa los titulares noticiosos, la ministra de Defensa Lambrecht se ha convertido en el blanco principal.
“¿Acaso esta ministra sabe cómo hacer la guerra?”, preguntó hace poco el tabloide más vendido de Alemania, Bild.
Por ahora, Lambrecht no toma muy en serio estas críticas. “Francamente, estoy muy ocupada y no tengo tiempo para pensar por qué escriben ciertas cosas de mí”, afirmó antes de abordar su avión a Washington. “Mi trabajo es mejorar significativamente el ejército. Que me juzguen cuando termine”.
Katrin Bennhold es la jefa de la corresponsalía de Berlín de The New York Times. Anteriormente, reporteaba desde Londres y París, en donde cubría una gama diversa de temas: desde el auge del populismo hasta asuntos de género. @kbennhold
Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok.
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Valeurs Actuelles
En Isère, un homme abattu par les gendarmes après les avoir menacés avec un cutter
Un drame près de Grenoble. Dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 avril, des gendarmes ont abattu un homme âgé de 49 ans dans une commune à proximité de Grenoble, rapporte Francetvinfo. Cet individu les menaçait avec un cutter. Après plusieurs sommations, les militaires, acculés contre un grillage, ont dû faire usage de leurs armes et tirer à deux reprises en direction de l’homme, extrêmement agressif, le touchant au thorax et le tuant sur le coup. Les gendarmes avaient été appelés par la famille de l’individu violent.
Menace sur ses parents
Plus tôt dans la soirée, l’homme, fortement alcoolisé, s’en était pris à ses parents à l’aide d’une serpette. Désarmé par son frère, vivant à proximité, l’individu avait menacé de revenir armé d’une hache. C’est alors que ses parents ont appelé les gendarmes. Ces derniers ont trouvé la famille barricadée dans leur maison, et le quadragénaire violent se cachant au sous-sol. C’est lorsqu’il en est sorti que l’homme les a menacés avec un cutter, entrainant les tirs de défense des militaires. Le suspect était défavorablement connu de la justice et des services de police, notamment pour violences aggravées, outrage, et dégradations. La justice a ouvert deux enquêtes parallèles, l’une pour les violences envers les parents, la seconde pour les tirs des gendarmes.
Isère : les dernières actualités
France24 - Monde
Présidentielle 2022 : Macron sur le terrain de l'écologie
Publié le : 01/04/2022 - 13:47Modifié le : 01/04/2022 - 13:56
Marie SCHUSTER
Mobilisation générale dans le camp d'Emmanuel Macron. Le président-candidat est retourné ce jeudi sur le terrain, à Fouras, en Charente-Martime, pour un déplacement sur le thème de l'écologie. Les précisions de Marie Schuster, journaliste pour FRANCE 24.
BBC
The Ukrainian mother who had to bury her own son
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The UN Secretary General has called for an independent investigation into the deaths of civilians in Ukraine after Russia was accused of war crimes.
As Ukrainian forces have re-entered areas close to the capital Kyiv after the Russians retreated, they have reported finding hundreds of bodies and mass graves in the town of Bucha.
It is here and in the surrounding areas that the BBC has filmed bodies of civilians in the streets - some with their hands and feet bound - who had been shot. Russia says images of civilian killings are ''fake''.
The BBC's Jeremy Bowen met a bereaved mother on the outskirts of Kyiv, who had to bury her own son after he was killed by Russian soldiers.
France24 - World
Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
Issued on: 02/04/2022 - 11:29
NEWS WIRES
Israeli security forces killed three Islamic Jihad militants when they came under fire Saturday during a raid in the West Bank, police said, the latest deaths in a surge of violence.
The bloodshed comes amid heightened tensions ahead of the start of the holy Muslim month of Ramadan, that has seen violence spiral in Israel and the occupied West Bank.
Last year during Ramadan, clashes that flared between Israeli forces and Palestinians visiting Al-Aqsa mosque in annexed east Jerusalem led to 11 days of devastating conflict between Israel and the Gaza Strip's Islamist rulers Hamas.
On Saturday, Israeli police said security forces killed three members of the Islamic Jihad militant group who had opened fire during an operation to arrest them near the northern West Bank city of Jenin.
Four Israeli soldiers were wounded during the operation, one of them seriously, the police said.
The Israeli forces had intercepted "a terrorist cell on its way to an attack, and stopped the car in which they were travelling between Jenin and Tulkarem", the police said in a statement.
The Islamic Jihad confirmed the three deaths.
"We mourn the death of our three hero fighters," the armed wing of the Islamist movement said, adding that two of them were from Jenin and one from Tulkarem.
Hamas issued a warning to the Israelis.
"The enemy's policy of assassination in the West Bank and occupied Jerusalem will not provide it with so-called security," Hamas said.
Saturday's clash is the latest in a spate of bloody violence in Israel and the West Bank since March 22.
Fatal shootings near Tel Aviv
On Friday, Israeli forces shot dead a 29-year-old Palestinian during clashes in the West Bank city of Hebron, the Palestinian health ministry said.
The Palestinian Wafa news agency named him as Ahmad al-Atrash, who it said was taking part in a protest against Israeli settlements and had previously served six years in an Israeli prison.
The Israeli army said that during a "riot" in Hebron, "a suspect hurled a Molotov cocktail" at soldiers, who "responded with live fire".
Hebron, the biggest city in the West Bank, is home to about 1,000 Jewish residents living under heavy Israeli military protection, among more than 200,000 Palestinians.
The Palestinian Red Crescent said 70 people were wounded in Friday's clashes with the Israeli army in the Nablus area of the northern West Bank.
On Thursday, Israeli security forces raided Jenin after three fatal attacks rocked the Jewish state, leading to clashes in which two Palestinians were killed, according to the Palestinian health ministry.
Elsewhere in the West Bank on the same day, a Palestinian man who stabbed and seriously wounded an Israeli civilian with a screwdriver on a bus was shot dead south of the city of Bethlehem.
The violence followed an attack on Tuesday night in Bnei Brak, an Orthodox Jewish city near Tel Aviv.
A Palestinian with an M-16 assault rifle killed two Israeli civilians, two Ukrainian nationals and an Israeli-Arab policeman.
A total of 11 people have been killed in anti-Israeli attacks since March 22, including some carried out for the first time by assailants linked to or inspired by the Islamic State group.
The West Bank, which has been occupied by Israeli forces since the 1967 Six-Day war, is home to nearly 500,000 Jewish settlers, living in communities regarded as illegal under international law.
(AFP)
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Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
Four killed in knife attack in southern Israel
Reporters
Anger mounts in West Bank at increasingly under-fire Palestinian Authority
Valeurs Actuelles
Drame à Gien : un gendarme retrouvé mort dans sa caserne
Un drame qui vient endeuiller les forces de l’ordre. Jeudi 31 mars, un sous-officier âgé d’une cinquantaine d’années a été retrouvé mort dans sa caserne de gendarmerie de Gien, dans le Loiret, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. D’après le communiqué du procureur de la République, Loïc Abrial, publié le lendemain de la tragique découverte, « une blessure par arme à feu a été relevée au niveau de sa tête et son arme de service a été retrouvée à ses pieds ». Ce sont ses collègues qui ont retrouvé l’homme décédé vers 16h30, dans son bureau.
Probablement un suicide
D’après les premières constatations, il s’agirait très probablement d’un suicide. « A ce stade de l’enquête, l’intervention d’un tiers n’est pas suspectée », précise le procureur de la République. Une autopsie devra tout de même confirmer la piste du suicide. Pour l’heure, les raisons d’un tel geste ne sont pas connues. L’enquête a été confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Montargis. Pour mémoire, deux membres des forces de l’ordre se sont données la mort récemment dans le Loiret. Un élève gendarme avait mis fin à ses jours à la caserne du Malesherbois à la fin du mois de décembre 2021. Un CRS de la compagnie de Saran s’était, lui, suicidé à l’aide de son arme de service durant une mission à Perpignan quelques semaines auparavant. Déjà plus d’une dizaine de policiers et gendarmes ont mis fin à leurs jours depuis le 1er janvier dernier. Les chiffres de suicides au sein des forces de l’ordre sont en constante augmentation depuis plusieurs années.
Loiret : les dernières actualités
BBC
Barcelona 1-0 Sevilla: Pedri scores as hosts win to move up to second in La Liga
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section European Football
Pedri scored a brilliant second-half goal as Barcelona beat Sevilla to move up to second in La Liga and keep their title hopes alive.
After a goalless first half, the 19-year-old midfielder showed great composure on the edge of the box to thump a shot into the bottom corner.
Sevilla had a penalty shout in the first half when Anthony Martial's shot hit Ronald Araujo's arm.
But Barcelona were the better side as Gerard Pique also hit the post.
Defender Pique, though, was perhaps fortunate not to be sent off late on as he pulled back Jesus Corona, who looked set to run clear on goal.
But Barcelona held out to take a crucial three points and extend their unbeaten run to 14 games. They are now 12 points behind leaders Real Madrid with a game in hand.
Sevilla had started the day in second place, but dropped to fourth, behind Barcelona and Atletico Madrid on goal difference, as their own 15-game run without defeat came to an end.
Line-ups
Formation 4-3-3
Formation 4-2-3-1
Match Stats
Live Text
Match ends, Barcelona 1, Sevilla 0.
Second Half ends, Barcelona 1, Sevilla 0.
Corner, Barcelona. Conceded by Jules Koundé.
Attempt blocked. Gavi (Barcelona) left footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Jordi Alba.
Attempt saved. Ludwig Augustinsson (Sevilla) right footed shot from the centre of the box is saved in the centre of the goal.
Attempt blocked. Rafa Mir (Sevilla) right footed shot from the right side of the box is blocked. Assisted by Youssef En-Nesyri with a headed pass.
Foul by Gavi (Barcelona).
Jesús Corona (Sevilla) wins a free kick in the defensive half.
Offside, Barcelona. Memphis Depay tries a through ball, but Gavi is caught offside.
Substitution, Barcelona. Nico González replaces Ousmane Dembélé.
Lucas Ocampos (Sevilla) is shown the yellow card for a bad foul.
Gavi (Barcelona) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Lucas Ocampos (Sevilla).
Offside, Sevilla. Ivan Rakitic tries a through ball, but Jules Koundé is caught offside.
Gonzalo Montiel (Sevilla) is shown the yellow card.
Gerard Piqué (Barcelona) is shown the yellow card for a bad foul.
Jesús Corona (Sevilla) is shown the yellow card.
Foul by Gerard Piqué (Barcelona).
Rafa Mir (Sevilla) wins a free kick in the attacking half.
Foul by Dani Alves (Barcelona).
France24 - World
Will Smith resigns from US motion picture academy over Oscars slap
Issued on: 02/04/2022 - 11:41
NEWS WIRES
Will Smith resigned Friday from the motion picture academy following his Oscars night slap of Chris Rock and said he would accept any further punishment the organization imposed.
Smith in a statement released Friday afternoon said he will “fully accept any and all consequences for my conduct. My actions at the 94th Academy Awards presentation were shocking, painful, and inexcusable."
Film academy president David Rubin said Smith's resignation was accepted. "We will continue to move forward with our disciplinary proceedings against Mr. Smith for violations of the Academy’s Standards of Conduct, in advance of our next scheduled board meeting on April 18.”
Smith loses voting privileges with his resignation. But there are other, less tangible benefits to being part of the academy, Hollywood's most prestigious organization: It bestows industry credibility on its members. It's invitation only, and with a once-a-year membership review.
“I betrayed the trust of the Academy. I deprived other nominees and winners of their opportunity to celebrate and be celebrated for their extraordinary work,” his statement said. “I am heartbroken. I want to put the focus back on those who deserve attention for their achievements and allow the Academy to get back to the incredible work it does to support creativity and artistry in film.
“Change takes time and I am committed to doing the work to ensure that I never again allow violence to overtake reason,” Smith concluded in the statement.
The resignation came two days after the academy's leadership board met to initiate disciplinary proceedings against Smith for violations against the group’s standards of conduct. Those proceedings could have resulted in suspension or expulsion, and it was not immediately clear what additional punishment he could face.
Had he been expelled, Smith would have joined a small group of men removed from the academy: Harvey Weinstein, Roman Polanski, Bill Cosby and the actor Carmine Caridi, who was kicked out for sharing awards screeners.
On Sunday, Smith strode from his front-row Dolby Theatre seat on to the stage and smacked Rock, who had made a joke at the expense of Smith's wife, Jada Pinkett Smith. Moments later, he went on to win the best actor award for his role in “King Richard.”
Rock, who was about to present Oscar for best documentary, declined to file charges when asked by police. He has only briefly addressed the attack publicly, saying at one comedy concert in Boston this week that he was still "kind of processing what happened.”
Smith stunned Rock, the theater crowd and viewers at home when he took the stage after Rock joked: “Jada, I love you. ‘G.I. Jane 2,’ can’t wait to see it.”
Pinkett Smith, who has spoken publicly about her hair loss condition, alopecia, had a closely shaved head similar to that of Demi Moore in the original movie.
After Smith's attack, he returned to his seat and angrily twice shouted at Rock to “get my wife’s name out your (expletive) mouth.” When Smith took the stage again less than an hour later to accept his Oscar, he tearfully apologized to the academy but notably omitted any mention of Rock.
The fallout was immediate and intense. Smith had supporters for coming to his wife's defense, but he was widely condemned for responding with violence and for marring both his long-sought Oscar victory and overshadowing the night's other winners.
(AFP)
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‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars
‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood
Will Smith refused to leave Oscars ceremony after Rock slap, says Academy
Valeurs Actuelles
Université Paris 8 : échauffourées entre des militants Reconquête!, Rassemblement national, et des antifas
Jeudi 31 mars, une bagarre a éclaté entre des membres du syndicat de la Cocarde étudiante et des étudiants de l’université Paris 8, basée à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Comme le rapport Le Figaro, les militants pro-Zemmour et pro-Le Pen étaient venus tracter devant l’université de Vincenne-Saint Denis lorsqu’ils ont été pris à partie par les membres d’un collectif anticapitaliste. « Au début, ils se cantonnaient aux accusations classiques de fascistes et racistes », a expliqué Vianney Vonderscher, le président de la Cocarde. Un antifa aurait ensuite arraché les tracts de la main des militants, avant que des échanges de coups soient échangés entre les deux clans rivaux.
Versions discordantes
Le collectif anticapitaliste et révolutionnaire nommé « Point levé » défend, de son côté, un tout autre scénario. Selon ses membres sur place, ce sont les militants du mouvement de droite qui ont attaqué les premiers. Un activiste a d’ailleurs réagi sur le compte Twitter du collectif après les faits. « Il n’y a aucune place pour les fachos dans nos facultés », a-t-il lancé. Les étudiants de la Cocarde ont choisi de partir rapidement après l’altercation pour « éviter que l’événement ne prenne des proportions plus importantes ». Vianney Vonderscher a d’ailleurs affirmé que son mouvement ne cherchait pas la violence : « Nous ne sommes pas dans une logique de confrontation, mais quand on nous agresse, nous nous défendons. »
Saint-Denis : les dernières actualités
L'Humanité
Présidentielle. Valérie Pécresse cible Macron devant un public clairsemé
ActuLa candidate LR n’a pas fait le plein, dimanche, pour son deuxième et dernier grand meeting de campagne, à Paris. Seulement 2 600 personnes ont écouté la prétendante de droite qui a cherché, avec insistance et démonstrations hasardeuses, à se distinguer de la politique du président de la République.
Florent LE DUValérie Pécresse ne fait plus recette. Son meeting raté, il y a deux mois au Zénith de Paris, raillé sur la forme et consternant sur le fond (un discours vide agrémenté d’une référence au « grand remplacement »), a semble-t-il échaudé le peuple de droite. Dimanche, le hall 6 du Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, sonnait terriblement creux. Les chaises espacées dans cette salle froide et peu spacieuse n’auront même pas créé l’illusion voulue : beaucoup sont restées vides, et Valérie Pécresse n’a pas fait salle comble. Seules 2 600 personnes, selon notre décompte, se sont déplacées pour voir la candidate Les Républicains à l’élection présidentielle – son équipe de campagne annonce 5 000 spectateurs. Un chiffre extraordinairement bas pour l’un des deux seuls « grands » meetings de la représentante du parti de droite à une élection présidentielle. Il y a cinq ans, en plein PenelopeGate, François Fillon réunissait plus de 30 000 soutiens au Trocadéro à une semaine du premier tour.
« Plus de chances au Loto que de voir Valérie Pécresse au second tour »
« Ici il n’y a pas de défaitistes, il y a de l’enthousiasme pour faire campagne jusqu’au bout pour notre candidate », a voulu relativiser Xavier Bertrand. Pourtant, même parmi les militants venus acclamer la présidente de la région Île-de-France, l’engouement qui existait dans les premiers mois de la campagne semble retombé. « Je commence à me dire que j’ai plus de chances de gagner au Loto que de voir Valérie Pécresse au second tour, et pourtant je ne joue jamais, regrette dans un rire jaune Quentin, militant des Jeunes Républicains. Il faut qu’on reste mobilisés jusqu’au bout quoi qu’il arrive, qu’on montre avant les législatives que notre droite n’est pas morte, que la France en a besoin. » Siphonné par l’extrême droite d’Eric Zemmour d’un côté et, surtout, par Emmanuel Macron de l’autre, l’électorat de droite ne suit plus son parti historique.
« Nous allons faire mentir tous ceux qui nous expliquent que l’élection est jouée », veut pourtant croire Valérie Pécresse, qui a, dès le début de son discours, ciblé ses adversaires : « Dans cette campagne, tout est permis. On peut faire de l’Élysée son QG. (…) Monter de toutes pièces, comme Eric Zemmour, une fausse rencontre dans une station-service. On peut refuser le débat avec les autres candidats, comme Mme Le Pen ou le président qui, de son balcon, regarde de haut la démocratie. » Sur la forme, Valérie Pécresse semble avoir retenu des leçons du Zénith : plus directe, elle ne s’est cette fois pas laissée déborder par son public ni aller à des interprétations qui sonnent faux. Sur le fond, elle a eu, comme à son habitude, beaucoup de difficultés à détailler un programme clair et distinct de ses concurrents. La candidate LR a à peine développé ses propositions : la retraite à 65 ans, la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires, l’instauration de quotas migratoires, l’augmentation du Smic de 10 % (en supprimant des cotisations et en misant sur de très hypothétiques négociations avec le patronat), ou son objectif de rembourser la dette par son triptyque « gaspiller moins, dépenser mieux et travailler plus ».
Dans l’espoir du « sursaut » des électeurs
Son discours, comme sa stratégie de campagne depuis plusieurs semaines, aura principalement consisté à montrer qu’Emmanuel Macron « ne porte pas une politique de droite ». « Méfiez-vous des contrefaçons », a scandé la présidente de la région Île-de-France, qui présente sa famille politique comme « seuls héritiers du général de Gaulle ». Elle a taclé le président de la République sur son bilan : 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, « l’augmentation de 30 % des coups et blessures volontaires », l’accueil de « 1,4 million d’étrangers entre 2017 et 2020 », ou encore son « inaction climatique ». Avant de se lancer dans une leçon de ce que serait une politique de droite : « Nous incarnons l’ordre contre le désordre des extrêmes. Nous défendons le travail contre l’assistanat. Nous défendons la liberté d’entreprendre contre l’enfer bureaucratique. Nous défendons la souveraineté nationale et non le déclassement national ». Pas certain que Les Républicains proposent ici une vision réellement différente d’Emmanuel Macron, accusé par la prétendante à sa succession de l’avoir désignée « depuis janvier, l’adversaire à abattre ».
Valérie Pécresse veut croire au « sursaut » des électeurs de droite et rêve de donner tort à la dizaine de cadres de LR qui ont déjà rejoint La République en marche : « La trahison est devenue à ce point banale qu’on trouve normal que la campagne présidentielle se résume à des campagnes de débauchage », a-t-elle glissé en leur direction. Son discours se termine même par une anaphore enflammée, appelant tous les déçus de la Macronie à la rejoindre : « J’appelle tous les Français à qui Emmanuel Macron a infligé son mépris à me rejoindre. J’appelle les courageux des premières lignes qualifiés de derniers de cordées. J’appelle les invisibles qui donnent tout et sont décrits comme des gens ’’qui ne sont rien’’ »…
Huées au nom de Nicolas Sarkozy
Déjà focalisés sur Emmanuel Macron, une vingtaine d’élus et cadres de LR avaient auparavant défilé à la tribune pour distribuer les mauvais points. Xavier Bertrand a ainsi qualifié le président de la République de candidat « de gauche » ; Brice Hortefeux a dressé le bilan d’un chef d’État qui aurait « conduit le pays au bord de la falaise » ; Bruno Retailleau a dénoncé le prétendu « renoncement » du locataire de l’Élysée quant à la « grandeur de la France » ; Laurent Wauquiez a répété que « quand on est de droite », on « interdit les burkinis », on ne « parle pas » de violences policières ou de crime contre l’humanité en Algérie ; et Michel Barnier a taclé le gouvernement sur l’affaire McKinsey et le recours aux cabinets privés (qui avait déjà explosé sous Nicolas Sarkozy).
Pendant plus de deux heures, ces figures de la droite ont tâché de montrer qu’elles défendent un projet différent, au sein d’un parti rassemblé, quand bien même une explosion de LR au soir du 10 avril paraît possible. Presque tous étaient présents, avec une exception notable : celle de Nicolas Sarkozy, qui ne sera jamais intervenu pendant toute cette campagne. Son nom a tout de même été prononcé. Le conseiller régional Yann Wehrling a voulu montrer que l’ancien président de la République était « à la pointe » en matière d’écologie : huées dans une grande partie du public à l’évocation du nom de l’ex-chef de l’État. Les sifflets ne sont pas passés inaperçus : « Ce n’est absolument pas la réaction que je cherchais », s’est étonné le soutien de Valérie Pécresse. Si même au sujet de Nicolas Sarkozy, la droite se divise…
Florent Le Du
les républicainsValérie PécressePrésidentielle 2022meeting France24 - World
On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire
Issued on: 01/04/2022 - 09:32
FRANCE 24
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Romeo LANGLOIS
Catherine NORRIS TRENT
Achraf ABID
Russian forces are continuing to bomb residential areas in Kharkiv, Ukraine's second-largest city, on a daily basis. The shelling has reduced much of the city to a wasteland and nearly all the residents have fled. FRANCE 24's Catherine Norris-Trent went to meet some of them.
Ludmyla, 75, is one of five people left in her block on the outskirts of Ukraine’s second-largest city.
Russian artillery pounds the outskirts of Kharkiv day and night. Ludmyla, whose building was hit in a strike on March 23, became emotional as she described the shelling.
“It’s so scary,” she said. “Last night was terrifying and all day today was too.”
Another family has fled the shelling to seek safety elsewhere but they still bring food to the city’s residents out of solidarity.
“We come back every day to see our neighbours,” said Ariel. “But we always go home before the evening. We just bring them supplies and then we go back.”
Click on the player above to watch the report in full.
© Studio graphique France Médias Monde
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
WAR IN UKRAINE
As it happened: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia
BBC
Garth Crooks' Team of the Week: Kane, Sterling, Eriksen, De Bruyne, Romero, Gomez
Last updated on 3 April 20223 April 2022.From the section Premier League
The battle at the top of the Premier League intensified as Manchester City and Liverpool both won.
The Reds beat Watford 2-0 to briefly go top before City won at Burnley by the same scoreline to reclaim first place.
Elsewhere, Tottenham thrashed Newcastle 5-1,Chelsea were stunned 4-1 at home by Brentford,Manchester United drew 1-1 with Leicester at Old Trafford and Wolves edged rivals Aston Villa 2-1.
Everton's relegation concerns deepened with a 2-1 loss at West Ham, Leeds drew 1-1 with Southampton while the game between Brighton and struggling Norwich ended goalless.
But what you want to know is: who made my Team of the Week? Check it out below and then make your own selections at the bottom of the article.
Jose Sa: What a game this was. Villa started it as though they'd forgot to put studs in their boots and looked like a team who were in a production of Bambi on Ice. Meanwhile Ollie Watkins fluffed two golden chances and didn't seem to bat an eyelid. The Villa striker didn't shy away from taking the penalty he was awarded having collided with Jose Sa. I thought Sa was unlucky to concede the penalty but it didn't diminish what I thought was another outstanding performance by the Portugal international.
Did you know? Among goalkeepers with 500+ minutes played this season, Sa has the best save percentage in the Premier League (79%).
Joe Gomez: Great to see Joe Gomez back in the Liverpool line-up. Injuries have blighted his career but the way he was spraying those balls into the Watford goal area for Diogo Jota to attack was just mesmerising. Gomez needs a run of league games to get him back to the form that made him a certainty for international selection. There are very few English defenders who can play anywhere across the back four but Gomez can. He is a rare talent and on his day quite brilliant.
Did you know? Gomez's assist against Watford was his first in the Premier League since December 2017, against Everton at Anfield.
Cristian Romero: The block on Joe Willock's strike on goal was nothing short of brilliant. The Newcastle player looked certain to score. Romero has caught my eye before while playing for Spurs and he's starting to look like a real player in the Premier League. The longer the game went on against Newcastle the better Romero got. Composed under pressure and very comfortable on the ball when he's not. However, manager Antonio Conte really needs to fix this Jekyll and Hyde culture in Tottenham's performances if they are going to secure fourth spot.
Did you know? Romero is averaging 4.5 combined tackles and interceptions per 90 minutes in the Premier League this season, the most of any Spurs player (minimum 500 minutes played).
Craig Dawson: This player is about as professional as it gets. Craig Dawson gave what was another mature performance against an Everton side who had their moments. Dawson has been around for some time but I can't recall the defender ever letting one of his clubs down. Yes he has made the occasional error, haven't we all, but he's been one of the most consistent defenders in the game. West Ham currently find themselves flying high in the league and competing in the latter stages of the Europa League and Dawson looks totally at ease with it all.
Did you know? Dawson has won more aerial duels (82) than any other defender for West Ham in the Premier League this season.
Aaron Cresswell: Frank Lampard's got his work cut out here. Everton deserved to get something out of this game and would have done if not for the stupidity of Michael Keane and the incompetence of Alex Iwobi. If Keane stays on his feet and Iwobi controls a ball an infant could have handled, Everton would almost certainly have come away with a point. As for West Ham, it wasn't their greatest performance but they have a defender in Aaron Creswell who can strike a free-kick. The only really bright moment in the match.
Did you know? Cresswell scored his fourth direct free-kick for West Ham United, the most of any player. Cresswell had previously been level with Dimitri Payet on three.
James Ward-Prowse: On current form he's probably the best striker of a dead ball in the country. James Ward-Prowse's free-kick against Leeds was as predictable as it was brilliant. The ball was destined for the back of the net the moment the player placed the ball on the ground. It flew past Illan Meslier. Leeds meanwhile look like they are making steady progress under new coach Jesse Marsch. They simply couldn't continue to play the kamikaze football they were under Marcelo Bielsa, no matter how attractive it had become.
Did you know? Only David Beckham (18) has scored more direct free-kicks in Premier League history than Ward-Prowse (13), with nine of Ward-Prowse's strikes coming away from home.
Christian Eriksen: What an extraordinary two weeks Christian Eriksen has had. He returned to international duty for Denmark to score goals against Serbia and the Netherlands, then went back to the Premier League and demolished Chelsea at Stamford Bridge. Eriksen's return to the professional game has been nothing short of remarkable. Having almost died on a football pitch, he's returned to full fitness and transformed Brentford's season and with it their playing style. With 33 points on the board, this victory against Chelsea almost guarantees the Bees another season in the Premier League.
Did you know? Eriksen scored his first Premier League goal since December 2019 (for Tottenham against Norwich). He has been directly involved in eight goals (three goals, five assists) against Chelsea in the competition, with all three goals arriving at Stamford Bridge.
Kevin de Bruyne: The link between Raheem Sterling and De Bruyne looked rather menacing against a totally outclassed Burnley. If these two can remain fit City must be odds-on favourites to retain the title and reach the Champions League final. My only concern is City's refusal to install a dedicated centre forward who both these exceptional players can play off - not to mention score goals himself. Liverpool have Mohamed Salah, Sadio Mane, Diogo Jota and now Luis Diaz waiting in the wings and all are dedicated goalscorers. Meanwhile City continue to play with a false nine. In the final analysis it could be Guardiola's undoing.
Did you know? De Bruyne has scored 10 league goals for Manchester City this season, just the second time he has reached double figures for goals in a single Premier League campaign (13 in 2019-20).
Vitaly Janelt: What a poor performance this was by Chelsea. Ivan Toney could have had two goals for Brentford before some season-ticket holders had settled in their seats. Meanwhile, Vitaly Janelt helped himself to a couple as Chelsea players' minds seem to be on another planet. Janelt took both his goals brilliantly but it begs the question, where were the European and world club champions? Play like that against Real Madrid in their forthcoming Champions League fixture and they can kiss goodbye to retaining that trophy.
Did you know? Janelt scored his first double for Brentford in all competitions, netting as many Premier League goals as he managed in his previous 24 appearances in the competition combined.
Harry Kane: It's not often you will find the England captain in my team of the week having not scored a single goal in a 5-1 romp. However, the game against Newcastle United has to be the exception. Kane's second-half performance was nothing short of sensational. The Tottenham striker's passing was so precise he could have threaded any one of them through the eye of a needle and it would have still found one of his team-mates. A wonderful individual performance by Kane. I just hope he hasn't developed a desire for making goals instead of scoring them.
Did you know? Kane recorded his 40th Premier League assist, half of which have come in his 64 games since the start of last season; his 20 top-flight assists before 2020-21 had come in 210 appearances.
Raheem Sterling: Two assists by Raheem Sterling against Burnley highlighted yet another feature of his game that has improved since his time at Manchester City under the careful development of Pep Guardiola. The cushioned touch for Kevin de Bruyne's goal was quite lovely while the expertly picked out delivery for Ilkay Gundogan was even better. Sterling never took the same care with his passing at Liverpool as he does at Manchester City. Like all good teachers Guardiola has fixed this and like all good students Sterling has put in the time.
Did you know? Sterling provided two assists in a Premier League game for a seventh time and for the first time since February 2019 against Arsenal.
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I was struck by the comments made by former Chelsea and France defender Frank Leboeuf recently, almost pleading with Manchester United superstar Cristiano Ronaldo to consider retirement soon. The comment came just as I was about to make a similar remark in my Team of the Week but felt that the five-time Ballon D'or winner deserved more than a throwaway line about his form and was entitled to a proper analysis of what happens to a player in decline.
Old age comes to us all but its impact can be more visible in some than others. Ronaldo has scored an impressive 18 goals in 32 matches in all competitions this season but it is a far cry from his usual high standards of almost a goal every game when he was playing for Real Madrid. He's moved his position from wide on the left where he scored and created goals for himself and others with alarming regularity, to playing up front and having to rely on quality service to provide the opportunities to score goals.
I remember reporting for the BBC during the 2004 European Championship and watching Ronaldo play against England in the quarter-finals. The fixture had goals and drama in equal measure. The game was stalemate after 120 minutes and had to be resolved via the dreaded penalty shootout. I had positioned myself behind the goal, so close to David James I could have shaken his hand.
The pressure was unbearable but Ronaldo didn't seem to feel one ounce of it. He literally strolled into the penalty area, calmly placed the ball on the spot and looked up at the bank of England fans behind me before putting the ball firmly into the back of the net. The nerve, not to mention the audacity, just blew me away. I had never seen confidence like it.
That confidence was supreme and came with the ability to handle any moment or occasion the game threw at him. I am a huge admirer of Ronaldo. His professionalism is beyond reproach and he has more than fulfilled the expectations required of a 37-year-old player in the toughest league in the world. However, he is still a young man who needs a purpose in life. The United States might be the place to establish that purpose. David Beckham and Ronaldo would make a formidable partnership in Miami. One thing is for sure, the five-time Ballon D'or winner doesn't need the money.
L'Humanité
Injustifiable
ÉditorialSébastien CrépelLa France ne va pas se réveiller le 24 avril subitement en accord avec les idées lepénistes au point de confier à leur représentante les clés de l’Élysée. Et pourtant, cela pourrait quand même arriver, si les adversaires les plus résolus de l’extrême droite baissent la garde à l’instant décisif. La cheffe du Rassemblement national attend son heure en tablant sur sa meilleure alliée : l’abstention de ceux qui ne veulent pas qu’elle accède au pouvoir, et qui sont la majorité.
Face à ce danger bien réel, les stratégies divergent pour empêcher l’extrême droite de parvenir à ses fins. Bien sûr, rien n’est encore joué, et Marine Le Pen pourrait ne pas passer le cap du premier tour. Mais il ne suffira pas de méthode Coué et d’appels au « vote utile » pour que ce mince espoir se réalise. La cheffe de l’extrême droite paraît bien installée en deuxième position, devançant de cinq à six points ses poursuivants dans les sondages, c’est-à-dire dépassant assez nettement le score cumulé de Jean-Luc Mélenchon et de Fabien Roussel. En d’autres termes, tout miser sur le « vote utile » pour déloger Marine Le Pen au premier tour risque fort de se muer en double peine pour l’électeur de gauche. Après avoir sacrifié son vote de conviction au premier tour, celui-ci pourrait se retrouver quand même à devoir choisir entre Le Pen et Macron au second… Au risque de se démobiliser.
L’autre solution consiste à capitaliser le maximum de voix de gauche dès le premier tour, en comptant avec la candidature de Fabien Roussel pour y parvenir. Des votes utiles dans tous les cas de figure, car soit ces voix augmenteront les chances du candidat de gauche au second tour pour l’emporter, soit elles formeront une force suffisante pour barrer la route à Le Pen. À une condition : que personne n’ait la main qui tremble entre les deux tours. Pour Fabien Roussel, la cause est entendue. L’hésitation de Jean-Luc Mélenchon, qui entend consulter sur la consigne entre vote blanc et vote anti-Le Pen, est par contre injustifiable. On ne peut appeler à faire barrage au RN dès le premier tour et s’en laver les mains au second, au prétexte que l’on ne serait pas soi-même qualifié.
Présidentielle 2022 BBC
SANS TITRE
(Credit: Michelle Faye/FX)
1. Under the Banner of Heaven
In 1984, a gruesome double murder rocked the state of Utah, when Brenda Lafferty and her infant daughter Erica were killed in their home at the hands of Brenda's two brothers-in-law. The tragic story gained international attention, in part because of its links to fundamentalist Mormonism: the brothers were part of an offshoot of the Church of Latter-Day Saints, which still believed in and practiced polyamory, and claimed in court that they were compelled to commit the crime by instruction from God. This new TV series adapts Jon Krakauer's seminal book on the murders, and stars Academy Award nominee Andrew Garfield as Detective Jeb Pyre, and Normal People's Daisy Edgar Jones as Brenda Lafferty. Dustin Lance Black, who won the Oscar for writing the film Milk, has written the show, and David Mackenzie (Outlaw King) is the director. Watch the trailer here.
Under the Banner of Heaven is released on 28 April on Hulu in the US
(Credit: Apple TV+)
2. Roar
This new anthology series is the latest example of Apple TV+'s strategy of attaching big name stars to book adaptations (others not included in this list but coming this month are Slow Horses starring Gary Oldman and Shining Girls starring Elisabeth Moss) with Roar. Based on a collection of short stories by PS I Love You author Cecelia Ahern, it promises to offer an "insightful, poignant and sometimes hilarious portrait of what it means to be a woman today" via eight, half hour-long stories featuring the likes of Nicole Kidman, Cynthia Erivo, Issa Rae, Merritt Wever, Alison Brie, Betty Gilpin and Meera Syal. Speaking to Irish News in 2018 about the book, Ahern said: "On the surface, they are fun and whimsy, but the root of each story is real – and also moving… they are about real issues like guilt, confusion, frustration, intimidation, exhaustion – private moments when a woman feels she wants to roar." Watch the trailer here.
Roar is released on 15 April on Apple TV+
(Credit: Jackson Lee Davis/Showtime)
3. The First Lady
Here's another anthology drama about the lives of women, but this time with some of acting's most famous faces embodying some of America's most recognisable ladies. Viola Davis is Michelle Obama, Michelle Pfeiffer is Betty Ford and Gillian Anderson is Eleanor Roosevelt in this 10-episode series about the women at the heart of the White House. Despite taking place in very different time periods, the show weaves the three stories of these great First Ladies together. "The whole point was to always sort of finish one sentence with another character's sentence, but sometimes you're looking for similarities and sometimes you're looking for quite the opposite to make a point," producer and showrunner Cathy Schulman told Vanity Fair. With a supporting cast that boasts names including Kiefer Sutherland, Aaron Eckhart, Dakota Fanning and O-T Fagbenle, and The Undoing director Susanne Bier behind the camera, expect high drama, historical insight, and hopefully some of the year's finest acting. Watch the trailer here.
The First Lady premieres on 17 April on Showtime in the US
(Rob Youngson/ Netflix)
4. Heartstopper
Called "the anti-Euphoria", this sweet gay British teenage love story is arriving on Netflix with a devoted fan base in tow, thanks to the cult following for the webtoon (a kind of online comic that you subscribe to) it's adapted from. The series follows Nick and Charlie, two 15-year-olds at a UK boys' school, as they navigate sexuality, love, friendship and everything else that comes with life. Alice Oseman, the creator of both the comic and this small-screen adaptation, told The Guardian that she wanted to create a story that was "optimistic and joyful"; with the show, Netflix will surely be hoping to replicate the success of its other popular teen comedy-drama set in the UK, Sex Education. Watch the teaser here.
Heartstopper is released on 22 April on Netflix
(Credit: Eros Hoagland/HBO Max)
5. Tokyo Vice
"I want to know the real Tokyo, what's beneath the surface," says Ansel Elgort (West Side Story, Baby Driver), speaking in Japanese in the new trailer for this bilingual crime drama. Inspired by Jake Adelstein's 2009 memoir of being an American journalist embedded within Tokyo Police in the 90s, Tokyo Vice looks at the "neon-soaked underbelly" of the Japanese capital. The revered film director Michael Mann – who made the similarly-titled Miami Vice – directed the pilot, and multi-award-winning playwright J T Rogers created and wrote the series, while the cast includes Ken Watanabe (The Last Samurai), Rinko Kikuchi (Babel) and Rachel Keller (Fargo). Speaking to Deadline in 2020 about the series, Mann said that Elgort took daily four-hour Japanese language classes to prepare for the role, and that this performance "will be a breakout, both for his work and for this kind of a character. It's unusual, in very unusual circumstances."
The first three episodes of Tokyo Vice will launch on 7 April on HBO Max in the US, with subsequent episodes premiering weekly, while the series will begin on 24 April on Wowow in Japan
(Credit: Apple TV+)
6. They Call Me Magic
Earvin "Magic" Johnson, for the uninitiated, is one of basketball's greatest athletes. Playing professionally in the 80s and 90s, he left his mark on the sport as a 10-time NBA champion and two-time NBA hall of fame inductee. But his life and legacy is so much more than the sport. In this "four-part documentary event", Johnson, and the people who know him best, explore his life – from the glamour of being an A-list sports star, to his 1991 HIV diagnosis, and his philanthropy. Talking heads include his long-time rival (and good off-court friend) Larry Bird, Samuel L Jackson, Shaquille O'Neal and Barack Obama. Jamie Broadnax of Black Girl Nerds wrote that the series "will inspire you to see a man who could have gone in a completely different direction with his life with the hand he was dealt. Instead, he turned and used that opportunity for the greater good. It's quite magical when you think about it." Watch the trailer here.
They Call Me Magic is released on 22 April on Apple TV+
(Credit: Nicole Wilder/Paramount+)
7. The Offer
In the year that The Godfather turns 50, it feels like the film is everywhere, from cinematic re-releases to a reunion of Francis Ford Coppola, Robert DeNiro and Al Pacino at this year's Academy Awards. It's only fitting, then, that this year also sees a 10-part series about the making of the film, told from the perspective of producer Albert S Ruddy (played by Whiplash's Miles Teller), who is trying to get this book adaptation off the ground all the while being told that "gangster movies are dead". The rest of the cast include Matthew Goode (The Imitation Game) as legendary fellow producer and studio executive Robert Evans, Juno Temple (Ted Lasso) as Ruddy's assistant Bettye McCartt, and Dan Fogler (Balls of Fury) as Coppola. Speaking to Vanity Fair, series creator Michael Tolkin said: "For every character [involved] in the film, getting it made or stopping it from being made was at the core of their actions, and it was a matter of life and death to them… That's what gave the book and the movie so much power. Everyone is fighting for their existence." Watch the trailer here.
The first three episodes of The Offer are released on 28 April on Paramount+ in the US, with the rest released weekly thereafter
(Credit: Ross Ferguson/HBO)
8. The Baby
Parenting can be challenging at the best of times, but in this new horror-comedy, it's positively terrifying. When Natasha (Michelle De Swarte) is unexpectedly landed with a baby, her world is turned upside-down, and a surreal ordeal awaits her as she navigates the realities of parenting a child she doesn't want, but who definitely wants her. Co-creators Siân Robins-Grace and Lucy Gaymer have said that they want the series "to explore the powerful anxiety around the question of whether or not to have children," something which many can relate to. If the trailer is anything to go by, expect gore, laughs and some very cute children doing some very creepy things.
The Baby premieres on 24 April on HBO Max in the US, and will be released later in the year on Sky Atlantic and Now in the UK
(Credit: Netflix)
9. Anatomy of a Scandal
Sienna Miller and Rupert Friend headline this new limited series from Big Little Lies creator David E Kelley. Based on a bestselling novel by Sarah Vaughan, it is a psychological thriller meets courtroom drama that centres on an British politican (Rupert Friend) and his lawyer wife (Miller) after their peaceful and privileged lives are upended when the former is accused of rape. "To me, Anatomy is really about entitlement and the scandal of entitlement," Vaughan told The Guardian. Also starring are Michelle Dockery (Downton Abbey) and Naomi Scott (Aladdin); you can watch the trailer here.
Anatomy of a Scandal is released on 15 April on Netflix
(Credit: BBC)
10. Life After Life
This adaptation of Kate Atkinson's celebrated novel, which won the 2013 Costa Book Award, asks the question: can a perfect life ever be lived? Thomasin McKenzie (Jojo Rabbit, Last Night in Soho) stars as Ursula Todd, who is born in 1910, but dies before she takes her first breath. She's then reborn many more times, living and dying in totally different ways throughout the early 20th Century, while carrying with her a sense that there is something she needs to do. Sian Clifford (Fleabag) and James McArdle (Mare of Easttown) are Ursula's parents, and Downton Abbey's Jessica Brown Findlay also appears. The novel was called a "marvel" by The Guardian, so here's hoping this adaptation does such a celebrated, complex text justice.
Life After Life is released in April on BBC Two and BBC iPlayer in the UK
(Credit: Paul Schiraldi/HBO)
11. We Own This City
David Simon, creator of The Wire, and his long-time collaborator George Pelecanos are back with another forensic examination of Baltimore institutions in this new six-episode limited series. Based on the non-fiction book by Justin Fenton, it tells the story of the Baltimore Police Department's Gun Trace Task Force, an elite police unit which abused their power to steal from and terrorise the city's residents, with members of the unit found guilty of federal crimes. (See this BBC News longread for more background about the real story). Jon Bernthal (The Wolf of Wall Street) and Wunmi Mosaku (Loki) star, alongside Succession's Dagmara Domińczyk, Jamie Hector, who was Marlo Stanfield in The Wire, and Ozark's McKinley Belcher III. Mosaku recently warned against comparing it to The Wire – which was voted the greatest TV series of the 21st Century by BBC Culture – telling Variety: "It's a one-off and it's precious all on its own" and it's "too much pressure" to compare it. Watch the teaser trailer here.
We Own This City premiers on 25 April on HBO in the US
(Credit: Aimee Spinks/Showtime)
12. The Man Who Fell to Earth
Despite having the same name, this isn't a remake of the classic 1970s sci-fi film starring David Bowie as alien Thomas Jerome Newton – but rather a sequel of sorts, this time focusing on another extraterrestrial, played by Bafta and Olivier-award winner Chiwetel Ejiofor. IndieWire wrote that the series balances "silly, heartwarming character-building with a brisk pace and weighty gravitas," and that Ejiofor and his co-lead Naomie Harris are "excellent" and surrounded by an "exemplary supporting cast", which includes Bill Nighy as Newton himself, Clarke Peters and Jimmi Simpson. On playing an alien who arrives on Earth, Ejiofor told Deadline: "You have to rely on the ways you've interacted with people, the way you've felt like an outsider, the way you've tried to belong… you have to bring that to playing the part to try to understand it." Watch the trailer here.
The Man Who Fell To Earth premieres on 24 April on Showtime in the US
(Credit: Alamy)
13. Derry Girls
The third and final season of Lisa McGee's hit comedy is upon us – and what a bittersweet goodbye it's set to be. The teenage girls (and of course, the wee English fella) living in 1990s Derry have found cult-like devotees, not just in the UK and Ireland but around the world. Starring Nicola Coughlan, Saoirse-Monica Jackson, Louisa Harland, Jamie-Lee O'Donnell and Dylan Llewellyn as the girl gang + sidekick (who have been nicknamed the Irish Spice Girls because of their enormous fanbase) and Siobhán McSweeney as the fierce Sister Michael, this series will be the last outing for this group. They've grown a lot over the last two series, which has touched on issues of religion, sexuality and all the usual things teenage girls face when trying to make their way in the world, all with the shadow of the Troubles hanging over them. Watch the trailer here.
Derry Girls series three premieres on 12 April on Channel 4 and All4 in the UK and will be released on Netflix internationally at a later date
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France24 - World
France to take on Denmark, England face USA in Qatar World Cup draw
Issued on: 01/04/2022 - 08:20
FRANCE 24
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The 2022 World Cup draw has Spain facing Germany, England taking on the USA and reigning champions France meeting Denmark in the group stage as the focus turned to the football after a number of off-field issues dominated the leadup to the awarding of the tournament.
Here are the groups the teams have drawn:
Group A: Qatar (hosts), Netherlands, Senegal, Ecuador
Group B: England, United States, Iran, Wales or Scotland or Ukraine
Group C: Argentina, Mexico, Poland, Saudi Arabia
Group D: France, Denmark, Tunisia, Peru or UAE or Australia
Group E: Spain, Germany, Japan, Costa Rica or New Zealand
Group F: Belgium, Croatia, Morocco, Canada
Group G: Brazil, Switzerland, Serbia, Cameroon
Group H: Portugal, Uruguay, South Korea, Ghana
In a twist of fate, reigning champions France face a similar group to the one they played in during their sluggish start to a victorious 2018 World Cup campaign, in which they drew against Denmark and narrowly beat Peru.
The USA also have an interesting group, taking on England, their fellow Anglophones, the nation that invented football, and the Euro 2021 runners-up. Team USA also face geopolitical antagonists Iran in their first footballing clash since Iran beat them at France '98.
The real group of death is Group E, featuring two of the strongest teams in national football, Spain and Germany.
Most controversial in history
Off the pitch, this is the most controversial World Cup in history, with Qatar dogged ever since it was named host in 2010 by accusations of vote-buying -- which were hotly denied -- and questions over the country's suitability.
From human rights concerns to the ongoing war in Ukraine, it has been impossible to keep the spotlight solely on the sport, but FIFA president Gianni Infantino has repeated, as he did on Thursday, that it "will be a fantastic and unique World Cup".
Concerns remain over the treatment of gay and transgender supporters coming to a country where homosexuality is illegal, as well as over the working conditions of hundreds of thousands of migrant labourers in the country, including those who built stadiums.
Thursday's FIFA Congress in Doha saw Lise Klaveness, head of the Norwegian Football Federation, speak out to say that the 2018 and 2022 World Cups had been awarded "in unacceptable ways with unacceptable consequences."
“Human rights, equality, democracy, the core interests of football were not in the starting XI until many years later,” she said.
“There is no room for employers who do not secure the freedom and safety of World Cup workers.”
The chief executive of Qatar's World Cup Supreme Committee, Hassan al-Thawadi, countered by saying he was disappointed that Klaveness had made no attempt to talk to Qatari authorities before speaking out.
He said the first World Cup in the Middle East would leave “truly transformational social, human, economic and environmental legacies.”
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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FOCUS
Controversy overshadows Qatar's preparations for 2022 FIFA World Cup
Ex-FIFA official convicted, PSG official cleared in Swiss corruption trial
Qatar confirms interest in hosting the 2032 Olympic Games
New York Times - World
Lo rebajaron de su cargo por acosar mujeres. Ahora es el favorito para ser presidente
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En la segunda vuelta de Costa Rica el domingo, los votantes decidirán entre un candidato acusado de acoso sexual en el Banco Mundial y un expresidente que enfrentó denuncias de corrupción.
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Por David Bolaños y Anatoly Kurmanaev
SAN JOSÉ, Costa Rica — Fue degradado de un alto cargo a uno menor en el Banco Mundial por acoso sexual. Ahora, el economista Rodrigo Chaves —quien ha hecho campaña como un populista al margen del sistema político en unas elecciones empañadas por la ira contra los políticos tradicionales— lidera las encuestas para convertirse en el próximo presidente de Costa Rica el domingo.
Es un ascenso inesperado a la prominencia en un país que ha asumido un papel de liderazgo en el avance de los derechos sociales en Centroamérica, lo que subraya cómo el deseo de castigar a las élites políticas por lo que consideran respuestas gubernamentales inadecuadas a los desafíos de la región opaca la mayoría de los otros asuntos.
En 2019, el Banco Mundial reprendió a Chaves por lo que se demostró que era un patrón de conducta sexual inapropiada contra subalternas, aunque los detalles de su comportamiento solo se hicieron públicos en agosto en un periódico de Costa Rica, información que el candidato presidencial ha refutado en diversas ocasiones.
La negación de Chaves y la minimización de un historial documentado de acoso sexual se producen dos años después de que otro político costarricense, el expresidente y premio Nobel de la Paz, Óscar Arias Sánchez, evitara por poco ser procesado por abuso sexual, en un escándalo que sacudió al país.
Arias fue acusado en 2019 de agresión sexual o conducta inapropiada por al menos nueve mujeres, emergiendo como uno de los casos más significativos del #MeToo en América Latina. Sin embargo, en diciembre de 2020, se retiraron los cargos presentados contra él por dos de las mujeres.
Los grupos de derechos de género dicen ahora que la apuesta de Chaves por el poder amenaza con socavar el progreso en la nación más liberal e igualitaria de Centroamérica.
“El mensaje que están mandando a la sociedad es que el abuso sexual es algo menor, no es algo grave”, dijo Larissa Arroyo, una abogada de derechos humanos costarricense. “Esta campaña está normalizando y legitimando el abuso”.
Chaves y su oficina de prensa no respondieron a una solicitud de entrevista.
Chaves languidecía en la oscuridad hasta su alianza con Pilar Cisneros, una prominente periodista costarricense, que lo presentó a los votantes costarricenses como un gerente experimentado que le haría frente a la corrupción.
Justo un día después de que Cisneros se uniera a la campaña de Chaves en agosto, el periódico local La Nación hizo pública la investigación del Banco Mundial que descubrió que había demostrado un patrón de acoso sexual contra empleadas júnior entre 2008 y 2013.
Chaves respondió restando importancia a los hallazgos: “Ya están demostrando el miedo de la candidatura de Rodrigo Chaves los que tienen secuestrado a este país”, dijo en un mensaje en video publicado en las redes sociales horas después de la publicación del artículo.
Las revelaciones apenas perjudicaron la campaña de Chaves. Cuando se reveló la investigación, Chaves solo contaba con un dos por ciento en las encuestas. En la primera vuelta de las elecciones nacionales, celebrada en febrero, había obtenido suficientes votos para pasar a la segunda vuelta presidencial.
Cisneros salió en defensa de Chaves, ayudándolo a protegerse de los plenos efectos de las revelaciones. “¿Ustedes creen que Pilar Cisneros hubiera apoyado a un acosador sexual?”, dijo a los medios locales en enero. Al mes siguiente, ganó un escaño en el Congreso por el partido de Chaves.
En vísperas de la votación final del domingo, la Universidad de Costa Rica encontró que Chaves tenía una estrecha ventaja sobre su oponente, el expresidente José María Figueres. En una encuesta realizada con 1000 votantes llevada a cabo por la universidad del 24 al 28 de marzo, Chaves lideró por 3,4 puntos porcentuales, ligeramente por arriba del margen de error de la encuesta de 3,1 por ciento.
Otra encuesta publicada el 1 de marzo por la universidad reveló que solo el 13 por ciento de los votantes pensaba que las acusaciones de acoso contra Chaves eran falsas. Pero el 45 por ciento dijo que las acusaciones no influirían en su voto.
Chaves se ha beneficiado de la impopularidad de Figueres, su oponente, quien se ha visto salpicado por acusaciones de corrupción durante su primer mandato en la década de 1990. Figueres, quien lidera el mayor y más antiguo partido político del país, el Partido Liberación Nacional, está acusado de recibir pagos a principios de la década de 2000 de una empresa de telecomunicaciones francesa a cambio de un trato preferente mientras era presidente.
Figueres ha negado las acusaciones y los fiscales que investigaron los pagos, que se produjeron tras el fin de su mandato, no presentaron cargos.
Sin embargo, a los ojos de muchos costarricenses, Figueres y su partido han llegado a representar la venalidad y el elitismo del sistema político nacional, que muchos creen que ya no es capaz de resolver los problemas económicos del país, dijo Ronald Alfaro, quien dirige el Centro de Investigación y Estudios Políticos de la Universidad de Costa Rica.
La economía costarricense, dependiente del turismo, se vio muy afectada por la pandemia: en 2020, su producto interior bruto experimentó la mayor caída en cuatro décadas. Aunque gran parte de la economía se recuperó, el país ahora tiene dificultades para frenar el aumento de los precios de los alimentos y el combustible.
“Las acusaciones acaban anulándose mutuamente”, dijo. “Los votantes acaban votando no por el candidato que les gusta, sino contra el que creen que tiene más pulgas que el otro”, dijo.
Decepcionados por los escándalos que rodean a ambos candidatos, la mayoría de los costarricenses parecen haber perdido el interés en las elecciones. Solo una cuarta parte de los electores registrados votaron por Chaves o Figueres en la primera ronda de las elecciones, que se vio empañada por la participación más baja de los últimos 70 años.
Documentos del tribunal interno del Banco Mundial y del sindicato muestran que Chaves fue sancionado en 2019 después de que dos empleadas presentaran denuncias de acoso. En ese momento, era el jefe de país del banco para Indonesia, un puesto de nivel de director que supervisa miles de millones de dólares de préstamos a una de las mayores economías en desarrollo del mundo.
Las mujeres afirmaron que Chaves intentó besar en la boca a las empleadas de menor rango, hizo comentarios sexuales sobre su apariencia y realizó repetidas invitaciones no deseadas a habitaciones de hotel y cenas. Las identidades de las mujeres no se han hecho públicas.
Una de las mujeres, que estaba subordinada a Chaves, declaró al tribunal que este “comentó que le gustaba que ella se agachara, y luego procedió a dejar caer un objeto y a pedirle que lo recogiera para él”, petición que, dijo, rechazó.
Chaves fue degradado y se le congeló el sueldo, pero el banco no llegó a calificar explícitamente su comportamiento de acoso sexual. Dejó la organización días después y regresó a su Costa Rica natal para convertirse en el ministro de Hacienda del presidente Carlos Alvarado.
El Ministerio de Comunicación de Costa Rica dijo que el actual gobierno no había tenido conocimiento del caso de acoso y que Chaves le dijo a sus integrantes que volvió porque deseaba pasar su jubilación con su madre de edad avanzada.
A los seis meses, Chaves dejó su puesto en el ministerio y anunció una candidatura presidencial con un partido político poco conocido, prometiendo “devolver el poder a los ciudadanos” mediante la celebración de consultas populares sobre temas políticos importantes.
A pesar de la salida de Chaves del Banco Mundial, quienes lo acusaron presentaron un recurso ante el tribunal interno para que revisara la investigación de mala conducta del banco.
“Los hechos del presente caso indican que la conducta del señor C. era de naturaleza sexual y que sabía o debería haber sabido que su conducta no era bienvenida”, dijo el tribunal en su fallo de junio. Un funcionario del Banco Mundial dijo que el banco no discutía los hechos del caso tal y como se presentaban en la sentencia.
Incluso antes de que se emitiera la sentencia, en enero de 2021, la organización prohibió a Chaves la entrada en sus instalaciones y le impuso una prohibición de recontratación. La organización hermana del banco, el Fondo Monetario Internacional, dijo que también restringió el acceso de Chaves a sus instalaciones.
En los meses transcurridos, Chaves ha negado o tergiversado las conclusiones; en su lugar, ha afirmado que el Banco Mundial encontró poco más que una acusación contra él, refiriéndose a la decisión inicial del banco de no calificar sus malas acciones de acoso sexual.
También ha dicho que puede visitar libremente las oficinas del Banco Mundial —contradiciendo la prohibición del banco de acceder a sus oficinas— y que como presidente seguirá haciendo negocios con el banco, que tiene 2300 millones de dólares en préstamos pendientes en Costa Rica.
Chaves también prometió que “revisará” una reciente flexibilización de las restricciones a la fecundación in vitro y al aborto. El aborto es legal en Costa Rica cuando el embarazo pone en peligro la salud de la mujer.
Estas medidas amenazan con desbaratar los lentos pero notables avances en los derechos reproductivos de las mujeres bajo los últimos gobiernos, dijo Arroyo, la abogada de derechos humanos. Dijo que las propuestas también dañan el papel de Costa Rica en el avance de los derechos sociales en una región profundamente conservadora desde el punto de vista social, donde el aborto está ampliamente prohibido y donde la violencia contra las mujeres queda mayormente impune.
La estabilidad política y la sólida democracia de Costa Rica han sido durante mucho tiempo una excepción en una región dominada por el autoritarismo y el crimen organizado, y el país ha alcanzado uno de los niveles más altos de inclusión social de América Latina, desde el acceso a la educación y la atención sanitaria hasta los derechos civiles.
“Si Costa Rica cae en los derechos de las mujeres, lo más probable es que todos los demás vecinos también no tengan este referente para poder seguir avanzando”, dijo Arroyo.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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BBC
The presence of life and active plate tectonics may well be entwined
Nearly 500 years ago, the Flemish cartographer Geradus Mercator produced one of the world's most important maps.
It certainly wasn't the first attempt at a world atlas, and it was not particularly accurate either: Australia is absent, and the Americas are only roughly drawn. Since then, cartographers have produced ever-more precise versions of this continental arrangement, correcting for Mercator's errors, as well the biases between hemispheres and latitudes created by his projection. But Mercator's map, along with others produced by his 16th-Century contemporaries, revealed a truly global picture of Earth's landmasses – a perspective that has persisted in people's minds ever since.
Mercator's original projection from 1569 (Credit: Wikimedia Commons)
What Mercator didn't know is that the continents have not always been arranged this way. He lived around 400 years before the theory of plate tectonics was confirmed.
When looking at the positions of the seven continents on a map, it's easy to assume that they are fixed. For centuries, human beings have fought wars and made peace over their share of these territories, on the assumption that their land – and that of their neighbours – has always been there, and always will be.
From the Earth's perspective, however, the continents are leaves drifting across a pond. And human concerns are a raindrop on the leaf's surface. The seven continents were once assembled in a single mass, a supercontinent called Pangaea. And before that, there's evidence for others stretching back over three billion years: Pannotia, Rodinia, Columbia/Nuna, Kenorland and Ur.
Geologists know that supercontinents disperse and assemble in cycles: we're halfway through one now. So, what kind of supercontinent might lie in Earth's future? How will the landmasses as we know them rearrange over the very long-term? It turns out that there are at least four different trajectories that could lie ahead. And they show that Earth's living beings will one day reside on a very different planet, which looks more like an alien world.
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For geologist Joao Duarte at the University of Lisbon, the path to exploring Earth's future supercontinents began with an unusual event in the past: an earthquake that struck Portugal one Saturday morning in November 1755. It was among the most powerful quakes of the past 250 years, killing 60,000 people and sending a tsunami across the Atlantic Ocean. What made it particularly odd was its location. "You should not have big earthquakes in the Atlantic," says Duarte. "It was strange."
Earthquakes of this scale usually happen on or near major subduction zones, where oceanic plates plunge beneath the continents and are melted and consumed in the hot mantle. They involve collision and destruction. The 1755 quake, however, happened along a "passive" boundary, where the ocean plate underlying the Atlantic transitions smoothly into the continents of Europe and Africa.
In 2016, Duarte and colleagues proposed a theory for what might be going on: the stitches between these plates could be unravelling, and a major rupture may be looming. "It could be a kind of infectious mechanism," he explains. Or like the glass splintering between two small holes in a car windscreen. If so, a subduction zone could be poised to spread out from the Mediterranean along western Africa and perhaps all the way up past Ireland and the UK, bringing volcanoes, mountain-building and earthquakes to these regions.
Duarte realised that, if this happens, it could lead to the Atlantic eventually closing. And if the Pacific continued to close too – which is already occurring along the subducting "Ring of Fire" circling it – a new supercontinent would eventually form. He called it Aurica, named because the former landmasses of Australia and the Americas would sit at its centre.
It would look like this:
Aurica, the supercontinent that could form if the Atlantic and Pacific closed (Credit: Davies et al)
After Duarte published his proposal for Aurica, he wondered about other future scenarios. After all, his was not the only supercontinent trajectory that geologists had proposed.
So, he began chatting with oceanographer Matthias Green at Bangor University in Wales. The pair realised they needed someone with the computational chops to create digital models. "That person had to be someone a little bit special, who didn't mind studying something that will never happen in human timescales," he explains. That turned out to be his colleague Hannah Davies, another geologist at Lisbon University. "My job was to turn drawings and illustrations from past geologists into something that is quantitative, geo-referenced and in a digitised format," explains Davies. The idea was to create models that other scientists could build on and refine.
But it wasn't straightforward. "What we were nervous about is it's an incredibly blue-sky topic. It's not in the same kind of vein as a regular scientific paper," says Davies. "We wanted to say, 'Okay, we understand this much about plate tectonics after 40 years or 50 years. And we understand this much about mantle dynamics, and all of the other components of the system. How far can we take that knowledge into the future?'"
This led to four scenarios. As well as modelling a more detailed picture of Aurica, they explored three other possibilities, each projecting ahead roughly 200-250 million years from now.
The first was what could happen if the status quo continues: the Atlantic stays open and the Pacific closes. In this scenario, the supercontinent that forms will be called Novopangaea. "It is the most simple, and most plausible based on what we understand right now," says Davies.
Novopangaea will form if known tectonic activity today continues with no surprises (Credit: Davies et al)
However, there could also be geological events in the future that lead to different arrangements.
One example is a process called "orthoversion" where the Arctic Ocean closes and the Atlantic and Pacific remain open. This changes the dominant orientations of tectonic spreading, and the continents drift northward, all arranging around the North Pole, except Antarctica.
In this scenario, a supercontinent called Amasia forms:
If Amasia forms, it'll be because the continents drifted northwards (Credit: Davies et al)
Finally, it's also possible that the seafloor spreading in the Atlantic could slow down. In the middle of the ocean, there's a giant ridge bisecting two plates, running through Iceland all the way down to the Southern Ocean. Here, new lithosphere is forming, feeding out like a conveyor belt. If this spreading slowed or stopped, and if a new subducting plate boundary formed alongside the east coast of the Americas, you'd get a supercontinent called Pangaea Ultima, which looks like an enormous atoll:
Pangaea Ultima is still surrounded by a huge ocean, but has a central sea within it (Credit: Davies et al)
These four digital models now mean that geologists have a base to test other theories. For example, the scenarios could help scientists to understand the effects of different supercontinental arrangement on the tides, as well as the climate of the deep future – what would the weather be like on a world with a massive ocean and giant landmass?
To model the climate of a supercontinent, "you cannot use the IPCC [Intergovernmental Panel on Climate Change] models, full stop, because they are not designed to do that", says Duarte. "You cannot change the variables that you need to change."
The models of Earth's future supercontinents can also serve as a proxy for understanding the climate of exoplanets. "The future Earth is completely alien," says Davies. "If you were in orbit above Aurica, or Novopangaea, you probably wouldn't recognise it as Earth, but another planet that had similar colours."
This insight led the trio to collaborate with Michael Way, a physicist at the Nasa Goddard Institute for Space Studies. He and his colleagues seek to study climates on alien worlds by modelling the variations of our own over deep time. "We only have so many examples of what a temperate climate can look like. Well, we have one example to be honest: Earth, but we have Earth through time," says Way. "We have the past scenarios, but by moving to the future and using these wonderful tectonic models for the future, it gives us another ensemble to add to our collection."
You need such models because it can be difficult to know what to look for when analysing potentially habitable exoplanets from afar. Ideally you want to know if a planet has a supercontinent cycle, because the presence of life and active plate tectonics may well be entwined. The continental arrangement could also affect the likelihood of liquid water. Through telescopes, you can't see the continents, and the atmospheric composition can only be inferred. So, models of climate variations could reveal some indirect signature that astronomers could detect.
What kind of continental arrangement might rocky alien worlds have? (Credit: Getty Images)
Way's modelling of the supercontinent climates – which took months using a supercomputer – revealed some striking variations between the four scenarios. Amasia, for example, would lead to a much chillier planet than the rest. With land concentrated around the North Pole and the oceans less likely to carry warm currents to cooler latitudes, ice sheets would build up. Aurica, by contrast, would be balmier, with a dry core but coasts akin to Brazil's today, with more liquid water.
All this is helpful to know, because if an Earth-like exoplanet has plate tectonics, we won't know which stage of the supercontinent cycle it is currently in, and therefore we will need to know what to look out for to infer its habitability. We shouldn’t assume that the landmasses will be dispersed, mid-cycle, like our own.
As for our own planet's future, Davies acknowledges that the four supercontinent scenarios they have modelled are speculative, and there may be unanticipated geological surprises that change the outcome. "If I had a Tardis to go and see, I wouldn't be surprised if, in 250 million years, the supercontinent didn't look anything like any of these scenarios. There are so many factors involved," she says.
However, what can be said for certain is that the landmasses we take for granted will one day rearrange into an entirely new configuration. Countries once isolated from one another will be close neighbours. And if Earth still hosts intelligent beings, they will be able to travel between the ancient ruins of New York, Beijing, Sydney and London without ever seeing an ocean.
*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish
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France24 - World
A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'
Issued on: 01/04/2022 - 12:56
Claire PACCALIN
The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".
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FRANCE IN FOCUS
The growing anger of French midwives
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
La construcción de Vladimir Putin
El recorrido de 22 años en los que el líder de Rusia pasó de estadista a tirano.
El presidente Vladimir Putin durante una entrevista con el New York Times en 2003Credit...James Hill para The New York Times
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Por Roger Cohen
PARÍS — El 25 de septiembre de 2001, el presidente ruso Vladimir Putin se dirigió al Parlamento alemán en lo que llamó “el idioma de Goethe, Schiller y Kant”, aprendido durante su estancia en Dresde, Alemania, como oficial del KGB. “Rusia es una nación europea amiga”, declaró. “La paz estable en el continente es un objetivo primordial para nuestra nación”.
El líder ruso, que el año anterior, a los 47, había sido elegido tras un ascenso meteórico desde la oscuridad, pasó a describir los “derechos y libertades democráticos” como el “objetivo clave de la política interior de Rusia”. Los miembros del Bundestag se pusieron de pie para aplaudir la reconciliación que Putin parecía encarnar en Berlín, una ciudad que durante mucho tiempo simbolizó la división entre Occidente y el mundo totalitario soviético.
Norbert Röttgen, un representante de centroderecha que durante varios años dirigió la Comisión de Asuntos Exteriores del Parlamento, fue una de las personas que se levantó para aplaudir la intervención del líder ruso. “Putin nos cautivó”, dijo. “Su voz era bastante suave, en alemán, una voz que te tienta a creer lo que te dicen. Teníamos ciertos motivos para pensar que había una perspectiva viable de unión”.
Hoy, esa unión está hecha trizas. Ucrania arde, asolada por el ejército invasor que Putin envió para demostrar su convicción de que la nacionalidad ucraniana es un mito. Más de 3,7 millones de ucranianos se han convertido en refugiados; la cifra de muertos se incrementa en una guerra de más de un mes de duración y esa voz ronroneante de Putin se ha transformado en el furioso discurso de un hombre encorvado que tacha de “escoria y traidores” a cualquier ruso que se resista a la violencia de su cada vez más estricta dictadura.
Este mes, Putin prometió que a sus opositores —una “quinta columna” manipulada por Occidente— no les irá bien, mientras hacía una mueca por el estancamiento de la guerra relámpago que tenía prevista en Ucrania. Los verdaderos rusos, dijo, “los escupirían como un mosquito que se les metió en la boca por casualidad” y así lograrán la “necesaria autodepuración de la sociedad”.
Este distaba de ser el lenguaje de Kant y era más bien el de la exaltación nacionalista fascista mezclada con la juventud de Putin en San Petersburgo, tan dura y pendenciera.
Entre estas voces de razón e incitación, entre estos hombres en apariencia diferentes, se encuentran 22 años de poder y cinco presidentes de Estados Unidos. Mientras China ascendía, mientras Estados Unidos luchaba y perdía sus guerras eternas en Irak y Afganistán, mientras la tecnología conectaba al mundo en una red, un enigma ruso comenzaba a formarse en el Kremlin.
¿Se equivocaron Estados Unidos y sus aliados, por exceso de optimismo o ingenuidad, con Putin desde el principio? ¿O con el tiempo se transformó en el belicista revanchista de la actualidad, ya sea por la percepción de una provocación occidental, por la acumulación de agravios o por la vertiginosa intoxicación de un gobierno prolongado y —desde el inicio de la pandemia de COVID-19— cada vez más aislado?
Putin es un enigma, pero también es una figura tremendamente pública. Visto desde la perspectiva de su temeraria apuesta en Ucrania, surge la imagen de un hombre que aprovechó para considerar casi todos los movimientos de Occidente como un desprecio a Rusia, y quizás también a sí mismo. A medida que aumentaban los agravios, poco a poco, año a año, la diferencia se difuminaba. En efecto, se convirtió en el Estado, se fusionó con Rusia, sus destinos se fundieron en una visión cada vez más mesiánica de la restauración de la gloria imperial.
De las cenizas del imperio
“Creo que, para Putin, la tentación respecto a Occidente era que lo veía como instrumento para construir una gran Rusia”, dijo Condoleezza Rice, la exsecretaria de Estado que se reunió varias veces con Putin durante la primera fase de su gobierno. “Siempre estuvo obsesionado con los 25 millones de rusos atrapados fuera de la Madre Rusia por la desintegración de la Unión Soviética. Una y otra vez lo planteó. Por eso, para él, el fin del imperio soviético fue la mayor catástrofe del siglo XX”.
Pero si el resentimiento irredentista estaba al acecho, junto con la sospecha de un espía soviético hacia Estados Unidos, Putin tenía otras prioridades iniciales. Era un patriota servidor del Estado. La Rusia poscomunista de la década de 1990, gobernada por Boris Yeltsin, el primer líder del país elegido libremente, se había desmoronado.
En 1993, Yeltsin ordenó bombardear el Parlamento para reprimir una insurgencia; murieron 147 personas. Occidente tuvo que proporcionar a Rusia ayuda humanitaria, tan grave era su colapso económico y tan generalizada su pobreza extrema que grandes sectores industriales fueron vendidos por un precio irrisorio a una clase emergente de oligarcas. Para Putin, todo esto representaba el caos. Una humillación.
“Odiaba lo que le ocurría a Rusia, odiaba la idea de que Occidente tuviera que ayudarla”, dijo Christoph Heusgen, principal asesor diplomático de la excanciller alemana Angela Merkel entre 2005 y 2017. El primer manifiesto político de Putin para la campaña presidencial de 2000 consistía en revertir los esfuerzos de Occidente por transferir el poder del Estado al mercado. “Para los rusos”, escribió, “un Estado fuerte no es una anomalía contra la que luchar”. Al contrario, “es la fuente y el garante del orden, el iniciador y el principal motor de cualquier cambio”.
Pero Putin no era marxista, aunque reinstaurara el himno nacional de la época de Stalin. Había visto el desastre de una economía planificada centralizada, tanto en Rusia como en Alemania Oriental, donde sirvió como agente del KGB entre 1985 y 1990.
El nuevo mandatario trabajaría con los oligarcas creados por el caótico capitalismo de libre mercado y el clientelismo, siempre y cuando le demostraran una lealtad absoluta. De no ser así, serían expulsados. Si esto era una democracia, era una “democracia soberana”, una frase adoptada por los principales estrategas políticos de Putin, que hace hincapié en la segunda palabra.
Marcado, hasta cierto punto, por su ciudad natal, San Petersburgo, construida por Pedro el Grande a principios del siglo XVIII como una “ventana hacia Europa”, y por su experiencia política inicial allí, desde 1991, cuando trabajaba en la alcaldía para atraer inversiones extranjeras, Putin parece haberse abierto con cautela a Occidente al principio de su mandato.
En el año 2000, habló con el expresidente Bill Clinton de la posibilidad de que Rusia entrara en la OTAN, una idea que nunca llegó a concretarse. Conservó un acuerdo de asociación de Rusia con la Unión Europea firmado en 1994. En 2002 se creó un Consejo OTAN-Rusia. El hombre de San Petersburgo rivalizaba con el Homo Sovieticus.
Se trataba de un delicado acto de equilibrio, para el que el disciplinado Putin estaba preparado. “Nunca hay que perder el control”, le dijo al director de cine estadounidense Oliver Stone en The Putin Interviews, un documental de 2017. Una vez se describió a sí mismo como “un experto en relaciones humanas”. Los legisladores alemanes no fueron los únicos que se dejaron seducir por este hombre de rasgos impasibles e intención implacable, perfeccionados como agente de inteligencia.
“Hay que entender que viene del KGB, mentir es su profesión, no es un pecado”, comentó Sylvie Bermann, embajadora de Francia en Moscú de 2017 a 2020. “Es como un espejo, se adapta a lo que ve, de la forma en que fue entrenado”.
Pocos meses antes del discurso en el Bundestag, Putin conquistó al expresidente George W. Bush, quien, tras su primer encuentro en junio de 2001, dijo que había mirado a los ojos del presidente ruso y que le había parecido “muy directo y digno de confianza”. Yeltsin, igualmente convencido, ungió a Putin como su sucesor apenas tres años después de su llegada a Moscú en 1996.
“Putin se orienta de forma muy precisa hacia una persona”, me dijo en una entrevista en 2016 en Washington Mijaíl Jodorkovski, quien era el hombre más rico de Rusia antes de cumplir una década en una colonia penal siberiana y de que su empresa fuera disuelta por la fuerza. “Si quiere caerte bien, te caerá bien”.
La última vez que vi a Jodorkovski, en Moscú en octubre de 2003, fue pocos días antes de su detención por agentes armados por cargos de malversación. Me había hablado entonces de sus audaces ambiciones políticas, un delito de lesa majestad inaceptable para Putin.
El ascenso del autócrata
La finca presidencial boscosa de las afueras de Moscú era cómoda pero no ornamentada. En 2003, los gustos personales de Putin aún no eran de grandiosidad palaciega. Los guardias de seguridad paseaban por el lugar, mirando con atención los televisores que mostraban modelos de moda en las pasarelas de Milán y París.
Putin, como le gusta hacer, nos hizo esperar durante muchas horas. Parecía una pequeña demostración de superioridad, una pequeña descortesía que infligiría incluso a Rice, similar a la de llevar a su perro a una reunión con Merkel en 2007, cuando sabía que a ella le daban miedo los perros.
“Entiendo por qué tiene que hacer esto”, dijo Merkel. “Para demostrar que es un hombre”.
Cuando por fin comenzó la entrevista con tres periodistas del New York Times, Putin se mostró cordial y concentrado, cómodo en su fuerte dominio de los detalles. “Estamos firmemente en el camino del desarrollo de la democracia y de la economía de mercado”, dijo, y añadió: “por su mentalidad y cultura, el pueblo de Rusia es europeo”.
Habló de “buenas y estrechas relaciones” con el gobierno de Bush, a pesar de la guerra de Irak, y dijo que “los principales principios del humanismo —derechos humanos, libertad de expresión— siguen siendo fundamentales para todos los países”. La mayor lección de su educación, dijo, fue “el respeto a la ley”.
En ese momento, Putin ya había tomado medidas drásticas contra los medios de comunicación independientes, había llevado a cabo una brutal guerra en Chechenia que supuso la destrucción de Grozni, su capital, y había colocado a funcionarios de seguridad —conocidos como silovikí— al frente de su gobierno. A menudo eran viejos compañeros de San Petersburgo, como Nikolai Patrushev, actual secretario del Consejo de Seguridad de Putin. La primera regla de un oficial de inteligencia es la sospecha.
Cuando se le preguntó por sus métodos, el presidente se enfureció e insinuó que Estados Unidos no podía reclamar ninguna superioridad moral. “Tenemos un proverbio en Rusia”, dijo. “Uno no debe criticar al espejo si uno tiene la cara torcida”.
La impresión predominante fue la de un hombre dividido tras su inquebrantable mirada. El francés Michel Eltchaninoff, autor de En la cabeza de Vladimir Putin, dijo que había “un barniz de liberalismo en su discurso a principios de la década de 2000”, pero la atracción de restaurar el poder imperial ruso y así vengar la percepción de que Rusia era relegada a lo que el presidente Barack Obama llamaría “una potencia regional”, fue siempre el impulso más profundo de Putin.
Nacido en 1952, en una ciudad que en ese entonces se llamaba Leningrado, Putin creció a la sombra de la guerra de los soviéticos con la Alemania nazi, conocida por los rusos como la Gran Guerra Patria. Su padre fue gravemente herido, un hermano mayor murió durante el brutal asedio alemán de 872 días a la ciudad, y un abuelo había trabajado para Stalin como cocinero. Los inmensos sacrificios del Ejército Rojo para derrotar al nazismo no eran abstractos, sino palpables dentro de su modesta familia. Desde joven, Putin aprendió, como suele decir, que “al débil se le vence”.
“Occidente no valoró lo suficiente la fuerza del mito soviético, el sacrificio militar y el revanchismo en él”, dijo Eltchaninoff, cuyos abuelos eran todos rusos. “Cree profundamente que el hombre ruso está dispuesto a sacrificarse por una idea, mientras que al hombre occidental le gusta el éxito y la comodidad”.
Putin dio una muestra de esa comodidad a Rusia en los primeros ocho años de su presidencia. La economía avanzaba a todo vapor y la inversión extranjera llegaba a raudales. “Fue tal vez la época más feliz de la vida del país, con niveles de prosperidad y de libertad nunca igualados en la historia de Rusia”, dijo Alexander Gabuev, investigador principal del Centro Carnegie de Moscú.
Gabuev, que, como miles de rusos liberales, huyó a Estambul desde que comenzó la guerra en Ucrania, añadió que “había mucha corrupción y concentración de riqueza, pero también mucha bonanza. Y recuerda que en los años noventa todo el mundo era más pobre que una rata”. Ahora la clase media podía ir de vacaciones a Turquía o Vietnam.
El problema para Putin era que la diversificación de la economía depende del Estado de derecho. Él había estudiado Derecho en la Universidad de San Petersburgo y decía respetarlo. En realidad, el poder resultó ser su imán. Despreciaba las sutilezas legales. “¿Por qué iba a compartir el poder cuando podía vivir del petróleo, el gas y otros recursos naturales, y de una redistribución suficiente para mantener a la gente contenta?”, dijo Gabuev.
Timothy Snyder, un destacado historiador del fascismo, lo expresó en estos términos: “Habiendo jugado con un Estado de derecho autoritario, sencillamente se convirtió en el oligarca en jefe y convirtió al Estado en el mecanismo ejecutor de su clan oligárquico”.
Sin embargo, el país más grande de la Tierra, que se extiende a lo largo de 11 husos horarios, necesitaba algo más que la recuperación económica para volver a ponerse en pie. Putin se había formado en un mundo soviético que sostenía que Rusia no sería una gran potencia si no dominaba a sus vecinos. Los rumores a las puertas del país pusieron en entredicho esa doctrina.
En noviembre de 2003, la Revolución de las Rosas en Georgia puso a ese país camino a Occidente. En 2004 —el año de la segunda expansión de la OTAN tras la Guerra Fría, que incluyó a Estonia, Lituania, Letonia, Bulgaria, Rumanía, Eslovaquia y Eslovenia—, en Ucrania estallaron protestas callejeras masivas, conocidas como la Revolución Naranja. Estas manifestaciones también surgieron del rechazo a Moscú y la aceptación de un futuro occidental.
Ahí comenzó el giro de Putin de la cooperación con Occidente a la confrontación. Sería lento, pero la dirección general estaba marcada. Una vez, cuando Merkel le preguntó cuál había sido su mayor error, el presidente ruso respondió: “Confiar en usted”.
El enfrentamiento con Occidente
A partir de 2004, se hizo evidente un claro endurecimiento de la Rusia de Putin, lo que Rice, exsecretaria de Estado, denominó “una ofensiva en la que empezaron a circular estas historias de vulnerabilidad y contagio democrático”.
Antes de que terminara ese año, el mandatario eliminó las elecciones para los gobernadores regionales, convirtiéndolos en personas designadas por el Kremlin. Debido a su propaganda indiscriminada, la televisión rusa se parecía cada vez más a la televisión soviética.
En 2006, Anna Politkovskaya, una periodista de investigación que criticaba los abusos de derechos humanos en Chechenia, fue asesinada en Moscú el día del cumpleaños de Putin. Otro crítico del Kremlin, Alexander Litvinenko, antiguo agente de inteligencia, que había calificado a Rusia de “estado mafioso”, fue asesinado en Londres, envenenado con una sustancia radiactiva por espías rusos.
Para Putin, la expansión de la OTAN hacia países que habían formado parte de la Unión Soviética o de su imperio de Europa del Este en la posguerra representaba una traición estadounidense. La amenaza de una democracia occidental exitosa a sus puertas parece haber evolucionado hasta convertirse en una amenaza más inmediata para su sistema cada vez más represivo.
“La pesadilla de Putin no es la OTAN, sino la democracia”, dijo Joschka Fischer, exministro alemán de Relaciones Exteriores que se reunió varias veces con Putin. “Son las revoluciones de colores, las miles de personas en las calles de Kiev. Una vez que abrazó una ideología imperial y militar como base de una Rusia como potencia mundial, fue incapaz de tolerar esto”.
Aunque Putin ha presentado a una Ucrania de tendencia occidental como una amenaza para la seguridad rusa, se trataba más bien de una amenaza para su propio sistema autoritario. Radek Sikorski, exministro polaco de Relaciones Exteriores, dijo: “Por supuesto, Putin tiene razón en que una Ucrania democrática integrada en Europa y con éxito es una amenaza mortal para el putinismo. Esa, más que la pertenencia a la OTAN, es la cuestión”.
Al presidente ruso no le gustan las amenazas mortales, ya sean reales o imaginarias. Si alguien dudaba de la crueldad de Putin, en 2006 los convenció de ella. Su aversión a la debilidad lo hizo proclive a la violencia. Sin embargo, las democracias occidentales tardaron en asimilar esta lección básica.
Necesitaban a Rusia, y no solo por su petróleo y gas. El mandatario ruso era un importante aliado potencial en lo que se conoció como la guerra global contra el terrorismo. Coincidía con su propia guerra en Chechenia y con una tendencia a verse a sí mismo como parte de una batalla civilizatoria en nombre del cristianismo.
No obstante, Putin se sentía mucho menos cómodo con la “agenda de la libertad” que Bush anunció en el discurso de su renovación de mandato en enero de 2005, un compromiso para promover la democracia en todo el mundo en aras de una visión neoconservadora. En cada movimiento a favor de la libertad, Putin veía ahora la mano oculta de Estados Unidos. ¿Y por qué Bush no iba a incluir a Rusia en su ambicioso programa?
Al llegar a Moscú como embajador de Estados Unidos en 2005, William Burns, ahora director de la CIA, envió un mensaje sobrio, en el que se disipaba todo el optimismo de la posguerra fría. “Rusia es demasiado grande, demasiado orgullosa y demasiado consciente de su propia historia como para encajar en una ‘Europa entera y libre’”, escribió. Como relata en sus memorias, The Back Channel, Burns añadió que el “interés de Rusia por desempeñar un papel distintivo de Gran Potencia” causaría “a veces problemas significativos”.
Cuando François Hollande, el expresidente francés, se reunió con Putin varios años después, se sorprendió al ver que se refería a los estadounidenses como “yanquis”, y en términos mordaces. Estos yanquis “nos han humillado, nos han puesto en segundo lugar”, le dijo Putin. La OTAN era una organización “agresiva por naturaleza”, utilizada por Estados Unidos para presionar a Rusia, incluso para agitar movimientos democráticos.
“Se expresó de forma fría y calculadora”, dijo Hollande. “Es un hombre que siempre quiere demostrar una especie de determinación implacable, pero también con un tono de seducción, casi de dulzura. Un tono agradable se alterna con arrebatos brutales, que así se hacen más eficaces”.
Cuanto más seguro estaba de su poder, más parecía que Putin volvía a la hostilidad hacia Estados Unidos en la que se había formado. Los bombardeos de la OTAN sobre Belgrado en 1999, durante la guerra de Kosovo, y la invasión de Irak por parte de Estados Unidos en 2003, ya le habían infundido una sana desconfianza hacia las invocaciones estadounidenses de la Carta de las Naciones Unidas y el derecho internacional. Convencido del excepcionalismo de Rusia, de su destino inevitable de ser una gran potencia, no podía soportar el excepcionalismo estadounidense, la percepción de que Estados Unidos lanzaba su poder en nombre de un destino único, de una misión inherente para difundir la libertad en un mundo en el que Estados Unidos era la única potencia hegemónica.
En 2007, estos rencores llegaron a su punto álgido en el feroz discurso que Putin pronunció en la Conferencia de Seguridad de Múnich. “Un Estado y, por supuesto, en primer lugar Estados Unidos, ha sobrepasado sus fronteras nacionales en todos los sentidos”, declaró ante una audiencia conmocionada. Tras la Guerra Fría se había impuesto un “mundo unipolar” con “un centro de autoridad, un centro de fuerza, un centro de toma de decisiones”.
El resultado era un mundo “en el que hay un solo amo, un solo soberano y, al final, esto es pernicioso”. Más que pernicioso, era “extremadamente peligroso”, y su consecuencia era que “nadie se siente seguro”.
La amenaza de la expansión de la OTAN
Después del discurso que Putin pronunció en Múnich, Alemania aún tenía esperanzas. Merkel, quien creció en Alemania del Este, y habla ruso con fluidez, había entablado una relación con el mandatario. Putin puso a sus dos hijos en la escuela alemana de Moscú tras su regreso de Dresde. Le gustaba citar poemas alemanes. “Había una afinidad”, dijo Heusgen, el principal asesor diplomático de Merkel. “Un entendimiento”.
Sin embargo, trabajar con Putin no significaba que se le podía influir. “Creíamos con firmeza que no sería bueno incorporar a Georgia y Ucrania a la OTAN”, dijo Heusgen. “Traería inestabilidad”, agregó. Heusgen señaló que el artículo 10 del Tratado de la OTAN establece que cualquier miembro nuevo debe estar en condiciones de “contribuir a la seguridad del área del Atlántico Norte”. Merkel no tenía claro cómo harían eso ambos países.
Sin embargo, durante el último año de la presidencia de Bush, Estados Unidos no estaba dispuesto a transigir. Bush quería un “plan de acción para la adhesión” de Ucrania y Georgia, un compromiso específico para incorporar a ambos países a la alianza, que se anunciaría en la cumbre de la OTAN de abril de 2008 en Bucarest, Rumania. La expansión de la OTAN había garantizado la seguridad y la libertad de 100 millones de europeos liberados del imperio totalitario soviético; no debía detenerse.
En su calidad de embajador, Burns se opuso. En un mensaje a Rice, que en ese momento era confidencial, escribió: “La entrada de Ucrania en la OTAN es la más evidente de todas las líneas rojas para la élite rusa (no solo para Putin)”. En más de dos años y medio de conversaciones con los principales actores rusos, desde los matones idiotas de los oscuros recovecos del Kremlin hasta los más agudos críticos liberales de Putin, todavía no he encontrado a nadie que vea a Ucrania en la OTAN como algo distinto a un desafío directo a los intereses rusos”.
Ya en febrero de 2008, Estados Unidos y muchos de sus aliados habían reconocido la independencia de Kosovo de Serbia, una declaración unilateral que Rusia rechazó por considerarla ilegal, así como una afrenta a una nación eslava. Bermann, exembajadora de Francia en Moscú, recordó que el ministro de Relaciones Exteriores ruso, Sergey Lavrov, le advirtió en aquel momento: “Tenga cuidado, es un precedente, se utilizará en su contra”.
Francia se unió a Alemania en Bucarest para oponerse al plan de acción para la adhesión a la OTAN de Georgia y Ucrania. “Alemania no quería nada”, recordó Rice. “Dijo que no se podía acoger a un país con un conflicto congelado como Georgia”, en alusión al tenso enfrentamiento entre Georgia y las repúblicas separatistas de Osetia del Sur y Abjasia, apoyadas por Rusia.
A lo que el Sikorski, ministro de Relaciones Exteriores polaco, replicó: “¡Ustedes fueron un conflicto congelado durante 45 años!”.
Fue difícil hacer concesiones. La declaración de los líderes de la OTAN manifestó que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”. Pero nunca se aprobó un plan de acción que hiciera posible esa adhesión. Ucrania y Georgia se quedaron con una promesa vacía, condenadas a vagar indefinidamente en una tierra de nadie estratégica, mientras que Rusia enfureció y dejó entrever una división que podría aprovechar más adelante.
“Hoy vemos la declaración y pensamos que fue el peor de los mundos”, dijo Thomas Bagger, el saliente principal asesor diplomático del presidente alemán.
Putin acudió a Bucarest y pronunció lo que Rice describió como un “discurso emotivo”, en el que sugería que Ucrania era un país inventado, destacaba la presencia de 17 millones de rusos en ese territorio y calificaba a Kiev como la madre de todas las ciudades rusas, una afirmación que luego se convertiría en su obsesión.
Para Sikorski, el discurso de Putin no fue sorprendente. Ese año había recibido una carta de Vladimir Zhirinovski, un feroz nacionalista ruso que entonces era vicepresidente de la Duma, en la que sugería que Polonia y Rusia se repartieran Ucrania. “No respondí”, dijo Sikorski. “No nos dedicamos a cambiar las fronteras”.
Sin embargo, a pesar de todas las diferencias, Putin todavía no se había endurecido hasta la hostilidad absoluta. El presidente Bush y Rice se dirigieron a Sochi, el centro turístico favorito de Putin, en la costa del Mar Negro.
Putin mostró los lugares previstos para los Juegos Olímpicos de Invierno de 2014. Les presentó a Dmitri Medvédev, su viejo socio que se convertiría en presidente en mayo, como parte de una maniobra coreografiada para respetar los límites constitucionales rusos de los mandatos, pero permitir que Putin regrese al Kremlin en 2012 tras un periodo como primer ministro.
Hubo bailarines cosacos. Algunos estadounidenses bailaron y el ambiente era muy bueno.
Tres meses después, estalló una guerra de cinco días en Georgia. Rusia la calificó de operación de “imposición de la paz”. Tras haber provocado un impetuoso ataque georgiano contra sus fuerzas de representación en Osetia del Sur, Rusia invadió Georgia. Su objetivo estratégico era neutralizar cualquier ambición de adhesión de Georgia a la OTAN; lo que se consiguió en gran medida. Moscú reconoció la independencia de Abjasia y Osetia del Sur, integrándolas en Rusia.
Putin, a su manera deliberada, había dado un primer ultimátum, sin una respuesta occidental significativa.
Nosotros contra ellos
El 7 de mayo de 2012, mientras una salva de 30 cañonazos resonaba en Moscú y policías antimotines camuflados acorralaban a los manifestantes, Putin regresó a la presidencia rusa. Nervioso y cada vez más convencido de la perfidia y la decadencia de Occidente, había cambiado en muchos aspectos.
El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.
En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.
El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.
En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.
Todo ello pese a los intentos del gobierno Obama de “reajustar” las relaciones con Rusia durante los cuatro años que pasó en el cargo el menos duro Medvédev, que siempre estuvo en deuda con Putin.
Sin embargo, la idea de que Putin supusiera una amenaza seria para los intereses de Estados Unidos fue descartada en Washington, porque toda la atención estaba centrada en derrotar a Al Qaeda. Después de que el gobernador Mitt Romney dijera que la mayor amenaza geopolítica a la que se enfrentaba Estados Unidos era Rusia, el presidente Obama se burló de él.
“La Guerra Fría acabó hace más de 20 años”, dijo Obama a modo de lección despectiva durante un debate presidencial de 2012.
Rusia, bajo la presión de Estados Unidos, no emitió su voto en 2011 en el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas para una intervención militar en Libia, que autorizaba “todas las medidas necesarias” para proteger a los civiles. Cuando, en opinión de Putin, esta misión se transformó en la búsqueda del derrocamiento de Muamar el Gadafi, asesinado por las fuerzas libias, el presidente ruso montó en cólera. Para él fue una confirmación más de la ilegalidad con que actuaba Estados Unidos internacionalmente.
Había algo más en juego. “A Putin lo atormentaba la brutal eliminación de Gadafi”, dijo Mark Medish, quien fue director principal de asuntos rusos, ucranianos y euroasiáticos en el Consejo de Seguridad Nacional durante la presidencia de Clinton. “Me dijeron que repetía los videos una y otra vez”. La eliminación de un dictador se sintió como algo personal.
Michel Duclos, quien fungió como embajador de Francia en Siria y que ahora es asesor especial del Institut Montaigne de París, un grupo de expertos, considera que Putin tomó la “decisión de una repolarización” definitiva en 2012. “Se había convencido de que Occidente estaba en decadencia tras la crisis financiera de 2008”, afirmó Duclos. “El camino a seguir era la confrontación”, agregó el experto.
En este enfrentamiento, Putin se había armado con refuerzos culturales y religiosos. Se presentó a sí mismo como la encarnación machista de los valores cristianos ortodoxos conservadores contra el abrazo irreligioso de Occidente al matrimonio entre personas del mismo sexo, el feminismo radical, la homosexualidad, la inmigración masiva y otras manifestaciones de “decadencia”.
Según Putin, Estados Unidos y sus aliados pretendían globalizar estos valores subversivos bajo la cobertura de la promoción de la democracia y los derechos humanos. La Santa Rusia se opondría a esta nefasta homogeneización. El putinismo, tal y como ahora se concretaba, se oponía a un Occidente impío y acechante. Moscú volvió a tener una ideología. La de la resistencia conservadora, y atraía a los líderes de la derecha en toda Europa y más allá.
También era, al parecer, un reflejo de algo más. Cuando, en el documental de Oliver Stone, se le pregunta a Putin si alguna vez tiene “días malos”, su respuesta es: “No soy una mujer, así que no tengo días malos”. Presionado un poco por el generalmente deferente Stone, el presidente ruso opina: “Es la naturaleza de las cosas”.
Más tarde, Stone le pregunta sobre los homosexuales y los militares. “Si se ducha en un submarino con un hombre y sabe que es gay, ¿tiene algún problema con eso?”. Putin responde: “Bueno, prefiero no ir a la ducha con él. ¿Para qué provocarlo? Pero ya sabes, soy un maestro del judo”.
Esto, aparentemente, pretendía ser una broma.
Pero Putin no estaba bromeando sobre su desafío conservador a la cultura occidental. Le permitió desarrollar su propio apoyo en Europa entre los partidos de la derecha dura, como la Agrupación Nacional Francesa, antes Frente Nacional, que recibió un préstamo de un banco ruso. El nacionalismo autocrático revivió su atractivo, desafiando al liberalismo democrático que el líder ruso declararía “obsoleto” en 2019.
Una serie de escritores e historiadores fascistas o nacionalistas con ideas místicas sobre el destino y la suerte de Rusia, entre los que destaca Ivan Ilyin, influyeron cada vez más en el pensamiento de Putin. Ilyin veía al soldado ruso como “la voluntad, la fuerza y el honor del Estado ruso” y escribió: “Mi oración es como una espada. Y mi espada es como una oración”. Putin lo citó con frecuencia.
“En el momento en que Putin vuelve al Kremlin, tiene una ideología, una cobertura espiritual para su cleptocracia”, dijo Snyder, el historiador. “Ahora Rusia se extiende hasta donde su líder decida. Se trata de la Rusia eterna, una mezcla de los últimos 1000 años. Ucrania es nuestra, siempre nuestra, porque Dios lo dice, y no importan los hechos”.
Cuando Putin viajó a Kiev en julio de 2013, en una visita para conmemorar el 1025° aniversario de la conversión al cristianismo del San Vladimir el Grande, prometió proteger “nuestra patria común, la Gran Rus”. Más tarde mandó erigir una estatua de Vladimir frente al Kremlin.
Para Ucrania, sin embargo, esa “protección” rusa se había convertido en poco más que una amenaza apenas velada, independientemente de los amplios lazos culturales, lingüísticos y familiares entre ambos países.
“Polonia ha sido invadida muchas veces por Rusia”, dijo Sikorski, ex ministro de Relaciones Exteriores polaco. “Pero recuerden que Rusia nunca invade. Solo acude en ayuda de las minorías rusoparlantes en peligro”.
Un líder envalentonado
A lo largo de 22 años, el ejercicio del poder de Putin es, en muchos sentidos, un creciente estudio de la audacia. En un principio, con la intención de restaurar el orden y ganarse el respeto internacional —especialmente en Occidente—, se convenció de que una Rusia rica en ingresos petroleros y en nuevo armamento de alta tecnología podía pavonearse por el mundo, desplegar la fuerza militar y encontrar escasa resistencia.
“El poder, para los rusos, son las armas. No es la economía”, dijo Bermann, exembajadora de Francia, que siguió de cerca la constante militarización de la sociedad rusa por parte de Putin durante su estancia en Moscú. Le llamó especialmente la atención el grandioso despliegue de videos de armamento nuclear e hipersónico avanzado presidido por el presidente en un discurso a la nación en marzo de 2018.
“Nadie nos escuchó”, proclamó Putin. “Escúchennos ahora”. También dijo: “Los esfuerzos por contener a Rusia han fracasado”.
Pareciera que Putin creía que era la encarnación del destino místico de la gran potencia rusa, lo que desaparecería todos los obstáculos. “Cuando lo conocí, había que inclinarse un poco para entender lo que decía”, dijo Rice, la ex secretaria de Estado. “He visto a Putin pasar de ser un poco tímido, a algo tímido, a arrogante y ahora megalomaníaco”.
Un momento importante en esta evolución parece haber llegado con la decisión de última hora de Obama en 2013 de no bombardear Siria después de que Bashar al-Assad, el presidente sirio, cruzara una “línea roja” estadounidense contra el uso de armas químicas. En su lugar, Obama llevó el caso de la guerra a un Congreso reticente, y bajo la persistente amenaza estadounidense y la presión de Moscú, al-Assad accedió a la destrucción de las armas.
La vacilación parece haber dejado una impresión en Putin. “Creo que fue decisivo”, dijo Hollande, el expresidente francés, que había preparado aviones de guerra para participar en el ataque militar previsto. “Decisivo para la credibilidad estadounidense, y eso tuvo consecuencias. Después de eso, creo que Putin consideró débil a Obama”.
Ciertamente, Putin intensificó rápidamente sus esfuerzos para expandir el poder ruso.
Ucrania, al derrocar a su líder respaldado por Moscú en un sangriento levantamiento popular en febrero de 2014, y al rechazar de facto las seducciones multimillonarias de Putin para unirse a su Unión Euroasiática en lugar de buscar un acuerdo de asociación con la UE, cometió lo imperdonable. Para Putin esto era el espectro devorador de la revolución de colores hecho realidad. Fue, insistió, un “golpe de Estado” respaldado por Estados Unidos.
A esto le siguió la anexión de Crimea por parte de Putin y la orquestación del conflicto militar en el este de Ucrania que creó dos regiones separatistas respaldadas por Rusia.
Dos décadas antes, en 1994, Rusia había firmado un acuerdo conocido como el Memorándum de Budapest, por el que Ucrania renunciaba a su vasto arsenal nuclear a cambio de la promesa de respetar su soberanía y las fronteras existentes. Pero Putin no estaba interesado en ese compromiso.
Heusgen señaló que el punto de ruptura para Merkel llegó cuando le preguntó a Putin sobre los “hombrecitos verdes” —soldados rusos encubiertos— que aparecieron en Crimea antes de la anexión rusa en marzo de 2014. “No tengo nada que ver con ellos”, respondió Putin, de manera poco convincente.
“Le mintió: mentiras, mentiras, mentiras”, aseguró Heusgen. “A partir de entonces, Merkel dejó de creer en todo lo que le decía”. Ella le decía a Obama que el líder ruso “vivía en otro mundo”.
Más tarde, cuando Putin ordenó a las fuerzas rusas entrar en Siria y, en 2016, se embarcó en el feroz bombardeo de Alepo, Merkel le dijo que el bombardeo tenía que parar. Pero el líder ruso no quiso.
“Dijo que había algunos combatientes chechenos y terroristas allí, y que no los quería de vuelta, y que bombardearía todo Alepo para deshacerse de ellos”, dijo Heusgen. “Fue de una brutalidad absoluta. Es decir, ¿qué tan brutal se puede ser?”.
Mentiras y brutalidad: los métodos básicos de la última versión de Putin estaban bastante claros. Para cualquiera que estuviera escuchando, Lavrov, el ministro de Relaciones Exteriores, lo había puesto de manifiesto en la Conferencia de Seguridad de Múnich de 2015.
En un discurso tan violento como el de Putin en 2007, Lavrov acusó a los ucranianos de participar en una orgía de “violencia nacionalista” caracterizada por purgas étnicas dirigidas contra judíos y rusos. La anexión de Crimea se produjo porque un levantamiento popular exigió “el derecho de autodeterminación” en virtud de la Carta de las Naciones Unidas, afirmó.
Estados Unidos, según Lavrov, estaba impulsado por un deseo insaciable de dominio mundial. Europa, una vez terminada la Guerra Fría, debería haber construido “la casa común europea” —una “zona económica libre” desde Lisboa hasta Vladivostok— en lugar de ampliar la OTAN hacia el este.
Pero no muchos escuchaban. Estados Unidos y la mayor parte de Europa —a excepción de las naciones más cercanas a Rusia— se dejaron llevar por la convicción, pocas veces cuestionada, de que la amenaza rusa, aunque creciente, estaba contenida; de que Putin era un hombre racional cuyo uso de la fuerza implicaba un análisis serio de costos y beneficios; y que la paz europea estaba asegurada. Los oligarcas siguieron haciendo de “Londresgrado” su hogar; el Partido Conservador de Gran Bretaña se alegró de recibir dinero de ellos. Figuras prominentes de Alemania, Francia y Austria aceptaron con gusto sinecuras rusas bien pagadas. Entre ellos, Gerhard Schröder, excanciller alemán, y François Fillon, ex primer ministro francés. El petróleo y el gas rusos llegaron a Europa.
Destacados intelectuales, como Hélène Carrère d’Encausse, secretaria perpetua de la Académie Française y especialista en historia rusa, defendieron a Putin con firmeza, incluso en el período previo a la guerra de Ucrania. “Estados Unidos se dedicó a humillar a Rusia”, dijo a un entrevistador de la televisión francesa, sugiriendo que la disolución simultánea de la OTAN y el Pacto de Varsovia habría servido mejor al mundo.
En cuanto al expresidente Donald Trump, nunca tuvo una palabra crítica para Putin, prefiriendo creerle a él antes que a sus propios servicios de inteligencia acerca de la intromisión rusa en las elecciones de 2016.
“En retrospectiva, deberíamos haber empezado hace tiempo lo que ahora tenemos que hacer a toda prisa”, dijo Bagger, el alto diplomático alemán. “Reforzar nuestro ejército y diversificar los suministros de energía. En lugar de ello, seguimos adelante y ampliamos los flujos de recursos procedentes de Rusia. Y arrastramos un ejército vaciado”.
Y añadió: “No nos dimos cuenta de que Putin se había metido en una mitología histórica y pensaba en categorías de un imperio de 1000 años. No se puede disuadir a alguien así con sanciones”.
La guerra en Ucrania
Lo impensable puede ocurrir. La guerra elegida por Rusia en Ucrania es una prueba de eso. Viendo cómo se desarrollaba, Bermann me dijo que le habían recordado unas líneas de La mancha humana, de Philip Roth: “Lo peligroso del odio es que, una vez empiezas a sentirlo, lo experimentas cien veces más de lo que esperabas. Una vez empiezas, no puedes detenerte”.
En el aislamiento provocado por la COVID-19, aparentemente redoblado por la germofobia que ha llevado al líder ruso a imponer lo que Bagger llamó “medidas extraordinarias” para cualquiera que se reúna con él, pareció que todas las obsesiones de Putin sobre los 25 millones de rusos perdidos en su patria durante la desintegración de la Unión Soviética cobraron fuerza.
“Algo pasó”, dijo Bermann, que fue recibida por un sonriente Putin cuando presentó sus credenciales como embajadora en 2017. “Habla con una nueva rabia y furia, una especie de locura”.
Rice quedó igualmente impactada. “Algo es definitivamente diferente”, dijo. “No controla sus emociones. Algo está mal”.
Después de que el presidente de Francia, Emmanuel Macron, se reunió con Putin en extremos opuestos de una mesa de seis metros el mes pasado, declaró a los periodistas que el mandatario le pareció más rígido, aislado e ideológicamente inflexible que en su reunión previa celebrada en 2019. Los asistentes de Macron describieron a Putin como físicamente cambiado, con la cara hinchada. “Paranoico” fue la palabra elegida por el principal asesor diplomático del presidente francés para describir un discurso de Putin justo antes de la guerra.
El hecho de que Ucrania tocó a Putin de alguna manera bastante perturbadora es evidente en el tratado de 5000 palabras sobre “La unidad histórica de rusos y ucranianos” que escribió en su aislamiento el verano pasado y que ordenó distribuir a los miembros de las fuerzas armadas. Con argumentos que se remontan al siglo IX, dijo que “de hecho, Rusia fue despojada”. Ucrania es ahora el hogar de “radicales y neonazis” que pretenden borrar cualquier rastro de Rusia.
“Nunca permitiremos que nuestros territorios históricos y las personas cercanas que viven en ellos sean utilizados contra Rusia”, escribió. “Y a los que emprendan tal intento, me gustaría decirles que así destruirán su propio país”.
En retrospectiva, su intención es bastante clara, muchos meses antes de la invasión. Así se lo pareció a Eltchaninoff, el autor francés. “La religión de la guerra se había instalado”, dijo. “Putin había sustituido lo real por un mito”.
¿Pero por qué ahora? Putin había llegado a la conclusión de que Occidente es débil, dividido, decadente, entregado al consumo privado y a la promiscuidad. Alemania tenía un nuevo líder y Francia unas elecciones inminentes. Había logrado consolidar una asociación con China. Materiales de inteligencia deficientes lo convencieron de que el Ejército ruso sería recibido como libertador en, al menos, grandes extensiones del este de Ucrania. La COVID-19, dijo Bagger, “le había dado una sensación de urgencia, de que el tiempo se estaba acabando”.
Hollande, el expresidente, tenía una explicación más sencilla: “Putin estaba ebrio de su propio éxito. En los últimos años, ha ganado mucho”. En Crimea, en Siria, en Bielorrusia, en África, en Kazajistán. “Putin se dice a sí mismo: ‘Estoy avanzando en todas partes. ¿Dónde estoy en retirada? ¡En ninguna parte!’”.
Eso ya no es así. De un solo golpe, Putin impulsó a la OTAN, puso fin a la neutralidad suiza y al pacifismo alemán de posguerra, unió a una Unión Europea que había estado fragmentada, perjudicó a la economía rusa de cara a los años por venir, provocó un éxodo masivo de rusos educados y reforzó lo mismo que negó que hubiera existido, de una manera que resultará indeleble: la nacionalidad ucraniana. Se ha visto superado por el ágil y valiente presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, un hombre del que se burló.
“Ha deshecho en un abrir y cerrar de ojos los logros de su presidencia”, dijo Gabuev, el investigador principal del Carnegie de Moscú, ahora en Estambul. Para Hollande, “Putin ha cometido lo irremediable”.
El presidente Joe Biden ha llamado a Putin “bruto”, “criminal de guerra” y “asesino”. “Por el amor de Dios, este hombre no puede seguir en el poder”, dijo en Polonia el sábado. Sin embargo, el líder ruso conserva profundas reservas de apoyo en Rusia, y un férreo control sobre sus servicios de seguridad.
Que el poder corrompe es bien sabido. Una inmensa distancia parece separar al hombre que se ganó el Bundestag en 2001 con un discurso conciliador y al líder que despotrica contra los “traidores nacionales” seducidos por Occidente que “no pueden prescindir del foie gras, las ostras o las llamadas libertades de género”, como dijo en su discurso sobre escoria y traidores de este mes. Si la guerra nuclear sigue siendo una posibilidad remota, es mucho menos remota que hace un mes, un tema de conversación habitual en las mesas de toda Europa mientras Putin persigue la “desnazificación” de un país cuyo líder es judío.
Es como si, tras coquetear con una nueva idea —una Rusia integrada en Occidente—, Putin, que cumplirá 70 años este año, volviera a algo más profundo en su psique: el mundo de su infancia tras la victoria de la Gran Guerra Patria, en la cual Rusia regresaba para liberar a los ucranianos del nazismo y Stalin recuperaba su estatura heroica.
Con su asalto a los medios de comunicación independientes completado, su insistencia en que la invasión no es una “guerra” y su liquidación de Memorial International, la principal organización de derechos humanos que narra la persecución de la era de Stalin, Putin ha vuelto a sus raíces en un país totalitario.
Röttgen, que se puso de pie para aplaudir a Putin hace 21 años, me dijo: “Creo que en este punto o gana o está acabado. Acabado políticamente, o acabado físicamente”.
Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen
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BBC
Its impact is estimated to have been 8,500 times stronger than the A-bomb dropped on Hiroshima
The plane banked to the right, hard. As we took a first sweep at the runway – or, rather, the short stretch of bumpy land in the Arctic tundra that would serve as one – an alarm sounded, the lights above the emergency exits flashed red and the sound of the aircraft's engines roaring back into action filled the main cabin. My stomach lurched.
It was an exhilarating introduction to the far north of Quebec, in a region known as Nunavik. Comprising the top third of Canadian province (larger than the US state of California and twice the size of Great Britain) fringed by frayed edges of a peninsula known as Ungava, most people don't even know it exists. But that wasn't always the case.
Back in 1950, this area was splashed across newspapers globally and pegged as the eighth wonder of the world. Not because of the wilderness, and not due to any manmade structure, but because of the distinct land feature I was now flying over enroute to take another shot at the runway: Pingualuit Crater.
"The name is Inuktitut for the skin blemishes or pimples caused by the very cold weather," explained Isabelle Dubois, project coordinator for Nunavik Tourism, who had previously only visited the crater in winter when the landscape was covered with snow.
I looked out of the window to distract myself from our second landing attempt and thought how apt a moniker it was. The tundra here is pockmarked by clefts, fissures and depressions filled with tiny pockets of water. Yet amid the myriad indentations, the eponymous crater stood out significantly.
According to Markusie Qisiiq, the Inuit call the crater the "Crystal Eye of Nunavik" (Credit: Phoebe Smith)
With a diameter of nearly 3.5km and a circumference well over 10km, it wasn't only its size that distinguished it, but also its symmetry. Almost perfectly circular and filled with water, the crater seemed as though a giant had discarded a compact mirror on the ground, which our tiny Twin Otter aircraft was now reflected in, appearing as no more than a tiny speck of dust.
With a few bumps, more warning alarms and a sudden and dramatic halt, we landed, just a couple of kilometres from the edge of this curio. We would stay at Manarsulik camp, a cluster of five solar-powered cabins and the official base camp of anyone venturing into Pingualuit National Park, one of the remotest national parks in the country.
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As we unpacked the plane (there are no porters or staff here) and set ourselves up inside the warm cabins, I chatted with Pierre Philie, a French cultural geographer with a strong interest in anthropology and resident of Kangiqsujuaq (Nunavik's most northern settlement and gateway to this geographical wonder). He was sent begrudgingly on assignment to this part of Quebec 40 years ago, fell in love with it and a local woman, and never left.
Philie showed me a copy of a black and white aerial photograph of Pingualuit. It was taken on 20 June 1943 by one of the US Army Air Force officers who spotted it. As I wondered what the officer must have made of it back then, Philie began to explain a little more about the crater.
"It was first known to anyone from the Western world that year, during World War Two, when fighter pilots spotted it and used it as a navigational aid. But they didn't share it with the rest of the world until the war was over," he said.
Formed 1.4 million years ago, the meteor crater has a diameter of nearly 3.5km (Credit: Phoebe Smith)
When they did, in 1950, one of the first people to be mesmerised by it was a prospector from Ontario called Fred W Chubb. He was convinced the landmark was caused by a volcano, which would likely mean diamonds lay within it. He asked the advice of the then-director of the Ontario Museum, Dr Meen, who, equally captivated, journeyed there with him to investigate (it's the reason that for a short time Pingualuit was known as Chubb Crater) – but the volcano theory was eventually dismissed.
"Now we know beyond doubt that it is a meteor crater," said Philie, as the sun began to set over Manarsulik Lake, located about 2.5km from Pingualuit, leaving the edge of the crater as faint as a watermark on the dazzling pink horizon. "Tomorrow we shall see it."
The next day began at sunrise with a stroll among great shards of rocky clitter. Some, Philie explained, were large chunks of granite and broken bedrock (relics from glaciation during the last Ice Age); others were examples of impactite, formed as a result of melting during impact. The latter were ink black and covered with tiny holes, evidence from when the minerals within liquified and bubbled during the heat and pressure of the collision.
"The impact happened 1.4 million years ago," confirmed Philie, as we ascended the lip of the rim. "Looking at the crater's width and depth [around 400m], its impact is estimated to have been 8,500 times stronger than the A-bomb dropped on Hiroshima."
That fact was remarkable. But finally reaching the edge and gazing down on the gaping hole of Pingualuit, where the lake inside sparkled with ice that encrusted two thirds of it – despite it being July – was even more astounding.
Manarsulik camp is the official base camp of anyone venturing into Pingualuit National Park (Credit: Phoebe Smith)
"Of course, the Inuit knew about it before the Westerners came to look for diamonds," said Markusie Qisiiq, Pingualuit Park director and guide. "They called it the Crystal Eye of Nunavik."
From where I stood, under an impossibly blue sky dotted with as many clouds as the tundra was with "blemishes", that name seemed to fit best of all.
As we made our way over the rough ground, circling the lake, Philie became increasingly animated. He spoke about the clarity of the water inside – which is fed only by rain and thought to be the second purest water in the world (only more transparent is Lake Mashu in Japan); about the mystery of the Arctic char that live within it – which scientists still can't agree on how they got there as there's no streams running in or out, and who have turned to cannibalism to ensure their own survival; and about evidence that shows that in addition to Inuit, an extinct ancestor to humans roamed here too, well before the meteor even crashed.
"The landscape is a living book," he concluded. "There is so much we can learn if we take the time to read it."
In recent years people have been coming to do just that.
In 2007, a team of researchers from Laval University in Quebec, led by Professor Reinhard Pienitz, visited in winter to take samples from beneath the water. Pienitz described it then as a "scientific time capsule" and one that, even as they continue to learn more about it, can reveal clues about past episodes of climate change and how ecosystems adapted under pressure.
At a depth of 246m, Pingualuit lake is only ice-free for around 6-8 weeks each year (Credit: Phoebe Smith)
I walked to the water's edge, where Philie picked up a rock and tossed it onto the frozen surface. The otherwise silent air was immediately filled with a melodious chime as splinters of ice ricocheted against each other and drifted off into the water.
After filling our bottles to taste this pure H2O, we made our way back to camp. We only stopped once, forced to by the passing of an almighty caribou herd in numbers too large to count. As I watched this migrating wildlife spectacle alongside a crater as large as one found on the Moon, my stomach lurched once more.
But this time it wasn't caused by a bumpy landing. Instead, it was the realisation that while there may be no diamonds here, there is a wealth of stories and scientific revelations just waiting to be discovered, mere metres beneath the surface.
Geological Marvels is a BBC Travel series that uncovers the fascinating stories behind natural phenomena and reveals their broader importance to our planet.
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France24 - World
As it happened: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia
Issued on: 01/04/2022 - 07:31
FRANCE 24
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The Red Cross on Friday said a team sent to help evacuate civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol had been forced to turn around after conditions made it “impossible to proceed”. Russia accused Ukraine of carrying out an air strike against a fuel depot in the Russian city of Belgorod on Friday but a top Kyiv security official denied responsibility. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+2].
10:50pm: Buses carrying Mariupol residents arrive in northwest Ukraine's Zaporizhzhia
A column of buses carrying residents of the besieged Ukrainian city of Mariupol arrived in Zaporizhzhia to the northwest on Friday, according to an AFP reporter on the scene.
The buses carried residents who had been able to escape Mariupol to Russian-occupied Berdiansk and from there were bussed to Zaporizhzhia, the evacuees and officials said.
9:50pm: US providing Ukraine with supplies in case Russia deploys chemical weapons
The United States is providing Ukraine with supplies and equipment in case Russia deploys chemical or biological weapons, the White House said on Friday, underscoring that this would not compromise domestic preparedness in any form.
White House press secretary Jen Psaki said the supplies were being provided given a warning by the United States and other countries about the possibility that Russia could deploy such weapons in Ukraine and might be planning a "false flag" operation to lay the groundwork for such an attack.
9:48pm: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia, mayor says fire almost out
Russia accused Ukraine of carrying out an air strike against a fuel depot in the Russian city of Belgorod on Friday, an incident the Kremlin said could affect peace talks, but a top Kyiv security official denied responsibility.
Russia's defence ministry said two Ukrainian helicopters struck the facility in Belgorod, some 35 km (22 miles) from the border with Ukraine, after entering Russia at extremely low altitude at around 5 a.m. Moscow time (0200 GMT).
The resulting blaze forced the evacuation of some people but late in the day Belgorod mayor Anton Ivanov said fire services were extinguishing the last remnants.
"There is no threat to human life and health. All residents can return to their homes," he said in an online post.
9:46pm: 'People are exhausted': Hundreds shelter from shelling in Kharkiv's underground metro
Deep under the streets of Kharkiv in eastern Ukraine hundreds of people are sheltering from fierce Russian bombardment, occupying metro stations where they do what they can to get comfortable, as FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports in the video below.
9:44pm: People still 'cannot easily move' around Kyiv
"Right now in the capital there are lots of checkpoints; you cannot easily move –you have to show documents all the time," theatre director Tanya Shelepko told FRANCE 24 from Kyiv in the video below. "The city is quite empty but many people came back in the last week. Today the ministry said the theatres can start working [to develop] programmes to help people in these difficult times. They will be announcing their programmes from the next week but we will see if it's possible to work."
8:58pm: Kremlin spokesman says Russia will strengthen its western borders
Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Friday said Russia would strengthen its western borders so that "it wouldn't cross anyone's mind to attack", RIA news agency reported.
RIA also cited Peskov as saying the strengthening exercise would ensure the "necessary parity" was maintained, but did not give details.
8:56pm: US task force on Russian oligarchs sees evidence of sanctions evasion
The US Department of Justice task force targeting assets of Russian oligarchs has seen evidence of attempts to evade those sanctions or move assets in anticipation of possible sanctions, the unit's chief said on Friday.
Andrew Adams, a veteran prosecutor tapped to lead the department's new "KleptoCapture" force last month, told Reuters in an interview that the level of cooperation between countries on probes into oligarchs' ill-gotten gains had reached an "all-time high" in the wake of Russia's assault on Ukraine – potentially helping prosecutors track down their efforts to hide wealth.
8:44pm: Death toll rises to 31 from strike on government building in Ukraine's Mykolaiv
At least 31 people have been confirmed killed as a result of Tuesday's rocket strike on the regional administration building in Ukraine's southern city of Mykolaiv, local emergency services said in an online post on Friday.
Round-the-clock rescue operations were still taking place, the post said.
Rescue workers had to pull victims from the rubble after Tuesday's attack blasted a hole through the side of the building in central Mykolaiv.
7:02pm: Blinken, Truss discuss additional actions in response to invasion
US Secretary of State Antony Blinken and British Foreign Secretary Liz Truss on Friday discussed additional possible actions to ratchet up their response to Russia's invasion of Ukraine, the US State Department said.
The two also discussed the upcoming NATO foreign ministers' meeting, the State Department said in a statement.
6:52pm: Red Cross says 'impossible' to go ahead with Mariupol evacuation on Friday
The Red Cross said the team it sent to facilitate the evacuation of thousands of civilians from Mariupol on Friday had been forced to turn around after conditions made it "impossible to proceed".
"The ICRC team, which consists of three vehicles and nine personnel, did not reach Mariupol or facilitate the safe passage of civilians today," the International Committee of the Red Cross said in a statement, adding: "They will try again on Saturday to facilitate the safe passage of civilians from Mariupol."
6:19pm: Kyiv satellite town Bucha recaptured by Ukraine, mayor says
Ukrainian forces have recaptured the town of Bucha, near the capital Kyiv, its mayor said on Friday.
"March 31 will go down in the history of our town... as the day of its liberation from Russian (forces)," Mayor Anatolii Fedoruk said in a video which appeared to be filmed outside Bucha's town hall.
5:57pm: Local governor says Russia is breaking promises on Mariupol humanitarian corridor
The governor of Ukraine's eastern Donetsk region on Friday accused Russia of breaking its promises in terms of allowing humanitarian aid to reach the city of Mariupol, which is encircled by Russian troops.
"Humanitarian deliveries, despite all the agreements and promises of the Russian side, are not being carried out," Governor Pavlo Kyrylenko said in a televised address. "The humanitarian corridor ... is essentially not operational."
5:49pm: Red Cross teams on way to Mariupol, but without aid
The International Committee of the Red Cross (ICRC) is sending staff to the besieged Ukrainian port city of Mariupol and is hopeful that evacuations of thousands of civilians can begin on Friday, a spokesperson said at a media briefing.
A previous attempt by the Red Cross to access it in early March failed because the route was found to be unsafe and conflict resumed.
"We have permission to move today and we are en route to Mariupol," ICRC spokesperson Ewan Watson said. "We are hopeful it (the safe passage operation) will commence today."
5:42pm: Biden says 30 countries joining US release of oil reserves
US President Joe Biden said Friday that more than 30 countries have joined the United States in tapping national oil reserves to try and settle global energy markets spooked by fallout from Russia's invasion of Ukraine.
"This morning, over 30 countries from across the world convened in an extraordinary meeting and agreed to the release of tens of millions of additional barrels of oil onto the market," Biden said in an address from the White House.
5:41pm: Over 50 landmark Ukraine sites damaged in Russian invasion, UN says
The UN's cultural agency UNESCO on Friday said it had confirmed that at least 53 Ukrainian historical sites, religious buildings and museums had sustained damage during Russia's invasion of the country.
"This is the latest list but it is not exhaustive as our experts are continuing to verify a number of reports," filed by the Ukrainian authorities, a UNESCO spokesman told AFP as the body published a list of damaged 53 sites in the north and east of the country.
UNESCO said overall 29 religious sites, 16 historic buildings four museums and four monuments are confirmed to have been damaged in Ukraine. The list does not include information from the besieged city of Mariupol or the city of Kherson which was captured by Russia. None of those confirmed damaged are on the list of UNESCO World Heritage sites in Ukraine, such as the Saint-Sophia Cathedral and monastic buildings of the Kyiv-Pechersk Lavra in Kyiv.
5:20pm: China tells EU it will pursue Ukraine peace in its own way
China offered the European Union assurances on Friday that it would seek peace in Ukraine but said this would be on its own terms, deflecting pressure for a tougher stance towards Russia.
Chinese Premier Li Keqiang told EU leaders that Beijing would push for peace in "its own way", while President Xi Jinping said he hoped the EU would treat China "independently", in a nod to Europe's close ties with the United States.
4:40pm: Germany indicts army reservist suspected of spying for Russia
Germany has indicted a former officer in its reserve force on charges of spying for Russia, the Federal Public Prosecutor (GBA) said on Friday, in a case that may worsen relations strained by tensions over Russia's invasion of Ukraine.
As a deputy commander of a squad, Ralph G., whose family name cannot be fully disclosed under privacy laws, provided Russian agents with "numerous documents and information" about the German army from October 2014 until March 2020, German prosecutor Ines Peterson said in a statement.
3:54pm: EU's von der Leyen warns China of 'reputational damage' if it backs Russia
The EU's top officials warned China's leaders at a summit Friday not to help Russia wage war on Ukraine or sidestep Western sanctions, European Commission head Ursula von der Leyen said.
"It would lead to a major reputational damage for China here in Europe," von der Leyen said after the video talks with Chinese President Xi Jinping.
3:51pm: 'European governments should be worried'
"European governments should be worried; gas markets are worried," Georg Zachmann, a senior fellow on energy and climate policy at Bruegel, tells FRANCE 24 in the video below.
3:50pm: Ukraine says Russian forces pushed back around Kyiv
Russian forces are being pushed back around Kyiv but fighting is still fierce in some areas near Ukraine's capital, Ukrainian officials said on Friday.
Russia said during negotiations on Tuesday that it would scale down operations in the Kyiv and Chernihiv regions, both of which are in northern Ukraine, but officials in both regions say fighting has continued in some areas.
3:14pm: EU agrees to stockpile equipment, drugs against chemical, nuclear incidents
The European Union has agreed to launch a stockpiling operation to boost its defences against chemical, nuclear and biological incidents amid concerns over the conflict in Ukraine, according to EU documents and people familiar with the matter.
The stockpiling of protective gear and medicines is expected to last weeks, potentially a few months, and is meant to expand reserves available to the EU population and partner countries, including Ukraine.
The supplies will also include decontamination equipment, gloves, masks and other material for chemical, biological, radiological and nuclear defence (CBRN), two people familiar with the matter told Reuters on Friday.
3:10pm: Russia using church as staging ground for Kyiv attack, US official says
Russian forces are using a church site 22 miles northwest of Kyiv as a staging ground for their assault on the Ukrainian capital, a senior US administration official said on Friday.
"Military personnel are situated both on the grounds of the church and the surrounding residential area," the official said on condition of anonymity and without citing evidence.
3:07pm: Zelensky says he and Macron discussed Mariupol evacuation plan
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday he had spoken to French President Emmanuel Macron about the need to implement an initiative by Paris to help civilians evacuate the besieged city of Mariupol.
"The initiative of France on humanitarian corridors from Mariupol must be implemented!," Zelensky said on Twitter after the call.
2:48pm: Russia offers to 'explain' Ukraine situation to Gérard Depardieu
The Kremlin on Friday offered to "explain" Moscow's actions in Ukraine to French actor Gérard Depardieu after he denounced Russian President Vladimir Putin's "crazy, unacceptable excesses".
The 72-year-old star took up Russian nationality in 2013 and became a friend of Putin, but came out against the conflict in Ukraine and called for negotiations just days after the start of Moscow's military campaign in Ukraine.
"He does not understand what happened in Ukraine in 2014," Kremlin spokesman Dmitry Peskov said, accusing Ukraine of bombarding civilians in the country's east. "If necessary, we will be ready to tell him about this and explain so that he understands better."
2:45pm: Europe pursues unified Russian gas payment
European governments and companies were working on Friday on a common approach to President Vladimir Putin's demand that they pay for Russian gas in roubles as the threat of an imminent halt in supplies eased. European capitals have been on alert for a disruption to gas imports for weeks as Putin seeks retaliation over the West sanctioning Russia for invading Ukraine.
But the Kremlin said on Friday it would not immediately turn off gas exports to Europe as payments on deliveries due after April 1 come in the second half of this month and May. "If Putin turns off the gas it might only be for a relatively short period of time, he needs our money and cannot reroute all the natural gas," a European gas trader, who declined to be named, told Reuters.
1:02pm: Russia-Ukraine peace talks resume
Russia and Ukraine on Friday resumed peace talks by video conference, after Moscow reported a Ukrainian strike on a fuel depot in western Russia, a negotiator said.
"We are continuing talks by video conference," Moscow's chief negotiator Vladimir Medinsky said on Telegram. "Our positions on Crimea and Donbass have not changed."
12:34pm: Lavrov praises India’s stance on Ukraine war
Russia's foreign minister praised India's approach to Ukraine on Friday, as he held talks likely aimed at pressing New Delhi to resist Western pressure to condemn Moscow's invasion.
“These days our Western colleagues would like to reduce any meaningful international issue to the crisis in Ukraine... (We) appreciate that India is taking this situation in the entirety of facts, not just in a one-sided way,” Sergei Lavrov said in New Delhi as he met counterpart S. Jaishankar.
“Friendship is the key word to describe the history of our relations and our relations were very sustainable during many difficult times in the past,” Lavrov said, speaking in English.
11:40am: Ukraine has shown ‘much more understanding’ of the situation in Crimea and Donbas, says Lavrov
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that some progress had been made at peace talks with Ukraine and that Moscow was preparing its response to Ukrainian proposals.
Speaking at a briefing after talks with his Indian counterparts, Lavrov said that peace talks with Ukraine needed to continue but that Kyiv had shown “much more understanding” of the situation in Crimea and Donbas and the necessity of its neutral status.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
11:15am: Russian forces withdrawing from Chernihiv area, says local governor
Russian forces are withdrawing from the Chernihiv region of northern Ukraine but have not yet left entirely, the local governor said in a video address on Friday.
“Air and missile strikes are (still) possible in the region, nobody is ruling this out," Governor Viacheslav Chaus said, adding that Ukrainian forces were entering and securing settlements previously held by Russian troops.
Chaus said it was still too early for Ukrainian forces in the Chernihiv region to let their guard down as Russian troops “are still on our land". Russia said on Tuesday it would scale down operations in the Chernihiv and Kiev regions.
10:59am: ‘Not yet clear’ if Mariupol evacuations will happen on Friday, says Red Cross
The Red Cross said it was "not yet clear" that the evacuation of civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol would go ahead as planned on Friday.
"We remain hopeful, we are in action moving towards Mariupol ... but it's not yet clear that this will happen today," Ewan Watson, a spokesman for the International Committee of the Red Cross, told reporters in Geneva, as an ICRC team of three cars and nine staff headed towards the city.
09:05am: Ukraine air strike on petrol depot in Russia's Belgorod, says local official
“There was a fire at the petrol depot because of an air strike carried out by two Ukrainian army helicopters, who entered Russian territory at a low altitude,” Vyacheslav Gladkov wrote on his Telegram channel.
Two employees at the storage facilities were injured as a result of the fire, he said in another post. Some 170 personnel were trying to put out the blaze, according to Russia's emergencies ministry. Rosneft, which owns the facility, told Russian news agencies that it had evacuated staff from the premises.
On Wednesday, explosions could be heard from an arms depot in Belgorod but the authorities did not provide any explanation for the blasts.
Belgorod lies some 40 kilometres (25 miles) from Russia's border with Ukraine and some 80 kilometres from the Ukrainian city of Kharkiv, which has been pummelled by Russian forces since Moscow launched its war on February 24.
08:54am: French actor criticises Putin’s 'crazy, unacceptable excesses' in Ukraine
French actor Gérard Depardieu, who has praised Russian President Vladimir Putin in the past, has criticised his “crazy, unacceptable excesses” in Ukraine.
Depardieu, who took up Russian nationality in 2013, told Agence France Presse on Thursday: “the Russian people are not responsible for the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin.”
Depardieu also said he would give all the proceeds from three nights of concerts in Paris from April 1 to “Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".
08:14am: Russia preparing for 'powerful strikes', says Zelensky
Ukraine's President Volodymyr Zelensky warned Russia is consolidating and preparing “powerful strikes” in the country’s east and south, including besieged Mariupol, where a new attempt will be made Friday to evacuate civilians from the devastated city.
Russia meanwhile threatened to turn off its gas taps to Europe if payments are not made in rubles, as US President Joe Biden ordered a record release of strategic oil reserves to ease soaring US prices.
Over a month into Russia's invasion of its neighbour, Vladimir Putin's troops have devastated cities like Mariupol with shelling, killing at least 5,000 people in the port city alone.
In peace talks this week, Russia said it would scale back attacks on the capital Kyiv and the city of Chernigiv, but Ukrainian and Western officials have dismissed the pledge, saying Moscow's troops were merely regrouping.
“This is part of their tactics,” said Zelensky in a late-night address.
07:15am: EU to push China at virtual summit to not support Russia
Chinese President Xi Jinping will hold the videoconference with EU leaders Charles Michel and Ursula von der Leyen, carrying through on an annual exercise that was skipped last year as tensions simmered.
"The meeting will focus on the role we are urging China to play, to be on the side of the principles of international law without ambiguity and exert all the necessary influence and pressure on Russia," said French European affairs minister Clement Beaune, whose country holds the EU's rotating presidency.
“This was not the initial purpose of the summit but it necessarily became one,” Beaune said, though he insisted other topics such as climate and trade “would not disappear”.
The EU-China summit is usually an effort to deepen trade ties. But, last year's exchange of tit-for-tat sanctions over the plight of China's Uyghur minority, followed by Beijing's trade coercion of EU-member Lithuania over Taiwan, soured preparations for the meeting.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
Valeurs Actuelles
Nigeria : en un mois, trois prêtres ont été enlevés
Au Nigeria, les enlèvements se poursuivent, rapporte Aleteia, vendredi 1er avril. Le 27 mars dernier, le père Leo Raphael Ozigi, curé du village de Sarkin Pawa, qui se trouve dans l’ouest du pays, a été enlevé en même temps qu’une quarantaine d’autres habitants. Le village où le religieux a été kidnappé est l’un des six villages attaqués entre le samedi 26 et le dimanche 27 mars. Cet événement porte à trois le nombre de prêtres enlevés dans le pays, en mars 2022, précisent nos confrères.
De nombreuses personnes déplacées et traumatisées
Au mois de mars, deux autres prêtres ont été enlevés au Nigeria. Tous les deux se trouvaient dans l’Etat de Kaduna, situé au centre du pays. Ainsi, comme rapporté dans un précédent article, le père Joseph Akete Bako, curé de la paroisse Saint-Jean, à Kudenda, avait été enlevé dans la nuit du 8 mars, à l’occasion d’un assaut contre la maison paroissiale. Au cours de ce même assaut, une personne avait été tuée. Quelques jours plus tard, le 24 mars, le père Felix Zakari Fidson, du diocèse de Zaria, avait été enlevé.
Depuis cinq ans, plusieurs groupes terroristes, mais également des groupes armés, ravagent le nord-ouest du Nigeria, rappelle Aleteia. Selon les chiffres officiels, cette vague de violence a causé la mort d’environ 3 000 personnes au cours des dernières années. Toutefois, les personnes présentes sur le terrain assurent que ce chiffre pourrait en réalité atteindre les 36 000 personnes. Et cela, sans prendre en compte les nombreuses personnes déplacées, démunies ou traumatisées.
New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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Valeurs Actuelles
Le pape François condamne “l’invasion russe” et veut aller en Ukraine
En déplacement à Malte, samedi 2 avril, le pape François a condamné « l’invasion russe » et a fait part de son souhait de se rendre en Ukraine, détaille CNews. Ces propos, le souverain pontife les a tenus alors qu’il s’exprimait à La Valette, devant George Vella, président maltais, ainsi que le corps diplomatique. Le religieux a notamment fustigé « les séductions de l’autocratie », mais également « les nouveaux impérialismes ». D’après lui, tous ces éléments font peser sur notre monde la menace d’une « guerre froide étendue qui pourrait étouffer la vie de peuples et de générations ».
« L’indifférence des autres »
Peu après, toujours dans le même contexte, le pape a fait référence au président russe Vladimir Poutine, sans toutefois directement le nommer : « Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d’intérêt nationaliste, provoque et fomente des conflits », a-t-il dit. L’instant d’après, il a assuré être prêt à se rendre en Ukraine, en répondant ainsi à l’invitation du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui lui avait demandé de jouer le rôle de médiateur entre Kiev et Moscou, rappellent nos confrères.
A un autre moment de son discours, le pape François a fustigé un conflit qui aggrave « la crise migratoire », avant d’enjoindre à « des réponses globales et partagées ». Enfin, le religieux a fustigé les prises de position des pays de l’Union européenne qui ne seraient pas favorables à l’idée d’accueillir des réfugiés : « Il n’est pas possible que certains pays prennent en charge l’ensemble du problème dans l’indifférence des autres. »
BBC
People tend to be more accurate at judging someone’s honesty – and whether they are lying about a particular event – if they are asked to go with their intuitions
When asked about the source of his genius, Albert Einstein had no doubts. “I believe in intuitions and inspirations. I sometimes feel that I am right. I do not know that I am,” he told the Saturday Evening Post in 1929. It was much better to trust those instincts and test them later than to dismiss them out of hand, he said.
The physicist was by no means alone in this philosophy. It was also, apparently, a big part of Coco Chanel’s strategy. “Fashion is in the air, born upon the wind. One intuits it,” she said.
You may recognise the sensation all the same. Whether you are looking at a new apartment, considering a possible new job or judging someone’s honesty, you may have an ineffable hunch when something is right or wrong – without being able to articulate the reasons for your judgement.
It can be tempting to view our gut instincts as a kind of mysterious ‘sixth sense’, but there is no need to appeal to the paranormal to explain intuition. In the past two decades, psychologists and neuroscientists have made enormous strides in identifying the sources of our gut instincts, and their essential role in our lives. Along the way, their research has identified the specific situations in which our intuition is likely to lead us down the right path, and the times that it leads us astray – knowledge that can help us all to make better decisions.
The mind in the body
The scientific understanding of intuition begins with a laboratory game known as the Iowa Gambling Task.
Participants are presented with four stacks of cards on a computer screen. Each time they turn a card, they will receive either a monetary reward or a penalty. Two of the decks tend to offer relatively large rewards, but even bigger penalties – meaning that, over many turns, they will lead to a loss. The other two decks provide relatively small rewards but even smaller penalties, meaning that they are the safer option.
Albert Einstein was a particular proponent of going with intuition and instinct (Credit: Getty Images)
The participants aren’t told which decks are going to be profitable, but after about 40 attempts, many people start to form a hunch of which ones will lead to bigger wins. The participants’ nonconscious mind, it seems, has started to notice the patterns of the wins and losses, even if they cannot explain the reason that they are making these choices, beyond having a “gut feeling”.
Importantly, the improvements in performance often follow systematic physiological changes as the participants make their decisions. When they start to approach the riskier decks, for instance, most people begin to show a stress response, such as a slight change to the heart’s beat and sweating of the skin. These changes – known as “somatic markers” – seem to act as a warning that prevents the participant from making the wrong choice, and they may underlie the sense of having a gut instinct.
Without this kind of intuition, people can run into serious problems in real life. Some neurological patients are unable to form somatic markers, for instance. Without gut feelings to guide them, they often remain stuck in ‘analysis paralysis’ when asked to make a choice. And when they do take a decision, they fail to see the risks in what they are doing. They may invest all their money in a poor business proposal, for example, while others would have had a strong instinct to distrust the venture.
Such observations suggest that our intuitions are an essential part of our decision-making toolkit – that should be ignored at our peril.
The expert eye
The evidence for the importance of gut feelings is strongest in studies of lie detection. People tend to be more accurate at judging someone’s honesty – and whether they are lying about a particular event – if they are asked to go with their intuitions, compared to when they are asked to think it through and verbalise their reasons.
In other situations, the strength of our intuitions will depend on the extent of our experiences. The unconscious brain rifles through its stored knowledge to find the best answer to our problems, without us consciously recalling the precise memories that power those feelings.
Consider an experiment led by Erik Dane, a professor of management at Rice University in Texas. In 2012, his research team asked students to view a series of designer handbags – some of which were authentic products and some of which were realistic counterfeits.
Half the participants were asked to ignore their gut instincts and list all the features they would look for to determine whether the handbag was real or fake. The rest were told to go with their intuitions – to allow their feelings to guide their judgement. The researchers also questioned the participants about their buying habits and whether they owned many designer items.
For the participants using the analytical approach, their previous experience made little difference: they all performed roughly the same. For the participants who had been asked to use their intuition, however, expertise made a huge difference – vastly increasing the accuracy of their gut reactions. Indeed, the experts using their intuitions were about 20% more accurate than those using analysis alone.
Vinod Vincent, an associate professor at Clayton State University in Georgia, US, found very similar results when looking at employers’ recruitment decisions. He presented participants with sample answers from a range of candidates applying for positions in health care and asked them to pick the best choice. As in Dane’s experiment, some were asked to go with their gut instincts. (“Your decision should be based on your first impression about the candidates,” they were told.) Others were asked to use deliberation, logic and analysis. (“Carefully consider all available information before making a decision,” these were told. “Ignore any first impression or gut instinct-based choices.”)
For undergraduate students who had no experience in recruitment, it was possible to work out which candidates stood out – but they needed to apply deliberate scrutiny, weighing up the pros and cons of each one. When they attempted to use their intuition, they were generally less accurate.
In one experiment, participants identifying counterfeit fakes had better accuracy if they followed their instincts instead of taking an analytical approach (Credit: Getty Images)
This was not the case for experts who had worked as recruiters in health care staffing companies; Vincent found they had very accurate gut instincts of which candidate would be most appropriate, without needing to think, step-by-step, through all the different criteria. And the more experience they had, the better they were. “If you are an expert, you will know all the idiosyncrasies that may make a candidate good at the job, even if it is hard to articulate,” says Vincent.
Vincent emphasises that people’s gut instincts should not replace analytical thought, and we should be aware of the fact that they can sometimes be swayed by unconscious biases. (If there is a chance that racism, ageism or sexism is clouding your judgement, you might be especially wary of what your gut is telling you.) In general, however, his research confirms that an expert’s intuitive feelings can be important sources of information and should play some role in the decision-making process.
Don’t overthink it
The power of intuitive decision-making may be especially important when we are processing a high volume of complex information that is too difficult to remember precisely. In these cases, we can benefit from letting our minds wander to another – unrelated activity – as the unconscious brain crunches the data and makes the decision for us.
In a series of experiments, researchers presented participants with lengthy details about a series of apartments. After forming their first impressions, some of the participants were encouraged to consciously weigh up the different options before making their choice. The rest were asked to try a series of anagrams – a distraction that was designed to prevent the participants from using their analytical processing to come to their decision on the apartments.
We can benefit from letting our minds wander to another – unrelated activity – as the unconscious brain crunches the data and makes the decision for us
Surprisingly, the researchers found the participants who had thought more carefully about their choice were considerably less likely to pick the apartment that had – objectively – the biggest number of attractive attributes. Their attempts to analyse the different options had muddied their judgement, leading them to choose one of the less desirable options. The people who had been distracted by the anagrams, in contrast, had been forced to rely on their intuitive impressions – which turned out to be more accurate.
While some studies have suggested we can go with our first impression immediately, there often does seem to be an advantage in delaying the decision as we focus on some other activity. According to Marlène Abadie, a cognitive psychologist at Aix-Marseille University in Southern France, the pause allows the unconscious mind to form an accurate gist from the complex information that had been presented, which will in turn increase the accuracy of our intuitive judgement.
This guidance may be useful in many similar scenarios in which we are forming our impressions after an information overload, she says. “It could be relevant whenever you have to choose between several consumer products that are described by several attributes – a cell phone, a computer, a TV, a sofa, a fridge or an oven.” While shopping for these items, you might choose to go for a coffee and flick through a magazine, for example, before you make your final decision.
Emotional intelligence
According to the latest research, the quality of someone’s gut instincts may depend on their overall emotional intelligence (EI). And by learning to increase our EI, we may therefore strengthen our intuitive decision-making.
Psychologists assess EI using a series of questions that measure, for example, people’s capacity to identify the emotions expressed in others’ faces, and their capacity to predict the changes in someone’s mood, given their circumstances.
Jeremy Yip, an assistant professor of management at Georgetown University in Washington, DC, recently compared people’s EI scores to their performance on the Iowa Gambling Task. While most participants seemed to show a heightened stress response when they considered choosing the “bad” decks, people with lower EI consistently misread their own bodily signals.
For these participants with lower EI, a greater stress response seemed to act as an encouragement to take the risky – and ultimately unprofitable – cards. They simply didn’t seem to recognise the feeling as a warning. “They might have misinterpreted their physiological arousal as excitement, so that they became more risk-taking,” says Yip.
Fortunately, it is possible to train EI. Anna Alkozei at the University of Arizona in Tucson, US, recently designed an online course with modules that encouraged trainees to think more carefully about the ways that different emotions can be perceived and the ways that feelings such as physiological arousal may influence decision making.
Taking two lessons a week for three weeks, Alkozei’s participants showed a significant improvement in a test of EI – and this translated to enhanced performance on the Iowa Gambling Task. Participants in a control group – who instead took an online course on the environment – did not show such improvements.
If you want to fine-tune your intuition, then, you might first try to get in touch with your emotions more generally – carefully interrogating what exactly you are feeling and the sources of that mood. Over time, you may find it easier discern when you are receiving a genuine and accurate signal. Your gut feelings with never be completely fool proof, but with practice they can become an important guide.
David Robson is a science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.
Valeurs Actuelles
Payer le gaz en roubles : Moscou peut-il cesser de vendre son gaz en Europe ?
En réponse à la batterie de sanctions financières imposée par l’Occident depuis le début du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine contre-attaque. Au cœur de la stratégie du président de la fédération de Russie : l’énergie. L’homme fort du Kremlin menace de cesser les approvisionnements en gaz aux pays dits « inamicaux » si ceux-ci ne payent pas en roubles, indique le quotidien Libération. « Nous avons livré aux consommateurs européens nos ressources de gaz, ils les ont reçues, nous ont payés en euros, et ensuite ils gèlent ces euros. Alors, de fait, une partie du gaz livré en Europe, nous le livrons gratuitement. Pour acheter du gaz naturel russe, ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes », a-t-il déclaré lors d’un point gouvernemental diffusé à la télévision. La mesure doit prendre effet à partir du vendredi 1er avril, sans pour autant susciter l’affolement de l’Europe.
Couper le robinet
Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine ? « Ce jeu de poker menteur permet au président russe de recentrer le débat, de renforcer temporairement le rouble et de tester la solidarité européenne », estime Phuc-Vinh Nguyen, spécialiste en politique énergétique à l’Institut Jacques-Delors, à Libération. L’Europe, très dépendante au gaz russe pourrait être en mauvaise posture si Moscou venait à cesser l’approvisionnement énergétique en réponse aux sanctions de l’Occident.
Mais cette décision pourrait se heurter à plusieurs obstacles. « Une limite physique, car il faudrait plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour cesser l’approvisionnement depuis les champs gaziers. Si ce processus avait commencé, on le verrait au niveau des flux, ce n’est pas le cas », analyse Phuc-Vinh Nguyen. Plus encore, cette mesure impliquerait la rupture des contrats, créant une situation d’instabilité juridique et privant la Russie d’une manne financière considérable. Chaque jour, les Européens règlent une facture de presque 800 millions d’euros à la Russie pour ses produits énergétiques.
Refus des Européens
A ce stade, les Européens refusent de régler leurs factures de gaz en roubles. « Les contrats prévoient une monnaie dans laquelle ils sont exécutés et donc les contrats doivent être exécutés dans la monnaie prévue », a rappelé le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, en visite à Berlin. Une position également soutenue par le chancelier allemand, Olaf Scholz. Mais un arrangement aurait été trouvé entre les deux parties : les entreprises paieraient dans les devises prévues, les banques, elles, convertiraient ces sommes en roubles. C’est notamment le cas de Gazprombank. L’établissement financier russe a jusqu’ici été épargné par les sanctions occidentales.
Reste que la menace d’une coupure de l’approvisionnement en gaz plane. Une éventualité que n’exclut pas Bruno Le Maire qui a ajouté « préparer les scénarios » pour faire face à cette situation. En attendant, la France peut encore compter sur ses stocks de gaz, remplis à 22 %. Une réserve qui permettrait de tenir entre « 22 et 30 jours » en autarcie, estime Phuc-Vinh Nguyen. Si un tel scénario venait à se réaliser, l’Hexagone devrait se tourner vers d’autres fournisseurs et inciter sa population à réduire sa consommation.
L'Humanité
Fabien Roussel veut incarner le vote contre l’évasion fiscale
ActuCampagne Le candidat PCF entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc ». Il propose la création de « brigades Eliot Ness » , chargées de récupérer entre 80 et 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.
Naïm SakhiJulia HamlaouiVilleurbanne (Rhône), envoyés spéciaux.
Il y en a qui s’en prennent au RSA, qui ciblent la dépense publique et fustigent la dette. Et puis, il y a un candidat à la présidentielle qui garde en ligne de mire le fléau de l’évasion fiscale, qui coûte entre 80 et 100 milliards d’euros aux finances publiques par an. Durant près d’une heure, samedi, en meeting près de Lyon, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer cette insupportable « délinquance en col blanc ». « Certains disent “optimisation fiscale”. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », accuse le candidat PCF. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans, qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure celui qui veut récupérer cet argent. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des Jours heureux ! » lance-t-il, avant de détailler comment il entend « mettre le paquet ».
Si Fabien Roussel devient président de la République, le sénateur PCF Éric Bocquet sera nommé ministre de la Lutte contre l’évasion fiscale. Et le gouvernement mettra sur pied des « brigades Eliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Elles seront chargées de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise Fabien Roussel. Le candidat plaide aussi pour le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi » à l’Assemblée nationale, prévient-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », affirme Nicolas Forissier, lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, dans une vidéo diffusée durant le meeting.
« La casa de Roussel »
La veille, le vendredi 1er avril, le candidat communiste avait lancé l’opération « Gros poissons » pour lutter contre la fraude fiscale. Si la mise en scène et l’affiche « La casa de Roussel », inspirée d’une célèbre série espagnole, tenaient de la blague, l’initiative était très sérieuse sur le fond. Avec un sourire, plusieurs militants se sont retrouvés devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Paris, en combinaisons rouges et masques à l’effigie de Fabien Roussel. « Voilà notre 1er avril : la chasse aux gros poissons est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat ! » lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale, c’est Roussel !»
Le candidat poursuit sa plaidoirie. « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République ! » assène-t-il, avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », « les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi ce gouvernement, comme le précédent, de complicité. Sur 100 milliards d’évasion, il n’en récupère que 10, à peine 10 % », dénonce-t-il, avant de dérouler des propositions. Dont l’établissement d’une « vraie liste » des paradis fiscaux et la tenue d’une « conférence européenne » dédiée à la lutte contre la fraude. En pleine affaire McKinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »
« pour que l’argent serve les gens »
À côté de Lyon, samedi, le candidat s’est de nouveau indigné de cette affaire. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais c’est légal », déplore le député. En cinq ans, 2,3 milliards d’euros au minimum ont été dépensés par l’État auprès de cabinets de conseil. Et ce alors même que la Macronie détricote la haute fonction publique et impose des cures d’austérité aux administrations… À l’inverse de ce que réalise Emmanuel Macron, « voter communiste », c’est voter pour des services publics de qualité, contre l’évasion fiscale et « pour que l’argent serve les g ens », assurent les militants réunis au meeting.
Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mé lenchon, mais Roussel, c’est mon choix de cœur. Il sait parler et ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », confie Pascal, qui regrette l’absence d’une union à gauche pour « empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais la candidature communiste construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale », mesure Jordan. « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % de 2017. Pas question de “voter utile”. Je l’ai fait en 2012 et 2017, et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées », répond Morgane. « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne à son tour Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a appelé à voter Fabien Roussel, rappelant que « dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont l à que les acquis sociaux ont été les plus forts ».
« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. Ce meeting près de Lyon a marqué l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. « Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter ! » assure le candidat.
Présidentielle 2022Fabien Rousselfraude fiscaleévasion fiscale France24 - Monde
Dans les méandres des marais de Bourges
Publié le : 01/04/2022 - 11:40
FRANCE 24
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Découverte des marais de Bourges et de ceux qui les peuplent : les maraîchers. Cet espace naturel préservé de plus de 135 hectares est façonné par la main de l'homme depuis plus d’un siècle, depuis que des jésuites ont transformé ces marécages en jardins potagers, parfaitement irrigués. Un écosystème unique, exceptionnel mais aussi fragile. Des associations se battent pour maintenir le difficile équilibre entre l'homme et la nature.
ELEMENT TERRE
Une sécheresse en hiver
La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"
En France, la mort d'une randonneuse replace la chasse au cœur de la campagne électorale
France24 - World
French presidential elections: 'I gave my vote to a foreigner'
Issued on: 01/04/2022 - 16:32
Sam BALL
When Iona, a 24-year-old student from Toulouse, casts her vote in this year's French presidential election, she won't be voting for the candidate of her choice but rather one chosen by Amir – a Moroccan immigrant whom she had never met until recently. They were put in touch by Alter-Votants, a service that allows French people who do not plan to vote to cast their ballots on behalf of foreigners living in France who would not normally get a say in the election because of their nationality.
Valeurs Actuelles
Un député britannique dévoile sa transidentité et dit avoir été victime de chantage et de viol
C’est une grande première. Mercredi 30 mars, Le Figaro a fait savoir que Jamie Wallis avait publiquement révélé sa transidentité. « Je suis trans. Ou pour être plus précis, je veux l’être », a confié le député conservateur britannique sur Twitter, avant d’ajouter : « On m’a diagnostiqué une dysphorie de genre et je me sens comme ça depuis que je suis très jeune. » L’élu a profité de l’occasion pour expliquer qu’il n’allait « pas bien » après avoir été victime de chantage en 2020, puis subi un viol par une personne rencontrée en ligne. En effet, il a indiqué qu’il n’avait « aucune intention de partager ces confidences » avant l’histoire de chantage dans laquelle un homme avait révélé son orientation sexuelle à son père et envoyé des photos compromettantes à sa famille, tout en exigeant 50 000 livres (59 000 euros) de la part du député contre son silence.
Soutien
Dans cette déclaration très personnelle, Jamie Wallis a estimé qu’il était temps de révéler la vérité, alors que Boris Johnson s’était moqué de son adversaire travailliste Keir Starmer quelques heures plus tôt, en reprenant les propos dans lesquels ce dernier remplace « mesdames et messieurs » par « personnes assignées femmes ou hommes à la naissance ». Mais le Premier ministre britannique a ensuite commenté la publication de Jamie Wallis en soulignant « l’immense dose de courage » de l’élu de 37 ans pour « raconter cette histoire très intime ». D’autres membres du gouvernement ont aussi apporté leur soutien à Jamie Willis.
France24 - World
'My soul aches': As war still rages, some Ukrainian refugees return home
Issued on: 01/04/2022 - 11:29Modified: 01/04/2022 - 11:37
Sam BALL
More than four million people have now fled the war in Ukraine, according to the UN. But now, even as fighting in the country still rages, some refugees are choosing to return, whether to be with family they left behind or simply because they miss their home country.
BBC
How much could you save by not using your oven?
Energy prices are soaring across the UK and many of us are looking for ways to reduce our bills. Can changing the way we cook - like finding an alternative to using the oven, help?
The cost of cooking involves more than just the price of the ingredients. Hobs, ovens, refrigerators, and kettles are just a few of the appliances that make cooking and storing food and drink possible, and all of them consume energy. In fact, around 20% of an average household’s energy bill is consumed in the kitchen, according to the Energy Saving Trust.
But scientists say there are many ways to bring these costs down. They vary from household to household, depending on the amount of food you’re cooking, the appliances you have and your lifestyle. But the savings can be significant. “The average British household could save about £5 a week by making a few small changes,” says Dr Christian Reynolds, Senior Lecturer at the Centre for Food Policy at City University, London.
Stop using your oven
“Ovens are particularly inefficient because you have to heat up a big metal box as well as your food,” says Sarah Bridle, Professor of Food, Climate and Society at York University and author of Food and Climate Change Without the Hot Air. “Your oven might not be well insulated, so you end up heating the whole kitchen, too. Using the oven only on special occasions is the single most impactful thing an individual can do.”
Microwaves, slow cookers, electric pressure cookers and air fryers all consume significantly less energy than ovens, so using these instead, if possible, will save you money. “Microwaves are particularly energy efficient,” Dr Reynolds says.
However, while microwaves are useful for things like defrosting and reheating food and drink, and cooking vegetables, they’re not suitable for everything. A joint of meat or roast chicken for example, is much tastier and more tender cooked in a slow-cooker or pressure cooker.
“Slow cookers are equivalent in energy use to a microwave and draw about the same energy as an electric light bulb,” Dr Reynolds says. “Electric pressure cookers are also amazing because they considerably shorten the cooking time.” Both are also ideal for cooking curries, stews and soups, which need long slow cooking.
Slow cooker recipes have the advantage of being made ahead, and are ready the minute you walk in the door. With pressure cookers, dried beans or tough cuts of meat like brisket are soft and tender in under an hour.
The situation isn’t clear-cut, though. Microwaves and air fryers can’t accommodate as much food as an oven, so you may need to run them more than once to cook the amount you need, reducing your savings. And delicate baked goods like cakes, bread, and biscuits are much better suited to an oven.
If you do use the oven, try turning it off 5–10 minutes before the end of the cooking time specified in the recipe; the food will finish in the residual heat. This technique isn’t suitable for cakes, bread, and biscuits, which require precision cooking. But it works well with dishes such as casseroles, pies, roasted vegetables, shepherd’s pie, and lasagne.
“Also, if you do use the oven a lot, consider whether this could help you reduce your heating bills by reducing the thermostat and spending more time in the kitchen and less time in other colder rooms,” Prof. Bridle suggests.
Think about how to get the most from your appliances
Using a combination of appliances to reduce the time your oven is on can save you money without affecting the quality of your finished dish. Vegetables (especially whole potatoes in their skins) can be par-cooked in the microwave and then transferred to the oven or air fryer, or placed under the grill, to finish and crisp up. Browning meat or chicken in a pan on the hob before transferring to a slow cooker or pressure cooker imparts a roasted flavour.
Filling your oven, not just roasting, or baking a single item, makes maximum use of the energy it consumes, so cook in bulk to save money. Portions you don’t eat straightaway can be chilled or frozen, and reheated in the microwave. If you bake potatoes in their skins in bulk, jab them with a fork and rub generously with salt so their skins go hard. This means their skins will still be crisp when you reheat them in the microwave. If you make your own bread, always bake more than one loaf at a time. Dr Reynolds suggests boiling enough water for several cups of tea, then transferring what you don’t use straightaway to a vacuum flask to keep hot for later. This avoids repeatedly turning on the kettle.
Prof. Bridle suggests switching to food that doesn’t require cooking. Eating bread instead of toast, and soaking oats overnight in the fridge in milk, water, or fruit juice instead of cooking up a batch of porridge, can also reduce your bills. (However, cooking porridge in the microwave uses minimal energy, she adds.)
Put the lid on
Cooking in a pan with the lid on traps the heat, which means food cooks more quickly, or without having the hob turned up so high. This uses 30% less energy than cooking in an uncovered pan, according to Dr Reynolds. “Always choose the right size pan for what you’re cooking,” he adds. “Filling up a 20-litre pan to cook pasta for one person is a waste of money.”
Again, there are exceptions to the rule. Generally, the cheapest way to boil water is in a modern (energy efficient) electric kettle, making sure you heat no more than the amount you need. The Energy Saving Trust recommends boiling water to cook pasta or vegetables in an electric kettle first, then pouring it into a pan. This approach could save you £6 a year on your energy bills, it says.
This may not be the case if you have an induction hob, which is the most energy efficient hob for cooking. Induction hobs waste less energy than standard electric stoves, so food and drink heats much more quickly. If you have an induction hob, the cheapest way to boil water for tea could be a kettle on the hob, and for cooking, in a covered pan. But this can vary according to your induction hob and the pans you’re using.
Use appliances wisely
According to the Energy Saving Trust’s Joanna O’Loan, fridge-freezers account for 12% of household energy bills. “They’re continually drawing power to maintain a constant temperature,” she explains. To ensure yours has the best chance of doing its job efficiently, she recommends:
Dishwashers are energy-hungry, too, because they have to heat water needed as well as run the cleaning mechanism. “You could save £14 on your annual energy bills reducing use by one run per week,” O’Loan says. Ideally wait until the dishwasher is full before running a load, she says. Even though might take longer, always use the eco setting. According to consumer group Which? this uses 30% less energy and water compared to the main programme.
New appliances
If you need to replace an appliance, look at the energy label and choose the best rated model that meets your budget and other requirements. “Induction hobs are typically the most energy efficient, as no energy is wasted heating space around the pan,” O’Loan says. Gas is cheaper than electricity, so gas hobs typically have the lowest running costs, but they can compromise air quality which could have negative impacts for those in the kitchen – especially if you have a respiratory illness/condition.
If you don’t already have one and your budget allows, a slow cooker can be a worthwhile investment, Dr Reynolds says. Prices start at around £20, and if you regularly use it instead of your oven, you could cover the cost of buying it comparatively quickly. “But I’m not suggesting everyone needs to rush out and buy new appliances,” he says. “Energy saving has to fit in with people's lives.”
Approximate energy consumption of different cooking methods
Baked potato
Boiling water
Reheating casserole
Reheating stew on induction hob = 0.35 kWh
Porridge
Originally published March 2022
Valeurs Actuelles
[Del Valle] Guerre en Ukraine et sanctions contre la Russie : le suicide économique et politique de l’UE
« Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C’est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu’en roubles », a prévenu le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov. La Russie a riposté ainsi à la “déclaration de guerre économique des Occidentaux” qualifiés de pays “hostiles”. Ce jeudi, alors que la Banque centrale et Gazprom, doivent présenter un nouveau système de paiement en roubles, Poutine a indiqué au Chancelier allemand Olaf Scholz – qui a refusé de payer en roubles – que le gaz pourrait encore être payé en euros en avril. Nombre de dirigeants occidentaux pensent d’ailleurs que Poutine bluffe, car son pays vit de ce gaz payé par les Européens. Certes, l’économie russe ne peut pas se passer exportations de gaz qui s’élèvent à 500 millions d’euros par jour. Les hydrocarbures ont rapporté 200 milliards d’euros à la Russie durant la seule année 2021. Il est vrai également que l’ambition russe de compenser la perte du marché occidental par celui de la Chine, prendra du temps et est loin d’être garantie.
Toutefois, il est certain que le robinet de gaz russe vers l’Europe sera tôt ou tard fermé ; Poutine s’en doutait depuis les sanctions de 2014 et le début de la guerre en Ukraine. Sa décision d’exiger le paiement du gaz russe en roubles montre qu’il est prêt à couper totalement avec l’Occident. Le (ex)-meilleur client, l’Allemagne, envisage d’ailleurs de ne plus dépendre des énergies russes d’ici 2024. Mais à cette date, la Russie devrait avoir mis en service ses nouveaux gazoducs (Power of Siberia I et II) destinés à alimenter la Chine et l’Asie. Power of Siberia II parcourra 9 000 kilomètres et transportera 50 milliards de mètres cubes de gaz chaque année, soit, autant que le gazoduc russo-allemand Nord Stream II… L’Europe sera la principale perdante et risquera une durable récession économique.
Chacun est donc tenu par l’autre : l’hypocrisie de l’Occident “moraliste”
Toujours est-il que la menace russe de couper le gaz si l’Occident refuse le paiement en roubles est à prendre au sérieux. Les pays européens risquent gros car ils ne sont pas autonomes énergétiquement et encore moins producteurs-exportateurs de gaz et de pétrole contrairement aux États-Unis qui peuvent se permettre une rupture totale avec Moscou. Les sanctions occidentales contre la Russie (qui ne les avait pas agressés) sont perçus par Moscou comme un acte de guerre économique totale (dixit Bruno Lemaire) dont les Européens ne pouvaient pas négliger les conséquences en termes de rétorsions. Certes, l’Europe prétend avoir des stocks pour tenir jusqu’à l’hiver prochain, mais le black out électrique sera insupportable une fois les stocks épuisés, donc bien avant que l’UE ait réussi à se décarboner ou à remplacer le gaz russe par des hydrocarbures importés d’Azerbaïdjan, du Qatar, d’Algérie, et des États-Unis, sachant que les terminaux pour faire venir du GNL américain ou autre manquent et qu’il faudra 3 et 5 ans pour les construire.
Rappelons que l’UE importe de la Russie 40 % de son besoin de gaz et les pays les plus dépendants sont l’Allemagne et l’Italie. La fin du marché européen étant programmée, Poutine mise depuis longtemps déjà sur un “recentrage eurasiatique” et sur le renforcement de son alliance avec la Chine et les pays du “monde multipolaire”, dont l’Inde, les pays d’Afrique, d’Amérique latine, les monarchies arabes du Golfe, dans le cadre d’une “mondialisation désoccidentalisée”. En attendant, au même moment où les pays du G7 ont refusé net l’ultimatum de Poutine de payer le gaz en roubles, la monnaie russe s’est appréciée : des banques et sociétés occidentales et d’autres pays ont donc massivement acheté des roubles pour se préparer à payer le gaz russe au cas où la menace de coupure se concrétise réellement… Le rouble est repassé à sa parité d’avant la crise avec l’euro…
Mieux, les sociétés européennes de négoce de gaz gouvernementales ou privées sont en train d’ouvrir massivement des comptes auprès des filiales (notamment en Suisse) de Gazprombank (qui n’est pas sous sanction), ce qui va permettre à Gazprombank-Russie d’agir à la place de la banque centrale russe (visée par les sanctions) et de servir de chambre de compensation pour payer en roubles Gazprom à la place des clients européens qui verront leurs dépôts sur la filiale européenne de Gazprombank défalqués des sommes correspondantes en euros ainsi changées en roubles selon la parité décidée par Moscou… L’autre face des sanctions est toujours, en plus de l’inefficacité et de l’effet boomerang, l’hypocrisie…
La remise en question de l’hégémonie éco-financière américaine par la Russie et autres non-alignés
Si les États Unis sont – avec la Chine – les gagnants à court terme de la guerre en Ukraine qu’ils ont largement provoquée pour renforcer l’OTAN, exclure la Russie de l’Occident, couper l’Europe et renforcer l’OTAN, ses ventes d’armes à l’UE et déverser son gaz de schiste au dindon de la farce européen, Washington pourrait perdre beaucoup à moyen et long terme. Car par l’exigence d’être payée en roubles comme représailles aux sanctions, Moscou remet en question l’hégémonie du dollar, arme suprême américaine imposée depuis des décennies comme monnaie de paiement des énergies et comme référence universelle pour rendre tenable la gigantesque dette fédérale américaine (30 000 milliards de $…). Cela signifie que si le processus de dédollarisation lancé par Poutine est poursuivi par d’autres acteurs multipolaires comme la Chine, les pays du Golfe, l’Inde ou d’autres, l’économie américaine risque à terme la banqueroute. Des signes de cette désaméricanisation de l’économie mondiale sont notables : la Chine et l’Arabie saoudite évoquent le remplacement du dollar par le yuan pour leurs contrats pétroliers… Les traders sont déjà en train de vendre des contrats de gaz et de pétrole russe déguisés en produits turcophones, et les sanctions économiques imposées à la Russie par l’Occident sont non seulement contournées, mais risquent d’accélérer la dédollarisation de l’économie mondiale tant redoutée par les Américains…
La possibilité d’un cessez-le-feu en Ukraine permise par les médiations israélienne et turque et envisagée par les délégations russo-ukrainiennes ne signifiera par la fin des sanctions. La coupure des “deux mondes” sera durable. Le président du Conseil italien Mario Draghi envisage de recourir au rationnement dans le cadre d’une véritable économie de guerre, car les factures, les prix de l’essence et ceux de tant de produits alimentaires dont le blé sont de plus en plus élevés. L’Espagne a introduit des limitations d’achats de certains produits. Les pays d’Afrique dépendants du blé russo-ukrainien vont connaître des famines, que l’Europe paiera par des crises migratoires et sécuritaires sans précédent (dixit le FMI). L’inflation, les pertes d’emplois et la paupérisation des ménages modestes vont engendrer en Europe des crises sociales incontrôlables. Le syndrome “des Gilets jaunes” pourrait se généraliser et déstabiliser les gouvernements, terrifiés à l’idée d’une prise de pouvoir par les “populistes”. Il n’est donc pas impossible que les Européens finissent par hisser le drapeau blanc, après avoir marqué des buts contre ses propres équipes en agissant comme des belligérants en Ukraine face une Russie qui nous conseillait de ne pas nous en mêler et qui ne nous avait pas agressés…
France24 - World
Defiance and destruction as Ukraine recaptures towns near Kyiv
Issued on: 30/03/2022 - 17:53
Sam BALL
A trail of destruction leads through the streets of the Ukrainian town of Lukyanivka near the capital Kyiv, one of several to have been recaptured by Ukraine in recent days. But amid the carnage there are is also a sense of pride and defiance among soldiers and residents at having scored a victory against the military might of Moscow.
France24 - World
Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA
Issued on: 23/03/2022 - 18:17
Sam BALL
At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.
BBC
Chip shortage: Has Europe's plan arrived too late?
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
All his customer wants is a white, standard model, manual transmission VW Golf. But Umesh Samani, a car salesman in Stoke-on-Trent, can't say when it will arrive.
It could be many months, or he fears even a year until delivery.
Extraordinary delays have hit car dealerships up and down the country during the pandemic.
Mr Samani, who is also chairman of the Independent Motor Dealers Association, says manufacturers often tell him the computer chip shortage is to blame. Europe's car makers did not stockpile enough chips from their suppliers - mostly based in Asia - at a time of booming global demand.
This and other factors have led to shuttered car factories and fewer new cars entering the market.
"Used car prices have just gone unbelievable - almost a 30% increase on some of the models," says Mr Samani, while recounting stories of Range Rovers that have added £6,000 to their price tags in just 12 months. There are also people selling used cars for a higher price than they paid for them.
The chip shortage has exposed just how dependent the world is on semiconductor manufacturers in Asia, with the vast majority of chips produced by TSMC in Taiwan alone.
Among those who want to wrestle back some of that market share is the European Commission (EC), which in February announced a Chips Act.
The EC will plough 43bn euros (£36bn) of public and private investment into Europe's semiconductor industry. The Commission hopes to, among other things, increase the region's share of global chip manufacturing - from less than 10% to 20%.
But can Europe really catch-up with the rest of the world? And could this mean the European Union's (EU) car industry - the second largest in the world - will be shielded from future supply shocks in the long-run?
More technology of business:
First of all, it is worth noting that not only is the EU currently well behind on chip production, it must also compete with big investment elsewhere.
China poured $33bn (£25bn), purely in subsidies, into its own chip manufacturing industry in 2020. South Korea, also plans to spend almost half a trillion dollars via support packages, tax incentives and other measures over the next decade.
In order for Europe and the US - which also has ambitions to increase its market share in this sector - to truly compete, huge sums of money are required from both public and private sources, says Anisha Bhatia, an analyst at GlobalData.
But spending it is important, she argues, for geopolitical and business reasons, since Asia currently totally dominates the semiconductor industry.
"There needs to be a little more balance," she argues.
The trouble is that Europe is behind on multiple fronts, not just the manufacturing of chips.
There are also relatively few firms within the EU that design new chips for use in technology products. That is in stark contrast to the US, which already has a sizeable semiconductor design industry. US firms lead the way in determining which chips actually get made.
There is little sense in spending huge sums of money on manufacturing capabilities in a region as expensive for that sort of thing as Europe, without having more control over chip design, explains Alicia Garcia-Herrero, chief economist for Asia-Pacific at Natixis, an investment bank.
"I'm not sure this is the right strategy, to be frank," she says, referring to the Chips Act, "We should spend more money on design."
This sentiment is backed up by a report from German think tank, Stiftung Neue Verantwortung (SNV), which published a policy brief last year on the lack of semiconductor manufacturing in Europe. The report suggests that with few Europe-designed chips, any new chip factories, or "fabs", in the region would need to seek orders from elsewhere, such as the US.
"Why would [US firms without semiconductor-manufacturing capabilities] choose to manufacture their chips not in South Korea, Taiwan or the United States but in Europe?" the brief asked.
There are other problems, too. Chip makers have been offering smaller and smaller "node sizes", currently measured in nanometres (nm), to indicate the ever greater technical achievements of their manufacturing processes.
Also, semiconductors are manufactured on large discs called wafers, which are then split into thousands of smaller pieces - the individual chips themselves.
Over time, the size of these wafers has increased to allow more chips to be made at once. Cutting-edge chips are generally made on 300mm wafers today, says Koray Köse, an analyst at Gartner.
While Europe does have some production capacity for 300mm wafers, it is very far behind the US and Asia.
That leads to the question - what sort of chips Europe should be aiming to produce and why - as Europe is currently behind on everything and must choose its battles.
"There is no Apple, or Foxconn, manufacturing location in Spain that would consume gazillions of 300mm wafer products," says Mr Köse.
European industry, in general, does not require many of the cutting edge, sub-10mm chips, says Julia Hess at SNV, who adds, "The demand in Europe is basically focused on industrial and automotive demands and these kind of chips do not rely on cutting edge fabrication."
In theory, Europe could try to improve its capacity for producing the older, larger chips.
But this strategy wouldn't be easy to do either, because of equipment constraints and the fact that many countries around the world - including those with much lower costs - are trying to do this right now.
It is also worth noting that current headaches with chip production, although still ongoing, are beginning to clear up. Analysis from Gartner suggests that there will actually be a global surplus of chips again in around two years' time.
It's not that Europe can't improve its position in the semiconductor industry, but these analysts tend to agree that reacting to the recent shortage by attempting to boost manufacturing alone would not be a straightforward, or wise, decision.
And as Jan-Peter Kleinhans, also of SNV, says, trying to shore-up production of chips in Europe to shield the car industry from future supply shocks will likely not be effective, since the industry will still, inevitably, rely on global supply chains.
"A modern car needs hundreds of different chips sourced from countless fabs worldwide," he says. "How does it increase your resilience against supply disruptions if you source [a percentage] of those chips domestically?
Instead, he suggests, car makers and other industries in Europe should make their supply chains more resilient by making them more transparent - and stockpiling chips in advance of the next crisis.
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France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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L'Humanité
Démontage méthodique et radical d’un fantasme délétère
Prescription cultureTélévision À quelques jours de l’élection présidentielle, LCP-AN diffuse un documentaire précieux pour combattre les haines et les impostures de l’extrême droite.
Laurent EtreLa formule, aussi creuse que sulfureuse, fait florès depuis des années dans les milieux de l’extrême droite française, à laquelle elle demeurait peu ou prou cantonnée. À la faveur de l’actuelle campagne pour l’élection présidentielle, avec la candidature de l’essayiste xénophobe Éric Zemmour, ce fantasme du « grand remplacement » tend néanmoins à se banaliser dangereusement dans le débat public. Le présent documentaire de Thomas Zribi et Nicolas Lebourg reprend la chronologie de son apparition.
Si la paternité de l’expression revient à un autre auteur adulé de l’extrême droite, Renaud Camus, l’idée même prend ses sources à la fin du XIXe siècle, et chemine tout au long du suivant sur fond de « théories » complotistes et antisémites. Avec le concours de nombreux spécialistes, les réalisateurs entreprennent de déconstruire à nouveau, statistiques à l’appui, ce qui n’est, en somme, que l’expression d’un rejet viscéral de la diversité constitutive de la population française. « Pour qu’il y ait un grand remplacement, il faudrait d’un côté une population homogène, qui va être remplacée, et de l’autre, une population homogène qui remplace. (…) Or, il existe une très grande mixité. La moitié, pratiquement, des descendants d’immigrés sont des descendants d’unions mixtes. Donc, quand on arrive à la deuxième ou troisième génération, l’ascendance est extraordinairement variée », fait observer le démographe Hervé Le Bras, qui rappelle par ailleurs que le dernier recensement annuel disponible fait état de 109 000 immigrés de plus, sur une population de 67 millions d’habitants. Bien loin du raz-de-marée redouté par tous les xénophobes.
En réalité, l’écho rencontré par l’affabulation du « grand remplacement » doit beaucoup aux travers des réseaux sociaux : recherche de l’audience par la rumeur sulfureuse, prime tacite à l’agressivité des commentaires… Mais les autres canaux ont aussi leurs responsabilités, avec, du côté du petit écran, des émissions comme celle de Cyril Hanouna, citée dans le documentaire. « Ces débats clivants vont permettre de produire un spectacle médiatique. On peut rapidement comprendre que le public sera plus intéressé par un débat sur le “grand remplacement” que sur les orientations économiques du gouvernement au cours des dernières années », analyse le politiste Alexandre Dézé. Certains instituts de sondage sont également pointés du doigt pour des formulations ambiguës dans leurs questionnaires politiques. « L’économie médiatique actuelle repose sur une logique du buzz, sur une logique du clash. Cela produit des effets d’accréditation », conclut Alexandre Dézé. Et dans ce climat, les militants d’extrême droite les plus radicaux se sentent évidemment pousser des ailes, avec un risque croissant de passage à l’acte : depuis 2017, pas moins de huit attentats ont été déjoués par les services de renseignements, ainsi que le rappelle un autre intervenant. Pour susciter enfin une prise de conscience à la hauteur des périls, voilà donc un documentaire incontournable.
TélévisiondocumentaireExtrême droiteÉric Zemmour Opex 360
Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.
Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.
Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.
Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.
Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.
Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.
S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».
Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.
Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».
Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.
Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».
Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.
L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.
Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.
Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].
France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
BBC
Are we entering a 'golden age' for trade unions?
By Anne CassidyBusiness reporter
Shyamlee Patel is part of a growing trend on both sides of the Atlantic - she has joined a trade union since the start of the pandemic.
Ms Patel, who lives in New York, works in the finance department of a US conservation group.
She and her colleagues unionised last year following redundancies at the organisation. Their decision was also in response to independently substantiated allegations that female employees and people of colour were being treated unfairly.
"As a woman of colour, seeing it put on paper that women of colour have a harder time at the organisation ascending the ranks and being treated as equals, that really reinforced my decision to unionise," says Ms Patel.
"The union movement aligns with my values, and what I hope for the future."
In the US and the UK, trade unionism and worker activism has seen a resurgence over the past two years, as the job cuts caused by coronavirus lockdowns have made people more aware of the insecurity of their employment.
Union membership in the UK rose by 118,000 to 6.6 million in 2020, the fourth year in a row that it increased.
One of the largest unions, Unite, said in May of that year that "tens of thousands" had joined up "because they are very frightened" about the risk of redundancy.
Across in the US, the percentage of US workers who belong to a union rose to 10.8% in 2020, from 10.3% in 2019. This was due to "disproportionately" more non-unionised staff losing their jobs during the pandemic, according to the US Department of Labor.
And while the overall level of US union membership remained flat, it increased among workers aged 25-34. Membership from within that age bracket rose from 8.8% of workers in 2019 to 9.4% in 2021.
Ms Patel and her colleagues at The National Audubon Society, a bird conservation organisation, joined the Communications Workers of America (CWA), the largest US union in the public relations and media sector.
The CWA is now representing the employees in contract negotiations with Audubon's management. In regard to the controversy at the organisation, Audubon said in a statement last summer that it was "taking steps... to strengthen its governance practices".
Sara Steffens, secretary-treasurer of the CWA, says she is thrilled by the rise in young people joining unions. "It's something I've waited my whole life to see," she says. "When people see all these other workers organising in very public ways, they're beginning to understand that a union is a real option".
One group of workers that were particularly badly hit by Covid-19 were freelancers. They more often lost their work more quickly than salaried employees, and had a harder time getting government support.
Paule Constable, a lighting designer, is one of the 70% of theatre workers in the UK who work on a freelance basis. When theatres were forced to shut during the pandemic, her income stream disappeared.
"As a freelance workforce, we were made redundant with no conversation," she says. "I'm a limited company and was able to furlough myself, but I was one of the lucky ones - 65,000 freelancers were [initially] left with no support at all."
To help other freelancers in her industry Ms Constable set up a lobbying group called Freelancers Make Theatre Work. "Nobody was talking for freelancers," she says. "If groups of freelancers hadn't come together and developed some grass roots organisations we'd be in bigger trouble than we are."
Ms Constable also became a member of TV, film and theatre workers' union Bectu after the union's decision last year to launch a branch for freelancers in theatre. "Bectu has done a lot of work recently, in areas such as mental health and wellbeing support that are hugely problematic for the freelancers in our industry," she says.
Deborah Foster, professor in employment relations and diversity at the University of Cardiff, says that home working during the pandemic has increased interest in unions, because such people "want to be part of a collective community".
Michael Murray, a Boston-based account manager at US software company EveryAction, confirms that feelings of isolation during the lockdowns were part of why he formed a union last year with his co-workers. "Workers across America are realising we have power and should make our voices heard," he says.
"I definitely felt more connected to my colleagues through organising."
Asheem Singh, a senior economist at The Royal Society of Arts in London, also cites home working as one reason why he joined a union for the first time during the pandemic. He became a member of Prospect, which represents professions including engineers, scientists, managers and civil servants in the UK.
"[Union membership] has given me a sense of control and agency," he says. "This is a golden age for unions. You have a perfect storm of reduced tolerance for bad practice at work, a breakdown in traditional channels of communication as people work in a more hybrid way, and an increased focused on mental health and wellbeing."
Mike Clancy, general secretary at Prospect, says it had 12,000 new joiners in 2020.
With the coronavirus pandemic now hopefully coming to an end, he says that issues his union are now addressing on behalf of members include people being able to disconnect from work outside of office hours, surveillance by bosses, and the continuation of flexible working.
Looking forward, he hopes that company bosses will return to meeting with union representatives in person, rather than via video calls.
"You can't protect and enhance the rights of workers solely from behind screens," says Mr Clancy. "We have a rising concern that employers could use the post-Covid environment to keep unions at arm's length long after the justification for it on public health grounds has gone."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Yet, while many welcome the increased interest in trade unions, there remains hostility towards them from some companies - particularly in the US - who do not wish to have to negotiate with them over pay and staff conditions.
As the BBC reported last year, both Starbucks and Amazon have fought to prevent unionisation. Other critics of unions question how effective they are at saving jobs. In the UK, the recent high-profile sacking of 800 workers at P&O Ferries being a case in point.
However, very few organisations would challenge the right of unions to exist.
Ms Steffan of the CWA says that the pandemic has undoubtedly strengthened the labour movement. "The pandemic made it clear that it's workers and not executives that are essential in our economy," she says.
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Guerre en Ukraine : Human Right Watch demande une enquête sur d’éventuels “crimes de guerre” envers des prisonniers russes
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations. » Ces propos Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, vendredi 1er avril, après la destruction à l’aube d’un dépôt dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, rapporte notamment BFM TV. De cette façon, selon Moscou, cette attaque attribuée à l’armée ukrainienne devrait peser sur les pourparlers russo-ukrainiens ayant vocation à mettre fin à l’offensive en Ukraine.
Les forces russes opèrent un « retrait rapide » des régions nord du pays, annonce un haut responsable ukrainien
Toute la région de Kiev a été « libérée », a annoncé ce samedi le gouvernement ukrainien, par la voix de son vice-ministre de la Défense. Après un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcheriguiv les forces russes repartent vers l’est de l’Ukraine, avait annoncé un peu plus tôt un haut responsable ukrainien.
53 sites culturels endommagés par l’invasion russe, selon l’Unesco
Au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février dernier, rapporte l’Unesco, vendredi 1er avril. L’organisation dénombre 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments ayant subi des dégâts. Ce bilan a été réalisé grâce à l’imagerie satellitaire et aux acteurs présents sur place. Un porte-parole de l’Unesco précise que cette liste « n’est pas exhaustive ».
Emmanuel Macron : « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés »
« Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés », a confié Emmanuel Macron au maire de Melitopol, vendredi 1er avril, après s’être dit « bouleversé » par son enlèvement. Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être libéré cinq jours plus tard.
Emmanuel Macron au maire de Melitopol: « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés » pic.twitter.com/fz30pzWWQI
— BFMTV (@BFMTV) April 1, 2022
Les pourparlers russo-ukrainiens ont repris
Ce vendredi, les pourparlers russo-ukrainiens dont l’objectif est de mettre fin au conflit en Ukraine ont repris, d’après le négociateur du Kremlin, Vladimir Medinski. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a-t-il indiqué sur sa chaîne Telegram, comme le relate 20Minutes, en référence à deux régions ukrainiennes ; l’une que la Russie a annexée en 2014, et l’autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses.
La France immobilise deux hélicoptères appartenant à un oligarque russe
Le magazine Forbes a révélé que les autorités françaises avaient immobilisé deux hélicoptères qui appartiennent à l’oligarque russe Alisher Ousmanov. Cette opération s’est déroulée au cours de la semaine dernière, sur la Côte d’Azur. Le premier hélicoptère est un Airbus EC-175, qui a été cloué au sol par les policiers le 22 mars dernier au Castellet. Le second est un Eurocopter EC-155, immobilisé à Monaco le 25 mars. A savoir que les deux engins avaient été radiés le 3 mars, et ne pouvaient plus voler. Au total, les deux hélicoptères valent 26 millions de dollars.
Mykolaïv : au moins 24 morts dans la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental
En s’appuyant sur les données du ministère ukrainien de l’Intérieur, le compte Twitter du Parlement ukrainien a fait savoir ce vendredi que le bilan de la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental à Mykolaïv était désormais passé à 24 morts, relaye BFM TV.
Macron va recevoir le maire de Melitopol
Emmanuel Macron s’apprête à recevoir, en fin de matinée vendredi 1er avril, le maire de Melitopol (Ukraine) qui avait été capturé par les Russes : Ivan Fedorov. L’information a été communiquée à BFM TV par le palais de l’Elysée. Dans le détail, Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être finalement libéré cinq jours plus tard. Celui-ci sera accompagné d’une délégation composée de quatre députés ukrainiens. Lorsque cette rencontre aura pris fin, le dirigeant français s’entretiendra une nouvelle fois par téléphone avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Marioupol : l’évacuation de ce vendredi pas garantie
« Il n’est pas certain que l’évacuation prévue de civils de la ville assiégée de Marioupol puisse avoir lieu aujourd’hui, a réagi ce vendredi Ewan Watson, un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Genève, dont les propos sont cités par France Info. Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité. »
Les autorités ukrainiennes enjointes à enquêter sur de possibles crimes de guerre
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a enjoint ce vendredi les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels « crimes de guerre » envers les prisonniers russes, après la diffusion d’images qui semblaient montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes, observe BFM TV. Ainsi, sur une vidéo diffusée le 27 mars, on pouvait distinguer trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, jetés à terre depuis un fourgon par d’autres hommes armés. Ces derniers leur tiraient ensuite dans les jambes.
La guerre en Ukraine fait flamber l’inflation de la zone Euro
Le taux d’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record au cours du mois de mars – à 7,5 % sur un an – d’après Eurostat, cité par 20Minutes. Et cela, alors même que la guerre en Ukraine a encore accéléré la flambée des prix de l’énergie. En février dernier, l’inflation avait atteint 5,9 % pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Ceci représentait déjà le niveau le plus élevé enregistré par l’office européen des statistiques depuis le début de cet indicateur, en janvier 1997.
France : plus de 6 800 élèves ukrainiens scolarisés
Désormais, plus de 6 800 enfants ukrainiens sont scolarisés dans des écoles, collèges et lycées situés en France, relate 20Minutes ce vendredi. Et cela, principalement dans les académies de Nice et de Versailles. L’annonce a été faite le même jour par le ministère de l’Education nationale, par le biais d’un communiqué.
Les Russes se repositionnent afin d’attaquer à l’est
Dans une adresse vidéo diffusée au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait savoir que l’armée russe se repositionnait dans l’est du pays, en prévision « d’attaques puissantes », relaye BFM TV. Le port assiégé de Marioupol serait notamment dans le viseur du pays de Vladimir Poutine. « Nous savons qu’ils s’éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d’autres qui sont très importantes… où cela peut être difficile pour nous », a précisé ensuite le président ukrainien.
Par ailleurs, Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire situé au nord-est de Kiev, a déclaré ce vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l’invasion russe avaient commencé à se retirer, précise France 24.
Le Russie accuse Kiev d’avoir attaqué un dépôt de pétrole
Ce vendredi, un responsable russe a accusé l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » dans la ville de Belgorod, qui se trouve dans l’Ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes.
Volodymyr Zelensky dit avoir limogé deux généraux « traîtres »
Dans son discours vidéo publié au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, Volodymyr Zelensky a confié avoir limogé deux généraux, accusés de « traîtrise », relate BFM TV. « Aujourd’hui, une autre décision a été prise. Concernant les antihéros. Je n’ai pas le temps de m’occuper de tous les traîtres immédiatement. Mais progressivement, ils seront tous punis, a déclaré le dirigeant ukrainien. C’est pourquoi l’ex-chef du Département principal de la sécurité intérieure du Service de sécurité, Naumov Andriy Olehovych, et l’ex-chef du Bureau du Service de sécurité de l’Ukraine, dans la région de Kherson, Kryvoruchko Serhiy Oleksandrovych, ne sont plus généraux. »
Attaques russes contre des stocks de céréales
Des clichés du gouvernement américain que l’agence de presse Reuters a pu consulter montrent ce qu’un responsable américain a décrit comme étant des dégâts causés à un certain nombre d’installations de stockage de grain dans l’est de l’Ukraine, relaye France 24. Les deux images, en noir et blanc, laissent voir des bâtiments rectangulaires, d’abord intacts en janvier, puis présentant des toits endommagés. Une légende évoque des « cratères d’impact » apparus en mars. Le responsable américain, qui commente ces images, a précisé que les Etats-Unis disposaient d’informations selon lesquelles les forces russes endommageaient de façon répétée les installations de stockage de grain dans le pays. « A la fin mars, au moins six installations de stockage de grain ont été endommagées par ces attaques », a-t-il assuré.
Marioupol : l’ouverture d’un couloir humanitaire attendue
Un couloir humanitaire doit s’ouvrir ce vendredi matin afin de permettre aux habitants de Marioupol d’évacuer en direction de Zaporojie, indique 20Minutes. Kiev, qui a promis 45 bus, assurait la veille en avoir envoyé 17. Pour l’heure, aucune autre information n’a filtré au sujet de ce couloir, dont la tenue semble fragile en dépit de l’implication de pays tiers, à l’instar de la Grèce ou de la France, ainsi que des promesses de la Russie.
Un sommet pour dissuader Pékin d’aider Moscou
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel, s’entretiendront ce vendredi en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, puis le président Xi Jinping, rapporte France 24. « La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l’influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n’était pas l’objet initial du sommet, ça le devient nécessairement », a fait savoir il y a quelques jours le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dont les propos sont cités par le média.
Un responsable européen, dont les propos sont cités par nos confrères, a évalué la situation en ces termes : « Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu [et] des corridors humanitaires » ou bien « si elle aide Moscou à contourner » les sanctions, en augmentant ses achats d’hydrocarbures, ou encore par une aide financière.
Otan : la France prend les commandes de la défense du ciel
En Estonie, la France a pris le relais de la Belgique sur les missions de police du ciel, observe 20Minutes. Le commandant Hubert, chef du détachement aérien français auprès de l’OTAN pour les quatre prochains mois, indique que « de temps en temps on est envoyés sur de la surveillance des frontières dans les pays baltes et en Pologne », relatent nos confrères. « On vérifie qu’aucun avion ne traverse les frontières sans qu’il soit détecté par les radars au sol », a précise-t-il. A savoir que la France a envoyé quatre Mirage 2000-5 qui tourneront dans une zone qui est dans le même temps calme et surexposée. « Evidemment on fait attention à ce qu’on fait », reconnaît l’officier français. Depuis le début de l’offensive russe, l’Otan s’évertue à ne pas devenir un belligérant tout en renforçant son flanc Est.
Les exportations agricoles russes n’iront plus qu’aux pays « amis »
Dans un message publié sur le réseau social Telegram et repéré par BFM TV, l’ex-président russe Dmitri Medvedev s’est exprimé au sujet de la « sécurité alimentaire » en Russie. « Nous n’allons livrer de la nourriture et des produits agricoles qu’à nos amis » désormais, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « Heureusement, nous en avons beaucoup, et ils ne sont pas en Europe ou en Amérique du Nord. » Il a également fait savoir que la liste des produits interdits à l’importation pourrait être rallongée à l’avenir, dans le but de frapper cette fois les pays « ennemis ».
Yannick Jadot veut un embargo sur le gaz
« On est sur 700 millions d’euros de recettes par jour » en lien avec la vente de gaz et de pétrole russe, qui financent la guerre ainsi que « les crimes de guerre » en Ukraine, a jugé Yannick Jadot, candidat à l’élection présidentielle, ce vendredi au micro de France Info.
Russie : Kiev accusée d’avoir attaqué un dépôt de pétrole
Un responsable russe a accusé ce vendredi l’Ukraine d’avoir conduit une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » situé dans la ville de Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes. « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a détaillé sur son compte Telegram Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod.
Dupont-Aignan fustige « un conflit qui va faire souffrir les Français »
Vendredi matin, Nicolas Dupont-Aignan était invité sur le plateau d’Europe 1. « On est entraînés dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français, alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente », a-t-il jugé, au sujet de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe.
Nicolas Dupont-Aignan, sur la guerre en Ukraine : « On est entraîné dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente » #Europe1 pic.twitter.com/0ZZ7Wx3RYq
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 1, 2022
La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 1er avril 2022, après 37 jours d’offensive russe. Le recentrage de l’effort de guerre russe sur le Donbass, dans l’est du pays, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit « prolongé », a mis en garde la veille un haut responsable du Pentagone, comme l’indique Le Monde. Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (dans le nord du pays) et ont « abandonné » l’aéroport militaire d’Hostomel, au nord-ouest de Kiev. Toutefois, « nous continuons à penser que c’est un repositionnement », a réagi auprès des médias ce même responsable, qui a requis l’anonymat. Avant d’ajouter : « Nous n’avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux ou qu’ils sont écartés définitivement des combats. »
New York Times - World
Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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L'Humanité
Playstation. Une simulation grisante
Prescription cultureAurélien SoucheyreVingt-cinq ans après le premier épisode, « Gran Turismo 7 » arrive sur console avec l’objectif de faire la synthèse des précédents opus. Il s’agit toujours d’une déclaration d’amour aux courses automobiles, qui se veut à la fois pointue pour les puristes et accessible pour les néophytes. Avec 420 voitures à rassembler, 90 pistes et 34 circuits à parcourir, les collectionneurs virtuels auront largement de quoi faire. Chaque victoire amène à une nouvelle voiture, et chaque bolide a son propre comportement sur route. Le mode campagne, très prenant, est accompagné d’un solide mode compétitif en ligne.
jeux vidéo Opex 360
Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.
Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.
Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.
Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.
Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.
Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.
Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.
Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.
L'Humanité
Colonisation. Plaidoyer pour rendre les arts
Prescription cultureEmile LeauthierEnviron 90 % du patrimoine africain se trouve principalement en Europe. Les centaines de milliers d’œuvres qui garnissent les collections occidentales sont le fruit d’une spoliation perpétrée à la faveur de l’occupation coloniale du continent africain. C’est l’histoire de ce vol culturel que raconte ce passionnant documentaire signé Nora Philippe, mais également celle de toutes ces voix qui s’élèvent et luttent depuis des années pour en obtenir la restitution. De la réponse à cet appel de justice dépend la refonte des relations entre l’Europe et l’Afrique, soit des relations libérées du spectre colonial.
Télévision France24 - World
From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament
Issued on: 01/04/2022 - 04:33
NEWS WIRES
Tunisia's parliamentary elections won't be held within the next three months, President Kais Saied said late on Thursday during a meeting with Prime Minister Najla Bouden, according to a Facebook post by the president's office.
Saied issued a decree on Wednesday dissolving parliament, which has been suspended since last year, after it defied him by voting to repeal decrees that he used to assume near total power.
The Free Constitutional Party, an opposition party that polls project would be the biggest in parliament if elections were held, urged Saied to call early elections following the dissolution of parliament.
Abir Moussi, the party head and a supporter of late autocratic president Zine El Abidine Ben Ali, said that Saied has no choice, according to the constitution, and should call elections within three months.
"I don't know how they get this interpretation," Saied said on Thursday, referring to article 89 of the constitution.
He has previously said he will form a committee to rewrite the constitution, put it to a referendum in July then hold parliamentary elections in December.
Tunisia's main opposition party, the Islamist Ennahda, rejects Saied's move to dissolve parliament and will boycott any referendum he calls to restructure the political system unilaterally, its leader, Rached Ghannouchi, said earlier on Thursday.
Saied's opponents accuse him of a coup when he suspended the chamber last summer, brushed aside most of the 2014 constitution and moved to rule by decree as he set about remaking the political system.
Tunisia's 2014 constitution says the parliament must remain in session during any exceptional period of the kind announced by Saied last summer and that dissolving the chamber should trigger a new election, though he has not yet announced one.
(REUTERS)
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Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary
Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’
Tunisian judges, lawyers protest president’s dissolution of key courts watchdog
New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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L'Humanité
Cyclisme. Au pays des monts, les Flamands s’émerveillent
ActuDimanche 3 avril, avec le Tour des Flandres, la semaine sainte des classiques flandriennes touche presque à sa fin. Le « Ronde » et sa mythologie hantent depuis presque 110 ans tout un peuple qui y a en partie forgé son identité.
Éric SerresLe « Ronde », Tour des Flandres, est une épopée qui ne se raconte pas, mais se conte. La veille, pendant, et après l’arrivée à Audenarde autour d’une chope. Les exploits en 1969 du Brabançon Eddy Merckx, le triplé de Johan Museeuw, « Lion des Flandres » déchu, ou encore celui de Tom Boonen, le beau gosse, sont autant de souvenirs qui ravivent les flammes rouges crachées par le lion, symbole de tout un peuple.
Qui dit « Ronde van Vlaanderen » nous ouvre à l’identité flamande qui, à travers cette épreuve, affirme au reste du pays sa fierté. « C’est une course ambivalente, une instrumentalisation de l’histoire du patrimoine. C’est l’éveil de la nation flamande dans les années 1920 et 1930 qui avait besoin de se créer des héros, des mythes vivants. Les Flamands, longtemps humiliés par l’industrieuse Wallonie, cherchaient un modèle », explique Laurent Galinon, journaliste et auteur du livre « Classiques » (1). Le coureur cycliste à travers ce Ronde sera donc le seul à pouvoir répondre à ce besoin d’émancipation. Il incarne la robustesse du peuple qui fut longtemps exploité dans les mines du Hainaut, mais aussi comme main-d’œuvre dans les champs de betteraves du nord de la France. « Robuste, tenace, qui ne craint ni les adversaires, ni les conditions climatiques, le cycliste “flandrien” est l’incarnation du modèle à suivre de tous les Flamands. De bête de somme, le “Flandrien” devient bête de scène », continue l’auteur dans son ouvrage.
Créée en 1913, cette course fait partie des cinq monuments du cyclisme avec Milan-San Remo, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Son histoire est riche et alimente les légendes du cyclisme depuis un siècle. Encore aujourd’hui, traverser cette partie de la Belgique incite à s’arrêter devant ces maisons de briques si typiques puis, en tournant la tête, à jeter un œil sur ces champs à l’âme brumeuse d’une paysannerie ancestrale, bien que peu à peu disparue. C’est aussi humer les odeurs de ces terres travaillées qui, lorsque le vent du nord pousse à la roue, transportent ses effluves jusqu’au cœur des villes et fait tourner la tête du peloton à chaque changement de direction.
Longtemps monopole belge
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le Tour des Flandres fut organisé le même jour que Milan-San Remo. Les coureurs étrangers préféraient alors les routes moins tortueuses de la classique transalpine plutôt que d’aller s’abîmer le dos entre monts et pavés redoutés et redoutables. De fait, un seul non-Belge s’y imposera durant cette période. Le Suisse Henri Suter en 1923.
Car, au Plat Pays, outre le Flandrien rouleur et roublard, les « bergs » sont autant de casseurs de reins pour les étrangers. Pour le Flandrien, tout au contraire, ils sont des monts-de-piété où l’âme des braves s’y révèle.
Trois d’entre eux ont façonné la légende et ce, bien plus que tous les autres monts. Le premier est ce vieux Kwaremont qui fut longtemps Kwaremont « tout court ». Découvert en 1919 par le journaliste et créateur de la course, Karel Van Wijnendaele, il fut le premier monticule à torturer le visage des coureurs et cisailler leurs muscles déjà meurtris. Ce juge de paix, tant recherché par l’organisateur, devait donner ce supplément d’âme et de pénitence à tout un chacun. Aujourd’hui, foin de tout cela ! Y trônent tout en haut, certes la stèle de son découvreur, mais aussi les dérives d’un monde devenu mercantile. Les tentes VIP trônent en bonne place et la bonne société flamande devenue riche, y mange petits-fours et toasts barbouillés de caviar, arrosant le tout de coupes de champagne. Autre temps, nouvelles mœurs ! « Le jour du passage des coureurs, le passe VIP peut aller jusqu’à 1 500 euros », s’étouffe Laurent Galinon.
La chambre de torture
Lieu tout aussi symbolique, demeure en bonne place le mur de Grammont, et perchée sur son toit la chapelle Notre-Dame d’Oudenberg. Il était d’abord un lieu de pèlerinage, mais les dévots ont fait depuis place aux seuls amoureux de la Petite Reine. Frites et bières y font bon ménage. Autres monts, autres mœurs ! Il résume à lui seul la démesure de cette course. Des milliers de personnes s’y agglutinent quand leur « Ronde » passe. Ce triptyque ne serait pourtant rien sans le terrible Koppenberg. Décrit comme la « chambre de torture de la Flandre » à son apparition en 1976, Eddy Merckx résumait ainsi sa présence : « On pourrait aussi faire grimper les coureurs à une échelle, le vélo accroché au cou, non ? » Bernard Hinault, moins métaphorique comme à son habitude, le qualifiait de « saloperie ».
Quoi qu’il en soit, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, un dimanche par an, ces trois points cardinaux dépassent dans l’imaginaire de tout un peuple les autres monts des Flandres (19 au total). Instruments de torture, révélateurs de grands talents, ils sont définitivement élévation pour l’âme flamande.
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Guerre en Ukraine : Kiev dénonce le “massacre délibéré” de Boutcha
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et « le massacre de Boutcha était délibéré. » Ces propos ont été tenus dimanche 3 avril par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville située au nord-ouest de Kiev, tout juste reprise à l’armée russe, rapporte France 24. Le ministre a ensuite appelé à de « nouvelles sanctions dévastatrices [immédiates] du G7 ».
La Russie dément avoir procédé à des exactions à Boutcha, Zelensky réplique
Le ministère de la Défense russe a démenti avoir mené des « actions violentes » à l’encontre des civils à Boutcha, près de Kiev, et a accusé le pouvoir ukrainien d’avoir fabriqué « toutes les photos et vidéos publiées ». De son côté, Volodymyr Zelensky est revenu sur ces exactions, attribuant « une responsabilité commune » aux dirigeants de la Fédération de Russie « pour ces meurtres, pour ces tortures, (…) pour les balles tirées dans la nuque », cite Le Monde.
L’effroi d’Antony Blinken après les violences à Boutcha
Les violences imputées aux forces russes, qui se sont déroulées à Boutcha, sont « un coup de poing à l’estomac » et « cela doit s’arrêter », a estimé avec effroi ce dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dont les propos sont cités par BFM TV. « Nous ne pouvons pas normaliser cela. C’est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l’Ukraine se poursuit », a-t-il réagi sur la chaîne CNN, avant de réaffirmer que les Etats-Unis contribuaient à « documenter » d’éventuels « crimes de guerre » afin que leurs responsables « rendent des comptes ».
Paris condamne les « exactions massives »
La France condamne les « exactions massives » perpétrées par l’armée russe dans les villes d’Ukraine qu’elle occupait encore ces dernières semaines, relaye France 24. Et en particulier à Boutcha, comme l’a précisé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. « Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s’ils sont confirmés, de crimes de guerre », a déclaré celui-ci dans un communiqué. Le chef de la diplomatie française a peu après fait savoir que Paris comptait travailler avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour que ces actes « ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés ».
Boutcha : nouvelle découverte macabre
Les corps de 57 personnes ont été découverts dans une fosse commune à Boutcha, a déclaré ce dimanche Serhii Kaplytchny, le chef des secours locaux, comme le relate de son côté Libération. Un certain nombre de témoignages font état d’exécutions de civils dans la ville. Autant d’« atrocités » qui ont été dénoncées par la communauté internationale.
Le Kremlin juge « impossible » d’isoler la Russie
Tandis que les sanctions internationales se multiplient depuis le 24 février, le Kremlin a estimé ce dimanche qu’il était « impossible » d’isoler la Russie dans le monde contemporain, relaye BFM TV. Un « isolement de la Russie, c’est technologiquement impossible dans le monde contemporain », a argué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes. Et de conclure : « La Russie est bien plus grande que l’Europe. »
Le pape condamne à nouveau la « guerre sacrilège »
Comme la veille, le pape François a de nouveau condamné ce dimanche à Malte « la guerre sacrilège » menée dans une Ukraine « martyrisée », rapporte France 24. Et cela, quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation en Europe. « Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l’Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège », a réagi le pape à l’issue d’une messe en plein air qui s’est déroulée devant au moins 12 000 personnes, dans la capitale, La Valette.
La colère de Berlin
Le vice-chancelier et ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a fustigé ce dimanche un « terrible crime de guerre » perpétré à Boutcha, relaye Libération. Ensuite, il a confié qu’il souhaitait que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l’UE contre Moscou. « Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse », a estimé l’écologiste auprès du journal allemand Bild. Et cela, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville reprise aux Russes. Et de conclure : « Je pense qu’un renforcement des sanctions est indiqué. C’est ce que nous préparons avec nos partenaires de l’UE. »
« J’espère que la population russe va se réveiller »
Gennadiy Trukhanov, le maire d’Odessa, a déclaré ce dimanche sur BFM TV qu’il conservait l’espoir d’un sursaut de la population et de l’armée russes face aux directives de Moscou. « En ce qui concerne Vladimir Poutine et son entourage proche, je n’ai pas d’espoir. Mais j’espère que les soldats et les Russes qui ont été trahis vont se réveiller, a-t-il confié. Ce n’est pas une opération militaire spéciale, c’est une guerre fratricide. On tue, on massacre des civils. Mon seul espoir, c’est que le peuple russe dise non. »
Onze maires et dirigeants locaux « enlevés »
La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé ce dimanche que onze maires et dirigeants d’administrations locales d’Ukraine étaient toujours en captivité, après avoir été enlevés par les troupes russes, rapporte France 24. « A ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité », a-t-elle expliqué dans un message vidéo publié sur son compte Telegram.
Boutcha : l’Europe fustige des « atrocités »
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a reproché ce dimanche à l’armée russe d’avoir commis des « atrocités » dans la région de Kiev, réclamant davantage de sanctions à l’encontre de Moscou, indique Libération. Charles Michel s’est dit « choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kyiv » sur Twitter, en mentionnant le hashtag « #BuchaMassacre », qui correspond au nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes. Là-bas, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes. « L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales », a ensuite ajouté le président du Conseil européen.
Près de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays
D’après des chiffres de l’ONU communiqués ce dimanche et cités par BFM TV, environ 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée, le 24 février, par le dirigeant russe, Vladimir Poutine.
Vers une « enquête pour crimes de guerre » ?
« Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d’invasion dans des villes comme Irpin et Boutcha », a estimé Liz Truss, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement du Royaume-Uni, dans un communiqué, comme l’indique 20Minutes. Ces « attaques indiscriminées contre des civils innocents » doivent faire l’objet d’une « enquête pour crimes de guerre », a-t-elle ajouté ensuite.
Des viols et des exécutions sommaires
L’ONG Human Rights Watch a publié ce dimanche un rapport qui fait état de nombreuses violations du droit de la guerre en Ukraine, dans les zones sous contrôle des forces russes, rapporte Libération. Et cela, notamment à Tchernihiv, à Kharkiv, ainsi que dans les environs de Kiev. « Parmi les cas que nous avons enregistrés et étudiés, il y a de nombreux viols, deux cas d’exécution sommaire – de six hommes dans un cas et d’un homme dans l’autre – ainsi que d’autres cas de violences illégales [….] qui se sont déroulés entre le 27 février et le 14 mars », détaille dans un communiqué, publié à Varsovie, Hugh Williamson, chef de la section Europe et Asie centrale de HRW. Et d’ajouter : « Ce que nous avons documenté relève d’une cruauté et d’une violence délibérées et indicibles. Les viols, les meurtres et les autres actes de violence contre des civils ukrainiens commis par des forces russes doivent être poursuivis comme des crimes de guerre. »
Sommet Poutine-Zelensky : des conditions pas réunies
Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont toujours pas rédigé de projet d’accord de paix qui pourrait permettre d’envisager des réunions au sommet. Et notamment entre Vladimir Poutine et son homologue Volodymyr Zelensky, a expliqué le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, cité par France 24, dimanche 3 avril. Ainsi, sur l’application Telegram, Vladimir Medinski a indiqué que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, ainsi que du Donbass, où le Kremlin a reconnu l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, demeurait inchangée et que les négociations avec Kiev reprendraient lundi 4 avril.
Vers un « cessez-le-feu humanitaire » ?
Un haut responsable de l’ONU va s’évertuer, ce dimanche à Moscou, d’obtenir un « cessez-le-feu humanitaire » en Ukraine. Là-bas, de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région de Kiev, qui a été dévastée avant d’être finalement reprise aux Russes par les Ukrainiens, rappelle BFM TV. Ainsi, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, se rendra ce dimanche dans la capitale russe, avant d’aller à Kiev, comme l’avait annoncé vendredi 1er avril Antonio Guterres, le chef des Nations unies. Selon lui, l’ONU « ne renonce pas à la perspective d’arrêter les combats » en Ukraine.
La France et l’Allemagne accusées d’être trop favorables à Moscou
Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, jugé comme étant l’homme fort du pouvoir à Varsovie, a reproché à la France ainsi qu’à l’Allemagne leur supposée trop grande proximité avec la Russie, dans le contexte de l’offensive en Ukraine, relaye BFM TV. « L’Allemagne, comme la France, a un fort penchant en faveur de Moscou », a-t-il estimé dans une interview publiée ce dimanche par le quotidien allemand Die Welt. Concernant Berlin, Jaroslaw Kaczynski l’a notamment accusée de ne pas livrer suffisamment d’armes à l’Ukraine et de refuser un embargo sur le pétrole qui provient de Russie. Et de conclure : « Pendant des années, le gouvernement allemand n’a pas voulu voir ce que faisait la Russie sous la direction de Poutine et on voit le résultat aujourd’hui. »
Marioupol : un millier de personnes évacuées
Après avoir été impossibles pendant plusieurs semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Samedi 2 avril, un millier de personnes ont été évacuées de Marioupol, rapporte Libération. Ainsi, « 1 263 personnes » ont voyagé de Marioupol et Berdiansk jusqu’à Zaporijia, par leurs propres moyens. Dans le même temps, une dizaine de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol. L’annonce a été faite au cours de la soirée par la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Dans l’est du pays, d’autres évacuations ont eu lieu.
Marioupol : un documentariste lituanien tué
Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius a été tué samedi 2 avril dans la ville ukrainienne de Marioupol, où il documentait la situation de ce port assiégé, relayent Les Echos.
Aucune victime dans les frappes sur Odessa
La série de frappes qui a touché ce dimanche matin la ville d’Odessa, située dans le sud-ouest du pays, n’a fait aucune victime, d’après l’armée ukrainienne, citée par BFM TV. Dans le détail, il s’agissait d’une attaque de roquettes, a détaillé Vladislav Nazarov, un officier du commandement régional Sud, dans un communiqué.
Odessa : Moscou dit avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburant
Le ministère de la Défense russe a affirmé ce dimanche matin que l’armée avait détruit une raffinerie ainsi que des dépôts de carburant, à l’occasion de la série de frappes sur Odessa, au sud-ouest du pays, relaye BFM TV. « Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d’Odessa », a précisé Moscou dans son point quotidien. D’après le ministère de la Défense, ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes, en direction de la ville de Mykolaïv.
Une approche « plus réaliste » de l’Ukraine d’un statut neutre
Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l’Ukraine, Vladimir Medinski, a fait ce dimanche l’éloge d’une position « plus réaliste » de Kiev disposée, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou, indique France 24. « La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine », a indiqué Vladimir Medinski sur la messagerie Telegram, avant d’ajouter qu’un projet d’accord approprié n’était pas encore prêt à être soumis aux dirigeants des deux pays.
Capturées par les Russes, des femmes ont été rasées
« Parmi les 86 Ukrainiens captifs, libérés aujourd’hui en échange de soldats russes, il y avait 15 femmes. Les Russes ont rasé nos belles femmes, spécifiquement pour les humilier », fustige sur Twitter l’analyste politique ukrainienne Maria Zolkina, comme le relate Libération. Des pratiques qui rappellent notamment les tontes de femmes, accusées d’avoir collaboré avec les Allemands, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
Among 86 #Ukrainian captives, released today in exchange for RU soldiers, there were 15 women. Russians shaved our beautiful women baldly specifically to humiliate them. Never you will humiliate #Ukraine. Never will you humiliate any UA woman, they are the bravest in the world pic.twitter.com/nZSIHMW4QK
— Maria Zolkina (@Mariia_Zolkina) April 2, 2022
Des bénéfices pour les marchands d’armes américains
Les milliers de missiles, de drones et de munitions envoyés par les Etats-Unis en Ukraine n’ont pas directement rempli les coffres des marchands d’armes américains. Toutefois, ces derniers devraient profiter à plus long terme de la guerre, avec des pays occidentaux soucieux de muscler leur défense face à Moscou, analyse 20Minutes. En effet, Washington, à l’instar de certains de ses alliés, a puisé dans ses stocks afin de fournir à l’armée ukrainienne ses missiles Stinger et Javelin. Des armes qui avaient été payées depuis longtemps à leurs fabricants : Lockheed-Martin et Raytheon Technologies.
Autrement dit, s’il n’y a pas eu d’achat supplémentaire, il va en revanche falloir reconstituer les stocks, ce qui est une aubaine pour les fabricants, poursuit le site d’informations. Par ailleurs, de nombreux Etats européens ont confié leur intention de relever le budget de leur armée. C’est notamment le cas de Berlin. De ce fait, « les pays vont aussi probablement chercher à augmenter l’interopérabilité [de leurs équipements] avec ceux des Etats-Unis, qui [sont] quand même le pilier de l’OTAN », détaille Eric Heginbotham, du Centre des études internationales du MIT, dont les propos sont cités par nos confrères. Mi-mars, l’Allemagne a décidé d’acquérir des avions de chasse F-35 de Lockheed. A savoir, les mêmes que ceux utilisés par les Etats-Unis.
Odessa : une aide humanitaire grecque
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, devrait « très bientôt » arriver à Odessa. Ce grand port ukrainien, situé sur la mer Noire, a été bombardé dimanche matin par les forces russes. L’annonce, relayée par Libération, a été faite par le ministère de Nikos Dendias. « Il apporte de l’aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville », et a l’intention de discuter avec elles de « la création d’un mécanisme permanent de distribution d’aide humanitaire ». D’autre part, Nikos Dendias rencontrera un certain nombre de membres de la communauté grecque de cette ville et a l’intention d’y rouvrir le consulat grec.
La région de Kiev « libérée »
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev, après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a fait savoir ce samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, comme le relaye 20Minutes. Les localités d’« Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a-t-elle assuré sur Facebook. Chacune de ces villes a été dévastée par les combats. Lundi dernier, les Ukrainiens avait expliqué avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Ce samedi, le gouvernement ukrainien a jugé que les forces russes opéraient un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcherniguiv, situées dans le nord du pays, avec pour objectif de se redéployer en direction de l’Est et du Sud.
Des explosions à Odessa
Dimanche 3 avril, une série d’explosions a été entendue en début de matinée à Odessa, principal port de l’Ukraine, situé sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, selon des informations citées par BFM TV. Ces explosions, survenues aux alentours de 6 heures du matin, ont été accompagnées d’au moins trois colonnes de fumée noire et de flammes visibles. Et cela, apparemment dans une zone industrielle.
« Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres », a indiqué sur son compte Telegram Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par nos confrères.
Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
L'Humanité
Les Bleus héritent d’un groupe accessible
ActuFootball Le tirage au sort du Mondial 2022, effectué à Doha au Qatar ce vendredi soir, a été plutôt clément pour l’équipe de France qui rencontrera le Danemark, la Tunisie et un barragiste.
Nicolas GuillerminLes compétitions se succèdent et Didier Deschamps conserve sa chance légendaire. Le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre), qui s’est tenu ce vendredi 1 er avril à Doha au Qatar, a été clément avec l’équipe de France et son sélectionneur. Placés dans le groupe D, les champions du monde en titre affronteront au premier tour le Danemark, la Tunisie et le vainqueur du barrage entre le Pérou, l’Australie et les Emirats arabes unis.
Versés dans le chapeau 1, avec le Qatar, pays hôte, et les meilleures nations au classement Fifa (Angleterre, Argentine, Belgique, Brésil, Espagne et Portugal), les Bleus avaient l’assurance de ne pas rencontrer d’adversaires trop huppés pour débuter la compétition. Cependant, ils pouvaient toujours croiser la route de l’Allemagne renaissante de l’entraîneur Hansi Flick, des Pays-Bas de Virgil Van Dijk, de l’Uruguay de Luis Suarez et Edinson Cavani, de la Croatie vice-championne du monde ou encore du Sénégal, récent vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations. Il n’en a rien été.
Les hommes de Didier Deschamps disputeront un premier tour largement abordable qui devrait leur permettre de monter progressivement en puissance avant la phase à élimination directe. Concrètement, les Bleus lanceront leur tournoi contre le barragiste victorieux le 22 novembre à l’Education City Stadium de Al Rayyan. Ils défieront ensuite les Danois, emmenés par Christian Eriksen, le 26 novembre à l’Iconic Stadium de Lusail, puis la Tunisie de Wahbi Khazri le 30 novembre, de nouveau à Al Rayan.
Le Danemark constitue l’adversaire le plus relevé du groupe. Les Scandinaves ont atteint les demi-finales du dernier Euro. Les Danois ont souvent porté bonheur aux Français lors des grandes compétitions : à chacun de leurs trophées majeurs, les Bleus les ont croisés en phase de groupes, sans jamais perdre (1-0 à l’Euro 1984, 2-1 au Mondial 1998, 3-0 à l’Euro 2000, 0-0 au Mondial-2018) sauf à la Coupe du monde 2002 où les champions du monde et d’Europe en titre, éliminés dès le premier tour, avaient chuté face aux Nordiques (2-0).
En revanche, l’opposition contre la Tunisie sera le premier match en compétition officielle pour les Bleus. « Je suis super content, s’est exclamé Wahbi Khazri, l’attaquant de Saint-Etienne, au micro de RMC Sports. Les Français sont favoris, on en est loin mais en ayant grandi ici, en vivant ici, en jouant dans le championnat de France, c’est le rêve de beaucoup de joueurs et les affronter en Coupe du monde c’est encore un rêve qui va se réaliser pour moi. On n’est pas favoris mais j’espère qu’on sera capable de sortir de cette poule avec la France en tête. » Les horaires des rencontres ne sont pas encore fixés, les Bleus pouvant jouer à 13 heures, en plein après-midi où à 22 heures (heures locales). En huitième de finale, les choses devraient se corser avec comme adversaires potentiels l’Argentine, la Pologne et le Mexique.
« Il faut avoir beaucoup de respect », a souligné Didier Deschamps au sujet des adversaires et notamment du Danemark que les Bleus rencontreront en juin et en septembre en Ligue des nations. « C’est la 11e nation (au classement Fifa), demi-finaliste de l’Euro, s’ils sont devant l’Allemagne et les Pays-Bas, cela prouve la qualité de cette équipe. (…) Eux aussi auront l’avantage de nous connaître encore mieux, même si ces deux rencontres en Ligue des nations ne seront pas pareilles. »
L’équipe de France prendra ses quartiers à l’hôtel Al Messila (5 étoiles), non loin du centre-ville de Doha. Le choix de ce camp de base, situé dans l’ouest de la capitale, s’explique par sa situation à environ six kilomètres du centre et à proximité de l’Education City Stadium, une des huit enceintes accueillant la compétition. « Il y a beaucoup de verdure et de l’eau, a précisé au micro de beIN Sports le président de la Fédération française de football, Noël Le Graet. C’est un hôtel relativement petit mais magnifique, à quatre minutes d’un terrain d’entraînement et 20 minutes de n’importe quel stade. » Les Bleus disposeront du stade Jassim-bin-Hamad, où évolue le club de Al-Sadd, pour s’entraîner, à cinq kilomètres au sud de leur hôtel.
Une fois n’est pas coutume, ce tirage au sort n’a pas donné de « groupe de la mort ». Néanmoins la poule E sort du lot avec l’Espagne, championne du monde 2010 et l’Allemagne, vainqueur du Mondial 2014. Les deux favoris de ce groupe affronteront également le Japon et le vainqueur du barrage entre la Nouvelle-Zélande et le Costa Rica.
coupe du monde de footballqatarMondial 2022 au Qatar France24 - World
Top court blocks Kenyan president's bid to change constitution
Issued on: 31/03/2022 - 23:36
Georja Calvin-Smith
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In tonight's show: Kenya's top court blocks President Uhuru Kenyatta's bid to change the constitution. The controversial "Building Bridges Initiative" was proposed as a way to make politics more inclusive, but judges ruled it to be unconstitutional.
Also, Tunisia's main opposition party rejects President Kais Saied's dissolution of parliament and vows to boycott his planned referendum. The assembly was dissolved after more than 100 MPs took part in an online vote against the leader's 2021 power grab.
And South Africa's Khoi community is split on how to best protect their heritage on a site in Cape Town earmarked to house Amazon's African headquarters. Judges ordered a stop to construction, but some of the indigenous locals are eager for the jobs the development might bring.
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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
Issued on: 31/03/2022 - 10:31
NEWS WIRES
FRANCE 24
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Russia's invasion of Ukraine is having a "deadly" impact and threatening security in the Arab world, particularly through spiralling wheat prices, US Secretary of State Antony Blinken said in Algiers Wednesday.
He was speaking on the final leg of a trip that began with an unprecedented summit in an Israeli kibbutz, attended by Blinken and the foreign ministers of Egypt, the Jewish state and three Arab countries that normalised ties with it in 2020.
Addressing journalists in Algiers, he said that while Russia's invasion of Ukraine seemed distant, it has already had "deadly consequences for citizens in the region".
"It's having a direct impact on their lives right now, particularly with regard to rising food prices... especially wheat," he said.
This poses "grave threats to security" in Arab countries, he added.
North African nations are heavily dependent on wheat imports and Blinken earlier said they were facing "disaster" over the massive shock the war dealt to already tight supplies.
Both Russia and Ukraine are major wheat producers, and Moscow also exports vast amounts of oil and gas.
Blinken said there was "a clear aggressor and a clear victim" in the Ukraine conflict.
"It's important to stand with the victim and to stand for the principles that have also been violated," he said.
Blinken met Algeria's President Abdelmadjid Tebboune after holding talks with Foreign Minister Ramtane Lamamra.
It was his first visit as top US diplomat to the North African country, a Moscow ally and a major gas producer that has faced calls to boost exports to Europe after prices soared.
But Blinken made no mention of that subject during a press conference after his meetings on Wednesday.
Soured Algeria ties
The top US diplomat had flown in on Wednesday morning from Algeria's arch-rival Morocco, which in 2020 normalised ties with Israel under a deal that sparked renewed tensions between Algiers and Rabat over the disputed territory of Western Sahara.
Relations between Washington and Algiers had also soured as a result of Morocco's normalisation deal, brokered under then-president Donald Trump.
As a quid pro quo for normalisation, the Trump administration recognised Moroccan sovereignty over Western Sahara, a phosphate-rich desert territory where Algeria has long backed the Polisario independence movement.
In Rabat on Tuesday, Blinken had voiced support for a Moroccan autonomy plan for the Western Sahara, which he described as "serious, credible and realistic".
In Algiers on Wednesday, he refrained from mentioning the Moroccan plan, instead voicing Washington's support for United Nations mediation.
"We're very focused on diplomacy and on advancing a resolution through diplomacy," he said, insisting that there had been "no changes" in Washington's position.
US 'values' UAE ties
Officials in Algeria, a longtime supporter of the Palestinian cause, have voiced concerns over Morocco's normalisation with Israel, particularly over the possibility their rival could access advanced Israeli military technology.
Bahrain and the UAE were the other countries to establish formal ties with Israel in the last months of the Trump administration.
Blinken said on Wednesday that he hoped that the "real practical benefits" to normalisation would encourage other Arab nations to follow suit.
But he re-emphasised that the normalisation process was "not a substitute for dealing with the conflict between Israelis and Palestinians" and reaching a two-state solution.
The Palestinians have described the 2020 deals, which broke with decades of Arab consensus that Israel should not be recognised in the absence of a peace deal creating a Palestinian state, as a stab in the back.
Israel was keen to cast its summit, attended by the foreign ministers of Morocco, Bahrain and the United Arab Emirates, as an alliance of powers against its arch-foe Iran.
Israel is fighting a regional shadow war against Iran and accuses it of seeking a nuclear bomb, something Tehran denies.
The summit in Israel came after the UAE has come under cross-border missile and drone attack from Yemen's Iran-backed Huthi rebels.
Blinken said Wednesday that during talks the day before with the UAE's de facto ruler Mohammed bin Zayed he expressed Washington's strong support.
"One of the things I made very clear to him is the value that we attach to that partnership," he said.
(AFP)
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AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
France marks 60 years since Evian Accords ended the Algerian war
WEB DOCUMENTARYSixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War
New York Times - World
The Smugglers’ Paradise of Afghanistan
The Great Read
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.
Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...
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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.
ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.
It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.
Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.
“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.
It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.
But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.
Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.
12:45 A.M.
“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.
It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.
Reporting From Afghanistan
Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.
After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.
“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.
A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.
Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.
“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.
10:15 A.M.
We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.
Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.
Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.
As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.
Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.
“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”
H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.
Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.
The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.
“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”
Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.
By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.
Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.
“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.
H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.
Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.
Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.
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France24 - World
Qatar 2022: FIFA faces new attack over human rights in World Cup host Qatar
Issued on: 01/04/2022 - 18:45Modified: 01/04/2022 - 19:01
Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.
Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
Opex 360
Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».
Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».
Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.
Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.
Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.
Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».
Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.
Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».
Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.
« Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.
Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.
BBC
Ukraine war: The women sharing their memories of Ukraine before the war
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Ukrainian people have been sharing videos of Ukraine before the war, which have gone viral on social media.
The BBC spoke to four women, who told us about those memories, and why they thought it was important to share them with the world.
They also spoke about their own experiences of the war, from fleeing the country into Poland with their baby, to watching it happen from a different country while knowing their family is there.
Video produced by John Johnson
Translation by Kateryna Khinkulov
France24 - World
FIFA says human rights benefits of hosting Qatar World Cup already evident
Issued on: 01/04/2022 - 18:39Modified: 01/04/2022 - 19:02
FRANCE 24
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Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
Opex 360
Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.
À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.
Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].
Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.
Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.
Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.
« Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.
« À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.
Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.
Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
France24 - World
French presidential election: Macron campaigns on the theme of the environment
Issued on: 01/04/2022 - 15:25Modified: 01/04/2022 - 15:33
Seeking re-election, French President Emmanuel Macron arrived in Fouras, Charente-Maritime on Thursday, ten days before the first round of the presidential election. FRANCE 24's Marie Schuster reports.
Opex 360
Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].
Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.
Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].
Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].
Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.
Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.
Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».
L'Humanité
Alerte orange sur le courant
ActuÉnergie Le gestionnaire du réseau électrique, RTE, appelle à économiser le courant ce lundi matin.
Stéphane GuérardLe gestionnaire du réseau électrique haute tension a déclenché pour ce lundi matin l’alerte orange de son dispositif Écowatt, sorte de météo de notre approvisionnement en énergie. La diagonale du froid prévue par Météo France dans la nuit de dimanche à lundi, de l’Alsace aux Pyrénées, en passant par le Centre-Est et le Massif central, fait craindre un pic de consommation à 73 000 MW (mégawatts) vers 9 heures, quand le système de production hexagonal proposera, au mieux, 65 000 MW. L’importation de 11 000 MW devrait éloigner les risques de coupures, « sauf si des aléas devaient survenir ce week-end », note RTE.
En déclenchant cette alerte, l’opérateur compte sur les « écogestes citoyens » (retarder l’utilisation d’appareils électroménagers ou la recharge des téléphones, baisser la température des logements, éteindre les appareils en veille, limiter le nombre de lumières allumées) pour passer ce cap difficile. Cette procédure souligne la vulnérabilité de notre système électrique, alors que 19 réacteurs nucléaires étaient à l’arrêt fin mars. « Aujourd’hui, le parc de production est sous-dimensionné en raison de la fin des politiques de planification, alors qu’il y a une nécessité de maintenir une production pilotable bas-carbone que le marché n’incite pas ! Tout cela est malheureusement organisé et assumé par l’État », regrette la FNME-CGT.
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La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
L'Humanité
« Les usagers sont mis en concurrence »
EntretienSERVICES PUBLICS La transformation numérique cache une privatisation qui ne dit pas son nom. Les sociologues, Gilles Jeannot et Simon Cottin-Marx, ont étudié le phénomène.
Pierric MarissalSimon Cottin-Marx Gilles Jeannot Enseignant-chercheur à CY Cergy-Paris université Ingénieur et sociologue, professeur à l’École des ponts ParisTech
Àl’heure où Emmanuel Macron, candidat de la « start-up nation » de 2017, propose pour un second mandat une nouvelle accélération de la « simplification » et la numérisation des services publics, Gilles Jeannot et Simon Cottin-Marx analysent, dans la Privatisation numérique (éd. Raisons d’agir), comment le développement du numérique a entraîné une forme de privatisation de l’action publique.
Y a-t-il une spécificité du numérique dans la privatisation des services publics ?
Gilles Jeannot Le débat sur l’informatisation des administrations publiques est ancien ; il concernait surtout leur fonctionnement interne. Cela n’empêchait pas d’ailleurs une présence forte du privé sous la forme de la sous-traitance. Le numérique pose désormais la question des limites de l’intervention du public. C’est pour cela qu’on a retenu le terme « privatisation », quand d’autres parlent de modernisation ou de transformation numérique des services publics. Il y a des formes classiques de transferts d’actifs du public au privé comme la reprise par BlaBlaCar du service de bus de la SNCF. Il y a aussi des formes d’interférence, comme lorsque Waze, le service de navigation GPS, oriente les automobilistes vers des zones résidentielles et met en cause les politiques publiques de hiérarchisation des voiries. Par ailleurs, des juxtapositions – quand LeBonCoin propose des offres d’emploi ou quand Google numérise les bibliothèques – créent des interférences avec des politiques publiques. Toutes ces frictions conduisent à des recompositions mais aussi à une confrontation entre les modèles proposés par ces entreprises et celui développé par les administrations publiques. On retrouve aussi le même déséquilibre pour les infrastructures. Historiquement, les premiers réseaux (eau, électricité, téléphone, etc.) relevaient d’initiatives privées concentrées dans les zones urbaines et riches, que les pouvoirs publics ont dû étendre au-delà des zones rentables. L’installation de la fibre optique suit ce même mouvement de privatisation des bénéfices et de socialisation des pertes. La nouveauté avec le numérique concerne plutôt les infrastructures mondiales. Les grands serveurs du Cloud et les câbles sous-marins de l’Internet appartiennent pour l’essentiel à certains acteurs privés, les Gafam. Il y a dans ce cas une gafamisation de la souveraineté.
Qu’est-ce que cela change pour les usagers ?
Gilles Jeannot Cette privatisation prend souvent la forme de sympathiques applications pour smartphone. Les standards relationnels, la capacité de créer une connivence par l’ergonomie, le caractère ludique ou la création de confiance par les systèmes de notation peuvent être stimulants pour renouveler la relation de service dans le public. Même si tout n’est pas transposable, les services publics ne peuvent pas toujours être rigolos, et ils ne peuvent pas rejeter des usagers ou des agents qui seraient mal notés. Par ailleurs, cette privatisation met les usagers en concurrence. On l’a vu par exemple avec la campagne de vaccination sur Doctolib, quand les Parisiens, plus à l’aise avec l’outil informatique, sont venus prendre les créneaux des habitants de Seine-Saint-Denis.
Y a-t-il un risque d’ubérisation pour les agents publics ?
Gilles Jeannot La confrontation de modèles conduit à s’interroger sur une possible ubérisation des services publics entendue comme la mobilisation d’autoentrepreneurs payés à la tâche pour offrir le service. La Poste se retrouve en concurrence directe avec des opérateurs ubérisés dont le rôle est croissant dans la logistique. La pression est forte alors d’aligner vers le bas les conditions d’emploi. Le rachat par le groupe La Poste de Stuart, qui mobilise des autoentrepreneurs, ou plus largement le développement de microsous-traitances par Chronopost sont des symptômes émergents de cette tendance.
En quoi l’action de la gendarmerie propose-t-elle une alternative ?
Simon Cottin-Marx La gendarmerie a fait le choix du logiciel libre dès les années 2000, pour éviter la dépendance à Microsoft et avoir la maîtrise de ses outils de travail. Les 100 000 gendarmes qui ont un poste informatique utilisent GendBuntu, LibreOffice, Thunderbird ou encore VLC. Et non Windows, Office, Outlook… La gendarmerie n’a pas seulement remplacé les logiciels propriétaires par des logiciels libres. Elle les a adaptés à ses besoins. Elle a aussi participé à la constitution de communs numériques en fournissant, par exemple, des lignes de codes au logiciel de lecture de vidéos VLC. Des smartphones fonctionnent sous logiciel libre (NéoGend), dont elle maîtrise les programmes et la sécurisation. Tout cela a été rendu possible grâce à des gendarmes militants libristes.
Ne doit-on pas s’appuyer plus sur les communs ?
Simon Cottin-Marx Le numérique a permis la réaffirmation des communs et l’espoir qu’il existerait une troisième voie entre le public et le privé. C’est plutôt une forme de complémentarité entre le public et les communs qu’il faut rechercher. L’exemple d’OpenStreetMap et des relations entre cette cartographie participative et la cartographie publique en offre une bonne illustration. C’est un véritable enjeu, beaucoup de services publics en ont besoin, comme les services d’urgences, la logistique, La Poste, EDF… Avoir des cartes à jour est important. Ce domaine a longtemps été un monopole public, celui de l’IGN. Avec l’arrivée du numérique, des acteurs ont émergé, Google Maps en premier lieu. Mais son approche est commerciale, Google veut vendre des adresses de restaurants, de boutiques… bref, de la publicité. OpenStreetMap a été créé avec un projet complètement différent : celui de créer un grand commun numérique en matière de cartographie. Aujourd’hui, 40 000 bénévoles collectent des données. Des entreprises et des administrations publiques, comme la ville de Montpellier, s’y sont joints. Autant de données en libre accès qui peuvent être réutilisées par les particuliers et les administrations pour offrir des services. Si les premières tentatives de partenariat entre ce commun et les organisations publiques ont été difficiles, les raisons de converger demeurent. Des acteurs publics l’ont compris : comme la région Île-de-France qui a cartographié les pistes cyclables dans OpenStreetMap et qui permet à de nombreuses applications de les exploiter pour le plus grand bonheur des deux-roues non motorisés.
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“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.
Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?
Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.
Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.
L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…
Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
L'Humanité
Les entreprises pour le racisme
ChroniqueArthur Haypar Arthur Hay, coursier syndicaliste
« Si Deliveroo fait le ménage sur les migrants, le free shift conviendra à tout le monde. » « Les pak pak descendent les prix comme on descend les poubelles. » Malheureusement, les idées d’extrême droite ne sont pas qu’à l’honneur dans la campagne présidentielle. Sur les réseaux sociaux de livreurs, certaines personnes actives ont un coupable tout désigné à leur désarroi. Depuis des années, les plateformes ont transpercé les couches sociales au point que le cœur d’exploitation, ce sont les travailleurs sans papiers. Sans vraiment d’autre choix, des habitants de squats sortent d’immeubles en mauvais état, équipés d’un vélo ou d’un scooter, pour livrer des commandes et essayer de gagner de quoi manger. Selon des livreurs adeptes de théories xénophobes, ces collègues sans papiers auraient une mauvaise idée en tête, celle de généraliser, voire même d’imposer leur misère à tout le monde. Ces théoriciens ont un message clair : votre misère, gardez-la pour vous.
La réflexion est un classique chez les fascistes. J’ai eu l’occasion de lire « le Malheur d’être jeune », recueil de paroles de la jeunesse en 1935, rédigé par Paul Vaillant-Couturier, alors rédacteur en chef de « l’Humanité » (réédité aux éditions du Détour). Nous y retrouvons les mêmes réflexes propagandaires de la part du fascisme, qui se réveille en temps de crise économique, pour sauver les patrons. Dans le livre, nous y lisons des jeunes dépités de voir une partie de leurs collègues ou amis tomber dans l’abrutissement intellectuel. Au point de penser que les migrants qui fuient leur pays sont tellement pauvres que cela force les honnêtes dirigeants d’entreprise à les recruter pour les payer moins cher. Le libéralisme est au-dessus de l’humanisme. Ils n’auraient pas d’autres choix, les bons bougres, ce serait de l’exploitation contrainte, en somme. La droite d’hier comme celle d’aujourd’hui, Emmanuel Macron inclus, propose donc de réduire l’offre des précaires en virant les étrangers et ce, afin de libérer les patrons de leur obligation d’exploitation ! Le racisme, c’est quand même sacrément stupide. Si ça ne rapportait pas autant d’argent aux plus riches, on pourrait même se demander pourquoi il existe encore.
Pour la petite histoire, connaissez-vous Hervé Novelli, secrétaire d’État sous Nicolas Sarkozy ? Il a été membre d’Occident, groupe violent d’extrême droite. Ensuite, il a rejoint le GUD, tout aussi dangereux. Deux groupuscules adeptes de « ratonnades ». En 2008, il crée le statut d’autoentrepreneur pour « lutter contre le travail illégal ». Statut aujourd’hui utilisé par les plateformes pour organiser l’exploitation des travailleurs sans papiers tout en se déresponsabilisant légalement de leur mise au travail. Sous le feu des critiques, les plateformes ont décidé de se rassembler en Association des plateformes d’indépendants (API) pour défendre leur cause. Devinez qui est le président de l’association ? Hervé Novelli. Trop vieux pour tabasser étrangers et communistes dans la rue, il poursuit sa voie avec des multinationales, en organisant l’exploitation. C’est contre ces gens-là qu’il faut se battre pour libérer tous les travailleurs.
la chronique d'arthur hay la chronique d'arthur hay Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
L’homme est toujours un loup pour l’homme
Prescription cultureThéâtre Dans une controverse passionnante, Emmanuel Demarcy-Mota réactualise les questions philosophiques et politiques de Vercors au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Marina Da SilvaVercors publia Zoo ou l’Assassin philanthrope en 1963. La pièce était une adaptation de son roman les Animaux dénaturés, écrit en 1952. L’auteur du merveilleux Silence de la mer, qui fut le premier livre des Éditions de Minuit, fondées dans la clandestinité en 1942, voulait en faire une « comédie judiciaire, zoologique et morale » qui allait donner du fil à retordre à ceux qui tenteraient d’en monter les onze tableaux. Jean Deschamp, au TNP de Chaillot en 1964, et Jean Mercure, en 1975 au Théâtre de la Ville, en laisseraient le souvenir le plus vif.
C’est aujourd’hui Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville, qui s’y essaie, et son approche très passionnelle, à la fois cartésienne et mystique, de cette pièce peu représentée peut aussi sembler faire écho aux deuils rapprochés éprouvés par le metteur en scène après la disparition de ses parents, le metteur en scène Richard Demarcy, en 2018, et la grande actrice portugaise Teresa Mota, début janvier 2022, deux figures majeures du théâtre.
Vercors interroge dans ce texte le sens même de l’existence et la place de l’homme dans la Création, ainsi que ses rapports aux autres créatures. Il s’inquiète de l’usage de la science et des nouvelles technologies de manipulation génétique à des fins racistes ou eugénistes. Des questions qu’Emmanuel Demarcy actualise avec la complicité, active et précieuse, de scientifiques et chercheurs qui alertent sur la notion en devenir d’ « homme augmenté » et de « créatures hybrides » menaçant de dépasser les projections les plus folles de la science-fiction.
À partir d’une trame assez complexe – Douglas Templemore vient d’injecter de la strychnine à son propre nouveau-né au motif que celui-ci, issu de son accouplement avec une femelle primate, qu’il est allée chercher en Nouvelle-Guinée, tiendrait plus de l’animal que de l’humain –, la pièce questionne la frontière entre l’homme et l’animal et le commandement philosophique et religieux du « tu ne tueras point ». Cela va prendre la forme d’un procès, Douglas se livrant lui-même à la police et à ses juges, dans une reconstitution loin de tout réalisme, faisant appel aussi bien à l’enquête qu’à la fantaisie.
Comme pour organiser le débat, et le nourrir d’éléments scientifiques ancrés dans notre époque, sophistiqués ou vulgarisés, la mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota – en collaboration avec François Regnault et Christophe Lemaire – explore diverses formes de théâtralité et d’esthétique : flash-back constitutifs de situations et de lieux, utilisation de la vidéo pour accentuer ou jouer de décalages. Une foule de personnages, à la fois singuliers ou éléments d’un oratorio, vont ainsi se déployer, tantôt apparaissant également découpés en ombres chinoises ou portant des masques, interprétés par les onze comédiens de la troupe du Théâtre de la Ville (Mathias Zakhar, Ludovic Parfait Goma, Valérie Dashwood, Marie-France Alvarez, Sarah Karbasnikoff, Anne Duverneuil, Céline Carrère, Charles-Roger Bour, Jauris Casanova, Gérald Maillet, Stéphane Krähenbühl). Sur le plateau sont alors convoqués un ethnologue, un prêtre, un homme d’affaires, un inspecteur, des témoins et jurés. Tous vont porter la controverse jusqu’en direction du public. Il s’agit de savoir si l’espèce Paranthropus erectus, plus simplement appelée Tropi (et totalement inventée par Vercors), appartient à l’espèce humaine. Dans la négative, on pourrait alors l’exploiter à volonté et sans scrupules, tout comme la colonisation a pu prétendre assujettir tous les peuples considérés comme inférieurs.
Si, au final, la présidente du jury va estimer que la victime appartient à l’espèce humaine mais que Douglas Templemore, ne pouvant le savoir, « est déclaré à l’unanimité non coupable », il ne s’agit pas d’en rester là. Un épilogue lanceur d’alerte nous rappelle que les évolutions technologiques et biologiques sont liées aux intérêts économiques et qu’elles « engagent l’avenir de l’humanité » et « interrogent notre libre arbitre ». Un libre arbitre que Vercors mit sans cesse en pratique, que ce soit lorsqu’il entra dans la Résistance ou lorsqu’il se mobilisa pour le combat anticolonialiste et « le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Cette présence à l’Histoire est peut-être ce qui différencie l’homme de l’animal.
Théâtrevercors Opex 360
La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».
Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.
Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.
« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.
Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.
« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.
Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
Opex 360
La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.
Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.
D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.
« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.
« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.
La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
Opex 360
Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.
Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.
A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.
C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.
« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.
Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022
Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.
Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.
Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.
Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.
Opex 360
L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.
Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.
L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.
Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].
« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.
En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.
Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.
A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.
Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.
De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.
« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.
BBC
Rogue pastors, fake miracles and murder
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For hundreds of millions of Africans, Christianity is the cornerstone of their existence.
But an explosion of rogue pastors exploiting the trust and belief of their followers for profit and power, has led to a fight for the soul of Christianity in Africa.
Africa Eye reporter Peter Macjob travels to Uganda to meet the new religious movements rejecting Christian conventions and the families who have suffered tragic losses at the hands of rogue pastors.
With charlatans and conmen preying on the faith of millions, what is the future for believers in Uganda and across Africa?
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Opex 360
Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.
D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].
Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.
« Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.
Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.
« L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.
Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur
de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».
El País (ESP)
24 horas en Jaén: lo que hay que saber para disfrutar al máximo de la ciudad andaluza
24 HORASLas vistas desde lo alto del castillo de Santa Catalina, su hermosa catedral, los baños árabes, las joyas del Museo Íbero y pistas gastronómicas trazan una ruta por la localidad
Coronada por el castillo de Santa Catalina, Jaén se extiende sobre las laderas de un cerro de tal manera que la calle principal de su centro histórico parece discurrir entre los decorados de corcho de un belén. Un museo considerado como uno de los mejores del arte íbero, una impresionante catedral, unos cuantos restaurantes —dos con su estrella Michelin— y tabernas centenarias que sirven ricas tapas de la región constituyen el principal reclamo para los muchos turistas que en los últimos años han descubierto una capital andaluza menos conocida que sus vecinas.
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10.00 Las mejores vistas
Una buena idea para empezar el día es subir hasta el mirador del castillo de Santa Catalina (1), edificado en la Edad Media en la cima de un risco de la sierra de Jabalcuz, a 820 metros de altura. Desde aquí se disfruta de las vistas sobre la ciudad, los extensos campos de olivares y los montes circundantes. Junto a la fortaleza se encuentra el parador de Jaén, una magnífica opción para alojarse que se construyó sobre los restos de otros bastiones. Lo suyo es aprovechar para un desayuno andaluz en su acogedor salón, entre armaduras y al calor de una espectacular chimenea.
11.00 Una imponente catedral
Elevándose hasta el cielo sobre la plaza de Santa María, la catedral de la Asunción de la Virgen (2) es una de las mayores y más hermosas de España. El templo renacentista que hoy vemos frente al palacio Episcopal y el edificio del Ayuntamiento fue levantado en el siglo XVI sobre el anterior, de estilo gótico, a su vez erigido sobre una mezquita. Su fachada adornada con esculturas de santos se considera una de las obras cumbres del barroco y hay que visitar su interior para admirar la sobria y también particular arquitectura de la sacristía, sostenida por 16 arcos; el magnífico coro, obra de José Gallego y Oviedo del Portal en el siglo XVIII bajo la influencia de su maestro Churriguera y que alberga su famosa sillería de 148 sitiales finamente tallados; la sala capitular con el retablo de Pedro Machuca del siglo XVI y, sobre las varias capillas, el original sistema de balcones para que los fieles pudieran contemplar la reliquia de la Santa Faz (o del Santo Rostro), enmarcada en plata y repujada por unos 600 rubíes, diamantes y esmeraldas. Se recomienda emplear al menos un par de horas para visitar este fastuoso templo, en las que no hay que perderse tampoco sus cinco puertas coronadas por valiosos relieves.
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13.00 Por la Carrera de Jesús
La calle más interesante y atractiva del centro histórico, Carrera de Jesús, arranca desde el lateral sur de la plaza de Santa María y discurre en dirección oeste entre los restos de la muralla árabe y cristiana y varios monumentos: el convento carmelita de Santa Teresa (3), de principios del siglo XVII y que custodia un manuscrito del Cántico Espiritual de San Juan de la Cruz; a su lado, el palacio renacentista del Vizconde de los Villares (4) y, muy cerca, el Camarín de Jesús (5), en cuyo interior sostiene una cruz la imagen más venerada de la ciudad, Nuestro Padre Jesús Nazareno (El Abuelo), en madera polícroma del siglo XVI.
15.00 Cazuelas mozárabes y vinos de la tierra
A pocos metros de la plaza principal, el restaurante boutique Plaza Vieja (6), inaugurado 2021, se ha hecho con una buena reputación entre los jienenses gracias a sus especialidades locales, como los platos de ibéricos de bellota. También por sus imaginativas recetas de fusión: cazuela mozárabe a base de bacalao, miel y nueces, fideuá oriental al curry o verduritas sefardíes. Todo ello se puede regar con los vinos de la tierra que ofrece la carta. El local, además, tiene un atractivo diseño y una amplia terraza muy cómoda para un almuerzo o cena.
16.00 Aceites supremos, oro líquido
Ya que estamos en una de las provincias de mayor producción de aceite de oliva virgen de calidad suprema, dos buenas direcciones para dejarse aconsejar sobre qué variedad adquirir son las tiendas Un mundo a granel (7), en el número 3 de la calle Pescadería, y la de La Fábrica (plaza Jardinillos, 6) (8). Ambos locales ofrecen también una buena selección de productos gourmet de la región, y la primera, además, especias y frutos secos exóticos.
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17.00 El legado íbero
Jaén presume de atesorar la colección más importante de arte íbero del mundo, con piezas tan sobresalientes como las del yacimiento de Porcuna, del siglo V antes de Cristo y que cinco años después de la inauguración del Museo Íbero (9) se hallan repartidas entre este centro y el cercano Museo Provincial (paseo de la Estación, 29) (10), por lo que es aconsejable visitar ambos (entradas gratuitas). Imágenes pétreas de toros —animales totémicos de los íberos—, príncipes, guerreros, cabezas de caballos o estatuillas de diosas, algunos muy bien conservados o restaurados, son las principales obras rescatadas de yacimientos ancestrales.
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19.00 Sorpresas en dos palacios
Los Baños Árabes de Jaén (11), bajo el palacio de Villardompardo, son probablemente los de mayor tamaño de Europa —ocupan 450 metros cuadrados— y también los mejor conservados, ya que después de la Reconquista permanecieron 500 años ocultos en los sótanos del palacio. Construidos en los siglos XI y XII por los almohades, el refinamiento de las costumbres en la ciudad en aquellos tiempos se percibe en su amplio y hermoso vestíbulo y en las tres salas sostenidas y separadas por arcos de herradura sobre medias columnas para los baños de agua fría, templada y caliente. Y en los techos abovedados, los lucernarios en forma de estrella filtran la luz.
A través del patio con galerías de arcadas de otro palacio, el del Condestable de Iranzo (12), en la calle Maestra, se accede al Salón Mudéjar, techado por un bellísimo artesonado polícromo del siglo XV en cuyo centro sobresale un entramado de mocárabes.
21.00 Tapas centenarias o estrellas Michelin
La calle Maestra y la vecina zona del Arco del Consuelo concentran algunas de las tabernas de tapas con más solera del centro de la ciudad andaluza, como El Gorrión (Arco del Consuelo, 5) (13) y La Manchega (Bernardo López, 8) (14), ambas fundadas a finales del siglo XIX, donde probar entre otras especialidades la famosa morcilla local, con o sin migas, o la Peña Flamenca de Jaén (Maestra, 11; ) (15), que sirve además platos de caza, rabo de toro y guisos caseros.
Si la elección para la cena se inclina hacia un restaurante de lujo, hay dos en el barrio de San Ildefonso que poseen una estrella Michelin: Dama Juana (16), de cocina tradicional, y Bagá (17), que fusiona con acierto los sabores del mar y la montaña en sus reputadas quisquillas de Motril en escabeche de perdiz y otras de sus audaces propuestas.
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BBC
Ukraine war: The popular politician who escaped a targeted missile strike
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The governor of the Mykolaiv region Vitaliy Kim overslept on the morning that his workplace was destroyed by a Russian missile strike.
Kim has been posting selfie videos on social media during the war and his popularity has surged.
Mykolayiv has been increasingly under fire as Russian forces work their way west. His region has become a key battleground in the war.
BBC Monitoring interviewed the governor from his office 24 hours before it was hit.
L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
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La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie BBC
Pet cloning is getting more popular despite the cost
By Stav DimitropoulosBusiness reporter
When John Mendola's beloved pet dog was diagnosed with terminal cancer he decided to have her cloned.
Mr Mendola is a retired New York police officer. Back in 2006 he was on duty at a station on Long Island when a small, scruffy stray dog was brought in.
"The dog was matted, you couldn't even brush her... and she had bad teeth, yet she was absolutely adorable and so appreciative," he says.
Coming off duty that day, Mr Mendola told his colleagues there was no need to take the white and brown furry animal to a shelter as he would take her home with him. "It was the best thing I did in my life," says the 52-year-old.
The rescue dog, a designer breed called a Shih Apso, loved children and playing. Mr Mendola named her Princess after the numerous heroines in Disney animated movies.
It was 10 years later, in 2016, when a vet had to give him the bad news that Princess had cancer. Mr Mendola immediately called a Texas-based company called Viagen Pets and Equine, which is the first and only US firm to offer commercial cloning of dogs and cats.
Mr Mendola says he knew about the process after watching a South Korean documentary on the topic. The Asian country is a leader in the field, and produced the first cloned dog back in 2005.
Viagen took a biopsy, or tissue sample from Princess before she passed away in 2017. From that genetic material two clones were subsequently born to a surrogate mother dog a year later. The puppies were genetically identical to Princess.
Mr Mendola named them Princess Ariel and Princess Jasmine, in another nod to Disney films.
"The spotting, the hair, everything is pretty much the same, even the mannerisms," he says. "You know how dogs sometimes get up and shake their whole body? They both do it at the same time, just like Princess did."
The cloning of pets is controversial, but growing in popularity despite its continuing high cost. Viagen says it is now cloning "more and more pets every year", and has cloned "hundreds" since it first opened for business in 2015.
The firm charges $50,000 (£38,000) to clone a dog, $30,000 for a cat, and $85,000 for a horse. That cost is obviously out of the range of most of us, but a number of famous people have revealed in recent years that they have had their dogs cloned, or were planning to do so.
Back in 2018, Barbra Streisand disclosed that she had used Viagen to clone two puppies from her former pet Samantha.
That same year, The Sun newspaper reported that music mogul and talent show judge Simon Cowell was "100 per cent cloning" his three Yorkshire terriers.
There are a number of specific cloning techniques, but typically a cell nucleus from the animal you wish to clone is injected into a donor egg that has had its genetic material removed. The egg is then prompted to grow, in a laboratory, into an embryo. The embryo is subsequently implanted in the uterus, or womb, of a surrogate mother who goes on to give birth to to puppy, kitten or foal.
Blake Russell, Viagen's president, says the genetic material of the animal you wish to clone can be stored almost indefinitely before the cloning process takes place. This is thanks to the use of very low frozen temperatures, or cryopreservation.
"A cloned pet is, simply put, an identical genetic twin, separated by years, decades, perhaps centuries," he adds.
His company says it "is committed to the health and wellbeing of each and every dog and cat with whom we work", and it adheres to all US regulation.
Yet animal welfare organisations have significant concerns about the sector. For example, a number of scientific studies have suggested that cloned animals are more prone to disease.
Other critics point to the industry's high failure rate - the large number of clones that are not born fit and healthy. One 2018 report by Columbia University in New York put the average success rate at just 20%. This means that you need numerous surrogate mums to allow for multiple attempts.
Penny Hawkins, an animal welfare expert at the Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says it can be painful and distressing for the female animals that have their eggs removed for donation, and for those that are prepared for surrogate pregnancy.
Additionally, a cloned animal is never going to be an exact copy of the original pet, predominantly when it comes to behaviour, she says. "There is so much more to an animal than their DNA, and cloned animals will inevitably have different life experiences, resulting in animals with different personalities."
Even a Viagen official was reported last year to have said that 25% of an animal's personality comes from its upbringing or nurture.
Dr Hawkins adds: "We would recommend anyone looking for a new pet to become part of their family to adopt one of the thousands of animals in rescue centres looking for their forever home."
Elisa Allen, director of animal rights group People for the Ethical Treatment of Animals (Peta), also wants people to get a rescue dog instead of a clone.
"Animals' personalities, quirks, and very essence simply cannot be replicated," she says. "And when you consider that millions of wonderful, adoptable dogs and cats are languishing in animal shelters every year or dying in terrifying ways after being abandoned, you realise that cloning adds to the homeless-animal overpopulation crisis.
"Peta encourages anyone looking to bring another animal companion into their life to adopt from their local shelter instead of fuelling cloning, a cruel moneymaking fad."
Geneticist, Andrew Hessel, counters that pet cloning comes with very few ethical concerns, if it is done responsibly.
"Someone might say 'why clone animals, when there are all these other animals available for adoption?'," he says. "Yet, you can make the same argument with human children.
"Why have your own child when there are all these children available for adoption? And pets also become members of the family."
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Back on Long Island, Mr Mendola says that Princesses Ariel and Princess Jasmine are healthy and happy.
Before the original Princess died he adopted another rescue dog called Bebe. "When I brought the new puppies home, Bebe took to them right away," he says.
"She had missed Princess. She smelled them and she was happy. They are Princess."
Bebe died unexpectedly this year, but Mr Mendola was already prepared - he has some of her genetic material stored for potential future cloning.
Additional reporting by New Economy series editor Will Smale.
El País (ESP)
Restaurante La Biblioteca Gresca, la chispeante propuesta gastronómica de hotel Santo Mauro de Madrid
COMERUna elegante carta y un listado de pequeños bocados bajo la batuta del chef Rafa Peña en dos espacios palaciegos del alojamiento, en el que no hay que perderse la torrija con helado
Desde la reapertura en Madrid del renovado hotel Santo Mauro, a finales de 2021, los platos del cocinero Rafa Peña han aportado contrapuntos de desenfado a la suntuosidad de este palacio de 1902. Un contraste intencionado entre comida y ambiente que desordena viejos tópicos y puede resultar chocante por lo que tiene de inesperado.
Bajo las directrices de la cadena AC Marriot, el chispeante estilo gastronómico del reconocido Gresca Bar en Barcelona planea en el alojamiento madrileño sobre dos espacios palaciegos orientados de diferente manera. Estancias donde se ofrecen especialidades contemporáneas, aunque diferentes, algunas de sesgo popular, poco propensas a los estereotipos clásicos.
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Junto a la elegante carta que prevalece en la biblioteca del inmueble, se ofrece un listado de tapas y pequeños bocados en el denominado Wine Bar. No faltan su famoso bikini (sándwich) de lomo ibérico, panceta y queso Comté; ni el brioche de trompetas de la muerte y yema curada; ni sus croquetas de besamel fluida, de jamón ibérico 5J o de gambas de Palamós. Tampoco la hamburguesa y el steak tartar de carnes de vacuno excesivamente maduradas, que no convencen demasiado. Sugerencias que interpreta el cocinero Biel Gavalda a las que se suman los callos con patatas fritas, la aparatosa Gilda tamaño XXL de bacalao y piparras o la conseguida ensaladilla de verduras con buey de mar. Informalidad con la que se identifica el inquieto sumiller Carlos Taboada, poco protocolario, que gestiona con acierto una bodega todavía en formación.
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A todas luces, una cocina sabrosa que afronta el difícil reto de complacer a una clientela heterogénea, mayoritariamente extranjera, que a diario ocupa sus estancias. En la antigua biblioteca, habitáculo con pocas mesas, en un ambiente propicio a la ceremonia, Rafa Peña sube el listón ajeno a artificios innecesarios y sin desvincularse de los productos de temporada. El jamón ibérico, las ostras al natural y a la brasa, la terrina de fuagrás y el caviar con blinis acaparan los entrantes. Toda una declaración de intenciones. En el resto, platos que con ligeras diferencias mantienen sus aspiraciones. Están conseguidas las colmenillas rellenas de perdiz en escabeche, los guisantes del Maresme con morro y gambas de Palamós, la molleja de ternera glaseada y la lubina al horno.
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Se concluye con postres fieles al mismo desenfado (tarta fina de manzana; pavlova de frutos rojos) con un hito que destaca sobre el resto: la torrija con helado.
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Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].
D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].
Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.
Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.
Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.
Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.
Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.
« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.
Valeurs Actuelles
Impériale Peugeot 308 Hybrid
PHILOSOPHIE
La 308 inaugure le nouveau logo de la marque, un lion conquérant, épuré, véritable blason. Elle a gagné 11 centimètres en longueur et se caractérise par son long capot. Agressivité des lignes, carrosserie sculptée, elle est mieux campée sur la route. L’empattement gagne 55 millimètres, ce qui profite aux passagers à l’arrière. Dans les versions hybrides qui ont retenu notre attention, le confort de conduite atteint un niveau exceptionnel, sans même avoir à recourir à une suspension pilotée. La concurrence ne peut s’aligner sur ce point. Le coffre peut contenir 412 litres sur ce modèle, mais les versions à batterie plafonnent à 361 litres, celle-ci prenant place sous le plancher, au niveau du puits réservé en principe à la roue de secours.
PRESTATIONS
D’emblée, l’intérieur nous plonge dans une ambiance très technologique avec le fameux i-Cockpit tant prisé par la clientèle. Le petit volant à méplat très sportif fait son effet. La dalle centrale de 10 pouces fonctionne comme un smartphone désormais. On fait défiler les panneaux visuels comme on tourne les pages d’un livre. En mode navigation, on peut zoomer sur la carte avec deux doigts. L’utilisateur n’est plus piégé par le méandre des menus et dispose maintenant de raccourcis tactiles et personnalisables. Ici, pour retrouver en un éclair sa station préférée, son carnet de contacts ou sa température idéale dans l’habitacle. Sans oublier un rang de boutons classiques pour accéder aux fonctions vitales de l’auto, comme la climatisation ou les aides à la conduite. Un petit bémol toutefois en termes d’ergonomie avec l’écran de conduite, un peu caché par le volant pourtant réglable. Et puis certains seront peut-être déroutés par cet effet 3D pour l’affichage des compteurs.
TECHNIQUE
Au volant du haut de gamme hybride de 225 chevaux, on ne se refuse rien. Le 180 chevaux essence couplé à un bloc électrique de 81 kilowatts pousse fort. S’agissant d’une hybride rechargeable, vous pourrez aussi rouler près de 60 kilomètres sans émettre un gramme de CO2. Belle précision dans la conduite, avec une direction saine et informative. Le poids de plus de 1,6 tonne se fait à peine ressentir sur route sinueuse. Peugeot excelle plus que jamais en matière de tenue de route. Cette version de 225 chevaux a une petite sœur de 180 chevaux, à peine moins puissante et aussi agréable. De quoi faire baisser un peu la facture sans renoncer au plaisir. La version break SW fera bien des heureux également. Les versions thermiques classiques (dès 24 800 euros) demeurent l’alternative. Un Diesel figure aussi au catalogue pour les “gros rouleurs”.
Valeurs Actuelles
[Edito] Mickaël Fonton – Pourquoi les gilets jaunes n’auraient jamais dû quitter les ronds-points
En délaissant leur mode de protestation original pour des manifestations plus conventionnelles, les gilets jaunes ont perdu leur identité et permis le maintien en vie d’une extrême gauche dont l’emprise sur le pays est pourtant à l’origine de leur malheur.
Tout ça pour ça ! S’ils avaient su, les pauvres, à quel point leur mouvement se retournerait contre eux, il y a fort à parier qu’ils ne l’auraient jamais sorti, leur gilet jaune. Ils l’auraient laissé dans leur voiture, à prendre la poussière, objet moche et très largement inutile qu’on s’est quand même forcé à acheter pour éviter de se prendre une amende – déjà une amende – en cas de contrôle policier.
Mais il était fort, le ras-le-bol, l’impression que trop, c’est trop, que ça va deux minutes, le foutage de gueule. « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » avait lancé Jacline Mouraud. C’est vrai : qu’est-ce qu’on fait du pognon, en France ? Ce pognon que l’Etat nous prend, parce que c’est son droit, sous formes d’impôts et de taxes aussi diverses que variées. Ce pognon qu’on lui donnait sans râler depuis des décennies parce qu’on était obéissants, honnêtes et qu’on croyait qu’il s’en servait encore plutôt pas mal, l’Etat, de notre argent. Pour nous défendre, nous protéger, instruire nos enfants et soigner nos vieux. Or ce qu’on voit, en fait, depuis le début, depuis qu’on paye des impôts, soit trente ou quarante ans, ce qu’on voit c’est que tout ça, ce sont des conneries. On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque. Pour plus d’insécurité, plus de déracinement, plus de solitude, plus de chômage. Il monte forcément aux lèvres l’envie de gueuler, l’envie de demander des comptes. « Rend le pognon, Macron ! »
On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque
Le cri originel des gilets jaunes, c’est ça. Ce n’est pas « donne-nous du pognon », ce n’est pas la demande éternelle de toujours plus de moyens, c’est très différent. C’est le refus de se voir encore et toujours ponctionnés pour toujours plus de bêtises. On connait la chanson. Comme Brel, elle dit aux gilets jaunes :
« Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour la solidarité avec les pauvres. Et le gilet jaune de répondre : d’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour aider les sans-papiers. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour lutter contre l’homophobie. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour sauver la planète. Et là nos grands Jacques se reprennent soudain et disent : stop. Assez ! Non possumus. Plus prosaïquement : « Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ? Quoi le climat ? Merde le climat ! C’est ma famille que je vois. Mon usine qui ferme. Mon village déserté. Mon église en ruines. Ne me fait pas chier avec ton écologie, connard ! Arrête, avec tes leçons de morale, avec tes leçons tout court, toi dont les diplômes ne valent pas mon Bac ou le certificat d’études de mon père. Ne nous fais pas chier, t’entend ? »
Cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes
Ce coup de gueule, ce sursaut vital d’un pays profond qui sent qu’il est déjà tard, qu’il est pire que tard, qu’il va bientôt être vraiment trop tard, cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes, ce réflexe de survie, personne ne l’avait anticipé. Personne et surtout pas les habituels contestataires, les professionnels de la grève, du blocage, les syndicalistes, les droits de l’hommistes, les minorités discriminées qui nous pourrissent la vie à annuler des trains, arpenter nos boulevards et réclamer des droits depuis quarante ans. Le gilet jaune originel, c’est précisément le rejet de tout ça. Le gilet jaune, c’est ce qui reste d’un pays comme la France après quarante années de politique aux service des premiers, c’est-à-dire après quarante années d’une politique démagogique, cynique, honteuse, aussi ruineuse qu’inefficace.
Imaginons un instant la panique d’un Philippe Martinez, patron de la CGT (ou d’un Jean-Luc Mélenchon, son pendant politique). Imaginons sa sidération devant un mouvement qu’il ne comprend pas et qui, quand il commence à le percevoir, lui apparaît radicalement différent de ce à quoi il est habitué. Déjà ringardisés par les immenses cortèges des Manifs pour tous, les mouvements syndicaux à l’ancienne voient apparaître cette fois des gens qui semblent leur ressembler et qui disent tout autre chose qu’eux. Des gens qui semblent leur ressembler et qui leur disent tout simplement : vous nous avez bien mis dans la merde, vous et les vôtres, à clochardiser lentement ce beau pays, à ruiner toute une nation en vous accrochant à vos fauteuils, à vos statuts, à vos régimes, à vos avantages acquis.
La différence est que, la Manif pour tous, tous les Martinez de France, tous les grévistes de Navarre, tous les syndicalistes savaient y répondre. Des cathos, des aristos, des fachos, circulez, dehors ! Mais là ? Que dire à Jacline et aux autres ? Que dire aux artisans, aux retraités, aux petits patrons, aux travailleurs indépendants, aux jeunes pros, aux infirmières libérales ? Rien du tout ! Les gilets jaunes, c’était la mort des syndicats classiques donc, osons-le dire, la résurrection tant attendue de la France. A tout le moins le début de sa résurrection. L’aube du renouveau.
Seulement voilà : dans la panique qui devait être la sienne à la contemplation d’un mouvement qui signait son arrêt de mort, sa relégation définitive dans les poubelles de l’histoire, Philippe Martinez a senti d’un coup une délicieuse brise d’hiver lui chatouiller les moustaches. « Oh les idiots, ils font comme nous », a-t-il dû s’écrier au bout du troisième ou du quatrième dimanche. Comment ça, comme nous ? Eh bien oui, ils bloquent, ils filtrent, ils manifestent, avec un peu de chance ils vont finir par casser. On connait. On est sauvés. Je l’imagine dire à ses sbires : « Venez les gars, on va faire croire qu’eux, c’est nous ». « Eux, c’est nous ». La phrase a d’ailleurs été explicitement prononcée par Mélenchon lui-même. « Les dégradations sur les Champs Elysées sont le fait de l’extrême-gauche », s’est-il vanté, après un nouveau samedi de désordre et de casse. Comprendre : c’est nous qui sommes revenus à la manœuvre. Fallait-il qu’ils aient eu peur, tous ces gauchistes, d’avoir perdu la main, d’avoir été mis au rebut, pour revendiquer ainsi des débordements qu’en général ils tentent plutôt de minimiser ou d’imputer à d’autres. Et ça a marché ! Ça a marché au-delà de toute mesure. Ils sont revenus dans le jeu. Les gilets jaunes du début avec leurs revendications originales (la fin de la taxe carbone notamment), ont cédé le pas, ils sont retournés chez eux. Très vite, d’ailleurs. Après Noël, le ton avait déjà changé. La suppression de l’ISF et les habituelles revendications gauchistes étaient revenues au premier plan : haro sur les patrons, sur les entreprises, sur le capitalisme…
La première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur.
Il me faut confesser quelque chose : la première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas très joli, pas très poli et pourtant j’y ai mis tout mon cœur. J’étais en voiture, j’allais prendre un TGV à Montauban pour remonter à Paris, avec ma femme et mon bébé de trois mois. Un blocage improvisé nous a fait sortir de l’autoroute. Nous avons manqué notre train, perdu 120 euros, passé trois heures sur les petites routes du Tarn-et-Garonne et du Lot pour rentrer chez nous, avec l’obligation de reprendre un train le lendemain. Dès ce jour-là, j’ai su que leur révolte n’irait nulle part. Je l’ai dit, je l’ai écrit. En choisissant ce mode d’action (faire suer des gens qui ne leur avaient rien demandé), ils se condamnaient d’avance. Ils se condamnaient doublement : d’abord en se coupant de toute une frange de la population que ce viol de la liberté individuelle révulse, à juste titre, en ce qu’il renvoie précisément à des modes d’action qui ont tué la France à petit feu ; ensuite parce que le trouble à l’ordre public, s’il attire les médias, vous rend aussi dépendant de leur travail ; or il est rapidement apparu que les médias méprisaient ces gilets jaunes qu’ils ne comprenaient pas. Il y avait donc fort à parier que BFMTV et consorts allaient s’évertuer à faire rentrer le discours des gilets jaunes dans des cases connues – celles de l’extrême gauche (ou, à la rigueur, des populistes). Et les lâcher en rase campagne au premier changement de vent dans l’actualité.
Et c’est bien ce qui s’est passé ! Peu à peu, un travail de filtre s’est mis en place. La revendication originelle s’est effacée. Non ils n’étaient pas réacs – alors qu’au départ la gauche violente, qui sait reconnaître ses ennemis, les a bel et bien décrits comme ça ; non ils ne sont pas opposés aux délires de l’écologie – alors que l’étincelle motrice de leur mouvement, c’était précisément ça ; si, si, ils sont plutôt de gauche, il y en a qui votent Mélenchon etc. « Quand une erreur tombe dans le domaine public, elle n’en sort plus jamais et après ça s’appelle l’histoire », dit la formule. Voilà le drame : il fallait tout faire pour ne pas faire comme l’extrême-gauche, pour que tout rapprochement soit impensable. Or le blocage, l’entrave au libre déplacement, est la marque de cette extrême-gauche, qui a toujours vomi la liberté. Le rapprochement s’est fait. Il a tué le mouvement et ressuscité la CGT. Un an après les gilets jaunes du 17 novembre 2018 sont oubliés. Et les responsables de leur misère paradent, plus forts que jamais.
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
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[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
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Des musées d’Occitanie aident à sauvegarder le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre
« Concrètement, nous avons récupéré des boîtes de conditionnement conçues spécifiquement pour de la conservation à long terme de manuscrits, des caisses, des rouleaux de papier bulles, des protections pour cadres de tableaux, etc. » Voilà ce que Claire Leger, régisseuse des collections pour les musées départementaux de la Haute-Garonne, a déclaré à France Bleu Occitanie dimanche 3 avril, pour expliquer l’initiative d’une quinzaine de musées et de fonds d’archives départementaux d’Occitanie. L’objectif : collecter un maximum de matériel pour protéger le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre.
Dix tonnes de matériel de conservation et de stockage
Dix tonnes de matériel de stockage et de conservation ont été récupérées bénévolement auprès de musées et de fonds d’archives des départements de Haute-Garonne, de l’Aude, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Lot et du Gard. Ces dons doivent partir prochainement pour l’Ukraine via la Pologne. Une fois là-bas, ils seront acheminés sur le territoire ukrainien par le biais de corridors humanitaires. Une première initiative de ce type avait été organisée à la mi-mars en Île-de-France par l’association le Bouclier bleu, une ONG internationale, reconnue par l’Unesco, travaillant pour la préservation du patrimoine culturel des pays ayant signé la Convention de La Haye de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
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L'Humanité
Un patron accusé d’avoir violé une salariée pendant dix ans
ActuViolences sexuelles Condamné en première instance à cinq ans de réclusion, ce directeur d’agence comparaît toute cette semaine devant la cour d’appel de Melun.
Kareen JanselmeMarie-Line s’est tue pendant dix ans. Assumant son travail de secrétariat sans rien dire. Puis un jour, elle a craqué, en 2014. Devant ses collègues, elle a raconté qu’elle avait été agressée, qu’elle avait été violée. Ce jour-là, son directeur d’agence venait d’être reçu pour un entretien préalable à un licenciement. C’est une autre secrétaire qui venait de porter plainte contre lui pour harcèlement sexuel. En 2017, Sylvain A. sera condamné à quinze mois de prison avec sursis pour harcèlement et agression sexuelle. Son entreprise l’avait remercié deux ans plus tôt. Pourquoi les deux affaires ont-elles été disjointes ? La justice avance à petits pas en matière de violences sexuelles.
Marie-Line a dû attendre 2020 pour qu’une cour d’assises décide de condamner en première instance son supérieur pour des faits datant de 2004. Ce 4 avril 2022, la cour d’appel de Melun (Seine-et-Marne), saisie à nouveau, devra juger ces actes qui ont déjà valu à Sylvain A. cinq ans d’emprisonnement pour avoir « entre le 14 février 2004 et courant 2013 (…), par violence, contrainte, menace ou surprise, commis des actes de pénétration sexuelle » sur sa secrétaire.
De l’emprise à la tentative de suicide
« Je n’ai pas commis ce qu’on me reproche », assurait à la première audience Sylvain A., 61 ans, vingt de plus que celle qui l’accuse. S’il reconnaît des relations sexuelles avec celle-ci, un mois après son embauche en 2003, il assure que la jeune femme alors âgée de 24 ans était consentante. Comme au congrès de Bordeaux, dans les locaux de l’entreprise au sous-sol, dans sa voiture, quand, pendant dix ans, ils auraient vécu une relation adultère, d’après lui. Comment, sinon, aurait-elle pu subir cela si longtemps ? « Parce qu’elle était sous emprise », rétorque Me Vignola, avocate de la salariée : « Ma cliente vient d’arriver de La Réunion, elle est isolée socialement, elle n’a pas d’amis, celui qui deviendra son époux est en formation à Clermont-Ferrand, loin. » Marie-Line vient juste de décrocher ce travail, sans même la formation requise. Elle cherchait un job à temps partiel et celui qui a monté l’agence francilienne d’une grosse entreprise de serrurerie lui propose un CDI. Une aubaine. La secrétaire de direction s’inquiète de son absence de diplômes et de compétences. Le directeur la soutient. Jusqu’au jour où il la presse contre la photocopieuse. Marie-Line reçoit ensuite des textos d’excuses. Celui qui s’est occupé d’elle depuis son embauche loue son professionnalisme. En pleine confusion, elle ne porte pas plainte, se tait. Pour l’avocate, « après ce premier viol où elle n’a pas pu prendre son courage à deux mains et porter plainte, elle s’enferme dans le silence, la culpabilité qui l’empêchera d’aller au commissariat la fois suivante ». La contrainte économique, les messages incessants de son supérieur, la culpabilité ressentie de ne pas avoir dénoncé les faits dès le départ entraînent sa cliente dans une spirale, assure le conseil de Marie-Line.
Pour sa défense, l’accusé parle de « week-end en amoureux », de « relation non assumée ». Son avocat, Me Bitton, ne comprend pas que la jeune femme n’ait pas réagi physiquement aux avances de son patron. Cette femme a pourtant été décrite comme « discrète », « éteinte », « cassée » par le policier enquêteur qui l’a auditionnée en 2014. Il soupçonnait un choc traumatique.
Après son licenciement, Sylvain A. a retrouvé un emploi similaire dans une entreprise concurrente. Et Marie-Line ? Depuis le signalement à la DRH, à l’inspection du travail, puis son dépôt de plainte au commissariat en 2014, elle a été déclarée en accident du travail pendant deux ans. Puis, la secrétaire a repris en mi-temps thérapeutique. L’été 2017, elle a rechuté et négocié une rupture conventionnelle. Elle est retournée à La Réunion après une tentative de suicide. Pendant toute une semaine, une trentaine de témoins devront répondre aux questions des jurés de la cour d’appel de Melun pour décider si, oui ou non, Sylvain A., qui comparaît libre, a commis pendant dix ans des viols répétés sur sa salariée. L’AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail) s’est aussi portée partie civile. Verdict vendredi 8 avril.
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Comment les châteaux de la Loire, fleurons de la culture française, attirent à nouveau les touristes
« Elles portent les marques de la tendresse royale ». C’est ainsi que Balzac qualifie les rives de la Loire dans son roman historique sur Catherine de Médicis. L’écrivain réaliste poursuit : « Les châteaux de Chambord, de Blois, d’Amboise, de Chenonceaux, de Chaumont, du Plessis-lez-Tours, tous ceux que les maîtresses de nos rois, que les financiers et les seigneurs se bâtirent à Véretz, Azay-le-Rideau, Ussé, Villandry, Valençay, Chanteloup, Duretal, dont quelques-uns ont disparu, mais dont la plupart vivent encore, sont d’admirables monuments où respirent des merveilles de cette époque ».
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, le Val de Loire abrite de nombreux châteaux, souvent oubliés des habitants, par habitude. Car en Touraine, les châteaux de la Loire font partie du paysage. Jeanne, qui réside dans la commune de Saint-Avertin (37), témoigne : « On est tellement accoutumé à côtoyer ces châteaux, qu’on oublie souvent de réaliser la richesse qu’ils représentent ».
De fait, nombre de tourangeaux préfèrent profiter des vacances pour voyager, plutôt que de redécouvrir leur région. Et la crise sanitaire n’a pas favorisé le tourisme : le ministère de la Culture recense une chute de 60% de la fréquentation touristique en France en 2020. Même après le confinement, les visites culturelles n’ont pas repris leur essor. En Touraine, selon la plateforme de l’information territoriale « Pilote », le château de Chambord a accueilli 707 000 visiteurs dans son domaine en 2021, contre 1 130 000 en 2019. Ce million de visiteurs annuels s’inscrivait dans une croissance régulière de la fréquentation depuis quelques années.
L’art de vivre tourangeau mis en valeur par le « Jardin de la France »
Alors pour remettre ces châteaux à l’honneur, la région Centre-Val de Loire a souhaité pérenniser la dynamique touristique et culturelle, créée en 2019 autour de l’évènement exceptionnel « Viva Leonardo da Vinci », en lançant « Les Nouvelles Renaissances ». D’après le rapport du projet, « Les Nouvelles Renaissances » veulent « s’imposer au fil des années comme un festival de la créativité et de l’art de vivre incontournable, mettant sous les projecteurs tous les atouts et valeurs du territoire régional ». L’édition 2022, intitulée le « Jardin de la France », se donne pour objectif de remettre à l’honneur la richesse des parcs des châteaux, et de montrer « une région du bien manger, du manger sain, qui s’impose en tant que contrées des bons légumes et des bons fruits, vignobles compris ». Ce qui n’est pas sans rappeler la culture gastronomique rabelaisienne !
Concrètement, ce festival de l’art de vivre soutient et valorise tout projet événementiel régional inscrit dans la thématique du « Jardin de la France ». Une opportunité pour faire découvrir des lieux méconnus et favoriser les savoir-faire régionaux. Marie Olivron, responsable de l’évènement, témoigne : « Les Nouvelles Renaissances est un programme culturel et touristique pour mettre en valeur la région et échanger autour de quatre thématiques : nature et patrimoine, création et culture, art de vivre et gastronomie, science et innovation ».
Pour l’heure, plusieurs éléments sont à l’affiche. Le château de Chambord, demeure de François 1er, organise un spectacle de chevaux et de rapaces dans son parc. Le château de la Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire, met en place une exposition dans ses jardins et ses caves autour du voyage du Petit Prince de Saint-Exupéry, tandis que des conférences autour du sculpteur Pierre Ripert, créateur d’un monde balzacien en miniature au début du XXème siècle. De même, des visites guidées dans les vignobles ligériens sont proposées aux amateurs de vin.
Promouvoir un héritage historique
Mais beaucoup de châteaux de la Loire, situés dans des régions voisines, rouvrent également leurs portes pour la nouvelle saison touristique : s’ils ne s’inscrivent pas dans le projet du « Jardin de la France », ils rivalisent toutefois d’ingéniosité pour accueillir leurs visiteurs et valoriser leur histoire, dès le début du mois d’avril : exposition culinaire au château de Valençay (36), fête des jardiniers au château du Lude (72) ou visite ludique au château du Rivau (37). Autant de lieux exceptionnels, forteresses médiévales, monuments religieux ou jardins royaux qui ambitionnent de promouvoir leur héritage auprès du public. L’association des Châteaux de la Loire, qui regroupe plus de 80 monuments, encourage la valorisation de ces joyaux du patrimoine ligérien.
Des projets attrayants, qui, devraient susciter ou réveiller la curiosité des tourangeaux et de leurs voisins, pour des châteaux qui constituent le fleuron de la culture française et qui ont séduit tant de poètes. Faut-il rappeler que la première représentation du Bourgeois Gentilhomme par Molière s’est déroulée au château de Chambord ? Que le lyrisme ronsardien de « Mignonne allons voir si la rose » fut inspiré de ses amours en Touraine ? Que Charles Perrault écrivit son conte de La Belle au bois dormant au château d’Ussé ?
Pourquoi les rives de la Loire possèdent tant de charme concentré dans un morceau de la France ? C’est, selon Balzac, grâce à « sa physionomie particulière » : « La France historique est là ! », écrit-il. « L’Auvergne est l’Auvergne, le Languedoc n’est que le Languedoc, mais la Touraine est la France, et le fleuve le plus national pour nous est la Loire qui arrose la Touraine. On doit dès lors moins s’ étonner de la quantité de monuments enfermés dans les départements qui ont pris le nom et les dérivations du nom de la Loire. À chaque pas qu’ on fait dans ce pays d’enchantements, on découvre un tableau dont la bordure est une rivière ou un ovale tranquille qui réfléchit dans ses profondeurs liquides un château, ses tourelles, ses bois, ses eaux jaillissantes. Il était naturel que là où vivait de préférence la Royauté, où elle établit si longtemps sa cour, vinssent se grouper les hautes fortunes, les distinctions de race et de mérite, et qu’elles s’y élevassent des palais grands comme elles ». Une belle méditation sur l’héritage historique du Val de Loire.
L'Humanité
Les Ukrainiennes, cibles des prédateurs
Pas honteAlexandra ChaignonC’est l’une des conséquences délétères de la guerre en Ukraine : ici, en France, les agences matrimoniales, notamment celles spécialisées dans les rencontres avec des femmes de l’Est, font face à un afflux de propositions d’hébergement de la part d’hommes. Des intentions pour la plupart douteuses, loin d’une quelconque vocation humanitaire, qui masquent une réalité sordide : profiter de l’exil de ces femmes vulnérables. Si la plupart n’aboutissent pas, elles révèlent combien la crainte, relayée par de nombreuses organisations humanitaires, est à prendre au sérieux : l’exploitation des êtres humains.
Depuis le début de l’invasion russe, près de 4 millions de civils ont fui l’Ukraine. Parmi eux, 90 % seraient des femmes et des enfants déracinés : autant de cibles pour les réseaux criminels. Le 23 mars, la commissaire européenne aux affaires intérieures s’est d’ailleurs inquiétée du « risque énorme » de trafic de femmes et d’enfants, après que l’agence européenne de police Europol eut publié un communiqué sur le sujet. Cette dernière estime qu’« à court terme les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat ».
Les exemples ne manquent pas. « En Pologne, certaines femmes se voient proposer un hébergement en échange de faveurs sexuelles », avance pour sa part Geneviève Colas, coordinatrice pour le Secours catholique-Caritas France du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains.
Selon le Fonds des Nations unies pour la population, « la violence basée sur le genre est un problème grave que des millions de femmes et de filles, qui vivent dans l’ombre du conflit dans l’est de l’Ukraine depuis huit ans, ne connaissent que trop bien ». Selon une enquête réalisée en 2019 pour l’organisation, près de 75 % des femmes du pays rapportent avoir subi « au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans et une sur trois des violences physiques ou sexuelles ».
violences faites aux femmesGuerre en Ukraine BBC
Climate change: Scientists race to finish key IPCC report
Matt McGrathEnvironment correspondent@mattmcgrathbbcon Twitter
UN scientists have worked through the weekend to complete a key report on how to restrict the greenhouse gases that are warming the planet.
Members of the Intergovernmental Panel on Climate Change are likely to advise a rapid shift from fossil fuels over the next 8 years.
They will also suggest the widespread use of carbon removal technology to limit dangerous warming.
But disputes over the exact wording of the document have delayed agreement.
The IPCC is set to publish their findings on what we can do to stem climate change on Monday.
Most of the world's leading researchers on climate change are involved in the production of IPCC reports - their summaries of the latest science, produced every six or seven years, are used by governments in their negotiations on climate change, such as those that took place at COP26 last November.
These IPCC reports are seen as the best, if slightly conservative studies on the state of climate science.
For the past two weeks, IPCC scientists and government officials from all over the world have been locked in a virtual approval session, going through this latest report on how to stop climate change line by line.
This new study will be the third of three important documents from the IPCC issued over the past eight months.
The previous two have looked at the causes and impacts of climate change, but this one will focus on mitigation - or what we can do to stop it.
This essentially means that researchers will look at how we can reduce the amount of warming gases that are emitted from human activities.
One key part of the summary report will detail what the world can do between now and 2030 to limit heating.
IPCC scientists have previously warned that to keep the rise in global temperatures under 1.5C this century, emissions from warming gases would have to halve by the end of this decade.
In this new study, the researchers will likely be encouraging a rapid reduction in fossil fuel use, especially over the next eight years.
But this is sensitive territory - many large developing countries say that they should have the right to continue to use coal, oil and gas for longer, to help grow their economies.
Some major fossil fuel producers are also reluctant to embrace the urgency of cutting these fuels that scientists say is absolutely necessary.
Other countries have also taken issue with questions around the use of nuclear energy.
These divisions have seen the approval session continue way past its official closing time on Friday.
According to one person with knowledge of the proceedings, it is not a surprise that the talks are running late as everyone recognises the implications this report will have on decisions that will have to be taken in next few years.
Another key part of the report will be the focus on approaches to remove CO2 from the air.
The kind of carbon removal approaches the report will consider will likely include tree planting and agriculture, as well as the more advanced technological approaches that use large machines to remove the carbon from the air.
They will also look at combined approaches, where land is used to grow crops which can be burned for energy while the carbon is captured and buried.
The use of these types of technology is controversial. Campaigners express doubts that they can be made to work economically and there are also concerns that technology could be seen as an excuse not to make the major changes in energy production that are needed.
Scientists though say that the situation is now so serious that carbon dioxide removal will be needed in addition to massive cuts in emissions.
The discussions to approve the report's Summary for Policymakers, due on Monday, have been one of the longest in IPCC history.
Delegates worked through Saturday night and well into Sunday to finish the document.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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BBC
Facebook users angry after accounts locked for no reason
By Jane WakefieldTechnology reporter
Facebook users around the world have been waking up to find themselves locked out of their accounts for no apparent reason.
The message many received reads: "Your Facebook account was disabled because it did not follow our Community Standards. This decision can't be reversed."
One user told the BBC there was no warning or explanation given.
Parent firm Meta said it was investigating.
In a tweet, Meta's Andy Stone said: "We're aware that some users are experiencing issues accessing their Facebook accounts and we are working to resolve them as quickly as possible."
He did not say how many were affected, or what the issue was.
PR consultant Jen Roberts was one of those to find herself locked out of her account. She told the BBC: "I haven't posted anything or commented for quite some time, so it's extremely unlikely that I've done anything that could be construed as offensive."
But, despite not being an avid user, finding her account locked was still upsetting: "All of the images from my university years and family occasions are on Facebook
"I will no longer have access to 15-plus years of content, which is genuinely sad.
"It is also quite stressful not knowing what the issue is, and having no recourse to resolve it. To be given no warning and then no way to access our own data is mindboggling."
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L'Humanité
Nicole Ferroni, la Cagole et la Bonne Mère
Un jour avecLa comédienne nous offre un vers. Normal, c’est sa tournée. Une tournée dans les cafés de Marseille concoctée par la belle équipe du Théâtre du Gymnase.
Marie-José SirachMarie-José SirachMarseille (Bouches-du-Rhône), envoyée spéciale.
Elles arrivent en bandes… organisées. Gardent les places des retardataires et les sacs des copines, s’embrassent, demandent des nouvelles du petit dernier. Au Café des Danaïdes, à l’heure du thé, la foule, très féminine, se presse pour écouter Nicole Ferroni. Quelques heures plus tard, on la retrouve au Massilia Pub. Changement de décor, changement de public. Puis, le lendemain à 8 h 30, à l’heure du café-croissant, au Café de la Banque. À chaque fois, les organisateurs refusent du monde.
« Peuple de Marseille et de Navarre, bonjour ! » Juchée sur une petite estrade, devant un pupitre où sont (mal) rangés ses textes, Nicole Ferroni attaque sec, entre le bruit du percolateur qui ne cesse de siffler et l’odeur du poisson frais au passage du livreur, qui tente de se frayer un chemin jusqu’aux cuisines. Il est 8 h 45. Le spectacle a déjà commencé. Il est partout. Sur l’estrade et dans la salle.
Cette ville indomptable et rebelle
Nicole Ferroni, la Calamity Jane du tacle verbal, celle qui parle plus vite que son ombre, dégaine en vers, en alexandrins, excusez du peu, des histoires sur Marseille. Marseille et sa Bonne Mère, ses cagoles, ses poissonnières du Vieux-Port, ses ferry b-o-a-t (veillez à bien détacher chaque lettre), ses kékés, ses pacholes, ses bobos, ses histoires de ballons ronds et de balles pointues… « Meskine… Peuchère ! » répondent en chœur les spectateurs. Ferroni détricote un à un les clichés qui collent à la peau de cette ville indomptable et rebelle, leur tord le nez, s’en amuse ou pousse un coup de gueulante, quand elle évoque les règlements de comptes ou l’attentat à la gare Saint-Charles.
« La Cagole, une figure féministe »
Spectacle féministe ? À 100 %. Rebelle ? À 200 %. « Quand j’ai approché le personnage de la Cagole, caricaturée, moquée, j’ai compris qu’elle était une figure féministe qui occupait l’espace public. On a toujours posé un regard misogyne sur elle… » Alors Ferroni lui permet d’exister autrement qu’à travers ce vieux cliché macho. La Cagole n’a pas la langue dans sa poche et quand elle envoie valser les gros lourds, elle ne fait pas semblant. Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, la Cagole, même combat ! balance-t-elle. La Cagole n’a rien à envier à la Bonne Mère, qui, sous ses airs de sainte(-nitouche) absout tout le monde, « ça va »… Et c’est en fouillant dans les histoires sur Marseille pour concocter son spectacle que Ferroni découvre qu’Arthur Rimbaud et Louise Michel y étaient morts tous deux. « Meskine… Peuchère. »
« Je me sens spectatrice de cette présidentielle »
Le cahier des charges de cette opération concoctée par les équipes du Théâtre du Gymnase, fermé pour travaux, avait pour but de permettre au public de continuer à fréquenter les auteurs et artistes. C’est ainsi que se sont succédé, dans les bars ou dans les églises, Muriel Mayette – qui a levé ses vers à la santé de Hugo, Racine et La Fontaine ; Ariane Ascaride – qui s’est amusée à lire du Pagnol un peu salace au pied des autels ; Philippe Caubère et ses Lettres de mon moulin ou Olivier Rabourdin et son Curé de Cucugnan.
Nicole Ferroni s’est légèrement affranchie des règles, et personne ne songe à le lui reprocher. Car, si elle sait balancer ses textes, « avé » l’accent, elle sait aussi les écrire. Et ses histoires made in Marseille nous parlent d’une ville cosmopolite, bordélique et joyeuse, malgré les mauvais coups, les règlements de compte et les cons, comme il en existe un peu partout.
Ferroni jubile de l’accueil qu’a réservé Marseille à Éric Zemmour : « C’était pas prévu par ses équipes qu’il reparte de la gare Saint-Charles sous les huées de Marseille, à quelques mètres d’une plaque qui rend hommage aux tirailleurs sénégalais tués à la Libération de la ville. »
Ça ne la démange pas trop de réagir à l’actualité ? « Ça me manque mais je suis soulagée de ne pas être à l’antenne (de France Inter, qui l’a remerciée en juin 2021 – NDLR). Je me sens spectatrice de cette élection présidentielle comme si c’était un match qui se jouait sans moi, sans nous. » Elle en a assez des sondages « qui empêchent toute réflexion, toute analyse ; de cette bataille de façade qui a remplacé la bataille d’idées ; de cette guerre de petites phrases sur Twitter ».
Pour le meilleur et pour le rire
Les petites phrases, Nicole Ferroni préfère les jouer face public, sans filtre, pour le meilleur et pour le rire. Si l’on résume son Marseille : Louise Michel jouerait avant-centre de l’OM, les cigarières de la manufacture de tabac et les poissonnières du Vieux-Port tiendraient les tribunes du virage Nord et Sud du Stade Vélodrome, la Cagole et la Pachole arbitreraient le match, et toutes danseraient le miaou. Les kékés n’ont qu’à bien se tenir.
Les filles sont désormais en bande organisée, ça clashe sans kalash, c’est Marseille bébé… Sur ces microscènes improvisées, dans le brouhaha d’une brasserie marseillaise, Nicole Ferroni savoure ses échanges avec le public. Un public qui attend avec impatience sa prochaine tournée.
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Grammy honours go to Olivia Rodrigo, Silk Sonic and Jon Batiste
By Mark SavageBBC Music Correspondent
Olivia Rodrigo, Silk Sonic and jazz musician Jon Batiste have shared the top honours at the 64th Grammy Awards.
Batiste won album of the year for the uplifting soul of We Are, while Rodrigo won best new artist and best pop album.
Silk Sonic's soul throwback anthem Leave The Door Open took home both record and song of the year.
Apart from the awards, the ceremony saw a tribute to Foo Fighters star Taylor Hawkins, and a video plea from Ukraine's president Volodymyr Zelensky.
In a pre-taped message, he urged musicians to "fill the silence" left by Russian bombs "with your music".
"Tell our story. Tell the truth about the war on your social networks and TV. But not silence."
His speech was followed by a performance by John Legend, accompanied by Ukrainian musicians Siuzanna Iglidan and Mika Newton; and poet Lyuba Yakimchuk.
This year's Grammys presented one of the most open fields in years, with the "big four" categories expanded to include 10 nominees each.
But the Recording Academy always favours artists who acknowledge their musical heritage - a factor that undoubtedly helped Silk Sonic and Jon Batiste win their respective categories
Batiste's album, We Are, is rooted in black music tradition, from the New Orleans jazz he grew up with, to the classic soul of Al Green, via modern R&B.
The title track was written in support of the Black Lives Matter movement in 2020 - and the album's themes of positivity and intergenerational wisdom made it a favourite with voters, who awarded Batiste 11 nominations heading into this year's Grammys.
Silk Sonic, a joint project between Bruno Mars and rapper/drummer Anderson .Paak, plough a similar furrow. Their sumptuous ballad Leave The Door Open is steeped in the 70s soul sounds of acts like The Chi-Lites and Earth, Wind & Fire.
The duo were clearly delighted with their double victory in song of the year and record of the year.
"We are really trying our hardest to remain humble at this point," said Paak, "but in the industry, we call that 'a clean sweep'.
"To all the other nominees... the drinks is on Silk Sonic tonight."
The songcraft of both acts is impeccable, but they leave the Grammys with a headache.
Neither Batiste nor Silk Sonic could be considered the defining sound of 2022 (Batiste's album failed to chart in the UK at all).
Worse than that, their victories meant that younger, more relevant acts like Lil Nas X and Billie Eilish were overlooked. Neither act collected a trophy despite multiple nominations.
Thank goodness, then, for Olivia Rodrigo - who was recognised for a stellar debut year that saw her score a global hit with the break-up ballad Drivers License, then top it with the whiplash-inducing pop-punk of Good 4 U.
As well as best new artist, she also picked up best pop solo performance and best pop album.
The 19-year-old dedicated the latter to her parents, saying the award was "for you guys and because of you guys".
"When I was nine-years-old, I told my mom I was going to be an Olympic gymnast, even though I could barely do a cartwheel," she recalled. "The next week, when I told her I was gonna win a Grammy, she was very supportive, even though I'm sure she thought it was just a little kid pipe dream.
"I want to thank my mom for being supportive of all of my dreams, no matter how crazy; and I want to thank my mom and my dad for being equally as proud of me for winning a Grammy as they were when I learned how to do a back walkover."
There were also three awards for Foo Fighters, a little more than a week after drummer Taylor Hawkins was found dead in his Colombia hotel room at the age of 50.
Presenter Jimmy Jam accepted the prizes in the band's absence, "with prayers to their loved ones".
'A concert with awards'
The ceremony was held at the MGM Grand in Las Vegas, after a three month delay due to the Covid-19 surge in the US.
"Don't even think of it as an award show," said host Trevor Noah. "Think of it as a concert where we're giving out awards".
He kept his word. For the first 25 minutes, the show shunned prizes to concentrate on music, with three back-to-back performances from the night's main nominees.
Silk Sonic opened the show with a funky strut through their Vegas-themed track 777; followed by Olivia Rodrigo, who gave a sensitive reading of her ballad Drivers License from inside the vintage white Mercedes she drove in the song's video.
Third came reggaeton star J Balvin, who pivoted from the sensual duet Qué Más Pues to a raucous, intricately-choreographed performance of In De Getto.
If the Grammys wanted to display the breadth of this year's nominees in three songs, they succeeded. And then they kept going.
BTS tore the roof off the MGM Grand with a heist-themed performance of their pop smash Butter; while Billie Eilish's scorching rendition of Happier Than Ever could only be extinguished by an on-stage rainstorm.
Chris Stapleton, who dominated the country music categories, gave a gruff but mesmerising performance of best country song winner Cold; and Lady Gaga threw herself into the jazz standards Love For Sale and Do I Love You, as she paid tribute to her duet partner Tony Bennett, who was unable to attend the ceremony for health reasons.
By focusing on music over sketches and set pieces, the show became pacier and less self-indulgent. It was the correct lesson to learn from last year's scaled-back ceremony, where Covid restrictions forced artists into more intimate stagings.
The Grammys also continued last year's innovation of celebrating behind-the-scenes talent, whose livelihoods were interrupted by the pandemic. After highlighting independent music venues in 2021, this year's ceremony turned the spotlight on touring professionals.
Among them was Billie Eilish's tour manager Nicole Massey, who introduced the star to the stage, calling her "the best 20-year-old boss in the world".
No controversy
The ceremony took place a week after the Oscars - and Noah briefly acknowledged the altercation between Will Smith and Chris Rock before moving on.
"We're going to be dancing, we're going to be singing, we're going to be keeping people's names out of our mouths," he joked.
In contrast to Rock's routine, the South African's monologue was positively good-natured, full of gentle quips about Lil Nas X's height (he's taller than you'd expect) and the show's Las Vegas setting.
"Look at this, people are doing shots," he gestured to the audience at home. "I mean, last year, people were doing shots, but it was more Moderna and Pfizer. This time, we're back in the mix."
In what must have been a relief for the organisers, habitual award show disruptor Kanye West decided not to attend, after having his invitation to perform withdrawn for "concerning online behaviour".
However, the star (who now goes by the name Ye) picked up two awards in the rap categories: best rap song for Jail and best melodic rap performance for Hurricane.
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L'Humanité
Le 5 avril, l’Humanité aux côtés du Secours populaire français... Découvrez le programme
Fidèle à sa longue tradition de solidarité et aux valeurs pacifistes et humanistes qui l’animent depuis sa création, le journal l’Humanité remettra, mardi 5 avril prochain, au Secours populaire français (SPF) le fruit de la collecte de dons, engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs, afin de contribuer à l’action conduite sur le terrain par le SPF pour venir en aide aux réfugié.es dans les pays proches de l’Ukraine.
La remise de ces dons, d’un montant conséquent, se fera à l’occasion d’une soirée exceptionnelle ouverte au public sur réservation, à laquelle participeront de nombreuses personnalités du monde politique, associatif, culturel et syndical. Découvrez le programme.
AU PROGRAMME DE LA SOIREE
Table-ronde « Comprendre le conflit. Faire taire les armes »
Avec :
Anna COLIN LEBEDEV, enseignante-chercheuse, spécialiste des sociétés postsoviétiques,
Francis WURTZ, député européen honoraire,
Vadim KAMENKA, journaliste à l’Humanité envoyé spécial en Ukraine
Iryna DMYTRYCHYN, historienne, traductrice et maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales, spécialiste de l'Ukraine (sous réserve)
Des témoignages
Une famille ukrainienne réfugiée en France et Marie-Christine VERGIAT, ancienne députée européenne, Vice-Présidente de la Ligue des droits de l’Homme
Culture et solidarité
Laurent GAUDÉ, écrivain, Prix Goncourt 2004,
Olivier RABOURDIN, comédien
Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT,
et un tour de chant de GARANCE
Remise des dons de l’Humanité au Secours populaire français
Henriette STEINBERG, secrétaire générale du Secours populaire français, et Fabien GAY, directeur de l’Humanité
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At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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Valeurs Actuelles
À Toulouse, un chef d’orchestre russe prié de démissionner, ses musiciens le soutiennent
« Vos explications et vos prises de position ont profondément heurté nos collègues artistes et au-delà bon nombre de vos concitoyens… Nous ne pouvons donc rester sans réagir à vos propos qui nous semblent pour certains infondés et pour d’autres totalement inacceptables. » Voilà ce qu’ont déclaré dans une lettre envoyée à Sacha Briand, élu de la majorité de la ville de Toulouse, les musiciens de l’orchestre du Capitole, vendredi 1er avril, rapporte La Dépêche. Par la plume de leur délégué syndical, les musiciens entendaient apporter leur soutien à leur chef, Tugan Sokhiev, de nationalité russe, démissionnaire de la direction de l’orchestre car sommé de se positionner sur la guerre en Ukraine par, notamment, Sacha Briand.
Remplacé par un chef azerbaïdjanais
Ce dernier avait violemment critiqué Tugan Sokhiev pour son choix de ne pas prendre parti dans le conflit opposant son pays à l’Ukraine. Devant ce choix intenable, Tugan Sokhiev avait donc préféré démissionner de la direction de l’orchestre du Capitole. Problème : il est question de le remplacer par un chef azerbaïdjanais, Fuad Ibrahimov, connu pour sa proximité avec le pouvoir dans son pays, pouvoir qui avait déclenché une guerre contre la république arménienne du Haut-Karabagh en 2020.
Toulouse : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Les nouvelles chaussures de l’élégance
Double Bexley
La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.
149 €. www.bexley.fr
Revisité Tod’s
Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com
Made in England Edward Green
Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.
1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com
Légèreté John Lobb
John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.
Prix sur demande. www.johnlobb.com
Élancé Emling
La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.
450 €. www.emling.fr
Collaboration Weston-Uniforme
J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.
1 150 €. eu.jmweston.com
Monochrome Crockett & Jones
Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.
575 €. eu.crockettandjones.com
Gentleman Berluti
Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com
BBC
Artificial pancreas to revolutionise diabetes care in England
By Fergus WalshMedical editor
Nearly 900 patients with type 1 diabetes in England are testing a potentially life-changing artificial pancreas.
It can eliminate the need for finger prick tests and prevent life-threatening hypoglycaemic attacks, where blood sugar levels fall too low.
The technology uses a sensor under the skin.
It continually monitors the levels, and a pump automatically adjusts the amount of insulin required.
Six-year-old Charlotte, from Lancashire, is one of more than 200 children using the hybrid closed loop system.
Her mother, Ange Abbott, told us it has made a massive impact on the whole family.
"Prior to having the loop, everything was manual," she said. "At night we'd have to set the alarm every two hours to do finger pricks and corrections of insulin in order to deal with the ups and downs of Charlotte's blood sugars."
About 400,000 people in the UK have type 1 diabetes, a condition where the body can't produce insulin, the hormone which regulates blood sugar levels.
NHS England says it is the first nationwide test of the technology in the world, and it comes 100 years after the first diabetes patient received insulin injections.
The hybrid system is not completely automated, because the amount of carbohydrates being eaten at mealtimes needs to be inputted.
Charlotte's consultant Dr May Ng, a paediatric endocrinologist at Ormskirk District General Hospital, thinks the new technology has huge potential.
"I think it's absolutely fantastic. I've been practising for 25 years in children's diabetes and it's a game-changer," she said.
"To be able to improve the quality of life, to be able to see that most of their blood glucose readings are within that target range, it's very exciting."
For Ange, the constant monitoring means that Charlotte can go back to being the child she was.
"She loves days out with her friends and sleepovers, but we had to stop these as soon as she was diagnosed because other people couldn't manage her diabetes.
"Now we can allow her to go out for these social occasions when we're not there."
Yasmin Hopkins, 27, from London, has also received an artificial pancreas as part of the pilot.
She was diagnosed with type 1 diabetes 15 years ago and had struggled to maintain her blood sugar levels.
Yasmin told us she finds the new technology liberating.
"I wake up now and I can do a normal day's work, or go on a dog walk without being concerned," she said.
"Before, I felt like I'd have been at risk from some of the long-term complications of diabetes, whereas now I don't see that happening."
If blood sugar levels are not kept under control, diabetes patients risk long-term damage to their heart, kidneys, eyes and nerves.
Prof Partha Kar, NHS national speciality adviser for diabetes, said: "Having machines monitor and deliver medication for diabetes patients sounds quite sci-fi like, but technology and machines are part and parcel of how we live our lives every day.
"It is not very far away from the holy grail of a fully automated system, where people with type 1 diabetes can get on with their lives without worrying about glucose levels or medication."
Chris Askew, chief executive of Diabetes UK, said: "This technology has the potential to transform the lives of people with type 1 diabetes, improving both their quality of life and clinical outcomes."
To date, 875 patients have joined the pilot, which will enrol up to 1,000 people. The results will be part of an assessment by the National Institute for Health and Care Excellence, which is considering where to roll out the technology more widely.
It comes after NICE recommended that everyone in England with type 1 diabetes be offered some form of continuous glucose monitoring via a sensor attached to the skin.
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Cosmétiques, la tendance du fait maison
C’ est moi qui l’ai fait ! L’idée du bien fait chez soi a toujours existé dans la beauté avec les décoctions de grand-mère. Depuis quelques années, la tendance a pris un coup de fouet par réaction aux produits cosmétiques existants issus de la pétrochimie (perturbateurs endocriniens, tensioactifs polluants et irritants… ). Et certains se sont mis à concocter eux-mêmes leurs produits.
Puis la pandémie a renforcé la tendance : du temps chez soi, du temps pour soi… avec en prime une quête de naturel et de traçabilité. De la même façon qu’ils ont massivement confectionné leur pain lors du premier confinement, « 33 % des Français se sont en effet lancés dans la beauté home made » , constate le bureau d’études Toluna. Pour répondre à une demande qui aujourd’hui se confirme, des livres de beauté dédiés au DIY ( do it yourself, “faites-le vous-même”) se multiplient, comme la Fabrique de cosmétiques naturels de Marika Wilmes et Hester de Goede (Marabout, 10,90 euros), ou Fabriquer ses produits de beauté et santé de Régine Quéva (Larousse Pratique, 14,90 euros).
« Un phénomène qui repose sur trois intentions : le désir de reprendre le contrôle sur ce que l’on consomme, l’envie de s’offrir du sur-mesure et la satisfaction d’un travail réalisé par ses soins », remarque Alexandre Colin, cofondateur de MyCosmetik. Il y a de nombreux kits prêts à l’emploi : Mes premières tambouilles, de Waam (32 euros sur waamcosmetics.com), DIY Crème de jour universelle, de MyCosmetik (22,75 euros sur mycosmetik.fr), ou le coffret cosmétique maison Crème visage booster de jeunesse d’Aroma-Zone (14,50 € sur aroma-zone.com).
Les conseils de Dieynaba Ndoye, dirigeante de Waam
Leader sur ce marché, Aroma-Zone, dans chacune de ses boutiques, « dispose de présentoirs à thème (cosmétiques solides, crèmes visage… ), proposant à ces “consomm’acteurs” deux à trois ingrédients simples pour obtenir ensuite chez soi un produit fi ni » , explique Pascale Ruberti, sa responsable R & D. « Les magasins organisent des animations régulières pour apprendre à réaliser sur place son shampooing, son sérum… et même son parfum », ajoute-t-elle (à partir de 49 euros les trois heures).
« Comme en cuisine, on ne peut pas utiliser n’importe quoi n’importe comment, surtout en ce qui concerne les huiles essentielles » , remarque le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat des dermatologues- vénéréologues. Ce que confirme Dieynaba Ndoye, fondatrice de Waam, qui, sur son site, délivre toujours des formules courtes et naturelles. « Chaque recette est testée sous le contrôle d’un toxicologue, d’un chargé d’affaires réglementaires, d’un cosmétologue ou d’un pharmacien » , précise Pascale Ruberti.
« Les préparations recommandées sont d’ailleurs soumises aux normes européennes et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique Alexandre Colin. Attention cependant, certains tutos sur Internet n’ont aucune caution professionnelle. Enfin, l’hygiène doit être irréprochable pour la préparation comme pour la conservation des produits : « Trois mois maximum pour une formule avec de l’eau et six avec une formule sans. À conserver au réfrigérateur de préférence », conclut le Dr Isabelle Gallay.
L'Humanité
Climat : quand les langues s’emmêlent !
Marie-Noëlle BertrandL’impact est inattendu et, une fois n’est pas coutume, réjouissant quand il augure d’une future mixité linguistique. Des chercheurs wallons ont mis en évidence que le réchauffement climatique influe sur nos façons de parler. La hausse des températures provoque une migration des accents régionaux, avancent-ils dans une étude publiée ce jeudi. « À l’instar de certaines espèces animales et végétales, nos inflexions tendent à se déplacer du Sud vers le Nord », explique Fulgence Muyhl, directeur du laboratoire d’écolinguistique de l’université de Liège. L’effet est déjà notable à Roubaix et à Lille, « où l’accent tonique propre à l’occitan est désormais couramment usité ». Ainsi n’est-il plus rare d’y entendre : « Tu sais pourquoi le kieng aboie, cong ? » L’accent ch’ti tend lui à prendre ses aises à Bruxelles, tandis que la tonalité savoyarde s’installe à Strasbourg. Les choses sont moins claires concernant l’accent breton. « Il semble être tombé dans la Manche », relève Fulgence Muyhl, qui se veut toutefois optimiste : « Avec la hausse attendue du niveau des mers, il n’est pas exclu de le voir réapparaître à Paris. »
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Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés
Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.
Six nouveaux restaurants étoilés
Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.
La province à l’honneur
Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.
La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.
L'Humanité
Dans les Bauges, il faut bien vivre avec les loups
ReportageSoixante ans après son éradication, le loup est revenu naturellement en France, depuis l’Italie en franchissant les Alpes, dans les années 1990. Au cœur du massif des Bauges, en Savoie, éleveurs, élus et parc régional tentent de cohabiter avec le prédateur. Avec plus ou moins de réussite.
Pia de QuatrebarbesQui a peur du « grand méchant loup » ? Comme dans les contes pour enfants, il effraie à peu près tout le monde. Dans le massif des Bauges, mosaïque de grands alpages verdoyants et de forêts au-dessus de Chambéry, Canis lupus est revenu en 2006, de manière épisodique d’abord.
Pendant longtemps, dans le coin, on a joué à « loup, y es-tu ? ». Le canidé était là, mais, « quand on disait qu’il y avait des attaques, le dialogue était difficile avec les agents de l’État qui venaient constater les dommages sur les troupeaux », raconte Cédric Laboret, éleveur de vaches laitières à La Motte-en-Bauges et président (FNSEA) de la chambre d’agriculture de Savoie-Mont-Blanc.
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal, chevrier, ne craint ni le froid ni les loups.
Un territoire est classé comme « zone de présence permanente »
Aujourd’hui, plus personne ne nie la présence du loup. L’Office français de la biodiversité y recense une meute « avérée » et quelques solitaires. Le territoire est classé comme « zone de présence permanente ».
De là à ce que tout le monde les accepte ? Pas tout à fait. « On essaie de gérer au mieux cette présence que personne n’a demandée. Le loup, c’est clivant. Notre mission, c’est de maintenir le dialogue entre les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais quand il y a une attaque, on le dit », répond Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, chargé du dossier loups.
le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème. Jean-François Lopez, directeur adjoint du parc régional du massif des Bauges
Car « le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème », poursuit le Monsieur loup. La région des Bauges est réputée pour sa tomme en AOP, tout autant que pour sa tradition pastorale. Là-haut, à 1 300 mètres d’altitude, les bêtes vont paître d’avril à octobre dans les alpages. Sur le massif, il y a près de 520 000 caprins et 100 000 ovins qui y passent l’été…
« Avant le loup, c’était deux ou trois fois plus, on faisait des fromages où l’on mélangeait le lait de vache et de brebis. Beaucoup d’éleveurs avaient quelques chèvres ou des moutons en plus des vaches. Mais, après deux passages de loup, des 20 brebis, il en restait 4. Ça a modifié le modèle économique », regrette pour sa part Cédric Laboret.
Le rôle du patou est de protéger le troupeau des prédateurs.
Le loup croque à peu près tout : des chèvres, des moutons. Et, depuis deux ans, il s’attaque aussi aux bovins. « On ne s’y attendait pas », reprend Jean-François Lopez. En 2021, il y a eu 484 attaques, de mars à fin octobre, en Savoie et 1 000 victimes « 7 chiens, 62 caprins (chèvres), 887 ovins (béliers, brebis et agneaux), 102 bovins et 3 chevaux », décompte l’éleveur Cédric Laboret qui raconte les vaches coincées par le loup entre deux arbres « qu’il faut achever. Car, quand le loup attaque, il ne tue pas toujours. On doit parfois finir le boulot… La plupart des éleveurs n’étaient pas chasseurs. Mais depuis on est beaucoup à avoir passé notre permis de chasse ».
L’été dernier, comme tous les étés, il est monté avec ses 90 génisses dans ses alpages, à trois heures de route de son exploitation. « J’y vais tous les deux jours pour vérifier que les bêtes ont de l’eau, et qu’il n’y ait pas trace de morsures. Si une bête se planque, ce n’est pas très bon signe », détaille-t-il.
Des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes
Sur le territoire, les éleveurs tentent de trouver des parades. « Mais il n’y a pas de solution standard, les comportements du loup ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. On ne comprend pas pourquoi parfois il attaque alors qu’il y a des mouflons sauvages juste à côté. On manque de connaissances », prévient d’emblée Philippe Gamen, maire du petit village du Noyer et président du Grand Chambéry (sans étiquette, soutenu par la droite).
Alors chacun bricole avec plus ou moins de réussite. Les clôtures électriques sillonnent désormais les alpages. Cette année, Cédric Laboret a expérimenté sur ses vaches des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes. Ils émettent des ultrasons quand les bêtes se mettent à courir de façon anormale. « C’est censé éloigner le loup », éclaire le président de la chambre d’agriculture de Savoie. Sur ses alpages, des pièges photos ont aussi été placés : « On y voit un loup qui passe deux fois par semaine, sans qu’il attaque », détaille l’éleveur sans pour autant savoir si ses colliers à 500 euros l’unité ont fonctionné.
Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Yves Lachenal, chevrier
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal ne craint ni le froid ni les loups. La température frise 0 degré, mais le chevrier arbore un minishort. « Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Ça leur coûte en argent, comme en temps. On s’adapte pour qu’il puisse vivre ici, mais il doit devenir le problème de toute la société, pas seulement des éleveurs », revendique-t-il.
Il y a quinze ans, quand les loups ont commencé à remonter du Mercantour, à près de 300 kilomètres au sud, Yves Lachenal était l’un des seuls à croire que « tout le monde allait en prendre plein la gueule. Les autres étaient persuadés qu’on allait l’éviter ». Alors, il a anticipé leur arrivée.
Afin de protéger ses chèvres, qu’il trait à la main pour fabriquer ses fromages, l’éleveur fait confiance à ses chiens, bien plus efficaces, selon lui, que les tirs de défense. En dix-sept ans, ses caprins n’ont été attaqués qu’une seule fois, il y a deux ans. « Une des chiennes venait d’avoir une portée. Je ne l’ai pas mise avec le troupeau cette nuit-là. L’autre chien n’a pas pu, seul, le défendre. J’ai perdu une chèvre », raconte-t-il. Dans sa prairie, les patous, Peyot et Nala, aboient dès que l’on s’approche des biques. Un mot du chevrier suffit à les faire taire.
Dans ces alpages, des caméras infrarouge ont aussi été placées pour suivre les passages des loups.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence
Yves Lachenal, c’est un peu l’homme qui parle aux patous. « Je n’y connaissais rien au départ. Je me mets à la place du chien, je l’observe. » Depuis, avec l’Institut de l’élevage, il a structuré un réseau, forme ses collègues, en Savoie et Haute-Savoie, dans l’Isère… Partout où est le loup.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence. « Plus de 3 000 chiens travaillent sur l’arc alpin, mais la moitié n’ont rien à y faire. L’erreur a été de promouvoir les chiens sans apporter aucun encadrement aux éleveurs, sans leur enseigner la façon d’apprendre à leur animal un métier qui n’a rien à voir avec celui de la conduite des troupeaux. Nous avons perdu vingt-cinq ans », juge Yves Lachenal.
Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien. Philippe Gamen, le maire du Noyer
L’été venu, une nouvelle série de plaintes atterrit désormais sur les bureaux des élus locaux : « Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien », euphémise Philippe Gamen, le maire du Noyer. Les éleveurs doivent cohabiter avec les randonneurs, leurs chiens, et les cyclistes, parfois pris pour cible par les chiens de protection. « Ici, on demande aux chiens de défendre et de faire la distinction entre un randonneur qui se balade avec son chien, un VTT en montagne et un loup… C’est une tâche particulière », répond Yves Lachenal.
L’éleveur le reconnaît : les chiens réduisent de beaucoup les attaques, mais ils ne sont pas infaillibles. À écouter le producteur de fromages, le problème réside surtout dans la manière dont on gère le prédateur en France. « En trente ans, il a pris de mauvaises habitudes. On a laissé les meutes et les jeunes loups se nourrir au troupeau, alors ils y reviennent toujours. Il n’y a plus de stratégie de chasse des loups », analyse-t-il.
Une perte de connaissance du loup après 60 ans d’absence
Le pays, avec la Norvège, détient le record mondial des attaques. « Dans l’Hexagone, 20 animaux d’élevage sont tués par les loups, quand dans la plupart des pays européens c’est 4 à 5. On compte environ 600 loups en France, 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne », dévoile Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage. La France est aussi le pays qui dépense le plus sur son plan loup.
La faute à qui, à quoi ? Pour Yves Lachenal, les tirs de prélèvement autorisés par les préfets, qui peuvent tuer jusqu’à 20 % des effectifs de loups, pourraient être un début d’explication à ces attaques massives : « On n’effarouche pas les loups, on les tue quand ils ne sont même pas en train d’attaquer et on déstabilise les meutes. Il vaudrait mieux les blesser que les tuer », s’insurge le chevrier.
Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Le biologiste, lui, n’a pas de réponse : « La France ne se donne pas les moyens de comprendre la déprédation (les attaques). Elle ne mène pas d’études sur le sujet. Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux », reprend Gilles Rayé. Ils sont aussi plus mobiles : quand une meute, de 4 à 5 individus, évolue dans une zone limitée, le solitaire, lui, « peut parcourir des centaines de kilomètres par jour, se disperser vers l’ouest, jusqu’à ce qu’il rencontre une compagne pour établir une meute », révèle Gilles Rayé.
Il faut dire qu’après plus de soixante ans d’absence, « on a perdu une connaissance fine du loup et de son comportement. Mais il a un rôle à jouer : il régule les populations de sangliers et de cervidés », reprend Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF, le fonds mondial pour la nature qui dans son programme européen « Euro large Carnivore » tente d’améliorer la coexistence entre le loup et les humains.
Le loup est un marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Mauvais génie dans la religion catholique, mangeur d’innocents agneaux, la légende noire de l’animal lui a longtemps collé aux poils. Dans les années 1930 en France, c’en était fini du loup : il avait été éradiqué. L’espèce était toujours présente en Italie ou en Espagne. Alors, le retour du loup, c’est un « marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux », s’enthousiasme Gilles Rayé. S’il a traversé les Alpes, c’est que la forêt a regagné des centaines de milliers d’hectares depuis les années 1940…
La petite chanson « Il faut exterminer le loup », Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, l’entend de plus en plus. Mais, comme « dans tous les traumatismes, il y a le choc puis la colère. Le loup, lui, va rester », prédit-il. Jusqu’à l’acceptation ?
Le point de vue de Gilles Rayé, biologiste et écologue
« On se focalise trop sur les chiffres »
Le retour du loup est une bonne nouvelle. Mais il faut s’affranchir de l’obsession des chiffres pour essayer de comprendre comment limiter les dommages irraisonnables sur les troupeaux, analyse .
Qu’est ce qui a permis le retour du loup ?
Il a bénéficié d’un contexte idéal dans les années 1990. Il avait été éradiqué du territoire français dans les années 1930, mais l’écosystème s’est peu à peu restauré. L’exode rural, durant les années 1950, a favorisé le retour de forêts. Les parcs nationaux et régionaux ont été créés dans l’intervalle. Pendant cette période, la faune sauvage a augmenté en France : la population de chamois a été multipliée par six entre 1988 et 2016. Dans le même temps, le nombre de cerfs a été multiplié par dix. Parallèlement, l’Italie ou l’Espagne avaient toujours des loups, qu’elles ont protégés en 1973 et 1976. Le loup est revenu naturellement par l’Italie. À partir de 1994, il a commencé à recoloniser une partie des Alpes françaises. Fin 2021, l’Office français de la biodiversité en dénombrait plus de 600. Les nouvelles estimations devraient s’afficher à la hausse. Mais, en France, on ne traite la question qu’à travers les chiffres.
Pourquoi est-ce un problème ?
Parce que ça n’a aucun intérêt d’un point de vue écologique. On sait qu’un écosystème avec des prédateurs est plus complet, plus résilient. Le loup permet de réguler les espèces proies. La base de son régime alimentaire, ce sont les sangliers, les cerfs et les chevreuils. Le loup régule ces populations. Sa présence a aussi un effet indirect presque plus important : il disperse les ongulés. Les hardes de cerfs sont moins grandes. Sous l’effet du stress induit par la présence du loup, la fertilité des biches décroît. Cette dispersion permet la régénération de la végétation. Le loup peut ainsi être un auxiliaire des agriculteurs quand le nombre de chasseurs a tendance à baisser – même si la chasse a beaucoup plus d’impact sur les ongulés. On compte en France 213 chasseurs pour 100 kilomètres carrés, contre 1,1 loup pour 100 kilomètres carrés. Mais, plus que le nombre de loups, la question devrait être : combien de meutes sont possibles ou acceptables ?
À quel niveau se situe « l’acceptable » ?
Ce n’est pas encore tranché en France, nous n’avançons pas sur la question. Pourtant, notre pays bat tous les records en matière de loups : sommes payées aux éleveurs, moutons prédatés et tirs de prélèvement. Le plan loup a coûté 30 millions en 2019, dont 3 millions versés aux éleveurs pour l’indemnisation des dommages directs. Aujourd’hui, les dégâts sont concentrés dans les grandes Alpes. Dans la Vésubie et la Roya, le nombre d’attaques est très important. Près de 1,4 % des pertes de bétail sont imputables aux loups. Entre 4 % et 8 % ont d’autres causes : des maladies, bactéries…
Alors qu’on est en pleine sixième extinction des espèces, on a besoin de restaurer les écosystèmes. Le bétail vaut pour 95 % de la biomasse, les mammifères sauvages, dont fait partie le loup, n’en représentent que 5 %. Mais cette restauration doit se faire dans le cadre de la réduction des dommages aux troupeaux. En France, leur niveau est très important. Pourtant, on ne se donne pas les moyens de savoir pourquoi. La recherche se préoccupe peu de la grande faune.
La question du comptage et des tirs de prélèvement
Depuis le retour des premiers loups en France, dans le Mercantour en 1993, la méthode de comptage fait « l’objet de controverses, notamment parce que du nombre de loups recensé dépend le nombre qui pourrait être tué », explique Philippe Gamen, le maire du Noyer et président du parc régional des Bauges. Le plan loup et activités d’élevage, acté en 2018, fixe les moyens d’intervention : l’effarouchement est privilégié – tirs non létaux, moyens olfactifs, visuels ou sonores.
Dans un deuxième temps, les préfets peuvent autoriser, hors parcs nationaux, des tirs de défense pour empêcher une attaque immédiate sur un troupeau. En cas d’échec, l’éleveur peut demander un « tir de défense renforcé », ou « tir de prélèvement ». Ainsi, 19 % des effectifs de loups peuvent être abattus légalement chaque année par les louvetiers ou chasseurs. L’Office français de la biodiversité recense plus de 600 loups sur l’ensemble du territoire. Au 3 novembre, selon l’organisation Ferus, 96 loups avaient été tués : 90 par tirs autorisés, les 6 autres cas relevant du braconnage.
loupsfaune sauvageBiodiversité BBC
UK farmers call for weedkiller ban over Parkinson’s fears
By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Environment & Rural Affairs Team
Some British farmers are calling for a ban on the UK production of toxic weedkiller Paraquat, saying studies suggest it could be a factor in the onset of Parkinson's Disease. It comes as hundreds of US farm workers pursue a legal case against its manufacturer, alleging it knew the risk and failed to warn them.
Andy Pollard was once a farm manager who could leap into his tractor cab. But now his limbs are rigid and his body contorts with spasms. He has advanced Parkinson's Disease, and can no longer control his own movements.
He spent decades spraying herbicides on his land and, unaware of any danger, didn't use protective equipment.
"Paraquat was a really good thing to use - or so we thought," his wife Sue says. "Andy would be driving around the fields and the spray would be going everywhere."
She had thought it was a coincidence that the only people she knew with Parkinson's were farm workers, then read about the potential connection with the chemical.
"Why hasn't it been regulated and stopped?" she asks. "We've got a lot of people in the same situation."
Paraquat was first manufactured in the UK in the early 1960s and is sold globally - 377 companies have registered it for sale.
It is one of the world's most popular and effective herbicides, millions of farmers have used it to kill weeds. But it is also one of the most dangerous and has caused thousands of poisoning deaths.
Its manufacturer Syngenta says claims of a link between Paraquat and Parkinson's are not supported by scientific evidence, stating it has undergone more than 1,200 safety studies.
Andy regularly visits a Dorset farm run by charity Countrymen UK, founded by Julie Plumley after her father John was diagnosed with Parkinson's.
The 30-acre working farm sells beef and lamb. In the yard, instead of tractors is a fleet of mobility scooters. "The farmers come here not because they're ill," Julie explains, "but because they want to get on with living."
Parkinson's Disease is believed to be the world's fastest-growing neurological condition. It affects neurons in a specific area of the brain called the substantia nigra.
It is degenerative, gradually leading to tremors and stiffness in the limbs. Global studies show rural, agricultural areas often have higher rates of the disease.
Julie explains her childhood farm was owned by the local council, so her father had to meet certain conditions. "He had to use chemicals, because if you got too many dock leaves or thistles, they could take money away from you. Paraquat was the pesticide all the farmers used."
He would carry a backpack filled with the chemical and spend hours hand-spraying the fields. "He would have his sleeves rolled up, his arms bare, the liquid dripping down."
John developed the disease in his 40s and always believed there was a connection to the chemicals. His suspicion deepened when his neighbour Ken Barnes was diagnosed around the same time - he was also in his 40s and had also been using Paraquat for years.
Ken now visits Julie's farm. He has a twinkle in his eye, but his clarity of speech has gone. "It's a horrible disease," says his wife Sue. "It's taken his life away."
She says its manufacture in the UK and export should be stopped. "I wouldn't want my son, who's got farming qualifications, ending up like his father."
Paraquat has not been authorised for use in the EU since a court ruling in 2007. That is still the case in the UK after Brexit but it is still made - under the brand name Gramoxone - at Syngenta's plant in Huddersfield. It is exported to countries such as the US, Japan and Australia, with a fifth of exports going to the developing world.
In the US, nearly 900 farmers and field workers have joined forces to sue the manufacturer, claiming not only is there a link between Paraquat and Parkinson's, but that Syngenta has deliberately hidden the health risks from the authorities.
Syngenta rejects the claims made in the remaining multidistrict litigation case, which is due to come to court later this year.
The company's most recent financial statement shows that the company has already paid $187.5m into a settlement fund. But it said the company believes that all of these claims are without merit and the payment is simply to keep the claims from going any further.
Toxicologist Prof Jon Heylings worked for Syngenta and its predecessor companies for more than 20 years. After retiring, he turned whistleblower, and has given evidence as an expert witness in the US legal action.
He said farmers who used it without protective equipment, damaging their skin, should be worried. "If they went out the next day and actually used it again, and the next day, you could absorb more Paraquat through the skin, into the blood and then into the brain," he says.
"The issue is really does it actually cause Parkinson's when it gets into the brain? That's one of the key issues around the whole exposure. And if this chemical does cause Parkinson's, who is responsible?"
There is no scientific consensus and many conflicting studies on any possible association between Paraquat and Parkinson's.
In the UK, research charity Cure Parkinson's said exposure was "a well-recognised environmental risk factor" but Parkinson's UK said studies show "a small increased risk" at most.
In the US, a 17-year-long study found Paraquat contributed to Parkinson's onset and progression. And research by the National Institute of Environmental Health Sciences - part of the US Department of Health - found people who used Paraquat developed Parkinson's two-and-a-half times more often than non-users.
But the US regulator, the Environmental Protection Agency, says an updated study couldn't replicate those results and no clear link was found.
But there are scientists who believe Syngenta is putting profit before product safety and public health.
Prof Heylings has a Syngenta regulatory strategy document from 2003 written while Paraquat was still being used by UK farmers. Its author acknowledges a growing number of studies "citing a correlation between incidence of Parkinson's Disease and herbicide use, including Paraquat".
He explains: "Syngenta are trying to influence researchers who are working on Paraquat and also influence the direction of the research because the last thing Syngenta wants is a big blow up on Parkinson's. So the strategy was to downplay anything to do with the potential neurotoxicity of Paraquat that could lead to Parkinson's."
It said: "In our view, Jon Heylings is technically not qualified to comment on Paraquat and Parkinson's Disease. He is certainly not aware of Syngenta's research on the issue, which was mostly conducted from 2008 onwards, after he left the company. We spent tens of millions of dollars investigating Paraquat and Parkinson's disease - and this figure doesn't include the monetary value of internal expert time."
In a statement, Syngenta said it had invested hundreds of millions of dollars over the product lifetime to ensure its safety.
"Paraquat has been the subject of more than 1,200 safety studies submitted to, and reviewed by, regulatory authorities around the world. Recent thorough reviews performed by the most advanced and science-based regulatory authorities including the United States and Australia continue to support the view that Paraquat is safe."
Photos by Claire Marshall
See the full story on Countryfile on BBC1 at 17:30 BST on 3 April and afterwards on the iPlayer.
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Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
El País (ESP)
GUACAMOLE CON QUESO
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
La alcachofa -como ya habréis adivinado- es no de los alimentos fetiche de El Comidista, por eso siempre que está de temporada intentamos incorporarla a nuestro recetario, como en la pasta cremosa con alcachofas y sobrasada que te traemos en este menú. Pero un buen comidister no se centra en un solo producto, sino que aprovecha al máximo todas aquellas verduras, hortalizas y frutas y las incorpora en recetas ricas, fáciles y saludables combinándolas con carnes, pescados y mariscos. Si te da pereza organizarte o no tienes tiempo para ello, nuestro nuevo menú semanal ya ha hecho este trabajo por ti: te aseguramos que te vas a chupar los dedos.
Lunes 4 de abril
Con parmesano, con queso azul y con rulo de cabra: no son los guacamoles convencionales, pero sí un delicioso aperitivo en el que la intensidad del queso se suma a la cremosidad del aguacate.
Las chirivías no son fáciles de encontrar en todas partes, pero le dan un extra de sabor muy interesante a las lentejas. Si no las tienes a mano, más zanahoria y unas semillas de hinojo pueden sustituirlas.
Un flan de queso que sale bien aunque seas un torpe absoluto con la repostería. Incluye dos tuneos: uno en plan 'cheesecake' y otro con queso azul.
Martes 5 de abril
Es posible que ya encuentres espárragos locales en la frutería. Aprovecha su temporada para aprender nuevas maneras de cocinarlos.
Preparamos una pasta cremosa como su fuera un risotto y la acompañamos con la verdura estrella de la temporada: la alcachofa. Para rematar, un toquecito de sobrasada fundida.
Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.
Miércoles 6 de abril
Unos buenos guisantes congelados serán la base para esta reconfortante crema, cuyo sabor se intensifica gracias al puerro previamente dorado. Un aceite de menta fresca y un poco de queso cremoso rematan la jugada.
Hacer la coliflor en la sartén es sencillísimo, y el tostado que se consigue con este método eleva su sabor a la estratosfera. Una salsa fresca a base de tomate y aderezos italianos le pone la guinda al plato.
Crujiente por fuera, suave por dentro: la 'coca de forner' es un pan plano dulce que encanta a cualquier paladar. Con paciencia y práctica te quedará como la de un panadero.
Jueves 7 de abril
Son uno de los picoteos más populares del país nipon, donde también se consideran un plato de aprovechamiento. La diferencia básica con las que tomamos aquí es que la base no es bechamel, sino puré de patata.
¿Creías que ya habíamos agotado todas las maneras posibles de preparar caballa? Una temporada más, intentaremos batir nuestros propio récord, esta vez con curry y un cremoso de zanahoria y boniato.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Viernes 8 de abril
El marisco se viene arriba con el toque cítrico del pomelo, y el conjunto se acaba de alegrar con un aliño de inspiración asiática en el que retozan la salsa de pescado, chile, jengibre y ajo.
Italianos: no miréis, porque el pesto de esta receta no es muy canónico. Pero su sabor es tan veraniego como un buen trozo de sepia a la plancha, así que imaginaos la combinación.
Una técnica para integrar aire en nata, claras de huevo o una mezcla de ambas a la que daremos sabor con una combinación de fresas y albahaca.
Sábado 9 de abril
Lacamos unos contramuslos jugosos con miel, salsa de chile y soja, les dejamos la piel bien crujiente y refrescamos el conjunto con una salsa de verduras de inspiración tailandesa. Resístete si puedes.
Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?
Domingo 10 de abril
No, no es paella. Pero sí es un arroz seco fácil de preparar, y con un sabor a mar que te convertirá por un momento en pez abisal.
Un bizcocho húmedo y jugoso gracias al zumo de limón, que no resulta empalagoso para los paladares menos tolerantes con el dulce. Si lo haces en molde redondo, lo podrás transformar en tarta.
La bebida del finde
El coquito es un cóctel típico de Puerto Rico hecho a base de crema de coco y ron que puede dar un toque diferente a tu sobremesa.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
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New York Times - World
In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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Valeurs Actuelles
[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
Opex 360
Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.
Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.
Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
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Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAfin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.
le contrat Trimaran IIISeulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
étude publiéePlus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
d’une audition« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
L'Humanité
L’État mange sa parole climatique
Marie-Noëlle BertrandJustice Agira, n’agira pas ? L’État avait jusqu’au 31 mars pour dire quelles mesures il compte prendre pour respecter les engagements climatiques de la France. Saisi par Grande-Synthe, commune du littoral du Nord menacée par la montée du niveau de la mer, le Conseil d’État, en juillet 2021, avait donné neuf mois au gouvernement pour « prendre toutes mesures utiles » afin de tenir l’objectif que s’est fixé le pays de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Mais à dix jours de la présidentielle, l’exécutif n’avait toujours pas présenté le moindre argument. Libre au Conseil d’État, à présent, de rouvrir l’instruction du dossier et de convoquer une nouvelle audience entre les parties. Le cas échéant, la procédure pourrait encore durer plusieurs mois. M.-N. B.
Climatjusticegrande-syntheRéchauffement climatique L'Humanité
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu
ActuDes paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.
Marine CyglerIl y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.
L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.
Des fossiles uniques
Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.
De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.
Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.
La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.
La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.
Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques.
La géographie et le vivant
Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.
Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)
« Un changement climatique brutal »
Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?
En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.
Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?
Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.
En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?
Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34 millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.
Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?
Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.
sciencesgéologiepaléontologie Opex 360
Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQue savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQue savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQue savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
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« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
général Bertrand Toujousesite spécialisé Intelligence Online El País (ESP)
SANS TITRE
El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.
Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.
Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.
Dificultad
La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.
Ingredientes
Para 4 personas
- 350 g de arroz jazmín
- 4 chalotas picadas
- 2 dientes de ajo chafados y picados
- 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
- 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
- 10 tallos de cilantro
- 12 langostinos crudos
- 1 cucharada de mantequilla
- 1 cucharada de aceite de oliva
- Sal
Tom yum
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450 ml de leche de coco
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300 ml de agua
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12 cabezas de langostino
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La piel de una lima y su zumo
-
2 cucharadas de salsa de pescado
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3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)
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1 cucharada de aceite de oliva
Preparación
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Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.
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Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.
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En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.
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Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.
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Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.
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Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.
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Valeurs Actuelles
Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
L'Humanité
Le sarcophage de Notre-Dame de Paris
ActuArchéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.
Anna MussoUn sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.
Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.
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L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
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Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
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Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
BBC
War in Ukraine: Koko’s phone is your phone as she makes her way out
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Korrine Sky, a British-Zimbabwean second-year medical student, decided to flee Ukraine as soon as the Russian invasion started.
Using Korrine's social media messages, photos and videos, we have pieced together her harrowing journey out of war-torn Ukraine, into an immersive mobile experience.
Motion graphics: George Wafula
Video editor: Ifiokabasi Ettang
Producer: Keisha Gitari
Executive producers: Princess Irede Abumere and Marko Zoric
L'Humanité
Que vaut la science ?
ChroniqueSylvestre HuetQuelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?
Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »
Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.
L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.
la chronique scientifique de sylvestre huet BBC
Grammys 2022: Foo Fighters win three prizes in early ceremony
By Mark SavageBBC Music Correspondent
Foo Fighters have won three prizes at the 2022 Grammy Awards, just a week after the unexpected death of their drummer, Taylor Hawkins.
The band received best rock album for Medicine at Midnight, rock performance for its opening track, Making A Fire and rock song for Waiting On A War.
Presenter Jimmy Jam accepted the prizes in the band's absence, "with prayers to their loved ones".
Hawkins died in Colombia shortly before the band were due to play a festival.
Local officials said an ambulance was sent to the hotel after a man reported having chest pains. He did not respond to resuscitation efforts and was declared dead, the city's health department said.
Opioids, marijuana and other drugs were found in the 50-year-old's system after he died, investigators said, but it is not known whether they contributed to his death.
Foo Fighters had been due to play the Grammys this weekend. Instead, organisers played a video tribute to Hawkins, set to the Foo Fighters' song My Hero.
"Our thoughts go out to Taylor's family, his friends, the Foo Fighters family and all of their fans around the globe," said host Trevor Noah.
Pop star Billie Eilish paid her own tribute, wearing a black T-shirt with an image of Hawkins emblazoned across the front during her performance of Happier Than Ever.
The Grammys also honoured Broadway composer Stephen Sondheim, who died last November at the age of 91, with a medley of his songs.
Joni Mitchell award
Foo Fighters' awards were presented during a smaller "Grammy premiere ceremony" which took place ahead of the main event on Sunday night.
It also saw folk-rock legend Joni Mitchell win best historical recording for her Archives, Vol 1 box set.
The star, who had a brain aneurysm in 2015, collected the award in person, helped onto the stage by her physical therapist, who she called her "angel".
"I didn't expect this," she added, before thanking her record label and her assistant, "who keeps me on schedule".
Mitchell was previously honoured at a Grammy event on Friday night, with Herbie Hancock, Cyndi Lauper, Angelique Kidjo and Stephen Stills among those paying tribute to her music.
Graham Nash played an emotional version of her folk-rock classic A Case Of You; while John Legend played River. Both tracks were taken from her 1971 album Blue, frequently cited as one of the best records of all time.
The trailblazing, Canadian-born star told journalists on the red carpet that she was feeling "pretty good," adding she'd been "making improvements" seven years into her recovery.
She will appear again at the main Grammy ceremony on Sunday night.
More than 70 awards are distributed on the night, with many of the smaller, genre-based prizes handed out at a "premiere ceremony" before the big event.
George Harrison's classic 1970 album All Things Must Pass won the award for best limited edition package, following a 50th-anniversary edition that included extra outtakes, jam sessions and extensive liner notes.
His widow Olivia collected the award on his behalf, noting that eight years after the record was inducted to the Grammy Hall Of Fame, it was definitively "here to stay".
"The music is here for you," she said. "It's full of hope and compassion and healing and rock and roll."
Puerto Rican rapper and singer Bad Bunny, who is Spotify's most-streamed artist in the world, took home a new prize: Best música urbana album, for his third studio release El Último Tour Del Mundo.
There was an upset in the musical theatre category, where The Unofficial Bridgerton Musical - a project that originated on TikTok - beat Andrew Lloyd Webber's Cinderella soundtrack and a new concert recording of Les Miserables.
Best music film went to Summer Of Soul - a documentary about 1969's Harlem Cultural Festival, which had been all-but erased from history, which also won best documentary at last weekend's Oscars.
Accepting the prize, director Ahmir "Questlove" Thompson said: "It just hit me that we really haven't given much spotlight to what really matters in this film which is the beautiful artists that performed."
He went on to name-check artists including Stevie Wonder, Mavis Staples, Gladys Knight, Nina Simone, BB King and Sly & The Family Stone, whose performances were all restored in the Disney+ movie.
Comedian Bo Burnham won best song written for visual media for All Eyes On Me, an anxiety-ridden track from his Netflix lockdown show, Inside.
Trevor Noah will host the main ceremony later, with performances from Billie Eilish, BTS, Lady Gaga, Lil Nas X, Olivia Rodrigo and Justin Bieber.
Jazz musician Jon Batiste had the most nominations ahead of the ceremony, with 11 in total.
He has already won four, including best music video for his vibrant, celebratory song Freedom.
That trophy saw him beat Billie Eilish and Olivia Rodrigo - the presumed front-runners for album of the year. If Batiste triumphs there too, it could be one of the night's big upsets.
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Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?
ActuPourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.
Anna MussoAnna MussoTravailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.
La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien
Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».
L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.
Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »
Un nombre élevé de récepteurs olfactifs
Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.
Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !
Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.
Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. « On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients. »
Un enjeu de santé publique
Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .
Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.
sciencescancerFourmis L'Humanité
Diplomatie. Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »
EntretienL’ancien ministre des Affaires étrangères (1997-2002) analyse les causes de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que la montée du discours nationaliste et anti-occidental du Kremlin.
Marc de Miramon Hubert Védrine (1), qui vient de publier son dernier livre Une vision du monde aux éditions Bouquins, a notamment organisé avec les États-Unis, la Russie et plusieurs pays européens la conférence de Rambouillet, dont l’échec entraîna la guerre menée contre la Serbie de Slobodan Milosevic par l’Otan en 1999. Un précédent brandi par Moscou, comme l’intervention militaire en Libye en 2011, pour dénoncer les violations du droit international attribuées au « camp » occidental et justifier sa propre agression de l’Ukraine.
L’engrenage des événements qui a conduit à la guerre a-t-il été bien compris en Occident ? Comment en est-on arrivé là ?
Il faut rappeler que les relations entre les Européens et la Russie ont toujours été compliquées. Avec l’URSS, pendant un siècle, il y a eu des périodes de tension extrême, l’alliance de la Seconde Guerre mondiale puis la guerre froide, la coexistence pacifique, la détente… Plus récemment, avec la réapparition de la Russie à partir de 1992, il faut distinguer l’ère de Boris Eltsine, un mauvais souvenir pour les Russes, les mandats de Poutine 1 et 2, puis celui de Dmitri Medvedev. Et la suite, les mandats Poutine 3 et 4, beaucoup plus anti-Occidentaux avec le réveil d’un nationalisme agressif allié à l’Église orthodoxe.
J’estime, comme beaucoup d’Américains vétérans de la guerre froide, que ce soit Brzezinski, Kissinger, Kennan, Matlock ou Mearsheimer, qu’il aurait fallu s’y prendre autrement. Après, s’y ajoute l’erreur énorme commise avec le sommet de Bucarest en 2008, où l’Otan a déclaré que l’Ukraine avait vocation à rentrer dans l’Otan mais sans le concrétiser, notamment parce que Sarkozy et Merkel s’y opposaient. C’était un chiffon rouge agité face au taureau russe.
Il aurait fallu dire : soit on met l’Ukraine dans l’Otan et on négocie avec la Russie sur Sébastopol (Crimée – NDLR), la libre circulation de ses navires en mer Noire et en relançant une négociation sur la sécurité en Europe, celle dont même Kissinger a regretté qu’elle n’ait pas eu lieu. Ou alors on disait : « Non, l’Ukraine n’a pas vocation à rentrer dans l’Otan », et on bâtissait un système de neutralité au-delà de la simple proclamation politique, avec des garanties croisées, russes, occidentales et autres. On n’a fait ni l’un ni l’autre, et on est resté à cette annonce qui était une provocation pure. C’est tragique.
Fallait-il être beaucoup plus exigeant sur l’application des accords de Minsk ? Sans doute, puisque ces derniers n’ont été respectés ni par la partie prorusses, ni par le gouvernement de Kiev. Dans la période encore plus récente, quand les services américains ont su que l’offensive était programmée, peut-être que la concrétisation d’une force dissuasive aurait contraint Poutine à renoncer à l’attaque du 24 février.
Peut-on également remonter à la guerre de l’Otan en Serbie, qui a abouti à l’indépendance du Kosovo ?
Les Russes le font mais c’est contestable. Dans l’argumentation de Poutine développée à partir du discours de Munich en 2007, il y a l’affirmation que les Occidentaux mentent tout le temps, qu’on ne peut pas leur faire confiance. La preuve avec la Libye, et c’est vrai qu’on est allé au-delà de la résolution de l’ONU qui ne visait qu’à protéger les populations civiles de Benghazi. Et il y a le débat sur le Kosovo.
L’interprétation de Poutine est que les Occidentaux ont attaqué la Serbie sans mandat de l’ONU pour lui arracher cette province, et qu’ils ont eu tort à 100 %. J’ai été un des ministres du groupe de contact qui a géré cette affaire, et j’aurai une lecture différente. Il faut rappeler qu’il y a eu dix-huit mois de négociations entre les ministres russes, américains, allemands, italiens, britanniques et français, avec les Serbes et les Kosovars, au cours desquels le groupe a vraiment cherché un arrangement auquel Slobodan Milosevic s’est opposé de manière absolue. Beaucoup de Russes le considéraient d’ailleurs comme entêté de façon absurde.
J’ai même organisé avec le Britannique Robin Cook la conférence de Rambouillet pour donner une dernière chance à la solution politique et qui a capoté à cause du refus du Kosovo (qui a finalement accepté sous la pression américaine) et de Milosevic. Nous avons conclu, la mort dans l’âme, qu’il fallait employer la force. Et ça, ce n’est pas l’Otan qui a pris la décision au départ, et qui a été dans cette affaire un prestataire de services. Nous lui avons demandé de casser l’armée serbe. Le ministre russe s’est retiré en disant qu’il ne pouvait pas cautionner cela.
Jacques Chirac, après discussions avec Alain Richard (ministre de la Défense de l’époque - NDLR), Lionel Jospin et moi-même, exigeait tous les jours du général américain Wesley Clark (patron de la force de l’Otan en Europe) de ne pas frapper les infrastructures civiles. Sous la puissance des bombardements, Milosevic a fini, hélas trop tard, par lâcher. Après, et cela contredit l’argumentation russe actuelle, le ministre Igor Ivanov est revenu autour de la table. Nous avons rédigé ensemble la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU et décidé « l’autonomie substantielle » du Kosovo et non son indépendance. Ensuite, il est vrai que les autorités kosovares n’ont rien fait pour protéger les minorités serbes et leurs églises.
Très présent dans le discours de Poutine, il y a aussi le gouvernement ukrainien issu de la révolution de Maïdan en 2014, que Moscou dénonce comme illégal sur le plan du droit international, et qui a été soutenu par l’UE et les États-Unis…
Chacun pensera ce qu’il veut de cette dénonciation par Moscou. Ce qui est vrai, c’est que l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE a été conçu, dit-on, sous influence de la Pologne pour couper complètement l’économie ukrainienne de l’économie russe, alors qu’elles étaient très imbriquées. Cela fait partie des provocations inutiles des Occidentaux, comme la localisation de systèmes antimissiles, sous la présidence de Barack Obama, aux frontières de la Russie avec des justifications contestables, Washington affirmant protéger l’Europe contre des éventuels tirs de missile iraniens. Pour la Russie, il s’agissait d’une tentative de neutralisation de sa propre force de dissuasion.
Y a-t-il, selon vous, dans la réflexion de Vladimir Poutine, un véritable rejet de l’Occident et de la démocratie ? Comment interpréter les propos du patriarche Kirill, qui évoque un affrontement fondamental entre la civilisation helléno-chrétienne et la décadence occidentale ?
Avant d’être une guerre de religion ou de civilisation, il s’agit d’un affrontement historique et géopolitique classique. Gardez à l’esprit la formule de Poutine : « Celui qui ne regrette pas l’Union soviétique n’a pas de cœur, celui qui veut la rétablir n’a pas de tête », même si, malheureusement, il a évolué sur le second point…
L’idée que l’origine du monde slave soit à Kiev et « La Rus’ » (ancienne entité étatique constituée de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine actuelles - NDLR), c’est quelque chose de profond pour les Russes. Au départ, ça n’a rien à voir avec les « valeurs » ou la « démocratie », il s’agit d’une question identitaire et culturelle fondamentale, notions que l’Occident a cru périmées mais qui existent encore dans le reste du monde. François Mitterrand disait : « N’oubliez pas que l’Ukraine était à l’origine du monde slave avant même que la Bretagne ne fasse partie de la France ». Oui, il y a pour une partie des Russes une obsession ukrainienne. Ensuite, il y a une haine du système atlantiste dominé par les États-Unis, dans lequel, pour Vladimir Poutine, les Européens ne sont que des pions.
La Russie et la Chine ont de lourds contentieux historiques, voire territoriaux. Cette guerre peut-elle fédérer un axe « eurasiatique » qui abreuve la réflexion russe depuis une vingtaine d’années ?
Personne en Occident n’agit dans ce but. Depuis Obama, les États-Unis sont obsédés par le défi de la Chine et ils n’ont pas du tout envie en théorie que la Russie se jette dans ses bras. Et même si c’est déjà un peu le cas, ils ne pensent pas que cela puisse aller très loin. Les Russes n’en veulent pas non plus. En dépit de cela, tout va dans ce sens depuis quinze ou vingt ans, et cette guerre renforce ce mouvement. Mais ce n’est ni un projet ni une intention. En réalité, l’Occident moderne n’est plus capable de faire de la realpolitik comme Richelieu, De Gaulle, Kissinger ou même Mitterrand. Car nous sommes contraints par des émotions géantes, même si elles sont moralement honorables.
Une partie des élites états-uniennes, notamment leur complexe militaro-industriel, n’a-t-elle pas besoin de « diaboliser » la Russie pour vendre des armes à ses frontières, en Pologne, dans les pays Baltes et même en Ukraine ?
La Russie s’en charge elle-même ! Mais cela peut évoluer, cela dépend des périodes, du contexte et des présidents. Et ça n’est pas vrai qu’aux États-Unis. Par exemple, la position polonaise dominante aujourd’hui, c’est qu’il faudrait n’avoir plus aucun lien avec la Russie, même diplomatique. Le poids du complexe militaro-industriel, formule de Dwight Eisenhower, est indéniable. Mais son existence n’a pas empêché les États-Unis de négocier des traités avec l’Union soviétique pendant la guerre froide.
Après, c’est vrai qu’il existe une conjonction d’intérêts entre le Pentagone et l’Otan qui préfèrent la menace russe. Neutraliser la Chine paraît beaucoup plus compliqué et moins profitable. Poutine vient en quelque sorte d’apporter de l’eau à leur moulin en attaquant l’Ukraine. Quant à Joe Biden, ses déclarations sont destinées aux Polonais américains, qui sont près de dix millions et qui sont très partagés électoralement entre démocrates et républicains. Mais Biden ne veut pas de la guerre avec la Russie et c’est pour cela qu’il a refusé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, ce qui signifierait abattre des avions russes. Donc, il compense avec des déclarations fracassantes.
Que vous inspirent les débats qui agitent la presse occidentale sur l’éventuel déséquilibre mental de Vladimir Poutine ?
Je me méfie de la « pathologisation » de l’adversaire qui dispense de réfléchir. L’Occident est tellement bouleversé, sidéré et déstabilisé qu’il ne peut pas attribuer un comportement aussi hostile à autre chose que de la folie. Mais ça me paraît un peu court. C’est peut-être pire en réalité, car Poutine est assez représentatif d’un vrai courant nationaliste régressif qui a été réveillé en Russie. Mais cela ne justifie pas ni même n’explique la décision d’entrer en guerre. Peut-être a-t-il lu et cru des rapports lui expliquant que la population ukrainienne allait accueillir ses soldats en libérateurs, ou que l’armée ukrainienne allait s’effondrer comme un château de cartes ?
Que faut-il attendre des négociations qui se déroulent actuellement sous la houlette de la Turquie ?
Je n’ai pas d’éléments mais je ne vois pas très bien ce qu’il y a à négocier en ce moment, si ce n’est le maintien du gouvernement de Kiev. S’il y a une sortie, elle se fera probablement à partir de l’acceptation par Kiev du fait accompli.
Comment sortir de cette logique de confrontation avec la Russie ?
Il faudrait déjà que la Russie s’y prête… Après, il faudra y réfléchir. Comment revenir un jour à une coexistence pacifique, puis à une forme de « détente » comme au temps de la guerre froide, avec la Russie qui ne sera jamais une social-démocratie scandinave. Mais on n’en est pas là. Tout cela est un gâchis épouvantable, la souffrance des Ukrainiens et tout le reste.
Guerre en Ukrainehubert védrinediplomatieRussie BBC
'I went back to the north with my tail between my legs'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
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"I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.
And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.
Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.
It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.
Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.
He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.
"What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.
"If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."
Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.
Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.
Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.
Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.
These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.
From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.
"Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."
From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.
His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.
After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.
"I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."
"I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."
However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.
Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.
Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.
Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.
But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."
Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.
But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.
To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.
He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.
"A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.
He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.
"We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."
You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc
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BBC
The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed
The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"
More like this: – Coda and the films treating deaf people with respect – Power of the Dog and the toxic cowboy – Why Spielberg's West Side Story is a masterpiece
Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.
If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.
But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control.
There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.
Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)
After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.
The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.
We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.
The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too.
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L'Humanité
États-Unis. Naissance du premier syndicat chez Amazon
ActuHistorique ! À New York, dans un entrepôt de 8 000 travailleurs, un groupe de salariés auto-organisés, Amazon Labor Union (ALU), a ouvert une brèche au coeur de l’un des Gafam, bastion antisyndical.
Christophe DeroubaixLa digue faite de chantage à l’emploi, d’intimidations, de pressions, d’opérations de com interne et de moyens financiers hors norme a cédé. Amazon a perdu : pour la première fois, un syndicat a été créé dans un de ses entrepôts. Et là où la multinationale s’y attendait le moins. Elle s’activait nerveusement à Bessemer, dans l’Alabama, où un second vote avait lieu, après un premier échec du syndicat RWDSU (Retail, Wholesale and Department Store Union) à convaincre la majorité des salariés de cet entrepôt du Sud profond des États-Unis de créer une section syndicale.
États-Unis. Le syndicalisme en poste restante à AmazonFinalement, c’est à New York qu’un petit groupe de collègues auto-organisés a fait flancher Amazon. Le résultat a été officialisé vendredi : 2 654 voix pour le « oui » à un syndicat contre 2 131. À l’annonce de ce résultat historique, Chris Smalls, le président du syndicat, dénommé ALU (Amazon Labor Union) a sabré le champagne devant les caméras et s’est gentiment payé la fiole de Jeff Bezos, remerciant ce dernier d’être allé dans l’espace « car pendant qu’il était là-haut, on a pu monter un syndicat. »
Amazon a accusé le coup, faisant part dans un communiqué de sa « déception » mais ne prenant pas acte du vote. Elle dit « évaluer ses options » et envisage notamment de déposer une contestation contre « l’influence inappropriée» de la National Labor Relations Board (NLRB), une agence indépendante du gouvernement fédéral américain, notamment chargée de conduire et superviser les élections syndicales.
États-Unis. Grande nouveauté chez Starbucks : la naissance d’un syndicatLe mouvement a commencé au début de la pandémie, quand quelques salariés de l’entrepôt avaient organisé une petite manifestation pour réclamer plus de protections sanitaires face au Covid-19. Amazon licenciait peu après l’un des « meneurs », Chris Smalls. Il se consacre dès lors à la création d’une section syndicale. Il a d’abord fallu recueillir la signature de 30 % des 8 325 salariés du site JFK8, situé à Staten Island, l’un des cinq « boroughs » de New York. Puis recueillir les signatures d’au moins 30 % des salariés de l’entrepôt afin de pouvoir organiser un scrutin.
C’est vraiment un jour historique. Je pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d’un entrepôt à l’autre. Eric Milner, l’avocat représentant ALU.
Deux tiers des salariés sont Africains-Américains ou Latinos
Affronter le rouleau compresseur d’un des Gafam qui pèse 381 milliards de dollars de chiffre d’affaires et a embauché, pour l’occasion, des consultants spécialisés et convoqué les salariés à plusieurs réunions obligatoires pour leur présenter les inconvénients d’un syndicat. De son côté, ALU ne dépense que 120 000 dollars, levés via des financements participatifs ou des ventes de tee-shirts. Il convainc peu à peu les salariés (dont les deux tiers sont Africains-Américains ou Latinos tandis que la majorité des membres de l’encadrement sont des Blancs ou des Asiatiques) sur la base de ses revendications : des pauses plus longues, des congés maladies et un salaire horaire de 30 dollars contre 18 actuellement, dans une métropole, où selon les données fédérales, le salaire moyen s’établit à 41 dollars. « C’est vraiment un jour historique, s’est félicité Eric Milner, l’avocat représentant ALU. Je pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d’un entrepôt à l’autre ». Dans un mois, le centre de tri LDJ5 situé en face de l’entrepôt JFK8 votera lui aussi.
Après la première syndicalisation à Starbucks, en décembre dernier le mouvement syndical – éreinté par quatre décennies de néo-libéralisme – marque un deuxième point, encore plus au cœur du capitalisme mondial.
AmazonsyndicatsÉtats-Unissyndicalisme BBC
In pictures: Behind the shop facade
Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.
His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.
And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.
"More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.
"He was still opening his shop, every day, in his 80s."
Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.
In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.
Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.
And the family lived above the business.
Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.
And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.
"This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.
The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.
Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.
And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.
"I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.
"People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.
"I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."
In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.
And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.
"He was so kind," she said, "he included me in everything.
"When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."
One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.
"I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.
"He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."
Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.
"His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.
From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.
The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.
Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.
One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.
Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".
Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.
The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.
It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.
Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.
"It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.
"The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.
"I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."
After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.
"The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.
"And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.
"But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."
Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.
Grover's other work can be seen on his website.
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L'Humanité
Indispensable conférence paneuropéenne de sécurité
ChroniqueFrancis WurtzTout laisse à penser que nous sommes à un moment-charnière de la guerre que mène l’armée russe contre l’Ukraine. Certains observateurs craignent le basculement dans un conflit encore plus ravageur, nous rapprochant toujours plus d’un engrenage incontrôlable. D’autres veulent croire, malgré tout, à de possibles chances de compromis entre agresseurs et agressés. N’est-ce pas le moment ou jamais – par exemple pour la présidence française du Conseil européen – de tenter une médiation en lançant une grande initiative diplomatique ?
Celle-ci pourrait consister à proposer officiellement –parallèlement à l’établissement d’un cessez-le-feu en Ukraine – au président ukrainien et au président russe, puis, en cas d’acceptation de leur part, à tous les États du continent, quelque soit leur orientation politique, de se réunir ensemble dans le cadre d’une conférence paneuropéenne de sécurité ayant pour mission de mettre à plat tous les différends à l’origine des tensions et des confrontations, et, depuis peu, même d’une guerre, en vue d’aboutir à un règlement global mutuellement acceptable. Les négociations dureraient tout le temps nécessaire, mais tant qu’on discute, les armes se taisent. En cas d’accord, un traité pourrait être signé sous l’égide de l’ONU.
Rappelons, une fois de plus, à ce propos, un fait majeur, malheureusement trop peu connu : le 6 juin 2008, le président russe d’alors, Dmitri Medvedev, proposa, depuis Berlin, la signature d’un tel traité paneuropéen « juridiquement contraignant ». Ce pacte – pouvait-on alors lire dans « le Monde » (17-7-2008), citant M. Medvedev – « pourrait parvenir à une résolution générale des questions de sécurité et de contrôle d’armements en Europe (…) L’atlantisme a vécu, nous devons (donc) parler d’unité au sein de tout l’espace euro-atlantique, de Vancouver à Vladivostok ». Et le quotidien de préciser :
« Nicolas Sarkozy a déclaré que si Moscou propose “un arc de sécurité de Vancouver à Vladivostok, ça mérite d’être étudié”, mais… reconnut la journaliste, « aucun dirigeant occidental n’a formellement donné suite aux idées de M. Medvedev ».
L’explication de cette désinvolture, on la trouva dans cette autre citation de M. Medvedev rapportée, elle, par la chaîne France 24 (27-9-2008) : « Le président russe a averti qu’un élargissement de l’Otan vers l’Est “saperait” les relations de Moscou avec les autres pays européens, de manière radicale » et « pour longtemps ». Stopper l’extension de l’Otan était, en effet, le prix à payer pour cet « arc de sécurité ». Or, pour nombre de dirigeants occidentaux, il n’était pas question de « donner à la Russie un droit de veto sur les décisions de l’Otan ».
Évidemment, rien de tout cela ne peut tenir lieu, quatorze ans plus tard, d’une quelconque excuse à Poutine, unique responsable de son agression armée contre l’Ukraine ! L’évocation de cette occasion manquée en 2008 vise, en revanche, à tirer les leçons du passé pour prendre les bonnes décisions aujourd’hui : je reste convaincu qu’une initiative, même tardive, en faveur d’une conférence paneuropéenne de sécurité servirait la cause la plus précieuse : la paix.
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine L'Humanité
Welcome, Médor !
ActuMarc de Miramon Hostile à toute migration en provenance des pays du Sud, voilà que le Royaume-Uni se réveille pour ouvrir en grand ses bras aux réfugiés ukrainiens, mais pas seulement. L’affaire agite la presse et mobilise l’administration de Boris Johnson : comment faciliter l’accueil de ceux qui fuient la guerre, leur chat ou leur chien sous le bras ? Le gouvernement britannique précise dans un communiqué officiel qu’un « nouveau processus simplifié » a été adopté pour les « nombreuses personnes fuyant le conflit (et qui) n’auront pas été en mesure de compléter les préparatifs de santé complets pour leurs animaux de compagnie ». Tout cela avec le concours de « l’Agence de santé animale et végétale » qui fournira « des approbations rapides et des dispositions de quarantaine pertinentes », pour lesquelles tous les coûts seront couverts. Si « l’Humanité Magazine » compatit évidemment au sort des pauvres chiens et chats ukrainiens attachés à leur maître – et réciproquement –, rappelons que le Royaume-Uni dispute avec le Danemark la première place, en Europe continentale, des pays ayant mis en place les mesures les plus cruelles pour décourager l’immigration d’autres réfugiés fuyant la guerre, qu’il s’agisse des Afghans, des Yéménites ou des Syriens.
Guerre en Ukraineréfugiés UkraineCharivari BBC
Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78
Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.
Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.
The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.
Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.
A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)
The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.
Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."
Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".
"I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.
Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."
Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.
"I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.
Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.
"He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."
Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.
"Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."
He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.
In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.
In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.
In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".
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L'Humanité
Hervé Le Bras : « Hier comme demain, le grand remplacement n’a aucune réalité »
EntretienEffaré de voir la thèse raciale et complotiste du « grand remplacement » prendre pied dans la campagne présidentielle, le démographe et historien Hervé Le Bras démonte, en scientifique, l’entreprise de falsification du réel menée par l’extrême droite et reprise aussi à droite.
Nicolas MatheyDepuis des années, le thème d’une identité nationale fantasmée parasite le débat public. L’expression de « grand remplacement », il y a peu confinée à l’ultradroite, est utilisée desormais par l’extrême droite officielle, mais aussi par une partie de la droite. Contre les amalgames et les faux calculs, le démographe Hervé Le Bras tord le cou à cette notion, démontant les très maigres arguments d’un Renaud Camus et de son suiveur Éric Zemmour. Le chercheur insiste sur l’importance de la citoyenneté et de la mixité, de la prise en compte des ségrégations en lieu et place de l’obsession identitaire. Il montre aussi que, paradoxalement, le vote d’extrême droite n’est pas lié localement à la proportion de population étrangère.
Il « n’y a pas ou il n’y aura pas », selon vous, de « grand remplacement ». Pourtant, 61 % des Français se disent convaincus dans un récent sondage de la réalité de cette expression. En tant que démographe, comment démontrez-vous la vacuité de cette notion ?
Renaud Camus, le grand prophète du « grand remplacement », dit que, au terme d’un temps proche, la population issue de l’immigration sera majoritaire dans la population française. Il suffit d’aller sur le site de l’Insee pour voir que c’est impossible. Actuellement, on compte en France 67 millions d’habitants, dont 6,8 % d’étrangers. Les enquêtes de recensement annuelles de l’Insee montrent une augmentation moyenne annuelle de 120 000 immigrés depuis 2006, ce qui ferait 3,6 millions dans les trente années qui nous séparent de 2052. Contrairement à ce qu’avance Renaud Camus, il n’y a donc pratiquement aucune chance d’observer 35 millions d’immigrés en 2050. Il faudrait un afflux d’immigrants énorme, ce qui n’est pas le cas de ces dernières années.
Quelles sont les falsifications auxquelles se livrent les tenants de ce « grand remplacement » ?
La principale falsification est de s’en tenir au nombre de 400 000 entrées par an. Ce qui compte, c’est la différence entre les entrées et les sorties. Même Didier Leschi, l’actuel directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), a commis l’erreur de ne considérer que le nombre d’entrées. C’est ne pas tenir compte ni des sorties ni des doubles comptes. Par exemple, 40 % des étudiants qui ont reçu un titre de séjour repartent moins d’un an après leur arrivée. Or ils étaient 90 000 l’an dernier. Pour mesurer l’immigration, l’Insee fait confiance au solde entre les entrées et les sorties, qui est la somme de l’accroissement annuel et des décès d’immigrés déjà présents, deux quantités bien mesurées, soit autour de 160 000 personnes par an au total, ces dernières années.
Comment « le grand remplacement » s’est-il substitué au terme d’invasion et de submersion ?
Le terme d’invasion a vieilli, puisqu’elle ne s’est pas produite. Marine Le Pen s’est mise à parler de submersion, terme plus dramatique encore, mais ce terme n’a pas fonctionné non plus. L’expression de « grand remplacement » s’est imposée comme un retournement de la preuve. Traditionnellement, depuis les années 1970, l’extrême droite et une partie de droite considèrent que l’écart de croissance démographique entre le Nord et le Sud va entraîner d’énormes migrations de populations venant du Sud, ce qui se traduira par un « changement de civilisation ». Le grand remplacement retourne le mécanisme : c’est une évidence, un point de départ, selon Renaud Camus. Il se refuse même à le définir. Ce discours a un côté apocalyptique : on crée la peur qui entretient ce qui mène à cette peur. La science est battue en brèche. Mon travail entend fournir au débat public des boîtes à outils, des faits, des données solides dont la source et la collecte sont définies. Ces discours de « grand remplacement » renvoient à ce que le politilogue allemand Jan-Werner Müller appelle une idéologie faible, pleine de contradictions, qui consiste à enfiler des slogans. L’immigration fournit le ciment de cette idéologie faible de l’extrême droite, la recette magique pour sortir des contradictions.
Les thèses complotistes relatives au pays réel et au prétendu « vécu » s’expliquent-elles par ces glissements sémantiques ?
Éric Zemmour s’appuie essentiellement sur les ouvrages de Renaud Camus. Tous deux se moquent des statistiques, car ils ont posé ce « grand remplacement » comme le point focal, comme la clé de voûte de leur système. Puisqu’il récuse les statistiques, Renaud Camus recommande à maintes reprises « avant tout d’en croire ses yeux ». Il donne en exemple le fait que son ami Richard Millet se soit retrouvé seul « Blanc » sur le quai d’un métro à la station Châtelet à 18 heures. Pour le vérifier, je suis allé faire des comptages à la même heure à la même station. Tout en prenant en compte le fait que la distinction Blancs et non-Blancs à vue d’œil est incertaine, le résultat moyen a été d’un quart de non-Blancs, ce qui est très différent. Cela ne signifie pas que Richard Millet ne s’est pas retrouvé seul Blanc sur un quai de métro, mais que des personnes différentes voient des faits différents. Toute la difficulté est de se mettre d’accord sur les faits, de voir les mêmes faits grâce à des procédures rationnelles dont les statistiques font partie. C’est le principe même de la science : répéter les expériences pour vérifier les faits. Toute la science depuis le XVIIe siècle repose sur ce postulat de la vérification. L’extrême droite nie ce postulat. Elle considère qu’il n’y a pas de différence entre une vision particulière et une vérité générale. Cette façon de raisonner dépasse la question de l’observation. Elle est consubstantielle à l’extrême droite : elle pense en termes de peuple homogène. Chaque personne du peuple représente le peuple entier, y compris le chef. C’est un mécanisme cognitif profond ici à l’œuvre.
Vous critiquez les usages des citations de la part des chantres de ce prétendu grand remplacement. De fait, Zemmour reprend Samuel Huntington (auteur du « Choc des civilisations »), selon qui « la démographie dicte le destin de l’histoire ». Quelle réponse le démographe peut-il apporter à cette citation ?
Ces formules sont vides de sens. Elles ne sont pas alimentées par des faits. En tant que scientifique, le chercheur s’appuie sur de l’observable. La littérature est pleine de telles déclarations creuses. En sciences sociales et historiques, le nombre d’explications est malheureusement supérieur au nombre de faits. J’ai entendu Zemmour parler des lois de la démographie. J’aimerais qu’il m’en cite une seule. Il y a des faits, certaines régularités dans les évolutions de population, certes, mais rien qui permette de dégager des lois démographiques strictes. C’est tricher avec le langage. Le fameux « grand remplacement » n’a pas de sens en démographie. Aucune population n’en a remplacé une autre dans notre pays, aussi loin que l’on puisse remonter. Les analyses génétiques montrent seulement que il y a plus de 8 000 ans, les agriculteurs venus du Proche-Orient se sont mêlés aux chasseurs-cueilleurs qui occupaient l’ouest de l’Europe, puis, il y a environ 6 000 ans, se sont agrégés des nomades yamnas, venus des steppes russes. C’est tout. Ce qu’on appelle « les grandes invasions » se composait en fait d’assez petits groupes. Ceux qui prennent le pouvoir sont presque toujours de petits groupes qui détiennent une supériorité militaire. Huntington raisonne en termes de religion, et non de population, donc en termes de conversion.
Le grand remplacement consisterait à passer d’un peuple à l’autre. Vous demandez comment définir un peuple et quelle place faire au mélange, à la mixité, au métissage.
Je pars d’une phrase de Renaud Camus selon laquelle un peuple remplace un autre peuple. Mais il n’y a pas de peuple remplaçant et de peuple remplacé. Dans les statistiques de l’Insee, les immigrés sont d’origine très diverse. À l’intérieur même de l’Afrique subsaharienne, comme dans le Maghreb, il y a des cultures très différentes. L’idée d’un peuple remplaçant homogène n’a aucune réalité. Quant à parler d’un peuple français, les différences sont grandes entre un Corse et un Flamand, un Breton et un Alsacien, d’où la formule de Renan, pour qui être français est « un plébiscite de tous les jours », un acte de la volonté. Un des charmes de la France est sa diversité. C’est une erreur de confondre identité et citoyenneté. Dans un précédent livre paru chez Actes Sud, « Malaise dans l’identité », je soulignais les difficultés soulevées par ces notions d’identité et de peuple. S’y ajoute la question de la mixité, si importante et souvent masquée, dévaluée. L’Insee a fait un gros travail sur les descendants d’immigrés, définis comme personnes nées étrangères à l’étranger. La moitié sont des descendants d’unions mixtes, mais traités comme des descendants d’immigrés dans presque tous les tableaux alors qu’ils sont autant descendants de non-immigrés, en général de Français. Cela gonfle les chiffres. On fait comme si le caractère « immigré » était dominant sur le caractère non-immigré.
Dans votre ouvrage, vous ne niez pas que certains problèmes liés à l’immigration se posent dans certaines zones géographiques, notamment la concentration et la ségrégation. Vous parlez de problèmes locaux et non généraux, sociaux et non identitaires.
Je fais allusion à une étude de France Stratégie sur les différences sociales et démographiques entre les quartiers de 40 grandes agglomérations. On y voit clairement la concentration très forte des enfants d’immigrés dans les écoles, notamment en Seine-Saint-Denis. L’extrême droite a beaucoup utilisé ce cas particulier comme s’il était général. Mais, dans d’autres agglomérations, le niveau d’immigration est beaucoup plus faible, par exemple dans celle de Douai-Lens, pourtant gangrenée par l’extrême droite, même si des différences existent là aussi entre quartiers. Le fait est la concentration d’immigrés dans certains quartiers, non le nombre total d’immigrés. En outre, quand on parle d’immigrés dans ces quartiers, on parle en fait très souvent de Français, car il s’agit de la seconde ou troisième génération et de descendants nombreux d’unions mixtes, donc de problèmes sociaux. Ce n’est pas un problème d’immigration mais la conséquence de l’immigration mal gérée des années 1960 et 1970. On ne peut pas changer ce fait en le qualifiant de problème de l’immigration. On doit s’attacher à en traiter les conséquences et particulièrement la ségrégation. Parler de « grand remplacement », c’est assigner une réponse fantasmée globale à des phénomènes qui demandent des traitements locaux. Cette confusion est causée par le langage. L’enquête de France Stratégie a aussi étudié la concentration des enfants de cadres. Elle est devenue aussi élevée dans les écoles, bien sûr pas dans les mêmes quartiers mais on ne l’évoque pas, surtout à droite ou à l’extrême droite. On jette un voile pudique sur la concentration des riches.
hervé le brasImmigrationdémographieÉric Zemmour BBC
Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners
The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.
The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.
The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.
There is more information on the winners and the competition on the awards' website.
All images are copyrighted.
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L'Humanité
La société ne peut être le témoin impuissant de la dégradation de la justice des enfants et de la protection de l’enfance
TribuneNous publions cette tribune signés par 250 personnes, professionnels de la justice, de l’éducation, de la santé, élus, militants associatifs et représentants syndicaux, qui appelle à un sursaut des candidats à la présidentielle sur la protection de l’enfance et la justice des mineurs.
CollectifTexte collectif
Nous professionnels de la justice des enfants, de l’éducation spécialisée, de la protection de l’enfance, de la prévention et de la médiation, appelons les candidats et candidates à l’élection présidentielle à se préoccuper de la question tant des moyens et des missions de la protection de l’enfance que de la justice pénale des mineur.e.s.
La situation des enfants, des adolescents et adolescentes est alarmante dans notre pays et la crise que connaissent certains tribunaux pour enfants, comme notamment ceux de Bobigny ou de Marseille oblige à ce que les moyens nécessaires soient dégagés en urgence afin d’y mettre fin.
Le code de la justice pénale des mineurs entré en vigueur le 30 septembre 2021 apparaît guidé par des logiques gestionnaires et comptables, il conduit à l’accélération des procédures judiciaires au détriment du temps éducatif pourtant indispensable dans l’aide à la construction des enfants et des adolescents. Ce faisant, il contribue à rapprocher la justice pénale des enfants de celle des adultes, au détriment de principes constitutionnels tels que la primauté de l’éducatif sur le répressif.
La protection de l’enfance est défaillante.
Loin d’être un dispositif de soutien et d’aide aux enfants et aux familles, cohérent et efficient sur l’ensemble des territoires, elle est sujette à de multiples paradoxes et dysfonctionnements qui ont parfois des conséquences tragiques sur le devenir des enfants et des adolescents.
Les lois récentes relatives à de la protection de l’enfance, consacrent le retrait de l’Etat dans les prises en charge civiles et dans l’exercice de ses missions de prévention, alors que certains des départements sont incapables d’y faire face.
Les conseils départementaux opèrent alors des choix en fonctions des budgets alloués souvent en faisant jouer la concurrence entre les associations habilitées et des entreprises du secteur de l’économie dite « sociale et solidaire ».
La protection de l’enfance est donc diverse selon le département concerné, et les enfants ne sont pas égaux face à leur prise en charge.
Plus grave, la loi de protection de l’enfance de 2007 et la mise en œuvre de la révision des politiques publiques en 2009 séparent les publics relevant de la protection de l’enfance de ceux de la justice pénale des mineurs.
Décision lourde de conséquence, car si la spécialisation de l’intervention de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) auprès des adolescents a été complètement abandonnée dans les faits, les départements se sont trouvés dans l’incapacité d’assurer un vrai relai.
A ce jour, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, qui dépend de l’Etat, ne peut toujours pas intervenir au civil dans le cadre de ses missions de prévention et de protection de l’enfance, ce malgré la quasi stabilité de l’activité au pénal.
Ainsi faute d’intervention adaptée en temps utile, les mises en danger perdurent, des situations se dégradent. Dans ce contexte, certains jeunes se retrouvent ainsi confrontés à la justice sous le volet pénal, faute d’avoir pu éviter les passages à l’acte délinquants par des mesures de prévention.
Ces mêmes jeunes, sont morcelés dans des suivis éducatifs dédoublés (civil et pénal) sans prise en compte de leur situation et de la nécessité de garantir le maintien de la continuité éducative.
Face à ces constats, il est plus qu’urgent de rompre avec des politiques sociales et éducatives marquées d’une approche sécuritaire.
La société ne peut être le témoin impuissant de la dégradation du service public de la justice des enfants et de la protection de l’enfance, qui conduit à une situation où près de 40% des jeunes SDF sont d’anciens jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Par ailleurs, la dernière loi du 7 février 2022 récemment adoptée ne va pas répondre au manque criant de moyens, notamment en hébergement pour les mineurs-es isolés-es étrangers-ères.
Parce qu’il y a urgence à protéger les enfants et les adolescent.e.s de ce pays, nous revendiquons la remise en place d’un cadre commun pour qu’elles ou ils soient avant tout considéré.e.s comme des êtres en devenir ayant droit à la meilleure des protections . Cela passe par :
- un dispositif législatif efficient, mais également et surtout par des moyens humains suffisants avec une reconnaissance et une valorisation des métiers du social ;
- le redéploiement des budgets des structures d’enfermement au profit des structures éducatives ;
- la fin des politiques de mise en concurrences entre les associations du secteur associatif habilité en matière civile comme pénale et l’abandon des Contrats à Impact Social qui installent une logique de rentabilité dans le champ du social ;
- le fait de redonner – effectivement – un champ de compétence civil à la PJJ afin qu’elle puisse agir de nouveau au titre de l’action éducative et de la prévention, pour aider ou accompagner les départements dans le suivi des jeunes les plus en difficultés et pour lesquels la plus-value de l’approche de la PJJ est incontestable ;
- plus généralement, par la mise en œuvre d’un code de l’enfance, incluant le civil et le pénal, protecteur, éducatif.
Depuis trop longtemps, les politiques libérales ont déconstruit l’état social au profit de politiques sécuritaires renforçant les mesures pénales et leur mise en œuvre, au détriment d’un travail de fond, en amont.
C’est pour cela que nous vous demandons de vous positionner sur l’ensemble de ces mesures, les questions relatives à l’enfance devant faire partie intégrante des sujets sur lesquels les citoyens auront à se prononcer au travers de l’élection du président de la République.
Aujourd’hui, il faut faire le choix de la prévention, de la protection de l’enfance et de l’éducation pour l’avenir des enfants de ce pays. Nous pensons qu’ensemble nous devons faire le choix du pari de l’éducation !
Premiers signataires :
- Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
- Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature
- Le Conseil National des Barreaux
- Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU)
- Lyes Louffok, militant des droits de l’enfant
- Sonia Ollivier, co-secretaire du Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social à la Protection Judiciaire de la Jeunesse (SNPES-PJJ/FSU)
- Marie-Rose Moro, Professeure de pédopsychiatrie Université de Paris
- Dominique Attias, avocate, ancienne vice bâtonnière Barreau de Paris, présidente fédération Barreaux d’Europe
- Mathilde Panot, députée du Val de Marne, Présidente du groupe parlementaire la France insoumise
- Isabelle Clanet dit Lamanit, Bâtonnière élue, barreau des Hauts-de-Seine
- Julien Rivoire, Porte-Parole d’Attac France
- Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF)
- Philippe Bouyssou, Maire PCF d’Ivry sur Seine
- Pierre Lecorcher co-secrétaire général de la Confédération générale du travail de la Protection judiciaire de la jeunesse (CGT-PJJ)
- Thierry Baranger, ancien président des tribunaux pour enfants de Paris et Bobigny
- Raymonde Poncet Monge Sénatrice Europe, écologie, les Verts (EELV)
- Céline Verzeletti co-secrétaire générale de l’union fédérale des syndicats CGT de l’Etat (UFSE[1]CGT)
- Amine Ghenim, Bâtonnier du barreau de la Seine-Saint-Denis
- Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du TPE de Bobigny, expert UNICEF, membre du Bureau du Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE)
- Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-délégué-es généraux de Solidaires
- Simon Warynski, Président de la Fédération nationale des unions des jeunes avocats (FNUJA)
- Dr Christophe Libert président de l’Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile (API)
- Sophie Taillé-Polian, sénatrice du val de marne, génération.s
- Daniel Pical, magistrat honoraire, représentant de l’Association Internationale des Magistrats de la Jeunesse et de la Famille (AIMJF) auprès du Conseil de l’Europe
- Paul Jacquin, vice-président de la Société française pour la santé de l’adolescent
- Jacqueline Francisco éducatrice à la PJJ Co-Sécretaire nationale du SNPES-PJJ/FSU
– Jennifer Bellay SNEPAP-FSU Bureau Régional Ile de France
- Stéphane Danancier Pavo, dessinateur de presse
– Estellia Araez , avocate au barreau de Bordeaux- Julien Fonte SNUTER-FSU
– Gisèle Fiche, AHPJM (Association pour l’histoire de la protection judiciaire des mineurs)
- Gisèle Delcambre, Juge des enfants
– Yazid Kherfi Consultant en prévention urbaine
- Mehdy Belabbas - Éducateur PJJ Militant Associatif
- Laurence Roques, présidente de la Commission LDH du CNB
- Myriam Baghouli avocate au Barreau de la Seine-Saint-Denis
- Sophie Herlin-Martinez, CGT Fédération des services publics
- Christophe Delecourt Co-secrétaire général de l’Union Fédérale des Syndicats CGT de l’État
- Pascale Bruston, juge des enfants, Paris
- Sandrine Chabaneix, juge des enfants au TJ de Paris
– Anaïs Vrain , magistrat
- Caroline Mecary, avocate
- Ugo Bernalicis, député FI du Nord
– Marc Brzegowy, Directeur Interrégional honoraire de la PJJ
- Carlos Lopez éducateur à la PJJ ex co secrétaire national du SNPES-PJJ/FSU
- Benoît Hubert, co-secrétaire général du SNEP-FSU
- Claude Romeo
- Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU
- Albert Lévy Ancien Magistrat
- Jean-Luc Rongé, président de Défense des enfants international France (DEI-France)
– Marie-Clair Peretti THÉÂTRE DU FIL metteur en scène chargé de la formation
- Brice Castel, secrétaire général du SNUASFP FSU
- Carla Dugault, présidente de la FCPE –
- Vito Fortunato Co-secrétaire national du SNPES-PJJ/FSU
- Carole Sulli, avocate au barreau de Paris (SAF)
-Guislaine David, co-secrétaire nationale du SNUIPP FSU
- Nicolas Wallet co-secrétaire national du SNUIPP FSU
- Arnaud Malaisé Co-secrétaire national du SNUIPP FSU
- Fred Sochard dessinateur
- Jean-Christophe Chatelain, retraité PJJ
- Elodie Lefebvre, Avocate au Barreau de Paris, membre du Conseil de l’Ordre
- Ramon Vila, SUD Santé Sociaux
- G.Bonnet, ancien Directeur d’établissement justice et DASS de mineurs en danger
- Gilles Rouby Collectif des associations citoyennes
- Esther Benbassa Sénatrice écologiste de Paris
- Annie Lahmer, Conseillère Régionale d’Ile de France
- Jean-Pierre Jurmand, membre de l’AHPJM
- Hervé Hamon magistrat honoraire ancien président du Tribunal pour enfants de Paris
- Daniel Brisson, DDPJJ Honoraire
- Nathalie Kilo, avocate
- Agathe Grenouillet avocate au Barreau de la Seine Saint Denis
- Solène Debarre, avocate au barreau de Paris
- Marc-Olivier Chort, avocat
- Geneviève Lefebvre, Juge des enfants honoraire
- Charles Rominger, avocat au Barreau de Paris
- Aude Catala, avocate
- Johanne Sfaoui, avocate au Barreau de Paris
- Isabelle Roth, avocate au Barreau de Paris
- Martine de Maximy, magistrate honoraire
– Brigitte Jeannot, avocate Syndicat des avocats de France
- Nawel Oumer, avocate, Syndicat des avocats de France
- Patrice Blanc, avocat au Barreau de Seine St Denis
– Frédérique Lendres avocate
- Viviane Souet, avocate
- Vince L’educ spécial
- Rifka Peres, avocate au Barreau de Bobigny
- Beatrice Beaudoin-Schneider, avocate de l’antenne des mineurs du barreau de Paris
- Claudine Danvel , avocate de l’antenne des mineurs du barreau de Paris
- Juliette Dorier, avocate au barreau de Seine-Saint-Denis
- Agathe Fadier, avocate au barreau de Paris
- Mireille Stissi, Directrice interrégionale honoraire de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
-Issa Keita avocat au Barreau de Bobigny
- Josselin Valdenaire co-secrétaire général CGT PJJ
- Justine Langlois avocate
- Sandrine Rondin avocate
- Aurélie Soria avocate
- Catherine Delanoë Daoud, avocate Paris
- Annabel Marie avocate
-Pascale Poussin avocate
- Léa Canches, avocate
- Fatima Boulafrah, avocate barreau Hauts de Seine
-Anne-Sophie Lepinard, avocate au Barreau des Hauts-de-Seine
- Ariane Ory-Saal, avocate au Barreau des Hauts de Seine, FNUJA
- Sarah Utard, avocate président de l’UJA de Metz membre de la FNUJA
- Pauline Mouret, avocate d’enfants
- Boris Rosenthal FNUJA
- Pr Bernard Golse Pédopsychiatre-Psychanalyste, professeur émérite de Psychiatrie de ’l’enfant et de ’l’adolescent à l’Université Sorbonne-Paris Cité
- Brigitte Cappe présidente de FOF PARIS NORD de France Collectif CEP Enfance
– Claude Schauder, association Lire DOLTO aujourd’hui, Anc professeur assoc des Universités en psychopathologie
- Mireille Damiano, avocate, Syndicat des Avocats de France
- Guillemette Aubin-Viard, Présidente de la Fédération des Orthophonistes de France
– Marlène Safar Gauthier, avocate Paris
- Karine Shebabo, avocate au Barreau de Paris
- Jessy Yongpeng collectif Elianna et EPA
- Bénédicte Fegar-Cogneau, présidente de FOF-Bretagne
-Marie Le Verre, juge des enfants
- Véronique Jacquet Éducatrice de jeunes enfants
- Evelina Ferro Monitrice Éducatrice
– Cyrille Godfroy, co-secrétaire général, Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE)
- Antoine Julié avocat –
- Christelle Lafond, avocate au barreau de Paris
- Yaël Hassid avocate
- Catherine Chabrun, ICEM
- Sylvie Barreteau pédopsychiatre 92
- Jean-Louis CHABERNAUD, SNPEH et CNP de pédiatrie
- Fabienne Voiseux Fofara
- Julie Marty-Pichon FNEJE
- Laurent Chazelas, président de l’AFPEN (association Française des Psychologues de l’Education nationale)
- Alexandra Meregoni, avocate
- Esther Tonna, UFAS CGT
- Josiane Bigot, Association Themis accès au droit pour les enfants Strasbourg droit Strasbourg
- Marie-Laure Cadart médecin et anthropologue
- Jérôme Gleizes Conseiller de Paris Groupe écologiste
- Marie-Edith Fleutot présidente de FOF.BFC, pour FOF BFC
– Cécile Turon avocate
- Alexandre Cacheux, Président de l’ANPASE
- Eloi Lemaire secrétaire de l’ANPASE
- Ariana Bobetic, avocat
- Virginie Marques avocate au barreau de la Seine-Saint-Denis, SAF
- Meriem Ghenim avocate au barreau de la Seine Saint Denis, syndicat des avocats de France
- Florence Neple, présidente de la commission égalité du Conseil National des Barreaux
- Dr Amandine Buffière, Présidente de la FDCMPP
- Josine Bitton avocate
- Marianne Savary-Goumi, avocate, Syndicat Avocats de France
- Guillaume Boiseau chef de service en AED
- Lalla Boustani avocate
- Sandrine Rodrigues, avocate
- Isabelle Gerdet, avocate
- Maripierre Massou dit Labaquère avocate
- Catherine Porge Dorange avocate à Paris
- Marjorie Episcopo, avocate
- Hélène Gacon, avocate au barreau de Paris
- Sophie Durand thérapeute de famille et de couple- médiatrice familiale
- Vervenne Hannes, avocat
- Maya Assi avocate
- Marie-Dominique Moustard
- Sophie Royer, avocate au barreau de Seine Saint Denis
- Alexandre Defosse-Montjarret avocate
- Sabah Rahmani avocate Avocate au Barreau de Lyon
- Caroline Lanuzel. Assistante de service social
– Vincent Persuanne, Fédération des Espaces pour la Santé des Jeunes
- Frédéric Picard avocat au barreau de Versailles
- Lydie Tardy assistante sociale
- Martine Peron, avocate au barreau de Versailles
- Stéphanie Mouci avocate
- Marie-Laure Houdaille - avocate au Barreau de Versailles
- Florence Barthes avocate
- Nathalie James co secrétaire nationale SNPES-PJJ/FSU
- Arnaud Blatteyron co secrétaire SNPES-PJJ/FSU
- Alexia Peyre psychologue clinicienne élue nationale SNPES-PJJ/FSU
- Sylvie Garde-Lebreton avocate au barreau de Lyon
- Julie Delorme, avocate
Véronique Picard-Masson avocate au barreau des Hauts de Seine
- Leïla Sadoun-Medjabra avocate
- Anaïs Cruveiller avocate SAF Bordeaux
- Fanny Ginsburg avocate
- Sandy Jaunet Wegerhoff, avocate au barreau des Hauts-de-Seine
- Vanessa Landais, avocate,
- Emily Rastelli Éducatrice spécialisée, thérapeute familiale, Salon de la parentalithé et Semo Les Marronniers
- Anne Chambellan avocate
- Raphaël Pacouret, Commission Mineurs du barreau de Versailles
- Xavier Fraissange, éducateur spécialisé
- Bénédicte Bessard
– Valérie Henry, référente éducative au titre de l’ASE
- Aurélien Brisset
- Elise Gorlier Cd 26
- Nathalie Morcrette assistante sociale AEMO
- Isabelle Gaudin éducatrice spécialisée AEMO
- Marie Muraillat Educatrice Spécialisée
- Françoise Abautret orthophoniste
- Séverine Labbé Assistante sociale en Conseil Départemental
- Gael Renoux
- Sarah Mahdavi psychologue ASE
- Céline Romieu ASE
- Anne Creach, éducatrice spécialisée
- Cécile Le Guiniec Éducatrice Spécialisée
- Sophie Sauvanet chef de service éducatif
- Josiane Oleotto-Guey avocate au barreau de Versailles
- Mélanie Helle, éducatrice spécialisée MECS Ados
- Sylvie Laridan
- Aurore El Houari éducatrice spécialisée
- Julie Tristram assistante sociale à l’ASE, protection de l’enfance
- Laetitiat Cadet
- Audrey Zoccoli (Ass)
- Virginie Mandé, Psychologue
- Béatrice Picard, tisf
- Coralie Goineau
- Madiana Denizet Étudiante éducatrice spécialisée
- Cindy Varvier, éducatrice spécialisée
- Elise Bagot ASS
- Camille Dromart éducatrice de jeunes enfants
- Géraldine Mallet, cheffe de service en protection de l’enfance
- Marie Dugué assistante Familiale
- Michèle Beltzung éducatrice en AEMO Sauvegarde69
– Claire Jeanneau, éducatrice spécialisée dans un service de milieu ouvert en Loire- Atlantique
- Nicolas Jamgotchian, éducateur
- Emilie Carre, éducatrice spécialisée en investigation judiciaire
- Jeanne Barbot, éducatrice spécialisée dans un service d’aemo Bretagne
- Delphine Paran assistante familiale
– Alice Janin, éducatrice spécialisée
– Angèle Coulet, chef de service éducatif placement familial
- Marion Le Luduec éducatrice spécialisée
- Marie Laure Pavy
- Nathalie Borot, assistante sociale
- Estelle Foraud, assistante sociale, Sauvegarde de l’enfant 26
– Aurélie Brossard, éducatrice spécialisée en AEMO
– Maxime Dupain, Chef de service éducatif
– Maryline Lebeau, éducatrice spécialisée
- Marie Hubert, éducatrice spécialisée
- Aurélie Foraud
- José Fougère éducateur spécialisé
- Johanna Chassé éducatrice spécialisée
- Véro Sauriac, assistante familiale
- Céline Renaudin éducatrice spécialisée
- Marianne Mugnier, formatrice en travail social
– Marie Cassiere, Éducatrice Spécialisée en Placement à Domicile
– Elisabeth Courbon, Assistante sociale en AEMO
– Virginie Ramel
- Fabien Quéau Chef de Service
- Julie Boton 3ème année de formation d’éducatrice spécialisée
- Bénédicte Christy Assistante sociale
- Marie-Pierre Vissiere, enseignante
– Anne Lebegue Présidente de l’association l’avocat et l’enfant de Montpellier
- Karine Gilbert
- Olivier Pierron, Éducateur spécialisé
- Marie-France Vulliermet avocate Lyon
– Séverine Pillias
- Flora Goudalle, éducatrice spécialisée
- Caroline Gehin éducatrice spécialisée
– David Hermesse, éducateur spécialisé EPDSAE
– Karine Pelardy éducatrice spécialisée
- Serif Saida
– Antoine Théry, metteur en scène
- Dorothée G
- Maelys Mormiche éducatrice spécialisée
- Lucien Kubiak
- Pauline Signoret Puéricultrice de PMI
- Anthony Auguste AEMP
- Kate Weis, éducatrice spécialisée
- Nissaf Ghenania AFMJF
– Véronique Hobbé assistante sociale CD
– Morgane Lamer, Éducatrice spécialisée
- Nathalie Grundrich, monitrice éducatrice
– Charline Lohou, éducatrice spécialisée
- Fanny Baraduc - Perrine Gilles Éducatrice de prévention (29)
- Alicia Dault ASE Finistère
- Robin De Smet (ES en AEMO)
– Christelle Baës, éducatrice spécialisée
- Hélène Guiet. Éducatrice en protection de l’enfance.
- Magali Nevers, Assistante Sociale
- Mylène Malfondet, Puéricultrice PMI
– Myriam Cantin, psychologue
- Caroline Lanuzel. Assistante de service social
- Adrien Villain, éducateur spécialisée directeur de lieu de vie et d’accueil
- Christian Gaumont, CGT Insertion Probation
- Marie Duperray
- Elsa Blanc avocate
- Martine Airault Vaquez avocate
– Virginie Chanoinat, éducatrice spécialisée
-Flavie Pages (Spip)
- Cécile Marchal Éducatrice Spécialisée
– Marie Valentin, secrétaire de la CGT EPI 59/62 (insertion probation)
- Coralie Nouhaud Théâtre du Fil
- Yoon Estienne, AsS
- Mélina Urich Postic avocate
- Richard Sancho Andreo Président Association Le Furet Strasbourg
- Marie Elgard avocate
- Robin Divan CPIP
- Valérie Grimaud, avocate
- Mme Claude Armand Luque CPIP
- Caroline Klein
- Nolwenn Rannou, avocate
– Patricia Watieaux Desjardins, avocate
- Karema Oughcha , avocate
- Sainabou Sow, avocat
– Didier Nivelle, CPIP, SPIP de la Vienne
- Natacha Cibois, assistante sociale SPIP
- Sophie Pozzoli, éducatrice spécialisée à la PJJ
- Pauline Beurton CPIP
– Cécile Leleu, Éducatrice spécialisée
- Sandra Barboux, assistante sociale
- Elodie Mauras Educatrice Spécialisée en libéral
- Michel Dugnat président de l’Association Recherche Information Périnatalité
- Evelina Ferro Monitrice Éducatrice
– Victor Javel, éducateur spécialisé en formation, étudiant à l’ARIFTS Rezé
- Angèle Brachet, éducatrice spécialisée
- Odile Barral, juge des enfants, Toulouse
– Laurence Bellon, juge des enfants, coordonnatrice du tribunal pour enfants de Marseille
protection de l'enfancePrésidentielle 2022